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L’éco-conception dans le design graphique - Avec Aude Bauduin, designer graphique et illustratrice, Les Odes Studio

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38min |03/06/2025
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Description

Dans cet épisode, je vous propose une plongée dans l’univers de l’écoconception appliquée au design graphique, en compagnie d’Aude Bauduin, graphiste et illustratrice (Les Odes studio), spécialisée dans une approche sensible, durable et engagée du design.


Qu’est-ce que ça signifie concrètement, éco-concevoir une affiche, un flyer ou une identité visuelle ? Quels leviers actionner pour réduire l’empreinte écologique de nos créations sans perdre en force graphique ou en impact émotionnel ?


Avec Aude, on décrypte les grands principes de l’écoconception, on partage des pistes très concrètes pour mieux faire, et on interroge aussi notre posture de communicant·e dans cette nécessaire transformation.


Cet épisode est une invitation à ralentir, à créer avec plus de conscience, et à remettre du sens dans nos choix créatifs.


👉 Pour aller plus loin, explorez la Bibli de Zora, ma sélection de ressources pratiques pour mettre en œuvre une communication plus responsable.


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Un podcast de Nelly Biskup


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Vers l'Essentiel, le podcast qui met en lumière les acteurs normands engagés dans une transition durable. Un épisode par mois, des échanges concrets et inspirants pour découvrir celles et ceux qui transforment l'impact en action. Bienvenue dans ce nouvel épisode de Vers l'Essentiel. Après notre plongée passionnante dans l'univers de l'imprimerie et la définition de la communication responsable, il était tout naturel de poursuivre avec un autre pilier de cette démarche durable, le design graphique. Aujourd'hui, je vous invite à explorer avec Aude Beaudoin, graphiste et illustratrice, l'univers de l'éco-conception dans le graphisme. Avant de commencer, à rentrer dans le vif du sujet, est-ce que tu pourrais te présenter et nous expliquer ton parcours ?

  • Speaker #1

    Oui. Merci déjà de me recevoir Nelly, dans ce podcast. Moi je suis graphiste illustratrice depuis 2018, en indépendante, et pendant 4 ans, de 2018 à 2022, j'étais aussi graphiste salariée en parallèle. Et en 2022, je me suis lancée à 100% à mon compte, et c'est à ce moment-là que j'ai pris la décision de me spécialiser en éco-conception. Et voilà.

  • Speaker #0

    Dans le design graphique, l'éco-conception consiste à repenser l'ensemble du processus créatif afin de réduire au maximum notre impact sur l'environnement. Cela commence dès l'idéation et se poursuit jusqu'à la réalisation finale, qu'il s'agisse d'un support imprimé ou numérique. L'idée est d'optimiser chaque choix, du format à la sélection des matériaux en passant par l'utilisation des encres et la diffusion des visuels. Peux-tu nous expliquer ce que représente l'éco-conception pour toi dans ton métier de graphiste et illustratrice et pourquoi tu as choisi de prendre ce tournant dans tes pratiques ?

  • Speaker #1

    Le déclic, je l'ai eu pour la petite histoire. Quand j'étais graphiste salariée aussi dans une entreprise avant, j'ai eu un moment, c'était une petite entreprise, donc on était un peu multi-casquettes et je participais ou je donnais un coup de main lors des événements aussi qu'on pouvait mener. J'ai un très fort souvenir d'un moment où on a... Donc on préparait les stands, etc. Et on a déballé des centaines et des centaines de balles anti-stress, chacune emballée individuellement dans un petit sachet, qui n'était même pas un sachet hermétique, donc il n'y avait même pas de question d'hygiène ou quoi derrière. Ça ne servait vraiment strictement à rien. Et on s'est retrouvés avec une montagne de plastique inutile. Déjà, la balle anti-stress, on peut se poser la question de son utilité. Mais là, on s'est retrouvés avec cette tonne de plastique. Et c'est vrai que je suis un peu sortie de là en me disant, il y a peut-être un problème dans la façon dont on fait les choses. et à aucun moment on s'était posé la question de l'utilité de ce goodies, de son conditionnement et ça a réveillé déjà un petit peu quelque chose en moi et quand je me suis lancée en Indé à 100% du coup je me suis dit mais en fait moi j'ai des convictions, on en parlera peut-être tout à l'heure mais j'ai des convictions personnelles très fortes sur les questions environnementales et je me suis dit mais en fait c'est évident que maintenant que j'ai les mains libres entre guillemets mon travail peut... vraiment coïncider avec mes convictions personnelles. Et il faut en fait que ça coïncide, sinon pour moi c'est pas cohérent. Et donc c'est à ce moment-là que j'ai pris ce tournant-là, que je me suis un peu renseignée sur ce qui pouvait être fait, comment on pouvait améliorer les choses. Ça s'est pas fait du bon roulant de main, bien entendu. Mais en fait, voilà, pour moi l'éco-conception c'est... Je sais pas si on peut résumer ça comme ça, mais c'est vraiment juste une évidence et une cohérence en fait pour que... Moi je suis passionnée par ce que je fais, mais du coup si je fais ça avec des contradictions morales derrière... Ça ne peut pas fonctionner, surtout dans les métiers créatifs. Je trouve qu'on va manquer vite de sincérité si on ne fait pas quelque chose de cohérent. C'est pour ça que j'ai choisi ça.

  • Speaker #0

    Oui, c'est intéressant ce que tu dis sur la cohérence et sur remettre du sens dans ce qu'on fait. En effet, moi, je partage ça aussi et c'est ce qui m'a motivée à m'orienter vers ce genre de démarche. Adopter une approche éco-responsable en design graphique signifie tout d'abord interroger chaque décision créative. Par exemple, choisir un format de fichier plus léger ... peut contribuer à réduire l'empreinte carbone liée au stockage et à la transmission des données. De même, repenser l'utilisation des couleurs, sélectionner des typographies économes en encre et opter pour des supports fabriqués de manière responsable, voilà quelques-uns des défis qui se posent à nos designers. Comment intègres-tu ces réflexions dès la phase d'idéation d'un projet ?

  • Speaker #1

    Alors, ça peut paraître paradoxal, mais moi, je ne l'intègre pas tout de suite, justement. L'éco-conception, elle ne vient pas dès la phase d'idéation. Moi, j'ai besoin d'abord réfléchir de manière très artistique. J'ai besoin qu'en fait, ce que je crée raconte à minima quelque chose. Alors évidemment, ça dépend des projets qu'on fait, etc. Mais j'ai besoin que ma création graphique, elle veuille dire quelque chose, elle ait du sens. Donc en fait, paradoxalement, je vais d'abord la réfléchir d'un aspect vraiment artistique, faire mes petits drafts et tout. dans mon coin et une fois que j'ai posé mon concept, qui est cohérent avec la demande, je me dis ok maintenant que je dois passer au vrai truc quoi, je pars du croquis, comment j'intègre là dans ce que j'ai voulu faire la démarche des co-conceptions et donc à ce moment là je me dis et ben voilà mon truc il est de cette forme là, comment je peux modifier ça pour que ce soit qui a un taux d'ancrage moins important, comment je peux adapter la typo que j'avais pensé mettre au début, comment je peux trouver une alternative et donc ça vient dans un second temps mais pour moi c'est assez important de j'ai un peu la crainte et le sentiment que si je mettais l'éco-conception dès la phase d'idéation, ça me crée une sorte de contrainte bloquante. C'est pour ça que pour moi, l'éco-conception, elle est vraiment... Elle intervient en support, quelque part, vraiment, de mon projet. Pour moi, c'est important que l'éco-conception, elle serve la création et qu'elle ne soit pas une contrainte. Et c'est aussi quelque chose qu'on peut d'ailleurs lui reprocher. C'est un des reproches qu'on peut faire à l'éco-conception. C'est trop contraignant, moi je ne touche pas à ça, ça va me bloquer, je ne pourrai pas faire ce que je veux. Et au contraire, de la faire intervenir dans un second temps, ça montre qu'elle s'applique à tout. C'est bien nos conseils. Tout est possible, tout s'adapte, et tout peut être fait de manière éco-conçue.

  • Speaker #0

    C'est intéressant cette notion d'adaptabilité. On pense en effet, en général, que l'éco-conception est une contrainte. Et le fait de le penser comme tu le décris, ça ouvre la voie à l'innovation. L'un des aspects les plus fascinants de l'éco-conception est la nécessité de repenser chaque étape du processus créatif. Il s'agit alors de poser les bonnes questions dès le départ. Pourquoi utiliser ce support ? Est-il indispensable d'inclure tel ou tel élément graphique ? Quel est l'impact de notre choix de matériaux ? Cela signifie également que l'on doit s'offrir à des alternatives souvent méconnues. Papiers recyclés non blanchis, encre végétale, support numérique optimisé et bien plus encore. L'enjeu est de trouver le parfait équilibre entre esthétique et responsabilité environnementale sans sacrifier la qualité visuelle ni l'efficacité du message. Selon ton expérience, quels sont les éléments clés à repenser dans un projet graphique pour en faire un véritable projet éco-responsable ?

  • Speaker #1

    Je vais répéter un peu ce que tu viens de dire, mais ça me paraît vraiment important d'insister là-dessus. La première chose à faire pour moi, c'est de se poser les bonnes questions, comme tu l'as dit. se demander à quelle occasion on fait les choses qu'est-ce qu'on aura à dire dans notre support pour qui on le fait, etc. c'est la base c'est pour ça aussi que je répète ce que tu dis là se rappeler de sa cible et de ses objectifs aussi c'est primordial et ensuite si on rentre vraiment plus dans le vif de chaque type de support de communication je ne vais pas refaire toute la liste des choses qui sont possibles mais par exemple Sur le papier, ça va être de choisir des formats plutôt standards, des A4, A5, A6, pour éviter les formes de découpe un peu alambiquées qui créent du déchet ensuite inutilement. Et qui en plus, ce n'est pas parce qu'on est sur un format standard A5, A6 qu'on ne se démarque pas en fait. Il y a comme une méprise entre guillemets dans l'idée de il faut que je jure que j'ai le support le plus... Le plus original, pour que tout le monde me remarque, alors oui, sur le papier, on va peut-être être attiré par un truc découpé en forme de fleur, mais est-ce que ça ne cache pas derrière aussi une faiblesse du contenu ? Il faut aussi se poser ces questions-là, je pense, en tout cas. Et on peut faire plein de choses sur des formats standards. Ça, c'est quelque chose d'assez intéressant à regarder. Après, il y a les trucs un peu classiques, genre prendre du papier 100% recyclé, non blanchi, des trucs un peu évidents. Il y a beaucoup de labels en imprimerie aussi qui existent. Il y en a même peut-être un peu trop. Alors la notion de label, il faut être vigilant aussi là-dessus parce que on connaît assez traditionnellement le PEFSC qui sont assez visibles, il y en a plein d'autres mais en fait derrière il y a plein de notions un peu plus abstraites et le meilleur moyen de comprendre tout ce qu'il y a derrière ces labels-là c'est de parler avec son imprimeur justement tu as interrogé une imprimerie dans l'épisode c'est Merci. C'est des gens qui adorent leur métier et qui s'y connaissent. En Normandie, par exemple, on a la chance d'en avoir plein. Il y a un gros tissu d'imprimerie chez nous et ils ouvrent leurs portes souvent avec grand plaisir. Et donc, d'échanger avec eux sur ce qu'ils ont comme papier à proposer, quelle alternative la plus vertueuse ils peuvent nous proposer. Ça, c'est quelque chose d'intéressant à faire et d'éviter de sauter sur les trucs d'imprimerie en ligne. On n'est pas sûr du résultat et on est encore moins sûr de ce qu'on a. comment c'est fait, comme quand on achète un t-shirt, un t-shirt à pas cher sur Internet, en général, c'est lourd. Il y a un truc que je trouve aussi important et auquel peut-être on ne pense pas, parce qu'on le voit partout et on se dit que si tout le monde le fait, c'est absolument génial, c'est au niveau des finitions sur les formats imprimés. Je pense notamment au pelliculage ou aux finitions un peu dorées, etc. Oui, c'est très joli, c'est doux, ça brille, tout ce qu'on veut. Ça attire le regard, mais ce n'est vraiment pas une bonne idée, parce que tout ça, la plupart du temps, quasiment systématiquement, si je ne dis pas de bêtises, ça provient d'éléments plastiques. Le pelliculage, c'est du plastique. Et c'est surtout très difficile à recycler, parce qu'il faut séparer les éléments pour pouvoir recycler la partie papier, vraiment, des autres plastiques. Donc, généralement, clairement, ce n'est pas recyclé. Oui, en plus, il y a pas mal d'alternatives qui sont possibles si on veut vraiment faire un truc un peu original. Par exemple, du gaufrage, quoi. Ce sera peut-être plus intéressant que de faire un vernis sélectif, doré, holographique ou que sais-je. Alors pareil, après, il faut creuser le gaufrage pour voir de quelle manière il est fait. Mais voilà, il y a toujours des alternatives possibles si vraiment on veut sortir du lot, quoi. Donc ça, c'est plus pour le papier. Sur les goodies, je reviens un peu aussi sur ma petite histoire qui a été aussi l'élément déclencheur. Moi, j'ai globalement une petite aversion envers les goodies. Je ne suis pas certaine de leur efficacité, même si, sans doute, il y en a une quelque part, j'imagine. Mais je me dis, si vraiment vous voulez faire un objet publicitaire, faites un truc utile, en fait. On est tous et toutes... Là, on pense en termes de... Je suis chef d'entreprise, je veux qu'on me connaisse et je veux que les gens viennent à moi. Très bien. Mais avant d'être chef d'entreprise, on est aussi consommateur-consommatrice. Et donc, nous aussi, ça nous énerve, en fait, quand on nous alpague avec un énième T-shirt logoté qu'on ne mettra que pour faire des travaux chez nous ou des balles anti-stress qui sont en dessous du tiroir. Ça ne sert à rien, ça ne plaît à personne et je ne suis pas sûre que ce soit ça qui vous fasse un jour vous dire « Ah, ben voilà, j'ai un T-shirt je ne vais pas citer de marque, mais de telle marque, je vais les appeler parce que j'ai besoin de tel truc. » Je ne suis vraiment pas sûre que ce soit comme ça, que ce soit efficace. Mais si vraiment vous voulez en faire un, faites un truc utile, un truc locales, en partenariat avec des artisans locaux. Pareil, en Normandie, on a... plan des artisans locaux, un truc limite à déguster éventuellement, qui est une expérience un peu plus poussée. Mais voilà, il faut vraiment y aller avec parcimonie, des petites quantités. Ce que je n'ai pas dit sur le papier aussi, je ne sais plus, tu l'as peut-être dit tout à l'heure, je ne sais plus, mais c'est aussi réduire les quantités, quoi qu'il en soit. C'est fondamental.

  • Speaker #0

    Et d'ailleurs, je rebondis sur ce que tu dis sur les goodies. C'est comme le fameux tote bag qui est l'exemple parfait du goodies qui semblait être au départ une bonne idée. Parce qu'on se dit, ça peut être utile. En plus, tout dépend de la matière qu'on utilise. Mais en soi, est-ce qu'on a besoin d'avoir 50 tote bags chez nous avec le logo de l'entreprise ? C'est ça.

  • Speaker #1

    Pas sûr. Et puis en plus, je ne sais pas toi, mais évidemment, j'ai plein de tote bags logoutés avec des trucs. La plupart du temps, le logo, je le cache. Je le mets vers moi. parce que ça me saoule d'avoir un logo d'une entreprise à montrer, enfin c'est pas, voilà, moi j'ai un tote bag parce que j'avais des trucs à porter quoi, mais sinon le logo je m'en fous quoi. Donc ouais et puis en plus c'est fait avec du coton la plupart du temps le coton ça demande énormément d'eau, d'énergie c'est fait à l'autre bout du monde. Voilà, il y a plein de choses qui ne vont pas avec le tote bag.

  • Speaker #0

    Dans cette démarche, il ne s'agit pas uniquement de réduire l'impact écologique mais aussi de prolonger la durée de vie de nos créations. Plutôt que de produire des supports éphémères et rapidement obsolètes, l'objectif est de concevoir des visuels intemporel. qui continuent d'inspirer longtemps après leur création. Cela a pour effet de limiter le renouvellement constant des supports de communication, réduisant ainsi le gaspillage. Pourrais-tu nous donner un exemple concret où tu as dû repenser un projet graphique afin de le rendre plus durable et quelles ont été les retombées de cette approche ?

  • Speaker #1

    Oui, j'en ai plusieurs, mais j'en ai gardé un en particulier qui va me permettre de rebondir sur une autre des critiques qu'on peut donner à l'éco-conception et à toutes les démarches environnementales, d'ailleurs, quel que soit le domaine d'activité. C'est trop cher. En fait, moi, j'ai un client qui est venu me voir un jour en me disant, voilà, moi, j'ai une brochure que j'édite tous les ans. Alors, c'est de l'impression, c'est une entreprise qui est liée au secteur de l'environnement. Donc, ils sont déjà très sensibles aussi sur les quantités qu'ils font, les informations qu'ils mettent pour que, justement, ça dure le plus longtemps et que ça bascule d'une année sur l'autre si nécessaire. En fait, ils écoulent les stocks jusqu'à... La rupture. Voilà, avant de réimprimer quelque chose. Ils avaient cette contrainte, c'est que c'est une brochure qu'ils envoient à beaucoup d'hébergeurs, donc beaucoup de gens dans leur département, voire région. Sauf qu'ils avaient une brochure assez lourde, ils sont venus me voir en me disant « la Poste a augmenté ses coûts d'affranchissement, nous il faut qu'on envoie quand même nos brochures, mais comment on peut faire pour réduire ça ? » Et du coup, la solution d'éco-conception était tout trouvé par rapport à cette problématique-là. Parce que ce qu'on a pu faire, c'est du coup, on a revu leur format. De mémoire, ils avaient un format A5. Donc, on était déjà sur des formats standards. On a basculé sur du A6, deux fois plus petit. On était sur un nombre de pages d'une cinquantaine de pages, je crois. On est passé à 12. On a tout compressé. On a tout compressé. Donc, on a étudié ensemble quel type d'informations on gardait, on enlevait. On a vraiment simplifié le design. Il y avait moins de grandes photos, par exemple, des choses comme ça. qui, en plus de prendre de la place aussi, prennent beaucoup d'encre. Bref, on en est arrivé à un support minimaliste, ultra léger, qu'ils ont pu envoyer à tous leurs hébergeurs comme prévu, et sur un coût vraiment moins élevé, et en plus un coût d'impression aussi moins élevé. Donc en fait, si la partie, peut-être que le coût, et encore, j'en sais rien peut-être pas, mais peut-être que le coût de création graphique et le coût pour repenser le support a été peut-être un peu plus élevé, mais au final, ils sont vraiment gagnants. sur la partie impression et sur la partie poste. Enfin, je ne sais pas comment on dit. Donc voilà, au final, ça s'équilibre. Et donc c'est pareil, pour moi, c'est un non-sujet, comme beaucoup de sujets environnementaux, le « c'est trop cher » , non, en fait. C'est comme quand on dit que manger bio, c'est trop cher. Alors ça, attention, c'est un débat peut-être un peu compliqué à avoir, mais en soi, oui, c'est plus cher d'acheter bio, ça, c'est un fait. Mais peut-être que si tu achètes bio, mais que tu achètes moins de viande, ça te reviendra peut-être à moins cher. Il y a des questions comme ça à se poser, des compromis à faire. Pour moi, l'éco-conception permet de répondre à beaucoup de questionnements et de besoins que peuvent avoir les gens.

  • Speaker #0

    En effet, on pourrait se poser la question autour de nos habitudes sur le fait de vouloir tout dire, mais sans s'interroger sur la pertinence de ce qu'on raconte. Et en effet, ça permet justement, en prenant le temps de réfléchir à ces actions, de prendre de la hauteur et de se demander vraiment qu'est-ce qu'attendent notre cible et quelles informations sont utiles pour eux. Et au travers de ça, en effet, on peut proposer des supports qui sont plus, j'ai envie de dire, entre guillemets, intelligents et qui, au contraire, plutôt qu'être des gouffres à pognon, deviennent des supports qui portent une démarche et aussi un budget. Et en effet, ça peut valoir le coup de se poser...

  • Speaker #1

    Et si je peux juste conclure, il y a aussi que si on a pu réduire autant le nombre de pages, c'est aussi parce qu'on a fait des renvois beaucoup plus marqués vers leur site web, là où ils pouvaient avoir des infos un peu plus souvent modifiables, etc. Et donc, en fait, l'éco-conception, c'est aussi ça. Elle permet de retrouver cet équilibre entre les deux types de... On n'a pas parlé du digital encore, mais entre les deux... de canaux de communication, pardon, je cherchais le mot, qu'on peut avoir. Et donc, leur site était plus fourni en informations, mais du coup, l'imprimer avait quand même une valeur ajoutée parce qu'il y avait d'autres types d'informations qui étaient plus précises et plus pérennes. Donc voilà, il y avait une balance comme ça qui peut se trouver. Et pour moi, l'éco-conception, elle est aussi dans cet équilibre-là. Oui,

  • Speaker #0

    travailler la cohérence entre les différents canaux. C'est ça. C'est intéressant. On l'a abordé tout à l'heure sur la notion budgétaire qui peut être un frein à la démarche d'éco-conception. Est-ce qu'il y a d'autres défis que tu as identifiés, que tu rencontres lorsque tu intègres l'éco-conception dans tes projets et comment tu y fais face ?

  • Speaker #1

    Un des principaux freins que je peux rencontrer, je pense que c'est les mauvaises habitudes, à la fois les mauvaises habitudes des clients, mais aussi les miennes. J'ai encore des choses à apprendre et des pratiques à améliorer. Mais en fait, je parle de ça parce que En général, jusqu'à présent, quand je présentais la démarche lors d'un premier rendez-vous pour un projet, je fais de l'éco-conception, ça consiste en ça, ça répondra bien à vos attentes, on fait ça. Du coup, en général, c'est très bien reçu. On fait un premier projet dans les règles de l'art parfaites du support éco-conçu. Par contre, il va y avoir une sorte de relâchement s'il y a d'autres projets qui sont amenés à se faire. Ce n'est pas systématique, évidemment. Mais c'est vrai que parfois, par exemple, on va avoir un projet un peu urgent, entre guillemets. Écoute, on a un événement dans trois semaines, on n'a pas trop le temps de réfléchir au truc. Il nous faudrait un machin comme ça pour tel truc. Ce n'est pas du tout clair, mais le truc est machin, mais bref. Et en fait, des fois, on est contraint par X problématiques d'aller plus vite dans notre réflexion et peut-être, du coup, de passer à côté certaines bonnes pratiques, en fait. Ça va être par exemple un client qui va vouloir un appel à de couleur plus noir parce qu'il y a telle raison, et on n'a pas le temps d'anticiper ce truc-là. Ou alors moi dans ma pratique, ça va être des fois, oui j'envoie encore des mails méga lourds. Et donc je pense que c'est surtout ce truc-là un peu de relâchement parce que ça va dans la bonne direction, attention. Justement parce que ça commence à rentrer vraiment dans les pratiques de plus en plus. dans les habitudes de chacun, il y a moins en moins ces petites sorties de route-là. mais je pense que tant que c'est pas encore complètement intégré dans nos pratiques il y a encore ce risque là de déraper un peu ou de moins réfléchir sur telle chose après comme je disais ça va dans le bon sens l'éco-conception maintenant elle s'est vraiment généralisée globalisée, il n'y a plus grand chose d'exceptionnel quand je me suis spécialisée en éco-conception il y a trois ans on était quand même drastiquement moins nombreux et nombreuses à avoir cette spécialisation là et c'est trop bien quand tout le monde le fasse Merci. Mais du coup, c'est vraiment ancré, ça commence à intégrer les réflexions. Mais je pense que s'il y a encore un frein vraiment majeur, c'est celui-là. C'est de ne pas toujours être complètement à 100% en cohérence avec ce qu'on veut faire parce qu'on n'y pense pas, parce qu'on n'a pas le temps.

  • Speaker #0

    Et puis parce que Rome ne s'est pas faite en un jour et que cette démarche demande une réflexion, des... des essais. Parfois, on commence des choses, on revient en arrière et on réavance à un autre moment pour pouvoir aller plus loin et faire mieux. En fait, c'est ça que moi j'aime dans la notion de responsable, c'est justement cette notion de s'autoriser à ne pas être parfait et d'être dans une démarche qui va se construire au long cours et qui va bien sûr évoluer avec les pratiques. Il faut également considérer l'aspect collaboratifs de cette démarche. L'éco-conception ne se limite pas à la sphère individuelle du designer, elle implique aussi une collaboration étroite avec les clients, les imprimeurs et autres partenaires. Ensemble, nous pouvons identifier des solutions adaptées qui permettent de concilier performance et respect de l'environnement. Comment travailles-tu avec tes clients pour les sensibiliser à ces enjeux et les aider à comprendre la valeur d'un design éco-responsable ?

  • Speaker #1

    Il y a eu un peu de temps dans ma façon de faire. Donc il y a trois ans, j'étais plus vraiment dans le côté je viens vous présenter vraiment concrètement la démarche, qu'on ait un projet ensemble ou pas. J'envoyais des mails à mon réseau en disant tiens, j'ai cette démarche-là, je t'explique ce que c'est, machin, très bien. Donc il y avait beaucoup ça. Et donc à ce moment-là, beaucoup plus de pédagogie. Et j'avoue que ça, je le fais plus, pas parce que je n'ai pas envie, mais parce que moi déjà, j'ai beaucoup moins le temps. Et surtout, en fait, maintenant, je le fais presque en sous-marin. c'est-à-dire que pour n'importe quel projet quand j'envoie mes premiers essais en général j'envoie avec un petit doc explicatif pour qu'il n'y ait pas de méprise qu'on comprenne bien tout ce que j'ai voulu dire etc. et dedans je glisse une slide sur comment j'ai intégré l'éco-conception enfin pourquoi le projet est éco-conçu et des fois il y a souvent des clients qui ne sont pas vraiment au courant qui n'ont pas trop compris que je faisais de l'éco-conception et qui le découvrent un peu à ce moment-là et en fait c'est un peu la bonne surprise parce que je les mets devant le fait accompli. J'avoue, j'aime bien faire ça. Je les mets devant un fait accompli de, bah voilà, tiens, comme par hasard, t'as créé, elle est maintenant, elle est conconçue, et c'est tout bénef pour toi, et généralement, c'est ultra bien reçu. Parce que, enfin, on me dit pas, ah non, non, moi je veux du truc tout au mal. Donc, j'aime bien le faire comme ça, et en même temps, ça leur permet d'intégrer cette réflexion-là, sans que ça paraisse, encore une fois, contraignant, et quelque chose de lourd et compliqué à mettre en place, parce que, bah en fait, quasiment tout a été réfléchi avant. Donc après, ça, eux... pour plein d'autres strates de leur fonctionnement, il faudrait peut-être qu'ils soient accompagnés par ce que tu fais pour vraiment tout bien mettre en place. Mais sur la partie création graphique, ça leur enlève un poids ou une charge mentale, si on peut dire, sur ce truc-là, parce que je vous l'ai déjà présenté de cette manière. Donc, je fais beaucoup ça, maintenant, par manque de temps, parce que moi, en fait, c'est devenu instinctif pour moi de faire... au plus possible un support éco-conçu. Encore une fois, c'est loin d'être parfait. J'ai des projets qui ne sont pas du tout ou quasiment pas éco-conçus, malheureusement. Mais j'essaie toujours d'inclure un minimum d'éco-conception dans ce que je fais. Et du coup, je le représente comme ça parce que c'est naturel pour moi. Et après, il y a un autre côté aussi au niveau de la sensibilisation, c'est que je fais encore parfois des petits ateliers, des choses comme ça. On avait pu s'y voir, justement. Mais voilà. Là, je m'adresse plus pas tant à des clients que à d'autres personnes, soit qui ont une entreprise, soit qui sont intéressées par les démarches environnementales. Encore une fois, ça, c'est quelque chose que je fais un peu moins.

  • Speaker #0

    Qui viennent en complément de ta démarche globale. L'éco-conception dans le design graphique est une discipline en pleine évolution. Nous assistons à l'émergence d'une nouvelle technologie et à l'adoption de matériaux innovants qui promettent de transformer notre manière de concevoir. Cette dynamique est porteuse d'un message fort. Il est possible de créer des visuels. percutant tout en respectant notre planète. Je suis convaincue que l'avenir du design se construira sur la capacité à innover tout en prenant soin de l'environnement. En investissant dans l'éco-design, nous contribuons à une transformation plus globale de nos pratiques professionnelles. Cette transition passe par la formation, l'expérimentation et surtout par le partage d'expériences. D'après toi, quelles innovations ou évolutions verrons-nous dans le domaine de l'éco-design dans les prochaines années ?

  • Speaker #1

    Je ne sais pas si c'est ce qu'on verra, mais en tout cas, c'est ce que j'aimerais voir. C'est de faire moins de marketing un peu clair et plus de faire de la communication informative. En fait, de revenir à l'essence même de ce que doit être la communication à mon sens. Donc là, on va peut-être être sur un volet un peu plus politique, entre guillemets. C'est un peu plus vaste comme réflexion. Mais je pense qu'on... Si on est dans cette espèce d'infobésité, ce petit mot un peu à la consonance, cette espèce d'infobésité qui est qu'on a trop d'infos partout, tout le temps, on ne sait plus quoi regarder, et du coup, on est aussi dans la surenchère quand on produit des outils, parce qu'il y en a tellement qu'il faut absolument qu'on se démarque, il y a aussi cette problématique-là. Et donc, pour moi, c'est important qu'on revienne à l'essence même de ce que veut dire communiquer, c'est échanger l'information, tout simplement. Et donc voilà, on est dans un monde où il y a trop de communication partout, on ne sait plus quoi regarder, on ne sait plus comment s'exprimer, que du coup on perd le fil et on perd l'essence même de ce qu'on doit faire. Et je ne sais pas si cette évolution du domaine ou cette innovation, ça passera par quelque chose de pratique,

  • Speaker #0

    par des outils,

  • Speaker #1

    ça je ne pense à rien, je ne pense pas, je ne sais pas. Mais qu'au moins, moralement, on prenne conscience que... En fait, on nous demande de faire preuve de sobriété, de ralentir un peu dans nos façons de vivre au quotidien, mais c'est absolument 100% valable aussi pour la communication. Alors après, c'est peut-être illusoire de dire ça à l'ère des réseaux sociaux, où évidemment, ça va très vite, etc. J'en sais rien, et c'est peut-être pas non plus ce que les gens attendent, mais en tout cas, je pense qu'on y gagnerait tous et toutes, notamment en tant que créa, à faire des trucs plus pertinents avec plus de logique, avec plus de sens. Et du coup, ça nous aiderait aussi à choisir quel canal on prend. Est-ce qu'on prend du print ? Est-ce qu'on prend du web ? Si on a le temps de se poser et d'avoir des informations concrètes, je pense que ça nous aiderait aussi à ça. Mais c'est peut-être un peu illusoire, on ne sait pas.

  • Speaker #0

    Non, je pense que c'est intéressant de se dire aussi qu'on pourrait gagner en qualité, en qualité, en pertinence. Et pour le coup, peut-être qu'on attendrait plus facilement nos objectifs si on posait les bonnes questions. C'est ça. forcément il n'y a pas peut-être de solutions innovantes ou d'outils miracles, mais en tout cas, une chose est sûre, c'est que ne serait-ce que de se poser sur la réflexion, ça pourrait déjà faire avancer les choses. D'ailleurs, en parlant de technologie et d'innovation, l'intelligence artificielle s'invite de plus en plus dans les processus de création graphique. Elle offre des outils fascinants pour générer des images, automatiser des tâches et explorer de nouvelles esthétiques. Mais je suis assez curieuse de connaître... ton regard sur l'intégration de l'IA dans la création graphique. Est-ce que tu penses que ça peut être un atout pour la communication responsable ? Est-ce qu'il y a des aspects à considérer avec prudence ?

  • Speaker #1

    Je pense que je ne suis pas la bonne personne pour répondre à ça, parce que moi, l'IA, je ne l'utilise pas. Vraiment, j'ai dû tester il y a deux ans ChatGPT parce que je voulais faire un article sur mon site et que je n'avais pas trop d'idées. J'ai passé plus de temps à corriger. à rediger ton emploi à rediger le compte et à corriger ce qui m'avait été donné mais après puisque je ne l'utilise pas je ne l'utilise pas non plus de la bonne façon quand je l'utilise mais après moi j'ai un regard un peu méfiant avec l'IA plus dans le sens où on a des métiers créatifs et en fait moi je me verrais mal j'aurais du mal, par exemple, à facturer un client pour une création intellectuelle, une création graphique, une illustration, si la moitié du truc a été réfléchi par un robot. Moi, je n'ai rien contre l'IA, dans le sens où je trouve que c'est une richesse absolue, par exemple, pour des sujets comme la recherche en médecine, des trucs concrets. En communication, je ne suis pas certaine que ce soit indispensable, mais vraiment pas. Il faut se poser la question. Les deux arguments que j'entends des pro-IA... sur le sujet de la communication. C'est le gain de temps. OK. Gain de temps, pourquoi ? Est-ce que c'est gain de temps pour avoir du temps libre toi-même ? Et du coup, est-ce qu'on n'est pas un peu dans une illusion ? Parce qu'à mon avis, c'est clairement pas pour toi que tu prends ce temps-là. Ou gain de temps pour de la productivité ? Du coup, là, un peu comme tout à l'heure, on rentre sur des réflexions un peu plus politiques ou philosophiques, ce qu'on veut. Mais voilà, quel est l'intérêt de produire encore plus de communication si du coup... Voilà, moi je ne m'y retrouve pas en tout cas. Et le deuxième argument, c'est ça m'aide à réfléchir. Et c'est là, pour revenir à ce que je disais à l'instant, OK, mais on est payé pour réfléchir. Donc voilà, moi, je regarde ça un peu avec distance. Peut-être que je me trompe, peut-être que je me casserai les dents dans cinq ans parce que j'aurais pris du retard et que voilà, j'en sais rien. Mais je trouve qu'il y a quelque chose de pas cohérent et peut-être même de pas très honnête, si j'ose dire. Désolée à tous les collègues qui pourraient utiliser l'IA, j'en sais rien. Mais ouais, enfin... Moi, on me paye pour réfléchir, pour trouver des idées. Je ne sais pas. Du coup, en communication, je ne suis pas certaine que ce soit hyper nécessaire.

  • Speaker #0

    Et est-ce que tu vois l'IA comme une menace pour ton métier ?

  • Speaker #1

    Non.

  • Speaker #0

    Pour le coup, non, parce que justement, d'avoir cette capacité-là de réflexion, d'adaptation, de création et de fait-main aussi, pour moi, c'est vraiment ce qui va nous démarquer du robot.

  • Speaker #1

    J'ajouterais quand même que l'IA, on dit un graphique, ça peut clairement dépanner pour trouver des idées, tester des styles ou lancer une première piste créative. C'est rapide, pratique, ça fait gagner du temps. Mais il ne faut pas oublier que derrière chaque image générée, il y a des serveurs qui tournent à plein régime, de l'énergie consommée, de l'eau utilisée pour refroidir. tout ça. Bref, ça a un impact environnemental bien réel. Du coup, si on est dans une démarche éco-responsable, on ne peut pas vraiment faire comme si ça n'existait pas. Selon moi, en tout cas personnellement, je pense qu'on peut l'utiliser ponctuellement avec conscience, mais ça s'arrête là. Bon, je referme la parenthèse. Quel conseil pratique donnerais-tu aux designers qui souhaitent intégrer l'éco-conception dans leur processus créatif ?

  • Speaker #0

    quitte à me répéter un peu par rapport à ce que je disais tout à l'heure, je pense qu'il est primordial de vraiment utiliser l'éco-conception comme support créatif et pas comme début de création. Il ne faut pas que ce soit un frein. Sinon, soit on va s'en dégoûter, soit on ne va pas intéresser le client parce qu'on va imposer des concepts qui ne sont pas cohérents avec les besoins. Pour moi, ça, c'est une première chose. Et la deuxième chose, c'est aussi d'un petit peu rentrer par la fenêtre si on vous ferme la porte. et c'est un peu ce que je fais même si je ne me suis jamais pris de porte très honnêtement, encore une fois c'est plutôt bien reçu comme démarche par les clients mais en gros c'est si vous présentez votre projet en disant bonjour je vais vous faire je réponds à votre brief en faisant de l'éco-conception et qu'on vous dit non merci vous faites votre draft par exemple et hop vous envoyez le draft avec quand même une démarche d'éco-conception en fait au pire vous ne le dites pas et au mieux vous vous serez faire de ce que vous aurez fait donc voilà Je pense rester fidèle à vos convictions. Si vous voulez l'inclure, faites-le vraiment.

  • Speaker #1

    Nous avons abordé beaucoup de sujets, mais ce qui m'intéresse vraiment, c'est de connaître ton rapport personnel à ces questions environnementales.

  • Speaker #0

    Moi, je suis sensible à l'environnement depuis beaucoup, beaucoup d'années. Je suis très... Je ne sais pas si ça a transparé peut-être un peu, mais je suis très... Quand j'ai des convictions, je suis très engagée pour mes convictions. Et donc, j'ai choisi l'éco-conception parce que d'abord et avant tout, j'étais engagée pour l'environnement. Donc, ça fait des années que... que je change mon mode de vie par rapport à ça. Tu parles de la viande, par exemple, je suis végétarienne. Après, je ne dis pas qu'il faut faire ça, chacun fait comme il peut, mais voilà. Mais du coup, je suis végétarienne, je me forme aussi sur les questions environnementales. Actuellement, je suis une formation, en plus de mon boulot, pour mieux connaître justement les sujets environnementaux. Je lis beaucoup, je me dope aux sujets environnementaux. et ce qui est fondamental pour moi c'est d'apprendre et ça rejoint aussi la pratique dans nos métiers il y a beaucoup de choses qui évoluent autour de nous il faut apprendre sans cesse il y a encore ce week-end j'ai assisté à une conférence d'Aïdi Celestre qui est une des reines pour moi sur les questions environnementales il faut être curieux il y a aussi tellement de choses qu'on connait mal sur l'environnement, des a priori qu'on peut avoir

  • Speaker #1

    que voilà enfin bref moi c'est quelque chose qui m'anime profondément et je voilà je vis pour ça oui l'idée c'est pas forcément d'être parfait mais en tout cas de se sensibiliser de s'interroger de questionner d'essayer et peut-être qu'à un moment donné dans notre vie c'est peut-être pas encore possible d'appliquer parfaitement ces convictions en pratique mais par contre on peut s'autoriser de se dire, bon, ça, je l'ai en tête, et peut-être qu'à un moment ou un autre, je l'intégrerai.

  • Speaker #0

    Et il y a une dimension très sociale aussi à ça. Et c'est aussi le cas, d'ailleurs, dans l'éco-conception graphique, pour le coup. On n'en a pas parlé, mais il y a aussi une dimension sociale là-dedans, parce que, par exemple, pour l'éco-conception graphique, il va y avoir la question de l'accessibilité, tu vois. Que ce soit que les supports qu'on fait soient bien lisibles les compréhensibles par tout le monde. Et dans les questions environnementales, Je parlais de la viande tout à l'heure. Je disais que j'étais végétarienne et je me suis un peu rattrapée tout de suite en disant qu'on le fait si on peut, mais c'est un vrai sujet. Parce que des fois, nos vies ne nous permettent pas d'appliquer tout de suite des choses, comme tu le dis. Mais le tout, c'est de s'y intéresser. J'ai un peu cette phrase qui résonne tout le temps, c'est qu'on défend ou on protège que ce qu'on connaît. Donc, juste lisez des livres, écoutez des podcasts.

  • Speaker #1

    Moi, je vais rebondir sur l'aspect végétarien, justement, parce que, tu vois, moi, je suis petite fille de boucher. Alors, autant dire que le tofu, ça ne fait pas partie de mon intérêt. En revanche, j'ai conscience que oui, manger de la viande, c'est un impact sur l'environnement et qu'en effet, c'est un des leviers sur lesquels je peux agir, moi, à mon échelle. Et ça fait partie de mes réflexions. Alors, je commence par le flexi. Mais peut-être qu'à un moment donné, on peut y aller petit à petit. En effet, je pense qu'il y a aussi une dimension un peu culpabilisante de toute cette démarche environnementale qui peut être un frein, y compris dans l'éco-conception, de se dire « Ah ouais, mais ça va trop changer mes habitudes, ça me fait peur. » Et puis même, au-delà de la peur, c'est « On est bien que dans ce qu'on connaît et qu'on maîtrise, on est dans notre confort. » Et ça peut être aussi, justement, une des raisons pour... on a du mal à passer des caps. Mais encore une fois, moi, je suis convaincue qu'on peut y aller étape par étape et s'autoriser justement à ne pas être parfait et à cheminer doucement, mais sûrement vers nos idéaux.

  • Speaker #0

    Pour poursuivre sur la question de la viande, comme quoi, ça fait... Mais justement, le côté... Je n'ai pas de pourcentage en tête, mais le nombre de personnes, c'est devenu très naturel de dire aujourd'hui, moi, j'ai réduit ma consommation de viande, même si c'est pour des questions budgétaires, peu importe. Ça devient beaucoup plus naturel de dire que je mange moins de viande que de dire que je mange de la viande matin, midi et soir. Et en fait, quand je disais tout à l'heure que je passais un peu en sous-marin ou quand je conseillais aux plus jeunes de, quoi qu'il arrive, faire quand même une création éco-conçue, même si ce n'est pas vraiment la demande, c'est aussi dans ce truc-là, c'est qu'à force de voir passer que pour protéger la palette, il faut manger moins de viande, on en mange moins. Et du coup, de la même façon, à force de voir passer des créas éco-conçus, On en fera naturellement. J'ai un peu ce qu'il dit là aussi.

  • Speaker #1

    Je te rejoins complètement sur cette conclusion. L'éco-conception design graphique nous invite à repenser chaque étape de notre processus créatif. De l'idéation à la réalisation, chaque choix compte pour minimiser notre impact environnemental et offrir des créations durables. Ce podcast est une plateforme pour explorer ses idées, partager des expériences et ensemble construire une communication plus responsable. Avant de nous quitter, quel acteur, canet ou normand aimerais-tu entendre dans un prochain épisode de Vers l'Essentiel ?

  • Speaker #0

    Alors moi, j'ai pensé à quelqu'un tout de suite, c'est Amy, que je crois que tu as déjà croisé. Exactement. Amy Hope, qui est une artiste cannaise, donc elle est artiste plasticienne et photographe aussi. Et en fait, j'ai pensé à elle parce que je disais tout à l'heure que la dimension artistique, elle était primordiale dans mon travail, mais elle est primordiale dans ma vie, même en manière générale. Et en fait, la démarche environnementale dans l'art, elle n'est pas hyper, en tout cas de mon regard, à moi. Elle n'est pas encore hyper intégrée. Et justement, ce que fait Amy, c'est ultra intéressant à ce niveau-là. Parce que notamment pour ses objets, elle fait des travaux autour d'objets. Elle fait des objets upcyclés. Enfin, elle utilise des matériaux upcyclés.

  • Speaker #1

    C'est vrai que ce n'est pas facile à dire.

  • Speaker #0

    Et du coup, je trouve que ce serait hyper intéressant qu'elle nous partage ça, son point de vue artistique et comment art et environnement peuvent s'associer.

  • Speaker #1

    C'est très intéressant, en effet. Ça m'inspire. Je pense que je reprendrai contact avec Amy à ce sujet. Merci Aude pour avoir enrichi cette discussion par ton expertise et tes exemples concrets. Et à vous chers auditeurs, j'espère que cet échange vous aura inspiré à repenser vos pratiques, que vous soyez designer, entrepreneur ou simplement passionné par l'innovation responsable. Restez connectés pour le prochain épisode de Vers l'Essentiel et d'ici là, continuons à imaginer et à construire un monde où créativité et responsabilité vont nous faire. A bientôt.

Description

Dans cet épisode, je vous propose une plongée dans l’univers de l’écoconception appliquée au design graphique, en compagnie d’Aude Bauduin, graphiste et illustratrice (Les Odes studio), spécialisée dans une approche sensible, durable et engagée du design.


Qu’est-ce que ça signifie concrètement, éco-concevoir une affiche, un flyer ou une identité visuelle ? Quels leviers actionner pour réduire l’empreinte écologique de nos créations sans perdre en force graphique ou en impact émotionnel ?


Avec Aude, on décrypte les grands principes de l’écoconception, on partage des pistes très concrètes pour mieux faire, et on interroge aussi notre posture de communicant·e dans cette nécessaire transformation.


Cet épisode est une invitation à ralentir, à créer avec plus de conscience, et à remettre du sens dans nos choix créatifs.


👉 Pour aller plus loin, explorez la Bibli de Zora, ma sélection de ressources pratiques pour mettre en œuvre une communication plus responsable.


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Un podcast de Nelly Biskup


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Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Vers l'Essentiel, le podcast qui met en lumière les acteurs normands engagés dans une transition durable. Un épisode par mois, des échanges concrets et inspirants pour découvrir celles et ceux qui transforment l'impact en action. Bienvenue dans ce nouvel épisode de Vers l'Essentiel. Après notre plongée passionnante dans l'univers de l'imprimerie et la définition de la communication responsable, il était tout naturel de poursuivre avec un autre pilier de cette démarche durable, le design graphique. Aujourd'hui, je vous invite à explorer avec Aude Beaudoin, graphiste et illustratrice, l'univers de l'éco-conception dans le graphisme. Avant de commencer, à rentrer dans le vif du sujet, est-ce que tu pourrais te présenter et nous expliquer ton parcours ?

  • Speaker #1

    Oui. Merci déjà de me recevoir Nelly, dans ce podcast. Moi je suis graphiste illustratrice depuis 2018, en indépendante, et pendant 4 ans, de 2018 à 2022, j'étais aussi graphiste salariée en parallèle. Et en 2022, je me suis lancée à 100% à mon compte, et c'est à ce moment-là que j'ai pris la décision de me spécialiser en éco-conception. Et voilà.

  • Speaker #0

    Dans le design graphique, l'éco-conception consiste à repenser l'ensemble du processus créatif afin de réduire au maximum notre impact sur l'environnement. Cela commence dès l'idéation et se poursuit jusqu'à la réalisation finale, qu'il s'agisse d'un support imprimé ou numérique. L'idée est d'optimiser chaque choix, du format à la sélection des matériaux en passant par l'utilisation des encres et la diffusion des visuels. Peux-tu nous expliquer ce que représente l'éco-conception pour toi dans ton métier de graphiste et illustratrice et pourquoi tu as choisi de prendre ce tournant dans tes pratiques ?

  • Speaker #1

    Le déclic, je l'ai eu pour la petite histoire. Quand j'étais graphiste salariée aussi dans une entreprise avant, j'ai eu un moment, c'était une petite entreprise, donc on était un peu multi-casquettes et je participais ou je donnais un coup de main lors des événements aussi qu'on pouvait mener. J'ai un très fort souvenir d'un moment où on a... Donc on préparait les stands, etc. Et on a déballé des centaines et des centaines de balles anti-stress, chacune emballée individuellement dans un petit sachet, qui n'était même pas un sachet hermétique, donc il n'y avait même pas de question d'hygiène ou quoi derrière. Ça ne servait vraiment strictement à rien. Et on s'est retrouvés avec une montagne de plastique inutile. Déjà, la balle anti-stress, on peut se poser la question de son utilité. Mais là, on s'est retrouvés avec cette tonne de plastique. Et c'est vrai que je suis un peu sortie de là en me disant, il y a peut-être un problème dans la façon dont on fait les choses. et à aucun moment on s'était posé la question de l'utilité de ce goodies, de son conditionnement et ça a réveillé déjà un petit peu quelque chose en moi et quand je me suis lancée en Indé à 100% du coup je me suis dit mais en fait moi j'ai des convictions, on en parlera peut-être tout à l'heure mais j'ai des convictions personnelles très fortes sur les questions environnementales et je me suis dit mais en fait c'est évident que maintenant que j'ai les mains libres entre guillemets mon travail peut... vraiment coïncider avec mes convictions personnelles. Et il faut en fait que ça coïncide, sinon pour moi c'est pas cohérent. Et donc c'est à ce moment-là que j'ai pris ce tournant-là, que je me suis un peu renseignée sur ce qui pouvait être fait, comment on pouvait améliorer les choses. Ça s'est pas fait du bon roulant de main, bien entendu. Mais en fait, voilà, pour moi l'éco-conception c'est... Je sais pas si on peut résumer ça comme ça, mais c'est vraiment juste une évidence et une cohérence en fait pour que... Moi je suis passionnée par ce que je fais, mais du coup si je fais ça avec des contradictions morales derrière... Ça ne peut pas fonctionner, surtout dans les métiers créatifs. Je trouve qu'on va manquer vite de sincérité si on ne fait pas quelque chose de cohérent. C'est pour ça que j'ai choisi ça.

  • Speaker #0

    Oui, c'est intéressant ce que tu dis sur la cohérence et sur remettre du sens dans ce qu'on fait. En effet, moi, je partage ça aussi et c'est ce qui m'a motivée à m'orienter vers ce genre de démarche. Adopter une approche éco-responsable en design graphique signifie tout d'abord interroger chaque décision créative. Par exemple, choisir un format de fichier plus léger ... peut contribuer à réduire l'empreinte carbone liée au stockage et à la transmission des données. De même, repenser l'utilisation des couleurs, sélectionner des typographies économes en encre et opter pour des supports fabriqués de manière responsable, voilà quelques-uns des défis qui se posent à nos designers. Comment intègres-tu ces réflexions dès la phase d'idéation d'un projet ?

  • Speaker #1

    Alors, ça peut paraître paradoxal, mais moi, je ne l'intègre pas tout de suite, justement. L'éco-conception, elle ne vient pas dès la phase d'idéation. Moi, j'ai besoin d'abord réfléchir de manière très artistique. J'ai besoin qu'en fait, ce que je crée raconte à minima quelque chose. Alors évidemment, ça dépend des projets qu'on fait, etc. Mais j'ai besoin que ma création graphique, elle veuille dire quelque chose, elle ait du sens. Donc en fait, paradoxalement, je vais d'abord la réfléchir d'un aspect vraiment artistique, faire mes petits drafts et tout. dans mon coin et une fois que j'ai posé mon concept, qui est cohérent avec la demande, je me dis ok maintenant que je dois passer au vrai truc quoi, je pars du croquis, comment j'intègre là dans ce que j'ai voulu faire la démarche des co-conceptions et donc à ce moment là je me dis et ben voilà mon truc il est de cette forme là, comment je peux modifier ça pour que ce soit qui a un taux d'ancrage moins important, comment je peux adapter la typo que j'avais pensé mettre au début, comment je peux trouver une alternative et donc ça vient dans un second temps mais pour moi c'est assez important de j'ai un peu la crainte et le sentiment que si je mettais l'éco-conception dès la phase d'idéation, ça me crée une sorte de contrainte bloquante. C'est pour ça que pour moi, l'éco-conception, elle est vraiment... Elle intervient en support, quelque part, vraiment, de mon projet. Pour moi, c'est important que l'éco-conception, elle serve la création et qu'elle ne soit pas une contrainte. Et c'est aussi quelque chose qu'on peut d'ailleurs lui reprocher. C'est un des reproches qu'on peut faire à l'éco-conception. C'est trop contraignant, moi je ne touche pas à ça, ça va me bloquer, je ne pourrai pas faire ce que je veux. Et au contraire, de la faire intervenir dans un second temps, ça montre qu'elle s'applique à tout. C'est bien nos conseils. Tout est possible, tout s'adapte, et tout peut être fait de manière éco-conçue.

  • Speaker #0

    C'est intéressant cette notion d'adaptabilité. On pense en effet, en général, que l'éco-conception est une contrainte. Et le fait de le penser comme tu le décris, ça ouvre la voie à l'innovation. L'un des aspects les plus fascinants de l'éco-conception est la nécessité de repenser chaque étape du processus créatif. Il s'agit alors de poser les bonnes questions dès le départ. Pourquoi utiliser ce support ? Est-il indispensable d'inclure tel ou tel élément graphique ? Quel est l'impact de notre choix de matériaux ? Cela signifie également que l'on doit s'offrir à des alternatives souvent méconnues. Papiers recyclés non blanchis, encre végétale, support numérique optimisé et bien plus encore. L'enjeu est de trouver le parfait équilibre entre esthétique et responsabilité environnementale sans sacrifier la qualité visuelle ni l'efficacité du message. Selon ton expérience, quels sont les éléments clés à repenser dans un projet graphique pour en faire un véritable projet éco-responsable ?

  • Speaker #1

    Je vais répéter un peu ce que tu viens de dire, mais ça me paraît vraiment important d'insister là-dessus. La première chose à faire pour moi, c'est de se poser les bonnes questions, comme tu l'as dit. se demander à quelle occasion on fait les choses qu'est-ce qu'on aura à dire dans notre support pour qui on le fait, etc. c'est la base c'est pour ça aussi que je répète ce que tu dis là se rappeler de sa cible et de ses objectifs aussi c'est primordial et ensuite si on rentre vraiment plus dans le vif de chaque type de support de communication je ne vais pas refaire toute la liste des choses qui sont possibles mais par exemple Sur le papier, ça va être de choisir des formats plutôt standards, des A4, A5, A6, pour éviter les formes de découpe un peu alambiquées qui créent du déchet ensuite inutilement. Et qui en plus, ce n'est pas parce qu'on est sur un format standard A5, A6 qu'on ne se démarque pas en fait. Il y a comme une méprise entre guillemets dans l'idée de il faut que je jure que j'ai le support le plus... Le plus original, pour que tout le monde me remarque, alors oui, sur le papier, on va peut-être être attiré par un truc découpé en forme de fleur, mais est-ce que ça ne cache pas derrière aussi une faiblesse du contenu ? Il faut aussi se poser ces questions-là, je pense, en tout cas. Et on peut faire plein de choses sur des formats standards. Ça, c'est quelque chose d'assez intéressant à regarder. Après, il y a les trucs un peu classiques, genre prendre du papier 100% recyclé, non blanchi, des trucs un peu évidents. Il y a beaucoup de labels en imprimerie aussi qui existent. Il y en a même peut-être un peu trop. Alors la notion de label, il faut être vigilant aussi là-dessus parce que on connaît assez traditionnellement le PEFSC qui sont assez visibles, il y en a plein d'autres mais en fait derrière il y a plein de notions un peu plus abstraites et le meilleur moyen de comprendre tout ce qu'il y a derrière ces labels-là c'est de parler avec son imprimeur justement tu as interrogé une imprimerie dans l'épisode c'est Merci. C'est des gens qui adorent leur métier et qui s'y connaissent. En Normandie, par exemple, on a la chance d'en avoir plein. Il y a un gros tissu d'imprimerie chez nous et ils ouvrent leurs portes souvent avec grand plaisir. Et donc, d'échanger avec eux sur ce qu'ils ont comme papier à proposer, quelle alternative la plus vertueuse ils peuvent nous proposer. Ça, c'est quelque chose d'intéressant à faire et d'éviter de sauter sur les trucs d'imprimerie en ligne. On n'est pas sûr du résultat et on est encore moins sûr de ce qu'on a. comment c'est fait, comme quand on achète un t-shirt, un t-shirt à pas cher sur Internet, en général, c'est lourd. Il y a un truc que je trouve aussi important et auquel peut-être on ne pense pas, parce qu'on le voit partout et on se dit que si tout le monde le fait, c'est absolument génial, c'est au niveau des finitions sur les formats imprimés. Je pense notamment au pelliculage ou aux finitions un peu dorées, etc. Oui, c'est très joli, c'est doux, ça brille, tout ce qu'on veut. Ça attire le regard, mais ce n'est vraiment pas une bonne idée, parce que tout ça, la plupart du temps, quasiment systématiquement, si je ne dis pas de bêtises, ça provient d'éléments plastiques. Le pelliculage, c'est du plastique. Et c'est surtout très difficile à recycler, parce qu'il faut séparer les éléments pour pouvoir recycler la partie papier, vraiment, des autres plastiques. Donc, généralement, clairement, ce n'est pas recyclé. Oui, en plus, il y a pas mal d'alternatives qui sont possibles si on veut vraiment faire un truc un peu original. Par exemple, du gaufrage, quoi. Ce sera peut-être plus intéressant que de faire un vernis sélectif, doré, holographique ou que sais-je. Alors pareil, après, il faut creuser le gaufrage pour voir de quelle manière il est fait. Mais voilà, il y a toujours des alternatives possibles si vraiment on veut sortir du lot, quoi. Donc ça, c'est plus pour le papier. Sur les goodies, je reviens un peu aussi sur ma petite histoire qui a été aussi l'élément déclencheur. Moi, j'ai globalement une petite aversion envers les goodies. Je ne suis pas certaine de leur efficacité, même si, sans doute, il y en a une quelque part, j'imagine. Mais je me dis, si vraiment vous voulez faire un objet publicitaire, faites un truc utile, en fait. On est tous et toutes... Là, on pense en termes de... Je suis chef d'entreprise, je veux qu'on me connaisse et je veux que les gens viennent à moi. Très bien. Mais avant d'être chef d'entreprise, on est aussi consommateur-consommatrice. Et donc, nous aussi, ça nous énerve, en fait, quand on nous alpague avec un énième T-shirt logoté qu'on ne mettra que pour faire des travaux chez nous ou des balles anti-stress qui sont en dessous du tiroir. Ça ne sert à rien, ça ne plaît à personne et je ne suis pas sûre que ce soit ça qui vous fasse un jour vous dire « Ah, ben voilà, j'ai un T-shirt je ne vais pas citer de marque, mais de telle marque, je vais les appeler parce que j'ai besoin de tel truc. » Je ne suis vraiment pas sûre que ce soit comme ça, que ce soit efficace. Mais si vraiment vous voulez en faire un, faites un truc utile, un truc locales, en partenariat avec des artisans locaux. Pareil, en Normandie, on a... plan des artisans locaux, un truc limite à déguster éventuellement, qui est une expérience un peu plus poussée. Mais voilà, il faut vraiment y aller avec parcimonie, des petites quantités. Ce que je n'ai pas dit sur le papier aussi, je ne sais plus, tu l'as peut-être dit tout à l'heure, je ne sais plus, mais c'est aussi réduire les quantités, quoi qu'il en soit. C'est fondamental.

  • Speaker #0

    Et d'ailleurs, je rebondis sur ce que tu dis sur les goodies. C'est comme le fameux tote bag qui est l'exemple parfait du goodies qui semblait être au départ une bonne idée. Parce qu'on se dit, ça peut être utile. En plus, tout dépend de la matière qu'on utilise. Mais en soi, est-ce qu'on a besoin d'avoir 50 tote bags chez nous avec le logo de l'entreprise ? C'est ça.

  • Speaker #1

    Pas sûr. Et puis en plus, je ne sais pas toi, mais évidemment, j'ai plein de tote bags logoutés avec des trucs. La plupart du temps, le logo, je le cache. Je le mets vers moi. parce que ça me saoule d'avoir un logo d'une entreprise à montrer, enfin c'est pas, voilà, moi j'ai un tote bag parce que j'avais des trucs à porter quoi, mais sinon le logo je m'en fous quoi. Donc ouais et puis en plus c'est fait avec du coton la plupart du temps le coton ça demande énormément d'eau, d'énergie c'est fait à l'autre bout du monde. Voilà, il y a plein de choses qui ne vont pas avec le tote bag.

  • Speaker #0

    Dans cette démarche, il ne s'agit pas uniquement de réduire l'impact écologique mais aussi de prolonger la durée de vie de nos créations. Plutôt que de produire des supports éphémères et rapidement obsolètes, l'objectif est de concevoir des visuels intemporel. qui continuent d'inspirer longtemps après leur création. Cela a pour effet de limiter le renouvellement constant des supports de communication, réduisant ainsi le gaspillage. Pourrais-tu nous donner un exemple concret où tu as dû repenser un projet graphique afin de le rendre plus durable et quelles ont été les retombées de cette approche ?

  • Speaker #1

    Oui, j'en ai plusieurs, mais j'en ai gardé un en particulier qui va me permettre de rebondir sur une autre des critiques qu'on peut donner à l'éco-conception et à toutes les démarches environnementales, d'ailleurs, quel que soit le domaine d'activité. C'est trop cher. En fait, moi, j'ai un client qui est venu me voir un jour en me disant, voilà, moi, j'ai une brochure que j'édite tous les ans. Alors, c'est de l'impression, c'est une entreprise qui est liée au secteur de l'environnement. Donc, ils sont déjà très sensibles aussi sur les quantités qu'ils font, les informations qu'ils mettent pour que, justement, ça dure le plus longtemps et que ça bascule d'une année sur l'autre si nécessaire. En fait, ils écoulent les stocks jusqu'à... La rupture. Voilà, avant de réimprimer quelque chose. Ils avaient cette contrainte, c'est que c'est une brochure qu'ils envoient à beaucoup d'hébergeurs, donc beaucoup de gens dans leur département, voire région. Sauf qu'ils avaient une brochure assez lourde, ils sont venus me voir en me disant « la Poste a augmenté ses coûts d'affranchissement, nous il faut qu'on envoie quand même nos brochures, mais comment on peut faire pour réduire ça ? » Et du coup, la solution d'éco-conception était tout trouvé par rapport à cette problématique-là. Parce que ce qu'on a pu faire, c'est du coup, on a revu leur format. De mémoire, ils avaient un format A5. Donc, on était déjà sur des formats standards. On a basculé sur du A6, deux fois plus petit. On était sur un nombre de pages d'une cinquantaine de pages, je crois. On est passé à 12. On a tout compressé. On a tout compressé. Donc, on a étudié ensemble quel type d'informations on gardait, on enlevait. On a vraiment simplifié le design. Il y avait moins de grandes photos, par exemple, des choses comme ça. qui, en plus de prendre de la place aussi, prennent beaucoup d'encre. Bref, on en est arrivé à un support minimaliste, ultra léger, qu'ils ont pu envoyer à tous leurs hébergeurs comme prévu, et sur un coût vraiment moins élevé, et en plus un coût d'impression aussi moins élevé. Donc en fait, si la partie, peut-être que le coût, et encore, j'en sais rien peut-être pas, mais peut-être que le coût de création graphique et le coût pour repenser le support a été peut-être un peu plus élevé, mais au final, ils sont vraiment gagnants. sur la partie impression et sur la partie poste. Enfin, je ne sais pas comment on dit. Donc voilà, au final, ça s'équilibre. Et donc c'est pareil, pour moi, c'est un non-sujet, comme beaucoup de sujets environnementaux, le « c'est trop cher » , non, en fait. C'est comme quand on dit que manger bio, c'est trop cher. Alors ça, attention, c'est un débat peut-être un peu compliqué à avoir, mais en soi, oui, c'est plus cher d'acheter bio, ça, c'est un fait. Mais peut-être que si tu achètes bio, mais que tu achètes moins de viande, ça te reviendra peut-être à moins cher. Il y a des questions comme ça à se poser, des compromis à faire. Pour moi, l'éco-conception permet de répondre à beaucoup de questionnements et de besoins que peuvent avoir les gens.

  • Speaker #0

    En effet, on pourrait se poser la question autour de nos habitudes sur le fait de vouloir tout dire, mais sans s'interroger sur la pertinence de ce qu'on raconte. Et en effet, ça permet justement, en prenant le temps de réfléchir à ces actions, de prendre de la hauteur et de se demander vraiment qu'est-ce qu'attendent notre cible et quelles informations sont utiles pour eux. Et au travers de ça, en effet, on peut proposer des supports qui sont plus, j'ai envie de dire, entre guillemets, intelligents et qui, au contraire, plutôt qu'être des gouffres à pognon, deviennent des supports qui portent une démarche et aussi un budget. Et en effet, ça peut valoir le coup de se poser...

  • Speaker #1

    Et si je peux juste conclure, il y a aussi que si on a pu réduire autant le nombre de pages, c'est aussi parce qu'on a fait des renvois beaucoup plus marqués vers leur site web, là où ils pouvaient avoir des infos un peu plus souvent modifiables, etc. Et donc, en fait, l'éco-conception, c'est aussi ça. Elle permet de retrouver cet équilibre entre les deux types de... On n'a pas parlé du digital encore, mais entre les deux... de canaux de communication, pardon, je cherchais le mot, qu'on peut avoir. Et donc, leur site était plus fourni en informations, mais du coup, l'imprimer avait quand même une valeur ajoutée parce qu'il y avait d'autres types d'informations qui étaient plus précises et plus pérennes. Donc voilà, il y avait une balance comme ça qui peut se trouver. Et pour moi, l'éco-conception, elle est aussi dans cet équilibre-là. Oui,

  • Speaker #0

    travailler la cohérence entre les différents canaux. C'est ça. C'est intéressant. On l'a abordé tout à l'heure sur la notion budgétaire qui peut être un frein à la démarche d'éco-conception. Est-ce qu'il y a d'autres défis que tu as identifiés, que tu rencontres lorsque tu intègres l'éco-conception dans tes projets et comment tu y fais face ?

  • Speaker #1

    Un des principaux freins que je peux rencontrer, je pense que c'est les mauvaises habitudes, à la fois les mauvaises habitudes des clients, mais aussi les miennes. J'ai encore des choses à apprendre et des pratiques à améliorer. Mais en fait, je parle de ça parce que En général, jusqu'à présent, quand je présentais la démarche lors d'un premier rendez-vous pour un projet, je fais de l'éco-conception, ça consiste en ça, ça répondra bien à vos attentes, on fait ça. Du coup, en général, c'est très bien reçu. On fait un premier projet dans les règles de l'art parfaites du support éco-conçu. Par contre, il va y avoir une sorte de relâchement s'il y a d'autres projets qui sont amenés à se faire. Ce n'est pas systématique, évidemment. Mais c'est vrai que parfois, par exemple, on va avoir un projet un peu urgent, entre guillemets. Écoute, on a un événement dans trois semaines, on n'a pas trop le temps de réfléchir au truc. Il nous faudrait un machin comme ça pour tel truc. Ce n'est pas du tout clair, mais le truc est machin, mais bref. Et en fait, des fois, on est contraint par X problématiques d'aller plus vite dans notre réflexion et peut-être, du coup, de passer à côté certaines bonnes pratiques, en fait. Ça va être par exemple un client qui va vouloir un appel à de couleur plus noir parce qu'il y a telle raison, et on n'a pas le temps d'anticiper ce truc-là. Ou alors moi dans ma pratique, ça va être des fois, oui j'envoie encore des mails méga lourds. Et donc je pense que c'est surtout ce truc-là un peu de relâchement parce que ça va dans la bonne direction, attention. Justement parce que ça commence à rentrer vraiment dans les pratiques de plus en plus. dans les habitudes de chacun, il y a moins en moins ces petites sorties de route-là. mais je pense que tant que c'est pas encore complètement intégré dans nos pratiques il y a encore ce risque là de déraper un peu ou de moins réfléchir sur telle chose après comme je disais ça va dans le bon sens l'éco-conception maintenant elle s'est vraiment généralisée globalisée, il n'y a plus grand chose d'exceptionnel quand je me suis spécialisée en éco-conception il y a trois ans on était quand même drastiquement moins nombreux et nombreuses à avoir cette spécialisation là et c'est trop bien quand tout le monde le fasse Merci. Mais du coup, c'est vraiment ancré, ça commence à intégrer les réflexions. Mais je pense que s'il y a encore un frein vraiment majeur, c'est celui-là. C'est de ne pas toujours être complètement à 100% en cohérence avec ce qu'on veut faire parce qu'on n'y pense pas, parce qu'on n'a pas le temps.

  • Speaker #0

    Et puis parce que Rome ne s'est pas faite en un jour et que cette démarche demande une réflexion, des... des essais. Parfois, on commence des choses, on revient en arrière et on réavance à un autre moment pour pouvoir aller plus loin et faire mieux. En fait, c'est ça que moi j'aime dans la notion de responsable, c'est justement cette notion de s'autoriser à ne pas être parfait et d'être dans une démarche qui va se construire au long cours et qui va bien sûr évoluer avec les pratiques. Il faut également considérer l'aspect collaboratifs de cette démarche. L'éco-conception ne se limite pas à la sphère individuelle du designer, elle implique aussi une collaboration étroite avec les clients, les imprimeurs et autres partenaires. Ensemble, nous pouvons identifier des solutions adaptées qui permettent de concilier performance et respect de l'environnement. Comment travailles-tu avec tes clients pour les sensibiliser à ces enjeux et les aider à comprendre la valeur d'un design éco-responsable ?

  • Speaker #1

    Il y a eu un peu de temps dans ma façon de faire. Donc il y a trois ans, j'étais plus vraiment dans le côté je viens vous présenter vraiment concrètement la démarche, qu'on ait un projet ensemble ou pas. J'envoyais des mails à mon réseau en disant tiens, j'ai cette démarche-là, je t'explique ce que c'est, machin, très bien. Donc il y avait beaucoup ça. Et donc à ce moment-là, beaucoup plus de pédagogie. Et j'avoue que ça, je le fais plus, pas parce que je n'ai pas envie, mais parce que moi déjà, j'ai beaucoup moins le temps. Et surtout, en fait, maintenant, je le fais presque en sous-marin. c'est-à-dire que pour n'importe quel projet quand j'envoie mes premiers essais en général j'envoie avec un petit doc explicatif pour qu'il n'y ait pas de méprise qu'on comprenne bien tout ce que j'ai voulu dire etc. et dedans je glisse une slide sur comment j'ai intégré l'éco-conception enfin pourquoi le projet est éco-conçu et des fois il y a souvent des clients qui ne sont pas vraiment au courant qui n'ont pas trop compris que je faisais de l'éco-conception et qui le découvrent un peu à ce moment-là et en fait c'est un peu la bonne surprise parce que je les mets devant le fait accompli. J'avoue, j'aime bien faire ça. Je les mets devant un fait accompli de, bah voilà, tiens, comme par hasard, t'as créé, elle est maintenant, elle est conconçue, et c'est tout bénef pour toi, et généralement, c'est ultra bien reçu. Parce que, enfin, on me dit pas, ah non, non, moi je veux du truc tout au mal. Donc, j'aime bien le faire comme ça, et en même temps, ça leur permet d'intégrer cette réflexion-là, sans que ça paraisse, encore une fois, contraignant, et quelque chose de lourd et compliqué à mettre en place, parce que, bah en fait, quasiment tout a été réfléchi avant. Donc après, ça, eux... pour plein d'autres strates de leur fonctionnement, il faudrait peut-être qu'ils soient accompagnés par ce que tu fais pour vraiment tout bien mettre en place. Mais sur la partie création graphique, ça leur enlève un poids ou une charge mentale, si on peut dire, sur ce truc-là, parce que je vous l'ai déjà présenté de cette manière. Donc, je fais beaucoup ça, maintenant, par manque de temps, parce que moi, en fait, c'est devenu instinctif pour moi de faire... au plus possible un support éco-conçu. Encore une fois, c'est loin d'être parfait. J'ai des projets qui ne sont pas du tout ou quasiment pas éco-conçus, malheureusement. Mais j'essaie toujours d'inclure un minimum d'éco-conception dans ce que je fais. Et du coup, je le représente comme ça parce que c'est naturel pour moi. Et après, il y a un autre côté aussi au niveau de la sensibilisation, c'est que je fais encore parfois des petits ateliers, des choses comme ça. On avait pu s'y voir, justement. Mais voilà. Là, je m'adresse plus pas tant à des clients que à d'autres personnes, soit qui ont une entreprise, soit qui sont intéressées par les démarches environnementales. Encore une fois, ça, c'est quelque chose que je fais un peu moins.

  • Speaker #0

    Qui viennent en complément de ta démarche globale. L'éco-conception dans le design graphique est une discipline en pleine évolution. Nous assistons à l'émergence d'une nouvelle technologie et à l'adoption de matériaux innovants qui promettent de transformer notre manière de concevoir. Cette dynamique est porteuse d'un message fort. Il est possible de créer des visuels. percutant tout en respectant notre planète. Je suis convaincue que l'avenir du design se construira sur la capacité à innover tout en prenant soin de l'environnement. En investissant dans l'éco-design, nous contribuons à une transformation plus globale de nos pratiques professionnelles. Cette transition passe par la formation, l'expérimentation et surtout par le partage d'expériences. D'après toi, quelles innovations ou évolutions verrons-nous dans le domaine de l'éco-design dans les prochaines années ?

  • Speaker #1

    Je ne sais pas si c'est ce qu'on verra, mais en tout cas, c'est ce que j'aimerais voir. C'est de faire moins de marketing un peu clair et plus de faire de la communication informative. En fait, de revenir à l'essence même de ce que doit être la communication à mon sens. Donc là, on va peut-être être sur un volet un peu plus politique, entre guillemets. C'est un peu plus vaste comme réflexion. Mais je pense qu'on... Si on est dans cette espèce d'infobésité, ce petit mot un peu à la consonance, cette espèce d'infobésité qui est qu'on a trop d'infos partout, tout le temps, on ne sait plus quoi regarder, et du coup, on est aussi dans la surenchère quand on produit des outils, parce qu'il y en a tellement qu'il faut absolument qu'on se démarque, il y a aussi cette problématique-là. Et donc, pour moi, c'est important qu'on revienne à l'essence même de ce que veut dire communiquer, c'est échanger l'information, tout simplement. Et donc voilà, on est dans un monde où il y a trop de communication partout, on ne sait plus quoi regarder, on ne sait plus comment s'exprimer, que du coup on perd le fil et on perd l'essence même de ce qu'on doit faire. Et je ne sais pas si cette évolution du domaine ou cette innovation, ça passera par quelque chose de pratique,

  • Speaker #0

    par des outils,

  • Speaker #1

    ça je ne pense à rien, je ne pense pas, je ne sais pas. Mais qu'au moins, moralement, on prenne conscience que... En fait, on nous demande de faire preuve de sobriété, de ralentir un peu dans nos façons de vivre au quotidien, mais c'est absolument 100% valable aussi pour la communication. Alors après, c'est peut-être illusoire de dire ça à l'ère des réseaux sociaux, où évidemment, ça va très vite, etc. J'en sais rien, et c'est peut-être pas non plus ce que les gens attendent, mais en tout cas, je pense qu'on y gagnerait tous et toutes, notamment en tant que créa, à faire des trucs plus pertinents avec plus de logique, avec plus de sens. Et du coup, ça nous aiderait aussi à choisir quel canal on prend. Est-ce qu'on prend du print ? Est-ce qu'on prend du web ? Si on a le temps de se poser et d'avoir des informations concrètes, je pense que ça nous aiderait aussi à ça. Mais c'est peut-être un peu illusoire, on ne sait pas.

  • Speaker #0

    Non, je pense que c'est intéressant de se dire aussi qu'on pourrait gagner en qualité, en qualité, en pertinence. Et pour le coup, peut-être qu'on attendrait plus facilement nos objectifs si on posait les bonnes questions. C'est ça. forcément il n'y a pas peut-être de solutions innovantes ou d'outils miracles, mais en tout cas, une chose est sûre, c'est que ne serait-ce que de se poser sur la réflexion, ça pourrait déjà faire avancer les choses. D'ailleurs, en parlant de technologie et d'innovation, l'intelligence artificielle s'invite de plus en plus dans les processus de création graphique. Elle offre des outils fascinants pour générer des images, automatiser des tâches et explorer de nouvelles esthétiques. Mais je suis assez curieuse de connaître... ton regard sur l'intégration de l'IA dans la création graphique. Est-ce que tu penses que ça peut être un atout pour la communication responsable ? Est-ce qu'il y a des aspects à considérer avec prudence ?

  • Speaker #1

    Je pense que je ne suis pas la bonne personne pour répondre à ça, parce que moi, l'IA, je ne l'utilise pas. Vraiment, j'ai dû tester il y a deux ans ChatGPT parce que je voulais faire un article sur mon site et que je n'avais pas trop d'idées. J'ai passé plus de temps à corriger. à rediger ton emploi à rediger le compte et à corriger ce qui m'avait été donné mais après puisque je ne l'utilise pas je ne l'utilise pas non plus de la bonne façon quand je l'utilise mais après moi j'ai un regard un peu méfiant avec l'IA plus dans le sens où on a des métiers créatifs et en fait moi je me verrais mal j'aurais du mal, par exemple, à facturer un client pour une création intellectuelle, une création graphique, une illustration, si la moitié du truc a été réfléchi par un robot. Moi, je n'ai rien contre l'IA, dans le sens où je trouve que c'est une richesse absolue, par exemple, pour des sujets comme la recherche en médecine, des trucs concrets. En communication, je ne suis pas certaine que ce soit indispensable, mais vraiment pas. Il faut se poser la question. Les deux arguments que j'entends des pro-IA... sur le sujet de la communication. C'est le gain de temps. OK. Gain de temps, pourquoi ? Est-ce que c'est gain de temps pour avoir du temps libre toi-même ? Et du coup, est-ce qu'on n'est pas un peu dans une illusion ? Parce qu'à mon avis, c'est clairement pas pour toi que tu prends ce temps-là. Ou gain de temps pour de la productivité ? Du coup, là, un peu comme tout à l'heure, on rentre sur des réflexions un peu plus politiques ou philosophiques, ce qu'on veut. Mais voilà, quel est l'intérêt de produire encore plus de communication si du coup... Voilà, moi je ne m'y retrouve pas en tout cas. Et le deuxième argument, c'est ça m'aide à réfléchir. Et c'est là, pour revenir à ce que je disais à l'instant, OK, mais on est payé pour réfléchir. Donc voilà, moi, je regarde ça un peu avec distance. Peut-être que je me trompe, peut-être que je me casserai les dents dans cinq ans parce que j'aurais pris du retard et que voilà, j'en sais rien. Mais je trouve qu'il y a quelque chose de pas cohérent et peut-être même de pas très honnête, si j'ose dire. Désolée à tous les collègues qui pourraient utiliser l'IA, j'en sais rien. Mais ouais, enfin... Moi, on me paye pour réfléchir, pour trouver des idées. Je ne sais pas. Du coup, en communication, je ne suis pas certaine que ce soit hyper nécessaire.

  • Speaker #0

    Et est-ce que tu vois l'IA comme une menace pour ton métier ?

  • Speaker #1

    Non.

  • Speaker #0

    Pour le coup, non, parce que justement, d'avoir cette capacité-là de réflexion, d'adaptation, de création et de fait-main aussi, pour moi, c'est vraiment ce qui va nous démarquer du robot.

  • Speaker #1

    J'ajouterais quand même que l'IA, on dit un graphique, ça peut clairement dépanner pour trouver des idées, tester des styles ou lancer une première piste créative. C'est rapide, pratique, ça fait gagner du temps. Mais il ne faut pas oublier que derrière chaque image générée, il y a des serveurs qui tournent à plein régime, de l'énergie consommée, de l'eau utilisée pour refroidir. tout ça. Bref, ça a un impact environnemental bien réel. Du coup, si on est dans une démarche éco-responsable, on ne peut pas vraiment faire comme si ça n'existait pas. Selon moi, en tout cas personnellement, je pense qu'on peut l'utiliser ponctuellement avec conscience, mais ça s'arrête là. Bon, je referme la parenthèse. Quel conseil pratique donnerais-tu aux designers qui souhaitent intégrer l'éco-conception dans leur processus créatif ?

  • Speaker #0

    quitte à me répéter un peu par rapport à ce que je disais tout à l'heure, je pense qu'il est primordial de vraiment utiliser l'éco-conception comme support créatif et pas comme début de création. Il ne faut pas que ce soit un frein. Sinon, soit on va s'en dégoûter, soit on ne va pas intéresser le client parce qu'on va imposer des concepts qui ne sont pas cohérents avec les besoins. Pour moi, ça, c'est une première chose. Et la deuxième chose, c'est aussi d'un petit peu rentrer par la fenêtre si on vous ferme la porte. et c'est un peu ce que je fais même si je ne me suis jamais pris de porte très honnêtement, encore une fois c'est plutôt bien reçu comme démarche par les clients mais en gros c'est si vous présentez votre projet en disant bonjour je vais vous faire je réponds à votre brief en faisant de l'éco-conception et qu'on vous dit non merci vous faites votre draft par exemple et hop vous envoyez le draft avec quand même une démarche d'éco-conception en fait au pire vous ne le dites pas et au mieux vous vous serez faire de ce que vous aurez fait donc voilà Je pense rester fidèle à vos convictions. Si vous voulez l'inclure, faites-le vraiment.

  • Speaker #1

    Nous avons abordé beaucoup de sujets, mais ce qui m'intéresse vraiment, c'est de connaître ton rapport personnel à ces questions environnementales.

  • Speaker #0

    Moi, je suis sensible à l'environnement depuis beaucoup, beaucoup d'années. Je suis très... Je ne sais pas si ça a transparé peut-être un peu, mais je suis très... Quand j'ai des convictions, je suis très engagée pour mes convictions. Et donc, j'ai choisi l'éco-conception parce que d'abord et avant tout, j'étais engagée pour l'environnement. Donc, ça fait des années que... que je change mon mode de vie par rapport à ça. Tu parles de la viande, par exemple, je suis végétarienne. Après, je ne dis pas qu'il faut faire ça, chacun fait comme il peut, mais voilà. Mais du coup, je suis végétarienne, je me forme aussi sur les questions environnementales. Actuellement, je suis une formation, en plus de mon boulot, pour mieux connaître justement les sujets environnementaux. Je lis beaucoup, je me dope aux sujets environnementaux. et ce qui est fondamental pour moi c'est d'apprendre et ça rejoint aussi la pratique dans nos métiers il y a beaucoup de choses qui évoluent autour de nous il faut apprendre sans cesse il y a encore ce week-end j'ai assisté à une conférence d'Aïdi Celestre qui est une des reines pour moi sur les questions environnementales il faut être curieux il y a aussi tellement de choses qu'on connait mal sur l'environnement, des a priori qu'on peut avoir

  • Speaker #1

    que voilà enfin bref moi c'est quelque chose qui m'anime profondément et je voilà je vis pour ça oui l'idée c'est pas forcément d'être parfait mais en tout cas de se sensibiliser de s'interroger de questionner d'essayer et peut-être qu'à un moment donné dans notre vie c'est peut-être pas encore possible d'appliquer parfaitement ces convictions en pratique mais par contre on peut s'autoriser de se dire, bon, ça, je l'ai en tête, et peut-être qu'à un moment ou un autre, je l'intégrerai.

  • Speaker #0

    Et il y a une dimension très sociale aussi à ça. Et c'est aussi le cas, d'ailleurs, dans l'éco-conception graphique, pour le coup. On n'en a pas parlé, mais il y a aussi une dimension sociale là-dedans, parce que, par exemple, pour l'éco-conception graphique, il va y avoir la question de l'accessibilité, tu vois. Que ce soit que les supports qu'on fait soient bien lisibles les compréhensibles par tout le monde. Et dans les questions environnementales, Je parlais de la viande tout à l'heure. Je disais que j'étais végétarienne et je me suis un peu rattrapée tout de suite en disant qu'on le fait si on peut, mais c'est un vrai sujet. Parce que des fois, nos vies ne nous permettent pas d'appliquer tout de suite des choses, comme tu le dis. Mais le tout, c'est de s'y intéresser. J'ai un peu cette phrase qui résonne tout le temps, c'est qu'on défend ou on protège que ce qu'on connaît. Donc, juste lisez des livres, écoutez des podcasts.

  • Speaker #1

    Moi, je vais rebondir sur l'aspect végétarien, justement, parce que, tu vois, moi, je suis petite fille de boucher. Alors, autant dire que le tofu, ça ne fait pas partie de mon intérêt. En revanche, j'ai conscience que oui, manger de la viande, c'est un impact sur l'environnement et qu'en effet, c'est un des leviers sur lesquels je peux agir, moi, à mon échelle. Et ça fait partie de mes réflexions. Alors, je commence par le flexi. Mais peut-être qu'à un moment donné, on peut y aller petit à petit. En effet, je pense qu'il y a aussi une dimension un peu culpabilisante de toute cette démarche environnementale qui peut être un frein, y compris dans l'éco-conception, de se dire « Ah ouais, mais ça va trop changer mes habitudes, ça me fait peur. » Et puis même, au-delà de la peur, c'est « On est bien que dans ce qu'on connaît et qu'on maîtrise, on est dans notre confort. » Et ça peut être aussi, justement, une des raisons pour... on a du mal à passer des caps. Mais encore une fois, moi, je suis convaincue qu'on peut y aller étape par étape et s'autoriser justement à ne pas être parfait et à cheminer doucement, mais sûrement vers nos idéaux.

  • Speaker #0

    Pour poursuivre sur la question de la viande, comme quoi, ça fait... Mais justement, le côté... Je n'ai pas de pourcentage en tête, mais le nombre de personnes, c'est devenu très naturel de dire aujourd'hui, moi, j'ai réduit ma consommation de viande, même si c'est pour des questions budgétaires, peu importe. Ça devient beaucoup plus naturel de dire que je mange moins de viande que de dire que je mange de la viande matin, midi et soir. Et en fait, quand je disais tout à l'heure que je passais un peu en sous-marin ou quand je conseillais aux plus jeunes de, quoi qu'il arrive, faire quand même une création éco-conçue, même si ce n'est pas vraiment la demande, c'est aussi dans ce truc-là, c'est qu'à force de voir passer que pour protéger la palette, il faut manger moins de viande, on en mange moins. Et du coup, de la même façon, à force de voir passer des créas éco-conçus, On en fera naturellement. J'ai un peu ce qu'il dit là aussi.

  • Speaker #1

    Je te rejoins complètement sur cette conclusion. L'éco-conception design graphique nous invite à repenser chaque étape de notre processus créatif. De l'idéation à la réalisation, chaque choix compte pour minimiser notre impact environnemental et offrir des créations durables. Ce podcast est une plateforme pour explorer ses idées, partager des expériences et ensemble construire une communication plus responsable. Avant de nous quitter, quel acteur, canet ou normand aimerais-tu entendre dans un prochain épisode de Vers l'Essentiel ?

  • Speaker #0

    Alors moi, j'ai pensé à quelqu'un tout de suite, c'est Amy, que je crois que tu as déjà croisé. Exactement. Amy Hope, qui est une artiste cannaise, donc elle est artiste plasticienne et photographe aussi. Et en fait, j'ai pensé à elle parce que je disais tout à l'heure que la dimension artistique, elle était primordiale dans mon travail, mais elle est primordiale dans ma vie, même en manière générale. Et en fait, la démarche environnementale dans l'art, elle n'est pas hyper, en tout cas de mon regard, à moi. Elle n'est pas encore hyper intégrée. Et justement, ce que fait Amy, c'est ultra intéressant à ce niveau-là. Parce que notamment pour ses objets, elle fait des travaux autour d'objets. Elle fait des objets upcyclés. Enfin, elle utilise des matériaux upcyclés.

  • Speaker #1

    C'est vrai que ce n'est pas facile à dire.

  • Speaker #0

    Et du coup, je trouve que ce serait hyper intéressant qu'elle nous partage ça, son point de vue artistique et comment art et environnement peuvent s'associer.

  • Speaker #1

    C'est très intéressant, en effet. Ça m'inspire. Je pense que je reprendrai contact avec Amy à ce sujet. Merci Aude pour avoir enrichi cette discussion par ton expertise et tes exemples concrets. Et à vous chers auditeurs, j'espère que cet échange vous aura inspiré à repenser vos pratiques, que vous soyez designer, entrepreneur ou simplement passionné par l'innovation responsable. Restez connectés pour le prochain épisode de Vers l'Essentiel et d'ici là, continuons à imaginer et à construire un monde où créativité et responsabilité vont nous faire. A bientôt.

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Description

Dans cet épisode, je vous propose une plongée dans l’univers de l’écoconception appliquée au design graphique, en compagnie d’Aude Bauduin, graphiste et illustratrice (Les Odes studio), spécialisée dans une approche sensible, durable et engagée du design.


Qu’est-ce que ça signifie concrètement, éco-concevoir une affiche, un flyer ou une identité visuelle ? Quels leviers actionner pour réduire l’empreinte écologique de nos créations sans perdre en force graphique ou en impact émotionnel ?


Avec Aude, on décrypte les grands principes de l’écoconception, on partage des pistes très concrètes pour mieux faire, et on interroge aussi notre posture de communicant·e dans cette nécessaire transformation.


Cet épisode est une invitation à ralentir, à créer avec plus de conscience, et à remettre du sens dans nos choix créatifs.


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Un podcast de Nelly Biskup


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Vers l'Essentiel, le podcast qui met en lumière les acteurs normands engagés dans une transition durable. Un épisode par mois, des échanges concrets et inspirants pour découvrir celles et ceux qui transforment l'impact en action. Bienvenue dans ce nouvel épisode de Vers l'Essentiel. Après notre plongée passionnante dans l'univers de l'imprimerie et la définition de la communication responsable, il était tout naturel de poursuivre avec un autre pilier de cette démarche durable, le design graphique. Aujourd'hui, je vous invite à explorer avec Aude Beaudoin, graphiste et illustratrice, l'univers de l'éco-conception dans le graphisme. Avant de commencer, à rentrer dans le vif du sujet, est-ce que tu pourrais te présenter et nous expliquer ton parcours ?

  • Speaker #1

    Oui. Merci déjà de me recevoir Nelly, dans ce podcast. Moi je suis graphiste illustratrice depuis 2018, en indépendante, et pendant 4 ans, de 2018 à 2022, j'étais aussi graphiste salariée en parallèle. Et en 2022, je me suis lancée à 100% à mon compte, et c'est à ce moment-là que j'ai pris la décision de me spécialiser en éco-conception. Et voilà.

  • Speaker #0

    Dans le design graphique, l'éco-conception consiste à repenser l'ensemble du processus créatif afin de réduire au maximum notre impact sur l'environnement. Cela commence dès l'idéation et se poursuit jusqu'à la réalisation finale, qu'il s'agisse d'un support imprimé ou numérique. L'idée est d'optimiser chaque choix, du format à la sélection des matériaux en passant par l'utilisation des encres et la diffusion des visuels. Peux-tu nous expliquer ce que représente l'éco-conception pour toi dans ton métier de graphiste et illustratrice et pourquoi tu as choisi de prendre ce tournant dans tes pratiques ?

  • Speaker #1

    Le déclic, je l'ai eu pour la petite histoire. Quand j'étais graphiste salariée aussi dans une entreprise avant, j'ai eu un moment, c'était une petite entreprise, donc on était un peu multi-casquettes et je participais ou je donnais un coup de main lors des événements aussi qu'on pouvait mener. J'ai un très fort souvenir d'un moment où on a... Donc on préparait les stands, etc. Et on a déballé des centaines et des centaines de balles anti-stress, chacune emballée individuellement dans un petit sachet, qui n'était même pas un sachet hermétique, donc il n'y avait même pas de question d'hygiène ou quoi derrière. Ça ne servait vraiment strictement à rien. Et on s'est retrouvés avec une montagne de plastique inutile. Déjà, la balle anti-stress, on peut se poser la question de son utilité. Mais là, on s'est retrouvés avec cette tonne de plastique. Et c'est vrai que je suis un peu sortie de là en me disant, il y a peut-être un problème dans la façon dont on fait les choses. et à aucun moment on s'était posé la question de l'utilité de ce goodies, de son conditionnement et ça a réveillé déjà un petit peu quelque chose en moi et quand je me suis lancée en Indé à 100% du coup je me suis dit mais en fait moi j'ai des convictions, on en parlera peut-être tout à l'heure mais j'ai des convictions personnelles très fortes sur les questions environnementales et je me suis dit mais en fait c'est évident que maintenant que j'ai les mains libres entre guillemets mon travail peut... vraiment coïncider avec mes convictions personnelles. Et il faut en fait que ça coïncide, sinon pour moi c'est pas cohérent. Et donc c'est à ce moment-là que j'ai pris ce tournant-là, que je me suis un peu renseignée sur ce qui pouvait être fait, comment on pouvait améliorer les choses. Ça s'est pas fait du bon roulant de main, bien entendu. Mais en fait, voilà, pour moi l'éco-conception c'est... Je sais pas si on peut résumer ça comme ça, mais c'est vraiment juste une évidence et une cohérence en fait pour que... Moi je suis passionnée par ce que je fais, mais du coup si je fais ça avec des contradictions morales derrière... Ça ne peut pas fonctionner, surtout dans les métiers créatifs. Je trouve qu'on va manquer vite de sincérité si on ne fait pas quelque chose de cohérent. C'est pour ça que j'ai choisi ça.

  • Speaker #0

    Oui, c'est intéressant ce que tu dis sur la cohérence et sur remettre du sens dans ce qu'on fait. En effet, moi, je partage ça aussi et c'est ce qui m'a motivée à m'orienter vers ce genre de démarche. Adopter une approche éco-responsable en design graphique signifie tout d'abord interroger chaque décision créative. Par exemple, choisir un format de fichier plus léger ... peut contribuer à réduire l'empreinte carbone liée au stockage et à la transmission des données. De même, repenser l'utilisation des couleurs, sélectionner des typographies économes en encre et opter pour des supports fabriqués de manière responsable, voilà quelques-uns des défis qui se posent à nos designers. Comment intègres-tu ces réflexions dès la phase d'idéation d'un projet ?

  • Speaker #1

    Alors, ça peut paraître paradoxal, mais moi, je ne l'intègre pas tout de suite, justement. L'éco-conception, elle ne vient pas dès la phase d'idéation. Moi, j'ai besoin d'abord réfléchir de manière très artistique. J'ai besoin qu'en fait, ce que je crée raconte à minima quelque chose. Alors évidemment, ça dépend des projets qu'on fait, etc. Mais j'ai besoin que ma création graphique, elle veuille dire quelque chose, elle ait du sens. Donc en fait, paradoxalement, je vais d'abord la réfléchir d'un aspect vraiment artistique, faire mes petits drafts et tout. dans mon coin et une fois que j'ai posé mon concept, qui est cohérent avec la demande, je me dis ok maintenant que je dois passer au vrai truc quoi, je pars du croquis, comment j'intègre là dans ce que j'ai voulu faire la démarche des co-conceptions et donc à ce moment là je me dis et ben voilà mon truc il est de cette forme là, comment je peux modifier ça pour que ce soit qui a un taux d'ancrage moins important, comment je peux adapter la typo que j'avais pensé mettre au début, comment je peux trouver une alternative et donc ça vient dans un second temps mais pour moi c'est assez important de j'ai un peu la crainte et le sentiment que si je mettais l'éco-conception dès la phase d'idéation, ça me crée une sorte de contrainte bloquante. C'est pour ça que pour moi, l'éco-conception, elle est vraiment... Elle intervient en support, quelque part, vraiment, de mon projet. Pour moi, c'est important que l'éco-conception, elle serve la création et qu'elle ne soit pas une contrainte. Et c'est aussi quelque chose qu'on peut d'ailleurs lui reprocher. C'est un des reproches qu'on peut faire à l'éco-conception. C'est trop contraignant, moi je ne touche pas à ça, ça va me bloquer, je ne pourrai pas faire ce que je veux. Et au contraire, de la faire intervenir dans un second temps, ça montre qu'elle s'applique à tout. C'est bien nos conseils. Tout est possible, tout s'adapte, et tout peut être fait de manière éco-conçue.

  • Speaker #0

    C'est intéressant cette notion d'adaptabilité. On pense en effet, en général, que l'éco-conception est une contrainte. Et le fait de le penser comme tu le décris, ça ouvre la voie à l'innovation. L'un des aspects les plus fascinants de l'éco-conception est la nécessité de repenser chaque étape du processus créatif. Il s'agit alors de poser les bonnes questions dès le départ. Pourquoi utiliser ce support ? Est-il indispensable d'inclure tel ou tel élément graphique ? Quel est l'impact de notre choix de matériaux ? Cela signifie également que l'on doit s'offrir à des alternatives souvent méconnues. Papiers recyclés non blanchis, encre végétale, support numérique optimisé et bien plus encore. L'enjeu est de trouver le parfait équilibre entre esthétique et responsabilité environnementale sans sacrifier la qualité visuelle ni l'efficacité du message. Selon ton expérience, quels sont les éléments clés à repenser dans un projet graphique pour en faire un véritable projet éco-responsable ?

  • Speaker #1

    Je vais répéter un peu ce que tu viens de dire, mais ça me paraît vraiment important d'insister là-dessus. La première chose à faire pour moi, c'est de se poser les bonnes questions, comme tu l'as dit. se demander à quelle occasion on fait les choses qu'est-ce qu'on aura à dire dans notre support pour qui on le fait, etc. c'est la base c'est pour ça aussi que je répète ce que tu dis là se rappeler de sa cible et de ses objectifs aussi c'est primordial et ensuite si on rentre vraiment plus dans le vif de chaque type de support de communication je ne vais pas refaire toute la liste des choses qui sont possibles mais par exemple Sur le papier, ça va être de choisir des formats plutôt standards, des A4, A5, A6, pour éviter les formes de découpe un peu alambiquées qui créent du déchet ensuite inutilement. Et qui en plus, ce n'est pas parce qu'on est sur un format standard A5, A6 qu'on ne se démarque pas en fait. Il y a comme une méprise entre guillemets dans l'idée de il faut que je jure que j'ai le support le plus... Le plus original, pour que tout le monde me remarque, alors oui, sur le papier, on va peut-être être attiré par un truc découpé en forme de fleur, mais est-ce que ça ne cache pas derrière aussi une faiblesse du contenu ? Il faut aussi se poser ces questions-là, je pense, en tout cas. Et on peut faire plein de choses sur des formats standards. Ça, c'est quelque chose d'assez intéressant à regarder. Après, il y a les trucs un peu classiques, genre prendre du papier 100% recyclé, non blanchi, des trucs un peu évidents. Il y a beaucoup de labels en imprimerie aussi qui existent. Il y en a même peut-être un peu trop. Alors la notion de label, il faut être vigilant aussi là-dessus parce que on connaît assez traditionnellement le PEFSC qui sont assez visibles, il y en a plein d'autres mais en fait derrière il y a plein de notions un peu plus abstraites et le meilleur moyen de comprendre tout ce qu'il y a derrière ces labels-là c'est de parler avec son imprimeur justement tu as interrogé une imprimerie dans l'épisode c'est Merci. C'est des gens qui adorent leur métier et qui s'y connaissent. En Normandie, par exemple, on a la chance d'en avoir plein. Il y a un gros tissu d'imprimerie chez nous et ils ouvrent leurs portes souvent avec grand plaisir. Et donc, d'échanger avec eux sur ce qu'ils ont comme papier à proposer, quelle alternative la plus vertueuse ils peuvent nous proposer. Ça, c'est quelque chose d'intéressant à faire et d'éviter de sauter sur les trucs d'imprimerie en ligne. On n'est pas sûr du résultat et on est encore moins sûr de ce qu'on a. comment c'est fait, comme quand on achète un t-shirt, un t-shirt à pas cher sur Internet, en général, c'est lourd. Il y a un truc que je trouve aussi important et auquel peut-être on ne pense pas, parce qu'on le voit partout et on se dit que si tout le monde le fait, c'est absolument génial, c'est au niveau des finitions sur les formats imprimés. Je pense notamment au pelliculage ou aux finitions un peu dorées, etc. Oui, c'est très joli, c'est doux, ça brille, tout ce qu'on veut. Ça attire le regard, mais ce n'est vraiment pas une bonne idée, parce que tout ça, la plupart du temps, quasiment systématiquement, si je ne dis pas de bêtises, ça provient d'éléments plastiques. Le pelliculage, c'est du plastique. Et c'est surtout très difficile à recycler, parce qu'il faut séparer les éléments pour pouvoir recycler la partie papier, vraiment, des autres plastiques. Donc, généralement, clairement, ce n'est pas recyclé. Oui, en plus, il y a pas mal d'alternatives qui sont possibles si on veut vraiment faire un truc un peu original. Par exemple, du gaufrage, quoi. Ce sera peut-être plus intéressant que de faire un vernis sélectif, doré, holographique ou que sais-je. Alors pareil, après, il faut creuser le gaufrage pour voir de quelle manière il est fait. Mais voilà, il y a toujours des alternatives possibles si vraiment on veut sortir du lot, quoi. Donc ça, c'est plus pour le papier. Sur les goodies, je reviens un peu aussi sur ma petite histoire qui a été aussi l'élément déclencheur. Moi, j'ai globalement une petite aversion envers les goodies. Je ne suis pas certaine de leur efficacité, même si, sans doute, il y en a une quelque part, j'imagine. Mais je me dis, si vraiment vous voulez faire un objet publicitaire, faites un truc utile, en fait. On est tous et toutes... Là, on pense en termes de... Je suis chef d'entreprise, je veux qu'on me connaisse et je veux que les gens viennent à moi. Très bien. Mais avant d'être chef d'entreprise, on est aussi consommateur-consommatrice. Et donc, nous aussi, ça nous énerve, en fait, quand on nous alpague avec un énième T-shirt logoté qu'on ne mettra que pour faire des travaux chez nous ou des balles anti-stress qui sont en dessous du tiroir. Ça ne sert à rien, ça ne plaît à personne et je ne suis pas sûre que ce soit ça qui vous fasse un jour vous dire « Ah, ben voilà, j'ai un T-shirt je ne vais pas citer de marque, mais de telle marque, je vais les appeler parce que j'ai besoin de tel truc. » Je ne suis vraiment pas sûre que ce soit comme ça, que ce soit efficace. Mais si vraiment vous voulez en faire un, faites un truc utile, un truc locales, en partenariat avec des artisans locaux. Pareil, en Normandie, on a... plan des artisans locaux, un truc limite à déguster éventuellement, qui est une expérience un peu plus poussée. Mais voilà, il faut vraiment y aller avec parcimonie, des petites quantités. Ce que je n'ai pas dit sur le papier aussi, je ne sais plus, tu l'as peut-être dit tout à l'heure, je ne sais plus, mais c'est aussi réduire les quantités, quoi qu'il en soit. C'est fondamental.

  • Speaker #0

    Et d'ailleurs, je rebondis sur ce que tu dis sur les goodies. C'est comme le fameux tote bag qui est l'exemple parfait du goodies qui semblait être au départ une bonne idée. Parce qu'on se dit, ça peut être utile. En plus, tout dépend de la matière qu'on utilise. Mais en soi, est-ce qu'on a besoin d'avoir 50 tote bags chez nous avec le logo de l'entreprise ? C'est ça.

  • Speaker #1

    Pas sûr. Et puis en plus, je ne sais pas toi, mais évidemment, j'ai plein de tote bags logoutés avec des trucs. La plupart du temps, le logo, je le cache. Je le mets vers moi. parce que ça me saoule d'avoir un logo d'une entreprise à montrer, enfin c'est pas, voilà, moi j'ai un tote bag parce que j'avais des trucs à porter quoi, mais sinon le logo je m'en fous quoi. Donc ouais et puis en plus c'est fait avec du coton la plupart du temps le coton ça demande énormément d'eau, d'énergie c'est fait à l'autre bout du monde. Voilà, il y a plein de choses qui ne vont pas avec le tote bag.

  • Speaker #0

    Dans cette démarche, il ne s'agit pas uniquement de réduire l'impact écologique mais aussi de prolonger la durée de vie de nos créations. Plutôt que de produire des supports éphémères et rapidement obsolètes, l'objectif est de concevoir des visuels intemporel. qui continuent d'inspirer longtemps après leur création. Cela a pour effet de limiter le renouvellement constant des supports de communication, réduisant ainsi le gaspillage. Pourrais-tu nous donner un exemple concret où tu as dû repenser un projet graphique afin de le rendre plus durable et quelles ont été les retombées de cette approche ?

  • Speaker #1

    Oui, j'en ai plusieurs, mais j'en ai gardé un en particulier qui va me permettre de rebondir sur une autre des critiques qu'on peut donner à l'éco-conception et à toutes les démarches environnementales, d'ailleurs, quel que soit le domaine d'activité. C'est trop cher. En fait, moi, j'ai un client qui est venu me voir un jour en me disant, voilà, moi, j'ai une brochure que j'édite tous les ans. Alors, c'est de l'impression, c'est une entreprise qui est liée au secteur de l'environnement. Donc, ils sont déjà très sensibles aussi sur les quantités qu'ils font, les informations qu'ils mettent pour que, justement, ça dure le plus longtemps et que ça bascule d'une année sur l'autre si nécessaire. En fait, ils écoulent les stocks jusqu'à... La rupture. Voilà, avant de réimprimer quelque chose. Ils avaient cette contrainte, c'est que c'est une brochure qu'ils envoient à beaucoup d'hébergeurs, donc beaucoup de gens dans leur département, voire région. Sauf qu'ils avaient une brochure assez lourde, ils sont venus me voir en me disant « la Poste a augmenté ses coûts d'affranchissement, nous il faut qu'on envoie quand même nos brochures, mais comment on peut faire pour réduire ça ? » Et du coup, la solution d'éco-conception était tout trouvé par rapport à cette problématique-là. Parce que ce qu'on a pu faire, c'est du coup, on a revu leur format. De mémoire, ils avaient un format A5. Donc, on était déjà sur des formats standards. On a basculé sur du A6, deux fois plus petit. On était sur un nombre de pages d'une cinquantaine de pages, je crois. On est passé à 12. On a tout compressé. On a tout compressé. Donc, on a étudié ensemble quel type d'informations on gardait, on enlevait. On a vraiment simplifié le design. Il y avait moins de grandes photos, par exemple, des choses comme ça. qui, en plus de prendre de la place aussi, prennent beaucoup d'encre. Bref, on en est arrivé à un support minimaliste, ultra léger, qu'ils ont pu envoyer à tous leurs hébergeurs comme prévu, et sur un coût vraiment moins élevé, et en plus un coût d'impression aussi moins élevé. Donc en fait, si la partie, peut-être que le coût, et encore, j'en sais rien peut-être pas, mais peut-être que le coût de création graphique et le coût pour repenser le support a été peut-être un peu plus élevé, mais au final, ils sont vraiment gagnants. sur la partie impression et sur la partie poste. Enfin, je ne sais pas comment on dit. Donc voilà, au final, ça s'équilibre. Et donc c'est pareil, pour moi, c'est un non-sujet, comme beaucoup de sujets environnementaux, le « c'est trop cher » , non, en fait. C'est comme quand on dit que manger bio, c'est trop cher. Alors ça, attention, c'est un débat peut-être un peu compliqué à avoir, mais en soi, oui, c'est plus cher d'acheter bio, ça, c'est un fait. Mais peut-être que si tu achètes bio, mais que tu achètes moins de viande, ça te reviendra peut-être à moins cher. Il y a des questions comme ça à se poser, des compromis à faire. Pour moi, l'éco-conception permet de répondre à beaucoup de questionnements et de besoins que peuvent avoir les gens.

  • Speaker #0

    En effet, on pourrait se poser la question autour de nos habitudes sur le fait de vouloir tout dire, mais sans s'interroger sur la pertinence de ce qu'on raconte. Et en effet, ça permet justement, en prenant le temps de réfléchir à ces actions, de prendre de la hauteur et de se demander vraiment qu'est-ce qu'attendent notre cible et quelles informations sont utiles pour eux. Et au travers de ça, en effet, on peut proposer des supports qui sont plus, j'ai envie de dire, entre guillemets, intelligents et qui, au contraire, plutôt qu'être des gouffres à pognon, deviennent des supports qui portent une démarche et aussi un budget. Et en effet, ça peut valoir le coup de se poser...

  • Speaker #1

    Et si je peux juste conclure, il y a aussi que si on a pu réduire autant le nombre de pages, c'est aussi parce qu'on a fait des renvois beaucoup plus marqués vers leur site web, là où ils pouvaient avoir des infos un peu plus souvent modifiables, etc. Et donc, en fait, l'éco-conception, c'est aussi ça. Elle permet de retrouver cet équilibre entre les deux types de... On n'a pas parlé du digital encore, mais entre les deux... de canaux de communication, pardon, je cherchais le mot, qu'on peut avoir. Et donc, leur site était plus fourni en informations, mais du coup, l'imprimer avait quand même une valeur ajoutée parce qu'il y avait d'autres types d'informations qui étaient plus précises et plus pérennes. Donc voilà, il y avait une balance comme ça qui peut se trouver. Et pour moi, l'éco-conception, elle est aussi dans cet équilibre-là. Oui,

  • Speaker #0

    travailler la cohérence entre les différents canaux. C'est ça. C'est intéressant. On l'a abordé tout à l'heure sur la notion budgétaire qui peut être un frein à la démarche d'éco-conception. Est-ce qu'il y a d'autres défis que tu as identifiés, que tu rencontres lorsque tu intègres l'éco-conception dans tes projets et comment tu y fais face ?

  • Speaker #1

    Un des principaux freins que je peux rencontrer, je pense que c'est les mauvaises habitudes, à la fois les mauvaises habitudes des clients, mais aussi les miennes. J'ai encore des choses à apprendre et des pratiques à améliorer. Mais en fait, je parle de ça parce que En général, jusqu'à présent, quand je présentais la démarche lors d'un premier rendez-vous pour un projet, je fais de l'éco-conception, ça consiste en ça, ça répondra bien à vos attentes, on fait ça. Du coup, en général, c'est très bien reçu. On fait un premier projet dans les règles de l'art parfaites du support éco-conçu. Par contre, il va y avoir une sorte de relâchement s'il y a d'autres projets qui sont amenés à se faire. Ce n'est pas systématique, évidemment. Mais c'est vrai que parfois, par exemple, on va avoir un projet un peu urgent, entre guillemets. Écoute, on a un événement dans trois semaines, on n'a pas trop le temps de réfléchir au truc. Il nous faudrait un machin comme ça pour tel truc. Ce n'est pas du tout clair, mais le truc est machin, mais bref. Et en fait, des fois, on est contraint par X problématiques d'aller plus vite dans notre réflexion et peut-être, du coup, de passer à côté certaines bonnes pratiques, en fait. Ça va être par exemple un client qui va vouloir un appel à de couleur plus noir parce qu'il y a telle raison, et on n'a pas le temps d'anticiper ce truc-là. Ou alors moi dans ma pratique, ça va être des fois, oui j'envoie encore des mails méga lourds. Et donc je pense que c'est surtout ce truc-là un peu de relâchement parce que ça va dans la bonne direction, attention. Justement parce que ça commence à rentrer vraiment dans les pratiques de plus en plus. dans les habitudes de chacun, il y a moins en moins ces petites sorties de route-là. mais je pense que tant que c'est pas encore complètement intégré dans nos pratiques il y a encore ce risque là de déraper un peu ou de moins réfléchir sur telle chose après comme je disais ça va dans le bon sens l'éco-conception maintenant elle s'est vraiment généralisée globalisée, il n'y a plus grand chose d'exceptionnel quand je me suis spécialisée en éco-conception il y a trois ans on était quand même drastiquement moins nombreux et nombreuses à avoir cette spécialisation là et c'est trop bien quand tout le monde le fasse Merci. Mais du coup, c'est vraiment ancré, ça commence à intégrer les réflexions. Mais je pense que s'il y a encore un frein vraiment majeur, c'est celui-là. C'est de ne pas toujours être complètement à 100% en cohérence avec ce qu'on veut faire parce qu'on n'y pense pas, parce qu'on n'a pas le temps.

  • Speaker #0

    Et puis parce que Rome ne s'est pas faite en un jour et que cette démarche demande une réflexion, des... des essais. Parfois, on commence des choses, on revient en arrière et on réavance à un autre moment pour pouvoir aller plus loin et faire mieux. En fait, c'est ça que moi j'aime dans la notion de responsable, c'est justement cette notion de s'autoriser à ne pas être parfait et d'être dans une démarche qui va se construire au long cours et qui va bien sûr évoluer avec les pratiques. Il faut également considérer l'aspect collaboratifs de cette démarche. L'éco-conception ne se limite pas à la sphère individuelle du designer, elle implique aussi une collaboration étroite avec les clients, les imprimeurs et autres partenaires. Ensemble, nous pouvons identifier des solutions adaptées qui permettent de concilier performance et respect de l'environnement. Comment travailles-tu avec tes clients pour les sensibiliser à ces enjeux et les aider à comprendre la valeur d'un design éco-responsable ?

  • Speaker #1

    Il y a eu un peu de temps dans ma façon de faire. Donc il y a trois ans, j'étais plus vraiment dans le côté je viens vous présenter vraiment concrètement la démarche, qu'on ait un projet ensemble ou pas. J'envoyais des mails à mon réseau en disant tiens, j'ai cette démarche-là, je t'explique ce que c'est, machin, très bien. Donc il y avait beaucoup ça. Et donc à ce moment-là, beaucoup plus de pédagogie. Et j'avoue que ça, je le fais plus, pas parce que je n'ai pas envie, mais parce que moi déjà, j'ai beaucoup moins le temps. Et surtout, en fait, maintenant, je le fais presque en sous-marin. c'est-à-dire que pour n'importe quel projet quand j'envoie mes premiers essais en général j'envoie avec un petit doc explicatif pour qu'il n'y ait pas de méprise qu'on comprenne bien tout ce que j'ai voulu dire etc. et dedans je glisse une slide sur comment j'ai intégré l'éco-conception enfin pourquoi le projet est éco-conçu et des fois il y a souvent des clients qui ne sont pas vraiment au courant qui n'ont pas trop compris que je faisais de l'éco-conception et qui le découvrent un peu à ce moment-là et en fait c'est un peu la bonne surprise parce que je les mets devant le fait accompli. J'avoue, j'aime bien faire ça. Je les mets devant un fait accompli de, bah voilà, tiens, comme par hasard, t'as créé, elle est maintenant, elle est conconçue, et c'est tout bénef pour toi, et généralement, c'est ultra bien reçu. Parce que, enfin, on me dit pas, ah non, non, moi je veux du truc tout au mal. Donc, j'aime bien le faire comme ça, et en même temps, ça leur permet d'intégrer cette réflexion-là, sans que ça paraisse, encore une fois, contraignant, et quelque chose de lourd et compliqué à mettre en place, parce que, bah en fait, quasiment tout a été réfléchi avant. Donc après, ça, eux... pour plein d'autres strates de leur fonctionnement, il faudrait peut-être qu'ils soient accompagnés par ce que tu fais pour vraiment tout bien mettre en place. Mais sur la partie création graphique, ça leur enlève un poids ou une charge mentale, si on peut dire, sur ce truc-là, parce que je vous l'ai déjà présenté de cette manière. Donc, je fais beaucoup ça, maintenant, par manque de temps, parce que moi, en fait, c'est devenu instinctif pour moi de faire... au plus possible un support éco-conçu. Encore une fois, c'est loin d'être parfait. J'ai des projets qui ne sont pas du tout ou quasiment pas éco-conçus, malheureusement. Mais j'essaie toujours d'inclure un minimum d'éco-conception dans ce que je fais. Et du coup, je le représente comme ça parce que c'est naturel pour moi. Et après, il y a un autre côté aussi au niveau de la sensibilisation, c'est que je fais encore parfois des petits ateliers, des choses comme ça. On avait pu s'y voir, justement. Mais voilà. Là, je m'adresse plus pas tant à des clients que à d'autres personnes, soit qui ont une entreprise, soit qui sont intéressées par les démarches environnementales. Encore une fois, ça, c'est quelque chose que je fais un peu moins.

  • Speaker #0

    Qui viennent en complément de ta démarche globale. L'éco-conception dans le design graphique est une discipline en pleine évolution. Nous assistons à l'émergence d'une nouvelle technologie et à l'adoption de matériaux innovants qui promettent de transformer notre manière de concevoir. Cette dynamique est porteuse d'un message fort. Il est possible de créer des visuels. percutant tout en respectant notre planète. Je suis convaincue que l'avenir du design se construira sur la capacité à innover tout en prenant soin de l'environnement. En investissant dans l'éco-design, nous contribuons à une transformation plus globale de nos pratiques professionnelles. Cette transition passe par la formation, l'expérimentation et surtout par le partage d'expériences. D'après toi, quelles innovations ou évolutions verrons-nous dans le domaine de l'éco-design dans les prochaines années ?

  • Speaker #1

    Je ne sais pas si c'est ce qu'on verra, mais en tout cas, c'est ce que j'aimerais voir. C'est de faire moins de marketing un peu clair et plus de faire de la communication informative. En fait, de revenir à l'essence même de ce que doit être la communication à mon sens. Donc là, on va peut-être être sur un volet un peu plus politique, entre guillemets. C'est un peu plus vaste comme réflexion. Mais je pense qu'on... Si on est dans cette espèce d'infobésité, ce petit mot un peu à la consonance, cette espèce d'infobésité qui est qu'on a trop d'infos partout, tout le temps, on ne sait plus quoi regarder, et du coup, on est aussi dans la surenchère quand on produit des outils, parce qu'il y en a tellement qu'il faut absolument qu'on se démarque, il y a aussi cette problématique-là. Et donc, pour moi, c'est important qu'on revienne à l'essence même de ce que veut dire communiquer, c'est échanger l'information, tout simplement. Et donc voilà, on est dans un monde où il y a trop de communication partout, on ne sait plus quoi regarder, on ne sait plus comment s'exprimer, que du coup on perd le fil et on perd l'essence même de ce qu'on doit faire. Et je ne sais pas si cette évolution du domaine ou cette innovation, ça passera par quelque chose de pratique,

  • Speaker #0

    par des outils,

  • Speaker #1

    ça je ne pense à rien, je ne pense pas, je ne sais pas. Mais qu'au moins, moralement, on prenne conscience que... En fait, on nous demande de faire preuve de sobriété, de ralentir un peu dans nos façons de vivre au quotidien, mais c'est absolument 100% valable aussi pour la communication. Alors après, c'est peut-être illusoire de dire ça à l'ère des réseaux sociaux, où évidemment, ça va très vite, etc. J'en sais rien, et c'est peut-être pas non plus ce que les gens attendent, mais en tout cas, je pense qu'on y gagnerait tous et toutes, notamment en tant que créa, à faire des trucs plus pertinents avec plus de logique, avec plus de sens. Et du coup, ça nous aiderait aussi à choisir quel canal on prend. Est-ce qu'on prend du print ? Est-ce qu'on prend du web ? Si on a le temps de se poser et d'avoir des informations concrètes, je pense que ça nous aiderait aussi à ça. Mais c'est peut-être un peu illusoire, on ne sait pas.

  • Speaker #0

    Non, je pense que c'est intéressant de se dire aussi qu'on pourrait gagner en qualité, en qualité, en pertinence. Et pour le coup, peut-être qu'on attendrait plus facilement nos objectifs si on posait les bonnes questions. C'est ça. forcément il n'y a pas peut-être de solutions innovantes ou d'outils miracles, mais en tout cas, une chose est sûre, c'est que ne serait-ce que de se poser sur la réflexion, ça pourrait déjà faire avancer les choses. D'ailleurs, en parlant de technologie et d'innovation, l'intelligence artificielle s'invite de plus en plus dans les processus de création graphique. Elle offre des outils fascinants pour générer des images, automatiser des tâches et explorer de nouvelles esthétiques. Mais je suis assez curieuse de connaître... ton regard sur l'intégration de l'IA dans la création graphique. Est-ce que tu penses que ça peut être un atout pour la communication responsable ? Est-ce qu'il y a des aspects à considérer avec prudence ?

  • Speaker #1

    Je pense que je ne suis pas la bonne personne pour répondre à ça, parce que moi, l'IA, je ne l'utilise pas. Vraiment, j'ai dû tester il y a deux ans ChatGPT parce que je voulais faire un article sur mon site et que je n'avais pas trop d'idées. J'ai passé plus de temps à corriger. à rediger ton emploi à rediger le compte et à corriger ce qui m'avait été donné mais après puisque je ne l'utilise pas je ne l'utilise pas non plus de la bonne façon quand je l'utilise mais après moi j'ai un regard un peu méfiant avec l'IA plus dans le sens où on a des métiers créatifs et en fait moi je me verrais mal j'aurais du mal, par exemple, à facturer un client pour une création intellectuelle, une création graphique, une illustration, si la moitié du truc a été réfléchi par un robot. Moi, je n'ai rien contre l'IA, dans le sens où je trouve que c'est une richesse absolue, par exemple, pour des sujets comme la recherche en médecine, des trucs concrets. En communication, je ne suis pas certaine que ce soit indispensable, mais vraiment pas. Il faut se poser la question. Les deux arguments que j'entends des pro-IA... sur le sujet de la communication. C'est le gain de temps. OK. Gain de temps, pourquoi ? Est-ce que c'est gain de temps pour avoir du temps libre toi-même ? Et du coup, est-ce qu'on n'est pas un peu dans une illusion ? Parce qu'à mon avis, c'est clairement pas pour toi que tu prends ce temps-là. Ou gain de temps pour de la productivité ? Du coup, là, un peu comme tout à l'heure, on rentre sur des réflexions un peu plus politiques ou philosophiques, ce qu'on veut. Mais voilà, quel est l'intérêt de produire encore plus de communication si du coup... Voilà, moi je ne m'y retrouve pas en tout cas. Et le deuxième argument, c'est ça m'aide à réfléchir. Et c'est là, pour revenir à ce que je disais à l'instant, OK, mais on est payé pour réfléchir. Donc voilà, moi, je regarde ça un peu avec distance. Peut-être que je me trompe, peut-être que je me casserai les dents dans cinq ans parce que j'aurais pris du retard et que voilà, j'en sais rien. Mais je trouve qu'il y a quelque chose de pas cohérent et peut-être même de pas très honnête, si j'ose dire. Désolée à tous les collègues qui pourraient utiliser l'IA, j'en sais rien. Mais ouais, enfin... Moi, on me paye pour réfléchir, pour trouver des idées. Je ne sais pas. Du coup, en communication, je ne suis pas certaine que ce soit hyper nécessaire.

  • Speaker #0

    Et est-ce que tu vois l'IA comme une menace pour ton métier ?

  • Speaker #1

    Non.

  • Speaker #0

    Pour le coup, non, parce que justement, d'avoir cette capacité-là de réflexion, d'adaptation, de création et de fait-main aussi, pour moi, c'est vraiment ce qui va nous démarquer du robot.

  • Speaker #1

    J'ajouterais quand même que l'IA, on dit un graphique, ça peut clairement dépanner pour trouver des idées, tester des styles ou lancer une première piste créative. C'est rapide, pratique, ça fait gagner du temps. Mais il ne faut pas oublier que derrière chaque image générée, il y a des serveurs qui tournent à plein régime, de l'énergie consommée, de l'eau utilisée pour refroidir. tout ça. Bref, ça a un impact environnemental bien réel. Du coup, si on est dans une démarche éco-responsable, on ne peut pas vraiment faire comme si ça n'existait pas. Selon moi, en tout cas personnellement, je pense qu'on peut l'utiliser ponctuellement avec conscience, mais ça s'arrête là. Bon, je referme la parenthèse. Quel conseil pratique donnerais-tu aux designers qui souhaitent intégrer l'éco-conception dans leur processus créatif ?

  • Speaker #0

    quitte à me répéter un peu par rapport à ce que je disais tout à l'heure, je pense qu'il est primordial de vraiment utiliser l'éco-conception comme support créatif et pas comme début de création. Il ne faut pas que ce soit un frein. Sinon, soit on va s'en dégoûter, soit on ne va pas intéresser le client parce qu'on va imposer des concepts qui ne sont pas cohérents avec les besoins. Pour moi, ça, c'est une première chose. Et la deuxième chose, c'est aussi d'un petit peu rentrer par la fenêtre si on vous ferme la porte. et c'est un peu ce que je fais même si je ne me suis jamais pris de porte très honnêtement, encore une fois c'est plutôt bien reçu comme démarche par les clients mais en gros c'est si vous présentez votre projet en disant bonjour je vais vous faire je réponds à votre brief en faisant de l'éco-conception et qu'on vous dit non merci vous faites votre draft par exemple et hop vous envoyez le draft avec quand même une démarche d'éco-conception en fait au pire vous ne le dites pas et au mieux vous vous serez faire de ce que vous aurez fait donc voilà Je pense rester fidèle à vos convictions. Si vous voulez l'inclure, faites-le vraiment.

  • Speaker #1

    Nous avons abordé beaucoup de sujets, mais ce qui m'intéresse vraiment, c'est de connaître ton rapport personnel à ces questions environnementales.

  • Speaker #0

    Moi, je suis sensible à l'environnement depuis beaucoup, beaucoup d'années. Je suis très... Je ne sais pas si ça a transparé peut-être un peu, mais je suis très... Quand j'ai des convictions, je suis très engagée pour mes convictions. Et donc, j'ai choisi l'éco-conception parce que d'abord et avant tout, j'étais engagée pour l'environnement. Donc, ça fait des années que... que je change mon mode de vie par rapport à ça. Tu parles de la viande, par exemple, je suis végétarienne. Après, je ne dis pas qu'il faut faire ça, chacun fait comme il peut, mais voilà. Mais du coup, je suis végétarienne, je me forme aussi sur les questions environnementales. Actuellement, je suis une formation, en plus de mon boulot, pour mieux connaître justement les sujets environnementaux. Je lis beaucoup, je me dope aux sujets environnementaux. et ce qui est fondamental pour moi c'est d'apprendre et ça rejoint aussi la pratique dans nos métiers il y a beaucoup de choses qui évoluent autour de nous il faut apprendre sans cesse il y a encore ce week-end j'ai assisté à une conférence d'Aïdi Celestre qui est une des reines pour moi sur les questions environnementales il faut être curieux il y a aussi tellement de choses qu'on connait mal sur l'environnement, des a priori qu'on peut avoir

  • Speaker #1

    que voilà enfin bref moi c'est quelque chose qui m'anime profondément et je voilà je vis pour ça oui l'idée c'est pas forcément d'être parfait mais en tout cas de se sensibiliser de s'interroger de questionner d'essayer et peut-être qu'à un moment donné dans notre vie c'est peut-être pas encore possible d'appliquer parfaitement ces convictions en pratique mais par contre on peut s'autoriser de se dire, bon, ça, je l'ai en tête, et peut-être qu'à un moment ou un autre, je l'intégrerai.

  • Speaker #0

    Et il y a une dimension très sociale aussi à ça. Et c'est aussi le cas, d'ailleurs, dans l'éco-conception graphique, pour le coup. On n'en a pas parlé, mais il y a aussi une dimension sociale là-dedans, parce que, par exemple, pour l'éco-conception graphique, il va y avoir la question de l'accessibilité, tu vois. Que ce soit que les supports qu'on fait soient bien lisibles les compréhensibles par tout le monde. Et dans les questions environnementales, Je parlais de la viande tout à l'heure. Je disais que j'étais végétarienne et je me suis un peu rattrapée tout de suite en disant qu'on le fait si on peut, mais c'est un vrai sujet. Parce que des fois, nos vies ne nous permettent pas d'appliquer tout de suite des choses, comme tu le dis. Mais le tout, c'est de s'y intéresser. J'ai un peu cette phrase qui résonne tout le temps, c'est qu'on défend ou on protège que ce qu'on connaît. Donc, juste lisez des livres, écoutez des podcasts.

  • Speaker #1

    Moi, je vais rebondir sur l'aspect végétarien, justement, parce que, tu vois, moi, je suis petite fille de boucher. Alors, autant dire que le tofu, ça ne fait pas partie de mon intérêt. En revanche, j'ai conscience que oui, manger de la viande, c'est un impact sur l'environnement et qu'en effet, c'est un des leviers sur lesquels je peux agir, moi, à mon échelle. Et ça fait partie de mes réflexions. Alors, je commence par le flexi. Mais peut-être qu'à un moment donné, on peut y aller petit à petit. En effet, je pense qu'il y a aussi une dimension un peu culpabilisante de toute cette démarche environnementale qui peut être un frein, y compris dans l'éco-conception, de se dire « Ah ouais, mais ça va trop changer mes habitudes, ça me fait peur. » Et puis même, au-delà de la peur, c'est « On est bien que dans ce qu'on connaît et qu'on maîtrise, on est dans notre confort. » Et ça peut être aussi, justement, une des raisons pour... on a du mal à passer des caps. Mais encore une fois, moi, je suis convaincue qu'on peut y aller étape par étape et s'autoriser justement à ne pas être parfait et à cheminer doucement, mais sûrement vers nos idéaux.

  • Speaker #0

    Pour poursuivre sur la question de la viande, comme quoi, ça fait... Mais justement, le côté... Je n'ai pas de pourcentage en tête, mais le nombre de personnes, c'est devenu très naturel de dire aujourd'hui, moi, j'ai réduit ma consommation de viande, même si c'est pour des questions budgétaires, peu importe. Ça devient beaucoup plus naturel de dire que je mange moins de viande que de dire que je mange de la viande matin, midi et soir. Et en fait, quand je disais tout à l'heure que je passais un peu en sous-marin ou quand je conseillais aux plus jeunes de, quoi qu'il arrive, faire quand même une création éco-conçue, même si ce n'est pas vraiment la demande, c'est aussi dans ce truc-là, c'est qu'à force de voir passer que pour protéger la palette, il faut manger moins de viande, on en mange moins. Et du coup, de la même façon, à force de voir passer des créas éco-conçus, On en fera naturellement. J'ai un peu ce qu'il dit là aussi.

  • Speaker #1

    Je te rejoins complètement sur cette conclusion. L'éco-conception design graphique nous invite à repenser chaque étape de notre processus créatif. De l'idéation à la réalisation, chaque choix compte pour minimiser notre impact environnemental et offrir des créations durables. Ce podcast est une plateforme pour explorer ses idées, partager des expériences et ensemble construire une communication plus responsable. Avant de nous quitter, quel acteur, canet ou normand aimerais-tu entendre dans un prochain épisode de Vers l'Essentiel ?

  • Speaker #0

    Alors moi, j'ai pensé à quelqu'un tout de suite, c'est Amy, que je crois que tu as déjà croisé. Exactement. Amy Hope, qui est une artiste cannaise, donc elle est artiste plasticienne et photographe aussi. Et en fait, j'ai pensé à elle parce que je disais tout à l'heure que la dimension artistique, elle était primordiale dans mon travail, mais elle est primordiale dans ma vie, même en manière générale. Et en fait, la démarche environnementale dans l'art, elle n'est pas hyper, en tout cas de mon regard, à moi. Elle n'est pas encore hyper intégrée. Et justement, ce que fait Amy, c'est ultra intéressant à ce niveau-là. Parce que notamment pour ses objets, elle fait des travaux autour d'objets. Elle fait des objets upcyclés. Enfin, elle utilise des matériaux upcyclés.

  • Speaker #1

    C'est vrai que ce n'est pas facile à dire.

  • Speaker #0

    Et du coup, je trouve que ce serait hyper intéressant qu'elle nous partage ça, son point de vue artistique et comment art et environnement peuvent s'associer.

  • Speaker #1

    C'est très intéressant, en effet. Ça m'inspire. Je pense que je reprendrai contact avec Amy à ce sujet. Merci Aude pour avoir enrichi cette discussion par ton expertise et tes exemples concrets. Et à vous chers auditeurs, j'espère que cet échange vous aura inspiré à repenser vos pratiques, que vous soyez designer, entrepreneur ou simplement passionné par l'innovation responsable. Restez connectés pour le prochain épisode de Vers l'Essentiel et d'ici là, continuons à imaginer et à construire un monde où créativité et responsabilité vont nous faire. A bientôt.

Description

Dans cet épisode, je vous propose une plongée dans l’univers de l’écoconception appliquée au design graphique, en compagnie d’Aude Bauduin, graphiste et illustratrice (Les Odes studio), spécialisée dans une approche sensible, durable et engagée du design.


Qu’est-ce que ça signifie concrètement, éco-concevoir une affiche, un flyer ou une identité visuelle ? Quels leviers actionner pour réduire l’empreinte écologique de nos créations sans perdre en force graphique ou en impact émotionnel ?


Avec Aude, on décrypte les grands principes de l’écoconception, on partage des pistes très concrètes pour mieux faire, et on interroge aussi notre posture de communicant·e dans cette nécessaire transformation.


Cet épisode est une invitation à ralentir, à créer avec plus de conscience, et à remettre du sens dans nos choix créatifs.


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Un podcast de Nelly Biskup


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Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Vers l'Essentiel, le podcast qui met en lumière les acteurs normands engagés dans une transition durable. Un épisode par mois, des échanges concrets et inspirants pour découvrir celles et ceux qui transforment l'impact en action. Bienvenue dans ce nouvel épisode de Vers l'Essentiel. Après notre plongée passionnante dans l'univers de l'imprimerie et la définition de la communication responsable, il était tout naturel de poursuivre avec un autre pilier de cette démarche durable, le design graphique. Aujourd'hui, je vous invite à explorer avec Aude Beaudoin, graphiste et illustratrice, l'univers de l'éco-conception dans le graphisme. Avant de commencer, à rentrer dans le vif du sujet, est-ce que tu pourrais te présenter et nous expliquer ton parcours ?

  • Speaker #1

    Oui. Merci déjà de me recevoir Nelly, dans ce podcast. Moi je suis graphiste illustratrice depuis 2018, en indépendante, et pendant 4 ans, de 2018 à 2022, j'étais aussi graphiste salariée en parallèle. Et en 2022, je me suis lancée à 100% à mon compte, et c'est à ce moment-là que j'ai pris la décision de me spécialiser en éco-conception. Et voilà.

  • Speaker #0

    Dans le design graphique, l'éco-conception consiste à repenser l'ensemble du processus créatif afin de réduire au maximum notre impact sur l'environnement. Cela commence dès l'idéation et se poursuit jusqu'à la réalisation finale, qu'il s'agisse d'un support imprimé ou numérique. L'idée est d'optimiser chaque choix, du format à la sélection des matériaux en passant par l'utilisation des encres et la diffusion des visuels. Peux-tu nous expliquer ce que représente l'éco-conception pour toi dans ton métier de graphiste et illustratrice et pourquoi tu as choisi de prendre ce tournant dans tes pratiques ?

  • Speaker #1

    Le déclic, je l'ai eu pour la petite histoire. Quand j'étais graphiste salariée aussi dans une entreprise avant, j'ai eu un moment, c'était une petite entreprise, donc on était un peu multi-casquettes et je participais ou je donnais un coup de main lors des événements aussi qu'on pouvait mener. J'ai un très fort souvenir d'un moment où on a... Donc on préparait les stands, etc. Et on a déballé des centaines et des centaines de balles anti-stress, chacune emballée individuellement dans un petit sachet, qui n'était même pas un sachet hermétique, donc il n'y avait même pas de question d'hygiène ou quoi derrière. Ça ne servait vraiment strictement à rien. Et on s'est retrouvés avec une montagne de plastique inutile. Déjà, la balle anti-stress, on peut se poser la question de son utilité. Mais là, on s'est retrouvés avec cette tonne de plastique. Et c'est vrai que je suis un peu sortie de là en me disant, il y a peut-être un problème dans la façon dont on fait les choses. et à aucun moment on s'était posé la question de l'utilité de ce goodies, de son conditionnement et ça a réveillé déjà un petit peu quelque chose en moi et quand je me suis lancée en Indé à 100% du coup je me suis dit mais en fait moi j'ai des convictions, on en parlera peut-être tout à l'heure mais j'ai des convictions personnelles très fortes sur les questions environnementales et je me suis dit mais en fait c'est évident que maintenant que j'ai les mains libres entre guillemets mon travail peut... vraiment coïncider avec mes convictions personnelles. Et il faut en fait que ça coïncide, sinon pour moi c'est pas cohérent. Et donc c'est à ce moment-là que j'ai pris ce tournant-là, que je me suis un peu renseignée sur ce qui pouvait être fait, comment on pouvait améliorer les choses. Ça s'est pas fait du bon roulant de main, bien entendu. Mais en fait, voilà, pour moi l'éco-conception c'est... Je sais pas si on peut résumer ça comme ça, mais c'est vraiment juste une évidence et une cohérence en fait pour que... Moi je suis passionnée par ce que je fais, mais du coup si je fais ça avec des contradictions morales derrière... Ça ne peut pas fonctionner, surtout dans les métiers créatifs. Je trouve qu'on va manquer vite de sincérité si on ne fait pas quelque chose de cohérent. C'est pour ça que j'ai choisi ça.

  • Speaker #0

    Oui, c'est intéressant ce que tu dis sur la cohérence et sur remettre du sens dans ce qu'on fait. En effet, moi, je partage ça aussi et c'est ce qui m'a motivée à m'orienter vers ce genre de démarche. Adopter une approche éco-responsable en design graphique signifie tout d'abord interroger chaque décision créative. Par exemple, choisir un format de fichier plus léger ... peut contribuer à réduire l'empreinte carbone liée au stockage et à la transmission des données. De même, repenser l'utilisation des couleurs, sélectionner des typographies économes en encre et opter pour des supports fabriqués de manière responsable, voilà quelques-uns des défis qui se posent à nos designers. Comment intègres-tu ces réflexions dès la phase d'idéation d'un projet ?

  • Speaker #1

    Alors, ça peut paraître paradoxal, mais moi, je ne l'intègre pas tout de suite, justement. L'éco-conception, elle ne vient pas dès la phase d'idéation. Moi, j'ai besoin d'abord réfléchir de manière très artistique. J'ai besoin qu'en fait, ce que je crée raconte à minima quelque chose. Alors évidemment, ça dépend des projets qu'on fait, etc. Mais j'ai besoin que ma création graphique, elle veuille dire quelque chose, elle ait du sens. Donc en fait, paradoxalement, je vais d'abord la réfléchir d'un aspect vraiment artistique, faire mes petits drafts et tout. dans mon coin et une fois que j'ai posé mon concept, qui est cohérent avec la demande, je me dis ok maintenant que je dois passer au vrai truc quoi, je pars du croquis, comment j'intègre là dans ce que j'ai voulu faire la démarche des co-conceptions et donc à ce moment là je me dis et ben voilà mon truc il est de cette forme là, comment je peux modifier ça pour que ce soit qui a un taux d'ancrage moins important, comment je peux adapter la typo que j'avais pensé mettre au début, comment je peux trouver une alternative et donc ça vient dans un second temps mais pour moi c'est assez important de j'ai un peu la crainte et le sentiment que si je mettais l'éco-conception dès la phase d'idéation, ça me crée une sorte de contrainte bloquante. C'est pour ça que pour moi, l'éco-conception, elle est vraiment... Elle intervient en support, quelque part, vraiment, de mon projet. Pour moi, c'est important que l'éco-conception, elle serve la création et qu'elle ne soit pas une contrainte. Et c'est aussi quelque chose qu'on peut d'ailleurs lui reprocher. C'est un des reproches qu'on peut faire à l'éco-conception. C'est trop contraignant, moi je ne touche pas à ça, ça va me bloquer, je ne pourrai pas faire ce que je veux. Et au contraire, de la faire intervenir dans un second temps, ça montre qu'elle s'applique à tout. C'est bien nos conseils. Tout est possible, tout s'adapte, et tout peut être fait de manière éco-conçue.

  • Speaker #0

    C'est intéressant cette notion d'adaptabilité. On pense en effet, en général, que l'éco-conception est une contrainte. Et le fait de le penser comme tu le décris, ça ouvre la voie à l'innovation. L'un des aspects les plus fascinants de l'éco-conception est la nécessité de repenser chaque étape du processus créatif. Il s'agit alors de poser les bonnes questions dès le départ. Pourquoi utiliser ce support ? Est-il indispensable d'inclure tel ou tel élément graphique ? Quel est l'impact de notre choix de matériaux ? Cela signifie également que l'on doit s'offrir à des alternatives souvent méconnues. Papiers recyclés non blanchis, encre végétale, support numérique optimisé et bien plus encore. L'enjeu est de trouver le parfait équilibre entre esthétique et responsabilité environnementale sans sacrifier la qualité visuelle ni l'efficacité du message. Selon ton expérience, quels sont les éléments clés à repenser dans un projet graphique pour en faire un véritable projet éco-responsable ?

  • Speaker #1

    Je vais répéter un peu ce que tu viens de dire, mais ça me paraît vraiment important d'insister là-dessus. La première chose à faire pour moi, c'est de se poser les bonnes questions, comme tu l'as dit. se demander à quelle occasion on fait les choses qu'est-ce qu'on aura à dire dans notre support pour qui on le fait, etc. c'est la base c'est pour ça aussi que je répète ce que tu dis là se rappeler de sa cible et de ses objectifs aussi c'est primordial et ensuite si on rentre vraiment plus dans le vif de chaque type de support de communication je ne vais pas refaire toute la liste des choses qui sont possibles mais par exemple Sur le papier, ça va être de choisir des formats plutôt standards, des A4, A5, A6, pour éviter les formes de découpe un peu alambiquées qui créent du déchet ensuite inutilement. Et qui en plus, ce n'est pas parce qu'on est sur un format standard A5, A6 qu'on ne se démarque pas en fait. Il y a comme une méprise entre guillemets dans l'idée de il faut que je jure que j'ai le support le plus... Le plus original, pour que tout le monde me remarque, alors oui, sur le papier, on va peut-être être attiré par un truc découpé en forme de fleur, mais est-ce que ça ne cache pas derrière aussi une faiblesse du contenu ? Il faut aussi se poser ces questions-là, je pense, en tout cas. Et on peut faire plein de choses sur des formats standards. Ça, c'est quelque chose d'assez intéressant à regarder. Après, il y a les trucs un peu classiques, genre prendre du papier 100% recyclé, non blanchi, des trucs un peu évidents. Il y a beaucoup de labels en imprimerie aussi qui existent. Il y en a même peut-être un peu trop. Alors la notion de label, il faut être vigilant aussi là-dessus parce que on connaît assez traditionnellement le PEFSC qui sont assez visibles, il y en a plein d'autres mais en fait derrière il y a plein de notions un peu plus abstraites et le meilleur moyen de comprendre tout ce qu'il y a derrière ces labels-là c'est de parler avec son imprimeur justement tu as interrogé une imprimerie dans l'épisode c'est Merci. C'est des gens qui adorent leur métier et qui s'y connaissent. En Normandie, par exemple, on a la chance d'en avoir plein. Il y a un gros tissu d'imprimerie chez nous et ils ouvrent leurs portes souvent avec grand plaisir. Et donc, d'échanger avec eux sur ce qu'ils ont comme papier à proposer, quelle alternative la plus vertueuse ils peuvent nous proposer. Ça, c'est quelque chose d'intéressant à faire et d'éviter de sauter sur les trucs d'imprimerie en ligne. On n'est pas sûr du résultat et on est encore moins sûr de ce qu'on a. comment c'est fait, comme quand on achète un t-shirt, un t-shirt à pas cher sur Internet, en général, c'est lourd. Il y a un truc que je trouve aussi important et auquel peut-être on ne pense pas, parce qu'on le voit partout et on se dit que si tout le monde le fait, c'est absolument génial, c'est au niveau des finitions sur les formats imprimés. Je pense notamment au pelliculage ou aux finitions un peu dorées, etc. Oui, c'est très joli, c'est doux, ça brille, tout ce qu'on veut. Ça attire le regard, mais ce n'est vraiment pas une bonne idée, parce que tout ça, la plupart du temps, quasiment systématiquement, si je ne dis pas de bêtises, ça provient d'éléments plastiques. Le pelliculage, c'est du plastique. Et c'est surtout très difficile à recycler, parce qu'il faut séparer les éléments pour pouvoir recycler la partie papier, vraiment, des autres plastiques. Donc, généralement, clairement, ce n'est pas recyclé. Oui, en plus, il y a pas mal d'alternatives qui sont possibles si on veut vraiment faire un truc un peu original. Par exemple, du gaufrage, quoi. Ce sera peut-être plus intéressant que de faire un vernis sélectif, doré, holographique ou que sais-je. Alors pareil, après, il faut creuser le gaufrage pour voir de quelle manière il est fait. Mais voilà, il y a toujours des alternatives possibles si vraiment on veut sortir du lot, quoi. Donc ça, c'est plus pour le papier. Sur les goodies, je reviens un peu aussi sur ma petite histoire qui a été aussi l'élément déclencheur. Moi, j'ai globalement une petite aversion envers les goodies. Je ne suis pas certaine de leur efficacité, même si, sans doute, il y en a une quelque part, j'imagine. Mais je me dis, si vraiment vous voulez faire un objet publicitaire, faites un truc utile, en fait. On est tous et toutes... Là, on pense en termes de... Je suis chef d'entreprise, je veux qu'on me connaisse et je veux que les gens viennent à moi. Très bien. Mais avant d'être chef d'entreprise, on est aussi consommateur-consommatrice. Et donc, nous aussi, ça nous énerve, en fait, quand on nous alpague avec un énième T-shirt logoté qu'on ne mettra que pour faire des travaux chez nous ou des balles anti-stress qui sont en dessous du tiroir. Ça ne sert à rien, ça ne plaît à personne et je ne suis pas sûre que ce soit ça qui vous fasse un jour vous dire « Ah, ben voilà, j'ai un T-shirt je ne vais pas citer de marque, mais de telle marque, je vais les appeler parce que j'ai besoin de tel truc. » Je ne suis vraiment pas sûre que ce soit comme ça, que ce soit efficace. Mais si vraiment vous voulez en faire un, faites un truc utile, un truc locales, en partenariat avec des artisans locaux. Pareil, en Normandie, on a... plan des artisans locaux, un truc limite à déguster éventuellement, qui est une expérience un peu plus poussée. Mais voilà, il faut vraiment y aller avec parcimonie, des petites quantités. Ce que je n'ai pas dit sur le papier aussi, je ne sais plus, tu l'as peut-être dit tout à l'heure, je ne sais plus, mais c'est aussi réduire les quantités, quoi qu'il en soit. C'est fondamental.

  • Speaker #0

    Et d'ailleurs, je rebondis sur ce que tu dis sur les goodies. C'est comme le fameux tote bag qui est l'exemple parfait du goodies qui semblait être au départ une bonne idée. Parce qu'on se dit, ça peut être utile. En plus, tout dépend de la matière qu'on utilise. Mais en soi, est-ce qu'on a besoin d'avoir 50 tote bags chez nous avec le logo de l'entreprise ? C'est ça.

  • Speaker #1

    Pas sûr. Et puis en plus, je ne sais pas toi, mais évidemment, j'ai plein de tote bags logoutés avec des trucs. La plupart du temps, le logo, je le cache. Je le mets vers moi. parce que ça me saoule d'avoir un logo d'une entreprise à montrer, enfin c'est pas, voilà, moi j'ai un tote bag parce que j'avais des trucs à porter quoi, mais sinon le logo je m'en fous quoi. Donc ouais et puis en plus c'est fait avec du coton la plupart du temps le coton ça demande énormément d'eau, d'énergie c'est fait à l'autre bout du monde. Voilà, il y a plein de choses qui ne vont pas avec le tote bag.

  • Speaker #0

    Dans cette démarche, il ne s'agit pas uniquement de réduire l'impact écologique mais aussi de prolonger la durée de vie de nos créations. Plutôt que de produire des supports éphémères et rapidement obsolètes, l'objectif est de concevoir des visuels intemporel. qui continuent d'inspirer longtemps après leur création. Cela a pour effet de limiter le renouvellement constant des supports de communication, réduisant ainsi le gaspillage. Pourrais-tu nous donner un exemple concret où tu as dû repenser un projet graphique afin de le rendre plus durable et quelles ont été les retombées de cette approche ?

  • Speaker #1

    Oui, j'en ai plusieurs, mais j'en ai gardé un en particulier qui va me permettre de rebondir sur une autre des critiques qu'on peut donner à l'éco-conception et à toutes les démarches environnementales, d'ailleurs, quel que soit le domaine d'activité. C'est trop cher. En fait, moi, j'ai un client qui est venu me voir un jour en me disant, voilà, moi, j'ai une brochure que j'édite tous les ans. Alors, c'est de l'impression, c'est une entreprise qui est liée au secteur de l'environnement. Donc, ils sont déjà très sensibles aussi sur les quantités qu'ils font, les informations qu'ils mettent pour que, justement, ça dure le plus longtemps et que ça bascule d'une année sur l'autre si nécessaire. En fait, ils écoulent les stocks jusqu'à... La rupture. Voilà, avant de réimprimer quelque chose. Ils avaient cette contrainte, c'est que c'est une brochure qu'ils envoient à beaucoup d'hébergeurs, donc beaucoup de gens dans leur département, voire région. Sauf qu'ils avaient une brochure assez lourde, ils sont venus me voir en me disant « la Poste a augmenté ses coûts d'affranchissement, nous il faut qu'on envoie quand même nos brochures, mais comment on peut faire pour réduire ça ? » Et du coup, la solution d'éco-conception était tout trouvé par rapport à cette problématique-là. Parce que ce qu'on a pu faire, c'est du coup, on a revu leur format. De mémoire, ils avaient un format A5. Donc, on était déjà sur des formats standards. On a basculé sur du A6, deux fois plus petit. On était sur un nombre de pages d'une cinquantaine de pages, je crois. On est passé à 12. On a tout compressé. On a tout compressé. Donc, on a étudié ensemble quel type d'informations on gardait, on enlevait. On a vraiment simplifié le design. Il y avait moins de grandes photos, par exemple, des choses comme ça. qui, en plus de prendre de la place aussi, prennent beaucoup d'encre. Bref, on en est arrivé à un support minimaliste, ultra léger, qu'ils ont pu envoyer à tous leurs hébergeurs comme prévu, et sur un coût vraiment moins élevé, et en plus un coût d'impression aussi moins élevé. Donc en fait, si la partie, peut-être que le coût, et encore, j'en sais rien peut-être pas, mais peut-être que le coût de création graphique et le coût pour repenser le support a été peut-être un peu plus élevé, mais au final, ils sont vraiment gagnants. sur la partie impression et sur la partie poste. Enfin, je ne sais pas comment on dit. Donc voilà, au final, ça s'équilibre. Et donc c'est pareil, pour moi, c'est un non-sujet, comme beaucoup de sujets environnementaux, le « c'est trop cher » , non, en fait. C'est comme quand on dit que manger bio, c'est trop cher. Alors ça, attention, c'est un débat peut-être un peu compliqué à avoir, mais en soi, oui, c'est plus cher d'acheter bio, ça, c'est un fait. Mais peut-être que si tu achètes bio, mais que tu achètes moins de viande, ça te reviendra peut-être à moins cher. Il y a des questions comme ça à se poser, des compromis à faire. Pour moi, l'éco-conception permet de répondre à beaucoup de questionnements et de besoins que peuvent avoir les gens.

  • Speaker #0

    En effet, on pourrait se poser la question autour de nos habitudes sur le fait de vouloir tout dire, mais sans s'interroger sur la pertinence de ce qu'on raconte. Et en effet, ça permet justement, en prenant le temps de réfléchir à ces actions, de prendre de la hauteur et de se demander vraiment qu'est-ce qu'attendent notre cible et quelles informations sont utiles pour eux. Et au travers de ça, en effet, on peut proposer des supports qui sont plus, j'ai envie de dire, entre guillemets, intelligents et qui, au contraire, plutôt qu'être des gouffres à pognon, deviennent des supports qui portent une démarche et aussi un budget. Et en effet, ça peut valoir le coup de se poser...

  • Speaker #1

    Et si je peux juste conclure, il y a aussi que si on a pu réduire autant le nombre de pages, c'est aussi parce qu'on a fait des renvois beaucoup plus marqués vers leur site web, là où ils pouvaient avoir des infos un peu plus souvent modifiables, etc. Et donc, en fait, l'éco-conception, c'est aussi ça. Elle permet de retrouver cet équilibre entre les deux types de... On n'a pas parlé du digital encore, mais entre les deux... de canaux de communication, pardon, je cherchais le mot, qu'on peut avoir. Et donc, leur site était plus fourni en informations, mais du coup, l'imprimer avait quand même une valeur ajoutée parce qu'il y avait d'autres types d'informations qui étaient plus précises et plus pérennes. Donc voilà, il y avait une balance comme ça qui peut se trouver. Et pour moi, l'éco-conception, elle est aussi dans cet équilibre-là. Oui,

  • Speaker #0

    travailler la cohérence entre les différents canaux. C'est ça. C'est intéressant. On l'a abordé tout à l'heure sur la notion budgétaire qui peut être un frein à la démarche d'éco-conception. Est-ce qu'il y a d'autres défis que tu as identifiés, que tu rencontres lorsque tu intègres l'éco-conception dans tes projets et comment tu y fais face ?

  • Speaker #1

    Un des principaux freins que je peux rencontrer, je pense que c'est les mauvaises habitudes, à la fois les mauvaises habitudes des clients, mais aussi les miennes. J'ai encore des choses à apprendre et des pratiques à améliorer. Mais en fait, je parle de ça parce que En général, jusqu'à présent, quand je présentais la démarche lors d'un premier rendez-vous pour un projet, je fais de l'éco-conception, ça consiste en ça, ça répondra bien à vos attentes, on fait ça. Du coup, en général, c'est très bien reçu. On fait un premier projet dans les règles de l'art parfaites du support éco-conçu. Par contre, il va y avoir une sorte de relâchement s'il y a d'autres projets qui sont amenés à se faire. Ce n'est pas systématique, évidemment. Mais c'est vrai que parfois, par exemple, on va avoir un projet un peu urgent, entre guillemets. Écoute, on a un événement dans trois semaines, on n'a pas trop le temps de réfléchir au truc. Il nous faudrait un machin comme ça pour tel truc. Ce n'est pas du tout clair, mais le truc est machin, mais bref. Et en fait, des fois, on est contraint par X problématiques d'aller plus vite dans notre réflexion et peut-être, du coup, de passer à côté certaines bonnes pratiques, en fait. Ça va être par exemple un client qui va vouloir un appel à de couleur plus noir parce qu'il y a telle raison, et on n'a pas le temps d'anticiper ce truc-là. Ou alors moi dans ma pratique, ça va être des fois, oui j'envoie encore des mails méga lourds. Et donc je pense que c'est surtout ce truc-là un peu de relâchement parce que ça va dans la bonne direction, attention. Justement parce que ça commence à rentrer vraiment dans les pratiques de plus en plus. dans les habitudes de chacun, il y a moins en moins ces petites sorties de route-là. mais je pense que tant que c'est pas encore complètement intégré dans nos pratiques il y a encore ce risque là de déraper un peu ou de moins réfléchir sur telle chose après comme je disais ça va dans le bon sens l'éco-conception maintenant elle s'est vraiment généralisée globalisée, il n'y a plus grand chose d'exceptionnel quand je me suis spécialisée en éco-conception il y a trois ans on était quand même drastiquement moins nombreux et nombreuses à avoir cette spécialisation là et c'est trop bien quand tout le monde le fasse Merci. Mais du coup, c'est vraiment ancré, ça commence à intégrer les réflexions. Mais je pense que s'il y a encore un frein vraiment majeur, c'est celui-là. C'est de ne pas toujours être complètement à 100% en cohérence avec ce qu'on veut faire parce qu'on n'y pense pas, parce qu'on n'a pas le temps.

  • Speaker #0

    Et puis parce que Rome ne s'est pas faite en un jour et que cette démarche demande une réflexion, des... des essais. Parfois, on commence des choses, on revient en arrière et on réavance à un autre moment pour pouvoir aller plus loin et faire mieux. En fait, c'est ça que moi j'aime dans la notion de responsable, c'est justement cette notion de s'autoriser à ne pas être parfait et d'être dans une démarche qui va se construire au long cours et qui va bien sûr évoluer avec les pratiques. Il faut également considérer l'aspect collaboratifs de cette démarche. L'éco-conception ne se limite pas à la sphère individuelle du designer, elle implique aussi une collaboration étroite avec les clients, les imprimeurs et autres partenaires. Ensemble, nous pouvons identifier des solutions adaptées qui permettent de concilier performance et respect de l'environnement. Comment travailles-tu avec tes clients pour les sensibiliser à ces enjeux et les aider à comprendre la valeur d'un design éco-responsable ?

  • Speaker #1

    Il y a eu un peu de temps dans ma façon de faire. Donc il y a trois ans, j'étais plus vraiment dans le côté je viens vous présenter vraiment concrètement la démarche, qu'on ait un projet ensemble ou pas. J'envoyais des mails à mon réseau en disant tiens, j'ai cette démarche-là, je t'explique ce que c'est, machin, très bien. Donc il y avait beaucoup ça. Et donc à ce moment-là, beaucoup plus de pédagogie. Et j'avoue que ça, je le fais plus, pas parce que je n'ai pas envie, mais parce que moi déjà, j'ai beaucoup moins le temps. Et surtout, en fait, maintenant, je le fais presque en sous-marin. c'est-à-dire que pour n'importe quel projet quand j'envoie mes premiers essais en général j'envoie avec un petit doc explicatif pour qu'il n'y ait pas de méprise qu'on comprenne bien tout ce que j'ai voulu dire etc. et dedans je glisse une slide sur comment j'ai intégré l'éco-conception enfin pourquoi le projet est éco-conçu et des fois il y a souvent des clients qui ne sont pas vraiment au courant qui n'ont pas trop compris que je faisais de l'éco-conception et qui le découvrent un peu à ce moment-là et en fait c'est un peu la bonne surprise parce que je les mets devant le fait accompli. J'avoue, j'aime bien faire ça. Je les mets devant un fait accompli de, bah voilà, tiens, comme par hasard, t'as créé, elle est maintenant, elle est conconçue, et c'est tout bénef pour toi, et généralement, c'est ultra bien reçu. Parce que, enfin, on me dit pas, ah non, non, moi je veux du truc tout au mal. Donc, j'aime bien le faire comme ça, et en même temps, ça leur permet d'intégrer cette réflexion-là, sans que ça paraisse, encore une fois, contraignant, et quelque chose de lourd et compliqué à mettre en place, parce que, bah en fait, quasiment tout a été réfléchi avant. Donc après, ça, eux... pour plein d'autres strates de leur fonctionnement, il faudrait peut-être qu'ils soient accompagnés par ce que tu fais pour vraiment tout bien mettre en place. Mais sur la partie création graphique, ça leur enlève un poids ou une charge mentale, si on peut dire, sur ce truc-là, parce que je vous l'ai déjà présenté de cette manière. Donc, je fais beaucoup ça, maintenant, par manque de temps, parce que moi, en fait, c'est devenu instinctif pour moi de faire... au plus possible un support éco-conçu. Encore une fois, c'est loin d'être parfait. J'ai des projets qui ne sont pas du tout ou quasiment pas éco-conçus, malheureusement. Mais j'essaie toujours d'inclure un minimum d'éco-conception dans ce que je fais. Et du coup, je le représente comme ça parce que c'est naturel pour moi. Et après, il y a un autre côté aussi au niveau de la sensibilisation, c'est que je fais encore parfois des petits ateliers, des choses comme ça. On avait pu s'y voir, justement. Mais voilà. Là, je m'adresse plus pas tant à des clients que à d'autres personnes, soit qui ont une entreprise, soit qui sont intéressées par les démarches environnementales. Encore une fois, ça, c'est quelque chose que je fais un peu moins.

  • Speaker #0

    Qui viennent en complément de ta démarche globale. L'éco-conception dans le design graphique est une discipline en pleine évolution. Nous assistons à l'émergence d'une nouvelle technologie et à l'adoption de matériaux innovants qui promettent de transformer notre manière de concevoir. Cette dynamique est porteuse d'un message fort. Il est possible de créer des visuels. percutant tout en respectant notre planète. Je suis convaincue que l'avenir du design se construira sur la capacité à innover tout en prenant soin de l'environnement. En investissant dans l'éco-design, nous contribuons à une transformation plus globale de nos pratiques professionnelles. Cette transition passe par la formation, l'expérimentation et surtout par le partage d'expériences. D'après toi, quelles innovations ou évolutions verrons-nous dans le domaine de l'éco-design dans les prochaines années ?

  • Speaker #1

    Je ne sais pas si c'est ce qu'on verra, mais en tout cas, c'est ce que j'aimerais voir. C'est de faire moins de marketing un peu clair et plus de faire de la communication informative. En fait, de revenir à l'essence même de ce que doit être la communication à mon sens. Donc là, on va peut-être être sur un volet un peu plus politique, entre guillemets. C'est un peu plus vaste comme réflexion. Mais je pense qu'on... Si on est dans cette espèce d'infobésité, ce petit mot un peu à la consonance, cette espèce d'infobésité qui est qu'on a trop d'infos partout, tout le temps, on ne sait plus quoi regarder, et du coup, on est aussi dans la surenchère quand on produit des outils, parce qu'il y en a tellement qu'il faut absolument qu'on se démarque, il y a aussi cette problématique-là. Et donc, pour moi, c'est important qu'on revienne à l'essence même de ce que veut dire communiquer, c'est échanger l'information, tout simplement. Et donc voilà, on est dans un monde où il y a trop de communication partout, on ne sait plus quoi regarder, on ne sait plus comment s'exprimer, que du coup on perd le fil et on perd l'essence même de ce qu'on doit faire. Et je ne sais pas si cette évolution du domaine ou cette innovation, ça passera par quelque chose de pratique,

  • Speaker #0

    par des outils,

  • Speaker #1

    ça je ne pense à rien, je ne pense pas, je ne sais pas. Mais qu'au moins, moralement, on prenne conscience que... En fait, on nous demande de faire preuve de sobriété, de ralentir un peu dans nos façons de vivre au quotidien, mais c'est absolument 100% valable aussi pour la communication. Alors après, c'est peut-être illusoire de dire ça à l'ère des réseaux sociaux, où évidemment, ça va très vite, etc. J'en sais rien, et c'est peut-être pas non plus ce que les gens attendent, mais en tout cas, je pense qu'on y gagnerait tous et toutes, notamment en tant que créa, à faire des trucs plus pertinents avec plus de logique, avec plus de sens. Et du coup, ça nous aiderait aussi à choisir quel canal on prend. Est-ce qu'on prend du print ? Est-ce qu'on prend du web ? Si on a le temps de se poser et d'avoir des informations concrètes, je pense que ça nous aiderait aussi à ça. Mais c'est peut-être un peu illusoire, on ne sait pas.

  • Speaker #0

    Non, je pense que c'est intéressant de se dire aussi qu'on pourrait gagner en qualité, en qualité, en pertinence. Et pour le coup, peut-être qu'on attendrait plus facilement nos objectifs si on posait les bonnes questions. C'est ça. forcément il n'y a pas peut-être de solutions innovantes ou d'outils miracles, mais en tout cas, une chose est sûre, c'est que ne serait-ce que de se poser sur la réflexion, ça pourrait déjà faire avancer les choses. D'ailleurs, en parlant de technologie et d'innovation, l'intelligence artificielle s'invite de plus en plus dans les processus de création graphique. Elle offre des outils fascinants pour générer des images, automatiser des tâches et explorer de nouvelles esthétiques. Mais je suis assez curieuse de connaître... ton regard sur l'intégration de l'IA dans la création graphique. Est-ce que tu penses que ça peut être un atout pour la communication responsable ? Est-ce qu'il y a des aspects à considérer avec prudence ?

  • Speaker #1

    Je pense que je ne suis pas la bonne personne pour répondre à ça, parce que moi, l'IA, je ne l'utilise pas. Vraiment, j'ai dû tester il y a deux ans ChatGPT parce que je voulais faire un article sur mon site et que je n'avais pas trop d'idées. J'ai passé plus de temps à corriger. à rediger ton emploi à rediger le compte et à corriger ce qui m'avait été donné mais après puisque je ne l'utilise pas je ne l'utilise pas non plus de la bonne façon quand je l'utilise mais après moi j'ai un regard un peu méfiant avec l'IA plus dans le sens où on a des métiers créatifs et en fait moi je me verrais mal j'aurais du mal, par exemple, à facturer un client pour une création intellectuelle, une création graphique, une illustration, si la moitié du truc a été réfléchi par un robot. Moi, je n'ai rien contre l'IA, dans le sens où je trouve que c'est une richesse absolue, par exemple, pour des sujets comme la recherche en médecine, des trucs concrets. En communication, je ne suis pas certaine que ce soit indispensable, mais vraiment pas. Il faut se poser la question. Les deux arguments que j'entends des pro-IA... sur le sujet de la communication. C'est le gain de temps. OK. Gain de temps, pourquoi ? Est-ce que c'est gain de temps pour avoir du temps libre toi-même ? Et du coup, est-ce qu'on n'est pas un peu dans une illusion ? Parce qu'à mon avis, c'est clairement pas pour toi que tu prends ce temps-là. Ou gain de temps pour de la productivité ? Du coup, là, un peu comme tout à l'heure, on rentre sur des réflexions un peu plus politiques ou philosophiques, ce qu'on veut. Mais voilà, quel est l'intérêt de produire encore plus de communication si du coup... Voilà, moi je ne m'y retrouve pas en tout cas. Et le deuxième argument, c'est ça m'aide à réfléchir. Et c'est là, pour revenir à ce que je disais à l'instant, OK, mais on est payé pour réfléchir. Donc voilà, moi, je regarde ça un peu avec distance. Peut-être que je me trompe, peut-être que je me casserai les dents dans cinq ans parce que j'aurais pris du retard et que voilà, j'en sais rien. Mais je trouve qu'il y a quelque chose de pas cohérent et peut-être même de pas très honnête, si j'ose dire. Désolée à tous les collègues qui pourraient utiliser l'IA, j'en sais rien. Mais ouais, enfin... Moi, on me paye pour réfléchir, pour trouver des idées. Je ne sais pas. Du coup, en communication, je ne suis pas certaine que ce soit hyper nécessaire.

  • Speaker #0

    Et est-ce que tu vois l'IA comme une menace pour ton métier ?

  • Speaker #1

    Non.

  • Speaker #0

    Pour le coup, non, parce que justement, d'avoir cette capacité-là de réflexion, d'adaptation, de création et de fait-main aussi, pour moi, c'est vraiment ce qui va nous démarquer du robot.

  • Speaker #1

    J'ajouterais quand même que l'IA, on dit un graphique, ça peut clairement dépanner pour trouver des idées, tester des styles ou lancer une première piste créative. C'est rapide, pratique, ça fait gagner du temps. Mais il ne faut pas oublier que derrière chaque image générée, il y a des serveurs qui tournent à plein régime, de l'énergie consommée, de l'eau utilisée pour refroidir. tout ça. Bref, ça a un impact environnemental bien réel. Du coup, si on est dans une démarche éco-responsable, on ne peut pas vraiment faire comme si ça n'existait pas. Selon moi, en tout cas personnellement, je pense qu'on peut l'utiliser ponctuellement avec conscience, mais ça s'arrête là. Bon, je referme la parenthèse. Quel conseil pratique donnerais-tu aux designers qui souhaitent intégrer l'éco-conception dans leur processus créatif ?

  • Speaker #0

    quitte à me répéter un peu par rapport à ce que je disais tout à l'heure, je pense qu'il est primordial de vraiment utiliser l'éco-conception comme support créatif et pas comme début de création. Il ne faut pas que ce soit un frein. Sinon, soit on va s'en dégoûter, soit on ne va pas intéresser le client parce qu'on va imposer des concepts qui ne sont pas cohérents avec les besoins. Pour moi, ça, c'est une première chose. Et la deuxième chose, c'est aussi d'un petit peu rentrer par la fenêtre si on vous ferme la porte. et c'est un peu ce que je fais même si je ne me suis jamais pris de porte très honnêtement, encore une fois c'est plutôt bien reçu comme démarche par les clients mais en gros c'est si vous présentez votre projet en disant bonjour je vais vous faire je réponds à votre brief en faisant de l'éco-conception et qu'on vous dit non merci vous faites votre draft par exemple et hop vous envoyez le draft avec quand même une démarche d'éco-conception en fait au pire vous ne le dites pas et au mieux vous vous serez faire de ce que vous aurez fait donc voilà Je pense rester fidèle à vos convictions. Si vous voulez l'inclure, faites-le vraiment.

  • Speaker #1

    Nous avons abordé beaucoup de sujets, mais ce qui m'intéresse vraiment, c'est de connaître ton rapport personnel à ces questions environnementales.

  • Speaker #0

    Moi, je suis sensible à l'environnement depuis beaucoup, beaucoup d'années. Je suis très... Je ne sais pas si ça a transparé peut-être un peu, mais je suis très... Quand j'ai des convictions, je suis très engagée pour mes convictions. Et donc, j'ai choisi l'éco-conception parce que d'abord et avant tout, j'étais engagée pour l'environnement. Donc, ça fait des années que... que je change mon mode de vie par rapport à ça. Tu parles de la viande, par exemple, je suis végétarienne. Après, je ne dis pas qu'il faut faire ça, chacun fait comme il peut, mais voilà. Mais du coup, je suis végétarienne, je me forme aussi sur les questions environnementales. Actuellement, je suis une formation, en plus de mon boulot, pour mieux connaître justement les sujets environnementaux. Je lis beaucoup, je me dope aux sujets environnementaux. et ce qui est fondamental pour moi c'est d'apprendre et ça rejoint aussi la pratique dans nos métiers il y a beaucoup de choses qui évoluent autour de nous il faut apprendre sans cesse il y a encore ce week-end j'ai assisté à une conférence d'Aïdi Celestre qui est une des reines pour moi sur les questions environnementales il faut être curieux il y a aussi tellement de choses qu'on connait mal sur l'environnement, des a priori qu'on peut avoir

  • Speaker #1

    que voilà enfin bref moi c'est quelque chose qui m'anime profondément et je voilà je vis pour ça oui l'idée c'est pas forcément d'être parfait mais en tout cas de se sensibiliser de s'interroger de questionner d'essayer et peut-être qu'à un moment donné dans notre vie c'est peut-être pas encore possible d'appliquer parfaitement ces convictions en pratique mais par contre on peut s'autoriser de se dire, bon, ça, je l'ai en tête, et peut-être qu'à un moment ou un autre, je l'intégrerai.

  • Speaker #0

    Et il y a une dimension très sociale aussi à ça. Et c'est aussi le cas, d'ailleurs, dans l'éco-conception graphique, pour le coup. On n'en a pas parlé, mais il y a aussi une dimension sociale là-dedans, parce que, par exemple, pour l'éco-conception graphique, il va y avoir la question de l'accessibilité, tu vois. Que ce soit que les supports qu'on fait soient bien lisibles les compréhensibles par tout le monde. Et dans les questions environnementales, Je parlais de la viande tout à l'heure. Je disais que j'étais végétarienne et je me suis un peu rattrapée tout de suite en disant qu'on le fait si on peut, mais c'est un vrai sujet. Parce que des fois, nos vies ne nous permettent pas d'appliquer tout de suite des choses, comme tu le dis. Mais le tout, c'est de s'y intéresser. J'ai un peu cette phrase qui résonne tout le temps, c'est qu'on défend ou on protège que ce qu'on connaît. Donc, juste lisez des livres, écoutez des podcasts.

  • Speaker #1

    Moi, je vais rebondir sur l'aspect végétarien, justement, parce que, tu vois, moi, je suis petite fille de boucher. Alors, autant dire que le tofu, ça ne fait pas partie de mon intérêt. En revanche, j'ai conscience que oui, manger de la viande, c'est un impact sur l'environnement et qu'en effet, c'est un des leviers sur lesquels je peux agir, moi, à mon échelle. Et ça fait partie de mes réflexions. Alors, je commence par le flexi. Mais peut-être qu'à un moment donné, on peut y aller petit à petit. En effet, je pense qu'il y a aussi une dimension un peu culpabilisante de toute cette démarche environnementale qui peut être un frein, y compris dans l'éco-conception, de se dire « Ah ouais, mais ça va trop changer mes habitudes, ça me fait peur. » Et puis même, au-delà de la peur, c'est « On est bien que dans ce qu'on connaît et qu'on maîtrise, on est dans notre confort. » Et ça peut être aussi, justement, une des raisons pour... on a du mal à passer des caps. Mais encore une fois, moi, je suis convaincue qu'on peut y aller étape par étape et s'autoriser justement à ne pas être parfait et à cheminer doucement, mais sûrement vers nos idéaux.

  • Speaker #0

    Pour poursuivre sur la question de la viande, comme quoi, ça fait... Mais justement, le côté... Je n'ai pas de pourcentage en tête, mais le nombre de personnes, c'est devenu très naturel de dire aujourd'hui, moi, j'ai réduit ma consommation de viande, même si c'est pour des questions budgétaires, peu importe. Ça devient beaucoup plus naturel de dire que je mange moins de viande que de dire que je mange de la viande matin, midi et soir. Et en fait, quand je disais tout à l'heure que je passais un peu en sous-marin ou quand je conseillais aux plus jeunes de, quoi qu'il arrive, faire quand même une création éco-conçue, même si ce n'est pas vraiment la demande, c'est aussi dans ce truc-là, c'est qu'à force de voir passer que pour protéger la palette, il faut manger moins de viande, on en mange moins. Et du coup, de la même façon, à force de voir passer des créas éco-conçus, On en fera naturellement. J'ai un peu ce qu'il dit là aussi.

  • Speaker #1

    Je te rejoins complètement sur cette conclusion. L'éco-conception design graphique nous invite à repenser chaque étape de notre processus créatif. De l'idéation à la réalisation, chaque choix compte pour minimiser notre impact environnemental et offrir des créations durables. Ce podcast est une plateforme pour explorer ses idées, partager des expériences et ensemble construire une communication plus responsable. Avant de nous quitter, quel acteur, canet ou normand aimerais-tu entendre dans un prochain épisode de Vers l'Essentiel ?

  • Speaker #0

    Alors moi, j'ai pensé à quelqu'un tout de suite, c'est Amy, que je crois que tu as déjà croisé. Exactement. Amy Hope, qui est une artiste cannaise, donc elle est artiste plasticienne et photographe aussi. Et en fait, j'ai pensé à elle parce que je disais tout à l'heure que la dimension artistique, elle était primordiale dans mon travail, mais elle est primordiale dans ma vie, même en manière générale. Et en fait, la démarche environnementale dans l'art, elle n'est pas hyper, en tout cas de mon regard, à moi. Elle n'est pas encore hyper intégrée. Et justement, ce que fait Amy, c'est ultra intéressant à ce niveau-là. Parce que notamment pour ses objets, elle fait des travaux autour d'objets. Elle fait des objets upcyclés. Enfin, elle utilise des matériaux upcyclés.

  • Speaker #1

    C'est vrai que ce n'est pas facile à dire.

  • Speaker #0

    Et du coup, je trouve que ce serait hyper intéressant qu'elle nous partage ça, son point de vue artistique et comment art et environnement peuvent s'associer.

  • Speaker #1

    C'est très intéressant, en effet. Ça m'inspire. Je pense que je reprendrai contact avec Amy à ce sujet. Merci Aude pour avoir enrichi cette discussion par ton expertise et tes exemples concrets. Et à vous chers auditeurs, j'espère que cet échange vous aura inspiré à repenser vos pratiques, que vous soyez designer, entrepreneur ou simplement passionné par l'innovation responsable. Restez connectés pour le prochain épisode de Vers l'Essentiel et d'ici là, continuons à imaginer et à construire un monde où créativité et responsabilité vont nous faire. A bientôt.

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