Les frontaliers en Suisse : mon interview sur Rhône FM cover
Les frontaliers en Suisse : mon interview sur Rhône FM cover
Travailler et vivre en Suisse - le podcast de David Talerman

Les frontaliers en Suisse : mon interview sur Rhône FM

Les frontaliers en Suisse : mon interview sur Rhône FM

35min |19/04/2025|

320

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Travailler et vivre en Suisse - le podcast de David Talerman

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Les frontaliers en Suisse : mon interview sur Rhône FM

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Description

Nous avons compilé dans un épisode de podcast l'ensemble de l'interview de David Talerman accordée à Rhône FM en mars 2025.


David Talerman : comprendre la Suisse avant de s’y installer

Dans une interview accordée à RHONE FM, David Talerman, coach en emploi et expatriation, partage sa vision du marché du travail suisse et les réalités de l’intégration pour les Français. Installé depuis 2001 dans le canton de Vaud, il évoque un accueil chaleureux et un fort attachement au pays, né d’un profond respect pour la culture locale.


Une réalité bien différente des clichés

Beaucoup de Français idéalisent la Suisse : salaires élevés, qualité de vie, sécurité. Pourtant, Talerman met en garde : la Suisse n’est pas un eldorado facile d’accès. Le marché de l’emploi est exigeant, conservateur, lent dans ses processus de recrutement, et peu ouvert à la reconversion. Il insiste : il faut être bien préparé, connaître les différences culturelles et ajuster ses attentes.


Résident ou frontalier : deux parcours différents

Le choix entre résidence et travail frontalier dépend de nombreux facteurs : emploi, logement, famille. Talerman explique que les frontaliers doivent faire face à des contraintes spécifiques : fatigue, double cadre juridique, image parfois négative des deux côtés. Être résident permet souvent une meilleure compréhension culturelle, mais demande aussi plus d’engagement.


Les codes à maîtriser en entretien

L’entretien d’embauche en Suisse repose sur la discrétion, l’écoute et l’humilité. Se mettre trop en avant peut être mal perçu. Talerman forme ses clients à adopter une posture collaborative, à comprendre les attentes implicites des recruteurs, et à exprimer clairement leurs motivations pour s’installer durablement en Suisse.


Les désillusions existent aussi

Tout le monde ne s’intègre pas facilement. Certains repartent déçus, en particulier à cause du rythme d’intégration sociale ou de difficultés familiales. Talerman préfère parfois dissuader plutôt que de nourrir de faux espoirs. Son objectif : accompagner avec honnêteté, en tenant compte des vraies contraintes du terrain.


Un regard qui séduit aussi les Suisses

Fait surprenant : lors de ses conférences, des Suisses viennent parfois écouter David Talerman… pour mieux comprendre leur propre pays. Il milite pour une vision élargie de la Suisse, au-delà de Genève, et valorise la diversité des cantons, y compris des régions comme le Valais ou Neuchâtel.

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Je m'appelle David Talerman, je suis 𝗰𝗼𝗮𝗰𝗵 𝗲𝗺𝗽𝗹𝗼𝗶 et expatriation, et auteur de "Travailler et vivre en Suisse, 7ème édition" (éditions Gualino) et créateur de la plate-forme Swiss Mastery.
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Mes services :
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Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur Travailler et vivre en Suisse, le seul podcast entièrement dédié à l'emploi et à l'expatriation en Suisse. Nous vous aidons à mieux comprendre la Suisse et à concrétiser votre projet professionnel avec des conseils et des infos pratiques. Résident, expatrié, frontalier, écoutez dès maintenant notre spécialiste David Talerman. Bonne semaine, on accueille le coach en emploi et coach en expatriation David Talerman, un français amoureux de la Suisse qui a décidé d'aider et de coacher celles et ceux qui rêvent de venir s'installer en Suisse et notamment de venir y travailler.

  • Speaker #1

    David Talerman, vous êtes arrivé en 2001 en Suisse, dans le canton de Vaud, vous avez rejoint le secteur bancaire. Vous vous souvenez de votre premier jour de travail en Suisse ?

  • Speaker #2

    Je m'en souviens tellement bien que j'ai eu un accueil assez surprenant et très sympa. Parce que je pense que j'ai été présenté à l'équipe. Et puis, évidemment, tout le monde avait compris avec mon accent que je n'ai pas du gros de vous. Et du coup, après cette présentation, j'ai deux personnes qui sont venues vers moi, très sympas, avec un grand sourire et qui m'ont dit, écoute, je ne sais pas ce que tu fais à midi, mais si tu veux, viens, on va te faire prendre des cours de suicitude. Et en fait, ces deux personnes sont aujourd'hui des amis. D'ailleurs, un que j'ai vu ce week-end. C'était il y a plus de 20 ans. C'est le souvenir que j'ai qui est plutôt un excellent souvenir. J'étais vraiment très bien reçu au-delà de cette anecdote qui est très sympa. J'étais bien reçu. Je suis très content de cette arrivée à l'époque.

  • Speaker #1

    Quelles images vous aviez de la Suisse avant de débarquer chez nous ?

  • Speaker #2

    J'avais vécu en Haute-Savoie pendant une dizaine d'années. Je connaissais un tout petit peu la Suisse. En tout cas, je croyais la connaître. Et c'est vraiment en vivant sur place que j'ai compris qu'il y avait quand même un gros décalage, en effet, entre l'image que j'avais et la réalité. En fait, je ne m'étais jamais vraiment posé la question de la culture, des différences culturelles, justement, que j'ai d'ailleurs découvertes bien après. Et j'avais, je pense, une image aussi un peu, quelque part, pas fantasmée, ce n'est pas le terme, mais un petit peu... anecdotique parfois. Moi, ce que j'aime bien dire, en fait, maintenant, même à mes clients, je leur dis, vous savez, je crois que les Suisses connaissent bien mieux la France que les Français à la Suisse. Et je pense que ça s'appliquait parfaitement pour moi.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui vous a le plus surpris avant de parler du marché du travail, de votre emploi, sur notre façon de vivre ?

  • Speaker #2

    Il y a quand même passablement de choses qui m'ont surprise. Déjà, j'ai mis du temps à comprendre notamment, par exemple, l'implication et le rôle que chaque individu se donnait au sein de la communauté de manière globale. Donc à la fois au niveau du pays, bien sûr, au niveau de la commune, au niveau de l'entreprise, bien sûr, et puis même au niveau très local du quartier. Vraiment, la manière dont les gens s'investissaient au niveau associatif et puis ce Ausha. Ça, c'est quelque chose qui, pour moi, était assez nouveau. L'autre chose aussi, c'est que j'ai remarqué, en tout cas, moi venant d'un univers franco-français auparavant, dans l'entreprise, j'avais remarqué, j'ai assez rapidement vu qu'il y avait quand même un respect de l'entreprise et de la hiérarchie. pas toujours évident dans toutes les boîtes côté français. Et ça, c'était quelque chose qui était quand même assez marqué. En plus, le moment que je suis arrivé dans une entreprise toute très vaudoise, j'allais dire suisse, mais non, je veux dire vaudoise. Et donc, c'était une banque. Et il y avait vraiment ce côté très respectueux, très ordonné. Après, en privé, c'était un petit peu différent. Mais en tout cas, il y avait vraiment ce côté très respectueux et de la hiérarchie et de la société. La manière de vivre ensemble m'a beaucoup plu. C'est-à-dire qu'il y a vraiment une écoute, un respect. Et d'ailleurs, quand on regarde un peu l'histoire de la Suisse, on comprend. On comprend que quand vous avez des cantons qui sont finalement disproportionnés par rapport à d'autres cantons qui sont arrivés un peu plus tard dans l'histoire de la Suisse, on comprend que toutes ces personnes ont dû apprendre à s'écouter, se respecter. C'est quelque chose que j'ai vraiment bien ressenti côté Suisse et qui m'a impressionné.

  • Speaker #0

    La France ?

  • Speaker #1

    C'est votre pays, vous l'avez dit, c'est très proche de la Suisse, à la fois très éloigné en termes de culture. Parfois, c'est du moins l'impression que certains et certaines ont. On va essayer de se mettre, David, dans la peau d'un Français.

  • Speaker #0

    D'abord,

  • Speaker #1

    qu'est-ce qu'il fantasme, à votre avis, avant de se lancer dans le marché de l'emploi en Suisse ?

  • Speaker #2

    Je vais essayer de ne pas caricaturer, mais il y a plusieurs mouvements quand même. Il y a plusieurs personnes, on va dire, qui ont en tout cas des idées un peu différentes. Alors, Historiquement, pendant très longtemps, j'ai eu des personnes qui mettaient en avant les conditions de salaire. La qualité de vie venait assez rapidement. Et puis, il y a aussi une partie de personnes qui n'avaient pas vraiment le choix. C'est-à-dire que si elles voulaient pouvoir exercer un métier peut-être un peu spécialisé, si elles restaient à côté française, c'était forcément et obligatoirement dans une grande ville comme Paris, Lyon. Voilà. et où la qualité de vie finalement n'est pas forcément toujours la meilleure. C'est vrai que la Suisse offrait aussi cette possibilité d'avoir finalement un accès à une gamme de métiers relativement large, avec en tout cas un environnement avec une qualité de vie plutôt sympa. Donc c'est vraiment toujours ces trois facteurs-là qui pour moi ont toujours été assez présents.

  • Speaker #0

    Restez avec nous, on demandera à notre invité d'ici quelques instants, David Talerman, si les clichés autour de la Suisse se vérifient aussi dans le marché du travail. L'invité du 16-19. Cette semaine avec nous, l'invité du 16-19, c'est David Talerman, coach en emploi et en expatriation. On parlera avec lui des difficultés, des obstacles, des défis aussi qui attendent les personnes qui rêvent de s'installer chez nous et ou d'y travailler. Cet expert nous dira aussi pourquoi notre marché de l'emploi est assez conservateur et comment il prépare ses clients à l'affronter.

  • Speaker #1

    On a l'impression peut-être de l'intérieur, nous les Suisses ici, que... Parfois, on véhicule une certaine forme de vitrine marketing, paysage préservé, des valeurs fortes, de neutralité, etc. Est-ce que quand vous conseillez vos clients, vous leur dites qu'il va falloir vous confronter à ça ? Les Suisses sont très attachés à telle valeur ou pas forcément ?

  • Speaker #2

    Non, c'est assez juste. Et ça, c'est la deuxième vague de mes clients. Il y a aussi cet aspect-là. On a l'idée de retrouver, d'une certaine manière, une France qui était la France d'il y a peut-être 30 ou 40 ans. Il n'y a absolument aucune ironie dans ma bouche. C'est vraiment ce côté-là de préservation des valeurs. Le côté aussi sécuritaire est vraiment très présent dans la bouche de beaucoup, très récemment, beaucoup de personnes avec qui je suis en contact. Et ça, c'est aussi très nouveau. C'est vraiment ce côté, on sent quand même qu'en Suisse, on a l'impression qu'on va être un petit peu plus en sécurité. On a l'impression aussi qu'on va être un peu plus respecté. J'ai aussi ces échanges avec des personnes françaises issues de l'immigration, des pays notamment du Maghreb, assez régulièrement. Et ça, ça ne date pas d'hier, c'est assez régulier. Et quand même, un certain nombre me disent qu'ils ont l'impression, en tout cas le sentiment en Suisse, qu'on ne leur renvoie pas toujours leurs origines. On les a plus intégrées, on les a plus appréciées et considérées pour ce qu'ils sont vraiment.

  • Speaker #0

    David Talerman,

  • Speaker #1

    pour les gens qui vous suivent sur les réseaux sociaux, sur votre compte LinkedIn notamment, vous n'essayez pas toujours d'épeindre une image idyllique de notre pays. Au contraire, vous essayez d'être le plus objectif possible. Vous faites aussi des posts où récemment, par exemple, vous établissiez un classement des secteurs qui ont le plus recruté, mais aussi qui, à l'inverse, ont le plus supprimé d'emplois. Cette envie d'être le plus objectif possible, ça fait partie de vos valeurs ?

  • Speaker #2

    Ça, c'est un vrai sujet qui est très compliqué aujourd'hui, en effet, sur les réseaux sociaux. C'est est-ce que je vends du rêve ou pas du rêve ? C'est vrai que moi, je ne l'ai jamais fait. Alors, il m'est arrivé, pour être tout à fait, on va dire, transparent et complètement honnête, même avec moi-même. En fait, moi, j'ai un coup de cœur pour la Suisse, vous l'avez compris. J'ai vécu, en tout cas, j'ai vécu dans le canton de Vaud pendant plusieurs années et j'ai eu un vrai coup de cœur pour le pays. ça se ressent probablement dans pas mal de médias pas mal de mes écrits, voilà. Et je n'étais pas toujours objectif, je l'avoue, mais d'une certaine manière, j'ai essayé aussi de, peut-être avec la jeunesse sagesse, on va dire ça comme ça, j'ai essayé en fait, effectivement, de prendre parfois un peu de recul et d'essayer d'être un petit peu plus juste. Et en effet, moi, il m'arrive quand même assez fréquemment, même très régulièrement, d'être sollicité par des personnes qui ne connaissent pas le marché suisse et qui viennent avec, objectivement, un métier très... extrêmement concurrentielles parmi les métiers qui sont notamment visés par le SECO comme étant des métiers où le taux de chômage est supérieur à la moyenne, donc c'est des métiers très très compliqués et bien ces gens-là, je leur dis simplement écoutez, si vous voulez avoir une chance, ce sera très difficile vous risquez, ça risque de prendre des mois et pour vous dire la moindre chance d'y arriver il faut que vous fassiez ça, ça et ça mais assez souvent, malgré tout, finalement ça dissuade les personnes, et moi mon objectif certes, je suis très content quand j'ai plus de clients et je suis encore plus content quand ces clients prouvent Merci. Et du coup, emmener finalement des clients sur une voie qui est compliquée parce qu'on leur a un peu vendu un rêve qui n'existe pas, moi, ça me gêne vraiment. Mais ça, je suis comme ça.

  • Speaker #0

    Suite de notre interview avec David Talerman, demain sur NFM, c'est l'invité du 16-19. On parlera notamment de la différence entre le statut de résident et de frontalier. On est prêts ? On est prêts ! On est prêts du 16-19 ! Les frontaliers étrangers qui viennent travailler chez nous en Suisse ignorent souvent nos codes pour bien intégrer le monde du travail. David Talerman, notre invité du 16-19, cette semaine on a fait son métier. Ce Français tombé amoureux de la Suisse après y avoir travaillé au début des années 2000, accompagne aujourd'hui ces personnes qui veulent s'installer en Suisse ou simplement venir y travailler. David Talerman,

  • Speaker #1

    ce n'est pas la même chose d'être frontalier que de résider en Suisse, par exemple en étant français. Quel est le cas de figure le plus présent actuellement ?

  • Speaker #2

    Si on se contient au chiffre, ça dépend des cantons, mais si on se contient au chiffre, par exemple pour le canton de Genève, on voit qu'il y a quand même en effet une énorme progression sur ces deux dernières années des frontaliers, même sur ces 20 dernières années, la progression est juste monstrueuse. Moi mon avis est assez tranché, d'ailleurs ça faisait l'objet d'un chapitre à part entière dans mon livre, dès la première édition en 2007, donc autant vous dire que c'était un vrai sujet. Parce que je me suis moi-même d'ailleurs posé la question à l'époque. Pour moi, il y a vraiment une différence assez fondamentale entre être résident et être frontalier. Les critères de sélection dépendent quand même de beaucoup de facteurs, ça dépend de votre famille, ça dépend de vos revenus, ça dépend du type de job que vous trouvez, ça dépend de votre état de santé dans certains cas d'ailleurs. Et puis ça dépend aussi, et beaucoup on va dire, pour certains cantons, et notamment Genève, du lieu, du logement. Il y a quand même un passablement de personnes qui trouvent un poste sur Genève, mais malheureusement ne trouvent pas de logement non plus, donc écoutez, ils vont côté France. Et les Suisses le font également, par ailleurs. Donc voilà, ça reste un vrai sujet. Moi je pense que Genève est vraiment très très à part sur ce sujet-là. Pour d'autres cantons, on est plutôt sur un choix. C'est vrai que pendant le canton de Vaud, à titre personnel, j'ai fait clairement le choix d'être résident pour une question de culture et pour une question de qualité de vie également. Et pour moi, c'est le meilleur moyen de bien comprendre la culture d'un pays, c'est d'y vivre en fait.

  • Speaker #1

    Je vais vous le dire justement, la vie de frontalier, c'est une vie difficile, vous faites d'énormément de sacrifices. Donc, est-ce à dire que c'est plus facile de venir comme vous s'établir en Suisse que d'être frontalier, surtout à long terme, à votre avis ?

  • Speaker #2

    Alors, là aussi, ça dépend des revenus, mais globalement, en fait, je pense que vous avez raison de le souligner. En tout cas, ça me fait plaisir d'entendre. Les frontaliers, finalement, ont une image qui est à la fois décriée côté français et à la fois décriée côté suisse. D'accord ? C'est-à-dire que des deux côtés, finalement, on n'est pas forcément très copains avec des frontaliers. Il suffit de regarder un petit peu sur les réseaux et de voir aussi quelle est prise de position des différents partis pour voir ce qu'il en est. Maintenant, être frontalier, si vous voulez, c'est en tout cas une situation où on est en permanence entre deux pays, entre deux lois également. Il y a tout un tas de lois qui sont certes réglées, mais pas toujours, qui fait que ça évolue dans l'un instant et puis finalement pas dans l'autre. Et puis, on ne sait pas vraiment. Souvenez-vous le télétravail. Les frontaliers ont été balottés sur des décisions de certains pays, des ententes entre les pays. Ça a duré plusieurs années avant qu'ils trouvent une décision finalement. Donc c'est une situation où moi je dirais en effet on est un peu au milieu, c'est aussi des métiers parfois difficiles. Moi je connais quand même passablement de frontaliers, je l'ai été moi-même, j'ai été résident dans le canton de Bourg et également frontalier à Genève. Et donc j'avais autour de moi, enfin j'ai autour de moi d'ailleurs un certain nombre d'amis, de connaissances qui sont des frontaliers, et des conditions de travail où le matin des fois vous vous levez à 4h30 pour être au boulot, pour rester au boulot à 6h quoi. Et le soir, vous rentrez, vous avez parfois une heure de trajet, une minute, c'est tout ça qui se cumule. Ce n'est pas aussi idyllique que ce qu'on pourrait imaginer vu de l'extérieur et ce n'est pas aussi idyllique que ce qu'on pourrait finalement dire à l'intérieur. Donc, c'est des statues qui ne sont pas toujours en vie. Alors, objectivement et de manière très claire, c'est vrai que si vous prenez deux personnes, qui font le même métier avec le même salaire dans le canton de Genève, un qui est frontalier et l'autre qui est résident, il est bien évident que celui qui est frontalier aura en général une qualité de vie qui sera meilleure parce qu'il aura un pouvoir d'achat supérieur, c'est vrai. Globalement. Donc forcément, tout ça crée aussi des inégalités, parfois des jalousies, de manière très claire. Mais il faut regarder au-delà. Il faut regarder vraiment tous les à-côtés. Les situations, on va dire, le transport, ce n'est pas un statut très simple.

  • Speaker #0

    On retrouve David Talerman dans quelques minutes sur RHONE FM, juste après Rosé et Bruno Mars. RHONE FM, Rosé, 16-19. Aujourd'hui, avec l'invité du 16-19, on a parlé tout à l'heure du statut de résident et de frontalier qui n'implique pas les mêmes sacrifices ou la même implication. D'ailleurs, ce que David Talerman explique à ses nombreux clients. qui rêve d'une expérience professionnelle en Suisse, une ambition qui n'est pas toujours approuvée par certains politiciens et certaines politiciennes suisses et françaises.

  • Speaker #1

    Là on part un petit peu dans l'émotionnel avec cette question, mais comment vous ressentez-vous à titre privé, David Talerman, ces politiciens, suisses ou français d'ailleurs, qui entretiennent certaines velléités à l'égard des frontaliers, des frontalières ?

  • Speaker #2

    Je pense qu'il ferait mieux de prendre mon job ou prendre mon statut. Moi, ce que je vois, alors heureusement, il y a certains politiques qui les défendent et tant mieux, mais il y en a aussi certains qui tirent sur eux à boulet rouge, que ce soit côté suisse ou côté français d'ailleurs. Donc, côté français, on est parfois avec certains députés, on va dire, qui remettent finalement sur la table, on va dire, tout ce qui est relatif aux assurances sociales. finalement il faudrait que les frontales ne coûtent pas aussi cher aux contribuables français sur la caisse chômage, parce qu'en fait, les frontaliers, en tout cas, sont pris en charge en très grande partie par la France, alors que les côtes, ils en tuent. Mais ça, c'est un des aspects qui est mis en avant, en tout cas, par certains députés. Ce que l'histoire ne dit pas, c'est que c'est bien malheureusement à cause, en tout cas, d'un officiel français qui n'a pas donné les informations à temps pour, on va dire, faire en sorte que cette situation ne se prenne pas, peu importe, sans rentrer dans le détail. Et puis côté suisse, en effet, vous avez des partis politiques qui sont clairement antifrontaliers. Moi, ce que je peux voir, c'est malgré tout, en tout cas, dans mon entourage professionnel, qui est un entourage, on va dire, également composé de patrons de PME, notamment, dans le canton de Genève, eh bien, tous me disent, bon, ben voilà, en fait, simplement, nous, on n'a pas forcément le choix. D'ailleurs, si on veut que la boîte tourne, on va aussi, on va quelque part recruter des frontaliers. même s'ils comprennent parfaitement que ça crée des tensions. Et objectivement, en tout cas, moi j'aime bien le dire, moi je me mets à la place des résidents, notamment Genevois et même du Tessin, qui ont du mal à trouver un job. Forcément, quand ils voient la progression du nombre de frontaliers, ils peuvent se poser des questions, mais la réalité du marché n'est pas aussi simple. C'est-à-dire que le chômage n'est pas homogène. C'est-à-dire que ce n'est pas parce qu'il y a un taux de chômage... dans un canton et qu'on emploie des gens que pour autant les gens qui sont pas en activité auraient pu prendre les postes c'est vraiment une question plutôt de formation et une question de métier mais ça c'est c'est malheureusement complètement étouffé par les discours un peu extrémiste de certains partis notamment côté Genoa et Suisse et c'est dommage moi si vous voulez c'est ce que je dis toujours je dis Genève vous retirez le travail frontalier je pense que c'est compliqué de faire tourner on est... parce que les HFU...

  • Speaker #0

    Demain, David Talerman, coach en emploi et en expatriation, on vous le rappelle, notre invité du 16-19 vous expliquera les différences qui existent en Suisse s'agissant du marché du travail. On est plein ! Cette semaine, avec l'invité du 16-19, on parle des étrangers qui viennent s'installer chez nous en Suisse pour y travailler, pour parfois y travailler et y habiter. Notre invité, justement, les accompagne dans cette démarche. David Talerman,

  • Speaker #1

    vous êtes coach en emploi et en expatriation. Est-ce que toutes les régions de Suisse romande,

  • Speaker #0

    enfin on imagine qu'elles ne se valent pas,

  • Speaker #1

    pour un Français qui va chercher du travail dans le canton de Genève, ce n'est pas la même chose qu'en Valais, que dans le canton de Neuchâtel, etc. Quelles sont les principales différences ? Il fallait établir une carte de Suisse romande et nous dire un petit peu qu'est-ce qu'il y a comme différence entre un canton et l'autre.

  • Speaker #2

    Alors là, elle est pas simple cette question. Mais alors, ce qui est très intéressant, c'est que moi, je me bats, mais vraiment, je me bats depuis des mois et des mois pour expliquer justement à ceux qui ne connaissent pas la Suisse que la Suisse ne se réduit pas à Genève. En fait, je ne sais pas pourquoi, mais je pense que Genève a fait un excellent marketing et quand on pense Suisse, on pense Genève. Maintenant, la Suisse, c'est bien autre chose. Et j'essaie de montrer ça d'ailleurs dans un des talk shows que je fais. Un vendredi sur deux, le dernier j'ai parlé de Zurich par exemple, c'est un cas particulier. Pour revenir à votre question, il y a par exemple, moi ce que j'aime bien dire, si vous prenez par exemple le canton de Genève, il y a le canton de Genève sur la partie des entreprises, des services, si on prend les trois secteurs, les services, l'industrie et puis l'agriculture. Par exemple, par rapport à d'autres cantons en moyenne, il y a une proportion d'entreprises des services qui est supérieure. Ou alors on prend le sujet inverse, c'est-à-dire qu'il y a moins d'entreprises industrielles dans le canton de Genève en proportion et comparativement à d'autres cantons. Si vous prenez par exemple le canton de Lourdes, on est déjà un tout petit peu plus équilibré. Le canton de Neuchâtel, c'est l'inverse. On a une proportion un peu plus importante au niveau industriel. Je pense que c'est vraiment important de regarder à la fois les clusters d'entreprises et aussi les différents secteurs. Ce que j'aime bien dire, c'est de regarder ce qui se passe dans des cantons bilingues comme le canton de Fribourg ou le canton de Berne, qui sont des cantons très intéressants, y compris pour les gens qui s'intéressent de près au conduit. des compétences, je dirais, sur le plan industriel, c'est des cantons géniaux. Très beaux en plus. Je ne sais pas si j'ai répondu à la question, mais en tout cas, je voulais quelque chose comme ça.

  • Speaker #1

    Je dois vous poser la question, David Tellerman, qu'en est-il du canton du Valais, qui a aussi des frontaliers qui viennent travailler ici ? Est-ce que vous le conseillez à vos différents clients ?

  • Speaker #2

    Oui, bien sûr. Moi, je suis appliqué aussi au niveau associatif, dans une association qui, on va dire, regroupe à la fois des entrepreneurs français et suisses. Cette association s'appelle Courant 812, comme le nombre de kilomètres du Rhône. Et on a aussi assez régulièrement des entrepreneurs valaisans. Et effectivement, il y a un tissu industriel dans le Valais qui est extrêmement intéressant. Il y a des entreprises industrielles, des entreprises qui font de la recherche. Et effectivement, la pharma également, ils ont besoin bien sûr, en tout cas, de main d'oeuvre. Moi, je ne fais pas de discrimination pour être tout à fait franc. Je ne dis pas aux gens, elle est plutôt là, plutôt là, plutôt là. J'essaie vraiment de l'ouvrir la porte. Mais c'est vrai que ça mériterait que je parle peut-être un petit peu plus du valet maintenant que vous m'en parlez.

  • Speaker #0

    On revient avec David Talerman dans quelques instants sur NFM. Vous entendez qu'il y a aussi certaines personnes qui viennent travailler chez nous, qui s'y installent. et qui font le chemin inverse et qui sont un petit peu déçus par notre pays. Les coachs en emploi et en expatriation, notre invité du 16-19 s'appelle David Talerman, un français devenu spécialiste de la Suisse après y avoir travaillé, notamment dans le secteur bancaire. Aujourd'hui, il accompagne celles et ceux qui rêvent de travailler en Suisse en les coachant. Contrairement à ce que l'on pense, vous l'entendrez dans quelques instants, notre pays paraît-il moins bureaucrate. super bureaucratiques que sont voisins français,

  • Speaker #1

    du moins dans certains domaines. On dit souvent que l'État français est super bureaucratique. Est-ce que nous, en Suisse, on l'est moins ?

  • Speaker #2

    Je ne sais pas s'ils voulaient être moins, mais en tout cas, moi, ce que j'ai pu voir, j'ai pu remarquer, alors à l'époque, quand je suis arrivé en 2001, je parle d'une époque qui aujourd'hui n'existe plus, mais quand je suis arrivé en 2001, j'ai été vraiment surpris. Alors là, pour le coup, votre question ravit un souvenir chez moi. Je me rappelle en fait avoir été mieux considéré par l'administration vaudoise en tant que ressorti sans étranger à l'époque que moi en tant que français dans mon propre pays. Ça a changé. Je sais qu'en France, en tout cas, il y a aujourd'hui un effort assez important qui a été fait dans certaines administrations pour l'accueil. Ça, c'est la réalité. Après, est-ce que le service suit ? Ça, c'est encore autre chose. Mais en tout cas, sur l'accueil, je sais qu'il y a eu des efforts qui ont été faits. Ça, ça a quand même changé. globalement je dirais que pour répondre à votre question Je pense qu'il y a beaucoup plus de souplesse côté Suisse. En tout cas, moi, j'ai quelques anecdotes, même à titre personnel, qui ont été des situations un peu complexes, qui ont été finalement très facilement résolues par l'administration, notamment vaudoise, par rapport, je dirais, à quelque chose que j'ai vécu en France qui était beaucoup moins compliqué et qui n'a jamais trouvé de solution. Mais à l'époque, encore une fois. donc moi je dirais que vous êtes il y a Il y a plus de souplesse. Et puis, il y a aussi quelque chose que je trouve intéressant et qu'on n'a pas en France, en fait. C'est que quand vous allez au canton, même à la commune, et que vous demandez n'importe quel document, vous allez payer. Alors, pas grand-chose, mais vous allez payer. Donc, quelque part, je pense que psychologiquement, ça va créer aussi un phénomène en disant, OK, cette personne est en train de me payer quelque chose, mais il faut quand même que je lui rende, quelque part, le service de la bonne manière. Côté français, on a... Je salue l'ensemble des personnes qui font correctement leur travail, et heureusement c'est la majorité, mais parfois ce n'est pas toujours le cas. Et justement, comme il n'y a pas cet échange finalement d'argent ou de prestations, peut-être que malheureusement, pour certains, ils en oublient qu'effectivement, il faudrait quand même qu'ils rendent service.

  • Speaker #1

    David Talerman, on voit émerger sur les réseaux en préparant cette interview plusieurs témoignages des personnes qui ont eu envie de venir tenter leur chance en Suisse. qui parfois s'y sont installés, en tout cas qui ont travaillé ici, et qui font le chemin inverse, qui déchantent un peu. Est-ce que vous en voyez de plus en plus de ces gens-là ?

  • Speaker #0

    Ou alors il y en avait déjà,

  • Speaker #1

    par exemple au début des années 2000, quand vous êtes venu en Suisse, mais on ne les voyait pas ?

  • Speaker #2

    Je pense qu'il y en a toujours eu. Moi, je l'ai toujours connu. J'ai toujours connu et finalement c'est rassurant. Dans le sens où ça signifie une chose, en fait ça signifie que tout le monde ne se plaît pas au même endroit et tant mieux, sinon la Suisse qui croit déjà beaucoup en nombre de résidents serait complètement, il y aurait trop de gens. Donc quelque part tout le monde ne se plaît pas à tous les endroits et en particulier la Suisse en effet ne plaît pas à tout le monde. Moi j'ai quand même pas mal de personnes qui ont été d'une certaine manière un peu refroidi par, finalement, la durée nécessaire pour, on va dire, commencer un petit peu à rentrer dans des amitiés. Moi, à titre personnel, j'ai mis quelques années, on va dire, avant de me faire inviter par des amis suisses. Et en général, c'est ce que je disais, c'est qu'en général, quand vous commencez à être invité par des amis suisses, c'est trop bon si vous commencez à vous intégrer quand vous allez chez eux. Et du coup, ça, je pense qu'il y a quand même... Je pense à un certain nombre de personnes, notamment peut-être côté français, avec peut-être une culture un peu latine, ou par exemple dans le sud de la France, où finalement on est peut-être plus facilement à la porte. Les personnes sont peut-être un tout petit peu plus, je ne sais pas comment dire, chaleureuses. Chaleureux, ce n'est pas le mot parce que les Suisses sont chaleureux. En tout cas, moi, ce que je connais, c'est chaleureux, mais peut-être un peu plus ouvert, un peu moins méchant par les étrangers. Et du coup, je pense que quelque part, socialement, le sujet est là. Puis il y a aussi les questions des familles. C'est-à-dire que vous avez aussi un certain nombre de familles qui vont venir, en tout cas en Suisse. Et puis, l'un trouve un job, l'autre part. Et bien, parfois, ça pose aussi des tensions, des problèmes au sein du couple. et finalement, c'est parfois... La conséquence, c'est parfois un départ. On ne peut pas continuer comme ça. Moi, je ne trouve pas de job. C'est compliqué. Voilà. Soit on prend le bas, soit on vit mort.

  • Speaker #0

    On continuera de discuter demain avec notre invité du 16-19, David Talerman, et notamment des méthodes de recrutement de certaines entreprises. Vous en apprendrez, par exemple, que la Suisse est réputée pour prendre son temps en matière de recrutement. Avec David Talerman, cette semaine, coach en emploi et en expatriation. Le job de David Talerman, c'est d'aider ses clients, ses clientes à concrétiser leur rêve helvétique, à se familiariser aussi avec notre pays, à les préparer au mieux à leurs entretiens d'embauche, à la vie en Suisse, parfois également.

  • Speaker #1

    Parmi les critiques qui reviennent souvent, qu'on peut lire, dans une simple recherche sur Google, on voit... Marché du travail trop traditionnel, pas ouvert à la reconversion, ça prend trop de temps pour être engagé, pour recruter. Est-ce que c'est des choses que vous voyez, que vous constatez au quotidien ?

  • Speaker #2

    À 200%. Tout ce que vous avez annoncé là, ce sont même dans certaines études, ce sont les recruteurs eux-mêmes qui le disent. Donc autant vous dire que c'est plus que vrai. Non, je le remarque, je le vois et ça surprend aussi énormément de personnes. pas plus tard. Pas plus tard que ce matin, j'étais avec une cliente qui est française et qui vit dans le canton de Vaud et qui était confrontée à ça et on parlait précisément de ce sujet-là, de côté vraiment très conservateur du marché suisse. Le marché suisse est aussi un marché d'une certaine manière un peu gâté, au sens où les entreprises suisses ont un choix, en tout cas pour certaines professions, un choix relativement important de candidats. donc elles peuvent en effet se permettre d'être beaucoup plus sélectives et puis d'être voilà de faire durer peut-être un peu les processus. Et tout le monde se plaint notamment, alors s'il ne s'agit pas de la durée des processus, en fait, tout le monde s'en plaint. Les candidats et même les cabinets de recrutement notamment. Et j'imagine aussi, bon, après, ceux qui en sont responsables en sont responsables, mais ça fait partie de l'équation.

  • Speaker #0

    Si on va un petit peu plus loin,

  • Speaker #1

    on l'a dit, David Talerman, vous êtes coach en emploi et en expatriation. Quand vous coachez vos clients et vos clientes, pour, juste avant, un entretien d'embauche qu'ils vont avoir en Suisse, en Suisse romande, en Suisse allemande. D'ailleurs, quels sont les codes que vous leur donnez, les clés de compréhension pour que l'entretien se passe bien ? On disait tout à l'heure que le marché de l'emploi est plutôt traditionnel. Ça veut dire que l'entretien, lui aussi, est d'une autre époque, entre guillemets, avec ces codes ? Alors,

  • Speaker #2

    je ne dirais pas autre époque, parce que ce n'est même pas. Alors, pour moi, traditionnel et conservateur, ça ne veut pas dire... pas forcément dire d'une autre époque. Ça veut plutôt dire qu'il y a une culture derrière avec des règles et des repères qui ne sont pas les mêmes. Pour les préparer, il y a plusieurs choses. En général, les clients que j'accompagne dans un coaching assez complet, je leur fais prendre conscience des différences culturelles entre la Suisse et la France. C'est quelque chose qui, pour moi, est vraiment essentiel, notamment au niveau de l'attitude. Un exemple que je donne, qui peut paraître un peu caricatural, mais qui pour autant ne l'est pas, je dis toujours, finalement, dans la culture suisse, dans la culture suisse, au niveau du travail, on n'aime pas les candidats qui bombent le torse ou qui se mettent volontiers en avant. Je donne toujours cet exemple. Je leur dis, écoutez, c'est simple. Quand vous félicitez un collaborateur suisse pour son travail, dans le cadre professionnel, son réflexe immédiat, mais immédiat, ça veut dire, écoutez, oui, merci, merci pour les remerciements, mais voilà, j'ai avec moi une super équipe qui m'a permis d'en arriver là. En clair, il met toujours, le candidat va toujours se mettre, le candidat suisse, en tout cas, va toujours se mettre, en tout cas, assez souvent, en perspective, justement, du groupe, en fait. Et ça, ce n'est pas quelque chose qu'on a forcément naturellement dans les cultures latines, ou au contraire, on va plutôt être sur, on va dire, une... culture où on va plutôt volontiers se mettre en avant. Donc on va opposer finalement le côté un peu équipe où finalement on va essayer de valoriser la performance globale versus on va dire une performance plutôt individuelle. Donc je les prépare en fait sur cet aspect là. Donc il y a cinq ou six critères, enfin un peu plus d'ailleurs sur la partie interculturelle, qui sont pour moi vraiment très importants. Ça ne va pas faire de ces personnes des Suisses, pour autant, mais quelque part, ils seront attentifs aux erreurs à ne pas commettre, ils donneront des exemples qui seront dans un contexte juste et pas en décalage par rapport à ce que finalement on attend. Donc ça, c'est la première chose. Après, je leur dis toujours, mais ça c'est vrai pour les Français, les Italiens, et les Suisses aussi d'ailleurs, vous savez, un entretien, si par exemple vous êtes en entretien, un entretien qui se passe bien, c'est un entretien où vous parlez peu. Donc l'idée,

  • Speaker #0

    c'est de leur dire,

  • Speaker #2

    écoutez bien ce qu'on vous dit, soyez plutôt attentifs. et ne monopolisez pas la parole. C'est vrai que moi, j'ai quelques exemples de candidats qui, sur le papier, étaient vraiment des super candidats, techniquement, vraiment des candidats parfaitement, vraiment très prédits. Et pour en avoir discuté avec les recruteurs, celui-ci m'a dit, écoute, c'était un candidat qui, sur le papier, était parfait, mais en ayant un entretien, finalement, il est parti, puis on n'a pas pu l'arrêter, il a parlé, il a parlé de 30 minutes, 40 minutes, pratiquement. donc euh Il y a des petites choses comme ça qu'il faut être capable de bien régler. Et puis, les autres conseils que je donne aussi, c'est attention, essayez de bien faire comprendre quelles sont vos motivations, la raison pour laquelle vous vous êtes intéressé à cette entreprise, la raison aussi pour laquelle vous voulez vous installer en Suisse. Ce n'est pas naturel de se dire, je suis dans un pays A et je veux m'installer dans un pays B. Il faut essayer de comprendre, le recruteur va essayer de comprendre vos motivations. Donc ça, c'est aussi quelque chose qui, pour moi, se travaille. Et c'est lié, bien sûr, à l'intérêt qu'on peut porter au pays et à l'entreprise. Et de manière un peu globale, de toute façon, s'intéresser à un pays sans y avoir mis les pieds, c'est parfois un petit peu compliqué. Donc moi, je trouve que c'est bien d'aller déjà faire des repérages, essayer peut-être de discuter avec des personnes, mais d'y aller vraiment.

  • Speaker #0

    Dernier rendez-vous demain avec notre invité, David Dallormann, coach en emploi et en expatriation. Son expertise de la Suisse est telle... Que même des Suisses viennent parfois assister à ces conférences pour mieux comprendre leur pays, c'est très insolite comme situation, on y en parlera plus en détail demain sur RHONE FM. RHONE FM, je vous dis merci. David Talerman est coach en emploi et en expatriation. Notre invité du 16-19 cette semaine, il nous a parlé des réalités du monde du travail en Suisse,

  • Speaker #1

    du contexte qui attend toutes les personnes qui ambitionnent de venir s'installer chez nous.

  • Speaker #0

    et d'y travailler parfois aussi, même si les Français, David Talerman,

  • Speaker #1

    a acquis au fil des années une vraie expertise de notre pays, à tel point qu'il a vu émerger un nouveau type de clientèle. David Talerman,

  • Speaker #0

    c'est marrant parce que vous me disiez,

  • Speaker #1

    je fais parfois des conférences où il y a des Suisses qui viennent me voir et qui nous disent, grâce à vous, j'ai appris certains fonctionnements de la Suisse, alors que c'est le pays où je suis installé depuis X années. Donc ça vous arrive aussi d'avoir des clients et des clientes qui viennent vous voir pour essayer de mieux comprendre, pas forcément la Suisse, mais peut-être aussi un petit peu votre pays d'origine, la France ?

  • Speaker #2

    Alors oui, et c'est même assez régulier parce qu'en effet, alors là, ça fait quelques années que j'en ai fait un petit peu moins, mais c'est vrai qu'à une époque, je faisais quand même pas mal de conférences, notamment chez des libraires côté Suisse ou côté Français, un peu partout d'ailleurs. Et en effet... j'avais assez régulièrement une personne qui venait me voir et qui me disait à la fin très discrètement je suis suisse en fait ce que je me suis rendu compte c'est que ces personnes s'intéressaient d'une certaine manière au marché français pour s'y installer en tant que frontalier et donc pour eux c'était l'occasion de découvrir un certain nombre de choses un statut et aussi des conditions de travail des conditions d'assurance sociale Merci. et qui sont différents. Et je trouvais toujours, quand je faisais une conférence et que je n'avais pas cette personne qui me démoire, je me disais mais où est-elle ?

  • Speaker #0

    Lundi et mardi prochains, dans l'invité du 16-19, on vous parlera du 42e concours des apprentis fleuristes de Suisse romande qui aura lieu prochainement à Paillères dans le canton de Vaud, fin mars.

  • Speaker #3

    Merci de nous avoir rejoints pour cet épisode de Travailler et vivre en Suisse. Abonnez-vous à ce podcast et notez-le. Visitez le site www.travailler-en. www.souis.ch pour plus d'informations sur le sujet abordé aujourd'hui et pour accéder à encore plus de ressources et d'informations.

Description

Nous avons compilé dans un épisode de podcast l'ensemble de l'interview de David Talerman accordée à Rhône FM en mars 2025.


David Talerman : comprendre la Suisse avant de s’y installer

Dans une interview accordée à RHONE FM, David Talerman, coach en emploi et expatriation, partage sa vision du marché du travail suisse et les réalités de l’intégration pour les Français. Installé depuis 2001 dans le canton de Vaud, il évoque un accueil chaleureux et un fort attachement au pays, né d’un profond respect pour la culture locale.


Une réalité bien différente des clichés

Beaucoup de Français idéalisent la Suisse : salaires élevés, qualité de vie, sécurité. Pourtant, Talerman met en garde : la Suisse n’est pas un eldorado facile d’accès. Le marché de l’emploi est exigeant, conservateur, lent dans ses processus de recrutement, et peu ouvert à la reconversion. Il insiste : il faut être bien préparé, connaître les différences culturelles et ajuster ses attentes.


Résident ou frontalier : deux parcours différents

Le choix entre résidence et travail frontalier dépend de nombreux facteurs : emploi, logement, famille. Talerman explique que les frontaliers doivent faire face à des contraintes spécifiques : fatigue, double cadre juridique, image parfois négative des deux côtés. Être résident permet souvent une meilleure compréhension culturelle, mais demande aussi plus d’engagement.


Les codes à maîtriser en entretien

L’entretien d’embauche en Suisse repose sur la discrétion, l’écoute et l’humilité. Se mettre trop en avant peut être mal perçu. Talerman forme ses clients à adopter une posture collaborative, à comprendre les attentes implicites des recruteurs, et à exprimer clairement leurs motivations pour s’installer durablement en Suisse.


Les désillusions existent aussi

Tout le monde ne s’intègre pas facilement. Certains repartent déçus, en particulier à cause du rythme d’intégration sociale ou de difficultés familiales. Talerman préfère parfois dissuader plutôt que de nourrir de faux espoirs. Son objectif : accompagner avec honnêteté, en tenant compte des vraies contraintes du terrain.


Un regard qui séduit aussi les Suisses

Fait surprenant : lors de ses conférences, des Suisses viennent parfois écouter David Talerman… pour mieux comprendre leur propre pays. Il milite pour une vision élargie de la Suisse, au-delà de Genève, et valorise la diversité des cantons, y compris des régions comme le Valais ou Neuchâtel.

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Je m'appelle David Talerman, je suis 𝗰𝗼𝗮𝗰𝗵 𝗲𝗺𝗽𝗹𝗼𝗶 et expatriation, et auteur de "Travailler et vivre en Suisse, 7ème édition" (éditions Gualino) et créateur de la plate-forme Swiss Mastery.
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Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur Travailler et vivre en Suisse, le seul podcast entièrement dédié à l'emploi et à l'expatriation en Suisse. Nous vous aidons à mieux comprendre la Suisse et à concrétiser votre projet professionnel avec des conseils et des infos pratiques. Résident, expatrié, frontalier, écoutez dès maintenant notre spécialiste David Talerman. Bonne semaine, on accueille le coach en emploi et coach en expatriation David Talerman, un français amoureux de la Suisse qui a décidé d'aider et de coacher celles et ceux qui rêvent de venir s'installer en Suisse et notamment de venir y travailler.

  • Speaker #1

    David Talerman, vous êtes arrivé en 2001 en Suisse, dans le canton de Vaud, vous avez rejoint le secteur bancaire. Vous vous souvenez de votre premier jour de travail en Suisse ?

  • Speaker #2

    Je m'en souviens tellement bien que j'ai eu un accueil assez surprenant et très sympa. Parce que je pense que j'ai été présenté à l'équipe. Et puis, évidemment, tout le monde avait compris avec mon accent que je n'ai pas du gros de vous. Et du coup, après cette présentation, j'ai deux personnes qui sont venues vers moi, très sympas, avec un grand sourire et qui m'ont dit, écoute, je ne sais pas ce que tu fais à midi, mais si tu veux, viens, on va te faire prendre des cours de suicitude. Et en fait, ces deux personnes sont aujourd'hui des amis. D'ailleurs, un que j'ai vu ce week-end. C'était il y a plus de 20 ans. C'est le souvenir que j'ai qui est plutôt un excellent souvenir. J'étais vraiment très bien reçu au-delà de cette anecdote qui est très sympa. J'étais bien reçu. Je suis très content de cette arrivée à l'époque.

  • Speaker #1

    Quelles images vous aviez de la Suisse avant de débarquer chez nous ?

  • Speaker #2

    J'avais vécu en Haute-Savoie pendant une dizaine d'années. Je connaissais un tout petit peu la Suisse. En tout cas, je croyais la connaître. Et c'est vraiment en vivant sur place que j'ai compris qu'il y avait quand même un gros décalage, en effet, entre l'image que j'avais et la réalité. En fait, je ne m'étais jamais vraiment posé la question de la culture, des différences culturelles, justement, que j'ai d'ailleurs découvertes bien après. Et j'avais, je pense, une image aussi un peu, quelque part, pas fantasmée, ce n'est pas le terme, mais un petit peu... anecdotique parfois. Moi, ce que j'aime bien dire, en fait, maintenant, même à mes clients, je leur dis, vous savez, je crois que les Suisses connaissent bien mieux la France que les Français à la Suisse. Et je pense que ça s'appliquait parfaitement pour moi.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui vous a le plus surpris avant de parler du marché du travail, de votre emploi, sur notre façon de vivre ?

  • Speaker #2

    Il y a quand même passablement de choses qui m'ont surprise. Déjà, j'ai mis du temps à comprendre notamment, par exemple, l'implication et le rôle que chaque individu se donnait au sein de la communauté de manière globale. Donc à la fois au niveau du pays, bien sûr, au niveau de la commune, au niveau de l'entreprise, bien sûr, et puis même au niveau très local du quartier. Vraiment, la manière dont les gens s'investissaient au niveau associatif et puis ce Ausha. Ça, c'est quelque chose qui, pour moi, était assez nouveau. L'autre chose aussi, c'est que j'ai remarqué, en tout cas, moi venant d'un univers franco-français auparavant, dans l'entreprise, j'avais remarqué, j'ai assez rapidement vu qu'il y avait quand même un respect de l'entreprise et de la hiérarchie. pas toujours évident dans toutes les boîtes côté français. Et ça, c'était quelque chose qui était quand même assez marqué. En plus, le moment que je suis arrivé dans une entreprise toute très vaudoise, j'allais dire suisse, mais non, je veux dire vaudoise. Et donc, c'était une banque. Et il y avait vraiment ce côté très respectueux, très ordonné. Après, en privé, c'était un petit peu différent. Mais en tout cas, il y avait vraiment ce côté très respectueux et de la hiérarchie et de la société. La manière de vivre ensemble m'a beaucoup plu. C'est-à-dire qu'il y a vraiment une écoute, un respect. Et d'ailleurs, quand on regarde un peu l'histoire de la Suisse, on comprend. On comprend que quand vous avez des cantons qui sont finalement disproportionnés par rapport à d'autres cantons qui sont arrivés un peu plus tard dans l'histoire de la Suisse, on comprend que toutes ces personnes ont dû apprendre à s'écouter, se respecter. C'est quelque chose que j'ai vraiment bien ressenti côté Suisse et qui m'a impressionné.

  • Speaker #0

    La France ?

  • Speaker #1

    C'est votre pays, vous l'avez dit, c'est très proche de la Suisse, à la fois très éloigné en termes de culture. Parfois, c'est du moins l'impression que certains et certaines ont. On va essayer de se mettre, David, dans la peau d'un Français.

  • Speaker #0

    D'abord,

  • Speaker #1

    qu'est-ce qu'il fantasme, à votre avis, avant de se lancer dans le marché de l'emploi en Suisse ?

  • Speaker #2

    Je vais essayer de ne pas caricaturer, mais il y a plusieurs mouvements quand même. Il y a plusieurs personnes, on va dire, qui ont en tout cas des idées un peu différentes. Alors, Historiquement, pendant très longtemps, j'ai eu des personnes qui mettaient en avant les conditions de salaire. La qualité de vie venait assez rapidement. Et puis, il y a aussi une partie de personnes qui n'avaient pas vraiment le choix. C'est-à-dire que si elles voulaient pouvoir exercer un métier peut-être un peu spécialisé, si elles restaient à côté française, c'était forcément et obligatoirement dans une grande ville comme Paris, Lyon. Voilà. et où la qualité de vie finalement n'est pas forcément toujours la meilleure. C'est vrai que la Suisse offrait aussi cette possibilité d'avoir finalement un accès à une gamme de métiers relativement large, avec en tout cas un environnement avec une qualité de vie plutôt sympa. Donc c'est vraiment toujours ces trois facteurs-là qui pour moi ont toujours été assez présents.

  • Speaker #0

    Restez avec nous, on demandera à notre invité d'ici quelques instants, David Talerman, si les clichés autour de la Suisse se vérifient aussi dans le marché du travail. L'invité du 16-19. Cette semaine avec nous, l'invité du 16-19, c'est David Talerman, coach en emploi et en expatriation. On parlera avec lui des difficultés, des obstacles, des défis aussi qui attendent les personnes qui rêvent de s'installer chez nous et ou d'y travailler. Cet expert nous dira aussi pourquoi notre marché de l'emploi est assez conservateur et comment il prépare ses clients à l'affronter.

  • Speaker #1

    On a l'impression peut-être de l'intérieur, nous les Suisses ici, que... Parfois, on véhicule une certaine forme de vitrine marketing, paysage préservé, des valeurs fortes, de neutralité, etc. Est-ce que quand vous conseillez vos clients, vous leur dites qu'il va falloir vous confronter à ça ? Les Suisses sont très attachés à telle valeur ou pas forcément ?

  • Speaker #2

    Non, c'est assez juste. Et ça, c'est la deuxième vague de mes clients. Il y a aussi cet aspect-là. On a l'idée de retrouver, d'une certaine manière, une France qui était la France d'il y a peut-être 30 ou 40 ans. Il n'y a absolument aucune ironie dans ma bouche. C'est vraiment ce côté-là de préservation des valeurs. Le côté aussi sécuritaire est vraiment très présent dans la bouche de beaucoup, très récemment, beaucoup de personnes avec qui je suis en contact. Et ça, c'est aussi très nouveau. C'est vraiment ce côté, on sent quand même qu'en Suisse, on a l'impression qu'on va être un petit peu plus en sécurité. On a l'impression aussi qu'on va être un peu plus respecté. J'ai aussi ces échanges avec des personnes françaises issues de l'immigration, des pays notamment du Maghreb, assez régulièrement. Et ça, ça ne date pas d'hier, c'est assez régulier. Et quand même, un certain nombre me disent qu'ils ont l'impression, en tout cas le sentiment en Suisse, qu'on ne leur renvoie pas toujours leurs origines. On les a plus intégrées, on les a plus appréciées et considérées pour ce qu'ils sont vraiment.

  • Speaker #0

    David Talerman,

  • Speaker #1

    pour les gens qui vous suivent sur les réseaux sociaux, sur votre compte LinkedIn notamment, vous n'essayez pas toujours d'épeindre une image idyllique de notre pays. Au contraire, vous essayez d'être le plus objectif possible. Vous faites aussi des posts où récemment, par exemple, vous établissiez un classement des secteurs qui ont le plus recruté, mais aussi qui, à l'inverse, ont le plus supprimé d'emplois. Cette envie d'être le plus objectif possible, ça fait partie de vos valeurs ?

  • Speaker #2

    Ça, c'est un vrai sujet qui est très compliqué aujourd'hui, en effet, sur les réseaux sociaux. C'est est-ce que je vends du rêve ou pas du rêve ? C'est vrai que moi, je ne l'ai jamais fait. Alors, il m'est arrivé, pour être tout à fait, on va dire, transparent et complètement honnête, même avec moi-même. En fait, moi, j'ai un coup de cœur pour la Suisse, vous l'avez compris. J'ai vécu, en tout cas, j'ai vécu dans le canton de Vaud pendant plusieurs années et j'ai eu un vrai coup de cœur pour le pays. ça se ressent probablement dans pas mal de médias pas mal de mes écrits, voilà. Et je n'étais pas toujours objectif, je l'avoue, mais d'une certaine manière, j'ai essayé aussi de, peut-être avec la jeunesse sagesse, on va dire ça comme ça, j'ai essayé en fait, effectivement, de prendre parfois un peu de recul et d'essayer d'être un petit peu plus juste. Et en effet, moi, il m'arrive quand même assez fréquemment, même très régulièrement, d'être sollicité par des personnes qui ne connaissent pas le marché suisse et qui viennent avec, objectivement, un métier très... extrêmement concurrentielles parmi les métiers qui sont notamment visés par le SECO comme étant des métiers où le taux de chômage est supérieur à la moyenne, donc c'est des métiers très très compliqués et bien ces gens-là, je leur dis simplement écoutez, si vous voulez avoir une chance, ce sera très difficile vous risquez, ça risque de prendre des mois et pour vous dire la moindre chance d'y arriver il faut que vous fassiez ça, ça et ça mais assez souvent, malgré tout, finalement ça dissuade les personnes, et moi mon objectif certes, je suis très content quand j'ai plus de clients et je suis encore plus content quand ces clients prouvent Merci. Et du coup, emmener finalement des clients sur une voie qui est compliquée parce qu'on leur a un peu vendu un rêve qui n'existe pas, moi, ça me gêne vraiment. Mais ça, je suis comme ça.

  • Speaker #0

    Suite de notre interview avec David Talerman, demain sur NFM, c'est l'invité du 16-19. On parlera notamment de la différence entre le statut de résident et de frontalier. On est prêts ? On est prêts ! On est prêts du 16-19 ! Les frontaliers étrangers qui viennent travailler chez nous en Suisse ignorent souvent nos codes pour bien intégrer le monde du travail. David Talerman, notre invité du 16-19, cette semaine on a fait son métier. Ce Français tombé amoureux de la Suisse après y avoir travaillé au début des années 2000, accompagne aujourd'hui ces personnes qui veulent s'installer en Suisse ou simplement venir y travailler. David Talerman,

  • Speaker #1

    ce n'est pas la même chose d'être frontalier que de résider en Suisse, par exemple en étant français. Quel est le cas de figure le plus présent actuellement ?

  • Speaker #2

    Si on se contient au chiffre, ça dépend des cantons, mais si on se contient au chiffre, par exemple pour le canton de Genève, on voit qu'il y a quand même en effet une énorme progression sur ces deux dernières années des frontaliers, même sur ces 20 dernières années, la progression est juste monstrueuse. Moi mon avis est assez tranché, d'ailleurs ça faisait l'objet d'un chapitre à part entière dans mon livre, dès la première édition en 2007, donc autant vous dire que c'était un vrai sujet. Parce que je me suis moi-même d'ailleurs posé la question à l'époque. Pour moi, il y a vraiment une différence assez fondamentale entre être résident et être frontalier. Les critères de sélection dépendent quand même de beaucoup de facteurs, ça dépend de votre famille, ça dépend de vos revenus, ça dépend du type de job que vous trouvez, ça dépend de votre état de santé dans certains cas d'ailleurs. Et puis ça dépend aussi, et beaucoup on va dire, pour certains cantons, et notamment Genève, du lieu, du logement. Il y a quand même un passablement de personnes qui trouvent un poste sur Genève, mais malheureusement ne trouvent pas de logement non plus, donc écoutez, ils vont côté France. Et les Suisses le font également, par ailleurs. Donc voilà, ça reste un vrai sujet. Moi je pense que Genève est vraiment très très à part sur ce sujet-là. Pour d'autres cantons, on est plutôt sur un choix. C'est vrai que pendant le canton de Vaud, à titre personnel, j'ai fait clairement le choix d'être résident pour une question de culture et pour une question de qualité de vie également. Et pour moi, c'est le meilleur moyen de bien comprendre la culture d'un pays, c'est d'y vivre en fait.

  • Speaker #1

    Je vais vous le dire justement, la vie de frontalier, c'est une vie difficile, vous faites d'énormément de sacrifices. Donc, est-ce à dire que c'est plus facile de venir comme vous s'établir en Suisse que d'être frontalier, surtout à long terme, à votre avis ?

  • Speaker #2

    Alors, là aussi, ça dépend des revenus, mais globalement, en fait, je pense que vous avez raison de le souligner. En tout cas, ça me fait plaisir d'entendre. Les frontaliers, finalement, ont une image qui est à la fois décriée côté français et à la fois décriée côté suisse. D'accord ? C'est-à-dire que des deux côtés, finalement, on n'est pas forcément très copains avec des frontaliers. Il suffit de regarder un petit peu sur les réseaux et de voir aussi quelle est prise de position des différents partis pour voir ce qu'il en est. Maintenant, être frontalier, si vous voulez, c'est en tout cas une situation où on est en permanence entre deux pays, entre deux lois également. Il y a tout un tas de lois qui sont certes réglées, mais pas toujours, qui fait que ça évolue dans l'un instant et puis finalement pas dans l'autre. Et puis, on ne sait pas vraiment. Souvenez-vous le télétravail. Les frontaliers ont été balottés sur des décisions de certains pays, des ententes entre les pays. Ça a duré plusieurs années avant qu'ils trouvent une décision finalement. Donc c'est une situation où moi je dirais en effet on est un peu au milieu, c'est aussi des métiers parfois difficiles. Moi je connais quand même passablement de frontaliers, je l'ai été moi-même, j'ai été résident dans le canton de Bourg et également frontalier à Genève. Et donc j'avais autour de moi, enfin j'ai autour de moi d'ailleurs un certain nombre d'amis, de connaissances qui sont des frontaliers, et des conditions de travail où le matin des fois vous vous levez à 4h30 pour être au boulot, pour rester au boulot à 6h quoi. Et le soir, vous rentrez, vous avez parfois une heure de trajet, une minute, c'est tout ça qui se cumule. Ce n'est pas aussi idyllique que ce qu'on pourrait imaginer vu de l'extérieur et ce n'est pas aussi idyllique que ce qu'on pourrait finalement dire à l'intérieur. Donc, c'est des statues qui ne sont pas toujours en vie. Alors, objectivement et de manière très claire, c'est vrai que si vous prenez deux personnes, qui font le même métier avec le même salaire dans le canton de Genève, un qui est frontalier et l'autre qui est résident, il est bien évident que celui qui est frontalier aura en général une qualité de vie qui sera meilleure parce qu'il aura un pouvoir d'achat supérieur, c'est vrai. Globalement. Donc forcément, tout ça crée aussi des inégalités, parfois des jalousies, de manière très claire. Mais il faut regarder au-delà. Il faut regarder vraiment tous les à-côtés. Les situations, on va dire, le transport, ce n'est pas un statut très simple.

  • Speaker #0

    On retrouve David Talerman dans quelques minutes sur RHONE FM, juste après Rosé et Bruno Mars. RHONE FM, Rosé, 16-19. Aujourd'hui, avec l'invité du 16-19, on a parlé tout à l'heure du statut de résident et de frontalier qui n'implique pas les mêmes sacrifices ou la même implication. D'ailleurs, ce que David Talerman explique à ses nombreux clients. qui rêve d'une expérience professionnelle en Suisse, une ambition qui n'est pas toujours approuvée par certains politiciens et certaines politiciennes suisses et françaises.

  • Speaker #1

    Là on part un petit peu dans l'émotionnel avec cette question, mais comment vous ressentez-vous à titre privé, David Talerman, ces politiciens, suisses ou français d'ailleurs, qui entretiennent certaines velléités à l'égard des frontaliers, des frontalières ?

  • Speaker #2

    Je pense qu'il ferait mieux de prendre mon job ou prendre mon statut. Moi, ce que je vois, alors heureusement, il y a certains politiques qui les défendent et tant mieux, mais il y en a aussi certains qui tirent sur eux à boulet rouge, que ce soit côté suisse ou côté français d'ailleurs. Donc, côté français, on est parfois avec certains députés, on va dire, qui remettent finalement sur la table, on va dire, tout ce qui est relatif aux assurances sociales. finalement il faudrait que les frontales ne coûtent pas aussi cher aux contribuables français sur la caisse chômage, parce qu'en fait, les frontaliers, en tout cas, sont pris en charge en très grande partie par la France, alors que les côtes, ils en tuent. Mais ça, c'est un des aspects qui est mis en avant, en tout cas, par certains députés. Ce que l'histoire ne dit pas, c'est que c'est bien malheureusement à cause, en tout cas, d'un officiel français qui n'a pas donné les informations à temps pour, on va dire, faire en sorte que cette situation ne se prenne pas, peu importe, sans rentrer dans le détail. Et puis côté suisse, en effet, vous avez des partis politiques qui sont clairement antifrontaliers. Moi, ce que je peux voir, c'est malgré tout, en tout cas, dans mon entourage professionnel, qui est un entourage, on va dire, également composé de patrons de PME, notamment, dans le canton de Genève, eh bien, tous me disent, bon, ben voilà, en fait, simplement, nous, on n'a pas forcément le choix. D'ailleurs, si on veut que la boîte tourne, on va aussi, on va quelque part recruter des frontaliers. même s'ils comprennent parfaitement que ça crée des tensions. Et objectivement, en tout cas, moi j'aime bien le dire, moi je me mets à la place des résidents, notamment Genevois et même du Tessin, qui ont du mal à trouver un job. Forcément, quand ils voient la progression du nombre de frontaliers, ils peuvent se poser des questions, mais la réalité du marché n'est pas aussi simple. C'est-à-dire que le chômage n'est pas homogène. C'est-à-dire que ce n'est pas parce qu'il y a un taux de chômage... dans un canton et qu'on emploie des gens que pour autant les gens qui sont pas en activité auraient pu prendre les postes c'est vraiment une question plutôt de formation et une question de métier mais ça c'est c'est malheureusement complètement étouffé par les discours un peu extrémiste de certains partis notamment côté Genoa et Suisse et c'est dommage moi si vous voulez c'est ce que je dis toujours je dis Genève vous retirez le travail frontalier je pense que c'est compliqué de faire tourner on est... parce que les HFU...

  • Speaker #0

    Demain, David Talerman, coach en emploi et en expatriation, on vous le rappelle, notre invité du 16-19 vous expliquera les différences qui existent en Suisse s'agissant du marché du travail. On est plein ! Cette semaine, avec l'invité du 16-19, on parle des étrangers qui viennent s'installer chez nous en Suisse pour y travailler, pour parfois y travailler et y habiter. Notre invité, justement, les accompagne dans cette démarche. David Talerman,

  • Speaker #1

    vous êtes coach en emploi et en expatriation. Est-ce que toutes les régions de Suisse romande,

  • Speaker #0

    enfin on imagine qu'elles ne se valent pas,

  • Speaker #1

    pour un Français qui va chercher du travail dans le canton de Genève, ce n'est pas la même chose qu'en Valais, que dans le canton de Neuchâtel, etc. Quelles sont les principales différences ? Il fallait établir une carte de Suisse romande et nous dire un petit peu qu'est-ce qu'il y a comme différence entre un canton et l'autre.

  • Speaker #2

    Alors là, elle est pas simple cette question. Mais alors, ce qui est très intéressant, c'est que moi, je me bats, mais vraiment, je me bats depuis des mois et des mois pour expliquer justement à ceux qui ne connaissent pas la Suisse que la Suisse ne se réduit pas à Genève. En fait, je ne sais pas pourquoi, mais je pense que Genève a fait un excellent marketing et quand on pense Suisse, on pense Genève. Maintenant, la Suisse, c'est bien autre chose. Et j'essaie de montrer ça d'ailleurs dans un des talk shows que je fais. Un vendredi sur deux, le dernier j'ai parlé de Zurich par exemple, c'est un cas particulier. Pour revenir à votre question, il y a par exemple, moi ce que j'aime bien dire, si vous prenez par exemple le canton de Genève, il y a le canton de Genève sur la partie des entreprises, des services, si on prend les trois secteurs, les services, l'industrie et puis l'agriculture. Par exemple, par rapport à d'autres cantons en moyenne, il y a une proportion d'entreprises des services qui est supérieure. Ou alors on prend le sujet inverse, c'est-à-dire qu'il y a moins d'entreprises industrielles dans le canton de Genève en proportion et comparativement à d'autres cantons. Si vous prenez par exemple le canton de Lourdes, on est déjà un tout petit peu plus équilibré. Le canton de Neuchâtel, c'est l'inverse. On a une proportion un peu plus importante au niveau industriel. Je pense que c'est vraiment important de regarder à la fois les clusters d'entreprises et aussi les différents secteurs. Ce que j'aime bien dire, c'est de regarder ce qui se passe dans des cantons bilingues comme le canton de Fribourg ou le canton de Berne, qui sont des cantons très intéressants, y compris pour les gens qui s'intéressent de près au conduit. des compétences, je dirais, sur le plan industriel, c'est des cantons géniaux. Très beaux en plus. Je ne sais pas si j'ai répondu à la question, mais en tout cas, je voulais quelque chose comme ça.

  • Speaker #1

    Je dois vous poser la question, David Tellerman, qu'en est-il du canton du Valais, qui a aussi des frontaliers qui viennent travailler ici ? Est-ce que vous le conseillez à vos différents clients ?

  • Speaker #2

    Oui, bien sûr. Moi, je suis appliqué aussi au niveau associatif, dans une association qui, on va dire, regroupe à la fois des entrepreneurs français et suisses. Cette association s'appelle Courant 812, comme le nombre de kilomètres du Rhône. Et on a aussi assez régulièrement des entrepreneurs valaisans. Et effectivement, il y a un tissu industriel dans le Valais qui est extrêmement intéressant. Il y a des entreprises industrielles, des entreprises qui font de la recherche. Et effectivement, la pharma également, ils ont besoin bien sûr, en tout cas, de main d'oeuvre. Moi, je ne fais pas de discrimination pour être tout à fait franc. Je ne dis pas aux gens, elle est plutôt là, plutôt là, plutôt là. J'essaie vraiment de l'ouvrir la porte. Mais c'est vrai que ça mériterait que je parle peut-être un petit peu plus du valet maintenant que vous m'en parlez.

  • Speaker #0

    On revient avec David Talerman dans quelques instants sur NFM. Vous entendez qu'il y a aussi certaines personnes qui viennent travailler chez nous, qui s'y installent. et qui font le chemin inverse et qui sont un petit peu déçus par notre pays. Les coachs en emploi et en expatriation, notre invité du 16-19 s'appelle David Talerman, un français devenu spécialiste de la Suisse après y avoir travaillé, notamment dans le secteur bancaire. Aujourd'hui, il accompagne celles et ceux qui rêvent de travailler en Suisse en les coachant. Contrairement à ce que l'on pense, vous l'entendrez dans quelques instants, notre pays paraît-il moins bureaucrate. super bureaucratiques que sont voisins français,

  • Speaker #1

    du moins dans certains domaines. On dit souvent que l'État français est super bureaucratique. Est-ce que nous, en Suisse, on l'est moins ?

  • Speaker #2

    Je ne sais pas s'ils voulaient être moins, mais en tout cas, moi, ce que j'ai pu voir, j'ai pu remarquer, alors à l'époque, quand je suis arrivé en 2001, je parle d'une époque qui aujourd'hui n'existe plus, mais quand je suis arrivé en 2001, j'ai été vraiment surpris. Alors là, pour le coup, votre question ravit un souvenir chez moi. Je me rappelle en fait avoir été mieux considéré par l'administration vaudoise en tant que ressorti sans étranger à l'époque que moi en tant que français dans mon propre pays. Ça a changé. Je sais qu'en France, en tout cas, il y a aujourd'hui un effort assez important qui a été fait dans certaines administrations pour l'accueil. Ça, c'est la réalité. Après, est-ce que le service suit ? Ça, c'est encore autre chose. Mais en tout cas, sur l'accueil, je sais qu'il y a eu des efforts qui ont été faits. Ça, ça a quand même changé. globalement je dirais que pour répondre à votre question Je pense qu'il y a beaucoup plus de souplesse côté Suisse. En tout cas, moi, j'ai quelques anecdotes, même à titre personnel, qui ont été des situations un peu complexes, qui ont été finalement très facilement résolues par l'administration, notamment vaudoise, par rapport, je dirais, à quelque chose que j'ai vécu en France qui était beaucoup moins compliqué et qui n'a jamais trouvé de solution. Mais à l'époque, encore une fois. donc moi je dirais que vous êtes il y a Il y a plus de souplesse. Et puis, il y a aussi quelque chose que je trouve intéressant et qu'on n'a pas en France, en fait. C'est que quand vous allez au canton, même à la commune, et que vous demandez n'importe quel document, vous allez payer. Alors, pas grand-chose, mais vous allez payer. Donc, quelque part, je pense que psychologiquement, ça va créer aussi un phénomène en disant, OK, cette personne est en train de me payer quelque chose, mais il faut quand même que je lui rende, quelque part, le service de la bonne manière. Côté français, on a... Je salue l'ensemble des personnes qui font correctement leur travail, et heureusement c'est la majorité, mais parfois ce n'est pas toujours le cas. Et justement, comme il n'y a pas cet échange finalement d'argent ou de prestations, peut-être que malheureusement, pour certains, ils en oublient qu'effectivement, il faudrait quand même qu'ils rendent service.

  • Speaker #1

    David Talerman, on voit émerger sur les réseaux en préparant cette interview plusieurs témoignages des personnes qui ont eu envie de venir tenter leur chance en Suisse. qui parfois s'y sont installés, en tout cas qui ont travaillé ici, et qui font le chemin inverse, qui déchantent un peu. Est-ce que vous en voyez de plus en plus de ces gens-là ?

  • Speaker #0

    Ou alors il y en avait déjà,

  • Speaker #1

    par exemple au début des années 2000, quand vous êtes venu en Suisse, mais on ne les voyait pas ?

  • Speaker #2

    Je pense qu'il y en a toujours eu. Moi, je l'ai toujours connu. J'ai toujours connu et finalement c'est rassurant. Dans le sens où ça signifie une chose, en fait ça signifie que tout le monde ne se plaît pas au même endroit et tant mieux, sinon la Suisse qui croit déjà beaucoup en nombre de résidents serait complètement, il y aurait trop de gens. Donc quelque part tout le monde ne se plaît pas à tous les endroits et en particulier la Suisse en effet ne plaît pas à tout le monde. Moi j'ai quand même pas mal de personnes qui ont été d'une certaine manière un peu refroidi par, finalement, la durée nécessaire pour, on va dire, commencer un petit peu à rentrer dans des amitiés. Moi, à titre personnel, j'ai mis quelques années, on va dire, avant de me faire inviter par des amis suisses. Et en général, c'est ce que je disais, c'est qu'en général, quand vous commencez à être invité par des amis suisses, c'est trop bon si vous commencez à vous intégrer quand vous allez chez eux. Et du coup, ça, je pense qu'il y a quand même... Je pense à un certain nombre de personnes, notamment peut-être côté français, avec peut-être une culture un peu latine, ou par exemple dans le sud de la France, où finalement on est peut-être plus facilement à la porte. Les personnes sont peut-être un tout petit peu plus, je ne sais pas comment dire, chaleureuses. Chaleureux, ce n'est pas le mot parce que les Suisses sont chaleureux. En tout cas, moi, ce que je connais, c'est chaleureux, mais peut-être un peu plus ouvert, un peu moins méchant par les étrangers. Et du coup, je pense que quelque part, socialement, le sujet est là. Puis il y a aussi les questions des familles. C'est-à-dire que vous avez aussi un certain nombre de familles qui vont venir, en tout cas en Suisse. Et puis, l'un trouve un job, l'autre part. Et bien, parfois, ça pose aussi des tensions, des problèmes au sein du couple. et finalement, c'est parfois... La conséquence, c'est parfois un départ. On ne peut pas continuer comme ça. Moi, je ne trouve pas de job. C'est compliqué. Voilà. Soit on prend le bas, soit on vit mort.

  • Speaker #0

    On continuera de discuter demain avec notre invité du 16-19, David Talerman, et notamment des méthodes de recrutement de certaines entreprises. Vous en apprendrez, par exemple, que la Suisse est réputée pour prendre son temps en matière de recrutement. Avec David Talerman, cette semaine, coach en emploi et en expatriation. Le job de David Talerman, c'est d'aider ses clients, ses clientes à concrétiser leur rêve helvétique, à se familiariser aussi avec notre pays, à les préparer au mieux à leurs entretiens d'embauche, à la vie en Suisse, parfois également.

  • Speaker #1

    Parmi les critiques qui reviennent souvent, qu'on peut lire, dans une simple recherche sur Google, on voit... Marché du travail trop traditionnel, pas ouvert à la reconversion, ça prend trop de temps pour être engagé, pour recruter. Est-ce que c'est des choses que vous voyez, que vous constatez au quotidien ?

  • Speaker #2

    À 200%. Tout ce que vous avez annoncé là, ce sont même dans certaines études, ce sont les recruteurs eux-mêmes qui le disent. Donc autant vous dire que c'est plus que vrai. Non, je le remarque, je le vois et ça surprend aussi énormément de personnes. pas plus tard. Pas plus tard que ce matin, j'étais avec une cliente qui est française et qui vit dans le canton de Vaud et qui était confrontée à ça et on parlait précisément de ce sujet-là, de côté vraiment très conservateur du marché suisse. Le marché suisse est aussi un marché d'une certaine manière un peu gâté, au sens où les entreprises suisses ont un choix, en tout cas pour certaines professions, un choix relativement important de candidats. donc elles peuvent en effet se permettre d'être beaucoup plus sélectives et puis d'être voilà de faire durer peut-être un peu les processus. Et tout le monde se plaint notamment, alors s'il ne s'agit pas de la durée des processus, en fait, tout le monde s'en plaint. Les candidats et même les cabinets de recrutement notamment. Et j'imagine aussi, bon, après, ceux qui en sont responsables en sont responsables, mais ça fait partie de l'équation.

  • Speaker #0

    Si on va un petit peu plus loin,

  • Speaker #1

    on l'a dit, David Talerman, vous êtes coach en emploi et en expatriation. Quand vous coachez vos clients et vos clientes, pour, juste avant, un entretien d'embauche qu'ils vont avoir en Suisse, en Suisse romande, en Suisse allemande. D'ailleurs, quels sont les codes que vous leur donnez, les clés de compréhension pour que l'entretien se passe bien ? On disait tout à l'heure que le marché de l'emploi est plutôt traditionnel. Ça veut dire que l'entretien, lui aussi, est d'une autre époque, entre guillemets, avec ces codes ? Alors,

  • Speaker #2

    je ne dirais pas autre époque, parce que ce n'est même pas. Alors, pour moi, traditionnel et conservateur, ça ne veut pas dire... pas forcément dire d'une autre époque. Ça veut plutôt dire qu'il y a une culture derrière avec des règles et des repères qui ne sont pas les mêmes. Pour les préparer, il y a plusieurs choses. En général, les clients que j'accompagne dans un coaching assez complet, je leur fais prendre conscience des différences culturelles entre la Suisse et la France. C'est quelque chose qui, pour moi, est vraiment essentiel, notamment au niveau de l'attitude. Un exemple que je donne, qui peut paraître un peu caricatural, mais qui pour autant ne l'est pas, je dis toujours, finalement, dans la culture suisse, dans la culture suisse, au niveau du travail, on n'aime pas les candidats qui bombent le torse ou qui se mettent volontiers en avant. Je donne toujours cet exemple. Je leur dis, écoutez, c'est simple. Quand vous félicitez un collaborateur suisse pour son travail, dans le cadre professionnel, son réflexe immédiat, mais immédiat, ça veut dire, écoutez, oui, merci, merci pour les remerciements, mais voilà, j'ai avec moi une super équipe qui m'a permis d'en arriver là. En clair, il met toujours, le candidat va toujours se mettre, le candidat suisse, en tout cas, va toujours se mettre, en tout cas, assez souvent, en perspective, justement, du groupe, en fait. Et ça, ce n'est pas quelque chose qu'on a forcément naturellement dans les cultures latines, ou au contraire, on va plutôt être sur, on va dire, une... culture où on va plutôt volontiers se mettre en avant. Donc on va opposer finalement le côté un peu équipe où finalement on va essayer de valoriser la performance globale versus on va dire une performance plutôt individuelle. Donc je les prépare en fait sur cet aspect là. Donc il y a cinq ou six critères, enfin un peu plus d'ailleurs sur la partie interculturelle, qui sont pour moi vraiment très importants. Ça ne va pas faire de ces personnes des Suisses, pour autant, mais quelque part, ils seront attentifs aux erreurs à ne pas commettre, ils donneront des exemples qui seront dans un contexte juste et pas en décalage par rapport à ce que finalement on attend. Donc ça, c'est la première chose. Après, je leur dis toujours, mais ça c'est vrai pour les Français, les Italiens, et les Suisses aussi d'ailleurs, vous savez, un entretien, si par exemple vous êtes en entretien, un entretien qui se passe bien, c'est un entretien où vous parlez peu. Donc l'idée,

  • Speaker #0

    c'est de leur dire,

  • Speaker #2

    écoutez bien ce qu'on vous dit, soyez plutôt attentifs. et ne monopolisez pas la parole. C'est vrai que moi, j'ai quelques exemples de candidats qui, sur le papier, étaient vraiment des super candidats, techniquement, vraiment des candidats parfaitement, vraiment très prédits. Et pour en avoir discuté avec les recruteurs, celui-ci m'a dit, écoute, c'était un candidat qui, sur le papier, était parfait, mais en ayant un entretien, finalement, il est parti, puis on n'a pas pu l'arrêter, il a parlé, il a parlé de 30 minutes, 40 minutes, pratiquement. donc euh Il y a des petites choses comme ça qu'il faut être capable de bien régler. Et puis, les autres conseils que je donne aussi, c'est attention, essayez de bien faire comprendre quelles sont vos motivations, la raison pour laquelle vous vous êtes intéressé à cette entreprise, la raison aussi pour laquelle vous voulez vous installer en Suisse. Ce n'est pas naturel de se dire, je suis dans un pays A et je veux m'installer dans un pays B. Il faut essayer de comprendre, le recruteur va essayer de comprendre vos motivations. Donc ça, c'est aussi quelque chose qui, pour moi, se travaille. Et c'est lié, bien sûr, à l'intérêt qu'on peut porter au pays et à l'entreprise. Et de manière un peu globale, de toute façon, s'intéresser à un pays sans y avoir mis les pieds, c'est parfois un petit peu compliqué. Donc moi, je trouve que c'est bien d'aller déjà faire des repérages, essayer peut-être de discuter avec des personnes, mais d'y aller vraiment.

  • Speaker #0

    Dernier rendez-vous demain avec notre invité, David Dallormann, coach en emploi et en expatriation. Son expertise de la Suisse est telle... Que même des Suisses viennent parfois assister à ces conférences pour mieux comprendre leur pays, c'est très insolite comme situation, on y en parlera plus en détail demain sur RHONE FM. RHONE FM, je vous dis merci. David Talerman est coach en emploi et en expatriation. Notre invité du 16-19 cette semaine, il nous a parlé des réalités du monde du travail en Suisse,

  • Speaker #1

    du contexte qui attend toutes les personnes qui ambitionnent de venir s'installer chez nous.

  • Speaker #0

    et d'y travailler parfois aussi, même si les Français, David Talerman,

  • Speaker #1

    a acquis au fil des années une vraie expertise de notre pays, à tel point qu'il a vu émerger un nouveau type de clientèle. David Talerman,

  • Speaker #0

    c'est marrant parce que vous me disiez,

  • Speaker #1

    je fais parfois des conférences où il y a des Suisses qui viennent me voir et qui nous disent, grâce à vous, j'ai appris certains fonctionnements de la Suisse, alors que c'est le pays où je suis installé depuis X années. Donc ça vous arrive aussi d'avoir des clients et des clientes qui viennent vous voir pour essayer de mieux comprendre, pas forcément la Suisse, mais peut-être aussi un petit peu votre pays d'origine, la France ?

  • Speaker #2

    Alors oui, et c'est même assez régulier parce qu'en effet, alors là, ça fait quelques années que j'en ai fait un petit peu moins, mais c'est vrai qu'à une époque, je faisais quand même pas mal de conférences, notamment chez des libraires côté Suisse ou côté Français, un peu partout d'ailleurs. Et en effet... j'avais assez régulièrement une personne qui venait me voir et qui me disait à la fin très discrètement je suis suisse en fait ce que je me suis rendu compte c'est que ces personnes s'intéressaient d'une certaine manière au marché français pour s'y installer en tant que frontalier et donc pour eux c'était l'occasion de découvrir un certain nombre de choses un statut et aussi des conditions de travail des conditions d'assurance sociale Merci. et qui sont différents. Et je trouvais toujours, quand je faisais une conférence et que je n'avais pas cette personne qui me démoire, je me disais mais où est-elle ?

  • Speaker #0

    Lundi et mardi prochains, dans l'invité du 16-19, on vous parlera du 42e concours des apprentis fleuristes de Suisse romande qui aura lieu prochainement à Paillères dans le canton de Vaud, fin mars.

  • Speaker #3

    Merci de nous avoir rejoints pour cet épisode de Travailler et vivre en Suisse. Abonnez-vous à ce podcast et notez-le. Visitez le site www.travailler-en. www.souis.ch pour plus d'informations sur le sujet abordé aujourd'hui et pour accéder à encore plus de ressources et d'informations.

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Description

Nous avons compilé dans un épisode de podcast l'ensemble de l'interview de David Talerman accordée à Rhône FM en mars 2025.


David Talerman : comprendre la Suisse avant de s’y installer

Dans une interview accordée à RHONE FM, David Talerman, coach en emploi et expatriation, partage sa vision du marché du travail suisse et les réalités de l’intégration pour les Français. Installé depuis 2001 dans le canton de Vaud, il évoque un accueil chaleureux et un fort attachement au pays, né d’un profond respect pour la culture locale.


Une réalité bien différente des clichés

Beaucoup de Français idéalisent la Suisse : salaires élevés, qualité de vie, sécurité. Pourtant, Talerman met en garde : la Suisse n’est pas un eldorado facile d’accès. Le marché de l’emploi est exigeant, conservateur, lent dans ses processus de recrutement, et peu ouvert à la reconversion. Il insiste : il faut être bien préparé, connaître les différences culturelles et ajuster ses attentes.


Résident ou frontalier : deux parcours différents

Le choix entre résidence et travail frontalier dépend de nombreux facteurs : emploi, logement, famille. Talerman explique que les frontaliers doivent faire face à des contraintes spécifiques : fatigue, double cadre juridique, image parfois négative des deux côtés. Être résident permet souvent une meilleure compréhension culturelle, mais demande aussi plus d’engagement.


Les codes à maîtriser en entretien

L’entretien d’embauche en Suisse repose sur la discrétion, l’écoute et l’humilité. Se mettre trop en avant peut être mal perçu. Talerman forme ses clients à adopter une posture collaborative, à comprendre les attentes implicites des recruteurs, et à exprimer clairement leurs motivations pour s’installer durablement en Suisse.


Les désillusions existent aussi

Tout le monde ne s’intègre pas facilement. Certains repartent déçus, en particulier à cause du rythme d’intégration sociale ou de difficultés familiales. Talerman préfère parfois dissuader plutôt que de nourrir de faux espoirs. Son objectif : accompagner avec honnêteté, en tenant compte des vraies contraintes du terrain.


Un regard qui séduit aussi les Suisses

Fait surprenant : lors de ses conférences, des Suisses viennent parfois écouter David Talerman… pour mieux comprendre leur propre pays. Il milite pour une vision élargie de la Suisse, au-delà de Genève, et valorise la diversité des cantons, y compris des régions comme le Valais ou Neuchâtel.

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Je m'appelle David Talerman, je suis 𝗰𝗼𝗮𝗰𝗵 𝗲𝗺𝗽𝗹𝗼𝗶 et expatriation, et auteur de "Travailler et vivre en Suisse, 7ème édition" (éditions Gualino) et créateur de la plate-forme Swiss Mastery.
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Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur Travailler et vivre en Suisse, le seul podcast entièrement dédié à l'emploi et à l'expatriation en Suisse. Nous vous aidons à mieux comprendre la Suisse et à concrétiser votre projet professionnel avec des conseils et des infos pratiques. Résident, expatrié, frontalier, écoutez dès maintenant notre spécialiste David Talerman. Bonne semaine, on accueille le coach en emploi et coach en expatriation David Talerman, un français amoureux de la Suisse qui a décidé d'aider et de coacher celles et ceux qui rêvent de venir s'installer en Suisse et notamment de venir y travailler.

  • Speaker #1

    David Talerman, vous êtes arrivé en 2001 en Suisse, dans le canton de Vaud, vous avez rejoint le secteur bancaire. Vous vous souvenez de votre premier jour de travail en Suisse ?

  • Speaker #2

    Je m'en souviens tellement bien que j'ai eu un accueil assez surprenant et très sympa. Parce que je pense que j'ai été présenté à l'équipe. Et puis, évidemment, tout le monde avait compris avec mon accent que je n'ai pas du gros de vous. Et du coup, après cette présentation, j'ai deux personnes qui sont venues vers moi, très sympas, avec un grand sourire et qui m'ont dit, écoute, je ne sais pas ce que tu fais à midi, mais si tu veux, viens, on va te faire prendre des cours de suicitude. Et en fait, ces deux personnes sont aujourd'hui des amis. D'ailleurs, un que j'ai vu ce week-end. C'était il y a plus de 20 ans. C'est le souvenir que j'ai qui est plutôt un excellent souvenir. J'étais vraiment très bien reçu au-delà de cette anecdote qui est très sympa. J'étais bien reçu. Je suis très content de cette arrivée à l'époque.

  • Speaker #1

    Quelles images vous aviez de la Suisse avant de débarquer chez nous ?

  • Speaker #2

    J'avais vécu en Haute-Savoie pendant une dizaine d'années. Je connaissais un tout petit peu la Suisse. En tout cas, je croyais la connaître. Et c'est vraiment en vivant sur place que j'ai compris qu'il y avait quand même un gros décalage, en effet, entre l'image que j'avais et la réalité. En fait, je ne m'étais jamais vraiment posé la question de la culture, des différences culturelles, justement, que j'ai d'ailleurs découvertes bien après. Et j'avais, je pense, une image aussi un peu, quelque part, pas fantasmée, ce n'est pas le terme, mais un petit peu... anecdotique parfois. Moi, ce que j'aime bien dire, en fait, maintenant, même à mes clients, je leur dis, vous savez, je crois que les Suisses connaissent bien mieux la France que les Français à la Suisse. Et je pense que ça s'appliquait parfaitement pour moi.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui vous a le plus surpris avant de parler du marché du travail, de votre emploi, sur notre façon de vivre ?

  • Speaker #2

    Il y a quand même passablement de choses qui m'ont surprise. Déjà, j'ai mis du temps à comprendre notamment, par exemple, l'implication et le rôle que chaque individu se donnait au sein de la communauté de manière globale. Donc à la fois au niveau du pays, bien sûr, au niveau de la commune, au niveau de l'entreprise, bien sûr, et puis même au niveau très local du quartier. Vraiment, la manière dont les gens s'investissaient au niveau associatif et puis ce Ausha. Ça, c'est quelque chose qui, pour moi, était assez nouveau. L'autre chose aussi, c'est que j'ai remarqué, en tout cas, moi venant d'un univers franco-français auparavant, dans l'entreprise, j'avais remarqué, j'ai assez rapidement vu qu'il y avait quand même un respect de l'entreprise et de la hiérarchie. pas toujours évident dans toutes les boîtes côté français. Et ça, c'était quelque chose qui était quand même assez marqué. En plus, le moment que je suis arrivé dans une entreprise toute très vaudoise, j'allais dire suisse, mais non, je veux dire vaudoise. Et donc, c'était une banque. Et il y avait vraiment ce côté très respectueux, très ordonné. Après, en privé, c'était un petit peu différent. Mais en tout cas, il y avait vraiment ce côté très respectueux et de la hiérarchie et de la société. La manière de vivre ensemble m'a beaucoup plu. C'est-à-dire qu'il y a vraiment une écoute, un respect. Et d'ailleurs, quand on regarde un peu l'histoire de la Suisse, on comprend. On comprend que quand vous avez des cantons qui sont finalement disproportionnés par rapport à d'autres cantons qui sont arrivés un peu plus tard dans l'histoire de la Suisse, on comprend que toutes ces personnes ont dû apprendre à s'écouter, se respecter. C'est quelque chose que j'ai vraiment bien ressenti côté Suisse et qui m'a impressionné.

  • Speaker #0

    La France ?

  • Speaker #1

    C'est votre pays, vous l'avez dit, c'est très proche de la Suisse, à la fois très éloigné en termes de culture. Parfois, c'est du moins l'impression que certains et certaines ont. On va essayer de se mettre, David, dans la peau d'un Français.

  • Speaker #0

    D'abord,

  • Speaker #1

    qu'est-ce qu'il fantasme, à votre avis, avant de se lancer dans le marché de l'emploi en Suisse ?

  • Speaker #2

    Je vais essayer de ne pas caricaturer, mais il y a plusieurs mouvements quand même. Il y a plusieurs personnes, on va dire, qui ont en tout cas des idées un peu différentes. Alors, Historiquement, pendant très longtemps, j'ai eu des personnes qui mettaient en avant les conditions de salaire. La qualité de vie venait assez rapidement. Et puis, il y a aussi une partie de personnes qui n'avaient pas vraiment le choix. C'est-à-dire que si elles voulaient pouvoir exercer un métier peut-être un peu spécialisé, si elles restaient à côté française, c'était forcément et obligatoirement dans une grande ville comme Paris, Lyon. Voilà. et où la qualité de vie finalement n'est pas forcément toujours la meilleure. C'est vrai que la Suisse offrait aussi cette possibilité d'avoir finalement un accès à une gamme de métiers relativement large, avec en tout cas un environnement avec une qualité de vie plutôt sympa. Donc c'est vraiment toujours ces trois facteurs-là qui pour moi ont toujours été assez présents.

  • Speaker #0

    Restez avec nous, on demandera à notre invité d'ici quelques instants, David Talerman, si les clichés autour de la Suisse se vérifient aussi dans le marché du travail. L'invité du 16-19. Cette semaine avec nous, l'invité du 16-19, c'est David Talerman, coach en emploi et en expatriation. On parlera avec lui des difficultés, des obstacles, des défis aussi qui attendent les personnes qui rêvent de s'installer chez nous et ou d'y travailler. Cet expert nous dira aussi pourquoi notre marché de l'emploi est assez conservateur et comment il prépare ses clients à l'affronter.

  • Speaker #1

    On a l'impression peut-être de l'intérieur, nous les Suisses ici, que... Parfois, on véhicule une certaine forme de vitrine marketing, paysage préservé, des valeurs fortes, de neutralité, etc. Est-ce que quand vous conseillez vos clients, vous leur dites qu'il va falloir vous confronter à ça ? Les Suisses sont très attachés à telle valeur ou pas forcément ?

  • Speaker #2

    Non, c'est assez juste. Et ça, c'est la deuxième vague de mes clients. Il y a aussi cet aspect-là. On a l'idée de retrouver, d'une certaine manière, une France qui était la France d'il y a peut-être 30 ou 40 ans. Il n'y a absolument aucune ironie dans ma bouche. C'est vraiment ce côté-là de préservation des valeurs. Le côté aussi sécuritaire est vraiment très présent dans la bouche de beaucoup, très récemment, beaucoup de personnes avec qui je suis en contact. Et ça, c'est aussi très nouveau. C'est vraiment ce côté, on sent quand même qu'en Suisse, on a l'impression qu'on va être un petit peu plus en sécurité. On a l'impression aussi qu'on va être un peu plus respecté. J'ai aussi ces échanges avec des personnes françaises issues de l'immigration, des pays notamment du Maghreb, assez régulièrement. Et ça, ça ne date pas d'hier, c'est assez régulier. Et quand même, un certain nombre me disent qu'ils ont l'impression, en tout cas le sentiment en Suisse, qu'on ne leur renvoie pas toujours leurs origines. On les a plus intégrées, on les a plus appréciées et considérées pour ce qu'ils sont vraiment.

  • Speaker #0

    David Talerman,

  • Speaker #1

    pour les gens qui vous suivent sur les réseaux sociaux, sur votre compte LinkedIn notamment, vous n'essayez pas toujours d'épeindre une image idyllique de notre pays. Au contraire, vous essayez d'être le plus objectif possible. Vous faites aussi des posts où récemment, par exemple, vous établissiez un classement des secteurs qui ont le plus recruté, mais aussi qui, à l'inverse, ont le plus supprimé d'emplois. Cette envie d'être le plus objectif possible, ça fait partie de vos valeurs ?

  • Speaker #2

    Ça, c'est un vrai sujet qui est très compliqué aujourd'hui, en effet, sur les réseaux sociaux. C'est est-ce que je vends du rêve ou pas du rêve ? C'est vrai que moi, je ne l'ai jamais fait. Alors, il m'est arrivé, pour être tout à fait, on va dire, transparent et complètement honnête, même avec moi-même. En fait, moi, j'ai un coup de cœur pour la Suisse, vous l'avez compris. J'ai vécu, en tout cas, j'ai vécu dans le canton de Vaud pendant plusieurs années et j'ai eu un vrai coup de cœur pour le pays. ça se ressent probablement dans pas mal de médias pas mal de mes écrits, voilà. Et je n'étais pas toujours objectif, je l'avoue, mais d'une certaine manière, j'ai essayé aussi de, peut-être avec la jeunesse sagesse, on va dire ça comme ça, j'ai essayé en fait, effectivement, de prendre parfois un peu de recul et d'essayer d'être un petit peu plus juste. Et en effet, moi, il m'arrive quand même assez fréquemment, même très régulièrement, d'être sollicité par des personnes qui ne connaissent pas le marché suisse et qui viennent avec, objectivement, un métier très... extrêmement concurrentielles parmi les métiers qui sont notamment visés par le SECO comme étant des métiers où le taux de chômage est supérieur à la moyenne, donc c'est des métiers très très compliqués et bien ces gens-là, je leur dis simplement écoutez, si vous voulez avoir une chance, ce sera très difficile vous risquez, ça risque de prendre des mois et pour vous dire la moindre chance d'y arriver il faut que vous fassiez ça, ça et ça mais assez souvent, malgré tout, finalement ça dissuade les personnes, et moi mon objectif certes, je suis très content quand j'ai plus de clients et je suis encore plus content quand ces clients prouvent Merci. Et du coup, emmener finalement des clients sur une voie qui est compliquée parce qu'on leur a un peu vendu un rêve qui n'existe pas, moi, ça me gêne vraiment. Mais ça, je suis comme ça.

  • Speaker #0

    Suite de notre interview avec David Talerman, demain sur NFM, c'est l'invité du 16-19. On parlera notamment de la différence entre le statut de résident et de frontalier. On est prêts ? On est prêts ! On est prêts du 16-19 ! Les frontaliers étrangers qui viennent travailler chez nous en Suisse ignorent souvent nos codes pour bien intégrer le monde du travail. David Talerman, notre invité du 16-19, cette semaine on a fait son métier. Ce Français tombé amoureux de la Suisse après y avoir travaillé au début des années 2000, accompagne aujourd'hui ces personnes qui veulent s'installer en Suisse ou simplement venir y travailler. David Talerman,

  • Speaker #1

    ce n'est pas la même chose d'être frontalier que de résider en Suisse, par exemple en étant français. Quel est le cas de figure le plus présent actuellement ?

  • Speaker #2

    Si on se contient au chiffre, ça dépend des cantons, mais si on se contient au chiffre, par exemple pour le canton de Genève, on voit qu'il y a quand même en effet une énorme progression sur ces deux dernières années des frontaliers, même sur ces 20 dernières années, la progression est juste monstrueuse. Moi mon avis est assez tranché, d'ailleurs ça faisait l'objet d'un chapitre à part entière dans mon livre, dès la première édition en 2007, donc autant vous dire que c'était un vrai sujet. Parce que je me suis moi-même d'ailleurs posé la question à l'époque. Pour moi, il y a vraiment une différence assez fondamentale entre être résident et être frontalier. Les critères de sélection dépendent quand même de beaucoup de facteurs, ça dépend de votre famille, ça dépend de vos revenus, ça dépend du type de job que vous trouvez, ça dépend de votre état de santé dans certains cas d'ailleurs. Et puis ça dépend aussi, et beaucoup on va dire, pour certains cantons, et notamment Genève, du lieu, du logement. Il y a quand même un passablement de personnes qui trouvent un poste sur Genève, mais malheureusement ne trouvent pas de logement non plus, donc écoutez, ils vont côté France. Et les Suisses le font également, par ailleurs. Donc voilà, ça reste un vrai sujet. Moi je pense que Genève est vraiment très très à part sur ce sujet-là. Pour d'autres cantons, on est plutôt sur un choix. C'est vrai que pendant le canton de Vaud, à titre personnel, j'ai fait clairement le choix d'être résident pour une question de culture et pour une question de qualité de vie également. Et pour moi, c'est le meilleur moyen de bien comprendre la culture d'un pays, c'est d'y vivre en fait.

  • Speaker #1

    Je vais vous le dire justement, la vie de frontalier, c'est une vie difficile, vous faites d'énormément de sacrifices. Donc, est-ce à dire que c'est plus facile de venir comme vous s'établir en Suisse que d'être frontalier, surtout à long terme, à votre avis ?

  • Speaker #2

    Alors, là aussi, ça dépend des revenus, mais globalement, en fait, je pense que vous avez raison de le souligner. En tout cas, ça me fait plaisir d'entendre. Les frontaliers, finalement, ont une image qui est à la fois décriée côté français et à la fois décriée côté suisse. D'accord ? C'est-à-dire que des deux côtés, finalement, on n'est pas forcément très copains avec des frontaliers. Il suffit de regarder un petit peu sur les réseaux et de voir aussi quelle est prise de position des différents partis pour voir ce qu'il en est. Maintenant, être frontalier, si vous voulez, c'est en tout cas une situation où on est en permanence entre deux pays, entre deux lois également. Il y a tout un tas de lois qui sont certes réglées, mais pas toujours, qui fait que ça évolue dans l'un instant et puis finalement pas dans l'autre. Et puis, on ne sait pas vraiment. Souvenez-vous le télétravail. Les frontaliers ont été balottés sur des décisions de certains pays, des ententes entre les pays. Ça a duré plusieurs années avant qu'ils trouvent une décision finalement. Donc c'est une situation où moi je dirais en effet on est un peu au milieu, c'est aussi des métiers parfois difficiles. Moi je connais quand même passablement de frontaliers, je l'ai été moi-même, j'ai été résident dans le canton de Bourg et également frontalier à Genève. Et donc j'avais autour de moi, enfin j'ai autour de moi d'ailleurs un certain nombre d'amis, de connaissances qui sont des frontaliers, et des conditions de travail où le matin des fois vous vous levez à 4h30 pour être au boulot, pour rester au boulot à 6h quoi. Et le soir, vous rentrez, vous avez parfois une heure de trajet, une minute, c'est tout ça qui se cumule. Ce n'est pas aussi idyllique que ce qu'on pourrait imaginer vu de l'extérieur et ce n'est pas aussi idyllique que ce qu'on pourrait finalement dire à l'intérieur. Donc, c'est des statues qui ne sont pas toujours en vie. Alors, objectivement et de manière très claire, c'est vrai que si vous prenez deux personnes, qui font le même métier avec le même salaire dans le canton de Genève, un qui est frontalier et l'autre qui est résident, il est bien évident que celui qui est frontalier aura en général une qualité de vie qui sera meilleure parce qu'il aura un pouvoir d'achat supérieur, c'est vrai. Globalement. Donc forcément, tout ça crée aussi des inégalités, parfois des jalousies, de manière très claire. Mais il faut regarder au-delà. Il faut regarder vraiment tous les à-côtés. Les situations, on va dire, le transport, ce n'est pas un statut très simple.

  • Speaker #0

    On retrouve David Talerman dans quelques minutes sur RHONE FM, juste après Rosé et Bruno Mars. RHONE FM, Rosé, 16-19. Aujourd'hui, avec l'invité du 16-19, on a parlé tout à l'heure du statut de résident et de frontalier qui n'implique pas les mêmes sacrifices ou la même implication. D'ailleurs, ce que David Talerman explique à ses nombreux clients. qui rêve d'une expérience professionnelle en Suisse, une ambition qui n'est pas toujours approuvée par certains politiciens et certaines politiciennes suisses et françaises.

  • Speaker #1

    Là on part un petit peu dans l'émotionnel avec cette question, mais comment vous ressentez-vous à titre privé, David Talerman, ces politiciens, suisses ou français d'ailleurs, qui entretiennent certaines velléités à l'égard des frontaliers, des frontalières ?

  • Speaker #2

    Je pense qu'il ferait mieux de prendre mon job ou prendre mon statut. Moi, ce que je vois, alors heureusement, il y a certains politiques qui les défendent et tant mieux, mais il y en a aussi certains qui tirent sur eux à boulet rouge, que ce soit côté suisse ou côté français d'ailleurs. Donc, côté français, on est parfois avec certains députés, on va dire, qui remettent finalement sur la table, on va dire, tout ce qui est relatif aux assurances sociales. finalement il faudrait que les frontales ne coûtent pas aussi cher aux contribuables français sur la caisse chômage, parce qu'en fait, les frontaliers, en tout cas, sont pris en charge en très grande partie par la France, alors que les côtes, ils en tuent. Mais ça, c'est un des aspects qui est mis en avant, en tout cas, par certains députés. Ce que l'histoire ne dit pas, c'est que c'est bien malheureusement à cause, en tout cas, d'un officiel français qui n'a pas donné les informations à temps pour, on va dire, faire en sorte que cette situation ne se prenne pas, peu importe, sans rentrer dans le détail. Et puis côté suisse, en effet, vous avez des partis politiques qui sont clairement antifrontaliers. Moi, ce que je peux voir, c'est malgré tout, en tout cas, dans mon entourage professionnel, qui est un entourage, on va dire, également composé de patrons de PME, notamment, dans le canton de Genève, eh bien, tous me disent, bon, ben voilà, en fait, simplement, nous, on n'a pas forcément le choix. D'ailleurs, si on veut que la boîte tourne, on va aussi, on va quelque part recruter des frontaliers. même s'ils comprennent parfaitement que ça crée des tensions. Et objectivement, en tout cas, moi j'aime bien le dire, moi je me mets à la place des résidents, notamment Genevois et même du Tessin, qui ont du mal à trouver un job. Forcément, quand ils voient la progression du nombre de frontaliers, ils peuvent se poser des questions, mais la réalité du marché n'est pas aussi simple. C'est-à-dire que le chômage n'est pas homogène. C'est-à-dire que ce n'est pas parce qu'il y a un taux de chômage... dans un canton et qu'on emploie des gens que pour autant les gens qui sont pas en activité auraient pu prendre les postes c'est vraiment une question plutôt de formation et une question de métier mais ça c'est c'est malheureusement complètement étouffé par les discours un peu extrémiste de certains partis notamment côté Genoa et Suisse et c'est dommage moi si vous voulez c'est ce que je dis toujours je dis Genève vous retirez le travail frontalier je pense que c'est compliqué de faire tourner on est... parce que les HFU...

  • Speaker #0

    Demain, David Talerman, coach en emploi et en expatriation, on vous le rappelle, notre invité du 16-19 vous expliquera les différences qui existent en Suisse s'agissant du marché du travail. On est plein ! Cette semaine, avec l'invité du 16-19, on parle des étrangers qui viennent s'installer chez nous en Suisse pour y travailler, pour parfois y travailler et y habiter. Notre invité, justement, les accompagne dans cette démarche. David Talerman,

  • Speaker #1

    vous êtes coach en emploi et en expatriation. Est-ce que toutes les régions de Suisse romande,

  • Speaker #0

    enfin on imagine qu'elles ne se valent pas,

  • Speaker #1

    pour un Français qui va chercher du travail dans le canton de Genève, ce n'est pas la même chose qu'en Valais, que dans le canton de Neuchâtel, etc. Quelles sont les principales différences ? Il fallait établir une carte de Suisse romande et nous dire un petit peu qu'est-ce qu'il y a comme différence entre un canton et l'autre.

  • Speaker #2

    Alors là, elle est pas simple cette question. Mais alors, ce qui est très intéressant, c'est que moi, je me bats, mais vraiment, je me bats depuis des mois et des mois pour expliquer justement à ceux qui ne connaissent pas la Suisse que la Suisse ne se réduit pas à Genève. En fait, je ne sais pas pourquoi, mais je pense que Genève a fait un excellent marketing et quand on pense Suisse, on pense Genève. Maintenant, la Suisse, c'est bien autre chose. Et j'essaie de montrer ça d'ailleurs dans un des talk shows que je fais. Un vendredi sur deux, le dernier j'ai parlé de Zurich par exemple, c'est un cas particulier. Pour revenir à votre question, il y a par exemple, moi ce que j'aime bien dire, si vous prenez par exemple le canton de Genève, il y a le canton de Genève sur la partie des entreprises, des services, si on prend les trois secteurs, les services, l'industrie et puis l'agriculture. Par exemple, par rapport à d'autres cantons en moyenne, il y a une proportion d'entreprises des services qui est supérieure. Ou alors on prend le sujet inverse, c'est-à-dire qu'il y a moins d'entreprises industrielles dans le canton de Genève en proportion et comparativement à d'autres cantons. Si vous prenez par exemple le canton de Lourdes, on est déjà un tout petit peu plus équilibré. Le canton de Neuchâtel, c'est l'inverse. On a une proportion un peu plus importante au niveau industriel. Je pense que c'est vraiment important de regarder à la fois les clusters d'entreprises et aussi les différents secteurs. Ce que j'aime bien dire, c'est de regarder ce qui se passe dans des cantons bilingues comme le canton de Fribourg ou le canton de Berne, qui sont des cantons très intéressants, y compris pour les gens qui s'intéressent de près au conduit. des compétences, je dirais, sur le plan industriel, c'est des cantons géniaux. Très beaux en plus. Je ne sais pas si j'ai répondu à la question, mais en tout cas, je voulais quelque chose comme ça.

  • Speaker #1

    Je dois vous poser la question, David Tellerman, qu'en est-il du canton du Valais, qui a aussi des frontaliers qui viennent travailler ici ? Est-ce que vous le conseillez à vos différents clients ?

  • Speaker #2

    Oui, bien sûr. Moi, je suis appliqué aussi au niveau associatif, dans une association qui, on va dire, regroupe à la fois des entrepreneurs français et suisses. Cette association s'appelle Courant 812, comme le nombre de kilomètres du Rhône. Et on a aussi assez régulièrement des entrepreneurs valaisans. Et effectivement, il y a un tissu industriel dans le Valais qui est extrêmement intéressant. Il y a des entreprises industrielles, des entreprises qui font de la recherche. Et effectivement, la pharma également, ils ont besoin bien sûr, en tout cas, de main d'oeuvre. Moi, je ne fais pas de discrimination pour être tout à fait franc. Je ne dis pas aux gens, elle est plutôt là, plutôt là, plutôt là. J'essaie vraiment de l'ouvrir la porte. Mais c'est vrai que ça mériterait que je parle peut-être un petit peu plus du valet maintenant que vous m'en parlez.

  • Speaker #0

    On revient avec David Talerman dans quelques instants sur NFM. Vous entendez qu'il y a aussi certaines personnes qui viennent travailler chez nous, qui s'y installent. et qui font le chemin inverse et qui sont un petit peu déçus par notre pays. Les coachs en emploi et en expatriation, notre invité du 16-19 s'appelle David Talerman, un français devenu spécialiste de la Suisse après y avoir travaillé, notamment dans le secteur bancaire. Aujourd'hui, il accompagne celles et ceux qui rêvent de travailler en Suisse en les coachant. Contrairement à ce que l'on pense, vous l'entendrez dans quelques instants, notre pays paraît-il moins bureaucrate. super bureaucratiques que sont voisins français,

  • Speaker #1

    du moins dans certains domaines. On dit souvent que l'État français est super bureaucratique. Est-ce que nous, en Suisse, on l'est moins ?

  • Speaker #2

    Je ne sais pas s'ils voulaient être moins, mais en tout cas, moi, ce que j'ai pu voir, j'ai pu remarquer, alors à l'époque, quand je suis arrivé en 2001, je parle d'une époque qui aujourd'hui n'existe plus, mais quand je suis arrivé en 2001, j'ai été vraiment surpris. Alors là, pour le coup, votre question ravit un souvenir chez moi. Je me rappelle en fait avoir été mieux considéré par l'administration vaudoise en tant que ressorti sans étranger à l'époque que moi en tant que français dans mon propre pays. Ça a changé. Je sais qu'en France, en tout cas, il y a aujourd'hui un effort assez important qui a été fait dans certaines administrations pour l'accueil. Ça, c'est la réalité. Après, est-ce que le service suit ? Ça, c'est encore autre chose. Mais en tout cas, sur l'accueil, je sais qu'il y a eu des efforts qui ont été faits. Ça, ça a quand même changé. globalement je dirais que pour répondre à votre question Je pense qu'il y a beaucoup plus de souplesse côté Suisse. En tout cas, moi, j'ai quelques anecdotes, même à titre personnel, qui ont été des situations un peu complexes, qui ont été finalement très facilement résolues par l'administration, notamment vaudoise, par rapport, je dirais, à quelque chose que j'ai vécu en France qui était beaucoup moins compliqué et qui n'a jamais trouvé de solution. Mais à l'époque, encore une fois. donc moi je dirais que vous êtes il y a Il y a plus de souplesse. Et puis, il y a aussi quelque chose que je trouve intéressant et qu'on n'a pas en France, en fait. C'est que quand vous allez au canton, même à la commune, et que vous demandez n'importe quel document, vous allez payer. Alors, pas grand-chose, mais vous allez payer. Donc, quelque part, je pense que psychologiquement, ça va créer aussi un phénomène en disant, OK, cette personne est en train de me payer quelque chose, mais il faut quand même que je lui rende, quelque part, le service de la bonne manière. Côté français, on a... Je salue l'ensemble des personnes qui font correctement leur travail, et heureusement c'est la majorité, mais parfois ce n'est pas toujours le cas. Et justement, comme il n'y a pas cet échange finalement d'argent ou de prestations, peut-être que malheureusement, pour certains, ils en oublient qu'effectivement, il faudrait quand même qu'ils rendent service.

  • Speaker #1

    David Talerman, on voit émerger sur les réseaux en préparant cette interview plusieurs témoignages des personnes qui ont eu envie de venir tenter leur chance en Suisse. qui parfois s'y sont installés, en tout cas qui ont travaillé ici, et qui font le chemin inverse, qui déchantent un peu. Est-ce que vous en voyez de plus en plus de ces gens-là ?

  • Speaker #0

    Ou alors il y en avait déjà,

  • Speaker #1

    par exemple au début des années 2000, quand vous êtes venu en Suisse, mais on ne les voyait pas ?

  • Speaker #2

    Je pense qu'il y en a toujours eu. Moi, je l'ai toujours connu. J'ai toujours connu et finalement c'est rassurant. Dans le sens où ça signifie une chose, en fait ça signifie que tout le monde ne se plaît pas au même endroit et tant mieux, sinon la Suisse qui croit déjà beaucoup en nombre de résidents serait complètement, il y aurait trop de gens. Donc quelque part tout le monde ne se plaît pas à tous les endroits et en particulier la Suisse en effet ne plaît pas à tout le monde. Moi j'ai quand même pas mal de personnes qui ont été d'une certaine manière un peu refroidi par, finalement, la durée nécessaire pour, on va dire, commencer un petit peu à rentrer dans des amitiés. Moi, à titre personnel, j'ai mis quelques années, on va dire, avant de me faire inviter par des amis suisses. Et en général, c'est ce que je disais, c'est qu'en général, quand vous commencez à être invité par des amis suisses, c'est trop bon si vous commencez à vous intégrer quand vous allez chez eux. Et du coup, ça, je pense qu'il y a quand même... Je pense à un certain nombre de personnes, notamment peut-être côté français, avec peut-être une culture un peu latine, ou par exemple dans le sud de la France, où finalement on est peut-être plus facilement à la porte. Les personnes sont peut-être un tout petit peu plus, je ne sais pas comment dire, chaleureuses. Chaleureux, ce n'est pas le mot parce que les Suisses sont chaleureux. En tout cas, moi, ce que je connais, c'est chaleureux, mais peut-être un peu plus ouvert, un peu moins méchant par les étrangers. Et du coup, je pense que quelque part, socialement, le sujet est là. Puis il y a aussi les questions des familles. C'est-à-dire que vous avez aussi un certain nombre de familles qui vont venir, en tout cas en Suisse. Et puis, l'un trouve un job, l'autre part. Et bien, parfois, ça pose aussi des tensions, des problèmes au sein du couple. et finalement, c'est parfois... La conséquence, c'est parfois un départ. On ne peut pas continuer comme ça. Moi, je ne trouve pas de job. C'est compliqué. Voilà. Soit on prend le bas, soit on vit mort.

  • Speaker #0

    On continuera de discuter demain avec notre invité du 16-19, David Talerman, et notamment des méthodes de recrutement de certaines entreprises. Vous en apprendrez, par exemple, que la Suisse est réputée pour prendre son temps en matière de recrutement. Avec David Talerman, cette semaine, coach en emploi et en expatriation. Le job de David Talerman, c'est d'aider ses clients, ses clientes à concrétiser leur rêve helvétique, à se familiariser aussi avec notre pays, à les préparer au mieux à leurs entretiens d'embauche, à la vie en Suisse, parfois également.

  • Speaker #1

    Parmi les critiques qui reviennent souvent, qu'on peut lire, dans une simple recherche sur Google, on voit... Marché du travail trop traditionnel, pas ouvert à la reconversion, ça prend trop de temps pour être engagé, pour recruter. Est-ce que c'est des choses que vous voyez, que vous constatez au quotidien ?

  • Speaker #2

    À 200%. Tout ce que vous avez annoncé là, ce sont même dans certaines études, ce sont les recruteurs eux-mêmes qui le disent. Donc autant vous dire que c'est plus que vrai. Non, je le remarque, je le vois et ça surprend aussi énormément de personnes. pas plus tard. Pas plus tard que ce matin, j'étais avec une cliente qui est française et qui vit dans le canton de Vaud et qui était confrontée à ça et on parlait précisément de ce sujet-là, de côté vraiment très conservateur du marché suisse. Le marché suisse est aussi un marché d'une certaine manière un peu gâté, au sens où les entreprises suisses ont un choix, en tout cas pour certaines professions, un choix relativement important de candidats. donc elles peuvent en effet se permettre d'être beaucoup plus sélectives et puis d'être voilà de faire durer peut-être un peu les processus. Et tout le monde se plaint notamment, alors s'il ne s'agit pas de la durée des processus, en fait, tout le monde s'en plaint. Les candidats et même les cabinets de recrutement notamment. Et j'imagine aussi, bon, après, ceux qui en sont responsables en sont responsables, mais ça fait partie de l'équation.

  • Speaker #0

    Si on va un petit peu plus loin,

  • Speaker #1

    on l'a dit, David Talerman, vous êtes coach en emploi et en expatriation. Quand vous coachez vos clients et vos clientes, pour, juste avant, un entretien d'embauche qu'ils vont avoir en Suisse, en Suisse romande, en Suisse allemande. D'ailleurs, quels sont les codes que vous leur donnez, les clés de compréhension pour que l'entretien se passe bien ? On disait tout à l'heure que le marché de l'emploi est plutôt traditionnel. Ça veut dire que l'entretien, lui aussi, est d'une autre époque, entre guillemets, avec ces codes ? Alors,

  • Speaker #2

    je ne dirais pas autre époque, parce que ce n'est même pas. Alors, pour moi, traditionnel et conservateur, ça ne veut pas dire... pas forcément dire d'une autre époque. Ça veut plutôt dire qu'il y a une culture derrière avec des règles et des repères qui ne sont pas les mêmes. Pour les préparer, il y a plusieurs choses. En général, les clients que j'accompagne dans un coaching assez complet, je leur fais prendre conscience des différences culturelles entre la Suisse et la France. C'est quelque chose qui, pour moi, est vraiment essentiel, notamment au niveau de l'attitude. Un exemple que je donne, qui peut paraître un peu caricatural, mais qui pour autant ne l'est pas, je dis toujours, finalement, dans la culture suisse, dans la culture suisse, au niveau du travail, on n'aime pas les candidats qui bombent le torse ou qui se mettent volontiers en avant. Je donne toujours cet exemple. Je leur dis, écoutez, c'est simple. Quand vous félicitez un collaborateur suisse pour son travail, dans le cadre professionnel, son réflexe immédiat, mais immédiat, ça veut dire, écoutez, oui, merci, merci pour les remerciements, mais voilà, j'ai avec moi une super équipe qui m'a permis d'en arriver là. En clair, il met toujours, le candidat va toujours se mettre, le candidat suisse, en tout cas, va toujours se mettre, en tout cas, assez souvent, en perspective, justement, du groupe, en fait. Et ça, ce n'est pas quelque chose qu'on a forcément naturellement dans les cultures latines, ou au contraire, on va plutôt être sur, on va dire, une... culture où on va plutôt volontiers se mettre en avant. Donc on va opposer finalement le côté un peu équipe où finalement on va essayer de valoriser la performance globale versus on va dire une performance plutôt individuelle. Donc je les prépare en fait sur cet aspect là. Donc il y a cinq ou six critères, enfin un peu plus d'ailleurs sur la partie interculturelle, qui sont pour moi vraiment très importants. Ça ne va pas faire de ces personnes des Suisses, pour autant, mais quelque part, ils seront attentifs aux erreurs à ne pas commettre, ils donneront des exemples qui seront dans un contexte juste et pas en décalage par rapport à ce que finalement on attend. Donc ça, c'est la première chose. Après, je leur dis toujours, mais ça c'est vrai pour les Français, les Italiens, et les Suisses aussi d'ailleurs, vous savez, un entretien, si par exemple vous êtes en entretien, un entretien qui se passe bien, c'est un entretien où vous parlez peu. Donc l'idée,

  • Speaker #0

    c'est de leur dire,

  • Speaker #2

    écoutez bien ce qu'on vous dit, soyez plutôt attentifs. et ne monopolisez pas la parole. C'est vrai que moi, j'ai quelques exemples de candidats qui, sur le papier, étaient vraiment des super candidats, techniquement, vraiment des candidats parfaitement, vraiment très prédits. Et pour en avoir discuté avec les recruteurs, celui-ci m'a dit, écoute, c'était un candidat qui, sur le papier, était parfait, mais en ayant un entretien, finalement, il est parti, puis on n'a pas pu l'arrêter, il a parlé, il a parlé de 30 minutes, 40 minutes, pratiquement. donc euh Il y a des petites choses comme ça qu'il faut être capable de bien régler. Et puis, les autres conseils que je donne aussi, c'est attention, essayez de bien faire comprendre quelles sont vos motivations, la raison pour laquelle vous vous êtes intéressé à cette entreprise, la raison aussi pour laquelle vous voulez vous installer en Suisse. Ce n'est pas naturel de se dire, je suis dans un pays A et je veux m'installer dans un pays B. Il faut essayer de comprendre, le recruteur va essayer de comprendre vos motivations. Donc ça, c'est aussi quelque chose qui, pour moi, se travaille. Et c'est lié, bien sûr, à l'intérêt qu'on peut porter au pays et à l'entreprise. Et de manière un peu globale, de toute façon, s'intéresser à un pays sans y avoir mis les pieds, c'est parfois un petit peu compliqué. Donc moi, je trouve que c'est bien d'aller déjà faire des repérages, essayer peut-être de discuter avec des personnes, mais d'y aller vraiment.

  • Speaker #0

    Dernier rendez-vous demain avec notre invité, David Dallormann, coach en emploi et en expatriation. Son expertise de la Suisse est telle... Que même des Suisses viennent parfois assister à ces conférences pour mieux comprendre leur pays, c'est très insolite comme situation, on y en parlera plus en détail demain sur RHONE FM. RHONE FM, je vous dis merci. David Talerman est coach en emploi et en expatriation. Notre invité du 16-19 cette semaine, il nous a parlé des réalités du monde du travail en Suisse,

  • Speaker #1

    du contexte qui attend toutes les personnes qui ambitionnent de venir s'installer chez nous.

  • Speaker #0

    et d'y travailler parfois aussi, même si les Français, David Talerman,

  • Speaker #1

    a acquis au fil des années une vraie expertise de notre pays, à tel point qu'il a vu émerger un nouveau type de clientèle. David Talerman,

  • Speaker #0

    c'est marrant parce que vous me disiez,

  • Speaker #1

    je fais parfois des conférences où il y a des Suisses qui viennent me voir et qui nous disent, grâce à vous, j'ai appris certains fonctionnements de la Suisse, alors que c'est le pays où je suis installé depuis X années. Donc ça vous arrive aussi d'avoir des clients et des clientes qui viennent vous voir pour essayer de mieux comprendre, pas forcément la Suisse, mais peut-être aussi un petit peu votre pays d'origine, la France ?

  • Speaker #2

    Alors oui, et c'est même assez régulier parce qu'en effet, alors là, ça fait quelques années que j'en ai fait un petit peu moins, mais c'est vrai qu'à une époque, je faisais quand même pas mal de conférences, notamment chez des libraires côté Suisse ou côté Français, un peu partout d'ailleurs. Et en effet... j'avais assez régulièrement une personne qui venait me voir et qui me disait à la fin très discrètement je suis suisse en fait ce que je me suis rendu compte c'est que ces personnes s'intéressaient d'une certaine manière au marché français pour s'y installer en tant que frontalier et donc pour eux c'était l'occasion de découvrir un certain nombre de choses un statut et aussi des conditions de travail des conditions d'assurance sociale Merci. et qui sont différents. Et je trouvais toujours, quand je faisais une conférence et que je n'avais pas cette personne qui me démoire, je me disais mais où est-elle ?

  • Speaker #0

    Lundi et mardi prochains, dans l'invité du 16-19, on vous parlera du 42e concours des apprentis fleuristes de Suisse romande qui aura lieu prochainement à Paillères dans le canton de Vaud, fin mars.

  • Speaker #3

    Merci de nous avoir rejoints pour cet épisode de Travailler et vivre en Suisse. Abonnez-vous à ce podcast et notez-le. Visitez le site www.travailler-en. www.souis.ch pour plus d'informations sur le sujet abordé aujourd'hui et pour accéder à encore plus de ressources et d'informations.

Description

Nous avons compilé dans un épisode de podcast l'ensemble de l'interview de David Talerman accordée à Rhône FM en mars 2025.


David Talerman : comprendre la Suisse avant de s’y installer

Dans une interview accordée à RHONE FM, David Talerman, coach en emploi et expatriation, partage sa vision du marché du travail suisse et les réalités de l’intégration pour les Français. Installé depuis 2001 dans le canton de Vaud, il évoque un accueil chaleureux et un fort attachement au pays, né d’un profond respect pour la culture locale.


Une réalité bien différente des clichés

Beaucoup de Français idéalisent la Suisse : salaires élevés, qualité de vie, sécurité. Pourtant, Talerman met en garde : la Suisse n’est pas un eldorado facile d’accès. Le marché de l’emploi est exigeant, conservateur, lent dans ses processus de recrutement, et peu ouvert à la reconversion. Il insiste : il faut être bien préparé, connaître les différences culturelles et ajuster ses attentes.


Résident ou frontalier : deux parcours différents

Le choix entre résidence et travail frontalier dépend de nombreux facteurs : emploi, logement, famille. Talerman explique que les frontaliers doivent faire face à des contraintes spécifiques : fatigue, double cadre juridique, image parfois négative des deux côtés. Être résident permet souvent une meilleure compréhension culturelle, mais demande aussi plus d’engagement.


Les codes à maîtriser en entretien

L’entretien d’embauche en Suisse repose sur la discrétion, l’écoute et l’humilité. Se mettre trop en avant peut être mal perçu. Talerman forme ses clients à adopter une posture collaborative, à comprendre les attentes implicites des recruteurs, et à exprimer clairement leurs motivations pour s’installer durablement en Suisse.


Les désillusions existent aussi

Tout le monde ne s’intègre pas facilement. Certains repartent déçus, en particulier à cause du rythme d’intégration sociale ou de difficultés familiales. Talerman préfère parfois dissuader plutôt que de nourrir de faux espoirs. Son objectif : accompagner avec honnêteté, en tenant compte des vraies contraintes du terrain.


Un regard qui séduit aussi les Suisses

Fait surprenant : lors de ses conférences, des Suisses viennent parfois écouter David Talerman… pour mieux comprendre leur propre pays. Il milite pour une vision élargie de la Suisse, au-delà de Genève, et valorise la diversité des cantons, y compris des régions comme le Valais ou Neuchâtel.

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Je m'appelle David Talerman, je suis 𝗰𝗼𝗮𝗰𝗵 𝗲𝗺𝗽𝗹𝗼𝗶 et expatriation, et auteur de "Travailler et vivre en Suisse, 7ème édition" (éditions Gualino) et créateur de la plate-forme Swiss Mastery.
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Mes services :
🇨🇭 Coaching emploi
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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur Travailler et vivre en Suisse, le seul podcast entièrement dédié à l'emploi et à l'expatriation en Suisse. Nous vous aidons à mieux comprendre la Suisse et à concrétiser votre projet professionnel avec des conseils et des infos pratiques. Résident, expatrié, frontalier, écoutez dès maintenant notre spécialiste David Talerman. Bonne semaine, on accueille le coach en emploi et coach en expatriation David Talerman, un français amoureux de la Suisse qui a décidé d'aider et de coacher celles et ceux qui rêvent de venir s'installer en Suisse et notamment de venir y travailler.

  • Speaker #1

    David Talerman, vous êtes arrivé en 2001 en Suisse, dans le canton de Vaud, vous avez rejoint le secteur bancaire. Vous vous souvenez de votre premier jour de travail en Suisse ?

  • Speaker #2

    Je m'en souviens tellement bien que j'ai eu un accueil assez surprenant et très sympa. Parce que je pense que j'ai été présenté à l'équipe. Et puis, évidemment, tout le monde avait compris avec mon accent que je n'ai pas du gros de vous. Et du coup, après cette présentation, j'ai deux personnes qui sont venues vers moi, très sympas, avec un grand sourire et qui m'ont dit, écoute, je ne sais pas ce que tu fais à midi, mais si tu veux, viens, on va te faire prendre des cours de suicitude. Et en fait, ces deux personnes sont aujourd'hui des amis. D'ailleurs, un que j'ai vu ce week-end. C'était il y a plus de 20 ans. C'est le souvenir que j'ai qui est plutôt un excellent souvenir. J'étais vraiment très bien reçu au-delà de cette anecdote qui est très sympa. J'étais bien reçu. Je suis très content de cette arrivée à l'époque.

  • Speaker #1

    Quelles images vous aviez de la Suisse avant de débarquer chez nous ?

  • Speaker #2

    J'avais vécu en Haute-Savoie pendant une dizaine d'années. Je connaissais un tout petit peu la Suisse. En tout cas, je croyais la connaître. Et c'est vraiment en vivant sur place que j'ai compris qu'il y avait quand même un gros décalage, en effet, entre l'image que j'avais et la réalité. En fait, je ne m'étais jamais vraiment posé la question de la culture, des différences culturelles, justement, que j'ai d'ailleurs découvertes bien après. Et j'avais, je pense, une image aussi un peu, quelque part, pas fantasmée, ce n'est pas le terme, mais un petit peu... anecdotique parfois. Moi, ce que j'aime bien dire, en fait, maintenant, même à mes clients, je leur dis, vous savez, je crois que les Suisses connaissent bien mieux la France que les Français à la Suisse. Et je pense que ça s'appliquait parfaitement pour moi.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui vous a le plus surpris avant de parler du marché du travail, de votre emploi, sur notre façon de vivre ?

  • Speaker #2

    Il y a quand même passablement de choses qui m'ont surprise. Déjà, j'ai mis du temps à comprendre notamment, par exemple, l'implication et le rôle que chaque individu se donnait au sein de la communauté de manière globale. Donc à la fois au niveau du pays, bien sûr, au niveau de la commune, au niveau de l'entreprise, bien sûr, et puis même au niveau très local du quartier. Vraiment, la manière dont les gens s'investissaient au niveau associatif et puis ce Ausha. Ça, c'est quelque chose qui, pour moi, était assez nouveau. L'autre chose aussi, c'est que j'ai remarqué, en tout cas, moi venant d'un univers franco-français auparavant, dans l'entreprise, j'avais remarqué, j'ai assez rapidement vu qu'il y avait quand même un respect de l'entreprise et de la hiérarchie. pas toujours évident dans toutes les boîtes côté français. Et ça, c'était quelque chose qui était quand même assez marqué. En plus, le moment que je suis arrivé dans une entreprise toute très vaudoise, j'allais dire suisse, mais non, je veux dire vaudoise. Et donc, c'était une banque. Et il y avait vraiment ce côté très respectueux, très ordonné. Après, en privé, c'était un petit peu différent. Mais en tout cas, il y avait vraiment ce côté très respectueux et de la hiérarchie et de la société. La manière de vivre ensemble m'a beaucoup plu. C'est-à-dire qu'il y a vraiment une écoute, un respect. Et d'ailleurs, quand on regarde un peu l'histoire de la Suisse, on comprend. On comprend que quand vous avez des cantons qui sont finalement disproportionnés par rapport à d'autres cantons qui sont arrivés un peu plus tard dans l'histoire de la Suisse, on comprend que toutes ces personnes ont dû apprendre à s'écouter, se respecter. C'est quelque chose que j'ai vraiment bien ressenti côté Suisse et qui m'a impressionné.

  • Speaker #0

    La France ?

  • Speaker #1

    C'est votre pays, vous l'avez dit, c'est très proche de la Suisse, à la fois très éloigné en termes de culture. Parfois, c'est du moins l'impression que certains et certaines ont. On va essayer de se mettre, David, dans la peau d'un Français.

  • Speaker #0

    D'abord,

  • Speaker #1

    qu'est-ce qu'il fantasme, à votre avis, avant de se lancer dans le marché de l'emploi en Suisse ?

  • Speaker #2

    Je vais essayer de ne pas caricaturer, mais il y a plusieurs mouvements quand même. Il y a plusieurs personnes, on va dire, qui ont en tout cas des idées un peu différentes. Alors, Historiquement, pendant très longtemps, j'ai eu des personnes qui mettaient en avant les conditions de salaire. La qualité de vie venait assez rapidement. Et puis, il y a aussi une partie de personnes qui n'avaient pas vraiment le choix. C'est-à-dire que si elles voulaient pouvoir exercer un métier peut-être un peu spécialisé, si elles restaient à côté française, c'était forcément et obligatoirement dans une grande ville comme Paris, Lyon. Voilà. et où la qualité de vie finalement n'est pas forcément toujours la meilleure. C'est vrai que la Suisse offrait aussi cette possibilité d'avoir finalement un accès à une gamme de métiers relativement large, avec en tout cas un environnement avec une qualité de vie plutôt sympa. Donc c'est vraiment toujours ces trois facteurs-là qui pour moi ont toujours été assez présents.

  • Speaker #0

    Restez avec nous, on demandera à notre invité d'ici quelques instants, David Talerman, si les clichés autour de la Suisse se vérifient aussi dans le marché du travail. L'invité du 16-19. Cette semaine avec nous, l'invité du 16-19, c'est David Talerman, coach en emploi et en expatriation. On parlera avec lui des difficultés, des obstacles, des défis aussi qui attendent les personnes qui rêvent de s'installer chez nous et ou d'y travailler. Cet expert nous dira aussi pourquoi notre marché de l'emploi est assez conservateur et comment il prépare ses clients à l'affronter.

  • Speaker #1

    On a l'impression peut-être de l'intérieur, nous les Suisses ici, que... Parfois, on véhicule une certaine forme de vitrine marketing, paysage préservé, des valeurs fortes, de neutralité, etc. Est-ce que quand vous conseillez vos clients, vous leur dites qu'il va falloir vous confronter à ça ? Les Suisses sont très attachés à telle valeur ou pas forcément ?

  • Speaker #2

    Non, c'est assez juste. Et ça, c'est la deuxième vague de mes clients. Il y a aussi cet aspect-là. On a l'idée de retrouver, d'une certaine manière, une France qui était la France d'il y a peut-être 30 ou 40 ans. Il n'y a absolument aucune ironie dans ma bouche. C'est vraiment ce côté-là de préservation des valeurs. Le côté aussi sécuritaire est vraiment très présent dans la bouche de beaucoup, très récemment, beaucoup de personnes avec qui je suis en contact. Et ça, c'est aussi très nouveau. C'est vraiment ce côté, on sent quand même qu'en Suisse, on a l'impression qu'on va être un petit peu plus en sécurité. On a l'impression aussi qu'on va être un peu plus respecté. J'ai aussi ces échanges avec des personnes françaises issues de l'immigration, des pays notamment du Maghreb, assez régulièrement. Et ça, ça ne date pas d'hier, c'est assez régulier. Et quand même, un certain nombre me disent qu'ils ont l'impression, en tout cas le sentiment en Suisse, qu'on ne leur renvoie pas toujours leurs origines. On les a plus intégrées, on les a plus appréciées et considérées pour ce qu'ils sont vraiment.

  • Speaker #0

    David Talerman,

  • Speaker #1

    pour les gens qui vous suivent sur les réseaux sociaux, sur votre compte LinkedIn notamment, vous n'essayez pas toujours d'épeindre une image idyllique de notre pays. Au contraire, vous essayez d'être le plus objectif possible. Vous faites aussi des posts où récemment, par exemple, vous établissiez un classement des secteurs qui ont le plus recruté, mais aussi qui, à l'inverse, ont le plus supprimé d'emplois. Cette envie d'être le plus objectif possible, ça fait partie de vos valeurs ?

  • Speaker #2

    Ça, c'est un vrai sujet qui est très compliqué aujourd'hui, en effet, sur les réseaux sociaux. C'est est-ce que je vends du rêve ou pas du rêve ? C'est vrai que moi, je ne l'ai jamais fait. Alors, il m'est arrivé, pour être tout à fait, on va dire, transparent et complètement honnête, même avec moi-même. En fait, moi, j'ai un coup de cœur pour la Suisse, vous l'avez compris. J'ai vécu, en tout cas, j'ai vécu dans le canton de Vaud pendant plusieurs années et j'ai eu un vrai coup de cœur pour le pays. ça se ressent probablement dans pas mal de médias pas mal de mes écrits, voilà. Et je n'étais pas toujours objectif, je l'avoue, mais d'une certaine manière, j'ai essayé aussi de, peut-être avec la jeunesse sagesse, on va dire ça comme ça, j'ai essayé en fait, effectivement, de prendre parfois un peu de recul et d'essayer d'être un petit peu plus juste. Et en effet, moi, il m'arrive quand même assez fréquemment, même très régulièrement, d'être sollicité par des personnes qui ne connaissent pas le marché suisse et qui viennent avec, objectivement, un métier très... extrêmement concurrentielles parmi les métiers qui sont notamment visés par le SECO comme étant des métiers où le taux de chômage est supérieur à la moyenne, donc c'est des métiers très très compliqués et bien ces gens-là, je leur dis simplement écoutez, si vous voulez avoir une chance, ce sera très difficile vous risquez, ça risque de prendre des mois et pour vous dire la moindre chance d'y arriver il faut que vous fassiez ça, ça et ça mais assez souvent, malgré tout, finalement ça dissuade les personnes, et moi mon objectif certes, je suis très content quand j'ai plus de clients et je suis encore plus content quand ces clients prouvent Merci. Et du coup, emmener finalement des clients sur une voie qui est compliquée parce qu'on leur a un peu vendu un rêve qui n'existe pas, moi, ça me gêne vraiment. Mais ça, je suis comme ça.

  • Speaker #0

    Suite de notre interview avec David Talerman, demain sur NFM, c'est l'invité du 16-19. On parlera notamment de la différence entre le statut de résident et de frontalier. On est prêts ? On est prêts ! On est prêts du 16-19 ! Les frontaliers étrangers qui viennent travailler chez nous en Suisse ignorent souvent nos codes pour bien intégrer le monde du travail. David Talerman, notre invité du 16-19, cette semaine on a fait son métier. Ce Français tombé amoureux de la Suisse après y avoir travaillé au début des années 2000, accompagne aujourd'hui ces personnes qui veulent s'installer en Suisse ou simplement venir y travailler. David Talerman,

  • Speaker #1

    ce n'est pas la même chose d'être frontalier que de résider en Suisse, par exemple en étant français. Quel est le cas de figure le plus présent actuellement ?

  • Speaker #2

    Si on se contient au chiffre, ça dépend des cantons, mais si on se contient au chiffre, par exemple pour le canton de Genève, on voit qu'il y a quand même en effet une énorme progression sur ces deux dernières années des frontaliers, même sur ces 20 dernières années, la progression est juste monstrueuse. Moi mon avis est assez tranché, d'ailleurs ça faisait l'objet d'un chapitre à part entière dans mon livre, dès la première édition en 2007, donc autant vous dire que c'était un vrai sujet. Parce que je me suis moi-même d'ailleurs posé la question à l'époque. Pour moi, il y a vraiment une différence assez fondamentale entre être résident et être frontalier. Les critères de sélection dépendent quand même de beaucoup de facteurs, ça dépend de votre famille, ça dépend de vos revenus, ça dépend du type de job que vous trouvez, ça dépend de votre état de santé dans certains cas d'ailleurs. Et puis ça dépend aussi, et beaucoup on va dire, pour certains cantons, et notamment Genève, du lieu, du logement. Il y a quand même un passablement de personnes qui trouvent un poste sur Genève, mais malheureusement ne trouvent pas de logement non plus, donc écoutez, ils vont côté France. Et les Suisses le font également, par ailleurs. Donc voilà, ça reste un vrai sujet. Moi je pense que Genève est vraiment très très à part sur ce sujet-là. Pour d'autres cantons, on est plutôt sur un choix. C'est vrai que pendant le canton de Vaud, à titre personnel, j'ai fait clairement le choix d'être résident pour une question de culture et pour une question de qualité de vie également. Et pour moi, c'est le meilleur moyen de bien comprendre la culture d'un pays, c'est d'y vivre en fait.

  • Speaker #1

    Je vais vous le dire justement, la vie de frontalier, c'est une vie difficile, vous faites d'énormément de sacrifices. Donc, est-ce à dire que c'est plus facile de venir comme vous s'établir en Suisse que d'être frontalier, surtout à long terme, à votre avis ?

  • Speaker #2

    Alors, là aussi, ça dépend des revenus, mais globalement, en fait, je pense que vous avez raison de le souligner. En tout cas, ça me fait plaisir d'entendre. Les frontaliers, finalement, ont une image qui est à la fois décriée côté français et à la fois décriée côté suisse. D'accord ? C'est-à-dire que des deux côtés, finalement, on n'est pas forcément très copains avec des frontaliers. Il suffit de regarder un petit peu sur les réseaux et de voir aussi quelle est prise de position des différents partis pour voir ce qu'il en est. Maintenant, être frontalier, si vous voulez, c'est en tout cas une situation où on est en permanence entre deux pays, entre deux lois également. Il y a tout un tas de lois qui sont certes réglées, mais pas toujours, qui fait que ça évolue dans l'un instant et puis finalement pas dans l'autre. Et puis, on ne sait pas vraiment. Souvenez-vous le télétravail. Les frontaliers ont été balottés sur des décisions de certains pays, des ententes entre les pays. Ça a duré plusieurs années avant qu'ils trouvent une décision finalement. Donc c'est une situation où moi je dirais en effet on est un peu au milieu, c'est aussi des métiers parfois difficiles. Moi je connais quand même passablement de frontaliers, je l'ai été moi-même, j'ai été résident dans le canton de Bourg et également frontalier à Genève. Et donc j'avais autour de moi, enfin j'ai autour de moi d'ailleurs un certain nombre d'amis, de connaissances qui sont des frontaliers, et des conditions de travail où le matin des fois vous vous levez à 4h30 pour être au boulot, pour rester au boulot à 6h quoi. Et le soir, vous rentrez, vous avez parfois une heure de trajet, une minute, c'est tout ça qui se cumule. Ce n'est pas aussi idyllique que ce qu'on pourrait imaginer vu de l'extérieur et ce n'est pas aussi idyllique que ce qu'on pourrait finalement dire à l'intérieur. Donc, c'est des statues qui ne sont pas toujours en vie. Alors, objectivement et de manière très claire, c'est vrai que si vous prenez deux personnes, qui font le même métier avec le même salaire dans le canton de Genève, un qui est frontalier et l'autre qui est résident, il est bien évident que celui qui est frontalier aura en général une qualité de vie qui sera meilleure parce qu'il aura un pouvoir d'achat supérieur, c'est vrai. Globalement. Donc forcément, tout ça crée aussi des inégalités, parfois des jalousies, de manière très claire. Mais il faut regarder au-delà. Il faut regarder vraiment tous les à-côtés. Les situations, on va dire, le transport, ce n'est pas un statut très simple.

  • Speaker #0

    On retrouve David Talerman dans quelques minutes sur RHONE FM, juste après Rosé et Bruno Mars. RHONE FM, Rosé, 16-19. Aujourd'hui, avec l'invité du 16-19, on a parlé tout à l'heure du statut de résident et de frontalier qui n'implique pas les mêmes sacrifices ou la même implication. D'ailleurs, ce que David Talerman explique à ses nombreux clients. qui rêve d'une expérience professionnelle en Suisse, une ambition qui n'est pas toujours approuvée par certains politiciens et certaines politiciennes suisses et françaises.

  • Speaker #1

    Là on part un petit peu dans l'émotionnel avec cette question, mais comment vous ressentez-vous à titre privé, David Talerman, ces politiciens, suisses ou français d'ailleurs, qui entretiennent certaines velléités à l'égard des frontaliers, des frontalières ?

  • Speaker #2

    Je pense qu'il ferait mieux de prendre mon job ou prendre mon statut. Moi, ce que je vois, alors heureusement, il y a certains politiques qui les défendent et tant mieux, mais il y en a aussi certains qui tirent sur eux à boulet rouge, que ce soit côté suisse ou côté français d'ailleurs. Donc, côté français, on est parfois avec certains députés, on va dire, qui remettent finalement sur la table, on va dire, tout ce qui est relatif aux assurances sociales. finalement il faudrait que les frontales ne coûtent pas aussi cher aux contribuables français sur la caisse chômage, parce qu'en fait, les frontaliers, en tout cas, sont pris en charge en très grande partie par la France, alors que les côtes, ils en tuent. Mais ça, c'est un des aspects qui est mis en avant, en tout cas, par certains députés. Ce que l'histoire ne dit pas, c'est que c'est bien malheureusement à cause, en tout cas, d'un officiel français qui n'a pas donné les informations à temps pour, on va dire, faire en sorte que cette situation ne se prenne pas, peu importe, sans rentrer dans le détail. Et puis côté suisse, en effet, vous avez des partis politiques qui sont clairement antifrontaliers. Moi, ce que je peux voir, c'est malgré tout, en tout cas, dans mon entourage professionnel, qui est un entourage, on va dire, également composé de patrons de PME, notamment, dans le canton de Genève, eh bien, tous me disent, bon, ben voilà, en fait, simplement, nous, on n'a pas forcément le choix. D'ailleurs, si on veut que la boîte tourne, on va aussi, on va quelque part recruter des frontaliers. même s'ils comprennent parfaitement que ça crée des tensions. Et objectivement, en tout cas, moi j'aime bien le dire, moi je me mets à la place des résidents, notamment Genevois et même du Tessin, qui ont du mal à trouver un job. Forcément, quand ils voient la progression du nombre de frontaliers, ils peuvent se poser des questions, mais la réalité du marché n'est pas aussi simple. C'est-à-dire que le chômage n'est pas homogène. C'est-à-dire que ce n'est pas parce qu'il y a un taux de chômage... dans un canton et qu'on emploie des gens que pour autant les gens qui sont pas en activité auraient pu prendre les postes c'est vraiment une question plutôt de formation et une question de métier mais ça c'est c'est malheureusement complètement étouffé par les discours un peu extrémiste de certains partis notamment côté Genoa et Suisse et c'est dommage moi si vous voulez c'est ce que je dis toujours je dis Genève vous retirez le travail frontalier je pense que c'est compliqué de faire tourner on est... parce que les HFU...

  • Speaker #0

    Demain, David Talerman, coach en emploi et en expatriation, on vous le rappelle, notre invité du 16-19 vous expliquera les différences qui existent en Suisse s'agissant du marché du travail. On est plein ! Cette semaine, avec l'invité du 16-19, on parle des étrangers qui viennent s'installer chez nous en Suisse pour y travailler, pour parfois y travailler et y habiter. Notre invité, justement, les accompagne dans cette démarche. David Talerman,

  • Speaker #1

    vous êtes coach en emploi et en expatriation. Est-ce que toutes les régions de Suisse romande,

  • Speaker #0

    enfin on imagine qu'elles ne se valent pas,

  • Speaker #1

    pour un Français qui va chercher du travail dans le canton de Genève, ce n'est pas la même chose qu'en Valais, que dans le canton de Neuchâtel, etc. Quelles sont les principales différences ? Il fallait établir une carte de Suisse romande et nous dire un petit peu qu'est-ce qu'il y a comme différence entre un canton et l'autre.

  • Speaker #2

    Alors là, elle est pas simple cette question. Mais alors, ce qui est très intéressant, c'est que moi, je me bats, mais vraiment, je me bats depuis des mois et des mois pour expliquer justement à ceux qui ne connaissent pas la Suisse que la Suisse ne se réduit pas à Genève. En fait, je ne sais pas pourquoi, mais je pense que Genève a fait un excellent marketing et quand on pense Suisse, on pense Genève. Maintenant, la Suisse, c'est bien autre chose. Et j'essaie de montrer ça d'ailleurs dans un des talk shows que je fais. Un vendredi sur deux, le dernier j'ai parlé de Zurich par exemple, c'est un cas particulier. Pour revenir à votre question, il y a par exemple, moi ce que j'aime bien dire, si vous prenez par exemple le canton de Genève, il y a le canton de Genève sur la partie des entreprises, des services, si on prend les trois secteurs, les services, l'industrie et puis l'agriculture. Par exemple, par rapport à d'autres cantons en moyenne, il y a une proportion d'entreprises des services qui est supérieure. Ou alors on prend le sujet inverse, c'est-à-dire qu'il y a moins d'entreprises industrielles dans le canton de Genève en proportion et comparativement à d'autres cantons. Si vous prenez par exemple le canton de Lourdes, on est déjà un tout petit peu plus équilibré. Le canton de Neuchâtel, c'est l'inverse. On a une proportion un peu plus importante au niveau industriel. Je pense que c'est vraiment important de regarder à la fois les clusters d'entreprises et aussi les différents secteurs. Ce que j'aime bien dire, c'est de regarder ce qui se passe dans des cantons bilingues comme le canton de Fribourg ou le canton de Berne, qui sont des cantons très intéressants, y compris pour les gens qui s'intéressent de près au conduit. des compétences, je dirais, sur le plan industriel, c'est des cantons géniaux. Très beaux en plus. Je ne sais pas si j'ai répondu à la question, mais en tout cas, je voulais quelque chose comme ça.

  • Speaker #1

    Je dois vous poser la question, David Tellerman, qu'en est-il du canton du Valais, qui a aussi des frontaliers qui viennent travailler ici ? Est-ce que vous le conseillez à vos différents clients ?

  • Speaker #2

    Oui, bien sûr. Moi, je suis appliqué aussi au niveau associatif, dans une association qui, on va dire, regroupe à la fois des entrepreneurs français et suisses. Cette association s'appelle Courant 812, comme le nombre de kilomètres du Rhône. Et on a aussi assez régulièrement des entrepreneurs valaisans. Et effectivement, il y a un tissu industriel dans le Valais qui est extrêmement intéressant. Il y a des entreprises industrielles, des entreprises qui font de la recherche. Et effectivement, la pharma également, ils ont besoin bien sûr, en tout cas, de main d'oeuvre. Moi, je ne fais pas de discrimination pour être tout à fait franc. Je ne dis pas aux gens, elle est plutôt là, plutôt là, plutôt là. J'essaie vraiment de l'ouvrir la porte. Mais c'est vrai que ça mériterait que je parle peut-être un petit peu plus du valet maintenant que vous m'en parlez.

  • Speaker #0

    On revient avec David Talerman dans quelques instants sur NFM. Vous entendez qu'il y a aussi certaines personnes qui viennent travailler chez nous, qui s'y installent. et qui font le chemin inverse et qui sont un petit peu déçus par notre pays. Les coachs en emploi et en expatriation, notre invité du 16-19 s'appelle David Talerman, un français devenu spécialiste de la Suisse après y avoir travaillé, notamment dans le secteur bancaire. Aujourd'hui, il accompagne celles et ceux qui rêvent de travailler en Suisse en les coachant. Contrairement à ce que l'on pense, vous l'entendrez dans quelques instants, notre pays paraît-il moins bureaucrate. super bureaucratiques que sont voisins français,

  • Speaker #1

    du moins dans certains domaines. On dit souvent que l'État français est super bureaucratique. Est-ce que nous, en Suisse, on l'est moins ?

  • Speaker #2

    Je ne sais pas s'ils voulaient être moins, mais en tout cas, moi, ce que j'ai pu voir, j'ai pu remarquer, alors à l'époque, quand je suis arrivé en 2001, je parle d'une époque qui aujourd'hui n'existe plus, mais quand je suis arrivé en 2001, j'ai été vraiment surpris. Alors là, pour le coup, votre question ravit un souvenir chez moi. Je me rappelle en fait avoir été mieux considéré par l'administration vaudoise en tant que ressorti sans étranger à l'époque que moi en tant que français dans mon propre pays. Ça a changé. Je sais qu'en France, en tout cas, il y a aujourd'hui un effort assez important qui a été fait dans certaines administrations pour l'accueil. Ça, c'est la réalité. Après, est-ce que le service suit ? Ça, c'est encore autre chose. Mais en tout cas, sur l'accueil, je sais qu'il y a eu des efforts qui ont été faits. Ça, ça a quand même changé. globalement je dirais que pour répondre à votre question Je pense qu'il y a beaucoup plus de souplesse côté Suisse. En tout cas, moi, j'ai quelques anecdotes, même à titre personnel, qui ont été des situations un peu complexes, qui ont été finalement très facilement résolues par l'administration, notamment vaudoise, par rapport, je dirais, à quelque chose que j'ai vécu en France qui était beaucoup moins compliqué et qui n'a jamais trouvé de solution. Mais à l'époque, encore une fois. donc moi je dirais que vous êtes il y a Il y a plus de souplesse. Et puis, il y a aussi quelque chose que je trouve intéressant et qu'on n'a pas en France, en fait. C'est que quand vous allez au canton, même à la commune, et que vous demandez n'importe quel document, vous allez payer. Alors, pas grand-chose, mais vous allez payer. Donc, quelque part, je pense que psychologiquement, ça va créer aussi un phénomène en disant, OK, cette personne est en train de me payer quelque chose, mais il faut quand même que je lui rende, quelque part, le service de la bonne manière. Côté français, on a... Je salue l'ensemble des personnes qui font correctement leur travail, et heureusement c'est la majorité, mais parfois ce n'est pas toujours le cas. Et justement, comme il n'y a pas cet échange finalement d'argent ou de prestations, peut-être que malheureusement, pour certains, ils en oublient qu'effectivement, il faudrait quand même qu'ils rendent service.

  • Speaker #1

    David Talerman, on voit émerger sur les réseaux en préparant cette interview plusieurs témoignages des personnes qui ont eu envie de venir tenter leur chance en Suisse. qui parfois s'y sont installés, en tout cas qui ont travaillé ici, et qui font le chemin inverse, qui déchantent un peu. Est-ce que vous en voyez de plus en plus de ces gens-là ?

  • Speaker #0

    Ou alors il y en avait déjà,

  • Speaker #1

    par exemple au début des années 2000, quand vous êtes venu en Suisse, mais on ne les voyait pas ?

  • Speaker #2

    Je pense qu'il y en a toujours eu. Moi, je l'ai toujours connu. J'ai toujours connu et finalement c'est rassurant. Dans le sens où ça signifie une chose, en fait ça signifie que tout le monde ne se plaît pas au même endroit et tant mieux, sinon la Suisse qui croit déjà beaucoup en nombre de résidents serait complètement, il y aurait trop de gens. Donc quelque part tout le monde ne se plaît pas à tous les endroits et en particulier la Suisse en effet ne plaît pas à tout le monde. Moi j'ai quand même pas mal de personnes qui ont été d'une certaine manière un peu refroidi par, finalement, la durée nécessaire pour, on va dire, commencer un petit peu à rentrer dans des amitiés. Moi, à titre personnel, j'ai mis quelques années, on va dire, avant de me faire inviter par des amis suisses. Et en général, c'est ce que je disais, c'est qu'en général, quand vous commencez à être invité par des amis suisses, c'est trop bon si vous commencez à vous intégrer quand vous allez chez eux. Et du coup, ça, je pense qu'il y a quand même... Je pense à un certain nombre de personnes, notamment peut-être côté français, avec peut-être une culture un peu latine, ou par exemple dans le sud de la France, où finalement on est peut-être plus facilement à la porte. Les personnes sont peut-être un tout petit peu plus, je ne sais pas comment dire, chaleureuses. Chaleureux, ce n'est pas le mot parce que les Suisses sont chaleureux. En tout cas, moi, ce que je connais, c'est chaleureux, mais peut-être un peu plus ouvert, un peu moins méchant par les étrangers. Et du coup, je pense que quelque part, socialement, le sujet est là. Puis il y a aussi les questions des familles. C'est-à-dire que vous avez aussi un certain nombre de familles qui vont venir, en tout cas en Suisse. Et puis, l'un trouve un job, l'autre part. Et bien, parfois, ça pose aussi des tensions, des problèmes au sein du couple. et finalement, c'est parfois... La conséquence, c'est parfois un départ. On ne peut pas continuer comme ça. Moi, je ne trouve pas de job. C'est compliqué. Voilà. Soit on prend le bas, soit on vit mort.

  • Speaker #0

    On continuera de discuter demain avec notre invité du 16-19, David Talerman, et notamment des méthodes de recrutement de certaines entreprises. Vous en apprendrez, par exemple, que la Suisse est réputée pour prendre son temps en matière de recrutement. Avec David Talerman, cette semaine, coach en emploi et en expatriation. Le job de David Talerman, c'est d'aider ses clients, ses clientes à concrétiser leur rêve helvétique, à se familiariser aussi avec notre pays, à les préparer au mieux à leurs entretiens d'embauche, à la vie en Suisse, parfois également.

  • Speaker #1

    Parmi les critiques qui reviennent souvent, qu'on peut lire, dans une simple recherche sur Google, on voit... Marché du travail trop traditionnel, pas ouvert à la reconversion, ça prend trop de temps pour être engagé, pour recruter. Est-ce que c'est des choses que vous voyez, que vous constatez au quotidien ?

  • Speaker #2

    À 200%. Tout ce que vous avez annoncé là, ce sont même dans certaines études, ce sont les recruteurs eux-mêmes qui le disent. Donc autant vous dire que c'est plus que vrai. Non, je le remarque, je le vois et ça surprend aussi énormément de personnes. pas plus tard. Pas plus tard que ce matin, j'étais avec une cliente qui est française et qui vit dans le canton de Vaud et qui était confrontée à ça et on parlait précisément de ce sujet-là, de côté vraiment très conservateur du marché suisse. Le marché suisse est aussi un marché d'une certaine manière un peu gâté, au sens où les entreprises suisses ont un choix, en tout cas pour certaines professions, un choix relativement important de candidats. donc elles peuvent en effet se permettre d'être beaucoup plus sélectives et puis d'être voilà de faire durer peut-être un peu les processus. Et tout le monde se plaint notamment, alors s'il ne s'agit pas de la durée des processus, en fait, tout le monde s'en plaint. Les candidats et même les cabinets de recrutement notamment. Et j'imagine aussi, bon, après, ceux qui en sont responsables en sont responsables, mais ça fait partie de l'équation.

  • Speaker #0

    Si on va un petit peu plus loin,

  • Speaker #1

    on l'a dit, David Talerman, vous êtes coach en emploi et en expatriation. Quand vous coachez vos clients et vos clientes, pour, juste avant, un entretien d'embauche qu'ils vont avoir en Suisse, en Suisse romande, en Suisse allemande. D'ailleurs, quels sont les codes que vous leur donnez, les clés de compréhension pour que l'entretien se passe bien ? On disait tout à l'heure que le marché de l'emploi est plutôt traditionnel. Ça veut dire que l'entretien, lui aussi, est d'une autre époque, entre guillemets, avec ces codes ? Alors,

  • Speaker #2

    je ne dirais pas autre époque, parce que ce n'est même pas. Alors, pour moi, traditionnel et conservateur, ça ne veut pas dire... pas forcément dire d'une autre époque. Ça veut plutôt dire qu'il y a une culture derrière avec des règles et des repères qui ne sont pas les mêmes. Pour les préparer, il y a plusieurs choses. En général, les clients que j'accompagne dans un coaching assez complet, je leur fais prendre conscience des différences culturelles entre la Suisse et la France. C'est quelque chose qui, pour moi, est vraiment essentiel, notamment au niveau de l'attitude. Un exemple que je donne, qui peut paraître un peu caricatural, mais qui pour autant ne l'est pas, je dis toujours, finalement, dans la culture suisse, dans la culture suisse, au niveau du travail, on n'aime pas les candidats qui bombent le torse ou qui se mettent volontiers en avant. Je donne toujours cet exemple. Je leur dis, écoutez, c'est simple. Quand vous félicitez un collaborateur suisse pour son travail, dans le cadre professionnel, son réflexe immédiat, mais immédiat, ça veut dire, écoutez, oui, merci, merci pour les remerciements, mais voilà, j'ai avec moi une super équipe qui m'a permis d'en arriver là. En clair, il met toujours, le candidat va toujours se mettre, le candidat suisse, en tout cas, va toujours se mettre, en tout cas, assez souvent, en perspective, justement, du groupe, en fait. Et ça, ce n'est pas quelque chose qu'on a forcément naturellement dans les cultures latines, ou au contraire, on va plutôt être sur, on va dire, une... culture où on va plutôt volontiers se mettre en avant. Donc on va opposer finalement le côté un peu équipe où finalement on va essayer de valoriser la performance globale versus on va dire une performance plutôt individuelle. Donc je les prépare en fait sur cet aspect là. Donc il y a cinq ou six critères, enfin un peu plus d'ailleurs sur la partie interculturelle, qui sont pour moi vraiment très importants. Ça ne va pas faire de ces personnes des Suisses, pour autant, mais quelque part, ils seront attentifs aux erreurs à ne pas commettre, ils donneront des exemples qui seront dans un contexte juste et pas en décalage par rapport à ce que finalement on attend. Donc ça, c'est la première chose. Après, je leur dis toujours, mais ça c'est vrai pour les Français, les Italiens, et les Suisses aussi d'ailleurs, vous savez, un entretien, si par exemple vous êtes en entretien, un entretien qui se passe bien, c'est un entretien où vous parlez peu. Donc l'idée,

  • Speaker #0

    c'est de leur dire,

  • Speaker #2

    écoutez bien ce qu'on vous dit, soyez plutôt attentifs. et ne monopolisez pas la parole. C'est vrai que moi, j'ai quelques exemples de candidats qui, sur le papier, étaient vraiment des super candidats, techniquement, vraiment des candidats parfaitement, vraiment très prédits. Et pour en avoir discuté avec les recruteurs, celui-ci m'a dit, écoute, c'était un candidat qui, sur le papier, était parfait, mais en ayant un entretien, finalement, il est parti, puis on n'a pas pu l'arrêter, il a parlé, il a parlé de 30 minutes, 40 minutes, pratiquement. donc euh Il y a des petites choses comme ça qu'il faut être capable de bien régler. Et puis, les autres conseils que je donne aussi, c'est attention, essayez de bien faire comprendre quelles sont vos motivations, la raison pour laquelle vous vous êtes intéressé à cette entreprise, la raison aussi pour laquelle vous voulez vous installer en Suisse. Ce n'est pas naturel de se dire, je suis dans un pays A et je veux m'installer dans un pays B. Il faut essayer de comprendre, le recruteur va essayer de comprendre vos motivations. Donc ça, c'est aussi quelque chose qui, pour moi, se travaille. Et c'est lié, bien sûr, à l'intérêt qu'on peut porter au pays et à l'entreprise. Et de manière un peu globale, de toute façon, s'intéresser à un pays sans y avoir mis les pieds, c'est parfois un petit peu compliqué. Donc moi, je trouve que c'est bien d'aller déjà faire des repérages, essayer peut-être de discuter avec des personnes, mais d'y aller vraiment.

  • Speaker #0

    Dernier rendez-vous demain avec notre invité, David Dallormann, coach en emploi et en expatriation. Son expertise de la Suisse est telle... Que même des Suisses viennent parfois assister à ces conférences pour mieux comprendre leur pays, c'est très insolite comme situation, on y en parlera plus en détail demain sur RHONE FM. RHONE FM, je vous dis merci. David Talerman est coach en emploi et en expatriation. Notre invité du 16-19 cette semaine, il nous a parlé des réalités du monde du travail en Suisse,

  • Speaker #1

    du contexte qui attend toutes les personnes qui ambitionnent de venir s'installer chez nous.

  • Speaker #0

    et d'y travailler parfois aussi, même si les Français, David Talerman,

  • Speaker #1

    a acquis au fil des années une vraie expertise de notre pays, à tel point qu'il a vu émerger un nouveau type de clientèle. David Talerman,

  • Speaker #0

    c'est marrant parce que vous me disiez,

  • Speaker #1

    je fais parfois des conférences où il y a des Suisses qui viennent me voir et qui nous disent, grâce à vous, j'ai appris certains fonctionnements de la Suisse, alors que c'est le pays où je suis installé depuis X années. Donc ça vous arrive aussi d'avoir des clients et des clientes qui viennent vous voir pour essayer de mieux comprendre, pas forcément la Suisse, mais peut-être aussi un petit peu votre pays d'origine, la France ?

  • Speaker #2

    Alors oui, et c'est même assez régulier parce qu'en effet, alors là, ça fait quelques années que j'en ai fait un petit peu moins, mais c'est vrai qu'à une époque, je faisais quand même pas mal de conférences, notamment chez des libraires côté Suisse ou côté Français, un peu partout d'ailleurs. Et en effet... j'avais assez régulièrement une personne qui venait me voir et qui me disait à la fin très discrètement je suis suisse en fait ce que je me suis rendu compte c'est que ces personnes s'intéressaient d'une certaine manière au marché français pour s'y installer en tant que frontalier et donc pour eux c'était l'occasion de découvrir un certain nombre de choses un statut et aussi des conditions de travail des conditions d'assurance sociale Merci. et qui sont différents. Et je trouvais toujours, quand je faisais une conférence et que je n'avais pas cette personne qui me démoire, je me disais mais où est-elle ?

  • Speaker #0

    Lundi et mardi prochains, dans l'invité du 16-19, on vous parlera du 42e concours des apprentis fleuristes de Suisse romande qui aura lieu prochainement à Paillères dans le canton de Vaud, fin mars.

  • Speaker #3

    Merci de nous avoir rejoints pour cet épisode de Travailler et vivre en Suisse. Abonnez-vous à ce podcast et notez-le. Visitez le site www.travailler-en. www.souis.ch pour plus d'informations sur le sujet abordé aujourd'hui et pour accéder à encore plus de ressources et d'informations.

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