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Tu manques pas d'air

[E05S2] La Tabacologue TikTokeuse Ketty Deléris en délire !

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58min |11/11/2024|

117

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Description

Pré-Scriptum : deux trucs GRATUITS vraiment utiles :

-       le 3989 (appelle le Père Noël du sevrage !)

-       le kit du mois sans tabac en pharmacie (va chercher ta pochette surprise !)

😀

Pour l’occasion du Mois sans tabac (c'est en Novembre pour les retardataires) le podcast Tu manques pas d’air est pas peu fier de recevoir Ketty Deléris, la tabacologue la plus délire des réseaux sociaux.

Je pense que si vous avez des ados, ils la suivent sur Tiktok et si ce n’est pas le cas renseignez-vous (elle est sur tous les réseaux) surtout si vous avez envie de sensibiliser vos enfants aux addictions (vous savez qu’ils ne vous attendront pas pour savoir ce que c'est).

Faites circuler cet épisode à votre entourage fumeur qui veut arrêter !


💜


Portrait robot 🤖

 

Nom : Ketty Deléris


Lien avec le tabac : se lève tous les matins pour aider les fumeurs et les fumeuses à se sevrer


Activité : tabacologue, addictologue


Déclic : a commencé ses vidéos en délire pour aider ses patients pendant le confinement


Info wtf : pratique la danse de la joie sur demande quand un follower arrête de fumer


📚Livre de Ketty Deléris « j’arrête vraiment de fumer », la méthode pour reprogrammer mon cerveau et mon corps en 40 jours. Éditions Marabout

insta : https://www.instagram.com/kettydls.addicto/


📚Livre d’Astrid Malone « Apprivoiser son impérieuse envie de fumer », journal de bord d’un sevrage sans intox parce que vous avez le droit de galérer, Éditions Eyrolles


Montage et mixage : Axel Lattuada le vrai. 


Eugénie Florentin | Lanterne Digitale, Sociale Media Manager | https://www.instagram.com/lanterne.digitale?igsh=dW80YTliYzM1MzZq

_____

Musique |  IA+Astridou

____

Insta  |  @tumanquespasdair www.instagram.com/tumanquespasdair/

Livre  | « Apprivoiser son impérieuse envie de fumer », Astrid Malone, éditions Eyrolles.

Facebook  |  Tu manques pas d’air

YouTube  |  Tu manques pas d’air

LinkedIn  |  Astrid Malone

Mail : tumanquespasdairpodcast@gmail.com


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Tiens, il y a le mois sans tabac, et puis peut-être que ça va éclore dix ans après, mais il faut les laisser tranquilles, parce que si on est tout le temps à leur dire Ah, faudrait que t'arrêtes de fumer, faudrait que t'arrêtes de fumer c'est même contre-productif. Après, j'avais une petite mamie aussi qui m'avait dit C'est bon, je ne fume plus de tabac, j'ai trouvé une super astuce, j'ai remplacé le tabac roulé par des feuilles de menthe séchées. Donc elle avait… Elle faisait sécher sa petite menthe. Elle achetait de la menthe au supermarché.

  • Speaker #1

    Bienvenue dans le podcast qui te conforte dans ton arrêt du tabac et surtout qui rend ce moment moins chiant. Tu manques pas d'air pour l'occasion du mois sans tabac. Et heureux de recevoir Katie Deleris. Alors le mois sans tabac, pour ceux qui sont en léger différé, c'est en novembre. Katie Deleris est la tabacologue la plus fun des réseaux sociaux. N'hésitez pas à la suivre sur TikTok, Insta et compagnie. Je pense que si vous avez des ados, ils la suivent. ou en tout cas, ils seraient contents de la suivre, surtout si vous avez envie de les sensibiliser aux addictions. Bonne écoute ! Ah oui, et si, vous pouvez retrouver les extraits vidéo de l'interview sur le compte Tu manques pas d'air. À tout de suite !

  • Speaker #0

    Salut !

  • Speaker #1

    Non, t'inquiète, merci de traverser tout Paris en fin de journée, en heure d'hiver en plus. Non, pas du tout. Bon, t'es prête ?

  • Speaker #0

    Je suis prête. Alors, glissez. Ouais.

  • Speaker #1

    Pour commencer, un peu. Pour faire la conversation sur 5 étages, après on se pose dans les canapes.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu es du genre à être sportive déjà ?

  • Speaker #0

    Moyenne, oui, je cours un peu quand même.

  • Speaker #1

    Donc savoir que tu vas monter 5 étages, c'est comment ?

  • Speaker #0

    Ça ne me fait pas peur, ma fille, comme je t'ai dit, je suis asthmatique. Oui, c'est vrai ! Donc j'ai l'excuse de dire que si je suis essoufflée, c'est vrai.

  • Speaker #1

    Ok, et c'est 50% asthme et 50% mauvaise foi ?

  • Speaker #0

    Non, non. Je suis vraiment asthmatique, mais justement, de courir, ça me fait du bien.

  • Speaker #1

    Mais oui, c'est ça qu'on ne dit pas assez, c'est que faire du sport pour les asthmatiques, c'est bon. Eh bien oui,

  • Speaker #0

    il faut en faire. Donc on part généralement avec la gontoline et tout va bien.

  • Speaker #1

    Ok, cool. Et ce qui est ouf, c'est que là, on est au cinquième et je te sens un petit peu essoufflée. Alors que moi, je tire un peu sur la corde. Je fais genre, c'est bon, j'ai besoin de reprendre mon souffle un petit peu.

  • Speaker #0

    Comme je cours régulièrement, ça m'aide.

  • Speaker #1

    J'ai bien. Alors, bienvenue. Alors, merci beaucoup déjà, Katie, de traverser Paris pour répondre à mes questions. Je suis ravie qu'on ait eu enfin un créneau pour se retrouver.

  • Speaker #0

    Je suis désolée, c'est moi qui... Oui.

  • Speaker #1

    Ça se mérite une interview avec toi, et tant mieux. Merci d'être là.

  • Speaker #0

    Avec plaisir.

  • Speaker #1

    J'ai plein de questions concernant ton parcours, le contenu de ton parcours, et les patients ou clients quand on est tabacologue ?

  • Speaker #0

    On peut dire, c'est patient. En France, c'est patient, mais on peut dire client.

  • Speaker #1

    Ok, donc je peux faire l'un ou l'autre, c'est pas à l'époque. J'aurais plein de questions sur... tes patients, si tu as des anecdotes décalées là-dessus, on est preneurs de ce genre d'informations dans ce podcast. J'ai cru comprendre que tu as commencé par être diététicienne pendant 10 ans.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Mais tu t'ennuyais un peu. Alors, tu es retournée à la fac pour faire un DU de tabacologie. Tu as aussi fait de l'hypnose, une formation en TCC. Tu travailles dans plein d'endroits différents. Tu as une semaine de dingue. Moi, je te suis sur les réseaux. Je suis impressionnée. Tu es toujours en déplacement. En déplacement. Tu es en déplacement. Dans des lieux passionnants, on va y revenir, notamment en prison. J'ai vu que tu avais une grande communauté sur les réseaux, particulièrement sur TikTok. Moi, je te suis sur Insta, j'avoue, je suis la génération.

  • Speaker #0

    C'est le même contenu.

  • Speaker #1

    Je ne loupe rien.

  • Speaker #0

    Si, je fais des lives sur TikTok, mais je vais en faire bientôt sur Insta.

  • Speaker #1

    Merci pour l'info. Tu as aussi publié un livre et je te cite dans le livre que j'ai publié. On en parlera aussi. T'as plein de cordes à ton arc. Tu en as ajouté une dernièrement, si j'ai bien compris. T'as fait un DU d'addictologie générale. Donc, t'as encore en plus quelque chose. J'ai plein de questions là-dessus aussi. Tu as été vaguement fumeuse vers la vingtaine ou avant la vingtaine.

  • Speaker #0

    C'est ça. Disons que tu es bien renseignée.

  • Speaker #1

    Tu as déjà dit dans une interview que tu n'avais pas de dépendance. La chance ! Mais pour autant, tu as précisé que ça ne t'empêchait pas de comprendre les personnes qui traversent des sevrages.

  • Speaker #0

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    Donc on va commencer par là. C'est vrai qu'on se sent mieux compris par nos pères qui ont les mêmes addictions que nous, les mêmes comportements. Donc du coup, ma première question, c'est comment tu fais pour comprendre tes patients ?

  • Speaker #0

    En fait, c'est à force de les côtoyer, de les entendre. Je dirais que justement, j'ai commencé par le tabac et j'ai 10 ans d'expérience de tabacologue. Donc à force d'entendre par où ils passent. les difficultés qu'ils peuvent avoir, les joies que ça leur apporte quand ils arrêtent ou autre, on les comprend, c'est ce qui s'appelle l'empathie et je pense que voilà, on se mettra à la place de l'autre, essayer de comprendre, ça nous permet petit à petit de savoir par quoi ils passent et après de toute façon je dirais qu'on s'appuie donc beaucoup de l'expérience des patients et après si j'ai des difficultés moi je n'hésite pas à demander. De l'aide, justement, et notamment au père aidant. C'est-à-dire que je pense qu'on est très complémentaires. On a, nous, tabacologues, addictologues, et puis il y a les patients experts. Et c'est important de travailler main dans la main. Donc, si parfois il y a des subtilités que je n'arrive pas à bien comprendre, je peux très bien m'aider avec eux. Je travaille avec les narcotiques anonymes. Voilà, donc je m'appuie beaucoup de leur expérience à eux.

  • Speaker #1

    Dans deux jours, c'est le mois sans tabac. C'est un peu ton moi, quoi.

  • Speaker #0

    Eh ouais !

  • Speaker #1

    Comment ça se passe dans le monde tabaco, quand c'est le mois sans tabac ? Est-ce qu'il y a beaucoup plus de taffes, beaucoup plus d'interviews, notamment celle-ci, parce qu'elle va être diffusée, évidemment, pour le mois sans tabac ?

  • Speaker #0

    C'est un mois sans tabac et un mois sans vie, je dis souvent pour moi. C'est-à-dire que... Je ne compte plus mes heures de travail. Généralement, je travaille la journée à un endroit, en soirée pour d'autres, parce qu'on est aussi sollicité des fois aussi en fin de journée.

  • Speaker #1

    Genre typiquement là, parce qu'on est en fin de journée, t'es claqué de ta journée et t'es là.

  • Speaker #0

    Ouais, mais c'est quand même ça. Et c'est le mois sans tabac. Et voilà, c'est une fois dans l'année. C'est pas trop grave. OK.

  • Speaker #1

    Et comment c'est perçu auprès des consommateurs ? que tu côtoies, en tout cas de ceux que tu aides, le mois sans tabac, c'est quelque chose de particulier pour eux ? Tu sens que c'est utile ?

  • Speaker #0

    Oui, en fait, ça les aide à définir une date d'arrêt. Parce que des fois, on dit oui, je vais arrêter au 1er janvier ou autre. Et puis en fait, on ne le fait jamais. Et là, en fait, il y a un élan ensemble parce qu'on se dit tiens, il y a deux, trois collègues qui le font ou j'ai un autre copain qui le font. Et du coup, ça fait une certaine émulation et on se lance à le faire. Donc oui, je pense que c'est un... Un bon moyen de se dire, allez, je me lance avec telle ou telle personne.

  • Speaker #1

    Et donc, du coup, ça veut dire quoi de ton côté, que tu as plus de patients ou en tout cas, les patients, ils sont plus motivés par ça ?

  • Speaker #0

    Alors, on va dire qu'on a des patients toute l'année, mais on en a encore plus. Donc, c'est pour ça que généralement, on allonge nos périodes de consultation. C'est-à-dire qu'au lieu de finir à 17, 18 heures, on va finir plutôt vers 19 heures. Et puis, on enchaîne avec un petit sandwich et on va faire un atelier suite du soir. Alors bon, là, j'ai un peu réduit ma cadence pour ce mois parce que je sors quand même d'une maladie assez longue. Mais oui, c'est un gros mois.

  • Speaker #1

    OK. Et donc, tu as prévu des vacances après ?

  • Speaker #0

    Je prends la semaine de Noël, une semaine de congé. OK.

  • Speaker #1

    Et qu'est-ce qu'on pourrait dire d'autre par rapport au mois sans tabac ? Alors... Je ne sais plus si je t'ai expliqué mon parcours, moi je suis une ancienne fumeuse, j'ai fumé pendant 20 ans, j'ai adoré ça, j'ai jamais arrêté une seule fois, sauf comme ça du jour au lendemain, c'était la révélation, puis après j'en ai chié pendant un an, d'où cette situation actuelle, d'avoir écrit un bouquin et de faire un podcast pour être sûre de ne pas rechuter. Et moi, à l'époque, je fumais le mois sans tabac, mais il ne fallait pas m'en parler, ça ne m'intéressait pas du tout. J'avais une réaction très, très vive quand on m'en parlait, ce qui est signe d'une dépendance très forte. Je l'ai compris après, ça m'a un petit peu vexée. Et maintenant, quand j'en parle autour de moi, je dis Ah, c'est le mois sans tabac, vas-y, profite ! Et je trouve que les gens ont plutôt une bonne réaction. Enfin, autour de moi, ils sont là Ah ouais, tiens, pourquoi pas ?

  • Speaker #0

    Il va y avoir les deux réactions. Il y a ceux qui sont Ouais, pourquoi pas ? et qui se disent Oui, c'est le moment. Puis d'autres qui vont faire, oui, le mois sans tabac, et moi, ceci, moi sans alcool, moi ceci, laissez-nous tranquille, on veut vivre, etc. Et ça fait partie des étapes du changement. On sait que ce qu'on appelle la première étape, dans notre jargon, on appelle ça la pré-contemplation, c'est ce qu'on appelle le fumeur satisfait. En fait, il est très content de fumer, il n'a pas envie qu'on l'embête, et en fait, ces personnes-là, c'est juste mettre une graine, Tiens, il y a le mois sans tabac, et puis peut-être que ça va éclore dix ans après, mais il faut leur laisser tranquille, parce que si on est tout le temps à leur dire Ah, faudrait que t'arrêtes de fumer, faudrait que t'arrêtes de fumer c'est même contre-productif. Donc, c'est juste qu'on a inscrit cette petite graine dans la tête, Tiens, au mois de novembre, il y a le mois sans tabac et puis ça peut germer.

  • Speaker #1

    C'est clair. Et je rebondis sur le fait que tu dises que ça peut être contre... contre-productif lorsqu'on dit que... lorsqu'on insiste trop pour arrêter de fumer. Et ça me fait penser au profil type des parents qui veulent que les enfants arrêtent, ou leurs ados. Comment ça se passe ? Parce que je sais que t'es beaucoup en contact avec les jeunes. Donc je me dis, qu'est-ce que t'aurais envie de dire aux parents ? Arrêtez de leur dire ça, c'est pas ça qui les aidera.

  • Speaker #0

    C'est exactement... En fait, d'être sur leur dos, on sait très bien qu'un adolescent, en plus, il est en réactance face à plein de règles qu'on peut lui mettre. dont l'interdit de fumer. Donc je pense que c'est plutôt établir des règles à la maison. Moi, je leur dis, ce n'est pas parce que vous voulez pas qu'ils fument. En fait, vous pouvez très bien dire, déjà, la maison reste non fumeur. Ça, il n'y a pas de souci. Donc tu ne fumes pas dans ta chambre, tu ne fumes pas... Et puis après, c'est plutôt d'essayer de leur montrer tous les points positifs qu'il y a à ne pas fumer. Parce que, par exemple, l'argent qu'ils vont mettre dans les cigarettes, ça pourrait être de l'argent pour... aller à un concert, aller au cinéma, faire du kart. Donc, c'est aussi leur faire comprendre que c'est des choix qu'ils ont à faire. Mais on n'est pas derrière un ado tout le temps. Et je prends souvent le cas, moi j'ai un ado, il connaît toute la théorie que c'est pas bien de fumer, etc. Je sais rien, ça se trouve, peut-être qu'il va se mettre à fumer. Qu'est-ce que j'y peux ? Tous les adolescents passent par là. Alors après, par contre, c'est de faire en sorte qu'on ne tombe pas dans la dépendance. Et c'est pour ça que plus on met de règles, genre tu ne fumes pas à la maison, etc., on va mettre des contraintes et il y a moins de risques qu'on tombe dépendant.

  • Speaker #1

    Les ados qui viennent te voir, justement, ils parlent souvent de leur relation à leurs parents, le conflit, le besoin de liberté, que le fumée est une manière de se libérer, de se rebeller.

  • Speaker #0

    Oui, alors après, moi, je travaillais surtout avec des ados qui ont des parcours de vie un peu atypiques. Donc, ils n'ont pas des structures familiales bien établies. Il n'y a souvent pas que le tabac. Il y a aussi d'autres substances. Et d'ailleurs, souvent, je dis franchement, si j'avais leur parcours de vie, j'en serais peut-être au même point qu'eux. Donc, peut-être que je n'aurais même pas... Moins de substances, mais peut-être plus. Donc, franchement, j'essaie plutôt de travailler avec eux pour leur montrer tout ce qu'ils ont à gagner, à arrêter de consommer. Que justement, si on ne prend là que le tabac, je vais surtout jouer sur l'argent qu'ils vont pouvoir investir autrement. Parce que souvent, ils me disent qu'on n'est pas plus riche quand ils ont raison. Je n'ai pas une Ferrari pour autant. Parce que ça, c'est souvent l'argument. Mais je leur dis, c'est de la petite dépense que tu fais. C'est-à-dire que les 10 euros que tu mets dans ton paquet, moi, ça va être peut-être 10 euros que je vais mettre dans des fringues, que je vais mettre dans un concert. Sous ça, tu pourras te le faire aussi. Tu verras que ta vie, à côté, elle aura plus d'autres récompenses que la cigarette. Après, c'est aussi travailler sur la liberté. Parce qu'il se sent, au départ, libre de fumer. Mais très vite, en fait, ils sont prisonniers. C'est leur prouver qu'en fait, ils vont se retrouver, par exemple, un dimanche à faire je ne sais pas combien de stations de métro pour trouver un tabac qui va être ouvert ou je ne sais quoi. Donc, ce n'est pas totalement libre aussi de se dire tiens, je suis très énervée, je n'ai plus de cigarette sur moi, je ne trouve pas de moyen autre pour me calmer. Voilà, donc c'est leur prouver qu'ils vont être libres en arrêtant de fumer. Et en plus, ils vont gagner du pouvoir d'achat.

  • Speaker #1

    Tu parlais de profils atypiques que tu as parfois pour aider au sevrage en disant Effectivement, peut-être qu'à leur place, je fumerai. Moi, parmi toutes les choses improbables que je fais, je donne des cours de philo en prison pour ceux qui passent le bac. Et je suis amenée à faire d'autres choses. Et j'avais déjà proposé éventuellement de les sensibiliser. aux addictions, etc. Et on m'a dit, non, non, mais il y a déjà des personnes qui s'en occupent. Et j'ai vu que toi, sur les réseaux, que tu racontais que tu allais en prison. Vas-y, raconte. Tu es donc cette personne qui fait ce job.

  • Speaker #0

    Une des personnes, je vais à la maison d'arrêt de Villepinte, quartier mineur et majeur, mais je vais plus souvent chez les mineurs, justement. Et on fait de la sensibilisation autour des addictions, mais pas genre fumer, c'est pas bien

  • Speaker #1

    C'est ça, c'est un autre discours, là. Exactement.

  • Speaker #0

    Moi, je travaille plutôt sur le renforcement des compétences psychosociales. Ça veut dire quoi,

  • Speaker #1

    les renforcements psychosociales ?

  • Speaker #0

    Eh bien, par exemple, une des compétences, ça va être savoir gérer son stress. Si on ne sait pas bien gérer son stress, on peut fumer pour décompresser ou prendre du cannabis aussi, etc. Donc, de travailler la gestion du stress, la gestion des émotions, savoir communiquer de façon efficace, avoir une bonne estime de soi, renforcer son esprit critique, toutes ces compétences psychosociales vont leur permettre d'affronter la vie en faisant des choix éclairés qui seront bons pour leur santé.

  • Speaker #1

    En vrai, concrètement, tu es en contact avec eux, comment ça se passe ?

  • Speaker #0

    Je vais faire un atelier, par exemple, sur la gestion du stress. Donc déjà, je vais définir ce que c'est le stress. On va définir ensemble les déclencheurs du stress. Et après, je vais leur dire comment vous faites pour gérer votre stress, que ce soit une bonne méthode ou pas une bonne méthode. Mais ils doivent te donner des anecdotes. Oui, je vais fumer un gros joint. Voilà, il y a plein de choses qu'ils vont faire. Et donc après... Je les fais réfléchir, est-ce que d'après toi, c'est une bonne solution sur du court terme, sur du moyen terme, sur du long terme ? Et puis on essaye de réfléchir, parce qu'effectivement, on peut se dire que par exemple, pour dormir, fumer un joint sur du court terme, ça marche bien, ça t'assomme, tu dors. Est-ce que sur du moyen ou du long terme, c'est positif ? Ils me répondent, bah non, c'est pas bon pour la santé. Donc je les fais travailler là-dessus et après j'essaye de trouver avec eux, parce que le but c'est qu'eux-mêmes trouvent leur solution. Qu'est-ce qu'on pourrait faire pour mieux dormir ? Et moi, je suis là pour les aiguiller autrement ou pour gérer le stress, etc. Donc, généralement, on fait ça. Et puis après, on finit toujours sur quelque chose de plus ludique, un jeu de plateau, des quiz, etc. Ou quand ils perdent, généralement, je leur fais faire des abdos, des squats.

  • Speaker #1

    Ah, c'est bien !

  • Speaker #0

    Pour qu'ils bougent un peu.

  • Speaker #1

    Et qu'est-ce qui est différent par rapport aux personnes qui ne sont pas en prison ? Toi, tu sens que ta posture, elle peut être différente ?

  • Speaker #0

    J'essaye de faire des choses très, très ludiques, qui soient sous forme de jeux, avec des messages effectivement très clairs, et surtout qu'ils puissent appliquer dans leurs cellules. Quand je fais la gestion du stress, par exemple, on parle de l'activité physique, tu vois, ça serait simple de dire, va marcher pour te calmer. Sauf que maintenant, ils sont dans 9 mètres carrés. Donc du coup, on essaye de voir ensemble qu'est-ce qu'ils peuvent faire dans leurs cellules, comme activité physique.

  • Speaker #1

    Ils te le disent qu'ils fument ? Parce que c'est connu que la plupart fument la weed. Vraiment, la plupart. Quand je les ai en cours, t'es là, mais gars, pourquoi t'as fumé un pétard avant le compte de kilo ? Donc c'est quelque chose qui verbalise facilement.

  • Speaker #0

    Oui. Ils sont assez... Au départ, parce que... Je les ai sur plusieurs ateliers. Donc au départ, ils ne me connaissent pas trop, ils ne savent pas trop. Donc les premiers ateliers, justement, on fait plus connaissance, on fait un peu des ateliers brise-glace, etc. Et puis après, ils me connaissent, donc ils voient très bien comment je réagis avec eux. Et après, ils peuvent se confier, ils savent que je ne vais pas répéter les choses. Parce que oui, malheureusement, il y a des substances qui circulent en prison, il faut le savoir. Même si, normalement, rien n'est censé rentrer, malheureusement, il y a des choses qui rentrent. Donc, non, non, on arrive à en parler. Et surtout... Trouver des solutions pour qu'ils essayent justement de se sevrer pendant ce temps, c'est ce que je leur dis, je fais, profites-en, t'es là, fais ton sevrage plutôt.

  • Speaker #1

    C'est clair. J'ai une question sur ta formation en addicto. Vu qu'en amont, tu as fait une formation en tabaco, comment se situe le tabac dans cette formation ? Quelle place elle a ? Comment elle est enseignée par rapport aux autres formes d'addiction ?

  • Speaker #0

    Exactement comme les autres. Quand on fait la formation addicto générale, on a une formation... On fait substance par substance ou comportement par comportement. Et on a toute la théorie. Et puis après, on a un cas pratique. J'ai envie de dire, quand on sort de cette formation, on a l'impression d'être formé un peu à tout, mais pas à fond sur chaque substance. C'est pour ça que je dis souvent, moi, j'apprends beaucoup de mes patients. Et puis, c'est à force... C'est pour ça que... Je vais être très au point sur le sevrage du cannabis, sur l'alcool, parce que c'est ce que j'ai pratiqué. Et là, depuis la rentrée, je travaille dans une clinique où maintenant, je fais de la polyaddiction. Donc effectivement, maintenant, je commence à être très calée sur la cocaïne, le GHB, la MDMA. Alors qu'avant, je ne l'étais pas forcément parce que je ne pratiquais pas tous les jours. Donc forcément, la théorie, elle s'en va très vite. C'est à force de pratiquer que... Donc le tabac, c'était traité vraiment comme une journée dédiée. C'est pour ça que, contrairement au DU de tabacologie, où là, quand même, on voit tout, aussi bien la neuro, les traitements, on a des cours de TCC, on a plein de choses où on fait à fond, en long, en large. C'était passionnant. C'est vrai qu'on n'a pas le temps de faire ça aussi approfondi pour... pour la dicto générale, parce que ça reste très généraliste, en fait.

  • Speaker #1

    Ok, alors du coup, tu trouves que le tabac, par rapport à tout ça, dans la manière dont c'est enseigné, ça... Je ne sais pas comment poser cette question. Parce que j'ai bien conscience que les drogues dites dures font beaucoup de mal très vite. Mais quand on met à l'échelle du tabac, c'est ridicule. Et le tabac étant la...

  • Speaker #0

    Comme il y a beaucoup plus de consommateurs, Forcément, ça tue aussi beaucoup plus. Oui, de toute façon, le tabac, en France, c'est 75 000 morts chaque année. Donc oui, c'est ce qui tue le plus. Mais souvent, ça me fait penser, mes jeunes me disent Mais c'est quoi la drogue la plus dangereuse ? Et je leur dis Mais c'est très compliqué de répondre à cette question, parce qu'en fait, il faut voir ça un peu en trois dimensions. Il y a l'aspect toxicité, Donc oui, par exemple, le tabac, c'est très toxique. Mais par contre, si on regarde l'effet, par exemple, je peux conduire une voiture, même si j'ai fumé, je ne vais pas avoir... Par contre, si je bois de l'alcool, c'est plus dangereux de conduire une voiture. Si je prends du LSD, c'est beaucoup plus dangereux de conduire une voiture. Donc, il faut mesurer l'effet que ça peut avoir. Donc, il y a la toxicité, il y a l'effet. Puis après, il y a le potentiel addictif. d'une substance. La nicotine fait partie des substances les plus addictives. Donc, effectivement, si on regarde la nicotine par rapport au cannabis, la nicotine est plus addictive. Mais par contre, le cannabis a plus d'effets. Mais tue moins. Tu vois, on ne peut pas répondre. Ce n'est pas simple de répondre laquelle est la plus dangereuse. Je pense qu'il faut se dire que à partir du moment où on consomme une substance psychoactive, Il y a des risques. Après, effectivement, ce qui tue le plus quand même, là, c'est un enjeu de santé publique, c'est le tabac. Donc, c'est pour ça que, d'ailleurs, il y a quand même la campagne Mois sans tabac, il y a des mesures qui sont prises. Est-ce suffisant ? Ben non, il faudrait plus. Encore, moi, j'ai un milliard d'idées de ce qu'il faudrait faire.

  • Speaker #1

    Tu veux nous en partager quelques-unes ?

  • Speaker #0

    Ben justement, je pense que... On sait que l'augmentation du prix... du paquet, ça marche. Notamment chez les plus jeunes. Donc, il faut continuer dans ce sens-là. Mais il faut des contreparties aussi derrière. On ne peut pas que taper sur le dos des fumeurs, ça ne marche pas. Donc, il y a déjà eu des contreparties. Maintenant, les substituts nicotiniques sont entièrement remboursés. Donc, ça, c'est quand même super. Mais voilà, on sait que, par exemple, l'activité physique, eh bien, ça réduit les cravings, les fortes envies de fumer. Ça permet de limiter la prise de poids, qui est un des freins les plus importants à l'arrêt du tabac. Pourquoi il n'y aurait pas une prise en charge par l'assurance maladie, d'une partie de l'inscription dans une salle de sport ou je ne sais quoi ? Tu vois, il y a plein de choses à voir, justement.

  • Speaker #1

    Oui, c'est clair. Mais alors, attends, breaking news, parce que tu l'as dit dans une interview, que faire du sport ne compense pas. Au niveau de la respiration.

  • Speaker #0

    Alors, j'ai dit que...

  • Speaker #1

    Je reformule la question,

  • Speaker #0

    peut-être ? Faire du sport, n'enlevez pas les goudrons de nos poumons. Ça, ça ne sert à rien. Parce qu'il y en a plein qui me disent Non, mais moi, je n'ai pas de risque de tomber malade parce que je cours, par exemple. Donc, je nettoie mes poumons. Je fais Non, courir ne nettoie pas tes poumons.

  • Speaker #1

    Et ça, c'est... Pardon, je te coupe parce qu'il faut que tu refasses cette phrase. Parce que pour moi, ce truc est important.

  • Speaker #0

    Faire du sport, ça ne va pas retirer les mauvaises substances de tes poumons. Ça va réduire ton envie de fumer, ton manque, ton besoin de fumer, ton craving. OK. D'accord ? Mais pour nettoyer tes poumons, c'est pas en allant courir que ça va. La seule solution pour nettoyer tes poumons, c'est de laisser faire ton petit corps tout seul. Et c'est le temps qui va te permettre. Est-ce que...

  • Speaker #1

    Ceux qui fument en soirée et le lendemain se disent c'est bon, je vais compenser en faisant un footing n'importe quoi.

  • Speaker #0

    N'importe quoi. Voilà, ça ne sert à rien. Si, ça sera bon pour leurs muscles, ça sera bon pour leur cœur, mais ça ne va pas nettoyer leurs poumons.

  • Speaker #1

    En revanche, si tu arrêtes de fumer et que tu as un craving, une envie irrépressible de fumer, il va courir,

  • Speaker #0

    ça va compenser. Exactement, ça ne va pas compenser, ça va calmer ton envie de fumer. Yes ! Tu vois ? Est-ce que j'ai été claire ? Hyper claire !

  • Speaker #1

    Et comment toi tu vois l'avenir du tabac ?

  • Speaker #0

    Je pense qu'on n'arrive pas à dénormaliser assez le tabac chez les jeunes. Et je pense que c'est ça, il faut qu'on arrive à faire en sorte que ça devienne ringard de fumer. Que ça devienne, tu fumes mais c'est tellement nul, tu fais pitié de fumer. Et moi, j'aimerais que ça soit ça. Et en fait, parce que les jeunes, ils le savent tous que fumer, c'est pas bon. Parce qu'en plus, souvent, en primaire, ce sont les grands fervents défenseurs de maman, papa, il faut pas fumer, c'est pas bon, etc. Et puis, ils arrivent au collège, transformation, et là, ça devient cool de fumer. Donc, il faut vraiment travailler sur le fait que non, fumer, ce n'est pas cool. Donc, c'est pour ça qu'il faut aussi encadrer. la publicité, il faut encadrer les films, il faut faire en sorte que non, ce n'est pas cool de fumer, c'est dégueulasse, tu pues de la bouche, t'as les doigts jaunes, ça favorise ton acné, franchement, qu'est-ce qu'il y a de cool là-dedans ? Et ça, ça passe par... Effectivement, tu vois, encore, on voit des images de belles filles qui fument et on dit, ah, c'est cool, ça rend sexy, mais non, en fait, c'est pas sexy de fumer, quoi. En fait, la femme, elle serait... aussi jolie sans avoir la cigarette à la bouche. J'ai parlé de ça il n'y a pas longtemps à un ami photographe et je regardais son Insta et il y avait plein de femmes qui avaient une cigarette à la bouche. Je me disais, mais pourquoi tu fais la cigarette ? Tu es encore dans ton inconscient de faire croire que c'est glamour. Ce n'est pas glamour. Un mec qui est courageux, on va lui mettre aussi la cigarette. Il faut arrêter, c'est cliché. Et en fait, ce sont des clichés qui sont ancrés au plus... profond de génération de génération de génération, parce que derrière, l'industrie du tabac, ils ont bien marketé ça, et en fait, il faut déconstruire ça. Et c'est un peu d'ailleurs ce qu'on essaye de faire avec la PEUF en ce moment, parce que, oui, effectivement, un fumeur qui arrête de fumer, je vais lui conseiller la cigarette électronique. Et on me dit, mais alors, pourquoi t'es contre la PEUF ? En fait, un fumeur... qui prendrait la puff pour arrêter de fumer, pourquoi pas ? Bon, c'est une aberration écologique pour moi, mais c'est une cigarette électronique, on va dire. Par contre, un non-fumeur qui va prendre la puff, ça m'énerve. Il va se créer une dépendance à la nicotine. Et pourquoi ? Parce qu'ils ont utilisé des influenceurs pour faire passer sa cool. Il n'y a pas longtemps, il y a eu l'interview avec Squeezie et Adèle. Je ne sais pas.

  • Speaker #1

    plus son nom.

  • Speaker #0

    C'est très méchant pour elle. Je suis désolée. J'écorche mon nom si tu ne regardes. Pardon, pardon. Mais en fait, ça, non, il ne faut pas le montrer parce que les jeunes qui la trouvent belle, et ils ont raison de la trouver belle, qui la trouvent drôle. Moi, j'adore cette femme. Et en fait, quand je l'ai vue avec la pub, je me suis dit, non, en fait, non, non et non, parce que c'est un modèle pour plein de jeunes filles. Et voilà, on glamourise encore cet accessoire. comme on l'a pu le faire dans les années 50 avec la cigarette. On voyait Marilyn Monroe avec sa cigarette, on la trouvait super belle. Et tout ça, ça m'énerve. Donc, il faut vraiment rendre la cigarette ringard.

  • Speaker #1

    Je suis bien d'accord avec toi. Et c'était un de mes slogans, d'ailleurs. Je t'en filerai, j'ai des stickers. Genre, le sevrage is the new sexy.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. Exactement.

  • Speaker #1

    Rendre ça cool. Hum... Quand j'ai écrit mon livre, j'ai regardé ce qui se faisait.

  • Speaker #0

    Ton livre n'était pas encore publié. Au moment de la publication de mon livre, ton livre est sorti. Donc, j'ai appelé mon éditrice. Vite, vite, dans la bibliographie, tu rajoutes la ligne de Cathy. Alors, je n'ai pas eu le temps de lire ton livre, du coup. Mais là, depuis, je n'ai plus le feuilleté. Donc, je l'ai mis sans savoir de quoi ça parlait. Mais je me doutais un petit peu que ce serait génial. Je te suivais déjà sur les réseaux. Et donc, déjà, bravo d'avoir écrit ce livre. Bravo d'être allée au bout parce que c'est une preuve. par des moments de douleur.

  • Speaker #1

    Là, j'aimerais écrire un deuxième sur l'alcool et je n'arrive pas à me motiver à le faire parce que je sais exactement ce qu'il en est.

  • Speaker #0

    J'ai lu ta page des remerciements et on sent que vraiment, tu y es allée.

  • Speaker #1

    Oui, c'était dur.

  • Speaker #0

    Mais c'est bien. Après, c'est quoi tes retours par rapport à... Depuis la publication, est-ce que tu as eu des retours intéressants ?

  • Speaker #1

    J'ai eu des super retours de personnes qui m'ont dit que ça les a aidées. Donc, c'est toujours gratifiant de se dire, bon, j'ai pas fait ça pour rien. Et puis, voilà, je me dis, pour des personnes qui n'ont pas encore franchi le cap d'aller voir un tabacologue au cabinet parce que, des fois, on ne sait pas, il y a des blocages ou les horaires ne correspondent pas. Ils ont possibilité de lire ce livre.

  • Speaker #0

    Trop bien. J'ai vu que tu avais bossé chez Tabac Info Service.

  • Speaker #1

    Oui. Donc,

  • Speaker #0

    tu es le genre de personne qui décroche quand on fait le 3989 ?

  • Speaker #1

    Non, ça ne marche pas tout à fait comme ça. Alors,

  • Speaker #0

    on va dire comment ça marche.

  • Speaker #1

    Alors, quand on appelle le 3989, on tombe comme sur un standard et tu vas être sur des conseillers qui sont quand même formés un peu à la tabacologie, qui peuvent répondre à quelques questions. Et après, ce conseiller va vous... proposer un rendez-vous avec un tabacologue.

  • Speaker #0

    Donc si je fais le 3989, ça me coûte 0 euro, je peux juste appeler comme ça quelques minutes pour prendre un premier...

  • Speaker #1

    Le prix d'un appel normal, tu sais, c'est dans ton forfait. C'est pas un numéro gratuit. C'est pas surtaxé. Et on te propose qu'un tabacologue te rappelle. Donc après, c'est le tabacologue qui va te rappeler. Moi, ma journée, quand elle commence à tabac infoservices, j'avais une feuille. avec mon agenda, à 9h tel patient, à 9h30 tel patient, comme quand tu es en cabine et donc tu rappelles, tu appelles ton patient. Donc on fait un premier rendez-vous qui est le bilan. On essaye de voir l'histoire un peu du tabac, s'il y a des maladies. On fait les tests de dépendance physique au tabac, donc le petit questionnaire en six questions. On évalue la motivation et on établit un vrai plan d'aide à l'arrêt du tabac. Voilà. Et on rappelle le patient à J3 de son arrêt, J7, J15, J30 et J60. C'est un vrai, vrai coaching. C'est gratuit. C'est gratuit,

  • Speaker #0

    mais pourquoi ce n'est pas ça ?

  • Speaker #1

    Mais parce que je n'arrête pas de le dire qu'il faut que Tabin Info Service communique là-dessus. Elle aime ! Je leur dis et je leur redis.

  • Speaker #0

    Bon, et du coup, j'imagine que ça a eu... plein de patients et de patientes au téléphone. Est-ce que tu as des situations lunaires à nous raconter ?

  • Speaker #1

    Justement, c'est rigolo parce qu'on a des jeunes qui nous appellent et ils nous racontent des choses. Notamment, par exemple, souvent, on leur donne des conseils sur quand vous avez une envie de fumer. Moi, j'explique souvent que c'est quand ils ont envie de fumer, il ne faut pas qu'ils prennent tout de suite leur pastille de nicotine. On essaye d'attendre 3 à 5 minutes et pendant ces 3 à 5 minutes, on respire. On respire, on boit un grand verre d'eau, on fait quelques pas, on peut téléphoner à quelqu'un. On essaye de s'occuper l'esprit. Et si vraiment ça ne passe pas, au bout de cinq minutes, on prend la pastille de nicotine. Et donc, dans tous les conseils que je donne, je dis boire un verre d'eau. Et il y a un monsieur qui m'a appelé le lendemain. Il me fait, non mais en fait, ça ne va pas. Je bois cinq litres d'eau par jour. Je dis, non mais non. Non. Donc, c'est vrai qu'après, du coup, dans mes conseils, je disais boire. Un verre d'eau à chaque fois, dans la limite du raisonnable, vous buvez un litre et demi d'eau dans la journée, pas la peine d'en faire plus. Il y avait ça, après j'avais une petite mamie aussi qui m'avait dit, c'est bon je ne fume plus de tabac, j'ai trouvé une super astuce, j'ai remplacé le tabac roulé par des feuilles de menthe séchées, donc elle faisait sécher sa petite menthe. Elle achetait de la menthe au supermarché. Elle m'avait expliqué qu'elle faisait sécher sa petite menthe au four. Et puis après, elle les miettait. D'ailleurs, elle disait comme ça, en plus, je ne m'ennuie pas. Elle les miettait, ces petites feuilles de menthe. Puis après, elle se roulait. Elle me dit que ça sentait bon. Je fais oui. Alors, le problème, c'est que peu importe ce qu'on fume, que ça soit... Du tabac, du cannabis, de la menthe séchée, des herbes de Provence aussi. Souvent, on me la fait, ça. Fumer de l'herbe de Provence.

  • Speaker #0

    C'est vrai, donc.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai, c'est vrai. Eh bien, c'est toxique parce que ce qui est dangereux pour les poumons, c'est la fumée, en fait. Oui, le tabac, il y a de la nicotine et c'est ce qui rend accro. Mais en fait, c'est la fumée qui est toxique, qui fait qu'il y a des groutons. Donc, j'ai eu ça sur Tabac Info Service. Après, en vraie consultation, j'ai eu un patient qui a un petit jeune. Quand je travaillais à l'assurance maladie, il coche quand il fume ou pas. Donc, lui, il avait coché qu'il fumait. Et donc, il passait par mon bureau. Et donc, je lui disais, tu fumes ? Il me fait, oui, je fume que quelques fois, mais je fume uniquement des post-it. Je fais, quoi ? Des post-it ? Et il me fait, oui, oui, pour rire en classe, on se roule des post-it, on les fume à la crèche.

  • Speaker #0

    J'étais pas prête.

  • Speaker #1

    Ouais, bah si, et puis ma dépostite, s'il te plaît. Ah, et puis pareil. Alors ça, c'était à temps d'envoyer un faux service. Donc, c'était quelqu'un qui avait une forte dépendance. Et donc, je lui avais conseillé, pour sa dépendance physique, d'utiliser un patch. Et je le rappelle à J3 de son arrêt. Je fais alors, comment ça se passe ? Et il me dit, alors, vraiment, les patchs, ça ne marche pas, ça ne marche pas. Je dis, ah bon, mais racontez-moi, qu'est-ce qui ne marche pas ? C'est que vous le mettez et vous fumez quand même ? Il me dit, mais non, j'essaye de l'allumer, ça ne sale pas. Et il roulait son patch et il voulait le fumer. Et donc, je dis,

  • Speaker #0

    non,

  • Speaker #1

    mais c'est pas vrai. J'en ai tellement des anecdotes comme ça. Donc, pareil, tu vois, après, je dis, donc, le patch, ça se colle sur la peau. ça ne se fume pas donc pareil tu en viens à expliquer où ça se colle parce que ça il y en a plein qui font l'erreur parce qu'ils sont allergiques au patch et donc ils le collent sur le dessous du pied il y en a qui apparemment à qui on leur a conseillé ça mais en fait ça diffuse très mal donc ça sert à rien de se mettre sur le talon du pied ok Mais oui, j'en ai plein.

  • Speaker #0

    Donc, attends, parce que moi, je crois que je n'ai jamais vu de patch. J'imagine que c'est comme un pansement et ça se colle sur le bras.

  • Speaker #1

    Ça se colle plutôt sur la partie haute du corps. Donc, ça peut être le bras, les épaules, le ventre. Voilà, peu importe. Et il y en a qui ont essayé de le rouler et de le fumer. Donc oui, ça ne s'allume pas. Essayer de fumer un pansement, ça ne marchera pas.

  • Speaker #0

    Mais la scène, il y a vraiment des gens. Oh là là, on n'est pas sur la même planète.

  • Speaker #1

    Non, mais comme quoi, en fait, je pense qu'il faut être clair dans ses explications. Donc, tu vois, à force, parce que moi, ça va faire 15 ans maintenant que je travaille dans les addictions, j'explique beaucoup plus de choses qui ont l'air bêtes. Mais moi, je prends le temps maintenant de t'expliquer.

  • Speaker #0

    Du coup, tu dois avoir parfois des patients qui te regardent genre, ah, d'accord, révélation. Et donc, une journée de type, ça ressemble à quoi ?

  • Speaker #1

    Alors moi, mais de chez Tabin Info Service ou ma journée type à moi ? Alors du coup, moi je travaille trois jours par semaine pour une association de prévention, où là je fais de la prévention des addictions, je vais dans les missions locales, je vais à la prison, où je fais de la formation aussi de professionnelle.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Et je travaille une journée par semaine en clinique, et une autre journée où là... C'est plutôt libre. Soit je suis dans un cabinet médical, soit je suis dans des mairies qui m'ont appelée pour faire des permanences auprès de certains jeunes. Là, c'est variable. J'ai des semaines. Tu t'ennuies pas ? Non. J'aime bien quand ça change. Sinon, j'ai tendance à vite m'ennuyer. Il faut vraiment que les gens changent, mes activités changent.

  • Speaker #0

    Et quand tu vois un patient, quand tu reçois un patient, tu peux tout de suite analyser son degré d'addiction, les difficultés qu'il va rencontrer ? Tu as un peu un profil type ou chaque personne est différente ?

  • Speaker #1

    Non, chaque personne est différente. Moi, je leur explique toujours et ça, c'est hyper important parce que souvent, quand je vois des personnes, quand ils viennent nous voir, ils ont déjà essayé d'arrêter par eux-mêmes. Et du coup, ils ont l'impression que rien ne marche. Et en fait, je leur dis souvent, c'est que déjà, ils n'ont pas bien compris comment fonctionnait leur addiction. Il y a une addiction, une dépendance physique, le besoin du produit, mais il y a une dépendance comportementale, les habitudes, et une dépendance psychologique, le fait de gérer ses émotions avec la cigarette. Et souvent, ils me disent, les patchs, j'ai déjà essayé, ça ne marche pas, je fumais avec. Je fais oui, parce que le patch, il règle un tiers du problème, la dépendance physique. Le comportemental et le psychologique, si vous ne le travaillez pas, ça ne va pas fonctionner. Deux tiers du problème, c'est ça. Donc je fais par exemple, je viens de finir un repas, j'allume une cigarette. Vous avez beau vous coller un patch, vous aurez envie de fumer après le repas. Donc c'est pour ça. Et du coup, ils déculpabilisent beaucoup et disent Ah, c'était pas moi qui n'avais pas de volonté Je fais Mais non, en fait, ça n'a rien à voir avec la volonté. C'est que vous n'étiez pas bien préparé. L'arrêt du tabac, c'est comme quand on prépare un marathon. Si on se présente le jour du marathon sur la ligne de départ, oui, il y a des gens qui vont, sans l'avoir préparé, qui vont réussir à arrêter et super pour eux et tant mieux. Mais ça ne viendrait pas à l'idée de quelqu'un qui a réussi à faire ça, de dire à tout le monde le marathon, c'est facile, c'est juste une question de volonté, tu t'y mets et puis voilà. Non, il y a des gens qui vont avoir besoin de préparation, des gens qui vont avoir besoin d'un coach, d'autres qui vont se préparer seuls. Il y a mille et une façons d'arrêter. Bien sûr, on va utiliser des techniques, des outils un peu similaires pour certains, mais chaque personne est différente. Et ça, c'est important de se dire que ce n'est pas ce qui a fonctionné pour un, qui va vraiment fonctionner pour nous. Il faut vraiment se dire, mon arrêt, qu'est-ce qui me convient le mieux à moi ? Si vous êtes persuadé que... les patchs, ce n'est pas fait pour vous, on essaye de s'adapter. Moi, j'essaye de faire comprendre pourquoi ça pourrait fonctionner. Mais si le patient ne veut pas, je m'adapte aussi à ce que veut le patient. C'est important.

  • Speaker #0

    Tu as l'impression un peu de faire de la psychologie, des séances un peu psy ou pas ?

  • Speaker #1

    Oui, totalement. Si on ne se met pas à essayer de comprendre comment le patient fonctionne dans ses habitudes, ce qu'il a envie, etc. Il faut le faire aussi, il faut que le patient devienne moteur de son propre changement. Moi, je leur dis souvent, moi, c'est comme si j'avais tout un trousseau de clés et vous, vous êtes devant la porte avec la serrure, mais je ne sais pas quelle clé va fonctionner pour votre porte. Moi, j'ai juste le trousseau de clés. Donc, on va essayer ensemble et c'est vrai, ça peut être pénible d'essayer plusieurs clés. Et moi, je serais là pour vous encourager, vous dire pourquoi je pense que c'est plutôt cette clé, etc.

  • Speaker #0

    Génial comme métaphore. J'adore. En plus, c'est déculpabilisant de se dire, si cette méthode, ça ne l'allait pas, si j'ai rechuté, ça veut dire que ce n'était pas la bonne clé, etc.

  • Speaker #1

    Exactement. Et parfois, il faut deux clés, parce qu'on n'avait pas vu qu'il y avait deux serrures. Des fois, il y a des petits pièges. Cette porte, elle est compliquée à ouvrir. Vous le disez, ça y est. Mais une fois qu'elle est ouverte, elle est belle.

  • Speaker #0

    Je reviens sur tes journées incroyables danses et en même temps, moi, je voudrais ajouter les réseaux sociaux. J'ai l'impression que tu es toujours en train de publier, de mettre des stories. J'adore, tu te prends en photo, je ne sais pas, c'est dans le hall de ton immeuble où on voit ta tenue tous les jours avec ton programme. J'adore.

  • Speaker #1

    J'essaye de montrer mon programme du jour, ce que je fais, parce qu'effectivement, comme ça, vous vous rendez compte de ce que c'est un peu la vie d'une tabacoé dicto. Et puis, j'essaye aussi de partager des petits moments. En story, c'est vraiment... C'est un peu mon journal intime, je dirais. Hier, par exemple, je suis sortie au resto et puis j'ai fait une soirée fléchette. J'ai mis... J'ai fait une soirée fléchette. Donc, j'essaye d'interagir avec ma communauté parce que je n'ai pas envie d'être que la personne qui donne des conseils. En fait, j'ai plutôt envie d'être la super copine. à qui on aurait envie de se confier sur son arrêt, de se dire, là, je n'y arrive pas. En fait, il y en a plein qui me suivent et qui me disent, en fait, je ne suis pas prêt à arrêter, mais je te suis quand même. Je fais, mais en fait, c'est très bien. Parce que justement, quand tu seras prêt, au moins, tu sauras quoi faire, vers qui aller. Donc, go, il n'y a pas besoin d'être en arrêt pour me suivre. Et comme il y en a plein, des fois aussi, qui me disent, en fait... Ça y est, j'ai arrêté, mais ça fait un petit bout de temps. Et en fait, quand je revois tes posts, des fois, ça me renvoie. Je fais, supprime-moi, il n'y a pas de souci.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça ce que j'avais dit. En fait, c'est génial la communauté que tu as. Moi, je vois, j'ai créé un compte pour mon podcast. Mais après, je me dis, je veux que les gens me suivent. Mais en même temps, je ne veux pas que les gens me suivent. Je veux juste que les gens arrêtent et passent à autre chose.

  • Speaker #1

    Exactement. Et c'est pour ça que c'est OK quand ils me disent, je te dis au revoir. Et je fais, dis-moi au revoir. Et en fait, je suis cool dead. C'était vraiment cool d'avoir passé une année ou deux ans ou un mois ensemble. Et puis là, tu as besoin de tourner la page. Tourne-la, la page. Il n'y a aucun souci. Je ne fais pas de la rétention de followers.

  • Speaker #0

    Non, mais c'est clair. Et tu prends le temps de répondre à tout le monde, j'ai l'impression.

  • Speaker #1

    Alors, j'essaye, mais non. Je vais leur dire non,

  • Speaker #0

    arrête. Je ne sais pas. Je ne vais pas te donner des conseils. Je suis impressionnée du travail que tu fournis sur les réseaux et tu passes beaucoup de temps à essayer de répondre au maximum de personnes. Je sais que ce n'est pas possible de répondre à tout le monde, mais j'aime beaucoup regarder les commentaires qu'il y a en dessous de tes vidéos et je vois que tu réponds aux commentaires. Et d'ailleurs, je précise au passage que c'est hyper intéressant quand tu es en sevrage de lire tous les commentaires. Ça te met dans un mou, tu vois que tu n'es pas la seule personne qui galère, etc. Donc ça, c'est vraiment chouette. Ça fait une vraie communauté.

  • Speaker #1

    J'essaye de répondre parce qu'en fait, je trouve... toujours que c'est pertinent les commentaires. Et même si c'est un commentaire qui dit juste qui ne demande pas forcément une réponse, des fois j'ai juste une personne qui dit Ah, moi ça fait trois jours que j'ai arrêté. Je suis obligée de lui répondre Bravo, sois fière ! Parce que ça fait toujours plaisir d'avoir un petit message comme ça quand on est dans le dur, en plein sevrage. Donc j'essaye. Je dis bien que... À ceux qui je n'ai pas répondu, pardonnez-moi, mais j'essaye vraiment de répondre à tout le monde parce que j'ai la chance que la Mildéca, c'est la mission interministérielle des luttes contre les drogues et les conduites addictives, me finance. Effectivement, j'arrive à me dégager du temps et c'est du temps de travail pour répondre aux followers, pour faire du contenu.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qu'on pourrait dire aux gens qui ne pensent pas à prendre rendez-vous avec un tabacologue ou une tabacologue, qui n'oseraient pas, qui... J'ai l'impression que comme ce n'est pas assez démocratisé...

  • Speaker #1

    Oui, il y en a plein déjà qui ne connaissent pas notre profession. Oui, voilà. Ils vont tabacologue, pourquoi ? Parce qu'on entretient ce mythe qu'arrêter de fumer, ce n'est qu'une question de volonté. Et ça, ça m'énerve.

  • Speaker #0

    Moi aussi, j'en peux plus.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Alors, bien sûr qu'il faut le vouloir, c'est important. Oui,

  • Speaker #0

    ça fait partie de l'équation.

  • Speaker #1

    Mais en fait, non, et si tu as arrêté de fumer tout seul, tant mieux. Mais en fait, arrête de dire à tout le monde, il faut le vouloir. Non, il y a des personnes, c'est plus dur. Souvent, moi, je prends l'analogie avec la femme enceinte qui va accoucher. Il y a celle qui accouche sans péridural et celle qui accouche avec péridural. On n'est pas tous égaux face à la douleur. Il y a des gens qui sont très sensibles à la douleur et c'est OK, ils vont utiliser la péridurale. Il y a des gens qui sont très sensibles aux symptômes de manque de nicotine et c'est OK de se faire aider. Ça ne fait pas de toi un moins courageux. Donc non, il ne faut pas hésiter à se faire aider. Déjà, il faut parler du métier de tabacologue, d'addictologue. Il ne faut pas avoir honte d'aller consulter. Je pense qu'au contraire, ça fait... C'est de se dire, je vais mettre toutes les chances de mon côté pour réussir ce sevrage et donc je demande de l'aide. Pour apprendre à écrire, à faire du vélo, on a déjà... Il y en a qui l'ont fait seule, certainement, mais beaucoup ont s'est fait aider par nos parents, un ami, un enseignant. Mais pourquoi, pour arrêter de fumer, on ne va pas se faire aider ? Effectivement, ça peut être un tabacologue, mais pourquoi pas aussi, ça peut être juste écouter ton podcast parce que ça peut aider, ça peut être acheter un livre. Il y a mille et une clés sur ce porte-clés. Et j'insiste, c'est hyper important de trouver sa propre méthode et de se dire que la rechute, elle fait partie du processus. C'est pas grave de rechuter. Rechuter, ça veut juste dire, tiens, j'étais... pas préparée à cette difficulté. Je n'avais peut-être pas assez envisagé quoi faire quand je suis stressée, quoi faire quand je suis en soirée avec mes potes, quoi faire quand j'ai bu de l'alcool et que j'ai envie de fumer, quoi faire... Il y a tellement de difficultés que c'est normal au départ d'avoir des rechutes. Et bien, ce n'est pas grave, j'ai rechuté, j'essaye de me remobiliser parce que... Des fois, c'est dur. Il faut accepter d'avoir rechuté. Notre égo, il en prend un coup. C'est normal. C'est jamais quand on s'est pris une mauvaise note en classe, on n'aimait pas ça. Quand on est tombé de vélo, on n'aimait pas ça. Quand on a rechuté dans son tabac, on n'aime pas ça. Et donc, il faut des fois un petit temps aussi pour reconstituer sa motivation. Puis après, on repart en essayant une autre clé ou des fois la même clé.

  • Speaker #0

    Trop bien. Merci pour tout ça. En plus, dans ton livre, tu donnes beaucoup, beaucoup de conseils, d'astuces à différents moments. Tu lâches rien et tu vas même jusqu'à donner des conseils. Parce que j'imagine que tu as eu des scènes de personnes qui négociaient. Il y a une page sur comment on fait quand on a envie de fumer après avoir fait l'amour. Oui. T'en es venue à là et je me suis dit, pour qu'elle en vienne à écrire cette page, c'est qu'il y a eu beaucoup de gens qui ont dû lui dire... Oui, mais moi, après l'amour et tout, et puis quand l'autre allume une cigarette, forcément, je vais fumer une cigarette. Donc, tu fais une liste de choses à faire à la place de fumer.

  • Speaker #1

    En fait, je pense qu'en 15 ans, j'ai réussi. Mais après, il y a toujours des situations auxquelles je n'aurais pas pensé, certainement. Mais je commence à avoir un petit bagage de Ouais, mais alors, comment je fais si... Et voilà. Donc oui, j'ai fait une page sur comment faire après l'amour. Parce qu'il y en a plein qui me disent, cette cigarette, elle est trop agréable. Et je leur dis, non, ce qui est agréable, c'était de faire l'amour. Enfin, normalement. Et donc après, il y a d'autres choses qui peuvent être agréables qui ne soient pas la cigarette.

  • Speaker #0

    Alors, j'ai encore quelques questions. L'idée, c'est de faire moins d'une heure. Comment on fait quand on veut la recette miracle pour arrêter ? Parce qu'il y a tellement de solutions, mais en même temps, il y a tellement d'étapes. Là, je sais très bien que tu ne vas pas me donner la recette miracle. Tu vas me dire qu'en fait, il faut que chacun ait sa propre recette. C'est cette histoire de clé qui est une super métaphore. Si, pour ceux qui nous écoutent, qui auraient envie de franchir le premier pas ou les trois premiers pas, des tout petits pas, ce serait quoi pour toi comme première petite étape ?

  • Speaker #1

    Ça serait de... comprendre qu'il y a trois dépendances dans l'arrêt du tabac, dans le tabac je veux dire, donc la dépendance physique donc ça serait déjà Évalue ta dépendance physique en faisant le test de Fagerström.

  • Speaker #0

    Que tu trouves partout en ligne ?

  • Speaker #1

    Tu trouves partout, voilà. Si tu as cinq ou plus à ce test, je t'encourage vivement à utiliser les substituts nicotiniques ou une cigarette électronique avec de la nicotine, peu importe. Mais il te faut de la nicotine en substitution. Après, dépendance comportementale, c'est les habitudes que tu as avec ta cigarette. Liste, fais-toi une journée type de tous les moments où tu fumes. Donc, une journée type de la semaine et une journée type le week-end, parce que souvent, on ne fume pas de la même façon le week-end et la semaine. Et dis-toi, tiens, à la place de cette cigarette, qu'est-ce que je vais faire à la place ? Qu'est-ce que je vais faire à la place ? Tiens, à la pause avec les collègues, je fumais, qu'est-ce que je vais faire à la place ? Je vais prendre un chewing-gum, je vais boire un chocolat chaud, ou je ne vais plus en pause, ça c'est à toi de choisir ce que tu veux faire, il n'y a pas à juger là-dessus. Et donc, tu t'essayes de trouver des comportements nouveaux à mettre en place. Et après, c'est de repérer ta dépendance psychologique, toutes les émotions qui pourraient te faire fumer. Quand tu es énervé, comment tu vas faire pour te calmer, qu'il ne soit pas la cigarette. Et voilà, essaye de faire un mix de tout ça. Et si tu as trop de difficultés, fais-toi aider par un tabacologue.

  • Speaker #0

    Et donc ça, c'est les premières petites étapes. Et les dernières, c'est quoi ? Comment on sait que ça y est, on est passé de l'autre côté ? C'est quoi les indices ?

  • Speaker #1

    Alors, quand quelqu'un est en arrêt du tabac, c'est là où il faut travailler la prévention de la rechute. C'est lister tous les moments qui pourraient te faire rechuter et essayer de trouver des alternatives. Par exemple, je sais que je pourrais rechuter si je suis en soirée avec des copains. Qu'est-ce que je vais faire à la place ? On écrit tout. ça c'est important et se faire un plan au cas où, ok j'ai rechuté mais que ça soit pas une rechute justement que ça se convertisse en c'était qu'un faux pas un dérapage quoi ça arrive à tout le monde de faire un dérapage c'est à dire que par exemple on sait tous marcher ça nous empêche pas de tomber parfois dans la rue, on trébuche et bien ça peut tous nous arriver par contre c'est tout de suite se dire oh la la j'ai craqué c'est tout jamais se dire foutu pour foutu, je refume. Non. Ce foutu pour foutu, et d'ailleurs, ça marche sur tout. Les gens qui sont au régime qui se disent foutu pour foutu. Le foutu pour foutu, c'est nul. On se dit juste, hop,

  • Speaker #0

    hop, hop,

  • Speaker #1

    j'ai refumé, là, qu'est-ce qui s'est passé ? Donc, on analyse sa rechute et qu'est-ce que je fais ? Donc, on se fait un plan de qu'est-ce que je fais si j'ai rechuté. Donc, ça, on le fait quand on est au régime. justement, sobre, qu'on est abstinent d'avoir fumé. Donc, on fait la prévention des rechutes. C'est quoi faire si je rechute ? Non, c'est évaluer ces facteurs déclencheurs. Par exemple, si je suis en soirée avec des copains, ça va me donner envie de fumer, donc je vais faire ça, ça, ça, ça. C'est faire son plan d'action si j'ai rechuté. Et après, c'est de se dire aussi, peut-être, moi, quand ils sont dans cette phase de sevrage, c'est de leur faire des vocaux de... Jordi, tu te fais un vocal de tout ce que tu n'aimais pas dans le tabac, tout ce que t'en chies en ce moment dans ton arrêt du tabac, justement, pour bientôt rappeler par quoi t'es passé. Et tu te réécoutes ça en boucle quand ça va pas.

  • Speaker #0

    Génial. Est-ce qu'il y a quelque chose que tu voudrais dire ? dont on ne parle pas assez, qui te semblent importants, de remettre les pendules à l'heure ?

  • Speaker #1

    Je l'ai déjà dit, mais je le redis, je pense qu'il y a quand même l'outil des tabacologues de tabac infoservices qui est gratuit. Donc, appelez le 3989, vous avez un service de qualité, parce que souvent les gens pensent que c'est... Tu sais, le Père Noël est une ordure avec...

  • Speaker #0

    Du coup, j'ai trop envie d'appeler juste pour le fun, je pense que je le ferai.

  • Speaker #1

    Mais oui, c'est un test.

  • Speaker #0

    Je vais faire un épisode sur ça où je parle.

  • Speaker #1

    Exactement. les gens ont l'impression alors c'est péjoratif parce qu'ils ont l'impression que c'est SOS Amitié mais en plus SOS Amitié ils font un super travail mais oui et je pense qu'ils sont sous-cotés je pense qu'il faudrait qu'ils changent de nom le marketing est pas bien il faudrait qu'ils changent de nom qu'ils s'appellent Rompre l'isolement et ils ont l'impression et en fait non vraiment vous allez tomber sur des tabacologues qui vous font un travail comme ce qu'on fait en cabinet oui J'ai décroché ce téléphone pendant 10 ans et je vous assure qu'on se dévoue corps et âme pour vous. Donc franchement, appelez Tabar Enfosams.

  • Speaker #0

    Trop bien. Je vais te laisser sur ça, mais je voulais pour terminer savoir si on t'avait déjà dit que tu manquais d'air ou pas.

  • Speaker #1

    Moi souvent on me dit tu manques pas d'air parce que je suis la personne qui tu vois qui va en soirée tout le temps qui peut monter sur les tables qui fait la fête et ils font non mais alors toi tu manques pas d'air tu fais toujours ça je fais ouais mais moi je suis une grosse fêtarde donc moi j'aime faire la fête et justement je prouve à tout le monde qu'on peut faire la fête sans boire d'alcool sans fumer sans consommer et que moi je suis la première à à faire la fête, je suis dans les dernières à me coucher parce que justement, je n'ai pas le coup de barre de l'alcool ou autre. Après, je n'interdis personne. Moi, j'ai plein de copains qui vont quand même fumer. En fait, je vis très bien avec les consommateurs, il n'y a pas de souci. Et voilà, quand je ne suis pas au travail, je ne suis pas là à faire Ah, tu fumes ? Ce n'est pas bien ! D'ailleurs, je ne le dis même pas à mes patients. Je leur dis souvent, si vous êtes tombés là-dedans, c'est qu'au moment où vous êtes tombés dans cette addiction, vous pouvez vous pensiez que c'était la meilleure des solutions pour vous, pour être à la mode, pour gérer votre stress. Et donc, je pense que votre cerveau a pensé que c'était la meilleure solution pour lui à ce moment-là. Sauf que vous êtes tombé sur des produits qui sont addictifs et que ce n'est pas de votre faute.

  • Speaker #0

    Trop bien. Merci beaucoup, Katie. C'était génial.

  • Speaker #1

    C'était trop cool. Merci.

  • Speaker #0

    Et notamment... C'est vrai que tu manques pas d'air quand tu danses sur les tables, mais tu manques pas d'air, tu danses sur Insta, mais on te voit faire des danses. J'adore. Tu fais ça chez toi ?

  • Speaker #1

    Oui, je fais ça chez moi, mais ça, je le fais depuis que je suis toute jeune. C'est quand je suis contente, je danse. Super,

  • Speaker #0

    trop bien.

  • Speaker #1

    Je danse, je chante. Voilà, donc j'ai toujours exprimé mes émotions de manière... Comme ça, communicative. Donc voilà, je suis très communicative.

  • Speaker #0

    Franchement, merci. Et merci de rendre cette profession fun.

  • Speaker #1

    Oui, parce que souvent, on nous prend pour des hygiénistes. Mais oui,

  • Speaker #0

    c'est ça. C'est très aseptisé.

  • Speaker #1

    Mais non, on s'amuse. Alors on est fun.

  • Speaker #0

    Merci d'en être la preuve. J'espère que cet épisode vous a aidé et vous a plu. Faites-le passer à votre entourage fumeur qui veut arrêter. Je précise qui veut arrêter. Sinon, c'est un peu chiant. Je suis sûre que dans cette heure, il y aura bien une minute qui les aidera aussi. Et rendez-vous dans deux semaines pour un épisode qu'on pourrait croire sérieux, mais en fait, encore une fois, pas du tout. Je suis allée au ministère de la Santé, et en vrai, je me suis bien marrée avec mes cinq interviewés. Bon sevrage, courage, bisous.

Description

Pré-Scriptum : deux trucs GRATUITS vraiment utiles :

-       le 3989 (appelle le Père Noël du sevrage !)

-       le kit du mois sans tabac en pharmacie (va chercher ta pochette surprise !)

😀

Pour l’occasion du Mois sans tabac (c'est en Novembre pour les retardataires) le podcast Tu manques pas d’air est pas peu fier de recevoir Ketty Deléris, la tabacologue la plus délire des réseaux sociaux.

Je pense que si vous avez des ados, ils la suivent sur Tiktok et si ce n’est pas le cas renseignez-vous (elle est sur tous les réseaux) surtout si vous avez envie de sensibiliser vos enfants aux addictions (vous savez qu’ils ne vous attendront pas pour savoir ce que c'est).

Faites circuler cet épisode à votre entourage fumeur qui veut arrêter !


💜


Portrait robot 🤖

 

Nom : Ketty Deléris


Lien avec le tabac : se lève tous les matins pour aider les fumeurs et les fumeuses à se sevrer


Activité : tabacologue, addictologue


Déclic : a commencé ses vidéos en délire pour aider ses patients pendant le confinement


Info wtf : pratique la danse de la joie sur demande quand un follower arrête de fumer


📚Livre de Ketty Deléris « j’arrête vraiment de fumer », la méthode pour reprogrammer mon cerveau et mon corps en 40 jours. Éditions Marabout

insta : https://www.instagram.com/kettydls.addicto/


📚Livre d’Astrid Malone « Apprivoiser son impérieuse envie de fumer », journal de bord d’un sevrage sans intox parce que vous avez le droit de galérer, Éditions Eyrolles


Montage et mixage : Axel Lattuada le vrai. 


Eugénie Florentin | Lanterne Digitale, Sociale Media Manager | https://www.instagram.com/lanterne.digitale?igsh=dW80YTliYzM1MzZq

_____

Musique |  IA+Astridou

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Insta  |  @tumanquespasdair www.instagram.com/tumanquespasdair/

Livre  | « Apprivoiser son impérieuse envie de fumer », Astrid Malone, éditions Eyrolles.

Facebook  |  Tu manques pas d’air

YouTube  |  Tu manques pas d’air

LinkedIn  |  Astrid Malone

Mail : tumanquespasdairpodcast@gmail.com


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Tiens, il y a le mois sans tabac, et puis peut-être que ça va éclore dix ans après, mais il faut les laisser tranquilles, parce que si on est tout le temps à leur dire Ah, faudrait que t'arrêtes de fumer, faudrait que t'arrêtes de fumer c'est même contre-productif. Après, j'avais une petite mamie aussi qui m'avait dit C'est bon, je ne fume plus de tabac, j'ai trouvé une super astuce, j'ai remplacé le tabac roulé par des feuilles de menthe séchées. Donc elle avait… Elle faisait sécher sa petite menthe. Elle achetait de la menthe au supermarché.

  • Speaker #1

    Bienvenue dans le podcast qui te conforte dans ton arrêt du tabac et surtout qui rend ce moment moins chiant. Tu manques pas d'air pour l'occasion du mois sans tabac. Et heureux de recevoir Katie Deleris. Alors le mois sans tabac, pour ceux qui sont en léger différé, c'est en novembre. Katie Deleris est la tabacologue la plus fun des réseaux sociaux. N'hésitez pas à la suivre sur TikTok, Insta et compagnie. Je pense que si vous avez des ados, ils la suivent. ou en tout cas, ils seraient contents de la suivre, surtout si vous avez envie de les sensibiliser aux addictions. Bonne écoute ! Ah oui, et si, vous pouvez retrouver les extraits vidéo de l'interview sur le compte Tu manques pas d'air. À tout de suite !

  • Speaker #0

    Salut !

  • Speaker #1

    Non, t'inquiète, merci de traverser tout Paris en fin de journée, en heure d'hiver en plus. Non, pas du tout. Bon, t'es prête ?

  • Speaker #0

    Je suis prête. Alors, glissez. Ouais.

  • Speaker #1

    Pour commencer, un peu. Pour faire la conversation sur 5 étages, après on se pose dans les canapes.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu es du genre à être sportive déjà ?

  • Speaker #0

    Moyenne, oui, je cours un peu quand même.

  • Speaker #1

    Donc savoir que tu vas monter 5 étages, c'est comment ?

  • Speaker #0

    Ça ne me fait pas peur, ma fille, comme je t'ai dit, je suis asthmatique. Oui, c'est vrai ! Donc j'ai l'excuse de dire que si je suis essoufflée, c'est vrai.

  • Speaker #1

    Ok, et c'est 50% asthme et 50% mauvaise foi ?

  • Speaker #0

    Non, non. Je suis vraiment asthmatique, mais justement, de courir, ça me fait du bien.

  • Speaker #1

    Mais oui, c'est ça qu'on ne dit pas assez, c'est que faire du sport pour les asthmatiques, c'est bon. Eh bien oui,

  • Speaker #0

    il faut en faire. Donc on part généralement avec la gontoline et tout va bien.

  • Speaker #1

    Ok, cool. Et ce qui est ouf, c'est que là, on est au cinquième et je te sens un petit peu essoufflée. Alors que moi, je tire un peu sur la corde. Je fais genre, c'est bon, j'ai besoin de reprendre mon souffle un petit peu.

  • Speaker #0

    Comme je cours régulièrement, ça m'aide.

  • Speaker #1

    J'ai bien. Alors, bienvenue. Alors, merci beaucoup déjà, Katie, de traverser Paris pour répondre à mes questions. Je suis ravie qu'on ait eu enfin un créneau pour se retrouver.

  • Speaker #0

    Je suis désolée, c'est moi qui... Oui.

  • Speaker #1

    Ça se mérite une interview avec toi, et tant mieux. Merci d'être là.

  • Speaker #0

    Avec plaisir.

  • Speaker #1

    J'ai plein de questions concernant ton parcours, le contenu de ton parcours, et les patients ou clients quand on est tabacologue ?

  • Speaker #0

    On peut dire, c'est patient. En France, c'est patient, mais on peut dire client.

  • Speaker #1

    Ok, donc je peux faire l'un ou l'autre, c'est pas à l'époque. J'aurais plein de questions sur... tes patients, si tu as des anecdotes décalées là-dessus, on est preneurs de ce genre d'informations dans ce podcast. J'ai cru comprendre que tu as commencé par être diététicienne pendant 10 ans.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Mais tu t'ennuyais un peu. Alors, tu es retournée à la fac pour faire un DU de tabacologie. Tu as aussi fait de l'hypnose, une formation en TCC. Tu travailles dans plein d'endroits différents. Tu as une semaine de dingue. Moi, je te suis sur les réseaux. Je suis impressionnée. Tu es toujours en déplacement. En déplacement. Tu es en déplacement. Dans des lieux passionnants, on va y revenir, notamment en prison. J'ai vu que tu avais une grande communauté sur les réseaux, particulièrement sur TikTok. Moi, je te suis sur Insta, j'avoue, je suis la génération.

  • Speaker #0

    C'est le même contenu.

  • Speaker #1

    Je ne loupe rien.

  • Speaker #0

    Si, je fais des lives sur TikTok, mais je vais en faire bientôt sur Insta.

  • Speaker #1

    Merci pour l'info. Tu as aussi publié un livre et je te cite dans le livre que j'ai publié. On en parlera aussi. T'as plein de cordes à ton arc. Tu en as ajouté une dernièrement, si j'ai bien compris. T'as fait un DU d'addictologie générale. Donc, t'as encore en plus quelque chose. J'ai plein de questions là-dessus aussi. Tu as été vaguement fumeuse vers la vingtaine ou avant la vingtaine.

  • Speaker #0

    C'est ça. Disons que tu es bien renseignée.

  • Speaker #1

    Tu as déjà dit dans une interview que tu n'avais pas de dépendance. La chance ! Mais pour autant, tu as précisé que ça ne t'empêchait pas de comprendre les personnes qui traversent des sevrages.

  • Speaker #0

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    Donc on va commencer par là. C'est vrai qu'on se sent mieux compris par nos pères qui ont les mêmes addictions que nous, les mêmes comportements. Donc du coup, ma première question, c'est comment tu fais pour comprendre tes patients ?

  • Speaker #0

    En fait, c'est à force de les côtoyer, de les entendre. Je dirais que justement, j'ai commencé par le tabac et j'ai 10 ans d'expérience de tabacologue. Donc à force d'entendre par où ils passent. les difficultés qu'ils peuvent avoir, les joies que ça leur apporte quand ils arrêtent ou autre, on les comprend, c'est ce qui s'appelle l'empathie et je pense que voilà, on se mettra à la place de l'autre, essayer de comprendre, ça nous permet petit à petit de savoir par quoi ils passent et après de toute façon je dirais qu'on s'appuie donc beaucoup de l'expérience des patients et après si j'ai des difficultés moi je n'hésite pas à demander. De l'aide, justement, et notamment au père aidant. C'est-à-dire que je pense qu'on est très complémentaires. On a, nous, tabacologues, addictologues, et puis il y a les patients experts. Et c'est important de travailler main dans la main. Donc, si parfois il y a des subtilités que je n'arrive pas à bien comprendre, je peux très bien m'aider avec eux. Je travaille avec les narcotiques anonymes. Voilà, donc je m'appuie beaucoup de leur expérience à eux.

  • Speaker #1

    Dans deux jours, c'est le mois sans tabac. C'est un peu ton moi, quoi.

  • Speaker #0

    Eh ouais !

  • Speaker #1

    Comment ça se passe dans le monde tabaco, quand c'est le mois sans tabac ? Est-ce qu'il y a beaucoup plus de taffes, beaucoup plus d'interviews, notamment celle-ci, parce qu'elle va être diffusée, évidemment, pour le mois sans tabac ?

  • Speaker #0

    C'est un mois sans tabac et un mois sans vie, je dis souvent pour moi. C'est-à-dire que... Je ne compte plus mes heures de travail. Généralement, je travaille la journée à un endroit, en soirée pour d'autres, parce qu'on est aussi sollicité des fois aussi en fin de journée.

  • Speaker #1

    Genre typiquement là, parce qu'on est en fin de journée, t'es claqué de ta journée et t'es là.

  • Speaker #0

    Ouais, mais c'est quand même ça. Et c'est le mois sans tabac. Et voilà, c'est une fois dans l'année. C'est pas trop grave. OK.

  • Speaker #1

    Et comment c'est perçu auprès des consommateurs ? que tu côtoies, en tout cas de ceux que tu aides, le mois sans tabac, c'est quelque chose de particulier pour eux ? Tu sens que c'est utile ?

  • Speaker #0

    Oui, en fait, ça les aide à définir une date d'arrêt. Parce que des fois, on dit oui, je vais arrêter au 1er janvier ou autre. Et puis en fait, on ne le fait jamais. Et là, en fait, il y a un élan ensemble parce qu'on se dit tiens, il y a deux, trois collègues qui le font ou j'ai un autre copain qui le font. Et du coup, ça fait une certaine émulation et on se lance à le faire. Donc oui, je pense que c'est un... Un bon moyen de se dire, allez, je me lance avec telle ou telle personne.

  • Speaker #1

    Et donc, du coup, ça veut dire quoi de ton côté, que tu as plus de patients ou en tout cas, les patients, ils sont plus motivés par ça ?

  • Speaker #0

    Alors, on va dire qu'on a des patients toute l'année, mais on en a encore plus. Donc, c'est pour ça que généralement, on allonge nos périodes de consultation. C'est-à-dire qu'au lieu de finir à 17, 18 heures, on va finir plutôt vers 19 heures. Et puis, on enchaîne avec un petit sandwich et on va faire un atelier suite du soir. Alors bon, là, j'ai un peu réduit ma cadence pour ce mois parce que je sors quand même d'une maladie assez longue. Mais oui, c'est un gros mois.

  • Speaker #1

    OK. Et donc, tu as prévu des vacances après ?

  • Speaker #0

    Je prends la semaine de Noël, une semaine de congé. OK.

  • Speaker #1

    Et qu'est-ce qu'on pourrait dire d'autre par rapport au mois sans tabac ? Alors... Je ne sais plus si je t'ai expliqué mon parcours, moi je suis une ancienne fumeuse, j'ai fumé pendant 20 ans, j'ai adoré ça, j'ai jamais arrêté une seule fois, sauf comme ça du jour au lendemain, c'était la révélation, puis après j'en ai chié pendant un an, d'où cette situation actuelle, d'avoir écrit un bouquin et de faire un podcast pour être sûre de ne pas rechuter. Et moi, à l'époque, je fumais le mois sans tabac, mais il ne fallait pas m'en parler, ça ne m'intéressait pas du tout. J'avais une réaction très, très vive quand on m'en parlait, ce qui est signe d'une dépendance très forte. Je l'ai compris après, ça m'a un petit peu vexée. Et maintenant, quand j'en parle autour de moi, je dis Ah, c'est le mois sans tabac, vas-y, profite ! Et je trouve que les gens ont plutôt une bonne réaction. Enfin, autour de moi, ils sont là Ah ouais, tiens, pourquoi pas ?

  • Speaker #0

    Il va y avoir les deux réactions. Il y a ceux qui sont Ouais, pourquoi pas ? et qui se disent Oui, c'est le moment. Puis d'autres qui vont faire, oui, le mois sans tabac, et moi, ceci, moi sans alcool, moi ceci, laissez-nous tranquille, on veut vivre, etc. Et ça fait partie des étapes du changement. On sait que ce qu'on appelle la première étape, dans notre jargon, on appelle ça la pré-contemplation, c'est ce qu'on appelle le fumeur satisfait. En fait, il est très content de fumer, il n'a pas envie qu'on l'embête, et en fait, ces personnes-là, c'est juste mettre une graine, Tiens, il y a le mois sans tabac, et puis peut-être que ça va éclore dix ans après, mais il faut leur laisser tranquille, parce que si on est tout le temps à leur dire Ah, faudrait que t'arrêtes de fumer, faudrait que t'arrêtes de fumer c'est même contre-productif. Donc, c'est juste qu'on a inscrit cette petite graine dans la tête, Tiens, au mois de novembre, il y a le mois sans tabac et puis ça peut germer.

  • Speaker #1

    C'est clair. Et je rebondis sur le fait que tu dises que ça peut être contre... contre-productif lorsqu'on dit que... lorsqu'on insiste trop pour arrêter de fumer. Et ça me fait penser au profil type des parents qui veulent que les enfants arrêtent, ou leurs ados. Comment ça se passe ? Parce que je sais que t'es beaucoup en contact avec les jeunes. Donc je me dis, qu'est-ce que t'aurais envie de dire aux parents ? Arrêtez de leur dire ça, c'est pas ça qui les aidera.

  • Speaker #0

    C'est exactement... En fait, d'être sur leur dos, on sait très bien qu'un adolescent, en plus, il est en réactance face à plein de règles qu'on peut lui mettre. dont l'interdit de fumer. Donc je pense que c'est plutôt établir des règles à la maison. Moi, je leur dis, ce n'est pas parce que vous voulez pas qu'ils fument. En fait, vous pouvez très bien dire, déjà, la maison reste non fumeur. Ça, il n'y a pas de souci. Donc tu ne fumes pas dans ta chambre, tu ne fumes pas... Et puis après, c'est plutôt d'essayer de leur montrer tous les points positifs qu'il y a à ne pas fumer. Parce que, par exemple, l'argent qu'ils vont mettre dans les cigarettes, ça pourrait être de l'argent pour... aller à un concert, aller au cinéma, faire du kart. Donc, c'est aussi leur faire comprendre que c'est des choix qu'ils ont à faire. Mais on n'est pas derrière un ado tout le temps. Et je prends souvent le cas, moi j'ai un ado, il connaît toute la théorie que c'est pas bien de fumer, etc. Je sais rien, ça se trouve, peut-être qu'il va se mettre à fumer. Qu'est-ce que j'y peux ? Tous les adolescents passent par là. Alors après, par contre, c'est de faire en sorte qu'on ne tombe pas dans la dépendance. Et c'est pour ça que plus on met de règles, genre tu ne fumes pas à la maison, etc., on va mettre des contraintes et il y a moins de risques qu'on tombe dépendant.

  • Speaker #1

    Les ados qui viennent te voir, justement, ils parlent souvent de leur relation à leurs parents, le conflit, le besoin de liberté, que le fumée est une manière de se libérer, de se rebeller.

  • Speaker #0

    Oui, alors après, moi, je travaillais surtout avec des ados qui ont des parcours de vie un peu atypiques. Donc, ils n'ont pas des structures familiales bien établies. Il n'y a souvent pas que le tabac. Il y a aussi d'autres substances. Et d'ailleurs, souvent, je dis franchement, si j'avais leur parcours de vie, j'en serais peut-être au même point qu'eux. Donc, peut-être que je n'aurais même pas... Moins de substances, mais peut-être plus. Donc, franchement, j'essaie plutôt de travailler avec eux pour leur montrer tout ce qu'ils ont à gagner, à arrêter de consommer. Que justement, si on ne prend là que le tabac, je vais surtout jouer sur l'argent qu'ils vont pouvoir investir autrement. Parce que souvent, ils me disent qu'on n'est pas plus riche quand ils ont raison. Je n'ai pas une Ferrari pour autant. Parce que ça, c'est souvent l'argument. Mais je leur dis, c'est de la petite dépense que tu fais. C'est-à-dire que les 10 euros que tu mets dans ton paquet, moi, ça va être peut-être 10 euros que je vais mettre dans des fringues, que je vais mettre dans un concert. Sous ça, tu pourras te le faire aussi. Tu verras que ta vie, à côté, elle aura plus d'autres récompenses que la cigarette. Après, c'est aussi travailler sur la liberté. Parce qu'il se sent, au départ, libre de fumer. Mais très vite, en fait, ils sont prisonniers. C'est leur prouver qu'en fait, ils vont se retrouver, par exemple, un dimanche à faire je ne sais pas combien de stations de métro pour trouver un tabac qui va être ouvert ou je ne sais quoi. Donc, ce n'est pas totalement libre aussi de se dire tiens, je suis très énervée, je n'ai plus de cigarette sur moi, je ne trouve pas de moyen autre pour me calmer. Voilà, donc c'est leur prouver qu'ils vont être libres en arrêtant de fumer. Et en plus, ils vont gagner du pouvoir d'achat.

  • Speaker #1

    Tu parlais de profils atypiques que tu as parfois pour aider au sevrage en disant Effectivement, peut-être qu'à leur place, je fumerai. Moi, parmi toutes les choses improbables que je fais, je donne des cours de philo en prison pour ceux qui passent le bac. Et je suis amenée à faire d'autres choses. Et j'avais déjà proposé éventuellement de les sensibiliser. aux addictions, etc. Et on m'a dit, non, non, mais il y a déjà des personnes qui s'en occupent. Et j'ai vu que toi, sur les réseaux, que tu racontais que tu allais en prison. Vas-y, raconte. Tu es donc cette personne qui fait ce job.

  • Speaker #0

    Une des personnes, je vais à la maison d'arrêt de Villepinte, quartier mineur et majeur, mais je vais plus souvent chez les mineurs, justement. Et on fait de la sensibilisation autour des addictions, mais pas genre fumer, c'est pas bien

  • Speaker #1

    C'est ça, c'est un autre discours, là. Exactement.

  • Speaker #0

    Moi, je travaille plutôt sur le renforcement des compétences psychosociales. Ça veut dire quoi,

  • Speaker #1

    les renforcements psychosociales ?

  • Speaker #0

    Eh bien, par exemple, une des compétences, ça va être savoir gérer son stress. Si on ne sait pas bien gérer son stress, on peut fumer pour décompresser ou prendre du cannabis aussi, etc. Donc, de travailler la gestion du stress, la gestion des émotions, savoir communiquer de façon efficace, avoir une bonne estime de soi, renforcer son esprit critique, toutes ces compétences psychosociales vont leur permettre d'affronter la vie en faisant des choix éclairés qui seront bons pour leur santé.

  • Speaker #1

    En vrai, concrètement, tu es en contact avec eux, comment ça se passe ?

  • Speaker #0

    Je vais faire un atelier, par exemple, sur la gestion du stress. Donc déjà, je vais définir ce que c'est le stress. On va définir ensemble les déclencheurs du stress. Et après, je vais leur dire comment vous faites pour gérer votre stress, que ce soit une bonne méthode ou pas une bonne méthode. Mais ils doivent te donner des anecdotes. Oui, je vais fumer un gros joint. Voilà, il y a plein de choses qu'ils vont faire. Et donc après... Je les fais réfléchir, est-ce que d'après toi, c'est une bonne solution sur du court terme, sur du moyen terme, sur du long terme ? Et puis on essaye de réfléchir, parce qu'effectivement, on peut se dire que par exemple, pour dormir, fumer un joint sur du court terme, ça marche bien, ça t'assomme, tu dors. Est-ce que sur du moyen ou du long terme, c'est positif ? Ils me répondent, bah non, c'est pas bon pour la santé. Donc je les fais travailler là-dessus et après j'essaye de trouver avec eux, parce que le but c'est qu'eux-mêmes trouvent leur solution. Qu'est-ce qu'on pourrait faire pour mieux dormir ? Et moi, je suis là pour les aiguiller autrement ou pour gérer le stress, etc. Donc, généralement, on fait ça. Et puis après, on finit toujours sur quelque chose de plus ludique, un jeu de plateau, des quiz, etc. Ou quand ils perdent, généralement, je leur fais faire des abdos, des squats.

  • Speaker #1

    Ah, c'est bien !

  • Speaker #0

    Pour qu'ils bougent un peu.

  • Speaker #1

    Et qu'est-ce qui est différent par rapport aux personnes qui ne sont pas en prison ? Toi, tu sens que ta posture, elle peut être différente ?

  • Speaker #0

    J'essaye de faire des choses très, très ludiques, qui soient sous forme de jeux, avec des messages effectivement très clairs, et surtout qu'ils puissent appliquer dans leurs cellules. Quand je fais la gestion du stress, par exemple, on parle de l'activité physique, tu vois, ça serait simple de dire, va marcher pour te calmer. Sauf que maintenant, ils sont dans 9 mètres carrés. Donc du coup, on essaye de voir ensemble qu'est-ce qu'ils peuvent faire dans leurs cellules, comme activité physique.

  • Speaker #1

    Ils te le disent qu'ils fument ? Parce que c'est connu que la plupart fument la weed. Vraiment, la plupart. Quand je les ai en cours, t'es là, mais gars, pourquoi t'as fumé un pétard avant le compte de kilo ? Donc c'est quelque chose qui verbalise facilement.

  • Speaker #0

    Oui. Ils sont assez... Au départ, parce que... Je les ai sur plusieurs ateliers. Donc au départ, ils ne me connaissent pas trop, ils ne savent pas trop. Donc les premiers ateliers, justement, on fait plus connaissance, on fait un peu des ateliers brise-glace, etc. Et puis après, ils me connaissent, donc ils voient très bien comment je réagis avec eux. Et après, ils peuvent se confier, ils savent que je ne vais pas répéter les choses. Parce que oui, malheureusement, il y a des substances qui circulent en prison, il faut le savoir. Même si, normalement, rien n'est censé rentrer, malheureusement, il y a des choses qui rentrent. Donc, non, non, on arrive à en parler. Et surtout... Trouver des solutions pour qu'ils essayent justement de se sevrer pendant ce temps, c'est ce que je leur dis, je fais, profites-en, t'es là, fais ton sevrage plutôt.

  • Speaker #1

    C'est clair. J'ai une question sur ta formation en addicto. Vu qu'en amont, tu as fait une formation en tabaco, comment se situe le tabac dans cette formation ? Quelle place elle a ? Comment elle est enseignée par rapport aux autres formes d'addiction ?

  • Speaker #0

    Exactement comme les autres. Quand on fait la formation addicto générale, on a une formation... On fait substance par substance ou comportement par comportement. Et on a toute la théorie. Et puis après, on a un cas pratique. J'ai envie de dire, quand on sort de cette formation, on a l'impression d'être formé un peu à tout, mais pas à fond sur chaque substance. C'est pour ça que je dis souvent, moi, j'apprends beaucoup de mes patients. Et puis, c'est à force... C'est pour ça que... Je vais être très au point sur le sevrage du cannabis, sur l'alcool, parce que c'est ce que j'ai pratiqué. Et là, depuis la rentrée, je travaille dans une clinique où maintenant, je fais de la polyaddiction. Donc effectivement, maintenant, je commence à être très calée sur la cocaïne, le GHB, la MDMA. Alors qu'avant, je ne l'étais pas forcément parce que je ne pratiquais pas tous les jours. Donc forcément, la théorie, elle s'en va très vite. C'est à force de pratiquer que... Donc le tabac, c'était traité vraiment comme une journée dédiée. C'est pour ça que, contrairement au DU de tabacologie, où là, quand même, on voit tout, aussi bien la neuro, les traitements, on a des cours de TCC, on a plein de choses où on fait à fond, en long, en large. C'était passionnant. C'est vrai qu'on n'a pas le temps de faire ça aussi approfondi pour... pour la dicto générale, parce que ça reste très généraliste, en fait.

  • Speaker #1

    Ok, alors du coup, tu trouves que le tabac, par rapport à tout ça, dans la manière dont c'est enseigné, ça... Je ne sais pas comment poser cette question. Parce que j'ai bien conscience que les drogues dites dures font beaucoup de mal très vite. Mais quand on met à l'échelle du tabac, c'est ridicule. Et le tabac étant la...

  • Speaker #0

    Comme il y a beaucoup plus de consommateurs, Forcément, ça tue aussi beaucoup plus. Oui, de toute façon, le tabac, en France, c'est 75 000 morts chaque année. Donc oui, c'est ce qui tue le plus. Mais souvent, ça me fait penser, mes jeunes me disent Mais c'est quoi la drogue la plus dangereuse ? Et je leur dis Mais c'est très compliqué de répondre à cette question, parce qu'en fait, il faut voir ça un peu en trois dimensions. Il y a l'aspect toxicité, Donc oui, par exemple, le tabac, c'est très toxique. Mais par contre, si on regarde l'effet, par exemple, je peux conduire une voiture, même si j'ai fumé, je ne vais pas avoir... Par contre, si je bois de l'alcool, c'est plus dangereux de conduire une voiture. Si je prends du LSD, c'est beaucoup plus dangereux de conduire une voiture. Donc, il faut mesurer l'effet que ça peut avoir. Donc, il y a la toxicité, il y a l'effet. Puis après, il y a le potentiel addictif. d'une substance. La nicotine fait partie des substances les plus addictives. Donc, effectivement, si on regarde la nicotine par rapport au cannabis, la nicotine est plus addictive. Mais par contre, le cannabis a plus d'effets. Mais tue moins. Tu vois, on ne peut pas répondre. Ce n'est pas simple de répondre laquelle est la plus dangereuse. Je pense qu'il faut se dire que à partir du moment où on consomme une substance psychoactive, Il y a des risques. Après, effectivement, ce qui tue le plus quand même, là, c'est un enjeu de santé publique, c'est le tabac. Donc, c'est pour ça que, d'ailleurs, il y a quand même la campagne Mois sans tabac, il y a des mesures qui sont prises. Est-ce suffisant ? Ben non, il faudrait plus. Encore, moi, j'ai un milliard d'idées de ce qu'il faudrait faire.

  • Speaker #1

    Tu veux nous en partager quelques-unes ?

  • Speaker #0

    Ben justement, je pense que... On sait que l'augmentation du prix... du paquet, ça marche. Notamment chez les plus jeunes. Donc, il faut continuer dans ce sens-là. Mais il faut des contreparties aussi derrière. On ne peut pas que taper sur le dos des fumeurs, ça ne marche pas. Donc, il y a déjà eu des contreparties. Maintenant, les substituts nicotiniques sont entièrement remboursés. Donc, ça, c'est quand même super. Mais voilà, on sait que, par exemple, l'activité physique, eh bien, ça réduit les cravings, les fortes envies de fumer. Ça permet de limiter la prise de poids, qui est un des freins les plus importants à l'arrêt du tabac. Pourquoi il n'y aurait pas une prise en charge par l'assurance maladie, d'une partie de l'inscription dans une salle de sport ou je ne sais quoi ? Tu vois, il y a plein de choses à voir, justement.

  • Speaker #1

    Oui, c'est clair. Mais alors, attends, breaking news, parce que tu l'as dit dans une interview, que faire du sport ne compense pas. Au niveau de la respiration.

  • Speaker #0

    Alors, j'ai dit que...

  • Speaker #1

    Je reformule la question,

  • Speaker #0

    peut-être ? Faire du sport, n'enlevez pas les goudrons de nos poumons. Ça, ça ne sert à rien. Parce qu'il y en a plein qui me disent Non, mais moi, je n'ai pas de risque de tomber malade parce que je cours, par exemple. Donc, je nettoie mes poumons. Je fais Non, courir ne nettoie pas tes poumons.

  • Speaker #1

    Et ça, c'est... Pardon, je te coupe parce qu'il faut que tu refasses cette phrase. Parce que pour moi, ce truc est important.

  • Speaker #0

    Faire du sport, ça ne va pas retirer les mauvaises substances de tes poumons. Ça va réduire ton envie de fumer, ton manque, ton besoin de fumer, ton craving. OK. D'accord ? Mais pour nettoyer tes poumons, c'est pas en allant courir que ça va. La seule solution pour nettoyer tes poumons, c'est de laisser faire ton petit corps tout seul. Et c'est le temps qui va te permettre. Est-ce que...

  • Speaker #1

    Ceux qui fument en soirée et le lendemain se disent c'est bon, je vais compenser en faisant un footing n'importe quoi.

  • Speaker #0

    N'importe quoi. Voilà, ça ne sert à rien. Si, ça sera bon pour leurs muscles, ça sera bon pour leur cœur, mais ça ne va pas nettoyer leurs poumons.

  • Speaker #1

    En revanche, si tu arrêtes de fumer et que tu as un craving, une envie irrépressible de fumer, il va courir,

  • Speaker #0

    ça va compenser. Exactement, ça ne va pas compenser, ça va calmer ton envie de fumer. Yes ! Tu vois ? Est-ce que j'ai été claire ? Hyper claire !

  • Speaker #1

    Et comment toi tu vois l'avenir du tabac ?

  • Speaker #0

    Je pense qu'on n'arrive pas à dénormaliser assez le tabac chez les jeunes. Et je pense que c'est ça, il faut qu'on arrive à faire en sorte que ça devienne ringard de fumer. Que ça devienne, tu fumes mais c'est tellement nul, tu fais pitié de fumer. Et moi, j'aimerais que ça soit ça. Et en fait, parce que les jeunes, ils le savent tous que fumer, c'est pas bon. Parce qu'en plus, souvent, en primaire, ce sont les grands fervents défenseurs de maman, papa, il faut pas fumer, c'est pas bon, etc. Et puis, ils arrivent au collège, transformation, et là, ça devient cool de fumer. Donc, il faut vraiment travailler sur le fait que non, fumer, ce n'est pas cool. Donc, c'est pour ça qu'il faut aussi encadrer. la publicité, il faut encadrer les films, il faut faire en sorte que non, ce n'est pas cool de fumer, c'est dégueulasse, tu pues de la bouche, t'as les doigts jaunes, ça favorise ton acné, franchement, qu'est-ce qu'il y a de cool là-dedans ? Et ça, ça passe par... Effectivement, tu vois, encore, on voit des images de belles filles qui fument et on dit, ah, c'est cool, ça rend sexy, mais non, en fait, c'est pas sexy de fumer, quoi. En fait, la femme, elle serait... aussi jolie sans avoir la cigarette à la bouche. J'ai parlé de ça il n'y a pas longtemps à un ami photographe et je regardais son Insta et il y avait plein de femmes qui avaient une cigarette à la bouche. Je me disais, mais pourquoi tu fais la cigarette ? Tu es encore dans ton inconscient de faire croire que c'est glamour. Ce n'est pas glamour. Un mec qui est courageux, on va lui mettre aussi la cigarette. Il faut arrêter, c'est cliché. Et en fait, ce sont des clichés qui sont ancrés au plus... profond de génération de génération de génération, parce que derrière, l'industrie du tabac, ils ont bien marketé ça, et en fait, il faut déconstruire ça. Et c'est un peu d'ailleurs ce qu'on essaye de faire avec la PEUF en ce moment, parce que, oui, effectivement, un fumeur qui arrête de fumer, je vais lui conseiller la cigarette électronique. Et on me dit, mais alors, pourquoi t'es contre la PEUF ? En fait, un fumeur... qui prendrait la puff pour arrêter de fumer, pourquoi pas ? Bon, c'est une aberration écologique pour moi, mais c'est une cigarette électronique, on va dire. Par contre, un non-fumeur qui va prendre la puff, ça m'énerve. Il va se créer une dépendance à la nicotine. Et pourquoi ? Parce qu'ils ont utilisé des influenceurs pour faire passer sa cool. Il n'y a pas longtemps, il y a eu l'interview avec Squeezie et Adèle. Je ne sais pas.

  • Speaker #1

    plus son nom.

  • Speaker #0

    C'est très méchant pour elle. Je suis désolée. J'écorche mon nom si tu ne regardes. Pardon, pardon. Mais en fait, ça, non, il ne faut pas le montrer parce que les jeunes qui la trouvent belle, et ils ont raison de la trouver belle, qui la trouvent drôle. Moi, j'adore cette femme. Et en fait, quand je l'ai vue avec la pub, je me suis dit, non, en fait, non, non et non, parce que c'est un modèle pour plein de jeunes filles. Et voilà, on glamourise encore cet accessoire. comme on l'a pu le faire dans les années 50 avec la cigarette. On voyait Marilyn Monroe avec sa cigarette, on la trouvait super belle. Et tout ça, ça m'énerve. Donc, il faut vraiment rendre la cigarette ringard.

  • Speaker #1

    Je suis bien d'accord avec toi. Et c'était un de mes slogans, d'ailleurs. Je t'en filerai, j'ai des stickers. Genre, le sevrage is the new sexy.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. Exactement.

  • Speaker #1

    Rendre ça cool. Hum... Quand j'ai écrit mon livre, j'ai regardé ce qui se faisait.

  • Speaker #0

    Ton livre n'était pas encore publié. Au moment de la publication de mon livre, ton livre est sorti. Donc, j'ai appelé mon éditrice. Vite, vite, dans la bibliographie, tu rajoutes la ligne de Cathy. Alors, je n'ai pas eu le temps de lire ton livre, du coup. Mais là, depuis, je n'ai plus le feuilleté. Donc, je l'ai mis sans savoir de quoi ça parlait. Mais je me doutais un petit peu que ce serait génial. Je te suivais déjà sur les réseaux. Et donc, déjà, bravo d'avoir écrit ce livre. Bravo d'être allée au bout parce que c'est une preuve. par des moments de douleur.

  • Speaker #1

    Là, j'aimerais écrire un deuxième sur l'alcool et je n'arrive pas à me motiver à le faire parce que je sais exactement ce qu'il en est.

  • Speaker #0

    J'ai lu ta page des remerciements et on sent que vraiment, tu y es allée.

  • Speaker #1

    Oui, c'était dur.

  • Speaker #0

    Mais c'est bien. Après, c'est quoi tes retours par rapport à... Depuis la publication, est-ce que tu as eu des retours intéressants ?

  • Speaker #1

    J'ai eu des super retours de personnes qui m'ont dit que ça les a aidées. Donc, c'est toujours gratifiant de se dire, bon, j'ai pas fait ça pour rien. Et puis, voilà, je me dis, pour des personnes qui n'ont pas encore franchi le cap d'aller voir un tabacologue au cabinet parce que, des fois, on ne sait pas, il y a des blocages ou les horaires ne correspondent pas. Ils ont possibilité de lire ce livre.

  • Speaker #0

    Trop bien. J'ai vu que tu avais bossé chez Tabac Info Service.

  • Speaker #1

    Oui. Donc,

  • Speaker #0

    tu es le genre de personne qui décroche quand on fait le 3989 ?

  • Speaker #1

    Non, ça ne marche pas tout à fait comme ça. Alors,

  • Speaker #0

    on va dire comment ça marche.

  • Speaker #1

    Alors, quand on appelle le 3989, on tombe comme sur un standard et tu vas être sur des conseillers qui sont quand même formés un peu à la tabacologie, qui peuvent répondre à quelques questions. Et après, ce conseiller va vous... proposer un rendez-vous avec un tabacologue.

  • Speaker #0

    Donc si je fais le 3989, ça me coûte 0 euro, je peux juste appeler comme ça quelques minutes pour prendre un premier...

  • Speaker #1

    Le prix d'un appel normal, tu sais, c'est dans ton forfait. C'est pas un numéro gratuit. C'est pas surtaxé. Et on te propose qu'un tabacologue te rappelle. Donc après, c'est le tabacologue qui va te rappeler. Moi, ma journée, quand elle commence à tabac infoservices, j'avais une feuille. avec mon agenda, à 9h tel patient, à 9h30 tel patient, comme quand tu es en cabine et donc tu rappelles, tu appelles ton patient. Donc on fait un premier rendez-vous qui est le bilan. On essaye de voir l'histoire un peu du tabac, s'il y a des maladies. On fait les tests de dépendance physique au tabac, donc le petit questionnaire en six questions. On évalue la motivation et on établit un vrai plan d'aide à l'arrêt du tabac. Voilà. Et on rappelle le patient à J3 de son arrêt, J7, J15, J30 et J60. C'est un vrai, vrai coaching. C'est gratuit. C'est gratuit,

  • Speaker #0

    mais pourquoi ce n'est pas ça ?

  • Speaker #1

    Mais parce que je n'arrête pas de le dire qu'il faut que Tabin Info Service communique là-dessus. Elle aime ! Je leur dis et je leur redis.

  • Speaker #0

    Bon, et du coup, j'imagine que ça a eu... plein de patients et de patientes au téléphone. Est-ce que tu as des situations lunaires à nous raconter ?

  • Speaker #1

    Justement, c'est rigolo parce qu'on a des jeunes qui nous appellent et ils nous racontent des choses. Notamment, par exemple, souvent, on leur donne des conseils sur quand vous avez une envie de fumer. Moi, j'explique souvent que c'est quand ils ont envie de fumer, il ne faut pas qu'ils prennent tout de suite leur pastille de nicotine. On essaye d'attendre 3 à 5 minutes et pendant ces 3 à 5 minutes, on respire. On respire, on boit un grand verre d'eau, on fait quelques pas, on peut téléphoner à quelqu'un. On essaye de s'occuper l'esprit. Et si vraiment ça ne passe pas, au bout de cinq minutes, on prend la pastille de nicotine. Et donc, dans tous les conseils que je donne, je dis boire un verre d'eau. Et il y a un monsieur qui m'a appelé le lendemain. Il me fait, non mais en fait, ça ne va pas. Je bois cinq litres d'eau par jour. Je dis, non mais non. Non. Donc, c'est vrai qu'après, du coup, dans mes conseils, je disais boire. Un verre d'eau à chaque fois, dans la limite du raisonnable, vous buvez un litre et demi d'eau dans la journée, pas la peine d'en faire plus. Il y avait ça, après j'avais une petite mamie aussi qui m'avait dit, c'est bon je ne fume plus de tabac, j'ai trouvé une super astuce, j'ai remplacé le tabac roulé par des feuilles de menthe séchées, donc elle faisait sécher sa petite menthe. Elle achetait de la menthe au supermarché. Elle m'avait expliqué qu'elle faisait sécher sa petite menthe au four. Et puis après, elle les miettait. D'ailleurs, elle disait comme ça, en plus, je ne m'ennuie pas. Elle les miettait, ces petites feuilles de menthe. Puis après, elle se roulait. Elle me dit que ça sentait bon. Je fais oui. Alors, le problème, c'est que peu importe ce qu'on fume, que ça soit... Du tabac, du cannabis, de la menthe séchée, des herbes de Provence aussi. Souvent, on me la fait, ça. Fumer de l'herbe de Provence.

  • Speaker #0

    C'est vrai, donc.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai, c'est vrai. Eh bien, c'est toxique parce que ce qui est dangereux pour les poumons, c'est la fumée, en fait. Oui, le tabac, il y a de la nicotine et c'est ce qui rend accro. Mais en fait, c'est la fumée qui est toxique, qui fait qu'il y a des groutons. Donc, j'ai eu ça sur Tabac Info Service. Après, en vraie consultation, j'ai eu un patient qui a un petit jeune. Quand je travaillais à l'assurance maladie, il coche quand il fume ou pas. Donc, lui, il avait coché qu'il fumait. Et donc, il passait par mon bureau. Et donc, je lui disais, tu fumes ? Il me fait, oui, je fume que quelques fois, mais je fume uniquement des post-it. Je fais, quoi ? Des post-it ? Et il me fait, oui, oui, pour rire en classe, on se roule des post-it, on les fume à la crèche.

  • Speaker #0

    J'étais pas prête.

  • Speaker #1

    Ouais, bah si, et puis ma dépostite, s'il te plaît. Ah, et puis pareil. Alors ça, c'était à temps d'envoyer un faux service. Donc, c'était quelqu'un qui avait une forte dépendance. Et donc, je lui avais conseillé, pour sa dépendance physique, d'utiliser un patch. Et je le rappelle à J3 de son arrêt. Je fais alors, comment ça se passe ? Et il me dit, alors, vraiment, les patchs, ça ne marche pas, ça ne marche pas. Je dis, ah bon, mais racontez-moi, qu'est-ce qui ne marche pas ? C'est que vous le mettez et vous fumez quand même ? Il me dit, mais non, j'essaye de l'allumer, ça ne sale pas. Et il roulait son patch et il voulait le fumer. Et donc, je dis,

  • Speaker #0

    non,

  • Speaker #1

    mais c'est pas vrai. J'en ai tellement des anecdotes comme ça. Donc, pareil, tu vois, après, je dis, donc, le patch, ça se colle sur la peau. ça ne se fume pas donc pareil tu en viens à expliquer où ça se colle parce que ça il y en a plein qui font l'erreur parce qu'ils sont allergiques au patch et donc ils le collent sur le dessous du pied il y en a qui apparemment à qui on leur a conseillé ça mais en fait ça diffuse très mal donc ça sert à rien de se mettre sur le talon du pied ok Mais oui, j'en ai plein.

  • Speaker #0

    Donc, attends, parce que moi, je crois que je n'ai jamais vu de patch. J'imagine que c'est comme un pansement et ça se colle sur le bras.

  • Speaker #1

    Ça se colle plutôt sur la partie haute du corps. Donc, ça peut être le bras, les épaules, le ventre. Voilà, peu importe. Et il y en a qui ont essayé de le rouler et de le fumer. Donc oui, ça ne s'allume pas. Essayer de fumer un pansement, ça ne marchera pas.

  • Speaker #0

    Mais la scène, il y a vraiment des gens. Oh là là, on n'est pas sur la même planète.

  • Speaker #1

    Non, mais comme quoi, en fait, je pense qu'il faut être clair dans ses explications. Donc, tu vois, à force, parce que moi, ça va faire 15 ans maintenant que je travaille dans les addictions, j'explique beaucoup plus de choses qui ont l'air bêtes. Mais moi, je prends le temps maintenant de t'expliquer.

  • Speaker #0

    Du coup, tu dois avoir parfois des patients qui te regardent genre, ah, d'accord, révélation. Et donc, une journée de type, ça ressemble à quoi ?

  • Speaker #1

    Alors moi, mais de chez Tabin Info Service ou ma journée type à moi ? Alors du coup, moi je travaille trois jours par semaine pour une association de prévention, où là je fais de la prévention des addictions, je vais dans les missions locales, je vais à la prison, où je fais de la formation aussi de professionnelle.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Et je travaille une journée par semaine en clinique, et une autre journée où là... C'est plutôt libre. Soit je suis dans un cabinet médical, soit je suis dans des mairies qui m'ont appelée pour faire des permanences auprès de certains jeunes. Là, c'est variable. J'ai des semaines. Tu t'ennuies pas ? Non. J'aime bien quand ça change. Sinon, j'ai tendance à vite m'ennuyer. Il faut vraiment que les gens changent, mes activités changent.

  • Speaker #0

    Et quand tu vois un patient, quand tu reçois un patient, tu peux tout de suite analyser son degré d'addiction, les difficultés qu'il va rencontrer ? Tu as un peu un profil type ou chaque personne est différente ?

  • Speaker #1

    Non, chaque personne est différente. Moi, je leur explique toujours et ça, c'est hyper important parce que souvent, quand je vois des personnes, quand ils viennent nous voir, ils ont déjà essayé d'arrêter par eux-mêmes. Et du coup, ils ont l'impression que rien ne marche. Et en fait, je leur dis souvent, c'est que déjà, ils n'ont pas bien compris comment fonctionnait leur addiction. Il y a une addiction, une dépendance physique, le besoin du produit, mais il y a une dépendance comportementale, les habitudes, et une dépendance psychologique, le fait de gérer ses émotions avec la cigarette. Et souvent, ils me disent, les patchs, j'ai déjà essayé, ça ne marche pas, je fumais avec. Je fais oui, parce que le patch, il règle un tiers du problème, la dépendance physique. Le comportemental et le psychologique, si vous ne le travaillez pas, ça ne va pas fonctionner. Deux tiers du problème, c'est ça. Donc je fais par exemple, je viens de finir un repas, j'allume une cigarette. Vous avez beau vous coller un patch, vous aurez envie de fumer après le repas. Donc c'est pour ça. Et du coup, ils déculpabilisent beaucoup et disent Ah, c'était pas moi qui n'avais pas de volonté Je fais Mais non, en fait, ça n'a rien à voir avec la volonté. C'est que vous n'étiez pas bien préparé. L'arrêt du tabac, c'est comme quand on prépare un marathon. Si on se présente le jour du marathon sur la ligne de départ, oui, il y a des gens qui vont, sans l'avoir préparé, qui vont réussir à arrêter et super pour eux et tant mieux. Mais ça ne viendrait pas à l'idée de quelqu'un qui a réussi à faire ça, de dire à tout le monde le marathon, c'est facile, c'est juste une question de volonté, tu t'y mets et puis voilà. Non, il y a des gens qui vont avoir besoin de préparation, des gens qui vont avoir besoin d'un coach, d'autres qui vont se préparer seuls. Il y a mille et une façons d'arrêter. Bien sûr, on va utiliser des techniques, des outils un peu similaires pour certains, mais chaque personne est différente. Et ça, c'est important de se dire que ce n'est pas ce qui a fonctionné pour un, qui va vraiment fonctionner pour nous. Il faut vraiment se dire, mon arrêt, qu'est-ce qui me convient le mieux à moi ? Si vous êtes persuadé que... les patchs, ce n'est pas fait pour vous, on essaye de s'adapter. Moi, j'essaye de faire comprendre pourquoi ça pourrait fonctionner. Mais si le patient ne veut pas, je m'adapte aussi à ce que veut le patient. C'est important.

  • Speaker #0

    Tu as l'impression un peu de faire de la psychologie, des séances un peu psy ou pas ?

  • Speaker #1

    Oui, totalement. Si on ne se met pas à essayer de comprendre comment le patient fonctionne dans ses habitudes, ce qu'il a envie, etc. Il faut le faire aussi, il faut que le patient devienne moteur de son propre changement. Moi, je leur dis souvent, moi, c'est comme si j'avais tout un trousseau de clés et vous, vous êtes devant la porte avec la serrure, mais je ne sais pas quelle clé va fonctionner pour votre porte. Moi, j'ai juste le trousseau de clés. Donc, on va essayer ensemble et c'est vrai, ça peut être pénible d'essayer plusieurs clés. Et moi, je serais là pour vous encourager, vous dire pourquoi je pense que c'est plutôt cette clé, etc.

  • Speaker #0

    Génial comme métaphore. J'adore. En plus, c'est déculpabilisant de se dire, si cette méthode, ça ne l'allait pas, si j'ai rechuté, ça veut dire que ce n'était pas la bonne clé, etc.

  • Speaker #1

    Exactement. Et parfois, il faut deux clés, parce qu'on n'avait pas vu qu'il y avait deux serrures. Des fois, il y a des petits pièges. Cette porte, elle est compliquée à ouvrir. Vous le disez, ça y est. Mais une fois qu'elle est ouverte, elle est belle.

  • Speaker #0

    Je reviens sur tes journées incroyables danses et en même temps, moi, je voudrais ajouter les réseaux sociaux. J'ai l'impression que tu es toujours en train de publier, de mettre des stories. J'adore, tu te prends en photo, je ne sais pas, c'est dans le hall de ton immeuble où on voit ta tenue tous les jours avec ton programme. J'adore.

  • Speaker #1

    J'essaye de montrer mon programme du jour, ce que je fais, parce qu'effectivement, comme ça, vous vous rendez compte de ce que c'est un peu la vie d'une tabacoé dicto. Et puis, j'essaye aussi de partager des petits moments. En story, c'est vraiment... C'est un peu mon journal intime, je dirais. Hier, par exemple, je suis sortie au resto et puis j'ai fait une soirée fléchette. J'ai mis... J'ai fait une soirée fléchette. Donc, j'essaye d'interagir avec ma communauté parce que je n'ai pas envie d'être que la personne qui donne des conseils. En fait, j'ai plutôt envie d'être la super copine. à qui on aurait envie de se confier sur son arrêt, de se dire, là, je n'y arrive pas. En fait, il y en a plein qui me suivent et qui me disent, en fait, je ne suis pas prêt à arrêter, mais je te suis quand même. Je fais, mais en fait, c'est très bien. Parce que justement, quand tu seras prêt, au moins, tu sauras quoi faire, vers qui aller. Donc, go, il n'y a pas besoin d'être en arrêt pour me suivre. Et comme il y en a plein, des fois aussi, qui me disent, en fait... Ça y est, j'ai arrêté, mais ça fait un petit bout de temps. Et en fait, quand je revois tes posts, des fois, ça me renvoie. Je fais, supprime-moi, il n'y a pas de souci.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça ce que j'avais dit. En fait, c'est génial la communauté que tu as. Moi, je vois, j'ai créé un compte pour mon podcast. Mais après, je me dis, je veux que les gens me suivent. Mais en même temps, je ne veux pas que les gens me suivent. Je veux juste que les gens arrêtent et passent à autre chose.

  • Speaker #1

    Exactement. Et c'est pour ça que c'est OK quand ils me disent, je te dis au revoir. Et je fais, dis-moi au revoir. Et en fait, je suis cool dead. C'était vraiment cool d'avoir passé une année ou deux ans ou un mois ensemble. Et puis là, tu as besoin de tourner la page. Tourne-la, la page. Il n'y a aucun souci. Je ne fais pas de la rétention de followers.

  • Speaker #0

    Non, mais c'est clair. Et tu prends le temps de répondre à tout le monde, j'ai l'impression.

  • Speaker #1

    Alors, j'essaye, mais non. Je vais leur dire non,

  • Speaker #0

    arrête. Je ne sais pas. Je ne vais pas te donner des conseils. Je suis impressionnée du travail que tu fournis sur les réseaux et tu passes beaucoup de temps à essayer de répondre au maximum de personnes. Je sais que ce n'est pas possible de répondre à tout le monde, mais j'aime beaucoup regarder les commentaires qu'il y a en dessous de tes vidéos et je vois que tu réponds aux commentaires. Et d'ailleurs, je précise au passage que c'est hyper intéressant quand tu es en sevrage de lire tous les commentaires. Ça te met dans un mou, tu vois que tu n'es pas la seule personne qui galère, etc. Donc ça, c'est vraiment chouette. Ça fait une vraie communauté.

  • Speaker #1

    J'essaye de répondre parce qu'en fait, je trouve... toujours que c'est pertinent les commentaires. Et même si c'est un commentaire qui dit juste qui ne demande pas forcément une réponse, des fois j'ai juste une personne qui dit Ah, moi ça fait trois jours que j'ai arrêté. Je suis obligée de lui répondre Bravo, sois fière ! Parce que ça fait toujours plaisir d'avoir un petit message comme ça quand on est dans le dur, en plein sevrage. Donc j'essaye. Je dis bien que... À ceux qui je n'ai pas répondu, pardonnez-moi, mais j'essaye vraiment de répondre à tout le monde parce que j'ai la chance que la Mildéca, c'est la mission interministérielle des luttes contre les drogues et les conduites addictives, me finance. Effectivement, j'arrive à me dégager du temps et c'est du temps de travail pour répondre aux followers, pour faire du contenu.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qu'on pourrait dire aux gens qui ne pensent pas à prendre rendez-vous avec un tabacologue ou une tabacologue, qui n'oseraient pas, qui... J'ai l'impression que comme ce n'est pas assez démocratisé...

  • Speaker #1

    Oui, il y en a plein déjà qui ne connaissent pas notre profession. Oui, voilà. Ils vont tabacologue, pourquoi ? Parce qu'on entretient ce mythe qu'arrêter de fumer, ce n'est qu'une question de volonté. Et ça, ça m'énerve.

  • Speaker #0

    Moi aussi, j'en peux plus.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Alors, bien sûr qu'il faut le vouloir, c'est important. Oui,

  • Speaker #0

    ça fait partie de l'équation.

  • Speaker #1

    Mais en fait, non, et si tu as arrêté de fumer tout seul, tant mieux. Mais en fait, arrête de dire à tout le monde, il faut le vouloir. Non, il y a des personnes, c'est plus dur. Souvent, moi, je prends l'analogie avec la femme enceinte qui va accoucher. Il y a celle qui accouche sans péridural et celle qui accouche avec péridural. On n'est pas tous égaux face à la douleur. Il y a des gens qui sont très sensibles à la douleur et c'est OK, ils vont utiliser la péridurale. Il y a des gens qui sont très sensibles aux symptômes de manque de nicotine et c'est OK de se faire aider. Ça ne fait pas de toi un moins courageux. Donc non, il ne faut pas hésiter à se faire aider. Déjà, il faut parler du métier de tabacologue, d'addictologue. Il ne faut pas avoir honte d'aller consulter. Je pense qu'au contraire, ça fait... C'est de se dire, je vais mettre toutes les chances de mon côté pour réussir ce sevrage et donc je demande de l'aide. Pour apprendre à écrire, à faire du vélo, on a déjà... Il y en a qui l'ont fait seule, certainement, mais beaucoup ont s'est fait aider par nos parents, un ami, un enseignant. Mais pourquoi, pour arrêter de fumer, on ne va pas se faire aider ? Effectivement, ça peut être un tabacologue, mais pourquoi pas aussi, ça peut être juste écouter ton podcast parce que ça peut aider, ça peut être acheter un livre. Il y a mille et une clés sur ce porte-clés. Et j'insiste, c'est hyper important de trouver sa propre méthode et de se dire que la rechute, elle fait partie du processus. C'est pas grave de rechuter. Rechuter, ça veut juste dire, tiens, j'étais... pas préparée à cette difficulté. Je n'avais peut-être pas assez envisagé quoi faire quand je suis stressée, quoi faire quand je suis en soirée avec mes potes, quoi faire quand j'ai bu de l'alcool et que j'ai envie de fumer, quoi faire... Il y a tellement de difficultés que c'est normal au départ d'avoir des rechutes. Et bien, ce n'est pas grave, j'ai rechuté, j'essaye de me remobiliser parce que... Des fois, c'est dur. Il faut accepter d'avoir rechuté. Notre égo, il en prend un coup. C'est normal. C'est jamais quand on s'est pris une mauvaise note en classe, on n'aimait pas ça. Quand on est tombé de vélo, on n'aimait pas ça. Quand on a rechuté dans son tabac, on n'aime pas ça. Et donc, il faut des fois un petit temps aussi pour reconstituer sa motivation. Puis après, on repart en essayant une autre clé ou des fois la même clé.

  • Speaker #0

    Trop bien. Merci pour tout ça. En plus, dans ton livre, tu donnes beaucoup, beaucoup de conseils, d'astuces à différents moments. Tu lâches rien et tu vas même jusqu'à donner des conseils. Parce que j'imagine que tu as eu des scènes de personnes qui négociaient. Il y a une page sur comment on fait quand on a envie de fumer après avoir fait l'amour. Oui. T'en es venue à là et je me suis dit, pour qu'elle en vienne à écrire cette page, c'est qu'il y a eu beaucoup de gens qui ont dû lui dire... Oui, mais moi, après l'amour et tout, et puis quand l'autre allume une cigarette, forcément, je vais fumer une cigarette. Donc, tu fais une liste de choses à faire à la place de fumer.

  • Speaker #1

    En fait, je pense qu'en 15 ans, j'ai réussi. Mais après, il y a toujours des situations auxquelles je n'aurais pas pensé, certainement. Mais je commence à avoir un petit bagage de Ouais, mais alors, comment je fais si... Et voilà. Donc oui, j'ai fait une page sur comment faire après l'amour. Parce qu'il y en a plein qui me disent, cette cigarette, elle est trop agréable. Et je leur dis, non, ce qui est agréable, c'était de faire l'amour. Enfin, normalement. Et donc après, il y a d'autres choses qui peuvent être agréables qui ne soient pas la cigarette.

  • Speaker #0

    Alors, j'ai encore quelques questions. L'idée, c'est de faire moins d'une heure. Comment on fait quand on veut la recette miracle pour arrêter ? Parce qu'il y a tellement de solutions, mais en même temps, il y a tellement d'étapes. Là, je sais très bien que tu ne vas pas me donner la recette miracle. Tu vas me dire qu'en fait, il faut que chacun ait sa propre recette. C'est cette histoire de clé qui est une super métaphore. Si, pour ceux qui nous écoutent, qui auraient envie de franchir le premier pas ou les trois premiers pas, des tout petits pas, ce serait quoi pour toi comme première petite étape ?

  • Speaker #1

    Ça serait de... comprendre qu'il y a trois dépendances dans l'arrêt du tabac, dans le tabac je veux dire, donc la dépendance physique donc ça serait déjà Évalue ta dépendance physique en faisant le test de Fagerström.

  • Speaker #0

    Que tu trouves partout en ligne ?

  • Speaker #1

    Tu trouves partout, voilà. Si tu as cinq ou plus à ce test, je t'encourage vivement à utiliser les substituts nicotiniques ou une cigarette électronique avec de la nicotine, peu importe. Mais il te faut de la nicotine en substitution. Après, dépendance comportementale, c'est les habitudes que tu as avec ta cigarette. Liste, fais-toi une journée type de tous les moments où tu fumes. Donc, une journée type de la semaine et une journée type le week-end, parce que souvent, on ne fume pas de la même façon le week-end et la semaine. Et dis-toi, tiens, à la place de cette cigarette, qu'est-ce que je vais faire à la place ? Qu'est-ce que je vais faire à la place ? Tiens, à la pause avec les collègues, je fumais, qu'est-ce que je vais faire à la place ? Je vais prendre un chewing-gum, je vais boire un chocolat chaud, ou je ne vais plus en pause, ça c'est à toi de choisir ce que tu veux faire, il n'y a pas à juger là-dessus. Et donc, tu t'essayes de trouver des comportements nouveaux à mettre en place. Et après, c'est de repérer ta dépendance psychologique, toutes les émotions qui pourraient te faire fumer. Quand tu es énervé, comment tu vas faire pour te calmer, qu'il ne soit pas la cigarette. Et voilà, essaye de faire un mix de tout ça. Et si tu as trop de difficultés, fais-toi aider par un tabacologue.

  • Speaker #0

    Et donc ça, c'est les premières petites étapes. Et les dernières, c'est quoi ? Comment on sait que ça y est, on est passé de l'autre côté ? C'est quoi les indices ?

  • Speaker #1

    Alors, quand quelqu'un est en arrêt du tabac, c'est là où il faut travailler la prévention de la rechute. C'est lister tous les moments qui pourraient te faire rechuter et essayer de trouver des alternatives. Par exemple, je sais que je pourrais rechuter si je suis en soirée avec des copains. Qu'est-ce que je vais faire à la place ? On écrit tout. ça c'est important et se faire un plan au cas où, ok j'ai rechuté mais que ça soit pas une rechute justement que ça se convertisse en c'était qu'un faux pas un dérapage quoi ça arrive à tout le monde de faire un dérapage c'est à dire que par exemple on sait tous marcher ça nous empêche pas de tomber parfois dans la rue, on trébuche et bien ça peut tous nous arriver par contre c'est tout de suite se dire oh la la j'ai craqué c'est tout jamais se dire foutu pour foutu, je refume. Non. Ce foutu pour foutu, et d'ailleurs, ça marche sur tout. Les gens qui sont au régime qui se disent foutu pour foutu. Le foutu pour foutu, c'est nul. On se dit juste, hop,

  • Speaker #0

    hop, hop,

  • Speaker #1

    j'ai refumé, là, qu'est-ce qui s'est passé ? Donc, on analyse sa rechute et qu'est-ce que je fais ? Donc, on se fait un plan de qu'est-ce que je fais si j'ai rechuté. Donc, ça, on le fait quand on est au régime. justement, sobre, qu'on est abstinent d'avoir fumé. Donc, on fait la prévention des rechutes. C'est quoi faire si je rechute ? Non, c'est évaluer ces facteurs déclencheurs. Par exemple, si je suis en soirée avec des copains, ça va me donner envie de fumer, donc je vais faire ça, ça, ça, ça. C'est faire son plan d'action si j'ai rechuté. Et après, c'est de se dire aussi, peut-être, moi, quand ils sont dans cette phase de sevrage, c'est de leur faire des vocaux de... Jordi, tu te fais un vocal de tout ce que tu n'aimais pas dans le tabac, tout ce que t'en chies en ce moment dans ton arrêt du tabac, justement, pour bientôt rappeler par quoi t'es passé. Et tu te réécoutes ça en boucle quand ça va pas.

  • Speaker #0

    Génial. Est-ce qu'il y a quelque chose que tu voudrais dire ? dont on ne parle pas assez, qui te semblent importants, de remettre les pendules à l'heure ?

  • Speaker #1

    Je l'ai déjà dit, mais je le redis, je pense qu'il y a quand même l'outil des tabacologues de tabac infoservices qui est gratuit. Donc, appelez le 3989, vous avez un service de qualité, parce que souvent les gens pensent que c'est... Tu sais, le Père Noël est une ordure avec...

  • Speaker #0

    Du coup, j'ai trop envie d'appeler juste pour le fun, je pense que je le ferai.

  • Speaker #1

    Mais oui, c'est un test.

  • Speaker #0

    Je vais faire un épisode sur ça où je parle.

  • Speaker #1

    Exactement. les gens ont l'impression alors c'est péjoratif parce qu'ils ont l'impression que c'est SOS Amitié mais en plus SOS Amitié ils font un super travail mais oui et je pense qu'ils sont sous-cotés je pense qu'il faudrait qu'ils changent de nom le marketing est pas bien il faudrait qu'ils changent de nom qu'ils s'appellent Rompre l'isolement et ils ont l'impression et en fait non vraiment vous allez tomber sur des tabacologues qui vous font un travail comme ce qu'on fait en cabinet oui J'ai décroché ce téléphone pendant 10 ans et je vous assure qu'on se dévoue corps et âme pour vous. Donc franchement, appelez Tabar Enfosams.

  • Speaker #0

    Trop bien. Je vais te laisser sur ça, mais je voulais pour terminer savoir si on t'avait déjà dit que tu manquais d'air ou pas.

  • Speaker #1

    Moi souvent on me dit tu manques pas d'air parce que je suis la personne qui tu vois qui va en soirée tout le temps qui peut monter sur les tables qui fait la fête et ils font non mais alors toi tu manques pas d'air tu fais toujours ça je fais ouais mais moi je suis une grosse fêtarde donc moi j'aime faire la fête et justement je prouve à tout le monde qu'on peut faire la fête sans boire d'alcool sans fumer sans consommer et que moi je suis la première à à faire la fête, je suis dans les dernières à me coucher parce que justement, je n'ai pas le coup de barre de l'alcool ou autre. Après, je n'interdis personne. Moi, j'ai plein de copains qui vont quand même fumer. En fait, je vis très bien avec les consommateurs, il n'y a pas de souci. Et voilà, quand je ne suis pas au travail, je ne suis pas là à faire Ah, tu fumes ? Ce n'est pas bien ! D'ailleurs, je ne le dis même pas à mes patients. Je leur dis souvent, si vous êtes tombés là-dedans, c'est qu'au moment où vous êtes tombés dans cette addiction, vous pouvez vous pensiez que c'était la meilleure des solutions pour vous, pour être à la mode, pour gérer votre stress. Et donc, je pense que votre cerveau a pensé que c'était la meilleure solution pour lui à ce moment-là. Sauf que vous êtes tombé sur des produits qui sont addictifs et que ce n'est pas de votre faute.

  • Speaker #0

    Trop bien. Merci beaucoup, Katie. C'était génial.

  • Speaker #1

    C'était trop cool. Merci.

  • Speaker #0

    Et notamment... C'est vrai que tu manques pas d'air quand tu danses sur les tables, mais tu manques pas d'air, tu danses sur Insta, mais on te voit faire des danses. J'adore. Tu fais ça chez toi ?

  • Speaker #1

    Oui, je fais ça chez moi, mais ça, je le fais depuis que je suis toute jeune. C'est quand je suis contente, je danse. Super,

  • Speaker #0

    trop bien.

  • Speaker #1

    Je danse, je chante. Voilà, donc j'ai toujours exprimé mes émotions de manière... Comme ça, communicative. Donc voilà, je suis très communicative.

  • Speaker #0

    Franchement, merci. Et merci de rendre cette profession fun.

  • Speaker #1

    Oui, parce que souvent, on nous prend pour des hygiénistes. Mais oui,

  • Speaker #0

    c'est ça. C'est très aseptisé.

  • Speaker #1

    Mais non, on s'amuse. Alors on est fun.

  • Speaker #0

    Merci d'en être la preuve. J'espère que cet épisode vous a aidé et vous a plu. Faites-le passer à votre entourage fumeur qui veut arrêter. Je précise qui veut arrêter. Sinon, c'est un peu chiant. Je suis sûre que dans cette heure, il y aura bien une minute qui les aidera aussi. Et rendez-vous dans deux semaines pour un épisode qu'on pourrait croire sérieux, mais en fait, encore une fois, pas du tout. Je suis allée au ministère de la Santé, et en vrai, je me suis bien marrée avec mes cinq interviewés. Bon sevrage, courage, bisous.

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Description

Pré-Scriptum : deux trucs GRATUITS vraiment utiles :

-       le 3989 (appelle le Père Noël du sevrage !)

-       le kit du mois sans tabac en pharmacie (va chercher ta pochette surprise !)

😀

Pour l’occasion du Mois sans tabac (c'est en Novembre pour les retardataires) le podcast Tu manques pas d’air est pas peu fier de recevoir Ketty Deléris, la tabacologue la plus délire des réseaux sociaux.

Je pense que si vous avez des ados, ils la suivent sur Tiktok et si ce n’est pas le cas renseignez-vous (elle est sur tous les réseaux) surtout si vous avez envie de sensibiliser vos enfants aux addictions (vous savez qu’ils ne vous attendront pas pour savoir ce que c'est).

Faites circuler cet épisode à votre entourage fumeur qui veut arrêter !


💜


Portrait robot 🤖

 

Nom : Ketty Deléris


Lien avec le tabac : se lève tous les matins pour aider les fumeurs et les fumeuses à se sevrer


Activité : tabacologue, addictologue


Déclic : a commencé ses vidéos en délire pour aider ses patients pendant le confinement


Info wtf : pratique la danse de la joie sur demande quand un follower arrête de fumer


📚Livre de Ketty Deléris « j’arrête vraiment de fumer », la méthode pour reprogrammer mon cerveau et mon corps en 40 jours. Éditions Marabout

insta : https://www.instagram.com/kettydls.addicto/


📚Livre d’Astrid Malone « Apprivoiser son impérieuse envie de fumer », journal de bord d’un sevrage sans intox parce que vous avez le droit de galérer, Éditions Eyrolles


Montage et mixage : Axel Lattuada le vrai. 


Eugénie Florentin | Lanterne Digitale, Sociale Media Manager | https://www.instagram.com/lanterne.digitale?igsh=dW80YTliYzM1MzZq

_____

Musique |  IA+Astridou

____

Insta  |  @tumanquespasdair www.instagram.com/tumanquespasdair/

Livre  | « Apprivoiser son impérieuse envie de fumer », Astrid Malone, éditions Eyrolles.

Facebook  |  Tu manques pas d’air

YouTube  |  Tu manques pas d’air

LinkedIn  |  Astrid Malone

Mail : tumanquespasdairpodcast@gmail.com


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Tiens, il y a le mois sans tabac, et puis peut-être que ça va éclore dix ans après, mais il faut les laisser tranquilles, parce que si on est tout le temps à leur dire Ah, faudrait que t'arrêtes de fumer, faudrait que t'arrêtes de fumer c'est même contre-productif. Après, j'avais une petite mamie aussi qui m'avait dit C'est bon, je ne fume plus de tabac, j'ai trouvé une super astuce, j'ai remplacé le tabac roulé par des feuilles de menthe séchées. Donc elle avait… Elle faisait sécher sa petite menthe. Elle achetait de la menthe au supermarché.

  • Speaker #1

    Bienvenue dans le podcast qui te conforte dans ton arrêt du tabac et surtout qui rend ce moment moins chiant. Tu manques pas d'air pour l'occasion du mois sans tabac. Et heureux de recevoir Katie Deleris. Alors le mois sans tabac, pour ceux qui sont en léger différé, c'est en novembre. Katie Deleris est la tabacologue la plus fun des réseaux sociaux. N'hésitez pas à la suivre sur TikTok, Insta et compagnie. Je pense que si vous avez des ados, ils la suivent. ou en tout cas, ils seraient contents de la suivre, surtout si vous avez envie de les sensibiliser aux addictions. Bonne écoute ! Ah oui, et si, vous pouvez retrouver les extraits vidéo de l'interview sur le compte Tu manques pas d'air. À tout de suite !

  • Speaker #0

    Salut !

  • Speaker #1

    Non, t'inquiète, merci de traverser tout Paris en fin de journée, en heure d'hiver en plus. Non, pas du tout. Bon, t'es prête ?

  • Speaker #0

    Je suis prête. Alors, glissez. Ouais.

  • Speaker #1

    Pour commencer, un peu. Pour faire la conversation sur 5 étages, après on se pose dans les canapes.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu es du genre à être sportive déjà ?

  • Speaker #0

    Moyenne, oui, je cours un peu quand même.

  • Speaker #1

    Donc savoir que tu vas monter 5 étages, c'est comment ?

  • Speaker #0

    Ça ne me fait pas peur, ma fille, comme je t'ai dit, je suis asthmatique. Oui, c'est vrai ! Donc j'ai l'excuse de dire que si je suis essoufflée, c'est vrai.

  • Speaker #1

    Ok, et c'est 50% asthme et 50% mauvaise foi ?

  • Speaker #0

    Non, non. Je suis vraiment asthmatique, mais justement, de courir, ça me fait du bien.

  • Speaker #1

    Mais oui, c'est ça qu'on ne dit pas assez, c'est que faire du sport pour les asthmatiques, c'est bon. Eh bien oui,

  • Speaker #0

    il faut en faire. Donc on part généralement avec la gontoline et tout va bien.

  • Speaker #1

    Ok, cool. Et ce qui est ouf, c'est que là, on est au cinquième et je te sens un petit peu essoufflée. Alors que moi, je tire un peu sur la corde. Je fais genre, c'est bon, j'ai besoin de reprendre mon souffle un petit peu.

  • Speaker #0

    Comme je cours régulièrement, ça m'aide.

  • Speaker #1

    J'ai bien. Alors, bienvenue. Alors, merci beaucoup déjà, Katie, de traverser Paris pour répondre à mes questions. Je suis ravie qu'on ait eu enfin un créneau pour se retrouver.

  • Speaker #0

    Je suis désolée, c'est moi qui... Oui.

  • Speaker #1

    Ça se mérite une interview avec toi, et tant mieux. Merci d'être là.

  • Speaker #0

    Avec plaisir.

  • Speaker #1

    J'ai plein de questions concernant ton parcours, le contenu de ton parcours, et les patients ou clients quand on est tabacologue ?

  • Speaker #0

    On peut dire, c'est patient. En France, c'est patient, mais on peut dire client.

  • Speaker #1

    Ok, donc je peux faire l'un ou l'autre, c'est pas à l'époque. J'aurais plein de questions sur... tes patients, si tu as des anecdotes décalées là-dessus, on est preneurs de ce genre d'informations dans ce podcast. J'ai cru comprendre que tu as commencé par être diététicienne pendant 10 ans.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Mais tu t'ennuyais un peu. Alors, tu es retournée à la fac pour faire un DU de tabacologie. Tu as aussi fait de l'hypnose, une formation en TCC. Tu travailles dans plein d'endroits différents. Tu as une semaine de dingue. Moi, je te suis sur les réseaux. Je suis impressionnée. Tu es toujours en déplacement. En déplacement. Tu es en déplacement. Dans des lieux passionnants, on va y revenir, notamment en prison. J'ai vu que tu avais une grande communauté sur les réseaux, particulièrement sur TikTok. Moi, je te suis sur Insta, j'avoue, je suis la génération.

  • Speaker #0

    C'est le même contenu.

  • Speaker #1

    Je ne loupe rien.

  • Speaker #0

    Si, je fais des lives sur TikTok, mais je vais en faire bientôt sur Insta.

  • Speaker #1

    Merci pour l'info. Tu as aussi publié un livre et je te cite dans le livre que j'ai publié. On en parlera aussi. T'as plein de cordes à ton arc. Tu en as ajouté une dernièrement, si j'ai bien compris. T'as fait un DU d'addictologie générale. Donc, t'as encore en plus quelque chose. J'ai plein de questions là-dessus aussi. Tu as été vaguement fumeuse vers la vingtaine ou avant la vingtaine.

  • Speaker #0

    C'est ça. Disons que tu es bien renseignée.

  • Speaker #1

    Tu as déjà dit dans une interview que tu n'avais pas de dépendance. La chance ! Mais pour autant, tu as précisé que ça ne t'empêchait pas de comprendre les personnes qui traversent des sevrages.

  • Speaker #0

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    Donc on va commencer par là. C'est vrai qu'on se sent mieux compris par nos pères qui ont les mêmes addictions que nous, les mêmes comportements. Donc du coup, ma première question, c'est comment tu fais pour comprendre tes patients ?

  • Speaker #0

    En fait, c'est à force de les côtoyer, de les entendre. Je dirais que justement, j'ai commencé par le tabac et j'ai 10 ans d'expérience de tabacologue. Donc à force d'entendre par où ils passent. les difficultés qu'ils peuvent avoir, les joies que ça leur apporte quand ils arrêtent ou autre, on les comprend, c'est ce qui s'appelle l'empathie et je pense que voilà, on se mettra à la place de l'autre, essayer de comprendre, ça nous permet petit à petit de savoir par quoi ils passent et après de toute façon je dirais qu'on s'appuie donc beaucoup de l'expérience des patients et après si j'ai des difficultés moi je n'hésite pas à demander. De l'aide, justement, et notamment au père aidant. C'est-à-dire que je pense qu'on est très complémentaires. On a, nous, tabacologues, addictologues, et puis il y a les patients experts. Et c'est important de travailler main dans la main. Donc, si parfois il y a des subtilités que je n'arrive pas à bien comprendre, je peux très bien m'aider avec eux. Je travaille avec les narcotiques anonymes. Voilà, donc je m'appuie beaucoup de leur expérience à eux.

  • Speaker #1

    Dans deux jours, c'est le mois sans tabac. C'est un peu ton moi, quoi.

  • Speaker #0

    Eh ouais !

  • Speaker #1

    Comment ça se passe dans le monde tabaco, quand c'est le mois sans tabac ? Est-ce qu'il y a beaucoup plus de taffes, beaucoup plus d'interviews, notamment celle-ci, parce qu'elle va être diffusée, évidemment, pour le mois sans tabac ?

  • Speaker #0

    C'est un mois sans tabac et un mois sans vie, je dis souvent pour moi. C'est-à-dire que... Je ne compte plus mes heures de travail. Généralement, je travaille la journée à un endroit, en soirée pour d'autres, parce qu'on est aussi sollicité des fois aussi en fin de journée.

  • Speaker #1

    Genre typiquement là, parce qu'on est en fin de journée, t'es claqué de ta journée et t'es là.

  • Speaker #0

    Ouais, mais c'est quand même ça. Et c'est le mois sans tabac. Et voilà, c'est une fois dans l'année. C'est pas trop grave. OK.

  • Speaker #1

    Et comment c'est perçu auprès des consommateurs ? que tu côtoies, en tout cas de ceux que tu aides, le mois sans tabac, c'est quelque chose de particulier pour eux ? Tu sens que c'est utile ?

  • Speaker #0

    Oui, en fait, ça les aide à définir une date d'arrêt. Parce que des fois, on dit oui, je vais arrêter au 1er janvier ou autre. Et puis en fait, on ne le fait jamais. Et là, en fait, il y a un élan ensemble parce qu'on se dit tiens, il y a deux, trois collègues qui le font ou j'ai un autre copain qui le font. Et du coup, ça fait une certaine émulation et on se lance à le faire. Donc oui, je pense que c'est un... Un bon moyen de se dire, allez, je me lance avec telle ou telle personne.

  • Speaker #1

    Et donc, du coup, ça veut dire quoi de ton côté, que tu as plus de patients ou en tout cas, les patients, ils sont plus motivés par ça ?

  • Speaker #0

    Alors, on va dire qu'on a des patients toute l'année, mais on en a encore plus. Donc, c'est pour ça que généralement, on allonge nos périodes de consultation. C'est-à-dire qu'au lieu de finir à 17, 18 heures, on va finir plutôt vers 19 heures. Et puis, on enchaîne avec un petit sandwich et on va faire un atelier suite du soir. Alors bon, là, j'ai un peu réduit ma cadence pour ce mois parce que je sors quand même d'une maladie assez longue. Mais oui, c'est un gros mois.

  • Speaker #1

    OK. Et donc, tu as prévu des vacances après ?

  • Speaker #0

    Je prends la semaine de Noël, une semaine de congé. OK.

  • Speaker #1

    Et qu'est-ce qu'on pourrait dire d'autre par rapport au mois sans tabac ? Alors... Je ne sais plus si je t'ai expliqué mon parcours, moi je suis une ancienne fumeuse, j'ai fumé pendant 20 ans, j'ai adoré ça, j'ai jamais arrêté une seule fois, sauf comme ça du jour au lendemain, c'était la révélation, puis après j'en ai chié pendant un an, d'où cette situation actuelle, d'avoir écrit un bouquin et de faire un podcast pour être sûre de ne pas rechuter. Et moi, à l'époque, je fumais le mois sans tabac, mais il ne fallait pas m'en parler, ça ne m'intéressait pas du tout. J'avais une réaction très, très vive quand on m'en parlait, ce qui est signe d'une dépendance très forte. Je l'ai compris après, ça m'a un petit peu vexée. Et maintenant, quand j'en parle autour de moi, je dis Ah, c'est le mois sans tabac, vas-y, profite ! Et je trouve que les gens ont plutôt une bonne réaction. Enfin, autour de moi, ils sont là Ah ouais, tiens, pourquoi pas ?

  • Speaker #0

    Il va y avoir les deux réactions. Il y a ceux qui sont Ouais, pourquoi pas ? et qui se disent Oui, c'est le moment. Puis d'autres qui vont faire, oui, le mois sans tabac, et moi, ceci, moi sans alcool, moi ceci, laissez-nous tranquille, on veut vivre, etc. Et ça fait partie des étapes du changement. On sait que ce qu'on appelle la première étape, dans notre jargon, on appelle ça la pré-contemplation, c'est ce qu'on appelle le fumeur satisfait. En fait, il est très content de fumer, il n'a pas envie qu'on l'embête, et en fait, ces personnes-là, c'est juste mettre une graine, Tiens, il y a le mois sans tabac, et puis peut-être que ça va éclore dix ans après, mais il faut leur laisser tranquille, parce que si on est tout le temps à leur dire Ah, faudrait que t'arrêtes de fumer, faudrait que t'arrêtes de fumer c'est même contre-productif. Donc, c'est juste qu'on a inscrit cette petite graine dans la tête, Tiens, au mois de novembre, il y a le mois sans tabac et puis ça peut germer.

  • Speaker #1

    C'est clair. Et je rebondis sur le fait que tu dises que ça peut être contre... contre-productif lorsqu'on dit que... lorsqu'on insiste trop pour arrêter de fumer. Et ça me fait penser au profil type des parents qui veulent que les enfants arrêtent, ou leurs ados. Comment ça se passe ? Parce que je sais que t'es beaucoup en contact avec les jeunes. Donc je me dis, qu'est-ce que t'aurais envie de dire aux parents ? Arrêtez de leur dire ça, c'est pas ça qui les aidera.

  • Speaker #0

    C'est exactement... En fait, d'être sur leur dos, on sait très bien qu'un adolescent, en plus, il est en réactance face à plein de règles qu'on peut lui mettre. dont l'interdit de fumer. Donc je pense que c'est plutôt établir des règles à la maison. Moi, je leur dis, ce n'est pas parce que vous voulez pas qu'ils fument. En fait, vous pouvez très bien dire, déjà, la maison reste non fumeur. Ça, il n'y a pas de souci. Donc tu ne fumes pas dans ta chambre, tu ne fumes pas... Et puis après, c'est plutôt d'essayer de leur montrer tous les points positifs qu'il y a à ne pas fumer. Parce que, par exemple, l'argent qu'ils vont mettre dans les cigarettes, ça pourrait être de l'argent pour... aller à un concert, aller au cinéma, faire du kart. Donc, c'est aussi leur faire comprendre que c'est des choix qu'ils ont à faire. Mais on n'est pas derrière un ado tout le temps. Et je prends souvent le cas, moi j'ai un ado, il connaît toute la théorie que c'est pas bien de fumer, etc. Je sais rien, ça se trouve, peut-être qu'il va se mettre à fumer. Qu'est-ce que j'y peux ? Tous les adolescents passent par là. Alors après, par contre, c'est de faire en sorte qu'on ne tombe pas dans la dépendance. Et c'est pour ça que plus on met de règles, genre tu ne fumes pas à la maison, etc., on va mettre des contraintes et il y a moins de risques qu'on tombe dépendant.

  • Speaker #1

    Les ados qui viennent te voir, justement, ils parlent souvent de leur relation à leurs parents, le conflit, le besoin de liberté, que le fumée est une manière de se libérer, de se rebeller.

  • Speaker #0

    Oui, alors après, moi, je travaillais surtout avec des ados qui ont des parcours de vie un peu atypiques. Donc, ils n'ont pas des structures familiales bien établies. Il n'y a souvent pas que le tabac. Il y a aussi d'autres substances. Et d'ailleurs, souvent, je dis franchement, si j'avais leur parcours de vie, j'en serais peut-être au même point qu'eux. Donc, peut-être que je n'aurais même pas... Moins de substances, mais peut-être plus. Donc, franchement, j'essaie plutôt de travailler avec eux pour leur montrer tout ce qu'ils ont à gagner, à arrêter de consommer. Que justement, si on ne prend là que le tabac, je vais surtout jouer sur l'argent qu'ils vont pouvoir investir autrement. Parce que souvent, ils me disent qu'on n'est pas plus riche quand ils ont raison. Je n'ai pas une Ferrari pour autant. Parce que ça, c'est souvent l'argument. Mais je leur dis, c'est de la petite dépense que tu fais. C'est-à-dire que les 10 euros que tu mets dans ton paquet, moi, ça va être peut-être 10 euros que je vais mettre dans des fringues, que je vais mettre dans un concert. Sous ça, tu pourras te le faire aussi. Tu verras que ta vie, à côté, elle aura plus d'autres récompenses que la cigarette. Après, c'est aussi travailler sur la liberté. Parce qu'il se sent, au départ, libre de fumer. Mais très vite, en fait, ils sont prisonniers. C'est leur prouver qu'en fait, ils vont se retrouver, par exemple, un dimanche à faire je ne sais pas combien de stations de métro pour trouver un tabac qui va être ouvert ou je ne sais quoi. Donc, ce n'est pas totalement libre aussi de se dire tiens, je suis très énervée, je n'ai plus de cigarette sur moi, je ne trouve pas de moyen autre pour me calmer. Voilà, donc c'est leur prouver qu'ils vont être libres en arrêtant de fumer. Et en plus, ils vont gagner du pouvoir d'achat.

  • Speaker #1

    Tu parlais de profils atypiques que tu as parfois pour aider au sevrage en disant Effectivement, peut-être qu'à leur place, je fumerai. Moi, parmi toutes les choses improbables que je fais, je donne des cours de philo en prison pour ceux qui passent le bac. Et je suis amenée à faire d'autres choses. Et j'avais déjà proposé éventuellement de les sensibiliser. aux addictions, etc. Et on m'a dit, non, non, mais il y a déjà des personnes qui s'en occupent. Et j'ai vu que toi, sur les réseaux, que tu racontais que tu allais en prison. Vas-y, raconte. Tu es donc cette personne qui fait ce job.

  • Speaker #0

    Une des personnes, je vais à la maison d'arrêt de Villepinte, quartier mineur et majeur, mais je vais plus souvent chez les mineurs, justement. Et on fait de la sensibilisation autour des addictions, mais pas genre fumer, c'est pas bien

  • Speaker #1

    C'est ça, c'est un autre discours, là. Exactement.

  • Speaker #0

    Moi, je travaille plutôt sur le renforcement des compétences psychosociales. Ça veut dire quoi,

  • Speaker #1

    les renforcements psychosociales ?

  • Speaker #0

    Eh bien, par exemple, une des compétences, ça va être savoir gérer son stress. Si on ne sait pas bien gérer son stress, on peut fumer pour décompresser ou prendre du cannabis aussi, etc. Donc, de travailler la gestion du stress, la gestion des émotions, savoir communiquer de façon efficace, avoir une bonne estime de soi, renforcer son esprit critique, toutes ces compétences psychosociales vont leur permettre d'affronter la vie en faisant des choix éclairés qui seront bons pour leur santé.

  • Speaker #1

    En vrai, concrètement, tu es en contact avec eux, comment ça se passe ?

  • Speaker #0

    Je vais faire un atelier, par exemple, sur la gestion du stress. Donc déjà, je vais définir ce que c'est le stress. On va définir ensemble les déclencheurs du stress. Et après, je vais leur dire comment vous faites pour gérer votre stress, que ce soit une bonne méthode ou pas une bonne méthode. Mais ils doivent te donner des anecdotes. Oui, je vais fumer un gros joint. Voilà, il y a plein de choses qu'ils vont faire. Et donc après... Je les fais réfléchir, est-ce que d'après toi, c'est une bonne solution sur du court terme, sur du moyen terme, sur du long terme ? Et puis on essaye de réfléchir, parce qu'effectivement, on peut se dire que par exemple, pour dormir, fumer un joint sur du court terme, ça marche bien, ça t'assomme, tu dors. Est-ce que sur du moyen ou du long terme, c'est positif ? Ils me répondent, bah non, c'est pas bon pour la santé. Donc je les fais travailler là-dessus et après j'essaye de trouver avec eux, parce que le but c'est qu'eux-mêmes trouvent leur solution. Qu'est-ce qu'on pourrait faire pour mieux dormir ? Et moi, je suis là pour les aiguiller autrement ou pour gérer le stress, etc. Donc, généralement, on fait ça. Et puis après, on finit toujours sur quelque chose de plus ludique, un jeu de plateau, des quiz, etc. Ou quand ils perdent, généralement, je leur fais faire des abdos, des squats.

  • Speaker #1

    Ah, c'est bien !

  • Speaker #0

    Pour qu'ils bougent un peu.

  • Speaker #1

    Et qu'est-ce qui est différent par rapport aux personnes qui ne sont pas en prison ? Toi, tu sens que ta posture, elle peut être différente ?

  • Speaker #0

    J'essaye de faire des choses très, très ludiques, qui soient sous forme de jeux, avec des messages effectivement très clairs, et surtout qu'ils puissent appliquer dans leurs cellules. Quand je fais la gestion du stress, par exemple, on parle de l'activité physique, tu vois, ça serait simple de dire, va marcher pour te calmer. Sauf que maintenant, ils sont dans 9 mètres carrés. Donc du coup, on essaye de voir ensemble qu'est-ce qu'ils peuvent faire dans leurs cellules, comme activité physique.

  • Speaker #1

    Ils te le disent qu'ils fument ? Parce que c'est connu que la plupart fument la weed. Vraiment, la plupart. Quand je les ai en cours, t'es là, mais gars, pourquoi t'as fumé un pétard avant le compte de kilo ? Donc c'est quelque chose qui verbalise facilement.

  • Speaker #0

    Oui. Ils sont assez... Au départ, parce que... Je les ai sur plusieurs ateliers. Donc au départ, ils ne me connaissent pas trop, ils ne savent pas trop. Donc les premiers ateliers, justement, on fait plus connaissance, on fait un peu des ateliers brise-glace, etc. Et puis après, ils me connaissent, donc ils voient très bien comment je réagis avec eux. Et après, ils peuvent se confier, ils savent que je ne vais pas répéter les choses. Parce que oui, malheureusement, il y a des substances qui circulent en prison, il faut le savoir. Même si, normalement, rien n'est censé rentrer, malheureusement, il y a des choses qui rentrent. Donc, non, non, on arrive à en parler. Et surtout... Trouver des solutions pour qu'ils essayent justement de se sevrer pendant ce temps, c'est ce que je leur dis, je fais, profites-en, t'es là, fais ton sevrage plutôt.

  • Speaker #1

    C'est clair. J'ai une question sur ta formation en addicto. Vu qu'en amont, tu as fait une formation en tabaco, comment se situe le tabac dans cette formation ? Quelle place elle a ? Comment elle est enseignée par rapport aux autres formes d'addiction ?

  • Speaker #0

    Exactement comme les autres. Quand on fait la formation addicto générale, on a une formation... On fait substance par substance ou comportement par comportement. Et on a toute la théorie. Et puis après, on a un cas pratique. J'ai envie de dire, quand on sort de cette formation, on a l'impression d'être formé un peu à tout, mais pas à fond sur chaque substance. C'est pour ça que je dis souvent, moi, j'apprends beaucoup de mes patients. Et puis, c'est à force... C'est pour ça que... Je vais être très au point sur le sevrage du cannabis, sur l'alcool, parce que c'est ce que j'ai pratiqué. Et là, depuis la rentrée, je travaille dans une clinique où maintenant, je fais de la polyaddiction. Donc effectivement, maintenant, je commence à être très calée sur la cocaïne, le GHB, la MDMA. Alors qu'avant, je ne l'étais pas forcément parce que je ne pratiquais pas tous les jours. Donc forcément, la théorie, elle s'en va très vite. C'est à force de pratiquer que... Donc le tabac, c'était traité vraiment comme une journée dédiée. C'est pour ça que, contrairement au DU de tabacologie, où là, quand même, on voit tout, aussi bien la neuro, les traitements, on a des cours de TCC, on a plein de choses où on fait à fond, en long, en large. C'était passionnant. C'est vrai qu'on n'a pas le temps de faire ça aussi approfondi pour... pour la dicto générale, parce que ça reste très généraliste, en fait.

  • Speaker #1

    Ok, alors du coup, tu trouves que le tabac, par rapport à tout ça, dans la manière dont c'est enseigné, ça... Je ne sais pas comment poser cette question. Parce que j'ai bien conscience que les drogues dites dures font beaucoup de mal très vite. Mais quand on met à l'échelle du tabac, c'est ridicule. Et le tabac étant la...

  • Speaker #0

    Comme il y a beaucoup plus de consommateurs, Forcément, ça tue aussi beaucoup plus. Oui, de toute façon, le tabac, en France, c'est 75 000 morts chaque année. Donc oui, c'est ce qui tue le plus. Mais souvent, ça me fait penser, mes jeunes me disent Mais c'est quoi la drogue la plus dangereuse ? Et je leur dis Mais c'est très compliqué de répondre à cette question, parce qu'en fait, il faut voir ça un peu en trois dimensions. Il y a l'aspect toxicité, Donc oui, par exemple, le tabac, c'est très toxique. Mais par contre, si on regarde l'effet, par exemple, je peux conduire une voiture, même si j'ai fumé, je ne vais pas avoir... Par contre, si je bois de l'alcool, c'est plus dangereux de conduire une voiture. Si je prends du LSD, c'est beaucoup plus dangereux de conduire une voiture. Donc, il faut mesurer l'effet que ça peut avoir. Donc, il y a la toxicité, il y a l'effet. Puis après, il y a le potentiel addictif. d'une substance. La nicotine fait partie des substances les plus addictives. Donc, effectivement, si on regarde la nicotine par rapport au cannabis, la nicotine est plus addictive. Mais par contre, le cannabis a plus d'effets. Mais tue moins. Tu vois, on ne peut pas répondre. Ce n'est pas simple de répondre laquelle est la plus dangereuse. Je pense qu'il faut se dire que à partir du moment où on consomme une substance psychoactive, Il y a des risques. Après, effectivement, ce qui tue le plus quand même, là, c'est un enjeu de santé publique, c'est le tabac. Donc, c'est pour ça que, d'ailleurs, il y a quand même la campagne Mois sans tabac, il y a des mesures qui sont prises. Est-ce suffisant ? Ben non, il faudrait plus. Encore, moi, j'ai un milliard d'idées de ce qu'il faudrait faire.

  • Speaker #1

    Tu veux nous en partager quelques-unes ?

  • Speaker #0

    Ben justement, je pense que... On sait que l'augmentation du prix... du paquet, ça marche. Notamment chez les plus jeunes. Donc, il faut continuer dans ce sens-là. Mais il faut des contreparties aussi derrière. On ne peut pas que taper sur le dos des fumeurs, ça ne marche pas. Donc, il y a déjà eu des contreparties. Maintenant, les substituts nicotiniques sont entièrement remboursés. Donc, ça, c'est quand même super. Mais voilà, on sait que, par exemple, l'activité physique, eh bien, ça réduit les cravings, les fortes envies de fumer. Ça permet de limiter la prise de poids, qui est un des freins les plus importants à l'arrêt du tabac. Pourquoi il n'y aurait pas une prise en charge par l'assurance maladie, d'une partie de l'inscription dans une salle de sport ou je ne sais quoi ? Tu vois, il y a plein de choses à voir, justement.

  • Speaker #1

    Oui, c'est clair. Mais alors, attends, breaking news, parce que tu l'as dit dans une interview, que faire du sport ne compense pas. Au niveau de la respiration.

  • Speaker #0

    Alors, j'ai dit que...

  • Speaker #1

    Je reformule la question,

  • Speaker #0

    peut-être ? Faire du sport, n'enlevez pas les goudrons de nos poumons. Ça, ça ne sert à rien. Parce qu'il y en a plein qui me disent Non, mais moi, je n'ai pas de risque de tomber malade parce que je cours, par exemple. Donc, je nettoie mes poumons. Je fais Non, courir ne nettoie pas tes poumons.

  • Speaker #1

    Et ça, c'est... Pardon, je te coupe parce qu'il faut que tu refasses cette phrase. Parce que pour moi, ce truc est important.

  • Speaker #0

    Faire du sport, ça ne va pas retirer les mauvaises substances de tes poumons. Ça va réduire ton envie de fumer, ton manque, ton besoin de fumer, ton craving. OK. D'accord ? Mais pour nettoyer tes poumons, c'est pas en allant courir que ça va. La seule solution pour nettoyer tes poumons, c'est de laisser faire ton petit corps tout seul. Et c'est le temps qui va te permettre. Est-ce que...

  • Speaker #1

    Ceux qui fument en soirée et le lendemain se disent c'est bon, je vais compenser en faisant un footing n'importe quoi.

  • Speaker #0

    N'importe quoi. Voilà, ça ne sert à rien. Si, ça sera bon pour leurs muscles, ça sera bon pour leur cœur, mais ça ne va pas nettoyer leurs poumons.

  • Speaker #1

    En revanche, si tu arrêtes de fumer et que tu as un craving, une envie irrépressible de fumer, il va courir,

  • Speaker #0

    ça va compenser. Exactement, ça ne va pas compenser, ça va calmer ton envie de fumer. Yes ! Tu vois ? Est-ce que j'ai été claire ? Hyper claire !

  • Speaker #1

    Et comment toi tu vois l'avenir du tabac ?

  • Speaker #0

    Je pense qu'on n'arrive pas à dénormaliser assez le tabac chez les jeunes. Et je pense que c'est ça, il faut qu'on arrive à faire en sorte que ça devienne ringard de fumer. Que ça devienne, tu fumes mais c'est tellement nul, tu fais pitié de fumer. Et moi, j'aimerais que ça soit ça. Et en fait, parce que les jeunes, ils le savent tous que fumer, c'est pas bon. Parce qu'en plus, souvent, en primaire, ce sont les grands fervents défenseurs de maman, papa, il faut pas fumer, c'est pas bon, etc. Et puis, ils arrivent au collège, transformation, et là, ça devient cool de fumer. Donc, il faut vraiment travailler sur le fait que non, fumer, ce n'est pas cool. Donc, c'est pour ça qu'il faut aussi encadrer. la publicité, il faut encadrer les films, il faut faire en sorte que non, ce n'est pas cool de fumer, c'est dégueulasse, tu pues de la bouche, t'as les doigts jaunes, ça favorise ton acné, franchement, qu'est-ce qu'il y a de cool là-dedans ? Et ça, ça passe par... Effectivement, tu vois, encore, on voit des images de belles filles qui fument et on dit, ah, c'est cool, ça rend sexy, mais non, en fait, c'est pas sexy de fumer, quoi. En fait, la femme, elle serait... aussi jolie sans avoir la cigarette à la bouche. J'ai parlé de ça il n'y a pas longtemps à un ami photographe et je regardais son Insta et il y avait plein de femmes qui avaient une cigarette à la bouche. Je me disais, mais pourquoi tu fais la cigarette ? Tu es encore dans ton inconscient de faire croire que c'est glamour. Ce n'est pas glamour. Un mec qui est courageux, on va lui mettre aussi la cigarette. Il faut arrêter, c'est cliché. Et en fait, ce sont des clichés qui sont ancrés au plus... profond de génération de génération de génération, parce que derrière, l'industrie du tabac, ils ont bien marketé ça, et en fait, il faut déconstruire ça. Et c'est un peu d'ailleurs ce qu'on essaye de faire avec la PEUF en ce moment, parce que, oui, effectivement, un fumeur qui arrête de fumer, je vais lui conseiller la cigarette électronique. Et on me dit, mais alors, pourquoi t'es contre la PEUF ? En fait, un fumeur... qui prendrait la puff pour arrêter de fumer, pourquoi pas ? Bon, c'est une aberration écologique pour moi, mais c'est une cigarette électronique, on va dire. Par contre, un non-fumeur qui va prendre la puff, ça m'énerve. Il va se créer une dépendance à la nicotine. Et pourquoi ? Parce qu'ils ont utilisé des influenceurs pour faire passer sa cool. Il n'y a pas longtemps, il y a eu l'interview avec Squeezie et Adèle. Je ne sais pas.

  • Speaker #1

    plus son nom.

  • Speaker #0

    C'est très méchant pour elle. Je suis désolée. J'écorche mon nom si tu ne regardes. Pardon, pardon. Mais en fait, ça, non, il ne faut pas le montrer parce que les jeunes qui la trouvent belle, et ils ont raison de la trouver belle, qui la trouvent drôle. Moi, j'adore cette femme. Et en fait, quand je l'ai vue avec la pub, je me suis dit, non, en fait, non, non et non, parce que c'est un modèle pour plein de jeunes filles. Et voilà, on glamourise encore cet accessoire. comme on l'a pu le faire dans les années 50 avec la cigarette. On voyait Marilyn Monroe avec sa cigarette, on la trouvait super belle. Et tout ça, ça m'énerve. Donc, il faut vraiment rendre la cigarette ringard.

  • Speaker #1

    Je suis bien d'accord avec toi. Et c'était un de mes slogans, d'ailleurs. Je t'en filerai, j'ai des stickers. Genre, le sevrage is the new sexy.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. Exactement.

  • Speaker #1

    Rendre ça cool. Hum... Quand j'ai écrit mon livre, j'ai regardé ce qui se faisait.

  • Speaker #0

    Ton livre n'était pas encore publié. Au moment de la publication de mon livre, ton livre est sorti. Donc, j'ai appelé mon éditrice. Vite, vite, dans la bibliographie, tu rajoutes la ligne de Cathy. Alors, je n'ai pas eu le temps de lire ton livre, du coup. Mais là, depuis, je n'ai plus le feuilleté. Donc, je l'ai mis sans savoir de quoi ça parlait. Mais je me doutais un petit peu que ce serait génial. Je te suivais déjà sur les réseaux. Et donc, déjà, bravo d'avoir écrit ce livre. Bravo d'être allée au bout parce que c'est une preuve. par des moments de douleur.

  • Speaker #1

    Là, j'aimerais écrire un deuxième sur l'alcool et je n'arrive pas à me motiver à le faire parce que je sais exactement ce qu'il en est.

  • Speaker #0

    J'ai lu ta page des remerciements et on sent que vraiment, tu y es allée.

  • Speaker #1

    Oui, c'était dur.

  • Speaker #0

    Mais c'est bien. Après, c'est quoi tes retours par rapport à... Depuis la publication, est-ce que tu as eu des retours intéressants ?

  • Speaker #1

    J'ai eu des super retours de personnes qui m'ont dit que ça les a aidées. Donc, c'est toujours gratifiant de se dire, bon, j'ai pas fait ça pour rien. Et puis, voilà, je me dis, pour des personnes qui n'ont pas encore franchi le cap d'aller voir un tabacologue au cabinet parce que, des fois, on ne sait pas, il y a des blocages ou les horaires ne correspondent pas. Ils ont possibilité de lire ce livre.

  • Speaker #0

    Trop bien. J'ai vu que tu avais bossé chez Tabac Info Service.

  • Speaker #1

    Oui. Donc,

  • Speaker #0

    tu es le genre de personne qui décroche quand on fait le 3989 ?

  • Speaker #1

    Non, ça ne marche pas tout à fait comme ça. Alors,

  • Speaker #0

    on va dire comment ça marche.

  • Speaker #1

    Alors, quand on appelle le 3989, on tombe comme sur un standard et tu vas être sur des conseillers qui sont quand même formés un peu à la tabacologie, qui peuvent répondre à quelques questions. Et après, ce conseiller va vous... proposer un rendez-vous avec un tabacologue.

  • Speaker #0

    Donc si je fais le 3989, ça me coûte 0 euro, je peux juste appeler comme ça quelques minutes pour prendre un premier...

  • Speaker #1

    Le prix d'un appel normal, tu sais, c'est dans ton forfait. C'est pas un numéro gratuit. C'est pas surtaxé. Et on te propose qu'un tabacologue te rappelle. Donc après, c'est le tabacologue qui va te rappeler. Moi, ma journée, quand elle commence à tabac infoservices, j'avais une feuille. avec mon agenda, à 9h tel patient, à 9h30 tel patient, comme quand tu es en cabine et donc tu rappelles, tu appelles ton patient. Donc on fait un premier rendez-vous qui est le bilan. On essaye de voir l'histoire un peu du tabac, s'il y a des maladies. On fait les tests de dépendance physique au tabac, donc le petit questionnaire en six questions. On évalue la motivation et on établit un vrai plan d'aide à l'arrêt du tabac. Voilà. Et on rappelle le patient à J3 de son arrêt, J7, J15, J30 et J60. C'est un vrai, vrai coaching. C'est gratuit. C'est gratuit,

  • Speaker #0

    mais pourquoi ce n'est pas ça ?

  • Speaker #1

    Mais parce que je n'arrête pas de le dire qu'il faut que Tabin Info Service communique là-dessus. Elle aime ! Je leur dis et je leur redis.

  • Speaker #0

    Bon, et du coup, j'imagine que ça a eu... plein de patients et de patientes au téléphone. Est-ce que tu as des situations lunaires à nous raconter ?

  • Speaker #1

    Justement, c'est rigolo parce qu'on a des jeunes qui nous appellent et ils nous racontent des choses. Notamment, par exemple, souvent, on leur donne des conseils sur quand vous avez une envie de fumer. Moi, j'explique souvent que c'est quand ils ont envie de fumer, il ne faut pas qu'ils prennent tout de suite leur pastille de nicotine. On essaye d'attendre 3 à 5 minutes et pendant ces 3 à 5 minutes, on respire. On respire, on boit un grand verre d'eau, on fait quelques pas, on peut téléphoner à quelqu'un. On essaye de s'occuper l'esprit. Et si vraiment ça ne passe pas, au bout de cinq minutes, on prend la pastille de nicotine. Et donc, dans tous les conseils que je donne, je dis boire un verre d'eau. Et il y a un monsieur qui m'a appelé le lendemain. Il me fait, non mais en fait, ça ne va pas. Je bois cinq litres d'eau par jour. Je dis, non mais non. Non. Donc, c'est vrai qu'après, du coup, dans mes conseils, je disais boire. Un verre d'eau à chaque fois, dans la limite du raisonnable, vous buvez un litre et demi d'eau dans la journée, pas la peine d'en faire plus. Il y avait ça, après j'avais une petite mamie aussi qui m'avait dit, c'est bon je ne fume plus de tabac, j'ai trouvé une super astuce, j'ai remplacé le tabac roulé par des feuilles de menthe séchées, donc elle faisait sécher sa petite menthe. Elle achetait de la menthe au supermarché. Elle m'avait expliqué qu'elle faisait sécher sa petite menthe au four. Et puis après, elle les miettait. D'ailleurs, elle disait comme ça, en plus, je ne m'ennuie pas. Elle les miettait, ces petites feuilles de menthe. Puis après, elle se roulait. Elle me dit que ça sentait bon. Je fais oui. Alors, le problème, c'est que peu importe ce qu'on fume, que ça soit... Du tabac, du cannabis, de la menthe séchée, des herbes de Provence aussi. Souvent, on me la fait, ça. Fumer de l'herbe de Provence.

  • Speaker #0

    C'est vrai, donc.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai, c'est vrai. Eh bien, c'est toxique parce que ce qui est dangereux pour les poumons, c'est la fumée, en fait. Oui, le tabac, il y a de la nicotine et c'est ce qui rend accro. Mais en fait, c'est la fumée qui est toxique, qui fait qu'il y a des groutons. Donc, j'ai eu ça sur Tabac Info Service. Après, en vraie consultation, j'ai eu un patient qui a un petit jeune. Quand je travaillais à l'assurance maladie, il coche quand il fume ou pas. Donc, lui, il avait coché qu'il fumait. Et donc, il passait par mon bureau. Et donc, je lui disais, tu fumes ? Il me fait, oui, je fume que quelques fois, mais je fume uniquement des post-it. Je fais, quoi ? Des post-it ? Et il me fait, oui, oui, pour rire en classe, on se roule des post-it, on les fume à la crèche.

  • Speaker #0

    J'étais pas prête.

  • Speaker #1

    Ouais, bah si, et puis ma dépostite, s'il te plaît. Ah, et puis pareil. Alors ça, c'était à temps d'envoyer un faux service. Donc, c'était quelqu'un qui avait une forte dépendance. Et donc, je lui avais conseillé, pour sa dépendance physique, d'utiliser un patch. Et je le rappelle à J3 de son arrêt. Je fais alors, comment ça se passe ? Et il me dit, alors, vraiment, les patchs, ça ne marche pas, ça ne marche pas. Je dis, ah bon, mais racontez-moi, qu'est-ce qui ne marche pas ? C'est que vous le mettez et vous fumez quand même ? Il me dit, mais non, j'essaye de l'allumer, ça ne sale pas. Et il roulait son patch et il voulait le fumer. Et donc, je dis,

  • Speaker #0

    non,

  • Speaker #1

    mais c'est pas vrai. J'en ai tellement des anecdotes comme ça. Donc, pareil, tu vois, après, je dis, donc, le patch, ça se colle sur la peau. ça ne se fume pas donc pareil tu en viens à expliquer où ça se colle parce que ça il y en a plein qui font l'erreur parce qu'ils sont allergiques au patch et donc ils le collent sur le dessous du pied il y en a qui apparemment à qui on leur a conseillé ça mais en fait ça diffuse très mal donc ça sert à rien de se mettre sur le talon du pied ok Mais oui, j'en ai plein.

  • Speaker #0

    Donc, attends, parce que moi, je crois que je n'ai jamais vu de patch. J'imagine que c'est comme un pansement et ça se colle sur le bras.

  • Speaker #1

    Ça se colle plutôt sur la partie haute du corps. Donc, ça peut être le bras, les épaules, le ventre. Voilà, peu importe. Et il y en a qui ont essayé de le rouler et de le fumer. Donc oui, ça ne s'allume pas. Essayer de fumer un pansement, ça ne marchera pas.

  • Speaker #0

    Mais la scène, il y a vraiment des gens. Oh là là, on n'est pas sur la même planète.

  • Speaker #1

    Non, mais comme quoi, en fait, je pense qu'il faut être clair dans ses explications. Donc, tu vois, à force, parce que moi, ça va faire 15 ans maintenant que je travaille dans les addictions, j'explique beaucoup plus de choses qui ont l'air bêtes. Mais moi, je prends le temps maintenant de t'expliquer.

  • Speaker #0

    Du coup, tu dois avoir parfois des patients qui te regardent genre, ah, d'accord, révélation. Et donc, une journée de type, ça ressemble à quoi ?

  • Speaker #1

    Alors moi, mais de chez Tabin Info Service ou ma journée type à moi ? Alors du coup, moi je travaille trois jours par semaine pour une association de prévention, où là je fais de la prévention des addictions, je vais dans les missions locales, je vais à la prison, où je fais de la formation aussi de professionnelle.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Et je travaille une journée par semaine en clinique, et une autre journée où là... C'est plutôt libre. Soit je suis dans un cabinet médical, soit je suis dans des mairies qui m'ont appelée pour faire des permanences auprès de certains jeunes. Là, c'est variable. J'ai des semaines. Tu t'ennuies pas ? Non. J'aime bien quand ça change. Sinon, j'ai tendance à vite m'ennuyer. Il faut vraiment que les gens changent, mes activités changent.

  • Speaker #0

    Et quand tu vois un patient, quand tu reçois un patient, tu peux tout de suite analyser son degré d'addiction, les difficultés qu'il va rencontrer ? Tu as un peu un profil type ou chaque personne est différente ?

  • Speaker #1

    Non, chaque personne est différente. Moi, je leur explique toujours et ça, c'est hyper important parce que souvent, quand je vois des personnes, quand ils viennent nous voir, ils ont déjà essayé d'arrêter par eux-mêmes. Et du coup, ils ont l'impression que rien ne marche. Et en fait, je leur dis souvent, c'est que déjà, ils n'ont pas bien compris comment fonctionnait leur addiction. Il y a une addiction, une dépendance physique, le besoin du produit, mais il y a une dépendance comportementale, les habitudes, et une dépendance psychologique, le fait de gérer ses émotions avec la cigarette. Et souvent, ils me disent, les patchs, j'ai déjà essayé, ça ne marche pas, je fumais avec. Je fais oui, parce que le patch, il règle un tiers du problème, la dépendance physique. Le comportemental et le psychologique, si vous ne le travaillez pas, ça ne va pas fonctionner. Deux tiers du problème, c'est ça. Donc je fais par exemple, je viens de finir un repas, j'allume une cigarette. Vous avez beau vous coller un patch, vous aurez envie de fumer après le repas. Donc c'est pour ça. Et du coup, ils déculpabilisent beaucoup et disent Ah, c'était pas moi qui n'avais pas de volonté Je fais Mais non, en fait, ça n'a rien à voir avec la volonté. C'est que vous n'étiez pas bien préparé. L'arrêt du tabac, c'est comme quand on prépare un marathon. Si on se présente le jour du marathon sur la ligne de départ, oui, il y a des gens qui vont, sans l'avoir préparé, qui vont réussir à arrêter et super pour eux et tant mieux. Mais ça ne viendrait pas à l'idée de quelqu'un qui a réussi à faire ça, de dire à tout le monde le marathon, c'est facile, c'est juste une question de volonté, tu t'y mets et puis voilà. Non, il y a des gens qui vont avoir besoin de préparation, des gens qui vont avoir besoin d'un coach, d'autres qui vont se préparer seuls. Il y a mille et une façons d'arrêter. Bien sûr, on va utiliser des techniques, des outils un peu similaires pour certains, mais chaque personne est différente. Et ça, c'est important de se dire que ce n'est pas ce qui a fonctionné pour un, qui va vraiment fonctionner pour nous. Il faut vraiment se dire, mon arrêt, qu'est-ce qui me convient le mieux à moi ? Si vous êtes persuadé que... les patchs, ce n'est pas fait pour vous, on essaye de s'adapter. Moi, j'essaye de faire comprendre pourquoi ça pourrait fonctionner. Mais si le patient ne veut pas, je m'adapte aussi à ce que veut le patient. C'est important.

  • Speaker #0

    Tu as l'impression un peu de faire de la psychologie, des séances un peu psy ou pas ?

  • Speaker #1

    Oui, totalement. Si on ne se met pas à essayer de comprendre comment le patient fonctionne dans ses habitudes, ce qu'il a envie, etc. Il faut le faire aussi, il faut que le patient devienne moteur de son propre changement. Moi, je leur dis souvent, moi, c'est comme si j'avais tout un trousseau de clés et vous, vous êtes devant la porte avec la serrure, mais je ne sais pas quelle clé va fonctionner pour votre porte. Moi, j'ai juste le trousseau de clés. Donc, on va essayer ensemble et c'est vrai, ça peut être pénible d'essayer plusieurs clés. Et moi, je serais là pour vous encourager, vous dire pourquoi je pense que c'est plutôt cette clé, etc.

  • Speaker #0

    Génial comme métaphore. J'adore. En plus, c'est déculpabilisant de se dire, si cette méthode, ça ne l'allait pas, si j'ai rechuté, ça veut dire que ce n'était pas la bonne clé, etc.

  • Speaker #1

    Exactement. Et parfois, il faut deux clés, parce qu'on n'avait pas vu qu'il y avait deux serrures. Des fois, il y a des petits pièges. Cette porte, elle est compliquée à ouvrir. Vous le disez, ça y est. Mais une fois qu'elle est ouverte, elle est belle.

  • Speaker #0

    Je reviens sur tes journées incroyables danses et en même temps, moi, je voudrais ajouter les réseaux sociaux. J'ai l'impression que tu es toujours en train de publier, de mettre des stories. J'adore, tu te prends en photo, je ne sais pas, c'est dans le hall de ton immeuble où on voit ta tenue tous les jours avec ton programme. J'adore.

  • Speaker #1

    J'essaye de montrer mon programme du jour, ce que je fais, parce qu'effectivement, comme ça, vous vous rendez compte de ce que c'est un peu la vie d'une tabacoé dicto. Et puis, j'essaye aussi de partager des petits moments. En story, c'est vraiment... C'est un peu mon journal intime, je dirais. Hier, par exemple, je suis sortie au resto et puis j'ai fait une soirée fléchette. J'ai mis... J'ai fait une soirée fléchette. Donc, j'essaye d'interagir avec ma communauté parce que je n'ai pas envie d'être que la personne qui donne des conseils. En fait, j'ai plutôt envie d'être la super copine. à qui on aurait envie de se confier sur son arrêt, de se dire, là, je n'y arrive pas. En fait, il y en a plein qui me suivent et qui me disent, en fait, je ne suis pas prêt à arrêter, mais je te suis quand même. Je fais, mais en fait, c'est très bien. Parce que justement, quand tu seras prêt, au moins, tu sauras quoi faire, vers qui aller. Donc, go, il n'y a pas besoin d'être en arrêt pour me suivre. Et comme il y en a plein, des fois aussi, qui me disent, en fait... Ça y est, j'ai arrêté, mais ça fait un petit bout de temps. Et en fait, quand je revois tes posts, des fois, ça me renvoie. Je fais, supprime-moi, il n'y a pas de souci.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça ce que j'avais dit. En fait, c'est génial la communauté que tu as. Moi, je vois, j'ai créé un compte pour mon podcast. Mais après, je me dis, je veux que les gens me suivent. Mais en même temps, je ne veux pas que les gens me suivent. Je veux juste que les gens arrêtent et passent à autre chose.

  • Speaker #1

    Exactement. Et c'est pour ça que c'est OK quand ils me disent, je te dis au revoir. Et je fais, dis-moi au revoir. Et en fait, je suis cool dead. C'était vraiment cool d'avoir passé une année ou deux ans ou un mois ensemble. Et puis là, tu as besoin de tourner la page. Tourne-la, la page. Il n'y a aucun souci. Je ne fais pas de la rétention de followers.

  • Speaker #0

    Non, mais c'est clair. Et tu prends le temps de répondre à tout le monde, j'ai l'impression.

  • Speaker #1

    Alors, j'essaye, mais non. Je vais leur dire non,

  • Speaker #0

    arrête. Je ne sais pas. Je ne vais pas te donner des conseils. Je suis impressionnée du travail que tu fournis sur les réseaux et tu passes beaucoup de temps à essayer de répondre au maximum de personnes. Je sais que ce n'est pas possible de répondre à tout le monde, mais j'aime beaucoup regarder les commentaires qu'il y a en dessous de tes vidéos et je vois que tu réponds aux commentaires. Et d'ailleurs, je précise au passage que c'est hyper intéressant quand tu es en sevrage de lire tous les commentaires. Ça te met dans un mou, tu vois que tu n'es pas la seule personne qui galère, etc. Donc ça, c'est vraiment chouette. Ça fait une vraie communauté.

  • Speaker #1

    J'essaye de répondre parce qu'en fait, je trouve... toujours que c'est pertinent les commentaires. Et même si c'est un commentaire qui dit juste qui ne demande pas forcément une réponse, des fois j'ai juste une personne qui dit Ah, moi ça fait trois jours que j'ai arrêté. Je suis obligée de lui répondre Bravo, sois fière ! Parce que ça fait toujours plaisir d'avoir un petit message comme ça quand on est dans le dur, en plein sevrage. Donc j'essaye. Je dis bien que... À ceux qui je n'ai pas répondu, pardonnez-moi, mais j'essaye vraiment de répondre à tout le monde parce que j'ai la chance que la Mildéca, c'est la mission interministérielle des luttes contre les drogues et les conduites addictives, me finance. Effectivement, j'arrive à me dégager du temps et c'est du temps de travail pour répondre aux followers, pour faire du contenu.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qu'on pourrait dire aux gens qui ne pensent pas à prendre rendez-vous avec un tabacologue ou une tabacologue, qui n'oseraient pas, qui... J'ai l'impression que comme ce n'est pas assez démocratisé...

  • Speaker #1

    Oui, il y en a plein déjà qui ne connaissent pas notre profession. Oui, voilà. Ils vont tabacologue, pourquoi ? Parce qu'on entretient ce mythe qu'arrêter de fumer, ce n'est qu'une question de volonté. Et ça, ça m'énerve.

  • Speaker #0

    Moi aussi, j'en peux plus.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Alors, bien sûr qu'il faut le vouloir, c'est important. Oui,

  • Speaker #0

    ça fait partie de l'équation.

  • Speaker #1

    Mais en fait, non, et si tu as arrêté de fumer tout seul, tant mieux. Mais en fait, arrête de dire à tout le monde, il faut le vouloir. Non, il y a des personnes, c'est plus dur. Souvent, moi, je prends l'analogie avec la femme enceinte qui va accoucher. Il y a celle qui accouche sans péridural et celle qui accouche avec péridural. On n'est pas tous égaux face à la douleur. Il y a des gens qui sont très sensibles à la douleur et c'est OK, ils vont utiliser la péridurale. Il y a des gens qui sont très sensibles aux symptômes de manque de nicotine et c'est OK de se faire aider. Ça ne fait pas de toi un moins courageux. Donc non, il ne faut pas hésiter à se faire aider. Déjà, il faut parler du métier de tabacologue, d'addictologue. Il ne faut pas avoir honte d'aller consulter. Je pense qu'au contraire, ça fait... C'est de se dire, je vais mettre toutes les chances de mon côté pour réussir ce sevrage et donc je demande de l'aide. Pour apprendre à écrire, à faire du vélo, on a déjà... Il y en a qui l'ont fait seule, certainement, mais beaucoup ont s'est fait aider par nos parents, un ami, un enseignant. Mais pourquoi, pour arrêter de fumer, on ne va pas se faire aider ? Effectivement, ça peut être un tabacologue, mais pourquoi pas aussi, ça peut être juste écouter ton podcast parce que ça peut aider, ça peut être acheter un livre. Il y a mille et une clés sur ce porte-clés. Et j'insiste, c'est hyper important de trouver sa propre méthode et de se dire que la rechute, elle fait partie du processus. C'est pas grave de rechuter. Rechuter, ça veut juste dire, tiens, j'étais... pas préparée à cette difficulté. Je n'avais peut-être pas assez envisagé quoi faire quand je suis stressée, quoi faire quand je suis en soirée avec mes potes, quoi faire quand j'ai bu de l'alcool et que j'ai envie de fumer, quoi faire... Il y a tellement de difficultés que c'est normal au départ d'avoir des rechutes. Et bien, ce n'est pas grave, j'ai rechuté, j'essaye de me remobiliser parce que... Des fois, c'est dur. Il faut accepter d'avoir rechuté. Notre égo, il en prend un coup. C'est normal. C'est jamais quand on s'est pris une mauvaise note en classe, on n'aimait pas ça. Quand on est tombé de vélo, on n'aimait pas ça. Quand on a rechuté dans son tabac, on n'aime pas ça. Et donc, il faut des fois un petit temps aussi pour reconstituer sa motivation. Puis après, on repart en essayant une autre clé ou des fois la même clé.

  • Speaker #0

    Trop bien. Merci pour tout ça. En plus, dans ton livre, tu donnes beaucoup, beaucoup de conseils, d'astuces à différents moments. Tu lâches rien et tu vas même jusqu'à donner des conseils. Parce que j'imagine que tu as eu des scènes de personnes qui négociaient. Il y a une page sur comment on fait quand on a envie de fumer après avoir fait l'amour. Oui. T'en es venue à là et je me suis dit, pour qu'elle en vienne à écrire cette page, c'est qu'il y a eu beaucoup de gens qui ont dû lui dire... Oui, mais moi, après l'amour et tout, et puis quand l'autre allume une cigarette, forcément, je vais fumer une cigarette. Donc, tu fais une liste de choses à faire à la place de fumer.

  • Speaker #1

    En fait, je pense qu'en 15 ans, j'ai réussi. Mais après, il y a toujours des situations auxquelles je n'aurais pas pensé, certainement. Mais je commence à avoir un petit bagage de Ouais, mais alors, comment je fais si... Et voilà. Donc oui, j'ai fait une page sur comment faire après l'amour. Parce qu'il y en a plein qui me disent, cette cigarette, elle est trop agréable. Et je leur dis, non, ce qui est agréable, c'était de faire l'amour. Enfin, normalement. Et donc après, il y a d'autres choses qui peuvent être agréables qui ne soient pas la cigarette.

  • Speaker #0

    Alors, j'ai encore quelques questions. L'idée, c'est de faire moins d'une heure. Comment on fait quand on veut la recette miracle pour arrêter ? Parce qu'il y a tellement de solutions, mais en même temps, il y a tellement d'étapes. Là, je sais très bien que tu ne vas pas me donner la recette miracle. Tu vas me dire qu'en fait, il faut que chacun ait sa propre recette. C'est cette histoire de clé qui est une super métaphore. Si, pour ceux qui nous écoutent, qui auraient envie de franchir le premier pas ou les trois premiers pas, des tout petits pas, ce serait quoi pour toi comme première petite étape ?

  • Speaker #1

    Ça serait de... comprendre qu'il y a trois dépendances dans l'arrêt du tabac, dans le tabac je veux dire, donc la dépendance physique donc ça serait déjà Évalue ta dépendance physique en faisant le test de Fagerström.

  • Speaker #0

    Que tu trouves partout en ligne ?

  • Speaker #1

    Tu trouves partout, voilà. Si tu as cinq ou plus à ce test, je t'encourage vivement à utiliser les substituts nicotiniques ou une cigarette électronique avec de la nicotine, peu importe. Mais il te faut de la nicotine en substitution. Après, dépendance comportementale, c'est les habitudes que tu as avec ta cigarette. Liste, fais-toi une journée type de tous les moments où tu fumes. Donc, une journée type de la semaine et une journée type le week-end, parce que souvent, on ne fume pas de la même façon le week-end et la semaine. Et dis-toi, tiens, à la place de cette cigarette, qu'est-ce que je vais faire à la place ? Qu'est-ce que je vais faire à la place ? Tiens, à la pause avec les collègues, je fumais, qu'est-ce que je vais faire à la place ? Je vais prendre un chewing-gum, je vais boire un chocolat chaud, ou je ne vais plus en pause, ça c'est à toi de choisir ce que tu veux faire, il n'y a pas à juger là-dessus. Et donc, tu t'essayes de trouver des comportements nouveaux à mettre en place. Et après, c'est de repérer ta dépendance psychologique, toutes les émotions qui pourraient te faire fumer. Quand tu es énervé, comment tu vas faire pour te calmer, qu'il ne soit pas la cigarette. Et voilà, essaye de faire un mix de tout ça. Et si tu as trop de difficultés, fais-toi aider par un tabacologue.

  • Speaker #0

    Et donc ça, c'est les premières petites étapes. Et les dernières, c'est quoi ? Comment on sait que ça y est, on est passé de l'autre côté ? C'est quoi les indices ?

  • Speaker #1

    Alors, quand quelqu'un est en arrêt du tabac, c'est là où il faut travailler la prévention de la rechute. C'est lister tous les moments qui pourraient te faire rechuter et essayer de trouver des alternatives. Par exemple, je sais que je pourrais rechuter si je suis en soirée avec des copains. Qu'est-ce que je vais faire à la place ? On écrit tout. ça c'est important et se faire un plan au cas où, ok j'ai rechuté mais que ça soit pas une rechute justement que ça se convertisse en c'était qu'un faux pas un dérapage quoi ça arrive à tout le monde de faire un dérapage c'est à dire que par exemple on sait tous marcher ça nous empêche pas de tomber parfois dans la rue, on trébuche et bien ça peut tous nous arriver par contre c'est tout de suite se dire oh la la j'ai craqué c'est tout jamais se dire foutu pour foutu, je refume. Non. Ce foutu pour foutu, et d'ailleurs, ça marche sur tout. Les gens qui sont au régime qui se disent foutu pour foutu. Le foutu pour foutu, c'est nul. On se dit juste, hop,

  • Speaker #0

    hop, hop,

  • Speaker #1

    j'ai refumé, là, qu'est-ce qui s'est passé ? Donc, on analyse sa rechute et qu'est-ce que je fais ? Donc, on se fait un plan de qu'est-ce que je fais si j'ai rechuté. Donc, ça, on le fait quand on est au régime. justement, sobre, qu'on est abstinent d'avoir fumé. Donc, on fait la prévention des rechutes. C'est quoi faire si je rechute ? Non, c'est évaluer ces facteurs déclencheurs. Par exemple, si je suis en soirée avec des copains, ça va me donner envie de fumer, donc je vais faire ça, ça, ça, ça. C'est faire son plan d'action si j'ai rechuté. Et après, c'est de se dire aussi, peut-être, moi, quand ils sont dans cette phase de sevrage, c'est de leur faire des vocaux de... Jordi, tu te fais un vocal de tout ce que tu n'aimais pas dans le tabac, tout ce que t'en chies en ce moment dans ton arrêt du tabac, justement, pour bientôt rappeler par quoi t'es passé. Et tu te réécoutes ça en boucle quand ça va pas.

  • Speaker #0

    Génial. Est-ce qu'il y a quelque chose que tu voudrais dire ? dont on ne parle pas assez, qui te semblent importants, de remettre les pendules à l'heure ?

  • Speaker #1

    Je l'ai déjà dit, mais je le redis, je pense qu'il y a quand même l'outil des tabacologues de tabac infoservices qui est gratuit. Donc, appelez le 3989, vous avez un service de qualité, parce que souvent les gens pensent que c'est... Tu sais, le Père Noël est une ordure avec...

  • Speaker #0

    Du coup, j'ai trop envie d'appeler juste pour le fun, je pense que je le ferai.

  • Speaker #1

    Mais oui, c'est un test.

  • Speaker #0

    Je vais faire un épisode sur ça où je parle.

  • Speaker #1

    Exactement. les gens ont l'impression alors c'est péjoratif parce qu'ils ont l'impression que c'est SOS Amitié mais en plus SOS Amitié ils font un super travail mais oui et je pense qu'ils sont sous-cotés je pense qu'il faudrait qu'ils changent de nom le marketing est pas bien il faudrait qu'ils changent de nom qu'ils s'appellent Rompre l'isolement et ils ont l'impression et en fait non vraiment vous allez tomber sur des tabacologues qui vous font un travail comme ce qu'on fait en cabinet oui J'ai décroché ce téléphone pendant 10 ans et je vous assure qu'on se dévoue corps et âme pour vous. Donc franchement, appelez Tabar Enfosams.

  • Speaker #0

    Trop bien. Je vais te laisser sur ça, mais je voulais pour terminer savoir si on t'avait déjà dit que tu manquais d'air ou pas.

  • Speaker #1

    Moi souvent on me dit tu manques pas d'air parce que je suis la personne qui tu vois qui va en soirée tout le temps qui peut monter sur les tables qui fait la fête et ils font non mais alors toi tu manques pas d'air tu fais toujours ça je fais ouais mais moi je suis une grosse fêtarde donc moi j'aime faire la fête et justement je prouve à tout le monde qu'on peut faire la fête sans boire d'alcool sans fumer sans consommer et que moi je suis la première à à faire la fête, je suis dans les dernières à me coucher parce que justement, je n'ai pas le coup de barre de l'alcool ou autre. Après, je n'interdis personne. Moi, j'ai plein de copains qui vont quand même fumer. En fait, je vis très bien avec les consommateurs, il n'y a pas de souci. Et voilà, quand je ne suis pas au travail, je ne suis pas là à faire Ah, tu fumes ? Ce n'est pas bien ! D'ailleurs, je ne le dis même pas à mes patients. Je leur dis souvent, si vous êtes tombés là-dedans, c'est qu'au moment où vous êtes tombés dans cette addiction, vous pouvez vous pensiez que c'était la meilleure des solutions pour vous, pour être à la mode, pour gérer votre stress. Et donc, je pense que votre cerveau a pensé que c'était la meilleure solution pour lui à ce moment-là. Sauf que vous êtes tombé sur des produits qui sont addictifs et que ce n'est pas de votre faute.

  • Speaker #0

    Trop bien. Merci beaucoup, Katie. C'était génial.

  • Speaker #1

    C'était trop cool. Merci.

  • Speaker #0

    Et notamment... C'est vrai que tu manques pas d'air quand tu danses sur les tables, mais tu manques pas d'air, tu danses sur Insta, mais on te voit faire des danses. J'adore. Tu fais ça chez toi ?

  • Speaker #1

    Oui, je fais ça chez moi, mais ça, je le fais depuis que je suis toute jeune. C'est quand je suis contente, je danse. Super,

  • Speaker #0

    trop bien.

  • Speaker #1

    Je danse, je chante. Voilà, donc j'ai toujours exprimé mes émotions de manière... Comme ça, communicative. Donc voilà, je suis très communicative.

  • Speaker #0

    Franchement, merci. Et merci de rendre cette profession fun.

  • Speaker #1

    Oui, parce que souvent, on nous prend pour des hygiénistes. Mais oui,

  • Speaker #0

    c'est ça. C'est très aseptisé.

  • Speaker #1

    Mais non, on s'amuse. Alors on est fun.

  • Speaker #0

    Merci d'en être la preuve. J'espère que cet épisode vous a aidé et vous a plu. Faites-le passer à votre entourage fumeur qui veut arrêter. Je précise qui veut arrêter. Sinon, c'est un peu chiant. Je suis sûre que dans cette heure, il y aura bien une minute qui les aidera aussi. Et rendez-vous dans deux semaines pour un épisode qu'on pourrait croire sérieux, mais en fait, encore une fois, pas du tout. Je suis allée au ministère de la Santé, et en vrai, je me suis bien marrée avec mes cinq interviewés. Bon sevrage, courage, bisous.

Description

Pré-Scriptum : deux trucs GRATUITS vraiment utiles :

-       le 3989 (appelle le Père Noël du sevrage !)

-       le kit du mois sans tabac en pharmacie (va chercher ta pochette surprise !)

😀

Pour l’occasion du Mois sans tabac (c'est en Novembre pour les retardataires) le podcast Tu manques pas d’air est pas peu fier de recevoir Ketty Deléris, la tabacologue la plus délire des réseaux sociaux.

Je pense que si vous avez des ados, ils la suivent sur Tiktok et si ce n’est pas le cas renseignez-vous (elle est sur tous les réseaux) surtout si vous avez envie de sensibiliser vos enfants aux addictions (vous savez qu’ils ne vous attendront pas pour savoir ce que c'est).

Faites circuler cet épisode à votre entourage fumeur qui veut arrêter !


💜


Portrait robot 🤖

 

Nom : Ketty Deléris


Lien avec le tabac : se lève tous les matins pour aider les fumeurs et les fumeuses à se sevrer


Activité : tabacologue, addictologue


Déclic : a commencé ses vidéos en délire pour aider ses patients pendant le confinement


Info wtf : pratique la danse de la joie sur demande quand un follower arrête de fumer


📚Livre de Ketty Deléris « j’arrête vraiment de fumer », la méthode pour reprogrammer mon cerveau et mon corps en 40 jours. Éditions Marabout

insta : https://www.instagram.com/kettydls.addicto/


📚Livre d’Astrid Malone « Apprivoiser son impérieuse envie de fumer », journal de bord d’un sevrage sans intox parce que vous avez le droit de galérer, Éditions Eyrolles


Montage et mixage : Axel Lattuada le vrai. 


Eugénie Florentin | Lanterne Digitale, Sociale Media Manager | https://www.instagram.com/lanterne.digitale?igsh=dW80YTliYzM1MzZq

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Musique |  IA+Astridou

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Insta  |  @tumanquespasdair www.instagram.com/tumanquespasdair/

Livre  | « Apprivoiser son impérieuse envie de fumer », Astrid Malone, éditions Eyrolles.

Facebook  |  Tu manques pas d’air

YouTube  |  Tu manques pas d’air

LinkedIn  |  Astrid Malone

Mail : tumanquespasdairpodcast@gmail.com


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Tiens, il y a le mois sans tabac, et puis peut-être que ça va éclore dix ans après, mais il faut les laisser tranquilles, parce que si on est tout le temps à leur dire Ah, faudrait que t'arrêtes de fumer, faudrait que t'arrêtes de fumer c'est même contre-productif. Après, j'avais une petite mamie aussi qui m'avait dit C'est bon, je ne fume plus de tabac, j'ai trouvé une super astuce, j'ai remplacé le tabac roulé par des feuilles de menthe séchées. Donc elle avait… Elle faisait sécher sa petite menthe. Elle achetait de la menthe au supermarché.

  • Speaker #1

    Bienvenue dans le podcast qui te conforte dans ton arrêt du tabac et surtout qui rend ce moment moins chiant. Tu manques pas d'air pour l'occasion du mois sans tabac. Et heureux de recevoir Katie Deleris. Alors le mois sans tabac, pour ceux qui sont en léger différé, c'est en novembre. Katie Deleris est la tabacologue la plus fun des réseaux sociaux. N'hésitez pas à la suivre sur TikTok, Insta et compagnie. Je pense que si vous avez des ados, ils la suivent. ou en tout cas, ils seraient contents de la suivre, surtout si vous avez envie de les sensibiliser aux addictions. Bonne écoute ! Ah oui, et si, vous pouvez retrouver les extraits vidéo de l'interview sur le compte Tu manques pas d'air. À tout de suite !

  • Speaker #0

    Salut !

  • Speaker #1

    Non, t'inquiète, merci de traverser tout Paris en fin de journée, en heure d'hiver en plus. Non, pas du tout. Bon, t'es prête ?

  • Speaker #0

    Je suis prête. Alors, glissez. Ouais.

  • Speaker #1

    Pour commencer, un peu. Pour faire la conversation sur 5 étages, après on se pose dans les canapes.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu es du genre à être sportive déjà ?

  • Speaker #0

    Moyenne, oui, je cours un peu quand même.

  • Speaker #1

    Donc savoir que tu vas monter 5 étages, c'est comment ?

  • Speaker #0

    Ça ne me fait pas peur, ma fille, comme je t'ai dit, je suis asthmatique. Oui, c'est vrai ! Donc j'ai l'excuse de dire que si je suis essoufflée, c'est vrai.

  • Speaker #1

    Ok, et c'est 50% asthme et 50% mauvaise foi ?

  • Speaker #0

    Non, non. Je suis vraiment asthmatique, mais justement, de courir, ça me fait du bien.

  • Speaker #1

    Mais oui, c'est ça qu'on ne dit pas assez, c'est que faire du sport pour les asthmatiques, c'est bon. Eh bien oui,

  • Speaker #0

    il faut en faire. Donc on part généralement avec la gontoline et tout va bien.

  • Speaker #1

    Ok, cool. Et ce qui est ouf, c'est que là, on est au cinquième et je te sens un petit peu essoufflée. Alors que moi, je tire un peu sur la corde. Je fais genre, c'est bon, j'ai besoin de reprendre mon souffle un petit peu.

  • Speaker #0

    Comme je cours régulièrement, ça m'aide.

  • Speaker #1

    J'ai bien. Alors, bienvenue. Alors, merci beaucoup déjà, Katie, de traverser Paris pour répondre à mes questions. Je suis ravie qu'on ait eu enfin un créneau pour se retrouver.

  • Speaker #0

    Je suis désolée, c'est moi qui... Oui.

  • Speaker #1

    Ça se mérite une interview avec toi, et tant mieux. Merci d'être là.

  • Speaker #0

    Avec plaisir.

  • Speaker #1

    J'ai plein de questions concernant ton parcours, le contenu de ton parcours, et les patients ou clients quand on est tabacologue ?

  • Speaker #0

    On peut dire, c'est patient. En France, c'est patient, mais on peut dire client.

  • Speaker #1

    Ok, donc je peux faire l'un ou l'autre, c'est pas à l'époque. J'aurais plein de questions sur... tes patients, si tu as des anecdotes décalées là-dessus, on est preneurs de ce genre d'informations dans ce podcast. J'ai cru comprendre que tu as commencé par être diététicienne pendant 10 ans.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Mais tu t'ennuyais un peu. Alors, tu es retournée à la fac pour faire un DU de tabacologie. Tu as aussi fait de l'hypnose, une formation en TCC. Tu travailles dans plein d'endroits différents. Tu as une semaine de dingue. Moi, je te suis sur les réseaux. Je suis impressionnée. Tu es toujours en déplacement. En déplacement. Tu es en déplacement. Dans des lieux passionnants, on va y revenir, notamment en prison. J'ai vu que tu avais une grande communauté sur les réseaux, particulièrement sur TikTok. Moi, je te suis sur Insta, j'avoue, je suis la génération.

  • Speaker #0

    C'est le même contenu.

  • Speaker #1

    Je ne loupe rien.

  • Speaker #0

    Si, je fais des lives sur TikTok, mais je vais en faire bientôt sur Insta.

  • Speaker #1

    Merci pour l'info. Tu as aussi publié un livre et je te cite dans le livre que j'ai publié. On en parlera aussi. T'as plein de cordes à ton arc. Tu en as ajouté une dernièrement, si j'ai bien compris. T'as fait un DU d'addictologie générale. Donc, t'as encore en plus quelque chose. J'ai plein de questions là-dessus aussi. Tu as été vaguement fumeuse vers la vingtaine ou avant la vingtaine.

  • Speaker #0

    C'est ça. Disons que tu es bien renseignée.

  • Speaker #1

    Tu as déjà dit dans une interview que tu n'avais pas de dépendance. La chance ! Mais pour autant, tu as précisé que ça ne t'empêchait pas de comprendre les personnes qui traversent des sevrages.

  • Speaker #0

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    Donc on va commencer par là. C'est vrai qu'on se sent mieux compris par nos pères qui ont les mêmes addictions que nous, les mêmes comportements. Donc du coup, ma première question, c'est comment tu fais pour comprendre tes patients ?

  • Speaker #0

    En fait, c'est à force de les côtoyer, de les entendre. Je dirais que justement, j'ai commencé par le tabac et j'ai 10 ans d'expérience de tabacologue. Donc à force d'entendre par où ils passent. les difficultés qu'ils peuvent avoir, les joies que ça leur apporte quand ils arrêtent ou autre, on les comprend, c'est ce qui s'appelle l'empathie et je pense que voilà, on se mettra à la place de l'autre, essayer de comprendre, ça nous permet petit à petit de savoir par quoi ils passent et après de toute façon je dirais qu'on s'appuie donc beaucoup de l'expérience des patients et après si j'ai des difficultés moi je n'hésite pas à demander. De l'aide, justement, et notamment au père aidant. C'est-à-dire que je pense qu'on est très complémentaires. On a, nous, tabacologues, addictologues, et puis il y a les patients experts. Et c'est important de travailler main dans la main. Donc, si parfois il y a des subtilités que je n'arrive pas à bien comprendre, je peux très bien m'aider avec eux. Je travaille avec les narcotiques anonymes. Voilà, donc je m'appuie beaucoup de leur expérience à eux.

  • Speaker #1

    Dans deux jours, c'est le mois sans tabac. C'est un peu ton moi, quoi.

  • Speaker #0

    Eh ouais !

  • Speaker #1

    Comment ça se passe dans le monde tabaco, quand c'est le mois sans tabac ? Est-ce qu'il y a beaucoup plus de taffes, beaucoup plus d'interviews, notamment celle-ci, parce qu'elle va être diffusée, évidemment, pour le mois sans tabac ?

  • Speaker #0

    C'est un mois sans tabac et un mois sans vie, je dis souvent pour moi. C'est-à-dire que... Je ne compte plus mes heures de travail. Généralement, je travaille la journée à un endroit, en soirée pour d'autres, parce qu'on est aussi sollicité des fois aussi en fin de journée.

  • Speaker #1

    Genre typiquement là, parce qu'on est en fin de journée, t'es claqué de ta journée et t'es là.

  • Speaker #0

    Ouais, mais c'est quand même ça. Et c'est le mois sans tabac. Et voilà, c'est une fois dans l'année. C'est pas trop grave. OK.

  • Speaker #1

    Et comment c'est perçu auprès des consommateurs ? que tu côtoies, en tout cas de ceux que tu aides, le mois sans tabac, c'est quelque chose de particulier pour eux ? Tu sens que c'est utile ?

  • Speaker #0

    Oui, en fait, ça les aide à définir une date d'arrêt. Parce que des fois, on dit oui, je vais arrêter au 1er janvier ou autre. Et puis en fait, on ne le fait jamais. Et là, en fait, il y a un élan ensemble parce qu'on se dit tiens, il y a deux, trois collègues qui le font ou j'ai un autre copain qui le font. Et du coup, ça fait une certaine émulation et on se lance à le faire. Donc oui, je pense que c'est un... Un bon moyen de se dire, allez, je me lance avec telle ou telle personne.

  • Speaker #1

    Et donc, du coup, ça veut dire quoi de ton côté, que tu as plus de patients ou en tout cas, les patients, ils sont plus motivés par ça ?

  • Speaker #0

    Alors, on va dire qu'on a des patients toute l'année, mais on en a encore plus. Donc, c'est pour ça que généralement, on allonge nos périodes de consultation. C'est-à-dire qu'au lieu de finir à 17, 18 heures, on va finir plutôt vers 19 heures. Et puis, on enchaîne avec un petit sandwich et on va faire un atelier suite du soir. Alors bon, là, j'ai un peu réduit ma cadence pour ce mois parce que je sors quand même d'une maladie assez longue. Mais oui, c'est un gros mois.

  • Speaker #1

    OK. Et donc, tu as prévu des vacances après ?

  • Speaker #0

    Je prends la semaine de Noël, une semaine de congé. OK.

  • Speaker #1

    Et qu'est-ce qu'on pourrait dire d'autre par rapport au mois sans tabac ? Alors... Je ne sais plus si je t'ai expliqué mon parcours, moi je suis une ancienne fumeuse, j'ai fumé pendant 20 ans, j'ai adoré ça, j'ai jamais arrêté une seule fois, sauf comme ça du jour au lendemain, c'était la révélation, puis après j'en ai chié pendant un an, d'où cette situation actuelle, d'avoir écrit un bouquin et de faire un podcast pour être sûre de ne pas rechuter. Et moi, à l'époque, je fumais le mois sans tabac, mais il ne fallait pas m'en parler, ça ne m'intéressait pas du tout. J'avais une réaction très, très vive quand on m'en parlait, ce qui est signe d'une dépendance très forte. Je l'ai compris après, ça m'a un petit peu vexée. Et maintenant, quand j'en parle autour de moi, je dis Ah, c'est le mois sans tabac, vas-y, profite ! Et je trouve que les gens ont plutôt une bonne réaction. Enfin, autour de moi, ils sont là Ah ouais, tiens, pourquoi pas ?

  • Speaker #0

    Il va y avoir les deux réactions. Il y a ceux qui sont Ouais, pourquoi pas ? et qui se disent Oui, c'est le moment. Puis d'autres qui vont faire, oui, le mois sans tabac, et moi, ceci, moi sans alcool, moi ceci, laissez-nous tranquille, on veut vivre, etc. Et ça fait partie des étapes du changement. On sait que ce qu'on appelle la première étape, dans notre jargon, on appelle ça la pré-contemplation, c'est ce qu'on appelle le fumeur satisfait. En fait, il est très content de fumer, il n'a pas envie qu'on l'embête, et en fait, ces personnes-là, c'est juste mettre une graine, Tiens, il y a le mois sans tabac, et puis peut-être que ça va éclore dix ans après, mais il faut leur laisser tranquille, parce que si on est tout le temps à leur dire Ah, faudrait que t'arrêtes de fumer, faudrait que t'arrêtes de fumer c'est même contre-productif. Donc, c'est juste qu'on a inscrit cette petite graine dans la tête, Tiens, au mois de novembre, il y a le mois sans tabac et puis ça peut germer.

  • Speaker #1

    C'est clair. Et je rebondis sur le fait que tu dises que ça peut être contre... contre-productif lorsqu'on dit que... lorsqu'on insiste trop pour arrêter de fumer. Et ça me fait penser au profil type des parents qui veulent que les enfants arrêtent, ou leurs ados. Comment ça se passe ? Parce que je sais que t'es beaucoup en contact avec les jeunes. Donc je me dis, qu'est-ce que t'aurais envie de dire aux parents ? Arrêtez de leur dire ça, c'est pas ça qui les aidera.

  • Speaker #0

    C'est exactement... En fait, d'être sur leur dos, on sait très bien qu'un adolescent, en plus, il est en réactance face à plein de règles qu'on peut lui mettre. dont l'interdit de fumer. Donc je pense que c'est plutôt établir des règles à la maison. Moi, je leur dis, ce n'est pas parce que vous voulez pas qu'ils fument. En fait, vous pouvez très bien dire, déjà, la maison reste non fumeur. Ça, il n'y a pas de souci. Donc tu ne fumes pas dans ta chambre, tu ne fumes pas... Et puis après, c'est plutôt d'essayer de leur montrer tous les points positifs qu'il y a à ne pas fumer. Parce que, par exemple, l'argent qu'ils vont mettre dans les cigarettes, ça pourrait être de l'argent pour... aller à un concert, aller au cinéma, faire du kart. Donc, c'est aussi leur faire comprendre que c'est des choix qu'ils ont à faire. Mais on n'est pas derrière un ado tout le temps. Et je prends souvent le cas, moi j'ai un ado, il connaît toute la théorie que c'est pas bien de fumer, etc. Je sais rien, ça se trouve, peut-être qu'il va se mettre à fumer. Qu'est-ce que j'y peux ? Tous les adolescents passent par là. Alors après, par contre, c'est de faire en sorte qu'on ne tombe pas dans la dépendance. Et c'est pour ça que plus on met de règles, genre tu ne fumes pas à la maison, etc., on va mettre des contraintes et il y a moins de risques qu'on tombe dépendant.

  • Speaker #1

    Les ados qui viennent te voir, justement, ils parlent souvent de leur relation à leurs parents, le conflit, le besoin de liberté, que le fumée est une manière de se libérer, de se rebeller.

  • Speaker #0

    Oui, alors après, moi, je travaillais surtout avec des ados qui ont des parcours de vie un peu atypiques. Donc, ils n'ont pas des structures familiales bien établies. Il n'y a souvent pas que le tabac. Il y a aussi d'autres substances. Et d'ailleurs, souvent, je dis franchement, si j'avais leur parcours de vie, j'en serais peut-être au même point qu'eux. Donc, peut-être que je n'aurais même pas... Moins de substances, mais peut-être plus. Donc, franchement, j'essaie plutôt de travailler avec eux pour leur montrer tout ce qu'ils ont à gagner, à arrêter de consommer. Que justement, si on ne prend là que le tabac, je vais surtout jouer sur l'argent qu'ils vont pouvoir investir autrement. Parce que souvent, ils me disent qu'on n'est pas plus riche quand ils ont raison. Je n'ai pas une Ferrari pour autant. Parce que ça, c'est souvent l'argument. Mais je leur dis, c'est de la petite dépense que tu fais. C'est-à-dire que les 10 euros que tu mets dans ton paquet, moi, ça va être peut-être 10 euros que je vais mettre dans des fringues, que je vais mettre dans un concert. Sous ça, tu pourras te le faire aussi. Tu verras que ta vie, à côté, elle aura plus d'autres récompenses que la cigarette. Après, c'est aussi travailler sur la liberté. Parce qu'il se sent, au départ, libre de fumer. Mais très vite, en fait, ils sont prisonniers. C'est leur prouver qu'en fait, ils vont se retrouver, par exemple, un dimanche à faire je ne sais pas combien de stations de métro pour trouver un tabac qui va être ouvert ou je ne sais quoi. Donc, ce n'est pas totalement libre aussi de se dire tiens, je suis très énervée, je n'ai plus de cigarette sur moi, je ne trouve pas de moyen autre pour me calmer. Voilà, donc c'est leur prouver qu'ils vont être libres en arrêtant de fumer. Et en plus, ils vont gagner du pouvoir d'achat.

  • Speaker #1

    Tu parlais de profils atypiques que tu as parfois pour aider au sevrage en disant Effectivement, peut-être qu'à leur place, je fumerai. Moi, parmi toutes les choses improbables que je fais, je donne des cours de philo en prison pour ceux qui passent le bac. Et je suis amenée à faire d'autres choses. Et j'avais déjà proposé éventuellement de les sensibiliser. aux addictions, etc. Et on m'a dit, non, non, mais il y a déjà des personnes qui s'en occupent. Et j'ai vu que toi, sur les réseaux, que tu racontais que tu allais en prison. Vas-y, raconte. Tu es donc cette personne qui fait ce job.

  • Speaker #0

    Une des personnes, je vais à la maison d'arrêt de Villepinte, quartier mineur et majeur, mais je vais plus souvent chez les mineurs, justement. Et on fait de la sensibilisation autour des addictions, mais pas genre fumer, c'est pas bien

  • Speaker #1

    C'est ça, c'est un autre discours, là. Exactement.

  • Speaker #0

    Moi, je travaille plutôt sur le renforcement des compétences psychosociales. Ça veut dire quoi,

  • Speaker #1

    les renforcements psychosociales ?

  • Speaker #0

    Eh bien, par exemple, une des compétences, ça va être savoir gérer son stress. Si on ne sait pas bien gérer son stress, on peut fumer pour décompresser ou prendre du cannabis aussi, etc. Donc, de travailler la gestion du stress, la gestion des émotions, savoir communiquer de façon efficace, avoir une bonne estime de soi, renforcer son esprit critique, toutes ces compétences psychosociales vont leur permettre d'affronter la vie en faisant des choix éclairés qui seront bons pour leur santé.

  • Speaker #1

    En vrai, concrètement, tu es en contact avec eux, comment ça se passe ?

  • Speaker #0

    Je vais faire un atelier, par exemple, sur la gestion du stress. Donc déjà, je vais définir ce que c'est le stress. On va définir ensemble les déclencheurs du stress. Et après, je vais leur dire comment vous faites pour gérer votre stress, que ce soit une bonne méthode ou pas une bonne méthode. Mais ils doivent te donner des anecdotes. Oui, je vais fumer un gros joint. Voilà, il y a plein de choses qu'ils vont faire. Et donc après... Je les fais réfléchir, est-ce que d'après toi, c'est une bonne solution sur du court terme, sur du moyen terme, sur du long terme ? Et puis on essaye de réfléchir, parce qu'effectivement, on peut se dire que par exemple, pour dormir, fumer un joint sur du court terme, ça marche bien, ça t'assomme, tu dors. Est-ce que sur du moyen ou du long terme, c'est positif ? Ils me répondent, bah non, c'est pas bon pour la santé. Donc je les fais travailler là-dessus et après j'essaye de trouver avec eux, parce que le but c'est qu'eux-mêmes trouvent leur solution. Qu'est-ce qu'on pourrait faire pour mieux dormir ? Et moi, je suis là pour les aiguiller autrement ou pour gérer le stress, etc. Donc, généralement, on fait ça. Et puis après, on finit toujours sur quelque chose de plus ludique, un jeu de plateau, des quiz, etc. Ou quand ils perdent, généralement, je leur fais faire des abdos, des squats.

  • Speaker #1

    Ah, c'est bien !

  • Speaker #0

    Pour qu'ils bougent un peu.

  • Speaker #1

    Et qu'est-ce qui est différent par rapport aux personnes qui ne sont pas en prison ? Toi, tu sens que ta posture, elle peut être différente ?

  • Speaker #0

    J'essaye de faire des choses très, très ludiques, qui soient sous forme de jeux, avec des messages effectivement très clairs, et surtout qu'ils puissent appliquer dans leurs cellules. Quand je fais la gestion du stress, par exemple, on parle de l'activité physique, tu vois, ça serait simple de dire, va marcher pour te calmer. Sauf que maintenant, ils sont dans 9 mètres carrés. Donc du coup, on essaye de voir ensemble qu'est-ce qu'ils peuvent faire dans leurs cellules, comme activité physique.

  • Speaker #1

    Ils te le disent qu'ils fument ? Parce que c'est connu que la plupart fument la weed. Vraiment, la plupart. Quand je les ai en cours, t'es là, mais gars, pourquoi t'as fumé un pétard avant le compte de kilo ? Donc c'est quelque chose qui verbalise facilement.

  • Speaker #0

    Oui. Ils sont assez... Au départ, parce que... Je les ai sur plusieurs ateliers. Donc au départ, ils ne me connaissent pas trop, ils ne savent pas trop. Donc les premiers ateliers, justement, on fait plus connaissance, on fait un peu des ateliers brise-glace, etc. Et puis après, ils me connaissent, donc ils voient très bien comment je réagis avec eux. Et après, ils peuvent se confier, ils savent que je ne vais pas répéter les choses. Parce que oui, malheureusement, il y a des substances qui circulent en prison, il faut le savoir. Même si, normalement, rien n'est censé rentrer, malheureusement, il y a des choses qui rentrent. Donc, non, non, on arrive à en parler. Et surtout... Trouver des solutions pour qu'ils essayent justement de se sevrer pendant ce temps, c'est ce que je leur dis, je fais, profites-en, t'es là, fais ton sevrage plutôt.

  • Speaker #1

    C'est clair. J'ai une question sur ta formation en addicto. Vu qu'en amont, tu as fait une formation en tabaco, comment se situe le tabac dans cette formation ? Quelle place elle a ? Comment elle est enseignée par rapport aux autres formes d'addiction ?

  • Speaker #0

    Exactement comme les autres. Quand on fait la formation addicto générale, on a une formation... On fait substance par substance ou comportement par comportement. Et on a toute la théorie. Et puis après, on a un cas pratique. J'ai envie de dire, quand on sort de cette formation, on a l'impression d'être formé un peu à tout, mais pas à fond sur chaque substance. C'est pour ça que je dis souvent, moi, j'apprends beaucoup de mes patients. Et puis, c'est à force... C'est pour ça que... Je vais être très au point sur le sevrage du cannabis, sur l'alcool, parce que c'est ce que j'ai pratiqué. Et là, depuis la rentrée, je travaille dans une clinique où maintenant, je fais de la polyaddiction. Donc effectivement, maintenant, je commence à être très calée sur la cocaïne, le GHB, la MDMA. Alors qu'avant, je ne l'étais pas forcément parce que je ne pratiquais pas tous les jours. Donc forcément, la théorie, elle s'en va très vite. C'est à force de pratiquer que... Donc le tabac, c'était traité vraiment comme une journée dédiée. C'est pour ça que, contrairement au DU de tabacologie, où là, quand même, on voit tout, aussi bien la neuro, les traitements, on a des cours de TCC, on a plein de choses où on fait à fond, en long, en large. C'était passionnant. C'est vrai qu'on n'a pas le temps de faire ça aussi approfondi pour... pour la dicto générale, parce que ça reste très généraliste, en fait.

  • Speaker #1

    Ok, alors du coup, tu trouves que le tabac, par rapport à tout ça, dans la manière dont c'est enseigné, ça... Je ne sais pas comment poser cette question. Parce que j'ai bien conscience que les drogues dites dures font beaucoup de mal très vite. Mais quand on met à l'échelle du tabac, c'est ridicule. Et le tabac étant la...

  • Speaker #0

    Comme il y a beaucoup plus de consommateurs, Forcément, ça tue aussi beaucoup plus. Oui, de toute façon, le tabac, en France, c'est 75 000 morts chaque année. Donc oui, c'est ce qui tue le plus. Mais souvent, ça me fait penser, mes jeunes me disent Mais c'est quoi la drogue la plus dangereuse ? Et je leur dis Mais c'est très compliqué de répondre à cette question, parce qu'en fait, il faut voir ça un peu en trois dimensions. Il y a l'aspect toxicité, Donc oui, par exemple, le tabac, c'est très toxique. Mais par contre, si on regarde l'effet, par exemple, je peux conduire une voiture, même si j'ai fumé, je ne vais pas avoir... Par contre, si je bois de l'alcool, c'est plus dangereux de conduire une voiture. Si je prends du LSD, c'est beaucoup plus dangereux de conduire une voiture. Donc, il faut mesurer l'effet que ça peut avoir. Donc, il y a la toxicité, il y a l'effet. Puis après, il y a le potentiel addictif. d'une substance. La nicotine fait partie des substances les plus addictives. Donc, effectivement, si on regarde la nicotine par rapport au cannabis, la nicotine est plus addictive. Mais par contre, le cannabis a plus d'effets. Mais tue moins. Tu vois, on ne peut pas répondre. Ce n'est pas simple de répondre laquelle est la plus dangereuse. Je pense qu'il faut se dire que à partir du moment où on consomme une substance psychoactive, Il y a des risques. Après, effectivement, ce qui tue le plus quand même, là, c'est un enjeu de santé publique, c'est le tabac. Donc, c'est pour ça que, d'ailleurs, il y a quand même la campagne Mois sans tabac, il y a des mesures qui sont prises. Est-ce suffisant ? Ben non, il faudrait plus. Encore, moi, j'ai un milliard d'idées de ce qu'il faudrait faire.

  • Speaker #1

    Tu veux nous en partager quelques-unes ?

  • Speaker #0

    Ben justement, je pense que... On sait que l'augmentation du prix... du paquet, ça marche. Notamment chez les plus jeunes. Donc, il faut continuer dans ce sens-là. Mais il faut des contreparties aussi derrière. On ne peut pas que taper sur le dos des fumeurs, ça ne marche pas. Donc, il y a déjà eu des contreparties. Maintenant, les substituts nicotiniques sont entièrement remboursés. Donc, ça, c'est quand même super. Mais voilà, on sait que, par exemple, l'activité physique, eh bien, ça réduit les cravings, les fortes envies de fumer. Ça permet de limiter la prise de poids, qui est un des freins les plus importants à l'arrêt du tabac. Pourquoi il n'y aurait pas une prise en charge par l'assurance maladie, d'une partie de l'inscription dans une salle de sport ou je ne sais quoi ? Tu vois, il y a plein de choses à voir, justement.

  • Speaker #1

    Oui, c'est clair. Mais alors, attends, breaking news, parce que tu l'as dit dans une interview, que faire du sport ne compense pas. Au niveau de la respiration.

  • Speaker #0

    Alors, j'ai dit que...

  • Speaker #1

    Je reformule la question,

  • Speaker #0

    peut-être ? Faire du sport, n'enlevez pas les goudrons de nos poumons. Ça, ça ne sert à rien. Parce qu'il y en a plein qui me disent Non, mais moi, je n'ai pas de risque de tomber malade parce que je cours, par exemple. Donc, je nettoie mes poumons. Je fais Non, courir ne nettoie pas tes poumons.

  • Speaker #1

    Et ça, c'est... Pardon, je te coupe parce qu'il faut que tu refasses cette phrase. Parce que pour moi, ce truc est important.

  • Speaker #0

    Faire du sport, ça ne va pas retirer les mauvaises substances de tes poumons. Ça va réduire ton envie de fumer, ton manque, ton besoin de fumer, ton craving. OK. D'accord ? Mais pour nettoyer tes poumons, c'est pas en allant courir que ça va. La seule solution pour nettoyer tes poumons, c'est de laisser faire ton petit corps tout seul. Et c'est le temps qui va te permettre. Est-ce que...

  • Speaker #1

    Ceux qui fument en soirée et le lendemain se disent c'est bon, je vais compenser en faisant un footing n'importe quoi.

  • Speaker #0

    N'importe quoi. Voilà, ça ne sert à rien. Si, ça sera bon pour leurs muscles, ça sera bon pour leur cœur, mais ça ne va pas nettoyer leurs poumons.

  • Speaker #1

    En revanche, si tu arrêtes de fumer et que tu as un craving, une envie irrépressible de fumer, il va courir,

  • Speaker #0

    ça va compenser. Exactement, ça ne va pas compenser, ça va calmer ton envie de fumer. Yes ! Tu vois ? Est-ce que j'ai été claire ? Hyper claire !

  • Speaker #1

    Et comment toi tu vois l'avenir du tabac ?

  • Speaker #0

    Je pense qu'on n'arrive pas à dénormaliser assez le tabac chez les jeunes. Et je pense que c'est ça, il faut qu'on arrive à faire en sorte que ça devienne ringard de fumer. Que ça devienne, tu fumes mais c'est tellement nul, tu fais pitié de fumer. Et moi, j'aimerais que ça soit ça. Et en fait, parce que les jeunes, ils le savent tous que fumer, c'est pas bon. Parce qu'en plus, souvent, en primaire, ce sont les grands fervents défenseurs de maman, papa, il faut pas fumer, c'est pas bon, etc. Et puis, ils arrivent au collège, transformation, et là, ça devient cool de fumer. Donc, il faut vraiment travailler sur le fait que non, fumer, ce n'est pas cool. Donc, c'est pour ça qu'il faut aussi encadrer. la publicité, il faut encadrer les films, il faut faire en sorte que non, ce n'est pas cool de fumer, c'est dégueulasse, tu pues de la bouche, t'as les doigts jaunes, ça favorise ton acné, franchement, qu'est-ce qu'il y a de cool là-dedans ? Et ça, ça passe par... Effectivement, tu vois, encore, on voit des images de belles filles qui fument et on dit, ah, c'est cool, ça rend sexy, mais non, en fait, c'est pas sexy de fumer, quoi. En fait, la femme, elle serait... aussi jolie sans avoir la cigarette à la bouche. J'ai parlé de ça il n'y a pas longtemps à un ami photographe et je regardais son Insta et il y avait plein de femmes qui avaient une cigarette à la bouche. Je me disais, mais pourquoi tu fais la cigarette ? Tu es encore dans ton inconscient de faire croire que c'est glamour. Ce n'est pas glamour. Un mec qui est courageux, on va lui mettre aussi la cigarette. Il faut arrêter, c'est cliché. Et en fait, ce sont des clichés qui sont ancrés au plus... profond de génération de génération de génération, parce que derrière, l'industrie du tabac, ils ont bien marketé ça, et en fait, il faut déconstruire ça. Et c'est un peu d'ailleurs ce qu'on essaye de faire avec la PEUF en ce moment, parce que, oui, effectivement, un fumeur qui arrête de fumer, je vais lui conseiller la cigarette électronique. Et on me dit, mais alors, pourquoi t'es contre la PEUF ? En fait, un fumeur... qui prendrait la puff pour arrêter de fumer, pourquoi pas ? Bon, c'est une aberration écologique pour moi, mais c'est une cigarette électronique, on va dire. Par contre, un non-fumeur qui va prendre la puff, ça m'énerve. Il va se créer une dépendance à la nicotine. Et pourquoi ? Parce qu'ils ont utilisé des influenceurs pour faire passer sa cool. Il n'y a pas longtemps, il y a eu l'interview avec Squeezie et Adèle. Je ne sais pas.

  • Speaker #1

    plus son nom.

  • Speaker #0

    C'est très méchant pour elle. Je suis désolée. J'écorche mon nom si tu ne regardes. Pardon, pardon. Mais en fait, ça, non, il ne faut pas le montrer parce que les jeunes qui la trouvent belle, et ils ont raison de la trouver belle, qui la trouvent drôle. Moi, j'adore cette femme. Et en fait, quand je l'ai vue avec la pub, je me suis dit, non, en fait, non, non et non, parce que c'est un modèle pour plein de jeunes filles. Et voilà, on glamourise encore cet accessoire. comme on l'a pu le faire dans les années 50 avec la cigarette. On voyait Marilyn Monroe avec sa cigarette, on la trouvait super belle. Et tout ça, ça m'énerve. Donc, il faut vraiment rendre la cigarette ringard.

  • Speaker #1

    Je suis bien d'accord avec toi. Et c'était un de mes slogans, d'ailleurs. Je t'en filerai, j'ai des stickers. Genre, le sevrage is the new sexy.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. Exactement.

  • Speaker #1

    Rendre ça cool. Hum... Quand j'ai écrit mon livre, j'ai regardé ce qui se faisait.

  • Speaker #0

    Ton livre n'était pas encore publié. Au moment de la publication de mon livre, ton livre est sorti. Donc, j'ai appelé mon éditrice. Vite, vite, dans la bibliographie, tu rajoutes la ligne de Cathy. Alors, je n'ai pas eu le temps de lire ton livre, du coup. Mais là, depuis, je n'ai plus le feuilleté. Donc, je l'ai mis sans savoir de quoi ça parlait. Mais je me doutais un petit peu que ce serait génial. Je te suivais déjà sur les réseaux. Et donc, déjà, bravo d'avoir écrit ce livre. Bravo d'être allée au bout parce que c'est une preuve. par des moments de douleur.

  • Speaker #1

    Là, j'aimerais écrire un deuxième sur l'alcool et je n'arrive pas à me motiver à le faire parce que je sais exactement ce qu'il en est.

  • Speaker #0

    J'ai lu ta page des remerciements et on sent que vraiment, tu y es allée.

  • Speaker #1

    Oui, c'était dur.

  • Speaker #0

    Mais c'est bien. Après, c'est quoi tes retours par rapport à... Depuis la publication, est-ce que tu as eu des retours intéressants ?

  • Speaker #1

    J'ai eu des super retours de personnes qui m'ont dit que ça les a aidées. Donc, c'est toujours gratifiant de se dire, bon, j'ai pas fait ça pour rien. Et puis, voilà, je me dis, pour des personnes qui n'ont pas encore franchi le cap d'aller voir un tabacologue au cabinet parce que, des fois, on ne sait pas, il y a des blocages ou les horaires ne correspondent pas. Ils ont possibilité de lire ce livre.

  • Speaker #0

    Trop bien. J'ai vu que tu avais bossé chez Tabac Info Service.

  • Speaker #1

    Oui. Donc,

  • Speaker #0

    tu es le genre de personne qui décroche quand on fait le 3989 ?

  • Speaker #1

    Non, ça ne marche pas tout à fait comme ça. Alors,

  • Speaker #0

    on va dire comment ça marche.

  • Speaker #1

    Alors, quand on appelle le 3989, on tombe comme sur un standard et tu vas être sur des conseillers qui sont quand même formés un peu à la tabacologie, qui peuvent répondre à quelques questions. Et après, ce conseiller va vous... proposer un rendez-vous avec un tabacologue.

  • Speaker #0

    Donc si je fais le 3989, ça me coûte 0 euro, je peux juste appeler comme ça quelques minutes pour prendre un premier...

  • Speaker #1

    Le prix d'un appel normal, tu sais, c'est dans ton forfait. C'est pas un numéro gratuit. C'est pas surtaxé. Et on te propose qu'un tabacologue te rappelle. Donc après, c'est le tabacologue qui va te rappeler. Moi, ma journée, quand elle commence à tabac infoservices, j'avais une feuille. avec mon agenda, à 9h tel patient, à 9h30 tel patient, comme quand tu es en cabine et donc tu rappelles, tu appelles ton patient. Donc on fait un premier rendez-vous qui est le bilan. On essaye de voir l'histoire un peu du tabac, s'il y a des maladies. On fait les tests de dépendance physique au tabac, donc le petit questionnaire en six questions. On évalue la motivation et on établit un vrai plan d'aide à l'arrêt du tabac. Voilà. Et on rappelle le patient à J3 de son arrêt, J7, J15, J30 et J60. C'est un vrai, vrai coaching. C'est gratuit. C'est gratuit,

  • Speaker #0

    mais pourquoi ce n'est pas ça ?

  • Speaker #1

    Mais parce que je n'arrête pas de le dire qu'il faut que Tabin Info Service communique là-dessus. Elle aime ! Je leur dis et je leur redis.

  • Speaker #0

    Bon, et du coup, j'imagine que ça a eu... plein de patients et de patientes au téléphone. Est-ce que tu as des situations lunaires à nous raconter ?

  • Speaker #1

    Justement, c'est rigolo parce qu'on a des jeunes qui nous appellent et ils nous racontent des choses. Notamment, par exemple, souvent, on leur donne des conseils sur quand vous avez une envie de fumer. Moi, j'explique souvent que c'est quand ils ont envie de fumer, il ne faut pas qu'ils prennent tout de suite leur pastille de nicotine. On essaye d'attendre 3 à 5 minutes et pendant ces 3 à 5 minutes, on respire. On respire, on boit un grand verre d'eau, on fait quelques pas, on peut téléphoner à quelqu'un. On essaye de s'occuper l'esprit. Et si vraiment ça ne passe pas, au bout de cinq minutes, on prend la pastille de nicotine. Et donc, dans tous les conseils que je donne, je dis boire un verre d'eau. Et il y a un monsieur qui m'a appelé le lendemain. Il me fait, non mais en fait, ça ne va pas. Je bois cinq litres d'eau par jour. Je dis, non mais non. Non. Donc, c'est vrai qu'après, du coup, dans mes conseils, je disais boire. Un verre d'eau à chaque fois, dans la limite du raisonnable, vous buvez un litre et demi d'eau dans la journée, pas la peine d'en faire plus. Il y avait ça, après j'avais une petite mamie aussi qui m'avait dit, c'est bon je ne fume plus de tabac, j'ai trouvé une super astuce, j'ai remplacé le tabac roulé par des feuilles de menthe séchées, donc elle faisait sécher sa petite menthe. Elle achetait de la menthe au supermarché. Elle m'avait expliqué qu'elle faisait sécher sa petite menthe au four. Et puis après, elle les miettait. D'ailleurs, elle disait comme ça, en plus, je ne m'ennuie pas. Elle les miettait, ces petites feuilles de menthe. Puis après, elle se roulait. Elle me dit que ça sentait bon. Je fais oui. Alors, le problème, c'est que peu importe ce qu'on fume, que ça soit... Du tabac, du cannabis, de la menthe séchée, des herbes de Provence aussi. Souvent, on me la fait, ça. Fumer de l'herbe de Provence.

  • Speaker #0

    C'est vrai, donc.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai, c'est vrai. Eh bien, c'est toxique parce que ce qui est dangereux pour les poumons, c'est la fumée, en fait. Oui, le tabac, il y a de la nicotine et c'est ce qui rend accro. Mais en fait, c'est la fumée qui est toxique, qui fait qu'il y a des groutons. Donc, j'ai eu ça sur Tabac Info Service. Après, en vraie consultation, j'ai eu un patient qui a un petit jeune. Quand je travaillais à l'assurance maladie, il coche quand il fume ou pas. Donc, lui, il avait coché qu'il fumait. Et donc, il passait par mon bureau. Et donc, je lui disais, tu fumes ? Il me fait, oui, je fume que quelques fois, mais je fume uniquement des post-it. Je fais, quoi ? Des post-it ? Et il me fait, oui, oui, pour rire en classe, on se roule des post-it, on les fume à la crèche.

  • Speaker #0

    J'étais pas prête.

  • Speaker #1

    Ouais, bah si, et puis ma dépostite, s'il te plaît. Ah, et puis pareil. Alors ça, c'était à temps d'envoyer un faux service. Donc, c'était quelqu'un qui avait une forte dépendance. Et donc, je lui avais conseillé, pour sa dépendance physique, d'utiliser un patch. Et je le rappelle à J3 de son arrêt. Je fais alors, comment ça se passe ? Et il me dit, alors, vraiment, les patchs, ça ne marche pas, ça ne marche pas. Je dis, ah bon, mais racontez-moi, qu'est-ce qui ne marche pas ? C'est que vous le mettez et vous fumez quand même ? Il me dit, mais non, j'essaye de l'allumer, ça ne sale pas. Et il roulait son patch et il voulait le fumer. Et donc, je dis,

  • Speaker #0

    non,

  • Speaker #1

    mais c'est pas vrai. J'en ai tellement des anecdotes comme ça. Donc, pareil, tu vois, après, je dis, donc, le patch, ça se colle sur la peau. ça ne se fume pas donc pareil tu en viens à expliquer où ça se colle parce que ça il y en a plein qui font l'erreur parce qu'ils sont allergiques au patch et donc ils le collent sur le dessous du pied il y en a qui apparemment à qui on leur a conseillé ça mais en fait ça diffuse très mal donc ça sert à rien de se mettre sur le talon du pied ok Mais oui, j'en ai plein.

  • Speaker #0

    Donc, attends, parce que moi, je crois que je n'ai jamais vu de patch. J'imagine que c'est comme un pansement et ça se colle sur le bras.

  • Speaker #1

    Ça se colle plutôt sur la partie haute du corps. Donc, ça peut être le bras, les épaules, le ventre. Voilà, peu importe. Et il y en a qui ont essayé de le rouler et de le fumer. Donc oui, ça ne s'allume pas. Essayer de fumer un pansement, ça ne marchera pas.

  • Speaker #0

    Mais la scène, il y a vraiment des gens. Oh là là, on n'est pas sur la même planète.

  • Speaker #1

    Non, mais comme quoi, en fait, je pense qu'il faut être clair dans ses explications. Donc, tu vois, à force, parce que moi, ça va faire 15 ans maintenant que je travaille dans les addictions, j'explique beaucoup plus de choses qui ont l'air bêtes. Mais moi, je prends le temps maintenant de t'expliquer.

  • Speaker #0

    Du coup, tu dois avoir parfois des patients qui te regardent genre, ah, d'accord, révélation. Et donc, une journée de type, ça ressemble à quoi ?

  • Speaker #1

    Alors moi, mais de chez Tabin Info Service ou ma journée type à moi ? Alors du coup, moi je travaille trois jours par semaine pour une association de prévention, où là je fais de la prévention des addictions, je vais dans les missions locales, je vais à la prison, où je fais de la formation aussi de professionnelle.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Et je travaille une journée par semaine en clinique, et une autre journée où là... C'est plutôt libre. Soit je suis dans un cabinet médical, soit je suis dans des mairies qui m'ont appelée pour faire des permanences auprès de certains jeunes. Là, c'est variable. J'ai des semaines. Tu t'ennuies pas ? Non. J'aime bien quand ça change. Sinon, j'ai tendance à vite m'ennuyer. Il faut vraiment que les gens changent, mes activités changent.

  • Speaker #0

    Et quand tu vois un patient, quand tu reçois un patient, tu peux tout de suite analyser son degré d'addiction, les difficultés qu'il va rencontrer ? Tu as un peu un profil type ou chaque personne est différente ?

  • Speaker #1

    Non, chaque personne est différente. Moi, je leur explique toujours et ça, c'est hyper important parce que souvent, quand je vois des personnes, quand ils viennent nous voir, ils ont déjà essayé d'arrêter par eux-mêmes. Et du coup, ils ont l'impression que rien ne marche. Et en fait, je leur dis souvent, c'est que déjà, ils n'ont pas bien compris comment fonctionnait leur addiction. Il y a une addiction, une dépendance physique, le besoin du produit, mais il y a une dépendance comportementale, les habitudes, et une dépendance psychologique, le fait de gérer ses émotions avec la cigarette. Et souvent, ils me disent, les patchs, j'ai déjà essayé, ça ne marche pas, je fumais avec. Je fais oui, parce que le patch, il règle un tiers du problème, la dépendance physique. Le comportemental et le psychologique, si vous ne le travaillez pas, ça ne va pas fonctionner. Deux tiers du problème, c'est ça. Donc je fais par exemple, je viens de finir un repas, j'allume une cigarette. Vous avez beau vous coller un patch, vous aurez envie de fumer après le repas. Donc c'est pour ça. Et du coup, ils déculpabilisent beaucoup et disent Ah, c'était pas moi qui n'avais pas de volonté Je fais Mais non, en fait, ça n'a rien à voir avec la volonté. C'est que vous n'étiez pas bien préparé. L'arrêt du tabac, c'est comme quand on prépare un marathon. Si on se présente le jour du marathon sur la ligne de départ, oui, il y a des gens qui vont, sans l'avoir préparé, qui vont réussir à arrêter et super pour eux et tant mieux. Mais ça ne viendrait pas à l'idée de quelqu'un qui a réussi à faire ça, de dire à tout le monde le marathon, c'est facile, c'est juste une question de volonté, tu t'y mets et puis voilà. Non, il y a des gens qui vont avoir besoin de préparation, des gens qui vont avoir besoin d'un coach, d'autres qui vont se préparer seuls. Il y a mille et une façons d'arrêter. Bien sûr, on va utiliser des techniques, des outils un peu similaires pour certains, mais chaque personne est différente. Et ça, c'est important de se dire que ce n'est pas ce qui a fonctionné pour un, qui va vraiment fonctionner pour nous. Il faut vraiment se dire, mon arrêt, qu'est-ce qui me convient le mieux à moi ? Si vous êtes persuadé que... les patchs, ce n'est pas fait pour vous, on essaye de s'adapter. Moi, j'essaye de faire comprendre pourquoi ça pourrait fonctionner. Mais si le patient ne veut pas, je m'adapte aussi à ce que veut le patient. C'est important.

  • Speaker #0

    Tu as l'impression un peu de faire de la psychologie, des séances un peu psy ou pas ?

  • Speaker #1

    Oui, totalement. Si on ne se met pas à essayer de comprendre comment le patient fonctionne dans ses habitudes, ce qu'il a envie, etc. Il faut le faire aussi, il faut que le patient devienne moteur de son propre changement. Moi, je leur dis souvent, moi, c'est comme si j'avais tout un trousseau de clés et vous, vous êtes devant la porte avec la serrure, mais je ne sais pas quelle clé va fonctionner pour votre porte. Moi, j'ai juste le trousseau de clés. Donc, on va essayer ensemble et c'est vrai, ça peut être pénible d'essayer plusieurs clés. Et moi, je serais là pour vous encourager, vous dire pourquoi je pense que c'est plutôt cette clé, etc.

  • Speaker #0

    Génial comme métaphore. J'adore. En plus, c'est déculpabilisant de se dire, si cette méthode, ça ne l'allait pas, si j'ai rechuté, ça veut dire que ce n'était pas la bonne clé, etc.

  • Speaker #1

    Exactement. Et parfois, il faut deux clés, parce qu'on n'avait pas vu qu'il y avait deux serrures. Des fois, il y a des petits pièges. Cette porte, elle est compliquée à ouvrir. Vous le disez, ça y est. Mais une fois qu'elle est ouverte, elle est belle.

  • Speaker #0

    Je reviens sur tes journées incroyables danses et en même temps, moi, je voudrais ajouter les réseaux sociaux. J'ai l'impression que tu es toujours en train de publier, de mettre des stories. J'adore, tu te prends en photo, je ne sais pas, c'est dans le hall de ton immeuble où on voit ta tenue tous les jours avec ton programme. J'adore.

  • Speaker #1

    J'essaye de montrer mon programme du jour, ce que je fais, parce qu'effectivement, comme ça, vous vous rendez compte de ce que c'est un peu la vie d'une tabacoé dicto. Et puis, j'essaye aussi de partager des petits moments. En story, c'est vraiment... C'est un peu mon journal intime, je dirais. Hier, par exemple, je suis sortie au resto et puis j'ai fait une soirée fléchette. J'ai mis... J'ai fait une soirée fléchette. Donc, j'essaye d'interagir avec ma communauté parce que je n'ai pas envie d'être que la personne qui donne des conseils. En fait, j'ai plutôt envie d'être la super copine. à qui on aurait envie de se confier sur son arrêt, de se dire, là, je n'y arrive pas. En fait, il y en a plein qui me suivent et qui me disent, en fait, je ne suis pas prêt à arrêter, mais je te suis quand même. Je fais, mais en fait, c'est très bien. Parce que justement, quand tu seras prêt, au moins, tu sauras quoi faire, vers qui aller. Donc, go, il n'y a pas besoin d'être en arrêt pour me suivre. Et comme il y en a plein, des fois aussi, qui me disent, en fait... Ça y est, j'ai arrêté, mais ça fait un petit bout de temps. Et en fait, quand je revois tes posts, des fois, ça me renvoie. Je fais, supprime-moi, il n'y a pas de souci.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça ce que j'avais dit. En fait, c'est génial la communauté que tu as. Moi, je vois, j'ai créé un compte pour mon podcast. Mais après, je me dis, je veux que les gens me suivent. Mais en même temps, je ne veux pas que les gens me suivent. Je veux juste que les gens arrêtent et passent à autre chose.

  • Speaker #1

    Exactement. Et c'est pour ça que c'est OK quand ils me disent, je te dis au revoir. Et je fais, dis-moi au revoir. Et en fait, je suis cool dead. C'était vraiment cool d'avoir passé une année ou deux ans ou un mois ensemble. Et puis là, tu as besoin de tourner la page. Tourne-la, la page. Il n'y a aucun souci. Je ne fais pas de la rétention de followers.

  • Speaker #0

    Non, mais c'est clair. Et tu prends le temps de répondre à tout le monde, j'ai l'impression.

  • Speaker #1

    Alors, j'essaye, mais non. Je vais leur dire non,

  • Speaker #0

    arrête. Je ne sais pas. Je ne vais pas te donner des conseils. Je suis impressionnée du travail que tu fournis sur les réseaux et tu passes beaucoup de temps à essayer de répondre au maximum de personnes. Je sais que ce n'est pas possible de répondre à tout le monde, mais j'aime beaucoup regarder les commentaires qu'il y a en dessous de tes vidéos et je vois que tu réponds aux commentaires. Et d'ailleurs, je précise au passage que c'est hyper intéressant quand tu es en sevrage de lire tous les commentaires. Ça te met dans un mou, tu vois que tu n'es pas la seule personne qui galère, etc. Donc ça, c'est vraiment chouette. Ça fait une vraie communauté.

  • Speaker #1

    J'essaye de répondre parce qu'en fait, je trouve... toujours que c'est pertinent les commentaires. Et même si c'est un commentaire qui dit juste qui ne demande pas forcément une réponse, des fois j'ai juste une personne qui dit Ah, moi ça fait trois jours que j'ai arrêté. Je suis obligée de lui répondre Bravo, sois fière ! Parce que ça fait toujours plaisir d'avoir un petit message comme ça quand on est dans le dur, en plein sevrage. Donc j'essaye. Je dis bien que... À ceux qui je n'ai pas répondu, pardonnez-moi, mais j'essaye vraiment de répondre à tout le monde parce que j'ai la chance que la Mildéca, c'est la mission interministérielle des luttes contre les drogues et les conduites addictives, me finance. Effectivement, j'arrive à me dégager du temps et c'est du temps de travail pour répondre aux followers, pour faire du contenu.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qu'on pourrait dire aux gens qui ne pensent pas à prendre rendez-vous avec un tabacologue ou une tabacologue, qui n'oseraient pas, qui... J'ai l'impression que comme ce n'est pas assez démocratisé...

  • Speaker #1

    Oui, il y en a plein déjà qui ne connaissent pas notre profession. Oui, voilà. Ils vont tabacologue, pourquoi ? Parce qu'on entretient ce mythe qu'arrêter de fumer, ce n'est qu'une question de volonté. Et ça, ça m'énerve.

  • Speaker #0

    Moi aussi, j'en peux plus.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Alors, bien sûr qu'il faut le vouloir, c'est important. Oui,

  • Speaker #0

    ça fait partie de l'équation.

  • Speaker #1

    Mais en fait, non, et si tu as arrêté de fumer tout seul, tant mieux. Mais en fait, arrête de dire à tout le monde, il faut le vouloir. Non, il y a des personnes, c'est plus dur. Souvent, moi, je prends l'analogie avec la femme enceinte qui va accoucher. Il y a celle qui accouche sans péridural et celle qui accouche avec péridural. On n'est pas tous égaux face à la douleur. Il y a des gens qui sont très sensibles à la douleur et c'est OK, ils vont utiliser la péridurale. Il y a des gens qui sont très sensibles aux symptômes de manque de nicotine et c'est OK de se faire aider. Ça ne fait pas de toi un moins courageux. Donc non, il ne faut pas hésiter à se faire aider. Déjà, il faut parler du métier de tabacologue, d'addictologue. Il ne faut pas avoir honte d'aller consulter. Je pense qu'au contraire, ça fait... C'est de se dire, je vais mettre toutes les chances de mon côté pour réussir ce sevrage et donc je demande de l'aide. Pour apprendre à écrire, à faire du vélo, on a déjà... Il y en a qui l'ont fait seule, certainement, mais beaucoup ont s'est fait aider par nos parents, un ami, un enseignant. Mais pourquoi, pour arrêter de fumer, on ne va pas se faire aider ? Effectivement, ça peut être un tabacologue, mais pourquoi pas aussi, ça peut être juste écouter ton podcast parce que ça peut aider, ça peut être acheter un livre. Il y a mille et une clés sur ce porte-clés. Et j'insiste, c'est hyper important de trouver sa propre méthode et de se dire que la rechute, elle fait partie du processus. C'est pas grave de rechuter. Rechuter, ça veut juste dire, tiens, j'étais... pas préparée à cette difficulté. Je n'avais peut-être pas assez envisagé quoi faire quand je suis stressée, quoi faire quand je suis en soirée avec mes potes, quoi faire quand j'ai bu de l'alcool et que j'ai envie de fumer, quoi faire... Il y a tellement de difficultés que c'est normal au départ d'avoir des rechutes. Et bien, ce n'est pas grave, j'ai rechuté, j'essaye de me remobiliser parce que... Des fois, c'est dur. Il faut accepter d'avoir rechuté. Notre égo, il en prend un coup. C'est normal. C'est jamais quand on s'est pris une mauvaise note en classe, on n'aimait pas ça. Quand on est tombé de vélo, on n'aimait pas ça. Quand on a rechuté dans son tabac, on n'aime pas ça. Et donc, il faut des fois un petit temps aussi pour reconstituer sa motivation. Puis après, on repart en essayant une autre clé ou des fois la même clé.

  • Speaker #0

    Trop bien. Merci pour tout ça. En plus, dans ton livre, tu donnes beaucoup, beaucoup de conseils, d'astuces à différents moments. Tu lâches rien et tu vas même jusqu'à donner des conseils. Parce que j'imagine que tu as eu des scènes de personnes qui négociaient. Il y a une page sur comment on fait quand on a envie de fumer après avoir fait l'amour. Oui. T'en es venue à là et je me suis dit, pour qu'elle en vienne à écrire cette page, c'est qu'il y a eu beaucoup de gens qui ont dû lui dire... Oui, mais moi, après l'amour et tout, et puis quand l'autre allume une cigarette, forcément, je vais fumer une cigarette. Donc, tu fais une liste de choses à faire à la place de fumer.

  • Speaker #1

    En fait, je pense qu'en 15 ans, j'ai réussi. Mais après, il y a toujours des situations auxquelles je n'aurais pas pensé, certainement. Mais je commence à avoir un petit bagage de Ouais, mais alors, comment je fais si... Et voilà. Donc oui, j'ai fait une page sur comment faire après l'amour. Parce qu'il y en a plein qui me disent, cette cigarette, elle est trop agréable. Et je leur dis, non, ce qui est agréable, c'était de faire l'amour. Enfin, normalement. Et donc après, il y a d'autres choses qui peuvent être agréables qui ne soient pas la cigarette.

  • Speaker #0

    Alors, j'ai encore quelques questions. L'idée, c'est de faire moins d'une heure. Comment on fait quand on veut la recette miracle pour arrêter ? Parce qu'il y a tellement de solutions, mais en même temps, il y a tellement d'étapes. Là, je sais très bien que tu ne vas pas me donner la recette miracle. Tu vas me dire qu'en fait, il faut que chacun ait sa propre recette. C'est cette histoire de clé qui est une super métaphore. Si, pour ceux qui nous écoutent, qui auraient envie de franchir le premier pas ou les trois premiers pas, des tout petits pas, ce serait quoi pour toi comme première petite étape ?

  • Speaker #1

    Ça serait de... comprendre qu'il y a trois dépendances dans l'arrêt du tabac, dans le tabac je veux dire, donc la dépendance physique donc ça serait déjà Évalue ta dépendance physique en faisant le test de Fagerström.

  • Speaker #0

    Que tu trouves partout en ligne ?

  • Speaker #1

    Tu trouves partout, voilà. Si tu as cinq ou plus à ce test, je t'encourage vivement à utiliser les substituts nicotiniques ou une cigarette électronique avec de la nicotine, peu importe. Mais il te faut de la nicotine en substitution. Après, dépendance comportementale, c'est les habitudes que tu as avec ta cigarette. Liste, fais-toi une journée type de tous les moments où tu fumes. Donc, une journée type de la semaine et une journée type le week-end, parce que souvent, on ne fume pas de la même façon le week-end et la semaine. Et dis-toi, tiens, à la place de cette cigarette, qu'est-ce que je vais faire à la place ? Qu'est-ce que je vais faire à la place ? Tiens, à la pause avec les collègues, je fumais, qu'est-ce que je vais faire à la place ? Je vais prendre un chewing-gum, je vais boire un chocolat chaud, ou je ne vais plus en pause, ça c'est à toi de choisir ce que tu veux faire, il n'y a pas à juger là-dessus. Et donc, tu t'essayes de trouver des comportements nouveaux à mettre en place. Et après, c'est de repérer ta dépendance psychologique, toutes les émotions qui pourraient te faire fumer. Quand tu es énervé, comment tu vas faire pour te calmer, qu'il ne soit pas la cigarette. Et voilà, essaye de faire un mix de tout ça. Et si tu as trop de difficultés, fais-toi aider par un tabacologue.

  • Speaker #0

    Et donc ça, c'est les premières petites étapes. Et les dernières, c'est quoi ? Comment on sait que ça y est, on est passé de l'autre côté ? C'est quoi les indices ?

  • Speaker #1

    Alors, quand quelqu'un est en arrêt du tabac, c'est là où il faut travailler la prévention de la rechute. C'est lister tous les moments qui pourraient te faire rechuter et essayer de trouver des alternatives. Par exemple, je sais que je pourrais rechuter si je suis en soirée avec des copains. Qu'est-ce que je vais faire à la place ? On écrit tout. ça c'est important et se faire un plan au cas où, ok j'ai rechuté mais que ça soit pas une rechute justement que ça se convertisse en c'était qu'un faux pas un dérapage quoi ça arrive à tout le monde de faire un dérapage c'est à dire que par exemple on sait tous marcher ça nous empêche pas de tomber parfois dans la rue, on trébuche et bien ça peut tous nous arriver par contre c'est tout de suite se dire oh la la j'ai craqué c'est tout jamais se dire foutu pour foutu, je refume. Non. Ce foutu pour foutu, et d'ailleurs, ça marche sur tout. Les gens qui sont au régime qui se disent foutu pour foutu. Le foutu pour foutu, c'est nul. On se dit juste, hop,

  • Speaker #0

    hop, hop,

  • Speaker #1

    j'ai refumé, là, qu'est-ce qui s'est passé ? Donc, on analyse sa rechute et qu'est-ce que je fais ? Donc, on se fait un plan de qu'est-ce que je fais si j'ai rechuté. Donc, ça, on le fait quand on est au régime. justement, sobre, qu'on est abstinent d'avoir fumé. Donc, on fait la prévention des rechutes. C'est quoi faire si je rechute ? Non, c'est évaluer ces facteurs déclencheurs. Par exemple, si je suis en soirée avec des copains, ça va me donner envie de fumer, donc je vais faire ça, ça, ça, ça. C'est faire son plan d'action si j'ai rechuté. Et après, c'est de se dire aussi, peut-être, moi, quand ils sont dans cette phase de sevrage, c'est de leur faire des vocaux de... Jordi, tu te fais un vocal de tout ce que tu n'aimais pas dans le tabac, tout ce que t'en chies en ce moment dans ton arrêt du tabac, justement, pour bientôt rappeler par quoi t'es passé. Et tu te réécoutes ça en boucle quand ça va pas.

  • Speaker #0

    Génial. Est-ce qu'il y a quelque chose que tu voudrais dire ? dont on ne parle pas assez, qui te semblent importants, de remettre les pendules à l'heure ?

  • Speaker #1

    Je l'ai déjà dit, mais je le redis, je pense qu'il y a quand même l'outil des tabacologues de tabac infoservices qui est gratuit. Donc, appelez le 3989, vous avez un service de qualité, parce que souvent les gens pensent que c'est... Tu sais, le Père Noël est une ordure avec...

  • Speaker #0

    Du coup, j'ai trop envie d'appeler juste pour le fun, je pense que je le ferai.

  • Speaker #1

    Mais oui, c'est un test.

  • Speaker #0

    Je vais faire un épisode sur ça où je parle.

  • Speaker #1

    Exactement. les gens ont l'impression alors c'est péjoratif parce qu'ils ont l'impression que c'est SOS Amitié mais en plus SOS Amitié ils font un super travail mais oui et je pense qu'ils sont sous-cotés je pense qu'il faudrait qu'ils changent de nom le marketing est pas bien il faudrait qu'ils changent de nom qu'ils s'appellent Rompre l'isolement et ils ont l'impression et en fait non vraiment vous allez tomber sur des tabacologues qui vous font un travail comme ce qu'on fait en cabinet oui J'ai décroché ce téléphone pendant 10 ans et je vous assure qu'on se dévoue corps et âme pour vous. Donc franchement, appelez Tabar Enfosams.

  • Speaker #0

    Trop bien. Je vais te laisser sur ça, mais je voulais pour terminer savoir si on t'avait déjà dit que tu manquais d'air ou pas.

  • Speaker #1

    Moi souvent on me dit tu manques pas d'air parce que je suis la personne qui tu vois qui va en soirée tout le temps qui peut monter sur les tables qui fait la fête et ils font non mais alors toi tu manques pas d'air tu fais toujours ça je fais ouais mais moi je suis une grosse fêtarde donc moi j'aime faire la fête et justement je prouve à tout le monde qu'on peut faire la fête sans boire d'alcool sans fumer sans consommer et que moi je suis la première à à faire la fête, je suis dans les dernières à me coucher parce que justement, je n'ai pas le coup de barre de l'alcool ou autre. Après, je n'interdis personne. Moi, j'ai plein de copains qui vont quand même fumer. En fait, je vis très bien avec les consommateurs, il n'y a pas de souci. Et voilà, quand je ne suis pas au travail, je ne suis pas là à faire Ah, tu fumes ? Ce n'est pas bien ! D'ailleurs, je ne le dis même pas à mes patients. Je leur dis souvent, si vous êtes tombés là-dedans, c'est qu'au moment où vous êtes tombés dans cette addiction, vous pouvez vous pensiez que c'était la meilleure des solutions pour vous, pour être à la mode, pour gérer votre stress. Et donc, je pense que votre cerveau a pensé que c'était la meilleure solution pour lui à ce moment-là. Sauf que vous êtes tombé sur des produits qui sont addictifs et que ce n'est pas de votre faute.

  • Speaker #0

    Trop bien. Merci beaucoup, Katie. C'était génial.

  • Speaker #1

    C'était trop cool. Merci.

  • Speaker #0

    Et notamment... C'est vrai que tu manques pas d'air quand tu danses sur les tables, mais tu manques pas d'air, tu danses sur Insta, mais on te voit faire des danses. J'adore. Tu fais ça chez toi ?

  • Speaker #1

    Oui, je fais ça chez moi, mais ça, je le fais depuis que je suis toute jeune. C'est quand je suis contente, je danse. Super,

  • Speaker #0

    trop bien.

  • Speaker #1

    Je danse, je chante. Voilà, donc j'ai toujours exprimé mes émotions de manière... Comme ça, communicative. Donc voilà, je suis très communicative.

  • Speaker #0

    Franchement, merci. Et merci de rendre cette profession fun.

  • Speaker #1

    Oui, parce que souvent, on nous prend pour des hygiénistes. Mais oui,

  • Speaker #0

    c'est ça. C'est très aseptisé.

  • Speaker #1

    Mais non, on s'amuse. Alors on est fun.

  • Speaker #0

    Merci d'en être la preuve. J'espère que cet épisode vous a aidé et vous a plu. Faites-le passer à votre entourage fumeur qui veut arrêter. Je précise qui veut arrêter. Sinon, c'est un peu chiant. Je suis sûre que dans cette heure, il y aura bien une minute qui les aidera aussi. Et rendez-vous dans deux semaines pour un épisode qu'on pourrait croire sérieux, mais en fait, encore une fois, pas du tout. Je suis allée au ministère de la Santé, et en vrai, je me suis bien marrée avec mes cinq interviewés. Bon sevrage, courage, bisous.

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