- Speaker #0
Savez-vous que dès le 1er décembre 2020, il sera beaucoup plus facile pour les frontaliers de changer d'assurance maladie ? Alors, si vous voulez en savoir plus sur le sujet, écoutez ce qui va suivre. J'ai invité Raphaël Colonna, un expert du sujet, qui travaille chez Vigny de Pierre et qui nous invite à nous poser six bonnes questions. Allez, c'est parti !
- Speaker #1
Bienvenue sur Travailler et vivre en Suisse, le seul podcast entièrement dédié à l'emploi et à l'expatriation en Suisse. Nous vous aidons à mieux comprendre la Suisse et à concrétiser votre projet professionnel avec des conseils et des infos pratiques. Résident expatrié, frontalier, écoutez dès maintenant notre spécialiste David Tallerman.
- Speaker #0
Bonjour à tous, je suis David Tallerman, spécialiste de l'emploi et de l'expatriation en Suisse. Alors on va aujourd'hui se poser des questions sur son assurance maladie quand on est frontalier. Alors en fait, dès le 1er décembre 2020, il sera... possible de changer beaucoup plus facilement d'assurance maladie. Et du coup, ces questions, elles sont légitimes et c'est vraiment le moment de s'interroger sur la manière dont on est assuré. Et pour cela, j'ai le plaisir d'accueillir Raphaël Colonna, qui travaille en fait pour le courtier en assurance Vinnie Depierre. Raphaël gère les équipes en charge de la clientèle de particuliers et il est confronté quotidiennement à ces questions. Et l'assurance maladie, pour lui, n'a pas de secret. Alors Raphaël va nous aider à y voir plus clair sur, finalement, les questions qu'on doit se poser. Pour savoir si on est bien assuré, Raphaël, première question, pour quel type de soins suis-je couverte ? C'est bien la première question qu'il faut se poser.
- Speaker #2
C'est effectivement la première question qu'il faut se poser. Là, on va partir du principe que je suis frontalier en activité, j'ai exercé mon droit d'option et je suis soit rattaché à la CMU, soit rattaché à la Lamal. Si je suis rattaché à la CMU, je bénéficie de ce qu'on appelle un socle qui permet de m'accompagner. au travers de différents dépenses liées à ma santé. On retrouve donc l'hospitalisation, naturellement, on va vous faire un peu plus en détail ce qu'on met derrière ce terme, l'ambulatoire, c'est-à-dire médecin ou spécialiste de ville, et puis également quelques renforts, quelques prises en charge, je veux dire au niveau dentaire ou optique. Voilà pour ce qui est de la CMU. Pour ce qui est de la LAMAL, on retrouve également un socle, pas très éloigné finalement de la CMU, puisqu'on retrouve... à la fois les séjours hospitaliers, ce qu'on appelle le stationnaire en Suisse, également tout ce qui est lié au traitement ambulatoire, donc l'accès pour un généraliste ou un spécialiste, et puis on retrouve un accompagnement pour l'orthodontie, mais uniquement pour les moins de 18 ans. Donc pour faire plus simple, rien d'autre au niveau dentaire pour les plus de 18 ans, et rien au niveau de l'optique quand on est au système suisse, c'est ce qui fait un petit peu une différence. entre le système français et le système Helvet.
- Speaker #0
Merci Raphaël. Je rajoute peut-être un élément, j'espère que je n'apporterai pas de confusion supplémentaire, mais quand on est à la malle, on a la possibilité aussi d'être rattaché au régime général de la sécurité sociale, sauf erreur. Et ça veut dire là aussi qu'on a finalement un peu le même tarif, c'est-à-dire qu'on n'a aucune couverture sur les éléments que tu as cités, ou pratiquement aucune couverture sur les éléments que tu as cités. C'est juste.
- Speaker #2
Oui, c'est tout à fait juste. On notera une petite différence entre le système français et le système suisse. Si vous êtes à la Lamal et que vous vous faites soigner sur Suisse, il y a une franchise de 300 francs annuels qui s'applique. Cette franchise couvre le calendrier du 1er janvier au 31 décembre. Tant que les 300 premiers francs suisses ne sont pas dépensés, la base Lamal n'intervient pas et ne vous remboursera pas.
- Speaker #0
Merci Raphaël pour cette très mauvaise nouvelle.
- Speaker #2
Bonne nouvelle !
- Speaker #0
Deuxième question, est-il nécessaire d'avoir une prise en charge des soins en Suisse et en France ?
- Speaker #2
C'est une question qu'on entend souvent, on pourrait imaginer que c'est assez compliqué d'apporter une réponse, et pourtant j'ai presque envie de dire, quelles sont vos habitudes de soins ? Si vous avez des habitudes de soins sur France, vous avez votre parcours de soins, vous avez l'habitude de voir votre médecin ou certains spécialistes, pour vous ou vos enfants d'ailleurs, j'ai presque envie de dire, continuer de vous faire soigner en France. Par contre, nous sommes parfois en face de certains clients, en tout cas certains frontaliers qui nous disent, moi j'ai déjà des habitudes de soins sur Suisse, parce que j'habite dans le département de Lens, et que j'avais beaucoup de difficultés d'accéder à des rendez-vous médicaux, et que finalement je me suis rapproché d'un médecin de ville qui est à deux pas de mon lieu de travail. et vous, vous avez commencé à rentrer dans une habitude de soins sur Suisse. Là, j'ai presque envie de dire, si vous avez des habitudes de soins sur Suisse, il va falloir faire le bon choix pour que vous puissiez être pris en charge et que vous n'ayez pas un reste à charge trop important.
- Speaker #0
Merci Raphaël. Je me permets juste d'apporter aussi peut-être une précision. La partie accident est gérée par une autre assurance, donc ce n'est pas le sujet. Et par ailleurs, en cas d'urgence, même si on est assuré qu'en France, il y a sauf erreur un certain nombre d'accords qui permettent d'être pris en charge en Suisse et inversement si je ne m'abuse. Après, je ne connais pas les détails, mais je crois que c'est possible.
- Speaker #2
C'est dans les grandes lignes ce qu'il faut retenir. Effectivement, en cas d'urgence vitale, on ne se pose finalement pas trop de questions. On va vous déposer à l'hôpital le plus proche. Si vous êtes sur votre lieu de travail, il y a de fortes chances que l'on vienne vous déposer à l'hôpital cantonal le plus proche de votre lieu de travail. Là, il n'y a pas de questions à se poser, que vous soyez à la CMU ou à la Lamal. le caractère vital l'emporte sur le reste et donc la prise en charge est assurée des deux côtés. Ça fait partie des accords bilatéraux et vraiment des fondamentaux dans les accords bilatéraux. Donc pas de souci de ce côté-là, c'est très juste.
- Speaker #0
Troisième question, comment mes soins d'optique sont-ils pris en charge ? C'est une question intéressante à se poser.
- Speaker #2
Alors si vous êtes à la CMU, vous avez au niveau du cadre de la base des remboursements, quelques renforts qui s'appliquent au niveau de la monture ou des verres. Si vous êtes à la Lamal, il n'y a rien. Il faut savoir que l'optique est facultative en loi fédérale suisse. Donc ça sous-entend que votre base Lamal n'interviendra pas. Là, c'est une complémentaire qui va devoir venir en renfort. Donc c'est ému, il y a un petit peu de prise en charge, monture, verre, à la Lamal, il n'y a rien.
- Speaker #0
Très bien, merci. Quatrième question, comment mes soins dentaires sont-ils pris en charge ? Là aussi, autre point important, parce que ce sont des frais en général qui peuvent être élevés, en tout cas dès qu'on dépasse le simple contrôle.
- Speaker #2
C'est un petit peu pareil que l'optique, finalement. Il y a juste une petite subtilité au niveau de la lamelle que je vais vous expliquer. Au niveau de la CEMU, au niveau dentaire, vous avez donc des actes d'orthondensie qui sont pris en charge jusqu'à 18 ans pour les travailleurs frontaliers qui sont généralement... Un petit peu plus âgés, ils ne sont pas vraiment concernés, mais ils ont accès à des soins dentaires, un accompagnement pour tout ce qui est prothèse ou installation d'inlets. Donc là, il y a bel et bien, je dirais, un accompagnement, un petit renfort qui est pris en charge par la CMU. Au niveau de la lamelle, il n'y a rien. C'est comme l'optique, sauf dans le cadre d'un accident, c'est-à-dire que vous avez un dommage dentaire dû à un accident. Là, dans ce cas-là, la base lamelle intervient. au niveau de la compagnie suisse en santé, mais également au niveau de la compagnie accident. Donc le dentaire uniquement dans le cadre d'un accident. Une petite subtilité en Suisse qu'il faut connaître.
- Speaker #0
Très intéressant. Merci Raphaël. Autre volet qui peut être extrêmement coûteux également et sur lequel il faut se poser une question, l'hospitalisation. Comment je suis pris en charge en cas d'hospitalisation ?
- Speaker #2
Si vous n'avez pas de complémentaire, l'hospitalisation, un des fondamentaux des accords bilatéraux, caractère vital, vous êtes pris en charge, vous n'avez pas beaucoup d'inquiétude à avoir par rapport à ça. Toutefois, lorsqu'on est sur du soin programmé, c'est-à-dire que votre médecin vous prescrit un séjour à l'hôpital, si vous êtes à la CMU, ce séjour sera pris en charge à hauteur de 80%. Il y a également des forfaits journaliers qui se déclenchent quand vous êtes à la CMU. Si vous êtes à la Lamal, le traitement hospitalier sera pris en charge à hauteur de 90% dès lors que l'hôpital est un hôpital cantonal, c'est-à-dire un hôpital qui apparaît dans les listes avec lesquelles les compagnies suisses coopèrent. Si vous souhaitez être... dans un hôpital autre qu'un hôpital cantonal en Suisse, là, l'Alamal n'intervient pas. Il vous faut là aussi une complémentaire.
- Speaker #0
Waouh ! La complexité est surprenante, la complexité des cas en tout cas. C'est facile à comprendre, mais on voit qu'il y a plein de cas particuliers. Merci Raphaël de ta précision. Sixième question, votre assurance actuelle... vous rembourse-t-elle la consultation des médecines douces ? On voit que c'est une tendance de plus en plus avérée. Les patients veulent des médecines douces, mais malheureusement, je crois que toutes les assurances ne les prennent pas en charge.
- Speaker #2
Alors, si vous êtes à la CMU, il n'y a absolument aucune prestation médecine douce prise en charge. Si vous êtes à la Lamal, c'est un petit peu plus subtil, puisqu'il y a certaines médecines complémentaires qui sont prises en charge par la Lamal, donc directement depuis le socle. sans passer par une complémentaire, il s'agit de l'acupuncture et également des médecines thérapeutiques type médecine chinoise. Au-delà de ces deux cadres-là, acupuncture et médecine chinoise, rien n'est pris en compte au niveau de la base Lamal.
- Speaker #0
magnifique je crois que déjà si on s'est posé ces questions là on a déjà fait un bout du chemin et surtout ça permet d'être finalement d'avoir une vue un peu périphérique un peu en hauteur en fait sur sa situation maintenant la question en fait et c'est un peu le risque avec les assurances en général c'est est-ce que je suis trop assuré est-ce que je suis pas assez assuré le meilleur moyen c'est quoi c'est d'aller voir des gens comme vous pour faire le point c'est comment ça se passe c'est ce que tu nous conseilles quoi Raphaël
- Speaker #2
Oui, là, on est quand même sur un sujet un petit peu sensible, un peu personnel. Les besoins varient d'une personne à une autre, tu t'en doutes, David. Donc le meilleur, je dirais, automatisme, en tout cas le meilleur réflexe, c'est d'aller voir un professionnel en santé qui va être en mesure, en professionnel en assurance santé, j'entends, qui va être en mesure de vous dire si vous vous exposez à un risque de reste à charge trop important. Parce que c'est bien là tout le nerf de la guerre. C'est une fois que le socle s'est ému ou la malle intervient, qu'est-ce qu'il me reste à payer ? Et si vous n'avez pas de complémentaire, la réponse est assurée, il vous restera toujours quelque chose à payer. Par contre, si vous avez une complémentaire, il existe aujourd'hui des solutions qui permettent de neutraliser quasi complètement ce reste à charge pour que vous n'ayez tout simplement plus rien à débourser de votre poche, si ce n'est la cotisation auprès de votre compagnie tous les mois.
- Speaker #0
Oui, quand même. C'est le principe effectivement de l'assurance. C'est vrai que ça dépend vraiment du profil. Il y a des personnes qui seront réfractaires et d'autres qui seront au contraire très attentives à ça. Mais quoi qu'il en soit, c'est vraiment le moment de se poser ces questions, notamment avec le 1er décembre 2020 où, comme je le disais, il sera plus facile de changer d'assurance maladie. Alors je crois qu'il faut, Raphaël, tu me le rappelais juste avant qu'on commence, il ne faut pas confondre. Le fait de pouvoir changer d'assurance et le fait de pouvoir changer son droit d'option. On parle bien de changer d'assurance et pas changer de droit d'option.
- Speaker #2
On parle bien de la complémentaire qui vient en renfort et non pas de l'assurance dite le socle, la base. Évidemment, là, vous ne pourrez pas changer. Vous savez que ce choix est irrévocable et irréversible. On parle bien au 1er décembre 2020 d'une possibilité facilitée pour changer sa complémentaire santé, que vous soyez à la CBE ou à la LAMAL.
- Speaker #0
Merci Raphaël. Alors je vous invite à vous rapprocher de Raphaël, de la compagnie Vigny de Pierre. Ils vous proposent une étude personnalisée, ils font ça par téléphone, par mail, par chat. Tout est possible, avec des horaires qui sont aussi étendus. Nous, à Travailler en Suisse, on est partenaire de Vigny de Pierre depuis tellement d'années que je ne m'en souviens même plus. Je pense que ça fait au moins 12 ans. Et on a énormément, énormément de clients et de visiteurs qui sont vraiment très, très satisfaits de vos services et des conseils que vous donnez. Voilà, Raphaël, je te remercie et je vous dis à tous à très bientôt pour un nouvel épisode de ce podcast.
- Speaker #2
Merci, au revoir, bonne continuation.
- Speaker #1
Merci de nous avoir rejoints pour cet épisode de Travailler et vivre en Suisse. Abonnez-vous à ce podcast et notez-le. Visitez le site www.travailler-en-suisse.ch pour plus d'informations sur le sujet abordé aujourd'hui et pour accéder à encore plus de ressources. et d'informations.