Description
Le terme de masochisme est d’invention récente. Il a été inventé en 1886 par un psychiatre Kraft-ebing. Il s'est lui-même inspiré de la vie et de l'œuvre d’un écrivain autrichien, Leopold Sacher Masoch. Son roman s'appelait La Vénus à la fourrure, l’auteur y décrivait une forme d’érotisme où la jouissance est atteinte par l’humiliation et la souffrance. Un tableau au centre de ce roman lui sert de métaphore, il représente une Vénus drapée dans une fourrure. Elle tient à la main un fouet tandis que le héros est couché à ses pieds. Dans son roman, Sacher Masoch évoque d’autres figures bibliques qui viennent alimenter ses fantasmes masochistes, celle d'Holopherne cruellement décapité par Judith et aussi celle de Samson, dépossédé de sa puissance, une première fois, quand dans son sommeil, Dalila coupe sa chevelure, source de sa force, puis les philistins lui crèvent les yeux, devant sa maîtresse, qui l’a une nouvelle fois, trahi. Autant dire que déjà dans cette œuvre il y a de la castration dans l’air.
Cette question du masochisme qui fait d’ailleurs couple avec le sadisme à également pris beaucoup d’importance dans le champ de la psychanalyse. Mais dans les textes de Freud, ce n’est plus une femme phalliqiue qui détient un fouet mais presque toujours une figure paternelle.
On découvre aussi que ce masochisme associé à la passivité alors qu’il est souvent décrit comme constituant en quelque sorte l’être de la femme, on découvre donc que ce masochisme féminin quand Freud entreprend de le décrire est celui des hommes.
Pour lui, cette jouissance masochiste est étroitement liée au complexe de castration masculin et à ses angoisses. Pour le démontrer il suffit de lire un de ses textes qui a pour titre “ Problème économique du masochisme”
Freud y décrit trois formes de masochisme, celui qu’il nomme masochisme érogène, qu’il définit comme étant jouissance pulsionnelle de la souffrance, le plaisir que procure la douleur, puis le masochisme qu’il qualifie de féminin et enfin le masochisme moral.
Il aborde, pour décrire ce masochisme féminin, aussi bien les fantasmes masochiste des hommes névrosés que ceux des pervers. On pourrait bien sûr le retrouver également dans la psychose.
Les uns, les névrosés s'expriment par des symptômes et notamment par l'impuissance, les autres, les pervers, par ce que Freud appelle des "dispositifs pervers" ou encore des "mises en scène". En fonction des signifiants pulsionnels qui y sont mis en jeu, se manifestent, suivant les cas, le désir d'être dévoré, battu, d'être castré, violé comme une femme et d'accoucher.
Il existe un très bel exemple clinique de toutes les composantes du complexe de castration masculin en lien avec ce masochisme. C’est celui que Freud nous a décrit dans son article intitulé “Dostoiveski et le parricide”.
J'ai créé, il y a maintenant longtemps, dans les années 2000, un
des premiers sites de psychanalyse. Je l'ai appelé " Le goût de la
psychanalyse".
( https://www.le-gout-de-la-psychanalyse.fr/ )
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