undefined cover
undefined cover
Franz Jäggerstätter, le paysan qui osa dire non à Hitler cover
Franz Jäggerstätter, le paysan qui osa dire non à Hitler cover
Tous saints ! - Ces témoins de la foi racontés par Bénédicte Delelis

Franz Jäggerstätter, le paysan qui osa dire non à Hitler

Franz Jäggerstätter, le paysan qui osa dire non à Hitler

12min |30/09/2025
Play
undefined cover
undefined cover
Franz Jäggerstätter, le paysan qui osa dire non à Hitler cover
Franz Jäggerstätter, le paysan qui osa dire non à Hitler cover
Tous saints ! - Ces témoins de la foi racontés par Bénédicte Delelis

Franz Jäggerstätter, le paysan qui osa dire non à Hitler

Franz Jäggerstätter, le paysan qui osa dire non à Hitler

12min |30/09/2025
Play

Description

Vous l’avez peut-être découvert au cinéma, dans le très beau film Une vie cachée, de Terrence Malick. Jeune homme fougueux, Franz Jägerstätter devint un mari aimant et un chrétien fervent. Face au nazisme, ce simple paysan autrichien choisit de ne pas renier le Christ en refusant de rejoindre l’armée allemande. Sa résistance lui coûta la vie...

Benoît XVI le déclara bienheureux le 26 octobre 2007.

-----------

Ce podcast est réalisé par Famille Chrétienne


Nos autres podcasts :

🌟 Un beau jour

🙏 Prières catholiques
✝️ Suivre le Christ
Sacrée histoire - Les grandes dates de l'Eglise

💗 Sex'Oh !

🤰 Maman prie

😇 Papa spi


Pour soutenir ce podcast, n'oubliez pas de vous abonner et prenez une minute pour mettre une note de 5 étoiles sur Spotify et sur Apple podcast, ainsi qu'un commentaire !   


Pour ne rien rater de l'actualité des podcasts de Famille Chrétienne, abonnez-vous à notre newsletter


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, je m'appelle Bénédicte Delelis et vous écoutez Tous Saints. Dans ce podcast de Famille chrétienne, je vous raconte l'histoire de saints et de témoins de la foi récent qui nous donnent envie, à leur suite, de grandir en sainteté et en amour de Jésus. Dans cet épisode, je vais vous raconter l'histoire du bienheureux Franz Jägerstätter. Vous avez peut-être fait sa connaissance au cinéma, dans le très beau film « Une vie cachée » de Terence Malick. Comment la foi peut-elle mener un simple paysan à préférer servir la vérité plutôt que l'armée nazie, au mépris de sa propre vie et contre l'avis de tous ? C'est ce que nous allons voir. Franz Jägerstätter n'a pas toujours été un enfant de chœur. Sa maman, fille de ferme dans un village d'Autriche nommé Sankt Radgund, s'appelait Rosalia. Elle était tombée amoureuse d'un ouvrier agricole d'un village voisin et de cet amour était née Franz le 20 mai 1907. Les jeunes parents étant trop pauvres pour se marier, le petit garçon fut élevé ses dix premières années par ses grands-parents paternels. En 1915, le père de Franz mourut à la guerre. L'enfant se rendait souvent à l'école, l'estomac vide, sans rien dans sa besace à l'heure du déjeuner. Ce qui le faisait le plus souffrir, au point de lui arracher quelquefois des larmes de rage, ce n'était pas la faim, mais l'injustice. Le maître le négligeait, le méprisait parce qu'il était pauvre. En 1917, la vie devint moins rude. Rosalia, sa mère, épousa Heinrich Jägerstätter, qui adopta Franz et lui donna son nom. Quand le jeune homme eut 20 ans, il rassembla toutes ses économies et s'acheta une moto et une veste en cuir. Muni de ses deux atouts considérables, il connut auprès des filles un franc succès. Il fit d'ailleurs chavirer le cœur de l'une d'entre elles. au point de rendre fou son fiancé légitime. Franz dut alors quitter le village pour s'éloigner à un moment de l'amoureux en colère. Il s'engagea dans une mine de fer en Styrie, au sud de l'Autriche. Les journées y étaient exténuantes. Du matin au soir, il fallait casser des pierres dans une atmosphère suffocante, dangereuse pour les poumons. Trois ans plus tard, en 1930, Le jeune homme était de retour à Sankt Radgund. Son père adoptif avait des ennuis de santé. Franz l'aiderait à tenir la ferme. Ses frasques n'étaient pourtant pas terminées. Une fois rentré, il se lia avec Thérésia, une serveuse qui ne plaisait pas du tout à Rosalia. Dès, il eut une petite fille, Hildegarde, en 1933. Franz se sépara de Thérésia, mais resta toute sa vie en lien avec sa fille Hildegarde. 1933. En Allemagne, le ciel s'obscurcit. À une centaine de kilomètres du village de Franz, le premier camp de concentration et d'extermination est ouvert dans le plus grand secret d'Achaud. Pendant ce temps, Franz Jägerstätter cherche Dieu. Il s'est muni d'une Bible et de vies de saints, particulièrement celles de Saint François d'Assise. Et le soir, durant les longues veillées d'hiver auprès de l'âtre crépitant, il lit, il réfléchit, il prie. À l'automne 1935, Franz est invité à un bal dans un village voisin. En fourchant sa moto, il rejoint l'auberge où a lieu la fête. À peine entré. Il l'aperçoit. Elle est grande, brune, le visage sérieux. C'est Francisca. Elle travaille ici, à l'auberge, à la cuisine. Franz trouve un prétexte pour l'aborder et c'est le coup de foudre. « Est-ce que tu vas à la messe ? » demande Francisca. Heureusement, la réponse est oui, parce que la jeune fille ne plaisante pas avec la religion. Dans sa famille, on est très catholiques. Francisca se rend à l'église tous les jours pour prier. Dès lors, Franz fait de même. Sept mois plus tard... Ils sont mariés. Pour le grand jour, leur décision a été inflexible. Pas de fête, pas de banquet. Une bénédiction à 6h30 du matin le jeudi saint et tout leur argent ira à un voyage de noces. Un voyage de noces ? N'est-ce pas un peu extravagant ? Murmurent les voisins. Qu'importent les rumeurs, les amoureux veulent aller à Rome. Et un car de pèlerins allemands s'y rend justement. Le départ est à 7h30, juste après la messe de mariage. Dans le car, Franz commence par se mettre en colère. Il avait réservé deux sièges à côté et voilà qu'un importun les a séparés. « Oh, que la vie est belle en Italie pour les jeunes mariés ! » « Francisca, » répète Franz, trop heureux, « je n'aurais jamais imaginé que le mariage était une chose si belle. » Au retour, Francisca vient habiter à la ferme. Trois filles naissent, Rosalia, Maria et Aloysia. Franz, le tempétueux, s'avère un papa très doux. Il fabrique des jouets de bois, berce ses petites filles jusqu'à ce qu'elles s'endorment. En 1938, un matin, il se réveille en sueur, le cœur battant la chamade. « J'ai fait un affreux cauchemar ! » raconte-t-il à Francisca. Un train fonçait vers l'enfer, tout le monde montait dedans. Et moi, juste avant que je m'y engouffre, quelqu'un m'a pris la main et m'a dit « Viens, je t'emmène au purgatoire. » « Ce n'est rien, » dit Francisca en lui caressant les cheveux. Cette année-là, en avril 1938, après une intense propagande, le régime nazi organise un simulacre de consultation. Le peuple autrichien accepte-t-il la réunification de l'Autriche avec le Reich allemand ? En réalité, l'Autriche a déjà été envahie par la Wehrmacht depuis le mois de mars. France offre son premier acte de résistance. Il vote non et le clame sur les toits. Les voisins et amis le traitent de fou. Tu vas te faire des ennemis, France. Sois prudent. Mais le fermier de Sankt Radgund a la tête dure. Ne voulant d'aucune façon se rendre complice du régime nazi, il refuse les allocations familiales. « Nous devons résister aux ténèbres » , affirme-t-il. En octobre 1940, il est convoqué pour une formation militaire comme chauffeur. Il s'y rend à contre-cœur. Au mois de décembre, voulant faire un pas de plus pour appartenir à Jésus, Franz s'engage dans le tiers-ordre franciscain. Au printemps 1941, la formation achevée, il reprend le travail à la ferme et devient sacristain. Mais il est sombre, préoccupé. Un jour, il confie à Francisca, puis au prêtre de la paroisse, « Si l'armée me convoque à nouveau, je n'irai pas. » « C'est du suicide » , lui répond le prêtre. Francisca elle-même ne comprend pas. Mais la décision de Franz, longuement mûrie, est irrévocable. Il ne peut servir à la fois le Christ et le régime nazi. Sa solitude, pourtant, lui pèse. Dans l'Église, personne ne soutient son choix. Pas même l'évêque, qui le renvoie à ses devoirs de père de famille. Mais être père de famille ne donne pas le droit de commettre un péché mortel en collaborant au régime nazi, s'effraie Franz. Francisca, elle, guette chaque jour avec terreur le courrier. Et un sombre matin, le 23 février 1943, la convocation redoutée survient. « Je ne peux pas revenir sur ma décision » , explique Franz. Le Christ a reproché à Pierre de l'avoir renié par peur. En portant cet uniforme, combien de fois devrais-je renier le Christ ? Le 1er mars au soir, il se présente à la caserne. Durant la nuit, il transpire d'angoisse, son cœur s'affole, mais à l'aube, il annonce à ses supérieurs sa décision. À aucun prix, il ne servira le national-socialisme. Navré, le commandant essaie de lui faire changer d'avis, en vain. Franz est fait prisonnier. Au mois de juillet suivant, il est condamné à mort. « J'écris avec les mains attachées » , note-t-il. Ni la prison, ni les chaînes, ni même la mort ne peuvent séparer quelqu'un de l'amour de Dieu, ni lui voler sa foi ou sa volonté. Le Christ n'a-t-il pas dit « Celui qui aime sa femme, sa mère et ses enfants plus que moi n'est pas digne de moi ? Que Dieu te bénisse, mon épouse bien-aimée, et tous ceux que j'aime. » « Si j'arrive bientôt au ciel, je prierai le bon Dieu pour qu'il vous prépare une petite place à vous aussi. » Franz est guillotiné le 9 août 1943 à la prison de Brandenburg. Franz prie Dieu de nous accorder ton courage, ton choix tenace du bien, ton espérance que Dieu ouvrira des chemins, là où nous n'en voyons pas ton amour du Christ plus grand que tout. Merci pour votre écoute. Si ce podcast vous a plu, n'hésitez pas à vous abonner, à partager cet épisode sur les réseaux sociaux et à mettre 5 étoiles et des commentaires sur Apple Podcasts et Spotify. Vous pouvez aussi retrouver ces podcasts dans le livre « Tous Saints » publié aux éditions MAM en librairie à partir du 12 septembre. Et puis si ce n'est déjà fait, courez écouter les autres épisodes de ce podcast et découvrez tous les podcasts de Famille Chrétienne, Un Beau Jour, Maman Prie, Sexo... Prières catholiques et d'autres encore. Merci et au prochain premier mercredi du mois pour un nouvel épisode.

Description

Vous l’avez peut-être découvert au cinéma, dans le très beau film Une vie cachée, de Terrence Malick. Jeune homme fougueux, Franz Jägerstätter devint un mari aimant et un chrétien fervent. Face au nazisme, ce simple paysan autrichien choisit de ne pas renier le Christ en refusant de rejoindre l’armée allemande. Sa résistance lui coûta la vie...

Benoît XVI le déclara bienheureux le 26 octobre 2007.

-----------

Ce podcast est réalisé par Famille Chrétienne


Nos autres podcasts :

🌟 Un beau jour

🙏 Prières catholiques
✝️ Suivre le Christ
Sacrée histoire - Les grandes dates de l'Eglise

💗 Sex'Oh !

🤰 Maman prie

😇 Papa spi


Pour soutenir ce podcast, n'oubliez pas de vous abonner et prenez une minute pour mettre une note de 5 étoiles sur Spotify et sur Apple podcast, ainsi qu'un commentaire !   


Pour ne rien rater de l'actualité des podcasts de Famille Chrétienne, abonnez-vous à notre newsletter


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, je m'appelle Bénédicte Delelis et vous écoutez Tous Saints. Dans ce podcast de Famille chrétienne, je vous raconte l'histoire de saints et de témoins de la foi récent qui nous donnent envie, à leur suite, de grandir en sainteté et en amour de Jésus. Dans cet épisode, je vais vous raconter l'histoire du bienheureux Franz Jägerstätter. Vous avez peut-être fait sa connaissance au cinéma, dans le très beau film « Une vie cachée » de Terence Malick. Comment la foi peut-elle mener un simple paysan à préférer servir la vérité plutôt que l'armée nazie, au mépris de sa propre vie et contre l'avis de tous ? C'est ce que nous allons voir. Franz Jägerstätter n'a pas toujours été un enfant de chœur. Sa maman, fille de ferme dans un village d'Autriche nommé Sankt Radgund, s'appelait Rosalia. Elle était tombée amoureuse d'un ouvrier agricole d'un village voisin et de cet amour était née Franz le 20 mai 1907. Les jeunes parents étant trop pauvres pour se marier, le petit garçon fut élevé ses dix premières années par ses grands-parents paternels. En 1915, le père de Franz mourut à la guerre. L'enfant se rendait souvent à l'école, l'estomac vide, sans rien dans sa besace à l'heure du déjeuner. Ce qui le faisait le plus souffrir, au point de lui arracher quelquefois des larmes de rage, ce n'était pas la faim, mais l'injustice. Le maître le négligeait, le méprisait parce qu'il était pauvre. En 1917, la vie devint moins rude. Rosalia, sa mère, épousa Heinrich Jägerstätter, qui adopta Franz et lui donna son nom. Quand le jeune homme eut 20 ans, il rassembla toutes ses économies et s'acheta une moto et une veste en cuir. Muni de ses deux atouts considérables, il connut auprès des filles un franc succès. Il fit d'ailleurs chavirer le cœur de l'une d'entre elles. au point de rendre fou son fiancé légitime. Franz dut alors quitter le village pour s'éloigner à un moment de l'amoureux en colère. Il s'engagea dans une mine de fer en Styrie, au sud de l'Autriche. Les journées y étaient exténuantes. Du matin au soir, il fallait casser des pierres dans une atmosphère suffocante, dangereuse pour les poumons. Trois ans plus tard, en 1930, Le jeune homme était de retour à Sankt Radgund. Son père adoptif avait des ennuis de santé. Franz l'aiderait à tenir la ferme. Ses frasques n'étaient pourtant pas terminées. Une fois rentré, il se lia avec Thérésia, une serveuse qui ne plaisait pas du tout à Rosalia. Dès, il eut une petite fille, Hildegarde, en 1933. Franz se sépara de Thérésia, mais resta toute sa vie en lien avec sa fille Hildegarde. 1933. En Allemagne, le ciel s'obscurcit. À une centaine de kilomètres du village de Franz, le premier camp de concentration et d'extermination est ouvert dans le plus grand secret d'Achaud. Pendant ce temps, Franz Jägerstätter cherche Dieu. Il s'est muni d'une Bible et de vies de saints, particulièrement celles de Saint François d'Assise. Et le soir, durant les longues veillées d'hiver auprès de l'âtre crépitant, il lit, il réfléchit, il prie. À l'automne 1935, Franz est invité à un bal dans un village voisin. En fourchant sa moto, il rejoint l'auberge où a lieu la fête. À peine entré. Il l'aperçoit. Elle est grande, brune, le visage sérieux. C'est Francisca. Elle travaille ici, à l'auberge, à la cuisine. Franz trouve un prétexte pour l'aborder et c'est le coup de foudre. « Est-ce que tu vas à la messe ? » demande Francisca. Heureusement, la réponse est oui, parce que la jeune fille ne plaisante pas avec la religion. Dans sa famille, on est très catholiques. Francisca se rend à l'église tous les jours pour prier. Dès lors, Franz fait de même. Sept mois plus tard... Ils sont mariés. Pour le grand jour, leur décision a été inflexible. Pas de fête, pas de banquet. Une bénédiction à 6h30 du matin le jeudi saint et tout leur argent ira à un voyage de noces. Un voyage de noces ? N'est-ce pas un peu extravagant ? Murmurent les voisins. Qu'importent les rumeurs, les amoureux veulent aller à Rome. Et un car de pèlerins allemands s'y rend justement. Le départ est à 7h30, juste après la messe de mariage. Dans le car, Franz commence par se mettre en colère. Il avait réservé deux sièges à côté et voilà qu'un importun les a séparés. « Oh, que la vie est belle en Italie pour les jeunes mariés ! » « Francisca, » répète Franz, trop heureux, « je n'aurais jamais imaginé que le mariage était une chose si belle. » Au retour, Francisca vient habiter à la ferme. Trois filles naissent, Rosalia, Maria et Aloysia. Franz, le tempétueux, s'avère un papa très doux. Il fabrique des jouets de bois, berce ses petites filles jusqu'à ce qu'elles s'endorment. En 1938, un matin, il se réveille en sueur, le cœur battant la chamade. « J'ai fait un affreux cauchemar ! » raconte-t-il à Francisca. Un train fonçait vers l'enfer, tout le monde montait dedans. Et moi, juste avant que je m'y engouffre, quelqu'un m'a pris la main et m'a dit « Viens, je t'emmène au purgatoire. » « Ce n'est rien, » dit Francisca en lui caressant les cheveux. Cette année-là, en avril 1938, après une intense propagande, le régime nazi organise un simulacre de consultation. Le peuple autrichien accepte-t-il la réunification de l'Autriche avec le Reich allemand ? En réalité, l'Autriche a déjà été envahie par la Wehrmacht depuis le mois de mars. France offre son premier acte de résistance. Il vote non et le clame sur les toits. Les voisins et amis le traitent de fou. Tu vas te faire des ennemis, France. Sois prudent. Mais le fermier de Sankt Radgund a la tête dure. Ne voulant d'aucune façon se rendre complice du régime nazi, il refuse les allocations familiales. « Nous devons résister aux ténèbres » , affirme-t-il. En octobre 1940, il est convoqué pour une formation militaire comme chauffeur. Il s'y rend à contre-cœur. Au mois de décembre, voulant faire un pas de plus pour appartenir à Jésus, Franz s'engage dans le tiers-ordre franciscain. Au printemps 1941, la formation achevée, il reprend le travail à la ferme et devient sacristain. Mais il est sombre, préoccupé. Un jour, il confie à Francisca, puis au prêtre de la paroisse, « Si l'armée me convoque à nouveau, je n'irai pas. » « C'est du suicide » , lui répond le prêtre. Francisca elle-même ne comprend pas. Mais la décision de Franz, longuement mûrie, est irrévocable. Il ne peut servir à la fois le Christ et le régime nazi. Sa solitude, pourtant, lui pèse. Dans l'Église, personne ne soutient son choix. Pas même l'évêque, qui le renvoie à ses devoirs de père de famille. Mais être père de famille ne donne pas le droit de commettre un péché mortel en collaborant au régime nazi, s'effraie Franz. Francisca, elle, guette chaque jour avec terreur le courrier. Et un sombre matin, le 23 février 1943, la convocation redoutée survient. « Je ne peux pas revenir sur ma décision » , explique Franz. Le Christ a reproché à Pierre de l'avoir renié par peur. En portant cet uniforme, combien de fois devrais-je renier le Christ ? Le 1er mars au soir, il se présente à la caserne. Durant la nuit, il transpire d'angoisse, son cœur s'affole, mais à l'aube, il annonce à ses supérieurs sa décision. À aucun prix, il ne servira le national-socialisme. Navré, le commandant essaie de lui faire changer d'avis, en vain. Franz est fait prisonnier. Au mois de juillet suivant, il est condamné à mort. « J'écris avec les mains attachées » , note-t-il. Ni la prison, ni les chaînes, ni même la mort ne peuvent séparer quelqu'un de l'amour de Dieu, ni lui voler sa foi ou sa volonté. Le Christ n'a-t-il pas dit « Celui qui aime sa femme, sa mère et ses enfants plus que moi n'est pas digne de moi ? Que Dieu te bénisse, mon épouse bien-aimée, et tous ceux que j'aime. » « Si j'arrive bientôt au ciel, je prierai le bon Dieu pour qu'il vous prépare une petite place à vous aussi. » Franz est guillotiné le 9 août 1943 à la prison de Brandenburg. Franz prie Dieu de nous accorder ton courage, ton choix tenace du bien, ton espérance que Dieu ouvrira des chemins, là où nous n'en voyons pas ton amour du Christ plus grand que tout. Merci pour votre écoute. Si ce podcast vous a plu, n'hésitez pas à vous abonner, à partager cet épisode sur les réseaux sociaux et à mettre 5 étoiles et des commentaires sur Apple Podcasts et Spotify. Vous pouvez aussi retrouver ces podcasts dans le livre « Tous Saints » publié aux éditions MAM en librairie à partir du 12 septembre. Et puis si ce n'est déjà fait, courez écouter les autres épisodes de ce podcast et découvrez tous les podcasts de Famille Chrétienne, Un Beau Jour, Maman Prie, Sexo... Prières catholiques et d'autres encore. Merci et au prochain premier mercredi du mois pour un nouvel épisode.

Share

Embed

You may also like

Description

Vous l’avez peut-être découvert au cinéma, dans le très beau film Une vie cachée, de Terrence Malick. Jeune homme fougueux, Franz Jägerstätter devint un mari aimant et un chrétien fervent. Face au nazisme, ce simple paysan autrichien choisit de ne pas renier le Christ en refusant de rejoindre l’armée allemande. Sa résistance lui coûta la vie...

Benoît XVI le déclara bienheureux le 26 octobre 2007.

-----------

Ce podcast est réalisé par Famille Chrétienne


Nos autres podcasts :

🌟 Un beau jour

🙏 Prières catholiques
✝️ Suivre le Christ
Sacrée histoire - Les grandes dates de l'Eglise

💗 Sex'Oh !

🤰 Maman prie

😇 Papa spi


Pour soutenir ce podcast, n'oubliez pas de vous abonner et prenez une minute pour mettre une note de 5 étoiles sur Spotify et sur Apple podcast, ainsi qu'un commentaire !   


Pour ne rien rater de l'actualité des podcasts de Famille Chrétienne, abonnez-vous à notre newsletter


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, je m'appelle Bénédicte Delelis et vous écoutez Tous Saints. Dans ce podcast de Famille chrétienne, je vous raconte l'histoire de saints et de témoins de la foi récent qui nous donnent envie, à leur suite, de grandir en sainteté et en amour de Jésus. Dans cet épisode, je vais vous raconter l'histoire du bienheureux Franz Jägerstätter. Vous avez peut-être fait sa connaissance au cinéma, dans le très beau film « Une vie cachée » de Terence Malick. Comment la foi peut-elle mener un simple paysan à préférer servir la vérité plutôt que l'armée nazie, au mépris de sa propre vie et contre l'avis de tous ? C'est ce que nous allons voir. Franz Jägerstätter n'a pas toujours été un enfant de chœur. Sa maman, fille de ferme dans un village d'Autriche nommé Sankt Radgund, s'appelait Rosalia. Elle était tombée amoureuse d'un ouvrier agricole d'un village voisin et de cet amour était née Franz le 20 mai 1907. Les jeunes parents étant trop pauvres pour se marier, le petit garçon fut élevé ses dix premières années par ses grands-parents paternels. En 1915, le père de Franz mourut à la guerre. L'enfant se rendait souvent à l'école, l'estomac vide, sans rien dans sa besace à l'heure du déjeuner. Ce qui le faisait le plus souffrir, au point de lui arracher quelquefois des larmes de rage, ce n'était pas la faim, mais l'injustice. Le maître le négligeait, le méprisait parce qu'il était pauvre. En 1917, la vie devint moins rude. Rosalia, sa mère, épousa Heinrich Jägerstätter, qui adopta Franz et lui donna son nom. Quand le jeune homme eut 20 ans, il rassembla toutes ses économies et s'acheta une moto et une veste en cuir. Muni de ses deux atouts considérables, il connut auprès des filles un franc succès. Il fit d'ailleurs chavirer le cœur de l'une d'entre elles. au point de rendre fou son fiancé légitime. Franz dut alors quitter le village pour s'éloigner à un moment de l'amoureux en colère. Il s'engagea dans une mine de fer en Styrie, au sud de l'Autriche. Les journées y étaient exténuantes. Du matin au soir, il fallait casser des pierres dans une atmosphère suffocante, dangereuse pour les poumons. Trois ans plus tard, en 1930, Le jeune homme était de retour à Sankt Radgund. Son père adoptif avait des ennuis de santé. Franz l'aiderait à tenir la ferme. Ses frasques n'étaient pourtant pas terminées. Une fois rentré, il se lia avec Thérésia, une serveuse qui ne plaisait pas du tout à Rosalia. Dès, il eut une petite fille, Hildegarde, en 1933. Franz se sépara de Thérésia, mais resta toute sa vie en lien avec sa fille Hildegarde. 1933. En Allemagne, le ciel s'obscurcit. À une centaine de kilomètres du village de Franz, le premier camp de concentration et d'extermination est ouvert dans le plus grand secret d'Achaud. Pendant ce temps, Franz Jägerstätter cherche Dieu. Il s'est muni d'une Bible et de vies de saints, particulièrement celles de Saint François d'Assise. Et le soir, durant les longues veillées d'hiver auprès de l'âtre crépitant, il lit, il réfléchit, il prie. À l'automne 1935, Franz est invité à un bal dans un village voisin. En fourchant sa moto, il rejoint l'auberge où a lieu la fête. À peine entré. Il l'aperçoit. Elle est grande, brune, le visage sérieux. C'est Francisca. Elle travaille ici, à l'auberge, à la cuisine. Franz trouve un prétexte pour l'aborder et c'est le coup de foudre. « Est-ce que tu vas à la messe ? » demande Francisca. Heureusement, la réponse est oui, parce que la jeune fille ne plaisante pas avec la religion. Dans sa famille, on est très catholiques. Francisca se rend à l'église tous les jours pour prier. Dès lors, Franz fait de même. Sept mois plus tard... Ils sont mariés. Pour le grand jour, leur décision a été inflexible. Pas de fête, pas de banquet. Une bénédiction à 6h30 du matin le jeudi saint et tout leur argent ira à un voyage de noces. Un voyage de noces ? N'est-ce pas un peu extravagant ? Murmurent les voisins. Qu'importent les rumeurs, les amoureux veulent aller à Rome. Et un car de pèlerins allemands s'y rend justement. Le départ est à 7h30, juste après la messe de mariage. Dans le car, Franz commence par se mettre en colère. Il avait réservé deux sièges à côté et voilà qu'un importun les a séparés. « Oh, que la vie est belle en Italie pour les jeunes mariés ! » « Francisca, » répète Franz, trop heureux, « je n'aurais jamais imaginé que le mariage était une chose si belle. » Au retour, Francisca vient habiter à la ferme. Trois filles naissent, Rosalia, Maria et Aloysia. Franz, le tempétueux, s'avère un papa très doux. Il fabrique des jouets de bois, berce ses petites filles jusqu'à ce qu'elles s'endorment. En 1938, un matin, il se réveille en sueur, le cœur battant la chamade. « J'ai fait un affreux cauchemar ! » raconte-t-il à Francisca. Un train fonçait vers l'enfer, tout le monde montait dedans. Et moi, juste avant que je m'y engouffre, quelqu'un m'a pris la main et m'a dit « Viens, je t'emmène au purgatoire. » « Ce n'est rien, » dit Francisca en lui caressant les cheveux. Cette année-là, en avril 1938, après une intense propagande, le régime nazi organise un simulacre de consultation. Le peuple autrichien accepte-t-il la réunification de l'Autriche avec le Reich allemand ? En réalité, l'Autriche a déjà été envahie par la Wehrmacht depuis le mois de mars. France offre son premier acte de résistance. Il vote non et le clame sur les toits. Les voisins et amis le traitent de fou. Tu vas te faire des ennemis, France. Sois prudent. Mais le fermier de Sankt Radgund a la tête dure. Ne voulant d'aucune façon se rendre complice du régime nazi, il refuse les allocations familiales. « Nous devons résister aux ténèbres » , affirme-t-il. En octobre 1940, il est convoqué pour une formation militaire comme chauffeur. Il s'y rend à contre-cœur. Au mois de décembre, voulant faire un pas de plus pour appartenir à Jésus, Franz s'engage dans le tiers-ordre franciscain. Au printemps 1941, la formation achevée, il reprend le travail à la ferme et devient sacristain. Mais il est sombre, préoccupé. Un jour, il confie à Francisca, puis au prêtre de la paroisse, « Si l'armée me convoque à nouveau, je n'irai pas. » « C'est du suicide » , lui répond le prêtre. Francisca elle-même ne comprend pas. Mais la décision de Franz, longuement mûrie, est irrévocable. Il ne peut servir à la fois le Christ et le régime nazi. Sa solitude, pourtant, lui pèse. Dans l'Église, personne ne soutient son choix. Pas même l'évêque, qui le renvoie à ses devoirs de père de famille. Mais être père de famille ne donne pas le droit de commettre un péché mortel en collaborant au régime nazi, s'effraie Franz. Francisca, elle, guette chaque jour avec terreur le courrier. Et un sombre matin, le 23 février 1943, la convocation redoutée survient. « Je ne peux pas revenir sur ma décision » , explique Franz. Le Christ a reproché à Pierre de l'avoir renié par peur. En portant cet uniforme, combien de fois devrais-je renier le Christ ? Le 1er mars au soir, il se présente à la caserne. Durant la nuit, il transpire d'angoisse, son cœur s'affole, mais à l'aube, il annonce à ses supérieurs sa décision. À aucun prix, il ne servira le national-socialisme. Navré, le commandant essaie de lui faire changer d'avis, en vain. Franz est fait prisonnier. Au mois de juillet suivant, il est condamné à mort. « J'écris avec les mains attachées » , note-t-il. Ni la prison, ni les chaînes, ni même la mort ne peuvent séparer quelqu'un de l'amour de Dieu, ni lui voler sa foi ou sa volonté. Le Christ n'a-t-il pas dit « Celui qui aime sa femme, sa mère et ses enfants plus que moi n'est pas digne de moi ? Que Dieu te bénisse, mon épouse bien-aimée, et tous ceux que j'aime. » « Si j'arrive bientôt au ciel, je prierai le bon Dieu pour qu'il vous prépare une petite place à vous aussi. » Franz est guillotiné le 9 août 1943 à la prison de Brandenburg. Franz prie Dieu de nous accorder ton courage, ton choix tenace du bien, ton espérance que Dieu ouvrira des chemins, là où nous n'en voyons pas ton amour du Christ plus grand que tout. Merci pour votre écoute. Si ce podcast vous a plu, n'hésitez pas à vous abonner, à partager cet épisode sur les réseaux sociaux et à mettre 5 étoiles et des commentaires sur Apple Podcasts et Spotify. Vous pouvez aussi retrouver ces podcasts dans le livre « Tous Saints » publié aux éditions MAM en librairie à partir du 12 septembre. Et puis si ce n'est déjà fait, courez écouter les autres épisodes de ce podcast et découvrez tous les podcasts de Famille Chrétienne, Un Beau Jour, Maman Prie, Sexo... Prières catholiques et d'autres encore. Merci et au prochain premier mercredi du mois pour un nouvel épisode.

Description

Vous l’avez peut-être découvert au cinéma, dans le très beau film Une vie cachée, de Terrence Malick. Jeune homme fougueux, Franz Jägerstätter devint un mari aimant et un chrétien fervent. Face au nazisme, ce simple paysan autrichien choisit de ne pas renier le Christ en refusant de rejoindre l’armée allemande. Sa résistance lui coûta la vie...

Benoît XVI le déclara bienheureux le 26 octobre 2007.

-----------

Ce podcast est réalisé par Famille Chrétienne


Nos autres podcasts :

🌟 Un beau jour

🙏 Prières catholiques
✝️ Suivre le Christ
Sacrée histoire - Les grandes dates de l'Eglise

💗 Sex'Oh !

🤰 Maman prie

😇 Papa spi


Pour soutenir ce podcast, n'oubliez pas de vous abonner et prenez une minute pour mettre une note de 5 étoiles sur Spotify et sur Apple podcast, ainsi qu'un commentaire !   


Pour ne rien rater de l'actualité des podcasts de Famille Chrétienne, abonnez-vous à notre newsletter


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, je m'appelle Bénédicte Delelis et vous écoutez Tous Saints. Dans ce podcast de Famille chrétienne, je vous raconte l'histoire de saints et de témoins de la foi récent qui nous donnent envie, à leur suite, de grandir en sainteté et en amour de Jésus. Dans cet épisode, je vais vous raconter l'histoire du bienheureux Franz Jägerstätter. Vous avez peut-être fait sa connaissance au cinéma, dans le très beau film « Une vie cachée » de Terence Malick. Comment la foi peut-elle mener un simple paysan à préférer servir la vérité plutôt que l'armée nazie, au mépris de sa propre vie et contre l'avis de tous ? C'est ce que nous allons voir. Franz Jägerstätter n'a pas toujours été un enfant de chœur. Sa maman, fille de ferme dans un village d'Autriche nommé Sankt Radgund, s'appelait Rosalia. Elle était tombée amoureuse d'un ouvrier agricole d'un village voisin et de cet amour était née Franz le 20 mai 1907. Les jeunes parents étant trop pauvres pour se marier, le petit garçon fut élevé ses dix premières années par ses grands-parents paternels. En 1915, le père de Franz mourut à la guerre. L'enfant se rendait souvent à l'école, l'estomac vide, sans rien dans sa besace à l'heure du déjeuner. Ce qui le faisait le plus souffrir, au point de lui arracher quelquefois des larmes de rage, ce n'était pas la faim, mais l'injustice. Le maître le négligeait, le méprisait parce qu'il était pauvre. En 1917, la vie devint moins rude. Rosalia, sa mère, épousa Heinrich Jägerstätter, qui adopta Franz et lui donna son nom. Quand le jeune homme eut 20 ans, il rassembla toutes ses économies et s'acheta une moto et une veste en cuir. Muni de ses deux atouts considérables, il connut auprès des filles un franc succès. Il fit d'ailleurs chavirer le cœur de l'une d'entre elles. au point de rendre fou son fiancé légitime. Franz dut alors quitter le village pour s'éloigner à un moment de l'amoureux en colère. Il s'engagea dans une mine de fer en Styrie, au sud de l'Autriche. Les journées y étaient exténuantes. Du matin au soir, il fallait casser des pierres dans une atmosphère suffocante, dangereuse pour les poumons. Trois ans plus tard, en 1930, Le jeune homme était de retour à Sankt Radgund. Son père adoptif avait des ennuis de santé. Franz l'aiderait à tenir la ferme. Ses frasques n'étaient pourtant pas terminées. Une fois rentré, il se lia avec Thérésia, une serveuse qui ne plaisait pas du tout à Rosalia. Dès, il eut une petite fille, Hildegarde, en 1933. Franz se sépara de Thérésia, mais resta toute sa vie en lien avec sa fille Hildegarde. 1933. En Allemagne, le ciel s'obscurcit. À une centaine de kilomètres du village de Franz, le premier camp de concentration et d'extermination est ouvert dans le plus grand secret d'Achaud. Pendant ce temps, Franz Jägerstätter cherche Dieu. Il s'est muni d'une Bible et de vies de saints, particulièrement celles de Saint François d'Assise. Et le soir, durant les longues veillées d'hiver auprès de l'âtre crépitant, il lit, il réfléchit, il prie. À l'automne 1935, Franz est invité à un bal dans un village voisin. En fourchant sa moto, il rejoint l'auberge où a lieu la fête. À peine entré. Il l'aperçoit. Elle est grande, brune, le visage sérieux. C'est Francisca. Elle travaille ici, à l'auberge, à la cuisine. Franz trouve un prétexte pour l'aborder et c'est le coup de foudre. « Est-ce que tu vas à la messe ? » demande Francisca. Heureusement, la réponse est oui, parce que la jeune fille ne plaisante pas avec la religion. Dans sa famille, on est très catholiques. Francisca se rend à l'église tous les jours pour prier. Dès lors, Franz fait de même. Sept mois plus tard... Ils sont mariés. Pour le grand jour, leur décision a été inflexible. Pas de fête, pas de banquet. Une bénédiction à 6h30 du matin le jeudi saint et tout leur argent ira à un voyage de noces. Un voyage de noces ? N'est-ce pas un peu extravagant ? Murmurent les voisins. Qu'importent les rumeurs, les amoureux veulent aller à Rome. Et un car de pèlerins allemands s'y rend justement. Le départ est à 7h30, juste après la messe de mariage. Dans le car, Franz commence par se mettre en colère. Il avait réservé deux sièges à côté et voilà qu'un importun les a séparés. « Oh, que la vie est belle en Italie pour les jeunes mariés ! » « Francisca, » répète Franz, trop heureux, « je n'aurais jamais imaginé que le mariage était une chose si belle. » Au retour, Francisca vient habiter à la ferme. Trois filles naissent, Rosalia, Maria et Aloysia. Franz, le tempétueux, s'avère un papa très doux. Il fabrique des jouets de bois, berce ses petites filles jusqu'à ce qu'elles s'endorment. En 1938, un matin, il se réveille en sueur, le cœur battant la chamade. « J'ai fait un affreux cauchemar ! » raconte-t-il à Francisca. Un train fonçait vers l'enfer, tout le monde montait dedans. Et moi, juste avant que je m'y engouffre, quelqu'un m'a pris la main et m'a dit « Viens, je t'emmène au purgatoire. » « Ce n'est rien, » dit Francisca en lui caressant les cheveux. Cette année-là, en avril 1938, après une intense propagande, le régime nazi organise un simulacre de consultation. Le peuple autrichien accepte-t-il la réunification de l'Autriche avec le Reich allemand ? En réalité, l'Autriche a déjà été envahie par la Wehrmacht depuis le mois de mars. France offre son premier acte de résistance. Il vote non et le clame sur les toits. Les voisins et amis le traitent de fou. Tu vas te faire des ennemis, France. Sois prudent. Mais le fermier de Sankt Radgund a la tête dure. Ne voulant d'aucune façon se rendre complice du régime nazi, il refuse les allocations familiales. « Nous devons résister aux ténèbres » , affirme-t-il. En octobre 1940, il est convoqué pour une formation militaire comme chauffeur. Il s'y rend à contre-cœur. Au mois de décembre, voulant faire un pas de plus pour appartenir à Jésus, Franz s'engage dans le tiers-ordre franciscain. Au printemps 1941, la formation achevée, il reprend le travail à la ferme et devient sacristain. Mais il est sombre, préoccupé. Un jour, il confie à Francisca, puis au prêtre de la paroisse, « Si l'armée me convoque à nouveau, je n'irai pas. » « C'est du suicide » , lui répond le prêtre. Francisca elle-même ne comprend pas. Mais la décision de Franz, longuement mûrie, est irrévocable. Il ne peut servir à la fois le Christ et le régime nazi. Sa solitude, pourtant, lui pèse. Dans l'Église, personne ne soutient son choix. Pas même l'évêque, qui le renvoie à ses devoirs de père de famille. Mais être père de famille ne donne pas le droit de commettre un péché mortel en collaborant au régime nazi, s'effraie Franz. Francisca, elle, guette chaque jour avec terreur le courrier. Et un sombre matin, le 23 février 1943, la convocation redoutée survient. « Je ne peux pas revenir sur ma décision » , explique Franz. Le Christ a reproché à Pierre de l'avoir renié par peur. En portant cet uniforme, combien de fois devrais-je renier le Christ ? Le 1er mars au soir, il se présente à la caserne. Durant la nuit, il transpire d'angoisse, son cœur s'affole, mais à l'aube, il annonce à ses supérieurs sa décision. À aucun prix, il ne servira le national-socialisme. Navré, le commandant essaie de lui faire changer d'avis, en vain. Franz est fait prisonnier. Au mois de juillet suivant, il est condamné à mort. « J'écris avec les mains attachées » , note-t-il. Ni la prison, ni les chaînes, ni même la mort ne peuvent séparer quelqu'un de l'amour de Dieu, ni lui voler sa foi ou sa volonté. Le Christ n'a-t-il pas dit « Celui qui aime sa femme, sa mère et ses enfants plus que moi n'est pas digne de moi ? Que Dieu te bénisse, mon épouse bien-aimée, et tous ceux que j'aime. » « Si j'arrive bientôt au ciel, je prierai le bon Dieu pour qu'il vous prépare une petite place à vous aussi. » Franz est guillotiné le 9 août 1943 à la prison de Brandenburg. Franz prie Dieu de nous accorder ton courage, ton choix tenace du bien, ton espérance que Dieu ouvrira des chemins, là où nous n'en voyons pas ton amour du Christ plus grand que tout. Merci pour votre écoute. Si ce podcast vous a plu, n'hésitez pas à vous abonner, à partager cet épisode sur les réseaux sociaux et à mettre 5 étoiles et des commentaires sur Apple Podcasts et Spotify. Vous pouvez aussi retrouver ces podcasts dans le livre « Tous Saints » publié aux éditions MAM en librairie à partir du 12 septembre. Et puis si ce n'est déjà fait, courez écouter les autres épisodes de ce podcast et découvrez tous les podcasts de Famille Chrétienne, Un Beau Jour, Maman Prie, Sexo... Prières catholiques et d'autres encore. Merci et au prochain premier mercredi du mois pour un nouvel épisode.

Share

Embed

You may also like