undefined cover
undefined cover
Épisode 40 - On n’est pas gentil avec les gentils avec Julien Ménielle cover
Épisode 40 - On n’est pas gentil avec les gentils avec Julien Ménielle cover
Trop Bonne Trop Cool

Épisode 40 - On n’est pas gentil avec les gentils avec Julien Ménielle

Épisode 40 - On n’est pas gentil avec les gentils avec Julien Ménielle

1h02 |17/12/2024
Play
undefined cover
undefined cover
Épisode 40 - On n’est pas gentil avec les gentils avec Julien Ménielle cover
Épisode 40 - On n’est pas gentil avec les gentils avec Julien Ménielle cover
Trop Bonne Trop Cool

Épisode 40 - On n’est pas gentil avec les gentils avec Julien Ménielle

Épisode 40 - On n’est pas gentil avec les gentils avec Julien Ménielle

1h02 |17/12/2024
Play

Description

L'épisode 40 de Trop Bonne, Trop Cool est là, et quel épisode 💥


Aujourd'hui, j'ai eu le plaisir d'échanger avec Julien Ménielle, créateur de contenu et ancien infirmier (@jmnl sur Insta, go le follow en masse).


Un invité passionnant, touchant et plein d'humilité.


Avec Julien, on a abordé mille sujets comme toujours :


❤️‍🔥 La gentillesse, pas comme faiblesse mais comme force
❤️‍🔥 Apprendre à poser des limites, savoir dire non sans culpabiliser (tout un programme)
❤️‍🔥 Ce qu'il faut pour se protéger dans un métier où l'empathie est clé, comme infirmier
❤️‍🔥 Comment la gentillesse se vit dans les relations amoureuses, les amitiés et la parentalité
❤️‍🔥 La pression de toujours être "gentil parfait" et pourquoi il faut apprendre à être gentil avec soi-même avant tout


Une discussion à cœur ouvert, sincère et remplie de jolies choses. Julien nous montre que c’est pas la peine de changer sa nature pour se faire respecter : il suffit parfois d'apprendre à équilibrer sa gentillesse et à la doser selon les gens qu’on a en face. J'ai sincèrement adoré cet épisode, c'est un petit bonbon que je suis super fière de partager avec vous.


Je vous donne rendez-vous tous les mardis pour un épisode de Trop Bonne, Trop Cool, le podcast de gens gentils qui en ont marre de se faire marcher dessus, qui partage les galères des gentil.les et qui donne de l'espoir pour cette vraie qualité. Non, la gentillesse n'est pas une faiblesse !


Je suis Léa, une gentille qui en a fait une force (ou presque). Freelance social media manager depuis plus de 3 ans, j'accompagne mes gentil·les client·s sur les réseaux sociaux pour faire briller leur authenticité.


PS : Si vous aimez le podcast Le Coeur sur La Table de la talentueuse Victoire Tuaillon ou Tchatcheuse de l'incroyable Marie de Brauer, vous aimerez sans doute Trop Bonne, Trop Cool 💜


Rendez-vous sur Instagram @tropbonnetropcool pour suivre les coulisses 🔥


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Au Bonne Trop Cool, c'est le podcast des gens gentils. Ceux qui disent pardon quand on les bouscule. Ceux qui s'inquiètent des autres avant même de s'inquiéter pour eux-mêmes. Ceux qui disent bonjour dans la rue sans passer pour des fous. Et ceux qui tiennent la porte à la vieille dame à la boulangerie. Oui, ça existe encore des gens comme ça. Et c'est pour tous ces super-héros invisibles que j'ai créé cette Safe Place. Parce que gentils the new cool, donnons la parole à celles et ceux qui réussissent autrement. Et qui se font respecter sans grogner. Je suis Léa, une gentille qui en a fait une force, enfin presque. Freelance dans la com'depuis plusieurs années, j'accompagne mes clients pour faire briller leur authenticité. D'ailleurs, hasard de dingue, gentillesse rime avec business. Trop bonne, trop cool, c'est le guide de survie du gentil. Pour apprendre à naviguer dans un monde parfois rude, on va pas se mentir, sans perdre votre bienveillance. Vous n'êtes pas seul. Je vous jure qu'on n'a pas besoin d'être un requin pour réussir et qu'on va y arriver. Sans plus attendre, je vous laisse avec... l'épisode du jour. Bonjour à toutes et bonjour à tous et bienvenue dans un nouvel épisode de Trop Bonne Trop Cool. Aujourd'hui, je suis un petit peu malade, mais ce n'est pas grave, vous allez m'entendre parler du nez. Mais je ne suis pas moins motivée parce que je ressens un invité que je trouve passionnant et j'avais hâte de discuter avec lui de gentillesse. Bonjour Julien.

  • Speaker #1

    Salut.

  • Speaker #0

    Je suis trop trop contente d'échanger avec toi, c'est Sophie Riche qui m'avait proposé de t'inviter et je trouve que c'était une brillante idée.

  • Speaker #1

    Alors déjà je trouve aussi et en plus j'avoue que ça m'a particulièrement touché. Pour les gens qui ne savent pas, Sophie Riche c'est mon ex, on est resté ensemble pendant un petit moment. Et je trouve ça cool qu'elle pense à moi comme gentil.

  • Speaker #0

    Ouais, j'ai trouvé ça trop chouette aussi qu'elle souffle ton nom et du coup je me suis dit mais c'est vraiment... Trop bien, parce que je suis sûre que tu auras plein de choses à nous apporter sur la gentillesse aujourd'hui. Donc merci d'avoir accepté l'invitation.

  • Speaker #1

    Avec plaisir.

  • Speaker #0

    Déjà, Julien, comment tu vas en ce moment ?

  • Speaker #1

    Ça va pas mal. Là, on est en fin d'année. Traditionnellement, c'est une période un peu speed en termes professionnels. Cette année, c'est particulièrement speed, donc je ne me plains pas. Merci,

  • Speaker #0

    on va prendre du temps.

  • Speaker #1

    Voilà, c'est des bonnes nouvelles, c'est des bons problèmes. Mais voilà, tout va bien. J'attends les fêtes de fin d'année, tranquillement.

  • Speaker #0

    Trop bien. Tu n'es pas soumis à la dépression saisonnière, parce que j'avoue que chaque année, ça me tombe dessus. Toi, non, du coup ?

  • Speaker #1

    Non, non, non, j'avoue que non.

  • Speaker #0

    C'est bien ça. Tu as une recette secrète pour ça, parce que j'avoue que la nuit à 17h me plombe le moral, mais ce n'est pas permis.

  • Speaker #1

    Ça, je n'aime pas trop non plus. Je ne te cache pas que je suis un enfant du soleil. Là, il n'y en a vraiment pas assez pour moi en ce moment, mais j'arrive. Le secret, c'est de s'entourer. avec des gens qui font oublier qu'il n'y a pas de soleil dehors et mettre du soleil à l'intérieur.

  • Speaker #0

    Ah c'est beau, mais c'est magnifique, on commence déjà sur des phrases que j'aime bien.

  • Speaker #1

    Ah je suis poète.

  • Speaker #0

    T'es clairement poète. Il y a même une invitée qui m'a proposé de prendre du spray de vitamine C, genre du spray de soleil et je suis en mode, est-ce que vraiment je vais craquer ? Mais peut-être que je vais aller en pharmacie acheter du spray de soleil parce que là vraiment c'est une cata.

  • Speaker #1

    Écoute, c'est à mes yeux un pur placebo, mes tentes.

  • Speaker #0

    Oui, mais moi ça me va, c'est exactement ce que je lui ai dit. En plus, je lui ai dit, même si c'est un effet placebo, moi ça me va. Si c'est juste pour me remonter un peu le moral, ça me va.

  • Speaker #1

    Le placebo, des fois ça marche.

  • Speaker #0

    Bon bah parfait Julien, je vais te poser la première... Ah non, pardon, mais je vais trop vite en besogne. Je ne t'ai même pas demandé de te présenter. Julien, est-ce que tu peux te présenter pour les auditeurs, auditrices qui ne te connaîtraient pas encore ?

  • Speaker #1

    Je peux me présenter, donc je m'appelle Julien Méniel. Je suis un homme blanc hétérocyste genre officiellement de 50 ans depuis quelques mois. Je suis créateur de contenu vidéo sur YouTube, Insta, TikTok, Twitch, enfin sur un peu tous les réseaux sociaux, sur les internets globalement. Et ma spécialité c'est la santé parce que je suis infirmier de formation, métier que j'ai pratiqué pendant une dizaine d'années avant de faire une autre formation en journalisme. Et je fais aussi du contenu sur la musique parce que je suis un fan de métal. Et donc j'anime des émissions et je fais des chroniques sur le métal.

  • Speaker #0

    Trop chouette, tu fais plein de trucs différents, je trouve que tu touches un peu à tout et c'est ça qui te rend particulièrement intéressant. Tu vas sur des domaines où on ne t'attend pas forcément et je trouve ça vraiment cool du coup de te suivre dans tes aventures. Parfait, je vais te poser la première question du podcast. Quelle est ta définition de la gentillesse et comment ça s'incarne dans ton quotidien ?

  • Speaker #1

    Alors, ma définition de la gentillesse, déjà elle a pas mal évolué au cours du temps. Ça, je pense qu'on aura pas mal l'occasion d'en reparler. Je dirais qu'aujourd'hui, ma définition de la gentillesse, ce serait quelque chose comme ne pas faire passer systématiquement ses intérêts avant ceux des autres, et ne pas non plus faire passer systématiquement les intérêts des autres avant les siens. C'est en ça que ça a évolué. En gros, il y a... Je déteste ce dicton, mais il y a un petit côté charité bien ordonné, commence par soi-même. Parce que pour être bien pour les autres, il faut être bien avec soi, et il faut être bien soi-même. Donc voilà, ce serait un truc comme ça. Donc une définition beaucoup trop longue et beaucoup trop alambiquée. Mais parce que c'est complexe la gentillesse, contrairement à ce qu'on prend.

  • Speaker #0

    C'est ce que j'allais dire, c'est que c'est complexe. C'est vrai qu'elle ne pourrait pas être dans le petit Robert ou le Larousse, tu vois, elle serait peut-être un peu, comme tu dis, alambiquée.

  • Speaker #1

    Dans le gros Robert.

  • Speaker #0

    Ouais, peut-être dans le gros Robert, la version longue. Trop longue,

  • Speaker #1

    ouais.

  • Speaker #0

    Mais en tout cas, j'aime bien cette définition-là parce que je trouve que cet équilibre-là, il n'est pas facile à trouver. Pour avoir du coup eu plein de gentils-gentils ici au micro de Trop Bonne Trop Cool, beaucoup donnent la définition de c'est d'abord penser aux autres avant de penser à soi. Et donc après, j'ai toujours une deuxième question qui vient. Mais comment tu fais du coup pour ne pas t'oublier dans tout ça ? Toi, du coup, comment tu arrives à gérer la gentillesse avec les autres et la gentillesse aussi avec toi-même ?

  • Speaker #1

    C'est en ça que ça a beaucoup évolué. Moi, il faut savoir que c'est aussi pour ça que j'étais très heureux. que tu m'invites dans ton podcast, chez moi, depuis que je suis... Mais depuis aussi loin que je m'en souvienne, c'est-à-dire depuis que je suis un enfant, la gentillesse, c'est une espèce de religion. C'est-à-dire que quand j'étais gamin, c'était tu n'es rien si tu n'es pas gentil. Il faut être gentil. Globalement, il faut être bien. Il faut faire les choses bien. Donc c'est aussi bien à l'école qu'à la maison, etc. Mais... Mais principalement avec les autres gens. Donc c'était vraiment, j'avais ce côté, je sais pas trop d'où ça vient. Enfin j'ai des pistes, mais en tout cas j'avais vraiment ce truc de il faut impérativement être gentil. Donc je me suis appliqué à tenter de l'être. Parce que voilà, sans prétention après, est-ce qu'on y arrive, on sait pas. Mais en tout cas j'ai vraiment tenté d'être le plus gentil possible tant que j'étais gamin. Et puis évidemment un jour, quand je suis arrivé à la jeune adulte, je me suis rendu compte que c'était cool d'être gentil, mais que parfois, c'était surtout cool pour les autres et pas tellement pour soi. Et j'ai eu ce truc de... En gros, j'imagine que tous tes invités te racontent ça, mais ce truc de l'impression qu'on te prenait un peu pour quantité négligeable parce que ta gentillesse, elle est acquise. Donc de toute façon, il n'y a pas besoin de faire d'efforts avec lui. Il est gentil, il va comprendre. le fait qu'en retour les gens sont pas gentils avec les gentils les gens sont gentils avec les gens qui craignent les gens sont gentils par peur des représailles ou en disant ah lui il est pas commode on va être c'est pas si conscient que ça mais en tout cas il y a ce truc là de on est pas gentil avec les gentils c'est un biais en tout cas de l'humain plus t'es gentil plus on en abusera j'ai eu aussi ce constat là et ce truc aussi de si t'es gentil tout le temps on finit par plus le remarquer alors que quelqu'un qui est vraiment pas très aimable. 90% du temps, les 10% où cette personne l'est, tout le monde est là, oh dis donc, trop sympa et tout. Il est trop sympa. Et moi, je me calme la paillasse tous les jours depuis 10 ans, mais personne ne me dit rien. Donc j'ai eu un peu cette espèce...

  • Speaker #0

    Petit sentiment d'injustice. On sent là un petit sentiment d'injustice.

  • Speaker #1

    Voilà. Et je pense que c'est assez global chez les gentils et les gentilles. Et du coup, j'ai réagi pas très... Tu sais, l'injustice, c'est quand même un truc qui ne rend pas forcément très intelligent. Et du coup, je me suis dit, il y en a marre d'être gentil. Je vois bien le nom de ton podcast, à quoi il fait référence. Il y a eu ce truc un peu de trop bon, trop con, j'en ai marre d'être con, donc je vais arrêter d'être gentil. Et en fait... déjà j'ai pas trop réussi parce qu'un truc ancré en toi depuis si longtemps c'est pas facile d'aller contre sa nature et puis surtout je me suis rendu compte que c'était que c'était pas ça qu'il fallait faire que c'était pas malin qu'il fallait pas arrêter d'être gentil qu'il fallait juste apprendre à être gentil avec soi même aussi et donc pas systématiquement faire passer les intérêts des autres avant les siens et puis surtout Se mettre à accepter les les merci se mettre à accepter le fait que Tu n'es pas gentil avec les gens en attendant quelque chose en retour, mais si les gens ont quelque chose à t'apporter en retour et qu'ils veulent te remercier de ta gentillesse, il faut accepter aussi les... Et puis se dire quand même, je veux être gentil globalement avec tout le monde, mais je vais un petit peu adapter le truc au mérite, entre guillemets, des gens en face. Donc être gentil, oui. Être gentil avec tout le monde, ok. Mais être gentil en priorité avec les gens qui le méritent, à commencer par moi-même. Donc voilà, ça a été un peu ça mon cheminement. Aujourd'hui, j'apprends encore à faire ça, et à être gentil avec moi, et à peut-être pondérer un peu le truc. Si tu es gentil dix fois avec quelqu'un, et que tu te rends compte qu'en face, il n'y a ni beaucoup de gratitude, ni beaucoup de retour, tu te dis peut-être...

  • Speaker #0

    Ça ne vaut pas le coup finalement.

  • Speaker #1

    Ça ne vaut peut-être pas le coup.

  • Speaker #0

    Ce cheminement-là que t'as fait, on voit que tu as beaucoup réfléchi. C'est hyper intéressant. Il y a plusieurs questions qui me viennent dans tout ce que tu dis. Est-ce que tu peux nous expliquer la période où t'as switché et où tu t'es dit maintenant je vais devenir méchant entre gros guillemets parce que pour moi, il n'y a pas méchant et gentil. Mais est-ce que tu te souviens de ce qui s'est passé déjà dans ton cerveau ? Et concrètement, qu'est-ce que t'as fait pour devenir ce personnage-là que t'enviais finalement, qui avait l'air de ne pas se faire rouler dessus en tout cas par les autres ?

  • Speaker #1

    J'avais une trentaine d'années. Donc, c'était il y a 20 ans. J'avais une trentaine d'années. Je traversais une crise à la fois pro et perso. C'était vraiment compliqué. D'ailleurs, ça a été le point de départ d'autres trucs après qui ont été très positifs pour moi. Mais j'avais une espèce de remise en question un peu globale de plein de choses, et notamment de ça. Donc, c'était vers la trentaine à cette occasion-là. Alors, qu'est-ce que j'ai fait pour devenir cette... personne en vrai j'ai vraiment pas essayé longtemps ça a duré deux jours je sais même pas je saurais pas te dire mais en vrai je me suis juste dit faut que j'arrête d'être faut que j'arrête d'être gentil faut que j'arrête d'être trop gentil en tout cas ou au moins il faut que j'arrête d'en faire une espèce de but ultime et de deux objectifs prioritaires Et concrètement, qu'est-ce que j'ai fait pour ça ? Rien. C'était plus un vœu pieux, tu vois. Et j'ai pas... Si, après, j'avoue, j'ai tenté un peu l'égoïsme, tu vois.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ce que j'allais dire. En général, ça passe par là. Et du coup, il y a des phases où on essaye d'être un peu con. Et au final, ça nous rattrape vite parce que ça coûte trop à nos valeurs. En fait, c'est des choses où c'est tellement pas naturel que tu te reconnais plus au bout d'un moment, quoi.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais, c'est ça. Après, je n'aurai pas d'exemple concret, mais juste dans mon quotidien, me dire effectivement pas devenir méchant, parce que pour moi, l'antagonisme gentil-méchant, il est factice. Mais en tout cas, me dire, ouais, vas-y, des fois, si on te demande un truc et que toi, ça te fait chier, tu dis non. Donc, c'est à commencer, si peut-être, c'est ça. C'est déjà commencer par apprendre à dire non quand je n'avais pas envie de dire oui. Et puis me dire, tiens, là, tel jour, on me propose ça. J'ai dit oui. Puis finalement, ça me fait chier. Je ne vais pas me forcer. J'ai envie de faire autre chose. Je vais faire autre chose. Voilà. Donc à la base, ça n'allait pas chercher bien loin.

  • Speaker #0

    Oui, mais si, c'est déjà un effort de ouf pour quelqu'un qui a dit oui jusqu'à ses 30 ans. C'est un effort de fou, tu vois.

  • Speaker #1

    Oui, je veux dire, ça n'allait pas bien loin dans le côté. Rebellion. Aller chercher la limite de l'autre côté, tu vois. C'était vraiment une crise d'adolescence hyper gentille, tu vois.

  • Speaker #0

    Ouais, mais bon, ça reflète quand même tout le reste de ton parcours, où justement, t'as voulu toujours être gentil. Et donc là, c'était ta petite vengeance à toi, entre guillemets. Et justement, quand t'as sorti les premiers noms, est-ce que le ciel s'est effondré sur ta tête ? Parce qu'on est beaucoup de gentils et de gentilles à se dire que... Si on dit non, il va se passer une catastrophe. Moi, j'ai cette faculté-là à imaginer tous les pires scénarios catastrophes. Est-ce que tu peux nous raconter, même si tu n'as pas d'exemple précis, ça fait quoi de dire non quand on est gentil ?

  • Speaker #1

    Ça fait bizarre. C'est vrai que ça fait bizarre. En fait, ce dont je me souviens, ce n'est pas tant un truc… Il y avait l'avant où, effectivement, je me demandais ce qui allait se passer. Mais en vrai, je m'interrogeais plus sur la façon dont ça allait être reçu par les autres. je me disais, là, tout d'un coup, je vais changer d'attitude avec les gens. Qu'est-ce qu'ils vont en penser ? On est d'accord que le fait d'ériger la gentillesse en vertu ultime, c'est plus ou moins être people pleaser. Oui,

  • Speaker #0

    clairement.

  • Speaker #1

    Et ça ne vient pas de nulle part. Forcément, il y a un manque de confiance en soi.

  • Speaker #0

    Un petit sentiment d'abandon, peut-être. Des petits trucs sous-jacents.

  • Speaker #1

    soit la peur de ne pas mériter d'être aimé pour ce qu'on est, mais d'avoir besoin d'être aimé pour ce qu'on fait, faire des choses pour mériter l'amour des gens, ou au pire, la crainte de ne pas être assez bien pour être aimé, donc du coup, besoin d'en rajouter à chaque fois, etc. Donc à ce moment-là, je me rappelle que c'était plutôt ça, ma terreur, c'était, oui, mais en même temps, si j'arrête... d'être gentil avec les gens, peut-être qu'ils vont juste dire bon, il n'y a plus aucun intérêt à fréquenter cette personne et j'avoue que à ma grande surprise les gens en face ça a vraiment rien changé dans leur façon d'être avec moi après je vais pas faire le mariole comme je t'ai dit j'ai vaguement essayé un petit peu et puis je suis retombé assez vite dans mes travers jusqu'à

  • Speaker #0

    il y a peu t'as recommencé à dire oui à tout du coup cette période là de non c'est pas un truc que t'as réussi à ancrer pour un peu plus long terme alors

  • Speaker #1

    J'ai pas recommencé à dire oui à tout. Il y a des aspects de ma vie dans lesquels j'ai réussi à tenir le cap. Mais il y a d'autres aspects de ma vie, et notamment dans les relations amoureuses, où je ne savais pas dire non, je ne savais pas mettre de limites, je ne savais pas, j'étais trop. J'ai une ex, c'est pas Sophie en l'occurrence, qui m'a dit... qui m'a dit, bah oui, c'était trop. Enfin, elle me l'a dit après coup. Elle m'a dit, oui, c'était trop. Même pour moi, se sentir un peu noyé sous les... Que ce soit les attentions, les machins, etc. Ça met une espèce de pression. Ça donne... Bon, après, chacun... Elle avait ses bails à elle aussi.

  • Speaker #0

    Bien sûr, mais c'est que tu donnes les pleins pouvoirs à quelqu'un et en gros, c'est un peu, fais ce que tu veux de moi, quoi. Je pense que c'est pas facile comme rôle. Plus des deux côtés.

  • Speaker #1

    Ouais, il y a un peu ça et il y a un peu aussi, toi tu me donnes tout, mais moi est-ce que je suis prête à tout te donner en retour ?

  • Speaker #0

    Ouais, ouais, et tout donner aussi, ouais t'as raison, la réciprocité, ouais.

  • Speaker #1

    Voilà, c'est ça, consciemment et explicitement, je ne demandais pas ça en retour, tu vois, mais je comprends, j'ai compris après coup que ça pouvait être reçu comme ça. Donc voilà, là aujourd'hui... C'est mon truc du moment. C'est d'apprendre aussi, pas à dire non, mais à calmer le jeu aussi dans le cadre des relations amoureuses.

  • Speaker #0

    Et ça, tu te fais aider ? Moi, je sais que j'ai eu besoin d'être suivi par une psy pour en parler. Comment tu mets en place tout ça ?

  • Speaker #1

    Oui, j'ai vu des psys. Globalement, depuis mon adolescence, je vois des psys. C'est par période. Je ne peux pas dire que je vois une psy.

  • Speaker #0

    Ouais, moi je suis pareil.

  • Speaker #1

    Depuis 35 ans, tu vois, mais depuis mon adolescence, par moment, quand j'ai besoin, je vais voir des psys. Et je me rappelle que notamment ce craquage à 30 ans, qui a été un gros truc, c'était pas que ce truc-là, mais notamment ça a été l'occasion de renouer avec les psys que j'avais pas vus depuis très longtemps. Et là depuis, par période, là j'en ai vu une jusqu'à il n'y a pas longtemps, là j'y vais plus. Et puis si j'ai besoin, je retournerai. Mais oui, bien sûr, évidemment, je me suis fait aider et par des psys et par des gens de mon entourage et des discussions. Tout le monde a des trucs à dire sur la gentillesse. C'est assez marrant.

  • Speaker #0

    Tu arrives justement, quand ça va moins bien, à en parler à ton entourage, à communiquer sur ce que tu ressens. C'est des choses où tu as toujours été à l'aise ?

  • Speaker #1

    Oui. Après, évidemment, ça dépend des gens. J'ai deux enfants. Avec eux, j'ai aucun mal à parler de tout ça, tu vois. Dire quand ça va pas, poser mes propres limites. Ils sont grands, ils ont 19 et 23 ans, donc c'est des adultes. Mais même quand ils étaient petits, j'avais pas de mal à parler de tout ça avec eux. Ma copine actuelle, on est ensemble depuis deux ans et demi maintenant. Pareil, j'ai pas du tout de problème à parler de tout ça avec elle. J'ai plus mes parents, mais à l'époque où ils étaient en vie... C'était pas forcément très facile de parler de ça avec eux.

  • Speaker #0

    Ouais, c'était pas des choses qu'on faisait dans votre famille, peut-être de s'épandre sur ses sentiments et tout ça ?

  • Speaker #1

    Non, je peux pas dire ça. Non, non, le blocage venait de moi, mais j'arrive pas trop à savoir pourquoi. Ma mère avait fait des études de psycho, elle était super ouverte à tout un tas de trucs. Avec mon père, ça pouvait être plus complexe, mais non, non, c'était juste, j'avais du mal à... Je pense que c'était un peu le côté, il faut être parfait. et du coup si tu avoues à tes parents qu'il y a un truc qui va pas c'est que t'es pas parfait tu vois ah ouais je vois ok bon après ça a l'air peut-être que ça a l'air extrêmement prétentieux ce que je dis depuis tout à l'heure non du tout je prétends pas y arriver à chaque fois vraiment du tout je dis que c'était depuis que je suis gamin dans ma tête si t'es pas parfait t'es nul donc j'essaye de l'être j'y arrive pas soyons clair j'y arrive pas du tout Et peut-être qu'il y a plein de gens qui me trouvent pas du tout gentil, j'en sais rien. Mais voilà.

  • Speaker #0

    Bon, sans fiche, on n'est pas là du tout. Je me suis aussi beaucoup décomplexée avec ça. C'est pas parce que les gens viennent d'entre bonnes trop cool que j'atteste qu'on est les gentils parfaits, tu vois ce que je veux dire ? C'est juste qu'on vient de débattre de la gentillesse et justement de la façon dont on est imparfait dans notre gentillesse et que c'est pas tout blanc, c'est pas parce qu'on est gentil qu'on est gentil toute sa vie. On a tous ses phases, moi, si tu veux. que je te partage un peu, j'ai harcelé des enfants au collège parce que je me faisais harceler et du coup, j'ai retourné ma veste. Et donc, pendant un an à peu près, j'ai été une boulie pour sauver ma peau. Donc, tu vois, la gentillesse n'est pas linéaire et on l'utilise un peu aussi comme on peut et vraiment comme on peut. Donc, t'inquiète, tu ne fais pas du tout prétentieux si ça peut te rassurer. En tout cas, c'est super intéressant. On voit que tu as vraiment beaucoup processé tout ça et c'est trop cool parce que... c'est encore en mouvement, tu vois, t'as 50 ans ça pourrait être plus acquis et j'ai l'impression que c'est censé s'en mouvement et que tu sais que t'as encore des choses à apprendre je trouve que c'est trop cool comme tu le présentes ben merci déjà,

  • Speaker #1

    ça me touche et vraiment je pense que j'ai sans doute arrêté d'être en mouvement entre mes 20 et mes 30 ans et je me suis remis en mouvement à l'occasion de ce gros craquage là à 30 ans et encore plus après à mes 40 euh... à l'époque où je me suis séparé de la mère de mes enfants et où je suis arrivé dans un univers qui était super différent de ce que je connaissais jusque-là et fréquentait des gens qui étaient très différents. Ça m'a ouvert les yeux sur plein de trucs, sur plein de questions sur lesquelles je ne m'interrogeais pas du tout, tu vois. Notamment tout ce qui est féminisme, les questions liées aux... Enfin, les questions LGBT, queer, etc. C'était des trucs... J'étais assez éloigné de tout ça. en tout cas en mettant des mots dessus donc à 40 ans c'est pareil j'ai eu remise en remise en mouvement remise en question de tout un tas de trucs et en vrai je trouve que c'est hyper c'est hyper stimulant et que et que c'est un excellent moyen de se sentir aussi devenir une meilleure personne Attentif à tous ces trucs dès que toutes ces questions que tu te poses pas parce que ça te concerne pas toi en tant qu'individu bien sûr ça te concerne en tant qu'être humain mais en tant qu'individu tu t'es pas posé la question parce que tu y as jamais été confronté donc je trouve ça hyper positif et hyper agréable parce qu'on y trouve quand même aussi un sentiment gratifiant à être gentil moi de tenir la porte à quelqu'un dans le métro encore une fois quand il y a un retour en face mais juste je tiens la porte la personne galère avec ses sacs me dit un merci sincère Moi, ça me regonfle pour la matinée.

  • Speaker #0

    Je suis vraiment d'accord. Moi, ça me fait sentir utile. Et du coup, c'est là que je me rends compte que la gentillesse, c'est un peu égoïste aussi parce que je fais ça pour sentir quelque chose. Je n'attends pas forcément quelque chose en retour. Mais par contre, c'est le sentiment que ça me procure, que j'ai l'impression d'avoir vraiment sincèrement aidé quelqu'un. Et moi, j'aime ce sentiment-là d'utilité. Et je pense que du coup, on se retrouve un peu là-dessus, dans le côté gentillesse, le fait d'être utile.

  • Speaker #1

    100%. 100%. Et alors, le besoin d'être utile, ça, c'est pareil. C'est un truc... Dès tout petit, quand il a fallu commencer à réfléchir à un métier, je savais que je voulais faire un métier où j'étais utile. Mais je pense qu'il y a encore quelque part derrière tout ça, le côté mérité, tu vois, parce que si t'es pas utile, ça veut dire quoi utile, etc. Ouais,

  • Speaker #0

    puis ça donne pas de sens, t'avais besoin de sens en tout cas.

  • Speaker #1

    Ouais, du sens et vraiment le côté utile aux autres, tu vois.

  • Speaker #0

    Rendre service aussi, t'avais ce côté-là de service.

  • Speaker #1

    Ouais, et ce que tu disais, c'est hyper juste. Quand tu disais que être gentil, c'est un aspect égoïste parce qu'il y a la satisfaction que t'en tires, ne serait-ce que pour ton égo, ta faille narcissique que tu tentes de remplir avec ça. Mais pour moi, tout est égoïste. De toute façon, ça n'existe pas. On ne fait jamais rien par pure bonté d'âme. La question, c'est est-ce que tu fais ce que tu fais de bien ? vraiment, intentionnellement, pour ce que tu vas pouvoir en tirer de positif ? Ou est-ce que tu le fais parce que tu sais que c'est bien et que c'est ça qu'il faut faire, et t'acceptes les retombées positives, mais c'est pas ta motivation première ? C'est ça qui fait le truc. Mais forcément, c'est comme le circuit de la récompense, tu vois, tu fais un truc parce que tu sais inconsciemment que tu vas avoir quelque chose de positif en retour, mais donc, y'a pas de question là-dessus. Moi, quand j'ai commencé mes études d'infirmier, un truc assez... j'ai trouvé ça choquant sur le coup et je trouve ça avec le recul choquant maintenant aussi mais on nous a dit historiquement les infirmières Parce qu'on était vraiment trois mecs dans ma promotion, tous les autres, c'était des filles.

  • Speaker #0

    Oui, j'imagine qu'il y avait beaucoup de filles, oui.

  • Speaker #1

    Donc, historiquement, les infirmières, c'était soit des putes, soit des bonnes sœurs. Et aujourd'hui, d'une certaine manière, c'est toujours la même chose. Vous êtes soit des putes, soit des bonnes sœurs. À savoir, soit vous êtes là pour expier vos péchés, pour rattraper... des choses que vous avez faites et que voilà donc le côté prostitué qui était à l'époque potentiellement c'est leurs travaux d'intérêt généraux soit vous êtes bonne soeur c'est à dire vous avez besoin de pour une raison x ou y de d'aider votre prochain machin ce qui veut pas forcément dire que c'est plus il n'y a pas un truc qui est plus noble que l'autre mais en tout cas soit vous êtes là pour réparer des trucs que vous avez fait Soit vous êtes là pour un peu en mode vocation, éliminer, machin, etc.

  • Speaker #0

    Toi, c'était plus le côté vocation, du coup, j'imagine ?

  • Speaker #1

    Je ne suis pas sûr, je ne sais pas.

  • Speaker #0

    Si tu dis que tu as toujours essayé d'être ce gentil petit garçon, c'est qu'il ne fait pas de vagues, tu avais l'envie d'être parfait, du coup, moi, je pense que c'est plus par vocation que tu as fait.

  • Speaker #1

    Oui, peut-être.

  • Speaker #0

    C'est plutôt le côté bonne soeur. Et du coup si tu veux nous en parler de ton passage dans le médical, ton parcours d'infirmier et tout, ça m'intéresse aussi d'avoir ce côté-là. J'avais une de mes meilleures amies qui est infirmière depuis plusieurs années maintenant, elle est depuis au Québec et donc on a vachement parlé aussi de ce Ausha en France et au Québec parce que c'est vraiment différent aussi. Du coup ça se place où la gentillesse pour toi dans ce parcours-là d'infirmier, dans l'hôpital ? Enfin quand on parle de gentillesse et hôpital, ça t'évoque quoi ?

  • Speaker #1

    pourrais te dire spontanément quand tu fais ce métier-là, forcément, il faut être gentil, il faut être dévoué aux autres, il faut être, tu vois, au moins dédié aux autres. Et bien, c'est parfois le cas et parfois pas du tout. Il y a des gens, pour le coup, ça revient vraiment à ce qu'on disait juste avant, tu as des gens, tu sens vraiment qu'ils font ça pour le statut qu'ils peuvent tirer, pour le côté... l'admiration, là je parle peut-être plus de j'allais dire je parle peut-être plus de médecins mais non, même chez les infirmières et chez les infirmiers t'as un peu ce truc là de...

  • Speaker #0

    Oui mais en tout cas du corps médical il y a un côté que les gens aiment bien avoir ce statut là où ça les place dans la société en tout cas quoi.

  • Speaker #1

    Ouais c'est ça en tout cas dans le côté ah ouah trop bien bravo c'est merveilleux ce que vous faites c'est incroyable et tout euh... Et qui, en fait, fondamentalement, après, tu te rends compte très vite que ces gens-là, du coup, ne considèrent pas forcément l'humain en phase 2. Mais du coup, c'est plus des objets de soins et des façons d'accéder à cette espèce de statut. Oui,

  • Speaker #0

    ils déshumanisent totalement le patient. Et j'imagine que c'est comme s'ils remplissaient une fiche et ils passent à la suivante et ciao.

  • Speaker #1

    C'est ça, oui. Et tu as aussi... des gens qui sont authentiquement gentils, avec tous les degrés, tous les stades, et parfois aussi tous les travers que ça peut... J'ai vu des gens qui étaient objectivement des crèmes, des amours, et qui étaient hyper dévoués aux patients, aux services, etc., et qui se flinguaient la vie et la santé parce que leur boulot prenait... beaucoup trop de place.

  • Speaker #0

    Et puis ramène tout à la maison, cette discussion qu'on avait avec mon ami, c'est que c'est... Après, t'es une éponge à tout et en fait, tu ramènes tous les tracas et les souffrances des gens chez toi. Donc ça, je pense que ça peut vraiment être dangereux.

  • Speaker #1

    Et dangereux et contre-productif parce que c'est comme ce que je disais tout à l'heure en tout début avec la définition de la gentillesse, que tu peux être... Tu peux n'être efficace bien pour les autres que si t'es bien avec toi-même. Si t'es pas bien, enfin, si ton métier te rend mal, tu peux pas être bien là je parle pas forcément de soins techniques mais c'est aussi beaucoup de relations d'aide de soins d'accompagnement psychologique si toi même t'es au 46ème dessous, tu peux pas aider les autres et si t'es trop dans la... de confiance en soi aussi je pense et faut avoir un truc qui s'appelle la distance thérapeutique, je sais pas si ta pote t'a parlé de ça mais en gros c'est si t'es comme tu disais une éponge à tout si tu... ressent dans ta chair presque toutes les souffrances de tes patientes et de tes patients en face, tu ne peux pas être efficace dans la relation de soins. Il faut être capable de se dire, je vais faire tout ce que je peux pour que cette personne se sente le mieux possible.

  • Speaker #0

    mais c'est pas ma mère, ma vie n'en dépend pas. Si j'échoue, j'aurais tout fait pour qu'elle soit le mieux possible, mais ça ne va pas détruire ma vie. Il faut que tu réussisses à un peu...

  • Speaker #1

    Et ça, ça s'apprend ou vous l'apprend durant vos études ? Ou c'est quelque chose que tu as naturellement ?

  • Speaker #0

    Non, c'est quelque chose dont on nous parle pendant les études. Après, moi, je te dis, t'as vu sa date, je suis un dinosaure, mais je sais pas comment ça se passe aujourd'hui. Mais je sais qu'on nous parlait de distance thérapeutique, etc. Après, tu te dis bien que, un, c'est pas facile d'acquérir ce genre de truc-là de manière...

  • Speaker #1

    Une fois que t'es sur le terrain, j'imagine que tout s'effondre un peu, quoi.

  • Speaker #0

    Ouais, et puis apprendre ça, en théorie, c'est pas facile. Mais en tout cas, c'est bien de l'avoir en tête et de te dire de temps en temps, Waouh, attends, là, t'es trop dans la compassion, t'es trop dans la... littéralement souffrir avec, là, tu ne vas plus être efficace. Donc, oui, ça s'apprend.

  • Speaker #1

    Toi, tu es arrivé à faire cette distance-là et à te protéger aussi ?

  • Speaker #0

    Écoute, plus ou moins. Moi, j'ai toujours travaillé dans des services où je travaillais essentiellement en réanimation et au SAMU. Donc, c'est des trucs très aigus. Il y a vraiment une notion d'urgence vitale immédiate. Donc là, de toute façon, si tu te laisses déborder par tes émotions, tu n'es plus capable de faire rien du tout. Quand tu arrives sur une personne en arrêt cardiaque et que tu te dis là, si je n'arrive pas à poser cette perfusion pour passer de l'adrénaline, cette personne va vraiment mourir dans les deux minutes qui viennent. Donc du coup, si tu te mets cette pression et si tu es trop dans l'empathie et dans le truc de ah là là, machin tu tues des gens. Donc là, tu n'as pas d'autre choix. Mais du coup, après, ça veut dire aussi... Il faut pouvoir débriefer ça derrière. Il faut pouvoir relâcher, vider un peu ton sac.

  • Speaker #1

    Il faut avoir des sesses de décompression derrière des trucs. Ça doit être hyper traumatique à vivre, même sur les premières interventions, les premiers trucs que tu as dû vivre. Ça doit être d'une violence inouïe. J'ai du mal à me figurer de ce que ça peut représenter.

  • Speaker #0

    Oui, ça peut être super violent. Et là encore, je te parle d'arrêt cardiaque. Souvent, c'est des personnes... Pas exclusivement des personnes âgées, mais souvent... Oui,

  • Speaker #1

    ça peut être des personnes plus âgées.

  • Speaker #0

    Mais dans des trucs... Des fois, t'arrives sur des accidents de la route qui impliquent des enfants ou des... On va plomber l'ambiance de tout le monde, là. Attention.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est pas grave. On fait une petite parenthèse un peu moins gaie. Mais ça fait partie de ta vie aussi. Et je trouve ça chouette que t'aies eu ce parcours-là. Tu vois, ça définit aussi qui tu es aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Et par contre, t'as un truc qui est dans ce genre de service-là. Un truc, c'est que ça resserre quand même énormément les liens entre les soignants et les soignantes. Parce que de toute façon, tu as vraiment besoin de bosser en équipe. Ça abolit un peu les histoires de hiérarchie aussi. Parce que dans ces cas-là, le médecin ne peut rien faire sans l'infirmière ou l'infirmier. L'infirmière ou l'infirmier ne peut rien faire sans l'aide-soignant, etc. Donc vraiment, tout le monde a vraiment son job à faire. Et puis, quand tu vis des trucs super durs, après... tu as besoin d'en parler, les autres en ont besoin, donc tu t'écoutes les autres, les autres t'écoutent.

  • Speaker #1

    Donc l'effet d'équipe, là, pour le coup, est vraiment omniprésent. C'est trop chouette, ça, d'avoir ce côté-là aussi. Donc c'est vrai qu'il y a du coup du soutien et il y a de la gentillesse forcément derrière aussi parce que vous vous écoutez, vous comptez les uns sur les autres et tout. C'est trop chouette de pouvoir avoir ça.

  • Speaker #0

    Après, plus ou moins, c'est toujours pareil. Mais globalement...

  • Speaker #1

    Oui mais pareil, comme d'habitude j'imagine que c'est pas linéaire et qu'il y a des éléments un peu plus perturbateurs comme partout mais du coup ces éléments là doivent se sentir seuls parce que du coup si c'est des gens qui sont pas dans la bienveillance et dans le soutien de l'équipe, ils doivent vite se sentir esselés par rapport aux autres qui se soutiennent Ouais,

  • Speaker #0

    après les gens qui pensent qu'à eux au bout d'un moment ils s'en foutent d'être seuls du moment qu'ils ont tout ce qu'ils veulent

  • Speaker #1

    Ça, j'ai trop de mal à comprendre.

  • Speaker #0

    Moi aussi.

  • Speaker #1

    J'ai tellement besoin des autres pour avancer que je me dis que je serais incapable d'être... J'ai vraiment créé ce podcast-là en me disant qu'on n'a pas besoin d'être un requin pour réussir. Parce que pour moi, le requin dans les films, il est riche à la fin, mais il est seul et il meurt seul. Et moi, c'est toujours ce truc-là où je me suis dit que je n'ai pas du tout envie de réussir ma vie au détriment de tout le reste. Et du coup, je serais incapable d'être dans ce Ausha. Franchement, ça ne m'irait pas du tout.

  • Speaker #0

    J'entends bien. Moi, c'est pareil.

  • Speaker #1

    Je préfère finir entourée de mes proches et pas un sou dans les poches. Je trouve que le principe de réussite aujourd'hui, quand on parle de réussite, c'est forcément par l'argent. Et moi, j'ai essayé de déconstruire ça au fil des années, puisque je sors d'études de com, la com, c'est quand même beaucoup de l'argent derrière. Et du coup, je me suis dit, réussir, ce n'est pas forcément gagner beaucoup d'argent. Puis déjà, ça veut dire quoi, beaucoup d'argent ? Pour le coup, moi qui viens d'une famille de gens, surtout d'une maman très pauvre qui gagnait à peine 1000 euros par mois, je me dis, mais moi, l'argent, c'est... Ce n'est pas une fin en soi. J'ai envie d'avoir assez d'argent pour ne pas que ce soit un problème. Mais je ne veux pas que ce soit le but dans ma vie. Je trouve ça trop triste d'avoir ça en ligne de mire.

  • Speaker #0

    Oui, clairement. Après, je veux bien mourir riche et bien entouré. Il n'y a pas de plus-vu.

  • Speaker #1

    Mais deux, ça te va bien.

  • Speaker #0

    Si on peut choisir, je veux bien fromage et dessert. Tu as plein de trucs qui ne s'achètent pas, comme les gens que tu as autour de toi. Surtout quand... Surtout quand... Surtout vers la fin, entre guillemets. Mais tu as quand même plein de trucs que l'argent peut acheter, notamment du temps. Et pour moi, avoir plein d'argent, avoir beaucoup d'argent, pour moi, c'est en avoir assez pour ce que tu as à faire. Moi, je n'ai pas envie de vivre dans le luxe. Mais pour moi, le luxe, c'est... Mon luxe à moi, c'est me dire que j'ai assez d'argent pour... Déjà, saucer les gens autour de moi, à commencer par mes enfants, ma famille proche, mon amoureuse. Et puis surtout, ne pas être obligé de compter, ne pas être obligé de se dire, est-ce que je peux me permettre, etc. Et puis, encore une fois, la plus dans le domaine pro, mais dans le domaine pro, le temps, je ne sais pas si c'est de l'argent, mais l'argent, c'est du temps en tout cas. Tu peux acheter du temps avec l'argent. Moi, là, si demain, je me mets à gagner 10 fois plus que ce que je gagne aujourd'hui, la première chose que je fais, c'est que je délègue mes 1000 tâches qui me prennent 5 heures par jour et qui ne me servent à rien.

  • Speaker #1

    Et auxquelles tu ne prends pas du tout de plaisir, en plus. Oui, oui, je vois.

  • Speaker #0

    C'est ça. Et pire, que d'autres gens feraient tellement mieux que moi. Beaucoup mieux. Et je serais ravi de les payer pour ça, si j'avais les moyens. C'est ça, le vrai luxe.

  • Speaker #1

    C'est ça, la vraie richesse. Moi, ma vraie richesse à moi, je le dis souvent ici, c'est d'aller faire les courses et de ne pas regarder les prix. C'est mon luxe à moi. c'est de remplir un chariot sans penser à la note finale parce que pour le coup j'ai toujours l'image de ma mère qui prend quelque chose, qui regarde le prix au kilo qui dit ah non ça c'est trop cher et qui le remet enfin vraiment j'ai cette image là donc du coup voilà c'est mon luxe à moi c'est de faire des courses sans compter donc je me dis je peux me contenter de pas grand chose mais ne serait-ce que des bons légumes frais qui sont bio, bah voilà ça me rend heureuse mais c'est vrai que c'est bien de se questionner sur tout ça parce que je trouve on prend pas souvent le temps de réfléchir à tout ça notamment le truc de réussite et tout donc je trouve ça cool... d'en discuter avec toi. Et je reviens sur quelque chose que tu as dit il y a maintenant plusieurs minutes, sur le côté que tu t'es intéressée à tes 40 ans, au féminisme, au combat LGBT queer, toutes ces choses-là qui te semblaient étrangers jusque-là. Est-ce que tu t'étais déjà posé la question de la gentillesse et le fait d'être un homme ? Parce que du coup, j'ai eu beaucoup de femmes ici. Pour moi, c'était une évidence d'inviter des femmes. J'ai commencé à me dire que, notamment, mon mari est quelqu'un de très, très, très gentil. Et en fait, pour moi, la gentillesse, c'est sexy. Pour moi, ça a été vraiment un critère dans pourquoi je suis en couple avec cet homme-là aujourd'hui. Et comment tu l'as vécu, toi, ce truc-là ? Parce que j'avais l'impression que pour les hommes, c'est plus difficile d'être gentil parce que ça vient toucher à votre masculinité. Enfin, il y a un truc encore plus ancré que nous, j'ai l'impression.

  • Speaker #0

    Ouais, ouais, ouais. Alors, j'avoue que je ne me suis jamais... Je ne me suis jamais posé la question. Je ne me suis jamais imaginé que gentil, ça pouvait être sexy. Moi, j'ai quand même un truc, c'est que j'ai un peu une espèce de tempérament. D'un côté, toute ma vie, ça a été vraiment être gentil, être généreux, aider les gens, etc. Donc oui, un côté un peu pas très valorisé par les stéréotypes. Ce n'est pas viril d'être gentil. c'est pas l'image en tout cas que renvoient les comédies romantiques avec tous les gros connards je vois tout à fait le mec viril c'est le bad boy c'est le mec qui traite mal les meufs qui parle mal aux gens qui tabasse les autres mais du coup je sais pas si c'est moi je fais que des trucs de gros mascus j'ai joué au rugby pendant très longtemps j'écoute du métal qui est de la musique quand même très dure qui est un milieu très masculin... très problématique à plein d'égards, même si ça change, et heureusement. Mais j'ai quand même un peu, j'ai des trucs qui sont, j'ai des... passe-temps et des passions qui sont vraiment très ancrées, très mascus, machin. Et je sais pas à quel point c'était une façon de contrebalancer mon côté gentil. Tu vois, c'est Ouais, attends, je suis gentil, mais je suis quand même viril, regarde, j'écoute du métal, tu vois, je joue les tatouages.

  • Speaker #1

    Je fais du rugby, ok ?

  • Speaker #0

    J'ai des tatouages et j'ai le nez cassé parce que je joue au rugby, ok ? Donc, je sais pas, peut-être, là, je te prends un peu pour ma psy.

  • Speaker #1

    Peut-être inconscient, ouais, c'était peut-être inconscient,

  • Speaker #0

    ouais. Mais en tout cas, je me suis jamais posé la question. dans mes relations amoureuses, pour moi, ça a toujours été une évidence, parce que pour moi, c'était pas du tout genré. Pour moi, c'était, il faut être gentil avec les gens, que ce soit des hommes, des femmes, des personnes âgées, des personnes de mon âge, que ce soit des relations amicales, des relations professionnelles, des relations amoureuses, il faut être gentil avec les gens. Donc, je m'étais pas posé la question de... Parce que, aussi, je me posais pas assez la question... de qu'est-ce que ça a comme répercussion pour moi, le fait d'être gentil. Je ne me suis jamais posé la question. Avec le recul, je suis très content de ne jamais m'être posé la question parce que j'aurais pu peut-être en déduire de mauvaises réponses.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai. Peut-être que tu aurais choisi de changer au détriment de qui tu es parce que c'est l'image qu'on attendait de toi.

  • Speaker #0

    Oui, et puis je ne suis jamais tombé non plus sur des gens qui ont essayé de me faire rentrer dans la tête que... Si j'étais trop gentil, les femmes allaient en profiter et qu'elles allaient me prendre pour un con, etc. Et accessoirement, j'ai quand même eu la chance aussi de tomber sur des partenaires et des compagnes qui étaient elles-mêmes des personnes très gentilles.

  • Speaker #1

    Oui, tu as cherché ça chez l'autre aussi. Trop bien. Moi, tu vois, c'est marrant, quand je me suis mis avec mon mec, au tout début, ça va faire maintenant plus de 7 ans qu'on est ensemble, et je me souviens, au tout début, moi, c'était un de mes meilleurs amis, et il a déclaré sa flamme un peu, au bout de 2 ans qu'on se connaissait, et je me suis dit, mais non, pas lui, il est trop gentil. Ça a été mon premier réflexe. Alors que je me considère que gentil, mais je me suis dit, non, je vais lui rouler dessus, il est trop gentil. Et je me suis dit, ça ne me va pas d'avoir ce Ausha. Moi, j'avais 20 ans. 4 ans à l'époque et du coup j'avais l'habitude moi qu'on me traite mal j'avais l'impression que l'amour ça devait faire mal et tout ce truc là qu'on m'avait rentré dans la tête depuis des années et tu vois je le remercie encore d'avoir forcé le truc parce que sinon on serait pas ensemble et en fait mon mec à l'époque avait dit mais moi j'en ai marre parce qu'il avait toujours été friendzoned à cause de sa gentillesse en fait il était toujours passé de l'autre côté de la barrière parce que tout le monde disait mais non mais toi t'es trop gentil tu veux enfin on ne peut pas être ensemble, tu es un bon ami. Du coup, il en avait eu marre. C'est pour ça qu'avec moi, il avait décidé d'être un peu plus ferme et de se dire, si, je suis sûre qu'on sera bien ensemble. Et comme quoi, il a bien fait d'insister parce que la preuve en est, ça fait sept ans qu'on est ensemble, on s'est mariés, on a un chien et on a une maison. Autant te dire que les gentils, c'est un message d'espoir pour eux. Vous pouvez gagner la fille à la fin. Il n'y a pas que les bad boys qui réussissent.

  • Speaker #0

    Il n'y a pas que les bad boys. J'ai vraiment l'impression que c'est des trucs qui sont... Comme tout le reste, ça ne change pas assez vite. Mais en tout cas, ça change. J'ai l'impression que ça évolue. L'image du bad boy. En tout cas, t'as plein de... C'est plutôt des femmes. Mais t'as plein de femmes qui... Elles en sont pas encore toutes sorties. Mais au moins, il y en a beaucoup qui ont conscience que c'est un... Voilà. Ils disent, ah putain, je suis toujours quand même attiré par ce genre de gars, machin, etc. Mais... Il y a un œil critique dessus.

  • Speaker #1

    Oui, exactement. On se pose plus la question.

  • Speaker #0

    Et à l'inverse, moi, j'entends quand même de plus en plus dire ce que tu as dit là. Gentil, c'est sexy. Demander le consentement avant, ne serait-ce que d'embrasser. Le consentement, c'est sexy, etc. Il y a quand même des trucs qui... Et là, encore une fois, c'est pareil. C'est comme avec le fait d'être gentil. Il ne faut pas que les mecs se mettent à... faire comme si pour avoir la fille à la fin, comme tu dis, tu vois.

  • Speaker #1

    On appelle ça un pervers narcissique ou du love bombing. Est-ce que tu connais le truc de love bombing ? J'ai appris ça, c'est une invitée qui m'a appris ça ici, je n'avais jamais entendu et je me suis dit Mon Dieu, que l'humain est quand même pas sympa ! Est-ce que tu veux expliquer le love bombing pour ceux qui ne connaissent pas ce principe ?

  • Speaker #0

    Alors, pour moi, le love bombing, c'est noyer la partenaire. Mais c'est quand même plus un truc de mec qui noie...

  • Speaker #1

    Oui, j'ai l'impression, après, pas faire de généralité, mais j'ai l'impression que c'est plus masculin.

  • Speaker #0

    Non, mais globalement, c'est quand même beaucoup plus dans ce sens-là que ça se passe. C'est noyer sa partenaire sous les compliments, les démonstrations d'amour, les cadeaux, voilà. Donc vraiment la noyer là-dessous avec quand même derrière... plus ou moins consciemment, mais ça c'est encore un autre problème, des intentions de manipulation, et puis ça peut aussi aller avec, ça c'est souffler le chaud, mais parfois dans le cas des pervers, ça va aussi par moments souffler le froid, c'est t'es la meilleure personne du monde, puis le lendemain tu me déçois, t'es une sous-merde, et puis le lendemain de nouveau, machin, etc.

  • Speaker #1

    Du coup ça crée une relation vraiment déséquilibrée Et je pense que la personne devient vite dépendante Du coup de ce chaud froid Qui doit être agréable dans un sens et très désagréable dans l'autre

  • Speaker #0

    Et ben je peux Si je peux faire une Une recommandation de lecture Pour les personnes qui savent pas Lovebombing et relations toxiques etc C'est une BD qui est sortie il y a un petit moment Qui s'appelle Tant pis pour l'amour Une BD de Sophie Lambda Qui décrit sa propre relation Avec Euh avec un pervers manipulateur. C'est très concret, elle raconte son histoire. Et c'est aussi très pédago, parce qu'à la fin, elle a fait tout un supplément avec des conseils pour des trucs vraiment très... C'est pas elle qui a inventé les trucs, tu vois. Elle a été chercher des outils, des questions auxquelles répondre pour savoir si la relation dans laquelle tu es est toxique, etc. Donc la BD, très très bien. Ça va être Tant pis pour l'amour.

  • Speaker #1

    Je le mettrai en description de l'épisode. Merci pour la recop.

  • Speaker #0

    Avec plaisir. Et le love bombing, moi, j'avoue que quand j'ai entendu parler de ça pour la première fois, je me suis dit, putain, mais c'est moi, en fait.

  • Speaker #1

    T'as été remis en question ?

  • Speaker #0

    Ouais, non, mais je me rappelle en avoir parlé à des ex. Est-ce que j'ai fait ça ? Il y a tout ce côté... Alors, attention, pas le côté chaud et froid, mais le côté, comme je disais tout à l'heure... Inondé d'amour, inondé de déclarations, de messages, de cadeaux.

  • Speaker #1

    Et si tu n'as pas un mauvais dessin derrière, au final, ce n'est pas grave, je pense, de le faire comme ça.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ce qu'on m'a répondu. Mais quand même, je pense que c'est important de garder à l'esprit que même dans ce sens-là, parfois, l'abondance de bien peut nuire. et que et tu vois je reviens ce que disait mon ex que c'était trop des fois que c'était c'était ça peut pourrir aussi une relation enfin toi tu l'as vécu comme ça voilà trop trop à recevoir trop parce que tu te sens pas capable de donner autant en retour ou parce que t'as pas autant à donner en retour et c'est ok donc donc mine de rien après c'est difficile moi je être sur la retenue tu vois quand tu as envie de temps ouais mais mais mais faut quand même au moins garder à l'esprit que Des fois trop, c'est trop.

  • Speaker #1

    Et ça, comment tu le gères ? C'est sur la retenue. Est-ce que tu en parles à ta copine du fait de te retenir de l'inonder d'amour ou c'est quelque chose que tu as réussi et que tu fais plus naturellement le fait de pondérer un petit peu tes réactions, tes compliments et tout ça ? Comment tu le gères aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Je suis un peu à mi-chemin entre les deux. Je n'aime pas l'idée de me retenir, de dire des trucs gentils ou de faire des trucs gentils. je fais quand même gaffe à... Des fois, je me dis, est-ce que c'est pas too much là ? Est-ce que tu peux pas un peu retarder ce message ou dire, bon, là, on va faire un truc un peu plus simple et puis on fera un truc un peu plus... Et puis, en vrai, la vraie réponse à ça, c'est quand même demander, faire le point avec la personne en face. Si ma copine,

  • Speaker #1

    dans le coup,

  • Speaker #0

    ma copine actuelle, je lui en ai parlé aussi, elle n'a pas forcément été habituée à beaucoup de témoignages de ce style-là, en tout cas à des trucs très démonstratifs. Donc, pour l'instant, ça lui va très bien. Mais on parle de ça comme de plein d'autres choses régulièrement. Et si un jour elle me dit, c'est vrai que j'avoue, là, ça fait beaucoup, je ferai gaffe. Je ne suis pas intrusif, tu vois, ce n'est pas à toute heure du jour ou de la nuit, etc. Je me tiens, je me tiens quand même.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais, bien sûr. Non, mais c'est trop cool d'empêcher d'avoir ce truc-là, parce qu'on a l'impression que ça, c'est aussi plus féminin, le truc d'être très démonstratif, d'avoir beaucoup de compliments, de tout ça. C'est un côté plus féminin. Donc, c'est cool aussi d'entendre des hommes parler de ça et de dire que, ben voilà, toi, t'as ce côté-là, tu sais que tu l'as. Et du coup, d'en parler souvent avec ta copine, je trouve ça vachement sain. Enfin, tu vois, ça peut en dur que du sain, parce que toi, t'as envie de réagir comme ça. Elle, il faut voir si elle est OK de recevoir ça. Et du coup, je trouve ça trop cool. Enfin, on voit que t'as vachement analysé. Ça m'impressionne vraiment.

  • Speaker #0

    Ouais. Écoute, je ne sais pas. Après, c'est aussi un autre de mes problèmes, mais ce sera peut-être pour un autre podcast. Mais le côté suranalyser tout... Mais en fait, non, c'est un peu quand même la même chose parce que derrière la suranalyse, il y a quand même la crainte d'un moment ou un autre de ne pas faire les choses bien. Donc, c'est être sûr, dire Attends, tu es sûr ? Là, c'est assez ? Ce n'est pas trop ? Est-ce que c'est bien ? Est-ce que c'est bien le moment ? Est-ce que c'est machin ? Comment l'autre... elle me dit ça, mais est-ce que c'est vrai ? Peut-être que derrière, elle dit ça parce que elle ne veut pas me faire de la peine.

  • Speaker #1

    Je vois tout à fait. Moi, pour être comme ça aussi, je trouve ça très fatigant. Des fois, j'aimerais avoir un bouton on-off d'arrêter de faire des scénarios, d'hypothétiser des choses que l'autre ressent. Moi, je suis la spécialiste. Je ne sais pas si ça te le fait. C'est d'être en groupe et après de tout analyser, de tout décortiquer derrière et de se dire Ah putain, je n'aurais pas dû dire ça à ce moment-là. Ah mais qu'est-ce que la personne a dû penser ? Et je dis ça. déteste faire ça, je m'en rends malade des fois je surréagis à des trucs parce que l'information est trop intense et donc des fois je suis pas très agréable et donc après je refais le scénario en disant oh là là j'aurais pas dû répondre comme ça, la personne a dû me trouver méchante et tout mais qu'est-ce que c'est fatigant putain j'aimerais vraiment le on-off assez épuisant de ouf bah le on-off moi j'ai ça,

  • Speaker #0

    clairement le truc de suranalyser tous les trucs dans une soirée avec les gens machin et tout et j'ai même un truc qui est pas très agréable pour les gens avec qui je suis parfois, c'est que j'ai une espèce de... J'ai des fois du mal à me concentrer sur la conversation parce que je vois des trucs qui se passent à côté. Tu vois, par exemple, si on est dans un bar avec plein de gens et que je discute avec 3-4 personnes, mais qu'autour, il y en a 50, je vais capter un bout de conversation et je vais me dire, ah tiens, qu'est-ce qu'ils sont... C'est quoi le truc, machin ? Et je vais être en train d'écouter alors qu'il y aura une personne en face de moi qui sera en train de me parler. Je vais regarder derrière qu'il se passe un truc aussi. une espèce d'hyper-vigilance qui ne me sert à rien, en plus. Mais du coup, je sais que j'ai déjà des potes qui m'ont dit Ouais, il y a des fois, on a l'impression que tu n'es pas là, que tu n'es pas vraiment avec nous. Focus,

  • Speaker #1

    quoi, ouais. Ouais, je vois aussi.

  • Speaker #0

    Après, c'est beaucoup les premières minutes dans un lieu avec plein de gens. Après, ça se tasse. Et ça, c'est le bouton On, off mais ne faites pas ça chez vous. Mais pour moi, les gens qui boivent l'alcool, c'est...

  • Speaker #1

    complètement un bouton pause pour ton cerveau t'as vraiment plein de gens qui se servent de l'alcool ouais c'est vrai t'as raison et puis d'un côté c'est un bouton on off sur le moment mais moi ça me l'a déjà fait que le lendemain tu refais aussi ta soirée et du coup tu regrettes d'avoir dit ça, je trouve que l'alcool c'est la solution sur le moment qui peut paraître moche je fais la fête j'aime bien picoler de temps en temps et tout, de moins en moins maintenant. Mais c'est vrai que j'ai eu cette période-là où je me cachais beaucoup derrière l'alcool, sur le côté confiance en moi aussi notamment et tout ça, quand on est plus jeune. Et du coup, à postériori, je me dis que ce n'est pas du tout la solution parce qu'en plus, à l'époque, j'avais beaucoup d'amitié superficielle avec des gens avec qui je buvais. Et en fait, une fois que j'ai enlevé ce truc-là, je me disais, mais en fait, à part boire avec eux, ils ne savent même pas qui je suis dans la vraie vie. Et du coup, je me disais, putain, mais ça ne sert à rien de cultiver ces amitiés-là avec qui tu ne peux parler de rien. juste de conversations de gens bourrés et que ça sert à rien. Et donc je me suis petit à petit détachée de tout ça parce que les amitiés superficielles, ça m'encombrait trop. Enfin, je sais pas si tu l'as vécu aussi comme ça, toi ?

  • Speaker #0

    Non, moi, j'avoue que j'ai pas trop ce truc-là. Et en plus, t'as un autre truc au-delà de, effectivement, quand tu fais le point sur les conversations, si tu t'en souviens, le lendemain matin, tu te dis Ah, waouh, t'as tant de temps passé pour vraiment parler de rien. Oui. Moi, j'avoue, ça me pose pas de problème.

  • Speaker #1

    C'est vrai. Moi, j'aime bien aussi des fois, de refaire le monde avec un petit verre d'alcool, c'est rigolo quand même.

  • Speaker #0

    Mais t'as quand même aussi ce truc de... Alors déjà, l'alcool, ça n'est jamais une solution à quoi que ce soit, parce que par définition, ça crée plus de problèmes que ça n'en résout, dans la mesure où déjà ça n'en résout jamais aucun. Mais déjà, c'est jamais une solution. Mais surtout, j'ai l'impression que ce soit pour oser parler aux gens, que ce soit pour oser danser, que ce soit pour... se détendre un peu et être plus à l'aise, etc. Ou moins vigilant à tout ce qui se passe autour, ou moins dans la surinterprétation. Pour tous ces trucs-là... J'ai l'impression que l'alcool, c'est efficace. Deux minutes trente avant de basculer dans... Tu vois, c'est genre... C'est vrai. J'avais déjà parlé de ça dans un podcast, mais j'ai vraiment ce truc pour prendre l'exemple de danser. Ah, je ne suis pas assez ivre pour danser. Je ne suis pas assez ivre pour danser. Hop, c'est bon, je suis assez ivre pour danser. Deux minutes. Et puis après, je suis trop ivre pour danser. Je suis trop... Mais je continue à danser quand même et tout. Et donc, c'est pire parce que... Tu as raison. Quand tu t'en sers pour te désinhiber... ou pour inhiber ton cerveau qui fonctionne trop fort en arrière-tâche, tu te désinhibe. Et puis au final, la fois d'après, t'as honte parce que t'as été trop désinhibé. Et du coup, si à la base t'as besoin d'être désinhibé, c'est parce que t'es timide. Et du coup, t'arrives et t'es encore plus timide parce que les gens t'ont vu dans des états machin, etc. Ouais,

  • Speaker #1

    il y a des vidéos de toi et t'es en mode Oh putain ! Ouais,

  • Speaker #0

    c'est ça. Rien que d'y repenser, même s'il n'y a pas la vidéo, rien que d'y repenser, t'as le frisson de la honte. Tu te fous la honte à toi-même.

  • Speaker #1

    Oui, mais c'est vraiment ça. Et le cerveau qui tourne en arrière-tâche, c'est vraiment ça. Tu as mis vraiment le mot dessus. Je n'ai pas réussi à faire contrôle, halte quelque chose pour le fermer pour l'instant, mais ça va venir. Mais trop cool. J'ai une dernière question. Je vois le temps défiler. J'ai ma petite voix du montage qui tape à la porte, mais j'avais quand même envie de parler d'un petit sujet avec toi et qui est un gros sujet de ta vie. C'est tes enfants. Comment tu leur transmets la gentillesse ? Comment ça fait partie de leur éducation ? C'est quoi tes grands préceptes de père gentil ?

  • Speaker #0

    Je n'ai pas théorisé la chose. Et moi, j'avoue que mon mode d'éducation, ce n'est pas tant des grandes leçons. Moi, je suis plus dans montrer l'exemple. Encore une fois, je ne formule pas les choses comme ça dans ma tête. Je ne me dis pas qu'il faut que mes enfants soient... généreux, faut que mes enfants soient solidaires, faut que mes enfants soient respectueux des autres, etc. Je sais que je le veux, mais je me le formule pas comme ça. Et surtout, je me dis pas bon bah là, j'ai ma grande leçon de, voilà, dans telle situation, il faut que tu te comportes comme ça, parce que c'est comme ça qu'il faut se comporter, parce que c'est bien. Je suis plus sur le je le fais moi-même, il me voit le faire, et du coup, pour eux, ça paraît naturel. Et évidemment, après, on en parle, mais on en parle de manière plus... dans l'absolu, tu vois, dans l'absolu. Et je sais que mes enfants, typiquement, tous les deux, la solidarité, la générosité, tous ces valeurs qui sont hyper importantes pour eux, grâce à leur maman aussi, qui est très, très, très, très comme ça, infirmière aussi. Donc, je sais qu'ils sont comme ça. Je me suis jamais dit, bon, il faut que je fasse des choses, il faut qu'on ait des grandes conversations, il faut que je mette en place un plan. Je pense que, moi, pour moi, en tout cas, ma conception de l'éducation, c'est un montre-leur comment il faut faire plutôt que de leur dire comment il faut faire et deux, pour moi t'as réussi, t'as fini ou t'as réussi l'éducation de tes enfants si tu leur as appris à ne pas avoir besoin de toi c'est valable pour tout en fait ils savent t'as réussi à leur apprendre à faire du vélo quand ils ont plus besoin ni des petites roulettes ni que tu les tiennes derrière c'est pareil pour la vie ça veut pas dire que tu te détaches et que tu te désintéresses de leur sort. Oui,

  • Speaker #1

    tu es toujours là, ils savent qu'ils peuvent compter sur toi, mais en tout cas, ils n'ont pas besoin de t'appeler à chaque instant.

  • Speaker #0

    Il faut qu'ils sachent que tu es là à tout moment, mais l'idée, c'est... Et c'est difficile. Apprendre à tes enfants à se passer de toi, c'est compliqué.

  • Speaker #1

    C'est marrant parce que j'ai été faire une rando avec mon père au mois de septembre pour ses 60 ans et mes 30 ans. Et du coup, je lui avais offert ça en cadeau et tout. Donc, c'était un moment assez intime entre nous deux. On n'avait jamais passé autant de temps que tous les deux. Ça n'était jamais arrivé en 30 ans de vie. Et du coup, c'est marrant, il m'a donné exactement la même phrase un peu que toi. Il m'a dit, le jour où je sais que j'ai bien fait mon boulot avec ta sœur et toi, c'est le jour où vous me dites quelque chose. Je sais que c'est un mauvais choix. mais je vais rien vous dire parce qu'il faut que je me retienne et que vous fassiez vos armes et tout ça et donc il me donnait un exemple un peu à la con quand ma soeur a déménagé à Paris, qu'elle a voulu être dans une chambre de bonne dans le 8ème, mon père a dit mais c'était la pire connerie parce qu'elle est dans un quartier beaucoup trop cher elle paye beaucoup trop cher son loyer mais ma soeur avait envie d'être parisienne pure souche quoi et donc mon père a dit j'ai rien dit et au bout de 2-3 ans ta soeur a déménagé parce qu'elle manquait de soleil tôt et donc il dit mon père c'est ça l'éducation c'est savoir se taire quand on demande pas ton avis mais par contre si on te sollicite et qu'on sent que ton enfant a besoin d'aide, tu vas l'aider et du coup j'ai trouvé ça vachement joli et ça rejoint un peu ce que tu dis, le côté autonome mais quand même il n'y a pas les petites roulettes mais tu as quand même les mains autour de l'enfant si jamais il tombe ça je pense que tu l'as gardé c'est la parade trop cool, merci beaucoup Julien, c'était trop trop bien comme épisode je pense qu'on aurait encore pu épiloguer pendant des heures C'était hyper intéressant, il y a même plein de questions que j'ai encore dans mon cerveau fond de tâche et que j'ai pas posé mais c'est pas grave on pourra faire un épisode de...

  • Speaker #0

    Prends un petit shot et ça ira mieux

  • Speaker #1

    C'est ça, je vais sortir, il est 15h38 je vais aller prendre un petit shot de gin là ça va me faire du bien Non, ne faites pas ça, c'est pas un bon conseil

  • Speaker #0

    Ne faites pas ça d'ailleurs je n'ai pas dit ça, c'est une voix qui a été trafiquée par IA, qui a été rajoutée Oui,

  • Speaker #1

    c'est l'IA exactement j'allais dire chat GPT mais je crois même pas que chat GPT fait des voix donc c'est une IA qui fait des voix qui donne des conseils terribles ne l'écoutez pas c'est l'IA alcoolique ne l'écoutez surtout pas c'est pas c'est pas une bonne IA merci beaucoup Julien c'est l'intelligence alcoolique oh putain ça serait dur c'est un gars t'imagines de parler à un mec bourré qui te donne les pires conseils de choix sur ta vie genre vraiment ne l'écoutez pas chat t'es bourré franchement ça serait un concept aussi de de podcast ça genre il te donne les pires conseils et tu dois te dire pourquoi c'est pas bien de l'écouter bref écoute je vais te poser la dernière question de ce podcast est-ce que tu aurais un gentil ou une gentille que t'aimerais entendre au micro trop bonne trop cool tu peux m'en dire plusieurs parce que je sais que c'est toujours difficile d'en dire qu'un ouais

  • Speaker #0

    C'est très difficile. Je vais pas tricher, je vais te dire la première personne à qui j'ai pensé. Et après, je vais essayer de te trouver d'autres gens quand même. Tu vas comprendre pourquoi. La première personne à laquelle j'ai pensé, c'est mon frère, Adrien. Je trouvais ça super intéressant parce qu'il peut avoir une image un peu bourrue. Il a une image publique un peu bourrue. Moi, je sais que derrière, c'est un authentique gentil. Je sais pas à quel point lui a... théorisé sur la gentillesse en général et la sienne en particulier. Mais en tout cas, je suis sûr que ce serait super intéressant de l'entendre sur le sujet.

  • Speaker #1

    Non, mais en tout cas, c'est ce que je disais tout à l'heure. Je tamponne pas de mon tampon de gentil, c'est j'acte rien. Au contraire, de venir débattre de la gentillesse pour quelqu'un qui s'auto-proclame pas gentil, je trouve ça aussi hyper intéressant. Donc grave partante pour recevoir ton frère.

  • Speaker #0

    Mon frère, ce serait le plan A, en sachant qu'il est gentil, mais des fois, il est aussi... pudique, donc pas sûr qu'il accepte de venir en parler. Et alors, il faudrait que je te trouve... Il faut que je te trouve un plan B.

  • Speaker #1

    Ouais, mais un plan B qui sera tout aussi gentil. Après, tu pourras me l'envoyer par message. Et puis, ce que je trouve trop cool, en plus, c'est un peu l'effet que ça t'a fait quand je t'ai dit que Sophie avait soufflé ton nom. J'aime trop ce truc-là, que ça procure de chaîne de la gentillesse. Tu sais, ça me fait penser un peu aux années 2000 où on s'envoyait des SMS un peu en mode, envoie ce SMS à 10 personnes sinon tu seras machin. Et j'ai l'impression de propager ce truc-là. de dire, ben voilà, il y a tel invité qui t'a soufflé au micro de Tourbonne, trop cool et tout, et du coup, les gens, ça leur fait trop plaisir, et du coup, j'ai l'impression d'être un peu le père Noël, c'est d'annoncer une bonne nouvelle, de dire, hé, tu as été gentil de l'année ! Et du coup, j'aime trop ce truc-là de chaîne de la gentillesse, donc...

  • Speaker #0

    C'est vrai que c'est très sympa, et ça fait vraiment, vraiment, vraiment très plaisir. Ben ouais,

  • Speaker #1

    c'est ce que je me rends compte, et du coup, ça me touche toujours, la réaction des gens, donc j'ai des... réactions touchées, mitigées. Il y en a même qui me disent, oh là là, mais moi, je ne sais pas si je suis gentil ou gentille. Et tu sais, les gens, limite, ça les stresse un peu de venir là. Ils ont l'impression, comme tu disais, d'être un gentil parfait, alors que pas du tout. C'est comme on disait tout à l'heure, c'est tout en mouvement et tout, donc trop bien. Bah écoute, Adrien, s'il veut venir au micro de Trop Bonne Trop Cool, ce sera avec plaisir. Et puis si tu as d'autres noms à me souffler, n'hésite pas à m'envoyer un petit message, ça me fera bien plaisir.

  • Speaker #0

    Parfait.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup, Julien, c'était... hyper intéressant cette discussion. Franchement, comme je disais, on aurait vraiment pu continuer des heures. Merci pour ton partage. On est allé sur plein de terrains différents. J'ai trouvé ça vraiment cool.

  • Speaker #0

    Super, merci à toi. J'ai trouvé ça très chouette.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup. On va clore l'épisode ici. Merci aux auditeurs et auditrices qui nous auront suivis jusqu'ici. J'espère que l'épisode vous aura plu. Je vous donne rendez-vous dans une semaine pour un nouvel épisode de Trop Bonne Trop Cool, le café, la version solo de Trop Bonne Trop Cool. D'ici là, portez-vous bien, prenez soin de vous et je vous dis à très vite. Des bisous. Salut Julien !

Description

L'épisode 40 de Trop Bonne, Trop Cool est là, et quel épisode 💥


Aujourd'hui, j'ai eu le plaisir d'échanger avec Julien Ménielle, créateur de contenu et ancien infirmier (@jmnl sur Insta, go le follow en masse).


Un invité passionnant, touchant et plein d'humilité.


Avec Julien, on a abordé mille sujets comme toujours :


❤️‍🔥 La gentillesse, pas comme faiblesse mais comme force
❤️‍🔥 Apprendre à poser des limites, savoir dire non sans culpabiliser (tout un programme)
❤️‍🔥 Ce qu'il faut pour se protéger dans un métier où l'empathie est clé, comme infirmier
❤️‍🔥 Comment la gentillesse se vit dans les relations amoureuses, les amitiés et la parentalité
❤️‍🔥 La pression de toujours être "gentil parfait" et pourquoi il faut apprendre à être gentil avec soi-même avant tout


Une discussion à cœur ouvert, sincère et remplie de jolies choses. Julien nous montre que c’est pas la peine de changer sa nature pour se faire respecter : il suffit parfois d'apprendre à équilibrer sa gentillesse et à la doser selon les gens qu’on a en face. J'ai sincèrement adoré cet épisode, c'est un petit bonbon que je suis super fière de partager avec vous.


Je vous donne rendez-vous tous les mardis pour un épisode de Trop Bonne, Trop Cool, le podcast de gens gentils qui en ont marre de se faire marcher dessus, qui partage les galères des gentil.les et qui donne de l'espoir pour cette vraie qualité. Non, la gentillesse n'est pas une faiblesse !


Je suis Léa, une gentille qui en a fait une force (ou presque). Freelance social media manager depuis plus de 3 ans, j'accompagne mes gentil·les client·s sur les réseaux sociaux pour faire briller leur authenticité.


PS : Si vous aimez le podcast Le Coeur sur La Table de la talentueuse Victoire Tuaillon ou Tchatcheuse de l'incroyable Marie de Brauer, vous aimerez sans doute Trop Bonne, Trop Cool 💜


Rendez-vous sur Instagram @tropbonnetropcool pour suivre les coulisses 🔥


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Au Bonne Trop Cool, c'est le podcast des gens gentils. Ceux qui disent pardon quand on les bouscule. Ceux qui s'inquiètent des autres avant même de s'inquiéter pour eux-mêmes. Ceux qui disent bonjour dans la rue sans passer pour des fous. Et ceux qui tiennent la porte à la vieille dame à la boulangerie. Oui, ça existe encore des gens comme ça. Et c'est pour tous ces super-héros invisibles que j'ai créé cette Safe Place. Parce que gentils the new cool, donnons la parole à celles et ceux qui réussissent autrement. Et qui se font respecter sans grogner. Je suis Léa, une gentille qui en a fait une force, enfin presque. Freelance dans la com'depuis plusieurs années, j'accompagne mes clients pour faire briller leur authenticité. D'ailleurs, hasard de dingue, gentillesse rime avec business. Trop bonne, trop cool, c'est le guide de survie du gentil. Pour apprendre à naviguer dans un monde parfois rude, on va pas se mentir, sans perdre votre bienveillance. Vous n'êtes pas seul. Je vous jure qu'on n'a pas besoin d'être un requin pour réussir et qu'on va y arriver. Sans plus attendre, je vous laisse avec... l'épisode du jour. Bonjour à toutes et bonjour à tous et bienvenue dans un nouvel épisode de Trop Bonne Trop Cool. Aujourd'hui, je suis un petit peu malade, mais ce n'est pas grave, vous allez m'entendre parler du nez. Mais je ne suis pas moins motivée parce que je ressens un invité que je trouve passionnant et j'avais hâte de discuter avec lui de gentillesse. Bonjour Julien.

  • Speaker #1

    Salut.

  • Speaker #0

    Je suis trop trop contente d'échanger avec toi, c'est Sophie Riche qui m'avait proposé de t'inviter et je trouve que c'était une brillante idée.

  • Speaker #1

    Alors déjà je trouve aussi et en plus j'avoue que ça m'a particulièrement touché. Pour les gens qui ne savent pas, Sophie Riche c'est mon ex, on est resté ensemble pendant un petit moment. Et je trouve ça cool qu'elle pense à moi comme gentil.

  • Speaker #0

    Ouais, j'ai trouvé ça trop chouette aussi qu'elle souffle ton nom et du coup je me suis dit mais c'est vraiment... Trop bien, parce que je suis sûre que tu auras plein de choses à nous apporter sur la gentillesse aujourd'hui. Donc merci d'avoir accepté l'invitation.

  • Speaker #1

    Avec plaisir.

  • Speaker #0

    Déjà, Julien, comment tu vas en ce moment ?

  • Speaker #1

    Ça va pas mal. Là, on est en fin d'année. Traditionnellement, c'est une période un peu speed en termes professionnels. Cette année, c'est particulièrement speed, donc je ne me plains pas. Merci,

  • Speaker #0

    on va prendre du temps.

  • Speaker #1

    Voilà, c'est des bonnes nouvelles, c'est des bons problèmes. Mais voilà, tout va bien. J'attends les fêtes de fin d'année, tranquillement.

  • Speaker #0

    Trop bien. Tu n'es pas soumis à la dépression saisonnière, parce que j'avoue que chaque année, ça me tombe dessus. Toi, non, du coup ?

  • Speaker #1

    Non, non, non, j'avoue que non.

  • Speaker #0

    C'est bien ça. Tu as une recette secrète pour ça, parce que j'avoue que la nuit à 17h me plombe le moral, mais ce n'est pas permis.

  • Speaker #1

    Ça, je n'aime pas trop non plus. Je ne te cache pas que je suis un enfant du soleil. Là, il n'y en a vraiment pas assez pour moi en ce moment, mais j'arrive. Le secret, c'est de s'entourer. avec des gens qui font oublier qu'il n'y a pas de soleil dehors et mettre du soleil à l'intérieur.

  • Speaker #0

    Ah c'est beau, mais c'est magnifique, on commence déjà sur des phrases que j'aime bien.

  • Speaker #1

    Ah je suis poète.

  • Speaker #0

    T'es clairement poète. Il y a même une invitée qui m'a proposé de prendre du spray de vitamine C, genre du spray de soleil et je suis en mode, est-ce que vraiment je vais craquer ? Mais peut-être que je vais aller en pharmacie acheter du spray de soleil parce que là vraiment c'est une cata.

  • Speaker #1

    Écoute, c'est à mes yeux un pur placebo, mes tentes.

  • Speaker #0

    Oui, mais moi ça me va, c'est exactement ce que je lui ai dit. En plus, je lui ai dit, même si c'est un effet placebo, moi ça me va. Si c'est juste pour me remonter un peu le moral, ça me va.

  • Speaker #1

    Le placebo, des fois ça marche.

  • Speaker #0

    Bon bah parfait Julien, je vais te poser la première... Ah non, pardon, mais je vais trop vite en besogne. Je ne t'ai même pas demandé de te présenter. Julien, est-ce que tu peux te présenter pour les auditeurs, auditrices qui ne te connaîtraient pas encore ?

  • Speaker #1

    Je peux me présenter, donc je m'appelle Julien Méniel. Je suis un homme blanc hétérocyste genre officiellement de 50 ans depuis quelques mois. Je suis créateur de contenu vidéo sur YouTube, Insta, TikTok, Twitch, enfin sur un peu tous les réseaux sociaux, sur les internets globalement. Et ma spécialité c'est la santé parce que je suis infirmier de formation, métier que j'ai pratiqué pendant une dizaine d'années avant de faire une autre formation en journalisme. Et je fais aussi du contenu sur la musique parce que je suis un fan de métal. Et donc j'anime des émissions et je fais des chroniques sur le métal.

  • Speaker #0

    Trop chouette, tu fais plein de trucs différents, je trouve que tu touches un peu à tout et c'est ça qui te rend particulièrement intéressant. Tu vas sur des domaines où on ne t'attend pas forcément et je trouve ça vraiment cool du coup de te suivre dans tes aventures. Parfait, je vais te poser la première question du podcast. Quelle est ta définition de la gentillesse et comment ça s'incarne dans ton quotidien ?

  • Speaker #1

    Alors, ma définition de la gentillesse, déjà elle a pas mal évolué au cours du temps. Ça, je pense qu'on aura pas mal l'occasion d'en reparler. Je dirais qu'aujourd'hui, ma définition de la gentillesse, ce serait quelque chose comme ne pas faire passer systématiquement ses intérêts avant ceux des autres, et ne pas non plus faire passer systématiquement les intérêts des autres avant les siens. C'est en ça que ça a évolué. En gros, il y a... Je déteste ce dicton, mais il y a un petit côté charité bien ordonné, commence par soi-même. Parce que pour être bien pour les autres, il faut être bien avec soi, et il faut être bien soi-même. Donc voilà, ce serait un truc comme ça. Donc une définition beaucoup trop longue et beaucoup trop alambiquée. Mais parce que c'est complexe la gentillesse, contrairement à ce qu'on prend.

  • Speaker #0

    C'est ce que j'allais dire, c'est que c'est complexe. C'est vrai qu'elle ne pourrait pas être dans le petit Robert ou le Larousse, tu vois, elle serait peut-être un peu, comme tu dis, alambiquée.

  • Speaker #1

    Dans le gros Robert.

  • Speaker #0

    Ouais, peut-être dans le gros Robert, la version longue. Trop longue,

  • Speaker #1

    ouais.

  • Speaker #0

    Mais en tout cas, j'aime bien cette définition-là parce que je trouve que cet équilibre-là, il n'est pas facile à trouver. Pour avoir du coup eu plein de gentils-gentils ici au micro de Trop Bonne Trop Cool, beaucoup donnent la définition de c'est d'abord penser aux autres avant de penser à soi. Et donc après, j'ai toujours une deuxième question qui vient. Mais comment tu fais du coup pour ne pas t'oublier dans tout ça ? Toi, du coup, comment tu arrives à gérer la gentillesse avec les autres et la gentillesse aussi avec toi-même ?

  • Speaker #1

    C'est en ça que ça a beaucoup évolué. Moi, il faut savoir que c'est aussi pour ça que j'étais très heureux. que tu m'invites dans ton podcast, chez moi, depuis que je suis... Mais depuis aussi loin que je m'en souvienne, c'est-à-dire depuis que je suis un enfant, la gentillesse, c'est une espèce de religion. C'est-à-dire que quand j'étais gamin, c'était tu n'es rien si tu n'es pas gentil. Il faut être gentil. Globalement, il faut être bien. Il faut faire les choses bien. Donc c'est aussi bien à l'école qu'à la maison, etc. Mais... Mais principalement avec les autres gens. Donc c'était vraiment, j'avais ce côté, je sais pas trop d'où ça vient. Enfin j'ai des pistes, mais en tout cas j'avais vraiment ce truc de il faut impérativement être gentil. Donc je me suis appliqué à tenter de l'être. Parce que voilà, sans prétention après, est-ce qu'on y arrive, on sait pas. Mais en tout cas j'ai vraiment tenté d'être le plus gentil possible tant que j'étais gamin. Et puis évidemment un jour, quand je suis arrivé à la jeune adulte, je me suis rendu compte que c'était cool d'être gentil, mais que parfois, c'était surtout cool pour les autres et pas tellement pour soi. Et j'ai eu ce truc de... En gros, j'imagine que tous tes invités te racontent ça, mais ce truc de l'impression qu'on te prenait un peu pour quantité négligeable parce que ta gentillesse, elle est acquise. Donc de toute façon, il n'y a pas besoin de faire d'efforts avec lui. Il est gentil, il va comprendre. le fait qu'en retour les gens sont pas gentils avec les gentils les gens sont gentils avec les gens qui craignent les gens sont gentils par peur des représailles ou en disant ah lui il est pas commode on va être c'est pas si conscient que ça mais en tout cas il y a ce truc là de on est pas gentil avec les gentils c'est un biais en tout cas de l'humain plus t'es gentil plus on en abusera j'ai eu aussi ce constat là et ce truc aussi de si t'es gentil tout le temps on finit par plus le remarquer alors que quelqu'un qui est vraiment pas très aimable. 90% du temps, les 10% où cette personne l'est, tout le monde est là, oh dis donc, trop sympa et tout. Il est trop sympa. Et moi, je me calme la paillasse tous les jours depuis 10 ans, mais personne ne me dit rien. Donc j'ai eu un peu cette espèce...

  • Speaker #0

    Petit sentiment d'injustice. On sent là un petit sentiment d'injustice.

  • Speaker #1

    Voilà. Et je pense que c'est assez global chez les gentils et les gentilles. Et du coup, j'ai réagi pas très... Tu sais, l'injustice, c'est quand même un truc qui ne rend pas forcément très intelligent. Et du coup, je me suis dit, il y en a marre d'être gentil. Je vois bien le nom de ton podcast, à quoi il fait référence. Il y a eu ce truc un peu de trop bon, trop con, j'en ai marre d'être con, donc je vais arrêter d'être gentil. Et en fait... déjà j'ai pas trop réussi parce qu'un truc ancré en toi depuis si longtemps c'est pas facile d'aller contre sa nature et puis surtout je me suis rendu compte que c'était que c'était pas ça qu'il fallait faire que c'était pas malin qu'il fallait pas arrêter d'être gentil qu'il fallait juste apprendre à être gentil avec soi même aussi et donc pas systématiquement faire passer les intérêts des autres avant les siens et puis surtout Se mettre à accepter les les merci se mettre à accepter le fait que Tu n'es pas gentil avec les gens en attendant quelque chose en retour, mais si les gens ont quelque chose à t'apporter en retour et qu'ils veulent te remercier de ta gentillesse, il faut accepter aussi les... Et puis se dire quand même, je veux être gentil globalement avec tout le monde, mais je vais un petit peu adapter le truc au mérite, entre guillemets, des gens en face. Donc être gentil, oui. Être gentil avec tout le monde, ok. Mais être gentil en priorité avec les gens qui le méritent, à commencer par moi-même. Donc voilà, ça a été un peu ça mon cheminement. Aujourd'hui, j'apprends encore à faire ça, et à être gentil avec moi, et à peut-être pondérer un peu le truc. Si tu es gentil dix fois avec quelqu'un, et que tu te rends compte qu'en face, il n'y a ni beaucoup de gratitude, ni beaucoup de retour, tu te dis peut-être...

  • Speaker #0

    Ça ne vaut pas le coup finalement.

  • Speaker #1

    Ça ne vaut peut-être pas le coup.

  • Speaker #0

    Ce cheminement-là que t'as fait, on voit que tu as beaucoup réfléchi. C'est hyper intéressant. Il y a plusieurs questions qui me viennent dans tout ce que tu dis. Est-ce que tu peux nous expliquer la période où t'as switché et où tu t'es dit maintenant je vais devenir méchant entre gros guillemets parce que pour moi, il n'y a pas méchant et gentil. Mais est-ce que tu te souviens de ce qui s'est passé déjà dans ton cerveau ? Et concrètement, qu'est-ce que t'as fait pour devenir ce personnage-là que t'enviais finalement, qui avait l'air de ne pas se faire rouler dessus en tout cas par les autres ?

  • Speaker #1

    J'avais une trentaine d'années. Donc, c'était il y a 20 ans. J'avais une trentaine d'années. Je traversais une crise à la fois pro et perso. C'était vraiment compliqué. D'ailleurs, ça a été le point de départ d'autres trucs après qui ont été très positifs pour moi. Mais j'avais une espèce de remise en question un peu globale de plein de choses, et notamment de ça. Donc, c'était vers la trentaine à cette occasion-là. Alors, qu'est-ce que j'ai fait pour devenir cette... personne en vrai j'ai vraiment pas essayé longtemps ça a duré deux jours je sais même pas je saurais pas te dire mais en vrai je me suis juste dit faut que j'arrête d'être faut que j'arrête d'être gentil faut que j'arrête d'être trop gentil en tout cas ou au moins il faut que j'arrête d'en faire une espèce de but ultime et de deux objectifs prioritaires Et concrètement, qu'est-ce que j'ai fait pour ça ? Rien. C'était plus un vœu pieux, tu vois. Et j'ai pas... Si, après, j'avoue, j'ai tenté un peu l'égoïsme, tu vois.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ce que j'allais dire. En général, ça passe par là. Et du coup, il y a des phases où on essaye d'être un peu con. Et au final, ça nous rattrape vite parce que ça coûte trop à nos valeurs. En fait, c'est des choses où c'est tellement pas naturel que tu te reconnais plus au bout d'un moment, quoi.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais, c'est ça. Après, je n'aurai pas d'exemple concret, mais juste dans mon quotidien, me dire effectivement pas devenir méchant, parce que pour moi, l'antagonisme gentil-méchant, il est factice. Mais en tout cas, me dire, ouais, vas-y, des fois, si on te demande un truc et que toi, ça te fait chier, tu dis non. Donc, c'est à commencer, si peut-être, c'est ça. C'est déjà commencer par apprendre à dire non quand je n'avais pas envie de dire oui. Et puis me dire, tiens, là, tel jour, on me propose ça. J'ai dit oui. Puis finalement, ça me fait chier. Je ne vais pas me forcer. J'ai envie de faire autre chose. Je vais faire autre chose. Voilà. Donc à la base, ça n'allait pas chercher bien loin.

  • Speaker #0

    Oui, mais si, c'est déjà un effort de ouf pour quelqu'un qui a dit oui jusqu'à ses 30 ans. C'est un effort de fou, tu vois.

  • Speaker #1

    Oui, je veux dire, ça n'allait pas bien loin dans le côté. Rebellion. Aller chercher la limite de l'autre côté, tu vois. C'était vraiment une crise d'adolescence hyper gentille, tu vois.

  • Speaker #0

    Ouais, mais bon, ça reflète quand même tout le reste de ton parcours, où justement, t'as voulu toujours être gentil. Et donc là, c'était ta petite vengeance à toi, entre guillemets. Et justement, quand t'as sorti les premiers noms, est-ce que le ciel s'est effondré sur ta tête ? Parce qu'on est beaucoup de gentils et de gentilles à se dire que... Si on dit non, il va se passer une catastrophe. Moi, j'ai cette faculté-là à imaginer tous les pires scénarios catastrophes. Est-ce que tu peux nous raconter, même si tu n'as pas d'exemple précis, ça fait quoi de dire non quand on est gentil ?

  • Speaker #1

    Ça fait bizarre. C'est vrai que ça fait bizarre. En fait, ce dont je me souviens, ce n'est pas tant un truc… Il y avait l'avant où, effectivement, je me demandais ce qui allait se passer. Mais en vrai, je m'interrogeais plus sur la façon dont ça allait être reçu par les autres. je me disais, là, tout d'un coup, je vais changer d'attitude avec les gens. Qu'est-ce qu'ils vont en penser ? On est d'accord que le fait d'ériger la gentillesse en vertu ultime, c'est plus ou moins être people pleaser. Oui,

  • Speaker #0

    clairement.

  • Speaker #1

    Et ça ne vient pas de nulle part. Forcément, il y a un manque de confiance en soi.

  • Speaker #0

    Un petit sentiment d'abandon, peut-être. Des petits trucs sous-jacents.

  • Speaker #1

    soit la peur de ne pas mériter d'être aimé pour ce qu'on est, mais d'avoir besoin d'être aimé pour ce qu'on fait, faire des choses pour mériter l'amour des gens, ou au pire, la crainte de ne pas être assez bien pour être aimé, donc du coup, besoin d'en rajouter à chaque fois, etc. Donc à ce moment-là, je me rappelle que c'était plutôt ça, ma terreur, c'était, oui, mais en même temps, si j'arrête... d'être gentil avec les gens, peut-être qu'ils vont juste dire bon, il n'y a plus aucun intérêt à fréquenter cette personne et j'avoue que à ma grande surprise les gens en face ça a vraiment rien changé dans leur façon d'être avec moi après je vais pas faire le mariole comme je t'ai dit j'ai vaguement essayé un petit peu et puis je suis retombé assez vite dans mes travers jusqu'à

  • Speaker #0

    il y a peu t'as recommencé à dire oui à tout du coup cette période là de non c'est pas un truc que t'as réussi à ancrer pour un peu plus long terme alors

  • Speaker #1

    J'ai pas recommencé à dire oui à tout. Il y a des aspects de ma vie dans lesquels j'ai réussi à tenir le cap. Mais il y a d'autres aspects de ma vie, et notamment dans les relations amoureuses, où je ne savais pas dire non, je ne savais pas mettre de limites, je ne savais pas, j'étais trop. J'ai une ex, c'est pas Sophie en l'occurrence, qui m'a dit... qui m'a dit, bah oui, c'était trop. Enfin, elle me l'a dit après coup. Elle m'a dit, oui, c'était trop. Même pour moi, se sentir un peu noyé sous les... Que ce soit les attentions, les machins, etc. Ça met une espèce de pression. Ça donne... Bon, après, chacun... Elle avait ses bails à elle aussi.

  • Speaker #0

    Bien sûr, mais c'est que tu donnes les pleins pouvoirs à quelqu'un et en gros, c'est un peu, fais ce que tu veux de moi, quoi. Je pense que c'est pas facile comme rôle. Plus des deux côtés.

  • Speaker #1

    Ouais, il y a un peu ça et il y a un peu aussi, toi tu me donnes tout, mais moi est-ce que je suis prête à tout te donner en retour ?

  • Speaker #0

    Ouais, ouais, et tout donner aussi, ouais t'as raison, la réciprocité, ouais.

  • Speaker #1

    Voilà, c'est ça, consciemment et explicitement, je ne demandais pas ça en retour, tu vois, mais je comprends, j'ai compris après coup que ça pouvait être reçu comme ça. Donc voilà, là aujourd'hui... C'est mon truc du moment. C'est d'apprendre aussi, pas à dire non, mais à calmer le jeu aussi dans le cadre des relations amoureuses.

  • Speaker #0

    Et ça, tu te fais aider ? Moi, je sais que j'ai eu besoin d'être suivi par une psy pour en parler. Comment tu mets en place tout ça ?

  • Speaker #1

    Oui, j'ai vu des psys. Globalement, depuis mon adolescence, je vois des psys. C'est par période. Je ne peux pas dire que je vois une psy.

  • Speaker #0

    Ouais, moi je suis pareil.

  • Speaker #1

    Depuis 35 ans, tu vois, mais depuis mon adolescence, par moment, quand j'ai besoin, je vais voir des psys. Et je me rappelle que notamment ce craquage à 30 ans, qui a été un gros truc, c'était pas que ce truc-là, mais notamment ça a été l'occasion de renouer avec les psys que j'avais pas vus depuis très longtemps. Et là depuis, par période, là j'en ai vu une jusqu'à il n'y a pas longtemps, là j'y vais plus. Et puis si j'ai besoin, je retournerai. Mais oui, bien sûr, évidemment, je me suis fait aider et par des psys et par des gens de mon entourage et des discussions. Tout le monde a des trucs à dire sur la gentillesse. C'est assez marrant.

  • Speaker #0

    Tu arrives justement, quand ça va moins bien, à en parler à ton entourage, à communiquer sur ce que tu ressens. C'est des choses où tu as toujours été à l'aise ?

  • Speaker #1

    Oui. Après, évidemment, ça dépend des gens. J'ai deux enfants. Avec eux, j'ai aucun mal à parler de tout ça, tu vois. Dire quand ça va pas, poser mes propres limites. Ils sont grands, ils ont 19 et 23 ans, donc c'est des adultes. Mais même quand ils étaient petits, j'avais pas de mal à parler de tout ça avec eux. Ma copine actuelle, on est ensemble depuis deux ans et demi maintenant. Pareil, j'ai pas du tout de problème à parler de tout ça avec elle. J'ai plus mes parents, mais à l'époque où ils étaient en vie... C'était pas forcément très facile de parler de ça avec eux.

  • Speaker #0

    Ouais, c'était pas des choses qu'on faisait dans votre famille, peut-être de s'épandre sur ses sentiments et tout ça ?

  • Speaker #1

    Non, je peux pas dire ça. Non, non, le blocage venait de moi, mais j'arrive pas trop à savoir pourquoi. Ma mère avait fait des études de psycho, elle était super ouverte à tout un tas de trucs. Avec mon père, ça pouvait être plus complexe, mais non, non, c'était juste, j'avais du mal à... Je pense que c'était un peu le côté, il faut être parfait. et du coup si tu avoues à tes parents qu'il y a un truc qui va pas c'est que t'es pas parfait tu vois ah ouais je vois ok bon après ça a l'air peut-être que ça a l'air extrêmement prétentieux ce que je dis depuis tout à l'heure non du tout je prétends pas y arriver à chaque fois vraiment du tout je dis que c'était depuis que je suis gamin dans ma tête si t'es pas parfait t'es nul donc j'essaye de l'être j'y arrive pas soyons clair j'y arrive pas du tout Et peut-être qu'il y a plein de gens qui me trouvent pas du tout gentil, j'en sais rien. Mais voilà.

  • Speaker #0

    Bon, sans fiche, on n'est pas là du tout. Je me suis aussi beaucoup décomplexée avec ça. C'est pas parce que les gens viennent d'entre bonnes trop cool que j'atteste qu'on est les gentils parfaits, tu vois ce que je veux dire ? C'est juste qu'on vient de débattre de la gentillesse et justement de la façon dont on est imparfait dans notre gentillesse et que c'est pas tout blanc, c'est pas parce qu'on est gentil qu'on est gentil toute sa vie. On a tous ses phases, moi, si tu veux. que je te partage un peu, j'ai harcelé des enfants au collège parce que je me faisais harceler et du coup, j'ai retourné ma veste. Et donc, pendant un an à peu près, j'ai été une boulie pour sauver ma peau. Donc, tu vois, la gentillesse n'est pas linéaire et on l'utilise un peu aussi comme on peut et vraiment comme on peut. Donc, t'inquiète, tu ne fais pas du tout prétentieux si ça peut te rassurer. En tout cas, c'est super intéressant. On voit que tu as vraiment beaucoup processé tout ça et c'est trop cool parce que... c'est encore en mouvement, tu vois, t'as 50 ans ça pourrait être plus acquis et j'ai l'impression que c'est censé s'en mouvement et que tu sais que t'as encore des choses à apprendre je trouve que c'est trop cool comme tu le présentes ben merci déjà,

  • Speaker #1

    ça me touche et vraiment je pense que j'ai sans doute arrêté d'être en mouvement entre mes 20 et mes 30 ans et je me suis remis en mouvement à l'occasion de ce gros craquage là à 30 ans et encore plus après à mes 40 euh... à l'époque où je me suis séparé de la mère de mes enfants et où je suis arrivé dans un univers qui était super différent de ce que je connaissais jusque-là et fréquentait des gens qui étaient très différents. Ça m'a ouvert les yeux sur plein de trucs, sur plein de questions sur lesquelles je ne m'interrogeais pas du tout, tu vois. Notamment tout ce qui est féminisme, les questions liées aux... Enfin, les questions LGBT, queer, etc. C'était des trucs... J'étais assez éloigné de tout ça. en tout cas en mettant des mots dessus donc à 40 ans c'est pareil j'ai eu remise en remise en mouvement remise en question de tout un tas de trucs et en vrai je trouve que c'est hyper c'est hyper stimulant et que et que c'est un excellent moyen de se sentir aussi devenir une meilleure personne Attentif à tous ces trucs dès que toutes ces questions que tu te poses pas parce que ça te concerne pas toi en tant qu'individu bien sûr ça te concerne en tant qu'être humain mais en tant qu'individu tu t'es pas posé la question parce que tu y as jamais été confronté donc je trouve ça hyper positif et hyper agréable parce qu'on y trouve quand même aussi un sentiment gratifiant à être gentil moi de tenir la porte à quelqu'un dans le métro encore une fois quand il y a un retour en face mais juste je tiens la porte la personne galère avec ses sacs me dit un merci sincère Moi, ça me regonfle pour la matinée.

  • Speaker #0

    Je suis vraiment d'accord. Moi, ça me fait sentir utile. Et du coup, c'est là que je me rends compte que la gentillesse, c'est un peu égoïste aussi parce que je fais ça pour sentir quelque chose. Je n'attends pas forcément quelque chose en retour. Mais par contre, c'est le sentiment que ça me procure, que j'ai l'impression d'avoir vraiment sincèrement aidé quelqu'un. Et moi, j'aime ce sentiment-là d'utilité. Et je pense que du coup, on se retrouve un peu là-dessus, dans le côté gentillesse, le fait d'être utile.

  • Speaker #1

    100%. 100%. Et alors, le besoin d'être utile, ça, c'est pareil. C'est un truc... Dès tout petit, quand il a fallu commencer à réfléchir à un métier, je savais que je voulais faire un métier où j'étais utile. Mais je pense qu'il y a encore quelque part derrière tout ça, le côté mérité, tu vois, parce que si t'es pas utile, ça veut dire quoi utile, etc. Ouais,

  • Speaker #0

    puis ça donne pas de sens, t'avais besoin de sens en tout cas.

  • Speaker #1

    Ouais, du sens et vraiment le côté utile aux autres, tu vois.

  • Speaker #0

    Rendre service aussi, t'avais ce côté-là de service.

  • Speaker #1

    Ouais, et ce que tu disais, c'est hyper juste. Quand tu disais que être gentil, c'est un aspect égoïste parce qu'il y a la satisfaction que t'en tires, ne serait-ce que pour ton égo, ta faille narcissique que tu tentes de remplir avec ça. Mais pour moi, tout est égoïste. De toute façon, ça n'existe pas. On ne fait jamais rien par pure bonté d'âme. La question, c'est est-ce que tu fais ce que tu fais de bien ? vraiment, intentionnellement, pour ce que tu vas pouvoir en tirer de positif ? Ou est-ce que tu le fais parce que tu sais que c'est bien et que c'est ça qu'il faut faire, et t'acceptes les retombées positives, mais c'est pas ta motivation première ? C'est ça qui fait le truc. Mais forcément, c'est comme le circuit de la récompense, tu vois, tu fais un truc parce que tu sais inconsciemment que tu vas avoir quelque chose de positif en retour, mais donc, y'a pas de question là-dessus. Moi, quand j'ai commencé mes études d'infirmier, un truc assez... j'ai trouvé ça choquant sur le coup et je trouve ça avec le recul choquant maintenant aussi mais on nous a dit historiquement les infirmières Parce qu'on était vraiment trois mecs dans ma promotion, tous les autres, c'était des filles.

  • Speaker #0

    Oui, j'imagine qu'il y avait beaucoup de filles, oui.

  • Speaker #1

    Donc, historiquement, les infirmières, c'était soit des putes, soit des bonnes sœurs. Et aujourd'hui, d'une certaine manière, c'est toujours la même chose. Vous êtes soit des putes, soit des bonnes sœurs. À savoir, soit vous êtes là pour expier vos péchés, pour rattraper... des choses que vous avez faites et que voilà donc le côté prostitué qui était à l'époque potentiellement c'est leurs travaux d'intérêt généraux soit vous êtes bonne soeur c'est à dire vous avez besoin de pour une raison x ou y de d'aider votre prochain machin ce qui veut pas forcément dire que c'est plus il n'y a pas un truc qui est plus noble que l'autre mais en tout cas soit vous êtes là pour réparer des trucs que vous avez fait Soit vous êtes là pour un peu en mode vocation, éliminer, machin, etc.

  • Speaker #0

    Toi, c'était plus le côté vocation, du coup, j'imagine ?

  • Speaker #1

    Je ne suis pas sûr, je ne sais pas.

  • Speaker #0

    Si tu dis que tu as toujours essayé d'être ce gentil petit garçon, c'est qu'il ne fait pas de vagues, tu avais l'envie d'être parfait, du coup, moi, je pense que c'est plus par vocation que tu as fait.

  • Speaker #1

    Oui, peut-être.

  • Speaker #0

    C'est plutôt le côté bonne soeur. Et du coup si tu veux nous en parler de ton passage dans le médical, ton parcours d'infirmier et tout, ça m'intéresse aussi d'avoir ce côté-là. J'avais une de mes meilleures amies qui est infirmière depuis plusieurs années maintenant, elle est depuis au Québec et donc on a vachement parlé aussi de ce Ausha en France et au Québec parce que c'est vraiment différent aussi. Du coup ça se place où la gentillesse pour toi dans ce parcours-là d'infirmier, dans l'hôpital ? Enfin quand on parle de gentillesse et hôpital, ça t'évoque quoi ?

  • Speaker #1

    pourrais te dire spontanément quand tu fais ce métier-là, forcément, il faut être gentil, il faut être dévoué aux autres, il faut être, tu vois, au moins dédié aux autres. Et bien, c'est parfois le cas et parfois pas du tout. Il y a des gens, pour le coup, ça revient vraiment à ce qu'on disait juste avant, tu as des gens, tu sens vraiment qu'ils font ça pour le statut qu'ils peuvent tirer, pour le côté... l'admiration, là je parle peut-être plus de j'allais dire je parle peut-être plus de médecins mais non, même chez les infirmières et chez les infirmiers t'as un peu ce truc là de...

  • Speaker #0

    Oui mais en tout cas du corps médical il y a un côté que les gens aiment bien avoir ce statut là où ça les place dans la société en tout cas quoi.

  • Speaker #1

    Ouais c'est ça en tout cas dans le côté ah ouah trop bien bravo c'est merveilleux ce que vous faites c'est incroyable et tout euh... Et qui, en fait, fondamentalement, après, tu te rends compte très vite que ces gens-là, du coup, ne considèrent pas forcément l'humain en phase 2. Mais du coup, c'est plus des objets de soins et des façons d'accéder à cette espèce de statut. Oui,

  • Speaker #0

    ils déshumanisent totalement le patient. Et j'imagine que c'est comme s'ils remplissaient une fiche et ils passent à la suivante et ciao.

  • Speaker #1

    C'est ça, oui. Et tu as aussi... des gens qui sont authentiquement gentils, avec tous les degrés, tous les stades, et parfois aussi tous les travers que ça peut... J'ai vu des gens qui étaient objectivement des crèmes, des amours, et qui étaient hyper dévoués aux patients, aux services, etc., et qui se flinguaient la vie et la santé parce que leur boulot prenait... beaucoup trop de place.

  • Speaker #0

    Et puis ramène tout à la maison, cette discussion qu'on avait avec mon ami, c'est que c'est... Après, t'es une éponge à tout et en fait, tu ramènes tous les tracas et les souffrances des gens chez toi. Donc ça, je pense que ça peut vraiment être dangereux.

  • Speaker #1

    Et dangereux et contre-productif parce que c'est comme ce que je disais tout à l'heure en tout début avec la définition de la gentillesse, que tu peux être... Tu peux n'être efficace bien pour les autres que si t'es bien avec toi-même. Si t'es pas bien, enfin, si ton métier te rend mal, tu peux pas être bien là je parle pas forcément de soins techniques mais c'est aussi beaucoup de relations d'aide de soins d'accompagnement psychologique si toi même t'es au 46ème dessous, tu peux pas aider les autres et si t'es trop dans la... de confiance en soi aussi je pense et faut avoir un truc qui s'appelle la distance thérapeutique, je sais pas si ta pote t'a parlé de ça mais en gros c'est si t'es comme tu disais une éponge à tout si tu... ressent dans ta chair presque toutes les souffrances de tes patientes et de tes patients en face, tu ne peux pas être efficace dans la relation de soins. Il faut être capable de se dire, je vais faire tout ce que je peux pour que cette personne se sente le mieux possible.

  • Speaker #0

    mais c'est pas ma mère, ma vie n'en dépend pas. Si j'échoue, j'aurais tout fait pour qu'elle soit le mieux possible, mais ça ne va pas détruire ma vie. Il faut que tu réussisses à un peu...

  • Speaker #1

    Et ça, ça s'apprend ou vous l'apprend durant vos études ? Ou c'est quelque chose que tu as naturellement ?

  • Speaker #0

    Non, c'est quelque chose dont on nous parle pendant les études. Après, moi, je te dis, t'as vu sa date, je suis un dinosaure, mais je sais pas comment ça se passe aujourd'hui. Mais je sais qu'on nous parlait de distance thérapeutique, etc. Après, tu te dis bien que, un, c'est pas facile d'acquérir ce genre de truc-là de manière...

  • Speaker #1

    Une fois que t'es sur le terrain, j'imagine que tout s'effondre un peu, quoi.

  • Speaker #0

    Ouais, et puis apprendre ça, en théorie, c'est pas facile. Mais en tout cas, c'est bien de l'avoir en tête et de te dire de temps en temps, Waouh, attends, là, t'es trop dans la compassion, t'es trop dans la... littéralement souffrir avec, là, tu ne vas plus être efficace. Donc, oui, ça s'apprend.

  • Speaker #1

    Toi, tu es arrivé à faire cette distance-là et à te protéger aussi ?

  • Speaker #0

    Écoute, plus ou moins. Moi, j'ai toujours travaillé dans des services où je travaillais essentiellement en réanimation et au SAMU. Donc, c'est des trucs très aigus. Il y a vraiment une notion d'urgence vitale immédiate. Donc là, de toute façon, si tu te laisses déborder par tes émotions, tu n'es plus capable de faire rien du tout. Quand tu arrives sur une personne en arrêt cardiaque et que tu te dis là, si je n'arrive pas à poser cette perfusion pour passer de l'adrénaline, cette personne va vraiment mourir dans les deux minutes qui viennent. Donc du coup, si tu te mets cette pression et si tu es trop dans l'empathie et dans le truc de ah là là, machin tu tues des gens. Donc là, tu n'as pas d'autre choix. Mais du coup, après, ça veut dire aussi... Il faut pouvoir débriefer ça derrière. Il faut pouvoir relâcher, vider un peu ton sac.

  • Speaker #1

    Il faut avoir des sesses de décompression derrière des trucs. Ça doit être hyper traumatique à vivre, même sur les premières interventions, les premiers trucs que tu as dû vivre. Ça doit être d'une violence inouïe. J'ai du mal à me figurer de ce que ça peut représenter.

  • Speaker #0

    Oui, ça peut être super violent. Et là encore, je te parle d'arrêt cardiaque. Souvent, c'est des personnes... Pas exclusivement des personnes âgées, mais souvent... Oui,

  • Speaker #1

    ça peut être des personnes plus âgées.

  • Speaker #0

    Mais dans des trucs... Des fois, t'arrives sur des accidents de la route qui impliquent des enfants ou des... On va plomber l'ambiance de tout le monde, là. Attention.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est pas grave. On fait une petite parenthèse un peu moins gaie. Mais ça fait partie de ta vie aussi. Et je trouve ça chouette que t'aies eu ce parcours-là. Tu vois, ça définit aussi qui tu es aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Et par contre, t'as un truc qui est dans ce genre de service-là. Un truc, c'est que ça resserre quand même énormément les liens entre les soignants et les soignantes. Parce que de toute façon, tu as vraiment besoin de bosser en équipe. Ça abolit un peu les histoires de hiérarchie aussi. Parce que dans ces cas-là, le médecin ne peut rien faire sans l'infirmière ou l'infirmier. L'infirmière ou l'infirmier ne peut rien faire sans l'aide-soignant, etc. Donc vraiment, tout le monde a vraiment son job à faire. Et puis, quand tu vis des trucs super durs, après... tu as besoin d'en parler, les autres en ont besoin, donc tu t'écoutes les autres, les autres t'écoutent.

  • Speaker #1

    Donc l'effet d'équipe, là, pour le coup, est vraiment omniprésent. C'est trop chouette, ça, d'avoir ce côté-là aussi. Donc c'est vrai qu'il y a du coup du soutien et il y a de la gentillesse forcément derrière aussi parce que vous vous écoutez, vous comptez les uns sur les autres et tout. C'est trop chouette de pouvoir avoir ça.

  • Speaker #0

    Après, plus ou moins, c'est toujours pareil. Mais globalement...

  • Speaker #1

    Oui mais pareil, comme d'habitude j'imagine que c'est pas linéaire et qu'il y a des éléments un peu plus perturbateurs comme partout mais du coup ces éléments là doivent se sentir seuls parce que du coup si c'est des gens qui sont pas dans la bienveillance et dans le soutien de l'équipe, ils doivent vite se sentir esselés par rapport aux autres qui se soutiennent Ouais,

  • Speaker #0

    après les gens qui pensent qu'à eux au bout d'un moment ils s'en foutent d'être seuls du moment qu'ils ont tout ce qu'ils veulent

  • Speaker #1

    Ça, j'ai trop de mal à comprendre.

  • Speaker #0

    Moi aussi.

  • Speaker #1

    J'ai tellement besoin des autres pour avancer que je me dis que je serais incapable d'être... J'ai vraiment créé ce podcast-là en me disant qu'on n'a pas besoin d'être un requin pour réussir. Parce que pour moi, le requin dans les films, il est riche à la fin, mais il est seul et il meurt seul. Et moi, c'est toujours ce truc-là où je me suis dit que je n'ai pas du tout envie de réussir ma vie au détriment de tout le reste. Et du coup, je serais incapable d'être dans ce Ausha. Franchement, ça ne m'irait pas du tout.

  • Speaker #0

    J'entends bien. Moi, c'est pareil.

  • Speaker #1

    Je préfère finir entourée de mes proches et pas un sou dans les poches. Je trouve que le principe de réussite aujourd'hui, quand on parle de réussite, c'est forcément par l'argent. Et moi, j'ai essayé de déconstruire ça au fil des années, puisque je sors d'études de com, la com, c'est quand même beaucoup de l'argent derrière. Et du coup, je me suis dit, réussir, ce n'est pas forcément gagner beaucoup d'argent. Puis déjà, ça veut dire quoi, beaucoup d'argent ? Pour le coup, moi qui viens d'une famille de gens, surtout d'une maman très pauvre qui gagnait à peine 1000 euros par mois, je me dis, mais moi, l'argent, c'est... Ce n'est pas une fin en soi. J'ai envie d'avoir assez d'argent pour ne pas que ce soit un problème. Mais je ne veux pas que ce soit le but dans ma vie. Je trouve ça trop triste d'avoir ça en ligne de mire.

  • Speaker #0

    Oui, clairement. Après, je veux bien mourir riche et bien entouré. Il n'y a pas de plus-vu.

  • Speaker #1

    Mais deux, ça te va bien.

  • Speaker #0

    Si on peut choisir, je veux bien fromage et dessert. Tu as plein de trucs qui ne s'achètent pas, comme les gens que tu as autour de toi. Surtout quand... Surtout quand... Surtout vers la fin, entre guillemets. Mais tu as quand même plein de trucs que l'argent peut acheter, notamment du temps. Et pour moi, avoir plein d'argent, avoir beaucoup d'argent, pour moi, c'est en avoir assez pour ce que tu as à faire. Moi, je n'ai pas envie de vivre dans le luxe. Mais pour moi, le luxe, c'est... Mon luxe à moi, c'est me dire que j'ai assez d'argent pour... Déjà, saucer les gens autour de moi, à commencer par mes enfants, ma famille proche, mon amoureuse. Et puis surtout, ne pas être obligé de compter, ne pas être obligé de se dire, est-ce que je peux me permettre, etc. Et puis, encore une fois, la plus dans le domaine pro, mais dans le domaine pro, le temps, je ne sais pas si c'est de l'argent, mais l'argent, c'est du temps en tout cas. Tu peux acheter du temps avec l'argent. Moi, là, si demain, je me mets à gagner 10 fois plus que ce que je gagne aujourd'hui, la première chose que je fais, c'est que je délègue mes 1000 tâches qui me prennent 5 heures par jour et qui ne me servent à rien.

  • Speaker #1

    Et auxquelles tu ne prends pas du tout de plaisir, en plus. Oui, oui, je vois.

  • Speaker #0

    C'est ça. Et pire, que d'autres gens feraient tellement mieux que moi. Beaucoup mieux. Et je serais ravi de les payer pour ça, si j'avais les moyens. C'est ça, le vrai luxe.

  • Speaker #1

    C'est ça, la vraie richesse. Moi, ma vraie richesse à moi, je le dis souvent ici, c'est d'aller faire les courses et de ne pas regarder les prix. C'est mon luxe à moi. c'est de remplir un chariot sans penser à la note finale parce que pour le coup j'ai toujours l'image de ma mère qui prend quelque chose, qui regarde le prix au kilo qui dit ah non ça c'est trop cher et qui le remet enfin vraiment j'ai cette image là donc du coup voilà c'est mon luxe à moi c'est de faire des courses sans compter donc je me dis je peux me contenter de pas grand chose mais ne serait-ce que des bons légumes frais qui sont bio, bah voilà ça me rend heureuse mais c'est vrai que c'est bien de se questionner sur tout ça parce que je trouve on prend pas souvent le temps de réfléchir à tout ça notamment le truc de réussite et tout donc je trouve ça cool... d'en discuter avec toi. Et je reviens sur quelque chose que tu as dit il y a maintenant plusieurs minutes, sur le côté que tu t'es intéressée à tes 40 ans, au féminisme, au combat LGBT queer, toutes ces choses-là qui te semblaient étrangers jusque-là. Est-ce que tu t'étais déjà posé la question de la gentillesse et le fait d'être un homme ? Parce que du coup, j'ai eu beaucoup de femmes ici. Pour moi, c'était une évidence d'inviter des femmes. J'ai commencé à me dire que, notamment, mon mari est quelqu'un de très, très, très gentil. Et en fait, pour moi, la gentillesse, c'est sexy. Pour moi, ça a été vraiment un critère dans pourquoi je suis en couple avec cet homme-là aujourd'hui. Et comment tu l'as vécu, toi, ce truc-là ? Parce que j'avais l'impression que pour les hommes, c'est plus difficile d'être gentil parce que ça vient toucher à votre masculinité. Enfin, il y a un truc encore plus ancré que nous, j'ai l'impression.

  • Speaker #0

    Ouais, ouais, ouais. Alors, j'avoue que je ne me suis jamais... Je ne me suis jamais posé la question. Je ne me suis jamais imaginé que gentil, ça pouvait être sexy. Moi, j'ai quand même un truc, c'est que j'ai un peu une espèce de tempérament. D'un côté, toute ma vie, ça a été vraiment être gentil, être généreux, aider les gens, etc. Donc oui, un côté un peu pas très valorisé par les stéréotypes. Ce n'est pas viril d'être gentil. c'est pas l'image en tout cas que renvoient les comédies romantiques avec tous les gros connards je vois tout à fait le mec viril c'est le bad boy c'est le mec qui traite mal les meufs qui parle mal aux gens qui tabasse les autres mais du coup je sais pas si c'est moi je fais que des trucs de gros mascus j'ai joué au rugby pendant très longtemps j'écoute du métal qui est de la musique quand même très dure qui est un milieu très masculin... très problématique à plein d'égards, même si ça change, et heureusement. Mais j'ai quand même un peu, j'ai des trucs qui sont, j'ai des... passe-temps et des passions qui sont vraiment très ancrées, très mascus, machin. Et je sais pas à quel point c'était une façon de contrebalancer mon côté gentil. Tu vois, c'est Ouais, attends, je suis gentil, mais je suis quand même viril, regarde, j'écoute du métal, tu vois, je joue les tatouages.

  • Speaker #1

    Je fais du rugby, ok ?

  • Speaker #0

    J'ai des tatouages et j'ai le nez cassé parce que je joue au rugby, ok ? Donc, je sais pas, peut-être, là, je te prends un peu pour ma psy.

  • Speaker #1

    Peut-être inconscient, ouais, c'était peut-être inconscient,

  • Speaker #0

    ouais. Mais en tout cas, je me suis jamais posé la question. dans mes relations amoureuses, pour moi, ça a toujours été une évidence, parce que pour moi, c'était pas du tout genré. Pour moi, c'était, il faut être gentil avec les gens, que ce soit des hommes, des femmes, des personnes âgées, des personnes de mon âge, que ce soit des relations amicales, des relations professionnelles, des relations amoureuses, il faut être gentil avec les gens. Donc, je m'étais pas posé la question de... Parce que, aussi, je me posais pas assez la question... de qu'est-ce que ça a comme répercussion pour moi, le fait d'être gentil. Je ne me suis jamais posé la question. Avec le recul, je suis très content de ne jamais m'être posé la question parce que j'aurais pu peut-être en déduire de mauvaises réponses.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai. Peut-être que tu aurais choisi de changer au détriment de qui tu es parce que c'est l'image qu'on attendait de toi.

  • Speaker #0

    Oui, et puis je ne suis jamais tombé non plus sur des gens qui ont essayé de me faire rentrer dans la tête que... Si j'étais trop gentil, les femmes allaient en profiter et qu'elles allaient me prendre pour un con, etc. Et accessoirement, j'ai quand même eu la chance aussi de tomber sur des partenaires et des compagnes qui étaient elles-mêmes des personnes très gentilles.

  • Speaker #1

    Oui, tu as cherché ça chez l'autre aussi. Trop bien. Moi, tu vois, c'est marrant, quand je me suis mis avec mon mec, au tout début, ça va faire maintenant plus de 7 ans qu'on est ensemble, et je me souviens, au tout début, moi, c'était un de mes meilleurs amis, et il a déclaré sa flamme un peu, au bout de 2 ans qu'on se connaissait, et je me suis dit, mais non, pas lui, il est trop gentil. Ça a été mon premier réflexe. Alors que je me considère que gentil, mais je me suis dit, non, je vais lui rouler dessus, il est trop gentil. Et je me suis dit, ça ne me va pas d'avoir ce Ausha. Moi, j'avais 20 ans. 4 ans à l'époque et du coup j'avais l'habitude moi qu'on me traite mal j'avais l'impression que l'amour ça devait faire mal et tout ce truc là qu'on m'avait rentré dans la tête depuis des années et tu vois je le remercie encore d'avoir forcé le truc parce que sinon on serait pas ensemble et en fait mon mec à l'époque avait dit mais moi j'en ai marre parce qu'il avait toujours été friendzoned à cause de sa gentillesse en fait il était toujours passé de l'autre côté de la barrière parce que tout le monde disait mais non mais toi t'es trop gentil tu veux enfin on ne peut pas être ensemble, tu es un bon ami. Du coup, il en avait eu marre. C'est pour ça qu'avec moi, il avait décidé d'être un peu plus ferme et de se dire, si, je suis sûre qu'on sera bien ensemble. Et comme quoi, il a bien fait d'insister parce que la preuve en est, ça fait sept ans qu'on est ensemble, on s'est mariés, on a un chien et on a une maison. Autant te dire que les gentils, c'est un message d'espoir pour eux. Vous pouvez gagner la fille à la fin. Il n'y a pas que les bad boys qui réussissent.

  • Speaker #0

    Il n'y a pas que les bad boys. J'ai vraiment l'impression que c'est des trucs qui sont... Comme tout le reste, ça ne change pas assez vite. Mais en tout cas, ça change. J'ai l'impression que ça évolue. L'image du bad boy. En tout cas, t'as plein de... C'est plutôt des femmes. Mais t'as plein de femmes qui... Elles en sont pas encore toutes sorties. Mais au moins, il y en a beaucoup qui ont conscience que c'est un... Voilà. Ils disent, ah putain, je suis toujours quand même attiré par ce genre de gars, machin, etc. Mais... Il y a un œil critique dessus.

  • Speaker #1

    Oui, exactement. On se pose plus la question.

  • Speaker #0

    Et à l'inverse, moi, j'entends quand même de plus en plus dire ce que tu as dit là. Gentil, c'est sexy. Demander le consentement avant, ne serait-ce que d'embrasser. Le consentement, c'est sexy, etc. Il y a quand même des trucs qui... Et là, encore une fois, c'est pareil. C'est comme avec le fait d'être gentil. Il ne faut pas que les mecs se mettent à... faire comme si pour avoir la fille à la fin, comme tu dis, tu vois.

  • Speaker #1

    On appelle ça un pervers narcissique ou du love bombing. Est-ce que tu connais le truc de love bombing ? J'ai appris ça, c'est une invitée qui m'a appris ça ici, je n'avais jamais entendu et je me suis dit Mon Dieu, que l'humain est quand même pas sympa ! Est-ce que tu veux expliquer le love bombing pour ceux qui ne connaissent pas ce principe ?

  • Speaker #0

    Alors, pour moi, le love bombing, c'est noyer la partenaire. Mais c'est quand même plus un truc de mec qui noie...

  • Speaker #1

    Oui, j'ai l'impression, après, pas faire de généralité, mais j'ai l'impression que c'est plus masculin.

  • Speaker #0

    Non, mais globalement, c'est quand même beaucoup plus dans ce sens-là que ça se passe. C'est noyer sa partenaire sous les compliments, les démonstrations d'amour, les cadeaux, voilà. Donc vraiment la noyer là-dessous avec quand même derrière... plus ou moins consciemment, mais ça c'est encore un autre problème, des intentions de manipulation, et puis ça peut aussi aller avec, ça c'est souffler le chaud, mais parfois dans le cas des pervers, ça va aussi par moments souffler le froid, c'est t'es la meilleure personne du monde, puis le lendemain tu me déçois, t'es une sous-merde, et puis le lendemain de nouveau, machin, etc.

  • Speaker #1

    Du coup ça crée une relation vraiment déséquilibrée Et je pense que la personne devient vite dépendante Du coup de ce chaud froid Qui doit être agréable dans un sens et très désagréable dans l'autre

  • Speaker #0

    Et ben je peux Si je peux faire une Une recommandation de lecture Pour les personnes qui savent pas Lovebombing et relations toxiques etc C'est une BD qui est sortie il y a un petit moment Qui s'appelle Tant pis pour l'amour Une BD de Sophie Lambda Qui décrit sa propre relation Avec Euh avec un pervers manipulateur. C'est très concret, elle raconte son histoire. Et c'est aussi très pédago, parce qu'à la fin, elle a fait tout un supplément avec des conseils pour des trucs vraiment très... C'est pas elle qui a inventé les trucs, tu vois. Elle a été chercher des outils, des questions auxquelles répondre pour savoir si la relation dans laquelle tu es est toxique, etc. Donc la BD, très très bien. Ça va être Tant pis pour l'amour.

  • Speaker #1

    Je le mettrai en description de l'épisode. Merci pour la recop.

  • Speaker #0

    Avec plaisir. Et le love bombing, moi, j'avoue que quand j'ai entendu parler de ça pour la première fois, je me suis dit, putain, mais c'est moi, en fait.

  • Speaker #1

    T'as été remis en question ?

  • Speaker #0

    Ouais, non, mais je me rappelle en avoir parlé à des ex. Est-ce que j'ai fait ça ? Il y a tout ce côté... Alors, attention, pas le côté chaud et froid, mais le côté, comme je disais tout à l'heure... Inondé d'amour, inondé de déclarations, de messages, de cadeaux.

  • Speaker #1

    Et si tu n'as pas un mauvais dessin derrière, au final, ce n'est pas grave, je pense, de le faire comme ça.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ce qu'on m'a répondu. Mais quand même, je pense que c'est important de garder à l'esprit que même dans ce sens-là, parfois, l'abondance de bien peut nuire. et que et tu vois je reviens ce que disait mon ex que c'était trop des fois que c'était c'était ça peut pourrir aussi une relation enfin toi tu l'as vécu comme ça voilà trop trop à recevoir trop parce que tu te sens pas capable de donner autant en retour ou parce que t'as pas autant à donner en retour et c'est ok donc donc mine de rien après c'est difficile moi je être sur la retenue tu vois quand tu as envie de temps ouais mais mais mais faut quand même au moins garder à l'esprit que Des fois trop, c'est trop.

  • Speaker #1

    Et ça, comment tu le gères ? C'est sur la retenue. Est-ce que tu en parles à ta copine du fait de te retenir de l'inonder d'amour ou c'est quelque chose que tu as réussi et que tu fais plus naturellement le fait de pondérer un petit peu tes réactions, tes compliments et tout ça ? Comment tu le gères aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Je suis un peu à mi-chemin entre les deux. Je n'aime pas l'idée de me retenir, de dire des trucs gentils ou de faire des trucs gentils. je fais quand même gaffe à... Des fois, je me dis, est-ce que c'est pas too much là ? Est-ce que tu peux pas un peu retarder ce message ou dire, bon, là, on va faire un truc un peu plus simple et puis on fera un truc un peu plus... Et puis, en vrai, la vraie réponse à ça, c'est quand même demander, faire le point avec la personne en face. Si ma copine,

  • Speaker #1

    dans le coup,

  • Speaker #0

    ma copine actuelle, je lui en ai parlé aussi, elle n'a pas forcément été habituée à beaucoup de témoignages de ce style-là, en tout cas à des trucs très démonstratifs. Donc, pour l'instant, ça lui va très bien. Mais on parle de ça comme de plein d'autres choses régulièrement. Et si un jour elle me dit, c'est vrai que j'avoue, là, ça fait beaucoup, je ferai gaffe. Je ne suis pas intrusif, tu vois, ce n'est pas à toute heure du jour ou de la nuit, etc. Je me tiens, je me tiens quand même.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais, bien sûr. Non, mais c'est trop cool d'empêcher d'avoir ce truc-là, parce qu'on a l'impression que ça, c'est aussi plus féminin, le truc d'être très démonstratif, d'avoir beaucoup de compliments, de tout ça. C'est un côté plus féminin. Donc, c'est cool aussi d'entendre des hommes parler de ça et de dire que, ben voilà, toi, t'as ce côté-là, tu sais que tu l'as. Et du coup, d'en parler souvent avec ta copine, je trouve ça vachement sain. Enfin, tu vois, ça peut en dur que du sain, parce que toi, t'as envie de réagir comme ça. Elle, il faut voir si elle est OK de recevoir ça. Et du coup, je trouve ça trop cool. Enfin, on voit que t'as vachement analysé. Ça m'impressionne vraiment.

  • Speaker #0

    Ouais. Écoute, je ne sais pas. Après, c'est aussi un autre de mes problèmes, mais ce sera peut-être pour un autre podcast. Mais le côté suranalyser tout... Mais en fait, non, c'est un peu quand même la même chose parce que derrière la suranalyse, il y a quand même la crainte d'un moment ou un autre de ne pas faire les choses bien. Donc, c'est être sûr, dire Attends, tu es sûr ? Là, c'est assez ? Ce n'est pas trop ? Est-ce que c'est bien ? Est-ce que c'est bien le moment ? Est-ce que c'est machin ? Comment l'autre... elle me dit ça, mais est-ce que c'est vrai ? Peut-être que derrière, elle dit ça parce que elle ne veut pas me faire de la peine.

  • Speaker #1

    Je vois tout à fait. Moi, pour être comme ça aussi, je trouve ça très fatigant. Des fois, j'aimerais avoir un bouton on-off d'arrêter de faire des scénarios, d'hypothétiser des choses que l'autre ressent. Moi, je suis la spécialiste. Je ne sais pas si ça te le fait. C'est d'être en groupe et après de tout analyser, de tout décortiquer derrière et de se dire Ah putain, je n'aurais pas dû dire ça à ce moment-là. Ah mais qu'est-ce que la personne a dû penser ? Et je dis ça. déteste faire ça, je m'en rends malade des fois je surréagis à des trucs parce que l'information est trop intense et donc des fois je suis pas très agréable et donc après je refais le scénario en disant oh là là j'aurais pas dû répondre comme ça, la personne a dû me trouver méchante et tout mais qu'est-ce que c'est fatigant putain j'aimerais vraiment le on-off assez épuisant de ouf bah le on-off moi j'ai ça,

  • Speaker #0

    clairement le truc de suranalyser tous les trucs dans une soirée avec les gens machin et tout et j'ai même un truc qui est pas très agréable pour les gens avec qui je suis parfois, c'est que j'ai une espèce de... J'ai des fois du mal à me concentrer sur la conversation parce que je vois des trucs qui se passent à côté. Tu vois, par exemple, si on est dans un bar avec plein de gens et que je discute avec 3-4 personnes, mais qu'autour, il y en a 50, je vais capter un bout de conversation et je vais me dire, ah tiens, qu'est-ce qu'ils sont... C'est quoi le truc, machin ? Et je vais être en train d'écouter alors qu'il y aura une personne en face de moi qui sera en train de me parler. Je vais regarder derrière qu'il se passe un truc aussi. une espèce d'hyper-vigilance qui ne me sert à rien, en plus. Mais du coup, je sais que j'ai déjà des potes qui m'ont dit Ouais, il y a des fois, on a l'impression que tu n'es pas là, que tu n'es pas vraiment avec nous. Focus,

  • Speaker #1

    quoi, ouais. Ouais, je vois aussi.

  • Speaker #0

    Après, c'est beaucoup les premières minutes dans un lieu avec plein de gens. Après, ça se tasse. Et ça, c'est le bouton On, off mais ne faites pas ça chez vous. Mais pour moi, les gens qui boivent l'alcool, c'est...

  • Speaker #1

    complètement un bouton pause pour ton cerveau t'as vraiment plein de gens qui se servent de l'alcool ouais c'est vrai t'as raison et puis d'un côté c'est un bouton on off sur le moment mais moi ça me l'a déjà fait que le lendemain tu refais aussi ta soirée et du coup tu regrettes d'avoir dit ça, je trouve que l'alcool c'est la solution sur le moment qui peut paraître moche je fais la fête j'aime bien picoler de temps en temps et tout, de moins en moins maintenant. Mais c'est vrai que j'ai eu cette période-là où je me cachais beaucoup derrière l'alcool, sur le côté confiance en moi aussi notamment et tout ça, quand on est plus jeune. Et du coup, à postériori, je me dis que ce n'est pas du tout la solution parce qu'en plus, à l'époque, j'avais beaucoup d'amitié superficielle avec des gens avec qui je buvais. Et en fait, une fois que j'ai enlevé ce truc-là, je me disais, mais en fait, à part boire avec eux, ils ne savent même pas qui je suis dans la vraie vie. Et du coup, je me disais, putain, mais ça ne sert à rien de cultiver ces amitiés-là avec qui tu ne peux parler de rien. juste de conversations de gens bourrés et que ça sert à rien. Et donc je me suis petit à petit détachée de tout ça parce que les amitiés superficielles, ça m'encombrait trop. Enfin, je sais pas si tu l'as vécu aussi comme ça, toi ?

  • Speaker #0

    Non, moi, j'avoue que j'ai pas trop ce truc-là. Et en plus, t'as un autre truc au-delà de, effectivement, quand tu fais le point sur les conversations, si tu t'en souviens, le lendemain matin, tu te dis Ah, waouh, t'as tant de temps passé pour vraiment parler de rien. Oui. Moi, j'avoue, ça me pose pas de problème.

  • Speaker #1

    C'est vrai. Moi, j'aime bien aussi des fois, de refaire le monde avec un petit verre d'alcool, c'est rigolo quand même.

  • Speaker #0

    Mais t'as quand même aussi ce truc de... Alors déjà, l'alcool, ça n'est jamais une solution à quoi que ce soit, parce que par définition, ça crée plus de problèmes que ça n'en résout, dans la mesure où déjà ça n'en résout jamais aucun. Mais déjà, c'est jamais une solution. Mais surtout, j'ai l'impression que ce soit pour oser parler aux gens, que ce soit pour oser danser, que ce soit pour... se détendre un peu et être plus à l'aise, etc. Ou moins vigilant à tout ce qui se passe autour, ou moins dans la surinterprétation. Pour tous ces trucs-là... J'ai l'impression que l'alcool, c'est efficace. Deux minutes trente avant de basculer dans... Tu vois, c'est genre... C'est vrai. J'avais déjà parlé de ça dans un podcast, mais j'ai vraiment ce truc pour prendre l'exemple de danser. Ah, je ne suis pas assez ivre pour danser. Je ne suis pas assez ivre pour danser. Hop, c'est bon, je suis assez ivre pour danser. Deux minutes. Et puis après, je suis trop ivre pour danser. Je suis trop... Mais je continue à danser quand même et tout. Et donc, c'est pire parce que... Tu as raison. Quand tu t'en sers pour te désinhiber... ou pour inhiber ton cerveau qui fonctionne trop fort en arrière-tâche, tu te désinhibe. Et puis au final, la fois d'après, t'as honte parce que t'as été trop désinhibé. Et du coup, si à la base t'as besoin d'être désinhibé, c'est parce que t'es timide. Et du coup, t'arrives et t'es encore plus timide parce que les gens t'ont vu dans des états machin, etc. Ouais,

  • Speaker #1

    il y a des vidéos de toi et t'es en mode Oh putain ! Ouais,

  • Speaker #0

    c'est ça. Rien que d'y repenser, même s'il n'y a pas la vidéo, rien que d'y repenser, t'as le frisson de la honte. Tu te fous la honte à toi-même.

  • Speaker #1

    Oui, mais c'est vraiment ça. Et le cerveau qui tourne en arrière-tâche, c'est vraiment ça. Tu as mis vraiment le mot dessus. Je n'ai pas réussi à faire contrôle, halte quelque chose pour le fermer pour l'instant, mais ça va venir. Mais trop cool. J'ai une dernière question. Je vois le temps défiler. J'ai ma petite voix du montage qui tape à la porte, mais j'avais quand même envie de parler d'un petit sujet avec toi et qui est un gros sujet de ta vie. C'est tes enfants. Comment tu leur transmets la gentillesse ? Comment ça fait partie de leur éducation ? C'est quoi tes grands préceptes de père gentil ?

  • Speaker #0

    Je n'ai pas théorisé la chose. Et moi, j'avoue que mon mode d'éducation, ce n'est pas tant des grandes leçons. Moi, je suis plus dans montrer l'exemple. Encore une fois, je ne formule pas les choses comme ça dans ma tête. Je ne me dis pas qu'il faut que mes enfants soient... généreux, faut que mes enfants soient solidaires, faut que mes enfants soient respectueux des autres, etc. Je sais que je le veux, mais je me le formule pas comme ça. Et surtout, je me dis pas bon bah là, j'ai ma grande leçon de, voilà, dans telle situation, il faut que tu te comportes comme ça, parce que c'est comme ça qu'il faut se comporter, parce que c'est bien. Je suis plus sur le je le fais moi-même, il me voit le faire, et du coup, pour eux, ça paraît naturel. Et évidemment, après, on en parle, mais on en parle de manière plus... dans l'absolu, tu vois, dans l'absolu. Et je sais que mes enfants, typiquement, tous les deux, la solidarité, la générosité, tous ces valeurs qui sont hyper importantes pour eux, grâce à leur maman aussi, qui est très, très, très, très comme ça, infirmière aussi. Donc, je sais qu'ils sont comme ça. Je me suis jamais dit, bon, il faut que je fasse des choses, il faut qu'on ait des grandes conversations, il faut que je mette en place un plan. Je pense que, moi, pour moi, en tout cas, ma conception de l'éducation, c'est un montre-leur comment il faut faire plutôt que de leur dire comment il faut faire et deux, pour moi t'as réussi, t'as fini ou t'as réussi l'éducation de tes enfants si tu leur as appris à ne pas avoir besoin de toi c'est valable pour tout en fait ils savent t'as réussi à leur apprendre à faire du vélo quand ils ont plus besoin ni des petites roulettes ni que tu les tiennes derrière c'est pareil pour la vie ça veut pas dire que tu te détaches et que tu te désintéresses de leur sort. Oui,

  • Speaker #1

    tu es toujours là, ils savent qu'ils peuvent compter sur toi, mais en tout cas, ils n'ont pas besoin de t'appeler à chaque instant.

  • Speaker #0

    Il faut qu'ils sachent que tu es là à tout moment, mais l'idée, c'est... Et c'est difficile. Apprendre à tes enfants à se passer de toi, c'est compliqué.

  • Speaker #1

    C'est marrant parce que j'ai été faire une rando avec mon père au mois de septembre pour ses 60 ans et mes 30 ans. Et du coup, je lui avais offert ça en cadeau et tout. Donc, c'était un moment assez intime entre nous deux. On n'avait jamais passé autant de temps que tous les deux. Ça n'était jamais arrivé en 30 ans de vie. Et du coup, c'est marrant, il m'a donné exactement la même phrase un peu que toi. Il m'a dit, le jour où je sais que j'ai bien fait mon boulot avec ta sœur et toi, c'est le jour où vous me dites quelque chose. Je sais que c'est un mauvais choix. mais je vais rien vous dire parce qu'il faut que je me retienne et que vous fassiez vos armes et tout ça et donc il me donnait un exemple un peu à la con quand ma soeur a déménagé à Paris, qu'elle a voulu être dans une chambre de bonne dans le 8ème, mon père a dit mais c'était la pire connerie parce qu'elle est dans un quartier beaucoup trop cher elle paye beaucoup trop cher son loyer mais ma soeur avait envie d'être parisienne pure souche quoi et donc mon père a dit j'ai rien dit et au bout de 2-3 ans ta soeur a déménagé parce qu'elle manquait de soleil tôt et donc il dit mon père c'est ça l'éducation c'est savoir se taire quand on demande pas ton avis mais par contre si on te sollicite et qu'on sent que ton enfant a besoin d'aide, tu vas l'aider et du coup j'ai trouvé ça vachement joli et ça rejoint un peu ce que tu dis, le côté autonome mais quand même il n'y a pas les petites roulettes mais tu as quand même les mains autour de l'enfant si jamais il tombe ça je pense que tu l'as gardé c'est la parade trop cool, merci beaucoup Julien, c'était trop trop bien comme épisode je pense qu'on aurait encore pu épiloguer pendant des heures C'était hyper intéressant, il y a même plein de questions que j'ai encore dans mon cerveau fond de tâche et que j'ai pas posé mais c'est pas grave on pourra faire un épisode de...

  • Speaker #0

    Prends un petit shot et ça ira mieux

  • Speaker #1

    C'est ça, je vais sortir, il est 15h38 je vais aller prendre un petit shot de gin là ça va me faire du bien Non, ne faites pas ça, c'est pas un bon conseil

  • Speaker #0

    Ne faites pas ça d'ailleurs je n'ai pas dit ça, c'est une voix qui a été trafiquée par IA, qui a été rajoutée Oui,

  • Speaker #1

    c'est l'IA exactement j'allais dire chat GPT mais je crois même pas que chat GPT fait des voix donc c'est une IA qui fait des voix qui donne des conseils terribles ne l'écoutez pas c'est l'IA alcoolique ne l'écoutez surtout pas c'est pas c'est pas une bonne IA merci beaucoup Julien c'est l'intelligence alcoolique oh putain ça serait dur c'est un gars t'imagines de parler à un mec bourré qui te donne les pires conseils de choix sur ta vie genre vraiment ne l'écoutez pas chat t'es bourré franchement ça serait un concept aussi de de podcast ça genre il te donne les pires conseils et tu dois te dire pourquoi c'est pas bien de l'écouter bref écoute je vais te poser la dernière question de ce podcast est-ce que tu aurais un gentil ou une gentille que t'aimerais entendre au micro trop bonne trop cool tu peux m'en dire plusieurs parce que je sais que c'est toujours difficile d'en dire qu'un ouais

  • Speaker #0

    C'est très difficile. Je vais pas tricher, je vais te dire la première personne à qui j'ai pensé. Et après, je vais essayer de te trouver d'autres gens quand même. Tu vas comprendre pourquoi. La première personne à laquelle j'ai pensé, c'est mon frère, Adrien. Je trouvais ça super intéressant parce qu'il peut avoir une image un peu bourrue. Il a une image publique un peu bourrue. Moi, je sais que derrière, c'est un authentique gentil. Je sais pas à quel point lui a... théorisé sur la gentillesse en général et la sienne en particulier. Mais en tout cas, je suis sûr que ce serait super intéressant de l'entendre sur le sujet.

  • Speaker #1

    Non, mais en tout cas, c'est ce que je disais tout à l'heure. Je tamponne pas de mon tampon de gentil, c'est j'acte rien. Au contraire, de venir débattre de la gentillesse pour quelqu'un qui s'auto-proclame pas gentil, je trouve ça aussi hyper intéressant. Donc grave partante pour recevoir ton frère.

  • Speaker #0

    Mon frère, ce serait le plan A, en sachant qu'il est gentil, mais des fois, il est aussi... pudique, donc pas sûr qu'il accepte de venir en parler. Et alors, il faudrait que je te trouve... Il faut que je te trouve un plan B.

  • Speaker #1

    Ouais, mais un plan B qui sera tout aussi gentil. Après, tu pourras me l'envoyer par message. Et puis, ce que je trouve trop cool, en plus, c'est un peu l'effet que ça t'a fait quand je t'ai dit que Sophie avait soufflé ton nom. J'aime trop ce truc-là, que ça procure de chaîne de la gentillesse. Tu sais, ça me fait penser un peu aux années 2000 où on s'envoyait des SMS un peu en mode, envoie ce SMS à 10 personnes sinon tu seras machin. Et j'ai l'impression de propager ce truc-là. de dire, ben voilà, il y a tel invité qui t'a soufflé au micro de Tourbonne, trop cool et tout, et du coup, les gens, ça leur fait trop plaisir, et du coup, j'ai l'impression d'être un peu le père Noël, c'est d'annoncer une bonne nouvelle, de dire, hé, tu as été gentil de l'année ! Et du coup, j'aime trop ce truc-là de chaîne de la gentillesse, donc...

  • Speaker #0

    C'est vrai que c'est très sympa, et ça fait vraiment, vraiment, vraiment très plaisir. Ben ouais,

  • Speaker #1

    c'est ce que je me rends compte, et du coup, ça me touche toujours, la réaction des gens, donc j'ai des... réactions touchées, mitigées. Il y en a même qui me disent, oh là là, mais moi, je ne sais pas si je suis gentil ou gentille. Et tu sais, les gens, limite, ça les stresse un peu de venir là. Ils ont l'impression, comme tu disais, d'être un gentil parfait, alors que pas du tout. C'est comme on disait tout à l'heure, c'est tout en mouvement et tout, donc trop bien. Bah écoute, Adrien, s'il veut venir au micro de Trop Bonne Trop Cool, ce sera avec plaisir. Et puis si tu as d'autres noms à me souffler, n'hésite pas à m'envoyer un petit message, ça me fera bien plaisir.

  • Speaker #0

    Parfait.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup, Julien, c'était... hyper intéressant cette discussion. Franchement, comme je disais, on aurait vraiment pu continuer des heures. Merci pour ton partage. On est allé sur plein de terrains différents. J'ai trouvé ça vraiment cool.

  • Speaker #0

    Super, merci à toi. J'ai trouvé ça très chouette.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup. On va clore l'épisode ici. Merci aux auditeurs et auditrices qui nous auront suivis jusqu'ici. J'espère que l'épisode vous aura plu. Je vous donne rendez-vous dans une semaine pour un nouvel épisode de Trop Bonne Trop Cool, le café, la version solo de Trop Bonne Trop Cool. D'ici là, portez-vous bien, prenez soin de vous et je vous dis à très vite. Des bisous. Salut Julien !

Share

Embed

You may also like

Description

L'épisode 40 de Trop Bonne, Trop Cool est là, et quel épisode 💥


Aujourd'hui, j'ai eu le plaisir d'échanger avec Julien Ménielle, créateur de contenu et ancien infirmier (@jmnl sur Insta, go le follow en masse).


Un invité passionnant, touchant et plein d'humilité.


Avec Julien, on a abordé mille sujets comme toujours :


❤️‍🔥 La gentillesse, pas comme faiblesse mais comme force
❤️‍🔥 Apprendre à poser des limites, savoir dire non sans culpabiliser (tout un programme)
❤️‍🔥 Ce qu'il faut pour se protéger dans un métier où l'empathie est clé, comme infirmier
❤️‍🔥 Comment la gentillesse se vit dans les relations amoureuses, les amitiés et la parentalité
❤️‍🔥 La pression de toujours être "gentil parfait" et pourquoi il faut apprendre à être gentil avec soi-même avant tout


Une discussion à cœur ouvert, sincère et remplie de jolies choses. Julien nous montre que c’est pas la peine de changer sa nature pour se faire respecter : il suffit parfois d'apprendre à équilibrer sa gentillesse et à la doser selon les gens qu’on a en face. J'ai sincèrement adoré cet épisode, c'est un petit bonbon que je suis super fière de partager avec vous.


Je vous donne rendez-vous tous les mardis pour un épisode de Trop Bonne, Trop Cool, le podcast de gens gentils qui en ont marre de se faire marcher dessus, qui partage les galères des gentil.les et qui donne de l'espoir pour cette vraie qualité. Non, la gentillesse n'est pas une faiblesse !


Je suis Léa, une gentille qui en a fait une force (ou presque). Freelance social media manager depuis plus de 3 ans, j'accompagne mes gentil·les client·s sur les réseaux sociaux pour faire briller leur authenticité.


PS : Si vous aimez le podcast Le Coeur sur La Table de la talentueuse Victoire Tuaillon ou Tchatcheuse de l'incroyable Marie de Brauer, vous aimerez sans doute Trop Bonne, Trop Cool 💜


Rendez-vous sur Instagram @tropbonnetropcool pour suivre les coulisses 🔥


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Au Bonne Trop Cool, c'est le podcast des gens gentils. Ceux qui disent pardon quand on les bouscule. Ceux qui s'inquiètent des autres avant même de s'inquiéter pour eux-mêmes. Ceux qui disent bonjour dans la rue sans passer pour des fous. Et ceux qui tiennent la porte à la vieille dame à la boulangerie. Oui, ça existe encore des gens comme ça. Et c'est pour tous ces super-héros invisibles que j'ai créé cette Safe Place. Parce que gentils the new cool, donnons la parole à celles et ceux qui réussissent autrement. Et qui se font respecter sans grogner. Je suis Léa, une gentille qui en a fait une force, enfin presque. Freelance dans la com'depuis plusieurs années, j'accompagne mes clients pour faire briller leur authenticité. D'ailleurs, hasard de dingue, gentillesse rime avec business. Trop bonne, trop cool, c'est le guide de survie du gentil. Pour apprendre à naviguer dans un monde parfois rude, on va pas se mentir, sans perdre votre bienveillance. Vous n'êtes pas seul. Je vous jure qu'on n'a pas besoin d'être un requin pour réussir et qu'on va y arriver. Sans plus attendre, je vous laisse avec... l'épisode du jour. Bonjour à toutes et bonjour à tous et bienvenue dans un nouvel épisode de Trop Bonne Trop Cool. Aujourd'hui, je suis un petit peu malade, mais ce n'est pas grave, vous allez m'entendre parler du nez. Mais je ne suis pas moins motivée parce que je ressens un invité que je trouve passionnant et j'avais hâte de discuter avec lui de gentillesse. Bonjour Julien.

  • Speaker #1

    Salut.

  • Speaker #0

    Je suis trop trop contente d'échanger avec toi, c'est Sophie Riche qui m'avait proposé de t'inviter et je trouve que c'était une brillante idée.

  • Speaker #1

    Alors déjà je trouve aussi et en plus j'avoue que ça m'a particulièrement touché. Pour les gens qui ne savent pas, Sophie Riche c'est mon ex, on est resté ensemble pendant un petit moment. Et je trouve ça cool qu'elle pense à moi comme gentil.

  • Speaker #0

    Ouais, j'ai trouvé ça trop chouette aussi qu'elle souffle ton nom et du coup je me suis dit mais c'est vraiment... Trop bien, parce que je suis sûre que tu auras plein de choses à nous apporter sur la gentillesse aujourd'hui. Donc merci d'avoir accepté l'invitation.

  • Speaker #1

    Avec plaisir.

  • Speaker #0

    Déjà, Julien, comment tu vas en ce moment ?

  • Speaker #1

    Ça va pas mal. Là, on est en fin d'année. Traditionnellement, c'est une période un peu speed en termes professionnels. Cette année, c'est particulièrement speed, donc je ne me plains pas. Merci,

  • Speaker #0

    on va prendre du temps.

  • Speaker #1

    Voilà, c'est des bonnes nouvelles, c'est des bons problèmes. Mais voilà, tout va bien. J'attends les fêtes de fin d'année, tranquillement.

  • Speaker #0

    Trop bien. Tu n'es pas soumis à la dépression saisonnière, parce que j'avoue que chaque année, ça me tombe dessus. Toi, non, du coup ?

  • Speaker #1

    Non, non, non, j'avoue que non.

  • Speaker #0

    C'est bien ça. Tu as une recette secrète pour ça, parce que j'avoue que la nuit à 17h me plombe le moral, mais ce n'est pas permis.

  • Speaker #1

    Ça, je n'aime pas trop non plus. Je ne te cache pas que je suis un enfant du soleil. Là, il n'y en a vraiment pas assez pour moi en ce moment, mais j'arrive. Le secret, c'est de s'entourer. avec des gens qui font oublier qu'il n'y a pas de soleil dehors et mettre du soleil à l'intérieur.

  • Speaker #0

    Ah c'est beau, mais c'est magnifique, on commence déjà sur des phrases que j'aime bien.

  • Speaker #1

    Ah je suis poète.

  • Speaker #0

    T'es clairement poète. Il y a même une invitée qui m'a proposé de prendre du spray de vitamine C, genre du spray de soleil et je suis en mode, est-ce que vraiment je vais craquer ? Mais peut-être que je vais aller en pharmacie acheter du spray de soleil parce que là vraiment c'est une cata.

  • Speaker #1

    Écoute, c'est à mes yeux un pur placebo, mes tentes.

  • Speaker #0

    Oui, mais moi ça me va, c'est exactement ce que je lui ai dit. En plus, je lui ai dit, même si c'est un effet placebo, moi ça me va. Si c'est juste pour me remonter un peu le moral, ça me va.

  • Speaker #1

    Le placebo, des fois ça marche.

  • Speaker #0

    Bon bah parfait Julien, je vais te poser la première... Ah non, pardon, mais je vais trop vite en besogne. Je ne t'ai même pas demandé de te présenter. Julien, est-ce que tu peux te présenter pour les auditeurs, auditrices qui ne te connaîtraient pas encore ?

  • Speaker #1

    Je peux me présenter, donc je m'appelle Julien Méniel. Je suis un homme blanc hétérocyste genre officiellement de 50 ans depuis quelques mois. Je suis créateur de contenu vidéo sur YouTube, Insta, TikTok, Twitch, enfin sur un peu tous les réseaux sociaux, sur les internets globalement. Et ma spécialité c'est la santé parce que je suis infirmier de formation, métier que j'ai pratiqué pendant une dizaine d'années avant de faire une autre formation en journalisme. Et je fais aussi du contenu sur la musique parce que je suis un fan de métal. Et donc j'anime des émissions et je fais des chroniques sur le métal.

  • Speaker #0

    Trop chouette, tu fais plein de trucs différents, je trouve que tu touches un peu à tout et c'est ça qui te rend particulièrement intéressant. Tu vas sur des domaines où on ne t'attend pas forcément et je trouve ça vraiment cool du coup de te suivre dans tes aventures. Parfait, je vais te poser la première question du podcast. Quelle est ta définition de la gentillesse et comment ça s'incarne dans ton quotidien ?

  • Speaker #1

    Alors, ma définition de la gentillesse, déjà elle a pas mal évolué au cours du temps. Ça, je pense qu'on aura pas mal l'occasion d'en reparler. Je dirais qu'aujourd'hui, ma définition de la gentillesse, ce serait quelque chose comme ne pas faire passer systématiquement ses intérêts avant ceux des autres, et ne pas non plus faire passer systématiquement les intérêts des autres avant les siens. C'est en ça que ça a évolué. En gros, il y a... Je déteste ce dicton, mais il y a un petit côté charité bien ordonné, commence par soi-même. Parce que pour être bien pour les autres, il faut être bien avec soi, et il faut être bien soi-même. Donc voilà, ce serait un truc comme ça. Donc une définition beaucoup trop longue et beaucoup trop alambiquée. Mais parce que c'est complexe la gentillesse, contrairement à ce qu'on prend.

  • Speaker #0

    C'est ce que j'allais dire, c'est que c'est complexe. C'est vrai qu'elle ne pourrait pas être dans le petit Robert ou le Larousse, tu vois, elle serait peut-être un peu, comme tu dis, alambiquée.

  • Speaker #1

    Dans le gros Robert.

  • Speaker #0

    Ouais, peut-être dans le gros Robert, la version longue. Trop longue,

  • Speaker #1

    ouais.

  • Speaker #0

    Mais en tout cas, j'aime bien cette définition-là parce que je trouve que cet équilibre-là, il n'est pas facile à trouver. Pour avoir du coup eu plein de gentils-gentils ici au micro de Trop Bonne Trop Cool, beaucoup donnent la définition de c'est d'abord penser aux autres avant de penser à soi. Et donc après, j'ai toujours une deuxième question qui vient. Mais comment tu fais du coup pour ne pas t'oublier dans tout ça ? Toi, du coup, comment tu arrives à gérer la gentillesse avec les autres et la gentillesse aussi avec toi-même ?

  • Speaker #1

    C'est en ça que ça a beaucoup évolué. Moi, il faut savoir que c'est aussi pour ça que j'étais très heureux. que tu m'invites dans ton podcast, chez moi, depuis que je suis... Mais depuis aussi loin que je m'en souvienne, c'est-à-dire depuis que je suis un enfant, la gentillesse, c'est une espèce de religion. C'est-à-dire que quand j'étais gamin, c'était tu n'es rien si tu n'es pas gentil. Il faut être gentil. Globalement, il faut être bien. Il faut faire les choses bien. Donc c'est aussi bien à l'école qu'à la maison, etc. Mais... Mais principalement avec les autres gens. Donc c'était vraiment, j'avais ce côté, je sais pas trop d'où ça vient. Enfin j'ai des pistes, mais en tout cas j'avais vraiment ce truc de il faut impérativement être gentil. Donc je me suis appliqué à tenter de l'être. Parce que voilà, sans prétention après, est-ce qu'on y arrive, on sait pas. Mais en tout cas j'ai vraiment tenté d'être le plus gentil possible tant que j'étais gamin. Et puis évidemment un jour, quand je suis arrivé à la jeune adulte, je me suis rendu compte que c'était cool d'être gentil, mais que parfois, c'était surtout cool pour les autres et pas tellement pour soi. Et j'ai eu ce truc de... En gros, j'imagine que tous tes invités te racontent ça, mais ce truc de l'impression qu'on te prenait un peu pour quantité négligeable parce que ta gentillesse, elle est acquise. Donc de toute façon, il n'y a pas besoin de faire d'efforts avec lui. Il est gentil, il va comprendre. le fait qu'en retour les gens sont pas gentils avec les gentils les gens sont gentils avec les gens qui craignent les gens sont gentils par peur des représailles ou en disant ah lui il est pas commode on va être c'est pas si conscient que ça mais en tout cas il y a ce truc là de on est pas gentil avec les gentils c'est un biais en tout cas de l'humain plus t'es gentil plus on en abusera j'ai eu aussi ce constat là et ce truc aussi de si t'es gentil tout le temps on finit par plus le remarquer alors que quelqu'un qui est vraiment pas très aimable. 90% du temps, les 10% où cette personne l'est, tout le monde est là, oh dis donc, trop sympa et tout. Il est trop sympa. Et moi, je me calme la paillasse tous les jours depuis 10 ans, mais personne ne me dit rien. Donc j'ai eu un peu cette espèce...

  • Speaker #0

    Petit sentiment d'injustice. On sent là un petit sentiment d'injustice.

  • Speaker #1

    Voilà. Et je pense que c'est assez global chez les gentils et les gentilles. Et du coup, j'ai réagi pas très... Tu sais, l'injustice, c'est quand même un truc qui ne rend pas forcément très intelligent. Et du coup, je me suis dit, il y en a marre d'être gentil. Je vois bien le nom de ton podcast, à quoi il fait référence. Il y a eu ce truc un peu de trop bon, trop con, j'en ai marre d'être con, donc je vais arrêter d'être gentil. Et en fait... déjà j'ai pas trop réussi parce qu'un truc ancré en toi depuis si longtemps c'est pas facile d'aller contre sa nature et puis surtout je me suis rendu compte que c'était que c'était pas ça qu'il fallait faire que c'était pas malin qu'il fallait pas arrêter d'être gentil qu'il fallait juste apprendre à être gentil avec soi même aussi et donc pas systématiquement faire passer les intérêts des autres avant les siens et puis surtout Se mettre à accepter les les merci se mettre à accepter le fait que Tu n'es pas gentil avec les gens en attendant quelque chose en retour, mais si les gens ont quelque chose à t'apporter en retour et qu'ils veulent te remercier de ta gentillesse, il faut accepter aussi les... Et puis se dire quand même, je veux être gentil globalement avec tout le monde, mais je vais un petit peu adapter le truc au mérite, entre guillemets, des gens en face. Donc être gentil, oui. Être gentil avec tout le monde, ok. Mais être gentil en priorité avec les gens qui le méritent, à commencer par moi-même. Donc voilà, ça a été un peu ça mon cheminement. Aujourd'hui, j'apprends encore à faire ça, et à être gentil avec moi, et à peut-être pondérer un peu le truc. Si tu es gentil dix fois avec quelqu'un, et que tu te rends compte qu'en face, il n'y a ni beaucoup de gratitude, ni beaucoup de retour, tu te dis peut-être...

  • Speaker #0

    Ça ne vaut pas le coup finalement.

  • Speaker #1

    Ça ne vaut peut-être pas le coup.

  • Speaker #0

    Ce cheminement-là que t'as fait, on voit que tu as beaucoup réfléchi. C'est hyper intéressant. Il y a plusieurs questions qui me viennent dans tout ce que tu dis. Est-ce que tu peux nous expliquer la période où t'as switché et où tu t'es dit maintenant je vais devenir méchant entre gros guillemets parce que pour moi, il n'y a pas méchant et gentil. Mais est-ce que tu te souviens de ce qui s'est passé déjà dans ton cerveau ? Et concrètement, qu'est-ce que t'as fait pour devenir ce personnage-là que t'enviais finalement, qui avait l'air de ne pas se faire rouler dessus en tout cas par les autres ?

  • Speaker #1

    J'avais une trentaine d'années. Donc, c'était il y a 20 ans. J'avais une trentaine d'années. Je traversais une crise à la fois pro et perso. C'était vraiment compliqué. D'ailleurs, ça a été le point de départ d'autres trucs après qui ont été très positifs pour moi. Mais j'avais une espèce de remise en question un peu globale de plein de choses, et notamment de ça. Donc, c'était vers la trentaine à cette occasion-là. Alors, qu'est-ce que j'ai fait pour devenir cette... personne en vrai j'ai vraiment pas essayé longtemps ça a duré deux jours je sais même pas je saurais pas te dire mais en vrai je me suis juste dit faut que j'arrête d'être faut que j'arrête d'être gentil faut que j'arrête d'être trop gentil en tout cas ou au moins il faut que j'arrête d'en faire une espèce de but ultime et de deux objectifs prioritaires Et concrètement, qu'est-ce que j'ai fait pour ça ? Rien. C'était plus un vœu pieux, tu vois. Et j'ai pas... Si, après, j'avoue, j'ai tenté un peu l'égoïsme, tu vois.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ce que j'allais dire. En général, ça passe par là. Et du coup, il y a des phases où on essaye d'être un peu con. Et au final, ça nous rattrape vite parce que ça coûte trop à nos valeurs. En fait, c'est des choses où c'est tellement pas naturel que tu te reconnais plus au bout d'un moment, quoi.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais, c'est ça. Après, je n'aurai pas d'exemple concret, mais juste dans mon quotidien, me dire effectivement pas devenir méchant, parce que pour moi, l'antagonisme gentil-méchant, il est factice. Mais en tout cas, me dire, ouais, vas-y, des fois, si on te demande un truc et que toi, ça te fait chier, tu dis non. Donc, c'est à commencer, si peut-être, c'est ça. C'est déjà commencer par apprendre à dire non quand je n'avais pas envie de dire oui. Et puis me dire, tiens, là, tel jour, on me propose ça. J'ai dit oui. Puis finalement, ça me fait chier. Je ne vais pas me forcer. J'ai envie de faire autre chose. Je vais faire autre chose. Voilà. Donc à la base, ça n'allait pas chercher bien loin.

  • Speaker #0

    Oui, mais si, c'est déjà un effort de ouf pour quelqu'un qui a dit oui jusqu'à ses 30 ans. C'est un effort de fou, tu vois.

  • Speaker #1

    Oui, je veux dire, ça n'allait pas bien loin dans le côté. Rebellion. Aller chercher la limite de l'autre côté, tu vois. C'était vraiment une crise d'adolescence hyper gentille, tu vois.

  • Speaker #0

    Ouais, mais bon, ça reflète quand même tout le reste de ton parcours, où justement, t'as voulu toujours être gentil. Et donc là, c'était ta petite vengeance à toi, entre guillemets. Et justement, quand t'as sorti les premiers noms, est-ce que le ciel s'est effondré sur ta tête ? Parce qu'on est beaucoup de gentils et de gentilles à se dire que... Si on dit non, il va se passer une catastrophe. Moi, j'ai cette faculté-là à imaginer tous les pires scénarios catastrophes. Est-ce que tu peux nous raconter, même si tu n'as pas d'exemple précis, ça fait quoi de dire non quand on est gentil ?

  • Speaker #1

    Ça fait bizarre. C'est vrai que ça fait bizarre. En fait, ce dont je me souviens, ce n'est pas tant un truc… Il y avait l'avant où, effectivement, je me demandais ce qui allait se passer. Mais en vrai, je m'interrogeais plus sur la façon dont ça allait être reçu par les autres. je me disais, là, tout d'un coup, je vais changer d'attitude avec les gens. Qu'est-ce qu'ils vont en penser ? On est d'accord que le fait d'ériger la gentillesse en vertu ultime, c'est plus ou moins être people pleaser. Oui,

  • Speaker #0

    clairement.

  • Speaker #1

    Et ça ne vient pas de nulle part. Forcément, il y a un manque de confiance en soi.

  • Speaker #0

    Un petit sentiment d'abandon, peut-être. Des petits trucs sous-jacents.

  • Speaker #1

    soit la peur de ne pas mériter d'être aimé pour ce qu'on est, mais d'avoir besoin d'être aimé pour ce qu'on fait, faire des choses pour mériter l'amour des gens, ou au pire, la crainte de ne pas être assez bien pour être aimé, donc du coup, besoin d'en rajouter à chaque fois, etc. Donc à ce moment-là, je me rappelle que c'était plutôt ça, ma terreur, c'était, oui, mais en même temps, si j'arrête... d'être gentil avec les gens, peut-être qu'ils vont juste dire bon, il n'y a plus aucun intérêt à fréquenter cette personne et j'avoue que à ma grande surprise les gens en face ça a vraiment rien changé dans leur façon d'être avec moi après je vais pas faire le mariole comme je t'ai dit j'ai vaguement essayé un petit peu et puis je suis retombé assez vite dans mes travers jusqu'à

  • Speaker #0

    il y a peu t'as recommencé à dire oui à tout du coup cette période là de non c'est pas un truc que t'as réussi à ancrer pour un peu plus long terme alors

  • Speaker #1

    J'ai pas recommencé à dire oui à tout. Il y a des aspects de ma vie dans lesquels j'ai réussi à tenir le cap. Mais il y a d'autres aspects de ma vie, et notamment dans les relations amoureuses, où je ne savais pas dire non, je ne savais pas mettre de limites, je ne savais pas, j'étais trop. J'ai une ex, c'est pas Sophie en l'occurrence, qui m'a dit... qui m'a dit, bah oui, c'était trop. Enfin, elle me l'a dit après coup. Elle m'a dit, oui, c'était trop. Même pour moi, se sentir un peu noyé sous les... Que ce soit les attentions, les machins, etc. Ça met une espèce de pression. Ça donne... Bon, après, chacun... Elle avait ses bails à elle aussi.

  • Speaker #0

    Bien sûr, mais c'est que tu donnes les pleins pouvoirs à quelqu'un et en gros, c'est un peu, fais ce que tu veux de moi, quoi. Je pense que c'est pas facile comme rôle. Plus des deux côtés.

  • Speaker #1

    Ouais, il y a un peu ça et il y a un peu aussi, toi tu me donnes tout, mais moi est-ce que je suis prête à tout te donner en retour ?

  • Speaker #0

    Ouais, ouais, et tout donner aussi, ouais t'as raison, la réciprocité, ouais.

  • Speaker #1

    Voilà, c'est ça, consciemment et explicitement, je ne demandais pas ça en retour, tu vois, mais je comprends, j'ai compris après coup que ça pouvait être reçu comme ça. Donc voilà, là aujourd'hui... C'est mon truc du moment. C'est d'apprendre aussi, pas à dire non, mais à calmer le jeu aussi dans le cadre des relations amoureuses.

  • Speaker #0

    Et ça, tu te fais aider ? Moi, je sais que j'ai eu besoin d'être suivi par une psy pour en parler. Comment tu mets en place tout ça ?

  • Speaker #1

    Oui, j'ai vu des psys. Globalement, depuis mon adolescence, je vois des psys. C'est par période. Je ne peux pas dire que je vois une psy.

  • Speaker #0

    Ouais, moi je suis pareil.

  • Speaker #1

    Depuis 35 ans, tu vois, mais depuis mon adolescence, par moment, quand j'ai besoin, je vais voir des psys. Et je me rappelle que notamment ce craquage à 30 ans, qui a été un gros truc, c'était pas que ce truc-là, mais notamment ça a été l'occasion de renouer avec les psys que j'avais pas vus depuis très longtemps. Et là depuis, par période, là j'en ai vu une jusqu'à il n'y a pas longtemps, là j'y vais plus. Et puis si j'ai besoin, je retournerai. Mais oui, bien sûr, évidemment, je me suis fait aider et par des psys et par des gens de mon entourage et des discussions. Tout le monde a des trucs à dire sur la gentillesse. C'est assez marrant.

  • Speaker #0

    Tu arrives justement, quand ça va moins bien, à en parler à ton entourage, à communiquer sur ce que tu ressens. C'est des choses où tu as toujours été à l'aise ?

  • Speaker #1

    Oui. Après, évidemment, ça dépend des gens. J'ai deux enfants. Avec eux, j'ai aucun mal à parler de tout ça, tu vois. Dire quand ça va pas, poser mes propres limites. Ils sont grands, ils ont 19 et 23 ans, donc c'est des adultes. Mais même quand ils étaient petits, j'avais pas de mal à parler de tout ça avec eux. Ma copine actuelle, on est ensemble depuis deux ans et demi maintenant. Pareil, j'ai pas du tout de problème à parler de tout ça avec elle. J'ai plus mes parents, mais à l'époque où ils étaient en vie... C'était pas forcément très facile de parler de ça avec eux.

  • Speaker #0

    Ouais, c'était pas des choses qu'on faisait dans votre famille, peut-être de s'épandre sur ses sentiments et tout ça ?

  • Speaker #1

    Non, je peux pas dire ça. Non, non, le blocage venait de moi, mais j'arrive pas trop à savoir pourquoi. Ma mère avait fait des études de psycho, elle était super ouverte à tout un tas de trucs. Avec mon père, ça pouvait être plus complexe, mais non, non, c'était juste, j'avais du mal à... Je pense que c'était un peu le côté, il faut être parfait. et du coup si tu avoues à tes parents qu'il y a un truc qui va pas c'est que t'es pas parfait tu vois ah ouais je vois ok bon après ça a l'air peut-être que ça a l'air extrêmement prétentieux ce que je dis depuis tout à l'heure non du tout je prétends pas y arriver à chaque fois vraiment du tout je dis que c'était depuis que je suis gamin dans ma tête si t'es pas parfait t'es nul donc j'essaye de l'être j'y arrive pas soyons clair j'y arrive pas du tout Et peut-être qu'il y a plein de gens qui me trouvent pas du tout gentil, j'en sais rien. Mais voilà.

  • Speaker #0

    Bon, sans fiche, on n'est pas là du tout. Je me suis aussi beaucoup décomplexée avec ça. C'est pas parce que les gens viennent d'entre bonnes trop cool que j'atteste qu'on est les gentils parfaits, tu vois ce que je veux dire ? C'est juste qu'on vient de débattre de la gentillesse et justement de la façon dont on est imparfait dans notre gentillesse et que c'est pas tout blanc, c'est pas parce qu'on est gentil qu'on est gentil toute sa vie. On a tous ses phases, moi, si tu veux. que je te partage un peu, j'ai harcelé des enfants au collège parce que je me faisais harceler et du coup, j'ai retourné ma veste. Et donc, pendant un an à peu près, j'ai été une boulie pour sauver ma peau. Donc, tu vois, la gentillesse n'est pas linéaire et on l'utilise un peu aussi comme on peut et vraiment comme on peut. Donc, t'inquiète, tu ne fais pas du tout prétentieux si ça peut te rassurer. En tout cas, c'est super intéressant. On voit que tu as vraiment beaucoup processé tout ça et c'est trop cool parce que... c'est encore en mouvement, tu vois, t'as 50 ans ça pourrait être plus acquis et j'ai l'impression que c'est censé s'en mouvement et que tu sais que t'as encore des choses à apprendre je trouve que c'est trop cool comme tu le présentes ben merci déjà,

  • Speaker #1

    ça me touche et vraiment je pense que j'ai sans doute arrêté d'être en mouvement entre mes 20 et mes 30 ans et je me suis remis en mouvement à l'occasion de ce gros craquage là à 30 ans et encore plus après à mes 40 euh... à l'époque où je me suis séparé de la mère de mes enfants et où je suis arrivé dans un univers qui était super différent de ce que je connaissais jusque-là et fréquentait des gens qui étaient très différents. Ça m'a ouvert les yeux sur plein de trucs, sur plein de questions sur lesquelles je ne m'interrogeais pas du tout, tu vois. Notamment tout ce qui est féminisme, les questions liées aux... Enfin, les questions LGBT, queer, etc. C'était des trucs... J'étais assez éloigné de tout ça. en tout cas en mettant des mots dessus donc à 40 ans c'est pareil j'ai eu remise en remise en mouvement remise en question de tout un tas de trucs et en vrai je trouve que c'est hyper c'est hyper stimulant et que et que c'est un excellent moyen de se sentir aussi devenir une meilleure personne Attentif à tous ces trucs dès que toutes ces questions que tu te poses pas parce que ça te concerne pas toi en tant qu'individu bien sûr ça te concerne en tant qu'être humain mais en tant qu'individu tu t'es pas posé la question parce que tu y as jamais été confronté donc je trouve ça hyper positif et hyper agréable parce qu'on y trouve quand même aussi un sentiment gratifiant à être gentil moi de tenir la porte à quelqu'un dans le métro encore une fois quand il y a un retour en face mais juste je tiens la porte la personne galère avec ses sacs me dit un merci sincère Moi, ça me regonfle pour la matinée.

  • Speaker #0

    Je suis vraiment d'accord. Moi, ça me fait sentir utile. Et du coup, c'est là que je me rends compte que la gentillesse, c'est un peu égoïste aussi parce que je fais ça pour sentir quelque chose. Je n'attends pas forcément quelque chose en retour. Mais par contre, c'est le sentiment que ça me procure, que j'ai l'impression d'avoir vraiment sincèrement aidé quelqu'un. Et moi, j'aime ce sentiment-là d'utilité. Et je pense que du coup, on se retrouve un peu là-dessus, dans le côté gentillesse, le fait d'être utile.

  • Speaker #1

    100%. 100%. Et alors, le besoin d'être utile, ça, c'est pareil. C'est un truc... Dès tout petit, quand il a fallu commencer à réfléchir à un métier, je savais que je voulais faire un métier où j'étais utile. Mais je pense qu'il y a encore quelque part derrière tout ça, le côté mérité, tu vois, parce que si t'es pas utile, ça veut dire quoi utile, etc. Ouais,

  • Speaker #0

    puis ça donne pas de sens, t'avais besoin de sens en tout cas.

  • Speaker #1

    Ouais, du sens et vraiment le côté utile aux autres, tu vois.

  • Speaker #0

    Rendre service aussi, t'avais ce côté-là de service.

  • Speaker #1

    Ouais, et ce que tu disais, c'est hyper juste. Quand tu disais que être gentil, c'est un aspect égoïste parce qu'il y a la satisfaction que t'en tires, ne serait-ce que pour ton égo, ta faille narcissique que tu tentes de remplir avec ça. Mais pour moi, tout est égoïste. De toute façon, ça n'existe pas. On ne fait jamais rien par pure bonté d'âme. La question, c'est est-ce que tu fais ce que tu fais de bien ? vraiment, intentionnellement, pour ce que tu vas pouvoir en tirer de positif ? Ou est-ce que tu le fais parce que tu sais que c'est bien et que c'est ça qu'il faut faire, et t'acceptes les retombées positives, mais c'est pas ta motivation première ? C'est ça qui fait le truc. Mais forcément, c'est comme le circuit de la récompense, tu vois, tu fais un truc parce que tu sais inconsciemment que tu vas avoir quelque chose de positif en retour, mais donc, y'a pas de question là-dessus. Moi, quand j'ai commencé mes études d'infirmier, un truc assez... j'ai trouvé ça choquant sur le coup et je trouve ça avec le recul choquant maintenant aussi mais on nous a dit historiquement les infirmières Parce qu'on était vraiment trois mecs dans ma promotion, tous les autres, c'était des filles.

  • Speaker #0

    Oui, j'imagine qu'il y avait beaucoup de filles, oui.

  • Speaker #1

    Donc, historiquement, les infirmières, c'était soit des putes, soit des bonnes sœurs. Et aujourd'hui, d'une certaine manière, c'est toujours la même chose. Vous êtes soit des putes, soit des bonnes sœurs. À savoir, soit vous êtes là pour expier vos péchés, pour rattraper... des choses que vous avez faites et que voilà donc le côté prostitué qui était à l'époque potentiellement c'est leurs travaux d'intérêt généraux soit vous êtes bonne soeur c'est à dire vous avez besoin de pour une raison x ou y de d'aider votre prochain machin ce qui veut pas forcément dire que c'est plus il n'y a pas un truc qui est plus noble que l'autre mais en tout cas soit vous êtes là pour réparer des trucs que vous avez fait Soit vous êtes là pour un peu en mode vocation, éliminer, machin, etc.

  • Speaker #0

    Toi, c'était plus le côté vocation, du coup, j'imagine ?

  • Speaker #1

    Je ne suis pas sûr, je ne sais pas.

  • Speaker #0

    Si tu dis que tu as toujours essayé d'être ce gentil petit garçon, c'est qu'il ne fait pas de vagues, tu avais l'envie d'être parfait, du coup, moi, je pense que c'est plus par vocation que tu as fait.

  • Speaker #1

    Oui, peut-être.

  • Speaker #0

    C'est plutôt le côté bonne soeur. Et du coup si tu veux nous en parler de ton passage dans le médical, ton parcours d'infirmier et tout, ça m'intéresse aussi d'avoir ce côté-là. J'avais une de mes meilleures amies qui est infirmière depuis plusieurs années maintenant, elle est depuis au Québec et donc on a vachement parlé aussi de ce Ausha en France et au Québec parce que c'est vraiment différent aussi. Du coup ça se place où la gentillesse pour toi dans ce parcours-là d'infirmier, dans l'hôpital ? Enfin quand on parle de gentillesse et hôpital, ça t'évoque quoi ?

  • Speaker #1

    pourrais te dire spontanément quand tu fais ce métier-là, forcément, il faut être gentil, il faut être dévoué aux autres, il faut être, tu vois, au moins dédié aux autres. Et bien, c'est parfois le cas et parfois pas du tout. Il y a des gens, pour le coup, ça revient vraiment à ce qu'on disait juste avant, tu as des gens, tu sens vraiment qu'ils font ça pour le statut qu'ils peuvent tirer, pour le côté... l'admiration, là je parle peut-être plus de j'allais dire je parle peut-être plus de médecins mais non, même chez les infirmières et chez les infirmiers t'as un peu ce truc là de...

  • Speaker #0

    Oui mais en tout cas du corps médical il y a un côté que les gens aiment bien avoir ce statut là où ça les place dans la société en tout cas quoi.

  • Speaker #1

    Ouais c'est ça en tout cas dans le côté ah ouah trop bien bravo c'est merveilleux ce que vous faites c'est incroyable et tout euh... Et qui, en fait, fondamentalement, après, tu te rends compte très vite que ces gens-là, du coup, ne considèrent pas forcément l'humain en phase 2. Mais du coup, c'est plus des objets de soins et des façons d'accéder à cette espèce de statut. Oui,

  • Speaker #0

    ils déshumanisent totalement le patient. Et j'imagine que c'est comme s'ils remplissaient une fiche et ils passent à la suivante et ciao.

  • Speaker #1

    C'est ça, oui. Et tu as aussi... des gens qui sont authentiquement gentils, avec tous les degrés, tous les stades, et parfois aussi tous les travers que ça peut... J'ai vu des gens qui étaient objectivement des crèmes, des amours, et qui étaient hyper dévoués aux patients, aux services, etc., et qui se flinguaient la vie et la santé parce que leur boulot prenait... beaucoup trop de place.

  • Speaker #0

    Et puis ramène tout à la maison, cette discussion qu'on avait avec mon ami, c'est que c'est... Après, t'es une éponge à tout et en fait, tu ramènes tous les tracas et les souffrances des gens chez toi. Donc ça, je pense que ça peut vraiment être dangereux.

  • Speaker #1

    Et dangereux et contre-productif parce que c'est comme ce que je disais tout à l'heure en tout début avec la définition de la gentillesse, que tu peux être... Tu peux n'être efficace bien pour les autres que si t'es bien avec toi-même. Si t'es pas bien, enfin, si ton métier te rend mal, tu peux pas être bien là je parle pas forcément de soins techniques mais c'est aussi beaucoup de relations d'aide de soins d'accompagnement psychologique si toi même t'es au 46ème dessous, tu peux pas aider les autres et si t'es trop dans la... de confiance en soi aussi je pense et faut avoir un truc qui s'appelle la distance thérapeutique, je sais pas si ta pote t'a parlé de ça mais en gros c'est si t'es comme tu disais une éponge à tout si tu... ressent dans ta chair presque toutes les souffrances de tes patientes et de tes patients en face, tu ne peux pas être efficace dans la relation de soins. Il faut être capable de se dire, je vais faire tout ce que je peux pour que cette personne se sente le mieux possible.

  • Speaker #0

    mais c'est pas ma mère, ma vie n'en dépend pas. Si j'échoue, j'aurais tout fait pour qu'elle soit le mieux possible, mais ça ne va pas détruire ma vie. Il faut que tu réussisses à un peu...

  • Speaker #1

    Et ça, ça s'apprend ou vous l'apprend durant vos études ? Ou c'est quelque chose que tu as naturellement ?

  • Speaker #0

    Non, c'est quelque chose dont on nous parle pendant les études. Après, moi, je te dis, t'as vu sa date, je suis un dinosaure, mais je sais pas comment ça se passe aujourd'hui. Mais je sais qu'on nous parlait de distance thérapeutique, etc. Après, tu te dis bien que, un, c'est pas facile d'acquérir ce genre de truc-là de manière...

  • Speaker #1

    Une fois que t'es sur le terrain, j'imagine que tout s'effondre un peu, quoi.

  • Speaker #0

    Ouais, et puis apprendre ça, en théorie, c'est pas facile. Mais en tout cas, c'est bien de l'avoir en tête et de te dire de temps en temps, Waouh, attends, là, t'es trop dans la compassion, t'es trop dans la... littéralement souffrir avec, là, tu ne vas plus être efficace. Donc, oui, ça s'apprend.

  • Speaker #1

    Toi, tu es arrivé à faire cette distance-là et à te protéger aussi ?

  • Speaker #0

    Écoute, plus ou moins. Moi, j'ai toujours travaillé dans des services où je travaillais essentiellement en réanimation et au SAMU. Donc, c'est des trucs très aigus. Il y a vraiment une notion d'urgence vitale immédiate. Donc là, de toute façon, si tu te laisses déborder par tes émotions, tu n'es plus capable de faire rien du tout. Quand tu arrives sur une personne en arrêt cardiaque et que tu te dis là, si je n'arrive pas à poser cette perfusion pour passer de l'adrénaline, cette personne va vraiment mourir dans les deux minutes qui viennent. Donc du coup, si tu te mets cette pression et si tu es trop dans l'empathie et dans le truc de ah là là, machin tu tues des gens. Donc là, tu n'as pas d'autre choix. Mais du coup, après, ça veut dire aussi... Il faut pouvoir débriefer ça derrière. Il faut pouvoir relâcher, vider un peu ton sac.

  • Speaker #1

    Il faut avoir des sesses de décompression derrière des trucs. Ça doit être hyper traumatique à vivre, même sur les premières interventions, les premiers trucs que tu as dû vivre. Ça doit être d'une violence inouïe. J'ai du mal à me figurer de ce que ça peut représenter.

  • Speaker #0

    Oui, ça peut être super violent. Et là encore, je te parle d'arrêt cardiaque. Souvent, c'est des personnes... Pas exclusivement des personnes âgées, mais souvent... Oui,

  • Speaker #1

    ça peut être des personnes plus âgées.

  • Speaker #0

    Mais dans des trucs... Des fois, t'arrives sur des accidents de la route qui impliquent des enfants ou des... On va plomber l'ambiance de tout le monde, là. Attention.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est pas grave. On fait une petite parenthèse un peu moins gaie. Mais ça fait partie de ta vie aussi. Et je trouve ça chouette que t'aies eu ce parcours-là. Tu vois, ça définit aussi qui tu es aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Et par contre, t'as un truc qui est dans ce genre de service-là. Un truc, c'est que ça resserre quand même énormément les liens entre les soignants et les soignantes. Parce que de toute façon, tu as vraiment besoin de bosser en équipe. Ça abolit un peu les histoires de hiérarchie aussi. Parce que dans ces cas-là, le médecin ne peut rien faire sans l'infirmière ou l'infirmier. L'infirmière ou l'infirmier ne peut rien faire sans l'aide-soignant, etc. Donc vraiment, tout le monde a vraiment son job à faire. Et puis, quand tu vis des trucs super durs, après... tu as besoin d'en parler, les autres en ont besoin, donc tu t'écoutes les autres, les autres t'écoutent.

  • Speaker #1

    Donc l'effet d'équipe, là, pour le coup, est vraiment omniprésent. C'est trop chouette, ça, d'avoir ce côté-là aussi. Donc c'est vrai qu'il y a du coup du soutien et il y a de la gentillesse forcément derrière aussi parce que vous vous écoutez, vous comptez les uns sur les autres et tout. C'est trop chouette de pouvoir avoir ça.

  • Speaker #0

    Après, plus ou moins, c'est toujours pareil. Mais globalement...

  • Speaker #1

    Oui mais pareil, comme d'habitude j'imagine que c'est pas linéaire et qu'il y a des éléments un peu plus perturbateurs comme partout mais du coup ces éléments là doivent se sentir seuls parce que du coup si c'est des gens qui sont pas dans la bienveillance et dans le soutien de l'équipe, ils doivent vite se sentir esselés par rapport aux autres qui se soutiennent Ouais,

  • Speaker #0

    après les gens qui pensent qu'à eux au bout d'un moment ils s'en foutent d'être seuls du moment qu'ils ont tout ce qu'ils veulent

  • Speaker #1

    Ça, j'ai trop de mal à comprendre.

  • Speaker #0

    Moi aussi.

  • Speaker #1

    J'ai tellement besoin des autres pour avancer que je me dis que je serais incapable d'être... J'ai vraiment créé ce podcast-là en me disant qu'on n'a pas besoin d'être un requin pour réussir. Parce que pour moi, le requin dans les films, il est riche à la fin, mais il est seul et il meurt seul. Et moi, c'est toujours ce truc-là où je me suis dit que je n'ai pas du tout envie de réussir ma vie au détriment de tout le reste. Et du coup, je serais incapable d'être dans ce Ausha. Franchement, ça ne m'irait pas du tout.

  • Speaker #0

    J'entends bien. Moi, c'est pareil.

  • Speaker #1

    Je préfère finir entourée de mes proches et pas un sou dans les poches. Je trouve que le principe de réussite aujourd'hui, quand on parle de réussite, c'est forcément par l'argent. Et moi, j'ai essayé de déconstruire ça au fil des années, puisque je sors d'études de com, la com, c'est quand même beaucoup de l'argent derrière. Et du coup, je me suis dit, réussir, ce n'est pas forcément gagner beaucoup d'argent. Puis déjà, ça veut dire quoi, beaucoup d'argent ? Pour le coup, moi qui viens d'une famille de gens, surtout d'une maman très pauvre qui gagnait à peine 1000 euros par mois, je me dis, mais moi, l'argent, c'est... Ce n'est pas une fin en soi. J'ai envie d'avoir assez d'argent pour ne pas que ce soit un problème. Mais je ne veux pas que ce soit le but dans ma vie. Je trouve ça trop triste d'avoir ça en ligne de mire.

  • Speaker #0

    Oui, clairement. Après, je veux bien mourir riche et bien entouré. Il n'y a pas de plus-vu.

  • Speaker #1

    Mais deux, ça te va bien.

  • Speaker #0

    Si on peut choisir, je veux bien fromage et dessert. Tu as plein de trucs qui ne s'achètent pas, comme les gens que tu as autour de toi. Surtout quand... Surtout quand... Surtout vers la fin, entre guillemets. Mais tu as quand même plein de trucs que l'argent peut acheter, notamment du temps. Et pour moi, avoir plein d'argent, avoir beaucoup d'argent, pour moi, c'est en avoir assez pour ce que tu as à faire. Moi, je n'ai pas envie de vivre dans le luxe. Mais pour moi, le luxe, c'est... Mon luxe à moi, c'est me dire que j'ai assez d'argent pour... Déjà, saucer les gens autour de moi, à commencer par mes enfants, ma famille proche, mon amoureuse. Et puis surtout, ne pas être obligé de compter, ne pas être obligé de se dire, est-ce que je peux me permettre, etc. Et puis, encore une fois, la plus dans le domaine pro, mais dans le domaine pro, le temps, je ne sais pas si c'est de l'argent, mais l'argent, c'est du temps en tout cas. Tu peux acheter du temps avec l'argent. Moi, là, si demain, je me mets à gagner 10 fois plus que ce que je gagne aujourd'hui, la première chose que je fais, c'est que je délègue mes 1000 tâches qui me prennent 5 heures par jour et qui ne me servent à rien.

  • Speaker #1

    Et auxquelles tu ne prends pas du tout de plaisir, en plus. Oui, oui, je vois.

  • Speaker #0

    C'est ça. Et pire, que d'autres gens feraient tellement mieux que moi. Beaucoup mieux. Et je serais ravi de les payer pour ça, si j'avais les moyens. C'est ça, le vrai luxe.

  • Speaker #1

    C'est ça, la vraie richesse. Moi, ma vraie richesse à moi, je le dis souvent ici, c'est d'aller faire les courses et de ne pas regarder les prix. C'est mon luxe à moi. c'est de remplir un chariot sans penser à la note finale parce que pour le coup j'ai toujours l'image de ma mère qui prend quelque chose, qui regarde le prix au kilo qui dit ah non ça c'est trop cher et qui le remet enfin vraiment j'ai cette image là donc du coup voilà c'est mon luxe à moi c'est de faire des courses sans compter donc je me dis je peux me contenter de pas grand chose mais ne serait-ce que des bons légumes frais qui sont bio, bah voilà ça me rend heureuse mais c'est vrai que c'est bien de se questionner sur tout ça parce que je trouve on prend pas souvent le temps de réfléchir à tout ça notamment le truc de réussite et tout donc je trouve ça cool... d'en discuter avec toi. Et je reviens sur quelque chose que tu as dit il y a maintenant plusieurs minutes, sur le côté que tu t'es intéressée à tes 40 ans, au féminisme, au combat LGBT queer, toutes ces choses-là qui te semblaient étrangers jusque-là. Est-ce que tu t'étais déjà posé la question de la gentillesse et le fait d'être un homme ? Parce que du coup, j'ai eu beaucoup de femmes ici. Pour moi, c'était une évidence d'inviter des femmes. J'ai commencé à me dire que, notamment, mon mari est quelqu'un de très, très, très gentil. Et en fait, pour moi, la gentillesse, c'est sexy. Pour moi, ça a été vraiment un critère dans pourquoi je suis en couple avec cet homme-là aujourd'hui. Et comment tu l'as vécu, toi, ce truc-là ? Parce que j'avais l'impression que pour les hommes, c'est plus difficile d'être gentil parce que ça vient toucher à votre masculinité. Enfin, il y a un truc encore plus ancré que nous, j'ai l'impression.

  • Speaker #0

    Ouais, ouais, ouais. Alors, j'avoue que je ne me suis jamais... Je ne me suis jamais posé la question. Je ne me suis jamais imaginé que gentil, ça pouvait être sexy. Moi, j'ai quand même un truc, c'est que j'ai un peu une espèce de tempérament. D'un côté, toute ma vie, ça a été vraiment être gentil, être généreux, aider les gens, etc. Donc oui, un côté un peu pas très valorisé par les stéréotypes. Ce n'est pas viril d'être gentil. c'est pas l'image en tout cas que renvoient les comédies romantiques avec tous les gros connards je vois tout à fait le mec viril c'est le bad boy c'est le mec qui traite mal les meufs qui parle mal aux gens qui tabasse les autres mais du coup je sais pas si c'est moi je fais que des trucs de gros mascus j'ai joué au rugby pendant très longtemps j'écoute du métal qui est de la musique quand même très dure qui est un milieu très masculin... très problématique à plein d'égards, même si ça change, et heureusement. Mais j'ai quand même un peu, j'ai des trucs qui sont, j'ai des... passe-temps et des passions qui sont vraiment très ancrées, très mascus, machin. Et je sais pas à quel point c'était une façon de contrebalancer mon côté gentil. Tu vois, c'est Ouais, attends, je suis gentil, mais je suis quand même viril, regarde, j'écoute du métal, tu vois, je joue les tatouages.

  • Speaker #1

    Je fais du rugby, ok ?

  • Speaker #0

    J'ai des tatouages et j'ai le nez cassé parce que je joue au rugby, ok ? Donc, je sais pas, peut-être, là, je te prends un peu pour ma psy.

  • Speaker #1

    Peut-être inconscient, ouais, c'était peut-être inconscient,

  • Speaker #0

    ouais. Mais en tout cas, je me suis jamais posé la question. dans mes relations amoureuses, pour moi, ça a toujours été une évidence, parce que pour moi, c'était pas du tout genré. Pour moi, c'était, il faut être gentil avec les gens, que ce soit des hommes, des femmes, des personnes âgées, des personnes de mon âge, que ce soit des relations amicales, des relations professionnelles, des relations amoureuses, il faut être gentil avec les gens. Donc, je m'étais pas posé la question de... Parce que, aussi, je me posais pas assez la question... de qu'est-ce que ça a comme répercussion pour moi, le fait d'être gentil. Je ne me suis jamais posé la question. Avec le recul, je suis très content de ne jamais m'être posé la question parce que j'aurais pu peut-être en déduire de mauvaises réponses.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai. Peut-être que tu aurais choisi de changer au détriment de qui tu es parce que c'est l'image qu'on attendait de toi.

  • Speaker #0

    Oui, et puis je ne suis jamais tombé non plus sur des gens qui ont essayé de me faire rentrer dans la tête que... Si j'étais trop gentil, les femmes allaient en profiter et qu'elles allaient me prendre pour un con, etc. Et accessoirement, j'ai quand même eu la chance aussi de tomber sur des partenaires et des compagnes qui étaient elles-mêmes des personnes très gentilles.

  • Speaker #1

    Oui, tu as cherché ça chez l'autre aussi. Trop bien. Moi, tu vois, c'est marrant, quand je me suis mis avec mon mec, au tout début, ça va faire maintenant plus de 7 ans qu'on est ensemble, et je me souviens, au tout début, moi, c'était un de mes meilleurs amis, et il a déclaré sa flamme un peu, au bout de 2 ans qu'on se connaissait, et je me suis dit, mais non, pas lui, il est trop gentil. Ça a été mon premier réflexe. Alors que je me considère que gentil, mais je me suis dit, non, je vais lui rouler dessus, il est trop gentil. Et je me suis dit, ça ne me va pas d'avoir ce Ausha. Moi, j'avais 20 ans. 4 ans à l'époque et du coup j'avais l'habitude moi qu'on me traite mal j'avais l'impression que l'amour ça devait faire mal et tout ce truc là qu'on m'avait rentré dans la tête depuis des années et tu vois je le remercie encore d'avoir forcé le truc parce que sinon on serait pas ensemble et en fait mon mec à l'époque avait dit mais moi j'en ai marre parce qu'il avait toujours été friendzoned à cause de sa gentillesse en fait il était toujours passé de l'autre côté de la barrière parce que tout le monde disait mais non mais toi t'es trop gentil tu veux enfin on ne peut pas être ensemble, tu es un bon ami. Du coup, il en avait eu marre. C'est pour ça qu'avec moi, il avait décidé d'être un peu plus ferme et de se dire, si, je suis sûre qu'on sera bien ensemble. Et comme quoi, il a bien fait d'insister parce que la preuve en est, ça fait sept ans qu'on est ensemble, on s'est mariés, on a un chien et on a une maison. Autant te dire que les gentils, c'est un message d'espoir pour eux. Vous pouvez gagner la fille à la fin. Il n'y a pas que les bad boys qui réussissent.

  • Speaker #0

    Il n'y a pas que les bad boys. J'ai vraiment l'impression que c'est des trucs qui sont... Comme tout le reste, ça ne change pas assez vite. Mais en tout cas, ça change. J'ai l'impression que ça évolue. L'image du bad boy. En tout cas, t'as plein de... C'est plutôt des femmes. Mais t'as plein de femmes qui... Elles en sont pas encore toutes sorties. Mais au moins, il y en a beaucoup qui ont conscience que c'est un... Voilà. Ils disent, ah putain, je suis toujours quand même attiré par ce genre de gars, machin, etc. Mais... Il y a un œil critique dessus.

  • Speaker #1

    Oui, exactement. On se pose plus la question.

  • Speaker #0

    Et à l'inverse, moi, j'entends quand même de plus en plus dire ce que tu as dit là. Gentil, c'est sexy. Demander le consentement avant, ne serait-ce que d'embrasser. Le consentement, c'est sexy, etc. Il y a quand même des trucs qui... Et là, encore une fois, c'est pareil. C'est comme avec le fait d'être gentil. Il ne faut pas que les mecs se mettent à... faire comme si pour avoir la fille à la fin, comme tu dis, tu vois.

  • Speaker #1

    On appelle ça un pervers narcissique ou du love bombing. Est-ce que tu connais le truc de love bombing ? J'ai appris ça, c'est une invitée qui m'a appris ça ici, je n'avais jamais entendu et je me suis dit Mon Dieu, que l'humain est quand même pas sympa ! Est-ce que tu veux expliquer le love bombing pour ceux qui ne connaissent pas ce principe ?

  • Speaker #0

    Alors, pour moi, le love bombing, c'est noyer la partenaire. Mais c'est quand même plus un truc de mec qui noie...

  • Speaker #1

    Oui, j'ai l'impression, après, pas faire de généralité, mais j'ai l'impression que c'est plus masculin.

  • Speaker #0

    Non, mais globalement, c'est quand même beaucoup plus dans ce sens-là que ça se passe. C'est noyer sa partenaire sous les compliments, les démonstrations d'amour, les cadeaux, voilà. Donc vraiment la noyer là-dessous avec quand même derrière... plus ou moins consciemment, mais ça c'est encore un autre problème, des intentions de manipulation, et puis ça peut aussi aller avec, ça c'est souffler le chaud, mais parfois dans le cas des pervers, ça va aussi par moments souffler le froid, c'est t'es la meilleure personne du monde, puis le lendemain tu me déçois, t'es une sous-merde, et puis le lendemain de nouveau, machin, etc.

  • Speaker #1

    Du coup ça crée une relation vraiment déséquilibrée Et je pense que la personne devient vite dépendante Du coup de ce chaud froid Qui doit être agréable dans un sens et très désagréable dans l'autre

  • Speaker #0

    Et ben je peux Si je peux faire une Une recommandation de lecture Pour les personnes qui savent pas Lovebombing et relations toxiques etc C'est une BD qui est sortie il y a un petit moment Qui s'appelle Tant pis pour l'amour Une BD de Sophie Lambda Qui décrit sa propre relation Avec Euh avec un pervers manipulateur. C'est très concret, elle raconte son histoire. Et c'est aussi très pédago, parce qu'à la fin, elle a fait tout un supplément avec des conseils pour des trucs vraiment très... C'est pas elle qui a inventé les trucs, tu vois. Elle a été chercher des outils, des questions auxquelles répondre pour savoir si la relation dans laquelle tu es est toxique, etc. Donc la BD, très très bien. Ça va être Tant pis pour l'amour.

  • Speaker #1

    Je le mettrai en description de l'épisode. Merci pour la recop.

  • Speaker #0

    Avec plaisir. Et le love bombing, moi, j'avoue que quand j'ai entendu parler de ça pour la première fois, je me suis dit, putain, mais c'est moi, en fait.

  • Speaker #1

    T'as été remis en question ?

  • Speaker #0

    Ouais, non, mais je me rappelle en avoir parlé à des ex. Est-ce que j'ai fait ça ? Il y a tout ce côté... Alors, attention, pas le côté chaud et froid, mais le côté, comme je disais tout à l'heure... Inondé d'amour, inondé de déclarations, de messages, de cadeaux.

  • Speaker #1

    Et si tu n'as pas un mauvais dessin derrière, au final, ce n'est pas grave, je pense, de le faire comme ça.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ce qu'on m'a répondu. Mais quand même, je pense que c'est important de garder à l'esprit que même dans ce sens-là, parfois, l'abondance de bien peut nuire. et que et tu vois je reviens ce que disait mon ex que c'était trop des fois que c'était c'était ça peut pourrir aussi une relation enfin toi tu l'as vécu comme ça voilà trop trop à recevoir trop parce que tu te sens pas capable de donner autant en retour ou parce que t'as pas autant à donner en retour et c'est ok donc donc mine de rien après c'est difficile moi je être sur la retenue tu vois quand tu as envie de temps ouais mais mais mais faut quand même au moins garder à l'esprit que Des fois trop, c'est trop.

  • Speaker #1

    Et ça, comment tu le gères ? C'est sur la retenue. Est-ce que tu en parles à ta copine du fait de te retenir de l'inonder d'amour ou c'est quelque chose que tu as réussi et que tu fais plus naturellement le fait de pondérer un petit peu tes réactions, tes compliments et tout ça ? Comment tu le gères aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Je suis un peu à mi-chemin entre les deux. Je n'aime pas l'idée de me retenir, de dire des trucs gentils ou de faire des trucs gentils. je fais quand même gaffe à... Des fois, je me dis, est-ce que c'est pas too much là ? Est-ce que tu peux pas un peu retarder ce message ou dire, bon, là, on va faire un truc un peu plus simple et puis on fera un truc un peu plus... Et puis, en vrai, la vraie réponse à ça, c'est quand même demander, faire le point avec la personne en face. Si ma copine,

  • Speaker #1

    dans le coup,

  • Speaker #0

    ma copine actuelle, je lui en ai parlé aussi, elle n'a pas forcément été habituée à beaucoup de témoignages de ce style-là, en tout cas à des trucs très démonstratifs. Donc, pour l'instant, ça lui va très bien. Mais on parle de ça comme de plein d'autres choses régulièrement. Et si un jour elle me dit, c'est vrai que j'avoue, là, ça fait beaucoup, je ferai gaffe. Je ne suis pas intrusif, tu vois, ce n'est pas à toute heure du jour ou de la nuit, etc. Je me tiens, je me tiens quand même.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais, bien sûr. Non, mais c'est trop cool d'empêcher d'avoir ce truc-là, parce qu'on a l'impression que ça, c'est aussi plus féminin, le truc d'être très démonstratif, d'avoir beaucoup de compliments, de tout ça. C'est un côté plus féminin. Donc, c'est cool aussi d'entendre des hommes parler de ça et de dire que, ben voilà, toi, t'as ce côté-là, tu sais que tu l'as. Et du coup, d'en parler souvent avec ta copine, je trouve ça vachement sain. Enfin, tu vois, ça peut en dur que du sain, parce que toi, t'as envie de réagir comme ça. Elle, il faut voir si elle est OK de recevoir ça. Et du coup, je trouve ça trop cool. Enfin, on voit que t'as vachement analysé. Ça m'impressionne vraiment.

  • Speaker #0

    Ouais. Écoute, je ne sais pas. Après, c'est aussi un autre de mes problèmes, mais ce sera peut-être pour un autre podcast. Mais le côté suranalyser tout... Mais en fait, non, c'est un peu quand même la même chose parce que derrière la suranalyse, il y a quand même la crainte d'un moment ou un autre de ne pas faire les choses bien. Donc, c'est être sûr, dire Attends, tu es sûr ? Là, c'est assez ? Ce n'est pas trop ? Est-ce que c'est bien ? Est-ce que c'est bien le moment ? Est-ce que c'est machin ? Comment l'autre... elle me dit ça, mais est-ce que c'est vrai ? Peut-être que derrière, elle dit ça parce que elle ne veut pas me faire de la peine.

  • Speaker #1

    Je vois tout à fait. Moi, pour être comme ça aussi, je trouve ça très fatigant. Des fois, j'aimerais avoir un bouton on-off d'arrêter de faire des scénarios, d'hypothétiser des choses que l'autre ressent. Moi, je suis la spécialiste. Je ne sais pas si ça te le fait. C'est d'être en groupe et après de tout analyser, de tout décortiquer derrière et de se dire Ah putain, je n'aurais pas dû dire ça à ce moment-là. Ah mais qu'est-ce que la personne a dû penser ? Et je dis ça. déteste faire ça, je m'en rends malade des fois je surréagis à des trucs parce que l'information est trop intense et donc des fois je suis pas très agréable et donc après je refais le scénario en disant oh là là j'aurais pas dû répondre comme ça, la personne a dû me trouver méchante et tout mais qu'est-ce que c'est fatigant putain j'aimerais vraiment le on-off assez épuisant de ouf bah le on-off moi j'ai ça,

  • Speaker #0

    clairement le truc de suranalyser tous les trucs dans une soirée avec les gens machin et tout et j'ai même un truc qui est pas très agréable pour les gens avec qui je suis parfois, c'est que j'ai une espèce de... J'ai des fois du mal à me concentrer sur la conversation parce que je vois des trucs qui se passent à côté. Tu vois, par exemple, si on est dans un bar avec plein de gens et que je discute avec 3-4 personnes, mais qu'autour, il y en a 50, je vais capter un bout de conversation et je vais me dire, ah tiens, qu'est-ce qu'ils sont... C'est quoi le truc, machin ? Et je vais être en train d'écouter alors qu'il y aura une personne en face de moi qui sera en train de me parler. Je vais regarder derrière qu'il se passe un truc aussi. une espèce d'hyper-vigilance qui ne me sert à rien, en plus. Mais du coup, je sais que j'ai déjà des potes qui m'ont dit Ouais, il y a des fois, on a l'impression que tu n'es pas là, que tu n'es pas vraiment avec nous. Focus,

  • Speaker #1

    quoi, ouais. Ouais, je vois aussi.

  • Speaker #0

    Après, c'est beaucoup les premières minutes dans un lieu avec plein de gens. Après, ça se tasse. Et ça, c'est le bouton On, off mais ne faites pas ça chez vous. Mais pour moi, les gens qui boivent l'alcool, c'est...

  • Speaker #1

    complètement un bouton pause pour ton cerveau t'as vraiment plein de gens qui se servent de l'alcool ouais c'est vrai t'as raison et puis d'un côté c'est un bouton on off sur le moment mais moi ça me l'a déjà fait que le lendemain tu refais aussi ta soirée et du coup tu regrettes d'avoir dit ça, je trouve que l'alcool c'est la solution sur le moment qui peut paraître moche je fais la fête j'aime bien picoler de temps en temps et tout, de moins en moins maintenant. Mais c'est vrai que j'ai eu cette période-là où je me cachais beaucoup derrière l'alcool, sur le côté confiance en moi aussi notamment et tout ça, quand on est plus jeune. Et du coup, à postériori, je me dis que ce n'est pas du tout la solution parce qu'en plus, à l'époque, j'avais beaucoup d'amitié superficielle avec des gens avec qui je buvais. Et en fait, une fois que j'ai enlevé ce truc-là, je me disais, mais en fait, à part boire avec eux, ils ne savent même pas qui je suis dans la vraie vie. Et du coup, je me disais, putain, mais ça ne sert à rien de cultiver ces amitiés-là avec qui tu ne peux parler de rien. juste de conversations de gens bourrés et que ça sert à rien. Et donc je me suis petit à petit détachée de tout ça parce que les amitiés superficielles, ça m'encombrait trop. Enfin, je sais pas si tu l'as vécu aussi comme ça, toi ?

  • Speaker #0

    Non, moi, j'avoue que j'ai pas trop ce truc-là. Et en plus, t'as un autre truc au-delà de, effectivement, quand tu fais le point sur les conversations, si tu t'en souviens, le lendemain matin, tu te dis Ah, waouh, t'as tant de temps passé pour vraiment parler de rien. Oui. Moi, j'avoue, ça me pose pas de problème.

  • Speaker #1

    C'est vrai. Moi, j'aime bien aussi des fois, de refaire le monde avec un petit verre d'alcool, c'est rigolo quand même.

  • Speaker #0

    Mais t'as quand même aussi ce truc de... Alors déjà, l'alcool, ça n'est jamais une solution à quoi que ce soit, parce que par définition, ça crée plus de problèmes que ça n'en résout, dans la mesure où déjà ça n'en résout jamais aucun. Mais déjà, c'est jamais une solution. Mais surtout, j'ai l'impression que ce soit pour oser parler aux gens, que ce soit pour oser danser, que ce soit pour... se détendre un peu et être plus à l'aise, etc. Ou moins vigilant à tout ce qui se passe autour, ou moins dans la surinterprétation. Pour tous ces trucs-là... J'ai l'impression que l'alcool, c'est efficace. Deux minutes trente avant de basculer dans... Tu vois, c'est genre... C'est vrai. J'avais déjà parlé de ça dans un podcast, mais j'ai vraiment ce truc pour prendre l'exemple de danser. Ah, je ne suis pas assez ivre pour danser. Je ne suis pas assez ivre pour danser. Hop, c'est bon, je suis assez ivre pour danser. Deux minutes. Et puis après, je suis trop ivre pour danser. Je suis trop... Mais je continue à danser quand même et tout. Et donc, c'est pire parce que... Tu as raison. Quand tu t'en sers pour te désinhiber... ou pour inhiber ton cerveau qui fonctionne trop fort en arrière-tâche, tu te désinhibe. Et puis au final, la fois d'après, t'as honte parce que t'as été trop désinhibé. Et du coup, si à la base t'as besoin d'être désinhibé, c'est parce que t'es timide. Et du coup, t'arrives et t'es encore plus timide parce que les gens t'ont vu dans des états machin, etc. Ouais,

  • Speaker #1

    il y a des vidéos de toi et t'es en mode Oh putain ! Ouais,

  • Speaker #0

    c'est ça. Rien que d'y repenser, même s'il n'y a pas la vidéo, rien que d'y repenser, t'as le frisson de la honte. Tu te fous la honte à toi-même.

  • Speaker #1

    Oui, mais c'est vraiment ça. Et le cerveau qui tourne en arrière-tâche, c'est vraiment ça. Tu as mis vraiment le mot dessus. Je n'ai pas réussi à faire contrôle, halte quelque chose pour le fermer pour l'instant, mais ça va venir. Mais trop cool. J'ai une dernière question. Je vois le temps défiler. J'ai ma petite voix du montage qui tape à la porte, mais j'avais quand même envie de parler d'un petit sujet avec toi et qui est un gros sujet de ta vie. C'est tes enfants. Comment tu leur transmets la gentillesse ? Comment ça fait partie de leur éducation ? C'est quoi tes grands préceptes de père gentil ?

  • Speaker #0

    Je n'ai pas théorisé la chose. Et moi, j'avoue que mon mode d'éducation, ce n'est pas tant des grandes leçons. Moi, je suis plus dans montrer l'exemple. Encore une fois, je ne formule pas les choses comme ça dans ma tête. Je ne me dis pas qu'il faut que mes enfants soient... généreux, faut que mes enfants soient solidaires, faut que mes enfants soient respectueux des autres, etc. Je sais que je le veux, mais je me le formule pas comme ça. Et surtout, je me dis pas bon bah là, j'ai ma grande leçon de, voilà, dans telle situation, il faut que tu te comportes comme ça, parce que c'est comme ça qu'il faut se comporter, parce que c'est bien. Je suis plus sur le je le fais moi-même, il me voit le faire, et du coup, pour eux, ça paraît naturel. Et évidemment, après, on en parle, mais on en parle de manière plus... dans l'absolu, tu vois, dans l'absolu. Et je sais que mes enfants, typiquement, tous les deux, la solidarité, la générosité, tous ces valeurs qui sont hyper importantes pour eux, grâce à leur maman aussi, qui est très, très, très, très comme ça, infirmière aussi. Donc, je sais qu'ils sont comme ça. Je me suis jamais dit, bon, il faut que je fasse des choses, il faut qu'on ait des grandes conversations, il faut que je mette en place un plan. Je pense que, moi, pour moi, en tout cas, ma conception de l'éducation, c'est un montre-leur comment il faut faire plutôt que de leur dire comment il faut faire et deux, pour moi t'as réussi, t'as fini ou t'as réussi l'éducation de tes enfants si tu leur as appris à ne pas avoir besoin de toi c'est valable pour tout en fait ils savent t'as réussi à leur apprendre à faire du vélo quand ils ont plus besoin ni des petites roulettes ni que tu les tiennes derrière c'est pareil pour la vie ça veut pas dire que tu te détaches et que tu te désintéresses de leur sort. Oui,

  • Speaker #1

    tu es toujours là, ils savent qu'ils peuvent compter sur toi, mais en tout cas, ils n'ont pas besoin de t'appeler à chaque instant.

  • Speaker #0

    Il faut qu'ils sachent que tu es là à tout moment, mais l'idée, c'est... Et c'est difficile. Apprendre à tes enfants à se passer de toi, c'est compliqué.

  • Speaker #1

    C'est marrant parce que j'ai été faire une rando avec mon père au mois de septembre pour ses 60 ans et mes 30 ans. Et du coup, je lui avais offert ça en cadeau et tout. Donc, c'était un moment assez intime entre nous deux. On n'avait jamais passé autant de temps que tous les deux. Ça n'était jamais arrivé en 30 ans de vie. Et du coup, c'est marrant, il m'a donné exactement la même phrase un peu que toi. Il m'a dit, le jour où je sais que j'ai bien fait mon boulot avec ta sœur et toi, c'est le jour où vous me dites quelque chose. Je sais que c'est un mauvais choix. mais je vais rien vous dire parce qu'il faut que je me retienne et que vous fassiez vos armes et tout ça et donc il me donnait un exemple un peu à la con quand ma soeur a déménagé à Paris, qu'elle a voulu être dans une chambre de bonne dans le 8ème, mon père a dit mais c'était la pire connerie parce qu'elle est dans un quartier beaucoup trop cher elle paye beaucoup trop cher son loyer mais ma soeur avait envie d'être parisienne pure souche quoi et donc mon père a dit j'ai rien dit et au bout de 2-3 ans ta soeur a déménagé parce qu'elle manquait de soleil tôt et donc il dit mon père c'est ça l'éducation c'est savoir se taire quand on demande pas ton avis mais par contre si on te sollicite et qu'on sent que ton enfant a besoin d'aide, tu vas l'aider et du coup j'ai trouvé ça vachement joli et ça rejoint un peu ce que tu dis, le côté autonome mais quand même il n'y a pas les petites roulettes mais tu as quand même les mains autour de l'enfant si jamais il tombe ça je pense que tu l'as gardé c'est la parade trop cool, merci beaucoup Julien, c'était trop trop bien comme épisode je pense qu'on aurait encore pu épiloguer pendant des heures C'était hyper intéressant, il y a même plein de questions que j'ai encore dans mon cerveau fond de tâche et que j'ai pas posé mais c'est pas grave on pourra faire un épisode de...

  • Speaker #0

    Prends un petit shot et ça ira mieux

  • Speaker #1

    C'est ça, je vais sortir, il est 15h38 je vais aller prendre un petit shot de gin là ça va me faire du bien Non, ne faites pas ça, c'est pas un bon conseil

  • Speaker #0

    Ne faites pas ça d'ailleurs je n'ai pas dit ça, c'est une voix qui a été trafiquée par IA, qui a été rajoutée Oui,

  • Speaker #1

    c'est l'IA exactement j'allais dire chat GPT mais je crois même pas que chat GPT fait des voix donc c'est une IA qui fait des voix qui donne des conseils terribles ne l'écoutez pas c'est l'IA alcoolique ne l'écoutez surtout pas c'est pas c'est pas une bonne IA merci beaucoup Julien c'est l'intelligence alcoolique oh putain ça serait dur c'est un gars t'imagines de parler à un mec bourré qui te donne les pires conseils de choix sur ta vie genre vraiment ne l'écoutez pas chat t'es bourré franchement ça serait un concept aussi de de podcast ça genre il te donne les pires conseils et tu dois te dire pourquoi c'est pas bien de l'écouter bref écoute je vais te poser la dernière question de ce podcast est-ce que tu aurais un gentil ou une gentille que t'aimerais entendre au micro trop bonne trop cool tu peux m'en dire plusieurs parce que je sais que c'est toujours difficile d'en dire qu'un ouais

  • Speaker #0

    C'est très difficile. Je vais pas tricher, je vais te dire la première personne à qui j'ai pensé. Et après, je vais essayer de te trouver d'autres gens quand même. Tu vas comprendre pourquoi. La première personne à laquelle j'ai pensé, c'est mon frère, Adrien. Je trouvais ça super intéressant parce qu'il peut avoir une image un peu bourrue. Il a une image publique un peu bourrue. Moi, je sais que derrière, c'est un authentique gentil. Je sais pas à quel point lui a... théorisé sur la gentillesse en général et la sienne en particulier. Mais en tout cas, je suis sûr que ce serait super intéressant de l'entendre sur le sujet.

  • Speaker #1

    Non, mais en tout cas, c'est ce que je disais tout à l'heure. Je tamponne pas de mon tampon de gentil, c'est j'acte rien. Au contraire, de venir débattre de la gentillesse pour quelqu'un qui s'auto-proclame pas gentil, je trouve ça aussi hyper intéressant. Donc grave partante pour recevoir ton frère.

  • Speaker #0

    Mon frère, ce serait le plan A, en sachant qu'il est gentil, mais des fois, il est aussi... pudique, donc pas sûr qu'il accepte de venir en parler. Et alors, il faudrait que je te trouve... Il faut que je te trouve un plan B.

  • Speaker #1

    Ouais, mais un plan B qui sera tout aussi gentil. Après, tu pourras me l'envoyer par message. Et puis, ce que je trouve trop cool, en plus, c'est un peu l'effet que ça t'a fait quand je t'ai dit que Sophie avait soufflé ton nom. J'aime trop ce truc-là, que ça procure de chaîne de la gentillesse. Tu sais, ça me fait penser un peu aux années 2000 où on s'envoyait des SMS un peu en mode, envoie ce SMS à 10 personnes sinon tu seras machin. Et j'ai l'impression de propager ce truc-là. de dire, ben voilà, il y a tel invité qui t'a soufflé au micro de Tourbonne, trop cool et tout, et du coup, les gens, ça leur fait trop plaisir, et du coup, j'ai l'impression d'être un peu le père Noël, c'est d'annoncer une bonne nouvelle, de dire, hé, tu as été gentil de l'année ! Et du coup, j'aime trop ce truc-là de chaîne de la gentillesse, donc...

  • Speaker #0

    C'est vrai que c'est très sympa, et ça fait vraiment, vraiment, vraiment très plaisir. Ben ouais,

  • Speaker #1

    c'est ce que je me rends compte, et du coup, ça me touche toujours, la réaction des gens, donc j'ai des... réactions touchées, mitigées. Il y en a même qui me disent, oh là là, mais moi, je ne sais pas si je suis gentil ou gentille. Et tu sais, les gens, limite, ça les stresse un peu de venir là. Ils ont l'impression, comme tu disais, d'être un gentil parfait, alors que pas du tout. C'est comme on disait tout à l'heure, c'est tout en mouvement et tout, donc trop bien. Bah écoute, Adrien, s'il veut venir au micro de Trop Bonne Trop Cool, ce sera avec plaisir. Et puis si tu as d'autres noms à me souffler, n'hésite pas à m'envoyer un petit message, ça me fera bien plaisir.

  • Speaker #0

    Parfait.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup, Julien, c'était... hyper intéressant cette discussion. Franchement, comme je disais, on aurait vraiment pu continuer des heures. Merci pour ton partage. On est allé sur plein de terrains différents. J'ai trouvé ça vraiment cool.

  • Speaker #0

    Super, merci à toi. J'ai trouvé ça très chouette.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup. On va clore l'épisode ici. Merci aux auditeurs et auditrices qui nous auront suivis jusqu'ici. J'espère que l'épisode vous aura plu. Je vous donne rendez-vous dans une semaine pour un nouvel épisode de Trop Bonne Trop Cool, le café, la version solo de Trop Bonne Trop Cool. D'ici là, portez-vous bien, prenez soin de vous et je vous dis à très vite. Des bisous. Salut Julien !

Description

L'épisode 40 de Trop Bonne, Trop Cool est là, et quel épisode 💥


Aujourd'hui, j'ai eu le plaisir d'échanger avec Julien Ménielle, créateur de contenu et ancien infirmier (@jmnl sur Insta, go le follow en masse).


Un invité passionnant, touchant et plein d'humilité.


Avec Julien, on a abordé mille sujets comme toujours :


❤️‍🔥 La gentillesse, pas comme faiblesse mais comme force
❤️‍🔥 Apprendre à poser des limites, savoir dire non sans culpabiliser (tout un programme)
❤️‍🔥 Ce qu'il faut pour se protéger dans un métier où l'empathie est clé, comme infirmier
❤️‍🔥 Comment la gentillesse se vit dans les relations amoureuses, les amitiés et la parentalité
❤️‍🔥 La pression de toujours être "gentil parfait" et pourquoi il faut apprendre à être gentil avec soi-même avant tout


Une discussion à cœur ouvert, sincère et remplie de jolies choses. Julien nous montre que c’est pas la peine de changer sa nature pour se faire respecter : il suffit parfois d'apprendre à équilibrer sa gentillesse et à la doser selon les gens qu’on a en face. J'ai sincèrement adoré cet épisode, c'est un petit bonbon que je suis super fière de partager avec vous.


Je vous donne rendez-vous tous les mardis pour un épisode de Trop Bonne, Trop Cool, le podcast de gens gentils qui en ont marre de se faire marcher dessus, qui partage les galères des gentil.les et qui donne de l'espoir pour cette vraie qualité. Non, la gentillesse n'est pas une faiblesse !


Je suis Léa, une gentille qui en a fait une force (ou presque). Freelance social media manager depuis plus de 3 ans, j'accompagne mes gentil·les client·s sur les réseaux sociaux pour faire briller leur authenticité.


PS : Si vous aimez le podcast Le Coeur sur La Table de la talentueuse Victoire Tuaillon ou Tchatcheuse de l'incroyable Marie de Brauer, vous aimerez sans doute Trop Bonne, Trop Cool 💜


Rendez-vous sur Instagram @tropbonnetropcool pour suivre les coulisses 🔥


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Au Bonne Trop Cool, c'est le podcast des gens gentils. Ceux qui disent pardon quand on les bouscule. Ceux qui s'inquiètent des autres avant même de s'inquiéter pour eux-mêmes. Ceux qui disent bonjour dans la rue sans passer pour des fous. Et ceux qui tiennent la porte à la vieille dame à la boulangerie. Oui, ça existe encore des gens comme ça. Et c'est pour tous ces super-héros invisibles que j'ai créé cette Safe Place. Parce que gentils the new cool, donnons la parole à celles et ceux qui réussissent autrement. Et qui se font respecter sans grogner. Je suis Léa, une gentille qui en a fait une force, enfin presque. Freelance dans la com'depuis plusieurs années, j'accompagne mes clients pour faire briller leur authenticité. D'ailleurs, hasard de dingue, gentillesse rime avec business. Trop bonne, trop cool, c'est le guide de survie du gentil. Pour apprendre à naviguer dans un monde parfois rude, on va pas se mentir, sans perdre votre bienveillance. Vous n'êtes pas seul. Je vous jure qu'on n'a pas besoin d'être un requin pour réussir et qu'on va y arriver. Sans plus attendre, je vous laisse avec... l'épisode du jour. Bonjour à toutes et bonjour à tous et bienvenue dans un nouvel épisode de Trop Bonne Trop Cool. Aujourd'hui, je suis un petit peu malade, mais ce n'est pas grave, vous allez m'entendre parler du nez. Mais je ne suis pas moins motivée parce que je ressens un invité que je trouve passionnant et j'avais hâte de discuter avec lui de gentillesse. Bonjour Julien.

  • Speaker #1

    Salut.

  • Speaker #0

    Je suis trop trop contente d'échanger avec toi, c'est Sophie Riche qui m'avait proposé de t'inviter et je trouve que c'était une brillante idée.

  • Speaker #1

    Alors déjà je trouve aussi et en plus j'avoue que ça m'a particulièrement touché. Pour les gens qui ne savent pas, Sophie Riche c'est mon ex, on est resté ensemble pendant un petit moment. Et je trouve ça cool qu'elle pense à moi comme gentil.

  • Speaker #0

    Ouais, j'ai trouvé ça trop chouette aussi qu'elle souffle ton nom et du coup je me suis dit mais c'est vraiment... Trop bien, parce que je suis sûre que tu auras plein de choses à nous apporter sur la gentillesse aujourd'hui. Donc merci d'avoir accepté l'invitation.

  • Speaker #1

    Avec plaisir.

  • Speaker #0

    Déjà, Julien, comment tu vas en ce moment ?

  • Speaker #1

    Ça va pas mal. Là, on est en fin d'année. Traditionnellement, c'est une période un peu speed en termes professionnels. Cette année, c'est particulièrement speed, donc je ne me plains pas. Merci,

  • Speaker #0

    on va prendre du temps.

  • Speaker #1

    Voilà, c'est des bonnes nouvelles, c'est des bons problèmes. Mais voilà, tout va bien. J'attends les fêtes de fin d'année, tranquillement.

  • Speaker #0

    Trop bien. Tu n'es pas soumis à la dépression saisonnière, parce que j'avoue que chaque année, ça me tombe dessus. Toi, non, du coup ?

  • Speaker #1

    Non, non, non, j'avoue que non.

  • Speaker #0

    C'est bien ça. Tu as une recette secrète pour ça, parce que j'avoue que la nuit à 17h me plombe le moral, mais ce n'est pas permis.

  • Speaker #1

    Ça, je n'aime pas trop non plus. Je ne te cache pas que je suis un enfant du soleil. Là, il n'y en a vraiment pas assez pour moi en ce moment, mais j'arrive. Le secret, c'est de s'entourer. avec des gens qui font oublier qu'il n'y a pas de soleil dehors et mettre du soleil à l'intérieur.

  • Speaker #0

    Ah c'est beau, mais c'est magnifique, on commence déjà sur des phrases que j'aime bien.

  • Speaker #1

    Ah je suis poète.

  • Speaker #0

    T'es clairement poète. Il y a même une invitée qui m'a proposé de prendre du spray de vitamine C, genre du spray de soleil et je suis en mode, est-ce que vraiment je vais craquer ? Mais peut-être que je vais aller en pharmacie acheter du spray de soleil parce que là vraiment c'est une cata.

  • Speaker #1

    Écoute, c'est à mes yeux un pur placebo, mes tentes.

  • Speaker #0

    Oui, mais moi ça me va, c'est exactement ce que je lui ai dit. En plus, je lui ai dit, même si c'est un effet placebo, moi ça me va. Si c'est juste pour me remonter un peu le moral, ça me va.

  • Speaker #1

    Le placebo, des fois ça marche.

  • Speaker #0

    Bon bah parfait Julien, je vais te poser la première... Ah non, pardon, mais je vais trop vite en besogne. Je ne t'ai même pas demandé de te présenter. Julien, est-ce que tu peux te présenter pour les auditeurs, auditrices qui ne te connaîtraient pas encore ?

  • Speaker #1

    Je peux me présenter, donc je m'appelle Julien Méniel. Je suis un homme blanc hétérocyste genre officiellement de 50 ans depuis quelques mois. Je suis créateur de contenu vidéo sur YouTube, Insta, TikTok, Twitch, enfin sur un peu tous les réseaux sociaux, sur les internets globalement. Et ma spécialité c'est la santé parce que je suis infirmier de formation, métier que j'ai pratiqué pendant une dizaine d'années avant de faire une autre formation en journalisme. Et je fais aussi du contenu sur la musique parce que je suis un fan de métal. Et donc j'anime des émissions et je fais des chroniques sur le métal.

  • Speaker #0

    Trop chouette, tu fais plein de trucs différents, je trouve que tu touches un peu à tout et c'est ça qui te rend particulièrement intéressant. Tu vas sur des domaines où on ne t'attend pas forcément et je trouve ça vraiment cool du coup de te suivre dans tes aventures. Parfait, je vais te poser la première question du podcast. Quelle est ta définition de la gentillesse et comment ça s'incarne dans ton quotidien ?

  • Speaker #1

    Alors, ma définition de la gentillesse, déjà elle a pas mal évolué au cours du temps. Ça, je pense qu'on aura pas mal l'occasion d'en reparler. Je dirais qu'aujourd'hui, ma définition de la gentillesse, ce serait quelque chose comme ne pas faire passer systématiquement ses intérêts avant ceux des autres, et ne pas non plus faire passer systématiquement les intérêts des autres avant les siens. C'est en ça que ça a évolué. En gros, il y a... Je déteste ce dicton, mais il y a un petit côté charité bien ordonné, commence par soi-même. Parce que pour être bien pour les autres, il faut être bien avec soi, et il faut être bien soi-même. Donc voilà, ce serait un truc comme ça. Donc une définition beaucoup trop longue et beaucoup trop alambiquée. Mais parce que c'est complexe la gentillesse, contrairement à ce qu'on prend.

  • Speaker #0

    C'est ce que j'allais dire, c'est que c'est complexe. C'est vrai qu'elle ne pourrait pas être dans le petit Robert ou le Larousse, tu vois, elle serait peut-être un peu, comme tu dis, alambiquée.

  • Speaker #1

    Dans le gros Robert.

  • Speaker #0

    Ouais, peut-être dans le gros Robert, la version longue. Trop longue,

  • Speaker #1

    ouais.

  • Speaker #0

    Mais en tout cas, j'aime bien cette définition-là parce que je trouve que cet équilibre-là, il n'est pas facile à trouver. Pour avoir du coup eu plein de gentils-gentils ici au micro de Trop Bonne Trop Cool, beaucoup donnent la définition de c'est d'abord penser aux autres avant de penser à soi. Et donc après, j'ai toujours une deuxième question qui vient. Mais comment tu fais du coup pour ne pas t'oublier dans tout ça ? Toi, du coup, comment tu arrives à gérer la gentillesse avec les autres et la gentillesse aussi avec toi-même ?

  • Speaker #1

    C'est en ça que ça a beaucoup évolué. Moi, il faut savoir que c'est aussi pour ça que j'étais très heureux. que tu m'invites dans ton podcast, chez moi, depuis que je suis... Mais depuis aussi loin que je m'en souvienne, c'est-à-dire depuis que je suis un enfant, la gentillesse, c'est une espèce de religion. C'est-à-dire que quand j'étais gamin, c'était tu n'es rien si tu n'es pas gentil. Il faut être gentil. Globalement, il faut être bien. Il faut faire les choses bien. Donc c'est aussi bien à l'école qu'à la maison, etc. Mais... Mais principalement avec les autres gens. Donc c'était vraiment, j'avais ce côté, je sais pas trop d'où ça vient. Enfin j'ai des pistes, mais en tout cas j'avais vraiment ce truc de il faut impérativement être gentil. Donc je me suis appliqué à tenter de l'être. Parce que voilà, sans prétention après, est-ce qu'on y arrive, on sait pas. Mais en tout cas j'ai vraiment tenté d'être le plus gentil possible tant que j'étais gamin. Et puis évidemment un jour, quand je suis arrivé à la jeune adulte, je me suis rendu compte que c'était cool d'être gentil, mais que parfois, c'était surtout cool pour les autres et pas tellement pour soi. Et j'ai eu ce truc de... En gros, j'imagine que tous tes invités te racontent ça, mais ce truc de l'impression qu'on te prenait un peu pour quantité négligeable parce que ta gentillesse, elle est acquise. Donc de toute façon, il n'y a pas besoin de faire d'efforts avec lui. Il est gentil, il va comprendre. le fait qu'en retour les gens sont pas gentils avec les gentils les gens sont gentils avec les gens qui craignent les gens sont gentils par peur des représailles ou en disant ah lui il est pas commode on va être c'est pas si conscient que ça mais en tout cas il y a ce truc là de on est pas gentil avec les gentils c'est un biais en tout cas de l'humain plus t'es gentil plus on en abusera j'ai eu aussi ce constat là et ce truc aussi de si t'es gentil tout le temps on finit par plus le remarquer alors que quelqu'un qui est vraiment pas très aimable. 90% du temps, les 10% où cette personne l'est, tout le monde est là, oh dis donc, trop sympa et tout. Il est trop sympa. Et moi, je me calme la paillasse tous les jours depuis 10 ans, mais personne ne me dit rien. Donc j'ai eu un peu cette espèce...

  • Speaker #0

    Petit sentiment d'injustice. On sent là un petit sentiment d'injustice.

  • Speaker #1

    Voilà. Et je pense que c'est assez global chez les gentils et les gentilles. Et du coup, j'ai réagi pas très... Tu sais, l'injustice, c'est quand même un truc qui ne rend pas forcément très intelligent. Et du coup, je me suis dit, il y en a marre d'être gentil. Je vois bien le nom de ton podcast, à quoi il fait référence. Il y a eu ce truc un peu de trop bon, trop con, j'en ai marre d'être con, donc je vais arrêter d'être gentil. Et en fait... déjà j'ai pas trop réussi parce qu'un truc ancré en toi depuis si longtemps c'est pas facile d'aller contre sa nature et puis surtout je me suis rendu compte que c'était que c'était pas ça qu'il fallait faire que c'était pas malin qu'il fallait pas arrêter d'être gentil qu'il fallait juste apprendre à être gentil avec soi même aussi et donc pas systématiquement faire passer les intérêts des autres avant les siens et puis surtout Se mettre à accepter les les merci se mettre à accepter le fait que Tu n'es pas gentil avec les gens en attendant quelque chose en retour, mais si les gens ont quelque chose à t'apporter en retour et qu'ils veulent te remercier de ta gentillesse, il faut accepter aussi les... Et puis se dire quand même, je veux être gentil globalement avec tout le monde, mais je vais un petit peu adapter le truc au mérite, entre guillemets, des gens en face. Donc être gentil, oui. Être gentil avec tout le monde, ok. Mais être gentil en priorité avec les gens qui le méritent, à commencer par moi-même. Donc voilà, ça a été un peu ça mon cheminement. Aujourd'hui, j'apprends encore à faire ça, et à être gentil avec moi, et à peut-être pondérer un peu le truc. Si tu es gentil dix fois avec quelqu'un, et que tu te rends compte qu'en face, il n'y a ni beaucoup de gratitude, ni beaucoup de retour, tu te dis peut-être...

  • Speaker #0

    Ça ne vaut pas le coup finalement.

  • Speaker #1

    Ça ne vaut peut-être pas le coup.

  • Speaker #0

    Ce cheminement-là que t'as fait, on voit que tu as beaucoup réfléchi. C'est hyper intéressant. Il y a plusieurs questions qui me viennent dans tout ce que tu dis. Est-ce que tu peux nous expliquer la période où t'as switché et où tu t'es dit maintenant je vais devenir méchant entre gros guillemets parce que pour moi, il n'y a pas méchant et gentil. Mais est-ce que tu te souviens de ce qui s'est passé déjà dans ton cerveau ? Et concrètement, qu'est-ce que t'as fait pour devenir ce personnage-là que t'enviais finalement, qui avait l'air de ne pas se faire rouler dessus en tout cas par les autres ?

  • Speaker #1

    J'avais une trentaine d'années. Donc, c'était il y a 20 ans. J'avais une trentaine d'années. Je traversais une crise à la fois pro et perso. C'était vraiment compliqué. D'ailleurs, ça a été le point de départ d'autres trucs après qui ont été très positifs pour moi. Mais j'avais une espèce de remise en question un peu globale de plein de choses, et notamment de ça. Donc, c'était vers la trentaine à cette occasion-là. Alors, qu'est-ce que j'ai fait pour devenir cette... personne en vrai j'ai vraiment pas essayé longtemps ça a duré deux jours je sais même pas je saurais pas te dire mais en vrai je me suis juste dit faut que j'arrête d'être faut que j'arrête d'être gentil faut que j'arrête d'être trop gentil en tout cas ou au moins il faut que j'arrête d'en faire une espèce de but ultime et de deux objectifs prioritaires Et concrètement, qu'est-ce que j'ai fait pour ça ? Rien. C'était plus un vœu pieux, tu vois. Et j'ai pas... Si, après, j'avoue, j'ai tenté un peu l'égoïsme, tu vois.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ce que j'allais dire. En général, ça passe par là. Et du coup, il y a des phases où on essaye d'être un peu con. Et au final, ça nous rattrape vite parce que ça coûte trop à nos valeurs. En fait, c'est des choses où c'est tellement pas naturel que tu te reconnais plus au bout d'un moment, quoi.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais, c'est ça. Après, je n'aurai pas d'exemple concret, mais juste dans mon quotidien, me dire effectivement pas devenir méchant, parce que pour moi, l'antagonisme gentil-méchant, il est factice. Mais en tout cas, me dire, ouais, vas-y, des fois, si on te demande un truc et que toi, ça te fait chier, tu dis non. Donc, c'est à commencer, si peut-être, c'est ça. C'est déjà commencer par apprendre à dire non quand je n'avais pas envie de dire oui. Et puis me dire, tiens, là, tel jour, on me propose ça. J'ai dit oui. Puis finalement, ça me fait chier. Je ne vais pas me forcer. J'ai envie de faire autre chose. Je vais faire autre chose. Voilà. Donc à la base, ça n'allait pas chercher bien loin.

  • Speaker #0

    Oui, mais si, c'est déjà un effort de ouf pour quelqu'un qui a dit oui jusqu'à ses 30 ans. C'est un effort de fou, tu vois.

  • Speaker #1

    Oui, je veux dire, ça n'allait pas bien loin dans le côté. Rebellion. Aller chercher la limite de l'autre côté, tu vois. C'était vraiment une crise d'adolescence hyper gentille, tu vois.

  • Speaker #0

    Ouais, mais bon, ça reflète quand même tout le reste de ton parcours, où justement, t'as voulu toujours être gentil. Et donc là, c'était ta petite vengeance à toi, entre guillemets. Et justement, quand t'as sorti les premiers noms, est-ce que le ciel s'est effondré sur ta tête ? Parce qu'on est beaucoup de gentils et de gentilles à se dire que... Si on dit non, il va se passer une catastrophe. Moi, j'ai cette faculté-là à imaginer tous les pires scénarios catastrophes. Est-ce que tu peux nous raconter, même si tu n'as pas d'exemple précis, ça fait quoi de dire non quand on est gentil ?

  • Speaker #1

    Ça fait bizarre. C'est vrai que ça fait bizarre. En fait, ce dont je me souviens, ce n'est pas tant un truc… Il y avait l'avant où, effectivement, je me demandais ce qui allait se passer. Mais en vrai, je m'interrogeais plus sur la façon dont ça allait être reçu par les autres. je me disais, là, tout d'un coup, je vais changer d'attitude avec les gens. Qu'est-ce qu'ils vont en penser ? On est d'accord que le fait d'ériger la gentillesse en vertu ultime, c'est plus ou moins être people pleaser. Oui,

  • Speaker #0

    clairement.

  • Speaker #1

    Et ça ne vient pas de nulle part. Forcément, il y a un manque de confiance en soi.

  • Speaker #0

    Un petit sentiment d'abandon, peut-être. Des petits trucs sous-jacents.

  • Speaker #1

    soit la peur de ne pas mériter d'être aimé pour ce qu'on est, mais d'avoir besoin d'être aimé pour ce qu'on fait, faire des choses pour mériter l'amour des gens, ou au pire, la crainte de ne pas être assez bien pour être aimé, donc du coup, besoin d'en rajouter à chaque fois, etc. Donc à ce moment-là, je me rappelle que c'était plutôt ça, ma terreur, c'était, oui, mais en même temps, si j'arrête... d'être gentil avec les gens, peut-être qu'ils vont juste dire bon, il n'y a plus aucun intérêt à fréquenter cette personne et j'avoue que à ma grande surprise les gens en face ça a vraiment rien changé dans leur façon d'être avec moi après je vais pas faire le mariole comme je t'ai dit j'ai vaguement essayé un petit peu et puis je suis retombé assez vite dans mes travers jusqu'à

  • Speaker #0

    il y a peu t'as recommencé à dire oui à tout du coup cette période là de non c'est pas un truc que t'as réussi à ancrer pour un peu plus long terme alors

  • Speaker #1

    J'ai pas recommencé à dire oui à tout. Il y a des aspects de ma vie dans lesquels j'ai réussi à tenir le cap. Mais il y a d'autres aspects de ma vie, et notamment dans les relations amoureuses, où je ne savais pas dire non, je ne savais pas mettre de limites, je ne savais pas, j'étais trop. J'ai une ex, c'est pas Sophie en l'occurrence, qui m'a dit... qui m'a dit, bah oui, c'était trop. Enfin, elle me l'a dit après coup. Elle m'a dit, oui, c'était trop. Même pour moi, se sentir un peu noyé sous les... Que ce soit les attentions, les machins, etc. Ça met une espèce de pression. Ça donne... Bon, après, chacun... Elle avait ses bails à elle aussi.

  • Speaker #0

    Bien sûr, mais c'est que tu donnes les pleins pouvoirs à quelqu'un et en gros, c'est un peu, fais ce que tu veux de moi, quoi. Je pense que c'est pas facile comme rôle. Plus des deux côtés.

  • Speaker #1

    Ouais, il y a un peu ça et il y a un peu aussi, toi tu me donnes tout, mais moi est-ce que je suis prête à tout te donner en retour ?

  • Speaker #0

    Ouais, ouais, et tout donner aussi, ouais t'as raison, la réciprocité, ouais.

  • Speaker #1

    Voilà, c'est ça, consciemment et explicitement, je ne demandais pas ça en retour, tu vois, mais je comprends, j'ai compris après coup que ça pouvait être reçu comme ça. Donc voilà, là aujourd'hui... C'est mon truc du moment. C'est d'apprendre aussi, pas à dire non, mais à calmer le jeu aussi dans le cadre des relations amoureuses.

  • Speaker #0

    Et ça, tu te fais aider ? Moi, je sais que j'ai eu besoin d'être suivi par une psy pour en parler. Comment tu mets en place tout ça ?

  • Speaker #1

    Oui, j'ai vu des psys. Globalement, depuis mon adolescence, je vois des psys. C'est par période. Je ne peux pas dire que je vois une psy.

  • Speaker #0

    Ouais, moi je suis pareil.

  • Speaker #1

    Depuis 35 ans, tu vois, mais depuis mon adolescence, par moment, quand j'ai besoin, je vais voir des psys. Et je me rappelle que notamment ce craquage à 30 ans, qui a été un gros truc, c'était pas que ce truc-là, mais notamment ça a été l'occasion de renouer avec les psys que j'avais pas vus depuis très longtemps. Et là depuis, par période, là j'en ai vu une jusqu'à il n'y a pas longtemps, là j'y vais plus. Et puis si j'ai besoin, je retournerai. Mais oui, bien sûr, évidemment, je me suis fait aider et par des psys et par des gens de mon entourage et des discussions. Tout le monde a des trucs à dire sur la gentillesse. C'est assez marrant.

  • Speaker #0

    Tu arrives justement, quand ça va moins bien, à en parler à ton entourage, à communiquer sur ce que tu ressens. C'est des choses où tu as toujours été à l'aise ?

  • Speaker #1

    Oui. Après, évidemment, ça dépend des gens. J'ai deux enfants. Avec eux, j'ai aucun mal à parler de tout ça, tu vois. Dire quand ça va pas, poser mes propres limites. Ils sont grands, ils ont 19 et 23 ans, donc c'est des adultes. Mais même quand ils étaient petits, j'avais pas de mal à parler de tout ça avec eux. Ma copine actuelle, on est ensemble depuis deux ans et demi maintenant. Pareil, j'ai pas du tout de problème à parler de tout ça avec elle. J'ai plus mes parents, mais à l'époque où ils étaient en vie... C'était pas forcément très facile de parler de ça avec eux.

  • Speaker #0

    Ouais, c'était pas des choses qu'on faisait dans votre famille, peut-être de s'épandre sur ses sentiments et tout ça ?

  • Speaker #1

    Non, je peux pas dire ça. Non, non, le blocage venait de moi, mais j'arrive pas trop à savoir pourquoi. Ma mère avait fait des études de psycho, elle était super ouverte à tout un tas de trucs. Avec mon père, ça pouvait être plus complexe, mais non, non, c'était juste, j'avais du mal à... Je pense que c'était un peu le côté, il faut être parfait. et du coup si tu avoues à tes parents qu'il y a un truc qui va pas c'est que t'es pas parfait tu vois ah ouais je vois ok bon après ça a l'air peut-être que ça a l'air extrêmement prétentieux ce que je dis depuis tout à l'heure non du tout je prétends pas y arriver à chaque fois vraiment du tout je dis que c'était depuis que je suis gamin dans ma tête si t'es pas parfait t'es nul donc j'essaye de l'être j'y arrive pas soyons clair j'y arrive pas du tout Et peut-être qu'il y a plein de gens qui me trouvent pas du tout gentil, j'en sais rien. Mais voilà.

  • Speaker #0

    Bon, sans fiche, on n'est pas là du tout. Je me suis aussi beaucoup décomplexée avec ça. C'est pas parce que les gens viennent d'entre bonnes trop cool que j'atteste qu'on est les gentils parfaits, tu vois ce que je veux dire ? C'est juste qu'on vient de débattre de la gentillesse et justement de la façon dont on est imparfait dans notre gentillesse et que c'est pas tout blanc, c'est pas parce qu'on est gentil qu'on est gentil toute sa vie. On a tous ses phases, moi, si tu veux. que je te partage un peu, j'ai harcelé des enfants au collège parce que je me faisais harceler et du coup, j'ai retourné ma veste. Et donc, pendant un an à peu près, j'ai été une boulie pour sauver ma peau. Donc, tu vois, la gentillesse n'est pas linéaire et on l'utilise un peu aussi comme on peut et vraiment comme on peut. Donc, t'inquiète, tu ne fais pas du tout prétentieux si ça peut te rassurer. En tout cas, c'est super intéressant. On voit que tu as vraiment beaucoup processé tout ça et c'est trop cool parce que... c'est encore en mouvement, tu vois, t'as 50 ans ça pourrait être plus acquis et j'ai l'impression que c'est censé s'en mouvement et que tu sais que t'as encore des choses à apprendre je trouve que c'est trop cool comme tu le présentes ben merci déjà,

  • Speaker #1

    ça me touche et vraiment je pense que j'ai sans doute arrêté d'être en mouvement entre mes 20 et mes 30 ans et je me suis remis en mouvement à l'occasion de ce gros craquage là à 30 ans et encore plus après à mes 40 euh... à l'époque où je me suis séparé de la mère de mes enfants et où je suis arrivé dans un univers qui était super différent de ce que je connaissais jusque-là et fréquentait des gens qui étaient très différents. Ça m'a ouvert les yeux sur plein de trucs, sur plein de questions sur lesquelles je ne m'interrogeais pas du tout, tu vois. Notamment tout ce qui est féminisme, les questions liées aux... Enfin, les questions LGBT, queer, etc. C'était des trucs... J'étais assez éloigné de tout ça. en tout cas en mettant des mots dessus donc à 40 ans c'est pareil j'ai eu remise en remise en mouvement remise en question de tout un tas de trucs et en vrai je trouve que c'est hyper c'est hyper stimulant et que et que c'est un excellent moyen de se sentir aussi devenir une meilleure personne Attentif à tous ces trucs dès que toutes ces questions que tu te poses pas parce que ça te concerne pas toi en tant qu'individu bien sûr ça te concerne en tant qu'être humain mais en tant qu'individu tu t'es pas posé la question parce que tu y as jamais été confronté donc je trouve ça hyper positif et hyper agréable parce qu'on y trouve quand même aussi un sentiment gratifiant à être gentil moi de tenir la porte à quelqu'un dans le métro encore une fois quand il y a un retour en face mais juste je tiens la porte la personne galère avec ses sacs me dit un merci sincère Moi, ça me regonfle pour la matinée.

  • Speaker #0

    Je suis vraiment d'accord. Moi, ça me fait sentir utile. Et du coup, c'est là que je me rends compte que la gentillesse, c'est un peu égoïste aussi parce que je fais ça pour sentir quelque chose. Je n'attends pas forcément quelque chose en retour. Mais par contre, c'est le sentiment que ça me procure, que j'ai l'impression d'avoir vraiment sincèrement aidé quelqu'un. Et moi, j'aime ce sentiment-là d'utilité. Et je pense que du coup, on se retrouve un peu là-dessus, dans le côté gentillesse, le fait d'être utile.

  • Speaker #1

    100%. 100%. Et alors, le besoin d'être utile, ça, c'est pareil. C'est un truc... Dès tout petit, quand il a fallu commencer à réfléchir à un métier, je savais que je voulais faire un métier où j'étais utile. Mais je pense qu'il y a encore quelque part derrière tout ça, le côté mérité, tu vois, parce que si t'es pas utile, ça veut dire quoi utile, etc. Ouais,

  • Speaker #0

    puis ça donne pas de sens, t'avais besoin de sens en tout cas.

  • Speaker #1

    Ouais, du sens et vraiment le côté utile aux autres, tu vois.

  • Speaker #0

    Rendre service aussi, t'avais ce côté-là de service.

  • Speaker #1

    Ouais, et ce que tu disais, c'est hyper juste. Quand tu disais que être gentil, c'est un aspect égoïste parce qu'il y a la satisfaction que t'en tires, ne serait-ce que pour ton égo, ta faille narcissique que tu tentes de remplir avec ça. Mais pour moi, tout est égoïste. De toute façon, ça n'existe pas. On ne fait jamais rien par pure bonté d'âme. La question, c'est est-ce que tu fais ce que tu fais de bien ? vraiment, intentionnellement, pour ce que tu vas pouvoir en tirer de positif ? Ou est-ce que tu le fais parce que tu sais que c'est bien et que c'est ça qu'il faut faire, et t'acceptes les retombées positives, mais c'est pas ta motivation première ? C'est ça qui fait le truc. Mais forcément, c'est comme le circuit de la récompense, tu vois, tu fais un truc parce que tu sais inconsciemment que tu vas avoir quelque chose de positif en retour, mais donc, y'a pas de question là-dessus. Moi, quand j'ai commencé mes études d'infirmier, un truc assez... j'ai trouvé ça choquant sur le coup et je trouve ça avec le recul choquant maintenant aussi mais on nous a dit historiquement les infirmières Parce qu'on était vraiment trois mecs dans ma promotion, tous les autres, c'était des filles.

  • Speaker #0

    Oui, j'imagine qu'il y avait beaucoup de filles, oui.

  • Speaker #1

    Donc, historiquement, les infirmières, c'était soit des putes, soit des bonnes sœurs. Et aujourd'hui, d'une certaine manière, c'est toujours la même chose. Vous êtes soit des putes, soit des bonnes sœurs. À savoir, soit vous êtes là pour expier vos péchés, pour rattraper... des choses que vous avez faites et que voilà donc le côté prostitué qui était à l'époque potentiellement c'est leurs travaux d'intérêt généraux soit vous êtes bonne soeur c'est à dire vous avez besoin de pour une raison x ou y de d'aider votre prochain machin ce qui veut pas forcément dire que c'est plus il n'y a pas un truc qui est plus noble que l'autre mais en tout cas soit vous êtes là pour réparer des trucs que vous avez fait Soit vous êtes là pour un peu en mode vocation, éliminer, machin, etc.

  • Speaker #0

    Toi, c'était plus le côté vocation, du coup, j'imagine ?

  • Speaker #1

    Je ne suis pas sûr, je ne sais pas.

  • Speaker #0

    Si tu dis que tu as toujours essayé d'être ce gentil petit garçon, c'est qu'il ne fait pas de vagues, tu avais l'envie d'être parfait, du coup, moi, je pense que c'est plus par vocation que tu as fait.

  • Speaker #1

    Oui, peut-être.

  • Speaker #0

    C'est plutôt le côté bonne soeur. Et du coup si tu veux nous en parler de ton passage dans le médical, ton parcours d'infirmier et tout, ça m'intéresse aussi d'avoir ce côté-là. J'avais une de mes meilleures amies qui est infirmière depuis plusieurs années maintenant, elle est depuis au Québec et donc on a vachement parlé aussi de ce Ausha en France et au Québec parce que c'est vraiment différent aussi. Du coup ça se place où la gentillesse pour toi dans ce parcours-là d'infirmier, dans l'hôpital ? Enfin quand on parle de gentillesse et hôpital, ça t'évoque quoi ?

  • Speaker #1

    pourrais te dire spontanément quand tu fais ce métier-là, forcément, il faut être gentil, il faut être dévoué aux autres, il faut être, tu vois, au moins dédié aux autres. Et bien, c'est parfois le cas et parfois pas du tout. Il y a des gens, pour le coup, ça revient vraiment à ce qu'on disait juste avant, tu as des gens, tu sens vraiment qu'ils font ça pour le statut qu'ils peuvent tirer, pour le côté... l'admiration, là je parle peut-être plus de j'allais dire je parle peut-être plus de médecins mais non, même chez les infirmières et chez les infirmiers t'as un peu ce truc là de...

  • Speaker #0

    Oui mais en tout cas du corps médical il y a un côté que les gens aiment bien avoir ce statut là où ça les place dans la société en tout cas quoi.

  • Speaker #1

    Ouais c'est ça en tout cas dans le côté ah ouah trop bien bravo c'est merveilleux ce que vous faites c'est incroyable et tout euh... Et qui, en fait, fondamentalement, après, tu te rends compte très vite que ces gens-là, du coup, ne considèrent pas forcément l'humain en phase 2. Mais du coup, c'est plus des objets de soins et des façons d'accéder à cette espèce de statut. Oui,

  • Speaker #0

    ils déshumanisent totalement le patient. Et j'imagine que c'est comme s'ils remplissaient une fiche et ils passent à la suivante et ciao.

  • Speaker #1

    C'est ça, oui. Et tu as aussi... des gens qui sont authentiquement gentils, avec tous les degrés, tous les stades, et parfois aussi tous les travers que ça peut... J'ai vu des gens qui étaient objectivement des crèmes, des amours, et qui étaient hyper dévoués aux patients, aux services, etc., et qui se flinguaient la vie et la santé parce que leur boulot prenait... beaucoup trop de place.

  • Speaker #0

    Et puis ramène tout à la maison, cette discussion qu'on avait avec mon ami, c'est que c'est... Après, t'es une éponge à tout et en fait, tu ramènes tous les tracas et les souffrances des gens chez toi. Donc ça, je pense que ça peut vraiment être dangereux.

  • Speaker #1

    Et dangereux et contre-productif parce que c'est comme ce que je disais tout à l'heure en tout début avec la définition de la gentillesse, que tu peux être... Tu peux n'être efficace bien pour les autres que si t'es bien avec toi-même. Si t'es pas bien, enfin, si ton métier te rend mal, tu peux pas être bien là je parle pas forcément de soins techniques mais c'est aussi beaucoup de relations d'aide de soins d'accompagnement psychologique si toi même t'es au 46ème dessous, tu peux pas aider les autres et si t'es trop dans la... de confiance en soi aussi je pense et faut avoir un truc qui s'appelle la distance thérapeutique, je sais pas si ta pote t'a parlé de ça mais en gros c'est si t'es comme tu disais une éponge à tout si tu... ressent dans ta chair presque toutes les souffrances de tes patientes et de tes patients en face, tu ne peux pas être efficace dans la relation de soins. Il faut être capable de se dire, je vais faire tout ce que je peux pour que cette personne se sente le mieux possible.

  • Speaker #0

    mais c'est pas ma mère, ma vie n'en dépend pas. Si j'échoue, j'aurais tout fait pour qu'elle soit le mieux possible, mais ça ne va pas détruire ma vie. Il faut que tu réussisses à un peu...

  • Speaker #1

    Et ça, ça s'apprend ou vous l'apprend durant vos études ? Ou c'est quelque chose que tu as naturellement ?

  • Speaker #0

    Non, c'est quelque chose dont on nous parle pendant les études. Après, moi, je te dis, t'as vu sa date, je suis un dinosaure, mais je sais pas comment ça se passe aujourd'hui. Mais je sais qu'on nous parlait de distance thérapeutique, etc. Après, tu te dis bien que, un, c'est pas facile d'acquérir ce genre de truc-là de manière...

  • Speaker #1

    Une fois que t'es sur le terrain, j'imagine que tout s'effondre un peu, quoi.

  • Speaker #0

    Ouais, et puis apprendre ça, en théorie, c'est pas facile. Mais en tout cas, c'est bien de l'avoir en tête et de te dire de temps en temps, Waouh, attends, là, t'es trop dans la compassion, t'es trop dans la... littéralement souffrir avec, là, tu ne vas plus être efficace. Donc, oui, ça s'apprend.

  • Speaker #1

    Toi, tu es arrivé à faire cette distance-là et à te protéger aussi ?

  • Speaker #0

    Écoute, plus ou moins. Moi, j'ai toujours travaillé dans des services où je travaillais essentiellement en réanimation et au SAMU. Donc, c'est des trucs très aigus. Il y a vraiment une notion d'urgence vitale immédiate. Donc là, de toute façon, si tu te laisses déborder par tes émotions, tu n'es plus capable de faire rien du tout. Quand tu arrives sur une personne en arrêt cardiaque et que tu te dis là, si je n'arrive pas à poser cette perfusion pour passer de l'adrénaline, cette personne va vraiment mourir dans les deux minutes qui viennent. Donc du coup, si tu te mets cette pression et si tu es trop dans l'empathie et dans le truc de ah là là, machin tu tues des gens. Donc là, tu n'as pas d'autre choix. Mais du coup, après, ça veut dire aussi... Il faut pouvoir débriefer ça derrière. Il faut pouvoir relâcher, vider un peu ton sac.

  • Speaker #1

    Il faut avoir des sesses de décompression derrière des trucs. Ça doit être hyper traumatique à vivre, même sur les premières interventions, les premiers trucs que tu as dû vivre. Ça doit être d'une violence inouïe. J'ai du mal à me figurer de ce que ça peut représenter.

  • Speaker #0

    Oui, ça peut être super violent. Et là encore, je te parle d'arrêt cardiaque. Souvent, c'est des personnes... Pas exclusivement des personnes âgées, mais souvent... Oui,

  • Speaker #1

    ça peut être des personnes plus âgées.

  • Speaker #0

    Mais dans des trucs... Des fois, t'arrives sur des accidents de la route qui impliquent des enfants ou des... On va plomber l'ambiance de tout le monde, là. Attention.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est pas grave. On fait une petite parenthèse un peu moins gaie. Mais ça fait partie de ta vie aussi. Et je trouve ça chouette que t'aies eu ce parcours-là. Tu vois, ça définit aussi qui tu es aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Et par contre, t'as un truc qui est dans ce genre de service-là. Un truc, c'est que ça resserre quand même énormément les liens entre les soignants et les soignantes. Parce que de toute façon, tu as vraiment besoin de bosser en équipe. Ça abolit un peu les histoires de hiérarchie aussi. Parce que dans ces cas-là, le médecin ne peut rien faire sans l'infirmière ou l'infirmier. L'infirmière ou l'infirmier ne peut rien faire sans l'aide-soignant, etc. Donc vraiment, tout le monde a vraiment son job à faire. Et puis, quand tu vis des trucs super durs, après... tu as besoin d'en parler, les autres en ont besoin, donc tu t'écoutes les autres, les autres t'écoutent.

  • Speaker #1

    Donc l'effet d'équipe, là, pour le coup, est vraiment omniprésent. C'est trop chouette, ça, d'avoir ce côté-là aussi. Donc c'est vrai qu'il y a du coup du soutien et il y a de la gentillesse forcément derrière aussi parce que vous vous écoutez, vous comptez les uns sur les autres et tout. C'est trop chouette de pouvoir avoir ça.

  • Speaker #0

    Après, plus ou moins, c'est toujours pareil. Mais globalement...

  • Speaker #1

    Oui mais pareil, comme d'habitude j'imagine que c'est pas linéaire et qu'il y a des éléments un peu plus perturbateurs comme partout mais du coup ces éléments là doivent se sentir seuls parce que du coup si c'est des gens qui sont pas dans la bienveillance et dans le soutien de l'équipe, ils doivent vite se sentir esselés par rapport aux autres qui se soutiennent Ouais,

  • Speaker #0

    après les gens qui pensent qu'à eux au bout d'un moment ils s'en foutent d'être seuls du moment qu'ils ont tout ce qu'ils veulent

  • Speaker #1

    Ça, j'ai trop de mal à comprendre.

  • Speaker #0

    Moi aussi.

  • Speaker #1

    J'ai tellement besoin des autres pour avancer que je me dis que je serais incapable d'être... J'ai vraiment créé ce podcast-là en me disant qu'on n'a pas besoin d'être un requin pour réussir. Parce que pour moi, le requin dans les films, il est riche à la fin, mais il est seul et il meurt seul. Et moi, c'est toujours ce truc-là où je me suis dit que je n'ai pas du tout envie de réussir ma vie au détriment de tout le reste. Et du coup, je serais incapable d'être dans ce Ausha. Franchement, ça ne m'irait pas du tout.

  • Speaker #0

    J'entends bien. Moi, c'est pareil.

  • Speaker #1

    Je préfère finir entourée de mes proches et pas un sou dans les poches. Je trouve que le principe de réussite aujourd'hui, quand on parle de réussite, c'est forcément par l'argent. Et moi, j'ai essayé de déconstruire ça au fil des années, puisque je sors d'études de com, la com, c'est quand même beaucoup de l'argent derrière. Et du coup, je me suis dit, réussir, ce n'est pas forcément gagner beaucoup d'argent. Puis déjà, ça veut dire quoi, beaucoup d'argent ? Pour le coup, moi qui viens d'une famille de gens, surtout d'une maman très pauvre qui gagnait à peine 1000 euros par mois, je me dis, mais moi, l'argent, c'est... Ce n'est pas une fin en soi. J'ai envie d'avoir assez d'argent pour ne pas que ce soit un problème. Mais je ne veux pas que ce soit le but dans ma vie. Je trouve ça trop triste d'avoir ça en ligne de mire.

  • Speaker #0

    Oui, clairement. Après, je veux bien mourir riche et bien entouré. Il n'y a pas de plus-vu.

  • Speaker #1

    Mais deux, ça te va bien.

  • Speaker #0

    Si on peut choisir, je veux bien fromage et dessert. Tu as plein de trucs qui ne s'achètent pas, comme les gens que tu as autour de toi. Surtout quand... Surtout quand... Surtout vers la fin, entre guillemets. Mais tu as quand même plein de trucs que l'argent peut acheter, notamment du temps. Et pour moi, avoir plein d'argent, avoir beaucoup d'argent, pour moi, c'est en avoir assez pour ce que tu as à faire. Moi, je n'ai pas envie de vivre dans le luxe. Mais pour moi, le luxe, c'est... Mon luxe à moi, c'est me dire que j'ai assez d'argent pour... Déjà, saucer les gens autour de moi, à commencer par mes enfants, ma famille proche, mon amoureuse. Et puis surtout, ne pas être obligé de compter, ne pas être obligé de se dire, est-ce que je peux me permettre, etc. Et puis, encore une fois, la plus dans le domaine pro, mais dans le domaine pro, le temps, je ne sais pas si c'est de l'argent, mais l'argent, c'est du temps en tout cas. Tu peux acheter du temps avec l'argent. Moi, là, si demain, je me mets à gagner 10 fois plus que ce que je gagne aujourd'hui, la première chose que je fais, c'est que je délègue mes 1000 tâches qui me prennent 5 heures par jour et qui ne me servent à rien.

  • Speaker #1

    Et auxquelles tu ne prends pas du tout de plaisir, en plus. Oui, oui, je vois.

  • Speaker #0

    C'est ça. Et pire, que d'autres gens feraient tellement mieux que moi. Beaucoup mieux. Et je serais ravi de les payer pour ça, si j'avais les moyens. C'est ça, le vrai luxe.

  • Speaker #1

    C'est ça, la vraie richesse. Moi, ma vraie richesse à moi, je le dis souvent ici, c'est d'aller faire les courses et de ne pas regarder les prix. C'est mon luxe à moi. c'est de remplir un chariot sans penser à la note finale parce que pour le coup j'ai toujours l'image de ma mère qui prend quelque chose, qui regarde le prix au kilo qui dit ah non ça c'est trop cher et qui le remet enfin vraiment j'ai cette image là donc du coup voilà c'est mon luxe à moi c'est de faire des courses sans compter donc je me dis je peux me contenter de pas grand chose mais ne serait-ce que des bons légumes frais qui sont bio, bah voilà ça me rend heureuse mais c'est vrai que c'est bien de se questionner sur tout ça parce que je trouve on prend pas souvent le temps de réfléchir à tout ça notamment le truc de réussite et tout donc je trouve ça cool... d'en discuter avec toi. Et je reviens sur quelque chose que tu as dit il y a maintenant plusieurs minutes, sur le côté que tu t'es intéressée à tes 40 ans, au féminisme, au combat LGBT queer, toutes ces choses-là qui te semblaient étrangers jusque-là. Est-ce que tu t'étais déjà posé la question de la gentillesse et le fait d'être un homme ? Parce que du coup, j'ai eu beaucoup de femmes ici. Pour moi, c'était une évidence d'inviter des femmes. J'ai commencé à me dire que, notamment, mon mari est quelqu'un de très, très, très gentil. Et en fait, pour moi, la gentillesse, c'est sexy. Pour moi, ça a été vraiment un critère dans pourquoi je suis en couple avec cet homme-là aujourd'hui. Et comment tu l'as vécu, toi, ce truc-là ? Parce que j'avais l'impression que pour les hommes, c'est plus difficile d'être gentil parce que ça vient toucher à votre masculinité. Enfin, il y a un truc encore plus ancré que nous, j'ai l'impression.

  • Speaker #0

    Ouais, ouais, ouais. Alors, j'avoue que je ne me suis jamais... Je ne me suis jamais posé la question. Je ne me suis jamais imaginé que gentil, ça pouvait être sexy. Moi, j'ai quand même un truc, c'est que j'ai un peu une espèce de tempérament. D'un côté, toute ma vie, ça a été vraiment être gentil, être généreux, aider les gens, etc. Donc oui, un côté un peu pas très valorisé par les stéréotypes. Ce n'est pas viril d'être gentil. c'est pas l'image en tout cas que renvoient les comédies romantiques avec tous les gros connards je vois tout à fait le mec viril c'est le bad boy c'est le mec qui traite mal les meufs qui parle mal aux gens qui tabasse les autres mais du coup je sais pas si c'est moi je fais que des trucs de gros mascus j'ai joué au rugby pendant très longtemps j'écoute du métal qui est de la musique quand même très dure qui est un milieu très masculin... très problématique à plein d'égards, même si ça change, et heureusement. Mais j'ai quand même un peu, j'ai des trucs qui sont, j'ai des... passe-temps et des passions qui sont vraiment très ancrées, très mascus, machin. Et je sais pas à quel point c'était une façon de contrebalancer mon côté gentil. Tu vois, c'est Ouais, attends, je suis gentil, mais je suis quand même viril, regarde, j'écoute du métal, tu vois, je joue les tatouages.

  • Speaker #1

    Je fais du rugby, ok ?

  • Speaker #0

    J'ai des tatouages et j'ai le nez cassé parce que je joue au rugby, ok ? Donc, je sais pas, peut-être, là, je te prends un peu pour ma psy.

  • Speaker #1

    Peut-être inconscient, ouais, c'était peut-être inconscient,

  • Speaker #0

    ouais. Mais en tout cas, je me suis jamais posé la question. dans mes relations amoureuses, pour moi, ça a toujours été une évidence, parce que pour moi, c'était pas du tout genré. Pour moi, c'était, il faut être gentil avec les gens, que ce soit des hommes, des femmes, des personnes âgées, des personnes de mon âge, que ce soit des relations amicales, des relations professionnelles, des relations amoureuses, il faut être gentil avec les gens. Donc, je m'étais pas posé la question de... Parce que, aussi, je me posais pas assez la question... de qu'est-ce que ça a comme répercussion pour moi, le fait d'être gentil. Je ne me suis jamais posé la question. Avec le recul, je suis très content de ne jamais m'être posé la question parce que j'aurais pu peut-être en déduire de mauvaises réponses.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai. Peut-être que tu aurais choisi de changer au détriment de qui tu es parce que c'est l'image qu'on attendait de toi.

  • Speaker #0

    Oui, et puis je ne suis jamais tombé non plus sur des gens qui ont essayé de me faire rentrer dans la tête que... Si j'étais trop gentil, les femmes allaient en profiter et qu'elles allaient me prendre pour un con, etc. Et accessoirement, j'ai quand même eu la chance aussi de tomber sur des partenaires et des compagnes qui étaient elles-mêmes des personnes très gentilles.

  • Speaker #1

    Oui, tu as cherché ça chez l'autre aussi. Trop bien. Moi, tu vois, c'est marrant, quand je me suis mis avec mon mec, au tout début, ça va faire maintenant plus de 7 ans qu'on est ensemble, et je me souviens, au tout début, moi, c'était un de mes meilleurs amis, et il a déclaré sa flamme un peu, au bout de 2 ans qu'on se connaissait, et je me suis dit, mais non, pas lui, il est trop gentil. Ça a été mon premier réflexe. Alors que je me considère que gentil, mais je me suis dit, non, je vais lui rouler dessus, il est trop gentil. Et je me suis dit, ça ne me va pas d'avoir ce Ausha. Moi, j'avais 20 ans. 4 ans à l'époque et du coup j'avais l'habitude moi qu'on me traite mal j'avais l'impression que l'amour ça devait faire mal et tout ce truc là qu'on m'avait rentré dans la tête depuis des années et tu vois je le remercie encore d'avoir forcé le truc parce que sinon on serait pas ensemble et en fait mon mec à l'époque avait dit mais moi j'en ai marre parce qu'il avait toujours été friendzoned à cause de sa gentillesse en fait il était toujours passé de l'autre côté de la barrière parce que tout le monde disait mais non mais toi t'es trop gentil tu veux enfin on ne peut pas être ensemble, tu es un bon ami. Du coup, il en avait eu marre. C'est pour ça qu'avec moi, il avait décidé d'être un peu plus ferme et de se dire, si, je suis sûre qu'on sera bien ensemble. Et comme quoi, il a bien fait d'insister parce que la preuve en est, ça fait sept ans qu'on est ensemble, on s'est mariés, on a un chien et on a une maison. Autant te dire que les gentils, c'est un message d'espoir pour eux. Vous pouvez gagner la fille à la fin. Il n'y a pas que les bad boys qui réussissent.

  • Speaker #0

    Il n'y a pas que les bad boys. J'ai vraiment l'impression que c'est des trucs qui sont... Comme tout le reste, ça ne change pas assez vite. Mais en tout cas, ça change. J'ai l'impression que ça évolue. L'image du bad boy. En tout cas, t'as plein de... C'est plutôt des femmes. Mais t'as plein de femmes qui... Elles en sont pas encore toutes sorties. Mais au moins, il y en a beaucoup qui ont conscience que c'est un... Voilà. Ils disent, ah putain, je suis toujours quand même attiré par ce genre de gars, machin, etc. Mais... Il y a un œil critique dessus.

  • Speaker #1

    Oui, exactement. On se pose plus la question.

  • Speaker #0

    Et à l'inverse, moi, j'entends quand même de plus en plus dire ce que tu as dit là. Gentil, c'est sexy. Demander le consentement avant, ne serait-ce que d'embrasser. Le consentement, c'est sexy, etc. Il y a quand même des trucs qui... Et là, encore une fois, c'est pareil. C'est comme avec le fait d'être gentil. Il ne faut pas que les mecs se mettent à... faire comme si pour avoir la fille à la fin, comme tu dis, tu vois.

  • Speaker #1

    On appelle ça un pervers narcissique ou du love bombing. Est-ce que tu connais le truc de love bombing ? J'ai appris ça, c'est une invitée qui m'a appris ça ici, je n'avais jamais entendu et je me suis dit Mon Dieu, que l'humain est quand même pas sympa ! Est-ce que tu veux expliquer le love bombing pour ceux qui ne connaissent pas ce principe ?

  • Speaker #0

    Alors, pour moi, le love bombing, c'est noyer la partenaire. Mais c'est quand même plus un truc de mec qui noie...

  • Speaker #1

    Oui, j'ai l'impression, après, pas faire de généralité, mais j'ai l'impression que c'est plus masculin.

  • Speaker #0

    Non, mais globalement, c'est quand même beaucoup plus dans ce sens-là que ça se passe. C'est noyer sa partenaire sous les compliments, les démonstrations d'amour, les cadeaux, voilà. Donc vraiment la noyer là-dessous avec quand même derrière... plus ou moins consciemment, mais ça c'est encore un autre problème, des intentions de manipulation, et puis ça peut aussi aller avec, ça c'est souffler le chaud, mais parfois dans le cas des pervers, ça va aussi par moments souffler le froid, c'est t'es la meilleure personne du monde, puis le lendemain tu me déçois, t'es une sous-merde, et puis le lendemain de nouveau, machin, etc.

  • Speaker #1

    Du coup ça crée une relation vraiment déséquilibrée Et je pense que la personne devient vite dépendante Du coup de ce chaud froid Qui doit être agréable dans un sens et très désagréable dans l'autre

  • Speaker #0

    Et ben je peux Si je peux faire une Une recommandation de lecture Pour les personnes qui savent pas Lovebombing et relations toxiques etc C'est une BD qui est sortie il y a un petit moment Qui s'appelle Tant pis pour l'amour Une BD de Sophie Lambda Qui décrit sa propre relation Avec Euh avec un pervers manipulateur. C'est très concret, elle raconte son histoire. Et c'est aussi très pédago, parce qu'à la fin, elle a fait tout un supplément avec des conseils pour des trucs vraiment très... C'est pas elle qui a inventé les trucs, tu vois. Elle a été chercher des outils, des questions auxquelles répondre pour savoir si la relation dans laquelle tu es est toxique, etc. Donc la BD, très très bien. Ça va être Tant pis pour l'amour.

  • Speaker #1

    Je le mettrai en description de l'épisode. Merci pour la recop.

  • Speaker #0

    Avec plaisir. Et le love bombing, moi, j'avoue que quand j'ai entendu parler de ça pour la première fois, je me suis dit, putain, mais c'est moi, en fait.

  • Speaker #1

    T'as été remis en question ?

  • Speaker #0

    Ouais, non, mais je me rappelle en avoir parlé à des ex. Est-ce que j'ai fait ça ? Il y a tout ce côté... Alors, attention, pas le côté chaud et froid, mais le côté, comme je disais tout à l'heure... Inondé d'amour, inondé de déclarations, de messages, de cadeaux.

  • Speaker #1

    Et si tu n'as pas un mauvais dessin derrière, au final, ce n'est pas grave, je pense, de le faire comme ça.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ce qu'on m'a répondu. Mais quand même, je pense que c'est important de garder à l'esprit que même dans ce sens-là, parfois, l'abondance de bien peut nuire. et que et tu vois je reviens ce que disait mon ex que c'était trop des fois que c'était c'était ça peut pourrir aussi une relation enfin toi tu l'as vécu comme ça voilà trop trop à recevoir trop parce que tu te sens pas capable de donner autant en retour ou parce que t'as pas autant à donner en retour et c'est ok donc donc mine de rien après c'est difficile moi je être sur la retenue tu vois quand tu as envie de temps ouais mais mais mais faut quand même au moins garder à l'esprit que Des fois trop, c'est trop.

  • Speaker #1

    Et ça, comment tu le gères ? C'est sur la retenue. Est-ce que tu en parles à ta copine du fait de te retenir de l'inonder d'amour ou c'est quelque chose que tu as réussi et que tu fais plus naturellement le fait de pondérer un petit peu tes réactions, tes compliments et tout ça ? Comment tu le gères aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Je suis un peu à mi-chemin entre les deux. Je n'aime pas l'idée de me retenir, de dire des trucs gentils ou de faire des trucs gentils. je fais quand même gaffe à... Des fois, je me dis, est-ce que c'est pas too much là ? Est-ce que tu peux pas un peu retarder ce message ou dire, bon, là, on va faire un truc un peu plus simple et puis on fera un truc un peu plus... Et puis, en vrai, la vraie réponse à ça, c'est quand même demander, faire le point avec la personne en face. Si ma copine,

  • Speaker #1

    dans le coup,

  • Speaker #0

    ma copine actuelle, je lui en ai parlé aussi, elle n'a pas forcément été habituée à beaucoup de témoignages de ce style-là, en tout cas à des trucs très démonstratifs. Donc, pour l'instant, ça lui va très bien. Mais on parle de ça comme de plein d'autres choses régulièrement. Et si un jour elle me dit, c'est vrai que j'avoue, là, ça fait beaucoup, je ferai gaffe. Je ne suis pas intrusif, tu vois, ce n'est pas à toute heure du jour ou de la nuit, etc. Je me tiens, je me tiens quand même.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais, bien sûr. Non, mais c'est trop cool d'empêcher d'avoir ce truc-là, parce qu'on a l'impression que ça, c'est aussi plus féminin, le truc d'être très démonstratif, d'avoir beaucoup de compliments, de tout ça. C'est un côté plus féminin. Donc, c'est cool aussi d'entendre des hommes parler de ça et de dire que, ben voilà, toi, t'as ce côté-là, tu sais que tu l'as. Et du coup, d'en parler souvent avec ta copine, je trouve ça vachement sain. Enfin, tu vois, ça peut en dur que du sain, parce que toi, t'as envie de réagir comme ça. Elle, il faut voir si elle est OK de recevoir ça. Et du coup, je trouve ça trop cool. Enfin, on voit que t'as vachement analysé. Ça m'impressionne vraiment.

  • Speaker #0

    Ouais. Écoute, je ne sais pas. Après, c'est aussi un autre de mes problèmes, mais ce sera peut-être pour un autre podcast. Mais le côté suranalyser tout... Mais en fait, non, c'est un peu quand même la même chose parce que derrière la suranalyse, il y a quand même la crainte d'un moment ou un autre de ne pas faire les choses bien. Donc, c'est être sûr, dire Attends, tu es sûr ? Là, c'est assez ? Ce n'est pas trop ? Est-ce que c'est bien ? Est-ce que c'est bien le moment ? Est-ce que c'est machin ? Comment l'autre... elle me dit ça, mais est-ce que c'est vrai ? Peut-être que derrière, elle dit ça parce que elle ne veut pas me faire de la peine.

  • Speaker #1

    Je vois tout à fait. Moi, pour être comme ça aussi, je trouve ça très fatigant. Des fois, j'aimerais avoir un bouton on-off d'arrêter de faire des scénarios, d'hypothétiser des choses que l'autre ressent. Moi, je suis la spécialiste. Je ne sais pas si ça te le fait. C'est d'être en groupe et après de tout analyser, de tout décortiquer derrière et de se dire Ah putain, je n'aurais pas dû dire ça à ce moment-là. Ah mais qu'est-ce que la personne a dû penser ? Et je dis ça. déteste faire ça, je m'en rends malade des fois je surréagis à des trucs parce que l'information est trop intense et donc des fois je suis pas très agréable et donc après je refais le scénario en disant oh là là j'aurais pas dû répondre comme ça, la personne a dû me trouver méchante et tout mais qu'est-ce que c'est fatigant putain j'aimerais vraiment le on-off assez épuisant de ouf bah le on-off moi j'ai ça,

  • Speaker #0

    clairement le truc de suranalyser tous les trucs dans une soirée avec les gens machin et tout et j'ai même un truc qui est pas très agréable pour les gens avec qui je suis parfois, c'est que j'ai une espèce de... J'ai des fois du mal à me concentrer sur la conversation parce que je vois des trucs qui se passent à côté. Tu vois, par exemple, si on est dans un bar avec plein de gens et que je discute avec 3-4 personnes, mais qu'autour, il y en a 50, je vais capter un bout de conversation et je vais me dire, ah tiens, qu'est-ce qu'ils sont... C'est quoi le truc, machin ? Et je vais être en train d'écouter alors qu'il y aura une personne en face de moi qui sera en train de me parler. Je vais regarder derrière qu'il se passe un truc aussi. une espèce d'hyper-vigilance qui ne me sert à rien, en plus. Mais du coup, je sais que j'ai déjà des potes qui m'ont dit Ouais, il y a des fois, on a l'impression que tu n'es pas là, que tu n'es pas vraiment avec nous. Focus,

  • Speaker #1

    quoi, ouais. Ouais, je vois aussi.

  • Speaker #0

    Après, c'est beaucoup les premières minutes dans un lieu avec plein de gens. Après, ça se tasse. Et ça, c'est le bouton On, off mais ne faites pas ça chez vous. Mais pour moi, les gens qui boivent l'alcool, c'est...

  • Speaker #1

    complètement un bouton pause pour ton cerveau t'as vraiment plein de gens qui se servent de l'alcool ouais c'est vrai t'as raison et puis d'un côté c'est un bouton on off sur le moment mais moi ça me l'a déjà fait que le lendemain tu refais aussi ta soirée et du coup tu regrettes d'avoir dit ça, je trouve que l'alcool c'est la solution sur le moment qui peut paraître moche je fais la fête j'aime bien picoler de temps en temps et tout, de moins en moins maintenant. Mais c'est vrai que j'ai eu cette période-là où je me cachais beaucoup derrière l'alcool, sur le côté confiance en moi aussi notamment et tout ça, quand on est plus jeune. Et du coup, à postériori, je me dis que ce n'est pas du tout la solution parce qu'en plus, à l'époque, j'avais beaucoup d'amitié superficielle avec des gens avec qui je buvais. Et en fait, une fois que j'ai enlevé ce truc-là, je me disais, mais en fait, à part boire avec eux, ils ne savent même pas qui je suis dans la vraie vie. Et du coup, je me disais, putain, mais ça ne sert à rien de cultiver ces amitiés-là avec qui tu ne peux parler de rien. juste de conversations de gens bourrés et que ça sert à rien. Et donc je me suis petit à petit détachée de tout ça parce que les amitiés superficielles, ça m'encombrait trop. Enfin, je sais pas si tu l'as vécu aussi comme ça, toi ?

  • Speaker #0

    Non, moi, j'avoue que j'ai pas trop ce truc-là. Et en plus, t'as un autre truc au-delà de, effectivement, quand tu fais le point sur les conversations, si tu t'en souviens, le lendemain matin, tu te dis Ah, waouh, t'as tant de temps passé pour vraiment parler de rien. Oui. Moi, j'avoue, ça me pose pas de problème.

  • Speaker #1

    C'est vrai. Moi, j'aime bien aussi des fois, de refaire le monde avec un petit verre d'alcool, c'est rigolo quand même.

  • Speaker #0

    Mais t'as quand même aussi ce truc de... Alors déjà, l'alcool, ça n'est jamais une solution à quoi que ce soit, parce que par définition, ça crée plus de problèmes que ça n'en résout, dans la mesure où déjà ça n'en résout jamais aucun. Mais déjà, c'est jamais une solution. Mais surtout, j'ai l'impression que ce soit pour oser parler aux gens, que ce soit pour oser danser, que ce soit pour... se détendre un peu et être plus à l'aise, etc. Ou moins vigilant à tout ce qui se passe autour, ou moins dans la surinterprétation. Pour tous ces trucs-là... J'ai l'impression que l'alcool, c'est efficace. Deux minutes trente avant de basculer dans... Tu vois, c'est genre... C'est vrai. J'avais déjà parlé de ça dans un podcast, mais j'ai vraiment ce truc pour prendre l'exemple de danser. Ah, je ne suis pas assez ivre pour danser. Je ne suis pas assez ivre pour danser. Hop, c'est bon, je suis assez ivre pour danser. Deux minutes. Et puis après, je suis trop ivre pour danser. Je suis trop... Mais je continue à danser quand même et tout. Et donc, c'est pire parce que... Tu as raison. Quand tu t'en sers pour te désinhiber... ou pour inhiber ton cerveau qui fonctionne trop fort en arrière-tâche, tu te désinhibe. Et puis au final, la fois d'après, t'as honte parce que t'as été trop désinhibé. Et du coup, si à la base t'as besoin d'être désinhibé, c'est parce que t'es timide. Et du coup, t'arrives et t'es encore plus timide parce que les gens t'ont vu dans des états machin, etc. Ouais,

  • Speaker #1

    il y a des vidéos de toi et t'es en mode Oh putain ! Ouais,

  • Speaker #0

    c'est ça. Rien que d'y repenser, même s'il n'y a pas la vidéo, rien que d'y repenser, t'as le frisson de la honte. Tu te fous la honte à toi-même.

  • Speaker #1

    Oui, mais c'est vraiment ça. Et le cerveau qui tourne en arrière-tâche, c'est vraiment ça. Tu as mis vraiment le mot dessus. Je n'ai pas réussi à faire contrôle, halte quelque chose pour le fermer pour l'instant, mais ça va venir. Mais trop cool. J'ai une dernière question. Je vois le temps défiler. J'ai ma petite voix du montage qui tape à la porte, mais j'avais quand même envie de parler d'un petit sujet avec toi et qui est un gros sujet de ta vie. C'est tes enfants. Comment tu leur transmets la gentillesse ? Comment ça fait partie de leur éducation ? C'est quoi tes grands préceptes de père gentil ?

  • Speaker #0

    Je n'ai pas théorisé la chose. Et moi, j'avoue que mon mode d'éducation, ce n'est pas tant des grandes leçons. Moi, je suis plus dans montrer l'exemple. Encore une fois, je ne formule pas les choses comme ça dans ma tête. Je ne me dis pas qu'il faut que mes enfants soient... généreux, faut que mes enfants soient solidaires, faut que mes enfants soient respectueux des autres, etc. Je sais que je le veux, mais je me le formule pas comme ça. Et surtout, je me dis pas bon bah là, j'ai ma grande leçon de, voilà, dans telle situation, il faut que tu te comportes comme ça, parce que c'est comme ça qu'il faut se comporter, parce que c'est bien. Je suis plus sur le je le fais moi-même, il me voit le faire, et du coup, pour eux, ça paraît naturel. Et évidemment, après, on en parle, mais on en parle de manière plus... dans l'absolu, tu vois, dans l'absolu. Et je sais que mes enfants, typiquement, tous les deux, la solidarité, la générosité, tous ces valeurs qui sont hyper importantes pour eux, grâce à leur maman aussi, qui est très, très, très, très comme ça, infirmière aussi. Donc, je sais qu'ils sont comme ça. Je me suis jamais dit, bon, il faut que je fasse des choses, il faut qu'on ait des grandes conversations, il faut que je mette en place un plan. Je pense que, moi, pour moi, en tout cas, ma conception de l'éducation, c'est un montre-leur comment il faut faire plutôt que de leur dire comment il faut faire et deux, pour moi t'as réussi, t'as fini ou t'as réussi l'éducation de tes enfants si tu leur as appris à ne pas avoir besoin de toi c'est valable pour tout en fait ils savent t'as réussi à leur apprendre à faire du vélo quand ils ont plus besoin ni des petites roulettes ni que tu les tiennes derrière c'est pareil pour la vie ça veut pas dire que tu te détaches et que tu te désintéresses de leur sort. Oui,

  • Speaker #1

    tu es toujours là, ils savent qu'ils peuvent compter sur toi, mais en tout cas, ils n'ont pas besoin de t'appeler à chaque instant.

  • Speaker #0

    Il faut qu'ils sachent que tu es là à tout moment, mais l'idée, c'est... Et c'est difficile. Apprendre à tes enfants à se passer de toi, c'est compliqué.

  • Speaker #1

    C'est marrant parce que j'ai été faire une rando avec mon père au mois de septembre pour ses 60 ans et mes 30 ans. Et du coup, je lui avais offert ça en cadeau et tout. Donc, c'était un moment assez intime entre nous deux. On n'avait jamais passé autant de temps que tous les deux. Ça n'était jamais arrivé en 30 ans de vie. Et du coup, c'est marrant, il m'a donné exactement la même phrase un peu que toi. Il m'a dit, le jour où je sais que j'ai bien fait mon boulot avec ta sœur et toi, c'est le jour où vous me dites quelque chose. Je sais que c'est un mauvais choix. mais je vais rien vous dire parce qu'il faut que je me retienne et que vous fassiez vos armes et tout ça et donc il me donnait un exemple un peu à la con quand ma soeur a déménagé à Paris, qu'elle a voulu être dans une chambre de bonne dans le 8ème, mon père a dit mais c'était la pire connerie parce qu'elle est dans un quartier beaucoup trop cher elle paye beaucoup trop cher son loyer mais ma soeur avait envie d'être parisienne pure souche quoi et donc mon père a dit j'ai rien dit et au bout de 2-3 ans ta soeur a déménagé parce qu'elle manquait de soleil tôt et donc il dit mon père c'est ça l'éducation c'est savoir se taire quand on demande pas ton avis mais par contre si on te sollicite et qu'on sent que ton enfant a besoin d'aide, tu vas l'aider et du coup j'ai trouvé ça vachement joli et ça rejoint un peu ce que tu dis, le côté autonome mais quand même il n'y a pas les petites roulettes mais tu as quand même les mains autour de l'enfant si jamais il tombe ça je pense que tu l'as gardé c'est la parade trop cool, merci beaucoup Julien, c'était trop trop bien comme épisode je pense qu'on aurait encore pu épiloguer pendant des heures C'était hyper intéressant, il y a même plein de questions que j'ai encore dans mon cerveau fond de tâche et que j'ai pas posé mais c'est pas grave on pourra faire un épisode de...

  • Speaker #0

    Prends un petit shot et ça ira mieux

  • Speaker #1

    C'est ça, je vais sortir, il est 15h38 je vais aller prendre un petit shot de gin là ça va me faire du bien Non, ne faites pas ça, c'est pas un bon conseil

  • Speaker #0

    Ne faites pas ça d'ailleurs je n'ai pas dit ça, c'est une voix qui a été trafiquée par IA, qui a été rajoutée Oui,

  • Speaker #1

    c'est l'IA exactement j'allais dire chat GPT mais je crois même pas que chat GPT fait des voix donc c'est une IA qui fait des voix qui donne des conseils terribles ne l'écoutez pas c'est l'IA alcoolique ne l'écoutez surtout pas c'est pas c'est pas une bonne IA merci beaucoup Julien c'est l'intelligence alcoolique oh putain ça serait dur c'est un gars t'imagines de parler à un mec bourré qui te donne les pires conseils de choix sur ta vie genre vraiment ne l'écoutez pas chat t'es bourré franchement ça serait un concept aussi de de podcast ça genre il te donne les pires conseils et tu dois te dire pourquoi c'est pas bien de l'écouter bref écoute je vais te poser la dernière question de ce podcast est-ce que tu aurais un gentil ou une gentille que t'aimerais entendre au micro trop bonne trop cool tu peux m'en dire plusieurs parce que je sais que c'est toujours difficile d'en dire qu'un ouais

  • Speaker #0

    C'est très difficile. Je vais pas tricher, je vais te dire la première personne à qui j'ai pensé. Et après, je vais essayer de te trouver d'autres gens quand même. Tu vas comprendre pourquoi. La première personne à laquelle j'ai pensé, c'est mon frère, Adrien. Je trouvais ça super intéressant parce qu'il peut avoir une image un peu bourrue. Il a une image publique un peu bourrue. Moi, je sais que derrière, c'est un authentique gentil. Je sais pas à quel point lui a... théorisé sur la gentillesse en général et la sienne en particulier. Mais en tout cas, je suis sûr que ce serait super intéressant de l'entendre sur le sujet.

  • Speaker #1

    Non, mais en tout cas, c'est ce que je disais tout à l'heure. Je tamponne pas de mon tampon de gentil, c'est j'acte rien. Au contraire, de venir débattre de la gentillesse pour quelqu'un qui s'auto-proclame pas gentil, je trouve ça aussi hyper intéressant. Donc grave partante pour recevoir ton frère.

  • Speaker #0

    Mon frère, ce serait le plan A, en sachant qu'il est gentil, mais des fois, il est aussi... pudique, donc pas sûr qu'il accepte de venir en parler. Et alors, il faudrait que je te trouve... Il faut que je te trouve un plan B.

  • Speaker #1

    Ouais, mais un plan B qui sera tout aussi gentil. Après, tu pourras me l'envoyer par message. Et puis, ce que je trouve trop cool, en plus, c'est un peu l'effet que ça t'a fait quand je t'ai dit que Sophie avait soufflé ton nom. J'aime trop ce truc-là, que ça procure de chaîne de la gentillesse. Tu sais, ça me fait penser un peu aux années 2000 où on s'envoyait des SMS un peu en mode, envoie ce SMS à 10 personnes sinon tu seras machin. Et j'ai l'impression de propager ce truc-là. de dire, ben voilà, il y a tel invité qui t'a soufflé au micro de Tourbonne, trop cool et tout, et du coup, les gens, ça leur fait trop plaisir, et du coup, j'ai l'impression d'être un peu le père Noël, c'est d'annoncer une bonne nouvelle, de dire, hé, tu as été gentil de l'année ! Et du coup, j'aime trop ce truc-là de chaîne de la gentillesse, donc...

  • Speaker #0

    C'est vrai que c'est très sympa, et ça fait vraiment, vraiment, vraiment très plaisir. Ben ouais,

  • Speaker #1

    c'est ce que je me rends compte, et du coup, ça me touche toujours, la réaction des gens, donc j'ai des... réactions touchées, mitigées. Il y en a même qui me disent, oh là là, mais moi, je ne sais pas si je suis gentil ou gentille. Et tu sais, les gens, limite, ça les stresse un peu de venir là. Ils ont l'impression, comme tu disais, d'être un gentil parfait, alors que pas du tout. C'est comme on disait tout à l'heure, c'est tout en mouvement et tout, donc trop bien. Bah écoute, Adrien, s'il veut venir au micro de Trop Bonne Trop Cool, ce sera avec plaisir. Et puis si tu as d'autres noms à me souffler, n'hésite pas à m'envoyer un petit message, ça me fera bien plaisir.

  • Speaker #0

    Parfait.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup, Julien, c'était... hyper intéressant cette discussion. Franchement, comme je disais, on aurait vraiment pu continuer des heures. Merci pour ton partage. On est allé sur plein de terrains différents. J'ai trouvé ça vraiment cool.

  • Speaker #0

    Super, merci à toi. J'ai trouvé ça très chouette.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup. On va clore l'épisode ici. Merci aux auditeurs et auditrices qui nous auront suivis jusqu'ici. J'espère que l'épisode vous aura plu. Je vous donne rendez-vous dans une semaine pour un nouvel épisode de Trop Bonne Trop Cool, le café, la version solo de Trop Bonne Trop Cool. D'ici là, portez-vous bien, prenez soin de vous et je vous dis à très vite. Des bisous. Salut Julien !

Share

Embed

You may also like