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« C’est après qu’on se dit, c’était bien ! », Stéphane Lacaille-Vizier (L'Oréal) cover
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Voix d’entrepreneurs du droit

« C’est après qu’on se dit, c’était bien ! », Stéphane Lacaille-Vizier (L'Oréal)

« C’est après qu’on se dit, c’était bien ! », Stéphane Lacaille-Vizier (L'Oréal)

30min |07/10/2024|

101

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« C’est après qu’on se dit, c’était bien ! », Stéphane Lacaille-Vizier (L'Oréal)

« C’est après qu’on se dit, c’était bien ! », Stéphane Lacaille-Vizier (L'Oréal)

30min |07/10/2024|

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Description

Pour être un bon manager, il faut "porter ses équipes, être à l’écoute, curieux, tout en étant exemplaire et bienveillant", explique Stéphane Lacaille-Vizier, Global Operations & Supply Chain Tax Director chez L’Oréal, au micro de Audrey Déléris, manager chez Fed Legal.


Dans cet épisode, Stéphane revient sur son parcours. Elle a commencé sa carrière en tant qu’avocate fiscaliste chez Anderson puis Deloitte, pour ensuite passer côté entreprise, d’abord, chez Rio Tinto, puis chez Ubisoft et aujourd’hui L’Oréal.

Véritable passionnée de fiscalité, Stéphane nous explique avec pédagogie les nouveaux systèmes de taxation avec la Green Tax (taxe plastique) et le CBAM. Selon elle, un bon fiscaliste doit travailler avec les juristes, mais toutes les autres équipes, tels que les achats et la RSE.

Elle partage aussi sa vision du management, sa façon de créer du lien avec ses équipes même lorsqu’elles sont à distance.


Pour son premier podcast en tant qu’invitée, c’était au tour de Stéphane de nous partager ses conseils : apprendre en regardant les autres faire et bien préparer ses réunions en clarifiant ses messages.

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Voici les références de ce podcast :

 


Si vous avez aimé cet épisode et s’il vous a aidé, mettez des étoiles, des commentaires, et partagez-le 🤩

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Fed Group donne aussi de la voix ...

- Aux soignants, dans notre podcast "Voix des soignants"

- Aux recruteurs, dans notre podcast "Voix de recruteurs"

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Qui sommes-nous ?

 

Fed Legal, est un cabinet de recrutement et de chasse de têtes, dans le secteur juridique et fiscal. Notre équipe d'experts accompagnent les professionnels du droit en leur proposant des opportunités de carrière. Notre objectif est de forger des rencontres professionnelles porteuses de sens, soulignant vos compétences pour enrichir votre parcours professionnel.  

 

Nos domaines de compétences sont les suivants : Fonctions support en cabinets d'avocats, directions juridiques, notariat, directions fiscales, conseils en propriété industrielle / ingénieurs brevets, collaborateurs et associés en cabinets d'avocats. 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans Voix d'entrepreneur du droit by FEDLégal. Dans ce podcast, nous recevons des acteurs du monde du droit, leurs points communs, une vision entrepreneuriale de leur métier, des parcours toujours inspirants et emprunts de sincérité et d'optimisme. Bonne écoute ! Bonjour à tous, je suis ravie de vous retrouver pour ce nouvel épisode de Voix d'entrepreneur du droit, le podcast de FEDLégal. Je suis Audrey Deliris et aujourd'hui je reçois Stéphane Lacaye-Vizier, Global Operation and Supply Chain Tax Director chez L'Oréal.

  • Speaker #1

    Bonjour Audrey, merci de m'accueillir aujourd'hui. Je suis ravie d'être avec vous.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup d'avoir accepté, d'autant que je crois que c'est votre premier podcast en tant qu'invité.

  • Speaker #1

    C'est mon crash test. Non, mon test.

  • Speaker #0

    Non, ça va bien se passer, vous allez voir. On va passer un bon moment, c'est ce que je vous ai dit juste avant d'appuyer sur le bouton.

  • Speaker #1

    J'en suis sûre.

  • Speaker #0

    Bon, merci beaucoup en tout cas d'être là. Est-ce que vous pourriez déjà nous dire qui vous êtes ? Moi, je sais, mais les auditeurs ne le savent pas encore.

  • Speaker #1

    Alors, bonjour à tous les auditeurs. Je m'appelle Stéphane Lacaye-Vizier, j'ai 52 ans, j'ai une formation d'avocat fiscaliste et donc je suis Global Operations Supply Chain Tax Director chez L'Oréal. Je suis mariée. Et j'ai deux enfants, Victor et Martin. Victor a 21 ans et Martin 14 ans.

  • Speaker #0

    Enchantée. Pourquoi nous pas Stéphane ? Et il y a une question que j'aime bien poser, c'est que vous nous avez dit avoir commencé en tant qu'avocat fiscaliste. Comment vous vous êtes retrouvée avocat fiscaliste ? Pourquoi vous avez choisi le droit au départ ?

  • Speaker #1

    Alors d'abord, j'ai choisi le droit parce que mon oncle était avocat. Il avait un vrai talent à présenter les sujets. Il avait une prestance qui faisait que ça m'a donné envie d'essayer de lui ressembler. Et je trouvais que c'était quelqu'un qui était très pertinent dans son approche et dans ses commentaires sur la vie et sur les grands principes. Et puis, en seconde, j'ai fait une option technologie. Ça ne m'intéressait absolument pas, mais j'ai dressé l'oreille. lorsque la prof nous a parlé de la CNIL et nous a présenté la CNIL avec les principes exception. Et j'ai trouvé que le mode de raisonnement et l'organisation de l'esprit était absolument brillant. Donc voilà, j'étais au lycée à Notre-Dame-de-Sion, juste à côté d'Assas. Donc je suis rentrée en première année de droit à Assas. Et j'ai adoré les cours de droit constitutionnel qui m'ont absolument passionnée. Et puis ensuite, j'étais plus attirée par la vie de l'entreprise. et plutôt que par les sujets de droit privé du droit tout court. Et donc, c'est pour ça que je me suis orientée en droit des affaires et fiscalité. Donc, comme je suis un peu ancienne, j'ai fait une licence, puis une maîtrise. Et puis, j'ai eu la chance, après ma maîtrise de droit, de partir à Dijon et de faire le DESS du professeur Caussion, qui est décédé aujourd'hui, malheureusement. Et donc, voilà. Cosian qui vous explique la fiscalité et le rôle du fiscaliste en nous disant bien que pour être un bon fiscaliste, il faut travailler avec les juristes. Depuis, j'ai adoré la fiscalité, j'y suis toujours, même si je pense qu'aujourd'hui, la fiscalité elle-même a changé. Aujourd'hui, il ne faut pas travailler qu'avec les juristes, je pense, mais on en borde un certain nombre de métiers et on en parlera certainement.

  • Speaker #0

    Oui, ce que vous me dites me fait poser la question, justement. Qu'est-ce qui a changé entre quand vous avez commencé en tant qu'avocate fiscaliste et aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Alors, ce qui a changé, je ne sais pas, parce qu'à l'époque, moi, je n'étais qu'avocate fiscaliste. Et puis, j'ai commencé à faire de la TVA chez Arthur Andersen. Donc, c'était par le petit bout. Mais en fait, ce qui a changé, moi, dans ma compréhension de la fiscalité, de ce que j'en vois, c'est qu'en tant qu'avocat, on est très spécialisé et on répond un peu à la question posée. même si on essaye de répondre à toutes les questions, mais on est sur l'aspect très technique. Moi, aujourd'hui, aux opérations, et c'est pour ça que ma fonction est un peu aux opérations, et pas même si je suis rattachée au siège, mais on travaille avec les opérations, enfin avec les sociétés, dans les organisations, et on aide les différents départements, et on amène les différents départements. au respect de la compliance fiscale et de la législation fiscale. Je vais être un peu plus précise dans mon exemple parce que je vais éviter de vous perdre. Par exemple, aujourd'hui, des sujets qui me préoccupent et qui sont les nouveaux sujets de la fiscalité concernent les taxes environnementales, tout ce qu'on appelle green tax, par exemple la taxe plastique. Aujourd'hui, pour gérer la taxe plastique, on a besoin de la data, savoir quelle est la quantité de produits plastiques, d'emballages plastiques que la société achète. que la société vend. On a besoin de cette data, que cette data soit vérifiée et correcte. On a besoin de travailler avec l'IT, un, pour collecter la data, et deux, pour pouvoir faire des déclarations qui ne sortent pas de la comptabilité ordinaire. On a besoin de travailler avec les équipes de sustainability pour savoir est-ce que notre plastique est recyclable ou recyclé ou non, parce que s'il est recyclable ou recyclé, on n'est pas soumis à la taxe plastique. Et puis, on travaille aussi avec le sourcing, c'est-à-dire les achats, en leur disant que dans nos contrats, il faut s'assurer à ce qu'on achète bien du plastique recyclé. Et puis, on a aussi des gens qui nous aident, donc des consultants externes qui nous aident. Aujourd'hui, il n'y a de la taxe plastique qu'au UK et en Espagne. Demain, en Italie. Et on sait que ce sera une déferlante dans l'ensemble des pays du monde. Et puis, que la fiscalité, demain, ne s'appliquera pas qu'au plastique, mais au verre. Ou comme elle s'applique aujourd'hui, alors là, c'est plutôt de la douane, mais ça fait aussi partie de mon champ. sur ce qu'on appelle le C-BAM, qui est l'entrée des produits aux frontières, où on détermine le montant de CO2 qui a été produit sur ces matériaux-là, pour la production de ces matériaux-là. Par exemple, quand vous achetez de l'aluminium, on doit être capable de déterminer quelle est la quantité de carbone qui a été émise pour l'extraction de l'aboxyde et de l'alumine et ensuite par les usines de production d'aluminium. pour permettre l'achat et donc l'entrée aux frontières de ces produits-là. Donc, en fait, c'est aujourd'hui ça la fiscalité. Avant, par exemple, moi, quand je travaillais chez Arthur Andersen ou chez Deloitte, je faisais des revues fiscales, j'avais une conversation avec le DAF, ou ce qu'on appelle le CFO, et je descendais la balance avec lui. Il me montrait son organigramme, pour bien comprendre le rôle de chacune des sociétés et les contrats. Et puis, ça, quoi. Enfin... Ça me permettait d'avoir une compréhension globale et de pouvoir faire ma revue fiscale. Aujourd'hui, je ne fais plus de l'impôt sur les sociétés et de la revue fiscale, mais aujourd'hui, j'aide chez L'Oréal, mais c'est le cas dans toutes les entreprises sur tous les sujets, les sociétés à être compliantes sur ces nouveaux enjeux de la fiscalité.

  • Speaker #0

    Et justement, les exemples que vous nous donnez sont extrêmement concrets. Est-ce que c'est ça qui vous plaît dans la fiscalité aujourd'hui, qui vous plaisait peut-être ? Hier aussi, mais encore plus aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Alors, exactement. Moi, ce qui me plaît, c'est de travailler avec les organisations sur des nouveaux challenges, sur des nouveaux sujets. D'abord, l'aspect technique, parce qu'il faut avoir une compréhension fine de ces dossiers-là. Et en fait, c'est vous qui donnez les informations techniques et vous avez ce rôle de compréhension et ensuite d'explication aux autres, parce que c'est un peu vous, le chef d'orchestre. puisqu'il faut leur expliquer ce dont vous avez besoin et ce dont le département fiscal a besoin pour faire ces déclarations. Donc ça, oui, être au cœur des opérations et faire travailler les autres ensemble sur des sujets que je ne connais absolument pas et qui sont aussi passionnants, parce que c'est absolument génial de discuter avec une personne qui vous explique le plastique recyclable, non recyclable. Enfin, moi, j'adore ça, découvrir des nouveaux métiers, j'adore. Donc ça, oui, ça, c'est ce qui me plaît dans la fiscalité. Un, son caractère technique. Deux, découvrir les nouveaux métiers. Et en plus, et au travers de ces nouveaux métiers, ça me permet aussi de découvrir, et ça, c'est ce que j'aime, des histoires d'entrepreneurs, des histoires d'entreprises. Donc,

  • Speaker #0

    on va en parler aussi après, parce que j'ai plein de questions à vous poser, de votre vision de l'entrepreneuriat aussi. Est-ce qu'il y a des qualités particulières, selon vous ? pour être un bon fiscaliste aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Alors, je pense qu'il faut... Alors oui, les qualités sont un peu... Enfin, je dirais différentes par rapport à ma compréhension d'avant. C'est que oui, d'abord, de toute façon, de base, il faut être un bon technicien. Mais ça, ça a toujours été le cas. Il faut avoir une tête bien faite. Je pense que ce qui est essentiel, peut-être pour le nouveau fiscaliste, mais peut-être que c'était le cas avant, je n'étais pas avant, mais aujourd'hui, il faut être à l'écoute. Il faut savoir écouter les gens, il faut savoir se mettre dans leurs choses, d'essayer de comprendre leurs préoccupations, enfin les questions de leur métier, aller vers eux et puis apprendre sur des nouveaux sujets. Je crois qu'apprendre à être ouvert, écouter et savoir poser les bonnes questions.

  • Speaker #0

    Donc être vraiment curieux.

  • Speaker #1

    Oui, savoir poser les bonnes questions parce que vous avez une tête bien faite. Il faut savoir expliquer. Avec des mots simples, des données techniques, et les écouter parce que savoir répondre à leurs questions et savoir, au travers de ce qu'ils disent, faire que les planètes soient alignées pour faire une bonne déclaration fiscale.

  • Speaker #0

    Merci pour toutes ces réponses, c'est très intéressant. Et justement, toutes ces qualités-là que vous estimez très importantes pour être un bon fiscaliste aujourd'hui, voire une bonne directrice fiscale aussi, j'imagine que c'est des compétences aussi qu'il faut avoir en tant que directeur ou directeur. directrice, pardon, directeur fiscal. Justement, vous avez été, vous êtes manager. Selon vous, qu'est-ce qui est important pour être un bon manager en fiscalité ?

  • Speaker #1

    Alors,

  • Speaker #0

    au-delà de tout ce que vous avez dit.

  • Speaker #1

    Moi, aujourd'hui, je n'ai pas d'équipe, mais je manage des gens qui ne sont pas dans mon département fiscal. Dans mon précédent poste, j'ai managé des équipes qui n'étaient pas dans mon pays, donc qui étaient loin de moi, en fait, dans d'autres pays, mais finalement, on était très proches. Donc, en fait, je pense que le secret pour être un bon manager, malgré la distance, c'est de créer une proximité avec ces équipes, d'être... C'est celui qui sait faire, qui montre, mais qui laisse faire, en fait. Qui est un guide et qui est là pour répondre aux besoins. Je vais essayer d'être un peu plus précise parce que peut-être que je suis un peu vague. En fait, moi, ce que je faisais avec mes équipes, c'est que j'avais une heure d'appel. Enfin, j'avais une réunion d'une heure avec mes équipes. les premières minutes, je leur demandais comment ils allaient pour créer cette proximité, pour comprendre si tout allait bien, etc. Et ensuite, on parlait des sujets et des dossiers. Et donc, évidemment, je n'étais pas capable de répondre à leurs questions sur la TVA indienne, mais ce n'était pas le sujet. Le rôle du manager, c'est de donner des bonnes pratiques, des recommandations sur des méthodes de travail. Et ça, c'est essentiel. Parce que même si on n'est pas spécialisé dans le domaine particulier, on l'a déjà fait. Moi, j'ai déjà fait des déclarations de TV en France, donc je sais ce que c'est. Mais donc, c'est donner des bonnes pratiques. Et puis, je pense que c'est être là quand votre collaborateur a besoin de vous, c'est-à-dire savoir régler les sujets difficiles, prendre le lead, faire preuve d'excellence, porter ses équipes. Moi, c'est quelque chose que je fais de façon systématique, c'est que quand mes collaborateurs travaillent sur des sujets et qu'on a une présentation à la directrice fiscale, au directeur fiscal ou aux personnes importantes, c'est le collaborateur qui présente et donc ça le fait grandir. Et puis, moi je suis derrière à poser les questions. Quand je sens qu'on aborde des sujets glissants ou des sujets sur lesquels il n'a pas de réponse, je repose des questions. où je résume, je réoriente. Et en fait, c'est une façon de porter les équipes et de les faire grandir.

  • Speaker #0

    Tout en laissant de la place aussi. Tout,

  • Speaker #1

    justement. Ah oui, tout à fait. Parce que c'est essentiel que le collaborateur ait sa place, puisque l'idée, c'est de le faire grandir.

  • Speaker #0

    Et c'est très intéressant ce que vous dites au sujet de la proximité, justement, créée, même si on a distance. Même à l'autre bout du monde, là où vous parlez de l'Inde, par exemple, en effet, c'est quand même très loin. J'imagine que vous n'avez pas vu ces personnes-là.

  • Speaker #1

    Je ne les ai jamais rencontrées physiquement.

  • Speaker #0

    Jamais, en plus. Non,

  • Speaker #1

    non, non.

  • Speaker #0

    Et comment vous avez réussi à créer quelque chose ?

  • Speaker #1

    La bienveillance. Peut-être qu'essayer de se mettre dans les choses de la personne et essayer de comprendre sa situation, sa culture aussi, parce qu'ils ont une culture différente. On ne parle pas sagapourien comme on parle à un Européen, par exemple. Donc, voilà. et écouter. Écouter, montrer la voix, montrer que même si on n'a pas fait en détail, on sait faire et qu'on est la corde de rappel et qu'ils peuvent compter sur nous.

  • Speaker #0

    D'accord. Très inspirant. Merci. Et je vous avais déjà un peu répondu à la question, j'allais dire quel manager êtes-vous ? Donc, j'imagine que vous essayez tout ce que vous voulez me dire.

  • Speaker #1

    Alors, moi, j'essaye et j'essaye de montrer l'excellence. Je pense que quand on est un manager, on doit être irréprochable. Irréprochable dans son attitude, irréprochable dans ce qu'on dit, irréprochable. Et porter ses équipes.

  • Speaker #0

    Et quand on n'y arrive pas, parce que parfois tout n'est jamais parfait aussi, je ne sais pas si vous avez eu le cas ou pas, mais quand un manager, selon vous, n'arrive pas à montrer l'excellence et fait des erreurs comme ça parait tout le monde, selon vous, comment doit réagir ?

  • Speaker #1

    Il faut le dire. Il faut appeler son collaborateur. Dès qu'on sent qu'il y a un écart ou que le collaborateur n'est pas aligné, En plus des points du Nord, il faut l'appeler, essayer d'en parler et mettre sur la table et de se réaligner. Parce qu'en plus, quand votre collaborateur est en Inde et que vous êtes à Singapour, vous ne maîtrisez rien. Et donc, la meilleure façon de le garder à bord et de garder cette confiance, parce qu'en fait, tout est un rapport de confiance, c'est d'en parler et de se réaligner. Est-ce que la différence culturelle, vous pouvez passer à côté de la différence culturelle ? Vous pouvez penser être un bon manager alors que vous êtes complètement à côté, pas parce que vous avez mal fait, mais parce que vous ne connaissez pas sa culture.

  • Speaker #0

    Et ça, ça passe évidemment par l'écoute, la curiosité, l'apprentissage de tout ça.

  • Speaker #1

    Exactement, et la bienveillance.

  • Speaker #0

    Ok. Stéphane, qu'est-ce qui a guidé vos choix de carrière ? Vous avez été en cabinet d'avocat, vous avez été ensuite en entreprise. Comment ça s'est fait et comment vous avez choisi ?

  • Speaker #1

    Alors, je pense que le passage cabinet d'avocat-entreprise, c'est cette envie de rentrer dans les organisations et de participer à, je ne dirais pas une histoire d'entreprise, mais participer à la mise en place des choses. Et après, l'instinct, en fait. C'est à postériori que je me suis dit, ah, c'était un bon choix. Un, l'instinct et deux, ne pas avoir peur. Et à postériori, je me dis, ben oui, je suis sortie de ma zone de confort et c'est comme ça que j'ai appris et c'est comme ça que j'ai grandi. Par exemple, Audrey, lorsque j'étais en poste en France et lorsque j'ai postulé pour partir à Singapour, j'ai eu mon manager au téléphone qui m'a parlé de ce poste à Singapour et j'ai postulé, sans en parler à mon chéri de l'époque ou à mes enfants ou à ma famille, en disant, moi, je veux y être. Je veux faire partie de cette nouvelle histoire, je veux vivre cette expatriation, je veux y aller. Alors que le poste était énorme, les équipes énormes, et puis j'avais une vie de famille. Mais voilà, à l'instinct, l'envie d'y aller, l'envie de participer, l'envie de faire les choses. Et puis cet attrait de l'expatriation, parce que je pense que c'est extrêmement riche et ça fait grandir.

  • Speaker #0

    Et ça, justement, l'instinct, ce n'est pas toujours évident à reconnaître, entre guillemets, mais même s'il y avait une envergure de postes, comme vous le disiez, extrêmement importante, a priori, par rapport à ce que vous aviez avant, qu'est-ce qui vous a fait dire ce poste est fait pour moi ou je suis faite pour le poste ? Alors,

  • Speaker #1

    non, je ne me suis pas dit ça. Je me suis dit je veux y aller. Je veux ce nouveau challenge. Parce qu'en fait, je pense que j'adore les challenges. C'était une création de poste. Donc, je veux participer à une création de poste. En fait, je veux vivre ça. Et a posteriori, c'était une expérience formidable parce que, ben oui, j'ai géré des équipes. Oui, j'ai géré un territoire extrêmement important du Maroc jusqu'à la Nouvelle-Zélande. Oui, j'ai découvert des nouveaux sujets. Je n'ai pas eu peur de me dire, ah, mais je ne connais pas la fiscalité en Nouvelle-Zélande. Ah, mais en fait, ce n'est pas ça qu'on vous demande. Ce qu'on vous demande, c'est oui, d'être technique, parce que vous êtes capable de connaître et d'apprendre. Et de regarder la documentation, de parler avec vos équipes pour devenir technique et aussi pointuquel sur ces sujets-là. Mais ce qui compte, c'est votre capacité à poser les bonnes questions. Et en fait, c'est là où on voit qu'on grandit dans son poste. C'est qu'on prend de la hauteur sur les sujets.

  • Speaker #0

    Et vous en retirez quoi de cette expérience à l'étranger ? On n'a pas non plus trois heures pour le coup, parce que j'imagine qu'il y aurait tellement de choses à dire d'un point de vue personnel ou professionnel. Mais est-ce qu'il y avait vraiment... Une chose que vous retenez de cette expérience-là ?

  • Speaker #1

    Le plaisir d'avoir rencontré d'autres personnes et d'avoir changé mon environnement. D'accord. Et donc d'avoir grandi. Aussi, moi, je vois mon fils de 14 ans, quand il est parti, il ne parlait pas trois mots d'anglais. Maintenant, il me dit qu'il préfère regarder des films en langue américaine plutôt qu'en français parce qu'il trouve que la traduction française n'est pas adaptée. Par exemple.

  • Speaker #0

    Je suis assez d'accord. Ok. C'est très bien comme conséquence de cette expérience là-bas. On a touché un petit peu du doigt l'entrepreneuriat tout à l'heure. On a dit qu'on y reviendrait. Je crois que c'est le moment Stéphane d'y revenir. C'est maintenant. Oui,

  • Speaker #1

    je pense qu'on est tous entrepreneurs de son job. Parce que si vous ne prenez pas des initiatives et vous ne créez pas votre métier, vous passez à côté de votre métier. Et en fait, ce qu'on... Plus encore aujourd'hui, ce qu'on demande à des managers ou même à des collaborateurs, c'est de prendre des initiatives et d'y aller. Donc de créer ces dossiers en fait. Vous créez vos sujets, vous créez vos dossiers parce qu'il y a un besoin. Et c'est ça être entrepreneur, je pense.

  • Speaker #0

    Donc on n'a pas besoin de prendre des risques d'être salarié, de créer son entreprise ?

  • Speaker #1

    Non. Non, parce qu'on crée le risque à partir du moment où on prend des sujets qu'on ne connaît pas et on prend des postes qu'on ne connaît pas, on a le risque. Et le risque peut être financier, parce que si ça se passe mal, peut-être que vous pouvez sortir de l'entreprise parce que ça s'est mal passé. Donc, le risque, vous le prenez. Et puis, c'est la même problématique, je pense. Vous devez aussi, vos clients, c'est les personnes qui sont dans l'entreprise, c'est votre boss, c'est vos collaborateurs. Je ne vois pas de différence à part l'aspect financier. C'est vrai que quand vous êtes salarié, vous avez un salaire tous les mois et des congés payés. Mais à part ça, pour moi, c'est pareil.

  • Speaker #0

    Ce que vous dites est intéressant aussi. Si on est entrepreneur dans une entreprise, on a beau avoir le confort du salaire qui tombe tous les mois, si ça ne se passe pas bien, dans tous les cas...

  • Speaker #1

    Voilà, et on va chercher une autre entreprise.

  • Speaker #0

    Stéphane, est-ce que vous avez des inspirations, des personnes, des choses dans la vie, dans votre profession, votre quotidien ?

  • Speaker #1

    Alors, oui et non. C'est-à-dire que non, pas de personne en particulier. Mais oui, parce que j'écoute énormément de podcasts. Comme je vous l'ai dit, j'adore la vie des entreprises. Et en fait, j'ai découvert par hasard les podcasts de Pauline Legnot et que je trouve absolument géniaux. Parce que... En fait, elle raconte des histoires d'entrepreneurs. Donc, par exemple, on a l'histoire de la personne de la famille ou de la personne qui a créé Caudalie, qui s'appelle Mathilde Thomas, ou même Edgar Cropiron, qui a un podcast absolument génial sur Cultiver sa motivation Parce que moi, Edgar Cropiron, c'était un skieur de freestyle quand j'étais jeune. Mais bon, ce type a rebondi. Et en fait, il parle de la motivation par le plaisir. Et quand on voit que c'est un sportif de haut niveau, c'est extrêmement intéressant d'écouter ces gens-là. Et en fait, pour préparer ce podcast, parce qu'évidemment, on prépare un peu, je me suis dit, oui, c'est ça qui m'intéresse. Mais en fait, qu'est-ce que j'apprends de ces podcasts ? Je pense qu'on apprend au travers des histoires qui sont racontées. On n'apprend pas des règles comme des règles de grande mère, mais ça infuse dans... Sa façon d'être, sa façon d'appréhender sa vie, sa façon d'être manager, sa façon de prendre confiance en soi. Surtout qu'en plus, dans les podcasts de Pauline, à la fin, il y a toujours une question. Qu'est-ce que vous auriez fait autrement ? Est-ce que vous avez eu un grand échec ? Et en fait, la plupart du temps, les gens disent, ben oui, je me suis plantée pour telle école de commerce. Oui, je me suis plantée pour créer telle entreprise. Mais à la fin, c'est plutôt qu'est-ce que vous avez appris de vos échecs ? Est-ce que c'est un échec ? Je ne sais pas. Moi, je pense qu'on apprend toujours. Et donc, finalement, ce ne sont pas des échecs. Et même les gens qui disent j'ai eu des échecs, mais je referai tout pareil, finalement, puisque ce qui compte, c'est ce que j'ai appris à la fin.

  • Speaker #0

    C'est ça qui est cette citation. Là, l'auteur m'échappe totalement, mais c'est qu'il dit qu'il n'y a pas d'échecs, il n'y a que des apprentissages.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    c'est ça. Après coup, peut-être. Mais sur le moment, peut-être qu'on voit ça. Oui,

  • Speaker #1

    exactement. C'est après qu'on dit, finalement, c'était bien. Moi, j'ai redoublé ma première année de droit. Et finalement, c'était bien parce que j'ai eu tellement peur de faire un dog en quatre ans parce que ce n'était pas possible, que j'ai super cravaché après. Donc oui, c'était bien finalement de redoubler sa première année de droit.

  • Speaker #0

    C'est ça que sur le moment, j'imagine que vous n'êtes pas dit que c'était super.

  • Speaker #1

    Non, j'ai eu un peu peur. Tellement peur que ça m'a bien boostée.

  • Speaker #0

    Bon, tant mieux. Donc plutôt, les inspirations de podcast, donc pas une personne, mais plutôt des parcours, des choses. Et justement, est-ce que c'est ça qui vous a guidée pour accepter de participer à ce podcast ?

  • Speaker #1

    Ah oui, ça, oui. C'est pas une question qu'on avait préparée.

  • Speaker #0

    Pardon, je vous ai posé plein de questions qu'on avait pas heurtées.

  • Speaker #1

    Désolée. Exactement. Oui, oui, tout à fait. Je pense que oui, ça m'a donné envie, tout à fait, de partager mes expériences et me dire que moi aussi, j'avais des choses à dire et des choses à partager. Et surtout avec ma vision un peu particulière de l'avocat fiscaliste, puisque je pense qu'elle est particulière.

  • Speaker #0

    Merci en tout cas d'accepter, parce que c'est vrai qu'il y a une question qu'on me pose souvent. On me demande comment tu choisis les personnes qui vont au podcast. Est-ce qu'il y a une liste ? Et en fait, pas du tout. C'est-à-dire que c'est au gré des rencontres. C'est comme ça que ça s'est passé avec vous Stéphane. On s'est vus, on a parlé et je me suis dit, Stéphane, ce que vous me dites là, c'est génial, il faut absolument le partager. Et c'est souvent comment ça se passe. Donc, c'est vrai que la plupart des invités qu'il y a dans ce podcast, c'est dû à une conversation, un échange. On se dit, mais cette personne-là, je ne peux pas être la seule à bénéficier de ce partage d'expérience. Il faut que les autres personnes.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup. Merci Audrey.

  • Speaker #0

    J'ai encore deux, trois petites questions à vous poser quand même, même si vous avez déjà dit plein de choses. Il y a une question que j'aime bien poser, pas forcément sur les échecs, mais si vous n'étiez pas devenue directrice fiscale. Est-ce qu'il y a quelque chose, un métier que vous auriez adoré ?

  • Speaker #1

    J'adore mon métier, mais en fait, tous les jours. Je changerais de métier tous les jours. Cette semaine, j'avais un point sur la taxe plastique et je travaille beaucoup avec une personne qui est ingénieure, qui travaille sur les plastiques différents et on parlait de plastiques différents. J'ai failli lui dire... Mais tu penses que moi, je pourrais travailler dans votre équipe ? Et après, je me suis dit Bon, calme-toi quand même, parce que tu n'es pas ingénieur et je n'ai pas ces compétences. Mais c'est vrai que je suis confrontée, enfin confrontée, non, je travaille avec des gens qui, alors, soit ils parlent très bien de leur métier, mais en tous les cas, ce qu'ils font a l'air absolument passionnant. Donc,

  • Speaker #0

    plein de choses,

  • Speaker #1

    en fait, tous les jours.

  • Speaker #0

    Il n'y a pas un autre métier, en tout cas d'enfant, spécialement ? Non. Mais ce que vous dites me fait sourire et je me fais un petit clin d'œil. Yasmine Hapchi qui est ma collaboratrice chez Faites Légal et en fait on organise tous les deux des matinales Faites Légal avec des invités sur différents sujets et c'est vrai qu'à chaque fois Quand on termine une matinale, à chaque fois on se dit Ah mais c'est génial, on a envie de faire ça On a eu le cas sur les Legal Operations, on a eu le cas sur la Compliance, la RSE. Et à chaque fois, après, on retourne au bureau et on retourne chasser nos têtes pour nos clients. On adore faire ça aussi. Mais c'est vrai que je partage l'enthousiasme de parfois partager avec des gens, d'écouter. Et ça, je trouve ça extrêmement chouette. Donc peut-être que demain, vous aimeriez faire un autre métier peut-être alors. Selon les échanges que vous aurez.

  • Speaker #1

    On en reparlera, je vous le dirai.

  • Speaker #0

    Selon les échanges,

  • Speaker #1

    ok.

  • Speaker #0

    Une autre question que j'aime bien poser aussi, en effet, est-ce qu'il y a des conseils que vous donneriez à un fiscaliste qui débute ?

  • Speaker #1

    Alors, le premier conseil que je lui donnerais, c'est d'être à l'écoute et de regarder les autres faire. Et on apprend beaucoup en regardant les autres faire. Si vous êtes dans un cabinet d'avocats, regardez votre associé. Si vous êtes dans une équipe fiscale... regardez votre directeur fiscal, de même, même chose pour les juristes, je parle de la fiscalité parce que c'est mon domaine, mais regardez les autres faire. Et puis, le deuxième vrai conseil, c'est de préparer ses réunions. Ça a l'air assez basique, mais on est pris dans le flot de on a un mail, on doit répondre, on doit appeler quelqu'un, etc. Mais quand on a un point avec son manager ou une présentation, faire un pas de côté et préparer sa réunion, c'est pas relire. ce qu'on a déjà écrit, ça on l'a dans la tête, mais c'est clarifier ces messages, faire le pas de côté pour se dire, voilà, si j'avais à expliquer là, parce qu'en fait on est souvent confrontés à expliquer des sujets à des gens qui ne connaissent pas du tout notre domaine, donc si j'avais en cinq lignes, en cinq mots, en cinq phrases, si je devais expliquer le sujet, poser la question de ce dossier et la réponse à donner, voilà comment je le dirais simplement. Et ça, ça permet de... En fait, ça prend du temps de préparer sa réunion parce qu'on pense être capable d'eux. Et c'est très, très, très, très valorisé, utile. Et puis, on gagne à tous les coups. On n'est plus clair. Oui,

  • Speaker #0

    on clarifie son idée,

  • Speaker #1

    son message. Exactement. Et la personne, vous vous mettez à la hauteur d'eux. Et en fait, c'est un pas de côté qui est très utile.

  • Speaker #0

    Merci pour ce très bon conseil qui, je suis certaine, va aider. Beaucoup de fiscalistes, d'avocats fiscalistes, mais aussi beaucoup de personnes qui ne sont pas du tout dans le droit, peut-être aussi. Donc, extrêmement intéressant et très utile. Est-ce que, Stéphane, il y aura un dernier mot ou plusieurs derniers mots ? Vous avez le droit. Du coup, vous allez m'en départager. Alors,

  • Speaker #1

    peut-être le dernier mot, c'est que je pense qu'on est dans une société qui change. La fiscalité a changé, les métiers changent. Aujourd'hui, on vous dit, ah non, mais ce qui compte, ce n'est pas les diplômes, c'est vos skills. Donc, et surtout les soft skills. donc surtout profitez de l'été écoutez des podcasts ouvrez-vous sur des nouveaux sujets l'intelligence artificielle etc et même si c'est pas utile pour votre métier d'aujourd'hui ce sera peut-être pour demain et puis ça ouvre le champ ça ouvre les réflexions et ça ouvre les discussions et ça permet d'avancer Merci pour tous tes conseils très inspirants je vous souhaite un bon été à tout le monde

  • Speaker #0

    Merci après l'été. Je suis désolée. Du coup, on va publier après l'été, mais on pourra aller sauter un bon automne.

  • Speaker #1

    Bonne rentrée.

  • Speaker #0

    Exactement. Merci en tout cas Stéphane pour tous ces conseils pratiques, surtout d'expérience. Je suis certaine que vous allez inspirer plein de gens qui, au même titre que vous, vous êtes inspirés par des personnes qui vous écoutent lors de podcasts. Cette fois-ci, c'est beaucoup de gens qui vont vous écouter. Merci beaucoup Stéphane d'avoir accepté.

  • Speaker #1

    Je vous remercie beaucoup Audrey, c'était un plaisir.

  • Speaker #0

    Vous avez passé un bon moment du coup ?

  • Speaker #1

    Ah, excellent.

  • Speaker #0

    je vous remercie merci à vous donc je suis ravie que vous ayez passé un moment pour ce premier podcast et j'espère que vous nous aurez envie de repartager par la suite j'en suis certaine merci beaucoup merci Stéphane et merci à tous de nous avoir écoutés je vous dis à très bientôt dans un nouvel épisode de Voix d'entrepreneur du droit au revoir à tous au revoir merci pour votre écoute nous espérons que ce temps de partage vous a plu abonnez-vous pour plus d'histoires professionnelles et de témoignages enrichissants suivez-nous sur LinkedIn et retrouvez nos offres d'emploi sur notre site carrière

Description

Pour être un bon manager, il faut "porter ses équipes, être à l’écoute, curieux, tout en étant exemplaire et bienveillant", explique Stéphane Lacaille-Vizier, Global Operations & Supply Chain Tax Director chez L’Oréal, au micro de Audrey Déléris, manager chez Fed Legal.


Dans cet épisode, Stéphane revient sur son parcours. Elle a commencé sa carrière en tant qu’avocate fiscaliste chez Anderson puis Deloitte, pour ensuite passer côté entreprise, d’abord, chez Rio Tinto, puis chez Ubisoft et aujourd’hui L’Oréal.

Véritable passionnée de fiscalité, Stéphane nous explique avec pédagogie les nouveaux systèmes de taxation avec la Green Tax (taxe plastique) et le CBAM. Selon elle, un bon fiscaliste doit travailler avec les juristes, mais toutes les autres équipes, tels que les achats et la RSE.

Elle partage aussi sa vision du management, sa façon de créer du lien avec ses équipes même lorsqu’elles sont à distance.


Pour son premier podcast en tant qu’invitée, c’était au tour de Stéphane de nous partager ses conseils : apprendre en regardant les autres faire et bien préparer ses réunions en clarifiant ses messages.

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Voici les références de ce podcast :

 


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- Aux recruteurs, dans notre podcast "Voix de recruteurs"

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Qui sommes-nous ?

 

Fed Legal, est un cabinet de recrutement et de chasse de têtes, dans le secteur juridique et fiscal. Notre équipe d'experts accompagnent les professionnels du droit en leur proposant des opportunités de carrière. Notre objectif est de forger des rencontres professionnelles porteuses de sens, soulignant vos compétences pour enrichir votre parcours professionnel.  

 

Nos domaines de compétences sont les suivants : Fonctions support en cabinets d'avocats, directions juridiques, notariat, directions fiscales, conseils en propriété industrielle / ingénieurs brevets, collaborateurs et associés en cabinets d'avocats. 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans Voix d'entrepreneur du droit by FEDLégal. Dans ce podcast, nous recevons des acteurs du monde du droit, leurs points communs, une vision entrepreneuriale de leur métier, des parcours toujours inspirants et emprunts de sincérité et d'optimisme. Bonne écoute ! Bonjour à tous, je suis ravie de vous retrouver pour ce nouvel épisode de Voix d'entrepreneur du droit, le podcast de FEDLégal. Je suis Audrey Deliris et aujourd'hui je reçois Stéphane Lacaye-Vizier, Global Operation and Supply Chain Tax Director chez L'Oréal.

  • Speaker #1

    Bonjour Audrey, merci de m'accueillir aujourd'hui. Je suis ravie d'être avec vous.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup d'avoir accepté, d'autant que je crois que c'est votre premier podcast en tant qu'invité.

  • Speaker #1

    C'est mon crash test. Non, mon test.

  • Speaker #0

    Non, ça va bien se passer, vous allez voir. On va passer un bon moment, c'est ce que je vous ai dit juste avant d'appuyer sur le bouton.

  • Speaker #1

    J'en suis sûre.

  • Speaker #0

    Bon, merci beaucoup en tout cas d'être là. Est-ce que vous pourriez déjà nous dire qui vous êtes ? Moi, je sais, mais les auditeurs ne le savent pas encore.

  • Speaker #1

    Alors, bonjour à tous les auditeurs. Je m'appelle Stéphane Lacaye-Vizier, j'ai 52 ans, j'ai une formation d'avocat fiscaliste et donc je suis Global Operations Supply Chain Tax Director chez L'Oréal. Je suis mariée. Et j'ai deux enfants, Victor et Martin. Victor a 21 ans et Martin 14 ans.

  • Speaker #0

    Enchantée. Pourquoi nous pas Stéphane ? Et il y a une question que j'aime bien poser, c'est que vous nous avez dit avoir commencé en tant qu'avocat fiscaliste. Comment vous vous êtes retrouvée avocat fiscaliste ? Pourquoi vous avez choisi le droit au départ ?

  • Speaker #1

    Alors d'abord, j'ai choisi le droit parce que mon oncle était avocat. Il avait un vrai talent à présenter les sujets. Il avait une prestance qui faisait que ça m'a donné envie d'essayer de lui ressembler. Et je trouvais que c'était quelqu'un qui était très pertinent dans son approche et dans ses commentaires sur la vie et sur les grands principes. Et puis, en seconde, j'ai fait une option technologie. Ça ne m'intéressait absolument pas, mais j'ai dressé l'oreille. lorsque la prof nous a parlé de la CNIL et nous a présenté la CNIL avec les principes exception. Et j'ai trouvé que le mode de raisonnement et l'organisation de l'esprit était absolument brillant. Donc voilà, j'étais au lycée à Notre-Dame-de-Sion, juste à côté d'Assas. Donc je suis rentrée en première année de droit à Assas. Et j'ai adoré les cours de droit constitutionnel qui m'ont absolument passionnée. Et puis ensuite, j'étais plus attirée par la vie de l'entreprise. et plutôt que par les sujets de droit privé du droit tout court. Et donc, c'est pour ça que je me suis orientée en droit des affaires et fiscalité. Donc, comme je suis un peu ancienne, j'ai fait une licence, puis une maîtrise. Et puis, j'ai eu la chance, après ma maîtrise de droit, de partir à Dijon et de faire le DESS du professeur Caussion, qui est décédé aujourd'hui, malheureusement. Et donc, voilà. Cosian qui vous explique la fiscalité et le rôle du fiscaliste en nous disant bien que pour être un bon fiscaliste, il faut travailler avec les juristes. Depuis, j'ai adoré la fiscalité, j'y suis toujours, même si je pense qu'aujourd'hui, la fiscalité elle-même a changé. Aujourd'hui, il ne faut pas travailler qu'avec les juristes, je pense, mais on en borde un certain nombre de métiers et on en parlera certainement.

  • Speaker #0

    Oui, ce que vous me dites me fait poser la question, justement. Qu'est-ce qui a changé entre quand vous avez commencé en tant qu'avocate fiscaliste et aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Alors, ce qui a changé, je ne sais pas, parce qu'à l'époque, moi, je n'étais qu'avocate fiscaliste. Et puis, j'ai commencé à faire de la TVA chez Arthur Andersen. Donc, c'était par le petit bout. Mais en fait, ce qui a changé, moi, dans ma compréhension de la fiscalité, de ce que j'en vois, c'est qu'en tant qu'avocat, on est très spécialisé et on répond un peu à la question posée. même si on essaye de répondre à toutes les questions, mais on est sur l'aspect très technique. Moi, aujourd'hui, aux opérations, et c'est pour ça que ma fonction est un peu aux opérations, et pas même si je suis rattachée au siège, mais on travaille avec les opérations, enfin avec les sociétés, dans les organisations, et on aide les différents départements, et on amène les différents départements. au respect de la compliance fiscale et de la législation fiscale. Je vais être un peu plus précise dans mon exemple parce que je vais éviter de vous perdre. Par exemple, aujourd'hui, des sujets qui me préoccupent et qui sont les nouveaux sujets de la fiscalité concernent les taxes environnementales, tout ce qu'on appelle green tax, par exemple la taxe plastique. Aujourd'hui, pour gérer la taxe plastique, on a besoin de la data, savoir quelle est la quantité de produits plastiques, d'emballages plastiques que la société achète. que la société vend. On a besoin de cette data, que cette data soit vérifiée et correcte. On a besoin de travailler avec l'IT, un, pour collecter la data, et deux, pour pouvoir faire des déclarations qui ne sortent pas de la comptabilité ordinaire. On a besoin de travailler avec les équipes de sustainability pour savoir est-ce que notre plastique est recyclable ou recyclé ou non, parce que s'il est recyclable ou recyclé, on n'est pas soumis à la taxe plastique. Et puis, on travaille aussi avec le sourcing, c'est-à-dire les achats, en leur disant que dans nos contrats, il faut s'assurer à ce qu'on achète bien du plastique recyclé. Et puis, on a aussi des gens qui nous aident, donc des consultants externes qui nous aident. Aujourd'hui, il n'y a de la taxe plastique qu'au UK et en Espagne. Demain, en Italie. Et on sait que ce sera une déferlante dans l'ensemble des pays du monde. Et puis, que la fiscalité, demain, ne s'appliquera pas qu'au plastique, mais au verre. Ou comme elle s'applique aujourd'hui, alors là, c'est plutôt de la douane, mais ça fait aussi partie de mon champ. sur ce qu'on appelle le C-BAM, qui est l'entrée des produits aux frontières, où on détermine le montant de CO2 qui a été produit sur ces matériaux-là, pour la production de ces matériaux-là. Par exemple, quand vous achetez de l'aluminium, on doit être capable de déterminer quelle est la quantité de carbone qui a été émise pour l'extraction de l'aboxyde et de l'alumine et ensuite par les usines de production d'aluminium. pour permettre l'achat et donc l'entrée aux frontières de ces produits-là. Donc, en fait, c'est aujourd'hui ça la fiscalité. Avant, par exemple, moi, quand je travaillais chez Arthur Andersen ou chez Deloitte, je faisais des revues fiscales, j'avais une conversation avec le DAF, ou ce qu'on appelle le CFO, et je descendais la balance avec lui. Il me montrait son organigramme, pour bien comprendre le rôle de chacune des sociétés et les contrats. Et puis, ça, quoi. Enfin... Ça me permettait d'avoir une compréhension globale et de pouvoir faire ma revue fiscale. Aujourd'hui, je ne fais plus de l'impôt sur les sociétés et de la revue fiscale, mais aujourd'hui, j'aide chez L'Oréal, mais c'est le cas dans toutes les entreprises sur tous les sujets, les sociétés à être compliantes sur ces nouveaux enjeux de la fiscalité.

  • Speaker #0

    Et justement, les exemples que vous nous donnez sont extrêmement concrets. Est-ce que c'est ça qui vous plaît dans la fiscalité aujourd'hui, qui vous plaisait peut-être ? Hier aussi, mais encore plus aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Alors, exactement. Moi, ce qui me plaît, c'est de travailler avec les organisations sur des nouveaux challenges, sur des nouveaux sujets. D'abord, l'aspect technique, parce qu'il faut avoir une compréhension fine de ces dossiers-là. Et en fait, c'est vous qui donnez les informations techniques et vous avez ce rôle de compréhension et ensuite d'explication aux autres, parce que c'est un peu vous, le chef d'orchestre. puisqu'il faut leur expliquer ce dont vous avez besoin et ce dont le département fiscal a besoin pour faire ces déclarations. Donc ça, oui, être au cœur des opérations et faire travailler les autres ensemble sur des sujets que je ne connais absolument pas et qui sont aussi passionnants, parce que c'est absolument génial de discuter avec une personne qui vous explique le plastique recyclable, non recyclable. Enfin, moi, j'adore ça, découvrir des nouveaux métiers, j'adore. Donc ça, oui, ça, c'est ce qui me plaît dans la fiscalité. Un, son caractère technique. Deux, découvrir les nouveaux métiers. Et en plus, et au travers de ces nouveaux métiers, ça me permet aussi de découvrir, et ça, c'est ce que j'aime, des histoires d'entrepreneurs, des histoires d'entreprises. Donc,

  • Speaker #0

    on va en parler aussi après, parce que j'ai plein de questions à vous poser, de votre vision de l'entrepreneuriat aussi. Est-ce qu'il y a des qualités particulières, selon vous ? pour être un bon fiscaliste aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Alors, je pense qu'il faut... Alors oui, les qualités sont un peu... Enfin, je dirais différentes par rapport à ma compréhension d'avant. C'est que oui, d'abord, de toute façon, de base, il faut être un bon technicien. Mais ça, ça a toujours été le cas. Il faut avoir une tête bien faite. Je pense que ce qui est essentiel, peut-être pour le nouveau fiscaliste, mais peut-être que c'était le cas avant, je n'étais pas avant, mais aujourd'hui, il faut être à l'écoute. Il faut savoir écouter les gens, il faut savoir se mettre dans leurs choses, d'essayer de comprendre leurs préoccupations, enfin les questions de leur métier, aller vers eux et puis apprendre sur des nouveaux sujets. Je crois qu'apprendre à être ouvert, écouter et savoir poser les bonnes questions.

  • Speaker #0

    Donc être vraiment curieux.

  • Speaker #1

    Oui, savoir poser les bonnes questions parce que vous avez une tête bien faite. Il faut savoir expliquer. Avec des mots simples, des données techniques, et les écouter parce que savoir répondre à leurs questions et savoir, au travers de ce qu'ils disent, faire que les planètes soient alignées pour faire une bonne déclaration fiscale.

  • Speaker #0

    Merci pour toutes ces réponses, c'est très intéressant. Et justement, toutes ces qualités-là que vous estimez très importantes pour être un bon fiscaliste aujourd'hui, voire une bonne directrice fiscale aussi, j'imagine que c'est des compétences aussi qu'il faut avoir en tant que directeur ou directeur. directrice, pardon, directeur fiscal. Justement, vous avez été, vous êtes manager. Selon vous, qu'est-ce qui est important pour être un bon manager en fiscalité ?

  • Speaker #1

    Alors,

  • Speaker #0

    au-delà de tout ce que vous avez dit.

  • Speaker #1

    Moi, aujourd'hui, je n'ai pas d'équipe, mais je manage des gens qui ne sont pas dans mon département fiscal. Dans mon précédent poste, j'ai managé des équipes qui n'étaient pas dans mon pays, donc qui étaient loin de moi, en fait, dans d'autres pays, mais finalement, on était très proches. Donc, en fait, je pense que le secret pour être un bon manager, malgré la distance, c'est de créer une proximité avec ces équipes, d'être... C'est celui qui sait faire, qui montre, mais qui laisse faire, en fait. Qui est un guide et qui est là pour répondre aux besoins. Je vais essayer d'être un peu plus précise parce que peut-être que je suis un peu vague. En fait, moi, ce que je faisais avec mes équipes, c'est que j'avais une heure d'appel. Enfin, j'avais une réunion d'une heure avec mes équipes. les premières minutes, je leur demandais comment ils allaient pour créer cette proximité, pour comprendre si tout allait bien, etc. Et ensuite, on parlait des sujets et des dossiers. Et donc, évidemment, je n'étais pas capable de répondre à leurs questions sur la TVA indienne, mais ce n'était pas le sujet. Le rôle du manager, c'est de donner des bonnes pratiques, des recommandations sur des méthodes de travail. Et ça, c'est essentiel. Parce que même si on n'est pas spécialisé dans le domaine particulier, on l'a déjà fait. Moi, j'ai déjà fait des déclarations de TV en France, donc je sais ce que c'est. Mais donc, c'est donner des bonnes pratiques. Et puis, je pense que c'est être là quand votre collaborateur a besoin de vous, c'est-à-dire savoir régler les sujets difficiles, prendre le lead, faire preuve d'excellence, porter ses équipes. Moi, c'est quelque chose que je fais de façon systématique, c'est que quand mes collaborateurs travaillent sur des sujets et qu'on a une présentation à la directrice fiscale, au directeur fiscal ou aux personnes importantes, c'est le collaborateur qui présente et donc ça le fait grandir. Et puis, moi je suis derrière à poser les questions. Quand je sens qu'on aborde des sujets glissants ou des sujets sur lesquels il n'a pas de réponse, je repose des questions. où je résume, je réoriente. Et en fait, c'est une façon de porter les équipes et de les faire grandir.

  • Speaker #0

    Tout en laissant de la place aussi. Tout,

  • Speaker #1

    justement. Ah oui, tout à fait. Parce que c'est essentiel que le collaborateur ait sa place, puisque l'idée, c'est de le faire grandir.

  • Speaker #0

    Et c'est très intéressant ce que vous dites au sujet de la proximité, justement, créée, même si on a distance. Même à l'autre bout du monde, là où vous parlez de l'Inde, par exemple, en effet, c'est quand même très loin. J'imagine que vous n'avez pas vu ces personnes-là.

  • Speaker #1

    Je ne les ai jamais rencontrées physiquement.

  • Speaker #0

    Jamais, en plus. Non,

  • Speaker #1

    non, non.

  • Speaker #0

    Et comment vous avez réussi à créer quelque chose ?

  • Speaker #1

    La bienveillance. Peut-être qu'essayer de se mettre dans les choses de la personne et essayer de comprendre sa situation, sa culture aussi, parce qu'ils ont une culture différente. On ne parle pas sagapourien comme on parle à un Européen, par exemple. Donc, voilà. et écouter. Écouter, montrer la voix, montrer que même si on n'a pas fait en détail, on sait faire et qu'on est la corde de rappel et qu'ils peuvent compter sur nous.

  • Speaker #0

    D'accord. Très inspirant. Merci. Et je vous avais déjà un peu répondu à la question, j'allais dire quel manager êtes-vous ? Donc, j'imagine que vous essayez tout ce que vous voulez me dire.

  • Speaker #1

    Alors, moi, j'essaye et j'essaye de montrer l'excellence. Je pense que quand on est un manager, on doit être irréprochable. Irréprochable dans son attitude, irréprochable dans ce qu'on dit, irréprochable. Et porter ses équipes.

  • Speaker #0

    Et quand on n'y arrive pas, parce que parfois tout n'est jamais parfait aussi, je ne sais pas si vous avez eu le cas ou pas, mais quand un manager, selon vous, n'arrive pas à montrer l'excellence et fait des erreurs comme ça parait tout le monde, selon vous, comment doit réagir ?

  • Speaker #1

    Il faut le dire. Il faut appeler son collaborateur. Dès qu'on sent qu'il y a un écart ou que le collaborateur n'est pas aligné, En plus des points du Nord, il faut l'appeler, essayer d'en parler et mettre sur la table et de se réaligner. Parce qu'en plus, quand votre collaborateur est en Inde et que vous êtes à Singapour, vous ne maîtrisez rien. Et donc, la meilleure façon de le garder à bord et de garder cette confiance, parce qu'en fait, tout est un rapport de confiance, c'est d'en parler et de se réaligner. Est-ce que la différence culturelle, vous pouvez passer à côté de la différence culturelle ? Vous pouvez penser être un bon manager alors que vous êtes complètement à côté, pas parce que vous avez mal fait, mais parce que vous ne connaissez pas sa culture.

  • Speaker #0

    Et ça, ça passe évidemment par l'écoute, la curiosité, l'apprentissage de tout ça.

  • Speaker #1

    Exactement, et la bienveillance.

  • Speaker #0

    Ok. Stéphane, qu'est-ce qui a guidé vos choix de carrière ? Vous avez été en cabinet d'avocat, vous avez été ensuite en entreprise. Comment ça s'est fait et comment vous avez choisi ?

  • Speaker #1

    Alors, je pense que le passage cabinet d'avocat-entreprise, c'est cette envie de rentrer dans les organisations et de participer à, je ne dirais pas une histoire d'entreprise, mais participer à la mise en place des choses. Et après, l'instinct, en fait. C'est à postériori que je me suis dit, ah, c'était un bon choix. Un, l'instinct et deux, ne pas avoir peur. Et à postériori, je me dis, ben oui, je suis sortie de ma zone de confort et c'est comme ça que j'ai appris et c'est comme ça que j'ai grandi. Par exemple, Audrey, lorsque j'étais en poste en France et lorsque j'ai postulé pour partir à Singapour, j'ai eu mon manager au téléphone qui m'a parlé de ce poste à Singapour et j'ai postulé, sans en parler à mon chéri de l'époque ou à mes enfants ou à ma famille, en disant, moi, je veux y être. Je veux faire partie de cette nouvelle histoire, je veux vivre cette expatriation, je veux y aller. Alors que le poste était énorme, les équipes énormes, et puis j'avais une vie de famille. Mais voilà, à l'instinct, l'envie d'y aller, l'envie de participer, l'envie de faire les choses. Et puis cet attrait de l'expatriation, parce que je pense que c'est extrêmement riche et ça fait grandir.

  • Speaker #0

    Et ça, justement, l'instinct, ce n'est pas toujours évident à reconnaître, entre guillemets, mais même s'il y avait une envergure de postes, comme vous le disiez, extrêmement importante, a priori, par rapport à ce que vous aviez avant, qu'est-ce qui vous a fait dire ce poste est fait pour moi ou je suis faite pour le poste ? Alors,

  • Speaker #1

    non, je ne me suis pas dit ça. Je me suis dit je veux y aller. Je veux ce nouveau challenge. Parce qu'en fait, je pense que j'adore les challenges. C'était une création de poste. Donc, je veux participer à une création de poste. En fait, je veux vivre ça. Et a posteriori, c'était une expérience formidable parce que, ben oui, j'ai géré des équipes. Oui, j'ai géré un territoire extrêmement important du Maroc jusqu'à la Nouvelle-Zélande. Oui, j'ai découvert des nouveaux sujets. Je n'ai pas eu peur de me dire, ah, mais je ne connais pas la fiscalité en Nouvelle-Zélande. Ah, mais en fait, ce n'est pas ça qu'on vous demande. Ce qu'on vous demande, c'est oui, d'être technique, parce que vous êtes capable de connaître et d'apprendre. Et de regarder la documentation, de parler avec vos équipes pour devenir technique et aussi pointuquel sur ces sujets-là. Mais ce qui compte, c'est votre capacité à poser les bonnes questions. Et en fait, c'est là où on voit qu'on grandit dans son poste. C'est qu'on prend de la hauteur sur les sujets.

  • Speaker #0

    Et vous en retirez quoi de cette expérience à l'étranger ? On n'a pas non plus trois heures pour le coup, parce que j'imagine qu'il y aurait tellement de choses à dire d'un point de vue personnel ou professionnel. Mais est-ce qu'il y avait vraiment... Une chose que vous retenez de cette expérience-là ?

  • Speaker #1

    Le plaisir d'avoir rencontré d'autres personnes et d'avoir changé mon environnement. D'accord. Et donc d'avoir grandi. Aussi, moi, je vois mon fils de 14 ans, quand il est parti, il ne parlait pas trois mots d'anglais. Maintenant, il me dit qu'il préfère regarder des films en langue américaine plutôt qu'en français parce qu'il trouve que la traduction française n'est pas adaptée. Par exemple.

  • Speaker #0

    Je suis assez d'accord. Ok. C'est très bien comme conséquence de cette expérience là-bas. On a touché un petit peu du doigt l'entrepreneuriat tout à l'heure. On a dit qu'on y reviendrait. Je crois que c'est le moment Stéphane d'y revenir. C'est maintenant. Oui,

  • Speaker #1

    je pense qu'on est tous entrepreneurs de son job. Parce que si vous ne prenez pas des initiatives et vous ne créez pas votre métier, vous passez à côté de votre métier. Et en fait, ce qu'on... Plus encore aujourd'hui, ce qu'on demande à des managers ou même à des collaborateurs, c'est de prendre des initiatives et d'y aller. Donc de créer ces dossiers en fait. Vous créez vos sujets, vous créez vos dossiers parce qu'il y a un besoin. Et c'est ça être entrepreneur, je pense.

  • Speaker #0

    Donc on n'a pas besoin de prendre des risques d'être salarié, de créer son entreprise ?

  • Speaker #1

    Non. Non, parce qu'on crée le risque à partir du moment où on prend des sujets qu'on ne connaît pas et on prend des postes qu'on ne connaît pas, on a le risque. Et le risque peut être financier, parce que si ça se passe mal, peut-être que vous pouvez sortir de l'entreprise parce que ça s'est mal passé. Donc, le risque, vous le prenez. Et puis, c'est la même problématique, je pense. Vous devez aussi, vos clients, c'est les personnes qui sont dans l'entreprise, c'est votre boss, c'est vos collaborateurs. Je ne vois pas de différence à part l'aspect financier. C'est vrai que quand vous êtes salarié, vous avez un salaire tous les mois et des congés payés. Mais à part ça, pour moi, c'est pareil.

  • Speaker #0

    Ce que vous dites est intéressant aussi. Si on est entrepreneur dans une entreprise, on a beau avoir le confort du salaire qui tombe tous les mois, si ça ne se passe pas bien, dans tous les cas...

  • Speaker #1

    Voilà, et on va chercher une autre entreprise.

  • Speaker #0

    Stéphane, est-ce que vous avez des inspirations, des personnes, des choses dans la vie, dans votre profession, votre quotidien ?

  • Speaker #1

    Alors, oui et non. C'est-à-dire que non, pas de personne en particulier. Mais oui, parce que j'écoute énormément de podcasts. Comme je vous l'ai dit, j'adore la vie des entreprises. Et en fait, j'ai découvert par hasard les podcasts de Pauline Legnot et que je trouve absolument géniaux. Parce que... En fait, elle raconte des histoires d'entrepreneurs. Donc, par exemple, on a l'histoire de la personne de la famille ou de la personne qui a créé Caudalie, qui s'appelle Mathilde Thomas, ou même Edgar Cropiron, qui a un podcast absolument génial sur Cultiver sa motivation Parce que moi, Edgar Cropiron, c'était un skieur de freestyle quand j'étais jeune. Mais bon, ce type a rebondi. Et en fait, il parle de la motivation par le plaisir. Et quand on voit que c'est un sportif de haut niveau, c'est extrêmement intéressant d'écouter ces gens-là. Et en fait, pour préparer ce podcast, parce qu'évidemment, on prépare un peu, je me suis dit, oui, c'est ça qui m'intéresse. Mais en fait, qu'est-ce que j'apprends de ces podcasts ? Je pense qu'on apprend au travers des histoires qui sont racontées. On n'apprend pas des règles comme des règles de grande mère, mais ça infuse dans... Sa façon d'être, sa façon d'appréhender sa vie, sa façon d'être manager, sa façon de prendre confiance en soi. Surtout qu'en plus, dans les podcasts de Pauline, à la fin, il y a toujours une question. Qu'est-ce que vous auriez fait autrement ? Est-ce que vous avez eu un grand échec ? Et en fait, la plupart du temps, les gens disent, ben oui, je me suis plantée pour telle école de commerce. Oui, je me suis plantée pour créer telle entreprise. Mais à la fin, c'est plutôt qu'est-ce que vous avez appris de vos échecs ? Est-ce que c'est un échec ? Je ne sais pas. Moi, je pense qu'on apprend toujours. Et donc, finalement, ce ne sont pas des échecs. Et même les gens qui disent j'ai eu des échecs, mais je referai tout pareil, finalement, puisque ce qui compte, c'est ce que j'ai appris à la fin.

  • Speaker #0

    C'est ça qui est cette citation. Là, l'auteur m'échappe totalement, mais c'est qu'il dit qu'il n'y a pas d'échecs, il n'y a que des apprentissages.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    c'est ça. Après coup, peut-être. Mais sur le moment, peut-être qu'on voit ça. Oui,

  • Speaker #1

    exactement. C'est après qu'on dit, finalement, c'était bien. Moi, j'ai redoublé ma première année de droit. Et finalement, c'était bien parce que j'ai eu tellement peur de faire un dog en quatre ans parce que ce n'était pas possible, que j'ai super cravaché après. Donc oui, c'était bien finalement de redoubler sa première année de droit.

  • Speaker #0

    C'est ça que sur le moment, j'imagine que vous n'êtes pas dit que c'était super.

  • Speaker #1

    Non, j'ai eu un peu peur. Tellement peur que ça m'a bien boostée.

  • Speaker #0

    Bon, tant mieux. Donc plutôt, les inspirations de podcast, donc pas une personne, mais plutôt des parcours, des choses. Et justement, est-ce que c'est ça qui vous a guidée pour accepter de participer à ce podcast ?

  • Speaker #1

    Ah oui, ça, oui. C'est pas une question qu'on avait préparée.

  • Speaker #0

    Pardon, je vous ai posé plein de questions qu'on avait pas heurtées.

  • Speaker #1

    Désolée. Exactement. Oui, oui, tout à fait. Je pense que oui, ça m'a donné envie, tout à fait, de partager mes expériences et me dire que moi aussi, j'avais des choses à dire et des choses à partager. Et surtout avec ma vision un peu particulière de l'avocat fiscaliste, puisque je pense qu'elle est particulière.

  • Speaker #0

    Merci en tout cas d'accepter, parce que c'est vrai qu'il y a une question qu'on me pose souvent. On me demande comment tu choisis les personnes qui vont au podcast. Est-ce qu'il y a une liste ? Et en fait, pas du tout. C'est-à-dire que c'est au gré des rencontres. C'est comme ça que ça s'est passé avec vous Stéphane. On s'est vus, on a parlé et je me suis dit, Stéphane, ce que vous me dites là, c'est génial, il faut absolument le partager. Et c'est souvent comment ça se passe. Donc, c'est vrai que la plupart des invités qu'il y a dans ce podcast, c'est dû à une conversation, un échange. On se dit, mais cette personne-là, je ne peux pas être la seule à bénéficier de ce partage d'expérience. Il faut que les autres personnes.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup. Merci Audrey.

  • Speaker #0

    J'ai encore deux, trois petites questions à vous poser quand même, même si vous avez déjà dit plein de choses. Il y a une question que j'aime bien poser, pas forcément sur les échecs, mais si vous n'étiez pas devenue directrice fiscale. Est-ce qu'il y a quelque chose, un métier que vous auriez adoré ?

  • Speaker #1

    J'adore mon métier, mais en fait, tous les jours. Je changerais de métier tous les jours. Cette semaine, j'avais un point sur la taxe plastique et je travaille beaucoup avec une personne qui est ingénieure, qui travaille sur les plastiques différents et on parlait de plastiques différents. J'ai failli lui dire... Mais tu penses que moi, je pourrais travailler dans votre équipe ? Et après, je me suis dit Bon, calme-toi quand même, parce que tu n'es pas ingénieur et je n'ai pas ces compétences. Mais c'est vrai que je suis confrontée, enfin confrontée, non, je travaille avec des gens qui, alors, soit ils parlent très bien de leur métier, mais en tous les cas, ce qu'ils font a l'air absolument passionnant. Donc,

  • Speaker #0

    plein de choses,

  • Speaker #1

    en fait, tous les jours.

  • Speaker #0

    Il n'y a pas un autre métier, en tout cas d'enfant, spécialement ? Non. Mais ce que vous dites me fait sourire et je me fais un petit clin d'œil. Yasmine Hapchi qui est ma collaboratrice chez Faites Légal et en fait on organise tous les deux des matinales Faites Légal avec des invités sur différents sujets et c'est vrai qu'à chaque fois Quand on termine une matinale, à chaque fois on se dit Ah mais c'est génial, on a envie de faire ça On a eu le cas sur les Legal Operations, on a eu le cas sur la Compliance, la RSE. Et à chaque fois, après, on retourne au bureau et on retourne chasser nos têtes pour nos clients. On adore faire ça aussi. Mais c'est vrai que je partage l'enthousiasme de parfois partager avec des gens, d'écouter. Et ça, je trouve ça extrêmement chouette. Donc peut-être que demain, vous aimeriez faire un autre métier peut-être alors. Selon les échanges que vous aurez.

  • Speaker #1

    On en reparlera, je vous le dirai.

  • Speaker #0

    Selon les échanges,

  • Speaker #1

    ok.

  • Speaker #0

    Une autre question que j'aime bien poser aussi, en effet, est-ce qu'il y a des conseils que vous donneriez à un fiscaliste qui débute ?

  • Speaker #1

    Alors, le premier conseil que je lui donnerais, c'est d'être à l'écoute et de regarder les autres faire. Et on apprend beaucoup en regardant les autres faire. Si vous êtes dans un cabinet d'avocats, regardez votre associé. Si vous êtes dans une équipe fiscale... regardez votre directeur fiscal, de même, même chose pour les juristes, je parle de la fiscalité parce que c'est mon domaine, mais regardez les autres faire. Et puis, le deuxième vrai conseil, c'est de préparer ses réunions. Ça a l'air assez basique, mais on est pris dans le flot de on a un mail, on doit répondre, on doit appeler quelqu'un, etc. Mais quand on a un point avec son manager ou une présentation, faire un pas de côté et préparer sa réunion, c'est pas relire. ce qu'on a déjà écrit, ça on l'a dans la tête, mais c'est clarifier ces messages, faire le pas de côté pour se dire, voilà, si j'avais à expliquer là, parce qu'en fait on est souvent confrontés à expliquer des sujets à des gens qui ne connaissent pas du tout notre domaine, donc si j'avais en cinq lignes, en cinq mots, en cinq phrases, si je devais expliquer le sujet, poser la question de ce dossier et la réponse à donner, voilà comment je le dirais simplement. Et ça, ça permet de... En fait, ça prend du temps de préparer sa réunion parce qu'on pense être capable d'eux. Et c'est très, très, très, très valorisé, utile. Et puis, on gagne à tous les coups. On n'est plus clair. Oui,

  • Speaker #0

    on clarifie son idée,

  • Speaker #1

    son message. Exactement. Et la personne, vous vous mettez à la hauteur d'eux. Et en fait, c'est un pas de côté qui est très utile.

  • Speaker #0

    Merci pour ce très bon conseil qui, je suis certaine, va aider. Beaucoup de fiscalistes, d'avocats fiscalistes, mais aussi beaucoup de personnes qui ne sont pas du tout dans le droit, peut-être aussi. Donc, extrêmement intéressant et très utile. Est-ce que, Stéphane, il y aura un dernier mot ou plusieurs derniers mots ? Vous avez le droit. Du coup, vous allez m'en départager. Alors,

  • Speaker #1

    peut-être le dernier mot, c'est que je pense qu'on est dans une société qui change. La fiscalité a changé, les métiers changent. Aujourd'hui, on vous dit, ah non, mais ce qui compte, ce n'est pas les diplômes, c'est vos skills. Donc, et surtout les soft skills. donc surtout profitez de l'été écoutez des podcasts ouvrez-vous sur des nouveaux sujets l'intelligence artificielle etc et même si c'est pas utile pour votre métier d'aujourd'hui ce sera peut-être pour demain et puis ça ouvre le champ ça ouvre les réflexions et ça ouvre les discussions et ça permet d'avancer Merci pour tous tes conseils très inspirants je vous souhaite un bon été à tout le monde

  • Speaker #0

    Merci après l'été. Je suis désolée. Du coup, on va publier après l'été, mais on pourra aller sauter un bon automne.

  • Speaker #1

    Bonne rentrée.

  • Speaker #0

    Exactement. Merci en tout cas Stéphane pour tous ces conseils pratiques, surtout d'expérience. Je suis certaine que vous allez inspirer plein de gens qui, au même titre que vous, vous êtes inspirés par des personnes qui vous écoutent lors de podcasts. Cette fois-ci, c'est beaucoup de gens qui vont vous écouter. Merci beaucoup Stéphane d'avoir accepté.

  • Speaker #1

    Je vous remercie beaucoup Audrey, c'était un plaisir.

  • Speaker #0

    Vous avez passé un bon moment du coup ?

  • Speaker #1

    Ah, excellent.

  • Speaker #0

    je vous remercie merci à vous donc je suis ravie que vous ayez passé un moment pour ce premier podcast et j'espère que vous nous aurez envie de repartager par la suite j'en suis certaine merci beaucoup merci Stéphane et merci à tous de nous avoir écoutés je vous dis à très bientôt dans un nouvel épisode de Voix d'entrepreneur du droit au revoir à tous au revoir merci pour votre écoute nous espérons que ce temps de partage vous a plu abonnez-vous pour plus d'histoires professionnelles et de témoignages enrichissants suivez-nous sur LinkedIn et retrouvez nos offres d'emploi sur notre site carrière

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Description

Pour être un bon manager, il faut "porter ses équipes, être à l’écoute, curieux, tout en étant exemplaire et bienveillant", explique Stéphane Lacaille-Vizier, Global Operations & Supply Chain Tax Director chez L’Oréal, au micro de Audrey Déléris, manager chez Fed Legal.


Dans cet épisode, Stéphane revient sur son parcours. Elle a commencé sa carrière en tant qu’avocate fiscaliste chez Anderson puis Deloitte, pour ensuite passer côté entreprise, d’abord, chez Rio Tinto, puis chez Ubisoft et aujourd’hui L’Oréal.

Véritable passionnée de fiscalité, Stéphane nous explique avec pédagogie les nouveaux systèmes de taxation avec la Green Tax (taxe plastique) et le CBAM. Selon elle, un bon fiscaliste doit travailler avec les juristes, mais toutes les autres équipes, tels que les achats et la RSE.

Elle partage aussi sa vision du management, sa façon de créer du lien avec ses équipes même lorsqu’elles sont à distance.


Pour son premier podcast en tant qu’invitée, c’était au tour de Stéphane de nous partager ses conseils : apprendre en regardant les autres faire et bien préparer ses réunions en clarifiant ses messages.

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Voici les références de ce podcast :

 


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Fed Group donne aussi de la voix ...

- Aux soignants, dans notre podcast "Voix des soignants"

- Aux recruteurs, dans notre podcast "Voix de recruteurs"

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Qui sommes-nous ?

 

Fed Legal, est un cabinet de recrutement et de chasse de têtes, dans le secteur juridique et fiscal. Notre équipe d'experts accompagnent les professionnels du droit en leur proposant des opportunités de carrière. Notre objectif est de forger des rencontres professionnelles porteuses de sens, soulignant vos compétences pour enrichir votre parcours professionnel.  

 

Nos domaines de compétences sont les suivants : Fonctions support en cabinets d'avocats, directions juridiques, notariat, directions fiscales, conseils en propriété industrielle / ingénieurs brevets, collaborateurs et associés en cabinets d'avocats. 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans Voix d'entrepreneur du droit by FEDLégal. Dans ce podcast, nous recevons des acteurs du monde du droit, leurs points communs, une vision entrepreneuriale de leur métier, des parcours toujours inspirants et emprunts de sincérité et d'optimisme. Bonne écoute ! Bonjour à tous, je suis ravie de vous retrouver pour ce nouvel épisode de Voix d'entrepreneur du droit, le podcast de FEDLégal. Je suis Audrey Deliris et aujourd'hui je reçois Stéphane Lacaye-Vizier, Global Operation and Supply Chain Tax Director chez L'Oréal.

  • Speaker #1

    Bonjour Audrey, merci de m'accueillir aujourd'hui. Je suis ravie d'être avec vous.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup d'avoir accepté, d'autant que je crois que c'est votre premier podcast en tant qu'invité.

  • Speaker #1

    C'est mon crash test. Non, mon test.

  • Speaker #0

    Non, ça va bien se passer, vous allez voir. On va passer un bon moment, c'est ce que je vous ai dit juste avant d'appuyer sur le bouton.

  • Speaker #1

    J'en suis sûre.

  • Speaker #0

    Bon, merci beaucoup en tout cas d'être là. Est-ce que vous pourriez déjà nous dire qui vous êtes ? Moi, je sais, mais les auditeurs ne le savent pas encore.

  • Speaker #1

    Alors, bonjour à tous les auditeurs. Je m'appelle Stéphane Lacaye-Vizier, j'ai 52 ans, j'ai une formation d'avocat fiscaliste et donc je suis Global Operations Supply Chain Tax Director chez L'Oréal. Je suis mariée. Et j'ai deux enfants, Victor et Martin. Victor a 21 ans et Martin 14 ans.

  • Speaker #0

    Enchantée. Pourquoi nous pas Stéphane ? Et il y a une question que j'aime bien poser, c'est que vous nous avez dit avoir commencé en tant qu'avocat fiscaliste. Comment vous vous êtes retrouvée avocat fiscaliste ? Pourquoi vous avez choisi le droit au départ ?

  • Speaker #1

    Alors d'abord, j'ai choisi le droit parce que mon oncle était avocat. Il avait un vrai talent à présenter les sujets. Il avait une prestance qui faisait que ça m'a donné envie d'essayer de lui ressembler. Et je trouvais que c'était quelqu'un qui était très pertinent dans son approche et dans ses commentaires sur la vie et sur les grands principes. Et puis, en seconde, j'ai fait une option technologie. Ça ne m'intéressait absolument pas, mais j'ai dressé l'oreille. lorsque la prof nous a parlé de la CNIL et nous a présenté la CNIL avec les principes exception. Et j'ai trouvé que le mode de raisonnement et l'organisation de l'esprit était absolument brillant. Donc voilà, j'étais au lycée à Notre-Dame-de-Sion, juste à côté d'Assas. Donc je suis rentrée en première année de droit à Assas. Et j'ai adoré les cours de droit constitutionnel qui m'ont absolument passionnée. Et puis ensuite, j'étais plus attirée par la vie de l'entreprise. et plutôt que par les sujets de droit privé du droit tout court. Et donc, c'est pour ça que je me suis orientée en droit des affaires et fiscalité. Donc, comme je suis un peu ancienne, j'ai fait une licence, puis une maîtrise. Et puis, j'ai eu la chance, après ma maîtrise de droit, de partir à Dijon et de faire le DESS du professeur Caussion, qui est décédé aujourd'hui, malheureusement. Et donc, voilà. Cosian qui vous explique la fiscalité et le rôle du fiscaliste en nous disant bien que pour être un bon fiscaliste, il faut travailler avec les juristes. Depuis, j'ai adoré la fiscalité, j'y suis toujours, même si je pense qu'aujourd'hui, la fiscalité elle-même a changé. Aujourd'hui, il ne faut pas travailler qu'avec les juristes, je pense, mais on en borde un certain nombre de métiers et on en parlera certainement.

  • Speaker #0

    Oui, ce que vous me dites me fait poser la question, justement. Qu'est-ce qui a changé entre quand vous avez commencé en tant qu'avocate fiscaliste et aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Alors, ce qui a changé, je ne sais pas, parce qu'à l'époque, moi, je n'étais qu'avocate fiscaliste. Et puis, j'ai commencé à faire de la TVA chez Arthur Andersen. Donc, c'était par le petit bout. Mais en fait, ce qui a changé, moi, dans ma compréhension de la fiscalité, de ce que j'en vois, c'est qu'en tant qu'avocat, on est très spécialisé et on répond un peu à la question posée. même si on essaye de répondre à toutes les questions, mais on est sur l'aspect très technique. Moi, aujourd'hui, aux opérations, et c'est pour ça que ma fonction est un peu aux opérations, et pas même si je suis rattachée au siège, mais on travaille avec les opérations, enfin avec les sociétés, dans les organisations, et on aide les différents départements, et on amène les différents départements. au respect de la compliance fiscale et de la législation fiscale. Je vais être un peu plus précise dans mon exemple parce que je vais éviter de vous perdre. Par exemple, aujourd'hui, des sujets qui me préoccupent et qui sont les nouveaux sujets de la fiscalité concernent les taxes environnementales, tout ce qu'on appelle green tax, par exemple la taxe plastique. Aujourd'hui, pour gérer la taxe plastique, on a besoin de la data, savoir quelle est la quantité de produits plastiques, d'emballages plastiques que la société achète. que la société vend. On a besoin de cette data, que cette data soit vérifiée et correcte. On a besoin de travailler avec l'IT, un, pour collecter la data, et deux, pour pouvoir faire des déclarations qui ne sortent pas de la comptabilité ordinaire. On a besoin de travailler avec les équipes de sustainability pour savoir est-ce que notre plastique est recyclable ou recyclé ou non, parce que s'il est recyclable ou recyclé, on n'est pas soumis à la taxe plastique. Et puis, on travaille aussi avec le sourcing, c'est-à-dire les achats, en leur disant que dans nos contrats, il faut s'assurer à ce qu'on achète bien du plastique recyclé. Et puis, on a aussi des gens qui nous aident, donc des consultants externes qui nous aident. Aujourd'hui, il n'y a de la taxe plastique qu'au UK et en Espagne. Demain, en Italie. Et on sait que ce sera une déferlante dans l'ensemble des pays du monde. Et puis, que la fiscalité, demain, ne s'appliquera pas qu'au plastique, mais au verre. Ou comme elle s'applique aujourd'hui, alors là, c'est plutôt de la douane, mais ça fait aussi partie de mon champ. sur ce qu'on appelle le C-BAM, qui est l'entrée des produits aux frontières, où on détermine le montant de CO2 qui a été produit sur ces matériaux-là, pour la production de ces matériaux-là. Par exemple, quand vous achetez de l'aluminium, on doit être capable de déterminer quelle est la quantité de carbone qui a été émise pour l'extraction de l'aboxyde et de l'alumine et ensuite par les usines de production d'aluminium. pour permettre l'achat et donc l'entrée aux frontières de ces produits-là. Donc, en fait, c'est aujourd'hui ça la fiscalité. Avant, par exemple, moi, quand je travaillais chez Arthur Andersen ou chez Deloitte, je faisais des revues fiscales, j'avais une conversation avec le DAF, ou ce qu'on appelle le CFO, et je descendais la balance avec lui. Il me montrait son organigramme, pour bien comprendre le rôle de chacune des sociétés et les contrats. Et puis, ça, quoi. Enfin... Ça me permettait d'avoir une compréhension globale et de pouvoir faire ma revue fiscale. Aujourd'hui, je ne fais plus de l'impôt sur les sociétés et de la revue fiscale, mais aujourd'hui, j'aide chez L'Oréal, mais c'est le cas dans toutes les entreprises sur tous les sujets, les sociétés à être compliantes sur ces nouveaux enjeux de la fiscalité.

  • Speaker #0

    Et justement, les exemples que vous nous donnez sont extrêmement concrets. Est-ce que c'est ça qui vous plaît dans la fiscalité aujourd'hui, qui vous plaisait peut-être ? Hier aussi, mais encore plus aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Alors, exactement. Moi, ce qui me plaît, c'est de travailler avec les organisations sur des nouveaux challenges, sur des nouveaux sujets. D'abord, l'aspect technique, parce qu'il faut avoir une compréhension fine de ces dossiers-là. Et en fait, c'est vous qui donnez les informations techniques et vous avez ce rôle de compréhension et ensuite d'explication aux autres, parce que c'est un peu vous, le chef d'orchestre. puisqu'il faut leur expliquer ce dont vous avez besoin et ce dont le département fiscal a besoin pour faire ces déclarations. Donc ça, oui, être au cœur des opérations et faire travailler les autres ensemble sur des sujets que je ne connais absolument pas et qui sont aussi passionnants, parce que c'est absolument génial de discuter avec une personne qui vous explique le plastique recyclable, non recyclable. Enfin, moi, j'adore ça, découvrir des nouveaux métiers, j'adore. Donc ça, oui, ça, c'est ce qui me plaît dans la fiscalité. Un, son caractère technique. Deux, découvrir les nouveaux métiers. Et en plus, et au travers de ces nouveaux métiers, ça me permet aussi de découvrir, et ça, c'est ce que j'aime, des histoires d'entrepreneurs, des histoires d'entreprises. Donc,

  • Speaker #0

    on va en parler aussi après, parce que j'ai plein de questions à vous poser, de votre vision de l'entrepreneuriat aussi. Est-ce qu'il y a des qualités particulières, selon vous ? pour être un bon fiscaliste aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Alors, je pense qu'il faut... Alors oui, les qualités sont un peu... Enfin, je dirais différentes par rapport à ma compréhension d'avant. C'est que oui, d'abord, de toute façon, de base, il faut être un bon technicien. Mais ça, ça a toujours été le cas. Il faut avoir une tête bien faite. Je pense que ce qui est essentiel, peut-être pour le nouveau fiscaliste, mais peut-être que c'était le cas avant, je n'étais pas avant, mais aujourd'hui, il faut être à l'écoute. Il faut savoir écouter les gens, il faut savoir se mettre dans leurs choses, d'essayer de comprendre leurs préoccupations, enfin les questions de leur métier, aller vers eux et puis apprendre sur des nouveaux sujets. Je crois qu'apprendre à être ouvert, écouter et savoir poser les bonnes questions.

  • Speaker #0

    Donc être vraiment curieux.

  • Speaker #1

    Oui, savoir poser les bonnes questions parce que vous avez une tête bien faite. Il faut savoir expliquer. Avec des mots simples, des données techniques, et les écouter parce que savoir répondre à leurs questions et savoir, au travers de ce qu'ils disent, faire que les planètes soient alignées pour faire une bonne déclaration fiscale.

  • Speaker #0

    Merci pour toutes ces réponses, c'est très intéressant. Et justement, toutes ces qualités-là que vous estimez très importantes pour être un bon fiscaliste aujourd'hui, voire une bonne directrice fiscale aussi, j'imagine que c'est des compétences aussi qu'il faut avoir en tant que directeur ou directeur. directrice, pardon, directeur fiscal. Justement, vous avez été, vous êtes manager. Selon vous, qu'est-ce qui est important pour être un bon manager en fiscalité ?

  • Speaker #1

    Alors,

  • Speaker #0

    au-delà de tout ce que vous avez dit.

  • Speaker #1

    Moi, aujourd'hui, je n'ai pas d'équipe, mais je manage des gens qui ne sont pas dans mon département fiscal. Dans mon précédent poste, j'ai managé des équipes qui n'étaient pas dans mon pays, donc qui étaient loin de moi, en fait, dans d'autres pays, mais finalement, on était très proches. Donc, en fait, je pense que le secret pour être un bon manager, malgré la distance, c'est de créer une proximité avec ces équipes, d'être... C'est celui qui sait faire, qui montre, mais qui laisse faire, en fait. Qui est un guide et qui est là pour répondre aux besoins. Je vais essayer d'être un peu plus précise parce que peut-être que je suis un peu vague. En fait, moi, ce que je faisais avec mes équipes, c'est que j'avais une heure d'appel. Enfin, j'avais une réunion d'une heure avec mes équipes. les premières minutes, je leur demandais comment ils allaient pour créer cette proximité, pour comprendre si tout allait bien, etc. Et ensuite, on parlait des sujets et des dossiers. Et donc, évidemment, je n'étais pas capable de répondre à leurs questions sur la TVA indienne, mais ce n'était pas le sujet. Le rôle du manager, c'est de donner des bonnes pratiques, des recommandations sur des méthodes de travail. Et ça, c'est essentiel. Parce que même si on n'est pas spécialisé dans le domaine particulier, on l'a déjà fait. Moi, j'ai déjà fait des déclarations de TV en France, donc je sais ce que c'est. Mais donc, c'est donner des bonnes pratiques. Et puis, je pense que c'est être là quand votre collaborateur a besoin de vous, c'est-à-dire savoir régler les sujets difficiles, prendre le lead, faire preuve d'excellence, porter ses équipes. Moi, c'est quelque chose que je fais de façon systématique, c'est que quand mes collaborateurs travaillent sur des sujets et qu'on a une présentation à la directrice fiscale, au directeur fiscal ou aux personnes importantes, c'est le collaborateur qui présente et donc ça le fait grandir. Et puis, moi je suis derrière à poser les questions. Quand je sens qu'on aborde des sujets glissants ou des sujets sur lesquels il n'a pas de réponse, je repose des questions. où je résume, je réoriente. Et en fait, c'est une façon de porter les équipes et de les faire grandir.

  • Speaker #0

    Tout en laissant de la place aussi. Tout,

  • Speaker #1

    justement. Ah oui, tout à fait. Parce que c'est essentiel que le collaborateur ait sa place, puisque l'idée, c'est de le faire grandir.

  • Speaker #0

    Et c'est très intéressant ce que vous dites au sujet de la proximité, justement, créée, même si on a distance. Même à l'autre bout du monde, là où vous parlez de l'Inde, par exemple, en effet, c'est quand même très loin. J'imagine que vous n'avez pas vu ces personnes-là.

  • Speaker #1

    Je ne les ai jamais rencontrées physiquement.

  • Speaker #0

    Jamais, en plus. Non,

  • Speaker #1

    non, non.

  • Speaker #0

    Et comment vous avez réussi à créer quelque chose ?

  • Speaker #1

    La bienveillance. Peut-être qu'essayer de se mettre dans les choses de la personne et essayer de comprendre sa situation, sa culture aussi, parce qu'ils ont une culture différente. On ne parle pas sagapourien comme on parle à un Européen, par exemple. Donc, voilà. et écouter. Écouter, montrer la voix, montrer que même si on n'a pas fait en détail, on sait faire et qu'on est la corde de rappel et qu'ils peuvent compter sur nous.

  • Speaker #0

    D'accord. Très inspirant. Merci. Et je vous avais déjà un peu répondu à la question, j'allais dire quel manager êtes-vous ? Donc, j'imagine que vous essayez tout ce que vous voulez me dire.

  • Speaker #1

    Alors, moi, j'essaye et j'essaye de montrer l'excellence. Je pense que quand on est un manager, on doit être irréprochable. Irréprochable dans son attitude, irréprochable dans ce qu'on dit, irréprochable. Et porter ses équipes.

  • Speaker #0

    Et quand on n'y arrive pas, parce que parfois tout n'est jamais parfait aussi, je ne sais pas si vous avez eu le cas ou pas, mais quand un manager, selon vous, n'arrive pas à montrer l'excellence et fait des erreurs comme ça parait tout le monde, selon vous, comment doit réagir ?

  • Speaker #1

    Il faut le dire. Il faut appeler son collaborateur. Dès qu'on sent qu'il y a un écart ou que le collaborateur n'est pas aligné, En plus des points du Nord, il faut l'appeler, essayer d'en parler et mettre sur la table et de se réaligner. Parce qu'en plus, quand votre collaborateur est en Inde et que vous êtes à Singapour, vous ne maîtrisez rien. Et donc, la meilleure façon de le garder à bord et de garder cette confiance, parce qu'en fait, tout est un rapport de confiance, c'est d'en parler et de se réaligner. Est-ce que la différence culturelle, vous pouvez passer à côté de la différence culturelle ? Vous pouvez penser être un bon manager alors que vous êtes complètement à côté, pas parce que vous avez mal fait, mais parce que vous ne connaissez pas sa culture.

  • Speaker #0

    Et ça, ça passe évidemment par l'écoute, la curiosité, l'apprentissage de tout ça.

  • Speaker #1

    Exactement, et la bienveillance.

  • Speaker #0

    Ok. Stéphane, qu'est-ce qui a guidé vos choix de carrière ? Vous avez été en cabinet d'avocat, vous avez été ensuite en entreprise. Comment ça s'est fait et comment vous avez choisi ?

  • Speaker #1

    Alors, je pense que le passage cabinet d'avocat-entreprise, c'est cette envie de rentrer dans les organisations et de participer à, je ne dirais pas une histoire d'entreprise, mais participer à la mise en place des choses. Et après, l'instinct, en fait. C'est à postériori que je me suis dit, ah, c'était un bon choix. Un, l'instinct et deux, ne pas avoir peur. Et à postériori, je me dis, ben oui, je suis sortie de ma zone de confort et c'est comme ça que j'ai appris et c'est comme ça que j'ai grandi. Par exemple, Audrey, lorsque j'étais en poste en France et lorsque j'ai postulé pour partir à Singapour, j'ai eu mon manager au téléphone qui m'a parlé de ce poste à Singapour et j'ai postulé, sans en parler à mon chéri de l'époque ou à mes enfants ou à ma famille, en disant, moi, je veux y être. Je veux faire partie de cette nouvelle histoire, je veux vivre cette expatriation, je veux y aller. Alors que le poste était énorme, les équipes énormes, et puis j'avais une vie de famille. Mais voilà, à l'instinct, l'envie d'y aller, l'envie de participer, l'envie de faire les choses. Et puis cet attrait de l'expatriation, parce que je pense que c'est extrêmement riche et ça fait grandir.

  • Speaker #0

    Et ça, justement, l'instinct, ce n'est pas toujours évident à reconnaître, entre guillemets, mais même s'il y avait une envergure de postes, comme vous le disiez, extrêmement importante, a priori, par rapport à ce que vous aviez avant, qu'est-ce qui vous a fait dire ce poste est fait pour moi ou je suis faite pour le poste ? Alors,

  • Speaker #1

    non, je ne me suis pas dit ça. Je me suis dit je veux y aller. Je veux ce nouveau challenge. Parce qu'en fait, je pense que j'adore les challenges. C'était une création de poste. Donc, je veux participer à une création de poste. En fait, je veux vivre ça. Et a posteriori, c'était une expérience formidable parce que, ben oui, j'ai géré des équipes. Oui, j'ai géré un territoire extrêmement important du Maroc jusqu'à la Nouvelle-Zélande. Oui, j'ai découvert des nouveaux sujets. Je n'ai pas eu peur de me dire, ah, mais je ne connais pas la fiscalité en Nouvelle-Zélande. Ah, mais en fait, ce n'est pas ça qu'on vous demande. Ce qu'on vous demande, c'est oui, d'être technique, parce que vous êtes capable de connaître et d'apprendre. Et de regarder la documentation, de parler avec vos équipes pour devenir technique et aussi pointuquel sur ces sujets-là. Mais ce qui compte, c'est votre capacité à poser les bonnes questions. Et en fait, c'est là où on voit qu'on grandit dans son poste. C'est qu'on prend de la hauteur sur les sujets.

  • Speaker #0

    Et vous en retirez quoi de cette expérience à l'étranger ? On n'a pas non plus trois heures pour le coup, parce que j'imagine qu'il y aurait tellement de choses à dire d'un point de vue personnel ou professionnel. Mais est-ce qu'il y avait vraiment... Une chose que vous retenez de cette expérience-là ?

  • Speaker #1

    Le plaisir d'avoir rencontré d'autres personnes et d'avoir changé mon environnement. D'accord. Et donc d'avoir grandi. Aussi, moi, je vois mon fils de 14 ans, quand il est parti, il ne parlait pas trois mots d'anglais. Maintenant, il me dit qu'il préfère regarder des films en langue américaine plutôt qu'en français parce qu'il trouve que la traduction française n'est pas adaptée. Par exemple.

  • Speaker #0

    Je suis assez d'accord. Ok. C'est très bien comme conséquence de cette expérience là-bas. On a touché un petit peu du doigt l'entrepreneuriat tout à l'heure. On a dit qu'on y reviendrait. Je crois que c'est le moment Stéphane d'y revenir. C'est maintenant. Oui,

  • Speaker #1

    je pense qu'on est tous entrepreneurs de son job. Parce que si vous ne prenez pas des initiatives et vous ne créez pas votre métier, vous passez à côté de votre métier. Et en fait, ce qu'on... Plus encore aujourd'hui, ce qu'on demande à des managers ou même à des collaborateurs, c'est de prendre des initiatives et d'y aller. Donc de créer ces dossiers en fait. Vous créez vos sujets, vous créez vos dossiers parce qu'il y a un besoin. Et c'est ça être entrepreneur, je pense.

  • Speaker #0

    Donc on n'a pas besoin de prendre des risques d'être salarié, de créer son entreprise ?

  • Speaker #1

    Non. Non, parce qu'on crée le risque à partir du moment où on prend des sujets qu'on ne connaît pas et on prend des postes qu'on ne connaît pas, on a le risque. Et le risque peut être financier, parce que si ça se passe mal, peut-être que vous pouvez sortir de l'entreprise parce que ça s'est mal passé. Donc, le risque, vous le prenez. Et puis, c'est la même problématique, je pense. Vous devez aussi, vos clients, c'est les personnes qui sont dans l'entreprise, c'est votre boss, c'est vos collaborateurs. Je ne vois pas de différence à part l'aspect financier. C'est vrai que quand vous êtes salarié, vous avez un salaire tous les mois et des congés payés. Mais à part ça, pour moi, c'est pareil.

  • Speaker #0

    Ce que vous dites est intéressant aussi. Si on est entrepreneur dans une entreprise, on a beau avoir le confort du salaire qui tombe tous les mois, si ça ne se passe pas bien, dans tous les cas...

  • Speaker #1

    Voilà, et on va chercher une autre entreprise.

  • Speaker #0

    Stéphane, est-ce que vous avez des inspirations, des personnes, des choses dans la vie, dans votre profession, votre quotidien ?

  • Speaker #1

    Alors, oui et non. C'est-à-dire que non, pas de personne en particulier. Mais oui, parce que j'écoute énormément de podcasts. Comme je vous l'ai dit, j'adore la vie des entreprises. Et en fait, j'ai découvert par hasard les podcasts de Pauline Legnot et que je trouve absolument géniaux. Parce que... En fait, elle raconte des histoires d'entrepreneurs. Donc, par exemple, on a l'histoire de la personne de la famille ou de la personne qui a créé Caudalie, qui s'appelle Mathilde Thomas, ou même Edgar Cropiron, qui a un podcast absolument génial sur Cultiver sa motivation Parce que moi, Edgar Cropiron, c'était un skieur de freestyle quand j'étais jeune. Mais bon, ce type a rebondi. Et en fait, il parle de la motivation par le plaisir. Et quand on voit que c'est un sportif de haut niveau, c'est extrêmement intéressant d'écouter ces gens-là. Et en fait, pour préparer ce podcast, parce qu'évidemment, on prépare un peu, je me suis dit, oui, c'est ça qui m'intéresse. Mais en fait, qu'est-ce que j'apprends de ces podcasts ? Je pense qu'on apprend au travers des histoires qui sont racontées. On n'apprend pas des règles comme des règles de grande mère, mais ça infuse dans... Sa façon d'être, sa façon d'appréhender sa vie, sa façon d'être manager, sa façon de prendre confiance en soi. Surtout qu'en plus, dans les podcasts de Pauline, à la fin, il y a toujours une question. Qu'est-ce que vous auriez fait autrement ? Est-ce que vous avez eu un grand échec ? Et en fait, la plupart du temps, les gens disent, ben oui, je me suis plantée pour telle école de commerce. Oui, je me suis plantée pour créer telle entreprise. Mais à la fin, c'est plutôt qu'est-ce que vous avez appris de vos échecs ? Est-ce que c'est un échec ? Je ne sais pas. Moi, je pense qu'on apprend toujours. Et donc, finalement, ce ne sont pas des échecs. Et même les gens qui disent j'ai eu des échecs, mais je referai tout pareil, finalement, puisque ce qui compte, c'est ce que j'ai appris à la fin.

  • Speaker #0

    C'est ça qui est cette citation. Là, l'auteur m'échappe totalement, mais c'est qu'il dit qu'il n'y a pas d'échecs, il n'y a que des apprentissages.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    c'est ça. Après coup, peut-être. Mais sur le moment, peut-être qu'on voit ça. Oui,

  • Speaker #1

    exactement. C'est après qu'on dit, finalement, c'était bien. Moi, j'ai redoublé ma première année de droit. Et finalement, c'était bien parce que j'ai eu tellement peur de faire un dog en quatre ans parce que ce n'était pas possible, que j'ai super cravaché après. Donc oui, c'était bien finalement de redoubler sa première année de droit.

  • Speaker #0

    C'est ça que sur le moment, j'imagine que vous n'êtes pas dit que c'était super.

  • Speaker #1

    Non, j'ai eu un peu peur. Tellement peur que ça m'a bien boostée.

  • Speaker #0

    Bon, tant mieux. Donc plutôt, les inspirations de podcast, donc pas une personne, mais plutôt des parcours, des choses. Et justement, est-ce que c'est ça qui vous a guidée pour accepter de participer à ce podcast ?

  • Speaker #1

    Ah oui, ça, oui. C'est pas une question qu'on avait préparée.

  • Speaker #0

    Pardon, je vous ai posé plein de questions qu'on avait pas heurtées.

  • Speaker #1

    Désolée. Exactement. Oui, oui, tout à fait. Je pense que oui, ça m'a donné envie, tout à fait, de partager mes expériences et me dire que moi aussi, j'avais des choses à dire et des choses à partager. Et surtout avec ma vision un peu particulière de l'avocat fiscaliste, puisque je pense qu'elle est particulière.

  • Speaker #0

    Merci en tout cas d'accepter, parce que c'est vrai qu'il y a une question qu'on me pose souvent. On me demande comment tu choisis les personnes qui vont au podcast. Est-ce qu'il y a une liste ? Et en fait, pas du tout. C'est-à-dire que c'est au gré des rencontres. C'est comme ça que ça s'est passé avec vous Stéphane. On s'est vus, on a parlé et je me suis dit, Stéphane, ce que vous me dites là, c'est génial, il faut absolument le partager. Et c'est souvent comment ça se passe. Donc, c'est vrai que la plupart des invités qu'il y a dans ce podcast, c'est dû à une conversation, un échange. On se dit, mais cette personne-là, je ne peux pas être la seule à bénéficier de ce partage d'expérience. Il faut que les autres personnes.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup. Merci Audrey.

  • Speaker #0

    J'ai encore deux, trois petites questions à vous poser quand même, même si vous avez déjà dit plein de choses. Il y a une question que j'aime bien poser, pas forcément sur les échecs, mais si vous n'étiez pas devenue directrice fiscale. Est-ce qu'il y a quelque chose, un métier que vous auriez adoré ?

  • Speaker #1

    J'adore mon métier, mais en fait, tous les jours. Je changerais de métier tous les jours. Cette semaine, j'avais un point sur la taxe plastique et je travaille beaucoup avec une personne qui est ingénieure, qui travaille sur les plastiques différents et on parlait de plastiques différents. J'ai failli lui dire... Mais tu penses que moi, je pourrais travailler dans votre équipe ? Et après, je me suis dit Bon, calme-toi quand même, parce que tu n'es pas ingénieur et je n'ai pas ces compétences. Mais c'est vrai que je suis confrontée, enfin confrontée, non, je travaille avec des gens qui, alors, soit ils parlent très bien de leur métier, mais en tous les cas, ce qu'ils font a l'air absolument passionnant. Donc,

  • Speaker #0

    plein de choses,

  • Speaker #1

    en fait, tous les jours.

  • Speaker #0

    Il n'y a pas un autre métier, en tout cas d'enfant, spécialement ? Non. Mais ce que vous dites me fait sourire et je me fais un petit clin d'œil. Yasmine Hapchi qui est ma collaboratrice chez Faites Légal et en fait on organise tous les deux des matinales Faites Légal avec des invités sur différents sujets et c'est vrai qu'à chaque fois Quand on termine une matinale, à chaque fois on se dit Ah mais c'est génial, on a envie de faire ça On a eu le cas sur les Legal Operations, on a eu le cas sur la Compliance, la RSE. Et à chaque fois, après, on retourne au bureau et on retourne chasser nos têtes pour nos clients. On adore faire ça aussi. Mais c'est vrai que je partage l'enthousiasme de parfois partager avec des gens, d'écouter. Et ça, je trouve ça extrêmement chouette. Donc peut-être que demain, vous aimeriez faire un autre métier peut-être alors. Selon les échanges que vous aurez.

  • Speaker #1

    On en reparlera, je vous le dirai.

  • Speaker #0

    Selon les échanges,

  • Speaker #1

    ok.

  • Speaker #0

    Une autre question que j'aime bien poser aussi, en effet, est-ce qu'il y a des conseils que vous donneriez à un fiscaliste qui débute ?

  • Speaker #1

    Alors, le premier conseil que je lui donnerais, c'est d'être à l'écoute et de regarder les autres faire. Et on apprend beaucoup en regardant les autres faire. Si vous êtes dans un cabinet d'avocats, regardez votre associé. Si vous êtes dans une équipe fiscale... regardez votre directeur fiscal, de même, même chose pour les juristes, je parle de la fiscalité parce que c'est mon domaine, mais regardez les autres faire. Et puis, le deuxième vrai conseil, c'est de préparer ses réunions. Ça a l'air assez basique, mais on est pris dans le flot de on a un mail, on doit répondre, on doit appeler quelqu'un, etc. Mais quand on a un point avec son manager ou une présentation, faire un pas de côté et préparer sa réunion, c'est pas relire. ce qu'on a déjà écrit, ça on l'a dans la tête, mais c'est clarifier ces messages, faire le pas de côté pour se dire, voilà, si j'avais à expliquer là, parce qu'en fait on est souvent confrontés à expliquer des sujets à des gens qui ne connaissent pas du tout notre domaine, donc si j'avais en cinq lignes, en cinq mots, en cinq phrases, si je devais expliquer le sujet, poser la question de ce dossier et la réponse à donner, voilà comment je le dirais simplement. Et ça, ça permet de... En fait, ça prend du temps de préparer sa réunion parce qu'on pense être capable d'eux. Et c'est très, très, très, très valorisé, utile. Et puis, on gagne à tous les coups. On n'est plus clair. Oui,

  • Speaker #0

    on clarifie son idée,

  • Speaker #1

    son message. Exactement. Et la personne, vous vous mettez à la hauteur d'eux. Et en fait, c'est un pas de côté qui est très utile.

  • Speaker #0

    Merci pour ce très bon conseil qui, je suis certaine, va aider. Beaucoup de fiscalistes, d'avocats fiscalistes, mais aussi beaucoup de personnes qui ne sont pas du tout dans le droit, peut-être aussi. Donc, extrêmement intéressant et très utile. Est-ce que, Stéphane, il y aura un dernier mot ou plusieurs derniers mots ? Vous avez le droit. Du coup, vous allez m'en départager. Alors,

  • Speaker #1

    peut-être le dernier mot, c'est que je pense qu'on est dans une société qui change. La fiscalité a changé, les métiers changent. Aujourd'hui, on vous dit, ah non, mais ce qui compte, ce n'est pas les diplômes, c'est vos skills. Donc, et surtout les soft skills. donc surtout profitez de l'été écoutez des podcasts ouvrez-vous sur des nouveaux sujets l'intelligence artificielle etc et même si c'est pas utile pour votre métier d'aujourd'hui ce sera peut-être pour demain et puis ça ouvre le champ ça ouvre les réflexions et ça ouvre les discussions et ça permet d'avancer Merci pour tous tes conseils très inspirants je vous souhaite un bon été à tout le monde

  • Speaker #0

    Merci après l'été. Je suis désolée. Du coup, on va publier après l'été, mais on pourra aller sauter un bon automne.

  • Speaker #1

    Bonne rentrée.

  • Speaker #0

    Exactement. Merci en tout cas Stéphane pour tous ces conseils pratiques, surtout d'expérience. Je suis certaine que vous allez inspirer plein de gens qui, au même titre que vous, vous êtes inspirés par des personnes qui vous écoutent lors de podcasts. Cette fois-ci, c'est beaucoup de gens qui vont vous écouter. Merci beaucoup Stéphane d'avoir accepté.

  • Speaker #1

    Je vous remercie beaucoup Audrey, c'était un plaisir.

  • Speaker #0

    Vous avez passé un bon moment du coup ?

  • Speaker #1

    Ah, excellent.

  • Speaker #0

    je vous remercie merci à vous donc je suis ravie que vous ayez passé un moment pour ce premier podcast et j'espère que vous nous aurez envie de repartager par la suite j'en suis certaine merci beaucoup merci Stéphane et merci à tous de nous avoir écoutés je vous dis à très bientôt dans un nouvel épisode de Voix d'entrepreneur du droit au revoir à tous au revoir merci pour votre écoute nous espérons que ce temps de partage vous a plu abonnez-vous pour plus d'histoires professionnelles et de témoignages enrichissants suivez-nous sur LinkedIn et retrouvez nos offres d'emploi sur notre site carrière

Description

Pour être un bon manager, il faut "porter ses équipes, être à l’écoute, curieux, tout en étant exemplaire et bienveillant", explique Stéphane Lacaille-Vizier, Global Operations & Supply Chain Tax Director chez L’Oréal, au micro de Audrey Déléris, manager chez Fed Legal.


Dans cet épisode, Stéphane revient sur son parcours. Elle a commencé sa carrière en tant qu’avocate fiscaliste chez Anderson puis Deloitte, pour ensuite passer côté entreprise, d’abord, chez Rio Tinto, puis chez Ubisoft et aujourd’hui L’Oréal.

Véritable passionnée de fiscalité, Stéphane nous explique avec pédagogie les nouveaux systèmes de taxation avec la Green Tax (taxe plastique) et le CBAM. Selon elle, un bon fiscaliste doit travailler avec les juristes, mais toutes les autres équipes, tels que les achats et la RSE.

Elle partage aussi sa vision du management, sa façon de créer du lien avec ses équipes même lorsqu’elles sont à distance.


Pour son premier podcast en tant qu’invitée, c’était au tour de Stéphane de nous partager ses conseils : apprendre en regardant les autres faire et bien préparer ses réunions en clarifiant ses messages.

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Voici les références de ce podcast :

 


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- Aux soignants, dans notre podcast "Voix des soignants"

- Aux recruteurs, dans notre podcast "Voix de recruteurs"

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Qui sommes-nous ?

 

Fed Legal, est un cabinet de recrutement et de chasse de têtes, dans le secteur juridique et fiscal. Notre équipe d'experts accompagnent les professionnels du droit en leur proposant des opportunités de carrière. Notre objectif est de forger des rencontres professionnelles porteuses de sens, soulignant vos compétences pour enrichir votre parcours professionnel.  

 

Nos domaines de compétences sont les suivants : Fonctions support en cabinets d'avocats, directions juridiques, notariat, directions fiscales, conseils en propriété industrielle / ingénieurs brevets, collaborateurs et associés en cabinets d'avocats. 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans Voix d'entrepreneur du droit by FEDLégal. Dans ce podcast, nous recevons des acteurs du monde du droit, leurs points communs, une vision entrepreneuriale de leur métier, des parcours toujours inspirants et emprunts de sincérité et d'optimisme. Bonne écoute ! Bonjour à tous, je suis ravie de vous retrouver pour ce nouvel épisode de Voix d'entrepreneur du droit, le podcast de FEDLégal. Je suis Audrey Deliris et aujourd'hui je reçois Stéphane Lacaye-Vizier, Global Operation and Supply Chain Tax Director chez L'Oréal.

  • Speaker #1

    Bonjour Audrey, merci de m'accueillir aujourd'hui. Je suis ravie d'être avec vous.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup d'avoir accepté, d'autant que je crois que c'est votre premier podcast en tant qu'invité.

  • Speaker #1

    C'est mon crash test. Non, mon test.

  • Speaker #0

    Non, ça va bien se passer, vous allez voir. On va passer un bon moment, c'est ce que je vous ai dit juste avant d'appuyer sur le bouton.

  • Speaker #1

    J'en suis sûre.

  • Speaker #0

    Bon, merci beaucoup en tout cas d'être là. Est-ce que vous pourriez déjà nous dire qui vous êtes ? Moi, je sais, mais les auditeurs ne le savent pas encore.

  • Speaker #1

    Alors, bonjour à tous les auditeurs. Je m'appelle Stéphane Lacaye-Vizier, j'ai 52 ans, j'ai une formation d'avocat fiscaliste et donc je suis Global Operations Supply Chain Tax Director chez L'Oréal. Je suis mariée. Et j'ai deux enfants, Victor et Martin. Victor a 21 ans et Martin 14 ans.

  • Speaker #0

    Enchantée. Pourquoi nous pas Stéphane ? Et il y a une question que j'aime bien poser, c'est que vous nous avez dit avoir commencé en tant qu'avocat fiscaliste. Comment vous vous êtes retrouvée avocat fiscaliste ? Pourquoi vous avez choisi le droit au départ ?

  • Speaker #1

    Alors d'abord, j'ai choisi le droit parce que mon oncle était avocat. Il avait un vrai talent à présenter les sujets. Il avait une prestance qui faisait que ça m'a donné envie d'essayer de lui ressembler. Et je trouvais que c'était quelqu'un qui était très pertinent dans son approche et dans ses commentaires sur la vie et sur les grands principes. Et puis, en seconde, j'ai fait une option technologie. Ça ne m'intéressait absolument pas, mais j'ai dressé l'oreille. lorsque la prof nous a parlé de la CNIL et nous a présenté la CNIL avec les principes exception. Et j'ai trouvé que le mode de raisonnement et l'organisation de l'esprit était absolument brillant. Donc voilà, j'étais au lycée à Notre-Dame-de-Sion, juste à côté d'Assas. Donc je suis rentrée en première année de droit à Assas. Et j'ai adoré les cours de droit constitutionnel qui m'ont absolument passionnée. Et puis ensuite, j'étais plus attirée par la vie de l'entreprise. et plutôt que par les sujets de droit privé du droit tout court. Et donc, c'est pour ça que je me suis orientée en droit des affaires et fiscalité. Donc, comme je suis un peu ancienne, j'ai fait une licence, puis une maîtrise. Et puis, j'ai eu la chance, après ma maîtrise de droit, de partir à Dijon et de faire le DESS du professeur Caussion, qui est décédé aujourd'hui, malheureusement. Et donc, voilà. Cosian qui vous explique la fiscalité et le rôle du fiscaliste en nous disant bien que pour être un bon fiscaliste, il faut travailler avec les juristes. Depuis, j'ai adoré la fiscalité, j'y suis toujours, même si je pense qu'aujourd'hui, la fiscalité elle-même a changé. Aujourd'hui, il ne faut pas travailler qu'avec les juristes, je pense, mais on en borde un certain nombre de métiers et on en parlera certainement.

  • Speaker #0

    Oui, ce que vous me dites me fait poser la question, justement. Qu'est-ce qui a changé entre quand vous avez commencé en tant qu'avocate fiscaliste et aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Alors, ce qui a changé, je ne sais pas, parce qu'à l'époque, moi, je n'étais qu'avocate fiscaliste. Et puis, j'ai commencé à faire de la TVA chez Arthur Andersen. Donc, c'était par le petit bout. Mais en fait, ce qui a changé, moi, dans ma compréhension de la fiscalité, de ce que j'en vois, c'est qu'en tant qu'avocat, on est très spécialisé et on répond un peu à la question posée. même si on essaye de répondre à toutes les questions, mais on est sur l'aspect très technique. Moi, aujourd'hui, aux opérations, et c'est pour ça que ma fonction est un peu aux opérations, et pas même si je suis rattachée au siège, mais on travaille avec les opérations, enfin avec les sociétés, dans les organisations, et on aide les différents départements, et on amène les différents départements. au respect de la compliance fiscale et de la législation fiscale. Je vais être un peu plus précise dans mon exemple parce que je vais éviter de vous perdre. Par exemple, aujourd'hui, des sujets qui me préoccupent et qui sont les nouveaux sujets de la fiscalité concernent les taxes environnementales, tout ce qu'on appelle green tax, par exemple la taxe plastique. Aujourd'hui, pour gérer la taxe plastique, on a besoin de la data, savoir quelle est la quantité de produits plastiques, d'emballages plastiques que la société achète. que la société vend. On a besoin de cette data, que cette data soit vérifiée et correcte. On a besoin de travailler avec l'IT, un, pour collecter la data, et deux, pour pouvoir faire des déclarations qui ne sortent pas de la comptabilité ordinaire. On a besoin de travailler avec les équipes de sustainability pour savoir est-ce que notre plastique est recyclable ou recyclé ou non, parce que s'il est recyclable ou recyclé, on n'est pas soumis à la taxe plastique. Et puis, on travaille aussi avec le sourcing, c'est-à-dire les achats, en leur disant que dans nos contrats, il faut s'assurer à ce qu'on achète bien du plastique recyclé. Et puis, on a aussi des gens qui nous aident, donc des consultants externes qui nous aident. Aujourd'hui, il n'y a de la taxe plastique qu'au UK et en Espagne. Demain, en Italie. Et on sait que ce sera une déferlante dans l'ensemble des pays du monde. Et puis, que la fiscalité, demain, ne s'appliquera pas qu'au plastique, mais au verre. Ou comme elle s'applique aujourd'hui, alors là, c'est plutôt de la douane, mais ça fait aussi partie de mon champ. sur ce qu'on appelle le C-BAM, qui est l'entrée des produits aux frontières, où on détermine le montant de CO2 qui a été produit sur ces matériaux-là, pour la production de ces matériaux-là. Par exemple, quand vous achetez de l'aluminium, on doit être capable de déterminer quelle est la quantité de carbone qui a été émise pour l'extraction de l'aboxyde et de l'alumine et ensuite par les usines de production d'aluminium. pour permettre l'achat et donc l'entrée aux frontières de ces produits-là. Donc, en fait, c'est aujourd'hui ça la fiscalité. Avant, par exemple, moi, quand je travaillais chez Arthur Andersen ou chez Deloitte, je faisais des revues fiscales, j'avais une conversation avec le DAF, ou ce qu'on appelle le CFO, et je descendais la balance avec lui. Il me montrait son organigramme, pour bien comprendre le rôle de chacune des sociétés et les contrats. Et puis, ça, quoi. Enfin... Ça me permettait d'avoir une compréhension globale et de pouvoir faire ma revue fiscale. Aujourd'hui, je ne fais plus de l'impôt sur les sociétés et de la revue fiscale, mais aujourd'hui, j'aide chez L'Oréal, mais c'est le cas dans toutes les entreprises sur tous les sujets, les sociétés à être compliantes sur ces nouveaux enjeux de la fiscalité.

  • Speaker #0

    Et justement, les exemples que vous nous donnez sont extrêmement concrets. Est-ce que c'est ça qui vous plaît dans la fiscalité aujourd'hui, qui vous plaisait peut-être ? Hier aussi, mais encore plus aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Alors, exactement. Moi, ce qui me plaît, c'est de travailler avec les organisations sur des nouveaux challenges, sur des nouveaux sujets. D'abord, l'aspect technique, parce qu'il faut avoir une compréhension fine de ces dossiers-là. Et en fait, c'est vous qui donnez les informations techniques et vous avez ce rôle de compréhension et ensuite d'explication aux autres, parce que c'est un peu vous, le chef d'orchestre. puisqu'il faut leur expliquer ce dont vous avez besoin et ce dont le département fiscal a besoin pour faire ces déclarations. Donc ça, oui, être au cœur des opérations et faire travailler les autres ensemble sur des sujets que je ne connais absolument pas et qui sont aussi passionnants, parce que c'est absolument génial de discuter avec une personne qui vous explique le plastique recyclable, non recyclable. Enfin, moi, j'adore ça, découvrir des nouveaux métiers, j'adore. Donc ça, oui, ça, c'est ce qui me plaît dans la fiscalité. Un, son caractère technique. Deux, découvrir les nouveaux métiers. Et en plus, et au travers de ces nouveaux métiers, ça me permet aussi de découvrir, et ça, c'est ce que j'aime, des histoires d'entrepreneurs, des histoires d'entreprises. Donc,

  • Speaker #0

    on va en parler aussi après, parce que j'ai plein de questions à vous poser, de votre vision de l'entrepreneuriat aussi. Est-ce qu'il y a des qualités particulières, selon vous ? pour être un bon fiscaliste aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Alors, je pense qu'il faut... Alors oui, les qualités sont un peu... Enfin, je dirais différentes par rapport à ma compréhension d'avant. C'est que oui, d'abord, de toute façon, de base, il faut être un bon technicien. Mais ça, ça a toujours été le cas. Il faut avoir une tête bien faite. Je pense que ce qui est essentiel, peut-être pour le nouveau fiscaliste, mais peut-être que c'était le cas avant, je n'étais pas avant, mais aujourd'hui, il faut être à l'écoute. Il faut savoir écouter les gens, il faut savoir se mettre dans leurs choses, d'essayer de comprendre leurs préoccupations, enfin les questions de leur métier, aller vers eux et puis apprendre sur des nouveaux sujets. Je crois qu'apprendre à être ouvert, écouter et savoir poser les bonnes questions.

  • Speaker #0

    Donc être vraiment curieux.

  • Speaker #1

    Oui, savoir poser les bonnes questions parce que vous avez une tête bien faite. Il faut savoir expliquer. Avec des mots simples, des données techniques, et les écouter parce que savoir répondre à leurs questions et savoir, au travers de ce qu'ils disent, faire que les planètes soient alignées pour faire une bonne déclaration fiscale.

  • Speaker #0

    Merci pour toutes ces réponses, c'est très intéressant. Et justement, toutes ces qualités-là que vous estimez très importantes pour être un bon fiscaliste aujourd'hui, voire une bonne directrice fiscale aussi, j'imagine que c'est des compétences aussi qu'il faut avoir en tant que directeur ou directeur. directrice, pardon, directeur fiscal. Justement, vous avez été, vous êtes manager. Selon vous, qu'est-ce qui est important pour être un bon manager en fiscalité ?

  • Speaker #1

    Alors,

  • Speaker #0

    au-delà de tout ce que vous avez dit.

  • Speaker #1

    Moi, aujourd'hui, je n'ai pas d'équipe, mais je manage des gens qui ne sont pas dans mon département fiscal. Dans mon précédent poste, j'ai managé des équipes qui n'étaient pas dans mon pays, donc qui étaient loin de moi, en fait, dans d'autres pays, mais finalement, on était très proches. Donc, en fait, je pense que le secret pour être un bon manager, malgré la distance, c'est de créer une proximité avec ces équipes, d'être... C'est celui qui sait faire, qui montre, mais qui laisse faire, en fait. Qui est un guide et qui est là pour répondre aux besoins. Je vais essayer d'être un peu plus précise parce que peut-être que je suis un peu vague. En fait, moi, ce que je faisais avec mes équipes, c'est que j'avais une heure d'appel. Enfin, j'avais une réunion d'une heure avec mes équipes. les premières minutes, je leur demandais comment ils allaient pour créer cette proximité, pour comprendre si tout allait bien, etc. Et ensuite, on parlait des sujets et des dossiers. Et donc, évidemment, je n'étais pas capable de répondre à leurs questions sur la TVA indienne, mais ce n'était pas le sujet. Le rôle du manager, c'est de donner des bonnes pratiques, des recommandations sur des méthodes de travail. Et ça, c'est essentiel. Parce que même si on n'est pas spécialisé dans le domaine particulier, on l'a déjà fait. Moi, j'ai déjà fait des déclarations de TV en France, donc je sais ce que c'est. Mais donc, c'est donner des bonnes pratiques. Et puis, je pense que c'est être là quand votre collaborateur a besoin de vous, c'est-à-dire savoir régler les sujets difficiles, prendre le lead, faire preuve d'excellence, porter ses équipes. Moi, c'est quelque chose que je fais de façon systématique, c'est que quand mes collaborateurs travaillent sur des sujets et qu'on a une présentation à la directrice fiscale, au directeur fiscal ou aux personnes importantes, c'est le collaborateur qui présente et donc ça le fait grandir. Et puis, moi je suis derrière à poser les questions. Quand je sens qu'on aborde des sujets glissants ou des sujets sur lesquels il n'a pas de réponse, je repose des questions. où je résume, je réoriente. Et en fait, c'est une façon de porter les équipes et de les faire grandir.

  • Speaker #0

    Tout en laissant de la place aussi. Tout,

  • Speaker #1

    justement. Ah oui, tout à fait. Parce que c'est essentiel que le collaborateur ait sa place, puisque l'idée, c'est de le faire grandir.

  • Speaker #0

    Et c'est très intéressant ce que vous dites au sujet de la proximité, justement, créée, même si on a distance. Même à l'autre bout du monde, là où vous parlez de l'Inde, par exemple, en effet, c'est quand même très loin. J'imagine que vous n'avez pas vu ces personnes-là.

  • Speaker #1

    Je ne les ai jamais rencontrées physiquement.

  • Speaker #0

    Jamais, en plus. Non,

  • Speaker #1

    non, non.

  • Speaker #0

    Et comment vous avez réussi à créer quelque chose ?

  • Speaker #1

    La bienveillance. Peut-être qu'essayer de se mettre dans les choses de la personne et essayer de comprendre sa situation, sa culture aussi, parce qu'ils ont une culture différente. On ne parle pas sagapourien comme on parle à un Européen, par exemple. Donc, voilà. et écouter. Écouter, montrer la voix, montrer que même si on n'a pas fait en détail, on sait faire et qu'on est la corde de rappel et qu'ils peuvent compter sur nous.

  • Speaker #0

    D'accord. Très inspirant. Merci. Et je vous avais déjà un peu répondu à la question, j'allais dire quel manager êtes-vous ? Donc, j'imagine que vous essayez tout ce que vous voulez me dire.

  • Speaker #1

    Alors, moi, j'essaye et j'essaye de montrer l'excellence. Je pense que quand on est un manager, on doit être irréprochable. Irréprochable dans son attitude, irréprochable dans ce qu'on dit, irréprochable. Et porter ses équipes.

  • Speaker #0

    Et quand on n'y arrive pas, parce que parfois tout n'est jamais parfait aussi, je ne sais pas si vous avez eu le cas ou pas, mais quand un manager, selon vous, n'arrive pas à montrer l'excellence et fait des erreurs comme ça parait tout le monde, selon vous, comment doit réagir ?

  • Speaker #1

    Il faut le dire. Il faut appeler son collaborateur. Dès qu'on sent qu'il y a un écart ou que le collaborateur n'est pas aligné, En plus des points du Nord, il faut l'appeler, essayer d'en parler et mettre sur la table et de se réaligner. Parce qu'en plus, quand votre collaborateur est en Inde et que vous êtes à Singapour, vous ne maîtrisez rien. Et donc, la meilleure façon de le garder à bord et de garder cette confiance, parce qu'en fait, tout est un rapport de confiance, c'est d'en parler et de se réaligner. Est-ce que la différence culturelle, vous pouvez passer à côté de la différence culturelle ? Vous pouvez penser être un bon manager alors que vous êtes complètement à côté, pas parce que vous avez mal fait, mais parce que vous ne connaissez pas sa culture.

  • Speaker #0

    Et ça, ça passe évidemment par l'écoute, la curiosité, l'apprentissage de tout ça.

  • Speaker #1

    Exactement, et la bienveillance.

  • Speaker #0

    Ok. Stéphane, qu'est-ce qui a guidé vos choix de carrière ? Vous avez été en cabinet d'avocat, vous avez été ensuite en entreprise. Comment ça s'est fait et comment vous avez choisi ?

  • Speaker #1

    Alors, je pense que le passage cabinet d'avocat-entreprise, c'est cette envie de rentrer dans les organisations et de participer à, je ne dirais pas une histoire d'entreprise, mais participer à la mise en place des choses. Et après, l'instinct, en fait. C'est à postériori que je me suis dit, ah, c'était un bon choix. Un, l'instinct et deux, ne pas avoir peur. Et à postériori, je me dis, ben oui, je suis sortie de ma zone de confort et c'est comme ça que j'ai appris et c'est comme ça que j'ai grandi. Par exemple, Audrey, lorsque j'étais en poste en France et lorsque j'ai postulé pour partir à Singapour, j'ai eu mon manager au téléphone qui m'a parlé de ce poste à Singapour et j'ai postulé, sans en parler à mon chéri de l'époque ou à mes enfants ou à ma famille, en disant, moi, je veux y être. Je veux faire partie de cette nouvelle histoire, je veux vivre cette expatriation, je veux y aller. Alors que le poste était énorme, les équipes énormes, et puis j'avais une vie de famille. Mais voilà, à l'instinct, l'envie d'y aller, l'envie de participer, l'envie de faire les choses. Et puis cet attrait de l'expatriation, parce que je pense que c'est extrêmement riche et ça fait grandir.

  • Speaker #0

    Et ça, justement, l'instinct, ce n'est pas toujours évident à reconnaître, entre guillemets, mais même s'il y avait une envergure de postes, comme vous le disiez, extrêmement importante, a priori, par rapport à ce que vous aviez avant, qu'est-ce qui vous a fait dire ce poste est fait pour moi ou je suis faite pour le poste ? Alors,

  • Speaker #1

    non, je ne me suis pas dit ça. Je me suis dit je veux y aller. Je veux ce nouveau challenge. Parce qu'en fait, je pense que j'adore les challenges. C'était une création de poste. Donc, je veux participer à une création de poste. En fait, je veux vivre ça. Et a posteriori, c'était une expérience formidable parce que, ben oui, j'ai géré des équipes. Oui, j'ai géré un territoire extrêmement important du Maroc jusqu'à la Nouvelle-Zélande. Oui, j'ai découvert des nouveaux sujets. Je n'ai pas eu peur de me dire, ah, mais je ne connais pas la fiscalité en Nouvelle-Zélande. Ah, mais en fait, ce n'est pas ça qu'on vous demande. Ce qu'on vous demande, c'est oui, d'être technique, parce que vous êtes capable de connaître et d'apprendre. Et de regarder la documentation, de parler avec vos équipes pour devenir technique et aussi pointuquel sur ces sujets-là. Mais ce qui compte, c'est votre capacité à poser les bonnes questions. Et en fait, c'est là où on voit qu'on grandit dans son poste. C'est qu'on prend de la hauteur sur les sujets.

  • Speaker #0

    Et vous en retirez quoi de cette expérience à l'étranger ? On n'a pas non plus trois heures pour le coup, parce que j'imagine qu'il y aurait tellement de choses à dire d'un point de vue personnel ou professionnel. Mais est-ce qu'il y avait vraiment... Une chose que vous retenez de cette expérience-là ?

  • Speaker #1

    Le plaisir d'avoir rencontré d'autres personnes et d'avoir changé mon environnement. D'accord. Et donc d'avoir grandi. Aussi, moi, je vois mon fils de 14 ans, quand il est parti, il ne parlait pas trois mots d'anglais. Maintenant, il me dit qu'il préfère regarder des films en langue américaine plutôt qu'en français parce qu'il trouve que la traduction française n'est pas adaptée. Par exemple.

  • Speaker #0

    Je suis assez d'accord. Ok. C'est très bien comme conséquence de cette expérience là-bas. On a touché un petit peu du doigt l'entrepreneuriat tout à l'heure. On a dit qu'on y reviendrait. Je crois que c'est le moment Stéphane d'y revenir. C'est maintenant. Oui,

  • Speaker #1

    je pense qu'on est tous entrepreneurs de son job. Parce que si vous ne prenez pas des initiatives et vous ne créez pas votre métier, vous passez à côté de votre métier. Et en fait, ce qu'on... Plus encore aujourd'hui, ce qu'on demande à des managers ou même à des collaborateurs, c'est de prendre des initiatives et d'y aller. Donc de créer ces dossiers en fait. Vous créez vos sujets, vous créez vos dossiers parce qu'il y a un besoin. Et c'est ça être entrepreneur, je pense.

  • Speaker #0

    Donc on n'a pas besoin de prendre des risques d'être salarié, de créer son entreprise ?

  • Speaker #1

    Non. Non, parce qu'on crée le risque à partir du moment où on prend des sujets qu'on ne connaît pas et on prend des postes qu'on ne connaît pas, on a le risque. Et le risque peut être financier, parce que si ça se passe mal, peut-être que vous pouvez sortir de l'entreprise parce que ça s'est mal passé. Donc, le risque, vous le prenez. Et puis, c'est la même problématique, je pense. Vous devez aussi, vos clients, c'est les personnes qui sont dans l'entreprise, c'est votre boss, c'est vos collaborateurs. Je ne vois pas de différence à part l'aspect financier. C'est vrai que quand vous êtes salarié, vous avez un salaire tous les mois et des congés payés. Mais à part ça, pour moi, c'est pareil.

  • Speaker #0

    Ce que vous dites est intéressant aussi. Si on est entrepreneur dans une entreprise, on a beau avoir le confort du salaire qui tombe tous les mois, si ça ne se passe pas bien, dans tous les cas...

  • Speaker #1

    Voilà, et on va chercher une autre entreprise.

  • Speaker #0

    Stéphane, est-ce que vous avez des inspirations, des personnes, des choses dans la vie, dans votre profession, votre quotidien ?

  • Speaker #1

    Alors, oui et non. C'est-à-dire que non, pas de personne en particulier. Mais oui, parce que j'écoute énormément de podcasts. Comme je vous l'ai dit, j'adore la vie des entreprises. Et en fait, j'ai découvert par hasard les podcasts de Pauline Legnot et que je trouve absolument géniaux. Parce que... En fait, elle raconte des histoires d'entrepreneurs. Donc, par exemple, on a l'histoire de la personne de la famille ou de la personne qui a créé Caudalie, qui s'appelle Mathilde Thomas, ou même Edgar Cropiron, qui a un podcast absolument génial sur Cultiver sa motivation Parce que moi, Edgar Cropiron, c'était un skieur de freestyle quand j'étais jeune. Mais bon, ce type a rebondi. Et en fait, il parle de la motivation par le plaisir. Et quand on voit que c'est un sportif de haut niveau, c'est extrêmement intéressant d'écouter ces gens-là. Et en fait, pour préparer ce podcast, parce qu'évidemment, on prépare un peu, je me suis dit, oui, c'est ça qui m'intéresse. Mais en fait, qu'est-ce que j'apprends de ces podcasts ? Je pense qu'on apprend au travers des histoires qui sont racontées. On n'apprend pas des règles comme des règles de grande mère, mais ça infuse dans... Sa façon d'être, sa façon d'appréhender sa vie, sa façon d'être manager, sa façon de prendre confiance en soi. Surtout qu'en plus, dans les podcasts de Pauline, à la fin, il y a toujours une question. Qu'est-ce que vous auriez fait autrement ? Est-ce que vous avez eu un grand échec ? Et en fait, la plupart du temps, les gens disent, ben oui, je me suis plantée pour telle école de commerce. Oui, je me suis plantée pour créer telle entreprise. Mais à la fin, c'est plutôt qu'est-ce que vous avez appris de vos échecs ? Est-ce que c'est un échec ? Je ne sais pas. Moi, je pense qu'on apprend toujours. Et donc, finalement, ce ne sont pas des échecs. Et même les gens qui disent j'ai eu des échecs, mais je referai tout pareil, finalement, puisque ce qui compte, c'est ce que j'ai appris à la fin.

  • Speaker #0

    C'est ça qui est cette citation. Là, l'auteur m'échappe totalement, mais c'est qu'il dit qu'il n'y a pas d'échecs, il n'y a que des apprentissages.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    c'est ça. Après coup, peut-être. Mais sur le moment, peut-être qu'on voit ça. Oui,

  • Speaker #1

    exactement. C'est après qu'on dit, finalement, c'était bien. Moi, j'ai redoublé ma première année de droit. Et finalement, c'était bien parce que j'ai eu tellement peur de faire un dog en quatre ans parce que ce n'était pas possible, que j'ai super cravaché après. Donc oui, c'était bien finalement de redoubler sa première année de droit.

  • Speaker #0

    C'est ça que sur le moment, j'imagine que vous n'êtes pas dit que c'était super.

  • Speaker #1

    Non, j'ai eu un peu peur. Tellement peur que ça m'a bien boostée.

  • Speaker #0

    Bon, tant mieux. Donc plutôt, les inspirations de podcast, donc pas une personne, mais plutôt des parcours, des choses. Et justement, est-ce que c'est ça qui vous a guidée pour accepter de participer à ce podcast ?

  • Speaker #1

    Ah oui, ça, oui. C'est pas une question qu'on avait préparée.

  • Speaker #0

    Pardon, je vous ai posé plein de questions qu'on avait pas heurtées.

  • Speaker #1

    Désolée. Exactement. Oui, oui, tout à fait. Je pense que oui, ça m'a donné envie, tout à fait, de partager mes expériences et me dire que moi aussi, j'avais des choses à dire et des choses à partager. Et surtout avec ma vision un peu particulière de l'avocat fiscaliste, puisque je pense qu'elle est particulière.

  • Speaker #0

    Merci en tout cas d'accepter, parce que c'est vrai qu'il y a une question qu'on me pose souvent. On me demande comment tu choisis les personnes qui vont au podcast. Est-ce qu'il y a une liste ? Et en fait, pas du tout. C'est-à-dire que c'est au gré des rencontres. C'est comme ça que ça s'est passé avec vous Stéphane. On s'est vus, on a parlé et je me suis dit, Stéphane, ce que vous me dites là, c'est génial, il faut absolument le partager. Et c'est souvent comment ça se passe. Donc, c'est vrai que la plupart des invités qu'il y a dans ce podcast, c'est dû à une conversation, un échange. On se dit, mais cette personne-là, je ne peux pas être la seule à bénéficier de ce partage d'expérience. Il faut que les autres personnes.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup. Merci Audrey.

  • Speaker #0

    J'ai encore deux, trois petites questions à vous poser quand même, même si vous avez déjà dit plein de choses. Il y a une question que j'aime bien poser, pas forcément sur les échecs, mais si vous n'étiez pas devenue directrice fiscale. Est-ce qu'il y a quelque chose, un métier que vous auriez adoré ?

  • Speaker #1

    J'adore mon métier, mais en fait, tous les jours. Je changerais de métier tous les jours. Cette semaine, j'avais un point sur la taxe plastique et je travaille beaucoup avec une personne qui est ingénieure, qui travaille sur les plastiques différents et on parlait de plastiques différents. J'ai failli lui dire... Mais tu penses que moi, je pourrais travailler dans votre équipe ? Et après, je me suis dit Bon, calme-toi quand même, parce que tu n'es pas ingénieur et je n'ai pas ces compétences. Mais c'est vrai que je suis confrontée, enfin confrontée, non, je travaille avec des gens qui, alors, soit ils parlent très bien de leur métier, mais en tous les cas, ce qu'ils font a l'air absolument passionnant. Donc,

  • Speaker #0

    plein de choses,

  • Speaker #1

    en fait, tous les jours.

  • Speaker #0

    Il n'y a pas un autre métier, en tout cas d'enfant, spécialement ? Non. Mais ce que vous dites me fait sourire et je me fais un petit clin d'œil. Yasmine Hapchi qui est ma collaboratrice chez Faites Légal et en fait on organise tous les deux des matinales Faites Légal avec des invités sur différents sujets et c'est vrai qu'à chaque fois Quand on termine une matinale, à chaque fois on se dit Ah mais c'est génial, on a envie de faire ça On a eu le cas sur les Legal Operations, on a eu le cas sur la Compliance, la RSE. Et à chaque fois, après, on retourne au bureau et on retourne chasser nos têtes pour nos clients. On adore faire ça aussi. Mais c'est vrai que je partage l'enthousiasme de parfois partager avec des gens, d'écouter. Et ça, je trouve ça extrêmement chouette. Donc peut-être que demain, vous aimeriez faire un autre métier peut-être alors. Selon les échanges que vous aurez.

  • Speaker #1

    On en reparlera, je vous le dirai.

  • Speaker #0

    Selon les échanges,

  • Speaker #1

    ok.

  • Speaker #0

    Une autre question que j'aime bien poser aussi, en effet, est-ce qu'il y a des conseils que vous donneriez à un fiscaliste qui débute ?

  • Speaker #1

    Alors, le premier conseil que je lui donnerais, c'est d'être à l'écoute et de regarder les autres faire. Et on apprend beaucoup en regardant les autres faire. Si vous êtes dans un cabinet d'avocats, regardez votre associé. Si vous êtes dans une équipe fiscale... regardez votre directeur fiscal, de même, même chose pour les juristes, je parle de la fiscalité parce que c'est mon domaine, mais regardez les autres faire. Et puis, le deuxième vrai conseil, c'est de préparer ses réunions. Ça a l'air assez basique, mais on est pris dans le flot de on a un mail, on doit répondre, on doit appeler quelqu'un, etc. Mais quand on a un point avec son manager ou une présentation, faire un pas de côté et préparer sa réunion, c'est pas relire. ce qu'on a déjà écrit, ça on l'a dans la tête, mais c'est clarifier ces messages, faire le pas de côté pour se dire, voilà, si j'avais à expliquer là, parce qu'en fait on est souvent confrontés à expliquer des sujets à des gens qui ne connaissent pas du tout notre domaine, donc si j'avais en cinq lignes, en cinq mots, en cinq phrases, si je devais expliquer le sujet, poser la question de ce dossier et la réponse à donner, voilà comment je le dirais simplement. Et ça, ça permet de... En fait, ça prend du temps de préparer sa réunion parce qu'on pense être capable d'eux. Et c'est très, très, très, très valorisé, utile. Et puis, on gagne à tous les coups. On n'est plus clair. Oui,

  • Speaker #0

    on clarifie son idée,

  • Speaker #1

    son message. Exactement. Et la personne, vous vous mettez à la hauteur d'eux. Et en fait, c'est un pas de côté qui est très utile.

  • Speaker #0

    Merci pour ce très bon conseil qui, je suis certaine, va aider. Beaucoup de fiscalistes, d'avocats fiscalistes, mais aussi beaucoup de personnes qui ne sont pas du tout dans le droit, peut-être aussi. Donc, extrêmement intéressant et très utile. Est-ce que, Stéphane, il y aura un dernier mot ou plusieurs derniers mots ? Vous avez le droit. Du coup, vous allez m'en départager. Alors,

  • Speaker #1

    peut-être le dernier mot, c'est que je pense qu'on est dans une société qui change. La fiscalité a changé, les métiers changent. Aujourd'hui, on vous dit, ah non, mais ce qui compte, ce n'est pas les diplômes, c'est vos skills. Donc, et surtout les soft skills. donc surtout profitez de l'été écoutez des podcasts ouvrez-vous sur des nouveaux sujets l'intelligence artificielle etc et même si c'est pas utile pour votre métier d'aujourd'hui ce sera peut-être pour demain et puis ça ouvre le champ ça ouvre les réflexions et ça ouvre les discussions et ça permet d'avancer Merci pour tous tes conseils très inspirants je vous souhaite un bon été à tout le monde

  • Speaker #0

    Merci après l'été. Je suis désolée. Du coup, on va publier après l'été, mais on pourra aller sauter un bon automne.

  • Speaker #1

    Bonne rentrée.

  • Speaker #0

    Exactement. Merci en tout cas Stéphane pour tous ces conseils pratiques, surtout d'expérience. Je suis certaine que vous allez inspirer plein de gens qui, au même titre que vous, vous êtes inspirés par des personnes qui vous écoutent lors de podcasts. Cette fois-ci, c'est beaucoup de gens qui vont vous écouter. Merci beaucoup Stéphane d'avoir accepté.

  • Speaker #1

    Je vous remercie beaucoup Audrey, c'était un plaisir.

  • Speaker #0

    Vous avez passé un bon moment du coup ?

  • Speaker #1

    Ah, excellent.

  • Speaker #0

    je vous remercie merci à vous donc je suis ravie que vous ayez passé un moment pour ce premier podcast et j'espère que vous nous aurez envie de repartager par la suite j'en suis certaine merci beaucoup merci Stéphane et merci à tous de nous avoir écoutés je vous dis à très bientôt dans un nouvel épisode de Voix d'entrepreneur du droit au revoir à tous au revoir merci pour votre écoute nous espérons que ce temps de partage vous a plu abonnez-vous pour plus d'histoires professionnelles et de témoignages enrichissants suivez-nous sur LinkedIn et retrouvez nos offres d'emploi sur notre site carrière

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