- Speaker #0
Open True Cool, c'est le podcast des gens gentils. Ceux qui disent pardon quand on les bouscule. Ceux qui s'inquiètent des autres avant même de s'inquiéter pour eux-mêmes. Ceux qui disent bonjour dans la rue sans passer pour des fous. Et ceux qui tiennent la porte à la vieille dame à la boulangerie. Oui, ça existe encore des gens comme ça. Et c'est pour tous ces super-héros invisibles que j'ai créé cette Safe Place. Parce que gentils the new cool, donnons la parole à celles et ceux qui réussissent autrement. Et qui se font respecter sans grogner. Je suis Léa. Une gentille qui en a fait une force, enfin presque, freelance dans la com depuis plusieurs années. J'accompagne mes clients pour faire briller leur authenticité. D'ailleurs, hasard de dingue, gentillesse rime avec business. Trop bonne, trop cool, c'est le guide de survie du gentil. Pour apprendre à naviguer dans un monde parfois rude, on ne va pas se mentir, sans perdre votre bienveillance. Vous n'êtes pas seul. Je vous jure qu'on n'a pas besoin d'être un requin pour réussir et qu'on va y arriver. Sans plus attendre, je vous laisse avec... l'épisode du jour. Bonjour à toutes et bonjour à tous et bienvenue dans un nouvel épisode de Trop Bonne Trop Cool. Aujourd'hui je suis hyper contente parce que je reçois un petit soleil, en plus en plein mois de novembre je vous avoue que ça fait un bien fou. Je suis dans ma chambre face à mon ordi, j'ai l'impression d'être dans le noir déjà alors qu'il est à peine 15 heures, c'est vraiment une catastrophe ce mois de novembre. Bonjour Colline.
- Speaker #1
Bonjour.
- Speaker #0
Comment tu vas ?
- Speaker #1
Eh bien, ça va très bien. Je suis ravie d'être là.
- Speaker #0
Je suis super contente de t'entendre ici. Je spoile un peu, mais tu es une chanteuse que j'aime beaucoup. Est-ce que tu peux te présenter aux personnes qui ne te connaîtraient pas encore ?
- Speaker #1
Oui, bien sûr. Alors, je m'appelle Colline Rio et je fais de la chanson française, chanson à texte. Je m'accompagne au piano. Je mélange beaucoup des sources acoustiques et électroniques. Ma musique peut s'apparenter à quelque chose d'un peu cinématographique. Il y a beaucoup d'images. Voilà, je dirais ça.
- Speaker #0
C'est beau, c'est joli. C'est difficile de se pitcher, je trouve. Il y a toujours un truc, tu sais, quand on se présente, c'est toujours difficile de savoir qu'est-ce qu'on dit, qu'est-ce qu'on ne dit pas.
- Speaker #1
Non, c'est toujours un petit exercice pas évident, mais je commence à avoir mes mots-clés.
- Speaker #0
Oui, c'est ça. Tu brodes autour, mais tu sais à peu près ce que tu vas dire dans la forme. Trop bien. Moi, je te connais depuis plusieurs années maintenant. Je t'avais notamment découvert avec ta reprise des gens qui doutent. Donc il y a un bon moment du coup que je t'écoute. Et après, j'avais découvert On m'a dit. Et On m'a dit, ça m'a prouvé qu'il fallait que je t'invite ici parce que ça parle notamment de gentillesse et du fait qu'on t'a toujours reproché d'être un peu trop gentille et un peu trop lisse. Et du coup, c'est Martin Lumine qui avait proposé que je t'invite. Et j'avais trouvé que c'était une trop bonne idée. Tu étais déjà dans ma liste de gentils invités depuis un moment. Donc je me suis dit, les planètes s'alignent. Il faut que Colline vienne au micro de Trop Bonne Trop Cool. Donc merci d'avoir accepté l'invitation.
- Speaker #1
Merci à toi. Je suis trop contente. Et merci à Martin de m'avoir mise dans... Voilà.
- Speaker #0
dans les petits papiers ça fait trop plaisir en plus à chaque fois que j'envoie un message pour dire à un gentil ou une gentille c'est un tel qui t'a recommandé il y a toujours un petit truc qui se passe parce que je pense qu'on aime bien aussi qu'on nous catégorise en tant que gentil ou gentille et donc ça fait toujours chaud au coeur ça fait chaud au coeur complètement bah écoute on va démarrer tranquillement cette discussion je vais te poser la première question du podcast comment tu pourrais définir le principe de gentillesse par exemple à quelqu'un qui connait pas ce terme et que tu devrais lui expliquer comme un dictionnaire...
- Speaker #1
Pour moi, la gentillesse, c'est avant tout une vraie empathie, une vraie bienveillance qui se traduit par l'écoute de l'autre. C'est vraiment prendre en considération l'autre qu'on a en face de nous et c'est également prendre en considération qui on est. Pour être vraiment gentil, il faut se respecter soi, faire attention à qui on est vraiment. Je dirais vraiment que ça, ce seraient mes mots-clés. de l'empathie, de la bienveillance, de l'écoute de l'autre et de soi-même. Et que souvent, on confond la gentillesse avec la politesse. Et que c'est vraiment pas de la politesse, la gentillesse.
- Speaker #0
Trop bien, j'aime trop l'idée de ça. C'est vrai que t'as raison.
- Speaker #1
Mais oui, on a un peu l'image du gentil qui va s'excuser tout le temps, remercier tout le temps. Mais en fait, c'est pas s'excuser et remercier qui fait qu'on est gentil. C'est pas ça. Ça, c'est des manières. C'est de l'autour.
- Speaker #0
mais c'est pas vraiment ça la gentillesse voilà donc c'est pour être concise je m'arrêterai là mais on pourrait aller plus loin j'avais jamais mélangé le principe de politesse et de gentillesse en fait t'as raison c'est vraiment ça c'est on confond tout le temps et puis quelqu'un qui dit non tout le monde dit ouais mais c'est pas un vrai gentil il a dit non bah oui mais c'est pas parce que t'es un vrai gentil ou une vraie gentille qu'il faut pas dire non et moi j'avoue que en lançant ce podcast là je mélangeais un peu tout parce que L'épisode que j'avais enregistré au tout début, c'était pardon de déranger. Moi, vraiment, je passe ma vie à m'excuser de vivre, d'exister, de respirer. Au bout d'un moment, je me suis dit, mais non, en fait, ce n'est pas me contorsionner dans tous les sens pour que les autres prennent toute la place. Qui me fera que je serai gentille ? Et du coup, maintenant, j'apprends à mettre mes limites, à dire non. Et ça n'enlève pas pour autant ma gentillesse. Et je trouve que tu as raison. On nous a appris, en tout cas, en étant petite, qu'il fallait être des filles qui font... Ça ne fait pas de bruit, une fille. Ça ne prend pas de place. Ça dit oui. il y a plein de trucs qui se mélangent quand je parle mais c'est vrai que pas prendre beaucoup de place j'avais l'impression que c'était ça la gentillesse et en fait moi j'en reviens beaucoup de ça
- Speaker #1
complètement mais c'est exactement tu vois je mets moi je m'étais noté des mots clés là juste avant notre notre corps Mes petits repères sur des choses qui sont importantes pour moi et avait cette phrase là que j'ai écrite qui sait qu'ils étaient donc être gentil c'est pas dire oui à tout et c'est aussi savoir bien évidemment dire non s'affirmer Assumer en fait d'être face à l'autre mais avec bienveillance avec empathie, c'est être face à l'autre d'une certaine manière, avec de la gentillesse. Mais ça ne veut pas dire ne pas être là. Et ça, c'est un vrai travail, je trouve. On confond un peu la gentillesse avec la politesse. Et que aussi, j'ai beaucoup entendu être trop gentil. Mais qu'est-ce que c'est être trop gentil, en fait ? Et être gentil, parfois, c'est difficile, parce que les gens n'ont pas forcément envie de cette écoute-là, d'avoir une écoute envers soi-même et envers les autres. Il y a des gens qui ont aussi la flemme ou qui ne sont pas dans cette dynamique-là. Parfois, être gentil, en vrai, tu te prends des murs. Ce n'est pas fun, toujours, d'être gentil.
- Speaker #0
Oui, c'est vrai. Et puis, tu te sens vite seule, en plus, vu que tu n'as pas le retour que tu attends. Il y a un côté où tu te sens vite seule par rapport à ton... Moi, j'ai beaucoup d'empathie et des fois, j'en ai... trop, je pense qu'on ne peut pas avoir trop d'empathie non plus. Mais après, je m'en veux parce que je laisse justement trop de place à l'autre. Et donc, je me dis, mais c'est dommage parce que je me suis oubliée moi-même. Il y a tout un mélange de plein de trucs. Et je me dis, mais non, j'aurais dû à ce moment-là poser mes limites. Ça n'aurait pas fait quelqu'un de moins gentil. Et en plus, ma psy, elle m'expliquait que c'était un vrai truc de poser ses limites et que c'était limite un acte de gentillesse envers soi, mais aussi envers l'autre. Parce qu'en gros, tu lui donnes les clés de comment tu fonctionnes. Et donc, si... tu poses pas des limites, tu poses pas des mots clairs sur ça ça me va mais ça ça me va moins, bah en fait elle me disait, les autres vont forcément en abuser mais sans savoir qu'ils en abusent et donc ça nous incombe un peu aussi de poser des limites et tout ça et donc moi ça a été un gros travail et je crois que c'était plus confortable le moment où je m'oubliais beaucoup parce que du coup il y avait un truc où j'étais un peu passive, je me disais de toute façon je suis trop gentille, je me fais rouler dessus c'est normal, c'est la victimologie des gentils tu vois alors que non, moi j'aime bien être un gentil qui se rebelle un peu mais c'est moins confortable pour moi parce que ça va plus au conflit même si c'est pas vraiment du conflit mais c'est moins facile d'assumer ce côté là de poser des limites mais d'être gentille pour autant avec bienveillance oui complètement je comprends tout à fait parce que moi je suis encore dans l'apprentissage
- Speaker #1
de mettre des limites et souvent le synonyme des gens qui sont gentils c'est, enfin la problématique des personnes vraiment gentilles c'est l'envahissement ce que t'es en train de dire c'est le fait de vraiment se... Se laisser envahir par les autres, ne pas réussir à mettre de limites. Et en fait, c'est à nous d'en mettre. Et c'est à ce moment-là que du coup arrive l'amour de soi et le fait d'être gentil avec les autres, c'est être gentil avec soi et réussir à trouver ce bon équilibre dans se respecter pour respecter les autres. Donc ne pas s'écraser. Après, c'est tellement précieux la gentillesse, c'est tellement important. Moi, j'ai besoin que ce prisme-là passe dans toutes mes relations, la gentillesse. Sinon, c'est trop dur en fait. C'est déjà difficile, les relations, le monde dans lequel on vit. Donc la gentillesse, il faudrait vraiment l'entretenir comme un jardin. Moi, je dis souvent aussi que l'amitié, ça s'entretient comme un jardin. La gentillesse, c'est pareil. C'est une plante, ce n'est pas facile. Des fois, ça fait mal. Mais il faut rester le plus possible gentil et bienveillant. Parce que franchement, sinon, ce n'est pas drôle. Tu n'as jamais regardé...
- Speaker #0
ceux qui paraissent sans gêne, un peu méchants, entre guillemets. Pour moi, il n'y a pas vraiment de vrais méchants, mais tu vois, des gens qui s'en fichent un peu plus du regard des autres, qui s'en fichent un peu plus d'écraser les autres. Moi, ces gens-là, je les ai toujours regardés par envie, entre guillemets, en me disant Ah, ça a l'air plus facile pour eux ! parce qu'on a l'impression qu'ils se détachent tellement des sentiments, de l'empathie et tout, qu'ils arrivent plus facilement au sommet de la montagne que nous, tu vois, j'ai l'impression qu'on galère à monter par le chemin le plus difficile. Et donc, je me dis, tu sais, il y a un sentiment d'injustice un peu dans tout ça.
- Speaker #1
Ah oui, écoute, je comprends complètement parce que, oui, il peut y avoir ça même dans nos façons de gérer, notamment les fins de relation, on en parle un petit peu tout à l'heure, et on voit à quel point il peut y avoir des déséquilibres dans notre rapport à la gentillesse et surtout notre rapport à la bienveillance, à l'empathie, à l'écoute de l'autre. Et quand on a un déséquilibre face à quelqu'un, ça peut être encore plus dur. Alors je comprends le fait d'envier, moi j'ai vraiment ressenti ça, de me dire mais j'aimerais... réussir à m'en foutre. J'aimerais réussir à être cette personne qui en effet dit ce qu'elle pense vraiment et c'est pas grave quoi. Mais moi je peux pas faire ça, ça va trop m'impacter. Ça va me faire trop de mal. Si je dis vraiment ce que je pense sans filtre, je sais... en fait je saurais même pas faire. Il est là le filtre, mais je pense qu'il y a une forme de protection, c'est aussi quand on est gentil, c'est qu'on a peur. On a peur des autres, on a peur du conflit. Et que c'est une force la gentillesse, ça prouve aussi qu'on a été blessé à un moment, ou qu'on a eu peur. Parce que c'est une manière de se protéger des autres, et d'être sûr d'être compris, parce qu'à un moment donné on a souffert de ce qu'on a pu nous dire. Je pense qu'il y a un peu de ça aussi.
- Speaker #0
C'est joli comme... Moi, il y avait aussi... Dans La gentillesse, j'ai analysé aussi beaucoup de peur de l'abandon. Ouais,
- Speaker #1
à fond.
- Speaker #0
Il y a un truc où, tu vois, je pense qu'on est tous passés par soit des phases de harcèlement, des gens un peu moins sympas, des... Enfin, tu vois, pour avoir échangé avec maintenant presque 40 gentils, ce qui me paraît énorme, du coup, je me rends compte qu'on a tous un peu ce paterne-là de peur de perdre l'autre, quoi. Tu vois, la peur de l'abandon, elle est vraiment ancrée en nous, quoi.
- Speaker #1
Oui, complètement. Ah oui, oui, je pense qu'il y a... Il y a une peur d'être face à soi-même, aussi, d'une certaine manière. Et ça, c'est propre à tout le monde. Mais quand... Enfin, la gentillesse, je pense que c'est vraiment apprendre à se regarder. Tu sais, je disais ça tout à l'heure, se connaître, tout ça. Ben, pour être gentil, il faut vraiment se regarder soi. Il faut avoir peur de voir les problèmes, les difficultés. Pour avoir conscience aussi de l'autre en face, qui en a, forcément. Du coup, la personne qui va parler fort, qui va t'écraser. Quand tu es un vrai gentil, plein d'empathie, tu vois les failles. Tu te dis, bon, OK, alors cette personne, elle s'y sasse à ça. Et c'est là que c'est difficile. C'est parce qu'on peut t'en mettre plein la gueule.
- Speaker #0
Oui, vraiment.
- Speaker #1
Et toi, tu es là à te dire, non, mais en fait, elle m'a dit ça. Mais en fait, je pense que c'est difficile.
- Speaker #0
J'essaye de trouver des excuses à tout le monde.
- Speaker #1
C'est ça. C'est que tu vois un peu toutes les possibilités. Mais pour autant, il ne faut pas excuser. les gens qui sont dans la méchanceté directe, dans la cruauté, dans une forme d'honnêteté, une honnêteté cruelle. Je trouve ça très limite parce qu'il y a de plus en plus de gens qui vont pouvoir te dire, écoute, je préfère être honnête avec toi parce qu'on est amis ou parce que je suis comme ça, parce que je suis franc. Mais il y a une honnêteté qui est cruelle. Il faut faire attention, en fait.
- Speaker #0
Qui n'est pas jolie à dire. Oui, tu as raison.
- Speaker #1
Mais c'est ça. On peut tout dire avec bienveillance. Et écoute, vraiment, je suis sûre de ça. Faire attention à comment on dit les choses et comment on fait les choses. Donc, des fois, je suis pareille que toi. J'envis les personnes qui ne sont pas dans cette mouvance, dans cette façon d'être. Parce que je pense que c'est vraiment un truc qui est propre à soi-même, qui est naturel pour l'un et pas naturel pour l'autre. Et en même temps, franchement, je préfère être comme ça parce que je n'aimerais pas qu'on soit autrement avec moi. Tu vois ? Donc, c'est ça aussi, quoi.
- Speaker #0
Oui, je suis vraiment d'accord avec toi. J'en vis, mais d'un côté, tu vois, je m'en sentirais aussi incapable. Donc, c'est ça qui est un peu, tu vois, c'est un peu ambivalent dans mon cerveau parce que je me dis, oh là là, ça a l'air plus facile. Mais d'un côté, je ne vais pas emprunter cette voie-là parce que déjà, je ne me reconnaîtrais pas. Ça serait trop contre qui je suis et tout. Enfin, moi, clairement, d'écraser les autres au profit de ma personne, j'en suis vraiment incapable. Et donc, tant pis, peut-être qu'on va moins vite. Peut-être qu'on prend un chemin qui est différent. Mais tu vois, je me dis, quand on sera vieux... on sera plus content de ce chemin-là que d'avoir marché sur la tête de tout le monde. La finalité à chaque fois de ces épisodes, c'est que les gentils gagnent toujours. Et je pense qu'on ne regrettera jamais d'être gentil. Par contre, on peut vraiment regretter d'être méchant.
- Speaker #1
Oui, peut-être. Mais je pense que quelqu'un qui va être méchant, il ne s'en rend pas forcément compte. Enfin, je n'en sais rien. Est-ce qu'il y a vraiment des gens qui sont conscients de ne pas être sympas ? Je ne sais pas.
- Speaker #0
Je pense qu'il y a des gens qui savent s'en servir. Tu vois, moi, j'ai eu un conflit il y a quelques mois avec quelqu'un avec qui je travaillais. Et moi, je suis très nature peinture dans le travail ou comme dans la vie. Je suis assez authentique. Enfin, tu vois, je ne fais pas semblant d'être quelqu'un d'autre. Et du coup, si tu veux me faire du mal, tu peux facilement me faire du mal parce que tu sais où il faut appuyer. Et donc, lui, c'était un bon manipulateur. Et donc, il savait exactement où appuyer pour me faire mal. Justement, le sentiment d'abandon. que les autres vont parler mal de moi, le regard des autres et tout. Et en fait, il a été très bon parce qu'il m'a dit tout ça avec le sourire, mais par contre, il savait vraiment où appuyer pour me faire mal. Et franchement, ça a été hyper dur. Et donc, sincèrement, je pense que sur le moment, il voulait vraiment, enfin, pas me faire du mal, mais en tout cas, me rendre compte qu'il avait l'ascendant sur moi.
- Speaker #1
Oui, c'est sûr. Ça, je connais aussi. Et je pense que c'est aussi propre aux personnes empathiques. On peut attirer à soi des personnes malveillantes. Donc ils sont vraiment malveillants, c'est vrai. Il y a des gens qui sont vraiment malveillants. Mais pourquoi ils sont comme ça ? Alors là, là...
- Speaker #0
Franchement, je ne sais pas. Moi, je me dis qu'il y a un petit truc d'égo. Du coup, on avait un petit lien d'hierarchie. Moi, j'étais plus jeune que lui, c'était un homme, il avait plus d'expérience que moi. Et je pense qu'il y a eu un truc où il s'est senti menacé par la petite blondinette de 30 ans qui débarque, qui a des bonnes idées. Tu vois, moi, je suis sincèrement... motivé et j'adore le contact avec les clients, moi je suis à mon compte et du coup je donne sans compter et tout et je pense qu'il s'est senti menacé Il y avait un truc où je l'éclipsais un peu. Et donc, il s'est dit, merde, dans sa posture d'homme, il doit avoir la quarantaine. Il avait 20 ans de métier et tout. Et je pense qu'il s'est senti un petit peu menacé. Et donc, il s'est dit, je vais la remettre à sa place et donc appuyer où ça fait mal. Et comme je suis quelqu'un d'assez fragile, ce n'est pas difficile d'appuyer là où ça fait mal.
- Speaker #1
Oui, mais justement, c'est ce que j'allais dire. C'est le moment où on commence à faire de la psychologie de comptoir, comme on disait. C'est que pour moi, une personne qui va être vraiment malveillante, qui va en effet... aller chercher, comprendre comment tu fonctionnes pour te faire du mal. Et ça m'est arrivé également d'entrer dans un truc de relation vraiment toxique, où il y a un déséquilibre total, où ça ne fonctionne pas, et que tu es empêtré là-dedans, et que la personne, de toute manière, te fait du mal, va te rabaisser, va te dire des choses qui vont vraiment te faire de la peine, et pourtant, pourquoi tu restes ? Et moi, en fait, ce qui se passait dans ma tête, c'est que je faisais que de voir l'insécurité que j'avais. Enfin, l'insécurité, pardon, que la personne avait.
- Speaker #0
Oui, oui. Non, mais je vois tout à fait.
- Speaker #1
Moi aussi, du coup, je fais un lapsus révélateur. Parce que, voilà, on est aussi... On a une forme de responsabilité aussi quand on est dans ces relations-là, tout en, voilà, ne pas tout prendre sur son dos, surtout. Attention. Mais voilà, moi, en tout cas, je sais que j'ai vachement réfléchi. Surtout dans les relations amoureuses. Là, ça n'a rien à voir. Tu parlais d'une relation de boulot. c'est vraiment vraiment différent mais moi j'ai vécu ça dans une relation amoureuse et voilà ce que je voulais dire c'était qu'une personne qui va être vraiment malveillante souvent en fait ça montre une énorme insécurité une grande vulnérabilité en fait c'est sa faiblesse et que toi tu représentes quelque chose de fort de lumineux d'authentique de qui le déstabilise le ou la déstabilise parce qu'en fait yel peut pas être comme ça yel peut pas ou n'atteint pas ça et aimerait Et c'est aussi pour ça souvent que les personnes qu'on peut qualifier de pervers narcissiques sont attirées par des personnes solaires, bienveillantes, à tendances qui peuvent être manipulées, parce qu'elles ont beaucoup d'écoute et beaucoup d'empathie de l'autre, du coup, plus de pardon, en fait.
- Speaker #0
Oui, puis tu mets de l'eau dans un moulin, je pense, d'un pervers narcissique avec, tu vois, de la gentillesse et on idolâtre aussi facilement, tu vois, moi je mets beaucoup les gens sur des piédestals parce que je les trouve... Je les trouve formidables, je les trouve mieux que moi, exceptionnels. Donc, je pense que le côté pervers narcissique va venir se nourrir aussi de toutes ces petites choses-là qui vont l'encenser, en fait. Ah,
- Speaker #1
mais complètement. Ah, ça, c'est un vrai truc de mettre les gens sur des piédestals. Ouh là là, si tu savais. Moi, j'ai des piédestals magnifiques. Je pose les gens dessus. Et après, je suis tellement déçue parce que t'es là genre...
- Speaker #0
Oui, mais c'est vrai qu'après la chute, j'ai déjà eu le cas où... tu t'idolâtres une personne et après finalement tu creuses et tu te rends compte que c'est pas du tout ce que j'avais imaginé. C'est fou.
- Speaker #1
En fait, je sais pas. Mais c'est beau, c'est bien d'avoir ces... C'est comme si on avait des lunettes de vues différentes. On va mettre les lunettes et c'est le cliché de... Tu vis dans un monde du bisounours, tu sais, de bisounours. Ouais,
- Speaker #0
mais vraiment, moi on me le dit tout le temps. On me le dit tout le temps.
- Speaker #1
Mais oui, mais en fait, elles sont super ces lunettes. C'est trop bien.
- Speaker #0
Tellement d'accord.
- Speaker #1
Enfin franchement, c'est un super pouvoir de pouvoir voir les choses.
- Speaker #0
par contre il faut se protéger un peu quand même il faut savoir les enlever de temps en temps et redescendre un peu sur terre moi j'ai pas du tout ce côté là pragmatique il y a d'autres personnes dans mon entourage des fois qui me l'amènent ce côté pragmatique là en disant attention Léa de ces petits warnings petits red flags et plus t'avances dans la vie je pense plus t'arrives à avoir les warnings pour toi et tu sais à peu près comment tu fonctionnes et tout mais je sais pas toi mais moi j'arrive quand même à retomber dans le panneau de certains trucs que j'avais l'impression d'avoir acquis entre guillemets et bon voilà selon... la période, selon comment on se sent aussi. J'ai l'impression que c'est un peu un éternel recommencement parfois.
- Speaker #1
Mais complètement. Mais après, moi, ce que j'ai observé là, c'est que je vais plus vite enlever mes lunettes. Je vais plus rapidement voir là où avant, je pouvais être longtemps dans le panneau, longtemps dans une situation où je ne me rendais pas compte du déséquilibre, où une personne est toxique, pour moi, ne le sera pas avec quelqu'un d'autre ou le sera avec d'autres, je n'en sais rien.
- Speaker #0
Oui, exactement.
- Speaker #1
Mais quand on se rend compte que ça ne va pas et que... t'es en train de souffrir et que t'es juste en train d'essayer de sauver quelqu'un ben ça ça a changé, aujourd'hui je vois plus vite et ça c'est déjà bien tu le sens plus vite en tout cas ce genre de truc, ça c'est bien ça empêche pas que tu puisses être attiré encore par des personnes comme ça ou avoir autour de toi des personnes qui vont être envahissantes ça n'empêchera pas ça parce que ça continuera d'arriver mais par contre tu pourras le voir, les repérer et désamorcer les choses et décider de la relation, ok donc là mettre des distances, ça veut pas dire que cette personne est mauvaise,
- Speaker #0
mais elle est mauvaise pour moi parce que je suis comme je suis et je suis en train de tuer moi non mais oui t'as raison ouais c'est vraiment ça et puis moi maintenant je me laisse moins justement comme tu dis envahir par les autres si je sens qu'ils vont prendre trop de place et que j'ai pas envie qu'ils occupent cette place là j'essaye de mettre des barrières et des limites et toi justement comment tu les mets ces limites là parce que tu disais que t'étais en plein apprentissage... Comment ça se concrétise ? Est-ce que tu oses dire les choses ? Comment tu fais concrètement pour mettre les limites avec une personne où tu sens qu'elle va en abuser de ta gentillesse, de ta bienveillance ?
- Speaker #1
Pour l'instant, c'est vraiment le démarrage. Moi, je dirais que ce que je fais pour l'instant, c'est juste en parler, en parler avec mes amis, leur demander leur avis. Et aussi, moi, je fais un travail pareil. Tu parlais de ta thérapeute, je fais un travail avec une thérapeute également pour, moi, me blinder d'une certaine manière, ne pas me transformer, ne pas changer qui je suis, mais juste, ouais, c'est ça, être plus sûre, plus affirmée. Et si je sens qu'une personne va être potentiellement malveillante ou pourrait être dans quelque chose de toxique vis-à-vis de moi, je vais m'en écarter, mais avec bienveillance. C'est-à-dire que je ne vais pas dire c'est ciao Allez, c'est ciao ! Non !
- Speaker #0
Il y a plein de gentils et de gentilles qui me disent au micro ici, ils me disent j'ai honte, mais je ghoste parce que comme ils ne savent pas comment gérer la situation, du coup, ils ont le ghost facile en mode ça me... Ça m'angoisse tellement de devoir gérer ça que du coup, ils préfèrent laisser mourir le truc.
- Speaker #1
Ça, pour le coup, je ne l'ai jamais fait. Mais je comprends complètement que ce soit un échappatoire qui puisse être sécurisant. Et honnêtement, j'y ai pensé aussi à des moments de plus répondre ou de moins.
- Speaker #0
Oui, de moins répondre.
- Speaker #1
Moins répondre, tu donnes un indicateur, mais quand même donner une explication. C'est trop important. Parce que pour le coup, moi, je l'ai vécu, d'être ghostée, d'être vraiment malmenée dans une relation avec quelqu'un qui me prenait, me jetait. Et c'était vraiment terrible. Et là, il n'est même pas question de ça, parce qu'il n'est même pas forcément question de relation amoureuse, c'est pas de relation amicale, où tu sens que ce n'est pas forcément la bonne personne pour toi, même en amitié. Et comment on fait pour diminuer l'échange ? Et... Et que ça se fasse naturellement, mais que ça se fasse.
- Speaker #0
Oui, donc tu peux assumer aussi de le dire à la personne si tu as envie de... Oui, tu es capable de le formuler, ça, du coup.
- Speaker #1
Oui, j'apprends vraiment à le faire. J'apprends vraiment à le faire. Et il y a des choses qui se sont faites naturellement dans les relations. Il y a des personnes où je me suis rendue compte avec le temps qu'en fait, ça me faisait plus de mal qu'autre chose. Mais elles s'étaient déjà plus ou moins écartées. c'était ça même qui était souffrant c'est que des fois dans les relations on a beaucoup de comment dire d'attente, même dans les relations d'amitié là je parle vraiment je suis d'accord avec toi pour moi c'est comme une relation amoureuse d'une relation d'amitié moi je m'y investis tout autant on a des attentes on a de l'affection on est fidèle en amitié et parfois ça fait super mal de voir que les gens ne répondent pas du tout de cette manière-là, qui sont beaucoup moins présents, que t'es tout le temps toi qui relances. Et en fait, moi, ça a été ça, c'est qu'il y a eu des petits moments de chagrin d'Amico, et les choses se sont estompées, et je l'ai accepté. En fait, ça a été ça, moi, le travail, donc tu me demandais comment tu fais, ça a été d'accepter que, en fait, les gens passent. Je viens d'écrire une chanson sur ça, sur le fait que les gens ne font que passer dans nos vies, et qu'il faut l'accepter. Et que c'est dur, c'est dur pour... Surtout quand on est...
- Speaker #0
très investi dans les relations t'as pas envie que ce soit juste quelqu'un de passage moi j'idéalise beaucoup ça aussi moi j'avais eu une rupture amicale il y a plusieurs années ça avait été si douloureux j'avais le coeur brisé quand t'en parles autour de toi les gens ils comprennent pas trop c'est parce qu'il y avait un truc un peu mélangé avec de l'amour je dis mais non c'était vraiment qu'un ami c'est juste que ça s'est terminé et ça me fait profondément souffrir et du coup je n'osais pas trop en parler autour de moi parce que j'avais l'impression que c'était mal perçu Tu vois, d'être aussi malheureuse pour la perte d'un ami, quoi, qui avait décidé qu'on se parlerait plus. Et c'est comme ça. Enfin, voilà, c'est comme tu dis, les gens passent. Et j'avais trouvé ça hyper douloureux.
- Speaker #1
Ah, mais je comprends complètement. Mais vraiment, pour moi, les amitiés, c'est... Ouais, c'est comme des relations amoureuses. Et c'est ça qui est très dur aussi dans les relations amoureuses. Quand ça s'arrête, il n'y a pas ce truc quand même de l'amitié qui peut rester, tu vois. Même si tu vois moins quelqu'un, tu te dis, bon, je peux lui écrire. On va se revoir. On pourra peut-être se revoir dans un an, dans deux ans. Ça va peut-être revenir. Il y a ce truc-là quand même dans l'amitié qui soulage en amour quand c'est fini. Mais moi, je ne suis pas capable de couper le lien. Je ne sais pas faire.
- Speaker #0
C'est que tu coupes le lien avec quelqu'un avec qui c'était ton amoureux ou ton amoureuse, mais tu coupes aussi avec quelqu'un qui était ton ami.
- Speaker #1
Mais oui, bien sûr.
- Speaker #0
Parce que je trouve que... Moi, je ne peux pas être amoureuse de quelqu'un sans être amie d'abord avec cette personne.
- Speaker #1
Pareil.
- Speaker #0
Je trouve que le sentiment se mélange beaucoup.
- Speaker #1
Complètement. La plupart de mes relations amoureuses, ça a été d'abord des relations d'amitié. Et là, ma dernière relation, c'était mon meilleur ami. On est meilleurs amis depuis nos 15 ans. Et on est tombés amoureux sur le tard. On a été en coloc, dis-toi. de pote, vraiment, je l'appelais bro. C'est chelou, mais c'est vrai. Et surtout, quand ça a switché, ça a switché pour l'un et pour l'autre. Et là, c'était fini, les bros. Il n'y avait plus rien. Il n'y avait plus ça, en tout cas. C'était autre chose. et tu vois on a été 5 ans en couple et là je t'en parlais au début de l'interview parce que c'est encore difficile pour moi ça s'est terminé il y a 6 mois à peu près et je suis encore dans le malus tellement dur c'est un truc de fou parce qu'en fait c'est ça c'est un double deuil, double deuil amical double deuil amant, amoureux et en fait c'est là mais moi je peux pas on peut pas nous couper le lien avec quelqu'un
- Speaker #0
Et donc là, tu arrives à plus écrire à cette personne ? Tu vois, tu arrives à vraiment...
- Speaker #1
Je me force. Je me force parce que pour le coup, je suis en face de quelqu'un qui... Lui, pour le coup, il a plus besoin que... Il n'a pas besoin de mon amitié. Je sens qu'on n'est pas dans le même rapport. Moi, je vais être en mode, mais moi, ce n'est pas fini dans ma tête. Ça pourrait durer longtemps encore, ce truc de... Même si ça ne va plus trop, on donne une chance. Moi, je suis capable de donner longtemps la chance à quelqu'un. et je suis très fidèle tu vois genre c'est genre j'ai du mal à lâcher en fait mais même dans la vie en général c'est genre quand j'ai un projet j'y vais à fond bah un amour c'est pareil c'était investir corps et âme pour quelqu'un ce qui est je pense une vraie qualité mais du coup le chagrin my god c'est tellement du coup la passée oh waouh je le dirais qu'humour mais fou
- Speaker #0
Oui, mais vaut mieux en rire. Mais j'imagine que ce n'est pas tous les jours le cas. Et ça, du coup, comment tu arrives à le travailler avec tes amis, ta thérapeute ? Comment tu gères ce deuil-là ? C'est hyper dur, du jour au lendemain, de faire sortir une personne comme ça de ta vie.
- Speaker #1
Pour l'instant, je t'avoue que c'est ça. J'en parle beaucoup. J'en parle avec les amis. Je me fais aussi... Il y a un truc que j'ai commencé à faire. Je n'avais jamais fait ça. Parce qu'honnêtement, je n'avais jamais autant douillé après une rupture. Mais je pense que c'est le fait aussi que c'était un ami, justement. je pense que le lien amitié amour c'est là genre wow c'est trop dur et ce que je fais c'est que des fois j'arrive pas à en parler à mes amis parce que ça va faire 6 mois et j'ai pas envie d'être cette personne qui ressasse être un poids aussi pour les autres qui ressasse et ça c'est un vrai sujet aussi est-ce qu'on peut être triste face à nos amis comment être triste face à nos amis et bien du coup j'ai commencé à faire des audios que je me fais. Quand ça va très très mal, je mets l'audio et je me dis ok, vas-y, on va parler. Et juste, je dis ce que je ressens comme si je faisais une thérapie, en fait, mais je n'embête personne.
- Speaker #0
Mais face à toi, quoi.
- Speaker #1
Voilà, c'est ça, face à moi.
- Speaker #0
Un peu comme du journaling, il y en a qui font du... qui écrivent aussi et donc toi, tu dis ah ouais, mais c'est super chouette comme idée. Ouais,
- Speaker #1
c'est ça. Mais je fais les deux. J'écris aussi, mais en fait, l'écriture, je trouve que c'est... J'écris énormément, j'ai toujours beaucoup écrit. Mais là, vis-à-vis de ma rupture, je la trouve difficile, la phase d'écriture. Parce qu'en fait, t'es face aux mots que tu vois, tu prends du temps. Et je trouve que ça me met encore plus en état de souffrance. Là où, quand je fais un audio, tu parles tout de suite, tu dis ce que tu ressens. Il y a quelque chose d'instantané et qui va pas forcément rester visuellement aussi. C'est bête, mais l'audio, je peux le supprimer. J'ai pas à brûler des pages ou...
- Speaker #0
Oui, je suis d'accord. Alors que l'écriture, c'est un carnet physique qui reste et que tu dois affronter limite sur la table du petit-déj le lendemain.
- Speaker #1
Exactement. Voilà, c'est ça. En fait, du coup, il y a quelque chose de... Tu sais que tu vas pouvoir tout dire, que ça ne va pas forcément rester, que tu en feras ce que tu veux, que tu n'embêtes personne, même si on a le droit d'être triste. Et nos amis, je sais que mes amis me le disent beaucoup, qui sont là.
- Speaker #0
Quand tu as une tendance à culpabiliser, c'est super. Vraiment, je recommande.
- Speaker #1
Toujours peur de déranger, finalement, on y revient.
- Speaker #0
Oui, bien sûr, mais bien sûr. Mais voilà, donc ça, c'est mon petit truc du moment. Et puis aussi, j'ai la chance d'avoir une passion qui est la musique. Et je peux te dire que là, j'en écris des chansons.
- Speaker #1
D'entre guillemets, ça doit être un bon terrain de jeu aussi pour toi d'écrire. Après, je ne sais pas si c'est vrai, parce que je ne suis pas artiste, mais est-ce que c'est vrai que du coup, dans ces périodes-là, est-ce que tu es plus créative ? Est-ce que tu écris là-dessus ? Comment tu le gères aussi, ce deuil-là, face à ton métier de chanteuse, enfin, compositrice, que tu écris tous tes textes ?
- Speaker #0
Honnêtement, j'ai eu énormément de mal à écrire là-dessus.
- Speaker #1
Oui, ça ne m'étonne pas. En vrai, ça doit être hyper dur.
- Speaker #0
Franchement, là, j'ai écrit une chanson, c'est tout. Et j'en ai commencé une autre il y a quelques jours, alors que ça fait donc quand même six mois. Et j'en ai écrit plein d'autres des chansons, mais pas du tout sur ce sujet tellement c'est difficile. Je pense que ça prendrait un peu de temps. Je pense que j'en écrirais peut-être... Voilà, là j'en ai quelques-unes, enfin j'en ai une. Peut-être que ça viendra quand j'irai vraiment mieux,
- Speaker #1
tu vois. Peut-être moins chaud. C'est peut-être bien aussi de garder ce truc-là et de le réutiliser quand ce sera moins douloureux, moins instant... Enfin ouais, moins dans l'instant, quoi. Donc c'est vrai que... Ça doit être dur de se replonger là-dedans à chaque fois. Limite, ça t'embourbe dans une tristesse qui est... C'est pas facile aussi.
- Speaker #0
Ouais, c'est ça. Et c'est que surtout, je pense que c'est tellement encore à vif, pour l'instant, pour moi, que les mots, ils arrivent pas à venir. Et qu'il faut qu'il y ait... D'abord, on va réparer. Et ça viendra. Et quand ça viendra, du coup, ça viendra avec un autre regard qui sera un regard de quelqu'un qui... Je pourrais donner cette chanson, parce qu'il y aura une distance. Là, pour l'instant, la distance, elle n'est pas vraiment là. Mais pour autant, j'arrive à écrire, mais sur d'autres choses. Et je me suis vraiment mise... Tu vois, cet été, j'ai pris deux semaines d'écriture. Je me suis isolée toute seule. J'avais trop peur de faire ça. Mais là, tu vas t'isoler toute seule. Tu es dans le bad de ouf. Tu vas vraiment faire ça ? J'avais trop peur. Et je l'ai fait.
- Speaker #1
Ouais, mais ça fait du bien, limite aussi, si t'avais envie d'être triste durant cette semaine-là, t'avais le droit d'être triste, parce que t'es pas dans la représentation, justement, de faire bonne figure, d'aller bien, et tout ça, donc d'un côté, des fois, être triste, ça permet de lâcher toute la tristesse qu'on peut avoir, et tout, et je trouve au moins le regard des autres, il pèse un peu moins, même si on est avec des gens bienveillants, et qui comprennent aussi ce qu'on traverse, mais des fois, j'aime bien la vivre seule, moi aussi, ma tristesse.
- Speaker #0
Exactement, ben en fait, voilà, c'est ça, et je me suis dit, pareil, note pour moi-même, euh... S'isoler, il ne faut pas en avoir forcément peur. Alors, quand même, j'avais des amis, j'avais dit où j'étais. Je sentais que...
- Speaker #1
Oui, bien sûr, tu n'es pas partie en claquant la porte, en abandonnant tout. Tu l'as fait comme tu avais envie de le faire, en tout cas.
- Speaker #0
C'est ça. Puis, je suis allée dans un lieu de résidence où il y avait de la vie. Il y avait une petite famille. Je n'étais pas complètement isolée. Sinon, je pense que ça aurait pu partir en angoisse, cette affaire. J'ai quand même fait attention. Il ne faut pas non plus se mettre en danger quand on est dans des grosses phases de chagrin. C'est ça aussi la bienveillance, faire attention à soi. Et voilà, cette semaine-là, j'ai écrit plein de chansons. C'était vraiment super. Ça m'a fait beaucoup de bien.
- Speaker #1
C'est bien que tu aies réussi à sauter le pas parce que ce n'est pas facile des fois d'apprécier sa propre compagnie et d'assumer la solitude et tout, mine de rien. C'est un pas aussi.
- Speaker #0
Oui, carrément. Oui, oui. Mais c'était important, je pense que... Ça m'a permis vraiment de faire face aussi à la tristesse, à où on en est. Et voilà, c'est ça, prendre soin de soi, c'est aussi, comme on se disait tout à l'heure, faire face à ces problématiques et accepter la tristesse. Mais moi, là, ce qui m'étonne, je ne sais pas si toi, tu as déjà vécu ça, mais c'est à quel point ça peut être long. C'est que moi, je trouve ça très long d'être mal comme ça depuis six mois. Je me dis, mais... Combien de temps ça va durer en fait ?
- Speaker #1
C'est qu'en fait je crois que ça malheureusement il n'y a pas de règle et puis il ne faudrait pas qu'il y ait une règle parce que ça serait horrible de se dire bon bah demain Colline si t'as d'abutoires après t'as plus le droit d'être triste ça serait super dur donc d'un côté c'est normal qu'il n'y ait pas de enfin heureusement qu'il n'y a pas de règle parce que s'il y avait un truc entendu ça ne serait pas possible, chacun vit en plus hyper différemment et tout et donc je pense qu'il faut se laisser le temps de le vivre et il n'y a pas de truc écrit malheureusement, limite c'est Un mal pour un bien, mais c'est vrai que ça serait peut-être plus simple de te dire, Bon, bah, Colline, ça va durer six mois, et puis après, t'auras plus mal. Mais je pense que ça n'existe pas. Et ça se trouve, ça s'arrêtera demain. Ça se trouve, ça continuera encore quelques semaines. Et peut-être que ça va s'étioler petit à petit et que tu le vivras de moins en moins mal. En fait, il faut laisser vivre le truc. Et je trouve que le fait que t'en parles, que t'en fasses pas un sujet, tu sais, que tu gardes pour toi, que tu ressasses avec toi-même et que ça devient un truc... limite tabou avec les autres, qu'il ne faut pas t'en parler parce que on sait que ça va te mettre dans des états pas possibles et tout, là au moins le fait que t'en parles je pense que c'est aussi une thérapie, tu vois. Le fait de mettre des mots dessus, déjà d'en parler sans forcément toujours pleurer parce que moi il y a des trucs que je peux raconter qui me sont arrivés il y a des années et je serais capable encore de pleurer et du coup je trouve que le fait que tu en parles, que t'arrives à en rigoler entre guillemets et tout, je trouve que c'est des bons signaux quand même pour la suite, tu vois.
- Speaker #0
Mais carrément, bah écoute, en vrai moi je... Je ne pensais pas t'en parler parce que je sais qu'on est en train de faire un podcast. Je trouve que c'est très personnel. Mais tu m'as vu, je n'étais pas bien juste avant. Et en vrai, ça fait du bien.
- Speaker #1
T'inquiète, j'ai pleuré ce matin, si ça peut te rassurer. Moi, je suis dans une sale période aussi, donc si ça peut te rassurer.
- Speaker #0
C'est vrai ?
- Speaker #1
Oui, oui,
- Speaker #0
oui. Écoute, voilà.
- Speaker #1
Voilà, c'est pour ça. Ça me fait plaisir que tu m'en parles. Moi, c'est un peu la remise en question du mois de novembre. Moi, j'avoue que le mois de novembre, je ne le vis jamais bien. Je ne sais pas trop pourquoi. C'est un peu... C'est un peu la dépression hivernale. Et donc, il y a des trucs dans ma vie perso qui vont moins bien en ce moment, notamment un projet bébé qui n'arrive pas. Et donc, c'est assez douloureux. Je me sens assez seule face à tout ça et tout ça. Donc, ce n'est pas toujours facile. Et là, je ne sais pas, j'ai l'impression que le mois de novembre vient mettre une drôle petite couche de tristesse par-dessus. Et donc, j'ai l'impression que je suis épuisée mentalement. Tout m'atteint, tout me stresse, m'angoisse. Les interactions avec les autres, j'ai du mal à les gérer et tout. Et donc, c'est une grosse période de... moins bien, il n'y a pas un truc particulier tu vois, il n'y a pas un truc particulier dans ma vie mais c'est un tout qui fait que tout devient plus dur à cette période là et je ne saurais pas l'expliquer autrement je comprends complètement c'est tout con mais on a moins de vitamine D ouais c'est vrai j'arrête pas de dire que je suis un petit tournesol et que pour moi le soleil c'est hyper important donc peut-être que ça y joue les jours de brouillard là que je me tape depuis plusieurs jours C'est possible.
- Speaker #0
Je pense que ça joue. Et en vrai, il y a des petits sprays de vitamine D à prendre. C'est bête, mais ça peut vraiment aider. Moi, là, je me suis dit, pour te dire, j'étais tellement dans le mal avant notre appel, là. Je me suis dit, alors juste après, je vais à la pharma, je m'achète un spray de vitamine D.
- Speaker #1
Je chante de vitamine D. Je vais aller m'acheter ça. Je ne sais pas, je me sens nulle. Tout est compliqué. Et en plus, je n'aime pas ressentir ça parce que... En plus, quand des gens plus terre-à-terre, tu vois, comme mon mec, par exemple, est très pragmatique, moi, je peux me lever le matin et pleurer parce que, je ne sais pas, c'est un mal-être profond que je ne peux pas exprimer. Et donc, au début de notre relation avec mon mec, il me disait Mais pourquoi tu pleures ? J'ai fait quelque chose de mal, il y a un truc qui ne va pas et tout. Et en vrai, non, c'est juste que je me sens mal. Et le fait, des fois, de devoir justifier pourquoi on se sent mal, c'est le truc qui me… Du coup, j'aimerais inventer quelque chose, tu vois, qui m'est arrivé une tragédie dans ma vie pour pouvoir ressentir ça. Et en fait, non, c'est juste… Je me sens moins sécure, moins à l'aise dans ma vie, moins bien dans l'environnement. Et du coup, c'est un tout qui fait que je me sens vraiment moins bien. Mais ce qui est bien aussi, c'est que j'ai l'impression que c'est par vagues. Il y a des énergies qui reviennent, qui repartent et tout ça. Mais des fois, ça dure plus longtemps que d'autres périodes.
- Speaker #0
Mais complètement. Et il y a les saisons qui ont un vrai impact, mais pas que. Il y a aussi une grosse différence entre les cycles hormonaux.
- Speaker #1
Oui, vraiment. mais oui les cycles c'est vrai que ça fait un truc de ouf,
- Speaker #0
ça je m'en suis rendue compte aussi mais oui on n'a pas du tout les mêmes entre hommes et entre femmes et là où en une journée un homme son cycle il va faire des pics super élevés, c'est quelque chose de très régulier, très constant donc en fait logiquement scientifiquement les hommes ont plus de facilité à faire les mêmes choses, se lever tous les jours à 8h pour aller faire du sport là où nous notre cycle il est sur un mois... Donc, c'est super long. Donc, tu as des vraies phases de down, tu as des phases de up. Enfin, c'est étiré. Donc, ça fait qu'on a beaucoup plus d'états émotionnels changeants. Et là, c'est hormonal. Tu n'y peux rien. Ce n'est pas de notre fait. Oui,
- Speaker #1
ce n'est pas de notre fait. Ça, justement, tu l'as regardé, soit toi, ton cycle. Parce que c'est marrant, j'ai vu une interview très récemment de Louane qui disait qu'elle avait, en SPM par exemple, elle écrit les plus belles chansons. Alors qu'il y en a d'autres qui disent qu'en SPM, ils ne créent rien parce qu'ils sont nuls, ils n'ont pas de décréativité. Et elle, elle expliquait qu'elle avait analysé son cycle et que justement, je crois que c'est la phase de SPM où justement, elle écrivait de ouf.
- Speaker #0
Ah ouais, j'adore. Je n'ai jamais checké ça. Et je vais le faire parce que justement, il faut regarder. Mais pareil, j'ai vu une interview récemment d'une femme qui parlait justement des cycles menstruels et qui expliquait qu'en période d'ovulation, par exemple, c'était un moment de... logiquement de pics créatifs pendant cette période et juste après cette période et que ça pouvait être intéressant de se fier à son cycle menstruel pour caler des choses dans notre agenda j'avais vu ça aussi c'est ouf mais je trouve ça trop bien je trouve ça génial Alors moi, pour le coup, mes SPM, c'est la dépression totale. C'est genre, je suis nulle, rien ne va. Et d'un coup, tu sais, à chaque fois, c'est fou parce que ça arrive quand même tous les mois depuis parfois nos 12 ans, je ne sais pas, entre nos 12 et nos 15 ans. Et à chaque fois, on se fait avoir.
- Speaker #1
C'est vrai, on tombe des nues, tu sais, genre, je suis trop mal. Mais c'était SPM. Oui, mais je suis quand même trop mal et la vie, elle est trop dure.
- Speaker #0
C'est-à-dire que tous les mois, tu pars en déprime et tu es là, mais qu'est-ce qui se passe ? C'est fou, c'est fou ! A chaque fois tu te dis mais qu'est-ce qui se passe ? Est-ce que c'est normal ? Pourquoi ? Qu'est-ce qui m'arrive ? Oh non ça y est je suis vraiment une merde ! Attends, on est le combien ?
- Speaker #1
Ah d'accord !
- Speaker #0
Je me suis encore fait avoir !
- Speaker #1
Ouais c'est ça, et est-ce que ça te rassure quand tu découvres que c'est bon, c'est que les SPM qui viennent frapper à ta porte ?
- Speaker #0
Oui ! Ah oui ça me rassure à chaque fois et à chaque fois ça me saoule aussi parce que je me dis mais c'est dingue l'impact que ça a ! Et en même temps, voilà, c'est ça, être une femme, et c'est aussi une forme de richesse. Il faut trouver la force là-dedans, parce que purée, sinon c'est déprimant.
- Speaker #1
Oui, sinon on arrête tout, mais oui, t'as raison, moi je trouve ça beau aussi, parce que tu vois, moi je me plains tout le temps, j'aime pas la routine et tout, bah là au moins avec un cycle hormonal qui fait un peu ce qu'il veut, bah au moins y'a pas de routine. Non.
- Speaker #0
d'un jour à l'autre on sait pas trop comment on sera mais oui c'est sûr donc voilà il y a quand même beaucoup de choses qui peuvent jouer sur notre état mental la santé mentale mais en vrai il y a aussi la période dans laquelle on est le monde, ce qui se passe dans le monde l'impact des réseaux sociaux en vrai sur nous et aussi beaucoup sur les artistes aussi on se compare énormément et on en parle pas mal de ça entre artistes et ça ça joue vraiment mais de fou sur notre morale... Pareil, quand t'es dans une rupture amoureuse, les réseaux sociaux, mais c'est un fléau.
- Speaker #1
Oui, je pense que ça t'envoie tout le bonheur au monde. Enfin, tu sais, le bonheur au visage. Ouais, je vois tout à fait. Ça doit être... C'est terrible, ça. Faut arriver à s'en couper, je pense. Moi, là, tu vois, en ce moment, vu que je me sens moins bien et tout, par exemple, le soir, je prends plus mon téléphone dans le lit et je m'oblige, entre guillemets, à lire. Et en plus, je m'endors beaucoup plus sereinement et tout parce que sinon, j'avais ce truc de scroller sur TikTok et je sais pas, ça... Pourtant, je vois rien de traumatisant ou quoi, mais je sais pas, ça te met dans un mood qui est pas du tout dans celui de l'endormissement. Et donc voilà, maintenant, je lis des polars atroces où les gens se font torturer, mais ça me fait du bien. Et je m'endors ensuite.
- Speaker #0
Sérieux ? Du coup, tu as trouvé ton truc ? Non, mais j'adore. Mais tu sais, c'est fait exprès. Les réseaux TikTok, les reels, tout ça, c'est vraiment exprès pour te créer quelque chose qui va te maintenir éveillée, qui va faire que tu vas être en dépendance. Ça t'envoie de la dopamine. Oui.
- Speaker #1
et puis que tu restes dedans que c'est infini et justement tu parlais des réseaux par rapport au monde de la musique on en avait parlé un peu justement avec Poppy et on trouvait qu'il y avait des avantages et des inconvénients aux réseaux c'est que comparé à avant où il y avait des maisons de disques qui vous mettaient en compétition et où vous ne vous parliez pas et du coup vous hypothétisiez ce que l'autre pensait il y avait beaucoup aussi de concurrence et elle trouvait que les réseaux maintenant ça ouvrait aussi le fait que vous parlez entre chanteuses notamment et qu'il y a beaucoup plus de soutien qu'avant et elle, elle a vraiment vu un changement où maintenant vous êtes capable de vous envoyer un DM et de vous féliciter pour un truc et donc elle trouvait que ça avait du moins bon d'accord mais aussi beaucoup de bon.
- Speaker #0
Oui mais je suis complètement d'accord. En fait c'est toujours la même chose, c'est l'équilibre à trouver dans tout et les réseaux sociaux c'est une porte ouverte géniale, fabuleuse aux rencontres, aux échanges, au soutien aussi entre artistes donc il y a aussi ça. Parce que du coup, on va se dire, oh, j'adore ce que t'as fait. On va repartager. On va avoir un contact direct avec les gens. Tu veux écrire avec quelqu'un, tu peux lui écrire potentiellement. Il va voir ou il va pas voir, mais voilà. Il y a cette chance, cette opportunité aussi d'être entendu beaucoup plus. Parce que tout le monde peut faire de la musique. Tout le monde peut partager sa musique grâce au réseau. Donc, en vrai, c'est un outil fabuleux. Enfin, en soi, c'est génial. Mais c'est aussi fait pour créer de la dépendance. Et pour créer, c'est de l'image. Donc, on... On est dans un monde de l'image au plus haut point. En fait, c'est ça, c'est à double tranchant. Mais ce qui est difficile, c'est comme c'est fait pour qu'on soit dépendant. En vrai, on est des humains. Donc, comment tu veux faire ? Je ne vois pas comment faire pour ne pas être dépendant. Sauf si tu n'es pas tombé dedans, que tu n'as pas eu ça jeune. Et que du coup, et encore, moi, je vois mes parents. Mon père, il commence à être dépendant de ouf. C'est trop triste.
- Speaker #1
Ah mais moi, mon père, pareil. Mon père, c'est Facebook H24. Mon père, il scrolle toute sa vie sur Facebook. C'est impressionnant.
- Speaker #0
Mais ça me déprime.
- Speaker #1
Oui, moi aussi, ça me déprime. Et ça, j'essaye de moins en moins le faire. Tu vois, ça fait très bobo. Mais en septembre, je suis partie une semaine, justement, en rando avec mon papa. Et j'ai coupé toutes mes notifs. Et du coup, rien que le fait de ne pas avoir de notification, mais ça a changé toute ma vie. Et du coup, depuis cette rando, je n'ai pas remis mes notifs. Tu vois, je n'ai pas remis... mes notifs Instagram, j'ai pas remis mes notifs WhatsApp, LinkedIn et tout. Et du coup, j'y vais que quand je décide d'y aller. Et franchement, rien que ça, ça change tout de ne plus avoir de notifs.
- Speaker #0
Franchement, je vais le faire. Genre je vais enlever mes notifs, c'est une très bonne idée.
- Speaker #1
Il y a un côté augoissant au début parce que moi j'ai un peu le faux mot, la peur de louper quelque chose. Et du coup, j'ai dû me forcer un peu au début, mais maintenant je me rends compte que je vais beaucoup moins par exemple sur Insta, parce que moi je suis freelance dans la com, donc Insta ça peut être mon métier pour des clients. Et donc je pouvais recevoir des milliers de notifs par jour, c'est impressionnant le nombre de notifications qu'on peut avoir via Instagram. Et donc rien que le fait de ne plus avoir ça, J'y vais beaucoup moins souvent et je dédie des temps à Instagram qui sont beaucoup moins ponctuels que si ça me fait aller à chaque notification. Et donc, en vrai, testez de couper vos notifs. Ça change toute la vie, vraiment.
- Speaker #0
Franchement, je vais le faire. Alors, objectif, couper les notifs, acheter de la vitamine D, faire attention à soi.
- Speaker #1
Tu ressors avec une petite liste de courses de cet épisode.
- Speaker #0
Oui, écouter de la folk parce que voilà.
- Speaker #1
Oui, des chansons qui font du bien. Quoique des fois, je sais pas si t'es comme ça, mais moi des fois j'avoue que j'écoute des chansons qui me mettent vraiment mal, mais parce que tu sais, genre je vais mal, et du coup j'ai un peu ce truc-là de je vais écouter la chanson qui me rend le plus triste, mais pour me conforter dans ma tristesse. Tu sais, il y a un truc un peu bizarre où je vais pas écouter un son qui me met de bonne humeur ou quoi, je vais vraiment mettre un son qui est beau, qui te prend au cœur là, et du coup j'avoue que j'aime bien faire ça quand je vais pas bien.
- Speaker #0
Mais pour moi, faire ça, c'est juste, ça permet d'exprimer. C'est juste, tu mets une musique qui est connectée avec ton état émotionnel. Donc, tu te connectes avec toi-même. Tu fais genre, ok, là, ça ne va pas. Vas-y, on y va. Allons-y. Mettons cette petite musique. Pleure un bon coup, ma grande. Et ensuite, tu vas manger un carré de chocolat. Et ça va aller mieux.
- Speaker #1
Un carré ou plusieurs quand même. Il ne faut peut-être pas pousser.
- Speaker #0
On ne va pas se mentir.
- Speaker #1
La tablette.
- Speaker #0
Clairement. Mais le chocolat, c'est la vie. C'est vraiment la vie.
- Speaker #1
Moi, je suis très malheureuse. Là, je viens de finir une de mes dernières tablettes. Maintenant, je mange du chocolat noir un peu. Un peu corsé parce que sinon j'en mange trop et j'évite de manger trop de sucre. Mais là, j'ai fini ma tablette hier et ce midi, je n'ai pas eu mon petit carré de chocolat. Je l'ai mal vécu, franchement.
- Speaker #0
Ah, mais je comprends complètement. Là, je vais prendre bientôt mon petit carré de chocolat avec ma petite tisane. C'est peut-être trop important. Tu sais, j'ai envie de reconnecter juste à quelque chose que tu as dit tout à l'heure, mais qui était très intime. Donc, on n'est pas obligé d'en parler trop. Mais c'était juste, tu as parlé d'un désir d'avoir un enfant, du désir d'enfant. Et hier, je connecte parce que hier j'étais à la release party d'une chanteuse qui s'appelle Louise Dissou Et elle a chanté une chanson que j'ai trouvé magnifique, qu'elle a écrite Où elle explique qu'elle a toujours eu le désir d'avoir un enfant Et qu'elle est sûre qu'il existe déjà Et que pour elle, avant d'être née, on existe déjà Et que du coup, on choisit d'avenir, on choisit de venir au monde Et là, elle racontait que vis-à-vis de ce qui se passe dans le monde justement, de la société, de l'état dans lequel aussi elle est, de sa vie, du fait d'être intermittente du spectacle, elle remettait en question le fait d'avoir cet enfant. Et elle a écrit cette chanson pour lui parler. Mais juste, ça m'a trop touchée parce qu'il se trouve que j'ai aussi le désir d'un enfant. Et je trouvais ça magnifique parce que dans cette chanson, elle établit un dialogue avec cet enfant qui est là. qui viendra peut-être pas au monde, mais qui existe déjà, et qu'elle chérit, tu vois. Et ça, ça m'a trop émue, et du coup, il faudrait que je la retrouve et que je te l'envoie. Oui,
- Speaker #1
il faudrait que je l'aille écouter, avec plaisir. Ça me touchera, c'est sûr. Et c'est vrai que c'est pas facile, parce qu'en plus, on grandit dans un truc où, tu sais, moi, j'ai toujours su que je voulais être mère, et plus on vieillit, plus on se dit, est-ce que c'est vraiment... Tu sais, t'as le truc de conscience écologique, t'entends un peu tout, après... Tu te dis, mais tant pis, j'ai envie d'être égoïste et tout. Et puis, quand tu essayes et que ça ne vient pas, c'est une période qui est assez compliquée. Et j'ai l'impression qu'il y a un peu un tabou autour de ça. Tu vois, ça va faire deux ans en février que j'aurai arrêté ma contraception. Donc, ça fait deux ans qu'on est en process 2. Et quand ça ne vient pas, il y a un truc où... Déjà, moi, j'avais beaucoup romantisé le fait d'annoncer d'être enceinte. J'avais beaucoup romantisé ce truc-là. Et donc là, je fais des petits deuils petit à petit, parce que ça n'arrivera pas. Parce qu'en gros, tout mon entourage sait que... on essaye d'avoir un enfant, que ça fonctionne pas, que c'est compliqué et tout ça. Et donc, le jour où je l'annoncerai, il y aura toujours un peu ce truc de Ah, les gens ne seront pas surpris ! Et tout le monde dit Oui, mais tout le monde sera hyper content pour toi. Oui, mais dans ma tête, c'est pas comme ça que je l'avais imaginé, tu vois. J'avais envie de, tu sais, comme dans les films, de dire ça entre deux plats à table et que tout le monde tombe un peu dénu. Tu sais, j'avais beaucoup, beaucoup, beaucoup romantisé tout ça. Donc, cette période-là, en fait, c'est hyper dur parce que déjà, il y a beaucoup d'injustices. Tu vois, moi, dans mon entourage, il y a beaucoup de gens... qui ont eu des enfants, qui tombent enceintes, où c'est plutôt facile. Et donc, il y a plein de sentiments mélangés en moi. Et donc, tout ça, ça vient chambouler beaucoup. Puis après, plus ça met de temps à arriver, plus moi, je suis très comme ça, plus j'ai l'impression que si ça n'arrive pas, c'est que ça ne doit pas arriver. Et que du coup, je me dis, est-ce que c'est le destin ? En mode, je ne sais pas, c'est qu'on n'est pas censé avoir un enfant. Enfin, tu vois, je ne sais pas, ça me... C'est un gros paquet d'anxiété qui est assez compliqué à gérer. Après, c'est comme toi, j'en parle beaucoup avec mes proches. C'est des sujets parfois assez douloureux. Notamment, on a fait une fausse couche. C'est tous ces trucs-là que tu vis et que tu te dis, avant de vivre tout ça... je n'y étais pas du tout préparée. J'ai personne qui m'a dit quand tu vas essayer d'avoir un enfant, ça peut être dur, ça peut mettre du temps. Donc ça, t'en as conscience quand tu essayes, t'en as conscience que ça peut prendre du temps. Mais une fois que tu le vis, une fois que t'es dedans, une fois que tu fais une fausse couche, qu'on te dit mais c'est bon, tout le monde fait des fausses couches, c'est normal. Mais ouais, les gars, c'est quand même hyper dur. Et je sais pas, il y a tout un truc où on te laisse limite pas vivre ta peine parce que c'est normal. Des fois, ça ne marche pas, ce n'est pas grave. C'est quand même hyper douloureux, les gars. C'est vrai que cette période, je me suis beaucoup refermée sur moi parce que j'ai l'impression que les autres ne pouvaient pas comprendre ce que je vivais et comprendre ma peine. Oui,
- Speaker #0
je comprends. Écoute, j'ai une petite histoire assez jolie qui peut peut-être égayer tout ce que tu as, tout ce que tu traverses. C'est que dans ma famille, il y a une de mes cousines qui a... n'arrivait pas à avoir un enfant avec son amoureux et son mari même. Et ils ont adopté, du coup ils ont adopté un enfant qui a un amour sur terre. Et figure-toi qu'un enfant est arrivé après, comme une surprise incroyable, pas du tout prévue parce que ça a été super dur, parce qu'ils ont traversé des tas de choses, ils ont tout essayé. qu'ils ont fini par abandonner, mais pas abandonner le désir d'enfant puisqu'il y a eu l'adoption. Et il y a eu un enfant en plus, comme une sorte de... C'est fou, quoi !
- Speaker #1
Le corps humain est fou. Il y en a plein qui disent... Mais pareil, quand tu es en processus d'avoir un enfant, c'est hyper compliqué quand les gens se disent... Moi, j'ai une sage-femme au tout début, que j'avais arrêté la pilule, et que je voyais que ça mettait un peu de temps à arriver. Non, mais vous savez, ça arrivera le jour où vous y penserez moins. Je fais complètement pour moi y penser en fait. Dis-moi, donne-moi un cachet, vas-y, donne-moi un cachet. Il n'y a pas de souci. Moi, c'est un truc, maintenant, ça va de mieux en mieux parce que ça m'a appris la patience aussi parce que je ne suis pas du tout quelqu'un de patiente. Je suis très contrôle fric aussi, donc ça me soigne aussi sur pas mal de trucs parce que là, il faut que je sois patiente et c'est un truc où je n'ai pas le contrôle, je n'ai pas la maîtrise. Mais bon. C'est vrai que de ne pas y penser, ça, je ne peux pas.
- Speaker #0
Mais non, tu ne peux pas ne pas y penser.
- Speaker #1
C'est impossible.
- Speaker #0
Mais c'est comme dire... Non, mais ça, c'est vraiment la réponse. Il y a des soucis dans l'aspect médical. On peut en parler aussi.
- Speaker #1
Clairement. La bienveillance, tu vois, moi, je choisis les gens qui m'accompagnent, soit dans un process BB ou autre, mes médecins et tout. Moi, il faut que ce soit des gens qui soient bienveillants et dans l'écoute et le truc. Parce que si tu es trop terre à terre et trop... Oui, c'est normal que... Non, mais essaye de prendre en... conscience aussi de ce que je ressens et donc ça moi c'est vraiment un indicatif de est-ce que c'est un bon médecin pour moi ou pas je dis pas qu'avec quelqu'un d'autre ça pourra très bien aller mais c'est vrai que pour moi et surtout être vraiment à l'écoute écouter la douleur la
- Speaker #0
sphère médicale surtout quand on a en tant que femme on peut avoir plein de douleurs il y a des mots qui sont mis on parle de l'endométriose voilà mais je trouve que pour autant... On sait de plus en plus de choses, mais on sait sans savoir. Et que les médecins, ils mettent des mots, mais c'est vachement à la légère. On dit très facilement, non, mais non, vous ne faites pas ça. Il n'y a pas de raison que vous ayez des douleurs. Sauf qu'en fait, tu en as. Donc, la douleur est là, la douleur existe. Il faut juste... Il y a un besoin, il y a un manque de considération. Et moi, c'est vraiment ça. Je l'ai vraiment vécu, ce truc de j'ai besoin qu'on entende ce que je ressens, qu'on entende ce que je vis, qu'on le considère. qu'on ne me dise pas que c'est dans ma tête qu'on ne me dise pas il faut pas y penser ou il faut vous détendre madame ce genre de choses mais enfin tu me sors du rendez-vous mais merci punaise j'y avais jamais pensé merci beaucoup bah
- Speaker #1
alors ma glande excuse tu m'as fumé un joint et détends-toi merci du conseil mais vous êtes adorable écoutez moi je suis ravie ce rendez-vous sauve
- Speaker #0
Bref ! En plus, surtout qu'on est les premiers à être pas indulgents avec soi-même, à être durs avec soi-même, à en avoir marre, à se responsabiliser, à se dire, mais pourquoi ça m'arrive ? Mais pourquoi c'est comme ça ? Pourquoi je trouve pas des réponses ? Eh ben, s'il vous plaît, ceux dont c'est le métier d'essayer de comprendre les douleurs du corps, soyez empathiques, soyez à l'écoute. Et il y en a des géniaux, des géniales, certains.
- Speaker #1
Ah oui, il y en a des géniaux. Il suffit de tomber sur les bonnes personnes. Je pense que c'est un joli message à passer à ceux et celles qui nous écoutent. Ce n'est pas vous le problème. Il y a eu le truc aussi où si tu tombes sur un mauvais médecin, tu as l'impression que c'est toi. Oui, mais non, parce que tu minimises beaucoup. Moi, je suis quelqu'un qui minimise beaucoup. Maintenant, je n'ai plus de mal à dire que j'ai été voir cette sage-femme une fois. Elle n'a pas du tout été rassurante, elle n'a pas du tout été dans le sens de moi ce que j'avais envie. besoin d'entendre et du coup je me suis dit bon bah voilà c'est juste qu'on est pas fait pour que je sois sa patiente et puis c'est pas grave elle en aura d'autres mais bon c'est voilà et donc si jamais vous le sentez pas que ce soit avec une sage femme un psychologue ou que sais-je votre médecin généraliste mais changez enfin franchement y'a pas de moi des fois j'y allais même par politesse genre au tout début j'avais pris un psy avec qui je m'entendais pas trop et j'y allais par politesse parce que la personne me remettait des rendez-vous et ça vraiment ça ne sert à personne ah je connais
- Speaker #0
Mais bien sûr, je connais. C'est terrible. Il faut arrêter de faire ça. Non, non. Complètement. Mais là, j'ai dit ça récemment aussi à quelqu'un. Un thérapeute, on ne le trouve pas du premier coup.
- Speaker #1
Oui, vraiment, tu as raison. Apparemment, il faut en tester cinq. Il y aurait des statistiques. Il faudrait en tester cinq avant de trouver le ou la bonne personne.
- Speaker #0
C'est ça. Il ne faut pas lâcher. Après, c'est des sous. Par contre, ça, c'est sûr. Ça, c'est des sous. Mais c'est tellement important à la santé, que ce soit mental et que physique, vraiment, il faut être avec les bonnes personnes. Il y a des personnes qui ne sont réellement pas compétentes, c'est pas grave, ou qui ne répondent pas à nos attentes sur le moment, qui ne correspondent pas à qui on est. Et ce n'est pas nous le problème, vraiment. En fait, quand on a besoin d'aide, on est là pour recevoir de l'aide. Si on ne l'a pas reçue, il ne faut pas lâcher pour autant. Ça ne veut pas dire qu'on est tout seul. Et voilà, il faut trouver... il faut rester solide et aller trouver des réponses et c'est fou parce que il y aura forcément des gens qui auront des réponses et ça va me faire tellement de bien c'est dans les amitiés que j'ai trouvé des réponses c'est fou il faut se parler entre amis il faut se donner des tips il faut se donner des contacts il faut ouvrir les cercles de femmes de sororité c'est trop important toi tu arrives à demander de l'aide justement quand ça va moins bien quand tu traverses un truc
- Speaker #1
tu arrives à dire que tu ne vas pas bien et que tu as besoin de soutien ?
- Speaker #0
Écoute, là, pour le coup, ouais, je l'ai fait, là. Parce que vraiment, cette rupture, elle est particulièrement douloureuse. Et c'est fou parce que j'ai l'impression que ça va me faire grandir mais fois mille. Parce qu'il y a un truc de... Voilà, accepter, encore une fois, qu'on est seul et que les gens... peut croire connaître des gens et en fait que non. C'est pas comme ça, c'est pas si simple. Et c'est du coup, ouais, vraiment, je me suis rapprochée des gens qui sont là et qui ont envie d'être là pour moi aussi. Dans les moments de crise, que ce soit une rupture ou autre chose, dans tout moment de crise, il y a un tri qui se met en place. C'est fou parce que tu sens les gens vers qui tu peux aller aussi. Tu le sens. Il y a des personnes, t'es pas à l'aise, tu te dis, oula... Non, puis t'as des gens qui sont tout simplement pas là. Oui,
- Speaker #1
et qui répondent pas quand justement tu lances des appels au secours, les gens sont pas là, et c'est un bon signaux pour dire que ça vaut pas le coup, entre guillemets. C'est ça,
- Speaker #0
qu'on pas tact, qu'ils font absolument pas attention à toi, qu'on zéro empathie, typiquement sur tout ce qui va être sur les stories, toutes ces choses-là, dans les cercles d'amis, on sait quand quelqu'un a une rupture, c'est difficile, t'as des personnes qui font pas attention à tout ça. Et en fait, ça permet en vrai de... Faire du tri, de voir, ok, de quoi j'ai besoin et... Voilà, moi, je me suis rendue compte aussi que j'avais des amis trop précieux et qui me permettent de dire que ça ne va pas. C'est tellement important de dire que ça ne va pas. Et du coup, c'est fou, mais ça renforce aussi les liens. Donc, aller mal, ça ne fait pas que... Ça provoque aussi quelque chose de bien. C'est que dire quand ça ne va pas à des amis, tu renforces la relation. En fait, les amis, moi, c'est ça que je réalise aussi, c'est qu'ils sont heureux de pouvoir être là, tu vois.
- Speaker #1
Oui, c'est vrai, ça leur donne un rôle, entre guillemets. Et du coup, les gens qui comptent pour toi et qui veulent compter dans ta vie, ils se sentent institués un petit peu d'une mission. Et je trouve ça super joli de dire, leur mission, c'est d'être présent. Les plus belles preuves d'amitié que j'ai pu avoir, moi, c'est mes meilleurs amis qui me connaissent par cœur. Et moi, je suis du genre, si je vais mal, j'ai du mal à ce qu'on me propose des solutions. Parce qu'en gros, ce n'est pas pour ça que je viens de voir. Et du coup, mes meilleurs amis, ils savent comment je fonctionne, on ne se connaît depuis pas. plus de 15 ans et du coup elles me disent tout le temps ben voilà là viens juste pleurer sur mon épaule et j'essaierai pas de te faire aller mieux et moi c'est ça que j'aime trop c'est que j'ai du mal des fois quand je vais mal je le dis à des gens qui me connaissent un peu moins qui essayent tout de suite de me pousser vers l'avant tu sais de pas me laisser vivre ma peine et qui invalident un petit peu aussi ce que je ressens et du coup ils sont tout de suite sur l'après et donc ça c'est le truc qui peut me crisper parce que j'ai l'impression du coup moi comme je dramatise aussi beaucoup de tout et que je culpabilise beaucoup j'ai l'impression de de d'overreact et que les gens disent que j'overreact et du coup ça fait tout un truc dans ma tête ou non, juste laissez-moi vivre mon truc je vous demande pas les clés pour aller mieux et ça, moi en tout cas ça m'a beaucoup aidé des amis qui comprennent que non, je ne veux pas de clés je leur demande pas de trouver des solutions en fait complètement,
- Speaker #0
mais ça c'est hyper important mais c'est le principe de l'écoute voilà, si t'as vraiment quelqu'un qui sera là et qui va vraiment t'écouter qui va pas tout de suite te dire, mais c'est vrai en fait, quand on te propose tout de suite des solutions... Alors ça dépend, parfois ça peut être très bien amené, et comment t'amènes les choses. Tu peux te sentir pas écoutée du tout, pas entendue. Genre je vais mal, si là je vais vraiment mal, est-ce que je suis rendue à l'étape de faire un date ou machin ? Ben non, pas du tout. Donc les solutions elles viendront au moment voulu, et là du coup ce qu'il faut c'est pouvoir pleurer, pouvoir juste quelqu'un qui est là, et souvent même... pareil j'avais lu des choses sur la dépression parce que c'est aussi le fléau de notre époque il y a de plus en plus de dépression et voilà j'ai des amis qui ont été et qui sont en dépression comment être présent face à quelqu'un qui est en dépression ? ce qui revient le plus souvent c'est juste être là et ne pas chercher à ne pas chercher à rendre la personne plus dépressive dans le sens... ou plus, pas dans le sens plus, mais dans l'autre, c'est pas possible. Ça sert à rien de dire à la personne Viens, on sort, viens, on fait ci, viens, on fait ça. Si là, elle te dit qu'elle va vraiment très très mal et qu'elle est au fond du trou, tu peux te poser Est-ce que je peux venir si tu veux ? Je peux cuisiner pour toi ? Je peux être là, juste être là ? Une présence, en fait. Et viendra le moment où tu seras un appui pour faire sortir et tout ça. Après, je dis ça, vraiment, mais c'est tellement compliqué, tellement complexe, ça dépend tellement des gens. Il n'y a pas de règles, mais en tout cas, juste un mot à retenir, c'est être présent. Non,
- Speaker #1
puis juste de se le dire, en fait, ce qu'on a.
- Speaker #0
Oui, complètement.
- Speaker #1
Tu vois, quelqu'un qui va mal, demandez-lui de quoi elle a besoin. Et ça se trouve, elle va vous dire de rien. Enfin, moi, juste comme tu dis, une présence ou quoi que ce soit. Et ça, je trouve que c'est le mieux. Et je me suis rendu compte que les gens qui réagissent comme ça, qui sont tout de suite dans l'action, c'est des gens que ça met très mal à l'aise, qui ne savent pas comment gérer, qui ont du mal à accueillir les pleurs, qui sont, avec toute cette tristesse, ils ne savent pas quoi en faire. Et donc, en fait, leur meilleur... parates, c'est de proposer une solution parce qu'ils sont dans l'action et ils reprennent un peu le contrôle de la situation. En tout cas, je me suis rendue compte de ça.
- Speaker #0
Mais oui, complètement. J'ai complètement remarqué la même chose. C'est encore une fois de l'insécurité. Ouais, c'est ça.
- Speaker #1
C'est pas comment gérer le truc. Il y a beaucoup de gens qui ont du mal à accueillir des pleurs et tout. Et tu vois, moi, j'ai du mal à pleurer devant... Enfin, je pleure assez facilement, mais j'évite de le faire devant des gens que je sais que ça va m'être inconfortable parce que je sais qu'il y en a qui savent pas comment les accueillir, alors que moi, pleurer, ça fait... tellement partie de mon quotidien que tu vois je suis capable de recueillir les pleurs de quelqu'un voilà mais parce que je pense que je suis quelqu'un qui pleure beaucoup mais quelqu'un qui pleure pas souvent et du coup quand tu pleures il a l'impression que tout s'effondre et qu'il faut qu'il fasse quelque chose mais il sait pas quoi et donc ça voilà c'est pas facile de gérer donc en général voilà j'évite de pleurer devant ce genre de personnes là parce que en plus elle va pas avoir la réaction que j'aurais voulu qu'elle ait donc on sera juste déçus tous les deux quoi mais oui oui complètement mais il y a des moments
- Speaker #0
la personne même avec qui tu vis, parce qu'elle va mal aussi, elle n'est plus capable. La peine de l'autre, c'est ça. Ta peine est trop lourde pour moi. Et ça, c'est super difficile quand ça arrive. Et le dialogue, du coup, c'est la clé. C'est la base de tout. C'est tellement important.
- Speaker #1
Mais vraiment, maintenant, moi, j'ose le dire, quand quelqu'un va mal dans mon entourage et que je sens que moi, je n'ai plus du tout d'espace mental, que moi-même, je traverse quelque chose de compliqué et tout, avant, je pouvais me forcer à me dire qu'il faut quand même que je sois là pour les autres. Et en fait, je me rends compte que je ne suis pas une bonne amie dans ces cas-là. Je préfère dire que je suis désolée, j'ai un espace mental qui est réduit au possible et du coup, je ne serai pas de bon conseil ou je ne serai pas une bonne présence. Et donc... Je préfère l'assumer plutôt que de faire semblant d'eux.
- Speaker #0
Mais oui, mais encore une fois, ça, c'est la bienveillance. Savoir dire, c'est mettre ses limites. Si tu n'es pas capable d'être... Si tu ne vas pas bien déjà, toi, est-ce qu'on est vraiment capable d'être un soutien pour les autres ? Je pense que ça dépend, en vrai. Moi, j'ai remarqué qu'il y a des personnes, je peux être là, même si elles vont mal, même si je suis au fond du trou. Si cette amie va mal, let's go, on y va. Et voilà.
- Speaker #1
Mais moi, limite, je le fais quand ça dépend des personnes, mais ça me met un voile un peu sur le truc que je traverse. Tu vois, c'est un peu aussi mon truc de me dire que ça m'institue d'un rôle, comme on disait tout à l'heure, où je vais aider cette personne-là, et limite, ça va me faire sentir bien, parce que dans mes actions, je sens que je peux sincèrement l'aider.
- Speaker #0
C'est ça. Mais parce qu'aussi, la relation est certainement très saine, et que tu sais que si ça ne va pas, tu peux le dire. Si tu te dis, écoute, là, je vais rentrer, tu peux le dire et que tu ne seras pas jugée. Et que ça ne va pas remettre en question la relation. Et c'est dans ce genre de relation que, du coup, on peut être tout. Et que tu peux dire, juste là, je vais très mal. Ce qui m'aiderait, c'est juste que tu sois là, que tu fasses ma vaisselle ou je n'en sais rien, parce que ça fait trois jours que tu es sous la couette. Et juste si ton ami vient et fait ça, en fait, ça te fait un rayon de soleil dans la journée. Non,
- Speaker #1
puis qu'on peut être nous-mêmes et ça change tout. Ma chère Colline, c'était hyper intéressant. Merci beaucoup. psychologique. Oui. C'est un épisode de fou, j'aurais pu encore continuer pendant des heures. Mais comme d'habitude, je vois la pendule défiler et je me dis, bon, il va falloir que je me remette au travail et puis après, il y a la petite voix du montage quand même qui me taraude l'esprit. Mais j'aurais une petite dernière question pour toi. Quel gentil ou gentille t'aimerais entendre au micro de Trop Bonne, Trop Cool ? Tu peux m'en dire plusieurs parce que je sais que parfois, c'est difficile d'en dire qu'un.
- Speaker #0
Alors, moi, j'ai pensé tout de suite à quelqu'un. Je ne sais pas d'ailleurs, peut-être que tu l'as déjà reçu, mais je ne crois pas. C'est Lisa Ducasse,
- Speaker #1
qui est une fantase. Je vois qui c'est.
- Speaker #0
C'est une amie, elle est géniale. C'est une vraie gentille. Et je pense que vous allez avoir de trop belles conversations aussi.
- Speaker #1
Trop chouette. L'invitation va être lancée. Clairement, ça m'intéresse toujours. Je l'aime trop. En plus, le milieu de la musique, c'est un milieu qui me fascine. Notamment les chansons à texte et tout ça. Donc, avec grand plaisir. pour recevoir l'invitation.
- Speaker #0
Mais oui, tu ne reçois pas que des chanteuses, tu reçois plein de personnes différentes.
- Speaker #1
Je reçois plein de monde différent, des créatrices, des créateurs de contenu, des gens en général qui ont une visibilité. Parce que je reçois un peu tous les gentils et les gentilles, mais je dis toujours à ceux qui me suivent, c'est difficile pour moi d'inviter quelqu'un que je ne connais pas. Donc j'invite des gens, bien sûr, qui ont une visibilité sur Internet et que soit que je catégorise comme gentil, mais je me suis un peu aussi ouverte à ça. je suis pas la pastille de c'est pas parce que tu viens d'entre bonnes trop cool que j'atteste que tu es gentil ou gentil, parce qu'il y avait des gens qui étaient un peu gênés aussi de ça, de dire bah je sais pas si tu es trop gentil j'assume pas trop, et en fait moi c'est juste j'ai envie qu'on discute pendant une heure de gentillesse et de ton rapport à l'autre, de ton rapport à la gentillesse et tout ça, et du coup j'ai ouvert encore plus plus mes chakras et pour être honnête je reçois que des gens gentils même si certains n'assument pas et disent mais je sais pas si je suis gentil mais du coup je reçois que des gentils mais de tout horizon pour le coup j'essaye de m'ouvrir un peu à tout c'est vrai que le milieu de la musique j'ai commencé avec Poppy Fusée qui est une chanteuse que j'aime beaucoup je l'ai invitée au tout début elle a dit oui, vraiment un petit coeur franchement c'était trop chouette et du coup après ça a continué avec Martin puis toi et puis... Mais voilà, je peux recevoir tout type de personnes.
- Speaker #0
C'est génial, franchement. Et puis surtout, ce que je trouve vraiment super, c'est qu'on a pu vraiment se parler de plein de choses. Et c'est hyper précieux d'avoir des échanges comme ça. Moi, j'ai adoré. C'était trop bien.
- Speaker #1
Trop bien. Merci beaucoup, Coliné. C'est vrai que je me rends compte en échangeant avec des gens, notamment quand... qui sont un petit peu célèbres et tout ça, quand vous êtes interviewée, il y en a plein qui quittent ce truc-là et qui me disent on ne m'a jamais posé ce genre de questions Et du coup, ça me fait trop plaisir parce que j'ai l'impression de créer cet espace-là où je vais vous interroger sur plein de sujets. Et moi, ça me passionne réellement. Pour le coup, je ne prépare rien en amont. Moi, c'est vraiment une discussion et je m'intéresse sincèrement à l'autre. Et j'aime trop créer ces espaces-là. Donc, merci beaucoup d'être venue.
- Speaker #0
Merci à toi. C'était trop chouette. Trop, trop bien.
- Speaker #1
Merci aux auditeurs et auditrices qui nous auront écouté jusqu'ici. On va conclure tranquillement l'épisode. Je vous donne rendez-vous dans une semaine pour un épisode de Trop Bonne Trop Cool, le café, la version solo de Trop Bonne Trop Cool. D'ici là, portez-vous bien, prenez soin de vous.
- Speaker #0
Des gros bisous, à bientôt.
- Speaker #1
Des gros bisous, Colline, et à très bientôt.
- Speaker #0
Je vais me réparer un moment.