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VERTEBRE&CO Le Podcast Musculo-Squelettique

GRANDE interview - Kushmita Doysuree - PHARMACIEN & Troubles Musculo-Squelettiques

GRANDE interview - Kushmita Doysuree - PHARMACIEN & Troubles Musculo-Squelettiques

15min |16/06/2025
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15min |16/06/2025
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Description

Dans cet épisode de VERTEBRE&CO Le Podcast Musculo-Squelettique, j'ai le plaisir d'échanger avec Kushmita Doysuree, pharmacien, sur le rôle crucial des pharmaciens dans la gestion des troubles musculosquelettiques (TMS). 🤝


Nous explorons ensemble la fréquence à laquelle les patients se tournent vers leur pharmacien en première intention pour des douleurs telles que le mal de dos, la sciatique ou encore les tendinites. Kushmita Doysuree partage son expertise sur les types de douleurs les plus courants et nous explique comment les pharmaciens évaluent la gravité des symptômes. 🩺

Au fil de notre discussion, nous abordons les traitements recommandés, y compris des médicaments en vente libre comme le paracétamol et les anti-inflammatoires, mais aussi des conseils non médicamenteux, tels que l'importance de la posture et de l'hydratation pour prévenir l'inflammation et l'arthrose. 💧


Nous mettons également en lumière les erreurs fréquentes d'automédication que beaucoup commettent, et l'importance de consulter un professionnel de santé pour un traitement approprié. Que vous soyez un patient, un professionnel de santé ou simplement curieux d'en savoir plus sur la médecine musculo-squelettique, cet épisode vous fournira des informations précieuses sur le rôle des pharmaciens dans la prise en charge des TMS. 🌟



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Je suis le docteur Cyril Fischhoff qui est repracteur spécialiste en échographie musculo-squelettique exerçant à l'île Maurice. Je vous invite à écouter un nouvel épisode du podcast Vertébranco chaque premier et troisième lundi du mois. Ce podcast est consacré à l'univers de la médecine musculo-squelettique et s'adresse à tout public. Il se veut être un outil de vulgarisation au service de chacun. Nous y abordons les mécanismes en jeu, le diagnostic, les traitements, les méthodes de prévention des différentes pathologies musculo-squelettiques au travers de petites histoires cliniques, des dernières recherches scientifiques et d'interviews de spécialistes. Bonjour à tous. Alors aujourd'hui, on reçoit un pharmacien, Kouchmita Doysouri, avec qui on va s'entretenir du rôle de pharmacien dans le conseil pour les patients qui les consultent ayant des troubles musculosquelétiques. Couche-Métaille de Souris, bonjour.

  • Speaker #1

    Bonjour, docteur Fischhoff.

  • Speaker #0

    Alors, le pharmacien est-il souvent consulté en première intention pour les troubles musculosquelétiques ?

  • Speaker #1

    Oui, à Maurice, les patients se tournent très souvent vers leur pharmacien pour des douleurs musculosquelétiques. Notre accessibilité, son rendez-vous et le lien de proximité que nous avons avec nos patients font que nous sommes souvent les premiers interlocuteurs consultés avant même le médecin.

  • Speaker #0

    Et alors, quels sont les... troubles musculoskeletiques, les TMS pour faire court, qui sont les plus fréquemment rencontrés lorsqu'un patient vient en pharmacie ?

  • Speaker #1

    Les cas les plus fréquents que je vois en pharmacie sont les douleurs lombaires, cervicales, les tendinites, surtout à l'épaule et aux poignets, ainsi que les douleurs articulaires liées à l'arthrose. On voit aussi beaucoup des contractures musculaires chez les patients. stressés ou fatigués.

  • Speaker #0

    Lorsque ces patients qui présentent des douleurs à l'épaule, au poignet ou de l'arthrose, veulent un conseil de pharmacien, comment est-ce que vous évaluez la gravité de leur douleur ?

  • Speaker #1

    Lorsqu'un patient se présente avec une douleur, je prends le temps de poser quelques questions. Comme par exemple, quelle est l'intensité de la douleur ? Depuis combien de temps y a-t-il eu un traumatisme ? Est-ce que la douleur irradie ou s'accompagne d'autres symptômes comme un gonflement ou une rougeur ? En fonction des réponses, je peux décider s'il est préférable de référer le patient vers un médecin ou un chiropracteur.

  • Speaker #0

    Et alors, pour avoir une approximation à peu près, dans combien de cas vous êtes amené à référer le patient à peu près, sur 100 patients qui consultent ?

  • Speaker #1

    Il y a 25% des patients qui sont référés à un spécialiste ou à un chiropracteur. Et c'est souvent des patients qui viennent avec des douleurs liées à un sciatique, au bas du dos et d'autres complications.

  • Speaker #0

    Très bien, et alors quand ces patients viennent pour avoir un traitement en première intention, qu'est-ce que vous leur conseillez ?

  • Speaker #1

    Je commence d'abord par les traitements simples et efficaces, comme par exemple paracétamol en première ligne, des anti-inflammatoires locaux ou oraux selon la tolérance du patient, des patches chauffants ou froids. L'huile essentielle comme l'arnica, des décontractants musculaires comme magnésium ou des compléments naturels, ou sinon des relaxants musculaires aussi connus comme des myorélaxants.

  • Speaker #0

    Donc ça c'est par rapport aux conseils que vous vous donnez en première intention, mais est-ce qu'il arrive que des patients viennent vous voir et puis vous demandent par exemple de leur recommander un anti-inflammatoire stéroïdien ? Et si c'est le cas, comment vous appréhendez ce genre de patient ?

  • Speaker #1

    Pour commencer, il faut savoir si c'est un médecin qui a demandé au patient de prendre un anti-inflammatoire. Et aussi, on pose des questions pour savoir si le patient n'a pas de complications cardiovasculaires, ou il n'a pas l'hypertension, ou qu'il n'y a pas d'interaction avec les autres médicaments. Et aussi, pourquoi il veut du diclofenac et pas un autre anti-inflammatoire. Du coup, ce sont des questions simples à prendre et aussi au niveau de dosage. Combien de dosages et pourquoi commencer par un dosage qui est plus fort mais non pas faible quand c'est du self-medication qu'il est en train de faire.

  • Speaker #0

    Donc là, vous avez vraiment ce rôle également de conseillère par rapport au statut médical du patient, par rapport à ses comorbidités et par rapport au traitement qu'il prend déjà. Oui. D'accord. Pour ce qui concerne les conseils qui sont non médicamenteux, qu'est-ce que vous pouvez, en tout cas, qu'est-ce que vous êtes amené régulièrement, quotidiennement à proposer à ces patients ?

  • Speaker #1

    D'abord, faut savoir... D'où vient la douleur exactement ? Si c'est des petits conseils comme l'importance d'avoir du repos modéré, d'une bonne posture surtout au travail ou même chez soi. de l'application de chaleur ou de froid selon les types de douleurs, et d'une mode de vie sain avec une bonne hydratation.

  • Speaker #0

    Donc ça veut dire que lorsque le patient vient vous voir et que vous lui prodiguez un conseil, vous passez en revue un petit peu son style de vie ?

  • Speaker #1

    Oui, on fait un screen rapide juste pour savoir.

  • Speaker #0

    Donc là, on est vraiment dans le cadre de patients qui viennent avec des douleurs, qui veulent des conseils. que vous arrivez à orienter, soit directement vous-même, soit vers un professionnel de santé, tout ce que vous venez de raconter à l'instant. Est-ce qu'il peut également y avoir des patients qui veulent pouvoir avoir des conseils à titre préventif ?

  • Speaker #1

    Du coup, comme prévention, ce qu'on dit souvent aux patients, c'est où j'insiste sur les gestes quotidiens qui font la différence, comme se tenir droit, éviter de rester assis trop longtemps, se tirer régulièrement, et aussi... de renforcer sa musculature pour mieux protéger les articulations.

  • Speaker #0

    On parle aussi beaucoup de compléments alimentaires. Est-ce qu'il y a certains compléments alimentaires que vous recommandez et dans quel cas ?

  • Speaker #1

    Le choix dépend du profil du patient, comme par exemple magnésium pour les crampes ou la fatigue musculaire, du ashwagandha pour améliorer la qualité du sommeil et aussi marche comme un mieux relaxant, du cœur Cuma et Boswellia pour les douleurs chroniques, glucosamine, chondroitine et collagène pour les douleurs articulaires liées à l'âge ou au sport.

  • Speaker #0

    Une fois qu'on a conseillé le patient, que ce soit des médicaments ou des compléments alimentaires, est-ce qu'il y a un follow-up derrière ? Comment ça se passe ? Est-ce que vous revoyez ces patients ?

  • Speaker #1

    Ce que je dis normalement à mes patients que je donne les médicaments, c'est... Si toutefois leur douleur s'aggrave pendant 2-3 jours, il n'y a pas de changement, là il faudra revenir et je vais référer à un médecin. Sinon, s'ils sont sur des médicaments, ils reviennent souvent pour dire que ça a marché ou pas. Parce que c'est souvent des patients qui fréquentent la pharmacie régulièrement.

  • Speaker #0

    Ce qui veut dire qu'en fait vous avez une patientèle régulière en pharmacie, comme on peut l'avoir dans un cabinet médical classique.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Pour les patients qui s'automédiquent, quelles sont les erreurs les plus fréquentes ? En tout cas, quels sont les conseils que vous pourriez donner aux gens qui ont tendance à s'automédiquer par rapport aux médicaments courants prescrits ou en tout cas utilisés dans les troubles musculoskeletiques ?

  • Speaker #1

    Parmi les erreurs les plus fréquentes, c'est souvent l'abus des non-stéroïdiens sans suivi médical, les interactions avec d'autres traitements. Par exemple, si un patient souffre de l'hypertension, la diabète ou des maladies cardiovasculaires et qu'ils mélangent les non stéroïdiens avec les médicaments, ce n'est pas une bonne idée. Et l'utilisation prolongée de topiques sans résultat. Du coup, il faut bien prendre le temps de rectifier, d'expliquer les bons dosages et d'encourager un suivi adapté aussi.

  • Speaker #0

    Quand vous parlez de l'utilisation prolongée de topiques sans résultat, on parle par exemple de crème anti-inflammatoire ?

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Je pense qu'il doit arriver relativement fréquemment qu'il y ait des patients qui viennent avec des douleurs chroniques, c'est-à-dire qui sont là depuis un certain temps, et qui cherchent une solution de votre part qui donne des résultats immédiats. Est-ce que ça arrive ? Et à ce moment-là, quelle réponse vous leur donnez ?

  • Speaker #1

    Je les comprends, mais je leur explique que si le soulagement peut être rapide, la guérison demande souvent du temps. Je les accompagne en posant un cadre réaliste et je valorise une appui. approche globale et personnalisée. Comme par exemple, ce matin, j'ai eu un patient, la dame était diabétique, et du coup, elle avait mal au niveau du bas du dos, et elle voulait un anti-inflammatoire, parce que ça faisait mal pendant quelques jours déjà. Quand on a posé la question, c'était déjà deux semaines qu'elle avait ça, et ça peut expliquer beaucoup de choses. Du coup, je dis, il faut aller voir un médecin, elle a dit, non, si vous avez un truc pour me soulager. Je veux bien prendre ça. Et vu qu'elle était diabétique et qu'elle avait l'hypertension, on n'a pas voulu compliquer les médicaments pour que ça puisse avoir une interaction. J'ai proposé un gel anti-inflammatoire ou des patchs chauffants et j'ai dit si toutefois ça change pas pendant deux trois jours en appliquant le gel ou les patchs. il faudra définitivement voir un médecin ou un rendez-vous avec l'endocrinologue.

  • Speaker #0

    Très bien. Et alors, lorsqu'on parle de ces produits qu'on trouve en pharmacie, bien sûr il y a les médicaments, les compléments alimentaires, est-ce qu'il y a également d'autres choses, qu'il y a des nouveautés parmi les produits qu'on peut trouver en pharmacie qui puissent aider les patients atteints de troubles musculosquelétiques ?

  • Speaker #1

    Oui, on a beaucoup de nouveautés sur le marché. On a des dispositifs portables comme les appareils TENS pour la stimulation électrique antalgique ou encore des patches à diffusion prolongée. Les compléments à base de peptides de collagène gagnent aussi en intérêt en ce moment, surtout chez les sportifs et les personnes âgées.

  • Speaker #0

    Et alors parmi les patients qui vont vous consulter, il y a différents profils. Sportifs, des jeunes sportifs, des personnes qui sont plus âgées, c'est vrai qu'à l'île Maurice il y a beaucoup de diabète. Alors est-ce que vous adaptez vos conseils justement en fonction du profil du patient ?

  • Speaker #1

    Par exemple, chez les sportifs, je parle de prévention, d'échauffement avant le sport et de récupération qui est très important aussi. Chez les personnes âgées, on va donner des conseils plus pour avoir la sécurité et aussi garder la simplicité. du traitement et chez les personnes diabétiques je fais très attention aux interactions et j'insiste sur la prévention des complications musculo-squelettiques liées à la neuropathie mais très souvent je recommanderais plutôt de consulter leur endocrinologue ou un chiropracteur plutôt que de proposer un traitement médicamenteux surtout chez les diabétiques

  • Speaker #0

    Et donc parmi ces traitements que vous proposez en première intention, est-ce qu'il y a des effets secondaires à connaître ?

  • Speaker #1

    Pour commencer avec le paracétamol, même avec le paracétamol, on peut faire des allergies, surtout aux excipients qui sont présents. Et je peux avoir un patient qui peut prendre du dafalgan, mais pas du efferalgan. Alors il faut faire très attention avant de donner peu importe quelle marque. qui est disponible sur le marché. Et aussi à respecter les dosages par jour pour ne pas avoir une toxicité à la fin de la journée, qui est 4 grammes pendant les 24 heures, en différentes prises de 4 fois par jour.

  • Speaker #0

    Ok. Et pour les anti-inflammatoires ?

  • Speaker #1

    Et pour les anti-inflammatoires, les effets secondaires sont souvent réflexes gastro-ésophagiens. Le saillement gastro-intestinal, si c'est trop... fort comme dosage et aussi la nausée.

  • Speaker #0

    Et pour les décontractants musculaires ?

  • Speaker #1

    Décontractants musculaires, on a les mêmes effets secondaires comme les anti-inflammatoires, mais aussi on a l'autre effet secondaire qui est très connu, qui est le vertige. Et il faut faire très attention quand on donne aux patients pour bien mentionner, il ne faut pas prendre le volant si on va prendre des rélactions musculaires le matin. et de prendre le soin qu'on est à la maison après le dîner et il ne faut pas prendre le volant.

  • Speaker #0

    Très bien, merci. Couche-Mutadeau-Souris, est-ce que vous auriez un message général que vous voudriez faire passer à la population mauricienne, vous qui êtes vraiment au contact quotidien des patients ?

  • Speaker #1

    Oui, la santé de chacun est différente. Du coup, il ne faut pas écouter les voisins. Si mon voisin a eu mal au dos, Et que moi j'ai même douleur, ça ne veut pas dire que les médicaments que mon voisin a pris, pour moi aussi ça va marcher pareil. Du coup, c'est mieux de voir des médecins qui sont spécialisés et qui savent comment donner des médicaments, vous prescrire bien ce qu'il vous faut. On a des médecins qui sont disponibles de partout, on a des hôpitaux publics à Maurice, on est sur une île. On a des médecins dans le privé, partout, mais il faut aller voir des gens. spécialisé mais non pas quelqu'un qui n'est pas dans le domaine médical. Aussi un autre point que je vais mentionner c'est souvent les gens ils savent pas que quand on est sur des médicaments faut pas prendre de l'alcool avec. Ça veut pas dire qu'il faut pas boire de l'alcool mais il faut avoir un intervalle entre le médicament et l'alcool. Du coup si vous prenez votre médicament vers 15 heures ou 18 heures, vous gardez toujours 2 à 3 heures d'intervalle entre le médicament et l'alcool. Et il y en a des médicaments qui sont interdits strictement de ne pas prendre ensemble avec l'alcool. Et un autre point aussi, c'est souvent si on est chez un médecin, on est prescrit 2 ou 3 médicaments pour traiter les douleurs et d'autres symptômes. Et ce qu'on fait souvent à l'île Maurice, c'est qu'on a deux médicaments qu'il faut prendre matin et soir après le repas. Et bien ce qu'on fait, on prend les deux médicaments en même temps, l'un après l'autre, qui est très pas bien, parce qu'il faut toujours avoir un intervalle de minimum 15 à 20 minutes, ou un maximum de 30 minutes après chaque médicament.

  • Speaker #0

    Très bien, merci beaucoup pour ces conseils. Bien écoutez, Kouchmitai de Souris, je vous remercie énormément pour tous ces conseils, toutes ces précisions. important à garder en tête lorsqu'on va voir un pharmacien pour avoir des recommandations. Et puis, comme d'habitude, si jamais il y a des patients qui voudraient avoir des compléments d'information, qu'ils m'envoient un email et je vous le transférerai.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup, Dr Fischhoff.

  • Speaker #0

    Allez, à bientôt. Je vous donne rendez-vous très bientôt dans un nouvel épisode du podcast Vertèbre & Co. En attendant, portez-vous bien, restez actifs et si vous avez des questions ou des idées de thèmes que vous souhaitez que nous abordions,

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Dans cet épisode de VERTEBRE&CO Le Podcast Musculo-Squelettique, j'ai le plaisir d'échanger avec Kushmita Doysuree, pharmacien, sur le rôle crucial des pharmaciens dans la gestion des troubles musculosquelettiques (TMS). 🤝


Nous explorons ensemble la fréquence à laquelle les patients se tournent vers leur pharmacien en première intention pour des douleurs telles que le mal de dos, la sciatique ou encore les tendinites. Kushmita Doysuree partage son expertise sur les types de douleurs les plus courants et nous explique comment les pharmaciens évaluent la gravité des symptômes. 🩺

Au fil de notre discussion, nous abordons les traitements recommandés, y compris des médicaments en vente libre comme le paracétamol et les anti-inflammatoires, mais aussi des conseils non médicamenteux, tels que l'importance de la posture et de l'hydratation pour prévenir l'inflammation et l'arthrose. 💧


Nous mettons également en lumière les erreurs fréquentes d'automédication que beaucoup commettent, et l'importance de consulter un professionnel de santé pour un traitement approprié. Que vous soyez un patient, un professionnel de santé ou simplement curieux d'en savoir plus sur la médecine musculo-squelettique, cet épisode vous fournira des informations précieuses sur le rôle des pharmaciens dans la prise en charge des TMS. 🌟



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Je suis le docteur Cyril Fischhoff qui est repracteur spécialiste en échographie musculo-squelettique exerçant à l'île Maurice. Je vous invite à écouter un nouvel épisode du podcast Vertébranco chaque premier et troisième lundi du mois. Ce podcast est consacré à l'univers de la médecine musculo-squelettique et s'adresse à tout public. Il se veut être un outil de vulgarisation au service de chacun. Nous y abordons les mécanismes en jeu, le diagnostic, les traitements, les méthodes de prévention des différentes pathologies musculo-squelettiques au travers de petites histoires cliniques, des dernières recherches scientifiques et d'interviews de spécialistes. Bonjour à tous. Alors aujourd'hui, on reçoit un pharmacien, Kouchmita Doysouri, avec qui on va s'entretenir du rôle de pharmacien dans le conseil pour les patients qui les consultent ayant des troubles musculosquelétiques. Couche-Métaille de Souris, bonjour.

  • Speaker #1

    Bonjour, docteur Fischhoff.

  • Speaker #0

    Alors, le pharmacien est-il souvent consulté en première intention pour les troubles musculosquelétiques ?

  • Speaker #1

    Oui, à Maurice, les patients se tournent très souvent vers leur pharmacien pour des douleurs musculosquelétiques. Notre accessibilité, son rendez-vous et le lien de proximité que nous avons avec nos patients font que nous sommes souvent les premiers interlocuteurs consultés avant même le médecin.

  • Speaker #0

    Et alors, quels sont les... troubles musculoskeletiques, les TMS pour faire court, qui sont les plus fréquemment rencontrés lorsqu'un patient vient en pharmacie ?

  • Speaker #1

    Les cas les plus fréquents que je vois en pharmacie sont les douleurs lombaires, cervicales, les tendinites, surtout à l'épaule et aux poignets, ainsi que les douleurs articulaires liées à l'arthrose. On voit aussi beaucoup des contractures musculaires chez les patients. stressés ou fatigués.

  • Speaker #0

    Lorsque ces patients qui présentent des douleurs à l'épaule, au poignet ou de l'arthrose, veulent un conseil de pharmacien, comment est-ce que vous évaluez la gravité de leur douleur ?

  • Speaker #1

    Lorsqu'un patient se présente avec une douleur, je prends le temps de poser quelques questions. Comme par exemple, quelle est l'intensité de la douleur ? Depuis combien de temps y a-t-il eu un traumatisme ? Est-ce que la douleur irradie ou s'accompagne d'autres symptômes comme un gonflement ou une rougeur ? En fonction des réponses, je peux décider s'il est préférable de référer le patient vers un médecin ou un chiropracteur.

  • Speaker #0

    Et alors, pour avoir une approximation à peu près, dans combien de cas vous êtes amené à référer le patient à peu près, sur 100 patients qui consultent ?

  • Speaker #1

    Il y a 25% des patients qui sont référés à un spécialiste ou à un chiropracteur. Et c'est souvent des patients qui viennent avec des douleurs liées à un sciatique, au bas du dos et d'autres complications.

  • Speaker #0

    Très bien, et alors quand ces patients viennent pour avoir un traitement en première intention, qu'est-ce que vous leur conseillez ?

  • Speaker #1

    Je commence d'abord par les traitements simples et efficaces, comme par exemple paracétamol en première ligne, des anti-inflammatoires locaux ou oraux selon la tolérance du patient, des patches chauffants ou froids. L'huile essentielle comme l'arnica, des décontractants musculaires comme magnésium ou des compléments naturels, ou sinon des relaxants musculaires aussi connus comme des myorélaxants.

  • Speaker #0

    Donc ça c'est par rapport aux conseils que vous vous donnez en première intention, mais est-ce qu'il arrive que des patients viennent vous voir et puis vous demandent par exemple de leur recommander un anti-inflammatoire stéroïdien ? Et si c'est le cas, comment vous appréhendez ce genre de patient ?

  • Speaker #1

    Pour commencer, il faut savoir si c'est un médecin qui a demandé au patient de prendre un anti-inflammatoire. Et aussi, on pose des questions pour savoir si le patient n'a pas de complications cardiovasculaires, ou il n'a pas l'hypertension, ou qu'il n'y a pas d'interaction avec les autres médicaments. Et aussi, pourquoi il veut du diclofenac et pas un autre anti-inflammatoire. Du coup, ce sont des questions simples à prendre et aussi au niveau de dosage. Combien de dosages et pourquoi commencer par un dosage qui est plus fort mais non pas faible quand c'est du self-medication qu'il est en train de faire.

  • Speaker #0

    Donc là, vous avez vraiment ce rôle également de conseillère par rapport au statut médical du patient, par rapport à ses comorbidités et par rapport au traitement qu'il prend déjà. Oui. D'accord. Pour ce qui concerne les conseils qui sont non médicamenteux, qu'est-ce que vous pouvez, en tout cas, qu'est-ce que vous êtes amené régulièrement, quotidiennement à proposer à ces patients ?

  • Speaker #1

    D'abord, faut savoir... D'où vient la douleur exactement ? Si c'est des petits conseils comme l'importance d'avoir du repos modéré, d'une bonne posture surtout au travail ou même chez soi. de l'application de chaleur ou de froid selon les types de douleurs, et d'une mode de vie sain avec une bonne hydratation.

  • Speaker #0

    Donc ça veut dire que lorsque le patient vient vous voir et que vous lui prodiguez un conseil, vous passez en revue un petit peu son style de vie ?

  • Speaker #1

    Oui, on fait un screen rapide juste pour savoir.

  • Speaker #0

    Donc là, on est vraiment dans le cadre de patients qui viennent avec des douleurs, qui veulent des conseils. que vous arrivez à orienter, soit directement vous-même, soit vers un professionnel de santé, tout ce que vous venez de raconter à l'instant. Est-ce qu'il peut également y avoir des patients qui veulent pouvoir avoir des conseils à titre préventif ?

  • Speaker #1

    Du coup, comme prévention, ce qu'on dit souvent aux patients, c'est où j'insiste sur les gestes quotidiens qui font la différence, comme se tenir droit, éviter de rester assis trop longtemps, se tirer régulièrement, et aussi... de renforcer sa musculature pour mieux protéger les articulations.

  • Speaker #0

    On parle aussi beaucoup de compléments alimentaires. Est-ce qu'il y a certains compléments alimentaires que vous recommandez et dans quel cas ?

  • Speaker #1

    Le choix dépend du profil du patient, comme par exemple magnésium pour les crampes ou la fatigue musculaire, du ashwagandha pour améliorer la qualité du sommeil et aussi marche comme un mieux relaxant, du cœur Cuma et Boswellia pour les douleurs chroniques, glucosamine, chondroitine et collagène pour les douleurs articulaires liées à l'âge ou au sport.

  • Speaker #0

    Une fois qu'on a conseillé le patient, que ce soit des médicaments ou des compléments alimentaires, est-ce qu'il y a un follow-up derrière ? Comment ça se passe ? Est-ce que vous revoyez ces patients ?

  • Speaker #1

    Ce que je dis normalement à mes patients que je donne les médicaments, c'est... Si toutefois leur douleur s'aggrave pendant 2-3 jours, il n'y a pas de changement, là il faudra revenir et je vais référer à un médecin. Sinon, s'ils sont sur des médicaments, ils reviennent souvent pour dire que ça a marché ou pas. Parce que c'est souvent des patients qui fréquentent la pharmacie régulièrement.

  • Speaker #0

    Ce qui veut dire qu'en fait vous avez une patientèle régulière en pharmacie, comme on peut l'avoir dans un cabinet médical classique.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Pour les patients qui s'automédiquent, quelles sont les erreurs les plus fréquentes ? En tout cas, quels sont les conseils que vous pourriez donner aux gens qui ont tendance à s'automédiquer par rapport aux médicaments courants prescrits ou en tout cas utilisés dans les troubles musculoskeletiques ?

  • Speaker #1

    Parmi les erreurs les plus fréquentes, c'est souvent l'abus des non-stéroïdiens sans suivi médical, les interactions avec d'autres traitements. Par exemple, si un patient souffre de l'hypertension, la diabète ou des maladies cardiovasculaires et qu'ils mélangent les non stéroïdiens avec les médicaments, ce n'est pas une bonne idée. Et l'utilisation prolongée de topiques sans résultat. Du coup, il faut bien prendre le temps de rectifier, d'expliquer les bons dosages et d'encourager un suivi adapté aussi.

  • Speaker #0

    Quand vous parlez de l'utilisation prolongée de topiques sans résultat, on parle par exemple de crème anti-inflammatoire ?

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Je pense qu'il doit arriver relativement fréquemment qu'il y ait des patients qui viennent avec des douleurs chroniques, c'est-à-dire qui sont là depuis un certain temps, et qui cherchent une solution de votre part qui donne des résultats immédiats. Est-ce que ça arrive ? Et à ce moment-là, quelle réponse vous leur donnez ?

  • Speaker #1

    Je les comprends, mais je leur explique que si le soulagement peut être rapide, la guérison demande souvent du temps. Je les accompagne en posant un cadre réaliste et je valorise une appui. approche globale et personnalisée. Comme par exemple, ce matin, j'ai eu un patient, la dame était diabétique, et du coup, elle avait mal au niveau du bas du dos, et elle voulait un anti-inflammatoire, parce que ça faisait mal pendant quelques jours déjà. Quand on a posé la question, c'était déjà deux semaines qu'elle avait ça, et ça peut expliquer beaucoup de choses. Du coup, je dis, il faut aller voir un médecin, elle a dit, non, si vous avez un truc pour me soulager. Je veux bien prendre ça. Et vu qu'elle était diabétique et qu'elle avait l'hypertension, on n'a pas voulu compliquer les médicaments pour que ça puisse avoir une interaction. J'ai proposé un gel anti-inflammatoire ou des patchs chauffants et j'ai dit si toutefois ça change pas pendant deux trois jours en appliquant le gel ou les patchs. il faudra définitivement voir un médecin ou un rendez-vous avec l'endocrinologue.

  • Speaker #0

    Très bien. Et alors, lorsqu'on parle de ces produits qu'on trouve en pharmacie, bien sûr il y a les médicaments, les compléments alimentaires, est-ce qu'il y a également d'autres choses, qu'il y a des nouveautés parmi les produits qu'on peut trouver en pharmacie qui puissent aider les patients atteints de troubles musculosquelétiques ?

  • Speaker #1

    Oui, on a beaucoup de nouveautés sur le marché. On a des dispositifs portables comme les appareils TENS pour la stimulation électrique antalgique ou encore des patches à diffusion prolongée. Les compléments à base de peptides de collagène gagnent aussi en intérêt en ce moment, surtout chez les sportifs et les personnes âgées.

  • Speaker #0

    Et alors parmi les patients qui vont vous consulter, il y a différents profils. Sportifs, des jeunes sportifs, des personnes qui sont plus âgées, c'est vrai qu'à l'île Maurice il y a beaucoup de diabète. Alors est-ce que vous adaptez vos conseils justement en fonction du profil du patient ?

  • Speaker #1

    Par exemple, chez les sportifs, je parle de prévention, d'échauffement avant le sport et de récupération qui est très important aussi. Chez les personnes âgées, on va donner des conseils plus pour avoir la sécurité et aussi garder la simplicité. du traitement et chez les personnes diabétiques je fais très attention aux interactions et j'insiste sur la prévention des complications musculo-squelettiques liées à la neuropathie mais très souvent je recommanderais plutôt de consulter leur endocrinologue ou un chiropracteur plutôt que de proposer un traitement médicamenteux surtout chez les diabétiques

  • Speaker #0

    Et donc parmi ces traitements que vous proposez en première intention, est-ce qu'il y a des effets secondaires à connaître ?

  • Speaker #1

    Pour commencer avec le paracétamol, même avec le paracétamol, on peut faire des allergies, surtout aux excipients qui sont présents. Et je peux avoir un patient qui peut prendre du dafalgan, mais pas du efferalgan. Alors il faut faire très attention avant de donner peu importe quelle marque. qui est disponible sur le marché. Et aussi à respecter les dosages par jour pour ne pas avoir une toxicité à la fin de la journée, qui est 4 grammes pendant les 24 heures, en différentes prises de 4 fois par jour.

  • Speaker #0

    Ok. Et pour les anti-inflammatoires ?

  • Speaker #1

    Et pour les anti-inflammatoires, les effets secondaires sont souvent réflexes gastro-ésophagiens. Le saillement gastro-intestinal, si c'est trop... fort comme dosage et aussi la nausée.

  • Speaker #0

    Et pour les décontractants musculaires ?

  • Speaker #1

    Décontractants musculaires, on a les mêmes effets secondaires comme les anti-inflammatoires, mais aussi on a l'autre effet secondaire qui est très connu, qui est le vertige. Et il faut faire très attention quand on donne aux patients pour bien mentionner, il ne faut pas prendre le volant si on va prendre des rélactions musculaires le matin. et de prendre le soin qu'on est à la maison après le dîner et il ne faut pas prendre le volant.

  • Speaker #0

    Très bien, merci. Couche-Mutadeau-Souris, est-ce que vous auriez un message général que vous voudriez faire passer à la population mauricienne, vous qui êtes vraiment au contact quotidien des patients ?

  • Speaker #1

    Oui, la santé de chacun est différente. Du coup, il ne faut pas écouter les voisins. Si mon voisin a eu mal au dos, Et que moi j'ai même douleur, ça ne veut pas dire que les médicaments que mon voisin a pris, pour moi aussi ça va marcher pareil. Du coup, c'est mieux de voir des médecins qui sont spécialisés et qui savent comment donner des médicaments, vous prescrire bien ce qu'il vous faut. On a des médecins qui sont disponibles de partout, on a des hôpitaux publics à Maurice, on est sur une île. On a des médecins dans le privé, partout, mais il faut aller voir des gens. spécialisé mais non pas quelqu'un qui n'est pas dans le domaine médical. Aussi un autre point que je vais mentionner c'est souvent les gens ils savent pas que quand on est sur des médicaments faut pas prendre de l'alcool avec. Ça veut pas dire qu'il faut pas boire de l'alcool mais il faut avoir un intervalle entre le médicament et l'alcool. Du coup si vous prenez votre médicament vers 15 heures ou 18 heures, vous gardez toujours 2 à 3 heures d'intervalle entre le médicament et l'alcool. Et il y en a des médicaments qui sont interdits strictement de ne pas prendre ensemble avec l'alcool. Et un autre point aussi, c'est souvent si on est chez un médecin, on est prescrit 2 ou 3 médicaments pour traiter les douleurs et d'autres symptômes. Et ce qu'on fait souvent à l'île Maurice, c'est qu'on a deux médicaments qu'il faut prendre matin et soir après le repas. Et bien ce qu'on fait, on prend les deux médicaments en même temps, l'un après l'autre, qui est très pas bien, parce qu'il faut toujours avoir un intervalle de minimum 15 à 20 minutes, ou un maximum de 30 minutes après chaque médicament.

  • Speaker #0

    Très bien, merci beaucoup pour ces conseils. Bien écoutez, Kouchmitai de Souris, je vous remercie énormément pour tous ces conseils, toutes ces précisions. important à garder en tête lorsqu'on va voir un pharmacien pour avoir des recommandations. Et puis, comme d'habitude, si jamais il y a des patients qui voudraient avoir des compléments d'information, qu'ils m'envoient un email et je vous le transférerai.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup, Dr Fischhoff.

  • Speaker #0

    Allez, à bientôt. Je vous donne rendez-vous très bientôt dans un nouvel épisode du podcast Vertèbre & Co. En attendant, portez-vous bien, restez actifs et si vous avez des questions ou des idées de thèmes que vous souhaitez que nous abordions,

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Description

Dans cet épisode de VERTEBRE&CO Le Podcast Musculo-Squelettique, j'ai le plaisir d'échanger avec Kushmita Doysuree, pharmacien, sur le rôle crucial des pharmaciens dans la gestion des troubles musculosquelettiques (TMS). 🤝


Nous explorons ensemble la fréquence à laquelle les patients se tournent vers leur pharmacien en première intention pour des douleurs telles que le mal de dos, la sciatique ou encore les tendinites. Kushmita Doysuree partage son expertise sur les types de douleurs les plus courants et nous explique comment les pharmaciens évaluent la gravité des symptômes. 🩺

Au fil de notre discussion, nous abordons les traitements recommandés, y compris des médicaments en vente libre comme le paracétamol et les anti-inflammatoires, mais aussi des conseils non médicamenteux, tels que l'importance de la posture et de l'hydratation pour prévenir l'inflammation et l'arthrose. 💧


Nous mettons également en lumière les erreurs fréquentes d'automédication que beaucoup commettent, et l'importance de consulter un professionnel de santé pour un traitement approprié. Que vous soyez un patient, un professionnel de santé ou simplement curieux d'en savoir plus sur la médecine musculo-squelettique, cet épisode vous fournira des informations précieuses sur le rôle des pharmaciens dans la prise en charge des TMS. 🌟



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Je suis le docteur Cyril Fischhoff qui est repracteur spécialiste en échographie musculo-squelettique exerçant à l'île Maurice. Je vous invite à écouter un nouvel épisode du podcast Vertébranco chaque premier et troisième lundi du mois. Ce podcast est consacré à l'univers de la médecine musculo-squelettique et s'adresse à tout public. Il se veut être un outil de vulgarisation au service de chacun. Nous y abordons les mécanismes en jeu, le diagnostic, les traitements, les méthodes de prévention des différentes pathologies musculo-squelettiques au travers de petites histoires cliniques, des dernières recherches scientifiques et d'interviews de spécialistes. Bonjour à tous. Alors aujourd'hui, on reçoit un pharmacien, Kouchmita Doysouri, avec qui on va s'entretenir du rôle de pharmacien dans le conseil pour les patients qui les consultent ayant des troubles musculosquelétiques. Couche-Métaille de Souris, bonjour.

  • Speaker #1

    Bonjour, docteur Fischhoff.

  • Speaker #0

    Alors, le pharmacien est-il souvent consulté en première intention pour les troubles musculosquelétiques ?

  • Speaker #1

    Oui, à Maurice, les patients se tournent très souvent vers leur pharmacien pour des douleurs musculosquelétiques. Notre accessibilité, son rendez-vous et le lien de proximité que nous avons avec nos patients font que nous sommes souvent les premiers interlocuteurs consultés avant même le médecin.

  • Speaker #0

    Et alors, quels sont les... troubles musculoskeletiques, les TMS pour faire court, qui sont les plus fréquemment rencontrés lorsqu'un patient vient en pharmacie ?

  • Speaker #1

    Les cas les plus fréquents que je vois en pharmacie sont les douleurs lombaires, cervicales, les tendinites, surtout à l'épaule et aux poignets, ainsi que les douleurs articulaires liées à l'arthrose. On voit aussi beaucoup des contractures musculaires chez les patients. stressés ou fatigués.

  • Speaker #0

    Lorsque ces patients qui présentent des douleurs à l'épaule, au poignet ou de l'arthrose, veulent un conseil de pharmacien, comment est-ce que vous évaluez la gravité de leur douleur ?

  • Speaker #1

    Lorsqu'un patient se présente avec une douleur, je prends le temps de poser quelques questions. Comme par exemple, quelle est l'intensité de la douleur ? Depuis combien de temps y a-t-il eu un traumatisme ? Est-ce que la douleur irradie ou s'accompagne d'autres symptômes comme un gonflement ou une rougeur ? En fonction des réponses, je peux décider s'il est préférable de référer le patient vers un médecin ou un chiropracteur.

  • Speaker #0

    Et alors, pour avoir une approximation à peu près, dans combien de cas vous êtes amené à référer le patient à peu près, sur 100 patients qui consultent ?

  • Speaker #1

    Il y a 25% des patients qui sont référés à un spécialiste ou à un chiropracteur. Et c'est souvent des patients qui viennent avec des douleurs liées à un sciatique, au bas du dos et d'autres complications.

  • Speaker #0

    Très bien, et alors quand ces patients viennent pour avoir un traitement en première intention, qu'est-ce que vous leur conseillez ?

  • Speaker #1

    Je commence d'abord par les traitements simples et efficaces, comme par exemple paracétamol en première ligne, des anti-inflammatoires locaux ou oraux selon la tolérance du patient, des patches chauffants ou froids. L'huile essentielle comme l'arnica, des décontractants musculaires comme magnésium ou des compléments naturels, ou sinon des relaxants musculaires aussi connus comme des myorélaxants.

  • Speaker #0

    Donc ça c'est par rapport aux conseils que vous vous donnez en première intention, mais est-ce qu'il arrive que des patients viennent vous voir et puis vous demandent par exemple de leur recommander un anti-inflammatoire stéroïdien ? Et si c'est le cas, comment vous appréhendez ce genre de patient ?

  • Speaker #1

    Pour commencer, il faut savoir si c'est un médecin qui a demandé au patient de prendre un anti-inflammatoire. Et aussi, on pose des questions pour savoir si le patient n'a pas de complications cardiovasculaires, ou il n'a pas l'hypertension, ou qu'il n'y a pas d'interaction avec les autres médicaments. Et aussi, pourquoi il veut du diclofenac et pas un autre anti-inflammatoire. Du coup, ce sont des questions simples à prendre et aussi au niveau de dosage. Combien de dosages et pourquoi commencer par un dosage qui est plus fort mais non pas faible quand c'est du self-medication qu'il est en train de faire.

  • Speaker #0

    Donc là, vous avez vraiment ce rôle également de conseillère par rapport au statut médical du patient, par rapport à ses comorbidités et par rapport au traitement qu'il prend déjà. Oui. D'accord. Pour ce qui concerne les conseils qui sont non médicamenteux, qu'est-ce que vous pouvez, en tout cas, qu'est-ce que vous êtes amené régulièrement, quotidiennement à proposer à ces patients ?

  • Speaker #1

    D'abord, faut savoir... D'où vient la douleur exactement ? Si c'est des petits conseils comme l'importance d'avoir du repos modéré, d'une bonne posture surtout au travail ou même chez soi. de l'application de chaleur ou de froid selon les types de douleurs, et d'une mode de vie sain avec une bonne hydratation.

  • Speaker #0

    Donc ça veut dire que lorsque le patient vient vous voir et que vous lui prodiguez un conseil, vous passez en revue un petit peu son style de vie ?

  • Speaker #1

    Oui, on fait un screen rapide juste pour savoir.

  • Speaker #0

    Donc là, on est vraiment dans le cadre de patients qui viennent avec des douleurs, qui veulent des conseils. que vous arrivez à orienter, soit directement vous-même, soit vers un professionnel de santé, tout ce que vous venez de raconter à l'instant. Est-ce qu'il peut également y avoir des patients qui veulent pouvoir avoir des conseils à titre préventif ?

  • Speaker #1

    Du coup, comme prévention, ce qu'on dit souvent aux patients, c'est où j'insiste sur les gestes quotidiens qui font la différence, comme se tenir droit, éviter de rester assis trop longtemps, se tirer régulièrement, et aussi... de renforcer sa musculature pour mieux protéger les articulations.

  • Speaker #0

    On parle aussi beaucoup de compléments alimentaires. Est-ce qu'il y a certains compléments alimentaires que vous recommandez et dans quel cas ?

  • Speaker #1

    Le choix dépend du profil du patient, comme par exemple magnésium pour les crampes ou la fatigue musculaire, du ashwagandha pour améliorer la qualité du sommeil et aussi marche comme un mieux relaxant, du cœur Cuma et Boswellia pour les douleurs chroniques, glucosamine, chondroitine et collagène pour les douleurs articulaires liées à l'âge ou au sport.

  • Speaker #0

    Une fois qu'on a conseillé le patient, que ce soit des médicaments ou des compléments alimentaires, est-ce qu'il y a un follow-up derrière ? Comment ça se passe ? Est-ce que vous revoyez ces patients ?

  • Speaker #1

    Ce que je dis normalement à mes patients que je donne les médicaments, c'est... Si toutefois leur douleur s'aggrave pendant 2-3 jours, il n'y a pas de changement, là il faudra revenir et je vais référer à un médecin. Sinon, s'ils sont sur des médicaments, ils reviennent souvent pour dire que ça a marché ou pas. Parce que c'est souvent des patients qui fréquentent la pharmacie régulièrement.

  • Speaker #0

    Ce qui veut dire qu'en fait vous avez une patientèle régulière en pharmacie, comme on peut l'avoir dans un cabinet médical classique.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Pour les patients qui s'automédiquent, quelles sont les erreurs les plus fréquentes ? En tout cas, quels sont les conseils que vous pourriez donner aux gens qui ont tendance à s'automédiquer par rapport aux médicaments courants prescrits ou en tout cas utilisés dans les troubles musculoskeletiques ?

  • Speaker #1

    Parmi les erreurs les plus fréquentes, c'est souvent l'abus des non-stéroïdiens sans suivi médical, les interactions avec d'autres traitements. Par exemple, si un patient souffre de l'hypertension, la diabète ou des maladies cardiovasculaires et qu'ils mélangent les non stéroïdiens avec les médicaments, ce n'est pas une bonne idée. Et l'utilisation prolongée de topiques sans résultat. Du coup, il faut bien prendre le temps de rectifier, d'expliquer les bons dosages et d'encourager un suivi adapté aussi.

  • Speaker #0

    Quand vous parlez de l'utilisation prolongée de topiques sans résultat, on parle par exemple de crème anti-inflammatoire ?

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Je pense qu'il doit arriver relativement fréquemment qu'il y ait des patients qui viennent avec des douleurs chroniques, c'est-à-dire qui sont là depuis un certain temps, et qui cherchent une solution de votre part qui donne des résultats immédiats. Est-ce que ça arrive ? Et à ce moment-là, quelle réponse vous leur donnez ?

  • Speaker #1

    Je les comprends, mais je leur explique que si le soulagement peut être rapide, la guérison demande souvent du temps. Je les accompagne en posant un cadre réaliste et je valorise une appui. approche globale et personnalisée. Comme par exemple, ce matin, j'ai eu un patient, la dame était diabétique, et du coup, elle avait mal au niveau du bas du dos, et elle voulait un anti-inflammatoire, parce que ça faisait mal pendant quelques jours déjà. Quand on a posé la question, c'était déjà deux semaines qu'elle avait ça, et ça peut expliquer beaucoup de choses. Du coup, je dis, il faut aller voir un médecin, elle a dit, non, si vous avez un truc pour me soulager. Je veux bien prendre ça. Et vu qu'elle était diabétique et qu'elle avait l'hypertension, on n'a pas voulu compliquer les médicaments pour que ça puisse avoir une interaction. J'ai proposé un gel anti-inflammatoire ou des patchs chauffants et j'ai dit si toutefois ça change pas pendant deux trois jours en appliquant le gel ou les patchs. il faudra définitivement voir un médecin ou un rendez-vous avec l'endocrinologue.

  • Speaker #0

    Très bien. Et alors, lorsqu'on parle de ces produits qu'on trouve en pharmacie, bien sûr il y a les médicaments, les compléments alimentaires, est-ce qu'il y a également d'autres choses, qu'il y a des nouveautés parmi les produits qu'on peut trouver en pharmacie qui puissent aider les patients atteints de troubles musculosquelétiques ?

  • Speaker #1

    Oui, on a beaucoup de nouveautés sur le marché. On a des dispositifs portables comme les appareils TENS pour la stimulation électrique antalgique ou encore des patches à diffusion prolongée. Les compléments à base de peptides de collagène gagnent aussi en intérêt en ce moment, surtout chez les sportifs et les personnes âgées.

  • Speaker #0

    Et alors parmi les patients qui vont vous consulter, il y a différents profils. Sportifs, des jeunes sportifs, des personnes qui sont plus âgées, c'est vrai qu'à l'île Maurice il y a beaucoup de diabète. Alors est-ce que vous adaptez vos conseils justement en fonction du profil du patient ?

  • Speaker #1

    Par exemple, chez les sportifs, je parle de prévention, d'échauffement avant le sport et de récupération qui est très important aussi. Chez les personnes âgées, on va donner des conseils plus pour avoir la sécurité et aussi garder la simplicité. du traitement et chez les personnes diabétiques je fais très attention aux interactions et j'insiste sur la prévention des complications musculo-squelettiques liées à la neuropathie mais très souvent je recommanderais plutôt de consulter leur endocrinologue ou un chiropracteur plutôt que de proposer un traitement médicamenteux surtout chez les diabétiques

  • Speaker #0

    Et donc parmi ces traitements que vous proposez en première intention, est-ce qu'il y a des effets secondaires à connaître ?

  • Speaker #1

    Pour commencer avec le paracétamol, même avec le paracétamol, on peut faire des allergies, surtout aux excipients qui sont présents. Et je peux avoir un patient qui peut prendre du dafalgan, mais pas du efferalgan. Alors il faut faire très attention avant de donner peu importe quelle marque. qui est disponible sur le marché. Et aussi à respecter les dosages par jour pour ne pas avoir une toxicité à la fin de la journée, qui est 4 grammes pendant les 24 heures, en différentes prises de 4 fois par jour.

  • Speaker #0

    Ok. Et pour les anti-inflammatoires ?

  • Speaker #1

    Et pour les anti-inflammatoires, les effets secondaires sont souvent réflexes gastro-ésophagiens. Le saillement gastro-intestinal, si c'est trop... fort comme dosage et aussi la nausée.

  • Speaker #0

    Et pour les décontractants musculaires ?

  • Speaker #1

    Décontractants musculaires, on a les mêmes effets secondaires comme les anti-inflammatoires, mais aussi on a l'autre effet secondaire qui est très connu, qui est le vertige. Et il faut faire très attention quand on donne aux patients pour bien mentionner, il ne faut pas prendre le volant si on va prendre des rélactions musculaires le matin. et de prendre le soin qu'on est à la maison après le dîner et il ne faut pas prendre le volant.

  • Speaker #0

    Très bien, merci. Couche-Mutadeau-Souris, est-ce que vous auriez un message général que vous voudriez faire passer à la population mauricienne, vous qui êtes vraiment au contact quotidien des patients ?

  • Speaker #1

    Oui, la santé de chacun est différente. Du coup, il ne faut pas écouter les voisins. Si mon voisin a eu mal au dos, Et que moi j'ai même douleur, ça ne veut pas dire que les médicaments que mon voisin a pris, pour moi aussi ça va marcher pareil. Du coup, c'est mieux de voir des médecins qui sont spécialisés et qui savent comment donner des médicaments, vous prescrire bien ce qu'il vous faut. On a des médecins qui sont disponibles de partout, on a des hôpitaux publics à Maurice, on est sur une île. On a des médecins dans le privé, partout, mais il faut aller voir des gens. spécialisé mais non pas quelqu'un qui n'est pas dans le domaine médical. Aussi un autre point que je vais mentionner c'est souvent les gens ils savent pas que quand on est sur des médicaments faut pas prendre de l'alcool avec. Ça veut pas dire qu'il faut pas boire de l'alcool mais il faut avoir un intervalle entre le médicament et l'alcool. Du coup si vous prenez votre médicament vers 15 heures ou 18 heures, vous gardez toujours 2 à 3 heures d'intervalle entre le médicament et l'alcool. Et il y en a des médicaments qui sont interdits strictement de ne pas prendre ensemble avec l'alcool. Et un autre point aussi, c'est souvent si on est chez un médecin, on est prescrit 2 ou 3 médicaments pour traiter les douleurs et d'autres symptômes. Et ce qu'on fait souvent à l'île Maurice, c'est qu'on a deux médicaments qu'il faut prendre matin et soir après le repas. Et bien ce qu'on fait, on prend les deux médicaments en même temps, l'un après l'autre, qui est très pas bien, parce qu'il faut toujours avoir un intervalle de minimum 15 à 20 minutes, ou un maximum de 30 minutes après chaque médicament.

  • Speaker #0

    Très bien, merci beaucoup pour ces conseils. Bien écoutez, Kouchmitai de Souris, je vous remercie énormément pour tous ces conseils, toutes ces précisions. important à garder en tête lorsqu'on va voir un pharmacien pour avoir des recommandations. Et puis, comme d'habitude, si jamais il y a des patients qui voudraient avoir des compléments d'information, qu'ils m'envoient un email et je vous le transférerai.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup, Dr Fischhoff.

  • Speaker #0

    Allez, à bientôt. Je vous donne rendez-vous très bientôt dans un nouvel épisode du podcast Vertèbre & Co. En attendant, portez-vous bien, restez actifs et si vous avez des questions ou des idées de thèmes que vous souhaitez que nous abordions,

Description

Dans cet épisode de VERTEBRE&CO Le Podcast Musculo-Squelettique, j'ai le plaisir d'échanger avec Kushmita Doysuree, pharmacien, sur le rôle crucial des pharmaciens dans la gestion des troubles musculosquelettiques (TMS). 🤝


Nous explorons ensemble la fréquence à laquelle les patients se tournent vers leur pharmacien en première intention pour des douleurs telles que le mal de dos, la sciatique ou encore les tendinites. Kushmita Doysuree partage son expertise sur les types de douleurs les plus courants et nous explique comment les pharmaciens évaluent la gravité des symptômes. 🩺

Au fil de notre discussion, nous abordons les traitements recommandés, y compris des médicaments en vente libre comme le paracétamol et les anti-inflammatoires, mais aussi des conseils non médicamenteux, tels que l'importance de la posture et de l'hydratation pour prévenir l'inflammation et l'arthrose. 💧


Nous mettons également en lumière les erreurs fréquentes d'automédication que beaucoup commettent, et l'importance de consulter un professionnel de santé pour un traitement approprié. Que vous soyez un patient, un professionnel de santé ou simplement curieux d'en savoir plus sur la médecine musculo-squelettique, cet épisode vous fournira des informations précieuses sur le rôle des pharmaciens dans la prise en charge des TMS. 🌟



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Je suis le docteur Cyril Fischhoff qui est repracteur spécialiste en échographie musculo-squelettique exerçant à l'île Maurice. Je vous invite à écouter un nouvel épisode du podcast Vertébranco chaque premier et troisième lundi du mois. Ce podcast est consacré à l'univers de la médecine musculo-squelettique et s'adresse à tout public. Il se veut être un outil de vulgarisation au service de chacun. Nous y abordons les mécanismes en jeu, le diagnostic, les traitements, les méthodes de prévention des différentes pathologies musculo-squelettiques au travers de petites histoires cliniques, des dernières recherches scientifiques et d'interviews de spécialistes. Bonjour à tous. Alors aujourd'hui, on reçoit un pharmacien, Kouchmita Doysouri, avec qui on va s'entretenir du rôle de pharmacien dans le conseil pour les patients qui les consultent ayant des troubles musculosquelétiques. Couche-Métaille de Souris, bonjour.

  • Speaker #1

    Bonjour, docteur Fischhoff.

  • Speaker #0

    Alors, le pharmacien est-il souvent consulté en première intention pour les troubles musculosquelétiques ?

  • Speaker #1

    Oui, à Maurice, les patients se tournent très souvent vers leur pharmacien pour des douleurs musculosquelétiques. Notre accessibilité, son rendez-vous et le lien de proximité que nous avons avec nos patients font que nous sommes souvent les premiers interlocuteurs consultés avant même le médecin.

  • Speaker #0

    Et alors, quels sont les... troubles musculoskeletiques, les TMS pour faire court, qui sont les plus fréquemment rencontrés lorsqu'un patient vient en pharmacie ?

  • Speaker #1

    Les cas les plus fréquents que je vois en pharmacie sont les douleurs lombaires, cervicales, les tendinites, surtout à l'épaule et aux poignets, ainsi que les douleurs articulaires liées à l'arthrose. On voit aussi beaucoup des contractures musculaires chez les patients. stressés ou fatigués.

  • Speaker #0

    Lorsque ces patients qui présentent des douleurs à l'épaule, au poignet ou de l'arthrose, veulent un conseil de pharmacien, comment est-ce que vous évaluez la gravité de leur douleur ?

  • Speaker #1

    Lorsqu'un patient se présente avec une douleur, je prends le temps de poser quelques questions. Comme par exemple, quelle est l'intensité de la douleur ? Depuis combien de temps y a-t-il eu un traumatisme ? Est-ce que la douleur irradie ou s'accompagne d'autres symptômes comme un gonflement ou une rougeur ? En fonction des réponses, je peux décider s'il est préférable de référer le patient vers un médecin ou un chiropracteur.

  • Speaker #0

    Et alors, pour avoir une approximation à peu près, dans combien de cas vous êtes amené à référer le patient à peu près, sur 100 patients qui consultent ?

  • Speaker #1

    Il y a 25% des patients qui sont référés à un spécialiste ou à un chiropracteur. Et c'est souvent des patients qui viennent avec des douleurs liées à un sciatique, au bas du dos et d'autres complications.

  • Speaker #0

    Très bien, et alors quand ces patients viennent pour avoir un traitement en première intention, qu'est-ce que vous leur conseillez ?

  • Speaker #1

    Je commence d'abord par les traitements simples et efficaces, comme par exemple paracétamol en première ligne, des anti-inflammatoires locaux ou oraux selon la tolérance du patient, des patches chauffants ou froids. L'huile essentielle comme l'arnica, des décontractants musculaires comme magnésium ou des compléments naturels, ou sinon des relaxants musculaires aussi connus comme des myorélaxants.

  • Speaker #0

    Donc ça c'est par rapport aux conseils que vous vous donnez en première intention, mais est-ce qu'il arrive que des patients viennent vous voir et puis vous demandent par exemple de leur recommander un anti-inflammatoire stéroïdien ? Et si c'est le cas, comment vous appréhendez ce genre de patient ?

  • Speaker #1

    Pour commencer, il faut savoir si c'est un médecin qui a demandé au patient de prendre un anti-inflammatoire. Et aussi, on pose des questions pour savoir si le patient n'a pas de complications cardiovasculaires, ou il n'a pas l'hypertension, ou qu'il n'y a pas d'interaction avec les autres médicaments. Et aussi, pourquoi il veut du diclofenac et pas un autre anti-inflammatoire. Du coup, ce sont des questions simples à prendre et aussi au niveau de dosage. Combien de dosages et pourquoi commencer par un dosage qui est plus fort mais non pas faible quand c'est du self-medication qu'il est en train de faire.

  • Speaker #0

    Donc là, vous avez vraiment ce rôle également de conseillère par rapport au statut médical du patient, par rapport à ses comorbidités et par rapport au traitement qu'il prend déjà. Oui. D'accord. Pour ce qui concerne les conseils qui sont non médicamenteux, qu'est-ce que vous pouvez, en tout cas, qu'est-ce que vous êtes amené régulièrement, quotidiennement à proposer à ces patients ?

  • Speaker #1

    D'abord, faut savoir... D'où vient la douleur exactement ? Si c'est des petits conseils comme l'importance d'avoir du repos modéré, d'une bonne posture surtout au travail ou même chez soi. de l'application de chaleur ou de froid selon les types de douleurs, et d'une mode de vie sain avec une bonne hydratation.

  • Speaker #0

    Donc ça veut dire que lorsque le patient vient vous voir et que vous lui prodiguez un conseil, vous passez en revue un petit peu son style de vie ?

  • Speaker #1

    Oui, on fait un screen rapide juste pour savoir.

  • Speaker #0

    Donc là, on est vraiment dans le cadre de patients qui viennent avec des douleurs, qui veulent des conseils. que vous arrivez à orienter, soit directement vous-même, soit vers un professionnel de santé, tout ce que vous venez de raconter à l'instant. Est-ce qu'il peut également y avoir des patients qui veulent pouvoir avoir des conseils à titre préventif ?

  • Speaker #1

    Du coup, comme prévention, ce qu'on dit souvent aux patients, c'est où j'insiste sur les gestes quotidiens qui font la différence, comme se tenir droit, éviter de rester assis trop longtemps, se tirer régulièrement, et aussi... de renforcer sa musculature pour mieux protéger les articulations.

  • Speaker #0

    On parle aussi beaucoup de compléments alimentaires. Est-ce qu'il y a certains compléments alimentaires que vous recommandez et dans quel cas ?

  • Speaker #1

    Le choix dépend du profil du patient, comme par exemple magnésium pour les crampes ou la fatigue musculaire, du ashwagandha pour améliorer la qualité du sommeil et aussi marche comme un mieux relaxant, du cœur Cuma et Boswellia pour les douleurs chroniques, glucosamine, chondroitine et collagène pour les douleurs articulaires liées à l'âge ou au sport.

  • Speaker #0

    Une fois qu'on a conseillé le patient, que ce soit des médicaments ou des compléments alimentaires, est-ce qu'il y a un follow-up derrière ? Comment ça se passe ? Est-ce que vous revoyez ces patients ?

  • Speaker #1

    Ce que je dis normalement à mes patients que je donne les médicaments, c'est... Si toutefois leur douleur s'aggrave pendant 2-3 jours, il n'y a pas de changement, là il faudra revenir et je vais référer à un médecin. Sinon, s'ils sont sur des médicaments, ils reviennent souvent pour dire que ça a marché ou pas. Parce que c'est souvent des patients qui fréquentent la pharmacie régulièrement.

  • Speaker #0

    Ce qui veut dire qu'en fait vous avez une patientèle régulière en pharmacie, comme on peut l'avoir dans un cabinet médical classique.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Pour les patients qui s'automédiquent, quelles sont les erreurs les plus fréquentes ? En tout cas, quels sont les conseils que vous pourriez donner aux gens qui ont tendance à s'automédiquer par rapport aux médicaments courants prescrits ou en tout cas utilisés dans les troubles musculoskeletiques ?

  • Speaker #1

    Parmi les erreurs les plus fréquentes, c'est souvent l'abus des non-stéroïdiens sans suivi médical, les interactions avec d'autres traitements. Par exemple, si un patient souffre de l'hypertension, la diabète ou des maladies cardiovasculaires et qu'ils mélangent les non stéroïdiens avec les médicaments, ce n'est pas une bonne idée. Et l'utilisation prolongée de topiques sans résultat. Du coup, il faut bien prendre le temps de rectifier, d'expliquer les bons dosages et d'encourager un suivi adapté aussi.

  • Speaker #0

    Quand vous parlez de l'utilisation prolongée de topiques sans résultat, on parle par exemple de crème anti-inflammatoire ?

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Je pense qu'il doit arriver relativement fréquemment qu'il y ait des patients qui viennent avec des douleurs chroniques, c'est-à-dire qui sont là depuis un certain temps, et qui cherchent une solution de votre part qui donne des résultats immédiats. Est-ce que ça arrive ? Et à ce moment-là, quelle réponse vous leur donnez ?

  • Speaker #1

    Je les comprends, mais je leur explique que si le soulagement peut être rapide, la guérison demande souvent du temps. Je les accompagne en posant un cadre réaliste et je valorise une appui. approche globale et personnalisée. Comme par exemple, ce matin, j'ai eu un patient, la dame était diabétique, et du coup, elle avait mal au niveau du bas du dos, et elle voulait un anti-inflammatoire, parce que ça faisait mal pendant quelques jours déjà. Quand on a posé la question, c'était déjà deux semaines qu'elle avait ça, et ça peut expliquer beaucoup de choses. Du coup, je dis, il faut aller voir un médecin, elle a dit, non, si vous avez un truc pour me soulager. Je veux bien prendre ça. Et vu qu'elle était diabétique et qu'elle avait l'hypertension, on n'a pas voulu compliquer les médicaments pour que ça puisse avoir une interaction. J'ai proposé un gel anti-inflammatoire ou des patchs chauffants et j'ai dit si toutefois ça change pas pendant deux trois jours en appliquant le gel ou les patchs. il faudra définitivement voir un médecin ou un rendez-vous avec l'endocrinologue.

  • Speaker #0

    Très bien. Et alors, lorsqu'on parle de ces produits qu'on trouve en pharmacie, bien sûr il y a les médicaments, les compléments alimentaires, est-ce qu'il y a également d'autres choses, qu'il y a des nouveautés parmi les produits qu'on peut trouver en pharmacie qui puissent aider les patients atteints de troubles musculosquelétiques ?

  • Speaker #1

    Oui, on a beaucoup de nouveautés sur le marché. On a des dispositifs portables comme les appareils TENS pour la stimulation électrique antalgique ou encore des patches à diffusion prolongée. Les compléments à base de peptides de collagène gagnent aussi en intérêt en ce moment, surtout chez les sportifs et les personnes âgées.

  • Speaker #0

    Et alors parmi les patients qui vont vous consulter, il y a différents profils. Sportifs, des jeunes sportifs, des personnes qui sont plus âgées, c'est vrai qu'à l'île Maurice il y a beaucoup de diabète. Alors est-ce que vous adaptez vos conseils justement en fonction du profil du patient ?

  • Speaker #1

    Par exemple, chez les sportifs, je parle de prévention, d'échauffement avant le sport et de récupération qui est très important aussi. Chez les personnes âgées, on va donner des conseils plus pour avoir la sécurité et aussi garder la simplicité. du traitement et chez les personnes diabétiques je fais très attention aux interactions et j'insiste sur la prévention des complications musculo-squelettiques liées à la neuropathie mais très souvent je recommanderais plutôt de consulter leur endocrinologue ou un chiropracteur plutôt que de proposer un traitement médicamenteux surtout chez les diabétiques

  • Speaker #0

    Et donc parmi ces traitements que vous proposez en première intention, est-ce qu'il y a des effets secondaires à connaître ?

  • Speaker #1

    Pour commencer avec le paracétamol, même avec le paracétamol, on peut faire des allergies, surtout aux excipients qui sont présents. Et je peux avoir un patient qui peut prendre du dafalgan, mais pas du efferalgan. Alors il faut faire très attention avant de donner peu importe quelle marque. qui est disponible sur le marché. Et aussi à respecter les dosages par jour pour ne pas avoir une toxicité à la fin de la journée, qui est 4 grammes pendant les 24 heures, en différentes prises de 4 fois par jour.

  • Speaker #0

    Ok. Et pour les anti-inflammatoires ?

  • Speaker #1

    Et pour les anti-inflammatoires, les effets secondaires sont souvent réflexes gastro-ésophagiens. Le saillement gastro-intestinal, si c'est trop... fort comme dosage et aussi la nausée.

  • Speaker #0

    Et pour les décontractants musculaires ?

  • Speaker #1

    Décontractants musculaires, on a les mêmes effets secondaires comme les anti-inflammatoires, mais aussi on a l'autre effet secondaire qui est très connu, qui est le vertige. Et il faut faire très attention quand on donne aux patients pour bien mentionner, il ne faut pas prendre le volant si on va prendre des rélactions musculaires le matin. et de prendre le soin qu'on est à la maison après le dîner et il ne faut pas prendre le volant.

  • Speaker #0

    Très bien, merci. Couche-Mutadeau-Souris, est-ce que vous auriez un message général que vous voudriez faire passer à la population mauricienne, vous qui êtes vraiment au contact quotidien des patients ?

  • Speaker #1

    Oui, la santé de chacun est différente. Du coup, il ne faut pas écouter les voisins. Si mon voisin a eu mal au dos, Et que moi j'ai même douleur, ça ne veut pas dire que les médicaments que mon voisin a pris, pour moi aussi ça va marcher pareil. Du coup, c'est mieux de voir des médecins qui sont spécialisés et qui savent comment donner des médicaments, vous prescrire bien ce qu'il vous faut. On a des médecins qui sont disponibles de partout, on a des hôpitaux publics à Maurice, on est sur une île. On a des médecins dans le privé, partout, mais il faut aller voir des gens. spécialisé mais non pas quelqu'un qui n'est pas dans le domaine médical. Aussi un autre point que je vais mentionner c'est souvent les gens ils savent pas que quand on est sur des médicaments faut pas prendre de l'alcool avec. Ça veut pas dire qu'il faut pas boire de l'alcool mais il faut avoir un intervalle entre le médicament et l'alcool. Du coup si vous prenez votre médicament vers 15 heures ou 18 heures, vous gardez toujours 2 à 3 heures d'intervalle entre le médicament et l'alcool. Et il y en a des médicaments qui sont interdits strictement de ne pas prendre ensemble avec l'alcool. Et un autre point aussi, c'est souvent si on est chez un médecin, on est prescrit 2 ou 3 médicaments pour traiter les douleurs et d'autres symptômes. Et ce qu'on fait souvent à l'île Maurice, c'est qu'on a deux médicaments qu'il faut prendre matin et soir après le repas. Et bien ce qu'on fait, on prend les deux médicaments en même temps, l'un après l'autre, qui est très pas bien, parce qu'il faut toujours avoir un intervalle de minimum 15 à 20 minutes, ou un maximum de 30 minutes après chaque médicament.

  • Speaker #0

    Très bien, merci beaucoup pour ces conseils. Bien écoutez, Kouchmitai de Souris, je vous remercie énormément pour tous ces conseils, toutes ces précisions. important à garder en tête lorsqu'on va voir un pharmacien pour avoir des recommandations. Et puis, comme d'habitude, si jamais il y a des patients qui voudraient avoir des compléments d'information, qu'ils m'envoient un email et je vous le transférerai.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup, Dr Fischhoff.

  • Speaker #0

    Allez, à bientôt. Je vous donne rendez-vous très bientôt dans un nouvel épisode du podcast Vertèbre & Co. En attendant, portez-vous bien, restez actifs et si vous avez des questions ou des idées de thèmes que vous souhaitez que nous abordions,

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