- Speaker #0
Bonjour, vous êtes en train d'écouter l'épisode 59 de Vivant, nos lendemains, avec Cyril Merlet. Vivant, c'est le premier podcast dédié aux professionnels du funérail. Chaque semaine, je partage avec vous des conversations singulières et inspirantes qui éclairent vos pratiques, éveillent votre conscience et vos connaissances. Avec mes invités, vous découvrirez que parler de la mort et de votre vocation, c'est avant tout parler de la vie. Je suis Teddy Brodley, créateur de Tranquillité.fr, et je vous souhaite la bienvenue dans ce podcast Bibon. Bonjour Cyril, je suis ravi de t'avoir dans Vivant, dans ce podcast. Comment tu vas en cette belle matinée ?
- Speaker #1
Eh bien écoute, ça va super bien. Je suis très content d'être avec toi ce matin et de répondre présent à cette invitation que tu m'as faite il y a plusieurs semaines.
- Speaker #0
Bah écoute, ravi. Alors je dis belle matinée parce qu'en fait il fait plutôt beau. Enfin je ne sais pas chez toi d'ailleurs si c'est le cas, mais ici du côté de Dijon il fait chouettement beau. Donc tant mieux. Est-ce qu'en quelques mots, tu peux te présenter Cyril pour commencer ?
- Speaker #1
Bien sûr. Alors moi, je m'appelle Cyril Merlet, j'ai 32 ans et j'habite une petite commune de Vendée qui s'appelle Saint-Malo-du-Bois, où j'habite avec ma femme et notre petite tribu. Et je suis également le fondateur de Noland Demain.
- Speaker #0
La petite tribu, il y a combien d'enfants ? Il y a beaucoup ?
- Speaker #1
Il y a bientôt 4.
- Speaker #0
Il paraît qu'à partir de 3, ça fait un truc. Et après, il paraît qu'en fait, tu peux en faire 52 et tu ne vois pas la différence. Je ne suis pas persuadé, moi, perso.
- Speaker #1
Oui, non, je ne pense pas non plus. Je ne partage pas cette épreuve. On sent bien quand même quand il y a un nouveau dans la maison.
- Speaker #0
Bon, c'est cool, c'est cool, c'est cool. Moi, ce qui m'a interpellé, si tu veux, quand j'ai... quand je t'ai découvert. Alors, je t'ai découvert quand tu as commencé à poster un peu sur les réseaux, à poster un petit peu sur LinkedIn. Ce qui m'a tout de suite marqué, il y a une espèce de... Tu me dis si je me trompe, mais moi, j'ai senti chez toi une grande simplicité dans ce que tu souhaitais faire pour, je ne sais pas, de la symbolique, du rituel, des choses comme ça. Et le nom, nos lendemains, je trouve ça tellement... Très simple, efficace et universel que ça m'a beaucoup marqué. C'est quoi ton parcours ? Comment t'en es venu à cette idée, à cette volonté, à ce que tu fais aujourd'hui ? Et puis tu nous expliqueras bien sûr ce que tu fais, qu'on comprenne bien ce que c'est.
- Speaker #1
Mon parcours est très singulier, puisque à la base j'ai une formation d'architecte. J'ai exercé pendant six ans en agence. assez classique je dirais sur des projets vraiment de différentes envergures, que ce soit du petit projet pour des maisons de particuliers ou des plus gros projets d'usines ou de projets industriels. Et en fait, j'ai très vite choisi cette voie du métier d'archi puisque j'avais vraiment une appétence pour les sujets sociétaux. et le fait de servir vraiment une problématique à la fois sociale et humaine. Et donc c'est vraiment cet univers-là qui m'a beaucoup plu dans l'approche de l'architecture en fait. Et puis d'être dans un univers créatif, c'était aussi pour moi très important. Et donc c'est pour ça que j'ai fait ce choix-là très rapidement de me diriger vers ces études. Mais j'ai aussi très vite senti que ça n'allait pas être le métier que j'allais faire toute ma vie. ou en tout cas pas sous la forme de l'architecte tel qu'on peut le percevoir de manière vraiment classique. Et d'ailleurs, dans mes choix de sujets d'études, il y avait toujours une dimension sociale qui était très importante. Et donc ça, c'est quelque chose que j'ai souhaité conserver.
- Speaker #0
Tu sais d'où ça devient la fibre sociale et humaine comme tu en parles ?
- Speaker #1
Je pense que c'est vraiment quelque chose qui est en moi. J'ai vraiment cette envie et ce besoin d'être au contact de l'humain, de l'autre, du vivant. Et donc c'est ça qui me donne envie vraiment à chaque fois d'être dans une réponse plutôt simple, mais vraiment être dans l'authenticité, dans le partage en fait.
- Speaker #0
Comment tu passes d'architecte à...
- Speaker #1
Créateur d'hommage. Encore autre.
- Speaker #0
J'en sais rien. Ou peut-être autre chose avant. Je ne sais pas comment ça s'est passé.
- Speaker #1
Alors, il n'y a pas eu autre chose. Ça s'est fait de manière assez progressive. Mais petit à petit, je me suis aperçu que la pratique du métier d'archi ne me correspondait pas. Et donc, j'ai choisi de me questionner sur qu'est-ce que je voulais vraiment faire dans mon quotidien. Je n'avais pas envie que le Cyril qui... qui allait travailler le matin soit différent de celui qui était à la maison le soir. Et donc, j'ai pris le temps de me questionner sur ce que j'aimais vraiment. Je me suis fait accompagner. Et en fait, il en est ressorti l'aspect artistique et en même temps l'aspect des métiers de conseil. Donc, je continuais mon métier d'archi et j'avais en tête... me dire que j'avais peut-être tout un champ de métiers qui était possible dans l'accompagnement et dans l'univers artistique. Et en même temps, il y a eu la traversée d'un deuil périnatal qui a aussi contribué à ouvrir le champ des possibles sur ce que je pouvais apporter au monde aujourd'hui. Cette épreuve de vie a fait que je me suis questionné, je me suis rapproché de cette question-là qui était au fond de moi depuis très longtemps, mais que je n'avais jamais osé explorer. J'ai d'abord parcouru beaucoup les cimetières, à la rencontre de conservateurs de cimetières, de personnes qui s'occupaient de ces lieux-là, parce que c'est vraiment des lieux que j'aime beaucoup parcourir. Et donc dans l'échange de fil en aiguille, j'ai découvert qu'il y avait des choses plutôt innovantes qui existaient dans le domaine du funéraire, typiquement les coopératives funéraires. Donc je me suis rapproché de rencontre en rencontre de cet univers-là et ça m'a beaucoup plu en fait. Donc ce qui m'a permis moi de... de rentrer plus dans l'action disons fin 2021 puisque j'ai intégré l'association des deuils et des hommes de la roche sur yon qui porte qui portait le projet de coopérative et donc c'est c'est dans ces échanges là avec des personnes qui côtoyait l'univers de la mort et du deuil où je me suis aperçu qu'en fait moi ça réanimer des questionnements que j'avais depuis tout petit Et donc, je me suis dit, peut-être que moi aussi, je peux contribuer à offrir quelque chose pour les personnes qui en ont besoin et qui traversent une épreuve de vie difficile.
- Speaker #0
Quand tu dis que ça a réactivé des questions qui étaient là en toi depuis tout petit, je suis indiscret si je te demande quel genre de questions ?
- Speaker #1
Non, c'est des questions assez simples qui sont... qu'est-ce qui se passe après la mort ? Qu'est-ce qui fait qu'il y a des personnes qui vivent, puis ensuite qui meurent ? Qu'est-ce qu'on ressent quand il y a cette séparation ? C'est vraiment une question sur la finitude des choses au sens très large, qui a toujours été un questionnement. Et puis je pense que ça fait partie aussi d'une espèce de quête de sens sur sa propre vie. Et donc, je l'avais mis de côté parce que c'est des choses dont on ne parle pas forcément. Dans mon univers familial, les gens n'étaient pas forcément très ouverts à en parler. Donc, je l'avais mis de côté. Mais quand j'ai senti que je pouvais aller, je me suis vite dit qu'il faut y aller et puis arrêter. Enfin voilà, y aller vraiment.
- Speaker #0
Avant, quand tu as rencontré toutes ces personnes-là qui étaient en lien, on va dire, plus avec la mort, en tout cas l'univers du funéraire, tu avais une image de ces gens-là avant ? ou pas ? Tu as vu une idée ? Tu as dit tout à l'heure, tu as parlé du métier d'archi en disant je ne pense pas être l'archi comme on peut l'imaginer Est-ce que toi, tu imaginais les gens qui bossent dans le funéraire, ces gens-là, à quoi ils pouvaient ressembler ? Tu t'étais déjà questionné sur ça. Avant d'y aller, tu t'es dit comment ils vont être ?
- Speaker #1
Sur l'aspect vraiment personnel d'entreprise de pompes funèbres, sur... J'avais déjà une représentation puisque j'ai été confronté plusieurs fois à des décès dans mon entourage. Donc, côtoyer un funérarium, un salon funéraire, pour moi, c'était quelque chose de connu, même si ça restait un univers qui restait un peu mystique pour moi et dont, justement, je n'avais pas vraiment envie d'aller creuser vraiment l'essence. Donc, j'avais, oui, une représentation. Mais après, quand j'ai été rencontrer les personnes, que ce soit dans les cimetières ou dans les entreprises de pompes funèbres, je n'avais vraiment pas d'a priori. J'y allais vraiment avant tout pour rencontrer les humains qui œuvraient dans ces métiers-là.
- Speaker #0
Et tu as découvert qui ? Alors, ils sont comment les gens qui bossent dans les pompes funèbres ? Dis-nous tout.
- Speaker #1
Moi,
- Speaker #0
je les connais, mais c'est plus pour les auditeurs.
- Speaker #1
Moi, j'ai toujours rencontré vraiment des personnes qui sont... dans ce besoin aussi je pense de servir l'autre et d'être dans une aide très authentique finalement et d'être dans un, oui dans une réponse simple, d'aider ce passage là qui en fait fait partie de la vie et donc à un moment donné si personne ne le fait, bah comment on fait quoi donc... Je pense qu'il y a des gens qui sont prédestinés vraiment à servir ce passage-là. Après, chacun le fait à sa manière, mais vraiment à chaque fois, même si parfois il y a des carapaces, on sent vraiment qu'au-dessous, l'idée, c'est d'accompagner les vivants aussi et en même temps les défunts.
- Speaker #0
Et donc du coup, toi maintenant, t'accompagnes. Tu t'es défini tout à l'heure, ça a sorti le mot créateur d'hommage. Oui. Alors du coup, nos lendemains, c'est quoi ? Et qu'est-ce que tu fais ?
- Speaker #1
Nos lendemains, le résumé en une seule phrase, c'est très difficile.
- Speaker #0
C'est pas en une seule phrase, t'as vu, je t'ai pas dit en une seule phrase, prends le temps que tu veux.
- Speaker #1
Mais oui, nos lendemains, en fait, c'est né, je vais revenir un peu sur l'histoire et la genèse peut-être de nos lendemains. C'est avant tout vraiment, l'idée c'est d'allier vraiment deux compétences que j'avais, celle d'écouter les autres et en même temps de créer un univers artistique. Et avec cette envie de répondre aux besoins des personnes endeuillées, d'adoucir les moments vécus, ce passage-là de la mort. Et donc j'ai choisi de prendre la notion de deuil au sens très large du terme et d'accompagner vraiment les différents temps et les différents moments où on peut se retrouver justement à se séparer de quelqu'un ou de quelque chose. Et donc aujourd'hui, moi dans ma pratique du métier de créateur d'hommage et dans mon activité de lendemain, Dans une partie, j'accompagne les obsèques. Je suis maître de cérémonie et j'ai la formation de conseiller funéraire, ce qui me permet de célébrer les cérémonies civiles d'obsèques. Là, je fais vraiment le travail de préparation et de célébration. Et en même temps, j'ai fait le choix de décliner, en tout cas d'offrir aussi la possibilité de proposer des cérémonies pour l'après. Que ce soit des temps d'hommage, des cérémonies souvenirs, des célébrations de vie, que ce soit pour les particuliers ou les professionnels, l'idée est vraiment de proposer à chaque fois des espaces-temps pour célébrer le passé sous toutes ses formes. Après, sur l'aspect accompagner les obsèques, je crée aussi des objets pour le deuil et le recueillement. qui sont à chaque fois des œuvres uniques, qui s'adressent à une histoire de vie, à l'histoire d'un défunt. Et là, c'est des personnes qui me sollicitent, puisqu'elles ont envie de... d'ancrer dans la matière un souvenir, un morceau, un fragment de leur histoire dans un objet. Et en fait, c'est cette dimension artisanale que je développe avec des créations d'objets. Je le développe également à plus grande échelle en proposant des supports à des échelles plus grandes. qui sont des œuvres là qui sont à destination plutôt du collectif, qui peuvent me servir dans les cérémonies également, mais qui sont des supports pour réaliser des gestes d'hommage, des gestes collectifs dans différents cadres, en fonction du récit qui est à célébrer ou à honorer. Et donc ça, c'est vraiment mes compétences d'architecte. que je transpose dans ma pratique d'accompagnement du deuil et des familles, puisque ma volonté, c'est de recréer à chaque fois des espaces, des temps, avec toujours des supports symboliques, mais aussi des supports artistiques qui proposent quelque chose de plutôt beau, ou en tout cas d'agréable à regarder, parce que je pense que ça contribue. aussi au bien-être et au fait d'adoucir ces moments qui sont parfois douloureux, mais qui sont parfois aussi joyeux.
- Speaker #0
Tu aurais des exemples d'objets ? Alors bon, ça peut être difficile parce que tu dis que les créations sont uniques, donc ça veut dire qu'à chaque fois, tu prends le temps d'échanger avec la famille pour connaître un peu l'histoire du défunt, etc. Et à partir de là, germe des idées et tu les projettes dans la matière, comme tu l'as dit. Tu aurais deux ou trois exemples ? de symboles, de créations que tu as faites ?
- Speaker #1
Alors souvent, je travaille des thématiques et des symboles qui sont plutôt universels, comme l'arbre, l'envol. C'est des sujets, moi, qui me parlent. Donc souvent, je les retranspose dans mon travail. Et après, je n'ai pas de moyens, ou en tout cas de dispositifs artistiques très définis. Mais j'aime beaucoup travailler le bois, j'aime beaucoup travailler tout ce qui est à base de fil également, donc je fais du string art. Je dessine aussi beaucoup, je fais des dessins et des tableaux de vie qui sont une réinterprétation du métier, en tout cas des dessins qu'on peut concevoir en architecture. Ça, je le retranspose aussi en tableau pour les récits. Donc ça peut prendre la forme de tableaux, mais souvent c'est des objets qui sont à base de bois, de matières naturelles, de matières plutôt revalorisées, parce que l'objectif c'est de proposer aussi un objet qui dans son âme même, retranscrit aussi une âme. Et donc l'idée c'est pas de choisir des matériaux hasard, il faut que ce soit des matériaux qui soient... qui fassent à la fois écho à l'histoire de vie, puis en même temps qui répondent aux vrais besoins de la personne. Donc effectivement, souvent, j'accueille la famille. Comme j'accueille la famille pour une cérémonie, j'écoute l'histoire, puis ensuite, on décide ensemble parce que ce n'est pas moi qui dessine quelque chose. Je fais des propositions, et puis en fonction, je laisse voir. Et ce que j'aime beaucoup, c'est laisser une part d'appropriation à un... à la personne et donc souvent c'est des supports qui sont plutôt bruts et qui peuvent être réappropriés ensuite que ce soit dans la manière d'où on va choisir l'endroit où on va le mettre ou alors de continuer à créer en fait l'objet.
- Speaker #0
Pour les personnes qui ne percevraient peut-être pas immédiatement en quoi un objet tu vois peut avoir un un aspect apaisant, tu vois, lorsqu'on vit un deuil. Parce qu'il y a sans doute des gens qui écoutent ce podcast. Je ne sais pas si vous êtes très nombreux d'ailleurs à écouter ce podcast en n'ayant jamais vécu un deuil ou une expérience de vie. À mon avis, je dois vous compter sur le bout des doigts. Mais bonjour à vous quand même, et je vous aime très fort. Mais en attendant, il y a des gens qui ne doivent pas percevoir ça. En quoi tu pourrais m'expliquer, même si j'ai un bout de réponse, tu t'en doutes, mais en quoi tu pourrais m'expliquer la force d'un objet ? dans le côté de ritualiser quelque chose au final et d'arriver à apaiser quoi alors je dirais que
- Speaker #1
L'objet, il est une sorte de miroir de l'histoire. Et donc, il y a l'objet physique, mais il y a aussi toute l'histoire qu'on reconstruit dans la conception de cet objet qui est super importante. Et souvent, les personnes viennent me voir pour créer un objet, mais avant tout, c'est le temps qu'on passe ensemble. à échanger sur ce qui pourrait être retranscrit et gardé, qui joue aussi beaucoup sur l'apaisement quand l'émotion est encore très vive. Et après, dans la symbolisation et dans ce qu'offre la matière de l'objet, je pense qu'il y a une force qui est incroyable, c'est que ça synthétise des éléments symboliques. Et donc, ça permet d'ouvrir et en tout cas d'avoir une lecture nouvelle de l'histoire, du récit, des souvenirs, qui parfois est douloureuse. Et quand on fait ce pas un peu de côté et de le regarder d'une manière plus positive, de l'ancrer dans quelque chose de beau, eh bien, on a tout de suite une nouvelle lecture. Et du coup... une nouvelle relation qui se crée à cet invisible-là qu'on a envie de soit garder, soit raconter, soit transmettre, puisqu'à chaque fois, il y a l'histoire qu'on raconte, et puis aussi l'objectif qu'on se donne, qui est sous-jacent dans cette demande des personnes qui viennent dans cette demande d'avoir un objet.
- Speaker #0
Allez, la question à 1000 euros, c'est quoi pour toi le sens de la vie, pour peu que la vie ait vraiment un sens ?
- Speaker #1
Le sens de la vie, c'est une question qui est hyper large. Le sens de la vie, je crois que c'est de laisser...
- Speaker #0
Pour toi. Comme c'est hyper large, c'est pour toi.
- Speaker #1
Oui, mais le sens de la vie, je crois que c'est vraiment d'œuvrer à offrir aux autres ce qu'on a de plus beau à l'intérieur. C'est-à-dire que... Je crois qu'on est tous prédestinés à avoir chacun nos propres chemins de vie singuliers, faits d'obstacles, de moments plus heureux. Mais pour moi, le sens de la vie, c'est de contribuer à être dans cette communauté qui est super grande de notre espèce humaine. d'aller écouter la petite voix qui est au fond de nous et de contribuer à donner vraiment le meilleur de ce qu'on a à l'intérieur ou en tout cas de ce qu'on pense être bon pour l'autre ou pour les autres. Et du coup, ça permet, je pense, d'avancer dans son propre chemin de vie et du coup d'avoir un vrai sens à la vie.
- Speaker #0
Là, j'imagine tous les auditeurs et auditrices qui, au moment où tu dis ces mots, dans leur tête, ça fait des petits papillons et ça fait Ah ouais, grave, il a raison, mais je pense pareil que lui, mais oui, mais oui, mais oui, mais oui. Parce que je sais que vous êtes vachement nombreux et nombreuses à penser pareil. Donc merci pour ces mots, Cyril, c'est très très chouette. Avant que je passe à la partie Quel bouquin t'aimerais partager ? théâtre et tout ça, est-ce qu'il y a un truc ? franchement, que je n'aurais pas abordé ou qu'on n'aurait pas abordé, qui te tiendrait à cœur qu'on discute ensemble un sujet ?
- Speaker #1
Je dirais que, oui, peut-être le sens de ce podcast vivant. Je me dis que toi, à ta manière, je pense que là, tu œuvres et tu donnes du sens à toutes ces trajectoires et tous ces profils différents que tu rencontres. Tu mets en lumière des récits et ça, je pense que ça contribue à effectivement faire germer peut-être des graines dans d'autres. Donc, est-ce que tu as des retours parfois ?
- Speaker #0
Ah ouais, ça, je peux dire là-dessus. C'est marrant. Ouais, t'as raison. De toute façon, je vais leur dire parce que ça fait longtemps que je ne l'ai pas dit. Parce qu'en fait, dans la première saison de Vivant, je rappelais beaucoup pourquoi ce podcast. Et c'est vrai que ça fait un moment que je n'ai pas dit pourquoi ce podcast-là. Et donc, c'est vraiment un podcast où l'idée, c'est de parler de la mort indirectement pour parler de la vie. La question du sens de la vie, c'est une question qui me fascinait depuis que j'étais gosse. Maintenant, j'ai mes réponses, donc globalement, je vais mieux. Mais voilà. Et effectivement, je suis assez d'accord avec ce que tu dis. Le but du jeu, c'est d'ouvrir un peu le champ des possibles sur ces métiers-là, qui sont méconnus, qui sont mystérieux, d'essayer de démocratiser un peu le truc, comme une certaine Sarah Dumont voudrait le faire avec Happy End, d'ailleurs, Sarah, je t'embrasse, par exemple, et puis plein d'autres. Parce qu'au début, quand tu ne connais pas, c'est très mystérieux, c'est très mystique. Et puis quand tu mets un pied dedans, puis un deuxième et que tu avances, tu te rends compte qu'il y a des dizaines, des centaines d'initiatives, de personnes qui se mobilisent, qui portent, qui essayent de faire avancer un petit peu le rapport à l'humain, le rapport à la mort, le rapport à la vie, du coup, de donner plus de sens, d'aller vers quelque chose de plus apaisé, sans doute, que ce qu'on a connu. Voilà, et de vraie espèce de... Oui, une transformation sociétale. Parce qu'en fait, depuis le Covid, et même un peu avant, on se rend bien compte que tout pète. Et que tous les tabous et tous les sujets les plus lourds ressurgissent les uns après les autres pour une meilleure compréhension, pour une meilleure ouverture, pour plein de choses. Chacun l'interprète comme il veut, là-dessus, je n'impose pas. Et donc, vivant, c'est ça. C'est ce rapport à la vie, c'est ce rapport à la mort. C'est un peu de spiritualité, au sens qu'on veut bien lui donner. Chacun interprète ça comme il veut, peu importe. Et effectivement, à travers Vivant, il y a des gens qui se réveillent un peu. Il y a des gens qui ont envie aussi... Tiens, la petite voix, tu parlais de la petite voix tout à l'heure. Moi, je suis fan de ma petite voix. Depuis que je l'écoute, ma vie est vraiment tellement plus chouette. Déjà qu'elle était bien chouette avant, alors là, c'est encore mieux. mais en tout cas plus riche et de pousser ces gens-là n'importe qui à écouter sa petite voix même si ça paraît complètement dingue même si ça paraît complètement pas rationnel je pense qu'on est dans un truc où tu grandis avec certains filtres je vais le dire ça comme ça avec certains filtres et puis à un moment donné t'es assez grand pour décider de continuer avec un masque devant les yeux ou d'essayer d'enlever un peu le masque je te dirais ça comme ça Voilà, donc, voilà, vivre, quoi. Et la vie, c'est s'écouter avant tout. Et je pense que quand tu t'écoutes, tu fais forcément le bon chemin. Le bon chemin pour toi et le bon chemin pour les autres. Donc, à travers vivant, c'est un peu tout ça que je cherche à véhiculer sans forcément à chaque fois le rabâcher. Mais des témoignages comme le tien, en fait, le rappellent tellement bien, tu vois. Et je pense que tu ne me contrediras pas en me disant que ce n'est pas forcément tous les jours simple de faire ces choix-là. et puis de les assumer pour plein de raisons différentes, matériel, financière. Et aussi psychologique des fois, parce que les hauts, les bas, quand tu lances un truc, c'est un peu monnaie courante. Et ça, il ne faut pas l'oublier. Et puis, il faut être humble avec ça, mais faire confiance. Faire confiance, se faire confiance, faire confiance à la petite voix et faire confiance au truc. Voilà, pour répondre à ta question. En moins de quatre heures.
- Speaker #1
Non, mais c'est sûr que je te rejoins totalement. Le fait de sortir des sentiers battus, c'est vraiment à chaque fois un voyage presque initiatique. Et donc là, ça demande d'être posé et d'avoir les pieds sur terre pour pouvoir avancer de manière plutôt sereine. Et c'est vrai que ce n'est pas facile, mais après, moi, je suis énormément dans l'échange. J'ai la chance de pouvoir, à travers mon métier, rencontrer des univers très différents, d'aller travailler avec des tiers-lieux, d'aller travailler avec des associations. et aussi beaucoup d'entrepreneurs, de construire ensemble des idées nouvelles, de proposer. Et je vois à quel point il y a cette envie de transmettre des choses par son activité professionnelle. Et c'est vrai que parfois, il y a des grosses vagues, mais le tout, c'est de revenir, en tout cas de bien travailler, je pense, les bases en amont pour ensuite savoir à peu près vers où... on va même si c'est la vie qui nous offre vraiment le chemin et maintenant tu vois je me disais oui c'est vrai qu'au bout de 4 saisons est-ce qu'on continue de faire une autre saison et en fait je me dis ça a toujours lieu d'être parce qu'en fait ce podcast il peut vivre tant qu'il y aura des choses et des initiatives à faire vivre ça je pense que c'est éternel pour après on va voir Aujourd'hui, il y a les médias du podcast. Peut-être demain, ce sera autre chose. C'est en tout cas super. Vraiment, merci de proposer ces espaces-temps.
- Speaker #0
T'es un amour. La question de savoir quand tu continues, quand t'arrêtes, je me la suis posée dans la saison 3. Pour ceux qui écoutent le podcast depuis le début, ils savent très bien qu'à la saison 3, il y a failli arrêter parce qu'il y a eu questionnement et il y a des cycles, des fois. Enfin, il y a des cycles, des fois. Bon, c'est des cycles répétitifs dans une vie et quand des fois, pour ma part, à la fin de la saison 3, j'avais l'impression d'avoir bouclé quelque chose. Et sans savoir vraiment quelle suite je pouvais lui donner et sans vouloir être trop répétitif, trop redondant non plus. Voilà, voilà. Mais après une pause, on va dire, tu reviens ressourcé, tu reviens avec plein d'idées. l'envie de poursuivre aussi. Et puis, en fait, tu reçois des messages. Tu reçois des messages de gens qui disent C'est trop con, j'espère que vous allez continuer. Et puis, ça, petit à petit, ça te motive aussi, même si c'est un chemin que tu fais toi. Il n'y a personne d'autre que moi qui peut décider si je l'arrête ou si je le continue. Mais le jour où j'arrêterai, ça sera pour les bonnes raisons. Et puis, si je continue, ça sera également pour les bonnes raisons.
- Speaker #1
C'est ça.
- Speaker #0
Les bonnes raisons étant les miennes. C'est ce qui me paraît le plus juste.
- Speaker #1
Et là, on est vraiment au cœur du sujet de la finitude des choses dont on parlait tout à l'heure. Tout a un début, une fin, et il faut savoir l'accompagner, l'accueillir et le laisser partir parfois.
- Speaker #0
Exactement. Sur ce, est-ce que tu aurais un livre, un bouquin, un truc, un film, comme je te disais, quelque chose de culturel, peu importe, que tu aimerais nous partager ou une expérience, peu importe ce que tu veux.
- Speaker #1
Oui, alors tout récemment, j'ai été regarder le film Etugen d'Arnaud Riou. Et en fait, j'invite vraiment celles et ceux qui ont envie de se reconnecter justement au vivant à cette petite voix et à aller visionner ce film qui est vraiment d'une beauté simple. Puisque ça raconte l'histoire des sagesses ancestrales et comment aujourd'hui on peut les réintégrer dans... Enfin, en tout cas les réintégrer. Ce n'est pas une question de les réintégrer, c'est de peut-être déjà les voir dans notre vie contemporaine et comment, justement, on peut se reconnecter à cet invisible qui nous accompagne tout le temps, en fait. Parce que vraiment le propos c'est ça, c'est cette vie entre le ciel et la terre. Et donc voilà, c'est vraiment une invitation à aller se faire du bien avec des images belles et des rencontres, et en tout cas des... des parcours de vie inspirants, je trouve.
- Speaker #0
Merci pour ce partage. Si je devais te laisser le mot de la fin, tu dirais quoi ? Tu dirais quoi encore ?
- Speaker #1
Encore ? Tu dirais quoi de plus ? Je dirais profiter de la vie, vivre heureux. essayer de pas trop vous faire de soucis pour l'avenir, même si on a toujours envie de se projeter. L'essentiel je pense se vit dans le présent et donc ouais c'est ça que j'ai envie de dire c'est que j'ai été content de partager ce moment avec toi ce matin et donc je souhaite une bonne suite à ce podcast et en même temps voilà. J'invite chacun à vivre l'essentiel au quotidien.
- Speaker #0
Oui, et puis arrêtez de... Effectivement, essayez d'arrêter de projeter, parce que votre cerveau est conçu pour projeter, et les projections que vous faites ne seront jamais les bonnes. En tout cas, avec votre cerveau, ça marchera difficilement, et vous allez vous planter, et vous faire du mal aussi. Donc ça, c'est un peu con. Donc évitez, s'il vous plaît, messieurs, dames. Mais je sais que c'est très très dur, mais il y a plein d'outils aujourd'hui, c'est la chance qu'on a. maintenant qui permettent de se maîtriser un petit peu et de se canaliser un petit peu et d'apprendre à se connaître. Donc voilà, merci beaucoup beaucoup beaucoup Cyril pour ce bon moment, je dois bien l'avouer. J'en doutais pas. A bientôt Cyril, prends soin de toi.
- Speaker #1
A bientôt.
- Speaker #0
Voilà, c'est fini pour aujourd'hui. Merci d'avoir été au rendez-vous de ce nouvel épisode de Vivant. Vous pouvez noter Vivant sur 5 étoiles, sur Apple Podcast et Spotify et laisser un mot gentil, ça fait toujours plaisir. J'en profite également pour vous souhaiter Merci. de très belles fêtes de fin d'année. Profitez de ces moments précieux, que vous soyez en famille, entre amis, seul à la maison, peu importe. Bref, prenez du temps pour vous, reposez-vous. Et puis, bientôt une nouvelle année. Je sais que l'année 2024 a été intense à plus d'un titre pour beaucoup d'entre vous. Voilà, donc profitez de ces moments. Et puis, je vous dis à très bientôt. Et puis, comme d'habitude, on met soin de vous.