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VÉRITÉ

#46 Tenir son entreprise sans se trahir - Laura Caniot Genevois

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51min |11/09/2025
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VÉRITÉ

#46 Tenir son entreprise sans se trahir - Laura Caniot Genevois

#46 Tenir son entreprise sans se trahir - Laura Caniot Genevois

51min |11/09/2025
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Description

Elle a accompagné plus de 700 personnes à se réaligner.

Elle a bâti une équipe de 20, une structure pionnière, une marque forte.

Et pourtant… elle s’est oubliée.


Dans cet épisode, Laura Caniot-Genevois, fondatrice de Mon Job de Sens, nous ouvre les coulisses de l’entrepreneuriat :

ce moment silencieux où tout tient… mais où plus rien n’a de sens.

Un effondrement intérieur déclenché par la maternité, suivi d’une transformation régénérative,

où elle choisit enfin un succès authentique, enraciné dans son alignement profond.


Elle y partage :


  • la culpabilité de vouloir autre chose,

  • la difficulté à déléguer sans s’excuser,

  • la joie retrouvée en osant déplaire,

  • le passage d’un leadership “brave” à un leadership vivant et aligné.



Un épisode pour celles et ceux qui portent leur entreprise avec engagement,

mais sentent que leur expansion ne peut plus se faire au prix de leur intégrité.


🎧 Un épisode pour ralentir, ressentir… et re-choisir.

✨ À écouter si vous traversez un tournant invisible de votre leadership.


🔗 Pour contacter Laura

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🎙️ VÉRITÉ — Business, Âme, Vivant

Le podcast d’Ombeline Becker pour les entrepreneurs visionnaires qui veulent conjuguer expansion et intégrité.


🌿 Saison 3 : un espace de réconciliation.

Entre puissance et paix.

Entre ambition et ancrage.

Entre impact et alignement.


👉 Les portes du collectif L.I.B.R.E.S. sont actuellement ouvertes.

Un cercle rare, sur sélection, pour 8 entrepreneurs visionnaires.

➡️ Découvrir : www.nous.ceo/collectif-entrepreneurs-libres


🌿 Toutes les ressources & accompagnements : www.nous.ceo

📩 Contact : contact@nous.ceo


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Ombeline

    Vous aspirez à plus, plus de liberté, plus d'espace, plus de fluidité dans votre expansion, plus de prospérité, mais autrement. Ici, on ne cherche pas à faire plus, on cherche à créer mieux, à trouver un mouvement qui nourrit au lieu d'épuiser, un chemin où l'ambition ne s'oppose plus à la conscience. Bienvenue dans un nouvel épisode de Vérité. Il y a des conversations qui ne se préparent pas, qui s'ouvrent quand le moment est juste. Celles-ci parlent de ce que l'on ne montre pas, de ces espaces qu'on traverse en silence, quand le monde applaudit encore l'ancienne version de nous, mais que dedans, quelque chose a déjà changé. Dans cet épisode, on ne parle pas de stratégie, on parle de rythme, de maternité, de passage, de cette part de nous qui sait qu'on ne peut plus agir comme avant. Si vous êtes vous aussi en train de vous réaligner, de remettre votre entreprise au service de la vie, alors ce que vous entendrez ici pourrait bien faire écho à ce que vous n'avez pas encore mis en mots. Bienvenue dans ce nouvel épisode de Vérité. Alors aujourd'hui, j'ai la joie de recevoir une femme, une leader engagée et une amie, dont le parcours incarne à la fois l'engagement, la clarté. et l'audace de transformation. Après plus de 12 ans dans le secteur de la transition écologique, notamment chez Zero Waste France, Laura Cagnot-Genevois fonde Mon Job de Sens en 2017, une structure pionnière qui accompagne les transitions professionnelles à impact. En 8 ans, ce sont plus de 700 personnes accompagnées, 10 000 personnes touchées à travers leurs événements, leurs ateliers et leurs conférences. Aujourd'hui, Mon Job de Sens... C'est une équipe de 20 personnes, dont 15 coachs partenaires répartis sur tout le territoire, qui soutiennent celles et ceux qui veulent changer le monde sur leurs heures de travail. En parallèle, Laura enseigne l'économie circulaire et sociale en école de commerce. Elle vient de créer une conférence-spectacle inédite, un futur s'il vous plaît, une traversée sensible, politique de son chemin de femme, de citoyenne et de leader. Mais aujourd'hui, dans Vérité, c'est une autre dimension que nous allons explorer ensemble, celle de sa transformation intérieure depuis son deuxième congé maternité, un moment fondateur qui a déclenché un réalignement à son entièreté. Parce qu'être à la tête d'une structure d'impact avec une équipe de 20 personnes tout en devenant mère une deuxième fois, ça vient forcément questionner la posture, la place, le rythme et peut-être surtout l'espace intérieur à partir duquel on agit. Merci Laura d'être là aujourd'hui et bienvenue dans Vérité.

  • Laura

    Merci Améline, merci pour cette présentation. Merci de cette invitation.

  • Ombeline

    Je suis très émue de te recevoir. Ça fait longtemps que l'intention est là. C'est un exercice qui n'est pas facile pour moi de recevoir une amie aussi dans le podcast. Je vais tâcher de rester bien ancrée dans ma posture d'interview. Je suis vraiment heureuse qu'on ait cet espace. Et avant de démarrer, je voulais, comme on a l'habitude dans le podcast, te demander comment tu vas aujourd'hui et dans quel environnement tu te situes pour cette interview. Eh bien,

  • Laura

    écoute, aujourd'hui, je me sens très bien. Il y a quelques heures, je me demandais justement si j'étais dans la bonne énergie, tout ça. Et puis, je me suis dit, en fait, j'ai hâte. J'étais vraiment en joie qu'on ait ce temps. Donc, je suis ravie de ce moment de partage et d'échange. Et puis, je suis dans mon bureau à Saint-Cyr-sur-Mer, donc dans ma maison où il y a mon bureau, avec ce magnifique tableau que j'adore d'Avina Gariboli, qui est une artiste de la commune et qui est aussi la personne qui a fait l'affiche de mon spectacle.

  • Ombeline

    Je pense qu'on parle de la croix. Exactement. Donc cet espace qu'on crée ensemble aujourd'hui, c'est aussi pour parler de ton parcours des dernières années, de ta façon de naviguer l'après-maternité en tant que dirigeante, parce qu'on parle souvent de transformation professionnelle ou stratégique. Mais là, j'avais envie qu'on parle plus d'invisible, de cette transformation plus subtile, plus intérieure. celle qui a changé l'endroit en toi depuis lequel tu agis. Ce deuxième congé maternité, c'est une bascule. Alors, comme toute maternité, là, je pense que c'est aussi une bascule dans ta posture de leader. Qu'est-ce que tu aimerais nous raconter de ça avec tes mots à toi ?

  • Laura

    C'est vrai que la question que je me pose, c'est dans quelle mesure est-ce que c'est vraiment relatif au deuxième congé maternité ? Mais bon, sans doute que oui. Après, comme tu le disais, il est clair que la posture de chef d'entreprise et de maman, fait qu'on remplit beaucoup. Et à un moment, ce remplissage, je pense qu'il est aussi venu peut-être de me submerger. J'étais pleine d'amour, évidemment, pour mes enfants, pleine de joie dans mon travail, mais aussi, surtout, il y avait quand même du trop. Et c'est vrai qu'il m'a fallu arriver à clarifier, là, c'est too much, comment est-ce qu'on réorganise ça ? Mais j'ai mis très longtemps avant de me dire que c'était OK de réorganiser, parce que je pensais que c'était juste... normal de galérer parce que de toute façon c'est normal de galérer dans son travail, c'est normal de galérer parce qu'on a des enfants en bas âge et je me disais qu'il fallait juste que j'accepte, que je baisse la tête et qu'un jour ou l'autre ça finirait par passer et puis en fait le temps passe et puis les choses ne changent pas forcément donc je me suis dit qu'il fallait que je sois dans l'action en fait pour que les choses bougent ça n'allait pas se faire de toute façon si je n'étais pas actrice dans cette transformation ça paraît évident dit comme ça mais... Mais quand on a le nez dedans, à un moment, juste on baisse la tête en avance.

  • Ombeline

    Mais peut-être qu'à un moment donné, ça devient évident. C'est-à-dire que de passer de ce questionnement, qu'est-ce qui est normal ou qu'est-ce qui est trop ? Et qu'est-ce que j'ai le droit d'ajuster ? Oui,

  • Laura

    clairement.

  • Ombeline

    Je trouve que le parallèle avec le deuxième congé maternité, c'est aussi parce que c'est une parenthèse à un moment donné par rapport à ta posture de dirigeante, même si tu restais en lien avec l'entreprise. Je sais que tu l'avais préparé aussi, ce congé maternité. Mais il y a un moment donné où il y a une espèce de retour aussi au sein de l'entreprise, avec une identité qui est différente, puisque c'est une deuxième fois maman. Et donc forcément, ça engendre inconsciemment ou consciemment des questionnements. Ce retour dans quoi ? À quelle place ? Et peut-être que c'est à ce moment-là que le trop devient inacceptable.

  • Laura

    Oui, c'est vrai que j'avais beau avoir préparé mon deuxième congé maternité, d'un point de vue pro, je n'avais pas conscience que, contrairement à mon fils, les nuits de ma fille allaient être compliquées. Tout a été fait différemment. Après, il y a eu l'allaitement. Mais du coup, c'est vrai que ça a été très fusionnel. Et en fait, elle a eu beaucoup de mal à accepter un mode de garde. Et donc, on a dû changer de mode de garde au bout de quelques mois. Enfin bref, un moment quand aussi le sommeil manque, comme beaucoup de parents le savent, il y a un truc qui est du registre de la survie. On n'est plus dans les hautes strates et sphères de la pyramide de Maslow, de l'épanouissement professionnel et en tant que parent. On est dans le basique de la survie de la, mon besoin. physiologique de sommeil, il n'est pas rempli. Donc effectivement, on est plus à fleur de peau, tout ça. Et c'est aussi ça qui a fait que j'ai été plus sensible, je pense, à ce côté de trop plein. Et c'est vrai que professionnellement, j'adorais mon équipe, que j'adore toujours, mais les missions que je remplissais à l'époque n'étaient plus forcément des missions hyper épanouissantes. Du coup, ma mission chez mon job de sens, c'était à la fois de piloter la boîte et, à côté de ça, de faire de l'accompagnement. Et ça faisait un moment que j'avais plus fait d'accompagnement, ça faisait je crois deux ans, je m'étais arrêtée. assez avant d'être déjà enceinte parce qu'il fallait m'occuper du développement de la structure. Parce qu'après, du coup, enceinte, je ne voulais pas que ce soit perturbant pour les personnes que j'accompagnais. Si j'avais, je ne sais pas, des jours moins d'énergie, je me suis dit, on ne prend pas d'accompagnement, comme ça, tu ne risques pas de changer des programmes. Et en fait, une fois que ma fille est née, je n'ai pas osé m'y remettre. J'avais une espèce de syndrome de l'imposteur, de « non mais tu n'es plus capable de faire ça » . Ça m'a stressée et en fait, D'ailleurs, c'est la personne chez qui j'ai fait la résidence d'écriture pour le spectacle, Christine Pellizzi. qui m'a dit « il y a quelqu'un que j'aimerais pouvoir envoyer vers toi » . Elle ne m'a pas dit « vers mon job de sens » , elle m'a dit « vers toi » . Et j'échange avec cette personne, Géraldine Blanchet, qui a monté un projet génial qui s'appelle Pro-G. Et du coup, Géraldine, dans l'échange, me dit « j'ai vraiment très envie que tu m'accompagnes » . Et là, je me dis « je ne vais pas lui dire non, je ne peux pas lui dire non, puisque je ne sais pas dire non de toute façon » . Et c'est grâce à elle que j'ai remis le pied à l'étrier de faire quelque chose qui m'animait, me mettait dans une énergie positive. et en fait elle m'a redonné confiance dans cette posture là puisque je n'étais pas en deux ans devenue une mauvaise coach, mais c'était ce que je croyais. Donc, elle m'aide à remettre le pied à l'étrier, je retrouve du plaisir dans mon travail qui n'est plus uniquement le pilotage, je me rends compte évidemment que c'est au final bien plus rentable que je sois dans la production et donc l'accompagnement, et pas uniquement dans du pilotage, qui en soi n'est pas une activité qui rapporte de l'argent pour la structure, parce que sinon, du coup, ma rémunération n'est que pesante si je ne produis pas ou je ne ramène pas directement les clients. Et là, je me dis... Bon, en fait, il faut vraiment que tu arrives à faire quelque chose qui a de la valeur ajoutée pour la structure. Donc, l'accompagnement. Et puis, ça continue à se dérouler. Je sens qu'il me manque quelque chose. Un ou deux de mes collègues me disent « Mais pourquoi tu n'écris pas un livre ? » Je dis « Quoi, un livre ? Pourquoi j'écrirais un livre ? » « Mais si, mais pour asseoir ton expertise, pour parler de l'aventure de mon job de sens. » Je dis « Mais je n'ai pas du tout envie d'écrire un livre. » Ça me paraissait une montagne. Je sentais bien que ce n'était pas du tout quelque chose qui était fait pour moi ou pour lequel j'étais faite, la fameuse Christine Pedizzi, annonce qu'elle joue une conférence spectacle sur l'audace. Trop bien, trop intéressant comme sujet. Je regarde, j'écoute, je trouve du coup son spectacle génial. Et puis, quelques mois après, elle dit qu'elle organise des résidences d'écriture pour conférences spectacles. Et là, le truc m'appelle, en fait. Et je dis, mais ça me tente trop. Et je ne fais pas du tout la connexion évidente de ça pourrait donc être ce moyen d'exprimer. Parce que là, je vous fais le résumé, mais dites-vous que dans mes journées, il se passe d'autres choses. Donc, moi, je ne fais pas le lien logique. Et effectivement, du coup, quelques temps après, Oui. je m'inscris pour cette fameuse résidence d'écriture et en vient un texte de conférence-spectacle qui après, grâce à une autre de mes collègues, Clémence Aurore, qui est émetteur en scène, m'aide à mettre en scène du coup ce texte qui devient plus qu'une conférence-spectacle, mais véritablement un spectacle. Et là, au final, de manière hyper fluide, les étoiles s'alignent et effectivement, il se passe un truc un peu magique où je me remets à être transcendée dans mon temps professionnel par à la fois ces accompagnements et ce projet de spectacle.

  • Ombeline

    Pour les auditeurs, ça se passe évidemment après ton deuxième... congé maternité. En même temps que les histoires de sommeil et tout ça, pour replacer le contexte, effectivement, tu dis qu'il y a comme un basculement dans ta posture et aussi dans ta relation avec l'entreprise, puisque la perspective de cette conférence spectacle apporte comme un souffle d'air frais de nouvelles possibilités. Qu'est-ce qui s'est passé après ? Quant à cette idée de conférence spectacle, ça engendre aussi encore une autre posture, c'est-à-dire que c'est plus seulement la dirigeante C'est encore une autre facette à déployer dans ton message, dans ton positionnement, dans ta façon de contribuer.

  • Laura

    Ça va revenir avec la première question que tu m'as posée et que pour l'instant, j'ai réussi à éviter, qui était sur ma posture de leader. Alors j'avoue que je ne suis pas du tout à l'aise avec ce mot de leader. Je ne me demande pas pourquoi, mais je vais quand même tenter de répondre à cette question sans botter complètement en touche. Moi, j'aime bien le terme de défricheuse. J'aime bien aller là où j'identifie qu'il y a des besoins, mais qu'il n'y a pas encore de réponse. Après, qui même me suive sur la dimension leader, on va dire qui se sent en phase avec cette intention, puisse venir débroussailler avec moi et construire des ponts, puisque je suis intimement persuadée que les choses se font de toute façon à l'échelle collective pour qu'elles aient de l'impact. Ce rôle de défricheuse que j'endosse depuis quelques années, puisque du coup, c'était quand même déjà le cas avec le lancement de mon job de sens. Et c'est vrai, du coup, depuis mon deuxième congé maternité, j'ajouterai le fait que j'assume et que je serai peut-être du coup une... défricheuse assumée, on pourrait dire ça comme ça.

  • Ombeline

    C'est aussi peut-être effectivement une redéfinition de ce que veut dire être leader pour toi. Le côté défricheur, pionnier, la contribution, l'impact collectif, le fait de construire des ponts, comme tu le dis. Et donc cette conférence spectacle, c'est une nouvelle façon de défricher.

  • Laura

    Il y avait du coup quelque chose qui m'appelait, qui était du coup purement émotionnel, puisque avant tout, c'était vraiment du registre de... de l'intuition, le truc m'attire, mais je ne sais pas pourquoi. Il n'y a pas encore de raisonnement rationnel sur le pourquoi une conférence spectacle. C'est en me disant, j'ai envie de le faire, qu'après je cherche des bonnes raisons de le faire ou de ne pas le faire. Et dans les bonnes raisons de le faire, il y avait du coup un sujet qu'on avait traité ensemble en coaching qui était, qu'est-ce que ça va rapporter à mon job de sens ? Et de se dire, oui, ça va permettre une forme de visibilité qui va être différente, qui va permettre de parler de... de ce qu'on fait, de ce qu'on a envie d'apporter, de pourquoi on le fait, sans être là en train de dire « on fait un bilan de compétences à impact sociétal » . Oui, ok, mais bon, ça c'est un outil en fait, c'est le moyen, c'est pas ça qui transporte les gens de se dire « waouh, ça va changer ma vie » . Et en parallèle de ça, il y a aussi le fait de me dire « ça fait à ce moment-là 20 ans que moi j'ai eu ma prise de conscience écologique, quand j'avais découvert l'enjeu du dérèglement climatique. Du coup, pendant toutes ces années, Je fais de la sensibilisation, j'essaie d'informer en partant des rapports du GIEC, de tous les éléments factuels qui nous disent « on est dans telle situation pour telle raison » et donc du coup il faut faire ci ou ça pour que les choses évoluent positivement. Je vois bien quand même que pendant toutes ces années, on a beau dire, expliquer des choses logiques avec des raisonnements où vraiment c'est 1 plus 1 égale 2, donc c'est ça qu'il faut faire, ça ne marche pas. Je creuse aussi des sujets de cognition, de comment est-ce que fonctionne le cerveau dans sa mise en action, etc. ... Et je vois bien que c'est quand même l'émotionnel, un moment qui crée l'énergie suffisante à partir du ventre et du cœur pour qu'on se mette en action et qu'on se mette en mouvement. Là, du coup, la question du spectacle revient pleinement en me disant en fait… Donc moins envie de faire une conférence spectacle que d'être plus sur un spectacle qui va me permettre aussi d'essayer de toucher les gens. Et là la question c'est ok mais comment on va les toucher les gens ? Et je me rappelle en fait toutes les conversations que j'ai depuis plus de 10-12 ans, enfin depuis très longtemps avec toutes les personnes que je croise dans ma vie, que ce soit en pro et en perso, où on parle des enjeux et de leur questionnement, leur envie d'agir ou pas. Très souvent, leur questionnement ou leur doute ou ça font quand même écho avec des choses que j'ai vécues. D'autant plus ces dernières années, avec mon job de sens, où du coup, on fait des entretiens. Je dis « on » puisque du coup, à la base, il n'y avait que moi. Mais après, toutes les personnes de l'équipe, on fait des entretiens avec des personnes qui se demandaient si elles avaient envie d'être accompagnées. Donc, on a accompagné plus de 700 personnes. Donc, on va dire que, je ne sais pas, on accompagne une personne sur deux ou sur trois. Donc, on a fait plus de 2000 entretiens quand même avec des personnes qui avaient quand même cette même intention de « j'ai envie que mon travail ait cet impact positif sur le monde » . Et à chaque fois dans les entretiens, on voyait bien que... les mêmes freins, les mêmes doutes, les mêmes questionnements revenaient sans cesse. Et à chaque fois, soit c'était directement avec moi, soit je lisais les comptes rendus d'entretien, c'était des choses, mais que je m'étais dites aussi des années auparavant. Et à un moment, le truc fait tilt, le eureka. Je me dis, mais si je raconte mon histoire et mes doutes, ça va trouver écho. Parce qu'en fait, j'avais beau moi à l'époque me sentir seule, impuissante, incomprise, c'était évidemment des sentiments qui étaient universels. on était des milliers même peut-être aujourd'hui on est peut-être même des millions peut-être même des milliards en vrai avoir ces mêmes choses qui nous traversent la tête et finir par se dire oui mais en fait j'ai trop peur de changer oui mais en fait je vais décevoir mes proches plein de conclusions possibles je suis insuffisante ou insuffisante telle que je suis pour pouvoir agir et c'est vraiment des choses que moi je me suis dit et en plus qui souvent faisaient référence à des anecdotes parce que je me rappelais des moments où j'avais eu des conversations avec des personnes où j'avais fait des choses je me suis dit mais si je raconte ça avec un petit mélange d'humour et d'émotion, ça peut être sympa. Et du coup, c'est ça le spectacle. C'est le fait de raconter l'histoire de cette ex-petite-fille sage que je suis, mais que même des hommes de 70 ans sont. Ça peut marcher. Et je parle de cet homme de 70 ans parce que lors de la véritable première du spectacle qui a lieu en septembre 2024 à Rennes, il y avait 80 personnes dans la salle. À la fin du spectacle, un homme vient me voir. La première personne qui vient me voir, c'est cet homme de 70 ans qui me dit « Merci madame. » Ça m'a profondément touchée. Continuez, vous m'avez émue. Alors moi qui pensais m'adresser à des femmes entre 20 et 50 ans, je me suis dit voilà, des profils que je peux comprendre, que je peux connaître, auxquels je m'identifie. Et bien en fait, ça touche même des hommes bien plus âgés que moi. Donc ok, c'est véritablement universel, donc banco quoi.

  • Ombeline

    C'est du leadership d'avoir cet impact sur cet homme, de le toucher et toujours de mon prisme, j'aimerais mettre un peu Cette conférence-spectacle, c'est comme une crise de leadership. Dans ta façon de dire, finalement, je prends conscience qu'en racontant mon histoire, je vais avoir de l'impact, ça, ça fait partie de ma définition du leadership. En plus, sur scène. Alors, je n'ai pas encore vu ton spectacle, mais tout ce que tu partages à chaque fois, de ces prises de conscience que tu as, de ces craintes, de ces peurs ou de ces croyances par lesquelles tu passes et par lesquelles tant de nous passons, est-ce que finalement, ce ne serait pas un questionnement qu'on a ? dans toutes les formes de crise identitaire. Parce que qui dit leadership, qui dit conférence, qui dit contribution, qui dit engagement, forcément, ça veut dire à partir de quelle posture je l'incarne. Ça dit quelle est l'identité que j'incarne à partir d'aujourd'hui. Je trouve que c'est ça le plus difficile aussi dans le fait de s'engager, dans le fait de contribuer, dans le fait de changer. C'est parce que ça vient toucher notre identité.

  • Laura

    C'est vrai que l'identité, pour moi, c'est un sujet qui est compliqué et que je... commence à assumer. Parce qu'entre ce qu'on fait et ce qu'on est, j'ai souvent eu l'impression de tenter de faire des choses et qu'on essayait de me renvoyer à une identité dans laquelle les gens avaient envie de me mettre. Je peux donner deux exemples. Typiquement, ça m'arrive du coup de me retrouver dans des événements professionnels ou même personnels, avec un groupe d'hommes qui discutent parce que je ne sais pas. Les groupes se font. Et du coup, de commencer à raconter ce que je fais comme boulot. Et on me dit, ah, mais tu es auto-entrepreneur ? Pas tout à fait, en fait. J'ai monté une entreprise. Il y a aujourd'hui 20 personnes. C'est très bien une micro-entreprise, mais c'est vrai qu'en l'occurrence, j'ai pris des risques, j'ai créé de l'emploi. Alors oui, j'aimerais être inclue dans des conversations qui vont parler de structuration, de gouvernance et de pilotage. Mais comme je suis une femme de 39 ans et d'1m63, si tu ne pars en tailleur talon et sur scène avec un micro dans une table ronde d'un événement professionnel un peu sérieux, justement, on ne me prend pas au sérieux. Et c'est vrai que c'est hyper désagréable d'être... entre guillemets, renvoyer à sa condition de femme. Je vous donne un deuxième exemple. Mon ancienne mutuelle, je me retrouve au téléphone et puis d'abord je discute avec une femme pour, je ne sais plus, on établissait un peu le devis, c'était pour passer par la boîte. Et puis elle me dit, comme c'est un contrat pro, je vous passe à mon supérieur. Elle me passe le supérieur et du coup son manager, un homme, il me dit, oui donc du coup ce serait pour une mutuelle et donc c'est votre mari qui est chef d'entreprise. Ben non. là c'est moi c'est mon entreprise j'ai jamais parlé de quelqu'un d'autre j'ai jamais dit que c'était une entreprise de mon mari là je voulais une mutuelle pour ma boîte pour moi enfin ce truc de je te rappuie sur la tête parce que par définition machin voilà et encore j'ai la chance d'être une femme blanche avec un bac plus 5 je n'ai pas de handicap connu à ce jour j'ai un toit au-dessus de la tête qui m'aide à oser aussi ce truc qui nous conditionne et qui nous dit non mais reste un peu à ta place quand même ouais

  • Ombeline

    Complètement, complètement. Ça m'est arrivé aussi plein de fois que je dise « je suis entrepreneur » et qu'on me précise « ah, tu es auto-entrepreneur ? » Non, je ne suis pas auto-entrepreneur. C'est comme si on me disait « ah, tu es SARL ou SAS ? »

  • Laura

    C'est ridicule en fait.

  • Ombeline

    Donc je refais la parenthèse. Après, tu sais aussi que ce qui se passe de l'extérieur est aussi le reflet de l'intérieur. Donc c'est intéressant quand on a ce genre de situation. d'aller effectivement se questionner, et là, j'ouvre aussi aux auditeurs, parce que peut-être que ça leur arrive aussi, d'aller se questionner de, si les autres ne me perçoivent pas complètement dans ma posture de chef d'entreprise, est-ce que moi-même, je m'assume pleinement dans cette posture-là ?

  • Laura

    Alors, oui, je suis d'accord avec toi, mais ce qui m'a été du coup un petit peu renvoyée aussi, ça s'est fait à peu près en synchro avec le projet du spectacle, parce que, justement, je voulais, c'était aussi le... l'affirmer par rapport du coup aux personnes de mon équipe, de dire voilà, j'ai envie de développer ce projet, est-ce que je l'aurais présenté pour voir si elle, il était d'accord avec la ligne éditoriale du texte quoi parce que forcément si je parlais au nom de la boîte, enfin en mon nom mais donc forcément ça avait des répercussions, je voulais que ce soit ok avec eux, forcément du coup et ça m'aidait quand même à gagner en confiance, être dans cette démarche d'assertivité et je sens que je prends confiance mais pour moi c'était juste de la confiance de voilà, maintenant je suis droite dans mes bottes, C'était dans ce registre-là. et en fait ce qu'on m'a renvoyé c'est mais tu prendrais pas un petit peu la grosse tête avec ton spectacle et du coup si j'y vais pas en étant sûre de moi avec ce projet, qui va avoir envie de me programmer ? Si moi quand j'en parle, je doute mais évidemment qu'au quotidien je suis emplie de doutes mais en permanence, je remets tout en question mais voilà à un moment chaque jour aussi, j'ancre, je fais un nouveau pas et c'est ça qui me permet d'avancer un petit peu plus chaque matin à un moment je suis un petit peu obligée Merci. d'avoir confiance dans ce que je fais, sans pour autant me dire que j'ai la grosse tête. Ce n'est pas le sujet, en fait.

  • Ombeline

    Par rapport à ce que tu traverses, à ce basculement, à cette construction d'identité aussi et de nouveau leadership, dans le respect de tes valeurs, bien évidemment, j'imagine aussi qu'il a fallu dire non à certaines choses, qu'il a fallu créer de l'espace pour aussi dire oui, même si ça te faisait peur. Qu'est-ce que tu aimerais nous partager de ça ?

  • Laura

    Justement, ça va faire le lien avec ce qu'on disait juste avant. À quoi est-ce que j'ai renoncé ? Je crois que j'ai renoncé à chercher à plaire à tout le monde.

  • Ombeline

    Quand on a envie d'avancer sur une voie qu'on détermine, évidemment, ça va déplaire. Les gens peuvent parler, avoir des avis, tout ça, critiquer. C'est un peu un sport national, en plus. On va dire, de toute façon, par défaut, ça va jaser. Mais j'ai vraiment l'intuition qu'il faut que j'y aille. Et en fait, je kiffe. Donc, tant pis. Et en fait, à partir de ce moment-là, j'ai juste relevé la tête et je me suis dit, vas-y, c'est pas grave. il y a ceux qui sont pour qui ça va être utile, ceux qui te soutiendront, quoi qu'il se passe, et puis c'est pas grave, de toute façon, il y aura des trolls, des haters, tout ça, parce que ça m'était déjà arrivé en fait, quelques années auparavant, de soit prendre des positions sur l'Indie, des trucs comme ça, et d'avoir des retours de bâtons, de personnes que je ne connaissais même pas, des gens qui se sont juste dit, tiens, j'ai envie de ta clé, et moi, c'était comme si des gens qui m'étaient inconnus venaient pisser sur mon mur, en fait, c'était un peu littéralement ça, d'ailleurs. Et ça m'avait beaucoup touchée. Et là, je me suis dit, mais en fait, laisse tomber. Donc, effectivement, cette première conclusion de me dire, on ne peut pas plaire à tout le monde, donc lâche l'affaire. Avant, pour moi, c'était important que, globalement, on m'aime bien. J'avais presque envie que j'exagère, mais que sur mon épitaphe, ce soit écrit, Laura, elle était gentille. Ce truc de gentille, Laura. Et en fait, j'en discutais avec une amie il n'y a pas très longtemps, et je me rends compte qu'en fait, ici, dans le Sud, on ne dit pas forcément gentille, on dit brave. Ouais, Laura, elle est bien brave.

  • Laura

    Bien brave,

  • Ombeline

    ouais. Et le bien brave, ça veut pas dire courageuse. Pas du tout. Elle est brave, c'est presque qu'on va lui caresser la tête. Ah, elle est brave. On dit ça d'un chien qui est un peu bébête et qui va chercher le morceau de bois qui le ramène, la langue pendante, sur le côté, voilà. Et moi, je me suis dit, en fait, est-ce que j'ai envie d'être bien brave ? Non, en fait, pas forcément. Je crois que je préfère de pas être gentille et de juste être un tout petit peu plus moi-même. Et ça, mes enfants, ça m'a vachement aidée aussi pour ça. Ce côté un peu plus louve. Là maintenant, les choses, il faut qu'elles soient justes pour mes enfants et pour moi. Et il y a des trucs que je ne peux plus accepter, aussi parce que je n'ai pas envie que mes enfants, et notamment ma fille, juste en tant que femme, se disent « c'est normal d'accepter ça » parce qu'en fait, les femmes sont censées accepter ça. Et je me suis dit « mais je ne peux pas redonner cet exemple-là à ma fille, en fait. » Il faut qu'elle sache que quand ce n'est pas ok, ce n'est pas ok. Que tu ne vas pas juste rester malheureuse.

  • Laura

    Je trouve que c'est un basculement de ta deuxième maternité parce qu'effectivement, ton deuxième enfant, c'est une fille.

  • Ombeline

    Oui. Et elle a un sacré caractère. Donc, elle m'aide aussi à capter ce truc. À la fois, je vois que quand elle n'est pas contente, elle n'est pas contente, elle n'est pas d'accord, et elle le dit. Et à l'inverse, je vois que moi, face à elle, je ne cède pas à tout ce qu'elle veut. Bien sûr, elle écoute de ses besoins et tout ça. Mais, voilà, un nombre de fois, je lui dis non. Là, je ne te prendrai pas au bras. Là, je suis en train de faire quelque chose. Tu vas attendre. Et oui, parfois, du coup, elle est derrière moi, elle me court après en disant, tu potes, tu potes, pour dire, tu me portes. Mais en lui disant, voilà, c'est pour ton bien, juste tout le monde ne s'adrape pas toujours à tout ce que tu veux dans l'instant, et moi, là, je suis occupée. Je vous prépare à manger ou peu importe. Tout est lié, puisqu'en fait, ce qui se passe dans le pro et dans le perso est évidemment connecté, puisque moi, derrière, je suis la même personne. Je ne suis pas schizophrène à avoir des attitudes fondamentalement différentes. Et professionnellement, ça m'a aussi aidée à gérer des conflits que je n'arrivais pas à gérer, face auxquels je reculais, des conversations que je ne voulais pas avoir. Et j'ai réussi à me dire, non, mais en fait, c'est très simple, c'est hyper factuel. je ne sais pas, sur des questions de recrutement, de changement de prestataire, des trucs comme ça, mais de pouvoir dire, en fait, nous, notre besoin, c'est ça. Donc, est-ce que par rapport à ce besoin, vous êtes en phase ? Parce qu'en fait, nous, on est 20 derrière. Ce n'est pas juste vous et moi, c'est on est l'équipe, on a besoin de ça. Est-ce que ça matche par rapport à votre proposition ? Non. Bon, ok, ce n'est pas grave, bonne continuation. Et avant, j'étais mais terrorisée d'oser dire à un prestataire qu'on n'allait pas bosser avec. Il y a des situations ubuesques dans lesquelles je me suis retrouvée parce que je ne voulais pas, du coup... déplaire, ne pas être gentil, etc. Et c'était catastrophique.

  • Laura

    C'est aussi dire non, mais accepter que les autres te disent non. Je fais le lien aussi avec ce que tu dis depuis tout à l'heure, donc pour recoller un peu les morceaux pour les auditeurs. Je trouve que dans les étapes qui t'ont aidé par rapport à accepter de déplaire, tu parlais aussi que tu avais eu besoin de donner un sens financier à cette conférence spectacle pour vraiment lui dire oui et faire le lien entre cette conférence et l'entreprise, aussi de façon... stratégique. Donc par rapport à cette histoire d'accepter de déplaire, ce qui t'a probablement aidé c'est aussi d'aller profondément reconnecter à tes valeurs et à tes besoins pour bâtir, tu vois, c'est comme si tu avais recréé tes fondations. En recréant tes fondations tu prends aussi conscience de tous les avantages et les inconvénients, d'aller suivre cet appel que tu ressentais à ce moment là et c'est là où je parlais d'être entière depuis la naissance de ta fille, c'est que être entière c'est y aller en acceptant tout, le plus comme le moins. Et donc d'incarner cette entièreté aussi dans ta posture, aussi bien sur scène qu'au sein de mon job de sens, dans toutes les sphères de ta vie finalement. Est-ce que ça fait sens pour toi ?

  • Ombeline

    Du coup, ça me faisait penser à quelque chose que j'avais envie de partager. Mais du coup, je vais peut-être oublier un morceau de ta question, donc il faudra que tu me recadres après. Sur la partie du modèle économique, il est clair qu'à un moment, j'ai eu besoin qu'il y ait plusieurs raisons pour oser aller sur ce projet et me dire que ça va nous permettre d'avoir un moyen de raconter ce qu'on fait de manière originale. Après, on pourra parler de concurrence, ça peut être intéressant. Le spectacle, le modèle économique en tant que tel, il est vendu. Et à côté de ça, ça fait de la visibilité pour notre entreprise d'utilité sociale. Donc, ça me paraît tout à fait pertinent. Donc, OK, go. En parallèle de ça, ça soulève la question globalement, et ça, c'est quelque chose qu'on a aussi travaillé, toi et moi, en coaching, sur cette histoire de comment arriver à passer un cap de développement. Parce que pour arriver à passer du temps sur le spectacle, il allait bien falloir que j'arrive à me détacher de toutes les choses que j'avais. Du coup, je me suis mise, petit à petit, à aussi payer des gens pour faire des choses à ma place. Et c'est quelque chose qu'on m'a un peu reproché. de dire mais attends mais Tu payes des gens pour faire des trucs pour toi ? Ouais, mais parce qu'en fait, jusqu'à un moment, il y a beaucoup trop de choses. On n'a que 24 heures dans une journée et en plus, mes nuits sont un peu pourries quand même. Donc, par rapport à la taille de la boîte et techniquement pour développer l'activité, c'était impératif. Il y avait de toute façon trop de choses à faire, même si j'étais bien organisée. Faire de la compta du commercial, de la com, de la production, donc de mon cas de l'accompagnement, je veux dire, c'était impossible. Et moi, pendant un moment, je restais dans ce schéma, bêtement, de la petite fille sage, la bonne élève. de « si, si, il faut que tu fasses tout toi-même, et que tu le fasses bien en plus, sauf que c'est impossible de tout faire bien, enfin je veux dire, c'est hyper dur d'être à la fois bon en compta, en commercial, en communication, enfin juste, voilà, à un moment, personnellement, je ne l'étais pas. Et je me rappelle de ce moment où tu me dis, là, tu as deux choix, en fait, c'est d'être dans une démarche où tu restes soit vers la pénurie ou vers l'abondance. C'était soit, je me disais, oui, mais je n'ai pas les moyens financiers d'investir pour payer des gens pour faire les choses à ma place, Mais du coup, je restais dans cette petitesse, ou alors de me dire, en fait, j'investis pour être dans une démarche d'abondance, mais effectivement, c'est un pari. Évidemment qu'à un moment, on sait prendre un risque, mais bon, après, le risque, il n'est pas monumental. On peut très bien se dire, bon, je mets cette somme-là, puis si je me rends compte au bout de un, deux, trois mois que ce n'est pas pertinent, je fais marche arrière et on mangera un peu des pâtes avec des légumes et ce sera très bien. Du coup, c'est cette démarche de me dire, il faut y aller, qui a libéré plein de choses. Mais de nouveau, il y avait quand même des messages et des discours de « Ah mais attends, tu fais ça un peu le… pas pour qui tu te prends, mais de nouveau ce truc de tu ne veux pas rester dans ta petite boîte, littéralement, enfin de boîte entreprise. Non, en fait, là, on a besoin d'aller plus loin. Il y a trop de personnes qui nous sollicitent pour qu'on les accompagne. Il faut qu'on y aille. » Et c'était dur pour moi d'assumer ce truc. Oui, je vais déléguer mes tâches. Ce n'est pas que ces tâches-là soient ingrates. C'est juste qu'il y en a qui aiment bien faire ça. On a ce grand débat avec du coup… Du coup, ma collègue qui est arrivée il n'y a pas longtemps et que je remercie mille fois, Laura, qui s'occupe de missions administratives et comptables, mais elle change ma vie. Toutes ces dizaines de petites actions et de petits projets qui étaient tout éparpillés dans mes journées, mais qui faisaient que je n'avais plus le temps de passer deux heures à faire avancer un gros truc, paralysaient mes semaines, en fait. Et elle m'a dit, mais moi, j'aime bien faire ça. Comment ça, t'aimes bien faire ça ? Ouais, moi, j'aime bien, ça ne me déplait pas du tout. Et moi, ça a changé l'organisation de mes semaines. Ça a changé ma vie.

  • Laura

    C'est un changement d'identité aussi profond en tant que femme, d'arrêter d'être au service. Ou plutôt de se mettre au service de ce qu'on choisit vraiment.

  • Ombeline

    Oui.

  • Laura

    Tu vois. Parce que, effectivement, ça fait partie de la pensée collective que de se sacrifier, que de passer en dernier ses enfants, ses équipes, ses clients, sa boîte. C'est un changement de paradigme véritable, en fait, de sortir de ça, parce que forcément, il y a aussi plein de bénéfices à être là-dedans, et d'oser incarner autre chose. Et ce qui est très intéressant de rappeler, comme tu le fais, c'est qu'à chaque fois qu'on change et qu'on s'engage dans un changement, la vie nous met toujours des « mais t'es sûre ? » Est-ce que c'est vraiment ça que tu veux ? De par les réactions des autres, de par des petits grains de sable qui vont se mettre sur le chemin. Et c'est comme si c'était une opportunité de se reposer la question « est-ce que c'est vraiment ça que je veux ? » Je me souviens de ces moments où effectivement, t'as entendu ou on t'a dit des choses et à chaque fois, tu te dis « bah oui, en fait » . c'est vraiment là que je vais et encore une fois parce que tu savais pourquoi t'y allais et que c'est pourquoi t'étais plus fort que tout le reste

  • Ombeline

    aussi. Oui. Il y avait ce pourquoi et aussi je crois que c'était suite à la naissance de ma fille. J'ai créé un premier filtre dans mes journées, dans l'organisation de mon planning, de mes tâches, qui était il faut que ça réponde à deux conditions. Ce que je vais accepter, ce à quoi je vais dire oui, il faut que ça réponde à deux conditions. La première c'est est-ce que c'est vraiment pertinent que ce soit moi qui fasse ça ? Est-ce que moi, j'ai une valeur ajoutée sur cette mission, sur cette activité ? Et le deuxième c'était est-ce que je kiffe faire ça ? Et je dis vraiment kiff, ce n'est pas juste est-ce que j'aime, qui est presque un peu mental, mais qui est vraiment est-ce que je kiffe, est-ce que ça me transporte, est-ce que ça me met un sourire, est-ce que voilà. Et c'est devenu un peu mon tamis de prise de décision professionnelle. Est-ce que ça m'apporte de la joie et est-ce que c'est utile que je fasse ça ? Bien sûr qu'il y a des cas où c'est utile que ce soit moi qui le fasse parce que je représente l'entreprise et qu'on veut passer un cadre de développement, il faut qu'on demande une aide en trésorerie à France Active par exemple. Bon, à un moment, oui, je suis la fondatrice de la boîte. Oui, c'est quand même pertinent que ce soit moi qui aille, même si ça ne me fait pas kiffer. Mais c'est vraiment pertinent que ce soit moi. Bon, OK. Mais sinon, à un moment, c'est de se dire qu'est-ce qui nous donne vraiment envie de nous lever le matin ? Est-ce que c'est pertinent que ce soit nous ? Est-ce qu'il vaudrait mieux qu'on soit ailleurs et qu'on fasse autre chose ? Ce qui était aussi intéressant dans cette période où j'étais quand même tout le temps en train de douter ou de redouter, j'accompagnais majoritairement des femmes. Du coup, dans notre parcours d'accompagnement, on travaillait sur la question des talents, notre mode de fonctionnement naturel, nos forces, etc. Donc, je leur disais, bon, ok, donc ça, ce sont tes talents. Donc, comment est-ce qu'ils s'expriment ? Comment tu peux réorganiser ton projet professionnel autour de tes talents ? Et je passais mon temps dans les accompagnements à les faire parler de leurs talents et tout ça. À un moment, je me retrouve à presque m'exploser de rire quand je reprends la liste de mes talents et je revois la liste de mes tâches. Et je me dis, mais tu es à côté de la plaque, ma pauvre fille, en fait. me dire mais en fait, dans mes talents Il y a ce côté futuriste de la vision, il y a le positivité, donc d'être vraiment quelque chose qui va être enthousiaste, empathique, donc orienté quand même vers les besoins des autres, dans la connexion, faire des ponts avec d'autres personnes, d'autres structures, et le dernier qui s'appelle charisme, j'aime pas ce mot-là, mais bon bref, qui est quand même de prendre la parole, d'être orienté vers l'extérieur. Et à chaque fois, ce sont vraiment des talents qui sont tournés vers l'extérieur pour prendre soin des personnes que j'accompagne, de mon équipe, prendre la parole, développer des idées. Et moi, j'étais là au quotidien en train de galérer avec mon énorme tableau de trésorerie parce qu'on était quand même à plusieurs centaines de milliers de retifs d'affaires. Et j'étais là à galérer et à faire les factures et à gérer les micro-sollicitations en interne parce qu'il y avait tel ou tel truc qui est buggé. Enfin, je me disais, mais ce n'est pas possible, mais ça n'a aucun sens. Et en plus, dans mon petit bureau de 10 mètres carrés, dans ma maison à Saint-Cyr, je sortais de chez moi pour amener mes enfants à la crèche, à l'école et aller les récupérer. Tu marches sur la tête. Les personnes que tu accompagnes, chaque semaine, tu leur dis « Mais si, mais... » connecte-toi à tes talents et je faisais fondamentalement l'inverse et quand je l'ai réalisé, alors que c'était d'une évidence évidemment sans nom, je me suis à la fois sentie bête et je me suis dit, écoute il n'est jamais trop tard de toute façon pour avoir des prises de conscience et réajuster et là par contre, il faut réajuster ma cocotte soit ta meilleure amie, regarde-toi en face dans le miroir en disant, c'est bon t'as fini tes conneries, maintenant t'assumes et tu vas parce que là juste, si tu vas pas, personne le fera à ta place en fait, et là ça m'a je me suis mis un petit coup de pied aux fesses toute seule Merci. Et à partir de là, j'avais la voix d'Étienne Dao. Aujourd'hui, c'est le premier jour du reste de ta vie. Je suis repartie.

  • Laura

    Je trouve que c'est aussi important de passer par l'opposé, toujours, ou par les zones d'ombre de nos talents ou de nos forces. C'est peut-être aussi une façon de les transcender et d'expérimenter un autre niveau de chacun des talents. Que ce soit le talent du charisme. Tu avais déjà expérimenté certaines facettes de ce talent du charisme. Mais là, il y avait comme un autre step. Et qui dit autre step, dit aussi d'aller revisiter certaines zones d'ombre, certaines oppositions à ce charisme pour transcender et pour l'expérimenter d'une autre façon encore aujourd'hui, vu que clairement, tu es dans ton talent de charisme avec ta conférence spectacle sur scène. Donc, c'est important de rappeler ça, que rien n'est linéaire et que très souvent, on replonge dans nos zones d'ombre, on replonge dans là où on a besoin de réajuster, de réaligner et de transcender. Donc on arrive dans la dernière facette aussi de notre conversation, même si évidemment j'aimerais que ça dure plusieurs heures, parce que je sais que tu as tellement de choses à transmettre encore. Mais aujourd'hui, dans cette posture plus mature, plus consciente, là où tu es en fait, où est-ce que tu en es de tout ça ?

  • Ombeline

    Alors effectivement, le sujet actuel, c'est que comme on ne peut pas être au four et au moulin, le monde a continué d'avancer aussi. Il y a des gens qui ont trouvé que c'était chouette ce qu'on faisait. Et ils se sont dit, tiens, science est pareil. Et c'est vrai que j'étais occupée sur d'autres activités. On a mis en place une démarche de gouvernance partagée dans l'équipe de mon job de sens. C'est passionnant, c'est juste génial de voir un collectif qui se structure, où on ose parler de système de rémunération avec les personnes qui sont rémunérées, et discuter ça ensemble, de co-construire des trucs passionnants. Effectivement, on s'est rendu compte qu'il y avait d'autres acteurs dont les sites internet ressemblaient à M. beaucoup d'autres qui reprenaient les mêmes phrases. Je me suis dit, ah, bon. Il y a quelques années, ça m'aurait mis dans une colère, une frustration. Et là, je me suis dit, bon, c'est bon signe. Ça veut dire que ce qu'on fait, ça va être plutôt pas mal. Et que c'était des bonnes idées. Je me suis dit, OK, mon talent de positivité numéro 2, je vais capitaliser sur cette positivité. Sur mon côté futuriste, on va continuer à être à l'écoute des besoins des gens qu'on accompagne et se dire, comment est-ce qu'on va continuer à pouvoir faire évoluer l'accompagnement qu'on propose. pour qu'ils soient encore plus connectés aux besoins des gens, qu'ils proposent des nouvelles choses qui, du coup, sont différentes de ce que font qu'on frère, qu'on sœur, si c'est comme ça qu'on dit. Et voilà, et d'aller sur ce côté un peu futuriste. Moi, j'aime bien, du coup, avoir des idées, me projeter sur des visions et tester des choses. De nouveau, voilà, la défricheuse assumée. Et de me dire, OK, on va continuer. En fait, ça m'a un peu réveillée de nouveau de me dire, ah oui, c'est vrai que du coup, OK, ils nous ont un petit peu rattrapés. Bon, ben, c'est pas grave, on va continuer à avancer. On a été les premiers à faire ce bilan de compétences à impact sociétal en 2017. Les autres sont arrivés quelques années après. Ce n'est pas grave. En fait, on a quand même cette avance, donc on va juste continuer à innover ou proposer de nouvelles choses et ça ira. Mais ça m'a réveillée de me dire, ah oui, non, t'endors pas, on va continuer à avancer là-dessus. Oui,

  • Laura

    tu as été challengée sur justement assumer encore plus et reconnecter à ton côté pionnier aussi et défricheuse. Aussi bien toi, effectivement, avec la conférence, mais en tant que personne source et dirigeante de l'entreprise, de dire si on revenait encore plus dans notre rôle de défricheur en tant qu'entreprise, en tant qu'organisme, qu'est-ce qu'on crée aujourd'hui ? Est-ce qu'il y a des choses que tu pourrais nous dire dans vérité ?

  • Ombeline

    On va dire que dans les choses qui font l'ADN de mon job de sens, c'est le fait d'accompagner des personnes qui ont vraiment envie de travailler autour d'une cause qui leur gratouille le ventre. Toutes les personnes qui accompagnent chez Mon Job de Sens ont une expertise dans ces sujets-là, parce que ça a été leur ancienne vie professionnelle, c'est un très fort engagement dans leur vie personnelle. Ils ont une expertise, ils ont du réseau là-dedans, parce qu'on a une grande croyance que les choses vont évoluer par l'écosystème, qu'on est connecté autour de sujets qui se croisent. On n'a pas d'un côté les thématiques alimentation, d'un autre les thématiques énergie, d'un autre les thématiques économie circulaire. évidemment, on parle du fonctionnement de la société, donc tout est lié. Donc, des personnes qui s'intéressent à un sujet ont des contacts et des connaissances entre l'un et l'autre et c'est plutôt les dynamiques territoriales qui sont intéressantes, puisque qu'à la défense ou en visio, qu'on va faire changer les choses, c'est quand même sur les besoins du quotidien des habitants de même territoire. Donc, c'est le fait de réaxer les choses autour d'enjeux territoriaux, avec des acteurs territoriaux, qu'ils soient institutionnels, associatifs, privés, publics, tout ça, de renforcer, nous, la communauté des personnes de Mon Job de Sens, donc les plus de 700 personnes qu'on a accompagné depuis 8 ans. le fait de renforcer le partage d'expertise et donc je veux aussi moi me remettre plus on va dire à disposition des personnes qu'on accompagne de manière collective parce que j'ai fait l'année dernière mes 20 ans d'engagement environnemental 20 ans où j'ai creusé ces sujets j'ai rencontré des gens etc et donc de pouvoir être à disposition des personnes qu'on accompagne pour encore plus les aider. Jusque là j'étais à disposition des personnes que j'accompagnais moi et là c'est vraiment de pouvoir l'être de manière encore plus collective et d'être disponible pour ça. De réaxer sur ces choses qui ont fait vraiment notre ADN cette démarche de gouvernance partagée sur laquelle on va insister. On est une entreprise d'utilité sociale et on a envie de renforcer cette identité-là, d'insister sur qui on est, pourquoi on fait les choses. Et je pense que la magie fera le reste. Il ne faut jamais s'endormir sur « c'est le laurier » , il faut continuer à avancer.

  • Laura

    Et puis je crois que quand on est pionnier, on reste pionnier. Il y a eu aussi encore plus cette création de synergie, de renforcer les liens. et les ponts en interne au sein de l'équipe, vous avez recruté aussi des nouveaux coachs partenaires.

  • Ombeline

    Cette démarche de gouvernance partagée, elle s'est faite grâce à l'une de mes collègues, qui s'appelle Julie Devic, qui est quelqu'un qu'on a accompagnée il y a quelques années, qui est toujours restée dans notre écosystème, parce que vraiment dans l'état d'esprit. L'année dernière, on a recruté de nouvelles coachs dans le collectif, elle a rejoint ce groupe-là. On leur faisait vivre aussi à ces coachs, quand on les forma à notre méthode, aux outils qu'on utilise, et notamment les scénarios de vie. elle faisait l'exercice comme les personnes qu'on accompagne. Et elle disait, moi, mon rêve, ce serait vraiment d'être dans l'équipe de mon job de sens, au-delà du coaching, mais d'être encore plus sur la démarche de gestion, tout ça. Je lui ai dit, ok, du coup, il va falloir que tu fasses une enquête terrain pour voir si c'est pertinent. Et donc, on s'est rappelé pour en discuter. Puis elle m'a dit que, avant, elle était contrôleuse de gestion. Donc, nous, on a clairement des enjeux de gestion administrative et financière. et elle me dit qu'elle est passionnée de gouvernance partagée, qu'elle amorce une formation près de l'université du Nouveau qui du coup travaille sur la gouvernance partagée à mettre en place dans des organisations, qu'elles soient associatives ou privées d'entreprises. Et elle me dit est-ce que je pourrais prendre mon job de sens comme cas pratique ? Je dis évidemment, c'est trop intéressant pour nous de pouvoir être sujet d'études. Et puis en fait on discute et on se rend compte que ce serait tellement pertinent qu'elle soit plus impliquée dans la boîte et du coup elle est devenue salariée de mon job de sens dans la foulée. C'est elle qui porte du coup cette démarche-là qui au final... Cette démarche de gouvernance partagée a toujours fait partie de manière implicite du fonctionnement de mon job de sens, vu que dès le départ, toutes les parties prenantes, que ce soit nos bénéficiaires ou les coachs, on a toujours été en mode comité de pilotage pour prendre les décisions stratégiques sur qu'est-ce qu'on développe, comment on s'organise. Mais là, du coup, c'était de le structurer et de l'officialiser. Je n'ai pas une passion pour l'organisation, la structuration, tout ça. De manière empirique, oui, ça se fait, mais pas de l'organiser. Et donc, elle a aidé, du coup, avec d'autres personnes en interne. Du coup, notre chère Sophie, qui vient de partir sur de nouvelles aventures, mais qui a aidé à créer tous les process en interne. Et du coup, les deux en parallèle, on a vraiment passé un cap de développement par rapport à ça. Et donc, le but de la gouvernance partagée, c'est véritablement de co-construire, mais avec cette triple démarche qui est de dire, OK, on a besoin d'horizontalité, mais si on ne fait que de l'horizontalité, on n'avance pas, en fait, avec la gouvernance partagée. Il y a plein d'expériences qu'on foirait de gouvernance partagée parce qu'on n'était que sur « tout le monde donne son avis » . Oui, ok, mais en fait… on donne son avis, mais en profondeur sur certains sujets. Il faut qu'on puisse aller en profondeur pour que ça ait de la richesse, mais à un moment, il va aussi falloir qu'il y ait de la verticalité. Et c'est pour ça qu'on crée des cercles pour qu'autour de sujets bien précis, que ce soit la vente, le pilotage, la vie d'équipe, l'accompagnement, etc., on va avoir aussi des cercles où des personnes plus restreintes sont présentes et vont, suite à des échanges collectifs, trancher pour qu'on puisse avancer. Et après, être capable aussi, tous les 6 mois, 1 an, de remettre des choses en question en se disant... Ah, en fait, on a testé et on va quand même réajuster des choses. Et du coup, c'est ce ping-pong qu'on fait qui nous permet d'avancer. Voilà, de manière itérative, on teste, on apprend, on recommence. C'est le seul truc que j'aime bien dans le fonctionnement des startups. On essaye et on ose. On ose essayer et on ose se dire, bon, en fait, ce n'était pas une bonne idée, on va changer.

  • Laura

    Et puis non, mais je trouve que c'est un bel exemple et je te remercie de le partager parce que ça montre aussi une facette de ta posture de leader. où tu es dans le respect de ce qui est important pour toi, notamment construire des ponts et créer de l'impact collectif, parce que c'est à l'extérieur de mon job de sens, mais c'est aussi à l'intérieur de l'entreprise. Et on voit que dans ce que tu racontes, tu es là en tant que leader, en tant que personne source, c'est-à-dire que tu tiens l'intention, tu rends possible cette gouvernance partagée, mais ce n'est pas toi qui oeuvres, ce n'est pas toi qui es dans l'opérationnel en fait. Tu as su identifier et faire monter des personnes. qui étaient intéressées par ça, qui étaient compétentes aussi pour ça et qui allaient mettre leur énergie dans ce projet. Et ça aussi, je trouve que c'est ce qui a changé au sein de mon job de sens dans toi, tout ton réalignement, ton expansion, ta crise de leadership, on va dire, pour reprendre les mêmes mots, c'est que non seulement il y a cette délégation où tu payes des gens pour, mais il y a aussi le fait de laisser de la place à d'autres expertises, à d'autres personnalités et à d'autres formes de leadership au sein de la boîte. Et ça, je trouve que c'est important de le dire parce qu'on n'est pas dans cette peur de perdre le contrôle. Mais au contraire, on est dans plus on œuvre ensemble, plus on crée de la richesse au sein de l'entreprise. Et toi, en tant que dirigeante, ton rôle, ce n'est pas de tout faire, de tout décider. C'est d'être la chef d'orchestre de tout ça et de tous ces talents en plus.

  • Ombeline

    Ah mais complètement. Pour le coup, il y a des personnes qui aiment contrôler. J'ai envie que les choses avancent. Ce qui est important pour moi, c'est ça. C'est que ça évolue. J'ai surtout grand plaisir à voir quand les choses fonctionnent sans moi. Je suis persuadée que personne n'est indispensable. La première fois où j'ai expérimenté ça, c'était quand j'avais rejoint le Zero Waste France, avant que ça s'appelle comme ça, le CNID. Le directeur qui m'avait recrutée quittait l'assaut au bout d'un an où j'y étais. Et j'étais en panique. Il m'a dit « Mais Laura, t'inquiète, personne n'est irremplaçable. » Et au final, il a été remplacé par du coup, Flore Berlingen. qui est devenue, en plus depuis, une amie qui est une personne exceptionnelle que je vous recommande de suivre sur les questions d'économie circulaire. Elle est passionnante à l'oral, à l'écrit, elle écrit des bouquins géniaux, passionnante. Et effectivement, tout ce qui est important, c'est que chacun soit à la bonne place et s'éclate. Parce que le but, ce n'est pas juste de sacrifier sa vie, c'est d'être heureux. Et quand les personnes sont à la bonne place, il y a vraiment la magie qui s'opère. Et typiquement, même sur l'organisation interne de la structure, plus j'ai laissé d'autonomie aux personnes, Mais mieux les choses ont été faites. Moi, ça me va très bien de juste pas être concernée par des trucs... Il y a des sujets sur lesquels j'aime bien donner mon avis, j'aime bien réfléchir, j'aime bien chercher et voir si je n'ai pas des idées. Et il y en a où, en fait, c'est très bien, il faut que ça bouge. J'aime bien être sur le développement, mais pas sur le détail.

  • Laura

    Pour, je trouve, en arriver là, c'est parfois nécessaire d'aller dans sa propre transformation pour aller dégager les résidus de culpabilité. Parce que ce qui nous met dans l'excès de contrôle ou dans les difficultés à déléguer ou à s'élever aussi dans son leadership, c'est tous les endroits où on croit. devoir servir, devoir se sacrifier et où on se sent coupable si on ne tient pas ce rôle-là. On est arrivé à la fin de notre conversation, ma chère Laura. Qu'est-ce qu'il faudrait ajouter pour que ça te semble complet ?

  • Ombeline

    Les choses qui ont vraiment créé des transformations dans ma vie, ce serait à la fois ce double questionnement de « est-ce que c'est vraiment pertinent que je fasse ça ? » Est-ce que ça fait une différence que ce soit moi qui le fasse ? Est-ce que ça m'apporte de la joie ? Ça, ça a bien changé mes journées. Et la deuxième chose qui a changé mes journées, Merci. c'était de comprendre que les choses bougeaient quand elles passaient à l'échelle collective, quoi qu'elles soient. Oui, c'est important de faire des choses chez soi, sur son temps perso, de s'engager. Ok, mais en fait, ce qui fait que les choses prennent vraiment une dimension supplémentaire et surtout qu'elles ont un effet boule de neige, c'est dès qu'on passe à l'échelle collective. Si je donne un exemple basique, ce serait, c'est très bien d'avoir un petit composteur chez soi et trier ses biodéchets et de faire son petit compost. Mais si vous arrivez à motiver un voisin ou même plus pour juste avoir un composteur que vous Merci. partager. En fait, ça, ça va avoir un effet boule de neige, parce qu'au-delà de mettre vos petites épluchures en commun, le jour où vous allez faire juste le petit apéro pour distribuer les Bioso et vous parler de qu'est-ce qu'on met, qu'est-ce qu'on met pas, d'autres personnes vont s'arrêter, vont le voir, vont se rendre compte que c'est pertinent. Donc, c'est un exemple anecdotique sur le Composteur, mais sur tous les projets du monde, dès qu'on passe à l'échelle collective, dès qu'on ose sortir de chez soi, ça bouge. Or, Netflix nous tue là-dedans, parce qu'à un moment, on a juste tendance à, quand on habite à Paris, et ce que j'ai fait longtemps. se dire je finis de bosser, je veux juste prendre le métro le plus vite possible. Et alors que les métros passent toutes les minutes 30, on court pour se jeter dedans et on repousse les portes pour pouvoir être à l'intérieur, alors que le prochain est dans une minute 30. Tout ça pour être juste plus vite chez soi, pour un moment se dire je vais regarder ma petite série. Et c'est vrai que ce monde-là nous endort, et que je pense qu'on a plus fait des actions collectives, et qu'on arrive mieux à vivre ensemble, et qu'il y a plus de solidarité, quand du coup on arrive à être un tout petit peu moins pressé et à regarder autour de soi. Mais ce n'est pas facile parce qu'on s'est un petit peu endormi avec ce confort de nos maisons. Mais ce seraient les deux choses qui ont un peu changé ma vie.

  • Laura

    C'est précieux, merci. Je pense que ça fait typiquement partie aussi du leadership féminin que de rappeler l'importance du collectif. Ma chère Laura, dans la description de cet épisode, on va rajouter toutes les façons de prendre contact avec toi, mon job de sens, et puis surtout de trouver les prochaines dates de ton spectacle. Donc je vous invite évidemment à... courir prendre votre place pour la prochaine date de Laura. Un immense merci pour ta présence dans Vérité, pour ta confiance et ton ouverture. Et puis, je sais qu'on se retrouve très vite.

  • Ombeline

    Merci pour cette invitation.

  • Laura

    Ma dernière question, avec quoi tu repars de cette conversation ?

  • Ombeline

    Avec beaucoup d'enthousiasme et l'envie de continuer à défricher. Là, ça m'a donné des nouvelles idées.

  • Laura

    Génial. Merci. À très vite, ma chère. Merci Laura pour ta parole lucide, sensible, courageuse. Merci d'avoir mis en lumière cette réalité souvent tue, celle des dirigeantes à impact, qui même au cœur de la réussite traversent des remises en question intimes, profondes, bouleversantes. Car ce n'est pas parce qu'on est solide à l'extérieur qu'on ne vacille pas à l'intérieur. Et ce n'est pas parce qu'on guide les autres qu'on ne mérite pas d'être à son tour soutenu. Si cet épisode vous a parlé, je vous recommande aussi d'écouter celui avec Axelle Dossade, fondatrice de l'école des arts sadiens, qui explore avec intensité la transformation intérieure des femmes puissantes, quand elles choisissent d'arrêter de se fragmenter pour enfin s'incarner. Et si vous sentez que vous êtes vous aussi dans une bascule de posture, dans un entre-deux où votre tête a compris, mais votre corps n'y est pas encore, alors sachez que vous n'êtes pas seul. Je suis Ambeline Becker, depuis plus de 13 ans j'accompagne des femmes et des hommes en transition entre réussite visible et réalignement intérieur. J'ai guidé plus de 350 entrepreneurs à retrouver leur intégrité vibratoire, à bâtir un modèle d'expansion fluide, structuré et vivant, sans se sacrifier, sans se trahir, sans s'épuiser. Le collectif libre est né de cette expérience, un espace de reliance profonde, d'accompagnement stratégique et énergétique, conçue pour celles et ceux qui ont déjà beaucoup donné et qui ressentent l'appel à expenser autrement. Si c'est votre cas, je vous invite à découvrir l'univers de Libre. Toutes les informations sont dans la description de l'épisode. Merci pour votre écoute, prenez soin de votre vérité et à très bientôt pour un nouvel épisode de vérité.

Chapters

  • Introduction et aspirations de liberté

    00:02

  • Conversations sur l'invisible et la transformation intérieure

    00:31

  • Présentation de Laura Cagnot-Genevois et de son parcours

    01:07

  • La maternité comme catalyseur de transformation

    02:16

  • Réflexions sur le leadership et la posture de dirigeante

    04:25

  • Les défis du retour après le congé maternité

    06:21

  • Retour à l'accompagnement et à la confiance en soi

    07:42

  • Création de la conférence-spectacle

    10:00

  • Impact et émotions dans le leadership

    10:18

  • Redéfinition de l'identité et du leadership

    11:46

  • Conclusion et réflexions finales

    17:40

Description

Elle a accompagné plus de 700 personnes à se réaligner.

Elle a bâti une équipe de 20, une structure pionnière, une marque forte.

Et pourtant… elle s’est oubliée.


Dans cet épisode, Laura Caniot-Genevois, fondatrice de Mon Job de Sens, nous ouvre les coulisses de l’entrepreneuriat :

ce moment silencieux où tout tient… mais où plus rien n’a de sens.

Un effondrement intérieur déclenché par la maternité, suivi d’une transformation régénérative,

où elle choisit enfin un succès authentique, enraciné dans son alignement profond.


Elle y partage :


  • la culpabilité de vouloir autre chose,

  • la difficulté à déléguer sans s’excuser,

  • la joie retrouvée en osant déplaire,

  • le passage d’un leadership “brave” à un leadership vivant et aligné.



Un épisode pour celles et ceux qui portent leur entreprise avec engagement,

mais sentent que leur expansion ne peut plus se faire au prix de leur intégrité.


🎧 Un épisode pour ralentir, ressentir… et re-choisir.

✨ À écouter si vous traversez un tournant invisible de votre leadership.


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🎙️ VÉRITÉ — Business, Âme, Vivant

Le podcast d’Ombeline Becker pour les entrepreneurs visionnaires qui veulent conjuguer expansion et intégrité.


🌿 Saison 3 : un espace de réconciliation.

Entre puissance et paix.

Entre ambition et ancrage.

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Transcription

  • Ombeline

    Vous aspirez à plus, plus de liberté, plus d'espace, plus de fluidité dans votre expansion, plus de prospérité, mais autrement. Ici, on ne cherche pas à faire plus, on cherche à créer mieux, à trouver un mouvement qui nourrit au lieu d'épuiser, un chemin où l'ambition ne s'oppose plus à la conscience. Bienvenue dans un nouvel épisode de Vérité. Il y a des conversations qui ne se préparent pas, qui s'ouvrent quand le moment est juste. Celles-ci parlent de ce que l'on ne montre pas, de ces espaces qu'on traverse en silence, quand le monde applaudit encore l'ancienne version de nous, mais que dedans, quelque chose a déjà changé. Dans cet épisode, on ne parle pas de stratégie, on parle de rythme, de maternité, de passage, de cette part de nous qui sait qu'on ne peut plus agir comme avant. Si vous êtes vous aussi en train de vous réaligner, de remettre votre entreprise au service de la vie, alors ce que vous entendrez ici pourrait bien faire écho à ce que vous n'avez pas encore mis en mots. Bienvenue dans ce nouvel épisode de Vérité. Alors aujourd'hui, j'ai la joie de recevoir une femme, une leader engagée et une amie, dont le parcours incarne à la fois l'engagement, la clarté. et l'audace de transformation. Après plus de 12 ans dans le secteur de la transition écologique, notamment chez Zero Waste France, Laura Cagnot-Genevois fonde Mon Job de Sens en 2017, une structure pionnière qui accompagne les transitions professionnelles à impact. En 8 ans, ce sont plus de 700 personnes accompagnées, 10 000 personnes touchées à travers leurs événements, leurs ateliers et leurs conférences. Aujourd'hui, Mon Job de Sens... C'est une équipe de 20 personnes, dont 15 coachs partenaires répartis sur tout le territoire, qui soutiennent celles et ceux qui veulent changer le monde sur leurs heures de travail. En parallèle, Laura enseigne l'économie circulaire et sociale en école de commerce. Elle vient de créer une conférence-spectacle inédite, un futur s'il vous plaît, une traversée sensible, politique de son chemin de femme, de citoyenne et de leader. Mais aujourd'hui, dans Vérité, c'est une autre dimension que nous allons explorer ensemble, celle de sa transformation intérieure depuis son deuxième congé maternité, un moment fondateur qui a déclenché un réalignement à son entièreté. Parce qu'être à la tête d'une structure d'impact avec une équipe de 20 personnes tout en devenant mère une deuxième fois, ça vient forcément questionner la posture, la place, le rythme et peut-être surtout l'espace intérieur à partir duquel on agit. Merci Laura d'être là aujourd'hui et bienvenue dans Vérité.

  • Laura

    Merci Améline, merci pour cette présentation. Merci de cette invitation.

  • Ombeline

    Je suis très émue de te recevoir. Ça fait longtemps que l'intention est là. C'est un exercice qui n'est pas facile pour moi de recevoir une amie aussi dans le podcast. Je vais tâcher de rester bien ancrée dans ma posture d'interview. Je suis vraiment heureuse qu'on ait cet espace. Et avant de démarrer, je voulais, comme on a l'habitude dans le podcast, te demander comment tu vas aujourd'hui et dans quel environnement tu te situes pour cette interview. Eh bien,

  • Laura

    écoute, aujourd'hui, je me sens très bien. Il y a quelques heures, je me demandais justement si j'étais dans la bonne énergie, tout ça. Et puis, je me suis dit, en fait, j'ai hâte. J'étais vraiment en joie qu'on ait ce temps. Donc, je suis ravie de ce moment de partage et d'échange. Et puis, je suis dans mon bureau à Saint-Cyr-sur-Mer, donc dans ma maison où il y a mon bureau, avec ce magnifique tableau que j'adore d'Avina Gariboli, qui est une artiste de la commune et qui est aussi la personne qui a fait l'affiche de mon spectacle.

  • Ombeline

    Je pense qu'on parle de la croix. Exactement. Donc cet espace qu'on crée ensemble aujourd'hui, c'est aussi pour parler de ton parcours des dernières années, de ta façon de naviguer l'après-maternité en tant que dirigeante, parce qu'on parle souvent de transformation professionnelle ou stratégique. Mais là, j'avais envie qu'on parle plus d'invisible, de cette transformation plus subtile, plus intérieure. celle qui a changé l'endroit en toi depuis lequel tu agis. Ce deuxième congé maternité, c'est une bascule. Alors, comme toute maternité, là, je pense que c'est aussi une bascule dans ta posture de leader. Qu'est-ce que tu aimerais nous raconter de ça avec tes mots à toi ?

  • Laura

    C'est vrai que la question que je me pose, c'est dans quelle mesure est-ce que c'est vraiment relatif au deuxième congé maternité ? Mais bon, sans doute que oui. Après, comme tu le disais, il est clair que la posture de chef d'entreprise et de maman, fait qu'on remplit beaucoup. Et à un moment, ce remplissage, je pense qu'il est aussi venu peut-être de me submerger. J'étais pleine d'amour, évidemment, pour mes enfants, pleine de joie dans mon travail, mais aussi, surtout, il y avait quand même du trop. Et c'est vrai qu'il m'a fallu arriver à clarifier, là, c'est too much, comment est-ce qu'on réorganise ça ? Mais j'ai mis très longtemps avant de me dire que c'était OK de réorganiser, parce que je pensais que c'était juste... normal de galérer parce que de toute façon c'est normal de galérer dans son travail, c'est normal de galérer parce qu'on a des enfants en bas âge et je me disais qu'il fallait juste que j'accepte, que je baisse la tête et qu'un jour ou l'autre ça finirait par passer et puis en fait le temps passe et puis les choses ne changent pas forcément donc je me suis dit qu'il fallait que je sois dans l'action en fait pour que les choses bougent ça n'allait pas se faire de toute façon si je n'étais pas actrice dans cette transformation ça paraît évident dit comme ça mais... Mais quand on a le nez dedans, à un moment, juste on baisse la tête en avance.

  • Ombeline

    Mais peut-être qu'à un moment donné, ça devient évident. C'est-à-dire que de passer de ce questionnement, qu'est-ce qui est normal ou qu'est-ce qui est trop ? Et qu'est-ce que j'ai le droit d'ajuster ? Oui,

  • Laura

    clairement.

  • Ombeline

    Je trouve que le parallèle avec le deuxième congé maternité, c'est aussi parce que c'est une parenthèse à un moment donné par rapport à ta posture de dirigeante, même si tu restais en lien avec l'entreprise. Je sais que tu l'avais préparé aussi, ce congé maternité. Mais il y a un moment donné où il y a une espèce de retour aussi au sein de l'entreprise, avec une identité qui est différente, puisque c'est une deuxième fois maman. Et donc forcément, ça engendre inconsciemment ou consciemment des questionnements. Ce retour dans quoi ? À quelle place ? Et peut-être que c'est à ce moment-là que le trop devient inacceptable.

  • Laura

    Oui, c'est vrai que j'avais beau avoir préparé mon deuxième congé maternité, d'un point de vue pro, je n'avais pas conscience que, contrairement à mon fils, les nuits de ma fille allaient être compliquées. Tout a été fait différemment. Après, il y a eu l'allaitement. Mais du coup, c'est vrai que ça a été très fusionnel. Et en fait, elle a eu beaucoup de mal à accepter un mode de garde. Et donc, on a dû changer de mode de garde au bout de quelques mois. Enfin bref, un moment quand aussi le sommeil manque, comme beaucoup de parents le savent, il y a un truc qui est du registre de la survie. On n'est plus dans les hautes strates et sphères de la pyramide de Maslow, de l'épanouissement professionnel et en tant que parent. On est dans le basique de la survie de la, mon besoin. physiologique de sommeil, il n'est pas rempli. Donc effectivement, on est plus à fleur de peau, tout ça. Et c'est aussi ça qui a fait que j'ai été plus sensible, je pense, à ce côté de trop plein. Et c'est vrai que professionnellement, j'adorais mon équipe, que j'adore toujours, mais les missions que je remplissais à l'époque n'étaient plus forcément des missions hyper épanouissantes. Du coup, ma mission chez mon job de sens, c'était à la fois de piloter la boîte et, à côté de ça, de faire de l'accompagnement. Et ça faisait un moment que j'avais plus fait d'accompagnement, ça faisait je crois deux ans, je m'étais arrêtée. assez avant d'être déjà enceinte parce qu'il fallait m'occuper du développement de la structure. Parce qu'après, du coup, enceinte, je ne voulais pas que ce soit perturbant pour les personnes que j'accompagnais. Si j'avais, je ne sais pas, des jours moins d'énergie, je me suis dit, on ne prend pas d'accompagnement, comme ça, tu ne risques pas de changer des programmes. Et en fait, une fois que ma fille est née, je n'ai pas osé m'y remettre. J'avais une espèce de syndrome de l'imposteur, de « non mais tu n'es plus capable de faire ça » . Ça m'a stressée et en fait, D'ailleurs, c'est la personne chez qui j'ai fait la résidence d'écriture pour le spectacle, Christine Pellizzi. qui m'a dit « il y a quelqu'un que j'aimerais pouvoir envoyer vers toi » . Elle ne m'a pas dit « vers mon job de sens » , elle m'a dit « vers toi » . Et j'échange avec cette personne, Géraldine Blanchet, qui a monté un projet génial qui s'appelle Pro-G. Et du coup, Géraldine, dans l'échange, me dit « j'ai vraiment très envie que tu m'accompagnes » . Et là, je me dis « je ne vais pas lui dire non, je ne peux pas lui dire non, puisque je ne sais pas dire non de toute façon » . Et c'est grâce à elle que j'ai remis le pied à l'étrier de faire quelque chose qui m'animait, me mettait dans une énergie positive. et en fait elle m'a redonné confiance dans cette posture là puisque je n'étais pas en deux ans devenue une mauvaise coach, mais c'était ce que je croyais. Donc, elle m'aide à remettre le pied à l'étrier, je retrouve du plaisir dans mon travail qui n'est plus uniquement le pilotage, je me rends compte évidemment que c'est au final bien plus rentable que je sois dans la production et donc l'accompagnement, et pas uniquement dans du pilotage, qui en soi n'est pas une activité qui rapporte de l'argent pour la structure, parce que sinon, du coup, ma rémunération n'est que pesante si je ne produis pas ou je ne ramène pas directement les clients. Et là, je me dis... Bon, en fait, il faut vraiment que tu arrives à faire quelque chose qui a de la valeur ajoutée pour la structure. Donc, l'accompagnement. Et puis, ça continue à se dérouler. Je sens qu'il me manque quelque chose. Un ou deux de mes collègues me disent « Mais pourquoi tu n'écris pas un livre ? » Je dis « Quoi, un livre ? Pourquoi j'écrirais un livre ? » « Mais si, mais pour asseoir ton expertise, pour parler de l'aventure de mon job de sens. » Je dis « Mais je n'ai pas du tout envie d'écrire un livre. » Ça me paraissait une montagne. Je sentais bien que ce n'était pas du tout quelque chose qui était fait pour moi ou pour lequel j'étais faite, la fameuse Christine Pedizzi, annonce qu'elle joue une conférence spectacle sur l'audace. Trop bien, trop intéressant comme sujet. Je regarde, j'écoute, je trouve du coup son spectacle génial. Et puis, quelques mois après, elle dit qu'elle organise des résidences d'écriture pour conférences spectacles. Et là, le truc m'appelle, en fait. Et je dis, mais ça me tente trop. Et je ne fais pas du tout la connexion évidente de ça pourrait donc être ce moyen d'exprimer. Parce que là, je vous fais le résumé, mais dites-vous que dans mes journées, il se passe d'autres choses. Donc, moi, je ne fais pas le lien logique. Et effectivement, du coup, quelques temps après, Oui. je m'inscris pour cette fameuse résidence d'écriture et en vient un texte de conférence-spectacle qui après, grâce à une autre de mes collègues, Clémence Aurore, qui est émetteur en scène, m'aide à mettre en scène du coup ce texte qui devient plus qu'une conférence-spectacle, mais véritablement un spectacle. Et là, au final, de manière hyper fluide, les étoiles s'alignent et effectivement, il se passe un truc un peu magique où je me remets à être transcendée dans mon temps professionnel par à la fois ces accompagnements et ce projet de spectacle.

  • Ombeline

    Pour les auditeurs, ça se passe évidemment après ton deuxième... congé maternité. En même temps que les histoires de sommeil et tout ça, pour replacer le contexte, effectivement, tu dis qu'il y a comme un basculement dans ta posture et aussi dans ta relation avec l'entreprise, puisque la perspective de cette conférence spectacle apporte comme un souffle d'air frais de nouvelles possibilités. Qu'est-ce qui s'est passé après ? Quant à cette idée de conférence spectacle, ça engendre aussi encore une autre posture, c'est-à-dire que c'est plus seulement la dirigeante C'est encore une autre facette à déployer dans ton message, dans ton positionnement, dans ta façon de contribuer.

  • Laura

    Ça va revenir avec la première question que tu m'as posée et que pour l'instant, j'ai réussi à éviter, qui était sur ma posture de leader. Alors j'avoue que je ne suis pas du tout à l'aise avec ce mot de leader. Je ne me demande pas pourquoi, mais je vais quand même tenter de répondre à cette question sans botter complètement en touche. Moi, j'aime bien le terme de défricheuse. J'aime bien aller là où j'identifie qu'il y a des besoins, mais qu'il n'y a pas encore de réponse. Après, qui même me suive sur la dimension leader, on va dire qui se sent en phase avec cette intention, puisse venir débroussailler avec moi et construire des ponts, puisque je suis intimement persuadée que les choses se font de toute façon à l'échelle collective pour qu'elles aient de l'impact. Ce rôle de défricheuse que j'endosse depuis quelques années, puisque du coup, c'était quand même déjà le cas avec le lancement de mon job de sens. Et c'est vrai, du coup, depuis mon deuxième congé maternité, j'ajouterai le fait que j'assume et que je serai peut-être du coup une... défricheuse assumée, on pourrait dire ça comme ça.

  • Ombeline

    C'est aussi peut-être effectivement une redéfinition de ce que veut dire être leader pour toi. Le côté défricheur, pionnier, la contribution, l'impact collectif, le fait de construire des ponts, comme tu le dis. Et donc cette conférence spectacle, c'est une nouvelle façon de défricher.

  • Laura

    Il y avait du coup quelque chose qui m'appelait, qui était du coup purement émotionnel, puisque avant tout, c'était vraiment du registre de... de l'intuition, le truc m'attire, mais je ne sais pas pourquoi. Il n'y a pas encore de raisonnement rationnel sur le pourquoi une conférence spectacle. C'est en me disant, j'ai envie de le faire, qu'après je cherche des bonnes raisons de le faire ou de ne pas le faire. Et dans les bonnes raisons de le faire, il y avait du coup un sujet qu'on avait traité ensemble en coaching qui était, qu'est-ce que ça va rapporter à mon job de sens ? Et de se dire, oui, ça va permettre une forme de visibilité qui va être différente, qui va permettre de parler de... de ce qu'on fait, de ce qu'on a envie d'apporter, de pourquoi on le fait, sans être là en train de dire « on fait un bilan de compétences à impact sociétal » . Oui, ok, mais bon, ça c'est un outil en fait, c'est le moyen, c'est pas ça qui transporte les gens de se dire « waouh, ça va changer ma vie » . Et en parallèle de ça, il y a aussi le fait de me dire « ça fait à ce moment-là 20 ans que moi j'ai eu ma prise de conscience écologique, quand j'avais découvert l'enjeu du dérèglement climatique. Du coup, pendant toutes ces années, Je fais de la sensibilisation, j'essaie d'informer en partant des rapports du GIEC, de tous les éléments factuels qui nous disent « on est dans telle situation pour telle raison » et donc du coup il faut faire ci ou ça pour que les choses évoluent positivement. Je vois bien quand même que pendant toutes ces années, on a beau dire, expliquer des choses logiques avec des raisonnements où vraiment c'est 1 plus 1 égale 2, donc c'est ça qu'il faut faire, ça ne marche pas. Je creuse aussi des sujets de cognition, de comment est-ce que fonctionne le cerveau dans sa mise en action, etc. ... Et je vois bien que c'est quand même l'émotionnel, un moment qui crée l'énergie suffisante à partir du ventre et du cœur pour qu'on se mette en action et qu'on se mette en mouvement. Là, du coup, la question du spectacle revient pleinement en me disant en fait… Donc moins envie de faire une conférence spectacle que d'être plus sur un spectacle qui va me permettre aussi d'essayer de toucher les gens. Et là la question c'est ok mais comment on va les toucher les gens ? Et je me rappelle en fait toutes les conversations que j'ai depuis plus de 10-12 ans, enfin depuis très longtemps avec toutes les personnes que je croise dans ma vie, que ce soit en pro et en perso, où on parle des enjeux et de leur questionnement, leur envie d'agir ou pas. Très souvent, leur questionnement ou leur doute ou ça font quand même écho avec des choses que j'ai vécues. D'autant plus ces dernières années, avec mon job de sens, où du coup, on fait des entretiens. Je dis « on » puisque du coup, à la base, il n'y avait que moi. Mais après, toutes les personnes de l'équipe, on fait des entretiens avec des personnes qui se demandaient si elles avaient envie d'être accompagnées. Donc, on a accompagné plus de 700 personnes. Donc, on va dire que, je ne sais pas, on accompagne une personne sur deux ou sur trois. Donc, on a fait plus de 2000 entretiens quand même avec des personnes qui avaient quand même cette même intention de « j'ai envie que mon travail ait cet impact positif sur le monde » . Et à chaque fois dans les entretiens, on voyait bien que... les mêmes freins, les mêmes doutes, les mêmes questionnements revenaient sans cesse. Et à chaque fois, soit c'était directement avec moi, soit je lisais les comptes rendus d'entretien, c'était des choses, mais que je m'étais dites aussi des années auparavant. Et à un moment, le truc fait tilt, le eureka. Je me dis, mais si je raconte mon histoire et mes doutes, ça va trouver écho. Parce qu'en fait, j'avais beau moi à l'époque me sentir seule, impuissante, incomprise, c'était évidemment des sentiments qui étaient universels. on était des milliers même peut-être aujourd'hui on est peut-être même des millions peut-être même des milliards en vrai avoir ces mêmes choses qui nous traversent la tête et finir par se dire oui mais en fait j'ai trop peur de changer oui mais en fait je vais décevoir mes proches plein de conclusions possibles je suis insuffisante ou insuffisante telle que je suis pour pouvoir agir et c'est vraiment des choses que moi je me suis dit et en plus qui souvent faisaient référence à des anecdotes parce que je me rappelais des moments où j'avais eu des conversations avec des personnes où j'avais fait des choses je me suis dit mais si je raconte ça avec un petit mélange d'humour et d'émotion, ça peut être sympa. Et du coup, c'est ça le spectacle. C'est le fait de raconter l'histoire de cette ex-petite-fille sage que je suis, mais que même des hommes de 70 ans sont. Ça peut marcher. Et je parle de cet homme de 70 ans parce que lors de la véritable première du spectacle qui a lieu en septembre 2024 à Rennes, il y avait 80 personnes dans la salle. À la fin du spectacle, un homme vient me voir. La première personne qui vient me voir, c'est cet homme de 70 ans qui me dit « Merci madame. » Ça m'a profondément touchée. Continuez, vous m'avez émue. Alors moi qui pensais m'adresser à des femmes entre 20 et 50 ans, je me suis dit voilà, des profils que je peux comprendre, que je peux connaître, auxquels je m'identifie. Et bien en fait, ça touche même des hommes bien plus âgés que moi. Donc ok, c'est véritablement universel, donc banco quoi.

  • Ombeline

    C'est du leadership d'avoir cet impact sur cet homme, de le toucher et toujours de mon prisme, j'aimerais mettre un peu Cette conférence-spectacle, c'est comme une crise de leadership. Dans ta façon de dire, finalement, je prends conscience qu'en racontant mon histoire, je vais avoir de l'impact, ça, ça fait partie de ma définition du leadership. En plus, sur scène. Alors, je n'ai pas encore vu ton spectacle, mais tout ce que tu partages à chaque fois, de ces prises de conscience que tu as, de ces craintes, de ces peurs ou de ces croyances par lesquelles tu passes et par lesquelles tant de nous passons, est-ce que finalement, ce ne serait pas un questionnement qu'on a ? dans toutes les formes de crise identitaire. Parce que qui dit leadership, qui dit conférence, qui dit contribution, qui dit engagement, forcément, ça veut dire à partir de quelle posture je l'incarne. Ça dit quelle est l'identité que j'incarne à partir d'aujourd'hui. Je trouve que c'est ça le plus difficile aussi dans le fait de s'engager, dans le fait de contribuer, dans le fait de changer. C'est parce que ça vient toucher notre identité.

  • Laura

    C'est vrai que l'identité, pour moi, c'est un sujet qui est compliqué et que je... commence à assumer. Parce qu'entre ce qu'on fait et ce qu'on est, j'ai souvent eu l'impression de tenter de faire des choses et qu'on essayait de me renvoyer à une identité dans laquelle les gens avaient envie de me mettre. Je peux donner deux exemples. Typiquement, ça m'arrive du coup de me retrouver dans des événements professionnels ou même personnels, avec un groupe d'hommes qui discutent parce que je ne sais pas. Les groupes se font. Et du coup, de commencer à raconter ce que je fais comme boulot. Et on me dit, ah, mais tu es auto-entrepreneur ? Pas tout à fait, en fait. J'ai monté une entreprise. Il y a aujourd'hui 20 personnes. C'est très bien une micro-entreprise, mais c'est vrai qu'en l'occurrence, j'ai pris des risques, j'ai créé de l'emploi. Alors oui, j'aimerais être inclue dans des conversations qui vont parler de structuration, de gouvernance et de pilotage. Mais comme je suis une femme de 39 ans et d'1m63, si tu ne pars en tailleur talon et sur scène avec un micro dans une table ronde d'un événement professionnel un peu sérieux, justement, on ne me prend pas au sérieux. Et c'est vrai que c'est hyper désagréable d'être... entre guillemets, renvoyer à sa condition de femme. Je vous donne un deuxième exemple. Mon ancienne mutuelle, je me retrouve au téléphone et puis d'abord je discute avec une femme pour, je ne sais plus, on établissait un peu le devis, c'était pour passer par la boîte. Et puis elle me dit, comme c'est un contrat pro, je vous passe à mon supérieur. Elle me passe le supérieur et du coup son manager, un homme, il me dit, oui donc du coup ce serait pour une mutuelle et donc c'est votre mari qui est chef d'entreprise. Ben non. là c'est moi c'est mon entreprise j'ai jamais parlé de quelqu'un d'autre j'ai jamais dit que c'était une entreprise de mon mari là je voulais une mutuelle pour ma boîte pour moi enfin ce truc de je te rappuie sur la tête parce que par définition machin voilà et encore j'ai la chance d'être une femme blanche avec un bac plus 5 je n'ai pas de handicap connu à ce jour j'ai un toit au-dessus de la tête qui m'aide à oser aussi ce truc qui nous conditionne et qui nous dit non mais reste un peu à ta place quand même ouais

  • Ombeline

    Complètement, complètement. Ça m'est arrivé aussi plein de fois que je dise « je suis entrepreneur » et qu'on me précise « ah, tu es auto-entrepreneur ? » Non, je ne suis pas auto-entrepreneur. C'est comme si on me disait « ah, tu es SARL ou SAS ? »

  • Laura

    C'est ridicule en fait.

  • Ombeline

    Donc je refais la parenthèse. Après, tu sais aussi que ce qui se passe de l'extérieur est aussi le reflet de l'intérieur. Donc c'est intéressant quand on a ce genre de situation. d'aller effectivement se questionner, et là, j'ouvre aussi aux auditeurs, parce que peut-être que ça leur arrive aussi, d'aller se questionner de, si les autres ne me perçoivent pas complètement dans ma posture de chef d'entreprise, est-ce que moi-même, je m'assume pleinement dans cette posture-là ?

  • Laura

    Alors, oui, je suis d'accord avec toi, mais ce qui m'a été du coup un petit peu renvoyée aussi, ça s'est fait à peu près en synchro avec le projet du spectacle, parce que, justement, je voulais, c'était aussi le... l'affirmer par rapport du coup aux personnes de mon équipe, de dire voilà, j'ai envie de développer ce projet, est-ce que je l'aurais présenté pour voir si elle, il était d'accord avec la ligne éditoriale du texte quoi parce que forcément si je parlais au nom de la boîte, enfin en mon nom mais donc forcément ça avait des répercussions, je voulais que ce soit ok avec eux, forcément du coup et ça m'aidait quand même à gagner en confiance, être dans cette démarche d'assertivité et je sens que je prends confiance mais pour moi c'était juste de la confiance de voilà, maintenant je suis droite dans mes bottes, C'était dans ce registre-là. et en fait ce qu'on m'a renvoyé c'est mais tu prendrais pas un petit peu la grosse tête avec ton spectacle et du coup si j'y vais pas en étant sûre de moi avec ce projet, qui va avoir envie de me programmer ? Si moi quand j'en parle, je doute mais évidemment qu'au quotidien je suis emplie de doutes mais en permanence, je remets tout en question mais voilà à un moment chaque jour aussi, j'ancre, je fais un nouveau pas et c'est ça qui me permet d'avancer un petit peu plus chaque matin à un moment je suis un petit peu obligée Merci. d'avoir confiance dans ce que je fais, sans pour autant me dire que j'ai la grosse tête. Ce n'est pas le sujet, en fait.

  • Ombeline

    Par rapport à ce que tu traverses, à ce basculement, à cette construction d'identité aussi et de nouveau leadership, dans le respect de tes valeurs, bien évidemment, j'imagine aussi qu'il a fallu dire non à certaines choses, qu'il a fallu créer de l'espace pour aussi dire oui, même si ça te faisait peur. Qu'est-ce que tu aimerais nous partager de ça ?

  • Laura

    Justement, ça va faire le lien avec ce qu'on disait juste avant. À quoi est-ce que j'ai renoncé ? Je crois que j'ai renoncé à chercher à plaire à tout le monde.

  • Ombeline

    Quand on a envie d'avancer sur une voie qu'on détermine, évidemment, ça va déplaire. Les gens peuvent parler, avoir des avis, tout ça, critiquer. C'est un peu un sport national, en plus. On va dire, de toute façon, par défaut, ça va jaser. Mais j'ai vraiment l'intuition qu'il faut que j'y aille. Et en fait, je kiffe. Donc, tant pis. Et en fait, à partir de ce moment-là, j'ai juste relevé la tête et je me suis dit, vas-y, c'est pas grave. il y a ceux qui sont pour qui ça va être utile, ceux qui te soutiendront, quoi qu'il se passe, et puis c'est pas grave, de toute façon, il y aura des trolls, des haters, tout ça, parce que ça m'était déjà arrivé en fait, quelques années auparavant, de soit prendre des positions sur l'Indie, des trucs comme ça, et d'avoir des retours de bâtons, de personnes que je ne connaissais même pas, des gens qui se sont juste dit, tiens, j'ai envie de ta clé, et moi, c'était comme si des gens qui m'étaient inconnus venaient pisser sur mon mur, en fait, c'était un peu littéralement ça, d'ailleurs. Et ça m'avait beaucoup touchée. Et là, je me suis dit, mais en fait, laisse tomber. Donc, effectivement, cette première conclusion de me dire, on ne peut pas plaire à tout le monde, donc lâche l'affaire. Avant, pour moi, c'était important que, globalement, on m'aime bien. J'avais presque envie que j'exagère, mais que sur mon épitaphe, ce soit écrit, Laura, elle était gentille. Ce truc de gentille, Laura. Et en fait, j'en discutais avec une amie il n'y a pas très longtemps, et je me rends compte qu'en fait, ici, dans le Sud, on ne dit pas forcément gentille, on dit brave. Ouais, Laura, elle est bien brave.

  • Laura

    Bien brave,

  • Ombeline

    ouais. Et le bien brave, ça veut pas dire courageuse. Pas du tout. Elle est brave, c'est presque qu'on va lui caresser la tête. Ah, elle est brave. On dit ça d'un chien qui est un peu bébête et qui va chercher le morceau de bois qui le ramène, la langue pendante, sur le côté, voilà. Et moi, je me suis dit, en fait, est-ce que j'ai envie d'être bien brave ? Non, en fait, pas forcément. Je crois que je préfère de pas être gentille et de juste être un tout petit peu plus moi-même. Et ça, mes enfants, ça m'a vachement aidée aussi pour ça. Ce côté un peu plus louve. Là maintenant, les choses, il faut qu'elles soient justes pour mes enfants et pour moi. Et il y a des trucs que je ne peux plus accepter, aussi parce que je n'ai pas envie que mes enfants, et notamment ma fille, juste en tant que femme, se disent « c'est normal d'accepter ça » parce qu'en fait, les femmes sont censées accepter ça. Et je me suis dit « mais je ne peux pas redonner cet exemple-là à ma fille, en fait. » Il faut qu'elle sache que quand ce n'est pas ok, ce n'est pas ok. Que tu ne vas pas juste rester malheureuse.

  • Laura

    Je trouve que c'est un basculement de ta deuxième maternité parce qu'effectivement, ton deuxième enfant, c'est une fille.

  • Ombeline

    Oui. Et elle a un sacré caractère. Donc, elle m'aide aussi à capter ce truc. À la fois, je vois que quand elle n'est pas contente, elle n'est pas contente, elle n'est pas d'accord, et elle le dit. Et à l'inverse, je vois que moi, face à elle, je ne cède pas à tout ce qu'elle veut. Bien sûr, elle écoute de ses besoins et tout ça. Mais, voilà, un nombre de fois, je lui dis non. Là, je ne te prendrai pas au bras. Là, je suis en train de faire quelque chose. Tu vas attendre. Et oui, parfois, du coup, elle est derrière moi, elle me court après en disant, tu potes, tu potes, pour dire, tu me portes. Mais en lui disant, voilà, c'est pour ton bien, juste tout le monde ne s'adrape pas toujours à tout ce que tu veux dans l'instant, et moi, là, je suis occupée. Je vous prépare à manger ou peu importe. Tout est lié, puisqu'en fait, ce qui se passe dans le pro et dans le perso est évidemment connecté, puisque moi, derrière, je suis la même personne. Je ne suis pas schizophrène à avoir des attitudes fondamentalement différentes. Et professionnellement, ça m'a aussi aidée à gérer des conflits que je n'arrivais pas à gérer, face auxquels je reculais, des conversations que je ne voulais pas avoir. Et j'ai réussi à me dire, non, mais en fait, c'est très simple, c'est hyper factuel. je ne sais pas, sur des questions de recrutement, de changement de prestataire, des trucs comme ça, mais de pouvoir dire, en fait, nous, notre besoin, c'est ça. Donc, est-ce que par rapport à ce besoin, vous êtes en phase ? Parce qu'en fait, nous, on est 20 derrière. Ce n'est pas juste vous et moi, c'est on est l'équipe, on a besoin de ça. Est-ce que ça matche par rapport à votre proposition ? Non. Bon, ok, ce n'est pas grave, bonne continuation. Et avant, j'étais mais terrorisée d'oser dire à un prestataire qu'on n'allait pas bosser avec. Il y a des situations ubuesques dans lesquelles je me suis retrouvée parce que je ne voulais pas, du coup... déplaire, ne pas être gentil, etc. Et c'était catastrophique.

  • Laura

    C'est aussi dire non, mais accepter que les autres te disent non. Je fais le lien aussi avec ce que tu dis depuis tout à l'heure, donc pour recoller un peu les morceaux pour les auditeurs. Je trouve que dans les étapes qui t'ont aidé par rapport à accepter de déplaire, tu parlais aussi que tu avais eu besoin de donner un sens financier à cette conférence spectacle pour vraiment lui dire oui et faire le lien entre cette conférence et l'entreprise, aussi de façon... stratégique. Donc par rapport à cette histoire d'accepter de déplaire, ce qui t'a probablement aidé c'est aussi d'aller profondément reconnecter à tes valeurs et à tes besoins pour bâtir, tu vois, c'est comme si tu avais recréé tes fondations. En recréant tes fondations tu prends aussi conscience de tous les avantages et les inconvénients, d'aller suivre cet appel que tu ressentais à ce moment là et c'est là où je parlais d'être entière depuis la naissance de ta fille, c'est que être entière c'est y aller en acceptant tout, le plus comme le moins. Et donc d'incarner cette entièreté aussi dans ta posture, aussi bien sur scène qu'au sein de mon job de sens, dans toutes les sphères de ta vie finalement. Est-ce que ça fait sens pour toi ?

  • Ombeline

    Du coup, ça me faisait penser à quelque chose que j'avais envie de partager. Mais du coup, je vais peut-être oublier un morceau de ta question, donc il faudra que tu me recadres après. Sur la partie du modèle économique, il est clair qu'à un moment, j'ai eu besoin qu'il y ait plusieurs raisons pour oser aller sur ce projet et me dire que ça va nous permettre d'avoir un moyen de raconter ce qu'on fait de manière originale. Après, on pourra parler de concurrence, ça peut être intéressant. Le spectacle, le modèle économique en tant que tel, il est vendu. Et à côté de ça, ça fait de la visibilité pour notre entreprise d'utilité sociale. Donc, ça me paraît tout à fait pertinent. Donc, OK, go. En parallèle de ça, ça soulève la question globalement, et ça, c'est quelque chose qu'on a aussi travaillé, toi et moi, en coaching, sur cette histoire de comment arriver à passer un cap de développement. Parce que pour arriver à passer du temps sur le spectacle, il allait bien falloir que j'arrive à me détacher de toutes les choses que j'avais. Du coup, je me suis mise, petit à petit, à aussi payer des gens pour faire des choses à ma place. Et c'est quelque chose qu'on m'a un peu reproché. de dire mais attends mais Tu payes des gens pour faire des trucs pour toi ? Ouais, mais parce qu'en fait, jusqu'à un moment, il y a beaucoup trop de choses. On n'a que 24 heures dans une journée et en plus, mes nuits sont un peu pourries quand même. Donc, par rapport à la taille de la boîte et techniquement pour développer l'activité, c'était impératif. Il y avait de toute façon trop de choses à faire, même si j'étais bien organisée. Faire de la compta du commercial, de la com, de la production, donc de mon cas de l'accompagnement, je veux dire, c'était impossible. Et moi, pendant un moment, je restais dans ce schéma, bêtement, de la petite fille sage, la bonne élève. de « si, si, il faut que tu fasses tout toi-même, et que tu le fasses bien en plus, sauf que c'est impossible de tout faire bien, enfin je veux dire, c'est hyper dur d'être à la fois bon en compta, en commercial, en communication, enfin juste, voilà, à un moment, personnellement, je ne l'étais pas. Et je me rappelle de ce moment où tu me dis, là, tu as deux choix, en fait, c'est d'être dans une démarche où tu restes soit vers la pénurie ou vers l'abondance. C'était soit, je me disais, oui, mais je n'ai pas les moyens financiers d'investir pour payer des gens pour faire les choses à ma place, Mais du coup, je restais dans cette petitesse, ou alors de me dire, en fait, j'investis pour être dans une démarche d'abondance, mais effectivement, c'est un pari. Évidemment qu'à un moment, on sait prendre un risque, mais bon, après, le risque, il n'est pas monumental. On peut très bien se dire, bon, je mets cette somme-là, puis si je me rends compte au bout de un, deux, trois mois que ce n'est pas pertinent, je fais marche arrière et on mangera un peu des pâtes avec des légumes et ce sera très bien. Du coup, c'est cette démarche de me dire, il faut y aller, qui a libéré plein de choses. Mais de nouveau, il y avait quand même des messages et des discours de « Ah mais attends, tu fais ça un peu le… pas pour qui tu te prends, mais de nouveau ce truc de tu ne veux pas rester dans ta petite boîte, littéralement, enfin de boîte entreprise. Non, en fait, là, on a besoin d'aller plus loin. Il y a trop de personnes qui nous sollicitent pour qu'on les accompagne. Il faut qu'on y aille. » Et c'était dur pour moi d'assumer ce truc. Oui, je vais déléguer mes tâches. Ce n'est pas que ces tâches-là soient ingrates. C'est juste qu'il y en a qui aiment bien faire ça. On a ce grand débat avec du coup… Du coup, ma collègue qui est arrivée il n'y a pas longtemps et que je remercie mille fois, Laura, qui s'occupe de missions administratives et comptables, mais elle change ma vie. Toutes ces dizaines de petites actions et de petits projets qui étaient tout éparpillés dans mes journées, mais qui faisaient que je n'avais plus le temps de passer deux heures à faire avancer un gros truc, paralysaient mes semaines, en fait. Et elle m'a dit, mais moi, j'aime bien faire ça. Comment ça, t'aimes bien faire ça ? Ouais, moi, j'aime bien, ça ne me déplait pas du tout. Et moi, ça a changé l'organisation de mes semaines. Ça a changé ma vie.

  • Laura

    C'est un changement d'identité aussi profond en tant que femme, d'arrêter d'être au service. Ou plutôt de se mettre au service de ce qu'on choisit vraiment.

  • Ombeline

    Oui.

  • Laura

    Tu vois. Parce que, effectivement, ça fait partie de la pensée collective que de se sacrifier, que de passer en dernier ses enfants, ses équipes, ses clients, sa boîte. C'est un changement de paradigme véritable, en fait, de sortir de ça, parce que forcément, il y a aussi plein de bénéfices à être là-dedans, et d'oser incarner autre chose. Et ce qui est très intéressant de rappeler, comme tu le fais, c'est qu'à chaque fois qu'on change et qu'on s'engage dans un changement, la vie nous met toujours des « mais t'es sûre ? » Est-ce que c'est vraiment ça que tu veux ? De par les réactions des autres, de par des petits grains de sable qui vont se mettre sur le chemin. Et c'est comme si c'était une opportunité de se reposer la question « est-ce que c'est vraiment ça que je veux ? » Je me souviens de ces moments où effectivement, t'as entendu ou on t'a dit des choses et à chaque fois, tu te dis « bah oui, en fait » . c'est vraiment là que je vais et encore une fois parce que tu savais pourquoi t'y allais et que c'est pourquoi t'étais plus fort que tout le reste

  • Ombeline

    aussi. Oui. Il y avait ce pourquoi et aussi je crois que c'était suite à la naissance de ma fille. J'ai créé un premier filtre dans mes journées, dans l'organisation de mon planning, de mes tâches, qui était il faut que ça réponde à deux conditions. Ce que je vais accepter, ce à quoi je vais dire oui, il faut que ça réponde à deux conditions. La première c'est est-ce que c'est vraiment pertinent que ce soit moi qui fasse ça ? Est-ce que moi, j'ai une valeur ajoutée sur cette mission, sur cette activité ? Et le deuxième c'était est-ce que je kiffe faire ça ? Et je dis vraiment kiff, ce n'est pas juste est-ce que j'aime, qui est presque un peu mental, mais qui est vraiment est-ce que je kiffe, est-ce que ça me transporte, est-ce que ça me met un sourire, est-ce que voilà. Et c'est devenu un peu mon tamis de prise de décision professionnelle. Est-ce que ça m'apporte de la joie et est-ce que c'est utile que je fasse ça ? Bien sûr qu'il y a des cas où c'est utile que ce soit moi qui le fasse parce que je représente l'entreprise et qu'on veut passer un cadre de développement, il faut qu'on demande une aide en trésorerie à France Active par exemple. Bon, à un moment, oui, je suis la fondatrice de la boîte. Oui, c'est quand même pertinent que ce soit moi qui aille, même si ça ne me fait pas kiffer. Mais c'est vraiment pertinent que ce soit moi. Bon, OK. Mais sinon, à un moment, c'est de se dire qu'est-ce qui nous donne vraiment envie de nous lever le matin ? Est-ce que c'est pertinent que ce soit nous ? Est-ce qu'il vaudrait mieux qu'on soit ailleurs et qu'on fasse autre chose ? Ce qui était aussi intéressant dans cette période où j'étais quand même tout le temps en train de douter ou de redouter, j'accompagnais majoritairement des femmes. Du coup, dans notre parcours d'accompagnement, on travaillait sur la question des talents, notre mode de fonctionnement naturel, nos forces, etc. Donc, je leur disais, bon, ok, donc ça, ce sont tes talents. Donc, comment est-ce qu'ils s'expriment ? Comment tu peux réorganiser ton projet professionnel autour de tes talents ? Et je passais mon temps dans les accompagnements à les faire parler de leurs talents et tout ça. À un moment, je me retrouve à presque m'exploser de rire quand je reprends la liste de mes talents et je revois la liste de mes tâches. Et je me dis, mais tu es à côté de la plaque, ma pauvre fille, en fait. me dire mais en fait, dans mes talents Il y a ce côté futuriste de la vision, il y a le positivité, donc d'être vraiment quelque chose qui va être enthousiaste, empathique, donc orienté quand même vers les besoins des autres, dans la connexion, faire des ponts avec d'autres personnes, d'autres structures, et le dernier qui s'appelle charisme, j'aime pas ce mot-là, mais bon bref, qui est quand même de prendre la parole, d'être orienté vers l'extérieur. Et à chaque fois, ce sont vraiment des talents qui sont tournés vers l'extérieur pour prendre soin des personnes que j'accompagne, de mon équipe, prendre la parole, développer des idées. Et moi, j'étais là au quotidien en train de galérer avec mon énorme tableau de trésorerie parce qu'on était quand même à plusieurs centaines de milliers de retifs d'affaires. Et j'étais là à galérer et à faire les factures et à gérer les micro-sollicitations en interne parce qu'il y avait tel ou tel truc qui est buggé. Enfin, je me disais, mais ce n'est pas possible, mais ça n'a aucun sens. Et en plus, dans mon petit bureau de 10 mètres carrés, dans ma maison à Saint-Cyr, je sortais de chez moi pour amener mes enfants à la crèche, à l'école et aller les récupérer. Tu marches sur la tête. Les personnes que tu accompagnes, chaque semaine, tu leur dis « Mais si, mais... » connecte-toi à tes talents et je faisais fondamentalement l'inverse et quand je l'ai réalisé, alors que c'était d'une évidence évidemment sans nom, je me suis à la fois sentie bête et je me suis dit, écoute il n'est jamais trop tard de toute façon pour avoir des prises de conscience et réajuster et là par contre, il faut réajuster ma cocotte soit ta meilleure amie, regarde-toi en face dans le miroir en disant, c'est bon t'as fini tes conneries, maintenant t'assumes et tu vas parce que là juste, si tu vas pas, personne le fera à ta place en fait, et là ça m'a je me suis mis un petit coup de pied aux fesses toute seule Merci. Et à partir de là, j'avais la voix d'Étienne Dao. Aujourd'hui, c'est le premier jour du reste de ta vie. Je suis repartie.

  • Laura

    Je trouve que c'est aussi important de passer par l'opposé, toujours, ou par les zones d'ombre de nos talents ou de nos forces. C'est peut-être aussi une façon de les transcender et d'expérimenter un autre niveau de chacun des talents. Que ce soit le talent du charisme. Tu avais déjà expérimenté certaines facettes de ce talent du charisme. Mais là, il y avait comme un autre step. Et qui dit autre step, dit aussi d'aller revisiter certaines zones d'ombre, certaines oppositions à ce charisme pour transcender et pour l'expérimenter d'une autre façon encore aujourd'hui, vu que clairement, tu es dans ton talent de charisme avec ta conférence spectacle sur scène. Donc, c'est important de rappeler ça, que rien n'est linéaire et que très souvent, on replonge dans nos zones d'ombre, on replonge dans là où on a besoin de réajuster, de réaligner et de transcender. Donc on arrive dans la dernière facette aussi de notre conversation, même si évidemment j'aimerais que ça dure plusieurs heures, parce que je sais que tu as tellement de choses à transmettre encore. Mais aujourd'hui, dans cette posture plus mature, plus consciente, là où tu es en fait, où est-ce que tu en es de tout ça ?

  • Ombeline

    Alors effectivement, le sujet actuel, c'est que comme on ne peut pas être au four et au moulin, le monde a continué d'avancer aussi. Il y a des gens qui ont trouvé que c'était chouette ce qu'on faisait. Et ils se sont dit, tiens, science est pareil. Et c'est vrai que j'étais occupée sur d'autres activités. On a mis en place une démarche de gouvernance partagée dans l'équipe de mon job de sens. C'est passionnant, c'est juste génial de voir un collectif qui se structure, où on ose parler de système de rémunération avec les personnes qui sont rémunérées, et discuter ça ensemble, de co-construire des trucs passionnants. Effectivement, on s'est rendu compte qu'il y avait d'autres acteurs dont les sites internet ressemblaient à M. beaucoup d'autres qui reprenaient les mêmes phrases. Je me suis dit, ah, bon. Il y a quelques années, ça m'aurait mis dans une colère, une frustration. Et là, je me suis dit, bon, c'est bon signe. Ça veut dire que ce qu'on fait, ça va être plutôt pas mal. Et que c'était des bonnes idées. Je me suis dit, OK, mon talent de positivité numéro 2, je vais capitaliser sur cette positivité. Sur mon côté futuriste, on va continuer à être à l'écoute des besoins des gens qu'on accompagne et se dire, comment est-ce qu'on va continuer à pouvoir faire évoluer l'accompagnement qu'on propose. pour qu'ils soient encore plus connectés aux besoins des gens, qu'ils proposent des nouvelles choses qui, du coup, sont différentes de ce que font qu'on frère, qu'on sœur, si c'est comme ça qu'on dit. Et voilà, et d'aller sur ce côté un peu futuriste. Moi, j'aime bien, du coup, avoir des idées, me projeter sur des visions et tester des choses. De nouveau, voilà, la défricheuse assumée. Et de me dire, OK, on va continuer. En fait, ça m'a un peu réveillée de nouveau de me dire, ah oui, c'est vrai que du coup, OK, ils nous ont un petit peu rattrapés. Bon, ben, c'est pas grave, on va continuer à avancer. On a été les premiers à faire ce bilan de compétences à impact sociétal en 2017. Les autres sont arrivés quelques années après. Ce n'est pas grave. En fait, on a quand même cette avance, donc on va juste continuer à innover ou proposer de nouvelles choses et ça ira. Mais ça m'a réveillée de me dire, ah oui, non, t'endors pas, on va continuer à avancer là-dessus. Oui,

  • Laura

    tu as été challengée sur justement assumer encore plus et reconnecter à ton côté pionnier aussi et défricheuse. Aussi bien toi, effectivement, avec la conférence, mais en tant que personne source et dirigeante de l'entreprise, de dire si on revenait encore plus dans notre rôle de défricheur en tant qu'entreprise, en tant qu'organisme, qu'est-ce qu'on crée aujourd'hui ? Est-ce qu'il y a des choses que tu pourrais nous dire dans vérité ?

  • Ombeline

    On va dire que dans les choses qui font l'ADN de mon job de sens, c'est le fait d'accompagner des personnes qui ont vraiment envie de travailler autour d'une cause qui leur gratouille le ventre. Toutes les personnes qui accompagnent chez Mon Job de Sens ont une expertise dans ces sujets-là, parce que ça a été leur ancienne vie professionnelle, c'est un très fort engagement dans leur vie personnelle. Ils ont une expertise, ils ont du réseau là-dedans, parce qu'on a une grande croyance que les choses vont évoluer par l'écosystème, qu'on est connecté autour de sujets qui se croisent. On n'a pas d'un côté les thématiques alimentation, d'un autre les thématiques énergie, d'un autre les thématiques économie circulaire. évidemment, on parle du fonctionnement de la société, donc tout est lié. Donc, des personnes qui s'intéressent à un sujet ont des contacts et des connaissances entre l'un et l'autre et c'est plutôt les dynamiques territoriales qui sont intéressantes, puisque qu'à la défense ou en visio, qu'on va faire changer les choses, c'est quand même sur les besoins du quotidien des habitants de même territoire. Donc, c'est le fait de réaxer les choses autour d'enjeux territoriaux, avec des acteurs territoriaux, qu'ils soient institutionnels, associatifs, privés, publics, tout ça, de renforcer, nous, la communauté des personnes de Mon Job de Sens, donc les plus de 700 personnes qu'on a accompagné depuis 8 ans. le fait de renforcer le partage d'expertise et donc je veux aussi moi me remettre plus on va dire à disposition des personnes qu'on accompagne de manière collective parce que j'ai fait l'année dernière mes 20 ans d'engagement environnemental 20 ans où j'ai creusé ces sujets j'ai rencontré des gens etc et donc de pouvoir être à disposition des personnes qu'on accompagne pour encore plus les aider. Jusque là j'étais à disposition des personnes que j'accompagnais moi et là c'est vraiment de pouvoir l'être de manière encore plus collective et d'être disponible pour ça. De réaxer sur ces choses qui ont fait vraiment notre ADN cette démarche de gouvernance partagée sur laquelle on va insister. On est une entreprise d'utilité sociale et on a envie de renforcer cette identité-là, d'insister sur qui on est, pourquoi on fait les choses. Et je pense que la magie fera le reste. Il ne faut jamais s'endormir sur « c'est le laurier » , il faut continuer à avancer.

  • Laura

    Et puis je crois que quand on est pionnier, on reste pionnier. Il y a eu aussi encore plus cette création de synergie, de renforcer les liens. et les ponts en interne au sein de l'équipe, vous avez recruté aussi des nouveaux coachs partenaires.

  • Ombeline

    Cette démarche de gouvernance partagée, elle s'est faite grâce à l'une de mes collègues, qui s'appelle Julie Devic, qui est quelqu'un qu'on a accompagnée il y a quelques années, qui est toujours restée dans notre écosystème, parce que vraiment dans l'état d'esprit. L'année dernière, on a recruté de nouvelles coachs dans le collectif, elle a rejoint ce groupe-là. On leur faisait vivre aussi à ces coachs, quand on les forma à notre méthode, aux outils qu'on utilise, et notamment les scénarios de vie. elle faisait l'exercice comme les personnes qu'on accompagne. Et elle disait, moi, mon rêve, ce serait vraiment d'être dans l'équipe de mon job de sens, au-delà du coaching, mais d'être encore plus sur la démarche de gestion, tout ça. Je lui ai dit, ok, du coup, il va falloir que tu fasses une enquête terrain pour voir si c'est pertinent. Et donc, on s'est rappelé pour en discuter. Puis elle m'a dit que, avant, elle était contrôleuse de gestion. Donc, nous, on a clairement des enjeux de gestion administrative et financière. et elle me dit qu'elle est passionnée de gouvernance partagée, qu'elle amorce une formation près de l'université du Nouveau qui du coup travaille sur la gouvernance partagée à mettre en place dans des organisations, qu'elles soient associatives ou privées d'entreprises. Et elle me dit est-ce que je pourrais prendre mon job de sens comme cas pratique ? Je dis évidemment, c'est trop intéressant pour nous de pouvoir être sujet d'études. Et puis en fait on discute et on se rend compte que ce serait tellement pertinent qu'elle soit plus impliquée dans la boîte et du coup elle est devenue salariée de mon job de sens dans la foulée. C'est elle qui porte du coup cette démarche-là qui au final... Cette démarche de gouvernance partagée a toujours fait partie de manière implicite du fonctionnement de mon job de sens, vu que dès le départ, toutes les parties prenantes, que ce soit nos bénéficiaires ou les coachs, on a toujours été en mode comité de pilotage pour prendre les décisions stratégiques sur qu'est-ce qu'on développe, comment on s'organise. Mais là, du coup, c'était de le structurer et de l'officialiser. Je n'ai pas une passion pour l'organisation, la structuration, tout ça. De manière empirique, oui, ça se fait, mais pas de l'organiser. Et donc, elle a aidé, du coup, avec d'autres personnes en interne. Du coup, notre chère Sophie, qui vient de partir sur de nouvelles aventures, mais qui a aidé à créer tous les process en interne. Et du coup, les deux en parallèle, on a vraiment passé un cap de développement par rapport à ça. Et donc, le but de la gouvernance partagée, c'est véritablement de co-construire, mais avec cette triple démarche qui est de dire, OK, on a besoin d'horizontalité, mais si on ne fait que de l'horizontalité, on n'avance pas, en fait, avec la gouvernance partagée. Il y a plein d'expériences qu'on foirait de gouvernance partagée parce qu'on n'était que sur « tout le monde donne son avis » . Oui, ok, mais en fait… on donne son avis, mais en profondeur sur certains sujets. Il faut qu'on puisse aller en profondeur pour que ça ait de la richesse, mais à un moment, il va aussi falloir qu'il y ait de la verticalité. Et c'est pour ça qu'on crée des cercles pour qu'autour de sujets bien précis, que ce soit la vente, le pilotage, la vie d'équipe, l'accompagnement, etc., on va avoir aussi des cercles où des personnes plus restreintes sont présentes et vont, suite à des échanges collectifs, trancher pour qu'on puisse avancer. Et après, être capable aussi, tous les 6 mois, 1 an, de remettre des choses en question en se disant... Ah, en fait, on a testé et on va quand même réajuster des choses. Et du coup, c'est ce ping-pong qu'on fait qui nous permet d'avancer. Voilà, de manière itérative, on teste, on apprend, on recommence. C'est le seul truc que j'aime bien dans le fonctionnement des startups. On essaye et on ose. On ose essayer et on ose se dire, bon, en fait, ce n'était pas une bonne idée, on va changer.

  • Laura

    Et puis non, mais je trouve que c'est un bel exemple et je te remercie de le partager parce que ça montre aussi une facette de ta posture de leader. où tu es dans le respect de ce qui est important pour toi, notamment construire des ponts et créer de l'impact collectif, parce que c'est à l'extérieur de mon job de sens, mais c'est aussi à l'intérieur de l'entreprise. Et on voit que dans ce que tu racontes, tu es là en tant que leader, en tant que personne source, c'est-à-dire que tu tiens l'intention, tu rends possible cette gouvernance partagée, mais ce n'est pas toi qui oeuvres, ce n'est pas toi qui es dans l'opérationnel en fait. Tu as su identifier et faire monter des personnes. qui étaient intéressées par ça, qui étaient compétentes aussi pour ça et qui allaient mettre leur énergie dans ce projet. Et ça aussi, je trouve que c'est ce qui a changé au sein de mon job de sens dans toi, tout ton réalignement, ton expansion, ta crise de leadership, on va dire, pour reprendre les mêmes mots, c'est que non seulement il y a cette délégation où tu payes des gens pour, mais il y a aussi le fait de laisser de la place à d'autres expertises, à d'autres personnalités et à d'autres formes de leadership au sein de la boîte. Et ça, je trouve que c'est important de le dire parce qu'on n'est pas dans cette peur de perdre le contrôle. Mais au contraire, on est dans plus on œuvre ensemble, plus on crée de la richesse au sein de l'entreprise. Et toi, en tant que dirigeante, ton rôle, ce n'est pas de tout faire, de tout décider. C'est d'être la chef d'orchestre de tout ça et de tous ces talents en plus.

  • Ombeline

    Ah mais complètement. Pour le coup, il y a des personnes qui aiment contrôler. J'ai envie que les choses avancent. Ce qui est important pour moi, c'est ça. C'est que ça évolue. J'ai surtout grand plaisir à voir quand les choses fonctionnent sans moi. Je suis persuadée que personne n'est indispensable. La première fois où j'ai expérimenté ça, c'était quand j'avais rejoint le Zero Waste France, avant que ça s'appelle comme ça, le CNID. Le directeur qui m'avait recrutée quittait l'assaut au bout d'un an où j'y étais. Et j'étais en panique. Il m'a dit « Mais Laura, t'inquiète, personne n'est irremplaçable. » Et au final, il a été remplacé par du coup, Flore Berlingen. qui est devenue, en plus depuis, une amie qui est une personne exceptionnelle que je vous recommande de suivre sur les questions d'économie circulaire. Elle est passionnante à l'oral, à l'écrit, elle écrit des bouquins géniaux, passionnante. Et effectivement, tout ce qui est important, c'est que chacun soit à la bonne place et s'éclate. Parce que le but, ce n'est pas juste de sacrifier sa vie, c'est d'être heureux. Et quand les personnes sont à la bonne place, il y a vraiment la magie qui s'opère. Et typiquement, même sur l'organisation interne de la structure, plus j'ai laissé d'autonomie aux personnes, Mais mieux les choses ont été faites. Moi, ça me va très bien de juste pas être concernée par des trucs... Il y a des sujets sur lesquels j'aime bien donner mon avis, j'aime bien réfléchir, j'aime bien chercher et voir si je n'ai pas des idées. Et il y en a où, en fait, c'est très bien, il faut que ça bouge. J'aime bien être sur le développement, mais pas sur le détail.

  • Laura

    Pour, je trouve, en arriver là, c'est parfois nécessaire d'aller dans sa propre transformation pour aller dégager les résidus de culpabilité. Parce que ce qui nous met dans l'excès de contrôle ou dans les difficultés à déléguer ou à s'élever aussi dans son leadership, c'est tous les endroits où on croit. devoir servir, devoir se sacrifier et où on se sent coupable si on ne tient pas ce rôle-là. On est arrivé à la fin de notre conversation, ma chère Laura. Qu'est-ce qu'il faudrait ajouter pour que ça te semble complet ?

  • Ombeline

    Les choses qui ont vraiment créé des transformations dans ma vie, ce serait à la fois ce double questionnement de « est-ce que c'est vraiment pertinent que je fasse ça ? » Est-ce que ça fait une différence que ce soit moi qui le fasse ? Est-ce que ça m'apporte de la joie ? Ça, ça a bien changé mes journées. Et la deuxième chose qui a changé mes journées, Merci. c'était de comprendre que les choses bougeaient quand elles passaient à l'échelle collective, quoi qu'elles soient. Oui, c'est important de faire des choses chez soi, sur son temps perso, de s'engager. Ok, mais en fait, ce qui fait que les choses prennent vraiment une dimension supplémentaire et surtout qu'elles ont un effet boule de neige, c'est dès qu'on passe à l'échelle collective. Si je donne un exemple basique, ce serait, c'est très bien d'avoir un petit composteur chez soi et trier ses biodéchets et de faire son petit compost. Mais si vous arrivez à motiver un voisin ou même plus pour juste avoir un composteur que vous Merci. partager. En fait, ça, ça va avoir un effet boule de neige, parce qu'au-delà de mettre vos petites épluchures en commun, le jour où vous allez faire juste le petit apéro pour distribuer les Bioso et vous parler de qu'est-ce qu'on met, qu'est-ce qu'on met pas, d'autres personnes vont s'arrêter, vont le voir, vont se rendre compte que c'est pertinent. Donc, c'est un exemple anecdotique sur le Composteur, mais sur tous les projets du monde, dès qu'on passe à l'échelle collective, dès qu'on ose sortir de chez soi, ça bouge. Or, Netflix nous tue là-dedans, parce qu'à un moment, on a juste tendance à, quand on habite à Paris, et ce que j'ai fait longtemps. se dire je finis de bosser, je veux juste prendre le métro le plus vite possible. Et alors que les métros passent toutes les minutes 30, on court pour se jeter dedans et on repousse les portes pour pouvoir être à l'intérieur, alors que le prochain est dans une minute 30. Tout ça pour être juste plus vite chez soi, pour un moment se dire je vais regarder ma petite série. Et c'est vrai que ce monde-là nous endort, et que je pense qu'on a plus fait des actions collectives, et qu'on arrive mieux à vivre ensemble, et qu'il y a plus de solidarité, quand du coup on arrive à être un tout petit peu moins pressé et à regarder autour de soi. Mais ce n'est pas facile parce qu'on s'est un petit peu endormi avec ce confort de nos maisons. Mais ce seraient les deux choses qui ont un peu changé ma vie.

  • Laura

    C'est précieux, merci. Je pense que ça fait typiquement partie aussi du leadership féminin que de rappeler l'importance du collectif. Ma chère Laura, dans la description de cet épisode, on va rajouter toutes les façons de prendre contact avec toi, mon job de sens, et puis surtout de trouver les prochaines dates de ton spectacle. Donc je vous invite évidemment à... courir prendre votre place pour la prochaine date de Laura. Un immense merci pour ta présence dans Vérité, pour ta confiance et ton ouverture. Et puis, je sais qu'on se retrouve très vite.

  • Ombeline

    Merci pour cette invitation.

  • Laura

    Ma dernière question, avec quoi tu repars de cette conversation ?

  • Ombeline

    Avec beaucoup d'enthousiasme et l'envie de continuer à défricher. Là, ça m'a donné des nouvelles idées.

  • Laura

    Génial. Merci. À très vite, ma chère. Merci Laura pour ta parole lucide, sensible, courageuse. Merci d'avoir mis en lumière cette réalité souvent tue, celle des dirigeantes à impact, qui même au cœur de la réussite traversent des remises en question intimes, profondes, bouleversantes. Car ce n'est pas parce qu'on est solide à l'extérieur qu'on ne vacille pas à l'intérieur. Et ce n'est pas parce qu'on guide les autres qu'on ne mérite pas d'être à son tour soutenu. Si cet épisode vous a parlé, je vous recommande aussi d'écouter celui avec Axelle Dossade, fondatrice de l'école des arts sadiens, qui explore avec intensité la transformation intérieure des femmes puissantes, quand elles choisissent d'arrêter de se fragmenter pour enfin s'incarner. Et si vous sentez que vous êtes vous aussi dans une bascule de posture, dans un entre-deux où votre tête a compris, mais votre corps n'y est pas encore, alors sachez que vous n'êtes pas seul. Je suis Ambeline Becker, depuis plus de 13 ans j'accompagne des femmes et des hommes en transition entre réussite visible et réalignement intérieur. J'ai guidé plus de 350 entrepreneurs à retrouver leur intégrité vibratoire, à bâtir un modèle d'expansion fluide, structuré et vivant, sans se sacrifier, sans se trahir, sans s'épuiser. Le collectif libre est né de cette expérience, un espace de reliance profonde, d'accompagnement stratégique et énergétique, conçue pour celles et ceux qui ont déjà beaucoup donné et qui ressentent l'appel à expenser autrement. Si c'est votre cas, je vous invite à découvrir l'univers de Libre. Toutes les informations sont dans la description de l'épisode. Merci pour votre écoute, prenez soin de votre vérité et à très bientôt pour un nouvel épisode de vérité.

Chapters

  • Introduction et aspirations de liberté

    00:02

  • Conversations sur l'invisible et la transformation intérieure

    00:31

  • Présentation de Laura Cagnot-Genevois et de son parcours

    01:07

  • La maternité comme catalyseur de transformation

    02:16

  • Réflexions sur le leadership et la posture de dirigeante

    04:25

  • Les défis du retour après le congé maternité

    06:21

  • Retour à l'accompagnement et à la confiance en soi

    07:42

  • Création de la conférence-spectacle

    10:00

  • Impact et émotions dans le leadership

    10:18

  • Redéfinition de l'identité et du leadership

    11:46

  • Conclusion et réflexions finales

    17:40

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Description

Elle a accompagné plus de 700 personnes à se réaligner.

Elle a bâti une équipe de 20, une structure pionnière, une marque forte.

Et pourtant… elle s’est oubliée.


Dans cet épisode, Laura Caniot-Genevois, fondatrice de Mon Job de Sens, nous ouvre les coulisses de l’entrepreneuriat :

ce moment silencieux où tout tient… mais où plus rien n’a de sens.

Un effondrement intérieur déclenché par la maternité, suivi d’une transformation régénérative,

où elle choisit enfin un succès authentique, enraciné dans son alignement profond.


Elle y partage :


  • la culpabilité de vouloir autre chose,

  • la difficulté à déléguer sans s’excuser,

  • la joie retrouvée en osant déplaire,

  • le passage d’un leadership “brave” à un leadership vivant et aligné.



Un épisode pour celles et ceux qui portent leur entreprise avec engagement,

mais sentent que leur expansion ne peut plus se faire au prix de leur intégrité.


🎧 Un épisode pour ralentir, ressentir… et re-choisir.

✨ À écouter si vous traversez un tournant invisible de votre leadership.


🔗 Pour contacter Laura

LinkedIn / Instagram / Mon Job de Sens



Envie d'aller plus loin ?


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🎙️ VÉRITÉ — Business, Âme, Vivant

Le podcast d’Ombeline Becker pour les entrepreneurs visionnaires qui veulent conjuguer expansion et intégrité.


🌿 Saison 3 : un espace de réconciliation.

Entre puissance et paix.

Entre ambition et ancrage.

Entre impact et alignement.


👉 Les portes du collectif L.I.B.R.E.S. sont actuellement ouvertes.

Un cercle rare, sur sélection, pour 8 entrepreneurs visionnaires.

➡️ Découvrir : www.nous.ceo/collectif-entrepreneurs-libres


🌿 Toutes les ressources & accompagnements : www.nous.ceo

📩 Contact : contact@nous.ceo


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Ombeline

    Vous aspirez à plus, plus de liberté, plus d'espace, plus de fluidité dans votre expansion, plus de prospérité, mais autrement. Ici, on ne cherche pas à faire plus, on cherche à créer mieux, à trouver un mouvement qui nourrit au lieu d'épuiser, un chemin où l'ambition ne s'oppose plus à la conscience. Bienvenue dans un nouvel épisode de Vérité. Il y a des conversations qui ne se préparent pas, qui s'ouvrent quand le moment est juste. Celles-ci parlent de ce que l'on ne montre pas, de ces espaces qu'on traverse en silence, quand le monde applaudit encore l'ancienne version de nous, mais que dedans, quelque chose a déjà changé. Dans cet épisode, on ne parle pas de stratégie, on parle de rythme, de maternité, de passage, de cette part de nous qui sait qu'on ne peut plus agir comme avant. Si vous êtes vous aussi en train de vous réaligner, de remettre votre entreprise au service de la vie, alors ce que vous entendrez ici pourrait bien faire écho à ce que vous n'avez pas encore mis en mots. Bienvenue dans ce nouvel épisode de Vérité. Alors aujourd'hui, j'ai la joie de recevoir une femme, une leader engagée et une amie, dont le parcours incarne à la fois l'engagement, la clarté. et l'audace de transformation. Après plus de 12 ans dans le secteur de la transition écologique, notamment chez Zero Waste France, Laura Cagnot-Genevois fonde Mon Job de Sens en 2017, une structure pionnière qui accompagne les transitions professionnelles à impact. En 8 ans, ce sont plus de 700 personnes accompagnées, 10 000 personnes touchées à travers leurs événements, leurs ateliers et leurs conférences. Aujourd'hui, Mon Job de Sens... C'est une équipe de 20 personnes, dont 15 coachs partenaires répartis sur tout le territoire, qui soutiennent celles et ceux qui veulent changer le monde sur leurs heures de travail. En parallèle, Laura enseigne l'économie circulaire et sociale en école de commerce. Elle vient de créer une conférence-spectacle inédite, un futur s'il vous plaît, une traversée sensible, politique de son chemin de femme, de citoyenne et de leader. Mais aujourd'hui, dans Vérité, c'est une autre dimension que nous allons explorer ensemble, celle de sa transformation intérieure depuis son deuxième congé maternité, un moment fondateur qui a déclenché un réalignement à son entièreté. Parce qu'être à la tête d'une structure d'impact avec une équipe de 20 personnes tout en devenant mère une deuxième fois, ça vient forcément questionner la posture, la place, le rythme et peut-être surtout l'espace intérieur à partir duquel on agit. Merci Laura d'être là aujourd'hui et bienvenue dans Vérité.

  • Laura

    Merci Améline, merci pour cette présentation. Merci de cette invitation.

  • Ombeline

    Je suis très émue de te recevoir. Ça fait longtemps que l'intention est là. C'est un exercice qui n'est pas facile pour moi de recevoir une amie aussi dans le podcast. Je vais tâcher de rester bien ancrée dans ma posture d'interview. Je suis vraiment heureuse qu'on ait cet espace. Et avant de démarrer, je voulais, comme on a l'habitude dans le podcast, te demander comment tu vas aujourd'hui et dans quel environnement tu te situes pour cette interview. Eh bien,

  • Laura

    écoute, aujourd'hui, je me sens très bien. Il y a quelques heures, je me demandais justement si j'étais dans la bonne énergie, tout ça. Et puis, je me suis dit, en fait, j'ai hâte. J'étais vraiment en joie qu'on ait ce temps. Donc, je suis ravie de ce moment de partage et d'échange. Et puis, je suis dans mon bureau à Saint-Cyr-sur-Mer, donc dans ma maison où il y a mon bureau, avec ce magnifique tableau que j'adore d'Avina Gariboli, qui est une artiste de la commune et qui est aussi la personne qui a fait l'affiche de mon spectacle.

  • Ombeline

    Je pense qu'on parle de la croix. Exactement. Donc cet espace qu'on crée ensemble aujourd'hui, c'est aussi pour parler de ton parcours des dernières années, de ta façon de naviguer l'après-maternité en tant que dirigeante, parce qu'on parle souvent de transformation professionnelle ou stratégique. Mais là, j'avais envie qu'on parle plus d'invisible, de cette transformation plus subtile, plus intérieure. celle qui a changé l'endroit en toi depuis lequel tu agis. Ce deuxième congé maternité, c'est une bascule. Alors, comme toute maternité, là, je pense que c'est aussi une bascule dans ta posture de leader. Qu'est-ce que tu aimerais nous raconter de ça avec tes mots à toi ?

  • Laura

    C'est vrai que la question que je me pose, c'est dans quelle mesure est-ce que c'est vraiment relatif au deuxième congé maternité ? Mais bon, sans doute que oui. Après, comme tu le disais, il est clair que la posture de chef d'entreprise et de maman, fait qu'on remplit beaucoup. Et à un moment, ce remplissage, je pense qu'il est aussi venu peut-être de me submerger. J'étais pleine d'amour, évidemment, pour mes enfants, pleine de joie dans mon travail, mais aussi, surtout, il y avait quand même du trop. Et c'est vrai qu'il m'a fallu arriver à clarifier, là, c'est too much, comment est-ce qu'on réorganise ça ? Mais j'ai mis très longtemps avant de me dire que c'était OK de réorganiser, parce que je pensais que c'était juste... normal de galérer parce que de toute façon c'est normal de galérer dans son travail, c'est normal de galérer parce qu'on a des enfants en bas âge et je me disais qu'il fallait juste que j'accepte, que je baisse la tête et qu'un jour ou l'autre ça finirait par passer et puis en fait le temps passe et puis les choses ne changent pas forcément donc je me suis dit qu'il fallait que je sois dans l'action en fait pour que les choses bougent ça n'allait pas se faire de toute façon si je n'étais pas actrice dans cette transformation ça paraît évident dit comme ça mais... Mais quand on a le nez dedans, à un moment, juste on baisse la tête en avance.

  • Ombeline

    Mais peut-être qu'à un moment donné, ça devient évident. C'est-à-dire que de passer de ce questionnement, qu'est-ce qui est normal ou qu'est-ce qui est trop ? Et qu'est-ce que j'ai le droit d'ajuster ? Oui,

  • Laura

    clairement.

  • Ombeline

    Je trouve que le parallèle avec le deuxième congé maternité, c'est aussi parce que c'est une parenthèse à un moment donné par rapport à ta posture de dirigeante, même si tu restais en lien avec l'entreprise. Je sais que tu l'avais préparé aussi, ce congé maternité. Mais il y a un moment donné où il y a une espèce de retour aussi au sein de l'entreprise, avec une identité qui est différente, puisque c'est une deuxième fois maman. Et donc forcément, ça engendre inconsciemment ou consciemment des questionnements. Ce retour dans quoi ? À quelle place ? Et peut-être que c'est à ce moment-là que le trop devient inacceptable.

  • Laura

    Oui, c'est vrai que j'avais beau avoir préparé mon deuxième congé maternité, d'un point de vue pro, je n'avais pas conscience que, contrairement à mon fils, les nuits de ma fille allaient être compliquées. Tout a été fait différemment. Après, il y a eu l'allaitement. Mais du coup, c'est vrai que ça a été très fusionnel. Et en fait, elle a eu beaucoup de mal à accepter un mode de garde. Et donc, on a dû changer de mode de garde au bout de quelques mois. Enfin bref, un moment quand aussi le sommeil manque, comme beaucoup de parents le savent, il y a un truc qui est du registre de la survie. On n'est plus dans les hautes strates et sphères de la pyramide de Maslow, de l'épanouissement professionnel et en tant que parent. On est dans le basique de la survie de la, mon besoin. physiologique de sommeil, il n'est pas rempli. Donc effectivement, on est plus à fleur de peau, tout ça. Et c'est aussi ça qui a fait que j'ai été plus sensible, je pense, à ce côté de trop plein. Et c'est vrai que professionnellement, j'adorais mon équipe, que j'adore toujours, mais les missions que je remplissais à l'époque n'étaient plus forcément des missions hyper épanouissantes. Du coup, ma mission chez mon job de sens, c'était à la fois de piloter la boîte et, à côté de ça, de faire de l'accompagnement. Et ça faisait un moment que j'avais plus fait d'accompagnement, ça faisait je crois deux ans, je m'étais arrêtée. assez avant d'être déjà enceinte parce qu'il fallait m'occuper du développement de la structure. Parce qu'après, du coup, enceinte, je ne voulais pas que ce soit perturbant pour les personnes que j'accompagnais. Si j'avais, je ne sais pas, des jours moins d'énergie, je me suis dit, on ne prend pas d'accompagnement, comme ça, tu ne risques pas de changer des programmes. Et en fait, une fois que ma fille est née, je n'ai pas osé m'y remettre. J'avais une espèce de syndrome de l'imposteur, de « non mais tu n'es plus capable de faire ça » . Ça m'a stressée et en fait, D'ailleurs, c'est la personne chez qui j'ai fait la résidence d'écriture pour le spectacle, Christine Pellizzi. qui m'a dit « il y a quelqu'un que j'aimerais pouvoir envoyer vers toi » . Elle ne m'a pas dit « vers mon job de sens » , elle m'a dit « vers toi » . Et j'échange avec cette personne, Géraldine Blanchet, qui a monté un projet génial qui s'appelle Pro-G. Et du coup, Géraldine, dans l'échange, me dit « j'ai vraiment très envie que tu m'accompagnes » . Et là, je me dis « je ne vais pas lui dire non, je ne peux pas lui dire non, puisque je ne sais pas dire non de toute façon » . Et c'est grâce à elle que j'ai remis le pied à l'étrier de faire quelque chose qui m'animait, me mettait dans une énergie positive. et en fait elle m'a redonné confiance dans cette posture là puisque je n'étais pas en deux ans devenue une mauvaise coach, mais c'était ce que je croyais. Donc, elle m'aide à remettre le pied à l'étrier, je retrouve du plaisir dans mon travail qui n'est plus uniquement le pilotage, je me rends compte évidemment que c'est au final bien plus rentable que je sois dans la production et donc l'accompagnement, et pas uniquement dans du pilotage, qui en soi n'est pas une activité qui rapporte de l'argent pour la structure, parce que sinon, du coup, ma rémunération n'est que pesante si je ne produis pas ou je ne ramène pas directement les clients. Et là, je me dis... Bon, en fait, il faut vraiment que tu arrives à faire quelque chose qui a de la valeur ajoutée pour la structure. Donc, l'accompagnement. Et puis, ça continue à se dérouler. Je sens qu'il me manque quelque chose. Un ou deux de mes collègues me disent « Mais pourquoi tu n'écris pas un livre ? » Je dis « Quoi, un livre ? Pourquoi j'écrirais un livre ? » « Mais si, mais pour asseoir ton expertise, pour parler de l'aventure de mon job de sens. » Je dis « Mais je n'ai pas du tout envie d'écrire un livre. » Ça me paraissait une montagne. Je sentais bien que ce n'était pas du tout quelque chose qui était fait pour moi ou pour lequel j'étais faite, la fameuse Christine Pedizzi, annonce qu'elle joue une conférence spectacle sur l'audace. Trop bien, trop intéressant comme sujet. Je regarde, j'écoute, je trouve du coup son spectacle génial. Et puis, quelques mois après, elle dit qu'elle organise des résidences d'écriture pour conférences spectacles. Et là, le truc m'appelle, en fait. Et je dis, mais ça me tente trop. Et je ne fais pas du tout la connexion évidente de ça pourrait donc être ce moyen d'exprimer. Parce que là, je vous fais le résumé, mais dites-vous que dans mes journées, il se passe d'autres choses. Donc, moi, je ne fais pas le lien logique. Et effectivement, du coup, quelques temps après, Oui. je m'inscris pour cette fameuse résidence d'écriture et en vient un texte de conférence-spectacle qui après, grâce à une autre de mes collègues, Clémence Aurore, qui est émetteur en scène, m'aide à mettre en scène du coup ce texte qui devient plus qu'une conférence-spectacle, mais véritablement un spectacle. Et là, au final, de manière hyper fluide, les étoiles s'alignent et effectivement, il se passe un truc un peu magique où je me remets à être transcendée dans mon temps professionnel par à la fois ces accompagnements et ce projet de spectacle.

  • Ombeline

    Pour les auditeurs, ça se passe évidemment après ton deuxième... congé maternité. En même temps que les histoires de sommeil et tout ça, pour replacer le contexte, effectivement, tu dis qu'il y a comme un basculement dans ta posture et aussi dans ta relation avec l'entreprise, puisque la perspective de cette conférence spectacle apporte comme un souffle d'air frais de nouvelles possibilités. Qu'est-ce qui s'est passé après ? Quant à cette idée de conférence spectacle, ça engendre aussi encore une autre posture, c'est-à-dire que c'est plus seulement la dirigeante C'est encore une autre facette à déployer dans ton message, dans ton positionnement, dans ta façon de contribuer.

  • Laura

    Ça va revenir avec la première question que tu m'as posée et que pour l'instant, j'ai réussi à éviter, qui était sur ma posture de leader. Alors j'avoue que je ne suis pas du tout à l'aise avec ce mot de leader. Je ne me demande pas pourquoi, mais je vais quand même tenter de répondre à cette question sans botter complètement en touche. Moi, j'aime bien le terme de défricheuse. J'aime bien aller là où j'identifie qu'il y a des besoins, mais qu'il n'y a pas encore de réponse. Après, qui même me suive sur la dimension leader, on va dire qui se sent en phase avec cette intention, puisse venir débroussailler avec moi et construire des ponts, puisque je suis intimement persuadée que les choses se font de toute façon à l'échelle collective pour qu'elles aient de l'impact. Ce rôle de défricheuse que j'endosse depuis quelques années, puisque du coup, c'était quand même déjà le cas avec le lancement de mon job de sens. Et c'est vrai, du coup, depuis mon deuxième congé maternité, j'ajouterai le fait que j'assume et que je serai peut-être du coup une... défricheuse assumée, on pourrait dire ça comme ça.

  • Ombeline

    C'est aussi peut-être effectivement une redéfinition de ce que veut dire être leader pour toi. Le côté défricheur, pionnier, la contribution, l'impact collectif, le fait de construire des ponts, comme tu le dis. Et donc cette conférence spectacle, c'est une nouvelle façon de défricher.

  • Laura

    Il y avait du coup quelque chose qui m'appelait, qui était du coup purement émotionnel, puisque avant tout, c'était vraiment du registre de... de l'intuition, le truc m'attire, mais je ne sais pas pourquoi. Il n'y a pas encore de raisonnement rationnel sur le pourquoi une conférence spectacle. C'est en me disant, j'ai envie de le faire, qu'après je cherche des bonnes raisons de le faire ou de ne pas le faire. Et dans les bonnes raisons de le faire, il y avait du coup un sujet qu'on avait traité ensemble en coaching qui était, qu'est-ce que ça va rapporter à mon job de sens ? Et de se dire, oui, ça va permettre une forme de visibilité qui va être différente, qui va permettre de parler de... de ce qu'on fait, de ce qu'on a envie d'apporter, de pourquoi on le fait, sans être là en train de dire « on fait un bilan de compétences à impact sociétal » . Oui, ok, mais bon, ça c'est un outil en fait, c'est le moyen, c'est pas ça qui transporte les gens de se dire « waouh, ça va changer ma vie » . Et en parallèle de ça, il y a aussi le fait de me dire « ça fait à ce moment-là 20 ans que moi j'ai eu ma prise de conscience écologique, quand j'avais découvert l'enjeu du dérèglement climatique. Du coup, pendant toutes ces années, Je fais de la sensibilisation, j'essaie d'informer en partant des rapports du GIEC, de tous les éléments factuels qui nous disent « on est dans telle situation pour telle raison » et donc du coup il faut faire ci ou ça pour que les choses évoluent positivement. Je vois bien quand même que pendant toutes ces années, on a beau dire, expliquer des choses logiques avec des raisonnements où vraiment c'est 1 plus 1 égale 2, donc c'est ça qu'il faut faire, ça ne marche pas. Je creuse aussi des sujets de cognition, de comment est-ce que fonctionne le cerveau dans sa mise en action, etc. ... Et je vois bien que c'est quand même l'émotionnel, un moment qui crée l'énergie suffisante à partir du ventre et du cœur pour qu'on se mette en action et qu'on se mette en mouvement. Là, du coup, la question du spectacle revient pleinement en me disant en fait… Donc moins envie de faire une conférence spectacle que d'être plus sur un spectacle qui va me permettre aussi d'essayer de toucher les gens. Et là la question c'est ok mais comment on va les toucher les gens ? Et je me rappelle en fait toutes les conversations que j'ai depuis plus de 10-12 ans, enfin depuis très longtemps avec toutes les personnes que je croise dans ma vie, que ce soit en pro et en perso, où on parle des enjeux et de leur questionnement, leur envie d'agir ou pas. Très souvent, leur questionnement ou leur doute ou ça font quand même écho avec des choses que j'ai vécues. D'autant plus ces dernières années, avec mon job de sens, où du coup, on fait des entretiens. Je dis « on » puisque du coup, à la base, il n'y avait que moi. Mais après, toutes les personnes de l'équipe, on fait des entretiens avec des personnes qui se demandaient si elles avaient envie d'être accompagnées. Donc, on a accompagné plus de 700 personnes. Donc, on va dire que, je ne sais pas, on accompagne une personne sur deux ou sur trois. Donc, on a fait plus de 2000 entretiens quand même avec des personnes qui avaient quand même cette même intention de « j'ai envie que mon travail ait cet impact positif sur le monde » . Et à chaque fois dans les entretiens, on voyait bien que... les mêmes freins, les mêmes doutes, les mêmes questionnements revenaient sans cesse. Et à chaque fois, soit c'était directement avec moi, soit je lisais les comptes rendus d'entretien, c'était des choses, mais que je m'étais dites aussi des années auparavant. Et à un moment, le truc fait tilt, le eureka. Je me dis, mais si je raconte mon histoire et mes doutes, ça va trouver écho. Parce qu'en fait, j'avais beau moi à l'époque me sentir seule, impuissante, incomprise, c'était évidemment des sentiments qui étaient universels. on était des milliers même peut-être aujourd'hui on est peut-être même des millions peut-être même des milliards en vrai avoir ces mêmes choses qui nous traversent la tête et finir par se dire oui mais en fait j'ai trop peur de changer oui mais en fait je vais décevoir mes proches plein de conclusions possibles je suis insuffisante ou insuffisante telle que je suis pour pouvoir agir et c'est vraiment des choses que moi je me suis dit et en plus qui souvent faisaient référence à des anecdotes parce que je me rappelais des moments où j'avais eu des conversations avec des personnes où j'avais fait des choses je me suis dit mais si je raconte ça avec un petit mélange d'humour et d'émotion, ça peut être sympa. Et du coup, c'est ça le spectacle. C'est le fait de raconter l'histoire de cette ex-petite-fille sage que je suis, mais que même des hommes de 70 ans sont. Ça peut marcher. Et je parle de cet homme de 70 ans parce que lors de la véritable première du spectacle qui a lieu en septembre 2024 à Rennes, il y avait 80 personnes dans la salle. À la fin du spectacle, un homme vient me voir. La première personne qui vient me voir, c'est cet homme de 70 ans qui me dit « Merci madame. » Ça m'a profondément touchée. Continuez, vous m'avez émue. Alors moi qui pensais m'adresser à des femmes entre 20 et 50 ans, je me suis dit voilà, des profils que je peux comprendre, que je peux connaître, auxquels je m'identifie. Et bien en fait, ça touche même des hommes bien plus âgés que moi. Donc ok, c'est véritablement universel, donc banco quoi.

  • Ombeline

    C'est du leadership d'avoir cet impact sur cet homme, de le toucher et toujours de mon prisme, j'aimerais mettre un peu Cette conférence-spectacle, c'est comme une crise de leadership. Dans ta façon de dire, finalement, je prends conscience qu'en racontant mon histoire, je vais avoir de l'impact, ça, ça fait partie de ma définition du leadership. En plus, sur scène. Alors, je n'ai pas encore vu ton spectacle, mais tout ce que tu partages à chaque fois, de ces prises de conscience que tu as, de ces craintes, de ces peurs ou de ces croyances par lesquelles tu passes et par lesquelles tant de nous passons, est-ce que finalement, ce ne serait pas un questionnement qu'on a ? dans toutes les formes de crise identitaire. Parce que qui dit leadership, qui dit conférence, qui dit contribution, qui dit engagement, forcément, ça veut dire à partir de quelle posture je l'incarne. Ça dit quelle est l'identité que j'incarne à partir d'aujourd'hui. Je trouve que c'est ça le plus difficile aussi dans le fait de s'engager, dans le fait de contribuer, dans le fait de changer. C'est parce que ça vient toucher notre identité.

  • Laura

    C'est vrai que l'identité, pour moi, c'est un sujet qui est compliqué et que je... commence à assumer. Parce qu'entre ce qu'on fait et ce qu'on est, j'ai souvent eu l'impression de tenter de faire des choses et qu'on essayait de me renvoyer à une identité dans laquelle les gens avaient envie de me mettre. Je peux donner deux exemples. Typiquement, ça m'arrive du coup de me retrouver dans des événements professionnels ou même personnels, avec un groupe d'hommes qui discutent parce que je ne sais pas. Les groupes se font. Et du coup, de commencer à raconter ce que je fais comme boulot. Et on me dit, ah, mais tu es auto-entrepreneur ? Pas tout à fait, en fait. J'ai monté une entreprise. Il y a aujourd'hui 20 personnes. C'est très bien une micro-entreprise, mais c'est vrai qu'en l'occurrence, j'ai pris des risques, j'ai créé de l'emploi. Alors oui, j'aimerais être inclue dans des conversations qui vont parler de structuration, de gouvernance et de pilotage. Mais comme je suis une femme de 39 ans et d'1m63, si tu ne pars en tailleur talon et sur scène avec un micro dans une table ronde d'un événement professionnel un peu sérieux, justement, on ne me prend pas au sérieux. Et c'est vrai que c'est hyper désagréable d'être... entre guillemets, renvoyer à sa condition de femme. Je vous donne un deuxième exemple. Mon ancienne mutuelle, je me retrouve au téléphone et puis d'abord je discute avec une femme pour, je ne sais plus, on établissait un peu le devis, c'était pour passer par la boîte. Et puis elle me dit, comme c'est un contrat pro, je vous passe à mon supérieur. Elle me passe le supérieur et du coup son manager, un homme, il me dit, oui donc du coup ce serait pour une mutuelle et donc c'est votre mari qui est chef d'entreprise. Ben non. là c'est moi c'est mon entreprise j'ai jamais parlé de quelqu'un d'autre j'ai jamais dit que c'était une entreprise de mon mari là je voulais une mutuelle pour ma boîte pour moi enfin ce truc de je te rappuie sur la tête parce que par définition machin voilà et encore j'ai la chance d'être une femme blanche avec un bac plus 5 je n'ai pas de handicap connu à ce jour j'ai un toit au-dessus de la tête qui m'aide à oser aussi ce truc qui nous conditionne et qui nous dit non mais reste un peu à ta place quand même ouais

  • Ombeline

    Complètement, complètement. Ça m'est arrivé aussi plein de fois que je dise « je suis entrepreneur » et qu'on me précise « ah, tu es auto-entrepreneur ? » Non, je ne suis pas auto-entrepreneur. C'est comme si on me disait « ah, tu es SARL ou SAS ? »

  • Laura

    C'est ridicule en fait.

  • Ombeline

    Donc je refais la parenthèse. Après, tu sais aussi que ce qui se passe de l'extérieur est aussi le reflet de l'intérieur. Donc c'est intéressant quand on a ce genre de situation. d'aller effectivement se questionner, et là, j'ouvre aussi aux auditeurs, parce que peut-être que ça leur arrive aussi, d'aller se questionner de, si les autres ne me perçoivent pas complètement dans ma posture de chef d'entreprise, est-ce que moi-même, je m'assume pleinement dans cette posture-là ?

  • Laura

    Alors, oui, je suis d'accord avec toi, mais ce qui m'a été du coup un petit peu renvoyée aussi, ça s'est fait à peu près en synchro avec le projet du spectacle, parce que, justement, je voulais, c'était aussi le... l'affirmer par rapport du coup aux personnes de mon équipe, de dire voilà, j'ai envie de développer ce projet, est-ce que je l'aurais présenté pour voir si elle, il était d'accord avec la ligne éditoriale du texte quoi parce que forcément si je parlais au nom de la boîte, enfin en mon nom mais donc forcément ça avait des répercussions, je voulais que ce soit ok avec eux, forcément du coup et ça m'aidait quand même à gagner en confiance, être dans cette démarche d'assertivité et je sens que je prends confiance mais pour moi c'était juste de la confiance de voilà, maintenant je suis droite dans mes bottes, C'était dans ce registre-là. et en fait ce qu'on m'a renvoyé c'est mais tu prendrais pas un petit peu la grosse tête avec ton spectacle et du coup si j'y vais pas en étant sûre de moi avec ce projet, qui va avoir envie de me programmer ? Si moi quand j'en parle, je doute mais évidemment qu'au quotidien je suis emplie de doutes mais en permanence, je remets tout en question mais voilà à un moment chaque jour aussi, j'ancre, je fais un nouveau pas et c'est ça qui me permet d'avancer un petit peu plus chaque matin à un moment je suis un petit peu obligée Merci. d'avoir confiance dans ce que je fais, sans pour autant me dire que j'ai la grosse tête. Ce n'est pas le sujet, en fait.

  • Ombeline

    Par rapport à ce que tu traverses, à ce basculement, à cette construction d'identité aussi et de nouveau leadership, dans le respect de tes valeurs, bien évidemment, j'imagine aussi qu'il a fallu dire non à certaines choses, qu'il a fallu créer de l'espace pour aussi dire oui, même si ça te faisait peur. Qu'est-ce que tu aimerais nous partager de ça ?

  • Laura

    Justement, ça va faire le lien avec ce qu'on disait juste avant. À quoi est-ce que j'ai renoncé ? Je crois que j'ai renoncé à chercher à plaire à tout le monde.

  • Ombeline

    Quand on a envie d'avancer sur une voie qu'on détermine, évidemment, ça va déplaire. Les gens peuvent parler, avoir des avis, tout ça, critiquer. C'est un peu un sport national, en plus. On va dire, de toute façon, par défaut, ça va jaser. Mais j'ai vraiment l'intuition qu'il faut que j'y aille. Et en fait, je kiffe. Donc, tant pis. Et en fait, à partir de ce moment-là, j'ai juste relevé la tête et je me suis dit, vas-y, c'est pas grave. il y a ceux qui sont pour qui ça va être utile, ceux qui te soutiendront, quoi qu'il se passe, et puis c'est pas grave, de toute façon, il y aura des trolls, des haters, tout ça, parce que ça m'était déjà arrivé en fait, quelques années auparavant, de soit prendre des positions sur l'Indie, des trucs comme ça, et d'avoir des retours de bâtons, de personnes que je ne connaissais même pas, des gens qui se sont juste dit, tiens, j'ai envie de ta clé, et moi, c'était comme si des gens qui m'étaient inconnus venaient pisser sur mon mur, en fait, c'était un peu littéralement ça, d'ailleurs. Et ça m'avait beaucoup touchée. Et là, je me suis dit, mais en fait, laisse tomber. Donc, effectivement, cette première conclusion de me dire, on ne peut pas plaire à tout le monde, donc lâche l'affaire. Avant, pour moi, c'était important que, globalement, on m'aime bien. J'avais presque envie que j'exagère, mais que sur mon épitaphe, ce soit écrit, Laura, elle était gentille. Ce truc de gentille, Laura. Et en fait, j'en discutais avec une amie il n'y a pas très longtemps, et je me rends compte qu'en fait, ici, dans le Sud, on ne dit pas forcément gentille, on dit brave. Ouais, Laura, elle est bien brave.

  • Laura

    Bien brave,

  • Ombeline

    ouais. Et le bien brave, ça veut pas dire courageuse. Pas du tout. Elle est brave, c'est presque qu'on va lui caresser la tête. Ah, elle est brave. On dit ça d'un chien qui est un peu bébête et qui va chercher le morceau de bois qui le ramène, la langue pendante, sur le côté, voilà. Et moi, je me suis dit, en fait, est-ce que j'ai envie d'être bien brave ? Non, en fait, pas forcément. Je crois que je préfère de pas être gentille et de juste être un tout petit peu plus moi-même. Et ça, mes enfants, ça m'a vachement aidée aussi pour ça. Ce côté un peu plus louve. Là maintenant, les choses, il faut qu'elles soient justes pour mes enfants et pour moi. Et il y a des trucs que je ne peux plus accepter, aussi parce que je n'ai pas envie que mes enfants, et notamment ma fille, juste en tant que femme, se disent « c'est normal d'accepter ça » parce qu'en fait, les femmes sont censées accepter ça. Et je me suis dit « mais je ne peux pas redonner cet exemple-là à ma fille, en fait. » Il faut qu'elle sache que quand ce n'est pas ok, ce n'est pas ok. Que tu ne vas pas juste rester malheureuse.

  • Laura

    Je trouve que c'est un basculement de ta deuxième maternité parce qu'effectivement, ton deuxième enfant, c'est une fille.

  • Ombeline

    Oui. Et elle a un sacré caractère. Donc, elle m'aide aussi à capter ce truc. À la fois, je vois que quand elle n'est pas contente, elle n'est pas contente, elle n'est pas d'accord, et elle le dit. Et à l'inverse, je vois que moi, face à elle, je ne cède pas à tout ce qu'elle veut. Bien sûr, elle écoute de ses besoins et tout ça. Mais, voilà, un nombre de fois, je lui dis non. Là, je ne te prendrai pas au bras. Là, je suis en train de faire quelque chose. Tu vas attendre. Et oui, parfois, du coup, elle est derrière moi, elle me court après en disant, tu potes, tu potes, pour dire, tu me portes. Mais en lui disant, voilà, c'est pour ton bien, juste tout le monde ne s'adrape pas toujours à tout ce que tu veux dans l'instant, et moi, là, je suis occupée. Je vous prépare à manger ou peu importe. Tout est lié, puisqu'en fait, ce qui se passe dans le pro et dans le perso est évidemment connecté, puisque moi, derrière, je suis la même personne. Je ne suis pas schizophrène à avoir des attitudes fondamentalement différentes. Et professionnellement, ça m'a aussi aidée à gérer des conflits que je n'arrivais pas à gérer, face auxquels je reculais, des conversations que je ne voulais pas avoir. Et j'ai réussi à me dire, non, mais en fait, c'est très simple, c'est hyper factuel. je ne sais pas, sur des questions de recrutement, de changement de prestataire, des trucs comme ça, mais de pouvoir dire, en fait, nous, notre besoin, c'est ça. Donc, est-ce que par rapport à ce besoin, vous êtes en phase ? Parce qu'en fait, nous, on est 20 derrière. Ce n'est pas juste vous et moi, c'est on est l'équipe, on a besoin de ça. Est-ce que ça matche par rapport à votre proposition ? Non. Bon, ok, ce n'est pas grave, bonne continuation. Et avant, j'étais mais terrorisée d'oser dire à un prestataire qu'on n'allait pas bosser avec. Il y a des situations ubuesques dans lesquelles je me suis retrouvée parce que je ne voulais pas, du coup... déplaire, ne pas être gentil, etc. Et c'était catastrophique.

  • Laura

    C'est aussi dire non, mais accepter que les autres te disent non. Je fais le lien aussi avec ce que tu dis depuis tout à l'heure, donc pour recoller un peu les morceaux pour les auditeurs. Je trouve que dans les étapes qui t'ont aidé par rapport à accepter de déplaire, tu parlais aussi que tu avais eu besoin de donner un sens financier à cette conférence spectacle pour vraiment lui dire oui et faire le lien entre cette conférence et l'entreprise, aussi de façon... stratégique. Donc par rapport à cette histoire d'accepter de déplaire, ce qui t'a probablement aidé c'est aussi d'aller profondément reconnecter à tes valeurs et à tes besoins pour bâtir, tu vois, c'est comme si tu avais recréé tes fondations. En recréant tes fondations tu prends aussi conscience de tous les avantages et les inconvénients, d'aller suivre cet appel que tu ressentais à ce moment là et c'est là où je parlais d'être entière depuis la naissance de ta fille, c'est que être entière c'est y aller en acceptant tout, le plus comme le moins. Et donc d'incarner cette entièreté aussi dans ta posture, aussi bien sur scène qu'au sein de mon job de sens, dans toutes les sphères de ta vie finalement. Est-ce que ça fait sens pour toi ?

  • Ombeline

    Du coup, ça me faisait penser à quelque chose que j'avais envie de partager. Mais du coup, je vais peut-être oublier un morceau de ta question, donc il faudra que tu me recadres après. Sur la partie du modèle économique, il est clair qu'à un moment, j'ai eu besoin qu'il y ait plusieurs raisons pour oser aller sur ce projet et me dire que ça va nous permettre d'avoir un moyen de raconter ce qu'on fait de manière originale. Après, on pourra parler de concurrence, ça peut être intéressant. Le spectacle, le modèle économique en tant que tel, il est vendu. Et à côté de ça, ça fait de la visibilité pour notre entreprise d'utilité sociale. Donc, ça me paraît tout à fait pertinent. Donc, OK, go. En parallèle de ça, ça soulève la question globalement, et ça, c'est quelque chose qu'on a aussi travaillé, toi et moi, en coaching, sur cette histoire de comment arriver à passer un cap de développement. Parce que pour arriver à passer du temps sur le spectacle, il allait bien falloir que j'arrive à me détacher de toutes les choses que j'avais. Du coup, je me suis mise, petit à petit, à aussi payer des gens pour faire des choses à ma place. Et c'est quelque chose qu'on m'a un peu reproché. de dire mais attends mais Tu payes des gens pour faire des trucs pour toi ? Ouais, mais parce qu'en fait, jusqu'à un moment, il y a beaucoup trop de choses. On n'a que 24 heures dans une journée et en plus, mes nuits sont un peu pourries quand même. Donc, par rapport à la taille de la boîte et techniquement pour développer l'activité, c'était impératif. Il y avait de toute façon trop de choses à faire, même si j'étais bien organisée. Faire de la compta du commercial, de la com, de la production, donc de mon cas de l'accompagnement, je veux dire, c'était impossible. Et moi, pendant un moment, je restais dans ce schéma, bêtement, de la petite fille sage, la bonne élève. de « si, si, il faut que tu fasses tout toi-même, et que tu le fasses bien en plus, sauf que c'est impossible de tout faire bien, enfin je veux dire, c'est hyper dur d'être à la fois bon en compta, en commercial, en communication, enfin juste, voilà, à un moment, personnellement, je ne l'étais pas. Et je me rappelle de ce moment où tu me dis, là, tu as deux choix, en fait, c'est d'être dans une démarche où tu restes soit vers la pénurie ou vers l'abondance. C'était soit, je me disais, oui, mais je n'ai pas les moyens financiers d'investir pour payer des gens pour faire les choses à ma place, Mais du coup, je restais dans cette petitesse, ou alors de me dire, en fait, j'investis pour être dans une démarche d'abondance, mais effectivement, c'est un pari. Évidemment qu'à un moment, on sait prendre un risque, mais bon, après, le risque, il n'est pas monumental. On peut très bien se dire, bon, je mets cette somme-là, puis si je me rends compte au bout de un, deux, trois mois que ce n'est pas pertinent, je fais marche arrière et on mangera un peu des pâtes avec des légumes et ce sera très bien. Du coup, c'est cette démarche de me dire, il faut y aller, qui a libéré plein de choses. Mais de nouveau, il y avait quand même des messages et des discours de « Ah mais attends, tu fais ça un peu le… pas pour qui tu te prends, mais de nouveau ce truc de tu ne veux pas rester dans ta petite boîte, littéralement, enfin de boîte entreprise. Non, en fait, là, on a besoin d'aller plus loin. Il y a trop de personnes qui nous sollicitent pour qu'on les accompagne. Il faut qu'on y aille. » Et c'était dur pour moi d'assumer ce truc. Oui, je vais déléguer mes tâches. Ce n'est pas que ces tâches-là soient ingrates. C'est juste qu'il y en a qui aiment bien faire ça. On a ce grand débat avec du coup… Du coup, ma collègue qui est arrivée il n'y a pas longtemps et que je remercie mille fois, Laura, qui s'occupe de missions administratives et comptables, mais elle change ma vie. Toutes ces dizaines de petites actions et de petits projets qui étaient tout éparpillés dans mes journées, mais qui faisaient que je n'avais plus le temps de passer deux heures à faire avancer un gros truc, paralysaient mes semaines, en fait. Et elle m'a dit, mais moi, j'aime bien faire ça. Comment ça, t'aimes bien faire ça ? Ouais, moi, j'aime bien, ça ne me déplait pas du tout. Et moi, ça a changé l'organisation de mes semaines. Ça a changé ma vie.

  • Laura

    C'est un changement d'identité aussi profond en tant que femme, d'arrêter d'être au service. Ou plutôt de se mettre au service de ce qu'on choisit vraiment.

  • Ombeline

    Oui.

  • Laura

    Tu vois. Parce que, effectivement, ça fait partie de la pensée collective que de se sacrifier, que de passer en dernier ses enfants, ses équipes, ses clients, sa boîte. C'est un changement de paradigme véritable, en fait, de sortir de ça, parce que forcément, il y a aussi plein de bénéfices à être là-dedans, et d'oser incarner autre chose. Et ce qui est très intéressant de rappeler, comme tu le fais, c'est qu'à chaque fois qu'on change et qu'on s'engage dans un changement, la vie nous met toujours des « mais t'es sûre ? » Est-ce que c'est vraiment ça que tu veux ? De par les réactions des autres, de par des petits grains de sable qui vont se mettre sur le chemin. Et c'est comme si c'était une opportunité de se reposer la question « est-ce que c'est vraiment ça que je veux ? » Je me souviens de ces moments où effectivement, t'as entendu ou on t'a dit des choses et à chaque fois, tu te dis « bah oui, en fait » . c'est vraiment là que je vais et encore une fois parce que tu savais pourquoi t'y allais et que c'est pourquoi t'étais plus fort que tout le reste

  • Ombeline

    aussi. Oui. Il y avait ce pourquoi et aussi je crois que c'était suite à la naissance de ma fille. J'ai créé un premier filtre dans mes journées, dans l'organisation de mon planning, de mes tâches, qui était il faut que ça réponde à deux conditions. Ce que je vais accepter, ce à quoi je vais dire oui, il faut que ça réponde à deux conditions. La première c'est est-ce que c'est vraiment pertinent que ce soit moi qui fasse ça ? Est-ce que moi, j'ai une valeur ajoutée sur cette mission, sur cette activité ? Et le deuxième c'était est-ce que je kiffe faire ça ? Et je dis vraiment kiff, ce n'est pas juste est-ce que j'aime, qui est presque un peu mental, mais qui est vraiment est-ce que je kiffe, est-ce que ça me transporte, est-ce que ça me met un sourire, est-ce que voilà. Et c'est devenu un peu mon tamis de prise de décision professionnelle. Est-ce que ça m'apporte de la joie et est-ce que c'est utile que je fasse ça ? Bien sûr qu'il y a des cas où c'est utile que ce soit moi qui le fasse parce que je représente l'entreprise et qu'on veut passer un cadre de développement, il faut qu'on demande une aide en trésorerie à France Active par exemple. Bon, à un moment, oui, je suis la fondatrice de la boîte. Oui, c'est quand même pertinent que ce soit moi qui aille, même si ça ne me fait pas kiffer. Mais c'est vraiment pertinent que ce soit moi. Bon, OK. Mais sinon, à un moment, c'est de se dire qu'est-ce qui nous donne vraiment envie de nous lever le matin ? Est-ce que c'est pertinent que ce soit nous ? Est-ce qu'il vaudrait mieux qu'on soit ailleurs et qu'on fasse autre chose ? Ce qui était aussi intéressant dans cette période où j'étais quand même tout le temps en train de douter ou de redouter, j'accompagnais majoritairement des femmes. Du coup, dans notre parcours d'accompagnement, on travaillait sur la question des talents, notre mode de fonctionnement naturel, nos forces, etc. Donc, je leur disais, bon, ok, donc ça, ce sont tes talents. Donc, comment est-ce qu'ils s'expriment ? Comment tu peux réorganiser ton projet professionnel autour de tes talents ? Et je passais mon temps dans les accompagnements à les faire parler de leurs talents et tout ça. À un moment, je me retrouve à presque m'exploser de rire quand je reprends la liste de mes talents et je revois la liste de mes tâches. Et je me dis, mais tu es à côté de la plaque, ma pauvre fille, en fait. me dire mais en fait, dans mes talents Il y a ce côté futuriste de la vision, il y a le positivité, donc d'être vraiment quelque chose qui va être enthousiaste, empathique, donc orienté quand même vers les besoins des autres, dans la connexion, faire des ponts avec d'autres personnes, d'autres structures, et le dernier qui s'appelle charisme, j'aime pas ce mot-là, mais bon bref, qui est quand même de prendre la parole, d'être orienté vers l'extérieur. Et à chaque fois, ce sont vraiment des talents qui sont tournés vers l'extérieur pour prendre soin des personnes que j'accompagne, de mon équipe, prendre la parole, développer des idées. Et moi, j'étais là au quotidien en train de galérer avec mon énorme tableau de trésorerie parce qu'on était quand même à plusieurs centaines de milliers de retifs d'affaires. Et j'étais là à galérer et à faire les factures et à gérer les micro-sollicitations en interne parce qu'il y avait tel ou tel truc qui est buggé. Enfin, je me disais, mais ce n'est pas possible, mais ça n'a aucun sens. Et en plus, dans mon petit bureau de 10 mètres carrés, dans ma maison à Saint-Cyr, je sortais de chez moi pour amener mes enfants à la crèche, à l'école et aller les récupérer. Tu marches sur la tête. Les personnes que tu accompagnes, chaque semaine, tu leur dis « Mais si, mais... » connecte-toi à tes talents et je faisais fondamentalement l'inverse et quand je l'ai réalisé, alors que c'était d'une évidence évidemment sans nom, je me suis à la fois sentie bête et je me suis dit, écoute il n'est jamais trop tard de toute façon pour avoir des prises de conscience et réajuster et là par contre, il faut réajuster ma cocotte soit ta meilleure amie, regarde-toi en face dans le miroir en disant, c'est bon t'as fini tes conneries, maintenant t'assumes et tu vas parce que là juste, si tu vas pas, personne le fera à ta place en fait, et là ça m'a je me suis mis un petit coup de pied aux fesses toute seule Merci. Et à partir de là, j'avais la voix d'Étienne Dao. Aujourd'hui, c'est le premier jour du reste de ta vie. Je suis repartie.

  • Laura

    Je trouve que c'est aussi important de passer par l'opposé, toujours, ou par les zones d'ombre de nos talents ou de nos forces. C'est peut-être aussi une façon de les transcender et d'expérimenter un autre niveau de chacun des talents. Que ce soit le talent du charisme. Tu avais déjà expérimenté certaines facettes de ce talent du charisme. Mais là, il y avait comme un autre step. Et qui dit autre step, dit aussi d'aller revisiter certaines zones d'ombre, certaines oppositions à ce charisme pour transcender et pour l'expérimenter d'une autre façon encore aujourd'hui, vu que clairement, tu es dans ton talent de charisme avec ta conférence spectacle sur scène. Donc, c'est important de rappeler ça, que rien n'est linéaire et que très souvent, on replonge dans nos zones d'ombre, on replonge dans là où on a besoin de réajuster, de réaligner et de transcender. Donc on arrive dans la dernière facette aussi de notre conversation, même si évidemment j'aimerais que ça dure plusieurs heures, parce que je sais que tu as tellement de choses à transmettre encore. Mais aujourd'hui, dans cette posture plus mature, plus consciente, là où tu es en fait, où est-ce que tu en es de tout ça ?

  • Ombeline

    Alors effectivement, le sujet actuel, c'est que comme on ne peut pas être au four et au moulin, le monde a continué d'avancer aussi. Il y a des gens qui ont trouvé que c'était chouette ce qu'on faisait. Et ils se sont dit, tiens, science est pareil. Et c'est vrai que j'étais occupée sur d'autres activités. On a mis en place une démarche de gouvernance partagée dans l'équipe de mon job de sens. C'est passionnant, c'est juste génial de voir un collectif qui se structure, où on ose parler de système de rémunération avec les personnes qui sont rémunérées, et discuter ça ensemble, de co-construire des trucs passionnants. Effectivement, on s'est rendu compte qu'il y avait d'autres acteurs dont les sites internet ressemblaient à M. beaucoup d'autres qui reprenaient les mêmes phrases. Je me suis dit, ah, bon. Il y a quelques années, ça m'aurait mis dans une colère, une frustration. Et là, je me suis dit, bon, c'est bon signe. Ça veut dire que ce qu'on fait, ça va être plutôt pas mal. Et que c'était des bonnes idées. Je me suis dit, OK, mon talent de positivité numéro 2, je vais capitaliser sur cette positivité. Sur mon côté futuriste, on va continuer à être à l'écoute des besoins des gens qu'on accompagne et se dire, comment est-ce qu'on va continuer à pouvoir faire évoluer l'accompagnement qu'on propose. pour qu'ils soient encore plus connectés aux besoins des gens, qu'ils proposent des nouvelles choses qui, du coup, sont différentes de ce que font qu'on frère, qu'on sœur, si c'est comme ça qu'on dit. Et voilà, et d'aller sur ce côté un peu futuriste. Moi, j'aime bien, du coup, avoir des idées, me projeter sur des visions et tester des choses. De nouveau, voilà, la défricheuse assumée. Et de me dire, OK, on va continuer. En fait, ça m'a un peu réveillée de nouveau de me dire, ah oui, c'est vrai que du coup, OK, ils nous ont un petit peu rattrapés. Bon, ben, c'est pas grave, on va continuer à avancer. On a été les premiers à faire ce bilan de compétences à impact sociétal en 2017. Les autres sont arrivés quelques années après. Ce n'est pas grave. En fait, on a quand même cette avance, donc on va juste continuer à innover ou proposer de nouvelles choses et ça ira. Mais ça m'a réveillée de me dire, ah oui, non, t'endors pas, on va continuer à avancer là-dessus. Oui,

  • Laura

    tu as été challengée sur justement assumer encore plus et reconnecter à ton côté pionnier aussi et défricheuse. Aussi bien toi, effectivement, avec la conférence, mais en tant que personne source et dirigeante de l'entreprise, de dire si on revenait encore plus dans notre rôle de défricheur en tant qu'entreprise, en tant qu'organisme, qu'est-ce qu'on crée aujourd'hui ? Est-ce qu'il y a des choses que tu pourrais nous dire dans vérité ?

  • Ombeline

    On va dire que dans les choses qui font l'ADN de mon job de sens, c'est le fait d'accompagner des personnes qui ont vraiment envie de travailler autour d'une cause qui leur gratouille le ventre. Toutes les personnes qui accompagnent chez Mon Job de Sens ont une expertise dans ces sujets-là, parce que ça a été leur ancienne vie professionnelle, c'est un très fort engagement dans leur vie personnelle. Ils ont une expertise, ils ont du réseau là-dedans, parce qu'on a une grande croyance que les choses vont évoluer par l'écosystème, qu'on est connecté autour de sujets qui se croisent. On n'a pas d'un côté les thématiques alimentation, d'un autre les thématiques énergie, d'un autre les thématiques économie circulaire. évidemment, on parle du fonctionnement de la société, donc tout est lié. Donc, des personnes qui s'intéressent à un sujet ont des contacts et des connaissances entre l'un et l'autre et c'est plutôt les dynamiques territoriales qui sont intéressantes, puisque qu'à la défense ou en visio, qu'on va faire changer les choses, c'est quand même sur les besoins du quotidien des habitants de même territoire. Donc, c'est le fait de réaxer les choses autour d'enjeux territoriaux, avec des acteurs territoriaux, qu'ils soient institutionnels, associatifs, privés, publics, tout ça, de renforcer, nous, la communauté des personnes de Mon Job de Sens, donc les plus de 700 personnes qu'on a accompagné depuis 8 ans. le fait de renforcer le partage d'expertise et donc je veux aussi moi me remettre plus on va dire à disposition des personnes qu'on accompagne de manière collective parce que j'ai fait l'année dernière mes 20 ans d'engagement environnemental 20 ans où j'ai creusé ces sujets j'ai rencontré des gens etc et donc de pouvoir être à disposition des personnes qu'on accompagne pour encore plus les aider. Jusque là j'étais à disposition des personnes que j'accompagnais moi et là c'est vraiment de pouvoir l'être de manière encore plus collective et d'être disponible pour ça. De réaxer sur ces choses qui ont fait vraiment notre ADN cette démarche de gouvernance partagée sur laquelle on va insister. On est une entreprise d'utilité sociale et on a envie de renforcer cette identité-là, d'insister sur qui on est, pourquoi on fait les choses. Et je pense que la magie fera le reste. Il ne faut jamais s'endormir sur « c'est le laurier » , il faut continuer à avancer.

  • Laura

    Et puis je crois que quand on est pionnier, on reste pionnier. Il y a eu aussi encore plus cette création de synergie, de renforcer les liens. et les ponts en interne au sein de l'équipe, vous avez recruté aussi des nouveaux coachs partenaires.

  • Ombeline

    Cette démarche de gouvernance partagée, elle s'est faite grâce à l'une de mes collègues, qui s'appelle Julie Devic, qui est quelqu'un qu'on a accompagnée il y a quelques années, qui est toujours restée dans notre écosystème, parce que vraiment dans l'état d'esprit. L'année dernière, on a recruté de nouvelles coachs dans le collectif, elle a rejoint ce groupe-là. On leur faisait vivre aussi à ces coachs, quand on les forma à notre méthode, aux outils qu'on utilise, et notamment les scénarios de vie. elle faisait l'exercice comme les personnes qu'on accompagne. Et elle disait, moi, mon rêve, ce serait vraiment d'être dans l'équipe de mon job de sens, au-delà du coaching, mais d'être encore plus sur la démarche de gestion, tout ça. Je lui ai dit, ok, du coup, il va falloir que tu fasses une enquête terrain pour voir si c'est pertinent. Et donc, on s'est rappelé pour en discuter. Puis elle m'a dit que, avant, elle était contrôleuse de gestion. Donc, nous, on a clairement des enjeux de gestion administrative et financière. et elle me dit qu'elle est passionnée de gouvernance partagée, qu'elle amorce une formation près de l'université du Nouveau qui du coup travaille sur la gouvernance partagée à mettre en place dans des organisations, qu'elles soient associatives ou privées d'entreprises. Et elle me dit est-ce que je pourrais prendre mon job de sens comme cas pratique ? Je dis évidemment, c'est trop intéressant pour nous de pouvoir être sujet d'études. Et puis en fait on discute et on se rend compte que ce serait tellement pertinent qu'elle soit plus impliquée dans la boîte et du coup elle est devenue salariée de mon job de sens dans la foulée. C'est elle qui porte du coup cette démarche-là qui au final... Cette démarche de gouvernance partagée a toujours fait partie de manière implicite du fonctionnement de mon job de sens, vu que dès le départ, toutes les parties prenantes, que ce soit nos bénéficiaires ou les coachs, on a toujours été en mode comité de pilotage pour prendre les décisions stratégiques sur qu'est-ce qu'on développe, comment on s'organise. Mais là, du coup, c'était de le structurer et de l'officialiser. Je n'ai pas une passion pour l'organisation, la structuration, tout ça. De manière empirique, oui, ça se fait, mais pas de l'organiser. Et donc, elle a aidé, du coup, avec d'autres personnes en interne. Du coup, notre chère Sophie, qui vient de partir sur de nouvelles aventures, mais qui a aidé à créer tous les process en interne. Et du coup, les deux en parallèle, on a vraiment passé un cap de développement par rapport à ça. Et donc, le but de la gouvernance partagée, c'est véritablement de co-construire, mais avec cette triple démarche qui est de dire, OK, on a besoin d'horizontalité, mais si on ne fait que de l'horizontalité, on n'avance pas, en fait, avec la gouvernance partagée. Il y a plein d'expériences qu'on foirait de gouvernance partagée parce qu'on n'était que sur « tout le monde donne son avis » . Oui, ok, mais en fait… on donne son avis, mais en profondeur sur certains sujets. Il faut qu'on puisse aller en profondeur pour que ça ait de la richesse, mais à un moment, il va aussi falloir qu'il y ait de la verticalité. Et c'est pour ça qu'on crée des cercles pour qu'autour de sujets bien précis, que ce soit la vente, le pilotage, la vie d'équipe, l'accompagnement, etc., on va avoir aussi des cercles où des personnes plus restreintes sont présentes et vont, suite à des échanges collectifs, trancher pour qu'on puisse avancer. Et après, être capable aussi, tous les 6 mois, 1 an, de remettre des choses en question en se disant... Ah, en fait, on a testé et on va quand même réajuster des choses. Et du coup, c'est ce ping-pong qu'on fait qui nous permet d'avancer. Voilà, de manière itérative, on teste, on apprend, on recommence. C'est le seul truc que j'aime bien dans le fonctionnement des startups. On essaye et on ose. On ose essayer et on ose se dire, bon, en fait, ce n'était pas une bonne idée, on va changer.

  • Laura

    Et puis non, mais je trouve que c'est un bel exemple et je te remercie de le partager parce que ça montre aussi une facette de ta posture de leader. où tu es dans le respect de ce qui est important pour toi, notamment construire des ponts et créer de l'impact collectif, parce que c'est à l'extérieur de mon job de sens, mais c'est aussi à l'intérieur de l'entreprise. Et on voit que dans ce que tu racontes, tu es là en tant que leader, en tant que personne source, c'est-à-dire que tu tiens l'intention, tu rends possible cette gouvernance partagée, mais ce n'est pas toi qui oeuvres, ce n'est pas toi qui es dans l'opérationnel en fait. Tu as su identifier et faire monter des personnes. qui étaient intéressées par ça, qui étaient compétentes aussi pour ça et qui allaient mettre leur énergie dans ce projet. Et ça aussi, je trouve que c'est ce qui a changé au sein de mon job de sens dans toi, tout ton réalignement, ton expansion, ta crise de leadership, on va dire, pour reprendre les mêmes mots, c'est que non seulement il y a cette délégation où tu payes des gens pour, mais il y a aussi le fait de laisser de la place à d'autres expertises, à d'autres personnalités et à d'autres formes de leadership au sein de la boîte. Et ça, je trouve que c'est important de le dire parce qu'on n'est pas dans cette peur de perdre le contrôle. Mais au contraire, on est dans plus on œuvre ensemble, plus on crée de la richesse au sein de l'entreprise. Et toi, en tant que dirigeante, ton rôle, ce n'est pas de tout faire, de tout décider. C'est d'être la chef d'orchestre de tout ça et de tous ces talents en plus.

  • Ombeline

    Ah mais complètement. Pour le coup, il y a des personnes qui aiment contrôler. J'ai envie que les choses avancent. Ce qui est important pour moi, c'est ça. C'est que ça évolue. J'ai surtout grand plaisir à voir quand les choses fonctionnent sans moi. Je suis persuadée que personne n'est indispensable. La première fois où j'ai expérimenté ça, c'était quand j'avais rejoint le Zero Waste France, avant que ça s'appelle comme ça, le CNID. Le directeur qui m'avait recrutée quittait l'assaut au bout d'un an où j'y étais. Et j'étais en panique. Il m'a dit « Mais Laura, t'inquiète, personne n'est irremplaçable. » Et au final, il a été remplacé par du coup, Flore Berlingen. qui est devenue, en plus depuis, une amie qui est une personne exceptionnelle que je vous recommande de suivre sur les questions d'économie circulaire. Elle est passionnante à l'oral, à l'écrit, elle écrit des bouquins géniaux, passionnante. Et effectivement, tout ce qui est important, c'est que chacun soit à la bonne place et s'éclate. Parce que le but, ce n'est pas juste de sacrifier sa vie, c'est d'être heureux. Et quand les personnes sont à la bonne place, il y a vraiment la magie qui s'opère. Et typiquement, même sur l'organisation interne de la structure, plus j'ai laissé d'autonomie aux personnes, Mais mieux les choses ont été faites. Moi, ça me va très bien de juste pas être concernée par des trucs... Il y a des sujets sur lesquels j'aime bien donner mon avis, j'aime bien réfléchir, j'aime bien chercher et voir si je n'ai pas des idées. Et il y en a où, en fait, c'est très bien, il faut que ça bouge. J'aime bien être sur le développement, mais pas sur le détail.

  • Laura

    Pour, je trouve, en arriver là, c'est parfois nécessaire d'aller dans sa propre transformation pour aller dégager les résidus de culpabilité. Parce que ce qui nous met dans l'excès de contrôle ou dans les difficultés à déléguer ou à s'élever aussi dans son leadership, c'est tous les endroits où on croit. devoir servir, devoir se sacrifier et où on se sent coupable si on ne tient pas ce rôle-là. On est arrivé à la fin de notre conversation, ma chère Laura. Qu'est-ce qu'il faudrait ajouter pour que ça te semble complet ?

  • Ombeline

    Les choses qui ont vraiment créé des transformations dans ma vie, ce serait à la fois ce double questionnement de « est-ce que c'est vraiment pertinent que je fasse ça ? » Est-ce que ça fait une différence que ce soit moi qui le fasse ? Est-ce que ça m'apporte de la joie ? Ça, ça a bien changé mes journées. Et la deuxième chose qui a changé mes journées, Merci. c'était de comprendre que les choses bougeaient quand elles passaient à l'échelle collective, quoi qu'elles soient. Oui, c'est important de faire des choses chez soi, sur son temps perso, de s'engager. Ok, mais en fait, ce qui fait que les choses prennent vraiment une dimension supplémentaire et surtout qu'elles ont un effet boule de neige, c'est dès qu'on passe à l'échelle collective. Si je donne un exemple basique, ce serait, c'est très bien d'avoir un petit composteur chez soi et trier ses biodéchets et de faire son petit compost. Mais si vous arrivez à motiver un voisin ou même plus pour juste avoir un composteur que vous Merci. partager. En fait, ça, ça va avoir un effet boule de neige, parce qu'au-delà de mettre vos petites épluchures en commun, le jour où vous allez faire juste le petit apéro pour distribuer les Bioso et vous parler de qu'est-ce qu'on met, qu'est-ce qu'on met pas, d'autres personnes vont s'arrêter, vont le voir, vont se rendre compte que c'est pertinent. Donc, c'est un exemple anecdotique sur le Composteur, mais sur tous les projets du monde, dès qu'on passe à l'échelle collective, dès qu'on ose sortir de chez soi, ça bouge. Or, Netflix nous tue là-dedans, parce qu'à un moment, on a juste tendance à, quand on habite à Paris, et ce que j'ai fait longtemps. se dire je finis de bosser, je veux juste prendre le métro le plus vite possible. Et alors que les métros passent toutes les minutes 30, on court pour se jeter dedans et on repousse les portes pour pouvoir être à l'intérieur, alors que le prochain est dans une minute 30. Tout ça pour être juste plus vite chez soi, pour un moment se dire je vais regarder ma petite série. Et c'est vrai que ce monde-là nous endort, et que je pense qu'on a plus fait des actions collectives, et qu'on arrive mieux à vivre ensemble, et qu'il y a plus de solidarité, quand du coup on arrive à être un tout petit peu moins pressé et à regarder autour de soi. Mais ce n'est pas facile parce qu'on s'est un petit peu endormi avec ce confort de nos maisons. Mais ce seraient les deux choses qui ont un peu changé ma vie.

  • Laura

    C'est précieux, merci. Je pense que ça fait typiquement partie aussi du leadership féminin que de rappeler l'importance du collectif. Ma chère Laura, dans la description de cet épisode, on va rajouter toutes les façons de prendre contact avec toi, mon job de sens, et puis surtout de trouver les prochaines dates de ton spectacle. Donc je vous invite évidemment à... courir prendre votre place pour la prochaine date de Laura. Un immense merci pour ta présence dans Vérité, pour ta confiance et ton ouverture. Et puis, je sais qu'on se retrouve très vite.

  • Ombeline

    Merci pour cette invitation.

  • Laura

    Ma dernière question, avec quoi tu repars de cette conversation ?

  • Ombeline

    Avec beaucoup d'enthousiasme et l'envie de continuer à défricher. Là, ça m'a donné des nouvelles idées.

  • Laura

    Génial. Merci. À très vite, ma chère. Merci Laura pour ta parole lucide, sensible, courageuse. Merci d'avoir mis en lumière cette réalité souvent tue, celle des dirigeantes à impact, qui même au cœur de la réussite traversent des remises en question intimes, profondes, bouleversantes. Car ce n'est pas parce qu'on est solide à l'extérieur qu'on ne vacille pas à l'intérieur. Et ce n'est pas parce qu'on guide les autres qu'on ne mérite pas d'être à son tour soutenu. Si cet épisode vous a parlé, je vous recommande aussi d'écouter celui avec Axelle Dossade, fondatrice de l'école des arts sadiens, qui explore avec intensité la transformation intérieure des femmes puissantes, quand elles choisissent d'arrêter de se fragmenter pour enfin s'incarner. Et si vous sentez que vous êtes vous aussi dans une bascule de posture, dans un entre-deux où votre tête a compris, mais votre corps n'y est pas encore, alors sachez que vous n'êtes pas seul. Je suis Ambeline Becker, depuis plus de 13 ans j'accompagne des femmes et des hommes en transition entre réussite visible et réalignement intérieur. J'ai guidé plus de 350 entrepreneurs à retrouver leur intégrité vibratoire, à bâtir un modèle d'expansion fluide, structuré et vivant, sans se sacrifier, sans se trahir, sans s'épuiser. Le collectif libre est né de cette expérience, un espace de reliance profonde, d'accompagnement stratégique et énergétique, conçue pour celles et ceux qui ont déjà beaucoup donné et qui ressentent l'appel à expenser autrement. Si c'est votre cas, je vous invite à découvrir l'univers de Libre. Toutes les informations sont dans la description de l'épisode. Merci pour votre écoute, prenez soin de votre vérité et à très bientôt pour un nouvel épisode de vérité.

Chapters

  • Introduction et aspirations de liberté

    00:02

  • Conversations sur l'invisible et la transformation intérieure

    00:31

  • Présentation de Laura Cagnot-Genevois et de son parcours

    01:07

  • La maternité comme catalyseur de transformation

    02:16

  • Réflexions sur le leadership et la posture de dirigeante

    04:25

  • Les défis du retour après le congé maternité

    06:21

  • Retour à l'accompagnement et à la confiance en soi

    07:42

  • Création de la conférence-spectacle

    10:00

  • Impact et émotions dans le leadership

    10:18

  • Redéfinition de l'identité et du leadership

    11:46

  • Conclusion et réflexions finales

    17:40

Description

Elle a accompagné plus de 700 personnes à se réaligner.

Elle a bâti une équipe de 20, une structure pionnière, une marque forte.

Et pourtant… elle s’est oubliée.


Dans cet épisode, Laura Caniot-Genevois, fondatrice de Mon Job de Sens, nous ouvre les coulisses de l’entrepreneuriat :

ce moment silencieux où tout tient… mais où plus rien n’a de sens.

Un effondrement intérieur déclenché par la maternité, suivi d’une transformation régénérative,

où elle choisit enfin un succès authentique, enraciné dans son alignement profond.


Elle y partage :


  • la culpabilité de vouloir autre chose,

  • la difficulté à déléguer sans s’excuser,

  • la joie retrouvée en osant déplaire,

  • le passage d’un leadership “brave” à un leadership vivant et aligné.



Un épisode pour celles et ceux qui portent leur entreprise avec engagement,

mais sentent que leur expansion ne peut plus se faire au prix de leur intégrité.


🎧 Un épisode pour ralentir, ressentir… et re-choisir.

✨ À écouter si vous traversez un tournant invisible de votre leadership.


🔗 Pour contacter Laura

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🎙️ VÉRITÉ — Business, Âme, Vivant

Le podcast d’Ombeline Becker pour les entrepreneurs visionnaires qui veulent conjuguer expansion et intégrité.


🌿 Saison 3 : un espace de réconciliation.

Entre puissance et paix.

Entre ambition et ancrage.

Entre impact et alignement.


👉 Les portes du collectif L.I.B.R.E.S. sont actuellement ouvertes.

Un cercle rare, sur sélection, pour 8 entrepreneurs visionnaires.

➡️ Découvrir : www.nous.ceo/collectif-entrepreneurs-libres


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Ombeline

    Vous aspirez à plus, plus de liberté, plus d'espace, plus de fluidité dans votre expansion, plus de prospérité, mais autrement. Ici, on ne cherche pas à faire plus, on cherche à créer mieux, à trouver un mouvement qui nourrit au lieu d'épuiser, un chemin où l'ambition ne s'oppose plus à la conscience. Bienvenue dans un nouvel épisode de Vérité. Il y a des conversations qui ne se préparent pas, qui s'ouvrent quand le moment est juste. Celles-ci parlent de ce que l'on ne montre pas, de ces espaces qu'on traverse en silence, quand le monde applaudit encore l'ancienne version de nous, mais que dedans, quelque chose a déjà changé. Dans cet épisode, on ne parle pas de stratégie, on parle de rythme, de maternité, de passage, de cette part de nous qui sait qu'on ne peut plus agir comme avant. Si vous êtes vous aussi en train de vous réaligner, de remettre votre entreprise au service de la vie, alors ce que vous entendrez ici pourrait bien faire écho à ce que vous n'avez pas encore mis en mots. Bienvenue dans ce nouvel épisode de Vérité. Alors aujourd'hui, j'ai la joie de recevoir une femme, une leader engagée et une amie, dont le parcours incarne à la fois l'engagement, la clarté. et l'audace de transformation. Après plus de 12 ans dans le secteur de la transition écologique, notamment chez Zero Waste France, Laura Cagnot-Genevois fonde Mon Job de Sens en 2017, une structure pionnière qui accompagne les transitions professionnelles à impact. En 8 ans, ce sont plus de 700 personnes accompagnées, 10 000 personnes touchées à travers leurs événements, leurs ateliers et leurs conférences. Aujourd'hui, Mon Job de Sens... C'est une équipe de 20 personnes, dont 15 coachs partenaires répartis sur tout le territoire, qui soutiennent celles et ceux qui veulent changer le monde sur leurs heures de travail. En parallèle, Laura enseigne l'économie circulaire et sociale en école de commerce. Elle vient de créer une conférence-spectacle inédite, un futur s'il vous plaît, une traversée sensible, politique de son chemin de femme, de citoyenne et de leader. Mais aujourd'hui, dans Vérité, c'est une autre dimension que nous allons explorer ensemble, celle de sa transformation intérieure depuis son deuxième congé maternité, un moment fondateur qui a déclenché un réalignement à son entièreté. Parce qu'être à la tête d'une structure d'impact avec une équipe de 20 personnes tout en devenant mère une deuxième fois, ça vient forcément questionner la posture, la place, le rythme et peut-être surtout l'espace intérieur à partir duquel on agit. Merci Laura d'être là aujourd'hui et bienvenue dans Vérité.

  • Laura

    Merci Améline, merci pour cette présentation. Merci de cette invitation.

  • Ombeline

    Je suis très émue de te recevoir. Ça fait longtemps que l'intention est là. C'est un exercice qui n'est pas facile pour moi de recevoir une amie aussi dans le podcast. Je vais tâcher de rester bien ancrée dans ma posture d'interview. Je suis vraiment heureuse qu'on ait cet espace. Et avant de démarrer, je voulais, comme on a l'habitude dans le podcast, te demander comment tu vas aujourd'hui et dans quel environnement tu te situes pour cette interview. Eh bien,

  • Laura

    écoute, aujourd'hui, je me sens très bien. Il y a quelques heures, je me demandais justement si j'étais dans la bonne énergie, tout ça. Et puis, je me suis dit, en fait, j'ai hâte. J'étais vraiment en joie qu'on ait ce temps. Donc, je suis ravie de ce moment de partage et d'échange. Et puis, je suis dans mon bureau à Saint-Cyr-sur-Mer, donc dans ma maison où il y a mon bureau, avec ce magnifique tableau que j'adore d'Avina Gariboli, qui est une artiste de la commune et qui est aussi la personne qui a fait l'affiche de mon spectacle.

  • Ombeline

    Je pense qu'on parle de la croix. Exactement. Donc cet espace qu'on crée ensemble aujourd'hui, c'est aussi pour parler de ton parcours des dernières années, de ta façon de naviguer l'après-maternité en tant que dirigeante, parce qu'on parle souvent de transformation professionnelle ou stratégique. Mais là, j'avais envie qu'on parle plus d'invisible, de cette transformation plus subtile, plus intérieure. celle qui a changé l'endroit en toi depuis lequel tu agis. Ce deuxième congé maternité, c'est une bascule. Alors, comme toute maternité, là, je pense que c'est aussi une bascule dans ta posture de leader. Qu'est-ce que tu aimerais nous raconter de ça avec tes mots à toi ?

  • Laura

    C'est vrai que la question que je me pose, c'est dans quelle mesure est-ce que c'est vraiment relatif au deuxième congé maternité ? Mais bon, sans doute que oui. Après, comme tu le disais, il est clair que la posture de chef d'entreprise et de maman, fait qu'on remplit beaucoup. Et à un moment, ce remplissage, je pense qu'il est aussi venu peut-être de me submerger. J'étais pleine d'amour, évidemment, pour mes enfants, pleine de joie dans mon travail, mais aussi, surtout, il y avait quand même du trop. Et c'est vrai qu'il m'a fallu arriver à clarifier, là, c'est too much, comment est-ce qu'on réorganise ça ? Mais j'ai mis très longtemps avant de me dire que c'était OK de réorganiser, parce que je pensais que c'était juste... normal de galérer parce que de toute façon c'est normal de galérer dans son travail, c'est normal de galérer parce qu'on a des enfants en bas âge et je me disais qu'il fallait juste que j'accepte, que je baisse la tête et qu'un jour ou l'autre ça finirait par passer et puis en fait le temps passe et puis les choses ne changent pas forcément donc je me suis dit qu'il fallait que je sois dans l'action en fait pour que les choses bougent ça n'allait pas se faire de toute façon si je n'étais pas actrice dans cette transformation ça paraît évident dit comme ça mais... Mais quand on a le nez dedans, à un moment, juste on baisse la tête en avance.

  • Ombeline

    Mais peut-être qu'à un moment donné, ça devient évident. C'est-à-dire que de passer de ce questionnement, qu'est-ce qui est normal ou qu'est-ce qui est trop ? Et qu'est-ce que j'ai le droit d'ajuster ? Oui,

  • Laura

    clairement.

  • Ombeline

    Je trouve que le parallèle avec le deuxième congé maternité, c'est aussi parce que c'est une parenthèse à un moment donné par rapport à ta posture de dirigeante, même si tu restais en lien avec l'entreprise. Je sais que tu l'avais préparé aussi, ce congé maternité. Mais il y a un moment donné où il y a une espèce de retour aussi au sein de l'entreprise, avec une identité qui est différente, puisque c'est une deuxième fois maman. Et donc forcément, ça engendre inconsciemment ou consciemment des questionnements. Ce retour dans quoi ? À quelle place ? Et peut-être que c'est à ce moment-là que le trop devient inacceptable.

  • Laura

    Oui, c'est vrai que j'avais beau avoir préparé mon deuxième congé maternité, d'un point de vue pro, je n'avais pas conscience que, contrairement à mon fils, les nuits de ma fille allaient être compliquées. Tout a été fait différemment. Après, il y a eu l'allaitement. Mais du coup, c'est vrai que ça a été très fusionnel. Et en fait, elle a eu beaucoup de mal à accepter un mode de garde. Et donc, on a dû changer de mode de garde au bout de quelques mois. Enfin bref, un moment quand aussi le sommeil manque, comme beaucoup de parents le savent, il y a un truc qui est du registre de la survie. On n'est plus dans les hautes strates et sphères de la pyramide de Maslow, de l'épanouissement professionnel et en tant que parent. On est dans le basique de la survie de la, mon besoin. physiologique de sommeil, il n'est pas rempli. Donc effectivement, on est plus à fleur de peau, tout ça. Et c'est aussi ça qui a fait que j'ai été plus sensible, je pense, à ce côté de trop plein. Et c'est vrai que professionnellement, j'adorais mon équipe, que j'adore toujours, mais les missions que je remplissais à l'époque n'étaient plus forcément des missions hyper épanouissantes. Du coup, ma mission chez mon job de sens, c'était à la fois de piloter la boîte et, à côté de ça, de faire de l'accompagnement. Et ça faisait un moment que j'avais plus fait d'accompagnement, ça faisait je crois deux ans, je m'étais arrêtée. assez avant d'être déjà enceinte parce qu'il fallait m'occuper du développement de la structure. Parce qu'après, du coup, enceinte, je ne voulais pas que ce soit perturbant pour les personnes que j'accompagnais. Si j'avais, je ne sais pas, des jours moins d'énergie, je me suis dit, on ne prend pas d'accompagnement, comme ça, tu ne risques pas de changer des programmes. Et en fait, une fois que ma fille est née, je n'ai pas osé m'y remettre. J'avais une espèce de syndrome de l'imposteur, de « non mais tu n'es plus capable de faire ça » . Ça m'a stressée et en fait, D'ailleurs, c'est la personne chez qui j'ai fait la résidence d'écriture pour le spectacle, Christine Pellizzi. qui m'a dit « il y a quelqu'un que j'aimerais pouvoir envoyer vers toi » . Elle ne m'a pas dit « vers mon job de sens » , elle m'a dit « vers toi » . Et j'échange avec cette personne, Géraldine Blanchet, qui a monté un projet génial qui s'appelle Pro-G. Et du coup, Géraldine, dans l'échange, me dit « j'ai vraiment très envie que tu m'accompagnes » . Et là, je me dis « je ne vais pas lui dire non, je ne peux pas lui dire non, puisque je ne sais pas dire non de toute façon » . Et c'est grâce à elle que j'ai remis le pied à l'étrier de faire quelque chose qui m'animait, me mettait dans une énergie positive. et en fait elle m'a redonné confiance dans cette posture là puisque je n'étais pas en deux ans devenue une mauvaise coach, mais c'était ce que je croyais. Donc, elle m'aide à remettre le pied à l'étrier, je retrouve du plaisir dans mon travail qui n'est plus uniquement le pilotage, je me rends compte évidemment que c'est au final bien plus rentable que je sois dans la production et donc l'accompagnement, et pas uniquement dans du pilotage, qui en soi n'est pas une activité qui rapporte de l'argent pour la structure, parce que sinon, du coup, ma rémunération n'est que pesante si je ne produis pas ou je ne ramène pas directement les clients. Et là, je me dis... Bon, en fait, il faut vraiment que tu arrives à faire quelque chose qui a de la valeur ajoutée pour la structure. Donc, l'accompagnement. Et puis, ça continue à se dérouler. Je sens qu'il me manque quelque chose. Un ou deux de mes collègues me disent « Mais pourquoi tu n'écris pas un livre ? » Je dis « Quoi, un livre ? Pourquoi j'écrirais un livre ? » « Mais si, mais pour asseoir ton expertise, pour parler de l'aventure de mon job de sens. » Je dis « Mais je n'ai pas du tout envie d'écrire un livre. » Ça me paraissait une montagne. Je sentais bien que ce n'était pas du tout quelque chose qui était fait pour moi ou pour lequel j'étais faite, la fameuse Christine Pedizzi, annonce qu'elle joue une conférence spectacle sur l'audace. Trop bien, trop intéressant comme sujet. Je regarde, j'écoute, je trouve du coup son spectacle génial. Et puis, quelques mois après, elle dit qu'elle organise des résidences d'écriture pour conférences spectacles. Et là, le truc m'appelle, en fait. Et je dis, mais ça me tente trop. Et je ne fais pas du tout la connexion évidente de ça pourrait donc être ce moyen d'exprimer. Parce que là, je vous fais le résumé, mais dites-vous que dans mes journées, il se passe d'autres choses. Donc, moi, je ne fais pas le lien logique. Et effectivement, du coup, quelques temps après, Oui. je m'inscris pour cette fameuse résidence d'écriture et en vient un texte de conférence-spectacle qui après, grâce à une autre de mes collègues, Clémence Aurore, qui est émetteur en scène, m'aide à mettre en scène du coup ce texte qui devient plus qu'une conférence-spectacle, mais véritablement un spectacle. Et là, au final, de manière hyper fluide, les étoiles s'alignent et effectivement, il se passe un truc un peu magique où je me remets à être transcendée dans mon temps professionnel par à la fois ces accompagnements et ce projet de spectacle.

  • Ombeline

    Pour les auditeurs, ça se passe évidemment après ton deuxième... congé maternité. En même temps que les histoires de sommeil et tout ça, pour replacer le contexte, effectivement, tu dis qu'il y a comme un basculement dans ta posture et aussi dans ta relation avec l'entreprise, puisque la perspective de cette conférence spectacle apporte comme un souffle d'air frais de nouvelles possibilités. Qu'est-ce qui s'est passé après ? Quant à cette idée de conférence spectacle, ça engendre aussi encore une autre posture, c'est-à-dire que c'est plus seulement la dirigeante C'est encore une autre facette à déployer dans ton message, dans ton positionnement, dans ta façon de contribuer.

  • Laura

    Ça va revenir avec la première question que tu m'as posée et que pour l'instant, j'ai réussi à éviter, qui était sur ma posture de leader. Alors j'avoue que je ne suis pas du tout à l'aise avec ce mot de leader. Je ne me demande pas pourquoi, mais je vais quand même tenter de répondre à cette question sans botter complètement en touche. Moi, j'aime bien le terme de défricheuse. J'aime bien aller là où j'identifie qu'il y a des besoins, mais qu'il n'y a pas encore de réponse. Après, qui même me suive sur la dimension leader, on va dire qui se sent en phase avec cette intention, puisse venir débroussailler avec moi et construire des ponts, puisque je suis intimement persuadée que les choses se font de toute façon à l'échelle collective pour qu'elles aient de l'impact. Ce rôle de défricheuse que j'endosse depuis quelques années, puisque du coup, c'était quand même déjà le cas avec le lancement de mon job de sens. Et c'est vrai, du coup, depuis mon deuxième congé maternité, j'ajouterai le fait que j'assume et que je serai peut-être du coup une... défricheuse assumée, on pourrait dire ça comme ça.

  • Ombeline

    C'est aussi peut-être effectivement une redéfinition de ce que veut dire être leader pour toi. Le côté défricheur, pionnier, la contribution, l'impact collectif, le fait de construire des ponts, comme tu le dis. Et donc cette conférence spectacle, c'est une nouvelle façon de défricher.

  • Laura

    Il y avait du coup quelque chose qui m'appelait, qui était du coup purement émotionnel, puisque avant tout, c'était vraiment du registre de... de l'intuition, le truc m'attire, mais je ne sais pas pourquoi. Il n'y a pas encore de raisonnement rationnel sur le pourquoi une conférence spectacle. C'est en me disant, j'ai envie de le faire, qu'après je cherche des bonnes raisons de le faire ou de ne pas le faire. Et dans les bonnes raisons de le faire, il y avait du coup un sujet qu'on avait traité ensemble en coaching qui était, qu'est-ce que ça va rapporter à mon job de sens ? Et de se dire, oui, ça va permettre une forme de visibilité qui va être différente, qui va permettre de parler de... de ce qu'on fait, de ce qu'on a envie d'apporter, de pourquoi on le fait, sans être là en train de dire « on fait un bilan de compétences à impact sociétal » . Oui, ok, mais bon, ça c'est un outil en fait, c'est le moyen, c'est pas ça qui transporte les gens de se dire « waouh, ça va changer ma vie » . Et en parallèle de ça, il y a aussi le fait de me dire « ça fait à ce moment-là 20 ans que moi j'ai eu ma prise de conscience écologique, quand j'avais découvert l'enjeu du dérèglement climatique. Du coup, pendant toutes ces années, Je fais de la sensibilisation, j'essaie d'informer en partant des rapports du GIEC, de tous les éléments factuels qui nous disent « on est dans telle situation pour telle raison » et donc du coup il faut faire ci ou ça pour que les choses évoluent positivement. Je vois bien quand même que pendant toutes ces années, on a beau dire, expliquer des choses logiques avec des raisonnements où vraiment c'est 1 plus 1 égale 2, donc c'est ça qu'il faut faire, ça ne marche pas. Je creuse aussi des sujets de cognition, de comment est-ce que fonctionne le cerveau dans sa mise en action, etc. ... Et je vois bien que c'est quand même l'émotionnel, un moment qui crée l'énergie suffisante à partir du ventre et du cœur pour qu'on se mette en action et qu'on se mette en mouvement. Là, du coup, la question du spectacle revient pleinement en me disant en fait… Donc moins envie de faire une conférence spectacle que d'être plus sur un spectacle qui va me permettre aussi d'essayer de toucher les gens. Et là la question c'est ok mais comment on va les toucher les gens ? Et je me rappelle en fait toutes les conversations que j'ai depuis plus de 10-12 ans, enfin depuis très longtemps avec toutes les personnes que je croise dans ma vie, que ce soit en pro et en perso, où on parle des enjeux et de leur questionnement, leur envie d'agir ou pas. Très souvent, leur questionnement ou leur doute ou ça font quand même écho avec des choses que j'ai vécues. D'autant plus ces dernières années, avec mon job de sens, où du coup, on fait des entretiens. Je dis « on » puisque du coup, à la base, il n'y avait que moi. Mais après, toutes les personnes de l'équipe, on fait des entretiens avec des personnes qui se demandaient si elles avaient envie d'être accompagnées. Donc, on a accompagné plus de 700 personnes. Donc, on va dire que, je ne sais pas, on accompagne une personne sur deux ou sur trois. Donc, on a fait plus de 2000 entretiens quand même avec des personnes qui avaient quand même cette même intention de « j'ai envie que mon travail ait cet impact positif sur le monde » . Et à chaque fois dans les entretiens, on voyait bien que... les mêmes freins, les mêmes doutes, les mêmes questionnements revenaient sans cesse. Et à chaque fois, soit c'était directement avec moi, soit je lisais les comptes rendus d'entretien, c'était des choses, mais que je m'étais dites aussi des années auparavant. Et à un moment, le truc fait tilt, le eureka. Je me dis, mais si je raconte mon histoire et mes doutes, ça va trouver écho. Parce qu'en fait, j'avais beau moi à l'époque me sentir seule, impuissante, incomprise, c'était évidemment des sentiments qui étaient universels. on était des milliers même peut-être aujourd'hui on est peut-être même des millions peut-être même des milliards en vrai avoir ces mêmes choses qui nous traversent la tête et finir par se dire oui mais en fait j'ai trop peur de changer oui mais en fait je vais décevoir mes proches plein de conclusions possibles je suis insuffisante ou insuffisante telle que je suis pour pouvoir agir et c'est vraiment des choses que moi je me suis dit et en plus qui souvent faisaient référence à des anecdotes parce que je me rappelais des moments où j'avais eu des conversations avec des personnes où j'avais fait des choses je me suis dit mais si je raconte ça avec un petit mélange d'humour et d'émotion, ça peut être sympa. Et du coup, c'est ça le spectacle. C'est le fait de raconter l'histoire de cette ex-petite-fille sage que je suis, mais que même des hommes de 70 ans sont. Ça peut marcher. Et je parle de cet homme de 70 ans parce que lors de la véritable première du spectacle qui a lieu en septembre 2024 à Rennes, il y avait 80 personnes dans la salle. À la fin du spectacle, un homme vient me voir. La première personne qui vient me voir, c'est cet homme de 70 ans qui me dit « Merci madame. » Ça m'a profondément touchée. Continuez, vous m'avez émue. Alors moi qui pensais m'adresser à des femmes entre 20 et 50 ans, je me suis dit voilà, des profils que je peux comprendre, que je peux connaître, auxquels je m'identifie. Et bien en fait, ça touche même des hommes bien plus âgés que moi. Donc ok, c'est véritablement universel, donc banco quoi.

  • Ombeline

    C'est du leadership d'avoir cet impact sur cet homme, de le toucher et toujours de mon prisme, j'aimerais mettre un peu Cette conférence-spectacle, c'est comme une crise de leadership. Dans ta façon de dire, finalement, je prends conscience qu'en racontant mon histoire, je vais avoir de l'impact, ça, ça fait partie de ma définition du leadership. En plus, sur scène. Alors, je n'ai pas encore vu ton spectacle, mais tout ce que tu partages à chaque fois, de ces prises de conscience que tu as, de ces craintes, de ces peurs ou de ces croyances par lesquelles tu passes et par lesquelles tant de nous passons, est-ce que finalement, ce ne serait pas un questionnement qu'on a ? dans toutes les formes de crise identitaire. Parce que qui dit leadership, qui dit conférence, qui dit contribution, qui dit engagement, forcément, ça veut dire à partir de quelle posture je l'incarne. Ça dit quelle est l'identité que j'incarne à partir d'aujourd'hui. Je trouve que c'est ça le plus difficile aussi dans le fait de s'engager, dans le fait de contribuer, dans le fait de changer. C'est parce que ça vient toucher notre identité.

  • Laura

    C'est vrai que l'identité, pour moi, c'est un sujet qui est compliqué et que je... commence à assumer. Parce qu'entre ce qu'on fait et ce qu'on est, j'ai souvent eu l'impression de tenter de faire des choses et qu'on essayait de me renvoyer à une identité dans laquelle les gens avaient envie de me mettre. Je peux donner deux exemples. Typiquement, ça m'arrive du coup de me retrouver dans des événements professionnels ou même personnels, avec un groupe d'hommes qui discutent parce que je ne sais pas. Les groupes se font. Et du coup, de commencer à raconter ce que je fais comme boulot. Et on me dit, ah, mais tu es auto-entrepreneur ? Pas tout à fait, en fait. J'ai monté une entreprise. Il y a aujourd'hui 20 personnes. C'est très bien une micro-entreprise, mais c'est vrai qu'en l'occurrence, j'ai pris des risques, j'ai créé de l'emploi. Alors oui, j'aimerais être inclue dans des conversations qui vont parler de structuration, de gouvernance et de pilotage. Mais comme je suis une femme de 39 ans et d'1m63, si tu ne pars en tailleur talon et sur scène avec un micro dans une table ronde d'un événement professionnel un peu sérieux, justement, on ne me prend pas au sérieux. Et c'est vrai que c'est hyper désagréable d'être... entre guillemets, renvoyer à sa condition de femme. Je vous donne un deuxième exemple. Mon ancienne mutuelle, je me retrouve au téléphone et puis d'abord je discute avec une femme pour, je ne sais plus, on établissait un peu le devis, c'était pour passer par la boîte. Et puis elle me dit, comme c'est un contrat pro, je vous passe à mon supérieur. Elle me passe le supérieur et du coup son manager, un homme, il me dit, oui donc du coup ce serait pour une mutuelle et donc c'est votre mari qui est chef d'entreprise. Ben non. là c'est moi c'est mon entreprise j'ai jamais parlé de quelqu'un d'autre j'ai jamais dit que c'était une entreprise de mon mari là je voulais une mutuelle pour ma boîte pour moi enfin ce truc de je te rappuie sur la tête parce que par définition machin voilà et encore j'ai la chance d'être une femme blanche avec un bac plus 5 je n'ai pas de handicap connu à ce jour j'ai un toit au-dessus de la tête qui m'aide à oser aussi ce truc qui nous conditionne et qui nous dit non mais reste un peu à ta place quand même ouais

  • Ombeline

    Complètement, complètement. Ça m'est arrivé aussi plein de fois que je dise « je suis entrepreneur » et qu'on me précise « ah, tu es auto-entrepreneur ? » Non, je ne suis pas auto-entrepreneur. C'est comme si on me disait « ah, tu es SARL ou SAS ? »

  • Laura

    C'est ridicule en fait.

  • Ombeline

    Donc je refais la parenthèse. Après, tu sais aussi que ce qui se passe de l'extérieur est aussi le reflet de l'intérieur. Donc c'est intéressant quand on a ce genre de situation. d'aller effectivement se questionner, et là, j'ouvre aussi aux auditeurs, parce que peut-être que ça leur arrive aussi, d'aller se questionner de, si les autres ne me perçoivent pas complètement dans ma posture de chef d'entreprise, est-ce que moi-même, je m'assume pleinement dans cette posture-là ?

  • Laura

    Alors, oui, je suis d'accord avec toi, mais ce qui m'a été du coup un petit peu renvoyée aussi, ça s'est fait à peu près en synchro avec le projet du spectacle, parce que, justement, je voulais, c'était aussi le... l'affirmer par rapport du coup aux personnes de mon équipe, de dire voilà, j'ai envie de développer ce projet, est-ce que je l'aurais présenté pour voir si elle, il était d'accord avec la ligne éditoriale du texte quoi parce que forcément si je parlais au nom de la boîte, enfin en mon nom mais donc forcément ça avait des répercussions, je voulais que ce soit ok avec eux, forcément du coup et ça m'aidait quand même à gagner en confiance, être dans cette démarche d'assertivité et je sens que je prends confiance mais pour moi c'était juste de la confiance de voilà, maintenant je suis droite dans mes bottes, C'était dans ce registre-là. et en fait ce qu'on m'a renvoyé c'est mais tu prendrais pas un petit peu la grosse tête avec ton spectacle et du coup si j'y vais pas en étant sûre de moi avec ce projet, qui va avoir envie de me programmer ? Si moi quand j'en parle, je doute mais évidemment qu'au quotidien je suis emplie de doutes mais en permanence, je remets tout en question mais voilà à un moment chaque jour aussi, j'ancre, je fais un nouveau pas et c'est ça qui me permet d'avancer un petit peu plus chaque matin à un moment je suis un petit peu obligée Merci. d'avoir confiance dans ce que je fais, sans pour autant me dire que j'ai la grosse tête. Ce n'est pas le sujet, en fait.

  • Ombeline

    Par rapport à ce que tu traverses, à ce basculement, à cette construction d'identité aussi et de nouveau leadership, dans le respect de tes valeurs, bien évidemment, j'imagine aussi qu'il a fallu dire non à certaines choses, qu'il a fallu créer de l'espace pour aussi dire oui, même si ça te faisait peur. Qu'est-ce que tu aimerais nous partager de ça ?

  • Laura

    Justement, ça va faire le lien avec ce qu'on disait juste avant. À quoi est-ce que j'ai renoncé ? Je crois que j'ai renoncé à chercher à plaire à tout le monde.

  • Ombeline

    Quand on a envie d'avancer sur une voie qu'on détermine, évidemment, ça va déplaire. Les gens peuvent parler, avoir des avis, tout ça, critiquer. C'est un peu un sport national, en plus. On va dire, de toute façon, par défaut, ça va jaser. Mais j'ai vraiment l'intuition qu'il faut que j'y aille. Et en fait, je kiffe. Donc, tant pis. Et en fait, à partir de ce moment-là, j'ai juste relevé la tête et je me suis dit, vas-y, c'est pas grave. il y a ceux qui sont pour qui ça va être utile, ceux qui te soutiendront, quoi qu'il se passe, et puis c'est pas grave, de toute façon, il y aura des trolls, des haters, tout ça, parce que ça m'était déjà arrivé en fait, quelques années auparavant, de soit prendre des positions sur l'Indie, des trucs comme ça, et d'avoir des retours de bâtons, de personnes que je ne connaissais même pas, des gens qui se sont juste dit, tiens, j'ai envie de ta clé, et moi, c'était comme si des gens qui m'étaient inconnus venaient pisser sur mon mur, en fait, c'était un peu littéralement ça, d'ailleurs. Et ça m'avait beaucoup touchée. Et là, je me suis dit, mais en fait, laisse tomber. Donc, effectivement, cette première conclusion de me dire, on ne peut pas plaire à tout le monde, donc lâche l'affaire. Avant, pour moi, c'était important que, globalement, on m'aime bien. J'avais presque envie que j'exagère, mais que sur mon épitaphe, ce soit écrit, Laura, elle était gentille. Ce truc de gentille, Laura. Et en fait, j'en discutais avec une amie il n'y a pas très longtemps, et je me rends compte qu'en fait, ici, dans le Sud, on ne dit pas forcément gentille, on dit brave. Ouais, Laura, elle est bien brave.

  • Laura

    Bien brave,

  • Ombeline

    ouais. Et le bien brave, ça veut pas dire courageuse. Pas du tout. Elle est brave, c'est presque qu'on va lui caresser la tête. Ah, elle est brave. On dit ça d'un chien qui est un peu bébête et qui va chercher le morceau de bois qui le ramène, la langue pendante, sur le côté, voilà. Et moi, je me suis dit, en fait, est-ce que j'ai envie d'être bien brave ? Non, en fait, pas forcément. Je crois que je préfère de pas être gentille et de juste être un tout petit peu plus moi-même. Et ça, mes enfants, ça m'a vachement aidée aussi pour ça. Ce côté un peu plus louve. Là maintenant, les choses, il faut qu'elles soient justes pour mes enfants et pour moi. Et il y a des trucs que je ne peux plus accepter, aussi parce que je n'ai pas envie que mes enfants, et notamment ma fille, juste en tant que femme, se disent « c'est normal d'accepter ça » parce qu'en fait, les femmes sont censées accepter ça. Et je me suis dit « mais je ne peux pas redonner cet exemple-là à ma fille, en fait. » Il faut qu'elle sache que quand ce n'est pas ok, ce n'est pas ok. Que tu ne vas pas juste rester malheureuse.

  • Laura

    Je trouve que c'est un basculement de ta deuxième maternité parce qu'effectivement, ton deuxième enfant, c'est une fille.

  • Ombeline

    Oui. Et elle a un sacré caractère. Donc, elle m'aide aussi à capter ce truc. À la fois, je vois que quand elle n'est pas contente, elle n'est pas contente, elle n'est pas d'accord, et elle le dit. Et à l'inverse, je vois que moi, face à elle, je ne cède pas à tout ce qu'elle veut. Bien sûr, elle écoute de ses besoins et tout ça. Mais, voilà, un nombre de fois, je lui dis non. Là, je ne te prendrai pas au bras. Là, je suis en train de faire quelque chose. Tu vas attendre. Et oui, parfois, du coup, elle est derrière moi, elle me court après en disant, tu potes, tu potes, pour dire, tu me portes. Mais en lui disant, voilà, c'est pour ton bien, juste tout le monde ne s'adrape pas toujours à tout ce que tu veux dans l'instant, et moi, là, je suis occupée. Je vous prépare à manger ou peu importe. Tout est lié, puisqu'en fait, ce qui se passe dans le pro et dans le perso est évidemment connecté, puisque moi, derrière, je suis la même personne. Je ne suis pas schizophrène à avoir des attitudes fondamentalement différentes. Et professionnellement, ça m'a aussi aidée à gérer des conflits que je n'arrivais pas à gérer, face auxquels je reculais, des conversations que je ne voulais pas avoir. Et j'ai réussi à me dire, non, mais en fait, c'est très simple, c'est hyper factuel. je ne sais pas, sur des questions de recrutement, de changement de prestataire, des trucs comme ça, mais de pouvoir dire, en fait, nous, notre besoin, c'est ça. Donc, est-ce que par rapport à ce besoin, vous êtes en phase ? Parce qu'en fait, nous, on est 20 derrière. Ce n'est pas juste vous et moi, c'est on est l'équipe, on a besoin de ça. Est-ce que ça matche par rapport à votre proposition ? Non. Bon, ok, ce n'est pas grave, bonne continuation. Et avant, j'étais mais terrorisée d'oser dire à un prestataire qu'on n'allait pas bosser avec. Il y a des situations ubuesques dans lesquelles je me suis retrouvée parce que je ne voulais pas, du coup... déplaire, ne pas être gentil, etc. Et c'était catastrophique.

  • Laura

    C'est aussi dire non, mais accepter que les autres te disent non. Je fais le lien aussi avec ce que tu dis depuis tout à l'heure, donc pour recoller un peu les morceaux pour les auditeurs. Je trouve que dans les étapes qui t'ont aidé par rapport à accepter de déplaire, tu parlais aussi que tu avais eu besoin de donner un sens financier à cette conférence spectacle pour vraiment lui dire oui et faire le lien entre cette conférence et l'entreprise, aussi de façon... stratégique. Donc par rapport à cette histoire d'accepter de déplaire, ce qui t'a probablement aidé c'est aussi d'aller profondément reconnecter à tes valeurs et à tes besoins pour bâtir, tu vois, c'est comme si tu avais recréé tes fondations. En recréant tes fondations tu prends aussi conscience de tous les avantages et les inconvénients, d'aller suivre cet appel que tu ressentais à ce moment là et c'est là où je parlais d'être entière depuis la naissance de ta fille, c'est que être entière c'est y aller en acceptant tout, le plus comme le moins. Et donc d'incarner cette entièreté aussi dans ta posture, aussi bien sur scène qu'au sein de mon job de sens, dans toutes les sphères de ta vie finalement. Est-ce que ça fait sens pour toi ?

  • Ombeline

    Du coup, ça me faisait penser à quelque chose que j'avais envie de partager. Mais du coup, je vais peut-être oublier un morceau de ta question, donc il faudra que tu me recadres après. Sur la partie du modèle économique, il est clair qu'à un moment, j'ai eu besoin qu'il y ait plusieurs raisons pour oser aller sur ce projet et me dire que ça va nous permettre d'avoir un moyen de raconter ce qu'on fait de manière originale. Après, on pourra parler de concurrence, ça peut être intéressant. Le spectacle, le modèle économique en tant que tel, il est vendu. Et à côté de ça, ça fait de la visibilité pour notre entreprise d'utilité sociale. Donc, ça me paraît tout à fait pertinent. Donc, OK, go. En parallèle de ça, ça soulève la question globalement, et ça, c'est quelque chose qu'on a aussi travaillé, toi et moi, en coaching, sur cette histoire de comment arriver à passer un cap de développement. Parce que pour arriver à passer du temps sur le spectacle, il allait bien falloir que j'arrive à me détacher de toutes les choses que j'avais. Du coup, je me suis mise, petit à petit, à aussi payer des gens pour faire des choses à ma place. Et c'est quelque chose qu'on m'a un peu reproché. de dire mais attends mais Tu payes des gens pour faire des trucs pour toi ? Ouais, mais parce qu'en fait, jusqu'à un moment, il y a beaucoup trop de choses. On n'a que 24 heures dans une journée et en plus, mes nuits sont un peu pourries quand même. Donc, par rapport à la taille de la boîte et techniquement pour développer l'activité, c'était impératif. Il y avait de toute façon trop de choses à faire, même si j'étais bien organisée. Faire de la compta du commercial, de la com, de la production, donc de mon cas de l'accompagnement, je veux dire, c'était impossible. Et moi, pendant un moment, je restais dans ce schéma, bêtement, de la petite fille sage, la bonne élève. de « si, si, il faut que tu fasses tout toi-même, et que tu le fasses bien en plus, sauf que c'est impossible de tout faire bien, enfin je veux dire, c'est hyper dur d'être à la fois bon en compta, en commercial, en communication, enfin juste, voilà, à un moment, personnellement, je ne l'étais pas. Et je me rappelle de ce moment où tu me dis, là, tu as deux choix, en fait, c'est d'être dans une démarche où tu restes soit vers la pénurie ou vers l'abondance. C'était soit, je me disais, oui, mais je n'ai pas les moyens financiers d'investir pour payer des gens pour faire les choses à ma place, Mais du coup, je restais dans cette petitesse, ou alors de me dire, en fait, j'investis pour être dans une démarche d'abondance, mais effectivement, c'est un pari. Évidemment qu'à un moment, on sait prendre un risque, mais bon, après, le risque, il n'est pas monumental. On peut très bien se dire, bon, je mets cette somme-là, puis si je me rends compte au bout de un, deux, trois mois que ce n'est pas pertinent, je fais marche arrière et on mangera un peu des pâtes avec des légumes et ce sera très bien. Du coup, c'est cette démarche de me dire, il faut y aller, qui a libéré plein de choses. Mais de nouveau, il y avait quand même des messages et des discours de « Ah mais attends, tu fais ça un peu le… pas pour qui tu te prends, mais de nouveau ce truc de tu ne veux pas rester dans ta petite boîte, littéralement, enfin de boîte entreprise. Non, en fait, là, on a besoin d'aller plus loin. Il y a trop de personnes qui nous sollicitent pour qu'on les accompagne. Il faut qu'on y aille. » Et c'était dur pour moi d'assumer ce truc. Oui, je vais déléguer mes tâches. Ce n'est pas que ces tâches-là soient ingrates. C'est juste qu'il y en a qui aiment bien faire ça. On a ce grand débat avec du coup… Du coup, ma collègue qui est arrivée il n'y a pas longtemps et que je remercie mille fois, Laura, qui s'occupe de missions administratives et comptables, mais elle change ma vie. Toutes ces dizaines de petites actions et de petits projets qui étaient tout éparpillés dans mes journées, mais qui faisaient que je n'avais plus le temps de passer deux heures à faire avancer un gros truc, paralysaient mes semaines, en fait. Et elle m'a dit, mais moi, j'aime bien faire ça. Comment ça, t'aimes bien faire ça ? Ouais, moi, j'aime bien, ça ne me déplait pas du tout. Et moi, ça a changé l'organisation de mes semaines. Ça a changé ma vie.

  • Laura

    C'est un changement d'identité aussi profond en tant que femme, d'arrêter d'être au service. Ou plutôt de se mettre au service de ce qu'on choisit vraiment.

  • Ombeline

    Oui.

  • Laura

    Tu vois. Parce que, effectivement, ça fait partie de la pensée collective que de se sacrifier, que de passer en dernier ses enfants, ses équipes, ses clients, sa boîte. C'est un changement de paradigme véritable, en fait, de sortir de ça, parce que forcément, il y a aussi plein de bénéfices à être là-dedans, et d'oser incarner autre chose. Et ce qui est très intéressant de rappeler, comme tu le fais, c'est qu'à chaque fois qu'on change et qu'on s'engage dans un changement, la vie nous met toujours des « mais t'es sûre ? » Est-ce que c'est vraiment ça que tu veux ? De par les réactions des autres, de par des petits grains de sable qui vont se mettre sur le chemin. Et c'est comme si c'était une opportunité de se reposer la question « est-ce que c'est vraiment ça que je veux ? » Je me souviens de ces moments où effectivement, t'as entendu ou on t'a dit des choses et à chaque fois, tu te dis « bah oui, en fait » . c'est vraiment là que je vais et encore une fois parce que tu savais pourquoi t'y allais et que c'est pourquoi t'étais plus fort que tout le reste

  • Ombeline

    aussi. Oui. Il y avait ce pourquoi et aussi je crois que c'était suite à la naissance de ma fille. J'ai créé un premier filtre dans mes journées, dans l'organisation de mon planning, de mes tâches, qui était il faut que ça réponde à deux conditions. Ce que je vais accepter, ce à quoi je vais dire oui, il faut que ça réponde à deux conditions. La première c'est est-ce que c'est vraiment pertinent que ce soit moi qui fasse ça ? Est-ce que moi, j'ai une valeur ajoutée sur cette mission, sur cette activité ? Et le deuxième c'était est-ce que je kiffe faire ça ? Et je dis vraiment kiff, ce n'est pas juste est-ce que j'aime, qui est presque un peu mental, mais qui est vraiment est-ce que je kiffe, est-ce que ça me transporte, est-ce que ça me met un sourire, est-ce que voilà. Et c'est devenu un peu mon tamis de prise de décision professionnelle. Est-ce que ça m'apporte de la joie et est-ce que c'est utile que je fasse ça ? Bien sûr qu'il y a des cas où c'est utile que ce soit moi qui le fasse parce que je représente l'entreprise et qu'on veut passer un cadre de développement, il faut qu'on demande une aide en trésorerie à France Active par exemple. Bon, à un moment, oui, je suis la fondatrice de la boîte. Oui, c'est quand même pertinent que ce soit moi qui aille, même si ça ne me fait pas kiffer. Mais c'est vraiment pertinent que ce soit moi. Bon, OK. Mais sinon, à un moment, c'est de se dire qu'est-ce qui nous donne vraiment envie de nous lever le matin ? Est-ce que c'est pertinent que ce soit nous ? Est-ce qu'il vaudrait mieux qu'on soit ailleurs et qu'on fasse autre chose ? Ce qui était aussi intéressant dans cette période où j'étais quand même tout le temps en train de douter ou de redouter, j'accompagnais majoritairement des femmes. Du coup, dans notre parcours d'accompagnement, on travaillait sur la question des talents, notre mode de fonctionnement naturel, nos forces, etc. Donc, je leur disais, bon, ok, donc ça, ce sont tes talents. Donc, comment est-ce qu'ils s'expriment ? Comment tu peux réorganiser ton projet professionnel autour de tes talents ? Et je passais mon temps dans les accompagnements à les faire parler de leurs talents et tout ça. À un moment, je me retrouve à presque m'exploser de rire quand je reprends la liste de mes talents et je revois la liste de mes tâches. Et je me dis, mais tu es à côté de la plaque, ma pauvre fille, en fait. me dire mais en fait, dans mes talents Il y a ce côté futuriste de la vision, il y a le positivité, donc d'être vraiment quelque chose qui va être enthousiaste, empathique, donc orienté quand même vers les besoins des autres, dans la connexion, faire des ponts avec d'autres personnes, d'autres structures, et le dernier qui s'appelle charisme, j'aime pas ce mot-là, mais bon bref, qui est quand même de prendre la parole, d'être orienté vers l'extérieur. Et à chaque fois, ce sont vraiment des talents qui sont tournés vers l'extérieur pour prendre soin des personnes que j'accompagne, de mon équipe, prendre la parole, développer des idées. Et moi, j'étais là au quotidien en train de galérer avec mon énorme tableau de trésorerie parce qu'on était quand même à plusieurs centaines de milliers de retifs d'affaires. Et j'étais là à galérer et à faire les factures et à gérer les micro-sollicitations en interne parce qu'il y avait tel ou tel truc qui est buggé. Enfin, je me disais, mais ce n'est pas possible, mais ça n'a aucun sens. Et en plus, dans mon petit bureau de 10 mètres carrés, dans ma maison à Saint-Cyr, je sortais de chez moi pour amener mes enfants à la crèche, à l'école et aller les récupérer. Tu marches sur la tête. Les personnes que tu accompagnes, chaque semaine, tu leur dis « Mais si, mais... » connecte-toi à tes talents et je faisais fondamentalement l'inverse et quand je l'ai réalisé, alors que c'était d'une évidence évidemment sans nom, je me suis à la fois sentie bête et je me suis dit, écoute il n'est jamais trop tard de toute façon pour avoir des prises de conscience et réajuster et là par contre, il faut réajuster ma cocotte soit ta meilleure amie, regarde-toi en face dans le miroir en disant, c'est bon t'as fini tes conneries, maintenant t'assumes et tu vas parce que là juste, si tu vas pas, personne le fera à ta place en fait, et là ça m'a je me suis mis un petit coup de pied aux fesses toute seule Merci. Et à partir de là, j'avais la voix d'Étienne Dao. Aujourd'hui, c'est le premier jour du reste de ta vie. Je suis repartie.

  • Laura

    Je trouve que c'est aussi important de passer par l'opposé, toujours, ou par les zones d'ombre de nos talents ou de nos forces. C'est peut-être aussi une façon de les transcender et d'expérimenter un autre niveau de chacun des talents. Que ce soit le talent du charisme. Tu avais déjà expérimenté certaines facettes de ce talent du charisme. Mais là, il y avait comme un autre step. Et qui dit autre step, dit aussi d'aller revisiter certaines zones d'ombre, certaines oppositions à ce charisme pour transcender et pour l'expérimenter d'une autre façon encore aujourd'hui, vu que clairement, tu es dans ton talent de charisme avec ta conférence spectacle sur scène. Donc, c'est important de rappeler ça, que rien n'est linéaire et que très souvent, on replonge dans nos zones d'ombre, on replonge dans là où on a besoin de réajuster, de réaligner et de transcender. Donc on arrive dans la dernière facette aussi de notre conversation, même si évidemment j'aimerais que ça dure plusieurs heures, parce que je sais que tu as tellement de choses à transmettre encore. Mais aujourd'hui, dans cette posture plus mature, plus consciente, là où tu es en fait, où est-ce que tu en es de tout ça ?

  • Ombeline

    Alors effectivement, le sujet actuel, c'est que comme on ne peut pas être au four et au moulin, le monde a continué d'avancer aussi. Il y a des gens qui ont trouvé que c'était chouette ce qu'on faisait. Et ils se sont dit, tiens, science est pareil. Et c'est vrai que j'étais occupée sur d'autres activités. On a mis en place une démarche de gouvernance partagée dans l'équipe de mon job de sens. C'est passionnant, c'est juste génial de voir un collectif qui se structure, où on ose parler de système de rémunération avec les personnes qui sont rémunérées, et discuter ça ensemble, de co-construire des trucs passionnants. Effectivement, on s'est rendu compte qu'il y avait d'autres acteurs dont les sites internet ressemblaient à M. beaucoup d'autres qui reprenaient les mêmes phrases. Je me suis dit, ah, bon. Il y a quelques années, ça m'aurait mis dans une colère, une frustration. Et là, je me suis dit, bon, c'est bon signe. Ça veut dire que ce qu'on fait, ça va être plutôt pas mal. Et que c'était des bonnes idées. Je me suis dit, OK, mon talent de positivité numéro 2, je vais capitaliser sur cette positivité. Sur mon côté futuriste, on va continuer à être à l'écoute des besoins des gens qu'on accompagne et se dire, comment est-ce qu'on va continuer à pouvoir faire évoluer l'accompagnement qu'on propose. pour qu'ils soient encore plus connectés aux besoins des gens, qu'ils proposent des nouvelles choses qui, du coup, sont différentes de ce que font qu'on frère, qu'on sœur, si c'est comme ça qu'on dit. Et voilà, et d'aller sur ce côté un peu futuriste. Moi, j'aime bien, du coup, avoir des idées, me projeter sur des visions et tester des choses. De nouveau, voilà, la défricheuse assumée. Et de me dire, OK, on va continuer. En fait, ça m'a un peu réveillée de nouveau de me dire, ah oui, c'est vrai que du coup, OK, ils nous ont un petit peu rattrapés. Bon, ben, c'est pas grave, on va continuer à avancer. On a été les premiers à faire ce bilan de compétences à impact sociétal en 2017. Les autres sont arrivés quelques années après. Ce n'est pas grave. En fait, on a quand même cette avance, donc on va juste continuer à innover ou proposer de nouvelles choses et ça ira. Mais ça m'a réveillée de me dire, ah oui, non, t'endors pas, on va continuer à avancer là-dessus. Oui,

  • Laura

    tu as été challengée sur justement assumer encore plus et reconnecter à ton côté pionnier aussi et défricheuse. Aussi bien toi, effectivement, avec la conférence, mais en tant que personne source et dirigeante de l'entreprise, de dire si on revenait encore plus dans notre rôle de défricheur en tant qu'entreprise, en tant qu'organisme, qu'est-ce qu'on crée aujourd'hui ? Est-ce qu'il y a des choses que tu pourrais nous dire dans vérité ?

  • Ombeline

    On va dire que dans les choses qui font l'ADN de mon job de sens, c'est le fait d'accompagner des personnes qui ont vraiment envie de travailler autour d'une cause qui leur gratouille le ventre. Toutes les personnes qui accompagnent chez Mon Job de Sens ont une expertise dans ces sujets-là, parce que ça a été leur ancienne vie professionnelle, c'est un très fort engagement dans leur vie personnelle. Ils ont une expertise, ils ont du réseau là-dedans, parce qu'on a une grande croyance que les choses vont évoluer par l'écosystème, qu'on est connecté autour de sujets qui se croisent. On n'a pas d'un côté les thématiques alimentation, d'un autre les thématiques énergie, d'un autre les thématiques économie circulaire. évidemment, on parle du fonctionnement de la société, donc tout est lié. Donc, des personnes qui s'intéressent à un sujet ont des contacts et des connaissances entre l'un et l'autre et c'est plutôt les dynamiques territoriales qui sont intéressantes, puisque qu'à la défense ou en visio, qu'on va faire changer les choses, c'est quand même sur les besoins du quotidien des habitants de même territoire. Donc, c'est le fait de réaxer les choses autour d'enjeux territoriaux, avec des acteurs territoriaux, qu'ils soient institutionnels, associatifs, privés, publics, tout ça, de renforcer, nous, la communauté des personnes de Mon Job de Sens, donc les plus de 700 personnes qu'on a accompagné depuis 8 ans. le fait de renforcer le partage d'expertise et donc je veux aussi moi me remettre plus on va dire à disposition des personnes qu'on accompagne de manière collective parce que j'ai fait l'année dernière mes 20 ans d'engagement environnemental 20 ans où j'ai creusé ces sujets j'ai rencontré des gens etc et donc de pouvoir être à disposition des personnes qu'on accompagne pour encore plus les aider. Jusque là j'étais à disposition des personnes que j'accompagnais moi et là c'est vraiment de pouvoir l'être de manière encore plus collective et d'être disponible pour ça. De réaxer sur ces choses qui ont fait vraiment notre ADN cette démarche de gouvernance partagée sur laquelle on va insister. On est une entreprise d'utilité sociale et on a envie de renforcer cette identité-là, d'insister sur qui on est, pourquoi on fait les choses. Et je pense que la magie fera le reste. Il ne faut jamais s'endormir sur « c'est le laurier » , il faut continuer à avancer.

  • Laura

    Et puis je crois que quand on est pionnier, on reste pionnier. Il y a eu aussi encore plus cette création de synergie, de renforcer les liens. et les ponts en interne au sein de l'équipe, vous avez recruté aussi des nouveaux coachs partenaires.

  • Ombeline

    Cette démarche de gouvernance partagée, elle s'est faite grâce à l'une de mes collègues, qui s'appelle Julie Devic, qui est quelqu'un qu'on a accompagnée il y a quelques années, qui est toujours restée dans notre écosystème, parce que vraiment dans l'état d'esprit. L'année dernière, on a recruté de nouvelles coachs dans le collectif, elle a rejoint ce groupe-là. On leur faisait vivre aussi à ces coachs, quand on les forma à notre méthode, aux outils qu'on utilise, et notamment les scénarios de vie. elle faisait l'exercice comme les personnes qu'on accompagne. Et elle disait, moi, mon rêve, ce serait vraiment d'être dans l'équipe de mon job de sens, au-delà du coaching, mais d'être encore plus sur la démarche de gestion, tout ça. Je lui ai dit, ok, du coup, il va falloir que tu fasses une enquête terrain pour voir si c'est pertinent. Et donc, on s'est rappelé pour en discuter. Puis elle m'a dit que, avant, elle était contrôleuse de gestion. Donc, nous, on a clairement des enjeux de gestion administrative et financière. et elle me dit qu'elle est passionnée de gouvernance partagée, qu'elle amorce une formation près de l'université du Nouveau qui du coup travaille sur la gouvernance partagée à mettre en place dans des organisations, qu'elles soient associatives ou privées d'entreprises. Et elle me dit est-ce que je pourrais prendre mon job de sens comme cas pratique ? Je dis évidemment, c'est trop intéressant pour nous de pouvoir être sujet d'études. Et puis en fait on discute et on se rend compte que ce serait tellement pertinent qu'elle soit plus impliquée dans la boîte et du coup elle est devenue salariée de mon job de sens dans la foulée. C'est elle qui porte du coup cette démarche-là qui au final... Cette démarche de gouvernance partagée a toujours fait partie de manière implicite du fonctionnement de mon job de sens, vu que dès le départ, toutes les parties prenantes, que ce soit nos bénéficiaires ou les coachs, on a toujours été en mode comité de pilotage pour prendre les décisions stratégiques sur qu'est-ce qu'on développe, comment on s'organise. Mais là, du coup, c'était de le structurer et de l'officialiser. Je n'ai pas une passion pour l'organisation, la structuration, tout ça. De manière empirique, oui, ça se fait, mais pas de l'organiser. Et donc, elle a aidé, du coup, avec d'autres personnes en interne. Du coup, notre chère Sophie, qui vient de partir sur de nouvelles aventures, mais qui a aidé à créer tous les process en interne. Et du coup, les deux en parallèle, on a vraiment passé un cap de développement par rapport à ça. Et donc, le but de la gouvernance partagée, c'est véritablement de co-construire, mais avec cette triple démarche qui est de dire, OK, on a besoin d'horizontalité, mais si on ne fait que de l'horizontalité, on n'avance pas, en fait, avec la gouvernance partagée. Il y a plein d'expériences qu'on foirait de gouvernance partagée parce qu'on n'était que sur « tout le monde donne son avis » . Oui, ok, mais en fait… on donne son avis, mais en profondeur sur certains sujets. Il faut qu'on puisse aller en profondeur pour que ça ait de la richesse, mais à un moment, il va aussi falloir qu'il y ait de la verticalité. Et c'est pour ça qu'on crée des cercles pour qu'autour de sujets bien précis, que ce soit la vente, le pilotage, la vie d'équipe, l'accompagnement, etc., on va avoir aussi des cercles où des personnes plus restreintes sont présentes et vont, suite à des échanges collectifs, trancher pour qu'on puisse avancer. Et après, être capable aussi, tous les 6 mois, 1 an, de remettre des choses en question en se disant... Ah, en fait, on a testé et on va quand même réajuster des choses. Et du coup, c'est ce ping-pong qu'on fait qui nous permet d'avancer. Voilà, de manière itérative, on teste, on apprend, on recommence. C'est le seul truc que j'aime bien dans le fonctionnement des startups. On essaye et on ose. On ose essayer et on ose se dire, bon, en fait, ce n'était pas une bonne idée, on va changer.

  • Laura

    Et puis non, mais je trouve que c'est un bel exemple et je te remercie de le partager parce que ça montre aussi une facette de ta posture de leader. où tu es dans le respect de ce qui est important pour toi, notamment construire des ponts et créer de l'impact collectif, parce que c'est à l'extérieur de mon job de sens, mais c'est aussi à l'intérieur de l'entreprise. Et on voit que dans ce que tu racontes, tu es là en tant que leader, en tant que personne source, c'est-à-dire que tu tiens l'intention, tu rends possible cette gouvernance partagée, mais ce n'est pas toi qui oeuvres, ce n'est pas toi qui es dans l'opérationnel en fait. Tu as su identifier et faire monter des personnes. qui étaient intéressées par ça, qui étaient compétentes aussi pour ça et qui allaient mettre leur énergie dans ce projet. Et ça aussi, je trouve que c'est ce qui a changé au sein de mon job de sens dans toi, tout ton réalignement, ton expansion, ta crise de leadership, on va dire, pour reprendre les mêmes mots, c'est que non seulement il y a cette délégation où tu payes des gens pour, mais il y a aussi le fait de laisser de la place à d'autres expertises, à d'autres personnalités et à d'autres formes de leadership au sein de la boîte. Et ça, je trouve que c'est important de le dire parce qu'on n'est pas dans cette peur de perdre le contrôle. Mais au contraire, on est dans plus on œuvre ensemble, plus on crée de la richesse au sein de l'entreprise. Et toi, en tant que dirigeante, ton rôle, ce n'est pas de tout faire, de tout décider. C'est d'être la chef d'orchestre de tout ça et de tous ces talents en plus.

  • Ombeline

    Ah mais complètement. Pour le coup, il y a des personnes qui aiment contrôler. J'ai envie que les choses avancent. Ce qui est important pour moi, c'est ça. C'est que ça évolue. J'ai surtout grand plaisir à voir quand les choses fonctionnent sans moi. Je suis persuadée que personne n'est indispensable. La première fois où j'ai expérimenté ça, c'était quand j'avais rejoint le Zero Waste France, avant que ça s'appelle comme ça, le CNID. Le directeur qui m'avait recrutée quittait l'assaut au bout d'un an où j'y étais. Et j'étais en panique. Il m'a dit « Mais Laura, t'inquiète, personne n'est irremplaçable. » Et au final, il a été remplacé par du coup, Flore Berlingen. qui est devenue, en plus depuis, une amie qui est une personne exceptionnelle que je vous recommande de suivre sur les questions d'économie circulaire. Elle est passionnante à l'oral, à l'écrit, elle écrit des bouquins géniaux, passionnante. Et effectivement, tout ce qui est important, c'est que chacun soit à la bonne place et s'éclate. Parce que le but, ce n'est pas juste de sacrifier sa vie, c'est d'être heureux. Et quand les personnes sont à la bonne place, il y a vraiment la magie qui s'opère. Et typiquement, même sur l'organisation interne de la structure, plus j'ai laissé d'autonomie aux personnes, Mais mieux les choses ont été faites. Moi, ça me va très bien de juste pas être concernée par des trucs... Il y a des sujets sur lesquels j'aime bien donner mon avis, j'aime bien réfléchir, j'aime bien chercher et voir si je n'ai pas des idées. Et il y en a où, en fait, c'est très bien, il faut que ça bouge. J'aime bien être sur le développement, mais pas sur le détail.

  • Laura

    Pour, je trouve, en arriver là, c'est parfois nécessaire d'aller dans sa propre transformation pour aller dégager les résidus de culpabilité. Parce que ce qui nous met dans l'excès de contrôle ou dans les difficultés à déléguer ou à s'élever aussi dans son leadership, c'est tous les endroits où on croit. devoir servir, devoir se sacrifier et où on se sent coupable si on ne tient pas ce rôle-là. On est arrivé à la fin de notre conversation, ma chère Laura. Qu'est-ce qu'il faudrait ajouter pour que ça te semble complet ?

  • Ombeline

    Les choses qui ont vraiment créé des transformations dans ma vie, ce serait à la fois ce double questionnement de « est-ce que c'est vraiment pertinent que je fasse ça ? » Est-ce que ça fait une différence que ce soit moi qui le fasse ? Est-ce que ça m'apporte de la joie ? Ça, ça a bien changé mes journées. Et la deuxième chose qui a changé mes journées, Merci. c'était de comprendre que les choses bougeaient quand elles passaient à l'échelle collective, quoi qu'elles soient. Oui, c'est important de faire des choses chez soi, sur son temps perso, de s'engager. Ok, mais en fait, ce qui fait que les choses prennent vraiment une dimension supplémentaire et surtout qu'elles ont un effet boule de neige, c'est dès qu'on passe à l'échelle collective. Si je donne un exemple basique, ce serait, c'est très bien d'avoir un petit composteur chez soi et trier ses biodéchets et de faire son petit compost. Mais si vous arrivez à motiver un voisin ou même plus pour juste avoir un composteur que vous Merci. partager. En fait, ça, ça va avoir un effet boule de neige, parce qu'au-delà de mettre vos petites épluchures en commun, le jour où vous allez faire juste le petit apéro pour distribuer les Bioso et vous parler de qu'est-ce qu'on met, qu'est-ce qu'on met pas, d'autres personnes vont s'arrêter, vont le voir, vont se rendre compte que c'est pertinent. Donc, c'est un exemple anecdotique sur le Composteur, mais sur tous les projets du monde, dès qu'on passe à l'échelle collective, dès qu'on ose sortir de chez soi, ça bouge. Or, Netflix nous tue là-dedans, parce qu'à un moment, on a juste tendance à, quand on habite à Paris, et ce que j'ai fait longtemps. se dire je finis de bosser, je veux juste prendre le métro le plus vite possible. Et alors que les métros passent toutes les minutes 30, on court pour se jeter dedans et on repousse les portes pour pouvoir être à l'intérieur, alors que le prochain est dans une minute 30. Tout ça pour être juste plus vite chez soi, pour un moment se dire je vais regarder ma petite série. Et c'est vrai que ce monde-là nous endort, et que je pense qu'on a plus fait des actions collectives, et qu'on arrive mieux à vivre ensemble, et qu'il y a plus de solidarité, quand du coup on arrive à être un tout petit peu moins pressé et à regarder autour de soi. Mais ce n'est pas facile parce qu'on s'est un petit peu endormi avec ce confort de nos maisons. Mais ce seraient les deux choses qui ont un peu changé ma vie.

  • Laura

    C'est précieux, merci. Je pense que ça fait typiquement partie aussi du leadership féminin que de rappeler l'importance du collectif. Ma chère Laura, dans la description de cet épisode, on va rajouter toutes les façons de prendre contact avec toi, mon job de sens, et puis surtout de trouver les prochaines dates de ton spectacle. Donc je vous invite évidemment à... courir prendre votre place pour la prochaine date de Laura. Un immense merci pour ta présence dans Vérité, pour ta confiance et ton ouverture. Et puis, je sais qu'on se retrouve très vite.

  • Ombeline

    Merci pour cette invitation.

  • Laura

    Ma dernière question, avec quoi tu repars de cette conversation ?

  • Ombeline

    Avec beaucoup d'enthousiasme et l'envie de continuer à défricher. Là, ça m'a donné des nouvelles idées.

  • Laura

    Génial. Merci. À très vite, ma chère. Merci Laura pour ta parole lucide, sensible, courageuse. Merci d'avoir mis en lumière cette réalité souvent tue, celle des dirigeantes à impact, qui même au cœur de la réussite traversent des remises en question intimes, profondes, bouleversantes. Car ce n'est pas parce qu'on est solide à l'extérieur qu'on ne vacille pas à l'intérieur. Et ce n'est pas parce qu'on guide les autres qu'on ne mérite pas d'être à son tour soutenu. Si cet épisode vous a parlé, je vous recommande aussi d'écouter celui avec Axelle Dossade, fondatrice de l'école des arts sadiens, qui explore avec intensité la transformation intérieure des femmes puissantes, quand elles choisissent d'arrêter de se fragmenter pour enfin s'incarner. Et si vous sentez que vous êtes vous aussi dans une bascule de posture, dans un entre-deux où votre tête a compris, mais votre corps n'y est pas encore, alors sachez que vous n'êtes pas seul. Je suis Ambeline Becker, depuis plus de 13 ans j'accompagne des femmes et des hommes en transition entre réussite visible et réalignement intérieur. J'ai guidé plus de 350 entrepreneurs à retrouver leur intégrité vibratoire, à bâtir un modèle d'expansion fluide, structuré et vivant, sans se sacrifier, sans se trahir, sans s'épuiser. Le collectif libre est né de cette expérience, un espace de reliance profonde, d'accompagnement stratégique et énergétique, conçue pour celles et ceux qui ont déjà beaucoup donné et qui ressentent l'appel à expenser autrement. Si c'est votre cas, je vous invite à découvrir l'univers de Libre. Toutes les informations sont dans la description de l'épisode. Merci pour votre écoute, prenez soin de votre vérité et à très bientôt pour un nouvel épisode de vérité.

Chapters

  • Introduction et aspirations de liberté

    00:02

  • Conversations sur l'invisible et la transformation intérieure

    00:31

  • Présentation de Laura Cagnot-Genevois et de son parcours

    01:07

  • La maternité comme catalyseur de transformation

    02:16

  • Réflexions sur le leadership et la posture de dirigeante

    04:25

  • Les défis du retour après le congé maternité

    06:21

  • Retour à l'accompagnement et à la confiance en soi

    07:42

  • Création de la conférence-spectacle

    10:00

  • Impact et émotions dans le leadership

    10:18

  • Redéfinition de l'identité et du leadership

    11:46

  • Conclusion et réflexions finales

    17:40

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