- Speaker #0
Bonjour Paul, merci d'être avec nous sur Voice of Industries. Aujourd'hui l'idée c'est de parler de l'IoT et en particulier de l'IoT dans l'industrie, donc un cas d'application un peu particulier. Mais avant de commencer, est-ce que tu peux te présenter ?
- Speaker #1
Bonjour Mathieu, merci de me recevoir. Écoute, oui bien sûr que je peux me présenter, Paul Pinault. J'ai un bon passé dans l'industrie, je suis plutôt un passionné. passionnés par l'informatique, passionné par la microélectronique, et passionné depuis 10-15 ans maintenant, entre autres par l'Internet des Objets. J'ai vu vraiment comme une révolution quand ça a fait un boom autour de 2013-2014, une révolution qui par ailleurs rejoignait deux de mes passions qui sont l'informatique et la microélectronique. puisque en fait de formation en fait je suis informaticien mais avec une spécialité en microélectrique et je suis toujours été attiré par ces deux domaines et l'idée de pouvoir réunir ces deux domaines ensemble dans quelque chose qui était assez innovateur et qui était l'internet des objets et qui est toujours l'internet de JV d'ailleurs m'a animé au travers de projets entrepreneuriaux et puis au travers du partage sur les technologies dont on va parler je pense qu'ils sont les technologies qui permettent de faire communiquer les objets les uns avec les autres.
- Speaker #0
Merci, on est en plein dans le cœur de ton expertise. Ravi en tout cas que tu puisses nous la partager. On parle d'Internet des Objets ou IoT, on va dire dans sa version contractée à l'anglaise. Déjà, est-ce que tu peux nous expliquer qu'est-ce que c'est concrètement et qu'est-ce que ça recoupe, on va dire, en termes de capteurs, d'infrastructures et autres, que ce soit un peu clair parce que c'est un mot qui reste encore assez conceptuel pour beaucoup de monde dans l'industrie.
- Speaker #1
Écoute, je vais définir l'Internet des Objets de façon qui est peut-être un peu inhabituelle inhabituel parce que Dès qu'on parle d'Internet des objets, en fait, tout le monde en tête l'objet. Et en fait, le mot qui est important dans Internet des objets, ce n'est pas objet, c'est Internet. En fait, le mot qui est important, c'est rassembler la communication ou des éléments de données captées de l'environnement physique par plein d'objets, les mettre ensemble pour créer des connaissances nouvelles. Et c'est vraiment cette notion-là qui est hyper intéressante, c'est la création de connaissances nouvelles grâce à la captation d'informations physiques. L'Internet des objets... D'une certaine façon, c'est le big data dont on parlait dans les années 2000 et quelques avec l'avènement d'Internet. Sur Internet, on a généré des tonnes de data. Grâce à ça, on a créé plein d'intelligence, avec des objectifs plus ou moins agréables, comme de cibler dans des publicités, faire des profils hyper efficaces de nous, et ainsi de suite. Mais aussi plein d'autres intérêts à ces procédures de data. L'Internet des Objets, c'est arriver à créer ces mêmes intelligences dans le monde physique et non plus dans le monde virtuel. Et ça, ça a des impacts qui peuvent être considérables. On a évoqué ensemble déjà la question de l'IT for Green et du Green IT. Cette notion d'impact environnemental, ce n'est pas une notion virtuelle, c'est une notion physique. Si on veut le comprendre, si on veut le modéliser, si on veut l'optimiser, il nous faut de la data du monde physique. Et l'objectif de l'Internet des Objets, c'est de créer cette base de données de monde physique sur laquelle on va pouvoir... créer cette intelligence. Ça, c'est la vision vraiment haut niveau.
- Speaker #0
Très macro. D'ailleurs, qui est très intéressante parce que je trouve, il y a un peu peut-être un élément d'incompréhension dans le monde industriel, c'est que sur l'industrie, ça fait des décennies qu'on a des capteurs avec des câbles qui remontent de la donnée dans des automates et on a déjà de l'information. Alors, qu'est-ce que ça change ?
- Speaker #1
Je vais t'en parler parce qu'il y a deux notions assez différentes qui sont un peu mélangées. La première notion, c'est celle de l'IoT. pour l'industrie. Et la deuxième notion, c'est celle de l'IoT industriel, qu'on appelle iIoT. Moi, je fais vraiment une différence entre les deux au sens où l'IoT pour l'industrie, c'est de l'Internet des objets, tout ce qu'il y a de plus classique, il pourrait être pour la maison, il pourrait être pour l'environnement, et là, il est pour l'industrie. Donc, c'est grosso modo, je vais aller mettre dans un environnement industriel des capteurs qui me permettent de connecter des données nouvelles, qu'aujourd'hui, je ne pouvais pas avoir sur mes machines. Et ça, ça va avoir... plein d'impact, dont l'optimisation de mon procédé industriel.
- Speaker #0
Alors quand tu dis que je ne pouvais pas avoir avancé, pourquoi ? Parce que la machine ne communiquait pas ? Parce que ça coûtait trop cher de le faire ? C'est quoi un peu la marche qu'il y avait ?
- Speaker #1
Alors ça, c'est ce que va t'apporter la technologie de l'Internet des Objets. Alors je vais définir maintenant l'Internet des Objets de façon un petit peu plus technique et bas niveau pour comprendre ce qui a amené l'avènement de l'Internet des Objets autour des années 2013-2014. qu'on ne pouvait pas faire avant, en fait, c'est que l'Internet John Deere est arrivé avec une technologie qui permet à la fois une communication à longue distance. Et quand on parle de longue distance, on parle de kilomètres. Donc des kilomètres, ça convient pour faire des réseaux nationaux, mais sur une échelle industrielle, c'est intéressant aussi. Parce qu'un site industriel, entre ses bâtiments de production, de stockage, ses parkings, et ainsi de suite, ça fait un kilomètre. Quand on parle d'une mine, ça fait deux kilomètres. Quand on parle d'une exploitation agricole, que c'est une industrie, ça fait plusieurs kilomètres. Donc avoir des technologies qui communiquent à plusieurs kilomètres, c'est intéressant dans ces contextes-là. Communiquer à des kilomètres, on savait le faire. Déjà, ça, ce n'était pas la question. Ce qui est devenu nouveau, c'est la possibilité de communiquer à des kilomètres avec très peu d'énergie. Et ça, c'est ça la révolution de l'Internet des Objets. C'est de dire que je peux avoir un capteur qui va tenir dans la main, donc qui a une petite batterie, qui va communiquer à 2 km ou 10 km de distance. Et ça, il va être capable de le faire pendant 5 ans ou pendant 10 ans. Et donc, quand on parle de data qu'on ne pouvait pas obtenir, c'est qu'on pouvait bien sûr, si je veux connaître par exemple... J'ai mon stockage de produits, de matières premières. Et je me dis, tiens, finalement, en fonction de la température, l'hygrométrie, du temps qu'il est là, peut-être que ça, ça a un impact sur ma production industrielle. Et par avance, je ne le mesurais pas. J'aurais pu le mesurer. Mais pour le mesurer, il fallait que je mette en place une infrastructure complexe. Il fallait que je trouve un capteur. OK, ça, ça existe. Il fallait que je le branche. Donc, il fallait que je tire des câbles un petit peu partout dans mon usine pour mettre ce capteur-là. Et ça, ça représentait un coût. En général, le coût n'est pas dans l'objet, le coût est dans le câblage et l'installation et la maintenance. Et donc, ce coût-là, on va dire avant, ça représentait peut-être 1 000 euros par capteur. Et puis, si je veux quelque chose d'un peu précis dans mon stock, il fallait que je déploie 100 capteurs, donc 100 000 euros pour aller capter de l'hygrométrie, de la température, sacré budget finalement, on a d'autres priorités, on ne le fait pas. Donc, on ne captait pas cette donnée-là parce que ça coûtait trop cher de la capter. C'est un exemple parmi d'autres, des fois c'est parce que... On ne peut pas installer le capteur à cet endroit-là parce qu'on ne peut pas aller chercher la donnée, on ne peut pas mettre le câble. Si je veux prendre une donnée au fond d'un four, peut-être que je ne peux pas rentrer le câble au fond du four. Il faut qu'on soit l'objet qui est capable de résister à la chaleur du four, c'est un autre problème aujourd'hui. Mais l'image, c'est celle-là. Je manquais la donnée parce que ça coûtait trop cher d'aller la chercher. Avec l'Internet des Objets, qui me permet d'avoir des objets qui sont déployés simplement en les scotchant au mur et qui vont avoir une durée de vie de 5 ans, potentiellement 10 ans. j'élimine cette problématique et le coût de déploiement de mon objet, au lieu d'être 1000, devient quelque chose d'en 100. Et donc là, sans objet à déployer à 100 euros, on est en train de parler d'un budget de 10K, ça passe. Donc en fait, c'est une des raisons pour lesquelles on va aller chercher cette donnée-là, c'est cette capacité à passer à l'échelle, d'où cette notion d'Internet, pour aller déployer des objets. Si je prends mon agricole, si je prends une exploitation, par exemple laitière avec 200 vaches, si... connecter une vache, ça coûte 50 euros ou 100 euros, ça va représenter un budget important, je ne suis pas sûr de le récupérer sur le nez. Si maintenant, grâce à ces technologies-là, ça coûte plus que 10 ou 15 euros, là ça change le paradigme et là ça me permet d'avoir un retour sur investissement. Derrière, c'est vraiment une question de retour sur investissement qu'on va retrouver. Donc, si on regarde l'internet des objets, son émergence au niveau le plus technique, Donc, c'est ça le changement, c'est la capacité à déployer de façon massive des flottes d'objets qui nous permettent d'avoir des données d'intelligence. Et si je refais le lien avec ce que je disais précédemment, si j'ai un capteur, je n'ai pas beaucoup d'intelligence. Si j'ai 100 capteurs, là, je crée de l'intelligence et cette intelligence, elle a de la valeur. Et la valeur, elle est dans l'intelligence, elle est dans la data, elle n'est pas dans l'électronique qui a collecté la donnée. Elle est vraiment dans le traitement que je peux faire de la data.
- Speaker #0
Et est-ce que tu as quelques cas d'exemples concrets, industriels ? cet IoT a permis d'ouvrir et de réaliser des nouveaux cas d'usage.
- Speaker #1
Je vais te prendre un exemple, un sujet sur lequel j'ai travaillé il y a quelques années, qui est autour du comportement de conduite. Les enjeux derrière, c'est faire de meilleurs conducteurs pour réduire le nombre d'accidents. Je vous le rappelais, en France, il y a 3600 morts sur les routes par an, c'est-à-dire que tous les jours, il y a 10 personnes qui meurent. On n'en parle pas, beaucoup moins que plein d'autres sujets. Mais il y a quand même 10 personnes qui meurent par jour sur les routes en France. Ça, on peut le réduire. On peut le réduire en conduisant mieux, par exemple. On peut le réduire aussi en améliant la route. C'est-à-dire en identifiant les zones sur lesquelles on a des risques potentiels d'accident. Mais pour ça, il faut être capable de dire ce que c'est qu'un bon conducteur. Il faut être capable de dire ce que c'est qu'une zone à risque. Et je ne sais pas écrire l'algorithme d'un bon conducteur. Il y a des gens qui ont essayé les premiers algos, c'était assez rigolo, parce qu'il jouait sur l'accélération par exemple. Si j'accélère fort, je suis un mauvais conducteur. Si vous rentrez sur l'autoroute, l'algo a l'air de dire qu'il vaudrait mieux rentrer tout doucement et arriver sur l'autoroute à 50 km heure et ensuite mettre 3-4 km pour être à 130 km et ça ce serait un comportement qui serait bon. ça n'a pas de sens. Donc, on ne sait pas écrire l'algo du bon conducteur, c'est compliqué. Donc, en fait, on peut avoir une autre approche, qui est une approche par les données massives. Donc, cette approche, c'est de dire, en fait, globalement, dans la moyenne, les gens se tuent pas sur les routes, donc globalement, les gens sont des bons conducteurs. Et donc, ce qui va nous intéresser, c'est de regarder quel est l'écart par rapport à la moyenne de certains individus, pour dire là, c'est plutôt un individu qui est en écart prudence, ou là, c'est un individu qui est en écart plutôt dangereuse. Et ça, je vais pouvoir le faire grâce à une flotte de données importantes qui me permet de savoir quel est le comportement normal et en le contextualisant, ce qui est hyper important, en disant sur ce petit bout de route, c'est ça le comportement normal. D'un point de vue vitesse, accélération, freinage, et ainsi de suite. En fonction de critères qui peuvent être la météo, le jour, la nuit, et ainsi de suite. Donc on va pouvoir créer un contexte important et avoir des données pour chacun de ces contextes. Et ensuite, quelqu'un qui rentre sur cet endroit-là, dans ce contexte, on va voir comment il se situe par rapport aux autres. Là, on est vraiment sur une question de « j'ai des objets massivement déployés qui permettent de créer cette intelligence qui est, c'est quoi le comportement normal dans un contexte donné ? » Et ensuite, de regarder chaque individu par rapport à ce contexte-là. Et ça, c'est vraiment une illustration de l'Internet des objets.
- Speaker #0
Ce n'est pas un peu ce qu'ont fait les assureurs anglo-saxons en équipant leurs assurés de mouchards sur leurs véhicules ?
- Speaker #1
Complètement. Il n'y a pas que les anglo-saxons, les Américains. En fait, finalement, tous les pays où l'assurance-ciel est très cher. ont un intérêt à ce qu'ils aient chez eux les meilleurs conducteurs. Alors je vais dire ça bêtement, mais finalement quand tu commences à mettre un mouchard sur les gens, même si tu avais juste une boîte en plastique, c'est plutôt les bons qui viennent chez toi. Donc il y a déjà cet effet-là, mais aussi ça leur permet d'avoir de la data et ça leur permet du coup de garder les bons, parce qu'il y a aussi ce côté qui est important pour eux, c'est qu'il faut attirer ceux qui présentent le moins de risques, mais il faut surtout éviter qu'ils partent parce que quelqu'un leur propose un prix moins cher. Donc ils sont capables de faire une assurance à la carte. grâce à ces systèmes-là. Moi, je ne te cache pas qu'en tant qu'assuré, quand mon assureur m'explique que je vais payer plus cher parce que ma voiture, elle est rouge, par exemple, j'avoue que j'ai un petit peu de mal à comprendre. J'aime bien le rouge. Ce n'est pas pour ça que je conduis différemment de quand j'ai une voiture bleue. Il se trouve que les statistiques, pour eux, font que le rouge est une voiture qui a plus d'accidents que les autres. Mais moi, je préférais qu'on me dise « à vous, c'est plus cher » parce qu'on a remarqué quand même que dans les ronds-points, vous alliez un peu fort. et que ça, on considère que c'est quelque chose qui représente un risque. Parce que là-dessus, je peux m'améliorer. Je ne vais pas arrêter le rouge sous prétexte que c'est plus cher, c'est dommage.
- Speaker #0
Donc, si on revient au sujet de l'industrie, ce que nous, on a pu voir, et c'est assez récent, je dirais, on voit de l'IoT que depuis peu sur les sites industriels. Mais je dirais, et ça fait lien avec l'épisode qu'on a pu faire sur l'IT for Green. On se rend compte en fait que les industriels avaient très peu d'informations sur leur consommation d'énergie, sur leur consommation d'eau, parce qu'en fait ça nécessitait d'avoir des capteurs un peu partout dans l'usine pour pouvoir avoir une information détaillée. C'est-à-dire qu'évidemment ils avaient le compteur général qui sert à la facturation, mais par contre savoir tel atelier, telle ligne de production consomme quand et comment, c'est une information qu'ils n'avaient pas. Et avec ces capteurs que tu décrivais, qui coûtent quelques dizaines voire une centaine d'euros, Ils ont été capables d'instrumenter les départs vers les différentes lignes, les différents ateliers, de mesurer des compteurs d'eau, de récupérer des infos sur des compteurs de gaz également intermédiaires. Et grâce à ça, ils ont pu commencer à construire de la connaissance ou de l'intelligence, comme tu le disais, sur leur bilan énergétique quelque part. qui n'étaient pas capables d'avoir avec ce détail-là. Et on a vu que ça a permis d'obtenir pas mal de progrès. Je pense également à d'autres industriels qui, sur des cas d'usage très simples, ils ont des installations en sous-sol dans lesquelles ils vont très peu souvent. Et ils mettent des capteurs, par exemple, de présence d'eau pour savoir si le sous-sol est inondé. Et ça permet de réduire énormément les conséquences de telles situations parce qu'ils peuvent réagir tout de suite. Est-ce que toi, tu as d'autres exemples comme ça ? d'application industrielle de l'IoT ?
- Speaker #1
Moi, je vois deux... Il y a deux grands domaines dans l'IoT, dans l'industrie. Tu as le côté un peu sécuritaire, utilities, tu vois, que tu as évoqué avec la détection des fuites d'eau. Moi, j'ai vu aussi des cas, par exemple, sur la prévention incendie qu'on retrouve beaucoup. Tu retrouves aussi beaucoup sur l'intrusion. Donc ça, c'est des cas qui reviennent souvent, tu vois, sur le compteur électrique, enfin, le tableau électrique, de savoir que quelqu'un l'a ouvert. Ça, c'est une information. Ça permet à la fois de faire de la sécurité personnelle pour s'assurer qu'il soit refermé. Ça permet de comprendre pourquoi il était ouvert. Parce que si tu ne t'y attendais pas, c'est peut-être qu'il y a quelqu'un qui fait quelque chose qu'il ne devrait pas faire. Et puis, éventuellement, si jamais il se met à chauffer, tu peux prévenir un incendie quelques minutes ou heures avant que ça arrive et donc éviter des problèmes beaucoup plus gros. Donc, il y a beaucoup ce volet sécuritaire utilitaire. Et là, on revient à ce que je disais tout à l'heure. En fait, précédemment à l'IoT, si tu voulais surveiller un équipement comme celui-là, Il fallait amener un câble qui allait traverser l'usine pour choper la valeur, ça coûtait assez cher. Aujourd'hui, tu mets un petit objet à l'intérieur, ça ne coûte pas cher, c'est déployé en quelques minutes. Dans cet environnement-là, tu n'es pas trop dans la création d'intelligence, honnêtement, sur ces sujets-là. Tu peux en faire un peu, mais on va dire que tu es vraiment plutôt transactionnel, du type, j'ai détecté un état, je mets une alerte et je crée un process. Ça, c'est un truc, d'ailleurs, je ne l'ai pas évoqué encore, mais qui est assez important pour en reparler, c'est que l'internet des objets, en fait, c'est du process derrière. Ce n'est pas que de la data. Quand ta data arrive, ça crée un process qui n'existait pas avant et on a de la mise en place de processus. Donc, il y a ce côté utilitaire. Et puis après, il y a le côté optimisation et le côté data. Là, on va être sur l'intelligence. Et là, quand on est, on parlait par exemple, température, hygrométrie dans ton lieu de stockage ou ton lieu de production, c'est des nouvelles données qui vont permettre de mieux comprendre ce qui se passe sur ta chaîne de prod. Et là, du coup, ce que je disais tout à l'heure, il y a... L'IoT pour l'industrie d'un côté et de l'autre côté, il y a l'IoT, donc l'IoT industriel. Et l'IoT industriel, c'est beaucoup plus l'exploitation des données qui viennent des machines. Donc en fait, tu as déjà aujourd'hui énormément de données dans tes machines, dans tes automates qui sont produits et qui sont peu exploitées, parce que ces données, elles servent juste au process, à la régulation du process globalement aujourd'hui. Et l'idée, c'est de dire en fait, ces données-là, si tu te mets à les exploiter et si tu arrives à les comprendre, derrière, tu peux faire des grosses optimisations sur ton processus. Donc ça, ça marche aussi avec un peu ce que tu disais sur, par exemple, la surveillance de la consommation énergétique. C'est un moyen de comprendre ton processus, de te rendre compte qu'au moment où tu démarres ta machine, en fait, c'est peut-être là, quand tu démarres ton four, que tu as la plus grosse consommation et que si tu peux réduire ce nombre de démarrages, quelque part, tu vas faire des optimisations qui sont importantes. Donc, tu as toutes les données qui sont dans ta machine, mais ce n'est pas suffisant. C'est-à-dire que, comme tu l'as dit précédemment, ta machine, quand elle a été conçue dans les années 80, ce qu'elle consommait d'un point de vue énergétique, Ce n'était pas une grande question. Donc, on n'a pas mis dans la machine les capteurs qui permettent de le savoir. Et aujourd'hui, ajouter ce capteur-là dans la machine de façon native, ce n'est pas évident. Ça peut coûter cher. Des fois, ça se fait très bien et puis des fois, c'est compliqué parce que tu touches au process, parce que c'est la machine, ce n'est pas toi qui l'as fabriquée, parce que tu n'as pas les sources, tu n'as pas les accès, enfin voilà. Donc, c'est plus simple de dire pas très cher, tu vas mettre une pince en périmétrique sur l'arrivée de jus et puis on va aller mesurer le courant qui passe, même si c'est pas ultra précis, c'est largement suffisamment précis pour ce qu'on va faire. Et ça, cette donnée-là, en fait, on va venir l'ajouter aux données qui sortent du process. On va pouvoir faire le lien, on va pouvoir dire, par exemple, de faire ce produit qui est mon produit A sur la chaîne de production, et bien sa consommation énergétique à ce produit est de tant de kilowatts. Et donc, son impact environnemental, par exemple, il est tant de CO2. Alors que pour le produit B, l'impact environnemental, la consommation énergétique, elle est d'une autre quantité. Et on va pouvoir prendre en compte, dans l'ensemble de la chaîne, ces éléments-là. Donc tu vois, sur l'aspect IT for Green, on va pouvoir grosso modo éclairer l'ensemble de mon circuit de production par de la donnée tangible, qui va me permettre de prendre des décisions. Je vais me dire, pourquoi est-ce que le produit A, il consomme plus que le produit B ? Il n'y a pas de raison, si ça se trouve, ce produit-là, je le vends même moins cher, donc ce n'est pas forcément logique à la fin. Et on va se rendre compte qu'il y a une phase de processus qui est une montée en température très rapide avec une très grosse consommation. Et on va se reposer la question en se disant, mais finalement, est-ce que je ne pourrais pas faire une montée en température plus progressive qui amènerait au même résultat, qui peut-être réduirait ma cadence ? Est-ce que c'est grave ? Est-ce que ce n'est pas grave ? Et ainsi de suite. Ce que j'ai tendance à dire, c'est que j'aime bien comparer un peu la fabrication industrielle avec la cuisine et de dire que quand on est dans une démarche d'optimisation avec la data... avec l'IoT, on n'est pas en train de travailler sur les ingrédients du gâteau. On est en train de travailler sur la recette. On est en train de se dire, avec les mêmes ingrédients pour obtenir le même gâteau, est-ce que je n'ai pas une autre recette qui me permettrait d'y arriver et qui serait moins impactante que ce que j'ai avant ? Et donc, pour ça, on peut faire des tas d'essais ou alors on peut utiliser la data. Et donc, ça, c'est vraiment tout l'enjeu de l'IoT industriel, c'est d'aller utiliser la data. Et quand je vais utiliser la data, je me rends compte qu'il y a des trous, il y a des endroits, il y a des choses qui se passent, je n'ai aucune data qui le justifie. Et c'est là où on va se dire, avec l'IoT, je vais aller chercher les datas qui me manquent pour bien comprendre les choses et être capable de les optimiser.
- Speaker #0
Alors, c'est relativement clair sur ce qu'on va pouvoir espérer ou gagner grâce à l'IoT. Maintenant, tu as commencé à évoquer tout un tas de concepts technologiques qui sous-tendent l'IoT. Tu disais, finalement, ça ne consomme pas. peut, c'est autonome, ça communique sans fil. Est-ce qu'il n'y a pas des contreparties à ça ? Est-ce qu'il n'y a pas des limitations ? Et c'est peut-être l'occasion de rentrer un peu dans les technologies qui se cachent derrière cet Internet des objets.
- Speaker #1
Alors, il y a une limitation qu'on aura toujours, c'est si on veut communiquer loin avec peu d'énergie, il va falloir qu'on fasse un compromis sur quelque chose. En général, c'est la vitesse de communication. Donc ça, c'est le premier élément qui est assez clé, c'est on va pas dans des technologies IoT. On ne va pas aller brancher des caméras de vidéosurveillance avec un streaming. On ne va pas mettre des robots qui se déplacent de façon autonome sur ces technologies-là. Elles ne sont pas adaptées à ça. C'est vraiment des technologies qui permettent d'avoir des capteurs qui remontent de la donnée à un intervalle qui est plutôt de l'ordre de la minute ou de l'heure pour atteindre les objectifs d'économie d'énergie qu'on va avoir. Mais c'est grosso modo, c'est vraiment là-dessus que se situe le compromis. Et c'est pour ça qu'on va plutôt avoir des flottes un peu massives de devices qui chacun vont remonter une petite donnée de façon régulière plutôt que de chercher à avoir une grosse station qui remonte plein d'informations à une fréquence élevée. Dans ces technologies-là, on a plein de choses différentes, dont vous avez peut-être entendu parler, que je peux séparer un peu en deux grands domaines. Le domaine qui est très orienté télécom, avec une approche qui est une approche assez opérateur. Et puis un domaine qui est plutôt un domaine à déployer soi-même, ou on va dire de nouveau télécom d'une certaine façon, donc on a des approches un peu différentes. Donc dans la partie des nouvelles technologies, on va retrouver Sigfox, on va retrouver LoRaWAN. par exemple, qui sont des technologies qui ont deux approches complètement différentes. Sigfox, c'est plutôt une technologie type télécom avec des abonnements, un réseau globalement mondial, enfin aujourd'hui surtout européen, mais qui va avoir une incidence qui est un coût à l'objet avec un abonnement derrière. Alors ça, ce n'est pas un modèle qu'aiment beaucoup les industriels, objectivement. Donc, ce n'est pas un modèle qu'on trouve beaucoup dans l'industrie. On va le retrouver dans l'industrie plutôt quand on est sur de l'ouverture inter-site, quand on est sur Donc des flux logistiques, des choses qui transitent d'un prestataire à un autre prestataire. Là, on a un intérêt parce qu'on a un réseau qui est global et donc on va pouvoir arriver à suivre des objets qui se déplacent sans avoir à se poser de questions sur l'infrastructure à mettre en place. Ce qu'on trouve beaucoup dans l'industrie aujourd'hui, pour les industriels qui déploient leur propre flotte, c'est du LoRaWAN. Donc LoRaWAN, c'est une autre technologie. Les deux technologies, c'est intéressant, que ce soit Sigfox ou LoRa, sont des technologies qui initialement sont françaises. Voilà, donc depuis, il y a des rachats et l'Aura est devenue plutôt une technologie américaine et SIGFOX plutôt une technologie franco-taïwanaise. Voilà, mais donc on a eu des changements, mais à la base, c'est des technologies qui sont poussées par des ingénieurs français. Et donc plutôt, on va dire que la prise en compte de ces technologies-là dans le parc industriel français est assez bonne parce qu'on était les inventeurs de ces technologies. Donc l'Aura One, c'est une technologie qui a un avantage, c'est qu'elle peut être déployée de façon... propriétaires avec des réseaux privés qu'on peut déployer dans ces sites. Et donc, on peut se créer un réseau inter-site qui va permettre à des objets de communiquer de façon assez homogène. Donc, ça permet de se créer, d'être son propre opérateur télécom d'un point de vue global dans l'ensemble de ses sites industriels. Ça, c'est intéressant parce que ça permet, un, de conserver toute sa data et deux, ça permet d'avoir un modèle qui est plutôt un modèle CAPEX qu'un modèle OPEX. Donc ce qui a tendance plutôt à plaire aux industriels. Il y a un coût d'entrée qui est très faible. Une gateway LoRaWAN, ça vaut 500 euros. Enfin, même pour en trouver à 200, on va dire quelque chose d'un peu industriel, ça va coûter 500 euros. Comme je disais précédemment, c'est des technologies qui ont une couverture d'une dizaine de kilomètres. Donc une gateway placée sur le toit d'un bâtiment sur un site va couvrir l'intégralité du site. Donc c'est pour ça que je dis qu'il y a un coût d'entrée qui est très bas. et derrière, on va pouvoir, avec ce coût d'entrée-là... directement déployer tout un tas de cas d'usage. Ce dont on a parlé, je veux faire de surveillance de bâtiments, je veux aller surveiller ma température hygro dans le stockage, je veux faire de la détection d'incendie. Tout ça, en fait, on va pouvoir le déployer autour de cette infrastructure-là. Donc ça, ça permet de faire des POC très rapidement avec des coûts qui sont très peu élevés. Et souvent, ces POC-là, qui viennent des usines, très souvent, dans ce que j'ai pu voir, sont transformés au niveau des groupes qui transforment ce qu'était cette initiative locale en un réseau global. avec une approche un peu plus globale et puis des devices sur étagère qui ensuite peuvent être repris par les sites et des use cases sur étagère qui vont être repris par les sites. Donc on rentre après dans une démarche un peu classique de déploiement, un peu top-down, mais de façon assez efficace, tout en donnant la possibilité au site d'avoir ses propres initiatives, parce que finalement, comme c'est un standard, il y a énormément d'objets différents qui existent, que ce soit pour compter l'électricité, pour compter l'eau, et ainsi de suite. Et donc, chacun peut aller rajouter ses objets sur le réseau et commencer à collecter de la data. Donc ça, c'est le premier monde. C'est plutôt un monde qui est assez simple d'accès, technologiquement assez simple et plutôt à faible coût. À côté de ça, on a le monde plutôt télécom, avec des technologies comme NB-IoT, LTE-M. Et plus loin, après 5G, je viendrai après 5G Wi-Fi, mais pour l'instant, je vais me concentrer plutôt sur les IoT qui sont à faible débit. Donc, LTE-M et NB-IOTX sont deux technologies issues du monde télécom et qui permettent d'amener de la connectivité. Alors, comme on est dans un modèle opérateur, un peu comme Sigfox, on est sur un modèle d'abonnement en général. Et donc, ça veut dire que nos objets vont être soumis à une souscription, soumis à une carte SIM et soumis à des engagements pluriannuels. On est plutôt sur un modèle OPEX. concrètement de base sur ces solutions-là. Et ce que vont apporter ces technologies, c'est deux choses par rapport à celles qu'on a eues précédemment, c'est du débit. Et pour deux raisons. La première, c'est parce qu'elles vont un petit peu plus vite, déjà en communication. Mais la deuxième, c'est qu'elles utilisent des bandes de fréquence qui sont privées. Et donc, on peut avoir une émission continue. Ce qui n'est pas le cas dans les premières catégories Sigfox, LoRaWAN, où là, on a des règles de partage des bandes de fréquence qui sont libres. Et du coup, un objet ne peut émettre que, par exemple, toutes les 5 minutes ou 10 minutes, selon la vitesse à laquelle il émet. Côté NBUTLTEM, si on a envie d'émettre en flux constant... on va pouvoir émettre en flux constant, on n'a pas de risque lié à la latence et au taux. Donc ça, ça peut avoir des avantages sur certains cas d'usage où on a besoin de plus de data et je suis en continu. Maintenant, ce qu'il faut toujours avoir en tête, c'est que si on commence à émettre de façon continue avec des grosses données, il va nous falloir des piles gigantesques pour avoir une autonomie qui est en plusieurs années. Donc très souvent, on risque d'avoir ces objets qui se retrouvent connectés, si on a besoin de débit, qui se retrouvent connectés électriquement. Et ça, ça peut rendre la mise en œuvre un petit peu coûteuse. L'intérêt de ces technos, comme si on sort de l'usine aussi, parce que là, du coup, on a une couverture qui est un peu plus grande. Mais je pense, moi, que ce qui va intéresser les industriels dans ces technologies-là, ce n'est pas forcément l'usage en public. C'est ce que permet la 5G, c'est l'usage privé. Donc, la 5G privée, quand on parle de 5G, on parle de haut débit, mais on parle aussi du bas débit, LTE, MNB-IoT, dont j'ai parlé précédemment, parce que tout ça, ça fait partie de la 5G. l'usage privé du télécom. et quelque chose qui est assez intéressant. Je pense que beaucoup de monde cherche les cas d'usage en essayant de faire en 5G des choses qui fonctionnent avec d'autres réseaux. Je pense que l'approche n'est pas bonne. La principale raison pour laquelle la 5G présente un intérêt dans le monde industriel, c'est le fait que, comme c'est un protocole issu des télécoms, il vient avec une garantie de service. Aujourd'hui, si on regarde les usines, dès qu'on est en train de parler de transmission avec des débits un peu importants, on est plutôt sur les technologies Wi-Fi. La plupart des AGV, qu'ils soient autonomes ou pas autonomes, vont être reliés avec un Wi-Fi dans l'entreprise de façon à pouvoir être pilotés, tracés, interagir avec les systèmes, ainsi de suite. Et globalement, ça marche bien. Le Wi-Fi a un intérêt qui est un intérêt, on va dire, bureautique, classique, et aussi un intérêt industriel. Donc c'est bien, c'est une technologie qui a assez 4x4, donc intéressante à déployer. Elle a un problème, c'est que ce n'est pas du tout une technologie qui a été conçue pour la qualité de service. Aujourd'hui, si les Wi-Fi continuent à fonctionner, c'est parce qu'on a un peu une course en avant à la capacité du réseau, qui fait que globalement, le réseau va toujours plus vite que ce qu'on arrive à le saturer. Donc ça, c'est plutôt très bien. Maintenant, imaginons un parc industriel sur lequel l'entrepôt est équipé de milliers de robots qui sont tous guidés par du sans-fil, qui travaillent tous avec de la vidéo, de l'IA, qui remontent, ainsi de suite. Donc on commence à avoir des gros débits. Tout ça fonctionne bien jusqu'au jour où deux personnes dans l'usine se disent « Tiens, j'ai la vidéo de mes vacances, t'as vu, j'ai fait du ski, c'était génial, ça fait 4 gigas et je te l'envoie sur ton téléphone. » Et là, on a un échange radio sur les mêmes fréquences qui va se passer, qui va créer des collisions, qui va saturer le système. Et là, tous les robots vont s'arrêter, on va planter l'usine. Et ça, ce n'est pas acceptable. Donc aujourd'hui, comme je disais, globalement, ça se passe bien parce que les réseaux Wi-Fi ne sont pas saturés et qu'on n'a pas des grosses demandes d'utilisation Wi-Fi dans le process industriel. Mais ça, c'est quelque chose qui va changer. Et à ce moment-là, on a vraiment des risques industriels. L'intérêt de la 5G en mode privé, c'est de dire, en fait, comme on est sur un réseau télécom, où on a toujours de la garantie de service. Pourquoi on a de la garantie de service sur les télécoms ? C'est simplement qu'en télécom, on transfère de la voix.
- Speaker #0
On a tous fait l'expérience, quand on fait un Teams, à un moment le réseau se met à ralentir et la voie devient robotique, s'arrête et ça devient compliqué. Donc en fait, dès qu'on sature, ça ne marche plus, la qualité n'est plus là, le service n'est plus rendu. Et donc les télécoms, depuis toujours, dans leurs protocoles, quand on établit une communication, des canaux plus ou moins virtuels, sur lesquels on va être garanti qu'on aura de la bande passante, de la latence et ainsi de suite. Donc c'est ça qu'amène la 5G, c'est de dire à tous ces robots qui se déplacent partout, chacun Vous avez votre bande passante qui est garantie, votre latence qui est garantie, et vous êtes prioritaire dessus. Et si jamais il y a deux personnes qui voulaient se passer un coup de fil ou s'échanger des informations sur ce réseau-là, ils ne seraient pas prioritaires et ils ne viendraient pas prendre sur votre bande passante à vous. Et ça, ça va être quelque chose qui aura beaucoup de valeur. Donc, ce qui est en train d'arriver, c'est la 5G dans le monde industriel. Il faut vraiment le prendre sous cet angle-là plutôt que sur un angle qui, aujourd'hui, sera un peu « je fais de l'innovation et j'essaye de chercher de nouveaux process » . Je pense que l'angle, c'est vraiment de se dire en fait aujourd'hui j'utilise un réseau qui n'est pas fiable, qui est Wi-Fi, et là où j'ai des process critiques, il faut vraiment que je commence à réfléchir, à le basculer sur des technologies 5G pour éviter d'avoir des problèmes.
- Speaker #1
C'est clairement ce qu'on voit, je pense que tu as bien résumé le sujet sur la 5G. On le voit même dans la consommation et l'usage de la data par les équipes sur le terrain. Tant qu'on est dans la salle de contrôle sur un PC câblé, ça marche très bien. Le jour où on est avec une tablette ou un portable à faire une tournée où on a une checklist à faire, avoir la connectivité partout dans l'usine en Wi-Fi, c'est une vraie gageure. Le protocole n'est pas adapté à l'environnement industriel, ne serait-ce que par les fréquences utilisées, etc. Et c'est vrai que, alors je n'ai pas encore les retours d'expérience sur la 5G, je ne sais pas si tu en as toi, mais globalement, une des promesses, c'est également ça, c'est au-delà de la garantie de la qualité de service, c'est également d'avoir des réseaux beaucoup plus simples à déployer avec moins de bornes pourquoi avoir une couverture au final meilleure sur le site industriel ?
- Speaker #0
Indéniablement, les techno 5G sont des techno qui ont ça en commun avec les techno IOT qui ont des couvertures qui sont en kilomètres par conséquent, sur ton site tu vas déployer une antenne 5G alors ça ne coûte pas le même prix qu'une base station wifi, donc à la fin économiquement parlant, le wifi reste très très compétitif mais tu vas déployer beaucoup moins d'antennes et tu vas avoir une couverture qui est bien meilleure Clairement, la portée d'un Wi-Fi, c'est quelques dizaines de mètres. Donc, ça t'oblige dans ton usine à mailler ton réseau Wi-Fi avec énormément de points d'accès qui sont finalement assez proches les uns des autres. Et donc, quand tu as grandi ton site ou quand tu as essayé de rajouter le Wi-Fi à posteriori, tu n'as pas toujours trouvé le meilleur endroit optimum pour mettre ton point d'accès et tu as des zones sur lesquelles tu vas avoir une liaison radio qui n'est pas top. Je ne te parle pas du bruit qu'il peut y avoir aussi au niveau fréquentiel avec les machines qui sont autour qui font que sur le 2GA4, tu peux avoir beaucoup de choses. Alors, ça ne veut pas dire que tu n'auras pas les mêmes problèmes sur les fréquences des opérateurs parce que tu n'es pas non plus sur des fréquences qui sont très différentes, très éloignées. Donc, tu peux avoir ça aussi qui va rentrer en compte.
- Speaker #1
Ok. Je pense qu'on a fait un beau panorama et un tour assez complet sur le sujet. Quel serait T'es... Les perspectives que tu vois autour de ces technologies, parce que je dirais, il ne faut pas se mentir, dans l'industrie, on est quand même au tout début du déploiement. Comment tu vois les choses pour les années qui viennent ? Et je dirais, je pense que ça fera une belle conclusion à cet échange.
- Speaker #0
Alors, moi, je pense que l'IoT, c'est plutôt une commodité. Tu vois, c'est-à-dire que, et c'est comme ça que je vois l'évolution, c'est aujourd'hui se dire qu'on va se lancer dans un projet d'Internet des objets, d'objets connectés. C'est un peu l'aventure, tu vois, c'est le projet, c'est de l'innovation, tu vois, on est encore un peu là-dedans, pas partout, il y a des entreprises où maintenant c'est un standard, mais il y a beaucoup d'entreprises dans lesquelles ça reste un espèce de projet innovant, avec un peu toute la lourdeur que ça a, parce qu'il faut convaincre du monde, il faut faire des investissements initiaux, voilà, et quelque part c'est une personne qui va porter ça au départ. Je pense qu'on commence à sortir de ça et on va de plus en plus en sortir pour dire que ça va devenir une commodité, c'est-à-dire que... Les entreprises vont avoir fait le choix, elles vont dire, nous, on a les pleins de réseaux, l'aura one. Et ensuite, les usines, globalement, ou les centraux, peu importe, vont se dire, j'ai une problématique, le portefeuille des objets, il est hyper large. J'ai une problématique, il me faut un capteur pour compter les passages à cet endroit-là, je vais sur mon catalogue, j'en trouve un, ça coûte 50 balles, je mets deux bouts de scotch, je me le pose sur le mur, et voilà, j'ai ma data. Et l'enjeu, ça ne va plus du tout être l'objet, ça va plutôt être le réseau, parce que ça c'est les communautés en place l'enjeu ça va être la data ça va être de dire maintenant cette donnée-là, je la reprends, je la remonte dans mon Data Lake, je l'utilise parce que j'ai un besoin, puis quelqu'un d'autre va pouvoir l'utiliser parce qu'il a un autre besoin. Et ça va devenir une donnée complémentaire qui va venir des fois alimenter et améliorer le process industriel, qui d'autres fois va venir illustrer de l'impact environnemental, des fois va permettre de faire des études sur la fréquentation du site. Enfin, tu vois, j'en sais rien en fait. La même donnée va être utilisée à plein de choses. et le cœur se sera donné parce que Encore une fois, pour moi, l'Internet des objets, c'est de la donnée qui vient alimenter les nouveaux process. C'est faire ce qu'on veut avant de façon différente grâce à un éclairage amené par la donnée. Donc on va être dans la transformation de process. C'est un point qui, pour moi, est assez important. La valeur d'une boîte, souvent on le dit, je trouve que c'est important de le rappeler, la valeur d'une boîte, quand elle est petite, elle réside dans les personnes qui sont dedans. Si on a des mecs qui sont très forts, on aura des très bons produits et ça va marcher. Quand une boîte est grosse, elle réside dans ses process. Et la plupart des boîtes industrielles sont grosses. Donc du coup, globalement, la valeur des boîtes industrielles est surtout dans les process. Et la question récurrente dans les entreprises industrielles, c'est comment j'améliore mes process pour être plus efficace. Et pour améliorer ces process, on a besoin de data et c'est la data qui drive les process. Donc la data, dans le monde numérique, on en a eu plein. On a fait plein d'améliorations dans notre supply chain, on a fait plein d'améliorations dans la finance parce que tout ça, c'est de la data dématérialisée. Enfin, c'est bizarre ce que je viens de dire, data dématérialisée, je veux dire qu'à la base, la source de cette donnée-là, c'était déjà quelque chose d'immatériel. Donc, on l'a prêtée, on a optimisé le process grâce à ça. Et là, dans l'usine, on a besoin d'optimiser le process, on a besoin de data, sauf qu'il se trouve que cette data, elle est physique à la base. Et donc, il faut aller la capter. Et la technologie qui permet de transformer des données physiques en données dématérialisées, ça s'appelle l'Internet des objets. Voilà.
- Speaker #1
Conclusion parfaite. et je pense que ce sera le sujet d'un prochain épisode. Qu'est-ce qu'on fait de toute cette data ? En tout cas, merci beaucoup, Paul.
- Speaker #0
Merci, Mathieu.