undefined cover
undefined cover
S3 E12 - Matthieu Bonin cover
S3 E12 - Matthieu Bonin cover
Tu joues ou quoi : le podcast des jeux de société

S3 E12 - Matthieu Bonin

S3 E12 - Matthieu Bonin

44min |13/06/2025
Play
undefined cover
undefined cover
S3 E12 - Matthieu Bonin cover
S3 E12 - Matthieu Bonin cover
Tu joues ou quoi : le podcast des jeux de société

S3 E12 - Matthieu Bonin

S3 E12 - Matthieu Bonin

44min |13/06/2025
Play

Description

Matthieu Bonin est chargé de communication freelance dans le monde ludique. Il travaille notamment pour les éditeurs Catch Up Games et Bankiiiz édition.

Depuis 2019, Matthieu Bonin est également président d’honneur du Réseau des cafés ludiques.


https://www.linkedin.com/in/matthieubonin/


Pour ne louper aucun épisode, abonnez-vous !

Chaîne YouTube : https://www.youtube.com/@TUJOUESOUQUOI

Podcast : https://podcast.ausha.co/tujouesouquoi


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, c'est Stéphanie. Bienvenue sur le podcast « Tu joues ou quoi ? » dédié à l'univers du jeu de société. Suivez-moi, je vous emmène dans les coulisses à la rencontre des acteurs de ce monde très créatif. Je suis accompagnée cette semaine de Mathieu Bonin, chargé de communication freelance dans le monde ludique. Il travaille notamment pour les éditeurs Ketchup Games et Bankis Éditions. Mathieu Bonin est également président d'honneur du réseau des cafés ludiques. J'ai eu le plaisir d'en apprendre plus sur son parcours et son métier lors du Festival des Jeux de Cannes en février dernier. Salut Mathieu ! Salut ! Ça fait plaisir de te recevoir à mon micro. D'habitude, tu nous présentes les jeux sur lesquels tu communiques. L'idée, c'est d'en savoir plus sur toi, sur ton parcours, mais aussi sur ton métier de freelance et de chargé de communication. On peut peut-être déjà commencer par le début, sur comment toi tu as commencé dans le milieu ludique, comment tu es arrivé... Peut-être déjà en tant que joueur, tout simplement.

  • Speaker #1

    En tant que joueur, ça remonte un peu. Je jouais un peu quand j'étais gamin, ado. J'ai rapidement bifurqué sur du jeu de rôle, puis du jeu vidéo. Je suis revenu au jeu de société pendant mes études avec Elixir. Je m'en rappelle bien de me dire, mais en fait, c'est un jeu très sympa. On jouait beaucoup à ça. Et puis, petit à petit, je me suis pris au jeu, comme on dit. Et puis, j'ai remis le doigt dedans. Mon parcours de joueur, il commence vraiment là.

  • Speaker #0

    Après, ça a été un engagement au niveau associatif, assez rapidement, ou ça a évolué un peu le côté de joueur, envie d'être impliqué dans de l'animation, etc. ?

  • Speaker #1

    Non, c'est assez rapide en fait, mais c'est aussi une situation qui fait qu'à un moment, je perds mon emploi, j'ai du temps pour moi, je suis sur Lyon, et je me dis, j'ai envie de m'engager dans quelque chose, j'ai envie de faire quelque chose de mes journées. Donc j'ai rejoint, moi je m'en fous, je triche, le café associatif sur les pentes de la Croix-Rousse. Je suis devenu bénévole et assez rapidement, j'avais du temps, j'avais l'envie de m'investir. Donc, j'ai intégré le conseil d'administration. J'ai été président de l'association pendant quelques années. Donc, ça se fait assez naturellement, plus par opportunité, en fait, par volonté aussi de m'investir. Et comme j'étais joueur, comme c'était quelque chose qui me plaisait et que je me suis pris d'affection pour cette association, c'était assez facile de s'engager.

  • Speaker #0

    Donc, tu as été quand même plusieurs années dans ce café ludique.

  • Speaker #1

    Oui, je ne suis pas resté sans emploi toutes ces années-là, mais je suis resté 4-5 ans à la Triche. C'était des années très denses au final. J'en ai surtout le souvenir de ce que j'ai pu faire avec mes comparses de la Triche, mais c'est vrai que c'est aussi un moment où j'ai appris à mieux connaître le milieu ludique. C'est les premières années où je viens sur Cannes, où je vais sur Essen. Je m'implique de plus en plus dans le milieu, où je rencontre du monde aussi, parce que dans un café ludique, on accueille des auteurs. On accueille des éditeurs, des illustrateurs, illustratrices. Donc, c'est vraiment là où j'ai commencé à me faire un petit peu un réseau de connaissances.

  • Speaker #0

    Et à te dire que peut-être ce serait un milieu professionnel envisageable ou pas forcément au départ ?

  • Speaker #1

    Pas forcément, parce qu'en fait, tu ne vois pas forcément de débouchés à l'époque. Tu ne te dis pas forcément... Il y a encore beaucoup d'éditeurs qui sont très petits et qui n'embauchent pas forcément. C'est juste eux qui forment l'équipe. Et puis, j'ai une formation dans la communication, donc j'avais d'autres opportunités. J'ai bossé pour la ville de Lyon. Ça me plaisait pas mal aussi de m'investir dans la vie municipale. Là encore, derrière, c'est des opportunités, des rencontres.

  • Speaker #0

    J'imagine qu'à ce moment-là, effectivement, tu as quand même déjà rencontré du monde. Tu disais des auteurs, des illustrateurs. Comme Christine Alcouf, je crois qu'elle était aussi bénévole, il me semble. Oui, tout à fait.

  • Speaker #1

    Christine était bénévole. Il y a pas mal de gens. C'est marrant parce que... Clément et Sébastien de Catch Up, avec qui je travaille maintenant, sont passés aussi, pas en tant que bénévoles, mais en tant que clients à la triche. On s'est croisés, on ne s'est pas vraiment rencontrés là-bas. Mais on se rend compte qu'il y a plein de gens qui sont passés par cette association ou d'autres bars à jeux. Et oui, c'est un bon moyen de rencontrer des gens. Il y a une partie de l'équipe de Ludovox aussi que j'ai rencontré là-bas.

  • Speaker #0

    Oui, parce qu'il y a quand même un peu de monde sur Lyon au niveau ludique.

  • Speaker #1

    Oui, c'est très actif. Il y a beaucoup d'assos, il y a beaucoup de boutiques, il y a maintenant beaucoup de barrageux pas forcément associatifs. Et puis, il y a eu des événements. C'est vrai qu'à l'époque, on avait aussi monté en 2009-2010 un événement soutenu par la municipalité de Lyon qui s'appelait Tous en Jeux, qui dépendait de la reprogrammation estivale qui s'appelait Tout le monde dehors. C'était un gros événement qui rassemblait plein d'acteurs et plein d'associations de la ville de Lyon. là aussi ça permet de rencontrer du monde ça permet de tisser un petit peu des liens et puis mine de rien ça permet ça c'est quelque chose qu'on retrouve un petit peu dans tout mon parcours ça permet de toucher à d'autres choses et de mieux comprendre derrière maintenant quand je parle avec des gens qui font un festival Mine de rien, je vois un peu ce que ça implique, j'ai été dans cette position et c'est assez intéressant.

  • Speaker #0

    Il était en tant qu'organisateur ou bénévole ?

  • Speaker #1

    En tant qu'organisateur, puisque à l'époque où le collectif de Tous en Jeux se monte, moi je suis président de la Triche et je deviens président du collectif Tous en Jeux. D'accord. Très impliqué dans l'organisation de cet événement, pas tout seul, il y avait aussi Cécile de Quai des Ludes, il y avait les personnes de Labo Jeux qui étaient aussi un peu à l'initiative de l'événement. J'étais au cœur de tout ça, donc j'ai pu voir un peu comment ça se passait.

  • Speaker #0

    Oui, des tenants aboutissants, tout ce que ça implique effectivement. Il existe toujours cet événement ?

  • Speaker #1

    Non, pas du tout. Après que je sois parti, et sans que ça ait rapport avec mon départ, mais je sais qu'au bout de quelques années, la ville a changé un peu de priorité et ça ne s'est plus fait.

  • Speaker #0

    D'accord. Et donc après, tu es parti sur Nancy ?

  • Speaker #1

    Oui, alors il y a un petit intermède de six mois avant ça où j'intègre le Ludopole. qui était un projet assez ambitieux sur Lyon, dans le quartier de la Confluence, dans un centre commercial où je suis chargé de développement du projet pendant les 4 mois avant l'ouverture et les 2 mois après l'ouverture.

  • Speaker #0

    Donc ça comprend quoi, c'est un groupe, il y a une ludothèque ?

  • Speaker #1

    Oui, il y a la ludothèque historique Quai des Ludes, qui était une ludothèque qui existait depuis plus de 30 ans à Lyon, qui est à l'origine du projet. Il y avait deux boutiques, dont une antenne de la boutique Descartes Lyon. Il y avait le centre de formation FM2J, puis il y avait un centre documentaire. Voilà, je pense que j'ai fait...

  • Speaker #0

    Il n'y a pas eu que les premiers locaux de catch-up, justement, aussi ?

  • Speaker #1

    Non, alors ce n'était pas les premiers locaux, mais c'est vrai qu'il y avait un espace barrageux. Seb et Clem et d'autres avaient pris l'habitude de se retrouver là-bas. Je crois que Clément travaillait pas loin et du coup, c'était assez pratique pour eux pour se retrouver. Ce n'est pas les premiers locaux, mais c'est... Je crois que les prémices de catch-up, on peut dire qu'ils sont là-bas. Oui,

  • Speaker #0

    parce que je me souviens, quand je les avais interviewés, qu'ils m'avaient parlé de ce lieu qui avait été un petit peu central.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait.

  • Speaker #0

    Ok, donc tu as travaillé un petit peu dans ce ludopole. Oui. Et ensuite, tu as eu une autre opportunité.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. À l'été 2012, Yellow recrute un chargé de communication. Et en fait, c'est vraiment un poste qui se trouve au croisement d'à la fois ma carrière professionnelle, puisque, comme je le disais, j'ai une formation en communication. j'ai A l'époque, pas mal d'expérience sur des postes de chargé de communication. Et puis, c'est un gros distributeur et éditeur de jeux de société qui est à l'époque ma passion. Je commence à connaître pas mal de gens, je connais bien les jeux, je connais bien le produit. Donc ça me semble assez naturel. Ce qui est moins naturel, c'est de me dire je vais déménager à Nancy. Mais bon, ça se goupille. Ma compagne me suit sur le projet et au final... Ça s'est fait assez rapidement parce que j'ai dû déménager en deux semaines, mais ça s'est fait assez naturellement.

  • Speaker #0

    Ah oui,

  • Speaker #1

    c'était rapide. Oui, très rapide.

  • Speaker #0

    Sur quoi tu travailles et quelles sont tes missions à ce moment-là ? Ils avaient déjà une équipe de com ?

  • Speaker #1

    Non, quand j'arrive, Yellow, ça doit être 12 personnes, si je dis, 10 ou 12 personnes. La communication, elle est assurée par Gabriel Durnerin qui s'occupe des événements et aussi de l'éditorial. Il faisait du développement. Il faisait du développement parce qu'il était assistant de Thibaut Gruel qui, lui, allait... les boutiques La Caverne du Gobelin dans l'Est de la France. Mais Thibaut, à l'époque, s'était reconcentré sur les boutiques, avait laissé Gabriel gérer un petit peu l'éditorial tout seul. Et du coup, moi j'arrive pour que Gabriel puisse se concentrer sur l'éditorial. J'arrive et il y a un peu tout à faire, puisque Gabriel lui-même n'est pas un professionnel de la communication. Donc il faisait le boulot et il y avait du travail qui était fait. Beaucoup de choses à faire aussi, à mettre en place.

  • Speaker #0

    Il y avait un besoin de professionnaliser cette partie-là.

  • Speaker #1

    Oui, je pense qu'on peut dire ça. Et donc j'arrive et je suis tout seul et j'ai les mains libres pour mettre en place des outils, pour mettre en place des process, pour que quand on a des nouveaux jeux qui arrivent, la communication se passe le mieux possible. La communication auprès des boutiques, puisqu'on est distributeur, et auprès du grand public pour faire connaître nos jeux.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu mets en place, par exemple, en communication ?

  • Speaker #1

    Alors ça date un petit peu mais on a des newsletters, des communiqués de presse pour annoncer les sorties. On a fait un peu d'événementiel, on a fait venir la presse dans nos locaux de Nancy. On a fait aussi des événements au centre ludique de Boulogne-Biancourt. On a fait pas mal de choses, alors il y a aussi des catalogues, des affiches, il y a plein de façons de mettre en avant les jeux. Mais c'est vrai qu'une des choses qu'on apporte en tant que chargé de communication et qui est... pas toujours visible parce que ce n'est pas un outil concret. C'est tout un travail sur les textes et les argumentaires de vente notamment. L'équipe commerciale de Yellow n'avait pas forcément la même culture ludique que Gabriel ou moi. Du coup, on a porté aussi ce regard sur les jeux, de rendre un petit peu intelligible le discours auprès des boutiques.

  • Speaker #0

    Comment on parle des jeux pour tel ou tel public ?

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qu'on met en avant sur un jeu ? pour le différencier des autres, pour donner envie aux boutiques de le commander et donner envie aux joueurs de le découvrir. C'est tout un travail un petit peu de l'ombre qui rejoint ma formation sur le travail des textes, des mots, des messages.

  • Speaker #0

    Et que tout le monde dans l'entreprise parle le même langage aussi, j'imagine ?

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. Souvent, on a des gens qui développent les jeux et ils savent pourquoi ils développent les jeux, mais ce ne sont pas forcément les meilleures personnes pour l'exprimer. On a les gens qui vendent les jeux et qui sont très bons pour vendre des jeux, mais qui ont aussi besoin qu'on leur apporte des précisions sur des produits. Quand on travaille sur des produits électroniques, industriels, etc., on a des ingénieurs qui donnent la liste des fonctionnalités de ces produits. Là, il faut aussi savoir le traduire dans des termes qui soient assez efficaces et percutants.

  • Speaker #0

    Alors à ce moment-là, tu es sur Nancy, effectivement, et tu rejoins à nouveau un café ludique.

  • Speaker #1

    Oui. La feinte de l'ours qui avait été co-créée par Gabriel Duhernerin, mon collègue Yellow, et Maxime Rambaud, qui est à l'époque notamment l'auteur de Big Book of Madness qui sort chez Yellow, et depuis de For a Crown par exemple, qui est nommé pour les As d'or. Oui, ça se fait aussi assez naturellement puisque moi j'ai de très bons souvenirs de mon expérience assez récente à la Triche. Donc j'arrive à Nancy, je sais qu'il y a ce... Ce café qui lui-même est inspiré de la Triche, puisque Gabriel et Max ont vécu à Lyon et ont fréquenté la Triche. On est déjà en contact, les deux associations, avec un projet déjà à l'époque d'essayer d'unir un petit peu nos efforts, de partager nos expériences entre cafés-jeux.

  • Speaker #0

    C'est les prémices du réseau des cafés ludiques ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est les prémices des cafés ludiques, 7-8 ans avant la vraie création de l'association des cafés ludiques. Donc voilà, je les connais déjà, le lieu est sympa, l'équipe de bénévoles est très cool. Donc je les rejoins en tant que bénévole, simplement dans un premier temps. Puis dans un deuxième temps, je rejoins le conseil d'administration, mais uniquement pour m'occuper de la création du réseau des cafés ludiques. Pour représenter la fin de l'ours au sein du réseau des cafés ludiques, il semble assez logique que ce soit un administrateur de l'association. Donc je rejoins le conseil d'administration, mais vraiment quasiment uniquement dans ce but-là. Et là, on est en 2017, on crée le réseau des cafés ludiques avec Boris d'Archijeu, avec Nathalie de Moi je m'en fous, je triche, avec Xavier de L'Heure du jeu, je crois qu'il est déjà là. Il y a quelques autres personnes, déjà Philippe de Café des jeux. Là, je deviens le premier président du réseau des cafés ludiques avec une position assez confortable de dire moi, je fais ça et je ne m'occupe pas à côté d'un café jeu.

  • Speaker #0

    C'était pas gérant.

  • Speaker #1

    C'est ça, le problème des membres du réseau des Cafés Ludiques, c'est qu'il faut déjà qu'ils gèrent leur café. Ils n'ont pas que ça à faire d'être moteur sur le réseau des Cafés Ludiques. J'ai permis ça parce que justement, à l'époque, je n'ai pas à m'occuper d'un café. Plus ça correspond à l'époque où je quittais l'eau, donc j'ai un peu du temps aussi.

  • Speaker #0

    Tu as été président de deux années, je crois. C'est ça. Et quel était le but du réseau au départ ? Alors, je ne sais pas si ça évolue aujourd'hui, mais voilà, pourquoi il a été créé ? Quelles étaient les envies et les souhaits ?

  • Speaker #1

    Je crois que les missions du réseau telles qu'elles ont été écrites dans les statuts à l'époque, je ne crois pas qu'elles aient évolué jusqu'à maintenant. Elles étaient triples. Il y avait permettre les échanges entre les différents réseaux, les partages d'expériences. Rien que même le soutien, ce n'est pas évident de lancer son propre café. Il y a plein d'écueils auxquels on peut être confronté.

  • Speaker #0

    Ça met en commun effectivement des... Finalement des expériences.

  • Speaker #1

    Oui, des expériences, des ressources et du soutien. On avait aussi cet objectif de pouvoir parler d'une seule voix auprès des éditeurs, auprès des boutiques, auprès de différentes instances ou même auprès des institutions publiques. De former une espèce de corporation qui permette de parler d'une seule voix. Et puis ensuite on a toujours l'objectif de promouvoir le jeu et le concept de barrageux de Café Ludie. notamment en accompagnant des nouveaux projets. Et ça, on continue de le faire, d'accueillir des porteurs de projets dans des bars en tant que stagiaires pour leur montrer un peu ce que c'est, de compiler des ressources spécifiques pour les gens qui veulent monter leur projet.

  • Speaker #0

    Quand le projet du réseau a été lancé, est-ce que tu as une idée ? Enfin, tu dois savoir, mais combien de cafés ludiques à ce moment-là il y avait ? Et aujourd'hui, à peu près où on en est ?

  • Speaker #1

    La mémoire n'est pas ma principale qualité. Mais je pense qu'à l'époque où on lance, on est peut-être une douzaine, quelque chose comme ça, entre 10 et 20. Ça augmente assez vite à 30, je pense, 30-35. Et aujourd'hui, je n'ai pas les chiffres exacts, mais c'est 85 ou 90.

  • Speaker #0

    D'accord, donc ça a quand même bien multiplié. Et sous quel statut ? Associatif ?

  • Speaker #1

    Associatif, oui. On l'appelle par associatif ? Ah non, non, pardon. Le réseau, c'est une association loi 1901. Par contre, les cafés membres, je pense que... Dans les quelques membres fondateurs, ils sont surreprésentés. Il y a peut-être un quart ou un tiers de barres associatives. Mais depuis, il y a eu beaucoup de projets privés qui se sont montés. La part des cafés associatifs, je ne suis même pas sûr que ce soit 10%.

  • Speaker #0

    D'accord, ok. Ça s'est effectivement professionnalisé au fur et à mesure.

  • Speaker #1

    Quand on a l'intention d'en faire son métier, c'est normal.

  • Speaker #0

    Et pourquoi ça convient d'une boutique aussi ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça, c'est normal de monter un projet comme entreprise.

  • Speaker #0

    Quelle implication tu as encore dans ce réseau ?

  • Speaker #1

    Depuis quelques temps, plus énorme. J'ai quitté l'ECA en même temps que la présidence, au bout de deux ans, en 2019 notamment parce que j'avais d'autres projets, mais surtout parce qu'en fait, à cette période, je retourne sur Lyon. Après avoir quitté Yellow, avoir travaillé un petit peu pour Blue Orange et pour Holy Grail Games, je reviens sur Lyon qui est ma ville d'adoption depuis la fin des années 90. Et du coup, ça fait deux ans que j'ai quitté Nancy, donc je suis encore administrateur de la feinte pour être à la tête du réseau. Et il y a quelque chose d'un peu bizarre de se dire que je suis encore... à la feinte, mais pas vraiment, parce que je suis à 400 kilomètres.

  • Speaker #0

    Oui, d'être un petit peu là, mais sans être là.

  • Speaker #1

    Et puis, je ne voulais pas non plus, parce qu'au final, je continue de représenter la feinte au réseau. Et je ne voulais pas les priver d'une vraie représentativité, juste parce que j'étais impliqué dans le réseau. Donc, à un moment, j'ai décidé de laisser la place. Et puis, c'était assez logique pour moi. C'est ma conception aussi de l'engagement associatif. C'était le cas à la Triche, c'est le cas sur le réseau, de laisser les gens prendre le relais, de passer le projet pour qu'il y ait du sang neuf. Et alors à l'époque où je faisais encore pas mal de choses... J'étais encore quand même pas mal impliqué. Donc, ils ont trouvé cette petite feinte de l'ours de me nommer président d'honneur. Ce qui fait que je suis toujours invité au conseil d'administration et je suis toujours impliqué, même si ces derniers mois, je n'ai vraiment pas eu le temps. Et je regarde ça d'un peu plus loin, mais aussi parce que je sais que la relève est depuis longtemps assurée, que maintenant, ça roule et que les gens ont mis en place des choses.

  • Speaker #0

    Il y a toujours un attachement certain.

  • Speaker #1

    Bien sûr. pour moi il y a un... Il y a un attachement au concept même de bar à jeu, ça fait rire un peu les gens parce qu'à chaque fois que je vais à l'étranger, que je visite une nouvelle ville, j'essaie de visiter un nouveau bar et du coup j'envoie des photos et un petit compte rendu au moment du réseau.

  • Speaker #0

    Un côté veille un peu.

  • Speaker #1

    Oui un petit peu et un côté curieux et au final j'adore aussi aller voir les tenanciers de café ludique à l'étranger et comprendre un petit peu comment leur projet s'est monté, quelle est leur philosophie et quelles sont les différences avec ce qu'on peut faire en France.

  • Speaker #0

    Ok. Donc tu disais que tu étais quitté Yellow en 2017, quelque chose comme ça. Tu travailles un petit peu avec quelques éditeurs. Et en fait, qu'est-ce qui te décide, toi, à te lancer après en freelance ?

  • Speaker #1

    Alors en fait, il y a toute une période entre temps où je ne suis pas freelance, où je bosse avec des Finlandais qui ont une application qui s'appelle Dized, qui fait en fait des tutoriels pour apprendre à jouer à des jeux de société sans avoir à lire les règles. Je continue aujourd'hui de bosser avec eux. C'est un projet un peu au long cours. Mais voilà, pendant trois ans. Je travaille avec eux à 100%. Je parcours un peu le monde et les salons internationaux, parce qu'en fait je vais surtout en Allemagne et aux Etats-Unis. Mais voilà, je vais rencontrer des éditeurs pour présenter le projet, pour peaufiner le projet avec l'équipe finlandaise. Et en fait c'est en début 2020 où j'ai l'impression d'avoir un peu fait le tour de ce que je peux faire avec eux. En attendant que leur application soit sortie, parce qu'elle n'est pas encore sortie. Elle existe aujourd'hui ? Aujourd'hui, elle existe. Il y a plus de 500 000 utilisateurs uniques chaque année.

  • Speaker #0

    C'est anglophone ?

  • Speaker #1

    Ça marche très bien. Pour l'instant, c'est majoritairement anglophone.

  • Speaker #0

    On ne peut pas avoir les règles en français.

  • Speaker #1

    Il y en a quelques-unes, mais il y en a peut-être 10%. Mais il y en a de plus en plus, on travaille sur des projets. Et donc, à l'époque, je décide de passer en freelance, notamment parce que pour eux, avoir un salarié en France, c'est très compliqué. C'est beaucoup de paperas, beaucoup de démarches. Moi, je sais que je leur coûte assez cher en étant à temps plein à une période où ils n'ont pas forcément besoin de moi à 100%. Et il se trouve que dans cette société-là, il y a comme actionnaire l'usine Longpack qui, eux, cherchent quelqu'un pour travailler à mi-temps en France. Et du coup, c'est à ce moment-là où je fais le switch vers le statut indépendant qui me permet de travailler pour les deux entreprises et de répartir mon temps entre les deux. Et là encore, j'endosse une nouvelle casquette en travaillant pour une usine. Je travaillais avec eux pendant deux ans.

  • Speaker #0

    Plus de fabrication, plus de jeu ?

  • Speaker #1

    De jeu, oui,

  • Speaker #0

    tout à fait. Tu as vu tous les aspects.

  • Speaker #1

    Oui, pas mal d'aspects. Et je trouve ça hyper intéressant à l'époque, de voir un peu comment ça se fabrique. Mon rôle, c'est d'être en relation avec les éditeurs. Il y a une vraie plus-value en plus, parce que les éditeurs sont contents de parler un français et d'avoir un français pour les aider à communiquer avec l'équipe chinoise. Donc je fais ça pendant deux ans. Et puis en parallèle, j'ai intégré un bureau commun à Lyon, un bureau partagé avec Seb et Clem de Catch Up, avec Christine Alcouf, avec Mathieu Rivéro de Ludovox. À l'époque, il y a également ma compagne qui est traductrice et qui traduit de temps en temps des jeux, et Bertrand Arpinaud de Bankis Éditions qui vient de temps en temps, il n'habite pas sur Lyon exactement.

  • Speaker #0

    Vous créez un espace de co-working un peu.

  • Speaker #1

    Un espace de co-working qui est attenant aux barrageux, le shrubbery. On n'est jamais très loin des barrageux avec moi. Et donc, je viens naturellement à aider un petit peu Seb et Clem et Bertrand sur leur communication.

  • Speaker #0

    Je m'imagine que tu testes les jeux en cours de développement.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. Ce n'est pas sur cet aspect-là que je les aide le plus. Mais effectivement, quand je teste des prototypes, je me fais mon avis sur les jeux. Et puis derrière, on discute. Eux ils écrivent les textes, ils me demandent si je peux les relire, etc. Et petit à petit... On se rend compte que ça fonctionne bien. Du coup, ils me demandent si ça m'intéresse de travailler avec eux. Forcément, ça m'intéresse de travailler avec eux. J'arrête de travailler pour Longpack. En fait, c'était un peu plus facile pour moi de travailler sur des choses que je maîtrise bien. C'est-à-dire, à une époque, j'ai cumulé Catch-Up Games, Longpack, Dized. Mais ça fait beaucoup, en fait.

  • Speaker #0

    Et puis, de naviguer d'un l'un à l'autre.

  • Speaker #1

    Voilà, ça fait beaucoup d'heures. Et puis, de changer un peu son état d'esprit, de passer de charger de communication à... comment ils appelaient ça chez Longpack, mais intermédiaire francophone à B2B Manager avec Dice.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas forcément les mêmes types.

  • Speaker #1

    C'est différent et c'est un peu fatigant de changer un petit peu. Donc à un moment, je décide d'arrêter Longpack. Je commence aussi à travailler avec Bertrand de Bankiz, mais en l'occurrence, travailler avec Catch Up et avec Bankiz. Là, je suis dans le même état d'esprit. Je ne travaille pas sur les mêmes marques, je ne travaille pas sur les mêmes jeux. mais je travaille dans la même langue pour les deux, je travaille dans la même optique.

  • Speaker #0

    Et est-ce que tu travailles justement tes plans de com différemment pour l'un ou pour l'autre ? Parce que chacun a son identité aussi.

  • Speaker #1

    J'aborde les choses de la même façon pour les deux marques, mais les plans de com sont forcément adaptés au jeu, à la cible du jeu, au budget com qu'on arrive à dégager sur un jeu. La ligne éditoriale de Bankis étant... un petit peu plus axé sur des jeux familiaux, voire sur des jeux enfants. On arrive à un résultat qui est un petit peu différent. Mais en vrai, et c'est aussi ce qui rend le travail plus facile pour les deux éditeurs, c'est que je peux mutualiser beaucoup de choses. Mes outils de suivi de budget communication, c'est le même pour Bankiz et pour Catch Up. Alors, ils ne sont pas mélangés parce que ce n'est pas le même éditeur. Mais voilà, mes relations presse, je les gère de plus en plus en même temps. Là, je fais des rendez-vous presse sur Cannes. Je n'ai qu'un rendez-vous avec chaque média où je parle des jeux banquise et je parle des jeux catch-up. C'est bénéfique pour les deux éditeurs, puisque même si parfois il peut y avoir une confusion, ça m'arrive qu'on tag un jeu banquise avec catch-up sur Instagram. En vrai, quand il y a un jeu attirant chez un éditeur, ça me permet aussi de présenter des jeux d'un autre éditeur. Et tout le monde en bénéficie.

  • Speaker #0

    C'est plutôt des passerelles positives, on va dire.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    tout à fait. Quelles sont tes contraintes et tes libertés ? en étant à la fois freelance et en tant que chargé de com de ces maisons d'édition ?

  • Speaker #1

    Mes contraintes, c'est clairement que je ne suis pas à plein temps. Donc il faut que je choisisse vraiment ce sur quoi je dois me focaliser. Je ne peux pas me permettre de tout faire. Il y a aussi une certaine pression de me dire, quand je fais une tâche, je ne peux pas me permettre de gaspiller du temps, parce que c'est du temps que je facture à ces éditeurs, qui sont mes amis en plus, je n'ai pas envie de les arnaquer. Donc quand on est à temps plein avec un contrat à l'année, je pense qu'on a sans doute moins de scrupules à prendre un peu plus son temps, à penser les choses en amont, etc. En tant que freelance, on regarde toujours ce qu'on facture. Et je sais qu'il y a des choses où on se dit « ça, je ne vais pas le facturer parce que j'ai peut-être tort. » Je pense qu'un consultant professionnel vous dirait que j'ai tort. mais quand c'est des choses qui servent à tous les éditeurs. qui sont plus pour ma culture personnelle ou ma formation personnelle, je ne le facture pas. Donc à chaque fois, j'essaie d'optimiser mon temps pour être le plus efficace possible. Donc ça, c'est plus les contraintes, les libertés. Alors d'un point de vue personnel, clairement, je travaille quand je veux. Si je ne me sens pas bien une journée, je travaille le lendemain, je travaille le week-end.

  • Speaker #0

    Tu t'organises comme tout le temps.

  • Speaker #1

    Je m'organise vraiment comme je veux. Concrètement, on a un bureau partagé qui n'est pas le même. On a déménagé l'an dernier, mais toujours avec les mêmes personnes. Moi, j'habite un peu à l'extérieur de Lyon. J'y vais deux jours par semaine. Si je n'y vais qu'un jour par semaine, personne ne me dit rien. C'est moi qui m'organise. Il y a la liberté aussi de se dire... Là, c'est un peu particulier parce que j'ai deux clients qui sont stables et avec lesquels je travaille de façon très intégrée en tant que responsable communication. Je continue d'accompagner certains autres éditeurs à côté. J'ai la liberté. de travailler sur des projets qui me plaisent, de travailler avec des gens avec qui je m'entends bien. Ça c'est une vraie liberté.

  • Speaker #0

    Tu as travaillé avec qui du coup ?

  • Speaker #1

    Je travaille un petit peu avec On The Go qui fait Chrony.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    J'avais travaillé un petit peu avec Amazing Game lors du lancement de Decap Adventure. Donc voilà.

  • Speaker #0

    Ça va sur des opérations plus ponctuelles quoi du coup.

  • Speaker #1

    Oui plus ponctuelles. Je ne peux pas me permettre d'avoir un troisième client à temps plein. Mais accompagner quelqu'un une dizaine d'heures, une quinzaine d'heures pour les aider à mettre en place des outils, pour les aider à... à créer un plan de communication, etc. C'est quelque chose que je peux faire.

  • Speaker #0

    Je ne sais pas, est-ce qu'on peut parler d'un jeu en particulier sur lequel tu t'es fait vraiment plaisir en termes de communication ? Tu as sorti des choses un peu différentes ou tu t'es permis plus de surprises ? Je ne sais pas.

  • Speaker #1

    Je me rappelle qu'à l'époque de The Loop, The Loop a un univers un peu... Foufou ? Un peu foufou, oui. Donc, on s'était permis un espèce de petit jeu... pistes en ligne. C'était une époque en plus où on avait un peu moins de... Si je me souviens bien, je ne vais pas dire de bêtises, mais c'était 2020.

  • Speaker #0

    2020 The Loop.

  • Speaker #1

    Ouais, voilà. Donc on est à des périodes où on a été un peu confinés. Il y a plein d'événements qui ont été annulés. Donc on essaye de mettre en place des choses un peu en ligne. Et c'est vrai que de travailler sur un jeu comme ça avec un univers complètement décalé, ça permet des choses.

  • Speaker #0

    Des visuels assez sympas.

  • Speaker #1

    Ouais. Voilà, dernièrement, j'ai bien aimé travailler avec Cachamo, enfin sur Cachamo, parce que Cachamo, c'est donc chez Bankiz, c'est un jeu où, clairement, c'est très facile de mettre les gens en situation de jeu. J'avais essayé de le faire aussi l'an dernier avec Inkit, qui s'y prêtait aussi pas trop mal. Sur des jeux comme ça, mon ambition, c'est pas autant d'expliquer le jeu. que de faire passer les sensations du jeu aux gens. On peut, sur des publicités, sur des campagnes de communication, sur les réseaux, etc., mettre les gens en situation de jeu et que, si tout se passe bien, si on y arrive, qu'ils comprennent l'intérêt du jeu en faisant l'exercice mental que leur demande de faire le jeu lorsqu'ils y jouent. Avec un peu de chance, ça leur plaît et tout de suite, ils se disent « Ah bah ouais, là, ça m'a vachement plu ce qu'on m'a fait faire, donc je m'intéresse au jeu parce que j'aime cette proposition. » Donc ça c'est des choses que j'aime assez.

  • Speaker #0

    Ton travail est effectivement de mettre en valeur tous ces jeux. Est-ce que tu as un travail, une volonté aussi de valoriser les acteurs, enfin je pense aux auteurs, aux illustrateurs, autour des jeux et peut-être qu'ils soient aussi plus reconnus, même si certains le sont déjà ?

  • Speaker #1

    Tout à fait. Moi par défaut je travaille pour des éditeurs, donc de toute façon je mets en avant des éditeurs et leurs jeux. Mais pour moi c'est, et pour les éditeurs avec lesquels je travaille, Merci. c'est aussi très important de mettre en avant les auteurs et les illustrateurs. Donc ça se fait sur un plan éditorial de bien les citer. Un exemple tout bête, avec Catch Up, on sort Flip Seven, la version française de Flip Seven. On a été obligé de chercher le nom de l'illustrateur, de demander le nom de l'illustrateur, qui en l'occurrence est un employé de The Hub, qui n'avait pas été crédité, parce qu'on voulait nous le créditer dans notre version. Donc les Américains ont été un petit peu surpris, mais ils se sont dit, pourquoi pas, il a fait le boulot et du bon boulot en plus. Donc il y a cette volonté-là. Et dans la communication, moi j'essaye systématiquement, dans toutes les publications que je crée, de mentionner les auteurs, de mentionner les illustrateurs. Parce qu'un peu de la même façon que quand on parle d'un livre, on en cite l'auteur.

  • Speaker #0

    Ça va un peu au-delà de la citation, parce que je pense que par exemple, des carnets d'auteurs, quand on voit le travail qui a été fait sur Château Combo...

  • Speaker #1

    ça a été valorisé c'est aussi un peu des coulisses qui sont un petit peu inaccessibles et que tu rends disponibles c'est aussi une façon pour nous effectivement de mettre en avant le travail et c'est pas de la fausse modestie parce que nous ça nous permet aussi de mettre en avant le travail éditorial qu'on fait en accompagnement de ces auteurs souvent les auteurs et les illustrateurs ont des choses sympas à dire sur nous donc on n'est pas perdant dans l'histoire mais... Mais le but, c'est effectivement de montrer les coulisses et de montrer comment un auteur arrive à avoir une idée de jeu et comment ce jeu prend vie. Et moi, j'aime encore plus avec les illustrateurs. C'est quelque chose qui ne se fait pas encore autant qu'avec les auteurs. Et je sais que moi, en tant que... Les auteurs ne vont pas être... Ça ne va pas leur plaire que je dise ça, mais moi, à titre personnel, je préfère lire un carnet d'illustrateur qu'un carnet d'auteur. Souvent, je trouve que les carnets d'auteur sont assez techniques, assez abstraits. On parle de... de concepts et de mécaniques de jeu qui ne sont pas toujours faciles à se représenter. Alors qu'un carnet d'illustrateurs, ça part toujours d'un brief initial. Et puis, il y a plein d'étapes. On se rend compte des intentions, en fait. C'est ça derrière.

  • Speaker #0

    Il y a les croquis, il y a les pistes vers lesquelles ça va, il y a les influences.

  • Speaker #1

    Les intentions des illustrateurs et de l'éditeur derrière, des intentions du graphisme. On les voit, on les voit évoluer. une version qui a été refoulée parce qu'elle n'est pas assez ci, elle n'est pas assez ça. Et puis on voit l'évolution de l'iconographie, etc. Je trouve ça intéressant à lire, je trouve ça intéressant à proposer. Et après, encore une fois, ce n'est pas non plus complètement innocent. C'est que ça permet de mettre en avant un jeu. Ça permet aussi que les gens aient un attachement particulier à un jeu qu'ils apprécient peut-être déjà, mais tout de suite, ils ne vont pas le regarder pareil parce qu'ils ne sont pas barrières.

  • Speaker #0

    Effectivement, on ne les regarde plus pareil après quand on sait que ça a été... Je pense à Château Combo, que ça fait référence à Alain Chabat, par exemple. C'est vrai, on ne voit plus le jeu pareil. Donc du coup, effectivement, chargé de communication, c'est plein de choses. Tu gères, j'imagine, les réseaux sociaux, les relations presse, les relations avec les e-influenceurs, on va dire, ou les médias ludiques, tout ce qui est communiqué de presse, etc. Est-ce que tu fais aussi de l'événementiel, plus particulièrement ?

  • Speaker #1

    Je n'ai jamais été chargé d'événementiel, même chez Catch Up. et chez Bankis, c'est pas moi qui gère l'événementiel. L'événementiel, c'est beaucoup de logistique. Ça prend énormément de temps. C'est beaucoup de relations, beaucoup d'échanges d'emails, de messages, d'organisations. Moi, en tant que freelance aujourd'hui, qui bosse près à tiers temps sur chaque éditeur, j'aurais pas du tout le temps de faire ça. C'est aussi un boulot qui est super épuisant. Donc, chez Yellow, je l'ai fait un petit peu avant l'arrivée notamment de Théo Rivière, qui se chargeait un petit peu de ça, puis de différents chargés d'événementiel. Ce n'est pas vraiment une volonté de mon côté. Après, bien entendu, je suis souvent impliqué, comme tout le reste de l'équipe, dans l'organisation des gros événements. Oui,

  • Speaker #0

    sur les salons, j'imagine que tous les habillages de stand et tout ça, ça passe par ton regard aussi.

  • Speaker #1

    Aussi, oui, même si ça, c'est un truc qui a été clairement établi dès le départ avec Catch Up et avec Bankis, c'est qu'ils me payent comme consultant pour avoir un certain regard, mais plus que pour être opérationnel. Même si ça a évolué parce que je suis amené à écrire des textes, je suis amené à produire pas mal de choses. Mais par exemple, je fais zéro graphisme déjà parce que ce n'est pas mon métier. Mais même là où des fois je pourrais le faire, je ne prends pas le temps de le faire parce que ça rejoint ce que je disais tout à l'heure. Si je passe deux heures à produire un visuel, ce n'est pas rentable pour eux de me payer pour faire ça.

  • Speaker #0

    C'est un autre métier aussi.

  • Speaker #1

    Alors que quelqu'un d'autre peut le faire pour moins cher et pour mieux. Donc voilà, c'est Clément encore chez Catch Up qui fait les visuels. Mais effectivement, ça passe par mon regard parfois un peu trop à son goût parce que j'ai tendance à être un peu tatillon. Parfois, je ne fais pas de brief en amont et du coup, on me propose des choses et du coup, je leur dis que j'aurais fait différemment. Après, il ne faut pas s'attacher non plus à trop de détails. Les événements, ça reste assez annexes. Par contre, sur les événements, notamment sur Cannes, c'est une opportunité pour moi pour faire des relations presse. Là, je fais une petite pause avec toi, mais sinon, j'enchaîne les rendez-vous avec la presse et les créateurs et les créatrices de confits.

  • Speaker #0

    On se revoit d'ailleurs, s'il y a une petite présentation de jeu.

  • Speaker #1

    Et ça me permet de présenter les jeux, ça me permet de prendre le temps de faire jouer les gens aux jeux, de les aiguiller un petit peu sur ce qu'on disait tout à l'heure, les arguments qui démarquent un petit peu les différents jeux. C'est un moment où je peux les faire passer et les faire passer en faisant jouer les gens. C'est aussi des moments où je peux donner des boîtes, des services presse.

  • Speaker #0

    Et est-ce que tu abordes les créateurs de contenu de façon différente, justement suivant les plateformes sur lesquelles ils sont aussi ? Je pense un Instagrammeur ou un YouTuber. Est-ce que toi, tu abordes les présentations un peu différemment ou pas forcément ?

  • Speaker #1

    Les présentations, pas vraiment. Je peux avoir plus envie de présenter certains jeux à certains créateurs ou créatrices de contenu. Là, par exemple, je sors d'une session où il y avait de la presse jeunesse. Ça oriente forcément ce que j'ai envie de leur montrer. Je vais passer moins de temps à montrer des jeux jeunesse à des youtubeurs qui préfèrent... Je connais un peu leur groupe. Et puis je m'adapte aussi beaucoup, je leur demande ce qu'ils ont envie de voir. Je ne fais pas trop la différence quand je présente un jeu. Je sais pourquoi je le présente, je sais ce que je veux que les gens voient et que les gens disent idéalement, mais ça je ne peux pas les forcer. Et ça, ça ne change pas que ce soit un magazine, un site spécialisé ou un Instagrammeur. Ça ne change rien.

  • Speaker #0

    Alors qu'est-ce qui te plaît le plus dans ton métier ?

  • Speaker #1

    Les gens et les jeux. Je pense que c'est une réponse que beaucoup de gens font. Mais ce qui me plaît beaucoup déjà, c'est de pouvoir travailler sur différents jeux, sur différents produits tout au long de l'année, surtout en travaillant avec deux éditeurs. Il va y avoir entre 4 et 8 jeux qui sortent chaque année.

  • Speaker #0

    C'est la variété finalement.

  • Speaker #1

    Oui, la variété. Du coup, on a besoin d'inventer des choses à chaque fois. Pour chaque jeu, on a besoin de trouver un nouvel angle, de trouver ce qui le démarque, de le partager avec les gens. Et moi, c'est quelque chose qui me suit depuis... Moi, je m'en fous, je triche. Depuis le premier café ludique où je me suis engagé, où la première chose que je fais en arrivant là-bas, c'est d'être bénévole et du coup d'accueillir les gens et d'essayer de leur trouver le jeu qui va leur plaire, qui va leur convenir pour cette soirée, pour ce groupe, pour leur état d'esprit. Du coup, ça rejoint un petit peu mon métier aujourd'hui dans le plaisir de partager quelque chose que j'aime beaucoup et de transmettre ce plaisir de jouer. Donc, même si c'est moins immédiat quand on le fait à coup de communiqué de presse, ça reste pour moi la même démarche de prendre un jeu et de me dire à qui est-ce qu'il s'adresse et comment est-ce que je retranscris le mieux possible cette idée et cette sensation. Moi, à la base, je suis formé à la communication et pas du tout à la vente. Et du coup mon approche, elle n'est pas autant de dire comment est-ce que je fais pour vendre ce jeu, pour que les gens l'achètent à tout prix, mais plutôt comment transmettre au mieux l'intention et les bénéfices et les atouts de ce jeu.

  • Speaker #0

    Pour donner envie de s'y intéresser.

  • Speaker #1

    Oui, pour donner envie de s'y intéresser, mais à la rigueur, moi j'ai envie de dire que si les gens, ce n'est pas un jeu qui leur convienne, mon travail est aussi qu'ils ne l'achètent pas.

  • Speaker #0

    Je comprends ce que tu veux dire. Si tu fais bien ton travail, on sait effectivement si ce jeu est fait pour moi ou pas. Est-ce que l'univers va me parler ?

  • Speaker #1

    C'est une approche qui vient aussi de mon parcours. Je ne suis pas un commercial, je ne suis pas dans une approche que certains pourraient qualifier de marketing, où on a un produit et il faut qu'on le vende absolument. Je suis plus vraiment dans la communication, dans l'optimisation du message. Alors des fois, la différence est ténue et au final, mon rôle est quand même qu'il y ait un maximum de gens qui achètent le jeu, mais je l'approche plus en me disant, voilà. Ce jeu, pourquoi est-ce que moi je l'aime ? Pourquoi est-ce que les gens peuvent l'aimer ? Et pourquoi c'est un produit qui est beau, qui est intéressant ? Et comment est-ce qu'on peut retranscrire ça pour qu'un maximum de gens le comprennent et le ressentent ?

  • Speaker #0

    Et comment on arrive à se démarquer aujourd'hui quand même avec la quantité de jeux qui sort justement tous les ans ? Je sais que ça c'est le gros sujet aussi, ça devient compliqué.

  • Speaker #1

    Je ne vais pas me faire mousser ou mentir, on arrive avant tout à se démarquer avec des bons jeux. On peut me donner n'importe quel jeu, si le jeu n'est pas fort en lui-même, mon boulot est beaucoup plus dur. C'est-à-dire que mon travail sur un Far Away, il est beaucoup plus facile que sur un autre jeu moins fort que je ne vais pas citer. Ça part quand même de là. Derrière, je pense qu'il y a deux aspects. Il y a une part de travail qui doit être faite, qui est une base de travail, de bien faire connaître le jeu au boutique. C'est le boulot du distributeur. même si c'est aussi notre travail de fournir les outils aux distributeurs, de pouvoir bien vendre le jeu aux boutiques, et puis de créer de l'attente, de l'intérêt auprès des joueurs. Il y a tout un panel de choses qu'on peut faire en termes de relations presse, en termes d'outils, en termes de voilà. Et puis ensuite, idéalement, il faut aller chercher un peu l'exception, il faut aller chercher un petit peu l'opération spéciale qui soit bien adaptée au jeu et qui permet de le mettre encore plus en avant en faisant quelque chose qui sortent un peu des sentiers battus, bien entendu, c'est ça qui est le plus compliqué, pour plein de raisons, parce que c'est là où il faut trouver les idées originales, il faut trouver les idées originales qui sont réalistes, en termes notamment financiers. Oui, c'est ça,

  • Speaker #0

    vous êtes rentré dans un cadre, évidemment.

  • Speaker #1

    Et c'est ça, et une fois qu'on a fait la base dont je parle, de laquelle on ne peut pas se passer, il ne reste pas toujours beaucoup d'argent sur le budget communication, donc il faut être créatif.

  • Speaker #0

    Peut-être que c'est variable d'un jeu à l'autre, mais en gros, un budget com sur un jeu, c'est combien ? Et c'est dédié à quoi, en fait ?

  • Speaker #1

    suivant le jeu et on va pas parler de jeu complètement exceptionnel comme un flip 7 par exemple c'est pas un bon exemple parce que c'est hors norme mais un budget communication généralement c'est entre 5 et 10 mille euros au moment de la sortie du jeu d'accord si le jeu est réimprimé on peut redégager un petit peu de l'argent pour continuer à le soutenir sur ce budget de com initial on va avoir des dépenses qui sont comme je disais incompressibles va falloir qu'on paye Pour avoir une vidéo, enfin nous en tout cas c'est ce qu'on fait, peut-être que des gens peuvent se le passer, mais une bande-annonce qui nous permet de donner un petit peu envie, potentiellement une vidéo d'explication de règles qui permet un peu que les gens se fassent une idée du jeu. On va avoir, j'essaie de me refaire le...

  • Speaker #0

    Le kit de com, donc tout ce que j'imagine, photographie...

  • Speaker #1

    On fait appel à un prestataire qui nous fait des photographies qui sont réutilisées dans toutes nos publications, à tous nos outils de com. On a de l'événementiel, si on veut que le jeu soit joué, il faut aussi le mettre en avant. Parfois on triche un peu et on ne fait pas rentrer tout l'événementiel dans le budget com pour garder un peu d'argent. Mais surtout quand on a de l'événementiel où on a plusieurs jeux, on le passe en frais de communication un peu plus global. On a des frais de publicité, des frais de collaboration avec des créateurs ou des créatrices de contenu. On a les frais d'envoi. Des services prêts. Il y a un équilibre à trouver sur diffuser le jeu. Si on ne permet à personne de parler du jeu, moi, c'est un truc auquel je crois pas mal. C'est pas mal ma façon de procéder, de me dire, je ne peux pas tout faire, que ce soit en temps humain ou en moyens financiers. Donc, je vais essayer de m'appuyer sur d'autres personnes et de donner les moyens à d'autres personnes de mettre en avant nos jeux. Ça a deux bénéfices à mon avis. Un, c'est que ça permet de démultiplier un petit peu les efforts. Si je passe deux heures pour faire un communiqué de presse, potentiellement j'ai 200 personnes qui le reçoivent, qui peuvent parler du jeu. Alors que si je passe deux heures à faire un post sur Facebook, il y a beaucoup de gens qui vont le voir, mais ce sera que sur notre Facebook. Si j'ai dix membres de la presse ou d'Instagram qui parlent du jeu... C'est toute leur communauté qui vont voir. Donc ça démultiplie un peu ça.

  • Speaker #0

    L'impact est plus large.

  • Speaker #1

    Et en plus, ça permet aussi de faire porter une voix qui est sans doute plus impartiale sur nos jeux. C'est-à-dire que quand Bankiz va dire que Cachamot, c'est de la balle, les gens ont envie de le croire, mais ce n'est pas non plus forcément...

  • Speaker #0

    Oui, ça n'a pas le même impact.

  • Speaker #1

    Ça n'a pas le même impact que quand il y a dix personnes qui ont reçu une boîte et qui ont trouvé le jeu super et qui vont dire à leur communauté, « Jouez à ça parce que c'est de la balle » . Ça fait partie de mon approche de me dire que je ne peux pas tout faire moi-même et qu'il y a un intérêt à essayer de mettre en place des outils qui vont permettre à d'autres de parler de nos jeux.

  • Speaker #0

    On va quand même aller vers la conclusion. Est-ce que toi, tu as des envies ou des projets en particulier dans le milieu ludique ? Des souhaits d'évolution, de rôles différents ?

  • Speaker #1

    Alors pas vraiment. Je dois avouer que je ne sais pas combien de temps je tiendrai avec trois clients différents et que j'évoluerai peut-être à nouveau vers un poste intégré.

  • Speaker #0

    Dans une structure,

  • Speaker #1

    un éditeur ? En tout cas, aujourd'hui, je pense que je n'ai aucune ambition et même aucune... vraiment intérêt à changer de milieu parce que c'est un milieu dans lequel j'ai mes habitudes, j'ai de l'expérience. La communication c'est ce que je sais faire donc je pense que c'est ce que je veux continuer à faire aussi. Après ça m'intéresse toujours de travailler sur des nouveaux projets, travailler avec des nouvelles personnes ou en tout cas avec des personnes que j'apprécie. Je vois un peu au jour le jour et c'est vrai que là aujourd'hui je suis très concentré sur les projets que j'ai et j'ai pas forcément la tête à m'investir à nouveau dans des choses annexes.

  • Speaker #0

    Si tu étais un mode de jeu, lequel serais-tu ? Tu serais solo ? coopératif, semi-coop, compétitif, du duel ?

  • Speaker #1

    Ça sera entre coop et semi-coop, et je dirais quand même coopératif. Parce que semi-coop, je me retrouverais seul contre les autres, et ce n'est pas marrant.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas trop ton truc ?

  • Speaker #1

    Si, j'aime bien, mais au bout d'un moment, c'est fatiguant.

  • Speaker #0

    Si tu étais une mécanique de jeu, laquelle serais-tu ?

  • Speaker #1

    Une mécanique de jeu ?

  • Speaker #0

    De la pose d'ouvrier, le draft ?

  • Speaker #1

    C'est toujours compliqué de répondre en ce que je saurais et pas ce que je préfère. Mais du coup, je vais répondre ce que je préfère. Le deck building, je pense que c'est quelque chose qui me parle toujours. Dès qu'il y a un jeu avec du deck building, ça m'intéresse. Cet aspect de développement, mais qui est cadré dans une partie, ça m'intéresse.

  • Speaker #0

    Et si tu étais un auteur de jeu, lequel serais-tu ?

  • Speaker #1

    Si j'étais un auteur de jeu, je serais Maxime Rambourg.

  • Speaker #0

    Par rapport à quoi ?

  • Speaker #1

    Pas qu'on se ressemble spécifiquement, mais on a été colloques, donc je le connais très bien. Ça ne serait pas des paysans, parce que je le connais bien.

  • Speaker #0

    Ok, ce serait confortable.

  • Speaker #1

    Oui, sans doute. Confortable, je ne sais pas. Mais ça serait attendu. Je sais où je poserais les pieds.

  • Speaker #0

    Ok. Est-ce que tu aurais quelqu'un d'autre dans le milieu ludique à me proposer pour une prochaine interview ? Que ce soit un auteur, un illustrateur, un éditeur, un métier aussi ?

  • Speaker #1

    Bertrand Arpinault, je pense, de chez Bankis. qui fait un travail assez fou depuis plusieurs années, quasiment tout seul. Donc, je pense qu'il a des choses intéressantes à dire.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai qu'il est éditeur tout seul, en fait, pratiquement.

  • Speaker #1

    Oui, il avait commencé avec un associé, mais aujourd'hui, il est tout seul depuis plusieurs années. Je pense que c'est lourd de porter tout ça sur ses épaules, mais il a aussi un regard très complet sur le rôle d'éditeur. Et oui, ça peut être intéressant. Ok,

  • Speaker #0

    écoute, je note. Je te remercie. Écoute, on termine le podcast comme je fais habituellement. Alors, avec Mathieu Bonin,

  • Speaker #1

    tu joues ou quoi ?

  • Speaker #0

    Merci d'avoir écouté cette interview jusqu'au bout. Si vous avez aimé cet épisode, je vous invite à laisser un commentaire sur Instagram, la chaîne YouTube ou sur votre plateforme d'écoute préférée. La prochaine fois, je serai avec l'auteur Eric Jumel, qui sortira en octobre le jeu Expert The Royal Society of Archaeology chez Atalia. Je vous dis rendez-vous dans deux semaines !

Chapters

  • Joueur et bénévole

    01:00

  • Ludopole à Lyon

    05:48

  • Chez Iello

    06:59

  • Réseau des cafés ludiques

    11:38

  • Vers le freelance

    17:42

  • Chargé de communication

    21:45

  • Valoriser les acteurs

    27:03

  • Ce qui te plaît le plus dans ton métier

    33:51

  • La recette pour se démarquer

    36:24

  • Budget communication

    38:01

  • Tes projets

    41:02

  • Portrait chinois ludique

    41:58

Description

Matthieu Bonin est chargé de communication freelance dans le monde ludique. Il travaille notamment pour les éditeurs Catch Up Games et Bankiiiz édition.

Depuis 2019, Matthieu Bonin est également président d’honneur du Réseau des cafés ludiques.


https://www.linkedin.com/in/matthieubonin/


Pour ne louper aucun épisode, abonnez-vous !

Chaîne YouTube : https://www.youtube.com/@TUJOUESOUQUOI

Podcast : https://podcast.ausha.co/tujouesouquoi


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, c'est Stéphanie. Bienvenue sur le podcast « Tu joues ou quoi ? » dédié à l'univers du jeu de société. Suivez-moi, je vous emmène dans les coulisses à la rencontre des acteurs de ce monde très créatif. Je suis accompagnée cette semaine de Mathieu Bonin, chargé de communication freelance dans le monde ludique. Il travaille notamment pour les éditeurs Ketchup Games et Bankis Éditions. Mathieu Bonin est également président d'honneur du réseau des cafés ludiques. J'ai eu le plaisir d'en apprendre plus sur son parcours et son métier lors du Festival des Jeux de Cannes en février dernier. Salut Mathieu ! Salut ! Ça fait plaisir de te recevoir à mon micro. D'habitude, tu nous présentes les jeux sur lesquels tu communiques. L'idée, c'est d'en savoir plus sur toi, sur ton parcours, mais aussi sur ton métier de freelance et de chargé de communication. On peut peut-être déjà commencer par le début, sur comment toi tu as commencé dans le milieu ludique, comment tu es arrivé... Peut-être déjà en tant que joueur, tout simplement.

  • Speaker #1

    En tant que joueur, ça remonte un peu. Je jouais un peu quand j'étais gamin, ado. J'ai rapidement bifurqué sur du jeu de rôle, puis du jeu vidéo. Je suis revenu au jeu de société pendant mes études avec Elixir. Je m'en rappelle bien de me dire, mais en fait, c'est un jeu très sympa. On jouait beaucoup à ça. Et puis, petit à petit, je me suis pris au jeu, comme on dit. Et puis, j'ai remis le doigt dedans. Mon parcours de joueur, il commence vraiment là.

  • Speaker #0

    Après, ça a été un engagement au niveau associatif, assez rapidement, ou ça a évolué un peu le côté de joueur, envie d'être impliqué dans de l'animation, etc. ?

  • Speaker #1

    Non, c'est assez rapide en fait, mais c'est aussi une situation qui fait qu'à un moment, je perds mon emploi, j'ai du temps pour moi, je suis sur Lyon, et je me dis, j'ai envie de m'engager dans quelque chose, j'ai envie de faire quelque chose de mes journées. Donc j'ai rejoint, moi je m'en fous, je triche, le café associatif sur les pentes de la Croix-Rousse. Je suis devenu bénévole et assez rapidement, j'avais du temps, j'avais l'envie de m'investir. Donc, j'ai intégré le conseil d'administration. J'ai été président de l'association pendant quelques années. Donc, ça se fait assez naturellement, plus par opportunité, en fait, par volonté aussi de m'investir. Et comme j'étais joueur, comme c'était quelque chose qui me plaisait et que je me suis pris d'affection pour cette association, c'était assez facile de s'engager.

  • Speaker #0

    Donc, tu as été quand même plusieurs années dans ce café ludique.

  • Speaker #1

    Oui, je ne suis pas resté sans emploi toutes ces années-là, mais je suis resté 4-5 ans à la Triche. C'était des années très denses au final. J'en ai surtout le souvenir de ce que j'ai pu faire avec mes comparses de la Triche, mais c'est vrai que c'est aussi un moment où j'ai appris à mieux connaître le milieu ludique. C'est les premières années où je viens sur Cannes, où je vais sur Essen. Je m'implique de plus en plus dans le milieu, où je rencontre du monde aussi, parce que dans un café ludique, on accueille des auteurs. On accueille des éditeurs, des illustrateurs, illustratrices. Donc, c'est vraiment là où j'ai commencé à me faire un petit peu un réseau de connaissances.

  • Speaker #0

    Et à te dire que peut-être ce serait un milieu professionnel envisageable ou pas forcément au départ ?

  • Speaker #1

    Pas forcément, parce qu'en fait, tu ne vois pas forcément de débouchés à l'époque. Tu ne te dis pas forcément... Il y a encore beaucoup d'éditeurs qui sont très petits et qui n'embauchent pas forcément. C'est juste eux qui forment l'équipe. Et puis, j'ai une formation dans la communication, donc j'avais d'autres opportunités. J'ai bossé pour la ville de Lyon. Ça me plaisait pas mal aussi de m'investir dans la vie municipale. Là encore, derrière, c'est des opportunités, des rencontres.

  • Speaker #0

    J'imagine qu'à ce moment-là, effectivement, tu as quand même déjà rencontré du monde. Tu disais des auteurs, des illustrateurs. Comme Christine Alcouf, je crois qu'elle était aussi bénévole, il me semble. Oui, tout à fait.

  • Speaker #1

    Christine était bénévole. Il y a pas mal de gens. C'est marrant parce que... Clément et Sébastien de Catch Up, avec qui je travaille maintenant, sont passés aussi, pas en tant que bénévoles, mais en tant que clients à la triche. On s'est croisés, on ne s'est pas vraiment rencontrés là-bas. Mais on se rend compte qu'il y a plein de gens qui sont passés par cette association ou d'autres bars à jeux. Et oui, c'est un bon moyen de rencontrer des gens. Il y a une partie de l'équipe de Ludovox aussi que j'ai rencontré là-bas.

  • Speaker #0

    Oui, parce qu'il y a quand même un peu de monde sur Lyon au niveau ludique.

  • Speaker #1

    Oui, c'est très actif. Il y a beaucoup d'assos, il y a beaucoup de boutiques, il y a maintenant beaucoup de barrageux pas forcément associatifs. Et puis, il y a eu des événements. C'est vrai qu'à l'époque, on avait aussi monté en 2009-2010 un événement soutenu par la municipalité de Lyon qui s'appelait Tous en Jeux, qui dépendait de la reprogrammation estivale qui s'appelait Tout le monde dehors. C'était un gros événement qui rassemblait plein d'acteurs et plein d'associations de la ville de Lyon. là aussi ça permet de rencontrer du monde ça permet de tisser un petit peu des liens et puis mine de rien ça permet ça c'est quelque chose qu'on retrouve un petit peu dans tout mon parcours ça permet de toucher à d'autres choses et de mieux comprendre derrière maintenant quand je parle avec des gens qui font un festival Mine de rien, je vois un peu ce que ça implique, j'ai été dans cette position et c'est assez intéressant.

  • Speaker #0

    Il était en tant qu'organisateur ou bénévole ?

  • Speaker #1

    En tant qu'organisateur, puisque à l'époque où le collectif de Tous en Jeux se monte, moi je suis président de la Triche et je deviens président du collectif Tous en Jeux. D'accord. Très impliqué dans l'organisation de cet événement, pas tout seul, il y avait aussi Cécile de Quai des Ludes, il y avait les personnes de Labo Jeux qui étaient aussi un peu à l'initiative de l'événement. J'étais au cœur de tout ça, donc j'ai pu voir un peu comment ça se passait.

  • Speaker #0

    Oui, des tenants aboutissants, tout ce que ça implique effectivement. Il existe toujours cet événement ?

  • Speaker #1

    Non, pas du tout. Après que je sois parti, et sans que ça ait rapport avec mon départ, mais je sais qu'au bout de quelques années, la ville a changé un peu de priorité et ça ne s'est plus fait.

  • Speaker #0

    D'accord. Et donc après, tu es parti sur Nancy ?

  • Speaker #1

    Oui, alors il y a un petit intermède de six mois avant ça où j'intègre le Ludopole. qui était un projet assez ambitieux sur Lyon, dans le quartier de la Confluence, dans un centre commercial où je suis chargé de développement du projet pendant les 4 mois avant l'ouverture et les 2 mois après l'ouverture.

  • Speaker #0

    Donc ça comprend quoi, c'est un groupe, il y a une ludothèque ?

  • Speaker #1

    Oui, il y a la ludothèque historique Quai des Ludes, qui était une ludothèque qui existait depuis plus de 30 ans à Lyon, qui est à l'origine du projet. Il y avait deux boutiques, dont une antenne de la boutique Descartes Lyon. Il y avait le centre de formation FM2J, puis il y avait un centre documentaire. Voilà, je pense que j'ai fait...

  • Speaker #0

    Il n'y a pas eu que les premiers locaux de catch-up, justement, aussi ?

  • Speaker #1

    Non, alors ce n'était pas les premiers locaux, mais c'est vrai qu'il y avait un espace barrageux. Seb et Clem et d'autres avaient pris l'habitude de se retrouver là-bas. Je crois que Clément travaillait pas loin et du coup, c'était assez pratique pour eux pour se retrouver. Ce n'est pas les premiers locaux, mais c'est... Je crois que les prémices de catch-up, on peut dire qu'ils sont là-bas. Oui,

  • Speaker #0

    parce que je me souviens, quand je les avais interviewés, qu'ils m'avaient parlé de ce lieu qui avait été un petit peu central.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait.

  • Speaker #0

    Ok, donc tu as travaillé un petit peu dans ce ludopole. Oui. Et ensuite, tu as eu une autre opportunité.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. À l'été 2012, Yellow recrute un chargé de communication. Et en fait, c'est vraiment un poste qui se trouve au croisement d'à la fois ma carrière professionnelle, puisque, comme je le disais, j'ai une formation en communication. j'ai A l'époque, pas mal d'expérience sur des postes de chargé de communication. Et puis, c'est un gros distributeur et éditeur de jeux de société qui est à l'époque ma passion. Je commence à connaître pas mal de gens, je connais bien les jeux, je connais bien le produit. Donc ça me semble assez naturel. Ce qui est moins naturel, c'est de me dire je vais déménager à Nancy. Mais bon, ça se goupille. Ma compagne me suit sur le projet et au final... Ça s'est fait assez rapidement parce que j'ai dû déménager en deux semaines, mais ça s'est fait assez naturellement.

  • Speaker #0

    Ah oui,

  • Speaker #1

    c'était rapide. Oui, très rapide.

  • Speaker #0

    Sur quoi tu travailles et quelles sont tes missions à ce moment-là ? Ils avaient déjà une équipe de com ?

  • Speaker #1

    Non, quand j'arrive, Yellow, ça doit être 12 personnes, si je dis, 10 ou 12 personnes. La communication, elle est assurée par Gabriel Durnerin qui s'occupe des événements et aussi de l'éditorial. Il faisait du développement. Il faisait du développement parce qu'il était assistant de Thibaut Gruel qui, lui, allait... les boutiques La Caverne du Gobelin dans l'Est de la France. Mais Thibaut, à l'époque, s'était reconcentré sur les boutiques, avait laissé Gabriel gérer un petit peu l'éditorial tout seul. Et du coup, moi j'arrive pour que Gabriel puisse se concentrer sur l'éditorial. J'arrive et il y a un peu tout à faire, puisque Gabriel lui-même n'est pas un professionnel de la communication. Donc il faisait le boulot et il y avait du travail qui était fait. Beaucoup de choses à faire aussi, à mettre en place.

  • Speaker #0

    Il y avait un besoin de professionnaliser cette partie-là.

  • Speaker #1

    Oui, je pense qu'on peut dire ça. Et donc j'arrive et je suis tout seul et j'ai les mains libres pour mettre en place des outils, pour mettre en place des process, pour que quand on a des nouveaux jeux qui arrivent, la communication se passe le mieux possible. La communication auprès des boutiques, puisqu'on est distributeur, et auprès du grand public pour faire connaître nos jeux.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu mets en place, par exemple, en communication ?

  • Speaker #1

    Alors ça date un petit peu mais on a des newsletters, des communiqués de presse pour annoncer les sorties. On a fait un peu d'événementiel, on a fait venir la presse dans nos locaux de Nancy. On a fait aussi des événements au centre ludique de Boulogne-Biancourt. On a fait pas mal de choses, alors il y a aussi des catalogues, des affiches, il y a plein de façons de mettre en avant les jeux. Mais c'est vrai qu'une des choses qu'on apporte en tant que chargé de communication et qui est... pas toujours visible parce que ce n'est pas un outil concret. C'est tout un travail sur les textes et les argumentaires de vente notamment. L'équipe commerciale de Yellow n'avait pas forcément la même culture ludique que Gabriel ou moi. Du coup, on a porté aussi ce regard sur les jeux, de rendre un petit peu intelligible le discours auprès des boutiques.

  • Speaker #0

    Comment on parle des jeux pour tel ou tel public ?

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qu'on met en avant sur un jeu ? pour le différencier des autres, pour donner envie aux boutiques de le commander et donner envie aux joueurs de le découvrir. C'est tout un travail un petit peu de l'ombre qui rejoint ma formation sur le travail des textes, des mots, des messages.

  • Speaker #0

    Et que tout le monde dans l'entreprise parle le même langage aussi, j'imagine ?

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. Souvent, on a des gens qui développent les jeux et ils savent pourquoi ils développent les jeux, mais ce ne sont pas forcément les meilleures personnes pour l'exprimer. On a les gens qui vendent les jeux et qui sont très bons pour vendre des jeux, mais qui ont aussi besoin qu'on leur apporte des précisions sur des produits. Quand on travaille sur des produits électroniques, industriels, etc., on a des ingénieurs qui donnent la liste des fonctionnalités de ces produits. Là, il faut aussi savoir le traduire dans des termes qui soient assez efficaces et percutants.

  • Speaker #0

    Alors à ce moment-là, tu es sur Nancy, effectivement, et tu rejoins à nouveau un café ludique.

  • Speaker #1

    Oui. La feinte de l'ours qui avait été co-créée par Gabriel Duhernerin, mon collègue Yellow, et Maxime Rambaud, qui est à l'époque notamment l'auteur de Big Book of Madness qui sort chez Yellow, et depuis de For a Crown par exemple, qui est nommé pour les As d'or. Oui, ça se fait aussi assez naturellement puisque moi j'ai de très bons souvenirs de mon expérience assez récente à la Triche. Donc j'arrive à Nancy, je sais qu'il y a ce... Ce café qui lui-même est inspiré de la Triche, puisque Gabriel et Max ont vécu à Lyon et ont fréquenté la Triche. On est déjà en contact, les deux associations, avec un projet déjà à l'époque d'essayer d'unir un petit peu nos efforts, de partager nos expériences entre cafés-jeux.

  • Speaker #0

    C'est les prémices du réseau des cafés ludiques ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est les prémices des cafés ludiques, 7-8 ans avant la vraie création de l'association des cafés ludiques. Donc voilà, je les connais déjà, le lieu est sympa, l'équipe de bénévoles est très cool. Donc je les rejoins en tant que bénévole, simplement dans un premier temps. Puis dans un deuxième temps, je rejoins le conseil d'administration, mais uniquement pour m'occuper de la création du réseau des cafés ludiques. Pour représenter la fin de l'ours au sein du réseau des cafés ludiques, il semble assez logique que ce soit un administrateur de l'association. Donc je rejoins le conseil d'administration, mais vraiment quasiment uniquement dans ce but-là. Et là, on est en 2017, on crée le réseau des cafés ludiques avec Boris d'Archijeu, avec Nathalie de Moi je m'en fous, je triche, avec Xavier de L'Heure du jeu, je crois qu'il est déjà là. Il y a quelques autres personnes, déjà Philippe de Café des jeux. Là, je deviens le premier président du réseau des cafés ludiques avec une position assez confortable de dire moi, je fais ça et je ne m'occupe pas à côté d'un café jeu.

  • Speaker #0

    C'était pas gérant.

  • Speaker #1

    C'est ça, le problème des membres du réseau des Cafés Ludiques, c'est qu'il faut déjà qu'ils gèrent leur café. Ils n'ont pas que ça à faire d'être moteur sur le réseau des Cafés Ludiques. J'ai permis ça parce que justement, à l'époque, je n'ai pas à m'occuper d'un café. Plus ça correspond à l'époque où je quittais l'eau, donc j'ai un peu du temps aussi.

  • Speaker #0

    Tu as été président de deux années, je crois. C'est ça. Et quel était le but du réseau au départ ? Alors, je ne sais pas si ça évolue aujourd'hui, mais voilà, pourquoi il a été créé ? Quelles étaient les envies et les souhaits ?

  • Speaker #1

    Je crois que les missions du réseau telles qu'elles ont été écrites dans les statuts à l'époque, je ne crois pas qu'elles aient évolué jusqu'à maintenant. Elles étaient triples. Il y avait permettre les échanges entre les différents réseaux, les partages d'expériences. Rien que même le soutien, ce n'est pas évident de lancer son propre café. Il y a plein d'écueils auxquels on peut être confronté.

  • Speaker #0

    Ça met en commun effectivement des... Finalement des expériences.

  • Speaker #1

    Oui, des expériences, des ressources et du soutien. On avait aussi cet objectif de pouvoir parler d'une seule voix auprès des éditeurs, auprès des boutiques, auprès de différentes instances ou même auprès des institutions publiques. De former une espèce de corporation qui permette de parler d'une seule voix. Et puis ensuite on a toujours l'objectif de promouvoir le jeu et le concept de barrageux de Café Ludie. notamment en accompagnant des nouveaux projets. Et ça, on continue de le faire, d'accueillir des porteurs de projets dans des bars en tant que stagiaires pour leur montrer un peu ce que c'est, de compiler des ressources spécifiques pour les gens qui veulent monter leur projet.

  • Speaker #0

    Quand le projet du réseau a été lancé, est-ce que tu as une idée ? Enfin, tu dois savoir, mais combien de cafés ludiques à ce moment-là il y avait ? Et aujourd'hui, à peu près où on en est ?

  • Speaker #1

    La mémoire n'est pas ma principale qualité. Mais je pense qu'à l'époque où on lance, on est peut-être une douzaine, quelque chose comme ça, entre 10 et 20. Ça augmente assez vite à 30, je pense, 30-35. Et aujourd'hui, je n'ai pas les chiffres exacts, mais c'est 85 ou 90.

  • Speaker #0

    D'accord, donc ça a quand même bien multiplié. Et sous quel statut ? Associatif ?

  • Speaker #1

    Associatif, oui. On l'appelle par associatif ? Ah non, non, pardon. Le réseau, c'est une association loi 1901. Par contre, les cafés membres, je pense que... Dans les quelques membres fondateurs, ils sont surreprésentés. Il y a peut-être un quart ou un tiers de barres associatives. Mais depuis, il y a eu beaucoup de projets privés qui se sont montés. La part des cafés associatifs, je ne suis même pas sûr que ce soit 10%.

  • Speaker #0

    D'accord, ok. Ça s'est effectivement professionnalisé au fur et à mesure.

  • Speaker #1

    Quand on a l'intention d'en faire son métier, c'est normal.

  • Speaker #0

    Et pourquoi ça convient d'une boutique aussi ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça, c'est normal de monter un projet comme entreprise.

  • Speaker #0

    Quelle implication tu as encore dans ce réseau ?

  • Speaker #1

    Depuis quelques temps, plus énorme. J'ai quitté l'ECA en même temps que la présidence, au bout de deux ans, en 2019 notamment parce que j'avais d'autres projets, mais surtout parce qu'en fait, à cette période, je retourne sur Lyon. Après avoir quitté Yellow, avoir travaillé un petit peu pour Blue Orange et pour Holy Grail Games, je reviens sur Lyon qui est ma ville d'adoption depuis la fin des années 90. Et du coup, ça fait deux ans que j'ai quitté Nancy, donc je suis encore administrateur de la feinte pour être à la tête du réseau. Et il y a quelque chose d'un peu bizarre de se dire que je suis encore... à la feinte, mais pas vraiment, parce que je suis à 400 kilomètres.

  • Speaker #0

    Oui, d'être un petit peu là, mais sans être là.

  • Speaker #1

    Et puis, je ne voulais pas non plus, parce qu'au final, je continue de représenter la feinte au réseau. Et je ne voulais pas les priver d'une vraie représentativité, juste parce que j'étais impliqué dans le réseau. Donc, à un moment, j'ai décidé de laisser la place. Et puis, c'était assez logique pour moi. C'est ma conception aussi de l'engagement associatif. C'était le cas à la Triche, c'est le cas sur le réseau, de laisser les gens prendre le relais, de passer le projet pour qu'il y ait du sang neuf. Et alors à l'époque où je faisais encore pas mal de choses... J'étais encore quand même pas mal impliqué. Donc, ils ont trouvé cette petite feinte de l'ours de me nommer président d'honneur. Ce qui fait que je suis toujours invité au conseil d'administration et je suis toujours impliqué, même si ces derniers mois, je n'ai vraiment pas eu le temps. Et je regarde ça d'un peu plus loin, mais aussi parce que je sais que la relève est depuis longtemps assurée, que maintenant, ça roule et que les gens ont mis en place des choses.

  • Speaker #0

    Il y a toujours un attachement certain.

  • Speaker #1

    Bien sûr. pour moi il y a un... Il y a un attachement au concept même de bar à jeu, ça fait rire un peu les gens parce qu'à chaque fois que je vais à l'étranger, que je visite une nouvelle ville, j'essaie de visiter un nouveau bar et du coup j'envoie des photos et un petit compte rendu au moment du réseau.

  • Speaker #0

    Un côté veille un peu.

  • Speaker #1

    Oui un petit peu et un côté curieux et au final j'adore aussi aller voir les tenanciers de café ludique à l'étranger et comprendre un petit peu comment leur projet s'est monté, quelle est leur philosophie et quelles sont les différences avec ce qu'on peut faire en France.

  • Speaker #0

    Ok. Donc tu disais que tu étais quitté Yellow en 2017, quelque chose comme ça. Tu travailles un petit peu avec quelques éditeurs. Et en fait, qu'est-ce qui te décide, toi, à te lancer après en freelance ?

  • Speaker #1

    Alors en fait, il y a toute une période entre temps où je ne suis pas freelance, où je bosse avec des Finlandais qui ont une application qui s'appelle Dized, qui fait en fait des tutoriels pour apprendre à jouer à des jeux de société sans avoir à lire les règles. Je continue aujourd'hui de bosser avec eux. C'est un projet un peu au long cours. Mais voilà, pendant trois ans. Je travaille avec eux à 100%. Je parcours un peu le monde et les salons internationaux, parce qu'en fait je vais surtout en Allemagne et aux Etats-Unis. Mais voilà, je vais rencontrer des éditeurs pour présenter le projet, pour peaufiner le projet avec l'équipe finlandaise. Et en fait c'est en début 2020 où j'ai l'impression d'avoir un peu fait le tour de ce que je peux faire avec eux. En attendant que leur application soit sortie, parce qu'elle n'est pas encore sortie. Elle existe aujourd'hui ? Aujourd'hui, elle existe. Il y a plus de 500 000 utilisateurs uniques chaque année.

  • Speaker #0

    C'est anglophone ?

  • Speaker #1

    Ça marche très bien. Pour l'instant, c'est majoritairement anglophone.

  • Speaker #0

    On ne peut pas avoir les règles en français.

  • Speaker #1

    Il y en a quelques-unes, mais il y en a peut-être 10%. Mais il y en a de plus en plus, on travaille sur des projets. Et donc, à l'époque, je décide de passer en freelance, notamment parce que pour eux, avoir un salarié en France, c'est très compliqué. C'est beaucoup de paperas, beaucoup de démarches. Moi, je sais que je leur coûte assez cher en étant à temps plein à une période où ils n'ont pas forcément besoin de moi à 100%. Et il se trouve que dans cette société-là, il y a comme actionnaire l'usine Longpack qui, eux, cherchent quelqu'un pour travailler à mi-temps en France. Et du coup, c'est à ce moment-là où je fais le switch vers le statut indépendant qui me permet de travailler pour les deux entreprises et de répartir mon temps entre les deux. Et là encore, j'endosse une nouvelle casquette en travaillant pour une usine. Je travaillais avec eux pendant deux ans.

  • Speaker #0

    Plus de fabrication, plus de jeu ?

  • Speaker #1

    De jeu, oui,

  • Speaker #0

    tout à fait. Tu as vu tous les aspects.

  • Speaker #1

    Oui, pas mal d'aspects. Et je trouve ça hyper intéressant à l'époque, de voir un peu comment ça se fabrique. Mon rôle, c'est d'être en relation avec les éditeurs. Il y a une vraie plus-value en plus, parce que les éditeurs sont contents de parler un français et d'avoir un français pour les aider à communiquer avec l'équipe chinoise. Donc je fais ça pendant deux ans. Et puis en parallèle, j'ai intégré un bureau commun à Lyon, un bureau partagé avec Seb et Clem de Catch Up, avec Christine Alcouf, avec Mathieu Rivéro de Ludovox. À l'époque, il y a également ma compagne qui est traductrice et qui traduit de temps en temps des jeux, et Bertrand Arpinaud de Bankis Éditions qui vient de temps en temps, il n'habite pas sur Lyon exactement.

  • Speaker #0

    Vous créez un espace de co-working un peu.

  • Speaker #1

    Un espace de co-working qui est attenant aux barrageux, le shrubbery. On n'est jamais très loin des barrageux avec moi. Et donc, je viens naturellement à aider un petit peu Seb et Clem et Bertrand sur leur communication.

  • Speaker #0

    Je m'imagine que tu testes les jeux en cours de développement.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. Ce n'est pas sur cet aspect-là que je les aide le plus. Mais effectivement, quand je teste des prototypes, je me fais mon avis sur les jeux. Et puis derrière, on discute. Eux ils écrivent les textes, ils me demandent si je peux les relire, etc. Et petit à petit... On se rend compte que ça fonctionne bien. Du coup, ils me demandent si ça m'intéresse de travailler avec eux. Forcément, ça m'intéresse de travailler avec eux. J'arrête de travailler pour Longpack. En fait, c'était un peu plus facile pour moi de travailler sur des choses que je maîtrise bien. C'est-à-dire, à une époque, j'ai cumulé Catch-Up Games, Longpack, Dized. Mais ça fait beaucoup, en fait.

  • Speaker #0

    Et puis, de naviguer d'un l'un à l'autre.

  • Speaker #1

    Voilà, ça fait beaucoup d'heures. Et puis, de changer un peu son état d'esprit, de passer de charger de communication à... comment ils appelaient ça chez Longpack, mais intermédiaire francophone à B2B Manager avec Dice.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas forcément les mêmes types.

  • Speaker #1

    C'est différent et c'est un peu fatigant de changer un petit peu. Donc à un moment, je décide d'arrêter Longpack. Je commence aussi à travailler avec Bertrand de Bankiz, mais en l'occurrence, travailler avec Catch Up et avec Bankiz. Là, je suis dans le même état d'esprit. Je ne travaille pas sur les mêmes marques, je ne travaille pas sur les mêmes jeux. mais je travaille dans la même langue pour les deux, je travaille dans la même optique.

  • Speaker #0

    Et est-ce que tu travailles justement tes plans de com différemment pour l'un ou pour l'autre ? Parce que chacun a son identité aussi.

  • Speaker #1

    J'aborde les choses de la même façon pour les deux marques, mais les plans de com sont forcément adaptés au jeu, à la cible du jeu, au budget com qu'on arrive à dégager sur un jeu. La ligne éditoriale de Bankis étant... un petit peu plus axé sur des jeux familiaux, voire sur des jeux enfants. On arrive à un résultat qui est un petit peu différent. Mais en vrai, et c'est aussi ce qui rend le travail plus facile pour les deux éditeurs, c'est que je peux mutualiser beaucoup de choses. Mes outils de suivi de budget communication, c'est le même pour Bankiz et pour Catch Up. Alors, ils ne sont pas mélangés parce que ce n'est pas le même éditeur. Mais voilà, mes relations presse, je les gère de plus en plus en même temps. Là, je fais des rendez-vous presse sur Cannes. Je n'ai qu'un rendez-vous avec chaque média où je parle des jeux banquise et je parle des jeux catch-up. C'est bénéfique pour les deux éditeurs, puisque même si parfois il peut y avoir une confusion, ça m'arrive qu'on tag un jeu banquise avec catch-up sur Instagram. En vrai, quand il y a un jeu attirant chez un éditeur, ça me permet aussi de présenter des jeux d'un autre éditeur. Et tout le monde en bénéficie.

  • Speaker #0

    C'est plutôt des passerelles positives, on va dire.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    tout à fait. Quelles sont tes contraintes et tes libertés ? en étant à la fois freelance et en tant que chargé de com de ces maisons d'édition ?

  • Speaker #1

    Mes contraintes, c'est clairement que je ne suis pas à plein temps. Donc il faut que je choisisse vraiment ce sur quoi je dois me focaliser. Je ne peux pas me permettre de tout faire. Il y a aussi une certaine pression de me dire, quand je fais une tâche, je ne peux pas me permettre de gaspiller du temps, parce que c'est du temps que je facture à ces éditeurs, qui sont mes amis en plus, je n'ai pas envie de les arnaquer. Donc quand on est à temps plein avec un contrat à l'année, je pense qu'on a sans doute moins de scrupules à prendre un peu plus son temps, à penser les choses en amont, etc. En tant que freelance, on regarde toujours ce qu'on facture. Et je sais qu'il y a des choses où on se dit « ça, je ne vais pas le facturer parce que j'ai peut-être tort. » Je pense qu'un consultant professionnel vous dirait que j'ai tort. mais quand c'est des choses qui servent à tous les éditeurs. qui sont plus pour ma culture personnelle ou ma formation personnelle, je ne le facture pas. Donc à chaque fois, j'essaie d'optimiser mon temps pour être le plus efficace possible. Donc ça, c'est plus les contraintes, les libertés. Alors d'un point de vue personnel, clairement, je travaille quand je veux. Si je ne me sens pas bien une journée, je travaille le lendemain, je travaille le week-end.

  • Speaker #0

    Tu t'organises comme tout le temps.

  • Speaker #1

    Je m'organise vraiment comme je veux. Concrètement, on a un bureau partagé qui n'est pas le même. On a déménagé l'an dernier, mais toujours avec les mêmes personnes. Moi, j'habite un peu à l'extérieur de Lyon. J'y vais deux jours par semaine. Si je n'y vais qu'un jour par semaine, personne ne me dit rien. C'est moi qui m'organise. Il y a la liberté aussi de se dire... Là, c'est un peu particulier parce que j'ai deux clients qui sont stables et avec lesquels je travaille de façon très intégrée en tant que responsable communication. Je continue d'accompagner certains autres éditeurs à côté. J'ai la liberté. de travailler sur des projets qui me plaisent, de travailler avec des gens avec qui je m'entends bien. Ça c'est une vraie liberté.

  • Speaker #0

    Tu as travaillé avec qui du coup ?

  • Speaker #1

    Je travaille un petit peu avec On The Go qui fait Chrony.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    J'avais travaillé un petit peu avec Amazing Game lors du lancement de Decap Adventure. Donc voilà.

  • Speaker #0

    Ça va sur des opérations plus ponctuelles quoi du coup.

  • Speaker #1

    Oui plus ponctuelles. Je ne peux pas me permettre d'avoir un troisième client à temps plein. Mais accompagner quelqu'un une dizaine d'heures, une quinzaine d'heures pour les aider à mettre en place des outils, pour les aider à... à créer un plan de communication, etc. C'est quelque chose que je peux faire.

  • Speaker #0

    Je ne sais pas, est-ce qu'on peut parler d'un jeu en particulier sur lequel tu t'es fait vraiment plaisir en termes de communication ? Tu as sorti des choses un peu différentes ou tu t'es permis plus de surprises ? Je ne sais pas.

  • Speaker #1

    Je me rappelle qu'à l'époque de The Loop, The Loop a un univers un peu... Foufou ? Un peu foufou, oui. Donc, on s'était permis un espèce de petit jeu... pistes en ligne. C'était une époque en plus où on avait un peu moins de... Si je me souviens bien, je ne vais pas dire de bêtises, mais c'était 2020.

  • Speaker #0

    2020 The Loop.

  • Speaker #1

    Ouais, voilà. Donc on est à des périodes où on a été un peu confinés. Il y a plein d'événements qui ont été annulés. Donc on essaye de mettre en place des choses un peu en ligne. Et c'est vrai que de travailler sur un jeu comme ça avec un univers complètement décalé, ça permet des choses.

  • Speaker #0

    Des visuels assez sympas.

  • Speaker #1

    Ouais. Voilà, dernièrement, j'ai bien aimé travailler avec Cachamo, enfin sur Cachamo, parce que Cachamo, c'est donc chez Bankiz, c'est un jeu où, clairement, c'est très facile de mettre les gens en situation de jeu. J'avais essayé de le faire aussi l'an dernier avec Inkit, qui s'y prêtait aussi pas trop mal. Sur des jeux comme ça, mon ambition, c'est pas autant d'expliquer le jeu. que de faire passer les sensations du jeu aux gens. On peut, sur des publicités, sur des campagnes de communication, sur les réseaux, etc., mettre les gens en situation de jeu et que, si tout se passe bien, si on y arrive, qu'ils comprennent l'intérêt du jeu en faisant l'exercice mental que leur demande de faire le jeu lorsqu'ils y jouent. Avec un peu de chance, ça leur plaît et tout de suite, ils se disent « Ah bah ouais, là, ça m'a vachement plu ce qu'on m'a fait faire, donc je m'intéresse au jeu parce que j'aime cette proposition. » Donc ça c'est des choses que j'aime assez.

  • Speaker #0

    Ton travail est effectivement de mettre en valeur tous ces jeux. Est-ce que tu as un travail, une volonté aussi de valoriser les acteurs, enfin je pense aux auteurs, aux illustrateurs, autour des jeux et peut-être qu'ils soient aussi plus reconnus, même si certains le sont déjà ?

  • Speaker #1

    Tout à fait. Moi par défaut je travaille pour des éditeurs, donc de toute façon je mets en avant des éditeurs et leurs jeux. Mais pour moi c'est, et pour les éditeurs avec lesquels je travaille, Merci. c'est aussi très important de mettre en avant les auteurs et les illustrateurs. Donc ça se fait sur un plan éditorial de bien les citer. Un exemple tout bête, avec Catch Up, on sort Flip Seven, la version française de Flip Seven. On a été obligé de chercher le nom de l'illustrateur, de demander le nom de l'illustrateur, qui en l'occurrence est un employé de The Hub, qui n'avait pas été crédité, parce qu'on voulait nous le créditer dans notre version. Donc les Américains ont été un petit peu surpris, mais ils se sont dit, pourquoi pas, il a fait le boulot et du bon boulot en plus. Donc il y a cette volonté-là. Et dans la communication, moi j'essaye systématiquement, dans toutes les publications que je crée, de mentionner les auteurs, de mentionner les illustrateurs. Parce qu'un peu de la même façon que quand on parle d'un livre, on en cite l'auteur.

  • Speaker #0

    Ça va un peu au-delà de la citation, parce que je pense que par exemple, des carnets d'auteurs, quand on voit le travail qui a été fait sur Château Combo...

  • Speaker #1

    ça a été valorisé c'est aussi un peu des coulisses qui sont un petit peu inaccessibles et que tu rends disponibles c'est aussi une façon pour nous effectivement de mettre en avant le travail et c'est pas de la fausse modestie parce que nous ça nous permet aussi de mettre en avant le travail éditorial qu'on fait en accompagnement de ces auteurs souvent les auteurs et les illustrateurs ont des choses sympas à dire sur nous donc on n'est pas perdant dans l'histoire mais... Mais le but, c'est effectivement de montrer les coulisses et de montrer comment un auteur arrive à avoir une idée de jeu et comment ce jeu prend vie. Et moi, j'aime encore plus avec les illustrateurs. C'est quelque chose qui ne se fait pas encore autant qu'avec les auteurs. Et je sais que moi, en tant que... Les auteurs ne vont pas être... Ça ne va pas leur plaire que je dise ça, mais moi, à titre personnel, je préfère lire un carnet d'illustrateur qu'un carnet d'auteur. Souvent, je trouve que les carnets d'auteur sont assez techniques, assez abstraits. On parle de... de concepts et de mécaniques de jeu qui ne sont pas toujours faciles à se représenter. Alors qu'un carnet d'illustrateurs, ça part toujours d'un brief initial. Et puis, il y a plein d'étapes. On se rend compte des intentions, en fait. C'est ça derrière.

  • Speaker #0

    Il y a les croquis, il y a les pistes vers lesquelles ça va, il y a les influences.

  • Speaker #1

    Les intentions des illustrateurs et de l'éditeur derrière, des intentions du graphisme. On les voit, on les voit évoluer. une version qui a été refoulée parce qu'elle n'est pas assez ci, elle n'est pas assez ça. Et puis on voit l'évolution de l'iconographie, etc. Je trouve ça intéressant à lire, je trouve ça intéressant à proposer. Et après, encore une fois, ce n'est pas non plus complètement innocent. C'est que ça permet de mettre en avant un jeu. Ça permet aussi que les gens aient un attachement particulier à un jeu qu'ils apprécient peut-être déjà, mais tout de suite, ils ne vont pas le regarder pareil parce qu'ils ne sont pas barrières.

  • Speaker #0

    Effectivement, on ne les regarde plus pareil après quand on sait que ça a été... Je pense à Château Combo, que ça fait référence à Alain Chabat, par exemple. C'est vrai, on ne voit plus le jeu pareil. Donc du coup, effectivement, chargé de communication, c'est plein de choses. Tu gères, j'imagine, les réseaux sociaux, les relations presse, les relations avec les e-influenceurs, on va dire, ou les médias ludiques, tout ce qui est communiqué de presse, etc. Est-ce que tu fais aussi de l'événementiel, plus particulièrement ?

  • Speaker #1

    Je n'ai jamais été chargé d'événementiel, même chez Catch Up. et chez Bankis, c'est pas moi qui gère l'événementiel. L'événementiel, c'est beaucoup de logistique. Ça prend énormément de temps. C'est beaucoup de relations, beaucoup d'échanges d'emails, de messages, d'organisations. Moi, en tant que freelance aujourd'hui, qui bosse près à tiers temps sur chaque éditeur, j'aurais pas du tout le temps de faire ça. C'est aussi un boulot qui est super épuisant. Donc, chez Yellow, je l'ai fait un petit peu avant l'arrivée notamment de Théo Rivière, qui se chargeait un petit peu de ça, puis de différents chargés d'événementiel. Ce n'est pas vraiment une volonté de mon côté. Après, bien entendu, je suis souvent impliqué, comme tout le reste de l'équipe, dans l'organisation des gros événements. Oui,

  • Speaker #0

    sur les salons, j'imagine que tous les habillages de stand et tout ça, ça passe par ton regard aussi.

  • Speaker #1

    Aussi, oui, même si ça, c'est un truc qui a été clairement établi dès le départ avec Catch Up et avec Bankis, c'est qu'ils me payent comme consultant pour avoir un certain regard, mais plus que pour être opérationnel. Même si ça a évolué parce que je suis amené à écrire des textes, je suis amené à produire pas mal de choses. Mais par exemple, je fais zéro graphisme déjà parce que ce n'est pas mon métier. Mais même là où des fois je pourrais le faire, je ne prends pas le temps de le faire parce que ça rejoint ce que je disais tout à l'heure. Si je passe deux heures à produire un visuel, ce n'est pas rentable pour eux de me payer pour faire ça.

  • Speaker #0

    C'est un autre métier aussi.

  • Speaker #1

    Alors que quelqu'un d'autre peut le faire pour moins cher et pour mieux. Donc voilà, c'est Clément encore chez Catch Up qui fait les visuels. Mais effectivement, ça passe par mon regard parfois un peu trop à son goût parce que j'ai tendance à être un peu tatillon. Parfois, je ne fais pas de brief en amont et du coup, on me propose des choses et du coup, je leur dis que j'aurais fait différemment. Après, il ne faut pas s'attacher non plus à trop de détails. Les événements, ça reste assez annexes. Par contre, sur les événements, notamment sur Cannes, c'est une opportunité pour moi pour faire des relations presse. Là, je fais une petite pause avec toi, mais sinon, j'enchaîne les rendez-vous avec la presse et les créateurs et les créatrices de confits.

  • Speaker #0

    On se revoit d'ailleurs, s'il y a une petite présentation de jeu.

  • Speaker #1

    Et ça me permet de présenter les jeux, ça me permet de prendre le temps de faire jouer les gens aux jeux, de les aiguiller un petit peu sur ce qu'on disait tout à l'heure, les arguments qui démarquent un petit peu les différents jeux. C'est un moment où je peux les faire passer et les faire passer en faisant jouer les gens. C'est aussi des moments où je peux donner des boîtes, des services presse.

  • Speaker #0

    Et est-ce que tu abordes les créateurs de contenu de façon différente, justement suivant les plateformes sur lesquelles ils sont aussi ? Je pense un Instagrammeur ou un YouTuber. Est-ce que toi, tu abordes les présentations un peu différemment ou pas forcément ?

  • Speaker #1

    Les présentations, pas vraiment. Je peux avoir plus envie de présenter certains jeux à certains créateurs ou créatrices de contenu. Là, par exemple, je sors d'une session où il y avait de la presse jeunesse. Ça oriente forcément ce que j'ai envie de leur montrer. Je vais passer moins de temps à montrer des jeux jeunesse à des youtubeurs qui préfèrent... Je connais un peu leur groupe. Et puis je m'adapte aussi beaucoup, je leur demande ce qu'ils ont envie de voir. Je ne fais pas trop la différence quand je présente un jeu. Je sais pourquoi je le présente, je sais ce que je veux que les gens voient et que les gens disent idéalement, mais ça je ne peux pas les forcer. Et ça, ça ne change pas que ce soit un magazine, un site spécialisé ou un Instagrammeur. Ça ne change rien.

  • Speaker #0

    Alors qu'est-ce qui te plaît le plus dans ton métier ?

  • Speaker #1

    Les gens et les jeux. Je pense que c'est une réponse que beaucoup de gens font. Mais ce qui me plaît beaucoup déjà, c'est de pouvoir travailler sur différents jeux, sur différents produits tout au long de l'année, surtout en travaillant avec deux éditeurs. Il va y avoir entre 4 et 8 jeux qui sortent chaque année.

  • Speaker #0

    C'est la variété finalement.

  • Speaker #1

    Oui, la variété. Du coup, on a besoin d'inventer des choses à chaque fois. Pour chaque jeu, on a besoin de trouver un nouvel angle, de trouver ce qui le démarque, de le partager avec les gens. Et moi, c'est quelque chose qui me suit depuis... Moi, je m'en fous, je triche. Depuis le premier café ludique où je me suis engagé, où la première chose que je fais en arrivant là-bas, c'est d'être bénévole et du coup d'accueillir les gens et d'essayer de leur trouver le jeu qui va leur plaire, qui va leur convenir pour cette soirée, pour ce groupe, pour leur état d'esprit. Du coup, ça rejoint un petit peu mon métier aujourd'hui dans le plaisir de partager quelque chose que j'aime beaucoup et de transmettre ce plaisir de jouer. Donc, même si c'est moins immédiat quand on le fait à coup de communiqué de presse, ça reste pour moi la même démarche de prendre un jeu et de me dire à qui est-ce qu'il s'adresse et comment est-ce que je retranscris le mieux possible cette idée et cette sensation. Moi, à la base, je suis formé à la communication et pas du tout à la vente. Et du coup mon approche, elle n'est pas autant de dire comment est-ce que je fais pour vendre ce jeu, pour que les gens l'achètent à tout prix, mais plutôt comment transmettre au mieux l'intention et les bénéfices et les atouts de ce jeu.

  • Speaker #0

    Pour donner envie de s'y intéresser.

  • Speaker #1

    Oui, pour donner envie de s'y intéresser, mais à la rigueur, moi j'ai envie de dire que si les gens, ce n'est pas un jeu qui leur convienne, mon travail est aussi qu'ils ne l'achètent pas.

  • Speaker #0

    Je comprends ce que tu veux dire. Si tu fais bien ton travail, on sait effectivement si ce jeu est fait pour moi ou pas. Est-ce que l'univers va me parler ?

  • Speaker #1

    C'est une approche qui vient aussi de mon parcours. Je ne suis pas un commercial, je ne suis pas dans une approche que certains pourraient qualifier de marketing, où on a un produit et il faut qu'on le vende absolument. Je suis plus vraiment dans la communication, dans l'optimisation du message. Alors des fois, la différence est ténue et au final, mon rôle est quand même qu'il y ait un maximum de gens qui achètent le jeu, mais je l'approche plus en me disant, voilà. Ce jeu, pourquoi est-ce que moi je l'aime ? Pourquoi est-ce que les gens peuvent l'aimer ? Et pourquoi c'est un produit qui est beau, qui est intéressant ? Et comment est-ce qu'on peut retranscrire ça pour qu'un maximum de gens le comprennent et le ressentent ?

  • Speaker #0

    Et comment on arrive à se démarquer aujourd'hui quand même avec la quantité de jeux qui sort justement tous les ans ? Je sais que ça c'est le gros sujet aussi, ça devient compliqué.

  • Speaker #1

    Je ne vais pas me faire mousser ou mentir, on arrive avant tout à se démarquer avec des bons jeux. On peut me donner n'importe quel jeu, si le jeu n'est pas fort en lui-même, mon boulot est beaucoup plus dur. C'est-à-dire que mon travail sur un Far Away, il est beaucoup plus facile que sur un autre jeu moins fort que je ne vais pas citer. Ça part quand même de là. Derrière, je pense qu'il y a deux aspects. Il y a une part de travail qui doit être faite, qui est une base de travail, de bien faire connaître le jeu au boutique. C'est le boulot du distributeur. même si c'est aussi notre travail de fournir les outils aux distributeurs, de pouvoir bien vendre le jeu aux boutiques, et puis de créer de l'attente, de l'intérêt auprès des joueurs. Il y a tout un panel de choses qu'on peut faire en termes de relations presse, en termes d'outils, en termes de voilà. Et puis ensuite, idéalement, il faut aller chercher un peu l'exception, il faut aller chercher un petit peu l'opération spéciale qui soit bien adaptée au jeu et qui permet de le mettre encore plus en avant en faisant quelque chose qui sortent un peu des sentiers battus, bien entendu, c'est ça qui est le plus compliqué, pour plein de raisons, parce que c'est là où il faut trouver les idées originales, il faut trouver les idées originales qui sont réalistes, en termes notamment financiers. Oui, c'est ça,

  • Speaker #0

    vous êtes rentré dans un cadre, évidemment.

  • Speaker #1

    Et c'est ça, et une fois qu'on a fait la base dont je parle, de laquelle on ne peut pas se passer, il ne reste pas toujours beaucoup d'argent sur le budget communication, donc il faut être créatif.

  • Speaker #0

    Peut-être que c'est variable d'un jeu à l'autre, mais en gros, un budget com sur un jeu, c'est combien ? Et c'est dédié à quoi, en fait ?

  • Speaker #1

    suivant le jeu et on va pas parler de jeu complètement exceptionnel comme un flip 7 par exemple c'est pas un bon exemple parce que c'est hors norme mais un budget communication généralement c'est entre 5 et 10 mille euros au moment de la sortie du jeu d'accord si le jeu est réimprimé on peut redégager un petit peu de l'argent pour continuer à le soutenir sur ce budget de com initial on va avoir des dépenses qui sont comme je disais incompressibles va falloir qu'on paye Pour avoir une vidéo, enfin nous en tout cas c'est ce qu'on fait, peut-être que des gens peuvent se le passer, mais une bande-annonce qui nous permet de donner un petit peu envie, potentiellement une vidéo d'explication de règles qui permet un peu que les gens se fassent une idée du jeu. On va avoir, j'essaie de me refaire le...

  • Speaker #0

    Le kit de com, donc tout ce que j'imagine, photographie...

  • Speaker #1

    On fait appel à un prestataire qui nous fait des photographies qui sont réutilisées dans toutes nos publications, à tous nos outils de com. On a de l'événementiel, si on veut que le jeu soit joué, il faut aussi le mettre en avant. Parfois on triche un peu et on ne fait pas rentrer tout l'événementiel dans le budget com pour garder un peu d'argent. Mais surtout quand on a de l'événementiel où on a plusieurs jeux, on le passe en frais de communication un peu plus global. On a des frais de publicité, des frais de collaboration avec des créateurs ou des créatrices de contenu. On a les frais d'envoi. Des services prêts. Il y a un équilibre à trouver sur diffuser le jeu. Si on ne permet à personne de parler du jeu, moi, c'est un truc auquel je crois pas mal. C'est pas mal ma façon de procéder, de me dire, je ne peux pas tout faire, que ce soit en temps humain ou en moyens financiers. Donc, je vais essayer de m'appuyer sur d'autres personnes et de donner les moyens à d'autres personnes de mettre en avant nos jeux. Ça a deux bénéfices à mon avis. Un, c'est que ça permet de démultiplier un petit peu les efforts. Si je passe deux heures pour faire un communiqué de presse, potentiellement j'ai 200 personnes qui le reçoivent, qui peuvent parler du jeu. Alors que si je passe deux heures à faire un post sur Facebook, il y a beaucoup de gens qui vont le voir, mais ce sera que sur notre Facebook. Si j'ai dix membres de la presse ou d'Instagram qui parlent du jeu... C'est toute leur communauté qui vont voir. Donc ça démultiplie un peu ça.

  • Speaker #0

    L'impact est plus large.

  • Speaker #1

    Et en plus, ça permet aussi de faire porter une voix qui est sans doute plus impartiale sur nos jeux. C'est-à-dire que quand Bankiz va dire que Cachamot, c'est de la balle, les gens ont envie de le croire, mais ce n'est pas non plus forcément...

  • Speaker #0

    Oui, ça n'a pas le même impact.

  • Speaker #1

    Ça n'a pas le même impact que quand il y a dix personnes qui ont reçu une boîte et qui ont trouvé le jeu super et qui vont dire à leur communauté, « Jouez à ça parce que c'est de la balle » . Ça fait partie de mon approche de me dire que je ne peux pas tout faire moi-même et qu'il y a un intérêt à essayer de mettre en place des outils qui vont permettre à d'autres de parler de nos jeux.

  • Speaker #0

    On va quand même aller vers la conclusion. Est-ce que toi, tu as des envies ou des projets en particulier dans le milieu ludique ? Des souhaits d'évolution, de rôles différents ?

  • Speaker #1

    Alors pas vraiment. Je dois avouer que je ne sais pas combien de temps je tiendrai avec trois clients différents et que j'évoluerai peut-être à nouveau vers un poste intégré.

  • Speaker #0

    Dans une structure,

  • Speaker #1

    un éditeur ? En tout cas, aujourd'hui, je pense que je n'ai aucune ambition et même aucune... vraiment intérêt à changer de milieu parce que c'est un milieu dans lequel j'ai mes habitudes, j'ai de l'expérience. La communication c'est ce que je sais faire donc je pense que c'est ce que je veux continuer à faire aussi. Après ça m'intéresse toujours de travailler sur des nouveaux projets, travailler avec des nouvelles personnes ou en tout cas avec des personnes que j'apprécie. Je vois un peu au jour le jour et c'est vrai que là aujourd'hui je suis très concentré sur les projets que j'ai et j'ai pas forcément la tête à m'investir à nouveau dans des choses annexes.

  • Speaker #0

    Si tu étais un mode de jeu, lequel serais-tu ? Tu serais solo ? coopératif, semi-coop, compétitif, du duel ?

  • Speaker #1

    Ça sera entre coop et semi-coop, et je dirais quand même coopératif. Parce que semi-coop, je me retrouverais seul contre les autres, et ce n'est pas marrant.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas trop ton truc ?

  • Speaker #1

    Si, j'aime bien, mais au bout d'un moment, c'est fatiguant.

  • Speaker #0

    Si tu étais une mécanique de jeu, laquelle serais-tu ?

  • Speaker #1

    Une mécanique de jeu ?

  • Speaker #0

    De la pose d'ouvrier, le draft ?

  • Speaker #1

    C'est toujours compliqué de répondre en ce que je saurais et pas ce que je préfère. Mais du coup, je vais répondre ce que je préfère. Le deck building, je pense que c'est quelque chose qui me parle toujours. Dès qu'il y a un jeu avec du deck building, ça m'intéresse. Cet aspect de développement, mais qui est cadré dans une partie, ça m'intéresse.

  • Speaker #0

    Et si tu étais un auteur de jeu, lequel serais-tu ?

  • Speaker #1

    Si j'étais un auteur de jeu, je serais Maxime Rambourg.

  • Speaker #0

    Par rapport à quoi ?

  • Speaker #1

    Pas qu'on se ressemble spécifiquement, mais on a été colloques, donc je le connais très bien. Ça ne serait pas des paysans, parce que je le connais bien.

  • Speaker #0

    Ok, ce serait confortable.

  • Speaker #1

    Oui, sans doute. Confortable, je ne sais pas. Mais ça serait attendu. Je sais où je poserais les pieds.

  • Speaker #0

    Ok. Est-ce que tu aurais quelqu'un d'autre dans le milieu ludique à me proposer pour une prochaine interview ? Que ce soit un auteur, un illustrateur, un éditeur, un métier aussi ?

  • Speaker #1

    Bertrand Arpinault, je pense, de chez Bankis. qui fait un travail assez fou depuis plusieurs années, quasiment tout seul. Donc, je pense qu'il a des choses intéressantes à dire.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai qu'il est éditeur tout seul, en fait, pratiquement.

  • Speaker #1

    Oui, il avait commencé avec un associé, mais aujourd'hui, il est tout seul depuis plusieurs années. Je pense que c'est lourd de porter tout ça sur ses épaules, mais il a aussi un regard très complet sur le rôle d'éditeur. Et oui, ça peut être intéressant. Ok,

  • Speaker #0

    écoute, je note. Je te remercie. Écoute, on termine le podcast comme je fais habituellement. Alors, avec Mathieu Bonin,

  • Speaker #1

    tu joues ou quoi ?

  • Speaker #0

    Merci d'avoir écouté cette interview jusqu'au bout. Si vous avez aimé cet épisode, je vous invite à laisser un commentaire sur Instagram, la chaîne YouTube ou sur votre plateforme d'écoute préférée. La prochaine fois, je serai avec l'auteur Eric Jumel, qui sortira en octobre le jeu Expert The Royal Society of Archaeology chez Atalia. Je vous dis rendez-vous dans deux semaines !

Chapters

  • Joueur et bénévole

    01:00

  • Ludopole à Lyon

    05:48

  • Chez Iello

    06:59

  • Réseau des cafés ludiques

    11:38

  • Vers le freelance

    17:42

  • Chargé de communication

    21:45

  • Valoriser les acteurs

    27:03

  • Ce qui te plaît le plus dans ton métier

    33:51

  • La recette pour se démarquer

    36:24

  • Budget communication

    38:01

  • Tes projets

    41:02

  • Portrait chinois ludique

    41:58

Share

Embed

You may also like

Description

Matthieu Bonin est chargé de communication freelance dans le monde ludique. Il travaille notamment pour les éditeurs Catch Up Games et Bankiiiz édition.

Depuis 2019, Matthieu Bonin est également président d’honneur du Réseau des cafés ludiques.


https://www.linkedin.com/in/matthieubonin/


Pour ne louper aucun épisode, abonnez-vous !

Chaîne YouTube : https://www.youtube.com/@TUJOUESOUQUOI

Podcast : https://podcast.ausha.co/tujouesouquoi


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, c'est Stéphanie. Bienvenue sur le podcast « Tu joues ou quoi ? » dédié à l'univers du jeu de société. Suivez-moi, je vous emmène dans les coulisses à la rencontre des acteurs de ce monde très créatif. Je suis accompagnée cette semaine de Mathieu Bonin, chargé de communication freelance dans le monde ludique. Il travaille notamment pour les éditeurs Ketchup Games et Bankis Éditions. Mathieu Bonin est également président d'honneur du réseau des cafés ludiques. J'ai eu le plaisir d'en apprendre plus sur son parcours et son métier lors du Festival des Jeux de Cannes en février dernier. Salut Mathieu ! Salut ! Ça fait plaisir de te recevoir à mon micro. D'habitude, tu nous présentes les jeux sur lesquels tu communiques. L'idée, c'est d'en savoir plus sur toi, sur ton parcours, mais aussi sur ton métier de freelance et de chargé de communication. On peut peut-être déjà commencer par le début, sur comment toi tu as commencé dans le milieu ludique, comment tu es arrivé... Peut-être déjà en tant que joueur, tout simplement.

  • Speaker #1

    En tant que joueur, ça remonte un peu. Je jouais un peu quand j'étais gamin, ado. J'ai rapidement bifurqué sur du jeu de rôle, puis du jeu vidéo. Je suis revenu au jeu de société pendant mes études avec Elixir. Je m'en rappelle bien de me dire, mais en fait, c'est un jeu très sympa. On jouait beaucoup à ça. Et puis, petit à petit, je me suis pris au jeu, comme on dit. Et puis, j'ai remis le doigt dedans. Mon parcours de joueur, il commence vraiment là.

  • Speaker #0

    Après, ça a été un engagement au niveau associatif, assez rapidement, ou ça a évolué un peu le côté de joueur, envie d'être impliqué dans de l'animation, etc. ?

  • Speaker #1

    Non, c'est assez rapide en fait, mais c'est aussi une situation qui fait qu'à un moment, je perds mon emploi, j'ai du temps pour moi, je suis sur Lyon, et je me dis, j'ai envie de m'engager dans quelque chose, j'ai envie de faire quelque chose de mes journées. Donc j'ai rejoint, moi je m'en fous, je triche, le café associatif sur les pentes de la Croix-Rousse. Je suis devenu bénévole et assez rapidement, j'avais du temps, j'avais l'envie de m'investir. Donc, j'ai intégré le conseil d'administration. J'ai été président de l'association pendant quelques années. Donc, ça se fait assez naturellement, plus par opportunité, en fait, par volonté aussi de m'investir. Et comme j'étais joueur, comme c'était quelque chose qui me plaisait et que je me suis pris d'affection pour cette association, c'était assez facile de s'engager.

  • Speaker #0

    Donc, tu as été quand même plusieurs années dans ce café ludique.

  • Speaker #1

    Oui, je ne suis pas resté sans emploi toutes ces années-là, mais je suis resté 4-5 ans à la Triche. C'était des années très denses au final. J'en ai surtout le souvenir de ce que j'ai pu faire avec mes comparses de la Triche, mais c'est vrai que c'est aussi un moment où j'ai appris à mieux connaître le milieu ludique. C'est les premières années où je viens sur Cannes, où je vais sur Essen. Je m'implique de plus en plus dans le milieu, où je rencontre du monde aussi, parce que dans un café ludique, on accueille des auteurs. On accueille des éditeurs, des illustrateurs, illustratrices. Donc, c'est vraiment là où j'ai commencé à me faire un petit peu un réseau de connaissances.

  • Speaker #0

    Et à te dire que peut-être ce serait un milieu professionnel envisageable ou pas forcément au départ ?

  • Speaker #1

    Pas forcément, parce qu'en fait, tu ne vois pas forcément de débouchés à l'époque. Tu ne te dis pas forcément... Il y a encore beaucoup d'éditeurs qui sont très petits et qui n'embauchent pas forcément. C'est juste eux qui forment l'équipe. Et puis, j'ai une formation dans la communication, donc j'avais d'autres opportunités. J'ai bossé pour la ville de Lyon. Ça me plaisait pas mal aussi de m'investir dans la vie municipale. Là encore, derrière, c'est des opportunités, des rencontres.

  • Speaker #0

    J'imagine qu'à ce moment-là, effectivement, tu as quand même déjà rencontré du monde. Tu disais des auteurs, des illustrateurs. Comme Christine Alcouf, je crois qu'elle était aussi bénévole, il me semble. Oui, tout à fait.

  • Speaker #1

    Christine était bénévole. Il y a pas mal de gens. C'est marrant parce que... Clément et Sébastien de Catch Up, avec qui je travaille maintenant, sont passés aussi, pas en tant que bénévoles, mais en tant que clients à la triche. On s'est croisés, on ne s'est pas vraiment rencontrés là-bas. Mais on se rend compte qu'il y a plein de gens qui sont passés par cette association ou d'autres bars à jeux. Et oui, c'est un bon moyen de rencontrer des gens. Il y a une partie de l'équipe de Ludovox aussi que j'ai rencontré là-bas.

  • Speaker #0

    Oui, parce qu'il y a quand même un peu de monde sur Lyon au niveau ludique.

  • Speaker #1

    Oui, c'est très actif. Il y a beaucoup d'assos, il y a beaucoup de boutiques, il y a maintenant beaucoup de barrageux pas forcément associatifs. Et puis, il y a eu des événements. C'est vrai qu'à l'époque, on avait aussi monté en 2009-2010 un événement soutenu par la municipalité de Lyon qui s'appelait Tous en Jeux, qui dépendait de la reprogrammation estivale qui s'appelait Tout le monde dehors. C'était un gros événement qui rassemblait plein d'acteurs et plein d'associations de la ville de Lyon. là aussi ça permet de rencontrer du monde ça permet de tisser un petit peu des liens et puis mine de rien ça permet ça c'est quelque chose qu'on retrouve un petit peu dans tout mon parcours ça permet de toucher à d'autres choses et de mieux comprendre derrière maintenant quand je parle avec des gens qui font un festival Mine de rien, je vois un peu ce que ça implique, j'ai été dans cette position et c'est assez intéressant.

  • Speaker #0

    Il était en tant qu'organisateur ou bénévole ?

  • Speaker #1

    En tant qu'organisateur, puisque à l'époque où le collectif de Tous en Jeux se monte, moi je suis président de la Triche et je deviens président du collectif Tous en Jeux. D'accord. Très impliqué dans l'organisation de cet événement, pas tout seul, il y avait aussi Cécile de Quai des Ludes, il y avait les personnes de Labo Jeux qui étaient aussi un peu à l'initiative de l'événement. J'étais au cœur de tout ça, donc j'ai pu voir un peu comment ça se passait.

  • Speaker #0

    Oui, des tenants aboutissants, tout ce que ça implique effectivement. Il existe toujours cet événement ?

  • Speaker #1

    Non, pas du tout. Après que je sois parti, et sans que ça ait rapport avec mon départ, mais je sais qu'au bout de quelques années, la ville a changé un peu de priorité et ça ne s'est plus fait.

  • Speaker #0

    D'accord. Et donc après, tu es parti sur Nancy ?

  • Speaker #1

    Oui, alors il y a un petit intermède de six mois avant ça où j'intègre le Ludopole. qui était un projet assez ambitieux sur Lyon, dans le quartier de la Confluence, dans un centre commercial où je suis chargé de développement du projet pendant les 4 mois avant l'ouverture et les 2 mois après l'ouverture.

  • Speaker #0

    Donc ça comprend quoi, c'est un groupe, il y a une ludothèque ?

  • Speaker #1

    Oui, il y a la ludothèque historique Quai des Ludes, qui était une ludothèque qui existait depuis plus de 30 ans à Lyon, qui est à l'origine du projet. Il y avait deux boutiques, dont une antenne de la boutique Descartes Lyon. Il y avait le centre de formation FM2J, puis il y avait un centre documentaire. Voilà, je pense que j'ai fait...

  • Speaker #0

    Il n'y a pas eu que les premiers locaux de catch-up, justement, aussi ?

  • Speaker #1

    Non, alors ce n'était pas les premiers locaux, mais c'est vrai qu'il y avait un espace barrageux. Seb et Clem et d'autres avaient pris l'habitude de se retrouver là-bas. Je crois que Clément travaillait pas loin et du coup, c'était assez pratique pour eux pour se retrouver. Ce n'est pas les premiers locaux, mais c'est... Je crois que les prémices de catch-up, on peut dire qu'ils sont là-bas. Oui,

  • Speaker #0

    parce que je me souviens, quand je les avais interviewés, qu'ils m'avaient parlé de ce lieu qui avait été un petit peu central.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait.

  • Speaker #0

    Ok, donc tu as travaillé un petit peu dans ce ludopole. Oui. Et ensuite, tu as eu une autre opportunité.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. À l'été 2012, Yellow recrute un chargé de communication. Et en fait, c'est vraiment un poste qui se trouve au croisement d'à la fois ma carrière professionnelle, puisque, comme je le disais, j'ai une formation en communication. j'ai A l'époque, pas mal d'expérience sur des postes de chargé de communication. Et puis, c'est un gros distributeur et éditeur de jeux de société qui est à l'époque ma passion. Je commence à connaître pas mal de gens, je connais bien les jeux, je connais bien le produit. Donc ça me semble assez naturel. Ce qui est moins naturel, c'est de me dire je vais déménager à Nancy. Mais bon, ça se goupille. Ma compagne me suit sur le projet et au final... Ça s'est fait assez rapidement parce que j'ai dû déménager en deux semaines, mais ça s'est fait assez naturellement.

  • Speaker #0

    Ah oui,

  • Speaker #1

    c'était rapide. Oui, très rapide.

  • Speaker #0

    Sur quoi tu travailles et quelles sont tes missions à ce moment-là ? Ils avaient déjà une équipe de com ?

  • Speaker #1

    Non, quand j'arrive, Yellow, ça doit être 12 personnes, si je dis, 10 ou 12 personnes. La communication, elle est assurée par Gabriel Durnerin qui s'occupe des événements et aussi de l'éditorial. Il faisait du développement. Il faisait du développement parce qu'il était assistant de Thibaut Gruel qui, lui, allait... les boutiques La Caverne du Gobelin dans l'Est de la France. Mais Thibaut, à l'époque, s'était reconcentré sur les boutiques, avait laissé Gabriel gérer un petit peu l'éditorial tout seul. Et du coup, moi j'arrive pour que Gabriel puisse se concentrer sur l'éditorial. J'arrive et il y a un peu tout à faire, puisque Gabriel lui-même n'est pas un professionnel de la communication. Donc il faisait le boulot et il y avait du travail qui était fait. Beaucoup de choses à faire aussi, à mettre en place.

  • Speaker #0

    Il y avait un besoin de professionnaliser cette partie-là.

  • Speaker #1

    Oui, je pense qu'on peut dire ça. Et donc j'arrive et je suis tout seul et j'ai les mains libres pour mettre en place des outils, pour mettre en place des process, pour que quand on a des nouveaux jeux qui arrivent, la communication se passe le mieux possible. La communication auprès des boutiques, puisqu'on est distributeur, et auprès du grand public pour faire connaître nos jeux.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu mets en place, par exemple, en communication ?

  • Speaker #1

    Alors ça date un petit peu mais on a des newsletters, des communiqués de presse pour annoncer les sorties. On a fait un peu d'événementiel, on a fait venir la presse dans nos locaux de Nancy. On a fait aussi des événements au centre ludique de Boulogne-Biancourt. On a fait pas mal de choses, alors il y a aussi des catalogues, des affiches, il y a plein de façons de mettre en avant les jeux. Mais c'est vrai qu'une des choses qu'on apporte en tant que chargé de communication et qui est... pas toujours visible parce que ce n'est pas un outil concret. C'est tout un travail sur les textes et les argumentaires de vente notamment. L'équipe commerciale de Yellow n'avait pas forcément la même culture ludique que Gabriel ou moi. Du coup, on a porté aussi ce regard sur les jeux, de rendre un petit peu intelligible le discours auprès des boutiques.

  • Speaker #0

    Comment on parle des jeux pour tel ou tel public ?

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qu'on met en avant sur un jeu ? pour le différencier des autres, pour donner envie aux boutiques de le commander et donner envie aux joueurs de le découvrir. C'est tout un travail un petit peu de l'ombre qui rejoint ma formation sur le travail des textes, des mots, des messages.

  • Speaker #0

    Et que tout le monde dans l'entreprise parle le même langage aussi, j'imagine ?

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. Souvent, on a des gens qui développent les jeux et ils savent pourquoi ils développent les jeux, mais ce ne sont pas forcément les meilleures personnes pour l'exprimer. On a les gens qui vendent les jeux et qui sont très bons pour vendre des jeux, mais qui ont aussi besoin qu'on leur apporte des précisions sur des produits. Quand on travaille sur des produits électroniques, industriels, etc., on a des ingénieurs qui donnent la liste des fonctionnalités de ces produits. Là, il faut aussi savoir le traduire dans des termes qui soient assez efficaces et percutants.

  • Speaker #0

    Alors à ce moment-là, tu es sur Nancy, effectivement, et tu rejoins à nouveau un café ludique.

  • Speaker #1

    Oui. La feinte de l'ours qui avait été co-créée par Gabriel Duhernerin, mon collègue Yellow, et Maxime Rambaud, qui est à l'époque notamment l'auteur de Big Book of Madness qui sort chez Yellow, et depuis de For a Crown par exemple, qui est nommé pour les As d'or. Oui, ça se fait aussi assez naturellement puisque moi j'ai de très bons souvenirs de mon expérience assez récente à la Triche. Donc j'arrive à Nancy, je sais qu'il y a ce... Ce café qui lui-même est inspiré de la Triche, puisque Gabriel et Max ont vécu à Lyon et ont fréquenté la Triche. On est déjà en contact, les deux associations, avec un projet déjà à l'époque d'essayer d'unir un petit peu nos efforts, de partager nos expériences entre cafés-jeux.

  • Speaker #0

    C'est les prémices du réseau des cafés ludiques ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est les prémices des cafés ludiques, 7-8 ans avant la vraie création de l'association des cafés ludiques. Donc voilà, je les connais déjà, le lieu est sympa, l'équipe de bénévoles est très cool. Donc je les rejoins en tant que bénévole, simplement dans un premier temps. Puis dans un deuxième temps, je rejoins le conseil d'administration, mais uniquement pour m'occuper de la création du réseau des cafés ludiques. Pour représenter la fin de l'ours au sein du réseau des cafés ludiques, il semble assez logique que ce soit un administrateur de l'association. Donc je rejoins le conseil d'administration, mais vraiment quasiment uniquement dans ce but-là. Et là, on est en 2017, on crée le réseau des cafés ludiques avec Boris d'Archijeu, avec Nathalie de Moi je m'en fous, je triche, avec Xavier de L'Heure du jeu, je crois qu'il est déjà là. Il y a quelques autres personnes, déjà Philippe de Café des jeux. Là, je deviens le premier président du réseau des cafés ludiques avec une position assez confortable de dire moi, je fais ça et je ne m'occupe pas à côté d'un café jeu.

  • Speaker #0

    C'était pas gérant.

  • Speaker #1

    C'est ça, le problème des membres du réseau des Cafés Ludiques, c'est qu'il faut déjà qu'ils gèrent leur café. Ils n'ont pas que ça à faire d'être moteur sur le réseau des Cafés Ludiques. J'ai permis ça parce que justement, à l'époque, je n'ai pas à m'occuper d'un café. Plus ça correspond à l'époque où je quittais l'eau, donc j'ai un peu du temps aussi.

  • Speaker #0

    Tu as été président de deux années, je crois. C'est ça. Et quel était le but du réseau au départ ? Alors, je ne sais pas si ça évolue aujourd'hui, mais voilà, pourquoi il a été créé ? Quelles étaient les envies et les souhaits ?

  • Speaker #1

    Je crois que les missions du réseau telles qu'elles ont été écrites dans les statuts à l'époque, je ne crois pas qu'elles aient évolué jusqu'à maintenant. Elles étaient triples. Il y avait permettre les échanges entre les différents réseaux, les partages d'expériences. Rien que même le soutien, ce n'est pas évident de lancer son propre café. Il y a plein d'écueils auxquels on peut être confronté.

  • Speaker #0

    Ça met en commun effectivement des... Finalement des expériences.

  • Speaker #1

    Oui, des expériences, des ressources et du soutien. On avait aussi cet objectif de pouvoir parler d'une seule voix auprès des éditeurs, auprès des boutiques, auprès de différentes instances ou même auprès des institutions publiques. De former une espèce de corporation qui permette de parler d'une seule voix. Et puis ensuite on a toujours l'objectif de promouvoir le jeu et le concept de barrageux de Café Ludie. notamment en accompagnant des nouveaux projets. Et ça, on continue de le faire, d'accueillir des porteurs de projets dans des bars en tant que stagiaires pour leur montrer un peu ce que c'est, de compiler des ressources spécifiques pour les gens qui veulent monter leur projet.

  • Speaker #0

    Quand le projet du réseau a été lancé, est-ce que tu as une idée ? Enfin, tu dois savoir, mais combien de cafés ludiques à ce moment-là il y avait ? Et aujourd'hui, à peu près où on en est ?

  • Speaker #1

    La mémoire n'est pas ma principale qualité. Mais je pense qu'à l'époque où on lance, on est peut-être une douzaine, quelque chose comme ça, entre 10 et 20. Ça augmente assez vite à 30, je pense, 30-35. Et aujourd'hui, je n'ai pas les chiffres exacts, mais c'est 85 ou 90.

  • Speaker #0

    D'accord, donc ça a quand même bien multiplié. Et sous quel statut ? Associatif ?

  • Speaker #1

    Associatif, oui. On l'appelle par associatif ? Ah non, non, pardon. Le réseau, c'est une association loi 1901. Par contre, les cafés membres, je pense que... Dans les quelques membres fondateurs, ils sont surreprésentés. Il y a peut-être un quart ou un tiers de barres associatives. Mais depuis, il y a eu beaucoup de projets privés qui se sont montés. La part des cafés associatifs, je ne suis même pas sûr que ce soit 10%.

  • Speaker #0

    D'accord, ok. Ça s'est effectivement professionnalisé au fur et à mesure.

  • Speaker #1

    Quand on a l'intention d'en faire son métier, c'est normal.

  • Speaker #0

    Et pourquoi ça convient d'une boutique aussi ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça, c'est normal de monter un projet comme entreprise.

  • Speaker #0

    Quelle implication tu as encore dans ce réseau ?

  • Speaker #1

    Depuis quelques temps, plus énorme. J'ai quitté l'ECA en même temps que la présidence, au bout de deux ans, en 2019 notamment parce que j'avais d'autres projets, mais surtout parce qu'en fait, à cette période, je retourne sur Lyon. Après avoir quitté Yellow, avoir travaillé un petit peu pour Blue Orange et pour Holy Grail Games, je reviens sur Lyon qui est ma ville d'adoption depuis la fin des années 90. Et du coup, ça fait deux ans que j'ai quitté Nancy, donc je suis encore administrateur de la feinte pour être à la tête du réseau. Et il y a quelque chose d'un peu bizarre de se dire que je suis encore... à la feinte, mais pas vraiment, parce que je suis à 400 kilomètres.

  • Speaker #0

    Oui, d'être un petit peu là, mais sans être là.

  • Speaker #1

    Et puis, je ne voulais pas non plus, parce qu'au final, je continue de représenter la feinte au réseau. Et je ne voulais pas les priver d'une vraie représentativité, juste parce que j'étais impliqué dans le réseau. Donc, à un moment, j'ai décidé de laisser la place. Et puis, c'était assez logique pour moi. C'est ma conception aussi de l'engagement associatif. C'était le cas à la Triche, c'est le cas sur le réseau, de laisser les gens prendre le relais, de passer le projet pour qu'il y ait du sang neuf. Et alors à l'époque où je faisais encore pas mal de choses... J'étais encore quand même pas mal impliqué. Donc, ils ont trouvé cette petite feinte de l'ours de me nommer président d'honneur. Ce qui fait que je suis toujours invité au conseil d'administration et je suis toujours impliqué, même si ces derniers mois, je n'ai vraiment pas eu le temps. Et je regarde ça d'un peu plus loin, mais aussi parce que je sais que la relève est depuis longtemps assurée, que maintenant, ça roule et que les gens ont mis en place des choses.

  • Speaker #0

    Il y a toujours un attachement certain.

  • Speaker #1

    Bien sûr. pour moi il y a un... Il y a un attachement au concept même de bar à jeu, ça fait rire un peu les gens parce qu'à chaque fois que je vais à l'étranger, que je visite une nouvelle ville, j'essaie de visiter un nouveau bar et du coup j'envoie des photos et un petit compte rendu au moment du réseau.

  • Speaker #0

    Un côté veille un peu.

  • Speaker #1

    Oui un petit peu et un côté curieux et au final j'adore aussi aller voir les tenanciers de café ludique à l'étranger et comprendre un petit peu comment leur projet s'est monté, quelle est leur philosophie et quelles sont les différences avec ce qu'on peut faire en France.

  • Speaker #0

    Ok. Donc tu disais que tu étais quitté Yellow en 2017, quelque chose comme ça. Tu travailles un petit peu avec quelques éditeurs. Et en fait, qu'est-ce qui te décide, toi, à te lancer après en freelance ?

  • Speaker #1

    Alors en fait, il y a toute une période entre temps où je ne suis pas freelance, où je bosse avec des Finlandais qui ont une application qui s'appelle Dized, qui fait en fait des tutoriels pour apprendre à jouer à des jeux de société sans avoir à lire les règles. Je continue aujourd'hui de bosser avec eux. C'est un projet un peu au long cours. Mais voilà, pendant trois ans. Je travaille avec eux à 100%. Je parcours un peu le monde et les salons internationaux, parce qu'en fait je vais surtout en Allemagne et aux Etats-Unis. Mais voilà, je vais rencontrer des éditeurs pour présenter le projet, pour peaufiner le projet avec l'équipe finlandaise. Et en fait c'est en début 2020 où j'ai l'impression d'avoir un peu fait le tour de ce que je peux faire avec eux. En attendant que leur application soit sortie, parce qu'elle n'est pas encore sortie. Elle existe aujourd'hui ? Aujourd'hui, elle existe. Il y a plus de 500 000 utilisateurs uniques chaque année.

  • Speaker #0

    C'est anglophone ?

  • Speaker #1

    Ça marche très bien. Pour l'instant, c'est majoritairement anglophone.

  • Speaker #0

    On ne peut pas avoir les règles en français.

  • Speaker #1

    Il y en a quelques-unes, mais il y en a peut-être 10%. Mais il y en a de plus en plus, on travaille sur des projets. Et donc, à l'époque, je décide de passer en freelance, notamment parce que pour eux, avoir un salarié en France, c'est très compliqué. C'est beaucoup de paperas, beaucoup de démarches. Moi, je sais que je leur coûte assez cher en étant à temps plein à une période où ils n'ont pas forcément besoin de moi à 100%. Et il se trouve que dans cette société-là, il y a comme actionnaire l'usine Longpack qui, eux, cherchent quelqu'un pour travailler à mi-temps en France. Et du coup, c'est à ce moment-là où je fais le switch vers le statut indépendant qui me permet de travailler pour les deux entreprises et de répartir mon temps entre les deux. Et là encore, j'endosse une nouvelle casquette en travaillant pour une usine. Je travaillais avec eux pendant deux ans.

  • Speaker #0

    Plus de fabrication, plus de jeu ?

  • Speaker #1

    De jeu, oui,

  • Speaker #0

    tout à fait. Tu as vu tous les aspects.

  • Speaker #1

    Oui, pas mal d'aspects. Et je trouve ça hyper intéressant à l'époque, de voir un peu comment ça se fabrique. Mon rôle, c'est d'être en relation avec les éditeurs. Il y a une vraie plus-value en plus, parce que les éditeurs sont contents de parler un français et d'avoir un français pour les aider à communiquer avec l'équipe chinoise. Donc je fais ça pendant deux ans. Et puis en parallèle, j'ai intégré un bureau commun à Lyon, un bureau partagé avec Seb et Clem de Catch Up, avec Christine Alcouf, avec Mathieu Rivéro de Ludovox. À l'époque, il y a également ma compagne qui est traductrice et qui traduit de temps en temps des jeux, et Bertrand Arpinaud de Bankis Éditions qui vient de temps en temps, il n'habite pas sur Lyon exactement.

  • Speaker #0

    Vous créez un espace de co-working un peu.

  • Speaker #1

    Un espace de co-working qui est attenant aux barrageux, le shrubbery. On n'est jamais très loin des barrageux avec moi. Et donc, je viens naturellement à aider un petit peu Seb et Clem et Bertrand sur leur communication.

  • Speaker #0

    Je m'imagine que tu testes les jeux en cours de développement.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. Ce n'est pas sur cet aspect-là que je les aide le plus. Mais effectivement, quand je teste des prototypes, je me fais mon avis sur les jeux. Et puis derrière, on discute. Eux ils écrivent les textes, ils me demandent si je peux les relire, etc. Et petit à petit... On se rend compte que ça fonctionne bien. Du coup, ils me demandent si ça m'intéresse de travailler avec eux. Forcément, ça m'intéresse de travailler avec eux. J'arrête de travailler pour Longpack. En fait, c'était un peu plus facile pour moi de travailler sur des choses que je maîtrise bien. C'est-à-dire, à une époque, j'ai cumulé Catch-Up Games, Longpack, Dized. Mais ça fait beaucoup, en fait.

  • Speaker #0

    Et puis, de naviguer d'un l'un à l'autre.

  • Speaker #1

    Voilà, ça fait beaucoup d'heures. Et puis, de changer un peu son état d'esprit, de passer de charger de communication à... comment ils appelaient ça chez Longpack, mais intermédiaire francophone à B2B Manager avec Dice.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas forcément les mêmes types.

  • Speaker #1

    C'est différent et c'est un peu fatigant de changer un petit peu. Donc à un moment, je décide d'arrêter Longpack. Je commence aussi à travailler avec Bertrand de Bankiz, mais en l'occurrence, travailler avec Catch Up et avec Bankiz. Là, je suis dans le même état d'esprit. Je ne travaille pas sur les mêmes marques, je ne travaille pas sur les mêmes jeux. mais je travaille dans la même langue pour les deux, je travaille dans la même optique.

  • Speaker #0

    Et est-ce que tu travailles justement tes plans de com différemment pour l'un ou pour l'autre ? Parce que chacun a son identité aussi.

  • Speaker #1

    J'aborde les choses de la même façon pour les deux marques, mais les plans de com sont forcément adaptés au jeu, à la cible du jeu, au budget com qu'on arrive à dégager sur un jeu. La ligne éditoriale de Bankis étant... un petit peu plus axé sur des jeux familiaux, voire sur des jeux enfants. On arrive à un résultat qui est un petit peu différent. Mais en vrai, et c'est aussi ce qui rend le travail plus facile pour les deux éditeurs, c'est que je peux mutualiser beaucoup de choses. Mes outils de suivi de budget communication, c'est le même pour Bankiz et pour Catch Up. Alors, ils ne sont pas mélangés parce que ce n'est pas le même éditeur. Mais voilà, mes relations presse, je les gère de plus en plus en même temps. Là, je fais des rendez-vous presse sur Cannes. Je n'ai qu'un rendez-vous avec chaque média où je parle des jeux banquise et je parle des jeux catch-up. C'est bénéfique pour les deux éditeurs, puisque même si parfois il peut y avoir une confusion, ça m'arrive qu'on tag un jeu banquise avec catch-up sur Instagram. En vrai, quand il y a un jeu attirant chez un éditeur, ça me permet aussi de présenter des jeux d'un autre éditeur. Et tout le monde en bénéficie.

  • Speaker #0

    C'est plutôt des passerelles positives, on va dire.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    tout à fait. Quelles sont tes contraintes et tes libertés ? en étant à la fois freelance et en tant que chargé de com de ces maisons d'édition ?

  • Speaker #1

    Mes contraintes, c'est clairement que je ne suis pas à plein temps. Donc il faut que je choisisse vraiment ce sur quoi je dois me focaliser. Je ne peux pas me permettre de tout faire. Il y a aussi une certaine pression de me dire, quand je fais une tâche, je ne peux pas me permettre de gaspiller du temps, parce que c'est du temps que je facture à ces éditeurs, qui sont mes amis en plus, je n'ai pas envie de les arnaquer. Donc quand on est à temps plein avec un contrat à l'année, je pense qu'on a sans doute moins de scrupules à prendre un peu plus son temps, à penser les choses en amont, etc. En tant que freelance, on regarde toujours ce qu'on facture. Et je sais qu'il y a des choses où on se dit « ça, je ne vais pas le facturer parce que j'ai peut-être tort. » Je pense qu'un consultant professionnel vous dirait que j'ai tort. mais quand c'est des choses qui servent à tous les éditeurs. qui sont plus pour ma culture personnelle ou ma formation personnelle, je ne le facture pas. Donc à chaque fois, j'essaie d'optimiser mon temps pour être le plus efficace possible. Donc ça, c'est plus les contraintes, les libertés. Alors d'un point de vue personnel, clairement, je travaille quand je veux. Si je ne me sens pas bien une journée, je travaille le lendemain, je travaille le week-end.

  • Speaker #0

    Tu t'organises comme tout le temps.

  • Speaker #1

    Je m'organise vraiment comme je veux. Concrètement, on a un bureau partagé qui n'est pas le même. On a déménagé l'an dernier, mais toujours avec les mêmes personnes. Moi, j'habite un peu à l'extérieur de Lyon. J'y vais deux jours par semaine. Si je n'y vais qu'un jour par semaine, personne ne me dit rien. C'est moi qui m'organise. Il y a la liberté aussi de se dire... Là, c'est un peu particulier parce que j'ai deux clients qui sont stables et avec lesquels je travaille de façon très intégrée en tant que responsable communication. Je continue d'accompagner certains autres éditeurs à côté. J'ai la liberté. de travailler sur des projets qui me plaisent, de travailler avec des gens avec qui je m'entends bien. Ça c'est une vraie liberté.

  • Speaker #0

    Tu as travaillé avec qui du coup ?

  • Speaker #1

    Je travaille un petit peu avec On The Go qui fait Chrony.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    J'avais travaillé un petit peu avec Amazing Game lors du lancement de Decap Adventure. Donc voilà.

  • Speaker #0

    Ça va sur des opérations plus ponctuelles quoi du coup.

  • Speaker #1

    Oui plus ponctuelles. Je ne peux pas me permettre d'avoir un troisième client à temps plein. Mais accompagner quelqu'un une dizaine d'heures, une quinzaine d'heures pour les aider à mettre en place des outils, pour les aider à... à créer un plan de communication, etc. C'est quelque chose que je peux faire.

  • Speaker #0

    Je ne sais pas, est-ce qu'on peut parler d'un jeu en particulier sur lequel tu t'es fait vraiment plaisir en termes de communication ? Tu as sorti des choses un peu différentes ou tu t'es permis plus de surprises ? Je ne sais pas.

  • Speaker #1

    Je me rappelle qu'à l'époque de The Loop, The Loop a un univers un peu... Foufou ? Un peu foufou, oui. Donc, on s'était permis un espèce de petit jeu... pistes en ligne. C'était une époque en plus où on avait un peu moins de... Si je me souviens bien, je ne vais pas dire de bêtises, mais c'était 2020.

  • Speaker #0

    2020 The Loop.

  • Speaker #1

    Ouais, voilà. Donc on est à des périodes où on a été un peu confinés. Il y a plein d'événements qui ont été annulés. Donc on essaye de mettre en place des choses un peu en ligne. Et c'est vrai que de travailler sur un jeu comme ça avec un univers complètement décalé, ça permet des choses.

  • Speaker #0

    Des visuels assez sympas.

  • Speaker #1

    Ouais. Voilà, dernièrement, j'ai bien aimé travailler avec Cachamo, enfin sur Cachamo, parce que Cachamo, c'est donc chez Bankiz, c'est un jeu où, clairement, c'est très facile de mettre les gens en situation de jeu. J'avais essayé de le faire aussi l'an dernier avec Inkit, qui s'y prêtait aussi pas trop mal. Sur des jeux comme ça, mon ambition, c'est pas autant d'expliquer le jeu. que de faire passer les sensations du jeu aux gens. On peut, sur des publicités, sur des campagnes de communication, sur les réseaux, etc., mettre les gens en situation de jeu et que, si tout se passe bien, si on y arrive, qu'ils comprennent l'intérêt du jeu en faisant l'exercice mental que leur demande de faire le jeu lorsqu'ils y jouent. Avec un peu de chance, ça leur plaît et tout de suite, ils se disent « Ah bah ouais, là, ça m'a vachement plu ce qu'on m'a fait faire, donc je m'intéresse au jeu parce que j'aime cette proposition. » Donc ça c'est des choses que j'aime assez.

  • Speaker #0

    Ton travail est effectivement de mettre en valeur tous ces jeux. Est-ce que tu as un travail, une volonté aussi de valoriser les acteurs, enfin je pense aux auteurs, aux illustrateurs, autour des jeux et peut-être qu'ils soient aussi plus reconnus, même si certains le sont déjà ?

  • Speaker #1

    Tout à fait. Moi par défaut je travaille pour des éditeurs, donc de toute façon je mets en avant des éditeurs et leurs jeux. Mais pour moi c'est, et pour les éditeurs avec lesquels je travaille, Merci. c'est aussi très important de mettre en avant les auteurs et les illustrateurs. Donc ça se fait sur un plan éditorial de bien les citer. Un exemple tout bête, avec Catch Up, on sort Flip Seven, la version française de Flip Seven. On a été obligé de chercher le nom de l'illustrateur, de demander le nom de l'illustrateur, qui en l'occurrence est un employé de The Hub, qui n'avait pas été crédité, parce qu'on voulait nous le créditer dans notre version. Donc les Américains ont été un petit peu surpris, mais ils se sont dit, pourquoi pas, il a fait le boulot et du bon boulot en plus. Donc il y a cette volonté-là. Et dans la communication, moi j'essaye systématiquement, dans toutes les publications que je crée, de mentionner les auteurs, de mentionner les illustrateurs. Parce qu'un peu de la même façon que quand on parle d'un livre, on en cite l'auteur.

  • Speaker #0

    Ça va un peu au-delà de la citation, parce que je pense que par exemple, des carnets d'auteurs, quand on voit le travail qui a été fait sur Château Combo...

  • Speaker #1

    ça a été valorisé c'est aussi un peu des coulisses qui sont un petit peu inaccessibles et que tu rends disponibles c'est aussi une façon pour nous effectivement de mettre en avant le travail et c'est pas de la fausse modestie parce que nous ça nous permet aussi de mettre en avant le travail éditorial qu'on fait en accompagnement de ces auteurs souvent les auteurs et les illustrateurs ont des choses sympas à dire sur nous donc on n'est pas perdant dans l'histoire mais... Mais le but, c'est effectivement de montrer les coulisses et de montrer comment un auteur arrive à avoir une idée de jeu et comment ce jeu prend vie. Et moi, j'aime encore plus avec les illustrateurs. C'est quelque chose qui ne se fait pas encore autant qu'avec les auteurs. Et je sais que moi, en tant que... Les auteurs ne vont pas être... Ça ne va pas leur plaire que je dise ça, mais moi, à titre personnel, je préfère lire un carnet d'illustrateur qu'un carnet d'auteur. Souvent, je trouve que les carnets d'auteur sont assez techniques, assez abstraits. On parle de... de concepts et de mécaniques de jeu qui ne sont pas toujours faciles à se représenter. Alors qu'un carnet d'illustrateurs, ça part toujours d'un brief initial. Et puis, il y a plein d'étapes. On se rend compte des intentions, en fait. C'est ça derrière.

  • Speaker #0

    Il y a les croquis, il y a les pistes vers lesquelles ça va, il y a les influences.

  • Speaker #1

    Les intentions des illustrateurs et de l'éditeur derrière, des intentions du graphisme. On les voit, on les voit évoluer. une version qui a été refoulée parce qu'elle n'est pas assez ci, elle n'est pas assez ça. Et puis on voit l'évolution de l'iconographie, etc. Je trouve ça intéressant à lire, je trouve ça intéressant à proposer. Et après, encore une fois, ce n'est pas non plus complètement innocent. C'est que ça permet de mettre en avant un jeu. Ça permet aussi que les gens aient un attachement particulier à un jeu qu'ils apprécient peut-être déjà, mais tout de suite, ils ne vont pas le regarder pareil parce qu'ils ne sont pas barrières.

  • Speaker #0

    Effectivement, on ne les regarde plus pareil après quand on sait que ça a été... Je pense à Château Combo, que ça fait référence à Alain Chabat, par exemple. C'est vrai, on ne voit plus le jeu pareil. Donc du coup, effectivement, chargé de communication, c'est plein de choses. Tu gères, j'imagine, les réseaux sociaux, les relations presse, les relations avec les e-influenceurs, on va dire, ou les médias ludiques, tout ce qui est communiqué de presse, etc. Est-ce que tu fais aussi de l'événementiel, plus particulièrement ?

  • Speaker #1

    Je n'ai jamais été chargé d'événementiel, même chez Catch Up. et chez Bankis, c'est pas moi qui gère l'événementiel. L'événementiel, c'est beaucoup de logistique. Ça prend énormément de temps. C'est beaucoup de relations, beaucoup d'échanges d'emails, de messages, d'organisations. Moi, en tant que freelance aujourd'hui, qui bosse près à tiers temps sur chaque éditeur, j'aurais pas du tout le temps de faire ça. C'est aussi un boulot qui est super épuisant. Donc, chez Yellow, je l'ai fait un petit peu avant l'arrivée notamment de Théo Rivière, qui se chargeait un petit peu de ça, puis de différents chargés d'événementiel. Ce n'est pas vraiment une volonté de mon côté. Après, bien entendu, je suis souvent impliqué, comme tout le reste de l'équipe, dans l'organisation des gros événements. Oui,

  • Speaker #0

    sur les salons, j'imagine que tous les habillages de stand et tout ça, ça passe par ton regard aussi.

  • Speaker #1

    Aussi, oui, même si ça, c'est un truc qui a été clairement établi dès le départ avec Catch Up et avec Bankis, c'est qu'ils me payent comme consultant pour avoir un certain regard, mais plus que pour être opérationnel. Même si ça a évolué parce que je suis amené à écrire des textes, je suis amené à produire pas mal de choses. Mais par exemple, je fais zéro graphisme déjà parce que ce n'est pas mon métier. Mais même là où des fois je pourrais le faire, je ne prends pas le temps de le faire parce que ça rejoint ce que je disais tout à l'heure. Si je passe deux heures à produire un visuel, ce n'est pas rentable pour eux de me payer pour faire ça.

  • Speaker #0

    C'est un autre métier aussi.

  • Speaker #1

    Alors que quelqu'un d'autre peut le faire pour moins cher et pour mieux. Donc voilà, c'est Clément encore chez Catch Up qui fait les visuels. Mais effectivement, ça passe par mon regard parfois un peu trop à son goût parce que j'ai tendance à être un peu tatillon. Parfois, je ne fais pas de brief en amont et du coup, on me propose des choses et du coup, je leur dis que j'aurais fait différemment. Après, il ne faut pas s'attacher non plus à trop de détails. Les événements, ça reste assez annexes. Par contre, sur les événements, notamment sur Cannes, c'est une opportunité pour moi pour faire des relations presse. Là, je fais une petite pause avec toi, mais sinon, j'enchaîne les rendez-vous avec la presse et les créateurs et les créatrices de confits.

  • Speaker #0

    On se revoit d'ailleurs, s'il y a une petite présentation de jeu.

  • Speaker #1

    Et ça me permet de présenter les jeux, ça me permet de prendre le temps de faire jouer les gens aux jeux, de les aiguiller un petit peu sur ce qu'on disait tout à l'heure, les arguments qui démarquent un petit peu les différents jeux. C'est un moment où je peux les faire passer et les faire passer en faisant jouer les gens. C'est aussi des moments où je peux donner des boîtes, des services presse.

  • Speaker #0

    Et est-ce que tu abordes les créateurs de contenu de façon différente, justement suivant les plateformes sur lesquelles ils sont aussi ? Je pense un Instagrammeur ou un YouTuber. Est-ce que toi, tu abordes les présentations un peu différemment ou pas forcément ?

  • Speaker #1

    Les présentations, pas vraiment. Je peux avoir plus envie de présenter certains jeux à certains créateurs ou créatrices de contenu. Là, par exemple, je sors d'une session où il y avait de la presse jeunesse. Ça oriente forcément ce que j'ai envie de leur montrer. Je vais passer moins de temps à montrer des jeux jeunesse à des youtubeurs qui préfèrent... Je connais un peu leur groupe. Et puis je m'adapte aussi beaucoup, je leur demande ce qu'ils ont envie de voir. Je ne fais pas trop la différence quand je présente un jeu. Je sais pourquoi je le présente, je sais ce que je veux que les gens voient et que les gens disent idéalement, mais ça je ne peux pas les forcer. Et ça, ça ne change pas que ce soit un magazine, un site spécialisé ou un Instagrammeur. Ça ne change rien.

  • Speaker #0

    Alors qu'est-ce qui te plaît le plus dans ton métier ?

  • Speaker #1

    Les gens et les jeux. Je pense que c'est une réponse que beaucoup de gens font. Mais ce qui me plaît beaucoup déjà, c'est de pouvoir travailler sur différents jeux, sur différents produits tout au long de l'année, surtout en travaillant avec deux éditeurs. Il va y avoir entre 4 et 8 jeux qui sortent chaque année.

  • Speaker #0

    C'est la variété finalement.

  • Speaker #1

    Oui, la variété. Du coup, on a besoin d'inventer des choses à chaque fois. Pour chaque jeu, on a besoin de trouver un nouvel angle, de trouver ce qui le démarque, de le partager avec les gens. Et moi, c'est quelque chose qui me suit depuis... Moi, je m'en fous, je triche. Depuis le premier café ludique où je me suis engagé, où la première chose que je fais en arrivant là-bas, c'est d'être bénévole et du coup d'accueillir les gens et d'essayer de leur trouver le jeu qui va leur plaire, qui va leur convenir pour cette soirée, pour ce groupe, pour leur état d'esprit. Du coup, ça rejoint un petit peu mon métier aujourd'hui dans le plaisir de partager quelque chose que j'aime beaucoup et de transmettre ce plaisir de jouer. Donc, même si c'est moins immédiat quand on le fait à coup de communiqué de presse, ça reste pour moi la même démarche de prendre un jeu et de me dire à qui est-ce qu'il s'adresse et comment est-ce que je retranscris le mieux possible cette idée et cette sensation. Moi, à la base, je suis formé à la communication et pas du tout à la vente. Et du coup mon approche, elle n'est pas autant de dire comment est-ce que je fais pour vendre ce jeu, pour que les gens l'achètent à tout prix, mais plutôt comment transmettre au mieux l'intention et les bénéfices et les atouts de ce jeu.

  • Speaker #0

    Pour donner envie de s'y intéresser.

  • Speaker #1

    Oui, pour donner envie de s'y intéresser, mais à la rigueur, moi j'ai envie de dire que si les gens, ce n'est pas un jeu qui leur convienne, mon travail est aussi qu'ils ne l'achètent pas.

  • Speaker #0

    Je comprends ce que tu veux dire. Si tu fais bien ton travail, on sait effectivement si ce jeu est fait pour moi ou pas. Est-ce que l'univers va me parler ?

  • Speaker #1

    C'est une approche qui vient aussi de mon parcours. Je ne suis pas un commercial, je ne suis pas dans une approche que certains pourraient qualifier de marketing, où on a un produit et il faut qu'on le vende absolument. Je suis plus vraiment dans la communication, dans l'optimisation du message. Alors des fois, la différence est ténue et au final, mon rôle est quand même qu'il y ait un maximum de gens qui achètent le jeu, mais je l'approche plus en me disant, voilà. Ce jeu, pourquoi est-ce que moi je l'aime ? Pourquoi est-ce que les gens peuvent l'aimer ? Et pourquoi c'est un produit qui est beau, qui est intéressant ? Et comment est-ce qu'on peut retranscrire ça pour qu'un maximum de gens le comprennent et le ressentent ?

  • Speaker #0

    Et comment on arrive à se démarquer aujourd'hui quand même avec la quantité de jeux qui sort justement tous les ans ? Je sais que ça c'est le gros sujet aussi, ça devient compliqué.

  • Speaker #1

    Je ne vais pas me faire mousser ou mentir, on arrive avant tout à se démarquer avec des bons jeux. On peut me donner n'importe quel jeu, si le jeu n'est pas fort en lui-même, mon boulot est beaucoup plus dur. C'est-à-dire que mon travail sur un Far Away, il est beaucoup plus facile que sur un autre jeu moins fort que je ne vais pas citer. Ça part quand même de là. Derrière, je pense qu'il y a deux aspects. Il y a une part de travail qui doit être faite, qui est une base de travail, de bien faire connaître le jeu au boutique. C'est le boulot du distributeur. même si c'est aussi notre travail de fournir les outils aux distributeurs, de pouvoir bien vendre le jeu aux boutiques, et puis de créer de l'attente, de l'intérêt auprès des joueurs. Il y a tout un panel de choses qu'on peut faire en termes de relations presse, en termes d'outils, en termes de voilà. Et puis ensuite, idéalement, il faut aller chercher un peu l'exception, il faut aller chercher un petit peu l'opération spéciale qui soit bien adaptée au jeu et qui permet de le mettre encore plus en avant en faisant quelque chose qui sortent un peu des sentiers battus, bien entendu, c'est ça qui est le plus compliqué, pour plein de raisons, parce que c'est là où il faut trouver les idées originales, il faut trouver les idées originales qui sont réalistes, en termes notamment financiers. Oui, c'est ça,

  • Speaker #0

    vous êtes rentré dans un cadre, évidemment.

  • Speaker #1

    Et c'est ça, et une fois qu'on a fait la base dont je parle, de laquelle on ne peut pas se passer, il ne reste pas toujours beaucoup d'argent sur le budget communication, donc il faut être créatif.

  • Speaker #0

    Peut-être que c'est variable d'un jeu à l'autre, mais en gros, un budget com sur un jeu, c'est combien ? Et c'est dédié à quoi, en fait ?

  • Speaker #1

    suivant le jeu et on va pas parler de jeu complètement exceptionnel comme un flip 7 par exemple c'est pas un bon exemple parce que c'est hors norme mais un budget communication généralement c'est entre 5 et 10 mille euros au moment de la sortie du jeu d'accord si le jeu est réimprimé on peut redégager un petit peu de l'argent pour continuer à le soutenir sur ce budget de com initial on va avoir des dépenses qui sont comme je disais incompressibles va falloir qu'on paye Pour avoir une vidéo, enfin nous en tout cas c'est ce qu'on fait, peut-être que des gens peuvent se le passer, mais une bande-annonce qui nous permet de donner un petit peu envie, potentiellement une vidéo d'explication de règles qui permet un peu que les gens se fassent une idée du jeu. On va avoir, j'essaie de me refaire le...

  • Speaker #0

    Le kit de com, donc tout ce que j'imagine, photographie...

  • Speaker #1

    On fait appel à un prestataire qui nous fait des photographies qui sont réutilisées dans toutes nos publications, à tous nos outils de com. On a de l'événementiel, si on veut que le jeu soit joué, il faut aussi le mettre en avant. Parfois on triche un peu et on ne fait pas rentrer tout l'événementiel dans le budget com pour garder un peu d'argent. Mais surtout quand on a de l'événementiel où on a plusieurs jeux, on le passe en frais de communication un peu plus global. On a des frais de publicité, des frais de collaboration avec des créateurs ou des créatrices de contenu. On a les frais d'envoi. Des services prêts. Il y a un équilibre à trouver sur diffuser le jeu. Si on ne permet à personne de parler du jeu, moi, c'est un truc auquel je crois pas mal. C'est pas mal ma façon de procéder, de me dire, je ne peux pas tout faire, que ce soit en temps humain ou en moyens financiers. Donc, je vais essayer de m'appuyer sur d'autres personnes et de donner les moyens à d'autres personnes de mettre en avant nos jeux. Ça a deux bénéfices à mon avis. Un, c'est que ça permet de démultiplier un petit peu les efforts. Si je passe deux heures pour faire un communiqué de presse, potentiellement j'ai 200 personnes qui le reçoivent, qui peuvent parler du jeu. Alors que si je passe deux heures à faire un post sur Facebook, il y a beaucoup de gens qui vont le voir, mais ce sera que sur notre Facebook. Si j'ai dix membres de la presse ou d'Instagram qui parlent du jeu... C'est toute leur communauté qui vont voir. Donc ça démultiplie un peu ça.

  • Speaker #0

    L'impact est plus large.

  • Speaker #1

    Et en plus, ça permet aussi de faire porter une voix qui est sans doute plus impartiale sur nos jeux. C'est-à-dire que quand Bankiz va dire que Cachamot, c'est de la balle, les gens ont envie de le croire, mais ce n'est pas non plus forcément...

  • Speaker #0

    Oui, ça n'a pas le même impact.

  • Speaker #1

    Ça n'a pas le même impact que quand il y a dix personnes qui ont reçu une boîte et qui ont trouvé le jeu super et qui vont dire à leur communauté, « Jouez à ça parce que c'est de la balle » . Ça fait partie de mon approche de me dire que je ne peux pas tout faire moi-même et qu'il y a un intérêt à essayer de mettre en place des outils qui vont permettre à d'autres de parler de nos jeux.

  • Speaker #0

    On va quand même aller vers la conclusion. Est-ce que toi, tu as des envies ou des projets en particulier dans le milieu ludique ? Des souhaits d'évolution, de rôles différents ?

  • Speaker #1

    Alors pas vraiment. Je dois avouer que je ne sais pas combien de temps je tiendrai avec trois clients différents et que j'évoluerai peut-être à nouveau vers un poste intégré.

  • Speaker #0

    Dans une structure,

  • Speaker #1

    un éditeur ? En tout cas, aujourd'hui, je pense que je n'ai aucune ambition et même aucune... vraiment intérêt à changer de milieu parce que c'est un milieu dans lequel j'ai mes habitudes, j'ai de l'expérience. La communication c'est ce que je sais faire donc je pense que c'est ce que je veux continuer à faire aussi. Après ça m'intéresse toujours de travailler sur des nouveaux projets, travailler avec des nouvelles personnes ou en tout cas avec des personnes que j'apprécie. Je vois un peu au jour le jour et c'est vrai que là aujourd'hui je suis très concentré sur les projets que j'ai et j'ai pas forcément la tête à m'investir à nouveau dans des choses annexes.

  • Speaker #0

    Si tu étais un mode de jeu, lequel serais-tu ? Tu serais solo ? coopératif, semi-coop, compétitif, du duel ?

  • Speaker #1

    Ça sera entre coop et semi-coop, et je dirais quand même coopératif. Parce que semi-coop, je me retrouverais seul contre les autres, et ce n'est pas marrant.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas trop ton truc ?

  • Speaker #1

    Si, j'aime bien, mais au bout d'un moment, c'est fatiguant.

  • Speaker #0

    Si tu étais une mécanique de jeu, laquelle serais-tu ?

  • Speaker #1

    Une mécanique de jeu ?

  • Speaker #0

    De la pose d'ouvrier, le draft ?

  • Speaker #1

    C'est toujours compliqué de répondre en ce que je saurais et pas ce que je préfère. Mais du coup, je vais répondre ce que je préfère. Le deck building, je pense que c'est quelque chose qui me parle toujours. Dès qu'il y a un jeu avec du deck building, ça m'intéresse. Cet aspect de développement, mais qui est cadré dans une partie, ça m'intéresse.

  • Speaker #0

    Et si tu étais un auteur de jeu, lequel serais-tu ?

  • Speaker #1

    Si j'étais un auteur de jeu, je serais Maxime Rambourg.

  • Speaker #0

    Par rapport à quoi ?

  • Speaker #1

    Pas qu'on se ressemble spécifiquement, mais on a été colloques, donc je le connais très bien. Ça ne serait pas des paysans, parce que je le connais bien.

  • Speaker #0

    Ok, ce serait confortable.

  • Speaker #1

    Oui, sans doute. Confortable, je ne sais pas. Mais ça serait attendu. Je sais où je poserais les pieds.

  • Speaker #0

    Ok. Est-ce que tu aurais quelqu'un d'autre dans le milieu ludique à me proposer pour une prochaine interview ? Que ce soit un auteur, un illustrateur, un éditeur, un métier aussi ?

  • Speaker #1

    Bertrand Arpinault, je pense, de chez Bankis. qui fait un travail assez fou depuis plusieurs années, quasiment tout seul. Donc, je pense qu'il a des choses intéressantes à dire.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai qu'il est éditeur tout seul, en fait, pratiquement.

  • Speaker #1

    Oui, il avait commencé avec un associé, mais aujourd'hui, il est tout seul depuis plusieurs années. Je pense que c'est lourd de porter tout ça sur ses épaules, mais il a aussi un regard très complet sur le rôle d'éditeur. Et oui, ça peut être intéressant. Ok,

  • Speaker #0

    écoute, je note. Je te remercie. Écoute, on termine le podcast comme je fais habituellement. Alors, avec Mathieu Bonin,

  • Speaker #1

    tu joues ou quoi ?

  • Speaker #0

    Merci d'avoir écouté cette interview jusqu'au bout. Si vous avez aimé cet épisode, je vous invite à laisser un commentaire sur Instagram, la chaîne YouTube ou sur votre plateforme d'écoute préférée. La prochaine fois, je serai avec l'auteur Eric Jumel, qui sortira en octobre le jeu Expert The Royal Society of Archaeology chez Atalia. Je vous dis rendez-vous dans deux semaines !

Chapters

  • Joueur et bénévole

    01:00

  • Ludopole à Lyon

    05:48

  • Chez Iello

    06:59

  • Réseau des cafés ludiques

    11:38

  • Vers le freelance

    17:42

  • Chargé de communication

    21:45

  • Valoriser les acteurs

    27:03

  • Ce qui te plaît le plus dans ton métier

    33:51

  • La recette pour se démarquer

    36:24

  • Budget communication

    38:01

  • Tes projets

    41:02

  • Portrait chinois ludique

    41:58

Description

Matthieu Bonin est chargé de communication freelance dans le monde ludique. Il travaille notamment pour les éditeurs Catch Up Games et Bankiiiz édition.

Depuis 2019, Matthieu Bonin est également président d’honneur du Réseau des cafés ludiques.


https://www.linkedin.com/in/matthieubonin/


Pour ne louper aucun épisode, abonnez-vous !

Chaîne YouTube : https://www.youtube.com/@TUJOUESOUQUOI

Podcast : https://podcast.ausha.co/tujouesouquoi


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, c'est Stéphanie. Bienvenue sur le podcast « Tu joues ou quoi ? » dédié à l'univers du jeu de société. Suivez-moi, je vous emmène dans les coulisses à la rencontre des acteurs de ce monde très créatif. Je suis accompagnée cette semaine de Mathieu Bonin, chargé de communication freelance dans le monde ludique. Il travaille notamment pour les éditeurs Ketchup Games et Bankis Éditions. Mathieu Bonin est également président d'honneur du réseau des cafés ludiques. J'ai eu le plaisir d'en apprendre plus sur son parcours et son métier lors du Festival des Jeux de Cannes en février dernier. Salut Mathieu ! Salut ! Ça fait plaisir de te recevoir à mon micro. D'habitude, tu nous présentes les jeux sur lesquels tu communiques. L'idée, c'est d'en savoir plus sur toi, sur ton parcours, mais aussi sur ton métier de freelance et de chargé de communication. On peut peut-être déjà commencer par le début, sur comment toi tu as commencé dans le milieu ludique, comment tu es arrivé... Peut-être déjà en tant que joueur, tout simplement.

  • Speaker #1

    En tant que joueur, ça remonte un peu. Je jouais un peu quand j'étais gamin, ado. J'ai rapidement bifurqué sur du jeu de rôle, puis du jeu vidéo. Je suis revenu au jeu de société pendant mes études avec Elixir. Je m'en rappelle bien de me dire, mais en fait, c'est un jeu très sympa. On jouait beaucoup à ça. Et puis, petit à petit, je me suis pris au jeu, comme on dit. Et puis, j'ai remis le doigt dedans. Mon parcours de joueur, il commence vraiment là.

  • Speaker #0

    Après, ça a été un engagement au niveau associatif, assez rapidement, ou ça a évolué un peu le côté de joueur, envie d'être impliqué dans de l'animation, etc. ?

  • Speaker #1

    Non, c'est assez rapide en fait, mais c'est aussi une situation qui fait qu'à un moment, je perds mon emploi, j'ai du temps pour moi, je suis sur Lyon, et je me dis, j'ai envie de m'engager dans quelque chose, j'ai envie de faire quelque chose de mes journées. Donc j'ai rejoint, moi je m'en fous, je triche, le café associatif sur les pentes de la Croix-Rousse. Je suis devenu bénévole et assez rapidement, j'avais du temps, j'avais l'envie de m'investir. Donc, j'ai intégré le conseil d'administration. J'ai été président de l'association pendant quelques années. Donc, ça se fait assez naturellement, plus par opportunité, en fait, par volonté aussi de m'investir. Et comme j'étais joueur, comme c'était quelque chose qui me plaisait et que je me suis pris d'affection pour cette association, c'était assez facile de s'engager.

  • Speaker #0

    Donc, tu as été quand même plusieurs années dans ce café ludique.

  • Speaker #1

    Oui, je ne suis pas resté sans emploi toutes ces années-là, mais je suis resté 4-5 ans à la Triche. C'était des années très denses au final. J'en ai surtout le souvenir de ce que j'ai pu faire avec mes comparses de la Triche, mais c'est vrai que c'est aussi un moment où j'ai appris à mieux connaître le milieu ludique. C'est les premières années où je viens sur Cannes, où je vais sur Essen. Je m'implique de plus en plus dans le milieu, où je rencontre du monde aussi, parce que dans un café ludique, on accueille des auteurs. On accueille des éditeurs, des illustrateurs, illustratrices. Donc, c'est vraiment là où j'ai commencé à me faire un petit peu un réseau de connaissances.

  • Speaker #0

    Et à te dire que peut-être ce serait un milieu professionnel envisageable ou pas forcément au départ ?

  • Speaker #1

    Pas forcément, parce qu'en fait, tu ne vois pas forcément de débouchés à l'époque. Tu ne te dis pas forcément... Il y a encore beaucoup d'éditeurs qui sont très petits et qui n'embauchent pas forcément. C'est juste eux qui forment l'équipe. Et puis, j'ai une formation dans la communication, donc j'avais d'autres opportunités. J'ai bossé pour la ville de Lyon. Ça me plaisait pas mal aussi de m'investir dans la vie municipale. Là encore, derrière, c'est des opportunités, des rencontres.

  • Speaker #0

    J'imagine qu'à ce moment-là, effectivement, tu as quand même déjà rencontré du monde. Tu disais des auteurs, des illustrateurs. Comme Christine Alcouf, je crois qu'elle était aussi bénévole, il me semble. Oui, tout à fait.

  • Speaker #1

    Christine était bénévole. Il y a pas mal de gens. C'est marrant parce que... Clément et Sébastien de Catch Up, avec qui je travaille maintenant, sont passés aussi, pas en tant que bénévoles, mais en tant que clients à la triche. On s'est croisés, on ne s'est pas vraiment rencontrés là-bas. Mais on se rend compte qu'il y a plein de gens qui sont passés par cette association ou d'autres bars à jeux. Et oui, c'est un bon moyen de rencontrer des gens. Il y a une partie de l'équipe de Ludovox aussi que j'ai rencontré là-bas.

  • Speaker #0

    Oui, parce qu'il y a quand même un peu de monde sur Lyon au niveau ludique.

  • Speaker #1

    Oui, c'est très actif. Il y a beaucoup d'assos, il y a beaucoup de boutiques, il y a maintenant beaucoup de barrageux pas forcément associatifs. Et puis, il y a eu des événements. C'est vrai qu'à l'époque, on avait aussi monté en 2009-2010 un événement soutenu par la municipalité de Lyon qui s'appelait Tous en Jeux, qui dépendait de la reprogrammation estivale qui s'appelait Tout le monde dehors. C'était un gros événement qui rassemblait plein d'acteurs et plein d'associations de la ville de Lyon. là aussi ça permet de rencontrer du monde ça permet de tisser un petit peu des liens et puis mine de rien ça permet ça c'est quelque chose qu'on retrouve un petit peu dans tout mon parcours ça permet de toucher à d'autres choses et de mieux comprendre derrière maintenant quand je parle avec des gens qui font un festival Mine de rien, je vois un peu ce que ça implique, j'ai été dans cette position et c'est assez intéressant.

  • Speaker #0

    Il était en tant qu'organisateur ou bénévole ?

  • Speaker #1

    En tant qu'organisateur, puisque à l'époque où le collectif de Tous en Jeux se monte, moi je suis président de la Triche et je deviens président du collectif Tous en Jeux. D'accord. Très impliqué dans l'organisation de cet événement, pas tout seul, il y avait aussi Cécile de Quai des Ludes, il y avait les personnes de Labo Jeux qui étaient aussi un peu à l'initiative de l'événement. J'étais au cœur de tout ça, donc j'ai pu voir un peu comment ça se passait.

  • Speaker #0

    Oui, des tenants aboutissants, tout ce que ça implique effectivement. Il existe toujours cet événement ?

  • Speaker #1

    Non, pas du tout. Après que je sois parti, et sans que ça ait rapport avec mon départ, mais je sais qu'au bout de quelques années, la ville a changé un peu de priorité et ça ne s'est plus fait.

  • Speaker #0

    D'accord. Et donc après, tu es parti sur Nancy ?

  • Speaker #1

    Oui, alors il y a un petit intermède de six mois avant ça où j'intègre le Ludopole. qui était un projet assez ambitieux sur Lyon, dans le quartier de la Confluence, dans un centre commercial où je suis chargé de développement du projet pendant les 4 mois avant l'ouverture et les 2 mois après l'ouverture.

  • Speaker #0

    Donc ça comprend quoi, c'est un groupe, il y a une ludothèque ?

  • Speaker #1

    Oui, il y a la ludothèque historique Quai des Ludes, qui était une ludothèque qui existait depuis plus de 30 ans à Lyon, qui est à l'origine du projet. Il y avait deux boutiques, dont une antenne de la boutique Descartes Lyon. Il y avait le centre de formation FM2J, puis il y avait un centre documentaire. Voilà, je pense que j'ai fait...

  • Speaker #0

    Il n'y a pas eu que les premiers locaux de catch-up, justement, aussi ?

  • Speaker #1

    Non, alors ce n'était pas les premiers locaux, mais c'est vrai qu'il y avait un espace barrageux. Seb et Clem et d'autres avaient pris l'habitude de se retrouver là-bas. Je crois que Clément travaillait pas loin et du coup, c'était assez pratique pour eux pour se retrouver. Ce n'est pas les premiers locaux, mais c'est... Je crois que les prémices de catch-up, on peut dire qu'ils sont là-bas. Oui,

  • Speaker #0

    parce que je me souviens, quand je les avais interviewés, qu'ils m'avaient parlé de ce lieu qui avait été un petit peu central.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait.

  • Speaker #0

    Ok, donc tu as travaillé un petit peu dans ce ludopole. Oui. Et ensuite, tu as eu une autre opportunité.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. À l'été 2012, Yellow recrute un chargé de communication. Et en fait, c'est vraiment un poste qui se trouve au croisement d'à la fois ma carrière professionnelle, puisque, comme je le disais, j'ai une formation en communication. j'ai A l'époque, pas mal d'expérience sur des postes de chargé de communication. Et puis, c'est un gros distributeur et éditeur de jeux de société qui est à l'époque ma passion. Je commence à connaître pas mal de gens, je connais bien les jeux, je connais bien le produit. Donc ça me semble assez naturel. Ce qui est moins naturel, c'est de me dire je vais déménager à Nancy. Mais bon, ça se goupille. Ma compagne me suit sur le projet et au final... Ça s'est fait assez rapidement parce que j'ai dû déménager en deux semaines, mais ça s'est fait assez naturellement.

  • Speaker #0

    Ah oui,

  • Speaker #1

    c'était rapide. Oui, très rapide.

  • Speaker #0

    Sur quoi tu travailles et quelles sont tes missions à ce moment-là ? Ils avaient déjà une équipe de com ?

  • Speaker #1

    Non, quand j'arrive, Yellow, ça doit être 12 personnes, si je dis, 10 ou 12 personnes. La communication, elle est assurée par Gabriel Durnerin qui s'occupe des événements et aussi de l'éditorial. Il faisait du développement. Il faisait du développement parce qu'il était assistant de Thibaut Gruel qui, lui, allait... les boutiques La Caverne du Gobelin dans l'Est de la France. Mais Thibaut, à l'époque, s'était reconcentré sur les boutiques, avait laissé Gabriel gérer un petit peu l'éditorial tout seul. Et du coup, moi j'arrive pour que Gabriel puisse se concentrer sur l'éditorial. J'arrive et il y a un peu tout à faire, puisque Gabriel lui-même n'est pas un professionnel de la communication. Donc il faisait le boulot et il y avait du travail qui était fait. Beaucoup de choses à faire aussi, à mettre en place.

  • Speaker #0

    Il y avait un besoin de professionnaliser cette partie-là.

  • Speaker #1

    Oui, je pense qu'on peut dire ça. Et donc j'arrive et je suis tout seul et j'ai les mains libres pour mettre en place des outils, pour mettre en place des process, pour que quand on a des nouveaux jeux qui arrivent, la communication se passe le mieux possible. La communication auprès des boutiques, puisqu'on est distributeur, et auprès du grand public pour faire connaître nos jeux.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu mets en place, par exemple, en communication ?

  • Speaker #1

    Alors ça date un petit peu mais on a des newsletters, des communiqués de presse pour annoncer les sorties. On a fait un peu d'événementiel, on a fait venir la presse dans nos locaux de Nancy. On a fait aussi des événements au centre ludique de Boulogne-Biancourt. On a fait pas mal de choses, alors il y a aussi des catalogues, des affiches, il y a plein de façons de mettre en avant les jeux. Mais c'est vrai qu'une des choses qu'on apporte en tant que chargé de communication et qui est... pas toujours visible parce que ce n'est pas un outil concret. C'est tout un travail sur les textes et les argumentaires de vente notamment. L'équipe commerciale de Yellow n'avait pas forcément la même culture ludique que Gabriel ou moi. Du coup, on a porté aussi ce regard sur les jeux, de rendre un petit peu intelligible le discours auprès des boutiques.

  • Speaker #0

    Comment on parle des jeux pour tel ou tel public ?

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qu'on met en avant sur un jeu ? pour le différencier des autres, pour donner envie aux boutiques de le commander et donner envie aux joueurs de le découvrir. C'est tout un travail un petit peu de l'ombre qui rejoint ma formation sur le travail des textes, des mots, des messages.

  • Speaker #0

    Et que tout le monde dans l'entreprise parle le même langage aussi, j'imagine ?

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. Souvent, on a des gens qui développent les jeux et ils savent pourquoi ils développent les jeux, mais ce ne sont pas forcément les meilleures personnes pour l'exprimer. On a les gens qui vendent les jeux et qui sont très bons pour vendre des jeux, mais qui ont aussi besoin qu'on leur apporte des précisions sur des produits. Quand on travaille sur des produits électroniques, industriels, etc., on a des ingénieurs qui donnent la liste des fonctionnalités de ces produits. Là, il faut aussi savoir le traduire dans des termes qui soient assez efficaces et percutants.

  • Speaker #0

    Alors à ce moment-là, tu es sur Nancy, effectivement, et tu rejoins à nouveau un café ludique.

  • Speaker #1

    Oui. La feinte de l'ours qui avait été co-créée par Gabriel Duhernerin, mon collègue Yellow, et Maxime Rambaud, qui est à l'époque notamment l'auteur de Big Book of Madness qui sort chez Yellow, et depuis de For a Crown par exemple, qui est nommé pour les As d'or. Oui, ça se fait aussi assez naturellement puisque moi j'ai de très bons souvenirs de mon expérience assez récente à la Triche. Donc j'arrive à Nancy, je sais qu'il y a ce... Ce café qui lui-même est inspiré de la Triche, puisque Gabriel et Max ont vécu à Lyon et ont fréquenté la Triche. On est déjà en contact, les deux associations, avec un projet déjà à l'époque d'essayer d'unir un petit peu nos efforts, de partager nos expériences entre cafés-jeux.

  • Speaker #0

    C'est les prémices du réseau des cafés ludiques ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est les prémices des cafés ludiques, 7-8 ans avant la vraie création de l'association des cafés ludiques. Donc voilà, je les connais déjà, le lieu est sympa, l'équipe de bénévoles est très cool. Donc je les rejoins en tant que bénévole, simplement dans un premier temps. Puis dans un deuxième temps, je rejoins le conseil d'administration, mais uniquement pour m'occuper de la création du réseau des cafés ludiques. Pour représenter la fin de l'ours au sein du réseau des cafés ludiques, il semble assez logique que ce soit un administrateur de l'association. Donc je rejoins le conseil d'administration, mais vraiment quasiment uniquement dans ce but-là. Et là, on est en 2017, on crée le réseau des cafés ludiques avec Boris d'Archijeu, avec Nathalie de Moi je m'en fous, je triche, avec Xavier de L'Heure du jeu, je crois qu'il est déjà là. Il y a quelques autres personnes, déjà Philippe de Café des jeux. Là, je deviens le premier président du réseau des cafés ludiques avec une position assez confortable de dire moi, je fais ça et je ne m'occupe pas à côté d'un café jeu.

  • Speaker #0

    C'était pas gérant.

  • Speaker #1

    C'est ça, le problème des membres du réseau des Cafés Ludiques, c'est qu'il faut déjà qu'ils gèrent leur café. Ils n'ont pas que ça à faire d'être moteur sur le réseau des Cafés Ludiques. J'ai permis ça parce que justement, à l'époque, je n'ai pas à m'occuper d'un café. Plus ça correspond à l'époque où je quittais l'eau, donc j'ai un peu du temps aussi.

  • Speaker #0

    Tu as été président de deux années, je crois. C'est ça. Et quel était le but du réseau au départ ? Alors, je ne sais pas si ça évolue aujourd'hui, mais voilà, pourquoi il a été créé ? Quelles étaient les envies et les souhaits ?

  • Speaker #1

    Je crois que les missions du réseau telles qu'elles ont été écrites dans les statuts à l'époque, je ne crois pas qu'elles aient évolué jusqu'à maintenant. Elles étaient triples. Il y avait permettre les échanges entre les différents réseaux, les partages d'expériences. Rien que même le soutien, ce n'est pas évident de lancer son propre café. Il y a plein d'écueils auxquels on peut être confronté.

  • Speaker #0

    Ça met en commun effectivement des... Finalement des expériences.

  • Speaker #1

    Oui, des expériences, des ressources et du soutien. On avait aussi cet objectif de pouvoir parler d'une seule voix auprès des éditeurs, auprès des boutiques, auprès de différentes instances ou même auprès des institutions publiques. De former une espèce de corporation qui permette de parler d'une seule voix. Et puis ensuite on a toujours l'objectif de promouvoir le jeu et le concept de barrageux de Café Ludie. notamment en accompagnant des nouveaux projets. Et ça, on continue de le faire, d'accueillir des porteurs de projets dans des bars en tant que stagiaires pour leur montrer un peu ce que c'est, de compiler des ressources spécifiques pour les gens qui veulent monter leur projet.

  • Speaker #0

    Quand le projet du réseau a été lancé, est-ce que tu as une idée ? Enfin, tu dois savoir, mais combien de cafés ludiques à ce moment-là il y avait ? Et aujourd'hui, à peu près où on en est ?

  • Speaker #1

    La mémoire n'est pas ma principale qualité. Mais je pense qu'à l'époque où on lance, on est peut-être une douzaine, quelque chose comme ça, entre 10 et 20. Ça augmente assez vite à 30, je pense, 30-35. Et aujourd'hui, je n'ai pas les chiffres exacts, mais c'est 85 ou 90.

  • Speaker #0

    D'accord, donc ça a quand même bien multiplié. Et sous quel statut ? Associatif ?

  • Speaker #1

    Associatif, oui. On l'appelle par associatif ? Ah non, non, pardon. Le réseau, c'est une association loi 1901. Par contre, les cafés membres, je pense que... Dans les quelques membres fondateurs, ils sont surreprésentés. Il y a peut-être un quart ou un tiers de barres associatives. Mais depuis, il y a eu beaucoup de projets privés qui se sont montés. La part des cafés associatifs, je ne suis même pas sûr que ce soit 10%.

  • Speaker #0

    D'accord, ok. Ça s'est effectivement professionnalisé au fur et à mesure.

  • Speaker #1

    Quand on a l'intention d'en faire son métier, c'est normal.

  • Speaker #0

    Et pourquoi ça convient d'une boutique aussi ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça, c'est normal de monter un projet comme entreprise.

  • Speaker #0

    Quelle implication tu as encore dans ce réseau ?

  • Speaker #1

    Depuis quelques temps, plus énorme. J'ai quitté l'ECA en même temps que la présidence, au bout de deux ans, en 2019 notamment parce que j'avais d'autres projets, mais surtout parce qu'en fait, à cette période, je retourne sur Lyon. Après avoir quitté Yellow, avoir travaillé un petit peu pour Blue Orange et pour Holy Grail Games, je reviens sur Lyon qui est ma ville d'adoption depuis la fin des années 90. Et du coup, ça fait deux ans que j'ai quitté Nancy, donc je suis encore administrateur de la feinte pour être à la tête du réseau. Et il y a quelque chose d'un peu bizarre de se dire que je suis encore... à la feinte, mais pas vraiment, parce que je suis à 400 kilomètres.

  • Speaker #0

    Oui, d'être un petit peu là, mais sans être là.

  • Speaker #1

    Et puis, je ne voulais pas non plus, parce qu'au final, je continue de représenter la feinte au réseau. Et je ne voulais pas les priver d'une vraie représentativité, juste parce que j'étais impliqué dans le réseau. Donc, à un moment, j'ai décidé de laisser la place. Et puis, c'était assez logique pour moi. C'est ma conception aussi de l'engagement associatif. C'était le cas à la Triche, c'est le cas sur le réseau, de laisser les gens prendre le relais, de passer le projet pour qu'il y ait du sang neuf. Et alors à l'époque où je faisais encore pas mal de choses... J'étais encore quand même pas mal impliqué. Donc, ils ont trouvé cette petite feinte de l'ours de me nommer président d'honneur. Ce qui fait que je suis toujours invité au conseil d'administration et je suis toujours impliqué, même si ces derniers mois, je n'ai vraiment pas eu le temps. Et je regarde ça d'un peu plus loin, mais aussi parce que je sais que la relève est depuis longtemps assurée, que maintenant, ça roule et que les gens ont mis en place des choses.

  • Speaker #0

    Il y a toujours un attachement certain.

  • Speaker #1

    Bien sûr. pour moi il y a un... Il y a un attachement au concept même de bar à jeu, ça fait rire un peu les gens parce qu'à chaque fois que je vais à l'étranger, que je visite une nouvelle ville, j'essaie de visiter un nouveau bar et du coup j'envoie des photos et un petit compte rendu au moment du réseau.

  • Speaker #0

    Un côté veille un peu.

  • Speaker #1

    Oui un petit peu et un côté curieux et au final j'adore aussi aller voir les tenanciers de café ludique à l'étranger et comprendre un petit peu comment leur projet s'est monté, quelle est leur philosophie et quelles sont les différences avec ce qu'on peut faire en France.

  • Speaker #0

    Ok. Donc tu disais que tu étais quitté Yellow en 2017, quelque chose comme ça. Tu travailles un petit peu avec quelques éditeurs. Et en fait, qu'est-ce qui te décide, toi, à te lancer après en freelance ?

  • Speaker #1

    Alors en fait, il y a toute une période entre temps où je ne suis pas freelance, où je bosse avec des Finlandais qui ont une application qui s'appelle Dized, qui fait en fait des tutoriels pour apprendre à jouer à des jeux de société sans avoir à lire les règles. Je continue aujourd'hui de bosser avec eux. C'est un projet un peu au long cours. Mais voilà, pendant trois ans. Je travaille avec eux à 100%. Je parcours un peu le monde et les salons internationaux, parce qu'en fait je vais surtout en Allemagne et aux Etats-Unis. Mais voilà, je vais rencontrer des éditeurs pour présenter le projet, pour peaufiner le projet avec l'équipe finlandaise. Et en fait c'est en début 2020 où j'ai l'impression d'avoir un peu fait le tour de ce que je peux faire avec eux. En attendant que leur application soit sortie, parce qu'elle n'est pas encore sortie. Elle existe aujourd'hui ? Aujourd'hui, elle existe. Il y a plus de 500 000 utilisateurs uniques chaque année.

  • Speaker #0

    C'est anglophone ?

  • Speaker #1

    Ça marche très bien. Pour l'instant, c'est majoritairement anglophone.

  • Speaker #0

    On ne peut pas avoir les règles en français.

  • Speaker #1

    Il y en a quelques-unes, mais il y en a peut-être 10%. Mais il y en a de plus en plus, on travaille sur des projets. Et donc, à l'époque, je décide de passer en freelance, notamment parce que pour eux, avoir un salarié en France, c'est très compliqué. C'est beaucoup de paperas, beaucoup de démarches. Moi, je sais que je leur coûte assez cher en étant à temps plein à une période où ils n'ont pas forcément besoin de moi à 100%. Et il se trouve que dans cette société-là, il y a comme actionnaire l'usine Longpack qui, eux, cherchent quelqu'un pour travailler à mi-temps en France. Et du coup, c'est à ce moment-là où je fais le switch vers le statut indépendant qui me permet de travailler pour les deux entreprises et de répartir mon temps entre les deux. Et là encore, j'endosse une nouvelle casquette en travaillant pour une usine. Je travaillais avec eux pendant deux ans.

  • Speaker #0

    Plus de fabrication, plus de jeu ?

  • Speaker #1

    De jeu, oui,

  • Speaker #0

    tout à fait. Tu as vu tous les aspects.

  • Speaker #1

    Oui, pas mal d'aspects. Et je trouve ça hyper intéressant à l'époque, de voir un peu comment ça se fabrique. Mon rôle, c'est d'être en relation avec les éditeurs. Il y a une vraie plus-value en plus, parce que les éditeurs sont contents de parler un français et d'avoir un français pour les aider à communiquer avec l'équipe chinoise. Donc je fais ça pendant deux ans. Et puis en parallèle, j'ai intégré un bureau commun à Lyon, un bureau partagé avec Seb et Clem de Catch Up, avec Christine Alcouf, avec Mathieu Rivéro de Ludovox. À l'époque, il y a également ma compagne qui est traductrice et qui traduit de temps en temps des jeux, et Bertrand Arpinaud de Bankis Éditions qui vient de temps en temps, il n'habite pas sur Lyon exactement.

  • Speaker #0

    Vous créez un espace de co-working un peu.

  • Speaker #1

    Un espace de co-working qui est attenant aux barrageux, le shrubbery. On n'est jamais très loin des barrageux avec moi. Et donc, je viens naturellement à aider un petit peu Seb et Clem et Bertrand sur leur communication.

  • Speaker #0

    Je m'imagine que tu testes les jeux en cours de développement.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. Ce n'est pas sur cet aspect-là que je les aide le plus. Mais effectivement, quand je teste des prototypes, je me fais mon avis sur les jeux. Et puis derrière, on discute. Eux ils écrivent les textes, ils me demandent si je peux les relire, etc. Et petit à petit... On se rend compte que ça fonctionne bien. Du coup, ils me demandent si ça m'intéresse de travailler avec eux. Forcément, ça m'intéresse de travailler avec eux. J'arrête de travailler pour Longpack. En fait, c'était un peu plus facile pour moi de travailler sur des choses que je maîtrise bien. C'est-à-dire, à une époque, j'ai cumulé Catch-Up Games, Longpack, Dized. Mais ça fait beaucoup, en fait.

  • Speaker #0

    Et puis, de naviguer d'un l'un à l'autre.

  • Speaker #1

    Voilà, ça fait beaucoup d'heures. Et puis, de changer un peu son état d'esprit, de passer de charger de communication à... comment ils appelaient ça chez Longpack, mais intermédiaire francophone à B2B Manager avec Dice.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas forcément les mêmes types.

  • Speaker #1

    C'est différent et c'est un peu fatigant de changer un petit peu. Donc à un moment, je décide d'arrêter Longpack. Je commence aussi à travailler avec Bertrand de Bankiz, mais en l'occurrence, travailler avec Catch Up et avec Bankiz. Là, je suis dans le même état d'esprit. Je ne travaille pas sur les mêmes marques, je ne travaille pas sur les mêmes jeux. mais je travaille dans la même langue pour les deux, je travaille dans la même optique.

  • Speaker #0

    Et est-ce que tu travailles justement tes plans de com différemment pour l'un ou pour l'autre ? Parce que chacun a son identité aussi.

  • Speaker #1

    J'aborde les choses de la même façon pour les deux marques, mais les plans de com sont forcément adaptés au jeu, à la cible du jeu, au budget com qu'on arrive à dégager sur un jeu. La ligne éditoriale de Bankis étant... un petit peu plus axé sur des jeux familiaux, voire sur des jeux enfants. On arrive à un résultat qui est un petit peu différent. Mais en vrai, et c'est aussi ce qui rend le travail plus facile pour les deux éditeurs, c'est que je peux mutualiser beaucoup de choses. Mes outils de suivi de budget communication, c'est le même pour Bankiz et pour Catch Up. Alors, ils ne sont pas mélangés parce que ce n'est pas le même éditeur. Mais voilà, mes relations presse, je les gère de plus en plus en même temps. Là, je fais des rendez-vous presse sur Cannes. Je n'ai qu'un rendez-vous avec chaque média où je parle des jeux banquise et je parle des jeux catch-up. C'est bénéfique pour les deux éditeurs, puisque même si parfois il peut y avoir une confusion, ça m'arrive qu'on tag un jeu banquise avec catch-up sur Instagram. En vrai, quand il y a un jeu attirant chez un éditeur, ça me permet aussi de présenter des jeux d'un autre éditeur. Et tout le monde en bénéficie.

  • Speaker #0

    C'est plutôt des passerelles positives, on va dire.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    tout à fait. Quelles sont tes contraintes et tes libertés ? en étant à la fois freelance et en tant que chargé de com de ces maisons d'édition ?

  • Speaker #1

    Mes contraintes, c'est clairement que je ne suis pas à plein temps. Donc il faut que je choisisse vraiment ce sur quoi je dois me focaliser. Je ne peux pas me permettre de tout faire. Il y a aussi une certaine pression de me dire, quand je fais une tâche, je ne peux pas me permettre de gaspiller du temps, parce que c'est du temps que je facture à ces éditeurs, qui sont mes amis en plus, je n'ai pas envie de les arnaquer. Donc quand on est à temps plein avec un contrat à l'année, je pense qu'on a sans doute moins de scrupules à prendre un peu plus son temps, à penser les choses en amont, etc. En tant que freelance, on regarde toujours ce qu'on facture. Et je sais qu'il y a des choses où on se dit « ça, je ne vais pas le facturer parce que j'ai peut-être tort. » Je pense qu'un consultant professionnel vous dirait que j'ai tort. mais quand c'est des choses qui servent à tous les éditeurs. qui sont plus pour ma culture personnelle ou ma formation personnelle, je ne le facture pas. Donc à chaque fois, j'essaie d'optimiser mon temps pour être le plus efficace possible. Donc ça, c'est plus les contraintes, les libertés. Alors d'un point de vue personnel, clairement, je travaille quand je veux. Si je ne me sens pas bien une journée, je travaille le lendemain, je travaille le week-end.

  • Speaker #0

    Tu t'organises comme tout le temps.

  • Speaker #1

    Je m'organise vraiment comme je veux. Concrètement, on a un bureau partagé qui n'est pas le même. On a déménagé l'an dernier, mais toujours avec les mêmes personnes. Moi, j'habite un peu à l'extérieur de Lyon. J'y vais deux jours par semaine. Si je n'y vais qu'un jour par semaine, personne ne me dit rien. C'est moi qui m'organise. Il y a la liberté aussi de se dire... Là, c'est un peu particulier parce que j'ai deux clients qui sont stables et avec lesquels je travaille de façon très intégrée en tant que responsable communication. Je continue d'accompagner certains autres éditeurs à côté. J'ai la liberté. de travailler sur des projets qui me plaisent, de travailler avec des gens avec qui je m'entends bien. Ça c'est une vraie liberté.

  • Speaker #0

    Tu as travaillé avec qui du coup ?

  • Speaker #1

    Je travaille un petit peu avec On The Go qui fait Chrony.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    J'avais travaillé un petit peu avec Amazing Game lors du lancement de Decap Adventure. Donc voilà.

  • Speaker #0

    Ça va sur des opérations plus ponctuelles quoi du coup.

  • Speaker #1

    Oui plus ponctuelles. Je ne peux pas me permettre d'avoir un troisième client à temps plein. Mais accompagner quelqu'un une dizaine d'heures, une quinzaine d'heures pour les aider à mettre en place des outils, pour les aider à... à créer un plan de communication, etc. C'est quelque chose que je peux faire.

  • Speaker #0

    Je ne sais pas, est-ce qu'on peut parler d'un jeu en particulier sur lequel tu t'es fait vraiment plaisir en termes de communication ? Tu as sorti des choses un peu différentes ou tu t'es permis plus de surprises ? Je ne sais pas.

  • Speaker #1

    Je me rappelle qu'à l'époque de The Loop, The Loop a un univers un peu... Foufou ? Un peu foufou, oui. Donc, on s'était permis un espèce de petit jeu... pistes en ligne. C'était une époque en plus où on avait un peu moins de... Si je me souviens bien, je ne vais pas dire de bêtises, mais c'était 2020.

  • Speaker #0

    2020 The Loop.

  • Speaker #1

    Ouais, voilà. Donc on est à des périodes où on a été un peu confinés. Il y a plein d'événements qui ont été annulés. Donc on essaye de mettre en place des choses un peu en ligne. Et c'est vrai que de travailler sur un jeu comme ça avec un univers complètement décalé, ça permet des choses.

  • Speaker #0

    Des visuels assez sympas.

  • Speaker #1

    Ouais. Voilà, dernièrement, j'ai bien aimé travailler avec Cachamo, enfin sur Cachamo, parce que Cachamo, c'est donc chez Bankiz, c'est un jeu où, clairement, c'est très facile de mettre les gens en situation de jeu. J'avais essayé de le faire aussi l'an dernier avec Inkit, qui s'y prêtait aussi pas trop mal. Sur des jeux comme ça, mon ambition, c'est pas autant d'expliquer le jeu. que de faire passer les sensations du jeu aux gens. On peut, sur des publicités, sur des campagnes de communication, sur les réseaux, etc., mettre les gens en situation de jeu et que, si tout se passe bien, si on y arrive, qu'ils comprennent l'intérêt du jeu en faisant l'exercice mental que leur demande de faire le jeu lorsqu'ils y jouent. Avec un peu de chance, ça leur plaît et tout de suite, ils se disent « Ah bah ouais, là, ça m'a vachement plu ce qu'on m'a fait faire, donc je m'intéresse au jeu parce que j'aime cette proposition. » Donc ça c'est des choses que j'aime assez.

  • Speaker #0

    Ton travail est effectivement de mettre en valeur tous ces jeux. Est-ce que tu as un travail, une volonté aussi de valoriser les acteurs, enfin je pense aux auteurs, aux illustrateurs, autour des jeux et peut-être qu'ils soient aussi plus reconnus, même si certains le sont déjà ?

  • Speaker #1

    Tout à fait. Moi par défaut je travaille pour des éditeurs, donc de toute façon je mets en avant des éditeurs et leurs jeux. Mais pour moi c'est, et pour les éditeurs avec lesquels je travaille, Merci. c'est aussi très important de mettre en avant les auteurs et les illustrateurs. Donc ça se fait sur un plan éditorial de bien les citer. Un exemple tout bête, avec Catch Up, on sort Flip Seven, la version française de Flip Seven. On a été obligé de chercher le nom de l'illustrateur, de demander le nom de l'illustrateur, qui en l'occurrence est un employé de The Hub, qui n'avait pas été crédité, parce qu'on voulait nous le créditer dans notre version. Donc les Américains ont été un petit peu surpris, mais ils se sont dit, pourquoi pas, il a fait le boulot et du bon boulot en plus. Donc il y a cette volonté-là. Et dans la communication, moi j'essaye systématiquement, dans toutes les publications que je crée, de mentionner les auteurs, de mentionner les illustrateurs. Parce qu'un peu de la même façon que quand on parle d'un livre, on en cite l'auteur.

  • Speaker #0

    Ça va un peu au-delà de la citation, parce que je pense que par exemple, des carnets d'auteurs, quand on voit le travail qui a été fait sur Château Combo...

  • Speaker #1

    ça a été valorisé c'est aussi un peu des coulisses qui sont un petit peu inaccessibles et que tu rends disponibles c'est aussi une façon pour nous effectivement de mettre en avant le travail et c'est pas de la fausse modestie parce que nous ça nous permet aussi de mettre en avant le travail éditorial qu'on fait en accompagnement de ces auteurs souvent les auteurs et les illustrateurs ont des choses sympas à dire sur nous donc on n'est pas perdant dans l'histoire mais... Mais le but, c'est effectivement de montrer les coulisses et de montrer comment un auteur arrive à avoir une idée de jeu et comment ce jeu prend vie. Et moi, j'aime encore plus avec les illustrateurs. C'est quelque chose qui ne se fait pas encore autant qu'avec les auteurs. Et je sais que moi, en tant que... Les auteurs ne vont pas être... Ça ne va pas leur plaire que je dise ça, mais moi, à titre personnel, je préfère lire un carnet d'illustrateur qu'un carnet d'auteur. Souvent, je trouve que les carnets d'auteur sont assez techniques, assez abstraits. On parle de... de concepts et de mécaniques de jeu qui ne sont pas toujours faciles à se représenter. Alors qu'un carnet d'illustrateurs, ça part toujours d'un brief initial. Et puis, il y a plein d'étapes. On se rend compte des intentions, en fait. C'est ça derrière.

  • Speaker #0

    Il y a les croquis, il y a les pistes vers lesquelles ça va, il y a les influences.

  • Speaker #1

    Les intentions des illustrateurs et de l'éditeur derrière, des intentions du graphisme. On les voit, on les voit évoluer. une version qui a été refoulée parce qu'elle n'est pas assez ci, elle n'est pas assez ça. Et puis on voit l'évolution de l'iconographie, etc. Je trouve ça intéressant à lire, je trouve ça intéressant à proposer. Et après, encore une fois, ce n'est pas non plus complètement innocent. C'est que ça permet de mettre en avant un jeu. Ça permet aussi que les gens aient un attachement particulier à un jeu qu'ils apprécient peut-être déjà, mais tout de suite, ils ne vont pas le regarder pareil parce qu'ils ne sont pas barrières.

  • Speaker #0

    Effectivement, on ne les regarde plus pareil après quand on sait que ça a été... Je pense à Château Combo, que ça fait référence à Alain Chabat, par exemple. C'est vrai, on ne voit plus le jeu pareil. Donc du coup, effectivement, chargé de communication, c'est plein de choses. Tu gères, j'imagine, les réseaux sociaux, les relations presse, les relations avec les e-influenceurs, on va dire, ou les médias ludiques, tout ce qui est communiqué de presse, etc. Est-ce que tu fais aussi de l'événementiel, plus particulièrement ?

  • Speaker #1

    Je n'ai jamais été chargé d'événementiel, même chez Catch Up. et chez Bankis, c'est pas moi qui gère l'événementiel. L'événementiel, c'est beaucoup de logistique. Ça prend énormément de temps. C'est beaucoup de relations, beaucoup d'échanges d'emails, de messages, d'organisations. Moi, en tant que freelance aujourd'hui, qui bosse près à tiers temps sur chaque éditeur, j'aurais pas du tout le temps de faire ça. C'est aussi un boulot qui est super épuisant. Donc, chez Yellow, je l'ai fait un petit peu avant l'arrivée notamment de Théo Rivière, qui se chargeait un petit peu de ça, puis de différents chargés d'événementiel. Ce n'est pas vraiment une volonté de mon côté. Après, bien entendu, je suis souvent impliqué, comme tout le reste de l'équipe, dans l'organisation des gros événements. Oui,

  • Speaker #0

    sur les salons, j'imagine que tous les habillages de stand et tout ça, ça passe par ton regard aussi.

  • Speaker #1

    Aussi, oui, même si ça, c'est un truc qui a été clairement établi dès le départ avec Catch Up et avec Bankis, c'est qu'ils me payent comme consultant pour avoir un certain regard, mais plus que pour être opérationnel. Même si ça a évolué parce que je suis amené à écrire des textes, je suis amené à produire pas mal de choses. Mais par exemple, je fais zéro graphisme déjà parce que ce n'est pas mon métier. Mais même là où des fois je pourrais le faire, je ne prends pas le temps de le faire parce que ça rejoint ce que je disais tout à l'heure. Si je passe deux heures à produire un visuel, ce n'est pas rentable pour eux de me payer pour faire ça.

  • Speaker #0

    C'est un autre métier aussi.

  • Speaker #1

    Alors que quelqu'un d'autre peut le faire pour moins cher et pour mieux. Donc voilà, c'est Clément encore chez Catch Up qui fait les visuels. Mais effectivement, ça passe par mon regard parfois un peu trop à son goût parce que j'ai tendance à être un peu tatillon. Parfois, je ne fais pas de brief en amont et du coup, on me propose des choses et du coup, je leur dis que j'aurais fait différemment. Après, il ne faut pas s'attacher non plus à trop de détails. Les événements, ça reste assez annexes. Par contre, sur les événements, notamment sur Cannes, c'est une opportunité pour moi pour faire des relations presse. Là, je fais une petite pause avec toi, mais sinon, j'enchaîne les rendez-vous avec la presse et les créateurs et les créatrices de confits.

  • Speaker #0

    On se revoit d'ailleurs, s'il y a une petite présentation de jeu.

  • Speaker #1

    Et ça me permet de présenter les jeux, ça me permet de prendre le temps de faire jouer les gens aux jeux, de les aiguiller un petit peu sur ce qu'on disait tout à l'heure, les arguments qui démarquent un petit peu les différents jeux. C'est un moment où je peux les faire passer et les faire passer en faisant jouer les gens. C'est aussi des moments où je peux donner des boîtes, des services presse.

  • Speaker #0

    Et est-ce que tu abordes les créateurs de contenu de façon différente, justement suivant les plateformes sur lesquelles ils sont aussi ? Je pense un Instagrammeur ou un YouTuber. Est-ce que toi, tu abordes les présentations un peu différemment ou pas forcément ?

  • Speaker #1

    Les présentations, pas vraiment. Je peux avoir plus envie de présenter certains jeux à certains créateurs ou créatrices de contenu. Là, par exemple, je sors d'une session où il y avait de la presse jeunesse. Ça oriente forcément ce que j'ai envie de leur montrer. Je vais passer moins de temps à montrer des jeux jeunesse à des youtubeurs qui préfèrent... Je connais un peu leur groupe. Et puis je m'adapte aussi beaucoup, je leur demande ce qu'ils ont envie de voir. Je ne fais pas trop la différence quand je présente un jeu. Je sais pourquoi je le présente, je sais ce que je veux que les gens voient et que les gens disent idéalement, mais ça je ne peux pas les forcer. Et ça, ça ne change pas que ce soit un magazine, un site spécialisé ou un Instagrammeur. Ça ne change rien.

  • Speaker #0

    Alors qu'est-ce qui te plaît le plus dans ton métier ?

  • Speaker #1

    Les gens et les jeux. Je pense que c'est une réponse que beaucoup de gens font. Mais ce qui me plaît beaucoup déjà, c'est de pouvoir travailler sur différents jeux, sur différents produits tout au long de l'année, surtout en travaillant avec deux éditeurs. Il va y avoir entre 4 et 8 jeux qui sortent chaque année.

  • Speaker #0

    C'est la variété finalement.

  • Speaker #1

    Oui, la variété. Du coup, on a besoin d'inventer des choses à chaque fois. Pour chaque jeu, on a besoin de trouver un nouvel angle, de trouver ce qui le démarque, de le partager avec les gens. Et moi, c'est quelque chose qui me suit depuis... Moi, je m'en fous, je triche. Depuis le premier café ludique où je me suis engagé, où la première chose que je fais en arrivant là-bas, c'est d'être bénévole et du coup d'accueillir les gens et d'essayer de leur trouver le jeu qui va leur plaire, qui va leur convenir pour cette soirée, pour ce groupe, pour leur état d'esprit. Du coup, ça rejoint un petit peu mon métier aujourd'hui dans le plaisir de partager quelque chose que j'aime beaucoup et de transmettre ce plaisir de jouer. Donc, même si c'est moins immédiat quand on le fait à coup de communiqué de presse, ça reste pour moi la même démarche de prendre un jeu et de me dire à qui est-ce qu'il s'adresse et comment est-ce que je retranscris le mieux possible cette idée et cette sensation. Moi, à la base, je suis formé à la communication et pas du tout à la vente. Et du coup mon approche, elle n'est pas autant de dire comment est-ce que je fais pour vendre ce jeu, pour que les gens l'achètent à tout prix, mais plutôt comment transmettre au mieux l'intention et les bénéfices et les atouts de ce jeu.

  • Speaker #0

    Pour donner envie de s'y intéresser.

  • Speaker #1

    Oui, pour donner envie de s'y intéresser, mais à la rigueur, moi j'ai envie de dire que si les gens, ce n'est pas un jeu qui leur convienne, mon travail est aussi qu'ils ne l'achètent pas.

  • Speaker #0

    Je comprends ce que tu veux dire. Si tu fais bien ton travail, on sait effectivement si ce jeu est fait pour moi ou pas. Est-ce que l'univers va me parler ?

  • Speaker #1

    C'est une approche qui vient aussi de mon parcours. Je ne suis pas un commercial, je ne suis pas dans une approche que certains pourraient qualifier de marketing, où on a un produit et il faut qu'on le vende absolument. Je suis plus vraiment dans la communication, dans l'optimisation du message. Alors des fois, la différence est ténue et au final, mon rôle est quand même qu'il y ait un maximum de gens qui achètent le jeu, mais je l'approche plus en me disant, voilà. Ce jeu, pourquoi est-ce que moi je l'aime ? Pourquoi est-ce que les gens peuvent l'aimer ? Et pourquoi c'est un produit qui est beau, qui est intéressant ? Et comment est-ce qu'on peut retranscrire ça pour qu'un maximum de gens le comprennent et le ressentent ?

  • Speaker #0

    Et comment on arrive à se démarquer aujourd'hui quand même avec la quantité de jeux qui sort justement tous les ans ? Je sais que ça c'est le gros sujet aussi, ça devient compliqué.

  • Speaker #1

    Je ne vais pas me faire mousser ou mentir, on arrive avant tout à se démarquer avec des bons jeux. On peut me donner n'importe quel jeu, si le jeu n'est pas fort en lui-même, mon boulot est beaucoup plus dur. C'est-à-dire que mon travail sur un Far Away, il est beaucoup plus facile que sur un autre jeu moins fort que je ne vais pas citer. Ça part quand même de là. Derrière, je pense qu'il y a deux aspects. Il y a une part de travail qui doit être faite, qui est une base de travail, de bien faire connaître le jeu au boutique. C'est le boulot du distributeur. même si c'est aussi notre travail de fournir les outils aux distributeurs, de pouvoir bien vendre le jeu aux boutiques, et puis de créer de l'attente, de l'intérêt auprès des joueurs. Il y a tout un panel de choses qu'on peut faire en termes de relations presse, en termes d'outils, en termes de voilà. Et puis ensuite, idéalement, il faut aller chercher un peu l'exception, il faut aller chercher un petit peu l'opération spéciale qui soit bien adaptée au jeu et qui permet de le mettre encore plus en avant en faisant quelque chose qui sortent un peu des sentiers battus, bien entendu, c'est ça qui est le plus compliqué, pour plein de raisons, parce que c'est là où il faut trouver les idées originales, il faut trouver les idées originales qui sont réalistes, en termes notamment financiers. Oui, c'est ça,

  • Speaker #0

    vous êtes rentré dans un cadre, évidemment.

  • Speaker #1

    Et c'est ça, et une fois qu'on a fait la base dont je parle, de laquelle on ne peut pas se passer, il ne reste pas toujours beaucoup d'argent sur le budget communication, donc il faut être créatif.

  • Speaker #0

    Peut-être que c'est variable d'un jeu à l'autre, mais en gros, un budget com sur un jeu, c'est combien ? Et c'est dédié à quoi, en fait ?

  • Speaker #1

    suivant le jeu et on va pas parler de jeu complètement exceptionnel comme un flip 7 par exemple c'est pas un bon exemple parce que c'est hors norme mais un budget communication généralement c'est entre 5 et 10 mille euros au moment de la sortie du jeu d'accord si le jeu est réimprimé on peut redégager un petit peu de l'argent pour continuer à le soutenir sur ce budget de com initial on va avoir des dépenses qui sont comme je disais incompressibles va falloir qu'on paye Pour avoir une vidéo, enfin nous en tout cas c'est ce qu'on fait, peut-être que des gens peuvent se le passer, mais une bande-annonce qui nous permet de donner un petit peu envie, potentiellement une vidéo d'explication de règles qui permet un peu que les gens se fassent une idée du jeu. On va avoir, j'essaie de me refaire le...

  • Speaker #0

    Le kit de com, donc tout ce que j'imagine, photographie...

  • Speaker #1

    On fait appel à un prestataire qui nous fait des photographies qui sont réutilisées dans toutes nos publications, à tous nos outils de com. On a de l'événementiel, si on veut que le jeu soit joué, il faut aussi le mettre en avant. Parfois on triche un peu et on ne fait pas rentrer tout l'événementiel dans le budget com pour garder un peu d'argent. Mais surtout quand on a de l'événementiel où on a plusieurs jeux, on le passe en frais de communication un peu plus global. On a des frais de publicité, des frais de collaboration avec des créateurs ou des créatrices de contenu. On a les frais d'envoi. Des services prêts. Il y a un équilibre à trouver sur diffuser le jeu. Si on ne permet à personne de parler du jeu, moi, c'est un truc auquel je crois pas mal. C'est pas mal ma façon de procéder, de me dire, je ne peux pas tout faire, que ce soit en temps humain ou en moyens financiers. Donc, je vais essayer de m'appuyer sur d'autres personnes et de donner les moyens à d'autres personnes de mettre en avant nos jeux. Ça a deux bénéfices à mon avis. Un, c'est que ça permet de démultiplier un petit peu les efforts. Si je passe deux heures pour faire un communiqué de presse, potentiellement j'ai 200 personnes qui le reçoivent, qui peuvent parler du jeu. Alors que si je passe deux heures à faire un post sur Facebook, il y a beaucoup de gens qui vont le voir, mais ce sera que sur notre Facebook. Si j'ai dix membres de la presse ou d'Instagram qui parlent du jeu... C'est toute leur communauté qui vont voir. Donc ça démultiplie un peu ça.

  • Speaker #0

    L'impact est plus large.

  • Speaker #1

    Et en plus, ça permet aussi de faire porter une voix qui est sans doute plus impartiale sur nos jeux. C'est-à-dire que quand Bankiz va dire que Cachamot, c'est de la balle, les gens ont envie de le croire, mais ce n'est pas non plus forcément...

  • Speaker #0

    Oui, ça n'a pas le même impact.

  • Speaker #1

    Ça n'a pas le même impact que quand il y a dix personnes qui ont reçu une boîte et qui ont trouvé le jeu super et qui vont dire à leur communauté, « Jouez à ça parce que c'est de la balle » . Ça fait partie de mon approche de me dire que je ne peux pas tout faire moi-même et qu'il y a un intérêt à essayer de mettre en place des outils qui vont permettre à d'autres de parler de nos jeux.

  • Speaker #0

    On va quand même aller vers la conclusion. Est-ce que toi, tu as des envies ou des projets en particulier dans le milieu ludique ? Des souhaits d'évolution, de rôles différents ?

  • Speaker #1

    Alors pas vraiment. Je dois avouer que je ne sais pas combien de temps je tiendrai avec trois clients différents et que j'évoluerai peut-être à nouveau vers un poste intégré.

  • Speaker #0

    Dans une structure,

  • Speaker #1

    un éditeur ? En tout cas, aujourd'hui, je pense que je n'ai aucune ambition et même aucune... vraiment intérêt à changer de milieu parce que c'est un milieu dans lequel j'ai mes habitudes, j'ai de l'expérience. La communication c'est ce que je sais faire donc je pense que c'est ce que je veux continuer à faire aussi. Après ça m'intéresse toujours de travailler sur des nouveaux projets, travailler avec des nouvelles personnes ou en tout cas avec des personnes que j'apprécie. Je vois un peu au jour le jour et c'est vrai que là aujourd'hui je suis très concentré sur les projets que j'ai et j'ai pas forcément la tête à m'investir à nouveau dans des choses annexes.

  • Speaker #0

    Si tu étais un mode de jeu, lequel serais-tu ? Tu serais solo ? coopératif, semi-coop, compétitif, du duel ?

  • Speaker #1

    Ça sera entre coop et semi-coop, et je dirais quand même coopératif. Parce que semi-coop, je me retrouverais seul contre les autres, et ce n'est pas marrant.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas trop ton truc ?

  • Speaker #1

    Si, j'aime bien, mais au bout d'un moment, c'est fatiguant.

  • Speaker #0

    Si tu étais une mécanique de jeu, laquelle serais-tu ?

  • Speaker #1

    Une mécanique de jeu ?

  • Speaker #0

    De la pose d'ouvrier, le draft ?

  • Speaker #1

    C'est toujours compliqué de répondre en ce que je saurais et pas ce que je préfère. Mais du coup, je vais répondre ce que je préfère. Le deck building, je pense que c'est quelque chose qui me parle toujours. Dès qu'il y a un jeu avec du deck building, ça m'intéresse. Cet aspect de développement, mais qui est cadré dans une partie, ça m'intéresse.

  • Speaker #0

    Et si tu étais un auteur de jeu, lequel serais-tu ?

  • Speaker #1

    Si j'étais un auteur de jeu, je serais Maxime Rambourg.

  • Speaker #0

    Par rapport à quoi ?

  • Speaker #1

    Pas qu'on se ressemble spécifiquement, mais on a été colloques, donc je le connais très bien. Ça ne serait pas des paysans, parce que je le connais bien.

  • Speaker #0

    Ok, ce serait confortable.

  • Speaker #1

    Oui, sans doute. Confortable, je ne sais pas. Mais ça serait attendu. Je sais où je poserais les pieds.

  • Speaker #0

    Ok. Est-ce que tu aurais quelqu'un d'autre dans le milieu ludique à me proposer pour une prochaine interview ? Que ce soit un auteur, un illustrateur, un éditeur, un métier aussi ?

  • Speaker #1

    Bertrand Arpinault, je pense, de chez Bankis. qui fait un travail assez fou depuis plusieurs années, quasiment tout seul. Donc, je pense qu'il a des choses intéressantes à dire.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai qu'il est éditeur tout seul, en fait, pratiquement.

  • Speaker #1

    Oui, il avait commencé avec un associé, mais aujourd'hui, il est tout seul depuis plusieurs années. Je pense que c'est lourd de porter tout ça sur ses épaules, mais il a aussi un regard très complet sur le rôle d'éditeur. Et oui, ça peut être intéressant. Ok,

  • Speaker #0

    écoute, je note. Je te remercie. Écoute, on termine le podcast comme je fais habituellement. Alors, avec Mathieu Bonin,

  • Speaker #1

    tu joues ou quoi ?

  • Speaker #0

    Merci d'avoir écouté cette interview jusqu'au bout. Si vous avez aimé cet épisode, je vous invite à laisser un commentaire sur Instagram, la chaîne YouTube ou sur votre plateforme d'écoute préférée. La prochaine fois, je serai avec l'auteur Eric Jumel, qui sortira en octobre le jeu Expert The Royal Society of Archaeology chez Atalia. Je vous dis rendez-vous dans deux semaines !

Chapters

  • Joueur et bénévole

    01:00

  • Ludopole à Lyon

    05:48

  • Chez Iello

    06:59

  • Réseau des cafés ludiques

    11:38

  • Vers le freelance

    17:42

  • Chargé de communication

    21:45

  • Valoriser les acteurs

    27:03

  • Ce qui te plaît le plus dans ton métier

    33:51

  • La recette pour se démarquer

    36:24

  • Budget communication

    38:01

  • Tes projets

    41:02

  • Portrait chinois ludique

    41:58

Share

Embed

You may also like