- MIKA
Bonjour à toutes et à tous et bienvenue sur ce nouvel épisode du Tri-Bandits. On a passé un week-end de fou furieux sur les chaînes Iron Man et Half Iron Man en France, à Lanzarote, un petit peu de partout. Mais avant de commencer aujourd'hui, je vous préviens tout de suite, on a un épisode un peu spécial. On va parler de choses un petit peu en longueur et en profondeur. Mais avant de commencer, on voudrait parler un petit peu de la météo, de ce qui se passe dans la belle région de notre cher Arnaud. Comment ça va Arnaud ?
- ARNO
Alors... Pour tout dire, je suis dans ma bagnole parce que je suis au camping et la météo est vraiment misérable. Je viens de monter ma tente mouillée, mes draps sont mouillés et donc je me suis mis au sec dans ma bagnole pour enregistrer ce bel épisode qui va nous parler du long, du très long et du moins long. Je suis bien content d'être là ce soir et bienvenue à tous, bienvenue à toutes. Je te laisse faire l'intro de notre invité.
- MIKA
Alors il y a quelques épisodes, on était un petit peu en train de s'énerver sur l'évolution du triathlon et on avait essayé de penser un petit peu le triathlon du futur. Et on a évoqué le T24. Et il y a quelques semaines, j'étais sur Calais-Las et j'ai rencontré le joli club de Marmande. Moi, ça faisait quelques fois que ça me tripotait un petit peu les oreilles d'aller chercher le T24. On en parlait il y a quelques minutes, toi aussi, donc du coup Arnaud. Et on a eu la chance d'avoir une réponse très rapide de Charles Galland, l'organisateur, le créateur et le géniteur de cette... très très belle épreuve qui fait grand grand succès. Donc on est très heureux de te recevoir Charles, merci beaucoup de ton temps.
- CHARLES
Merci beaucoup à vous de m'inviter sur votre beau podcast et puis bonjour à tous. Enchanté.
- ARNO
Moi ce qui m'intéresse c'est comment l'idée qu'est-ce qui a été la genèse de cette idée de faire un triathlon sur 24 heures ? Déjà parle-nous du T24, qu'est-ce que c'est ? Comment ça se pratique ? et puis comment toi tu es arrivé est-ce que tu es arrivé par ta pratique j'imagine que tu es triathlète mais qu'est-ce qui a été à un moment le déclic de te dire pourquoi on ne fait pas un truc comme ça alors tout d'abord le T24 c'est
- CHARLES
un triathlon de 24 heures comme son nom l'indique le concept consiste à faire la plus longue distance possible en 4 heures de notation, ensuite en 12 heures de vélo et enfin en 8 heures de course à pied Je ne vais pas rentrer trop dans le détail, si vous voulez tout est très clair sur notre site internet, mais en gros il faut faire au moins une boucle chacun par discipline pour être finisher du terrain de cartes. Et quand je dis chacun, c'est parce qu'on peut le faire tout seul ou en relais, par équipe de 2, 4 ou 6 personnes par équipe, ce qui rend le défi déjà beaucoup plus accessible et beaucoup plus on va dire court de distance aussi, pour ceux qui aiment bien le court de distance. Donc vraiment il y en a pour tous les goûts. On organise 4 courses en France en 2025, une à l'île dorée mi-juin, une en Bretagne à Carantec fin juin, une dans les Alpes, le T24 Mont Blanc-Passy fin septembre et un mi-octobre pour bien clôturer la saison à Bormes-les-Mimoussins, puisqu'on a la chance qu'il fasse encore beau et chaud à cette période-là. Voilà un petit peu pour le concept. Ensuite, je ne me suis pas vraiment posé devant une feuille blanche en me disant « tiens, qu'est-ce qu'on peut faire qui n'existe pas ? » ça s'est plus fait naturellement effectivement je suis triathlète et j'étais surtout triathlète parce que c'est vrai que j'en fais un peu moins depuis que j'organise j'ai un peu moins de temps mais je me suis tout de suite mis sur le long, je pense parce que peut-être que je ne suis pas très rapide donc tout de suite malgré mon jeune âge je me suis mis de vie sur le long et j'ai pris beaucoup de plaisir à faire des Ironman Merci. une distance XXL et ensuite une fois que j'ai fait mes premiers Ironman je me suis dit pourquoi pas participer à une course en ultra triathlon plus qu'un XXL et je suis tombé sur une course qui s'appelle l'Enduroman qui pour ceux qui ne connaissent pas, relie Londres à Paris avec notamment la traversée de la Manche à la nage c'est un défi qui est très long et très exigeant et j'avais la chance d'être en école de commerce et donc d'avoir pas mal de temps pour moi à côté de mes cours. Et donc du coup, je... J'ai eu la chance aussi avec ce défi de vite trouver des sponsors, parce que c'est un défi qui coûte un peu cher. Et donc je me suis lancé dans ce défi-là. Pendant un peu plus d'un an, je dormais tout pour l'enduroman. Et arrivé au printemps 2020, il y a un test qu'on doit faire pour pouvoir valider le fait qu'on a le droit de tenter la traversée de la Manche à la nage. C'est un test où tu nages 6 heures d'affilée. dans une Ausha moins de 15 degrés. Et ça, c'était une semaine avant cette tentative-là de test. Le Covid est passé par là, on a tous été confinés. Et puis évidemment, tout l'été, impossible d'aller en Angleterre, donc un peu compliqué pour traverser la manche à la nage. Du coup, je me suis retrouvé dans une situation où c'était super frustrant parce que, comme n'importe quel triathlète, je ne pouvais pas forcément exercer ma passion. Et puis surtout je me suis retrouvé dans une situation où j'avais des partenaires derrière moi, j'avais toute la logistique qui était prête pour aller sur place, j'avais toute une équipe aussi qui était motivée à bloc pour me rejoindre, avec chacun son rôle, mes meilleurs amis avaient chacun un rôle, responsable ravitaillement, responsable du sommeil, responsable de attention, le timing pour pouvoir au fur et à mesure de traverser la manche et tout. Et puis, du coup, je me suis dit, en fait, tout ça, ce n'est pas possible. Donc, qu'est-ce qu'on fait ? Sachant que toutes les courses aussi un peu plus classiques étaient annulées ou en tout cas étaient quasiment sûres d'être annulées. Et donc, du coup, c'est comme ça qu'en réfléchissant un peu avec mon coach de l'époque, on arrivait à la conclusion qu'il fallait se faire un défi un peu plus long qu'un aéroman parce que c'était un peu mon objectif, c'était de faire quelque chose de plus long sans pour autant dépendre d'une course. Donc, on s'est dit, pourquoi pas faire le plus long triathlon possible en 24 heures ? Ça n'existait pas ou quasiment pas. en tout cas pas avec un format de course vraiment qui existe et avec un label de course on va dire et donc voilà donc en juin 2020 je me suis lancé ce défi là sur l'abel indore et à la suite de ça je me suis dit pourquoi pas en faire un
- MIKA
concept de course donc en fait tu as été un premier finisher d'un t24 officieux en fait exactement exactement c'est exactement ça
- CHARLES
C'était pas exactement les mêmes créneaux, moi j'aimais beaucoup la natation notamment parce que je passais ma vie dans des piscines de 25 mètres pour la traversée de la Manche. Donc du coup j'avais beaucoup pris d'amour pour cette discipline qui me faisait plus peur d'ailleurs quand je faisais des Ironman c'était vraiment ce qui me faisait le plus peur. Et là tout de suite au moment où je me suis lancé mon défi je me suis dit allez on va faire quasiment 8h 8h 8h et en fait j'ai fait plutôt 5h30 de natation. Je m'étais pas vraiment mis de limites. à l'écrit mais je m'étais dit je fais au maximum dès que j'en peux plus je passe à la discipline d'après ok et c'est passé comment du coup du projet course solo à course organisée à proposer aux triathlètes qui ont des idées qui démangent. J'ai des amis triathlètes qui ne sont plus des amis du coup depuis qui maintenant participent au T24 et même un peu moins Et puis surtout le maire des Portes en l'occurrence, qui est la commune tout au bout de l'île de Ré, là où j'ai fait ma tentative, qui venait d'être réélu quand j'ai fait mon 24 heures de Ré, ça s'était fait comme ça à l'époque, et qui avait très envie de dynamiser la commune et d'organiser des événements. Et donc assez rapidement, en une discussion, je me suis dit que c'est génial, en plus il y a un maire derrière qui est à fond. Et ça je m'en suis rendu compte après quand c'est devenu mon métier qu'avoir une mérite derrière nous à 100% c'est crucial pour organiser un événement. Et donc tout simplement on s'est dit il faut trouver un nom, il faut trouver un concept. En fait il a fallu... La première édition ouverte au public c'était pile un an après ma tentative et en gros pendant les six premiers mois je comptais organiser un... Un T24 uniquement pour des gens qui le font tout seul, en individuel. Et puis vite je me suis rendu compte que si je voulais faire quelque chose de bien, ça allait coûter très cher. Et donc c'est juste pour être à l'équilibre, à la base on était une association, et je faisais ça en parallèle du coup de la fin de mes études. On s'est dit on va peut-être l'ouvrir au relais, et puis finalement 95% des gens aujourd'hui le font en relais. Et c'est ça qui est sympa aussi, c'est qu'on transforme un peu le triathlon en sport collectif. Avec beaucoup de stratégie, les gens arrivent avec leur tableur Excel. C'est assez sympa.
- MIKA
Parce que là, du coup, en termes de participants, vous êtes sur, je crois avoir vu une publie il n'y a pas très longtemps, vous êtes sur 6000 participants sur les 4 événements en 2025. Donc c'est quand même énorme de passer en 4 ans. C'est ça, ça sera la quatrième édition ? De zéro à... enfin de 300 à 6000 quoi ?
- CHARLES
Ouais ouais, complètement. Complètement et puis en fait on n'avait pas beaucoup d'argent de côté, moi j'étais étudiant, mon cousin qui est un vent de l'aventure, au début il faisait juste le logo et des trucs comme ça un peu bénévolement. Et donc du coup on n'a pas fait de grosses communications, ça s'est vraiment fait au bouche à oreille alors que les gens ne connaissaient pas du tout, puisque ça n'existait pas avant. Et déjà la première année, elle est arrivée à avoir fait 350 participants. Je me demande toujours comment on a fait. Parce qu'en réalité, les gens qui viennent sur le T24, quasiment 100%, c'est parce qu'ils ont entendu parler ou parce qu'ils ont des amis qui l'ont fait. Et du coup, ça les a rassurés sur le fait qu'ils puissent le faire aussi à leur tour. Donc là, on a eu 350 participants au début, puis on a eu un taux de retour incroyable. Pour la petite histoire, la première édition, c'était encore le Covid. Et on était en couvre-feu. Du coup on a dû faire un 18 heures coupé en deux. Donc la première édition était 24, c'est plutôt un T18 quoi. C'est pas vraiment un 24 heures. Et avec Durkul, la partie nuit c'est de loin le plus dur à organiser, c'est là où on peut trouver des bénévoles, où c'est difficile d'en trouver. Donc en fait avec Durkul quelque part ça tombait plutôt bien fait. La première édition c'est que ça part à 24 heures et qu'on est fait ça un peu par palier.
- ARNO
Sur tes 4 épreuves, les boucles natation, vélo et course à pied, c'est toujours les mêmes distances ? Ou tu fais varier ça un petit peu en fonction de la géographie du lieu où tu organises la course ?
- CHARLES
Non, la natation c'est toujours 1000 mètres, parce que ça du coup on est en mer ou en lac, donc c'est facile à faire. Donc on essaie de faire pile poil 1000 mètres à chaque fois. On se dit que c'est la distance qui est bien... qui est minimum on va dire pour que ça se mérite une médaille finisher T24 et puis en même temps ça permet aussi de plier un petit peu les nageurs et puis en même temps c'est pas trop long donc il y a aussi beaucoup de novices qui à le kilomètre de natation ça peut leur faire un peu peur au début mais c'est quand même assez accessible donc voilà et puis après sur le vélo et la course à pied ça dépend beaucoup de la géographie du lieu on a trouvé des tracés un peu sympa là par exemple par exemple Donc le nouveau qui est dans les Alpes, le T24 Mont Blanc Passis, on est sur... On reprend, on fait juste une petite ascension et on redescend et on revient sur le village, ça fait une vingtaine de kilomètres. A chaque fois ça fait à peu près ça. Et là on passe par l'ancien tracé du Contre-la-Montre du Tour de France 2023. Donc c'est un billard, c'est incroyable. Et donc c'était évident qu'on pouvait passer par là. et le hasard fait que ça fait un peu plus de 20 km, donc c'est parfait. Et la course à pied, ça dépend. Par exemple, à Passy, on fait trois quarts du tour du lac et on revient. À l'île de Rhin, on fait le tour des marées, donc en fait, on ne pourrait même pas passer à travers, donc ça fait un peu plus. Donc ça fait entre 4 et 7 km en fonction de ce qu'on peut aller chercher.
- ARNO
Et quand tu dis qu'il y a des équipes qui le font en relais, par exemple une équipe de 4, c'est-à-dire que chacun fait les trois disciplines, passe le relais au concurrent suivant. et quand les quatre sont passés, on repart sur le numéro un ?
- CHARLES
Non, en fait, on laisse encore plus de liberté. Si quelqu'un veut faire les six premiers tours de natation, il peut. Il faudra juste qu'à la fin de la discipline, chacun ait fait au moins un tour. Généralement ce qui se passe c'est que surtout sur la natation ils font un tour chacun, pas plus sauf évidemment les individuels voire les relais par deux ils font plusieurs tours d'affilée mais sinon c'est plutôt comme ça que ça fonctionne en fait généralement ce qu'on voit c'est que lorsqu'il y a un bon nageur il va en faire plus que les autres un bon cycliste il va faire plus de vélo mais moins de natation que les autres voilà c'est pour ça que je disais qu'il y a des tableurs Excel et tout c'est que Les gens, c'est pas forcément le premier, ensuite le deuxième, ensuite le troisième, le quatrième, et on repart sur un, deux, trois, quatre. C'est vraiment en fonction de la stratégie, de qui a besoin de dormir, qui sait faire des micro-siestes pour la partie nuit, mais aussi qui, par exemple sur le vélo, on voit beaucoup de personnes, même en relais par quatre, voire par six, qui font plusieurs tours d'affilée, parce qu'ils estiment que continuer à fond sur la ligne droite, plutôt que s'arrêter, passer le relais et repartir, ça leur fait gagner du temps. Donc voilà, c'est ça qui est sympa aussi.
- MIKA
Donc pour le petit rappel, c'est 4h de natte, 12h de vélo et 8h de course à pied. Mais sur la grosse particularité, c'est que le départ se fait à 15h de manière générale. Et donc ça veut dire qu'à 19h, on commence le vélo. Et donc effectivement sur les 12h, de 19h à 7h du matin, il y a quand même une petite partie qui se passe de nuit. Et sur le vélo, la nuit, globalement, ce n'est quand même pas les mêmes sensations. Et donc on entendait à l'instant que tu disais que les concurrents, ils avaient la possibilité de se gérer dans l'ordre et dans le nombre de tours qu'ils faisaient. Est-ce que ça du coup, c'était quelque chose qui était voulu et qui a créé justement cette recherche de stratégie par les fameux data scientists dont on entend parler sur la vidéo ? Ou est-ce que c'est quelque chose qui a été... un peu improvisé et qui a généré cette petite malice des triathlètes qui sont des geeks et qui cherchent toujours des verres dans la pomme.
- CHARLES
Ah non, ce n'était pas voulu. Dès la première émission, on a vu quelques personnes, c'était quand même assez rare, mais on a vu quelques personnes avec des tableaux Excel, notamment des athlétistes, qui ont permis à leur équipe de gagner alors que ce n'était pas forcément les meilleurs sur un plan purement sportif, triathlétique. Mais ce n'était pas voulu et c'était la grosse surprise de la première édition. C'était toute l'émulation qu'il y avait autour des équipes. Le fait que tu fais ça pour l'équipe, tu as la strat, tu as le côté stratégique, tu as le côté convivial. Même si les individuels c'est incroyable, évidemment les stars du week-end, les relais vivent un moment fort pendant toute la course. C'est assez rare sur un créathlon de pouvoir être tout le temps avec ses proches ou alors juste le temps d'une demi-heure de faire un tour, d'être sur le parcours et puis après de revenir. Même les individuels, en fait, ils repassent tout le temps sur le village. Donc il y a beaucoup d'animation. Ils voient leurs proches. Ils peuvent s'arrêter dans une tente exprès pour les individuels avec un ravitaillement et tout, un peu comme on le voit sur les 24 heures du Mans en vélo, par exemple. Et donc, voilà, cette émulation et tout, vraiment, ça a été une surprise. Ce n'était pas voulu. Pour le coup, si on l'avait voulu... Ça va être très malade de notre part, mais pour nous, c'était vraiment une conséquence de concept, tout simplement.
- ARNO
Et ceux qui font en individuel, eux, ils doivent faire les 4 heures, les 12 heures et les 8 heures ? Ou est-ce qu'ils peuvent enchaîner aussi des triathlons en natation ? Par exemple, une boucle de 1000, une boucle de 20, une boucle de 5 et recommencer Ad vitam aeternam ?
- CHARLES
Non, alors du coup, il y a deux choses. Sur les 24 heures, tout le monde fait de la natation pendant 4 heures. tu n'as pas le choix, tu dois faire de la natation, tu ne peux pas faire autre chose, le parcours vélo n'est pas encore ouvert, etc. Et voilà, par contre, tu n'es pas obligé d'être sur le parcours à l'inverse pendant les 4 heures. Si tu veux faire un tour, te reposer une demi-heure, refaire un deuxième tour et continuer, tu peux, à l'extrême, évidemment, ce n'est jamais arrivé, mais à l'extrême, si tu veux faire un tour de natation, un tour de vélo, un tour de course à pied en individuel, tu es finisheur du T24 en individuel. Par contre, tu as fait à peu près un triathlon S. et en réalité on ne voit pas ça évidemment et par contre ce qu'on voit quand même qu'on commence à voir depuis l'année dernière c'est des personnes qui à l'inverse, il y a des très hauts niveaux mais à l'inverse même chez les individuels il y a des gens qui ne seraient pas forcément très rassurés à l'idée de faire un Ironman mais ils ont envie de faire les distances Ironman une fois et là en fait ils ont beaucoup de temps pour le faire on leur donne 24 heures et donc du coup tu en as qui viennent faire un 24 heures donc un T24, ils viennent faire les distances, voire un peu plus que les distances Ironman, pour ensuite faire un Ironman, on va dire, ou un XXL en temps imparti, exactement. Et en fait, ça commence à arriver tout court, mais du coup, les gens commencent à bien comprendre le concept, les règles et tout, et ce qu'ils peuvent faire ou pas faire. Et puis à l'inverse, les premiers, là je sais déjà qu'il y a 15-20 premiers à l'île de Ré, qui est notre course du coup dans trois semaines, ils ne vont pas s'arrêter du tout. ou alors quelques secondes par-ci par-là pour récupérer une barre, un gel et tout. Mais sinon, franchement, ils ne s'arrêtent pas du tout. Ils ont des moyennes de dingue sur les 24 heures. Et ça, c'est pareil. Moi, au début, je ne me rendais pas du tout compte que c'était faisable. D'ailleurs, si on compare à mes stats de l'époque, c'est vraiment impressionnant les premiers aujourd'hui.
- MIKA
Si je me souviens bien, le record individuel, c'est quelqu'un du Team Argon 18, je crois.
- CHARLES
Oui, c'est ça, exactement. au revoir les distances étaient un tout petit peu... n'étaient pas hyper précises parce qu'on était dans la manche au touquet, qu'on a dû changer à la dernière minute les bouées et tout. Mais oui, en vrai, à peu de choses près, c'est... De toute façon, c'est lui qui aurait eu le... Il a défoncé le record. De toute façon,
- MIKA
il l'a. Là en tête, non, à peu près, la distance qu'il avait fait ? À peu de choses près, hein ?
- CHARLES
Ouais, à peu de choses près. Désolé Nicolas si je me trompe, mais... Parce qu'il s'appelle Nicolas Rigaud, du coup, effectivement, d'Ultimargon. Et lui, à chaque fois, il gagne aussi en volée. avec tout le team sur Bambay Mimosa, et là il a décidé de faire un long billet, c'est à peu près... 14-15 km de latation généralement celui qui gagne c'est à peu près ça en 4 heures ensuite c'est 400 voire un peu plus km de vélo en 12 heures et entre 80 et 90 km de course à pied ça c'est la moyenne de ceux qui gagnent à chaque fois alors Arnaud,
- MIKA
ça te gratte ?
- ARNO
bah ouais ça me gratte mais si tu veux ça me ça fait envie écoute moi j'ai fait Sur le double Ironman, j'avais mis un peu moins de 22 heures. J'avais mis 10 heures pour les 360 bornes. Faire 400 sur 2 heures de plus, ça ne me choque pas. Et puis 8 heures pour un double marathon, ça passe crème. C'est tout en descente. Vu que les distances, c'est plutôt court à multiplier. Et tu ouvres ça à partir de quel âge ?
- CHARLES
18 ans pour l'instant. On a déjà eu des adolescents. Là,
- ARNO
mauvaise réponse, tu viens de perdre un client.
- CHARLES
Pourquoi ? Parce que depuis tout à l'heure,
- ARNO
j'étais en train de construire l'idée dans ma tête de venir le faire en relais avec mon gamin qui est cadet. Comme les cadets, ils peuvent faire évidemment des S et des M en relais.
- CHARLES
Oui, complètement. D'ailleurs, on l'a vu, on a déjà eu des adolescents qui ont participé, généralement des triathlètes dans des clubs et qui ont un certain niveau. Ce qu'on demande juste, c'est une autorisation parentale et une autorisation médicale un peu spécifique. Mais oui, ça se fait tout à fait. D'ailleurs, le plus jeune qui l'a participé, il avait 15 ans. Et là, maintenant, ça fait deux ans qu'il le fait à l'île d'Oré, en relais par six avec ses copains du lycée. Et là, il va le faire à Passy en individuel. Ça lui a donné envie de faire du triathlon à longue distance à fond. Il y a des exceptions à faire, tu me diras, mais c'est tout à fait possible que tu le fasses avec ton fils.
- ARNO
C'est que des bonnes idées.
- CHARLES
Plus d'excuses.
- ARNO
En plus, Passy, j'ai plein de bons souvenirs là-bas de l'époque où j'avais gagné Evergreen. Donc, c'est des... C'est un coin qui me parle un petit peu. En plus, ça tombe pas mal. J'ai cru comprendre que c'était fin septembre.
- CHARLES
Dernier week-end de septembre,
- ARNO
exactement. Je crois qu'on a un deal.
- CHARLES
Ah,
- ARNO
génial. Je te recontacte en privé.
- MIKA
Je vais vous laisser. Est-ce que toi, tu communiques un petit peu sur LinkedIn et sans refaire de la redite. Est-ce que tu as un ou deux exemples de choses qui t'ont... très agréablement surpris sur cette organisation, que ce soit les moyennes au niveau sportif, les organisations, les aventures humaines que tu aies pu voir, des relais en famille ou des choses comme ça qui sortent un peu de l'ordinaire ? Il y en a plein sûrement, je pense.
- CHARLES
Oui, c'est ça. Je pourrais tenir vraiment des heures. Il y a plein d'histoires et surtout très différentes les unes des autres. Je vais te donner deux exemples qui sont très différents. et qui m'ont particulièrement marqué sur un plan purement sportif, je parle en toute première édition du T24 de Bamblé Mimosa alors pour le coup il n'y avait pas beaucoup de participants, on était 180 mais il y avait deux athlètes particulièrement aguerris en individuel donc il y avait Lionel Jourdan qui avait gagné les trois premières éditions du T24 et qui était l'ex-rockerman de l'EnduroMAL jusqu'à l'année dernière et qui est un bon ami donc il y avait lui et il y avait Anthony Roux qui est un ancien cycliste professionnel qui a notamment été champion de France de cyclisme il y a une dizaine d'années et qui a pris sa retraite en septembre 2022 et en octobre 2022 il est venu sur le T24 de Bamblini-Mozac d'ailleurs c'est chez lui pour la petite anecdote il habite à Bamblini-Mozac et les deux donc ils ont des profils très très différents Anthony n'est pas du tout triathlète à l'époque, en tout cas maintenant il est bien un peu plus Merci. Et pour le coup Lionel Jourdan, c'était vraiment ce pour quoi il était fait. D'ailleurs même si c'était presque pas assez court pour lui, pas assez long pour lui, il disait que là où il est le meilleur c'est sur 2 jours, 48 heures.
- MIKA
Il t'a donné l'idée du T48 donc ?
- CHARLES
Il arrête pas de m'en parler. Mais voilà, et donc du coup ce qui s'est passé c'est que sur la natation, En fait, sur les trois disciplines, Anthony Roux a été impressionnant. Évidemment, un peu plus sur le vélo, mais même natation et course à pile a vraiment été bon. Et la natation, je crois que Lionel avait fait 14 km et Anthony 13. Donc en fait, il était vraiment dans les temps. Le vélo, c'est chez lui et puis c'est sa discipline. Donc là, il a fait 404 km avec beaucoup de dénivelé à bord de l'Imoza. Je crois que parfois, certaines équipes ne font pas 404 km elles toutes seules. même à 4 ou à 6, donc c'est assez impressionnant. Donc là il a pris un peu d'avance sur Lionel et sur la partie course à pied, ils se sont battus comme des dingues, vraiment ils avaient une allure de 12-13 kmh tout le temps, Anthony un tout petit peu moins, il était plutôt à 11, 11-11,5, mais ça restait quand même très impressionnant, surtout après tout ce qu'il avait fait avant et le fait de ne pas avoir dormi et tout. et voilà et finalement ça s'est joué je crois que en fait du coup on a un barème de points, 1 km de natation ça vaut 15 points 1 km de cyclisme ça vaut 1 point et 1 km de course à pied ça vaut 4 points on essaye d'équilibrer un petit peu et d'avantager un peu les nageurs par rapport à d'habitude et ce qui s'est passé c'est que à 23h58 ou 59 Lionel Jourdan a passé le cut pour lancer un nouveau tour. Et en fait, à une ou deux minutes près, il ne le passait pas, il restait derrière Anthony. Et c'est ce qui lui a permis de le dépasser dans la dernière minute.
- MIKA
Et de repasser devant.
- CHARLES
Et de repasser devant. Et les deux étaient totalement KO après cette course. Et les deux ont vu que c'était leur course la plus dure qu'ils ont jamais faite. C'est pour tout cas l'effort le plus dur qu'ils ont jamais fait l'un comme l'autre. même si Lionel avait battu le record de l'environnement là il y avait une intensité même dans les rythmes qu'ils avaient sur les trois disciplines qui étaient vraiment bluffantes sur 24 pas et voilà, on s'est dit pour la petite anecdote, on se souvenait même pas de la remise des prix tellement il était KO donc voilà, ça c'était on va dire son âme extrême et après il y a une deuxième anecdote du coup pas vraiment sportive mais plus on va dire sur l'esprit du T24 Et pour le coup, en tant qu'organisateur, c'est hyper fort d'avoir ce genre d'anecdote. On avait un bénévole, c'était aussi sur Bois-Méline-Mosaï, il me semble. On avait un bénévole qui était une personne âgée, donc qui avait un petit problème de santé à la dernière minute, qui n'a pas pu venir pour s'occuper de la consigne. Et donc, du coup, je m'en suis occupé avec ma femme.
- MIKA
et on a géré la consigne toute la nuit. J'étais disponible au cas où il y avait quoi que ce soit sur la course, mais on était à la consigne. Et il y a une dame, d'une cinquantaine d'années, qui est venue nous voir et qui nous a dit « Ah, c'est vous l'organisateur ? » etc. Franchement, comment vous avez-vous vécu ? C'est génial, là je le fais avec mes enfants. À part la naissance de mes enfants, c'est le plus beau jour de ma vie. Et quand tu prends ça à 3h du mat', alors déjà ça fait des semaines et des semaines, en plus c'était la première édition donc je claquais. Franchement, j'étais vraiment très très fatigué, d'ailleurs c'est plus fatigant encore que le faire je trouve. Franchement, j'ai pleuré quoi, c'était vraiment très fort. Et quand on est organisateur, c'est vrai qu'il y a des moments où c'est un peu dur. Là on parle forcément des moments sympas, des moments... On est sur la course, il y a des belles histoires, mais c'est vrai que la période hivernale, moi mon boulot est en plein depuis 4 ans, la période hivernale est longue, elle est parfois dure, c'est pas un métier où on donne bien notre vie du tout, voire même la gagner déjà c'est déjà un exploit. Et quand on prend ce genre de phrase, franchement ça rebousse pour des semaines voire des mois. J'avais plus de moments de goût après pendant plusieurs mois.
- ARNO
Parce que là, en fait, les 4 jours qu'on voit, c'est un peu la partie visible de l'iceberg. Mais en tant qu'organisateur, ceux qui ont eu la joie de toucher un tout petit peu, de mettre les mains dedans, l'organisateur, pour moi, c'est juste incroyable. Comme tu dis, c'est, je pense, beaucoup plus dur que de participer. Chacun devrait y mettre un petit peu une fois dans sa vie, dans sa carrière de sportif, mettre les mains dedans pour voir ce que ça fait, parce que c'est incroyable. Et justement, je voulais rebondir un petit peu là-dessus. La partie hivernale, tu dis, c'est quelque chose qui est très long et qui est très frustrant. Pour les athlètes, ils doivent s'entraîner, mais bon, finalement, c'est des difficultés très sympas. Toi, qu'est-ce que tu as rencontré de plus complexe dans ta création de cette épreuve-là ? Parce qu'en fait, au final, tu sors complètement du cadre, entre guillemets, fédéral et ainsi de suite. Donc, est-ce que tu as été aidé ? Est-ce qu'on t'a mis des bâtons dans les roues, un peu, au niveau de la fédé ? Quand tu dis que c'est à 100% du bonheur d'avoir une mairie qui te suit, on n'en doute pas, mais comment tu as fait pour aller chercher les trois autres mairies ?
- MIKA
Pour aller chercher les trois autres mairies, je n'ai pas forcément réfléchi à où ce serait le plus pratique, le plus simple d'organiser. Sinon, il y en a au moins un aujourd'hui qu'on ne ferait pas, mais bon, maintenant, on y est, donc tant mieux.
- ARNO
Donne des noms, on va couper au montage.
- MIKA
On en prend deux. Après, il y en a un qui est assez complexe à organiser, mais ça a un pur plaisir parce que c'est l'endroit où on a le plus de facilité à trouver des bénévoles. On va dire que l'un dans l'autre, ça s'écoule. Mais l'île dorée, ça s'est fait naturellement parce que moi, j'ai souvent l'île dorée. C'est là que j'ai fait ma tentative. C'est là qu'est né le projet avec la mairie des Fort-Henri et de Saint-Clément-des-Baleines qui est à côté. ça s'est fait naturellement, ensuite c'est à Bormes les Mimosas et le Touquet qui sont arrivés le Touquet d'ailleurs c'est un élément qui m'a engueulé l'esprit pour la petite histoire et le Touquet c'est là où j'ai appris à faire ces trois sports ma famille est du nord et je passais ma vie au Touquet avant donc ça c'était un endroit qui avait particulièrement du sens pour moi c'est un spot où il n'y avait pas encore de triathlon et avec du culot je comprends pourquoi parce que déjà la participation c'est très complexe même si on s'est dit bah oui ça à Deauville c'est complexe aussi, ils y arrivent très bien bah ça va quand même encore un peu plus au Touquet mais bon du coup il y avait cette attache familiale Bamblani Moza c'est pareil mais c'est plutôt ma femme du coup qui a sa une partie de sa famille qui habite à Bamblani Moza et qui connait bien la mairie et tout donc pareil ça s'est fait assez facilement par un biais on va dire familial et Carantec donc en Bretagne c'est pareil c'est mon cousin avec lequel j'organise il y a une partie de sa famille qui habite là-bas Donc voilà, à chaque fois on se dit ça a du sens, c'est sympa, allons-y. Et les Alpes pour le coup, on n'a aucune attache familiale. Là pour le coup c'est vraiment juste, à part d'échanger avec les participants, tout le monde nous demande de faire quelque chose dans les Alpes. Du coup on était assez attentifs. Je crois que je connais à peu près tous les points d'eau dans les Alpes, le Jura, les Vosges. Et puis finalement il y a un triathlon qui a arrêté d'être organisé sur le lac de Passy. qui est maintenant organisé par un autre organisateur, que le gros organisateur qu'il y avait avant, qui était OC Sport. Et voilà, on a vite échangé avec la mairie. quand on a su qu'il y avait potentiellement la possibilité de faire un deuxième événement ils ont été très ouverts à l'idée aussi et pareil ça se passe très bien avec eux donc voilà donc de raisons assez familiales, évidemment il y a certains critères qu'il faut remplir il faut de l'eau, il faut un endroit pour mettre un village il faut une mairie qui joue particulièrement le jeu et des bénévoles et puis il faut des beaux endroits aussi et des bénévoles et des bénévoles mais ça du coup Quand on ne trouve pas, facilement et naturellement en local, on commence à avoir d'autres solutions. On fait des partenariats avec des écoles de management dans le sport notamment. Et ça, c'est bien parce que franchement, c'est un partenariat qui est hyper gagnant-gagnant parce que d'un côté, les étudiants découvrent ce sur quoi ils veulent passer leur vie et travailler. Donc, ils font des missions. très concrète qu'on leur donne et qu'on sait se rendre compte à quel point ce que c'est que l'événementiel sportif et gérer telle ou telle mission et puis pour nous évidemment n'importe quel organisateur saurait que avoir des gens comme ça à disposition qui sont passionnés et qui ont du temps à donner c'est
- CHARLES
super précieux moi je voulais revenir sur un truc que tu parlais là, cette histoire de cette dame qui est venue te féliciter en disant que c'était une belle journée parce que moi j'ai eu ça ça fait 35 ans que je fais du triathlon et je l'ai traîné un peu sur toutes les distances et dès l'instant où tu tombes dans l'ultra très souvent t'as besoin d'avoir une équipe, un clou qui est là pour te supporter pour t'accompagner tout le long du week-end et j'ai eu la chance de faire 4 fois un ultraman et systématiquement à la fin d'un ultraman, c'est une épreuve qui se déroule sur 3 jours quand tu parles à des gens qui ont fini un Ironman ou qui ont fini un Half, ils vont te parler de leur course et ça s'arrête là. Quand tu parles à des gens qui ont fait un événement, un ultra, les gens vont te parler de l'aventure. Et de l'aventure qui va débuter bien souvent avant la course, de tout ce qui va se passer pendant la course et de tout ce qui se passe encore après. Et moi, mes plus beaux souvenirs sportifs que j'ai, c'est sur mes quatre Ultraman. Et il y a un truc que j'ai toujours vachement apprécié, c'est que lors de la remise des prix sur un Ultraman, Merci. En gros, tu as une quarantaine de participants. Tout le monde a une dizaine de minutes pour venir prendre la parole au micro et raconter un petit peu ses anecdotes de course. Et beaucoup d'équipes envoient leur crew pour aller raconter les anecdotes parce que tu as l'autre côté. On entend souvent le côté athlète où l'athlète va raconter ses anecdotes. Mais quand tu sais ce qui se passe derrière le rideau de l'organisation, des gens. la galère pour trouver des points d'eau, la galère pour trouver de la bouffe, perdre ton athlète, enfin tout un tas de trucs comme ça. Et moi, ces anecdotes-là, c'est vraiment des choses que je garde profondément avec moi parce que tu te rends compte que plus l'épreuve avance dans le temps, plus c'est une épreuve qui est longue et où les gens arrivent avec la fatigue, la difficulté. Tu as l'impression que les gens ont tendance à se ressouder de plus en plus, d'être de plus en plus un support les uns pour les autres. et tu te rends compte, moi j'ai eu des gens qui sont venus que je ne connaissais pas, qui sont venus faire le clou pour moi sur une course, avec qui dix ans après, je suis toujours en contact régulièrement, et ça je crois qu'il n'y a vraiment que sur les ultras que sur ce genre d'épreuve là où il se passe des choses il y a une alchimie qui se développe dans les relations humaines et moi ça me fait, de t'entendre parler ça me fait vraiment envie de venir faire une épreuve comme ça, parce que je crois qu'il y a un moment où c'est Merci. Quand tu fais du sport, c'est vraiment ce qu'on recherche, c'est le côté humain, le côté d'être là, de s'aider. Et ça, pour moi, ça compte beaucoup et ça me parle beaucoup.
- MIKA
Oui, c'est sûr que c'est une aventure humaine de dingue. En l'occurrence, nous, c'est 24 heures tout le temps. Mais effectivement, plus tu diminues le nombre de personnes par dossard, plus tu te rapproches du challenge en anglais mondial. plus cette aventure humaine est forte, parce que forcément la fatigue est plus occupée, la lucidité beaucoup moins, à l'inverse. Rien que physiquement, l'effort rend tout plus beau, plus dur, un peu dans tous les sens. Ce que tu dis, c'est vrai. J'ai l'impression que tu fais beaucoup de courses et d'ultra. Moi, de ce que je vois un peu de l'extérieur, c'est que c'est aussi une aventure parfois presque aussi forte pour les accompagnants aussi. Oui, complètement. Parce que pour eux... en fait, pour eux, ils accompagnent leur mari, leur femme, leur pote sur des courses. Et en fait, sur une course, on va dire un peu classique, tu le vois peut-être au départ, à la sortie de l'eau, en gros, toute transition et à l'arrivée. Mais c'est tout. Et puis, ils n'ont pas trop le temps de parler. Ils sont en pleine course. Là, même en individuel, où en fait… pourrais ne pas t'arrêter en fait tu passes tout le temps au même endroit sur le t24 et je sais pas si c'est pareil sur des ultras d'ailleurs ou si tu pars dans la cambrousse pendant encore plus longtemps et on te revoit encore plus tard mais mais ça qui est sympa c'est que tu t'arrêtes tout le temps et tu as un vrai rôle en fait quand tu es accompagnant tu fais partie de la courte en fait parce que le ravitaillement que tu vas gérer le plat de pâtes que tu es allé chercher ou le potage que tu as allé faire chauffer. ça c'est crucial pour le participant et si c'est pas fait ou si c'est mal fait, ça peut avoir un impact de dingue sur l'attente et donc sur le week-end.
- CHARLES
Pour moi la grosse différence, ça tient en un mot, c'est que quand tu es spectateur sur un Ironman, même la plus belle course du monde qui peut être Hawaii, tu es spectateur. Quand tu es un accompagnant sur une épreuve où ton athlète se repose à 100% sur toi, tu es acteur. Et si jamais, si tu merdes un ravito, si tu merdes quelque chose et tu te rends compte que tu as des gens qui ne sont pas forcément du milieu sportif, mais qui ont tendance à s'impliquer d'une façon de dingue et qui vivent une course que eux, athlétiquement, n'auraient peut-être jamais les capacités à faire. Et moi, j'ai une petite anecdote. Quand j'avais fait l'Ultraman Canada sur les 10 kilomètres de natation, c'était un gars qui était un bon, gros, costaud gars, un mec qui nageait pas très bien. mais qui était un excellent padeleur. Et on est obligé d'avoir un mec sur un kayak qui nous suit. Et quand il est arrivé, c'est lui qui m'a guidé dans le lac, parce que forcément, 10 km de point à point, si tu fais les bordures, tu as vite fait de faire plus que 10 km. Mais quand il est arrivé à la sortie de l'eau, Dave, il était descendu de son bateau, il m'avait pris dans ses bras, il m'avait dit merci Arnaud. Et j'étais là, pourquoi tu me dis merci ? Je ne comprenais pas pourquoi lui, il me disait merci. Alors qu'en fait, il avait vraiment vécu... la course de l'intérieur, il avait eu l'impression d'être partie prenante du truc. Et je trouve que ce genre d'épreuve-là, pour moi, c'est vraiment une des voies futures du triathlon. Et on en avait parlé dans un épisode où on avait essayé d'imaginer ce que pouvait être le triathlon du futur. Mais le triathlon, c'est vraiment un sport qui est multiple. Et vouloir le réduire à une épreuve individuelle sur une journée simple, je ne pense pas que ça marche. et je pense que Le triathlon, il mérite mieux que ça. Évidemment, il faut rester dans ce que l'on connaît aujourd'hui, parce que ça fait partie de la tradition, mais d'avoir de nouvelles épreuves comme toi, comme les tiennes, qui se développent et qui démocratisent un petit peu cette pratique-là et qui peuvent amener, comme tu le disais au début, certaines personnes qui n'auraient pas la volonté et la capacité athlétique à faire une épreuve longue distance, de quelque part pouvoir se lancer, faire partie de la famille. Et il y a ce sens de la communauté qui, pour moi, est super important.
- MIKA
Oui, complètement. D'ailleurs, pour aller encore un peu plus loin, je pense que, avec toute l'expérience que tu as, ça me rassure parce qu'on arrive quasiment à la même conclusion. Moi, ce que je vois, c'est que, en gros, notre mission au début, ma mission au début quand j'ai lancé le T24, c'était de faire un défi un peu fou, voire un peu con. à un ultra quoi et d'ailleurs comme je disais tout à l'heure je voulais juste le faire pour les individuels au début et puis je m'étais même dit pour être finisher il faut faire x points en fait donc en fait il faut faire au moins deux Ironman en 24h et puis en fait je voulais plus me rapprocher de la Barclays que de ce que c'est aujourd'hui le T24 bien sûr Et ça, ça m'a excité beaucoup parce que c'était ce qui m'excitait moi quand je me lançais les défis encore un an avant. Et puis en fait, après avoir vu la première édition, j'ai totalement changé ma façon de voir les choses. Je me suis dit non, en fait, ma mission, ce n'est pas du tout de m'adresser à cette niche-là et d'aller chercher encore plus. Ma mission, c'est de faire faire du sport au maximum de personnes. Et la mission était vraiment... très très différent, voire quasiment opposé. On est presque sur du sport santé pour la plupart des gens qui le font, en relais par 6 notamment. C'est vraiment pas de la compétition, c'est pas des gens qui sont triathlètes, voire parfois... des sportifs aguerris et c'est pour tous ces gens là qui en fait même s'ils ont fait que entre guillemets 4 heures en moyenne dans le week-end de sport et coupé en 30 40 minutes par ci par là en fait ils le font avec toute leur famille, toute leur bande de potes parfois même on commence à avoir des entreprises qui viennent et qui à la fin sont beaucoup plus soudées qu'avant, je parle notamment aux entreprises d'entreprises qui, là juste avant vous j'étais en visio avec une entreprise qui participe à... qui participent à la course et c'est les entreprises, on essaie de les bichonner particulièrement parce que moi je trouve ça génial qu'il y ait des boîtes qui viennent. Ce qui est sympa aussi, c'est que 100% des boîtes qui sont venues sur le T24, il y en a une vingtaine, ils sont toujours revenus l'année d'après. Et toujours, ou quasiment toujours en tout cas, plus en nombre que l'année d'avant. Donc je pense que du coup c'est un bon petit building. Et quand tu es un stagiaire et que tu réveilles ton boss à 3h du mat pour prendre le relais en vélo, forcément ça rapproche.
- ARNO
C'est énorme, c'est la définition du team building, tu enlèves toutes les barrières de la hiérarchie et tu te retrouves embarqué dans la galère et si là tu partages pas des valeurs communes globalement ton équipe elle va pas tenir debout et c'est à la fois une belle épreuve de management mais c'est aussi ce qui va créer que derrière... T'as déjà eu des retours un peu d'ailleurs sur le avant et le après, c'était 24, t'as déjà eu des... Si tu as des équipes d'entreprise, est-ce qu'il y a déjà un manager qui t'a dit après si tu n'es plus la même ou des choses comme ça ?
- MIKA
Oui, je suis pas mal en contact avec mes participants. Tant mieux, c'est une bonne chose que je n'arrive pas à tous les reconnaître maintenant. Mais au début, je connaissais nos 350 participants la première année. Je les avais tous appelés un par un. malheureusement je peux pas le faire aujourd'hui 6000 ça va te prendre un petit moment je le fais encore pour les individuels je fais une conversation sur whatsapp et en échange je vais la créer bientôt pour les événements de juan et puis c'est marrant parce qu'il y a les anciens qui ont l'habitude c'est la 7, 8, 9e participation qui explique un petit peu au nouveau comment ça se passe qui répondent au nouveau et en fait ils sont super fiers aussi de pouvoir répondre et parfois ils répondent mieux que moi puisqu'ils l'ont fait plein de fois, moi je l'ai juste fait une fois et encore c'était pas encore organisé comme ça l'est aujourd'hui donc en fait il y a des individuels qui connaissent mieux le parti course que moi c'est assez sympa et c'est ce qu'on se disait c'est pas grave on devient plus un Arnaud,
- CHARLES
j'ai pas dit tout quoi si tu veux il fait nuit là donc à Lausanne il fait nuit
- MIKA
et en plus je suis dans un putain d'orage je pense que je vais dormir dans ma bagnole ça coûte combien de faire un t24 alors tout dépend de à quel challenge tu participes tu fais par 6 par 4 par 2 ou tout seul c'est pas le même prix quand tu le fais en volet par 6 bon il y a des tarifs préférentiels et tout mais on va dire qu'en moyenne c'est à peu près 160 euros par personne quand tu le fais par 4 on est à entre 200 et 250. Par deux, on est plutôt autour de 350 à 400 euros. Et quand tu le fais tout seul, on est à entre 500 et 540, quelque chose comme ça. Ok.
- CHARLES
Et le futur pour toi, c'est quoi ? Parce que ce ne sont pas des licences que tu vends. En fait, à chaque fois, c'est toi l'organisateur. Sur les quatre courses cette année, c'est toi qui as les mains dans le cambouis et qui organise les courses.
- MIKA
Oui, oui. On a la même équipe d'organisation tout le temps. L'organisateur, sur un plan légal, c'est moi. Et puis, on a la même équipe, le même responsable de pomme, le même responsable de sécurité, le même responsable vélo. À peu de choses près, c'est toujours la même équipe. Même responsable bénévole. Même la responsabilité des bénévoles, par exemple, alors que c'est quelque chose qui pourrait être très local. C'est vraiment une personne qui fait ça super bien. qui revient sur chaque événement. Donc ça c'est vraiment, on a tout le temps la même équipe. Et puis après, tout à l'heure on parlait aussi de la fédération. Aujourd'hui on est affilié, nous on a toujours été affilié à la fédération, le sujet c'est que on n'est pas un format qui rentre dans leurs cases, et pourtant il y a beaucoup de cases, mais à chaque fois c'est vraiment des distances, et pas du temps comme nous, 24 heures en fait.
- CHARLES
Oui, mais c'est là que c'est complètement dingue parce qu'on continue aujourd'hui à saucissonner notre sport en distance alors que le temps fait quelque part vachement... Ça fait beaucoup sens aussi, surtout dans une période où on essaye de vendre de la transmission et qu'on essaye de vendre de la qualité télé. Ce qui intéresse les télés, ce n'est pas forcément des distances. On regarde sur les étapes du Tour de France aujourd'hui, on parle plutôt d'un temps de retransmission ou quelque chose comme ça. Et je pense qu'il y a un moment où il va falloir qu'on sorte de ce clivage vraiment de distance parce qu'il y a tellement de choses à faire dans le triathlon en travaillant différemment que... en se bloquant exclusivement sur les distances du mois à mes yeux.
- MIKA
Bah ouais, pour aller plus loin, moi j'adorerais qu'on fasse un live de 24h sur T24. Tout court déjà, et à la télé encore mieux, mais tout court déjà, ce serait incroyable de faire un live commenté et propre, ce serait génial.
- ARNO
Y'a Patrick Montel qu'il faut contacter, parce que je suis sûr et certain que ça doit être le genre d'événement qui doit le passionner, M. Montel.
- MIKA
Oui, complètement. Je l'ai croisé d'ailleurs une fois et j'ai gardé son contact. Après, il est très, très booké. Mais c'est une bonne idée de dire que je vais le relancer.
- ARNO
Donc, je me permets de rebondir sur une petite pépite que tu nous as donnée tout à l'heure. Tu nous as dit « pour 2025, nos quatre épreuves » . Donc, du coup, ça veut dire qu'il y a une vision, il y a un projet pour 2026 ou après à monter un tout petit peu le quota des épreuves qui seraient courues en France ?
- MIKA
Oui, alors je le disais plus en opposition au passé parce qu'on avait trois événements, on en a retiré un pour en rajouter deux. Au début en 2021 on en avait un seul évidemment. Et oui, en fait c'est un concept de course qui pour l'instant, bon à part l'INSA de Lyon qui organise, on va dire que ce n'est pas forcément une course. Puis c'est autour d'un festival donc un peu différent. Mais on est les seuls pour l'instant à organiser ça et la FED soutient pas mal. Ils sont assez fiers du fait que ce soit français donc on essaie de réfléchir à se développer à l'étranger. Alors c'est un peu tôt et puis on peut pas y aller nous-mêmes à l'étranger tout seul, on est trop petits. Moi j'adorerais pouvoir m'associer à un partenaire étranger ou à une grosse structure pour pouvoir aller chercher l'étranger. J'échange parfois un peu avec ces différentes structures, mais pour l'instant c'est un peu tôt. Déjà on a un peu du mal à trouver des partenaires, des trucs comme ça. Je dirais que oui, c'est amené à modifier, à grandir. On veut se développer, on veut grandir, on veut faire de nouvelles courses. Aujourd'hui un T24, il faut savoir un truc, c'est qu'un T24, je pense qu'une des raisons pour lesquelles il n'y a pas d'autres triathlons de 24A qui se développent, en tout cas pour l'instant, c'est que ça coûte super cher. On a énormément de coûts fixes, c'est hyper dur à organiser, il y a des enjeux de sécurité de nuit et tout qu'on n'a pas sur les autres triathlons, autres que les ultras évidemment. Donc ça je m'en suis rendu compte au fur et à mesure. première édition et si j'avais su que ça allait être aussi dur, je ne sais pas si j'y serais allé honnêtement. Maintenant on a fait le plus dur et entre guillemets il n'y a plus qu'à dupliquer notre façon de fonctionner même si en vrai l'organisation d'événements ça ne se duplique pas comme ça et notamment pour les bénévoles, l'aspect politique, les parcours et tout, tu ne peux pas dupliquer comme tu veux, il faut vraiment t'adapter au local quoi. En tout cas voilà, nous on a une... L'année prochaine, je ne pense pas qu'on fera d'autres courses, notamment parce qu'il y a les élections municipales. Donc je ne vois pas un maire s'engager alors qu'il ne serait pas forcément celui qui sera là lors de la première édition. Donc à mon avis, il n'y aura pas de nouvelle édition l'année prochaine. Par contre, l'idée, c'est de continuer de se développer, de faire de nouvelles courses. On a deux, trois régions en France dans lesquelles on a très envie d'organiser des événements. On échange avec des mairies et tout. C'est toujours pareil. si le spot est... praticable, qu'il est beau et qu'il y a la mairie à fond derrière,
- ARNO
généralement on y va et tu nous as dit juste avant tu disais que la FED vous suivait parce qu'au départ tu rentrais pas dans les cases parce que moi ça m'intéresse du coup en tant qu'organisateur quand tu rentres pas dans une case comment ça s'est créé cette relation avec la FED on a eu l'occasion d'avoir Cédric Gosse donc le président de FOI sur le podcast, c'était super sympa Et on se doute que ça demande une certaine ouverture d'esprit. Comment ça s'est passé tout simplement ?
- MIKA
Nous, quand on a commencé à organiser les T24, c'est déjà Cédric Gosse, je crois, où il est arrivé juste après la première édition. Je ne sais plus exactement.
- ARNO
Oui, c'est ça, 2020.
- MIKA
Oui, c'était déjà lui. Et effectivement, il a une approche très souple, très ouverte. En gros, techniquement, dans les cases de la FED, on n'est pas considéré comme triathlon. On est considéré comme « head » , qui est un peu la case un peu fourceau, lorsqu'on ne rentre pas dans une case. Et je crois que l'année prochaine, ça va changer. Je crois qu'il va y avoir une case pour nous. pour 2-3 autres organisations qui font des courses type enduro en fait où il y a le plus de books possible dans le temps donné et peut-être que ça va s'appeler enduro d'ailleurs ou autre d'ailleurs mais ils vont trouver un nom pour ça et donc on sera officiellement considéré comme triathlon même si le concept n'aura pas changé donc tu auras créé une case pour la FED du coup on ne sera pas les seuls dedans mais je crois qu'il y aura 6 courses dont les 4 T24 ok
- CHARLES
C'est super.
- MIKA
C'est encore un peu confidentiel. C'est énorme.
- CHARLES
C'est super, si tu veux, ça va un peu dans le sens des choses. C'est-à-dire que la fédération, tu as vu l'explosion des licenciés au sein de la fédération, et il y a un moment où il faut arriver à trouver des pratiques qui vont pouvoir scier à tout le monde. Et moi, ce que je vois aujourd'hui en Franche-Comté, c'est qu'il y a beaucoup de clubs qui... qui ouvre une branche dans le club qui est une branche non compétitive. C'est-à-dire, par exemple, le triathlon de Lonce-le-Saunier, le club de triathlon, ils ont ouvert une licence non compétitive qui s'appelle le Tricool, où tu as simplement les gens qui veulent venir participer à certains entraînements, à certaines choses comme ça, et qui sont souvent des bénévoles de bonne volonté lors des organisations et qui ont ce sens d'appartenir à une communauté et de faire... une pratique un petit peu différente. Et je pense que plus on va arriver à développer une pratique plurielle dans notre sport, plus on arrivera à pérenniser ce sport. Et puis c'est un sport qui a quand même beaucoup de choses à apporter à la population aujourd'hui. Et je pense que c'est vraiment, vraiment important d'avoir des épreuves comme toi qui essayent de faire bouger les choses. Et voilà. Et moi, rien que pour ça, je te tire mon chapeau. J'ai essayé d'organiser et j'ai mis un moment un petit peu du Covid également, juste après le Covid, d'essayer d'organiser un triathlon avec des distances à la con, les anciennes distances de ce qu'on appelait la 1C à l'époque. Et tu te heurtes, ça ne rentre pas dans les cases. Et ça, il n'y a rien de pire que ça quand tu veux essayer de faire bouger les choses et d'organiser des triathlons. En tout cas, bravo et chapeau bas. J'ose à peine imaginer la quantité de boulot que ça représente. Tu nous avais accordé une heure et je vois qu'on est déjà à 55 minutes. Je ne sais pas si Mika, tu as d'autres questions ou si toi, tu as d'autres sujets que tu souhaitais aborder.
- ARNO
Moi, j'en ai une.
- MIKA
Je ne suis pas minuté. C'est un plaisir d'échanger avec vous.
- ARNO
J'ai une question. On connaît Charles l'organisateur et Charles le pratiquant. On l'a survolé. Est-ce que du coup, malgré le temps que te prend cette organisation et donc ce métier, puisque tu es devenu organisateur pro, est-ce que ça te permet encore de pratiquer et du coup de profiter ? Parce que pour l'avoir vécu, quand tu passes de l'autre côté de la barrière, c'est un petit peu ton bébé, mais du coup, tu le regardes, tu ne peux plus y mettre les mains dedans. Comment toi, tu le vis au quotidien, ça ?
- MIKA
Alors déjà, dans ma relation en tant que triathlète avec le T24, Du coup moi je suis passionné de tout ce qui est classement et tout, mes parents sont toujours moqués de moi et tout parce que j'ai des classements quand j'étais petit et tout. Donc rien que la partie classement, ça j'adore juste après la course, quelques jours après quand tout est redescendu, re-regarder tous les classements, ce qui est des remontadas et tout. Parce qu'évidemment pendant la course j'ai pas trop le temps de suivre tout ça, surtout qu'il y a beaucoup de challenges. Il y a les individuels, enfin relais par deux, relais par quatre, relais par six, mais il y a aussi individuels, masculins et mixtes aussi pour les... pour les volets, donc en fait il y a 11 classements différents. Donc voilà, ça c'est un peu mon approche de voir concrètement comment les choses se passent sur un plan sportif sur le T24 et puis après il y a autre chose, c'est que c'est super frustrant de ne pas pouvoir participer à la course surtout quand ça fait 4 ou 5 T24, enfin ça va faire 5 T24 d'affilée qui fait super beau donc on croise les doigts pour que ça continue. Mais c'est vrai que ça donne très envie même d'aller se baigner au moment de la participation et d'y aller, de mettre un bonnet et puis d'aller faire un tour. Donc ça c'est sûr que c'est frustrant en vrai. On s'est dit un truc avec mes trois petits frères et sœurs, ma petite sœur a encore 16 ans, c'est qu'un jour on ferait le T24 à 4, enrôlé par 4, un jour où je pourrais aussi déléguer la direction de course aussi tout court, parce que j'ai quand même des responsabilités. Mais ça j'aimerais vraiment un jour le faire, mes deux petits frères pour le coup le font. On fait déjà pas mal de T24, mon petit frère qui a juste un an de moins que moi a fait les trois la dernière. En individuel et rien que pour ça c'est génial d'organiser cette course. Quand tu fais ça pour des proches, ça donne encore plus de sens à tout ça, donc ça c'est canon. Ça c'est un peu mon approche en tant que triathlète avec le T24, j'en suis un peu là. Et donc je ne désespère pas, j'espère que l'année prochaine peut-être je pourrai y participer. Cette année c'est encore un peu limite. Et puis après moi en tant que triathlète dans les courses auxquelles je participe, je ne fais plus vraiment de cours de triathlon parce que je pense que notamment ma charge mentale ou en tout cas mon espace mental est à 100% dédié sur mes courses. Et si j'avais un peu de temps... de disponible, je bosserais plutôt sur le T24 qu'autre chose je fais du sport évidemment je pratique les 3 disciplines mais plus parce que j'aime ça pas forcément dans un but de compétition précis voilà, je fais alors là je suis blessé depuis 6 mois donc c'est un peu compliqué mais chaque hiver je fais des courses de trail maintenant, je suis beaucoup mieux au trail j'aime beaucoup j'adore courir dans la nature, je trouve ça vraiment super comme sport aussi et puis j'adore l'état d'esprit sur le trail qu'on essaie de mettre aussi un petit peu sur le T24 je trouve que voilà, les états d'esprit triathlon et trail, il y a vraiment de belles choses à aller chercher dans les deux et voilà un petit peu mon approche j'ai très envie quand même un jour de traverser la manche à la nage, ça c'est... C'est pas pour tout de suite non plus parce que pareil ça prend beaucoup beaucoup de temps. Tu aurais aimé se faire mal là. Ah bah je l'aime ça donc ça me va.
- ARNO
Parce que la Manche on peut pas dire que ce soit le... Plus tout à l'heure tu nous vend du rêve avec des belles destinations, des beaux plans tout ça mais là j'ai dans la Manche... C'était en quelle année toi que tu... c'était 2020 que tu voulais faire.
- MIKA
Ouais c'est ça.
- ARNO
C'était l'année juste après que Perrine Fage avait dû faire non ?
- MIKA
C'était l'année d'après ou deux ans après, je ne sais plus. J'avais échangé avec elle justement. En fait, il y a toute une petite communauté, comme il n'y a pas beaucoup de personnes qui le connaissent, notamment les Français. Et oui, franchement, c'est d'ailleurs Marine Leleu qui est venue sur 3T24 déjà. Enfin, on est resté assez proche et puis, ouais, en fait, moi, du coup, je ne suis pas rendu roman. Mais la communauté de ceux qui l'ont vraiment fait Je pense qu'elle est encore plus forte Parce qu'ils ont vécu un truc que pas beaucoup de gens vivent Et qui doit être très très fort
- CHARLES
Tu parlais du budget Sans adiscrétion Le budget pour l'Enduroman C'était pas quelque chose autour des 15 000 euros ?
- MIKA
Ouais Après ça dépend de si tu prends en compte Ton matériel, tes entraînements Mais juste la partie Faire l'Enduroman Juste faire l'Enduroman même sans la logistique et tout, c'est je crois de mémoire que c'était à peu près 5000 livres sterling, donc à peu près 5000 euros pour participer, avoir le droit de participer à l'Enduroman et avoir le suivi de tracker et tout. Et puis ensuite à nouveau 5000 livres sterling pour faire la traversée de la manche à la nage avec un bateau qui te suit individuellement du coup, parce que c'est une tentative à la fois. et ça il n'y en a pas beaucoup, il y a juste deux associations anglaises qui permettent de faire traverser la branche à la nage et puis il y a, je crois que ça se construit dans une main, le nombre de pilotes qui sont accrédités pour faire ça donc en fait tu passes par eux, tu n'as pas trop le choix et s'il reste des créneaux disponibles
- CHARLES
Et cet enduroman que tu n'as pas fait et qui t'a donné l'opportunité de faire le T24 est-ce que ça reste quand même quelque part au fond de ta tête un jour ou pas du tout ?
- MIKA
La traversée de la Manche oui, l'Enduroman je ne pense pas. Parce que je ne sais pas, pour le coup je n'aurai pas trop d'explication derrière tout ça. Juste moi ce qui me motivait vraiment à faire l'environnement et ce qui m'a boosté au fur et à mesure de mon entraînement et ce qui me fait un peu regretter aujourd'hui même si c'est pas de ma faute et je n'ai pas le choix de ne pas l'avoir fait encore c'est juste à traverser la manche à la nage c'est là où est toute la difficulté de la discipline Généralement ceux qui le font ils disent que 9% de la difficulté c'est sur la couche course à pied avant, 90% sur la traversée de la manche à l'arrêt nage et 1% sur les 300 bandes de vélo que tu as après. Et ça correspond généralement au taux d'abandon que tu as lorsque tu as des tentatives, où en fait la quasi-totalité des abandons c'est pendant la traversée de la manche à l'arrêt nage. Personne n'a terminé la traversée de la manche à l'arrêt nage sans terminer la partie vélo derrière de 300 km. Et voilà, il y a eu quelques abandons sur la partie course à pied, mais c'était des gens qui en fait n'étaient pas... bien ou qui ont été malades et donc ils ne se voyaient pas se lancer dans une traversée de la manche. Donc voilà, la traversée de la manche, ça je l'ai bien en tête.
- ARNO
Moi ce qui me plaît vachement dans cette histoire, et je pense que c'est un beau message, c'est que quelque part c'est d'une déception puisque tu n'as pas pu faire cet Enduroman qui est né le T24. C'est un petit peu l'histoire de la vie. C'est que souvent, quand on a une déception, on a l'impression qu'on est au fond du trou, que ce soit une déception amoureuse, professionnelle ou tout ce que tu veux. Mais tu te rends compte que c'est souvent quand il y a un champ brûlé que derrière, la nature a tendance à reprendre ses droits et puis qu'il crée. Et moi, j'ai toujours trouvé que quand on sort d'une grosse déception de quelque chose, il y a cette volonté d'essayer de regrandir et de recréer quelque chose derrière. Et c'est vraiment tout. Tu remarqueras, c'est un petit peu comme dans les compétitions, des fois tu as des athlètes qui vont se préparer pendant des années pour faire une épreuve et qui vont, pour X raisons, tomber malade, avoir un problème mécanique et tu as l'impression que ton monde s'écroule parce qu'en fait tu n'as pas pu faire ce que tu avais voulu faire. Et puis tu te rends compte, quand tu discutes avec ces mêmes personnes trois mois, six mois, un an après, qu'ils ont reconstruit quelque chose, ils sont repartis sur quelque chose. Et je trouve que c'est vraiment un beau message et c'est vraiment une belle histoire ce T24. Et en tout cas, moi tu vas... Tu m'as vraiment vendu du rêve et il y a de fortes chances qu'on se rencontre sur une de tes belles épreuves et que je ferai peut-être d'ailleurs avec mon gamin parce que je suis certain que c'est un truc qui va le motiver et j'ai toujours voulu faire un truc comme ça avec mon petit et c'est certainement une belle occasion. En tout cas, je tiens à te remercier vraiment beaucoup pour ton temps et pour ce que tu fais pour démocratiser le triathlon. C'est un beau message et en plus tu es quelqu'un qui est... qui s'exprime bien et qui a la tête bien sur les épaules. Et moi, ça me plaît de voir que le triathlon, il est en bonne main. En tout cas, je te souhaite tout de bon. Et puis, au plaisir de se croiser sur une de tes épreuves.
- MIKA
Merci beaucoup, Arnaud. Ça me plonge beaucoup. Et j'ai hâte de te voir sur la ligne de départ avec ton bonnet, peu importe la couleur. C'est les roses pour les individuels, les jaunes pour les deux, les verts pour les quatre et les bleus pour les six. Donc visiblement, en jaune, c'est ça avec ton fils.
- ARNO
Ouais, il y a de fortes chances que ce soit en jaune. Ok.
- MIKA
Où tu veux, quand tu veux, tu me diras. On verra ça après, mais c'est facile.
- CHARLES
Ça marche. Je serai pas loin, je ne vais pas les payer les bandits comme ça.
- ARNO
Tu vas faire l'accompagnant, toi ? Tu me feras du cadeau ? Oui,
- CHARLES
bien sûr, oui. Non, mais l'autre, je ne suis pas gravataire encore. Il y aura un règlement de compte à OKCoral. Ça peut se régler en individuel aussi, il n'y a pas de souci. c'est vrai bon il y aura peut-être deux bandits un jour au départ d'un T24 ça serait très rigolo avec grand plaisir merci à toi bonne
- ARNO
soirée et bon courage pour la fin de l'organisation j'imagine que là tu viens de courir une série de marathons et là tu attaques le sprint final et je pense que toutes les minutes comptent exactement c'est bien résumé à bientôt
- MIKA
Merci à tous les deux, à très vite. Et à très très vite. Merci beaucoup.
- Speaker #3
Merci.