Speaker #0l'emploi. En Suisse, le taux de chômage est l'un des plus bas d'Europe. On avoisine les 3% au niveau national avec des différences tout de même. Les cantons romands sont les moins gâtés. Genève est à environ 5% contre un taux de chômage de moins de 1% dans certains cantons alémaniques. Un chômage si bas d'ailleurs c'est presque un problème car les entreprises suisses n'ont absolument aucune réserve de candidats dans certains secteurs. Et d'ailleurs, il y a environ 30 à 40% des PME qui se plaignent de ne pas pouvoir recruter comme elles le voudraient. Et en fait, ça fait des années que ça dure. L'activité économique suisse est pour sa part soutenue avec un PIB qui est plutôt en croissance. Alors un PIB, pour ceux qui ne savent pas, c'est, on va dire, un indicateur de la croissance, enfin de la santé économique d'un pays. Donc le PIB est en croissance. Alors les derniers chiffres connus, pardon, c'est 2,8% en 2018. Et c'est également, la Suisse, une économie qui est fortement basée sur les exportations, puisqu'un franc sur deux généré dans le PIB, en fait, vient des exportations. Du coup, un marché tendu et une économie en croissance, ça signifie concrètement des opportunités d'emploi. Mais attention, la compétition est féroce et les entreprises suisses sont la plupart du temps exigeantes. Mais ça, j'en parlerai un autre jour. Raison numéro 2, la qualité de vie. Alors quel que soit l'endroit où vous vous trouvez en Suisse, vous n'êtes jamais bien loin d'un lac ou d'une montagne. Alors bien sûr, il faut aimer la nature. Et si vous êtes plutôt citadin et on va dire adepte des mégalopoles américaines, chinoises ou japonaises, la vie en Suisse, ça va quand même vous faire tout drôle. Mais c'est ça qu'on aime ici, une vie à taille humaine, proche de la nature, avec un rythme de travail qui, en général, respecte malgré tout la vie privée. OK, ici, il n'y a pas les 35 heures. On est plutôt entre 40 et 45 heures de travail hebdomadaire. Mais malgré tout, la qualité de vie est... perçues en général comme bien meilleures. D'ailleurs, c'est la raison pour laquelle des villes comme Zurich ou Bern sont régulièrement positionnées dans le top 10 des villes proposant la meilleure qualité de vie au monde. Alors personnellement, j'ai un petit faible pour Zurich et Lausanne, mais je vous en parlerai un petit peu plus tard. Raison numéro 3, les conditions de salaire. Alors bien sûr qu'en Suisse, les salaires sont plus élevés, ça tout le monde le sait. Mais ce qu'on oublie souvent, c'est quand même que le coût de la vie va avec. Et pour certaines denrées, la Suisse est même le pays le plus cher de tous les pays européens. Et pour certains métiers, quand on calcule tout, le coût de la vie et le salaire, on n'est pas forcément très loin en termes de pouvoir d'achat d'autres pays. Ça veut dire que finalement, ça s'équilibre. Ce qu'on gagne et ce qu'on dépense s'équilibrent par rapport à d'autres pays. On gagne peut-être un peu moins. alors vous me direz en quoi est-ce que le salaire est un critère finalement, pourquoi je l'ai choisi c'est un critère parce que c'est un tout finalement pour beaucoup de métiers les conditions de salaire restent tout de même à mon sens beaucoup plus intéressantes et pour beaucoup d'entreprises la pression des charges sociales reste plutôt raisonnable en comparaison internationale et puis ce qui permet en fait de rémunérer ses collaborateurs correctement et je dirais que c'est presque même pour certains chefs d'entreprise une responsabilité que de donner... on va dire des bonnes conditions de salaire à ses salariés et puis de toute façon si vous payez mal vos collaborateurs en fait ils vont s'en aller. Je vous rappelle souvenez-vous il y a quand même un taux de chômage qui est assez faible et donc un marché du travail qui est plutôt dynamique. Et puis alors pour finir comme le droit du travail est beaucoup plus souple et équilibré que dans certains pays très protecteurs des salariés en fait on ne craint pas de devoir payer des indemnités de licenciement ou d'importantes charges ça n'est pas quelque chose qui est... Répondu ici. Raison numéro 4, le frein à l'endettement. Alors le peuple suisse a voté en 2001 à 85% l'introduction dans la constitution d'un mécanisme qui permet de limiter l'endettement du pays. C'est ce qu'on appelle donc le frein à l'endettement. Quelques années plus tard, certains pays européens ont suivi cet exemple. Concrètement, ça signifie que les dirigeants du pays n'ont pas le droit de faire n'importe quoi avec les finances publiques et qu'ils doivent rendre des comptes et surtout s'assurer que le pays ne s'endette pas, ou pas trop en tout cas. Ça se traduit en fait par des chiffres qui sont particulièrement parlants et notamment le taux d'endettement. Alors le taux d'endettement de la zone euro c'est 90%, le taux d'endettement de la France c'est 98%, le taux d'endettement de la Suisse c'est 30%. Alors on comprend bien l'intérêt du frein d'endettement avec ces chiffres, no comment. Et pour la petite histoire, ce qui est assez drôle, c'est que la Suisse fait chaque année des erreurs de prévision sur les résultats économiques du pays. Chaque année, la Suisse se trompe en faisant des prévisions qui sont beaucoup plus alarmistes que les résultats effectifs, qui sont bons voire très bons. Alors moi, ça me fait rire parce que dans d'autres pays, c'est un peu le contraire. On va annoncer des résultats qui vont s'avérer en fait bien pires. Je ne devise bien sûr personne. C'est, on va dire, peut-être plus les pays latins qui ont peut-être cette tendance. Alors voilà, c'est quoi l'intérêt finalement de tout ça, du taux à l'endettement ? Eh bien, en fait, c'est une réflexion sur l'avenir du pays et aussi sur nos enfants. Les dettes qu'on a aujourd'hui dans le pays, eh bien, ce sont des dettes qui seront payées par nos enfants, voire nos petits-enfants. Et dans certains pays, ça va même beaucoup plus loin en termes de génération. Donc ça veut dire qu'on transmet une dette à nos enfants et petits-enfants. qui est malgré tout relativement réduite, en tout cas raisonnable. Et puis c'est pour toutes ces raisons aussi que finalement l'économie suisse est ce qu'on appelle une économie résiliente. Elle résiste bien mieux aux crises que les autres pays européens parce qu'elle a de la marge. Elle peut se permettre en fait d'absorber des chocs économiques, de faire peut-être des rachats que d'autres pays ne pourraient pas refaire pour soutenir telle ou telle économie ou pour soutenir telle ou telle entreprise d'État par exemple. et ça c'est vraiment un élément primordial de ce que moi j'appelle en fait un pays qui a de l'avenir. Raison numéro 5, un droit du travail équilibré. Alors le droit du travail est plutôt souple et permet aux salariés et aux entreprises de dialoguer, de discuter sans que le cadre légal soit finalement trop contraignant. Le droit du travail ne protège pas plus les salariés que les entreprises, ça c'est vraiment très important de comprendre ça quand on vient travailler en Suisse et qu'on est étranger. Alors par exemple, j'en parlais tout à l'heure, Les indemnités de départ, ça n'existe pas formellement en Suisse d'un point de vue du droit. Et finalement, elle reste à la discrétion de l'entreprise. Si une entreprise veut vous verser des indemnités de départ, elle peut le faire, mais elle n'est pas obligée de le faire. Et c'est souvent un message positif qu'on peut adresser aussi aux autres salariés, puisque l'entreprise montre qu'elle traite bien ses collaborateurs. La réputation d'une entreprise à travers les salariés est... très importante et au moins aussi importante que le contraire c'est à dire que la réputation en fait d'un collaborateur envers les entreprises ça c'est plus équilibré mais c'est plus équilibré aussi dans cette perception alors vous me direz finalement qu'en tant que salarié il faudrait au contraire plutôt s'inquiéter d'un droit du travail peu protecteur, et bien non parce qu'en fait c'est précisément cette souplesse qui permet aux entreprises de recruter du personnel sans crainte de voir leur trésorerie siphonée par des licenciements ou des indemnités justifiées. C'est plutôt une souplesse qui pousse tout le monde vers le haut, les salariés et l'entreprise. C'est aussi ce même droit qui va inciter un collaborateur et un employé à discuter pour se séparer dans les meilleures conditions, car s'ils ne le font pas, ce sera compliqué pour les deux, comme je viens de l'expliquer. En fait, je dirais que tout ceci prend son appui sur une vision plutôt long terme dans la relation employé-employeur. Le résultat, c'est que lorsque c'est appliqué, c'est à l'avantage de l'employé et de l'employeur. Alors bien sûr, toutes les entreprises ne fonctionnent pas sur ce modèle-là. Toutes les entreprises n'ont pas ces habitudes, n'ont pas ce comportement. On n'est pas dans le monde de oui-oui, mais globalement, c'est plutôt dans la culture. Alors voilà, j'ai qu'une chose à dire. En fait, c'est bienvenue dans le pays du compromis. Voilà, c'est tout pour aujourd'hui. J'espère que cela vous aura intéressé et je vous dis à la prochaine fois pour un nouvel épisode du podcast Travailler et vivre en Suisse.