Description
Conférence donnée par le Rav Mordehai Bendrihem - à Paris - Avril 2024 - Tutorah.org
Hosted by Ausha. See ausha.co/privacy-policy for more information.
Description
Conférence donnée par le Rav Mordehai Bendrihem - à Paris - Avril 2024 - Tutorah.org
Hosted by Ausha. See ausha.co/privacy-policy for more information.
Transcription
Ce soir, je voulais parler avec vous de l'intelligence artificielle, figurez-vous. C'est la première fois que j'aborde ce thème simplement et encore plus en public. Et en fait, comme vous le savez, dans nos cours, l'idée, ce n'est pas de venir la vérité sur l'intelligence artificielle, parce que je ne prétends pas avoir la vérité, mais réfléchir ensemble. Donc, vous proposez une réflexion qui est basée sur le judaïsme, sur la Torah. Essayez de... et essayer d'avoir des outils de réflexion. Alors, tout d'abord, tout à l'heure, j'ai regardé un petit peu ce qui se fait. Donc, j'ai découvert des choses que je ne connaissais pas. Et notamment, une nouvelle définition de l'intelligence. Donc si vous allez, alors bon, c'est pas émilitré, puisque bon, ce serait quand même bien obsolète de chercher dans émilitré quelque chose qui est relèveré et qui est vraiment sûr en intelligence artificielle. Mais quand on regarde par exemple dans la définition large, aujourd'hui en fait on définit l'intelligence artificielle par rapport à ce qu'elles sont capables. des êtres vivants et non vivants de pouvoir, et à ce moment-là, soit s'adapter, soit créer, soit avoir des connaissances, des compréhensions, etc. Donc, en fait, parler d'êtres vivants et non vivants, c'est pas vivant et non vivant, Christ est chez l'homme, parler des morts, mais c'est des êtres qui ne sont pas vivants, ça veut dire des objets. Et donc, des objets qui n'ont pas de vitalité. Et moi je suis très perturbé par ce sujet, j'y ai réfléchi depuis un petit moment déjà, j'imagine que vous aussi, et je voudrais peut-être qu'on aille à l'origine, à la racine, de savoir qu'est-ce que c'est l'intelligence dans la Torah, et en quoi devons-nous être soit prévenus, soit extrêmement attentifs, soit même vigilants et... à se méfier de l'intelligence sociale, sachant que, alors là, c'est vraiment personnel, c'est un ressenti. J'ai le sentiment que ça va être la prochaine révolution technologique qui va bouleverser, selon moi, nos quotidiens. Après, l'Internet, c'est que, finalement, on n'a même pas peut-être saisi la portée de ce qui est en train de se faire ou de se dire. Donc, pour ce faire, je voudrais aller à l'origine des choses. Alors, je ne vois pas tout le monde. Adam, vous avez dit... En fait, j'aime bien voir tout le monde. Alors, ça ne veut pas dire que je vais surveiller si vous suivez chacun de mes pas et chacune de mes paroles. Mais en même temps, c'est quand même sympa, si on a une grande table, de voir tout le monde. Si ça ne vous gêne pas. Alors, je voudrais que vous sachiez que dans la Torah, on a déjà parlé des cinq parties de l'âme, à savoir Nefesh, Ruach, Neshama, Chaya et Hikida. Nefesh, c'est la partie qu'on pourrait appeler organique. Roi, on pourrait parler de l'esprit et de la parole. Neshama, c'est l'âme, mais en ce qu'elle éclaire au-dessus de la tête, et qu'elle inspire l'esprit humain. Et il y a deux niveaux auxquels nous n'avons pas accès, qui sont Khayy et Hida. Et quelque part, c'est la constitution de l'homme qui est faite, à la fois de corps, à la fois d'âme, et à la fois de ce que l'homme va choisir entre le corps et l'âme. Je crois qu'une fois, on en avait parlé. On avait même mis en parallèle entre pensée, parole et action les différents niveaux de âme, esprit ou parole, et on avait dit aussi le corps et la réalisation. Mais il faut savoir qu'il y a deux outils qui sont les outils de décryptage du monde. Les décryptages, on pourrait appeler par exemple des lunettes, ou bien des... Comme quand on a des sens pour pouvoir toucher, respirer, décrypter. Et ces deux outils sont... Mohar, c'est... Le cerveau, l'intelligence, élève, c'est le cœur, l'émotion. Et ces deux outils, en fait, sont constitutifs de l'homme. D'ailleurs, un homme qui n'a pas de cognitif, un minimum de cognitif, même s'il a beaucoup de cœur, en général, il est en souffrance. Et quelqu'un qui a beaucoup de cœur, mais qui n'a pas... Bon, je crois que je viens de dire la même chose. Et quelqu'un qui a du cognitif qui n'a pas de cœur, ou quelqu'un qui a du cœur et pas du cognitif, pas de réflexion, il est en souffrance. Et du coup, il va avoir un... L'équilibrage et une complémentarité entre l'intelligence et aussi le cœur. C'est la raison pour laquelle, déjà, on va avoir une première critique ou une première réflexion autour de qu'est-ce que ça veut dire l'intelligence et l'émotionnel, c'est-à-dire la réflexion et le cœur, et bien sûr, quand on parle d'intelligence artificielle, il va être très difficile d'interroger. de manière émotionnelle, l'intellect. D'ailleurs, moi qui reçois des personnes tous les jours, J'ai toujours un grand principe que je dis, c'est qu'un sentiment, ça se respecte. Ce n'est pas forcé que ça soit quelque chose de raisonnable et de rigoureux au niveau de la logique. Parce qu'un ressenti, c'est quelque chose qu'on n'est pas tout à fait capable d'expliquer. Et d'ailleurs, les gens qui veulent soit vous expliquer vos ressentis, soit vous faire réfléchir vos ressentis, si c'est pour les raisonner, Pour vous aider à moins souffrir, c'est une chose, mais si c'est pour les juger, quelqu'un qui juge votre ressenti, c'est quelqu'un qui ne vous respecte pas. Bien évidemment, si chaque fois qu'on vous parle, vous êtes vexé, et qu'on dit mais tu comprends pas ce que je te dis mais si on est tous deux de bonne foi, et que la personne se vexe à chaque fois, tu peux pas imaginer qu'elle fait que mentir sur son ressenti. Oui, chaque fois que tu lui dis ce mot, elle pleure. C'est peut-être qu'il y a quelque chose qu'elle ressent. que tu ne comprends pas avec ton intelligence. Et d'ailleurs, on sait bien qu'il y a des moments où on est extrêmement éprouvé au niveau de notre affecte et de notre ressenti, et où des mots d'intelligence et des mots d'esprit ne servent à rien, mais prendre la main, prendre dans les bras, c'est déjà dire beaucoup. Je ne sais pas si vous vous rappelez, une fois on a eu une discussion avec vous, Ariel, quand vous parliez des familles, des otages, etc. On avait parlé du fait, qu'est-ce que je dis quand je les vois ? Ma foi, il n'y a pas grand-chose à dire d'intelligent. Si ce n'est que... Prendre dans les bras quelqu'un qui souffre, c'est peut-être ce qui est le plus intelligent en tant que l'intelligence peut être une capacité d'adaptation, c'est de ne pas trop faire marcher sa tête pour être capable de connecter quelque part les cœurs. Et la première réflexion, c'est donc de savoir qu'est-ce que la Torah nous dit de ce système bizarre qui est trop souvent décrit comme étant un système contradictoire entre quand quelqu'un est très intelligent, il n'est pas très sensible, quand quelqu'un est très sensible, il n'est pas très intelligent. Alors... C'est vrai ou pas vrai ? Alors je vais vous partager un texte qu'on avait étudié il y a quelque temps avec Jean-Louis. Un texte que j'ai trouvé vraiment magique. Ce texte nous dit... Donc il a été écrit par le Rav Meir Simra de Davinsk. Je sais pas si c'est à 100, 150 ans, Fred, tu le dis si je me trompe. Donc, heureusement, dans la vidéo... Dans la vidéo, attends, je vais juste rentrer. Au revoir ! Donc, c'est très intéressant parce que cet auteur, qui s'appelle le livre, s'appelle le Meshech Hohma, il met en miroir et en comparaison l'utilisation que les nations font de l'intelligence et du cœur et la manière à laquelle le peuple d'Israël... utilise son intelligence et son cœur. C'est-à-dire qu'un juif, même quand il dit qu'il préférerait ne pas dire qu'il est juif, un moment ou un autre, ça se sait. Parce qu'un juif, comment il chante, comment il danse, comment il rigole, comment il parle, comment tout ce qu'on veut, un juif, ça reste un juif, et même s'il l'oublie, on le lui rappelle, n'est-ce pas ? Bon, on aimerait bien qu'on ne le lui rappelle que dans les bonnes circonstances. Toujours est-il, le Rav nous dit que... Là... Alors... Dans l'Antiquité, les nations qui étaient polythéistes, qui avaient des foies dans des divinités, fondaient leur foi sur ce qu'ils pouvaient observer et ressentir de ce qu'ils voyaient. Donc il voyait un soleil, il voyait l'amour, il voyait la beauté, et c'était le dieu de ceci ou le dieu de cela, etc. Tout le monde connaît, tout le monde a quelques bases de ce qui se passait dans l'Antiquité grecque. Et il nous dit, le Rav, Le ressenti fonde la foi des nations. Alors qu'il n'en est pas ainsi du peuple d'Israël. Le peuple d'Israël... Il n'en est pas ainsi... Pour le peuple d'Israël... La phrase d'avant, c'était le ressenti fonde... Leur foi. Ça veut dire qu'en fait, ils voient un truc et ils disent... Je ressens que... C'est un dieu. Bien évidemment, c'est une caricature vulgarisée. C'est un texte qui grossit dans un grand zoom, mais après on va un petit peu essayer de distiller ce qu'il est en train de dire. Voilà, donc quelque part, mais le ressenti en tant que, je ne réfléchis pas à l'image, l'image me parle, l'image me dit que cette personne est belle. Quelle beauté ! Je crois dans cette beauté. Donc, quelque part, en fait, on est, comme on l'avait fait une fois, on avait tué le sud de l'imagination, l'image nous dit le commentaire de l'image. Il paraît être un homme musclé, parce que son image dit qu'il est musclé. En réalité, ça se trouve, il ne s'est pas levé quoi que ce soit, mais si je me fiche à l'image, sans interroger l'image, comment on interroge l'image ? On lui met un poids, au gars. Et de la même manière, un client qui vient vous vendre un truc, il dit, wow ! Si on laisse les choses comme elles sont, on est obligé d'acheter si le gars a fait un peu de marketing. Minimum. Sauf que, quand vous commencez à poser quelques questions... Mais j'ai quand même fait une petite étude... Je sais que vous avez des concurrents qui réussissent vraiment. Quelle est la spécificité de votre produit ? Et là, ça commence à devenir un peu intéressant. J'ai cru comprendre qu'en 2018, vous avez eu une crise. Comment vous en parlez ? Le gars, tout d'un coup, il n'est plus aussi beau. Son produit n'est plus aussi brillant, etc. Mais non, on n'est pas en train de démonter qui que ce soit. C'est que, quelque part, il y a... Comment on voit les choses, on se dit Wow, c'est incroyable ! Et bien évidemment, c'est pédagogique que je caricature de cette manière. On n'est pas en train de dire que les Grecs et l'Antiquité grecque, c'était des idiots qui regardaient. Mais quelque part, il y a ici une vérité, c'est observer des choses et être ébahi au point J'y crois, j'y crois Bon, malheureusement, ils ont besoin de voir, d'avoir une image pour croire aussi. Ils ont besoin... Peut-être d'abord une image, en tout cas, l'image fait le travail. Alors que le peuple d'Israël, quelque part, alors, tout celui qui a étudié un peu la Torah, il sait que le religieux qui a étudié le Tanu, par exemple, nous, on peut apparaître comme des prises de tête. Parce que quelque part, il n'y a jamais un problème simple. L'autre jour, j'ai fait un exposé, et donc on a pris une loi qui est figée, et on se dit, bon, voilà, il n'y a rien de plus à dire. Et je dis, ah ouais, prenons, essayons de diviser, essayons d'interroger. Et quelque part, les grands discours, c'est quoi ? C'est quand on revisite des choses qui paraissent simples, et que finalement, on se dit, mais c'est super profond. Je ne sais pas si vous vous rappelez, des fois, un prof de philo qui dit, mais vous avez entendu ce qu'il a dit ? En fait, il dit, mais je n'ai rien dit, je me suis trompé. Non, non, mais c'est extraordinaire ! J'ai rien dit. En réalité, c'est être capable d'interroger ce qui se présente. Donc, le Rav nous dit, le peuple d'Israël, eux, ils se fondent sur quelque chose qui a un rapport à la vérité, une vérité réfléchie. Vous savez bien qu'en optique, la vision et la réflexion doivent être quelque chose qui est posé. Et puis, ce fameux chemin, je me suis rappelé l'œil qu'on dessinait, vous vous rappelez ? Je ne mets pas en avant des choses que je me rappelle depuis très longtemps quand même. Mais on sait bien qu'il y a la... La manière à laquelle on réfléchit les choses. Et la réflexion, c'est simple. C'est comment, dans ma subjectivité, j'aborde une image qui aurait pu être objective et je vais en avoir un regard, d'une perspective qui vient de mon œil, de mon regard, de mon intériorité. Et on sait bien qu'on peut voir le même film, on peut être 50 personnes, on peut écouter la même musique, 50 personnes, et on pourrait en parler facilement, différemment. Pourquoi ? C'est l'objectif, quoi. D'ailleurs, je marchais dans un centre commercial et il y avait un piano qui jouait. ...tout seul, vous savez, donc il y a une mélodie, et les enfants regardaient, c'est très sympa de regarder un piano qui joue tout seul. Mais en réalité... Dans chaque morceau, avec les mêmes notes qui sont interprétées par différentes personnes, il y a du sujet, il n'y a pas que de l'objet. Dans chaque phrase, dans chaque situation, il existe un rapport entre la subjectivité et l'objet. Vous vous rappelez que quand on a une dissertation, on te demande à toi ce que tu as à en dire. D'abord, j'ai dû rendre un devoir. Le gars a dit faites ce que vous voulez, je ne suis pas de cause exigeante, mais ne pompez pas Pourquoi ? Parce qu'en réalité, j'ai envie de voir... ce que vous avez dans le ventre. Tu peux dire n'importe quoi. Tu peux dire des choses intéressantes ou moins intéressantes. Mais dis-moi quelque chose qui vienne de toi. D'ailleurs... C'était des mots. Je sais pas. Moi j'essaie de me dire mincement. Mais c'est très intéressant parce que des fois j'utilise le jeu de mots pour dire que des fois les gens dépensent la pensée des autres mais réfléchissent pas beaucoup. Tu cherches quelque chose, t'as envie de parler et les gens en fait se... C'est terrible, ils cherchent sur internet des connaissances sur des sujets alors qu'en fait, la plupart du temps, c'est des informations qui sont libres. Ça ne vole pas très haut, vous voyez. Et quelque part, on ridiculise la science, l'intelligence, la connaissance, et on se fait honte à soi, on se fait honte à la réflexion, on se fait honte à tout. Mais en même temps, comme c'est admis, donc les gens font des citations, mais c'est plutôt des récitations, c'est-à-dire qu'est-ce qu'ils font ? Donc on nous dit d'abord que la foi juive, elle est fondée d'abord sur une réflexion. Vous vous rappelez qu'Avram, avant la révélation qu'Achab se révèle à lui, d'abord il se dit impossible qu'un monde fonctionne, un monde aussi sophistiqué, sans qu'il y ait quelqu'un qui la dirige. Impossible, ça veut juste dire, c'est pas logique. Il y a donc une question. J'ai peut-être pas la réponse, mais j'ai déjà une réflexion. C'est que je peux pas dire, waouh. Non, waouh et alors ? Waouh et alors ? Ça te fait quoi, ce waouh ? T'es capable d'interagir avec ce que tu vois ? Ou t'es juste... Quelqu'un de passif. D'ailleurs, vous comprenez bien que, malheureusement pour nous, ne pas interagir avec son voix, c'est exactement rester devant un écran. Donc tu es là, tu es passif, ça se passe bien, tu as passé un bon moment, et c'est fini. Une des raisons pour lesquelles, quasiment chaque fois que je donne un cours, il n'y a jamais même 10 minutes où ce n'est pas interactif, c'est pourquoi, c'est parce qu'en réalité, si vous êtes passif et que vous n'êtes pas dans l'actif, quelque part, votre sujet n'est pas impliqué. Quelque part, il faut que ça bouge, quoi. T'as quelque chose à dire, t'es d'accord, pas d'accord, et pourquoi et comment. Hier soir, j'ai terminé un cours et puis j'ai demandé à chacun, alors je sais pas si vous vous inquiétez, je sais pas si vous vous gênez, mais j'ai dit avec chacun, 5 mots, qu'est-ce que t'as retenu de ce cours ? Et donc, il y avait une vingtaine, une trentaine de personnes, chacun a dit un mot. C'est super intéressant de voir que chacun, en fait, a une subjectivité sur un sujet qui me semblait être peut-être un sujet que je maîtrisais, mais c'est pas vrai. Pourquoi ? Parce que le regard que la personne a amené, c'était son regard à lui, son expérience. des personnes qui peuvent être d'accord, pas d'accord, rajouter, commenter, témoigner, etc. Et c'est là où, quelque part, il y a un rapport entre le sujet et l'objet. Deuxième chose, nous dit le Rav... Je vous prie de m'excuser. Le Rav nous dit que le monde sentimental, figurez-vous, c'est bizarre, le monde sentimental, il nous est proposé dans la réalisation des mitzvot. Alors on se dit, attends. Quand tu prends un loulav, quand t'écoutes un chauffard, ça te fait quoi ? Et en réalité, quelque part, la sensation n'est pas quand on est passif, mais quand on est actif. Beaucoup plus. Parce que c'est vrai que quand quelqu'un joue un super morceau, ça te fait vibrer. Mais toi, ça te fait vibrer alors que c'est pas toi qui le joues. Mais le gars qui le joue, il a une autre saveur. Et il peut pas communiquer une énergie si quand il... Il dit quelque chose, il chante quelque chose, il joue quelque chose, il peint quelque chose, il n'a pas mis un peu de son esprit dans ce qu'il a fait. Alors le piano qui joue tout seul, lui, il n'a pas d'émotion. Ah ouais, le piano qui joue tout seul, il n'a pas d'émotion. Et de la même manière, un dessin qui se dessine tout seul, les reproductions qui sont des reproductions automatiques, elles ne vont pas coûter le même prix que ce qu'un gars a mis un mois, deux mois, un an, deux ans, pour le faire. Par exemple, j'ai un peintre en Israël qui s'appelle... Il me dit, en ce moment, je suis en train de peindre ce que j'ai ressenti quand j'étais enfant dans le métro à Moscou. Et en fait, c'était des tableaux où il exprimait quelque chose de très profond qui lui était arrivé. Ce monsieur, si quelqu'un prenait des photos de ce qui se passait dans le métro, juste pour qu'on se rende compte, ça n'a absolument rien à voir. Parce que ce monsieur, il a mis quelque chose de son esprit. Mais non, qu'est-ce que je veux vous dire par là ? C'est que quelque part, la chose primordiale qui va manquer à ce qu'on pourrait appeler l'intelligence artificielle, c'est qu'il n'y a pas de subjectivité et il n'y a pas d'émotion. A savoir, bien évidemment, bientôt vous serez éveillé qu'on va avoir une intelligence artificielle. musulmane, une intelligence artificielle juive, une intelligence artificielle de gauche, une intelligence artificielle de droite. On va y arriver. Ça se dit pas comme ça aujourd'hui, mais on a qu'à dire Et si t'étais fudge, comment t'aurais répondu ? Et si t'étais comme ça ? Et des fois même, on va se rendre compte qu'à la réponse, il y a quelque part une sélection dans le moteur de recherche, donc le browser, il est quelque part limité. Seulement, pour l'instant, on n'en parle pas. C'est à vue de nez, il n'y a pas besoin d'en parler. Qu'est-ce qu'on veut dire quand on dit ça ? Eh bien, il faut savoir que ce ne sont pas les gens les plus intelligents à qui on peut faire le plus confiance. Et c'est triste. D'ailleurs, vous le savez, c'est un sujet de la Gaddafi, puisque contre le haram, qui est le plus intelligent, le sort du céder, il y a quatre enfants, vous vous rappelez, le kharam, celui qui est sage, l'intelligent, le rachat, celui qui est impie, le tam, celui qui est sain, le chénoïde, celui qui ne s'est pas posé de question. Et c'est très intéressant, puisqu'on a l'impression qu'on met en opposition le kharam, le sage, avec l'impie. Mais on pourrait dire que le contraire du sage, c'est l'idiot, ce n'est pas l'impie. Non, parce qu'en réalité, la différence entre un homme sage et un impie, ce n'est pas qu'ils ne sont pas intelligents. C'est qu'est-ce que tu fais de ton intelligence ? Et d'ailleurs, il faut savoir que malheureusement pour nous, et moi je l'ai appris quand mon maître, quand on avait été pour les trois ans de mon fils, lui coupait des boucles. Donc mon Rav, le petit ne voulait pas avancer. Alors mon Rav lui a dit, tu aimes les pièces de chocolat. Il a sorti des pièces de chocolat, il lui a dit, je vais te payer trois pièces de chocolat si tu me laisses couper une de tes boucles. Le petit est devenu tout de suite, il a coupé. Et j'ai dit, purée, il est vraiment fort le Rav. Alors... Il s'est dit qu'il allait se faire un petit chocolat pour ne pas avoir de temps dans ses poches. Il lui a dit que les petits chocolats étaient trop chelous. que tu aies beaucoup d'intelligence et un bon cœur. Et à plusieurs reprises, je cite que cette bénédiction n'est pas seulement une bénédiction, c'est un enseignement. C'est que malheureusement, les gens qui sont très intelligents ne sont pas toujours les personnes qui ont le plus de cœur. Et les gens qui ont le plus de cœur ne sont pas le plus souvent les personnes qui ont le plus d'intelligence. Au point qu'on traite de frayeurs, de pigeons ou d'idiots ceux qui sont trop gentils, et que ceux qui sont très intelligents, ils ont la réputation d'être ceux qui... Ils, des fois, un petit peu, vont réfléchir à deux fois avant de s'engager dans quelque chose qui paraît illogique. Le Maharal de Prague est formel. La bonté, c'est quelque chose qui n'est pas un acte intelligent. T'as travaillé, mon pote. Il n'a qu'à travailler. Pourquoi je vais lui donner des heures de travail ? C'est totalement illogique. D'ailleurs, les gens deviennent fous quand ils voient la solidarité du peuple d'Israël. Les gays sont capables de venir, de vendre leurs vêtements et de dire, mais pour mes frères. On dit, mais pour tes frères, t'as plus rien. Oui, et alors ? L'épreuve, justement, de l'intelligence, c'est de savoir en quoi cette intelligence contrarie et contredit ta capacité à garder du cœur. En quoi ton cœur, il te limite à avoir un accès à la connaissance. Où est-ce qu'on voit ça ? Et après, on va faire une petite pause, on va en discuter, parce que c'est quand même beaucoup d'informations. On voit ça dans une expression qui revient 20 fois en deux sidrotes, en quelques chapitres de la Torah, dans le livre de l'Exode, où on a plus de 20 fois la même expression. C'est vrai que dans la Torah, on dit une fois des choses, pas besoin de le dire deux fois. C'est le monde Je veux qu'il parle, donc il n'y a pas besoin d'un... Et puis vous voyez bien que quand on parle une fois, on est capable d'écrire des livres entiers sur deux mots. Donc le dire vingt fois, c'est qu'on veut beaucoup insister. C'est quoi ? C'est qu'on parle de chokhmat lev. Une sagesse de cœur. La sagesse du cœur, c'est un oxymore en français. Sagesse, c'est l'intelligence. Le cœur, c'est les sentiments. Eh bien, la réponse à cette question, c'est que non, justement. Qui est l'homme véritablement intelligent ? C'est celui qui garde du cœur avec, pour ne pas dire malgré, son intelligence. Et qui est l'homme qui a vraiment du cœur ? Ce n'est pas celui qui donne parce qu'il ne comprend rien, c'est celui qui comprend très bien l'enjeu et qui est quand même capable de dire Je vais quand même donner de mon cœur, même si ma tête m'aurait peut-être dit Attends, il faut être un peu prévoyant, il faut être un peu dans la retenue, il ne faut pas faire n'importe quoi. Quand il y a une chokhmah, une sagesse qui s'accompagne de cœur, c'est une bonne sagesse. Mais si c'est une sagesse qui n'a plus de cœur, parce que quelque part, plus il y a de l'intelligence, moins il y a du cœur, alors là, on a un problème. Ce n'est pas la sagesse que la Torah demande. Et de ce fait... Inévitablement, la question, quand on parle de ce sujet d'intelligence artificielle, c'est qu'on pourrait peut-être lui poser la question. Mais si elle était tout simplement honnête et très intelligente, elle pourrait nous dire qu'un cœur, un vrai cœur, elle n'en a pas. Et de la même manière qu'un être qui n'a pas de cœur serait la dernière personne à qui vous demanderiez des conseils intelligents pour pouvoir vous réaliser, exactement de la même manière, mais a fortiori, lorsque quelqu'un n'est pas humain et n'a pas cette capacité émotionnelle à prendre en compte des sentiments qui dépassent forcément, ou limitent forcément, ce que l'intelligence nous dicte. Vous savez bien que des fois, on est pris, on dit je vais aider, je vais faire, je vais donner, je vais pleurer, je sais pas pourquoi je pleure, je sais pas pourquoi... Mais quelque part, on est pris par nos sentiments. Et Akadosh Baruch Hu, le créateur nous a créés avec ce sentiment et il a créé l'homme avec... L'intelligence, parce qu'il a une capacité d'avoir du cœur. Ça me fait penser à la phrase... La première chose qui peut ressortir, c'est exactement ce que vous dites, c'est que si la dimension intelligente, dans le sens axé à une connaissance, ou bien syllogisme, des associations, ou bien une exploration rapide d'un sujet que je ne connais pas, je le prends et entends. Qu'objet de réflexion, je le réfléchis en tant qu'être humain, avec mes émotions et ma subjectivité, c'est exceptionnel. La difficulté, c'est que malheureusement, on ne le propose pas vraisemblablement de cette manière-là. On va dire plus que ça. C'est qu'aujourd'hui, vous savez qu'il y a les livres qui sont les livres électroniques. Donc, imaginez bien que de ce bientôt, toutes ces bibliothèques audio seront intégrées avec aussi des romans pleins d'émotions. Donc quelque part, l'intelligence émotionnelle va entendre aussi des critiques de cinéma, va savoir ce que les gens ont ressenti, va faire une sorte d'engrangement et de mémoire extraordinaire, de disque dur de toutes les émotions, pour savoir qu'est-ce qui est recevable de pouvoir s'émouvoir ou non, et de quelle manière. C'est comme si quelque part, on va devoir réfléchir, intégrer et juger ce qui est admissible de ressentir ou non. Mais quelque part, c'est nous. Voler notre subjectivité, c'est voler l'émotionnel humain. Donc la première chose, c'est le conflit entre ce qu'on va appeler être la composition selon la Torah. Peut-être que les gens disent non mais nous on n'est pas dans l'émotionnel, justement l'émotionnel. Mais si on dit qu'il faut être un homme intelligent et en même temps dans l'émotion et dans le ressenti, on ne pourra jamais accepter. Que ce ressenti ne vienne pas de ma réflexion et de la manière avec laquelle je vibre dans mon cœur ou dans mon ventre, quand je ressens ou quand je vois quelque chose ou quand j'apprends quelque chose. Deuxième texte que je voudrais vous citer. Et ce texte, il est très connu. Il y a deux Mishnayot. La Mishnah date de son écriture et de sa rédaction, en tout cas le fait d'être relié par Rabbi Yudanassi. Donc ça date du 1er siècle, du 2e siècle. Il y a deux textes qui sont dans le traité de Havod, donc le Maxime des Pères. Le premier qui parle de l'Achokhma. en disant Je vais le traduire. Tout celui dont la sagesse dépasse ses actions, sa sagesse n'aura pas de pérennité. Ce n'est pas une bonne sagesse. Et tout celui qui a des actions plus grandes, que sa sagesse, alors sa sagesse a une valeur et elle mérite de perdurer. Premier texte, je ne veux pas pendant un instant qu'on interroge, on va en ajouter un deuxième. On en ajoute un deuxième. On nous dit, Irat kol shermato Gdolam ira tret'o Tout celui dont la sagesse est plus grande que la crainte qu'il peut avoir de la faute et de l'erreur Alors ici on parle de la vera, mais ça veut dire de l'erreur. Allor achochmatom itkayel C'est-à-dire que sa chokhma mérite de perdurer. Mais tout celui dont la crainte est... moins grande que sa khourma, alors sa khourma, son intelligence, ne mérite pas de perdure. On voit ici qu'on souligne une relation qui ne va que dans un sens entre le rapport qu'il faut avoir entre l'intelligence et l'action et l'intelligence et la crainte. Je ne dis pas la peur, mais la crainte. Et la crainte de quoi ? La crainte de mal faire. Et je pense que ces deux textes-là doivent nous renseigner sur la pensée juive de l'intelligence. Qu'est-ce que ça évoque et qu'est-ce que vous en comprenez ? Je vais vous citer un... une connaissance que nous allons devoir réfléchir à intégrer qui n'est pas si simple en fait à intégrer ce thème vous pouvez le trouver dans un livre du Ravelli Mung qui s'appelle Vers l'harmonie et qui donne à la fois des définitions et des introductions sur les concepts kabbalistiques alors bien évidemment je n'encourage personne qui est trop novice merci à étudier des choses kabbalistiques. Mais en même temps, ne me faites pas ça. La première fois que je vous demande votre attention, vous ne m'écoutez pas. Je n'ai jamais fait ça. Je m'excuse. On n'est pas dans une salle de classe. En fait, le monde est la révélation du divin. Le monde est la révélation de la volonté divine. Vous comprenez aisément que la volonté divine, si elle est divine, elle est du domaine de l'infini, et donc de l'imperceptible pour l'être fini. C'est évident. Si on devait donner une parabole, j'utiliserais la parabole qu'un de mes maîtres utilise constamment, c'est que quand on est à l'intérieur d'une boîte d'allumettes, on ne peut pas considérer, dans la perspective de quelqu'un qui est une allumette, dans une boîte d'allumettes, ce qui se passe à l'extérieur de la boîte d'allumettes. De la même manière, on ne peut pas penser le divin d'une manière divine. On ne peut que le percevoir d'une manière humaine. Jusqu'ici, tout va bien. Macha lema d'abord, mais à quoi ça ressemble, c'est que quelqu'un qui est en train de chinois, il ne comprend rien. Le chinois, il ne peut percevoir le chinois qu'en tant qu'un français qui ne comprend pas le chinois. Il va répéter en se disant, il dit n'importe quoi le gars. Alors que dans ces petites subtilités de phonèmes et de syllabes et de voyelles, quelque part, il y a des choses très précises qui sont dites. Le divin a une volonté. Cette volonté, elle va se révéler dans un monde qui est matériel. qui parle à des êtres finis. Comment est-ce que ça peut se proposer dans un monde d'êtres finis ? Et le passage entre l'infini et le fini, comment il se passe ? Alors il y a ce qu'on appelle le concept de la réduction. C'est ce fameux Tim Tzu. Je ne rentre pas dans des choses qui sont totalement complexes, profondes, et qui nous dépassent de loin, mais je vais vous expliquer qu'en fait, il y a 10 sphères de révélation du divin. Ces dix sphères de révélation du divin commencent par la couronne. La couronne, elle est au-dessus de la tête et en fait, elle est au-dessus totalement. Sauf qu'il y a quelque chose qui touche la tête, c'est le bas de la couronne, il est sur la tête. Mais c'est la seule chose qui est perceptible. Le reste, ça va beaucoup plus haut. Et ensuite, il y a la coma, c'est-à-dire toute la hauteur anatomique dans le monde spirituel des sphères de l'homme. Il y a la partie qui est la partie cérébrale. Il y a la partie qui est la partie du corps, et la partie qui est la partie, on va dire, de l'action ou de la réalisation. Eh bien, il faut savoir que la khufma, la bina et le dat, qui sont les trois composantes de ce qu'on appelle la dimension intellectuelle de l'homme, et donc aussi intellectuel du projet divin, c'est le projet dans sa globalité, le projet dans ses détails, et le lien qu'il y a avec nous. Qu'est-ce que ça veut dire ? Je suis obligé de le dire de cette manière, sinon je déshonore la khokhmah de la Torah. Mais je vais essayer de vous le traduire de manière simple. C'est qu'en réalité, on doit se demander à quoi sert l'intelligence ? Pourquoi faut-il être intelligent ? Et là, on touche à la question... Pourquoi tu veux devenir intelligent ? D'ailleurs, il y a un texte qui est fabuleux dans le Midrash, qui nous dit qu'à Kadosh Baruch Hu Dieu, il y avait un jeune homme qui avait 13 ans. Adam, t'entends ? Il avait 13 ans. Et c'était l'architecte du temple du Beth Amikdash. Ça veut dire que le Beth Amikdash, qui était le sanctuaire portatif, le Mishkan dans le désert, il a été construit par quelqu'un qui n'avait pas plus de 13 ans. Et cet homme-là, il s'appelait Beth Salen. Et Hachem l'a doté d'intelligence. Et le texte nous dit qu'il a rempli... ...d'intelligence, et les commentateurs vont dire, s'il a rempli, c'est qu'il en avait déjà. Parce que quand on dit, tu ne l'as pas rempli, ce n'est pas que tu ne l'as pas versé, c'est que tu ne l'as pas rempli. Et la Torah nous dit, va à Maléoto, Dieu de dire, je vais le remplir d'intelligence. Et le texte de nous dire... qu'on donne l'intelligence aux idiots, pas aux gens déjà intelligents. C'est pas très intelligent de donner l'intelligence aux gens qui sont déjà intelligents. Vous savez bien qu'un bon prof de maths ne doit pas s'intéresser que au meilleur, mais à celui qui est nul. Et de la même manière, un bon prof de Torah, normalement, il doit s'intéresser aussi aux gens qui n'y connaissent rien, sinon c'est pas un bon professeur. C'est ça l'amour de la connaissance. Et l'intelligence, on dit, mais comment Dieu dote-t-il et remplit-il celui qui est déjà... détenteur d'une intelligence et d'une connaissance pour le remplir, plutôt que de le donner à quelqu'un qui n'en a pas. Et la réponse... Elle est extraordinaire. C'est que cette femme qui était une non-juive et qui a questionné un des sages du Talmud, il lui a dit mais ton Dieu, il donne la connaissance aux gens qui sont déjà intelligents ? Il devrait la donner aux idiots. Il lui a répondu et toi quand tu prêtes de l'argent, tu prêtes à des gens qui sont solvables et qui ont des biens immobiliers ou à des gens qui n'ont rien ? Il dit, ben, des gens qui ont de l'argent, qui ont des biens. Il dit, ben, c'est la même chose. Si Akadosh Baruch Hu donnait la khourma à des personnes qui l'utiliseraient à mauvais escient, Il la verrait se perdre. C'est la raison pour laquelle il la donne à celui qui l'a déjà. C'est quoi celui qui l'a déjà ? C'est celui qui a l'estime de l'intelligence. C'est-à-dire qu'il doit y avoir une volonté et une aspiration. Il n'y a pas de but en soi d'être intelligent. Mais l'intelligence est un outil pour pouvoir faire des choses bonnes et prendre des précautions pour ne pas faire de mauvaises choses. Ça veut dire qu'en réalité, être intelligent pour être intelligent n'a aucune valeur dans le judaïsme. C'est la raison pour laquelle le judaïsme intellectuel, qui ne se préoccupe pas d'agir bien ou de ne pas agir mal selon le judaïsme, n'a aucune valeur selon le judaïsme. Le message, il est que quelque part, la raison pour laquelle on apprend, c'est pour... pouvoir palper une volonté qui nous dépasse et la prendre de quelque chose qui nous dépassait totalement de ce qu'on a appelé tout à l'heure la couronne, en saisir quelque chose dans notre vie pour en transformer quelque chose de réel. Ça veut dire qu'un gars intelligent, il faut voir ce qu'il est capable de faire dans sa vie, de bien et de garder la retenue de ne pas faire de mal. Et c'est ça un homme intelligent dans la Torah. Un homme intelligent c'est pas quelqu'un qui parle bien. Je dis toujours à mes élèves, je dis un homme intelligent c'est quelqu'un, quand il a fini son cours, va voir comment il parle, va voir comment il marche, va voir comment il mange, va voir comment il joue au foot, regarde-le quand il rentre à la poste, regarde-le comment il parle à sa femme et ses enfants, regarde comment est-ce qu'il se comporte en société. Et de la même manière, on n'est pas en mathématiques, on est dans un rapport à l'intelligence dans ce qu'elle est une vérité. La vérité qui n'engage pas, il n'y a aucun intérêt à l'étudier, à la connaître. Le sujet donc d'avoir une connaissance globale qui s'appelle Chokhmah, une connaissance détaillée qui s'appelle Da'at, et un lien entre la partie intellectuelle et l'action qui s'appelle donc le Da'at, qui amène ensuite à la réalisation, est fondamental. La question qui est posée, c'est qu'est-ce que pourrait représenter ce qu'on appelle l'action ou le fait d'avoir la crainte de voter ? Alors, nos maîtres nous disent que l'action, c'est la mise en positive, c'est de faire ce qu'il faut faire. Et la crainte, c'est de ne pas enfreindre des choses qui sont interdites. Ça veut dire avoir des principes positifs d'action et de retenue de choses qui sont interdites. Il faut savoir... que ça veut aussi dire que celui qui est intelligent, il ne peut pas être trop sûr de son intelligence. Et quand on est trop sûr de soi quand on est intelligent, on est susceptible de foutre. Et nos maîtres nous disent, heureux l'homme qui a toujours peur. Mais peur de quoi ? Peur de mal faire. Oui, mais si tu n'as toujours pas de mal faire, tu es mal dans ta peau. Non, il faut que tu sois très sûr de toi dans ce que tu es capable de faire bien, mais toujours très vigilant de ne pas trébucher. Parce qu'en réalité, et c'est ça aussi, le risque... de donner la parole à quelque chose qu'on surnomme être une intelligence, mais qui n'aura peut-être jamais peur de dire ce qu'elle a compris, puisqu'il n'y a pas de... En fait, quelque part, comme dit le proverbe, les conseillers ne sont pas les payeurs. L'intelligent qui ne réalise rien n'est pas un intelligent engagé. En quoi peut-il être une réflexion ? Il a préférence de l'intelligence si lui-même il ne prend pas de précaution de ne pas dire. Alors il faut savoir qu'en fait nous pensons que nous sommes libres de penser à ce à quoi nous voulons penser. Ça semble tout à fait cool, puisqu'en fait je pense à ce que je veux, je réfléchis à ce que je veux, j'apprends ce que je veux. Alors je vous cite un texte, qui est un texte de la Mishnah. Et donc dans la Mishnah de Fagiga, au deuxième chapitre, c'est un texte très connu, là-bas on nous dit qu'il y a des sujets qu'on ne peut pas étudier. Donc on nous dit, voilà, il y a des sujets sur lesquels tu n'as pas le droit de réfléchir. Vous imaginez bien que dans la Torah, nous ne faisons que réfléchir, c'est extrêmement difficile qu'on nous dise, ça, t'as pas le droit de réfléchir. D'ailleurs, étudier, se questionner. Donc là, Michna nous dit qu'il y a des sujets qu'on étudie qu'à trois, d'autres qu'on étudie qu'à deux, et des sujets qu'on a le droit d'étudier que seul, et on ne peut l'enseigner à une personne qui ne pourra comprendre qu'en filigrane des principes qu'on va lui dire et il comprendra tout seul le reste, et sinon on ne le fait pas. Donc c'est des sujets qui chacun sont des sujets qu'on pourrait citer, mentionner, c'est pas très très important. Mais en tout cas on voit qu'on ne peut pas parler de tout avec n'importe qui, on ne peut pas étudier n'importe quoi, de n'importe quelle manière, et on ne peut pas parler des choses d'une manière qui est crue, même s'il faudrait dire des choses claires. C'est un sujet qui n'est pas simple, il faut le savoir. Alors le Rambam nous dit On n'a pas le droit d'observer quatre choses ce qui est en haut, ce qui est en bas ce qui est avant et ce qui est après Ce n'est pas vraiment notre sujet aujourd'hui mais tout le monde peut comprendre qu'il y a des sujets qui concernent le créateur et pas la créature Merci et s'interroger de manière philosophique sur quelque chose qui ne peut pas te concerner l'homme. n'a pas de sens sur le plan humain. C'est simple. Seulement, on nous dit V'ekomu shelo chas al kvot kono raoulo shelo balaola Tout celui qui n'a pas pitié de son créateur, qui n'a pas de respect de la dignité de son créateur, il aurait été préférable qu'il ne soit pas créé. Dignité, son créateur, respect pour son créateur, de quoi on parle ? Le Rambam Maimouli nous dit Quand on dit qu'il n'a pas pitié de son créateur, c'est qu'il n'a pas pitié et il n'a pas un rapport sain à sa propre intelligence. Pourquoi ? Parce que l'intelligence, c'est la manière avec laquelle on révèle l'honneur divin. Et celui qui n'a pas conscience. que l'intelligence est donnée pour révéler l'honneur du créateur, c'est comme s'il allait utiliser quelque chose à des fins extrêmement viles et personnelles, et il utilise son intelligence comme si c'était un animal qui allait manger. Qu'est-ce qu'on veut nous dire ? On veut nous dire, et je pense que c'est très important, qu'on n'a pas à réfléchir et à apprendre des choses qui n'ont pas de sens dans notre vie. Et il faut savoir que... On n'est pas obligé d'être dans l'effort intellectuel extrêmement instructif dans la Torah et les Ménisodes constamment, quand on a besoin aussi de se détendre. Mais il faut savoir que quand on met sa tête, ses yeux, sa réflexion dans des choses qui ne construisent pas, on ne peut pas imaginer qu'on reste totalement impassible et indifférent à ce qu'on a pensé et réfléchi. Notre intelligence ne nous appartient pas. Elle est un outil de décryptage. On doit apprendre à décrypter des choses qui sont bonnes et saines et ne pas l'abaisser à des choses qui sont mauvaises. En plus donc de l'engagement de réaliser ce qu'on a compris et ce qu'on a appris et de ne pas enfreindre des choses qu'on a appris que c'est un mauvais principe. Oui, telle et telle chose, ce n'est pas bien. Alors si tu l'as appris, il faut quand même que tu sois engagé. Vous comprenez que quelqu'un qui a appris le code de la route, après on dit mais monsieur, vous avez eu votre code, vous avez fait ça. Vous n'avez pas le droit. Il y a encore autre chose, c'est que même réfléchir et apprendre des choses qui ne sont pas dans le sens de ce que tu veux donner comme sens à ta vie, tu ne dois pas mettre ta tête là-dedans. Et je veux vous dire que c'est très difficile. Pourquoi ? Parce que l'homme voudrait être un être à ce point libre qui dit au bon Dieu, mais moi je fais ce que je veux, moi je pense à ce que je veux, je regarde ce que je veux, et un point c'est tout. Et malheureusement, si on est honnête, on sait bien que dans la vie, il y a des choses auxquelles on a trop réfléchi et qui nous rendent malheureux. Il y a des choses auxquelles on pense trop et qui ne font pas notre bonheur. Et il y a d'autres pensées qui sont des pensées constructives. Et bien la Torah nous dit qu'il faut apprendre à penser. Il faut apprendre à savoir où penser. Il faut apprendre à savoir comment réfléchir et qu'on doit utiliser... L'intelligence comme un outil et non pas comme une fin en soi. C'est une manière pour moi de pouvoir faire la critique de ce qu'aujourd'hui. Seulement, il faut faire extrêmement attention à ce que l'intelligence artificielle doit être un outil et absolument rien d'autre. Et qu'on doit garder sa subjectivité. On ne doit pas lui poser des questions qui n'ont pas de sens dans notre vie. Et que quand on a compris quelque chose, on doit être capable de réfléchir. ...d'agir pour le bien, de ne pas agir pour le mal, et parfois de refuser de savoir, d'apprendre, de regarder et de comprendre des choses qui ne vont pas nous faire du bien.
Description
Conférence donnée par le Rav Mordehai Bendrihem - à Paris - Avril 2024 - Tutorah.org
Hosted by Ausha. See ausha.co/privacy-policy for more information.
Transcription
Ce soir, je voulais parler avec vous de l'intelligence artificielle, figurez-vous. C'est la première fois que j'aborde ce thème simplement et encore plus en public. Et en fait, comme vous le savez, dans nos cours, l'idée, ce n'est pas de venir la vérité sur l'intelligence artificielle, parce que je ne prétends pas avoir la vérité, mais réfléchir ensemble. Donc, vous proposez une réflexion qui est basée sur le judaïsme, sur la Torah. Essayez de... et essayer d'avoir des outils de réflexion. Alors, tout d'abord, tout à l'heure, j'ai regardé un petit peu ce qui se fait. Donc, j'ai découvert des choses que je ne connaissais pas. Et notamment, une nouvelle définition de l'intelligence. Donc si vous allez, alors bon, c'est pas émilitré, puisque bon, ce serait quand même bien obsolète de chercher dans émilitré quelque chose qui est relèveré et qui est vraiment sûr en intelligence artificielle. Mais quand on regarde par exemple dans la définition large, aujourd'hui en fait on définit l'intelligence artificielle par rapport à ce qu'elles sont capables. des êtres vivants et non vivants de pouvoir, et à ce moment-là, soit s'adapter, soit créer, soit avoir des connaissances, des compréhensions, etc. Donc, en fait, parler d'êtres vivants et non vivants, c'est pas vivant et non vivant, Christ est chez l'homme, parler des morts, mais c'est des êtres qui ne sont pas vivants, ça veut dire des objets. Et donc, des objets qui n'ont pas de vitalité. Et moi je suis très perturbé par ce sujet, j'y ai réfléchi depuis un petit moment déjà, j'imagine que vous aussi, et je voudrais peut-être qu'on aille à l'origine, à la racine, de savoir qu'est-ce que c'est l'intelligence dans la Torah, et en quoi devons-nous être soit prévenus, soit extrêmement attentifs, soit même vigilants et... à se méfier de l'intelligence sociale, sachant que, alors là, c'est vraiment personnel, c'est un ressenti. J'ai le sentiment que ça va être la prochaine révolution technologique qui va bouleverser, selon moi, nos quotidiens. Après, l'Internet, c'est que, finalement, on n'a même pas peut-être saisi la portée de ce qui est en train de se faire ou de se dire. Donc, pour ce faire, je voudrais aller à l'origine des choses. Alors, je ne vois pas tout le monde. Adam, vous avez dit... En fait, j'aime bien voir tout le monde. Alors, ça ne veut pas dire que je vais surveiller si vous suivez chacun de mes pas et chacune de mes paroles. Mais en même temps, c'est quand même sympa, si on a une grande table, de voir tout le monde. Si ça ne vous gêne pas. Alors, je voudrais que vous sachiez que dans la Torah, on a déjà parlé des cinq parties de l'âme, à savoir Nefesh, Ruach, Neshama, Chaya et Hikida. Nefesh, c'est la partie qu'on pourrait appeler organique. Roi, on pourrait parler de l'esprit et de la parole. Neshama, c'est l'âme, mais en ce qu'elle éclaire au-dessus de la tête, et qu'elle inspire l'esprit humain. Et il y a deux niveaux auxquels nous n'avons pas accès, qui sont Khayy et Hida. Et quelque part, c'est la constitution de l'homme qui est faite, à la fois de corps, à la fois d'âme, et à la fois de ce que l'homme va choisir entre le corps et l'âme. Je crois qu'une fois, on en avait parlé. On avait même mis en parallèle entre pensée, parole et action les différents niveaux de âme, esprit ou parole, et on avait dit aussi le corps et la réalisation. Mais il faut savoir qu'il y a deux outils qui sont les outils de décryptage du monde. Les décryptages, on pourrait appeler par exemple des lunettes, ou bien des... Comme quand on a des sens pour pouvoir toucher, respirer, décrypter. Et ces deux outils sont... Mohar, c'est... Le cerveau, l'intelligence, élève, c'est le cœur, l'émotion. Et ces deux outils, en fait, sont constitutifs de l'homme. D'ailleurs, un homme qui n'a pas de cognitif, un minimum de cognitif, même s'il a beaucoup de cœur, en général, il est en souffrance. Et quelqu'un qui a beaucoup de cœur, mais qui n'a pas... Bon, je crois que je viens de dire la même chose. Et quelqu'un qui a du cognitif qui n'a pas de cœur, ou quelqu'un qui a du cœur et pas du cognitif, pas de réflexion, il est en souffrance. Et du coup, il va avoir un... L'équilibrage et une complémentarité entre l'intelligence et aussi le cœur. C'est la raison pour laquelle, déjà, on va avoir une première critique ou une première réflexion autour de qu'est-ce que ça veut dire l'intelligence et l'émotionnel, c'est-à-dire la réflexion et le cœur, et bien sûr, quand on parle d'intelligence artificielle, il va être très difficile d'interroger. de manière émotionnelle, l'intellect. D'ailleurs, moi qui reçois des personnes tous les jours, J'ai toujours un grand principe que je dis, c'est qu'un sentiment, ça se respecte. Ce n'est pas forcé que ça soit quelque chose de raisonnable et de rigoureux au niveau de la logique. Parce qu'un ressenti, c'est quelque chose qu'on n'est pas tout à fait capable d'expliquer. Et d'ailleurs, les gens qui veulent soit vous expliquer vos ressentis, soit vous faire réfléchir vos ressentis, si c'est pour les raisonner, Pour vous aider à moins souffrir, c'est une chose, mais si c'est pour les juger, quelqu'un qui juge votre ressenti, c'est quelqu'un qui ne vous respecte pas. Bien évidemment, si chaque fois qu'on vous parle, vous êtes vexé, et qu'on dit mais tu comprends pas ce que je te dis mais si on est tous deux de bonne foi, et que la personne se vexe à chaque fois, tu peux pas imaginer qu'elle fait que mentir sur son ressenti. Oui, chaque fois que tu lui dis ce mot, elle pleure. C'est peut-être qu'il y a quelque chose qu'elle ressent. que tu ne comprends pas avec ton intelligence. Et d'ailleurs, on sait bien qu'il y a des moments où on est extrêmement éprouvé au niveau de notre affecte et de notre ressenti, et où des mots d'intelligence et des mots d'esprit ne servent à rien, mais prendre la main, prendre dans les bras, c'est déjà dire beaucoup. Je ne sais pas si vous vous rappelez, une fois on a eu une discussion avec vous, Ariel, quand vous parliez des familles, des otages, etc. On avait parlé du fait, qu'est-ce que je dis quand je les vois ? Ma foi, il n'y a pas grand-chose à dire d'intelligent. Si ce n'est que... Prendre dans les bras quelqu'un qui souffre, c'est peut-être ce qui est le plus intelligent en tant que l'intelligence peut être une capacité d'adaptation, c'est de ne pas trop faire marcher sa tête pour être capable de connecter quelque part les cœurs. Et la première réflexion, c'est donc de savoir qu'est-ce que la Torah nous dit de ce système bizarre qui est trop souvent décrit comme étant un système contradictoire entre quand quelqu'un est très intelligent, il n'est pas très sensible, quand quelqu'un est très sensible, il n'est pas très intelligent. Alors... C'est vrai ou pas vrai ? Alors je vais vous partager un texte qu'on avait étudié il y a quelque temps avec Jean-Louis. Un texte que j'ai trouvé vraiment magique. Ce texte nous dit... Donc il a été écrit par le Rav Meir Simra de Davinsk. Je sais pas si c'est à 100, 150 ans, Fred, tu le dis si je me trompe. Donc, heureusement, dans la vidéo... Dans la vidéo, attends, je vais juste rentrer. Au revoir ! Donc, c'est très intéressant parce que cet auteur, qui s'appelle le livre, s'appelle le Meshech Hohma, il met en miroir et en comparaison l'utilisation que les nations font de l'intelligence et du cœur et la manière à laquelle le peuple d'Israël... utilise son intelligence et son cœur. C'est-à-dire qu'un juif, même quand il dit qu'il préférerait ne pas dire qu'il est juif, un moment ou un autre, ça se sait. Parce qu'un juif, comment il chante, comment il danse, comment il rigole, comment il parle, comment tout ce qu'on veut, un juif, ça reste un juif, et même s'il l'oublie, on le lui rappelle, n'est-ce pas ? Bon, on aimerait bien qu'on ne le lui rappelle que dans les bonnes circonstances. Toujours est-il, le Rav nous dit que... Là... Alors... Dans l'Antiquité, les nations qui étaient polythéistes, qui avaient des foies dans des divinités, fondaient leur foi sur ce qu'ils pouvaient observer et ressentir de ce qu'ils voyaient. Donc il voyait un soleil, il voyait l'amour, il voyait la beauté, et c'était le dieu de ceci ou le dieu de cela, etc. Tout le monde connaît, tout le monde a quelques bases de ce qui se passait dans l'Antiquité grecque. Et il nous dit, le Rav, Le ressenti fonde la foi des nations. Alors qu'il n'en est pas ainsi du peuple d'Israël. Le peuple d'Israël... Il n'en est pas ainsi... Pour le peuple d'Israël... La phrase d'avant, c'était le ressenti fonde... Leur foi. Ça veut dire qu'en fait, ils voient un truc et ils disent... Je ressens que... C'est un dieu. Bien évidemment, c'est une caricature vulgarisée. C'est un texte qui grossit dans un grand zoom, mais après on va un petit peu essayer de distiller ce qu'il est en train de dire. Voilà, donc quelque part, mais le ressenti en tant que, je ne réfléchis pas à l'image, l'image me parle, l'image me dit que cette personne est belle. Quelle beauté ! Je crois dans cette beauté. Donc, quelque part, en fait, on est, comme on l'avait fait une fois, on avait tué le sud de l'imagination, l'image nous dit le commentaire de l'image. Il paraît être un homme musclé, parce que son image dit qu'il est musclé. En réalité, ça se trouve, il ne s'est pas levé quoi que ce soit, mais si je me fiche à l'image, sans interroger l'image, comment on interroge l'image ? On lui met un poids, au gars. Et de la même manière, un client qui vient vous vendre un truc, il dit, wow ! Si on laisse les choses comme elles sont, on est obligé d'acheter si le gars a fait un peu de marketing. Minimum. Sauf que, quand vous commencez à poser quelques questions... Mais j'ai quand même fait une petite étude... Je sais que vous avez des concurrents qui réussissent vraiment. Quelle est la spécificité de votre produit ? Et là, ça commence à devenir un peu intéressant. J'ai cru comprendre qu'en 2018, vous avez eu une crise. Comment vous en parlez ? Le gars, tout d'un coup, il n'est plus aussi beau. Son produit n'est plus aussi brillant, etc. Mais non, on n'est pas en train de démonter qui que ce soit. C'est que, quelque part, il y a... Comment on voit les choses, on se dit Wow, c'est incroyable ! Et bien évidemment, c'est pédagogique que je caricature de cette manière. On n'est pas en train de dire que les Grecs et l'Antiquité grecque, c'était des idiots qui regardaient. Mais quelque part, il y a ici une vérité, c'est observer des choses et être ébahi au point J'y crois, j'y crois Bon, malheureusement, ils ont besoin de voir, d'avoir une image pour croire aussi. Ils ont besoin... Peut-être d'abord une image, en tout cas, l'image fait le travail. Alors que le peuple d'Israël, quelque part, alors, tout celui qui a étudié un peu la Torah, il sait que le religieux qui a étudié le Tanu, par exemple, nous, on peut apparaître comme des prises de tête. Parce que quelque part, il n'y a jamais un problème simple. L'autre jour, j'ai fait un exposé, et donc on a pris une loi qui est figée, et on se dit, bon, voilà, il n'y a rien de plus à dire. Et je dis, ah ouais, prenons, essayons de diviser, essayons d'interroger. Et quelque part, les grands discours, c'est quoi ? C'est quand on revisite des choses qui paraissent simples, et que finalement, on se dit, mais c'est super profond. Je ne sais pas si vous vous rappelez, des fois, un prof de philo qui dit, mais vous avez entendu ce qu'il a dit ? En fait, il dit, mais je n'ai rien dit, je me suis trompé. Non, non, mais c'est extraordinaire ! J'ai rien dit. En réalité, c'est être capable d'interroger ce qui se présente. Donc, le Rav nous dit, le peuple d'Israël, eux, ils se fondent sur quelque chose qui a un rapport à la vérité, une vérité réfléchie. Vous savez bien qu'en optique, la vision et la réflexion doivent être quelque chose qui est posé. Et puis, ce fameux chemin, je me suis rappelé l'œil qu'on dessinait, vous vous rappelez ? Je ne mets pas en avant des choses que je me rappelle depuis très longtemps quand même. Mais on sait bien qu'il y a la... La manière à laquelle on réfléchit les choses. Et la réflexion, c'est simple. C'est comment, dans ma subjectivité, j'aborde une image qui aurait pu être objective et je vais en avoir un regard, d'une perspective qui vient de mon œil, de mon regard, de mon intériorité. Et on sait bien qu'on peut voir le même film, on peut être 50 personnes, on peut écouter la même musique, 50 personnes, et on pourrait en parler facilement, différemment. Pourquoi ? C'est l'objectif, quoi. D'ailleurs, je marchais dans un centre commercial et il y avait un piano qui jouait. ...tout seul, vous savez, donc il y a une mélodie, et les enfants regardaient, c'est très sympa de regarder un piano qui joue tout seul. Mais en réalité... Dans chaque morceau, avec les mêmes notes qui sont interprétées par différentes personnes, il y a du sujet, il n'y a pas que de l'objet. Dans chaque phrase, dans chaque situation, il existe un rapport entre la subjectivité et l'objet. Vous vous rappelez que quand on a une dissertation, on te demande à toi ce que tu as à en dire. D'abord, j'ai dû rendre un devoir. Le gars a dit faites ce que vous voulez, je ne suis pas de cause exigeante, mais ne pompez pas Pourquoi ? Parce qu'en réalité, j'ai envie de voir... ce que vous avez dans le ventre. Tu peux dire n'importe quoi. Tu peux dire des choses intéressantes ou moins intéressantes. Mais dis-moi quelque chose qui vienne de toi. D'ailleurs... C'était des mots. Je sais pas. Moi j'essaie de me dire mincement. Mais c'est très intéressant parce que des fois j'utilise le jeu de mots pour dire que des fois les gens dépensent la pensée des autres mais réfléchissent pas beaucoup. Tu cherches quelque chose, t'as envie de parler et les gens en fait se... C'est terrible, ils cherchent sur internet des connaissances sur des sujets alors qu'en fait, la plupart du temps, c'est des informations qui sont libres. Ça ne vole pas très haut, vous voyez. Et quelque part, on ridiculise la science, l'intelligence, la connaissance, et on se fait honte à soi, on se fait honte à la réflexion, on se fait honte à tout. Mais en même temps, comme c'est admis, donc les gens font des citations, mais c'est plutôt des récitations, c'est-à-dire qu'est-ce qu'ils font ? Donc on nous dit d'abord que la foi juive, elle est fondée d'abord sur une réflexion. Vous vous rappelez qu'Avram, avant la révélation qu'Achab se révèle à lui, d'abord il se dit impossible qu'un monde fonctionne, un monde aussi sophistiqué, sans qu'il y ait quelqu'un qui la dirige. Impossible, ça veut juste dire, c'est pas logique. Il y a donc une question. J'ai peut-être pas la réponse, mais j'ai déjà une réflexion. C'est que je peux pas dire, waouh. Non, waouh et alors ? Waouh et alors ? Ça te fait quoi, ce waouh ? T'es capable d'interagir avec ce que tu vois ? Ou t'es juste... Quelqu'un de passif. D'ailleurs, vous comprenez bien que, malheureusement pour nous, ne pas interagir avec son voix, c'est exactement rester devant un écran. Donc tu es là, tu es passif, ça se passe bien, tu as passé un bon moment, et c'est fini. Une des raisons pour lesquelles, quasiment chaque fois que je donne un cours, il n'y a jamais même 10 minutes où ce n'est pas interactif, c'est pourquoi, c'est parce qu'en réalité, si vous êtes passif et que vous n'êtes pas dans l'actif, quelque part, votre sujet n'est pas impliqué. Quelque part, il faut que ça bouge, quoi. T'as quelque chose à dire, t'es d'accord, pas d'accord, et pourquoi et comment. Hier soir, j'ai terminé un cours et puis j'ai demandé à chacun, alors je sais pas si vous vous inquiétez, je sais pas si vous vous gênez, mais j'ai dit avec chacun, 5 mots, qu'est-ce que t'as retenu de ce cours ? Et donc, il y avait une vingtaine, une trentaine de personnes, chacun a dit un mot. C'est super intéressant de voir que chacun, en fait, a une subjectivité sur un sujet qui me semblait être peut-être un sujet que je maîtrisais, mais c'est pas vrai. Pourquoi ? Parce que le regard que la personne a amené, c'était son regard à lui, son expérience. des personnes qui peuvent être d'accord, pas d'accord, rajouter, commenter, témoigner, etc. Et c'est là où, quelque part, il y a un rapport entre le sujet et l'objet. Deuxième chose, nous dit le Rav... Je vous prie de m'excuser. Le Rav nous dit que le monde sentimental, figurez-vous, c'est bizarre, le monde sentimental, il nous est proposé dans la réalisation des mitzvot. Alors on se dit, attends. Quand tu prends un loulav, quand t'écoutes un chauffard, ça te fait quoi ? Et en réalité, quelque part, la sensation n'est pas quand on est passif, mais quand on est actif. Beaucoup plus. Parce que c'est vrai que quand quelqu'un joue un super morceau, ça te fait vibrer. Mais toi, ça te fait vibrer alors que c'est pas toi qui le joues. Mais le gars qui le joue, il a une autre saveur. Et il peut pas communiquer une énergie si quand il... Il dit quelque chose, il chante quelque chose, il joue quelque chose, il peint quelque chose, il n'a pas mis un peu de son esprit dans ce qu'il a fait. Alors le piano qui joue tout seul, lui, il n'a pas d'émotion. Ah ouais, le piano qui joue tout seul, il n'a pas d'émotion. Et de la même manière, un dessin qui se dessine tout seul, les reproductions qui sont des reproductions automatiques, elles ne vont pas coûter le même prix que ce qu'un gars a mis un mois, deux mois, un an, deux ans, pour le faire. Par exemple, j'ai un peintre en Israël qui s'appelle... Il me dit, en ce moment, je suis en train de peindre ce que j'ai ressenti quand j'étais enfant dans le métro à Moscou. Et en fait, c'était des tableaux où il exprimait quelque chose de très profond qui lui était arrivé. Ce monsieur, si quelqu'un prenait des photos de ce qui se passait dans le métro, juste pour qu'on se rende compte, ça n'a absolument rien à voir. Parce que ce monsieur, il a mis quelque chose de son esprit. Mais non, qu'est-ce que je veux vous dire par là ? C'est que quelque part, la chose primordiale qui va manquer à ce qu'on pourrait appeler l'intelligence artificielle, c'est qu'il n'y a pas de subjectivité et il n'y a pas d'émotion. A savoir, bien évidemment, bientôt vous serez éveillé qu'on va avoir une intelligence artificielle. musulmane, une intelligence artificielle juive, une intelligence artificielle de gauche, une intelligence artificielle de droite. On va y arriver. Ça se dit pas comme ça aujourd'hui, mais on a qu'à dire Et si t'étais fudge, comment t'aurais répondu ? Et si t'étais comme ça ? Et des fois même, on va se rendre compte qu'à la réponse, il y a quelque part une sélection dans le moteur de recherche, donc le browser, il est quelque part limité. Seulement, pour l'instant, on n'en parle pas. C'est à vue de nez, il n'y a pas besoin d'en parler. Qu'est-ce qu'on veut dire quand on dit ça ? Eh bien, il faut savoir que ce ne sont pas les gens les plus intelligents à qui on peut faire le plus confiance. Et c'est triste. D'ailleurs, vous le savez, c'est un sujet de la Gaddafi, puisque contre le haram, qui est le plus intelligent, le sort du céder, il y a quatre enfants, vous vous rappelez, le kharam, celui qui est sage, l'intelligent, le rachat, celui qui est impie, le tam, celui qui est sain, le chénoïde, celui qui ne s'est pas posé de question. Et c'est très intéressant, puisqu'on a l'impression qu'on met en opposition le kharam, le sage, avec l'impie. Mais on pourrait dire que le contraire du sage, c'est l'idiot, ce n'est pas l'impie. Non, parce qu'en réalité, la différence entre un homme sage et un impie, ce n'est pas qu'ils ne sont pas intelligents. C'est qu'est-ce que tu fais de ton intelligence ? Et d'ailleurs, il faut savoir que malheureusement pour nous, et moi je l'ai appris quand mon maître, quand on avait été pour les trois ans de mon fils, lui coupait des boucles. Donc mon Rav, le petit ne voulait pas avancer. Alors mon Rav lui a dit, tu aimes les pièces de chocolat. Il a sorti des pièces de chocolat, il lui a dit, je vais te payer trois pièces de chocolat si tu me laisses couper une de tes boucles. Le petit est devenu tout de suite, il a coupé. Et j'ai dit, purée, il est vraiment fort le Rav. Alors... Il s'est dit qu'il allait se faire un petit chocolat pour ne pas avoir de temps dans ses poches. Il lui a dit que les petits chocolats étaient trop chelous. que tu aies beaucoup d'intelligence et un bon cœur. Et à plusieurs reprises, je cite que cette bénédiction n'est pas seulement une bénédiction, c'est un enseignement. C'est que malheureusement, les gens qui sont très intelligents ne sont pas toujours les personnes qui ont le plus de cœur. Et les gens qui ont le plus de cœur ne sont pas le plus souvent les personnes qui ont le plus d'intelligence. Au point qu'on traite de frayeurs, de pigeons ou d'idiots ceux qui sont trop gentils, et que ceux qui sont très intelligents, ils ont la réputation d'être ceux qui... Ils, des fois, un petit peu, vont réfléchir à deux fois avant de s'engager dans quelque chose qui paraît illogique. Le Maharal de Prague est formel. La bonté, c'est quelque chose qui n'est pas un acte intelligent. T'as travaillé, mon pote. Il n'a qu'à travailler. Pourquoi je vais lui donner des heures de travail ? C'est totalement illogique. D'ailleurs, les gens deviennent fous quand ils voient la solidarité du peuple d'Israël. Les gays sont capables de venir, de vendre leurs vêtements et de dire, mais pour mes frères. On dit, mais pour tes frères, t'as plus rien. Oui, et alors ? L'épreuve, justement, de l'intelligence, c'est de savoir en quoi cette intelligence contrarie et contredit ta capacité à garder du cœur. En quoi ton cœur, il te limite à avoir un accès à la connaissance. Où est-ce qu'on voit ça ? Et après, on va faire une petite pause, on va en discuter, parce que c'est quand même beaucoup d'informations. On voit ça dans une expression qui revient 20 fois en deux sidrotes, en quelques chapitres de la Torah, dans le livre de l'Exode, où on a plus de 20 fois la même expression. C'est vrai que dans la Torah, on dit une fois des choses, pas besoin de le dire deux fois. C'est le monde Je veux qu'il parle, donc il n'y a pas besoin d'un... Et puis vous voyez bien que quand on parle une fois, on est capable d'écrire des livres entiers sur deux mots. Donc le dire vingt fois, c'est qu'on veut beaucoup insister. C'est quoi ? C'est qu'on parle de chokhmat lev. Une sagesse de cœur. La sagesse du cœur, c'est un oxymore en français. Sagesse, c'est l'intelligence. Le cœur, c'est les sentiments. Eh bien, la réponse à cette question, c'est que non, justement. Qui est l'homme véritablement intelligent ? C'est celui qui garde du cœur avec, pour ne pas dire malgré, son intelligence. Et qui est l'homme qui a vraiment du cœur ? Ce n'est pas celui qui donne parce qu'il ne comprend rien, c'est celui qui comprend très bien l'enjeu et qui est quand même capable de dire Je vais quand même donner de mon cœur, même si ma tête m'aurait peut-être dit Attends, il faut être un peu prévoyant, il faut être un peu dans la retenue, il ne faut pas faire n'importe quoi. Quand il y a une chokhmah, une sagesse qui s'accompagne de cœur, c'est une bonne sagesse. Mais si c'est une sagesse qui n'a plus de cœur, parce que quelque part, plus il y a de l'intelligence, moins il y a du cœur, alors là, on a un problème. Ce n'est pas la sagesse que la Torah demande. Et de ce fait... Inévitablement, la question, quand on parle de ce sujet d'intelligence artificielle, c'est qu'on pourrait peut-être lui poser la question. Mais si elle était tout simplement honnête et très intelligente, elle pourrait nous dire qu'un cœur, un vrai cœur, elle n'en a pas. Et de la même manière qu'un être qui n'a pas de cœur serait la dernière personne à qui vous demanderiez des conseils intelligents pour pouvoir vous réaliser, exactement de la même manière, mais a fortiori, lorsque quelqu'un n'est pas humain et n'a pas cette capacité émotionnelle à prendre en compte des sentiments qui dépassent forcément, ou limitent forcément, ce que l'intelligence nous dicte. Vous savez bien que des fois, on est pris, on dit je vais aider, je vais faire, je vais donner, je vais pleurer, je sais pas pourquoi je pleure, je sais pas pourquoi... Mais quelque part, on est pris par nos sentiments. Et Akadosh Baruch Hu, le créateur nous a créés avec ce sentiment et il a créé l'homme avec... L'intelligence, parce qu'il a une capacité d'avoir du cœur. Ça me fait penser à la phrase... La première chose qui peut ressortir, c'est exactement ce que vous dites, c'est que si la dimension intelligente, dans le sens axé à une connaissance, ou bien syllogisme, des associations, ou bien une exploration rapide d'un sujet que je ne connais pas, je le prends et entends. Qu'objet de réflexion, je le réfléchis en tant qu'être humain, avec mes émotions et ma subjectivité, c'est exceptionnel. La difficulté, c'est que malheureusement, on ne le propose pas vraisemblablement de cette manière-là. On va dire plus que ça. C'est qu'aujourd'hui, vous savez qu'il y a les livres qui sont les livres électroniques. Donc, imaginez bien que de ce bientôt, toutes ces bibliothèques audio seront intégrées avec aussi des romans pleins d'émotions. Donc quelque part, l'intelligence émotionnelle va entendre aussi des critiques de cinéma, va savoir ce que les gens ont ressenti, va faire une sorte d'engrangement et de mémoire extraordinaire, de disque dur de toutes les émotions, pour savoir qu'est-ce qui est recevable de pouvoir s'émouvoir ou non, et de quelle manière. C'est comme si quelque part, on va devoir réfléchir, intégrer et juger ce qui est admissible de ressentir ou non. Mais quelque part, c'est nous. Voler notre subjectivité, c'est voler l'émotionnel humain. Donc la première chose, c'est le conflit entre ce qu'on va appeler être la composition selon la Torah. Peut-être que les gens disent non mais nous on n'est pas dans l'émotionnel, justement l'émotionnel. Mais si on dit qu'il faut être un homme intelligent et en même temps dans l'émotion et dans le ressenti, on ne pourra jamais accepter. Que ce ressenti ne vienne pas de ma réflexion et de la manière avec laquelle je vibre dans mon cœur ou dans mon ventre, quand je ressens ou quand je vois quelque chose ou quand j'apprends quelque chose. Deuxième texte que je voudrais vous citer. Et ce texte, il est très connu. Il y a deux Mishnayot. La Mishnah date de son écriture et de sa rédaction, en tout cas le fait d'être relié par Rabbi Yudanassi. Donc ça date du 1er siècle, du 2e siècle. Il y a deux textes qui sont dans le traité de Havod, donc le Maxime des Pères. Le premier qui parle de l'Achokhma. en disant Je vais le traduire. Tout celui dont la sagesse dépasse ses actions, sa sagesse n'aura pas de pérennité. Ce n'est pas une bonne sagesse. Et tout celui qui a des actions plus grandes, que sa sagesse, alors sa sagesse a une valeur et elle mérite de perdurer. Premier texte, je ne veux pas pendant un instant qu'on interroge, on va en ajouter un deuxième. On en ajoute un deuxième. On nous dit, Irat kol shermato Gdolam ira tret'o Tout celui dont la sagesse est plus grande que la crainte qu'il peut avoir de la faute et de l'erreur Alors ici on parle de la vera, mais ça veut dire de l'erreur. Allor achochmatom itkayel C'est-à-dire que sa chokhma mérite de perdurer. Mais tout celui dont la crainte est... moins grande que sa khourma, alors sa khourma, son intelligence, ne mérite pas de perdure. On voit ici qu'on souligne une relation qui ne va que dans un sens entre le rapport qu'il faut avoir entre l'intelligence et l'action et l'intelligence et la crainte. Je ne dis pas la peur, mais la crainte. Et la crainte de quoi ? La crainte de mal faire. Et je pense que ces deux textes-là doivent nous renseigner sur la pensée juive de l'intelligence. Qu'est-ce que ça évoque et qu'est-ce que vous en comprenez ? Je vais vous citer un... une connaissance que nous allons devoir réfléchir à intégrer qui n'est pas si simple en fait à intégrer ce thème vous pouvez le trouver dans un livre du Ravelli Mung qui s'appelle Vers l'harmonie et qui donne à la fois des définitions et des introductions sur les concepts kabbalistiques alors bien évidemment je n'encourage personne qui est trop novice merci à étudier des choses kabbalistiques. Mais en même temps, ne me faites pas ça. La première fois que je vous demande votre attention, vous ne m'écoutez pas. Je n'ai jamais fait ça. Je m'excuse. On n'est pas dans une salle de classe. En fait, le monde est la révélation du divin. Le monde est la révélation de la volonté divine. Vous comprenez aisément que la volonté divine, si elle est divine, elle est du domaine de l'infini, et donc de l'imperceptible pour l'être fini. C'est évident. Si on devait donner une parabole, j'utiliserais la parabole qu'un de mes maîtres utilise constamment, c'est que quand on est à l'intérieur d'une boîte d'allumettes, on ne peut pas considérer, dans la perspective de quelqu'un qui est une allumette, dans une boîte d'allumettes, ce qui se passe à l'extérieur de la boîte d'allumettes. De la même manière, on ne peut pas penser le divin d'une manière divine. On ne peut que le percevoir d'une manière humaine. Jusqu'ici, tout va bien. Macha lema d'abord, mais à quoi ça ressemble, c'est que quelqu'un qui est en train de chinois, il ne comprend rien. Le chinois, il ne peut percevoir le chinois qu'en tant qu'un français qui ne comprend pas le chinois. Il va répéter en se disant, il dit n'importe quoi le gars. Alors que dans ces petites subtilités de phonèmes et de syllabes et de voyelles, quelque part, il y a des choses très précises qui sont dites. Le divin a une volonté. Cette volonté, elle va se révéler dans un monde qui est matériel. qui parle à des êtres finis. Comment est-ce que ça peut se proposer dans un monde d'êtres finis ? Et le passage entre l'infini et le fini, comment il se passe ? Alors il y a ce qu'on appelle le concept de la réduction. C'est ce fameux Tim Tzu. Je ne rentre pas dans des choses qui sont totalement complexes, profondes, et qui nous dépassent de loin, mais je vais vous expliquer qu'en fait, il y a 10 sphères de révélation du divin. Ces dix sphères de révélation du divin commencent par la couronne. La couronne, elle est au-dessus de la tête et en fait, elle est au-dessus totalement. Sauf qu'il y a quelque chose qui touche la tête, c'est le bas de la couronne, il est sur la tête. Mais c'est la seule chose qui est perceptible. Le reste, ça va beaucoup plus haut. Et ensuite, il y a la coma, c'est-à-dire toute la hauteur anatomique dans le monde spirituel des sphères de l'homme. Il y a la partie qui est la partie cérébrale. Il y a la partie qui est la partie du corps, et la partie qui est la partie, on va dire, de l'action ou de la réalisation. Eh bien, il faut savoir que la khufma, la bina et le dat, qui sont les trois composantes de ce qu'on appelle la dimension intellectuelle de l'homme, et donc aussi intellectuel du projet divin, c'est le projet dans sa globalité, le projet dans ses détails, et le lien qu'il y a avec nous. Qu'est-ce que ça veut dire ? Je suis obligé de le dire de cette manière, sinon je déshonore la khokhmah de la Torah. Mais je vais essayer de vous le traduire de manière simple. C'est qu'en réalité, on doit se demander à quoi sert l'intelligence ? Pourquoi faut-il être intelligent ? Et là, on touche à la question... Pourquoi tu veux devenir intelligent ? D'ailleurs, il y a un texte qui est fabuleux dans le Midrash, qui nous dit qu'à Kadosh Baruch Hu Dieu, il y avait un jeune homme qui avait 13 ans. Adam, t'entends ? Il avait 13 ans. Et c'était l'architecte du temple du Beth Amikdash. Ça veut dire que le Beth Amikdash, qui était le sanctuaire portatif, le Mishkan dans le désert, il a été construit par quelqu'un qui n'avait pas plus de 13 ans. Et cet homme-là, il s'appelait Beth Salen. Et Hachem l'a doté d'intelligence. Et le texte nous dit qu'il a rempli... ...d'intelligence, et les commentateurs vont dire, s'il a rempli, c'est qu'il en avait déjà. Parce que quand on dit, tu ne l'as pas rempli, ce n'est pas que tu ne l'as pas versé, c'est que tu ne l'as pas rempli. Et la Torah nous dit, va à Maléoto, Dieu de dire, je vais le remplir d'intelligence. Et le texte de nous dire... qu'on donne l'intelligence aux idiots, pas aux gens déjà intelligents. C'est pas très intelligent de donner l'intelligence aux gens qui sont déjà intelligents. Vous savez bien qu'un bon prof de maths ne doit pas s'intéresser que au meilleur, mais à celui qui est nul. Et de la même manière, un bon prof de Torah, normalement, il doit s'intéresser aussi aux gens qui n'y connaissent rien, sinon c'est pas un bon professeur. C'est ça l'amour de la connaissance. Et l'intelligence, on dit, mais comment Dieu dote-t-il et remplit-il celui qui est déjà... détenteur d'une intelligence et d'une connaissance pour le remplir, plutôt que de le donner à quelqu'un qui n'en a pas. Et la réponse... Elle est extraordinaire. C'est que cette femme qui était une non-juive et qui a questionné un des sages du Talmud, il lui a dit mais ton Dieu, il donne la connaissance aux gens qui sont déjà intelligents ? Il devrait la donner aux idiots. Il lui a répondu et toi quand tu prêtes de l'argent, tu prêtes à des gens qui sont solvables et qui ont des biens immobiliers ou à des gens qui n'ont rien ? Il dit, ben, des gens qui ont de l'argent, qui ont des biens. Il dit, ben, c'est la même chose. Si Akadosh Baruch Hu donnait la khourma à des personnes qui l'utiliseraient à mauvais escient, Il la verrait se perdre. C'est la raison pour laquelle il la donne à celui qui l'a déjà. C'est quoi celui qui l'a déjà ? C'est celui qui a l'estime de l'intelligence. C'est-à-dire qu'il doit y avoir une volonté et une aspiration. Il n'y a pas de but en soi d'être intelligent. Mais l'intelligence est un outil pour pouvoir faire des choses bonnes et prendre des précautions pour ne pas faire de mauvaises choses. Ça veut dire qu'en réalité, être intelligent pour être intelligent n'a aucune valeur dans le judaïsme. C'est la raison pour laquelle le judaïsme intellectuel, qui ne se préoccupe pas d'agir bien ou de ne pas agir mal selon le judaïsme, n'a aucune valeur selon le judaïsme. Le message, il est que quelque part, la raison pour laquelle on apprend, c'est pour... pouvoir palper une volonté qui nous dépasse et la prendre de quelque chose qui nous dépassait totalement de ce qu'on a appelé tout à l'heure la couronne, en saisir quelque chose dans notre vie pour en transformer quelque chose de réel. Ça veut dire qu'un gars intelligent, il faut voir ce qu'il est capable de faire dans sa vie, de bien et de garder la retenue de ne pas faire de mal. Et c'est ça un homme intelligent dans la Torah. Un homme intelligent c'est pas quelqu'un qui parle bien. Je dis toujours à mes élèves, je dis un homme intelligent c'est quelqu'un, quand il a fini son cours, va voir comment il parle, va voir comment il marche, va voir comment il mange, va voir comment il joue au foot, regarde-le quand il rentre à la poste, regarde-le comment il parle à sa femme et ses enfants, regarde comment est-ce qu'il se comporte en société. Et de la même manière, on n'est pas en mathématiques, on est dans un rapport à l'intelligence dans ce qu'elle est une vérité. La vérité qui n'engage pas, il n'y a aucun intérêt à l'étudier, à la connaître. Le sujet donc d'avoir une connaissance globale qui s'appelle Chokhmah, une connaissance détaillée qui s'appelle Da'at, et un lien entre la partie intellectuelle et l'action qui s'appelle donc le Da'at, qui amène ensuite à la réalisation, est fondamental. La question qui est posée, c'est qu'est-ce que pourrait représenter ce qu'on appelle l'action ou le fait d'avoir la crainte de voter ? Alors, nos maîtres nous disent que l'action, c'est la mise en positive, c'est de faire ce qu'il faut faire. Et la crainte, c'est de ne pas enfreindre des choses qui sont interdites. Ça veut dire avoir des principes positifs d'action et de retenue de choses qui sont interdites. Il faut savoir... que ça veut aussi dire que celui qui est intelligent, il ne peut pas être trop sûr de son intelligence. Et quand on est trop sûr de soi quand on est intelligent, on est susceptible de foutre. Et nos maîtres nous disent, heureux l'homme qui a toujours peur. Mais peur de quoi ? Peur de mal faire. Oui, mais si tu n'as toujours pas de mal faire, tu es mal dans ta peau. Non, il faut que tu sois très sûr de toi dans ce que tu es capable de faire bien, mais toujours très vigilant de ne pas trébucher. Parce qu'en réalité, et c'est ça aussi, le risque... de donner la parole à quelque chose qu'on surnomme être une intelligence, mais qui n'aura peut-être jamais peur de dire ce qu'elle a compris, puisqu'il n'y a pas de... En fait, quelque part, comme dit le proverbe, les conseillers ne sont pas les payeurs. L'intelligent qui ne réalise rien n'est pas un intelligent engagé. En quoi peut-il être une réflexion ? Il a préférence de l'intelligence si lui-même il ne prend pas de précaution de ne pas dire. Alors il faut savoir qu'en fait nous pensons que nous sommes libres de penser à ce à quoi nous voulons penser. Ça semble tout à fait cool, puisqu'en fait je pense à ce que je veux, je réfléchis à ce que je veux, j'apprends ce que je veux. Alors je vous cite un texte, qui est un texte de la Mishnah. Et donc dans la Mishnah de Fagiga, au deuxième chapitre, c'est un texte très connu, là-bas on nous dit qu'il y a des sujets qu'on ne peut pas étudier. Donc on nous dit, voilà, il y a des sujets sur lesquels tu n'as pas le droit de réfléchir. Vous imaginez bien que dans la Torah, nous ne faisons que réfléchir, c'est extrêmement difficile qu'on nous dise, ça, t'as pas le droit de réfléchir. D'ailleurs, étudier, se questionner. Donc là, Michna nous dit qu'il y a des sujets qu'on étudie qu'à trois, d'autres qu'on étudie qu'à deux, et des sujets qu'on a le droit d'étudier que seul, et on ne peut l'enseigner à une personne qui ne pourra comprendre qu'en filigrane des principes qu'on va lui dire et il comprendra tout seul le reste, et sinon on ne le fait pas. Donc c'est des sujets qui chacun sont des sujets qu'on pourrait citer, mentionner, c'est pas très très important. Mais en tout cas on voit qu'on ne peut pas parler de tout avec n'importe qui, on ne peut pas étudier n'importe quoi, de n'importe quelle manière, et on ne peut pas parler des choses d'une manière qui est crue, même s'il faudrait dire des choses claires. C'est un sujet qui n'est pas simple, il faut le savoir. Alors le Rambam nous dit On n'a pas le droit d'observer quatre choses ce qui est en haut, ce qui est en bas ce qui est avant et ce qui est après Ce n'est pas vraiment notre sujet aujourd'hui mais tout le monde peut comprendre qu'il y a des sujets qui concernent le créateur et pas la créature Merci et s'interroger de manière philosophique sur quelque chose qui ne peut pas te concerner l'homme. n'a pas de sens sur le plan humain. C'est simple. Seulement, on nous dit V'ekomu shelo chas al kvot kono raoulo shelo balaola Tout celui qui n'a pas pitié de son créateur, qui n'a pas de respect de la dignité de son créateur, il aurait été préférable qu'il ne soit pas créé. Dignité, son créateur, respect pour son créateur, de quoi on parle ? Le Rambam Maimouli nous dit Quand on dit qu'il n'a pas pitié de son créateur, c'est qu'il n'a pas pitié et il n'a pas un rapport sain à sa propre intelligence. Pourquoi ? Parce que l'intelligence, c'est la manière avec laquelle on révèle l'honneur divin. Et celui qui n'a pas conscience. que l'intelligence est donnée pour révéler l'honneur du créateur, c'est comme s'il allait utiliser quelque chose à des fins extrêmement viles et personnelles, et il utilise son intelligence comme si c'était un animal qui allait manger. Qu'est-ce qu'on veut nous dire ? On veut nous dire, et je pense que c'est très important, qu'on n'a pas à réfléchir et à apprendre des choses qui n'ont pas de sens dans notre vie. Et il faut savoir que... On n'est pas obligé d'être dans l'effort intellectuel extrêmement instructif dans la Torah et les Ménisodes constamment, quand on a besoin aussi de se détendre. Mais il faut savoir que quand on met sa tête, ses yeux, sa réflexion dans des choses qui ne construisent pas, on ne peut pas imaginer qu'on reste totalement impassible et indifférent à ce qu'on a pensé et réfléchi. Notre intelligence ne nous appartient pas. Elle est un outil de décryptage. On doit apprendre à décrypter des choses qui sont bonnes et saines et ne pas l'abaisser à des choses qui sont mauvaises. En plus donc de l'engagement de réaliser ce qu'on a compris et ce qu'on a appris et de ne pas enfreindre des choses qu'on a appris que c'est un mauvais principe. Oui, telle et telle chose, ce n'est pas bien. Alors si tu l'as appris, il faut quand même que tu sois engagé. Vous comprenez que quelqu'un qui a appris le code de la route, après on dit mais monsieur, vous avez eu votre code, vous avez fait ça. Vous n'avez pas le droit. Il y a encore autre chose, c'est que même réfléchir et apprendre des choses qui ne sont pas dans le sens de ce que tu veux donner comme sens à ta vie, tu ne dois pas mettre ta tête là-dedans. Et je veux vous dire que c'est très difficile. Pourquoi ? Parce que l'homme voudrait être un être à ce point libre qui dit au bon Dieu, mais moi je fais ce que je veux, moi je pense à ce que je veux, je regarde ce que je veux, et un point c'est tout. Et malheureusement, si on est honnête, on sait bien que dans la vie, il y a des choses auxquelles on a trop réfléchi et qui nous rendent malheureux. Il y a des choses auxquelles on pense trop et qui ne font pas notre bonheur. Et il y a d'autres pensées qui sont des pensées constructives. Et bien la Torah nous dit qu'il faut apprendre à penser. Il faut apprendre à savoir où penser. Il faut apprendre à savoir comment réfléchir et qu'on doit utiliser... L'intelligence comme un outil et non pas comme une fin en soi. C'est une manière pour moi de pouvoir faire la critique de ce qu'aujourd'hui. Seulement, il faut faire extrêmement attention à ce que l'intelligence artificielle doit être un outil et absolument rien d'autre. Et qu'on doit garder sa subjectivité. On ne doit pas lui poser des questions qui n'ont pas de sens dans notre vie. Et que quand on a compris quelque chose, on doit être capable de réfléchir. ...d'agir pour le bien, de ne pas agir pour le mal, et parfois de refuser de savoir, d'apprendre, de regarder et de comprendre des choses qui ne vont pas nous faire du bien.
Share
Embed
You may also like
Description
Conférence donnée par le Rav Mordehai Bendrihem - à Paris - Avril 2024 - Tutorah.org
Hosted by Ausha. See ausha.co/privacy-policy for more information.
Transcription
Ce soir, je voulais parler avec vous de l'intelligence artificielle, figurez-vous. C'est la première fois que j'aborde ce thème simplement et encore plus en public. Et en fait, comme vous le savez, dans nos cours, l'idée, ce n'est pas de venir la vérité sur l'intelligence artificielle, parce que je ne prétends pas avoir la vérité, mais réfléchir ensemble. Donc, vous proposez une réflexion qui est basée sur le judaïsme, sur la Torah. Essayez de... et essayer d'avoir des outils de réflexion. Alors, tout d'abord, tout à l'heure, j'ai regardé un petit peu ce qui se fait. Donc, j'ai découvert des choses que je ne connaissais pas. Et notamment, une nouvelle définition de l'intelligence. Donc si vous allez, alors bon, c'est pas émilitré, puisque bon, ce serait quand même bien obsolète de chercher dans émilitré quelque chose qui est relèveré et qui est vraiment sûr en intelligence artificielle. Mais quand on regarde par exemple dans la définition large, aujourd'hui en fait on définit l'intelligence artificielle par rapport à ce qu'elles sont capables. des êtres vivants et non vivants de pouvoir, et à ce moment-là, soit s'adapter, soit créer, soit avoir des connaissances, des compréhensions, etc. Donc, en fait, parler d'êtres vivants et non vivants, c'est pas vivant et non vivant, Christ est chez l'homme, parler des morts, mais c'est des êtres qui ne sont pas vivants, ça veut dire des objets. Et donc, des objets qui n'ont pas de vitalité. Et moi je suis très perturbé par ce sujet, j'y ai réfléchi depuis un petit moment déjà, j'imagine que vous aussi, et je voudrais peut-être qu'on aille à l'origine, à la racine, de savoir qu'est-ce que c'est l'intelligence dans la Torah, et en quoi devons-nous être soit prévenus, soit extrêmement attentifs, soit même vigilants et... à se méfier de l'intelligence sociale, sachant que, alors là, c'est vraiment personnel, c'est un ressenti. J'ai le sentiment que ça va être la prochaine révolution technologique qui va bouleverser, selon moi, nos quotidiens. Après, l'Internet, c'est que, finalement, on n'a même pas peut-être saisi la portée de ce qui est en train de se faire ou de se dire. Donc, pour ce faire, je voudrais aller à l'origine des choses. Alors, je ne vois pas tout le monde. Adam, vous avez dit... En fait, j'aime bien voir tout le monde. Alors, ça ne veut pas dire que je vais surveiller si vous suivez chacun de mes pas et chacune de mes paroles. Mais en même temps, c'est quand même sympa, si on a une grande table, de voir tout le monde. Si ça ne vous gêne pas. Alors, je voudrais que vous sachiez que dans la Torah, on a déjà parlé des cinq parties de l'âme, à savoir Nefesh, Ruach, Neshama, Chaya et Hikida. Nefesh, c'est la partie qu'on pourrait appeler organique. Roi, on pourrait parler de l'esprit et de la parole. Neshama, c'est l'âme, mais en ce qu'elle éclaire au-dessus de la tête, et qu'elle inspire l'esprit humain. Et il y a deux niveaux auxquels nous n'avons pas accès, qui sont Khayy et Hida. Et quelque part, c'est la constitution de l'homme qui est faite, à la fois de corps, à la fois d'âme, et à la fois de ce que l'homme va choisir entre le corps et l'âme. Je crois qu'une fois, on en avait parlé. On avait même mis en parallèle entre pensée, parole et action les différents niveaux de âme, esprit ou parole, et on avait dit aussi le corps et la réalisation. Mais il faut savoir qu'il y a deux outils qui sont les outils de décryptage du monde. Les décryptages, on pourrait appeler par exemple des lunettes, ou bien des... Comme quand on a des sens pour pouvoir toucher, respirer, décrypter. Et ces deux outils sont... Mohar, c'est... Le cerveau, l'intelligence, élève, c'est le cœur, l'émotion. Et ces deux outils, en fait, sont constitutifs de l'homme. D'ailleurs, un homme qui n'a pas de cognitif, un minimum de cognitif, même s'il a beaucoup de cœur, en général, il est en souffrance. Et quelqu'un qui a beaucoup de cœur, mais qui n'a pas... Bon, je crois que je viens de dire la même chose. Et quelqu'un qui a du cognitif qui n'a pas de cœur, ou quelqu'un qui a du cœur et pas du cognitif, pas de réflexion, il est en souffrance. Et du coup, il va avoir un... L'équilibrage et une complémentarité entre l'intelligence et aussi le cœur. C'est la raison pour laquelle, déjà, on va avoir une première critique ou une première réflexion autour de qu'est-ce que ça veut dire l'intelligence et l'émotionnel, c'est-à-dire la réflexion et le cœur, et bien sûr, quand on parle d'intelligence artificielle, il va être très difficile d'interroger. de manière émotionnelle, l'intellect. D'ailleurs, moi qui reçois des personnes tous les jours, J'ai toujours un grand principe que je dis, c'est qu'un sentiment, ça se respecte. Ce n'est pas forcé que ça soit quelque chose de raisonnable et de rigoureux au niveau de la logique. Parce qu'un ressenti, c'est quelque chose qu'on n'est pas tout à fait capable d'expliquer. Et d'ailleurs, les gens qui veulent soit vous expliquer vos ressentis, soit vous faire réfléchir vos ressentis, si c'est pour les raisonner, Pour vous aider à moins souffrir, c'est une chose, mais si c'est pour les juger, quelqu'un qui juge votre ressenti, c'est quelqu'un qui ne vous respecte pas. Bien évidemment, si chaque fois qu'on vous parle, vous êtes vexé, et qu'on dit mais tu comprends pas ce que je te dis mais si on est tous deux de bonne foi, et que la personne se vexe à chaque fois, tu peux pas imaginer qu'elle fait que mentir sur son ressenti. Oui, chaque fois que tu lui dis ce mot, elle pleure. C'est peut-être qu'il y a quelque chose qu'elle ressent. que tu ne comprends pas avec ton intelligence. Et d'ailleurs, on sait bien qu'il y a des moments où on est extrêmement éprouvé au niveau de notre affecte et de notre ressenti, et où des mots d'intelligence et des mots d'esprit ne servent à rien, mais prendre la main, prendre dans les bras, c'est déjà dire beaucoup. Je ne sais pas si vous vous rappelez, une fois on a eu une discussion avec vous, Ariel, quand vous parliez des familles, des otages, etc. On avait parlé du fait, qu'est-ce que je dis quand je les vois ? Ma foi, il n'y a pas grand-chose à dire d'intelligent. Si ce n'est que... Prendre dans les bras quelqu'un qui souffre, c'est peut-être ce qui est le plus intelligent en tant que l'intelligence peut être une capacité d'adaptation, c'est de ne pas trop faire marcher sa tête pour être capable de connecter quelque part les cœurs. Et la première réflexion, c'est donc de savoir qu'est-ce que la Torah nous dit de ce système bizarre qui est trop souvent décrit comme étant un système contradictoire entre quand quelqu'un est très intelligent, il n'est pas très sensible, quand quelqu'un est très sensible, il n'est pas très intelligent. Alors... C'est vrai ou pas vrai ? Alors je vais vous partager un texte qu'on avait étudié il y a quelque temps avec Jean-Louis. Un texte que j'ai trouvé vraiment magique. Ce texte nous dit... Donc il a été écrit par le Rav Meir Simra de Davinsk. Je sais pas si c'est à 100, 150 ans, Fred, tu le dis si je me trompe. Donc, heureusement, dans la vidéo... Dans la vidéo, attends, je vais juste rentrer. Au revoir ! Donc, c'est très intéressant parce que cet auteur, qui s'appelle le livre, s'appelle le Meshech Hohma, il met en miroir et en comparaison l'utilisation que les nations font de l'intelligence et du cœur et la manière à laquelle le peuple d'Israël... utilise son intelligence et son cœur. C'est-à-dire qu'un juif, même quand il dit qu'il préférerait ne pas dire qu'il est juif, un moment ou un autre, ça se sait. Parce qu'un juif, comment il chante, comment il danse, comment il rigole, comment il parle, comment tout ce qu'on veut, un juif, ça reste un juif, et même s'il l'oublie, on le lui rappelle, n'est-ce pas ? Bon, on aimerait bien qu'on ne le lui rappelle que dans les bonnes circonstances. Toujours est-il, le Rav nous dit que... Là... Alors... Dans l'Antiquité, les nations qui étaient polythéistes, qui avaient des foies dans des divinités, fondaient leur foi sur ce qu'ils pouvaient observer et ressentir de ce qu'ils voyaient. Donc il voyait un soleil, il voyait l'amour, il voyait la beauté, et c'était le dieu de ceci ou le dieu de cela, etc. Tout le monde connaît, tout le monde a quelques bases de ce qui se passait dans l'Antiquité grecque. Et il nous dit, le Rav, Le ressenti fonde la foi des nations. Alors qu'il n'en est pas ainsi du peuple d'Israël. Le peuple d'Israël... Il n'en est pas ainsi... Pour le peuple d'Israël... La phrase d'avant, c'était le ressenti fonde... Leur foi. Ça veut dire qu'en fait, ils voient un truc et ils disent... Je ressens que... C'est un dieu. Bien évidemment, c'est une caricature vulgarisée. C'est un texte qui grossit dans un grand zoom, mais après on va un petit peu essayer de distiller ce qu'il est en train de dire. Voilà, donc quelque part, mais le ressenti en tant que, je ne réfléchis pas à l'image, l'image me parle, l'image me dit que cette personne est belle. Quelle beauté ! Je crois dans cette beauté. Donc, quelque part, en fait, on est, comme on l'avait fait une fois, on avait tué le sud de l'imagination, l'image nous dit le commentaire de l'image. Il paraît être un homme musclé, parce que son image dit qu'il est musclé. En réalité, ça se trouve, il ne s'est pas levé quoi que ce soit, mais si je me fiche à l'image, sans interroger l'image, comment on interroge l'image ? On lui met un poids, au gars. Et de la même manière, un client qui vient vous vendre un truc, il dit, wow ! Si on laisse les choses comme elles sont, on est obligé d'acheter si le gars a fait un peu de marketing. Minimum. Sauf que, quand vous commencez à poser quelques questions... Mais j'ai quand même fait une petite étude... Je sais que vous avez des concurrents qui réussissent vraiment. Quelle est la spécificité de votre produit ? Et là, ça commence à devenir un peu intéressant. J'ai cru comprendre qu'en 2018, vous avez eu une crise. Comment vous en parlez ? Le gars, tout d'un coup, il n'est plus aussi beau. Son produit n'est plus aussi brillant, etc. Mais non, on n'est pas en train de démonter qui que ce soit. C'est que, quelque part, il y a... Comment on voit les choses, on se dit Wow, c'est incroyable ! Et bien évidemment, c'est pédagogique que je caricature de cette manière. On n'est pas en train de dire que les Grecs et l'Antiquité grecque, c'était des idiots qui regardaient. Mais quelque part, il y a ici une vérité, c'est observer des choses et être ébahi au point J'y crois, j'y crois Bon, malheureusement, ils ont besoin de voir, d'avoir une image pour croire aussi. Ils ont besoin... Peut-être d'abord une image, en tout cas, l'image fait le travail. Alors que le peuple d'Israël, quelque part, alors, tout celui qui a étudié un peu la Torah, il sait que le religieux qui a étudié le Tanu, par exemple, nous, on peut apparaître comme des prises de tête. Parce que quelque part, il n'y a jamais un problème simple. L'autre jour, j'ai fait un exposé, et donc on a pris une loi qui est figée, et on se dit, bon, voilà, il n'y a rien de plus à dire. Et je dis, ah ouais, prenons, essayons de diviser, essayons d'interroger. Et quelque part, les grands discours, c'est quoi ? C'est quand on revisite des choses qui paraissent simples, et que finalement, on se dit, mais c'est super profond. Je ne sais pas si vous vous rappelez, des fois, un prof de philo qui dit, mais vous avez entendu ce qu'il a dit ? En fait, il dit, mais je n'ai rien dit, je me suis trompé. Non, non, mais c'est extraordinaire ! J'ai rien dit. En réalité, c'est être capable d'interroger ce qui se présente. Donc, le Rav nous dit, le peuple d'Israël, eux, ils se fondent sur quelque chose qui a un rapport à la vérité, une vérité réfléchie. Vous savez bien qu'en optique, la vision et la réflexion doivent être quelque chose qui est posé. Et puis, ce fameux chemin, je me suis rappelé l'œil qu'on dessinait, vous vous rappelez ? Je ne mets pas en avant des choses que je me rappelle depuis très longtemps quand même. Mais on sait bien qu'il y a la... La manière à laquelle on réfléchit les choses. Et la réflexion, c'est simple. C'est comment, dans ma subjectivité, j'aborde une image qui aurait pu être objective et je vais en avoir un regard, d'une perspective qui vient de mon œil, de mon regard, de mon intériorité. Et on sait bien qu'on peut voir le même film, on peut être 50 personnes, on peut écouter la même musique, 50 personnes, et on pourrait en parler facilement, différemment. Pourquoi ? C'est l'objectif, quoi. D'ailleurs, je marchais dans un centre commercial et il y avait un piano qui jouait. ...tout seul, vous savez, donc il y a une mélodie, et les enfants regardaient, c'est très sympa de regarder un piano qui joue tout seul. Mais en réalité... Dans chaque morceau, avec les mêmes notes qui sont interprétées par différentes personnes, il y a du sujet, il n'y a pas que de l'objet. Dans chaque phrase, dans chaque situation, il existe un rapport entre la subjectivité et l'objet. Vous vous rappelez que quand on a une dissertation, on te demande à toi ce que tu as à en dire. D'abord, j'ai dû rendre un devoir. Le gars a dit faites ce que vous voulez, je ne suis pas de cause exigeante, mais ne pompez pas Pourquoi ? Parce qu'en réalité, j'ai envie de voir... ce que vous avez dans le ventre. Tu peux dire n'importe quoi. Tu peux dire des choses intéressantes ou moins intéressantes. Mais dis-moi quelque chose qui vienne de toi. D'ailleurs... C'était des mots. Je sais pas. Moi j'essaie de me dire mincement. Mais c'est très intéressant parce que des fois j'utilise le jeu de mots pour dire que des fois les gens dépensent la pensée des autres mais réfléchissent pas beaucoup. Tu cherches quelque chose, t'as envie de parler et les gens en fait se... C'est terrible, ils cherchent sur internet des connaissances sur des sujets alors qu'en fait, la plupart du temps, c'est des informations qui sont libres. Ça ne vole pas très haut, vous voyez. Et quelque part, on ridiculise la science, l'intelligence, la connaissance, et on se fait honte à soi, on se fait honte à la réflexion, on se fait honte à tout. Mais en même temps, comme c'est admis, donc les gens font des citations, mais c'est plutôt des récitations, c'est-à-dire qu'est-ce qu'ils font ? Donc on nous dit d'abord que la foi juive, elle est fondée d'abord sur une réflexion. Vous vous rappelez qu'Avram, avant la révélation qu'Achab se révèle à lui, d'abord il se dit impossible qu'un monde fonctionne, un monde aussi sophistiqué, sans qu'il y ait quelqu'un qui la dirige. Impossible, ça veut juste dire, c'est pas logique. Il y a donc une question. J'ai peut-être pas la réponse, mais j'ai déjà une réflexion. C'est que je peux pas dire, waouh. Non, waouh et alors ? Waouh et alors ? Ça te fait quoi, ce waouh ? T'es capable d'interagir avec ce que tu vois ? Ou t'es juste... Quelqu'un de passif. D'ailleurs, vous comprenez bien que, malheureusement pour nous, ne pas interagir avec son voix, c'est exactement rester devant un écran. Donc tu es là, tu es passif, ça se passe bien, tu as passé un bon moment, et c'est fini. Une des raisons pour lesquelles, quasiment chaque fois que je donne un cours, il n'y a jamais même 10 minutes où ce n'est pas interactif, c'est pourquoi, c'est parce qu'en réalité, si vous êtes passif et que vous n'êtes pas dans l'actif, quelque part, votre sujet n'est pas impliqué. Quelque part, il faut que ça bouge, quoi. T'as quelque chose à dire, t'es d'accord, pas d'accord, et pourquoi et comment. Hier soir, j'ai terminé un cours et puis j'ai demandé à chacun, alors je sais pas si vous vous inquiétez, je sais pas si vous vous gênez, mais j'ai dit avec chacun, 5 mots, qu'est-ce que t'as retenu de ce cours ? Et donc, il y avait une vingtaine, une trentaine de personnes, chacun a dit un mot. C'est super intéressant de voir que chacun, en fait, a une subjectivité sur un sujet qui me semblait être peut-être un sujet que je maîtrisais, mais c'est pas vrai. Pourquoi ? Parce que le regard que la personne a amené, c'était son regard à lui, son expérience. des personnes qui peuvent être d'accord, pas d'accord, rajouter, commenter, témoigner, etc. Et c'est là où, quelque part, il y a un rapport entre le sujet et l'objet. Deuxième chose, nous dit le Rav... Je vous prie de m'excuser. Le Rav nous dit que le monde sentimental, figurez-vous, c'est bizarre, le monde sentimental, il nous est proposé dans la réalisation des mitzvot. Alors on se dit, attends. Quand tu prends un loulav, quand t'écoutes un chauffard, ça te fait quoi ? Et en réalité, quelque part, la sensation n'est pas quand on est passif, mais quand on est actif. Beaucoup plus. Parce que c'est vrai que quand quelqu'un joue un super morceau, ça te fait vibrer. Mais toi, ça te fait vibrer alors que c'est pas toi qui le joues. Mais le gars qui le joue, il a une autre saveur. Et il peut pas communiquer une énergie si quand il... Il dit quelque chose, il chante quelque chose, il joue quelque chose, il peint quelque chose, il n'a pas mis un peu de son esprit dans ce qu'il a fait. Alors le piano qui joue tout seul, lui, il n'a pas d'émotion. Ah ouais, le piano qui joue tout seul, il n'a pas d'émotion. Et de la même manière, un dessin qui se dessine tout seul, les reproductions qui sont des reproductions automatiques, elles ne vont pas coûter le même prix que ce qu'un gars a mis un mois, deux mois, un an, deux ans, pour le faire. Par exemple, j'ai un peintre en Israël qui s'appelle... Il me dit, en ce moment, je suis en train de peindre ce que j'ai ressenti quand j'étais enfant dans le métro à Moscou. Et en fait, c'était des tableaux où il exprimait quelque chose de très profond qui lui était arrivé. Ce monsieur, si quelqu'un prenait des photos de ce qui se passait dans le métro, juste pour qu'on se rende compte, ça n'a absolument rien à voir. Parce que ce monsieur, il a mis quelque chose de son esprit. Mais non, qu'est-ce que je veux vous dire par là ? C'est que quelque part, la chose primordiale qui va manquer à ce qu'on pourrait appeler l'intelligence artificielle, c'est qu'il n'y a pas de subjectivité et il n'y a pas d'émotion. A savoir, bien évidemment, bientôt vous serez éveillé qu'on va avoir une intelligence artificielle. musulmane, une intelligence artificielle juive, une intelligence artificielle de gauche, une intelligence artificielle de droite. On va y arriver. Ça se dit pas comme ça aujourd'hui, mais on a qu'à dire Et si t'étais fudge, comment t'aurais répondu ? Et si t'étais comme ça ? Et des fois même, on va se rendre compte qu'à la réponse, il y a quelque part une sélection dans le moteur de recherche, donc le browser, il est quelque part limité. Seulement, pour l'instant, on n'en parle pas. C'est à vue de nez, il n'y a pas besoin d'en parler. Qu'est-ce qu'on veut dire quand on dit ça ? Eh bien, il faut savoir que ce ne sont pas les gens les plus intelligents à qui on peut faire le plus confiance. Et c'est triste. D'ailleurs, vous le savez, c'est un sujet de la Gaddafi, puisque contre le haram, qui est le plus intelligent, le sort du céder, il y a quatre enfants, vous vous rappelez, le kharam, celui qui est sage, l'intelligent, le rachat, celui qui est impie, le tam, celui qui est sain, le chénoïde, celui qui ne s'est pas posé de question. Et c'est très intéressant, puisqu'on a l'impression qu'on met en opposition le kharam, le sage, avec l'impie. Mais on pourrait dire que le contraire du sage, c'est l'idiot, ce n'est pas l'impie. Non, parce qu'en réalité, la différence entre un homme sage et un impie, ce n'est pas qu'ils ne sont pas intelligents. C'est qu'est-ce que tu fais de ton intelligence ? Et d'ailleurs, il faut savoir que malheureusement pour nous, et moi je l'ai appris quand mon maître, quand on avait été pour les trois ans de mon fils, lui coupait des boucles. Donc mon Rav, le petit ne voulait pas avancer. Alors mon Rav lui a dit, tu aimes les pièces de chocolat. Il a sorti des pièces de chocolat, il lui a dit, je vais te payer trois pièces de chocolat si tu me laisses couper une de tes boucles. Le petit est devenu tout de suite, il a coupé. Et j'ai dit, purée, il est vraiment fort le Rav. Alors... Il s'est dit qu'il allait se faire un petit chocolat pour ne pas avoir de temps dans ses poches. Il lui a dit que les petits chocolats étaient trop chelous. que tu aies beaucoup d'intelligence et un bon cœur. Et à plusieurs reprises, je cite que cette bénédiction n'est pas seulement une bénédiction, c'est un enseignement. C'est que malheureusement, les gens qui sont très intelligents ne sont pas toujours les personnes qui ont le plus de cœur. Et les gens qui ont le plus de cœur ne sont pas le plus souvent les personnes qui ont le plus d'intelligence. Au point qu'on traite de frayeurs, de pigeons ou d'idiots ceux qui sont trop gentils, et que ceux qui sont très intelligents, ils ont la réputation d'être ceux qui... Ils, des fois, un petit peu, vont réfléchir à deux fois avant de s'engager dans quelque chose qui paraît illogique. Le Maharal de Prague est formel. La bonté, c'est quelque chose qui n'est pas un acte intelligent. T'as travaillé, mon pote. Il n'a qu'à travailler. Pourquoi je vais lui donner des heures de travail ? C'est totalement illogique. D'ailleurs, les gens deviennent fous quand ils voient la solidarité du peuple d'Israël. Les gays sont capables de venir, de vendre leurs vêtements et de dire, mais pour mes frères. On dit, mais pour tes frères, t'as plus rien. Oui, et alors ? L'épreuve, justement, de l'intelligence, c'est de savoir en quoi cette intelligence contrarie et contredit ta capacité à garder du cœur. En quoi ton cœur, il te limite à avoir un accès à la connaissance. Où est-ce qu'on voit ça ? Et après, on va faire une petite pause, on va en discuter, parce que c'est quand même beaucoup d'informations. On voit ça dans une expression qui revient 20 fois en deux sidrotes, en quelques chapitres de la Torah, dans le livre de l'Exode, où on a plus de 20 fois la même expression. C'est vrai que dans la Torah, on dit une fois des choses, pas besoin de le dire deux fois. C'est le monde Je veux qu'il parle, donc il n'y a pas besoin d'un... Et puis vous voyez bien que quand on parle une fois, on est capable d'écrire des livres entiers sur deux mots. Donc le dire vingt fois, c'est qu'on veut beaucoup insister. C'est quoi ? C'est qu'on parle de chokhmat lev. Une sagesse de cœur. La sagesse du cœur, c'est un oxymore en français. Sagesse, c'est l'intelligence. Le cœur, c'est les sentiments. Eh bien, la réponse à cette question, c'est que non, justement. Qui est l'homme véritablement intelligent ? C'est celui qui garde du cœur avec, pour ne pas dire malgré, son intelligence. Et qui est l'homme qui a vraiment du cœur ? Ce n'est pas celui qui donne parce qu'il ne comprend rien, c'est celui qui comprend très bien l'enjeu et qui est quand même capable de dire Je vais quand même donner de mon cœur, même si ma tête m'aurait peut-être dit Attends, il faut être un peu prévoyant, il faut être un peu dans la retenue, il ne faut pas faire n'importe quoi. Quand il y a une chokhmah, une sagesse qui s'accompagne de cœur, c'est une bonne sagesse. Mais si c'est une sagesse qui n'a plus de cœur, parce que quelque part, plus il y a de l'intelligence, moins il y a du cœur, alors là, on a un problème. Ce n'est pas la sagesse que la Torah demande. Et de ce fait... Inévitablement, la question, quand on parle de ce sujet d'intelligence artificielle, c'est qu'on pourrait peut-être lui poser la question. Mais si elle était tout simplement honnête et très intelligente, elle pourrait nous dire qu'un cœur, un vrai cœur, elle n'en a pas. Et de la même manière qu'un être qui n'a pas de cœur serait la dernière personne à qui vous demanderiez des conseils intelligents pour pouvoir vous réaliser, exactement de la même manière, mais a fortiori, lorsque quelqu'un n'est pas humain et n'a pas cette capacité émotionnelle à prendre en compte des sentiments qui dépassent forcément, ou limitent forcément, ce que l'intelligence nous dicte. Vous savez bien que des fois, on est pris, on dit je vais aider, je vais faire, je vais donner, je vais pleurer, je sais pas pourquoi je pleure, je sais pas pourquoi... Mais quelque part, on est pris par nos sentiments. Et Akadosh Baruch Hu, le créateur nous a créés avec ce sentiment et il a créé l'homme avec... L'intelligence, parce qu'il a une capacité d'avoir du cœur. Ça me fait penser à la phrase... La première chose qui peut ressortir, c'est exactement ce que vous dites, c'est que si la dimension intelligente, dans le sens axé à une connaissance, ou bien syllogisme, des associations, ou bien une exploration rapide d'un sujet que je ne connais pas, je le prends et entends. Qu'objet de réflexion, je le réfléchis en tant qu'être humain, avec mes émotions et ma subjectivité, c'est exceptionnel. La difficulté, c'est que malheureusement, on ne le propose pas vraisemblablement de cette manière-là. On va dire plus que ça. C'est qu'aujourd'hui, vous savez qu'il y a les livres qui sont les livres électroniques. Donc, imaginez bien que de ce bientôt, toutes ces bibliothèques audio seront intégrées avec aussi des romans pleins d'émotions. Donc quelque part, l'intelligence émotionnelle va entendre aussi des critiques de cinéma, va savoir ce que les gens ont ressenti, va faire une sorte d'engrangement et de mémoire extraordinaire, de disque dur de toutes les émotions, pour savoir qu'est-ce qui est recevable de pouvoir s'émouvoir ou non, et de quelle manière. C'est comme si quelque part, on va devoir réfléchir, intégrer et juger ce qui est admissible de ressentir ou non. Mais quelque part, c'est nous. Voler notre subjectivité, c'est voler l'émotionnel humain. Donc la première chose, c'est le conflit entre ce qu'on va appeler être la composition selon la Torah. Peut-être que les gens disent non mais nous on n'est pas dans l'émotionnel, justement l'émotionnel. Mais si on dit qu'il faut être un homme intelligent et en même temps dans l'émotion et dans le ressenti, on ne pourra jamais accepter. Que ce ressenti ne vienne pas de ma réflexion et de la manière avec laquelle je vibre dans mon cœur ou dans mon ventre, quand je ressens ou quand je vois quelque chose ou quand j'apprends quelque chose. Deuxième texte que je voudrais vous citer. Et ce texte, il est très connu. Il y a deux Mishnayot. La Mishnah date de son écriture et de sa rédaction, en tout cas le fait d'être relié par Rabbi Yudanassi. Donc ça date du 1er siècle, du 2e siècle. Il y a deux textes qui sont dans le traité de Havod, donc le Maxime des Pères. Le premier qui parle de l'Achokhma. en disant Je vais le traduire. Tout celui dont la sagesse dépasse ses actions, sa sagesse n'aura pas de pérennité. Ce n'est pas une bonne sagesse. Et tout celui qui a des actions plus grandes, que sa sagesse, alors sa sagesse a une valeur et elle mérite de perdurer. Premier texte, je ne veux pas pendant un instant qu'on interroge, on va en ajouter un deuxième. On en ajoute un deuxième. On nous dit, Irat kol shermato Gdolam ira tret'o Tout celui dont la sagesse est plus grande que la crainte qu'il peut avoir de la faute et de l'erreur Alors ici on parle de la vera, mais ça veut dire de l'erreur. Allor achochmatom itkayel C'est-à-dire que sa chokhma mérite de perdurer. Mais tout celui dont la crainte est... moins grande que sa khourma, alors sa khourma, son intelligence, ne mérite pas de perdure. On voit ici qu'on souligne une relation qui ne va que dans un sens entre le rapport qu'il faut avoir entre l'intelligence et l'action et l'intelligence et la crainte. Je ne dis pas la peur, mais la crainte. Et la crainte de quoi ? La crainte de mal faire. Et je pense que ces deux textes-là doivent nous renseigner sur la pensée juive de l'intelligence. Qu'est-ce que ça évoque et qu'est-ce que vous en comprenez ? Je vais vous citer un... une connaissance que nous allons devoir réfléchir à intégrer qui n'est pas si simple en fait à intégrer ce thème vous pouvez le trouver dans un livre du Ravelli Mung qui s'appelle Vers l'harmonie et qui donne à la fois des définitions et des introductions sur les concepts kabbalistiques alors bien évidemment je n'encourage personne qui est trop novice merci à étudier des choses kabbalistiques. Mais en même temps, ne me faites pas ça. La première fois que je vous demande votre attention, vous ne m'écoutez pas. Je n'ai jamais fait ça. Je m'excuse. On n'est pas dans une salle de classe. En fait, le monde est la révélation du divin. Le monde est la révélation de la volonté divine. Vous comprenez aisément que la volonté divine, si elle est divine, elle est du domaine de l'infini, et donc de l'imperceptible pour l'être fini. C'est évident. Si on devait donner une parabole, j'utiliserais la parabole qu'un de mes maîtres utilise constamment, c'est que quand on est à l'intérieur d'une boîte d'allumettes, on ne peut pas considérer, dans la perspective de quelqu'un qui est une allumette, dans une boîte d'allumettes, ce qui se passe à l'extérieur de la boîte d'allumettes. De la même manière, on ne peut pas penser le divin d'une manière divine. On ne peut que le percevoir d'une manière humaine. Jusqu'ici, tout va bien. Macha lema d'abord, mais à quoi ça ressemble, c'est que quelqu'un qui est en train de chinois, il ne comprend rien. Le chinois, il ne peut percevoir le chinois qu'en tant qu'un français qui ne comprend pas le chinois. Il va répéter en se disant, il dit n'importe quoi le gars. Alors que dans ces petites subtilités de phonèmes et de syllabes et de voyelles, quelque part, il y a des choses très précises qui sont dites. Le divin a une volonté. Cette volonté, elle va se révéler dans un monde qui est matériel. qui parle à des êtres finis. Comment est-ce que ça peut se proposer dans un monde d'êtres finis ? Et le passage entre l'infini et le fini, comment il se passe ? Alors il y a ce qu'on appelle le concept de la réduction. C'est ce fameux Tim Tzu. Je ne rentre pas dans des choses qui sont totalement complexes, profondes, et qui nous dépassent de loin, mais je vais vous expliquer qu'en fait, il y a 10 sphères de révélation du divin. Ces dix sphères de révélation du divin commencent par la couronne. La couronne, elle est au-dessus de la tête et en fait, elle est au-dessus totalement. Sauf qu'il y a quelque chose qui touche la tête, c'est le bas de la couronne, il est sur la tête. Mais c'est la seule chose qui est perceptible. Le reste, ça va beaucoup plus haut. Et ensuite, il y a la coma, c'est-à-dire toute la hauteur anatomique dans le monde spirituel des sphères de l'homme. Il y a la partie qui est la partie cérébrale. Il y a la partie qui est la partie du corps, et la partie qui est la partie, on va dire, de l'action ou de la réalisation. Eh bien, il faut savoir que la khufma, la bina et le dat, qui sont les trois composantes de ce qu'on appelle la dimension intellectuelle de l'homme, et donc aussi intellectuel du projet divin, c'est le projet dans sa globalité, le projet dans ses détails, et le lien qu'il y a avec nous. Qu'est-ce que ça veut dire ? Je suis obligé de le dire de cette manière, sinon je déshonore la khokhmah de la Torah. Mais je vais essayer de vous le traduire de manière simple. C'est qu'en réalité, on doit se demander à quoi sert l'intelligence ? Pourquoi faut-il être intelligent ? Et là, on touche à la question... Pourquoi tu veux devenir intelligent ? D'ailleurs, il y a un texte qui est fabuleux dans le Midrash, qui nous dit qu'à Kadosh Baruch Hu Dieu, il y avait un jeune homme qui avait 13 ans. Adam, t'entends ? Il avait 13 ans. Et c'était l'architecte du temple du Beth Amikdash. Ça veut dire que le Beth Amikdash, qui était le sanctuaire portatif, le Mishkan dans le désert, il a été construit par quelqu'un qui n'avait pas plus de 13 ans. Et cet homme-là, il s'appelait Beth Salen. Et Hachem l'a doté d'intelligence. Et le texte nous dit qu'il a rempli... ...d'intelligence, et les commentateurs vont dire, s'il a rempli, c'est qu'il en avait déjà. Parce que quand on dit, tu ne l'as pas rempli, ce n'est pas que tu ne l'as pas versé, c'est que tu ne l'as pas rempli. Et la Torah nous dit, va à Maléoto, Dieu de dire, je vais le remplir d'intelligence. Et le texte de nous dire... qu'on donne l'intelligence aux idiots, pas aux gens déjà intelligents. C'est pas très intelligent de donner l'intelligence aux gens qui sont déjà intelligents. Vous savez bien qu'un bon prof de maths ne doit pas s'intéresser que au meilleur, mais à celui qui est nul. Et de la même manière, un bon prof de Torah, normalement, il doit s'intéresser aussi aux gens qui n'y connaissent rien, sinon c'est pas un bon professeur. C'est ça l'amour de la connaissance. Et l'intelligence, on dit, mais comment Dieu dote-t-il et remplit-il celui qui est déjà... détenteur d'une intelligence et d'une connaissance pour le remplir, plutôt que de le donner à quelqu'un qui n'en a pas. Et la réponse... Elle est extraordinaire. C'est que cette femme qui était une non-juive et qui a questionné un des sages du Talmud, il lui a dit mais ton Dieu, il donne la connaissance aux gens qui sont déjà intelligents ? Il devrait la donner aux idiots. Il lui a répondu et toi quand tu prêtes de l'argent, tu prêtes à des gens qui sont solvables et qui ont des biens immobiliers ou à des gens qui n'ont rien ? Il dit, ben, des gens qui ont de l'argent, qui ont des biens. Il dit, ben, c'est la même chose. Si Akadosh Baruch Hu donnait la khourma à des personnes qui l'utiliseraient à mauvais escient, Il la verrait se perdre. C'est la raison pour laquelle il la donne à celui qui l'a déjà. C'est quoi celui qui l'a déjà ? C'est celui qui a l'estime de l'intelligence. C'est-à-dire qu'il doit y avoir une volonté et une aspiration. Il n'y a pas de but en soi d'être intelligent. Mais l'intelligence est un outil pour pouvoir faire des choses bonnes et prendre des précautions pour ne pas faire de mauvaises choses. Ça veut dire qu'en réalité, être intelligent pour être intelligent n'a aucune valeur dans le judaïsme. C'est la raison pour laquelle le judaïsme intellectuel, qui ne se préoccupe pas d'agir bien ou de ne pas agir mal selon le judaïsme, n'a aucune valeur selon le judaïsme. Le message, il est que quelque part, la raison pour laquelle on apprend, c'est pour... pouvoir palper une volonté qui nous dépasse et la prendre de quelque chose qui nous dépassait totalement de ce qu'on a appelé tout à l'heure la couronne, en saisir quelque chose dans notre vie pour en transformer quelque chose de réel. Ça veut dire qu'un gars intelligent, il faut voir ce qu'il est capable de faire dans sa vie, de bien et de garder la retenue de ne pas faire de mal. Et c'est ça un homme intelligent dans la Torah. Un homme intelligent c'est pas quelqu'un qui parle bien. Je dis toujours à mes élèves, je dis un homme intelligent c'est quelqu'un, quand il a fini son cours, va voir comment il parle, va voir comment il marche, va voir comment il mange, va voir comment il joue au foot, regarde-le quand il rentre à la poste, regarde-le comment il parle à sa femme et ses enfants, regarde comment est-ce qu'il se comporte en société. Et de la même manière, on n'est pas en mathématiques, on est dans un rapport à l'intelligence dans ce qu'elle est une vérité. La vérité qui n'engage pas, il n'y a aucun intérêt à l'étudier, à la connaître. Le sujet donc d'avoir une connaissance globale qui s'appelle Chokhmah, une connaissance détaillée qui s'appelle Da'at, et un lien entre la partie intellectuelle et l'action qui s'appelle donc le Da'at, qui amène ensuite à la réalisation, est fondamental. La question qui est posée, c'est qu'est-ce que pourrait représenter ce qu'on appelle l'action ou le fait d'avoir la crainte de voter ? Alors, nos maîtres nous disent que l'action, c'est la mise en positive, c'est de faire ce qu'il faut faire. Et la crainte, c'est de ne pas enfreindre des choses qui sont interdites. Ça veut dire avoir des principes positifs d'action et de retenue de choses qui sont interdites. Il faut savoir... que ça veut aussi dire que celui qui est intelligent, il ne peut pas être trop sûr de son intelligence. Et quand on est trop sûr de soi quand on est intelligent, on est susceptible de foutre. Et nos maîtres nous disent, heureux l'homme qui a toujours peur. Mais peur de quoi ? Peur de mal faire. Oui, mais si tu n'as toujours pas de mal faire, tu es mal dans ta peau. Non, il faut que tu sois très sûr de toi dans ce que tu es capable de faire bien, mais toujours très vigilant de ne pas trébucher. Parce qu'en réalité, et c'est ça aussi, le risque... de donner la parole à quelque chose qu'on surnomme être une intelligence, mais qui n'aura peut-être jamais peur de dire ce qu'elle a compris, puisqu'il n'y a pas de... En fait, quelque part, comme dit le proverbe, les conseillers ne sont pas les payeurs. L'intelligent qui ne réalise rien n'est pas un intelligent engagé. En quoi peut-il être une réflexion ? Il a préférence de l'intelligence si lui-même il ne prend pas de précaution de ne pas dire. Alors il faut savoir qu'en fait nous pensons que nous sommes libres de penser à ce à quoi nous voulons penser. Ça semble tout à fait cool, puisqu'en fait je pense à ce que je veux, je réfléchis à ce que je veux, j'apprends ce que je veux. Alors je vous cite un texte, qui est un texte de la Mishnah. Et donc dans la Mishnah de Fagiga, au deuxième chapitre, c'est un texte très connu, là-bas on nous dit qu'il y a des sujets qu'on ne peut pas étudier. Donc on nous dit, voilà, il y a des sujets sur lesquels tu n'as pas le droit de réfléchir. Vous imaginez bien que dans la Torah, nous ne faisons que réfléchir, c'est extrêmement difficile qu'on nous dise, ça, t'as pas le droit de réfléchir. D'ailleurs, étudier, se questionner. Donc là, Michna nous dit qu'il y a des sujets qu'on étudie qu'à trois, d'autres qu'on étudie qu'à deux, et des sujets qu'on a le droit d'étudier que seul, et on ne peut l'enseigner à une personne qui ne pourra comprendre qu'en filigrane des principes qu'on va lui dire et il comprendra tout seul le reste, et sinon on ne le fait pas. Donc c'est des sujets qui chacun sont des sujets qu'on pourrait citer, mentionner, c'est pas très très important. Mais en tout cas on voit qu'on ne peut pas parler de tout avec n'importe qui, on ne peut pas étudier n'importe quoi, de n'importe quelle manière, et on ne peut pas parler des choses d'une manière qui est crue, même s'il faudrait dire des choses claires. C'est un sujet qui n'est pas simple, il faut le savoir. Alors le Rambam nous dit On n'a pas le droit d'observer quatre choses ce qui est en haut, ce qui est en bas ce qui est avant et ce qui est après Ce n'est pas vraiment notre sujet aujourd'hui mais tout le monde peut comprendre qu'il y a des sujets qui concernent le créateur et pas la créature Merci et s'interroger de manière philosophique sur quelque chose qui ne peut pas te concerner l'homme. n'a pas de sens sur le plan humain. C'est simple. Seulement, on nous dit V'ekomu shelo chas al kvot kono raoulo shelo balaola Tout celui qui n'a pas pitié de son créateur, qui n'a pas de respect de la dignité de son créateur, il aurait été préférable qu'il ne soit pas créé. Dignité, son créateur, respect pour son créateur, de quoi on parle ? Le Rambam Maimouli nous dit Quand on dit qu'il n'a pas pitié de son créateur, c'est qu'il n'a pas pitié et il n'a pas un rapport sain à sa propre intelligence. Pourquoi ? Parce que l'intelligence, c'est la manière avec laquelle on révèle l'honneur divin. Et celui qui n'a pas conscience. que l'intelligence est donnée pour révéler l'honneur du créateur, c'est comme s'il allait utiliser quelque chose à des fins extrêmement viles et personnelles, et il utilise son intelligence comme si c'était un animal qui allait manger. Qu'est-ce qu'on veut nous dire ? On veut nous dire, et je pense que c'est très important, qu'on n'a pas à réfléchir et à apprendre des choses qui n'ont pas de sens dans notre vie. Et il faut savoir que... On n'est pas obligé d'être dans l'effort intellectuel extrêmement instructif dans la Torah et les Ménisodes constamment, quand on a besoin aussi de se détendre. Mais il faut savoir que quand on met sa tête, ses yeux, sa réflexion dans des choses qui ne construisent pas, on ne peut pas imaginer qu'on reste totalement impassible et indifférent à ce qu'on a pensé et réfléchi. Notre intelligence ne nous appartient pas. Elle est un outil de décryptage. On doit apprendre à décrypter des choses qui sont bonnes et saines et ne pas l'abaisser à des choses qui sont mauvaises. En plus donc de l'engagement de réaliser ce qu'on a compris et ce qu'on a appris et de ne pas enfreindre des choses qu'on a appris que c'est un mauvais principe. Oui, telle et telle chose, ce n'est pas bien. Alors si tu l'as appris, il faut quand même que tu sois engagé. Vous comprenez que quelqu'un qui a appris le code de la route, après on dit mais monsieur, vous avez eu votre code, vous avez fait ça. Vous n'avez pas le droit. Il y a encore autre chose, c'est que même réfléchir et apprendre des choses qui ne sont pas dans le sens de ce que tu veux donner comme sens à ta vie, tu ne dois pas mettre ta tête là-dedans. Et je veux vous dire que c'est très difficile. Pourquoi ? Parce que l'homme voudrait être un être à ce point libre qui dit au bon Dieu, mais moi je fais ce que je veux, moi je pense à ce que je veux, je regarde ce que je veux, et un point c'est tout. Et malheureusement, si on est honnête, on sait bien que dans la vie, il y a des choses auxquelles on a trop réfléchi et qui nous rendent malheureux. Il y a des choses auxquelles on pense trop et qui ne font pas notre bonheur. Et il y a d'autres pensées qui sont des pensées constructives. Et bien la Torah nous dit qu'il faut apprendre à penser. Il faut apprendre à savoir où penser. Il faut apprendre à savoir comment réfléchir et qu'on doit utiliser... L'intelligence comme un outil et non pas comme une fin en soi. C'est une manière pour moi de pouvoir faire la critique de ce qu'aujourd'hui. Seulement, il faut faire extrêmement attention à ce que l'intelligence artificielle doit être un outil et absolument rien d'autre. Et qu'on doit garder sa subjectivité. On ne doit pas lui poser des questions qui n'ont pas de sens dans notre vie. Et que quand on a compris quelque chose, on doit être capable de réfléchir. ...d'agir pour le bien, de ne pas agir pour le mal, et parfois de refuser de savoir, d'apprendre, de regarder et de comprendre des choses qui ne vont pas nous faire du bien.
Description
Conférence donnée par le Rav Mordehai Bendrihem - à Paris - Avril 2024 - Tutorah.org
Hosted by Ausha. See ausha.co/privacy-policy for more information.
Transcription
Ce soir, je voulais parler avec vous de l'intelligence artificielle, figurez-vous. C'est la première fois que j'aborde ce thème simplement et encore plus en public. Et en fait, comme vous le savez, dans nos cours, l'idée, ce n'est pas de venir la vérité sur l'intelligence artificielle, parce que je ne prétends pas avoir la vérité, mais réfléchir ensemble. Donc, vous proposez une réflexion qui est basée sur le judaïsme, sur la Torah. Essayez de... et essayer d'avoir des outils de réflexion. Alors, tout d'abord, tout à l'heure, j'ai regardé un petit peu ce qui se fait. Donc, j'ai découvert des choses que je ne connaissais pas. Et notamment, une nouvelle définition de l'intelligence. Donc si vous allez, alors bon, c'est pas émilitré, puisque bon, ce serait quand même bien obsolète de chercher dans émilitré quelque chose qui est relèveré et qui est vraiment sûr en intelligence artificielle. Mais quand on regarde par exemple dans la définition large, aujourd'hui en fait on définit l'intelligence artificielle par rapport à ce qu'elles sont capables. des êtres vivants et non vivants de pouvoir, et à ce moment-là, soit s'adapter, soit créer, soit avoir des connaissances, des compréhensions, etc. Donc, en fait, parler d'êtres vivants et non vivants, c'est pas vivant et non vivant, Christ est chez l'homme, parler des morts, mais c'est des êtres qui ne sont pas vivants, ça veut dire des objets. Et donc, des objets qui n'ont pas de vitalité. Et moi je suis très perturbé par ce sujet, j'y ai réfléchi depuis un petit moment déjà, j'imagine que vous aussi, et je voudrais peut-être qu'on aille à l'origine, à la racine, de savoir qu'est-ce que c'est l'intelligence dans la Torah, et en quoi devons-nous être soit prévenus, soit extrêmement attentifs, soit même vigilants et... à se méfier de l'intelligence sociale, sachant que, alors là, c'est vraiment personnel, c'est un ressenti. J'ai le sentiment que ça va être la prochaine révolution technologique qui va bouleverser, selon moi, nos quotidiens. Après, l'Internet, c'est que, finalement, on n'a même pas peut-être saisi la portée de ce qui est en train de se faire ou de se dire. Donc, pour ce faire, je voudrais aller à l'origine des choses. Alors, je ne vois pas tout le monde. Adam, vous avez dit... En fait, j'aime bien voir tout le monde. Alors, ça ne veut pas dire que je vais surveiller si vous suivez chacun de mes pas et chacune de mes paroles. Mais en même temps, c'est quand même sympa, si on a une grande table, de voir tout le monde. Si ça ne vous gêne pas. Alors, je voudrais que vous sachiez que dans la Torah, on a déjà parlé des cinq parties de l'âme, à savoir Nefesh, Ruach, Neshama, Chaya et Hikida. Nefesh, c'est la partie qu'on pourrait appeler organique. Roi, on pourrait parler de l'esprit et de la parole. Neshama, c'est l'âme, mais en ce qu'elle éclaire au-dessus de la tête, et qu'elle inspire l'esprit humain. Et il y a deux niveaux auxquels nous n'avons pas accès, qui sont Khayy et Hida. Et quelque part, c'est la constitution de l'homme qui est faite, à la fois de corps, à la fois d'âme, et à la fois de ce que l'homme va choisir entre le corps et l'âme. Je crois qu'une fois, on en avait parlé. On avait même mis en parallèle entre pensée, parole et action les différents niveaux de âme, esprit ou parole, et on avait dit aussi le corps et la réalisation. Mais il faut savoir qu'il y a deux outils qui sont les outils de décryptage du monde. Les décryptages, on pourrait appeler par exemple des lunettes, ou bien des... Comme quand on a des sens pour pouvoir toucher, respirer, décrypter. Et ces deux outils sont... Mohar, c'est... Le cerveau, l'intelligence, élève, c'est le cœur, l'émotion. Et ces deux outils, en fait, sont constitutifs de l'homme. D'ailleurs, un homme qui n'a pas de cognitif, un minimum de cognitif, même s'il a beaucoup de cœur, en général, il est en souffrance. Et quelqu'un qui a beaucoup de cœur, mais qui n'a pas... Bon, je crois que je viens de dire la même chose. Et quelqu'un qui a du cognitif qui n'a pas de cœur, ou quelqu'un qui a du cœur et pas du cognitif, pas de réflexion, il est en souffrance. Et du coup, il va avoir un... L'équilibrage et une complémentarité entre l'intelligence et aussi le cœur. C'est la raison pour laquelle, déjà, on va avoir une première critique ou une première réflexion autour de qu'est-ce que ça veut dire l'intelligence et l'émotionnel, c'est-à-dire la réflexion et le cœur, et bien sûr, quand on parle d'intelligence artificielle, il va être très difficile d'interroger. de manière émotionnelle, l'intellect. D'ailleurs, moi qui reçois des personnes tous les jours, J'ai toujours un grand principe que je dis, c'est qu'un sentiment, ça se respecte. Ce n'est pas forcé que ça soit quelque chose de raisonnable et de rigoureux au niveau de la logique. Parce qu'un ressenti, c'est quelque chose qu'on n'est pas tout à fait capable d'expliquer. Et d'ailleurs, les gens qui veulent soit vous expliquer vos ressentis, soit vous faire réfléchir vos ressentis, si c'est pour les raisonner, Pour vous aider à moins souffrir, c'est une chose, mais si c'est pour les juger, quelqu'un qui juge votre ressenti, c'est quelqu'un qui ne vous respecte pas. Bien évidemment, si chaque fois qu'on vous parle, vous êtes vexé, et qu'on dit mais tu comprends pas ce que je te dis mais si on est tous deux de bonne foi, et que la personne se vexe à chaque fois, tu peux pas imaginer qu'elle fait que mentir sur son ressenti. Oui, chaque fois que tu lui dis ce mot, elle pleure. C'est peut-être qu'il y a quelque chose qu'elle ressent. que tu ne comprends pas avec ton intelligence. Et d'ailleurs, on sait bien qu'il y a des moments où on est extrêmement éprouvé au niveau de notre affecte et de notre ressenti, et où des mots d'intelligence et des mots d'esprit ne servent à rien, mais prendre la main, prendre dans les bras, c'est déjà dire beaucoup. Je ne sais pas si vous vous rappelez, une fois on a eu une discussion avec vous, Ariel, quand vous parliez des familles, des otages, etc. On avait parlé du fait, qu'est-ce que je dis quand je les vois ? Ma foi, il n'y a pas grand-chose à dire d'intelligent. Si ce n'est que... Prendre dans les bras quelqu'un qui souffre, c'est peut-être ce qui est le plus intelligent en tant que l'intelligence peut être une capacité d'adaptation, c'est de ne pas trop faire marcher sa tête pour être capable de connecter quelque part les cœurs. Et la première réflexion, c'est donc de savoir qu'est-ce que la Torah nous dit de ce système bizarre qui est trop souvent décrit comme étant un système contradictoire entre quand quelqu'un est très intelligent, il n'est pas très sensible, quand quelqu'un est très sensible, il n'est pas très intelligent. Alors... C'est vrai ou pas vrai ? Alors je vais vous partager un texte qu'on avait étudié il y a quelque temps avec Jean-Louis. Un texte que j'ai trouvé vraiment magique. Ce texte nous dit... Donc il a été écrit par le Rav Meir Simra de Davinsk. Je sais pas si c'est à 100, 150 ans, Fred, tu le dis si je me trompe. Donc, heureusement, dans la vidéo... Dans la vidéo, attends, je vais juste rentrer. Au revoir ! Donc, c'est très intéressant parce que cet auteur, qui s'appelle le livre, s'appelle le Meshech Hohma, il met en miroir et en comparaison l'utilisation que les nations font de l'intelligence et du cœur et la manière à laquelle le peuple d'Israël... utilise son intelligence et son cœur. C'est-à-dire qu'un juif, même quand il dit qu'il préférerait ne pas dire qu'il est juif, un moment ou un autre, ça se sait. Parce qu'un juif, comment il chante, comment il danse, comment il rigole, comment il parle, comment tout ce qu'on veut, un juif, ça reste un juif, et même s'il l'oublie, on le lui rappelle, n'est-ce pas ? Bon, on aimerait bien qu'on ne le lui rappelle que dans les bonnes circonstances. Toujours est-il, le Rav nous dit que... Là... Alors... Dans l'Antiquité, les nations qui étaient polythéistes, qui avaient des foies dans des divinités, fondaient leur foi sur ce qu'ils pouvaient observer et ressentir de ce qu'ils voyaient. Donc il voyait un soleil, il voyait l'amour, il voyait la beauté, et c'était le dieu de ceci ou le dieu de cela, etc. Tout le monde connaît, tout le monde a quelques bases de ce qui se passait dans l'Antiquité grecque. Et il nous dit, le Rav, Le ressenti fonde la foi des nations. Alors qu'il n'en est pas ainsi du peuple d'Israël. Le peuple d'Israël... Il n'en est pas ainsi... Pour le peuple d'Israël... La phrase d'avant, c'était le ressenti fonde... Leur foi. Ça veut dire qu'en fait, ils voient un truc et ils disent... Je ressens que... C'est un dieu. Bien évidemment, c'est une caricature vulgarisée. C'est un texte qui grossit dans un grand zoom, mais après on va un petit peu essayer de distiller ce qu'il est en train de dire. Voilà, donc quelque part, mais le ressenti en tant que, je ne réfléchis pas à l'image, l'image me parle, l'image me dit que cette personne est belle. Quelle beauté ! Je crois dans cette beauté. Donc, quelque part, en fait, on est, comme on l'avait fait une fois, on avait tué le sud de l'imagination, l'image nous dit le commentaire de l'image. Il paraît être un homme musclé, parce que son image dit qu'il est musclé. En réalité, ça se trouve, il ne s'est pas levé quoi que ce soit, mais si je me fiche à l'image, sans interroger l'image, comment on interroge l'image ? On lui met un poids, au gars. Et de la même manière, un client qui vient vous vendre un truc, il dit, wow ! Si on laisse les choses comme elles sont, on est obligé d'acheter si le gars a fait un peu de marketing. Minimum. Sauf que, quand vous commencez à poser quelques questions... Mais j'ai quand même fait une petite étude... Je sais que vous avez des concurrents qui réussissent vraiment. Quelle est la spécificité de votre produit ? Et là, ça commence à devenir un peu intéressant. J'ai cru comprendre qu'en 2018, vous avez eu une crise. Comment vous en parlez ? Le gars, tout d'un coup, il n'est plus aussi beau. Son produit n'est plus aussi brillant, etc. Mais non, on n'est pas en train de démonter qui que ce soit. C'est que, quelque part, il y a... Comment on voit les choses, on se dit Wow, c'est incroyable ! Et bien évidemment, c'est pédagogique que je caricature de cette manière. On n'est pas en train de dire que les Grecs et l'Antiquité grecque, c'était des idiots qui regardaient. Mais quelque part, il y a ici une vérité, c'est observer des choses et être ébahi au point J'y crois, j'y crois Bon, malheureusement, ils ont besoin de voir, d'avoir une image pour croire aussi. Ils ont besoin... Peut-être d'abord une image, en tout cas, l'image fait le travail. Alors que le peuple d'Israël, quelque part, alors, tout celui qui a étudié un peu la Torah, il sait que le religieux qui a étudié le Tanu, par exemple, nous, on peut apparaître comme des prises de tête. Parce que quelque part, il n'y a jamais un problème simple. L'autre jour, j'ai fait un exposé, et donc on a pris une loi qui est figée, et on se dit, bon, voilà, il n'y a rien de plus à dire. Et je dis, ah ouais, prenons, essayons de diviser, essayons d'interroger. Et quelque part, les grands discours, c'est quoi ? C'est quand on revisite des choses qui paraissent simples, et que finalement, on se dit, mais c'est super profond. Je ne sais pas si vous vous rappelez, des fois, un prof de philo qui dit, mais vous avez entendu ce qu'il a dit ? En fait, il dit, mais je n'ai rien dit, je me suis trompé. Non, non, mais c'est extraordinaire ! J'ai rien dit. En réalité, c'est être capable d'interroger ce qui se présente. Donc, le Rav nous dit, le peuple d'Israël, eux, ils se fondent sur quelque chose qui a un rapport à la vérité, une vérité réfléchie. Vous savez bien qu'en optique, la vision et la réflexion doivent être quelque chose qui est posé. Et puis, ce fameux chemin, je me suis rappelé l'œil qu'on dessinait, vous vous rappelez ? Je ne mets pas en avant des choses que je me rappelle depuis très longtemps quand même. Mais on sait bien qu'il y a la... La manière à laquelle on réfléchit les choses. Et la réflexion, c'est simple. C'est comment, dans ma subjectivité, j'aborde une image qui aurait pu être objective et je vais en avoir un regard, d'une perspective qui vient de mon œil, de mon regard, de mon intériorité. Et on sait bien qu'on peut voir le même film, on peut être 50 personnes, on peut écouter la même musique, 50 personnes, et on pourrait en parler facilement, différemment. Pourquoi ? C'est l'objectif, quoi. D'ailleurs, je marchais dans un centre commercial et il y avait un piano qui jouait. ...tout seul, vous savez, donc il y a une mélodie, et les enfants regardaient, c'est très sympa de regarder un piano qui joue tout seul. Mais en réalité... Dans chaque morceau, avec les mêmes notes qui sont interprétées par différentes personnes, il y a du sujet, il n'y a pas que de l'objet. Dans chaque phrase, dans chaque situation, il existe un rapport entre la subjectivité et l'objet. Vous vous rappelez que quand on a une dissertation, on te demande à toi ce que tu as à en dire. D'abord, j'ai dû rendre un devoir. Le gars a dit faites ce que vous voulez, je ne suis pas de cause exigeante, mais ne pompez pas Pourquoi ? Parce qu'en réalité, j'ai envie de voir... ce que vous avez dans le ventre. Tu peux dire n'importe quoi. Tu peux dire des choses intéressantes ou moins intéressantes. Mais dis-moi quelque chose qui vienne de toi. D'ailleurs... C'était des mots. Je sais pas. Moi j'essaie de me dire mincement. Mais c'est très intéressant parce que des fois j'utilise le jeu de mots pour dire que des fois les gens dépensent la pensée des autres mais réfléchissent pas beaucoup. Tu cherches quelque chose, t'as envie de parler et les gens en fait se... C'est terrible, ils cherchent sur internet des connaissances sur des sujets alors qu'en fait, la plupart du temps, c'est des informations qui sont libres. Ça ne vole pas très haut, vous voyez. Et quelque part, on ridiculise la science, l'intelligence, la connaissance, et on se fait honte à soi, on se fait honte à la réflexion, on se fait honte à tout. Mais en même temps, comme c'est admis, donc les gens font des citations, mais c'est plutôt des récitations, c'est-à-dire qu'est-ce qu'ils font ? Donc on nous dit d'abord que la foi juive, elle est fondée d'abord sur une réflexion. Vous vous rappelez qu'Avram, avant la révélation qu'Achab se révèle à lui, d'abord il se dit impossible qu'un monde fonctionne, un monde aussi sophistiqué, sans qu'il y ait quelqu'un qui la dirige. Impossible, ça veut juste dire, c'est pas logique. Il y a donc une question. J'ai peut-être pas la réponse, mais j'ai déjà une réflexion. C'est que je peux pas dire, waouh. Non, waouh et alors ? Waouh et alors ? Ça te fait quoi, ce waouh ? T'es capable d'interagir avec ce que tu vois ? Ou t'es juste... Quelqu'un de passif. D'ailleurs, vous comprenez bien que, malheureusement pour nous, ne pas interagir avec son voix, c'est exactement rester devant un écran. Donc tu es là, tu es passif, ça se passe bien, tu as passé un bon moment, et c'est fini. Une des raisons pour lesquelles, quasiment chaque fois que je donne un cours, il n'y a jamais même 10 minutes où ce n'est pas interactif, c'est pourquoi, c'est parce qu'en réalité, si vous êtes passif et que vous n'êtes pas dans l'actif, quelque part, votre sujet n'est pas impliqué. Quelque part, il faut que ça bouge, quoi. T'as quelque chose à dire, t'es d'accord, pas d'accord, et pourquoi et comment. Hier soir, j'ai terminé un cours et puis j'ai demandé à chacun, alors je sais pas si vous vous inquiétez, je sais pas si vous vous gênez, mais j'ai dit avec chacun, 5 mots, qu'est-ce que t'as retenu de ce cours ? Et donc, il y avait une vingtaine, une trentaine de personnes, chacun a dit un mot. C'est super intéressant de voir que chacun, en fait, a une subjectivité sur un sujet qui me semblait être peut-être un sujet que je maîtrisais, mais c'est pas vrai. Pourquoi ? Parce que le regard que la personne a amené, c'était son regard à lui, son expérience. des personnes qui peuvent être d'accord, pas d'accord, rajouter, commenter, témoigner, etc. Et c'est là où, quelque part, il y a un rapport entre le sujet et l'objet. Deuxième chose, nous dit le Rav... Je vous prie de m'excuser. Le Rav nous dit que le monde sentimental, figurez-vous, c'est bizarre, le monde sentimental, il nous est proposé dans la réalisation des mitzvot. Alors on se dit, attends. Quand tu prends un loulav, quand t'écoutes un chauffard, ça te fait quoi ? Et en réalité, quelque part, la sensation n'est pas quand on est passif, mais quand on est actif. Beaucoup plus. Parce que c'est vrai que quand quelqu'un joue un super morceau, ça te fait vibrer. Mais toi, ça te fait vibrer alors que c'est pas toi qui le joues. Mais le gars qui le joue, il a une autre saveur. Et il peut pas communiquer une énergie si quand il... Il dit quelque chose, il chante quelque chose, il joue quelque chose, il peint quelque chose, il n'a pas mis un peu de son esprit dans ce qu'il a fait. Alors le piano qui joue tout seul, lui, il n'a pas d'émotion. Ah ouais, le piano qui joue tout seul, il n'a pas d'émotion. Et de la même manière, un dessin qui se dessine tout seul, les reproductions qui sont des reproductions automatiques, elles ne vont pas coûter le même prix que ce qu'un gars a mis un mois, deux mois, un an, deux ans, pour le faire. Par exemple, j'ai un peintre en Israël qui s'appelle... Il me dit, en ce moment, je suis en train de peindre ce que j'ai ressenti quand j'étais enfant dans le métro à Moscou. Et en fait, c'était des tableaux où il exprimait quelque chose de très profond qui lui était arrivé. Ce monsieur, si quelqu'un prenait des photos de ce qui se passait dans le métro, juste pour qu'on se rende compte, ça n'a absolument rien à voir. Parce que ce monsieur, il a mis quelque chose de son esprit. Mais non, qu'est-ce que je veux vous dire par là ? C'est que quelque part, la chose primordiale qui va manquer à ce qu'on pourrait appeler l'intelligence artificielle, c'est qu'il n'y a pas de subjectivité et il n'y a pas d'émotion. A savoir, bien évidemment, bientôt vous serez éveillé qu'on va avoir une intelligence artificielle. musulmane, une intelligence artificielle juive, une intelligence artificielle de gauche, une intelligence artificielle de droite. On va y arriver. Ça se dit pas comme ça aujourd'hui, mais on a qu'à dire Et si t'étais fudge, comment t'aurais répondu ? Et si t'étais comme ça ? Et des fois même, on va se rendre compte qu'à la réponse, il y a quelque part une sélection dans le moteur de recherche, donc le browser, il est quelque part limité. Seulement, pour l'instant, on n'en parle pas. C'est à vue de nez, il n'y a pas besoin d'en parler. Qu'est-ce qu'on veut dire quand on dit ça ? Eh bien, il faut savoir que ce ne sont pas les gens les plus intelligents à qui on peut faire le plus confiance. Et c'est triste. D'ailleurs, vous le savez, c'est un sujet de la Gaddafi, puisque contre le haram, qui est le plus intelligent, le sort du céder, il y a quatre enfants, vous vous rappelez, le kharam, celui qui est sage, l'intelligent, le rachat, celui qui est impie, le tam, celui qui est sain, le chénoïde, celui qui ne s'est pas posé de question. Et c'est très intéressant, puisqu'on a l'impression qu'on met en opposition le kharam, le sage, avec l'impie. Mais on pourrait dire que le contraire du sage, c'est l'idiot, ce n'est pas l'impie. Non, parce qu'en réalité, la différence entre un homme sage et un impie, ce n'est pas qu'ils ne sont pas intelligents. C'est qu'est-ce que tu fais de ton intelligence ? Et d'ailleurs, il faut savoir que malheureusement pour nous, et moi je l'ai appris quand mon maître, quand on avait été pour les trois ans de mon fils, lui coupait des boucles. Donc mon Rav, le petit ne voulait pas avancer. Alors mon Rav lui a dit, tu aimes les pièces de chocolat. Il a sorti des pièces de chocolat, il lui a dit, je vais te payer trois pièces de chocolat si tu me laisses couper une de tes boucles. Le petit est devenu tout de suite, il a coupé. Et j'ai dit, purée, il est vraiment fort le Rav. Alors... Il s'est dit qu'il allait se faire un petit chocolat pour ne pas avoir de temps dans ses poches. Il lui a dit que les petits chocolats étaient trop chelous. que tu aies beaucoup d'intelligence et un bon cœur. Et à plusieurs reprises, je cite que cette bénédiction n'est pas seulement une bénédiction, c'est un enseignement. C'est que malheureusement, les gens qui sont très intelligents ne sont pas toujours les personnes qui ont le plus de cœur. Et les gens qui ont le plus de cœur ne sont pas le plus souvent les personnes qui ont le plus d'intelligence. Au point qu'on traite de frayeurs, de pigeons ou d'idiots ceux qui sont trop gentils, et que ceux qui sont très intelligents, ils ont la réputation d'être ceux qui... Ils, des fois, un petit peu, vont réfléchir à deux fois avant de s'engager dans quelque chose qui paraît illogique. Le Maharal de Prague est formel. La bonté, c'est quelque chose qui n'est pas un acte intelligent. T'as travaillé, mon pote. Il n'a qu'à travailler. Pourquoi je vais lui donner des heures de travail ? C'est totalement illogique. D'ailleurs, les gens deviennent fous quand ils voient la solidarité du peuple d'Israël. Les gays sont capables de venir, de vendre leurs vêtements et de dire, mais pour mes frères. On dit, mais pour tes frères, t'as plus rien. Oui, et alors ? L'épreuve, justement, de l'intelligence, c'est de savoir en quoi cette intelligence contrarie et contredit ta capacité à garder du cœur. En quoi ton cœur, il te limite à avoir un accès à la connaissance. Où est-ce qu'on voit ça ? Et après, on va faire une petite pause, on va en discuter, parce que c'est quand même beaucoup d'informations. On voit ça dans une expression qui revient 20 fois en deux sidrotes, en quelques chapitres de la Torah, dans le livre de l'Exode, où on a plus de 20 fois la même expression. C'est vrai que dans la Torah, on dit une fois des choses, pas besoin de le dire deux fois. C'est le monde Je veux qu'il parle, donc il n'y a pas besoin d'un... Et puis vous voyez bien que quand on parle une fois, on est capable d'écrire des livres entiers sur deux mots. Donc le dire vingt fois, c'est qu'on veut beaucoup insister. C'est quoi ? C'est qu'on parle de chokhmat lev. Une sagesse de cœur. La sagesse du cœur, c'est un oxymore en français. Sagesse, c'est l'intelligence. Le cœur, c'est les sentiments. Eh bien, la réponse à cette question, c'est que non, justement. Qui est l'homme véritablement intelligent ? C'est celui qui garde du cœur avec, pour ne pas dire malgré, son intelligence. Et qui est l'homme qui a vraiment du cœur ? Ce n'est pas celui qui donne parce qu'il ne comprend rien, c'est celui qui comprend très bien l'enjeu et qui est quand même capable de dire Je vais quand même donner de mon cœur, même si ma tête m'aurait peut-être dit Attends, il faut être un peu prévoyant, il faut être un peu dans la retenue, il ne faut pas faire n'importe quoi. Quand il y a une chokhmah, une sagesse qui s'accompagne de cœur, c'est une bonne sagesse. Mais si c'est une sagesse qui n'a plus de cœur, parce que quelque part, plus il y a de l'intelligence, moins il y a du cœur, alors là, on a un problème. Ce n'est pas la sagesse que la Torah demande. Et de ce fait... Inévitablement, la question, quand on parle de ce sujet d'intelligence artificielle, c'est qu'on pourrait peut-être lui poser la question. Mais si elle était tout simplement honnête et très intelligente, elle pourrait nous dire qu'un cœur, un vrai cœur, elle n'en a pas. Et de la même manière qu'un être qui n'a pas de cœur serait la dernière personne à qui vous demanderiez des conseils intelligents pour pouvoir vous réaliser, exactement de la même manière, mais a fortiori, lorsque quelqu'un n'est pas humain et n'a pas cette capacité émotionnelle à prendre en compte des sentiments qui dépassent forcément, ou limitent forcément, ce que l'intelligence nous dicte. Vous savez bien que des fois, on est pris, on dit je vais aider, je vais faire, je vais donner, je vais pleurer, je sais pas pourquoi je pleure, je sais pas pourquoi... Mais quelque part, on est pris par nos sentiments. Et Akadosh Baruch Hu, le créateur nous a créés avec ce sentiment et il a créé l'homme avec... L'intelligence, parce qu'il a une capacité d'avoir du cœur. Ça me fait penser à la phrase... La première chose qui peut ressortir, c'est exactement ce que vous dites, c'est que si la dimension intelligente, dans le sens axé à une connaissance, ou bien syllogisme, des associations, ou bien une exploration rapide d'un sujet que je ne connais pas, je le prends et entends. Qu'objet de réflexion, je le réfléchis en tant qu'être humain, avec mes émotions et ma subjectivité, c'est exceptionnel. La difficulté, c'est que malheureusement, on ne le propose pas vraisemblablement de cette manière-là. On va dire plus que ça. C'est qu'aujourd'hui, vous savez qu'il y a les livres qui sont les livres électroniques. Donc, imaginez bien que de ce bientôt, toutes ces bibliothèques audio seront intégrées avec aussi des romans pleins d'émotions. Donc quelque part, l'intelligence émotionnelle va entendre aussi des critiques de cinéma, va savoir ce que les gens ont ressenti, va faire une sorte d'engrangement et de mémoire extraordinaire, de disque dur de toutes les émotions, pour savoir qu'est-ce qui est recevable de pouvoir s'émouvoir ou non, et de quelle manière. C'est comme si quelque part, on va devoir réfléchir, intégrer et juger ce qui est admissible de ressentir ou non. Mais quelque part, c'est nous. Voler notre subjectivité, c'est voler l'émotionnel humain. Donc la première chose, c'est le conflit entre ce qu'on va appeler être la composition selon la Torah. Peut-être que les gens disent non mais nous on n'est pas dans l'émotionnel, justement l'émotionnel. Mais si on dit qu'il faut être un homme intelligent et en même temps dans l'émotion et dans le ressenti, on ne pourra jamais accepter. Que ce ressenti ne vienne pas de ma réflexion et de la manière avec laquelle je vibre dans mon cœur ou dans mon ventre, quand je ressens ou quand je vois quelque chose ou quand j'apprends quelque chose. Deuxième texte que je voudrais vous citer. Et ce texte, il est très connu. Il y a deux Mishnayot. La Mishnah date de son écriture et de sa rédaction, en tout cas le fait d'être relié par Rabbi Yudanassi. Donc ça date du 1er siècle, du 2e siècle. Il y a deux textes qui sont dans le traité de Havod, donc le Maxime des Pères. Le premier qui parle de l'Achokhma. en disant Je vais le traduire. Tout celui dont la sagesse dépasse ses actions, sa sagesse n'aura pas de pérennité. Ce n'est pas une bonne sagesse. Et tout celui qui a des actions plus grandes, que sa sagesse, alors sa sagesse a une valeur et elle mérite de perdurer. Premier texte, je ne veux pas pendant un instant qu'on interroge, on va en ajouter un deuxième. On en ajoute un deuxième. On nous dit, Irat kol shermato Gdolam ira tret'o Tout celui dont la sagesse est plus grande que la crainte qu'il peut avoir de la faute et de l'erreur Alors ici on parle de la vera, mais ça veut dire de l'erreur. Allor achochmatom itkayel C'est-à-dire que sa chokhma mérite de perdurer. Mais tout celui dont la crainte est... moins grande que sa khourma, alors sa khourma, son intelligence, ne mérite pas de perdure. On voit ici qu'on souligne une relation qui ne va que dans un sens entre le rapport qu'il faut avoir entre l'intelligence et l'action et l'intelligence et la crainte. Je ne dis pas la peur, mais la crainte. Et la crainte de quoi ? La crainte de mal faire. Et je pense que ces deux textes-là doivent nous renseigner sur la pensée juive de l'intelligence. Qu'est-ce que ça évoque et qu'est-ce que vous en comprenez ? Je vais vous citer un... une connaissance que nous allons devoir réfléchir à intégrer qui n'est pas si simple en fait à intégrer ce thème vous pouvez le trouver dans un livre du Ravelli Mung qui s'appelle Vers l'harmonie et qui donne à la fois des définitions et des introductions sur les concepts kabbalistiques alors bien évidemment je n'encourage personne qui est trop novice merci à étudier des choses kabbalistiques. Mais en même temps, ne me faites pas ça. La première fois que je vous demande votre attention, vous ne m'écoutez pas. Je n'ai jamais fait ça. Je m'excuse. On n'est pas dans une salle de classe. En fait, le monde est la révélation du divin. Le monde est la révélation de la volonté divine. Vous comprenez aisément que la volonté divine, si elle est divine, elle est du domaine de l'infini, et donc de l'imperceptible pour l'être fini. C'est évident. Si on devait donner une parabole, j'utiliserais la parabole qu'un de mes maîtres utilise constamment, c'est que quand on est à l'intérieur d'une boîte d'allumettes, on ne peut pas considérer, dans la perspective de quelqu'un qui est une allumette, dans une boîte d'allumettes, ce qui se passe à l'extérieur de la boîte d'allumettes. De la même manière, on ne peut pas penser le divin d'une manière divine. On ne peut que le percevoir d'une manière humaine. Jusqu'ici, tout va bien. Macha lema d'abord, mais à quoi ça ressemble, c'est que quelqu'un qui est en train de chinois, il ne comprend rien. Le chinois, il ne peut percevoir le chinois qu'en tant qu'un français qui ne comprend pas le chinois. Il va répéter en se disant, il dit n'importe quoi le gars. Alors que dans ces petites subtilités de phonèmes et de syllabes et de voyelles, quelque part, il y a des choses très précises qui sont dites. Le divin a une volonté. Cette volonté, elle va se révéler dans un monde qui est matériel. qui parle à des êtres finis. Comment est-ce que ça peut se proposer dans un monde d'êtres finis ? Et le passage entre l'infini et le fini, comment il se passe ? Alors il y a ce qu'on appelle le concept de la réduction. C'est ce fameux Tim Tzu. Je ne rentre pas dans des choses qui sont totalement complexes, profondes, et qui nous dépassent de loin, mais je vais vous expliquer qu'en fait, il y a 10 sphères de révélation du divin. Ces dix sphères de révélation du divin commencent par la couronne. La couronne, elle est au-dessus de la tête et en fait, elle est au-dessus totalement. Sauf qu'il y a quelque chose qui touche la tête, c'est le bas de la couronne, il est sur la tête. Mais c'est la seule chose qui est perceptible. Le reste, ça va beaucoup plus haut. Et ensuite, il y a la coma, c'est-à-dire toute la hauteur anatomique dans le monde spirituel des sphères de l'homme. Il y a la partie qui est la partie cérébrale. Il y a la partie qui est la partie du corps, et la partie qui est la partie, on va dire, de l'action ou de la réalisation. Eh bien, il faut savoir que la khufma, la bina et le dat, qui sont les trois composantes de ce qu'on appelle la dimension intellectuelle de l'homme, et donc aussi intellectuel du projet divin, c'est le projet dans sa globalité, le projet dans ses détails, et le lien qu'il y a avec nous. Qu'est-ce que ça veut dire ? Je suis obligé de le dire de cette manière, sinon je déshonore la khokhmah de la Torah. Mais je vais essayer de vous le traduire de manière simple. C'est qu'en réalité, on doit se demander à quoi sert l'intelligence ? Pourquoi faut-il être intelligent ? Et là, on touche à la question... Pourquoi tu veux devenir intelligent ? D'ailleurs, il y a un texte qui est fabuleux dans le Midrash, qui nous dit qu'à Kadosh Baruch Hu Dieu, il y avait un jeune homme qui avait 13 ans. Adam, t'entends ? Il avait 13 ans. Et c'était l'architecte du temple du Beth Amikdash. Ça veut dire que le Beth Amikdash, qui était le sanctuaire portatif, le Mishkan dans le désert, il a été construit par quelqu'un qui n'avait pas plus de 13 ans. Et cet homme-là, il s'appelait Beth Salen. Et Hachem l'a doté d'intelligence. Et le texte nous dit qu'il a rempli... ...d'intelligence, et les commentateurs vont dire, s'il a rempli, c'est qu'il en avait déjà. Parce que quand on dit, tu ne l'as pas rempli, ce n'est pas que tu ne l'as pas versé, c'est que tu ne l'as pas rempli. Et la Torah nous dit, va à Maléoto, Dieu de dire, je vais le remplir d'intelligence. Et le texte de nous dire... qu'on donne l'intelligence aux idiots, pas aux gens déjà intelligents. C'est pas très intelligent de donner l'intelligence aux gens qui sont déjà intelligents. Vous savez bien qu'un bon prof de maths ne doit pas s'intéresser que au meilleur, mais à celui qui est nul. Et de la même manière, un bon prof de Torah, normalement, il doit s'intéresser aussi aux gens qui n'y connaissent rien, sinon c'est pas un bon professeur. C'est ça l'amour de la connaissance. Et l'intelligence, on dit, mais comment Dieu dote-t-il et remplit-il celui qui est déjà... détenteur d'une intelligence et d'une connaissance pour le remplir, plutôt que de le donner à quelqu'un qui n'en a pas. Et la réponse... Elle est extraordinaire. C'est que cette femme qui était une non-juive et qui a questionné un des sages du Talmud, il lui a dit mais ton Dieu, il donne la connaissance aux gens qui sont déjà intelligents ? Il devrait la donner aux idiots. Il lui a répondu et toi quand tu prêtes de l'argent, tu prêtes à des gens qui sont solvables et qui ont des biens immobiliers ou à des gens qui n'ont rien ? Il dit, ben, des gens qui ont de l'argent, qui ont des biens. Il dit, ben, c'est la même chose. Si Akadosh Baruch Hu donnait la khourma à des personnes qui l'utiliseraient à mauvais escient, Il la verrait se perdre. C'est la raison pour laquelle il la donne à celui qui l'a déjà. C'est quoi celui qui l'a déjà ? C'est celui qui a l'estime de l'intelligence. C'est-à-dire qu'il doit y avoir une volonté et une aspiration. Il n'y a pas de but en soi d'être intelligent. Mais l'intelligence est un outil pour pouvoir faire des choses bonnes et prendre des précautions pour ne pas faire de mauvaises choses. Ça veut dire qu'en réalité, être intelligent pour être intelligent n'a aucune valeur dans le judaïsme. C'est la raison pour laquelle le judaïsme intellectuel, qui ne se préoccupe pas d'agir bien ou de ne pas agir mal selon le judaïsme, n'a aucune valeur selon le judaïsme. Le message, il est que quelque part, la raison pour laquelle on apprend, c'est pour... pouvoir palper une volonté qui nous dépasse et la prendre de quelque chose qui nous dépassait totalement de ce qu'on a appelé tout à l'heure la couronne, en saisir quelque chose dans notre vie pour en transformer quelque chose de réel. Ça veut dire qu'un gars intelligent, il faut voir ce qu'il est capable de faire dans sa vie, de bien et de garder la retenue de ne pas faire de mal. Et c'est ça un homme intelligent dans la Torah. Un homme intelligent c'est pas quelqu'un qui parle bien. Je dis toujours à mes élèves, je dis un homme intelligent c'est quelqu'un, quand il a fini son cours, va voir comment il parle, va voir comment il marche, va voir comment il mange, va voir comment il joue au foot, regarde-le quand il rentre à la poste, regarde-le comment il parle à sa femme et ses enfants, regarde comment est-ce qu'il se comporte en société. Et de la même manière, on n'est pas en mathématiques, on est dans un rapport à l'intelligence dans ce qu'elle est une vérité. La vérité qui n'engage pas, il n'y a aucun intérêt à l'étudier, à la connaître. Le sujet donc d'avoir une connaissance globale qui s'appelle Chokhmah, une connaissance détaillée qui s'appelle Da'at, et un lien entre la partie intellectuelle et l'action qui s'appelle donc le Da'at, qui amène ensuite à la réalisation, est fondamental. La question qui est posée, c'est qu'est-ce que pourrait représenter ce qu'on appelle l'action ou le fait d'avoir la crainte de voter ? Alors, nos maîtres nous disent que l'action, c'est la mise en positive, c'est de faire ce qu'il faut faire. Et la crainte, c'est de ne pas enfreindre des choses qui sont interdites. Ça veut dire avoir des principes positifs d'action et de retenue de choses qui sont interdites. Il faut savoir... que ça veut aussi dire que celui qui est intelligent, il ne peut pas être trop sûr de son intelligence. Et quand on est trop sûr de soi quand on est intelligent, on est susceptible de foutre. Et nos maîtres nous disent, heureux l'homme qui a toujours peur. Mais peur de quoi ? Peur de mal faire. Oui, mais si tu n'as toujours pas de mal faire, tu es mal dans ta peau. Non, il faut que tu sois très sûr de toi dans ce que tu es capable de faire bien, mais toujours très vigilant de ne pas trébucher. Parce qu'en réalité, et c'est ça aussi, le risque... de donner la parole à quelque chose qu'on surnomme être une intelligence, mais qui n'aura peut-être jamais peur de dire ce qu'elle a compris, puisqu'il n'y a pas de... En fait, quelque part, comme dit le proverbe, les conseillers ne sont pas les payeurs. L'intelligent qui ne réalise rien n'est pas un intelligent engagé. En quoi peut-il être une réflexion ? Il a préférence de l'intelligence si lui-même il ne prend pas de précaution de ne pas dire. Alors il faut savoir qu'en fait nous pensons que nous sommes libres de penser à ce à quoi nous voulons penser. Ça semble tout à fait cool, puisqu'en fait je pense à ce que je veux, je réfléchis à ce que je veux, j'apprends ce que je veux. Alors je vous cite un texte, qui est un texte de la Mishnah. Et donc dans la Mishnah de Fagiga, au deuxième chapitre, c'est un texte très connu, là-bas on nous dit qu'il y a des sujets qu'on ne peut pas étudier. Donc on nous dit, voilà, il y a des sujets sur lesquels tu n'as pas le droit de réfléchir. Vous imaginez bien que dans la Torah, nous ne faisons que réfléchir, c'est extrêmement difficile qu'on nous dise, ça, t'as pas le droit de réfléchir. D'ailleurs, étudier, se questionner. Donc là, Michna nous dit qu'il y a des sujets qu'on étudie qu'à trois, d'autres qu'on étudie qu'à deux, et des sujets qu'on a le droit d'étudier que seul, et on ne peut l'enseigner à une personne qui ne pourra comprendre qu'en filigrane des principes qu'on va lui dire et il comprendra tout seul le reste, et sinon on ne le fait pas. Donc c'est des sujets qui chacun sont des sujets qu'on pourrait citer, mentionner, c'est pas très très important. Mais en tout cas on voit qu'on ne peut pas parler de tout avec n'importe qui, on ne peut pas étudier n'importe quoi, de n'importe quelle manière, et on ne peut pas parler des choses d'une manière qui est crue, même s'il faudrait dire des choses claires. C'est un sujet qui n'est pas simple, il faut le savoir. Alors le Rambam nous dit On n'a pas le droit d'observer quatre choses ce qui est en haut, ce qui est en bas ce qui est avant et ce qui est après Ce n'est pas vraiment notre sujet aujourd'hui mais tout le monde peut comprendre qu'il y a des sujets qui concernent le créateur et pas la créature Merci et s'interroger de manière philosophique sur quelque chose qui ne peut pas te concerner l'homme. n'a pas de sens sur le plan humain. C'est simple. Seulement, on nous dit V'ekomu shelo chas al kvot kono raoulo shelo balaola Tout celui qui n'a pas pitié de son créateur, qui n'a pas de respect de la dignité de son créateur, il aurait été préférable qu'il ne soit pas créé. Dignité, son créateur, respect pour son créateur, de quoi on parle ? Le Rambam Maimouli nous dit Quand on dit qu'il n'a pas pitié de son créateur, c'est qu'il n'a pas pitié et il n'a pas un rapport sain à sa propre intelligence. Pourquoi ? Parce que l'intelligence, c'est la manière avec laquelle on révèle l'honneur divin. Et celui qui n'a pas conscience. que l'intelligence est donnée pour révéler l'honneur du créateur, c'est comme s'il allait utiliser quelque chose à des fins extrêmement viles et personnelles, et il utilise son intelligence comme si c'était un animal qui allait manger. Qu'est-ce qu'on veut nous dire ? On veut nous dire, et je pense que c'est très important, qu'on n'a pas à réfléchir et à apprendre des choses qui n'ont pas de sens dans notre vie. Et il faut savoir que... On n'est pas obligé d'être dans l'effort intellectuel extrêmement instructif dans la Torah et les Ménisodes constamment, quand on a besoin aussi de se détendre. Mais il faut savoir que quand on met sa tête, ses yeux, sa réflexion dans des choses qui ne construisent pas, on ne peut pas imaginer qu'on reste totalement impassible et indifférent à ce qu'on a pensé et réfléchi. Notre intelligence ne nous appartient pas. Elle est un outil de décryptage. On doit apprendre à décrypter des choses qui sont bonnes et saines et ne pas l'abaisser à des choses qui sont mauvaises. En plus donc de l'engagement de réaliser ce qu'on a compris et ce qu'on a appris et de ne pas enfreindre des choses qu'on a appris que c'est un mauvais principe. Oui, telle et telle chose, ce n'est pas bien. Alors si tu l'as appris, il faut quand même que tu sois engagé. Vous comprenez que quelqu'un qui a appris le code de la route, après on dit mais monsieur, vous avez eu votre code, vous avez fait ça. Vous n'avez pas le droit. Il y a encore autre chose, c'est que même réfléchir et apprendre des choses qui ne sont pas dans le sens de ce que tu veux donner comme sens à ta vie, tu ne dois pas mettre ta tête là-dedans. Et je veux vous dire que c'est très difficile. Pourquoi ? Parce que l'homme voudrait être un être à ce point libre qui dit au bon Dieu, mais moi je fais ce que je veux, moi je pense à ce que je veux, je regarde ce que je veux, et un point c'est tout. Et malheureusement, si on est honnête, on sait bien que dans la vie, il y a des choses auxquelles on a trop réfléchi et qui nous rendent malheureux. Il y a des choses auxquelles on pense trop et qui ne font pas notre bonheur. Et il y a d'autres pensées qui sont des pensées constructives. Et bien la Torah nous dit qu'il faut apprendre à penser. Il faut apprendre à savoir où penser. Il faut apprendre à savoir comment réfléchir et qu'on doit utiliser... L'intelligence comme un outil et non pas comme une fin en soi. C'est une manière pour moi de pouvoir faire la critique de ce qu'aujourd'hui. Seulement, il faut faire extrêmement attention à ce que l'intelligence artificielle doit être un outil et absolument rien d'autre. Et qu'on doit garder sa subjectivité. On ne doit pas lui poser des questions qui n'ont pas de sens dans notre vie. Et que quand on a compris quelque chose, on doit être capable de réfléchir. ...d'agir pour le bien, de ne pas agir pour le mal, et parfois de refuser de savoir, d'apprendre, de regarder et de comprendre des choses qui ne vont pas nous faire du bien.
Share
Embed
You may also like