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Vie de château

Saycet - Création d'une musique électronique avec les sons du château de Versailles

Saycet - Création d'une musique électronique avec les sons du château de Versailles

34min |18/06/2021
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34min |18/06/2021
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Description

Saycet à Versailles : naissance de Messa Solaris
Et si le Château de Versailles devenait un instrument de musique ? Dans ce podcast, le compositeur et producteur de musique électronique Saycet (Pierre Lefeuvre) nous entraîne dans une aventure sonore inédite au cœur du château de Versailles. Pendant sept jours et sept nuits, il investit les lieux vides, silencieux, majestueux. Objectif : réinterpréter son morceau Solaris à partir des sons, résonances et acoustiques du château. Ainsi naît Messa Solaris - une œuvre hybride, sacrée et lumineuse, façonnée à partir de Versailles lui-même.


Chaque pièce devient un studio. La Chapelle royale, avec son orgue ancien accordé en 421 Hz. La Galerie des Glaces, aux réverbérations éclatantes. Le Salon d’Hercule, acoustique et boisé. L’Escalier Gabriel, lieu de passage devenu chambre d’écho. Saycet écoute, capte, teste. Il travaille avec une organiste classique, Alexandra Bartfeld, et le chœur Les Métaboles, dirigé par Léo Warynski, pour donner corps à cette réécriture acoustique. Son arpège électronique d’origine, créé sur un synthétiseur analogique, est transposé sur l’orgue baroque, pendant que les voix résonnent avec solennité dans les galeries du château.

« Je ne voulais pas faire de la musique électronique. Et au final, je sors une œuvre à 80% acoustique... façonnée à partir du château lui-même », confie Saycet. Tout, jusqu’aux effets sonores, est infusé de Versailles. Grâce à des empreintes de réverbération, même les traitements numériques sont imprégnés des lieux. Chaque clap, chaque souffle, chaque silence devient un matériau précieux.

Saycet - Messa Solaris n’est pas un simple remix. C’est une œuvre née d’un lieu, d’un symbole, d’un imaginaire. Un dialogue entre passé et présent, entre architecture et musique, entre sacré et électronique. Une exploration sensible qui fait de Versailles non plus un décor, mais un véritable acteur de la création.

Le clip de Messa Solaris est à découvrir sur la chaîne YouTube du Château de Versailles.
Les images du making-of sont disponibles sur www.chateauversailles.fr
Retrouvez la musique électronique de Saycet sur YouTube https://youtu.be/gLbcEveo7Co?si=MUeU3F7eTP4TvHvO


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Saycet Versailles, un podcast du Château de Versailles. Aujourd'hui, nous vous proposons de découvrir les coulisses de la rencontre entre le compositeur de musique électronique Saycet et le Château de Versailles. Invité à passer 7 jours et 7 nuits en immersion complète dans le château, le musicien crée une adaptation acoustique de son titre Solaris en utilisant l'univers sonore de Versailles. C'est ainsi que naît Messa Solaris. une messe du soleil. De la Galerie des Glaces à la Chapelle Royale, de l'Escalier Gabriel à la Galerie des Batailles, la musique de Saïsette se mêle à la puissance des lieux. Habituellement appréhendée par le regard, le château de Versailles résonne et s'écoute au rythme de cette musique majestueuse.

  • Speaker #1

    Je suis Pierre, Pierre Lefeuvre. Producteur de musique électronique, compositeur du projet Saïs 7. J'ai commencé à faire de la musique assez tôt, vers 5 ans. Il se trouve que mon père est un musicien, un instrumentiste amateur. Et quand j'étais petit, il a acheté un synthé en fait. J'étais tout le temps sur le synthé. Donc très tôt, je devais avoir 5-6 ans, j'ai fait de la guitare. Puis après j'ai commencé à essayer d'être DJ, donc j'ai commencé à mixer. Et il s'est posé la question de savoir ce que j'allais faire après le bac. J'ai pris un métier qui était très proche de mes passions en fait, donc du coup j'ai dit à mes parents, ah mais il faudrait peut-être être ingénieur du son. J'ai fait mon BTS et... Il se trouve que je n'ai jamais exercé ce métier, parce que directement après, j'ai commencé à faire de la musique. Alors, CY7 vient en fait de... On est en 2003, je fais un stage de fin d'études dans le son. Je suis stagiaire d'un mixeur cinéma qui s'appelle Vincent Arnardi, qui est le mixeur de Jean-Pierre Jeunet. Donc, on s'entend super bien, c'est un mec en or, quelqu'un de très généreux en fait. Dans cette longue tradition des métiers d'artisanat, c'est quelqu'un qui aime partager son savoir, qui aime transmettre. Je suis son stagiaire, je me mets dans un coin, je regarde comment il mixe des films. Il me pose beaucoup de questions et au bout d'un moment il me dit « Toi tu veux faire quoi dans la vie ? Tu veux être mixeur de films ? » Et je lui dis « Ah non pas du tout, je trouve ça super, ça m'intéresse beaucoup, mais j'aimerais bien faire du design sonore dans le cinéma. » Parce que c'était la voix, le... le métier sécurisé que je m'étais permis, entre guillemets. Et à la fois, j'aimerais bien faire de la musique. Et il me regarde et il me dit, mais je t'arrête tout de suite, tu ne pourras pas faire les deux. Donc moi, je ferai toi. Je ferai un choix dès maintenant parce que ça va être très compliqué pour toi de cumuler deux métiers qui demandent autant de temps, en fait. Et comme un clin d'œil, il me fait... Bon bah déjà, t'as déjà un pied dans le cinéma finalement puisque t'es déjà stagiaire dans un gros studio avec moi. Il m'a dit je ferais toi, je prendrais la musique parce que c'est la voie la plus difficile donc tant qu'à faire. Et donc voilà, je le quitte à ce moment-là. Le stage se termine un peu sur cette discussion. Et 4-5 mois après en fait, il m'appelle et il me dit écoute je suis sur un film de Claudie Ausha. Il y a une scène de boîte de nuit, on n'a pas de musique et il me faut une musique absolument là. Est-ce que tu... Ça te dirait de faire un essai ? C'est rémunéré, tu seras inscrit à la SACEM. Mais bon, il faut que ça plaise à Claudie Ausha et à Chantal Lobby. C'était un film de Chantal Lobby. Et donc du coup, j'ai fait l'essai. Je l'ai envoyé à Vincent. Donc Claudie Ausha a écouté, Chantal Lobby a écouté, ça a été validé. Il me fallait un nom. Et en fait, j'étais en panique, je n'avais pas de nom. Je me baladais en fait dans le département égyptologie du Louvre. J'écoutais la musique justement de ce film. Et comme un espèce de challenge, je me suis dit bon bah là t'es un peu dans l'impasse. Le prochain mot qui va se mettre devant tes yeux, ça va être le nom de ton projet. Et mes yeux sont posés devant Saïset. C'était un général de RAM 16-2, mais ça je l'ai su après parce qu'en fait c'était très instinctif. J'ai fait bon ben ça, ça va être mon nom. Et donc j'ai regardé, ça s'écrit S-A-I-T-R-E-M-A-S-E-T. Donc voilà, je l'ai modifié. Et puis j'aimais bien le fait que ça ne veuille rien dire. Je pense que si on tape ça I7 avec l'orthographe normale... Je pense qu'on trouve juste la référence du Louvre, ça doit être un général un peu inconnu. Donc voilà, je suis un peu laissé ça au hasard, mais du coup, je l'ai gardé. De fil en aiguille, je me retrouve à travailler dans un vidéoclub à mi-temps. Et moi, en fait, ce que je faisais, c'est que je diffusais ma musique le soir. En fait, je testais la musique que je faisais sur les clients. Juste voir leurs réactions. Un jour, il y a un client qui vient me voir et qui me dit « quelle musique ça ? Ça vient de quel film ? » J'aime bien. Et donc, je dis à ce client « c'est moi en fait, c'est mes productions que je fais. J'ai un mi-temps, donc c'est de l'autre côté, je fais ça. » Et ce monsieur me dit « c'est marrant, je suis sélectionneur du Printemps de Bourges. » Et je m'allège des artistes et j'aime vraiment beaucoup et j'aimerais bien que tu me donnes un CD. Donc je lui ai donné un CD. À l'époque, ce n'est pas mon premier album, c'est les compositions avant mon premier album. Et sur ce CD-là, il y a un morceau qui s'appelle Chromatic Bird qui est sur mon premier album. Et il revient vers moi le lendemain et il me dit « mais ce morceau-là, je l'aime vraiment bien et j'aimerais bien tenter un concours » . Il se trouve qu'on est sélectionné à ce concours, donc du jour au lendemain, je me retrouve avec un CD distribué à 70 000 exemplaires en France, à tous les journalistes, ce qui devient le tremplin de mon premier album puisque j'ai une mise en avant de la presse et mon manager en profite pour sortir mon album, mon premier album « One Day At Home » l'année d'après. On est à la fin du premier confinement, donc en juin, mai-juin 2020. Je reçois un message très formel. du château et à la fois sur un réseau qui ne l'est absolument pas, je reçois sur Instagram, mais c'est très irréel. Je suis sur le parking d'un supermarché, je reçois un message du château, je ne comprends pas vraiment. La prise de contact se fait très très rapidement, pratiquement une demi-heure après, je suis au téléphone avec… avec le château. Et là, directement, je me sens un peu dépassé par la chose, par l'emblème en fait. Je sais ce que je veux faire. J'ai un morceau qui s'appelle Solaris qui est sur mon album, qui est très électronique et comme un espèce de hasard, et à la fin, c'est quand même dingue. Je me dis mais c'est marrant, j'ai un morceau qui est autour du soleil. je vais dans le château qui est autour du soleil il faut absolument que je refasse ce morceau là Et j'arrive et je commence à découvrir les lieux et là je me rends compte que c'est encore peut-être plus impressionnant. J'ai surtout l'immensité des lieux qui résonnent musicalement, parce qu'il y a des réverbes assez incroyables dans le château. Dans la chapelle, je me dis, on va faire quelque chose avec cette orgue-là. Ça va être fou. Est-ce que je vais y arriver ? Est-ce que je vais arriver à écrire la partition pour que ça rentre bien ? J'écoute beaucoup, j'écoute les lieux. Et ce qui m'a assez marqué, finalement, c'est que les lieux sont... On pourrait se dire, bon, on rentre dans un château. Et je trouvais les lieux très différents les uns des autres. En fait, l'appréhension que j'ai eue de façon acoustique, elle m'est venue du fait que je l'ai visité vide. Et ça, c'est dingue quand même. C'est quand même fou d'être dans un endroit aussi grand. silencieux. Donc du coup tu peux entendre un peu l'acoustique de chaque pièce, sachant que les pièces sont faites de matériaux différents, il y a des pièces qui sont faites entièrement en bois, le Salon d'Hercule par exemple, c'est une pièce qui peut paraître anodine quand on déambule dans le château et qu'il y a plein de gens et qu'on est au début de la visite surtout parce que c'est une pièce un petit peu de passage, et qu'on se retrouve tout seul au milieu de la pièce, et on se dit mais en fait c'est gigantesque ! Cette pièce est gigantesque, il y a une acoustique de fou. une espèce de reverb naturel qu'on se met au milieu, on claque des doigts, il y a une espèce de réverbération, de délai, c'est hyper haut de plafond. Et juste après on passe, parce que c'est pas très loin, on passe à la chapelle royale, qui est toute en pierre, qui a une... enfin... avec une réverbération très diffuse, où limite on n'entend pas distinctement ce que dit l'autre s'il est à 10 mètres. En tout cas, je sais que je sors de cette visite, je veux une chorale. Je veux un chœur parce que je me dis, mais l'acoustique des lieux... Donc voilà, après on a visité beaucoup de lieux, donc il y a des lieux qui se prêtaient plus ou moins à ça. Mais c'est vrai que je n'avais jamais vraiment réalisé, je n'avais jamais pris en fait l'angle, visualiser la chose de façon sonore avant. Surtout quand c'est vide. Quand c'est vide, ça saute aux yeux, ça saute aux oreilles plutôt, mais c'est assez... C'est encore plus impressionnant. Solaris, c'est un morceau qui s'est fait autour d'un arpège. Et il se trouve qu'au bout d'un moment, il se passe un accident, comme beaucoup d'expérimentations, où l'arpège commence un peu à sauter, on ne sait plus vraiment si les notes sont frontales ou pas, et j'arrive sur un motif qui pour moi est très solaire. Mais je voulais pas appeler le morceau soleil, sun. C'est venu ce film de Tarkovsky qui s'appelle Solaris, qui m'a beaucoup marqué. C'est ma première ébauche de mon quatrième album. C'est un morceau qui est très important, parce que c'est la première pierre, on va dire, de l'album à venir. Je sors d'un album beaucoup plus pop, avec du chant, et je veux aller vers quelque chose de plus... un peu plus mental, plus intime et à la fois peut-être un peu plus violent, réassumer en tout cas ou me réapproprier mes origines électroniques, donc rajouter vraiment un univers très électronique à la chose. Donc je suis dans un morceau avec beaucoup de matière électronique, avec un tempo binaire en 4x4, essayer de trouver en fait un... Comment la bier en fait ? Comment bier un boom, boom, boom, boom, avec mes sensibilités harmoniques, avec la contrainte étant le boom boom et cet arpège que j'ai fait avec cette espèce de bug de synthé que j'ai aimé et construire quelque chose autour de ça. L'objectif de cet album-là, c'est d'être sur des compositions qui sont très électroniques et de les transposer en acoustique. Et donc là, Versailles me donne l'occasion. J'ai ce message, je vais au château, je vois cette orgue, je vais avoir l'opportunité d'adapter, de faire ce que je voulais faire avant, mais dans des conditions qui sont quand même hors du commun, dans tous les sens du terme. Et le lieu va m'aider, c'est le lieu qui va m'inspirer ça. Transposer, passer de la version du Solaris à Messa Solaris, Messa Solaris étant la version de Versailles acoustique. Je suis parti de la même chose que pour Solari, c'est que ça part d'un arpège. Donc je me suis dit, on va essayer de transposer l'arpège qui a été fait avec ce synthé, un Juno 106. C'est quand même drôle de se dire qu'on transpose un arpège fait avec un Juno 106 sur l'orgue de la chapelle royale. Donc il n'y a pas 36 solutions, il faut l'essayer. Donc au départ, l'arpège est dans ma session. informatique, je prends un son d'orgue qui se rapproche le plus de celui de la chapelle royale. Donc je cherche des banques de son parce que je ne peux pas le tester comme ça directement. Donc je teste d'abord cet arpège sur un orgue. Je vois si ça marche ou pas. Ça marche. Il faut le travailler, mais en tout cas, le process marche. je vais à la chapelle, on me fait écouter l'orgue, je me rends compte que l'orgue n'est pas dans la tonalité du tout contemporaine. L'orgue au la, il est à 421 hertz au la, le la en fait contemporain est à 440. Donc du coup je me dis, il va falloir que je vois si ça marche. Alors oui, ça marchera, parce que les écarts de notes c'est le même système tempéré, donc les écarts de notes feront que ça marchera, mais il faut quand même que j'ai dans ma tête le fait que On n'est pas du tout dans la même tonalité et il faudra que je compose toute ma maquette que je vais proposer à Versailles avant l'enregistrement dans cette tonalité-là, donc à 421 en là, donc il faut que je détune tous mes instruments, moi ici. Versailles ne m'a donné aucune consigne, à part le fait qu'on ait une semaine. Artistiquement parlant, j'avais une liberté totale. Et à la fois, bizarrement, c'est que je ne voulais pas faire de la musique électronique. Et au final, je sors une œuvre qui est... à 80% acoustique. Il y a un synthé qui est là pour porter le tout vers la fin. Mais toute l'acoustique provient de Versailles. On a eu la chance de le faire à un moment donné où le château était fermé. Prise de contact, premier confinement. Enregistrement, deuxième confinement. Donc on est au deuxième confinement. On est sur une semaine où le château est fermé. Donc à la base, on ne devait y aller que la nuit. Et là, on y a accès aussi le jour. Entendre le château de Versailles vide la nuit, c'est très impressionnant, mais alors l'entendre vide le jour, c'est encore plus étrange parce que... Enfin, voilà. Donc, sur Messa Solaris, pour la partie artistique, j'ai travaillé avec Benoît Walter qui a arrangé le chœur. J'ai écrit les lignes de chœur, mais il me fallait quelqu'un qui connaissait vraiment la musique contemporaine classique. Et Benoît Walter était l'homme de la situation. et qui travaillait main dans la main avec le chœur Les Métaboles, qui était dirigé par Léo Varinsky. Pour la partie de l'orgue, j'ai travaillé avec une organiste russe qui s'appelle Alexandra Barthfeld, qui est assez jeune, donc qui a une ouverture d'esprit curieuse et qui était assez enthousiaste à l'idée d'adapter un morceau électronique à l'orgue. Et on a collaboré bien en amont, ça a été assez passionnant. Parce qu'elle m'a vraiment fait découvrir un instrument que je ne connaissais pas. Et via ces remarques, on a été beaucoup plus loin que ce que je voulais à la base. Donc voilà, il y a eu vraiment deux pôles de collaboration acoustique. L'orgue d'un côté, la chorale, le chœur de l'autre. Et après, techniquement parlant, j'avais toute mon équipe. Il y avait Thibaut Jamin qui faisait la régie. Sébastien Canasse qui était ingénieur du son et qui m'aidait justement à prendre les acoustiques des pièces, à choisir aussi les pièces dans lesquelles on allait puisque je voulais aussi que le chœur, techniquement parlant, on ne pouvait pas l'enregistrer dans toutes les pièces parce que ça demande beaucoup de... une grosse régie et qu'on n'avait pas non plus... Le but du jeu en fait, moi je voulais faire les empreintes sonores de chaque pièce. qu'on avait visité. C'est un peu mon obsession. Une empreinte sonore, c'est simple, on va dans une pièce, on fait un clap, on enregistre ce clap, et moi je récupère ce clap dans mon logiciel, dans mon ordinateur, et je prends des reverbs à convolution et je mets ce clap dans une reverb spéciale, et on se retrouve avec la reverb de l'endroit. Donc c'est-à-dire que le chœur, je pouvais l'enregistrer physiquement dans la galerie basse. mais la reverb c'est celle de la Guerrilla des Glaces. Donc voilà, et donc via ces empreintes sonores on a pu aussi teinter le tom qu'on entend et aussi mon synthé à la fin. Donc en fait même les effets qu'il y a sur Messa Solaris sont faits à partir d'éléments du château. En fait moi j'ai composé de façon assez instinctive, mais dans l'orgue Alexandra m'a dit mais ça on peut pas le jouer en fait, il y a des choses qu'on ne pourra pas jouer humainement parlant, je n'ai pas quatre pieds, je n'ai pas quatre mains et ce n'est pas possible. Donc on a pris le parti de séparer quelquefois en fréquence les... les enregistrements et tout le pédalier on l'a pris à part par exemple donc toutes les basses fréquences on les a pris à part pour avoir le pour moi aussi que je puisse les retraiter aussi de qu'elle soit pas mélangé avec les arpèges ou qu'elle soit pas mais il y avait des choses qui étaient jouables en même temps mais que j'ai on a préféré séparer pour que derrière dans la post-production je puisse avoir moi la main sur la matière sur la matière de pour déjà exprimé au mieux la basse et le sub de l'orgue. On a fait la même chose, mais pareil, dans un esprit vraiment de mixage et de précision. J'ai fait la même chose pour le chœur, où on a enregistré chaque choriste en élément. En fait, ils chantaient tous ensemble, donc bien sûr, on a une prise d'ensemble. Mais ils ont tous aussi un micro indépendant, où on peut les séparer les uns des autres, pour pouvoir justement, à des moments, mettre l'alto ou la soprano devant, ou carrément le basse. Le basse en avant. L'alto, le soprano, le ténor. le basse c'était un clin d'oeil il fallait pas l'appeler Solaris version Versailles il y avait un choeur On faisait ça dans sa partie de la chapelle royale, donc le clin d'œil c'était d'en faire la Messe du Soleil. C'est l'emblème du château de Versailles, le soleil. Donc c'est assez... Enfin, c'est un clin d'œil, c'est un sourire, un peu au symbole du château qui était, sans le faire exprès à la base, un morceau de mon album, et qui est un peu la réunion des deux. Comme beaucoup de projets musicaux, j'ai une équipe avec moi que je connais depuis très longtemps. J'ai l'habitude de travailler entre guillemets en famille, dans le sens où l'équipe qui est venue enregistrer, c'est l'équipe qui vient avec moi en concert ou qui fait partie du studio quand je travaille. C'était assez bon enfant. des moments où... où Alexandra commence à nous jouer Pirates des Caraïbes à l'orgue, après beaucoup de pression, parce qu'il fallait qu'elle joue sur un métronome, parce que tout était écrit en amont, donc il y avait beaucoup de moments où on était quand même très concentrés, et où on lâchait un peu les chiens de façon un peu improbable. J'ai une photo où je vois le chœur qui sort de la galerie et c'est hyper beau à voir. Le chœur hyper enthousiaste parce que je pense qu'ils ont vraiment aimé l'expérience et qui se dirige dehors vers l'escalier Gabriel et qui commence à danser et à chanter dans la cour. Et d'un coup, je ne sais pas où je suis en fait. Et puis bon, le chœur c'est... C'est absolument pas méchant, c'est même très gentil, c'est des enfants. Ils chantent, c'est la vie, ça s'exprime de partout, entre les deux prises, c'est assez jovial et tout. Et je vois des espèces de formes comme ça, en train de danser, chanter, entre deux pièces. C'était assez rigolo, sur la photo c'est assez rigolo en tout cas, de me remémorer ça. En fait, oui, le travail s'est fait en trois étapes. Il y a la pré-production en studio en maquette, que j'ai proposée à Versailles, qui a validé la chose, et que j'ai proposée surtout à Alexandra et au Metabol pour voir si c'était faisable techniquement. Le travail in situ, donc les prises de son sur place et vidéo. Et après, toute la post-production où il faut... Tout mettre ensemble parce que forcément on n'a pas enregistré la chorale en même temps que l'orgue. La chorale on l'a enregistrée plusieurs fois, l'orgue aussi. Donc il faut mixer tout ça et que ça rentre bien. Donc mettre aussi les bonnes reverbs aux beaux endroits. Donc là il y a eu un travail de plusieurs mois, enfin un mois ou deux, deux mois. Mais ça solarise en trois mots. C'est organique, contemporain. et sacré. Je fais une musique qui est assez... qui est basée sur un sentiment de nostalgie. Alors après, elle peut faire... Après, je ne pourrais pas dire que ce soit triste parce que ce n'est pas le mot. Parce que je pense qu'elle est lumineuse aussi. Elle est pleine d'espoir, peut-être pour certains. Mais il y a ce sentiment toujours de nostalgie ou de spleen, on va dire.

  • Speaker #0

    Merci à tous d'avoir écouté ce récit et de vous être plongé dans les coulisses de cette création musicale. Nous espérons que cela vous a ravi les oreilles. Pour allier le son à l'image, retrouvez le clip de Messa Solaris sur la chaîne YouTube du Château de Versailles et les photos du making-of sur le site www.chateauversailles.fr. Vous pouvez également retrouver les autres musiques de Saycet sur sa chaîne YouTube et sur les plateformes d'écoute musicale. Ce podcast vous a été proposé par le Château de Versailles, avec la participation de Saycet.

Description

Saycet à Versailles : naissance de Messa Solaris
Et si le Château de Versailles devenait un instrument de musique ? Dans ce podcast, le compositeur et producteur de musique électronique Saycet (Pierre Lefeuvre) nous entraîne dans une aventure sonore inédite au cœur du château de Versailles. Pendant sept jours et sept nuits, il investit les lieux vides, silencieux, majestueux. Objectif : réinterpréter son morceau Solaris à partir des sons, résonances et acoustiques du château. Ainsi naît Messa Solaris - une œuvre hybride, sacrée et lumineuse, façonnée à partir de Versailles lui-même.


Chaque pièce devient un studio. La Chapelle royale, avec son orgue ancien accordé en 421 Hz. La Galerie des Glaces, aux réverbérations éclatantes. Le Salon d’Hercule, acoustique et boisé. L’Escalier Gabriel, lieu de passage devenu chambre d’écho. Saycet écoute, capte, teste. Il travaille avec une organiste classique, Alexandra Bartfeld, et le chœur Les Métaboles, dirigé par Léo Warynski, pour donner corps à cette réécriture acoustique. Son arpège électronique d’origine, créé sur un synthétiseur analogique, est transposé sur l’orgue baroque, pendant que les voix résonnent avec solennité dans les galeries du château.

« Je ne voulais pas faire de la musique électronique. Et au final, je sors une œuvre à 80% acoustique... façonnée à partir du château lui-même », confie Saycet. Tout, jusqu’aux effets sonores, est infusé de Versailles. Grâce à des empreintes de réverbération, même les traitements numériques sont imprégnés des lieux. Chaque clap, chaque souffle, chaque silence devient un matériau précieux.

Saycet - Messa Solaris n’est pas un simple remix. C’est une œuvre née d’un lieu, d’un symbole, d’un imaginaire. Un dialogue entre passé et présent, entre architecture et musique, entre sacré et électronique. Une exploration sensible qui fait de Versailles non plus un décor, mais un véritable acteur de la création.

Le clip de Messa Solaris est à découvrir sur la chaîne YouTube du Château de Versailles.
Les images du making-of sont disponibles sur www.chateauversailles.fr
Retrouvez la musique électronique de Saycet sur YouTube https://youtu.be/gLbcEveo7Co?si=MUeU3F7eTP4TvHvO


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Saycet Versailles, un podcast du Château de Versailles. Aujourd'hui, nous vous proposons de découvrir les coulisses de la rencontre entre le compositeur de musique électronique Saycet et le Château de Versailles. Invité à passer 7 jours et 7 nuits en immersion complète dans le château, le musicien crée une adaptation acoustique de son titre Solaris en utilisant l'univers sonore de Versailles. C'est ainsi que naît Messa Solaris. une messe du soleil. De la Galerie des Glaces à la Chapelle Royale, de l'Escalier Gabriel à la Galerie des Batailles, la musique de Saïsette se mêle à la puissance des lieux. Habituellement appréhendée par le regard, le château de Versailles résonne et s'écoute au rythme de cette musique majestueuse.

  • Speaker #1

    Je suis Pierre, Pierre Lefeuvre. Producteur de musique électronique, compositeur du projet Saïs 7. J'ai commencé à faire de la musique assez tôt, vers 5 ans. Il se trouve que mon père est un musicien, un instrumentiste amateur. Et quand j'étais petit, il a acheté un synthé en fait. J'étais tout le temps sur le synthé. Donc très tôt, je devais avoir 5-6 ans, j'ai fait de la guitare. Puis après j'ai commencé à essayer d'être DJ, donc j'ai commencé à mixer. Et il s'est posé la question de savoir ce que j'allais faire après le bac. J'ai pris un métier qui était très proche de mes passions en fait, donc du coup j'ai dit à mes parents, ah mais il faudrait peut-être être ingénieur du son. J'ai fait mon BTS et... Il se trouve que je n'ai jamais exercé ce métier, parce que directement après, j'ai commencé à faire de la musique. Alors, CY7 vient en fait de... On est en 2003, je fais un stage de fin d'études dans le son. Je suis stagiaire d'un mixeur cinéma qui s'appelle Vincent Arnardi, qui est le mixeur de Jean-Pierre Jeunet. Donc, on s'entend super bien, c'est un mec en or, quelqu'un de très généreux en fait. Dans cette longue tradition des métiers d'artisanat, c'est quelqu'un qui aime partager son savoir, qui aime transmettre. Je suis son stagiaire, je me mets dans un coin, je regarde comment il mixe des films. Il me pose beaucoup de questions et au bout d'un moment il me dit « Toi tu veux faire quoi dans la vie ? Tu veux être mixeur de films ? » Et je lui dis « Ah non pas du tout, je trouve ça super, ça m'intéresse beaucoup, mais j'aimerais bien faire du design sonore dans le cinéma. » Parce que c'était la voix, le... le métier sécurisé que je m'étais permis, entre guillemets. Et à la fois, j'aimerais bien faire de la musique. Et il me regarde et il me dit, mais je t'arrête tout de suite, tu ne pourras pas faire les deux. Donc moi, je ferai toi. Je ferai un choix dès maintenant parce que ça va être très compliqué pour toi de cumuler deux métiers qui demandent autant de temps, en fait. Et comme un clin d'œil, il me fait... Bon bah déjà, t'as déjà un pied dans le cinéma finalement puisque t'es déjà stagiaire dans un gros studio avec moi. Il m'a dit je ferais toi, je prendrais la musique parce que c'est la voie la plus difficile donc tant qu'à faire. Et donc voilà, je le quitte à ce moment-là. Le stage se termine un peu sur cette discussion. Et 4-5 mois après en fait, il m'appelle et il me dit écoute je suis sur un film de Claudie Ausha. Il y a une scène de boîte de nuit, on n'a pas de musique et il me faut une musique absolument là. Est-ce que tu... Ça te dirait de faire un essai ? C'est rémunéré, tu seras inscrit à la SACEM. Mais bon, il faut que ça plaise à Claudie Ausha et à Chantal Lobby. C'était un film de Chantal Lobby. Et donc du coup, j'ai fait l'essai. Je l'ai envoyé à Vincent. Donc Claudie Ausha a écouté, Chantal Lobby a écouté, ça a été validé. Il me fallait un nom. Et en fait, j'étais en panique, je n'avais pas de nom. Je me baladais en fait dans le département égyptologie du Louvre. J'écoutais la musique justement de ce film. Et comme un espèce de challenge, je me suis dit bon bah là t'es un peu dans l'impasse. Le prochain mot qui va se mettre devant tes yeux, ça va être le nom de ton projet. Et mes yeux sont posés devant Saïset. C'était un général de RAM 16-2, mais ça je l'ai su après parce qu'en fait c'était très instinctif. J'ai fait bon ben ça, ça va être mon nom. Et donc j'ai regardé, ça s'écrit S-A-I-T-R-E-M-A-S-E-T. Donc voilà, je l'ai modifié. Et puis j'aimais bien le fait que ça ne veuille rien dire. Je pense que si on tape ça I7 avec l'orthographe normale... Je pense qu'on trouve juste la référence du Louvre, ça doit être un général un peu inconnu. Donc voilà, je suis un peu laissé ça au hasard, mais du coup, je l'ai gardé. De fil en aiguille, je me retrouve à travailler dans un vidéoclub à mi-temps. Et moi, en fait, ce que je faisais, c'est que je diffusais ma musique le soir. En fait, je testais la musique que je faisais sur les clients. Juste voir leurs réactions. Un jour, il y a un client qui vient me voir et qui me dit « quelle musique ça ? Ça vient de quel film ? » J'aime bien. Et donc, je dis à ce client « c'est moi en fait, c'est mes productions que je fais. J'ai un mi-temps, donc c'est de l'autre côté, je fais ça. » Et ce monsieur me dit « c'est marrant, je suis sélectionneur du Printemps de Bourges. » Et je m'allège des artistes et j'aime vraiment beaucoup et j'aimerais bien que tu me donnes un CD. Donc je lui ai donné un CD. À l'époque, ce n'est pas mon premier album, c'est les compositions avant mon premier album. Et sur ce CD-là, il y a un morceau qui s'appelle Chromatic Bird qui est sur mon premier album. Et il revient vers moi le lendemain et il me dit « mais ce morceau-là, je l'aime vraiment bien et j'aimerais bien tenter un concours » . Il se trouve qu'on est sélectionné à ce concours, donc du jour au lendemain, je me retrouve avec un CD distribué à 70 000 exemplaires en France, à tous les journalistes, ce qui devient le tremplin de mon premier album puisque j'ai une mise en avant de la presse et mon manager en profite pour sortir mon album, mon premier album « One Day At Home » l'année d'après. On est à la fin du premier confinement, donc en juin, mai-juin 2020. Je reçois un message très formel. du château et à la fois sur un réseau qui ne l'est absolument pas, je reçois sur Instagram, mais c'est très irréel. Je suis sur le parking d'un supermarché, je reçois un message du château, je ne comprends pas vraiment. La prise de contact se fait très très rapidement, pratiquement une demi-heure après, je suis au téléphone avec… avec le château. Et là, directement, je me sens un peu dépassé par la chose, par l'emblème en fait. Je sais ce que je veux faire. J'ai un morceau qui s'appelle Solaris qui est sur mon album, qui est très électronique et comme un espèce de hasard, et à la fin, c'est quand même dingue. Je me dis mais c'est marrant, j'ai un morceau qui est autour du soleil. je vais dans le château qui est autour du soleil il faut absolument que je refasse ce morceau là Et j'arrive et je commence à découvrir les lieux et là je me rends compte que c'est encore peut-être plus impressionnant. J'ai surtout l'immensité des lieux qui résonnent musicalement, parce qu'il y a des réverbes assez incroyables dans le château. Dans la chapelle, je me dis, on va faire quelque chose avec cette orgue-là. Ça va être fou. Est-ce que je vais y arriver ? Est-ce que je vais arriver à écrire la partition pour que ça rentre bien ? J'écoute beaucoup, j'écoute les lieux. Et ce qui m'a assez marqué, finalement, c'est que les lieux sont... On pourrait se dire, bon, on rentre dans un château. Et je trouvais les lieux très différents les uns des autres. En fait, l'appréhension que j'ai eue de façon acoustique, elle m'est venue du fait que je l'ai visité vide. Et ça, c'est dingue quand même. C'est quand même fou d'être dans un endroit aussi grand. silencieux. Donc du coup tu peux entendre un peu l'acoustique de chaque pièce, sachant que les pièces sont faites de matériaux différents, il y a des pièces qui sont faites entièrement en bois, le Salon d'Hercule par exemple, c'est une pièce qui peut paraître anodine quand on déambule dans le château et qu'il y a plein de gens et qu'on est au début de la visite surtout parce que c'est une pièce un petit peu de passage, et qu'on se retrouve tout seul au milieu de la pièce, et on se dit mais en fait c'est gigantesque ! Cette pièce est gigantesque, il y a une acoustique de fou. une espèce de reverb naturel qu'on se met au milieu, on claque des doigts, il y a une espèce de réverbération, de délai, c'est hyper haut de plafond. Et juste après on passe, parce que c'est pas très loin, on passe à la chapelle royale, qui est toute en pierre, qui a une... enfin... avec une réverbération très diffuse, où limite on n'entend pas distinctement ce que dit l'autre s'il est à 10 mètres. En tout cas, je sais que je sors de cette visite, je veux une chorale. Je veux un chœur parce que je me dis, mais l'acoustique des lieux... Donc voilà, après on a visité beaucoup de lieux, donc il y a des lieux qui se prêtaient plus ou moins à ça. Mais c'est vrai que je n'avais jamais vraiment réalisé, je n'avais jamais pris en fait l'angle, visualiser la chose de façon sonore avant. Surtout quand c'est vide. Quand c'est vide, ça saute aux yeux, ça saute aux oreilles plutôt, mais c'est assez... C'est encore plus impressionnant. Solaris, c'est un morceau qui s'est fait autour d'un arpège. Et il se trouve qu'au bout d'un moment, il se passe un accident, comme beaucoup d'expérimentations, où l'arpège commence un peu à sauter, on ne sait plus vraiment si les notes sont frontales ou pas, et j'arrive sur un motif qui pour moi est très solaire. Mais je voulais pas appeler le morceau soleil, sun. C'est venu ce film de Tarkovsky qui s'appelle Solaris, qui m'a beaucoup marqué. C'est ma première ébauche de mon quatrième album. C'est un morceau qui est très important, parce que c'est la première pierre, on va dire, de l'album à venir. Je sors d'un album beaucoup plus pop, avec du chant, et je veux aller vers quelque chose de plus... un peu plus mental, plus intime et à la fois peut-être un peu plus violent, réassumer en tout cas ou me réapproprier mes origines électroniques, donc rajouter vraiment un univers très électronique à la chose. Donc je suis dans un morceau avec beaucoup de matière électronique, avec un tempo binaire en 4x4, essayer de trouver en fait un... Comment la bier en fait ? Comment bier un boom, boom, boom, boom, avec mes sensibilités harmoniques, avec la contrainte étant le boom boom et cet arpège que j'ai fait avec cette espèce de bug de synthé que j'ai aimé et construire quelque chose autour de ça. L'objectif de cet album-là, c'est d'être sur des compositions qui sont très électroniques et de les transposer en acoustique. Et donc là, Versailles me donne l'occasion. J'ai ce message, je vais au château, je vois cette orgue, je vais avoir l'opportunité d'adapter, de faire ce que je voulais faire avant, mais dans des conditions qui sont quand même hors du commun, dans tous les sens du terme. Et le lieu va m'aider, c'est le lieu qui va m'inspirer ça. Transposer, passer de la version du Solaris à Messa Solaris, Messa Solaris étant la version de Versailles acoustique. Je suis parti de la même chose que pour Solari, c'est que ça part d'un arpège. Donc je me suis dit, on va essayer de transposer l'arpège qui a été fait avec ce synthé, un Juno 106. C'est quand même drôle de se dire qu'on transpose un arpège fait avec un Juno 106 sur l'orgue de la chapelle royale. Donc il n'y a pas 36 solutions, il faut l'essayer. Donc au départ, l'arpège est dans ma session. informatique, je prends un son d'orgue qui se rapproche le plus de celui de la chapelle royale. Donc je cherche des banques de son parce que je ne peux pas le tester comme ça directement. Donc je teste d'abord cet arpège sur un orgue. Je vois si ça marche ou pas. Ça marche. Il faut le travailler, mais en tout cas, le process marche. je vais à la chapelle, on me fait écouter l'orgue, je me rends compte que l'orgue n'est pas dans la tonalité du tout contemporaine. L'orgue au la, il est à 421 hertz au la, le la en fait contemporain est à 440. Donc du coup je me dis, il va falloir que je vois si ça marche. Alors oui, ça marchera, parce que les écarts de notes c'est le même système tempéré, donc les écarts de notes feront que ça marchera, mais il faut quand même que j'ai dans ma tête le fait que On n'est pas du tout dans la même tonalité et il faudra que je compose toute ma maquette que je vais proposer à Versailles avant l'enregistrement dans cette tonalité-là, donc à 421 en là, donc il faut que je détune tous mes instruments, moi ici. Versailles ne m'a donné aucune consigne, à part le fait qu'on ait une semaine. Artistiquement parlant, j'avais une liberté totale. Et à la fois, bizarrement, c'est que je ne voulais pas faire de la musique électronique. Et au final, je sors une œuvre qui est... à 80% acoustique. Il y a un synthé qui est là pour porter le tout vers la fin. Mais toute l'acoustique provient de Versailles. On a eu la chance de le faire à un moment donné où le château était fermé. Prise de contact, premier confinement. Enregistrement, deuxième confinement. Donc on est au deuxième confinement. On est sur une semaine où le château est fermé. Donc à la base, on ne devait y aller que la nuit. Et là, on y a accès aussi le jour. Entendre le château de Versailles vide la nuit, c'est très impressionnant, mais alors l'entendre vide le jour, c'est encore plus étrange parce que... Enfin, voilà. Donc, sur Messa Solaris, pour la partie artistique, j'ai travaillé avec Benoît Walter qui a arrangé le chœur. J'ai écrit les lignes de chœur, mais il me fallait quelqu'un qui connaissait vraiment la musique contemporaine classique. Et Benoît Walter était l'homme de la situation. et qui travaillait main dans la main avec le chœur Les Métaboles, qui était dirigé par Léo Varinsky. Pour la partie de l'orgue, j'ai travaillé avec une organiste russe qui s'appelle Alexandra Barthfeld, qui est assez jeune, donc qui a une ouverture d'esprit curieuse et qui était assez enthousiaste à l'idée d'adapter un morceau électronique à l'orgue. Et on a collaboré bien en amont, ça a été assez passionnant. Parce qu'elle m'a vraiment fait découvrir un instrument que je ne connaissais pas. Et via ces remarques, on a été beaucoup plus loin que ce que je voulais à la base. Donc voilà, il y a eu vraiment deux pôles de collaboration acoustique. L'orgue d'un côté, la chorale, le chœur de l'autre. Et après, techniquement parlant, j'avais toute mon équipe. Il y avait Thibaut Jamin qui faisait la régie. Sébastien Canasse qui était ingénieur du son et qui m'aidait justement à prendre les acoustiques des pièces, à choisir aussi les pièces dans lesquelles on allait puisque je voulais aussi que le chœur, techniquement parlant, on ne pouvait pas l'enregistrer dans toutes les pièces parce que ça demande beaucoup de... une grosse régie et qu'on n'avait pas non plus... Le but du jeu en fait, moi je voulais faire les empreintes sonores de chaque pièce. qu'on avait visité. C'est un peu mon obsession. Une empreinte sonore, c'est simple, on va dans une pièce, on fait un clap, on enregistre ce clap, et moi je récupère ce clap dans mon logiciel, dans mon ordinateur, et je prends des reverbs à convolution et je mets ce clap dans une reverb spéciale, et on se retrouve avec la reverb de l'endroit. Donc c'est-à-dire que le chœur, je pouvais l'enregistrer physiquement dans la galerie basse. mais la reverb c'est celle de la Guerrilla des Glaces. Donc voilà, et donc via ces empreintes sonores on a pu aussi teinter le tom qu'on entend et aussi mon synthé à la fin. Donc en fait même les effets qu'il y a sur Messa Solaris sont faits à partir d'éléments du château. En fait moi j'ai composé de façon assez instinctive, mais dans l'orgue Alexandra m'a dit mais ça on peut pas le jouer en fait, il y a des choses qu'on ne pourra pas jouer humainement parlant, je n'ai pas quatre pieds, je n'ai pas quatre mains et ce n'est pas possible. Donc on a pris le parti de séparer quelquefois en fréquence les... les enregistrements et tout le pédalier on l'a pris à part par exemple donc toutes les basses fréquences on les a pris à part pour avoir le pour moi aussi que je puisse les retraiter aussi de qu'elle soit pas mélangé avec les arpèges ou qu'elle soit pas mais il y avait des choses qui étaient jouables en même temps mais que j'ai on a préféré séparer pour que derrière dans la post-production je puisse avoir moi la main sur la matière sur la matière de pour déjà exprimé au mieux la basse et le sub de l'orgue. On a fait la même chose, mais pareil, dans un esprit vraiment de mixage et de précision. J'ai fait la même chose pour le chœur, où on a enregistré chaque choriste en élément. En fait, ils chantaient tous ensemble, donc bien sûr, on a une prise d'ensemble. Mais ils ont tous aussi un micro indépendant, où on peut les séparer les uns des autres, pour pouvoir justement, à des moments, mettre l'alto ou la soprano devant, ou carrément le basse. Le basse en avant. L'alto, le soprano, le ténor. le basse c'était un clin d'oeil il fallait pas l'appeler Solaris version Versailles il y avait un choeur On faisait ça dans sa partie de la chapelle royale, donc le clin d'œil c'était d'en faire la Messe du Soleil. C'est l'emblème du château de Versailles, le soleil. Donc c'est assez... Enfin, c'est un clin d'œil, c'est un sourire, un peu au symbole du château qui était, sans le faire exprès à la base, un morceau de mon album, et qui est un peu la réunion des deux. Comme beaucoup de projets musicaux, j'ai une équipe avec moi que je connais depuis très longtemps. J'ai l'habitude de travailler entre guillemets en famille, dans le sens où l'équipe qui est venue enregistrer, c'est l'équipe qui vient avec moi en concert ou qui fait partie du studio quand je travaille. C'était assez bon enfant. des moments où... où Alexandra commence à nous jouer Pirates des Caraïbes à l'orgue, après beaucoup de pression, parce qu'il fallait qu'elle joue sur un métronome, parce que tout était écrit en amont, donc il y avait beaucoup de moments où on était quand même très concentrés, et où on lâchait un peu les chiens de façon un peu improbable. J'ai une photo où je vois le chœur qui sort de la galerie et c'est hyper beau à voir. Le chœur hyper enthousiaste parce que je pense qu'ils ont vraiment aimé l'expérience et qui se dirige dehors vers l'escalier Gabriel et qui commence à danser et à chanter dans la cour. Et d'un coup, je ne sais pas où je suis en fait. Et puis bon, le chœur c'est... C'est absolument pas méchant, c'est même très gentil, c'est des enfants. Ils chantent, c'est la vie, ça s'exprime de partout, entre les deux prises, c'est assez jovial et tout. Et je vois des espèces de formes comme ça, en train de danser, chanter, entre deux pièces. C'était assez rigolo, sur la photo c'est assez rigolo en tout cas, de me remémorer ça. En fait, oui, le travail s'est fait en trois étapes. Il y a la pré-production en studio en maquette, que j'ai proposée à Versailles, qui a validé la chose, et que j'ai proposée surtout à Alexandra et au Metabol pour voir si c'était faisable techniquement. Le travail in situ, donc les prises de son sur place et vidéo. Et après, toute la post-production où il faut... Tout mettre ensemble parce que forcément on n'a pas enregistré la chorale en même temps que l'orgue. La chorale on l'a enregistrée plusieurs fois, l'orgue aussi. Donc il faut mixer tout ça et que ça rentre bien. Donc mettre aussi les bonnes reverbs aux beaux endroits. Donc là il y a eu un travail de plusieurs mois, enfin un mois ou deux, deux mois. Mais ça solarise en trois mots. C'est organique, contemporain. et sacré. Je fais une musique qui est assez... qui est basée sur un sentiment de nostalgie. Alors après, elle peut faire... Après, je ne pourrais pas dire que ce soit triste parce que ce n'est pas le mot. Parce que je pense qu'elle est lumineuse aussi. Elle est pleine d'espoir, peut-être pour certains. Mais il y a ce sentiment toujours de nostalgie ou de spleen, on va dire.

  • Speaker #0

    Merci à tous d'avoir écouté ce récit et de vous être plongé dans les coulisses de cette création musicale. Nous espérons que cela vous a ravi les oreilles. Pour allier le son à l'image, retrouvez le clip de Messa Solaris sur la chaîne YouTube du Château de Versailles et les photos du making-of sur le site www.chateauversailles.fr. Vous pouvez également retrouver les autres musiques de Saycet sur sa chaîne YouTube et sur les plateformes d'écoute musicale. Ce podcast vous a été proposé par le Château de Versailles, avec la participation de Saycet.

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Saycet à Versailles : naissance de Messa Solaris
Et si le Château de Versailles devenait un instrument de musique ? Dans ce podcast, le compositeur et producteur de musique électronique Saycet (Pierre Lefeuvre) nous entraîne dans une aventure sonore inédite au cœur du château de Versailles. Pendant sept jours et sept nuits, il investit les lieux vides, silencieux, majestueux. Objectif : réinterpréter son morceau Solaris à partir des sons, résonances et acoustiques du château. Ainsi naît Messa Solaris - une œuvre hybride, sacrée et lumineuse, façonnée à partir de Versailles lui-même.


Chaque pièce devient un studio. La Chapelle royale, avec son orgue ancien accordé en 421 Hz. La Galerie des Glaces, aux réverbérations éclatantes. Le Salon d’Hercule, acoustique et boisé. L’Escalier Gabriel, lieu de passage devenu chambre d’écho. Saycet écoute, capte, teste. Il travaille avec une organiste classique, Alexandra Bartfeld, et le chœur Les Métaboles, dirigé par Léo Warynski, pour donner corps à cette réécriture acoustique. Son arpège électronique d’origine, créé sur un synthétiseur analogique, est transposé sur l’orgue baroque, pendant que les voix résonnent avec solennité dans les galeries du château.

« Je ne voulais pas faire de la musique électronique. Et au final, je sors une œuvre à 80% acoustique... façonnée à partir du château lui-même », confie Saycet. Tout, jusqu’aux effets sonores, est infusé de Versailles. Grâce à des empreintes de réverbération, même les traitements numériques sont imprégnés des lieux. Chaque clap, chaque souffle, chaque silence devient un matériau précieux.

Saycet - Messa Solaris n’est pas un simple remix. C’est une œuvre née d’un lieu, d’un symbole, d’un imaginaire. Un dialogue entre passé et présent, entre architecture et musique, entre sacré et électronique. Une exploration sensible qui fait de Versailles non plus un décor, mais un véritable acteur de la création.

Le clip de Messa Solaris est à découvrir sur la chaîne YouTube du Château de Versailles.
Les images du making-of sont disponibles sur www.chateauversailles.fr
Retrouvez la musique électronique de Saycet sur YouTube https://youtu.be/gLbcEveo7Co?si=MUeU3F7eTP4TvHvO


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Saycet Versailles, un podcast du Château de Versailles. Aujourd'hui, nous vous proposons de découvrir les coulisses de la rencontre entre le compositeur de musique électronique Saycet et le Château de Versailles. Invité à passer 7 jours et 7 nuits en immersion complète dans le château, le musicien crée une adaptation acoustique de son titre Solaris en utilisant l'univers sonore de Versailles. C'est ainsi que naît Messa Solaris. une messe du soleil. De la Galerie des Glaces à la Chapelle Royale, de l'Escalier Gabriel à la Galerie des Batailles, la musique de Saïsette se mêle à la puissance des lieux. Habituellement appréhendée par le regard, le château de Versailles résonne et s'écoute au rythme de cette musique majestueuse.

  • Speaker #1

    Je suis Pierre, Pierre Lefeuvre. Producteur de musique électronique, compositeur du projet Saïs 7. J'ai commencé à faire de la musique assez tôt, vers 5 ans. Il se trouve que mon père est un musicien, un instrumentiste amateur. Et quand j'étais petit, il a acheté un synthé en fait. J'étais tout le temps sur le synthé. Donc très tôt, je devais avoir 5-6 ans, j'ai fait de la guitare. Puis après j'ai commencé à essayer d'être DJ, donc j'ai commencé à mixer. Et il s'est posé la question de savoir ce que j'allais faire après le bac. J'ai pris un métier qui était très proche de mes passions en fait, donc du coup j'ai dit à mes parents, ah mais il faudrait peut-être être ingénieur du son. J'ai fait mon BTS et... Il se trouve que je n'ai jamais exercé ce métier, parce que directement après, j'ai commencé à faire de la musique. Alors, CY7 vient en fait de... On est en 2003, je fais un stage de fin d'études dans le son. Je suis stagiaire d'un mixeur cinéma qui s'appelle Vincent Arnardi, qui est le mixeur de Jean-Pierre Jeunet. Donc, on s'entend super bien, c'est un mec en or, quelqu'un de très généreux en fait. Dans cette longue tradition des métiers d'artisanat, c'est quelqu'un qui aime partager son savoir, qui aime transmettre. Je suis son stagiaire, je me mets dans un coin, je regarde comment il mixe des films. Il me pose beaucoup de questions et au bout d'un moment il me dit « Toi tu veux faire quoi dans la vie ? Tu veux être mixeur de films ? » Et je lui dis « Ah non pas du tout, je trouve ça super, ça m'intéresse beaucoup, mais j'aimerais bien faire du design sonore dans le cinéma. » Parce que c'était la voix, le... le métier sécurisé que je m'étais permis, entre guillemets. Et à la fois, j'aimerais bien faire de la musique. Et il me regarde et il me dit, mais je t'arrête tout de suite, tu ne pourras pas faire les deux. Donc moi, je ferai toi. Je ferai un choix dès maintenant parce que ça va être très compliqué pour toi de cumuler deux métiers qui demandent autant de temps, en fait. Et comme un clin d'œil, il me fait... Bon bah déjà, t'as déjà un pied dans le cinéma finalement puisque t'es déjà stagiaire dans un gros studio avec moi. Il m'a dit je ferais toi, je prendrais la musique parce que c'est la voie la plus difficile donc tant qu'à faire. Et donc voilà, je le quitte à ce moment-là. Le stage se termine un peu sur cette discussion. Et 4-5 mois après en fait, il m'appelle et il me dit écoute je suis sur un film de Claudie Ausha. Il y a une scène de boîte de nuit, on n'a pas de musique et il me faut une musique absolument là. Est-ce que tu... Ça te dirait de faire un essai ? C'est rémunéré, tu seras inscrit à la SACEM. Mais bon, il faut que ça plaise à Claudie Ausha et à Chantal Lobby. C'était un film de Chantal Lobby. Et donc du coup, j'ai fait l'essai. Je l'ai envoyé à Vincent. Donc Claudie Ausha a écouté, Chantal Lobby a écouté, ça a été validé. Il me fallait un nom. Et en fait, j'étais en panique, je n'avais pas de nom. Je me baladais en fait dans le département égyptologie du Louvre. J'écoutais la musique justement de ce film. Et comme un espèce de challenge, je me suis dit bon bah là t'es un peu dans l'impasse. Le prochain mot qui va se mettre devant tes yeux, ça va être le nom de ton projet. Et mes yeux sont posés devant Saïset. C'était un général de RAM 16-2, mais ça je l'ai su après parce qu'en fait c'était très instinctif. J'ai fait bon ben ça, ça va être mon nom. Et donc j'ai regardé, ça s'écrit S-A-I-T-R-E-M-A-S-E-T. Donc voilà, je l'ai modifié. Et puis j'aimais bien le fait que ça ne veuille rien dire. Je pense que si on tape ça I7 avec l'orthographe normale... Je pense qu'on trouve juste la référence du Louvre, ça doit être un général un peu inconnu. Donc voilà, je suis un peu laissé ça au hasard, mais du coup, je l'ai gardé. De fil en aiguille, je me retrouve à travailler dans un vidéoclub à mi-temps. Et moi, en fait, ce que je faisais, c'est que je diffusais ma musique le soir. En fait, je testais la musique que je faisais sur les clients. Juste voir leurs réactions. Un jour, il y a un client qui vient me voir et qui me dit « quelle musique ça ? Ça vient de quel film ? » J'aime bien. Et donc, je dis à ce client « c'est moi en fait, c'est mes productions que je fais. J'ai un mi-temps, donc c'est de l'autre côté, je fais ça. » Et ce monsieur me dit « c'est marrant, je suis sélectionneur du Printemps de Bourges. » Et je m'allège des artistes et j'aime vraiment beaucoup et j'aimerais bien que tu me donnes un CD. Donc je lui ai donné un CD. À l'époque, ce n'est pas mon premier album, c'est les compositions avant mon premier album. Et sur ce CD-là, il y a un morceau qui s'appelle Chromatic Bird qui est sur mon premier album. Et il revient vers moi le lendemain et il me dit « mais ce morceau-là, je l'aime vraiment bien et j'aimerais bien tenter un concours » . Il se trouve qu'on est sélectionné à ce concours, donc du jour au lendemain, je me retrouve avec un CD distribué à 70 000 exemplaires en France, à tous les journalistes, ce qui devient le tremplin de mon premier album puisque j'ai une mise en avant de la presse et mon manager en profite pour sortir mon album, mon premier album « One Day At Home » l'année d'après. On est à la fin du premier confinement, donc en juin, mai-juin 2020. Je reçois un message très formel. du château et à la fois sur un réseau qui ne l'est absolument pas, je reçois sur Instagram, mais c'est très irréel. Je suis sur le parking d'un supermarché, je reçois un message du château, je ne comprends pas vraiment. La prise de contact se fait très très rapidement, pratiquement une demi-heure après, je suis au téléphone avec… avec le château. Et là, directement, je me sens un peu dépassé par la chose, par l'emblème en fait. Je sais ce que je veux faire. J'ai un morceau qui s'appelle Solaris qui est sur mon album, qui est très électronique et comme un espèce de hasard, et à la fin, c'est quand même dingue. Je me dis mais c'est marrant, j'ai un morceau qui est autour du soleil. je vais dans le château qui est autour du soleil il faut absolument que je refasse ce morceau là Et j'arrive et je commence à découvrir les lieux et là je me rends compte que c'est encore peut-être plus impressionnant. J'ai surtout l'immensité des lieux qui résonnent musicalement, parce qu'il y a des réverbes assez incroyables dans le château. Dans la chapelle, je me dis, on va faire quelque chose avec cette orgue-là. Ça va être fou. Est-ce que je vais y arriver ? Est-ce que je vais arriver à écrire la partition pour que ça rentre bien ? J'écoute beaucoup, j'écoute les lieux. Et ce qui m'a assez marqué, finalement, c'est que les lieux sont... On pourrait se dire, bon, on rentre dans un château. Et je trouvais les lieux très différents les uns des autres. En fait, l'appréhension que j'ai eue de façon acoustique, elle m'est venue du fait que je l'ai visité vide. Et ça, c'est dingue quand même. C'est quand même fou d'être dans un endroit aussi grand. silencieux. Donc du coup tu peux entendre un peu l'acoustique de chaque pièce, sachant que les pièces sont faites de matériaux différents, il y a des pièces qui sont faites entièrement en bois, le Salon d'Hercule par exemple, c'est une pièce qui peut paraître anodine quand on déambule dans le château et qu'il y a plein de gens et qu'on est au début de la visite surtout parce que c'est une pièce un petit peu de passage, et qu'on se retrouve tout seul au milieu de la pièce, et on se dit mais en fait c'est gigantesque ! Cette pièce est gigantesque, il y a une acoustique de fou. une espèce de reverb naturel qu'on se met au milieu, on claque des doigts, il y a une espèce de réverbération, de délai, c'est hyper haut de plafond. Et juste après on passe, parce que c'est pas très loin, on passe à la chapelle royale, qui est toute en pierre, qui a une... enfin... avec une réverbération très diffuse, où limite on n'entend pas distinctement ce que dit l'autre s'il est à 10 mètres. En tout cas, je sais que je sors de cette visite, je veux une chorale. Je veux un chœur parce que je me dis, mais l'acoustique des lieux... Donc voilà, après on a visité beaucoup de lieux, donc il y a des lieux qui se prêtaient plus ou moins à ça. Mais c'est vrai que je n'avais jamais vraiment réalisé, je n'avais jamais pris en fait l'angle, visualiser la chose de façon sonore avant. Surtout quand c'est vide. Quand c'est vide, ça saute aux yeux, ça saute aux oreilles plutôt, mais c'est assez... C'est encore plus impressionnant. Solaris, c'est un morceau qui s'est fait autour d'un arpège. Et il se trouve qu'au bout d'un moment, il se passe un accident, comme beaucoup d'expérimentations, où l'arpège commence un peu à sauter, on ne sait plus vraiment si les notes sont frontales ou pas, et j'arrive sur un motif qui pour moi est très solaire. Mais je voulais pas appeler le morceau soleil, sun. C'est venu ce film de Tarkovsky qui s'appelle Solaris, qui m'a beaucoup marqué. C'est ma première ébauche de mon quatrième album. C'est un morceau qui est très important, parce que c'est la première pierre, on va dire, de l'album à venir. Je sors d'un album beaucoup plus pop, avec du chant, et je veux aller vers quelque chose de plus... un peu plus mental, plus intime et à la fois peut-être un peu plus violent, réassumer en tout cas ou me réapproprier mes origines électroniques, donc rajouter vraiment un univers très électronique à la chose. Donc je suis dans un morceau avec beaucoup de matière électronique, avec un tempo binaire en 4x4, essayer de trouver en fait un... Comment la bier en fait ? Comment bier un boom, boom, boom, boom, avec mes sensibilités harmoniques, avec la contrainte étant le boom boom et cet arpège que j'ai fait avec cette espèce de bug de synthé que j'ai aimé et construire quelque chose autour de ça. L'objectif de cet album-là, c'est d'être sur des compositions qui sont très électroniques et de les transposer en acoustique. Et donc là, Versailles me donne l'occasion. J'ai ce message, je vais au château, je vois cette orgue, je vais avoir l'opportunité d'adapter, de faire ce que je voulais faire avant, mais dans des conditions qui sont quand même hors du commun, dans tous les sens du terme. Et le lieu va m'aider, c'est le lieu qui va m'inspirer ça. Transposer, passer de la version du Solaris à Messa Solaris, Messa Solaris étant la version de Versailles acoustique. Je suis parti de la même chose que pour Solari, c'est que ça part d'un arpège. Donc je me suis dit, on va essayer de transposer l'arpège qui a été fait avec ce synthé, un Juno 106. C'est quand même drôle de se dire qu'on transpose un arpège fait avec un Juno 106 sur l'orgue de la chapelle royale. Donc il n'y a pas 36 solutions, il faut l'essayer. Donc au départ, l'arpège est dans ma session. informatique, je prends un son d'orgue qui se rapproche le plus de celui de la chapelle royale. Donc je cherche des banques de son parce que je ne peux pas le tester comme ça directement. Donc je teste d'abord cet arpège sur un orgue. Je vois si ça marche ou pas. Ça marche. Il faut le travailler, mais en tout cas, le process marche. je vais à la chapelle, on me fait écouter l'orgue, je me rends compte que l'orgue n'est pas dans la tonalité du tout contemporaine. L'orgue au la, il est à 421 hertz au la, le la en fait contemporain est à 440. Donc du coup je me dis, il va falloir que je vois si ça marche. Alors oui, ça marchera, parce que les écarts de notes c'est le même système tempéré, donc les écarts de notes feront que ça marchera, mais il faut quand même que j'ai dans ma tête le fait que On n'est pas du tout dans la même tonalité et il faudra que je compose toute ma maquette que je vais proposer à Versailles avant l'enregistrement dans cette tonalité-là, donc à 421 en là, donc il faut que je détune tous mes instruments, moi ici. Versailles ne m'a donné aucune consigne, à part le fait qu'on ait une semaine. Artistiquement parlant, j'avais une liberté totale. Et à la fois, bizarrement, c'est que je ne voulais pas faire de la musique électronique. Et au final, je sors une œuvre qui est... à 80% acoustique. Il y a un synthé qui est là pour porter le tout vers la fin. Mais toute l'acoustique provient de Versailles. On a eu la chance de le faire à un moment donné où le château était fermé. Prise de contact, premier confinement. Enregistrement, deuxième confinement. Donc on est au deuxième confinement. On est sur une semaine où le château est fermé. Donc à la base, on ne devait y aller que la nuit. Et là, on y a accès aussi le jour. Entendre le château de Versailles vide la nuit, c'est très impressionnant, mais alors l'entendre vide le jour, c'est encore plus étrange parce que... Enfin, voilà. Donc, sur Messa Solaris, pour la partie artistique, j'ai travaillé avec Benoît Walter qui a arrangé le chœur. J'ai écrit les lignes de chœur, mais il me fallait quelqu'un qui connaissait vraiment la musique contemporaine classique. Et Benoît Walter était l'homme de la situation. et qui travaillait main dans la main avec le chœur Les Métaboles, qui était dirigé par Léo Varinsky. Pour la partie de l'orgue, j'ai travaillé avec une organiste russe qui s'appelle Alexandra Barthfeld, qui est assez jeune, donc qui a une ouverture d'esprit curieuse et qui était assez enthousiaste à l'idée d'adapter un morceau électronique à l'orgue. Et on a collaboré bien en amont, ça a été assez passionnant. Parce qu'elle m'a vraiment fait découvrir un instrument que je ne connaissais pas. Et via ces remarques, on a été beaucoup plus loin que ce que je voulais à la base. Donc voilà, il y a eu vraiment deux pôles de collaboration acoustique. L'orgue d'un côté, la chorale, le chœur de l'autre. Et après, techniquement parlant, j'avais toute mon équipe. Il y avait Thibaut Jamin qui faisait la régie. Sébastien Canasse qui était ingénieur du son et qui m'aidait justement à prendre les acoustiques des pièces, à choisir aussi les pièces dans lesquelles on allait puisque je voulais aussi que le chœur, techniquement parlant, on ne pouvait pas l'enregistrer dans toutes les pièces parce que ça demande beaucoup de... une grosse régie et qu'on n'avait pas non plus... Le but du jeu en fait, moi je voulais faire les empreintes sonores de chaque pièce. qu'on avait visité. C'est un peu mon obsession. Une empreinte sonore, c'est simple, on va dans une pièce, on fait un clap, on enregistre ce clap, et moi je récupère ce clap dans mon logiciel, dans mon ordinateur, et je prends des reverbs à convolution et je mets ce clap dans une reverb spéciale, et on se retrouve avec la reverb de l'endroit. Donc c'est-à-dire que le chœur, je pouvais l'enregistrer physiquement dans la galerie basse. mais la reverb c'est celle de la Guerrilla des Glaces. Donc voilà, et donc via ces empreintes sonores on a pu aussi teinter le tom qu'on entend et aussi mon synthé à la fin. Donc en fait même les effets qu'il y a sur Messa Solaris sont faits à partir d'éléments du château. En fait moi j'ai composé de façon assez instinctive, mais dans l'orgue Alexandra m'a dit mais ça on peut pas le jouer en fait, il y a des choses qu'on ne pourra pas jouer humainement parlant, je n'ai pas quatre pieds, je n'ai pas quatre mains et ce n'est pas possible. Donc on a pris le parti de séparer quelquefois en fréquence les... les enregistrements et tout le pédalier on l'a pris à part par exemple donc toutes les basses fréquences on les a pris à part pour avoir le pour moi aussi que je puisse les retraiter aussi de qu'elle soit pas mélangé avec les arpèges ou qu'elle soit pas mais il y avait des choses qui étaient jouables en même temps mais que j'ai on a préféré séparer pour que derrière dans la post-production je puisse avoir moi la main sur la matière sur la matière de pour déjà exprimé au mieux la basse et le sub de l'orgue. On a fait la même chose, mais pareil, dans un esprit vraiment de mixage et de précision. J'ai fait la même chose pour le chœur, où on a enregistré chaque choriste en élément. En fait, ils chantaient tous ensemble, donc bien sûr, on a une prise d'ensemble. Mais ils ont tous aussi un micro indépendant, où on peut les séparer les uns des autres, pour pouvoir justement, à des moments, mettre l'alto ou la soprano devant, ou carrément le basse. Le basse en avant. L'alto, le soprano, le ténor. le basse c'était un clin d'oeil il fallait pas l'appeler Solaris version Versailles il y avait un choeur On faisait ça dans sa partie de la chapelle royale, donc le clin d'œil c'était d'en faire la Messe du Soleil. C'est l'emblème du château de Versailles, le soleil. Donc c'est assez... Enfin, c'est un clin d'œil, c'est un sourire, un peu au symbole du château qui était, sans le faire exprès à la base, un morceau de mon album, et qui est un peu la réunion des deux. Comme beaucoup de projets musicaux, j'ai une équipe avec moi que je connais depuis très longtemps. J'ai l'habitude de travailler entre guillemets en famille, dans le sens où l'équipe qui est venue enregistrer, c'est l'équipe qui vient avec moi en concert ou qui fait partie du studio quand je travaille. C'était assez bon enfant. des moments où... où Alexandra commence à nous jouer Pirates des Caraïbes à l'orgue, après beaucoup de pression, parce qu'il fallait qu'elle joue sur un métronome, parce que tout était écrit en amont, donc il y avait beaucoup de moments où on était quand même très concentrés, et où on lâchait un peu les chiens de façon un peu improbable. J'ai une photo où je vois le chœur qui sort de la galerie et c'est hyper beau à voir. Le chœur hyper enthousiaste parce que je pense qu'ils ont vraiment aimé l'expérience et qui se dirige dehors vers l'escalier Gabriel et qui commence à danser et à chanter dans la cour. Et d'un coup, je ne sais pas où je suis en fait. Et puis bon, le chœur c'est... C'est absolument pas méchant, c'est même très gentil, c'est des enfants. Ils chantent, c'est la vie, ça s'exprime de partout, entre les deux prises, c'est assez jovial et tout. Et je vois des espèces de formes comme ça, en train de danser, chanter, entre deux pièces. C'était assez rigolo, sur la photo c'est assez rigolo en tout cas, de me remémorer ça. En fait, oui, le travail s'est fait en trois étapes. Il y a la pré-production en studio en maquette, que j'ai proposée à Versailles, qui a validé la chose, et que j'ai proposée surtout à Alexandra et au Metabol pour voir si c'était faisable techniquement. Le travail in situ, donc les prises de son sur place et vidéo. Et après, toute la post-production où il faut... Tout mettre ensemble parce que forcément on n'a pas enregistré la chorale en même temps que l'orgue. La chorale on l'a enregistrée plusieurs fois, l'orgue aussi. Donc il faut mixer tout ça et que ça rentre bien. Donc mettre aussi les bonnes reverbs aux beaux endroits. Donc là il y a eu un travail de plusieurs mois, enfin un mois ou deux, deux mois. Mais ça solarise en trois mots. C'est organique, contemporain. et sacré. Je fais une musique qui est assez... qui est basée sur un sentiment de nostalgie. Alors après, elle peut faire... Après, je ne pourrais pas dire que ce soit triste parce que ce n'est pas le mot. Parce que je pense qu'elle est lumineuse aussi. Elle est pleine d'espoir, peut-être pour certains. Mais il y a ce sentiment toujours de nostalgie ou de spleen, on va dire.

  • Speaker #0

    Merci à tous d'avoir écouté ce récit et de vous être plongé dans les coulisses de cette création musicale. Nous espérons que cela vous a ravi les oreilles. Pour allier le son à l'image, retrouvez le clip de Messa Solaris sur la chaîne YouTube du Château de Versailles et les photos du making-of sur le site www.chateauversailles.fr. Vous pouvez également retrouver les autres musiques de Saycet sur sa chaîne YouTube et sur les plateformes d'écoute musicale. Ce podcast vous a été proposé par le Château de Versailles, avec la participation de Saycet.

Description

Saycet à Versailles : naissance de Messa Solaris
Et si le Château de Versailles devenait un instrument de musique ? Dans ce podcast, le compositeur et producteur de musique électronique Saycet (Pierre Lefeuvre) nous entraîne dans une aventure sonore inédite au cœur du château de Versailles. Pendant sept jours et sept nuits, il investit les lieux vides, silencieux, majestueux. Objectif : réinterpréter son morceau Solaris à partir des sons, résonances et acoustiques du château. Ainsi naît Messa Solaris - une œuvre hybride, sacrée et lumineuse, façonnée à partir de Versailles lui-même.


Chaque pièce devient un studio. La Chapelle royale, avec son orgue ancien accordé en 421 Hz. La Galerie des Glaces, aux réverbérations éclatantes. Le Salon d’Hercule, acoustique et boisé. L’Escalier Gabriel, lieu de passage devenu chambre d’écho. Saycet écoute, capte, teste. Il travaille avec une organiste classique, Alexandra Bartfeld, et le chœur Les Métaboles, dirigé par Léo Warynski, pour donner corps à cette réécriture acoustique. Son arpège électronique d’origine, créé sur un synthétiseur analogique, est transposé sur l’orgue baroque, pendant que les voix résonnent avec solennité dans les galeries du château.

« Je ne voulais pas faire de la musique électronique. Et au final, je sors une œuvre à 80% acoustique... façonnée à partir du château lui-même », confie Saycet. Tout, jusqu’aux effets sonores, est infusé de Versailles. Grâce à des empreintes de réverbération, même les traitements numériques sont imprégnés des lieux. Chaque clap, chaque souffle, chaque silence devient un matériau précieux.

Saycet - Messa Solaris n’est pas un simple remix. C’est une œuvre née d’un lieu, d’un symbole, d’un imaginaire. Un dialogue entre passé et présent, entre architecture et musique, entre sacré et électronique. Une exploration sensible qui fait de Versailles non plus un décor, mais un véritable acteur de la création.

Le clip de Messa Solaris est à découvrir sur la chaîne YouTube du Château de Versailles.
Les images du making-of sont disponibles sur www.chateauversailles.fr
Retrouvez la musique électronique de Saycet sur YouTube https://youtu.be/gLbcEveo7Co?si=MUeU3F7eTP4TvHvO


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Saycet Versailles, un podcast du Château de Versailles. Aujourd'hui, nous vous proposons de découvrir les coulisses de la rencontre entre le compositeur de musique électronique Saycet et le Château de Versailles. Invité à passer 7 jours et 7 nuits en immersion complète dans le château, le musicien crée une adaptation acoustique de son titre Solaris en utilisant l'univers sonore de Versailles. C'est ainsi que naît Messa Solaris. une messe du soleil. De la Galerie des Glaces à la Chapelle Royale, de l'Escalier Gabriel à la Galerie des Batailles, la musique de Saïsette se mêle à la puissance des lieux. Habituellement appréhendée par le regard, le château de Versailles résonne et s'écoute au rythme de cette musique majestueuse.

  • Speaker #1

    Je suis Pierre, Pierre Lefeuvre. Producteur de musique électronique, compositeur du projet Saïs 7. J'ai commencé à faire de la musique assez tôt, vers 5 ans. Il se trouve que mon père est un musicien, un instrumentiste amateur. Et quand j'étais petit, il a acheté un synthé en fait. J'étais tout le temps sur le synthé. Donc très tôt, je devais avoir 5-6 ans, j'ai fait de la guitare. Puis après j'ai commencé à essayer d'être DJ, donc j'ai commencé à mixer. Et il s'est posé la question de savoir ce que j'allais faire après le bac. J'ai pris un métier qui était très proche de mes passions en fait, donc du coup j'ai dit à mes parents, ah mais il faudrait peut-être être ingénieur du son. J'ai fait mon BTS et... Il se trouve que je n'ai jamais exercé ce métier, parce que directement après, j'ai commencé à faire de la musique. Alors, CY7 vient en fait de... On est en 2003, je fais un stage de fin d'études dans le son. Je suis stagiaire d'un mixeur cinéma qui s'appelle Vincent Arnardi, qui est le mixeur de Jean-Pierre Jeunet. Donc, on s'entend super bien, c'est un mec en or, quelqu'un de très généreux en fait. Dans cette longue tradition des métiers d'artisanat, c'est quelqu'un qui aime partager son savoir, qui aime transmettre. Je suis son stagiaire, je me mets dans un coin, je regarde comment il mixe des films. Il me pose beaucoup de questions et au bout d'un moment il me dit « Toi tu veux faire quoi dans la vie ? Tu veux être mixeur de films ? » Et je lui dis « Ah non pas du tout, je trouve ça super, ça m'intéresse beaucoup, mais j'aimerais bien faire du design sonore dans le cinéma. » Parce que c'était la voix, le... le métier sécurisé que je m'étais permis, entre guillemets. Et à la fois, j'aimerais bien faire de la musique. Et il me regarde et il me dit, mais je t'arrête tout de suite, tu ne pourras pas faire les deux. Donc moi, je ferai toi. Je ferai un choix dès maintenant parce que ça va être très compliqué pour toi de cumuler deux métiers qui demandent autant de temps, en fait. Et comme un clin d'œil, il me fait... Bon bah déjà, t'as déjà un pied dans le cinéma finalement puisque t'es déjà stagiaire dans un gros studio avec moi. Il m'a dit je ferais toi, je prendrais la musique parce que c'est la voie la plus difficile donc tant qu'à faire. Et donc voilà, je le quitte à ce moment-là. Le stage se termine un peu sur cette discussion. Et 4-5 mois après en fait, il m'appelle et il me dit écoute je suis sur un film de Claudie Ausha. Il y a une scène de boîte de nuit, on n'a pas de musique et il me faut une musique absolument là. Est-ce que tu... Ça te dirait de faire un essai ? C'est rémunéré, tu seras inscrit à la SACEM. Mais bon, il faut que ça plaise à Claudie Ausha et à Chantal Lobby. C'était un film de Chantal Lobby. Et donc du coup, j'ai fait l'essai. Je l'ai envoyé à Vincent. Donc Claudie Ausha a écouté, Chantal Lobby a écouté, ça a été validé. Il me fallait un nom. Et en fait, j'étais en panique, je n'avais pas de nom. Je me baladais en fait dans le département égyptologie du Louvre. J'écoutais la musique justement de ce film. Et comme un espèce de challenge, je me suis dit bon bah là t'es un peu dans l'impasse. Le prochain mot qui va se mettre devant tes yeux, ça va être le nom de ton projet. Et mes yeux sont posés devant Saïset. C'était un général de RAM 16-2, mais ça je l'ai su après parce qu'en fait c'était très instinctif. J'ai fait bon ben ça, ça va être mon nom. Et donc j'ai regardé, ça s'écrit S-A-I-T-R-E-M-A-S-E-T. Donc voilà, je l'ai modifié. Et puis j'aimais bien le fait que ça ne veuille rien dire. Je pense que si on tape ça I7 avec l'orthographe normale... Je pense qu'on trouve juste la référence du Louvre, ça doit être un général un peu inconnu. Donc voilà, je suis un peu laissé ça au hasard, mais du coup, je l'ai gardé. De fil en aiguille, je me retrouve à travailler dans un vidéoclub à mi-temps. Et moi, en fait, ce que je faisais, c'est que je diffusais ma musique le soir. En fait, je testais la musique que je faisais sur les clients. Juste voir leurs réactions. Un jour, il y a un client qui vient me voir et qui me dit « quelle musique ça ? Ça vient de quel film ? » J'aime bien. Et donc, je dis à ce client « c'est moi en fait, c'est mes productions que je fais. J'ai un mi-temps, donc c'est de l'autre côté, je fais ça. » Et ce monsieur me dit « c'est marrant, je suis sélectionneur du Printemps de Bourges. » Et je m'allège des artistes et j'aime vraiment beaucoup et j'aimerais bien que tu me donnes un CD. Donc je lui ai donné un CD. À l'époque, ce n'est pas mon premier album, c'est les compositions avant mon premier album. Et sur ce CD-là, il y a un morceau qui s'appelle Chromatic Bird qui est sur mon premier album. Et il revient vers moi le lendemain et il me dit « mais ce morceau-là, je l'aime vraiment bien et j'aimerais bien tenter un concours » . Il se trouve qu'on est sélectionné à ce concours, donc du jour au lendemain, je me retrouve avec un CD distribué à 70 000 exemplaires en France, à tous les journalistes, ce qui devient le tremplin de mon premier album puisque j'ai une mise en avant de la presse et mon manager en profite pour sortir mon album, mon premier album « One Day At Home » l'année d'après. On est à la fin du premier confinement, donc en juin, mai-juin 2020. Je reçois un message très formel. du château et à la fois sur un réseau qui ne l'est absolument pas, je reçois sur Instagram, mais c'est très irréel. Je suis sur le parking d'un supermarché, je reçois un message du château, je ne comprends pas vraiment. La prise de contact se fait très très rapidement, pratiquement une demi-heure après, je suis au téléphone avec… avec le château. Et là, directement, je me sens un peu dépassé par la chose, par l'emblème en fait. Je sais ce que je veux faire. J'ai un morceau qui s'appelle Solaris qui est sur mon album, qui est très électronique et comme un espèce de hasard, et à la fin, c'est quand même dingue. Je me dis mais c'est marrant, j'ai un morceau qui est autour du soleil. je vais dans le château qui est autour du soleil il faut absolument que je refasse ce morceau là Et j'arrive et je commence à découvrir les lieux et là je me rends compte que c'est encore peut-être plus impressionnant. J'ai surtout l'immensité des lieux qui résonnent musicalement, parce qu'il y a des réverbes assez incroyables dans le château. Dans la chapelle, je me dis, on va faire quelque chose avec cette orgue-là. Ça va être fou. Est-ce que je vais y arriver ? Est-ce que je vais arriver à écrire la partition pour que ça rentre bien ? J'écoute beaucoup, j'écoute les lieux. Et ce qui m'a assez marqué, finalement, c'est que les lieux sont... On pourrait se dire, bon, on rentre dans un château. Et je trouvais les lieux très différents les uns des autres. En fait, l'appréhension que j'ai eue de façon acoustique, elle m'est venue du fait que je l'ai visité vide. Et ça, c'est dingue quand même. C'est quand même fou d'être dans un endroit aussi grand. silencieux. Donc du coup tu peux entendre un peu l'acoustique de chaque pièce, sachant que les pièces sont faites de matériaux différents, il y a des pièces qui sont faites entièrement en bois, le Salon d'Hercule par exemple, c'est une pièce qui peut paraître anodine quand on déambule dans le château et qu'il y a plein de gens et qu'on est au début de la visite surtout parce que c'est une pièce un petit peu de passage, et qu'on se retrouve tout seul au milieu de la pièce, et on se dit mais en fait c'est gigantesque ! Cette pièce est gigantesque, il y a une acoustique de fou. une espèce de reverb naturel qu'on se met au milieu, on claque des doigts, il y a une espèce de réverbération, de délai, c'est hyper haut de plafond. Et juste après on passe, parce que c'est pas très loin, on passe à la chapelle royale, qui est toute en pierre, qui a une... enfin... avec une réverbération très diffuse, où limite on n'entend pas distinctement ce que dit l'autre s'il est à 10 mètres. En tout cas, je sais que je sors de cette visite, je veux une chorale. Je veux un chœur parce que je me dis, mais l'acoustique des lieux... Donc voilà, après on a visité beaucoup de lieux, donc il y a des lieux qui se prêtaient plus ou moins à ça. Mais c'est vrai que je n'avais jamais vraiment réalisé, je n'avais jamais pris en fait l'angle, visualiser la chose de façon sonore avant. Surtout quand c'est vide. Quand c'est vide, ça saute aux yeux, ça saute aux oreilles plutôt, mais c'est assez... C'est encore plus impressionnant. Solaris, c'est un morceau qui s'est fait autour d'un arpège. Et il se trouve qu'au bout d'un moment, il se passe un accident, comme beaucoup d'expérimentations, où l'arpège commence un peu à sauter, on ne sait plus vraiment si les notes sont frontales ou pas, et j'arrive sur un motif qui pour moi est très solaire. Mais je voulais pas appeler le morceau soleil, sun. C'est venu ce film de Tarkovsky qui s'appelle Solaris, qui m'a beaucoup marqué. C'est ma première ébauche de mon quatrième album. C'est un morceau qui est très important, parce que c'est la première pierre, on va dire, de l'album à venir. Je sors d'un album beaucoup plus pop, avec du chant, et je veux aller vers quelque chose de plus... un peu plus mental, plus intime et à la fois peut-être un peu plus violent, réassumer en tout cas ou me réapproprier mes origines électroniques, donc rajouter vraiment un univers très électronique à la chose. Donc je suis dans un morceau avec beaucoup de matière électronique, avec un tempo binaire en 4x4, essayer de trouver en fait un... Comment la bier en fait ? Comment bier un boom, boom, boom, boom, avec mes sensibilités harmoniques, avec la contrainte étant le boom boom et cet arpège que j'ai fait avec cette espèce de bug de synthé que j'ai aimé et construire quelque chose autour de ça. L'objectif de cet album-là, c'est d'être sur des compositions qui sont très électroniques et de les transposer en acoustique. Et donc là, Versailles me donne l'occasion. J'ai ce message, je vais au château, je vois cette orgue, je vais avoir l'opportunité d'adapter, de faire ce que je voulais faire avant, mais dans des conditions qui sont quand même hors du commun, dans tous les sens du terme. Et le lieu va m'aider, c'est le lieu qui va m'inspirer ça. Transposer, passer de la version du Solaris à Messa Solaris, Messa Solaris étant la version de Versailles acoustique. Je suis parti de la même chose que pour Solari, c'est que ça part d'un arpège. Donc je me suis dit, on va essayer de transposer l'arpège qui a été fait avec ce synthé, un Juno 106. C'est quand même drôle de se dire qu'on transpose un arpège fait avec un Juno 106 sur l'orgue de la chapelle royale. Donc il n'y a pas 36 solutions, il faut l'essayer. Donc au départ, l'arpège est dans ma session. informatique, je prends un son d'orgue qui se rapproche le plus de celui de la chapelle royale. Donc je cherche des banques de son parce que je ne peux pas le tester comme ça directement. Donc je teste d'abord cet arpège sur un orgue. Je vois si ça marche ou pas. Ça marche. Il faut le travailler, mais en tout cas, le process marche. je vais à la chapelle, on me fait écouter l'orgue, je me rends compte que l'orgue n'est pas dans la tonalité du tout contemporaine. L'orgue au la, il est à 421 hertz au la, le la en fait contemporain est à 440. Donc du coup je me dis, il va falloir que je vois si ça marche. Alors oui, ça marchera, parce que les écarts de notes c'est le même système tempéré, donc les écarts de notes feront que ça marchera, mais il faut quand même que j'ai dans ma tête le fait que On n'est pas du tout dans la même tonalité et il faudra que je compose toute ma maquette que je vais proposer à Versailles avant l'enregistrement dans cette tonalité-là, donc à 421 en là, donc il faut que je détune tous mes instruments, moi ici. Versailles ne m'a donné aucune consigne, à part le fait qu'on ait une semaine. Artistiquement parlant, j'avais une liberté totale. Et à la fois, bizarrement, c'est que je ne voulais pas faire de la musique électronique. Et au final, je sors une œuvre qui est... à 80% acoustique. Il y a un synthé qui est là pour porter le tout vers la fin. Mais toute l'acoustique provient de Versailles. On a eu la chance de le faire à un moment donné où le château était fermé. Prise de contact, premier confinement. Enregistrement, deuxième confinement. Donc on est au deuxième confinement. On est sur une semaine où le château est fermé. Donc à la base, on ne devait y aller que la nuit. Et là, on y a accès aussi le jour. Entendre le château de Versailles vide la nuit, c'est très impressionnant, mais alors l'entendre vide le jour, c'est encore plus étrange parce que... Enfin, voilà. Donc, sur Messa Solaris, pour la partie artistique, j'ai travaillé avec Benoît Walter qui a arrangé le chœur. J'ai écrit les lignes de chœur, mais il me fallait quelqu'un qui connaissait vraiment la musique contemporaine classique. Et Benoît Walter était l'homme de la situation. et qui travaillait main dans la main avec le chœur Les Métaboles, qui était dirigé par Léo Varinsky. Pour la partie de l'orgue, j'ai travaillé avec une organiste russe qui s'appelle Alexandra Barthfeld, qui est assez jeune, donc qui a une ouverture d'esprit curieuse et qui était assez enthousiaste à l'idée d'adapter un morceau électronique à l'orgue. Et on a collaboré bien en amont, ça a été assez passionnant. Parce qu'elle m'a vraiment fait découvrir un instrument que je ne connaissais pas. Et via ces remarques, on a été beaucoup plus loin que ce que je voulais à la base. Donc voilà, il y a eu vraiment deux pôles de collaboration acoustique. L'orgue d'un côté, la chorale, le chœur de l'autre. Et après, techniquement parlant, j'avais toute mon équipe. Il y avait Thibaut Jamin qui faisait la régie. Sébastien Canasse qui était ingénieur du son et qui m'aidait justement à prendre les acoustiques des pièces, à choisir aussi les pièces dans lesquelles on allait puisque je voulais aussi que le chœur, techniquement parlant, on ne pouvait pas l'enregistrer dans toutes les pièces parce que ça demande beaucoup de... une grosse régie et qu'on n'avait pas non plus... Le but du jeu en fait, moi je voulais faire les empreintes sonores de chaque pièce. qu'on avait visité. C'est un peu mon obsession. Une empreinte sonore, c'est simple, on va dans une pièce, on fait un clap, on enregistre ce clap, et moi je récupère ce clap dans mon logiciel, dans mon ordinateur, et je prends des reverbs à convolution et je mets ce clap dans une reverb spéciale, et on se retrouve avec la reverb de l'endroit. Donc c'est-à-dire que le chœur, je pouvais l'enregistrer physiquement dans la galerie basse. mais la reverb c'est celle de la Guerrilla des Glaces. Donc voilà, et donc via ces empreintes sonores on a pu aussi teinter le tom qu'on entend et aussi mon synthé à la fin. Donc en fait même les effets qu'il y a sur Messa Solaris sont faits à partir d'éléments du château. En fait moi j'ai composé de façon assez instinctive, mais dans l'orgue Alexandra m'a dit mais ça on peut pas le jouer en fait, il y a des choses qu'on ne pourra pas jouer humainement parlant, je n'ai pas quatre pieds, je n'ai pas quatre mains et ce n'est pas possible. Donc on a pris le parti de séparer quelquefois en fréquence les... les enregistrements et tout le pédalier on l'a pris à part par exemple donc toutes les basses fréquences on les a pris à part pour avoir le pour moi aussi que je puisse les retraiter aussi de qu'elle soit pas mélangé avec les arpèges ou qu'elle soit pas mais il y avait des choses qui étaient jouables en même temps mais que j'ai on a préféré séparer pour que derrière dans la post-production je puisse avoir moi la main sur la matière sur la matière de pour déjà exprimé au mieux la basse et le sub de l'orgue. On a fait la même chose, mais pareil, dans un esprit vraiment de mixage et de précision. J'ai fait la même chose pour le chœur, où on a enregistré chaque choriste en élément. En fait, ils chantaient tous ensemble, donc bien sûr, on a une prise d'ensemble. Mais ils ont tous aussi un micro indépendant, où on peut les séparer les uns des autres, pour pouvoir justement, à des moments, mettre l'alto ou la soprano devant, ou carrément le basse. Le basse en avant. L'alto, le soprano, le ténor. le basse c'était un clin d'oeil il fallait pas l'appeler Solaris version Versailles il y avait un choeur On faisait ça dans sa partie de la chapelle royale, donc le clin d'œil c'était d'en faire la Messe du Soleil. C'est l'emblème du château de Versailles, le soleil. Donc c'est assez... Enfin, c'est un clin d'œil, c'est un sourire, un peu au symbole du château qui était, sans le faire exprès à la base, un morceau de mon album, et qui est un peu la réunion des deux. Comme beaucoup de projets musicaux, j'ai une équipe avec moi que je connais depuis très longtemps. J'ai l'habitude de travailler entre guillemets en famille, dans le sens où l'équipe qui est venue enregistrer, c'est l'équipe qui vient avec moi en concert ou qui fait partie du studio quand je travaille. C'était assez bon enfant. des moments où... où Alexandra commence à nous jouer Pirates des Caraïbes à l'orgue, après beaucoup de pression, parce qu'il fallait qu'elle joue sur un métronome, parce que tout était écrit en amont, donc il y avait beaucoup de moments où on était quand même très concentrés, et où on lâchait un peu les chiens de façon un peu improbable. J'ai une photo où je vois le chœur qui sort de la galerie et c'est hyper beau à voir. Le chœur hyper enthousiaste parce que je pense qu'ils ont vraiment aimé l'expérience et qui se dirige dehors vers l'escalier Gabriel et qui commence à danser et à chanter dans la cour. Et d'un coup, je ne sais pas où je suis en fait. Et puis bon, le chœur c'est... C'est absolument pas méchant, c'est même très gentil, c'est des enfants. Ils chantent, c'est la vie, ça s'exprime de partout, entre les deux prises, c'est assez jovial et tout. Et je vois des espèces de formes comme ça, en train de danser, chanter, entre deux pièces. C'était assez rigolo, sur la photo c'est assez rigolo en tout cas, de me remémorer ça. En fait, oui, le travail s'est fait en trois étapes. Il y a la pré-production en studio en maquette, que j'ai proposée à Versailles, qui a validé la chose, et que j'ai proposée surtout à Alexandra et au Metabol pour voir si c'était faisable techniquement. Le travail in situ, donc les prises de son sur place et vidéo. Et après, toute la post-production où il faut... Tout mettre ensemble parce que forcément on n'a pas enregistré la chorale en même temps que l'orgue. La chorale on l'a enregistrée plusieurs fois, l'orgue aussi. Donc il faut mixer tout ça et que ça rentre bien. Donc mettre aussi les bonnes reverbs aux beaux endroits. Donc là il y a eu un travail de plusieurs mois, enfin un mois ou deux, deux mois. Mais ça solarise en trois mots. C'est organique, contemporain. et sacré. Je fais une musique qui est assez... qui est basée sur un sentiment de nostalgie. Alors après, elle peut faire... Après, je ne pourrais pas dire que ce soit triste parce que ce n'est pas le mot. Parce que je pense qu'elle est lumineuse aussi. Elle est pleine d'espoir, peut-être pour certains. Mais il y a ce sentiment toujours de nostalgie ou de spleen, on va dire.

  • Speaker #0

    Merci à tous d'avoir écouté ce récit et de vous être plongé dans les coulisses de cette création musicale. Nous espérons que cela vous a ravi les oreilles. Pour allier le son à l'image, retrouvez le clip de Messa Solaris sur la chaîne YouTube du Château de Versailles et les photos du making-of sur le site www.chateauversailles.fr. Vous pouvez également retrouver les autres musiques de Saycet sur sa chaîne YouTube et sur les plateformes d'écoute musicale. Ce podcast vous a été proposé par le Château de Versailles, avec la participation de Saycet.

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