- Speaker #0
Quand j'ai commencĂ© le Jamel Comedy Club, on faisait des tournĂ©es dans un bus, un tourbus. Donc c'Ă©tait trĂšs rigolo, il y avait une ambiance un peu, tu sais, groupe de rock mais de comique quoi. Donc on s'est rendu compte que vraiment on Ă©tait tous trĂšs trĂšs trĂšs sages. C'est-Ă -dire que la cigarette, c'Ă©tait quelque chose que seul Blanche et moi, on fumait. Et on fumait Ă la fenĂȘtre. Et tout le monde nous disait, vous ĂȘtes relous lĂ . Vous ĂȘtes relous. Je disais, c'est pas vous. Vous ĂȘtes censĂ© ĂȘtre des cailleras durs Ă la street et tout. Casser les couilles pour une odeur de clope, quoi. Tu vois ? Cette idĂ©e-lĂ m'a terrifiĂ©. Il y a un aspect de, je ne suis plus libre dans la vie. C'est fini, topipo. Tous les jours, il faut que je me procure un truc, quoi. Et je ne l'ai pas vu venir avec la clope parce que ça a Ă©tĂ© trĂšs pernicieux. Parce que, comme j'ai peur des addictions, si je tombe dans cette addiction, Par mode de vie, puisque moi, je sors tout le temps. Je suis dans un mĂ©tier oĂč on me propose de l'alcool gratuit, en permanence. C'est gratuit. On t'entend, on te dit, prends. Et quand on ne prend pas, on te dit, mais pourquoi ? C'est plus fatigant de refuser de l'alcool que d'accepter de l'alcool. Donc, ce n'est pas facile. Et en plus, moi, je suis censĂ© ĂȘtre comique. Donc, un mec rigolo, qui est fort.
- Speaker #1
Comique ?
- Speaker #0
Non, mais tu vois, pour les gens... C'Ă©tait instantanĂ©. Il m'a dit le mieux, c'est d'arrĂȘter. Et j'ai dit quand ? Il m'a dit maintenant. Quand tu es dans la merde et que tu as une forte anxiĂ©tĂ©, est-ce que tu peux faire autrement ? Et la rĂ©ponse est totalement oui. Oui, mesdames et messieurs, la rĂ©ponse est oui. C'Ă©tait fait pour inciter les jeunes et les enfants Ă fumer. Moi, je ne sais pas si c'est vrai ou pas. Je m'en fous, je suis dans le complot. Vraiment, et ce n'est pas la fiertĂ©, c'est parce que justement, je suis une flippette. C'est pour ça que j'ai arrĂȘtĂ© qu'une fois. Parce que je pense que je n'aurais pas pu arrĂȘter deux fois. J'ai arrĂȘtĂ© qu'une fois et j'Ă©tais terrifiĂ©, Ă©videmment. C'est-Ă -dire qu'au moment... Alors je te raconte, je te fais l'histoire.
- Speaker #1
Oui, on veut l'histoire ! Salut, bienvenue sur Tu manques pas d'air, épisode 4, saison 2. Je vous présente briÚvement, pour ceux qui ne le connaissent pas encore, Yacine Bellous, ancien fumeur, humoriste de profession. Je glisserai quelques extraits filmés de l'interview sur le compte Insta Tu manques pas d'air et vous pouvez retrouver ses trois derniers spectacles qui s'appellent 2021, 2022, 2023, en ce moment sur Canal+. Et du coup, là , il est en tournée pour le 2024. Si vous voulez prendre des places, vous, à votre billetterie. Et si vous voulez une explication sur les titres What the Fuck de ces spectacles, c'est dans l'épisode. Bonne écoute ! Ouais, toi ! Je te laisse finir ce que...
- Speaker #0
Présentez-vous.
- Speaker #1
Ok.
- Speaker #0
Tout Ă toi, je suis prĂȘt. Trop bien. Je sens qu'il va falloir avoir du cardio.
- Speaker #1
Tu as vérifié ça ?
- Speaker #0
Non, pas du tout. C'est ce que tu m'avais dit l'autre fois. Bah ouais. Alors, je te suis.
- Speaker #1
Ouais, le projet, c'est que tu montes 5 Ă©tages en faisant genre que tu n'es pas du tout essoufflĂ©e pour vĂ©rifier si tu manques d'air ou pas de plus arrĂȘter de fumer.
- Speaker #0
Je n'ai pas peur. Donc, je me mets derriÚre toi comme ça et on discute, on papote, c'est ça ?
- Speaker #1
Ouais, c'est ça.
- Speaker #0
Bah, en fait, je pense que je vais ĂȘtre essoufflĂ©e, mais ce n'est pas Ă cause de la clope, c'est Ă cause de la mauvaise hygiĂšne de vie en gĂ©nĂ©ral.
- Speaker #1
moins la clope.
- Speaker #0
La clope, ça a totalement changĂ© ma vie. Le fait d'arrĂȘter de fumer, j'ai pu souffler beaucoup plus. J'ai pu faire du sport dĂ©jĂ .
- Speaker #1
Parce que là , les cinq étages, quand tu étais fumeur, tu aurais senti la différence ?
- Speaker #0
J'aurais senti la diffĂ©rence, oui. Je pense que j'aurais senti la diffĂ©rence. MĂȘme l'idĂ©e de les faire m'aurait saoulĂ©. Alors que lĂ , je me disais, ça fait marcher les jambes.
- Speaker #1
Ok,
- Speaker #0
d'accord.
- Speaker #1
Ăa fait changer d'Ă©tat d'esprit en fait.
- Speaker #0
ComplĂštement. Vraiment, l'arrĂȘt de la cigarette a rĂ©ussi Ă me faire faire... Du sport, alors clairement je n'en faisais pas. LĂ je suis essoufflĂ©, un peu mais ça va. Tu manques d'air ou pas ?
- Speaker #1
Tu manques d'air ou pas ?
- Speaker #0
Non ça va. Je suis essoufflé genre effort physique.
- Speaker #1
Ok.
- Speaker #0
Mais ça va.
- Speaker #1
Et bien bienvenue.
- Speaker #0
Merci. Si je m'assois là comme ça, ça va ? Comme ça je ne suis pas loin du café, je suis content. Parce que moi j'adore le café.
- Speaker #1
Ok, cool. Et bien alors c'est parti. J'ai un million de questions donc on va essayer de réduire à quelques-unes.
- Speaker #0
Positions, toi.
- Speaker #1
pareil Ă 16h t'inquiĂšte c'est pour ça en fait au montage je pĂšte un cĂąble donc on se dit pendant on se dit j'adore parler mais c'est pour toi ok donc si tu es lĂ aujourd'hui c'est parce que j'ai eu la chance de voir je veux dire tous tes spectacles ça fait trĂšs groupie en commençant comme ça mais en tout cas j'ai surtout vu le dernier le canal 2023 je suis allĂ©e le voir mĂȘme en live et avec les nĂ©ons Oui, avec les nĂ©ons. Budget dĂ©cor, incroyable.
- Speaker #0
Incroyable, on a investi dans le décor cette année-là , j'avoue. Mais c'est vrai.
- Speaker #1
Non, mais en vrai, c'est bien.
- Speaker #0
Pour moi, comme c'est moi qui organise le spectacle et qui le produit, c'est moi qui ai dit, je vais faire un décor sympa, et j'ai engagé quelqu'un spécialisé là -dedans et tout, et je suis content.
- Speaker #1
Trop bien, franchement, bien. Et bien du coup quand j'ai assisté à ça, à un moment que ne dis-tu pas ? Euh... Oh bah attends, je vais faire mieux que ça. Parce que du coup je suis allée revoir le passage. Tu dis...
- Speaker #0
La drogue c'est mal. Moi j'ai arrĂȘtĂ© deux drogues. Deux drogues que j'ai stoppĂ©es, c'est le tabac et l'alcool. Le tabac et l'alcool c'est vraiment... Eh merci, merci, t'es gentil. On attendait pas Ă ce que les gens applaudissent en vrai parce que... Mais ouais ! Franchement, la plupart du temps, les gens disent juste oui, bon. Parce qu'en fait, le principe, c'est de faire des blagues. Ce n'est pas de se faire congratuler, fĂ©licitations. En fait, ils ont applaudi. Je me dis, ok, je suis oĂč dans mon texte ? Non, mais oui, j'ai arrĂȘtĂ© tabac et alcool, mais Ă au moins 10 ans d'Ă©cart. J'ai arrĂȘtĂ© en 2023 l'alcool et le tabac, j'ai arrĂȘtĂ© en 10 ans d'Ă©cart, pile, 2013.
- Speaker #1
T'arrĂȘtes quoi ?
- Speaker #0
Je suis Ă peu prĂšs au mĂȘme endroit.
- Speaker #1
Le crack ?
- Speaker #0
Le crack, je ne sais pas, parce que j'ai pris ma premiÚre bouffée dans le métro tout à l'heure et c'est kiffant. Je vais attendre de voir.
- Speaker #1
T'arrĂȘtes. OK, on en reparle et sinon, je te mets dans mon agenda dans dix ans pour un Ă©pisode.
- Speaker #0
L'arrĂȘt du crack. Non, je n'ai pas fait exprĂšs de faire dix ans, mais c'est vrai que je m'en rends compte maintenant. C'est vrai que ça fait dix ans, donc c'est bien.
- Speaker #1
Oui, fĂ©licitations. Du coup, tu as expĂ©rimentĂ© les deux. Est-ce qu'on te fĂ©licite plus pour l'arrĂȘt du tabac ou pour l'arrĂȘt de l'alcool ?
- Speaker #0
L'arrĂȘt du tabac, parce que l'arrĂȘt du tabac, on voit ça plus comme quelque chose de difficile. C'est actĂ© maintenant dans la tĂȘte des gens que le tabac, c'est pas bien et que le tabac, c'est tabou, on y viendra tous Ă bout. Que c'est quelque chose de trĂšs dangereux pour la santĂ©, que quand on fume trop, ça crĂ©e des problĂšmes au poumon, cardiaque, tout ça, tout ça, tout ça. Il y a des tas de photos horribles sur les paquets. Par contre, l'alcool, l'alcool, c'est la fĂȘte. L'alcool, c'est vivre. Et si toi, tu ne gĂšres pas l'alcool, c'est toi le problĂšme. et c'est comme le tabac je pense que c'est pas vrai tout ça,
- Speaker #1
moi je suis pas d'accord c'est vrai que lĂ les Ă©tudes montrent que la premiĂšre mort Ă©vitable en France, le tabac la deuxiĂšme mort Ă©vitable c'est l'alcool,
- Speaker #0
c'est fou c'est fou et entendre ces chiffres là c'est, moi je cherche toujours à faire des blagues dessus mais en fait tu sais quand tu fais des blagues dessus il faut que le sujet, les gens soient un petit peu d'accord pour l'écouter, qu'ils se sentent pas comme piqués ou agressés ou quoi que ce soit Donc, les deux chiffres que tu dis là , moi, ils me fascinent. Je les connais. Parce que j'ai essayé de voir, tu sais, accident de la route, violence, tu vois, meurtre. Eh bien, le tabac et l'alcool, plus que genre les meurtres, que tout ce qui est violence. Et cet aspect-là , les gens, je pense, ils ne le conscientisent pas vraiment. Ils ne se disent pas, en fumant, je fais un truc grave pour moi. Ou en buvant, je peux m'emmener dans une galÚre de fou et toute ma vie. des séjours à l'hÎpital cet aspect de la santé là c'est vrai que comme c'est culturel fumer une clope puis c'est cool dans les films et tout et ben on le met de cÎté sauf que maintenant il y a une sorte
- Speaker #1
de tendance avec entre autres le dry january oĂč c'est un peu plus commun de dire qu'on ne boit pas d'alcool mais c'est quand mĂȘme pointĂ© du doigt notamment parce que en fait ça renvoie Ă sa propre consommation. Je ne sais pas comment ça s'est passĂ© pour toi.
- Speaker #0
Tout Ă fait d'accord.
- Speaker #1
Mais quand tu dis j'arrĂȘte l'alcool, soit on va te dire t'es chiant, c'est le classique, soit on va se sentir un peu crispĂ© parce qu'on ne peut pas s'empĂȘcher de se dire mince, moi oĂč j'en suis dans ma consommation ?
- Speaker #0
Exactement, et ça terrifie les gens. Je pense que quand tu dis j'ai arrĂȘtĂ© l'alcool, ça leur fait peur. Et moi tu peux rajouter l'islam aussi, parce que moi je m'appelle Yacine, et donc les gens ils disent, alors qu'est-ce qui se passe ? Ils veulent savoir, comprendre si c'est un truc spirituel. une privation religieuse ou quelque chose comme ça. Donc, tu as un clichĂ© supplĂ©mentaire. Mais c'est vrai que l'alcool, ça fait peur aux gens parce que l'alcoolisme, ce n'est pas considĂ©rĂ© comme une maladie sĂ©rieuse dont les gens ne sont mĂȘme pas Ă 100% responsables, en tout cas pas coupables. Il y a des gens qui ont des problĂšmes physiologiques qui font qu'ils vont ĂȘtre beaucoup plus aptes Ă devenir alcoolodĂ©pendants. Il y a des gens qui vont moins l'ĂȘtre et ils n'auront fait aucun effort. ni l'un ni l'autre c'est comme il y a des gens en Asie il manque une petite enzyme dans leur foie du coup ils ne supportent pas l'alcool et bien ça ne veut pas dire que c'est des petits buveurs ça veut dire qu'ils n'ont pas une enzyme il y a une enzyme qu'il n'y a pas donc c'est un truc le cĂŽtĂ© mĂ©dical il n'est pas assez respectĂ© et le cĂŽtĂ© social et force de la nature ou moi je suis breton je peux boire 10 litres d'alcool il est hyper mis en valeur c'est complĂštement con mais aprĂšs ce n'est pas pour faire culpabiliser du tout Franchement, moi je suis chaud qu'on parle de la culpabilitĂ©. AprĂšs, lĂ j'ai dit c'est complĂštement con. Je ne prends pas du tout les gens qui disent moi j'aime boire ou je veux arrĂȘter de boire, peu importe le chemin pour des dĂ©biles. Ce n'est pas ça que je dis. Je dis juste qu'on a une culture qu'il faudrait peut-ĂȘtre essayer d'amĂ©liorer pour notre santĂ©.
- Speaker #1
C'est clair. Ce que je voulais aborder, c'est ce que tu as Ă©voquĂ© tout Ă l'heure, ce sont les sketchs en lien avec l'alcool ou le tabac. Dans mon bouquin, j'ai fait deux pages de QR code de tous les sketchs que j'ai trouvĂ©s sur l'arrĂȘt du tabac.
- Speaker #0
C'est génial !
- Speaker #1
Et du coup, il n'y en avait pas d'Yacine Bellous.
- Speaker #0
Mais non, mais c'est super. Moi, je me souviens d'un sketch de Gad Elmaleh qui avait dit j'ai commencĂ© la cigarette Et c'Ă©tait super, c'Ă©tait fou. Et Ă l'Ă©poque, quand quelqu'un arrĂȘtait la cigarette, je me souviens d'une interview de Danny Boone Ă Nulle Par Ailleurs. Ă l'Ă©poque, parce que je suis une personne ĂągĂ©e. Et donc, Danny Boone, on lui a dit vous avez arrĂȘtĂ© de fumer Et il y avait genre quatre questions. Je ne sais pas, tu as une intervention de six minutes Ă la tĂ©lĂ©. LĂ , il y avait quatre questions, genre, vous avez arrĂȘtĂ© de fumer, Danny Moon ? Oui, j'ai arrĂȘtĂ© de fumer. Ah bon, mais comment vous avez fait ? Bah Ă©coutez, je ne sais plus ce qu'il a dit. Genre, il a tout expliquĂ©. Et aprĂšs, il dit, qu'est-ce qui vous manque ? C'Ă©tait un sujet. C'Ă©tait un sujet de ouf. Le gars vient faire la promotion d'un spectacle, d'un film. C'Ă©tait hyper important. Donc dĂ©jĂ , Ă l'Ă©poque, les podcasts, on va dire que c'est des sujets plus niches. Mais lĂ , nulle part ailleurs, c'Ă©tait vraiment comme le journal tĂ©lĂ©visĂ©, de la culture. C'Ă©tait tous les albums qui sortaient, tous les livres qui sortaient, les stars de cinĂ©ma. Et lĂ , c'Ă©tait vraiment genre Waouh ! Vous avez fait un exploit, c'est ArrĂȘtez la cigarette ! Et ça m'avait marquĂ© quand j'Ă©tais petit, parce que j'Ă©tais lĂ C'est dingue comment ça a l'air fou pour les gens de l'interview.
- Speaker #1
Et je me dis que les sketchs Ă faire sur l'arrĂȘt du tabac, justement, c'est un peu touchy, comme tu le disais, parce que ça peut embĂȘter les gens, les gens se sentent concernĂ©s mais peuvent ĂȘtre vexĂ©s. Donc Ă©videmment on n'a pas envie de froisser les gens, il faut trouver la bonne maniĂšre de dire la chose.
- Speaker #0
Ouais grave, en fait il faut essayer de ne pas rĂ©veiller des traumatismes sur la drogue ou ce genre de choses, donc c'est pour ça que dans les sketchs en tout cas, ça doit ĂȘtre trĂšs personnel, ça doit ĂȘtre trĂšs je vous raconte mon expĂ©rience personnelle Ă moi-mĂȘme. Je ne veux pas dire que vous ça va super. C'est ce que je disais souvent. Je le dis dans le casier. C'est moi, c'est moi. Vous, c'est vous. C'est super. Et comme on Ă©tait, tu sais, dans un comĂ©die club, ils servent de l'alcool. C'est comme un bar. Donc, il y avait des gens qui avaient des biĂšres. Et ils mangent un bout. Ils boivent une biĂšre. C'est une soirĂ©e, quoi. Enfin, il n'y a pas de problĂšme. Donc, c'est vrai que je vois leur regard un tout petit peu dire excuse-moi, est-ce que tu vas nous sortir de la fĂȘte ? Et moi, je dis non, je ne veux pas vous sortir de la fĂȘte. Justement, qu'on parle de nos problĂšmes, c'est rigolo. Parce que dans la comĂ©die, c'est bien de parler, de mettre une tension. Pour ensuite relĂącher la tension, c'est ça qui va provoquer le rire. Donc de dire un truc un peu stressant, un peu... Et hop, faire une chute, un truc Ă contre-pied, quelque chose de surprenant, qui va faire que les gens vont... Ah ! En fait, c'est pour rire. C'est dĂ©licat avec les substances en gĂ©nĂ©ral.
- Speaker #1
Tu t'es posĂ© la question de comment faire un sketch dessus. Est-ce que... Jusqu'oĂč je vais ? Parce qu'en fait, lĂ , on a mis pause sur le spectacle qui s'appelle 2023, qui est sur Canal+. Je fais... Un petit rappel qu'on voit tes trois spectacles 2021, 2022, 2023. Oui, ce sont les titres de ton spectacle. Oui, c'est ça.
- Speaker #0
C'est les titres des années. Parce que j'essaie de faire un spectacle par an. à chaque fois, le spectacle est le nom de l'année dans laquelle j'ai construit le spectacle.
- Speaker #1
Ăa veut dire qu'il y a un 2024 ?
- Speaker #0
Il y a un 2024 en cours, lĂ . Il va arriver Ă la panne. Tu es invitĂ©, Ă©videmment. Bien sĂ»r. Bien sĂ»r. Pas de problĂšme. C'est trop gentil. Merci, je suis trĂšs content. Et ouais, en fait... En 2023, j'ai vraiment arrĂȘtĂ© l'alcool. Et j'ai arrĂȘtĂ© l'alcool parce que, Ă mon avis, le professionnel de santĂ© Ă qui j'ai parlĂ©, qui Ă©tait addictologue, j'ai voulu faire un rendez-vous avec un addictologue. Et il m'a dit, je ne pense pas que tu aies un problĂšme. Parce que, oui, petite parenthĂšse, je suis trĂšs anxieux. Et j'ai peur des addictions, en gĂ©nĂ©ral. C'est une peur que j'ai. Mais depuis que je suis petit, j'ai peur des addictions parce que j'ai l'impression d'ĂȘtre enfermĂ©, d'ĂȘtre obligĂ© de faire un truc. Donc si t'es addict Ă l'alcool, t'es obligĂ© de boire de l'alcool, sinon t'es malade. Si t'es addict au crack, Ă l'hĂ©roĂŻne, t'es obligĂ© de trouver la substance, sinon t'es malade. Cette idĂ©e-lĂ m'a... terrifiĂ©. Il y a un aspect de je ne suis plus libre dans la vie, c'est finito pipo, tous les jours il faut que je me procure un truc quoi. Et je ne l'ai pas vu venir avec la clope parce que ça a Ă©tĂ© trĂšs pernicieux. Donc aprĂšs je te raconterai. Sur l'alcool j'avais un peu peur et tout, et je me dis est-ce que ma consommation elle dĂ©conne, elle est bonne ? Parce que c'est vrai que quand je buvais de l'alcool, je ne suis pas un Ă©norme consommateur, j'entends des bars ou des choses comme ça, d'alcool fort. Par exemple des fois je prenais des cocktails, j'aimais bien aller dans les speakeasy. C'Ă©tait cool, il y avait un aspect, on sort, c'est fun. Mais sinon, je buvais vraiment genre de la biĂšre, quoi. Tu vois, c'est... Mais c'est vrai que je trouvais ça triste si je n'avais pas un peu d'effet d'euphorie. Si je n'Ă©tais pas un peu pĂ©tĂ©, je disais, ça a quoi de boire une biĂšre si tu n'es pas un peu pĂ©tĂ© ? Et au fur et Ă mesure, je me suis rendu compte que, ouais, ça pouvait ĂȘtre problĂ©matique, parce que si je recherchais tout le temps l'effet, et que l'effet est un effet anxiolytique, c'est-Ă -dire que l'effet, pour moi, il m'apaise. Quand je dis ĂȘtre pĂ©tĂ©, c'est que juste je suis moins stressĂ© ou j'ai moins d'inquiĂ©tude sur le coup. Eh bien, le lendemain, le surlendemain, la descente, la lutte de ton corps fait qu'en fait, t'es pas bien. Parce que si t'as fait une fĂȘte le lendemain, t'es pas bien. Donc, c'est classique, ça paraĂźt hyper bĂȘte. Mais il y avait un moment dans ma vie oĂč j'ai dit j'ai envie de faire un point. Parce que comme j'ai peur des addictions, si je tombe dans cette addiction par mode de vie, parce que moi, je sors tout le temps, je suis dans un mĂ©tier oĂč on me propose de l'alcool gratuit. en permanence. C'est gratuit. C'est gratuit. On t'entend, on te dit, prends. Et quand on ne prend pas, on te dit, mais pourquoi ? C'est plus fatigant de refuser de l'alcool que d'accepter de l'alcool. Donc, ce n'est pas facile. Et en plus, moi, je suis censĂ© ĂȘtre comique. Donc, un mec rigolo, qui est fun. Non, mais tu vois, pour les gens, parce que...
- Speaker #1
En vrai, il ne fait pas que... Ah, du tout.
- Speaker #0
Mais moi, ce n'est pas ça. Mais c'est parce que je leur laisse quand mĂȘme le droit de ne pas me trouver drĂŽle. Je suis censĂ© ĂȘtre trĂšs con, ils ont le droit de ne pas me trouver marrant, tu vois ce que je veux dire ? Mais non, c'est mĂȘme pas de l'humilitĂ©, franchement, en vrai, il y en a plein que je trouve pas marrant, et j'ai le droit, c'est la vie, on a le droit, chacun ses goĂ»ts. Et donc, les gens, ils associent beaucoup, beaucoup, beaucoup, boire un coup en bar et s'amuser. Et c'est normal, parce qu'on leur a dit. Et moi aussi, j'ai associĂ© les deux. Ou bonne nouvelle, champagne. Tu sais, dans les films, ils disent tout le temps ça. Et tu as envie de faire pareil. Bon, et donc voilĂ . Moi, je n'ai pas eu de contraintes. Mes parents ne m'ont pas interdit l'alcool. On ne m'a pas dit, surtout pas, c'est terrible. On m'a dit, ça fait partie de la vie en sociĂ©tĂ©, tu vois, en vrai. Donc voilĂ , j'ai fait ce chemin-lĂ . Et au bout d'un moment, je fais, wow, il faut faire attention. Parce que j'avais une annĂ©e trĂšs stressante. Et je voyais bien que je consommais pour me dĂ©stresser. Et donc lĂ , je suis lĂ , c'est la merde. Si jamais je suis ce parcours-lĂ , je veux ĂȘtre conscient et je veux savoir ce qui se passe. Donc j'ai pris un rendez-vous, comme un grand, et j'ai eu de la chance parce qu'en fait j'ai croisĂ© le gars. Donc j'ai croisĂ© un addictologue et j'ai dit vas-y, je peux faire un rendez-vous ? Et il me fait ouais. Et il est hyper gentil. Pour enlever l'anxiĂ©tĂ© que tu as des mauvais moments dans ta vie et que tu te retrouves Ă vouloir compenser quelque chose de trĂšs violent par ça, c'est une histoire que j'ai entendue assez souvent, tu vois. Donc je me dis pourquoi ça ne m'arriverait pas Ă moi ? Qu'est-ce que j'ai de spĂ©cial ? Est-ce que je suis diffĂ©rent des gens ? Moi, je ne crois pas. Donc, en gros, j'aurais pu glisser. Et comme moi, je n'ai pas le super gĂȘne qui fait que tu peux boire un verre et dire Eh bien, j'ai atteint ma consommation d'alcool, j'en suis fort heureux et c'est vraiment trĂšs sympathique. J'ai passĂ© un moment savoureux. Je vous souhaite une excellente soirĂ©e. Moi, je n'ai pas ça. Je n'ai pas ça et j'ai une anxiĂ©tĂ© qui est trĂšs forte. Et dĂšs que mon anxiĂ©tĂ© est calmĂ©e, mon cerveau me dit Continue Ă la calmer. On continue Ă la calmer, frĂ©rot. On avance. Donc, j'ai dĂ» trouver d'autres moyens. Et c'est super.
- Speaker #1
Alors, c'est quoi les autres moyens ?
- Speaker #0
La thĂ©rapie. Ăa, je l'avais dĂ©jĂ commencĂ© mĂȘme avant.
- Speaker #1
Yeah ! Merci les hommes qui disent qu'ils font de la thérapie. Merci !
- Speaker #0
Avec plaisir. La thĂ©rapie, j'avais commencĂ© avant Laurent Carilla. Et la thĂ©rapie, ce n'est pas quelque chose qui est facile Ă ni comprendre, ni se lancer dedans parce que ça dĂ©clenche une quantitĂ© de... peur chez les gens qui est normal et que je comprends et puis ils ont les expĂ©riences des uns, des autres. Donc, ils se forgent une idĂ©e bĂątie sur ce qu'on leur dit. Et ce n'est pas forcĂ©ment le meilleur moyen de se forger une idĂ©e sur quelque chose, pas vrai ? Quand on entend parler d'un truc, peut-ĂȘtre, ça vaut le coup de se renseigner dĂ©jĂ peut-ĂȘtre un peu soi-mĂȘme sur les sites internet de l'Ătat, de la santĂ©, on peut aller partout, il y a plein d'infos. la sĂ©cu, les gens ils sont gentils, ils ont fait plein de sites pour expliquer tout maintenant aux jeunes, puis limite jaloux de ma jeunesse. Franchement ils ont des petites vidĂ©os sponsorisĂ©es par l'Etat en disant... VoilĂ j'ai ainsi sponsorisĂ© par l'Etat parce que il y a plein de gens ils disent tout et son contraire sur internet et sur youtube et je dĂ©conseille de regarder quelque chose qui n'a pas Ă©tĂ© sourcĂ©, vĂ©rifiĂ©, parce que c'est un sujet qui est trop grave pour en parler. AprĂšs si tu veux je fais plus de blagues, je fais des proutes, je fais des... tu vois je me mets les doigts dans le nez.
- Speaker #1
Tu dis ça, en fait, je t'imagine passer des nuits entiÚres sur Internet, YouTube,
- Speaker #0
Ă chercher... J'ai cherchĂ© trĂšs longtemps quel type de thĂ©rapie, puis savoir quelle Ă©tait la diffĂ©rence entre un psychothĂ©rapeute, un psychiatre et un psychologue. Parce que les gens, ils disent j'ai un psy. Et moi, Ă chaque fois, je dis mais c'est un psy quoi ? Et on me dit c'est mon psy. Je dis mais ça finit par quoi ? Et des fois les gens ne savent pas. Ils me disent c'est mon ami qui me l'a conseillĂ© et tout, c'est super. Je dis bah t'es content, t'es content. Mais il y a des protocoles, c'est des choses qui sont encadrĂ©es. Il y a une loi, il y a des psychiatres qui sont des mĂ©decins. Il y a des psychologues qui sont certainement trĂšs trĂšs bons. Mais il faut essayer de voir quel type de traitement ils utilisent. Et moi je dis ça, je ne suis pas du tout un pro. Mais je peux dire ce qui m'a fait du bien, c'est la thĂ©rapie cognitive comportementale. Moi, j'ai trouvĂ© que c'Ă©tait vraiment adĂ©quat pour moi parce que j'ai besoin de rĂ©sultats. Je ne peux pas juste raconter ma vie pendant des heures et ça me gonfle, en fait. Et pour les gens qui pensent qu'aller voir un psychiatre ou un psychologue, c'est s'allonger et pleurer en disant quand j'avais 7 ans, je ne sais pas ce qui s'est passĂ©, on m'a volĂ© mon goĂ»ter et du coup, ça m'a fait une blessure dans mon cĆur. Je comprends que ça puisse paraĂźtre Ă©trange. Peut-ĂȘtre qu'il y a des gens, ils en ont besoin de faire ça. Mais moi, qui Ă©tais plus pragmatique, j'avais besoin de dire je ne comprends pas pourquoi je pense comme je pense, j'ai besoin d'aide pour comprendre pourquoi les comportements chez moi qui me semblent plus adĂ©quats ou qui ne me semblent pas m'aider dans la vie, comme par exemple avoir trop d'anxiĂ©tĂ© sur des conneries, avoir des tocs, ce genre de choses, parce que j'ai trĂšs peur des maladies, j'ai un problĂšme avec la contamination, ça me thĂ©rapie. Donc avoir ça... Comment je peux essayer d'amĂ©liorer cet aspect-lĂ ? Et vraiment, c'Ă©tait beaucoup plus pragmatique que tout ce que j'ai pu faire avant. C'est une thĂ©rapie que je conseille Ă chaque fois.
- Speaker #1
Et quand tu as fait cette thérapie, ça t'a aidé pour tes addictions ? Enfin, ton terrain addictif ?
- Speaker #0
Non. En fait, ça m'a aidé pour les TOC. Et les TOC, c'est lié beaucoup à l'anxiété. Et moi, je pense que, de prÚs ce que j'ai compris, c'est de l'anxiété généralisée. C'est un truc que plein de gens ont, tu vois. Et en fait, avoir moins de TOC, c'est avoir moins d'anxiété. Et avoir moins d'anxiété, c'est avoir moins besoin de calmer son anxiété. Et comme tu m'as dit comment t'as fait pour calmer l'anxiété, j'ai dit la thérapie, tu vois. C'est comme ça qu'on est arrivé sur le sujet.
- Speaker #1
Génial. T'es allé voir le problÚme à la source,
- Speaker #0
en tout cas. Oui, non mais c'est un grand mot. J'ai encore des tas de problĂšmes et c'est pas... On n'est pas une Ă©quation Ă rĂ©gler, c'est surtout ça que j'ai appris. On n'est pas une phrase oĂč il manque un mot, on n'est pas ce genre de choses. On est trĂšs complexe, il y a beaucoup de choses. Lisez de la philo, Ă©coutez des gens bizarres parler, il y a de l'art Ă faire, il y a de la musique Ă Ă©couter, il y a des concerts oĂč aller sauter, il y a plein de choses Ă faire. Mais effectivement, il faut voir c'est quoi le rĂ©sultat. Est-ce que le rĂ©sultat est positif ou il est nĂ©gatif ? Et je voyais qu'avec l'alcool, le chemin que j'empruntais, Si je le continuais et que j'avais un problĂšme dans la vie, je ne doute pas que j'en aurais, parce que dans la vie, il y a des bonnes et des mauvaises nouvelles, il y a des moments gĂ©niaux et il y a des moments horribles, c'est ça qui fait la richesse, et bien, qu'est-ce qui se passe quand tu es dans la merde ? Et quand tu es dans la merde et que tu as une forte anxiĂ©tĂ©, est-ce que tu peux faire autrement ? Et la rĂ©ponse est totalement oui ! Oui, mesdames et messieurs, la rĂ©ponse est oui ! Vous pouvez vous trouver nul Ă chier et rĂ©gler le problĂšme sans... la tease ou de la cam et tu peux mĂȘme apprĂ©cier le moment oĂč tu es nul Ă chier et ĂȘtre dans ta merde et dire comment je suis nul je suis vraiment Ă©clatĂ© bon bah maintenant je veux savoir comment tu as arrĂȘtĂ© de fumer et quel Ă©tait ton rapport au tabac ce que tu veux nous dire par rapport Ă cette pĂ©riode lĂ bon alors dĂ©jĂ j'ai commencĂ© la cigarette Ă cause du shit donc je tiens Ă vous prĂ©venir S'il y a des gens qui Ă©coutent ce truc, les gars, si vous dites Ouais, je bĂ©dave un peu et c'est rien vous ĂȘtes dĂ©jĂ addict Ă la cigarette. C'est une mauvaise nouvelle pour vous. Vous ĂȘtes peut-ĂȘtre addict Ă la cigarette et au shit. Relou. Mais moi, en fait, le truc, c'est que ça n'a pas pris le shit. Parce que les premiĂšres fois oĂč j'ai fumĂ©, j'ai fait une crise d'angoisse.
- Speaker #1
Oui, j'avoue.
- Speaker #0
Parce que moi, je suis anxieux de fou. Donc, en fait, ça n'a pas marchĂ©. Donc, j'ai stressĂ© de dingue. Je n'Ă©tais pas bien et tout. Et tu sais, crise d'angoisse, l'impression que tu vas mourir et tout. Donc, je fais une crise d'angoisse. Et lĂ , je me dis, j'arrĂȘte de fumer le fil. J'Ă©tais, je ne sais pas, dans ma vie entiĂšre, je devais ĂȘtre Ă mon troisiĂšme ou quatriĂšme joint ever, tu vois. Tu avais quel Ăąge ? J'avais 20 ans. OK. 20 ans ou 21 ans. Et donc, cette expĂ©rience avec le cannabis a Ă©tĂ© dĂ©sastreuse. Mais... Il faut savoir que moi j'ai de l'entourage qui fume, mes parents fument comme des pompiers. Donc ils fument beaucoup, beaucoup, beaucoup. Et on m'a jamais dit la cigarette, enfin on m'a dit la cigarette c'est pas bien, mais c'est plus nous on le disait Ă nos parents que l'inverse. On leur disait ouvrez les fenĂȘtres les frĂšres. Ce qui m'a fait rire, c'est que j'ai appelĂ© mes parents, les frĂšres. Non, mais on leur disait, ouvrez les fenĂȘtres, s'il vous plaĂźt. C'est relou. On se plaignait, tu vois, parce qu'on Ă©tait dans la voiture. Et eux, ils ne se rendaient pas compte. Parce que quand tu fumes, tu ne sens plus l'odeur de la cigarette. Tu ne te rends pas compte du tout. C'est super. Quand tu fumes, c'est un trĂšs bon moment. Alors que, bon, ça pue la mort et tout, quoi. Et donc... J'avais pas un entourage qui me disait que la cigarette, il fallait pas en fumer. Donc moi, dans ma tĂȘte, la cigarette, c'Ă©tait accessible. Faut savoir que moi, j'ai vĂ©cu Ă une pĂ©riode oĂč ils vendaient des paquets de cigarettes de 10 et que tu pouvais acheter des paquets de cigarettes de 10 Ă des prix dĂ©fiant toute concurrence dans des tabacs. C'Ă©tait lĂ©gal. Nickel.
- Speaker #1
C'est si bien les paquets de 10.
- Speaker #0
C'Ă©tait incroyable. C'Ă©tait mignon, ouais. Exactement. C'est le problĂšme. C'Ă©tait fait pour inciter les jeunes et les enfants Ă fumer. Moi, je sais pas si c'est vrai ou pas. Je m'en fous, je suis dans le complot. Pour moi, c'est moins cher, c'est petit, c'est fait vraiment pour dire aux jeunes, bon, t'as 18, 19 ans, t'as pas beaucoup de sous, tu peux t'acheter 10, tu vois. Tu peux pas t'acheter 20, c'est pas grave. Et par anxiĂ©tĂ© sociale, je me suis retrouvĂ© pendant cette pĂ©riode, ou peu de temps aprĂšs la pĂ©riode oĂč j'ai fait ce bad trip lĂ , oĂč j'Ă©tais en anxiĂ©tĂ©, Ă la fac, oĂč j'avais envie de crever. Vraiment Ă la fac, c'Ă©tait une pĂ©riode oĂč vraiment j'Ă©tais en fac de biologie. J'aimais pas du tout ma fac de biologie. Parce que j'ai fait un bac scientifique et aprĂšs j'ai fait bio et moi je crois que c'Ă©tait normal. Et en fait aprĂšs j'ai dit j'aime pas ma vie, j'aime pas ma vie. On Ă©tait dans les annĂ©es, je sais pas, c'Ă©tait 2001 peut-ĂȘtre ou 2000. Et j'ai trouvĂ© ce moyen de sociabiliser avec les gens, de fumer un peu des clopes. Et comme j'avais fumĂ© des joints, je pensais pas Ă l'addiction Ă ce moment-lĂ . Je pensais pas du tout Ă je vais avoir envie pour toute ma vie. Je me disais juste bon je fume quelques clopes, ça fait genre et je me la pĂšte quoi. Tu sais je parlais avec les gens et ça donnait un style. Et ben... ça m'a permis de crĂ©er une anxiĂ©tĂ© du coup l'anxiĂ©tĂ© du manque de la cigarette et aprĂšs me faire croire Ă moi-mĂȘme que je rĂ©solvais mon anxiĂ©tĂ© en fumant puisque dĂšs que tu fumes un peu, ton anxiĂ©tĂ© elle baisse mais elle baisse pas parce que ton anxiĂ©tĂ© elle baisse elle baisse parce que t'as comblĂ© le manque de la cigarette que tu vas avoir dans 30 minutes donc je me suis autopiĂ©gĂ© et je tiens Ă dire que c'est par anxiĂ©tĂ© sociale, c'est-Ă -dire que vraiment maintenant quand je me sens vraiment pas bien Je prĂ©fĂšre me dire pourquoi tu ne te sens pas bien. Essaye de comprendre pourquoi tu ne te sens pas bien. Si tu as besoin d'un produit pour t'apaiser quelques temps, comme par exemple du sucre, du chocolat, ou manger un truc trĂšs gras parce que ça va te crĂ©er un rush de quelque chose, fais-le. Ou regarder un film absolument stupide, ou jouer aux jeux vidĂ©o, ou faire un truc qui fait que tu as l'impression que tu ne penses pas, ce qui ne te met pas bien dans la vie, tes soucis de ce que tu veux. Eh bien... Maintenant, j'ai pris l'habitude de me dire C'est un piĂšge frĂšre Tu vas te retrouver dans un endroit oĂč tu n'as pas envie d'aller Donc essaye de voir si tu ne peux pas gĂ©rer ça un tout petit peu en amont Mais ça,
- Speaker #1
ça demande beaucoup de courage Et d'entraßnement de pouvoir
- Speaker #0
Non, c'est thérapie franchement Pas courage ou entraßnement, je te jure,
- Speaker #1
thĂ©rapie Oui mais thĂ©rapie, ça demande un courage Il y a beaucoup de gens qui ne vont pas oser faire la dĂ©marche Pour aller soulever le tapis Et alors, tu as dit que tu avais arrĂȘtĂ© il y a 10 ans Est-ce que c'Ă©tait la premiĂšre fois que tu arrĂȘtais ?
- Speaker #0
J'ai arrĂȘtĂ© qu'une seule fois, moi.
- Speaker #1
Tu as arrĂȘtĂ© une seule fois ?
- Speaker #0
Ouais, en gros, vraiment. Et ce n'est pas la fiertĂ©, c'est parce que justement, je suis une flippette. C'est pour ça que j'ai arrĂȘtĂ© qu'une fois. Parce que je pense que je n'aurais pas pu arrĂȘter deux fois. J'ai arrĂȘtĂ© qu'une fois et j'Ă©tais terrifiĂ©, Ă©videmment. C'est-Ă -dire qu'au moment... Alors, je te raconte, je te fais l'histoire. Oui, oui,
- Speaker #1
oui, on veut l'histoire.
- Speaker #0
Je donne le dĂ©clic, dĂ©jĂ . DĂ©jĂ , respect Ă tous ceux qui fument. Si vous fumez, il n'y a pas de galĂšre. Vous pouvez Ă©couter ces trucs-lĂ en fumant une clope. S'il vous plaĂźt, mettez-vous bien. Parce que le projet, c'est pas de culpabiliser qui que ce soit. Fume ta clope, y'a pas de galĂšre. Moi, je fumais un paquet, un paquet et demi par jour. Chaque jour. Je sortais pas de chez moi sans avoir un paquet de secours. J'Ă©tais considĂ©rĂ© comme le plus gros fumeur de tous les groupes oĂč j'ai fait. Un peu quand je traĂźnais avec des potes, en fonction que j'avais des amis ou on faisait des soirĂ©es ensemble. des vieux amis de l'Ă©cole de thĂ©Ăątre ou quoi, ou alors des amis du boulot, tout le monde me disait gars, tu fumes comme un ouf Avant de monter sur scĂšne, je prenais 3-4 taffes, je jetais ma clope dans la rue. Je montais sur scĂšne presque, je recrachais la fumĂ©e sur le chemin du couloir avant d'ĂȘtre sur scĂšne.
- Speaker #1
Quel vrai fumeur !
- Speaker #0
Un toxico.
- Speaker #1
Ăa faisait partie de ton identitĂ© en fait.
- Speaker #0
Ăa faisait partie de moi. J'avais beaucoup d'associations. Cigarette cafĂ©, cigarette alcool. cigarette aprĂšs au restaurant. EntrĂ©e, je sors cigarette. Plat, je kiffe, je sors cigarette pour rĂ©cupĂ©rer le plaisir que tu as aprĂšs avoir mangĂ©. Il se passe un truc, je ne sais pas ce qui se passe, mais tu kiffes quand tu manges un peu et tu fumes. Je ne me considĂ©rais pas vivant avant d'avoir fumĂ© ma premiĂšre clope et mon premier cafĂ©. Moi, j'Ă©tais absent. J'Ă©tais prĂ©sent. Yacine ? Non, pas prĂ©sent. Pas lĂ . Laissez-moi tranquille. C'est pour te donner le niveau et le cĂŽtĂ© oĂč vraiment c'est possible. Moi, pour moi, je croyais que c'Ă©tait impossible de fumer. Impossible ? Impossible d'arrĂȘter de fumer, pardon. Impossible d'arrĂȘter de fumer. Il y a eu un dĂ©clic psychologique qui Ă©tait vraiment important. Et je m'en souviens clairement. En gros, moi, je suis un artiste. Donc, quand tu es un artiste... Comme moi, stand-up, tu sais, c'est un peu nouveau. Il n'y a pas mille personnes qui ont commencĂ© avant nous. Enfin, ce n'est pas comme la guitare, tu vois, je veux devenir guitariste. Bon, ben, il y a des exemples de guitaristes un peu partout, tu vois, en France et tout. LĂ , en France, il n'y avait pas trop. Et nous, on a beaucoup, beaucoup d'idoles qui viennent d'autres pays. Il y a des gens qu'on admire parce que c'est des grands noms du stand-up qui viennent d'ailleurs. Tu peux citer 10, 15 personnes, les gens, ils n'ont qu'Ă aller sur Netflix, il y a tout. Moi, mon idole, c'est Eddie Izzard. Eddie Izzard... C'est une personne qui aime beaucoup les langues, qui aime beaucoup jouer sur scĂšne avec le public et rencontrer les gens. Et donc, Eddie a fait beaucoup de tournĂ©es Ă travers le monde. Eddie, maintenant, s'appelle Suzy, c'est une personne transgenre, mais on peut dire les deux. Moi, je vais continuer avec Eddie parce que c'est son nom de scĂšne. Donc, Eddie Isard, c'est vraiment pour moi, artistiquement, c'est le meilleur truc que j'ai vu et c'est vraiment mon idole. HonnĂȘtement, si tu me compares Ă lui, il n'y a aucun problĂšme parce que dans un sens, il y a ce cĂŽtĂ© absurde, surrĂ©aliste, les monty pitons, le fait d'adresser la parole, le fait d'aller sur des personnages, des animaux, etc. Et moi, j'ai la chance de rencontrer Eddy et par beaucoup de hasard et par aussi le fait que moi, j'ai volontairement pris des dates dans le thĂ©Ăątre dans lequel Eddy jouait pour ĂȘtre prĂ©sent juste dans le mĂȘme thĂ©Ăątre. Mais je ne voulais pas faire copain-copain. Moi, c'Ă©tait tellement presque spirituel. que j'Ă©tais lĂ , je suis dans le mĂȘme thĂ©Ăątre que pour moi la personne qui est la plus douĂ©e Ă ce truc. Il n'y a pas mieux. Donc pour moi, c'Ă©tait... Et j'ai rencontrĂ© quelqu'un de gentil, de trĂšs doux, trĂšs gentil, trĂšs accessible, trĂšs humble, qui m'a dit, tu sais quoi, il faudrait que tu fasses des shows en anglais. Pourquoi ne pas faire des shows en anglais ? Et j'ai acceptĂ© le fait de faire un dĂ©fi, le fait de faire un show en anglais, dans une heure de spectacle en anglais, dans un an et demi. Ă partir du moment oĂč j'ai acceptĂ©. Mais pour ça, il fallait que j'aille dans des pays Ă©trangers. Et moi, je n'ai quasiment pas voyagĂ© dans ma vie. J'ai Ă©tĂ© Ă ce moment-lĂ de ma vie, je crois, j'ai Ă©tĂ© une fois au Canada avec une tournĂ©e et j'ai Ă©tĂ© une fois au Maroc, genre. Donc, j'ai pris l'avion genre deux, trois fois maximum. Et au moment oĂč je me dis, je suis sur un nuage, je me dis, attends, j'ai rencontrĂ© Edisa qui me dit, il faut faire des shows en anglais parce que c'est vachement bien l'anglais, ça te permet de jouer dans plein de pays. Moi, je crois que tu en es capable. Il n'y a pas de raison que tu n'en sois pas capable. Vas-y, crois en toi. Et le premier truc auquel je pense le matin oĂč je refais un peu ce qui s'est passĂ©, c'est qu'il faudrait que j'aille Ă New York. C'est lĂ -bas qu'il y a les comĂ©dies club. Et Ă New York, je pouvais avoir des plans pour jouer dans des comĂ©dies club. Et le premier truc qui me vient en tĂȘte, c'est putain, il y a six heures d'avion. Il y a six heures d'avion, je ne vais pas fumer pendant six heures.
- Speaker #1
Putain.
- Speaker #0
Tu vois, tout ce que je t'ai racontĂ© avant, c'Ă©tait long. J'ai mis du temps. Imagine la somme. d'amour, de travail, de difficultĂ©s, d'opportunitĂ©s incroyables que je mets en balance avec, putain, il y a six heures sans clope, quoi. Et c'est parce que j'aime mon travail et que j'aime ce que je fais que je me suis dit, t'es un ouf, gars. T'es un malade. J'ai pu voir la pensĂ©e, j'ai eu de la chance. Ah, pardon. J'ai cassĂ©. Donc, j'ai pu voir la pensĂ©e que j'ai eue dans le cerveau et j'ai eu de la chance d'ĂȘtre chez moi, tranquille. au moment oĂč j'avais cette idĂ©e et d'avoir ça vraiment ça c'est ok c'est bien ça le recul de cette pensĂ©e tu sais elle aurait pu passer la pensĂ©e et tu passes Ă autre chose et aprĂšs tu te dĂ©merdes t'achĂštes des nicorettes et tu te dis bah vas-y je vais trouver une soluce lĂ j'ai dit t'es un ouf tu oses prendre comme problĂšme le fait de pas fumer pendant 6 heures alors que t'as peut-ĂȘtre l'opportunitĂ© de rĂ©aliser genre un rĂȘve de gosse d'aller jouer LĂ oĂč le stand-up, c'est le plus connu. Ă l'Ă©poque, Ă New York, c'Ă©tait vraiment dit, New York, c'est l'endroit merveilleux, trop bien. Il y a le ComĂ©die-SĂ©lar. Il y a tous les gens connus qui vont jouer lĂ -bas. C'Ă©tait les numĂ©ros 1. C'est l'Ă©quipe du BrĂ©sil, du football, des blagues. Et moi, j'ai pensĂ© ça. Je te jure, ça m'a fait un dĂ©clic oĂč j'ai acceptĂ© que j'Ă©tais un camĂ©. Je dis lĂ , ça, c'est une pensĂ©e de toxico, ça. Je suis dĂ©solĂ©. C'est une pensĂ©e de... La claque !
- Speaker #1
Tu peux réaliser ça. C'est un peu vexant.
- Speaker #0
De fou, de fou mon gars. Et aprĂšs, il y a un moment oĂč j'ai dit, attends, lĂ , il y a un problĂšme. Il y a un problĂšme de santĂ© personnelle. Ce n'est pas la santĂ© publique, le problĂšme de santĂ© publique. Le problĂšme de santĂ© personnelle, il faut qu'on trouve... En tout cas, c'est actĂ© maintenant. Maintenant, il faut accepter que c'est vrai. AprĂšs, j'ai galĂ©rĂ© parce qu'aprĂšs, je me suis dit est-ce que je peux arrĂȘter ? J'avais voulu arrĂȘter quelques annĂ©es avant et j'ai achetĂ© le livre d'Alan Carr. C'est comme ça que j'ai arrĂȘtĂ©. Donc, je le conseille Ă tout le monde. J'ai achetĂ© ce bouquin et je me suis arrĂȘtĂ© Ă page 30 environ. Je me souviens bien parce que je me suis dit c'est bizarre. Il est bizarre ce gars. C'est chimique. Je trouve que dedans, il y a des notions un peu⊠Justement, je le voyais comme un gars de secte, le mec. Je me suis dit ouais, c'est comparaison. Il est bizarre le mec, tu vois, je comprends pas oĂč il veut en venir. Et en fait, j'avais pas compris. Je comprenais pas ce que je lisais. Et j'ai arrĂȘtĂ©, donc, la lecture. Et ça, c'Ă©tait en 2003 ou 2005. LĂ , on est en 2013, je me rends compte que je suis addict. Et je me dis, bon, il faut essayer au moins de recommencer. Comme j'avais le bouquin, j'ai Ă©tĂ© acheter le bouquin. Mais cette fois, j'ai essayĂ© de chercher s'il y avait pas des nouvelles versions Ă la FNAC. Et j'ai trouvĂ© un bouquin. bouquin qui disait sans prendre de poids parce que c'Ă©tait mon anxiĂ©tĂ© de prendre du poids. Parce que j'ai grandi avec le faut pas prendre de poids, c'est pas bien les rĂ©flexions sur le poids, etc. Donc, quand je chope ce livre, je me donne juste une consigne. Je sais pas si ça peut aider les gens. Ma consigne qui m'a sauvĂ© le cul, c'est tu ne passes pas au chapitre suivant tant que tu n'as pas compris le chapitre que tu lis. Tu ne le lis pas comme un truc genre il va y avoir un climax Ă la fin et je vais tout comprendre. Essaye de capter ce que dit le gars. Et si tu n'es pas d'accord, tu n'es pas d'accord. Mais juste, essaye de comprendre de quoi il parle.
- Speaker #1
Quand tu dis essayer de comprendre, c'est aussi ressentir parce que c'est un état d'esprit qui, j'ai l'impression qu'il essaye de créer un mindset, un mood, il te met en condition.
- Speaker #0
Exactement. Et en fait, je me suis dit, si tu ne captes pas, si Ă la fin du livre, tu trouves que c'est un gros dĂ©bile, pas de problĂšme, pas de problĂšme. Mais lis-le consciencieusement. Ăa m'a pris trois semaines pour le lire. C'est long. Non, mais c'est un livre tout petit. Oui, c'est vrai. Mais c'est long. Mais il y avait des trucs, j'Ă©tais lĂ . Mais je comprends. Non, mais j'Ă©tais que sur le livre. C'Ă©tait trois semaines. C'Ă©tait ton activitĂ© principale.
- Speaker #1
C'était mon activité principale.
- Speaker #0
Tu as fumĂ© ? Ah oui, bien sĂ»r. Parce que tu dis que tu continues de fumer. Mais j'ai fumĂ©, mais avec plaisir. J'encourage les gens Ă fumer. jamais j'ai culpabilisĂ© quelqu'un de fumer. C'est trop dur, ça fait mal de pas fumer. Quand tu veux pas fumer et que ton corps dit je veux fumer, t'as des douleurs physiques, t'as des crampes, t'es pas bien, t'as les yeux qui piquent, t'as la gorge qui pique, t'as la bouche qui picote, qui fait le truc donne-moi de la nicotine. Jamais de la vie. C'est torturer quelqu'un de lui dire fume pas, c'est un truc de chien, c'est pas bien, c'est pas gentil. Par contre, dire que tu peux pas arrĂȘter... Je dis maintenant que je ne suis pas d'accord. Je ne suis pas d'accord. Je ne suis pas d'accord parce qu'en fait, les gens veulent arrĂȘter Ă la volontĂ©. Et le bouquin, tu n'arrĂȘtes absolument pas. Ă aucun moment, il n'y a ni discipline, ni volontĂ©. La seule discipline que j'ai eue, c'est si tu ne comprends pas le chapitre, tu relis le chapitre. Si tu trouves que le chapitre, il est bizarre, il est incomprĂ©hensible, tu recommences. Parce que sinon, tu n'as pas la substance, l'idĂ©e. T'as pas l'idĂ©e, voilĂ . Alors je sais que ça peut paraĂźtre un peu fou de dire ça, mais vraiment, je te jure, il y avait des trucs que je ne captais pas. Je les lisais et mon cerveau disait bon, je ne comprends pas ou ouais, je vois ce qu'il veut dire, mais ça ne m'intĂ©resse pas Je n'ai pas d'exemple. Je me souviens de la sensation, mais je n'ai pas d'exemple, je suis dĂ©solĂ©.
- Speaker #1
J'aime bien ce que tu décris parce que ça ressemble au concept du déni. Parce qu'on entend bien que tu as compris le livre.
- Speaker #0
C'est totalement le déni.
- Speaker #1
Parce que le livre, il est... accessible, il est fait pour ĂȘtre lu par le plus grand monde, mais il faut le comprendre au sens oĂč il faut le prendre personnellement, il faut se l'approprier. Et donc, quand tu ne comprenais pas, c'Ă©tait ton cerveau qui voulait te protĂ©ger en mode, non mais c'est...
- Speaker #0
Je te trouve que c'est exactement ça. Et pourquoi j'avais peur ? J'Ă©tais terrifiĂ© au moment de le lire, parce que j'avais peur de ne pas rĂ©ussir Ă arrĂȘter. En fait, mon angoisse principale, c'Ă©tait si je lis ce livre qui a fait arrĂȘter un million de gens, et que je ne peux pas arrĂȘter, ça veut dire que je suis fou. C'est-Ă -dire que c'est vraiment le cancer qui m'emporte ou c'est la cigarette qui m'emporte. Or, cette peur-lĂ , elle est flippante. Tu te dis que c'est ça ou finito. Sauf qu'il y a des gens aprĂšs, et je m'en suis rendu compte, des petits malins, qui utilisent cette façon de penser pour se dire que de toute façon, ils sont bloquĂ©s, ils sont perdus. Donc ça ne sert Ă rien. J'ai conseillĂ© le livre Ă des gens, ils l'ont lu de travers en 24 heures et m'ont dit j'ai pas arrĂȘtĂ© Et lĂ , mon frĂšre peut-ĂȘtre prend le... temps, qu'est-ce que ça dit le livre, viens on en parle, bah non mais je l'ai lu quoi et enfin c'est grave il n'y a pas une pilule magique dans le livre enfin faut ĂȘtre dĂ©bile C'est pas mĂ©chant contre eux, mais c'est du dĂ©ni. Ăa te rend bĂȘte, le dĂ©ni. Le dĂ©ni, c'est qu'il se passe un truc trĂšs grave, tu dis mais non, pas du tout Ăa va. Pas du tout. Donc ça nous rend un peu teuteux, quoi. Ok.
- Speaker #1
Donc, trois semaines Ă lire ce livre. Ouais. Tu le comprends, tu l'absorbes ?
- Speaker #0
C'est de mon mieux pour le comprendre. Je fais de mon mieux, et vraiment, je fais comme Ă l'Ă©cole. Je fais de mon mieux pour le comprendre. Des fois, je comprends rien, je recommence. Des fois, je suis lĂ et je ne sais pas, je comprends les mots, mais je ne comprends pas ce que ça veut dire. Donc ça c'est vraiment, il y a un problĂšme psychologique. Et j'ai eu des moments, j'ai eu un moment incroyable, un moment Kobayashi. Tu sais, tu as vu le film Usual Suspect ? Ouais. Bah tu sais, Ă la fin, il y a la tasse qui tombe, tu vois, Kobayashi et tout, bon bref. Il y a un moment rĂ©vĂ©lation, un moment rĂ©vĂ©lation oĂč l'odeur de la cigarette a changĂ©. Je te promets que c'est vrai. Je te crois. Tu me crois ? Bah Ă©coute, c'est dur Ă faire croire Ă des gens, parce qu'on dirait...
- Speaker #1
Ah bah je sais pas ce que moi, je suis cridule.
- Speaker #0
Mais non, mais voilĂ , mais... Je te jure, je fumais et la veille, c'Ă©tait le tabac, ça sent trop bon. Quand tu fumes, je sentais mes doigts. Ăa sent bon le tabac. Il y a une odeur de nicotine ou je ne sais quoi. C'est rĂ©confortant parce qu'il y a une odeur sympa que tu connais. C'est l'odeur du tabac.
- Speaker #1
C'est ton ancrage.
- Speaker #0
Je ne sais pas, il y a un truc. Sauf que quand tu ne fumes pas, le tabac, ça sent trĂšs mauvais parce que le tabac ne te rĂ©conforte pas. Le tabac ne t'apporte pas d'apaisement. Y'a rien, le tabac, c'est un produit chimique qui pue, quoi. Y'a rien de spĂ©cial. Et ça reste sur tes affaires, enfin, infernale. Et je te jure qu'il y a un jour oĂč le tabac avait une odeur diffĂ©rente. Pendant la lecture du livre, il y a un truc oĂč... C'est comme si mon cerveau s'Ă©tait dĂ©conditionnĂ© Ă dire que le tabac, c'Ă©tait le bonheur et que j'ai pris du recul par rapport un peu Ă l'odeur et... Bah, je sais pas, j'ai... Mon cerveau a reconnu une autre odeur, pas que celle du plaisir. Peut-ĂȘtre que c'est de l'hypnose, j'en sais rien,
- Speaker #1
je m'en souviens. Ouais, tu t'es auto-hypnotisé, t'as déprogrammé,
- Speaker #0
reprogrammé.
- Speaker #1
VoilĂ ,
- Speaker #0
peu importe la raison. Ăa m'a permis de mettre une distance avec le produit et de dire en fait, je kiffe moins lĂ le produit, parce que je sens plus cette bonne odeur de ah, on fume, ça fait plaisir Il y a, oui, j'apaise une envie, mais ça sent pas si bon que ça. Et ça, ça a Ă©tĂ© dĂ©terminant. Parce que j'avais toujours le manque, mais l'apaisement du manque ne me procurait plus autant de plaisir rĂ©el. C'Ă©tait, je dois apaiser le manque. C'est comme si tu as faim, mais tu ne manges que 3 kilos de brocolis. Et tu te dis, ok, tu n'as plus faim, mais tu n'es pas dans le kiff total non plus.
- Speaker #1
Tu n'es plus dans l'envie, tu es dans devoir satisfaire un besoin.
- Speaker #0
Et mĂȘme un truc qui sent mauvais, genre 2 kilos de poisson. mais qui sent pas bon de ouf. T'as deux kilos de colin bouilli, tu vas pas avoir de pain, tu vas vivre, mais c'est pas ouf. C'est pas ouf du tout. Par contre c'est de la nourriture, tu peux pas dire le contraire. Et aprĂšs ça, et bien comme Ă la fin du livre on est censĂ© dire ciao, j'ai rĂ©ussi Ă dire ciao et je peux te dire que le moment oĂč j'ai jetĂ© mon paquet de clopes, c'est un moment effrayant et formidable. La dĂ©pendance physique elle dure trois jours et la dĂ©pendance psychologique elle dure Ă peu prĂšs trois semaines. Un mois. Pendant une semaine, je me suis enfermĂ© chez moi. Je me suis enfermĂ© chez moi parce que je ne voulais pas faire subir Ă mon entourage la violence des crises de manque que j'allais avoir. Je savais que j'allais ĂȘtre dĂ©sagrĂ©able.
- Speaker #1
Tu leur as dit ?
- Speaker #0
Oui, j'ai dit lĂ , je vais ĂȘtre relou parce que je vais avoir des crises de manque. Donc, je sais que c'est comme de la drogue. C'est comme je vais ĂȘtre dĂ©sagrĂ©able, ronchon. Je ne vais pas comprendre les problĂšmes des gens.
- Speaker #1
Mais tu es sĂ»r de toi parce que j'ai l'impression que... Tout le monde ne vit pas ça comme ça. Donc toi, t'as anticipĂ© au cas oĂč ? Ou tu te connais suffisamment pour savoir que t'es insupe dans ce genre de moment ?
- Speaker #0
Les deux. Alors j'ai anticipé et je sais que je suis insupe puisque quand je fumais pas et quand j'avais pas de cigarette, mon entourage me disait que j'étais insupe.
- Speaker #1
Dans quoi ? Dans comment ?
- Speaker #0
Je sais pas, je suis désagréable, je rùle. Quelque chose qui est pas grave, en général, je vais trouver ça grave, relou, tu vois. Genre... Je sais pas, un petit peu de riz quoi, un retard.
- Speaker #1
Tu savais que c'est parce que tu n'avais pas ta dose de nicotine ?
- Speaker #0
Absolument pas. C'est les gens qui me disaient, je pense que c'est parce que... Mais c'est pareil quand je mange pas. Si je mange pas, je suis un fils de pute. Vraiment, je suis horrible.
- Speaker #1
Ton hypoglycémie ?
- Speaker #0
C'est que j'ai faim, j'ai envie de mettre un truc bon dans ma bouche, et je l'ai pas. Et je suis dĂ©solĂ©, il faut assumer qu'il y a des dĂ©fauts. Bonjour, j'ai des dĂ©fauts. Ok. C'est genre, on m'Ă©coute, bonjour les gens, j'ai des dĂ©fauts, je ne sais pas vous, mais moi j'en ai. Je suis insulte parce qu'en vrai... il y a un truc d'anxiĂ©tĂ© qui monte en moi de, il faut vite que j'ai un apaisement. Et je ne l'ai pas. Et si je ne l'ai pas, je me dis, quand est-ce que je vais l'avoir ? Et lĂ , imagine que dans ma tĂȘte, la rĂ©ponse est jamais. Quand est-ce que tu vas refumer ? Jamais. Parce que c'est le projet. Le projet, si tu veux. Donc, j'ai achetĂ© des luminaires. J'ai demandĂ© Ă une copine de m'apprendre Ă poser des luminaires. J'ai une amie rĂ©gisseuse qui s'est bricolĂ©e. Elle m'a montrĂ© et j'ai dit merci. Et donc, j'avais tout anticipĂ© pour faire des travaux chez moi. Et donc, j'ai cassĂ© des trucs, j'ai percĂ© des trucs, j'ai posĂ© des trucs. Et j'ai dit, il y a du changement. J'amĂ©liore ma vie. Maintenant, j'ai des beaux luminaires que j'aime bien. Et je me suis ouvert les doigts. Je me suis blessĂ©. Et malheureusement, le soir, je buvais plus d'alcool. Le soir, j'en sortais et j'ai compensĂ© avec de l'alcool. Mais pas au point d'ĂȘtre Ă©clatĂ©. Mais par contre, j'ai compensĂ© avec de l'alcool. Et lĂ , j'ai eu peur. C'est lĂ que j'ai commencĂ© Ă avoir peur de l'alcool. Avant, ce n'Ă©tait pas une question. Pareil. Ce n'Ă©tait pas une question parce qu'avant, l'addiction pour moi n'Ă©tait pas une question. C'Ă©tait juste une crainte. Et quand je me suis rendu compte que j'Ă©tais addict Ă la clope, je me suis dit, ça se trouve, tu es addict Ă d'autres trucs. Et lĂ , j'ai dit, merde.
- Speaker #1
Parce qu'en fait, c'est le terrain. AprĂšs, il y a des produits, ça prend plus ou moins. Quand tu dis le soir, tu as compensĂ© par l'alcool, tu veux dire le soir mĂȘme ?
- Speaker #0
Non, le soir, je sortais. Je sortais, mais je ne restais pas. J'allais boire des coups avec des gens ou j'allais manger avec des gens, mais j'essayais de ne pas rester. Et surtout, j'essayais de ne pas leur expliquer complĂštement ce qui se passait. J'essayais de le vivre tout seul. Parce que le problĂšme, quand tu le vis avec les gens, c'est que les gens vont te noyer de messages qui ne vont pas t'aider. Il y a des gens qui m'ont dit tu ne tiendras pas Il y a des gens qui m'ont dit tu vas reprendre dans une semaine, on se parle dans une semaine Il y a des gens qui disent mais ce n'est pas de leur faute Et ce qui est gĂ©nial, c'est que dans le bouquin, ils te mettent en garde. contre ça. Ce qui est formidable, c'est que c'est Ă©crit dans le bouquin. Dans le bouquin, vers la fin, ils te disent, ça va ĂȘtre dur, mais des amis Ă vous vont dire des choses qui ne vont pas vous sembler sympas, mais ce n'est pas de leur faute. Il faut les plaindre. Il faut leur dire, je suis dĂ©solĂ©, parce que ça te renvoie au fait que toi, tu as peur d'arrĂȘter, que tu te dis que peut-ĂȘtre tu n'y arriveras pas si tu arrĂȘtes, que tu te dis que les livres, c'est des conneries, c'est du bullshit, parce que tu as envie de fumer ta clope et qu'on te laisse tranquille. et que tu prennes ta dose et qu'on te laisse tranquille. Et ça, je ne peux pas le reprocher Ă qui que ce soit. Parce que c'est violent, ce qu'ils vous ont fait. Ce n'est pas gentil, ce qu'ils vous ont fait. C'est des gens qui vous l'ont fait.
- Speaker #1
Bon, alors du coup, tu compenses un peu par l'alcool. Et la bouffe, alors, tu avais peur de grossir.
- Speaker #0
Tu grossis ou pas ? Oui, j'ai grossi. J'ai pris 5 kilos. 5 kilos, mais ce n'est pas grave. Non, mais ça va. LĂ , j'ai beaucoup plus grossi aprĂšs dans ma vie. Mais par contre, ça m'a refait faire du sport. Et parce que justement j'avais trĂšs peur de grossir donc c'est pas trĂšs sain mais ça m'a refait faire du sport et j'ai une technique aussi pour le sport. Je donne tous mes tips. Vas-y ! Parce que je suis nul Ă chier en sport, j'ai toujours essayĂ© d'ĂȘtre exemptĂ© de sport Ă l'Ă©cole. Une de mes plus grosses angoisses c'Ă©tait de faire le service militaire et de devoir faire du sport. Parce que quand j'Ă©tais petit j'Ă©tais gros, j'avais peur qu'on me juge et tout ça. J'essayais de faire du sport mais j'y arrivais pas. J'ai trouvĂ© une technique mais c'est vraiment un truc de rĂ©vĂ©lation psychologique. En gros, pour moi impossible de courir. MĂȘme quand je faisais du stand-up, tout le monde me disait Gars, t'es essoufflĂ© pendant ton heure, tu transpires, c'est dĂ©gueulasse. Fais du cardio, quoi. T'as pas de cardio. Et je disais Ouais, c'est vrai, j'ai pas de cardio. Mais j'avais pas envie d'aller courir ou de faire ça. Et je dis Bon, le seul sport que je tolĂšre, c'est courir un tout petit peu. Courir, tu sais, mettre des chaussures un peu bidons. Pas de sport, j'avais des baskets normales. Mettre un jogging et tout. Et je sais, ce qui me retenait de sortir, c'est la honte. de faire du sport. J'avais honte d'ĂȘtre en jogging, de faire du sport. C'Ă©tait plus dur de mettre un jogging, de mettre un haut de survette et de sortir de chez moi que de faire l'acte sportif. Et donc, je me retrouve tout seul chez moi, en jogging, en basket, et je dis putain, j'arriverai pas Ă sortir, je suis en panique. Je veux pas que les autres me regardent. J'ai pas envie et tout. Et aprĂšs, je me dis bon, de quoi t'as honte ? Et j'ai honte de ne pas tenir. J'ai honte d'ĂȘtre trĂšs mauvais sportif, d'avoir 31 ans et de ne pas pouvoir courir une heure. Ce n'Ă©tait pas possible pour moi. Mais courir, trottiner une heure, une demi-heure mĂȘme. Et je me suis dit, c'est quoi le minimum que tu peux ? 15 minutes ? Et dans ma tĂȘte, j'Ă©tais lĂ , non,
- Speaker #1
je ne peux pas 15 minutes. Non, mais oui, je comprends.
- Speaker #0
Tu vois, et aprĂšs, je suis arrivĂ© Ă 5 minutes. Et j'ai gueulĂ©. Parce que, oui, parce qu'aprĂšs, la force, c'est quand tu fais du stand-up, tu fais beaucoup de dialogue intĂ©rieur pour trouver les blagues. Donc, c'Ă©tait le dialogue intĂ©rieur. Je me suis dit, bon, si tu ne tiens pas cinq minutes, ça veut dire que tu es quasiment mort. En fait, tu as une maladie grave. Si Ă 31 ans, tu ne peux pas trottiner, c'est-Ă -dire que tu es Ă 6 km heure, tu trottines, tuc, tuc, tuc, tu n'es pas en speed. Pendant cinq minutes, cinq fois 60 secondes, il faut aller tout de suite aux urgences. Ăa veut dire que lĂ , maintenant, tu es en danger de mort. Donc j'ai rigolĂ© tout seul et je me suis dit, allez, sors et fais 5 minutes. Fais juste 5 minutes. Juste sors, va dans un parc. J'Ă©tais dans un parc Ă cĂŽtĂ© de chez moi. Un petit parc de, je ne sais pas, les gens, voilĂ quoi, ils sortent, ils font une balade, quoi. Ce n'est pas un vrai parc de sport. Et j'ai couru 5 minutes chrono et je suis rentrĂ© chez moi. Et j'ai dit, maintenant, on fait ça tous les jours. Et j'ai fait ça tous les jours pendant un mois. Le mois d'aprĂšs, j'ai fait 10 minutes. le mois d'aprĂšs 15, etc. Et jusqu'Ă ce que je fasse une heure.
- Speaker #1
Bravo pour la discipline aussi, parce que c'est un truc Ă tenir en plus.
- Speaker #0
Mais c'est un truc Ă tenir pour te dire, en fait, c'est l'image que tu as de toi et des autres, et le regard des autres oĂč tu dis, j'ai la honte, je vais ĂȘtre tout rouge bouffi, franchement, je ne suis pas un sportif. Ăa, c'Ă©tait mon problĂšme, si tu veux.
- Speaker #1
Comment tu es passé au-delà de ça ? Tu es allé dans un parc, les premiÚres fois, 5 minutes. avec des gens.
- Speaker #0
Parce que personne ne va regarder les gens, ils n'en ont rien Ă foutre. Les gens en ont rien Ă foutre. Les gens, ils sont concentrĂ©s sur ce qu'ils font, eux. Et aussi, il y a une solidaritĂ© entre les gens. Ils sont en mauvaise santĂ© et qui retournent Ă la salle de sport. C'est ce que je dis dans mon spectacle. On se met devant les machines et on fait n'importe quoi. Il y a une vĂ©ritable solidaritĂ© entre les gens qui vont faire du sport, ne sont pas en bonne santĂ©. Les gens qui vont faire du sport, vont faire du sport pour attendre. atteindre l'Ă©tat d'ĂȘtre en bonne santĂ©. Et une fois que, par chance, par travail, ils ont l'attitude, ils arrivent Ă ĂȘtre en bonne santĂ© et aprĂšs, ils font tout pour le rester. Thibaut InShape, il veut rester en bonne santĂ©. C'est tout ce qu'il veut. Il ne veut pas perdre ses muscles. C'est le numĂ©ro un YouTuber qui fait du sport. Il est trĂšs musclĂ©. Il a plein, plein, plein d'abonnĂ©s et il fait plein de sĂ©ances de musculation sur YouTube oĂč tu le vois. Et puis, il est trop fort en sport. Il a tous les abdos, il a les pectoraux, il a les muscles, il les croix. incroyable. Et il peut courir une heure. Je ne sais pas s'il fait des marathons, mais je suis sĂ»r qu'il peut en faire.
- Speaker #1
Donc, du coup, tu t'es retrouvĂ© Ă faire du sport pour compenser ces quelques kilos de prix quand tu as arrĂȘtĂ© de fumer.
- Speaker #0
Et me dĂ©crasser aussi. Parce que quand j'ai arrĂȘtĂ© de fumer, j'avais la gorge qui piquait. Parce que tu brĂ»les tes cils, apparemment. Et en fait, je crois que mes cils, ça devait cicatriser. Parce que finalement, on met quelque chose de bien chaud, bien piquant dans notre gorge, tu vois. Je pense que ça cicatrisait, en tout cas j'ai pas d'explication, mais j'avais la gorge qui...
- Speaker #1
Si au début on peut tousser un peu parce que le temps que ça se reconstitue quoi, c'est comme s'il y avait une croûte,
- Speaker #0
c'est pas grave. Il y a quelque chose qui se passe quoi dans la gorge, il y a une rĂ©paration. Les Ă©chafaudages et tout. Ouais voilĂ , des petits Ă©chafaudages dans ta gorge et moi j'Ă©tais trop bizarre, donc j'avais l'impression que courir ça me ferait circuler le sang, ça me ferait... Donc je me suis mis ça en tĂȘte quoi, c'Ă©tait une image que j'avais genre tu vas te rĂ©parer un peu lĂ , donc cours, ça fait circuler le sang. Encore une fois, c'est vraiment parce que mes conditions matĂ©rielles sont trĂšs favorables. J'ai pu sortir tous les jours, aller courir 5 minutes, 10 minutes. Tout le monde ne peut pas. Ce que je veux juste dire, c'est que j'avais honte. Et que c'est la honte que j'ai affrontĂ©e. C'est pas le sport. Le sport, les gens peuvent le faire en vrai. C'est plus la honte qu'il faut attaquer.
- Speaker #1
Mais c'est fou l'effet papillon positif de cette opportunité de prendre l'avion.
- Speaker #0
Exactement. En fait. Et aprĂšs, j'ai tournĂ© dans 18 pays. Et aprĂšs, dans l'avion, j'Ă©tais heureux. Quand j'Ă©tais dans l'avion et que j'avais arrĂȘtĂ© de fumer, que j'avais passĂ© le dĂ©lai des stress, des besoins, des envies, l'avion devenait un Ă©norme plaisir. C'est-Ă -dire que j'arrivais avec tous mes petits trucs que j'aime bien dans l'avion. J'arrivais avec mon petit tĂ©lĂ©phone oĂč j'avais mis des films. Je dormais bien dans l'avion. Parce que moi, je suis petit, je fais 1m68. Donc moi, je n'ai pas de problĂšme de confort d'avion. Je me positionne trĂšs bien dans les petites places et tout. Et j'ai kiffĂ© l'avion. J'ai kiffĂ© l'avion. J'ai Ă©tĂ© en Russie, j'ai Ă©tĂ© jouer aux Etats-Unis, j'ai Ă©tĂ© jouer en Angleterre, en Finlande, j'ai Ă©tĂ© en Estonie, en Lituanie, j'Ă©tais dans tellement de pays. C'est grave. Parce que j'ai pu voyager sans me poser la question de quand est-ce que je fume. Et encore une fois, sans juger les gens. C'est pas parce que je fume plus que j'ai rĂ©ussi un truc par rapport aux autres, c'est plus que je suis content pour moi parce que je me serais mis... en galĂšre tout seul. C'est moi et moi. Et quand je vois les gens fumer, quand ils sortent des trains, je le faisais. Tu vois, genre t'as un arrĂȘt dans un train, les gens ils bombardent, ils sont lĂ pa pa pa pa, ils fument. Ou quand les gens ils sont, par exemple, quand tu prends un taxi ou n'importe qui, ou t'es dans un climat de travail et que soi-disant avec leur vapoteuse ils disent on vapote, c'est que de la vapeur d'eau, c'est du dĂ©ni, c'est pas gentil, c'est du manque de respect pour les autres parce que c'est pas que de la vapeur d'eau, ou en tout cas c'est une putain de vapeur d'eau qui a Ă©tĂ© dans tes poumons et tu la recraches dans ma gueule en fait, avec l'humiditĂ© qu'il y a dans tes poumons et tous les trucs qu'il y a dans la pipette que t'es en train de fumer. Ce n'est pas un trĂšs haut signe de respect de ma personne. Donc, on n'est pas dans un climat de travail super sympa. MĂȘme s'il dit, non, mais c'est que de la vapeur d'eau. Quand quelqu'un vous dit, c'est que de la vapeur d'eau, parce qu'il est en panique de ne pas pouvoir avoir sa putain de petite dose. Et cette panique-lĂ , je l'ai ressentie. Donc, franchement, je compatis et je suis lĂ , mais OK. OK. Il n'y a pas de galĂšre, gars. OK, OK. Que de la vapeur d'eau. Je vois.
- Speaker #1
Et alors lĂ , ça fait dix ans que tu as arrĂȘtĂ© de fumer. Et est-ce que tu as encore des cravings ? Des moments oĂč tu as envie de...
- Speaker #0
Pour l'instant, ça va. J'ai eu des moments pendant plusieurs annĂ©es oĂč je me disais, ouais, ça pourrait ĂȘtre sympa et tout. Mais j'ai bien ancrĂ© en moi... Ah oui, c'est trĂšs important aussi dans les arrĂȘts. C'est ancrĂ© en moi les choses que je trouvais dĂ©gueulasses. Comme par exemple les cendriers pleins. Pendant un moment, j'avais fait mon fond d'Ă©cran en cendriers pleins. Mais il Ă©tait Ă©norme. Un cendrier gĂ©ant. Et moi, j'Ă©tais... tout le temps Ă cĂŽtĂ©, c'Ă©tait un anniversaire, parce que je fumais comme un fou. Et des fois, j'ai un tout petit peu la sensation dans la bouche, le cĂŽtĂ© piquant, quand t'as envie de fumer, et des fois, ça me le fait avec le sucre. Parce que moi, j'ai d'autres problĂšmes d'addiction maintenant, des troubles de comportement alimentaire ou quoi, des fois, j'ai envie de manger du sucre, des trucs qui picotent et tout, tu vois, les bonbons acidulĂ©s, tout ça, ça rend zinzin. Et effectivement, il y a une similitude de sensation, de manque. Quand je mange des langues acidulĂ©es, tu vois ? Oui,
- Speaker #1
je vois trĂšs bien.
- Speaker #0
Bon, voilĂ , ce genre de truc.
- Speaker #1
Ăa, ça t'appelle, quoi. Tu as le petit craving de...
- Speaker #0
C'est trÚs bien ça, quoi. Oui, le petit craving de ça.
- Speaker #1
Et comment tu gĂšres ?
- Speaker #0
En fait, j'ai un peu appris Ă gĂ©rer les cravings. C'est-Ă -dire que tu sais que c'est lĂ , mais la meilleure nouvelle et la... Enfin, la beautĂ© et merci, l'univers, si vous croyez en Dieu, merci Ă Dieu, c'est que ça passe. C'est qu'il y a un moment, ça passe. Et c'est quelque chose dit. N'im-ma-gi-na-ble. Sur le moment T, c'est inimaginable. Tu ne peux pas accepter cette information. Et pourtant, je vous jure, ça passe. Je fumais des clopes. Je trouvais ça super si vous fumez des clopes. Let's go, fumez votre clope. Mais le manque, il peut s'estomper tout seul. Vous avez un pouvoir incroyable qu'on n'utilise pas. Par contre, il faut encaisser l'arrĂȘt. Il faut encaisser les... C'est pour ça que je me suis enfermĂ© chez WAM. Waouh, bravo. Alors, rien Ă voir, mais en parcourant ce que t'as fait, j'ai dĂ©couvert ta page WikipĂ©dia. Et je suis tombĂ©e sur un bouquin que t'avais Ă©crit en 2021 qui s'appelle Le mode d'emploi de tout Alors dĂ©jĂ , meilleur titre ever !
- Speaker #1
Merci, j'adore ce titre ! Si vous avez besoin de savoir comment tout fonctionne, il faut acheter ce livre parce que c'est tout expliqué.
- Speaker #0
On peut lire des extraits sur Internet. Et j'ai cherchĂ© s'il y avait un truc par rapport Ă l'arrĂȘt de la cigarette.
- Speaker #1
Un mode d'emploi, est-ce qu'il y a un lien, une connexion sur ça ? Non, pas du tout. C'est pas un livre qui donne des conseils de vie, c'Ă©tait plus une BD un peu folle, rigolote, absurde, avec un petit personnage qui faisait plein d'actions. Et c'Ă©tait donnĂ© comme des modes d'emploi, tu sais, dans les modes d'emploi, t'as les encoches vertes qui disent qu'il faut se comporter comme ça, et puis t'as la croix rouge, une croix qui dit non, non, ne faites surtout pas ça. Par exemple, faut pas mettre de fer dans le micro-ondes, parce que ça peut faire une explosion, je sais pas quoi. vous cassez le micro-ondes. Eh bien, c'Ă©tait que ça, que ça, que ça, avec tout. Donc, on a rigolĂ© avec les verres, avec comment utiliser un verre. Tu l'utilises comme ça, il ne faut pas le mettre sur sa tĂȘte, il ne faut pas le mettre dans ses fesses, ça ne sert Ă rien. Ce n'est pas l'usage. Et en fait, au fur et Ă mesure, il y a une petite histoire qu'on a Ă©crite sur le personnage et on comprend qu'il lui arrive des petites mĂ©saventures. Et son aventure, elle est en pointillĂ©, reprĂ©sentĂ©e par tous les objets qu'il a croisĂ©s. Par exemple, comment vivre ses Ă©motions avec son pĂšre ? Et on voit qu'il discute avec son pĂšre et il dit tu peux les vivre comme ça, tu peux les vivre comme ça C'est un peu bĂ©bĂȘte. C'Ă©tait un peu une bande dessinĂ©e Ă concept. Le concept Ă©tait un peu barrĂ© et elle a Ă©tĂ© accueillie comme ça. Elle a Ă©tĂ© accueillie genre c'est trop chelou Et on n'a pas eu un Ă©norme succĂšs avec la bande dessinĂ©e parce que les gens l'ont trouvĂ©e extrĂȘmement barrĂ©e, surrĂ©aliste et tout ça. Et... Des fois, quand c'est au premier degrĂ©, ça peut paraĂźtre extrĂȘmement bĂ©bĂȘte et pas du tout intĂ©ressant. Donc, on a manquĂ© d'agilitĂ© dans le fait de se faire comprendre, je pense. Quand je dis on, c'est moi et le dessinateur. En tout cas, j'aime ce bouquin du fond du cĆur. Et si vous avez l'occasion d'aller voir quelques pages, allez-y. Il y a des trucs gratuits sur Internet et vraiment, je suis trĂšs fier de ce livre.
- Speaker #0
On pourra en mettre quelques pages, du coup. Ouais,
- Speaker #1
ouais, grave, grave.
- Speaker #0
C'est le mode d'emploi de tout avec Ben Renaud aux Ă©ditions Delcourt,
- Speaker #1
c'est ça ? Exactement. Benjamin Renaud, un super dessinateur qui s'appelle Nekoto sur Instagram, je crois, et sur Twitter. Et qui fait des jeux de mots trÚs rigolos, en images.
- Speaker #0
En parlant de titres improbables, au-delà du fait que tu as fait des spectacles qui s'appellent 2021, 2022, 2023. En 2012, tu as fait un spectacle qui s'appelle Toi, cherche un titre Comme j'ai l'occasion de discuter avec toi, je veux savoir comment est-ce que tu as trouvé cette...
- Speaker #1
Tu vois ce que ça veut dire ? Tu cherches un titre. Exactement ! Franchement, t'es une des rares personnes qui a captĂ© ça. Alors je te jure, moi je me sens incompris, mais de fou. En fait, aujourd'hui le stand-up c'est Ă la mode et tout, et les gens ont fait plein de titres, et on sait qu'il y a une abondance de spectacles, mais Ă l'Ă©poque oĂč on nous demandait de faire un spectacle, on nous demandait de nous marketer. J'ai toujours Ă©tĂ© trĂšs mauvais pour... Trouver les apprets qui feraient que le public accrocherait Ă ce que je fais. Parce que moi, c'est plus un mĂ©lange de plein d'idĂ©es, de plein de petites anecdotes. C'est sans prĂ©tention. Il y a un petit fil conducteur, mais mes spectacles, vas-y, je ne rĂ©volutionne rien. Je suis en mode, je raconte des blagues et tout. Et quand on me dit, mais c'est quoi ton titre ? C'est quoi le sens ? C'est quoi le truc ? Je dis, lĂ , je n'aime pas les titres, c'est chiant. Et en fait, ça m'a fait mourir de rire de dire aux gens, non, bah... Si les gens veulent un titre, toi cherche Pourquoi c'est Ă moi de chercher ? Pourquoi c'est Ă moi de me prendre la tĂȘte ? A trouver un titre qui soi-disant capture l'essence De mon propos Je ne sais pas comment faire ça Je veux procurer au public Une heure de plein de petites blagues sympas De fun, qui parlent de ma vie Qui parlent de notre vie, de nos Ă©motions C'est tout
- Speaker #0
Du marketing, c'est comme quand on écrit un livre, parfois le titre, l'auteur n'a pas forcément l'idée du titre parce que c'est celui qui va s'occuper le ventre qui saura quel titre trouver. Donc je comprends que ce ne soit pas facile.
- Speaker #1
Les blagues, tu vois, mĂȘme si tu trouves encore pour un livre, pour un roman, pour quelque chose oĂč tu as un vrai propos, oĂč tu suis une trame, etc. Dans le stand-up, si tu veux avoir des trĂšs bonnes blagues, il faut les sĂ©lectionner. Tu ne peux pas avoir une heure et demie de trĂšs trĂšs bonnes blagues sur un seul thĂšme. C'est trĂšs dur. MĂȘme les gens qui ont des... thĂšmes de spectacle qui parlent d'amour ou qui parlent de, je sais pas, qui parlent d'histoire. Si on rentre en profondeur, leurs blagues ne sont pas 100% reliĂ©es Ă ce thĂšme. Ils font des digressions, ils font des petits dĂ©tours pour raconter des anecdotes personnelles oĂč c'est reliĂ© aux Ă©motions qu'ils ont Ă©prouvĂ©es concernant le thĂšme. Tu peux pas faire une heure de blague sur une Renault 5, quoi. C'est bon, laisse-moi tranquille. Donc, en fait, j'Ă©tais paumĂ©. Je ne savais pas jouer le jeu. Alors j'ai fait ça, ça me fait plaisir que t'aies captĂ©, moi j'adore trouver des titres nuls, je suis trop heureux que t'aies compris les titres nuls, merci beaucoup.
- Speaker #0
Avec plaisir, je me souviens qu'il en parle réguliÚrement, Guillaume Meurice, je sais pas si tu sais, il a, il y a quelques années maintenant, fait un spectacle, il l'avait appelé Annulé.
- Speaker #1
Ah trop drĂŽle !
- Speaker #0
Ăa n'a pas du tout marchĂ© ?
- Speaker #1
Bah oui !
- Speaker #0
Parce que c'était écrit annulé sur la fiche. Bah oui ! Et donc du coup il s'est dit bon bah je vais laisser.
- Speaker #1
En vrai les comiques ils veulent faire des blagues donc mĂȘme les titres font des blagues tu vois.
- Speaker #0
Et alors 2021, 2022, 2023 et maintenant 2024 qui sont les titres de tes derniers spectacles. Comment est-ce que ça s'est passé ? T'as lùché l'affaire sur les titres ?
- Speaker #1
J'ai lĂąchĂ© l'affaire sur les titres et surtout j'ai commencĂ© quelque chose qui est de faire un spectacle par an. Et donc je me dis il n'y a rien de mieux que de nommer le nom de l'annĂ©e parce que... Dans le spectacle, il y aura aussi des morceaux de comment j'ai vĂ©cu l'annĂ©e. C'est autobiographique. VoilĂ . Et l'idĂ©e, c'est de se concentrer sur le parcours personnel. Parce que c'est quelque chose que les gens peuvent se reconnaĂźtre dedans. L'annĂ©e derniĂšre, il y avait Ă©normĂ©ment de tensions. Cette annĂ©e aussi, on a beaucoup. Donc, l'idĂ©e, c'est d'Ă©vacuer toutes ces tensions-lĂ en disant, moi, je les ai vĂ©cues de telle maniĂšre ou de telle autre. Alors, l'annĂ©e derniĂšre, j'ai voulu perdre du poids, faire du sport. Je dis que j'ai arrĂȘtĂ© des drogues et tout. Mais j'ai justement parlĂ© des consommations que j'ai pu avoir dans ma vie. Et du fait que j'ai approchĂ© certaines drogues, comme je parle de la morphine, et que j'ai vĂ©cu...
- Speaker #0
Et que tu ne l'as pas de mĂȘme !
- Speaker #1
Et bien c'est incroyable ! C'est mortel la morphine, c'est trop bien ! Et que j'ai vĂ©cu le shoot Ă la morphine, mais heureusement, je ne peux pas m'en procurer facilement. Et oĂč je n'ai pas d'amis qui me proposent de la morphine tous les jours. C'Ă©tait Ă l'hĂŽpital, encadrĂ©, avec une infirmiĂšre, et que ça m'a tellement dĂ©foncĂ© que en vrai, je n'ai pas envie d'en reprendre. Je suis... En gros, parler de comment j'ai vĂ©cu les choses et comment je les associe Ă des vieux souvenirs Ă moi. Donc c'est vraiment un petit bordel organisĂ©. Et donc je prĂ©fĂšre appeler ça le nom de l'annĂ©e en disant voilĂ tout ce qui m'est arrivĂ©, c'est un peu un journal intime, tout ce Ă quoi j'ai pensĂ©. PlutĂŽt que de trouver un titre Ă chaque fois parce que c'est beaucoup associĂ© à ça. Et il y a aussi l'exploit personnel. Pour moi, c'est dur. Alors je dis que c'est un exploit. De faire une heure de blague par annĂ©e, pour moi, ce n'est pas facile. Et donc... Donc, je dis, allez, chaque annĂ©e, on va mettre ça, c'est le cru 2023. Ăa, c'est le cru 2024. Si ça vous a plu, ben voilĂ .
- Speaker #0
Et alors 2024, il sort quand ? Parce que lĂ , on est un peu en 2024.
- Speaker #1
Là , je vais faire les premiÚres dates en octobre à Lyon. Je vais faire une tournée. Je vais aller dans plusieurs villes pour travailler les spectacles. Là , je joue beaucoup dans les comédies club, donc des petits quart d'heure, des deux minutes.
- Speaker #0
Oui, tu testais Blague, je t'ai vu l'autre jour.
- Speaker #1
Je testais Blague. Madame Sarfati, je fais des essais. Et puis lĂ , il va falloir faire l'heure entiĂšre. Et en vrai de vrai, ce sera Ă partir de dĂ©cembre oĂč je jouerai Ă l'EuropĂ©en, qui est une salle que j'aime Ă©normĂ©ment. Et le but final, c'est de capter le spectacle. Donc, l'idĂ©e, c'est que ce soit filmĂ© Ă l'EuropĂ©en et qu'en dĂ©cembre, ce soit prĂȘt. Et dĂ©jĂ , si les gens veulent venir, il y a des places sur mon Instagram. Vous pouvez tout voir, les infos et tout. LĂ , dans cette annĂ©e, je parle de thĂšmes comme, par exemple, ce que j'ai prĂ©vu de faire de ma propre dĂ©pouille Ă ma mort.
- Speaker #0
Ah,
- Speaker #1
ok. Mais non, parce que c'est pas glauque. En fait, comme je l'ai dit, plus tu parles d'un sujet un peu dur, plus les gens font... Et aprÚs, tu fais une blague derriÚre et ça libÚre l'attention. Voilà , je parle de voyage, je parle de plein de trucs, de ce que j'ai vécu cette année. Ok.
- Speaker #0
Comment a rĂ©agi ton entourage lors de ton arrĂȘt du tabac ?
- Speaker #1
Ils m'ont fĂ©licitĂ©, ils Ă©taient trĂšs contents pour moi. Ils Ă©taient contents pour moi. AprĂšs, les copains, la famille Ă©tait trĂšs contente. Parce qu'en gros, bah oui, c'est mieux pour ta santĂ©. Et nous, on n'Ă©tait pas trĂšs heureux que tu fumes. Et on a Ă©tĂ© mĂȘme, on a culpabilisĂ© parce qu'on sait qu'on t'a donnĂ© peut-ĂȘtre une mauvaise image en fumant. C'est ce que mes parents me disaient en disant, on ne peut pas te le reprocher parce que nous, on fume. Donc, c'est trĂšs dur de reprocher Ă quelqu'un quelque chose dans lequel on est tombĂ© nous-mĂȘmes. Et par contre, c'est les amis qui n'y croyaient pas du tout, ne croyaient pas du tout. Moi, oui, mais ce n'est pas grave.
- Speaker #0
Et le juste une, ça te fait quoi ?
- Speaker #1
Tu n'as pas arrĂȘtĂ© de fumer pour moi. Soit tu arrĂȘtes la nicotine. Soit t'arrĂȘtes pas.
- Speaker #0
Tu n'as jamais refumé depuis que t'as un chien ?
- Speaker #1
Je n'ai jamais refumĂ© depuis le 15 avril 2013. Mais parce que je sais que j'ai un terrain, donc si je me remets Ă fumer une clope, dĂ©jĂ je vais avoir envie de vomir comme normal, parce que quand j'ai fumĂ© mes premiĂšres clopes, j'avais envie de vomir, c'Ă©tait pas agrĂ©able. Je l'ai fait parce que j'essayais d'ĂȘtre cool. Donc je vais re-avoir envie de vomir et aprĂšs je vais re-avoir envie de rĂ©essayer en disant Oh, c'est juste parce que c'est en soirĂ©e et je vais re-avoir envie de fumer des clopes. Ouah, infernal ! Parce que ça me rend la flemme, quoi, la flemme ! J'avoue, la flemme ! Aller chercher des clopes dans des putains de tabac Ă 2h du matin parce que tu veux des clopes. Ăa, je faisais des kilomĂštres. Pour une cigarette, je faisais des kilomĂštres, pour de vrai. Vrai problĂšme, vrai galĂšre.
- Speaker #0
Chez les artistes, on associe quand mĂȘme beaucoup ce monde-lĂ Ă la cigarette ou Ă certaines formes d'addiction ou de bon kiff. Moi, dans ma projection, je n'associe pas forcĂ©ment l'humoriste Ă la clope. Je me dis, est-ce que c'est quelque chose que...
- Speaker #1
Totalement. J'ai eu beaucoup de chance, vraiment, dans mon milieu, trĂšs peu de gens fumaient. Moi, je me souviens que quand j'ai commencĂ© le Jamel Comedy Club, on faisait des tournĂ©es dans un bus, un tourbus. Donc, il y avait plein de villes qu'on enchaĂźnait oĂč on avait un gros tourbus, super cool, mais on vivait tous un peu les uns avec les autres dans le tourbus. Donc, c'Ă©tait trĂšs rigolo. Il y avait une ambiance un peu, tu sais, groupe de rock, mais de comique, quoi. Donc, on s'est rendu compte que vraiment, on Ă©tait tous trĂšs, trĂšs... trĂšs sage. C'est-Ă -dire que la cigarette, c'Ă©tait quelque chose que, seul, Blanche et moi, on fumait. Et on fumait Ă la fenĂȘtre. Il y avait une trappe. On fumait Ă la trappe. Et tout le monde nous disait, vous ĂȘtes relous lĂ . Je disais, c'est pas vous. Vous ĂȘtes censĂ©s ĂȘtre des cailleras durs Ă la street et tout. Casser les couilles pour une odeur de clope, quoi.
- Speaker #0
J'ai retrouvĂ© un... J'avais oubliĂ©, j'ai aussi le Blanche Gardin dans mon bouquin. Parce que dans un de ses spectacles, elle dit qu'elle a arrĂȘtĂ© de fumer et que le truc le plus fun qu'elle a fait l'annĂ©e derniĂšre, c'est arrĂȘter de fumer. Je ne sais plus comment elle dit ça.
- Speaker #1
On Ă©tait deux Ă fumer et les autres Ă©taient vraiment en mode pas de cigarette, quasiment pas d'alcool. C'Ă©tait genre vraiment si on buvait un verre, c'Ă©tait vraiment comme ça. C'Ă©tait fĂȘter une grosse fin de tournĂ©e ou bien fĂȘter une Ă©norme date qui s'est bien passĂ©e alors qu'on nous en proposait tout le temps. donc ça ça va c'Ă©tait pas malsain ça c'est une chance et aprĂšs dans les autres comiques que j'ai frĂ©quentĂ© ou j'ai pas vu les trucs ou ou ça va quoi franchement c'est pas on va pas proposer
- Speaker #0
Romane FrĂ©cinĂ© fait un sketch je crois oĂč il dit qu'il a arrĂȘtĂ© de fumer il y a tout un truc sur ouais mais moi je suis moins de la gĂ©nĂ©ration de
- Speaker #1
Romane FrĂ©cinĂ© donc Romane je le croisais beaucoup en comĂ©die club ouais donc peut-ĂȘtre la gĂ©nĂ©ration de Romane peut-ĂȘtre euh Il y a la mode de la weed en fait, en ce moment, qui n'est pas du tout lĂ quand moi j'ai commencĂ©. Nous, on avait encore... Ah ouais ? Ouais, non, il n'y avait pas la mode de la weed. Nous, c'Ă©tait vraiment... Enfin, moi, en tout cas, quand j'avais 20 ans, 25 ans, c'Ă©tait shit. Ouais. Et lĂ , maintenant, il y a beaucoup la weed parce qu'il y a des rappeurs qui ont rendu ça cool. Il y a des gens... Tu sais,
- Speaker #0
il y a un cÎté plus...
- Speaker #1
Comment dire ? Tu sais, la weed qui pousse, mais genre bio. Oui, c'est ça.
- Speaker #0
Il y a ce cÎté un petit peu...
- Speaker #1
De trÚs bonne qualité.
- Speaker #0
Ăa fait tisane, quoi.
- Speaker #1
Ouais, ça fait... C'est de la weed bio, c'est bon, quoi. Prends soin de moi, tu vois. Je prends vraiment un psychotrope, mais je prends soin de moi.
- Speaker #0
OK. C'est normal. Est-ce qu'il y avait quelque chose que tu voudrais rajouter ? Il y a plein de trucs qu'on n'a pas abordés, mais là , s'il y a un truc que tu dis...
- Speaker #1
Courage, quoi. Courage aux gens. Si vous Ă©coutez le podcast pour arrĂȘter de fumer, c'est possible, quoi. Courage, il y a plein de gens qui l'ont fait. Il y a moi et... aller voir mĂȘme un addictologue, il n'y a pas de honte. On a des moyens d'aller soit dans les hĂŽpitaux, soit dans les centres de santĂ©. Il y a des gens qui peuvent accueillir, qui peuvent aider, les mĂ©decins traitants, ils sont super ouverts sur ce genre de questions. Il y a beaucoup de traitements diffĂ©rents aujourd'hui. On a la chance d'avoir toute une palette de choses et surtout, il faut affronter la honte d'en parler, c'est pour ça que moi j'ai acceptĂ© le podcast. C'est parce que c'est vrai que ça peut ĂȘtre une grande honte et qu'il y a d'autres solutions que les substances. Parce qu'effectivement, c'est des super solutions en vrai, les substances. T'es pas bien, tu prends un truc, tout de suite t'es mieux. Clairement, je vais pas mentir, il y a un effet de dĂ©sir, de plaisir. Sinon, ça marcherait pas, sinon il n'y aurait pas de client, tu vois. C'est Louis Siguier qui disait, ouais, l'hĂ©roĂŻne, ça me fait peur parce que c'est trop bon, en fait. C'est tellement bon qu'en fait, je veux pas tester tellement c'est magnifique. Donc j'imagine, mais ce que je veux juste dire, c'est que c'est plus la honte et la douleur ou l'anxiĂ©tĂ© de faire les dĂ©marches nĂ©cessaires. C'est ça qu'il faut affronter. Plus que la substance en elle-mĂȘme, en fait, vous ĂȘtes tellement puissant. Les gens sont puissants en vrai dans leur corps et on a un corps vachement bien fait.
- Speaker #0
Donc demander de l'aide, quoi.
- Speaker #1
Demander de l'aide et identifier pourquoi vous avez besoin d'aide et sur quoi vous voulez travailler, quoi. C'est vachement dur, mais vous pouvez trouver toutes les solutions sur si on identifie le problĂšme. Mais comme disaient les profs de maths avant, souvent le souci c'est que la question elle est mal posĂ©e. Si vous avez la bonne question, vous allez trouver la bonne solution, ça va demander des efforts, mais vous allez la trouver au bout d'un moment. Si vous vous posez une question qui n'est pas une bonne question, qui est une question mal formulĂ©e ou qui n'a pas de lien avec vous, vous ĂȘtes fichu. Si vous vous dites pourquoi quand je lis un livre en 24 heures sans le comprendre... Je n'ai pas arrĂȘtĂ© de fumer. Ah, j'imagine que je suis maudit parce que mon corps est maudit et que je suis obligĂ© de fumer toute ma vie, c'est ma malĂ©diction. La question Ă©tait mal posĂ©e.
- Speaker #0
Mais alors du coup, toi tu dirais que tu manques pas d'air ?
- Speaker #1
Moi, je ne manque pas d'air. Moi, je m'aspire bien. J'ai ma cloison nasale déviée, mais je ne manque pas d'air.
- Speaker #0
J'espĂšre que cet Ă©pisode vous a plu. Et pendant que vous l'envoyez Ă vos potes, je vous annonce que dans quelques jours, dĂ©bute en France le mois sans tabac. Et oui, c'est chaque novembre et ça dure un mois. Je me souviens bien que quand j'Ă©tais fumeuse, comment il ne me fallait pas me parler de ce truc en mode RAF. Mais quand j'ai arrĂȘtĂ©, j'ai adorĂ© la mobilisation qu'il y avait autour de ce concept. Alors pour y participer, en plus des Ă©pisodes tous les 15 jours, je glisserai tout le long du mois quelques capsules interviews trĂšs spĂ©ciales que j'ai recueillies au ministĂšre de la SantĂ©. J'ai rĂ©ussi Ă choper quelques anecdotes que j'ai hĂąte de vous partager. En attendant, bon courage avec ce pichu chevrage. Pichu chevrage ! Bisous !