Description

Qu'est-ce qui fait de Booba une icône du rap français, et comment sa chanson "Destinée" a-t-elle marqué un tournant décisif dans sa carrière ? Dans cet épisode de 1.10/2.20, une musique, Richard CASAZZA-FRANCOIS et Luca VIEIRA DE CASTRO plongent au cœur de l'univers musical de Booba, en analysant la chanson emblématique "Destinée", sortie en 2002. Ce morceau, un duo captivant avec Kaina Samet, est plus qu'une simple chanson ; c'est un véritable manifeste artistique qui révèle la transformation d'un rappeur de rue en une figure incontournable du paysage musical français.

Avec une musicalité sombre et vibrante, "Destinée" explore des thèmes profonds et universels, tels que la lutte contre les attentes sociales et la quête d'identité. Les deux intervenants mettent en lumière la trajectoire d'un jeune homme qui, face à l'adversité, choisit de tracer sa propre voie dans le monde du rap. La tension palpable entre la colère et l'espoir résonne à travers chaque mot, chaque note, créant une atmosphère immersive qui captive l'auditeur. La production, avec son instru sombre et son flow chirurgical, souligne l'authenticité du message que Booba souhaite transmettre.

Tous les jours, je vous emmène, seul ou à plusieurs, dans une des musiques de ma playlist en 1min10. Un moment rapide, mais intense, pour découvrir une chanson et comprendre son histoire. Pas de grandes analyses, juste l’essentiel. Un podcast court, pour redécouvrir la musique et réfléchir à ce qui nous entoure.

Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

• Speaker #0

  Chaque jour, je vous invite à découvrir une musique de ma playlist en 1.10, mais cette fois c'est en 2.20, accompagnée avec Luca Vieira de Castro.

• Speaker #1

  Et la musique, c'est toujours sans l'écouter.

• Speaker #0

  C'est parti Retour en 2002. Booba n'est plus dans Lunatic, mais dans sa propre lumière. Il sort Destiné, un duo avec Kaina Samet. Une chanson noire et vibrante qui marque un tournant. Booba n'est plus seulement un rappeur de rue, il devient une figure du rap français. Il raconte une trajectoire, celle d'un jeune homme qui plaque tout. Les études, les règles, les rêves des autres. Pour tracer sa route dans le rap. La rue m'a baisé, il dit. C'est très cru, mais c'est surtout clair. Son monde, il est rude et il l'assume. Peu qu'un trouvain douze, son département, comme il aime le dire, neuf de i devient un étendard. Un lieu de douleur, de loyauté trahie, mais aussi de survie. Il prend son destin en main, comme il le dit, et ne compte plus sur personne. Ce n'est pas une plainte, c'est une déclaration d'indépendance. Et puis il y a ce contraste, le faux tranchant de Booba face à la voix soûl de Kayna Samet. Une tension entre rage et douceur, comme une lumière dans l'obscurité. Avec Destinée, Booba ne raconte pas juste sa vie, il raconte celle de toute une génération partagée entre colère et espoir. Mais Destinée, c'est aussi ça.

• Speaker #1

  Une instru sombre faite par Animal Son, une voix, celle de Kaina Samet, qui plane au-dessus de la violence comme un appel au calme. Et Booba, droit, clair, précis, il pose son flow comme un scalpel. Et le public adhère, et très fort même. Les chiffres montent, les mots circulent, les refrains s'infiltrent, même Skyrock, dos au mur, finit par programmer le titre. Premier hit indépendant à percer sur les ondes, une victoire, un précédent. Mais une phrase dérange. Les hyènes ressentent la tumeur et moi je suis d'humeur palestinienne. Accusé d'antisémitisme, la phase sera coupée à la radio. Il répondra dans Technikart, il parle des images de violence en boucle à la télé, de Gaza, du monde qu'on regarde sans rien dire, il dérape peut-être, mais dit ce que d'autres taisent. Musicalement, Destiné c'est une rupture, un flot chirurgical, une diction millimétrée, une tension entre le Ausha en Saoul et les couplets acérés, un modèle, beaucoup suivront, Rimk'a, Sefyu et même Niska plus tard, Booba trace une ligne droite pour que les autres y posent leur pas. Mais au fond, Destinée, c'est plus qu'un morceau, une preuve qu'on peut butculer les règles sans appui, sans piston, juste avec du fond, du style et une vision. Et même censuré, Booba reste là, incontournable, parce que la rue n'oublie pas ce qui est par le vrai.

• Speaker #0

  En tout cas, 2.20', c'est fini.

• Speaker #1

  C'est Ciao !