- Pauline
Vous êtes prêts ? C'est parti ! L'importance des personnages dans l'expérience immersive, c'est le sujet de cet épisode de « Visiteurs 360, les coulisses de l'émotion » . Et pour traiter d'un sujet pareil, il nous fallait un parc symbolisé par ces personnages, un parc qu'on identifie comme nul autre, un lieu iconique du paysage des loisirs. Vous l'avez ? Car c'est vrai, les personnages incarnant le parc lui donnent un thème, et ce thème permet de raconter une histoire. Une histoire immersive, avec une narration composée d'émotions fortes, que petits et grands vont pouvoir vivre et dont ils se souviendront. Mais attention, avoir une mascotte ne signifie pas que vous avez une histoire et qu'elle tient la route. et de donner pleinement vie à ce récit. C'est la continuité, celle qui vit et grandit avec le parc.
- Mirabelle
Guy Vassel, directeur général adjoint marketing et vente du parc Astérix, contribue à garantir cette continuité avec l'œuvre de Goscinny et Uderzo dans tous les points de contact du parc avec ses visiteurs. Nous l'accueillons sur ce podcast aujourd'hui et nous sommes enchantés qu'il ait accepté notre invitation. On va enfin connaître la recette de la potion magique qui fait du parc Astérix le deuxième parc le plus visité de France et dans le top 20 Europe. Bienvenue Guy !
- Guy Vassel
Bonjour, bonjour à tous.
- Mirabelle
Alors on commence comme d'habitude, je pense que nos fidèles auditeurs commencent à être habitués avec une question icebreaker, la question incontournable. Guy, quel est justement ce lieu, cette attraction qui t'a fait ressentir quelque chose comme nulle part ailleurs ?
- Guy Vassel
Alors vous allez peut-être être surpris, c'est Pirates des Caraïbes. D'accord. À Disneyland en Californie pour ma première visite de parc d'attractions. J'ai été vraiment impressionné par la qualité de cette attraction. Alors aujourd'hui... Ça paraît désuet parce que l'attraction a été créée dans les années 60, soit 1967 si je me rappelle bien. Mais l'ambiance de l'attraction, les odeurs, les effets, vraiment il y avait beaucoup d'émotions. Et puis je pense que pour les enfants, les histoires de pirates, c'est quelque chose de super. Donc c'est la première qui a fait que j'ai commencé à aimer les attractions.
- Mirabelle
Et puis, il y a un petit peu de sensations aussi. Il y a toute la thématisation, comme tu dis, les odeurs, la musique, les personnages. Mais il y a aussi des petites descentes qui commencent à donner des petites sensations.
- Guy Vassel
Oui, absolument. On fait un petit peu de rafting sur le bateau. Mais ce qui était le plus impressionnant, c'est quand même l'immersion. C'est-à-dire que là, on est dans le monde des pirates.
- Pauline
Il y avait des personnages, des comédiens. Je ne connais pas du tout cette attraction. Ou c'est juste la thématisation ?
- Guy Vassel
Alors en fait, c'est Walt Disney qui avait innové en créant des audio animatronics. Et donc, ce sont des automates, mais qui sont déjà très réalistes et qui sont en costume de pirates. Et en fait, vous êtes sur votre bateau et vous traversez le monde des pirates avec l'attaque des pirates, des coups de canon, du feu. Et donc, on est vraiment immergé dans l'aventure. Et d'ailleurs, c'est intéressant de regarder l'évolution puisque... Dans les dernières années, Disney a fait évoluer cette attraction avec des audio-animatronics qui sont vraiment des robots aujourd'hui. Et en changeant les décors, on se retrouve cette fois-ci dans le film Pirates des Caraïbes, tellement les décors sont bien faits.
- Pauline
Trop bien. Bon, écoute, c'est une attraction qui existe encore, qui a dans la continuité, qui a évolué avec son temps aussi. Donc, ça mérite. Ça mérite de faire un tour.
- Guy Vassel
C'est intéressant parce que le film s'est inspiré de l'attraction. Dans tous les autres cas, c'est toujours l'inverse. On va prendre un film, on va prendre une licence et de ce film ou de cette bande dessinée, on va faire une attraction. Et là, Disney a inversé les rôles. Et grâce à cette attraction, ils ont pu faire les films de Pirates des Caraïbes. Et effectivement, quand on connaît le capitaine Jack Sparrow, on se rend compte du succès de cette attraction.
- Pauline
Ok, hyper intéressant, j'avoue. Eh bien, très bien. Aujourd'hui, tu occupes le poste de directeur général adjoint, donc vente et marketing au Parc Astérix. Mais peux-tu nous raconter en quelques mots ton parcours ? Comment tu es arrivé à ce poste-là ?
- Guy Vassel
Alors, en fait, j'ai démarré par une vie d'étudiant sympathique. J'ai fait Sciences Po. Et après Sciences Po, je voulais travailler dans la com. Donc, j'ai travaillé au Progrès de Lyon, puisque je suis lyonnais. Et donc, j'ai travaillé comme journaliste. Mais j'avais toujours eu envie de faire une expérience à l'étranger, de voyager. Et j'ai eu l'opportunité d'aller travailler à Walt Disney World. Et donc, je suis... J'étais aux Etats-Unis et là j'ai découvert Disney. C'était une vraie découverte. Ce qui fait que quand je suis revenu des Etats-Unis, il y avait un projet qui s'appelait Euro Disney. D'accord. Et donc j'ai commencé en 1988 à Euro Disney en tant que responsable de la communication interne. Et j'ai passé 20 ans. Donc j'ai fait à peu près tous les métiers de la communication à Disneyland Paris ensuite. La marque avait changé de nom. Et donc j'ai vraiment découvert les parcs à thèmes avec... avec Disney. Ensuite, j'ai fait 8 ans dans l'hôtellerie, dans le groupe Accor, où là, j'étais directeur de la communication, des partenariats et du sponsoring. Et puis, je suis revenu à mes premiers amours de Parc Athème, la direction marketing du Parc Astérix, puis aujourd'hui, directeur général à Joa. Et donc, ça fait déjà 12 ans que je suis au Parc Astérix. Et il y a effectivement des similitudes entre Disney et Astérix. La première des similitudes, c'est que René Goscinny et Albert Uderzo se sont inspirés de Walt Disney pour créer le parc Astérix.
- Mirabelle
Du coup, c'est en voyant, parce que Euro Disney n'existait pas encore en France quand ils ont...
- Guy Vassel
Non, le parc Astérix a été créé en 1989, donc avant Disneyland Paris. et en fait les auteurs de la bande dessinée étaient fans de Walt Disney ils étaient déjà allés à Disneyland en Californie et la BD marchait de mieux en mieux il y avait déjà des dessins animés et eux se sont dit un jour ce serait bien qu'on ait le parc avec nos propres personnages malheureusement René Gressigny est décédé mais Albert Uderzo a continué l'aventure et dans les années 80 il a fait un tour de table il a cherché des amis ... comme Pierre Tchernia, comme d'autres dessinateurs, pour créer ce parc. Et en 1989, le parc Astérix est arrivé avant Disneyland.
- Mirabelle
Donc c'était une volonté des auteurs de la bande dessinée d'Astérix de créer ce parc. Ce n'était pas, toi, en sens inverse, quelqu'un qui aurait voulu développer le parc et après prendre la licence Astérix. C'est vraiment venu ?
- Guy Vassel
Oui, c'était une volonté des auteurs. Ils en avaient parlé ensemble. Et c'est Albert Uderzo. qu'il a créé de bout en bout. En fait, il a créé l'histoire, il a créé les pays à thème. Et c'est vrai que quand on connaît les parcs à thème, on voit l'inspiration de Disney. C'est-à-dire que quand vous êtes à Disneyland, vous avez cette Main Street qui vous amène dans différents mondes, le monde de l'aventure, le monde de la fantaisie. Eh bien, au parc Astérix, c'est pareil. Vous avez une Via Antica gallo-romaine qui vous amène ensuite chez les Vikings, puis chez les Grecs. et en Égypte et dans le village des Gaulois. Donc, la plupart des parcs sont maintenant conçus de cette manière-là.
- Mirabelle
Du coup, pour rebondir là-dessus et sur l'importance du récit dans la thématisation d'un parc, à ton avis, comment le storytelling renforce l'expérience des visiteurs et surtout leur attachement aux marques de loisirs ?
- Guy Vassel
Alors, c'est un pilier fondamental. C'est-à-dire que, oui, on peut faire... une fête foraine avec des manèges, mais vous allez simplement faire un tour de manège. Vous allez dans un parc à thème, et encore plus quand vous avez des personnages très forts, que ce soit chez Universal, chez Disney, ou au parc Astérix, effectivement on va d'abord vous raconter une histoire. Et donc l'idée, c'est l'immersion dans tout ce qu'on fait. C'est-à-dire que ça doit commencer à la réservation, ça doit être dans les outils digitaux. et bien entendu dès l'arrivée sur le parking en fait. Nous, notre premier panneau sur le parking, c'est « Garez votre char » et c'est de préparer ses sesterces pour arriver à l'entrée. Et vous avez un élément iconique, il y a ce rocher d'astérix où tout de suite vous savez que vous allez rentrer dans le monde des Gaulois. Et donc toute cette immersion, et on va avoir le temps d'en parler, on veut raconter une histoire. à la fois pour faire plaisir aux visiteurs, mais surtout pour que le visiteur devienne acteur. Donc vous allez rentrer dans ce monde gallo-romain et ensuite on va vous entraîner d'un pays à l'autre dans les voyages d'Astérix et Obélix et on va essayer de vous faire rentrer dans la bande dessinée.
- Pauline
Donc le visiteur n'est pas seulement visiteur comme tu dis mais il est aussi acteur et il joue un rôle dans cette thématisation et dans cette immersion.
- Guy Vassel
Exactement.
- Pauline
Alors avant qu'on aborde ce sujet bien spécifique et j'ai très hâte que tu nous en dises plus. Je voulais, dans le cadre de la préparation de cette interview, on a parlé aussi de l'enjeu, tu sais, des contraintes juridiques, j'aime pas trop ce mot-là, mais il y en a quand même, en tout cas, il y a des limites, il y a un cadre à respecter. Est-ce que tu peux nous expliquer un petit peu le procédé de validation des projets d'attraction du parc Astérix, tenant compte du coup de l'exploitation d'un univers sous licence et comment vous assurez l'alignement entre ces différents éléments ?
- Guy Vassel
Nous travaillons avec les éditions Albert René, qui sont les propriétaires de la marque, et je dois dire que c'est presque une synergie en fait. C'est-à-dire qu'eux utilisent bien entendu tous les droits de la licence et lancent les bandes dessinées. Ils vont faire la même chose sur les dessins animés, le prochain est sur M6 par exemple. Là vous avez actuellement Netflix qui va lancer avec Shabba le combat des chefs sur du dessin animé en 3D. et puis les films live, le dernier de Guillaume Canet. Donc, eux vont travailler toutes ces parties-là. Et nous, au Parc Astérix, on a l'histoire en vrai, en fait. On est dans le réel avec les personnages. Et donc, on va travailler avec eux sur chaque projet. Donc, ça peut être un projet de communication, de marketing ou bien entendu, des attractions ou des spectacles. Je vais prendre un exemple. Nous avons lancé la première comédie musicale gauloise. C'est du délire. Et oui,
- Pauline
souvenez-vous de cet épisode avec Hervé Bruneau de Live Show Factory où nous parlions de l'impact des spectacles vivants dans les parcs de loisirs. Des expériences immersives qui ne se contentent pas de divertir car elles transforment le parcours visiteur en craint une véritable connexion émotionnelle. Hervé était le directeur de production de ce projet inédit que vous pouvez retrouver sur le site de Ligne de Mier. Mais revenons plutôt à la réponse de Guy au sujet des procédés de création. des attractions du parc Astérix.
- Guy Vassel
Et donc, premièrement, on va travailler avec eux sur, ben voilà, on a un projet de comédie musicale, voilà ce qu'on veut faire. Et on va leur présenter le projet. Et alors, bien entendu, vous avez la partie contractuelle qui est la partie juridique, mais c'est pas le plus important. Le plus important, c'est la discussion sur l'histoire, c'est ensuite de présenter aux ayants droit, que sont les enfants de René Goscinny, donc Anne Goscinny. et la fille d'Albert Uderzo, Sylvie Uderzo, et avoir le ressenti. Puis ensuite, on va travailler pendant des mois avec les éditions alberonnais sur cette écriture. Donc là, nous, on s'est associés à des spécialistes de comédie musicale qui s'appellent Vidal et Salvia et qui ont écrit la comédie musicale. Puis ensuite, on présentera les décors. Ensuite, on présentera les artistes. On présentera les costumes. On présentera la musique. Donc, c'est quasiment toutes les semaines, on va rencontrer les éditions alberonnais. pour présenter ce projet qui évolue environ, pour une comédie musicale, deux ans et demi à trois ans. Jusqu'à la fin, où bien entendu, ils vont venir voir le résultat. Et toutes les étapes ont permis de faire que le résultat correspond à l'écriture du scénario de la comédie musicale. Donc en fait, c'est un échange qui est enrichissant. Ce qui est intéressant, en fait, c'est que notamment, eux connaissent... mieux les personnages que nous, même si au bout de nombreuses années, on commence à être très spécialiste. Mais eux vont pouvoir ajouter soit des touches d'humour, soit des touches de connaissance issues des 40 bandes dessinées. Donc vraiment, on s'enrichit mutuellement, notamment sur les touches d'humour. Parce que la marque Astérix, c'est une de ses forces, c'est l'humour. Il y avait un génie qui s'appelait René Goscinny. qui était très très fort en termes d'humour, d'anachronisme, de citations. Et voilà, donc on essaye de s'élever à son niveau sur l'écriture. Et c'est un partage avec les éditions albéronnais qui permet de faire ce genre de spectacle ou ce genre d'attraction.
- Pauline
Oui, c'est intéressant parce que le mot partage, il est quand même... Il est vraiment propre à ce projet-là du Parc Astérix, le fait que vraiment l'édition Albert René, puis les descendants des auteurs contribuent et soient vraiment impliqués dans la construction et la création. C'est vraiment, on n'est plus sur un achat de licence avec un univers, etc. On est vraiment sur une contribution, un partage et vraiment une collaboration. Et ça, je pense que c'est assez particulier au Parc Astérix versus d'autres licences qu'on peut connaître.
- Mirabelle
Est-ce que tu penses que ça vient du fait que le projet vienne justement aussi des auteurs, le projet de ce parc ?
- Guy Vassel
Oui, alors c'est vrai que chez Disney, c'est le même principe, sauf que Disney est propriétaire de sa marque, de toutes ses licences. Donc, ce sont les équipes de Disney qui vont concevoir les attractions et les spectacles. Chez nous, ce sont les équipes du parc Astérix, mais on le fait à trois, en fait. C'est-à-dire qu'on va le faire avec un concepteur, un scénographe, nous et le propriétaire des droits. Donc, les éditions contribuent beaucoup à la construction de nos projets.
- Mirabelle
On revient justement sur le fait que, comme tu disais, à la base, l'univers d'Astérix, on l'a dit, c'était une bande dessinée, que ça a été retranscrit et qu'il y a eu des films, des dessins animés aussi autour de l'Astérix et le parc Astérix. Concrètement, comment vous traduisez cet univers en attraction et en expérience de visite ?
- Guy Vassel
Tout d'abord, c'est une stratégie d'expérience globale. utiliser tout ce qu'on peut, c'est-à-dire que, bien entendu, on regarde un univers très cohérent autour d'Astérix. Il faut qu'on essaye de toucher tous les sens, c'est sensoriellement très riche, en fait, et puis on veut apporter de l'émotion. Donc, je vais prendre un exemple qui est notre dernière attraction, Toutatis. Donc, au niveau de l'histoire, ça se passe dans la forêt des Carnutes. Bien entendu, on est en 50 avant Jésus-Christ. Et donc on doit respecter cet univers-là. Et donc vous avez toute une architecture et des décors qui font que vous êtes dans cette forêt des carnutes. Vous allez retrouver bien entendu des menhirs, vous allez retrouver des lieux. La gare n'est plus une gare d'attraction. C'est un tumulus avec des rochers et de la pelouse. Vous allez rentrer à l'intérieur de ce lieu. Ensuite, dans l'histoire, Donc vous avez une entrée où vous entrez dans cette zone. Et ça, c'est important pour les attractions d'avoir l'histoire qui commence dans la file d'attente jusqu'à la sortie. Donc dans la file d'attente, vous avez déjà des clins d'œil. L'histoire, c'est que vous allez passer le rite du courage. Cette attraction est à forte sensation. Et donc vous allez évoluer dans la file d'attente. On va vous présenter les différents rites. Tout ça, ça se fait avec du son. Il y a une chose qu'on ne connaît pas forcément, mais vous avez des musiques et des sons qui sont différents. Quand vous êtes dans la zone, quand vous êtes dans la file d'attente, quand vous êtes dans la gare et quand vous êtes dans l'attraction. Quand vous êtes dans la zone, c'est une musique celtique, sympathique. On entend les oiseaux voler et on voit les très beaux décors. C'est très soft en fait. Vous êtes dans la file d'attente, il commence à y avoir un petit peu plus de rythme dans le son. On commence à entendre des percussions et ça doit créer chez vous. Je commence un peu à avoir peur parce que la musique m'accompagne. Puis dans la gare, là c'est du symphonique, et donc vous entendez des sons où vous dites, ah ouais là il va falloir que je monte dans ce train, et au moment du départ, là vous avez un son très fort qui vous lance, puisque c'est un lancement magnétique, donc on ne va pas parler de technique aujourd'hui, mais vous allez passer de 0 à 110 km heure, avec une flèche verticale de 50 mètres de haut, et là vous avez des sensations fortes, et là vous avez... accompli le rite du courage. Quand vous sortez, vous avez le petit clin d'œil qui fait que vous êtes un Gaulois courageux, en fait. Et vous avez réussi cette épreuve. Donc, toute cette histoire, c'est une question de sensation, d'émotion. Et j'avoue que tout à Tiss, qui est vraiment une attraction exceptionnelle, quand vous sortez, vous vous dites, j'ai envie de la refaire en plus. Donc, on est content du résultat. Parce qu'il y a le storytelling, il y a l'émotion, il y a les sensations fortes et surtout, il y a le plaisir. Que vous soyez en famille ou en famille, on est venu s'amuser dans ce monde des Gaulois.
- Mirabelle
On est des Gauloises courageuses avec Pauline. On l'a fait quelques fois le tout à tisse.
- Pauline
D'ailleurs, toi, juste en aparté, tu fais souvent les attractions ? Tu viens faire des tours de temps en temps ?
- Guy Vassel
J'ai de la chance parce que je suis toujours un enfant de 10 ans. Donc oui, je fais toutes les attractions, bien entendu. Évidemment, nous, on en teste beaucoup puisqu'on les choisit, mais je les refais tous les ans. Et puis, bien sûr, je les refais aussi en famille, en famille. Mais c'est important aussi parce que comme un spectacle vivant, une attraction, elle évolue aussi. Et donc, il faut s'assurer que tous ces effets spéciaux et tous ces effets qu'on a mis fonctionnent toujours. Donc, en termes de maintenance, c'est toujours assez compliqué d'avoir la même qualité en année 5 et en année 10 que lors de la première année. Donc oui, on refait les attractions et on aime ça aussi. Un autre point, parce que là j'ai pris l'exemple de Toutatis, donc on est vraiment sur les sensations fortes, mais il y a un des éléments forts chez Astérix, c'est l'humour. Et donc vous connaissez l'autre attraction à sensations fortes qui est Osiris en Égypte, mais là quand vous êtes dans la file d'attente, les gags ont été faits par Laurent Gérard. Une écriture qui peut être très moderne en fait. Et même si on est en Égypte, vous avez des blagues que vous retrouvez dans la file d'attente, mais qui ont été faites... par un auteur de renom. Quand vous êtes sur notre toute dernière attraction, la tour de Numérobis, on s'est inspiré de la BD en Égypte avec Cléopâtre, mais on y a mis la touche de Djamel aussi. Il était notre parrain parce que dans le film, Djamel, c'est Numérobis. Et quand il est venu l'inaugurer, et lui, il était très content de l'inaugurer, il a tout simplement parlé de la tour de moi-même.
- Pauline
Oui, d'accord. Le mec n'est toujours pas sorti de son personnage.
- Guy Vassel
Exactement.
- Pauline
Trop bien ça. Effectivement, ça permet de rendre l'expérience immersive sur tous les points de contact. Tu parlais des attractions, on aurait pu aussi évoquer le banquet des Gaulois quand on parle de tous les sens, le sens du goût par exemple, et aussi par exemple de l'hébergement. Tu m'en avais parlé lorsqu'on séjourne au parc. Dans l'un des trois hôtels, on est… On n'est pas encore rentré dans le parc, on est déjà immergé, on a déjà débarqué dans le village des Gaulois. Et je pense surtout au Quai de Lutèce, qui est une destination en elle-même, qui a été pensée avec plein de détails, qui font de ce lieu une attraction à part entière et qui a reçu, je crois, le meilleur prix du meilleur hôtel à thème au monde en 2000 ans.
- Guy Vassel
Absolument. Et là, c'est vrai que c'est notre troisième hôtel et on a voulu qu'il soit encore plus immersif. Ah oui,
- Pauline
il est particulièrement immersif, celui-ci, c'est vrai.
- Guy Vassel
Donc nous avons travaillé avec un scénographe de renom qui s'appelle Thierry Rétif. Et effectivement, il y a des centaines et des milliers de détails dans cet hôtel qui font que quand vous passez la porte majestueuse et que vous arrivez au bord de la scène, vous êtes en 50 avant Jésus-Christ. C'est vrai que sur cet hôtel, on a eu la chance. C'est-à-dire que quand on fait nos dessins, Beru Derzo était encore présent. Et donc on lui a présenté les dessins de Lutèce. et donc on a eu carrément les commentaires de l'auteur de la bande dessinée. Et donc ça, ça rajoute à la fois à l'émotion, mais aussi à l'immersion, puisque les détails sont là, en fait. Et ensuite, dans l'expérience hôtelière, il faut que vous soyez en 50 avant Jésus-Christ. Donc il faut qu'il y ait quand même cet aspect rustique de l'huitesse, même si vous avez quand même besoin du confort et de l'électricité et de l'eau.
- Pauline
On dort bien sous de la paille non plus, quand même.
- Guy Vassel
Voilà. Et puis de... De l'autre côté, on ajoute l'expérience culinaire. Dans la restauration, les assiettes, les verres, le mobilier, tout ça doit être proche de la réalité des Gaulois. Effectivement, tu as parlé du banquet gaulois. Là, c'est une immersion totale. On va boire dans une corne, et puis les personnages sont avec nous, et on sait qu'il y a du sanglier à la broche, et on est vraiment immergé. L'expérience restauration est aussi importante. Et on essaye de prolonger jusqu'aux boutiques, dans les décors des boutiques, et même dans les produits et le merchandising. C'est aussi encore une partie de l'expérience. Donc, c'est beaucoup plus large que simplement attraction et spectre.
- Pauline
Et d'ailleurs, là, on parle beaucoup de toute l'expérience plutôt in situ, donc sur site. Moi, j'aimerais bien qu'on aborde aussi la partie digitale, qui est clairement primordiale. On avait évoqué avec Sophie Ferrage l'application mobile, le site web sur lequel réserver ses billets d'entrée. Dans l'épisode sur les outils fonctionnels, est-ce que tu pourrais nous dire comment les outils digitaux prolongent l'expérience immersive des visiteurs avec ce fameux avant, pendant et après leur venue ?
- Guy Vassel
Oui, bien sûr. Alors, c'est vrai que c'est plus difficile avant, quand vous êtes sur votre réservation. Néanmoins, on essaye sur notre site web d'avoir un look and feel. et d'avoir une ambiance qui est déjà l'ambiance des Gaulois. Donc effectivement, on va vous passer de la vidéo, on va essayer d'utiliser les personnages. Et donc, ce sont les personnages qui vous aident à faire votre réservation sur la partie web. Une fois que vous avez réservé, l'élément principal dans un parc d'attractions, c'est votre appli. Et là, pour le coup, l'appli, c'est vraiment un peu le pendant et l'expérience qui va vous permettre à la fois de... profiter du parc, parce que vous avez tous les services nécessaires, comment je géolocalise ma voiture sur le parking, ou les temps d'attente des attractions, ou comment je réserve mon restaurant en click and collect, voilà, donc tous les services pratiques, mais on essaye d'ajouter des éléments immersifs, donc ça peut être des jeux, vous êtes sur un moment d'attente, vous avez des petits jeux digitaux. où vous avez la chasse aux bénirs, la chasse aux sangliers, ce genre de choses. On a également réalisé des jeux pour les enfants sur Roblox. Encore une fois, sur Tatis, on a recréé l'attraction sur Roblox et vous pouvez jouer dans la zone de l'attraction sous Tatis. Donc c'est vrai qu'aujourd'hui, on a digitalisé beaucoup de choses, mais notre force quand même, c'est d'être à la fois dans le réel et dans le virtuel. Pouvoir passer du virtuel au réel, parce que les sensations dans les attractions, celles-là, elles sont réelles. Les sensations sur l'appli... C'est plutôt une expérience digitale qui vous permet d'aller à l'expérience physique. C'est vrai que je vais vous citer une autre licence qui s'appelle Virtual Room et qui a fait une expérience virtuelle Astérix avec des casques de réalité augmentée. Donc vous êtes avec votre casque virtuel, vous êtes plusieurs et vous allez partager une expérience dans le monde des Gaulois. Vous allez passer d'une salle à une salle. et vous allez suivre une histoire virtuelle et pendant 45 minutes, vous allez être immergé comme si vous étiez dans un dessin animé. Donc, c'est vrai qu'on arrive à faire énormément de choses virtuelles. Nous, on a également fait un cinéma 4D avec plein d'effets spéciaux qui s'appelle Attention Ménire où là, vous avez en 10 minutes tout le meilleur d'Astérix avec des sièges qui bougent, avec du vent, avec des odeurs. On va vous asperger, on va vraiment utiliser tous les sens. Et donc, toute cette synchronisation fait que l'expérience est vraiment réelle. Donc, on peut avoir l'expérience virtuelle, mais j'avoue que je préfère quand même l'expérience réelle.
- Mirabelle
C'est clair qu'expérimenter ça de manière physique et dans la vie réelle, ça a un autre, personnellement, je trouve, un autre impact sur les émotions qu'on vit. On rentre dans un rôle aussi, comme tu disais, attracteur aussi de notre voyage à travers la Gaule, la Grèce antique, l'Égypte, et au travers des personnages d'Astérix. On se rapproche de la fin de ce podcast, mais quand même, on a encore deux questions pour toi, Guy. La première, on aimerait savoir justement si on prend un peu plus de recul. À ton avis, pourquoi la thématisation et l'immersion sont vraiment devenues des leviers clés pour les parcs d'attraction et peut-être on peut dire aussi plus largement pour les acteurs ? de la culture et du loisir ?
- Guy Vassel
Je pense que les gens recherchent ce type d'immersion. En fait, on va revenir à la discussion de l'introduction. C'est que c'est beaucoup plus fort quand vous êtes immergé, qu'il y a une timatisation. L'expérience est plus forte que quand vous allez faire juste un tour de manège, tout simplement. Et on le voit beaucoup aujourd'hui dans les musées, notamment. Vous voyez bien toutes les mises en scène. Je vais parler de musées de la Compagnie des Alpes, comme le musée Grévin. qui a énormément évolué, où là vous avez une expérience, où vous vous retrouvez sur le siège de The Voice, où vous vous retrouvez dans l'aventure de Koh Lanta. Et donc il y a toute une histoire qui est créée. Et donc ils ont dépassé de très loin uniquement voir un musée de cire et voir les célébrités que j'aime. En fait maintenant c'est un vrai parcours immersif et donc on devient vraiment acteur plutôt que spectateur. Et on peut prendre d'autres exemples. J'ai visité les caves du colonel Rolltanguy dans Paris, en face des catacombes. Alors bien sûr qu'on est en réalité virtuelle.
- Pauline
Mais en fait, vous avez l'impression d'être pendant la guerre mondiale. Vous êtes à l'intérieur d'un centre de commandement, en fait. Donc, ça va beaucoup plus loin que juste faire un musée d'histoire et de découvrir ça. Et on voit que les musées, les parcs qui ont développé ce genre de choses sont plus attirants. Et on y revient parce qu'on sait qu'il y a de nouvelles expériences qui vont arriver. Si vous allez à Villers-Cotterêts. dans la cité de la langue française et de la littérature. Au début, vous pouvez vous dire que c'est un sujet un peu sérieux. C'est beaucoup plus qu'un livre, en fait. Vous avez des expériences sonores avec des voix, des expériences visuelles avec le cinéma. Et donc, vous allez ressentir l'émotion de la langue française. Donc, ce genre de choses, c'est quand même très intéressant. Et je pense que les parcs d'attraction ont apporté leur pierre à ça. Et donc, il faut remercier Walt Disney qui avait innové. Mais maintenant, vous allez voir Spirou, vous allez voir Europa Park. Tout le monde a vraiment développé l'ADN des marques de manière à ce qu'on puisse se rapprocher et être complètement dans l'immersion de ces marques.
- Mirabelle
Pour revenir aussi à ce qu'on s'est dit dans l'intro, il ne suffit pas de créer une mascotte et d'y mettre quelqu'un à l'intérieur. Il y a vraiment tout un récit. des interactions, etc., l'accueil, tout ce qui est immerge dans l'expérience sur place, qui fait que ça devient des leviers clés pour vraiment vivre une expérience pleinement et pas seulement rencontrer un personnage. Évidemment qu'on a des âmes d'enfants et que ça reste toujours impressionnant d'avoir ces... Moi, je me souviens du banquet, je suis toujours un petit peu intimidée par ces grands personnages qui arrivent. au milieu des banquiers, là, comme ça, je reste un peu intimidée par leur approche, etc. Tu vois, il y a un truc, un sentiment, une petite émotion qui fait que, bon, c'est un personnage, quoi. Tu vois,
- Pauline
ça... C'est l'âme d'enfant, c'est très important, parce que si vous vous mettez à la place d'un enfant de 5 ans, c'est pas une mascotte, c'est Obélix. Et ça, c'est important, à la fois de faire de la qualité sur la mascotte, et d'avoir un jeu d'acteur qui fait que vous êtes complètement dans ce monde-là. Je vais peut-être être un peu... peu difficile, mais ce n'est pas une mascotte de supermarché auquel vous ne croyez pas, en fait. Et donc, c'est important. Le Père Noël, c'est le Père Noël. Alors, c'est vrai que nous, on joue un peu parce qu'on a un Père Noël gaulois, mais quand vous le voyez, c'est le Père Noël. Et donc, je pense que c'est important de toujours croire au Père Noël.
- Mirabelle
C'est joliment dit, ça. Pour terminer cet épisode, on aimerait bien conclure sur quelque chose qui ouvre vers les innovations. du parc Astérix en l'occurrence, et l'enjeu qu'il y a de rester fidèle à l'ADN d'une marque historique comme Astérix. Comment vous faites pour tenter de toujours moderniser, de respecter l'univers d'origine ?
- Pauline
C'est vrai que c'est compliqué parce qu'Astérix a 65 ans, donc effectivement on pourrait imaginer que c'est un vieux monsieur, mais pas du tout en fait. C'est comment rester moderne ? Et donc là, du côté des éditions, ils ont pris un risque qui est très réussi, qui est d'avoir de nouveaux auteurs. Parce que tout vient de l'écriture. Et c'est vrai que quand on voit les dernières bandes dessinées, avec Fab Caro, il y a un style où on se rapproche du génie de Goscinny et qu'on rade à le même coup de crayon que l'erzo. Donc il a su respecter cet ADN. Mais dans la bande dessinée, c'est très moderne. Donc la prochaine qui sera Astérix en Lusitanie, effectivement, on va retrouver tous les voyages d'Astérix comme vous l'aviez dans Astérix en Hispanie. ou comme vous l'aviez dans Astérix en Corse. Et donc, cette ADN, cette base, il faut qu'elle soit là. Et ensuite, quand vous allez voir Netflix et Ausha, c'est hyper moderne. Et donc, il y a ces anachronismes qui sont toujours là. Et donc, pour nous, dans les parcs d'attraction et au parc Astérix, le plus important, c'est de respecter cette ADN de marque historique tout en étant dans l'air du temps. Donc, c'est vrai que... Aujourd'hui, on a aussi dans notre création des réflexions sur est-ce que ça, c'est Instagramable ou est-ce que ça, ça va faire un bon sujet TikTok et comment on évolue sur le futur. Aujourd'hui, on travaille sur nos prochaines attractions. Il faut 4 à 5 ans pour préparer une attraction. Bien entendu, on veut avoir des attractions modernes, bluffantes, avec de la technologie, mais ça doit respecter l'ADN. Et le plus important de tout, c'est l'écriture de départ. Et donc, on revient au storytelling de manière à ce que ça corresponde à cet univers d'Astérix. Et puis, qu'il y ait de l'humour et que ça vous fasse marrer, en fait, tout simplement. Tout à fait.
- Mirabelle
Titeur 360.
- Guy Vassel
Les coulisses de l'émotion. Et d'ailleurs, j'ai une petite question.
- Mirabelle
Allez, encore une question, Mirabelle, et après, on y va.
- Guy Vassel
Pour nommer GoodUrix, Cetautomatics, comment vous choisissez ces noms ?
- Pauline
Alors ça, j'avoue qu'on s'amuse beaucoup. On fait des brainstormings où on va mettre les gens les plus créatifs de l'entreprise, de tous univers, et ça c'est important, on mélange tous les univers. Donc on va prendre quelqu'un du revenu, quelqu'un des opérations, quelqu'un évidemment du spectacle, du marketing, et puis on va faire des séances de brainstorming. Et on s'aperçoit aussi que les noms d'attractions, Je vais vous faire une confidence sur la dernière qui va ouvrir. Bien entendu, il y a plein de noms qui sortent. Parce que cet automatique, c'est le forgeron du village. Et donc lui, il va forger des enclumes et des glaives, en fait. Et nous, l'histoire, c'est qu'il en a un petit peu marre de faire que ça. Et donc, il développe son business. Et il crée des roues, puis il va créer des chars. Et après, il lui faut une piste d'essai pour ses chars, en fait. Et donc, c'est vrai qu'au début, on a cherché, on était dans la Formule 1, dans les voitures. Il y a eu du pot catalytics, il y a eu des choses comme ça. On est chez les Gaulois, donc c'est plutôt en X. Et puis après, on s'aperçoit qu'en fin de compte, ce qui est le plus fort, c'est le personnage. Et donc, cet Automatix, bien sûr qu'on va raconter son histoire, mais cet Automatix, c'est quand même aussi quelque chose comme une voiture Automatix, en fait. Et donc, on est arrivé au plus simple. Tout comme Toutatis. Toutatis, c'était une évidence. Le nom de code de l'attraction est resté le nom de l'attraction. Mais après, il y en a d'autres où on change complètement parce qu'il faut aussi expliquer ce que c'est. Quand vous êtes chez Tonnerre de Zeus, le tonnerre, vous savez que ça va frapper. La montagne russe en bois, ça se coud. Donc d'avoir un dieu comme Zeus et des éclairs, tout de suite, c'est représentatif. On a un petit peu joué, puisque quand on l'a refait, on a fait Tonnerre 2. Zeus. C'est intéressant de jouer avec les noms et ça peut prendre beaucoup de temps. Parfois, on met des années avant de le trouver et puis d'autres fois, ça arrive directement. On a déjà les noms de l'année prochaine, mais on n'a pas encore ceux dans deux ans ou dans trois ans. On est en train d'y travailler et on s'inspire beaucoup de la BD aussi. Dans la BD, il y a énormément de choses. Donc, on essaye d'être très présent dans... dans la recherche aussi.
- Mirabelle
Alors merci Guy pour ce voyage dans les coulisses de l'émotion.
- Pauline
C'était un plaisir.
- Guy Vassel
Merci Guy.
- Mirabelle
Ce qu'on retient, c'est que l'immersion ne tient pas qu'à des décors ou des personnages, c'est une intention, pensée dans les moindres détails, portée par une vision forte et fidèle à une œuvre culte pour le parc Astérix. Pour les pros du loisir et de la culture qui nous écoutent, on retient trois clés. Le sens du détail, la cohérence narrative et la capacité à innover sans trahir son ADN. Et je rajouterais une quatrième, c'est la passion du métier quand même et de l'industrie. Encore un grand merci, Lili, pour le partage de ton expertise et de ta vision sur l'importance du rôle des personnages dans l'immersion des visiteurs et tout simplement la thématisation et le prolongement de l'expérience hors des murs. Merci à toi.
- Pauline
Merci. Avec plaisir, à bientôt chez les Gaulois.
- Mirabelle
Oui, à bientôt.
- Guy Vassel
Et voilà, cet épisode touche à sa fin. Un immense merci à Guy Vasselle du Parc Astérix pour son partage d'expérience et à Tribussecos Production pour l'ambiance sonore de notre podcast. Visiteurs 360, c'est un mardi sur deux sur la plateforme d'écoute de votre choix. Si cet épisode vous a inspiré, laissez-nous des étoiles, des commentaires et surtout, parlez-en autour de vous. Et pour ne rien manquer des tendances et nouveautés, abonnez-vous à notre newsletter Entre les Lignes. On se retrouve très bientôt pour explorer de nouvelles histoires et plonger dans l'univers captivant des émotions de nos visiteurs. À bientôt !