- Speaker #0
Veolia Voices, c'est une plongée dans l'univers de ceux qui façonnent au quotidien notre monde de demain. Ce sont des récits authentiques, inspirants et profondément humains. Partons à la rencontre de celles et ceux qui contribuent chaque jour à bâtir un avenir durable pour tous. Parce qu'au fond, que fait-on vraiment chez Veolia ? Bonjour à toutes et à tous et bienvenue dans Veolia Voices, le podcast qui vous présente le quotidien d'une ou d'un collègue de Veolia au BéLux. Je suis Alexis Biernaux et aujourd'hui nous accueillons Nathan et Benjamin qui nous arrivent de la station d'épuration d'Aquiris. Bonjour Nathan et Benjamin.
- Speaker #1
Bonjour Alexis.
- Speaker #0
Merci d'être ici avec nous aujourd'hui. On va peut-être commencer par vous présenter et présenter un peu votre parcours chez Veolia. Benjamin.
- Speaker #2
Je m'appelle Benjamin Limbourg, je suis chez Veolia depuis 2015. J'ai commencé sur le site de la Commission Européenne, au Berlaymont en tant que field manager, comme mes collègues Pascal et Rida. Donc je m'occupais du secteur tertiaire, donc l'HVAC et l'électricité sur le Berlaymont. Et puis en 2019, là j'ai rejoint le secteur de l'industrie et principalement sur le site d'Aquiris, donc toujours pour Veolia. Et après en même temps, on m'a demandé de m'occuper du service technique, donc maintenance sur le site d'Aquiris pour Aquiris et donc je gère une vingtaine de personnes avec deux services, le service électromécanique et le service électricité instrumentation.
- Speaker #0
Ok,et toi Nathan ?
- Speaker #1
Moi c'est Nathan, je travaille comme ingénieur process au sein d'Aquiris. Alors moi je suis rentré comme opérateur en 2016 dans le service conduite des installations d'Aquiris. Ensuite je suis passé en tant que chef d'équipe. Et maintenant comme ingénieur process depuis 2022.
- Speaker #0
Merci. Avant d'aller plus loin sur vos rôles et sur Aquiris, j'ai une question. Si vous pouviez décrire votre quotidien et l'ambiance de l'équipe à Aquiris à l'aide d'une chanson, vous choisiriez laquelle et pourquoi ? Nathan.
- Speaker #1
La chanson All Right de Jane, parce qu'au final, tout finit par bien se passer.
- Speaker #0
Ok, on va aller écouter ça. C'était Jane Allwright. Et commençons peut-être par expliquer ce qui se passe avec l'eau une fois qu'elle sort d'un robinet ici à Bruxelles. Chez moi, quand je me brosse les dents, quand je fais la vaisselle ou quand il pleut et que l'eau passe de la rigole à l'égout, où est-ce que ça va ?
- Speaker #1
Alors on reçoit un petit peu toutes ces eaux usées par quatre grands collecteurs, donc les eaux de pluie et les eaux des maisons. Et tout vient dans notre station d'épuration. On a tout d'abord une séparation qui est physique avec un dégrillage. Ensuite, on a une autre séparation. Donc c'est les sables et les graisses qui sont séparés. Et ensuite, on a toute une partie biologique qui va permettre de traiter différentes pollutions organiques et inorganiques.
- Speaker #0
Avant d'aller vraiment dans chaque détail de cela, Aquiris, c'est grand comment ? C'est quoi le quotidien et toutes les équipes qu'il y a là ? Parce qu' ici, j'ai deux personnes, mais il doit y en avoir plus derrière.
- Speaker #2
Alors, on est une soixantaine de personnes sur le site. Il y a différents services, effectivement. Il y a le service exploitation. Alors, le service exploitation, il gère 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Ils font la conduite de l'usine, donc c'est eux qui l'utilisent. Après, nous avons le service maintenance. Donc là, dans le service maintenance, il y a l'électromécanique et l'instrumentation. Et donc, eux vont s'occuper de la maintenance préventive et corrective du site. Et alors, il y a un service d'astreinte. Un autre service très important aussi, c'est le service travaux. En fait, le service travaux, c'est un service qui va s'occuper de projets, donc d'amélioration, qui va s'occuper aussi de maintenance, mais qui nécessite une mise en œuvre un peu plus exceptionnelle. C'est-à-dire des échafaudages, des grues. Il y a aussi des plongeurs, des soudeurs agréés. On a un autre service qui est le service méthode, qui est très important aussi, puisque c'est eux qui vont un peu faire la planification de tous les différents types de maintenance, qui vont enregistrer dans une base de données tout le suivi des interventions, donc toute l'histoire de l'usine, et alors ils vont gérer aussi tout ce qui est le stock et les commandes. Et alors, je terminerai par un des services les plus importants, c'est le service sécurité qui permet évidemment tout un chacun de travailler en sécurité.
- Speaker #0
Donc ici, on a un duo avec Nathan et Benjamin. Vous m'expliquez dans la préparation que Nathan, toi, dans la conduite et le pilotage de l'usine, t'es un peu le pilote de la voiture, alors que Benjamin qui est plutôt dans la maintenance et les préparations, c'est le côté garage et entretien. Est-ce que, bon c'est une analogie un peu grossière, mais est-ce que ça répond plus ou moins à l'image qu'on peut se faire ?
- Speaker #1
Oui, c'est bien ça, oui. Nous, on est là, on est sur la route. Et parfois, on a des petits voyants qui s'allument, comme dans nos supervisions. Et c'est à ce moment-là où on fait appel aux différents services pour que notre voiture continue à bien fonctionner.
- Speaker #0
Alors pour la suite, on va essayer de prendre le parcours de l'eau à travers d'aquiris. Donc tu racontais que les eaux usées arrivent par les grands collecteurs. Il y a un premier dégrillage, donc des grilles qui permettent d'enlever toutes les choses physiques qui n'ont rien à voir dans les eaux usées. Qu'est-ce qu'on peut retrouver comme ça à cette entrée d'usine ? Au niveau de tout ce qui est dégrillage grossier, on récupère des planches, des briques. Des supports de barrières erases, des conduites en PVC, de différents chantiers qu'on peut retrouver, du PEHD, un petit peu de tout. Ok, qui en fait n'a rien à voir dans l'eau.
- Speaker #1
C'est ça, oui. Et ça, on les retrouve surtout quand il fait un temps pluvieux, après quelques semaines de temps sec.
- Speaker #0
Donc en fait, ce qui se trouve sur les trottoirs ou sur la route, pour peu que ça puisse rentrer dans l'égout, ça arrive jusque chez vous.
- Speaker #1
C'est ça.
- Speaker #0
Donc, on a d'abord le dégrieur qui enlève les déchets physiques. Et puis, il nous reste de l'eau usée, de l'eau polluée. Quelle est la prochaine étape ? Tu parlais d'une séparation.
- Speaker #1
Donc, après les dégrilleurs, on a retenu tout ce qui était matière de supérieur à 3 cm. Ensuite, on a un deuxième étage de dégrilleurs qui retient les déchets supérieurs à 1 cm. Et ensuite, on va séparer tout ce qui est sable et graisse. Les sables et les graisses qui sont restés juste après ce dégrillage.
- Speaker #0
Et comment est-ce qu'on fait pour enlever les sables et les graisses de l'eau ?
- Speaker #1
Alors là, on a des ponts des sableurs. Donc, on va se servir de la gravité avec également de l'air. Les sables vont tomber dans le fond, ils vont être récupérés par un système de compresseur airlift, et ensuite les graisses vont flotter, et tout sera récupéré à l'aide de différentes petites raclettes.
- Speaker #0
Ok, donc j'étais de l'eau usée avec des déchets, on a retiré les déchets physiques, on a retiré le sable, on a retiré les graisses. Je suis toujours de l'eau usée, et j'ai en moi tout ce qui fait partie de ce qui a quitté ma maison. Ce qui est parti par les toilettes, ce qui est parti par la douche, etc. Quelle est la prochaine étape ?
- Speaker #1
Alors la prochaine étape, c'est un traitement biologique.
En quoi ça consiste ?
Donc le traitement biologique, c'est tout un système qui contient différents types de populations de bactéries qui vont traiter différentes choses. Il y a des bactéries qui vont plus dégrader le phosphore, d'autres l'azote. Et toutes ces bactéries-là ont besoin également de carbone. Donc il y a un ratio qu'il faut maintenir. Donc il faut suffisamment de carbone pour pouvoir traiter l'azote et pour pouvoir traiter le phosphore. Et il y a certains types de bactéries qui fonctionnent de manière autonome et d'autres qui vont nécessiter des injections d'air pour les maintenir en vie.
- Speaker #0
Donc il faut garder tout le monde en vie et donner suffisamment à manger, mais pas trop les bonnes choses, j'imagine.
- Speaker #1
C'est ça. Il faut que tout le monde puisse avoir sa part de pollution à traiter, donc la part du gâteau pour chacun, et pouvoir en laisser également aux autres afin qu'elles puissent aussi continuer à vivre.
- Speaker #0
Et ces bactéries, une fois qu'elles ont fait leur boulot, qu'est-ce qu'elles deviennent ?
- Speaker #1
Alors, ces bactéries-là, elles ont une durée de vie. Et pour éviter d'avoir une population qui est morte dans les bassins, donc de la boue qui ne servirait pas à traiter nos pollutions, on va extraire cette boue-là et l'envoyer vers la zone boue. Et donc ça montre que si on n'a pas de zone boue, toutes les bactéries qui se retrouvent dans le bassin biologique vont être en trop grande quantité ou alors mortes. Et donc on aura un traitement qui fonctionnera beaucoup moins bien, voire pas du tout.
- Speaker #0
Vous parlez de zone boue, il se passe quoi dans la zone boue ?
- Speaker #1
Alors dans la zone boue, il y a des décantations. Donc toute la boue qui va être extraite des bassins, on va injecter du polymère. Donc c'est un petit peu de la colle qui va favoriser la décantation. On va séparer cette boue qui va rester dans le fond, qu'on va ensuite pomper et envoyer vers des centrifugeuses. Et ensuite, toute l'eau qui est claire, elle retourne en tête de station pour continuer le traitement. Et donc une fois qu'on a traité ces boues par les centrifugeuses, tout ça va passer par une hydrolyse thermique. Ça, c'est comme une grande cocotte minute avec une injection de vapeur que nous fournit Benjamin. On va préparer cette boue-là à une digestion pour que les bactéries aient plus de facilité pour produire une quantité de biogaz importante.
- Speaker #0
Tu reparles de bactéries, mais ce ne sont plus les mêmes, j'imagine.
- Speaker #1
Non, voilà, ce sont des bactéries différentes. Donc, celles-là, elles ont une résistance à la chaleur.
- Speaker #0
Et elles digèrent les nutriments qu'il y a dans la boue pour produire du biogaz.
- Speaker #1
C'est ça.
- Speaker #0
Que tu fournis à Benjamin en retour de la vapeur qu'il t'a donnée au début,c'est ça ?
- Speaker #1
Oui, et la boucle est bouclée.
- Speaker #0
Et après la digestion, ce qui reste de la boue, qu'est-ce qui se passe ?
- Speaker #1
Donc là, on a pu en tirer une grande partie de biogaz. Et ensuite, cette boue-là, elle va être envoyée vers une oxydation par voie humide. Donc là, c'est quelque chose d'assez complexe où on va minéraliser la boue. Donc en injectant de l'oxygène et avec des pressions et des températures qui sont assez importantes.
- Speaker #0
Température qui était à nouveau fournie par Benjamin et son équipe.
- Speaker #1
Voilà, c'est ça. C'est lui qui nous aide à chauffer nos réacteurs.
- Speaker #0
Ok. Parce qu'en effet, on a suivi le parcours d'une goutte d'eau, mais à chaque fois qu'on a enlevé une pollution, on a créé un deuxième flux où il y avait un produit, de la graisse, du sable, de la boue et de l'eau. Donc le but premier, c'est de retirer un maximum d'eau parce que le but de l'eau, c'est qu'elle reste dans le process. Et après, il faut traiter ce nouveau déchet parce que sinon, on a beaucoup trop de déchets par mètre cube d'eau épuré.
- Speaker #1
Oui, c'est ça.
- Speaker #0
J'avais lu dans la préparation que les bassins biologiques, ce n'est pas un grand bassin, il y en a 12 unités. Et au total, c'est l'équivalent de 65 piscines olympiques.
- Speaker #1
Oui, c'est ça. Et on a un bâtiment qui a une surface d'environ 25 000 m² juste pour le traitement biologique. Et c'est l'équivalent d'environ 3 à 3,5 terrains de football.
- Speaker #0
C'est assez énorme. Pour un peu s'imaginer, j'imagine que par temps sec, ce qui vous arrive, c'est toutes les eaux usées, les habitations, les bureaux, etc. Et puis quand il se met à pleuvoir, le volume doit augmenter de manière phénoménale. On est sur quoi comme grandeur d'ordre ?
- Speaker #1
Alors en ordre de grandeur, on est à peu près à 2 m3 par seconde qui arrivent à notre usine quand on est en temps sec. Et on a un volume qui arrive par temps de pluie, donc lors des gros orages, qui est jusqu'à 16,4 m3 par seconde. Donc on fait environ x8 en différence entre le temps sec et le temps de pluie.
- Speaker #0
Ok, donc la même installation doit être capable de gérer 8 fois plus de volume, comment est-ce que vous adaptez ?
- Speaker #1
Alors là on a la filière temps sec, donc c'est la filière normale qui va sur tout ce qui est dégrillage, séparation des sables et ensuite traitement biologique. Et ensuite on a une partie qui s'active uniquement quand on a un temps de pluie, donc c'est une partie de traitement de temps de pluie qui va permettre de séparer les sables. Ensuite il y a une partie avec coagulation, floculation, décantation. Donc là, on utilise différents réactifs comme le chlorure féerique, du polymère et une recirculation de micro-sable afin de décanter rapidement les matières en suspension et de garder au maximum de l'eau claire.
- Speaker #0
Parce que le danger, c'est en effet que s'il y a trop de volume d'eau qui rentre et que vous n'avez pas le traité, vous êtes littéralement inondé.
- Speaker #1
C'est ça, oui.
- Speaker #0
On a tout de suite expliqué comment est-ce qu' Aquiris fonctionne, mais peut-être qu'on pourrait s'arrêter sur pourquoi est-ce qu'Aquiris est là ? Donc on a de l'eau usée. Quel est le but en fait pour Aquiris ?
- Speaker #1
Alors le but pour Aquiris, c'est de traiter les eaux usées, donc pour protéger le milieu. Tout ce qui arrive dans la station, c'est de l'eau qui va être traitée afin de permettre d'avoir une bonne biodiversité et que les rivières soient propres et pas remplies de boue, comme ça a pu l'être avant les années 2000.
- Speaker #0
Et donc cette eau, une fois traitée, retourne dans les rivières, dans ce cas-ci, la Senne. Donc on est bien sûr de l'épuration de l'eau. Ce n'est pas tout à fait la même chose que de rendre l'eau potable ou c'est similaire ?
- Speaker #1
Non, c'est vraiment différent. Là, on ne va pas être aussi poussé sur le traitement que pour de l'eau potable. On va juste respecter des normes pour différents polluants qui sont fixés par l'Europe.
- Speaker #0
Nathan et Benjamin, qu'est-ce qui vous rend heureux dans votre quotidien sur Aquiris ?
- Speaker #2
Pour ma part, ma passion, c'est la technique. Et en fait, on en apprend tous les jours. On est tellement pluridisciplinaire et il y a tellement de techniques complètement différentes que tous les jours, on va rencontrer... une situation qu'on n'a peut-être pas rencontrée un autre jour. Et donc, on va apprendre davantage.
- Speaker #0
Est-ce qu'il y a une grosse différence, tu disais qu'avant, tu étais plutôt dans le tertiaire, les bureaux, et maintenant, c'est un process industriel. C'est quoi qui change ?
- Speaker #2
la grosse différence, c'est qu'effectivement, ici, on est dans un process où il faut absolument que cela fonctionne 7 jours sur 7, 24 heures sur 24. Donc, les enjeux sont complètement différents. Alors, si je prends ma casquette Veolia, je vais dire que mon client Aquiris n'a pas les mêmes attentes que si je travaille pour un fonctionnaire de la Commission européenne. L'énorme différence, c'est que dans un premier temps, il faut trouver une solution technique et dans un second temps, on va réfléchir à la question financière ou pourquoi.
- Speaker #0
Et toi Nathan, ton quotidien, quelque chose qui te donne le peps ?
- Speaker #1
Moi, il n'y a pas de routine. On sait quand on arrive, on ne sait pas ce qui va se passer lors de la journée, notamment d'un point de vue technique avec les installations. Et... Ce qui me donne la motivation, c'est aussi les relations avec les collègues, l'ambiance qui est chouette. Et c'est toujours possible d'apprendre des choses en suivant un collègue d'un autre service.
- Speaker #0
C'est quoi les idées reçues sur l'épuration de l'eau que vous avez pu rencontrer dans vos années d'expérience ?
- Speaker #1
En général, les gens ne savent pas vraiment ce que c'est le traitement des eaux usées. Donc on doit leur expliquer qu'on ne fait pas tous de l'eau potable. Après, une fois qu'on explique, ils comprennent l'importance, même si... Ils ne se posent certainement pas la question de ce qui se passe après leur douche.
- Speaker #0
Toi, Benjamin, tu me disais que ton fils avait un bel exemple.
- Speaker #2
Oui, parce que quand il doit dire où son papa travaille, il dit toujours que papa travaillait à l'usine à caca. Et c'est là que les gens se rendent compte vraiment de où partent leurs déchets, comment sont traités les déchets, et c'est de là qu'ils posent des questions. Et par exemple, moi, j'aime bien lors de conversations, quand on s'intéresse à mon métier, c'est de parler des lingettes. Parce qu'on ne se rend pas compte que les lingettes nous posent beaucoup de problèmes, puisque comme l'a expliqué Nathan tantôt, on arrive à les récolter par les dégrilleurs fins, mais si elles ne sont pas récoltées justement à cet endroit-là, elles vont aller dans les pompes, elles vont tout bloquer, et ça va représenter beaucoup de travail et beaucoup de coûts.
- Speaker #0
Chez Veolia, on utilise la performance plurielle pour définir les objectifs et évaluer nos projets. Vous les voyez ici sur la roue, c'est un cercle avec une quinzaine d'objectifs répartis en cinq domaines. Le domaine financier, commercial, sociétal, social et environnemental. Je vais te demander Nathan de faire tourner la roue et ensuite on verra comment ton quotidien ou celui de Benjamin aide à remplir l'objectif indiqué par la roue. C'est parti. Et nous tombons sur la performance environnementale, où à vue de nez, Aquiris coche trois de nos quatre indicateurs, avec la préservation de l'eau douce, vous venez déjà d'en parler en long et en large, la dépollution, mais aussi la décarbonation de nos installations. Peut-être pour Benjamin, est-ce que tu sais m'en dire un peu plus sur ce qui a été fait pour diminuer la consommation d'énergie de la station ?
- Speaker #2
Alors on va travailler sur trois axes. Le premier, c'est l'installation de panneaux photovoltaïques. Donc, sur une bonne partie des toitures de la station. Ensuite, en sortie de clarificateur, avant d'aller à la Senne, l'eau, puisqu'elle est en hauteur, lors de sa chute, elle va entraîner une turbine qui va produire de l'électricité. Et alors après, au niveau du traitement de la boue, à un moment donné, on va créer un biogaz, on va produire un biogaz, et ce biogaz va être consommé dans une co-génération de 2 MW. Cette co-génération va nous permettre de produire de l'eau chaude qui va être utilisée sur le site pour faire du chauffage. Nous allons avoir aussi de la récupération d'énergie par les fumées qui vont passer dans une chaudière de récupération pour avoir de la vapeur. Et alors on va récupérer aussi de l'électricité qu'on va directement utiliser au niveau du process. Et cela va permettre de produire plus ou moins 40% de notre consommation d'énergie.
- Speaker #0
Vous parliez du fait qu'il y a plusieurs équipes sur Aquiris, c'est que tout le monde doit collaborer pour régler les problèmes qui arrivent 24h sur 24 et 7 jours sur 7. Quelle est la dernière réalisation qui vous rend le plus fier ?
- Speaker #2
C'est un problème technique sur une ponte de transfert. Ils transfèrent la boue vers le process et ces pompes-là étaient régulièrement en panne. Il y avait de la filasse, donc elle se bloquait. La filasse, on peut imaginer ça un peu comme des cheveux. Et donc, on était à un moment donné à remplacer les corps de pompe quasi une fois par mois. Et donc, au niveau du travail, c'était assez conséquent et ça avait un certain coût. Et donc, effectivement aussi, au niveau du process, ça posait pas mal de problèmes. Et donc, à un moment donné, tous les différents corps de métier, donc service travaux, service maintenance, service exploitation, ont bien... On s'est mis autour de la table et on a commencé à réfléchir, à trouver une solution, parce qu'on ne pouvait pas perdurer dans cette situation-là. Et en fait, on a réfléchi à une solution qui était de mettre un dilacérateur. Alors un dilacérateur, c'est une espèce de gros hachoir qui va justement couper les filasses en plus petits morceaux. Et donc, une fois que la solution a été retenu, il a fallu avec le service méthode, bien évidemment, chercher le produit, la marque, adapter à notre situation. Et alors après, ils ont dessiné aussi les modifications qu'on devait faire au niveau du piping. Et puis, il y a le service travaux qui, lui, a fait la mise en œuvre. Mais c'est quand même des grosses pièces avec des grosses huilloteries. Et donc, c'était assez complexe.
- Speaker #0
Avant de conclure, Benjamin et Nathan, peut-être une petite rubrique chiffres clés sur Aquiris parce qu'il y en a quand même beaucoup. Je vous écoute.
- Speaker #2
Alors il faut savoir que sur une année, on traite 120 millions de mètres cubes d'eau sur la station d'Aquiris. Alors si on prend une goutte d'eau en entrée de station, en temps normal, le niveau de la filière temps sec, la goutte d'eau va mettre 24 heures avant de sortir et de se retrouver à la Senne. Par contre, par temps de pluie, donc temps humide, la petite goutte d'eau va mettre deux minutes pour se retrouver dans la Senne. Ensuite, il faut savoir... Donc le site d'Aquiris compte pas moins de 16 000 équipements, dont 400 pompes. Et alors au niveau du traitement de la boue, et bien en fait il est plus qu'utile, puisque si on n'avait pas cette zone boue, donc de traitement de la boue, on devrait évacuer par jour plus ou moins 10 camions de 30 tonnes. Et par contre, quand la zone boue est très performante, eh bien on n'arrive à n'évacuer que 3 camions de 30 tonnes.
- Speaker #0
Et rappelez-moi, vous êtes à combien pour gérer 400 pompes et 16 000 équipements.
- Speaker #2
On est plus ou moins à 60 personnes employées par Aquiris, et puis après nous avons des sous-traitants, donc au total on est plus ou moins 80.
- Speaker #0
Eh bien, chapeau. Nathan et Benjamin, merci beaucoup pour vos explications et votre temps, et bonne continuation, parce que là on est au studio, mais vous retournez cet après-midi sur la station, et j'espère que la météo vous sera clémente, vu qu'en fonction du temps, le challenge quotidien est fort différent.
- Speaker #2
Merci.
- Speaker #1
Merci.
- Speaker #0
Ce que je retiens de cet entretien avec nos collègues Benjamin et Nathan, déjà c'est que 120 millions de mètres cubes d'eau, ça fait un paquet d'eau. Sachez que, en comparaison, d'après Wikipédia, les lacs de l'odeur font 86 millions de mètres cubes d'eau. Tout comme dans nos premiers épisodes avec Jason et la ligne de tri, on ne se rend pas nécessairement compte en tant qu'utilisateur que lorsque quelque chose disparaît de notre champ de vision, que ce soit un déchet dans un sac poubelle, ou l'eau dans la rigole, ou l'eau dans le lavabo, eh bien derrière il y a des hommes et des femmes qui travaillent pour réduire l'impact de ces déchets sur notre environnement. Cet assainissement de l'eau, ce n'est pas un procédé magique. En fonction de ce qu'on y met, ça peut être parce qu'on ne fait pas attention chez nous, mais ça peut aussi être juste un déchet qui se trouve sur le trottoir ou sur la rue. Tout cela arrive dans les stations d'épuration et les lingettes sont un bon exemple, ça bloque tout. En plus de ces objets, l'augmentation de l'intensité des pluies met le système à rude épreuve et chaque nouvelle pollution demande une adaptation à Benjamin, Nathan, toutes leurs équipes et les petites bactéries qui font le boulot avec eux. Merci de nous avoir suivis dans cet épisode de Veolia Voices. Je vous donne déjà rendez-vous dans l'épisode suivant où nous irons rencontrer un autre métier chez Veolia. Si vous avez aimé ce podcast, n'hésitez pas à en parler autour de vous et à le partager. Si vous avez des questions ou des remarques, vous pouvez nous écrire via notre page LinkedIn Veolia Belgique et Luxembourg ou bien via l'intranet et le département communication si vous faites déjà partie de Veolia Bellux. C'était Alexis Biernaux dans Veolia Voices. Rendez-vous au prochain épisode.