Speaker #1Moi, c'est William Rosé. Je suis musicien sous le nom de Thilassine. Je fais de la musique électronique. J'ai commencé la musique très tôt au saxo, vers 5-6 ans. Puis j'ai joué dans des groupes, pas mal, j'ai fait pas mal de scènes. Je me suis plongé dans la musique électronique plus tardivement quand j'avais vraiment envie de composer. L'instrument, j'aimais bien, mais ce qui m'excitait plus que tout, c'était de créer un morceau, une pièce où je puisse y transmettre des émotions, plein de choses, et raconter quelque chose en m'enfermant dans ma chambre pendant plusieurs jours. Et puis récemment, ça fait déjà plusieurs années, je me suis pris de passion pour créer. mais aussi en voyageant, en ayant quelque chose à raconter, c'est-à-dire en vivant quelque chose de fort, en essayant de transmettre un peu tout ça dans une musique. Je me suis rendu compte que quand je composais chez moi, enfermé, ça avait ses limites, que je n'arrivais pas à être si créatif que ça, qu'au bout d'un moment je tournais un peu en rond et que j'avais besoin de vivre des choses fortes pour avoir une émotion à transmettre dans la musique que je faisais. Et le voyage me permet ça, à la fois d'avoir quelque chose à raconter, donc d'avoir une émotion, et en plus, quand on travaille sur un album par exemple, d'avoir toute une narration et en intégrant plein de sons, en découvrant aussi des nouvelles musiques, des nouvelles cultures et tout. Donc voilà, c'est une sorte de grosse stimulation pour moi. Et depuis quelques années, je fais beaucoup de projets comme ça, où je voyage, où je retranscris dans ma musique des ambiances sonores, des rencontres, des choses comme ça. À l'époque, je voyageais beaucoup en train entre les concerts en fait. Et bizarrement, c'était plus productif que quand j'étais enfermé chez moi. Et donc je me suis mis dans la tête que si je pouvais partir en train pendant longtemps, peut-être que ça pourrait être pas mal d'un point de vue créativité. Et du coup, j'ai cherché le train le plus lent du monde et je suis tombé sur le Transsibérien. Et je suis du coup parti faire un album dans le Transsibérien, de Moscou jusqu'à Vladivostok, avec tout mon matériel. Et j'ai fait plein de petits arrêts dans des villages pour enregistrer des voix. Et donc j'ai fait un album sur ce voyage-là. J'ai adoré l'expérience. J'ai jamais été aussi créatif en si peu de temps. J'ai fait des rencontres musicales et humaines super fortes qui m'ont beaucoup marqué et que j'ai beaucoup utilisé dans mes morceaux. Et du coup, quand je suis rentré de ça, j'avais envie de continuer ce concept parce que ça validait un petit peu ma théorie comme quoi si je voyage, si je vis des choses, je vais être créatif. Donc j'ai continué là-dedans, mais en essayant de m'affranchir d'encore plus de limites. La limite du train, c'était que... Je travaillais au casque, mon planning était un peu écrit parce que les billets de train étaient forcément pris à l'avance. Donc j'ai créé un vrai studio de musique dans une vieille caravane Airstream américaine que j'ai ramenée des Etats-Unis. Je passais des mois à transformer ça en studio professionnel qui fonctionne à l'énergie solaire. Une sorte de gros cocon de créativité que je pouvais emmener avec moi n'importe où. Et je suis parti en Argentine pendant trois mois faire de la musique et revenir avec un album. Et c'est aussi maintenant mon studio de composition que je peux trimballer un petit peu partout et avec lequel je compte. qui m'a exploré d'autres destinations comme ça. Avec Versailles, je l'ai vu comme un autre voyage. Il y a un nouveau lieu que je connaissais. Très peu parce que j'y étais allé que quand j'étais enfant et donc il fallait que je puisse me plonger là-dedans, m'inspirer à la fois forcément de l'yeux, de son architecture mais aussi de toute son histoire. Donc c'est une sorte de voyage aussi un petit peu dans le temps. Et en plus d'avoir la chance folle de pouvoir explorer les instruments qui s'y trouvent et de pouvoir vraiment être dans des conditions assez proches ou en tout cas au plus proche qu'on pouvait. de ce que c'était faire de la musique dans Versailles il y a pas mal de siècles en arrière. J'avais pas trop d'attentes avant de commencer le projet parce que j'essaie, alors c'est pas toujours facile, avant de m'embarquer dans un projet, d'y aller de manière assez neutre, de ne pas connaître trop de choses, de ne pas... Comme avant mes voyages, j'essaie d'aller dans des lieux que je ne connais pas du tout, de prendre des informations, de glaner des choses, mais pas d'aller trop loin pour pouvoir arriver et être dans un moment de découverte totale, pouvoir être émerveillé par un rien et ne pas arriver en terrain connu. Quand on m'avait suturé à l'oreille le mot clavecin, org et tout, forcément j'étais hyper excité à l'idée de pouvoir poser mes doigts là-dessus. et pour le coup ça... pas du tout été décevant quoi il ya eu une rencontre avec l'orgue assez assez folle parce que je m'attendais pas à un spectre de sonorités aussi aussi large à une expérimentation possible en fait avec un instrument comme ça j'ai passé des heures je crois que voir fini à 2 heures du matin à versailles a encore exploré des choses donc ça a été une richesse assez assez inespéré honnêtement Et donc là-dessus, il n'y a pas eu de déception. Alors ça s'est passé, je crois qu'au total j'ai dû y passer une petite semaine si on fait tout condensé. On a fait un peu de repérage avant, on a fait une première journée où j'ai eu l'occasion d'enregistrer les cloches de Versailles, les mettre sur les toiles pour faire des choses dont je n'aurais pas l'occasion de faire un peu plus tard. Et puis après ça s'est condensé vraiment sur une semaine où j'ai pu passer toute la journée du lundi à explorer, découvrir et m'accoutumer un petit peu à à l'environnement, à tout son espace, aux différentes possibilités qui étaient accessibles. Et après, j'ai passé plusieurs nuits, une fois que le château était fermé, pour vraiment faire des enregistrements, explorer vraiment de fond en fond tout ce qui était possible, donc à la fois des enregistrements de grincements, de portes, d'horloges. Il y a eu un après-midi assez formidable avec l'horloger de Versailles qui nous a emmenés dans tous les recours. et on a pu explorer toutes les sonorités possibles des nombreux horloges de Versailles. Puis les clavecins, enfin voilà. Donc ça a été réparti beaucoup sur des soirées. Moi je m'étais préparé en me disant, sachant que dans la journée évidemment on ne peut rien enregistrer, je vais me lever très tard, ce qui n'est pas particulièrement un problème pour moi, et passer vraiment la nuit, pouvoir vraiment être un peu seul dans Versailles. D'avoir aucun parasite sonore aussi en fait, c'est l'avantage de la nuit. Et de vraiment pouvoir travailler sur place, d'enregistrer beaucoup de choses. Donc ça s'est fait comme ça, on terminait très tard. Après moi je rentrais chez moi et je me rappelle travailler directement sur les morceaux en fait. Parce qu'il y a une sorte de fraîcheur et que j'aime bien ne pas lâcher en fait. Quand j'enregistre quelque chose, de tout de suite... Même si ça raccourcit beaucoup les nuits, de pouvoir se projeter directement dessus, de vraiment travailler. Donc je passais deux, trois heures chez moi en pleine nuit à travailler ce que je venais d'enregistrer à Versailles pour après revenir en fin d'après-midi le lendemain et continuer le période comme ça. Et du coup, je me suis vraiment, pendant toute cette semaine, plongé totalement de temps parce que j'ai sorti une première version du morceau le dimanche, sachant que j'étais à Versailles lundi, mardi, mercredi à bosser. Donc voilà, c'était assez condensé et c'est ce que je voulais aussi. C'est-à-dire que je n'avais pas envie que ce soit un projet, ça peut être le risque quand c'est à Paris. Moi, l'avantage quand je voyage, c'est qu'au moins c'est condensé. C'est à un moment donné où j'ai du temps pour faire que ça. Et c'est ce qui est assez important pour moi, c'est de tout couper. Et pendant deux semaines, trois semaines, un mois, trois mois comme en Argentine, j'ai plus qu'un but, c'est de créer avec tout ce que j'ai autour de moi. Donc j'ai essayé de refaire ça aussi à Versailles, de me couper un peu du reste et de m'enfermer à créer sur un temps. assez précis comme ça. Le truc, c'est que j'ai surtout eu la chance de redécouvrir ou découvrir vraiment Versailles en plus seul, sans bruit, sans visiteurs. Et c'était quelque chose d'assez énorme, de fou. Parce que je me rappelle des premières fois en fin de journée, quand toute la lumière baisse et du coup tout ce qui est moderne disparaît un petit peu. Et on se plonge totalement dans dans... Des siècles en arrière, il y a un côté immersif qui est énorme, qui est super puissant. Tout l'environnement, à la fois même l'acoustique des lieux forcément, mais il y a un truc qui est exceptionnel de pouvoir se balader dans Versailles la nuit. C'est très très fort, ça m'a vraiment marqué honnêtement. Et on ne peut que se plonger un peu dans l'histoire avec l'envie d'en savoir plus. poser un petit paquet de questions, parce qu'on a envie de découvrir exactement comment c'était. C'est une chance assez folle. Que tous les craquements, toutes les portes qui s'ouvrent, toutes les horloges qui sonnent à différentes heures soient perceptibles et que je puisse vraiment ressentir tout ça. Du coup, moi je calculais, je notais à quelle heure chaque horloge de chaque pièce sonnait pour d'une part pouvoir les enregistrer, pour aussi que ça ne me perturbe pas sur d'autres enregistrements. Il fallait appréhender un petit peu tout l'univers sonore du lieu. Effectivement, quand on découvre tous les à-côtés, avec l'horloger, avec toutes les personnes que j'ai pu rencontrer sur ce projet, on découvre le fonctionnement de Versailles. C'est ça qui était aussi intéressant pour moi, c'était de voir comment tout fonctionne. Quand on découvre l'énorme mécanisme qui fait sonner les cloches, ça permet de vraiment se plonger dans le lieu. Je crois que je ne m'attendais pas à en enregistrer autant, entre toute l'horlogerie vraiment globale de Versailles, des grincements de parquets, de portes, de fenêtres, de résonances, de pièces, plus tous les instruments. Du coup, j'ai enregistré beaucoup de sons et à ma grande surprise, j'ai quasiment tout utilisé en fait. C'est-à-dire que, et sans se forcer en fait, il y avait une sorte de... d'évidence et en même temps de richesse aussi sonore que moi des sons que je connaissais pas ou particulièrement quoi en tout cas qui était vraiment très intéressant et inspirant pour moi du coup j'ai un peu tout utilisé dans le morceau ce qui a construit un peu la base du morceau ça a été l'orgue qui a été vraiment le moment un peu déclencheur d'un point de vue de composition musicale très tardif dans la soirée où à un moment donné je me suis rendu compte que les différents tirants qui nous permettent d'activer différents sons, on peut aussi les manipuler. Je ne sais pas si c'est très orthodoxe de faire ça, mais en tout cas, on peut aussi les manipuler pendant qu'on joue directement, pendant qu'on joue des accords. J'ai commencé à créer une mélodie comme ça, c'est-à-dire en posant mes doigts sur des accords, et pendant que l'accord jouait, de déclencher certains sons à des moments qui m'intéressaient. Donc ça a été ça le déclenchement du morceau et après se sont greffés un petit peu tout quoi de manière assez naturelle le tempo du morceau a été à 120 battements par minute qui est Le tempo qu'on va retrouver sur la plupart des horloges, des choses comme ça, c'est un peu toutes les horloges et tous les tic-tics que moi j'entends tous les jours à chaque fois qu'on rentre dans une pièce, les tic-tics qui forcément du coup est mon fil conducteur du morceau. Donc il y a tout ce mécanisme d'horloge qui va rythmer, qui va structurer un petit peu le morceau comme ça. Et après il y a eu plein de choses, il y a même une harpe totalement désaccordée qui m'a permis de créer ma ligne de basse du morceau, que j'ai un peu renforcé avec des synthés pour lui donner un truc un peu puissant, mais c'est vraiment elle, c'est vraiment sa sonorité qu'on entend. Donc il y a des choses comme ça, il y a le clavecin que j'ai... Pour le coup ça a été mon vrai challenge, c'était d'intégrer le clavecin qui a une sonorité vraiment particulière mais très intéressante. Donc j'utilise de manière assez légère, un peu plus en sample, comme ça qui accompagne un petit peu l'orgue. Sur l'orgue par exemple, il y a eu un moment donné assez fort où on a découvert que quand on jouait de l'orgue et qu'on éteignait en même temps tout en continuant à jouer de l'orgue qu'on éteignait le moteur de l'orgue, il y avait un son qui s'échappait progressivement, qui se perdait dans tous les tuyaux, qui était absolument magnifique, que j'ai pu incorporer aussi dans le morceau. Quand j'ai enregistré des cloches, honnêtement, je me suis dit, voilà, c'est bien, j'ai enregistré les cloches de Versailles, jamais je vais pouvoir les utiliser, c'est le genre de choses qui est assez compliqué, et là, il y avait une évidence, je crois que j'ai même pas eu besoin de trop changer les notes, ça collait parfaitement. Donc tous les éléments se sont retrouvés un petit peu comme ça, des lustres qui tremblent avec les vibrations, voilà énormément de choses quoi. Et du coup dans la construction du morceau il y avait un moment donné qui était assez important pour moi où du coup j'avais enregistré énormément de matière sur l'énorme mécanisme de l'horloge du château, celle qui active les cloches et tout. Il y avait une sorte de progression comme ça, de rythmique qui était assez folle et donc du coup il y a cette espèce de pause et de montée qui s'est créée un peu au milieu du morceau avec une nappe d'orgue qui est très filtrée, qui part vraiment du bas et qui se déploie comme ça et tout le mécanisme de l'horloge qui se met en route petit à petit, qui monte comme ça et qui me permet de faire toute une montée qui est 100% versaillaise, il n'y a que de la matière de Versailles donc voilà qui se crée comme ça et qui me permet de faire une sorte de pause et en même temps de relance dans le morceau. L'horlogerie est forcément quelque chose qui est assez électronique parce que c'est purement mécanique, c'est très rythmé, c'est automatique donc il y a un rapprochement fort avec la musique électronique forcément. Et en plus oui sur des sonorités, des montées, des descentes qui sont qui sont assez fortes comme ça et qu'on peut retrouver pas mal dans la musique électronique. Après le reste moi j'aime bien justement utiliser des sons, des instruments. que parfois je ne maîtrise absolument pas, je n'ai jamais joué de clavecin de ma vie, ni d'orgue d'ailleurs, et de les découvrir de manière assez intuitive et de pouvoir vraiment les incorporer à ma musique comme je pourrais incorporer n'importe quel synthétiseur et autres. C'est ce que j'aime bien faire moi, même de la même façon quand je vais enregistrer des voix, des choses comme ça qui peuvent venir de coins complètement perdus sur terre, mais j'aime bien les travailler avec forcément ce qu'est ce qu'elles vont me raconter ce que vous m'évoquez ce que là L'enregistrement va m'évoquer. Ce qui était fou avec l'orgue, c'est qu'il y avait vraiment l'impression un peu de fouiller dans une sorte de synthétiseur complètement flou et très organique aussi, très acoustique, très puissant, avec une variété de sons complètement dingues. Et donc l'intérêt en plus, c'est que vu que j'y connais absolument rien, je cherche, je fouille un petit peu plein de choses. Et ça permet de chercher des sons, des fois qui sont des entre-deux, de choses qui sont absolument pas classique et il y a vraiment une sonorité que j'ai trouvé en cherchant qui peut être très très feutrée, très très douce, qui n'est pas du tout le son qu'on va avoir l'habitude d'entendre sur un or qui va jouer complètement à fond avec tous les tirs en ouvert, un truc très cathédral, mariage et tout. Moi je crois que je suis allé chercher quelque chose de beaucoup plus doux, feutré en fait, qui me plaisait énormément bien et qui ressemblait aussi beaucoup plus à l'ambiance de Versailles que j'avais, quelque chose quand même assez... doux, de beaucoup de bois, quelque chose d'assez chaleureux en fait quoi et pas quelque chose de purement froid et violent. Donc en fait je suis allé chercher des sons comme ça voilà très très doux très progressif et ça m'a étonné qu'un orgue puisse sortir ça d'ailleurs je n'ai pas cherché volontairement c'est que je suis tombé dessus par hasard et je me disais mais ça c'est magnifique quoi j'avais jamais entendu un orgue faire ça et donc c'est aussi ce qu'on peut retrouver même d'ailleurs quand j'éteins le moteur et que l'orgue se vide de son souffle et qu'on découvre une sorte de finesse comme ça dans les différentes variations harmoniques et de tubes qui sortent qu'on n'a pas forcément l'habitude d'entendre. Donc voilà, j'ai toute une richesse comme ça, une finesse que j'estimais absolument pas dans un orgue et que j'ai pu aller chercher. Puis il y a aussi le fait d'un moment donné quand on fait de l'orgue à deux heures du mat au milieu de Versailles, moi j'ai pas envie de réveiller particulièrement les voisins et donc il y a quelque chose où on est plus dans un dans un contact assez doux, aller rechercher des choses qui nous plaisent vraiment plutôt que d'impressionner la galerie. Après ça dépend, en vrai je peux m'adapter justement à ce tempo-là, ça peut être bien aussi. Ah c'est cool. C'est trop bien ça ! Je fais un petit record. Au-delà de toutes les sonorités que je peux aller chercher, je pouvais en plus créer vraiment toute une mélodie à partir de choses qui appartiennent à Versailles. C'est à dire que vraiment je pense que sur le morceau il doit y avoir 80-90% de la matière qui est vraiment issue de Versailles. Donc là il y avait vraiment les instruments qui étaient hyper importants pour moi, qui permettait vraiment de poser l'ambiance, l'ambiance harmonique et que vraiment la base mélodique en en plus viennent de Versailles. Ensuite j'ai dû passer 2-3 jours à m'enfermer à travailler sur le morceau, c'est à dire à vraiment lui donner la structure, les mélodies qu'il a aujourd'hui. Ça s'est fait assez rapidement, et c'est bien quand ça se fait rapidement d'ailleurs, c'est là où c'est évident et qu'il n'y a pas besoin de se tordre sur le morceau pendant des mois, pour avoir une première version dans la semaine. Et ensuite il faut pas mal de temps pour avoir du recul sur le morceau. En général, quand on finit cette première étape, on a l'impression d'avoir fait le meilleur morceau de toute sa vie. Et puis après, il faut un peu de temps pour avoir du recul dessus, de voir ce qui ne fonctionne pas, comment je peux l'améliorer. Donc il faut le laisser un petit peu reposer, essayer de l'écouter le moins possible, ce qui n'est pas facile. Le faire écouter aussi à quelques autres personnes. Et pour avoir du recul dessus et pouvoir vraiment l'emmener à l'étape supérieure, déjà rien qu'en termes de composition. Et après, je vais en... En studio, travailler vraiment le mixage qui a un côté un petit peu plus technique, c'est de donner le potentiel maximum que peut avoir toute sonorité et surtout donner un équilibre parfait entre tous ces sons. C'est-à-dire que tous aient leur place, qu'ils ne se marchent pas dessus. C'est un côté assez technique avec un rapport quand même assez artistique, mais c'est un équilibre global du morceau. Donc mixage en studio et ensuite il y a un master qui est un... pour purement technique du morceau jusqu'à ce qu'il soit fini. Avec ce morceau s'accompagne une vidéo de toutes les images qu'on a pu tourner pendant cette période-là. Pour moi c'était important de pouvoir raconter, montrer quelle est cette cloche, c'est quoi cette horloge qui donne ce son-là. Pour moi les deux sont vraiment liés, notamment quand on travaille sur une matière qui a une histoire aussi forte comme ça, il fallait pouvoir la montrer et documenter tout ça. C'est l'idée d'avoir une vidéo qui soit à la fois un clip qui retrace l'ambiance dans lequel j'ai pu composer tout ça, mais aussi un côté parfois un peu documentaire qui retrace exactement l'enregistrement de tel son, de tel grincement, de choses comme ça. Donc qu'on puisse vraiment se perdre à la fois d'un point de vue documentaire, mais aussi esthétique sur ce qu'a été cette expérience de composition. Des choses qui m'ont fait marrer, il y en a eu beaucoup honnêtement. pas mal rigolé pendant toute cette semaine en fait il dévoie ya plein de moments où j'ai pu attendre pendant cinq minutes devant une horloge qui est sonné que d'avoir juste un petit ding on tire sur un tirant d'orgue et puis qu'on a l'impression de se retrouver avec un klaxon de deux voitures alors que la paix du tout sa vie par voilà quand même chose comme ça ouais il ya aussi beaucoup d'enregistrements qu'on était drôle je crois Alors forcément quand j'ai dû passer un bon quart d'heure enregistré des grincements de parquet en chaussettes, à me balader partout, à appuyer sur toutes les différentes lattes et tout, ta pointe de vue extérieure ça peut être un peu légèrement cocasse. Mais il y a aussi d'autres trucs, j'ai passé pas mal de temps sur une porte, qui m'a donné un grincement absolument magnifique, et je me rappelle avoir un peu un sourire en jauge, parce que personne n'imagine qu'une porte peut donner autant de richesse et de sonorité. Donc voilà, j'ai pu explorer beaucoup de choses comme ça. Mes moments préférés ? Je crois, en fait, le premier son que j'ai enregistré. il me semble que c'était du coup sur les toits de Versailles à enregistrer les cloches de Versailles et globalement quand on est sur les toits de Versailles on en garde plutôt un bon souvenir c'était un peu le déclenchement et en même temps c'était hyper fort visuellement tout était assez assez impressionnant donc ça j'en garde un très bon souvenir après le moment où j'ai pu découvrir Comment je pouvais utiliser l'orgue de manière différente, nouvelle, en activant les tyrans en même temps que j'étais en train de jouer et qui a directement, mais à l'instant sorti, la mélodie qui reste vraiment dans le morceau et qui m'a fait me lancer vraiment dans la composition du morceau, ça a été un moment décisif et extrêmement important et assez fort aussi. Il y a une histoire qui se crée en fait, pendant toutes ces journées de composition, il y a une histoire qui se crée et du coup... Forcément, elle se retrouve déjà naturellement dans les morceaux et j'ai en plus envie de raconter cette histoire. Au-delà d'un morceau, il y a une sorte de narration qui se crée, d'évolution, de rencontres sonores et autres. Du coup, j'ai des gens qui ont vécu aussi ce voyage-là et qui m'envoient des messages en disant que ça les a beaucoup touchés parce que ça leur permet de se rappeler beaucoup de choses. Ils se sont totalement retrouvés dans cet univers, dans cette ambiance. Et j'espère que je peux faire ça aussi avec Versailles, que quelqu'un qui connaît le château, qui vient de le visiter, qui vient de le découvrir, puisse se retrouver aussi totalement dans cette musique et que ça puisse lui rappeler un peu le moment qu'il a passé à l'intérieur. C'était une chance folle. Moi, j'ai passé une semaine géniale, honnêtement. C'était hyper fort. En plus, je ne m'attendais pas à être autant... au calme et pouvoir autant profiter d'un environnement comme ça assez fou. Et j'en suis totalement nostalgique aujourd'hui en y repensant. Donc, ça a été très, très agréable.