undefined cover
undefined cover
01. Ce qui bloque vraiment les femmes. cover
01. Ce qui bloque vraiment les femmes. cover
Toutes Puissantes !

01. Ce qui bloque vraiment les femmes.

01. Ce qui bloque vraiment les femmes.

14min |01/05/2024
Play
undefined cover
undefined cover
01. Ce qui bloque vraiment les femmes. cover
01. Ce qui bloque vraiment les femmes. cover
Toutes Puissantes !

01. Ce qui bloque vraiment les femmes.

01. Ce qui bloque vraiment les femmes.

14min |01/05/2024
Play

Description

Bienvenue dans ce tout premier épisode de Toutes Puissantes ! ✨


Nous nous considérons souvent comme le premier obstacle à l'accès aux postes de pouvoir.


Choix de carrière, syndrome de l'imposteur, manque de confiance ou encore d'ambition..


Mais quel est vraiment LE plus grand obstacle à cette ascension au pouvoir ?


C'est ce que nous allons voir ensemble dans cet épisode !


Bonne écoute à vous 🎧


-


Je suis Kaouthar Trojette, coach exécutive et experte en dynamiques de pouvoir, ensemble pulvérisons le plafond de verre, un épisode à la fois !


-


Si ce podcast t'a plu, tu peux :


  • Le noter 5 étoiles sur Apple Podcasts ⭐⭐⭐⭐⭐

  • Le Partager avec quelqu'un qui en aurait besoin 💌

 

-


❓ Pour me soumettre votre question de coaching : https://tally.so/r/woyzqx

 

-

 

🌐 Retrouvez moi également :

 

 

-

 

🎬 Agence de podcast : Into The Wave studio

📷 Visuel : Astrid Amadieu


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue sur Toute Puissante, le podcast des femmes qui veulent tout et qui l'obtiennent. Je suis Kauthar Trojet, votre hôte, coach exécutif des femmes cadres dirigeantes et experte des dynamiques de pouvoir. Ici, nous pulvérisons le plafond de verre à un épisode à la fois. C'était évident pour moi que je devais commencer ce podcast en m'attaquant au plus grand mythe autour de l'accès des femmes au poste de pouvoir. Alors prenez un moment pour vous installer confortablement, parce que là on va plonger au cœur d'un sujet qui nous touche toutes. S'il y a bien une chose que beaucoup de femmes pensent, c'est qu'elles sont leur propre obstacle à la réussite ou à l'accès au pouvoir. que ce soit par le biais du syndrome de l'imposteur, du choix de carrière moins rémunératrice. Le manque de confiance, le manque d'ambition, il y a tout un tas d'idées un peu qui nous font penser que les femmes, en fait, nous sommes notre propre obstacle. Et c'est une idée répandue même dans la société. Mais moi, j'avais envie de savoir si c'était vraiment la vérité. Alors, pour répondre à cette question, je suis allée regarder de plus près ce que les chiffres et les études nous disent. Et là, ce n'est pas exactement ce qu'on croit. Déjà, il y a une étude du BCG. Au début de 2017, où sur 200 000 employés, il a été mis en évidence que les femmes commencent leur carrière avec autant, sinon plus, d'ambition que les hommes. Et qu'avoir des enfants ne les rendait pas non plus moins ambitieuses. À côté de ça, il a été établi aussi que leur ambition était érodée au fil du temps, et d'autant plus dans les entreprises qui manquent de diversité. En plus, à côté de ça, plusieurs études récentes ont suggéré que les femmes ne manquent pas de confiance en elles par rapport aux hommes, ni de confiance en leurs compétences. Alors non seulement tout ça, ce sont des idées reçues qui sont fausses, mais en plus, ce que j'ai compris, c'est que d'une, elles font culpabiliser les femmes en leur faisant croire que le problème vient d'elles. Et deux, elle détourne l'attention du vrai problème. Mais alors, c'est quoi le véritable obstacle ? Si ce n'est pas nous, les femmes, qu'est-ce qui nous empêche d'accéder au sommet ? Et c'est là que ça devient inconfortable à entendre. Et là, je suis consciente que c'est tout à fait inconfortable à entendre. Ça l'est tout autant à le dire, mais quand on regarde les choses en face, l'obstacle numéro un, c'est l'homme. Enfin, des hommes. Alors, soyons clairs, je ne suis pas en train de vous dire... que tous les hommes sont des ennemis, parce qu'en fait, et on va le voir, c'est un peu plus subtil que ça. Ce que je suis en train de dire, c'est qu'aujourd'hui, il existe un système en place qui favorise le maintien au pouvoir de ceux qui y sont déjà. Et ceux qui y sont déjà, ce sont les hommes. Et si on veut changer les choses, il faut d'abord le reconnaître et le mettre en évidence. Et c'est ce qu'on va faire ensemble. Alors, c'est assez clair aujourd'hui, déjà. Les hommes. ont le monopole du pouvoir dans le monde du travail. Et de toutes les autres sphères d'ailleurs, pas que le travail. Mais pour aujourd'hui, on va se concentrer sur le travail. En 2024, les femmes occupent par exemple 6,25% des postes de présidentes et ou de directrices générales des entreprises du CAC 40. Si on regarde à l'échelle de toutes les entreprises de France, en 2019, selon l'INSEE, c'est 21% des postes de dirigeants en France, salariés et non salariés. Et si on descend un échelon en dessous, les femmes représentent en moyenne 25,75% des comités exécutifs du CAC 40, alors qu'elles représentent 37,09% de la population de cadres qui est le vivier traditionnel de recrutement des dirigeants. Donc, le déséquilibre, non seulement il est net, mais en plus on voit qu'il s'accentue en montant les échelons du pouvoir. Mais alors, qu'est-ce qui justifie qu'il y a moins de femmes ? Puisqu'on sait que ce n'est pas parce qu'elles ne sont pas ambitieuses, puisqu'elles le sont tout autant que les hommes, ce n'est pas parce qu'elles manquent de confiance, puisqu'à la base, elles ont autant de confiance que les hommes. Qu'est-ce qui se passe ? Est-ce qu'on leur barre le passage ou est-ce que c'est plus facile pour les hommes ? Et on va voir que c'est les deux. Non seulement la présence masculine dans les hautes sphères est écrasante, mais en plus, il y a des vrais mécanismes d'exclusion vis-à-vis des femmes. Comment ça se traduit ? Déjà, historiquement, l'exclusion était complètement manifeste puisqu'elle était codifiée dans la loi. Pour cela, nous pouvons remercier un homme, Napoléon, et son code civil de 1804 qui donnait tout pouvoir à l'époux. Par exemple, l'interdiction de travailler sans l'autorisation du mari ou l'interdiction de toucher pour une femme elle-même son salaire. Donc concrètement, la femme, historiquement, a été privée de ses droits et exclue de nombreuses professions, souvent celles de pouvoir. Par exemple, jusqu'en 1946, il était interdit aux femmes d'exercer la profession de juge. Et ces mécanismes d'exclusion, on a mis des siècles pour les détricoter, pour détricoter ces lois et pour rendre aux femmes leurs droits et leurs pouvoirs. Il faut bien s'en rendre compte d'une chose, ce n'est pas parce qu'aujourd'hui ça s'est arrêté que les effets, eux, ne continuent pas. En fait, pour donner une image, Si l'accès au pouvoir était une course, il faut s'imaginer que ça fait à peine 50 ans que les femmes ont pu prendre le départ par rapport aux hommes. Donc, grosso modo, c'est comme si les hommes avaient deux millénaires d'avance sur les femmes. Ça veut dire que toutes les femmes, avant, il y a à peu près 50 ans, on leur barrait complètement la route et que les suivantes, elles ont dû... s'élever au niveau de pouvoir sans avoir aucun rôle modèle et en n'étant absolument pas à leur place. Et les femmes continuent aujourd'hui de payer le prix des inégalités du passé, moins de rôle modèle, moins de représentation et moins d'accès. Et puis ça va au-delà de ça. Si les barrières légales ont été levées progressivement, et encore, toutes les barrières légales n'ont pas fini d'être levées, et pour donner un ordre d'idée, il a fallu attendre 2014, pour que les femmes soient autorisées à intégrer les sous-marins français. Donc on voit que c'est quand même encore tout récent, et je parie qu'il y a encore d'autres barrières légales à lever. Mais ça va au-delà du légal. Il y a d'autres barrières qui, elles, sont toujours présentes. C'est juste que ces barrières, elles se sont déplacées vers des mécanismes plus pernicieux, plus insidieux, sur lesquels, en plus, il est plus difficile de mettre le doigt. Quelques exemples, les phénomènes tels que le temps de parole, le man-interrupting. Le man-interrupting, c'est les hommes qui coupent la parole aux femmes. Le man-splaining, c'est quand les hommes expliquent des concepts aux femmes. Les commentaires sexistes, même quand ils sont bienveillants. Les discriminations liées au genre, les biais implicites de genre. Et pour donner un ordre d'idées, à titre d'exemple, selon une étude britannique, En réunion professionnelle, les hommes captent 75% du temps de parole et un homme interrompt 23% deux fois plus une femme qu'un autre collègue masculin. Autre exemple, 28% des hommes de 25 à 34 ans pensent que les hommes sont davantage faits pour être patron. Ça, c'est selon le rapport 2024 du Haut Conseil à l'égalité sur l'état des lieux du sexisme en France. Donc voilà, on a vu que les hommes dominent les sphères de pouvoir et que les femmes en sont exclues de manière systémique, soit de manière manifeste, via les reliquats des lois du passé, ou de manière plus implicite, par des mécanismes sexistes qui sont plus insidieux et encore plus difficiles à prouver. Mais ça va plus loin ! Non seulement on barre le chemin aux femmes, mais il y a un troisième phénomène que j'aimerais mettre en évidence ici. C'est le fait que les hommes, eux, ont des chemins d'accès facilités au pouvoir. Et ça, c'est un effet de l'entre-soi masculin, autrement dit, la culture du boys club, qui vient en fait favoriser les hommes dans leur accès au pouvoir, au détriment des femmes. Alors, je sais que quand on pense boys club, on s'imagine la franc-maçonnerie, des espèces de sociétés secrètes d'hommes qui décident autour d'une table, en mode complotiste. Mais là aussi, la réalité est différente. Et même s'il ne s'agit pas de club au sens secret ou exclusif du terme, la dynamique à l'œuvre, elle, elle est tout aussi exclusive et secrète d'ailleurs, ou en tout cas inconsciente. Le Boys Club d'aujourd'hui, de 2024, c'est le match de foot à midi. Pendant la pause déjeuner ou boulot, ce sont les after-work, où les femmes qui font encore aujourd'hui deux tiers du travail ménager ne vont tout simplement pas parce qu'elles n'ont pas le temps, pas l'envie, pas la bande passante. Les hommes, eux, y vont. Et c'est tous ces petits éléments où les femmes ne vont pas. Et c'est pire qu'un boys club parce que techniquement, en tant que femme, t'es invitée. Donc t'as l'illusion que tu t'en exclues toi-même. Et donc c'est ta faute. Sauf que manquer ces rassemblements, c'est manquer des opportunités de tisser du lien, de networker, de parler business, etc. Et même si ces boys clubs ne sont pas toujours des lieux physiques, ils forment en fait des barrières presque aussi tangibles que s'ils avaient été des lieux physiques. Et pour aller plus loin, même au-delà de ces opportunités ratées, il y a un biais qui est à la base du principe du boys club. C'est le biais d'affinité. Le biais d'affinité, c'est quoi ? C'est notre tendance à privilégier les personnes qui partagent les mêmes centres d'intérêt que nous, les mêmes antécédents, les mêmes expériences, les mêmes vécus, les mêmes origines sociales, culturelles, géographiques que les nôtres. Bref, en gros, c'est ça. simplement le fait de choisir des gens qui nous ressemblent. Et ce biais crée un mécanisme de cooptation où les gens désignent des personnes qui leur ressemblent pour les rejoindre ou pour les remplacer. Le meilleur exemple que j'ai en tête, c'est celui des levées de fonds de start-up. Aujourd'hui, en Europe, selon le baromètre Sista pour BCG, selon les pays, les start-up créés par des hommes captent... de 77 à 91% du total des fonds levés, ce qui ne laisse que 7 à 22% aux équipes mixtes et seulement 1 à 5% aux équipes féminines. Et la surprise, dès qu'on regarde le ratio des femmes dans les postes décisionnels au sein des équipes d'investissement, qui sont donc les équipes qui choisissent où investir, leur fond ? Eh bien, leur assaut, il est à 20% de femmes pour 80% d'hommes. Et ce que ça met en évidence, c'est que les hommes font plus confiance aux hommes et cooptent plus facilement des hommes. Donc, si on récapitule... À la base, les femmes ont tout autant de confiance en elles et d'ambition que les hommes. Sauf qu'au fur et à mesure que les femmes évoluent dans leur carrière, non seulement on leur barre la route, mais en plus on déroule le tapis sous les pieds des hommes. Et quand je dis on c'est essentiellement des hommes. Bon, l'ensemble de ces mécanismes, c'est ça qu'on appelle le plafond de verre. C'est marrant parce que vous remarquerez qu'on appelle ça le plafond de verre comme si c'était là par la force du Saint-Esprit. C'est encore une énorme arnaque qui occulte complètement qui a construit ce plafond qui, pour le coup, tient plus du béton armé que du verre. Mais maintenant qu'on sait ça, on en fait quoi ? Déjà, je vous propose de souffler un bon coup. Parce que reconnaître ces obstacles et mettre des mots sur ce qu'on vit parfois quotidiennement au travail quand on est une femme, c'est le premier pas pour reprendre le pouvoir et pour pouvoir surmonter ces obstacles. Puis il est temps de mettre de côté la culpabilité et d'accueillir nos émotions bien légitimes de frustration et de colère. Ensuite, moi je vois deux volets d'action pour changer la donne, l'individuel et le collectif. Individuellement, à notre échelle. Qu'est-ce qu'on peut faire ? On se prépare en s'informant pour comprendre les règles du jeu, en soutenant, en s'entourant d'alliés, mentors et sponsors, femmes et surtout hommes, parce que c'est eux qui ont le pouvoir aujourd'hui. Collectivement, qu'est-ce qu'on fait ? À l'échelle de l'entreprise, on s'allie entre femmes, informellement, c'est-à-dire en nouant des amitiés, et aussi plus formellement, par exemple en créant un réseau féminin intra-entreprise. Ainsi, ensemble, on a plus d'influence. de l'entreprise, et on peut créer une forme de contre-pouvoir et de lobbying. En fait, on utilise les mêmes outils. Et à une échelle plus grande, on continue. On rejoint des réseaux de femmes, on pousse les politiques à mettre en place des lois correctives, comme les politiques de quotas, pour résorber ces inégalités d'accès au pouvoir. Le 8. Et puis surtout, on libère la parole. Et ce podcast est une partie de cette conversation. Alors, dans cet épisode, j'ai évoqué plein d'idées que j'aimerais explorer dans ce podcast et c'est ce qu'on va faire. S'il y en a qui vous intéressent plus, dites-le moi, ça m'intéresse. On arrive à la fin de cet épisode. S'il vous a été utile, surtout n'oubliez pas de partager ce podcast et de lui mettre un avis 5 étoiles sur Apple Podcast. Et puis bien sûr, restez à l'écoute. pour libérer la parole, s'outiller, s'informer, s'unir pour être toutes puissantes et ensemble pulvériser le plafond de verre. Un épisode à la fois. Allez, à très bientôt. Et voilà, c'est déjà la fin de notre rendez-vous. J'espère que vous repartez plus armés, inspirés et prêts à affronter vos défis avec audace et intelligence. Je suis Kaotard Trojette et vous avez écouté Toute Puissante. Continuez de pulvériser tous les plafonds de verre. À très bientôt pour un nouvel épisode plein de puissance.

Description

Bienvenue dans ce tout premier épisode de Toutes Puissantes ! ✨


Nous nous considérons souvent comme le premier obstacle à l'accès aux postes de pouvoir.


Choix de carrière, syndrome de l'imposteur, manque de confiance ou encore d'ambition..


Mais quel est vraiment LE plus grand obstacle à cette ascension au pouvoir ?


C'est ce que nous allons voir ensemble dans cet épisode !


Bonne écoute à vous 🎧


-


Je suis Kaouthar Trojette, coach exécutive et experte en dynamiques de pouvoir, ensemble pulvérisons le plafond de verre, un épisode à la fois !


-


Si ce podcast t'a plu, tu peux :


  • Le noter 5 étoiles sur Apple Podcasts ⭐⭐⭐⭐⭐

  • Le Partager avec quelqu'un qui en aurait besoin 💌

 

-


❓ Pour me soumettre votre question de coaching : https://tally.so/r/woyzqx

 

-

 

🌐 Retrouvez moi également :

 

 

-

 

🎬 Agence de podcast : Into The Wave studio

📷 Visuel : Astrid Amadieu


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue sur Toute Puissante, le podcast des femmes qui veulent tout et qui l'obtiennent. Je suis Kauthar Trojet, votre hôte, coach exécutif des femmes cadres dirigeantes et experte des dynamiques de pouvoir. Ici, nous pulvérisons le plafond de verre à un épisode à la fois. C'était évident pour moi que je devais commencer ce podcast en m'attaquant au plus grand mythe autour de l'accès des femmes au poste de pouvoir. Alors prenez un moment pour vous installer confortablement, parce que là on va plonger au cœur d'un sujet qui nous touche toutes. S'il y a bien une chose que beaucoup de femmes pensent, c'est qu'elles sont leur propre obstacle à la réussite ou à l'accès au pouvoir. que ce soit par le biais du syndrome de l'imposteur, du choix de carrière moins rémunératrice. Le manque de confiance, le manque d'ambition, il y a tout un tas d'idées un peu qui nous font penser que les femmes, en fait, nous sommes notre propre obstacle. Et c'est une idée répandue même dans la société. Mais moi, j'avais envie de savoir si c'était vraiment la vérité. Alors, pour répondre à cette question, je suis allée regarder de plus près ce que les chiffres et les études nous disent. Et là, ce n'est pas exactement ce qu'on croit. Déjà, il y a une étude du BCG. Au début de 2017, où sur 200 000 employés, il a été mis en évidence que les femmes commencent leur carrière avec autant, sinon plus, d'ambition que les hommes. Et qu'avoir des enfants ne les rendait pas non plus moins ambitieuses. À côté de ça, il a été établi aussi que leur ambition était érodée au fil du temps, et d'autant plus dans les entreprises qui manquent de diversité. En plus, à côté de ça, plusieurs études récentes ont suggéré que les femmes ne manquent pas de confiance en elles par rapport aux hommes, ni de confiance en leurs compétences. Alors non seulement tout ça, ce sont des idées reçues qui sont fausses, mais en plus, ce que j'ai compris, c'est que d'une, elles font culpabiliser les femmes en leur faisant croire que le problème vient d'elles. Et deux, elle détourne l'attention du vrai problème. Mais alors, c'est quoi le véritable obstacle ? Si ce n'est pas nous, les femmes, qu'est-ce qui nous empêche d'accéder au sommet ? Et c'est là que ça devient inconfortable à entendre. Et là, je suis consciente que c'est tout à fait inconfortable à entendre. Ça l'est tout autant à le dire, mais quand on regarde les choses en face, l'obstacle numéro un, c'est l'homme. Enfin, des hommes. Alors, soyons clairs, je ne suis pas en train de vous dire... que tous les hommes sont des ennemis, parce qu'en fait, et on va le voir, c'est un peu plus subtil que ça. Ce que je suis en train de dire, c'est qu'aujourd'hui, il existe un système en place qui favorise le maintien au pouvoir de ceux qui y sont déjà. Et ceux qui y sont déjà, ce sont les hommes. Et si on veut changer les choses, il faut d'abord le reconnaître et le mettre en évidence. Et c'est ce qu'on va faire ensemble. Alors, c'est assez clair aujourd'hui, déjà. Les hommes. ont le monopole du pouvoir dans le monde du travail. Et de toutes les autres sphères d'ailleurs, pas que le travail. Mais pour aujourd'hui, on va se concentrer sur le travail. En 2024, les femmes occupent par exemple 6,25% des postes de présidentes et ou de directrices générales des entreprises du CAC 40. Si on regarde à l'échelle de toutes les entreprises de France, en 2019, selon l'INSEE, c'est 21% des postes de dirigeants en France, salariés et non salariés. Et si on descend un échelon en dessous, les femmes représentent en moyenne 25,75% des comités exécutifs du CAC 40, alors qu'elles représentent 37,09% de la population de cadres qui est le vivier traditionnel de recrutement des dirigeants. Donc, le déséquilibre, non seulement il est net, mais en plus on voit qu'il s'accentue en montant les échelons du pouvoir. Mais alors, qu'est-ce qui justifie qu'il y a moins de femmes ? Puisqu'on sait que ce n'est pas parce qu'elles ne sont pas ambitieuses, puisqu'elles le sont tout autant que les hommes, ce n'est pas parce qu'elles manquent de confiance, puisqu'à la base, elles ont autant de confiance que les hommes. Qu'est-ce qui se passe ? Est-ce qu'on leur barre le passage ou est-ce que c'est plus facile pour les hommes ? Et on va voir que c'est les deux. Non seulement la présence masculine dans les hautes sphères est écrasante, mais en plus, il y a des vrais mécanismes d'exclusion vis-à-vis des femmes. Comment ça se traduit ? Déjà, historiquement, l'exclusion était complètement manifeste puisqu'elle était codifiée dans la loi. Pour cela, nous pouvons remercier un homme, Napoléon, et son code civil de 1804 qui donnait tout pouvoir à l'époux. Par exemple, l'interdiction de travailler sans l'autorisation du mari ou l'interdiction de toucher pour une femme elle-même son salaire. Donc concrètement, la femme, historiquement, a été privée de ses droits et exclue de nombreuses professions, souvent celles de pouvoir. Par exemple, jusqu'en 1946, il était interdit aux femmes d'exercer la profession de juge. Et ces mécanismes d'exclusion, on a mis des siècles pour les détricoter, pour détricoter ces lois et pour rendre aux femmes leurs droits et leurs pouvoirs. Il faut bien s'en rendre compte d'une chose, ce n'est pas parce qu'aujourd'hui ça s'est arrêté que les effets, eux, ne continuent pas. En fait, pour donner une image, Si l'accès au pouvoir était une course, il faut s'imaginer que ça fait à peine 50 ans que les femmes ont pu prendre le départ par rapport aux hommes. Donc, grosso modo, c'est comme si les hommes avaient deux millénaires d'avance sur les femmes. Ça veut dire que toutes les femmes, avant, il y a à peu près 50 ans, on leur barrait complètement la route et que les suivantes, elles ont dû... s'élever au niveau de pouvoir sans avoir aucun rôle modèle et en n'étant absolument pas à leur place. Et les femmes continuent aujourd'hui de payer le prix des inégalités du passé, moins de rôle modèle, moins de représentation et moins d'accès. Et puis ça va au-delà de ça. Si les barrières légales ont été levées progressivement, et encore, toutes les barrières légales n'ont pas fini d'être levées, et pour donner un ordre d'idée, il a fallu attendre 2014, pour que les femmes soient autorisées à intégrer les sous-marins français. Donc on voit que c'est quand même encore tout récent, et je parie qu'il y a encore d'autres barrières légales à lever. Mais ça va au-delà du légal. Il y a d'autres barrières qui, elles, sont toujours présentes. C'est juste que ces barrières, elles se sont déplacées vers des mécanismes plus pernicieux, plus insidieux, sur lesquels, en plus, il est plus difficile de mettre le doigt. Quelques exemples, les phénomènes tels que le temps de parole, le man-interrupting. Le man-interrupting, c'est les hommes qui coupent la parole aux femmes. Le man-splaining, c'est quand les hommes expliquent des concepts aux femmes. Les commentaires sexistes, même quand ils sont bienveillants. Les discriminations liées au genre, les biais implicites de genre. Et pour donner un ordre d'idées, à titre d'exemple, selon une étude britannique, En réunion professionnelle, les hommes captent 75% du temps de parole et un homme interrompt 23% deux fois plus une femme qu'un autre collègue masculin. Autre exemple, 28% des hommes de 25 à 34 ans pensent que les hommes sont davantage faits pour être patron. Ça, c'est selon le rapport 2024 du Haut Conseil à l'égalité sur l'état des lieux du sexisme en France. Donc voilà, on a vu que les hommes dominent les sphères de pouvoir et que les femmes en sont exclues de manière systémique, soit de manière manifeste, via les reliquats des lois du passé, ou de manière plus implicite, par des mécanismes sexistes qui sont plus insidieux et encore plus difficiles à prouver. Mais ça va plus loin ! Non seulement on barre le chemin aux femmes, mais il y a un troisième phénomène que j'aimerais mettre en évidence ici. C'est le fait que les hommes, eux, ont des chemins d'accès facilités au pouvoir. Et ça, c'est un effet de l'entre-soi masculin, autrement dit, la culture du boys club, qui vient en fait favoriser les hommes dans leur accès au pouvoir, au détriment des femmes. Alors, je sais que quand on pense boys club, on s'imagine la franc-maçonnerie, des espèces de sociétés secrètes d'hommes qui décident autour d'une table, en mode complotiste. Mais là aussi, la réalité est différente. Et même s'il ne s'agit pas de club au sens secret ou exclusif du terme, la dynamique à l'œuvre, elle, elle est tout aussi exclusive et secrète d'ailleurs, ou en tout cas inconsciente. Le Boys Club d'aujourd'hui, de 2024, c'est le match de foot à midi. Pendant la pause déjeuner ou boulot, ce sont les after-work, où les femmes qui font encore aujourd'hui deux tiers du travail ménager ne vont tout simplement pas parce qu'elles n'ont pas le temps, pas l'envie, pas la bande passante. Les hommes, eux, y vont. Et c'est tous ces petits éléments où les femmes ne vont pas. Et c'est pire qu'un boys club parce que techniquement, en tant que femme, t'es invitée. Donc t'as l'illusion que tu t'en exclues toi-même. Et donc c'est ta faute. Sauf que manquer ces rassemblements, c'est manquer des opportunités de tisser du lien, de networker, de parler business, etc. Et même si ces boys clubs ne sont pas toujours des lieux physiques, ils forment en fait des barrières presque aussi tangibles que s'ils avaient été des lieux physiques. Et pour aller plus loin, même au-delà de ces opportunités ratées, il y a un biais qui est à la base du principe du boys club. C'est le biais d'affinité. Le biais d'affinité, c'est quoi ? C'est notre tendance à privilégier les personnes qui partagent les mêmes centres d'intérêt que nous, les mêmes antécédents, les mêmes expériences, les mêmes vécus, les mêmes origines sociales, culturelles, géographiques que les nôtres. Bref, en gros, c'est ça. simplement le fait de choisir des gens qui nous ressemblent. Et ce biais crée un mécanisme de cooptation où les gens désignent des personnes qui leur ressemblent pour les rejoindre ou pour les remplacer. Le meilleur exemple que j'ai en tête, c'est celui des levées de fonds de start-up. Aujourd'hui, en Europe, selon le baromètre Sista pour BCG, selon les pays, les start-up créés par des hommes captent... de 77 à 91% du total des fonds levés, ce qui ne laisse que 7 à 22% aux équipes mixtes et seulement 1 à 5% aux équipes féminines. Et la surprise, dès qu'on regarde le ratio des femmes dans les postes décisionnels au sein des équipes d'investissement, qui sont donc les équipes qui choisissent où investir, leur fond ? Eh bien, leur assaut, il est à 20% de femmes pour 80% d'hommes. Et ce que ça met en évidence, c'est que les hommes font plus confiance aux hommes et cooptent plus facilement des hommes. Donc, si on récapitule... À la base, les femmes ont tout autant de confiance en elles et d'ambition que les hommes. Sauf qu'au fur et à mesure que les femmes évoluent dans leur carrière, non seulement on leur barre la route, mais en plus on déroule le tapis sous les pieds des hommes. Et quand je dis on c'est essentiellement des hommes. Bon, l'ensemble de ces mécanismes, c'est ça qu'on appelle le plafond de verre. C'est marrant parce que vous remarquerez qu'on appelle ça le plafond de verre comme si c'était là par la force du Saint-Esprit. C'est encore une énorme arnaque qui occulte complètement qui a construit ce plafond qui, pour le coup, tient plus du béton armé que du verre. Mais maintenant qu'on sait ça, on en fait quoi ? Déjà, je vous propose de souffler un bon coup. Parce que reconnaître ces obstacles et mettre des mots sur ce qu'on vit parfois quotidiennement au travail quand on est une femme, c'est le premier pas pour reprendre le pouvoir et pour pouvoir surmonter ces obstacles. Puis il est temps de mettre de côté la culpabilité et d'accueillir nos émotions bien légitimes de frustration et de colère. Ensuite, moi je vois deux volets d'action pour changer la donne, l'individuel et le collectif. Individuellement, à notre échelle. Qu'est-ce qu'on peut faire ? On se prépare en s'informant pour comprendre les règles du jeu, en soutenant, en s'entourant d'alliés, mentors et sponsors, femmes et surtout hommes, parce que c'est eux qui ont le pouvoir aujourd'hui. Collectivement, qu'est-ce qu'on fait ? À l'échelle de l'entreprise, on s'allie entre femmes, informellement, c'est-à-dire en nouant des amitiés, et aussi plus formellement, par exemple en créant un réseau féminin intra-entreprise. Ainsi, ensemble, on a plus d'influence. de l'entreprise, et on peut créer une forme de contre-pouvoir et de lobbying. En fait, on utilise les mêmes outils. Et à une échelle plus grande, on continue. On rejoint des réseaux de femmes, on pousse les politiques à mettre en place des lois correctives, comme les politiques de quotas, pour résorber ces inégalités d'accès au pouvoir. Le 8. Et puis surtout, on libère la parole. Et ce podcast est une partie de cette conversation. Alors, dans cet épisode, j'ai évoqué plein d'idées que j'aimerais explorer dans ce podcast et c'est ce qu'on va faire. S'il y en a qui vous intéressent plus, dites-le moi, ça m'intéresse. On arrive à la fin de cet épisode. S'il vous a été utile, surtout n'oubliez pas de partager ce podcast et de lui mettre un avis 5 étoiles sur Apple Podcast. Et puis bien sûr, restez à l'écoute. pour libérer la parole, s'outiller, s'informer, s'unir pour être toutes puissantes et ensemble pulvériser le plafond de verre. Un épisode à la fois. Allez, à très bientôt. Et voilà, c'est déjà la fin de notre rendez-vous. J'espère que vous repartez plus armés, inspirés et prêts à affronter vos défis avec audace et intelligence. Je suis Kaotard Trojette et vous avez écouté Toute Puissante. Continuez de pulvériser tous les plafonds de verre. À très bientôt pour un nouvel épisode plein de puissance.

Share

Embed

You may also like

Description

Bienvenue dans ce tout premier épisode de Toutes Puissantes ! ✨


Nous nous considérons souvent comme le premier obstacle à l'accès aux postes de pouvoir.


Choix de carrière, syndrome de l'imposteur, manque de confiance ou encore d'ambition..


Mais quel est vraiment LE plus grand obstacle à cette ascension au pouvoir ?


C'est ce que nous allons voir ensemble dans cet épisode !


Bonne écoute à vous 🎧


-


Je suis Kaouthar Trojette, coach exécutive et experte en dynamiques de pouvoir, ensemble pulvérisons le plafond de verre, un épisode à la fois !


-


Si ce podcast t'a plu, tu peux :


  • Le noter 5 étoiles sur Apple Podcasts ⭐⭐⭐⭐⭐

  • Le Partager avec quelqu'un qui en aurait besoin 💌

 

-


❓ Pour me soumettre votre question de coaching : https://tally.so/r/woyzqx

 

-

 

🌐 Retrouvez moi également :

 

 

-

 

🎬 Agence de podcast : Into The Wave studio

📷 Visuel : Astrid Amadieu


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue sur Toute Puissante, le podcast des femmes qui veulent tout et qui l'obtiennent. Je suis Kauthar Trojet, votre hôte, coach exécutif des femmes cadres dirigeantes et experte des dynamiques de pouvoir. Ici, nous pulvérisons le plafond de verre à un épisode à la fois. C'était évident pour moi que je devais commencer ce podcast en m'attaquant au plus grand mythe autour de l'accès des femmes au poste de pouvoir. Alors prenez un moment pour vous installer confortablement, parce que là on va plonger au cœur d'un sujet qui nous touche toutes. S'il y a bien une chose que beaucoup de femmes pensent, c'est qu'elles sont leur propre obstacle à la réussite ou à l'accès au pouvoir. que ce soit par le biais du syndrome de l'imposteur, du choix de carrière moins rémunératrice. Le manque de confiance, le manque d'ambition, il y a tout un tas d'idées un peu qui nous font penser que les femmes, en fait, nous sommes notre propre obstacle. Et c'est une idée répandue même dans la société. Mais moi, j'avais envie de savoir si c'était vraiment la vérité. Alors, pour répondre à cette question, je suis allée regarder de plus près ce que les chiffres et les études nous disent. Et là, ce n'est pas exactement ce qu'on croit. Déjà, il y a une étude du BCG. Au début de 2017, où sur 200 000 employés, il a été mis en évidence que les femmes commencent leur carrière avec autant, sinon plus, d'ambition que les hommes. Et qu'avoir des enfants ne les rendait pas non plus moins ambitieuses. À côté de ça, il a été établi aussi que leur ambition était érodée au fil du temps, et d'autant plus dans les entreprises qui manquent de diversité. En plus, à côté de ça, plusieurs études récentes ont suggéré que les femmes ne manquent pas de confiance en elles par rapport aux hommes, ni de confiance en leurs compétences. Alors non seulement tout ça, ce sont des idées reçues qui sont fausses, mais en plus, ce que j'ai compris, c'est que d'une, elles font culpabiliser les femmes en leur faisant croire que le problème vient d'elles. Et deux, elle détourne l'attention du vrai problème. Mais alors, c'est quoi le véritable obstacle ? Si ce n'est pas nous, les femmes, qu'est-ce qui nous empêche d'accéder au sommet ? Et c'est là que ça devient inconfortable à entendre. Et là, je suis consciente que c'est tout à fait inconfortable à entendre. Ça l'est tout autant à le dire, mais quand on regarde les choses en face, l'obstacle numéro un, c'est l'homme. Enfin, des hommes. Alors, soyons clairs, je ne suis pas en train de vous dire... que tous les hommes sont des ennemis, parce qu'en fait, et on va le voir, c'est un peu plus subtil que ça. Ce que je suis en train de dire, c'est qu'aujourd'hui, il existe un système en place qui favorise le maintien au pouvoir de ceux qui y sont déjà. Et ceux qui y sont déjà, ce sont les hommes. Et si on veut changer les choses, il faut d'abord le reconnaître et le mettre en évidence. Et c'est ce qu'on va faire ensemble. Alors, c'est assez clair aujourd'hui, déjà. Les hommes. ont le monopole du pouvoir dans le monde du travail. Et de toutes les autres sphères d'ailleurs, pas que le travail. Mais pour aujourd'hui, on va se concentrer sur le travail. En 2024, les femmes occupent par exemple 6,25% des postes de présidentes et ou de directrices générales des entreprises du CAC 40. Si on regarde à l'échelle de toutes les entreprises de France, en 2019, selon l'INSEE, c'est 21% des postes de dirigeants en France, salariés et non salariés. Et si on descend un échelon en dessous, les femmes représentent en moyenne 25,75% des comités exécutifs du CAC 40, alors qu'elles représentent 37,09% de la population de cadres qui est le vivier traditionnel de recrutement des dirigeants. Donc, le déséquilibre, non seulement il est net, mais en plus on voit qu'il s'accentue en montant les échelons du pouvoir. Mais alors, qu'est-ce qui justifie qu'il y a moins de femmes ? Puisqu'on sait que ce n'est pas parce qu'elles ne sont pas ambitieuses, puisqu'elles le sont tout autant que les hommes, ce n'est pas parce qu'elles manquent de confiance, puisqu'à la base, elles ont autant de confiance que les hommes. Qu'est-ce qui se passe ? Est-ce qu'on leur barre le passage ou est-ce que c'est plus facile pour les hommes ? Et on va voir que c'est les deux. Non seulement la présence masculine dans les hautes sphères est écrasante, mais en plus, il y a des vrais mécanismes d'exclusion vis-à-vis des femmes. Comment ça se traduit ? Déjà, historiquement, l'exclusion était complètement manifeste puisqu'elle était codifiée dans la loi. Pour cela, nous pouvons remercier un homme, Napoléon, et son code civil de 1804 qui donnait tout pouvoir à l'époux. Par exemple, l'interdiction de travailler sans l'autorisation du mari ou l'interdiction de toucher pour une femme elle-même son salaire. Donc concrètement, la femme, historiquement, a été privée de ses droits et exclue de nombreuses professions, souvent celles de pouvoir. Par exemple, jusqu'en 1946, il était interdit aux femmes d'exercer la profession de juge. Et ces mécanismes d'exclusion, on a mis des siècles pour les détricoter, pour détricoter ces lois et pour rendre aux femmes leurs droits et leurs pouvoirs. Il faut bien s'en rendre compte d'une chose, ce n'est pas parce qu'aujourd'hui ça s'est arrêté que les effets, eux, ne continuent pas. En fait, pour donner une image, Si l'accès au pouvoir était une course, il faut s'imaginer que ça fait à peine 50 ans que les femmes ont pu prendre le départ par rapport aux hommes. Donc, grosso modo, c'est comme si les hommes avaient deux millénaires d'avance sur les femmes. Ça veut dire que toutes les femmes, avant, il y a à peu près 50 ans, on leur barrait complètement la route et que les suivantes, elles ont dû... s'élever au niveau de pouvoir sans avoir aucun rôle modèle et en n'étant absolument pas à leur place. Et les femmes continuent aujourd'hui de payer le prix des inégalités du passé, moins de rôle modèle, moins de représentation et moins d'accès. Et puis ça va au-delà de ça. Si les barrières légales ont été levées progressivement, et encore, toutes les barrières légales n'ont pas fini d'être levées, et pour donner un ordre d'idée, il a fallu attendre 2014, pour que les femmes soient autorisées à intégrer les sous-marins français. Donc on voit que c'est quand même encore tout récent, et je parie qu'il y a encore d'autres barrières légales à lever. Mais ça va au-delà du légal. Il y a d'autres barrières qui, elles, sont toujours présentes. C'est juste que ces barrières, elles se sont déplacées vers des mécanismes plus pernicieux, plus insidieux, sur lesquels, en plus, il est plus difficile de mettre le doigt. Quelques exemples, les phénomènes tels que le temps de parole, le man-interrupting. Le man-interrupting, c'est les hommes qui coupent la parole aux femmes. Le man-splaining, c'est quand les hommes expliquent des concepts aux femmes. Les commentaires sexistes, même quand ils sont bienveillants. Les discriminations liées au genre, les biais implicites de genre. Et pour donner un ordre d'idées, à titre d'exemple, selon une étude britannique, En réunion professionnelle, les hommes captent 75% du temps de parole et un homme interrompt 23% deux fois plus une femme qu'un autre collègue masculin. Autre exemple, 28% des hommes de 25 à 34 ans pensent que les hommes sont davantage faits pour être patron. Ça, c'est selon le rapport 2024 du Haut Conseil à l'égalité sur l'état des lieux du sexisme en France. Donc voilà, on a vu que les hommes dominent les sphères de pouvoir et que les femmes en sont exclues de manière systémique, soit de manière manifeste, via les reliquats des lois du passé, ou de manière plus implicite, par des mécanismes sexistes qui sont plus insidieux et encore plus difficiles à prouver. Mais ça va plus loin ! Non seulement on barre le chemin aux femmes, mais il y a un troisième phénomène que j'aimerais mettre en évidence ici. C'est le fait que les hommes, eux, ont des chemins d'accès facilités au pouvoir. Et ça, c'est un effet de l'entre-soi masculin, autrement dit, la culture du boys club, qui vient en fait favoriser les hommes dans leur accès au pouvoir, au détriment des femmes. Alors, je sais que quand on pense boys club, on s'imagine la franc-maçonnerie, des espèces de sociétés secrètes d'hommes qui décident autour d'une table, en mode complotiste. Mais là aussi, la réalité est différente. Et même s'il ne s'agit pas de club au sens secret ou exclusif du terme, la dynamique à l'œuvre, elle, elle est tout aussi exclusive et secrète d'ailleurs, ou en tout cas inconsciente. Le Boys Club d'aujourd'hui, de 2024, c'est le match de foot à midi. Pendant la pause déjeuner ou boulot, ce sont les after-work, où les femmes qui font encore aujourd'hui deux tiers du travail ménager ne vont tout simplement pas parce qu'elles n'ont pas le temps, pas l'envie, pas la bande passante. Les hommes, eux, y vont. Et c'est tous ces petits éléments où les femmes ne vont pas. Et c'est pire qu'un boys club parce que techniquement, en tant que femme, t'es invitée. Donc t'as l'illusion que tu t'en exclues toi-même. Et donc c'est ta faute. Sauf que manquer ces rassemblements, c'est manquer des opportunités de tisser du lien, de networker, de parler business, etc. Et même si ces boys clubs ne sont pas toujours des lieux physiques, ils forment en fait des barrières presque aussi tangibles que s'ils avaient été des lieux physiques. Et pour aller plus loin, même au-delà de ces opportunités ratées, il y a un biais qui est à la base du principe du boys club. C'est le biais d'affinité. Le biais d'affinité, c'est quoi ? C'est notre tendance à privilégier les personnes qui partagent les mêmes centres d'intérêt que nous, les mêmes antécédents, les mêmes expériences, les mêmes vécus, les mêmes origines sociales, culturelles, géographiques que les nôtres. Bref, en gros, c'est ça. simplement le fait de choisir des gens qui nous ressemblent. Et ce biais crée un mécanisme de cooptation où les gens désignent des personnes qui leur ressemblent pour les rejoindre ou pour les remplacer. Le meilleur exemple que j'ai en tête, c'est celui des levées de fonds de start-up. Aujourd'hui, en Europe, selon le baromètre Sista pour BCG, selon les pays, les start-up créés par des hommes captent... de 77 à 91% du total des fonds levés, ce qui ne laisse que 7 à 22% aux équipes mixtes et seulement 1 à 5% aux équipes féminines. Et la surprise, dès qu'on regarde le ratio des femmes dans les postes décisionnels au sein des équipes d'investissement, qui sont donc les équipes qui choisissent où investir, leur fond ? Eh bien, leur assaut, il est à 20% de femmes pour 80% d'hommes. Et ce que ça met en évidence, c'est que les hommes font plus confiance aux hommes et cooptent plus facilement des hommes. Donc, si on récapitule... À la base, les femmes ont tout autant de confiance en elles et d'ambition que les hommes. Sauf qu'au fur et à mesure que les femmes évoluent dans leur carrière, non seulement on leur barre la route, mais en plus on déroule le tapis sous les pieds des hommes. Et quand je dis on c'est essentiellement des hommes. Bon, l'ensemble de ces mécanismes, c'est ça qu'on appelle le plafond de verre. C'est marrant parce que vous remarquerez qu'on appelle ça le plafond de verre comme si c'était là par la force du Saint-Esprit. C'est encore une énorme arnaque qui occulte complètement qui a construit ce plafond qui, pour le coup, tient plus du béton armé que du verre. Mais maintenant qu'on sait ça, on en fait quoi ? Déjà, je vous propose de souffler un bon coup. Parce que reconnaître ces obstacles et mettre des mots sur ce qu'on vit parfois quotidiennement au travail quand on est une femme, c'est le premier pas pour reprendre le pouvoir et pour pouvoir surmonter ces obstacles. Puis il est temps de mettre de côté la culpabilité et d'accueillir nos émotions bien légitimes de frustration et de colère. Ensuite, moi je vois deux volets d'action pour changer la donne, l'individuel et le collectif. Individuellement, à notre échelle. Qu'est-ce qu'on peut faire ? On se prépare en s'informant pour comprendre les règles du jeu, en soutenant, en s'entourant d'alliés, mentors et sponsors, femmes et surtout hommes, parce que c'est eux qui ont le pouvoir aujourd'hui. Collectivement, qu'est-ce qu'on fait ? À l'échelle de l'entreprise, on s'allie entre femmes, informellement, c'est-à-dire en nouant des amitiés, et aussi plus formellement, par exemple en créant un réseau féminin intra-entreprise. Ainsi, ensemble, on a plus d'influence. de l'entreprise, et on peut créer une forme de contre-pouvoir et de lobbying. En fait, on utilise les mêmes outils. Et à une échelle plus grande, on continue. On rejoint des réseaux de femmes, on pousse les politiques à mettre en place des lois correctives, comme les politiques de quotas, pour résorber ces inégalités d'accès au pouvoir. Le 8. Et puis surtout, on libère la parole. Et ce podcast est une partie de cette conversation. Alors, dans cet épisode, j'ai évoqué plein d'idées que j'aimerais explorer dans ce podcast et c'est ce qu'on va faire. S'il y en a qui vous intéressent plus, dites-le moi, ça m'intéresse. On arrive à la fin de cet épisode. S'il vous a été utile, surtout n'oubliez pas de partager ce podcast et de lui mettre un avis 5 étoiles sur Apple Podcast. Et puis bien sûr, restez à l'écoute. pour libérer la parole, s'outiller, s'informer, s'unir pour être toutes puissantes et ensemble pulvériser le plafond de verre. Un épisode à la fois. Allez, à très bientôt. Et voilà, c'est déjà la fin de notre rendez-vous. J'espère que vous repartez plus armés, inspirés et prêts à affronter vos défis avec audace et intelligence. Je suis Kaotard Trojette et vous avez écouté Toute Puissante. Continuez de pulvériser tous les plafonds de verre. À très bientôt pour un nouvel épisode plein de puissance.

Description

Bienvenue dans ce tout premier épisode de Toutes Puissantes ! ✨


Nous nous considérons souvent comme le premier obstacle à l'accès aux postes de pouvoir.


Choix de carrière, syndrome de l'imposteur, manque de confiance ou encore d'ambition..


Mais quel est vraiment LE plus grand obstacle à cette ascension au pouvoir ?


C'est ce que nous allons voir ensemble dans cet épisode !


Bonne écoute à vous 🎧


-


Je suis Kaouthar Trojette, coach exécutive et experte en dynamiques de pouvoir, ensemble pulvérisons le plafond de verre, un épisode à la fois !


-


Si ce podcast t'a plu, tu peux :


  • Le noter 5 étoiles sur Apple Podcasts ⭐⭐⭐⭐⭐

  • Le Partager avec quelqu'un qui en aurait besoin 💌

 

-


❓ Pour me soumettre votre question de coaching : https://tally.so/r/woyzqx

 

-

 

🌐 Retrouvez moi également :

 

 

-

 

🎬 Agence de podcast : Into The Wave studio

📷 Visuel : Astrid Amadieu


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue sur Toute Puissante, le podcast des femmes qui veulent tout et qui l'obtiennent. Je suis Kauthar Trojet, votre hôte, coach exécutif des femmes cadres dirigeantes et experte des dynamiques de pouvoir. Ici, nous pulvérisons le plafond de verre à un épisode à la fois. C'était évident pour moi que je devais commencer ce podcast en m'attaquant au plus grand mythe autour de l'accès des femmes au poste de pouvoir. Alors prenez un moment pour vous installer confortablement, parce que là on va plonger au cœur d'un sujet qui nous touche toutes. S'il y a bien une chose que beaucoup de femmes pensent, c'est qu'elles sont leur propre obstacle à la réussite ou à l'accès au pouvoir. que ce soit par le biais du syndrome de l'imposteur, du choix de carrière moins rémunératrice. Le manque de confiance, le manque d'ambition, il y a tout un tas d'idées un peu qui nous font penser que les femmes, en fait, nous sommes notre propre obstacle. Et c'est une idée répandue même dans la société. Mais moi, j'avais envie de savoir si c'était vraiment la vérité. Alors, pour répondre à cette question, je suis allée regarder de plus près ce que les chiffres et les études nous disent. Et là, ce n'est pas exactement ce qu'on croit. Déjà, il y a une étude du BCG. Au début de 2017, où sur 200 000 employés, il a été mis en évidence que les femmes commencent leur carrière avec autant, sinon plus, d'ambition que les hommes. Et qu'avoir des enfants ne les rendait pas non plus moins ambitieuses. À côté de ça, il a été établi aussi que leur ambition était érodée au fil du temps, et d'autant plus dans les entreprises qui manquent de diversité. En plus, à côté de ça, plusieurs études récentes ont suggéré que les femmes ne manquent pas de confiance en elles par rapport aux hommes, ni de confiance en leurs compétences. Alors non seulement tout ça, ce sont des idées reçues qui sont fausses, mais en plus, ce que j'ai compris, c'est que d'une, elles font culpabiliser les femmes en leur faisant croire que le problème vient d'elles. Et deux, elle détourne l'attention du vrai problème. Mais alors, c'est quoi le véritable obstacle ? Si ce n'est pas nous, les femmes, qu'est-ce qui nous empêche d'accéder au sommet ? Et c'est là que ça devient inconfortable à entendre. Et là, je suis consciente que c'est tout à fait inconfortable à entendre. Ça l'est tout autant à le dire, mais quand on regarde les choses en face, l'obstacle numéro un, c'est l'homme. Enfin, des hommes. Alors, soyons clairs, je ne suis pas en train de vous dire... que tous les hommes sont des ennemis, parce qu'en fait, et on va le voir, c'est un peu plus subtil que ça. Ce que je suis en train de dire, c'est qu'aujourd'hui, il existe un système en place qui favorise le maintien au pouvoir de ceux qui y sont déjà. Et ceux qui y sont déjà, ce sont les hommes. Et si on veut changer les choses, il faut d'abord le reconnaître et le mettre en évidence. Et c'est ce qu'on va faire ensemble. Alors, c'est assez clair aujourd'hui, déjà. Les hommes. ont le monopole du pouvoir dans le monde du travail. Et de toutes les autres sphères d'ailleurs, pas que le travail. Mais pour aujourd'hui, on va se concentrer sur le travail. En 2024, les femmes occupent par exemple 6,25% des postes de présidentes et ou de directrices générales des entreprises du CAC 40. Si on regarde à l'échelle de toutes les entreprises de France, en 2019, selon l'INSEE, c'est 21% des postes de dirigeants en France, salariés et non salariés. Et si on descend un échelon en dessous, les femmes représentent en moyenne 25,75% des comités exécutifs du CAC 40, alors qu'elles représentent 37,09% de la population de cadres qui est le vivier traditionnel de recrutement des dirigeants. Donc, le déséquilibre, non seulement il est net, mais en plus on voit qu'il s'accentue en montant les échelons du pouvoir. Mais alors, qu'est-ce qui justifie qu'il y a moins de femmes ? Puisqu'on sait que ce n'est pas parce qu'elles ne sont pas ambitieuses, puisqu'elles le sont tout autant que les hommes, ce n'est pas parce qu'elles manquent de confiance, puisqu'à la base, elles ont autant de confiance que les hommes. Qu'est-ce qui se passe ? Est-ce qu'on leur barre le passage ou est-ce que c'est plus facile pour les hommes ? Et on va voir que c'est les deux. Non seulement la présence masculine dans les hautes sphères est écrasante, mais en plus, il y a des vrais mécanismes d'exclusion vis-à-vis des femmes. Comment ça se traduit ? Déjà, historiquement, l'exclusion était complètement manifeste puisqu'elle était codifiée dans la loi. Pour cela, nous pouvons remercier un homme, Napoléon, et son code civil de 1804 qui donnait tout pouvoir à l'époux. Par exemple, l'interdiction de travailler sans l'autorisation du mari ou l'interdiction de toucher pour une femme elle-même son salaire. Donc concrètement, la femme, historiquement, a été privée de ses droits et exclue de nombreuses professions, souvent celles de pouvoir. Par exemple, jusqu'en 1946, il était interdit aux femmes d'exercer la profession de juge. Et ces mécanismes d'exclusion, on a mis des siècles pour les détricoter, pour détricoter ces lois et pour rendre aux femmes leurs droits et leurs pouvoirs. Il faut bien s'en rendre compte d'une chose, ce n'est pas parce qu'aujourd'hui ça s'est arrêté que les effets, eux, ne continuent pas. En fait, pour donner une image, Si l'accès au pouvoir était une course, il faut s'imaginer que ça fait à peine 50 ans que les femmes ont pu prendre le départ par rapport aux hommes. Donc, grosso modo, c'est comme si les hommes avaient deux millénaires d'avance sur les femmes. Ça veut dire que toutes les femmes, avant, il y a à peu près 50 ans, on leur barrait complètement la route et que les suivantes, elles ont dû... s'élever au niveau de pouvoir sans avoir aucun rôle modèle et en n'étant absolument pas à leur place. Et les femmes continuent aujourd'hui de payer le prix des inégalités du passé, moins de rôle modèle, moins de représentation et moins d'accès. Et puis ça va au-delà de ça. Si les barrières légales ont été levées progressivement, et encore, toutes les barrières légales n'ont pas fini d'être levées, et pour donner un ordre d'idée, il a fallu attendre 2014, pour que les femmes soient autorisées à intégrer les sous-marins français. Donc on voit que c'est quand même encore tout récent, et je parie qu'il y a encore d'autres barrières légales à lever. Mais ça va au-delà du légal. Il y a d'autres barrières qui, elles, sont toujours présentes. C'est juste que ces barrières, elles se sont déplacées vers des mécanismes plus pernicieux, plus insidieux, sur lesquels, en plus, il est plus difficile de mettre le doigt. Quelques exemples, les phénomènes tels que le temps de parole, le man-interrupting. Le man-interrupting, c'est les hommes qui coupent la parole aux femmes. Le man-splaining, c'est quand les hommes expliquent des concepts aux femmes. Les commentaires sexistes, même quand ils sont bienveillants. Les discriminations liées au genre, les biais implicites de genre. Et pour donner un ordre d'idées, à titre d'exemple, selon une étude britannique, En réunion professionnelle, les hommes captent 75% du temps de parole et un homme interrompt 23% deux fois plus une femme qu'un autre collègue masculin. Autre exemple, 28% des hommes de 25 à 34 ans pensent que les hommes sont davantage faits pour être patron. Ça, c'est selon le rapport 2024 du Haut Conseil à l'égalité sur l'état des lieux du sexisme en France. Donc voilà, on a vu que les hommes dominent les sphères de pouvoir et que les femmes en sont exclues de manière systémique, soit de manière manifeste, via les reliquats des lois du passé, ou de manière plus implicite, par des mécanismes sexistes qui sont plus insidieux et encore plus difficiles à prouver. Mais ça va plus loin ! Non seulement on barre le chemin aux femmes, mais il y a un troisième phénomène que j'aimerais mettre en évidence ici. C'est le fait que les hommes, eux, ont des chemins d'accès facilités au pouvoir. Et ça, c'est un effet de l'entre-soi masculin, autrement dit, la culture du boys club, qui vient en fait favoriser les hommes dans leur accès au pouvoir, au détriment des femmes. Alors, je sais que quand on pense boys club, on s'imagine la franc-maçonnerie, des espèces de sociétés secrètes d'hommes qui décident autour d'une table, en mode complotiste. Mais là aussi, la réalité est différente. Et même s'il ne s'agit pas de club au sens secret ou exclusif du terme, la dynamique à l'œuvre, elle, elle est tout aussi exclusive et secrète d'ailleurs, ou en tout cas inconsciente. Le Boys Club d'aujourd'hui, de 2024, c'est le match de foot à midi. Pendant la pause déjeuner ou boulot, ce sont les after-work, où les femmes qui font encore aujourd'hui deux tiers du travail ménager ne vont tout simplement pas parce qu'elles n'ont pas le temps, pas l'envie, pas la bande passante. Les hommes, eux, y vont. Et c'est tous ces petits éléments où les femmes ne vont pas. Et c'est pire qu'un boys club parce que techniquement, en tant que femme, t'es invitée. Donc t'as l'illusion que tu t'en exclues toi-même. Et donc c'est ta faute. Sauf que manquer ces rassemblements, c'est manquer des opportunités de tisser du lien, de networker, de parler business, etc. Et même si ces boys clubs ne sont pas toujours des lieux physiques, ils forment en fait des barrières presque aussi tangibles que s'ils avaient été des lieux physiques. Et pour aller plus loin, même au-delà de ces opportunités ratées, il y a un biais qui est à la base du principe du boys club. C'est le biais d'affinité. Le biais d'affinité, c'est quoi ? C'est notre tendance à privilégier les personnes qui partagent les mêmes centres d'intérêt que nous, les mêmes antécédents, les mêmes expériences, les mêmes vécus, les mêmes origines sociales, culturelles, géographiques que les nôtres. Bref, en gros, c'est ça. simplement le fait de choisir des gens qui nous ressemblent. Et ce biais crée un mécanisme de cooptation où les gens désignent des personnes qui leur ressemblent pour les rejoindre ou pour les remplacer. Le meilleur exemple que j'ai en tête, c'est celui des levées de fonds de start-up. Aujourd'hui, en Europe, selon le baromètre Sista pour BCG, selon les pays, les start-up créés par des hommes captent... de 77 à 91% du total des fonds levés, ce qui ne laisse que 7 à 22% aux équipes mixtes et seulement 1 à 5% aux équipes féminines. Et la surprise, dès qu'on regarde le ratio des femmes dans les postes décisionnels au sein des équipes d'investissement, qui sont donc les équipes qui choisissent où investir, leur fond ? Eh bien, leur assaut, il est à 20% de femmes pour 80% d'hommes. Et ce que ça met en évidence, c'est que les hommes font plus confiance aux hommes et cooptent plus facilement des hommes. Donc, si on récapitule... À la base, les femmes ont tout autant de confiance en elles et d'ambition que les hommes. Sauf qu'au fur et à mesure que les femmes évoluent dans leur carrière, non seulement on leur barre la route, mais en plus on déroule le tapis sous les pieds des hommes. Et quand je dis on c'est essentiellement des hommes. Bon, l'ensemble de ces mécanismes, c'est ça qu'on appelle le plafond de verre. C'est marrant parce que vous remarquerez qu'on appelle ça le plafond de verre comme si c'était là par la force du Saint-Esprit. C'est encore une énorme arnaque qui occulte complètement qui a construit ce plafond qui, pour le coup, tient plus du béton armé que du verre. Mais maintenant qu'on sait ça, on en fait quoi ? Déjà, je vous propose de souffler un bon coup. Parce que reconnaître ces obstacles et mettre des mots sur ce qu'on vit parfois quotidiennement au travail quand on est une femme, c'est le premier pas pour reprendre le pouvoir et pour pouvoir surmonter ces obstacles. Puis il est temps de mettre de côté la culpabilité et d'accueillir nos émotions bien légitimes de frustration et de colère. Ensuite, moi je vois deux volets d'action pour changer la donne, l'individuel et le collectif. Individuellement, à notre échelle. Qu'est-ce qu'on peut faire ? On se prépare en s'informant pour comprendre les règles du jeu, en soutenant, en s'entourant d'alliés, mentors et sponsors, femmes et surtout hommes, parce que c'est eux qui ont le pouvoir aujourd'hui. Collectivement, qu'est-ce qu'on fait ? À l'échelle de l'entreprise, on s'allie entre femmes, informellement, c'est-à-dire en nouant des amitiés, et aussi plus formellement, par exemple en créant un réseau féminin intra-entreprise. Ainsi, ensemble, on a plus d'influence. de l'entreprise, et on peut créer une forme de contre-pouvoir et de lobbying. En fait, on utilise les mêmes outils. Et à une échelle plus grande, on continue. On rejoint des réseaux de femmes, on pousse les politiques à mettre en place des lois correctives, comme les politiques de quotas, pour résorber ces inégalités d'accès au pouvoir. Le 8. Et puis surtout, on libère la parole. Et ce podcast est une partie de cette conversation. Alors, dans cet épisode, j'ai évoqué plein d'idées que j'aimerais explorer dans ce podcast et c'est ce qu'on va faire. S'il y en a qui vous intéressent plus, dites-le moi, ça m'intéresse. On arrive à la fin de cet épisode. S'il vous a été utile, surtout n'oubliez pas de partager ce podcast et de lui mettre un avis 5 étoiles sur Apple Podcast. Et puis bien sûr, restez à l'écoute. pour libérer la parole, s'outiller, s'informer, s'unir pour être toutes puissantes et ensemble pulvériser le plafond de verre. Un épisode à la fois. Allez, à très bientôt. Et voilà, c'est déjà la fin de notre rendez-vous. J'espère que vous repartez plus armés, inspirés et prêts à affronter vos défis avec audace et intelligence. Je suis Kaotard Trojette et vous avez écouté Toute Puissante. Continuez de pulvériser tous les plafonds de verre. À très bientôt pour un nouvel épisode plein de puissance.

Share

Embed

You may also like