- Speaker #0
Bienvenue dans Vie de mère. Je suis Clémentine Guilbeault de Maison et moi Margot Elkier. Et dans ce podcast, on part à la rencontre des mères de toute la France. Notre but ? Remonter à la racine de leur engagement. Comprendre leur quotidien, leurs difficultés et leurs réussites. Et peut-être vous donner envie de vous bouger, vous aussi, pour votre commune. Vie de mère.
- Speaker #1
C'est une sacrée vie de mère.
- Speaker #0
Dans cet épisode de Vie de Mère, enregistré cet été à Vaour lors des rencontres des listes participatives et citoyennes, j'ai rencontré Laetitia Hamot, maire de la Crèche, une commune de 5700 habitants dans le département des Deux-Sèvres. Son visage vous est peut-être familier. Elle a récemment été l'invité de Squeezie dans sa vidéo Qui est l'imposteur ? qui a déjà fait 9 millions de vues, où elle a tout simplement marié un trouble formé par… Alison Wheeler, Jérôme Commander excuse lui-même. Loin d'être une impostrice, engagée depuis toujours, ancienne bénévole en prison et militante au planning familial, Laetitia bouscule les codes traditionnels de la politique locale. Dans cet épisode, elle nous raconte comment, en seulement deux mois de campagne, son collectif a réussi à battre un maire sortant avec une méthode aussi simple que révolutionnaire. Redonner le pouvoir aux habitants. Aujourd'hui, Madame la maire continue à défier toutes les conventions. Dans sa commune, pas de cumul de mandats, une gouvernance horizontale où la maire n'est qu'une facilitatrice et une volonté farouche de faire de la crèche un espace refuge face à la montée des périls politiques. Bonne écoute ! Bonjour Laetitia Amiot.
- Speaker #1
Bonjour.
- Speaker #0
Merci d'être avec moi pour ce nouvel épisode de Vie de mère. Première question pour débuter, qu'est-ce que vous rêviez de faire dans votre vie quand vous étiez petite ?
- Speaker #1
C'est une très bonne question. Manitrice d'équitation. Voilà, bon bah c'est raté.
- Speaker #0
Il y a plusieurs mères qui m'ont déjà dit ça, je me dis un truc entre l'équitation et la...
- Speaker #1
Des femmes ou des hommes ? Les deux. C'est le soin des autres. Non, voilà. Et puis après, qu'est-ce que je rêvais de faire ? Moi, je rêvais de travailler en prison. Oui, passion pour la prison. Heureusement, j'ai pu... Alors, vous allez voir que j'ai beaucoup de passion particulière. et que j'ai pu expurger cette passion avec le Génépi parce que j'ai été beaucoup bénévole au Génépi qui est le groupement étudiant national d'enseignement aux personnes incarcérées. C'est un peu comme ça que je suis rentrée dans l'associatif.
- Speaker #0
Ok, donc avant d'arriver au Génépi, dans quel univers vous grandissez ? Est-ce qu'il y a des figures d'engagement ou de municipalité autour de vous ?
- Speaker #1
De municipalité, non pas du tout. Moi, je grandis à Saint-Mort-des-Fossés. Saint-Mort-des-Fossés, c'est une ville de droite du Val-de-Marne, qui est à côté de Créteil, Champigny, entourée de villes un peu communistes. Mais Saint-Mort-des-Fossés, ça a été la première ville avant Neuilly à payer des amendes parce qu'elle refusait de faire des logements sociaux. Donc moi, je viens d'une famille, mes parents étaient bibliothécaires, donc on n'est pas forcément hyper riches. Par contre, avec un certain capital culturel, parce que j'ai plutôt une famille dans le théâtre et dans le cinéma, mais vraiment pas riches dans un milieu très, très riche. Et du coup, une famille très ancrée à gauche. Ça, pour le coup, j'ai toujours été très à gauche. dans mon environnement et du coup dans mes idéaux à moi. Voilà.
- Speaker #0
Et donc, vous grandissez dans cet univers-là. À l'école, vous êtes quel type de petite fille ? Vous êtes bonne à l'école ? Bonne élève ?
- Speaker #1
Oui, je suis plutôt bonne élève. Pas du tout bosseuse. Donc du coup, la bonne élève par hasard, par coup de chance, ce qui va me jouer des tours, évidemment, à un moment, parce qu'il y a un moment où il faut travailler, en vrai, ça ne marche pas sinon. Donc je vais redoubler ma seconde. Mais à l'école, je fais partie des élèves. Et puis j'étais parent bibliothécaire, donc je lis beaucoup. Et j'ai ma grand-mère qui faisait du théâtre, etc. Donc je vais beaucoup au théâtre.
- Speaker #0
Et vous allez jusqu'au bac comme ça ?
- Speaker #1
Je vais jusqu'au bac et j'enchaîne avec des études de psycho. Je dois avoir l'un des tout derniers ducs de psycho puisqu'après l'examen n'existe plus. Et là, je fais une année de césure avec l'idée de me préparer. à l'examen pour devenir comment ça s'appelle CIP, conseillère d'insertion et de probation, pour justement travailler en prison. J'avais vraiment une passion pour la prison.
- Speaker #0
Donc c'est pendant vos études que vous avez été au Genépi ? Oui,
- Speaker #1
c'est le groupement étudiant national, donc il faut être étudiant.
- Speaker #0
Donc à quel moment s'est née cette passion pour la prison qui est quand même assez particulière ?
- Speaker #1
Toujours, j'ai toujours été fascinée par... L'enfermement, la condition carcérale, quand j'ai 15 ans, je découvre le débat sur la peine de mort et Badinter. Badinter qui va devenir une figure... je crois que j'ai jamais autant pleuré pour la disparition d'une personnalité publique que l'année dernière j'étais dans mon bureau à la mairie et je pleurais toute la lune de mon corps parce que Badinter était mort Badinter, grande figure grande figure que j'ai beaucoup suivi. Et puis voilà, toutes les questions, mais même Victor Hugo, toutes les questions autour de l'incarcération et ces choses-là. Pourquoi est-ce que ça me fascine ? Ça, c'est une question que je me suis beaucoup, beaucoup, beaucoup posée. Je n'en ai aucune idée.
- Speaker #0
Et donc après, vous êtes diplômée de psycho ?
- Speaker #1
De psycho, ce qui ne vaut absolument rien. Là, je mets en pause mes études, normalement pour un an. en me disant que je vais préparer le concours d'éducatrice spécialisée. Ce faisant, parce que je continue à être militante au Génépi, je rencontre une autre association qui s'appelle AnimaFac et qui est le réseau des associations étudiantes. Et quand je rencontre cette association, je vais devenir volontaire en service civique, c'est-à-dire le volontariat. et ça va être ma première année de volontariat je vais en faire trois en réalité les deux premières à AnimaFac et la troisième à la Ligue de l'enseignement et je vais devenir présidente de ce réseau de 10 000 associations étudiantes
- Speaker #0
Tout en continuant à être étudiante ?
- Speaker #1
Et donc à ce moment-là, je fais une parenthèse dans mes études jusqu'à la troisième année où là je vais reprendre une licence professionnelle de management des organisations de l'économie sociale et solidaire, sachant que les associés... sont des organisations de l'économie sociale et solidaire et donc du coup je vais c'est un diplôme que je vais passer un peu en vae en forme de v1 parce qu'à ce moment là j'ai beaucoup d'activités militantes à côté et que ça plaît beaucoup à mon directeur de licence qu'est
- Speaker #0
ce qu'on apprend quand on devient à ce niveau de responsabilité là à anima fac
- Speaker #1
Le bonheur de l'engagement, le fait d'aller réfléchir. Moi, ce qui me porte dans le militantisme, c'est l'action, mais c'est aussi la réflexion. Et c'est comment on va réfléchir des systèmes d'oppression, comment on va lutter contre, comment on va réfléchir à aller chercher les uns les autres et à leur permettre de s'engager. Ça, c'est fascinant, c'est génial, j'adore. Et puis, on va découvrir le milieu politique. C'est-à-dire qu'à ce moment-là, c'est le moment où je vais aller visiter un peu tous les ministères. Je vais aller à la garde de partie de l'Elysée, à Matignon. Je vais rencontrer des ministres, Christine Boutin notamment. Grand souvenir de Christine Boutin. Puisque ce sera le moment de l'élection de Sarkozy. Voilà. Donc, je vais côtoyer aussi tous ces milieux-là politiques. Je vais les côtoyer de plus près.
- Speaker #0
En se posant comme une forme d'opposition à l'époque ? Ou quel est le rapport avec cette éthique-là ?
- Speaker #1
Et non, parce que c'est justement toute la subtilité du monde associatif. C'est dans le monde associatif, on est dans l'action. On n'est pas dans le pour ou contre. Et on n'est surtout pas dans le pour ou contre pour gagner des élections, puisque ce n'est pas du tout notre but. Par contre, on est dans le fait de faire passer des messages. Et les messages, on doit les faire passer à tout le monde. Donc, on a beau avoir une ambiance, on sait bien quand même si on est de gauche ou si on est de droite, on a beau avoir cette ambiance-là, c'est une ambiance qui va déterminer nos valeurs, mais ce n'est pas une ambiance qui va... va nous empêcher d'aller discuter avec qui que ce soit. Évidemment, à part l'extrême-droite, toujours, mais ça ne va absolument pas m'empêcher, moi, d'aller... Quand j'ai dit que j'ai rencontré Christine Boutin, j'ai longuement discuté avec Christine Boutin. Ça ne va pas du tout m'empêcher de discuter avec elle. Et au contraire, il y a même des sujets sur lesquels on va franchement s'accorder. Ce qui, oui, m'arrache la bouche à dire maintenant, mais malgré tout, c'est ça qui est intéressant. Quand on est dans l'associatif, on vise un projet et du coup, on peut aller... dans différents endroits. Allez chercher les bonnes idées partout.
- Speaker #0
Est-ce qu'à ce moment-là aussi, vous vous projetez en vous disant, peut-être qu'un jour, ça sera moi de l'autre côté du bureau ?
- Speaker #1
Pas du tout. Alors pour moi, à ce moment-là, on est dans ces endroits-là quand on fait partie d'un parti politique. Or, pour le coup, moi, vraiment, ça, c'est un truc qui est... pas dans ma culture, je suis pas du tout partidaire. Partisane, oui, c'est-à-dire que je sais que je suis de gauche et je connais mes alliés, mais j'ai vraiment beaucoup de mal avec la notion de parti politique. Donc pour moi, c'est pas du tout... Après, moi j'avoue, un élément qui m'a toujours fait un peu rêver, on va dire, qui continue à me faire rêver, mais j'y crois pas plus que ça, mais c'est la députation, parce que parce que c'est Parce qu'il y a un côté vraiment là, on va vraiment passer ces cinq ans dans une espèce de bulle où on va travailler sur des sujets de loi au cœur des besoins des habitants, des Français. Et vraiment, on va s'y consacrer à plein. Ça, ça fait partie des trucs qui me font rêver. Mais pour ça, il faut passer par l'élection. Et à ce moment-là, pour moi, passer par l'élection, elle passe forcément par appartenir à un parti et tout. Et c'est loin de moi. Ça ne veut pas dire que je ne me vois pas de l'autre côté du bureau, mais ça ne veut pas dire que je ne me vois pas autour, dans les gens qui travaillent avec. Mais par contre, je suis quelqu'un d'un peu... Comment je peux dire ça ? Je suis vraiment quelqu'un de... très accrochée à mes valeurs et à mes idées. Alors, mes idées peuvent évoluer, bien sûr, mais très accrochée à mes valeurs. Je ne fais pas beaucoup de concessions. Et je préfère de très, très loin, pas être derrière le bureau si c'est pour jamais renier mes convictions. Je n'ai pas de problème avec ça.
- Speaker #0
C'est drôle parce que du coup, on va y venir, mais vous êtes maire d'une commune participative. Et pour moi, ça fait un peu... Je me dis au contraire, quand on fait du participatif, il faut faire des concessions, non ?
- Speaker #1
Oui. Non, en fait non. Non parce que c'est quelque chose que je vais beaucoup répéter dans ces rencontres. Mais faire du participatif, c'est permettre à tout le monde de s'exprimer. Donc ça déjà de base, c'est quelque chose qui m'intéresse. C'est trouver la possibilité à chacun de se sentir la légitimité de s'exprimer. Et ensuite, ça va être de justement trouver, c'est pas forcément faire des concessions, mais c'est de trouver où est le bon curseur. C'est-à-dire que moi, il y a plein de sujets sur lesquels, par contre, je n'ai pas de... Je suis vraiment pas fermée. Il y a plein de sujets sur lesquels je n'ai pas la vérité. Je suis tout à fait consciente de ne pas avoir la vérité. Il y a des sujets sur lesquels, par contre, j'ai beaucoup travaillé, donc du coup, sur lesquels je sais, je connais, et il y a des valeurs de base. Il y a des valeurs de base parce que je... Je ne laisserai jamais tomber. À partir du moment où ça rentre dans ce cadre de valeur, il peut tout se passer. Et au contraire, j'ai un grand plaisir à me laisser surprendre. Donc l'intérêt, c'est de poser un cadre de valeur. Et c'est ça, les listes, c'est ce qu'on encourage les listes participatives à faire, les collectifs à faire, c'est à poser tout de suite un cadre de valeur commune pour ensuite avoir toute la liberté de discuter.
- Speaker #0
Donc pour revenir un peu à votre historique de vie, Vous êtes très engagée dans ce réseau qui est lié à vos universités. Ensuite, une fois que vous êtes diplômée, quelle forme prend votre engagement ?
- Speaker #1
Il va s'arrêter, tout simplement parce qu'à ce moment-là, je vais déménager, je vais quitter la région parisienne et je vais partir sur un autre projet. Je vais monter mon entreprise de balade en calèche, donc quand même un petit côté cheval. Je vais monter mon entreprise de balade en calèche dans un petit village de 300 habitants tout en devenant médiatrice du patrimoine archéologique. Ça va durer trois ans où je vais vraiment faire une coupure. avec la région parisienne. Trois ans aussi, avec des difficultés familiales, puisque ça va se solder sur le décès de ma mère. Mais voilà, trois ans un peu dans un autre monde. Au bout de ces trois ans, je vais avoir envie de revenir à quelque chose de plus stable, de moins sortir de... Enfin, revenir à la ville, en fait. Et je vais trouver du travail dans une entreprise de l'économie sociale et solidaire. qui s'appelle Intermutuelle Assistance, puisque je vais me rapprocher de New York, et que New York, c'est la ville des mutuelles, la Maïf, la Massif, la MAF. Et c'est comme ça que je rentre à Intermutual Assistance pour devenir manager d'assistance. Voilà, je vais y rentrer en 2011. Je vais me poser un peu, je vais rencontrer mon conjoint. On va faire un bébé, je vais avoir un cancer. Enfin voilà, une histoire de vie qui se déroule. Et puis ça va m'amener jusqu'en 2019-2020. Je vais retrouver l'engagement associatif juste après avoir eu ma fille, parce qu'à ce moment-là, il va falloir que je retrouve l'engagement. Il y a quelque chose de l'ordre du besoin physique de retrouver l'engagement. engagement associatif. J'aurais jamais trop quitté l'engagement associatif, mais jamais au niveau que j'avais eu. Et là, il va y avoir un besoin physique de me réengager. Et là, je vais me rapprocher. Entre temps, je suis devenue féministe. que je n'étais pas avant, par mes connaissances. Je vais m'engager au sein du planning familial et je vais très rapidement devenir présidente de mon AD, de mon association départementale, de l'association départementale des Deux-Sèvres. On va accueillir le congrès du planning familial en 2019.
- Speaker #0
Est-ce que j'ai l'impression qu'en interviewant plusieurs mères, c'est souvent après la naissance de l'enfant qu'il y a besoin de se réengager dans l'associatif Est-ce que pour vous, ça s'explique un peu comme ça aussi ?
- Speaker #1
Oui. Moi, ça a été un vrai sujet. C'est-à-dire que l'associatif a toujours été un endroit où je... où je pouvais agir. Or, quand ma fille naît, j'ai besoin d'agir. J'ai besoin d'agir pour que le monde soit meilleur. Et notamment, en l'occurrence, qu'elle ne vive pas de violences sexistes et sexuelles. Et ça va être mon moyen d'agir pour ça, de faire en sorte que je la protège comme ça. Oui, moi je crois que c'est fondamentalement lié.
- Speaker #0
C'est aussi en ayant une fille que vous devenez féministe ?
- Speaker #1
Non, c'est arrivé juste un peu avant. C'est en rencontrant mon conjoint que je deviens féministe. Mais ça va bien, il le vit bien.
- Speaker #0
Partage des tâches ménagères, ça peut faire du chouette.
- Speaker #1
Oui, oui, c'est toujours un grand sujet.
- Speaker #0
C'est bon. Ça nous touche toutes. Donc vous vous réengagez dans le militantisme au planning familial. Est-ce qu'il y a un aspect territorial ? C'est aussi un lieu de rencontre avec la population. Il y a un lien avec la mairie aussi à ce moment-là ?
- Speaker #1
Pas encore du tout avec la mairie. Et d'ailleurs, il faut vraiment se rendre compte que moi, à ce moment-là, la mairie, je n'y pense pas du tout. Mais vraiment, mais pas du tout. Ce n'est pas du tout un milieu... Je ne me suis jamais imaginée rentrer dans un conseil municipal. Vraiment, c'est un milieu qui ne m'intéresse pas. Moi, je suis plutôt sur l'associatif, au contraire, national, normalement. Là, effectivement, avec l'association départementale, on va être sur quelque chose de plus local, même s'il y a un enjeu national. Mais, ouais, à ce moment-là... là je suis pas du tout sur du communal en plus je vais même être un peu je vais le dire quand même un peu méprisante alors je regrette je reviens sur ce que j'ai pu penser mais un peu méprisante en disant l'associative communale c'est juste les associations sportives du coin et puis voilà c'est tout en réalité c'est beaucoup plus et surtout c'est un vivier incroyable mais voilà à ce moment là en tout cas je suis plus dans un militantisme national plutôt que que focus sur un territoire.
- Speaker #0
Jusqu'en 2020 ?
- Speaker #1
Exactement.
- Speaker #0
Donc là, les élections ont lieu en mars 2020. Votre engagement commence quelques mois avant ?
- Speaker #1
C'est ce que je raconte régulièrement. Le 15 mars, on sera élu au premier tour en plus parce qu'il y a deux listes. Moi, je ne connais personne de la liste le 19 janvier. Le 20 janvier, on fait la première réunion. Et en fait, on va enchaîner les réunions à partir de là. Le collectif se monte. Et en deux mois, on a gagné les élections.
- Speaker #0
Qu'est-ce que ça a été l'étincelle en janvier 2020 ?
- Speaker #1
En fait, en décembre, les élections arrivaient. Et du coup, assez simplement, comme quoi je ne connaissais vraiment personne, je suis allée interroger une copine que j'avais à New York au planning en disant tu ne sais pas s'il se passe quelque chose pour les municipales à la crèche ? Et elle me dit si, tiens, contact, machin, tu vas voir, ça pourra t'intéresser. Je ne sais pas. De ce que je connais de ce garçon-là, je ne suis pas forcément fan de si t'inquiètes, vas-y Et effectivement, il était justement lui en train de commencer à rencontrer une, deux, trois personnes qui avaient peut-être envie de faire quelque chose. Il a été un peu l'agrégateur de ça. Et du coup, on se rencontre assez rapidement pour en discuter et en janvier, on est partis.
- Speaker #0
Vous êtes partie à deux ?
- Speaker #1
On est partie à quatre. Le 20 janvier, on a rameuté tous nos proches, donc on est une petite vingtaine. La semaine d'après, on est une quarantaine. Et après, au fur et à mesure, on va avoir une centaine de personnes qui vont tourner un peu avec un noyau dur, mais des personnes qui vont tourner, qui vont commencer à s'intéresser, qui vont commencer à... regarder, qui vont être curieux parce qu'en plus, alors, moi je crois qu'il y a trois choses qui nous ont fait gagner l'élection. Je crois qu'il y avait une farouche volonté de... de mettre à bas l'ancien maire. Il y avait un côté écolo. Nous, on a porté un côté écolo et je pense que c'était une attente des habitants à ce moment-là. Même encore maintenant, mais à ce moment-là, pour le coup, nouvellement en tout cas. Et le troisième sujet, c'est que la précédente municipalité s'apprêtait à détruire la piscine et il y a un collectif d'habitants qui s'est monté là-dessus. Et clairement, nous, on s'était engagés à, en tout cas, interroger les habitants sur l'avenir de la piscine. Et je pense que ça nous a bien aidés à gagner les élections. Ce que je dis toujours, c'est que la subtilité avec les municipales, c'est qu'on ne sait jamais dans quelle proportion quoi a fait basculer ce qui a fait basculer. Sachant qu'en plus, le Covid va arriver par là, etc.
- Speaker #0
Mais c'est quand même intéressant parce qu'on voit que vous avez vraiment les trois dimensions de l'action, du rejet, disons, d'un système, en même temps... une valeur commune, et puis un projet sur lequel vous vous appuyez. En si peu de temps, c'est hyper impressionnant. Et justement, pour mieux comprendre le paysage politique de la crèche, c'était qui ce maire dont vous ne vouliez plus ?
- Speaker #1
Alors, c'était son premier mandat, son seul d'ailleurs, et on espère que ce ne sera jamais son seul. C'est un monsieur, alors je ne vais pas être très sympathique avec lui. À l'époque, je le connais, moi, pas plus que ça. Et donc, du coup, je ne suis pas fondamentalement contre. Par contre, c'est un maire qui se présente sans étiquette. Sans étiquette, c'est bien facile pour cacher une ambiance malgré tout. Et l'ambiance, elle est plutôt de droite, voire très de droite. Donc moi, ça, ça va me suffire, moi, à m'engager contre lui. Je réfléchis assez peu par rapport à ça. Et en l'occurrence, cet ancien maire, c'est un maire assez classique, paternaliste au possible, manipulateur, évidemment qui va concentrer tout le pouvoir dans ses mains à lui, uniquement dans ses mains, avec des adjoints qui sont des véritables marionnettes, des véritables... lieutenants qui vont porter ça. Et puis, c'est un maire qui traîne derrière lui quelques casseroles, notamment de VSS. Donc, voilà. Il n'a pas une bonne réputation. Et puis, là, c'est pour la personnalité du garçon. Et en face de ça, il y a quand même une situation de la commune qui, à ce moment-là, est parfaitement désastreuse financièrement. Pour donner un exemple, on va être la veille le matin même de notre premier budget, on va être convoqué par la préfecture pour nous signifier que la crèche est mise dans le réseau d'alerte, c'est-à-dire à deux doigts d'être placé sous tutelle, tellement les finances sont mauvaises. Donc nous, ça nous arrange parce qu'en fait, c'est pile au moment où nous, on récupère un budget. Donc on savait déjà que c'était grave. Donc il n'y a pas de surprise pour nous. Mais par contre, c'est hyper intéressant politiquement, que ce soit la préfecture qui le dise et pas nous. Mais ça donne un niveau d'état dramatique des finances.
- Speaker #0
Est-ce que vous conseilleriez à une liste qui veut se monter d'attendre le dernier moment comme ça, de créer l'effet de sursaut ?
- Speaker #1
Non. Non, non, je ne le conseillerais pas. Je dis que ce n'est pas impossible, par contre. Je dis qu'il ne faut pas se l'empêcher. Mais je ne le conseillerais pas. Parce que nous, on a eu pas mal de chance. Et surtout, on a... réussi malgré tout à se poser les bonnes questions, mais il y a des questions qu'on n'a pas pris le temps de se poser. Je vais dire un truc, mais par exemple, heureusement qu'on a eu le Covid malgré tout, parce que ça nous a laissé deux mois pour nous préparer, parce que notamment, on savait qui était la tête de liste, mais on ne savait pas qui étaient les adjoints. Or, si ça s'était déroulé normalement, une semaine après les élections, on aurait dû nommer le maire et les adjoints. Et ça, on n'était pas prêts, puisqu'on va quand même se dire la vérité, au moment où on lance en janvier... au moment où on lance les choses. Nous, ce qu'on veut, c'est qu'il y ait une opposition au maire, parce que pour le coup, sinon, il était tout seul. Et ça, démocratiquement, nous, ça nous dérange. À ce moment-là, on veut qu'il y ait une opposition au maire. On n'en est pas du tout à imaginer qu'on va gagner. petit à petit, ça fait son chemin malgré tout, et surtout parce qu'on voit qu'on a un accueil plutôt positif d'habitants. Mais sur le coup, on n'est pas là pour ça. On est là ne serait-ce que pour faire démocratie.
- Speaker #0
Donc il n'y a pas de troisième liste qui se présente ?
- Speaker #1
Il n'y a pas de troisième liste qui se présente, ce qui n'est pas absurde. Dans une commune de notre taille, il faut mine de rien une trentaine de personnes sur une liste. Et arriver à 30 personnes qui sont OK pour se mettre sur une liste, ça reste un challenge.
- Speaker #0
Donc vous arrivez au pouvoir et là, le Covid. avec des finances désastreuses ça devait être un sacré challenge
- Speaker #1
Ah c'était pire que ça certaines personnes commencent à nous dire notamment des agents municipaux, des DG etc commencent à nous dire que certainement qu'on a eu le pire mandat, parce qu'il faut bien voir qu'on aura eu le Covid, qu'on aura enchaîné directement par la guerre les du coup les augmentations de prix d'électricité tout ça les législatives anticipées tout ça ça est un bazar pas possible alors que nous, on est censés arriver à faire des choses... Donc on aura eu un mandat pas facile. Le Covid, c'est hyper intéressant. malgré tout. Je prends ce moment avec beaucoup de... Ça nous aura beaucoup retardé sur certaines choses, mais comme de toute façon on n'était pas plus près que ça. Bon, ben voilà, ça nous aura aussi laissé le temps d'installer des choses et nous, de nous installer et notamment de travailler sur notre schéma de gouvernance. On aura pris ce temps-là. Alors, je pense qu'on l'aurait pris de toute façon, Covid ou pas Covid, parce que de toute façon, on aurait été confrontés à ça. Enfin, c'est question de gouvernance. Mais pour le coup, on était une jeune liste. On était des jeunes élus. Quand je dis des jeunes élus, dans notre équipe, on est beaucoup de jeunes, notamment de jeunes parents. avec toutes les difficultés que ça représente. Et travailleurs, donc, en tout cas, dans le monde du travail, toutes les difficultés que ça représente. Mais aussi des jeunes élus dans le sens où on a effectivement beaucoup de gens qui viennent du milieu associatif ou des habitants, entre guillemets, lambda, j'ai envie de dire, et du coup, qui n'ont pas forcément cette notion ni de ce que c'est qu'une municipalité, mais encore moins de ce que c'est qu'une mairie, des agents, une fonction publique, des choses comme ça.
- Speaker #0
Ça fait du sens à la crève. d'avoir des jeunes parents à la municipalité.
- Speaker #1
On a une crèche sur la crèche. J'étais obligée.
- Speaker #0
Et comment vous avez été choisie tête de liste ?
- Speaker #1
Par une élection sans candidat. Pour le coup, c'est ça qui est assez amusant parce que là aujourd'hui, j'assume le fait d'être une commune participative. Ce que je ne faisais pas forcément au début. parce que oui, c'était dans notre volonté, mais est-ce qu'on l'était pour de vrai ? C'est toujours la question, est-ce qu'on l'est pour de vrai ou pas ? Pour le coup, on l'est pour de vrai dans le sens où on est très représentatif de ce qu'est une commune participative. C'est-à-dire des jeunes élus qui essayons d'inventer le fil à couper le beurre à partir de nos idées, nos idéaux et nos valeurs de la démocratie qui, du coup, avons passé beaucoup de temps à réinventer des choses qui existaient à d'autres endroits. Mais...
- Speaker #0
travailler sur ces éléments-là nous a formés, nous. Et notamment, l'un des premiers comités qu'on a fait, c'était un comité budget, parce que du coup, on a des finances désastreuses, et que du coup, là, on appelle les habitants à venir s'exprimer et à venir travailler avec nous sur, bon, ok, les finances sont désastreuses, qu'est-ce qu'on fait ? Et comment est-ce qu'on fait ? pour que ce ne soient pas les élus qui décident de tout, que les habitants comprennent les enjeux et se saisissent des possibilités, avec toute la difficulté que peut représenter un budget communal, parce qu'un budget communal, contrairement à ce qu'on pourrait imaginer, ce n'est pas du tout comme un budget familial, ça n'a rien de simple, il y a le fonctionnement, l'investissement, il y a des subtilités très importantes. Donc il a fallu faire ça, et on a vraiment travaillé sur cette séquence démocratique sur le budget, à réfléchir à comment est-ce qu'on veut que les habitants montent en compétences, rejoignent le diagnostic, enfin fassent le diagnostic, et du coup ensuite faire émerger des propositions. Et dans les propositions qui ont émergé, celle qu'on retient le plus, parce que c'est celle qui est un peu la plus marquante, c'est les habitants ont décidé de l'augmentation d'impôts de 4,5 points. énorme, mais en répartissant ça sur 3 ans, 1,5 point par an, ce qui était parfaitement inattendu. Pour le coup, on n'attendait pas autant, mais on n'attendait surtout pas que ça se passe sur 3 ans, parce que ça, c'est très particulier. Mais voilà, les habitants, c'est ça qui est ressorti de cette consultation-là, cette concertation-là, et c'était fascinant.
- Speaker #1
En plus, vous avez commencé quand même par la question la plus difficile. Le budget, c'est quand même le nerf de la guerre, c'est de l'argent, c'est ce qui crée les guerres.
- Speaker #0
Mais justement, c'est le plus difficile, mais c'est aussi le plus consensuel, dans le sens où on sait très bien, il y a de l'argent, il y a de l'argent, il n'y a pas d'argent, il n'y a pas d'argent, et donc on va se poser des questions. Après, il y a des trucs, je ne dis pas qu'on a tout bien fait, là c'était vraiment une nécessité, en plus c'est un sujet sur lequel toutes les communes ont à passer à un moment ou à un autre. Du coup, c'était vraiment hyper intéressant qu'on puisse le porter avec les habitants. Et puis conscientiser ce sujet-là. Il y aurait encore à faire là-dessus. mais on a aussi d'autres sujets de séquences démocratiques à travailler. Mais oui, c'était vraiment hyper intéressant.
- Speaker #1
Et pour intéresser les gens au budget, comment vous avez fait ? Parce que moi, j'ai un peu l'idée que comme c'est un truc un peu technique, peut-être que ça va toujours intéresser les mêmes personnes qui vont venir. Comment on attire aussi des gens qui sont en dehors des cercles de décision habituelle ?
- Speaker #0
Alors on a été très aidés par notre chargée de com'qui a eu une idée fabuleuse, qui nous a fait une super affiche. Le slogan c'était Mêlez-vous de ce qui vous regarde Et ça a très très bien fonctionné. Alors il y a des gens qui sont offusqués en disant Mais ça va, vous n'allez pas m'engueuler parce que… que je me mêle de quoi. Et puis en fait, ça a bien attiré. On a surtout... Alors, c'était important. Globalement, c'est quelque chose qu'on va faire. Alors c'est pareil, on réinvente le fil à couper le beurre à plein d'endroits, donc on n'a pas une méthode. hyper claires et nettes, mais c'est ça qui est intéressant aussi, puisque c'est un marqueur de notre commune. Mais donc là, par exemple, on voulait nos consultations, nos concertations, nos comités. On cherche toujours à avoir des habitants volontaires, mais aussi des habitants tirés au sort, mais aussi des agents, mais aussi des proches de la question, que ce soit des associations, des professionnels, etc. Et donc pour ça, là on s'est heurté par exemple au problème de comment est-ce qu'on fait pour tirer au sort alors qu'il y a le RGPD, c'est compliqué, on ne peut pas tirer sur les listes électorales, etc. Alors depuis on a appris des techniques de tirage au sort sur cadastre ou des choses comme ça, mais à ce moment-là... Là, on est un peu sec. Et donc, on va faire un truc assez simple. C'est tirer au sort sur la liste des habitants qui se sont mobilisés pour la commission communale des impôts directs. C'est une commission qui se rassemble tous les ans pour... pour revoir le prix des impôts des maisons. Je ne rentre pas dans les détails, mais du coup, des gens qui sont quand même assez intéressés par la question. Donc, on a un tirage au sort, mais quand même un tirage au sort assez orienté. Les volontaires, et surtout, la campagne qu'on fait dans le bulletin municipal, etc., c'est vraiment de dire, mais venez comme vous êtes. C'est-à-dire... N'ayez crainte, on va être là pour vous accompagner. De toute façon, on va rappeler quelque chose, c'est que les élus ne sont pas forcément des gens compétents. Moi la première, à budget, je ne savais pas ce que c'était avant de rentrer dans une commune. Donc si nous on y est arrivé, vous pouvez y arriver. Donc on va essayer de vous faire suivre le même chemin que nous, et pour que vous puissiez vous faire vos propres objets. Vos propres objectifs. Et c'est ça qui est intéressant. Du coup, on va avoir 40 personnes sur ce comité. C'est un comité qui va très bien marcher alors qu'on est en plein Covid. Ce qui est vraiment en plein confinement, deuxième confinement là. Donc du coup, il faut qu'on invite chacune des personnes pour qu'elles aient leurs invitations, pouvoir se déplacer dans la commune pour venir à nos réunions. C'est d'une complexité sans nom. Mais on va avoir une très belle représentation avec des membres d'associations qui sont sensibles aux finances communales, parce qu'ils savent que ça va impacter leurs espaces de sport, etc. On a des gens, donc des impôts directs, on a des gens vraiment très lambda et qui juste, aussi comme c'est l'une des premières séquences démocratiques, s'intéressent simplement à la méthode et aux trucs comme ça, donc ont envie de venir voir et de tester le truc. Et vraiment, ça va donner quelque chose de très enthousiasmant.
- Speaker #1
pour moi c'est une belle réussite dans toutes ces imperfections c'est une très belle réussite et la gouvernance vous la mettez en place en parallèle cette gouvernance achetée en répliquant ce modèle là que vous aviez utilisé pour la question du budget non
- Speaker #0
en parallèle c'est en parallèle voire un poil avant On va travailler la gouvernance, notre gouvernance à nous en novembre. Et donc du coup, surtout, ce qu'on va arriver à se dire dans cette gouvernance, ce qui est important à réfléchir dans la gouvernance, c'est qui a mandat de décision ? Et on va poser que le mandat de décision, déjà, il n'appartient jamais à une personne. Il appartient forcément au moins à un groupe. et le plus petit groupe étant le groupe de travail spécifique à la question, groupe de travail qui est composé des élus de la commission et des agents et éventuellement des membres qui veulent s'y raccrocher, les associations, etc. Ça, c'est le plus petit noyau. Et le plus grand noyau étant ce qu'on appelle nous la plénière, qui est l'ensemble des élus majoritaires. Parce que chez nous, on a une opposition. Donc quand je dis élus, je parle forcément des élus de la majorité parce que les élus de l'opposition, c'est un enfer. Et donc, on va avoir la plénière, c'est l'ensemble des élus et tous les membres du collectif qui veulent s'y joindre. Autant vous dire qu'ils sont assez rares, parce que ce ne sont pas forcément des sujets qui passionnent les foules. Mais voilà, notamment pour le coup, la plénière et la mandat pour déterminer les grandes orientations. Une fois, et donc elle va se réunir moins souvent, mais une fois qu'elle a donné les grandes orientations, les groupes de travail peuvent travailler à leur niveau sur des plus petites orientations. Le bureau communal ne va servir qu'à vérifier que la décision est en adéquation avec les valeurs, etc. Et à vérifier qu'il n'y a pas plusieurs groupes de travail qui sont... sur le sujet, etc. Et du coup, à fluidifier l'exécution. Parce qu'il faut bien voir, on dit toujours que le bureau communal a beaucoup de pouvoir. Effectivement, il peut en avoir beaucoup ou il peut ne pas en avoir, mais c'est surtout là pour fluidifier. Donc ça, il faut que les... Parce qu'il y a beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup de sujets dans une mairie. Le bureau,
- Speaker #1
c'est qui exactement ?
- Speaker #0
Alors classiquement, le bureau, c'est le maire, les adjoints, les conseillers municipaux délégués. Nous, on y met tous les gens qui ont envie, mais c'est une fois par semaine et c'est le lundi. Et on a le DGS aussi.
- Speaker #1
Du coup, le maire, il sert à quoi dans une commune comme la vôtre ?
- Speaker #0
Une excellente question. Merci de l'avoir posée. C'est une très bonne question. Très bonne question qu'on a mis du temps à se poser. C'est une question qui mérite une réponse à plusieurs niveaux. Il y a à quoi sert le maire dans la mairie ? À quoi sert le maire vis-à-vis des élus ? Et il y a à quoi sert le maire au regard du reste du monde ? Et c'est trois rôles très différents. du coup moi par rapport aux élus je suis une élue alors pas tout à fait comme les autres ce que j'ai en moi c'est que pour le coup vu mon niveau d'implication partout je suis celle qui ne peut pas animer je suis celle qui ne doit surtout pas animer les sujets parce que j'ai un niveau d'implication partout et parce que j'ai une aura de fait, que je le veuille ou non. Donc je ne dois pas animer, ce qui est très compliqué parce que j'ai une tendance à animer très prononcée et surtout je ne supporte pas que ça n'avance pas, donc c'est un vrai sujet. Il a fallu qu'on se le dise. En face de ça, je n'ai aucun pouvoir de décision. J'appartiens au groupe de travail auquel j'ai envie de participer, à tous s'il faut, à aucun si je veux. et j'ai ce regard à 380 360 ça suffira donc j'ai ce regard à 360 qui me permet de faire du lien, ça c'est important qu'on ait des gens qui fassent du lien entre les différents sujets parce que vraiment il y a tellement de sujets, un tel panel de sujets qu'à un moment il faut faire attention à pas oublier que quand on parle de telle voirie, on parle aussi des écoles et quand on parle des écoles, on parle aussi du sport ça va prendre attention Des dimensions assez incroyables. Donc j'ai ce regard à 360. Moi, je me suis positionnée en soin des élus aussi, prendre soin d'eux, et du coup, animation de l'équipe, non pas pour animer les réunions, mais plus pour animer les juges. Justement, bien sûr, qu'on sait où on va, qu'on connaît nos valeurs, qu'on sait comment on va organiser notre année, des choses comme ça. Et donc, je ne décide de rien, sauf le seul endroit où j'ai le mandat, c'est les décisions de sécurité à prendre en urgence. Parce qu'il y a les pouvoirs de police du maire, les pouvoirs régaliens, et que sur ces sujets-là... J'ai mandat pour s'il y a un accident de la route, je peux prendre une décision en urgence sans avoir à référer à un groupe de travail ou quoi. Ça paraît d'une logique absolue, mais c'est très important que ce soit posé. Et par contre, ce n'est pas parce que j'ai pris la décision qu'après, il ne faut surtout pas que j'en réfère. à tout le monde. Ça veut dire aussi qu'en cas de plan communal de sauvegarde, et ça c'est marrant parce que cette année on a déclenché pour la première fois un plan communal de sauvegarde, donc une situation d'urgence parce que la tempête et les inondations. et bien à ce moment là je me suis positionnée parce que je venais de faire une formation là dessus donc c'était pratique mais il a fallu que je me positionne pour la première fois non mais là en fait je suis le DORS directrice des opérations de secours et donc du coup à ce titre là Tout le monde se tait, c'est moi qui donne les ordres, pour de vrai. La seule fois où je l'ai fait dans la mairie, les élus, ça a été un pas pour eux à faire. Mais mine de rien, ils y ont vu le côté pratique, juste pour l'urgence, pour la réaction dans l'urgence. Ça n'a rien changé au reste de notre... fonctionnement, mais pour ce sujet-là, c'était hyper important. Mais voilà, donc j'ai le droit à des décisions dans l'urgence, ce qui arrive très rarement, et ce qui est très fluide en réalité, notamment parce que là-dessus, il y a assez peu de questions à se poser en fait.
- Speaker #1
Vous êtes devenue maire en trois mois. Votre entourage, comment il a réussi à s'adapter aussi rapidement ? Parce que de ce que je comprends, vous avez un conjoint... un ou deux enfants, il me semble. Un enfant, c'est prenant quand même.
- Speaker #0
Oui. Alors, j'ai eu beaucoup de chance. Alors, je suis quelqu'un de fondamentalement engagée, comme vous avez pu le comprendre. Donc, ça n'a pas été une surprise pour mon conjoint. Alors déjà, lui-même était sur la liste. c'est à dire que ça a été un engagement qu'on a commencé à prendre ensemble il a assez rapidement démissionné notamment parce que c'était pas confortable pour lui de les attaques qu'il pouvait mettre faites même si pour le coup moi je les prends pas du tout pour moi Lui avait plus de mal avec ça. Et puis, il n'avait pas envie de s'engager comme ça. Enfin, bref. Du coup, mais par contre, il sait que c'est parfaitement constitutif de qui je suis. Donc, il en a un respect absolu. Ma fille, elle n'a pas eu trop le choix. Pour le coup, mais l'histoire, c'est que c'est marrant parce que là, on est aux rencontres. Les gens me demandent, mais ça ne prend pas trop de temps. Et c'est terrible parce que En même temps, on est là pour leur donner envie de le faire. Et en même temps, je ne veux pas leur mentir. Si, ça prend énormément de temps. Oui, bien sûr. Mais finalement, ça n'est que du temps qu'on peut donner. Il faut savoir gérer son temps. Ça s'apprend, ce n'est pas du tout un truc inné. Surtout dans une mairie, surtout quand on est maire, où on nous donne ce statut et donc du coup, on a l'impression qu'on doit faire des choses pour le mériter. Et donc du coup, en plus, comme on touche plus d'argent que les autres, alors attention, quand je dis qu'on touche plus d'argent que les autres, je rappelle que pour ma part, je touche 1200 euros. Pas non plus sur des sommes incroyables. Mais il faut qu'on en fasse plus. Non, mais on en fait plus de base. Donc, il faut savoir s'apaiser de ça aussi. Il faut savoir se satisfaire de ce qu'on peut donner. Il faut savoir que des fois... parce que ça nous porte, parce que les sujets nous portent, parce qu'on sait qu'on va être un élément clé. Et quand je dis on, ça peut être moi, mais ça peut être un adjoint, etc. À ce moment-là, on va être un élément clé d'un sujet. Il va falloir y mettre du temps. Et qu'après, il va peut-être falloir se mettre un petit peu en recul sur d'autres sujets. Au tout début, c'est extrêmement compliqué parce que tous les sujets sont parfaitement à pan. Donc, ça se règle au fur et à mesure. Il faut savoir lâcher prise. C'est ça. Ça, c'est un gros conseil. Et puis, il faut savoir s'entourer bien. Et pour le coup, j'ai beaucoup de chance. Je me suis très bien entourée.
- Speaker #1
Et ça, vous le savez avant ou c'est en étant mère qu'on s'en rend compte ?
- Speaker #0
Que je suis bien entourée ? Oui. C'est une excellente question. C'est la partie psycho du podcast. Non, je le savais avant. Je le savais avant parce que juste avant d'être mère, entre la mairie et la maternité, j'ai vécu un cancer. Donc un cancer, c'est un bon moment pour voir comment on est entouré. Je savais que j'étais très bien entourée.
- Speaker #1
Ça paraît un peu bateau, mais est-ce que cette épreuve-là, ça a donné une envie de se battre et après qui pousse en politique aussi ?
- Speaker #0
Non, pas plus que ça. Pas moins non plus, mais pas plus. En l'occurrence, c'est pas tant que ça m'a donné envie que ça m'a donné du temps. Parce qu'en fait, j'ai été en arrêt pendant un peu plus d'un an. Ce qui m'a permis de beaucoup faire de choses pour le planning. Parce que j'ai eu la grande chance de ne pas trop mal vivre ma chimio. Donc ça m'a permis de pouvoir m'impliquer beaucoup au planning familial. ça m'a donné cet élan-là. Moi, ce que j'ai compris à ce moment-là, c'est que moins j'étais payée pour travailler, plus j'étais capable de travailler. C'est pas pratique,
- Speaker #1
ça.
- Speaker #0
C'est pas très pratique. Mais le fait est qu'à la mairie, c'est sans doute à la mairie que j'ai le plus travaillé dans ma vie, mais c'est justement parce que je ne suis pas payée pour ce que je fais. Je suis indemnisée pour dégager du temps. Donc je sais que j'ai le temps de le faire. Mais je ne suis pas payée pour faire quelque chose. Et donc du coup, je n'ai pas non plus la pression. Et donc du coup, je peux très bien à un moment dire non mais en fait, je ne suis pas là. Je ne suis pas là. Là, j'ai besoin de dormir. Ce qui ne m'arrive pas en réalité. Mais ça pourrait.
- Speaker #1
Est-ce que vous continuez à avoir une activité professionnelle à côté ?
- Speaker #0
Non, j'ai la chance de justement... avoir pu mettre mon activité sur pause. En plus, à IMA, on a cette particularité, je pense qu'on n'est pas les seuls, mais à pouvoir, uniquement quand on est mère, c'est un petit peu un sujet, mais à avoir une disponibilité de six ans, renouvelable une fois. Donc du coup, ça colle vraiment avec mon mandat.
- Speaker #1
C'est incroyable.
- Speaker #0
Ça,
- Speaker #1
c'est pratique. Ça veut dire que potentiellement, si vous réenchaînez avec un temps de mandat, 12 ans après, vous pouvez reprendre votre emploi.
- Speaker #0
Je peux. Ça, ça crée une sécurité très importante. Moi, j'ai besoin de sécurité. J'ai besoin de savoir comment je vais nourrir ma famille. Donc, ça crée une sécurité qui est importante.
- Speaker #1
Aujourd'hui, quelle est la chose dont vous êtes le plus fière d'avoir accompli en tant que mère ?
- Speaker #0
Vous vous souvenez quand je disais que j'avais des passions bizarres ? Oui. L'autre passion que j'ai développée quand je suis devenue maire, c'est vraiment un truc que j'ai découvert avec la mairie, c'est que j'ai découvert que les maires étaient les personnes qui s'occupaient des cimetières. Et donc j'ai développé... une passion absolue pour les cimetières. Et donc, je suis très fière de pouvoir vous dire qu'on peut faire une séquence parfaitement démocratique avec les cimetières, que le comité qui est le plus actif dans ma commune, c'est le comité cimetière, qui est composé... d'agents, d'élus, d'habitants volontaires qui se renouvellent régulièrement, enfin qui se renouvellent non, ils reviennent, mais il y en a d'autres qui veulent venir participer à ce comité, de professionnels, notamment des pompes funèbres, d'associations, parce qu'on a tout un enjeu patrimonial là-dessus et que c'est l'un des comités qui est le plus dynamique et que ce comité voit là la naissance d'un cimetière naturel et paysager. qui pour le coup reprend sur un sujet purement communal toutes les ambitions d'une commune participative.
- Speaker #1
C'est faux que le sujet le plus heureux soit quelque part un cimetière, mais je trouve ça très beau en fait, parce que c'est la vie.
- Speaker #0
C'est superbe. Oui, c'est exactement ça, c'est la vie, c'est l'histoire, c'est le patrimoine, c'est la mort, c'est la famille, c'est tout ça un cimetière. Et c'est très marqueur d'une commune. Là, c'est l'identité d'une commune aussi.
- Speaker #1
Et au contraire, quel est votre plus grand échec ?
- Speaker #0
C'est dur comme question. Mon plus grand échec ? Je réfléchis. Il y a plein de petites choses que, sans les regretter, parce que je n'ai pas de tendance à regretter quoi que ce soit, il y a plein de petites choses où je me dis que ça aurait été bien si on les avait faites différemment. Mais je ne suis pas du genre non plus à me flageller. C'est-à-dire que je pense qu'il y a des choses où on n'a pas été bon, mais que ce n'est pas pour autant des échecs, c'est des façons d'apprendre.
- Speaker #1
On va dire un axe d'amélioration alors ?
- Speaker #0
L'une de mes plus grandes découvertes, on va plus parler de ça. Est-ce que c'est un axe d'amélioration ? Je ne sais pas. C'est la temporalité municipale. C'est incroyable le temps que prend tout. C'est un truc qu'on disait beaucoup au début du mandat. De toute façon, nous, on n'est que de passage. Ça, c'est un truc qu'on martèle régulièrement. Nous, on n'est que de passage. Or, ce qui est important, c'est que la commune aille dans un sens, qu'elle prenne une direction. Ce sera avec nous par la suite, ce sera... sans nous, ce sera avec d'autres gens, ce sera toujours avec les habitants. Et donc il faut qu'il y ait une direction communale et notamment on voulait faire un plan de référence urbanistique pour les 40 ans à venir. Voilà, quelque chose qui nous dépasse complètement. soit plus... Eh bien, je pense qu'on aurait dû beaucoup plus s'attacher à faire ça sur tous les sujets, c'est-à-dire voir comment tous ces sujets-là allaient nous dépasser. Mais en fait, c'est bien le grand piège de ce genre de choses, c'est qu'on est pris dans le quotidien. Et le quotidien, on ne se rend pas compte, mais le quotidien d'une mairie est rempli de sollicitations perpétuelles sur des petits sujets, des gros sujets, des moyens sujets, des sujets au niveau communal, départemental, etc. intercommunal, national, ça part dans tous les sens, dans toutes les directions, et c'est très très très très facile de se faire happer par le quotidien.
- Speaker #1
En parlant de temporalité, vous l'avez évoqué, aujourd'hui on est aux rencontres nationales des listes participatives et citoyennes à Vaour, qui est un moment très particulier pour le réseau Action Commune dont vous faites partie. On est aussi dans un moment, on est seulement un peu... un peu moins de deux mois après les élections législatives qui ont été faites de manière anticipée. Pourquoi c'est important de tenir ces rencontres aujourd'hui et de ce que vous avez dit aussi évoqué pendant le podcast, de répondre un peu la bonne parole et d'aller parler à d'autres listes pour qu'elles se montrent partout en France ?
- Speaker #0
Alors moi je crois que c'est de toute façon La vocation d'éducation populaire, je pense que quand on est participatif, on a une vocation d'éducation populaire, parce que justement, rendre le pouvoir aux habitants, c'est leur rendre le pouvoir de partager... partager, alors une éducation c'est un peu bizarre de dire ça comme ça, mais en tout cas des connaissances, etc. Et donc faire réseau c'est ça, c'est partager, partager ensemble et puis ensuite partager à d'autres qui seraient pas forcément qui auraient pas forcément pensé d'élu et puis partager effectivement des valeurs, la dénotabilisation du maire, le fait que le maire soit pas l'alpha et l'oméga d'une mairie et d'une commune et de rien du tout d'ailleurs ça c'est un un concept qu'il faut arriver à imbiber dans la tête des gens. Et c'est pas simple. Il y a beaucoup de travail à faire là-dessus. Pourquoi c'est important ? Justement pour redonner un espace aux personnes qui veulent, qui sont désespérées par la montée du fascisme, redonner des espaces où il est possible de faire des choses. Alors demain, toujours dans le cadre des rencontres, je vais participer à une conférence sur les villes et villages refuges. Ça, moi, c'est un truc que je... effectivement, les élections législatives nous ont plongé dans cette question-là. C'est, qu'allons-nous faire, nous, en tant que mairie, si le RN passe ? Si on a un gouvernement d'extrême droite ? C'est une question qu'on m'avait posée déjà aux dernières élections et sur laquelle je n'avais, sur le coup, pas réussi à répondre. Aujourd'hui, je sais répondre. Heureusement qu'on m'a posé la question il y a quelques années. Aujourd'hui, je sais répondre. Ce que je vais répondre, c'est... Au contraire, moi, je veux rester là. Je veux... pourquoi je veux rester là pour être un espace de refuge. Pour justement toutes les personnes qui vont subir des oppressions multipliées par 10 000 avec la montée des fascismes, je veux être un espace refuge, qu'on est déjà en l'occurrence, puisque par exemple nous dans la commune, on a un logement d'urgence pour les femmes victimes de violences, et qu'on en profite pour justement faire réseau autour de ces femmes. C'est quelque chose qu'on met déjà en place et là on pourrait le faire de manière... On commence à travailler à le faire de manière décuplée parce qu'on se rend bien compte qu'il va y avoir un besoin là-dessus. Et ça, ça permet un espace refuge, c'est un espace d'apaisement, mais c'est aussi un espace pour redonner confiance et redonner l'espoir et redonner du pouvoir des G1. Toujours pareil, redonner le pouvoir d'agir à tous ces habitants qui se sentent dépossédés de leur pouvoir d'agir. Et notamment ceux qui pourraient aller flirter vers le RN en imaginant que c'est là que sera leur pouvoir d'agir. Parce que ça changerait complètement. Et donc du coup, enfin, mais aussi ces gens qui ne sont pas forcément d'accord avec les idées du Rassemblement national, mais qui ne savent pas comment en sortir. Pour le coup, c'est important de... C'est aussi important de... Moi, je parle beaucoup, quand je parle ville et village-refuge, je parle... Je donne beaucoup cet exemple, qui, en tout cas, m'a beaucoup portée au moment des élections législatives, parce que ça a été, évidemment, un moment très... violent pour les personnes engagées qu'on est. C'est évidemment quelque chose de très violent ce qui s'est passé. Moi, j'ai beaucoup utilisé cette image-là. Il y avait deux types de résistance. Il y avait la résistance qui allait mettre des bombes sous les trains pour faire sauter les... les voies ferrées, etc. Et puis, il y avait la résistance qui cachait les Juifs. Moi, je crois que dans une commune, on peut être la résistance qui cache les Juifs. On peut être, justement, cet espace de sécurité et on peut être ce réseau, et vraiment, je crois beaucoup à ce réseau qui va justement protéger les populations. Je crois que demain, il va y avoir un enjeu à protéger des populations qui vont être la cible d'attaque et qui sont déjà, aujourd'hui, la cible d'attaque et donc c'est important de les protéger tout de suite. Mais, à force de, justement, commencer commencer à les protéger dès maintenant. On va être connus et reconnus dans les réseaux, de manière discrète. Et on va savoir qu'on va pouvoir se tourner vers nous.
- Speaker #1
Est-ce que pour répondre à cette menace fasciste, vous vous voyez maire encore longtemps ?
- Speaker #0
De toute façon, je suis contre le cumul des mandats. Donc, je peux accepter l'idée de faire un deuxième mandat pour une question de facilité d'apprentissage, dans le sens où, mine de rien, on aura mis quand même beaucoup de temps à... et connaître ce qu'il fallait faire, et se faire connaître sur un premier mandat, pas aidé par le Covid, etc., que donc du coup, ça peut avoir du sens de faire un deuxième mandat. Pour le coup, c'est pas moi qui déciderai, c'est bien quelque chose que je remets dans les mains du collectif. Je me tiens à disposition, mais... mais sans aucune... Enfin voilà, ça peut être moi, ça peut être quelqu'un d'autre, il n'y a aucun problème là-dessus. Et ça peut aussi être une idée complètement différente, pas de problème là-dessus. De toute façon, ça ne dépassera pas de mandat. Parce que si au bout de deux mandats, on n'a pas été capable de faire émerger d'autres gens, c'est qu'on a manqué quelque chose. Là vraiment, au contraire, il faut s'attacher à faire émerger d'autres gens. Vraiment, moi je ne suis qu'au passage.
- Speaker #1
Justement, quel conseil vous donneriez à un jeune qui veut monter une liste en deux mois ? 2026 ?
- Speaker #0
De laisser la place aux femmes. De laisser la place aux femmes, de se confronter aux différentes oppressions pour voir comment éviter certains dangers. D'aller s'intéresser justement aux outils qu'ont mis en place le réseau, comme la boussole des listes participatives, pour justement aller se poser des questions. sur pourquoi on fait ça, quel public on veut toucher, quelles sont les valeurs qu'on veut défendre. Ça, c'est vraiment la première chose. Et surtout, profiter. Parce que c'est une expérience incroyable. C'est vraiment génial. C'est en même temps de l'inconnu. Personne ne sait ce que fait un maire dans sa vie de tous les jours. Et en même temps, tout le monde sait qui est le maire. C'est subtil. C'est vraiment une expérience incroyable à vivre. Et ne serait-ce que, même si on avait perdu les élections, et on était tout à fait prêts à perdre les élections, on a vécu. L'expérience de la campagne, même si elle a été très rapide, a été une expérience incroyable de vie, de militantisme, de réflexion sur qu'est-ce que c'est nos valeurs et comment est-ce qu'on veut le mettre en place dans notre campagne. quotidien. Alors ça, c'était génial. Donc juste pour vivre ça, allez-y, lancez-vous. Et surtout, reprenez le pouvoir. Vous avez le pouvoir. Les mairies, elles sont à vous. Personne n'est compétent. Personne n'est plus compétent que vous.
- Speaker #1
La mairie est à vous et sentez-vous vivant. J'adore cette conclusion. Merci beaucoup, madame Lamesse. Je sais que ces derniers temps, l'actualité politique peut être difficile à encaisser. Nous sommes nombreux à ressentir de l'incertitude, à vivre dans un flou inquiétant. Mais Laetitia Hamot et tant d'autres maires nous montrent qu'il est encore possible de vivre un engagement politique heureux à l'échelle de nos communes. Un engagement qui fait sens, qui redonne de l'espoir et qui nous reconnecte à ce qui compte vraiment, les autres. À un an des prochaines élections municipales, je vous invite à expérimenter cette joie de l'engagement local. Rejoindre un collectif, faire entendre vos préoccupations, écouter les autres, rencontrer des personnes que vous n'auriez jamais croisées. Vous apprendrez à savoir pourquoi vous vous battez, à défendre des idées, à convaincre et même à vous laisser convaincre.
- Speaker #0
Et même si la route est semée d'embûches et que la victoire n'est pas toujours au bout du chemin, vous ne regretterez certainement jamais de vous être lancé. Parce que l'engagement local, c'est bien plus qu'une élection. C'est une aventure humaine, parfois difficile, mais profondément gratifiante. N'oubliez pas, la mairie est à vous. À très bientôt dans un nouvel épisode de Vie de mer.
- Speaker #1
Vous avez écouté ce podcast jusqu'au bout, alors on imagine qu'il vous a plu.
- Speaker #2
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- Speaker #1
Chaque soutien est hyper précieux.
- Speaker #2
A bientôt dans une prochaine Ville-Mer.