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Vie de Maire

#18 - Jean-Baptiste Hamonic - Un maire naturellement preux - Villepreux (78)

#18 - Jean-Baptiste Hamonic - Un maire naturellement preux - Villepreux (78)

59min |31/01/2025
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#18 - Jean-Baptiste Hamonic - Un maire naturellement preux - Villepreux (78)

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59min |31/01/2025
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Description

Dans ce nouvel épisode de Vie de Maire, direction les Yvelines, en grande couronne parisienne. J’ai rencontré Jean-Baptiste Hamonic, maire MoDem de Villepreux. Commune de 11 500 habitants, située à 20 km au sud-ouest de Paris, à proximité de Saint-Quentin-en-Yvelines, Villepreux est une commune familiale, qui a la particularité d’être composée à 75% d’espaces naturels.

A seulement 27 ans, en 2020, Jean-Baptiste Hamonic est devenu le plus jeune maire de la ville. Son projet ? Préserver l’identité et le cadre de vie de Villepreux, tout en la modernisant de manière citoyenne et écologique.

Dans cet épisode, avec Monsieur le Maire, on a parlé de :

  • la particularité d'être élu maire dans sa ville natale,

  • du défi de débuter un mandat en période de pandémie mondiale,

  • de la santé mentale des élus locaux

  • et d'éducation à la citoyenneté et au civisme.

Bonne écoute !


Retrouvez également Jean-Baptiste Hamonic dans son podcast, Naturellement Villepreux : https://smartlink.ausha.co/naturellement-villepreux

_______________________________________


Rendez-vous sur Instagram @viedemaire et inscrivez-vous à la newsletter pour être tenu au courant des actualités du podcast et des prochains épisodes. 

Episode animé par Clémentine Guilbaud Demaison

Crédits : Générique réalisé par Ophélie Baribaud   


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Vie de mer. Je suis Clémentine Guilbeault de Maison et moi Margot Elkier. Et dans ce podcast, on part à la rencontre des mères de toute la France.

  • Speaker #1

    Notre but ?

  • Speaker #0

    Remonter à la racine de leur engagement. Comprendre leur quotidien, leurs difficultés et leurs réussites. Et peut-être vous donner envie de vous bouger, vous aussi, pour votre commune.

  • Speaker #2

    Vie de mer. C'est une sacrée vie de mer.

  • Speaker #0

    Dans ce nouvel épisode de Vies de Mère, direction les Yvelines, en Grande Couronne parisienne. J'ai rencontré Jean-Baptiste Amonique, maire modem de Villepreux. Commune de 11 500 habitants, située à 20 km sud-ouest de Paris, à proximité de Saint-Quentin-en-Yvelines, Villepreux est une commune familiale qui a la particularité d'être composée à 75% d'espaces naturels. A seulement 27 ans, en 2020, Jean-Baptiste Amonique est devenu le plus jeune maire de la ville. Son projet ? Préserver l'identité et le cadre de vie de Villepreux, tout en la modernisant de manière citoyenne et écologique. Dans cet épisode avec Monsieur le maire, on a parlé de la particularité d'être élu maire dans sa ville natale, du défi de débuter un mandat en période de pandémie mondiale, de la santé mentale des élus locaux et d'éducation à la citoyenneté et au civisme. Bonne écoute !

  • Speaker #1

    Jean-Baptiste Amonique, bonjour.

  • Speaker #2

    Bonjour.

  • Speaker #1

    Merci de me recevoir à Villepreux pour ce nouvel épisode de Vides de mai.

  • Speaker #2

    Avec plaisir.

  • Speaker #1

    Pour commencer l'interview, est-ce que vous pourriez me dire ce que vous rêviez de faire quand vous étiez petit ?

  • Speaker #2

    Bonne question. Je pense que comme de nombreux enfants, je suis passé par plusieurs projets, plusieurs idées. J'ai voulu être à la fois commissaire de police et journaliste sportif. Donc effectivement deux choses totalement différentes. J'ai toujours aimé le sport. toujours aimé les grands événements sportifs fédérateurs. Et donc j'ai grandi avec un certain nombre de voix dans les oreilles qui m'ont consucité chez moi une certaine admiration. Je pense à des Thierry Roland, des Thierry Gilardi, des personnes comme ça qui m'ont donné pendant un moment cette envie d'être à la fois commentateur et journaliste sportif. Et puis un petit peu plus tard, c'est vrai qu'en commençant mes études de droit, j'étais plutôt parti dans l'idée d'intégrer la police nationale. Et donc, le métier de commissaire était celui qui me séduisait. Et pour tout vous dire, je crois que ma mère m'a dit un jour aussi que lorsque j'avais cinq ou six ans, je rêvais d'être éboueur. C'était le service public. Mais ça, je n'avais pas encore connaissance de cette notion de service public. Mais en tout cas, c'était d'être en extérieur et derrière un camion, semblerait-il, était quelque chose qui me séduisait.

  • Speaker #1

    Mais c'est intéressant parce qu'on a aussi dans... Ce que vous dites, à la fois le journalisme sportif et commissaire, on sent déjà quand même quelque chose en lien avec la politique, les médias.

  • Speaker #2

    Un lien avec le rapport à l'autre et puis l'idée d'être dans des interactions avec nos concitoyens. Donc ce n'est pas l'écho que j'ai fait finalement, mais en tout cas ça a été pendant une période de ma vie des rêves, si on peut dire ça comme ça.

  • Speaker #1

    Et vous avez grandi à Villepreux ?

  • Speaker #2

    Oui, j'ai grandi à Villepreux. Mes parents se sont installés sur la commune en 1996, ce qui correspond à la création du quartier du Trianon. Donc, on était les premiers occupants des maisons, des pavillons de ce quartier. Donc, j'y suis, j'y ai grandi, j'y ai fait ma scolarité. Dernière section de maternelle et puis école élémentaire en primaire à l'école Gérard-Philippe. J'ai le plaisir de côtoyer encore aujourd'hui, évidemment, dans mes fonctions. Et puis le Collège du Hambloum et le lycée Sonia Delonay, un engagement aussi associatif sur la commune. Mais oui, je connais bien cette ville depuis plus de 20 ans, plus de 25 ans. Et c'est vrai que je pense que ça ajoute une dimension toute particulière à l'engagement de maire aujourd'hui de pouvoir, je dirais, occuper cette fonction sur un territoire au sein duquel on a grandi et auquel on est attaché.

  • Speaker #1

    Et quand vous étiez adolescent, vous vous intéressiez déjà à la politique de la ville ?

  • Speaker #2

    Pas du tout. Pas du tout. Non, lorsque j'étais adolescent, j'avais d'autres sujets de préoccupation. Et mes parents avaient d'autres sujets de préoccupation pour moi, notamment celui de réussir mes études et ma scolarité. J'ai eu une quatrième un petit peu compliquée, mais comme beaucoup de garçons, la quatrième est toujours un moment un peu charnière. Bon, j'étais un élève, je dirais, dans la moyenne. Jamais excellé, mais jamais été non plus... parmi les élèves les plus compliqués. Non, je m'intéressais pas du tout à la politique, je ne m'intéressais pas tellement non plus à la vie de la commune. Je dirais que c'est plutôt à partir du lycée, fin lycée, ou via des engagements associatifs, via aussi une volonté d'être dans une curiosité intellectuelle. Je vais vous prendre un exemple assez parlant, je trouve. J'avais dans mes amis, et j'ai toujours dans mes amis, mais surtout à l'époque... Au lycée, des copains, des camarades de classe qui étaient toujours en première ligne sur les manifestations étudiantes, lycéennes, les blocus, etc. Et puis, on venait me voir en me disant, on bloque, il faut aller sur Paris, il faut manifester. Et c'est vrai que le premier réflexe d'un lycéen à cette époque-là, c'est de dire, génial, en plus, du coup, on ne va pas aller en cours. Mais voilà, j'ai poussé la réflexion un peu plus loin et je voulais comprendre, en fait, pourquoi. Pourquoi est-ce qu'il y avait ces mobilisations ? Pourquoi est-ce que j'avais ces camarades aussi de classe qui avaient cet engagement ? Et je pense que c'est cette volonté de me dire, il faut que tu penses par toi-même et que tu aies ton propre avis sur les choses. Ce qui m'a du coup, je dirais, incité à m'intéresser au débat, à la politique. Et petit à petit, c'est ce qui m'a... m'a permis de faire des rencontres et puis d'avoir un engagement et d'avoir des opinions propres et personnelles. Et je crois que ça, c'est important. Mais non, rien ne me prédistinait en tout cas à ce type de fonction aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Et dans votre famille, il y avait des personnes qui s'engagent de manière associative ou en politique ?

  • Speaker #2

    Alors pas directement, c'est-à-dire que si je prends juste la génération au-dessus, mes parents moins. Là, on est plutôt sur une génération qui s'est engagée, mais beaucoup dans l'activité professionnelle. En revanche, oui, du côté des grands-parents, j'ai un grand-père ancien combattant qui n'a manqué aucune commémoration, qui a été conseiller municipal en Mayenne, si je ne dis pas de bêtises. Et puis de l'autre côté, une grand-mère qui ne se classerait pas, je dirais, sur le même spectre de l'échec qui est politique que ce grand-père qui était plutôt... plutôt à droite, elle plutôt communiste, qui a été aussi, pas militante, mais je dirais engagée. Donc pas d'engagement, je dirais, marquant et très prononcé. D'ailleurs, dans la famille, je me fais souvent la réflexion, on n'a pas réellement la culture du débat politique et d'échanger sur tout ce qui peut faire parfois débat ou polémique au sein de notre société. Ce n'est pas des tabous non plus, mais on ne fait pas partie de ces familles où lorsqu'il y a des repas de fête... ou des repas où tout le monde se retrouve, on aborde ces sujets-là. Donc voilà, c'est plutôt quelque chose qui est né de mon côté, parce que c'est après m'être lancé en politique que j'ai appris que mes grands-parents, en tout cas pour ceux que j'ai cités, avaient eu cet engagement. Donc je ne peux pas dire que ça a été un élément pour moi déclencheur.

  • Speaker #1

    Et donc c'est avec un grand-père de droite et une grand-mère communiste qu'on finit au modem ?

  • Speaker #2

    Ouais, je pense. Alors oui, mon grand-père, c'est marrant parce qu'il a été à la fois syndicaliste chez Air France avec des camarades de lutte qui parfois étaient à gauche mais d'un côté aussi très proche de Charles Pasqua dans les Hauts-de-Seine donc oui un ovni peut-être sur le plan politique et ma grand-mère ma grand-mère maternelle et mon grand-père paternel donc ils n'ont pas vécu ensemble mais oui peut-être que c'est ce qui fait qu'on arrive finalement à à être centriste, à trouver, en tout cas en ce qui me concerne, un point d'équilibre. Mais oui, c'est assez marrant parce que je dirais que rien ne me prédestinait à avoir un engagement politique au centre.

  • Speaker #1

    À 18 ans, vous commencez vos études en droit ?

  • Speaker #2

    Absolument.

  • Speaker #1

    À Paris ?

  • Speaker #2

    À 50 ans, Niveline. Je commence ma licence, précisément en droit anglais, double licence droit anglais, parce que j'avais eu la chance quand même de quitter Villepreux pendant un peu plus de deux ans. pour vivre une expatriation avec mes parents et ma sœur aux Etats-Unis. Donc en revenant des Etats-Unis, donc ça c'était sur le primaire, je suis rentré pour la sixième en France et au collège du Hambloum à Villepreux. Et donc il y avait cette idée de dire, il faut que j'arrive à capitaliser quand même sur l'anglais, sur la culture. américaine. Et donc, voilà, je suis parti sur la double licence droit anglais à 50 ans en Yvelines. Ça pendant trois ans, avec aussi un diplôme en sciences politiques. Et c'est au moment du master qu'effectivement, j'ai rejoint l'université Paris 1 Sorbonne pour faire des études plus poussées en droit public et sciences politiques.

  • Speaker #1

    Et c'est à ce moment-là que vous commencez un engagement politique plus partisan ?

  • Speaker #2

    Oui, au gré de rencontres locales d'abord, puisque le hasard a fait que dans cette fameuse association vilpresienne, j'ai rencontré une personne qui était également déléguée départementale à l'époque du Modem, dans les Yvelines. Et donc, en suivant l'actualité, moi j'aimais beaucoup cette idée de troisième voie. proposé par François Bayrou à l'époque, au moment de la présidentielle. Donc à la fois après, c'était un petit peu après 2007, parce que 2007 avait déjà été déjà passé avec Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal. C'est le moment où on a failli à l'époque, mais moi je n'étais pas encore investi. Donc c'était plutôt avant la campagne présidentielle de 2012. Donc François Hollande et Nicolas Sarkozy d'un côté, François Bayrou pour la troisième voie. Et voilà, ça c'est un message qui m'a parlé, qui m'a séduit. Et donc cette personne que j'ai rencontrée, effectivement, je dirais, a été une de ces personnes qui m'ont mis le pied à l'étrier. Donc un engagement militant local, départemental, intégré, mais très brièvement, dans la section jeune. Et puis très rapidement, après, chez les aînés, où j'ai pu à la fois faire un peu de communication, un peu de porte-parole, jusqu'à après, lui succéder sur sa fonction. de présider aujourd'hui le mouvement départemental. Et en parallèle aux études, il est vrai que je dirais que c'est à partir du Master 1 où le parcours universitaire et la formation en droit public très axé finances publiques et collectivités locales parce que finalement c'est à ce moment-là que j'ai fait un choix de basculer plutôt vers l'administration territoriale. En tout cas c'était mon souhait, j'avais l'idée de passer des concours. des concours pour intégrer des postes de direction dans des collectivités, j'ai eu un certain nombre de propositions. Et notamment, j'ai travaillé au conseil régional auprès d'un groupe politique, à temps, à mi-temps. Et c'est vrai que c'est la période de ma vie où l'engagement militant et l'engagement universitaire ont fini par converger vers un engagement professionnel plutôt marqué politique.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qu'on fait quand on est collaborateur politique à la région Île-de-France ?

  • Speaker #2

    Plein de choses. On est polyvalent parce que quand on est collaborateur d'un groupe d'élus centristes, je dirais par définition, ce n'est pas le groupe majoritaire. Donc on avait une quinzaine d'élus, on était peu de collaborateurs. Donc on fait à la fois de la communication, du suivi de... Moi, j'avais... Voilà, on charge la communication à l'I... plutôt vers la fin de mon contrat, donc responsable relations presse également. Mais sinon, c'est du travail de fond. Beaucoup de travail de fond, de suivi des commissions, commissions sécurité, commissions aménagement, ruralité, agriculture, transport aussi, c'était vraiment les sujets que je suivais pour le compte des élus et pour le compte du groupe. Donc ça, c'est éplucher les dossiers, c'est préparer des amendements, préparer des interventions pour les séances, interagir aussi avec les autres groupes politiques, parce que moi je suis... évidemment favorable à la culture du compromis, tout en rappelant que le compromis, ça ne veut pas dire compromission, mais si on veut arriver à avancer, il faut trouver des dénominateurs communs. Donc c'est aussi des discussions entre collaborateurs, parce qu'il y a, je dirais qu'il y a dans la lumière, les élus qui essayent de trouver des voies et moyens de travailler ensemble, et plutôt dans l'ombre, dans les salles annexes, il y a les collaborateurs qui font le même travail aussi pour trouver des points d'entente. Donc non, un travail, j'ai un très bon souvenir, de cette époque régionale et qui s'est terminée lorsque un des élus a eu la chance d'être élu député dans les Yvelines et qui m'a proposé d'être son collaborateur parlementaire. Donc après, j'ai intégré l'Assemblée nationale pour faire le même travail, mais non plus pour un groupe d'élus, mais pour un député.

  • Speaker #1

    Donc vous qui vouliez travailler dans les collectivités territoriales, là on se retrouve à un niveau national. Oui. Est-ce que pendant ce moment-là, vous avez gardé un œil sur... le territoire, notamment sur Villepreux, où vous étiez sur des thématiques bien plus nationales ?

  • Speaker #2

    L'Assemblée nationale, ce que j'ai beaucoup aimé, c'est que j'ai eu la chance de travailler avec un élu qui avait à cœur d'avoir justement un engagement sur des thématiques très locales. Déjà, il a siégé dans la commission aménagement et environnement, je ne sais plus quel nom elle porte aujourd'hui, mais aménagement du territoire, donc en prise avec les enjeux des territoires et des collectivités. Il parlait à la fois de transport, d'urbanisme, de réforme des collectivités, toujours des sujets un peu serpents de mer, sans mauvais jeu de mots. Et puis, il a intégré aussi la délégation aux collectivités de l'Assemblée. Donc moi, ça me permettait déjà de continuer à travailler sur des thématiques locales. Et pour répondre à votre question, oui, je gardais un œil sur Villepreux, puisque pendant toute cette période, à la fois dans l'enseignement supérieur et du début de ma... J'ai une carrière professionnelle, je continue à vivre à Villepreux. Et je continuais à, là pour le coup, m'investir davantage sur la commune, jusqu'à d'ailleurs en 2020, en 2014, attendez que je ne vous dise pas de bêtises, oui, 2014, figurer sur une liste en très basse position pour les municipales. Mais je dirais que oui, je commençais à avoir un engagement à ce moment-là.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que vous avez retenu de ces années à l'Assemblée nationale ?

  • Speaker #2

    Alors, si on remet un peu en perspective les choses, à ce moment-là, on est en 2017, après 2017, donc ça correspond à l'élection du président de la République, Emmanuel Macron. Il y a une majorité pléthorique à l'Assemblée, donc on n'est pas dans l'Assemblée nationale telle qu'on la connaît au jour où on enregistre ce podcast. Les choses étaient un peu plus simples. Il y avait du débat. Ça ne veut pas dire qu'il n'y avait pas de débat. Mais le fait d'être dans une majorité confortable, je dirais, ça nous a permis de travailler sereinement sur un certain nombre de sujets. Et en tout cas, du côté du travail du député et du collaborateur, c'était intéressant. J'en retiens déjà beaucoup d'heures de travail. Beaucoup d'heures de travail, des nocturnes à n'en plus finir. Ça, je crois que c'est... Je rends hommage au député pour lequel je travaillais, parce que j'ai... J'ai toujours trouvé qu'il faisait preuve de beaucoup de force physique et mentale. Parce que quand on est député francilien, on fait partie de ceux qui sont très souvent appelés pour qu'il y ait le quorum. Et plus que le quorum, en tout cas qu'il n'y ait pas de mauvaise surprise au moment des votes dans l'hémicycle. Donc c'est vrai que lui, il faisait beaucoup de nocturnes et donc nous avec. Et donc ça me poussait à rentrer à des horaires assez difficiles. Donc j'ai le souvenir d'une période très dense. assez fatigante, mais où j'ai énormément appris. Parce qu'au-delà du travail parlementaire, on comprend mieux, on est vraiment dans les arcades, comme on dit, du pouvoir, on comprend mieux comment les décisions sont prises, comment elles sont construites, comment la loi se fait aussi, toutes les relations avec le Parlement, avec le Sénat, avec les différents partenaires sociaux et les acteurs. Donc je ne regrette absolument pas, bien au contraire, je pense que de passer quand même, même si je n'avais pas le... Le souhait d'y rester très longtemps non plus, mais de passer par l'échelon national me sert beaucoup aujourd'hui dans le mandat qu'elle mient au niveau local.

  • Speaker #1

    Sur quel point de vue ? En termes de réseau, de compréhension des enjeux ?

  • Speaker #2

    Oui, tout ça. De compréhension aussi de ce qui peut relever de l'agenda gouvernemental et du Parlement. Donc finalement, c'est un petit peu la formule qui consiste à dire qu'il faut souvent se mettre aussi à la place des autres. Nous, maintenant, élus ou associations d'élus, on demande un certain nombre de choses parce qu'il y a des choses qui vont et des choses qui ne vont pas. Essayer de comprendre aussi comment, de l'autre côté, du côté de l'État, on aborde le sujet. Donc voilà, d'une manière générale, effectivement, compréhension des enjeux. Et puis oui, réseau, parce que ça permet aussi, je dirais, de... d'avoir des contacts assez privilégiés pour lesquels après, c'est précieux d'avoir un accompagnement sur des dossiers pour la ville. Et je ne parle pas uniquement de dossiers de subvention ou des choses comme ça, mais de garder un lien pour aussi contribuer sur certaines thématiques. Donc voilà, je garde toujours un lien assez étroit avec le national. Notamment, j'ai la chance, via l'Association des petites villes de France, d'être régulièrement sollicité. pour faire des rendez-vous ministériels, pas plus tard que la semaine dernière, sur la relance du Beauvau des polices municipales par le ministre de l'Intérieur et son ministre délégué. Évidemment, tous les enjeux budgétaires où on est amené. Je participais à une audition au Sénat pour essayer justement de faire remonter les difficultés qui sont les nôtres aujourd'hui dans les communes. Donc, c'est lié. Et moi, j'entends souvent parler de la formule État et collectivité, mais on fait partie d'un tout. Je pense qu'il faut sortir justement de ce schéma l'État contre les collectivités. Il est vrai qu'il y a une question de confiance, il y a une question d'accompagnement, de reconnaissance, de moyens aussi. Mais finalement, on sert tous la même cause. Donc voilà, en tout cas, oui, une expérience assez sympathique qui me sert encore aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Donc ça, ça a duré trois ans.

  • Speaker #2

    Ça a duré de 2017, au moment de son élection, jusqu'à la mienne, jusqu'à mon élection de maire en 2020. où là, il avait fait, je dirais, carton plein, parce que ses deux collaborateurs principaux ont eu la chance d'être élus maires. Donc, belle réussite, comme quoi on a vraisemblablement été quand même un peu à bonne école. Et donc, le choix a été fait de ne pas poursuivre cette collaboration pour des raisons assez évidentes de disponibilité aussi. Et donc, il a été, lui, par la suite réélu pour un second mandat. Et malheureusement, la dissolution a eu raison de la poursuite de son engagement à l'Assemblée nationale. Mais oui, voilà, ça a été une période formatrice.

  • Speaker #1

    Comment vous lancez votre liste en 2020 ? Vous commencez la réflexion avant 2019 ?

  • Speaker #2

    Alors, on a des échanges à la fois avec un groupe que je crée un petit peu avant l'élection, deux ans avant, et notamment avec des personnes qui étaient dans mon entourage, des personnes du Modem, mais pas uniquement, loin de là. Et on a des discussions avec un certain nombre de personnes aussi issues de la majorité en place. Il se passe un certain nombre de choses au niveau de l'équipe sortante et notamment des affaires judiciaires qui touchent le maire sortant. Le résultat de tout ça, c'est qu'il se présente, mais son équipe ne le suit pas. Donc je constitue une liste à la fois avec des personnes qui m'étaient proches, qui étaient dans l'opposition, des adjoints, anciens adjoints de la majorité qui... se sont retrouvés dans le projet qu'on souhaitait porter. Et donc on n'était pas, nous, dans une logique de dire rien ne va à Villepreux, tout ce qui a été fait est acheté. On était vraiment dans une approche constructive, à la fois de continuité et de rupture, c'est-à-dire de continuité sur un certain nombre de sujets. Je pense notamment à la gestion financière, qui a toujours été, je dirais, assez responsable, même si on a découvert quelques petites choses par la suite. Ça fait partie du lot aussi de l'engagement municipal. Et puis de la rupture, de la rupture sur la méthode, c'est-à-dire qu'il y avait comme une absence totale d'implication du citoyen, de concertation citoyenne. Il y avait un besoin de recréer de la confiance, un besoin aussi de changer l'image qu'on pouvait avoir des élus, parce qu'encore une fois, il y a certains événements qui ont pu laisser des traces, et surtout reprendre la main. Un élément fort de notre liste en 2020, reprendre la main sur l'aménagement et sur l'urbanisme, puisqu'on a une commune qui est à 75% naturelle. Je l'ai constaté en arrivant ici. Là, à travers la fenêtre du bureau, on a le théâtre de Verdure et juste derrière, la plaine de Versailles. Donc on a de l'activité agricole. On a des champs, on a des forêts, on a des espaces verts. Et donc, il était vrai que pour nous, on voulait mettre fin à ce qui commençait à ressembler à une urbanisation galopante de la ville. Évidemment, avec deux questions sous-jacentes, celle de la préservation de notre patrimoine aussi historique et bâti, et puis de la protection de l'environnement et du cadre de vie. Et je pense que ça, c'est un axe qu'on a réussi à bien porter pendant le mandat et qui a été bien identifié par les villes prussiennes à l'heure du choix en 2020. Pour nous, le créneau, c'est, on dit, ville pro, innovante et naturelle. Et c'est surtout une ville extrêmement familiale qui a tendance à se rejeunir. Et on souhaite qu'elle puisse le rester tout en préservant notre cadre de vie qui est assez sympa. Et surtout, on a la chance d'être, je dirais, à taille humaine, ville à la campagne et pas trop loin de Paris.

  • Speaker #1

    Et comment ça se passe ? Vous êtes déjà, à ce moment-là, quand vous créez votre réseau, votre cercle de réflexion, vous vous voyez déjà tête de liste ? Ou c'est un mouvement plus horizontal, où il y a des discussions ?

  • Speaker #2

    Alors, ce n'était pas prévu au plan de vol, pour tout vous dire, que je sois tête de liste. Il était question, effectivement, que je puisse intégrer une liste. avec quelques dossiers que j'aurais pu avoir à ma charge dans une liste qui aurait été principalement issue effectivement de la majorité sortante. Et voilà, concours de certaines circonstances, sur ce que j'ai pu citer, mais je n'y reviendrai pas. Et donc on a eu une discussion effectivement à un moment donné avec le groupe. en se disant qui pour porter la liste, qui pour porter ce qui était des premières orientations, parce que le projet n'était pas encore dessiné à ce moment-là. On a vraiment construit, nous, le projet avec les villes Prusiens et avec les habitants de la ville après que ma désignation en tant que tête de liste ait eu lieu. Et pour tout vous dire, moi, je plaidais à cette époque pour l'ancien premier adjoint. de la ville, qui est un homme d'engagement, qui a beaucoup oeuvré pour Villepreux, dont la personnalité me semblait être assez consensuelle. Il a fait le choix de ne pas repartir, parce qu'il a été assez heurté aussi par des événements qui ont concerné mon prédécesseur, et donc je pense qu'il avait envie de... tourner la page. Il nous a soutenus néanmoins. Et donc, en discussion de groupe, assez naturellement, si je puis dire, ça s'est tourné vers moi. Donc, il fallait bien un moment que quelqu'un y aille. Ça a quand même nécessité une petite réflexion de ma part. C'est à la fois, je dirais, un honneur et une fierté quand on a des personnes avec lesquelles on travaille et on milite au quotidien sur la commune. de se voir confier cette responsabilité, cette charge. Et donc, j'ai pris le temps de la réflexion. Et après, je me suis dit, on y va. Je pense que je suis armé pour. Je savais que j'avais une bonne équipe. Ensuite, on était à peu près une quinzaine. Et finalement, on a créé un collectif, Villepreux naturellement. Et on avait une quarantaine de personnes très actives. Et on a fait une super campagne de terrain. Et voilà, ça a été un moment... Un moment aussi assez inoubliable, une campagne. Ça crée des liens, ça crée beaucoup de liens.

  • Speaker #1

    Il y a quelque chose dont on n'a pas encore parlé, mais c'est qu'à ce moment-là, vous êtes très jeune aussi.

  • Speaker #2

    Exact.

  • Speaker #1

    Vous avez 26, 27 ans.

  • Speaker #2

    J'ai été élu à 27 ans. J'avais moins de cheveux blancs qu'aujourd'hui. J'en ai quelques-uns qui sont arrivés depuis le début du mandat. Ça a été, pour faire le lien avec une question précédente, quand on crée le groupe et quand on décide que je serai la tête de liste, On s'était dit, il y a 15 jours, pour voir si ça prend ou pas. Et donc on sort le premier tract, je m'annonce comme candidat. Tout de suite, on met dans le tract des visages aussi connus, notamment des anciens adjoints. L'idée, c'était de montrer que c'était une candidature de renouvellement, comme j'ai dit. Il y avait une certaine continuité d'action, même si notre programme était bien différent de ce qui avait pu être. présenté par mon prédécesseur, notamment parce que j'étais accompagné d'élus d'expérience qui ont fait leur preuve, mais un changement de méthode et un nouveau visage. Alors, je ne vous cache pas qu'au début, sur les marchés, ça a attisé, je dirais, la curiosité. Il y a eu des réflexions très encourageantes, il y a des réflexions moins sympathiques, mais ça, je le savais. Mais il y a eu de la curiosité, donc c'était positif. Je pense que ça n'aurait pas fonctionné, ou en tout cas, j'aurais été très inquiet si ça avait suscité une indifférence. Là, il n'y avait pas d'indifférence. En tout cas, ça a créé un peu de discussion sur la commune. Et je crois que l'élément... Après, il y a toutes les questions qui sont légitimes. C'est ce qu'il va avoir les épaules, ce qu'il sait faire, est-ce qu'il a les compétences ? Il y a trois choses, à mon sens, qui ont rassuré. C'est dès qu'on est passé sur des réunions publiques où j'ai pu prendre la parole, où on a pu... Présenter l'équipe, présenter le projet, ces trois choses c'est à la fois le projet qu'on portait, je pense qu'il y a eu une adhésion assez franche aux idées qu'on a pu proposer, encore une fois qu'on construit avec les habitants. La deuxième c'était de voir que l'équipe était solide. diverses, plurielles, représentatives de toutes les générations, de tous les quartiers, avec encore une fois à la fois des nouveaux entrants, mais des élus qui ont pu mener à bien des dossiers structurants pour la ville. Et puis la personnalité de la tête de liste et son parcours, où j'ai pu montrer que via mes quelques années avant professionnelles, que ce soit à l'Assemblée, à la région, j'ai été finalement en prise avec des sujets qui sont en lien avec les collectivités.

  • Speaker #1

    Comment vos parents l'ont pris, le fait que vous vous présentez mère dans leur ville ?

  • Speaker #2

    Ils ne l'ont pas vu venir. En plus, ils habitent un corps sur la ville. Ils ne l'ont pas vu venir, ils m'ont soutenu. Après, ça a été mon choix. Il y a presque eu un non-dit, on n'en a pas réellement parlé, c'est assez marrant. Mais mon choix a été plutôt de ne pas leur demander de s'impliquer.

  • Speaker #0

    encore une fois sans vraiment le dire, et de les tenir à l'écart. Pourquoi ? Parce que je savais que j'avais en face de moi un certain nombre de personnalités et d'autres listes qui allaient faire une campagne qui n'allait pas être forcément toujours joyeuse et agréable. Et ça, je crois que le plus dur pendant une campagne électorale, c'est pour soi, parce qu'il y a des choses qui ne sont pas sympas, mais à un moment donné, il faut se forger une carapace. C'est plus facile à dire qu'à faire, mais... laissé glisser. Mais quand on sent que des proches sont touchés, touchés parce qu'on est soi-même attaqué et qu'ils se sentent blessés et puis ils ont de la peine pour nous et puis parfois des attaques qui peuvent cibler même les proches, c'est pas agréable. Donc les campagnes électorales et ça je crois que c'est un grand dam aujourd'hui, sont de moins en moins réglo si je puis dire. Il y a beaucoup d'attaques, les réseaux sociaux aident pas, c'est une véritable catastrophe. Si on prend l'exemple récent de la campagne américaine, moi j'ai un petit peu peur justement que les... La rhétorique un peu de Trump donne des idées et désinhibe un petit peu, justement, sur les prochains scrutins, un certain nombre de candidats qui sont dans la logique du fake news. Bon, mais ils l'ont après de la fierté. Au bout du compte, je me rappelle du conseil d'installation. Le 4 juillet 2020, j'ai mes deux parents qui étaient là, qui sont séparés, mais qui étaient là. Et ma grand-mère, qui est venue de Normandie et qui a versé sa petite larme au moment où... le doyen du conseil municipal qui officiait ce premier conseil, me remet l'écharpe.

  • Speaker #1

    La grand-mère communiste ?

  • Speaker #0

    Oui, effectivement. Et donc, c'était un moment riche et familialement, encore aujourd'hui, c'est pas toujours simple pour eux, mais on a trouvé un mode de fonctionnement.

  • Speaker #1

    Donc, quelle a été votre émotion quand vous avez été élu ?

  • Speaker #0

    Oui. On a eu une campagne, parce que ça, je suis obligé de le citer, psychologiquement et, je dirais, mentalement et physiquement aussi, mais surtout psychologiquement éprouvante, notamment en raison du Covid. Nous, on n'est pas élus en mars, on est élus en juin, le 28 juin. Et donc, la grande difficulté, c'est lorsqu'on sort en tête au premier tour. Il y a cinq listes, on sort en tête au premier tour, assez largement. Le soir, on se réunit, on analyse un petit peu les résultats. Et on prépare la profession de foi du second tour. Le lendemain, j'ai une réunion publique. Et pendant la réunion publique, les personnes devant moi, les villeprésiens, m'apprennent que le président de la République vient d'annoncer le confinement et le report du second tour des élections. Bon, donc moment de solitude. On ne sait absolument pas à quelle sauce on va être mangé. Et là, ça a été assez dur à vivre parce qu'on sort premier, on se retrouve confiné, sans perspective de nouvelle date du... pour le second tour. Il y a même des rumeurs sur l'annulation probable du premier tour. Et puis, cette situation assez ubuesque où vous avez le maire sortant qui termine avant-dernier du premier tour mais qui a, du coup, la légitimité pour continuer son action, pour distribuer des masques, pour aller voir, évidemment, les villes brésiliennes. Et puis nous, qui sommes assignés à résidence, à domicile, sans pouvoir réellement sortir. Je me rappelle, c'était à l'époque, j'étais dans un appartement où sans balcon, sans espace extérieur. Et c'était un petit peu dur à vivre. Et je ne sais pas si vous vous rappelez le fameux kilomètre autorisé autour de ce soir. C'est à ce moment-là où j'ai commencé à beaucoup courir. J'avais besoin d'extérioriser un petit peu et de décharger. Après, ce qui a été compliqué, c'est l'animation du collectif à distance et de garder tout le monde mobilisé. Parce que pendant cette période de Covid et de confinement, même au sein de mon équipe, j'ai des colistiers qui ont... ont connu des moments compliqués, soit professionnels, soit familial, soit de santé aussi. Et donc, je me rappelle, on faisait des apéros visuaux pour essayer de maintenir le lien et puis surtout de se dire qu'au moment où on serait déconfiné et qu'on repartirait en campagne, on aurait besoin de, je dirais, de... prendre conscience de l'événement assez exceptionnel qu'on venait de vivre. C'est-à-dire qu'on ne pouvait pas non plus dire on change le programme, mais il fallait tenir compte d'un certain nombre de choses. On ne pouvait pas non plus dire c'est comme si rien ne s'était passé, on repart comme en mars. Et on ne savait pas non plus quel allait être le rapport des villes prosiens entre nous-mêmes, mais entre eux, sur le terrain. C'est la période des masques, c'est la période des distanciations sociales. Est-ce que ça allait être bien pris que... On retourne sur le terrain. Tout ça a fait qu'on a eu une campagne, une atmosphère un peu particulière. Et donc oui, on est le 28 juin 2020. C'est le moment où on a cette élection. C'est le moment où on a ensuite, le 4 juillet, le premier conseil d'installation. Et donc, à l'annonce des résultats, sentiment de soulagement. sentiment aussi de fierté collective d'avoir vécu cette belle aventure et de se dire que c'est maintenant que ça va commencer. C'est un discours sur lequel j'ai insisté auprès des élus. J'aurais dit ça y est, maintenant, en fait, tout commence maintenant. Et que la période de campagne qu'on a vécue était une période assez exceptionnelle et ne reflètera pas les six ans à venir. C'était ça aussi qu'il fallait avoir à l'esprit. Mais voilà, il y a eu une sorte de... Des charges émotionnelles, c'est pour ça que j'insiste sur la partie Covid, parce que ça a forcément marqué le scrutin et ça nous a marqués, et moi le premier.

  • Speaker #1

    Quand vous devenez maire, est-ce que la fonction de maire correspond à ce que vous aviez imaginé ?

  • Speaker #0

    Oui et non, mon capitaine. Oui, parce que je dirais que pas de surprise sur les politiques publiques, sur... le fonctionnement de la mairie, etc. Ce qui change, ce qu'on sait, mais ce qu'on ne mesure pas avant d'être dans la fonction, je dirais qu'il y a deux choses. La première chose, c'est que vous vous retrouvez, en plus de managers, de vos élus et d'une équipe municipale, à la tête d'une administration, ici, d'un peu plus de 70, 175 agents. Ça, on le sait, mais après, au quotidien, c'est chronophage. Et le nombre de sujets, le nombre de dossiers internes non visibles, pour les habitants qu'on a dû traiter sur les premières années était colossal. En parallèle, d'ailleurs, il y avait aussi tout le sujet de la vaccination à organiser. Ce n'était pas non plus prévu au programme, mais on l'a fait. Et le deuxième aspect, c'est le niveau de sollicitation. le niveau de demande et d'exigence des habitants. On avait perçu évidemment des attentes pendant la campagne, mais c'est vrai qu'on a, il faut le dire, on a une population, je pense que c'est pareil ailleurs aussi, qui est exigeante, qui est en droit de l'être.

  • Speaker #1

    Les Français.

  • Speaker #0

    Les Français, avec nous les Français, avec nos paradoxes, avec nos contradictions. Avec parfois notre caractère un peu grognon, on oublie de mettre les formes, on envoie des messages à 2h30, bon, voilà. Ça fait à la fois partie du jeu, mais je crois qu'il est de notre responsabilité en tant qu'élu de savoir mettre aussi les lignes rouges et les barrières, et de dire à un moment donné, votre demande n'est pas prioritaire. Apprendre à dire non, je suis sûr que des collègues ont dû vous le dire à ce micro. La première chose qu'on apprend dans cette fonction, c'est de dire non. Et c'est jamais agréable, mais on n'est pas magicien, on ne peut pas tout faire, surtout dans le contexte actuel et budgétaire. Et puis surtout, je le rappelle assez souvent, et ça je crois que certains l'oublient, ce n'est pas la somme des intérêts particuliers qui fait l'intérêt général.

  • Speaker #1

    Est-ce que vous avez changé personnellement depuis que vous êtes devenu maire ?

  • Speaker #0

    Oui, je pense. Je pense sur plusieurs aspects. Je pense qu'il y a à la fois du positif et du négatif. Ce qui n'a pas changé, au contraire, ce qui se développe, c'est cette notion d'engagement et cette passion. malgré les difficultés, parce qu'on en parlera peut-être, mais ce n'est pas rose tous les jours. Mais en tout cas, le fait d'avoir l'envie. Et je me suis toujours dit, le jour venu où cette envie manque, ou si je me lève le matin et je sens que c'est pénible, c'est qu'il faut s'interroger, qu'il faut passer la main et faire autre chose. Aujourd'hui, ce n'est pas ce que je ressens. Je pense qu'en apprenant à dire non, on apprend aussi à se... à se forger sa carapace, à muscler son jeu aussi un petit peu, parce qu'il y a des moments où dans des relations aussi, que ce soit avec des partenaires, avec des acteurs, on a eu un début de mandat très punchy avec certains promoteurs qui voulaient nous imposer des projets. Ça forge aussi le caractère et ça, c'est bénéfique. Après, oui, là où j'ai changé, ça, c'est peut-être... Le côté sur lequel il faut que je travaille, c'est d'essayer de dégager un peu de disponibilité pour les proches, pour les amis. Et c'est vrai que ce n'est jamais super agréable quand on vous dit qu'on ne vous voit plus. C'est la fonction aussi qui veut ça. Ce n'est pas simple de tout concilier. Mais en tout cas, oui, ça m'a apporté déjà de l'expérience prise de recul aussi. Je vois déjà que je... J'aborde pas le mandat de la même façon que les premières années. Et ça rejoint un peu la question de la jeunesse de tout à l'heure. C'est-à-dire qu'il y a la légitimité de l'élection, qui est incontestable, on gagne. Après, c'est ce que je disais à l'équipe, il faut trouver une légitimité dans l'action très rapidement pour montrer que justement, le choix qui a été fait de nous porter responsabilité, c'était pas un hasard et ils ont eu raison de le faire. Donc tout de suite, un peu de pression pour dire, il faut qu'on délivre, il faut qu'on fasse. Et une fois cette période-là passée, la capacité, je dirais, à prendre un peu de recul, à prendre un peu de détachement. Pas trop non plus, mais ce qui permet aussi d'avoir émotionnellement une protection, parce que de temps en temps, ça peut être un peu punchy.

  • Speaker #1

    Vous disiez aussi à l'instant que la fonction de maire peut être éprouvante. Il y a une étude qui vient de sortir à l'occasion du Congrès des maires la semaine prochaine au sujet de la santé des maires, et notamment le fait qu'il y aurait 83% des maires qui disent que... leur fonction est usant pour leur santé. Est-ce que c'est quelque chose que vous ressentez également ?

  • Speaker #0

    Notamment sur l'aspect mental. et psychologique. Alors physiquement, c'est vrai que moi, je suis toujours épaté par la résistance de certains de mes collègues qui ont 30 ou 40 ans de plus que moi, parce que je me dis je ne sais pas comment ils font. Notamment dans les petites communes rurales où ils n'ont pas de service. C'est eux qui vont installer des barrières Vauban pour des événements, des choses comme ça, qui montent les scènes. Nous, on a la chance d'avoir quand même des services, mais c'est un engagement plus plein et entier. Moi, j'ai arrêté toute activité professionnelle. En plus, il y a la fonction d'agglomération qui me prend du temps. Je suis en charge des transports à Saint-Quentin. Oui, c'est des semaines de 70 heures, voire plus. On est mobilisés le samedi et le dimanche. Donc, il y a la question physique. Mais je pense que l'étude parle notamment de la santé un peu mentale. Et ça fait le lien avec les sujets qu'on évoquait à l'instant. C'est des équilibres à trouver, c'est de l'usure pour certains et sur un mandat qui a été encore une fois très particulier. Je discutais avec des collègues qui sont élus depuis 3-4 mandats et ils trouvent que ce mandat est particulièrement éreintant. On a dit Covid, crise énergétique, certains ont connu les émeutes. les impacts de la crise immobilière, de la guerre en Ukraine, et puis le contexte aussi des moyens financiers, des différentes contributions qui nous sont demandées à la réduction des déficits publics, qui font qu'on a quand même la sensation d'être de plus en plus dépossédés, d'avoir de moins en moins de marge de manœuvre, mais avec dans le même temps, on y revient, une exigence de la population qui se retourne vers nous, surtout parce que pour eux, la mairie, le maire... C'est la porte d'entrée. Il y a la fameuse expression qui dit on est à portée d'engueulade et à portée de baffe. D'ailleurs, je pense que certains l'ont pris au sens propre. Et c'est sur ça qu'il faut aussi travailler, je pense, parce que... sans aller jusqu'aux violences, même si un certain nombre de collègues en ont subi, le manque de respect ou en tout cas le rapport à l'élu local et à l'élu en général est quand même en train de se détériorer. Donc oui, je pense que c'est un sujet. Moi, je suis assez impressionné par le nombre de démissions sur ce mandat. Si je ne dis pas de bêtises, je crois que c'est 2000. 2 800 depuis le début du mandat, c'est un record. Et plus de 20 000, presque 30 000 démissions de conseillers municipaux. Parce que là, on parle des maires, mais il faut voir aussi l'engagement de ceux dans les équipes. Moi, je rends hommage à mon équipe. On a une équipe qui est assez jeune. Donc par définition, ça veut dire qu'ils sont en emploi, ça veut dire qu'ils ont des vies de famille, qu'il y a les enfants à récupérer, à déposer. Et j'ai déjà eu sur le mandat des départs. Certains s'interrogeront sur ce qu'il faut repartir ou pas parce que très difficile de concilier un engagement. Du bénévole, on va se dire. En tout cas, quand on est sur une commune de 10 000 habitants, qu'on soit adjoint ou conseiller municipal, même maire, on ne fait pas ça pour des rentrées financières. Donc voilà, ça fait partie de tous ces sujets où il y a une exaspération, une lassitude parfois. Et c'est vrai qu'il y a des moments de doute, il y a des moments où on... on peut avoir un peu tendance à affaiblir et à se questionner. Mais tant qu'on trouve du sens dans ce qu'on fait, et que j'ai vu le sondage, je voyais aussi que beaucoup de collègues disaient qu'ils avaient la sensation finalement de ne pas avoir toujours une action efficace. Mais quand on a cette notion de sens et qu'on a la sensation que ce qu'on apporte et ce qu'on propose améliore quand même le quotidien de nos habitants. finalement, on se dit qu'on sert quand même un peu à quelque chose.

  • Speaker #1

    Je voudrais qu'on parle un peu de Villepreux, parce que je trouve que c'est un territoire assez intéressant, parce que quand on pense île de France, on ne pense pas à un territoire comme Villepreux.

  • Speaker #0

    C'est-à-dire ? C'est-à-dire,

  • Speaker #1

    comme vous l'avez dit, 75% de terre naturelle, de l'agriculture, mais en même temps, ce n'est pas une commune rurale, ce n'est pas une commune du fin fond de la Seine-et-Main. Exact. Il y a un équilibre. Et puis, vous le disiez aussi, vous êtes vice-président à 50 ans en Yvelines. Donc, 50 ans en Yvelines, ville nouvelle aussi, ville sur dalle, avec des enjeux particuliers. Et vous, dans votre commune, c'est totalement différent, un cœur historique. Comment vous vous sentez par les maires franciliens ? Comment vous représentez ce territoire-là ? Et comment vos enjeux, vous arrivez à les mettre sur la table ?

  • Speaker #0

    Nous, on est dans la strade des petites villes. Si on regarde bien, de 1500 à 25 000, moi je dis souvent, on est la classe moyenne des communes. Et d'ailleurs, on le ressent, petit aparté, mais dans les dispositifs de soutien et d'accompagnement de l'État, on nous rétorque souvent qu'on n'est pas assez gros. ou trop petits, pour bénéficier de soutien sur des dossiers et des projets comme peuvent être soutenus des communes très urbaines, parfois en quartier prioritaire, ou des communes à l'inverse très rurales. Donc on est un peu ce mix-là. Et vous avez raison, la spécificité de Villepreux, je dirais, c'est cette ville familiale, parce que c'est une ville familiale avant tout. On essaye de tout faire avec l'équipe municipale pour que ça ne soit pas uniquement une ville dortoir, parce que... On veut créer une vie locale, du rythme. On a la chance d'avoir un tissu associatif très fort. On a la chance, sur cette commune, de pouvoir réaliser l'intégralité de son parcours éducatif et scolaire. Et j'en suis un prototype, on va dire, de la maternelle, même en passant du berceau à la crèche jusqu'au lycée. Donc on a des atouts. On a des transports qui nous permettent de rejoindre Paris en 35 minutes. Mais c'est vrai qu'on est... C'est un peu atypique. On a une autre commune qui est comme ça sur l'agglomération, c'est Manille et Hamot, qui n'est pas proche de nous, mais on a un petit peu ces points communs. On se retrouve dans une agglomération 50 ans en Yvelines, avec laquelle on travaille bien, il n'y a pas de soucis, qui gère chez nous notamment les déchets, l'éclairage, les transports et bien d'autres compétences, mais qui est très urbaine, qui est le deuxième PIB par habitant de France, avec un tissu économique très large. plusieurs milliers d'entreprises, qui a accueilli les Jeux Olympiques. C'est vrai que ça peut paraître très loin de nous, mais c'est le même territoire. Donc moi, je plaide, en tout cas, je pousse beaucoup auprès de l'agglomération et de mes collègues, cette idée de dire qu'il faut qu'on ait des politiques publiques portées par l'agglomération qui tiennent en compte la diversité des territoires et avec une certaine égalité. Même si ça ne veut pas dire que toutes les solutions, on peut les répercuter de la même façon sur l'ensemble des 12 communes. Mais à l'échelle de l'agglo, nous on est arrivé dans l'agglomération en 2016, avec la commune des Clés-sous-Bois et la commune de Plaisir. C'est vrai que d'arriver dans une agglomération déjà constituée, qui a une histoire avec la ville nouvelle... C'est pas toujours facile parce que nous, on a d'autres thématiques à pousser. Je pense notamment à l'agriculture, au développement durable, aux politiques de solidarité, aux politiques familiales également. Mais ça se passe bien. J'ai bon espoir qu'on arrive à trouver des terrains où on peut collaborer sur ces enjeux. Mais oui, c'est ce qui fait aussi le charme de notre ville. voit dans le renouvellement de population qui s'est accentué depuis le déconfinement et l'après-Covid, ce sont souvent des jeunes parents ou parents de venir qui viennent de l'ouest du département ou de l'ouest parisien, Hauts-de-Seine notamment, et qui font le choix de venir s'installer ici parce qu'il y a toutes les infrastructures et il y a cette possibilité finalement d'être à la campagne mais pas trop quand même.

  • Speaker #1

    Mais il y a une particularité aussi au fait que vous disiez 11 000 habitants, donc... ça pourrait être limite une sous-préfecture ou une préfecture dans des départements dépeublés. Et ici, en Ile-de-France, en fait, c'est assez petit. Donc, ce rapport-là, vous avez énormément de responsabilités, mais en même temps, beaucoup de population autour.

  • Speaker #0

    Vous avez absolument raison. Et si on délocalisait Ville-Preux dans je ne sais quel autre département, oui, on pourrait être sous-préfecture et on pourrait même être ville-centre-bourg, c'est-à-dire qu'on pourrait être la ville. centrale avec un certain nombre de petits villages et de petites communes autour de nous. Et d'ailleurs, c'est très marrant parce que dans le programme Petite Ville de Demain, on coche tous les critères sauf celui d'être justement commune-centre. Et donc, on n'est pas éligible aux différents dispositifs de soutien, que ce soit sur du renouvellement urbain, des services publics ou autres. Et donc, ça interroge. Mais oui, on est, nous, en Ile-de-France et l'Ile-de-France, par définition, Beaucoup de population, un tissu urbain et de transport aussi très dense. Alors on est loin de l'esprit du petit village gaulois quand même, mais pour nous c'est notre identité, ça c'est notre ADN. D'être sur cette strate-là, il n'y a pas de souhait de notre part d'augmenter la population. Justement, je l'ai dit tout à l'heure, on veut maîtriser les choses, on a révisé notre plan local d'urbanisme. pour reprendre un peu notre destin en main, parce qu'on avait un PLU qui était très permissif, et on accélère sur des enjeux de transition aussi qui sont importants sur la ville.

  • Speaker #1

    Vous disiez aussi que Villepreux, c'est une ville où il y a beaucoup de familles, donc beaucoup d'enfants, de jeunes. Et vous me parliez du fait que la citoyenneté, c'était quelque chose d'important pour vous. Comment vous transmettez cette valeur-là aux jeunes ?

  • Speaker #0

    C'est même une mission. C'est presque ça. C'est une mission qu'on se donne. On en parlait tout à l'heure, on sent que l'échelon communal, l'échelon de proximité... Le dernier rempart, quelque part, contre des idées un peu faciles, contre parfois un peu d'obscurantisme. C'est ce qui nous permet encore de faire vivre la démocratie, c'est ce qui nous permet d'être en lien direct avec nos habitants. qui, force est de constater, d'année en année, de scrutin en scrutin, se détournent de plus en plus des urnes, ou en tout cas font un choix qui peut se comprendre et s'entendre, mais qui est plutôt vers les extrêmes, il faut le dire clairement. Et puis un rapport avec une montée de l'individualisme aussi, qui dessert le collectif. Donc l'idée pour nous de construire un véritable parcours de la citoyenneté Et de remettre le civisme finalement au goût du jour sur la ville auprès de tous les publics, c'est de dire comment on réenchante cette fameuse formule qui est devenue peut-être un peu galvaudée et un peu bateau, mais qui est forte de sens, c'est le vivre ensemble. Et on croit beaucoup aux synergies aussi, c'est-à-dire l'intergénérationnel, comment on travaille avec les associations aussi. Et donc concrètement, on se dote aussi de plusieurs outils. On essaye dès le plus jeune âge... auprès des scolaires de faire vivre cette citoyenneté, de rappeler que la citoyenneté, c'est être citoyen d'une ville, citoyen d'un pays, citoyen européen aussi, j'insiste là-dessus, parce que l'Europe est importante et citoyen du monde, et quand on dit citoyen du monde, ça nous permet aussi d'aborder avec eux des thématiques importantes, comme le réchauffement climatique, des règlements climatiques, etc. Et donc, on intervient notamment dans les écoles avec un outil qui est sur la table, je vais le citer, mais le passeport du civisme. qu'on porte avec l'association qui l'a créée. Certaines communes s'en sont emparées. C'est pour les CM2. C'est un outil qui nous permet, là aussi, de faire vivre la citoyenneté en rappelant qu'elle est composée de droits et de devoirs. On parle du devoir de mémoire, parce que c'est important aussi de... diffuser via la transmission auprès des jeunes générations ce qui a marqué l'histoire de notre pays, comment un certain nombre de droits ont été acquis de haute lutte. On avait les commémorations du 11 novembre il y a quelques jours et j'étais ravi de voir à quel point on avait tous ces CM2 qui étaient présents avec leur passeport, parce qu'on était allés les voir une ou deux semaines avant pour avoir leur petit tampon sur la rubrique Je participe à une commémoration Mais c'est bien, parce qu'on le sait, Il n'y a plus de poilus, porte-drapeau ancien combattant. Il va falloir trouver d'autres porteurs du message et donc que les jeunes générations répondent présentes, c'est bien. On a des enjeux dans ce passeport sur la solidarité, les liens internationaux, les valeurs aussi qui peuvent être véhiculées par le sport. Bref, autant de thématiques qui permettent de faire vivre la citoyenneté dès le plus jeune âge. Ensuite, on a un certain nombre d'actions à destination du public collégien. Je pense notamment à notre conseil municipal junior qui fait un travail remarquable. Et je vois à quel point on a en face de nous des enfants qui sont éveillés, qui ont déjà une conscience citoyenne très forte. Et moi qui me donne en tout cas beaucoup de motifs d'espérance pour la suite. Et on va après jusqu'à des tranches d'âge plus ado, qui correspondraient au lycée avec le service national universel. qu'on arrive à promouvoir aussi ici et qui marche très bien. Bref, il y a tout un tas de dispositifs, mais en tout cas, l'idée pour nous, c'est un parcours de la citoyenneté. à destination des jeunes, en lien avec les différents acteurs, et puis avec les associations, travailler aussi après sur le public adulte et le public senior. Parce que quand on est citoyen, on l'est, je dirais, de 7 à 77 ans.

  • Speaker #1

    Est-ce que vous vous voyez maire encore longtemps ?

  • Speaker #0

    Je me vois maire jusqu'en 2026, déjà. Déjà ça ! Oui, non, moi je raisonne vraiment sur la durée du mandat. Il est vrai qu'on a un mandat, je l'ai dit tout à l'heure, qui a été imputé quand même d'au moins deux ans, où on a pris beaucoup de retard. Et pas uniquement nous, c'est-à-dire qu'en tout cas pas uniquement de notre fait, mais quand on sort du Covid et après qu'on a la crise énergétique, énergétique et la flambée aussi des coûts de l'énergie, des matières premières, etc. L'année qui a suivi a été terrible pour les entreprises. Et je pense notamment à certains projets, même si finalement, on aura réussi à faire, je pense, plus de 95% du programme. À l'issue du mandat, il y a eu des retards parce qu'on a eu des marchés infructueux, des entreprises qui n'ont pas répandu, des entreprises qui ont pu faire faillite sur certains chantiers. Ça n'a pas été simple. Le contexte économique n'est pas simple. On est à l'heure où tout le monde doit faire des efforts. Et donc voilà. Donc je pense que... Ça veut dire qu'il faut aussi penser le mandat en temps long. Et c'est un peu tout le paradoxe. C'est que six ans à vivre en tant qu'élu, c'est long. On passe par à peu près toutes les phases. Mais néanmoins, pour des projets un peu structurants, c'est parfois court. donc on verra la question devra se poser maintenant assez prochainement parce qu'on va arriver tranquillement vers la dernière partie du mandat en tout cas ce qui est sûr c'est que malgré les contraintes liées à la fonction et les difficultés qu'on évoquait ensemble je sens que l'envie et surtout le sentiment d'être utile sont encore là donc c'est plutôt encourageant en tout cas pour le moment

  • Speaker #1

    Vous parliez de la transmission... Aux jeunes de la stérilité et du civisme, quel conseil vous donneriez à un jeune qui souhaite s'investir pour les élections municipales de 2026 ?

  • Speaker #0

    Déjà, je dirais qu'il a raison de vouloir s'investir. On a eu un débat avec des élus là-dessus sur la crise de l'engagement. Est-ce qu'elle est réelle ou pas ? Et notamment quand on regarde le tissu associatif, parce qu'au-delà de l'engagement sur des mandats électifs, on voit à quel point les associations sont en peine pour renouveler le tissu d'adhérents et de bénévoles, avec notamment des personnes impériales. peu plus âgés qui s'arrêtent et qui ont tenu parfois trois, quatre associations sur des fonctions de trésorier. Et donc, on a cet enjeu à accompagner la jeune génération à prendre de l'engagement. Moi, justement, je ne crois pas qu'il y ait une crise de l'engagement. Je pense que l'engagement a muté et que la jeune génération ne cherche pas nécessairement le même format de contribution à la société dans le sens où s'engager pour une association, une structure. de façon très régulière, ça ne me paraît pas être ce qu'ils recherchent aujourd'hui. Ils parlent plutôt de cause. S'engager pour le droit des femmes, contre les discriminations, sur le développement durable pour la planète, etc. Donc, c'est plutôt une génération de causes. Donc, à nous de trouver les formats, je dirais, et les réponses qui leur permettent, peut-être tantôt, d'être... sur une action près des Restos du Coeur, parce qu'ils veulent être dans la solidarité. Le samedi, de participer à une distribution de produits dans une épicerie solidaire. Au contraire, il y a plein de formes d'engagement possibles. Et on y travaille d'ailleurs sur la commune à essayer de trouver ça. Pour les municipales, évidemment, nous, on serait ravis de voir que des jeunes s'investissent. Ce qui est très difficile sur les jeunes. C'est que, par définition, leur situation change au cours d'un mandat. J'ai eu le cas, moi, je le vois dans l'équipe municipale, des jeunes qui ont commencé en phase d'études et puis, finalement, qui finissent leurs études ou sont amenés à changer d'école ou d'université ou qui vont déménager ou qui vont prendre un emploi ou changer de lieu de résidence. Donc, il faut composer avec ça. Mais néanmoins, je leur dirais que l'engagement municipal est sûrement... même si je n'ai évidemment pas pu exercer tous les mandats. Je ne sais pas si c'est le plus beau, mais c'est l'un des plus beaux. Parce que vous avez l'opportunité et la chance de le faire sur un territoire qui, logiquement, si on parle à des jeunes de Villepreux, les a vus grandir. Donc un territoire auquel ils sont attachés, un territoire auquel ils ont beaucoup à apporter. parce qu'en arpentant les rues et les différents espaces de la commune depuis des années, forcément ils ont des idées, forcément ils ont des choses à apporter. Et on a besoin de renouvellement. On a besoin justement dans cette logique de promouvoir la citoyenneté, de laisser aussi... toute la place qui doit être la leur aux jeunes, parce qu'ils sont porteurs d'un message et aussi d'une façon de voir le monde qui est différente. J'ai l'impression de parler déjà comme un ancien en disant ça. Mais en tout cas, pour reprendre une formule connue, fonce, parce qu'il y a la place pour eux. En tout cas, nous, on les accompagnerait au maximum si c'était leur choix. Il faut arriver à susciter aussi un certain nombre de vocations. Mais on a la chance d'avoir des jeunes qui sont très engagés. Quand je vois ceux de notre conseil municipal junior, je me dis que la relève est déjà prête.

  • Speaker #1

    Et au fond, on sent aussi le coureur qui est en vous. C'est ça, une élection, c'est un peu une course aussi. Merci beaucoup.

  • Speaker #0

    Merci à vous.

  • Speaker #2

    Vous avez écouté ce podcast jusqu'au bout, alors on imagine qu'il vous a plu.

  • Speaker #3

    Pour nous soutenir, laissez-nous des étoiles, des commentaires, partagez l'épisode à vos copains et suivez-nous sur Instagram à Tv2mer.

  • Speaker #2

    Chaque soutien est hyper précieux.

  • Speaker #3

    À bientôt dans une prochaine Ville-Mer.

Description

Dans ce nouvel épisode de Vie de Maire, direction les Yvelines, en grande couronne parisienne. J’ai rencontré Jean-Baptiste Hamonic, maire MoDem de Villepreux. Commune de 11 500 habitants, située à 20 km au sud-ouest de Paris, à proximité de Saint-Quentin-en-Yvelines, Villepreux est une commune familiale, qui a la particularité d’être composée à 75% d’espaces naturels.

A seulement 27 ans, en 2020, Jean-Baptiste Hamonic est devenu le plus jeune maire de la ville. Son projet ? Préserver l’identité et le cadre de vie de Villepreux, tout en la modernisant de manière citoyenne et écologique.

Dans cet épisode, avec Monsieur le Maire, on a parlé de :

  • la particularité d'être élu maire dans sa ville natale,

  • du défi de débuter un mandat en période de pandémie mondiale,

  • de la santé mentale des élus locaux

  • et d'éducation à la citoyenneté et au civisme.

Bonne écoute !


Retrouvez également Jean-Baptiste Hamonic dans son podcast, Naturellement Villepreux : https://smartlink.ausha.co/naturellement-villepreux

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Episode animé par Clémentine Guilbaud Demaison

Crédits : Générique réalisé par Ophélie Baribaud   


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Vie de mer. Je suis Clémentine Guilbeault de Maison et moi Margot Elkier. Et dans ce podcast, on part à la rencontre des mères de toute la France.

  • Speaker #1

    Notre but ?

  • Speaker #0

    Remonter à la racine de leur engagement. Comprendre leur quotidien, leurs difficultés et leurs réussites. Et peut-être vous donner envie de vous bouger, vous aussi, pour votre commune.

  • Speaker #2

    Vie de mer. C'est une sacrée vie de mer.

  • Speaker #0

    Dans ce nouvel épisode de Vies de Mère, direction les Yvelines, en Grande Couronne parisienne. J'ai rencontré Jean-Baptiste Amonique, maire modem de Villepreux. Commune de 11 500 habitants, située à 20 km sud-ouest de Paris, à proximité de Saint-Quentin-en-Yvelines, Villepreux est une commune familiale qui a la particularité d'être composée à 75% d'espaces naturels. A seulement 27 ans, en 2020, Jean-Baptiste Amonique est devenu le plus jeune maire de la ville. Son projet ? Préserver l'identité et le cadre de vie de Villepreux, tout en la modernisant de manière citoyenne et écologique. Dans cet épisode avec Monsieur le maire, on a parlé de la particularité d'être élu maire dans sa ville natale, du défi de débuter un mandat en période de pandémie mondiale, de la santé mentale des élus locaux et d'éducation à la citoyenneté et au civisme. Bonne écoute !

  • Speaker #1

    Jean-Baptiste Amonique, bonjour.

  • Speaker #2

    Bonjour.

  • Speaker #1

    Merci de me recevoir à Villepreux pour ce nouvel épisode de Vides de mai.

  • Speaker #2

    Avec plaisir.

  • Speaker #1

    Pour commencer l'interview, est-ce que vous pourriez me dire ce que vous rêviez de faire quand vous étiez petit ?

  • Speaker #2

    Bonne question. Je pense que comme de nombreux enfants, je suis passé par plusieurs projets, plusieurs idées. J'ai voulu être à la fois commissaire de police et journaliste sportif. Donc effectivement deux choses totalement différentes. J'ai toujours aimé le sport. toujours aimé les grands événements sportifs fédérateurs. Et donc j'ai grandi avec un certain nombre de voix dans les oreilles qui m'ont consucité chez moi une certaine admiration. Je pense à des Thierry Roland, des Thierry Gilardi, des personnes comme ça qui m'ont donné pendant un moment cette envie d'être à la fois commentateur et journaliste sportif. Et puis un petit peu plus tard, c'est vrai qu'en commençant mes études de droit, j'étais plutôt parti dans l'idée d'intégrer la police nationale. Et donc, le métier de commissaire était celui qui me séduisait. Et pour tout vous dire, je crois que ma mère m'a dit un jour aussi que lorsque j'avais cinq ou six ans, je rêvais d'être éboueur. C'était le service public. Mais ça, je n'avais pas encore connaissance de cette notion de service public. Mais en tout cas, c'était d'être en extérieur et derrière un camion, semblerait-il, était quelque chose qui me séduisait.

  • Speaker #1

    Mais c'est intéressant parce qu'on a aussi dans... Ce que vous dites, à la fois le journalisme sportif et commissaire, on sent déjà quand même quelque chose en lien avec la politique, les médias.

  • Speaker #2

    Un lien avec le rapport à l'autre et puis l'idée d'être dans des interactions avec nos concitoyens. Donc ce n'est pas l'écho que j'ai fait finalement, mais en tout cas ça a été pendant une période de ma vie des rêves, si on peut dire ça comme ça.

  • Speaker #1

    Et vous avez grandi à Villepreux ?

  • Speaker #2

    Oui, j'ai grandi à Villepreux. Mes parents se sont installés sur la commune en 1996, ce qui correspond à la création du quartier du Trianon. Donc, on était les premiers occupants des maisons, des pavillons de ce quartier. Donc, j'y suis, j'y ai grandi, j'y ai fait ma scolarité. Dernière section de maternelle et puis école élémentaire en primaire à l'école Gérard-Philippe. J'ai le plaisir de côtoyer encore aujourd'hui, évidemment, dans mes fonctions. Et puis le Collège du Hambloum et le lycée Sonia Delonay, un engagement aussi associatif sur la commune. Mais oui, je connais bien cette ville depuis plus de 20 ans, plus de 25 ans. Et c'est vrai que je pense que ça ajoute une dimension toute particulière à l'engagement de maire aujourd'hui de pouvoir, je dirais, occuper cette fonction sur un territoire au sein duquel on a grandi et auquel on est attaché.

  • Speaker #1

    Et quand vous étiez adolescent, vous vous intéressiez déjà à la politique de la ville ?

  • Speaker #2

    Pas du tout. Pas du tout. Non, lorsque j'étais adolescent, j'avais d'autres sujets de préoccupation. Et mes parents avaient d'autres sujets de préoccupation pour moi, notamment celui de réussir mes études et ma scolarité. J'ai eu une quatrième un petit peu compliquée, mais comme beaucoup de garçons, la quatrième est toujours un moment un peu charnière. Bon, j'étais un élève, je dirais, dans la moyenne. Jamais excellé, mais jamais été non plus... parmi les élèves les plus compliqués. Non, je m'intéressais pas du tout à la politique, je ne m'intéressais pas tellement non plus à la vie de la commune. Je dirais que c'est plutôt à partir du lycée, fin lycée, ou via des engagements associatifs, via aussi une volonté d'être dans une curiosité intellectuelle. Je vais vous prendre un exemple assez parlant, je trouve. J'avais dans mes amis, et j'ai toujours dans mes amis, mais surtout à l'époque... Au lycée, des copains, des camarades de classe qui étaient toujours en première ligne sur les manifestations étudiantes, lycéennes, les blocus, etc. Et puis, on venait me voir en me disant, on bloque, il faut aller sur Paris, il faut manifester. Et c'est vrai que le premier réflexe d'un lycéen à cette époque-là, c'est de dire, génial, en plus, du coup, on ne va pas aller en cours. Mais voilà, j'ai poussé la réflexion un peu plus loin et je voulais comprendre, en fait, pourquoi. Pourquoi est-ce qu'il y avait ces mobilisations ? Pourquoi est-ce que j'avais ces camarades aussi de classe qui avaient cet engagement ? Et je pense que c'est cette volonté de me dire, il faut que tu penses par toi-même et que tu aies ton propre avis sur les choses. Ce qui m'a du coup, je dirais, incité à m'intéresser au débat, à la politique. Et petit à petit, c'est ce qui m'a... m'a permis de faire des rencontres et puis d'avoir un engagement et d'avoir des opinions propres et personnelles. Et je crois que ça, c'est important. Mais non, rien ne me prédistinait en tout cas à ce type de fonction aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Et dans votre famille, il y avait des personnes qui s'engagent de manière associative ou en politique ?

  • Speaker #2

    Alors pas directement, c'est-à-dire que si je prends juste la génération au-dessus, mes parents moins. Là, on est plutôt sur une génération qui s'est engagée, mais beaucoup dans l'activité professionnelle. En revanche, oui, du côté des grands-parents, j'ai un grand-père ancien combattant qui n'a manqué aucune commémoration, qui a été conseiller municipal en Mayenne, si je ne dis pas de bêtises. Et puis de l'autre côté, une grand-mère qui ne se classerait pas, je dirais, sur le même spectre de l'échec qui est politique que ce grand-père qui était plutôt... plutôt à droite, elle plutôt communiste, qui a été aussi, pas militante, mais je dirais engagée. Donc pas d'engagement, je dirais, marquant et très prononcé. D'ailleurs, dans la famille, je me fais souvent la réflexion, on n'a pas réellement la culture du débat politique et d'échanger sur tout ce qui peut faire parfois débat ou polémique au sein de notre société. Ce n'est pas des tabous non plus, mais on ne fait pas partie de ces familles où lorsqu'il y a des repas de fête... ou des repas où tout le monde se retrouve, on aborde ces sujets-là. Donc voilà, c'est plutôt quelque chose qui est né de mon côté, parce que c'est après m'être lancé en politique que j'ai appris que mes grands-parents, en tout cas pour ceux que j'ai cités, avaient eu cet engagement. Donc je ne peux pas dire que ça a été un élément pour moi déclencheur.

  • Speaker #1

    Et donc c'est avec un grand-père de droite et une grand-mère communiste qu'on finit au modem ?

  • Speaker #2

    Ouais, je pense. Alors oui, mon grand-père, c'est marrant parce qu'il a été à la fois syndicaliste chez Air France avec des camarades de lutte qui parfois étaient à gauche mais d'un côté aussi très proche de Charles Pasqua dans les Hauts-de-Seine donc oui un ovni peut-être sur le plan politique et ma grand-mère ma grand-mère maternelle et mon grand-père paternel donc ils n'ont pas vécu ensemble mais oui peut-être que c'est ce qui fait qu'on arrive finalement à à être centriste, à trouver, en tout cas en ce qui me concerne, un point d'équilibre. Mais oui, c'est assez marrant parce que je dirais que rien ne me prédestinait à avoir un engagement politique au centre.

  • Speaker #1

    À 18 ans, vous commencez vos études en droit ?

  • Speaker #2

    Absolument.

  • Speaker #1

    À Paris ?

  • Speaker #2

    À 50 ans, Niveline. Je commence ma licence, précisément en droit anglais, double licence droit anglais, parce que j'avais eu la chance quand même de quitter Villepreux pendant un peu plus de deux ans. pour vivre une expatriation avec mes parents et ma sœur aux Etats-Unis. Donc en revenant des Etats-Unis, donc ça c'était sur le primaire, je suis rentré pour la sixième en France et au collège du Hambloum à Villepreux. Et donc il y avait cette idée de dire, il faut que j'arrive à capitaliser quand même sur l'anglais, sur la culture. américaine. Et donc, voilà, je suis parti sur la double licence droit anglais à 50 ans en Yvelines. Ça pendant trois ans, avec aussi un diplôme en sciences politiques. Et c'est au moment du master qu'effectivement, j'ai rejoint l'université Paris 1 Sorbonne pour faire des études plus poussées en droit public et sciences politiques.

  • Speaker #1

    Et c'est à ce moment-là que vous commencez un engagement politique plus partisan ?

  • Speaker #2

    Oui, au gré de rencontres locales d'abord, puisque le hasard a fait que dans cette fameuse association vilpresienne, j'ai rencontré une personne qui était également déléguée départementale à l'époque du Modem, dans les Yvelines. Et donc, en suivant l'actualité, moi j'aimais beaucoup cette idée de troisième voie. proposé par François Bayrou à l'époque, au moment de la présidentielle. Donc à la fois après, c'était un petit peu après 2007, parce que 2007 avait déjà été déjà passé avec Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal. C'est le moment où on a failli à l'époque, mais moi je n'étais pas encore investi. Donc c'était plutôt avant la campagne présidentielle de 2012. Donc François Hollande et Nicolas Sarkozy d'un côté, François Bayrou pour la troisième voie. Et voilà, ça c'est un message qui m'a parlé, qui m'a séduit. Et donc cette personne que j'ai rencontrée, effectivement, je dirais, a été une de ces personnes qui m'ont mis le pied à l'étrier. Donc un engagement militant local, départemental, intégré, mais très brièvement, dans la section jeune. Et puis très rapidement, après, chez les aînés, où j'ai pu à la fois faire un peu de communication, un peu de porte-parole, jusqu'à après, lui succéder sur sa fonction. de présider aujourd'hui le mouvement départemental. Et en parallèle aux études, il est vrai que je dirais que c'est à partir du Master 1 où le parcours universitaire et la formation en droit public très axé finances publiques et collectivités locales parce que finalement c'est à ce moment-là que j'ai fait un choix de basculer plutôt vers l'administration territoriale. En tout cas c'était mon souhait, j'avais l'idée de passer des concours. des concours pour intégrer des postes de direction dans des collectivités, j'ai eu un certain nombre de propositions. Et notamment, j'ai travaillé au conseil régional auprès d'un groupe politique, à temps, à mi-temps. Et c'est vrai que c'est la période de ma vie où l'engagement militant et l'engagement universitaire ont fini par converger vers un engagement professionnel plutôt marqué politique.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qu'on fait quand on est collaborateur politique à la région Île-de-France ?

  • Speaker #2

    Plein de choses. On est polyvalent parce que quand on est collaborateur d'un groupe d'élus centristes, je dirais par définition, ce n'est pas le groupe majoritaire. Donc on avait une quinzaine d'élus, on était peu de collaborateurs. Donc on fait à la fois de la communication, du suivi de... Moi, j'avais... Voilà, on charge la communication à l'I... plutôt vers la fin de mon contrat, donc responsable relations presse également. Mais sinon, c'est du travail de fond. Beaucoup de travail de fond, de suivi des commissions, commissions sécurité, commissions aménagement, ruralité, agriculture, transport aussi, c'était vraiment les sujets que je suivais pour le compte des élus et pour le compte du groupe. Donc ça, c'est éplucher les dossiers, c'est préparer des amendements, préparer des interventions pour les séances, interagir aussi avec les autres groupes politiques, parce que moi je suis... évidemment favorable à la culture du compromis, tout en rappelant que le compromis, ça ne veut pas dire compromission, mais si on veut arriver à avancer, il faut trouver des dénominateurs communs. Donc c'est aussi des discussions entre collaborateurs, parce qu'il y a, je dirais qu'il y a dans la lumière, les élus qui essayent de trouver des voies et moyens de travailler ensemble, et plutôt dans l'ombre, dans les salles annexes, il y a les collaborateurs qui font le même travail aussi pour trouver des points d'entente. Donc non, un travail, j'ai un très bon souvenir, de cette époque régionale et qui s'est terminée lorsque un des élus a eu la chance d'être élu député dans les Yvelines et qui m'a proposé d'être son collaborateur parlementaire. Donc après, j'ai intégré l'Assemblée nationale pour faire le même travail, mais non plus pour un groupe d'élus, mais pour un député.

  • Speaker #1

    Donc vous qui vouliez travailler dans les collectivités territoriales, là on se retrouve à un niveau national. Oui. Est-ce que pendant ce moment-là, vous avez gardé un œil sur... le territoire, notamment sur Villepreux, où vous étiez sur des thématiques bien plus nationales ?

  • Speaker #2

    L'Assemblée nationale, ce que j'ai beaucoup aimé, c'est que j'ai eu la chance de travailler avec un élu qui avait à cœur d'avoir justement un engagement sur des thématiques très locales. Déjà, il a siégé dans la commission aménagement et environnement, je ne sais plus quel nom elle porte aujourd'hui, mais aménagement du territoire, donc en prise avec les enjeux des territoires et des collectivités. Il parlait à la fois de transport, d'urbanisme, de réforme des collectivités, toujours des sujets un peu serpents de mer, sans mauvais jeu de mots. Et puis, il a intégré aussi la délégation aux collectivités de l'Assemblée. Donc moi, ça me permettait déjà de continuer à travailler sur des thématiques locales. Et pour répondre à votre question, oui, je gardais un œil sur Villepreux, puisque pendant toute cette période, à la fois dans l'enseignement supérieur et du début de ma... J'ai une carrière professionnelle, je continue à vivre à Villepreux. Et je continuais à, là pour le coup, m'investir davantage sur la commune, jusqu'à d'ailleurs en 2020, en 2014, attendez que je ne vous dise pas de bêtises, oui, 2014, figurer sur une liste en très basse position pour les municipales. Mais je dirais que oui, je commençais à avoir un engagement à ce moment-là.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que vous avez retenu de ces années à l'Assemblée nationale ?

  • Speaker #2

    Alors, si on remet un peu en perspective les choses, à ce moment-là, on est en 2017, après 2017, donc ça correspond à l'élection du président de la République, Emmanuel Macron. Il y a une majorité pléthorique à l'Assemblée, donc on n'est pas dans l'Assemblée nationale telle qu'on la connaît au jour où on enregistre ce podcast. Les choses étaient un peu plus simples. Il y avait du débat. Ça ne veut pas dire qu'il n'y avait pas de débat. Mais le fait d'être dans une majorité confortable, je dirais, ça nous a permis de travailler sereinement sur un certain nombre de sujets. Et en tout cas, du côté du travail du député et du collaborateur, c'était intéressant. J'en retiens déjà beaucoup d'heures de travail. Beaucoup d'heures de travail, des nocturnes à n'en plus finir. Ça, je crois que c'est... Je rends hommage au député pour lequel je travaillais, parce que j'ai... J'ai toujours trouvé qu'il faisait preuve de beaucoup de force physique et mentale. Parce que quand on est député francilien, on fait partie de ceux qui sont très souvent appelés pour qu'il y ait le quorum. Et plus que le quorum, en tout cas qu'il n'y ait pas de mauvaise surprise au moment des votes dans l'hémicycle. Donc c'est vrai que lui, il faisait beaucoup de nocturnes et donc nous avec. Et donc ça me poussait à rentrer à des horaires assez difficiles. Donc j'ai le souvenir d'une période très dense. assez fatigante, mais où j'ai énormément appris. Parce qu'au-delà du travail parlementaire, on comprend mieux, on est vraiment dans les arcades, comme on dit, du pouvoir, on comprend mieux comment les décisions sont prises, comment elles sont construites, comment la loi se fait aussi, toutes les relations avec le Parlement, avec le Sénat, avec les différents partenaires sociaux et les acteurs. Donc je ne regrette absolument pas, bien au contraire, je pense que de passer quand même, même si je n'avais pas le... Le souhait d'y rester très longtemps non plus, mais de passer par l'échelon national me sert beaucoup aujourd'hui dans le mandat qu'elle mient au niveau local.

  • Speaker #1

    Sur quel point de vue ? En termes de réseau, de compréhension des enjeux ?

  • Speaker #2

    Oui, tout ça. De compréhension aussi de ce qui peut relever de l'agenda gouvernemental et du Parlement. Donc finalement, c'est un petit peu la formule qui consiste à dire qu'il faut souvent se mettre aussi à la place des autres. Nous, maintenant, élus ou associations d'élus, on demande un certain nombre de choses parce qu'il y a des choses qui vont et des choses qui ne vont pas. Essayer de comprendre aussi comment, de l'autre côté, du côté de l'État, on aborde le sujet. Donc voilà, d'une manière générale, effectivement, compréhension des enjeux. Et puis oui, réseau, parce que ça permet aussi, je dirais, de... d'avoir des contacts assez privilégiés pour lesquels après, c'est précieux d'avoir un accompagnement sur des dossiers pour la ville. Et je ne parle pas uniquement de dossiers de subvention ou des choses comme ça, mais de garder un lien pour aussi contribuer sur certaines thématiques. Donc voilà, je garde toujours un lien assez étroit avec le national. Notamment, j'ai la chance, via l'Association des petites villes de France, d'être régulièrement sollicité. pour faire des rendez-vous ministériels, pas plus tard que la semaine dernière, sur la relance du Beauvau des polices municipales par le ministre de l'Intérieur et son ministre délégué. Évidemment, tous les enjeux budgétaires où on est amené. Je participais à une audition au Sénat pour essayer justement de faire remonter les difficultés qui sont les nôtres aujourd'hui dans les communes. Donc, c'est lié. Et moi, j'entends souvent parler de la formule État et collectivité, mais on fait partie d'un tout. Je pense qu'il faut sortir justement de ce schéma l'État contre les collectivités. Il est vrai qu'il y a une question de confiance, il y a une question d'accompagnement, de reconnaissance, de moyens aussi. Mais finalement, on sert tous la même cause. Donc voilà, en tout cas, oui, une expérience assez sympathique qui me sert encore aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Donc ça, ça a duré trois ans.

  • Speaker #2

    Ça a duré de 2017, au moment de son élection, jusqu'à la mienne, jusqu'à mon élection de maire en 2020. où là, il avait fait, je dirais, carton plein, parce que ses deux collaborateurs principaux ont eu la chance d'être élus maires. Donc, belle réussite, comme quoi on a vraisemblablement été quand même un peu à bonne école. Et donc, le choix a été fait de ne pas poursuivre cette collaboration pour des raisons assez évidentes de disponibilité aussi. Et donc, il a été, lui, par la suite réélu pour un second mandat. Et malheureusement, la dissolution a eu raison de la poursuite de son engagement à l'Assemblée nationale. Mais oui, voilà, ça a été une période formatrice.

  • Speaker #1

    Comment vous lancez votre liste en 2020 ? Vous commencez la réflexion avant 2019 ?

  • Speaker #2

    Alors, on a des échanges à la fois avec un groupe que je crée un petit peu avant l'élection, deux ans avant, et notamment avec des personnes qui étaient dans mon entourage, des personnes du Modem, mais pas uniquement, loin de là. Et on a des discussions avec un certain nombre de personnes aussi issues de la majorité en place. Il se passe un certain nombre de choses au niveau de l'équipe sortante et notamment des affaires judiciaires qui touchent le maire sortant. Le résultat de tout ça, c'est qu'il se présente, mais son équipe ne le suit pas. Donc je constitue une liste à la fois avec des personnes qui m'étaient proches, qui étaient dans l'opposition, des adjoints, anciens adjoints de la majorité qui... se sont retrouvés dans le projet qu'on souhaitait porter. Et donc on n'était pas, nous, dans une logique de dire rien ne va à Villepreux, tout ce qui a été fait est acheté. On était vraiment dans une approche constructive, à la fois de continuité et de rupture, c'est-à-dire de continuité sur un certain nombre de sujets. Je pense notamment à la gestion financière, qui a toujours été, je dirais, assez responsable, même si on a découvert quelques petites choses par la suite. Ça fait partie du lot aussi de l'engagement municipal. Et puis de la rupture, de la rupture sur la méthode, c'est-à-dire qu'il y avait comme une absence totale d'implication du citoyen, de concertation citoyenne. Il y avait un besoin de recréer de la confiance, un besoin aussi de changer l'image qu'on pouvait avoir des élus, parce qu'encore une fois, il y a certains événements qui ont pu laisser des traces, et surtout reprendre la main. Un élément fort de notre liste en 2020, reprendre la main sur l'aménagement et sur l'urbanisme, puisqu'on a une commune qui est à 75% naturelle. Je l'ai constaté en arrivant ici. Là, à travers la fenêtre du bureau, on a le théâtre de Verdure et juste derrière, la plaine de Versailles. Donc on a de l'activité agricole. On a des champs, on a des forêts, on a des espaces verts. Et donc, il était vrai que pour nous, on voulait mettre fin à ce qui commençait à ressembler à une urbanisation galopante de la ville. Évidemment, avec deux questions sous-jacentes, celle de la préservation de notre patrimoine aussi historique et bâti, et puis de la protection de l'environnement et du cadre de vie. Et je pense que ça, c'est un axe qu'on a réussi à bien porter pendant le mandat et qui a été bien identifié par les villes prussiennes à l'heure du choix en 2020. Pour nous, le créneau, c'est, on dit, ville pro, innovante et naturelle. Et c'est surtout une ville extrêmement familiale qui a tendance à se rejeunir. Et on souhaite qu'elle puisse le rester tout en préservant notre cadre de vie qui est assez sympa. Et surtout, on a la chance d'être, je dirais, à taille humaine, ville à la campagne et pas trop loin de Paris.

  • Speaker #1

    Et comment ça se passe ? Vous êtes déjà, à ce moment-là, quand vous créez votre réseau, votre cercle de réflexion, vous vous voyez déjà tête de liste ? Ou c'est un mouvement plus horizontal, où il y a des discussions ?

  • Speaker #2

    Alors, ce n'était pas prévu au plan de vol, pour tout vous dire, que je sois tête de liste. Il était question, effectivement, que je puisse intégrer une liste. avec quelques dossiers que j'aurais pu avoir à ma charge dans une liste qui aurait été principalement issue effectivement de la majorité sortante. Et voilà, concours de certaines circonstances, sur ce que j'ai pu citer, mais je n'y reviendrai pas. Et donc on a eu une discussion effectivement à un moment donné avec le groupe. en se disant qui pour porter la liste, qui pour porter ce qui était des premières orientations, parce que le projet n'était pas encore dessiné à ce moment-là. On a vraiment construit, nous, le projet avec les villes Prusiens et avec les habitants de la ville après que ma désignation en tant que tête de liste ait eu lieu. Et pour tout vous dire, moi, je plaidais à cette époque pour l'ancien premier adjoint. de la ville, qui est un homme d'engagement, qui a beaucoup oeuvré pour Villepreux, dont la personnalité me semblait être assez consensuelle. Il a fait le choix de ne pas repartir, parce qu'il a été assez heurté aussi par des événements qui ont concerné mon prédécesseur, et donc je pense qu'il avait envie de... tourner la page. Il nous a soutenus néanmoins. Et donc, en discussion de groupe, assez naturellement, si je puis dire, ça s'est tourné vers moi. Donc, il fallait bien un moment que quelqu'un y aille. Ça a quand même nécessité une petite réflexion de ma part. C'est à la fois, je dirais, un honneur et une fierté quand on a des personnes avec lesquelles on travaille et on milite au quotidien sur la commune. de se voir confier cette responsabilité, cette charge. Et donc, j'ai pris le temps de la réflexion. Et après, je me suis dit, on y va. Je pense que je suis armé pour. Je savais que j'avais une bonne équipe. Ensuite, on était à peu près une quinzaine. Et finalement, on a créé un collectif, Villepreux naturellement. Et on avait une quarantaine de personnes très actives. Et on a fait une super campagne de terrain. Et voilà, ça a été un moment... Un moment aussi assez inoubliable, une campagne. Ça crée des liens, ça crée beaucoup de liens.

  • Speaker #1

    Il y a quelque chose dont on n'a pas encore parlé, mais c'est qu'à ce moment-là, vous êtes très jeune aussi.

  • Speaker #2

    Exact.

  • Speaker #1

    Vous avez 26, 27 ans.

  • Speaker #2

    J'ai été élu à 27 ans. J'avais moins de cheveux blancs qu'aujourd'hui. J'en ai quelques-uns qui sont arrivés depuis le début du mandat. Ça a été, pour faire le lien avec une question précédente, quand on crée le groupe et quand on décide que je serai la tête de liste, On s'était dit, il y a 15 jours, pour voir si ça prend ou pas. Et donc on sort le premier tract, je m'annonce comme candidat. Tout de suite, on met dans le tract des visages aussi connus, notamment des anciens adjoints. L'idée, c'était de montrer que c'était une candidature de renouvellement, comme j'ai dit. Il y avait une certaine continuité d'action, même si notre programme était bien différent de ce qui avait pu être. présenté par mon prédécesseur, notamment parce que j'étais accompagné d'élus d'expérience qui ont fait leur preuve, mais un changement de méthode et un nouveau visage. Alors, je ne vous cache pas qu'au début, sur les marchés, ça a attisé, je dirais, la curiosité. Il y a eu des réflexions très encourageantes, il y a des réflexions moins sympathiques, mais ça, je le savais. Mais il y a eu de la curiosité, donc c'était positif. Je pense que ça n'aurait pas fonctionné, ou en tout cas, j'aurais été très inquiet si ça avait suscité une indifférence. Là, il n'y avait pas d'indifférence. En tout cas, ça a créé un peu de discussion sur la commune. Et je crois que l'élément... Après, il y a toutes les questions qui sont légitimes. C'est ce qu'il va avoir les épaules, ce qu'il sait faire, est-ce qu'il a les compétences ? Il y a trois choses, à mon sens, qui ont rassuré. C'est dès qu'on est passé sur des réunions publiques où j'ai pu prendre la parole, où on a pu... Présenter l'équipe, présenter le projet, ces trois choses c'est à la fois le projet qu'on portait, je pense qu'il y a eu une adhésion assez franche aux idées qu'on a pu proposer, encore une fois qu'on construit avec les habitants. La deuxième c'était de voir que l'équipe était solide. diverses, plurielles, représentatives de toutes les générations, de tous les quartiers, avec encore une fois à la fois des nouveaux entrants, mais des élus qui ont pu mener à bien des dossiers structurants pour la ville. Et puis la personnalité de la tête de liste et son parcours, où j'ai pu montrer que via mes quelques années avant professionnelles, que ce soit à l'Assemblée, à la région, j'ai été finalement en prise avec des sujets qui sont en lien avec les collectivités.

  • Speaker #1

    Comment vos parents l'ont pris, le fait que vous vous présentez mère dans leur ville ?

  • Speaker #2

    Ils ne l'ont pas vu venir. En plus, ils habitent un corps sur la ville. Ils ne l'ont pas vu venir, ils m'ont soutenu. Après, ça a été mon choix. Il y a presque eu un non-dit, on n'en a pas réellement parlé, c'est assez marrant. Mais mon choix a été plutôt de ne pas leur demander de s'impliquer.

  • Speaker #0

    encore une fois sans vraiment le dire, et de les tenir à l'écart. Pourquoi ? Parce que je savais que j'avais en face de moi un certain nombre de personnalités et d'autres listes qui allaient faire une campagne qui n'allait pas être forcément toujours joyeuse et agréable. Et ça, je crois que le plus dur pendant une campagne électorale, c'est pour soi, parce qu'il y a des choses qui ne sont pas sympas, mais à un moment donné, il faut se forger une carapace. C'est plus facile à dire qu'à faire, mais... laissé glisser. Mais quand on sent que des proches sont touchés, touchés parce qu'on est soi-même attaqué et qu'ils se sentent blessés et puis ils ont de la peine pour nous et puis parfois des attaques qui peuvent cibler même les proches, c'est pas agréable. Donc les campagnes électorales et ça je crois que c'est un grand dam aujourd'hui, sont de moins en moins réglo si je puis dire. Il y a beaucoup d'attaques, les réseaux sociaux aident pas, c'est une véritable catastrophe. Si on prend l'exemple récent de la campagne américaine, moi j'ai un petit peu peur justement que les... La rhétorique un peu de Trump donne des idées et désinhibe un petit peu, justement, sur les prochains scrutins, un certain nombre de candidats qui sont dans la logique du fake news. Bon, mais ils l'ont après de la fierté. Au bout du compte, je me rappelle du conseil d'installation. Le 4 juillet 2020, j'ai mes deux parents qui étaient là, qui sont séparés, mais qui étaient là. Et ma grand-mère, qui est venue de Normandie et qui a versé sa petite larme au moment où... le doyen du conseil municipal qui officiait ce premier conseil, me remet l'écharpe.

  • Speaker #1

    La grand-mère communiste ?

  • Speaker #0

    Oui, effectivement. Et donc, c'était un moment riche et familialement, encore aujourd'hui, c'est pas toujours simple pour eux, mais on a trouvé un mode de fonctionnement.

  • Speaker #1

    Donc, quelle a été votre émotion quand vous avez été élu ?

  • Speaker #0

    Oui. On a eu une campagne, parce que ça, je suis obligé de le citer, psychologiquement et, je dirais, mentalement et physiquement aussi, mais surtout psychologiquement éprouvante, notamment en raison du Covid. Nous, on n'est pas élus en mars, on est élus en juin, le 28 juin. Et donc, la grande difficulté, c'est lorsqu'on sort en tête au premier tour. Il y a cinq listes, on sort en tête au premier tour, assez largement. Le soir, on se réunit, on analyse un petit peu les résultats. Et on prépare la profession de foi du second tour. Le lendemain, j'ai une réunion publique. Et pendant la réunion publique, les personnes devant moi, les villeprésiens, m'apprennent que le président de la République vient d'annoncer le confinement et le report du second tour des élections. Bon, donc moment de solitude. On ne sait absolument pas à quelle sauce on va être mangé. Et là, ça a été assez dur à vivre parce qu'on sort premier, on se retrouve confiné, sans perspective de nouvelle date du... pour le second tour. Il y a même des rumeurs sur l'annulation probable du premier tour. Et puis, cette situation assez ubuesque où vous avez le maire sortant qui termine avant-dernier du premier tour mais qui a, du coup, la légitimité pour continuer son action, pour distribuer des masques, pour aller voir, évidemment, les villes brésiliennes. Et puis nous, qui sommes assignés à résidence, à domicile, sans pouvoir réellement sortir. Je me rappelle, c'était à l'époque, j'étais dans un appartement où sans balcon, sans espace extérieur. Et c'était un petit peu dur à vivre. Et je ne sais pas si vous vous rappelez le fameux kilomètre autorisé autour de ce soir. C'est à ce moment-là où j'ai commencé à beaucoup courir. J'avais besoin d'extérioriser un petit peu et de décharger. Après, ce qui a été compliqué, c'est l'animation du collectif à distance et de garder tout le monde mobilisé. Parce que pendant cette période de Covid et de confinement, même au sein de mon équipe, j'ai des colistiers qui ont... ont connu des moments compliqués, soit professionnels, soit familial, soit de santé aussi. Et donc, je me rappelle, on faisait des apéros visuaux pour essayer de maintenir le lien et puis surtout de se dire qu'au moment où on serait déconfiné et qu'on repartirait en campagne, on aurait besoin de, je dirais, de... prendre conscience de l'événement assez exceptionnel qu'on venait de vivre. C'est-à-dire qu'on ne pouvait pas non plus dire on change le programme, mais il fallait tenir compte d'un certain nombre de choses. On ne pouvait pas non plus dire c'est comme si rien ne s'était passé, on repart comme en mars. Et on ne savait pas non plus quel allait être le rapport des villes prosiens entre nous-mêmes, mais entre eux, sur le terrain. C'est la période des masques, c'est la période des distanciations sociales. Est-ce que ça allait être bien pris que... On retourne sur le terrain. Tout ça a fait qu'on a eu une campagne, une atmosphère un peu particulière. Et donc oui, on est le 28 juin 2020. C'est le moment où on a cette élection. C'est le moment où on a ensuite, le 4 juillet, le premier conseil d'installation. Et donc, à l'annonce des résultats, sentiment de soulagement. sentiment aussi de fierté collective d'avoir vécu cette belle aventure et de se dire que c'est maintenant que ça va commencer. C'est un discours sur lequel j'ai insisté auprès des élus. J'aurais dit ça y est, maintenant, en fait, tout commence maintenant. Et que la période de campagne qu'on a vécue était une période assez exceptionnelle et ne reflètera pas les six ans à venir. C'était ça aussi qu'il fallait avoir à l'esprit. Mais voilà, il y a eu une sorte de... Des charges émotionnelles, c'est pour ça que j'insiste sur la partie Covid, parce que ça a forcément marqué le scrutin et ça nous a marqués, et moi le premier.

  • Speaker #1

    Quand vous devenez maire, est-ce que la fonction de maire correspond à ce que vous aviez imaginé ?

  • Speaker #0

    Oui et non, mon capitaine. Oui, parce que je dirais que pas de surprise sur les politiques publiques, sur... le fonctionnement de la mairie, etc. Ce qui change, ce qu'on sait, mais ce qu'on ne mesure pas avant d'être dans la fonction, je dirais qu'il y a deux choses. La première chose, c'est que vous vous retrouvez, en plus de managers, de vos élus et d'une équipe municipale, à la tête d'une administration, ici, d'un peu plus de 70, 175 agents. Ça, on le sait, mais après, au quotidien, c'est chronophage. Et le nombre de sujets, le nombre de dossiers internes non visibles, pour les habitants qu'on a dû traiter sur les premières années était colossal. En parallèle, d'ailleurs, il y avait aussi tout le sujet de la vaccination à organiser. Ce n'était pas non plus prévu au programme, mais on l'a fait. Et le deuxième aspect, c'est le niveau de sollicitation. le niveau de demande et d'exigence des habitants. On avait perçu évidemment des attentes pendant la campagne, mais c'est vrai qu'on a, il faut le dire, on a une population, je pense que c'est pareil ailleurs aussi, qui est exigeante, qui est en droit de l'être.

  • Speaker #1

    Les Français.

  • Speaker #0

    Les Français, avec nous les Français, avec nos paradoxes, avec nos contradictions. Avec parfois notre caractère un peu grognon, on oublie de mettre les formes, on envoie des messages à 2h30, bon, voilà. Ça fait à la fois partie du jeu, mais je crois qu'il est de notre responsabilité en tant qu'élu de savoir mettre aussi les lignes rouges et les barrières, et de dire à un moment donné, votre demande n'est pas prioritaire. Apprendre à dire non, je suis sûr que des collègues ont dû vous le dire à ce micro. La première chose qu'on apprend dans cette fonction, c'est de dire non. Et c'est jamais agréable, mais on n'est pas magicien, on ne peut pas tout faire, surtout dans le contexte actuel et budgétaire. Et puis surtout, je le rappelle assez souvent, et ça je crois que certains l'oublient, ce n'est pas la somme des intérêts particuliers qui fait l'intérêt général.

  • Speaker #1

    Est-ce que vous avez changé personnellement depuis que vous êtes devenu maire ?

  • Speaker #0

    Oui, je pense. Je pense sur plusieurs aspects. Je pense qu'il y a à la fois du positif et du négatif. Ce qui n'a pas changé, au contraire, ce qui se développe, c'est cette notion d'engagement et cette passion. malgré les difficultés, parce qu'on en parlera peut-être, mais ce n'est pas rose tous les jours. Mais en tout cas, le fait d'avoir l'envie. Et je me suis toujours dit, le jour venu où cette envie manque, ou si je me lève le matin et je sens que c'est pénible, c'est qu'il faut s'interroger, qu'il faut passer la main et faire autre chose. Aujourd'hui, ce n'est pas ce que je ressens. Je pense qu'en apprenant à dire non, on apprend aussi à se... à se forger sa carapace, à muscler son jeu aussi un petit peu, parce qu'il y a des moments où dans des relations aussi, que ce soit avec des partenaires, avec des acteurs, on a eu un début de mandat très punchy avec certains promoteurs qui voulaient nous imposer des projets. Ça forge aussi le caractère et ça, c'est bénéfique. Après, oui, là où j'ai changé, ça, c'est peut-être... Le côté sur lequel il faut que je travaille, c'est d'essayer de dégager un peu de disponibilité pour les proches, pour les amis. Et c'est vrai que ce n'est jamais super agréable quand on vous dit qu'on ne vous voit plus. C'est la fonction aussi qui veut ça. Ce n'est pas simple de tout concilier. Mais en tout cas, oui, ça m'a apporté déjà de l'expérience prise de recul aussi. Je vois déjà que je... J'aborde pas le mandat de la même façon que les premières années. Et ça rejoint un peu la question de la jeunesse de tout à l'heure. C'est-à-dire qu'il y a la légitimité de l'élection, qui est incontestable, on gagne. Après, c'est ce que je disais à l'équipe, il faut trouver une légitimité dans l'action très rapidement pour montrer que justement, le choix qui a été fait de nous porter responsabilité, c'était pas un hasard et ils ont eu raison de le faire. Donc tout de suite, un peu de pression pour dire, il faut qu'on délivre, il faut qu'on fasse. Et une fois cette période-là passée, la capacité, je dirais, à prendre un peu de recul, à prendre un peu de détachement. Pas trop non plus, mais ce qui permet aussi d'avoir émotionnellement une protection, parce que de temps en temps, ça peut être un peu punchy.

  • Speaker #1

    Vous disiez aussi à l'instant que la fonction de maire peut être éprouvante. Il y a une étude qui vient de sortir à l'occasion du Congrès des maires la semaine prochaine au sujet de la santé des maires, et notamment le fait qu'il y aurait 83% des maires qui disent que... leur fonction est usant pour leur santé. Est-ce que c'est quelque chose que vous ressentez également ?

  • Speaker #0

    Notamment sur l'aspect mental. et psychologique. Alors physiquement, c'est vrai que moi, je suis toujours épaté par la résistance de certains de mes collègues qui ont 30 ou 40 ans de plus que moi, parce que je me dis je ne sais pas comment ils font. Notamment dans les petites communes rurales où ils n'ont pas de service. C'est eux qui vont installer des barrières Vauban pour des événements, des choses comme ça, qui montent les scènes. Nous, on a la chance d'avoir quand même des services, mais c'est un engagement plus plein et entier. Moi, j'ai arrêté toute activité professionnelle. En plus, il y a la fonction d'agglomération qui me prend du temps. Je suis en charge des transports à Saint-Quentin. Oui, c'est des semaines de 70 heures, voire plus. On est mobilisés le samedi et le dimanche. Donc, il y a la question physique. Mais je pense que l'étude parle notamment de la santé un peu mentale. Et ça fait le lien avec les sujets qu'on évoquait à l'instant. C'est des équilibres à trouver, c'est de l'usure pour certains et sur un mandat qui a été encore une fois très particulier. Je discutais avec des collègues qui sont élus depuis 3-4 mandats et ils trouvent que ce mandat est particulièrement éreintant. On a dit Covid, crise énergétique, certains ont connu les émeutes. les impacts de la crise immobilière, de la guerre en Ukraine, et puis le contexte aussi des moyens financiers, des différentes contributions qui nous sont demandées à la réduction des déficits publics, qui font qu'on a quand même la sensation d'être de plus en plus dépossédés, d'avoir de moins en moins de marge de manœuvre, mais avec dans le même temps, on y revient, une exigence de la population qui se retourne vers nous, surtout parce que pour eux, la mairie, le maire... C'est la porte d'entrée. Il y a la fameuse expression qui dit on est à portée d'engueulade et à portée de baffe. D'ailleurs, je pense que certains l'ont pris au sens propre. Et c'est sur ça qu'il faut aussi travailler, je pense, parce que... sans aller jusqu'aux violences, même si un certain nombre de collègues en ont subi, le manque de respect ou en tout cas le rapport à l'élu local et à l'élu en général est quand même en train de se détériorer. Donc oui, je pense que c'est un sujet. Moi, je suis assez impressionné par le nombre de démissions sur ce mandat. Si je ne dis pas de bêtises, je crois que c'est 2000. 2 800 depuis le début du mandat, c'est un record. Et plus de 20 000, presque 30 000 démissions de conseillers municipaux. Parce que là, on parle des maires, mais il faut voir aussi l'engagement de ceux dans les équipes. Moi, je rends hommage à mon équipe. On a une équipe qui est assez jeune. Donc par définition, ça veut dire qu'ils sont en emploi, ça veut dire qu'ils ont des vies de famille, qu'il y a les enfants à récupérer, à déposer. Et j'ai déjà eu sur le mandat des départs. Certains s'interrogeront sur ce qu'il faut repartir ou pas parce que très difficile de concilier un engagement. Du bénévole, on va se dire. En tout cas, quand on est sur une commune de 10 000 habitants, qu'on soit adjoint ou conseiller municipal, même maire, on ne fait pas ça pour des rentrées financières. Donc voilà, ça fait partie de tous ces sujets où il y a une exaspération, une lassitude parfois. Et c'est vrai qu'il y a des moments de doute, il y a des moments où on... on peut avoir un peu tendance à affaiblir et à se questionner. Mais tant qu'on trouve du sens dans ce qu'on fait, et que j'ai vu le sondage, je voyais aussi que beaucoup de collègues disaient qu'ils avaient la sensation finalement de ne pas avoir toujours une action efficace. Mais quand on a cette notion de sens et qu'on a la sensation que ce qu'on apporte et ce qu'on propose améliore quand même le quotidien de nos habitants. finalement, on se dit qu'on sert quand même un peu à quelque chose.

  • Speaker #1

    Je voudrais qu'on parle un peu de Villepreux, parce que je trouve que c'est un territoire assez intéressant, parce que quand on pense île de France, on ne pense pas à un territoire comme Villepreux.

  • Speaker #0

    C'est-à-dire ? C'est-à-dire,

  • Speaker #1

    comme vous l'avez dit, 75% de terre naturelle, de l'agriculture, mais en même temps, ce n'est pas une commune rurale, ce n'est pas une commune du fin fond de la Seine-et-Main. Exact. Il y a un équilibre. Et puis, vous le disiez aussi, vous êtes vice-président à 50 ans en Yvelines. Donc, 50 ans en Yvelines, ville nouvelle aussi, ville sur dalle, avec des enjeux particuliers. Et vous, dans votre commune, c'est totalement différent, un cœur historique. Comment vous vous sentez par les maires franciliens ? Comment vous représentez ce territoire-là ? Et comment vos enjeux, vous arrivez à les mettre sur la table ?

  • Speaker #0

    Nous, on est dans la strade des petites villes. Si on regarde bien, de 1500 à 25 000, moi je dis souvent, on est la classe moyenne des communes. Et d'ailleurs, on le ressent, petit aparté, mais dans les dispositifs de soutien et d'accompagnement de l'État, on nous rétorque souvent qu'on n'est pas assez gros. ou trop petits, pour bénéficier de soutien sur des dossiers et des projets comme peuvent être soutenus des communes très urbaines, parfois en quartier prioritaire, ou des communes à l'inverse très rurales. Donc on est un peu ce mix-là. Et vous avez raison, la spécificité de Villepreux, je dirais, c'est cette ville familiale, parce que c'est une ville familiale avant tout. On essaye de tout faire avec l'équipe municipale pour que ça ne soit pas uniquement une ville dortoir, parce que... On veut créer une vie locale, du rythme. On a la chance d'avoir un tissu associatif très fort. On a la chance, sur cette commune, de pouvoir réaliser l'intégralité de son parcours éducatif et scolaire. Et j'en suis un prototype, on va dire, de la maternelle, même en passant du berceau à la crèche jusqu'au lycée. Donc on a des atouts. On a des transports qui nous permettent de rejoindre Paris en 35 minutes. Mais c'est vrai qu'on est... C'est un peu atypique. On a une autre commune qui est comme ça sur l'agglomération, c'est Manille et Hamot, qui n'est pas proche de nous, mais on a un petit peu ces points communs. On se retrouve dans une agglomération 50 ans en Yvelines, avec laquelle on travaille bien, il n'y a pas de soucis, qui gère chez nous notamment les déchets, l'éclairage, les transports et bien d'autres compétences, mais qui est très urbaine, qui est le deuxième PIB par habitant de France, avec un tissu économique très large. plusieurs milliers d'entreprises, qui a accueilli les Jeux Olympiques. C'est vrai que ça peut paraître très loin de nous, mais c'est le même territoire. Donc moi, je plaide, en tout cas, je pousse beaucoup auprès de l'agglomération et de mes collègues, cette idée de dire qu'il faut qu'on ait des politiques publiques portées par l'agglomération qui tiennent en compte la diversité des territoires et avec une certaine égalité. Même si ça ne veut pas dire que toutes les solutions, on peut les répercuter de la même façon sur l'ensemble des 12 communes. Mais à l'échelle de l'agglo, nous on est arrivé dans l'agglomération en 2016, avec la commune des Clés-sous-Bois et la commune de Plaisir. C'est vrai que d'arriver dans une agglomération déjà constituée, qui a une histoire avec la ville nouvelle... C'est pas toujours facile parce que nous, on a d'autres thématiques à pousser. Je pense notamment à l'agriculture, au développement durable, aux politiques de solidarité, aux politiques familiales également. Mais ça se passe bien. J'ai bon espoir qu'on arrive à trouver des terrains où on peut collaborer sur ces enjeux. Mais oui, c'est ce qui fait aussi le charme de notre ville. voit dans le renouvellement de population qui s'est accentué depuis le déconfinement et l'après-Covid, ce sont souvent des jeunes parents ou parents de venir qui viennent de l'ouest du département ou de l'ouest parisien, Hauts-de-Seine notamment, et qui font le choix de venir s'installer ici parce qu'il y a toutes les infrastructures et il y a cette possibilité finalement d'être à la campagne mais pas trop quand même.

  • Speaker #1

    Mais il y a une particularité aussi au fait que vous disiez 11 000 habitants, donc... ça pourrait être limite une sous-préfecture ou une préfecture dans des départements dépeublés. Et ici, en Ile-de-France, en fait, c'est assez petit. Donc, ce rapport-là, vous avez énormément de responsabilités, mais en même temps, beaucoup de population autour.

  • Speaker #0

    Vous avez absolument raison. Et si on délocalisait Ville-Preux dans je ne sais quel autre département, oui, on pourrait être sous-préfecture et on pourrait même être ville-centre-bourg, c'est-à-dire qu'on pourrait être la ville. centrale avec un certain nombre de petits villages et de petites communes autour de nous. Et d'ailleurs, c'est très marrant parce que dans le programme Petite Ville de Demain, on coche tous les critères sauf celui d'être justement commune-centre. Et donc, on n'est pas éligible aux différents dispositifs de soutien, que ce soit sur du renouvellement urbain, des services publics ou autres. Et donc, ça interroge. Mais oui, on est, nous, en Ile-de-France et l'Ile-de-France, par définition, Beaucoup de population, un tissu urbain et de transport aussi très dense. Alors on est loin de l'esprit du petit village gaulois quand même, mais pour nous c'est notre identité, ça c'est notre ADN. D'être sur cette strate-là, il n'y a pas de souhait de notre part d'augmenter la population. Justement, je l'ai dit tout à l'heure, on veut maîtriser les choses, on a révisé notre plan local d'urbanisme. pour reprendre un peu notre destin en main, parce qu'on avait un PLU qui était très permissif, et on accélère sur des enjeux de transition aussi qui sont importants sur la ville.

  • Speaker #1

    Vous disiez aussi que Villepreux, c'est une ville où il y a beaucoup de familles, donc beaucoup d'enfants, de jeunes. Et vous me parliez du fait que la citoyenneté, c'était quelque chose d'important pour vous. Comment vous transmettez cette valeur-là aux jeunes ?

  • Speaker #0

    C'est même une mission. C'est presque ça. C'est une mission qu'on se donne. On en parlait tout à l'heure, on sent que l'échelon communal, l'échelon de proximité... Le dernier rempart, quelque part, contre des idées un peu faciles, contre parfois un peu d'obscurantisme. C'est ce qui nous permet encore de faire vivre la démocratie, c'est ce qui nous permet d'être en lien direct avec nos habitants. qui, force est de constater, d'année en année, de scrutin en scrutin, se détournent de plus en plus des urnes, ou en tout cas font un choix qui peut se comprendre et s'entendre, mais qui est plutôt vers les extrêmes, il faut le dire clairement. Et puis un rapport avec une montée de l'individualisme aussi, qui dessert le collectif. Donc l'idée pour nous de construire un véritable parcours de la citoyenneté Et de remettre le civisme finalement au goût du jour sur la ville auprès de tous les publics, c'est de dire comment on réenchante cette fameuse formule qui est devenue peut-être un peu galvaudée et un peu bateau, mais qui est forte de sens, c'est le vivre ensemble. Et on croit beaucoup aux synergies aussi, c'est-à-dire l'intergénérationnel, comment on travaille avec les associations aussi. Et donc concrètement, on se dote aussi de plusieurs outils. On essaye dès le plus jeune âge... auprès des scolaires de faire vivre cette citoyenneté, de rappeler que la citoyenneté, c'est être citoyen d'une ville, citoyen d'un pays, citoyen européen aussi, j'insiste là-dessus, parce que l'Europe est importante et citoyen du monde, et quand on dit citoyen du monde, ça nous permet aussi d'aborder avec eux des thématiques importantes, comme le réchauffement climatique, des règlements climatiques, etc. Et donc, on intervient notamment dans les écoles avec un outil qui est sur la table, je vais le citer, mais le passeport du civisme. qu'on porte avec l'association qui l'a créée. Certaines communes s'en sont emparées. C'est pour les CM2. C'est un outil qui nous permet, là aussi, de faire vivre la citoyenneté en rappelant qu'elle est composée de droits et de devoirs. On parle du devoir de mémoire, parce que c'est important aussi de... diffuser via la transmission auprès des jeunes générations ce qui a marqué l'histoire de notre pays, comment un certain nombre de droits ont été acquis de haute lutte. On avait les commémorations du 11 novembre il y a quelques jours et j'étais ravi de voir à quel point on avait tous ces CM2 qui étaient présents avec leur passeport, parce qu'on était allés les voir une ou deux semaines avant pour avoir leur petit tampon sur la rubrique Je participe à une commémoration Mais c'est bien, parce qu'on le sait, Il n'y a plus de poilus, porte-drapeau ancien combattant. Il va falloir trouver d'autres porteurs du message et donc que les jeunes générations répondent présentes, c'est bien. On a des enjeux dans ce passeport sur la solidarité, les liens internationaux, les valeurs aussi qui peuvent être véhiculées par le sport. Bref, autant de thématiques qui permettent de faire vivre la citoyenneté dès le plus jeune âge. Ensuite, on a un certain nombre d'actions à destination du public collégien. Je pense notamment à notre conseil municipal junior qui fait un travail remarquable. Et je vois à quel point on a en face de nous des enfants qui sont éveillés, qui ont déjà une conscience citoyenne très forte. Et moi qui me donne en tout cas beaucoup de motifs d'espérance pour la suite. Et on va après jusqu'à des tranches d'âge plus ado, qui correspondraient au lycée avec le service national universel. qu'on arrive à promouvoir aussi ici et qui marche très bien. Bref, il y a tout un tas de dispositifs, mais en tout cas, l'idée pour nous, c'est un parcours de la citoyenneté. à destination des jeunes, en lien avec les différents acteurs, et puis avec les associations, travailler aussi après sur le public adulte et le public senior. Parce que quand on est citoyen, on l'est, je dirais, de 7 à 77 ans.

  • Speaker #1

    Est-ce que vous vous voyez maire encore longtemps ?

  • Speaker #0

    Je me vois maire jusqu'en 2026, déjà. Déjà ça ! Oui, non, moi je raisonne vraiment sur la durée du mandat. Il est vrai qu'on a un mandat, je l'ai dit tout à l'heure, qui a été imputé quand même d'au moins deux ans, où on a pris beaucoup de retard. Et pas uniquement nous, c'est-à-dire qu'en tout cas pas uniquement de notre fait, mais quand on sort du Covid et après qu'on a la crise énergétique, énergétique et la flambée aussi des coûts de l'énergie, des matières premières, etc. L'année qui a suivi a été terrible pour les entreprises. Et je pense notamment à certains projets, même si finalement, on aura réussi à faire, je pense, plus de 95% du programme. À l'issue du mandat, il y a eu des retards parce qu'on a eu des marchés infructueux, des entreprises qui n'ont pas répandu, des entreprises qui ont pu faire faillite sur certains chantiers. Ça n'a pas été simple. Le contexte économique n'est pas simple. On est à l'heure où tout le monde doit faire des efforts. Et donc voilà. Donc je pense que... Ça veut dire qu'il faut aussi penser le mandat en temps long. Et c'est un peu tout le paradoxe. C'est que six ans à vivre en tant qu'élu, c'est long. On passe par à peu près toutes les phases. Mais néanmoins, pour des projets un peu structurants, c'est parfois court. donc on verra la question devra se poser maintenant assez prochainement parce qu'on va arriver tranquillement vers la dernière partie du mandat en tout cas ce qui est sûr c'est que malgré les contraintes liées à la fonction et les difficultés qu'on évoquait ensemble je sens que l'envie et surtout le sentiment d'être utile sont encore là donc c'est plutôt encourageant en tout cas pour le moment

  • Speaker #1

    Vous parliez de la transmission... Aux jeunes de la stérilité et du civisme, quel conseil vous donneriez à un jeune qui souhaite s'investir pour les élections municipales de 2026 ?

  • Speaker #0

    Déjà, je dirais qu'il a raison de vouloir s'investir. On a eu un débat avec des élus là-dessus sur la crise de l'engagement. Est-ce qu'elle est réelle ou pas ? Et notamment quand on regarde le tissu associatif, parce qu'au-delà de l'engagement sur des mandats électifs, on voit à quel point les associations sont en peine pour renouveler le tissu d'adhérents et de bénévoles, avec notamment des personnes impériales. peu plus âgés qui s'arrêtent et qui ont tenu parfois trois, quatre associations sur des fonctions de trésorier. Et donc, on a cet enjeu à accompagner la jeune génération à prendre de l'engagement. Moi, justement, je ne crois pas qu'il y ait une crise de l'engagement. Je pense que l'engagement a muté et que la jeune génération ne cherche pas nécessairement le même format de contribution à la société dans le sens où s'engager pour une association, une structure. de façon très régulière, ça ne me paraît pas être ce qu'ils recherchent aujourd'hui. Ils parlent plutôt de cause. S'engager pour le droit des femmes, contre les discriminations, sur le développement durable pour la planète, etc. Donc, c'est plutôt une génération de causes. Donc, à nous de trouver les formats, je dirais, et les réponses qui leur permettent, peut-être tantôt, d'être... sur une action près des Restos du Coeur, parce qu'ils veulent être dans la solidarité. Le samedi, de participer à une distribution de produits dans une épicerie solidaire. Au contraire, il y a plein de formes d'engagement possibles. Et on y travaille d'ailleurs sur la commune à essayer de trouver ça. Pour les municipales, évidemment, nous, on serait ravis de voir que des jeunes s'investissent. Ce qui est très difficile sur les jeunes. C'est que, par définition, leur situation change au cours d'un mandat. J'ai eu le cas, moi, je le vois dans l'équipe municipale, des jeunes qui ont commencé en phase d'études et puis, finalement, qui finissent leurs études ou sont amenés à changer d'école ou d'université ou qui vont déménager ou qui vont prendre un emploi ou changer de lieu de résidence. Donc, il faut composer avec ça. Mais néanmoins, je leur dirais que l'engagement municipal est sûrement... même si je n'ai évidemment pas pu exercer tous les mandats. Je ne sais pas si c'est le plus beau, mais c'est l'un des plus beaux. Parce que vous avez l'opportunité et la chance de le faire sur un territoire qui, logiquement, si on parle à des jeunes de Villepreux, les a vus grandir. Donc un territoire auquel ils sont attachés, un territoire auquel ils ont beaucoup à apporter. parce qu'en arpentant les rues et les différents espaces de la commune depuis des années, forcément ils ont des idées, forcément ils ont des choses à apporter. Et on a besoin de renouvellement. On a besoin justement dans cette logique de promouvoir la citoyenneté, de laisser aussi... toute la place qui doit être la leur aux jeunes, parce qu'ils sont porteurs d'un message et aussi d'une façon de voir le monde qui est différente. J'ai l'impression de parler déjà comme un ancien en disant ça. Mais en tout cas, pour reprendre une formule connue, fonce, parce qu'il y a la place pour eux. En tout cas, nous, on les accompagnerait au maximum si c'était leur choix. Il faut arriver à susciter aussi un certain nombre de vocations. Mais on a la chance d'avoir des jeunes qui sont très engagés. Quand je vois ceux de notre conseil municipal junior, je me dis que la relève est déjà prête.

  • Speaker #1

    Et au fond, on sent aussi le coureur qui est en vous. C'est ça, une élection, c'est un peu une course aussi. Merci beaucoup.

  • Speaker #0

    Merci à vous.

  • Speaker #2

    Vous avez écouté ce podcast jusqu'au bout, alors on imagine qu'il vous a plu.

  • Speaker #3

    Pour nous soutenir, laissez-nous des étoiles, des commentaires, partagez l'épisode à vos copains et suivez-nous sur Instagram à Tv2mer.

  • Speaker #2

    Chaque soutien est hyper précieux.

  • Speaker #3

    À bientôt dans une prochaine Ville-Mer.

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Description

Dans ce nouvel épisode de Vie de Maire, direction les Yvelines, en grande couronne parisienne. J’ai rencontré Jean-Baptiste Hamonic, maire MoDem de Villepreux. Commune de 11 500 habitants, située à 20 km au sud-ouest de Paris, à proximité de Saint-Quentin-en-Yvelines, Villepreux est une commune familiale, qui a la particularité d’être composée à 75% d’espaces naturels.

A seulement 27 ans, en 2020, Jean-Baptiste Hamonic est devenu le plus jeune maire de la ville. Son projet ? Préserver l’identité et le cadre de vie de Villepreux, tout en la modernisant de manière citoyenne et écologique.

Dans cet épisode, avec Monsieur le Maire, on a parlé de :

  • la particularité d'être élu maire dans sa ville natale,

  • du défi de débuter un mandat en période de pandémie mondiale,

  • de la santé mentale des élus locaux

  • et d'éducation à la citoyenneté et au civisme.

Bonne écoute !


Retrouvez également Jean-Baptiste Hamonic dans son podcast, Naturellement Villepreux : https://smartlink.ausha.co/naturellement-villepreux

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Episode animé par Clémentine Guilbaud Demaison

Crédits : Générique réalisé par Ophélie Baribaud   


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Vie de mer. Je suis Clémentine Guilbeault de Maison et moi Margot Elkier. Et dans ce podcast, on part à la rencontre des mères de toute la France.

  • Speaker #1

    Notre but ?

  • Speaker #0

    Remonter à la racine de leur engagement. Comprendre leur quotidien, leurs difficultés et leurs réussites. Et peut-être vous donner envie de vous bouger, vous aussi, pour votre commune.

  • Speaker #2

    Vie de mer. C'est une sacrée vie de mer.

  • Speaker #0

    Dans ce nouvel épisode de Vies de Mère, direction les Yvelines, en Grande Couronne parisienne. J'ai rencontré Jean-Baptiste Amonique, maire modem de Villepreux. Commune de 11 500 habitants, située à 20 km sud-ouest de Paris, à proximité de Saint-Quentin-en-Yvelines, Villepreux est une commune familiale qui a la particularité d'être composée à 75% d'espaces naturels. A seulement 27 ans, en 2020, Jean-Baptiste Amonique est devenu le plus jeune maire de la ville. Son projet ? Préserver l'identité et le cadre de vie de Villepreux, tout en la modernisant de manière citoyenne et écologique. Dans cet épisode avec Monsieur le maire, on a parlé de la particularité d'être élu maire dans sa ville natale, du défi de débuter un mandat en période de pandémie mondiale, de la santé mentale des élus locaux et d'éducation à la citoyenneté et au civisme. Bonne écoute !

  • Speaker #1

    Jean-Baptiste Amonique, bonjour.

  • Speaker #2

    Bonjour.

  • Speaker #1

    Merci de me recevoir à Villepreux pour ce nouvel épisode de Vides de mai.

  • Speaker #2

    Avec plaisir.

  • Speaker #1

    Pour commencer l'interview, est-ce que vous pourriez me dire ce que vous rêviez de faire quand vous étiez petit ?

  • Speaker #2

    Bonne question. Je pense que comme de nombreux enfants, je suis passé par plusieurs projets, plusieurs idées. J'ai voulu être à la fois commissaire de police et journaliste sportif. Donc effectivement deux choses totalement différentes. J'ai toujours aimé le sport. toujours aimé les grands événements sportifs fédérateurs. Et donc j'ai grandi avec un certain nombre de voix dans les oreilles qui m'ont consucité chez moi une certaine admiration. Je pense à des Thierry Roland, des Thierry Gilardi, des personnes comme ça qui m'ont donné pendant un moment cette envie d'être à la fois commentateur et journaliste sportif. Et puis un petit peu plus tard, c'est vrai qu'en commençant mes études de droit, j'étais plutôt parti dans l'idée d'intégrer la police nationale. Et donc, le métier de commissaire était celui qui me séduisait. Et pour tout vous dire, je crois que ma mère m'a dit un jour aussi que lorsque j'avais cinq ou six ans, je rêvais d'être éboueur. C'était le service public. Mais ça, je n'avais pas encore connaissance de cette notion de service public. Mais en tout cas, c'était d'être en extérieur et derrière un camion, semblerait-il, était quelque chose qui me séduisait.

  • Speaker #1

    Mais c'est intéressant parce qu'on a aussi dans... Ce que vous dites, à la fois le journalisme sportif et commissaire, on sent déjà quand même quelque chose en lien avec la politique, les médias.

  • Speaker #2

    Un lien avec le rapport à l'autre et puis l'idée d'être dans des interactions avec nos concitoyens. Donc ce n'est pas l'écho que j'ai fait finalement, mais en tout cas ça a été pendant une période de ma vie des rêves, si on peut dire ça comme ça.

  • Speaker #1

    Et vous avez grandi à Villepreux ?

  • Speaker #2

    Oui, j'ai grandi à Villepreux. Mes parents se sont installés sur la commune en 1996, ce qui correspond à la création du quartier du Trianon. Donc, on était les premiers occupants des maisons, des pavillons de ce quartier. Donc, j'y suis, j'y ai grandi, j'y ai fait ma scolarité. Dernière section de maternelle et puis école élémentaire en primaire à l'école Gérard-Philippe. J'ai le plaisir de côtoyer encore aujourd'hui, évidemment, dans mes fonctions. Et puis le Collège du Hambloum et le lycée Sonia Delonay, un engagement aussi associatif sur la commune. Mais oui, je connais bien cette ville depuis plus de 20 ans, plus de 25 ans. Et c'est vrai que je pense que ça ajoute une dimension toute particulière à l'engagement de maire aujourd'hui de pouvoir, je dirais, occuper cette fonction sur un territoire au sein duquel on a grandi et auquel on est attaché.

  • Speaker #1

    Et quand vous étiez adolescent, vous vous intéressiez déjà à la politique de la ville ?

  • Speaker #2

    Pas du tout. Pas du tout. Non, lorsque j'étais adolescent, j'avais d'autres sujets de préoccupation. Et mes parents avaient d'autres sujets de préoccupation pour moi, notamment celui de réussir mes études et ma scolarité. J'ai eu une quatrième un petit peu compliquée, mais comme beaucoup de garçons, la quatrième est toujours un moment un peu charnière. Bon, j'étais un élève, je dirais, dans la moyenne. Jamais excellé, mais jamais été non plus... parmi les élèves les plus compliqués. Non, je m'intéressais pas du tout à la politique, je ne m'intéressais pas tellement non plus à la vie de la commune. Je dirais que c'est plutôt à partir du lycée, fin lycée, ou via des engagements associatifs, via aussi une volonté d'être dans une curiosité intellectuelle. Je vais vous prendre un exemple assez parlant, je trouve. J'avais dans mes amis, et j'ai toujours dans mes amis, mais surtout à l'époque... Au lycée, des copains, des camarades de classe qui étaient toujours en première ligne sur les manifestations étudiantes, lycéennes, les blocus, etc. Et puis, on venait me voir en me disant, on bloque, il faut aller sur Paris, il faut manifester. Et c'est vrai que le premier réflexe d'un lycéen à cette époque-là, c'est de dire, génial, en plus, du coup, on ne va pas aller en cours. Mais voilà, j'ai poussé la réflexion un peu plus loin et je voulais comprendre, en fait, pourquoi. Pourquoi est-ce qu'il y avait ces mobilisations ? Pourquoi est-ce que j'avais ces camarades aussi de classe qui avaient cet engagement ? Et je pense que c'est cette volonté de me dire, il faut que tu penses par toi-même et que tu aies ton propre avis sur les choses. Ce qui m'a du coup, je dirais, incité à m'intéresser au débat, à la politique. Et petit à petit, c'est ce qui m'a... m'a permis de faire des rencontres et puis d'avoir un engagement et d'avoir des opinions propres et personnelles. Et je crois que ça, c'est important. Mais non, rien ne me prédistinait en tout cas à ce type de fonction aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Et dans votre famille, il y avait des personnes qui s'engagent de manière associative ou en politique ?

  • Speaker #2

    Alors pas directement, c'est-à-dire que si je prends juste la génération au-dessus, mes parents moins. Là, on est plutôt sur une génération qui s'est engagée, mais beaucoup dans l'activité professionnelle. En revanche, oui, du côté des grands-parents, j'ai un grand-père ancien combattant qui n'a manqué aucune commémoration, qui a été conseiller municipal en Mayenne, si je ne dis pas de bêtises. Et puis de l'autre côté, une grand-mère qui ne se classerait pas, je dirais, sur le même spectre de l'échec qui est politique que ce grand-père qui était plutôt... plutôt à droite, elle plutôt communiste, qui a été aussi, pas militante, mais je dirais engagée. Donc pas d'engagement, je dirais, marquant et très prononcé. D'ailleurs, dans la famille, je me fais souvent la réflexion, on n'a pas réellement la culture du débat politique et d'échanger sur tout ce qui peut faire parfois débat ou polémique au sein de notre société. Ce n'est pas des tabous non plus, mais on ne fait pas partie de ces familles où lorsqu'il y a des repas de fête... ou des repas où tout le monde se retrouve, on aborde ces sujets-là. Donc voilà, c'est plutôt quelque chose qui est né de mon côté, parce que c'est après m'être lancé en politique que j'ai appris que mes grands-parents, en tout cas pour ceux que j'ai cités, avaient eu cet engagement. Donc je ne peux pas dire que ça a été un élément pour moi déclencheur.

  • Speaker #1

    Et donc c'est avec un grand-père de droite et une grand-mère communiste qu'on finit au modem ?

  • Speaker #2

    Ouais, je pense. Alors oui, mon grand-père, c'est marrant parce qu'il a été à la fois syndicaliste chez Air France avec des camarades de lutte qui parfois étaient à gauche mais d'un côté aussi très proche de Charles Pasqua dans les Hauts-de-Seine donc oui un ovni peut-être sur le plan politique et ma grand-mère ma grand-mère maternelle et mon grand-père paternel donc ils n'ont pas vécu ensemble mais oui peut-être que c'est ce qui fait qu'on arrive finalement à à être centriste, à trouver, en tout cas en ce qui me concerne, un point d'équilibre. Mais oui, c'est assez marrant parce que je dirais que rien ne me prédestinait à avoir un engagement politique au centre.

  • Speaker #1

    À 18 ans, vous commencez vos études en droit ?

  • Speaker #2

    Absolument.

  • Speaker #1

    À Paris ?

  • Speaker #2

    À 50 ans, Niveline. Je commence ma licence, précisément en droit anglais, double licence droit anglais, parce que j'avais eu la chance quand même de quitter Villepreux pendant un peu plus de deux ans. pour vivre une expatriation avec mes parents et ma sœur aux Etats-Unis. Donc en revenant des Etats-Unis, donc ça c'était sur le primaire, je suis rentré pour la sixième en France et au collège du Hambloum à Villepreux. Et donc il y avait cette idée de dire, il faut que j'arrive à capitaliser quand même sur l'anglais, sur la culture. américaine. Et donc, voilà, je suis parti sur la double licence droit anglais à 50 ans en Yvelines. Ça pendant trois ans, avec aussi un diplôme en sciences politiques. Et c'est au moment du master qu'effectivement, j'ai rejoint l'université Paris 1 Sorbonne pour faire des études plus poussées en droit public et sciences politiques.

  • Speaker #1

    Et c'est à ce moment-là que vous commencez un engagement politique plus partisan ?

  • Speaker #2

    Oui, au gré de rencontres locales d'abord, puisque le hasard a fait que dans cette fameuse association vilpresienne, j'ai rencontré une personne qui était également déléguée départementale à l'époque du Modem, dans les Yvelines. Et donc, en suivant l'actualité, moi j'aimais beaucoup cette idée de troisième voie. proposé par François Bayrou à l'époque, au moment de la présidentielle. Donc à la fois après, c'était un petit peu après 2007, parce que 2007 avait déjà été déjà passé avec Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal. C'est le moment où on a failli à l'époque, mais moi je n'étais pas encore investi. Donc c'était plutôt avant la campagne présidentielle de 2012. Donc François Hollande et Nicolas Sarkozy d'un côté, François Bayrou pour la troisième voie. Et voilà, ça c'est un message qui m'a parlé, qui m'a séduit. Et donc cette personne que j'ai rencontrée, effectivement, je dirais, a été une de ces personnes qui m'ont mis le pied à l'étrier. Donc un engagement militant local, départemental, intégré, mais très brièvement, dans la section jeune. Et puis très rapidement, après, chez les aînés, où j'ai pu à la fois faire un peu de communication, un peu de porte-parole, jusqu'à après, lui succéder sur sa fonction. de présider aujourd'hui le mouvement départemental. Et en parallèle aux études, il est vrai que je dirais que c'est à partir du Master 1 où le parcours universitaire et la formation en droit public très axé finances publiques et collectivités locales parce que finalement c'est à ce moment-là que j'ai fait un choix de basculer plutôt vers l'administration territoriale. En tout cas c'était mon souhait, j'avais l'idée de passer des concours. des concours pour intégrer des postes de direction dans des collectivités, j'ai eu un certain nombre de propositions. Et notamment, j'ai travaillé au conseil régional auprès d'un groupe politique, à temps, à mi-temps. Et c'est vrai que c'est la période de ma vie où l'engagement militant et l'engagement universitaire ont fini par converger vers un engagement professionnel plutôt marqué politique.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qu'on fait quand on est collaborateur politique à la région Île-de-France ?

  • Speaker #2

    Plein de choses. On est polyvalent parce que quand on est collaborateur d'un groupe d'élus centristes, je dirais par définition, ce n'est pas le groupe majoritaire. Donc on avait une quinzaine d'élus, on était peu de collaborateurs. Donc on fait à la fois de la communication, du suivi de... Moi, j'avais... Voilà, on charge la communication à l'I... plutôt vers la fin de mon contrat, donc responsable relations presse également. Mais sinon, c'est du travail de fond. Beaucoup de travail de fond, de suivi des commissions, commissions sécurité, commissions aménagement, ruralité, agriculture, transport aussi, c'était vraiment les sujets que je suivais pour le compte des élus et pour le compte du groupe. Donc ça, c'est éplucher les dossiers, c'est préparer des amendements, préparer des interventions pour les séances, interagir aussi avec les autres groupes politiques, parce que moi je suis... évidemment favorable à la culture du compromis, tout en rappelant que le compromis, ça ne veut pas dire compromission, mais si on veut arriver à avancer, il faut trouver des dénominateurs communs. Donc c'est aussi des discussions entre collaborateurs, parce qu'il y a, je dirais qu'il y a dans la lumière, les élus qui essayent de trouver des voies et moyens de travailler ensemble, et plutôt dans l'ombre, dans les salles annexes, il y a les collaborateurs qui font le même travail aussi pour trouver des points d'entente. Donc non, un travail, j'ai un très bon souvenir, de cette époque régionale et qui s'est terminée lorsque un des élus a eu la chance d'être élu député dans les Yvelines et qui m'a proposé d'être son collaborateur parlementaire. Donc après, j'ai intégré l'Assemblée nationale pour faire le même travail, mais non plus pour un groupe d'élus, mais pour un député.

  • Speaker #1

    Donc vous qui vouliez travailler dans les collectivités territoriales, là on se retrouve à un niveau national. Oui. Est-ce que pendant ce moment-là, vous avez gardé un œil sur... le territoire, notamment sur Villepreux, où vous étiez sur des thématiques bien plus nationales ?

  • Speaker #2

    L'Assemblée nationale, ce que j'ai beaucoup aimé, c'est que j'ai eu la chance de travailler avec un élu qui avait à cœur d'avoir justement un engagement sur des thématiques très locales. Déjà, il a siégé dans la commission aménagement et environnement, je ne sais plus quel nom elle porte aujourd'hui, mais aménagement du territoire, donc en prise avec les enjeux des territoires et des collectivités. Il parlait à la fois de transport, d'urbanisme, de réforme des collectivités, toujours des sujets un peu serpents de mer, sans mauvais jeu de mots. Et puis, il a intégré aussi la délégation aux collectivités de l'Assemblée. Donc moi, ça me permettait déjà de continuer à travailler sur des thématiques locales. Et pour répondre à votre question, oui, je gardais un œil sur Villepreux, puisque pendant toute cette période, à la fois dans l'enseignement supérieur et du début de ma... J'ai une carrière professionnelle, je continue à vivre à Villepreux. Et je continuais à, là pour le coup, m'investir davantage sur la commune, jusqu'à d'ailleurs en 2020, en 2014, attendez que je ne vous dise pas de bêtises, oui, 2014, figurer sur une liste en très basse position pour les municipales. Mais je dirais que oui, je commençais à avoir un engagement à ce moment-là.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que vous avez retenu de ces années à l'Assemblée nationale ?

  • Speaker #2

    Alors, si on remet un peu en perspective les choses, à ce moment-là, on est en 2017, après 2017, donc ça correspond à l'élection du président de la République, Emmanuel Macron. Il y a une majorité pléthorique à l'Assemblée, donc on n'est pas dans l'Assemblée nationale telle qu'on la connaît au jour où on enregistre ce podcast. Les choses étaient un peu plus simples. Il y avait du débat. Ça ne veut pas dire qu'il n'y avait pas de débat. Mais le fait d'être dans une majorité confortable, je dirais, ça nous a permis de travailler sereinement sur un certain nombre de sujets. Et en tout cas, du côté du travail du député et du collaborateur, c'était intéressant. J'en retiens déjà beaucoup d'heures de travail. Beaucoup d'heures de travail, des nocturnes à n'en plus finir. Ça, je crois que c'est... Je rends hommage au député pour lequel je travaillais, parce que j'ai... J'ai toujours trouvé qu'il faisait preuve de beaucoup de force physique et mentale. Parce que quand on est député francilien, on fait partie de ceux qui sont très souvent appelés pour qu'il y ait le quorum. Et plus que le quorum, en tout cas qu'il n'y ait pas de mauvaise surprise au moment des votes dans l'hémicycle. Donc c'est vrai que lui, il faisait beaucoup de nocturnes et donc nous avec. Et donc ça me poussait à rentrer à des horaires assez difficiles. Donc j'ai le souvenir d'une période très dense. assez fatigante, mais où j'ai énormément appris. Parce qu'au-delà du travail parlementaire, on comprend mieux, on est vraiment dans les arcades, comme on dit, du pouvoir, on comprend mieux comment les décisions sont prises, comment elles sont construites, comment la loi se fait aussi, toutes les relations avec le Parlement, avec le Sénat, avec les différents partenaires sociaux et les acteurs. Donc je ne regrette absolument pas, bien au contraire, je pense que de passer quand même, même si je n'avais pas le... Le souhait d'y rester très longtemps non plus, mais de passer par l'échelon national me sert beaucoup aujourd'hui dans le mandat qu'elle mient au niveau local.

  • Speaker #1

    Sur quel point de vue ? En termes de réseau, de compréhension des enjeux ?

  • Speaker #2

    Oui, tout ça. De compréhension aussi de ce qui peut relever de l'agenda gouvernemental et du Parlement. Donc finalement, c'est un petit peu la formule qui consiste à dire qu'il faut souvent se mettre aussi à la place des autres. Nous, maintenant, élus ou associations d'élus, on demande un certain nombre de choses parce qu'il y a des choses qui vont et des choses qui ne vont pas. Essayer de comprendre aussi comment, de l'autre côté, du côté de l'État, on aborde le sujet. Donc voilà, d'une manière générale, effectivement, compréhension des enjeux. Et puis oui, réseau, parce que ça permet aussi, je dirais, de... d'avoir des contacts assez privilégiés pour lesquels après, c'est précieux d'avoir un accompagnement sur des dossiers pour la ville. Et je ne parle pas uniquement de dossiers de subvention ou des choses comme ça, mais de garder un lien pour aussi contribuer sur certaines thématiques. Donc voilà, je garde toujours un lien assez étroit avec le national. Notamment, j'ai la chance, via l'Association des petites villes de France, d'être régulièrement sollicité. pour faire des rendez-vous ministériels, pas plus tard que la semaine dernière, sur la relance du Beauvau des polices municipales par le ministre de l'Intérieur et son ministre délégué. Évidemment, tous les enjeux budgétaires où on est amené. Je participais à une audition au Sénat pour essayer justement de faire remonter les difficultés qui sont les nôtres aujourd'hui dans les communes. Donc, c'est lié. Et moi, j'entends souvent parler de la formule État et collectivité, mais on fait partie d'un tout. Je pense qu'il faut sortir justement de ce schéma l'État contre les collectivités. Il est vrai qu'il y a une question de confiance, il y a une question d'accompagnement, de reconnaissance, de moyens aussi. Mais finalement, on sert tous la même cause. Donc voilà, en tout cas, oui, une expérience assez sympathique qui me sert encore aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Donc ça, ça a duré trois ans.

  • Speaker #2

    Ça a duré de 2017, au moment de son élection, jusqu'à la mienne, jusqu'à mon élection de maire en 2020. où là, il avait fait, je dirais, carton plein, parce que ses deux collaborateurs principaux ont eu la chance d'être élus maires. Donc, belle réussite, comme quoi on a vraisemblablement été quand même un peu à bonne école. Et donc, le choix a été fait de ne pas poursuivre cette collaboration pour des raisons assez évidentes de disponibilité aussi. Et donc, il a été, lui, par la suite réélu pour un second mandat. Et malheureusement, la dissolution a eu raison de la poursuite de son engagement à l'Assemblée nationale. Mais oui, voilà, ça a été une période formatrice.

  • Speaker #1

    Comment vous lancez votre liste en 2020 ? Vous commencez la réflexion avant 2019 ?

  • Speaker #2

    Alors, on a des échanges à la fois avec un groupe que je crée un petit peu avant l'élection, deux ans avant, et notamment avec des personnes qui étaient dans mon entourage, des personnes du Modem, mais pas uniquement, loin de là. Et on a des discussions avec un certain nombre de personnes aussi issues de la majorité en place. Il se passe un certain nombre de choses au niveau de l'équipe sortante et notamment des affaires judiciaires qui touchent le maire sortant. Le résultat de tout ça, c'est qu'il se présente, mais son équipe ne le suit pas. Donc je constitue une liste à la fois avec des personnes qui m'étaient proches, qui étaient dans l'opposition, des adjoints, anciens adjoints de la majorité qui... se sont retrouvés dans le projet qu'on souhaitait porter. Et donc on n'était pas, nous, dans une logique de dire rien ne va à Villepreux, tout ce qui a été fait est acheté. On était vraiment dans une approche constructive, à la fois de continuité et de rupture, c'est-à-dire de continuité sur un certain nombre de sujets. Je pense notamment à la gestion financière, qui a toujours été, je dirais, assez responsable, même si on a découvert quelques petites choses par la suite. Ça fait partie du lot aussi de l'engagement municipal. Et puis de la rupture, de la rupture sur la méthode, c'est-à-dire qu'il y avait comme une absence totale d'implication du citoyen, de concertation citoyenne. Il y avait un besoin de recréer de la confiance, un besoin aussi de changer l'image qu'on pouvait avoir des élus, parce qu'encore une fois, il y a certains événements qui ont pu laisser des traces, et surtout reprendre la main. Un élément fort de notre liste en 2020, reprendre la main sur l'aménagement et sur l'urbanisme, puisqu'on a une commune qui est à 75% naturelle. Je l'ai constaté en arrivant ici. Là, à travers la fenêtre du bureau, on a le théâtre de Verdure et juste derrière, la plaine de Versailles. Donc on a de l'activité agricole. On a des champs, on a des forêts, on a des espaces verts. Et donc, il était vrai que pour nous, on voulait mettre fin à ce qui commençait à ressembler à une urbanisation galopante de la ville. Évidemment, avec deux questions sous-jacentes, celle de la préservation de notre patrimoine aussi historique et bâti, et puis de la protection de l'environnement et du cadre de vie. Et je pense que ça, c'est un axe qu'on a réussi à bien porter pendant le mandat et qui a été bien identifié par les villes prussiennes à l'heure du choix en 2020. Pour nous, le créneau, c'est, on dit, ville pro, innovante et naturelle. Et c'est surtout une ville extrêmement familiale qui a tendance à se rejeunir. Et on souhaite qu'elle puisse le rester tout en préservant notre cadre de vie qui est assez sympa. Et surtout, on a la chance d'être, je dirais, à taille humaine, ville à la campagne et pas trop loin de Paris.

  • Speaker #1

    Et comment ça se passe ? Vous êtes déjà, à ce moment-là, quand vous créez votre réseau, votre cercle de réflexion, vous vous voyez déjà tête de liste ? Ou c'est un mouvement plus horizontal, où il y a des discussions ?

  • Speaker #2

    Alors, ce n'était pas prévu au plan de vol, pour tout vous dire, que je sois tête de liste. Il était question, effectivement, que je puisse intégrer une liste. avec quelques dossiers que j'aurais pu avoir à ma charge dans une liste qui aurait été principalement issue effectivement de la majorité sortante. Et voilà, concours de certaines circonstances, sur ce que j'ai pu citer, mais je n'y reviendrai pas. Et donc on a eu une discussion effectivement à un moment donné avec le groupe. en se disant qui pour porter la liste, qui pour porter ce qui était des premières orientations, parce que le projet n'était pas encore dessiné à ce moment-là. On a vraiment construit, nous, le projet avec les villes Prusiens et avec les habitants de la ville après que ma désignation en tant que tête de liste ait eu lieu. Et pour tout vous dire, moi, je plaidais à cette époque pour l'ancien premier adjoint. de la ville, qui est un homme d'engagement, qui a beaucoup oeuvré pour Villepreux, dont la personnalité me semblait être assez consensuelle. Il a fait le choix de ne pas repartir, parce qu'il a été assez heurté aussi par des événements qui ont concerné mon prédécesseur, et donc je pense qu'il avait envie de... tourner la page. Il nous a soutenus néanmoins. Et donc, en discussion de groupe, assez naturellement, si je puis dire, ça s'est tourné vers moi. Donc, il fallait bien un moment que quelqu'un y aille. Ça a quand même nécessité une petite réflexion de ma part. C'est à la fois, je dirais, un honneur et une fierté quand on a des personnes avec lesquelles on travaille et on milite au quotidien sur la commune. de se voir confier cette responsabilité, cette charge. Et donc, j'ai pris le temps de la réflexion. Et après, je me suis dit, on y va. Je pense que je suis armé pour. Je savais que j'avais une bonne équipe. Ensuite, on était à peu près une quinzaine. Et finalement, on a créé un collectif, Villepreux naturellement. Et on avait une quarantaine de personnes très actives. Et on a fait une super campagne de terrain. Et voilà, ça a été un moment... Un moment aussi assez inoubliable, une campagne. Ça crée des liens, ça crée beaucoup de liens.

  • Speaker #1

    Il y a quelque chose dont on n'a pas encore parlé, mais c'est qu'à ce moment-là, vous êtes très jeune aussi.

  • Speaker #2

    Exact.

  • Speaker #1

    Vous avez 26, 27 ans.

  • Speaker #2

    J'ai été élu à 27 ans. J'avais moins de cheveux blancs qu'aujourd'hui. J'en ai quelques-uns qui sont arrivés depuis le début du mandat. Ça a été, pour faire le lien avec une question précédente, quand on crée le groupe et quand on décide que je serai la tête de liste, On s'était dit, il y a 15 jours, pour voir si ça prend ou pas. Et donc on sort le premier tract, je m'annonce comme candidat. Tout de suite, on met dans le tract des visages aussi connus, notamment des anciens adjoints. L'idée, c'était de montrer que c'était une candidature de renouvellement, comme j'ai dit. Il y avait une certaine continuité d'action, même si notre programme était bien différent de ce qui avait pu être. présenté par mon prédécesseur, notamment parce que j'étais accompagné d'élus d'expérience qui ont fait leur preuve, mais un changement de méthode et un nouveau visage. Alors, je ne vous cache pas qu'au début, sur les marchés, ça a attisé, je dirais, la curiosité. Il y a eu des réflexions très encourageantes, il y a des réflexions moins sympathiques, mais ça, je le savais. Mais il y a eu de la curiosité, donc c'était positif. Je pense que ça n'aurait pas fonctionné, ou en tout cas, j'aurais été très inquiet si ça avait suscité une indifférence. Là, il n'y avait pas d'indifférence. En tout cas, ça a créé un peu de discussion sur la commune. Et je crois que l'élément... Après, il y a toutes les questions qui sont légitimes. C'est ce qu'il va avoir les épaules, ce qu'il sait faire, est-ce qu'il a les compétences ? Il y a trois choses, à mon sens, qui ont rassuré. C'est dès qu'on est passé sur des réunions publiques où j'ai pu prendre la parole, où on a pu... Présenter l'équipe, présenter le projet, ces trois choses c'est à la fois le projet qu'on portait, je pense qu'il y a eu une adhésion assez franche aux idées qu'on a pu proposer, encore une fois qu'on construit avec les habitants. La deuxième c'était de voir que l'équipe était solide. diverses, plurielles, représentatives de toutes les générations, de tous les quartiers, avec encore une fois à la fois des nouveaux entrants, mais des élus qui ont pu mener à bien des dossiers structurants pour la ville. Et puis la personnalité de la tête de liste et son parcours, où j'ai pu montrer que via mes quelques années avant professionnelles, que ce soit à l'Assemblée, à la région, j'ai été finalement en prise avec des sujets qui sont en lien avec les collectivités.

  • Speaker #1

    Comment vos parents l'ont pris, le fait que vous vous présentez mère dans leur ville ?

  • Speaker #2

    Ils ne l'ont pas vu venir. En plus, ils habitent un corps sur la ville. Ils ne l'ont pas vu venir, ils m'ont soutenu. Après, ça a été mon choix. Il y a presque eu un non-dit, on n'en a pas réellement parlé, c'est assez marrant. Mais mon choix a été plutôt de ne pas leur demander de s'impliquer.

  • Speaker #0

    encore une fois sans vraiment le dire, et de les tenir à l'écart. Pourquoi ? Parce que je savais que j'avais en face de moi un certain nombre de personnalités et d'autres listes qui allaient faire une campagne qui n'allait pas être forcément toujours joyeuse et agréable. Et ça, je crois que le plus dur pendant une campagne électorale, c'est pour soi, parce qu'il y a des choses qui ne sont pas sympas, mais à un moment donné, il faut se forger une carapace. C'est plus facile à dire qu'à faire, mais... laissé glisser. Mais quand on sent que des proches sont touchés, touchés parce qu'on est soi-même attaqué et qu'ils se sentent blessés et puis ils ont de la peine pour nous et puis parfois des attaques qui peuvent cibler même les proches, c'est pas agréable. Donc les campagnes électorales et ça je crois que c'est un grand dam aujourd'hui, sont de moins en moins réglo si je puis dire. Il y a beaucoup d'attaques, les réseaux sociaux aident pas, c'est une véritable catastrophe. Si on prend l'exemple récent de la campagne américaine, moi j'ai un petit peu peur justement que les... La rhétorique un peu de Trump donne des idées et désinhibe un petit peu, justement, sur les prochains scrutins, un certain nombre de candidats qui sont dans la logique du fake news. Bon, mais ils l'ont après de la fierté. Au bout du compte, je me rappelle du conseil d'installation. Le 4 juillet 2020, j'ai mes deux parents qui étaient là, qui sont séparés, mais qui étaient là. Et ma grand-mère, qui est venue de Normandie et qui a versé sa petite larme au moment où... le doyen du conseil municipal qui officiait ce premier conseil, me remet l'écharpe.

  • Speaker #1

    La grand-mère communiste ?

  • Speaker #0

    Oui, effectivement. Et donc, c'était un moment riche et familialement, encore aujourd'hui, c'est pas toujours simple pour eux, mais on a trouvé un mode de fonctionnement.

  • Speaker #1

    Donc, quelle a été votre émotion quand vous avez été élu ?

  • Speaker #0

    Oui. On a eu une campagne, parce que ça, je suis obligé de le citer, psychologiquement et, je dirais, mentalement et physiquement aussi, mais surtout psychologiquement éprouvante, notamment en raison du Covid. Nous, on n'est pas élus en mars, on est élus en juin, le 28 juin. Et donc, la grande difficulté, c'est lorsqu'on sort en tête au premier tour. Il y a cinq listes, on sort en tête au premier tour, assez largement. Le soir, on se réunit, on analyse un petit peu les résultats. Et on prépare la profession de foi du second tour. Le lendemain, j'ai une réunion publique. Et pendant la réunion publique, les personnes devant moi, les villeprésiens, m'apprennent que le président de la République vient d'annoncer le confinement et le report du second tour des élections. Bon, donc moment de solitude. On ne sait absolument pas à quelle sauce on va être mangé. Et là, ça a été assez dur à vivre parce qu'on sort premier, on se retrouve confiné, sans perspective de nouvelle date du... pour le second tour. Il y a même des rumeurs sur l'annulation probable du premier tour. Et puis, cette situation assez ubuesque où vous avez le maire sortant qui termine avant-dernier du premier tour mais qui a, du coup, la légitimité pour continuer son action, pour distribuer des masques, pour aller voir, évidemment, les villes brésiliennes. Et puis nous, qui sommes assignés à résidence, à domicile, sans pouvoir réellement sortir. Je me rappelle, c'était à l'époque, j'étais dans un appartement où sans balcon, sans espace extérieur. Et c'était un petit peu dur à vivre. Et je ne sais pas si vous vous rappelez le fameux kilomètre autorisé autour de ce soir. C'est à ce moment-là où j'ai commencé à beaucoup courir. J'avais besoin d'extérioriser un petit peu et de décharger. Après, ce qui a été compliqué, c'est l'animation du collectif à distance et de garder tout le monde mobilisé. Parce que pendant cette période de Covid et de confinement, même au sein de mon équipe, j'ai des colistiers qui ont... ont connu des moments compliqués, soit professionnels, soit familial, soit de santé aussi. Et donc, je me rappelle, on faisait des apéros visuaux pour essayer de maintenir le lien et puis surtout de se dire qu'au moment où on serait déconfiné et qu'on repartirait en campagne, on aurait besoin de, je dirais, de... prendre conscience de l'événement assez exceptionnel qu'on venait de vivre. C'est-à-dire qu'on ne pouvait pas non plus dire on change le programme, mais il fallait tenir compte d'un certain nombre de choses. On ne pouvait pas non plus dire c'est comme si rien ne s'était passé, on repart comme en mars. Et on ne savait pas non plus quel allait être le rapport des villes prosiens entre nous-mêmes, mais entre eux, sur le terrain. C'est la période des masques, c'est la période des distanciations sociales. Est-ce que ça allait être bien pris que... On retourne sur le terrain. Tout ça a fait qu'on a eu une campagne, une atmosphère un peu particulière. Et donc oui, on est le 28 juin 2020. C'est le moment où on a cette élection. C'est le moment où on a ensuite, le 4 juillet, le premier conseil d'installation. Et donc, à l'annonce des résultats, sentiment de soulagement. sentiment aussi de fierté collective d'avoir vécu cette belle aventure et de se dire que c'est maintenant que ça va commencer. C'est un discours sur lequel j'ai insisté auprès des élus. J'aurais dit ça y est, maintenant, en fait, tout commence maintenant. Et que la période de campagne qu'on a vécue était une période assez exceptionnelle et ne reflètera pas les six ans à venir. C'était ça aussi qu'il fallait avoir à l'esprit. Mais voilà, il y a eu une sorte de... Des charges émotionnelles, c'est pour ça que j'insiste sur la partie Covid, parce que ça a forcément marqué le scrutin et ça nous a marqués, et moi le premier.

  • Speaker #1

    Quand vous devenez maire, est-ce que la fonction de maire correspond à ce que vous aviez imaginé ?

  • Speaker #0

    Oui et non, mon capitaine. Oui, parce que je dirais que pas de surprise sur les politiques publiques, sur... le fonctionnement de la mairie, etc. Ce qui change, ce qu'on sait, mais ce qu'on ne mesure pas avant d'être dans la fonction, je dirais qu'il y a deux choses. La première chose, c'est que vous vous retrouvez, en plus de managers, de vos élus et d'une équipe municipale, à la tête d'une administration, ici, d'un peu plus de 70, 175 agents. Ça, on le sait, mais après, au quotidien, c'est chronophage. Et le nombre de sujets, le nombre de dossiers internes non visibles, pour les habitants qu'on a dû traiter sur les premières années était colossal. En parallèle, d'ailleurs, il y avait aussi tout le sujet de la vaccination à organiser. Ce n'était pas non plus prévu au programme, mais on l'a fait. Et le deuxième aspect, c'est le niveau de sollicitation. le niveau de demande et d'exigence des habitants. On avait perçu évidemment des attentes pendant la campagne, mais c'est vrai qu'on a, il faut le dire, on a une population, je pense que c'est pareil ailleurs aussi, qui est exigeante, qui est en droit de l'être.

  • Speaker #1

    Les Français.

  • Speaker #0

    Les Français, avec nous les Français, avec nos paradoxes, avec nos contradictions. Avec parfois notre caractère un peu grognon, on oublie de mettre les formes, on envoie des messages à 2h30, bon, voilà. Ça fait à la fois partie du jeu, mais je crois qu'il est de notre responsabilité en tant qu'élu de savoir mettre aussi les lignes rouges et les barrières, et de dire à un moment donné, votre demande n'est pas prioritaire. Apprendre à dire non, je suis sûr que des collègues ont dû vous le dire à ce micro. La première chose qu'on apprend dans cette fonction, c'est de dire non. Et c'est jamais agréable, mais on n'est pas magicien, on ne peut pas tout faire, surtout dans le contexte actuel et budgétaire. Et puis surtout, je le rappelle assez souvent, et ça je crois que certains l'oublient, ce n'est pas la somme des intérêts particuliers qui fait l'intérêt général.

  • Speaker #1

    Est-ce que vous avez changé personnellement depuis que vous êtes devenu maire ?

  • Speaker #0

    Oui, je pense. Je pense sur plusieurs aspects. Je pense qu'il y a à la fois du positif et du négatif. Ce qui n'a pas changé, au contraire, ce qui se développe, c'est cette notion d'engagement et cette passion. malgré les difficultés, parce qu'on en parlera peut-être, mais ce n'est pas rose tous les jours. Mais en tout cas, le fait d'avoir l'envie. Et je me suis toujours dit, le jour venu où cette envie manque, ou si je me lève le matin et je sens que c'est pénible, c'est qu'il faut s'interroger, qu'il faut passer la main et faire autre chose. Aujourd'hui, ce n'est pas ce que je ressens. Je pense qu'en apprenant à dire non, on apprend aussi à se... à se forger sa carapace, à muscler son jeu aussi un petit peu, parce qu'il y a des moments où dans des relations aussi, que ce soit avec des partenaires, avec des acteurs, on a eu un début de mandat très punchy avec certains promoteurs qui voulaient nous imposer des projets. Ça forge aussi le caractère et ça, c'est bénéfique. Après, oui, là où j'ai changé, ça, c'est peut-être... Le côté sur lequel il faut que je travaille, c'est d'essayer de dégager un peu de disponibilité pour les proches, pour les amis. Et c'est vrai que ce n'est jamais super agréable quand on vous dit qu'on ne vous voit plus. C'est la fonction aussi qui veut ça. Ce n'est pas simple de tout concilier. Mais en tout cas, oui, ça m'a apporté déjà de l'expérience prise de recul aussi. Je vois déjà que je... J'aborde pas le mandat de la même façon que les premières années. Et ça rejoint un peu la question de la jeunesse de tout à l'heure. C'est-à-dire qu'il y a la légitimité de l'élection, qui est incontestable, on gagne. Après, c'est ce que je disais à l'équipe, il faut trouver une légitimité dans l'action très rapidement pour montrer que justement, le choix qui a été fait de nous porter responsabilité, c'était pas un hasard et ils ont eu raison de le faire. Donc tout de suite, un peu de pression pour dire, il faut qu'on délivre, il faut qu'on fasse. Et une fois cette période-là passée, la capacité, je dirais, à prendre un peu de recul, à prendre un peu de détachement. Pas trop non plus, mais ce qui permet aussi d'avoir émotionnellement une protection, parce que de temps en temps, ça peut être un peu punchy.

  • Speaker #1

    Vous disiez aussi à l'instant que la fonction de maire peut être éprouvante. Il y a une étude qui vient de sortir à l'occasion du Congrès des maires la semaine prochaine au sujet de la santé des maires, et notamment le fait qu'il y aurait 83% des maires qui disent que... leur fonction est usant pour leur santé. Est-ce que c'est quelque chose que vous ressentez également ?

  • Speaker #0

    Notamment sur l'aspect mental. et psychologique. Alors physiquement, c'est vrai que moi, je suis toujours épaté par la résistance de certains de mes collègues qui ont 30 ou 40 ans de plus que moi, parce que je me dis je ne sais pas comment ils font. Notamment dans les petites communes rurales où ils n'ont pas de service. C'est eux qui vont installer des barrières Vauban pour des événements, des choses comme ça, qui montent les scènes. Nous, on a la chance d'avoir quand même des services, mais c'est un engagement plus plein et entier. Moi, j'ai arrêté toute activité professionnelle. En plus, il y a la fonction d'agglomération qui me prend du temps. Je suis en charge des transports à Saint-Quentin. Oui, c'est des semaines de 70 heures, voire plus. On est mobilisés le samedi et le dimanche. Donc, il y a la question physique. Mais je pense que l'étude parle notamment de la santé un peu mentale. Et ça fait le lien avec les sujets qu'on évoquait à l'instant. C'est des équilibres à trouver, c'est de l'usure pour certains et sur un mandat qui a été encore une fois très particulier. Je discutais avec des collègues qui sont élus depuis 3-4 mandats et ils trouvent que ce mandat est particulièrement éreintant. On a dit Covid, crise énergétique, certains ont connu les émeutes. les impacts de la crise immobilière, de la guerre en Ukraine, et puis le contexte aussi des moyens financiers, des différentes contributions qui nous sont demandées à la réduction des déficits publics, qui font qu'on a quand même la sensation d'être de plus en plus dépossédés, d'avoir de moins en moins de marge de manœuvre, mais avec dans le même temps, on y revient, une exigence de la population qui se retourne vers nous, surtout parce que pour eux, la mairie, le maire... C'est la porte d'entrée. Il y a la fameuse expression qui dit on est à portée d'engueulade et à portée de baffe. D'ailleurs, je pense que certains l'ont pris au sens propre. Et c'est sur ça qu'il faut aussi travailler, je pense, parce que... sans aller jusqu'aux violences, même si un certain nombre de collègues en ont subi, le manque de respect ou en tout cas le rapport à l'élu local et à l'élu en général est quand même en train de se détériorer. Donc oui, je pense que c'est un sujet. Moi, je suis assez impressionné par le nombre de démissions sur ce mandat. Si je ne dis pas de bêtises, je crois que c'est 2000. 2 800 depuis le début du mandat, c'est un record. Et plus de 20 000, presque 30 000 démissions de conseillers municipaux. Parce que là, on parle des maires, mais il faut voir aussi l'engagement de ceux dans les équipes. Moi, je rends hommage à mon équipe. On a une équipe qui est assez jeune. Donc par définition, ça veut dire qu'ils sont en emploi, ça veut dire qu'ils ont des vies de famille, qu'il y a les enfants à récupérer, à déposer. Et j'ai déjà eu sur le mandat des départs. Certains s'interrogeront sur ce qu'il faut repartir ou pas parce que très difficile de concilier un engagement. Du bénévole, on va se dire. En tout cas, quand on est sur une commune de 10 000 habitants, qu'on soit adjoint ou conseiller municipal, même maire, on ne fait pas ça pour des rentrées financières. Donc voilà, ça fait partie de tous ces sujets où il y a une exaspération, une lassitude parfois. Et c'est vrai qu'il y a des moments de doute, il y a des moments où on... on peut avoir un peu tendance à affaiblir et à se questionner. Mais tant qu'on trouve du sens dans ce qu'on fait, et que j'ai vu le sondage, je voyais aussi que beaucoup de collègues disaient qu'ils avaient la sensation finalement de ne pas avoir toujours une action efficace. Mais quand on a cette notion de sens et qu'on a la sensation que ce qu'on apporte et ce qu'on propose améliore quand même le quotidien de nos habitants. finalement, on se dit qu'on sert quand même un peu à quelque chose.

  • Speaker #1

    Je voudrais qu'on parle un peu de Villepreux, parce que je trouve que c'est un territoire assez intéressant, parce que quand on pense île de France, on ne pense pas à un territoire comme Villepreux.

  • Speaker #0

    C'est-à-dire ? C'est-à-dire,

  • Speaker #1

    comme vous l'avez dit, 75% de terre naturelle, de l'agriculture, mais en même temps, ce n'est pas une commune rurale, ce n'est pas une commune du fin fond de la Seine-et-Main. Exact. Il y a un équilibre. Et puis, vous le disiez aussi, vous êtes vice-président à 50 ans en Yvelines. Donc, 50 ans en Yvelines, ville nouvelle aussi, ville sur dalle, avec des enjeux particuliers. Et vous, dans votre commune, c'est totalement différent, un cœur historique. Comment vous vous sentez par les maires franciliens ? Comment vous représentez ce territoire-là ? Et comment vos enjeux, vous arrivez à les mettre sur la table ?

  • Speaker #0

    Nous, on est dans la strade des petites villes. Si on regarde bien, de 1500 à 25 000, moi je dis souvent, on est la classe moyenne des communes. Et d'ailleurs, on le ressent, petit aparté, mais dans les dispositifs de soutien et d'accompagnement de l'État, on nous rétorque souvent qu'on n'est pas assez gros. ou trop petits, pour bénéficier de soutien sur des dossiers et des projets comme peuvent être soutenus des communes très urbaines, parfois en quartier prioritaire, ou des communes à l'inverse très rurales. Donc on est un peu ce mix-là. Et vous avez raison, la spécificité de Villepreux, je dirais, c'est cette ville familiale, parce que c'est une ville familiale avant tout. On essaye de tout faire avec l'équipe municipale pour que ça ne soit pas uniquement une ville dortoir, parce que... On veut créer une vie locale, du rythme. On a la chance d'avoir un tissu associatif très fort. On a la chance, sur cette commune, de pouvoir réaliser l'intégralité de son parcours éducatif et scolaire. Et j'en suis un prototype, on va dire, de la maternelle, même en passant du berceau à la crèche jusqu'au lycée. Donc on a des atouts. On a des transports qui nous permettent de rejoindre Paris en 35 minutes. Mais c'est vrai qu'on est... C'est un peu atypique. On a une autre commune qui est comme ça sur l'agglomération, c'est Manille et Hamot, qui n'est pas proche de nous, mais on a un petit peu ces points communs. On se retrouve dans une agglomération 50 ans en Yvelines, avec laquelle on travaille bien, il n'y a pas de soucis, qui gère chez nous notamment les déchets, l'éclairage, les transports et bien d'autres compétences, mais qui est très urbaine, qui est le deuxième PIB par habitant de France, avec un tissu économique très large. plusieurs milliers d'entreprises, qui a accueilli les Jeux Olympiques. C'est vrai que ça peut paraître très loin de nous, mais c'est le même territoire. Donc moi, je plaide, en tout cas, je pousse beaucoup auprès de l'agglomération et de mes collègues, cette idée de dire qu'il faut qu'on ait des politiques publiques portées par l'agglomération qui tiennent en compte la diversité des territoires et avec une certaine égalité. Même si ça ne veut pas dire que toutes les solutions, on peut les répercuter de la même façon sur l'ensemble des 12 communes. Mais à l'échelle de l'agglo, nous on est arrivé dans l'agglomération en 2016, avec la commune des Clés-sous-Bois et la commune de Plaisir. C'est vrai que d'arriver dans une agglomération déjà constituée, qui a une histoire avec la ville nouvelle... C'est pas toujours facile parce que nous, on a d'autres thématiques à pousser. Je pense notamment à l'agriculture, au développement durable, aux politiques de solidarité, aux politiques familiales également. Mais ça se passe bien. J'ai bon espoir qu'on arrive à trouver des terrains où on peut collaborer sur ces enjeux. Mais oui, c'est ce qui fait aussi le charme de notre ville. voit dans le renouvellement de population qui s'est accentué depuis le déconfinement et l'après-Covid, ce sont souvent des jeunes parents ou parents de venir qui viennent de l'ouest du département ou de l'ouest parisien, Hauts-de-Seine notamment, et qui font le choix de venir s'installer ici parce qu'il y a toutes les infrastructures et il y a cette possibilité finalement d'être à la campagne mais pas trop quand même.

  • Speaker #1

    Mais il y a une particularité aussi au fait que vous disiez 11 000 habitants, donc... ça pourrait être limite une sous-préfecture ou une préfecture dans des départements dépeublés. Et ici, en Ile-de-France, en fait, c'est assez petit. Donc, ce rapport-là, vous avez énormément de responsabilités, mais en même temps, beaucoup de population autour.

  • Speaker #0

    Vous avez absolument raison. Et si on délocalisait Ville-Preux dans je ne sais quel autre département, oui, on pourrait être sous-préfecture et on pourrait même être ville-centre-bourg, c'est-à-dire qu'on pourrait être la ville. centrale avec un certain nombre de petits villages et de petites communes autour de nous. Et d'ailleurs, c'est très marrant parce que dans le programme Petite Ville de Demain, on coche tous les critères sauf celui d'être justement commune-centre. Et donc, on n'est pas éligible aux différents dispositifs de soutien, que ce soit sur du renouvellement urbain, des services publics ou autres. Et donc, ça interroge. Mais oui, on est, nous, en Ile-de-France et l'Ile-de-France, par définition, Beaucoup de population, un tissu urbain et de transport aussi très dense. Alors on est loin de l'esprit du petit village gaulois quand même, mais pour nous c'est notre identité, ça c'est notre ADN. D'être sur cette strate-là, il n'y a pas de souhait de notre part d'augmenter la population. Justement, je l'ai dit tout à l'heure, on veut maîtriser les choses, on a révisé notre plan local d'urbanisme. pour reprendre un peu notre destin en main, parce qu'on avait un PLU qui était très permissif, et on accélère sur des enjeux de transition aussi qui sont importants sur la ville.

  • Speaker #1

    Vous disiez aussi que Villepreux, c'est une ville où il y a beaucoup de familles, donc beaucoup d'enfants, de jeunes. Et vous me parliez du fait que la citoyenneté, c'était quelque chose d'important pour vous. Comment vous transmettez cette valeur-là aux jeunes ?

  • Speaker #0

    C'est même une mission. C'est presque ça. C'est une mission qu'on se donne. On en parlait tout à l'heure, on sent que l'échelon communal, l'échelon de proximité... Le dernier rempart, quelque part, contre des idées un peu faciles, contre parfois un peu d'obscurantisme. C'est ce qui nous permet encore de faire vivre la démocratie, c'est ce qui nous permet d'être en lien direct avec nos habitants. qui, force est de constater, d'année en année, de scrutin en scrutin, se détournent de plus en plus des urnes, ou en tout cas font un choix qui peut se comprendre et s'entendre, mais qui est plutôt vers les extrêmes, il faut le dire clairement. Et puis un rapport avec une montée de l'individualisme aussi, qui dessert le collectif. Donc l'idée pour nous de construire un véritable parcours de la citoyenneté Et de remettre le civisme finalement au goût du jour sur la ville auprès de tous les publics, c'est de dire comment on réenchante cette fameuse formule qui est devenue peut-être un peu galvaudée et un peu bateau, mais qui est forte de sens, c'est le vivre ensemble. Et on croit beaucoup aux synergies aussi, c'est-à-dire l'intergénérationnel, comment on travaille avec les associations aussi. Et donc concrètement, on se dote aussi de plusieurs outils. On essaye dès le plus jeune âge... auprès des scolaires de faire vivre cette citoyenneté, de rappeler que la citoyenneté, c'est être citoyen d'une ville, citoyen d'un pays, citoyen européen aussi, j'insiste là-dessus, parce que l'Europe est importante et citoyen du monde, et quand on dit citoyen du monde, ça nous permet aussi d'aborder avec eux des thématiques importantes, comme le réchauffement climatique, des règlements climatiques, etc. Et donc, on intervient notamment dans les écoles avec un outil qui est sur la table, je vais le citer, mais le passeport du civisme. qu'on porte avec l'association qui l'a créée. Certaines communes s'en sont emparées. C'est pour les CM2. C'est un outil qui nous permet, là aussi, de faire vivre la citoyenneté en rappelant qu'elle est composée de droits et de devoirs. On parle du devoir de mémoire, parce que c'est important aussi de... diffuser via la transmission auprès des jeunes générations ce qui a marqué l'histoire de notre pays, comment un certain nombre de droits ont été acquis de haute lutte. On avait les commémorations du 11 novembre il y a quelques jours et j'étais ravi de voir à quel point on avait tous ces CM2 qui étaient présents avec leur passeport, parce qu'on était allés les voir une ou deux semaines avant pour avoir leur petit tampon sur la rubrique Je participe à une commémoration Mais c'est bien, parce qu'on le sait, Il n'y a plus de poilus, porte-drapeau ancien combattant. Il va falloir trouver d'autres porteurs du message et donc que les jeunes générations répondent présentes, c'est bien. On a des enjeux dans ce passeport sur la solidarité, les liens internationaux, les valeurs aussi qui peuvent être véhiculées par le sport. Bref, autant de thématiques qui permettent de faire vivre la citoyenneté dès le plus jeune âge. Ensuite, on a un certain nombre d'actions à destination du public collégien. Je pense notamment à notre conseil municipal junior qui fait un travail remarquable. Et je vois à quel point on a en face de nous des enfants qui sont éveillés, qui ont déjà une conscience citoyenne très forte. Et moi qui me donne en tout cas beaucoup de motifs d'espérance pour la suite. Et on va après jusqu'à des tranches d'âge plus ado, qui correspondraient au lycée avec le service national universel. qu'on arrive à promouvoir aussi ici et qui marche très bien. Bref, il y a tout un tas de dispositifs, mais en tout cas, l'idée pour nous, c'est un parcours de la citoyenneté. à destination des jeunes, en lien avec les différents acteurs, et puis avec les associations, travailler aussi après sur le public adulte et le public senior. Parce que quand on est citoyen, on l'est, je dirais, de 7 à 77 ans.

  • Speaker #1

    Est-ce que vous vous voyez maire encore longtemps ?

  • Speaker #0

    Je me vois maire jusqu'en 2026, déjà. Déjà ça ! Oui, non, moi je raisonne vraiment sur la durée du mandat. Il est vrai qu'on a un mandat, je l'ai dit tout à l'heure, qui a été imputé quand même d'au moins deux ans, où on a pris beaucoup de retard. Et pas uniquement nous, c'est-à-dire qu'en tout cas pas uniquement de notre fait, mais quand on sort du Covid et après qu'on a la crise énergétique, énergétique et la flambée aussi des coûts de l'énergie, des matières premières, etc. L'année qui a suivi a été terrible pour les entreprises. Et je pense notamment à certains projets, même si finalement, on aura réussi à faire, je pense, plus de 95% du programme. À l'issue du mandat, il y a eu des retards parce qu'on a eu des marchés infructueux, des entreprises qui n'ont pas répandu, des entreprises qui ont pu faire faillite sur certains chantiers. Ça n'a pas été simple. Le contexte économique n'est pas simple. On est à l'heure où tout le monde doit faire des efforts. Et donc voilà. Donc je pense que... Ça veut dire qu'il faut aussi penser le mandat en temps long. Et c'est un peu tout le paradoxe. C'est que six ans à vivre en tant qu'élu, c'est long. On passe par à peu près toutes les phases. Mais néanmoins, pour des projets un peu structurants, c'est parfois court. donc on verra la question devra se poser maintenant assez prochainement parce qu'on va arriver tranquillement vers la dernière partie du mandat en tout cas ce qui est sûr c'est que malgré les contraintes liées à la fonction et les difficultés qu'on évoquait ensemble je sens que l'envie et surtout le sentiment d'être utile sont encore là donc c'est plutôt encourageant en tout cas pour le moment

  • Speaker #1

    Vous parliez de la transmission... Aux jeunes de la stérilité et du civisme, quel conseil vous donneriez à un jeune qui souhaite s'investir pour les élections municipales de 2026 ?

  • Speaker #0

    Déjà, je dirais qu'il a raison de vouloir s'investir. On a eu un débat avec des élus là-dessus sur la crise de l'engagement. Est-ce qu'elle est réelle ou pas ? Et notamment quand on regarde le tissu associatif, parce qu'au-delà de l'engagement sur des mandats électifs, on voit à quel point les associations sont en peine pour renouveler le tissu d'adhérents et de bénévoles, avec notamment des personnes impériales. peu plus âgés qui s'arrêtent et qui ont tenu parfois trois, quatre associations sur des fonctions de trésorier. Et donc, on a cet enjeu à accompagner la jeune génération à prendre de l'engagement. Moi, justement, je ne crois pas qu'il y ait une crise de l'engagement. Je pense que l'engagement a muté et que la jeune génération ne cherche pas nécessairement le même format de contribution à la société dans le sens où s'engager pour une association, une structure. de façon très régulière, ça ne me paraît pas être ce qu'ils recherchent aujourd'hui. Ils parlent plutôt de cause. S'engager pour le droit des femmes, contre les discriminations, sur le développement durable pour la planète, etc. Donc, c'est plutôt une génération de causes. Donc, à nous de trouver les formats, je dirais, et les réponses qui leur permettent, peut-être tantôt, d'être... sur une action près des Restos du Coeur, parce qu'ils veulent être dans la solidarité. Le samedi, de participer à une distribution de produits dans une épicerie solidaire. Au contraire, il y a plein de formes d'engagement possibles. Et on y travaille d'ailleurs sur la commune à essayer de trouver ça. Pour les municipales, évidemment, nous, on serait ravis de voir que des jeunes s'investissent. Ce qui est très difficile sur les jeunes. C'est que, par définition, leur situation change au cours d'un mandat. J'ai eu le cas, moi, je le vois dans l'équipe municipale, des jeunes qui ont commencé en phase d'études et puis, finalement, qui finissent leurs études ou sont amenés à changer d'école ou d'université ou qui vont déménager ou qui vont prendre un emploi ou changer de lieu de résidence. Donc, il faut composer avec ça. Mais néanmoins, je leur dirais que l'engagement municipal est sûrement... même si je n'ai évidemment pas pu exercer tous les mandats. Je ne sais pas si c'est le plus beau, mais c'est l'un des plus beaux. Parce que vous avez l'opportunité et la chance de le faire sur un territoire qui, logiquement, si on parle à des jeunes de Villepreux, les a vus grandir. Donc un territoire auquel ils sont attachés, un territoire auquel ils ont beaucoup à apporter. parce qu'en arpentant les rues et les différents espaces de la commune depuis des années, forcément ils ont des idées, forcément ils ont des choses à apporter. Et on a besoin de renouvellement. On a besoin justement dans cette logique de promouvoir la citoyenneté, de laisser aussi... toute la place qui doit être la leur aux jeunes, parce qu'ils sont porteurs d'un message et aussi d'une façon de voir le monde qui est différente. J'ai l'impression de parler déjà comme un ancien en disant ça. Mais en tout cas, pour reprendre une formule connue, fonce, parce qu'il y a la place pour eux. En tout cas, nous, on les accompagnerait au maximum si c'était leur choix. Il faut arriver à susciter aussi un certain nombre de vocations. Mais on a la chance d'avoir des jeunes qui sont très engagés. Quand je vois ceux de notre conseil municipal junior, je me dis que la relève est déjà prête.

  • Speaker #1

    Et au fond, on sent aussi le coureur qui est en vous. C'est ça, une élection, c'est un peu une course aussi. Merci beaucoup.

  • Speaker #0

    Merci à vous.

  • Speaker #2

    Vous avez écouté ce podcast jusqu'au bout, alors on imagine qu'il vous a plu.

  • Speaker #3

    Pour nous soutenir, laissez-nous des étoiles, des commentaires, partagez l'épisode à vos copains et suivez-nous sur Instagram à Tv2mer.

  • Speaker #2

    Chaque soutien est hyper précieux.

  • Speaker #3

    À bientôt dans une prochaine Ville-Mer.

Description

Dans ce nouvel épisode de Vie de Maire, direction les Yvelines, en grande couronne parisienne. J’ai rencontré Jean-Baptiste Hamonic, maire MoDem de Villepreux. Commune de 11 500 habitants, située à 20 km au sud-ouest de Paris, à proximité de Saint-Quentin-en-Yvelines, Villepreux est une commune familiale, qui a la particularité d’être composée à 75% d’espaces naturels.

A seulement 27 ans, en 2020, Jean-Baptiste Hamonic est devenu le plus jeune maire de la ville. Son projet ? Préserver l’identité et le cadre de vie de Villepreux, tout en la modernisant de manière citoyenne et écologique.

Dans cet épisode, avec Monsieur le Maire, on a parlé de :

  • la particularité d'être élu maire dans sa ville natale,

  • du défi de débuter un mandat en période de pandémie mondiale,

  • de la santé mentale des élus locaux

  • et d'éducation à la citoyenneté et au civisme.

Bonne écoute !


Retrouvez également Jean-Baptiste Hamonic dans son podcast, Naturellement Villepreux : https://smartlink.ausha.co/naturellement-villepreux

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Episode animé par Clémentine Guilbaud Demaison

Crédits : Générique réalisé par Ophélie Baribaud   


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Vie de mer. Je suis Clémentine Guilbeault de Maison et moi Margot Elkier. Et dans ce podcast, on part à la rencontre des mères de toute la France.

  • Speaker #1

    Notre but ?

  • Speaker #0

    Remonter à la racine de leur engagement. Comprendre leur quotidien, leurs difficultés et leurs réussites. Et peut-être vous donner envie de vous bouger, vous aussi, pour votre commune.

  • Speaker #2

    Vie de mer. C'est une sacrée vie de mer.

  • Speaker #0

    Dans ce nouvel épisode de Vies de Mère, direction les Yvelines, en Grande Couronne parisienne. J'ai rencontré Jean-Baptiste Amonique, maire modem de Villepreux. Commune de 11 500 habitants, située à 20 km sud-ouest de Paris, à proximité de Saint-Quentin-en-Yvelines, Villepreux est une commune familiale qui a la particularité d'être composée à 75% d'espaces naturels. A seulement 27 ans, en 2020, Jean-Baptiste Amonique est devenu le plus jeune maire de la ville. Son projet ? Préserver l'identité et le cadre de vie de Villepreux, tout en la modernisant de manière citoyenne et écologique. Dans cet épisode avec Monsieur le maire, on a parlé de la particularité d'être élu maire dans sa ville natale, du défi de débuter un mandat en période de pandémie mondiale, de la santé mentale des élus locaux et d'éducation à la citoyenneté et au civisme. Bonne écoute !

  • Speaker #1

    Jean-Baptiste Amonique, bonjour.

  • Speaker #2

    Bonjour.

  • Speaker #1

    Merci de me recevoir à Villepreux pour ce nouvel épisode de Vides de mai.

  • Speaker #2

    Avec plaisir.

  • Speaker #1

    Pour commencer l'interview, est-ce que vous pourriez me dire ce que vous rêviez de faire quand vous étiez petit ?

  • Speaker #2

    Bonne question. Je pense que comme de nombreux enfants, je suis passé par plusieurs projets, plusieurs idées. J'ai voulu être à la fois commissaire de police et journaliste sportif. Donc effectivement deux choses totalement différentes. J'ai toujours aimé le sport. toujours aimé les grands événements sportifs fédérateurs. Et donc j'ai grandi avec un certain nombre de voix dans les oreilles qui m'ont consucité chez moi une certaine admiration. Je pense à des Thierry Roland, des Thierry Gilardi, des personnes comme ça qui m'ont donné pendant un moment cette envie d'être à la fois commentateur et journaliste sportif. Et puis un petit peu plus tard, c'est vrai qu'en commençant mes études de droit, j'étais plutôt parti dans l'idée d'intégrer la police nationale. Et donc, le métier de commissaire était celui qui me séduisait. Et pour tout vous dire, je crois que ma mère m'a dit un jour aussi que lorsque j'avais cinq ou six ans, je rêvais d'être éboueur. C'était le service public. Mais ça, je n'avais pas encore connaissance de cette notion de service public. Mais en tout cas, c'était d'être en extérieur et derrière un camion, semblerait-il, était quelque chose qui me séduisait.

  • Speaker #1

    Mais c'est intéressant parce qu'on a aussi dans... Ce que vous dites, à la fois le journalisme sportif et commissaire, on sent déjà quand même quelque chose en lien avec la politique, les médias.

  • Speaker #2

    Un lien avec le rapport à l'autre et puis l'idée d'être dans des interactions avec nos concitoyens. Donc ce n'est pas l'écho que j'ai fait finalement, mais en tout cas ça a été pendant une période de ma vie des rêves, si on peut dire ça comme ça.

  • Speaker #1

    Et vous avez grandi à Villepreux ?

  • Speaker #2

    Oui, j'ai grandi à Villepreux. Mes parents se sont installés sur la commune en 1996, ce qui correspond à la création du quartier du Trianon. Donc, on était les premiers occupants des maisons, des pavillons de ce quartier. Donc, j'y suis, j'y ai grandi, j'y ai fait ma scolarité. Dernière section de maternelle et puis école élémentaire en primaire à l'école Gérard-Philippe. J'ai le plaisir de côtoyer encore aujourd'hui, évidemment, dans mes fonctions. Et puis le Collège du Hambloum et le lycée Sonia Delonay, un engagement aussi associatif sur la commune. Mais oui, je connais bien cette ville depuis plus de 20 ans, plus de 25 ans. Et c'est vrai que je pense que ça ajoute une dimension toute particulière à l'engagement de maire aujourd'hui de pouvoir, je dirais, occuper cette fonction sur un territoire au sein duquel on a grandi et auquel on est attaché.

  • Speaker #1

    Et quand vous étiez adolescent, vous vous intéressiez déjà à la politique de la ville ?

  • Speaker #2

    Pas du tout. Pas du tout. Non, lorsque j'étais adolescent, j'avais d'autres sujets de préoccupation. Et mes parents avaient d'autres sujets de préoccupation pour moi, notamment celui de réussir mes études et ma scolarité. J'ai eu une quatrième un petit peu compliquée, mais comme beaucoup de garçons, la quatrième est toujours un moment un peu charnière. Bon, j'étais un élève, je dirais, dans la moyenne. Jamais excellé, mais jamais été non plus... parmi les élèves les plus compliqués. Non, je m'intéressais pas du tout à la politique, je ne m'intéressais pas tellement non plus à la vie de la commune. Je dirais que c'est plutôt à partir du lycée, fin lycée, ou via des engagements associatifs, via aussi une volonté d'être dans une curiosité intellectuelle. Je vais vous prendre un exemple assez parlant, je trouve. J'avais dans mes amis, et j'ai toujours dans mes amis, mais surtout à l'époque... Au lycée, des copains, des camarades de classe qui étaient toujours en première ligne sur les manifestations étudiantes, lycéennes, les blocus, etc. Et puis, on venait me voir en me disant, on bloque, il faut aller sur Paris, il faut manifester. Et c'est vrai que le premier réflexe d'un lycéen à cette époque-là, c'est de dire, génial, en plus, du coup, on ne va pas aller en cours. Mais voilà, j'ai poussé la réflexion un peu plus loin et je voulais comprendre, en fait, pourquoi. Pourquoi est-ce qu'il y avait ces mobilisations ? Pourquoi est-ce que j'avais ces camarades aussi de classe qui avaient cet engagement ? Et je pense que c'est cette volonté de me dire, il faut que tu penses par toi-même et que tu aies ton propre avis sur les choses. Ce qui m'a du coup, je dirais, incité à m'intéresser au débat, à la politique. Et petit à petit, c'est ce qui m'a... m'a permis de faire des rencontres et puis d'avoir un engagement et d'avoir des opinions propres et personnelles. Et je crois que ça, c'est important. Mais non, rien ne me prédistinait en tout cas à ce type de fonction aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Et dans votre famille, il y avait des personnes qui s'engagent de manière associative ou en politique ?

  • Speaker #2

    Alors pas directement, c'est-à-dire que si je prends juste la génération au-dessus, mes parents moins. Là, on est plutôt sur une génération qui s'est engagée, mais beaucoup dans l'activité professionnelle. En revanche, oui, du côté des grands-parents, j'ai un grand-père ancien combattant qui n'a manqué aucune commémoration, qui a été conseiller municipal en Mayenne, si je ne dis pas de bêtises. Et puis de l'autre côté, une grand-mère qui ne se classerait pas, je dirais, sur le même spectre de l'échec qui est politique que ce grand-père qui était plutôt... plutôt à droite, elle plutôt communiste, qui a été aussi, pas militante, mais je dirais engagée. Donc pas d'engagement, je dirais, marquant et très prononcé. D'ailleurs, dans la famille, je me fais souvent la réflexion, on n'a pas réellement la culture du débat politique et d'échanger sur tout ce qui peut faire parfois débat ou polémique au sein de notre société. Ce n'est pas des tabous non plus, mais on ne fait pas partie de ces familles où lorsqu'il y a des repas de fête... ou des repas où tout le monde se retrouve, on aborde ces sujets-là. Donc voilà, c'est plutôt quelque chose qui est né de mon côté, parce que c'est après m'être lancé en politique que j'ai appris que mes grands-parents, en tout cas pour ceux que j'ai cités, avaient eu cet engagement. Donc je ne peux pas dire que ça a été un élément pour moi déclencheur.

  • Speaker #1

    Et donc c'est avec un grand-père de droite et une grand-mère communiste qu'on finit au modem ?

  • Speaker #2

    Ouais, je pense. Alors oui, mon grand-père, c'est marrant parce qu'il a été à la fois syndicaliste chez Air France avec des camarades de lutte qui parfois étaient à gauche mais d'un côté aussi très proche de Charles Pasqua dans les Hauts-de-Seine donc oui un ovni peut-être sur le plan politique et ma grand-mère ma grand-mère maternelle et mon grand-père paternel donc ils n'ont pas vécu ensemble mais oui peut-être que c'est ce qui fait qu'on arrive finalement à à être centriste, à trouver, en tout cas en ce qui me concerne, un point d'équilibre. Mais oui, c'est assez marrant parce que je dirais que rien ne me prédestinait à avoir un engagement politique au centre.

  • Speaker #1

    À 18 ans, vous commencez vos études en droit ?

  • Speaker #2

    Absolument.

  • Speaker #1

    À Paris ?

  • Speaker #2

    À 50 ans, Niveline. Je commence ma licence, précisément en droit anglais, double licence droit anglais, parce que j'avais eu la chance quand même de quitter Villepreux pendant un peu plus de deux ans. pour vivre une expatriation avec mes parents et ma sœur aux Etats-Unis. Donc en revenant des Etats-Unis, donc ça c'était sur le primaire, je suis rentré pour la sixième en France et au collège du Hambloum à Villepreux. Et donc il y avait cette idée de dire, il faut que j'arrive à capitaliser quand même sur l'anglais, sur la culture. américaine. Et donc, voilà, je suis parti sur la double licence droit anglais à 50 ans en Yvelines. Ça pendant trois ans, avec aussi un diplôme en sciences politiques. Et c'est au moment du master qu'effectivement, j'ai rejoint l'université Paris 1 Sorbonne pour faire des études plus poussées en droit public et sciences politiques.

  • Speaker #1

    Et c'est à ce moment-là que vous commencez un engagement politique plus partisan ?

  • Speaker #2

    Oui, au gré de rencontres locales d'abord, puisque le hasard a fait que dans cette fameuse association vilpresienne, j'ai rencontré une personne qui était également déléguée départementale à l'époque du Modem, dans les Yvelines. Et donc, en suivant l'actualité, moi j'aimais beaucoup cette idée de troisième voie. proposé par François Bayrou à l'époque, au moment de la présidentielle. Donc à la fois après, c'était un petit peu après 2007, parce que 2007 avait déjà été déjà passé avec Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal. C'est le moment où on a failli à l'époque, mais moi je n'étais pas encore investi. Donc c'était plutôt avant la campagne présidentielle de 2012. Donc François Hollande et Nicolas Sarkozy d'un côté, François Bayrou pour la troisième voie. Et voilà, ça c'est un message qui m'a parlé, qui m'a séduit. Et donc cette personne que j'ai rencontrée, effectivement, je dirais, a été une de ces personnes qui m'ont mis le pied à l'étrier. Donc un engagement militant local, départemental, intégré, mais très brièvement, dans la section jeune. Et puis très rapidement, après, chez les aînés, où j'ai pu à la fois faire un peu de communication, un peu de porte-parole, jusqu'à après, lui succéder sur sa fonction. de présider aujourd'hui le mouvement départemental. Et en parallèle aux études, il est vrai que je dirais que c'est à partir du Master 1 où le parcours universitaire et la formation en droit public très axé finances publiques et collectivités locales parce que finalement c'est à ce moment-là que j'ai fait un choix de basculer plutôt vers l'administration territoriale. En tout cas c'était mon souhait, j'avais l'idée de passer des concours. des concours pour intégrer des postes de direction dans des collectivités, j'ai eu un certain nombre de propositions. Et notamment, j'ai travaillé au conseil régional auprès d'un groupe politique, à temps, à mi-temps. Et c'est vrai que c'est la période de ma vie où l'engagement militant et l'engagement universitaire ont fini par converger vers un engagement professionnel plutôt marqué politique.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qu'on fait quand on est collaborateur politique à la région Île-de-France ?

  • Speaker #2

    Plein de choses. On est polyvalent parce que quand on est collaborateur d'un groupe d'élus centristes, je dirais par définition, ce n'est pas le groupe majoritaire. Donc on avait une quinzaine d'élus, on était peu de collaborateurs. Donc on fait à la fois de la communication, du suivi de... Moi, j'avais... Voilà, on charge la communication à l'I... plutôt vers la fin de mon contrat, donc responsable relations presse également. Mais sinon, c'est du travail de fond. Beaucoup de travail de fond, de suivi des commissions, commissions sécurité, commissions aménagement, ruralité, agriculture, transport aussi, c'était vraiment les sujets que je suivais pour le compte des élus et pour le compte du groupe. Donc ça, c'est éplucher les dossiers, c'est préparer des amendements, préparer des interventions pour les séances, interagir aussi avec les autres groupes politiques, parce que moi je suis... évidemment favorable à la culture du compromis, tout en rappelant que le compromis, ça ne veut pas dire compromission, mais si on veut arriver à avancer, il faut trouver des dénominateurs communs. Donc c'est aussi des discussions entre collaborateurs, parce qu'il y a, je dirais qu'il y a dans la lumière, les élus qui essayent de trouver des voies et moyens de travailler ensemble, et plutôt dans l'ombre, dans les salles annexes, il y a les collaborateurs qui font le même travail aussi pour trouver des points d'entente. Donc non, un travail, j'ai un très bon souvenir, de cette époque régionale et qui s'est terminée lorsque un des élus a eu la chance d'être élu député dans les Yvelines et qui m'a proposé d'être son collaborateur parlementaire. Donc après, j'ai intégré l'Assemblée nationale pour faire le même travail, mais non plus pour un groupe d'élus, mais pour un député.

  • Speaker #1

    Donc vous qui vouliez travailler dans les collectivités territoriales, là on se retrouve à un niveau national. Oui. Est-ce que pendant ce moment-là, vous avez gardé un œil sur... le territoire, notamment sur Villepreux, où vous étiez sur des thématiques bien plus nationales ?

  • Speaker #2

    L'Assemblée nationale, ce que j'ai beaucoup aimé, c'est que j'ai eu la chance de travailler avec un élu qui avait à cœur d'avoir justement un engagement sur des thématiques très locales. Déjà, il a siégé dans la commission aménagement et environnement, je ne sais plus quel nom elle porte aujourd'hui, mais aménagement du territoire, donc en prise avec les enjeux des territoires et des collectivités. Il parlait à la fois de transport, d'urbanisme, de réforme des collectivités, toujours des sujets un peu serpents de mer, sans mauvais jeu de mots. Et puis, il a intégré aussi la délégation aux collectivités de l'Assemblée. Donc moi, ça me permettait déjà de continuer à travailler sur des thématiques locales. Et pour répondre à votre question, oui, je gardais un œil sur Villepreux, puisque pendant toute cette période, à la fois dans l'enseignement supérieur et du début de ma... J'ai une carrière professionnelle, je continue à vivre à Villepreux. Et je continuais à, là pour le coup, m'investir davantage sur la commune, jusqu'à d'ailleurs en 2020, en 2014, attendez que je ne vous dise pas de bêtises, oui, 2014, figurer sur une liste en très basse position pour les municipales. Mais je dirais que oui, je commençais à avoir un engagement à ce moment-là.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que vous avez retenu de ces années à l'Assemblée nationale ?

  • Speaker #2

    Alors, si on remet un peu en perspective les choses, à ce moment-là, on est en 2017, après 2017, donc ça correspond à l'élection du président de la République, Emmanuel Macron. Il y a une majorité pléthorique à l'Assemblée, donc on n'est pas dans l'Assemblée nationale telle qu'on la connaît au jour où on enregistre ce podcast. Les choses étaient un peu plus simples. Il y avait du débat. Ça ne veut pas dire qu'il n'y avait pas de débat. Mais le fait d'être dans une majorité confortable, je dirais, ça nous a permis de travailler sereinement sur un certain nombre de sujets. Et en tout cas, du côté du travail du député et du collaborateur, c'était intéressant. J'en retiens déjà beaucoup d'heures de travail. Beaucoup d'heures de travail, des nocturnes à n'en plus finir. Ça, je crois que c'est... Je rends hommage au député pour lequel je travaillais, parce que j'ai... J'ai toujours trouvé qu'il faisait preuve de beaucoup de force physique et mentale. Parce que quand on est député francilien, on fait partie de ceux qui sont très souvent appelés pour qu'il y ait le quorum. Et plus que le quorum, en tout cas qu'il n'y ait pas de mauvaise surprise au moment des votes dans l'hémicycle. Donc c'est vrai que lui, il faisait beaucoup de nocturnes et donc nous avec. Et donc ça me poussait à rentrer à des horaires assez difficiles. Donc j'ai le souvenir d'une période très dense. assez fatigante, mais où j'ai énormément appris. Parce qu'au-delà du travail parlementaire, on comprend mieux, on est vraiment dans les arcades, comme on dit, du pouvoir, on comprend mieux comment les décisions sont prises, comment elles sont construites, comment la loi se fait aussi, toutes les relations avec le Parlement, avec le Sénat, avec les différents partenaires sociaux et les acteurs. Donc je ne regrette absolument pas, bien au contraire, je pense que de passer quand même, même si je n'avais pas le... Le souhait d'y rester très longtemps non plus, mais de passer par l'échelon national me sert beaucoup aujourd'hui dans le mandat qu'elle mient au niveau local.

  • Speaker #1

    Sur quel point de vue ? En termes de réseau, de compréhension des enjeux ?

  • Speaker #2

    Oui, tout ça. De compréhension aussi de ce qui peut relever de l'agenda gouvernemental et du Parlement. Donc finalement, c'est un petit peu la formule qui consiste à dire qu'il faut souvent se mettre aussi à la place des autres. Nous, maintenant, élus ou associations d'élus, on demande un certain nombre de choses parce qu'il y a des choses qui vont et des choses qui ne vont pas. Essayer de comprendre aussi comment, de l'autre côté, du côté de l'État, on aborde le sujet. Donc voilà, d'une manière générale, effectivement, compréhension des enjeux. Et puis oui, réseau, parce que ça permet aussi, je dirais, de... d'avoir des contacts assez privilégiés pour lesquels après, c'est précieux d'avoir un accompagnement sur des dossiers pour la ville. Et je ne parle pas uniquement de dossiers de subvention ou des choses comme ça, mais de garder un lien pour aussi contribuer sur certaines thématiques. Donc voilà, je garde toujours un lien assez étroit avec le national. Notamment, j'ai la chance, via l'Association des petites villes de France, d'être régulièrement sollicité. pour faire des rendez-vous ministériels, pas plus tard que la semaine dernière, sur la relance du Beauvau des polices municipales par le ministre de l'Intérieur et son ministre délégué. Évidemment, tous les enjeux budgétaires où on est amené. Je participais à une audition au Sénat pour essayer justement de faire remonter les difficultés qui sont les nôtres aujourd'hui dans les communes. Donc, c'est lié. Et moi, j'entends souvent parler de la formule État et collectivité, mais on fait partie d'un tout. Je pense qu'il faut sortir justement de ce schéma l'État contre les collectivités. Il est vrai qu'il y a une question de confiance, il y a une question d'accompagnement, de reconnaissance, de moyens aussi. Mais finalement, on sert tous la même cause. Donc voilà, en tout cas, oui, une expérience assez sympathique qui me sert encore aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Donc ça, ça a duré trois ans.

  • Speaker #2

    Ça a duré de 2017, au moment de son élection, jusqu'à la mienne, jusqu'à mon élection de maire en 2020. où là, il avait fait, je dirais, carton plein, parce que ses deux collaborateurs principaux ont eu la chance d'être élus maires. Donc, belle réussite, comme quoi on a vraisemblablement été quand même un peu à bonne école. Et donc, le choix a été fait de ne pas poursuivre cette collaboration pour des raisons assez évidentes de disponibilité aussi. Et donc, il a été, lui, par la suite réélu pour un second mandat. Et malheureusement, la dissolution a eu raison de la poursuite de son engagement à l'Assemblée nationale. Mais oui, voilà, ça a été une période formatrice.

  • Speaker #1

    Comment vous lancez votre liste en 2020 ? Vous commencez la réflexion avant 2019 ?

  • Speaker #2

    Alors, on a des échanges à la fois avec un groupe que je crée un petit peu avant l'élection, deux ans avant, et notamment avec des personnes qui étaient dans mon entourage, des personnes du Modem, mais pas uniquement, loin de là. Et on a des discussions avec un certain nombre de personnes aussi issues de la majorité en place. Il se passe un certain nombre de choses au niveau de l'équipe sortante et notamment des affaires judiciaires qui touchent le maire sortant. Le résultat de tout ça, c'est qu'il se présente, mais son équipe ne le suit pas. Donc je constitue une liste à la fois avec des personnes qui m'étaient proches, qui étaient dans l'opposition, des adjoints, anciens adjoints de la majorité qui... se sont retrouvés dans le projet qu'on souhaitait porter. Et donc on n'était pas, nous, dans une logique de dire rien ne va à Villepreux, tout ce qui a été fait est acheté. On était vraiment dans une approche constructive, à la fois de continuité et de rupture, c'est-à-dire de continuité sur un certain nombre de sujets. Je pense notamment à la gestion financière, qui a toujours été, je dirais, assez responsable, même si on a découvert quelques petites choses par la suite. Ça fait partie du lot aussi de l'engagement municipal. Et puis de la rupture, de la rupture sur la méthode, c'est-à-dire qu'il y avait comme une absence totale d'implication du citoyen, de concertation citoyenne. Il y avait un besoin de recréer de la confiance, un besoin aussi de changer l'image qu'on pouvait avoir des élus, parce qu'encore une fois, il y a certains événements qui ont pu laisser des traces, et surtout reprendre la main. Un élément fort de notre liste en 2020, reprendre la main sur l'aménagement et sur l'urbanisme, puisqu'on a une commune qui est à 75% naturelle. Je l'ai constaté en arrivant ici. Là, à travers la fenêtre du bureau, on a le théâtre de Verdure et juste derrière, la plaine de Versailles. Donc on a de l'activité agricole. On a des champs, on a des forêts, on a des espaces verts. Et donc, il était vrai que pour nous, on voulait mettre fin à ce qui commençait à ressembler à une urbanisation galopante de la ville. Évidemment, avec deux questions sous-jacentes, celle de la préservation de notre patrimoine aussi historique et bâti, et puis de la protection de l'environnement et du cadre de vie. Et je pense que ça, c'est un axe qu'on a réussi à bien porter pendant le mandat et qui a été bien identifié par les villes prussiennes à l'heure du choix en 2020. Pour nous, le créneau, c'est, on dit, ville pro, innovante et naturelle. Et c'est surtout une ville extrêmement familiale qui a tendance à se rejeunir. Et on souhaite qu'elle puisse le rester tout en préservant notre cadre de vie qui est assez sympa. Et surtout, on a la chance d'être, je dirais, à taille humaine, ville à la campagne et pas trop loin de Paris.

  • Speaker #1

    Et comment ça se passe ? Vous êtes déjà, à ce moment-là, quand vous créez votre réseau, votre cercle de réflexion, vous vous voyez déjà tête de liste ? Ou c'est un mouvement plus horizontal, où il y a des discussions ?

  • Speaker #2

    Alors, ce n'était pas prévu au plan de vol, pour tout vous dire, que je sois tête de liste. Il était question, effectivement, que je puisse intégrer une liste. avec quelques dossiers que j'aurais pu avoir à ma charge dans une liste qui aurait été principalement issue effectivement de la majorité sortante. Et voilà, concours de certaines circonstances, sur ce que j'ai pu citer, mais je n'y reviendrai pas. Et donc on a eu une discussion effectivement à un moment donné avec le groupe. en se disant qui pour porter la liste, qui pour porter ce qui était des premières orientations, parce que le projet n'était pas encore dessiné à ce moment-là. On a vraiment construit, nous, le projet avec les villes Prusiens et avec les habitants de la ville après que ma désignation en tant que tête de liste ait eu lieu. Et pour tout vous dire, moi, je plaidais à cette époque pour l'ancien premier adjoint. de la ville, qui est un homme d'engagement, qui a beaucoup oeuvré pour Villepreux, dont la personnalité me semblait être assez consensuelle. Il a fait le choix de ne pas repartir, parce qu'il a été assez heurté aussi par des événements qui ont concerné mon prédécesseur, et donc je pense qu'il avait envie de... tourner la page. Il nous a soutenus néanmoins. Et donc, en discussion de groupe, assez naturellement, si je puis dire, ça s'est tourné vers moi. Donc, il fallait bien un moment que quelqu'un y aille. Ça a quand même nécessité une petite réflexion de ma part. C'est à la fois, je dirais, un honneur et une fierté quand on a des personnes avec lesquelles on travaille et on milite au quotidien sur la commune. de se voir confier cette responsabilité, cette charge. Et donc, j'ai pris le temps de la réflexion. Et après, je me suis dit, on y va. Je pense que je suis armé pour. Je savais que j'avais une bonne équipe. Ensuite, on était à peu près une quinzaine. Et finalement, on a créé un collectif, Villepreux naturellement. Et on avait une quarantaine de personnes très actives. Et on a fait une super campagne de terrain. Et voilà, ça a été un moment... Un moment aussi assez inoubliable, une campagne. Ça crée des liens, ça crée beaucoup de liens.

  • Speaker #1

    Il y a quelque chose dont on n'a pas encore parlé, mais c'est qu'à ce moment-là, vous êtes très jeune aussi.

  • Speaker #2

    Exact.

  • Speaker #1

    Vous avez 26, 27 ans.

  • Speaker #2

    J'ai été élu à 27 ans. J'avais moins de cheveux blancs qu'aujourd'hui. J'en ai quelques-uns qui sont arrivés depuis le début du mandat. Ça a été, pour faire le lien avec une question précédente, quand on crée le groupe et quand on décide que je serai la tête de liste, On s'était dit, il y a 15 jours, pour voir si ça prend ou pas. Et donc on sort le premier tract, je m'annonce comme candidat. Tout de suite, on met dans le tract des visages aussi connus, notamment des anciens adjoints. L'idée, c'était de montrer que c'était une candidature de renouvellement, comme j'ai dit. Il y avait une certaine continuité d'action, même si notre programme était bien différent de ce qui avait pu être. présenté par mon prédécesseur, notamment parce que j'étais accompagné d'élus d'expérience qui ont fait leur preuve, mais un changement de méthode et un nouveau visage. Alors, je ne vous cache pas qu'au début, sur les marchés, ça a attisé, je dirais, la curiosité. Il y a eu des réflexions très encourageantes, il y a des réflexions moins sympathiques, mais ça, je le savais. Mais il y a eu de la curiosité, donc c'était positif. Je pense que ça n'aurait pas fonctionné, ou en tout cas, j'aurais été très inquiet si ça avait suscité une indifférence. Là, il n'y avait pas d'indifférence. En tout cas, ça a créé un peu de discussion sur la commune. Et je crois que l'élément... Après, il y a toutes les questions qui sont légitimes. C'est ce qu'il va avoir les épaules, ce qu'il sait faire, est-ce qu'il a les compétences ? Il y a trois choses, à mon sens, qui ont rassuré. C'est dès qu'on est passé sur des réunions publiques où j'ai pu prendre la parole, où on a pu... Présenter l'équipe, présenter le projet, ces trois choses c'est à la fois le projet qu'on portait, je pense qu'il y a eu une adhésion assez franche aux idées qu'on a pu proposer, encore une fois qu'on construit avec les habitants. La deuxième c'était de voir que l'équipe était solide. diverses, plurielles, représentatives de toutes les générations, de tous les quartiers, avec encore une fois à la fois des nouveaux entrants, mais des élus qui ont pu mener à bien des dossiers structurants pour la ville. Et puis la personnalité de la tête de liste et son parcours, où j'ai pu montrer que via mes quelques années avant professionnelles, que ce soit à l'Assemblée, à la région, j'ai été finalement en prise avec des sujets qui sont en lien avec les collectivités.

  • Speaker #1

    Comment vos parents l'ont pris, le fait que vous vous présentez mère dans leur ville ?

  • Speaker #2

    Ils ne l'ont pas vu venir. En plus, ils habitent un corps sur la ville. Ils ne l'ont pas vu venir, ils m'ont soutenu. Après, ça a été mon choix. Il y a presque eu un non-dit, on n'en a pas réellement parlé, c'est assez marrant. Mais mon choix a été plutôt de ne pas leur demander de s'impliquer.

  • Speaker #0

    encore une fois sans vraiment le dire, et de les tenir à l'écart. Pourquoi ? Parce que je savais que j'avais en face de moi un certain nombre de personnalités et d'autres listes qui allaient faire une campagne qui n'allait pas être forcément toujours joyeuse et agréable. Et ça, je crois que le plus dur pendant une campagne électorale, c'est pour soi, parce qu'il y a des choses qui ne sont pas sympas, mais à un moment donné, il faut se forger une carapace. C'est plus facile à dire qu'à faire, mais... laissé glisser. Mais quand on sent que des proches sont touchés, touchés parce qu'on est soi-même attaqué et qu'ils se sentent blessés et puis ils ont de la peine pour nous et puis parfois des attaques qui peuvent cibler même les proches, c'est pas agréable. Donc les campagnes électorales et ça je crois que c'est un grand dam aujourd'hui, sont de moins en moins réglo si je puis dire. Il y a beaucoup d'attaques, les réseaux sociaux aident pas, c'est une véritable catastrophe. Si on prend l'exemple récent de la campagne américaine, moi j'ai un petit peu peur justement que les... La rhétorique un peu de Trump donne des idées et désinhibe un petit peu, justement, sur les prochains scrutins, un certain nombre de candidats qui sont dans la logique du fake news. Bon, mais ils l'ont après de la fierté. Au bout du compte, je me rappelle du conseil d'installation. Le 4 juillet 2020, j'ai mes deux parents qui étaient là, qui sont séparés, mais qui étaient là. Et ma grand-mère, qui est venue de Normandie et qui a versé sa petite larme au moment où... le doyen du conseil municipal qui officiait ce premier conseil, me remet l'écharpe.

  • Speaker #1

    La grand-mère communiste ?

  • Speaker #0

    Oui, effectivement. Et donc, c'était un moment riche et familialement, encore aujourd'hui, c'est pas toujours simple pour eux, mais on a trouvé un mode de fonctionnement.

  • Speaker #1

    Donc, quelle a été votre émotion quand vous avez été élu ?

  • Speaker #0

    Oui. On a eu une campagne, parce que ça, je suis obligé de le citer, psychologiquement et, je dirais, mentalement et physiquement aussi, mais surtout psychologiquement éprouvante, notamment en raison du Covid. Nous, on n'est pas élus en mars, on est élus en juin, le 28 juin. Et donc, la grande difficulté, c'est lorsqu'on sort en tête au premier tour. Il y a cinq listes, on sort en tête au premier tour, assez largement. Le soir, on se réunit, on analyse un petit peu les résultats. Et on prépare la profession de foi du second tour. Le lendemain, j'ai une réunion publique. Et pendant la réunion publique, les personnes devant moi, les villeprésiens, m'apprennent que le président de la République vient d'annoncer le confinement et le report du second tour des élections. Bon, donc moment de solitude. On ne sait absolument pas à quelle sauce on va être mangé. Et là, ça a été assez dur à vivre parce qu'on sort premier, on se retrouve confiné, sans perspective de nouvelle date du... pour le second tour. Il y a même des rumeurs sur l'annulation probable du premier tour. Et puis, cette situation assez ubuesque où vous avez le maire sortant qui termine avant-dernier du premier tour mais qui a, du coup, la légitimité pour continuer son action, pour distribuer des masques, pour aller voir, évidemment, les villes brésiliennes. Et puis nous, qui sommes assignés à résidence, à domicile, sans pouvoir réellement sortir. Je me rappelle, c'était à l'époque, j'étais dans un appartement où sans balcon, sans espace extérieur. Et c'était un petit peu dur à vivre. Et je ne sais pas si vous vous rappelez le fameux kilomètre autorisé autour de ce soir. C'est à ce moment-là où j'ai commencé à beaucoup courir. J'avais besoin d'extérioriser un petit peu et de décharger. Après, ce qui a été compliqué, c'est l'animation du collectif à distance et de garder tout le monde mobilisé. Parce que pendant cette période de Covid et de confinement, même au sein de mon équipe, j'ai des colistiers qui ont... ont connu des moments compliqués, soit professionnels, soit familial, soit de santé aussi. Et donc, je me rappelle, on faisait des apéros visuaux pour essayer de maintenir le lien et puis surtout de se dire qu'au moment où on serait déconfiné et qu'on repartirait en campagne, on aurait besoin de, je dirais, de... prendre conscience de l'événement assez exceptionnel qu'on venait de vivre. C'est-à-dire qu'on ne pouvait pas non plus dire on change le programme, mais il fallait tenir compte d'un certain nombre de choses. On ne pouvait pas non plus dire c'est comme si rien ne s'était passé, on repart comme en mars. Et on ne savait pas non plus quel allait être le rapport des villes prosiens entre nous-mêmes, mais entre eux, sur le terrain. C'est la période des masques, c'est la période des distanciations sociales. Est-ce que ça allait être bien pris que... On retourne sur le terrain. Tout ça a fait qu'on a eu une campagne, une atmosphère un peu particulière. Et donc oui, on est le 28 juin 2020. C'est le moment où on a cette élection. C'est le moment où on a ensuite, le 4 juillet, le premier conseil d'installation. Et donc, à l'annonce des résultats, sentiment de soulagement. sentiment aussi de fierté collective d'avoir vécu cette belle aventure et de se dire que c'est maintenant que ça va commencer. C'est un discours sur lequel j'ai insisté auprès des élus. J'aurais dit ça y est, maintenant, en fait, tout commence maintenant. Et que la période de campagne qu'on a vécue était une période assez exceptionnelle et ne reflètera pas les six ans à venir. C'était ça aussi qu'il fallait avoir à l'esprit. Mais voilà, il y a eu une sorte de... Des charges émotionnelles, c'est pour ça que j'insiste sur la partie Covid, parce que ça a forcément marqué le scrutin et ça nous a marqués, et moi le premier.

  • Speaker #1

    Quand vous devenez maire, est-ce que la fonction de maire correspond à ce que vous aviez imaginé ?

  • Speaker #0

    Oui et non, mon capitaine. Oui, parce que je dirais que pas de surprise sur les politiques publiques, sur... le fonctionnement de la mairie, etc. Ce qui change, ce qu'on sait, mais ce qu'on ne mesure pas avant d'être dans la fonction, je dirais qu'il y a deux choses. La première chose, c'est que vous vous retrouvez, en plus de managers, de vos élus et d'une équipe municipale, à la tête d'une administration, ici, d'un peu plus de 70, 175 agents. Ça, on le sait, mais après, au quotidien, c'est chronophage. Et le nombre de sujets, le nombre de dossiers internes non visibles, pour les habitants qu'on a dû traiter sur les premières années était colossal. En parallèle, d'ailleurs, il y avait aussi tout le sujet de la vaccination à organiser. Ce n'était pas non plus prévu au programme, mais on l'a fait. Et le deuxième aspect, c'est le niveau de sollicitation. le niveau de demande et d'exigence des habitants. On avait perçu évidemment des attentes pendant la campagne, mais c'est vrai qu'on a, il faut le dire, on a une population, je pense que c'est pareil ailleurs aussi, qui est exigeante, qui est en droit de l'être.

  • Speaker #1

    Les Français.

  • Speaker #0

    Les Français, avec nous les Français, avec nos paradoxes, avec nos contradictions. Avec parfois notre caractère un peu grognon, on oublie de mettre les formes, on envoie des messages à 2h30, bon, voilà. Ça fait à la fois partie du jeu, mais je crois qu'il est de notre responsabilité en tant qu'élu de savoir mettre aussi les lignes rouges et les barrières, et de dire à un moment donné, votre demande n'est pas prioritaire. Apprendre à dire non, je suis sûr que des collègues ont dû vous le dire à ce micro. La première chose qu'on apprend dans cette fonction, c'est de dire non. Et c'est jamais agréable, mais on n'est pas magicien, on ne peut pas tout faire, surtout dans le contexte actuel et budgétaire. Et puis surtout, je le rappelle assez souvent, et ça je crois que certains l'oublient, ce n'est pas la somme des intérêts particuliers qui fait l'intérêt général.

  • Speaker #1

    Est-ce que vous avez changé personnellement depuis que vous êtes devenu maire ?

  • Speaker #0

    Oui, je pense. Je pense sur plusieurs aspects. Je pense qu'il y a à la fois du positif et du négatif. Ce qui n'a pas changé, au contraire, ce qui se développe, c'est cette notion d'engagement et cette passion. malgré les difficultés, parce qu'on en parlera peut-être, mais ce n'est pas rose tous les jours. Mais en tout cas, le fait d'avoir l'envie. Et je me suis toujours dit, le jour venu où cette envie manque, ou si je me lève le matin et je sens que c'est pénible, c'est qu'il faut s'interroger, qu'il faut passer la main et faire autre chose. Aujourd'hui, ce n'est pas ce que je ressens. Je pense qu'en apprenant à dire non, on apprend aussi à se... à se forger sa carapace, à muscler son jeu aussi un petit peu, parce qu'il y a des moments où dans des relations aussi, que ce soit avec des partenaires, avec des acteurs, on a eu un début de mandat très punchy avec certains promoteurs qui voulaient nous imposer des projets. Ça forge aussi le caractère et ça, c'est bénéfique. Après, oui, là où j'ai changé, ça, c'est peut-être... Le côté sur lequel il faut que je travaille, c'est d'essayer de dégager un peu de disponibilité pour les proches, pour les amis. Et c'est vrai que ce n'est jamais super agréable quand on vous dit qu'on ne vous voit plus. C'est la fonction aussi qui veut ça. Ce n'est pas simple de tout concilier. Mais en tout cas, oui, ça m'a apporté déjà de l'expérience prise de recul aussi. Je vois déjà que je... J'aborde pas le mandat de la même façon que les premières années. Et ça rejoint un peu la question de la jeunesse de tout à l'heure. C'est-à-dire qu'il y a la légitimité de l'élection, qui est incontestable, on gagne. Après, c'est ce que je disais à l'équipe, il faut trouver une légitimité dans l'action très rapidement pour montrer que justement, le choix qui a été fait de nous porter responsabilité, c'était pas un hasard et ils ont eu raison de le faire. Donc tout de suite, un peu de pression pour dire, il faut qu'on délivre, il faut qu'on fasse. Et une fois cette période-là passée, la capacité, je dirais, à prendre un peu de recul, à prendre un peu de détachement. Pas trop non plus, mais ce qui permet aussi d'avoir émotionnellement une protection, parce que de temps en temps, ça peut être un peu punchy.

  • Speaker #1

    Vous disiez aussi à l'instant que la fonction de maire peut être éprouvante. Il y a une étude qui vient de sortir à l'occasion du Congrès des maires la semaine prochaine au sujet de la santé des maires, et notamment le fait qu'il y aurait 83% des maires qui disent que... leur fonction est usant pour leur santé. Est-ce que c'est quelque chose que vous ressentez également ?

  • Speaker #0

    Notamment sur l'aspect mental. et psychologique. Alors physiquement, c'est vrai que moi, je suis toujours épaté par la résistance de certains de mes collègues qui ont 30 ou 40 ans de plus que moi, parce que je me dis je ne sais pas comment ils font. Notamment dans les petites communes rurales où ils n'ont pas de service. C'est eux qui vont installer des barrières Vauban pour des événements, des choses comme ça, qui montent les scènes. Nous, on a la chance d'avoir quand même des services, mais c'est un engagement plus plein et entier. Moi, j'ai arrêté toute activité professionnelle. En plus, il y a la fonction d'agglomération qui me prend du temps. Je suis en charge des transports à Saint-Quentin. Oui, c'est des semaines de 70 heures, voire plus. On est mobilisés le samedi et le dimanche. Donc, il y a la question physique. Mais je pense que l'étude parle notamment de la santé un peu mentale. Et ça fait le lien avec les sujets qu'on évoquait à l'instant. C'est des équilibres à trouver, c'est de l'usure pour certains et sur un mandat qui a été encore une fois très particulier. Je discutais avec des collègues qui sont élus depuis 3-4 mandats et ils trouvent que ce mandat est particulièrement éreintant. On a dit Covid, crise énergétique, certains ont connu les émeutes. les impacts de la crise immobilière, de la guerre en Ukraine, et puis le contexte aussi des moyens financiers, des différentes contributions qui nous sont demandées à la réduction des déficits publics, qui font qu'on a quand même la sensation d'être de plus en plus dépossédés, d'avoir de moins en moins de marge de manœuvre, mais avec dans le même temps, on y revient, une exigence de la population qui se retourne vers nous, surtout parce que pour eux, la mairie, le maire... C'est la porte d'entrée. Il y a la fameuse expression qui dit on est à portée d'engueulade et à portée de baffe. D'ailleurs, je pense que certains l'ont pris au sens propre. Et c'est sur ça qu'il faut aussi travailler, je pense, parce que... sans aller jusqu'aux violences, même si un certain nombre de collègues en ont subi, le manque de respect ou en tout cas le rapport à l'élu local et à l'élu en général est quand même en train de se détériorer. Donc oui, je pense que c'est un sujet. Moi, je suis assez impressionné par le nombre de démissions sur ce mandat. Si je ne dis pas de bêtises, je crois que c'est 2000. 2 800 depuis le début du mandat, c'est un record. Et plus de 20 000, presque 30 000 démissions de conseillers municipaux. Parce que là, on parle des maires, mais il faut voir aussi l'engagement de ceux dans les équipes. Moi, je rends hommage à mon équipe. On a une équipe qui est assez jeune. Donc par définition, ça veut dire qu'ils sont en emploi, ça veut dire qu'ils ont des vies de famille, qu'il y a les enfants à récupérer, à déposer. Et j'ai déjà eu sur le mandat des départs. Certains s'interrogeront sur ce qu'il faut repartir ou pas parce que très difficile de concilier un engagement. Du bénévole, on va se dire. En tout cas, quand on est sur une commune de 10 000 habitants, qu'on soit adjoint ou conseiller municipal, même maire, on ne fait pas ça pour des rentrées financières. Donc voilà, ça fait partie de tous ces sujets où il y a une exaspération, une lassitude parfois. Et c'est vrai qu'il y a des moments de doute, il y a des moments où on... on peut avoir un peu tendance à affaiblir et à se questionner. Mais tant qu'on trouve du sens dans ce qu'on fait, et que j'ai vu le sondage, je voyais aussi que beaucoup de collègues disaient qu'ils avaient la sensation finalement de ne pas avoir toujours une action efficace. Mais quand on a cette notion de sens et qu'on a la sensation que ce qu'on apporte et ce qu'on propose améliore quand même le quotidien de nos habitants. finalement, on se dit qu'on sert quand même un peu à quelque chose.

  • Speaker #1

    Je voudrais qu'on parle un peu de Villepreux, parce que je trouve que c'est un territoire assez intéressant, parce que quand on pense île de France, on ne pense pas à un territoire comme Villepreux.

  • Speaker #0

    C'est-à-dire ? C'est-à-dire,

  • Speaker #1

    comme vous l'avez dit, 75% de terre naturelle, de l'agriculture, mais en même temps, ce n'est pas une commune rurale, ce n'est pas une commune du fin fond de la Seine-et-Main. Exact. Il y a un équilibre. Et puis, vous le disiez aussi, vous êtes vice-président à 50 ans en Yvelines. Donc, 50 ans en Yvelines, ville nouvelle aussi, ville sur dalle, avec des enjeux particuliers. Et vous, dans votre commune, c'est totalement différent, un cœur historique. Comment vous vous sentez par les maires franciliens ? Comment vous représentez ce territoire-là ? Et comment vos enjeux, vous arrivez à les mettre sur la table ?

  • Speaker #0

    Nous, on est dans la strade des petites villes. Si on regarde bien, de 1500 à 25 000, moi je dis souvent, on est la classe moyenne des communes. Et d'ailleurs, on le ressent, petit aparté, mais dans les dispositifs de soutien et d'accompagnement de l'État, on nous rétorque souvent qu'on n'est pas assez gros. ou trop petits, pour bénéficier de soutien sur des dossiers et des projets comme peuvent être soutenus des communes très urbaines, parfois en quartier prioritaire, ou des communes à l'inverse très rurales. Donc on est un peu ce mix-là. Et vous avez raison, la spécificité de Villepreux, je dirais, c'est cette ville familiale, parce que c'est une ville familiale avant tout. On essaye de tout faire avec l'équipe municipale pour que ça ne soit pas uniquement une ville dortoir, parce que... On veut créer une vie locale, du rythme. On a la chance d'avoir un tissu associatif très fort. On a la chance, sur cette commune, de pouvoir réaliser l'intégralité de son parcours éducatif et scolaire. Et j'en suis un prototype, on va dire, de la maternelle, même en passant du berceau à la crèche jusqu'au lycée. Donc on a des atouts. On a des transports qui nous permettent de rejoindre Paris en 35 minutes. Mais c'est vrai qu'on est... C'est un peu atypique. On a une autre commune qui est comme ça sur l'agglomération, c'est Manille et Hamot, qui n'est pas proche de nous, mais on a un petit peu ces points communs. On se retrouve dans une agglomération 50 ans en Yvelines, avec laquelle on travaille bien, il n'y a pas de soucis, qui gère chez nous notamment les déchets, l'éclairage, les transports et bien d'autres compétences, mais qui est très urbaine, qui est le deuxième PIB par habitant de France, avec un tissu économique très large. plusieurs milliers d'entreprises, qui a accueilli les Jeux Olympiques. C'est vrai que ça peut paraître très loin de nous, mais c'est le même territoire. Donc moi, je plaide, en tout cas, je pousse beaucoup auprès de l'agglomération et de mes collègues, cette idée de dire qu'il faut qu'on ait des politiques publiques portées par l'agglomération qui tiennent en compte la diversité des territoires et avec une certaine égalité. Même si ça ne veut pas dire que toutes les solutions, on peut les répercuter de la même façon sur l'ensemble des 12 communes. Mais à l'échelle de l'agglo, nous on est arrivé dans l'agglomération en 2016, avec la commune des Clés-sous-Bois et la commune de Plaisir. C'est vrai que d'arriver dans une agglomération déjà constituée, qui a une histoire avec la ville nouvelle... C'est pas toujours facile parce que nous, on a d'autres thématiques à pousser. Je pense notamment à l'agriculture, au développement durable, aux politiques de solidarité, aux politiques familiales également. Mais ça se passe bien. J'ai bon espoir qu'on arrive à trouver des terrains où on peut collaborer sur ces enjeux. Mais oui, c'est ce qui fait aussi le charme de notre ville. voit dans le renouvellement de population qui s'est accentué depuis le déconfinement et l'après-Covid, ce sont souvent des jeunes parents ou parents de venir qui viennent de l'ouest du département ou de l'ouest parisien, Hauts-de-Seine notamment, et qui font le choix de venir s'installer ici parce qu'il y a toutes les infrastructures et il y a cette possibilité finalement d'être à la campagne mais pas trop quand même.

  • Speaker #1

    Mais il y a une particularité aussi au fait que vous disiez 11 000 habitants, donc... ça pourrait être limite une sous-préfecture ou une préfecture dans des départements dépeublés. Et ici, en Ile-de-France, en fait, c'est assez petit. Donc, ce rapport-là, vous avez énormément de responsabilités, mais en même temps, beaucoup de population autour.

  • Speaker #0

    Vous avez absolument raison. Et si on délocalisait Ville-Preux dans je ne sais quel autre département, oui, on pourrait être sous-préfecture et on pourrait même être ville-centre-bourg, c'est-à-dire qu'on pourrait être la ville. centrale avec un certain nombre de petits villages et de petites communes autour de nous. Et d'ailleurs, c'est très marrant parce que dans le programme Petite Ville de Demain, on coche tous les critères sauf celui d'être justement commune-centre. Et donc, on n'est pas éligible aux différents dispositifs de soutien, que ce soit sur du renouvellement urbain, des services publics ou autres. Et donc, ça interroge. Mais oui, on est, nous, en Ile-de-France et l'Ile-de-France, par définition, Beaucoup de population, un tissu urbain et de transport aussi très dense. Alors on est loin de l'esprit du petit village gaulois quand même, mais pour nous c'est notre identité, ça c'est notre ADN. D'être sur cette strate-là, il n'y a pas de souhait de notre part d'augmenter la population. Justement, je l'ai dit tout à l'heure, on veut maîtriser les choses, on a révisé notre plan local d'urbanisme. pour reprendre un peu notre destin en main, parce qu'on avait un PLU qui était très permissif, et on accélère sur des enjeux de transition aussi qui sont importants sur la ville.

  • Speaker #1

    Vous disiez aussi que Villepreux, c'est une ville où il y a beaucoup de familles, donc beaucoup d'enfants, de jeunes. Et vous me parliez du fait que la citoyenneté, c'était quelque chose d'important pour vous. Comment vous transmettez cette valeur-là aux jeunes ?

  • Speaker #0

    C'est même une mission. C'est presque ça. C'est une mission qu'on se donne. On en parlait tout à l'heure, on sent que l'échelon communal, l'échelon de proximité... Le dernier rempart, quelque part, contre des idées un peu faciles, contre parfois un peu d'obscurantisme. C'est ce qui nous permet encore de faire vivre la démocratie, c'est ce qui nous permet d'être en lien direct avec nos habitants. qui, force est de constater, d'année en année, de scrutin en scrutin, se détournent de plus en plus des urnes, ou en tout cas font un choix qui peut se comprendre et s'entendre, mais qui est plutôt vers les extrêmes, il faut le dire clairement. Et puis un rapport avec une montée de l'individualisme aussi, qui dessert le collectif. Donc l'idée pour nous de construire un véritable parcours de la citoyenneté Et de remettre le civisme finalement au goût du jour sur la ville auprès de tous les publics, c'est de dire comment on réenchante cette fameuse formule qui est devenue peut-être un peu galvaudée et un peu bateau, mais qui est forte de sens, c'est le vivre ensemble. Et on croit beaucoup aux synergies aussi, c'est-à-dire l'intergénérationnel, comment on travaille avec les associations aussi. Et donc concrètement, on se dote aussi de plusieurs outils. On essaye dès le plus jeune âge... auprès des scolaires de faire vivre cette citoyenneté, de rappeler que la citoyenneté, c'est être citoyen d'une ville, citoyen d'un pays, citoyen européen aussi, j'insiste là-dessus, parce que l'Europe est importante et citoyen du monde, et quand on dit citoyen du monde, ça nous permet aussi d'aborder avec eux des thématiques importantes, comme le réchauffement climatique, des règlements climatiques, etc. Et donc, on intervient notamment dans les écoles avec un outil qui est sur la table, je vais le citer, mais le passeport du civisme. qu'on porte avec l'association qui l'a créée. Certaines communes s'en sont emparées. C'est pour les CM2. C'est un outil qui nous permet, là aussi, de faire vivre la citoyenneté en rappelant qu'elle est composée de droits et de devoirs. On parle du devoir de mémoire, parce que c'est important aussi de... diffuser via la transmission auprès des jeunes générations ce qui a marqué l'histoire de notre pays, comment un certain nombre de droits ont été acquis de haute lutte. On avait les commémorations du 11 novembre il y a quelques jours et j'étais ravi de voir à quel point on avait tous ces CM2 qui étaient présents avec leur passeport, parce qu'on était allés les voir une ou deux semaines avant pour avoir leur petit tampon sur la rubrique Je participe à une commémoration Mais c'est bien, parce qu'on le sait, Il n'y a plus de poilus, porte-drapeau ancien combattant. Il va falloir trouver d'autres porteurs du message et donc que les jeunes générations répondent présentes, c'est bien. On a des enjeux dans ce passeport sur la solidarité, les liens internationaux, les valeurs aussi qui peuvent être véhiculées par le sport. Bref, autant de thématiques qui permettent de faire vivre la citoyenneté dès le plus jeune âge. Ensuite, on a un certain nombre d'actions à destination du public collégien. Je pense notamment à notre conseil municipal junior qui fait un travail remarquable. Et je vois à quel point on a en face de nous des enfants qui sont éveillés, qui ont déjà une conscience citoyenne très forte. Et moi qui me donne en tout cas beaucoup de motifs d'espérance pour la suite. Et on va après jusqu'à des tranches d'âge plus ado, qui correspondraient au lycée avec le service national universel. qu'on arrive à promouvoir aussi ici et qui marche très bien. Bref, il y a tout un tas de dispositifs, mais en tout cas, l'idée pour nous, c'est un parcours de la citoyenneté. à destination des jeunes, en lien avec les différents acteurs, et puis avec les associations, travailler aussi après sur le public adulte et le public senior. Parce que quand on est citoyen, on l'est, je dirais, de 7 à 77 ans.

  • Speaker #1

    Est-ce que vous vous voyez maire encore longtemps ?

  • Speaker #0

    Je me vois maire jusqu'en 2026, déjà. Déjà ça ! Oui, non, moi je raisonne vraiment sur la durée du mandat. Il est vrai qu'on a un mandat, je l'ai dit tout à l'heure, qui a été imputé quand même d'au moins deux ans, où on a pris beaucoup de retard. Et pas uniquement nous, c'est-à-dire qu'en tout cas pas uniquement de notre fait, mais quand on sort du Covid et après qu'on a la crise énergétique, énergétique et la flambée aussi des coûts de l'énergie, des matières premières, etc. L'année qui a suivi a été terrible pour les entreprises. Et je pense notamment à certains projets, même si finalement, on aura réussi à faire, je pense, plus de 95% du programme. À l'issue du mandat, il y a eu des retards parce qu'on a eu des marchés infructueux, des entreprises qui n'ont pas répandu, des entreprises qui ont pu faire faillite sur certains chantiers. Ça n'a pas été simple. Le contexte économique n'est pas simple. On est à l'heure où tout le monde doit faire des efforts. Et donc voilà. Donc je pense que... Ça veut dire qu'il faut aussi penser le mandat en temps long. Et c'est un peu tout le paradoxe. C'est que six ans à vivre en tant qu'élu, c'est long. On passe par à peu près toutes les phases. Mais néanmoins, pour des projets un peu structurants, c'est parfois court. donc on verra la question devra se poser maintenant assez prochainement parce qu'on va arriver tranquillement vers la dernière partie du mandat en tout cas ce qui est sûr c'est que malgré les contraintes liées à la fonction et les difficultés qu'on évoquait ensemble je sens que l'envie et surtout le sentiment d'être utile sont encore là donc c'est plutôt encourageant en tout cas pour le moment

  • Speaker #1

    Vous parliez de la transmission... Aux jeunes de la stérilité et du civisme, quel conseil vous donneriez à un jeune qui souhaite s'investir pour les élections municipales de 2026 ?

  • Speaker #0

    Déjà, je dirais qu'il a raison de vouloir s'investir. On a eu un débat avec des élus là-dessus sur la crise de l'engagement. Est-ce qu'elle est réelle ou pas ? Et notamment quand on regarde le tissu associatif, parce qu'au-delà de l'engagement sur des mandats électifs, on voit à quel point les associations sont en peine pour renouveler le tissu d'adhérents et de bénévoles, avec notamment des personnes impériales. peu plus âgés qui s'arrêtent et qui ont tenu parfois trois, quatre associations sur des fonctions de trésorier. Et donc, on a cet enjeu à accompagner la jeune génération à prendre de l'engagement. Moi, justement, je ne crois pas qu'il y ait une crise de l'engagement. Je pense que l'engagement a muté et que la jeune génération ne cherche pas nécessairement le même format de contribution à la société dans le sens où s'engager pour une association, une structure. de façon très régulière, ça ne me paraît pas être ce qu'ils recherchent aujourd'hui. Ils parlent plutôt de cause. S'engager pour le droit des femmes, contre les discriminations, sur le développement durable pour la planète, etc. Donc, c'est plutôt une génération de causes. Donc, à nous de trouver les formats, je dirais, et les réponses qui leur permettent, peut-être tantôt, d'être... sur une action près des Restos du Coeur, parce qu'ils veulent être dans la solidarité. Le samedi, de participer à une distribution de produits dans une épicerie solidaire. Au contraire, il y a plein de formes d'engagement possibles. Et on y travaille d'ailleurs sur la commune à essayer de trouver ça. Pour les municipales, évidemment, nous, on serait ravis de voir que des jeunes s'investissent. Ce qui est très difficile sur les jeunes. C'est que, par définition, leur situation change au cours d'un mandat. J'ai eu le cas, moi, je le vois dans l'équipe municipale, des jeunes qui ont commencé en phase d'études et puis, finalement, qui finissent leurs études ou sont amenés à changer d'école ou d'université ou qui vont déménager ou qui vont prendre un emploi ou changer de lieu de résidence. Donc, il faut composer avec ça. Mais néanmoins, je leur dirais que l'engagement municipal est sûrement... même si je n'ai évidemment pas pu exercer tous les mandats. Je ne sais pas si c'est le plus beau, mais c'est l'un des plus beaux. Parce que vous avez l'opportunité et la chance de le faire sur un territoire qui, logiquement, si on parle à des jeunes de Villepreux, les a vus grandir. Donc un territoire auquel ils sont attachés, un territoire auquel ils ont beaucoup à apporter. parce qu'en arpentant les rues et les différents espaces de la commune depuis des années, forcément ils ont des idées, forcément ils ont des choses à apporter. Et on a besoin de renouvellement. On a besoin justement dans cette logique de promouvoir la citoyenneté, de laisser aussi... toute la place qui doit être la leur aux jeunes, parce qu'ils sont porteurs d'un message et aussi d'une façon de voir le monde qui est différente. J'ai l'impression de parler déjà comme un ancien en disant ça. Mais en tout cas, pour reprendre une formule connue, fonce, parce qu'il y a la place pour eux. En tout cas, nous, on les accompagnerait au maximum si c'était leur choix. Il faut arriver à susciter aussi un certain nombre de vocations. Mais on a la chance d'avoir des jeunes qui sont très engagés. Quand je vois ceux de notre conseil municipal junior, je me dis que la relève est déjà prête.

  • Speaker #1

    Et au fond, on sent aussi le coureur qui est en vous. C'est ça, une élection, c'est un peu une course aussi. Merci beaucoup.

  • Speaker #0

    Merci à vous.

  • Speaker #2

    Vous avez écouté ce podcast jusqu'au bout, alors on imagine qu'il vous a plu.

  • Speaker #3

    Pour nous soutenir, laissez-nous des étoiles, des commentaires, partagez l'épisode à vos copains et suivez-nous sur Instagram à Tv2mer.

  • Speaker #2

    Chaque soutien est hyper précieux.

  • Speaker #3

    À bientôt dans une prochaine Ville-Mer.

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