- Speaker #0
Bonjour et bienvenue dans Voix de soignant by FEDMedical. Dans ce podcast, nous recevons des professionnels de la santé. Immergez-vous dans leur quotidien de passion et de vocation en écoutant leurs témoignages inspirants. Bonne écoute !
- Speaker #1
Bonjour à tous et toutes, ravie de vous retrouver dans ce nouveau numéro de Voix de soignant. Ce podcast s'adresse aux actuels et futurs professionnels de la santé, mais aussi à tous ceux qui souhaitent bénéficier d'informations sur ce secteur et l'ensemble de ses métiers. Je suis Chloé Serre, responsable des contenus marketing chez FED Group, et j'ai le plaisir d'accueillir aujourd'hui Fanny Bacquer, qui a exercé en tant qu'éducatrice spécialisée libérale, et qui nous parlera de ce métier qu'elle a tant aimé, et de son quotidien. Bonjour Fanny. Bonjour Chloé. Ravie que tu sois là avec nous aujourd'hui. Donc on va commencer tout d'abord, avant de parler de vos missions au quotidien. Est-ce que vous pouvez finalement revenir rapidement sur votre parcours et ce qui vous a motivé à exercer ce métier ?
- Speaker #2
Oui, donc avant mes années de lycée, j'ai fait un BEP carrière sanitaire et sociale. Donc j'étais déjà tournée vers les métiers du social et du médico-social parce que j'ai toujours eu cette fibre et l'envie de m'occuper d'eux, d'être auprès d'eux, de personnes en difficulté. Après mon BEP carrière sanitaire et sociale, j'ai fait une filière technologique, donc un bac ST2S. Ensuite, j'ai choisi de faire ma formation d'éducatrice spécialisée à Bucs Ressources, dans la ville de Bucs, parce que c'était vraiment une voie qui m'intéressait et dans laquelle je me sentais pleinement épanouie. Ok,
- Speaker #1
merci beaucoup. Maintenant, on va vraiment rentrer dans le vif du sujet sur votre métier d'éducatrice spécialisée. Est-ce que déjà vous pouvez nous dire ce qu'est une éducatrice spécialisée ?
- Speaker #2
Il faut savoir que c'est un métier qui est très large et qu'une éducatrice spécialisée peut intervenir dans différents champs. Donc dans le champ du handicap, dans le champ de la protection de l'enfance et de l'inclusion. Donc auprès de personnes sans domicile fixe, de femmes en difficulté, voilà. Vraiment, donc il y a ces trois champs-là. Et notre mission première, c'est d'accompagner, d'acquérir des compétences en termes d'autonomie, de socialisation. En fait, ça dépend du champ, mais la mission première, c'est d'être auprès d'eux et d'accompagner. Et il y a vraiment ce... Et c'est éducatrice spécialisée, on est vraiment spécialisé dans la relation, c'est ce qu'on apprend à l'école, d'avoir cette technicité dans la relation avec les personnes qu'on accompagne.
- Speaker #1
D'accord, donc vraiment d'être en lien finalement avec ces personnes que vous accompagnez. Mais je suppose qu'on va l'aborder un petit peu plus concrètement à travers d'autres questions, mais aussi avec des familles, les familles que vous accompagnez au quotidien.
- Speaker #2
Bien sûr.
- Speaker #1
Donc du coup, plus concrètement. Qui peut faire appel finalement à une éducatrice spécialisée et pourquoi ?
- Speaker #2
Alors à une éducatrice spécialisée en libéral, je reprécise juste votre question parce que sinon les éducateurs spécialisés travaillent en institution, dans des associations. Et donc moi j'ai travaillé en libéral. Et qui peut faire appel à une éducatrice spécialisée en libéral ? Ce sont les familles directement, des services qui ont besoin d'intervention ponctuelle ou sur du long cours, comme des pôles de compétences et de prestations. externalisées qui emploient des éducateurs en libéral pour leur donner des missions et travailler auprès de jeunes qui en ont besoin. En fait, il y a beaucoup de personnes qui peuvent faire appel à une éducatrice spécialisée en libéral, mais je dirais qu'en tout premier lieu, ce sont les familles.
- Speaker #1
Ok, très bien, c'est très clair. Vous disiez effectivement que vous aviez exercé en libéral, vous l'avez fait pendant trois ans, notamment auprès d'enfants autistes. En quoi consistait votre quotidien déjà ? Alors,
- Speaker #2
quand j'ai choisi de me mettre en libérale, mon quotidien ressemblait à soit aller au domicile des familles et des jeunes, ou soit aller dans les écoles. C'est-à-dire que je pouvais commencer ma journée, aller voir une personne ou un jeune dans une école, auprès de son AESH, auprès de son enseignante, et accompagner, guider les professionnels qui s'occupent de cet enfant ou de ce jeune, mais aussi aller à domicile. travailler avec les familles, faire de la guidance parentale, et aussi avec les jeunes, faire du travail cognitif à la table. Mais je pouvais aussi être amenée à aller à l'extérieur, à la piscine, faire une balade en forêt. En fait, tout dépend des objectifs, pourquoi la famille fait appel à moi. Et de là, je mets en place mon action éducative, mais elle est vraiment très vaste. En libéral, en fait, c'est très vaste et on a le choix d'aller là où on veut tant qu'on travaille la compétence voulue.
- Speaker #1
D'accord. Est-ce que vous pouvez peut-être juste nous expliquer l'une de vos missions que vous avez eues avec l'une des personnes que vous avez accompagnées pour que nos auditeurs comprennent bien vos tâches lors de cette mission ?
- Speaker #2
Je vais parler plus particulièrement de mon travail à domicile, par exemple avec un enfant atteint d'autisme qui avait beaucoup de difficultés à se repérer dans le temps. Et donc chaque nouvel événement, chaque changement dans son emploi du temps avec sa famille pouvait amener à des comportements très problématiques. Et donc la famille fait appel à moi pour mettre en place une éducation structurée. pour résoudre ce comportement. Donc moi, dans mon travail, je mets en place, alors ça va être très long si je vous donne tous les détails, mais je mets en place un emploi du temps visuel avec des pictogrammes où l'enfant peut, sur sa semaine, voir ce qui l'attend en fait. Exemple, matin école, midi cantine, et puis après midi, piscine avec papa. Et puis, s'il y a un changement, la famille enlève le pictogramme. et puis mais celui du changement. Ça permet aux jeunes de pouvoir anticiper ce changement, de pouvoir visualiser. C'est vraiment accompagner les familles dans toutes ces petites choses. Concrètement, la mise en place d'outils à domicile pour améliorer le quotidien et travailler sur cette flexibilité mentale de la part de l'enfant ou du jeune.
- Speaker #1
D'accord, je comprends très bien, c'est très clair. Donc il y a un vrai lien, une vraie collaboration finalement entre vous les familles et le jeune atteint d'autisme ?
- Speaker #2
C'est mon partenaire principal. Dans la famille, selon moi, on ne fait rien. Ce sont les personnes qui connaissent le mieux leur enfant, qui sont au quotidien. Et la difficulté, c'est de s'adapter à chaque réalité du quotidien. On ne va pas avoir le même travail si la maman ou le papa est seul, s'il y a de la fratrie. Le temps aussi, si les parents travaillent, vraiment on s'adapte à chaque famille, à chaque histoire, à chaque culture. Voilà, c'est vraiment un travail de précision très important par rapport à ça.
- Speaker #1
D'accord. Et donc du coup, la question que je vais vous poser finalement est vraiment en lien avec ce que vous dites maintenant. Pourquoi finalement avoir choisi d'exercer auprès d'enfants atteints d'autisme ? Je suppose que tout ce que vous venez de dire est pas le... palpable et c'est l'un des éléments peut-être qui...
- Speaker #2
Alors de base, quand j'ai eu mon diplôme, je voulais plus travailler dans la protection de l'enfance et puis je me suis rendue compte que, bon, c'était très très personnel, mais d'un point de vue horaire, je voulais, voilà, construire ma famille, etc. Et je sentais que ça n'allait pas matcher. Et j'ai postulé pour un poste dans le champ du handicap et dans l'autisme. Et donc j'ai travaillé dans un service d'éducation spéciale et de soins à domicile en salariat dans un premier temps pendant 6 ans. Et c'était un service qui était spécialisé dans l'autisme. Donc j'ai été formée, j'ai reçu des formations, de l'expertise. Et donc, sortant de cette institution, de ce service, j'ai choisi de me mettre en libérale. De fait, les familles qui, de par mes formations et mon CV, les familles qui me contactaient, étaient principalement des familles des parents d'enfants autistes. Mais moi, je n'étais pas du tout fermée à tout type de handicap. Mais c'est vrai que j'ai accompagné plus particulièrement des familles avec des enfants atteints d'autisme. D'accord.
- Speaker #1
Donc, ce que vous appréciez vraiment dans ce métier, c'est la relation que vous créez avec ces personnes et avec toute la sphère environnementale autour.
- Speaker #2
Oui, effectivement. Le travail en partenariat avec les familles et les professionnels qui gravitent autour du projet de cet enfant, si toutefois il y en a, de cet enfant ou des adultes. Voilà, c'est ça qui est important. Ok.
- Speaker #1
Parfait. Et du coup, qu'est-ce qui vous plaisait le plus dans votre quotidien ? Et ensuite, quelles ont été les difficultés que vous avez rencontrées ?
- Speaker #2
Alors, en libéral, il y a beaucoup de choses qui me plaisaient. Déjà, la liberté de pouvoir gérer mon emploi du temps. Quand j'ai commencé en libéral, j'avais deux enfants en bas âge. Et donc, de pouvoir gérer mon emploi du temps, mes horaires, mais aussi mes actions. Parce que du coup, quand j'avais envie de mettre... quelque chose en place, ça ne dépendait que de moi. Et donc, c'est assez fort comme pouvoir quand on travaille en libéral. Et donc, ce qui me plaisait le plus dans mon quotidien, c'était d'aller à domicile, d'être vraiment en lien de proximité avec les familles, mais aussi, comme on disait tout à l'heure, avec les professionnels. Mais j'ai beaucoup aimé aussi aller dans les écoles parce que je trouvais que mon rôle avait un... Je trouvais que ma venue avait vraiment une mission bien particulière et que... Très souvent, les professionnels dans les écoles sont en difficulté avec les enfants en situation de handicap. Et je sentais que j'avais vraiment une mission qui me tenait à cœur et qui me servait tous les jours et qui servait aussi aux autres. C'est vraiment ce que j'ai préféré. Et aussi, en libéral, les familles qui me choisissaient pour venir à domicile, qui m'embauchaient, qui me rémunéraient pour venir à domicile, avaient vraiment un engagement très fort. Et c'est des choses qu'on ne retrouve pas toujours en institution. Et cet engagement, c'est-à-dire que quand on avait décidé de mettre quelque chose en place, très souvent elles le suivaient parce qu'elles n'avaient pas envie de gaspiller aussi leur temps et leur argent. Donc cet engagement était vraiment fort et le lien était vraiment fort avec les familles. C'est vraiment ce que j'ai apprécié en libéral. En fait, il y a plein de choses que j'ai aimées, mais voilà, les principales.
- Speaker #1
D'accord. Et en termes de difficultés, est-ce que vous avez rencontré des difficultés particulières ?
- Speaker #2
Alors oui, forcément, l'un ne va pas sans l'autre. Les difficultés que j'ai pu rencontrer, c'était plus au niveau de la solitude, parce que je suis un être très social, très social, très sociable. Et du coup, ça me manquait. L'équipe me manquait. Alors même si j'étais en lien au téléphone entre deux séances avec la psychomote de l'un, l'orthophoniste de l'autre, la pédopsy. Les écoles, je voyais du monde finalement tous les jours, mais ce travail de réflexion, de recherche autour d'un projet, parfois je me suis quand même sentie assez seule. Donc ça, ça a été quand même une difficulté. La gestion de mon emploi du temps aussi, de la charge mentale que ça... que ça génère quand il y a une annulation de séance et qu'on se dit qu'à la fin du mois, on ne va pas toucher ce qu'on avait prévu, les maladies, tout reprogrammer. Ça, c'est une grosse charge avec des enfants en bas âge vraiment qui a pesé au bout des trois ans. Voilà, principalement autour des difficultés.
- Speaker #1
D'accord. Et donc, du coup, c'est ça, je suppose, qui vous a amené à retourner dans le salariat ou est-ce qu'il y a une autre raison particulière ?
- Speaker #2
J'avais envie, au bout... de trois ans, j'avais envie de retourner dans le salariat pour retrouver une tranquillité d'esprit de ce côté-là, retrouver une dynamique d'équipe et des échanges. Et aussi, j'ai eu l'opportunité d'un poste qui m'a beaucoup plu avec une petite évolution. Aujourd'hui, je suis référente de parcours au sein d'un pôle de compétences et de prestations. externalisées. Donc, j'accompagne des familles et des usagers, des jeunes, des adultes, des enfants qui sont en rupture de parcours ou en risque de le devenir. Donc, je coordonne tout ce parcours autour de ces situations très complexes et je vais accompagner les éducateurs d'un point de vue technique à domicile pour les aider à mettre en place justement ces projets autour de la personne. Donc voilà pourquoi j'ai voulu retourner dans le monde du salariat. Et pour l'instant, ça me convient bien. On ne sait pas de quoi est fait demain, mais voilà, ça répond à mes attentes en tout cas.
- Speaker #1
Ok, très bien. Merci beaucoup pour cette réponse très intéressante et pour toutes ces réponses très enrichissantes. Pour conclure, est-ce que vous avez un ou plusieurs conseils à donner justement aux personnes qui aimeraient faire ce métier ? Qu'est-ce que vous leur diriez finalement pour leur donner envie de le faire ?
- Speaker #2
Donc de faire ce métier en libéral ?
- Speaker #1
en libéral ou plus généralement en tant qu'éducatrice spécialisée, on va faire un peu plus global.
- Speaker #2
De suivre leur envie, leur instinct, s'ils ont envie de faire ce métier, s'ils ont envie d'être au plus près des personnes qui en ont besoin. Donc d'y aller, de foncer, de s'informer, de se former et de ne pas hésiter à demander de l'aide et à se nourrir de tout ce qui existe aujourd'hui en termes de formation, que ce soit sur l'autisme. ou sur d'autres types de problématiques.
- Speaker #1
D'accord. Juste quand vous dites de l'aide, c'est-à-dire ?
- Speaker #2
En fait, dans nos métiers, on peut être vraiment amené à être confronté à des situations très complexes. On est vraiment dans un champ qui peut être très difficile psychologiquement. On est confronté à des situations et à des familles qui sont en grande difficulté. Dans le champ de la protection de l'enfance, à des enfants qui ont vécu des histoires terribles. dans le champ de l'inclusion, à des personnes qui ont des histoires de vie terrifiantes, à demander de l'aide quand c'est trop compliqué, et en fait à se dire Ok, là, cette situation, j'y arrive pas, c'est trop pour moi, je vais demander du relais, je vais demander à ma collègue de venir avec moi, à la visite à domicile, à ma direction, de me donner un coup de main. Voilà, vraiment ne pas hésiter à demander de l'aide quand on en a besoin.
- Speaker #1
Oui, mine de rien, l'esprit d'équipe est très très important dans votre métier.
- Speaker #2
C'est pour ça que je suis retournée aussi dans le salariat.
- Speaker #1
D'accord. Écoutez Fanny, merci d'avoir accepté notre invitation pour notre podcast.
- Speaker #2
De rien, c'était un plaisir.
- Speaker #1
Ça a été un réel plaisir aussi de vous écouter. J'espère que nos auditeurs ont été inspirés autant que je l'ai été. Je vous donne donc rendez-vous très prochainement pour un nouvel épisode. Merci à vous pour votre intervention.
- Speaker #2
Très bonne journée. Au revoir. Au revoir.
- Speaker #0
Merci pour votre écoute. Nous espérons que ce temps de partage vous a plu. Abonnez-vous pour plus d'histoires professionnelles et de témoignages enrichissants. Suivez-nous sur LinkedIn et retrouvez nos offres d'emploi sur notre site carrière, ped-groupe.fr. C'était
- Speaker #1
Groupe.