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Un café au comptoir

Rose Keren, autrice compositrice, au coffee shop le Pont Traversé

Rose Keren, autrice compositrice, au coffee shop le Pont Traversé

31min |12/04/2024
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Un café au comptoir

Rose Keren, autrice compositrice, au coffee shop le Pont Traversé

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Description

Un café au comptoir avec Rose Keren, autrice compositrice.


Enregistré au coffee Shop Le Pont Traversé à Paris (6e)


Mon invitée du jour a choisi pour nom de scène celui de la fleur qu’on offre le plus communément lors d’un rendez-vous amoureux. À moins que ce ne fusse pour évoquer la couleur préférée d’un grand nombre de petites filles (oui même si les temps changent, c’est malgré tout toujours le cas). Quoi qu’il en soit, aidée d’une chanson sentimentale rapidement devenue un succès, cette artiste talentueuse aurait pu cultiver sans peine un univers girly à souhait. Tous les éléments semblaient être rassemblés pour cela mais cette chanteuse à l’esprit folk se trouvait plus de points communs avec Janis Joplin qu’avec Céline Dion.


Cette auteure compositrice interprète a donc livré en 5 albums le témoignage poétique de ses désirs, de ses émotions comme de ses turpitudes et des difficultés des années diaboliques qu’elle a traversé. Inutile de faire ici la liste des choses qu’elle a enduré. Elle l’a raconté elle-même dans deux livres autobiographiques pour évoquer d’abord ses addictions, puis ensuite son combat contre la maladie, le cancer du sein.


En 2022, se sentant investie d’une mission pour aider les personnes qui, comme elle, ont aimé souffrir d’être accro, elle a lancé son podcast, contr’addictions. Elle y a livré beaucoup d’elle-même, de ses expériences, bonnes comme mauvaises, mais surtout elle a tendu son micro à d’autres personnes. À des artistes,  à des célébrités qui ont accouché de confidences sur leurs addictions passées comme présentes. On a pu y entendre Frédéric Beigbeder, Carla Bruni, Joey Starr mais aussi des spécialistes en spécialistes en addictions, psychologues, tabacologues, des médecins qui ont permis de décrypter avec elle les mécanismes de certains de nos comportements.


Aujourd’hui c’est par l’intermédiaire de son troisième ouvrage que la pink -punk-lady aborde les sujets traités dans son podcast. Peut-être fallait-il qu’elle passe à l’écrit pour sentir que toutes les paroles délivrées pour la baladodiffusion ne s’envolent pas définitivement. En partie composé dans sa cuisine à la manière d’une revanche sur le mal, un plat qui se mange froid, ce livre est peut-être celui qu’elle aurait aimé lire à l’époque où elle subissait le plus dur de ses dépendances.  Elle y exorcise ses histoires d’amour avec la drogue et l’alcool et ouvre la discussion, comme dans ses émissions, à l’autre, aux spécialistes, aux usagers, aux philosophes aussi, pour mieux faire comprendre l’ampleur d’un sujet qui a squatté sa carrière d’artiste.


C’est pour discuter de toutes ses vies que j’ai convié Rose Keren dans un café où elle a ses habitudes, au coeur de Paris, mais un peu à l’écart de l’agitation. Nous sommes au coffeshop Le Pont Traversé et nous allons prendre ensemble un café au comptoir !


Emission présenté par Alexis Himeros

https://instagram.com/alexishimeros


Avec Rose Keren :

https://www.instagram.com/rosekeren


Son livre :

https://rose-leblog.fr/links/ContreAddictions-lelivre.html



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, je suis Alexis Imureus et vous écoutez Un Café au Comptoir.

  • Speaker #1

    Un Café au Comptoir. Un Café au Comptoir. Un Café au Comptoir.

  • Speaker #0

    Mon invité du jour a choisi pour nom de scène celui de la fleur la plus communément offerte lors d'un rendez-vous amoureux. A moins que la raison de ce choix n'ait été une forme d'hommage à la couleur préférée d'un grand nombre de petites filles. Oui, même s'il est en change, c'est malgré tout toujours le cas. Enfin, quoi qu'il en soit, c'est grâce à une chanson, une entêtante litanie sous forme de liste, que cette talentueuse artiste a rapidement trouvé son public. Ainsi, elle aurait pu se contenter de cultiver un univers girly à le souhait, mais non. Même si tous les éléments étaient réunis. Pour cela, cette chanteuse à l'esprit folk se sentait plus de points communs avec Janis Joplin qu'avec Céline Dion. Cette auteure-compositrice-interprète a donc livré en cinq albums le témoignage politique de ses désirs, de ses émotions comme de ses turpitudes et des difficultés des années diaboliques qu'elle a traversées. Inutile de faire ici la liste des choses qu'elle a endurées. Elle l'a raconté elle-même dans deux livres autobiographiques pour évoquer d'abord ses addictions, puis ensuite son combat contre la maladie, le cancer du sein. En 2022, se sentant investie d'une mission pour aider les personnes qui, comme elle, ont aimé souffrir d'être accro, elle a lancé son podcast Contradiction. Elle y a livré beaucoup d'elle-même de ses expériences, bonnes comme mauvaises, mais surtout, elle a tendu son micro à d'autres personnes, à des artistes, à des célébrités qui ont accouché de confidence sur leurs addictions passées comme présentes. On a pu y entendre Frédéric Beigbeder, Carla Bruni, Joey Starr, mais aussi des spécialistes en addiction. psychologues, tabacologues, des médecins qui ont permis de décrypter avec elles les mécanismes de certains de nos comportements. Aujourd'hui, c'est par le truchement de son troisième ouvrage que la Pink Punk Lady revient sur ses sujets préférés, les sujets traités dans son podcast. Peut-être fallait-il qu'elle passe par l'écrit pour s'assurer de laisser une trace des paroles très importantes délivrées en balado-diffusion. En partie concoctée dans sa cuisine, comme une revanche sur le mal, un plat qui se mange froid, ce livre est peut-être celui qu'elle aurait aimé lire à l'époque où elle connaissait l'acmé de ses dépendances. Elle y exorcise ses histoires d'amour avec la drogue et l'alcool, et ouvre la discussion, comme dans ses émissions, à l'autre, aux experts, aux usagers, aux philosophes aussi, montrant la puissance des liaisons dangereuses qui ont squatté sa carrière. Et c'est pour discuter de toutes ces vies. que j'ai conviée Rose Keren dans un café où elle a ses habitudes, au cœur de Paris, mais à l'écart d'une trop grande agitation. Nous sommes donc au Coffee Shop Le Pont Traversé et nous allons prendre ensemble un café au comptoir, enfin presque d'ailleurs, parce que nous sommes dans une petite table. Bonjour Rose.

  • Speaker #1

    Oh là là, je suis très émue là. Ah bon ? Ouais, c'est peut-être... Tu sais, il y a des jours, on est plus sensible que d'autres. Je sais pas, c'est un peu comme si c'était mon épitaphe. Non,

  • Speaker #0

    pas du tout.

  • Speaker #1

    Il y a des objectifs de carrière et tout. Et puis, tu sais, quand tu te dis, c'est vrai, j'ai fait tout ça, j'ai enduré la liste des choses qu'elle a endurées, on ne l'a jamais dit, ça. Et je le vois différemment, du coup. En tout cas, bon, merci. Bonjour. Bonjour, Alexis. Merci pour cette introduction que je trouve vraiment magnifique.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup.

  • Speaker #1

    J'ai appris des mots.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Tu vas me dire ce que c'est qu'Acme.

  • Speaker #0

    le sommet c'est fou moi qui parle de moutagne rose la part la plus importante c'est fou parce que j'en apprends tous les jours merci beaucoup j'avais une première question est-ce que vous savez Rose ce qui a fait ma petite joie du week-end elle va me dire non

  • Speaker #1

    C'est pas bien sûr que non.

  • Speaker #0

    En fait, c'est d'avoir écouté une chanson, une chanson où vous chantez en anglais. Et je me suis dit, ah mais c'est chouette. Elle chante toujours dans un album qui s'appelle Étrange Hiver, Lovers Souvenir. Tout à fait. Vous faites toujours de la musique ?

  • Speaker #1

    Je vais reprendre un vouvoiement, puisqu'on est dans le vouvoiement, n'est-ce pas Alex ? Et puis on ne se connaît pas, et ce serait dommage de briser comme ça cette distance magnifique que vous avez mis entre nous. J'ai beaucoup de mal avec le tutoiement, avec le vouvoiement d'ailleurs.

  • Speaker #0

    Je vais vous tutoyer, c'est une erreur.

  • Speaker #1

    On va vous voyer. C'est-à-dire que c'est très étrange justement cet état. L'étrange hiver, je disais que c'était bizarre pour moi d'avoir chanté parce que ça fait quelque temps que je ne chante pas. Et peut-être que de chanter les mots de quelqu'un d'autre dans une langue de quelqu'un d'autre, ça m'a détendue. Ça m'a permis de revenir un petit peu dans la musique sans justement me mouiller. Mais je me rends compte... Quand vous me dites j'ai écouté un morceau de vous que vous venez de faire, j'ai oublié déjà.

  • Speaker #0

    Vous aviez l'air étonnée.

  • Speaker #1

    Oui, c'est-à-dire que je sais que je ne suis pas en train de faire de la musique depuis quelques temps. Donc je le sais, au fond de moi. Je ne fais pas de musique, je n'en fais pas. Et quand je fais de la musique, j'écris des chansons.

  • Speaker #0

    Vous écrivez quand même des chansons, parce qu'il y a eu des chansons récemment qui ont été confiées amicalement à Bertignac, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Oui, oui.

  • Speaker #0

    Et d'autres personnes,

  • Speaker #1

    j'imagine ? C'est tout à fait amical. Pas tant que ça. J'étais très contente, mais c'est des morceaux qui ont été faits il y a quelque temps. On ne se rend pas compte à quel point les choses vont lentement. Par exemple, pendant le confinement, on a écrit cette chanson avec Martin Raffneau qui s'appelait Maintenant qui est pour moi un chef-d'œuvre. Et je l'avais oublié quand soudainement il me dit je sors mon album. Donc voilà, c'est comme ça que ça se passe la musique. Donc il faut faire les choses sans en attendre quoi que ce soit. Et un jour elles reviennent, donc elles reviennent à vous. Et pour Bertignac c'était pareil, j'ai écrit cette chanson aussi pendant le confinement. Donc moi pendant le confinement j'étais très prolifique, notamment j'ai eu l'idée de ce podcast Contradictions. Et les choses arrivent bien plus tard. Donc avant, j'étais impatiente. Et comme je ne supportais pas l'attente, je préférais me défoncer pour ne pas avoir à attendre. Aujourd'hui, l'attente, pour moi, est délicieuse. Donc j'adore ne rien faire. C'est sûr que c'est cool. Non, parce que j'essaye, en tout cas, à chaque fois que j'ai cette espèce d'intranquillité, qui est normale, j'essaye de me dire... Qu'est-ce que t'as de mieux à faire que d'être là maintenant, tout de suite, tu vois ? Ou alors quand tu penses à quelque chose vraiment d'angoissant, au futur, au passé, ou des choses à faire, ou à te comparer à d'autres, et bien t'es là à te dire est-ce que c'est vraiment là-dedans que t'as envie de mettre ton énergie, aujourd'hui, maintenant ? Et en fait, bah non non, et puis moi j'ai appris à me calmer juste en respirant, et c'est la seule chose qui fonctionne avec moi. Mon esprit ne s'arrête jamais, jamais, jamais de parler, il y a des voix qui parlent tout le temps, c'est épuisant, et ça me rend fou. folle en fait. Et la seule façon que j'ai d'apaiser ça, c'est de respirer. Donc c'est pour ça quand on me dit la chanson ça te fait du... Il n'y a rien qui me fait plus de bien que de me poser, de respirer. Aujourd'hui je suis accro à ça.

  • Speaker #0

    On va discuter tout à l'heure du podcast, de ce livre. Je reste un tout petit peu sur l'univers musical parce que c'est comme ça qu'on vous a connu. Et avec ce tube incroyable qui était dans toutes les têtes en 2006. Mais j'imagine que malgré tout, quand on a fait 4 albums, la musique elle est toujours là, elle est quand même un peu là tous les jours.

  • Speaker #1

    Complètement, 5 albums.

  • Speaker #0

    5 albums, pardon ?

  • Speaker #1

    Oui, comme vous avez dit ça, d'ailleurs vous l'avez très bien dit dans l'introduction. 5 albums, la musique est toujours là parce que d'abord les gens me le rappellent, et donc on me dit cette chanson, cette chanson, et moi-même je redécouvre des choses, des parties de moi. Et puis surtout qu'en ce moment en plus je suis peut-être en création, en gestation d'un spectacle. Je dis peut-être parce que je ne sais jamais vraiment où vont les choses, mais je sais que je suis en train de discuter de ça, que j'ai envie en fait de faire une espèce de rétrospective, comme si j'ai Rose rembobinée un petit peu, à la lumière du présent, de la façon dont je vois les choses aujourd'hui, qui est totalement différente de ce que ce sera demain, mais qui est très différente de ce que c'était en 2006. Donc je revisite mes chansons en ce moment, je relis mes textes. et je me dis c'est vraiment impressionnant d'avoir l'impression que c'est une dissociation d'écrire c'est parfois l'impression de dire mais c'est pas moi qui ai fait ça moi j'ai réécouté tous vos albums pour préparer cette émission et je

  • Speaker #0

    me suis dit mais en fait ça a toujours été un travail autobiographique mais dès le début en cachant certaines choses qu'on connait dans notre vie après on se dit ah oui ça ça voulait dire ça on va toujours essayer de savoir mais c'est comment en fait ça vient, cette envie d'écrire sur soi ?

  • Speaker #1

    Je me rends compte que c'est vraiment une nécessité à un moment donné d'écrire. Je ne me rendais pas compte à l'époque, mais je n'avais pas le choix que d'aller balancer sur du papier parce que c'était du papier, c'était des carnets molles et skins au tout début quand même. Je me revois écrire la liste, c'était des pages et des pages de choses que je voulais faire avec ce Julien que j'aimais plus que tout au monde et je pensais pouvoir mourir pour lui. Et c'est fou.

  • Speaker #0

    C'est la force du premier amour.

  • Speaker #1

    Oui, mais c'est fou. C'est fou comment on se dit euh... Ce qui est drôle, c'est qu'on se dit oh là là, j'étais jeune, j'étais folle et on n'arrive pas à s'imaginer qu'aujourd'hui, on est la jeune et folle de plus tard. Pour les choses pour lesquelles on s'angoisse aujourd'hui, dans dix ans, on dira mais tu te rends compte ? Ça, ça me mettait dans des états comme ça. Et c'est ça qui est génial de se dire qu'on est tout le temps en train d'apprendre et de grandir. Et ce n'est pas que quand on est un bébé et qu'on apprend à marcher et qu'on tombe et tout ça. Non, toute notre vie, on tombe, on apprend à marcher à d'autres plans de conscience. Donc à ce moment-là, moi, j'écris la liste et pour moi, c'est... Quand vous dites qu'il y avait des choses cachées, non, non, j'ai toujours écrit premier degré, je suis team premier degré. Et donc tout est premier degré. Quand je dis jeter tout par les fenêtres, j'ai tout jeté par les fenêtres, y compris moi. C'est-à-dire que j'étais sur le point de me jeter. et mon amoureux m'a retenue par les pieds donc l'histoire est folle je suis au 6ème étage de la place Saint-André-des-Arts on me tient par les pieds dans le vide et on me dit donc tu veux mourir ? je lâche ? je te lâche ? je te lâche ? voilà les gens ne se doutent pas à quel point tout est vrai la folie est là

  • Speaker #0

    et heureusement qu'il vous a retenu d'ailleurs parce que sinon on n'aurait pas eu tout il n'y avait pas la chanson dans la liste en plus il est là le côté de Janis Joplin parce que j'ai lu que vous aimez beaucoup cet artiste mais heureusement en fait à la différence d'elle vous n'êtes pas morte aussi jeune 27 il y a ce truc elle fait partie du club des 27 j'ai signé en maison de disque à 27 ans donc c'était drôle

  • Speaker #1

    Donc je me suis dit, au lieu de mourir, je vais peut-être recommencer une nouvelle vie. J'ai fait mourir un peu Kéren. C'est ce que je raconte dans Kérosène d'ailleurs. Rose est venue un petit peu consumer Kéren pour exister. Et c'est la mort, quelque part, de mon insouciance de la petite fille. J'ai un peu étouffé cette petite fille, qui peut-être souffrait trop. Et donc je l'ai un peu baïonnée. Et je suis devenue cette...

  • Speaker #0

    Vous avez besoin de vous mettre dans des cocons ?

  • Speaker #1

    pour écrire peut-être j'ai eu besoin de souffrir j'ai eu besoin de beaucoup souffrir comme aujourd'hui, alors je dis pas que je souffre plus c'est pas vrai, j'ai des hauts et des bas comme tout le monde et j'ai des phases dramatiques, vraiment moi je suis cyclique donc de toute façon je sais maintenant j'ai compris que ça allait arriver tout le temps je vais aller très bien, je vais aller très mal tout le temps toute ma vie, on verra bien jusqu'à quand mais en tout cas ce que je voulais dire c'était quoi ?

  • Speaker #0

    On parlait de l'écriture et d'avoir envie de se mettre dans un cocon.

  • Speaker #1

    Oui, de dire que je n'avais plus envie d'écrire sur la souffrance. Donc ça, c'est sûr qu'il y a eu aussi ce truc-là. Par exemple, les Montagnes-Roses, j'écrivais justement pour montrer que... Pour exerciser ça. Oui, au contraire, de dire, moi, j'accepte toutes les épreuves de la vie parce que c'est une chance. On est là pour vivre des expériences. Et puis, j'ai encore vu une interview de Georges Clounet hier qui dit qu'on n'apprend que des échecs. Il dit que le succès ne t'apprend rien. Rien. L'épreuve, t'apprends. Mais je veux dire, quand quelqu'un vit toute une vie tranquille en se disant j'ai eu de la chance, j'ai pas eu d'épreuve, j'ai pas eu de truc, moi personnellement, j'ai pas envie d'envier ça parce que je crois que malheureusement, il va falloir revenir dans une autre vie pour rebosser.

  • Speaker #0

    En même temps, il y a quand même des belles réussites dans ce parcours. Parce que c'est pas donné à tout le monde de faire cette carrière musicale, de faire cette carrière au niveau de l'écriture de livres. Là, il y en a un troisième. Donc... Là, on va peut-être sur autre chose. Je ne sais pas. Mais sur un spectacle. Quand vous écrivez, vous vous mettez dans quelles conditions ? Parce que là, on est dans un café. Alors, on s'est mis à l'étage. On est au pont traversé. Donc, on a la vue sur les gens en face. On a de la chance. En plus, il n'y a personne dans la salle. Parce qu'on enregistre un lundi matin. Au poil, si vous voulez être tranquille pour réfléchir. Vous êtes là. Vous avez besoin de ça. Parce que j'ai lu que vous écriviez dans votre cuisine, à côté d'un vieux four à pyrolyse. Et... Il y a besoin de se sentir rassuré.

  • Speaker #1

    Un peu dans l'inconfort aussi, moi j'aime bien l'urgence. Donc des fois, quand on est mal assis, mal tourné, on a l'impression qu'il faut faire vite, il faut que ça aille. Moi, comme je suis un peu une sprinteuse, je vais travailler sur un laps de temps très très court. Donc je me mets dans des positions un peu inconfortables pour vite éjecter ce que j'ai exécuté, hop, je m'en vais. Et donc les cafés, c'est vraiment un moyen pour moi justement de faire différemment, de poser, de regarder les gens et de justement sortir de cet autocentrage que j'ai. Perpétuellement, j'ai toujours écrit sur moi, je n'écrirai que sur moi peut-être, mais au moins j'ai un regard sur le monde, parce que là quand je suis dans mon four à pyrolyse où je me vois plus mon ordi, et en plus avant on écrivait à la main, c'était chouette parce qu'on était vraiment dans quelque chose, on ne pouvait pas en sortir, on était pris par eux. par la calligraphie. Là, on se retrouve à avoir une fenêtre qui clignote pendant qu'on écrit, une autre, Instagram qui nous appelle, un mail, un truc, parce qu'on écrit sur l'ordinateur et l'ordinateur, c'est que des stimuli.

  • Speaker #0

    Je peux vous prêter mon stylo et un carnet,

  • Speaker #1

    si vous voulez. C'est ça qu'il faut faire. Mais de toute façon, je crois que là, en étant ici, Alexis, je me rends compte qu'il faut que je revienne ici avec un carnet Moleskine et que j'écrive. Ouais, parce que je crois que j'en ai ma claque, un petit peu, de cette façon de bosser.

  • Speaker #0

    On peut prendre rendez-vous, si vous voulez, on fait des séances d'écriture, regardez, j'en ai même sorti un.

  • Speaker #1

    Moi, j'avais le même. C'est là-dessus qu'il y avait écrit tout mon premier album. Ouais, donc le café, en tout cas, quand je suis arrivée à Paris, donc moi, je suis niçoise, j'arrive à 22 ans, et j'ai découvert les cafés. Parce qu'à Nice, on va boire des cafés pour jouer à la belote. Donc, on boit des pastilles, on joue à la belote. Je ne me suis jamais posée à Nice pour écrire un texte. Jamais. Moi, j'ai toujours écrit sur mon lit, dans ma chambre d'enfant. sur mon lit d'enfant jusqu'à 20 ans, j'étais sur le même lit d'enfant avec marqué Paul Saada, je t'aime, avec un cœur que j'avais dû graver. Paul Saada. Voilà, comme ça c'est fait. Paul Saada, je t'aime. Donc j'avais ce cœur sur mon lit en bois que j'avais dû graver à 12-13 ans. Et donc à 20 ans, j'écris mes textes. Il y avait d'ailleurs une chanson qui s'appelle L'Acide que j'ai écrite à ce moment-là, beaucoup plus tôt que la liste. Et j'écris ça devant ce cœur avec marqué Paul Saada. Et ça, au début, c'était comme ça. À Paris. D'un coup, je me la pète, entre guillemets. J'habite Saint-Germain-des-Prés quand même. Je suis dans le sixième comme là. On est dans le sixième. Et je découvre, en fait, Saint-André-des-Arts, les cafés avec la poésie, Boris Vian, la rue de Verneuil, la palette et machin. Et puis, en fait, je me retrouve à écrire. Là, je ne buvais pas en plus. Ce n'était pas alcoolisé du tout. C'était vraiment, j'allais dans les cafés et j'écrivais. Et ce qui est drôle, c'est que la liste, en revanche, je l'ai écrite au Jardin du Luxembourg. mais un jour d'été non non à l'aube en rentrant d'une soirée ouais mais c'est fou parce que je me suis dit comment j'avais ce carnet dans mon sac en allant au baron je ne sais pas en tout cas je me suis retrouvée assise c'était un 5 septembre je le sais puisque c'est les dates sur les carnets 5 septembre 2005 et j'ai écrit des pages et des pages de liste t'es quand même dans l'été on va faire un vrai ou faux avec Rose et je lance ce magnifique jingle un café au comptoir

  • Speaker #0

    Rose, vrai ou faux contradiction c'est comme une mission divine qu'on vous aurait confiée il faut répondre très vite on prend le temps qu'on veut

  • Speaker #1

    ça dépend ce qu'on entend par divin moi je suis dans la non-dualité pour moi il y a une illusion de séparation entre nous, toi et moi nous et le ciel, nous et Dieu pour moi la part divine en nous c'est notre créativité il y a quelque chose de mystique complètement,

  • Speaker #0

    dans tout ce qu'on fait ça doit arriver parce que c'est écrit

  • Speaker #1

    Alors c'est un peu déterministe ça, mais disons qu'en tout cas, quand on ressent un appel, c'est pas Dieu qui vous dit tu dois faire ça, c'est vraiment ta part, c'est ton âme, c'est un appel de l'âme. Et c'est pour ça que je parlais de souffrance tout à l'heure. Souvent, c'est pendant cette nuit noire de l'âme que les missions nous apparaissent. Parce que l'âme souffre tellement de ne pas faire ce qu'elle veut. Ce pourquoi elle est venue s'incarner, c'est ce que je ressens profondément, qu'à un moment donné, on ne trouve plus de sens à rien. Et c'est ça qui crée le burnout, la dépression. Le burnout, c'est n'importe quoi. Ce mot, pour moi, c'est devenu n'importe quoi. C'est vraiment juste le cerveau qui s'éteint parce qu'il n'est plus capable de supporter ce manque de sens. Mais pour moi, c'est une dépression aussi. Oui, bien sûr. Voilà.

  • Speaker #0

    C'est peut-être une chose où on se raccroche un peu à des mots quelquefois parce que c'est plus simple pour faire comprendre un peu à l'entourage.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #0

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    ...amplifie un peu dans le sens, ça veut dire j'ai trop travaillé. Non, le burn-out, c'est vraiment ton âme qui claque. Elle te dit, et puis c'est surtout qu'en Occident, on est là à vouloir soigner tout le temps les symptômes. Mais c'est une cause. Ton corps et ton âme te disent, regarde, c'est comme quand tu as une bagnole qui s'allume, les voyants, en général, tu dis, il est rouge, il faut que j'aille chez le garagiste. Mais nous, avec nous-mêmes, on ne le fait pas.

  • Speaker #0

    On soit plus aligné avec soi-même.

  • Speaker #1

    Aligné, exactement, mais surtout à l'écoute. À l'écoute de ces voyants qui clignotent. Et donc, je pense que Contradiction, c'est un des voyants qui s'est allumé chez moi en disant, je sens que c'est important de divulguer la parole de la sobriété des addicts. ...de la difficulté, puis surtout de la déculpabilisation, parce que c'est la raison principale. De la souffrance humaine, en général, la culpabilité, c'est ce truc-là qu'on ressent. On a l'impression de ne pas être des bonnes personnes, de ne pas faire bien, d'avoir des problèmes, d'avoir des défauts, alors qu'en fait, non, il n'y a pas de bien, de mal. On est ce qu'on est. Et donc, la culpabilité de se dire Ah, mais je suis une mauvaise personne, je consomme de la drogue mais pas du tout, en fait. C'est-à-dire que nous, on fait ça, d'autres font autre chose. C'est rien du tout. L'essentiel, c'est de poser de la conscience là-dessus. Voilà, c'est pour ça que j'ai l'impression qu'il y a une mission.

  • Speaker #0

    Chacun a son fardeau, son chemin de croix finalement.

  • Speaker #1

    Oui, mais c'est un chemin surtout plus que de croix et de fardeau. Pour moi, c'est la souffrance ouvre la voie.

  • Speaker #0

    On va rediscuter de contradictions juste après, mais on a encore quatre vrais ou faux à faire. Attention, vrais ou faux, vous avez une maîtrise de droit, mais en fait, vous ne la méritez pas.

  • Speaker #1

    C'est vrai. J'ai une maîtrise de droit que j'ai obtenue par la... par la fraude la fraude en maîtrise le reste j'ai eu ma licence de droit c'est pas historique j'avais une oreillette dans l'oreille ma copine elle envoyait des trucs je suis persuadée à 2000% que je ne veux plus être avocate oui je vais te le dire depuis le début je le savais que je ne voulais pas être avocate sinon je n'aurais pas fait ça Non, non, c'est vraiment ça. C'est-à-dire que je n'ai pas mis un pied à la fac. Je suis arrivée à 22 ans à Paris. J'avais quitté la fac de droit à Nice en plein cours de ma maîtrise parce que j'ai eu une péritonite. Donc voilà, déjà, c'est clair. Je viens à Paris chez ma meilleure... Je ne pouvais plus supporter. Je viens à Paris parce que j'ai raté les examens de janvier. J'arrive chez Johanna, ma meilleure amie, qui deviendra ma manageuse. Et elle, elle est à Paris déjà et moi à Nice. Et je lui dis, je vais rester quelques temps ici, de toute façon, j'ai raté les exams, je repasserai ma maîtrise l'année prochaine. Je ne suis plus jamais repartie de Paris, je suis restée habiter chez elle six mois, puis après, j'ai pris un appât, et j'ai dit, bon, allez, inscrivons-nous à la Sorbonne, je vais quand même finir cette histoire. Et là, j'ai...

  • Speaker #0

    Rien de plus.

  • Speaker #1

    Des crises d'angoisse, je ne supportais rien. Et donc, elle, elle avait passé cette maîtrise l'année d'avant, elle avait tous les cours, j'ai dit, tu sais quoi, de toute façon, j'ai rien à perdre, on ira... En plus... Je pense que je me démerde assez bien. Je suis vraiment une vraie démerdarde et débrouillarde. Je suis très bonne à l'impro et je déteste préparer les choses. Donc, ça tombait très bien. J'ai dit, voilà, tu vas être là dans mon oreille, tu seras ma petite voix. Et moi, je te dirai les sujets, tout ça. Donc, à l'écrit, de temps en temps, elle m'aidait avec des choses. Et à l'oral, c'était là où le plus dangereux, c'est comme ça, face à face. Oreillette, quitte main libre, mais quitte main libre de l'époque, c'est-à-dire derrière l'oreille, écharpe, on est en juin dernier. Et là, tu as quelqu'un qui te fait tirer un papier. Comme ça, face à toi, tu tires un papier, tu lis la constitution de... Je ne sais même plus. Et là, Johanna dit... J'entends pas. Et moi, je faisais... Ah, la constitution de 1948 ! Elle me dit... J'entends pas, ça coupe ! Vous voulez dire la constitution... Voilà. Et donc, finalement, tu te mets au fond... Tu te mets au fond de la classe pendant qu'il y a un étudiant qui passe. et derrière elle m'a dicté comme si j'avais été comment on appelle ça les gens qui écrivent qui sont reconnectés à quelqu'un qui est mort tu sais qui écrivent automatique le mec a dû me prendre pour une folle j'ai eu 17 j'ai eu 15 en fiscalité je ne sais pas ce qu'est la fiscalité donc j'ai j'ai aussi quelques talents de subterfugeuse mais j'avais quelqu'un de de très précis dans l'oreille quelqu'un de connecté

  • Speaker #0

    Vrai ou faux, votre père n'a pas lu votre livre kérosène ?

  • Speaker #1

    Je crains qu'il ne l'ait pas lu, mais lui, il dit qu'il l'a lu. Je pense qu'il le feuillette. Mon père, il est comme ça. Il a une capacité de se voiler la face et de ne pas regarder ce qui le fait souffrir. Donc, il y a des passages qui sont trop durs pour lui. Et je comprends. J'imagine que si c'était mon fils qui avait écrit ça, il y a des moments dans ce livre, honnêtement, moi, je les relis pour ne pas retourner dans la drogue. Je l'ai écrit pour ça. Je l'ai écrit pour ne jamais oublier l'enfer.

  • Speaker #0

    C'est un témoignage qui est tellement poignant et tellement... tellement sincère, c'est quand on le lit, ce livre, et qu'on raccroche également l'album qui... l'album jumeau, j'allais dire, je ne sais pas si on peut dire ça comme ça, mais...

  • Speaker #1

    Si à moi, même.

  • Speaker #0

    Ouais, voilà, l'album Si à moi, eh bien, vas-y, mais... Merde, on a envie de vous prendre dans les bras, mais t'inquiète pas, ça peut mieux se passer que ça. Réussir à accoucher de ça, ça doit être à la fois une vraie souffrance, mais pour vous, c'était nécessaire pour avancer ?

  • Speaker #1

    Ah oui, non, ce n'était pas une souffrance, c'était vraiment une joie. C'était comme si je me débarrassais de tout. Et puis surtout, il y a l'euphorie des débuts du clean, comme on dit, quand tu arrêtes de consommer des produits. Il faut savoir qu'avant ça, tu es en survie, parce que tu es en gueule de bois permanente, tu n'es pas bien, tu es en dépression, tu es accro, tu as envie de cocaïne, tu ne veux pas en prendre, tu essaies d'arrêter, tu vis un enfer. Et soudainement, tout s'arrête. Et donc, tu as toute ton énergie, tu as toute ta lucidité. Il y avait une espèce de clarté d'esprit qui revenait, qui me mettait dans des états. Et là, j'ai compris aussi pourquoi j'ai consommé longtemps. C'est que mon cerveau ne me laissait plus en paix, en fait. Ni la nuit, ni le jour. Ça parle, ça discute, ça se contredise. C'est pour ça la contradiction. C'est vraiment ce truc-là. C'est des voies contradictoires dans ton cerveau, comme l'ange du bien et du mal, mais en continu sur tous les sujets. Et tu devrais faire ça. Pourquoi tu ne fais pas ça ? Oui, hier soir, j'étais voir Jérémy Ferrari. Et là, je me suis dit, ça va, franchement, tu vas très bien. Parce que lui, c'est des voix qui le... lui il a carrément un diable en lui qui lui dicte des choses horribles mais des sales choses dégueulasses il voit les images de sa mère en train de faire je ne sais quoi avec je ne sais qui tu vois Stephen King a raconté des choses à peu près pareilles apparemment c'est 2% des suicides et donc on n'en parle pas du tout c'est de l'obsession et de la compulsion idéatique ou je ne sais plus ce que c'est le mot exactement c'est le fait de créer des images ton cerveau crée des images horrible alors moi j'ai pas du tout ça mais ça discute c'est comme si il y avait une discussion un débriefing une espèce de brainstorming en permanence dans ma tête alors il me dit mais pourquoi tu fais pas ça mais non tu te pourrais prendre ça mais attends mais tu devrais manger ça mais non t'es au régime toute la journée voilà ça permet de se sentir pas très seule je ne suis jamais seule c'est pour ça que la méditation au début je trouvais ça difficile maintenant je trouve ça difficile de ne pas le faire d'accord parce que c'est

  • Speaker #0

    c'est vital en fait ça y est mais moi j'ai trop de personnes à mettre en d'accord dans...

  • Speaker #1

    toi aussi t'as du TDAH toi aussi t'as découvert le trouble déficitaire de l'attention ou pas ?

  • Speaker #0

    moi je mets pas de mots là dessus mais on est beaucoup vrai ou faux le jour où vous avez arrêté de boire vous vous êtes fait tatouer

  • Speaker #1

    pas le jour même mais quelques mois après je me suis fait tatouer la date d'arrêt donc 11 octobre 2017 et ce qui est marrant c'est qu'on est à 11 aujourd'hui et que j'ai bu un verre hier et donc je me suis dit tu vois je suis très honnête et que je me suis dit tiens je vais recommencer peut-être à arrêter totalement de boire et on va encore recommencer à 11 mais bon si j'avais dû me faire tatouer toutes les dates toutes les dates d'arrêt honnêtement je serais tatouée sur tout le corps d'accord

  • Speaker #0

    il y en a pour qui finalement ça leur permet de d'avoir des reminders de même de plein de choses tu sais ce que ça me rappelle ce tatouage ?

  • Speaker #1

    tu sais ce que ça me rappelle ce tatouage ? ça me rappelle l'inconscience que j'avais de croire que je pouvais posé le verre, comme on dit, et puis que c'était derrière moi. C'est-à-dire qu'à partir de... Moi, j'ai fait tatouer ça en me disant, c'est terminé, j'ai arrêté de boire, c'est fini, toute ma vie, je ne boirai plus, c'est génial. Ça ne se passe pas du tout comme ça, parce qu'ici, tu sais, on est ici, j'ai découvert cet endroit, parce que juste à côté, nous avons une réunion le lundi à midi et demi de... Narcotique anonyme. Et donc, en fait, j'ai découvert ça parce qu'on venait manger là après. et j'ai compris surtout à ce moment là donc ça c'était en 2021 3 ans après avoir fait tatouer ça et j'ai découvert qu'en fait ça revenait que c'était une maladie et que toute ta vie t'allais devoir vivre avec et surtout ne pas oublier parce que sinon si tu penses que tu n'es pas malade et ben tu rechutes c'est ce qui arrive souvent

  • Speaker #0

    Vrai ou faux, Jean-Louis Murat vous a dit C'est la première fois que j'entends une chanson de meuf qui n'est pas niaise C'est vrai. Et alors, vous en pensez quoi en général des chansons de meufs ?

  • Speaker #1

    Non, je pense que ce qu'il voulait dire, c'était pas du tout ça. C'était pas dans ce sens-là. Il voulait dire qu'en fait, pour une fois, c'est la fille qui disait aux mecs, moi, j'arrive pas à aimer. Normalement, c'est toujours un peu l'inverse. C'est les mecs qui s'engagent pas, qui te disent j'ai pas la place pour deux. Moi, c'était moi qui avouais, en fait, que j'ai pas dans les yeux le compas pour être deux. Mais en fait, moi, je suis une égocentrique. C'est ça, une addict. C'est une égocentrique qui pense qu'à elle et à consommer, à éteindre son cerveau.

  • Speaker #0

    Je reviens juste un peu sur Jean Lumura parce que c'est un auteur-compositeur français très important, même s'il n'est pas extrêmement populaire. Et c'est parmi les dernières chansons qu'il a pu enregistrer, c'est avec vous. Pourquoi l'avoir choisi lui ?

  • Speaker #1

    Le côté Bukowski Exactement le petit côté Bukowski un peu comment il s'appelle comment il s'appelle dans Californication

  • Speaker #0

    Du Cofni.

  • Speaker #1

    Ouais. Non. Il y a un petit air, en plus, j'imagine que vous avez les mêmes soucis.

  • Speaker #0

    Je ne sais pas.

  • Speaker #1

    Je vais prendre un petit bout de banana bread pour la peine.

  • Speaker #0

    Je ne vois pas des extraterrestres. Enfin, bref, voilà.

  • Speaker #1

    Non, je parlais de Californication. Je ne parlais pas de X-Files.

  • Speaker #0

    Je ne sais pas, je ne dis personne.

  • Speaker #1

    Non, mais en tout cas, Murat, il avait ce truc-là, justement, du mec macho que je voulais positionner dans, justement, le rôle du mec qui se fait un peu larguer, quoi. ça lui va bien ça lui a fait du bien parce que c'est vrai qu'il est pas très populaire ça m'a coûté j'ai l'air parce que c'est un tube moi cette chanson honnêtement c'est ma chanson préférée de ma carrière donc tu vois le genre et en fait pour moi si c'était un tube c'était quelque chose qui aurait dû exploser je mets un peu sur le dos c'est pas mal c'est vraiment dégueulasse de mettre ça sur le dos des autres mais quand même les radios et tout ça il n'est pas très aimé il n'est pas très aimé ils n'ont pas aimé

  • Speaker #0

    Murat c'est bien cette voix mon dieu ouais je fais une en fait je suis l'imitateur officiel de Jean-Louis Murat mais étant donné qu'il n'est pas très très très très connu personne ne le reconnait jamais mais c'est extraordinaire mais si on refait ce duo peut-être ça marchera on ne sait pas on essaiera ça c'est la fin de notre ni oui ni non c'est formidable on est encore un très bon moment merci J'avais une question, c'est comment est-ce qu'on arrive à parler avec quelqu'un de ses addictions sans tomber dans le voyeurisme ? Vous le faites avec un naturel et vous savez très bien ça.

  • Speaker #1

    C'est parce que je suis addict et c'est parce que ce qu'il me raconte, je le connais par cœur.

  • Speaker #0

    C'est légitime.

  • Speaker #1

    Je pense que je suis légitime. Est-ce qu'il y a une légitimité à avoir ? Je ne sais pas. Mais ce qu'il y a, c'est que la personne se sent tout à fait comprise. On n'est pas du tout dans un positionnement de vas-y, raconte-moi, mais je ne connais pas, mais qu'est-ce que c'est ? C'est vrai que souvent, ça, moi, quand j'ai été interviewée sur l'addiction par des personnes qui n'y connaissaient rien, c'est ultra gênant. Parce qu'en plus, on a l'impression que soit elles sont choquées, soit elles sont déçues. Ah, c'est tout ? Genre, il n'y a pas des moments... Moi, j'ai eu des questions alors ? Et alors, quand tu rentrais comme ça, il y avait du cul, il y avait du machin... la redisson, mais moi ça m'intéresse pas du tout en fait c'est ce que je raconte dans ce podcast et dans ce livre Contre Addiction, c'est que c'est pas une histoire de produit ni de pratique c'est un comportement, c'est un état d'être un état d'esprit l'addict et donc c'est toujours comme disait Carla Bruni dans un des podcasts, elle dit j'ai changé d'addiction au cours de ma vie mais ça a été toujours la même histoire on est comme ça, changer d'addiction pour un addict c'est changer de place dans le Titanic on te dit mais c'est vraiment ça C'est vraiment ça.

  • Speaker #0

    C'est amusant.

  • Speaker #1

    À la limite, c'est de remplacer à chaque fois par une addiction un peu moins nocive. Un peu moins nocive. Moi, en tout cas, je vois que c'est ce que j'ai fait finalement. Parce qu'aujourd'hui, si je devais dire quelle est ma réelle addiction,

  • Speaker #0

    je vais te dire... C'était ma question qui allait venir.

  • Speaker #1

    Je vais te dire en vrai, je te jure, c'est pas une addiction du genre... Si je ne le fais pas, ça ne va pas. C'est le matin, de me mettre sur mon tapis de yoga et de faire quelques pratiques de yoga, de respiration, de méditation. Ça peut aller d'une demi-heure à deux heures ou à trois heures, selon le temps que j'ai. Mais je suis obligée de faire ça. C'est-à-dire que c'est vital. Mais ça me fait du bien, la différence avec le reste.

  • Speaker #0

    Ça vous avait fait du bien de créer ce podcast pendant le confinement ? en ayant cette idée qui a germé lentement, après ce que j'ai pu comprendre, et de se dire, on va donner la parole à des personnes qui, comme moi, sont passées à travers tous ces démons. Et en raconter d'autres également ? Ça s'est fait comment ce petit processus ?

  • Speaker #1

    C'était lors d'une rechute, comme on dit. Moi, je n'aime pas ce mot, mais en tout cas, c'était un moment où j'ai consommé et je ne savais pas encore que c'était une maladie. Donc voilà, j'ai vu le truc revenir, vitesse grand V, alors qu'on croit qu'on peut reboire un petit verre, qu'on est soigné. On n'a rien pris depuis trois ans. Et donc voilà, c'était à ce moment-là, je me dis, mais en fait, le confinement, en plus, donnait vraiment envie de se faire des petits... plat de boire et je voyais que tout le monde buvait beaucoup plus, je me dis alors imagine les addicts quoi. Donc je voulais savoir un peu comment faisaient ceux qui étaient clean, comment ils arrivaient à maintenir leur sobriété, comment faisaient ceux qui consommaient beaucoup et ceux qui consommaient encore plus. J'étais hyper curieuse de ça. Et à ce moment-là, en plus, j'ai découvert les groupes de dépendants et comme c'était le confinement et que tout était fermé, c'était des zooms. Et je me suis rendue compte que ça me faisait un bien fou de discuter avec des gens qui avaient le même... un problème que moi. Et donc, je me suis dit, en fait, il manque quelque chose. Il manque vraiment une émission, il manque quelque chose où on peut... On est des millions d'addicts et on n'a pas une émission pour en parler.

  • Speaker #0

    Tu as réussi à même faire en sorte que plusieurs célébrités viennent confesser également cela, parler ouvertement de leurs problèmes. Et en ça, ça a été une force.

  • Speaker #1

    Mais parce que c'est pas un problème. Et que c'est ça aussi que je veux faire comprendre aux gens. Il n'y a pas... Ce n'est pas du bien, du mal, ce n'est pas ça du tout. C'est vraiment, c'est en nous, c'est comme ça, c'est chimique, c'est un déficit de certains neurotransmetteurs, c'est comme ça. Comment est-ce que cette dopamine manquante, je vais aller la récupérer ? Comment est-ce que je m'en sors ? Comment à un moment donné, l'addiction c'était une solution, le produit est une solution, c'est ça qui nous a fait tenir. Il y en a plein qui te disent, je serais déjà mort si je n'avais pas eu cette drogue, parce qu'on en avait besoin. Moi j'ai découvert des choses parce que ça me calmait, ça me faisait travailler, ça me donnait de la motivation, de l'enthousiasme. De la pêche, oui. Oui, moi j'avais vraiment cette tendance à procrastiner très très forte, qui est de genre, j'ai peur. de commencer une tâche. Quand tu as peur de commencer une tâche, la peur elle annule tout, donc c'est pour ça que tu procrastines, c'est-à-dire que tu as peur. Et quand tu prends un verre, tu n'as plus peur, tu commences la tâche. A partir du moment où tu commences la tâche, la peur s'évapore totalement. Donc c'est un cercle vertueux au début, jusqu'au moment où non seulement tu ne peux plus te passer de ce produit, mais en plus tu procrastines toujours, tu n'y arrives plus en fait, il n'y a rien qui fonctionne. Donc tu te retrouves dans une impasse. Et en fait tous ceux qui veulent arrêter, tous ceux qui sont... qui sont venus en parler, c'est vraiment des gens qui finalement ont compris l'impasse. Et aujourd'hui, ils ont leur stratagème. Mais on ne fait que ça. En fait, c'est une vie d'adaptation qu'on a, la vie d'humain. Tu vois, c'est du coping, on appelle ça. C'est vraiment trouver des solutions d'adaptation par rapport à ce qu'on est. Toi, il y a des choses que tu arrives à faire. Moi, je connais des gens qui ne savent pas changer un pneu, qui ne savent pas faire un repas. Par contre, ils peuvent sortir major dans un examen où ils n'ont même pas travaillé. Enfin, tu vois ce que je veux te dire. Et je pense que tout ce qu'on nous dit là... La santé mentale, les pauvres, les bipolaires, le pauvre, les addicts, pas du tout. Pour moi, tous ces gens-là doivent habiter ce monde. S'il y a 2% de personnes bipolaires dans le monde entier, dans n'importe quel pays, il y a 2% tout le temps, ça veut dire qu'il faut 2% de personnes avec cette créativité-là. Et ce truc-là, c'est le monde, il fonctionne comme ça. Et ce n'est pas des erreurs de la nature, tu vois ce que je veux dire ? Et donc les gens qui décident de venir parler de l'addiction, ce n'est pas pour parler de leurs problèmes, c'est pour parler de qui ils sont. Et donc ils en ont envie, ils en ont besoin.

  • Speaker #0

    tous ces témoignages ça a donné un livre qui porte le même nom que le podcast Contradiction ce livre vous le vivez comment ? moi je l'ai vu un peu c'est à mi-chemin entre un entre un journal intime et puis un guide de bonne pratique je me trompe ou pas ?

  • Speaker #1

    Ouais, c'est un livre, moi je le dis à la fin, il est ambitieux et décevant, c'est-à-dire qu'il est à la hauteur de ce que je suis, il me ressemble énormément, il est chaotique, c'est-à-dire que je ne savais pas par où commencer, il fallait regrouper toutes mes connaissances, il fallait que je puisse ressortir tout ce que j'avais appris, mais c'est un truc que j'ai fait pour moi, encore une fois, c'est tout le temps pour moi que je fais les choses, donc j'en avais besoin, j'ai tellement appris. que j'avais besoin je supporte pas en fait ne pas regrouper les choses à ce point je dis je suis éparpillophobe je ne supporte pas les choses qui se tu vois qui sont un peu partout comme ça là je savais que j'avais plein de connaissances plein de choses que j'avais appris je voulais tout mettre ensemble pour ne pas oublier comme kérosène aussi moi ce que j'aime j'aime beaucoup c'est un peu comme la bible le travail de compilation j'adore c'est à dire qu'ils...

  • Speaker #0

    tu te documentaristes de votre vie ?

  • Speaker #1

    mais parce qu'à l'époque c'était les transmissions orales dès qu'on a pu écrire, ça a été merveilleux de pouvoir regarder. Pour moi, les écrits sont merveilleux. Donc l'oral, c'est magnifique. Moi, je parle énormément, mais j'oublie les trois quarts de ce que je dis. Les gens oublient les trois quarts de ce que je dis. Et heureusement. Mais quand j'ai regroupé ça, pour moi, c'était parfait. Je voulais avoir. Un chapitre sur ce qu'est l'addiction. Je voulais revenir sur exactement la description du truc, savoir comment on savait qu'on était addict, quel genre d'addiction il y avait. Voilà, un truc très pragmatique. Après, je voulais étudier un peu pourquoi l'addiction. Donc, ça vient de la contradiction, la contradiction du cerveau. Donc là, on est parti un peu plus dans le côté biologie et puis neurosciences et tout ça.

  • Speaker #0

    Ce qui est intéressant malgré tout, c'est que c'est fait à la première personne.

  • Speaker #1

    Oui, mais on monte en grade. C'est-à-dire, on part d'un truc très... Très terre à terre. Pour arriver à un dernier chapitre qui est totalement ésotérique. On est sur quelque chose, pour moi, la spiritualité est la seule façon de guérir le mal. Parce qu'il n'y a pas de mal. Pourquoi je te dis ça ? C'est parce que grâce à la spiritualité, tu comprends qu'il n'y a pas de mal. Ce n'est pas le mal. Il n'y a pas le mal, il n'y a pas quelqu'un... De toute façon, le mal n'existe pas.

  • Speaker #0

    Vous êtes contre le côté très manichéen des choses.

  • Speaker #1

    Mais parce que c'est la vision de l'addict. La vision binaire de l'addict. C'est soit noir, soit blanc. C'est ça qui fait son malheur. Parce que les choses ne sont pas soit noires, soit blanches. Elles sont ça, et ça, et ça, et ça.

  • Speaker #0

    J'ai l'impression que tu vas te voir les réseaux sociaux. Ils doivent être tous très addicts parce qu'en fait, tout est très bien. Tout est pas mal.

  • Speaker #1

    C'est des grands malades. Merci. Vraiment, vraiment. Moi, j'ai quitté les réseaux sociaux. Je dis souvent, je rate la vie de tout le monde, mais plus la mienne. ça ne m'intéresse pas de savoir ce que les gens veulent montrer d'eux qui en général est complètement faux parce que tu sais très bien que tu veux montrer que la part de toi qui brille et moi ce qui m'intéresse, pourquoi j'ai fait ce podcast c'est parce que c'est l'ombre qui m'intéresse et que c'est grâce à l'ombre, en mettant de la lumière dessus, que d'un coup, on va aller nettoyer des chemins en soi, tu sais, qui étaient devenus caverneux. Si c'est par don, tu les caches et tu montres que la lumière, ça va faire que s'amplifier en toi, ça va créer du noir, ça va créer en plus de la culpabilité, parce que tu vas dire, je suis comme ça, mais personne ne le sait, mais c'est une horreur. Il faut balancer tout, il faut tout sortir, il faut mettre de la lumière, il n'y a qu'en mettant de la lumière sur le... Tu sais que l'ombre ne survit pas à la lumière. dans une pièce il fait sombre tu balances une torche il n'y a plus d'ombre c'est quelque chose qui vous rassure, qui vous fait du bien c'est ce qu'on croit mais c'est important les pardons je trouve qu'elles sont importantes parce qu'elles nous montrent le chemin au lieu d'aller toujours vers le chemin où c'est éclairé je pense qu'il faut aller dans le chemin où justement ça ne l'est pas et aller éclairer ce chemin là et c'est ça le chemin de contradiction c'est d'aller réunir ces oppositions, ces trucs manichéens qui étaient genre c'est pas bien je fais ci, je bois ou je bois pas c'est que Mais la vie, ma question dans ma vie, ce n'est pas... Je n'ai pas décidé de mettre toute mon énergie, comme je te dis tout à l'heure, dans est-ce que je bois aujourd'hui ou est-ce que je ne bois pas ? Non, la question c'est est-ce que j'ai besoin de ça pour vivre ?

  • Speaker #0

    Vous êtes porteuse de bonnes paroles, vous voyez un peu comme ça ?

  • Speaker #1

    En fait là, aujourd'hui j'ai l'impression que moi je m'inspire de plein d'autres gens qui me font du bien, des choses de tout genre, que ce soit de l'hindouisme, du bouddhisme ou alors du développement personnel, alors que je n'aime pas ça, je déteste ce mot, mais par exemple Franck Lebevey que je vais inviter le mois prochain, C'est un conférencier-auteur qui peut être considéré comme un gourou un peu chelou. Et en même temps, moi, je trouve que ce qu'il raconte, c'est la lecture inclusive du monde, c'est-à-dire arrêter de dire c'est ça ou ça. parce que c'est pas ça est-ce que toi tu es généreux ou radin on est les deux il y a des moments je suis ultra généreuse je donne de ma personne et les gens me disent merci grâce à toi et des moments je ne pense qu'à ma gueule c'est comme ça on est tout exactement de

  • Speaker #0

    la nuance et ça ça soigne la nuance on va faire un petit épisode un peu folie on va imaginer qu'en fait vous avez eu une toute autre vie d'ailleurs vous auriez fait quoi si vous n'aviez pas été artiste ?

  • Speaker #1

    Moi, aujourd'hui, j'ai un truc qui me passionne. Je me rends compte que c'est vraiment la science, la neurosciences, la médecine aussi. J'adore regarder les opérations à cœur ouvert. Je pense que j'aurais adoré... Je dis toujours que j'aurais aimé être avec un chirurgien. Mais j'aime beaucoup l'idée de connaître le fonctionnement du corps.

  • Speaker #0

    soit... Alors bon, c'est vrai que c'est difficile de passer médecine avec une oreillette.

  • Speaker #1

    Peut-être pas médecine, mais même astrophysicien. J'aurais aimé avoir ce talent-là, être Einstein, être Asperger. Ce genre de truc, au lieu d'être TDA, j'aurais aimé être Asperger.

  • Speaker #0

    Toujours s'en rapprocher à quelque chose.

  • Speaker #1

    C'est vrai, mais tu vois...

  • Speaker #0

    On va imaginer que vous reprenez un café. Et je vais vous poser trois questions pour voir si vous pourriez éventuellement accéder à cet examen fictif pour tenir un café. Qu'est-ce qu'une boisson no lao ?

  • Speaker #1

    No low ?

  • Speaker #0

    No low.

  • Speaker #1

    Low, tu l'écris comment ?

  • Speaker #0

    L-O-W. C'est pour ça que j'ai mis l'accent. No low. You want a no low,

  • Speaker #1

    baby ? Je ne sais pas.

  • Speaker #0

    Eh bien, c'est no alcohol, le nouveau alcool. Oui, j'ai écrit, c'est écrit N-O-L-O-W.

  • Speaker #1

    Ok, d'accord, oui, c'est... No alcohol, no alcohol. Oh là là, pardon, ouais, ok.

  • Speaker #0

    C'est ton...

  • Speaker #1

    Tu vois comme quoi ?

  • Speaker #0

    C'est goûter les vins sans alcool.

  • Speaker #1

    Je déteste ça. Voilà,

  • Speaker #0

    merci.

  • Speaker #1

    quelle horreur de toute façon si on ne boit pas d'alcool le but n'est pas d'aller essayer de trouver des trucs qui ressemblent j'ai pas l'intérêt le café viennois la définition du café viennois le café viennois c'est un truc avec de la chantilly gagné et un peu de poudre de cacao vous en avez un sur deux et

  • Speaker #0

    parce que vous aimez écrire bistro vous l'écrivez avec ou sans T à la fin sans ouais Vous avez raison, mais vous avez tort en même temps. On peut écrire les deux.

  • Speaker #1

    Moi, je ne veux pas mettre de thé. Comme alcoolo. Bistrot, ça fait très piccolo.

  • Speaker #0

    C'est bistrot, parce qu'il y a les bistrotiers.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr. C'est le connu.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup d'avoir participé à un café au comptoir. Je rappelle, l'actualité, c'est ce livre. Contradiction. qui est la suite logique et écrite du podcast Tradiction, podcast qui continue. Vous pouvez l'écouter un peu partout, sur toutes les bonnes plateformes de téléchargement de podcast. Et nous, on va aller prendre ensemble un café au comptoir. D'accord ?

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Alexis.

  • Speaker #0

    Merci Rose. vous avez écouté un café au comptoir petit mot habituel de chaque fin de podcast et bien allez sur Apple Podcast mettez 5 étoiles c'est encore mieux et puis surtout laissez-nous un petit mot pour expliquer comment c'était bien ce podcast comment vous l'avez aimé vous mettez n'importe quel pseudo on s'en fout en tout cas nous ça nous offre de la visibilité allez partager ce podcast avec vos amis vos collègues votre famille allez qui vous voulez en tout cas merci d'être ici et à très très très très bientôt pour un nouveau café au comptoir à très très très bientôt Merci.

Description

Un café au comptoir avec Rose Keren, autrice compositrice.


Enregistré au coffee Shop Le Pont Traversé à Paris (6e)


Mon invitée du jour a choisi pour nom de scène celui de la fleur qu’on offre le plus communément lors d’un rendez-vous amoureux. À moins que ce ne fusse pour évoquer la couleur préférée d’un grand nombre de petites filles (oui même si les temps changent, c’est malgré tout toujours le cas). Quoi qu’il en soit, aidée d’une chanson sentimentale rapidement devenue un succès, cette artiste talentueuse aurait pu cultiver sans peine un univers girly à souhait. Tous les éléments semblaient être rassemblés pour cela mais cette chanteuse à l’esprit folk se trouvait plus de points communs avec Janis Joplin qu’avec Céline Dion.


Cette auteure compositrice interprète a donc livré en 5 albums le témoignage poétique de ses désirs, de ses émotions comme de ses turpitudes et des difficultés des années diaboliques qu’elle a traversé. Inutile de faire ici la liste des choses qu’elle a enduré. Elle l’a raconté elle-même dans deux livres autobiographiques pour évoquer d’abord ses addictions, puis ensuite son combat contre la maladie, le cancer du sein.


En 2022, se sentant investie d’une mission pour aider les personnes qui, comme elle, ont aimé souffrir d’être accro, elle a lancé son podcast, contr’addictions. Elle y a livré beaucoup d’elle-même, de ses expériences, bonnes comme mauvaises, mais surtout elle a tendu son micro à d’autres personnes. À des artistes,  à des célébrités qui ont accouché de confidences sur leurs addictions passées comme présentes. On a pu y entendre Frédéric Beigbeder, Carla Bruni, Joey Starr mais aussi des spécialistes en spécialistes en addictions, psychologues, tabacologues, des médecins qui ont permis de décrypter avec elle les mécanismes de certains de nos comportements.


Aujourd’hui c’est par l’intermédiaire de son troisième ouvrage que la pink -punk-lady aborde les sujets traités dans son podcast. Peut-être fallait-il qu’elle passe à l’écrit pour sentir que toutes les paroles délivrées pour la baladodiffusion ne s’envolent pas définitivement. En partie composé dans sa cuisine à la manière d’une revanche sur le mal, un plat qui se mange froid, ce livre est peut-être celui qu’elle aurait aimé lire à l’époque où elle subissait le plus dur de ses dépendances.  Elle y exorcise ses histoires d’amour avec la drogue et l’alcool et ouvre la discussion, comme dans ses émissions, à l’autre, aux spécialistes, aux usagers, aux philosophes aussi, pour mieux faire comprendre l’ampleur d’un sujet qui a squatté sa carrière d’artiste.


C’est pour discuter de toutes ses vies que j’ai convié Rose Keren dans un café où elle a ses habitudes, au coeur de Paris, mais un peu à l’écart de l’agitation. Nous sommes au coffeshop Le Pont Traversé et nous allons prendre ensemble un café au comptoir !


Emission présenté par Alexis Himeros

https://instagram.com/alexishimeros


Avec Rose Keren :

https://www.instagram.com/rosekeren


Son livre :

https://rose-leblog.fr/links/ContreAddictions-lelivre.html



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, je suis Alexis Imureus et vous écoutez Un Café au Comptoir.

  • Speaker #1

    Un Café au Comptoir. Un Café au Comptoir. Un Café au Comptoir.

  • Speaker #0

    Mon invité du jour a choisi pour nom de scène celui de la fleur la plus communément offerte lors d'un rendez-vous amoureux. A moins que la raison de ce choix n'ait été une forme d'hommage à la couleur préférée d'un grand nombre de petites filles. Oui, même s'il est en change, c'est malgré tout toujours le cas. Enfin, quoi qu'il en soit, c'est grâce à une chanson, une entêtante litanie sous forme de liste, que cette talentueuse artiste a rapidement trouvé son public. Ainsi, elle aurait pu se contenter de cultiver un univers girly à le souhait, mais non. Même si tous les éléments étaient réunis. Pour cela, cette chanteuse à l'esprit folk se sentait plus de points communs avec Janis Joplin qu'avec Céline Dion. Cette auteure-compositrice-interprète a donc livré en cinq albums le témoignage politique de ses désirs, de ses émotions comme de ses turpitudes et des difficultés des années diaboliques qu'elle a traversées. Inutile de faire ici la liste des choses qu'elle a endurées. Elle l'a raconté elle-même dans deux livres autobiographiques pour évoquer d'abord ses addictions, puis ensuite son combat contre la maladie, le cancer du sein. En 2022, se sentant investie d'une mission pour aider les personnes qui, comme elle, ont aimé souffrir d'être accro, elle a lancé son podcast Contradiction. Elle y a livré beaucoup d'elle-même de ses expériences, bonnes comme mauvaises, mais surtout, elle a tendu son micro à d'autres personnes, à des artistes, à des célébrités qui ont accouché de confidence sur leurs addictions passées comme présentes. On a pu y entendre Frédéric Beigbeder, Carla Bruni, Joey Starr, mais aussi des spécialistes en addiction. psychologues, tabacologues, des médecins qui ont permis de décrypter avec elles les mécanismes de certains de nos comportements. Aujourd'hui, c'est par le truchement de son troisième ouvrage que la Pink Punk Lady revient sur ses sujets préférés, les sujets traités dans son podcast. Peut-être fallait-il qu'elle passe par l'écrit pour s'assurer de laisser une trace des paroles très importantes délivrées en balado-diffusion. En partie concoctée dans sa cuisine, comme une revanche sur le mal, un plat qui se mange froid, ce livre est peut-être celui qu'elle aurait aimé lire à l'époque où elle connaissait l'acmé de ses dépendances. Elle y exorcise ses histoires d'amour avec la drogue et l'alcool, et ouvre la discussion, comme dans ses émissions, à l'autre, aux experts, aux usagers, aux philosophes aussi, montrant la puissance des liaisons dangereuses qui ont squatté sa carrière. Et c'est pour discuter de toutes ces vies. que j'ai conviée Rose Keren dans un café où elle a ses habitudes, au cœur de Paris, mais à l'écart d'une trop grande agitation. Nous sommes donc au Coffee Shop Le Pont Traversé et nous allons prendre ensemble un café au comptoir, enfin presque d'ailleurs, parce que nous sommes dans une petite table. Bonjour Rose.

  • Speaker #1

    Oh là là, je suis très émue là. Ah bon ? Ouais, c'est peut-être... Tu sais, il y a des jours, on est plus sensible que d'autres. Je sais pas, c'est un peu comme si c'était mon épitaphe. Non,

  • Speaker #0

    pas du tout.

  • Speaker #1

    Il y a des objectifs de carrière et tout. Et puis, tu sais, quand tu te dis, c'est vrai, j'ai fait tout ça, j'ai enduré la liste des choses qu'elle a endurées, on ne l'a jamais dit, ça. Et je le vois différemment, du coup. En tout cas, bon, merci. Bonjour. Bonjour, Alexis. Merci pour cette introduction que je trouve vraiment magnifique.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup.

  • Speaker #1

    J'ai appris des mots.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Tu vas me dire ce que c'est qu'Acme.

  • Speaker #0

    le sommet c'est fou moi qui parle de moutagne rose la part la plus importante c'est fou parce que j'en apprends tous les jours merci beaucoup j'avais une première question est-ce que vous savez Rose ce qui a fait ma petite joie du week-end elle va me dire non

  • Speaker #1

    C'est pas bien sûr que non.

  • Speaker #0

    En fait, c'est d'avoir écouté une chanson, une chanson où vous chantez en anglais. Et je me suis dit, ah mais c'est chouette. Elle chante toujours dans un album qui s'appelle Étrange Hiver, Lovers Souvenir. Tout à fait. Vous faites toujours de la musique ?

  • Speaker #1

    Je vais reprendre un vouvoiement, puisqu'on est dans le vouvoiement, n'est-ce pas Alex ? Et puis on ne se connaît pas, et ce serait dommage de briser comme ça cette distance magnifique que vous avez mis entre nous. J'ai beaucoup de mal avec le tutoiement, avec le vouvoiement d'ailleurs.

  • Speaker #0

    Je vais vous tutoyer, c'est une erreur.

  • Speaker #1

    On va vous voyer. C'est-à-dire que c'est très étrange justement cet état. L'étrange hiver, je disais que c'était bizarre pour moi d'avoir chanté parce que ça fait quelque temps que je ne chante pas. Et peut-être que de chanter les mots de quelqu'un d'autre dans une langue de quelqu'un d'autre, ça m'a détendue. Ça m'a permis de revenir un petit peu dans la musique sans justement me mouiller. Mais je me rends compte... Quand vous me dites j'ai écouté un morceau de vous que vous venez de faire, j'ai oublié déjà.

  • Speaker #0

    Vous aviez l'air étonnée.

  • Speaker #1

    Oui, c'est-à-dire que je sais que je ne suis pas en train de faire de la musique depuis quelques temps. Donc je le sais, au fond de moi. Je ne fais pas de musique, je n'en fais pas. Et quand je fais de la musique, j'écris des chansons.

  • Speaker #0

    Vous écrivez quand même des chansons, parce qu'il y a eu des chansons récemment qui ont été confiées amicalement à Bertignac, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Oui, oui.

  • Speaker #0

    Et d'autres personnes,

  • Speaker #1

    j'imagine ? C'est tout à fait amical. Pas tant que ça. J'étais très contente, mais c'est des morceaux qui ont été faits il y a quelque temps. On ne se rend pas compte à quel point les choses vont lentement. Par exemple, pendant le confinement, on a écrit cette chanson avec Martin Raffneau qui s'appelait Maintenant qui est pour moi un chef-d'œuvre. Et je l'avais oublié quand soudainement il me dit je sors mon album. Donc voilà, c'est comme ça que ça se passe la musique. Donc il faut faire les choses sans en attendre quoi que ce soit. Et un jour elles reviennent, donc elles reviennent à vous. Et pour Bertignac c'était pareil, j'ai écrit cette chanson aussi pendant le confinement. Donc moi pendant le confinement j'étais très prolifique, notamment j'ai eu l'idée de ce podcast Contradictions. Et les choses arrivent bien plus tard. Donc avant, j'étais impatiente. Et comme je ne supportais pas l'attente, je préférais me défoncer pour ne pas avoir à attendre. Aujourd'hui, l'attente, pour moi, est délicieuse. Donc j'adore ne rien faire. C'est sûr que c'est cool. Non, parce que j'essaye, en tout cas, à chaque fois que j'ai cette espèce d'intranquillité, qui est normale, j'essaye de me dire... Qu'est-ce que t'as de mieux à faire que d'être là maintenant, tout de suite, tu vois ? Ou alors quand tu penses à quelque chose vraiment d'angoissant, au futur, au passé, ou des choses à faire, ou à te comparer à d'autres, et bien t'es là à te dire est-ce que c'est vraiment là-dedans que t'as envie de mettre ton énergie, aujourd'hui, maintenant ? Et en fait, bah non non, et puis moi j'ai appris à me calmer juste en respirant, et c'est la seule chose qui fonctionne avec moi. Mon esprit ne s'arrête jamais, jamais, jamais de parler, il y a des voix qui parlent tout le temps, c'est épuisant, et ça me rend fou. folle en fait. Et la seule façon que j'ai d'apaiser ça, c'est de respirer. Donc c'est pour ça quand on me dit la chanson ça te fait du... Il n'y a rien qui me fait plus de bien que de me poser, de respirer. Aujourd'hui je suis accro à ça.

  • Speaker #0

    On va discuter tout à l'heure du podcast, de ce livre. Je reste un tout petit peu sur l'univers musical parce que c'est comme ça qu'on vous a connu. Et avec ce tube incroyable qui était dans toutes les têtes en 2006. Mais j'imagine que malgré tout, quand on a fait 4 albums, la musique elle est toujours là, elle est quand même un peu là tous les jours.

  • Speaker #1

    Complètement, 5 albums.

  • Speaker #0

    5 albums, pardon ?

  • Speaker #1

    Oui, comme vous avez dit ça, d'ailleurs vous l'avez très bien dit dans l'introduction. 5 albums, la musique est toujours là parce que d'abord les gens me le rappellent, et donc on me dit cette chanson, cette chanson, et moi-même je redécouvre des choses, des parties de moi. Et puis surtout qu'en ce moment en plus je suis peut-être en création, en gestation d'un spectacle. Je dis peut-être parce que je ne sais jamais vraiment où vont les choses, mais je sais que je suis en train de discuter de ça, que j'ai envie en fait de faire une espèce de rétrospective, comme si j'ai Rose rembobinée un petit peu, à la lumière du présent, de la façon dont je vois les choses aujourd'hui, qui est totalement différente de ce que ce sera demain, mais qui est très différente de ce que c'était en 2006. Donc je revisite mes chansons en ce moment, je relis mes textes. et je me dis c'est vraiment impressionnant d'avoir l'impression que c'est une dissociation d'écrire c'est parfois l'impression de dire mais c'est pas moi qui ai fait ça moi j'ai réécouté tous vos albums pour préparer cette émission et je

  • Speaker #0

    me suis dit mais en fait ça a toujours été un travail autobiographique mais dès le début en cachant certaines choses qu'on connait dans notre vie après on se dit ah oui ça ça voulait dire ça on va toujours essayer de savoir mais c'est comment en fait ça vient, cette envie d'écrire sur soi ?

  • Speaker #1

    Je me rends compte que c'est vraiment une nécessité à un moment donné d'écrire. Je ne me rendais pas compte à l'époque, mais je n'avais pas le choix que d'aller balancer sur du papier parce que c'était du papier, c'était des carnets molles et skins au tout début quand même. Je me revois écrire la liste, c'était des pages et des pages de choses que je voulais faire avec ce Julien que j'aimais plus que tout au monde et je pensais pouvoir mourir pour lui. Et c'est fou.

  • Speaker #0

    C'est la force du premier amour.

  • Speaker #1

    Oui, mais c'est fou. C'est fou comment on se dit euh... Ce qui est drôle, c'est qu'on se dit oh là là, j'étais jeune, j'étais folle et on n'arrive pas à s'imaginer qu'aujourd'hui, on est la jeune et folle de plus tard. Pour les choses pour lesquelles on s'angoisse aujourd'hui, dans dix ans, on dira mais tu te rends compte ? Ça, ça me mettait dans des états comme ça. Et c'est ça qui est génial de se dire qu'on est tout le temps en train d'apprendre et de grandir. Et ce n'est pas que quand on est un bébé et qu'on apprend à marcher et qu'on tombe et tout ça. Non, toute notre vie, on tombe, on apprend à marcher à d'autres plans de conscience. Donc à ce moment-là, moi, j'écris la liste et pour moi, c'est... Quand vous dites qu'il y avait des choses cachées, non, non, j'ai toujours écrit premier degré, je suis team premier degré. Et donc tout est premier degré. Quand je dis jeter tout par les fenêtres, j'ai tout jeté par les fenêtres, y compris moi. C'est-à-dire que j'étais sur le point de me jeter. et mon amoureux m'a retenue par les pieds donc l'histoire est folle je suis au 6ème étage de la place Saint-André-des-Arts on me tient par les pieds dans le vide et on me dit donc tu veux mourir ? je lâche ? je te lâche ? je te lâche ? voilà les gens ne se doutent pas à quel point tout est vrai la folie est là

  • Speaker #0

    et heureusement qu'il vous a retenu d'ailleurs parce que sinon on n'aurait pas eu tout il n'y avait pas la chanson dans la liste en plus il est là le côté de Janis Joplin parce que j'ai lu que vous aimez beaucoup cet artiste mais heureusement en fait à la différence d'elle vous n'êtes pas morte aussi jeune 27 il y a ce truc elle fait partie du club des 27 j'ai signé en maison de disque à 27 ans donc c'était drôle

  • Speaker #1

    Donc je me suis dit, au lieu de mourir, je vais peut-être recommencer une nouvelle vie. J'ai fait mourir un peu Kéren. C'est ce que je raconte dans Kérosène d'ailleurs. Rose est venue un petit peu consumer Kéren pour exister. Et c'est la mort, quelque part, de mon insouciance de la petite fille. J'ai un peu étouffé cette petite fille, qui peut-être souffrait trop. Et donc je l'ai un peu baïonnée. Et je suis devenue cette...

  • Speaker #0

    Vous avez besoin de vous mettre dans des cocons ?

  • Speaker #1

    pour écrire peut-être j'ai eu besoin de souffrir j'ai eu besoin de beaucoup souffrir comme aujourd'hui, alors je dis pas que je souffre plus c'est pas vrai, j'ai des hauts et des bas comme tout le monde et j'ai des phases dramatiques, vraiment moi je suis cyclique donc de toute façon je sais maintenant j'ai compris que ça allait arriver tout le temps je vais aller très bien, je vais aller très mal tout le temps toute ma vie, on verra bien jusqu'à quand mais en tout cas ce que je voulais dire c'était quoi ?

  • Speaker #0

    On parlait de l'écriture et d'avoir envie de se mettre dans un cocon.

  • Speaker #1

    Oui, de dire que je n'avais plus envie d'écrire sur la souffrance. Donc ça, c'est sûr qu'il y a eu aussi ce truc-là. Par exemple, les Montagnes-Roses, j'écrivais justement pour montrer que... Pour exerciser ça. Oui, au contraire, de dire, moi, j'accepte toutes les épreuves de la vie parce que c'est une chance. On est là pour vivre des expériences. Et puis, j'ai encore vu une interview de Georges Clounet hier qui dit qu'on n'apprend que des échecs. Il dit que le succès ne t'apprend rien. Rien. L'épreuve, t'apprends. Mais je veux dire, quand quelqu'un vit toute une vie tranquille en se disant j'ai eu de la chance, j'ai pas eu d'épreuve, j'ai pas eu de truc, moi personnellement, j'ai pas envie d'envier ça parce que je crois que malheureusement, il va falloir revenir dans une autre vie pour rebosser.

  • Speaker #0

    En même temps, il y a quand même des belles réussites dans ce parcours. Parce que c'est pas donné à tout le monde de faire cette carrière musicale, de faire cette carrière au niveau de l'écriture de livres. Là, il y en a un troisième. Donc... Là, on va peut-être sur autre chose. Je ne sais pas. Mais sur un spectacle. Quand vous écrivez, vous vous mettez dans quelles conditions ? Parce que là, on est dans un café. Alors, on s'est mis à l'étage. On est au pont traversé. Donc, on a la vue sur les gens en face. On a de la chance. En plus, il n'y a personne dans la salle. Parce qu'on enregistre un lundi matin. Au poil, si vous voulez être tranquille pour réfléchir. Vous êtes là. Vous avez besoin de ça. Parce que j'ai lu que vous écriviez dans votre cuisine, à côté d'un vieux four à pyrolyse. Et... Il y a besoin de se sentir rassuré.

  • Speaker #1

    Un peu dans l'inconfort aussi, moi j'aime bien l'urgence. Donc des fois, quand on est mal assis, mal tourné, on a l'impression qu'il faut faire vite, il faut que ça aille. Moi, comme je suis un peu une sprinteuse, je vais travailler sur un laps de temps très très court. Donc je me mets dans des positions un peu inconfortables pour vite éjecter ce que j'ai exécuté, hop, je m'en vais. Et donc les cafés, c'est vraiment un moyen pour moi justement de faire différemment, de poser, de regarder les gens et de justement sortir de cet autocentrage que j'ai. Perpétuellement, j'ai toujours écrit sur moi, je n'écrirai que sur moi peut-être, mais au moins j'ai un regard sur le monde, parce que là quand je suis dans mon four à pyrolyse où je me vois plus mon ordi, et en plus avant on écrivait à la main, c'était chouette parce qu'on était vraiment dans quelque chose, on ne pouvait pas en sortir, on était pris par eux. par la calligraphie. Là, on se retrouve à avoir une fenêtre qui clignote pendant qu'on écrit, une autre, Instagram qui nous appelle, un mail, un truc, parce qu'on écrit sur l'ordinateur et l'ordinateur, c'est que des stimuli.

  • Speaker #0

    Je peux vous prêter mon stylo et un carnet,

  • Speaker #1

    si vous voulez. C'est ça qu'il faut faire. Mais de toute façon, je crois que là, en étant ici, Alexis, je me rends compte qu'il faut que je revienne ici avec un carnet Moleskine et que j'écrive. Ouais, parce que je crois que j'en ai ma claque, un petit peu, de cette façon de bosser.

  • Speaker #0

    On peut prendre rendez-vous, si vous voulez, on fait des séances d'écriture, regardez, j'en ai même sorti un.

  • Speaker #1

    Moi, j'avais le même. C'est là-dessus qu'il y avait écrit tout mon premier album. Ouais, donc le café, en tout cas, quand je suis arrivée à Paris, donc moi, je suis niçoise, j'arrive à 22 ans, et j'ai découvert les cafés. Parce qu'à Nice, on va boire des cafés pour jouer à la belote. Donc, on boit des pastilles, on joue à la belote. Je ne me suis jamais posée à Nice pour écrire un texte. Jamais. Moi, j'ai toujours écrit sur mon lit, dans ma chambre d'enfant. sur mon lit d'enfant jusqu'à 20 ans, j'étais sur le même lit d'enfant avec marqué Paul Saada, je t'aime, avec un cœur que j'avais dû graver. Paul Saada. Voilà, comme ça c'est fait. Paul Saada, je t'aime. Donc j'avais ce cœur sur mon lit en bois que j'avais dû graver à 12-13 ans. Et donc à 20 ans, j'écris mes textes. Il y avait d'ailleurs une chanson qui s'appelle L'Acide que j'ai écrite à ce moment-là, beaucoup plus tôt que la liste. Et j'écris ça devant ce cœur avec marqué Paul Saada. Et ça, au début, c'était comme ça. À Paris. D'un coup, je me la pète, entre guillemets. J'habite Saint-Germain-des-Prés quand même. Je suis dans le sixième comme là. On est dans le sixième. Et je découvre, en fait, Saint-André-des-Arts, les cafés avec la poésie, Boris Vian, la rue de Verneuil, la palette et machin. Et puis, en fait, je me retrouve à écrire. Là, je ne buvais pas en plus. Ce n'était pas alcoolisé du tout. C'était vraiment, j'allais dans les cafés et j'écrivais. Et ce qui est drôle, c'est que la liste, en revanche, je l'ai écrite au Jardin du Luxembourg. mais un jour d'été non non à l'aube en rentrant d'une soirée ouais mais c'est fou parce que je me suis dit comment j'avais ce carnet dans mon sac en allant au baron je ne sais pas en tout cas je me suis retrouvée assise c'était un 5 septembre je le sais puisque c'est les dates sur les carnets 5 septembre 2005 et j'ai écrit des pages et des pages de liste t'es quand même dans l'été on va faire un vrai ou faux avec Rose et je lance ce magnifique jingle un café au comptoir

  • Speaker #0

    Rose, vrai ou faux contradiction c'est comme une mission divine qu'on vous aurait confiée il faut répondre très vite on prend le temps qu'on veut

  • Speaker #1

    ça dépend ce qu'on entend par divin moi je suis dans la non-dualité pour moi il y a une illusion de séparation entre nous, toi et moi nous et le ciel, nous et Dieu pour moi la part divine en nous c'est notre créativité il y a quelque chose de mystique complètement,

  • Speaker #0

    dans tout ce qu'on fait ça doit arriver parce que c'est écrit

  • Speaker #1

    Alors c'est un peu déterministe ça, mais disons qu'en tout cas, quand on ressent un appel, c'est pas Dieu qui vous dit tu dois faire ça, c'est vraiment ta part, c'est ton âme, c'est un appel de l'âme. Et c'est pour ça que je parlais de souffrance tout à l'heure. Souvent, c'est pendant cette nuit noire de l'âme que les missions nous apparaissent. Parce que l'âme souffre tellement de ne pas faire ce qu'elle veut. Ce pourquoi elle est venue s'incarner, c'est ce que je ressens profondément, qu'à un moment donné, on ne trouve plus de sens à rien. Et c'est ça qui crée le burnout, la dépression. Le burnout, c'est n'importe quoi. Ce mot, pour moi, c'est devenu n'importe quoi. C'est vraiment juste le cerveau qui s'éteint parce qu'il n'est plus capable de supporter ce manque de sens. Mais pour moi, c'est une dépression aussi. Oui, bien sûr. Voilà.

  • Speaker #0

    C'est peut-être une chose où on se raccroche un peu à des mots quelquefois parce que c'est plus simple pour faire comprendre un peu à l'entourage.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #0

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    ...amplifie un peu dans le sens, ça veut dire j'ai trop travaillé. Non, le burn-out, c'est vraiment ton âme qui claque. Elle te dit, et puis c'est surtout qu'en Occident, on est là à vouloir soigner tout le temps les symptômes. Mais c'est une cause. Ton corps et ton âme te disent, regarde, c'est comme quand tu as une bagnole qui s'allume, les voyants, en général, tu dis, il est rouge, il faut que j'aille chez le garagiste. Mais nous, avec nous-mêmes, on ne le fait pas.

  • Speaker #0

    On soit plus aligné avec soi-même.

  • Speaker #1

    Aligné, exactement, mais surtout à l'écoute. À l'écoute de ces voyants qui clignotent. Et donc, je pense que Contradiction, c'est un des voyants qui s'est allumé chez moi en disant, je sens que c'est important de divulguer la parole de la sobriété des addicts. ...de la difficulté, puis surtout de la déculpabilisation, parce que c'est la raison principale. De la souffrance humaine, en général, la culpabilité, c'est ce truc-là qu'on ressent. On a l'impression de ne pas être des bonnes personnes, de ne pas faire bien, d'avoir des problèmes, d'avoir des défauts, alors qu'en fait, non, il n'y a pas de bien, de mal. On est ce qu'on est. Et donc, la culpabilité de se dire Ah, mais je suis une mauvaise personne, je consomme de la drogue mais pas du tout, en fait. C'est-à-dire que nous, on fait ça, d'autres font autre chose. C'est rien du tout. L'essentiel, c'est de poser de la conscience là-dessus. Voilà, c'est pour ça que j'ai l'impression qu'il y a une mission.

  • Speaker #0

    Chacun a son fardeau, son chemin de croix finalement.

  • Speaker #1

    Oui, mais c'est un chemin surtout plus que de croix et de fardeau. Pour moi, c'est la souffrance ouvre la voie.

  • Speaker #0

    On va rediscuter de contradictions juste après, mais on a encore quatre vrais ou faux à faire. Attention, vrais ou faux, vous avez une maîtrise de droit, mais en fait, vous ne la méritez pas.

  • Speaker #1

    C'est vrai. J'ai une maîtrise de droit que j'ai obtenue par la... par la fraude la fraude en maîtrise le reste j'ai eu ma licence de droit c'est pas historique j'avais une oreillette dans l'oreille ma copine elle envoyait des trucs je suis persuadée à 2000% que je ne veux plus être avocate oui je vais te le dire depuis le début je le savais que je ne voulais pas être avocate sinon je n'aurais pas fait ça Non, non, c'est vraiment ça. C'est-à-dire que je n'ai pas mis un pied à la fac. Je suis arrivée à 22 ans à Paris. J'avais quitté la fac de droit à Nice en plein cours de ma maîtrise parce que j'ai eu une péritonite. Donc voilà, déjà, c'est clair. Je viens à Paris chez ma meilleure... Je ne pouvais plus supporter. Je viens à Paris parce que j'ai raté les examens de janvier. J'arrive chez Johanna, ma meilleure amie, qui deviendra ma manageuse. Et elle, elle est à Paris déjà et moi à Nice. Et je lui dis, je vais rester quelques temps ici, de toute façon, j'ai raté les exams, je repasserai ma maîtrise l'année prochaine. Je ne suis plus jamais repartie de Paris, je suis restée habiter chez elle six mois, puis après, j'ai pris un appât, et j'ai dit, bon, allez, inscrivons-nous à la Sorbonne, je vais quand même finir cette histoire. Et là, j'ai...

  • Speaker #0

    Rien de plus.

  • Speaker #1

    Des crises d'angoisse, je ne supportais rien. Et donc, elle, elle avait passé cette maîtrise l'année d'avant, elle avait tous les cours, j'ai dit, tu sais quoi, de toute façon, j'ai rien à perdre, on ira... En plus... Je pense que je me démerde assez bien. Je suis vraiment une vraie démerdarde et débrouillarde. Je suis très bonne à l'impro et je déteste préparer les choses. Donc, ça tombait très bien. J'ai dit, voilà, tu vas être là dans mon oreille, tu seras ma petite voix. Et moi, je te dirai les sujets, tout ça. Donc, à l'écrit, de temps en temps, elle m'aidait avec des choses. Et à l'oral, c'était là où le plus dangereux, c'est comme ça, face à face. Oreillette, quitte main libre, mais quitte main libre de l'époque, c'est-à-dire derrière l'oreille, écharpe, on est en juin dernier. Et là, tu as quelqu'un qui te fait tirer un papier. Comme ça, face à toi, tu tires un papier, tu lis la constitution de... Je ne sais même plus. Et là, Johanna dit... J'entends pas. Et moi, je faisais... Ah, la constitution de 1948 ! Elle me dit... J'entends pas, ça coupe ! Vous voulez dire la constitution... Voilà. Et donc, finalement, tu te mets au fond... Tu te mets au fond de la classe pendant qu'il y a un étudiant qui passe. et derrière elle m'a dicté comme si j'avais été comment on appelle ça les gens qui écrivent qui sont reconnectés à quelqu'un qui est mort tu sais qui écrivent automatique le mec a dû me prendre pour une folle j'ai eu 17 j'ai eu 15 en fiscalité je ne sais pas ce qu'est la fiscalité donc j'ai j'ai aussi quelques talents de subterfugeuse mais j'avais quelqu'un de de très précis dans l'oreille quelqu'un de connecté

  • Speaker #0

    Vrai ou faux, votre père n'a pas lu votre livre kérosène ?

  • Speaker #1

    Je crains qu'il ne l'ait pas lu, mais lui, il dit qu'il l'a lu. Je pense qu'il le feuillette. Mon père, il est comme ça. Il a une capacité de se voiler la face et de ne pas regarder ce qui le fait souffrir. Donc, il y a des passages qui sont trop durs pour lui. Et je comprends. J'imagine que si c'était mon fils qui avait écrit ça, il y a des moments dans ce livre, honnêtement, moi, je les relis pour ne pas retourner dans la drogue. Je l'ai écrit pour ça. Je l'ai écrit pour ne jamais oublier l'enfer.

  • Speaker #0

    C'est un témoignage qui est tellement poignant et tellement... tellement sincère, c'est quand on le lit, ce livre, et qu'on raccroche également l'album qui... l'album jumeau, j'allais dire, je ne sais pas si on peut dire ça comme ça, mais...

  • Speaker #1

    Si à moi, même.

  • Speaker #0

    Ouais, voilà, l'album Si à moi, eh bien, vas-y, mais... Merde, on a envie de vous prendre dans les bras, mais t'inquiète pas, ça peut mieux se passer que ça. Réussir à accoucher de ça, ça doit être à la fois une vraie souffrance, mais pour vous, c'était nécessaire pour avancer ?

  • Speaker #1

    Ah oui, non, ce n'était pas une souffrance, c'était vraiment une joie. C'était comme si je me débarrassais de tout. Et puis surtout, il y a l'euphorie des débuts du clean, comme on dit, quand tu arrêtes de consommer des produits. Il faut savoir qu'avant ça, tu es en survie, parce que tu es en gueule de bois permanente, tu n'es pas bien, tu es en dépression, tu es accro, tu as envie de cocaïne, tu ne veux pas en prendre, tu essaies d'arrêter, tu vis un enfer. Et soudainement, tout s'arrête. Et donc, tu as toute ton énergie, tu as toute ta lucidité. Il y avait une espèce de clarté d'esprit qui revenait, qui me mettait dans des états. Et là, j'ai compris aussi pourquoi j'ai consommé longtemps. C'est que mon cerveau ne me laissait plus en paix, en fait. Ni la nuit, ni le jour. Ça parle, ça discute, ça se contredise. C'est pour ça la contradiction. C'est vraiment ce truc-là. C'est des voies contradictoires dans ton cerveau, comme l'ange du bien et du mal, mais en continu sur tous les sujets. Et tu devrais faire ça. Pourquoi tu ne fais pas ça ? Oui, hier soir, j'étais voir Jérémy Ferrari. Et là, je me suis dit, ça va, franchement, tu vas très bien. Parce que lui, c'est des voix qui le... lui il a carrément un diable en lui qui lui dicte des choses horribles mais des sales choses dégueulasses il voit les images de sa mère en train de faire je ne sais quoi avec je ne sais qui tu vois Stephen King a raconté des choses à peu près pareilles apparemment c'est 2% des suicides et donc on n'en parle pas du tout c'est de l'obsession et de la compulsion idéatique ou je ne sais plus ce que c'est le mot exactement c'est le fait de créer des images ton cerveau crée des images horrible alors moi j'ai pas du tout ça mais ça discute c'est comme si il y avait une discussion un débriefing une espèce de brainstorming en permanence dans ma tête alors il me dit mais pourquoi tu fais pas ça mais non tu te pourrais prendre ça mais attends mais tu devrais manger ça mais non t'es au régime toute la journée voilà ça permet de se sentir pas très seule je ne suis jamais seule c'est pour ça que la méditation au début je trouvais ça difficile maintenant je trouve ça difficile de ne pas le faire d'accord parce que c'est

  • Speaker #0

    c'est vital en fait ça y est mais moi j'ai trop de personnes à mettre en d'accord dans...

  • Speaker #1

    toi aussi t'as du TDAH toi aussi t'as découvert le trouble déficitaire de l'attention ou pas ?

  • Speaker #0

    moi je mets pas de mots là dessus mais on est beaucoup vrai ou faux le jour où vous avez arrêté de boire vous vous êtes fait tatouer

  • Speaker #1

    pas le jour même mais quelques mois après je me suis fait tatouer la date d'arrêt donc 11 octobre 2017 et ce qui est marrant c'est qu'on est à 11 aujourd'hui et que j'ai bu un verre hier et donc je me suis dit tu vois je suis très honnête et que je me suis dit tiens je vais recommencer peut-être à arrêter totalement de boire et on va encore recommencer à 11 mais bon si j'avais dû me faire tatouer toutes les dates toutes les dates d'arrêt honnêtement je serais tatouée sur tout le corps d'accord

  • Speaker #0

    il y en a pour qui finalement ça leur permet de d'avoir des reminders de même de plein de choses tu sais ce que ça me rappelle ce tatouage ?

  • Speaker #1

    tu sais ce que ça me rappelle ce tatouage ? ça me rappelle l'inconscience que j'avais de croire que je pouvais posé le verre, comme on dit, et puis que c'était derrière moi. C'est-à-dire qu'à partir de... Moi, j'ai fait tatouer ça en me disant, c'est terminé, j'ai arrêté de boire, c'est fini, toute ma vie, je ne boirai plus, c'est génial. Ça ne se passe pas du tout comme ça, parce qu'ici, tu sais, on est ici, j'ai découvert cet endroit, parce que juste à côté, nous avons une réunion le lundi à midi et demi de... Narcotique anonyme. Et donc, en fait, j'ai découvert ça parce qu'on venait manger là après. et j'ai compris surtout à ce moment là donc ça c'était en 2021 3 ans après avoir fait tatouer ça et j'ai découvert qu'en fait ça revenait que c'était une maladie et que toute ta vie t'allais devoir vivre avec et surtout ne pas oublier parce que sinon si tu penses que tu n'es pas malade et ben tu rechutes c'est ce qui arrive souvent

  • Speaker #0

    Vrai ou faux, Jean-Louis Murat vous a dit C'est la première fois que j'entends une chanson de meuf qui n'est pas niaise C'est vrai. Et alors, vous en pensez quoi en général des chansons de meufs ?

  • Speaker #1

    Non, je pense que ce qu'il voulait dire, c'était pas du tout ça. C'était pas dans ce sens-là. Il voulait dire qu'en fait, pour une fois, c'est la fille qui disait aux mecs, moi, j'arrive pas à aimer. Normalement, c'est toujours un peu l'inverse. C'est les mecs qui s'engagent pas, qui te disent j'ai pas la place pour deux. Moi, c'était moi qui avouais, en fait, que j'ai pas dans les yeux le compas pour être deux. Mais en fait, moi, je suis une égocentrique. C'est ça, une addict. C'est une égocentrique qui pense qu'à elle et à consommer, à éteindre son cerveau.

  • Speaker #0

    Je reviens juste un peu sur Jean Lumura parce que c'est un auteur-compositeur français très important, même s'il n'est pas extrêmement populaire. Et c'est parmi les dernières chansons qu'il a pu enregistrer, c'est avec vous. Pourquoi l'avoir choisi lui ?

  • Speaker #1

    Le côté Bukowski Exactement le petit côté Bukowski un peu comment il s'appelle comment il s'appelle dans Californication

  • Speaker #0

    Du Cofni.

  • Speaker #1

    Ouais. Non. Il y a un petit air, en plus, j'imagine que vous avez les mêmes soucis.

  • Speaker #0

    Je ne sais pas.

  • Speaker #1

    Je vais prendre un petit bout de banana bread pour la peine.

  • Speaker #0

    Je ne vois pas des extraterrestres. Enfin, bref, voilà.

  • Speaker #1

    Non, je parlais de Californication. Je ne parlais pas de X-Files.

  • Speaker #0

    Je ne sais pas, je ne dis personne.

  • Speaker #1

    Non, mais en tout cas, Murat, il avait ce truc-là, justement, du mec macho que je voulais positionner dans, justement, le rôle du mec qui se fait un peu larguer, quoi. ça lui va bien ça lui a fait du bien parce que c'est vrai qu'il est pas très populaire ça m'a coûté j'ai l'air parce que c'est un tube moi cette chanson honnêtement c'est ma chanson préférée de ma carrière donc tu vois le genre et en fait pour moi si c'était un tube c'était quelque chose qui aurait dû exploser je mets un peu sur le dos c'est pas mal c'est vraiment dégueulasse de mettre ça sur le dos des autres mais quand même les radios et tout ça il n'est pas très aimé il n'est pas très aimé ils n'ont pas aimé

  • Speaker #0

    Murat c'est bien cette voix mon dieu ouais je fais une en fait je suis l'imitateur officiel de Jean-Louis Murat mais étant donné qu'il n'est pas très très très très connu personne ne le reconnait jamais mais c'est extraordinaire mais si on refait ce duo peut-être ça marchera on ne sait pas on essaiera ça c'est la fin de notre ni oui ni non c'est formidable on est encore un très bon moment merci J'avais une question, c'est comment est-ce qu'on arrive à parler avec quelqu'un de ses addictions sans tomber dans le voyeurisme ? Vous le faites avec un naturel et vous savez très bien ça.

  • Speaker #1

    C'est parce que je suis addict et c'est parce que ce qu'il me raconte, je le connais par cœur.

  • Speaker #0

    C'est légitime.

  • Speaker #1

    Je pense que je suis légitime. Est-ce qu'il y a une légitimité à avoir ? Je ne sais pas. Mais ce qu'il y a, c'est que la personne se sent tout à fait comprise. On n'est pas du tout dans un positionnement de vas-y, raconte-moi, mais je ne connais pas, mais qu'est-ce que c'est ? C'est vrai que souvent, ça, moi, quand j'ai été interviewée sur l'addiction par des personnes qui n'y connaissaient rien, c'est ultra gênant. Parce qu'en plus, on a l'impression que soit elles sont choquées, soit elles sont déçues. Ah, c'est tout ? Genre, il n'y a pas des moments... Moi, j'ai eu des questions alors ? Et alors, quand tu rentrais comme ça, il y avait du cul, il y avait du machin... la redisson, mais moi ça m'intéresse pas du tout en fait c'est ce que je raconte dans ce podcast et dans ce livre Contre Addiction, c'est que c'est pas une histoire de produit ni de pratique c'est un comportement, c'est un état d'être un état d'esprit l'addict et donc c'est toujours comme disait Carla Bruni dans un des podcasts, elle dit j'ai changé d'addiction au cours de ma vie mais ça a été toujours la même histoire on est comme ça, changer d'addiction pour un addict c'est changer de place dans le Titanic on te dit mais c'est vraiment ça C'est vraiment ça.

  • Speaker #0

    C'est amusant.

  • Speaker #1

    À la limite, c'est de remplacer à chaque fois par une addiction un peu moins nocive. Un peu moins nocive. Moi, en tout cas, je vois que c'est ce que j'ai fait finalement. Parce qu'aujourd'hui, si je devais dire quelle est ma réelle addiction,

  • Speaker #0

    je vais te dire... C'était ma question qui allait venir.

  • Speaker #1

    Je vais te dire en vrai, je te jure, c'est pas une addiction du genre... Si je ne le fais pas, ça ne va pas. C'est le matin, de me mettre sur mon tapis de yoga et de faire quelques pratiques de yoga, de respiration, de méditation. Ça peut aller d'une demi-heure à deux heures ou à trois heures, selon le temps que j'ai. Mais je suis obligée de faire ça. C'est-à-dire que c'est vital. Mais ça me fait du bien, la différence avec le reste.

  • Speaker #0

    Ça vous avait fait du bien de créer ce podcast pendant le confinement ? en ayant cette idée qui a germé lentement, après ce que j'ai pu comprendre, et de se dire, on va donner la parole à des personnes qui, comme moi, sont passées à travers tous ces démons. Et en raconter d'autres également ? Ça s'est fait comment ce petit processus ?

  • Speaker #1

    C'était lors d'une rechute, comme on dit. Moi, je n'aime pas ce mot, mais en tout cas, c'était un moment où j'ai consommé et je ne savais pas encore que c'était une maladie. Donc voilà, j'ai vu le truc revenir, vitesse grand V, alors qu'on croit qu'on peut reboire un petit verre, qu'on est soigné. On n'a rien pris depuis trois ans. Et donc voilà, c'était à ce moment-là, je me dis, mais en fait, le confinement, en plus, donnait vraiment envie de se faire des petits... plat de boire et je voyais que tout le monde buvait beaucoup plus, je me dis alors imagine les addicts quoi. Donc je voulais savoir un peu comment faisaient ceux qui étaient clean, comment ils arrivaient à maintenir leur sobriété, comment faisaient ceux qui consommaient beaucoup et ceux qui consommaient encore plus. J'étais hyper curieuse de ça. Et à ce moment-là, en plus, j'ai découvert les groupes de dépendants et comme c'était le confinement et que tout était fermé, c'était des zooms. Et je me suis rendue compte que ça me faisait un bien fou de discuter avec des gens qui avaient le même... un problème que moi. Et donc, je me suis dit, en fait, il manque quelque chose. Il manque vraiment une émission, il manque quelque chose où on peut... On est des millions d'addicts et on n'a pas une émission pour en parler.

  • Speaker #0

    Tu as réussi à même faire en sorte que plusieurs célébrités viennent confesser également cela, parler ouvertement de leurs problèmes. Et en ça, ça a été une force.

  • Speaker #1

    Mais parce que c'est pas un problème. Et que c'est ça aussi que je veux faire comprendre aux gens. Il n'y a pas... Ce n'est pas du bien, du mal, ce n'est pas ça du tout. C'est vraiment, c'est en nous, c'est comme ça, c'est chimique, c'est un déficit de certains neurotransmetteurs, c'est comme ça. Comment est-ce que cette dopamine manquante, je vais aller la récupérer ? Comment est-ce que je m'en sors ? Comment à un moment donné, l'addiction c'était une solution, le produit est une solution, c'est ça qui nous a fait tenir. Il y en a plein qui te disent, je serais déjà mort si je n'avais pas eu cette drogue, parce qu'on en avait besoin. Moi j'ai découvert des choses parce que ça me calmait, ça me faisait travailler, ça me donnait de la motivation, de l'enthousiasme. De la pêche, oui. Oui, moi j'avais vraiment cette tendance à procrastiner très très forte, qui est de genre, j'ai peur. de commencer une tâche. Quand tu as peur de commencer une tâche, la peur elle annule tout, donc c'est pour ça que tu procrastines, c'est-à-dire que tu as peur. Et quand tu prends un verre, tu n'as plus peur, tu commences la tâche. A partir du moment où tu commences la tâche, la peur s'évapore totalement. Donc c'est un cercle vertueux au début, jusqu'au moment où non seulement tu ne peux plus te passer de ce produit, mais en plus tu procrastines toujours, tu n'y arrives plus en fait, il n'y a rien qui fonctionne. Donc tu te retrouves dans une impasse. Et en fait tous ceux qui veulent arrêter, tous ceux qui sont... qui sont venus en parler, c'est vraiment des gens qui finalement ont compris l'impasse. Et aujourd'hui, ils ont leur stratagème. Mais on ne fait que ça. En fait, c'est une vie d'adaptation qu'on a, la vie d'humain. Tu vois, c'est du coping, on appelle ça. C'est vraiment trouver des solutions d'adaptation par rapport à ce qu'on est. Toi, il y a des choses que tu arrives à faire. Moi, je connais des gens qui ne savent pas changer un pneu, qui ne savent pas faire un repas. Par contre, ils peuvent sortir major dans un examen où ils n'ont même pas travaillé. Enfin, tu vois ce que je veux te dire. Et je pense que tout ce qu'on nous dit là... La santé mentale, les pauvres, les bipolaires, le pauvre, les addicts, pas du tout. Pour moi, tous ces gens-là doivent habiter ce monde. S'il y a 2% de personnes bipolaires dans le monde entier, dans n'importe quel pays, il y a 2% tout le temps, ça veut dire qu'il faut 2% de personnes avec cette créativité-là. Et ce truc-là, c'est le monde, il fonctionne comme ça. Et ce n'est pas des erreurs de la nature, tu vois ce que je veux dire ? Et donc les gens qui décident de venir parler de l'addiction, ce n'est pas pour parler de leurs problèmes, c'est pour parler de qui ils sont. Et donc ils en ont envie, ils en ont besoin.

  • Speaker #0

    tous ces témoignages ça a donné un livre qui porte le même nom que le podcast Contradiction ce livre vous le vivez comment ? moi je l'ai vu un peu c'est à mi-chemin entre un entre un journal intime et puis un guide de bonne pratique je me trompe ou pas ?

  • Speaker #1

    Ouais, c'est un livre, moi je le dis à la fin, il est ambitieux et décevant, c'est-à-dire qu'il est à la hauteur de ce que je suis, il me ressemble énormément, il est chaotique, c'est-à-dire que je ne savais pas par où commencer, il fallait regrouper toutes mes connaissances, il fallait que je puisse ressortir tout ce que j'avais appris, mais c'est un truc que j'ai fait pour moi, encore une fois, c'est tout le temps pour moi que je fais les choses, donc j'en avais besoin, j'ai tellement appris. que j'avais besoin je supporte pas en fait ne pas regrouper les choses à ce point je dis je suis éparpillophobe je ne supporte pas les choses qui se tu vois qui sont un peu partout comme ça là je savais que j'avais plein de connaissances plein de choses que j'avais appris je voulais tout mettre ensemble pour ne pas oublier comme kérosène aussi moi ce que j'aime j'aime beaucoup c'est un peu comme la bible le travail de compilation j'adore c'est à dire qu'ils...

  • Speaker #0

    tu te documentaristes de votre vie ?

  • Speaker #1

    mais parce qu'à l'époque c'était les transmissions orales dès qu'on a pu écrire, ça a été merveilleux de pouvoir regarder. Pour moi, les écrits sont merveilleux. Donc l'oral, c'est magnifique. Moi, je parle énormément, mais j'oublie les trois quarts de ce que je dis. Les gens oublient les trois quarts de ce que je dis. Et heureusement. Mais quand j'ai regroupé ça, pour moi, c'était parfait. Je voulais avoir. Un chapitre sur ce qu'est l'addiction. Je voulais revenir sur exactement la description du truc, savoir comment on savait qu'on était addict, quel genre d'addiction il y avait. Voilà, un truc très pragmatique. Après, je voulais étudier un peu pourquoi l'addiction. Donc, ça vient de la contradiction, la contradiction du cerveau. Donc là, on est parti un peu plus dans le côté biologie et puis neurosciences et tout ça.

  • Speaker #0

    Ce qui est intéressant malgré tout, c'est que c'est fait à la première personne.

  • Speaker #1

    Oui, mais on monte en grade. C'est-à-dire, on part d'un truc très... Très terre à terre. Pour arriver à un dernier chapitre qui est totalement ésotérique. On est sur quelque chose, pour moi, la spiritualité est la seule façon de guérir le mal. Parce qu'il n'y a pas de mal. Pourquoi je te dis ça ? C'est parce que grâce à la spiritualité, tu comprends qu'il n'y a pas de mal. Ce n'est pas le mal. Il n'y a pas le mal, il n'y a pas quelqu'un... De toute façon, le mal n'existe pas.

  • Speaker #0

    Vous êtes contre le côté très manichéen des choses.

  • Speaker #1

    Mais parce que c'est la vision de l'addict. La vision binaire de l'addict. C'est soit noir, soit blanc. C'est ça qui fait son malheur. Parce que les choses ne sont pas soit noires, soit blanches. Elles sont ça, et ça, et ça, et ça.

  • Speaker #0

    J'ai l'impression que tu vas te voir les réseaux sociaux. Ils doivent être tous très addicts parce qu'en fait, tout est très bien. Tout est pas mal.

  • Speaker #1

    C'est des grands malades. Merci. Vraiment, vraiment. Moi, j'ai quitté les réseaux sociaux. Je dis souvent, je rate la vie de tout le monde, mais plus la mienne. ça ne m'intéresse pas de savoir ce que les gens veulent montrer d'eux qui en général est complètement faux parce que tu sais très bien que tu veux montrer que la part de toi qui brille et moi ce qui m'intéresse, pourquoi j'ai fait ce podcast c'est parce que c'est l'ombre qui m'intéresse et que c'est grâce à l'ombre, en mettant de la lumière dessus, que d'un coup, on va aller nettoyer des chemins en soi, tu sais, qui étaient devenus caverneux. Si c'est par don, tu les caches et tu montres que la lumière, ça va faire que s'amplifier en toi, ça va créer du noir, ça va créer en plus de la culpabilité, parce que tu vas dire, je suis comme ça, mais personne ne le sait, mais c'est une horreur. Il faut balancer tout, il faut tout sortir, il faut mettre de la lumière, il n'y a qu'en mettant de la lumière sur le... Tu sais que l'ombre ne survit pas à la lumière. dans une pièce il fait sombre tu balances une torche il n'y a plus d'ombre c'est quelque chose qui vous rassure, qui vous fait du bien c'est ce qu'on croit mais c'est important les pardons je trouve qu'elles sont importantes parce qu'elles nous montrent le chemin au lieu d'aller toujours vers le chemin où c'est éclairé je pense qu'il faut aller dans le chemin où justement ça ne l'est pas et aller éclairer ce chemin là et c'est ça le chemin de contradiction c'est d'aller réunir ces oppositions, ces trucs manichéens qui étaient genre c'est pas bien je fais ci, je bois ou je bois pas c'est que Mais la vie, ma question dans ma vie, ce n'est pas... Je n'ai pas décidé de mettre toute mon énergie, comme je te dis tout à l'heure, dans est-ce que je bois aujourd'hui ou est-ce que je ne bois pas ? Non, la question c'est est-ce que j'ai besoin de ça pour vivre ?

  • Speaker #0

    Vous êtes porteuse de bonnes paroles, vous voyez un peu comme ça ?

  • Speaker #1

    En fait là, aujourd'hui j'ai l'impression que moi je m'inspire de plein d'autres gens qui me font du bien, des choses de tout genre, que ce soit de l'hindouisme, du bouddhisme ou alors du développement personnel, alors que je n'aime pas ça, je déteste ce mot, mais par exemple Franck Lebevey que je vais inviter le mois prochain, C'est un conférencier-auteur qui peut être considéré comme un gourou un peu chelou. Et en même temps, moi, je trouve que ce qu'il raconte, c'est la lecture inclusive du monde, c'est-à-dire arrêter de dire c'est ça ou ça. parce que c'est pas ça est-ce que toi tu es généreux ou radin on est les deux il y a des moments je suis ultra généreuse je donne de ma personne et les gens me disent merci grâce à toi et des moments je ne pense qu'à ma gueule c'est comme ça on est tout exactement de

  • Speaker #0

    la nuance et ça ça soigne la nuance on va faire un petit épisode un peu folie on va imaginer qu'en fait vous avez eu une toute autre vie d'ailleurs vous auriez fait quoi si vous n'aviez pas été artiste ?

  • Speaker #1

    Moi, aujourd'hui, j'ai un truc qui me passionne. Je me rends compte que c'est vraiment la science, la neurosciences, la médecine aussi. J'adore regarder les opérations à cœur ouvert. Je pense que j'aurais adoré... Je dis toujours que j'aurais aimé être avec un chirurgien. Mais j'aime beaucoup l'idée de connaître le fonctionnement du corps.

  • Speaker #0

    soit... Alors bon, c'est vrai que c'est difficile de passer médecine avec une oreillette.

  • Speaker #1

    Peut-être pas médecine, mais même astrophysicien. J'aurais aimé avoir ce talent-là, être Einstein, être Asperger. Ce genre de truc, au lieu d'être TDA, j'aurais aimé être Asperger.

  • Speaker #0

    Toujours s'en rapprocher à quelque chose.

  • Speaker #1

    C'est vrai, mais tu vois...

  • Speaker #0

    On va imaginer que vous reprenez un café. Et je vais vous poser trois questions pour voir si vous pourriez éventuellement accéder à cet examen fictif pour tenir un café. Qu'est-ce qu'une boisson no lao ?

  • Speaker #1

    No low ?

  • Speaker #0

    No low.

  • Speaker #1

    Low, tu l'écris comment ?

  • Speaker #0

    L-O-W. C'est pour ça que j'ai mis l'accent. No low. You want a no low,

  • Speaker #1

    baby ? Je ne sais pas.

  • Speaker #0

    Eh bien, c'est no alcohol, le nouveau alcool. Oui, j'ai écrit, c'est écrit N-O-L-O-W.

  • Speaker #1

    Ok, d'accord, oui, c'est... No alcohol, no alcohol. Oh là là, pardon, ouais, ok.

  • Speaker #0

    C'est ton...

  • Speaker #1

    Tu vois comme quoi ?

  • Speaker #0

    C'est goûter les vins sans alcool.

  • Speaker #1

    Je déteste ça. Voilà,

  • Speaker #0

    merci.

  • Speaker #1

    quelle horreur de toute façon si on ne boit pas d'alcool le but n'est pas d'aller essayer de trouver des trucs qui ressemblent j'ai pas l'intérêt le café viennois la définition du café viennois le café viennois c'est un truc avec de la chantilly gagné et un peu de poudre de cacao vous en avez un sur deux et

  • Speaker #0

    parce que vous aimez écrire bistro vous l'écrivez avec ou sans T à la fin sans ouais Vous avez raison, mais vous avez tort en même temps. On peut écrire les deux.

  • Speaker #1

    Moi, je ne veux pas mettre de thé. Comme alcoolo. Bistrot, ça fait très piccolo.

  • Speaker #0

    C'est bistrot, parce qu'il y a les bistrotiers.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr. C'est le connu.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup d'avoir participé à un café au comptoir. Je rappelle, l'actualité, c'est ce livre. Contradiction. qui est la suite logique et écrite du podcast Tradiction, podcast qui continue. Vous pouvez l'écouter un peu partout, sur toutes les bonnes plateformes de téléchargement de podcast. Et nous, on va aller prendre ensemble un café au comptoir. D'accord ?

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Alexis.

  • Speaker #0

    Merci Rose. vous avez écouté un café au comptoir petit mot habituel de chaque fin de podcast et bien allez sur Apple Podcast mettez 5 étoiles c'est encore mieux et puis surtout laissez-nous un petit mot pour expliquer comment c'était bien ce podcast comment vous l'avez aimé vous mettez n'importe quel pseudo on s'en fout en tout cas nous ça nous offre de la visibilité allez partager ce podcast avec vos amis vos collègues votre famille allez qui vous voulez en tout cas merci d'être ici et à très très très très bientôt pour un nouveau café au comptoir à très très très bientôt Merci.

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Description

Un café au comptoir avec Rose Keren, autrice compositrice.


Enregistré au coffee Shop Le Pont Traversé à Paris (6e)


Mon invitée du jour a choisi pour nom de scène celui de la fleur qu’on offre le plus communément lors d’un rendez-vous amoureux. À moins que ce ne fusse pour évoquer la couleur préférée d’un grand nombre de petites filles (oui même si les temps changent, c’est malgré tout toujours le cas). Quoi qu’il en soit, aidée d’une chanson sentimentale rapidement devenue un succès, cette artiste talentueuse aurait pu cultiver sans peine un univers girly à souhait. Tous les éléments semblaient être rassemblés pour cela mais cette chanteuse à l’esprit folk se trouvait plus de points communs avec Janis Joplin qu’avec Céline Dion.


Cette auteure compositrice interprète a donc livré en 5 albums le témoignage poétique de ses désirs, de ses émotions comme de ses turpitudes et des difficultés des années diaboliques qu’elle a traversé. Inutile de faire ici la liste des choses qu’elle a enduré. Elle l’a raconté elle-même dans deux livres autobiographiques pour évoquer d’abord ses addictions, puis ensuite son combat contre la maladie, le cancer du sein.


En 2022, se sentant investie d’une mission pour aider les personnes qui, comme elle, ont aimé souffrir d’être accro, elle a lancé son podcast, contr’addictions. Elle y a livré beaucoup d’elle-même, de ses expériences, bonnes comme mauvaises, mais surtout elle a tendu son micro à d’autres personnes. À des artistes,  à des célébrités qui ont accouché de confidences sur leurs addictions passées comme présentes. On a pu y entendre Frédéric Beigbeder, Carla Bruni, Joey Starr mais aussi des spécialistes en spécialistes en addictions, psychologues, tabacologues, des médecins qui ont permis de décrypter avec elle les mécanismes de certains de nos comportements.


Aujourd’hui c’est par l’intermédiaire de son troisième ouvrage que la pink -punk-lady aborde les sujets traités dans son podcast. Peut-être fallait-il qu’elle passe à l’écrit pour sentir que toutes les paroles délivrées pour la baladodiffusion ne s’envolent pas définitivement. En partie composé dans sa cuisine à la manière d’une revanche sur le mal, un plat qui se mange froid, ce livre est peut-être celui qu’elle aurait aimé lire à l’époque où elle subissait le plus dur de ses dépendances.  Elle y exorcise ses histoires d’amour avec la drogue et l’alcool et ouvre la discussion, comme dans ses émissions, à l’autre, aux spécialistes, aux usagers, aux philosophes aussi, pour mieux faire comprendre l’ampleur d’un sujet qui a squatté sa carrière d’artiste.


C’est pour discuter de toutes ses vies que j’ai convié Rose Keren dans un café où elle a ses habitudes, au coeur de Paris, mais un peu à l’écart de l’agitation. Nous sommes au coffeshop Le Pont Traversé et nous allons prendre ensemble un café au comptoir !


Emission présenté par Alexis Himeros

https://instagram.com/alexishimeros


Avec Rose Keren :

https://www.instagram.com/rosekeren


Son livre :

https://rose-leblog.fr/links/ContreAddictions-lelivre.html



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, je suis Alexis Imureus et vous écoutez Un Café au Comptoir.

  • Speaker #1

    Un Café au Comptoir. Un Café au Comptoir. Un Café au Comptoir.

  • Speaker #0

    Mon invité du jour a choisi pour nom de scène celui de la fleur la plus communément offerte lors d'un rendez-vous amoureux. A moins que la raison de ce choix n'ait été une forme d'hommage à la couleur préférée d'un grand nombre de petites filles. Oui, même s'il est en change, c'est malgré tout toujours le cas. Enfin, quoi qu'il en soit, c'est grâce à une chanson, une entêtante litanie sous forme de liste, que cette talentueuse artiste a rapidement trouvé son public. Ainsi, elle aurait pu se contenter de cultiver un univers girly à le souhait, mais non. Même si tous les éléments étaient réunis. Pour cela, cette chanteuse à l'esprit folk se sentait plus de points communs avec Janis Joplin qu'avec Céline Dion. Cette auteure-compositrice-interprète a donc livré en cinq albums le témoignage politique de ses désirs, de ses émotions comme de ses turpitudes et des difficultés des années diaboliques qu'elle a traversées. Inutile de faire ici la liste des choses qu'elle a endurées. Elle l'a raconté elle-même dans deux livres autobiographiques pour évoquer d'abord ses addictions, puis ensuite son combat contre la maladie, le cancer du sein. En 2022, se sentant investie d'une mission pour aider les personnes qui, comme elle, ont aimé souffrir d'être accro, elle a lancé son podcast Contradiction. Elle y a livré beaucoup d'elle-même de ses expériences, bonnes comme mauvaises, mais surtout, elle a tendu son micro à d'autres personnes, à des artistes, à des célébrités qui ont accouché de confidence sur leurs addictions passées comme présentes. On a pu y entendre Frédéric Beigbeder, Carla Bruni, Joey Starr, mais aussi des spécialistes en addiction. psychologues, tabacologues, des médecins qui ont permis de décrypter avec elles les mécanismes de certains de nos comportements. Aujourd'hui, c'est par le truchement de son troisième ouvrage que la Pink Punk Lady revient sur ses sujets préférés, les sujets traités dans son podcast. Peut-être fallait-il qu'elle passe par l'écrit pour s'assurer de laisser une trace des paroles très importantes délivrées en balado-diffusion. En partie concoctée dans sa cuisine, comme une revanche sur le mal, un plat qui se mange froid, ce livre est peut-être celui qu'elle aurait aimé lire à l'époque où elle connaissait l'acmé de ses dépendances. Elle y exorcise ses histoires d'amour avec la drogue et l'alcool, et ouvre la discussion, comme dans ses émissions, à l'autre, aux experts, aux usagers, aux philosophes aussi, montrant la puissance des liaisons dangereuses qui ont squatté sa carrière. Et c'est pour discuter de toutes ces vies. que j'ai conviée Rose Keren dans un café où elle a ses habitudes, au cœur de Paris, mais à l'écart d'une trop grande agitation. Nous sommes donc au Coffee Shop Le Pont Traversé et nous allons prendre ensemble un café au comptoir, enfin presque d'ailleurs, parce que nous sommes dans une petite table. Bonjour Rose.

  • Speaker #1

    Oh là là, je suis très émue là. Ah bon ? Ouais, c'est peut-être... Tu sais, il y a des jours, on est plus sensible que d'autres. Je sais pas, c'est un peu comme si c'était mon épitaphe. Non,

  • Speaker #0

    pas du tout.

  • Speaker #1

    Il y a des objectifs de carrière et tout. Et puis, tu sais, quand tu te dis, c'est vrai, j'ai fait tout ça, j'ai enduré la liste des choses qu'elle a endurées, on ne l'a jamais dit, ça. Et je le vois différemment, du coup. En tout cas, bon, merci. Bonjour. Bonjour, Alexis. Merci pour cette introduction que je trouve vraiment magnifique.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup.

  • Speaker #1

    J'ai appris des mots.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Tu vas me dire ce que c'est qu'Acme.

  • Speaker #0

    le sommet c'est fou moi qui parle de moutagne rose la part la plus importante c'est fou parce que j'en apprends tous les jours merci beaucoup j'avais une première question est-ce que vous savez Rose ce qui a fait ma petite joie du week-end elle va me dire non

  • Speaker #1

    C'est pas bien sûr que non.

  • Speaker #0

    En fait, c'est d'avoir écouté une chanson, une chanson où vous chantez en anglais. Et je me suis dit, ah mais c'est chouette. Elle chante toujours dans un album qui s'appelle Étrange Hiver, Lovers Souvenir. Tout à fait. Vous faites toujours de la musique ?

  • Speaker #1

    Je vais reprendre un vouvoiement, puisqu'on est dans le vouvoiement, n'est-ce pas Alex ? Et puis on ne se connaît pas, et ce serait dommage de briser comme ça cette distance magnifique que vous avez mis entre nous. J'ai beaucoup de mal avec le tutoiement, avec le vouvoiement d'ailleurs.

  • Speaker #0

    Je vais vous tutoyer, c'est une erreur.

  • Speaker #1

    On va vous voyer. C'est-à-dire que c'est très étrange justement cet état. L'étrange hiver, je disais que c'était bizarre pour moi d'avoir chanté parce que ça fait quelque temps que je ne chante pas. Et peut-être que de chanter les mots de quelqu'un d'autre dans une langue de quelqu'un d'autre, ça m'a détendue. Ça m'a permis de revenir un petit peu dans la musique sans justement me mouiller. Mais je me rends compte... Quand vous me dites j'ai écouté un morceau de vous que vous venez de faire, j'ai oublié déjà.

  • Speaker #0

    Vous aviez l'air étonnée.

  • Speaker #1

    Oui, c'est-à-dire que je sais que je ne suis pas en train de faire de la musique depuis quelques temps. Donc je le sais, au fond de moi. Je ne fais pas de musique, je n'en fais pas. Et quand je fais de la musique, j'écris des chansons.

  • Speaker #0

    Vous écrivez quand même des chansons, parce qu'il y a eu des chansons récemment qui ont été confiées amicalement à Bertignac, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Oui, oui.

  • Speaker #0

    Et d'autres personnes,

  • Speaker #1

    j'imagine ? C'est tout à fait amical. Pas tant que ça. J'étais très contente, mais c'est des morceaux qui ont été faits il y a quelque temps. On ne se rend pas compte à quel point les choses vont lentement. Par exemple, pendant le confinement, on a écrit cette chanson avec Martin Raffneau qui s'appelait Maintenant qui est pour moi un chef-d'œuvre. Et je l'avais oublié quand soudainement il me dit je sors mon album. Donc voilà, c'est comme ça que ça se passe la musique. Donc il faut faire les choses sans en attendre quoi que ce soit. Et un jour elles reviennent, donc elles reviennent à vous. Et pour Bertignac c'était pareil, j'ai écrit cette chanson aussi pendant le confinement. Donc moi pendant le confinement j'étais très prolifique, notamment j'ai eu l'idée de ce podcast Contradictions. Et les choses arrivent bien plus tard. Donc avant, j'étais impatiente. Et comme je ne supportais pas l'attente, je préférais me défoncer pour ne pas avoir à attendre. Aujourd'hui, l'attente, pour moi, est délicieuse. Donc j'adore ne rien faire. C'est sûr que c'est cool. Non, parce que j'essaye, en tout cas, à chaque fois que j'ai cette espèce d'intranquillité, qui est normale, j'essaye de me dire... Qu'est-ce que t'as de mieux à faire que d'être là maintenant, tout de suite, tu vois ? Ou alors quand tu penses à quelque chose vraiment d'angoissant, au futur, au passé, ou des choses à faire, ou à te comparer à d'autres, et bien t'es là à te dire est-ce que c'est vraiment là-dedans que t'as envie de mettre ton énergie, aujourd'hui, maintenant ? Et en fait, bah non non, et puis moi j'ai appris à me calmer juste en respirant, et c'est la seule chose qui fonctionne avec moi. Mon esprit ne s'arrête jamais, jamais, jamais de parler, il y a des voix qui parlent tout le temps, c'est épuisant, et ça me rend fou. folle en fait. Et la seule façon que j'ai d'apaiser ça, c'est de respirer. Donc c'est pour ça quand on me dit la chanson ça te fait du... Il n'y a rien qui me fait plus de bien que de me poser, de respirer. Aujourd'hui je suis accro à ça.

  • Speaker #0

    On va discuter tout à l'heure du podcast, de ce livre. Je reste un tout petit peu sur l'univers musical parce que c'est comme ça qu'on vous a connu. Et avec ce tube incroyable qui était dans toutes les têtes en 2006. Mais j'imagine que malgré tout, quand on a fait 4 albums, la musique elle est toujours là, elle est quand même un peu là tous les jours.

  • Speaker #1

    Complètement, 5 albums.

  • Speaker #0

    5 albums, pardon ?

  • Speaker #1

    Oui, comme vous avez dit ça, d'ailleurs vous l'avez très bien dit dans l'introduction. 5 albums, la musique est toujours là parce que d'abord les gens me le rappellent, et donc on me dit cette chanson, cette chanson, et moi-même je redécouvre des choses, des parties de moi. Et puis surtout qu'en ce moment en plus je suis peut-être en création, en gestation d'un spectacle. Je dis peut-être parce que je ne sais jamais vraiment où vont les choses, mais je sais que je suis en train de discuter de ça, que j'ai envie en fait de faire une espèce de rétrospective, comme si j'ai Rose rembobinée un petit peu, à la lumière du présent, de la façon dont je vois les choses aujourd'hui, qui est totalement différente de ce que ce sera demain, mais qui est très différente de ce que c'était en 2006. Donc je revisite mes chansons en ce moment, je relis mes textes. et je me dis c'est vraiment impressionnant d'avoir l'impression que c'est une dissociation d'écrire c'est parfois l'impression de dire mais c'est pas moi qui ai fait ça moi j'ai réécouté tous vos albums pour préparer cette émission et je

  • Speaker #0

    me suis dit mais en fait ça a toujours été un travail autobiographique mais dès le début en cachant certaines choses qu'on connait dans notre vie après on se dit ah oui ça ça voulait dire ça on va toujours essayer de savoir mais c'est comment en fait ça vient, cette envie d'écrire sur soi ?

  • Speaker #1

    Je me rends compte que c'est vraiment une nécessité à un moment donné d'écrire. Je ne me rendais pas compte à l'époque, mais je n'avais pas le choix que d'aller balancer sur du papier parce que c'était du papier, c'était des carnets molles et skins au tout début quand même. Je me revois écrire la liste, c'était des pages et des pages de choses que je voulais faire avec ce Julien que j'aimais plus que tout au monde et je pensais pouvoir mourir pour lui. Et c'est fou.

  • Speaker #0

    C'est la force du premier amour.

  • Speaker #1

    Oui, mais c'est fou. C'est fou comment on se dit euh... Ce qui est drôle, c'est qu'on se dit oh là là, j'étais jeune, j'étais folle et on n'arrive pas à s'imaginer qu'aujourd'hui, on est la jeune et folle de plus tard. Pour les choses pour lesquelles on s'angoisse aujourd'hui, dans dix ans, on dira mais tu te rends compte ? Ça, ça me mettait dans des états comme ça. Et c'est ça qui est génial de se dire qu'on est tout le temps en train d'apprendre et de grandir. Et ce n'est pas que quand on est un bébé et qu'on apprend à marcher et qu'on tombe et tout ça. Non, toute notre vie, on tombe, on apprend à marcher à d'autres plans de conscience. Donc à ce moment-là, moi, j'écris la liste et pour moi, c'est... Quand vous dites qu'il y avait des choses cachées, non, non, j'ai toujours écrit premier degré, je suis team premier degré. Et donc tout est premier degré. Quand je dis jeter tout par les fenêtres, j'ai tout jeté par les fenêtres, y compris moi. C'est-à-dire que j'étais sur le point de me jeter. et mon amoureux m'a retenue par les pieds donc l'histoire est folle je suis au 6ème étage de la place Saint-André-des-Arts on me tient par les pieds dans le vide et on me dit donc tu veux mourir ? je lâche ? je te lâche ? je te lâche ? voilà les gens ne se doutent pas à quel point tout est vrai la folie est là

  • Speaker #0

    et heureusement qu'il vous a retenu d'ailleurs parce que sinon on n'aurait pas eu tout il n'y avait pas la chanson dans la liste en plus il est là le côté de Janis Joplin parce que j'ai lu que vous aimez beaucoup cet artiste mais heureusement en fait à la différence d'elle vous n'êtes pas morte aussi jeune 27 il y a ce truc elle fait partie du club des 27 j'ai signé en maison de disque à 27 ans donc c'était drôle

  • Speaker #1

    Donc je me suis dit, au lieu de mourir, je vais peut-être recommencer une nouvelle vie. J'ai fait mourir un peu Kéren. C'est ce que je raconte dans Kérosène d'ailleurs. Rose est venue un petit peu consumer Kéren pour exister. Et c'est la mort, quelque part, de mon insouciance de la petite fille. J'ai un peu étouffé cette petite fille, qui peut-être souffrait trop. Et donc je l'ai un peu baïonnée. Et je suis devenue cette...

  • Speaker #0

    Vous avez besoin de vous mettre dans des cocons ?

  • Speaker #1

    pour écrire peut-être j'ai eu besoin de souffrir j'ai eu besoin de beaucoup souffrir comme aujourd'hui, alors je dis pas que je souffre plus c'est pas vrai, j'ai des hauts et des bas comme tout le monde et j'ai des phases dramatiques, vraiment moi je suis cyclique donc de toute façon je sais maintenant j'ai compris que ça allait arriver tout le temps je vais aller très bien, je vais aller très mal tout le temps toute ma vie, on verra bien jusqu'à quand mais en tout cas ce que je voulais dire c'était quoi ?

  • Speaker #0

    On parlait de l'écriture et d'avoir envie de se mettre dans un cocon.

  • Speaker #1

    Oui, de dire que je n'avais plus envie d'écrire sur la souffrance. Donc ça, c'est sûr qu'il y a eu aussi ce truc-là. Par exemple, les Montagnes-Roses, j'écrivais justement pour montrer que... Pour exerciser ça. Oui, au contraire, de dire, moi, j'accepte toutes les épreuves de la vie parce que c'est une chance. On est là pour vivre des expériences. Et puis, j'ai encore vu une interview de Georges Clounet hier qui dit qu'on n'apprend que des échecs. Il dit que le succès ne t'apprend rien. Rien. L'épreuve, t'apprends. Mais je veux dire, quand quelqu'un vit toute une vie tranquille en se disant j'ai eu de la chance, j'ai pas eu d'épreuve, j'ai pas eu de truc, moi personnellement, j'ai pas envie d'envier ça parce que je crois que malheureusement, il va falloir revenir dans une autre vie pour rebosser.

  • Speaker #0

    En même temps, il y a quand même des belles réussites dans ce parcours. Parce que c'est pas donné à tout le monde de faire cette carrière musicale, de faire cette carrière au niveau de l'écriture de livres. Là, il y en a un troisième. Donc... Là, on va peut-être sur autre chose. Je ne sais pas. Mais sur un spectacle. Quand vous écrivez, vous vous mettez dans quelles conditions ? Parce que là, on est dans un café. Alors, on s'est mis à l'étage. On est au pont traversé. Donc, on a la vue sur les gens en face. On a de la chance. En plus, il n'y a personne dans la salle. Parce qu'on enregistre un lundi matin. Au poil, si vous voulez être tranquille pour réfléchir. Vous êtes là. Vous avez besoin de ça. Parce que j'ai lu que vous écriviez dans votre cuisine, à côté d'un vieux four à pyrolyse. Et... Il y a besoin de se sentir rassuré.

  • Speaker #1

    Un peu dans l'inconfort aussi, moi j'aime bien l'urgence. Donc des fois, quand on est mal assis, mal tourné, on a l'impression qu'il faut faire vite, il faut que ça aille. Moi, comme je suis un peu une sprinteuse, je vais travailler sur un laps de temps très très court. Donc je me mets dans des positions un peu inconfortables pour vite éjecter ce que j'ai exécuté, hop, je m'en vais. Et donc les cafés, c'est vraiment un moyen pour moi justement de faire différemment, de poser, de regarder les gens et de justement sortir de cet autocentrage que j'ai. Perpétuellement, j'ai toujours écrit sur moi, je n'écrirai que sur moi peut-être, mais au moins j'ai un regard sur le monde, parce que là quand je suis dans mon four à pyrolyse où je me vois plus mon ordi, et en plus avant on écrivait à la main, c'était chouette parce qu'on était vraiment dans quelque chose, on ne pouvait pas en sortir, on était pris par eux. par la calligraphie. Là, on se retrouve à avoir une fenêtre qui clignote pendant qu'on écrit, une autre, Instagram qui nous appelle, un mail, un truc, parce qu'on écrit sur l'ordinateur et l'ordinateur, c'est que des stimuli.

  • Speaker #0

    Je peux vous prêter mon stylo et un carnet,

  • Speaker #1

    si vous voulez. C'est ça qu'il faut faire. Mais de toute façon, je crois que là, en étant ici, Alexis, je me rends compte qu'il faut que je revienne ici avec un carnet Moleskine et que j'écrive. Ouais, parce que je crois que j'en ai ma claque, un petit peu, de cette façon de bosser.

  • Speaker #0

    On peut prendre rendez-vous, si vous voulez, on fait des séances d'écriture, regardez, j'en ai même sorti un.

  • Speaker #1

    Moi, j'avais le même. C'est là-dessus qu'il y avait écrit tout mon premier album. Ouais, donc le café, en tout cas, quand je suis arrivée à Paris, donc moi, je suis niçoise, j'arrive à 22 ans, et j'ai découvert les cafés. Parce qu'à Nice, on va boire des cafés pour jouer à la belote. Donc, on boit des pastilles, on joue à la belote. Je ne me suis jamais posée à Nice pour écrire un texte. Jamais. Moi, j'ai toujours écrit sur mon lit, dans ma chambre d'enfant. sur mon lit d'enfant jusqu'à 20 ans, j'étais sur le même lit d'enfant avec marqué Paul Saada, je t'aime, avec un cœur que j'avais dû graver. Paul Saada. Voilà, comme ça c'est fait. Paul Saada, je t'aime. Donc j'avais ce cœur sur mon lit en bois que j'avais dû graver à 12-13 ans. Et donc à 20 ans, j'écris mes textes. Il y avait d'ailleurs une chanson qui s'appelle L'Acide que j'ai écrite à ce moment-là, beaucoup plus tôt que la liste. Et j'écris ça devant ce cœur avec marqué Paul Saada. Et ça, au début, c'était comme ça. À Paris. D'un coup, je me la pète, entre guillemets. J'habite Saint-Germain-des-Prés quand même. Je suis dans le sixième comme là. On est dans le sixième. Et je découvre, en fait, Saint-André-des-Arts, les cafés avec la poésie, Boris Vian, la rue de Verneuil, la palette et machin. Et puis, en fait, je me retrouve à écrire. Là, je ne buvais pas en plus. Ce n'était pas alcoolisé du tout. C'était vraiment, j'allais dans les cafés et j'écrivais. Et ce qui est drôle, c'est que la liste, en revanche, je l'ai écrite au Jardin du Luxembourg. mais un jour d'été non non à l'aube en rentrant d'une soirée ouais mais c'est fou parce que je me suis dit comment j'avais ce carnet dans mon sac en allant au baron je ne sais pas en tout cas je me suis retrouvée assise c'était un 5 septembre je le sais puisque c'est les dates sur les carnets 5 septembre 2005 et j'ai écrit des pages et des pages de liste t'es quand même dans l'été on va faire un vrai ou faux avec Rose et je lance ce magnifique jingle un café au comptoir

  • Speaker #0

    Rose, vrai ou faux contradiction c'est comme une mission divine qu'on vous aurait confiée il faut répondre très vite on prend le temps qu'on veut

  • Speaker #1

    ça dépend ce qu'on entend par divin moi je suis dans la non-dualité pour moi il y a une illusion de séparation entre nous, toi et moi nous et le ciel, nous et Dieu pour moi la part divine en nous c'est notre créativité il y a quelque chose de mystique complètement,

  • Speaker #0

    dans tout ce qu'on fait ça doit arriver parce que c'est écrit

  • Speaker #1

    Alors c'est un peu déterministe ça, mais disons qu'en tout cas, quand on ressent un appel, c'est pas Dieu qui vous dit tu dois faire ça, c'est vraiment ta part, c'est ton âme, c'est un appel de l'âme. Et c'est pour ça que je parlais de souffrance tout à l'heure. Souvent, c'est pendant cette nuit noire de l'âme que les missions nous apparaissent. Parce que l'âme souffre tellement de ne pas faire ce qu'elle veut. Ce pourquoi elle est venue s'incarner, c'est ce que je ressens profondément, qu'à un moment donné, on ne trouve plus de sens à rien. Et c'est ça qui crée le burnout, la dépression. Le burnout, c'est n'importe quoi. Ce mot, pour moi, c'est devenu n'importe quoi. C'est vraiment juste le cerveau qui s'éteint parce qu'il n'est plus capable de supporter ce manque de sens. Mais pour moi, c'est une dépression aussi. Oui, bien sûr. Voilà.

  • Speaker #0

    C'est peut-être une chose où on se raccroche un peu à des mots quelquefois parce que c'est plus simple pour faire comprendre un peu à l'entourage.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #0

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    ...amplifie un peu dans le sens, ça veut dire j'ai trop travaillé. Non, le burn-out, c'est vraiment ton âme qui claque. Elle te dit, et puis c'est surtout qu'en Occident, on est là à vouloir soigner tout le temps les symptômes. Mais c'est une cause. Ton corps et ton âme te disent, regarde, c'est comme quand tu as une bagnole qui s'allume, les voyants, en général, tu dis, il est rouge, il faut que j'aille chez le garagiste. Mais nous, avec nous-mêmes, on ne le fait pas.

  • Speaker #0

    On soit plus aligné avec soi-même.

  • Speaker #1

    Aligné, exactement, mais surtout à l'écoute. À l'écoute de ces voyants qui clignotent. Et donc, je pense que Contradiction, c'est un des voyants qui s'est allumé chez moi en disant, je sens que c'est important de divulguer la parole de la sobriété des addicts. ...de la difficulté, puis surtout de la déculpabilisation, parce que c'est la raison principale. De la souffrance humaine, en général, la culpabilité, c'est ce truc-là qu'on ressent. On a l'impression de ne pas être des bonnes personnes, de ne pas faire bien, d'avoir des problèmes, d'avoir des défauts, alors qu'en fait, non, il n'y a pas de bien, de mal. On est ce qu'on est. Et donc, la culpabilité de se dire Ah, mais je suis une mauvaise personne, je consomme de la drogue mais pas du tout, en fait. C'est-à-dire que nous, on fait ça, d'autres font autre chose. C'est rien du tout. L'essentiel, c'est de poser de la conscience là-dessus. Voilà, c'est pour ça que j'ai l'impression qu'il y a une mission.

  • Speaker #0

    Chacun a son fardeau, son chemin de croix finalement.

  • Speaker #1

    Oui, mais c'est un chemin surtout plus que de croix et de fardeau. Pour moi, c'est la souffrance ouvre la voie.

  • Speaker #0

    On va rediscuter de contradictions juste après, mais on a encore quatre vrais ou faux à faire. Attention, vrais ou faux, vous avez une maîtrise de droit, mais en fait, vous ne la méritez pas.

  • Speaker #1

    C'est vrai. J'ai une maîtrise de droit que j'ai obtenue par la... par la fraude la fraude en maîtrise le reste j'ai eu ma licence de droit c'est pas historique j'avais une oreillette dans l'oreille ma copine elle envoyait des trucs je suis persuadée à 2000% que je ne veux plus être avocate oui je vais te le dire depuis le début je le savais que je ne voulais pas être avocate sinon je n'aurais pas fait ça Non, non, c'est vraiment ça. C'est-à-dire que je n'ai pas mis un pied à la fac. Je suis arrivée à 22 ans à Paris. J'avais quitté la fac de droit à Nice en plein cours de ma maîtrise parce que j'ai eu une péritonite. Donc voilà, déjà, c'est clair. Je viens à Paris chez ma meilleure... Je ne pouvais plus supporter. Je viens à Paris parce que j'ai raté les examens de janvier. J'arrive chez Johanna, ma meilleure amie, qui deviendra ma manageuse. Et elle, elle est à Paris déjà et moi à Nice. Et je lui dis, je vais rester quelques temps ici, de toute façon, j'ai raté les exams, je repasserai ma maîtrise l'année prochaine. Je ne suis plus jamais repartie de Paris, je suis restée habiter chez elle six mois, puis après, j'ai pris un appât, et j'ai dit, bon, allez, inscrivons-nous à la Sorbonne, je vais quand même finir cette histoire. Et là, j'ai...

  • Speaker #0

    Rien de plus.

  • Speaker #1

    Des crises d'angoisse, je ne supportais rien. Et donc, elle, elle avait passé cette maîtrise l'année d'avant, elle avait tous les cours, j'ai dit, tu sais quoi, de toute façon, j'ai rien à perdre, on ira... En plus... Je pense que je me démerde assez bien. Je suis vraiment une vraie démerdarde et débrouillarde. Je suis très bonne à l'impro et je déteste préparer les choses. Donc, ça tombait très bien. J'ai dit, voilà, tu vas être là dans mon oreille, tu seras ma petite voix. Et moi, je te dirai les sujets, tout ça. Donc, à l'écrit, de temps en temps, elle m'aidait avec des choses. Et à l'oral, c'était là où le plus dangereux, c'est comme ça, face à face. Oreillette, quitte main libre, mais quitte main libre de l'époque, c'est-à-dire derrière l'oreille, écharpe, on est en juin dernier. Et là, tu as quelqu'un qui te fait tirer un papier. Comme ça, face à toi, tu tires un papier, tu lis la constitution de... Je ne sais même plus. Et là, Johanna dit... J'entends pas. Et moi, je faisais... Ah, la constitution de 1948 ! Elle me dit... J'entends pas, ça coupe ! Vous voulez dire la constitution... Voilà. Et donc, finalement, tu te mets au fond... Tu te mets au fond de la classe pendant qu'il y a un étudiant qui passe. et derrière elle m'a dicté comme si j'avais été comment on appelle ça les gens qui écrivent qui sont reconnectés à quelqu'un qui est mort tu sais qui écrivent automatique le mec a dû me prendre pour une folle j'ai eu 17 j'ai eu 15 en fiscalité je ne sais pas ce qu'est la fiscalité donc j'ai j'ai aussi quelques talents de subterfugeuse mais j'avais quelqu'un de de très précis dans l'oreille quelqu'un de connecté

  • Speaker #0

    Vrai ou faux, votre père n'a pas lu votre livre kérosène ?

  • Speaker #1

    Je crains qu'il ne l'ait pas lu, mais lui, il dit qu'il l'a lu. Je pense qu'il le feuillette. Mon père, il est comme ça. Il a une capacité de se voiler la face et de ne pas regarder ce qui le fait souffrir. Donc, il y a des passages qui sont trop durs pour lui. Et je comprends. J'imagine que si c'était mon fils qui avait écrit ça, il y a des moments dans ce livre, honnêtement, moi, je les relis pour ne pas retourner dans la drogue. Je l'ai écrit pour ça. Je l'ai écrit pour ne jamais oublier l'enfer.

  • Speaker #0

    C'est un témoignage qui est tellement poignant et tellement... tellement sincère, c'est quand on le lit, ce livre, et qu'on raccroche également l'album qui... l'album jumeau, j'allais dire, je ne sais pas si on peut dire ça comme ça, mais...

  • Speaker #1

    Si à moi, même.

  • Speaker #0

    Ouais, voilà, l'album Si à moi, eh bien, vas-y, mais... Merde, on a envie de vous prendre dans les bras, mais t'inquiète pas, ça peut mieux se passer que ça. Réussir à accoucher de ça, ça doit être à la fois une vraie souffrance, mais pour vous, c'était nécessaire pour avancer ?

  • Speaker #1

    Ah oui, non, ce n'était pas une souffrance, c'était vraiment une joie. C'était comme si je me débarrassais de tout. Et puis surtout, il y a l'euphorie des débuts du clean, comme on dit, quand tu arrêtes de consommer des produits. Il faut savoir qu'avant ça, tu es en survie, parce que tu es en gueule de bois permanente, tu n'es pas bien, tu es en dépression, tu es accro, tu as envie de cocaïne, tu ne veux pas en prendre, tu essaies d'arrêter, tu vis un enfer. Et soudainement, tout s'arrête. Et donc, tu as toute ton énergie, tu as toute ta lucidité. Il y avait une espèce de clarté d'esprit qui revenait, qui me mettait dans des états. Et là, j'ai compris aussi pourquoi j'ai consommé longtemps. C'est que mon cerveau ne me laissait plus en paix, en fait. Ni la nuit, ni le jour. Ça parle, ça discute, ça se contredise. C'est pour ça la contradiction. C'est vraiment ce truc-là. C'est des voies contradictoires dans ton cerveau, comme l'ange du bien et du mal, mais en continu sur tous les sujets. Et tu devrais faire ça. Pourquoi tu ne fais pas ça ? Oui, hier soir, j'étais voir Jérémy Ferrari. Et là, je me suis dit, ça va, franchement, tu vas très bien. Parce que lui, c'est des voix qui le... lui il a carrément un diable en lui qui lui dicte des choses horribles mais des sales choses dégueulasses il voit les images de sa mère en train de faire je ne sais quoi avec je ne sais qui tu vois Stephen King a raconté des choses à peu près pareilles apparemment c'est 2% des suicides et donc on n'en parle pas du tout c'est de l'obsession et de la compulsion idéatique ou je ne sais plus ce que c'est le mot exactement c'est le fait de créer des images ton cerveau crée des images horrible alors moi j'ai pas du tout ça mais ça discute c'est comme si il y avait une discussion un débriefing une espèce de brainstorming en permanence dans ma tête alors il me dit mais pourquoi tu fais pas ça mais non tu te pourrais prendre ça mais attends mais tu devrais manger ça mais non t'es au régime toute la journée voilà ça permet de se sentir pas très seule je ne suis jamais seule c'est pour ça que la méditation au début je trouvais ça difficile maintenant je trouve ça difficile de ne pas le faire d'accord parce que c'est

  • Speaker #0

    c'est vital en fait ça y est mais moi j'ai trop de personnes à mettre en d'accord dans...

  • Speaker #1

    toi aussi t'as du TDAH toi aussi t'as découvert le trouble déficitaire de l'attention ou pas ?

  • Speaker #0

    moi je mets pas de mots là dessus mais on est beaucoup vrai ou faux le jour où vous avez arrêté de boire vous vous êtes fait tatouer

  • Speaker #1

    pas le jour même mais quelques mois après je me suis fait tatouer la date d'arrêt donc 11 octobre 2017 et ce qui est marrant c'est qu'on est à 11 aujourd'hui et que j'ai bu un verre hier et donc je me suis dit tu vois je suis très honnête et que je me suis dit tiens je vais recommencer peut-être à arrêter totalement de boire et on va encore recommencer à 11 mais bon si j'avais dû me faire tatouer toutes les dates toutes les dates d'arrêt honnêtement je serais tatouée sur tout le corps d'accord

  • Speaker #0

    il y en a pour qui finalement ça leur permet de d'avoir des reminders de même de plein de choses tu sais ce que ça me rappelle ce tatouage ?

  • Speaker #1

    tu sais ce que ça me rappelle ce tatouage ? ça me rappelle l'inconscience que j'avais de croire que je pouvais posé le verre, comme on dit, et puis que c'était derrière moi. C'est-à-dire qu'à partir de... Moi, j'ai fait tatouer ça en me disant, c'est terminé, j'ai arrêté de boire, c'est fini, toute ma vie, je ne boirai plus, c'est génial. Ça ne se passe pas du tout comme ça, parce qu'ici, tu sais, on est ici, j'ai découvert cet endroit, parce que juste à côté, nous avons une réunion le lundi à midi et demi de... Narcotique anonyme. Et donc, en fait, j'ai découvert ça parce qu'on venait manger là après. et j'ai compris surtout à ce moment là donc ça c'était en 2021 3 ans après avoir fait tatouer ça et j'ai découvert qu'en fait ça revenait que c'était une maladie et que toute ta vie t'allais devoir vivre avec et surtout ne pas oublier parce que sinon si tu penses que tu n'es pas malade et ben tu rechutes c'est ce qui arrive souvent

  • Speaker #0

    Vrai ou faux, Jean-Louis Murat vous a dit C'est la première fois que j'entends une chanson de meuf qui n'est pas niaise C'est vrai. Et alors, vous en pensez quoi en général des chansons de meufs ?

  • Speaker #1

    Non, je pense que ce qu'il voulait dire, c'était pas du tout ça. C'était pas dans ce sens-là. Il voulait dire qu'en fait, pour une fois, c'est la fille qui disait aux mecs, moi, j'arrive pas à aimer. Normalement, c'est toujours un peu l'inverse. C'est les mecs qui s'engagent pas, qui te disent j'ai pas la place pour deux. Moi, c'était moi qui avouais, en fait, que j'ai pas dans les yeux le compas pour être deux. Mais en fait, moi, je suis une égocentrique. C'est ça, une addict. C'est une égocentrique qui pense qu'à elle et à consommer, à éteindre son cerveau.

  • Speaker #0

    Je reviens juste un peu sur Jean Lumura parce que c'est un auteur-compositeur français très important, même s'il n'est pas extrêmement populaire. Et c'est parmi les dernières chansons qu'il a pu enregistrer, c'est avec vous. Pourquoi l'avoir choisi lui ?

  • Speaker #1

    Le côté Bukowski Exactement le petit côté Bukowski un peu comment il s'appelle comment il s'appelle dans Californication

  • Speaker #0

    Du Cofni.

  • Speaker #1

    Ouais. Non. Il y a un petit air, en plus, j'imagine que vous avez les mêmes soucis.

  • Speaker #0

    Je ne sais pas.

  • Speaker #1

    Je vais prendre un petit bout de banana bread pour la peine.

  • Speaker #0

    Je ne vois pas des extraterrestres. Enfin, bref, voilà.

  • Speaker #1

    Non, je parlais de Californication. Je ne parlais pas de X-Files.

  • Speaker #0

    Je ne sais pas, je ne dis personne.

  • Speaker #1

    Non, mais en tout cas, Murat, il avait ce truc-là, justement, du mec macho que je voulais positionner dans, justement, le rôle du mec qui se fait un peu larguer, quoi. ça lui va bien ça lui a fait du bien parce que c'est vrai qu'il est pas très populaire ça m'a coûté j'ai l'air parce que c'est un tube moi cette chanson honnêtement c'est ma chanson préférée de ma carrière donc tu vois le genre et en fait pour moi si c'était un tube c'était quelque chose qui aurait dû exploser je mets un peu sur le dos c'est pas mal c'est vraiment dégueulasse de mettre ça sur le dos des autres mais quand même les radios et tout ça il n'est pas très aimé il n'est pas très aimé ils n'ont pas aimé

  • Speaker #0

    Murat c'est bien cette voix mon dieu ouais je fais une en fait je suis l'imitateur officiel de Jean-Louis Murat mais étant donné qu'il n'est pas très très très très connu personne ne le reconnait jamais mais c'est extraordinaire mais si on refait ce duo peut-être ça marchera on ne sait pas on essaiera ça c'est la fin de notre ni oui ni non c'est formidable on est encore un très bon moment merci J'avais une question, c'est comment est-ce qu'on arrive à parler avec quelqu'un de ses addictions sans tomber dans le voyeurisme ? Vous le faites avec un naturel et vous savez très bien ça.

  • Speaker #1

    C'est parce que je suis addict et c'est parce que ce qu'il me raconte, je le connais par cœur.

  • Speaker #0

    C'est légitime.

  • Speaker #1

    Je pense que je suis légitime. Est-ce qu'il y a une légitimité à avoir ? Je ne sais pas. Mais ce qu'il y a, c'est que la personne se sent tout à fait comprise. On n'est pas du tout dans un positionnement de vas-y, raconte-moi, mais je ne connais pas, mais qu'est-ce que c'est ? C'est vrai que souvent, ça, moi, quand j'ai été interviewée sur l'addiction par des personnes qui n'y connaissaient rien, c'est ultra gênant. Parce qu'en plus, on a l'impression que soit elles sont choquées, soit elles sont déçues. Ah, c'est tout ? Genre, il n'y a pas des moments... Moi, j'ai eu des questions alors ? Et alors, quand tu rentrais comme ça, il y avait du cul, il y avait du machin... la redisson, mais moi ça m'intéresse pas du tout en fait c'est ce que je raconte dans ce podcast et dans ce livre Contre Addiction, c'est que c'est pas une histoire de produit ni de pratique c'est un comportement, c'est un état d'être un état d'esprit l'addict et donc c'est toujours comme disait Carla Bruni dans un des podcasts, elle dit j'ai changé d'addiction au cours de ma vie mais ça a été toujours la même histoire on est comme ça, changer d'addiction pour un addict c'est changer de place dans le Titanic on te dit mais c'est vraiment ça C'est vraiment ça.

  • Speaker #0

    C'est amusant.

  • Speaker #1

    À la limite, c'est de remplacer à chaque fois par une addiction un peu moins nocive. Un peu moins nocive. Moi, en tout cas, je vois que c'est ce que j'ai fait finalement. Parce qu'aujourd'hui, si je devais dire quelle est ma réelle addiction,

  • Speaker #0

    je vais te dire... C'était ma question qui allait venir.

  • Speaker #1

    Je vais te dire en vrai, je te jure, c'est pas une addiction du genre... Si je ne le fais pas, ça ne va pas. C'est le matin, de me mettre sur mon tapis de yoga et de faire quelques pratiques de yoga, de respiration, de méditation. Ça peut aller d'une demi-heure à deux heures ou à trois heures, selon le temps que j'ai. Mais je suis obligée de faire ça. C'est-à-dire que c'est vital. Mais ça me fait du bien, la différence avec le reste.

  • Speaker #0

    Ça vous avait fait du bien de créer ce podcast pendant le confinement ? en ayant cette idée qui a germé lentement, après ce que j'ai pu comprendre, et de se dire, on va donner la parole à des personnes qui, comme moi, sont passées à travers tous ces démons. Et en raconter d'autres également ? Ça s'est fait comment ce petit processus ?

  • Speaker #1

    C'était lors d'une rechute, comme on dit. Moi, je n'aime pas ce mot, mais en tout cas, c'était un moment où j'ai consommé et je ne savais pas encore que c'était une maladie. Donc voilà, j'ai vu le truc revenir, vitesse grand V, alors qu'on croit qu'on peut reboire un petit verre, qu'on est soigné. On n'a rien pris depuis trois ans. Et donc voilà, c'était à ce moment-là, je me dis, mais en fait, le confinement, en plus, donnait vraiment envie de se faire des petits... plat de boire et je voyais que tout le monde buvait beaucoup plus, je me dis alors imagine les addicts quoi. Donc je voulais savoir un peu comment faisaient ceux qui étaient clean, comment ils arrivaient à maintenir leur sobriété, comment faisaient ceux qui consommaient beaucoup et ceux qui consommaient encore plus. J'étais hyper curieuse de ça. Et à ce moment-là, en plus, j'ai découvert les groupes de dépendants et comme c'était le confinement et que tout était fermé, c'était des zooms. Et je me suis rendue compte que ça me faisait un bien fou de discuter avec des gens qui avaient le même... un problème que moi. Et donc, je me suis dit, en fait, il manque quelque chose. Il manque vraiment une émission, il manque quelque chose où on peut... On est des millions d'addicts et on n'a pas une émission pour en parler.

  • Speaker #0

    Tu as réussi à même faire en sorte que plusieurs célébrités viennent confesser également cela, parler ouvertement de leurs problèmes. Et en ça, ça a été une force.

  • Speaker #1

    Mais parce que c'est pas un problème. Et que c'est ça aussi que je veux faire comprendre aux gens. Il n'y a pas... Ce n'est pas du bien, du mal, ce n'est pas ça du tout. C'est vraiment, c'est en nous, c'est comme ça, c'est chimique, c'est un déficit de certains neurotransmetteurs, c'est comme ça. Comment est-ce que cette dopamine manquante, je vais aller la récupérer ? Comment est-ce que je m'en sors ? Comment à un moment donné, l'addiction c'était une solution, le produit est une solution, c'est ça qui nous a fait tenir. Il y en a plein qui te disent, je serais déjà mort si je n'avais pas eu cette drogue, parce qu'on en avait besoin. Moi j'ai découvert des choses parce que ça me calmait, ça me faisait travailler, ça me donnait de la motivation, de l'enthousiasme. De la pêche, oui. Oui, moi j'avais vraiment cette tendance à procrastiner très très forte, qui est de genre, j'ai peur. de commencer une tâche. Quand tu as peur de commencer une tâche, la peur elle annule tout, donc c'est pour ça que tu procrastines, c'est-à-dire que tu as peur. Et quand tu prends un verre, tu n'as plus peur, tu commences la tâche. A partir du moment où tu commences la tâche, la peur s'évapore totalement. Donc c'est un cercle vertueux au début, jusqu'au moment où non seulement tu ne peux plus te passer de ce produit, mais en plus tu procrastines toujours, tu n'y arrives plus en fait, il n'y a rien qui fonctionne. Donc tu te retrouves dans une impasse. Et en fait tous ceux qui veulent arrêter, tous ceux qui sont... qui sont venus en parler, c'est vraiment des gens qui finalement ont compris l'impasse. Et aujourd'hui, ils ont leur stratagème. Mais on ne fait que ça. En fait, c'est une vie d'adaptation qu'on a, la vie d'humain. Tu vois, c'est du coping, on appelle ça. C'est vraiment trouver des solutions d'adaptation par rapport à ce qu'on est. Toi, il y a des choses que tu arrives à faire. Moi, je connais des gens qui ne savent pas changer un pneu, qui ne savent pas faire un repas. Par contre, ils peuvent sortir major dans un examen où ils n'ont même pas travaillé. Enfin, tu vois ce que je veux te dire. Et je pense que tout ce qu'on nous dit là... La santé mentale, les pauvres, les bipolaires, le pauvre, les addicts, pas du tout. Pour moi, tous ces gens-là doivent habiter ce monde. S'il y a 2% de personnes bipolaires dans le monde entier, dans n'importe quel pays, il y a 2% tout le temps, ça veut dire qu'il faut 2% de personnes avec cette créativité-là. Et ce truc-là, c'est le monde, il fonctionne comme ça. Et ce n'est pas des erreurs de la nature, tu vois ce que je veux dire ? Et donc les gens qui décident de venir parler de l'addiction, ce n'est pas pour parler de leurs problèmes, c'est pour parler de qui ils sont. Et donc ils en ont envie, ils en ont besoin.

  • Speaker #0

    tous ces témoignages ça a donné un livre qui porte le même nom que le podcast Contradiction ce livre vous le vivez comment ? moi je l'ai vu un peu c'est à mi-chemin entre un entre un journal intime et puis un guide de bonne pratique je me trompe ou pas ?

  • Speaker #1

    Ouais, c'est un livre, moi je le dis à la fin, il est ambitieux et décevant, c'est-à-dire qu'il est à la hauteur de ce que je suis, il me ressemble énormément, il est chaotique, c'est-à-dire que je ne savais pas par où commencer, il fallait regrouper toutes mes connaissances, il fallait que je puisse ressortir tout ce que j'avais appris, mais c'est un truc que j'ai fait pour moi, encore une fois, c'est tout le temps pour moi que je fais les choses, donc j'en avais besoin, j'ai tellement appris. que j'avais besoin je supporte pas en fait ne pas regrouper les choses à ce point je dis je suis éparpillophobe je ne supporte pas les choses qui se tu vois qui sont un peu partout comme ça là je savais que j'avais plein de connaissances plein de choses que j'avais appris je voulais tout mettre ensemble pour ne pas oublier comme kérosène aussi moi ce que j'aime j'aime beaucoup c'est un peu comme la bible le travail de compilation j'adore c'est à dire qu'ils...

  • Speaker #0

    tu te documentaristes de votre vie ?

  • Speaker #1

    mais parce qu'à l'époque c'était les transmissions orales dès qu'on a pu écrire, ça a été merveilleux de pouvoir regarder. Pour moi, les écrits sont merveilleux. Donc l'oral, c'est magnifique. Moi, je parle énormément, mais j'oublie les trois quarts de ce que je dis. Les gens oublient les trois quarts de ce que je dis. Et heureusement. Mais quand j'ai regroupé ça, pour moi, c'était parfait. Je voulais avoir. Un chapitre sur ce qu'est l'addiction. Je voulais revenir sur exactement la description du truc, savoir comment on savait qu'on était addict, quel genre d'addiction il y avait. Voilà, un truc très pragmatique. Après, je voulais étudier un peu pourquoi l'addiction. Donc, ça vient de la contradiction, la contradiction du cerveau. Donc là, on est parti un peu plus dans le côté biologie et puis neurosciences et tout ça.

  • Speaker #0

    Ce qui est intéressant malgré tout, c'est que c'est fait à la première personne.

  • Speaker #1

    Oui, mais on monte en grade. C'est-à-dire, on part d'un truc très... Très terre à terre. Pour arriver à un dernier chapitre qui est totalement ésotérique. On est sur quelque chose, pour moi, la spiritualité est la seule façon de guérir le mal. Parce qu'il n'y a pas de mal. Pourquoi je te dis ça ? C'est parce que grâce à la spiritualité, tu comprends qu'il n'y a pas de mal. Ce n'est pas le mal. Il n'y a pas le mal, il n'y a pas quelqu'un... De toute façon, le mal n'existe pas.

  • Speaker #0

    Vous êtes contre le côté très manichéen des choses.

  • Speaker #1

    Mais parce que c'est la vision de l'addict. La vision binaire de l'addict. C'est soit noir, soit blanc. C'est ça qui fait son malheur. Parce que les choses ne sont pas soit noires, soit blanches. Elles sont ça, et ça, et ça, et ça.

  • Speaker #0

    J'ai l'impression que tu vas te voir les réseaux sociaux. Ils doivent être tous très addicts parce qu'en fait, tout est très bien. Tout est pas mal.

  • Speaker #1

    C'est des grands malades. Merci. Vraiment, vraiment. Moi, j'ai quitté les réseaux sociaux. Je dis souvent, je rate la vie de tout le monde, mais plus la mienne. ça ne m'intéresse pas de savoir ce que les gens veulent montrer d'eux qui en général est complètement faux parce que tu sais très bien que tu veux montrer que la part de toi qui brille et moi ce qui m'intéresse, pourquoi j'ai fait ce podcast c'est parce que c'est l'ombre qui m'intéresse et que c'est grâce à l'ombre, en mettant de la lumière dessus, que d'un coup, on va aller nettoyer des chemins en soi, tu sais, qui étaient devenus caverneux. Si c'est par don, tu les caches et tu montres que la lumière, ça va faire que s'amplifier en toi, ça va créer du noir, ça va créer en plus de la culpabilité, parce que tu vas dire, je suis comme ça, mais personne ne le sait, mais c'est une horreur. Il faut balancer tout, il faut tout sortir, il faut mettre de la lumière, il n'y a qu'en mettant de la lumière sur le... Tu sais que l'ombre ne survit pas à la lumière. dans une pièce il fait sombre tu balances une torche il n'y a plus d'ombre c'est quelque chose qui vous rassure, qui vous fait du bien c'est ce qu'on croit mais c'est important les pardons je trouve qu'elles sont importantes parce qu'elles nous montrent le chemin au lieu d'aller toujours vers le chemin où c'est éclairé je pense qu'il faut aller dans le chemin où justement ça ne l'est pas et aller éclairer ce chemin là et c'est ça le chemin de contradiction c'est d'aller réunir ces oppositions, ces trucs manichéens qui étaient genre c'est pas bien je fais ci, je bois ou je bois pas c'est que Mais la vie, ma question dans ma vie, ce n'est pas... Je n'ai pas décidé de mettre toute mon énergie, comme je te dis tout à l'heure, dans est-ce que je bois aujourd'hui ou est-ce que je ne bois pas ? Non, la question c'est est-ce que j'ai besoin de ça pour vivre ?

  • Speaker #0

    Vous êtes porteuse de bonnes paroles, vous voyez un peu comme ça ?

  • Speaker #1

    En fait là, aujourd'hui j'ai l'impression que moi je m'inspire de plein d'autres gens qui me font du bien, des choses de tout genre, que ce soit de l'hindouisme, du bouddhisme ou alors du développement personnel, alors que je n'aime pas ça, je déteste ce mot, mais par exemple Franck Lebevey que je vais inviter le mois prochain, C'est un conférencier-auteur qui peut être considéré comme un gourou un peu chelou. Et en même temps, moi, je trouve que ce qu'il raconte, c'est la lecture inclusive du monde, c'est-à-dire arrêter de dire c'est ça ou ça. parce que c'est pas ça est-ce que toi tu es généreux ou radin on est les deux il y a des moments je suis ultra généreuse je donne de ma personne et les gens me disent merci grâce à toi et des moments je ne pense qu'à ma gueule c'est comme ça on est tout exactement de

  • Speaker #0

    la nuance et ça ça soigne la nuance on va faire un petit épisode un peu folie on va imaginer qu'en fait vous avez eu une toute autre vie d'ailleurs vous auriez fait quoi si vous n'aviez pas été artiste ?

  • Speaker #1

    Moi, aujourd'hui, j'ai un truc qui me passionne. Je me rends compte que c'est vraiment la science, la neurosciences, la médecine aussi. J'adore regarder les opérations à cœur ouvert. Je pense que j'aurais adoré... Je dis toujours que j'aurais aimé être avec un chirurgien. Mais j'aime beaucoup l'idée de connaître le fonctionnement du corps.

  • Speaker #0

    soit... Alors bon, c'est vrai que c'est difficile de passer médecine avec une oreillette.

  • Speaker #1

    Peut-être pas médecine, mais même astrophysicien. J'aurais aimé avoir ce talent-là, être Einstein, être Asperger. Ce genre de truc, au lieu d'être TDA, j'aurais aimé être Asperger.

  • Speaker #0

    Toujours s'en rapprocher à quelque chose.

  • Speaker #1

    C'est vrai, mais tu vois...

  • Speaker #0

    On va imaginer que vous reprenez un café. Et je vais vous poser trois questions pour voir si vous pourriez éventuellement accéder à cet examen fictif pour tenir un café. Qu'est-ce qu'une boisson no lao ?

  • Speaker #1

    No low ?

  • Speaker #0

    No low.

  • Speaker #1

    Low, tu l'écris comment ?

  • Speaker #0

    L-O-W. C'est pour ça que j'ai mis l'accent. No low. You want a no low,

  • Speaker #1

    baby ? Je ne sais pas.

  • Speaker #0

    Eh bien, c'est no alcohol, le nouveau alcool. Oui, j'ai écrit, c'est écrit N-O-L-O-W.

  • Speaker #1

    Ok, d'accord, oui, c'est... No alcohol, no alcohol. Oh là là, pardon, ouais, ok.

  • Speaker #0

    C'est ton...

  • Speaker #1

    Tu vois comme quoi ?

  • Speaker #0

    C'est goûter les vins sans alcool.

  • Speaker #1

    Je déteste ça. Voilà,

  • Speaker #0

    merci.

  • Speaker #1

    quelle horreur de toute façon si on ne boit pas d'alcool le but n'est pas d'aller essayer de trouver des trucs qui ressemblent j'ai pas l'intérêt le café viennois la définition du café viennois le café viennois c'est un truc avec de la chantilly gagné et un peu de poudre de cacao vous en avez un sur deux et

  • Speaker #0

    parce que vous aimez écrire bistro vous l'écrivez avec ou sans T à la fin sans ouais Vous avez raison, mais vous avez tort en même temps. On peut écrire les deux.

  • Speaker #1

    Moi, je ne veux pas mettre de thé. Comme alcoolo. Bistrot, ça fait très piccolo.

  • Speaker #0

    C'est bistrot, parce qu'il y a les bistrotiers.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr. C'est le connu.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup d'avoir participé à un café au comptoir. Je rappelle, l'actualité, c'est ce livre. Contradiction. qui est la suite logique et écrite du podcast Tradiction, podcast qui continue. Vous pouvez l'écouter un peu partout, sur toutes les bonnes plateformes de téléchargement de podcast. Et nous, on va aller prendre ensemble un café au comptoir. D'accord ?

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Alexis.

  • Speaker #0

    Merci Rose. vous avez écouté un café au comptoir petit mot habituel de chaque fin de podcast et bien allez sur Apple Podcast mettez 5 étoiles c'est encore mieux et puis surtout laissez-nous un petit mot pour expliquer comment c'était bien ce podcast comment vous l'avez aimé vous mettez n'importe quel pseudo on s'en fout en tout cas nous ça nous offre de la visibilité allez partager ce podcast avec vos amis vos collègues votre famille allez qui vous voulez en tout cas merci d'être ici et à très très très très bientôt pour un nouveau café au comptoir à très très très bientôt Merci.

Description

Un café au comptoir avec Rose Keren, autrice compositrice.


Enregistré au coffee Shop Le Pont Traversé à Paris (6e)


Mon invitée du jour a choisi pour nom de scène celui de la fleur qu’on offre le plus communément lors d’un rendez-vous amoureux. À moins que ce ne fusse pour évoquer la couleur préférée d’un grand nombre de petites filles (oui même si les temps changent, c’est malgré tout toujours le cas). Quoi qu’il en soit, aidée d’une chanson sentimentale rapidement devenue un succès, cette artiste talentueuse aurait pu cultiver sans peine un univers girly à souhait. Tous les éléments semblaient être rassemblés pour cela mais cette chanteuse à l’esprit folk se trouvait plus de points communs avec Janis Joplin qu’avec Céline Dion.


Cette auteure compositrice interprète a donc livré en 5 albums le témoignage poétique de ses désirs, de ses émotions comme de ses turpitudes et des difficultés des années diaboliques qu’elle a traversé. Inutile de faire ici la liste des choses qu’elle a enduré. Elle l’a raconté elle-même dans deux livres autobiographiques pour évoquer d’abord ses addictions, puis ensuite son combat contre la maladie, le cancer du sein.


En 2022, se sentant investie d’une mission pour aider les personnes qui, comme elle, ont aimé souffrir d’être accro, elle a lancé son podcast, contr’addictions. Elle y a livré beaucoup d’elle-même, de ses expériences, bonnes comme mauvaises, mais surtout elle a tendu son micro à d’autres personnes. À des artistes,  à des célébrités qui ont accouché de confidences sur leurs addictions passées comme présentes. On a pu y entendre Frédéric Beigbeder, Carla Bruni, Joey Starr mais aussi des spécialistes en spécialistes en addictions, psychologues, tabacologues, des médecins qui ont permis de décrypter avec elle les mécanismes de certains de nos comportements.


Aujourd’hui c’est par l’intermédiaire de son troisième ouvrage que la pink -punk-lady aborde les sujets traités dans son podcast. Peut-être fallait-il qu’elle passe à l’écrit pour sentir que toutes les paroles délivrées pour la baladodiffusion ne s’envolent pas définitivement. En partie composé dans sa cuisine à la manière d’une revanche sur le mal, un plat qui se mange froid, ce livre est peut-être celui qu’elle aurait aimé lire à l’époque où elle subissait le plus dur de ses dépendances.  Elle y exorcise ses histoires d’amour avec la drogue et l’alcool et ouvre la discussion, comme dans ses émissions, à l’autre, aux spécialistes, aux usagers, aux philosophes aussi, pour mieux faire comprendre l’ampleur d’un sujet qui a squatté sa carrière d’artiste.


C’est pour discuter de toutes ses vies que j’ai convié Rose Keren dans un café où elle a ses habitudes, au coeur de Paris, mais un peu à l’écart de l’agitation. Nous sommes au coffeshop Le Pont Traversé et nous allons prendre ensemble un café au comptoir !


Emission présenté par Alexis Himeros

https://instagram.com/alexishimeros


Avec Rose Keren :

https://www.instagram.com/rosekeren


Son livre :

https://rose-leblog.fr/links/ContreAddictions-lelivre.html



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, je suis Alexis Imureus et vous écoutez Un Café au Comptoir.

  • Speaker #1

    Un Café au Comptoir. Un Café au Comptoir. Un Café au Comptoir.

  • Speaker #0

    Mon invité du jour a choisi pour nom de scène celui de la fleur la plus communément offerte lors d'un rendez-vous amoureux. A moins que la raison de ce choix n'ait été une forme d'hommage à la couleur préférée d'un grand nombre de petites filles. Oui, même s'il est en change, c'est malgré tout toujours le cas. Enfin, quoi qu'il en soit, c'est grâce à une chanson, une entêtante litanie sous forme de liste, que cette talentueuse artiste a rapidement trouvé son public. Ainsi, elle aurait pu se contenter de cultiver un univers girly à le souhait, mais non. Même si tous les éléments étaient réunis. Pour cela, cette chanteuse à l'esprit folk se sentait plus de points communs avec Janis Joplin qu'avec Céline Dion. Cette auteure-compositrice-interprète a donc livré en cinq albums le témoignage politique de ses désirs, de ses émotions comme de ses turpitudes et des difficultés des années diaboliques qu'elle a traversées. Inutile de faire ici la liste des choses qu'elle a endurées. Elle l'a raconté elle-même dans deux livres autobiographiques pour évoquer d'abord ses addictions, puis ensuite son combat contre la maladie, le cancer du sein. En 2022, se sentant investie d'une mission pour aider les personnes qui, comme elle, ont aimé souffrir d'être accro, elle a lancé son podcast Contradiction. Elle y a livré beaucoup d'elle-même de ses expériences, bonnes comme mauvaises, mais surtout, elle a tendu son micro à d'autres personnes, à des artistes, à des célébrités qui ont accouché de confidence sur leurs addictions passées comme présentes. On a pu y entendre Frédéric Beigbeder, Carla Bruni, Joey Starr, mais aussi des spécialistes en addiction. psychologues, tabacologues, des médecins qui ont permis de décrypter avec elles les mécanismes de certains de nos comportements. Aujourd'hui, c'est par le truchement de son troisième ouvrage que la Pink Punk Lady revient sur ses sujets préférés, les sujets traités dans son podcast. Peut-être fallait-il qu'elle passe par l'écrit pour s'assurer de laisser une trace des paroles très importantes délivrées en balado-diffusion. En partie concoctée dans sa cuisine, comme une revanche sur le mal, un plat qui se mange froid, ce livre est peut-être celui qu'elle aurait aimé lire à l'époque où elle connaissait l'acmé de ses dépendances. Elle y exorcise ses histoires d'amour avec la drogue et l'alcool, et ouvre la discussion, comme dans ses émissions, à l'autre, aux experts, aux usagers, aux philosophes aussi, montrant la puissance des liaisons dangereuses qui ont squatté sa carrière. Et c'est pour discuter de toutes ces vies. que j'ai conviée Rose Keren dans un café où elle a ses habitudes, au cœur de Paris, mais à l'écart d'une trop grande agitation. Nous sommes donc au Coffee Shop Le Pont Traversé et nous allons prendre ensemble un café au comptoir, enfin presque d'ailleurs, parce que nous sommes dans une petite table. Bonjour Rose.

  • Speaker #1

    Oh là là, je suis très émue là. Ah bon ? Ouais, c'est peut-être... Tu sais, il y a des jours, on est plus sensible que d'autres. Je sais pas, c'est un peu comme si c'était mon épitaphe. Non,

  • Speaker #0

    pas du tout.

  • Speaker #1

    Il y a des objectifs de carrière et tout. Et puis, tu sais, quand tu te dis, c'est vrai, j'ai fait tout ça, j'ai enduré la liste des choses qu'elle a endurées, on ne l'a jamais dit, ça. Et je le vois différemment, du coup. En tout cas, bon, merci. Bonjour. Bonjour, Alexis. Merci pour cette introduction que je trouve vraiment magnifique.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup.

  • Speaker #1

    J'ai appris des mots.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Tu vas me dire ce que c'est qu'Acme.

  • Speaker #0

    le sommet c'est fou moi qui parle de moutagne rose la part la plus importante c'est fou parce que j'en apprends tous les jours merci beaucoup j'avais une première question est-ce que vous savez Rose ce qui a fait ma petite joie du week-end elle va me dire non

  • Speaker #1

    C'est pas bien sûr que non.

  • Speaker #0

    En fait, c'est d'avoir écouté une chanson, une chanson où vous chantez en anglais. Et je me suis dit, ah mais c'est chouette. Elle chante toujours dans un album qui s'appelle Étrange Hiver, Lovers Souvenir. Tout à fait. Vous faites toujours de la musique ?

  • Speaker #1

    Je vais reprendre un vouvoiement, puisqu'on est dans le vouvoiement, n'est-ce pas Alex ? Et puis on ne se connaît pas, et ce serait dommage de briser comme ça cette distance magnifique que vous avez mis entre nous. J'ai beaucoup de mal avec le tutoiement, avec le vouvoiement d'ailleurs.

  • Speaker #0

    Je vais vous tutoyer, c'est une erreur.

  • Speaker #1

    On va vous voyer. C'est-à-dire que c'est très étrange justement cet état. L'étrange hiver, je disais que c'était bizarre pour moi d'avoir chanté parce que ça fait quelque temps que je ne chante pas. Et peut-être que de chanter les mots de quelqu'un d'autre dans une langue de quelqu'un d'autre, ça m'a détendue. Ça m'a permis de revenir un petit peu dans la musique sans justement me mouiller. Mais je me rends compte... Quand vous me dites j'ai écouté un morceau de vous que vous venez de faire, j'ai oublié déjà.

  • Speaker #0

    Vous aviez l'air étonnée.

  • Speaker #1

    Oui, c'est-à-dire que je sais que je ne suis pas en train de faire de la musique depuis quelques temps. Donc je le sais, au fond de moi. Je ne fais pas de musique, je n'en fais pas. Et quand je fais de la musique, j'écris des chansons.

  • Speaker #0

    Vous écrivez quand même des chansons, parce qu'il y a eu des chansons récemment qui ont été confiées amicalement à Bertignac, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Oui, oui.

  • Speaker #0

    Et d'autres personnes,

  • Speaker #1

    j'imagine ? C'est tout à fait amical. Pas tant que ça. J'étais très contente, mais c'est des morceaux qui ont été faits il y a quelque temps. On ne se rend pas compte à quel point les choses vont lentement. Par exemple, pendant le confinement, on a écrit cette chanson avec Martin Raffneau qui s'appelait Maintenant qui est pour moi un chef-d'œuvre. Et je l'avais oublié quand soudainement il me dit je sors mon album. Donc voilà, c'est comme ça que ça se passe la musique. Donc il faut faire les choses sans en attendre quoi que ce soit. Et un jour elles reviennent, donc elles reviennent à vous. Et pour Bertignac c'était pareil, j'ai écrit cette chanson aussi pendant le confinement. Donc moi pendant le confinement j'étais très prolifique, notamment j'ai eu l'idée de ce podcast Contradictions. Et les choses arrivent bien plus tard. Donc avant, j'étais impatiente. Et comme je ne supportais pas l'attente, je préférais me défoncer pour ne pas avoir à attendre. Aujourd'hui, l'attente, pour moi, est délicieuse. Donc j'adore ne rien faire. C'est sûr que c'est cool. Non, parce que j'essaye, en tout cas, à chaque fois que j'ai cette espèce d'intranquillité, qui est normale, j'essaye de me dire... Qu'est-ce que t'as de mieux à faire que d'être là maintenant, tout de suite, tu vois ? Ou alors quand tu penses à quelque chose vraiment d'angoissant, au futur, au passé, ou des choses à faire, ou à te comparer à d'autres, et bien t'es là à te dire est-ce que c'est vraiment là-dedans que t'as envie de mettre ton énergie, aujourd'hui, maintenant ? Et en fait, bah non non, et puis moi j'ai appris à me calmer juste en respirant, et c'est la seule chose qui fonctionne avec moi. Mon esprit ne s'arrête jamais, jamais, jamais de parler, il y a des voix qui parlent tout le temps, c'est épuisant, et ça me rend fou. folle en fait. Et la seule façon que j'ai d'apaiser ça, c'est de respirer. Donc c'est pour ça quand on me dit la chanson ça te fait du... Il n'y a rien qui me fait plus de bien que de me poser, de respirer. Aujourd'hui je suis accro à ça.

  • Speaker #0

    On va discuter tout à l'heure du podcast, de ce livre. Je reste un tout petit peu sur l'univers musical parce que c'est comme ça qu'on vous a connu. Et avec ce tube incroyable qui était dans toutes les têtes en 2006. Mais j'imagine que malgré tout, quand on a fait 4 albums, la musique elle est toujours là, elle est quand même un peu là tous les jours.

  • Speaker #1

    Complètement, 5 albums.

  • Speaker #0

    5 albums, pardon ?

  • Speaker #1

    Oui, comme vous avez dit ça, d'ailleurs vous l'avez très bien dit dans l'introduction. 5 albums, la musique est toujours là parce que d'abord les gens me le rappellent, et donc on me dit cette chanson, cette chanson, et moi-même je redécouvre des choses, des parties de moi. Et puis surtout qu'en ce moment en plus je suis peut-être en création, en gestation d'un spectacle. Je dis peut-être parce que je ne sais jamais vraiment où vont les choses, mais je sais que je suis en train de discuter de ça, que j'ai envie en fait de faire une espèce de rétrospective, comme si j'ai Rose rembobinée un petit peu, à la lumière du présent, de la façon dont je vois les choses aujourd'hui, qui est totalement différente de ce que ce sera demain, mais qui est très différente de ce que c'était en 2006. Donc je revisite mes chansons en ce moment, je relis mes textes. et je me dis c'est vraiment impressionnant d'avoir l'impression que c'est une dissociation d'écrire c'est parfois l'impression de dire mais c'est pas moi qui ai fait ça moi j'ai réécouté tous vos albums pour préparer cette émission et je

  • Speaker #0

    me suis dit mais en fait ça a toujours été un travail autobiographique mais dès le début en cachant certaines choses qu'on connait dans notre vie après on se dit ah oui ça ça voulait dire ça on va toujours essayer de savoir mais c'est comment en fait ça vient, cette envie d'écrire sur soi ?

  • Speaker #1

    Je me rends compte que c'est vraiment une nécessité à un moment donné d'écrire. Je ne me rendais pas compte à l'époque, mais je n'avais pas le choix que d'aller balancer sur du papier parce que c'était du papier, c'était des carnets molles et skins au tout début quand même. Je me revois écrire la liste, c'était des pages et des pages de choses que je voulais faire avec ce Julien que j'aimais plus que tout au monde et je pensais pouvoir mourir pour lui. Et c'est fou.

  • Speaker #0

    C'est la force du premier amour.

  • Speaker #1

    Oui, mais c'est fou. C'est fou comment on se dit euh... Ce qui est drôle, c'est qu'on se dit oh là là, j'étais jeune, j'étais folle et on n'arrive pas à s'imaginer qu'aujourd'hui, on est la jeune et folle de plus tard. Pour les choses pour lesquelles on s'angoisse aujourd'hui, dans dix ans, on dira mais tu te rends compte ? Ça, ça me mettait dans des états comme ça. Et c'est ça qui est génial de se dire qu'on est tout le temps en train d'apprendre et de grandir. Et ce n'est pas que quand on est un bébé et qu'on apprend à marcher et qu'on tombe et tout ça. Non, toute notre vie, on tombe, on apprend à marcher à d'autres plans de conscience. Donc à ce moment-là, moi, j'écris la liste et pour moi, c'est... Quand vous dites qu'il y avait des choses cachées, non, non, j'ai toujours écrit premier degré, je suis team premier degré. Et donc tout est premier degré. Quand je dis jeter tout par les fenêtres, j'ai tout jeté par les fenêtres, y compris moi. C'est-à-dire que j'étais sur le point de me jeter. et mon amoureux m'a retenue par les pieds donc l'histoire est folle je suis au 6ème étage de la place Saint-André-des-Arts on me tient par les pieds dans le vide et on me dit donc tu veux mourir ? je lâche ? je te lâche ? je te lâche ? voilà les gens ne se doutent pas à quel point tout est vrai la folie est là

  • Speaker #0

    et heureusement qu'il vous a retenu d'ailleurs parce que sinon on n'aurait pas eu tout il n'y avait pas la chanson dans la liste en plus il est là le côté de Janis Joplin parce que j'ai lu que vous aimez beaucoup cet artiste mais heureusement en fait à la différence d'elle vous n'êtes pas morte aussi jeune 27 il y a ce truc elle fait partie du club des 27 j'ai signé en maison de disque à 27 ans donc c'était drôle

  • Speaker #1

    Donc je me suis dit, au lieu de mourir, je vais peut-être recommencer une nouvelle vie. J'ai fait mourir un peu Kéren. C'est ce que je raconte dans Kérosène d'ailleurs. Rose est venue un petit peu consumer Kéren pour exister. Et c'est la mort, quelque part, de mon insouciance de la petite fille. J'ai un peu étouffé cette petite fille, qui peut-être souffrait trop. Et donc je l'ai un peu baïonnée. Et je suis devenue cette...

  • Speaker #0

    Vous avez besoin de vous mettre dans des cocons ?

  • Speaker #1

    pour écrire peut-être j'ai eu besoin de souffrir j'ai eu besoin de beaucoup souffrir comme aujourd'hui, alors je dis pas que je souffre plus c'est pas vrai, j'ai des hauts et des bas comme tout le monde et j'ai des phases dramatiques, vraiment moi je suis cyclique donc de toute façon je sais maintenant j'ai compris que ça allait arriver tout le temps je vais aller très bien, je vais aller très mal tout le temps toute ma vie, on verra bien jusqu'à quand mais en tout cas ce que je voulais dire c'était quoi ?

  • Speaker #0

    On parlait de l'écriture et d'avoir envie de se mettre dans un cocon.

  • Speaker #1

    Oui, de dire que je n'avais plus envie d'écrire sur la souffrance. Donc ça, c'est sûr qu'il y a eu aussi ce truc-là. Par exemple, les Montagnes-Roses, j'écrivais justement pour montrer que... Pour exerciser ça. Oui, au contraire, de dire, moi, j'accepte toutes les épreuves de la vie parce que c'est une chance. On est là pour vivre des expériences. Et puis, j'ai encore vu une interview de Georges Clounet hier qui dit qu'on n'apprend que des échecs. Il dit que le succès ne t'apprend rien. Rien. L'épreuve, t'apprends. Mais je veux dire, quand quelqu'un vit toute une vie tranquille en se disant j'ai eu de la chance, j'ai pas eu d'épreuve, j'ai pas eu de truc, moi personnellement, j'ai pas envie d'envier ça parce que je crois que malheureusement, il va falloir revenir dans une autre vie pour rebosser.

  • Speaker #0

    En même temps, il y a quand même des belles réussites dans ce parcours. Parce que c'est pas donné à tout le monde de faire cette carrière musicale, de faire cette carrière au niveau de l'écriture de livres. Là, il y en a un troisième. Donc... Là, on va peut-être sur autre chose. Je ne sais pas. Mais sur un spectacle. Quand vous écrivez, vous vous mettez dans quelles conditions ? Parce que là, on est dans un café. Alors, on s'est mis à l'étage. On est au pont traversé. Donc, on a la vue sur les gens en face. On a de la chance. En plus, il n'y a personne dans la salle. Parce qu'on enregistre un lundi matin. Au poil, si vous voulez être tranquille pour réfléchir. Vous êtes là. Vous avez besoin de ça. Parce que j'ai lu que vous écriviez dans votre cuisine, à côté d'un vieux four à pyrolyse. Et... Il y a besoin de se sentir rassuré.

  • Speaker #1

    Un peu dans l'inconfort aussi, moi j'aime bien l'urgence. Donc des fois, quand on est mal assis, mal tourné, on a l'impression qu'il faut faire vite, il faut que ça aille. Moi, comme je suis un peu une sprinteuse, je vais travailler sur un laps de temps très très court. Donc je me mets dans des positions un peu inconfortables pour vite éjecter ce que j'ai exécuté, hop, je m'en vais. Et donc les cafés, c'est vraiment un moyen pour moi justement de faire différemment, de poser, de regarder les gens et de justement sortir de cet autocentrage que j'ai. Perpétuellement, j'ai toujours écrit sur moi, je n'écrirai que sur moi peut-être, mais au moins j'ai un regard sur le monde, parce que là quand je suis dans mon four à pyrolyse où je me vois plus mon ordi, et en plus avant on écrivait à la main, c'était chouette parce qu'on était vraiment dans quelque chose, on ne pouvait pas en sortir, on était pris par eux. par la calligraphie. Là, on se retrouve à avoir une fenêtre qui clignote pendant qu'on écrit, une autre, Instagram qui nous appelle, un mail, un truc, parce qu'on écrit sur l'ordinateur et l'ordinateur, c'est que des stimuli.

  • Speaker #0

    Je peux vous prêter mon stylo et un carnet,

  • Speaker #1

    si vous voulez. C'est ça qu'il faut faire. Mais de toute façon, je crois que là, en étant ici, Alexis, je me rends compte qu'il faut que je revienne ici avec un carnet Moleskine et que j'écrive. Ouais, parce que je crois que j'en ai ma claque, un petit peu, de cette façon de bosser.

  • Speaker #0

    On peut prendre rendez-vous, si vous voulez, on fait des séances d'écriture, regardez, j'en ai même sorti un.

  • Speaker #1

    Moi, j'avais le même. C'est là-dessus qu'il y avait écrit tout mon premier album. Ouais, donc le café, en tout cas, quand je suis arrivée à Paris, donc moi, je suis niçoise, j'arrive à 22 ans, et j'ai découvert les cafés. Parce qu'à Nice, on va boire des cafés pour jouer à la belote. Donc, on boit des pastilles, on joue à la belote. Je ne me suis jamais posée à Nice pour écrire un texte. Jamais. Moi, j'ai toujours écrit sur mon lit, dans ma chambre d'enfant. sur mon lit d'enfant jusqu'à 20 ans, j'étais sur le même lit d'enfant avec marqué Paul Saada, je t'aime, avec un cœur que j'avais dû graver. Paul Saada. Voilà, comme ça c'est fait. Paul Saada, je t'aime. Donc j'avais ce cœur sur mon lit en bois que j'avais dû graver à 12-13 ans. Et donc à 20 ans, j'écris mes textes. Il y avait d'ailleurs une chanson qui s'appelle L'Acide que j'ai écrite à ce moment-là, beaucoup plus tôt que la liste. Et j'écris ça devant ce cœur avec marqué Paul Saada. Et ça, au début, c'était comme ça. À Paris. D'un coup, je me la pète, entre guillemets. J'habite Saint-Germain-des-Prés quand même. Je suis dans le sixième comme là. On est dans le sixième. Et je découvre, en fait, Saint-André-des-Arts, les cafés avec la poésie, Boris Vian, la rue de Verneuil, la palette et machin. Et puis, en fait, je me retrouve à écrire. Là, je ne buvais pas en plus. Ce n'était pas alcoolisé du tout. C'était vraiment, j'allais dans les cafés et j'écrivais. Et ce qui est drôle, c'est que la liste, en revanche, je l'ai écrite au Jardin du Luxembourg. mais un jour d'été non non à l'aube en rentrant d'une soirée ouais mais c'est fou parce que je me suis dit comment j'avais ce carnet dans mon sac en allant au baron je ne sais pas en tout cas je me suis retrouvée assise c'était un 5 septembre je le sais puisque c'est les dates sur les carnets 5 septembre 2005 et j'ai écrit des pages et des pages de liste t'es quand même dans l'été on va faire un vrai ou faux avec Rose et je lance ce magnifique jingle un café au comptoir

  • Speaker #0

    Rose, vrai ou faux contradiction c'est comme une mission divine qu'on vous aurait confiée il faut répondre très vite on prend le temps qu'on veut

  • Speaker #1

    ça dépend ce qu'on entend par divin moi je suis dans la non-dualité pour moi il y a une illusion de séparation entre nous, toi et moi nous et le ciel, nous et Dieu pour moi la part divine en nous c'est notre créativité il y a quelque chose de mystique complètement,

  • Speaker #0

    dans tout ce qu'on fait ça doit arriver parce que c'est écrit

  • Speaker #1

    Alors c'est un peu déterministe ça, mais disons qu'en tout cas, quand on ressent un appel, c'est pas Dieu qui vous dit tu dois faire ça, c'est vraiment ta part, c'est ton âme, c'est un appel de l'âme. Et c'est pour ça que je parlais de souffrance tout à l'heure. Souvent, c'est pendant cette nuit noire de l'âme que les missions nous apparaissent. Parce que l'âme souffre tellement de ne pas faire ce qu'elle veut. Ce pourquoi elle est venue s'incarner, c'est ce que je ressens profondément, qu'à un moment donné, on ne trouve plus de sens à rien. Et c'est ça qui crée le burnout, la dépression. Le burnout, c'est n'importe quoi. Ce mot, pour moi, c'est devenu n'importe quoi. C'est vraiment juste le cerveau qui s'éteint parce qu'il n'est plus capable de supporter ce manque de sens. Mais pour moi, c'est une dépression aussi. Oui, bien sûr. Voilà.

  • Speaker #0

    C'est peut-être une chose où on se raccroche un peu à des mots quelquefois parce que c'est plus simple pour faire comprendre un peu à l'entourage.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #0

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    ...amplifie un peu dans le sens, ça veut dire j'ai trop travaillé. Non, le burn-out, c'est vraiment ton âme qui claque. Elle te dit, et puis c'est surtout qu'en Occident, on est là à vouloir soigner tout le temps les symptômes. Mais c'est une cause. Ton corps et ton âme te disent, regarde, c'est comme quand tu as une bagnole qui s'allume, les voyants, en général, tu dis, il est rouge, il faut que j'aille chez le garagiste. Mais nous, avec nous-mêmes, on ne le fait pas.

  • Speaker #0

    On soit plus aligné avec soi-même.

  • Speaker #1

    Aligné, exactement, mais surtout à l'écoute. À l'écoute de ces voyants qui clignotent. Et donc, je pense que Contradiction, c'est un des voyants qui s'est allumé chez moi en disant, je sens que c'est important de divulguer la parole de la sobriété des addicts. ...de la difficulté, puis surtout de la déculpabilisation, parce que c'est la raison principale. De la souffrance humaine, en général, la culpabilité, c'est ce truc-là qu'on ressent. On a l'impression de ne pas être des bonnes personnes, de ne pas faire bien, d'avoir des problèmes, d'avoir des défauts, alors qu'en fait, non, il n'y a pas de bien, de mal. On est ce qu'on est. Et donc, la culpabilité de se dire Ah, mais je suis une mauvaise personne, je consomme de la drogue mais pas du tout, en fait. C'est-à-dire que nous, on fait ça, d'autres font autre chose. C'est rien du tout. L'essentiel, c'est de poser de la conscience là-dessus. Voilà, c'est pour ça que j'ai l'impression qu'il y a une mission.

  • Speaker #0

    Chacun a son fardeau, son chemin de croix finalement.

  • Speaker #1

    Oui, mais c'est un chemin surtout plus que de croix et de fardeau. Pour moi, c'est la souffrance ouvre la voie.

  • Speaker #0

    On va rediscuter de contradictions juste après, mais on a encore quatre vrais ou faux à faire. Attention, vrais ou faux, vous avez une maîtrise de droit, mais en fait, vous ne la méritez pas.

  • Speaker #1

    C'est vrai. J'ai une maîtrise de droit que j'ai obtenue par la... par la fraude la fraude en maîtrise le reste j'ai eu ma licence de droit c'est pas historique j'avais une oreillette dans l'oreille ma copine elle envoyait des trucs je suis persuadée à 2000% que je ne veux plus être avocate oui je vais te le dire depuis le début je le savais que je ne voulais pas être avocate sinon je n'aurais pas fait ça Non, non, c'est vraiment ça. C'est-à-dire que je n'ai pas mis un pied à la fac. Je suis arrivée à 22 ans à Paris. J'avais quitté la fac de droit à Nice en plein cours de ma maîtrise parce que j'ai eu une péritonite. Donc voilà, déjà, c'est clair. Je viens à Paris chez ma meilleure... Je ne pouvais plus supporter. Je viens à Paris parce que j'ai raté les examens de janvier. J'arrive chez Johanna, ma meilleure amie, qui deviendra ma manageuse. Et elle, elle est à Paris déjà et moi à Nice. Et je lui dis, je vais rester quelques temps ici, de toute façon, j'ai raté les exams, je repasserai ma maîtrise l'année prochaine. Je ne suis plus jamais repartie de Paris, je suis restée habiter chez elle six mois, puis après, j'ai pris un appât, et j'ai dit, bon, allez, inscrivons-nous à la Sorbonne, je vais quand même finir cette histoire. Et là, j'ai...

  • Speaker #0

    Rien de plus.

  • Speaker #1

    Des crises d'angoisse, je ne supportais rien. Et donc, elle, elle avait passé cette maîtrise l'année d'avant, elle avait tous les cours, j'ai dit, tu sais quoi, de toute façon, j'ai rien à perdre, on ira... En plus... Je pense que je me démerde assez bien. Je suis vraiment une vraie démerdarde et débrouillarde. Je suis très bonne à l'impro et je déteste préparer les choses. Donc, ça tombait très bien. J'ai dit, voilà, tu vas être là dans mon oreille, tu seras ma petite voix. Et moi, je te dirai les sujets, tout ça. Donc, à l'écrit, de temps en temps, elle m'aidait avec des choses. Et à l'oral, c'était là où le plus dangereux, c'est comme ça, face à face. Oreillette, quitte main libre, mais quitte main libre de l'époque, c'est-à-dire derrière l'oreille, écharpe, on est en juin dernier. Et là, tu as quelqu'un qui te fait tirer un papier. Comme ça, face à toi, tu tires un papier, tu lis la constitution de... Je ne sais même plus. Et là, Johanna dit... J'entends pas. Et moi, je faisais... Ah, la constitution de 1948 ! Elle me dit... J'entends pas, ça coupe ! Vous voulez dire la constitution... Voilà. Et donc, finalement, tu te mets au fond... Tu te mets au fond de la classe pendant qu'il y a un étudiant qui passe. et derrière elle m'a dicté comme si j'avais été comment on appelle ça les gens qui écrivent qui sont reconnectés à quelqu'un qui est mort tu sais qui écrivent automatique le mec a dû me prendre pour une folle j'ai eu 17 j'ai eu 15 en fiscalité je ne sais pas ce qu'est la fiscalité donc j'ai j'ai aussi quelques talents de subterfugeuse mais j'avais quelqu'un de de très précis dans l'oreille quelqu'un de connecté

  • Speaker #0

    Vrai ou faux, votre père n'a pas lu votre livre kérosène ?

  • Speaker #1

    Je crains qu'il ne l'ait pas lu, mais lui, il dit qu'il l'a lu. Je pense qu'il le feuillette. Mon père, il est comme ça. Il a une capacité de se voiler la face et de ne pas regarder ce qui le fait souffrir. Donc, il y a des passages qui sont trop durs pour lui. Et je comprends. J'imagine que si c'était mon fils qui avait écrit ça, il y a des moments dans ce livre, honnêtement, moi, je les relis pour ne pas retourner dans la drogue. Je l'ai écrit pour ça. Je l'ai écrit pour ne jamais oublier l'enfer.

  • Speaker #0

    C'est un témoignage qui est tellement poignant et tellement... tellement sincère, c'est quand on le lit, ce livre, et qu'on raccroche également l'album qui... l'album jumeau, j'allais dire, je ne sais pas si on peut dire ça comme ça, mais...

  • Speaker #1

    Si à moi, même.

  • Speaker #0

    Ouais, voilà, l'album Si à moi, eh bien, vas-y, mais... Merde, on a envie de vous prendre dans les bras, mais t'inquiète pas, ça peut mieux se passer que ça. Réussir à accoucher de ça, ça doit être à la fois une vraie souffrance, mais pour vous, c'était nécessaire pour avancer ?

  • Speaker #1

    Ah oui, non, ce n'était pas une souffrance, c'était vraiment une joie. C'était comme si je me débarrassais de tout. Et puis surtout, il y a l'euphorie des débuts du clean, comme on dit, quand tu arrêtes de consommer des produits. Il faut savoir qu'avant ça, tu es en survie, parce que tu es en gueule de bois permanente, tu n'es pas bien, tu es en dépression, tu es accro, tu as envie de cocaïne, tu ne veux pas en prendre, tu essaies d'arrêter, tu vis un enfer. Et soudainement, tout s'arrête. Et donc, tu as toute ton énergie, tu as toute ta lucidité. Il y avait une espèce de clarté d'esprit qui revenait, qui me mettait dans des états. Et là, j'ai compris aussi pourquoi j'ai consommé longtemps. C'est que mon cerveau ne me laissait plus en paix, en fait. Ni la nuit, ni le jour. Ça parle, ça discute, ça se contredise. C'est pour ça la contradiction. C'est vraiment ce truc-là. C'est des voies contradictoires dans ton cerveau, comme l'ange du bien et du mal, mais en continu sur tous les sujets. Et tu devrais faire ça. Pourquoi tu ne fais pas ça ? Oui, hier soir, j'étais voir Jérémy Ferrari. Et là, je me suis dit, ça va, franchement, tu vas très bien. Parce que lui, c'est des voix qui le... lui il a carrément un diable en lui qui lui dicte des choses horribles mais des sales choses dégueulasses il voit les images de sa mère en train de faire je ne sais quoi avec je ne sais qui tu vois Stephen King a raconté des choses à peu près pareilles apparemment c'est 2% des suicides et donc on n'en parle pas du tout c'est de l'obsession et de la compulsion idéatique ou je ne sais plus ce que c'est le mot exactement c'est le fait de créer des images ton cerveau crée des images horrible alors moi j'ai pas du tout ça mais ça discute c'est comme si il y avait une discussion un débriefing une espèce de brainstorming en permanence dans ma tête alors il me dit mais pourquoi tu fais pas ça mais non tu te pourrais prendre ça mais attends mais tu devrais manger ça mais non t'es au régime toute la journée voilà ça permet de se sentir pas très seule je ne suis jamais seule c'est pour ça que la méditation au début je trouvais ça difficile maintenant je trouve ça difficile de ne pas le faire d'accord parce que c'est

  • Speaker #0

    c'est vital en fait ça y est mais moi j'ai trop de personnes à mettre en d'accord dans...

  • Speaker #1

    toi aussi t'as du TDAH toi aussi t'as découvert le trouble déficitaire de l'attention ou pas ?

  • Speaker #0

    moi je mets pas de mots là dessus mais on est beaucoup vrai ou faux le jour où vous avez arrêté de boire vous vous êtes fait tatouer

  • Speaker #1

    pas le jour même mais quelques mois après je me suis fait tatouer la date d'arrêt donc 11 octobre 2017 et ce qui est marrant c'est qu'on est à 11 aujourd'hui et que j'ai bu un verre hier et donc je me suis dit tu vois je suis très honnête et que je me suis dit tiens je vais recommencer peut-être à arrêter totalement de boire et on va encore recommencer à 11 mais bon si j'avais dû me faire tatouer toutes les dates toutes les dates d'arrêt honnêtement je serais tatouée sur tout le corps d'accord

  • Speaker #0

    il y en a pour qui finalement ça leur permet de d'avoir des reminders de même de plein de choses tu sais ce que ça me rappelle ce tatouage ?

  • Speaker #1

    tu sais ce que ça me rappelle ce tatouage ? ça me rappelle l'inconscience que j'avais de croire que je pouvais posé le verre, comme on dit, et puis que c'était derrière moi. C'est-à-dire qu'à partir de... Moi, j'ai fait tatouer ça en me disant, c'est terminé, j'ai arrêté de boire, c'est fini, toute ma vie, je ne boirai plus, c'est génial. Ça ne se passe pas du tout comme ça, parce qu'ici, tu sais, on est ici, j'ai découvert cet endroit, parce que juste à côté, nous avons une réunion le lundi à midi et demi de... Narcotique anonyme. Et donc, en fait, j'ai découvert ça parce qu'on venait manger là après. et j'ai compris surtout à ce moment là donc ça c'était en 2021 3 ans après avoir fait tatouer ça et j'ai découvert qu'en fait ça revenait que c'était une maladie et que toute ta vie t'allais devoir vivre avec et surtout ne pas oublier parce que sinon si tu penses que tu n'es pas malade et ben tu rechutes c'est ce qui arrive souvent

  • Speaker #0

    Vrai ou faux, Jean-Louis Murat vous a dit C'est la première fois que j'entends une chanson de meuf qui n'est pas niaise C'est vrai. Et alors, vous en pensez quoi en général des chansons de meufs ?

  • Speaker #1

    Non, je pense que ce qu'il voulait dire, c'était pas du tout ça. C'était pas dans ce sens-là. Il voulait dire qu'en fait, pour une fois, c'est la fille qui disait aux mecs, moi, j'arrive pas à aimer. Normalement, c'est toujours un peu l'inverse. C'est les mecs qui s'engagent pas, qui te disent j'ai pas la place pour deux. Moi, c'était moi qui avouais, en fait, que j'ai pas dans les yeux le compas pour être deux. Mais en fait, moi, je suis une égocentrique. C'est ça, une addict. C'est une égocentrique qui pense qu'à elle et à consommer, à éteindre son cerveau.

  • Speaker #0

    Je reviens juste un peu sur Jean Lumura parce que c'est un auteur-compositeur français très important, même s'il n'est pas extrêmement populaire. Et c'est parmi les dernières chansons qu'il a pu enregistrer, c'est avec vous. Pourquoi l'avoir choisi lui ?

  • Speaker #1

    Le côté Bukowski Exactement le petit côté Bukowski un peu comment il s'appelle comment il s'appelle dans Californication

  • Speaker #0

    Du Cofni.

  • Speaker #1

    Ouais. Non. Il y a un petit air, en plus, j'imagine que vous avez les mêmes soucis.

  • Speaker #0

    Je ne sais pas.

  • Speaker #1

    Je vais prendre un petit bout de banana bread pour la peine.

  • Speaker #0

    Je ne vois pas des extraterrestres. Enfin, bref, voilà.

  • Speaker #1

    Non, je parlais de Californication. Je ne parlais pas de X-Files.

  • Speaker #0

    Je ne sais pas, je ne dis personne.

  • Speaker #1

    Non, mais en tout cas, Murat, il avait ce truc-là, justement, du mec macho que je voulais positionner dans, justement, le rôle du mec qui se fait un peu larguer, quoi. ça lui va bien ça lui a fait du bien parce que c'est vrai qu'il est pas très populaire ça m'a coûté j'ai l'air parce que c'est un tube moi cette chanson honnêtement c'est ma chanson préférée de ma carrière donc tu vois le genre et en fait pour moi si c'était un tube c'était quelque chose qui aurait dû exploser je mets un peu sur le dos c'est pas mal c'est vraiment dégueulasse de mettre ça sur le dos des autres mais quand même les radios et tout ça il n'est pas très aimé il n'est pas très aimé ils n'ont pas aimé

  • Speaker #0

    Murat c'est bien cette voix mon dieu ouais je fais une en fait je suis l'imitateur officiel de Jean-Louis Murat mais étant donné qu'il n'est pas très très très très connu personne ne le reconnait jamais mais c'est extraordinaire mais si on refait ce duo peut-être ça marchera on ne sait pas on essaiera ça c'est la fin de notre ni oui ni non c'est formidable on est encore un très bon moment merci J'avais une question, c'est comment est-ce qu'on arrive à parler avec quelqu'un de ses addictions sans tomber dans le voyeurisme ? Vous le faites avec un naturel et vous savez très bien ça.

  • Speaker #1

    C'est parce que je suis addict et c'est parce que ce qu'il me raconte, je le connais par cœur.

  • Speaker #0

    C'est légitime.

  • Speaker #1

    Je pense que je suis légitime. Est-ce qu'il y a une légitimité à avoir ? Je ne sais pas. Mais ce qu'il y a, c'est que la personne se sent tout à fait comprise. On n'est pas du tout dans un positionnement de vas-y, raconte-moi, mais je ne connais pas, mais qu'est-ce que c'est ? C'est vrai que souvent, ça, moi, quand j'ai été interviewée sur l'addiction par des personnes qui n'y connaissaient rien, c'est ultra gênant. Parce qu'en plus, on a l'impression que soit elles sont choquées, soit elles sont déçues. Ah, c'est tout ? Genre, il n'y a pas des moments... Moi, j'ai eu des questions alors ? Et alors, quand tu rentrais comme ça, il y avait du cul, il y avait du machin... la redisson, mais moi ça m'intéresse pas du tout en fait c'est ce que je raconte dans ce podcast et dans ce livre Contre Addiction, c'est que c'est pas une histoire de produit ni de pratique c'est un comportement, c'est un état d'être un état d'esprit l'addict et donc c'est toujours comme disait Carla Bruni dans un des podcasts, elle dit j'ai changé d'addiction au cours de ma vie mais ça a été toujours la même histoire on est comme ça, changer d'addiction pour un addict c'est changer de place dans le Titanic on te dit mais c'est vraiment ça C'est vraiment ça.

  • Speaker #0

    C'est amusant.

  • Speaker #1

    À la limite, c'est de remplacer à chaque fois par une addiction un peu moins nocive. Un peu moins nocive. Moi, en tout cas, je vois que c'est ce que j'ai fait finalement. Parce qu'aujourd'hui, si je devais dire quelle est ma réelle addiction,

  • Speaker #0

    je vais te dire... C'était ma question qui allait venir.

  • Speaker #1

    Je vais te dire en vrai, je te jure, c'est pas une addiction du genre... Si je ne le fais pas, ça ne va pas. C'est le matin, de me mettre sur mon tapis de yoga et de faire quelques pratiques de yoga, de respiration, de méditation. Ça peut aller d'une demi-heure à deux heures ou à trois heures, selon le temps que j'ai. Mais je suis obligée de faire ça. C'est-à-dire que c'est vital. Mais ça me fait du bien, la différence avec le reste.

  • Speaker #0

    Ça vous avait fait du bien de créer ce podcast pendant le confinement ? en ayant cette idée qui a germé lentement, après ce que j'ai pu comprendre, et de se dire, on va donner la parole à des personnes qui, comme moi, sont passées à travers tous ces démons. Et en raconter d'autres également ? Ça s'est fait comment ce petit processus ?

  • Speaker #1

    C'était lors d'une rechute, comme on dit. Moi, je n'aime pas ce mot, mais en tout cas, c'était un moment où j'ai consommé et je ne savais pas encore que c'était une maladie. Donc voilà, j'ai vu le truc revenir, vitesse grand V, alors qu'on croit qu'on peut reboire un petit verre, qu'on est soigné. On n'a rien pris depuis trois ans. Et donc voilà, c'était à ce moment-là, je me dis, mais en fait, le confinement, en plus, donnait vraiment envie de se faire des petits... plat de boire et je voyais que tout le monde buvait beaucoup plus, je me dis alors imagine les addicts quoi. Donc je voulais savoir un peu comment faisaient ceux qui étaient clean, comment ils arrivaient à maintenir leur sobriété, comment faisaient ceux qui consommaient beaucoup et ceux qui consommaient encore plus. J'étais hyper curieuse de ça. Et à ce moment-là, en plus, j'ai découvert les groupes de dépendants et comme c'était le confinement et que tout était fermé, c'était des zooms. Et je me suis rendue compte que ça me faisait un bien fou de discuter avec des gens qui avaient le même... un problème que moi. Et donc, je me suis dit, en fait, il manque quelque chose. Il manque vraiment une émission, il manque quelque chose où on peut... On est des millions d'addicts et on n'a pas une émission pour en parler.

  • Speaker #0

    Tu as réussi à même faire en sorte que plusieurs célébrités viennent confesser également cela, parler ouvertement de leurs problèmes. Et en ça, ça a été une force.

  • Speaker #1

    Mais parce que c'est pas un problème. Et que c'est ça aussi que je veux faire comprendre aux gens. Il n'y a pas... Ce n'est pas du bien, du mal, ce n'est pas ça du tout. C'est vraiment, c'est en nous, c'est comme ça, c'est chimique, c'est un déficit de certains neurotransmetteurs, c'est comme ça. Comment est-ce que cette dopamine manquante, je vais aller la récupérer ? Comment est-ce que je m'en sors ? Comment à un moment donné, l'addiction c'était une solution, le produit est une solution, c'est ça qui nous a fait tenir. Il y en a plein qui te disent, je serais déjà mort si je n'avais pas eu cette drogue, parce qu'on en avait besoin. Moi j'ai découvert des choses parce que ça me calmait, ça me faisait travailler, ça me donnait de la motivation, de l'enthousiasme. De la pêche, oui. Oui, moi j'avais vraiment cette tendance à procrastiner très très forte, qui est de genre, j'ai peur. de commencer une tâche. Quand tu as peur de commencer une tâche, la peur elle annule tout, donc c'est pour ça que tu procrastines, c'est-à-dire que tu as peur. Et quand tu prends un verre, tu n'as plus peur, tu commences la tâche. A partir du moment où tu commences la tâche, la peur s'évapore totalement. Donc c'est un cercle vertueux au début, jusqu'au moment où non seulement tu ne peux plus te passer de ce produit, mais en plus tu procrastines toujours, tu n'y arrives plus en fait, il n'y a rien qui fonctionne. Donc tu te retrouves dans une impasse. Et en fait tous ceux qui veulent arrêter, tous ceux qui sont... qui sont venus en parler, c'est vraiment des gens qui finalement ont compris l'impasse. Et aujourd'hui, ils ont leur stratagème. Mais on ne fait que ça. En fait, c'est une vie d'adaptation qu'on a, la vie d'humain. Tu vois, c'est du coping, on appelle ça. C'est vraiment trouver des solutions d'adaptation par rapport à ce qu'on est. Toi, il y a des choses que tu arrives à faire. Moi, je connais des gens qui ne savent pas changer un pneu, qui ne savent pas faire un repas. Par contre, ils peuvent sortir major dans un examen où ils n'ont même pas travaillé. Enfin, tu vois ce que je veux te dire. Et je pense que tout ce qu'on nous dit là... La santé mentale, les pauvres, les bipolaires, le pauvre, les addicts, pas du tout. Pour moi, tous ces gens-là doivent habiter ce monde. S'il y a 2% de personnes bipolaires dans le monde entier, dans n'importe quel pays, il y a 2% tout le temps, ça veut dire qu'il faut 2% de personnes avec cette créativité-là. Et ce truc-là, c'est le monde, il fonctionne comme ça. Et ce n'est pas des erreurs de la nature, tu vois ce que je veux dire ? Et donc les gens qui décident de venir parler de l'addiction, ce n'est pas pour parler de leurs problèmes, c'est pour parler de qui ils sont. Et donc ils en ont envie, ils en ont besoin.

  • Speaker #0

    tous ces témoignages ça a donné un livre qui porte le même nom que le podcast Contradiction ce livre vous le vivez comment ? moi je l'ai vu un peu c'est à mi-chemin entre un entre un journal intime et puis un guide de bonne pratique je me trompe ou pas ?

  • Speaker #1

    Ouais, c'est un livre, moi je le dis à la fin, il est ambitieux et décevant, c'est-à-dire qu'il est à la hauteur de ce que je suis, il me ressemble énormément, il est chaotique, c'est-à-dire que je ne savais pas par où commencer, il fallait regrouper toutes mes connaissances, il fallait que je puisse ressortir tout ce que j'avais appris, mais c'est un truc que j'ai fait pour moi, encore une fois, c'est tout le temps pour moi que je fais les choses, donc j'en avais besoin, j'ai tellement appris. que j'avais besoin je supporte pas en fait ne pas regrouper les choses à ce point je dis je suis éparpillophobe je ne supporte pas les choses qui se tu vois qui sont un peu partout comme ça là je savais que j'avais plein de connaissances plein de choses que j'avais appris je voulais tout mettre ensemble pour ne pas oublier comme kérosène aussi moi ce que j'aime j'aime beaucoup c'est un peu comme la bible le travail de compilation j'adore c'est à dire qu'ils...

  • Speaker #0

    tu te documentaristes de votre vie ?

  • Speaker #1

    mais parce qu'à l'époque c'était les transmissions orales dès qu'on a pu écrire, ça a été merveilleux de pouvoir regarder. Pour moi, les écrits sont merveilleux. Donc l'oral, c'est magnifique. Moi, je parle énormément, mais j'oublie les trois quarts de ce que je dis. Les gens oublient les trois quarts de ce que je dis. Et heureusement. Mais quand j'ai regroupé ça, pour moi, c'était parfait. Je voulais avoir. Un chapitre sur ce qu'est l'addiction. Je voulais revenir sur exactement la description du truc, savoir comment on savait qu'on était addict, quel genre d'addiction il y avait. Voilà, un truc très pragmatique. Après, je voulais étudier un peu pourquoi l'addiction. Donc, ça vient de la contradiction, la contradiction du cerveau. Donc là, on est parti un peu plus dans le côté biologie et puis neurosciences et tout ça.

  • Speaker #0

    Ce qui est intéressant malgré tout, c'est que c'est fait à la première personne.

  • Speaker #1

    Oui, mais on monte en grade. C'est-à-dire, on part d'un truc très... Très terre à terre. Pour arriver à un dernier chapitre qui est totalement ésotérique. On est sur quelque chose, pour moi, la spiritualité est la seule façon de guérir le mal. Parce qu'il n'y a pas de mal. Pourquoi je te dis ça ? C'est parce que grâce à la spiritualité, tu comprends qu'il n'y a pas de mal. Ce n'est pas le mal. Il n'y a pas le mal, il n'y a pas quelqu'un... De toute façon, le mal n'existe pas.

  • Speaker #0

    Vous êtes contre le côté très manichéen des choses.

  • Speaker #1

    Mais parce que c'est la vision de l'addict. La vision binaire de l'addict. C'est soit noir, soit blanc. C'est ça qui fait son malheur. Parce que les choses ne sont pas soit noires, soit blanches. Elles sont ça, et ça, et ça, et ça.

  • Speaker #0

    J'ai l'impression que tu vas te voir les réseaux sociaux. Ils doivent être tous très addicts parce qu'en fait, tout est très bien. Tout est pas mal.

  • Speaker #1

    C'est des grands malades. Merci. Vraiment, vraiment. Moi, j'ai quitté les réseaux sociaux. Je dis souvent, je rate la vie de tout le monde, mais plus la mienne. ça ne m'intéresse pas de savoir ce que les gens veulent montrer d'eux qui en général est complètement faux parce que tu sais très bien que tu veux montrer que la part de toi qui brille et moi ce qui m'intéresse, pourquoi j'ai fait ce podcast c'est parce que c'est l'ombre qui m'intéresse et que c'est grâce à l'ombre, en mettant de la lumière dessus, que d'un coup, on va aller nettoyer des chemins en soi, tu sais, qui étaient devenus caverneux. Si c'est par don, tu les caches et tu montres que la lumière, ça va faire que s'amplifier en toi, ça va créer du noir, ça va créer en plus de la culpabilité, parce que tu vas dire, je suis comme ça, mais personne ne le sait, mais c'est une horreur. Il faut balancer tout, il faut tout sortir, il faut mettre de la lumière, il n'y a qu'en mettant de la lumière sur le... Tu sais que l'ombre ne survit pas à la lumière. dans une pièce il fait sombre tu balances une torche il n'y a plus d'ombre c'est quelque chose qui vous rassure, qui vous fait du bien c'est ce qu'on croit mais c'est important les pardons je trouve qu'elles sont importantes parce qu'elles nous montrent le chemin au lieu d'aller toujours vers le chemin où c'est éclairé je pense qu'il faut aller dans le chemin où justement ça ne l'est pas et aller éclairer ce chemin là et c'est ça le chemin de contradiction c'est d'aller réunir ces oppositions, ces trucs manichéens qui étaient genre c'est pas bien je fais ci, je bois ou je bois pas c'est que Mais la vie, ma question dans ma vie, ce n'est pas... Je n'ai pas décidé de mettre toute mon énergie, comme je te dis tout à l'heure, dans est-ce que je bois aujourd'hui ou est-ce que je ne bois pas ? Non, la question c'est est-ce que j'ai besoin de ça pour vivre ?

  • Speaker #0

    Vous êtes porteuse de bonnes paroles, vous voyez un peu comme ça ?

  • Speaker #1

    En fait là, aujourd'hui j'ai l'impression que moi je m'inspire de plein d'autres gens qui me font du bien, des choses de tout genre, que ce soit de l'hindouisme, du bouddhisme ou alors du développement personnel, alors que je n'aime pas ça, je déteste ce mot, mais par exemple Franck Lebevey que je vais inviter le mois prochain, C'est un conférencier-auteur qui peut être considéré comme un gourou un peu chelou. Et en même temps, moi, je trouve que ce qu'il raconte, c'est la lecture inclusive du monde, c'est-à-dire arrêter de dire c'est ça ou ça. parce que c'est pas ça est-ce que toi tu es généreux ou radin on est les deux il y a des moments je suis ultra généreuse je donne de ma personne et les gens me disent merci grâce à toi et des moments je ne pense qu'à ma gueule c'est comme ça on est tout exactement de

  • Speaker #0

    la nuance et ça ça soigne la nuance on va faire un petit épisode un peu folie on va imaginer qu'en fait vous avez eu une toute autre vie d'ailleurs vous auriez fait quoi si vous n'aviez pas été artiste ?

  • Speaker #1

    Moi, aujourd'hui, j'ai un truc qui me passionne. Je me rends compte que c'est vraiment la science, la neurosciences, la médecine aussi. J'adore regarder les opérations à cœur ouvert. Je pense que j'aurais adoré... Je dis toujours que j'aurais aimé être avec un chirurgien. Mais j'aime beaucoup l'idée de connaître le fonctionnement du corps.

  • Speaker #0

    soit... Alors bon, c'est vrai que c'est difficile de passer médecine avec une oreillette.

  • Speaker #1

    Peut-être pas médecine, mais même astrophysicien. J'aurais aimé avoir ce talent-là, être Einstein, être Asperger. Ce genre de truc, au lieu d'être TDA, j'aurais aimé être Asperger.

  • Speaker #0

    Toujours s'en rapprocher à quelque chose.

  • Speaker #1

    C'est vrai, mais tu vois...

  • Speaker #0

    On va imaginer que vous reprenez un café. Et je vais vous poser trois questions pour voir si vous pourriez éventuellement accéder à cet examen fictif pour tenir un café. Qu'est-ce qu'une boisson no lao ?

  • Speaker #1

    No low ?

  • Speaker #0

    No low.

  • Speaker #1

    Low, tu l'écris comment ?

  • Speaker #0

    L-O-W. C'est pour ça que j'ai mis l'accent. No low. You want a no low,

  • Speaker #1

    baby ? Je ne sais pas.

  • Speaker #0

    Eh bien, c'est no alcohol, le nouveau alcool. Oui, j'ai écrit, c'est écrit N-O-L-O-W.

  • Speaker #1

    Ok, d'accord, oui, c'est... No alcohol, no alcohol. Oh là là, pardon, ouais, ok.

  • Speaker #0

    C'est ton...

  • Speaker #1

    Tu vois comme quoi ?

  • Speaker #0

    C'est goûter les vins sans alcool.

  • Speaker #1

    Je déteste ça. Voilà,

  • Speaker #0

    merci.

  • Speaker #1

    quelle horreur de toute façon si on ne boit pas d'alcool le but n'est pas d'aller essayer de trouver des trucs qui ressemblent j'ai pas l'intérêt le café viennois la définition du café viennois le café viennois c'est un truc avec de la chantilly gagné et un peu de poudre de cacao vous en avez un sur deux et

  • Speaker #0

    parce que vous aimez écrire bistro vous l'écrivez avec ou sans T à la fin sans ouais Vous avez raison, mais vous avez tort en même temps. On peut écrire les deux.

  • Speaker #1

    Moi, je ne veux pas mettre de thé. Comme alcoolo. Bistrot, ça fait très piccolo.

  • Speaker #0

    C'est bistrot, parce qu'il y a les bistrotiers.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr. C'est le connu.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup d'avoir participé à un café au comptoir. Je rappelle, l'actualité, c'est ce livre. Contradiction. qui est la suite logique et écrite du podcast Tradiction, podcast qui continue. Vous pouvez l'écouter un peu partout, sur toutes les bonnes plateformes de téléchargement de podcast. Et nous, on va aller prendre ensemble un café au comptoir. D'accord ?

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Alexis.

  • Speaker #0

    Merci Rose. vous avez écouté un café au comptoir petit mot habituel de chaque fin de podcast et bien allez sur Apple Podcast mettez 5 étoiles c'est encore mieux et puis surtout laissez-nous un petit mot pour expliquer comment c'était bien ce podcast comment vous l'avez aimé vous mettez n'importe quel pseudo on s'en fout en tout cas nous ça nous offre de la visibilité allez partager ce podcast avec vos amis vos collègues votre famille allez qui vous voulez en tout cas merci d'être ici et à très très très très bientôt pour un nouveau café au comptoir à très très très bientôt Merci.

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