Speaker #0Quand toutes les cases sont cochées, quand on a rempli tous les objectifs de vie, matériels la plupart du temps malheureusement, et que l'on n'arrive pas à être heureux, c'est frustrant. Pire, c'est hantétant. Et parfois même ça va jusqu'à la déprime, ou pire, on ne se reconnaît plus, on est tantôt aigri de voir le bonheur ailleurs, tantôt envieux de ces gens qui en apparence ont l'air d'être comblés par une vie similaire à la nôtre. Et en fait c'est par là qu'a commencé ma dégringolade. Je te raconte. Épisode 01, tout pour être heureuse et pourtant. Pour vous brosser un tableau rapide de ma vie à cette époque, j'étais cadre dans la filiale d'une grande banque, j'exerçais un métier que j'avais choisi et que j'aimais, je gagnais très bien ma vie, j'habitais un très joli petit pavillon en banlieue, j'étais en couple avec une chouette personne depuis quelques années déjà, j'avais une petite voiture sportive, je faisais du shopping, j'allais chez le coiffeur, manucure, resto, sortie... Je me refusais franchement pas grand-chose. J'avais une vie qui était enviable et anguilleuse. Et malgré tout, quelque chose ne tournait pas rond. Je n'arrivais pas à me satisfaire de ce que je vivais. À l'époque, j'avais même écrit
Speaker #0Alors ça c'était jusqu'au jour où j'ai pris rendez-vous avec un hypnothérapeute. Je me rappellerai toujours la sensation horrible de me fissurer de l'intérieur quand il m'a demandé après quelques minutes de conversation. Mais vous êtes heureuse ? Et là j'ai été dans l'incapacité de prononcer oui, puisque tout en moi hurlait non. Je me suis effondrée. Et puis il y a eu cette phrase qui a été ma seule réponse entre deux sanglots, « Je n'ai pas le droit de ne pas l'être » . Sous-entendu, je n'ai pas le droit de ne pas être heureuse au regard de ma vie. Et à l'époque, je crois que j'ai fait ce que l'on tente en grande majorité de faire, j'ai nié le problème. Donc après avoir pleuré un bon coup, j'ai essayé de me convaincre que ce n'était qu'une passe. Sauf que ce n'était pas la première, et que le problème allait encore s'aggraver. On peut essayer de se persuader que tout va bien, que ça va passer. Mais la plupart du temps, quand le malaise persiste, c'est qu'il y a vraiment un sujet derrière. Aujourd'hui encore, je me demande d'où j'ai bien pu avoir cette conviction-là de ne pas avoir le droit de faillir parce que ma vie est matériellement confortable. J'ai trouvé plusieurs raisons à ça. La société qui porte au pinacle la réussite matérielle ne nous y aide pas, ça c'est certain. Il y a aussi ce que j'appelle l'échelle du malheur, la fameuse graduation que l'on utilise pour dire « il y a pire que moi » . et sur laquelle je ferai un épisode sûrement. Il y a la peur du changement, la peur de l'inconnu. Il y a aussi la pression familiale et amicale. À qui peut-on se plaindre d'une situation aussi idéale ? Ne diront-ils pas que je crache dans la soupe ? Mais au final, je crois que tout ça peut être résumé à deux raisons principales. La peur du regard des autres et un grand manque de confiance en soi et en ses ressentis. Et avant toute chose... Je tiens à te dire que quelle que soit la raison pour laquelle on repousse ce mal-être, laisse-moi être la personne qui te rappelle que oui, tu as le droit. Tu as le droit de te sentir triste ou d'être malheureux, même si ta vie matérielle est confortable, et même si aujourd'hui tu n'as pas la force ou l'envie de changer ça. C'est ok. On plante ici, dans ce podcast, des graines sans savoir ce qui va pousser. L'important c'est de se poser les bonnes questions pour que quelle que soit la réponse, elle soit... aligné avec ton moi profond. Et à propos de questions, s'il était déjà seulement question de l'accueillir ce mal-être, de lui laisser un espace d'expression. Il a quelque chose à te dire, c'est sûr, et on sait au fond de nous. Mais ça fait peur, parce que ça bouleverse ce qui était établi et stable. Mais pour autant, c'était pas forcément sain ou aligné. Et comme tout être vivant, on évolue. Alors il serait peut-être bien de se demander qu'est-ce qui provoque cet inconfort ou ce mal-être ? Peut-être est-ce des situations particulières, comme certaines réunions stressantes au boulot, ou des interactions spécifiques avec certains proches. Peut-être est-ce plus global, ou lié à un changement de vie subi et non choisi. Les possibilités, elles sont multiples. Et ce n'est pas parce qu'on regarde son mal-être en face qu'il va nous obliger à opérer un changement drastique. Ce n'est pas parce qu'on va essayer de s'accorder quelques minutes de réflexion sur notre... incapacité entre guillemets à être heureux dans notre vie de maintenant, que le simple fait de se demander va nous mettre le couteau sous la gorge pour partir vivre au fin fond des Pyrénées dans une grotte sans eau ni électricité. Alors parfois oui, comme ça a été mon cas, je précise quand même juste que la grotte est une métaphore et que j'ai de l'eau et de l'électricité, mais parfois il était juste question de mettre de la conscience dans ce que l'on vit pour évaluer honnêtement si c'est ce que l'on veut vivre. Et encore une fois, la réponse peut être oui et c'est parfait. Moi je crois fort au fait qu'il n'y a pas de bonne réponse. puisque chacun aura la sienne. Mais par contre, il y a des bonnes questions. Et ce que je n'ai pas fait à l'époque et que je vous souhaite du fond du cœur de pouvoir faire, c'est d'avoir la bienveillance envers vous-même, d'être à l'écoute de la douleur morale ou émotionnelle que l'on peut ressentir. Et pour moi, si derrière la chute a été aussi abrupte, c'est très probablement que la vie a fini par crier plus fort le message parce que j'étais sourde au premier signeau. Et pour revenir à ce qui entrave notre capacité à accueillir ce mal-être, Si c'est le regard des gens, n'oubliez jamais que vous êtes la seule personne avec qui vous allez passer votre vie entière. Votre bonheur et votre équilibre comptent plus que tout le reste. Et ça, ça permet de se recentrer sur l'essentiel, son essentiel. Autre chose que la vie m'a appris, c'est que tout peut être dit à partir du moment où c'est fait avec justesse, respect et sincérité. C'est ainsi que les messages, même difficiles à entendre, peuvent vous soulager vraiment. Si le regard de vos collègues, de vos parents, de vos enfants, de votre mari, de votre femme, de vos amis vous pèse, et que c'est pour cette raison-là que vous n'accueillez pas ce que vous ressentez au fond de vous, alors dites-vous que personne ne vous oblige à vous exprimer là-dessus tant que c'est à l'état de réflexion. Vous pouvez aussi décider d'aller en parler à un tiers, thérapeute ou autre, ou vous pouvez décider de leur en parler avec votre cœur. Livrer les choses peut être une solution si c'est fait en conscience. Ce que la personne en fera ou comment elle le vivra n'est pas de votre responsabilité. Ça ne vous appartient plus à partir du moment où vous lui avez livré de la bonne façon. Voilà, c'est ce que je souhaitais vous dire aujourd'hui. Le message principal de cet épisode, c'est c'est ok de ne pas être heureux, c'est ok de ne pas se sentir à sa place, c'est ok de ne pas être aligné avec ce qu'on vit. Et tout cela, même si on a une jolie vie, une jolie famille ou un contexte matériellement confortable. Le plus important est de l'accueillir et de questionner ce ressenti pour essayer de le comprendre et peut-être, qui sait, dans un second temps, de prendre les décisions pour se réaligner avec ce qui nous rend heureux. J'espère que cet épisode vous a plu, qu'il vous a permis d'alléger votre cœur si tel est votre besoin et de vous apporter un petit peu plus de douceur à vous-même. Merci de m'avoir écouté jusqu'au bout. Je vous souhaite une belle journée, une bonne matinée, une belle soirée, une bonne nuit, en fonction. Et je vous dis à très vite.