- Speaker #0
« Paré au départ » , c'est le podcast de l'agence Visa Mundi. Sur plusieurs dizaines de destinations, Visa Mundi simplifie le parcours de tous les voyageurs en aidant à l'obtention du bon document au bon moment. Rendez-vous sur visamundi.co, bonne écoute !
- Speaker #1
Aujourd'hui, on se penche sur une nouveauté importante dans les relations entre l'Union européenne et la Turquie. Il s'agit d'une mesure pour simplifier les visas Schengen pour les citoyens turcs.
- Speaker #0
Oui, bonjour ! C'est ça, la Commission européenne a mis en place un nouveau cadre. L'annonce a été faite côté turc par le ministre du Commerce, Omer Bolat.
- Speaker #1
Et c'est une réponse, si je comprends bien, à pas mal de difficultés rencontrées par les Turcs pour obtenir ces visas. Étudiants, hommes d'affaires ?
- Speaker #0
Exactement. Beaucoup de gens rencontraient des obstacles. Donc l'idée aujourd'hui, c'est de regarder ça de plus près. Comment ça marche ? Pourquoi maintenant ? Et puis, analyser un peu les réactions. D'accord. Parce qu'elles sont très, très diverses, ces réactions. Et on essaiera de replacer ça dans le contexte plus global de la politique des visas de lieu.
- Speaker #1
Alors, entrons dans le vif du sujet. Concrètement, ce nouveau mécanisme, c'est quoi ? Ce n'est pas la porte ouverte pour tout le monde d'un coup, j'imagine ?
- Speaker #0
Non, non, pas du tout. C'est un système progressif. L'idée, c'est des visas à entrées multiples, mais de longue durée, pour certains types de voyageurs. Ah oui ?
- Speaker #1
Et qui est concerné ? Il y a des conditions ?
- Speaker #0
Oui, tout à fait. Le principe, c'est de récompenser, disons, la fiabilité. Pour en bénéficier, il faut déjà avoir eu des visas Schengen par le passé.
- Speaker #1
D'accord.
- Speaker #0
Avoir voyagé régulièrement dans l'UE. Et, point très important, avoir toujours respecté les règles. Surtout, être sorti de l'espace Schengen avant l'expiration du visa. Aucune infraction.
- Speaker #1
Ok, clair. Donc, si on est un voyageur régulier, sans histoire, on peut espérer quoi ? Moins de paperasse à chaque voyage ?
- Speaker #0
C'est ça. L'idée, c'est une montée en puissance. On pourrait commencer par obtenir un visa à entrée multiple valable, disons, jusqu'à six mois. Si tout se passe bien, à la fois suivante, ça pourrait être un an, puis deux ans. Et pour les voyageurs vraiment fréquents et fiables, on parle potentiellement de visa valable trois à cinq ans.
- Speaker #1
Ah oui, quand même.
- Speaker #0
Pour un universitaire ou un professionnel qui fait souvent des allers-retours, ça change la donne.
- Speaker #1
Exactement. Ça simplifie énormément les choses. Mais il faut aussi replacer cette mesure dans un contexte plus large.
- Speaker #0
C'est-à-dire ?
- Speaker #1
Ça s'inscrit clairement dans une stratégie de lieu pour... relancer le tourisme après la pandémie, et aussi pour maintenir l'attractivité de l'espace Schengen face à d'autres destinations.
- Speaker #0
Les chiffres montrent une reprise d'ailleurs, non ? Oui, tout à fait. Début 2025, on a vu une hausse notable, plus 13,6% de demandes de visas Schengen en général, et plus 18% d'arrivées.
- Speaker #1
D'accord. Et sur l'année 2024, l'UE a accordé 9,7 millions de visas. C'est déjà une hausse de plus de 14% par rapport à 2023. Donc il y a une dynamique.
- Speaker #0
Et la Turquie dans tout ça ? Elle pèse lourd.
- Speaker #1
Ah oui, c'est un acteur absolument clé. Sur ses 9,7 millions de visas en 2024, plus de 1,17 million de demandes venaient de Turquie.
- Speaker #0
1,1 million. C'est considérable.
- Speaker #1
C'est énorme. Et le taux d'approbation était de 85%, ce qui montre bien l'intensité des liens et des voyages. Il ne faut pas oublier que Schengen s'est élargi récemment à la Bulgarie et la Roumanie et qu'il est des accords similaires avec 13 autres pays.
- Speaker #0
D'accord. Et du côté turc, comment cette nouvelle mesure a-t-elle été reçue officiellement ? Officiellement, la réaction est plutôt positive. Le ministère des Affaires étrangères a salué la décision. Il a affirmé vouloir continuer le dialogue avec l'UE pour aller plus loin. Logique, somme toute.
- Speaker #1
Mais j'imagine que ça, c'est la façade officielle.
- Speaker #0
Voilà. C'est quand on regarde un peu ce qui se dit ailleurs, notamment dans les discussions en ligne, sur les forums, que l'on voit que c'est beaucoup plus complexe. Les avis sont très très partagés. Ah oui.
- Speaker #1
Qu'est-ce qui ressort ?
- Speaker #0
Mais il y a une partie des gens qui voient ça d'un très mauvais œil. Ils estiment que la Turquie, politiquement, s'éloigne de l'Europe, de ses valeurs, et que donc cet assouplissement est une erreur stratégique.
- Speaker #1
D'accord. Certains font même des comparaisons avec d'autres pays, j'ai cru voir.
- Speaker #0
Oui, on voit passer des comparaisons avec la Géorgie, par exemple. Mais bon, la situation géopolitique est différente. La Turquie est membre de l'OTAN.
- Speaker #1
Ce qui n'est pas un détail. Et à l'opposé, il y a ceux qui applaudissent.
- Speaker #0
Oui, et ils sont nombreux aussi. Beaucoup rappellent les frustrations passées. Des refus de visas, parfois perçus comme injustes, arbitraires, qui ont bloqué des étudiants, des chercheurs, des artistes, même des professionnels invités officiellement.
- Speaker #1
On sent une forme de ressentiment là.
- Speaker #0
Oui, un sentiment d'injustice, parfois même de... Certains parlent de discrimination, de traitement différencié.
- Speaker #1
Et il y a cette idée aussi, qui revient souvent, de distinguer le gouvernement turc de la population.
- Speaker #0
Tout à fait. C'est un argument fréquent. Une partie importante de la société turque serait pro-européenne et ne devrait pas, en quelque sorte, payer les pots cassés des tensions politiques au sommet. D'un côté, une rhétorique politique parfois très critique vis-à-vis de l'Europe et de l'autre, ce désir très fort, très tangible de pouvoir y voyager facilement.
- Speaker #1
C'est vrai que ça illustre bien comment une mesure qui semble technique, administrative, touche en fait à des nerfs très sensibles des relations UE-Turquie. Ce n'est jamais juste une histoire de tampons sur un périsport.
- Speaker #0
Absolument. Donc pour résumer, l'UE met en place un système progressif pour faciliter les visas de longue durée pour les voyageurs turcs qui ont un bon historique. C'est une mesure pragmatique, liée aussi à la relance du tourisme. D'accord. Mais elle arrive dans un contexte de relations complexes, on peut dire.
- Speaker #1
Saluée officiellement par Ankara, elle révèle dans le débat public des opinions très, très polarisées, des frustrations anciennes et des visions d'avenir divergentes. Alors justement, la question qu'on peut se poser pour finir, au-delà de la simplification pour les voyageurs concernés, qu'est-ce que cette mesure change vraiment ? Est-ce que ce geste, somme toute assez technique, peut avoir un impact sur la dynamique globale souvent tendue entre la Turquie et l'UE ? Surtout quand on voit à quel point les opinions publiques, elles sont passionnées et divisées sur le sujet. C'est une question ouverte pour la réflexion. Voilà pour cette exploration. Merci de nous avoir suivis et à très bientôt.