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Une place à soi - Le podcast pour prendre sa place dans sa carrière et dans sa vie

#9 Traverser l’entre-deux : de l’inconfort au vide fertile

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32min |11/08/2025
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32min |11/08/2025
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Description

Vous êtes dans un entre-deux.

Pas tout à fait là où vous étiez, pas encore là où vous allez.


Vous cherchez des repères, un plan, une prochaine étape. Mais et si la vraie puissance de ce moment résidait justement dans l’absence de direction ? Dans cet espace où vous pouvez respirer, ralentir, écouter ce qui vient ?


Dans ce 9e épisode, je vous parle à cœur ouvert depuis un moment suspendu. Un entre-deux.

Je vous partage les doutes, les agacements, les élans d’envie et de panique… et surtout, ce qu’on peut découvrir quand on cesse de vouloir « faire » et qu’on accepte d’être.


Ce que je déplie dans cet épisode :

📌 Ce qu’on appelle “l’entre-deux” : ces périodes de creux entre deux projets, deux rôles, deux identités.

📌 Pourquoi on se précipite pour les remplir (notre cerveau déteste l’incertitude).

📌 Le mythe de la meilleure version de soi et comment il alimente l’épuisement.

📌 Une autre manière de vivre la croissance, inspirée des saisons : ralentir, se reposer, attendre le bon moment.

📌 Une invitation à honorer ces transitions, à respecter votre rythme, et à laisser germer ce qui a besoin d’espace pour éclore.


À écouter si…

Vous vous sentez entre deux rives,

Vous êtes fatiguées de chercher une direction à tout prix,

Vous avez envie de respirer, de revenir à votre corps,

alors cet épisode est votre invitation.


✍️ Les questions signature :

-Est-ce que cette volonté de toujours vous améliorer vous relie au monde… ou vous contracte ?

-Ça donnerait quoi, un entre deux avec plus de lenteur, où les questions, les doutes ou rien du tout pourraient avoir le loisir de se délier ?


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Ressources mentionnées :

La Voie du Sentir, enseignements réunis par R. Eymeri

Accélération et Résonance, H. Rosa

Les cinq saisons de l’énergie, I. Laading

Redessiner le monde, newsletter de M. Dardaillon

Lettres à un jeune poète, R. Maria Rilke


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✨ Bienvenue dans Une place à soi, le podcast pour habiter pleinement sa vie.

Je suis Sophie Riou et ma mission est d’accompagner les dirigeantes à reconnaître leurs potentialités et à prendre pleinement leur place pour s’épanouir dans toutes les sphères de leur vie.

Dans ce podcast, je guide les femmes en quête de sens, de justesse et d’affirmation de soi, à explorer la question de la place : trouver ma place, prendre sa place au travail, assumer qui je suis, s’affirmer au travail…

Pour toutes celles qui souhaitent développer leur confiance en soi, s’épanouir dans leur carrière, et réussir sans s’épuiser.


Si vous aimez les podcasts Métamorphose, éveille ta conscience, Trouver sa place ou encore Le Pouvoir au Féminin, alors Une Place à Soi devrait vous plaire aussi !


Crédits :

Production : Sophie Riou.

Technique & stratégie : Élouan Riou et Laëtitia Debreuve.

Bande son : Muttering - The Scope (par Luc Leroy).


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur le podcast Une place à soi, le podcast pour habiter pleinement sa vie. Ici, on explore la très vaste question de la place, en soi, dans le travail, dans le monde et dans ses relations. Mon nom c'est Sophie Rioux, je suis exécutive coach et mentor. Je crois profondément qu'être à sa juste place, c'est prendre le risque d'être soi et prendre sa part dans le monde. Mon intention avec ces épisodes... C'est d'aider les femmes à prendre leur place dans toutes les sphères de leur vie et incarner ce qu'elles sont dans toutes leurs dimensions. Ici, je vous proposerai de grandes prises de hauteur, des idées qui décalent et, en fin d'épisode, des questions pour que les liens que je fais, vous puissiez les faire à votre tour, dans votre vie. Bonne écoute ! Et si on sortait du mythe de la meilleure version de soi-même et qu'on cultivait l'art subtil ? de se foutre la paix. Alors pas en dilettante, pas en révolte non plus, mais avec sensibilité, avec lenteur et avec douceur. Alors j'enregistre cet épisode début août, un peu avec cette sensation d'entre-deux. Alors déjà c'est au milieu de l'été, entre travail et vacances, un peu avec une perte de repère pour moi. Et c'est aussi la fin d'une période assez intense. Et là, moi, j'éprouve vraiment le besoin de rentrer dans ces vacances et de tout couper. D'ailleurs, je ne sais pas pour vous, mais moi, j'ai quand même un peu l'impression que début juillet, c'était genre avant-terre. Et je sens cet entre-deux entre la fin de mon cycle de formation en thérapie psychocorporelle en juillet et juste après, la semaine qui a suivi, il y a eu ma rencontre avec la Voix du Sentir. Alors, la Voix du Sentir, pour celles et ceux qui n'en ont jamais entendu parler, c'est une voie spirituelle. non religieuse qui était enseignée par Louis Sansa et qui est profondément ancrée dans l'instant présent. Pas en pensée genre je me répète que je suis dans l'instant présent, mais vraiment faire l'expérience de manière sensible, sensitive même, de l'instant présent. C'est une voix qui invite à revenir à soi, à lâcher le mental, à écouter le corps, les sensations du corps. Tout ça pour... pour accéder à un état de présence intérieur beaucoup plus stable. Alors j'y ai passé quatre jours avec vraiment l'impression que je revenais à la maison, à la maison dans mon corps. Et c'était hyper doux, c'était hyper tranquille. Et je crois que j'aime assez que ce soit mon entre-deux à moi. Et dans le monde dans lequel on vit, je crois que cette voie, elle permet à la fois de développer la présence versus la rapidité et le scroll frénétique. Elle permet aussi d'améliorer la qualité de nos relations. Et ça, j'en parle dans l'épisode 7, l'idée autrement avec l'alliance. Elle permet d'apaiser le mental, plus spécifiquement, je dirais, ses mécanicités, c'est-à-dire la comparaison, la critique, le jugement, qui prennent, si on prend un peu de recul, qui prennent beaucoup d'énergie. Et ça permet de renouer avec le corps et avec l'intuition, parce qu'en s'ancrant vraiment dans le ressenti, il y a des réponses qui émergent toutes seules, et souvent bien mieux qu'avec une tête qui turbine. Alors pour tout vous dire, moi j'ai hésité. à sortir les deux derniers épisodes de la saison au mois d'août, justement à cause de cette sensation d'entre-deux, avec des questionnements sur comment j'intègre ces enseignements dans ma vie, dans ma pratique professionnelle, comment je fais rentrer plus de disponibilité dans ma vie, plus de sentir et moins de mental. Ce mental qui analyse beaucoup le passé, qui élabore le futur, qui interprète. Ce mental qui est quand même un truc très présent, voire trop, dans ma vie, dans ma tête. Du coup, je n'étais pas trop dans le mood de faire cet épisode. Je ne me sentais pas trop l'élan de repartir dans l'élaboration mentale après quatre jours de voie du sentir. Et puis, je me suis dit finalement, parle de cet entre-deux. En fait, non, c'est mon amie Lise avec qui j'ai parlé de cela qui m'a glissé cette idée. Donc, merci Lise. Donc, contre-pied, je décide d'enregistrer cet épisode avec moins d'efforts intellectuels depuis mon état de tranquillité du moment avec juste ce qui est là. et de questionner avec vous cette question de l'entre-deux. Vous savez, c'est ce moment de légère ennui sur un poste dont vous pensez avoir fait le tour, en attendant le suivant qui vous stimulera à nouveau. C'est cette entre-deux formation quand vous êtes à votre compte et passionné par votre métier, et en recherche de toujours apprendre pour être légitime, reconnu. C'est l'été que vous voulez absolument mettre à profit pour revenir sur LinkedIn, pour vous mettre dans des sujets de fond sans réelle envie. Parce que ce serait quand même bien de le faire. C'est cette période de restructuration où vous ne connaissez pas encore de quoi demain sera fait et votre place encore moins. C'est ce moment de vie, maternité, paternité, parents qui vieillissent, où vous questionnez vos nouvelles envies. Alors j'ai demandé à des femmes ce qu'elles ressentent, genre vraiment, dans ces moments-là. Pour moi, l'entre-deux, c'est l'inconfort. C'est être ni à fond dans une direction, ni dans une autre, ou alors essayer de l'être, mais complètement à moitié. Pour moi, l'entre-deux, c'est le doute et donc forcément le vertige. Et peut-être même ma panique. Je suis en plein dedans en ce moment, professionnellement. Et à l'intérieur, je me sens tétanisée, très excitée et en même temps, j'ai très peur. C'est un moment qui pour moi n'est pas du tout confortable. Trop flou, trop incertain, pas assez dans l'action. Alors l'entre-deux, moi je l'ai toujours un peu vécu comme une phase de... de cycle qui se termine, donc de vide. J'ai vu que mon mental partait un peu dans tous les sens. Plutôt le soulagement à la fin de chaque clôture de chapitre, à la fin de chaque projet. Je ressens aussi l'excitation du début. Les moments entre deux dans ma vie, je les passe également entre deux émotions. Je suis partagée entre l'excitation et une petite pointe de stress, parce que j'aimerais forcément que ça aille plus vite. Et avant, ça avait tendance à être une source de nostalgie pour moi, voire même de cafard. Je m'isolais, je me coupais un temps, parce que j'associais ça à un no man's land. Et je compare ça un peu comme quand on finit un super bouquin et qu'on ne parvient pas à en commencer un autre. Alors ce qui m'interpelle, moi, quand j'écoute ces femmes, c'est que cet entre-deux, il est souvent synonyme de vide, d'inconfort et de confusion entre plusieurs émotions. Et moi-même, en fait, en préparant cet épisode, je me suis demandé comment c'était pour moi. Et je crois qu'il y a vraiment quelque chose du registre de la légère angoisse et d'une certaine difficulté à profiter vraiment de ces temps de pause, comme si m'y plonger et vraiment en profiter pouvait me porter l'œil. Du coup, dans cet épisode, on va se demander pourquoi il faudrait optimiser cet entre-deux pour y trouver des réponses, pour préparer la suite, pour faire des choix. On va également se demander pourquoi on cherche en... permanence à devenir la meilleure version de soi-même, et pourquoi cet entre-deux est une période dont il faudrait sortir le plus vite possible. Et enfin, on va réhabiliter le principe même de l'entre-deux, qui est bien trop sous-côté à mon avis, et y voir une autre manière de penser la croissance. Et normalement, à la fin de cet épisode, vous devrez repartir avec 2-3 idées pour mieux vivre ces entre-deux. Allez c'est parti ! Alors déjà, ça vient d'où ce besoin d'optimiser ces moments d'entre-deux ? Ce besoin de savoir, en fait, ce qu'on fera après. Alors, savoir, c'est mentaliser ce qui est hors de notre portée. Et c'est croire, en fait, qu'on reprend le contrôle. Mais il y a quelque chose d'assez illusoire là-dedans. En fait, savoir, ça réduit l'anxiété. Parce que notre cerveau, il n'aime pas l'anxiété. Et à quoi vous le voyez ? Eh bien, vous êtes un peu inconfortable. Quand on vous presse de vous prononcer sur le poste que vous voulez prendre dans votre entretien de développement, comme si ça pouvait être toujours clair comme de l'eau de roche. Parce que vous êtes un peu nerveuse quand vous vous projetez à votre retour de congé maternité ou coparent, à l'idée de reprendre, voire de faire évoluer votre place, peut-être avec de nouveaux paramètres et de nouvelles envies. Je dis peut-être, mais c'est à peu près certain. Parce que vous paniquez aussi, votre trésorerie aussi, à l'idée d'un trou d'air après ce très gros projet, quand vous êtes... freelance, ce qu'il faut comprendre, c'est que ce sont notre besoin de clôture et notre intolérance à l'incertitude qui sont à l'oeuvre à cet endroit-là. Et c'est ça qui nous amène à préférer une mauvaise certitude plutôt qu'une bonne inconnue. Alors on se projette, on vit dans l'après, on présuppose la réaction des uns, on cherche la prochaine formation, on élabore des plans de carrière à triple inconnu. En fait, on gesticule pour réduire cette peur existentielle du vide. En fait, on n'a jamais eu autant de liberté. Mais on a complètement désappris à faire face à l'invisible, à l'inattendu et au non-agir. C'est Hartmut Rosa qui parle d'une société qui valorise la vitesse, qui valorise la nouveauté, l'activation permanente et finalement qui rend toute forme d'arrêt un peu suspecte. Je partage l'exemple de Mathilde. Quand on travaille ensemble, elle vient de quitter un poste en comex. Alors c'est son choix. Elle a envie d'autre chose, mais elle ne sait pas encore exactement quoi. Et là, pour elle, ça se passe en trois temps. Temps 1. Elle quitte une identité professionnelle, socialement très reconnue, et elle cherche une nouvelle histoire à raconter. Mathilde, elle voudrait déjà savoir où elle va, comment elle y va et combien elle gagnera, ce qui la met en tension. Alors on travaille sur sa ligne de vie, sur ses succès, ses échecs, ses bifurcations, ses loyautés aussi, ses ressources, bien sûr. Elle se connecte à ses désirs, même s'ils sont encore un peu flous, au début de notre travail ensemble. Elle se connecte aussi à sa peur de ne pas être là où on l'attend et à sa peur de ne pas être légitime. Et petit à petit, elle apprend à voir ses pensées et ses émotions un peu comme une boussole. Temps 2, elle accepte que ça prenne un peu de temps, qu'il y a un deuil à faire, un nouveau cycle qui commence. Mais elle ressent le besoin de se justifier auprès de ses proches qui se demandent et qui lui demandent « Mais tu vas faire quoi Mathilde ? C'est quoi ton plan ? » Et même « Du coup tu fais la grasse mat' tous les jours ? » Donc on travaille sur l'image qu'elle a d'elle-même et sur le regard des autres. Petit à petit, elle transforme la culpabilité de ce moment de creux, ce moment de je ne sais pas, en liberté et en responsabilité. Et temps 3, mise en mouvement, Mathilde accepte de ne pas savoir, mais quand même elle expérimente. Elle commence à passer des entretiens, elle envisage d'autres secteurs d'activité. Elle donne de son temps en mentorat et elle étudie la possibilité de créer sa boîte. Et je crois vraiment que c'est ça la clé, c'est la stratégie des petits pas cosmiques. J'en ai déjà parlé dans un précédent épisode. C'est tenter des petites choses qui peuvent faire toute la différence, pour peu, pour peu, qu'on soit vraiment présent à ses pensées et à ses actions. Vraiment avec une intention et une pleine présence à soi. C'est se demander, ok, est-ce que c'est juste ? Est-ce que ça me plaît ? Est-ce que ça me rend vivante ? Et dans le cas de Mathilde, et peut-être que chez vous aussi, il y a quelque chose de fort au début, c'est la projection. C'est la projection du manque, si la future activité est moins rémunératrice. C'est la projection de la déception des proches. C'est la projection du jugement peut-être des autres, des anciens collègues. Et pour Mathilde, c'était ça en tout cas. Et puis le doute en sa légitimité. Mais ce qu'il faut voir à cet endroit-là, c'est que ces projections, elles n'existent pas. La projection, c'est une construction du mental sur quelque chose qui n'est pas en train de se produire. Si ça n'est pas en train de se produire, ça n'existe pas. Et dès lors que vous revenez à ce qui est simplement là, dans l'ici et maintenant, eh bien, vous vous rendez disponible à ce que vous ressentez, à ce dont vous avez vraiment envie, et à ce que vous apprennent finalement ces expérimentations. Je vous donne un autre exemple. On est en 2021, on sort d'une année de Covid, et en tant que DRH, j'ai travaillé comme une dingue. Alors pendant cette période-là, moi j'ai eu une liberté de fou. Mais je me suis épuisée. Et à la fin de l'été 2021, j'ai plus de vue, j'ai plus d'envie. Et j'appréhende beaucoup la rentrée. Je me demande si j'ai encore envie de ce job. La réponse est un timide non. Surtout que je ne sais pas quoi faire d'autre. Surtout que ce job de DRH, c'était mon dream job. Donc je me sens un peu comme une petite enfant gâtée, ingrate, qui se demande déjà si c'est vraiment ça qu'elle veut faire. J'écoute le podcast Déviation. Je trouve ses parcours absolument fous. mais je ne me sens pas du tout capable de me mettre en déséquilibre. En tout cas, pas encore. Alors, ce que je fais, c'est que je me donne des rendez-vous. Je me donne un rendez-vous en octobre et en mars de l'année suivante. Et vous savez quoi ? La vie est bien faite. En octobre, on m'annonce qu'on va vendre une de nos activités et qu'on va devoir mener une réorganisation. Et là, non pas que ce soit une bonne idée, une bonne nouvelle, cette réorganisation, mais en tout cas, à mon niveau, je sens qu'il y a quelque chose à apprendre pour moi. Et surtout... par rapport à ce qui flotte pour moi, qu'il est surtout urgent de ne pas se précipiter. Au mois de mars, c'est plus précis pour moi. Je sais ce que je veux. Déjà, la première chose, c'est que je veux emmener le bateau de l'autre côté de la rive et bien mener le PSE pour l'entreprise, pour les collaborateurs, pour les gens qui restent, pour les gens qui vont partir et pour mon équipe. Moi, je sais que je veux partir. Je veux tenter l'aventure de l'entrepreneuriat et là aussi, la vie est farceuse. Mon boss me propose un poste. qui est encore plus gros que celui que j'occupe, cette fois-ci en Angleterre. Donc là, ma tête me dit « Waouh, génial, je peux faire ça aussi. En fait, je suis aussi compétente que ça, je peux le faire. » Un peu étonnée, un peu galvanisée, un espèce de mélange assez agréable. Et en même temps, mon corps, il se contracte et me dit « Surtout, n'y va pas. » La suite de l'histoire, peut-être que vous la connaissez. Ce qui se passe, c'est que je suis mon élan, je me lance. J'ai tenté des choses, j'en ai goûté, j'en ai lâché, en tout. cas rétrospectivement je pense que ça a été une décision que je n'ai regretté à aucun moment. Et pour moi l'enseignement ici ça a été de laisser le temps faire son oeuvre. avec quand même l'idée de me donner un cadre avec ces rendez-vous. Ça m'a apporté de la sécurité, ça m'a permis d'avoir des temps pour lever la tête d'une guidon, de réellement questionner mon envie, pour pas me laisser entraîner dans un poste sans réelle passion, sous prétexte que ça fonctionnait bien pour moi. Donc le temps a fait partie du job. Et en même temps, si je suis très honnête, j'ai vraiment trouvé le temps long et très inconfortable, souvent. Mais il m'a vraiment permis de sentir ce que je désirais vraiment. et de faire évoluer les choses, parce que ce qui était valable en octobre ne l'était déjà plus en mars suivant. Et ce sujet du désir, du temps qui laisse émerger le désir, celui à suivre pour ne pas passer à côté de sa vie, vous pouvez aller écouter le premier épisode, j'en parle. Si vous vous prenez en flagrant délit de remplissage ou de culpabilité de décélération, à vouloir finalement connaître la destination avant même d'avoir initié le mouvement, vous pouvez vous demander à quelle pression Vous réagissez. Est-ce que c'est la pression des autres ou est-ce que c'est la vôtre, celle que vous vous mettez ? Et là, je vous invite vraiment à prendre un temps d'intériorisation, quitte à mettre en pause cet épisode, et à vous demander à quoi vous renoncez quand vous refusez cet entre-deux. Alors peut-être que c'est à une forme d'attention à vous-même, à ce qui se passe autour de vous. Peut-être que vous renoncez au ralentissement, au repos. En tout cas, je vous laisse sentir ce que ça vous fait à vous, vraiment. Il y a une phrase que je n'en peux plus d'entendre, c'est « devenir la meilleure version de soi-même » . Alors, on la trouve sur les réseaux sociaux, on la trouve en livre, en méthode miracle en 60 jours pour dépasser ses croyances limitantes. Alors, j'ai fait une petite recherche, c'est amusant, on les trouve en quantité folle, ces bouquins, sur les plateformes de livres d'occas. Alors, deux options possibles, en tout cas, ce sont les miennes. soit les anciens propriétaires se sont révélés à eux-mêmes dans une épiphanie au 61e jour soit ça ne fonctionne pas. Moi j'opte plutôt pour la deuxième option. Devenir la meilleure version de soi, c'est un concept à la mode persistant parce que ça fait quelques années qu'on en entend parler qui révèle je crois l'obsession de la société et des individus à vouloir continuellement s'upgrader. Devenir la meilleure version de soi, c'est pas seulement s'améliorer c'est devenir soi mais en mieux. C'est une meilleure santé, une bonne gestion de ses émotions, comme si nos émotions pouvaient être gérées comme un compte de résultats. C'est un corps qui ne fait pas son âge. C'est un travail épanouissant dans lequel on ne fait pas que réussir, on dépasse en plus ses objectifs. C'est finalement gérer sa petite entreprise personnelle en optimisant son temps, en se fixant des objectifs smart. Alors ces objectifs, ils ont pour fonction de rendre réalisables nos envies avec la satisfaction de la récompense au bout. Vous savez, comme les petits anneaux sur la montre connectée. Alors, j'ai rien contre les objectifs. Je dis d'ailleurs souvent objectifs imprécis, conneries précises. Mais tout est question d'équilibre, en fait. Et je crois vraiment qu'il y a des moments de jachère souhaitables. Donc ça, c'est un peu la promesse du développement personnel sur étagère, devenir la meilleure version de soi, à base de boulettes journal, de routines matinales proposées sur Instagram, ou de crèmes qui coûtent un demi-PEL. Mettre au même endroit la liste de ses envies, les choses à faire, les projets à réaliser, les pensées qui traversent, boire un verre d'eau, puis 5 minutes de respiration, 10 salutations au soleil, lire quelques pages. Pourquoi en fait ? Pour contrôler, pour laisser moins de place à l'inconnu et donner plus d'orientation à ce qu'on veut devenir. Et dans cette promesse, en fait, là encore, il y a une injonction à être productif. En fait, réussir, ça demande d'agir, ça demande de faire des efforts, ça se mérite, il faut que ça fasse un peu mal. Avec en creux, en tout cas je crois, la comparaison aux autres. Ces personnalités qu'on érige comme self-made mad, comme self-made woman, parfois même plus près de nous, ce sont les mythes familiaux qu'on raconte au coin de la cheminée, et qui font finalement se sentir pas assez. Et donc du coup, ces moments d'entre-deux, ils sont particulièrement gênants parce que... Il se trouve précisément entre deux certitudes, entre deux actions, entre deux projets. Si je cherche à devenir une version de moi améliorée, je vais tenter de remplir cet entre-deux pour ne pas régresser, pour ne pas céder au vide, pour ne pas céder à la paresse. Je vais vous donner un exemple, c'est celui de Marina. Marina, elle s'ennuie, elle a fait le tour de son job, en tout cas c'est ce qu'elle dit, c'est ce qu'elle ressent. Elle veut un poste plus grand, avec plus de responsabilités. C'est une femme qui est très performante et comme elle s'ennuie, elle cherche à pousser un peu les murs de son poste. Elle brigue un gros projet à prendre en plus de son poste et elle multiplie les déjeuners de réseau pour élargir son périmètre d'influence et se rendre incontournable le jour où le poste qu'elle brigue sera disponible. Il se trouve que comme elle a un peu de temps, elle se lance dans la préparation d'un trail et elle s'entraîne plusieurs fois par semaine. On se lève très tôt le matin pour courir. Et puis, elle part régulièrement en week-end en altitude pour se mettre dans les conditions de la course qu'elle fait dans quelques mois. Et puis, un nouveau poste se présente. C'est celui qui coche toutes les cases qu'elle a listées. Donc, elle est absolument ravie. Et fin août, trail de l'échappée belle. Pour ceux qui connaissent, c'est un gros trail. Et là, entorse déligamment après 7 heures de course. Et là, ce n'est pas comme si c'était un épisode... isolée, c'est que cet entorse a lieu trois jours avant l'entretien déterminant. Entretien qu'elle va rater, il se trouve qu'elle est épuisée. Lien de cause à effet, je ne sais pas, en tout cas factuellement. Elle foire son entretien, elle est crevée. Et Marina, elle me dit, après coup, un peu abattue, en fait je me suis agitée parce que j'avais peur de ne plus exister si je n'avais pas quelque chose de grand à montrer. Je trouve que cette phrase est absolument désarmante de vulnérabilité. Elle reconnaît qu'il y a eu un mouvement de fuite de sa part, qu'elle angoissait à l'idée d'être moins dans le fer, donc qu'elle s'est mise à gesticuler. Et voilà, et donc pendant sa convalescence, elle a décidé de se laisser quelques mois pour revenir à, je dirais, une lucidité radicale, sans projet et sans mouvement à tout prix, juste pour ressentir ce qui est juste pour elle, pour la prochaine étape professionnelle. Peut-être que ça vous parle, l'exemple de Marina. Peut-être que vous faites partie de la team résolution début d'année, de plan de marche pour l'été, avec des livres à lire, un plan d'entraînement, des choses à apprendre pour préparer l'après, avec l'idée d'optimiser un temps calme pour devenir un peu plus. Moi, je me suis moi-même vue en train de lancer des balles pour ma prochaine formation, alors que franchement, ces deux dernières années ont été hyper intenses, qu'elles ont été très transformantes, et qu'en réalité, ce que j'ai appris infuse encore, et va encore infuser pendant quelques temps. Et si ça vous parle, eh bien j'ai envie de vous inviter au vide fertile. Et ça tombe bien, c'est l'été, vous avez peut-être moins de contraintes, ça peut être l'occasion de contempler, de faire une chose à la fois, au rythme en tout cas qui est bon pour vous. Et peut-être que vous ferez tout ça, tout ce que j'ai listé, mais avec un peu moins de il faut. Et juste, je vous invite à vous rappeler que tel que vous êtes, vous êtes déjà largement assez. Alors pour finir... J'ai envie de vous proposer de reconsidérer notre vision traditionnelle de la croissance. Alors on a tendance à la voir, cette croissance, en tout cas dans le monde comme pour soi, linéaire, en augmentation, voire carrément exponentielle. Alors à l'échelle individuelle, ça peut passer par plus de responsabilités, plus de succès, plus d'argent. À l'échelle d'une organisation, c'est plus de chiffres d'affaires, c'est plus de débit de DA. C'est Mathieu Dardaillon qui en parle dans sa newsletter. Il décrit le modèle des quatre saisons de Frédéric Hudson, qui est professeur à l'université de Columbia. Hudson lui propose une analogie avec les cycles des saisons. L'été, en tout cas métaphoriquement, c'est une période intense, c'est opulent, les fruits mûrissent, les projets voient le jour. Dans cet été métaphorique, je suis au taquet de l'énergie, je suis au taquet de la confiance, c'est absolument galvanisant et dans ce moment-là, le mouvement entraîne le mouvement. Et puis il y a l'automne. Juste après, c'est l'automne et le temps des récoltes. D'ailleurs, dans toutes les traditions, il y a des fêtes saisonnières. Je pense aux vendanges notamment, mais pas seulement. C'est des moments qui célèbrent la fin d'un cycle, le début d'un autre. Et d'ailleurs, si on regarde les choses depuis un autre an, dans ces rituels, en fait, on remercie symboliquement la terre et le ciel pour l'abondance. Si on le ramène dans notre vie, c'est la rentrée de septembre, avec le début d'un nouveau cycle. Puis vient l'hiver. Alors l'hiver, c'est... Le repli vers l'intérieur avec un plaid et un thé chaud, c'est souvent une saison d'introspection où la vie se transforme, mais elle se transforme sur un plan invisible. Ça peut être des moments de questionnement assez profonds sur ses valeurs, sur son identité et sur sa place. Et puis arrive le printemps, c'est l'émergence de la vie qui couvait, c'est un temps où on a envie d'explorer, d'expérimenter, d'apprendre et de remettre un peu son nez dehors. Ce que Hudson ne décrit pas. et que moi j'aime beaucoup, c'est l'été indien ou l'intersaison qu'on retrouve en médecine chinoise. Et je trouve qu'elle a plein de choses à nous apprendre sur cette idée d'entre-deux. Chacune des quatre saisons traditionnelles est représentée par un élément, donc c'est le feu, le métal, le bois et l'eau. Et ces quatre saisons sont aussi représentées par un point cardinal, nord-sud, est-ouest. L'intersaison, elle, c'est la Terre, et c'est l'observateur de ces quatre énergies, de ces quatre saisons, depuis le centre. Son point cardinal à elle, l'intersaison, c'est le centre. Cette Terre, en fait, c'est un peu le catalyseur des transformations à chaque saison. Concrètement, ce moment d'entre-deux, il invite à la réflexion, il invite au bilan. C'est parfois une période de rumination mentale, d'angoisse, c'est une période de doute aussi parfois. Et là, pas de recette miracle, à part avoir un bon praticien en médecine chinoise, d'avoir peut-être une activité créative, une activité manuelle, de marcher. En tout cas, vous commencez à me connaître, tout ce qui peut remettre le corps en mouvement. parce que finalement cette intersaison, en tout cas moi c'est ce que j'aime dans cette séquence là, en tout cas métaphoriquement toujours, c'est que c'est un souffle pour sentir ce qui est là. L'intersaison elle est là aussi pour écouter son intuition et entendre les messages subtils. De ce modèle des quatre saisons d'Hudson et de ce que je vous partage autour de l'intersaison on peut retenir deux trois choses. Déjà la première c'est que la vie peut pas être un été perpétuel parce que sinon on brûle et c'est le cas de la planète aussi. Que ces moments de vie de fertile, ils sont non seulement souhaitables, mais ils sont inévitables et en tout état de cause, toujours temporaires. On peut sauter une saison, sauter une étape, les choses bougeront, il n'y a pas de problème là-dessus, c'est certain. En tout cas, ce qui peut être intéressant aussi, c'est de vivre des cycles complets, avec le rythme que ça suppose. Et pour vous, ce serait, en tout cas moi je vous conseille, d'identifier ces phases dans votre vie, d'être à l'écoute de ce que vous ressentez dans chaque moment, dans chaque saison. et de l'accompagner sans lutter et de vraiment accueillir ce que vous ressentez dans ces moments-là. Si je fais un parallèle avec les organisations avec lesquelles je travaille, je vais vous parler de quelques startups avec lesquelles j'ai pu travailler. Moi, ce que j'observe à chaque fois, c'est qu'il y a toujours un moment très reconnaissable que toutes les startups traversent. Déjà, ça commence souvent comme un été. Un été avec une énergie haute, avec la compétition, la concurrence, la vitesse, les levées de fonds. où tout est absolument intense, où on ne dort pas beaucoup, mais du moins qu'on avance, c'est chouette. Le produit, il est encore mouvant, le marché n'est pas toujours bien défini, mais il y a l'élan collectif, et ça, ça tient de boussole. C'est un peu l'âge d'or du tout est possible, et l'été, c'est cette phase où on confond parfois mouvement et direction. Et puis vient l'automne. L'automne, c'est généralement le moment où j'arrive. C'est le moment où les premières dissonances s'installent. où le produit a du mal à suivre, où les recrutements sont faits dans l'urgence et que ça commence vraiment à poser problème. Il y a autre chose qui pose problème, c'est le manque de process. Le management est en tension, la culture d'équipe est floue. Et on le sent vraiment à ce moment-là. Et chacun court après ses objectifs, quitte à se rendre compte que ceux de l'équipe d'à côté ne sont pas dans la même direction. Et parfois, c'est le premier email d'un investisseur un peu plus sec que d'autres qui va agir comme... un révélateur. L'automne, c'est vraiment pas la fin du rêve, c'est généralement un peu le wake-up call, c'est le moment où il faut commencer à se réaligner. Et puis vient l'hiver. L'hiver, c'est le moment le plus exigeant, c'est le moment où on doit faire quelque chose d'un peu contre-intuitif, on doit ralentir. On doit ralentir pour comprendre et pour regarder les angles morts. C'est se demander par exemple est-ce que le produit est mal pensé ou est-ce que c'est la gouvernance. La question qui gratte parfois aussi, c'est est-ce qu'on a embauché des gens brillants, mais ils ne sont juste pas alignés avec là où on va. Et là, dans ce moment-là, moi j'accompagne les équipes à prendre de la hauteur, à faire preuve d'honnêteté radicale. Et c'est des moments où on va au fond du sujet, où bien souvent on est amené à pivoter, et on retravaille la structure. Et puis un matin, sans toujours qu'on sache vraiment pourquoi, il y a quelque chose qui revient. Et c'est le printemps. La direction est plus claire. L'organisation est plus fluide, elle est plus lisible. La gouvernance est mieux incarnée. Les premières formations managériales commencent à arriver, les vraies formations managériales sérieuses. Et le recrutement devient un levier stratégique, et pas seulement une course contre la montre. Et puis, c'est le moment où l'intelligence collective commence à porter ses fruits, et les équipes commencent à respirer. En fait, le modèle de Hudson, il parle des saisons de la vie. mais moi je le vois aussi dans le saison d'une personne et d'une entreprise. Et parfois avoir quelqu'un à vos côtés pour traverser ces étapes, c'est ce qui permet au printemps d'arriver sans précipiter les choses. Alors, j'aimerais que vous reteniez de cet épisode. Que l'entre-deux et l'éventuel vide qui s'y trouve, c'est souvent une porte vers vous-même. Peut-être même que c'est une invitation à renoncer aux besoins de faire, aux besoins de définir et de remplir. C'est apprendre à renoncer sans paniquer et habiter ce vide fertile de votre présence pour être totalement disponible à ce qui est là. Moi je crois vraiment qu'à ce moment-là, la ressource c'est de laisser le temps œuvrer, de lâcher les projections dans le futur. parce qu'elles vous prennent beaucoup trop d'énergie sur quelque chose qui n'existe pas. J'aimerais aussi que vous reteniez que derrière la croyance qu'on peut ou qu'on doit devenir la meilleure version de soi-même, il y a une pensée mortifère, c'est celle que vous n'êtes pas assez. Et cette pensée, elle vous coupe de vous-même, elle vous coupe de votre élan, et elle vous coupe de la sagesse ontologique qui se trouve dans votre corps. Et je vous invite vraiment à goûter ces moments d'entre-deux, ces moments d'été-in-d'un, à suspendre un peu la réflexion intellectuelle. pour faire de la place à l'intérieur. Et depuis cette place à l'intérieur, de laisser émerger les bonnes idées, les nouveaux désirs et les prochaines directions. Alors avant de se quitter, j'ai deux questions pour vous. Est-ce que cette volonté de toujours vous améliorer, est-ce qu'elle vous relie au monde ou est-ce qu'elle vous contracte ? Et ça donnerait quoi ? Un entre-deux avec plus de lenteur ou les questions, les doutes ou rien du tout ? pourrait avoir le loisir de se délier. Je vous remercie pour votre écoute. Je finis avec cette phrase de Rilke dans L'être à un jeune poète. Aimez les questions elles-mêmes, vivez un temps les questions, et peut-être, sans le savoir, vous vivrez un jour dans la réponse. Je vous retrouve pour le dernier épisode de la saison dans deux semaines. Un épisode plus personnel. où je vous raconte un bout de mon chemin, où il a été question de place, de liberté et de choix. Je vous parlerai du jour où j'ai décidé de partir seule au bout du monde, sans mon mari, sans mes enfants, avec aucun plan si ce n'est celui de ne pas en avoir. À bientôt !

  • Speaker #1

    J'espère que cet épisode vous a plu et qu'il vous a donné envie d'oser mettre un peu plus de ce que vous êtes dans ce que vous faites. Si cet épisode a résonné pour vous, Vous pouvez le repartager sur vos réseaux, laisser 5 étoiles ou un commentaire sur votre plateforme d'écoute préférée. Vous pouvez me suivre sur LinkedIn et sur Instagram, les liens sont dans le descriptif de l'épisode. On se retrouve lundi dans 15 jours pour le prochain épisode d'Une place à soi. A très bientôt.

Description

Vous êtes dans un entre-deux.

Pas tout à fait là où vous étiez, pas encore là où vous allez.


Vous cherchez des repères, un plan, une prochaine étape. Mais et si la vraie puissance de ce moment résidait justement dans l’absence de direction ? Dans cet espace où vous pouvez respirer, ralentir, écouter ce qui vient ?


Dans ce 9e épisode, je vous parle à cœur ouvert depuis un moment suspendu. Un entre-deux.

Je vous partage les doutes, les agacements, les élans d’envie et de panique… et surtout, ce qu’on peut découvrir quand on cesse de vouloir « faire » et qu’on accepte d’être.


Ce que je déplie dans cet épisode :

📌 Ce qu’on appelle “l’entre-deux” : ces périodes de creux entre deux projets, deux rôles, deux identités.

📌 Pourquoi on se précipite pour les remplir (notre cerveau déteste l’incertitude).

📌 Le mythe de la meilleure version de soi et comment il alimente l’épuisement.

📌 Une autre manière de vivre la croissance, inspirée des saisons : ralentir, se reposer, attendre le bon moment.

📌 Une invitation à honorer ces transitions, à respecter votre rythme, et à laisser germer ce qui a besoin d’espace pour éclore.


À écouter si…

Vous vous sentez entre deux rives,

Vous êtes fatiguées de chercher une direction à tout prix,

Vous avez envie de respirer, de revenir à votre corps,

alors cet épisode est votre invitation.


✍️ Les questions signature :

-Est-ce que cette volonté de toujours vous améliorer vous relie au monde… ou vous contracte ?

-Ça donnerait quoi, un entre deux avec plus de lenteur, où les questions, les doutes ou rien du tout pourraient avoir le loisir de se délier ?


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Ressources mentionnées :

La Voie du Sentir, enseignements réunis par R. Eymeri

Accélération et Résonance, H. Rosa

Les cinq saisons de l’énergie, I. Laading

Redessiner le monde, newsletter de M. Dardaillon

Lettres à un jeune poète, R. Maria Rilke


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✨ Bienvenue dans Une place à soi, le podcast pour habiter pleinement sa vie.

Je suis Sophie Riou et ma mission est d’accompagner les dirigeantes à reconnaître leurs potentialités et à prendre pleinement leur place pour s’épanouir dans toutes les sphères de leur vie.

Dans ce podcast, je guide les femmes en quête de sens, de justesse et d’affirmation de soi, à explorer la question de la place : trouver ma place, prendre sa place au travail, assumer qui je suis, s’affirmer au travail…

Pour toutes celles qui souhaitent développer leur confiance en soi, s’épanouir dans leur carrière, et réussir sans s’épuiser.


Si vous aimez les podcasts Métamorphose, éveille ta conscience, Trouver sa place ou encore Le Pouvoir au Féminin, alors Une Place à Soi devrait vous plaire aussi !


Crédits :

Production : Sophie Riou.

Technique & stratégie : Élouan Riou et Laëtitia Debreuve.

Bande son : Muttering - The Scope (par Luc Leroy).


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur le podcast Une place à soi, le podcast pour habiter pleinement sa vie. Ici, on explore la très vaste question de la place, en soi, dans le travail, dans le monde et dans ses relations. Mon nom c'est Sophie Rioux, je suis exécutive coach et mentor. Je crois profondément qu'être à sa juste place, c'est prendre le risque d'être soi et prendre sa part dans le monde. Mon intention avec ces épisodes... C'est d'aider les femmes à prendre leur place dans toutes les sphères de leur vie et incarner ce qu'elles sont dans toutes leurs dimensions. Ici, je vous proposerai de grandes prises de hauteur, des idées qui décalent et, en fin d'épisode, des questions pour que les liens que je fais, vous puissiez les faire à votre tour, dans votre vie. Bonne écoute ! Et si on sortait du mythe de la meilleure version de soi-même et qu'on cultivait l'art subtil ? de se foutre la paix. Alors pas en dilettante, pas en révolte non plus, mais avec sensibilité, avec lenteur et avec douceur. Alors j'enregistre cet épisode début août, un peu avec cette sensation d'entre-deux. Alors déjà c'est au milieu de l'été, entre travail et vacances, un peu avec une perte de repère pour moi. Et c'est aussi la fin d'une période assez intense. Et là, moi, j'éprouve vraiment le besoin de rentrer dans ces vacances et de tout couper. D'ailleurs, je ne sais pas pour vous, mais moi, j'ai quand même un peu l'impression que début juillet, c'était genre avant-terre. Et je sens cet entre-deux entre la fin de mon cycle de formation en thérapie psychocorporelle en juillet et juste après, la semaine qui a suivi, il y a eu ma rencontre avec la Voix du Sentir. Alors, la Voix du Sentir, pour celles et ceux qui n'en ont jamais entendu parler, c'est une voie spirituelle. non religieuse qui était enseignée par Louis Sansa et qui est profondément ancrée dans l'instant présent. Pas en pensée genre je me répète que je suis dans l'instant présent, mais vraiment faire l'expérience de manière sensible, sensitive même, de l'instant présent. C'est une voix qui invite à revenir à soi, à lâcher le mental, à écouter le corps, les sensations du corps. Tout ça pour... pour accéder à un état de présence intérieur beaucoup plus stable. Alors j'y ai passé quatre jours avec vraiment l'impression que je revenais à la maison, à la maison dans mon corps. Et c'était hyper doux, c'était hyper tranquille. Et je crois que j'aime assez que ce soit mon entre-deux à moi. Et dans le monde dans lequel on vit, je crois que cette voie, elle permet à la fois de développer la présence versus la rapidité et le scroll frénétique. Elle permet aussi d'améliorer la qualité de nos relations. Et ça, j'en parle dans l'épisode 7, l'idée autrement avec l'alliance. Elle permet d'apaiser le mental, plus spécifiquement, je dirais, ses mécanicités, c'est-à-dire la comparaison, la critique, le jugement, qui prennent, si on prend un peu de recul, qui prennent beaucoup d'énergie. Et ça permet de renouer avec le corps et avec l'intuition, parce qu'en s'ancrant vraiment dans le ressenti, il y a des réponses qui émergent toutes seules, et souvent bien mieux qu'avec une tête qui turbine. Alors pour tout vous dire, moi j'ai hésité. à sortir les deux derniers épisodes de la saison au mois d'août, justement à cause de cette sensation d'entre-deux, avec des questionnements sur comment j'intègre ces enseignements dans ma vie, dans ma pratique professionnelle, comment je fais rentrer plus de disponibilité dans ma vie, plus de sentir et moins de mental. Ce mental qui analyse beaucoup le passé, qui élabore le futur, qui interprète. Ce mental qui est quand même un truc très présent, voire trop, dans ma vie, dans ma tête. Du coup, je n'étais pas trop dans le mood de faire cet épisode. Je ne me sentais pas trop l'élan de repartir dans l'élaboration mentale après quatre jours de voie du sentir. Et puis, je me suis dit finalement, parle de cet entre-deux. En fait, non, c'est mon amie Lise avec qui j'ai parlé de cela qui m'a glissé cette idée. Donc, merci Lise. Donc, contre-pied, je décide d'enregistrer cet épisode avec moins d'efforts intellectuels depuis mon état de tranquillité du moment avec juste ce qui est là. et de questionner avec vous cette question de l'entre-deux. Vous savez, c'est ce moment de légère ennui sur un poste dont vous pensez avoir fait le tour, en attendant le suivant qui vous stimulera à nouveau. C'est cette entre-deux formation quand vous êtes à votre compte et passionné par votre métier, et en recherche de toujours apprendre pour être légitime, reconnu. C'est l'été que vous voulez absolument mettre à profit pour revenir sur LinkedIn, pour vous mettre dans des sujets de fond sans réelle envie. Parce que ce serait quand même bien de le faire. C'est cette période de restructuration où vous ne connaissez pas encore de quoi demain sera fait et votre place encore moins. C'est ce moment de vie, maternité, paternité, parents qui vieillissent, où vous questionnez vos nouvelles envies. Alors j'ai demandé à des femmes ce qu'elles ressentent, genre vraiment, dans ces moments-là. Pour moi, l'entre-deux, c'est l'inconfort. C'est être ni à fond dans une direction, ni dans une autre, ou alors essayer de l'être, mais complètement à moitié. Pour moi, l'entre-deux, c'est le doute et donc forcément le vertige. Et peut-être même ma panique. Je suis en plein dedans en ce moment, professionnellement. Et à l'intérieur, je me sens tétanisée, très excitée et en même temps, j'ai très peur. C'est un moment qui pour moi n'est pas du tout confortable. Trop flou, trop incertain, pas assez dans l'action. Alors l'entre-deux, moi je l'ai toujours un peu vécu comme une phase de... de cycle qui se termine, donc de vide. J'ai vu que mon mental partait un peu dans tous les sens. Plutôt le soulagement à la fin de chaque clôture de chapitre, à la fin de chaque projet. Je ressens aussi l'excitation du début. Les moments entre deux dans ma vie, je les passe également entre deux émotions. Je suis partagée entre l'excitation et une petite pointe de stress, parce que j'aimerais forcément que ça aille plus vite. Et avant, ça avait tendance à être une source de nostalgie pour moi, voire même de cafard. Je m'isolais, je me coupais un temps, parce que j'associais ça à un no man's land. Et je compare ça un peu comme quand on finit un super bouquin et qu'on ne parvient pas à en commencer un autre. Alors ce qui m'interpelle, moi, quand j'écoute ces femmes, c'est que cet entre-deux, il est souvent synonyme de vide, d'inconfort et de confusion entre plusieurs émotions. Et moi-même, en fait, en préparant cet épisode, je me suis demandé comment c'était pour moi. Et je crois qu'il y a vraiment quelque chose du registre de la légère angoisse et d'une certaine difficulté à profiter vraiment de ces temps de pause, comme si m'y plonger et vraiment en profiter pouvait me porter l'œil. Du coup, dans cet épisode, on va se demander pourquoi il faudrait optimiser cet entre-deux pour y trouver des réponses, pour préparer la suite, pour faire des choix. On va également se demander pourquoi on cherche en... permanence à devenir la meilleure version de soi-même, et pourquoi cet entre-deux est une période dont il faudrait sortir le plus vite possible. Et enfin, on va réhabiliter le principe même de l'entre-deux, qui est bien trop sous-côté à mon avis, et y voir une autre manière de penser la croissance. Et normalement, à la fin de cet épisode, vous devrez repartir avec 2-3 idées pour mieux vivre ces entre-deux. Allez c'est parti ! Alors déjà, ça vient d'où ce besoin d'optimiser ces moments d'entre-deux ? Ce besoin de savoir, en fait, ce qu'on fera après. Alors, savoir, c'est mentaliser ce qui est hors de notre portée. Et c'est croire, en fait, qu'on reprend le contrôle. Mais il y a quelque chose d'assez illusoire là-dedans. En fait, savoir, ça réduit l'anxiété. Parce que notre cerveau, il n'aime pas l'anxiété. Et à quoi vous le voyez ? Eh bien, vous êtes un peu inconfortable. Quand on vous presse de vous prononcer sur le poste que vous voulez prendre dans votre entretien de développement, comme si ça pouvait être toujours clair comme de l'eau de roche. Parce que vous êtes un peu nerveuse quand vous vous projetez à votre retour de congé maternité ou coparent, à l'idée de reprendre, voire de faire évoluer votre place, peut-être avec de nouveaux paramètres et de nouvelles envies. Je dis peut-être, mais c'est à peu près certain. Parce que vous paniquez aussi, votre trésorerie aussi, à l'idée d'un trou d'air après ce très gros projet, quand vous êtes... freelance, ce qu'il faut comprendre, c'est que ce sont notre besoin de clôture et notre intolérance à l'incertitude qui sont à l'oeuvre à cet endroit-là. Et c'est ça qui nous amène à préférer une mauvaise certitude plutôt qu'une bonne inconnue. Alors on se projette, on vit dans l'après, on présuppose la réaction des uns, on cherche la prochaine formation, on élabore des plans de carrière à triple inconnu. En fait, on gesticule pour réduire cette peur existentielle du vide. En fait, on n'a jamais eu autant de liberté. Mais on a complètement désappris à faire face à l'invisible, à l'inattendu et au non-agir. C'est Hartmut Rosa qui parle d'une société qui valorise la vitesse, qui valorise la nouveauté, l'activation permanente et finalement qui rend toute forme d'arrêt un peu suspecte. Je partage l'exemple de Mathilde. Quand on travaille ensemble, elle vient de quitter un poste en comex. Alors c'est son choix. Elle a envie d'autre chose, mais elle ne sait pas encore exactement quoi. Et là, pour elle, ça se passe en trois temps. Temps 1. Elle quitte une identité professionnelle, socialement très reconnue, et elle cherche une nouvelle histoire à raconter. Mathilde, elle voudrait déjà savoir où elle va, comment elle y va et combien elle gagnera, ce qui la met en tension. Alors on travaille sur sa ligne de vie, sur ses succès, ses échecs, ses bifurcations, ses loyautés aussi, ses ressources, bien sûr. Elle se connecte à ses désirs, même s'ils sont encore un peu flous, au début de notre travail ensemble. Elle se connecte aussi à sa peur de ne pas être là où on l'attend et à sa peur de ne pas être légitime. Et petit à petit, elle apprend à voir ses pensées et ses émotions un peu comme une boussole. Temps 2, elle accepte que ça prenne un peu de temps, qu'il y a un deuil à faire, un nouveau cycle qui commence. Mais elle ressent le besoin de se justifier auprès de ses proches qui se demandent et qui lui demandent « Mais tu vas faire quoi Mathilde ? C'est quoi ton plan ? » Et même « Du coup tu fais la grasse mat' tous les jours ? » Donc on travaille sur l'image qu'elle a d'elle-même et sur le regard des autres. Petit à petit, elle transforme la culpabilité de ce moment de creux, ce moment de je ne sais pas, en liberté et en responsabilité. Et temps 3, mise en mouvement, Mathilde accepte de ne pas savoir, mais quand même elle expérimente. Elle commence à passer des entretiens, elle envisage d'autres secteurs d'activité. Elle donne de son temps en mentorat et elle étudie la possibilité de créer sa boîte. Et je crois vraiment que c'est ça la clé, c'est la stratégie des petits pas cosmiques. J'en ai déjà parlé dans un précédent épisode. C'est tenter des petites choses qui peuvent faire toute la différence, pour peu, pour peu, qu'on soit vraiment présent à ses pensées et à ses actions. Vraiment avec une intention et une pleine présence à soi. C'est se demander, ok, est-ce que c'est juste ? Est-ce que ça me plaît ? Est-ce que ça me rend vivante ? Et dans le cas de Mathilde, et peut-être que chez vous aussi, il y a quelque chose de fort au début, c'est la projection. C'est la projection du manque, si la future activité est moins rémunératrice. C'est la projection de la déception des proches. C'est la projection du jugement peut-être des autres, des anciens collègues. Et pour Mathilde, c'était ça en tout cas. Et puis le doute en sa légitimité. Mais ce qu'il faut voir à cet endroit-là, c'est que ces projections, elles n'existent pas. La projection, c'est une construction du mental sur quelque chose qui n'est pas en train de se produire. Si ça n'est pas en train de se produire, ça n'existe pas. Et dès lors que vous revenez à ce qui est simplement là, dans l'ici et maintenant, eh bien, vous vous rendez disponible à ce que vous ressentez, à ce dont vous avez vraiment envie, et à ce que vous apprennent finalement ces expérimentations. Je vous donne un autre exemple. On est en 2021, on sort d'une année de Covid, et en tant que DRH, j'ai travaillé comme une dingue. Alors pendant cette période-là, moi j'ai eu une liberté de fou. Mais je me suis épuisée. Et à la fin de l'été 2021, j'ai plus de vue, j'ai plus d'envie. Et j'appréhende beaucoup la rentrée. Je me demande si j'ai encore envie de ce job. La réponse est un timide non. Surtout que je ne sais pas quoi faire d'autre. Surtout que ce job de DRH, c'était mon dream job. Donc je me sens un peu comme une petite enfant gâtée, ingrate, qui se demande déjà si c'est vraiment ça qu'elle veut faire. J'écoute le podcast Déviation. Je trouve ses parcours absolument fous. mais je ne me sens pas du tout capable de me mettre en déséquilibre. En tout cas, pas encore. Alors, ce que je fais, c'est que je me donne des rendez-vous. Je me donne un rendez-vous en octobre et en mars de l'année suivante. Et vous savez quoi ? La vie est bien faite. En octobre, on m'annonce qu'on va vendre une de nos activités et qu'on va devoir mener une réorganisation. Et là, non pas que ce soit une bonne idée, une bonne nouvelle, cette réorganisation, mais en tout cas, à mon niveau, je sens qu'il y a quelque chose à apprendre pour moi. Et surtout... par rapport à ce qui flotte pour moi, qu'il est surtout urgent de ne pas se précipiter. Au mois de mars, c'est plus précis pour moi. Je sais ce que je veux. Déjà, la première chose, c'est que je veux emmener le bateau de l'autre côté de la rive et bien mener le PSE pour l'entreprise, pour les collaborateurs, pour les gens qui restent, pour les gens qui vont partir et pour mon équipe. Moi, je sais que je veux partir. Je veux tenter l'aventure de l'entrepreneuriat et là aussi, la vie est farceuse. Mon boss me propose un poste. qui est encore plus gros que celui que j'occupe, cette fois-ci en Angleterre. Donc là, ma tête me dit « Waouh, génial, je peux faire ça aussi. En fait, je suis aussi compétente que ça, je peux le faire. » Un peu étonnée, un peu galvanisée, un espèce de mélange assez agréable. Et en même temps, mon corps, il se contracte et me dit « Surtout, n'y va pas. » La suite de l'histoire, peut-être que vous la connaissez. Ce qui se passe, c'est que je suis mon élan, je me lance. J'ai tenté des choses, j'en ai goûté, j'en ai lâché, en tout. cas rétrospectivement je pense que ça a été une décision que je n'ai regretté à aucun moment. Et pour moi l'enseignement ici ça a été de laisser le temps faire son oeuvre. avec quand même l'idée de me donner un cadre avec ces rendez-vous. Ça m'a apporté de la sécurité, ça m'a permis d'avoir des temps pour lever la tête d'une guidon, de réellement questionner mon envie, pour pas me laisser entraîner dans un poste sans réelle passion, sous prétexte que ça fonctionnait bien pour moi. Donc le temps a fait partie du job. Et en même temps, si je suis très honnête, j'ai vraiment trouvé le temps long et très inconfortable, souvent. Mais il m'a vraiment permis de sentir ce que je désirais vraiment. et de faire évoluer les choses, parce que ce qui était valable en octobre ne l'était déjà plus en mars suivant. Et ce sujet du désir, du temps qui laisse émerger le désir, celui à suivre pour ne pas passer à côté de sa vie, vous pouvez aller écouter le premier épisode, j'en parle. Si vous vous prenez en flagrant délit de remplissage ou de culpabilité de décélération, à vouloir finalement connaître la destination avant même d'avoir initié le mouvement, vous pouvez vous demander à quelle pression Vous réagissez. Est-ce que c'est la pression des autres ou est-ce que c'est la vôtre, celle que vous vous mettez ? Et là, je vous invite vraiment à prendre un temps d'intériorisation, quitte à mettre en pause cet épisode, et à vous demander à quoi vous renoncez quand vous refusez cet entre-deux. Alors peut-être que c'est à une forme d'attention à vous-même, à ce qui se passe autour de vous. Peut-être que vous renoncez au ralentissement, au repos. En tout cas, je vous laisse sentir ce que ça vous fait à vous, vraiment. Il y a une phrase que je n'en peux plus d'entendre, c'est « devenir la meilleure version de soi-même » . Alors, on la trouve sur les réseaux sociaux, on la trouve en livre, en méthode miracle en 60 jours pour dépasser ses croyances limitantes. Alors, j'ai fait une petite recherche, c'est amusant, on les trouve en quantité folle, ces bouquins, sur les plateformes de livres d'occas. Alors, deux options possibles, en tout cas, ce sont les miennes. soit les anciens propriétaires se sont révélés à eux-mêmes dans une épiphanie au 61e jour soit ça ne fonctionne pas. Moi j'opte plutôt pour la deuxième option. Devenir la meilleure version de soi, c'est un concept à la mode persistant parce que ça fait quelques années qu'on en entend parler qui révèle je crois l'obsession de la société et des individus à vouloir continuellement s'upgrader. Devenir la meilleure version de soi, c'est pas seulement s'améliorer c'est devenir soi mais en mieux. C'est une meilleure santé, une bonne gestion de ses émotions, comme si nos émotions pouvaient être gérées comme un compte de résultats. C'est un corps qui ne fait pas son âge. C'est un travail épanouissant dans lequel on ne fait pas que réussir, on dépasse en plus ses objectifs. C'est finalement gérer sa petite entreprise personnelle en optimisant son temps, en se fixant des objectifs smart. Alors ces objectifs, ils ont pour fonction de rendre réalisables nos envies avec la satisfaction de la récompense au bout. Vous savez, comme les petits anneaux sur la montre connectée. Alors, j'ai rien contre les objectifs. Je dis d'ailleurs souvent objectifs imprécis, conneries précises. Mais tout est question d'équilibre, en fait. Et je crois vraiment qu'il y a des moments de jachère souhaitables. Donc ça, c'est un peu la promesse du développement personnel sur étagère, devenir la meilleure version de soi, à base de boulettes journal, de routines matinales proposées sur Instagram, ou de crèmes qui coûtent un demi-PEL. Mettre au même endroit la liste de ses envies, les choses à faire, les projets à réaliser, les pensées qui traversent, boire un verre d'eau, puis 5 minutes de respiration, 10 salutations au soleil, lire quelques pages. Pourquoi en fait ? Pour contrôler, pour laisser moins de place à l'inconnu et donner plus d'orientation à ce qu'on veut devenir. Et dans cette promesse, en fait, là encore, il y a une injonction à être productif. En fait, réussir, ça demande d'agir, ça demande de faire des efforts, ça se mérite, il faut que ça fasse un peu mal. Avec en creux, en tout cas je crois, la comparaison aux autres. Ces personnalités qu'on érige comme self-made mad, comme self-made woman, parfois même plus près de nous, ce sont les mythes familiaux qu'on raconte au coin de la cheminée, et qui font finalement se sentir pas assez. Et donc du coup, ces moments d'entre-deux, ils sont particulièrement gênants parce que... Il se trouve précisément entre deux certitudes, entre deux actions, entre deux projets. Si je cherche à devenir une version de moi améliorée, je vais tenter de remplir cet entre-deux pour ne pas régresser, pour ne pas céder au vide, pour ne pas céder à la paresse. Je vais vous donner un exemple, c'est celui de Marina. Marina, elle s'ennuie, elle a fait le tour de son job, en tout cas c'est ce qu'elle dit, c'est ce qu'elle ressent. Elle veut un poste plus grand, avec plus de responsabilités. C'est une femme qui est très performante et comme elle s'ennuie, elle cherche à pousser un peu les murs de son poste. Elle brigue un gros projet à prendre en plus de son poste et elle multiplie les déjeuners de réseau pour élargir son périmètre d'influence et se rendre incontournable le jour où le poste qu'elle brigue sera disponible. Il se trouve que comme elle a un peu de temps, elle se lance dans la préparation d'un trail et elle s'entraîne plusieurs fois par semaine. On se lève très tôt le matin pour courir. Et puis, elle part régulièrement en week-end en altitude pour se mettre dans les conditions de la course qu'elle fait dans quelques mois. Et puis, un nouveau poste se présente. C'est celui qui coche toutes les cases qu'elle a listées. Donc, elle est absolument ravie. Et fin août, trail de l'échappée belle. Pour ceux qui connaissent, c'est un gros trail. Et là, entorse déligamment après 7 heures de course. Et là, ce n'est pas comme si c'était un épisode... isolée, c'est que cet entorse a lieu trois jours avant l'entretien déterminant. Entretien qu'elle va rater, il se trouve qu'elle est épuisée. Lien de cause à effet, je ne sais pas, en tout cas factuellement. Elle foire son entretien, elle est crevée. Et Marina, elle me dit, après coup, un peu abattue, en fait je me suis agitée parce que j'avais peur de ne plus exister si je n'avais pas quelque chose de grand à montrer. Je trouve que cette phrase est absolument désarmante de vulnérabilité. Elle reconnaît qu'il y a eu un mouvement de fuite de sa part, qu'elle angoissait à l'idée d'être moins dans le fer, donc qu'elle s'est mise à gesticuler. Et voilà, et donc pendant sa convalescence, elle a décidé de se laisser quelques mois pour revenir à, je dirais, une lucidité radicale, sans projet et sans mouvement à tout prix, juste pour ressentir ce qui est juste pour elle, pour la prochaine étape professionnelle. Peut-être que ça vous parle, l'exemple de Marina. Peut-être que vous faites partie de la team résolution début d'année, de plan de marche pour l'été, avec des livres à lire, un plan d'entraînement, des choses à apprendre pour préparer l'après, avec l'idée d'optimiser un temps calme pour devenir un peu plus. Moi, je me suis moi-même vue en train de lancer des balles pour ma prochaine formation, alors que franchement, ces deux dernières années ont été hyper intenses, qu'elles ont été très transformantes, et qu'en réalité, ce que j'ai appris infuse encore, et va encore infuser pendant quelques temps. Et si ça vous parle, eh bien j'ai envie de vous inviter au vide fertile. Et ça tombe bien, c'est l'été, vous avez peut-être moins de contraintes, ça peut être l'occasion de contempler, de faire une chose à la fois, au rythme en tout cas qui est bon pour vous. Et peut-être que vous ferez tout ça, tout ce que j'ai listé, mais avec un peu moins de il faut. Et juste, je vous invite à vous rappeler que tel que vous êtes, vous êtes déjà largement assez. Alors pour finir... J'ai envie de vous proposer de reconsidérer notre vision traditionnelle de la croissance. Alors on a tendance à la voir, cette croissance, en tout cas dans le monde comme pour soi, linéaire, en augmentation, voire carrément exponentielle. Alors à l'échelle individuelle, ça peut passer par plus de responsabilités, plus de succès, plus d'argent. À l'échelle d'une organisation, c'est plus de chiffres d'affaires, c'est plus de débit de DA. C'est Mathieu Dardaillon qui en parle dans sa newsletter. Il décrit le modèle des quatre saisons de Frédéric Hudson, qui est professeur à l'université de Columbia. Hudson lui propose une analogie avec les cycles des saisons. L'été, en tout cas métaphoriquement, c'est une période intense, c'est opulent, les fruits mûrissent, les projets voient le jour. Dans cet été métaphorique, je suis au taquet de l'énergie, je suis au taquet de la confiance, c'est absolument galvanisant et dans ce moment-là, le mouvement entraîne le mouvement. Et puis il y a l'automne. Juste après, c'est l'automne et le temps des récoltes. D'ailleurs, dans toutes les traditions, il y a des fêtes saisonnières. Je pense aux vendanges notamment, mais pas seulement. C'est des moments qui célèbrent la fin d'un cycle, le début d'un autre. Et d'ailleurs, si on regarde les choses depuis un autre an, dans ces rituels, en fait, on remercie symboliquement la terre et le ciel pour l'abondance. Si on le ramène dans notre vie, c'est la rentrée de septembre, avec le début d'un nouveau cycle. Puis vient l'hiver. Alors l'hiver, c'est... Le repli vers l'intérieur avec un plaid et un thé chaud, c'est souvent une saison d'introspection où la vie se transforme, mais elle se transforme sur un plan invisible. Ça peut être des moments de questionnement assez profonds sur ses valeurs, sur son identité et sur sa place. Et puis arrive le printemps, c'est l'émergence de la vie qui couvait, c'est un temps où on a envie d'explorer, d'expérimenter, d'apprendre et de remettre un peu son nez dehors. Ce que Hudson ne décrit pas. et que moi j'aime beaucoup, c'est l'été indien ou l'intersaison qu'on retrouve en médecine chinoise. Et je trouve qu'elle a plein de choses à nous apprendre sur cette idée d'entre-deux. Chacune des quatre saisons traditionnelles est représentée par un élément, donc c'est le feu, le métal, le bois et l'eau. Et ces quatre saisons sont aussi représentées par un point cardinal, nord-sud, est-ouest. L'intersaison, elle, c'est la Terre, et c'est l'observateur de ces quatre énergies, de ces quatre saisons, depuis le centre. Son point cardinal à elle, l'intersaison, c'est le centre. Cette Terre, en fait, c'est un peu le catalyseur des transformations à chaque saison. Concrètement, ce moment d'entre-deux, il invite à la réflexion, il invite au bilan. C'est parfois une période de rumination mentale, d'angoisse, c'est une période de doute aussi parfois. Et là, pas de recette miracle, à part avoir un bon praticien en médecine chinoise, d'avoir peut-être une activité créative, une activité manuelle, de marcher. En tout cas, vous commencez à me connaître, tout ce qui peut remettre le corps en mouvement. parce que finalement cette intersaison, en tout cas moi c'est ce que j'aime dans cette séquence là, en tout cas métaphoriquement toujours, c'est que c'est un souffle pour sentir ce qui est là. L'intersaison elle est là aussi pour écouter son intuition et entendre les messages subtils. De ce modèle des quatre saisons d'Hudson et de ce que je vous partage autour de l'intersaison on peut retenir deux trois choses. Déjà la première c'est que la vie peut pas être un été perpétuel parce que sinon on brûle et c'est le cas de la planète aussi. Que ces moments de vie de fertile, ils sont non seulement souhaitables, mais ils sont inévitables et en tout état de cause, toujours temporaires. On peut sauter une saison, sauter une étape, les choses bougeront, il n'y a pas de problème là-dessus, c'est certain. En tout cas, ce qui peut être intéressant aussi, c'est de vivre des cycles complets, avec le rythme que ça suppose. Et pour vous, ce serait, en tout cas moi je vous conseille, d'identifier ces phases dans votre vie, d'être à l'écoute de ce que vous ressentez dans chaque moment, dans chaque saison. et de l'accompagner sans lutter et de vraiment accueillir ce que vous ressentez dans ces moments-là. Si je fais un parallèle avec les organisations avec lesquelles je travaille, je vais vous parler de quelques startups avec lesquelles j'ai pu travailler. Moi, ce que j'observe à chaque fois, c'est qu'il y a toujours un moment très reconnaissable que toutes les startups traversent. Déjà, ça commence souvent comme un été. Un été avec une énergie haute, avec la compétition, la concurrence, la vitesse, les levées de fonds. où tout est absolument intense, où on ne dort pas beaucoup, mais du moins qu'on avance, c'est chouette. Le produit, il est encore mouvant, le marché n'est pas toujours bien défini, mais il y a l'élan collectif, et ça, ça tient de boussole. C'est un peu l'âge d'or du tout est possible, et l'été, c'est cette phase où on confond parfois mouvement et direction. Et puis vient l'automne. L'automne, c'est généralement le moment où j'arrive. C'est le moment où les premières dissonances s'installent. où le produit a du mal à suivre, où les recrutements sont faits dans l'urgence et que ça commence vraiment à poser problème. Il y a autre chose qui pose problème, c'est le manque de process. Le management est en tension, la culture d'équipe est floue. Et on le sent vraiment à ce moment-là. Et chacun court après ses objectifs, quitte à se rendre compte que ceux de l'équipe d'à côté ne sont pas dans la même direction. Et parfois, c'est le premier email d'un investisseur un peu plus sec que d'autres qui va agir comme... un révélateur. L'automne, c'est vraiment pas la fin du rêve, c'est généralement un peu le wake-up call, c'est le moment où il faut commencer à se réaligner. Et puis vient l'hiver. L'hiver, c'est le moment le plus exigeant, c'est le moment où on doit faire quelque chose d'un peu contre-intuitif, on doit ralentir. On doit ralentir pour comprendre et pour regarder les angles morts. C'est se demander par exemple est-ce que le produit est mal pensé ou est-ce que c'est la gouvernance. La question qui gratte parfois aussi, c'est est-ce qu'on a embauché des gens brillants, mais ils ne sont juste pas alignés avec là où on va. Et là, dans ce moment-là, moi j'accompagne les équipes à prendre de la hauteur, à faire preuve d'honnêteté radicale. Et c'est des moments où on va au fond du sujet, où bien souvent on est amené à pivoter, et on retravaille la structure. Et puis un matin, sans toujours qu'on sache vraiment pourquoi, il y a quelque chose qui revient. Et c'est le printemps. La direction est plus claire. L'organisation est plus fluide, elle est plus lisible. La gouvernance est mieux incarnée. Les premières formations managériales commencent à arriver, les vraies formations managériales sérieuses. Et le recrutement devient un levier stratégique, et pas seulement une course contre la montre. Et puis, c'est le moment où l'intelligence collective commence à porter ses fruits, et les équipes commencent à respirer. En fait, le modèle de Hudson, il parle des saisons de la vie. mais moi je le vois aussi dans le saison d'une personne et d'une entreprise. Et parfois avoir quelqu'un à vos côtés pour traverser ces étapes, c'est ce qui permet au printemps d'arriver sans précipiter les choses. Alors, j'aimerais que vous reteniez de cet épisode. Que l'entre-deux et l'éventuel vide qui s'y trouve, c'est souvent une porte vers vous-même. Peut-être même que c'est une invitation à renoncer aux besoins de faire, aux besoins de définir et de remplir. C'est apprendre à renoncer sans paniquer et habiter ce vide fertile de votre présence pour être totalement disponible à ce qui est là. Moi je crois vraiment qu'à ce moment-là, la ressource c'est de laisser le temps œuvrer, de lâcher les projections dans le futur. parce qu'elles vous prennent beaucoup trop d'énergie sur quelque chose qui n'existe pas. J'aimerais aussi que vous reteniez que derrière la croyance qu'on peut ou qu'on doit devenir la meilleure version de soi-même, il y a une pensée mortifère, c'est celle que vous n'êtes pas assez. Et cette pensée, elle vous coupe de vous-même, elle vous coupe de votre élan, et elle vous coupe de la sagesse ontologique qui se trouve dans votre corps. Et je vous invite vraiment à goûter ces moments d'entre-deux, ces moments d'été-in-d'un, à suspendre un peu la réflexion intellectuelle. pour faire de la place à l'intérieur. Et depuis cette place à l'intérieur, de laisser émerger les bonnes idées, les nouveaux désirs et les prochaines directions. Alors avant de se quitter, j'ai deux questions pour vous. Est-ce que cette volonté de toujours vous améliorer, est-ce qu'elle vous relie au monde ou est-ce qu'elle vous contracte ? Et ça donnerait quoi ? Un entre-deux avec plus de lenteur ou les questions, les doutes ou rien du tout ? pourrait avoir le loisir de se délier. Je vous remercie pour votre écoute. Je finis avec cette phrase de Rilke dans L'être à un jeune poète. Aimez les questions elles-mêmes, vivez un temps les questions, et peut-être, sans le savoir, vous vivrez un jour dans la réponse. Je vous retrouve pour le dernier épisode de la saison dans deux semaines. Un épisode plus personnel. où je vous raconte un bout de mon chemin, où il a été question de place, de liberté et de choix. Je vous parlerai du jour où j'ai décidé de partir seule au bout du monde, sans mon mari, sans mes enfants, avec aucun plan si ce n'est celui de ne pas en avoir. À bientôt !

  • Speaker #1

    J'espère que cet épisode vous a plu et qu'il vous a donné envie d'oser mettre un peu plus de ce que vous êtes dans ce que vous faites. Si cet épisode a résonné pour vous, Vous pouvez le repartager sur vos réseaux, laisser 5 étoiles ou un commentaire sur votre plateforme d'écoute préférée. Vous pouvez me suivre sur LinkedIn et sur Instagram, les liens sont dans le descriptif de l'épisode. On se retrouve lundi dans 15 jours pour le prochain épisode d'Une place à soi. A très bientôt.

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Description

Vous êtes dans un entre-deux.

Pas tout à fait là où vous étiez, pas encore là où vous allez.


Vous cherchez des repères, un plan, une prochaine étape. Mais et si la vraie puissance de ce moment résidait justement dans l’absence de direction ? Dans cet espace où vous pouvez respirer, ralentir, écouter ce qui vient ?


Dans ce 9e épisode, je vous parle à cœur ouvert depuis un moment suspendu. Un entre-deux.

Je vous partage les doutes, les agacements, les élans d’envie et de panique… et surtout, ce qu’on peut découvrir quand on cesse de vouloir « faire » et qu’on accepte d’être.


Ce que je déplie dans cet épisode :

📌 Ce qu’on appelle “l’entre-deux” : ces périodes de creux entre deux projets, deux rôles, deux identités.

📌 Pourquoi on se précipite pour les remplir (notre cerveau déteste l’incertitude).

📌 Le mythe de la meilleure version de soi et comment il alimente l’épuisement.

📌 Une autre manière de vivre la croissance, inspirée des saisons : ralentir, se reposer, attendre le bon moment.

📌 Une invitation à honorer ces transitions, à respecter votre rythme, et à laisser germer ce qui a besoin d’espace pour éclore.


À écouter si…

Vous vous sentez entre deux rives,

Vous êtes fatiguées de chercher une direction à tout prix,

Vous avez envie de respirer, de revenir à votre corps,

alors cet épisode est votre invitation.


✍️ Les questions signature :

-Est-ce que cette volonté de toujours vous améliorer vous relie au monde… ou vous contracte ?

-Ça donnerait quoi, un entre deux avec plus de lenteur, où les questions, les doutes ou rien du tout pourraient avoir le loisir de se délier ?


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Ressources mentionnées :

La Voie du Sentir, enseignements réunis par R. Eymeri

Accélération et Résonance, H. Rosa

Les cinq saisons de l’énergie, I. Laading

Redessiner le monde, newsletter de M. Dardaillon

Lettres à un jeune poète, R. Maria Rilke


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✨ Bienvenue dans Une place à soi, le podcast pour habiter pleinement sa vie.

Je suis Sophie Riou et ma mission est d’accompagner les dirigeantes à reconnaître leurs potentialités et à prendre pleinement leur place pour s’épanouir dans toutes les sphères de leur vie.

Dans ce podcast, je guide les femmes en quête de sens, de justesse et d’affirmation de soi, à explorer la question de la place : trouver ma place, prendre sa place au travail, assumer qui je suis, s’affirmer au travail…

Pour toutes celles qui souhaitent développer leur confiance en soi, s’épanouir dans leur carrière, et réussir sans s’épuiser.


Si vous aimez les podcasts Métamorphose, éveille ta conscience, Trouver sa place ou encore Le Pouvoir au Féminin, alors Une Place à Soi devrait vous plaire aussi !


Crédits :

Production : Sophie Riou.

Technique & stratégie : Élouan Riou et Laëtitia Debreuve.

Bande son : Muttering - The Scope (par Luc Leroy).


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur le podcast Une place à soi, le podcast pour habiter pleinement sa vie. Ici, on explore la très vaste question de la place, en soi, dans le travail, dans le monde et dans ses relations. Mon nom c'est Sophie Rioux, je suis exécutive coach et mentor. Je crois profondément qu'être à sa juste place, c'est prendre le risque d'être soi et prendre sa part dans le monde. Mon intention avec ces épisodes... C'est d'aider les femmes à prendre leur place dans toutes les sphères de leur vie et incarner ce qu'elles sont dans toutes leurs dimensions. Ici, je vous proposerai de grandes prises de hauteur, des idées qui décalent et, en fin d'épisode, des questions pour que les liens que je fais, vous puissiez les faire à votre tour, dans votre vie. Bonne écoute ! Et si on sortait du mythe de la meilleure version de soi-même et qu'on cultivait l'art subtil ? de se foutre la paix. Alors pas en dilettante, pas en révolte non plus, mais avec sensibilité, avec lenteur et avec douceur. Alors j'enregistre cet épisode début août, un peu avec cette sensation d'entre-deux. Alors déjà c'est au milieu de l'été, entre travail et vacances, un peu avec une perte de repère pour moi. Et c'est aussi la fin d'une période assez intense. Et là, moi, j'éprouve vraiment le besoin de rentrer dans ces vacances et de tout couper. D'ailleurs, je ne sais pas pour vous, mais moi, j'ai quand même un peu l'impression que début juillet, c'était genre avant-terre. Et je sens cet entre-deux entre la fin de mon cycle de formation en thérapie psychocorporelle en juillet et juste après, la semaine qui a suivi, il y a eu ma rencontre avec la Voix du Sentir. Alors, la Voix du Sentir, pour celles et ceux qui n'en ont jamais entendu parler, c'est une voie spirituelle. non religieuse qui était enseignée par Louis Sansa et qui est profondément ancrée dans l'instant présent. Pas en pensée genre je me répète que je suis dans l'instant présent, mais vraiment faire l'expérience de manière sensible, sensitive même, de l'instant présent. C'est une voix qui invite à revenir à soi, à lâcher le mental, à écouter le corps, les sensations du corps. Tout ça pour... pour accéder à un état de présence intérieur beaucoup plus stable. Alors j'y ai passé quatre jours avec vraiment l'impression que je revenais à la maison, à la maison dans mon corps. Et c'était hyper doux, c'était hyper tranquille. Et je crois que j'aime assez que ce soit mon entre-deux à moi. Et dans le monde dans lequel on vit, je crois que cette voie, elle permet à la fois de développer la présence versus la rapidité et le scroll frénétique. Elle permet aussi d'améliorer la qualité de nos relations. Et ça, j'en parle dans l'épisode 7, l'idée autrement avec l'alliance. Elle permet d'apaiser le mental, plus spécifiquement, je dirais, ses mécanicités, c'est-à-dire la comparaison, la critique, le jugement, qui prennent, si on prend un peu de recul, qui prennent beaucoup d'énergie. Et ça permet de renouer avec le corps et avec l'intuition, parce qu'en s'ancrant vraiment dans le ressenti, il y a des réponses qui émergent toutes seules, et souvent bien mieux qu'avec une tête qui turbine. Alors pour tout vous dire, moi j'ai hésité. à sortir les deux derniers épisodes de la saison au mois d'août, justement à cause de cette sensation d'entre-deux, avec des questionnements sur comment j'intègre ces enseignements dans ma vie, dans ma pratique professionnelle, comment je fais rentrer plus de disponibilité dans ma vie, plus de sentir et moins de mental. Ce mental qui analyse beaucoup le passé, qui élabore le futur, qui interprète. Ce mental qui est quand même un truc très présent, voire trop, dans ma vie, dans ma tête. Du coup, je n'étais pas trop dans le mood de faire cet épisode. Je ne me sentais pas trop l'élan de repartir dans l'élaboration mentale après quatre jours de voie du sentir. Et puis, je me suis dit finalement, parle de cet entre-deux. En fait, non, c'est mon amie Lise avec qui j'ai parlé de cela qui m'a glissé cette idée. Donc, merci Lise. Donc, contre-pied, je décide d'enregistrer cet épisode avec moins d'efforts intellectuels depuis mon état de tranquillité du moment avec juste ce qui est là. et de questionner avec vous cette question de l'entre-deux. Vous savez, c'est ce moment de légère ennui sur un poste dont vous pensez avoir fait le tour, en attendant le suivant qui vous stimulera à nouveau. C'est cette entre-deux formation quand vous êtes à votre compte et passionné par votre métier, et en recherche de toujours apprendre pour être légitime, reconnu. C'est l'été que vous voulez absolument mettre à profit pour revenir sur LinkedIn, pour vous mettre dans des sujets de fond sans réelle envie. Parce que ce serait quand même bien de le faire. C'est cette période de restructuration où vous ne connaissez pas encore de quoi demain sera fait et votre place encore moins. C'est ce moment de vie, maternité, paternité, parents qui vieillissent, où vous questionnez vos nouvelles envies. Alors j'ai demandé à des femmes ce qu'elles ressentent, genre vraiment, dans ces moments-là. Pour moi, l'entre-deux, c'est l'inconfort. C'est être ni à fond dans une direction, ni dans une autre, ou alors essayer de l'être, mais complètement à moitié. Pour moi, l'entre-deux, c'est le doute et donc forcément le vertige. Et peut-être même ma panique. Je suis en plein dedans en ce moment, professionnellement. Et à l'intérieur, je me sens tétanisée, très excitée et en même temps, j'ai très peur. C'est un moment qui pour moi n'est pas du tout confortable. Trop flou, trop incertain, pas assez dans l'action. Alors l'entre-deux, moi je l'ai toujours un peu vécu comme une phase de... de cycle qui se termine, donc de vide. J'ai vu que mon mental partait un peu dans tous les sens. Plutôt le soulagement à la fin de chaque clôture de chapitre, à la fin de chaque projet. Je ressens aussi l'excitation du début. Les moments entre deux dans ma vie, je les passe également entre deux émotions. Je suis partagée entre l'excitation et une petite pointe de stress, parce que j'aimerais forcément que ça aille plus vite. Et avant, ça avait tendance à être une source de nostalgie pour moi, voire même de cafard. Je m'isolais, je me coupais un temps, parce que j'associais ça à un no man's land. Et je compare ça un peu comme quand on finit un super bouquin et qu'on ne parvient pas à en commencer un autre. Alors ce qui m'interpelle, moi, quand j'écoute ces femmes, c'est que cet entre-deux, il est souvent synonyme de vide, d'inconfort et de confusion entre plusieurs émotions. Et moi-même, en fait, en préparant cet épisode, je me suis demandé comment c'était pour moi. Et je crois qu'il y a vraiment quelque chose du registre de la légère angoisse et d'une certaine difficulté à profiter vraiment de ces temps de pause, comme si m'y plonger et vraiment en profiter pouvait me porter l'œil. Du coup, dans cet épisode, on va se demander pourquoi il faudrait optimiser cet entre-deux pour y trouver des réponses, pour préparer la suite, pour faire des choix. On va également se demander pourquoi on cherche en... permanence à devenir la meilleure version de soi-même, et pourquoi cet entre-deux est une période dont il faudrait sortir le plus vite possible. Et enfin, on va réhabiliter le principe même de l'entre-deux, qui est bien trop sous-côté à mon avis, et y voir une autre manière de penser la croissance. Et normalement, à la fin de cet épisode, vous devrez repartir avec 2-3 idées pour mieux vivre ces entre-deux. Allez c'est parti ! Alors déjà, ça vient d'où ce besoin d'optimiser ces moments d'entre-deux ? Ce besoin de savoir, en fait, ce qu'on fera après. Alors, savoir, c'est mentaliser ce qui est hors de notre portée. Et c'est croire, en fait, qu'on reprend le contrôle. Mais il y a quelque chose d'assez illusoire là-dedans. En fait, savoir, ça réduit l'anxiété. Parce que notre cerveau, il n'aime pas l'anxiété. Et à quoi vous le voyez ? Eh bien, vous êtes un peu inconfortable. Quand on vous presse de vous prononcer sur le poste que vous voulez prendre dans votre entretien de développement, comme si ça pouvait être toujours clair comme de l'eau de roche. Parce que vous êtes un peu nerveuse quand vous vous projetez à votre retour de congé maternité ou coparent, à l'idée de reprendre, voire de faire évoluer votre place, peut-être avec de nouveaux paramètres et de nouvelles envies. Je dis peut-être, mais c'est à peu près certain. Parce que vous paniquez aussi, votre trésorerie aussi, à l'idée d'un trou d'air après ce très gros projet, quand vous êtes... freelance, ce qu'il faut comprendre, c'est que ce sont notre besoin de clôture et notre intolérance à l'incertitude qui sont à l'oeuvre à cet endroit-là. Et c'est ça qui nous amène à préférer une mauvaise certitude plutôt qu'une bonne inconnue. Alors on se projette, on vit dans l'après, on présuppose la réaction des uns, on cherche la prochaine formation, on élabore des plans de carrière à triple inconnu. En fait, on gesticule pour réduire cette peur existentielle du vide. En fait, on n'a jamais eu autant de liberté. Mais on a complètement désappris à faire face à l'invisible, à l'inattendu et au non-agir. C'est Hartmut Rosa qui parle d'une société qui valorise la vitesse, qui valorise la nouveauté, l'activation permanente et finalement qui rend toute forme d'arrêt un peu suspecte. Je partage l'exemple de Mathilde. Quand on travaille ensemble, elle vient de quitter un poste en comex. Alors c'est son choix. Elle a envie d'autre chose, mais elle ne sait pas encore exactement quoi. Et là, pour elle, ça se passe en trois temps. Temps 1. Elle quitte une identité professionnelle, socialement très reconnue, et elle cherche une nouvelle histoire à raconter. Mathilde, elle voudrait déjà savoir où elle va, comment elle y va et combien elle gagnera, ce qui la met en tension. Alors on travaille sur sa ligne de vie, sur ses succès, ses échecs, ses bifurcations, ses loyautés aussi, ses ressources, bien sûr. Elle se connecte à ses désirs, même s'ils sont encore un peu flous, au début de notre travail ensemble. Elle se connecte aussi à sa peur de ne pas être là où on l'attend et à sa peur de ne pas être légitime. Et petit à petit, elle apprend à voir ses pensées et ses émotions un peu comme une boussole. Temps 2, elle accepte que ça prenne un peu de temps, qu'il y a un deuil à faire, un nouveau cycle qui commence. Mais elle ressent le besoin de se justifier auprès de ses proches qui se demandent et qui lui demandent « Mais tu vas faire quoi Mathilde ? C'est quoi ton plan ? » Et même « Du coup tu fais la grasse mat' tous les jours ? » Donc on travaille sur l'image qu'elle a d'elle-même et sur le regard des autres. Petit à petit, elle transforme la culpabilité de ce moment de creux, ce moment de je ne sais pas, en liberté et en responsabilité. Et temps 3, mise en mouvement, Mathilde accepte de ne pas savoir, mais quand même elle expérimente. Elle commence à passer des entretiens, elle envisage d'autres secteurs d'activité. Elle donne de son temps en mentorat et elle étudie la possibilité de créer sa boîte. Et je crois vraiment que c'est ça la clé, c'est la stratégie des petits pas cosmiques. J'en ai déjà parlé dans un précédent épisode. C'est tenter des petites choses qui peuvent faire toute la différence, pour peu, pour peu, qu'on soit vraiment présent à ses pensées et à ses actions. Vraiment avec une intention et une pleine présence à soi. C'est se demander, ok, est-ce que c'est juste ? Est-ce que ça me plaît ? Est-ce que ça me rend vivante ? Et dans le cas de Mathilde, et peut-être que chez vous aussi, il y a quelque chose de fort au début, c'est la projection. C'est la projection du manque, si la future activité est moins rémunératrice. C'est la projection de la déception des proches. C'est la projection du jugement peut-être des autres, des anciens collègues. Et pour Mathilde, c'était ça en tout cas. Et puis le doute en sa légitimité. Mais ce qu'il faut voir à cet endroit-là, c'est que ces projections, elles n'existent pas. La projection, c'est une construction du mental sur quelque chose qui n'est pas en train de se produire. Si ça n'est pas en train de se produire, ça n'existe pas. Et dès lors que vous revenez à ce qui est simplement là, dans l'ici et maintenant, eh bien, vous vous rendez disponible à ce que vous ressentez, à ce dont vous avez vraiment envie, et à ce que vous apprennent finalement ces expérimentations. Je vous donne un autre exemple. On est en 2021, on sort d'une année de Covid, et en tant que DRH, j'ai travaillé comme une dingue. Alors pendant cette période-là, moi j'ai eu une liberté de fou. Mais je me suis épuisée. Et à la fin de l'été 2021, j'ai plus de vue, j'ai plus d'envie. Et j'appréhende beaucoup la rentrée. Je me demande si j'ai encore envie de ce job. La réponse est un timide non. Surtout que je ne sais pas quoi faire d'autre. Surtout que ce job de DRH, c'était mon dream job. Donc je me sens un peu comme une petite enfant gâtée, ingrate, qui se demande déjà si c'est vraiment ça qu'elle veut faire. J'écoute le podcast Déviation. Je trouve ses parcours absolument fous. mais je ne me sens pas du tout capable de me mettre en déséquilibre. En tout cas, pas encore. Alors, ce que je fais, c'est que je me donne des rendez-vous. Je me donne un rendez-vous en octobre et en mars de l'année suivante. Et vous savez quoi ? La vie est bien faite. En octobre, on m'annonce qu'on va vendre une de nos activités et qu'on va devoir mener une réorganisation. Et là, non pas que ce soit une bonne idée, une bonne nouvelle, cette réorganisation, mais en tout cas, à mon niveau, je sens qu'il y a quelque chose à apprendre pour moi. Et surtout... par rapport à ce qui flotte pour moi, qu'il est surtout urgent de ne pas se précipiter. Au mois de mars, c'est plus précis pour moi. Je sais ce que je veux. Déjà, la première chose, c'est que je veux emmener le bateau de l'autre côté de la rive et bien mener le PSE pour l'entreprise, pour les collaborateurs, pour les gens qui restent, pour les gens qui vont partir et pour mon équipe. Moi, je sais que je veux partir. Je veux tenter l'aventure de l'entrepreneuriat et là aussi, la vie est farceuse. Mon boss me propose un poste. qui est encore plus gros que celui que j'occupe, cette fois-ci en Angleterre. Donc là, ma tête me dit « Waouh, génial, je peux faire ça aussi. En fait, je suis aussi compétente que ça, je peux le faire. » Un peu étonnée, un peu galvanisée, un espèce de mélange assez agréable. Et en même temps, mon corps, il se contracte et me dit « Surtout, n'y va pas. » La suite de l'histoire, peut-être que vous la connaissez. Ce qui se passe, c'est que je suis mon élan, je me lance. J'ai tenté des choses, j'en ai goûté, j'en ai lâché, en tout. cas rétrospectivement je pense que ça a été une décision que je n'ai regretté à aucun moment. Et pour moi l'enseignement ici ça a été de laisser le temps faire son oeuvre. avec quand même l'idée de me donner un cadre avec ces rendez-vous. Ça m'a apporté de la sécurité, ça m'a permis d'avoir des temps pour lever la tête d'une guidon, de réellement questionner mon envie, pour pas me laisser entraîner dans un poste sans réelle passion, sous prétexte que ça fonctionnait bien pour moi. Donc le temps a fait partie du job. Et en même temps, si je suis très honnête, j'ai vraiment trouvé le temps long et très inconfortable, souvent. Mais il m'a vraiment permis de sentir ce que je désirais vraiment. et de faire évoluer les choses, parce que ce qui était valable en octobre ne l'était déjà plus en mars suivant. Et ce sujet du désir, du temps qui laisse émerger le désir, celui à suivre pour ne pas passer à côté de sa vie, vous pouvez aller écouter le premier épisode, j'en parle. Si vous vous prenez en flagrant délit de remplissage ou de culpabilité de décélération, à vouloir finalement connaître la destination avant même d'avoir initié le mouvement, vous pouvez vous demander à quelle pression Vous réagissez. Est-ce que c'est la pression des autres ou est-ce que c'est la vôtre, celle que vous vous mettez ? Et là, je vous invite vraiment à prendre un temps d'intériorisation, quitte à mettre en pause cet épisode, et à vous demander à quoi vous renoncez quand vous refusez cet entre-deux. Alors peut-être que c'est à une forme d'attention à vous-même, à ce qui se passe autour de vous. Peut-être que vous renoncez au ralentissement, au repos. En tout cas, je vous laisse sentir ce que ça vous fait à vous, vraiment. Il y a une phrase que je n'en peux plus d'entendre, c'est « devenir la meilleure version de soi-même » . Alors, on la trouve sur les réseaux sociaux, on la trouve en livre, en méthode miracle en 60 jours pour dépasser ses croyances limitantes. Alors, j'ai fait une petite recherche, c'est amusant, on les trouve en quantité folle, ces bouquins, sur les plateformes de livres d'occas. Alors, deux options possibles, en tout cas, ce sont les miennes. soit les anciens propriétaires se sont révélés à eux-mêmes dans une épiphanie au 61e jour soit ça ne fonctionne pas. Moi j'opte plutôt pour la deuxième option. Devenir la meilleure version de soi, c'est un concept à la mode persistant parce que ça fait quelques années qu'on en entend parler qui révèle je crois l'obsession de la société et des individus à vouloir continuellement s'upgrader. Devenir la meilleure version de soi, c'est pas seulement s'améliorer c'est devenir soi mais en mieux. C'est une meilleure santé, une bonne gestion de ses émotions, comme si nos émotions pouvaient être gérées comme un compte de résultats. C'est un corps qui ne fait pas son âge. C'est un travail épanouissant dans lequel on ne fait pas que réussir, on dépasse en plus ses objectifs. C'est finalement gérer sa petite entreprise personnelle en optimisant son temps, en se fixant des objectifs smart. Alors ces objectifs, ils ont pour fonction de rendre réalisables nos envies avec la satisfaction de la récompense au bout. Vous savez, comme les petits anneaux sur la montre connectée. Alors, j'ai rien contre les objectifs. Je dis d'ailleurs souvent objectifs imprécis, conneries précises. Mais tout est question d'équilibre, en fait. Et je crois vraiment qu'il y a des moments de jachère souhaitables. Donc ça, c'est un peu la promesse du développement personnel sur étagère, devenir la meilleure version de soi, à base de boulettes journal, de routines matinales proposées sur Instagram, ou de crèmes qui coûtent un demi-PEL. Mettre au même endroit la liste de ses envies, les choses à faire, les projets à réaliser, les pensées qui traversent, boire un verre d'eau, puis 5 minutes de respiration, 10 salutations au soleil, lire quelques pages. Pourquoi en fait ? Pour contrôler, pour laisser moins de place à l'inconnu et donner plus d'orientation à ce qu'on veut devenir. Et dans cette promesse, en fait, là encore, il y a une injonction à être productif. En fait, réussir, ça demande d'agir, ça demande de faire des efforts, ça se mérite, il faut que ça fasse un peu mal. Avec en creux, en tout cas je crois, la comparaison aux autres. Ces personnalités qu'on érige comme self-made mad, comme self-made woman, parfois même plus près de nous, ce sont les mythes familiaux qu'on raconte au coin de la cheminée, et qui font finalement se sentir pas assez. Et donc du coup, ces moments d'entre-deux, ils sont particulièrement gênants parce que... Il se trouve précisément entre deux certitudes, entre deux actions, entre deux projets. Si je cherche à devenir une version de moi améliorée, je vais tenter de remplir cet entre-deux pour ne pas régresser, pour ne pas céder au vide, pour ne pas céder à la paresse. Je vais vous donner un exemple, c'est celui de Marina. Marina, elle s'ennuie, elle a fait le tour de son job, en tout cas c'est ce qu'elle dit, c'est ce qu'elle ressent. Elle veut un poste plus grand, avec plus de responsabilités. C'est une femme qui est très performante et comme elle s'ennuie, elle cherche à pousser un peu les murs de son poste. Elle brigue un gros projet à prendre en plus de son poste et elle multiplie les déjeuners de réseau pour élargir son périmètre d'influence et se rendre incontournable le jour où le poste qu'elle brigue sera disponible. Il se trouve que comme elle a un peu de temps, elle se lance dans la préparation d'un trail et elle s'entraîne plusieurs fois par semaine. On se lève très tôt le matin pour courir. Et puis, elle part régulièrement en week-end en altitude pour se mettre dans les conditions de la course qu'elle fait dans quelques mois. Et puis, un nouveau poste se présente. C'est celui qui coche toutes les cases qu'elle a listées. Donc, elle est absolument ravie. Et fin août, trail de l'échappée belle. Pour ceux qui connaissent, c'est un gros trail. Et là, entorse déligamment après 7 heures de course. Et là, ce n'est pas comme si c'était un épisode... isolée, c'est que cet entorse a lieu trois jours avant l'entretien déterminant. Entretien qu'elle va rater, il se trouve qu'elle est épuisée. Lien de cause à effet, je ne sais pas, en tout cas factuellement. Elle foire son entretien, elle est crevée. Et Marina, elle me dit, après coup, un peu abattue, en fait je me suis agitée parce que j'avais peur de ne plus exister si je n'avais pas quelque chose de grand à montrer. Je trouve que cette phrase est absolument désarmante de vulnérabilité. Elle reconnaît qu'il y a eu un mouvement de fuite de sa part, qu'elle angoissait à l'idée d'être moins dans le fer, donc qu'elle s'est mise à gesticuler. Et voilà, et donc pendant sa convalescence, elle a décidé de se laisser quelques mois pour revenir à, je dirais, une lucidité radicale, sans projet et sans mouvement à tout prix, juste pour ressentir ce qui est juste pour elle, pour la prochaine étape professionnelle. Peut-être que ça vous parle, l'exemple de Marina. Peut-être que vous faites partie de la team résolution début d'année, de plan de marche pour l'été, avec des livres à lire, un plan d'entraînement, des choses à apprendre pour préparer l'après, avec l'idée d'optimiser un temps calme pour devenir un peu plus. Moi, je me suis moi-même vue en train de lancer des balles pour ma prochaine formation, alors que franchement, ces deux dernières années ont été hyper intenses, qu'elles ont été très transformantes, et qu'en réalité, ce que j'ai appris infuse encore, et va encore infuser pendant quelques temps. Et si ça vous parle, eh bien j'ai envie de vous inviter au vide fertile. Et ça tombe bien, c'est l'été, vous avez peut-être moins de contraintes, ça peut être l'occasion de contempler, de faire une chose à la fois, au rythme en tout cas qui est bon pour vous. Et peut-être que vous ferez tout ça, tout ce que j'ai listé, mais avec un peu moins de il faut. Et juste, je vous invite à vous rappeler que tel que vous êtes, vous êtes déjà largement assez. Alors pour finir... J'ai envie de vous proposer de reconsidérer notre vision traditionnelle de la croissance. Alors on a tendance à la voir, cette croissance, en tout cas dans le monde comme pour soi, linéaire, en augmentation, voire carrément exponentielle. Alors à l'échelle individuelle, ça peut passer par plus de responsabilités, plus de succès, plus d'argent. À l'échelle d'une organisation, c'est plus de chiffres d'affaires, c'est plus de débit de DA. C'est Mathieu Dardaillon qui en parle dans sa newsletter. Il décrit le modèle des quatre saisons de Frédéric Hudson, qui est professeur à l'université de Columbia. Hudson lui propose une analogie avec les cycles des saisons. L'été, en tout cas métaphoriquement, c'est une période intense, c'est opulent, les fruits mûrissent, les projets voient le jour. Dans cet été métaphorique, je suis au taquet de l'énergie, je suis au taquet de la confiance, c'est absolument galvanisant et dans ce moment-là, le mouvement entraîne le mouvement. Et puis il y a l'automne. Juste après, c'est l'automne et le temps des récoltes. D'ailleurs, dans toutes les traditions, il y a des fêtes saisonnières. Je pense aux vendanges notamment, mais pas seulement. C'est des moments qui célèbrent la fin d'un cycle, le début d'un autre. Et d'ailleurs, si on regarde les choses depuis un autre an, dans ces rituels, en fait, on remercie symboliquement la terre et le ciel pour l'abondance. Si on le ramène dans notre vie, c'est la rentrée de septembre, avec le début d'un nouveau cycle. Puis vient l'hiver. Alors l'hiver, c'est... Le repli vers l'intérieur avec un plaid et un thé chaud, c'est souvent une saison d'introspection où la vie se transforme, mais elle se transforme sur un plan invisible. Ça peut être des moments de questionnement assez profonds sur ses valeurs, sur son identité et sur sa place. Et puis arrive le printemps, c'est l'émergence de la vie qui couvait, c'est un temps où on a envie d'explorer, d'expérimenter, d'apprendre et de remettre un peu son nez dehors. Ce que Hudson ne décrit pas. et que moi j'aime beaucoup, c'est l'été indien ou l'intersaison qu'on retrouve en médecine chinoise. Et je trouve qu'elle a plein de choses à nous apprendre sur cette idée d'entre-deux. Chacune des quatre saisons traditionnelles est représentée par un élément, donc c'est le feu, le métal, le bois et l'eau. Et ces quatre saisons sont aussi représentées par un point cardinal, nord-sud, est-ouest. L'intersaison, elle, c'est la Terre, et c'est l'observateur de ces quatre énergies, de ces quatre saisons, depuis le centre. Son point cardinal à elle, l'intersaison, c'est le centre. Cette Terre, en fait, c'est un peu le catalyseur des transformations à chaque saison. Concrètement, ce moment d'entre-deux, il invite à la réflexion, il invite au bilan. C'est parfois une période de rumination mentale, d'angoisse, c'est une période de doute aussi parfois. Et là, pas de recette miracle, à part avoir un bon praticien en médecine chinoise, d'avoir peut-être une activité créative, une activité manuelle, de marcher. En tout cas, vous commencez à me connaître, tout ce qui peut remettre le corps en mouvement. parce que finalement cette intersaison, en tout cas moi c'est ce que j'aime dans cette séquence là, en tout cas métaphoriquement toujours, c'est que c'est un souffle pour sentir ce qui est là. L'intersaison elle est là aussi pour écouter son intuition et entendre les messages subtils. De ce modèle des quatre saisons d'Hudson et de ce que je vous partage autour de l'intersaison on peut retenir deux trois choses. Déjà la première c'est que la vie peut pas être un été perpétuel parce que sinon on brûle et c'est le cas de la planète aussi. Que ces moments de vie de fertile, ils sont non seulement souhaitables, mais ils sont inévitables et en tout état de cause, toujours temporaires. On peut sauter une saison, sauter une étape, les choses bougeront, il n'y a pas de problème là-dessus, c'est certain. En tout cas, ce qui peut être intéressant aussi, c'est de vivre des cycles complets, avec le rythme que ça suppose. Et pour vous, ce serait, en tout cas moi je vous conseille, d'identifier ces phases dans votre vie, d'être à l'écoute de ce que vous ressentez dans chaque moment, dans chaque saison. et de l'accompagner sans lutter et de vraiment accueillir ce que vous ressentez dans ces moments-là. Si je fais un parallèle avec les organisations avec lesquelles je travaille, je vais vous parler de quelques startups avec lesquelles j'ai pu travailler. Moi, ce que j'observe à chaque fois, c'est qu'il y a toujours un moment très reconnaissable que toutes les startups traversent. Déjà, ça commence souvent comme un été. Un été avec une énergie haute, avec la compétition, la concurrence, la vitesse, les levées de fonds. où tout est absolument intense, où on ne dort pas beaucoup, mais du moins qu'on avance, c'est chouette. Le produit, il est encore mouvant, le marché n'est pas toujours bien défini, mais il y a l'élan collectif, et ça, ça tient de boussole. C'est un peu l'âge d'or du tout est possible, et l'été, c'est cette phase où on confond parfois mouvement et direction. Et puis vient l'automne. L'automne, c'est généralement le moment où j'arrive. C'est le moment où les premières dissonances s'installent. où le produit a du mal à suivre, où les recrutements sont faits dans l'urgence et que ça commence vraiment à poser problème. Il y a autre chose qui pose problème, c'est le manque de process. Le management est en tension, la culture d'équipe est floue. Et on le sent vraiment à ce moment-là. Et chacun court après ses objectifs, quitte à se rendre compte que ceux de l'équipe d'à côté ne sont pas dans la même direction. Et parfois, c'est le premier email d'un investisseur un peu plus sec que d'autres qui va agir comme... un révélateur. L'automne, c'est vraiment pas la fin du rêve, c'est généralement un peu le wake-up call, c'est le moment où il faut commencer à se réaligner. Et puis vient l'hiver. L'hiver, c'est le moment le plus exigeant, c'est le moment où on doit faire quelque chose d'un peu contre-intuitif, on doit ralentir. On doit ralentir pour comprendre et pour regarder les angles morts. C'est se demander par exemple est-ce que le produit est mal pensé ou est-ce que c'est la gouvernance. La question qui gratte parfois aussi, c'est est-ce qu'on a embauché des gens brillants, mais ils ne sont juste pas alignés avec là où on va. Et là, dans ce moment-là, moi j'accompagne les équipes à prendre de la hauteur, à faire preuve d'honnêteté radicale. Et c'est des moments où on va au fond du sujet, où bien souvent on est amené à pivoter, et on retravaille la structure. Et puis un matin, sans toujours qu'on sache vraiment pourquoi, il y a quelque chose qui revient. Et c'est le printemps. La direction est plus claire. L'organisation est plus fluide, elle est plus lisible. La gouvernance est mieux incarnée. Les premières formations managériales commencent à arriver, les vraies formations managériales sérieuses. Et le recrutement devient un levier stratégique, et pas seulement une course contre la montre. Et puis, c'est le moment où l'intelligence collective commence à porter ses fruits, et les équipes commencent à respirer. En fait, le modèle de Hudson, il parle des saisons de la vie. mais moi je le vois aussi dans le saison d'une personne et d'une entreprise. Et parfois avoir quelqu'un à vos côtés pour traverser ces étapes, c'est ce qui permet au printemps d'arriver sans précipiter les choses. Alors, j'aimerais que vous reteniez de cet épisode. Que l'entre-deux et l'éventuel vide qui s'y trouve, c'est souvent une porte vers vous-même. Peut-être même que c'est une invitation à renoncer aux besoins de faire, aux besoins de définir et de remplir. C'est apprendre à renoncer sans paniquer et habiter ce vide fertile de votre présence pour être totalement disponible à ce qui est là. Moi je crois vraiment qu'à ce moment-là, la ressource c'est de laisser le temps œuvrer, de lâcher les projections dans le futur. parce qu'elles vous prennent beaucoup trop d'énergie sur quelque chose qui n'existe pas. J'aimerais aussi que vous reteniez que derrière la croyance qu'on peut ou qu'on doit devenir la meilleure version de soi-même, il y a une pensée mortifère, c'est celle que vous n'êtes pas assez. Et cette pensée, elle vous coupe de vous-même, elle vous coupe de votre élan, et elle vous coupe de la sagesse ontologique qui se trouve dans votre corps. Et je vous invite vraiment à goûter ces moments d'entre-deux, ces moments d'été-in-d'un, à suspendre un peu la réflexion intellectuelle. pour faire de la place à l'intérieur. Et depuis cette place à l'intérieur, de laisser émerger les bonnes idées, les nouveaux désirs et les prochaines directions. Alors avant de se quitter, j'ai deux questions pour vous. Est-ce que cette volonté de toujours vous améliorer, est-ce qu'elle vous relie au monde ou est-ce qu'elle vous contracte ? Et ça donnerait quoi ? Un entre-deux avec plus de lenteur ou les questions, les doutes ou rien du tout ? pourrait avoir le loisir de se délier. Je vous remercie pour votre écoute. Je finis avec cette phrase de Rilke dans L'être à un jeune poète. Aimez les questions elles-mêmes, vivez un temps les questions, et peut-être, sans le savoir, vous vivrez un jour dans la réponse. Je vous retrouve pour le dernier épisode de la saison dans deux semaines. Un épisode plus personnel. où je vous raconte un bout de mon chemin, où il a été question de place, de liberté et de choix. Je vous parlerai du jour où j'ai décidé de partir seule au bout du monde, sans mon mari, sans mes enfants, avec aucun plan si ce n'est celui de ne pas en avoir. À bientôt !

  • Speaker #1

    J'espère que cet épisode vous a plu et qu'il vous a donné envie d'oser mettre un peu plus de ce que vous êtes dans ce que vous faites. Si cet épisode a résonné pour vous, Vous pouvez le repartager sur vos réseaux, laisser 5 étoiles ou un commentaire sur votre plateforme d'écoute préférée. Vous pouvez me suivre sur LinkedIn et sur Instagram, les liens sont dans le descriptif de l'épisode. On se retrouve lundi dans 15 jours pour le prochain épisode d'Une place à soi. A très bientôt.

Description

Vous êtes dans un entre-deux.

Pas tout à fait là où vous étiez, pas encore là où vous allez.


Vous cherchez des repères, un plan, une prochaine étape. Mais et si la vraie puissance de ce moment résidait justement dans l’absence de direction ? Dans cet espace où vous pouvez respirer, ralentir, écouter ce qui vient ?


Dans ce 9e épisode, je vous parle à cœur ouvert depuis un moment suspendu. Un entre-deux.

Je vous partage les doutes, les agacements, les élans d’envie et de panique… et surtout, ce qu’on peut découvrir quand on cesse de vouloir « faire » et qu’on accepte d’être.


Ce que je déplie dans cet épisode :

📌 Ce qu’on appelle “l’entre-deux” : ces périodes de creux entre deux projets, deux rôles, deux identités.

📌 Pourquoi on se précipite pour les remplir (notre cerveau déteste l’incertitude).

📌 Le mythe de la meilleure version de soi et comment il alimente l’épuisement.

📌 Une autre manière de vivre la croissance, inspirée des saisons : ralentir, se reposer, attendre le bon moment.

📌 Une invitation à honorer ces transitions, à respecter votre rythme, et à laisser germer ce qui a besoin d’espace pour éclore.


À écouter si…

Vous vous sentez entre deux rives,

Vous êtes fatiguées de chercher une direction à tout prix,

Vous avez envie de respirer, de revenir à votre corps,

alors cet épisode est votre invitation.


✍️ Les questions signature :

-Est-ce que cette volonté de toujours vous améliorer vous relie au monde… ou vous contracte ?

-Ça donnerait quoi, un entre deux avec plus de lenteur, où les questions, les doutes ou rien du tout pourraient avoir le loisir de se délier ?


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Ressources mentionnées :

La Voie du Sentir, enseignements réunis par R. Eymeri

Accélération et Résonance, H. Rosa

Les cinq saisons de l’énergie, I. Laading

Redessiner le monde, newsletter de M. Dardaillon

Lettres à un jeune poète, R. Maria Rilke


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✨ Bienvenue dans Une place à soi, le podcast pour habiter pleinement sa vie.

Je suis Sophie Riou et ma mission est d’accompagner les dirigeantes à reconnaître leurs potentialités et à prendre pleinement leur place pour s’épanouir dans toutes les sphères de leur vie.

Dans ce podcast, je guide les femmes en quête de sens, de justesse et d’affirmation de soi, à explorer la question de la place : trouver ma place, prendre sa place au travail, assumer qui je suis, s’affirmer au travail…

Pour toutes celles qui souhaitent développer leur confiance en soi, s’épanouir dans leur carrière, et réussir sans s’épuiser.


Si vous aimez les podcasts Métamorphose, éveille ta conscience, Trouver sa place ou encore Le Pouvoir au Féminin, alors Une Place à Soi devrait vous plaire aussi !


Crédits :

Production : Sophie Riou.

Technique & stratégie : Élouan Riou et Laëtitia Debreuve.

Bande son : Muttering - The Scope (par Luc Leroy).


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur le podcast Une place à soi, le podcast pour habiter pleinement sa vie. Ici, on explore la très vaste question de la place, en soi, dans le travail, dans le monde et dans ses relations. Mon nom c'est Sophie Rioux, je suis exécutive coach et mentor. Je crois profondément qu'être à sa juste place, c'est prendre le risque d'être soi et prendre sa part dans le monde. Mon intention avec ces épisodes... C'est d'aider les femmes à prendre leur place dans toutes les sphères de leur vie et incarner ce qu'elles sont dans toutes leurs dimensions. Ici, je vous proposerai de grandes prises de hauteur, des idées qui décalent et, en fin d'épisode, des questions pour que les liens que je fais, vous puissiez les faire à votre tour, dans votre vie. Bonne écoute ! Et si on sortait du mythe de la meilleure version de soi-même et qu'on cultivait l'art subtil ? de se foutre la paix. Alors pas en dilettante, pas en révolte non plus, mais avec sensibilité, avec lenteur et avec douceur. Alors j'enregistre cet épisode début août, un peu avec cette sensation d'entre-deux. Alors déjà c'est au milieu de l'été, entre travail et vacances, un peu avec une perte de repère pour moi. Et c'est aussi la fin d'une période assez intense. Et là, moi, j'éprouve vraiment le besoin de rentrer dans ces vacances et de tout couper. D'ailleurs, je ne sais pas pour vous, mais moi, j'ai quand même un peu l'impression que début juillet, c'était genre avant-terre. Et je sens cet entre-deux entre la fin de mon cycle de formation en thérapie psychocorporelle en juillet et juste après, la semaine qui a suivi, il y a eu ma rencontre avec la Voix du Sentir. Alors, la Voix du Sentir, pour celles et ceux qui n'en ont jamais entendu parler, c'est une voie spirituelle. non religieuse qui était enseignée par Louis Sansa et qui est profondément ancrée dans l'instant présent. Pas en pensée genre je me répète que je suis dans l'instant présent, mais vraiment faire l'expérience de manière sensible, sensitive même, de l'instant présent. C'est une voix qui invite à revenir à soi, à lâcher le mental, à écouter le corps, les sensations du corps. Tout ça pour... pour accéder à un état de présence intérieur beaucoup plus stable. Alors j'y ai passé quatre jours avec vraiment l'impression que je revenais à la maison, à la maison dans mon corps. Et c'était hyper doux, c'était hyper tranquille. Et je crois que j'aime assez que ce soit mon entre-deux à moi. Et dans le monde dans lequel on vit, je crois que cette voie, elle permet à la fois de développer la présence versus la rapidité et le scroll frénétique. Elle permet aussi d'améliorer la qualité de nos relations. Et ça, j'en parle dans l'épisode 7, l'idée autrement avec l'alliance. Elle permet d'apaiser le mental, plus spécifiquement, je dirais, ses mécanicités, c'est-à-dire la comparaison, la critique, le jugement, qui prennent, si on prend un peu de recul, qui prennent beaucoup d'énergie. Et ça permet de renouer avec le corps et avec l'intuition, parce qu'en s'ancrant vraiment dans le ressenti, il y a des réponses qui émergent toutes seules, et souvent bien mieux qu'avec une tête qui turbine. Alors pour tout vous dire, moi j'ai hésité. à sortir les deux derniers épisodes de la saison au mois d'août, justement à cause de cette sensation d'entre-deux, avec des questionnements sur comment j'intègre ces enseignements dans ma vie, dans ma pratique professionnelle, comment je fais rentrer plus de disponibilité dans ma vie, plus de sentir et moins de mental. Ce mental qui analyse beaucoup le passé, qui élabore le futur, qui interprète. Ce mental qui est quand même un truc très présent, voire trop, dans ma vie, dans ma tête. Du coup, je n'étais pas trop dans le mood de faire cet épisode. Je ne me sentais pas trop l'élan de repartir dans l'élaboration mentale après quatre jours de voie du sentir. Et puis, je me suis dit finalement, parle de cet entre-deux. En fait, non, c'est mon amie Lise avec qui j'ai parlé de cela qui m'a glissé cette idée. Donc, merci Lise. Donc, contre-pied, je décide d'enregistrer cet épisode avec moins d'efforts intellectuels depuis mon état de tranquillité du moment avec juste ce qui est là. et de questionner avec vous cette question de l'entre-deux. Vous savez, c'est ce moment de légère ennui sur un poste dont vous pensez avoir fait le tour, en attendant le suivant qui vous stimulera à nouveau. C'est cette entre-deux formation quand vous êtes à votre compte et passionné par votre métier, et en recherche de toujours apprendre pour être légitime, reconnu. C'est l'été que vous voulez absolument mettre à profit pour revenir sur LinkedIn, pour vous mettre dans des sujets de fond sans réelle envie. Parce que ce serait quand même bien de le faire. C'est cette période de restructuration où vous ne connaissez pas encore de quoi demain sera fait et votre place encore moins. C'est ce moment de vie, maternité, paternité, parents qui vieillissent, où vous questionnez vos nouvelles envies. Alors j'ai demandé à des femmes ce qu'elles ressentent, genre vraiment, dans ces moments-là. Pour moi, l'entre-deux, c'est l'inconfort. C'est être ni à fond dans une direction, ni dans une autre, ou alors essayer de l'être, mais complètement à moitié. Pour moi, l'entre-deux, c'est le doute et donc forcément le vertige. Et peut-être même ma panique. Je suis en plein dedans en ce moment, professionnellement. Et à l'intérieur, je me sens tétanisée, très excitée et en même temps, j'ai très peur. C'est un moment qui pour moi n'est pas du tout confortable. Trop flou, trop incertain, pas assez dans l'action. Alors l'entre-deux, moi je l'ai toujours un peu vécu comme une phase de... de cycle qui se termine, donc de vide. J'ai vu que mon mental partait un peu dans tous les sens. Plutôt le soulagement à la fin de chaque clôture de chapitre, à la fin de chaque projet. Je ressens aussi l'excitation du début. Les moments entre deux dans ma vie, je les passe également entre deux émotions. Je suis partagée entre l'excitation et une petite pointe de stress, parce que j'aimerais forcément que ça aille plus vite. Et avant, ça avait tendance à être une source de nostalgie pour moi, voire même de cafard. Je m'isolais, je me coupais un temps, parce que j'associais ça à un no man's land. Et je compare ça un peu comme quand on finit un super bouquin et qu'on ne parvient pas à en commencer un autre. Alors ce qui m'interpelle, moi, quand j'écoute ces femmes, c'est que cet entre-deux, il est souvent synonyme de vide, d'inconfort et de confusion entre plusieurs émotions. Et moi-même, en fait, en préparant cet épisode, je me suis demandé comment c'était pour moi. Et je crois qu'il y a vraiment quelque chose du registre de la légère angoisse et d'une certaine difficulté à profiter vraiment de ces temps de pause, comme si m'y plonger et vraiment en profiter pouvait me porter l'œil. Du coup, dans cet épisode, on va se demander pourquoi il faudrait optimiser cet entre-deux pour y trouver des réponses, pour préparer la suite, pour faire des choix. On va également se demander pourquoi on cherche en... permanence à devenir la meilleure version de soi-même, et pourquoi cet entre-deux est une période dont il faudrait sortir le plus vite possible. Et enfin, on va réhabiliter le principe même de l'entre-deux, qui est bien trop sous-côté à mon avis, et y voir une autre manière de penser la croissance. Et normalement, à la fin de cet épisode, vous devrez repartir avec 2-3 idées pour mieux vivre ces entre-deux. Allez c'est parti ! Alors déjà, ça vient d'où ce besoin d'optimiser ces moments d'entre-deux ? Ce besoin de savoir, en fait, ce qu'on fera après. Alors, savoir, c'est mentaliser ce qui est hors de notre portée. Et c'est croire, en fait, qu'on reprend le contrôle. Mais il y a quelque chose d'assez illusoire là-dedans. En fait, savoir, ça réduit l'anxiété. Parce que notre cerveau, il n'aime pas l'anxiété. Et à quoi vous le voyez ? Eh bien, vous êtes un peu inconfortable. Quand on vous presse de vous prononcer sur le poste que vous voulez prendre dans votre entretien de développement, comme si ça pouvait être toujours clair comme de l'eau de roche. Parce que vous êtes un peu nerveuse quand vous vous projetez à votre retour de congé maternité ou coparent, à l'idée de reprendre, voire de faire évoluer votre place, peut-être avec de nouveaux paramètres et de nouvelles envies. Je dis peut-être, mais c'est à peu près certain. Parce que vous paniquez aussi, votre trésorerie aussi, à l'idée d'un trou d'air après ce très gros projet, quand vous êtes... freelance, ce qu'il faut comprendre, c'est que ce sont notre besoin de clôture et notre intolérance à l'incertitude qui sont à l'oeuvre à cet endroit-là. Et c'est ça qui nous amène à préférer une mauvaise certitude plutôt qu'une bonne inconnue. Alors on se projette, on vit dans l'après, on présuppose la réaction des uns, on cherche la prochaine formation, on élabore des plans de carrière à triple inconnu. En fait, on gesticule pour réduire cette peur existentielle du vide. En fait, on n'a jamais eu autant de liberté. Mais on a complètement désappris à faire face à l'invisible, à l'inattendu et au non-agir. C'est Hartmut Rosa qui parle d'une société qui valorise la vitesse, qui valorise la nouveauté, l'activation permanente et finalement qui rend toute forme d'arrêt un peu suspecte. Je partage l'exemple de Mathilde. Quand on travaille ensemble, elle vient de quitter un poste en comex. Alors c'est son choix. Elle a envie d'autre chose, mais elle ne sait pas encore exactement quoi. Et là, pour elle, ça se passe en trois temps. Temps 1. Elle quitte une identité professionnelle, socialement très reconnue, et elle cherche une nouvelle histoire à raconter. Mathilde, elle voudrait déjà savoir où elle va, comment elle y va et combien elle gagnera, ce qui la met en tension. Alors on travaille sur sa ligne de vie, sur ses succès, ses échecs, ses bifurcations, ses loyautés aussi, ses ressources, bien sûr. Elle se connecte à ses désirs, même s'ils sont encore un peu flous, au début de notre travail ensemble. Elle se connecte aussi à sa peur de ne pas être là où on l'attend et à sa peur de ne pas être légitime. Et petit à petit, elle apprend à voir ses pensées et ses émotions un peu comme une boussole. Temps 2, elle accepte que ça prenne un peu de temps, qu'il y a un deuil à faire, un nouveau cycle qui commence. Mais elle ressent le besoin de se justifier auprès de ses proches qui se demandent et qui lui demandent « Mais tu vas faire quoi Mathilde ? C'est quoi ton plan ? » Et même « Du coup tu fais la grasse mat' tous les jours ? » Donc on travaille sur l'image qu'elle a d'elle-même et sur le regard des autres. Petit à petit, elle transforme la culpabilité de ce moment de creux, ce moment de je ne sais pas, en liberté et en responsabilité. Et temps 3, mise en mouvement, Mathilde accepte de ne pas savoir, mais quand même elle expérimente. Elle commence à passer des entretiens, elle envisage d'autres secteurs d'activité. Elle donne de son temps en mentorat et elle étudie la possibilité de créer sa boîte. Et je crois vraiment que c'est ça la clé, c'est la stratégie des petits pas cosmiques. J'en ai déjà parlé dans un précédent épisode. C'est tenter des petites choses qui peuvent faire toute la différence, pour peu, pour peu, qu'on soit vraiment présent à ses pensées et à ses actions. Vraiment avec une intention et une pleine présence à soi. C'est se demander, ok, est-ce que c'est juste ? Est-ce que ça me plaît ? Est-ce que ça me rend vivante ? Et dans le cas de Mathilde, et peut-être que chez vous aussi, il y a quelque chose de fort au début, c'est la projection. C'est la projection du manque, si la future activité est moins rémunératrice. C'est la projection de la déception des proches. C'est la projection du jugement peut-être des autres, des anciens collègues. Et pour Mathilde, c'était ça en tout cas. Et puis le doute en sa légitimité. Mais ce qu'il faut voir à cet endroit-là, c'est que ces projections, elles n'existent pas. La projection, c'est une construction du mental sur quelque chose qui n'est pas en train de se produire. Si ça n'est pas en train de se produire, ça n'existe pas. Et dès lors que vous revenez à ce qui est simplement là, dans l'ici et maintenant, eh bien, vous vous rendez disponible à ce que vous ressentez, à ce dont vous avez vraiment envie, et à ce que vous apprennent finalement ces expérimentations. Je vous donne un autre exemple. On est en 2021, on sort d'une année de Covid, et en tant que DRH, j'ai travaillé comme une dingue. Alors pendant cette période-là, moi j'ai eu une liberté de fou. Mais je me suis épuisée. Et à la fin de l'été 2021, j'ai plus de vue, j'ai plus d'envie. Et j'appréhende beaucoup la rentrée. Je me demande si j'ai encore envie de ce job. La réponse est un timide non. Surtout que je ne sais pas quoi faire d'autre. Surtout que ce job de DRH, c'était mon dream job. Donc je me sens un peu comme une petite enfant gâtée, ingrate, qui se demande déjà si c'est vraiment ça qu'elle veut faire. J'écoute le podcast Déviation. Je trouve ses parcours absolument fous. mais je ne me sens pas du tout capable de me mettre en déséquilibre. En tout cas, pas encore. Alors, ce que je fais, c'est que je me donne des rendez-vous. Je me donne un rendez-vous en octobre et en mars de l'année suivante. Et vous savez quoi ? La vie est bien faite. En octobre, on m'annonce qu'on va vendre une de nos activités et qu'on va devoir mener une réorganisation. Et là, non pas que ce soit une bonne idée, une bonne nouvelle, cette réorganisation, mais en tout cas, à mon niveau, je sens qu'il y a quelque chose à apprendre pour moi. Et surtout... par rapport à ce qui flotte pour moi, qu'il est surtout urgent de ne pas se précipiter. Au mois de mars, c'est plus précis pour moi. Je sais ce que je veux. Déjà, la première chose, c'est que je veux emmener le bateau de l'autre côté de la rive et bien mener le PSE pour l'entreprise, pour les collaborateurs, pour les gens qui restent, pour les gens qui vont partir et pour mon équipe. Moi, je sais que je veux partir. Je veux tenter l'aventure de l'entrepreneuriat et là aussi, la vie est farceuse. Mon boss me propose un poste. qui est encore plus gros que celui que j'occupe, cette fois-ci en Angleterre. Donc là, ma tête me dit « Waouh, génial, je peux faire ça aussi. En fait, je suis aussi compétente que ça, je peux le faire. » Un peu étonnée, un peu galvanisée, un espèce de mélange assez agréable. Et en même temps, mon corps, il se contracte et me dit « Surtout, n'y va pas. » La suite de l'histoire, peut-être que vous la connaissez. Ce qui se passe, c'est que je suis mon élan, je me lance. J'ai tenté des choses, j'en ai goûté, j'en ai lâché, en tout. cas rétrospectivement je pense que ça a été une décision que je n'ai regretté à aucun moment. Et pour moi l'enseignement ici ça a été de laisser le temps faire son oeuvre. avec quand même l'idée de me donner un cadre avec ces rendez-vous. Ça m'a apporté de la sécurité, ça m'a permis d'avoir des temps pour lever la tête d'une guidon, de réellement questionner mon envie, pour pas me laisser entraîner dans un poste sans réelle passion, sous prétexte que ça fonctionnait bien pour moi. Donc le temps a fait partie du job. Et en même temps, si je suis très honnête, j'ai vraiment trouvé le temps long et très inconfortable, souvent. Mais il m'a vraiment permis de sentir ce que je désirais vraiment. et de faire évoluer les choses, parce que ce qui était valable en octobre ne l'était déjà plus en mars suivant. Et ce sujet du désir, du temps qui laisse émerger le désir, celui à suivre pour ne pas passer à côté de sa vie, vous pouvez aller écouter le premier épisode, j'en parle. Si vous vous prenez en flagrant délit de remplissage ou de culpabilité de décélération, à vouloir finalement connaître la destination avant même d'avoir initié le mouvement, vous pouvez vous demander à quelle pression Vous réagissez. Est-ce que c'est la pression des autres ou est-ce que c'est la vôtre, celle que vous vous mettez ? Et là, je vous invite vraiment à prendre un temps d'intériorisation, quitte à mettre en pause cet épisode, et à vous demander à quoi vous renoncez quand vous refusez cet entre-deux. Alors peut-être que c'est à une forme d'attention à vous-même, à ce qui se passe autour de vous. Peut-être que vous renoncez au ralentissement, au repos. En tout cas, je vous laisse sentir ce que ça vous fait à vous, vraiment. Il y a une phrase que je n'en peux plus d'entendre, c'est « devenir la meilleure version de soi-même » . Alors, on la trouve sur les réseaux sociaux, on la trouve en livre, en méthode miracle en 60 jours pour dépasser ses croyances limitantes. Alors, j'ai fait une petite recherche, c'est amusant, on les trouve en quantité folle, ces bouquins, sur les plateformes de livres d'occas. Alors, deux options possibles, en tout cas, ce sont les miennes. soit les anciens propriétaires se sont révélés à eux-mêmes dans une épiphanie au 61e jour soit ça ne fonctionne pas. Moi j'opte plutôt pour la deuxième option. Devenir la meilleure version de soi, c'est un concept à la mode persistant parce que ça fait quelques années qu'on en entend parler qui révèle je crois l'obsession de la société et des individus à vouloir continuellement s'upgrader. Devenir la meilleure version de soi, c'est pas seulement s'améliorer c'est devenir soi mais en mieux. C'est une meilleure santé, une bonne gestion de ses émotions, comme si nos émotions pouvaient être gérées comme un compte de résultats. C'est un corps qui ne fait pas son âge. C'est un travail épanouissant dans lequel on ne fait pas que réussir, on dépasse en plus ses objectifs. C'est finalement gérer sa petite entreprise personnelle en optimisant son temps, en se fixant des objectifs smart. Alors ces objectifs, ils ont pour fonction de rendre réalisables nos envies avec la satisfaction de la récompense au bout. Vous savez, comme les petits anneaux sur la montre connectée. Alors, j'ai rien contre les objectifs. Je dis d'ailleurs souvent objectifs imprécis, conneries précises. Mais tout est question d'équilibre, en fait. Et je crois vraiment qu'il y a des moments de jachère souhaitables. Donc ça, c'est un peu la promesse du développement personnel sur étagère, devenir la meilleure version de soi, à base de boulettes journal, de routines matinales proposées sur Instagram, ou de crèmes qui coûtent un demi-PEL. Mettre au même endroit la liste de ses envies, les choses à faire, les projets à réaliser, les pensées qui traversent, boire un verre d'eau, puis 5 minutes de respiration, 10 salutations au soleil, lire quelques pages. Pourquoi en fait ? Pour contrôler, pour laisser moins de place à l'inconnu et donner plus d'orientation à ce qu'on veut devenir. Et dans cette promesse, en fait, là encore, il y a une injonction à être productif. En fait, réussir, ça demande d'agir, ça demande de faire des efforts, ça se mérite, il faut que ça fasse un peu mal. Avec en creux, en tout cas je crois, la comparaison aux autres. Ces personnalités qu'on érige comme self-made mad, comme self-made woman, parfois même plus près de nous, ce sont les mythes familiaux qu'on raconte au coin de la cheminée, et qui font finalement se sentir pas assez. Et donc du coup, ces moments d'entre-deux, ils sont particulièrement gênants parce que... Il se trouve précisément entre deux certitudes, entre deux actions, entre deux projets. Si je cherche à devenir une version de moi améliorée, je vais tenter de remplir cet entre-deux pour ne pas régresser, pour ne pas céder au vide, pour ne pas céder à la paresse. Je vais vous donner un exemple, c'est celui de Marina. Marina, elle s'ennuie, elle a fait le tour de son job, en tout cas c'est ce qu'elle dit, c'est ce qu'elle ressent. Elle veut un poste plus grand, avec plus de responsabilités. C'est une femme qui est très performante et comme elle s'ennuie, elle cherche à pousser un peu les murs de son poste. Elle brigue un gros projet à prendre en plus de son poste et elle multiplie les déjeuners de réseau pour élargir son périmètre d'influence et se rendre incontournable le jour où le poste qu'elle brigue sera disponible. Il se trouve que comme elle a un peu de temps, elle se lance dans la préparation d'un trail et elle s'entraîne plusieurs fois par semaine. On se lève très tôt le matin pour courir. Et puis, elle part régulièrement en week-end en altitude pour se mettre dans les conditions de la course qu'elle fait dans quelques mois. Et puis, un nouveau poste se présente. C'est celui qui coche toutes les cases qu'elle a listées. Donc, elle est absolument ravie. Et fin août, trail de l'échappée belle. Pour ceux qui connaissent, c'est un gros trail. Et là, entorse déligamment après 7 heures de course. Et là, ce n'est pas comme si c'était un épisode... isolée, c'est que cet entorse a lieu trois jours avant l'entretien déterminant. Entretien qu'elle va rater, il se trouve qu'elle est épuisée. Lien de cause à effet, je ne sais pas, en tout cas factuellement. Elle foire son entretien, elle est crevée. Et Marina, elle me dit, après coup, un peu abattue, en fait je me suis agitée parce que j'avais peur de ne plus exister si je n'avais pas quelque chose de grand à montrer. Je trouve que cette phrase est absolument désarmante de vulnérabilité. Elle reconnaît qu'il y a eu un mouvement de fuite de sa part, qu'elle angoissait à l'idée d'être moins dans le fer, donc qu'elle s'est mise à gesticuler. Et voilà, et donc pendant sa convalescence, elle a décidé de se laisser quelques mois pour revenir à, je dirais, une lucidité radicale, sans projet et sans mouvement à tout prix, juste pour ressentir ce qui est juste pour elle, pour la prochaine étape professionnelle. Peut-être que ça vous parle, l'exemple de Marina. Peut-être que vous faites partie de la team résolution début d'année, de plan de marche pour l'été, avec des livres à lire, un plan d'entraînement, des choses à apprendre pour préparer l'après, avec l'idée d'optimiser un temps calme pour devenir un peu plus. Moi, je me suis moi-même vue en train de lancer des balles pour ma prochaine formation, alors que franchement, ces deux dernières années ont été hyper intenses, qu'elles ont été très transformantes, et qu'en réalité, ce que j'ai appris infuse encore, et va encore infuser pendant quelques temps. Et si ça vous parle, eh bien j'ai envie de vous inviter au vide fertile. Et ça tombe bien, c'est l'été, vous avez peut-être moins de contraintes, ça peut être l'occasion de contempler, de faire une chose à la fois, au rythme en tout cas qui est bon pour vous. Et peut-être que vous ferez tout ça, tout ce que j'ai listé, mais avec un peu moins de il faut. Et juste, je vous invite à vous rappeler que tel que vous êtes, vous êtes déjà largement assez. Alors pour finir... J'ai envie de vous proposer de reconsidérer notre vision traditionnelle de la croissance. Alors on a tendance à la voir, cette croissance, en tout cas dans le monde comme pour soi, linéaire, en augmentation, voire carrément exponentielle. Alors à l'échelle individuelle, ça peut passer par plus de responsabilités, plus de succès, plus d'argent. À l'échelle d'une organisation, c'est plus de chiffres d'affaires, c'est plus de débit de DA. C'est Mathieu Dardaillon qui en parle dans sa newsletter. Il décrit le modèle des quatre saisons de Frédéric Hudson, qui est professeur à l'université de Columbia. Hudson lui propose une analogie avec les cycles des saisons. L'été, en tout cas métaphoriquement, c'est une période intense, c'est opulent, les fruits mûrissent, les projets voient le jour. Dans cet été métaphorique, je suis au taquet de l'énergie, je suis au taquet de la confiance, c'est absolument galvanisant et dans ce moment-là, le mouvement entraîne le mouvement. Et puis il y a l'automne. Juste après, c'est l'automne et le temps des récoltes. D'ailleurs, dans toutes les traditions, il y a des fêtes saisonnières. Je pense aux vendanges notamment, mais pas seulement. C'est des moments qui célèbrent la fin d'un cycle, le début d'un autre. Et d'ailleurs, si on regarde les choses depuis un autre an, dans ces rituels, en fait, on remercie symboliquement la terre et le ciel pour l'abondance. Si on le ramène dans notre vie, c'est la rentrée de septembre, avec le début d'un nouveau cycle. Puis vient l'hiver. Alors l'hiver, c'est... Le repli vers l'intérieur avec un plaid et un thé chaud, c'est souvent une saison d'introspection où la vie se transforme, mais elle se transforme sur un plan invisible. Ça peut être des moments de questionnement assez profonds sur ses valeurs, sur son identité et sur sa place. Et puis arrive le printemps, c'est l'émergence de la vie qui couvait, c'est un temps où on a envie d'explorer, d'expérimenter, d'apprendre et de remettre un peu son nez dehors. Ce que Hudson ne décrit pas. et que moi j'aime beaucoup, c'est l'été indien ou l'intersaison qu'on retrouve en médecine chinoise. Et je trouve qu'elle a plein de choses à nous apprendre sur cette idée d'entre-deux. Chacune des quatre saisons traditionnelles est représentée par un élément, donc c'est le feu, le métal, le bois et l'eau. Et ces quatre saisons sont aussi représentées par un point cardinal, nord-sud, est-ouest. L'intersaison, elle, c'est la Terre, et c'est l'observateur de ces quatre énergies, de ces quatre saisons, depuis le centre. Son point cardinal à elle, l'intersaison, c'est le centre. Cette Terre, en fait, c'est un peu le catalyseur des transformations à chaque saison. Concrètement, ce moment d'entre-deux, il invite à la réflexion, il invite au bilan. C'est parfois une période de rumination mentale, d'angoisse, c'est une période de doute aussi parfois. Et là, pas de recette miracle, à part avoir un bon praticien en médecine chinoise, d'avoir peut-être une activité créative, une activité manuelle, de marcher. En tout cas, vous commencez à me connaître, tout ce qui peut remettre le corps en mouvement. parce que finalement cette intersaison, en tout cas moi c'est ce que j'aime dans cette séquence là, en tout cas métaphoriquement toujours, c'est que c'est un souffle pour sentir ce qui est là. L'intersaison elle est là aussi pour écouter son intuition et entendre les messages subtils. De ce modèle des quatre saisons d'Hudson et de ce que je vous partage autour de l'intersaison on peut retenir deux trois choses. Déjà la première c'est que la vie peut pas être un été perpétuel parce que sinon on brûle et c'est le cas de la planète aussi. Que ces moments de vie de fertile, ils sont non seulement souhaitables, mais ils sont inévitables et en tout état de cause, toujours temporaires. On peut sauter une saison, sauter une étape, les choses bougeront, il n'y a pas de problème là-dessus, c'est certain. En tout cas, ce qui peut être intéressant aussi, c'est de vivre des cycles complets, avec le rythme que ça suppose. Et pour vous, ce serait, en tout cas moi je vous conseille, d'identifier ces phases dans votre vie, d'être à l'écoute de ce que vous ressentez dans chaque moment, dans chaque saison. et de l'accompagner sans lutter et de vraiment accueillir ce que vous ressentez dans ces moments-là. Si je fais un parallèle avec les organisations avec lesquelles je travaille, je vais vous parler de quelques startups avec lesquelles j'ai pu travailler. Moi, ce que j'observe à chaque fois, c'est qu'il y a toujours un moment très reconnaissable que toutes les startups traversent. Déjà, ça commence souvent comme un été. Un été avec une énergie haute, avec la compétition, la concurrence, la vitesse, les levées de fonds. où tout est absolument intense, où on ne dort pas beaucoup, mais du moins qu'on avance, c'est chouette. Le produit, il est encore mouvant, le marché n'est pas toujours bien défini, mais il y a l'élan collectif, et ça, ça tient de boussole. C'est un peu l'âge d'or du tout est possible, et l'été, c'est cette phase où on confond parfois mouvement et direction. Et puis vient l'automne. L'automne, c'est généralement le moment où j'arrive. C'est le moment où les premières dissonances s'installent. où le produit a du mal à suivre, où les recrutements sont faits dans l'urgence et que ça commence vraiment à poser problème. Il y a autre chose qui pose problème, c'est le manque de process. Le management est en tension, la culture d'équipe est floue. Et on le sent vraiment à ce moment-là. Et chacun court après ses objectifs, quitte à se rendre compte que ceux de l'équipe d'à côté ne sont pas dans la même direction. Et parfois, c'est le premier email d'un investisseur un peu plus sec que d'autres qui va agir comme... un révélateur. L'automne, c'est vraiment pas la fin du rêve, c'est généralement un peu le wake-up call, c'est le moment où il faut commencer à se réaligner. Et puis vient l'hiver. L'hiver, c'est le moment le plus exigeant, c'est le moment où on doit faire quelque chose d'un peu contre-intuitif, on doit ralentir. On doit ralentir pour comprendre et pour regarder les angles morts. C'est se demander par exemple est-ce que le produit est mal pensé ou est-ce que c'est la gouvernance. La question qui gratte parfois aussi, c'est est-ce qu'on a embauché des gens brillants, mais ils ne sont juste pas alignés avec là où on va. Et là, dans ce moment-là, moi j'accompagne les équipes à prendre de la hauteur, à faire preuve d'honnêteté radicale. Et c'est des moments où on va au fond du sujet, où bien souvent on est amené à pivoter, et on retravaille la structure. Et puis un matin, sans toujours qu'on sache vraiment pourquoi, il y a quelque chose qui revient. Et c'est le printemps. La direction est plus claire. L'organisation est plus fluide, elle est plus lisible. La gouvernance est mieux incarnée. Les premières formations managériales commencent à arriver, les vraies formations managériales sérieuses. Et le recrutement devient un levier stratégique, et pas seulement une course contre la montre. Et puis, c'est le moment où l'intelligence collective commence à porter ses fruits, et les équipes commencent à respirer. En fait, le modèle de Hudson, il parle des saisons de la vie. mais moi je le vois aussi dans le saison d'une personne et d'une entreprise. Et parfois avoir quelqu'un à vos côtés pour traverser ces étapes, c'est ce qui permet au printemps d'arriver sans précipiter les choses. Alors, j'aimerais que vous reteniez de cet épisode. Que l'entre-deux et l'éventuel vide qui s'y trouve, c'est souvent une porte vers vous-même. Peut-être même que c'est une invitation à renoncer aux besoins de faire, aux besoins de définir et de remplir. C'est apprendre à renoncer sans paniquer et habiter ce vide fertile de votre présence pour être totalement disponible à ce qui est là. Moi je crois vraiment qu'à ce moment-là, la ressource c'est de laisser le temps œuvrer, de lâcher les projections dans le futur. parce qu'elles vous prennent beaucoup trop d'énergie sur quelque chose qui n'existe pas. J'aimerais aussi que vous reteniez que derrière la croyance qu'on peut ou qu'on doit devenir la meilleure version de soi-même, il y a une pensée mortifère, c'est celle que vous n'êtes pas assez. Et cette pensée, elle vous coupe de vous-même, elle vous coupe de votre élan, et elle vous coupe de la sagesse ontologique qui se trouve dans votre corps. Et je vous invite vraiment à goûter ces moments d'entre-deux, ces moments d'été-in-d'un, à suspendre un peu la réflexion intellectuelle. pour faire de la place à l'intérieur. Et depuis cette place à l'intérieur, de laisser émerger les bonnes idées, les nouveaux désirs et les prochaines directions. Alors avant de se quitter, j'ai deux questions pour vous. Est-ce que cette volonté de toujours vous améliorer, est-ce qu'elle vous relie au monde ou est-ce qu'elle vous contracte ? Et ça donnerait quoi ? Un entre-deux avec plus de lenteur ou les questions, les doutes ou rien du tout ? pourrait avoir le loisir de se délier. Je vous remercie pour votre écoute. Je finis avec cette phrase de Rilke dans L'être à un jeune poète. Aimez les questions elles-mêmes, vivez un temps les questions, et peut-être, sans le savoir, vous vivrez un jour dans la réponse. Je vous retrouve pour le dernier épisode de la saison dans deux semaines. Un épisode plus personnel. où je vous raconte un bout de mon chemin, où il a été question de place, de liberté et de choix. Je vous parlerai du jour où j'ai décidé de partir seule au bout du monde, sans mon mari, sans mes enfants, avec aucun plan si ce n'est celui de ne pas en avoir. À bientôt !

  • Speaker #1

    J'espère que cet épisode vous a plu et qu'il vous a donné envie d'oser mettre un peu plus de ce que vous êtes dans ce que vous faites. Si cet épisode a résonné pour vous, Vous pouvez le repartager sur vos réseaux, laisser 5 étoiles ou un commentaire sur votre plateforme d'écoute préférée. Vous pouvez me suivre sur LinkedIn et sur Instagram, les liens sont dans le descriptif de l'épisode. On se retrouve lundi dans 15 jours pour le prochain épisode d'Une place à soi. A très bientôt.

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