- Speaker #0
Veolia Voices, c'est une plongée dans l'univers de ceux qui façonnent au quotidien notre monde de demain. Ce sont des récits authentiques, inspirants et profondément humains. Partons à la rencontre de celles et ceux qui contribuent chaque jour à bâtir un avenir durable pour tous. Parce qu'au fond, que fait-on vraiment chez Veolia ?
- Speaker #1
Bonjour à toutes et à tous et bienvenue dans Veolia Voices, le podcast qui vous présente le quotidien d'une ou d'un collègue de Veolia au BeLux. Je suis Alexis Biernaux et aujourd'hui nous accueillons Pascal Pirlot, contract manager dans la zone de Bruxelles pour Veolia. Bonjour Pascal, peux-tu te présenter à notre audience en quelques phrases ?
- Speaker #2
Bonjour, je me présente, Pascal Pirlot, contract manager chez Veolia depuis 20 ans. Je m'occupe de bâtiments emblématiques de la régie des bâtiments, à savoir les musées royaux, les archives royales, la bibliothèque royale, le palais royal, le château royal, les beaux-arts. Comme ces bâtiments sont très anciens, il est très compliqué de faire de la conservation d'œuvres dedans.
- Speaker #1
Ok, tu vas nous expliquer ça en plus de détails un peu plus loin. Mais avant d'aller dans ces détails-là de la conservation d'œuvres, je voudrais avoir ton avis sur si tu devais décrire ton quotidien et l'ambiance de l'équipe à l'aide d'une chanson, laquelle est-ce que tu prendrais et pourquoi ?
- Speaker #2
Alors moi j'aime bien Pharrell Williams, Happy, parce que j'estime que travailler en musique permet que la journée passe plus vite et on a une bonne ambiance dans l'équipe.
- Speaker #1
On en profite pour faire une petite dédicace à Abdel qui devait venir enregistrer avec nous mais qui est cloué au lit avec une grippe. Abdel tu seras déjà debout quand tu entendras cela mais on pense à toi. C'était Happy de Pharrell Williams qui reflète l'ambiance de l'équipe de Pascal. Pascal, vous êtes combien dans votre équipe ?
- Speaker #2
Aujourd'hui, on est 25.
- Speaker #1
C'est 25 personnes. Tu disais que vous faisiez de la conservation d'œuvres. Il s'agit surtout de régler l'environnement et l'air qu'il y a autour de toutes ces œuvres. En quoi ça consiste au juste ?
- Speaker #2
Au musée Royaux des Beaux Arts, il y a pour 2 milliards de tableaux à l'intérieur. Il faut savoir que le bâtiment est ancien et donc il n'est pas du tout isolé. Donc ce que nous devons faire au jour le jour, c'est garder une certaine température et une certaine humidité pour ces œuvres.
- Speaker #1
Pour que tout le monde puisse nous suivre, je vous rappelle vite fait les bases. On peut définir l'humidité comme la présence d'eau ou de vapeur d'eau dans de l'air, et elle s'exprime habituellement en pourcentage ou en grammes d'eau par mètre cube d'air. Il faut aussi savoir que la capacité de l'air à contenir de l'humidité baisse avec la température. Plus l'air est froid, moins il sait contenir de vapeur d'eau. Pour obtenir un bon air intérieur avec une bonne température et un bon taux d'humidité, parce qu'elles sont une équipe, jouent donc sur la température et la quantité de vapeur présente. Expliquons un petit peu comment est-ce que les équipements fonctionnent pour jouer avec cet air.
- Speaker #2
Alors au musée, on a deux générateurs vapeur qui fonctionnent en permanence pour donner de l'humidité dans les salles, surtout en hiver et en intersaison. En été, celles-ci sont arrêtées parce qu'on prend l'humidité extérieure. On essaye de garder entre 19 et 21 degrés et entre 50 et 60% d'humidité dans les salles.
- Speaker #1
Ok, donc vous prenez parfois l'humidité extérieure, mais pour le reste, c'est à chaque fois l'air intérieur du musée qui est recyclé et retraité. Donc ça rentre dans un équipement et on réchauffe, on refroidit l'air. Qu'est-ce qui se passe ?
- Speaker #2
On reprend l'air, on va dire à 21 degrés, peut-être à 60% d'humidité. On passe dans un groupe de pulsions dans lequel on a une batterie de froid et une batterie de réchauffe. Donc la batterie de froid va faire descendre la température de l'air qu'on reprend à 12°C, 10°C, ce qui permet de la condenser et de faire descendre le taux d'humidité. Comme on est déjà à 10°C ou 12°C, il faut ouvrir la batterie chaude pour ramener la température de l'air à 20°C, 21°C.
- Speaker #1
Donc si je reprends, on reprend l'air qui a circulé dans les salles, on le refroidit pour condenser et l'assécher, et puis on le réchauffe pour être à nouveau à un taux de température qui convient à toutes les oeuvres présentes. Donc il faut créer du chaud et il faut créer du froid.
- Speaker #2
24 heures sur 24, 7 jours sur 7.
- Speaker #1
C'est vrai que tout comme les patients de Rida dans les hôpitaux, les oeuvres restent présentes tout le temps, ça ne s'arrête jamais. Vous êtes de garde les week-ends ? Comment ça se passe en dehors des heures d'ouverture ?
- Speaker #2
Alors on est de garde 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, 365 jours sur 365 jours.
- Speaker #1
Et qu'est-ce qui se passe si une oeuvre se trouve dans un endroit trop sec ou trop humide ? Alors,
- Speaker #2
Soit le technicien de garde s'en sort et arrive à faire un réglage au niveau du groupe de pollution. S'il n'y arrive pas, il m'appelle, je descends sur Bruxelles. Mais si ça devient trop important, on demande à des gardes de collection de revenir et de bouger l'œuvre, de ne plus la laisser là. Nous n'avons pas le droit de toucher aux œuvres, mais des gardes de collection, oui.
- Speaker #1
Donc ça, c'est au cas où le pire arrive. Maintenant, purement hypothétiquement, si moi j'ai une peinture, je la garde chez moi et il fait trop sec chez moi, qu'est-ce qui se passera avec cette peinture ?
- Speaker #2
S'il fait trop sec, si c'est une peinture sur bois, elle va plier. S'il fait trop humide, en fait, des bactéries vont se créer et vont manger la peinture qui se trouve sur la toile. Quand je dis manger, c'est...
- Speaker #1
Faire des tâches.
- Speaker #2
Faire des tâches, quoi.
- Speaker #1
Abdel, qui n'est pas présent, lui, il n'a pas de musée, mais il a des bâtiments en tertiaire, donc avec des bureaux et des employés. J'imagine qu'il y a une différence, même si la technologie reste la même. Dans le cas d'Abdel, on a envie d'avoir un certain confort pour le travail des employés. Dans le tien, c'est surtout les œuvres qui sont la cible principale de ton travail. Qu'est-ce que ça fait comme différence quand on s'occupe d'une œuvre, quand on s'occupe d'un employé ou quand on s'occupe d'un autre type de bâtiment ?
- Speaker #2
Dans les musées, on s'occupe des œuvres. Je veux dire que le confort pour les gens, on ne s'en occupe pas. Mais dans les bureaux, chez Abdel, on s'occupe du confort des gens. C'est-à-dire qu'on essaye de leur donner une certaine température. Quelqu'un qui est assis à un bureau à 21 degrés va trouver ça froid. Alors qu'on pourrait aller à des 23-24 degrés, comme ça ils sont contents. Mais il faut surtout aussi maintenir une certaine humidité dans ces bureaux. Parce que s'il y a du tapis au sol, on invite de l'électricité statique qui se forme.
- Speaker #1
Ok. Actuellement, on est souvent dans des open space. J'imagine que c'est un autre casse-tête d'avoir la température exacte dans toutes les petites cellules de bureau ou dans un grand espace ?
- Speaker #2
Alors dans un grand espace, la personne qui se trouve sur le bureau 1 voudrait avoir 22 degrés, la personne qui se trouve sur le bureau 2 veut avoir 24 degrés, alors que la température sur l'open space se fait linéairement.
- Speaker #1
Dans ton boulot actuel, qu'est-ce qui te donne vraiment envie d'y aller ? Qu'est-ce qui est chouette ?
- Speaker #2
Moi, ce que j'adore, c'est le contact clientèle. Parce qu'un client n'est pas l'autre. Il faut les aborder d'une telle manière à un client et d'une autre manière à un autre client.
- Speaker #1
Et Abdel nous disait que lui, ce qu'il aimait bien, c'est que les semaines ne sont jamais identiques. C'est difficile de s'ennuyer parce que ça dépend vraiment de ce qui se passe dehors et de la météo. Est-ce que tu peux un petit peu expliquer pour nos auditeurs ?
- Speaker #2
Alors, pour les musées, tous les matins, on regarde la température et l'humidité extérieure et on regarde sur 7 jours pour pouvoir déjà planifier les différents changements qu'on devrait faire sur la régulation pour maintenir nos températures et nos humidités.
- Speaker #1
Par exemple, lundi passé, il y avait un grand ciel bleu, il faisait froid. C'était magnifique, un vrai temps de sport d'hiver. Quel est le challenge que ça amène dans le musée ?
- Speaker #2
Alors, il fait beau, tout le monde est content. Mais dans les musées, on n'est pas content parce qu'il fait froid. Ça veut dire que l'humidité à l'extérieur est très basse. Il y avait, je pense, 3 grammes d'eau. Donc, ça veut dire qu'on doit compenser 5 grammes d'eau pour arriver à nos 8 grammes pour nos 55% d'humidité. Et ça, ce n'est pas toujours évident vu l'ancienneté des bâtiments.
- Speaker #1
Et en même temps, si on est en été, qu'il va y avoir un orage, là j'imagine que l'humidité est plus haute.
- Speaker #2
Alors, elle arrive, on a déjà eu des humidités à 17, 18, 19 grammes lors de gros orages. Il faut savoir que les machines en Belgique, les machines frigo, sont prévues pour 35 degrés, 50% d'humidité. Donc dès qu'on arrive à 35 degrés extérieurs avec des 90 ou des 100% d'humidité, les machines ne donnent plus l'eau glacée comme elles devraient la donner. Et donc elles se gèrent toutes seules et elles essayent de maintenir un cap.
- Speaker #1
Pascal, c'est quoi le projet ou la réalisation récente dont tu es le plus fier ?
- Speaker #2
La dernière réalisation qu'on a fait au musée, c'est qu'avant, chaque local technique avait ses condensats. Donc ça veut dire que la vapeur qui n'est pas utilisée se condense, redevient de l'eau et est jetée à l'égout. Mais cette eau était à 100 degrés, enfin 98 degrés, et donc il fallait la refroidir avec de l'eau froide de ville pour la mettre à l'égout. Ce qu'on a fait aujourd'hui, c'est qu'on a rapporté tous ces condensats dans la bâche primaire. Et donc, on utilise moins d'eau et on récupère de l'eau pour refaire de la vapeur. Au lieu de mettre 1000 litres d'eau à la poubelle, on utilise cette eau et on la récupère sans arrêt.
- Speaker #1
Tu parlais de 1000 litres d'eau, j'aime bien les ordres de grandeur. Si on prend un musée comme les Beaux-Arts à Bruxelles, on est sur combien de mètres cubes d'air intérieur qui est recirculé et reconditionné comme ça par heure ?
- Speaker #2
Sur les musées, on est à 1 million de mètres cubes d'air recyclé.
- Speaker #1
C'est énorme !
- Speaker #2
Oui, c'est énorme.
- Speaker #1
Et par rapport à un bâtiment de bureau, est-ce que c'est une grosse différence ou est-ce qu'on a plus ou moins le même volume ?
- Speaker #2
C'est une grosse différence parce que dans un bâtiment de bureau, il y a des lois. Et la loi dit que pour une personne, il faut ramener 40 m3 d'air extérieur. Ça veut dire que les groupes de pulsions pour les bureaux prennent de l'air à l'extérieur. 100% de l'air est pris à l'extérieur et 100% de l'air est rejeté à l'extérieur.
- Speaker #1
Tandis que pour le musée, tout est circulé.
- Speaker #2
On recycle tout.
- Speaker #1
Chez Veolia, on utilise la performance plurielle pour définir nos objectifs et évaluer nos projets. Tu les vois ici sur la roue, c'est un cercle avec une quinzaine d'objectifs répartis en 5 domaines. Le financier, le commercial, le sociétal, social et environnemental. Je vais te demander de faire tourner la roue et ensuite on verra comment ton quotidien aide à remplir l'objectif indiqué par la roue. C'est parti ! Et nous tombons sur la performance commerciale, avec par exemple la satisfaction client et consommateur. Tu parlais des différences entre les œuvres et les personnes. Comment est-ce que tu peux illustrer la satisfaction client dans ton quotidien ?
- Speaker #2
Au musée, la satisfaction client, c'est qu'il n'y a pas de soucis au niveau des œuvres. C'est-à-dire qu'on fait tout pour gérer les températures et les humidités dans les salles. Si on avait de nouveau un souci et qu'il y aurait un problème au niveau des salles et que les tableaux plient ou autre, on serait vite dans la presse.
- Speaker #1
Eh bien, la prochaine fois que je visiterai un musée, j'ouvrirai grand les yeux pour essayer de trouver ces fameuses bouches d'aération, parce qu'elles sont presque invisibles, un petit peu comme ton équipe Pascal. Merci de nous avoir expliqué tout cela, tout ce qui se passe derrière les œuvres dans un musée, et bonne continuation à toi et à ton équipe.
- Speaker #2
Merci Alexis.
- Speaker #1
Ce que je retiens de cet entretien avec Pascal, c'est que dans un musée... On fait attention à la température et à l'humidité, pas vraiment pour les visiteurs, mais surtout pour la bonne conservation des œuvres. Ça change tous les jours en fonction de la météo et les grandes variations que nous connaissons actuellement mettent l'équipe de Pascal au défi. Merci de nous avoir suivi dans cet épisode de Veolia Voices. Je vous donne déjà rendez-vous dans l'épisode suivant où nous irons rencontrer un autre métier chez Veolia. Si vous avez aimé ce podcast, n'hésitez pas à en parler autour de vous et à le partager. Si vous avez des questions ou des remarques, vous pouvez nous écrire via notre page LinkedIn Veolia Belgique et Luxembourg, ou bien via notre intranet, le département de communication, si vous faites déjà partie de Veolia BeLux. C'était Alexis Berneau dans Veolia Voices. Rendez-vous au prochain épisode.