Description
C’est en 1907 que Freud fit ses premières armes dans cette guerre sans merci que se livre l’obsessionnel. Avec l’Homme aux rats, il avait réussi à pénétrer au cœur des combats de cette névrose. Tandis que la bataille faisait rage, faisant alliance avec son patient, prenant sa défense, il l’a aidé à lutter contre son grand délire obsessionnel, sa grande obsession des rats.
Après le temps des “Études sur l’hystérie” qui ont présidé à la naissance de la psychanalyse, vient maintenant le temps des études sur la névrose obsessionnelle.
Dans les minutes de la société psychanalytique de Vienne dans la séance du 30 octobre 1907, on apprend que Freud a fait une conférence dont le titre était "Commencement d’une histoire de malade". D’après ce qu’en écrit Rank dans son compte rendu, il s’agit d’un cas très instructif de névrose obsessionnelle, celui d’un jeune homme de 29 ans, juriste. Il a peur qu’il arrive quelque chose de terrible à deux personnes qu’il aime beaucoup : son père et la dame qu’il vénère.
Freud a eu beaucoup de mal à déchiffrer cet écheveau très compliqué autour de cette dette à payer coûte que coûte, faute de quoi son père et sa dame devraient subir ce supplice des rats, mais dès cette époque il avait quand même appris beaucoup de choses concernant la structure d’une névrose obsessionnelle.
Dans l’approche de cette forme de névrose, dans les années 1914,1915 Freud décrit un autre cas de névrose obsessionnelle qui peut échapper à l’attention des lecteurs, c’est celui de l’Homme aux loups. Il le présente comme tel dans les premières pages de son texte en contestant le diagnostic des psychiatres qui avaient toujours indiqué qu’il souffrait d’une psychose maniaco-dépressive. Freud indique en effet qu’arrivé à l'âge adulte, l’homme aux loups souffrait d’une névrose obsessionnelle spontanément guérie mais ayant laissé des séquelles.
Ce n’est qu’après les années 1920 avec son “Au-delà du principe du plaisir” que Freud effectue un nouveau déchiffrage de la structure d'une névrose obsessionnelle avec ce qu'il appelle "la désintrication des pulsions de vie et de mort". C'est ainsi qu'il décrit les effets dévastateurs de la pulsion de mort lorsqu'elle est à l'œuvre dans la vie de l'obsessionnel sous la forme de la pulsion de destruction ainsi que le rôle impitoyable qu’y joue le Surmoi quand il retourne toute l'agressivité qu’il éprouve envers son rival contre lui-même.
Cette dernière approche de Freud permet, je trouve, de relire beaucoup plus facilement tout ce que Lacan a avancé de la névrose obsessionnelle avec l’aide du graphe de désir dans le séminaire des Formations de l’inconscient, lorsqu’il oppose au désir insatisfait de l’hystérique, le désir impossible de l'obsessionnel. Mais ceci exigerait bien d’autres développements. ce sera pour une autre fois.
J'ai créé, il y a maintenant longtemps, dans les années 2000, un
des premiers sites de psychanalyse. Je l'ai appelé " Le goût de la
psychanalyse".
( https://www.le-gout-de-la-psychanalyse.fr/ )
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