Quand les petites filles rêvent de la mort de leur mère (Podcast n° 49) cover
Quand les petites filles rêvent de la mort de leur mère (Podcast n° 49) cover
Une psychanalyse à fleur d'inconscient

Quand les petites filles rêvent de la mort de leur mère (Podcast n° 49)

Quand les petites filles rêvent de la mort de leur mère (Podcast n° 49)

13min |30/12/2024|

317

Play
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Description

C’est un fait que dans le champ analytique le désir de la mort du père est largement pris en compte, admis, mais que par contre ce qu’il en est du désir de la mort de la mère éprouvé par la fille est en grande partie élidé, même si la la haine pour la mère qui permet à la fille de franchir l’étape de l’Oedipe est bien décrite et connue.
Il trahissent  pourtant ces rêves de mort le désir de la petite fille de remplacer sa mère dans l’amour de son père. Refoulé ce désir, maintient la fille dans une dépendance du désir de la mère, l’empêche de s’en libérer en raison d’une immense culpabilité. * Freud en fait le noyau de l’hystérie. Tel est l’intérêt de ces quelques lignes qui se trouvent dans le grand chapitre “ Rêves de mort de personnes chères”.
C’est le rêve d'une petite fille surnommée « Œil de lynx ». En fait c'est une petite fille devenue adulte et en analyse avec Freud. Il écrit «  Un jour je trouve une dame très affligée et en pleurs. Elle me dit :  je ne veux plus voir les gens de ma famille, ils ne peuvent être qu'épouvantés par moi. »

Voici le texte du rêve «  Un lynx ou un renard ( Luchs oder Fucks) se promène sur le toit, puis quelque chose tombe ou c'est elle qui tombe, et alors on ramène sa mère, morte, à la maison et alors elle se met à pleurer des larmes de douleur. » Dans les lignes qui suivent Freud décrit « les divers états psychiques » d'une petite fille hystérique. Il évoque à son propos de nombreux rêves qui expriment ses désirs de mort à l'égard de sa mère. «  Tantôt elle assistait aux obsèques d'une vieille femme, tantôt elle se voyait avec sa sœur assises à table en vêtements de deuil ».

Tous ces rêves de mort de la mère, qui ne sont d’ailleurs pas seulement l’apanage des petites filles, puisque les garçons peuvent aussi rêver de la mort de leur mère, m’ont  fait penser à ce que Lacan avait dit à propos de la jouissance féminine, du fait que si les femmes n’en disaient mot  c’était avant tout parce qu’elles en auraient été littéralement terrifiées.  Quelles pourraient  être les raisons de cette terreur, de cette épouvante ?  Une assertion de Lacan pourrait servir de piste de réflexion “ Une femme ne prend sa place dans le rapport sexuel qu’en tant que mère”.  Dès lors, tous ces rêves de mort de la mère peuvent l’indiquer :  Dans cette jouissance au-delà du phallus telle que Lacan l’évoque d’une façon logique peut-être s’agit-il d’un redoutable affrontement à la mère où il s’agit de triompher d’elle, une façon de prendre fantasmatiquement sa place, certes non plus dans le désir du père mais dans le désir d’un homme. Ainsi je me risquerai bien à dire que dans le rapport sexuel, une femme remet en jeu son très primitif rapport à la mère non pas du côté de l’amour mais peut-être du côté de la haine. Dans le discours analytique, on parle très peu de ce désir de mort comme s’il était si profondément refoulé qu’il est littéralement inaccessible, parce qu’au fond intolérable.   Il est grand temps d’appeler à notre secours Dionysos qui est non seulement le dieu du vin et de la vigne mais aussi des Bacchanales.  Il parcourait ainsi les montagnes du Cithéron en compagnie de toute une troupe de ménades.  


J'ai créé, il y a maintenant longtemps, dans les années 2000, un

des premiers sites de psychanalyse.  Je l'ai appelé " Le goût de la

psychanalyse".

(  https://www.le-gout-de-la-psychanalyse.fr/



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur ce site de Gast, une psychanalyse à fleurs d'inconscient. Présente de cette période de fête, je comptais bien choisir un thème léger, mais le hasard en a décidé autrement. J'aime bien fureter dans mon exemplaire de l'interprétation du rêve. À chaque fois... de nouveaux éclairages surgissent toujours pour moi. Cette fois-ci, ce que j'ai repéré, c'est un passage qui concerne le désir de la mort de la mère. Or, c'est un fait que dans le champ analytique, le désir de mort du père est largement pris en compte, admis. Ainsi d'ailleurs que la haine pour la mère, qui permet à la fille de franchir l'étape de l'Édipe et qui est bien décrite et connue. Mais par contre, ce qu'il en est spécifiquement du désir de la mort de la mère, éprouvé par la fille, et me semble-t-il en grande partie élibé. Pourtant ce désir refoulé maintient la fille dans une dépendance du désir de sa mère, l'empêche de s'en libérer. en raison d'une immense culpabilité qu'elle en éprouve freud en fait d'ailleurs le noyau de l'hystérie tel est l'intérêt de ces quelques lignes qui se trouvent dans le grand chapitre rêve de mort de personne chère nous rappelle que dans l'enfance le père pour le garçon et la mère pour la fille sont des concurrents encombrants Et nous avons vu précédemment combien il faut peu de choses pour que l'enfant transforme un tel sentiment en souhait de mort. Freud cite un exemple qui me semble défisif pour le devenir femme de la petite fille. C'est le point même où la petite fille souhaite se substituer à sa mère, mais en tant qu'elle est la femme du père. On voit bien ainsi. comment le destin de l'être sexué, homme ou femme, ne peut être tracé que par la voie des identifications, et surtout des identifications édipiennes. Donc, dans ce chapitre, après avoir décrit le rêve de la petite faiseuse d'anges, rêve où la petite fille transforme tous les enfants de sa famille en petits anges, en leur faisant pousser des ailes et qui sont tous partis au ciel tous morts freud décrit donc un autre rêve mais cette fois-ci de mort de la mère c'est le rêve d'une petite fille surnommée oeil de lynx en fait c'est une petite fille devenue adulte et en alanise avec freud il écrit un jour je trouvai une dame très affligée et en pleurs. Elle me dit Je ne veux plus voir les gens de ma famille, ils ne peuvent être qu'épouvantés par moi. Voici le texte du rêve. Un lynx ou un renard se promène sur le toit, puis quelque chose tombe, ou c'est elle qui tombe, et alors on ramène sa mère morte à la maison, et alors elle se met à... pleurer des larmes de douleur. Freud indique Après lui ai-je fait savoir ce que ce rêve signifie nécessairement, le désir venu de son enfance de voir sa mère morte, que déjà elle me livre un peu de matériaux pour expliquer le rêve. Dans les associations de ce rêve, on retrouve en effet le lynx. L'œil de lynx était le surnom que lui avait donné quand elle était enfant un petit garçon. Ce lynx du rêve, c'est donc elle qui tombe ou qui fait tomber du toit quelque chose. Le second souvenir d'enfance qu'elle évoque est celui de sa mère qui avait été blessée par une tuile tombée d'un toit. Elle avait beaucoup saigné. L'enfant avait à l'époque trois ans. Dans les lignes qui suivent, Freud décrit alors les différents états psychiques d'une autre petite fille hystérique. Il évoque à son propos de nombreux rêves qui expriment ses désirs de mort à l'égard de sa mère. Tantôt elle assistait aux obsèques d'une vieille femme, tantôt elle se voyait avec sa sœur assise à table en vêtements de deuil. Mais ce qu'il y a d'intéressant, c'est qu'à partir de ses rêves de la mort de la mère, noyau de sa névrose, il décrit en somme son évolution. Il décrit en effet trois étapes de sa névrose hystérique. La première étape coïncide plutôt avec ce qu'il décrivait comme un délire hystérique dans les manuscrits de sa correspondance avec Flix. où il décrivait un véritable état de confusion où les représentations refoulées venaient en quelque sorte franchir les barrières érigées par le moi et littéralement l'envahir. Il décrit ainsi cet épisode. Lors d'un épisode confus très curieux, par quoi la maladie commençait, La malade manifesta une aversion tout à fait particulière à l'égard de sa mère, la frappait, l'injuriait dès que sa mère s'approchait de son lit. Alors qu'à l'égard de sa sœur, beaucoup plus âgée qu'elle, elle était douce et gentille. Au cours d'une seconde période, une fois sa lucidité en quelque sorte retrouvée, elle eut un sommeil très perturbé. et c'est là qu'elle manifestait dans ses rêves les désirs de mort pour sa mère. Enfin, au cours d'une troisième période, lorsque le refoulement avait en quelque sorte repris ses droits, elle développa des phobies hystériques, la crainte de la disparition de sa mère. Freud écrit La phobie qui la tourmentait le plus était qu'il soit arrivé quelque chose à sa mère il fallait qu'elle rentre vite à la maison pour se convaincre que sa mère était toujours en vie ainsi nous sommes passés avec freud des rêves de la mort de la mère ou symptômes toujours par rapport à ces désirs de mort exprimés par la petite fille je peux rapporter ici un rêve de début d'analyse qui est en tant que tel intéressant Car non seulement il décrit la structure de cette névrose hystérique, mais il préfigure ainsi tout le travail de l'analyse, avec même la question de sa fin, de son but, des raisons, si je puis dire, de cette demande d'analyse. Il avait la forme d'un cauchemar, puisqu'accompagné d'une intense angoisse entraînant le réveil. Voici son texte. Je cherche du travail. Je monte le grand escalier monumental d'un grand hôtel de Nice qui s'appelle l'Excelsior. Parvenu tout en haut de l'escalier, je pousse la porte d'une des chambres. Je vois une femme sans vie qui est tombée derrière un divan. Dans la pièce, par terre, un vieux Bouddha chinois a perdu sa tête. Je pousse des cris devant ce spectateur. Et en redescendant vivement les escaliers, je tombe sur un majordome qui me dit très calmement ça ne vaut pas le coup d'en faire un plat Imperturbable, il tient dans ses mains un grand plat vide. Je ne vais pas me lancer dans l'analyse de ce rêve foissonnant, mais on peut déjà repérer que le divan est celui de l'analyse, que la scène de carnage est une scène de carnage. dans la chambre est une scène primitive, aussi appelée scène originaire ou scène traumatique. Le Bouddha chinois décapité est un personnage d'un des contes d'Andersen qui s'appelle La Bergère et le Ramoneur. Ce Bouddha chinois en a fait perdu sa tête en tentant de poursuivre la bergère de porcelaine, celle-ci en avait éprouvé une telle culpabilité. qu'elle n'avait jamais pu s'échapper de sa console en compagnie de son fiancé le petit ramoneur pour découvrir le monde par contre le plavide du majordome arrive dans ce rêve en écho avec l'histoire biblique de salomé qui avait demandé que lui soit apportée sur un plateau d'argent la tête de saint jean au reste sous l'impulsion de sa mère érodiade. Il y a donc de la castration dans l'air dans ce rêve. Dans cette scène primitive mise en acte dans ce rêve, la mort de la mère y est évoquée, avec cette femme tombée derrière le divan, ainsi que le désir de castration de ce Bouddha chinois, substitut du père. La phrase prononcée par l'analyste majordome a une fonction pacificatrice. Cela pourrait être en effet une phrase de fin d'analyse. Il remet les choses en place. Tout cela n'est quand même pas bien grave. En effet, ce carnage édipien ainsi accompli dans cette chambre n'a rien d'exceptionnel, puisqu'il est de l'ordre de l'universel. Il n'y a pas en effet de quoi en faire un plat. Tous ces rêves de mort de la mère, qui ne sont d'ailleurs pas seulement l'apanage des petites filles, puisque les garçons peuvent aussi rêver de la mort de leur mère, m'ont fait penser à ce que Lacan avait dit à propos de la jouissance féminine, du fait que si les femmes n'en disaient pas mot, c'était avant tout parce qu'elles en auraient été littéralement terrifiées. Quelles pourraient être les raisons de cette terreur ? de cette épouvante. Une assertion de Lacan pourrait servir de piste de réflexion. Une femme ne prend sa place dans le rapport sexuel qu'en tant que mère. Dès lors, tous ses rêves de mort de la mère peuvent l'indiquer. Dans cette jouissance au-delà du phallus, tel que Lacan l'évoque d'une façon logique, Peut-être s'agit-il d'un redoutable affrontement à la mère où il s'agit de triomphe et d'elle, une façon de prendre fantasmatiquement sa place, certes non plus dans le désir du père mais dans le désir d'un homme. Ainsi je me risquerais bien à dire que dans le rapport sexuel, une femme remet en jeu son très primitif rapport à la mère. non pas du côté de l'amour, mais peut-être du côté de la haine. Dans le discours analytique, on parle très peu de ce désir de mort, comme s'il était si profondément refoulé qu'il est littéralement inaccessible, parce qu'au fond, intolérable. Il est grand temps d'appeler à notre secours Dionysos, qui est non seulement le dieu du vin et de la vigne, mais aussi de la vie. des bacchanals. Il parcourait ainsi les montagnes du Citéron en compagnie de toute une troupe de ménades. C'est ainsi qu'en guise de conclusion, je vous proposerai bien de lire ou de relire ce drame déripide qu'a pour titre les bacchantes.

Description

C’est un fait que dans le champ analytique le désir de la mort du père est largement pris en compte, admis, mais que par contre ce qu’il en est du désir de la mort de la mère éprouvé par la fille est en grande partie élidé, même si la la haine pour la mère qui permet à la fille de franchir l’étape de l’Oedipe est bien décrite et connue.
Il trahissent  pourtant ces rêves de mort le désir de la petite fille de remplacer sa mère dans l’amour de son père. Refoulé ce désir, maintient la fille dans une dépendance du désir de la mère, l’empêche de s’en libérer en raison d’une immense culpabilité. * Freud en fait le noyau de l’hystérie. Tel est l’intérêt de ces quelques lignes qui se trouvent dans le grand chapitre “ Rêves de mort de personnes chères”.
C’est le rêve d'une petite fille surnommée « Œil de lynx ». En fait c'est une petite fille devenue adulte et en analyse avec Freud. Il écrit «  Un jour je trouve une dame très affligée et en pleurs. Elle me dit :  je ne veux plus voir les gens de ma famille, ils ne peuvent être qu'épouvantés par moi. »

Voici le texte du rêve «  Un lynx ou un renard ( Luchs oder Fucks) se promène sur le toit, puis quelque chose tombe ou c'est elle qui tombe, et alors on ramène sa mère, morte, à la maison et alors elle se met à pleurer des larmes de douleur. » Dans les lignes qui suivent Freud décrit « les divers états psychiques » d'une petite fille hystérique. Il évoque à son propos de nombreux rêves qui expriment ses désirs de mort à l'égard de sa mère. «  Tantôt elle assistait aux obsèques d'une vieille femme, tantôt elle se voyait avec sa sœur assises à table en vêtements de deuil ».

Tous ces rêves de mort de la mère, qui ne sont d’ailleurs pas seulement l’apanage des petites filles, puisque les garçons peuvent aussi rêver de la mort de leur mère, m’ont  fait penser à ce que Lacan avait dit à propos de la jouissance féminine, du fait que si les femmes n’en disaient mot  c’était avant tout parce qu’elles en auraient été littéralement terrifiées.  Quelles pourraient  être les raisons de cette terreur, de cette épouvante ?  Une assertion de Lacan pourrait servir de piste de réflexion “ Une femme ne prend sa place dans le rapport sexuel qu’en tant que mère”.  Dès lors, tous ces rêves de mort de la mère peuvent l’indiquer :  Dans cette jouissance au-delà du phallus telle que Lacan l’évoque d’une façon logique peut-être s’agit-il d’un redoutable affrontement à la mère où il s’agit de triompher d’elle, une façon de prendre fantasmatiquement sa place, certes non plus dans le désir du père mais dans le désir d’un homme. Ainsi je me risquerai bien à dire que dans le rapport sexuel, une femme remet en jeu son très primitif rapport à la mère non pas du côté de l’amour mais peut-être du côté de la haine. Dans le discours analytique, on parle très peu de ce désir de mort comme s’il était si profondément refoulé qu’il est littéralement inaccessible, parce qu’au fond intolérable.   Il est grand temps d’appeler à notre secours Dionysos qui est non seulement le dieu du vin et de la vigne mais aussi des Bacchanales.  Il parcourait ainsi les montagnes du Cithéron en compagnie de toute une troupe de ménades.  


J'ai créé, il y a maintenant longtemps, dans les années 2000, un

des premiers sites de psychanalyse.  Je l'ai appelé " Le goût de la

psychanalyse".

(  https://www.le-gout-de-la-psychanalyse.fr/



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur ce site de Gast, une psychanalyse à fleurs d'inconscient. Présente de cette période de fête, je comptais bien choisir un thème léger, mais le hasard en a décidé autrement. J'aime bien fureter dans mon exemplaire de l'interprétation du rêve. À chaque fois... de nouveaux éclairages surgissent toujours pour moi. Cette fois-ci, ce que j'ai repéré, c'est un passage qui concerne le désir de la mort de la mère. Or, c'est un fait que dans le champ analytique, le désir de mort du père est largement pris en compte, admis. Ainsi d'ailleurs que la haine pour la mère, qui permet à la fille de franchir l'étape de l'Édipe et qui est bien décrite et connue. Mais par contre, ce qu'il en est spécifiquement du désir de la mort de la mère, éprouvé par la fille, et me semble-t-il en grande partie élibé. Pourtant ce désir refoulé maintient la fille dans une dépendance du désir de sa mère, l'empêche de s'en libérer. en raison d'une immense culpabilité qu'elle en éprouve freud en fait d'ailleurs le noyau de l'hystérie tel est l'intérêt de ces quelques lignes qui se trouvent dans le grand chapitre rêve de mort de personne chère nous rappelle que dans l'enfance le père pour le garçon et la mère pour la fille sont des concurrents encombrants Et nous avons vu précédemment combien il faut peu de choses pour que l'enfant transforme un tel sentiment en souhait de mort. Freud cite un exemple qui me semble défisif pour le devenir femme de la petite fille. C'est le point même où la petite fille souhaite se substituer à sa mère, mais en tant qu'elle est la femme du père. On voit bien ainsi. comment le destin de l'être sexué, homme ou femme, ne peut être tracé que par la voie des identifications, et surtout des identifications édipiennes. Donc, dans ce chapitre, après avoir décrit le rêve de la petite faiseuse d'anges, rêve où la petite fille transforme tous les enfants de sa famille en petits anges, en leur faisant pousser des ailes et qui sont tous partis au ciel tous morts freud décrit donc un autre rêve mais cette fois-ci de mort de la mère c'est le rêve d'une petite fille surnommée oeil de lynx en fait c'est une petite fille devenue adulte et en alanise avec freud il écrit un jour je trouvai une dame très affligée et en pleurs. Elle me dit Je ne veux plus voir les gens de ma famille, ils ne peuvent être qu'épouvantés par moi. Voici le texte du rêve. Un lynx ou un renard se promène sur le toit, puis quelque chose tombe, ou c'est elle qui tombe, et alors on ramène sa mère morte à la maison, et alors elle se met à... pleurer des larmes de douleur. Freud indique Après lui ai-je fait savoir ce que ce rêve signifie nécessairement, le désir venu de son enfance de voir sa mère morte, que déjà elle me livre un peu de matériaux pour expliquer le rêve. Dans les associations de ce rêve, on retrouve en effet le lynx. L'œil de lynx était le surnom que lui avait donné quand elle était enfant un petit garçon. Ce lynx du rêve, c'est donc elle qui tombe ou qui fait tomber du toit quelque chose. Le second souvenir d'enfance qu'elle évoque est celui de sa mère qui avait été blessée par une tuile tombée d'un toit. Elle avait beaucoup saigné. L'enfant avait à l'époque trois ans. Dans les lignes qui suivent, Freud décrit alors les différents états psychiques d'une autre petite fille hystérique. Il évoque à son propos de nombreux rêves qui expriment ses désirs de mort à l'égard de sa mère. Tantôt elle assistait aux obsèques d'une vieille femme, tantôt elle se voyait avec sa sœur assise à table en vêtements de deuil. Mais ce qu'il y a d'intéressant, c'est qu'à partir de ses rêves de la mort de la mère, noyau de sa névrose, il décrit en somme son évolution. Il décrit en effet trois étapes de sa névrose hystérique. La première étape coïncide plutôt avec ce qu'il décrivait comme un délire hystérique dans les manuscrits de sa correspondance avec Flix. où il décrivait un véritable état de confusion où les représentations refoulées venaient en quelque sorte franchir les barrières érigées par le moi et littéralement l'envahir. Il décrit ainsi cet épisode. Lors d'un épisode confus très curieux, par quoi la maladie commençait, La malade manifesta une aversion tout à fait particulière à l'égard de sa mère, la frappait, l'injuriait dès que sa mère s'approchait de son lit. Alors qu'à l'égard de sa sœur, beaucoup plus âgée qu'elle, elle était douce et gentille. Au cours d'une seconde période, une fois sa lucidité en quelque sorte retrouvée, elle eut un sommeil très perturbé. et c'est là qu'elle manifestait dans ses rêves les désirs de mort pour sa mère. Enfin, au cours d'une troisième période, lorsque le refoulement avait en quelque sorte repris ses droits, elle développa des phobies hystériques, la crainte de la disparition de sa mère. Freud écrit La phobie qui la tourmentait le plus était qu'il soit arrivé quelque chose à sa mère il fallait qu'elle rentre vite à la maison pour se convaincre que sa mère était toujours en vie ainsi nous sommes passés avec freud des rêves de la mort de la mère ou symptômes toujours par rapport à ces désirs de mort exprimés par la petite fille je peux rapporter ici un rêve de début d'analyse qui est en tant que tel intéressant Car non seulement il décrit la structure de cette névrose hystérique, mais il préfigure ainsi tout le travail de l'analyse, avec même la question de sa fin, de son but, des raisons, si je puis dire, de cette demande d'analyse. Il avait la forme d'un cauchemar, puisqu'accompagné d'une intense angoisse entraînant le réveil. Voici son texte. Je cherche du travail. Je monte le grand escalier monumental d'un grand hôtel de Nice qui s'appelle l'Excelsior. Parvenu tout en haut de l'escalier, je pousse la porte d'une des chambres. Je vois une femme sans vie qui est tombée derrière un divan. Dans la pièce, par terre, un vieux Bouddha chinois a perdu sa tête. Je pousse des cris devant ce spectateur. Et en redescendant vivement les escaliers, je tombe sur un majordome qui me dit très calmement ça ne vaut pas le coup d'en faire un plat Imperturbable, il tient dans ses mains un grand plat vide. Je ne vais pas me lancer dans l'analyse de ce rêve foissonnant, mais on peut déjà repérer que le divan est celui de l'analyse, que la scène de carnage est une scène de carnage. dans la chambre est une scène primitive, aussi appelée scène originaire ou scène traumatique. Le Bouddha chinois décapité est un personnage d'un des contes d'Andersen qui s'appelle La Bergère et le Ramoneur. Ce Bouddha chinois en a fait perdu sa tête en tentant de poursuivre la bergère de porcelaine, celle-ci en avait éprouvé une telle culpabilité. qu'elle n'avait jamais pu s'échapper de sa console en compagnie de son fiancé le petit ramoneur pour découvrir le monde par contre le plavide du majordome arrive dans ce rêve en écho avec l'histoire biblique de salomé qui avait demandé que lui soit apportée sur un plateau d'argent la tête de saint jean au reste sous l'impulsion de sa mère érodiade. Il y a donc de la castration dans l'air dans ce rêve. Dans cette scène primitive mise en acte dans ce rêve, la mort de la mère y est évoquée, avec cette femme tombée derrière le divan, ainsi que le désir de castration de ce Bouddha chinois, substitut du père. La phrase prononcée par l'analyste majordome a une fonction pacificatrice. Cela pourrait être en effet une phrase de fin d'analyse. Il remet les choses en place. Tout cela n'est quand même pas bien grave. En effet, ce carnage édipien ainsi accompli dans cette chambre n'a rien d'exceptionnel, puisqu'il est de l'ordre de l'universel. Il n'y a pas en effet de quoi en faire un plat. Tous ces rêves de mort de la mère, qui ne sont d'ailleurs pas seulement l'apanage des petites filles, puisque les garçons peuvent aussi rêver de la mort de leur mère, m'ont fait penser à ce que Lacan avait dit à propos de la jouissance féminine, du fait que si les femmes n'en disaient pas mot, c'était avant tout parce qu'elles en auraient été littéralement terrifiées. Quelles pourraient être les raisons de cette terreur ? de cette épouvante. Une assertion de Lacan pourrait servir de piste de réflexion. Une femme ne prend sa place dans le rapport sexuel qu'en tant que mère. Dès lors, tous ses rêves de mort de la mère peuvent l'indiquer. Dans cette jouissance au-delà du phallus, tel que Lacan l'évoque d'une façon logique, Peut-être s'agit-il d'un redoutable affrontement à la mère où il s'agit de triomphe et d'elle, une façon de prendre fantasmatiquement sa place, certes non plus dans le désir du père mais dans le désir d'un homme. Ainsi je me risquerais bien à dire que dans le rapport sexuel, une femme remet en jeu son très primitif rapport à la mère. non pas du côté de l'amour, mais peut-être du côté de la haine. Dans le discours analytique, on parle très peu de ce désir de mort, comme s'il était si profondément refoulé qu'il est littéralement inaccessible, parce qu'au fond, intolérable. Il est grand temps d'appeler à notre secours Dionysos, qui est non seulement le dieu du vin et de la vigne, mais aussi de la vie. des bacchanals. Il parcourait ainsi les montagnes du Citéron en compagnie de toute une troupe de ménades. C'est ainsi qu'en guise de conclusion, je vous proposerai bien de lire ou de relire ce drame déripide qu'a pour titre les bacchantes.

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Description

C’est un fait que dans le champ analytique le désir de la mort du père est largement pris en compte, admis, mais que par contre ce qu’il en est du désir de la mort de la mère éprouvé par la fille est en grande partie élidé, même si la la haine pour la mère qui permet à la fille de franchir l’étape de l’Oedipe est bien décrite et connue.
Il trahissent  pourtant ces rêves de mort le désir de la petite fille de remplacer sa mère dans l’amour de son père. Refoulé ce désir, maintient la fille dans une dépendance du désir de la mère, l’empêche de s’en libérer en raison d’une immense culpabilité. * Freud en fait le noyau de l’hystérie. Tel est l’intérêt de ces quelques lignes qui se trouvent dans le grand chapitre “ Rêves de mort de personnes chères”.
C’est le rêve d'une petite fille surnommée « Œil de lynx ». En fait c'est une petite fille devenue adulte et en analyse avec Freud. Il écrit «  Un jour je trouve une dame très affligée et en pleurs. Elle me dit :  je ne veux plus voir les gens de ma famille, ils ne peuvent être qu'épouvantés par moi. »

Voici le texte du rêve «  Un lynx ou un renard ( Luchs oder Fucks) se promène sur le toit, puis quelque chose tombe ou c'est elle qui tombe, et alors on ramène sa mère, morte, à la maison et alors elle se met à pleurer des larmes de douleur. » Dans les lignes qui suivent Freud décrit « les divers états psychiques » d'une petite fille hystérique. Il évoque à son propos de nombreux rêves qui expriment ses désirs de mort à l'égard de sa mère. «  Tantôt elle assistait aux obsèques d'une vieille femme, tantôt elle se voyait avec sa sœur assises à table en vêtements de deuil ».

Tous ces rêves de mort de la mère, qui ne sont d’ailleurs pas seulement l’apanage des petites filles, puisque les garçons peuvent aussi rêver de la mort de leur mère, m’ont  fait penser à ce que Lacan avait dit à propos de la jouissance féminine, du fait que si les femmes n’en disaient mot  c’était avant tout parce qu’elles en auraient été littéralement terrifiées.  Quelles pourraient  être les raisons de cette terreur, de cette épouvante ?  Une assertion de Lacan pourrait servir de piste de réflexion “ Une femme ne prend sa place dans le rapport sexuel qu’en tant que mère”.  Dès lors, tous ces rêves de mort de la mère peuvent l’indiquer :  Dans cette jouissance au-delà du phallus telle que Lacan l’évoque d’une façon logique peut-être s’agit-il d’un redoutable affrontement à la mère où il s’agit de triompher d’elle, une façon de prendre fantasmatiquement sa place, certes non plus dans le désir du père mais dans le désir d’un homme. Ainsi je me risquerai bien à dire que dans le rapport sexuel, une femme remet en jeu son très primitif rapport à la mère non pas du côté de l’amour mais peut-être du côté de la haine. Dans le discours analytique, on parle très peu de ce désir de mort comme s’il était si profondément refoulé qu’il est littéralement inaccessible, parce qu’au fond intolérable.   Il est grand temps d’appeler à notre secours Dionysos qui est non seulement le dieu du vin et de la vigne mais aussi des Bacchanales.  Il parcourait ainsi les montagnes du Cithéron en compagnie de toute une troupe de ménades.  


J'ai créé, il y a maintenant longtemps, dans les années 2000, un

des premiers sites de psychanalyse.  Je l'ai appelé " Le goût de la

psychanalyse".

(  https://www.le-gout-de-la-psychanalyse.fr/



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur ce site de Gast, une psychanalyse à fleurs d'inconscient. Présente de cette période de fête, je comptais bien choisir un thème léger, mais le hasard en a décidé autrement. J'aime bien fureter dans mon exemplaire de l'interprétation du rêve. À chaque fois... de nouveaux éclairages surgissent toujours pour moi. Cette fois-ci, ce que j'ai repéré, c'est un passage qui concerne le désir de la mort de la mère. Or, c'est un fait que dans le champ analytique, le désir de mort du père est largement pris en compte, admis. Ainsi d'ailleurs que la haine pour la mère, qui permet à la fille de franchir l'étape de l'Édipe et qui est bien décrite et connue. Mais par contre, ce qu'il en est spécifiquement du désir de la mort de la mère, éprouvé par la fille, et me semble-t-il en grande partie élibé. Pourtant ce désir refoulé maintient la fille dans une dépendance du désir de sa mère, l'empêche de s'en libérer. en raison d'une immense culpabilité qu'elle en éprouve freud en fait d'ailleurs le noyau de l'hystérie tel est l'intérêt de ces quelques lignes qui se trouvent dans le grand chapitre rêve de mort de personne chère nous rappelle que dans l'enfance le père pour le garçon et la mère pour la fille sont des concurrents encombrants Et nous avons vu précédemment combien il faut peu de choses pour que l'enfant transforme un tel sentiment en souhait de mort. Freud cite un exemple qui me semble défisif pour le devenir femme de la petite fille. C'est le point même où la petite fille souhaite se substituer à sa mère, mais en tant qu'elle est la femme du père. On voit bien ainsi. comment le destin de l'être sexué, homme ou femme, ne peut être tracé que par la voie des identifications, et surtout des identifications édipiennes. Donc, dans ce chapitre, après avoir décrit le rêve de la petite faiseuse d'anges, rêve où la petite fille transforme tous les enfants de sa famille en petits anges, en leur faisant pousser des ailes et qui sont tous partis au ciel tous morts freud décrit donc un autre rêve mais cette fois-ci de mort de la mère c'est le rêve d'une petite fille surnommée oeil de lynx en fait c'est une petite fille devenue adulte et en alanise avec freud il écrit un jour je trouvai une dame très affligée et en pleurs. Elle me dit Je ne veux plus voir les gens de ma famille, ils ne peuvent être qu'épouvantés par moi. Voici le texte du rêve. Un lynx ou un renard se promène sur le toit, puis quelque chose tombe, ou c'est elle qui tombe, et alors on ramène sa mère morte à la maison, et alors elle se met à... pleurer des larmes de douleur. Freud indique Après lui ai-je fait savoir ce que ce rêve signifie nécessairement, le désir venu de son enfance de voir sa mère morte, que déjà elle me livre un peu de matériaux pour expliquer le rêve. Dans les associations de ce rêve, on retrouve en effet le lynx. L'œil de lynx était le surnom que lui avait donné quand elle était enfant un petit garçon. Ce lynx du rêve, c'est donc elle qui tombe ou qui fait tomber du toit quelque chose. Le second souvenir d'enfance qu'elle évoque est celui de sa mère qui avait été blessée par une tuile tombée d'un toit. Elle avait beaucoup saigné. L'enfant avait à l'époque trois ans. Dans les lignes qui suivent, Freud décrit alors les différents états psychiques d'une autre petite fille hystérique. Il évoque à son propos de nombreux rêves qui expriment ses désirs de mort à l'égard de sa mère. Tantôt elle assistait aux obsèques d'une vieille femme, tantôt elle se voyait avec sa sœur assise à table en vêtements de deuil. Mais ce qu'il y a d'intéressant, c'est qu'à partir de ses rêves de la mort de la mère, noyau de sa névrose, il décrit en somme son évolution. Il décrit en effet trois étapes de sa névrose hystérique. La première étape coïncide plutôt avec ce qu'il décrivait comme un délire hystérique dans les manuscrits de sa correspondance avec Flix. où il décrivait un véritable état de confusion où les représentations refoulées venaient en quelque sorte franchir les barrières érigées par le moi et littéralement l'envahir. Il décrit ainsi cet épisode. Lors d'un épisode confus très curieux, par quoi la maladie commençait, La malade manifesta une aversion tout à fait particulière à l'égard de sa mère, la frappait, l'injuriait dès que sa mère s'approchait de son lit. Alors qu'à l'égard de sa sœur, beaucoup plus âgée qu'elle, elle était douce et gentille. Au cours d'une seconde période, une fois sa lucidité en quelque sorte retrouvée, elle eut un sommeil très perturbé. et c'est là qu'elle manifestait dans ses rêves les désirs de mort pour sa mère. Enfin, au cours d'une troisième période, lorsque le refoulement avait en quelque sorte repris ses droits, elle développa des phobies hystériques, la crainte de la disparition de sa mère. Freud écrit La phobie qui la tourmentait le plus était qu'il soit arrivé quelque chose à sa mère il fallait qu'elle rentre vite à la maison pour se convaincre que sa mère était toujours en vie ainsi nous sommes passés avec freud des rêves de la mort de la mère ou symptômes toujours par rapport à ces désirs de mort exprimés par la petite fille je peux rapporter ici un rêve de début d'analyse qui est en tant que tel intéressant Car non seulement il décrit la structure de cette névrose hystérique, mais il préfigure ainsi tout le travail de l'analyse, avec même la question de sa fin, de son but, des raisons, si je puis dire, de cette demande d'analyse. Il avait la forme d'un cauchemar, puisqu'accompagné d'une intense angoisse entraînant le réveil. Voici son texte. Je cherche du travail. Je monte le grand escalier monumental d'un grand hôtel de Nice qui s'appelle l'Excelsior. Parvenu tout en haut de l'escalier, je pousse la porte d'une des chambres. Je vois une femme sans vie qui est tombée derrière un divan. Dans la pièce, par terre, un vieux Bouddha chinois a perdu sa tête. Je pousse des cris devant ce spectateur. Et en redescendant vivement les escaliers, je tombe sur un majordome qui me dit très calmement ça ne vaut pas le coup d'en faire un plat Imperturbable, il tient dans ses mains un grand plat vide. Je ne vais pas me lancer dans l'analyse de ce rêve foissonnant, mais on peut déjà repérer que le divan est celui de l'analyse, que la scène de carnage est une scène de carnage. dans la chambre est une scène primitive, aussi appelée scène originaire ou scène traumatique. Le Bouddha chinois décapité est un personnage d'un des contes d'Andersen qui s'appelle La Bergère et le Ramoneur. Ce Bouddha chinois en a fait perdu sa tête en tentant de poursuivre la bergère de porcelaine, celle-ci en avait éprouvé une telle culpabilité. qu'elle n'avait jamais pu s'échapper de sa console en compagnie de son fiancé le petit ramoneur pour découvrir le monde par contre le plavide du majordome arrive dans ce rêve en écho avec l'histoire biblique de salomé qui avait demandé que lui soit apportée sur un plateau d'argent la tête de saint jean au reste sous l'impulsion de sa mère érodiade. Il y a donc de la castration dans l'air dans ce rêve. Dans cette scène primitive mise en acte dans ce rêve, la mort de la mère y est évoquée, avec cette femme tombée derrière le divan, ainsi que le désir de castration de ce Bouddha chinois, substitut du père. La phrase prononcée par l'analyste majordome a une fonction pacificatrice. Cela pourrait être en effet une phrase de fin d'analyse. Il remet les choses en place. Tout cela n'est quand même pas bien grave. En effet, ce carnage édipien ainsi accompli dans cette chambre n'a rien d'exceptionnel, puisqu'il est de l'ordre de l'universel. Il n'y a pas en effet de quoi en faire un plat. Tous ces rêves de mort de la mère, qui ne sont d'ailleurs pas seulement l'apanage des petites filles, puisque les garçons peuvent aussi rêver de la mort de leur mère, m'ont fait penser à ce que Lacan avait dit à propos de la jouissance féminine, du fait que si les femmes n'en disaient pas mot, c'était avant tout parce qu'elles en auraient été littéralement terrifiées. Quelles pourraient être les raisons de cette terreur ? de cette épouvante. Une assertion de Lacan pourrait servir de piste de réflexion. Une femme ne prend sa place dans le rapport sexuel qu'en tant que mère. Dès lors, tous ses rêves de mort de la mère peuvent l'indiquer. Dans cette jouissance au-delà du phallus, tel que Lacan l'évoque d'une façon logique, Peut-être s'agit-il d'un redoutable affrontement à la mère où il s'agit de triomphe et d'elle, une façon de prendre fantasmatiquement sa place, certes non plus dans le désir du père mais dans le désir d'un homme. Ainsi je me risquerais bien à dire que dans le rapport sexuel, une femme remet en jeu son très primitif rapport à la mère. non pas du côté de l'amour, mais peut-être du côté de la haine. Dans le discours analytique, on parle très peu de ce désir de mort, comme s'il était si profondément refoulé qu'il est littéralement inaccessible, parce qu'au fond, intolérable. Il est grand temps d'appeler à notre secours Dionysos, qui est non seulement le dieu du vin et de la vigne, mais aussi de la vie. des bacchanals. Il parcourait ainsi les montagnes du Citéron en compagnie de toute une troupe de ménades. C'est ainsi qu'en guise de conclusion, je vous proposerai bien de lire ou de relire ce drame déripide qu'a pour titre les bacchantes.

Description

C’est un fait que dans le champ analytique le désir de la mort du père est largement pris en compte, admis, mais que par contre ce qu’il en est du désir de la mort de la mère éprouvé par la fille est en grande partie élidé, même si la la haine pour la mère qui permet à la fille de franchir l’étape de l’Oedipe est bien décrite et connue.
Il trahissent  pourtant ces rêves de mort le désir de la petite fille de remplacer sa mère dans l’amour de son père. Refoulé ce désir, maintient la fille dans une dépendance du désir de la mère, l’empêche de s’en libérer en raison d’une immense culpabilité. * Freud en fait le noyau de l’hystérie. Tel est l’intérêt de ces quelques lignes qui se trouvent dans le grand chapitre “ Rêves de mort de personnes chères”.
C’est le rêve d'une petite fille surnommée « Œil de lynx ». En fait c'est une petite fille devenue adulte et en analyse avec Freud. Il écrit «  Un jour je trouve une dame très affligée et en pleurs. Elle me dit :  je ne veux plus voir les gens de ma famille, ils ne peuvent être qu'épouvantés par moi. »

Voici le texte du rêve «  Un lynx ou un renard ( Luchs oder Fucks) se promène sur le toit, puis quelque chose tombe ou c'est elle qui tombe, et alors on ramène sa mère, morte, à la maison et alors elle se met à pleurer des larmes de douleur. » Dans les lignes qui suivent Freud décrit « les divers états psychiques » d'une petite fille hystérique. Il évoque à son propos de nombreux rêves qui expriment ses désirs de mort à l'égard de sa mère. «  Tantôt elle assistait aux obsèques d'une vieille femme, tantôt elle se voyait avec sa sœur assises à table en vêtements de deuil ».

Tous ces rêves de mort de la mère, qui ne sont d’ailleurs pas seulement l’apanage des petites filles, puisque les garçons peuvent aussi rêver de la mort de leur mère, m’ont  fait penser à ce que Lacan avait dit à propos de la jouissance féminine, du fait que si les femmes n’en disaient mot  c’était avant tout parce qu’elles en auraient été littéralement terrifiées.  Quelles pourraient  être les raisons de cette terreur, de cette épouvante ?  Une assertion de Lacan pourrait servir de piste de réflexion “ Une femme ne prend sa place dans le rapport sexuel qu’en tant que mère”.  Dès lors, tous ces rêves de mort de la mère peuvent l’indiquer :  Dans cette jouissance au-delà du phallus telle que Lacan l’évoque d’une façon logique peut-être s’agit-il d’un redoutable affrontement à la mère où il s’agit de triompher d’elle, une façon de prendre fantasmatiquement sa place, certes non plus dans le désir du père mais dans le désir d’un homme. Ainsi je me risquerai bien à dire que dans le rapport sexuel, une femme remet en jeu son très primitif rapport à la mère non pas du côté de l’amour mais peut-être du côté de la haine. Dans le discours analytique, on parle très peu de ce désir de mort comme s’il était si profondément refoulé qu’il est littéralement inaccessible, parce qu’au fond intolérable.   Il est grand temps d’appeler à notre secours Dionysos qui est non seulement le dieu du vin et de la vigne mais aussi des Bacchanales.  Il parcourait ainsi les montagnes du Cithéron en compagnie de toute une troupe de ménades.  


J'ai créé, il y a maintenant longtemps, dans les années 2000, un

des premiers sites de psychanalyse.  Je l'ai appelé " Le goût de la

psychanalyse".

(  https://www.le-gout-de-la-psychanalyse.fr/



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur ce site de Gast, une psychanalyse à fleurs d'inconscient. Présente de cette période de fête, je comptais bien choisir un thème léger, mais le hasard en a décidé autrement. J'aime bien fureter dans mon exemplaire de l'interprétation du rêve. À chaque fois... de nouveaux éclairages surgissent toujours pour moi. Cette fois-ci, ce que j'ai repéré, c'est un passage qui concerne le désir de la mort de la mère. Or, c'est un fait que dans le champ analytique, le désir de mort du père est largement pris en compte, admis. Ainsi d'ailleurs que la haine pour la mère, qui permet à la fille de franchir l'étape de l'Édipe et qui est bien décrite et connue. Mais par contre, ce qu'il en est spécifiquement du désir de la mort de la mère, éprouvé par la fille, et me semble-t-il en grande partie élibé. Pourtant ce désir refoulé maintient la fille dans une dépendance du désir de sa mère, l'empêche de s'en libérer. en raison d'une immense culpabilité qu'elle en éprouve freud en fait d'ailleurs le noyau de l'hystérie tel est l'intérêt de ces quelques lignes qui se trouvent dans le grand chapitre rêve de mort de personne chère nous rappelle que dans l'enfance le père pour le garçon et la mère pour la fille sont des concurrents encombrants Et nous avons vu précédemment combien il faut peu de choses pour que l'enfant transforme un tel sentiment en souhait de mort. Freud cite un exemple qui me semble défisif pour le devenir femme de la petite fille. C'est le point même où la petite fille souhaite se substituer à sa mère, mais en tant qu'elle est la femme du père. On voit bien ainsi. comment le destin de l'être sexué, homme ou femme, ne peut être tracé que par la voie des identifications, et surtout des identifications édipiennes. Donc, dans ce chapitre, après avoir décrit le rêve de la petite faiseuse d'anges, rêve où la petite fille transforme tous les enfants de sa famille en petits anges, en leur faisant pousser des ailes et qui sont tous partis au ciel tous morts freud décrit donc un autre rêve mais cette fois-ci de mort de la mère c'est le rêve d'une petite fille surnommée oeil de lynx en fait c'est une petite fille devenue adulte et en alanise avec freud il écrit un jour je trouvai une dame très affligée et en pleurs. Elle me dit Je ne veux plus voir les gens de ma famille, ils ne peuvent être qu'épouvantés par moi. Voici le texte du rêve. Un lynx ou un renard se promène sur le toit, puis quelque chose tombe, ou c'est elle qui tombe, et alors on ramène sa mère morte à la maison, et alors elle se met à... pleurer des larmes de douleur. Freud indique Après lui ai-je fait savoir ce que ce rêve signifie nécessairement, le désir venu de son enfance de voir sa mère morte, que déjà elle me livre un peu de matériaux pour expliquer le rêve. Dans les associations de ce rêve, on retrouve en effet le lynx. L'œil de lynx était le surnom que lui avait donné quand elle était enfant un petit garçon. Ce lynx du rêve, c'est donc elle qui tombe ou qui fait tomber du toit quelque chose. Le second souvenir d'enfance qu'elle évoque est celui de sa mère qui avait été blessée par une tuile tombée d'un toit. Elle avait beaucoup saigné. L'enfant avait à l'époque trois ans. Dans les lignes qui suivent, Freud décrit alors les différents états psychiques d'une autre petite fille hystérique. Il évoque à son propos de nombreux rêves qui expriment ses désirs de mort à l'égard de sa mère. Tantôt elle assistait aux obsèques d'une vieille femme, tantôt elle se voyait avec sa sœur assise à table en vêtements de deuil. Mais ce qu'il y a d'intéressant, c'est qu'à partir de ses rêves de la mort de la mère, noyau de sa névrose, il décrit en somme son évolution. Il décrit en effet trois étapes de sa névrose hystérique. La première étape coïncide plutôt avec ce qu'il décrivait comme un délire hystérique dans les manuscrits de sa correspondance avec Flix. où il décrivait un véritable état de confusion où les représentations refoulées venaient en quelque sorte franchir les barrières érigées par le moi et littéralement l'envahir. Il décrit ainsi cet épisode. Lors d'un épisode confus très curieux, par quoi la maladie commençait, La malade manifesta une aversion tout à fait particulière à l'égard de sa mère, la frappait, l'injuriait dès que sa mère s'approchait de son lit. Alors qu'à l'égard de sa sœur, beaucoup plus âgée qu'elle, elle était douce et gentille. Au cours d'une seconde période, une fois sa lucidité en quelque sorte retrouvée, elle eut un sommeil très perturbé. et c'est là qu'elle manifestait dans ses rêves les désirs de mort pour sa mère. Enfin, au cours d'une troisième période, lorsque le refoulement avait en quelque sorte repris ses droits, elle développa des phobies hystériques, la crainte de la disparition de sa mère. Freud écrit La phobie qui la tourmentait le plus était qu'il soit arrivé quelque chose à sa mère il fallait qu'elle rentre vite à la maison pour se convaincre que sa mère était toujours en vie ainsi nous sommes passés avec freud des rêves de la mort de la mère ou symptômes toujours par rapport à ces désirs de mort exprimés par la petite fille je peux rapporter ici un rêve de début d'analyse qui est en tant que tel intéressant Car non seulement il décrit la structure de cette névrose hystérique, mais il préfigure ainsi tout le travail de l'analyse, avec même la question de sa fin, de son but, des raisons, si je puis dire, de cette demande d'analyse. Il avait la forme d'un cauchemar, puisqu'accompagné d'une intense angoisse entraînant le réveil. Voici son texte. Je cherche du travail. Je monte le grand escalier monumental d'un grand hôtel de Nice qui s'appelle l'Excelsior. Parvenu tout en haut de l'escalier, je pousse la porte d'une des chambres. Je vois une femme sans vie qui est tombée derrière un divan. Dans la pièce, par terre, un vieux Bouddha chinois a perdu sa tête. Je pousse des cris devant ce spectateur. Et en redescendant vivement les escaliers, je tombe sur un majordome qui me dit très calmement ça ne vaut pas le coup d'en faire un plat Imperturbable, il tient dans ses mains un grand plat vide. Je ne vais pas me lancer dans l'analyse de ce rêve foissonnant, mais on peut déjà repérer que le divan est celui de l'analyse, que la scène de carnage est une scène de carnage. dans la chambre est une scène primitive, aussi appelée scène originaire ou scène traumatique. Le Bouddha chinois décapité est un personnage d'un des contes d'Andersen qui s'appelle La Bergère et le Ramoneur. Ce Bouddha chinois en a fait perdu sa tête en tentant de poursuivre la bergère de porcelaine, celle-ci en avait éprouvé une telle culpabilité. qu'elle n'avait jamais pu s'échapper de sa console en compagnie de son fiancé le petit ramoneur pour découvrir le monde par contre le plavide du majordome arrive dans ce rêve en écho avec l'histoire biblique de salomé qui avait demandé que lui soit apportée sur un plateau d'argent la tête de saint jean au reste sous l'impulsion de sa mère érodiade. Il y a donc de la castration dans l'air dans ce rêve. Dans cette scène primitive mise en acte dans ce rêve, la mort de la mère y est évoquée, avec cette femme tombée derrière le divan, ainsi que le désir de castration de ce Bouddha chinois, substitut du père. La phrase prononcée par l'analyste majordome a une fonction pacificatrice. Cela pourrait être en effet une phrase de fin d'analyse. Il remet les choses en place. Tout cela n'est quand même pas bien grave. En effet, ce carnage édipien ainsi accompli dans cette chambre n'a rien d'exceptionnel, puisqu'il est de l'ordre de l'universel. Il n'y a pas en effet de quoi en faire un plat. Tous ces rêves de mort de la mère, qui ne sont d'ailleurs pas seulement l'apanage des petites filles, puisque les garçons peuvent aussi rêver de la mort de leur mère, m'ont fait penser à ce que Lacan avait dit à propos de la jouissance féminine, du fait que si les femmes n'en disaient pas mot, c'était avant tout parce qu'elles en auraient été littéralement terrifiées. Quelles pourraient être les raisons de cette terreur ? de cette épouvante. Une assertion de Lacan pourrait servir de piste de réflexion. Une femme ne prend sa place dans le rapport sexuel qu'en tant que mère. Dès lors, tous ses rêves de mort de la mère peuvent l'indiquer. Dans cette jouissance au-delà du phallus, tel que Lacan l'évoque d'une façon logique, Peut-être s'agit-il d'un redoutable affrontement à la mère où il s'agit de triomphe et d'elle, une façon de prendre fantasmatiquement sa place, certes non plus dans le désir du père mais dans le désir d'un homme. Ainsi je me risquerais bien à dire que dans le rapport sexuel, une femme remet en jeu son très primitif rapport à la mère. non pas du côté de l'amour, mais peut-être du côté de la haine. Dans le discours analytique, on parle très peu de ce désir de mort, comme s'il était si profondément refoulé qu'il est littéralement inaccessible, parce qu'au fond, intolérable. Il est grand temps d'appeler à notre secours Dionysos, qui est non seulement le dieu du vin et de la vigne, mais aussi de la vie. des bacchanals. Il parcourait ainsi les montagnes du Citéron en compagnie de toute une troupe de ménades. C'est ainsi qu'en guise de conclusion, je vous proposerai bien de lire ou de relire ce drame déripide qu'a pour titre les bacchantes.

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