- Speaker #0
« Parer au départ » , c'est le podcast de l'agence Visa Mundi. Sur plusieurs dizaines de destinations, Visa Mundi simplifie le parcours de tous les voyageurs en aidant à l'obtention du bon document au bon moment. Rendez-vous sur visamundi.co, bonne écoute !
- Speaker #1
Aujourd'hui, on se penche sur le Sri Lanka. Il supprime les frais de visa pour, tenez-vous bien, 40 pays. La France, la Belgique, la Suisse, l'Allemagne, le Royaume-Uni, mais aussi les États-Unis, le Canada, l'Australie et même l'Inde et la Chine. C'est énorme !
- Speaker #2
Donc pour tous ces voyageurs, plus besoin de payer pour entrer, c'est ça ?
- Speaker #1
Exactement. L'objectif affiché derrière tout ça est très ambitieux. Attirer 3 millions de visiteurs. 3 millions ! Et générer 5 milliards de dollars de revenus d'ici 2025. Un sacré chiffre.
- Speaker #2
Effectivement.
- Speaker #1
Alors, voyons un peu ce que ça cache, cette mesure. Qu'est-ce que ça implique réellement ?
- Speaker #2
Alors, en fait, ce n'est pas totalement nouveau. C'est l'extension d'un projet pilote qui exista déjà depuis mars 2023 pour 7 pays.
- Speaker #1
D'accord.
- Speaker #2
Mais la grosse nouveauté, c'est qu'elle devient gratuite.
- Speaker #1
Gratuite pour combien de temps ?
- Speaker #2
Pour un séjour de 30 jours. Si on veut rester plus longtemps, c'est possible, mais là, il faudra payer une extension.
- Speaker #1
Logique. Et économiquement, comment il justifie ça ? Parce que ça représente un manque à gagner, ces frais de visa, non ?
- Speaker #2
Absolument. On parle d'environ 66 millions de dollars de revenus directs en moins pour l'État sri-lanka. Ce n'est pas rien.
- Speaker #1
Ah oui, quand même.
- Speaker #2
Mais le calcul qu'ils font, c'est que l'augmentation du nombre de touristes va compenser ça. Et largement.
- Speaker #1
Comment ça ?
- Speaker #2
Plus de touristes, ça veut dire plus de dépenses sur place. Hôtels, restaurants, activités, souvenirs. C'est ça qu'ils visent. C'est un signal clair. On mise sur le volume et les retombées indirectes. Et puis, ça les rend plus compétitifs face aux autres destinations.
- Speaker #1
Oui, je vois. Et du côté des professionnels du tourisme sur place, ça dit quoi ? Ils applaudissent ?
- Speaker #2
Alors oui, globalement l'accueil est bon. On entend que c'est un coup de pouce bienvenu, forcément.
- Speaker #1
Mais j'entends un mais poindre.
- Speaker #2
Exactement. Il y a un mais et il est important. Beaucoup de professionnels tempèrent un peu.
- Speaker #1
Ah bon ?
- Speaker #2
Pourquoi ? Ce qui ressort beaucoup, c'est que supprimer les frais c'est bien, mais ça ne fait pas tout. Le gros point noir apparemment, c'est le manque d'une vraie campagne de marketing internationale.
- Speaker #1
Le nerf de la guerre.
- Speaker #2
Voilà. L'idée c'est qu'il ne faut pas... pas attirer les gens juste parce que c'est gratuit d'entrée. Il faut les attirer pour ce que le Sri Lanka a à offrir, sa richesse culturelle, naturelle. Et puis il y a aussi l'expérience globale.
- Speaker #1
C'est-à-dire ?
- Speaker #2
La qualité des transports sur place, les services, tout ça doit suivre. Sinon, les faits risquent d'être limités.
- Speaker #1
Ces réserves sont intéressantes, surtout quand on regarde les chiffres actuels. Est-ce que le tourisme décolle vraiment comme espéré ?
- Speaker #2
Justement, c'est là que ça coince un peu. Les chiffres jusqu'à fin juillet montrent une hausse par rapport à l'an dernier, oui. environ 1,3 million d'arrivées. C'est pas mal,
- Speaker #1
1,3 million.
- Speaker #2
C'est pas mal, mais l'objectif est de 3 millions pour l'année. Et les chiffres de juillet, par exemple, étaient en dessous des attentes. Aïe. Oui. Pour attendre les 3 millions, il faudrait une accélération. Spectaculaire. Plus de 281 000 visiteurs par mois d'ici la fin de l'année. L'écart est considérable.
- Speaker #1
Donc le chemin est encore long.
- Speaker #2
Très long. Et il faut remettre ça dans le contexte. Le Sri Lanka sort de période... très difficile. Le secteur a vraiment besoin d'être lancé. Cette gratuité, c'est un outil. Mais son succès, ça dépendra de tout le reste.
- Speaker #1
La stratégie globale, le marketing, l'expérience ?
- Speaker #2
Exactement. Sans ça, ça risque de faire pchit. Et puis, petite précision, il y a encore une petite incertitude sur la date exacte d'entrée en vigueur. Il manque des validations finales.
- Speaker #1
D'accord. Donc, à suivre de près. Pour résumer, une mesure forte, symbolique, pour rendre le Sri Lanka plus accessible. Avec un gros espoir de relance économique derrière.
- Speaker #2
C'est ça. Mais le succès n'est absolument pas garanti par la simple gratuité. Tout va se jouer sur la capacité à bien communiquer sur les atouts du pays et surtout à offrir une expérience de qualité une fois sur place. C'est clair. Et au fond, ça pose une question plus large. Dans ce marché mondial du tourisme hyper concurrentiel, est-ce qu'une exemption de visa, ça pèse vraiment lourd si derrière, l'image de marque et l'expérience proposée ne suivent pas une stratégie claire attractive ? C'est peut-être ça la vraie interrogation.