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Voix Egales

La Voix des Femmes : Influence et Pouvoir LĂ©gislatif

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28min |13/08/2024
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Description

🎧 L’heure est au bilan : que fait-on une fois que les femmes ont accĂšs aux instances de dĂ©cision ? Est-ce que le combat est terminé ? Est-ce que les femmes ont rĂ©ellement la possibilitĂ© d’influencer les lois ?


Pour son 3e et dernier Ă©pisode, Voix Egales nous donne rendez-vous en CĂŽte d’Ivoire et fait rĂ©sonner les tĂ©moignages de nos hĂ©roĂŻnes malgaches et bĂ©ninoises.


La lutte pour l’égalitĂ© de genre est un rĂ©el marathon. Dans cet Ă©pisode, vous dĂ©couvrirez que mĂȘme lorsque des lois existent pour protĂ©ger et garantir la participation des femmes, elles ne sont pas toujours appliquĂ©es. Le poids des coutumes et des chefs religieux continue de faire peser la balance en faveur des mĂ©canismes de la sociĂ©tĂ© patriarcale.


A Madagascar, on vous parlera d’une loi pour la participation fĂ©minine qui a Ă©tĂ© jugĂ©e inconstitutionnelle. Au BĂ©nin, on dĂ©couvrira ce que signifie la coutume du « levira » et comment cette pratique perpĂ©tue des pratiques dĂ©gradantes pour les femmes.


Face Ă  tous ces constats, il est facile de se sentir impuissante. Vous dĂ©couvrirez alors comment la force du collectif et la sororitĂ© transforment les normes pour les rendre plus inclusives. En CĂŽte d’Ivoire, 17 organisations travaillent ensemble et portent un plaidoyer auprĂšs des autoritĂ©s pour protĂ©ger et ouvrir de nouveaux droits aux femmes.


⭐Si vous avez apprĂ©ciĂ© le podcast, n’hĂ©sitez pas Ă  nous laisser un commentaire pour nous dire ce que vous en avez pensé !

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Voix Egales est un podcast de CARE en 3 Ă©pisodes produit par Louie CrĂ©ative, l’agence de crĂ©ation de contenu de Louie Media.

Voix Egales est le podcast du projet « Voix Collective des Femmes et des Filles » soutenu par l’Agence française de DĂ©veloppement.

Crédits
Montage et journalisme : Emma Terrin

Réalisation et mixage : Alice Kerviel

Musique : Marine Quéméré

Production : Kenza Helal-Hocke


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Cet Ă©pisode aborde le sujet des violences sexistes et sexuelles.

  • Speaker #1

    We'll do it by our song. Il ne faut pas donner du poisson, mais il faut faire apprendre Ă  l'autre comment pĂȘcher.

  • Speaker #0

    Les femmes constituent la moitiĂ© de la population mondiale, mais leur lutte pour l'Ă©galitĂ© des droits est loin d'ĂȘtre terminĂ©e. Bienvenue dans Voix Ă©gale, un podcast de l'ONG Care International qui met en lumiĂšre les voix qui luttent pour l'inclusion des femmes Ă  Madagascar et en Afrique de l'Ouest. De nombreuses femmes subissent encore violences et discriminations, notamment en raison du manque d'accĂšs Ă  l'Ă©ducation et Ă  la santĂ© qui limitent leurs opportunitĂ©s de travail et de participation politique. Mais est-ce qu'un cadre dĂ©mocratique peut ĂȘtre instaurĂ© sans Ă©galitĂ© de genre ? Quelles sont les causes de cette sous-reprĂ©sentation en politique ? Et que pouvons-nous faire pour y remĂ©dier ? Je suis Emma ThĂ©rin, et pour rĂ©pondre Ă  ces questions, je suis allĂ©e enquĂȘter sur place, avec CARE, dans un projet soutenu par l'Agence française de dĂ©veloppement, la Voix collective des femmes et des filles. On a observĂ© le lien entre inclusion politique, application des lois et dĂ©fense du droit des femmes, ainsi que le rĂŽle de catalyseur que joue CARE. en crĂ©ant des synergies d'action, de quelle maniĂšre ces groupements de femmes acquiĂšrent la maĂźtrise de leurs propres moyens, permettant par la suite d'amĂ©liorer les conditions socio-culturelles propres Ă  ces environnements. C'est ce qu'on va explorer dans ce podcast, pour mieux comprendre comment renforcer le pouvoir des femmes, et comment enfin briser le silence, pour mettre fin aux inĂ©galitĂ©s de genre. Vous Ă©coutez le troisiĂšme Ă©pisode de Voix Ă©gale, dans lequel nous explorons les enjeux juridiques et sociaux, qui permettront de poser les bases d'un cadre lĂ©gal en Afrique de l'Ouest. Madame Christiane KĂ©vin-Lot, coordinatrice nationale de la CPGM, une ONG dont le sigle signifie Coordination des promoteurs de groupements de Mans nous rĂ©pond de CĂŽte d'Ivoire.

  • Speaker #1

    Bonjour Emma, moi c'est Lot Christiane KĂ©vin. Je suis cheffe de projet Ă  la coordination des promoteurs de groupements de Mans. C'est une organisation locale situĂ©e Ă  l'ouest de la CĂŽte d'Ivoire qui Ɠuvre pour l'autonomisation de la femme et de la jeune fille. Je suis Ă  la coordination ici et nous travaillons au niveau de l'ouest. Il faut dire qu'on couvre neuf zones d'intervention, mais le siĂšge est Ă  Mans. En CĂŽte d'Ivoire, il y a les lois qui existent, dont le droit au mariage, la condamnation du viol, tout ça. Il y a plein d'autres lois qui existent, comme le droit Ă  la protection des personnes en situation de handicap, leur insertion dans la sociĂ©tĂ©. Donc il y a ces lois-lĂ  qui existent, qui doivent ĂȘtre mises en application. Parce que c'est vrai qu'on doit avoir des lois, mais il faudrait qu'on les mette davantage en application pour qu'on puisse parler de vie. d'Ă©galitĂ© homme-femme, d'Ă©galitĂ© de chance, d'Ă©galitĂ© de rĂ©ussite, d'opportunitĂ©. S'ils ne sont pas mis en application, c'est comme si ces lois n'existaient pas. VoilĂ , donc du moment oĂč elles existent, il faudrait qu'elles soient mises en application par les autoritĂ©s et pour que la sociĂ©tĂ© aussi puisse s'accompagner.

  • Speaker #0

    L'application des lois est un pilier indispensable pour la protection des droits des femmes en Afrique de l'Ouest. Elle assure non seulement la protection contre la violence et la discrimination, mais aussi l'Ă©galitĂ© des chances et la participation pleine et entiĂšre des femmes dans tous les aspects de la sociĂ©tĂ©. Sans une mise en Ɠuvre rigoureuse des lois, les progrĂšs en matiĂšre de droits des femmes resteront limitĂ©s et les injustices continueront Ă  persister. Lorsque les lois sont appliquĂ©es de maniĂšre Ă©quitable, elles permettent aux femmes de bĂ©nĂ©ficier des mĂȘmes droits que les hommes, notamment en matiĂšre de propriĂ©tĂ©, de travail et d'hĂ©ritage. Donc un systĂšme judiciaire accessible et impartial est essentiel pour garantir que les femmes puissent faire valoir leurs droits et obtenir rĂ©paration en cas de violation. Quand les lois sont appliquĂ©es de maniĂšre cohĂ©rente et juste, cela renforce la confiance des citoyens et citoyennes dans les institutions de l'État. Cette confiance est essentielle pour encourager les femmes Ă  utiliser les voies lĂ©gales pour rĂ©soudre leurs problĂšmes et dĂ©fendre leurs droits. Madame Christiane KĂ©vin-Lot me parle d'une loi en particulier. Par rapport Ă  la participation politique des femmes, cette loi rejoint celle des quotas au BĂ©nin et celle de la promotion fĂ©minine Ă  Madagascar. L'objectif est d'instaurer un quota minimum de femmes au poste de dĂ©cision.

  • Speaker #1

    J'ai parlĂ© tout Ă  l'heure de la loi sur la situation des personnes handicapĂ©es. et qui est sur le projet FENA qui est un sujet de plaidoyer actuellement avec les organisations partenariĂ©es avec elle. Et il y a aussi la loi pour la paritĂ©, la participation des femmes aux instances de prix de dĂ©cision, qui sont deux lois de plaidoyer actuellement sur le projet FENA. Nous avons dĂ©jĂ  entrepris les diffĂ©rentes activitĂ©s de socialisation, de rencontres avec les autoritĂ©s et tout ça. Donc on s'est dit qu'Ă  l'avenir... Il y aura vraiment un changement et les femmes, que ce soit au niveau communautaire, que ce soit en milieu urbain, en ville, il y aura beaucoup de changements si les plaidoyers que nous faisons, les acteurs Ă©tatiques, vraiment les prennent Ă  cƓur et puis essaient vraiment d'agir lĂ -dessus.

  • Speaker #0

    L'Ă©galitĂ© de genre assure que les femmes soient reprĂ©sentĂ©es de maniĂšre adĂ©quate dans les institutions politiques. comme les parlements, les conseils municipaux et les autres structures de gouvernance. Les femmes doivent avoir la possibilitĂ© d'influencer les dĂ©cisions politiques qui les concernent, parce qu'une dĂ©mocratie qui ignore les voix de la moitiĂ© de sa population ne peut prĂ©tendre ĂȘtre vĂ©ritablement reprĂ©sentative. Cela dit, un des obstacles Ă  l'application des lois est que les gouvernements peuvent encore subir des pressions de la part de groupes influents qui s'opposent aux rĂ©formes progressistes. Et tout ça freine les efforts pour appliquer les lois visant Ă  protĂ©ger les femmes. À Madagascar, par exemple, une fois que les lois sont passĂ©es au Parlement, elles doivent ĂȘtre validĂ©es par la Haute Cour constitutionnelle, qui a rĂ©cemment dĂ©clarĂ© que la loi pour la participation fĂ©minine Ă©tait inconstitutionnelle.

  • Speaker #2

    C'est ce que m'explique Mme CĂ©line Marie.

  • Speaker #3

    AprĂšs ça, il y avait la loi sur la participation des femmes au poste de dĂ©cision. Mais ça n'a pas passĂ©. Ça a passĂ©, adoptĂ© par le Parlement quand mĂȘme. Mais arrivĂ© Ă  la haute cour constitutionnelle, ça a Ă©tĂ© dĂ©clarĂ© non constitutionnel. Donc ça n'a pas passĂ©. Et lĂ , on est en train de rĂ©organiser, reformuler pour pouvoir le reprĂ©senter. Donc lĂ , on a fait suite Ă  cette loi. C'Ă©tait notre initiative avec Genderleaks. En 2015 dĂ©jĂ , il y a eu la recommandation de

  • Speaker #0

    CEDEF. CEDEF, c'est la Convention sur l'Ă©limination de toutes les formes de discrimination Ă  l'Ă©gard des femmes.

  • Speaker #3

    Pour activer l'Ă©galitĂ© homme-femme. Donc on a fait des recommandations. On a signĂ© toutes les conventions. Madagascar a tout signĂ©, mais pour l'application, rien. Je peux mĂȘme vous donner des chiffres pour la participation. des femmes, mais c'est vraiment trĂšs trĂšs trĂšs faible. Et donc cette loi, on espĂšre que ça va permettre, ça va obliger un peu les gens Ă  respecter ça, Ă  respecter l'Ă©galitĂ©. On n'ose pas dire paritĂ©, parce qu'une fois on a dĂ©jĂ  proposĂ© des paritĂ©s, mais tout le monde Ă©tait contre. On a dit participation des femmes aux portes de dĂ©cision pour amĂ©liorer un peu les prĂ©sentations des choses. Mais l'objectif est le mĂȘme, c'est l'augmentation, l'accroissement des participations des femmes pour des dĂ©cisions.

  • Speaker #0

    Au BĂ©nin, c'est le mĂȘme sujet.

  • Speaker #2

    C'est ce que me dit Mme Caroline.

  • Speaker #4

    Il y a une loi qui a Ă©tĂ© votĂ©e pour la reprĂ©sentativitĂ© des femmes au niveau de l'AssemblĂ©e, oĂč il a Ă©tĂ© exigĂ© que tous les partis politiques puissent positionner au moins une femme. Donc sur les 24 circonscriptions Ă©lectorales, on doit avoir 24 femmes. Mais au finish, pour les Ă©lections passĂ©es, la neuviĂšme lĂ©gislature, nous avons eu 28 femmes. Or, 24 femmes ont Ă©tĂ© imposĂ©es. Donc, s'il n'y avait pas cette loi, ça veut dire que c'est 4 femmes qui seront au niveau de l'AssemblĂ©e, sur 80 de quelques.

  • Speaker #2

    Un pays ne peut ĂȘtre considĂ©rĂ© comme une vĂ©ritable dĂ©mocratie sans Ă©galitĂ© de genre, parce que l'essence mĂȘme de la dĂ©mocratie repose sur des principes d'Ă©galitĂ©, de justice et de participation inclusive. La dĂ©mocratie s'est fondĂ©e sur l'idĂ©e que tous les citoyens... indĂ©pendamment de leur sexe, ont des droits Ă©gaux. Si les femmes sont systĂ©matiquement discriminĂ©es ou leurs droits sont restreints, ça viole les principes d'Ă©galitĂ© sur lesquels repose le concept mĂȘme de dĂ©mocratie.

  • Speaker #1

    Parce que dans les instances de prise de décision, les femmes ne sont pas trop représentatives.

  • Speaker #2

    Madame Christiane Kevin-Lau, coordinatrice nationale de la CPGM.

  • Speaker #1

    Il faudrait que les femmes elles-mĂȘmes soient reprĂ©sentatives pour pouvoir... parler de les problĂšmes qui les concernent elles-mĂȘmes et dĂ©cider de comment faire. VoilĂ , parce que si tu... Tu mets des actions pour une personne, alors que cette personne n'est pas lĂ , tu ne peux pas savoir rĂ©ellement de quoi cette personne a besoin et quelles sont les difficultĂ©s rĂ©elles de cette personne. Puisqu'en dĂ©mocratie, on parle de libertĂ©, on peut dire par exemple, on parle de libertĂ© d'expression, libertĂ© d'opinion, voilĂ . Donc, on se dit quoi, s'il y a l'Ă©galitĂ© entre l'homme et la femme, c'est comme si on revenait Ă  un systĂšme plus dĂ©mocratique oĂč on donnait l'opportunitĂ© Ă  la femme de se dĂ©velopper. et on donnait l'opportunitĂ© aux hommes aussi de se dĂ©velopper. Parce que quand on parle d'Ă©galitĂ© des jeunes, il ne faudrait pas que les gens prennent un seul pan oĂč la femme doit se dĂ©velopper et aprĂšs, c'est comme si on revenait Ă  l'Ă©chelle zĂ©ro. Les femmes sont en haut, les hommes sont en bas et aprĂšs, on doit... Donc c'est l'Ă©quilibre.

  • Speaker #2

    Effectivement, une dĂ©mocratie exige la participation de tous les segments de la sociĂ©tĂ© dans les processus politiques et dans les prises de dĂ©cisions. Donc, ignorer ou violer les droits des femmes revient Ă  nier les principes fondamentaux des droits humains. La justice sociale implique que tous les individus aient accĂšs aux mĂȘmes opportunitĂ©s et soient tous traitĂ©s Ă©quitablement, parce que les disparitĂ©s de genre crĂ©ent des injustices structurelles qui sont incompatibles avec des idĂ©aux dĂ©mocratiques.

  • Speaker #0

    Je me demande si les hommes font aussi partie de ce combat. Caroline Ayedon et Armand de Marie me répondent.

  • Speaker #4

    Bon. Venez nous voir pour nous aider, non.

  • Speaker #5

    Il y a d'autres hommes qui empĂȘchent des femmes Ă  travailler.

  • Speaker #4

    Mais dans la bouche, ils disent beaucoup, ils disent qu'ils accompagnent.

  • Speaker #5

    Il y a d'autres hommes qui n'aiment pas, qui sont jaloux.

  • Speaker #4

    MĂȘme les hommes politiques et autres qui sont lĂ  pour le droit des femmes, qu'ils font si les femmes doivent ĂȘtre bien positionnĂ©es.

  • Speaker #5

    Peut-ĂȘtre ma femme va sortir, un autre homme va la regarder.

  • Speaker #4

    Dans les paroles. Mais dans l'art, ce n'est pas ça.

  • Speaker #5

    Je voulais ĂȘtre prĂ©sidente quelque part, et les hommes se sont rĂ©unis pour me balancer. Tout le monde a votĂ©, toutes les femmes ont votĂ© pour moi. Mais c'est les hommes qui ont cherchĂ© d'autres hommes. Je veux revenir dans la salle, et le nombre d'hommes n'est plus que le nombre de femmes.

  • Speaker #2

    Les normes culturelles et les traditions jouent un rĂŽle puissant dans de nombreuses sociĂ©tĂ©s ouest-africaines. Certaines pratiques, comme le lĂ©vira ou les mutilations gĂ©nitales fĂ©minines, sont profondĂ©ment enracinĂ©es dans les cultures locales. Ces traditions peuvent rentrer en conflit avec des lois modernes. C'est ça qui rend difficile leur application. Les femmes qui cherchent Ă  faire valoir leurs droits peuvent ĂȘtre stigmatisĂ©es par leur communautĂ©. Et de lĂ  s'installe une peur et une dissuasion qui empĂȘchent souvent les femmes de signaler des abus.

  • Speaker #0

    Madame Caroline Ayedon, de l'ONG Onésime,

  • Speaker #2

    me donne l'exemple du lévira.

  • Speaker #0

    Une pratique socio-culturelle ancrée dans certaines communautés, qui reste néanmoins néfaste pour les femmes.

  • Speaker #4

    Quand on parle du lĂ©vira, c'est il y a un tombarrĂ© qui dĂ©cĂšde et on exige que ça soit Ă  un autre membre de la famille qui te prend en tant que femme encore. En fait, ils disent que c'est pour toujours protĂ©ger les progĂ©nitudes, pour pouvoir assurer la continuitĂ©. Mais en fait, c'est faux. Il y a d'autres choses qui se cachent derriĂšre. C'est parce qu'ils veulent s'accaparer du bien de l'homme, de ton mari, et te prennent. Et quand ils prennent les femmes comme ça, ils les mettent dans des conditions pas possibles, des pratiques dĂ©gradantes. On impose des choses Ă  la femme. Et les enfants sont laissĂ©s pour compte parce que les biens du mari sont dilapidĂ©s. On ne s'occupe mĂȘme pas de l'Ă©ducation des enfants. La situation de la femme aussi ne les prĂ©occupe pas. Vous voyez, donc, s'il y a quelque chose que moi je dois proposer, si on peut, en tout cas, avoir une loi dans notre RĂ©publique qui interdit le lĂ©vira, ça serait bien.

  • Speaker #2

    Les gouvernements peuvent ne pas considérer la protection du droit des femmes comme une priorité. Les ressources limitées sont souvent allouées à d'autres secteurs qui sont jugés plus urgents.

  • Speaker #4

    Les méthodes de planification ou de planning ne sont pas trop appliquées aussi.

  • Speaker #2

    Madame Caroline Ayedon, fondatrice de l'ONG Onésime au Bénin.

  • Speaker #4

    Il y a la culture qui joue un grand rĂŽle dans ce sens. Les femmes, quand on apprend qu'elles utilisent des mĂ©thodes de contraception... Les planĂ©es familiales, elles sont stigmatisĂ©es, ce qui fait que beaucoup, mĂȘme si elles l'utilisent, elles le font en cachette, ce qui augmente le taux de grossesse non dĂ©sirĂ©.

  • Speaker #5

    S'ils sont pauvres, ils donnent l'enfant dĂšs la naissance.

  • Speaker #2

    Madame Armande Marie, présidente d'une association villageoise d'épargner de crédit au Bénin.

  • Speaker #5

    On donne l'enfant à mariage et quand l'enfant va... va grandir, on le livre au mari. Donc maintenant, ça c'est ça, parce qu'il y a des lois.

  • Speaker #2

    Il y a beaucoup de femmes qui ne sont pas encore conscientes de leurs droits et des protections qui sont disponibles. C'est souvent dû à l'analphabétisme et au manque d'éducation générale. Mais en plus, les efforts de sensibilisation, ils ne touchent pas forcément toutes les couches de la population, en particulier dans les régions éloignées. C'est pour ça qu'il est crucial d'impliquer les leaders communautaires pour que les messages sur les droits des femmes atteignent un public trÚs large. Madame Christiane Kévinlot me parle du cas de l'excision en CÎte d'Ivoire.

  • Speaker #1

    Oui, oui, oui, oui. Je peux prendre l'exemple comme ça des mutilations gĂ©nitales fĂ©minines qu'on appelle ici excision, qui continuent d'ĂȘtre des sujets tabous parce que lorsqu'on faisait les consultations juridiques... On a parlĂ© de tout ce qui Ă©tait violence basĂ©e sur le genre et on a citĂ©, la consultante a parlĂ© de cas de dĂ©ni de ressources, de viol, tout ça. Et lorsqu'on est arrivĂ© sur le point d'utilisation gĂ©nitale fĂ©minine qu'elle a dĂ©cidĂ© de mettre Ă  part pour mieux expliquer aux femmes au moment qu'elle Ă©tait lĂ , puisque c'est telles qu'elles sont des familles, elles, il y a des exigeuses, tout ça. Les femmes ont catĂ©goriquement dit non que ce sujet-lĂ , elles ne veulent pas aborder. Il y en a certaines qui ont commencĂ© Ă  se lever. Donc, l'approche que nous avons dĂ©cidĂ©e de faire, c'Ă©tait d'abord d'organiser un atelier de formation des leaders communautaires et des ex-exigeuses. Ça, c'Ă©tait le 6 fĂ©vrier passĂ©, lors de la JournĂ©e internationale de lutte contre la mutilation gĂ©nitale, oĂč les leaders communautaires eux-mĂȘmes ont eu Ă  faire des tĂ©moignages, qu'eux-mĂȘmes, dans leur localitĂ©, sensibilisent, mais sont agressĂ©s par les femmes. Ils ont demandĂ© Ă  ce qu'on initie davantage les ateliers de formation des deux communautĂ©s parce qu'ils ont vu qu'ils entendent parler que l'excision c'est un truc qui est mauvais, mais les images qu'on leur a montrĂ©es des consĂ©quences, c'est que les femmes, les bĂ©bĂ©s, les jeunes filles ont, Ă  cause de l'excision, vraiment, ils ont dit qu'il faudrait qu'on initie davantage les projets pour pouvoir aller dans les villages sensibilisĂ©s. C'est l'approche que nous avons eu, sensibilisĂ©e par la formation, montrer de maniĂšre choquante ce qui se cache. On a eu mĂȘme Ă  faire des partages d'expĂ©rience des survivantes.

  • Speaker #0

    De nombreuses femmes n'ont pas les moyens financiers de poursuivre des actions en justice.

  • Speaker #2

    Les frais juridiques,

  • Speaker #0

    le coût des transports et d'autres dépenses liées aux procédures judiciaires restent un obstacle important. Il y a aussi l'accÚs aux tribunaux et aux services juridiques, qui est souvent limité dans les zones rurales. Ce qui rend les infrastructures déjà inadéquates et aussi les longues distances à parcourir décourageantes.

  • Speaker #1

    Puisqu'en CĂŽte d'Ivoire, il y a plusieurs ethnies, il y a plusieurs langues, donc c'Ă©tait l'occasion pour nous de sensibiliser Ă  travers les radios. Donc c'est un peu les actions comme ça que nous menons avec les activitĂ©s sur le projet FENA, en synergie d'actions oĂč nous nous dĂ©plaçons nous-mĂȘmes, allons dans les localitĂ©s encore.

  • Speaker #0

    L'Ă©galitĂ© de genre permet d'utiliser pleinement les talents et les capacitĂ©s de toute la population. L'autonomisation des femmes et leur participation Ă©conomique sont essentielles pour rĂ©duire la pauvretĂ© et promouvoir un dĂ©veloppement durable. Les sociĂ©tĂ©s qui promeuvent l'Ă©galitĂ© de genre tendent Ă  ĂȘtre plus stables et pacifiques. L'inclusion des femmes dans les processus de paix et de sĂ©curitĂ© renforce la rĂ©silience et la cohĂ©sion sociale. Donc l'Ă©galitĂ© de genre contribue Ă  une sociĂ©tĂ© plus cohĂ©sive, oĂč tous les citoyens se sentent valorisĂ©s et respectĂ©s. Cela renforce la confiance dans toutes les institutions dĂ©mocratiques. et favorisent la participation civique. C'est pourquoi CARE et ses associations partenaires ont crĂ©Ă© des synergies d'action dans leur rĂ©seau. Madame Christiane, reprĂ©sentante du projet FENA, qu'on appelle la Voix collective des femmes et des filles, partage ses impressions.

  • Speaker #1

    Il y a d'autres organisations qui sont dans le mĂȘme domaine que nous et il y a aussi d'autres organisations qui ne sont pas dans le mĂȘme domaine mais qui nous appuient. Donc on parle de synergie d'action puisque avec le... le programme Voix et Leadership. Ici, en CĂŽte d'Ivoire, c'est le projet FENA. Avec le projet FENA, il y a 17 organisations qui travaillent ensemble. Donc, lorsque nous mettons en place les AVEC, que nous avons besoin, par exemple, d'assistance juridique, puisque nous ne sommes pas outillĂ©s en la matiĂšre, nous faisons appel Ă  l'association des femmes juristes de CĂŽte d'Ivoire. VoilĂ , donc c'est un peu un travail en synergie que nous faisons. Comment faire pour atteindre notre cible ? et comment faire pour ĂȘtre plus efficace sur le terrain. Donc, on travaille en partenariat avec le ministĂšre de la Femme, Famille et Enfants. C'est un projet initiĂ© par Care International CĂŽte d'Ivoire en partenariat avec Affaires Mondiales Canada. de renforcer nos capacitĂ©s en tant qu'organisation sur diffĂ©rentes thĂ©matiques, pour nous outiller nous-mĂȘmes, parce que pour rĂ©pondre sur le terrain, il faudrait qu'on ait nos capacitĂ©s renforcĂ©es.

  • Speaker #0

    Le projet FENA est reprĂ©sentatif des rĂ©seaux d'envergure nationaux crĂ©Ă©s par CARE, avec les organisations de la sociĂ©tĂ© civile. Ces rĂ©seaux utilisent comme base les associations villageoises d'Ă©pargne de crĂ©dit pour soutenir les groupements de femmes qui s'y sont dĂ©veloppĂ©es. L'objectif est que les femmes au niveau local portent elles-mĂȘmes leur plaidoyer auprĂšs des autoritĂ©s, grĂące justement aux alliances qui existent maintenant entre les diffĂ©rentes organisations. Il y a eu par exemple un plaidoyer dans la rĂ©gion de LouĂ©mĂ© au BĂ©nin, afin que les mairies des neuf communes du dĂ©partement intĂšgrent une ligne budgĂ©taire pour la prise en charge des femmes victimes de violences. A Madagascar, un autre plaidoyer a Ă©tĂ© portĂ© localement, concernant la maniĂšre de rĂ©soudre des conflits entre les diffĂ©rents partis d'une situation qui a provoquĂ© des violences. Les chefs Ă©tatiques ont tendance Ă  se rĂ©fĂ©rer aux responsables traditionnels et religieux quand les plaintes parviennent Ă  leur niveau. Et la plupart des chefs religieux et traditionnels sont plutĂŽt fervents de rĂ©soudre ces conflits Ă  l'amiable. C'est-Ă -dire, par exemple, ils vont offrir un zĂ©bu pour que la famille des victimes accepte de ne pas recourir Ă  la justice. C'est pour ça qu'un plaidoyer a Ă©tĂ© effectuĂ© pour que les responsables Ă©tatiques se rĂ©fĂšrent Ă  la justice. pour Ă©viter ces rĂ©solutions Ă  l'amiable qui ne changent pas les comportements de maniĂšre pĂ©renne.

  • Speaker #1

    Et en plus de cela, nous avons dĂ©cidĂ© de dĂ©velopper l'aspect genre, parce qu'avant on se limitait Ă  la mise en place des avec, la mise en place des comitĂ©s gens, les main champions. Mais on a dit pourquoi ne pas expĂ©rimenter un autre visage du genre ? Parce qu'on parle de VBG beaucoup, mais est-ce qu'au sein de nos avec ? Les femmes, les hommes qui sont dans les avec ne sont pas victimes de violences. Donc ce projet nous permet Ă©galement de mener des actions en synergie. Par exemple, lors des grands Ă©vĂ©nements, la journĂ©e internationale des droits de la femme, la journĂ©e internationale de lutte contre les mutilations gĂ©nitales, les 16 jours d'activisme, les 17 organisations se retrouvent dans un comitĂ© qu'on appelle le comitĂ© de coordination du projet FENA, dont je suis la prĂ©sidente. Nous dĂ©cidons de mener des activitĂ©s communes. Nous choisissons une localitĂ© oĂč on va, on sensibilise davantage, que ce soit par des Ă©missions radio, des projections de films. Nous menons des activitĂ©s conjointement et nous associons Ă©galement les autoritĂ©s, que ce soit les prĂ©fets, les sous-prĂ©fets, les leaders communautaires, tout ça. Parce que KĂ© s'est mis dans la logique, c'est vrai que les organisations travaillent. mais elles travaillent de maniĂšre individuelle. C'est vrai que les actions portent, mais pourquoi ne pas essayer de travailler ensemble ? Et c'est cette approche-lĂ  que le projet FENA est en train de dĂ©velopper, en regroupant toutes les organisations au sein d'un rĂ©seau qu'on appelle FENA.

  • Speaker #0

    En effet, les forces de l'ordre et les professionnels du systÚme judiciaire manquent souvent de formation et de sensibilisation aux lois spécifiques protégeant les femmes. Cela conduit à une mauvaise application des lois et à des décisions judiciaires biaisées. La corruption au sein de ces systÚmes peut aussi entraver l'application des lois. C'est pour cette raison que la FPFE et Use First à Madagascar, Onésime au Bénin et la CPGM en CÎte d'Ivoire ont toutes des programmes de sensibilisation avec les officiers de police judiciaire ou les représentants légaux. C'est grùce à ces ateliers que les mentalités changent.

  • Speaker #1

    Il faut dire qu'on a dĂ©cidĂ© de mettre l'accent sur les associations villageoises d'Ă©pargne et de crĂ©dit, appelĂ©es anciennement, parce qu'aujourd'hui on ne dit plus Association villageoise d'Ă©pargne et de crĂ©dit, mais c'est Association de valorisation de l'entraide communautaire. Et nous avons plus de 1000 avec que nous avons mis en place. Au dĂ©part c'Ă©tait les femmes et les jeunes filles, mais aujourd'hui, nous nous intĂ©ressons aussi aux jeunes et aux hommes. Les jeunes de nos jours sont un peu plus... ou asif sans activitĂ©. Mais si ces jeunes-lĂ  sont occupĂ©s Ă  faire des activitĂ©s avec le systĂšme des aves que nous mettons en place, ces jeunes eux-mĂȘmes apprennent Ă  garder de l'argent, Ă  mener des activitĂ©s. Donc du moment oĂč tu es occupĂ© Ă  faire quelque chose, tu n'auras pas le temps de rester lĂ , Ă  ne rien faire, ĂȘtre tentĂ© par la vie facile. VoilĂ , donc il faut vraiment qu'on occupe les jeunes. Ă  mener des activitĂ©s, Ă  faire des trucs qui les occupent sainement, pour pouvoir un peu s'Ă©loigner de tout ce qui pourrait eux-mĂȘmes nuire Ă  leur vie et nuire Ă  la vie d'autrui et Ă  la sociĂ©tĂ©.

  • Speaker #0

    L'inclusion des jeunes est cruciale pour l'égalité des droits, parce qu'ils ont une capacité à apporter des perspectives innovantes et que leur force démographique est significative. Ce sont les leaders de demain qui restent pourtant vulnérables face à la discrimination. Mais parce que leur contribution au renforcement de la démocratie participative est majeure, les efforts visant à promouvoir l'égalité des droits doivent systématiquement inclure et valoriser la participation des jeunes. C'est ce que me raconte Mme Caroline Ayedon. par le biais d'un projet qu'ils ont réalisé au Bénin.

  • Speaker #4

    Donc, les jeunes aiment la musique et la jeunesse, c'est la relĂšve de demain. Donc, si on veut que quelque chose change dans le futur, il faut semer au niveau de ces jeunes. Et pour pouvoir les atteindre, il faut utiliser ce qu'ils aiment. Il faut passer par la musique. C'est ce qui nous a amenĂ©s Ă  mettre en Ɠuvre ce projet. C'Ă©tait Ă  l'UniversitĂ© de Paracourt, on a intitulĂ© ça. rĂ©glĂ© pour une dĂ©mocratie participative. C'Ă©tait vraiment intĂ©ressant.

  • Speaker #0

    La gagnante de ce projet s'appelle Gloria Deji.

  • Speaker #1

    Nous continuerons de mener ces actions en ayant beaucoup de soutien, de soutien financiĂšrement pour pouvoir Ă©crire davantage de projets, pour pouvoir sensibiliser. Quand un projet finit, c'est comme si on a menĂ© une action et arrivĂ© Ă  un moment oĂč les gens demandent plus, on est bloquĂ©. Puisque le financement est fini, le projet est fini, donc on s'est dit, mais pourquoi ne pas avoir des financements qui durent et nous permettront de mener davantage d'activitĂ©s pour pouvoir prendre conscience aux personnes des dangers qu'il y a Ă  faire violence Ă  une autre personne.

  • Speaker #6

    Les droits doivent ĂȘtre offensifs et appliquĂ©s Ă  tout le monde dans le contexte. Nous ne voulons pas une rĂ©publique banale dans laquelle le systĂšme monarchique de pouvoir est crĂ©Ă© et commis dans un groupe petit. La dignitĂ© et le respect pour la vie et la libertĂ© de l'individu doivent ĂȘtre prĂ©servĂ©s.

  • Speaker #0

    La production est supervisée par Kenza Elal-Hocq. Si cet épisode vous a plu, vous pouvez vous abonner, nous laisser des étoiles, des commentaires et partager le podcast autour de vous.

  • Speaker #2

    A bientĂŽt !

Description

🎧 L’heure est au bilan : que fait-on une fois que les femmes ont accĂšs aux instances de dĂ©cision ? Est-ce que le combat est terminé ? Est-ce que les femmes ont rĂ©ellement la possibilitĂ© d’influencer les lois ?


Pour son 3e et dernier Ă©pisode, Voix Egales nous donne rendez-vous en CĂŽte d’Ivoire et fait rĂ©sonner les tĂ©moignages de nos hĂ©roĂŻnes malgaches et bĂ©ninoises.


La lutte pour l’égalitĂ© de genre est un rĂ©el marathon. Dans cet Ă©pisode, vous dĂ©couvrirez que mĂȘme lorsque des lois existent pour protĂ©ger et garantir la participation des femmes, elles ne sont pas toujours appliquĂ©es. Le poids des coutumes et des chefs religieux continue de faire peser la balance en faveur des mĂ©canismes de la sociĂ©tĂ© patriarcale.


A Madagascar, on vous parlera d’une loi pour la participation fĂ©minine qui a Ă©tĂ© jugĂ©e inconstitutionnelle. Au BĂ©nin, on dĂ©couvrira ce que signifie la coutume du « levira » et comment cette pratique perpĂ©tue des pratiques dĂ©gradantes pour les femmes.


Face Ă  tous ces constats, il est facile de se sentir impuissante. Vous dĂ©couvrirez alors comment la force du collectif et la sororitĂ© transforment les normes pour les rendre plus inclusives. En CĂŽte d’Ivoire, 17 organisations travaillent ensemble et portent un plaidoyer auprĂšs des autoritĂ©s pour protĂ©ger et ouvrir de nouveaux droits aux femmes.


⭐Si vous avez apprĂ©ciĂ© le podcast, n’hĂ©sitez pas Ă  nous laisser un commentaire pour nous dire ce que vous en avez pensé !

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Voix Egales est un podcast de CARE en 3 Ă©pisodes produit par Louie CrĂ©ative, l’agence de crĂ©ation de contenu de Louie Media.

Voix Egales est le podcast du projet « Voix Collective des Femmes et des Filles » soutenu par l’Agence française de DĂ©veloppement.

Crédits
Montage et journalisme : Emma Terrin

Réalisation et mixage : Alice Kerviel

Musique : Marine Quéméré

Production : Kenza Helal-Hocke


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Cet Ă©pisode aborde le sujet des violences sexistes et sexuelles.

  • Speaker #1

    We'll do it by our song. Il ne faut pas donner du poisson, mais il faut faire apprendre Ă  l'autre comment pĂȘcher.

  • Speaker #0

    Les femmes constituent la moitiĂ© de la population mondiale, mais leur lutte pour l'Ă©galitĂ© des droits est loin d'ĂȘtre terminĂ©e. Bienvenue dans Voix Ă©gale, un podcast de l'ONG Care International qui met en lumiĂšre les voix qui luttent pour l'inclusion des femmes Ă  Madagascar et en Afrique de l'Ouest. De nombreuses femmes subissent encore violences et discriminations, notamment en raison du manque d'accĂšs Ă  l'Ă©ducation et Ă  la santĂ© qui limitent leurs opportunitĂ©s de travail et de participation politique. Mais est-ce qu'un cadre dĂ©mocratique peut ĂȘtre instaurĂ© sans Ă©galitĂ© de genre ? Quelles sont les causes de cette sous-reprĂ©sentation en politique ? Et que pouvons-nous faire pour y remĂ©dier ? Je suis Emma ThĂ©rin, et pour rĂ©pondre Ă  ces questions, je suis allĂ©e enquĂȘter sur place, avec CARE, dans un projet soutenu par l'Agence française de dĂ©veloppement, la Voix collective des femmes et des filles. On a observĂ© le lien entre inclusion politique, application des lois et dĂ©fense du droit des femmes, ainsi que le rĂŽle de catalyseur que joue CARE. en crĂ©ant des synergies d'action, de quelle maniĂšre ces groupements de femmes acquiĂšrent la maĂźtrise de leurs propres moyens, permettant par la suite d'amĂ©liorer les conditions socio-culturelles propres Ă  ces environnements. C'est ce qu'on va explorer dans ce podcast, pour mieux comprendre comment renforcer le pouvoir des femmes, et comment enfin briser le silence, pour mettre fin aux inĂ©galitĂ©s de genre. Vous Ă©coutez le troisiĂšme Ă©pisode de Voix Ă©gale, dans lequel nous explorons les enjeux juridiques et sociaux, qui permettront de poser les bases d'un cadre lĂ©gal en Afrique de l'Ouest. Madame Christiane KĂ©vin-Lot, coordinatrice nationale de la CPGM, une ONG dont le sigle signifie Coordination des promoteurs de groupements de Mans nous rĂ©pond de CĂŽte d'Ivoire.

  • Speaker #1

    Bonjour Emma, moi c'est Lot Christiane KĂ©vin. Je suis cheffe de projet Ă  la coordination des promoteurs de groupements de Mans. C'est une organisation locale situĂ©e Ă  l'ouest de la CĂŽte d'Ivoire qui Ɠuvre pour l'autonomisation de la femme et de la jeune fille. Je suis Ă  la coordination ici et nous travaillons au niveau de l'ouest. Il faut dire qu'on couvre neuf zones d'intervention, mais le siĂšge est Ă  Mans. En CĂŽte d'Ivoire, il y a les lois qui existent, dont le droit au mariage, la condamnation du viol, tout ça. Il y a plein d'autres lois qui existent, comme le droit Ă  la protection des personnes en situation de handicap, leur insertion dans la sociĂ©tĂ©. Donc il y a ces lois-lĂ  qui existent, qui doivent ĂȘtre mises en application. Parce que c'est vrai qu'on doit avoir des lois, mais il faudrait qu'on les mette davantage en application pour qu'on puisse parler de vie. d'Ă©galitĂ© homme-femme, d'Ă©galitĂ© de chance, d'Ă©galitĂ© de rĂ©ussite, d'opportunitĂ©. S'ils ne sont pas mis en application, c'est comme si ces lois n'existaient pas. VoilĂ , donc du moment oĂč elles existent, il faudrait qu'elles soient mises en application par les autoritĂ©s et pour que la sociĂ©tĂ© aussi puisse s'accompagner.

  • Speaker #0

    L'application des lois est un pilier indispensable pour la protection des droits des femmes en Afrique de l'Ouest. Elle assure non seulement la protection contre la violence et la discrimination, mais aussi l'Ă©galitĂ© des chances et la participation pleine et entiĂšre des femmes dans tous les aspects de la sociĂ©tĂ©. Sans une mise en Ɠuvre rigoureuse des lois, les progrĂšs en matiĂšre de droits des femmes resteront limitĂ©s et les injustices continueront Ă  persister. Lorsque les lois sont appliquĂ©es de maniĂšre Ă©quitable, elles permettent aux femmes de bĂ©nĂ©ficier des mĂȘmes droits que les hommes, notamment en matiĂšre de propriĂ©tĂ©, de travail et d'hĂ©ritage. Donc un systĂšme judiciaire accessible et impartial est essentiel pour garantir que les femmes puissent faire valoir leurs droits et obtenir rĂ©paration en cas de violation. Quand les lois sont appliquĂ©es de maniĂšre cohĂ©rente et juste, cela renforce la confiance des citoyens et citoyennes dans les institutions de l'État. Cette confiance est essentielle pour encourager les femmes Ă  utiliser les voies lĂ©gales pour rĂ©soudre leurs problĂšmes et dĂ©fendre leurs droits. Madame Christiane KĂ©vin-Lot me parle d'une loi en particulier. Par rapport Ă  la participation politique des femmes, cette loi rejoint celle des quotas au BĂ©nin et celle de la promotion fĂ©minine Ă  Madagascar. L'objectif est d'instaurer un quota minimum de femmes au poste de dĂ©cision.

  • Speaker #1

    J'ai parlĂ© tout Ă  l'heure de la loi sur la situation des personnes handicapĂ©es. et qui est sur le projet FENA qui est un sujet de plaidoyer actuellement avec les organisations partenariĂ©es avec elle. Et il y a aussi la loi pour la paritĂ©, la participation des femmes aux instances de prix de dĂ©cision, qui sont deux lois de plaidoyer actuellement sur le projet FENA. Nous avons dĂ©jĂ  entrepris les diffĂ©rentes activitĂ©s de socialisation, de rencontres avec les autoritĂ©s et tout ça. Donc on s'est dit qu'Ă  l'avenir... Il y aura vraiment un changement et les femmes, que ce soit au niveau communautaire, que ce soit en milieu urbain, en ville, il y aura beaucoup de changements si les plaidoyers que nous faisons, les acteurs Ă©tatiques, vraiment les prennent Ă  cƓur et puis essaient vraiment d'agir lĂ -dessus.

  • Speaker #0

    L'Ă©galitĂ© de genre assure que les femmes soient reprĂ©sentĂ©es de maniĂšre adĂ©quate dans les institutions politiques. comme les parlements, les conseils municipaux et les autres structures de gouvernance. Les femmes doivent avoir la possibilitĂ© d'influencer les dĂ©cisions politiques qui les concernent, parce qu'une dĂ©mocratie qui ignore les voix de la moitiĂ© de sa population ne peut prĂ©tendre ĂȘtre vĂ©ritablement reprĂ©sentative. Cela dit, un des obstacles Ă  l'application des lois est que les gouvernements peuvent encore subir des pressions de la part de groupes influents qui s'opposent aux rĂ©formes progressistes. Et tout ça freine les efforts pour appliquer les lois visant Ă  protĂ©ger les femmes. À Madagascar, par exemple, une fois que les lois sont passĂ©es au Parlement, elles doivent ĂȘtre validĂ©es par la Haute Cour constitutionnelle, qui a rĂ©cemment dĂ©clarĂ© que la loi pour la participation fĂ©minine Ă©tait inconstitutionnelle.

  • Speaker #2

    C'est ce que m'explique Mme CĂ©line Marie.

  • Speaker #3

    AprĂšs ça, il y avait la loi sur la participation des femmes au poste de dĂ©cision. Mais ça n'a pas passĂ©. Ça a passĂ©, adoptĂ© par le Parlement quand mĂȘme. Mais arrivĂ© Ă  la haute cour constitutionnelle, ça a Ă©tĂ© dĂ©clarĂ© non constitutionnel. Donc ça n'a pas passĂ©. Et lĂ , on est en train de rĂ©organiser, reformuler pour pouvoir le reprĂ©senter. Donc lĂ , on a fait suite Ă  cette loi. C'Ă©tait notre initiative avec Genderleaks. En 2015 dĂ©jĂ , il y a eu la recommandation de

  • Speaker #0

    CEDEF. CEDEF, c'est la Convention sur l'Ă©limination de toutes les formes de discrimination Ă  l'Ă©gard des femmes.

  • Speaker #3

    Pour activer l'Ă©galitĂ© homme-femme. Donc on a fait des recommandations. On a signĂ© toutes les conventions. Madagascar a tout signĂ©, mais pour l'application, rien. Je peux mĂȘme vous donner des chiffres pour la participation. des femmes, mais c'est vraiment trĂšs trĂšs trĂšs faible. Et donc cette loi, on espĂšre que ça va permettre, ça va obliger un peu les gens Ă  respecter ça, Ă  respecter l'Ă©galitĂ©. On n'ose pas dire paritĂ©, parce qu'une fois on a dĂ©jĂ  proposĂ© des paritĂ©s, mais tout le monde Ă©tait contre. On a dit participation des femmes aux portes de dĂ©cision pour amĂ©liorer un peu les prĂ©sentations des choses. Mais l'objectif est le mĂȘme, c'est l'augmentation, l'accroissement des participations des femmes pour des dĂ©cisions.

  • Speaker #0

    Au BĂ©nin, c'est le mĂȘme sujet.

  • Speaker #2

    C'est ce que me dit Mme Caroline.

  • Speaker #4

    Il y a une loi qui a Ă©tĂ© votĂ©e pour la reprĂ©sentativitĂ© des femmes au niveau de l'AssemblĂ©e, oĂč il a Ă©tĂ© exigĂ© que tous les partis politiques puissent positionner au moins une femme. Donc sur les 24 circonscriptions Ă©lectorales, on doit avoir 24 femmes. Mais au finish, pour les Ă©lections passĂ©es, la neuviĂšme lĂ©gislature, nous avons eu 28 femmes. Or, 24 femmes ont Ă©tĂ© imposĂ©es. Donc, s'il n'y avait pas cette loi, ça veut dire que c'est 4 femmes qui seront au niveau de l'AssemblĂ©e, sur 80 de quelques.

  • Speaker #2

    Un pays ne peut ĂȘtre considĂ©rĂ© comme une vĂ©ritable dĂ©mocratie sans Ă©galitĂ© de genre, parce que l'essence mĂȘme de la dĂ©mocratie repose sur des principes d'Ă©galitĂ©, de justice et de participation inclusive. La dĂ©mocratie s'est fondĂ©e sur l'idĂ©e que tous les citoyens... indĂ©pendamment de leur sexe, ont des droits Ă©gaux. Si les femmes sont systĂ©matiquement discriminĂ©es ou leurs droits sont restreints, ça viole les principes d'Ă©galitĂ© sur lesquels repose le concept mĂȘme de dĂ©mocratie.

  • Speaker #1

    Parce que dans les instances de prise de décision, les femmes ne sont pas trop représentatives.

  • Speaker #2

    Madame Christiane Kevin-Lau, coordinatrice nationale de la CPGM.

  • Speaker #1

    Il faudrait que les femmes elles-mĂȘmes soient reprĂ©sentatives pour pouvoir... parler de les problĂšmes qui les concernent elles-mĂȘmes et dĂ©cider de comment faire. VoilĂ , parce que si tu... Tu mets des actions pour une personne, alors que cette personne n'est pas lĂ , tu ne peux pas savoir rĂ©ellement de quoi cette personne a besoin et quelles sont les difficultĂ©s rĂ©elles de cette personne. Puisqu'en dĂ©mocratie, on parle de libertĂ©, on peut dire par exemple, on parle de libertĂ© d'expression, libertĂ© d'opinion, voilĂ . Donc, on se dit quoi, s'il y a l'Ă©galitĂ© entre l'homme et la femme, c'est comme si on revenait Ă  un systĂšme plus dĂ©mocratique oĂč on donnait l'opportunitĂ© Ă  la femme de se dĂ©velopper. et on donnait l'opportunitĂ© aux hommes aussi de se dĂ©velopper. Parce que quand on parle d'Ă©galitĂ© des jeunes, il ne faudrait pas que les gens prennent un seul pan oĂč la femme doit se dĂ©velopper et aprĂšs, c'est comme si on revenait Ă  l'Ă©chelle zĂ©ro. Les femmes sont en haut, les hommes sont en bas et aprĂšs, on doit... Donc c'est l'Ă©quilibre.

  • Speaker #2

    Effectivement, une dĂ©mocratie exige la participation de tous les segments de la sociĂ©tĂ© dans les processus politiques et dans les prises de dĂ©cisions. Donc, ignorer ou violer les droits des femmes revient Ă  nier les principes fondamentaux des droits humains. La justice sociale implique que tous les individus aient accĂšs aux mĂȘmes opportunitĂ©s et soient tous traitĂ©s Ă©quitablement, parce que les disparitĂ©s de genre crĂ©ent des injustices structurelles qui sont incompatibles avec des idĂ©aux dĂ©mocratiques.

  • Speaker #0

    Je me demande si les hommes font aussi partie de ce combat. Caroline Ayedon et Armand de Marie me répondent.

  • Speaker #4

    Bon. Venez nous voir pour nous aider, non.

  • Speaker #5

    Il y a d'autres hommes qui empĂȘchent des femmes Ă  travailler.

  • Speaker #4

    Mais dans la bouche, ils disent beaucoup, ils disent qu'ils accompagnent.

  • Speaker #5

    Il y a d'autres hommes qui n'aiment pas, qui sont jaloux.

  • Speaker #4

    MĂȘme les hommes politiques et autres qui sont lĂ  pour le droit des femmes, qu'ils font si les femmes doivent ĂȘtre bien positionnĂ©es.

  • Speaker #5

    Peut-ĂȘtre ma femme va sortir, un autre homme va la regarder.

  • Speaker #4

    Dans les paroles. Mais dans l'art, ce n'est pas ça.

  • Speaker #5

    Je voulais ĂȘtre prĂ©sidente quelque part, et les hommes se sont rĂ©unis pour me balancer. Tout le monde a votĂ©, toutes les femmes ont votĂ© pour moi. Mais c'est les hommes qui ont cherchĂ© d'autres hommes. Je veux revenir dans la salle, et le nombre d'hommes n'est plus que le nombre de femmes.

  • Speaker #2

    Les normes culturelles et les traditions jouent un rĂŽle puissant dans de nombreuses sociĂ©tĂ©s ouest-africaines. Certaines pratiques, comme le lĂ©vira ou les mutilations gĂ©nitales fĂ©minines, sont profondĂ©ment enracinĂ©es dans les cultures locales. Ces traditions peuvent rentrer en conflit avec des lois modernes. C'est ça qui rend difficile leur application. Les femmes qui cherchent Ă  faire valoir leurs droits peuvent ĂȘtre stigmatisĂ©es par leur communautĂ©. Et de lĂ  s'installe une peur et une dissuasion qui empĂȘchent souvent les femmes de signaler des abus.

  • Speaker #0

    Madame Caroline Ayedon, de l'ONG Onésime,

  • Speaker #2

    me donne l'exemple du lévira.

  • Speaker #0

    Une pratique socio-culturelle ancrée dans certaines communautés, qui reste néanmoins néfaste pour les femmes.

  • Speaker #4

    Quand on parle du lĂ©vira, c'est il y a un tombarrĂ© qui dĂ©cĂšde et on exige que ça soit Ă  un autre membre de la famille qui te prend en tant que femme encore. En fait, ils disent que c'est pour toujours protĂ©ger les progĂ©nitudes, pour pouvoir assurer la continuitĂ©. Mais en fait, c'est faux. Il y a d'autres choses qui se cachent derriĂšre. C'est parce qu'ils veulent s'accaparer du bien de l'homme, de ton mari, et te prennent. Et quand ils prennent les femmes comme ça, ils les mettent dans des conditions pas possibles, des pratiques dĂ©gradantes. On impose des choses Ă  la femme. Et les enfants sont laissĂ©s pour compte parce que les biens du mari sont dilapidĂ©s. On ne s'occupe mĂȘme pas de l'Ă©ducation des enfants. La situation de la femme aussi ne les prĂ©occupe pas. Vous voyez, donc, s'il y a quelque chose que moi je dois proposer, si on peut, en tout cas, avoir une loi dans notre RĂ©publique qui interdit le lĂ©vira, ça serait bien.

  • Speaker #2

    Les gouvernements peuvent ne pas considérer la protection du droit des femmes comme une priorité. Les ressources limitées sont souvent allouées à d'autres secteurs qui sont jugés plus urgents.

  • Speaker #4

    Les méthodes de planification ou de planning ne sont pas trop appliquées aussi.

  • Speaker #2

    Madame Caroline Ayedon, fondatrice de l'ONG Onésime au Bénin.

  • Speaker #4

    Il y a la culture qui joue un grand rĂŽle dans ce sens. Les femmes, quand on apprend qu'elles utilisent des mĂ©thodes de contraception... Les planĂ©es familiales, elles sont stigmatisĂ©es, ce qui fait que beaucoup, mĂȘme si elles l'utilisent, elles le font en cachette, ce qui augmente le taux de grossesse non dĂ©sirĂ©.

  • Speaker #5

    S'ils sont pauvres, ils donnent l'enfant dĂšs la naissance.

  • Speaker #2

    Madame Armande Marie, présidente d'une association villageoise d'épargner de crédit au Bénin.

  • Speaker #5

    On donne l'enfant à mariage et quand l'enfant va... va grandir, on le livre au mari. Donc maintenant, ça c'est ça, parce qu'il y a des lois.

  • Speaker #2

    Il y a beaucoup de femmes qui ne sont pas encore conscientes de leurs droits et des protections qui sont disponibles. C'est souvent dû à l'analphabétisme et au manque d'éducation générale. Mais en plus, les efforts de sensibilisation, ils ne touchent pas forcément toutes les couches de la population, en particulier dans les régions éloignées. C'est pour ça qu'il est crucial d'impliquer les leaders communautaires pour que les messages sur les droits des femmes atteignent un public trÚs large. Madame Christiane Kévinlot me parle du cas de l'excision en CÎte d'Ivoire.

  • Speaker #1

    Oui, oui, oui, oui. Je peux prendre l'exemple comme ça des mutilations gĂ©nitales fĂ©minines qu'on appelle ici excision, qui continuent d'ĂȘtre des sujets tabous parce que lorsqu'on faisait les consultations juridiques... On a parlĂ© de tout ce qui Ă©tait violence basĂ©e sur le genre et on a citĂ©, la consultante a parlĂ© de cas de dĂ©ni de ressources, de viol, tout ça. Et lorsqu'on est arrivĂ© sur le point d'utilisation gĂ©nitale fĂ©minine qu'elle a dĂ©cidĂ© de mettre Ă  part pour mieux expliquer aux femmes au moment qu'elle Ă©tait lĂ , puisque c'est telles qu'elles sont des familles, elles, il y a des exigeuses, tout ça. Les femmes ont catĂ©goriquement dit non que ce sujet-lĂ , elles ne veulent pas aborder. Il y en a certaines qui ont commencĂ© Ă  se lever. Donc, l'approche que nous avons dĂ©cidĂ©e de faire, c'Ă©tait d'abord d'organiser un atelier de formation des leaders communautaires et des ex-exigeuses. Ça, c'Ă©tait le 6 fĂ©vrier passĂ©, lors de la JournĂ©e internationale de lutte contre la mutilation gĂ©nitale, oĂč les leaders communautaires eux-mĂȘmes ont eu Ă  faire des tĂ©moignages, qu'eux-mĂȘmes, dans leur localitĂ©, sensibilisent, mais sont agressĂ©s par les femmes. Ils ont demandĂ© Ă  ce qu'on initie davantage les ateliers de formation des deux communautĂ©s parce qu'ils ont vu qu'ils entendent parler que l'excision c'est un truc qui est mauvais, mais les images qu'on leur a montrĂ©es des consĂ©quences, c'est que les femmes, les bĂ©bĂ©s, les jeunes filles ont, Ă  cause de l'excision, vraiment, ils ont dit qu'il faudrait qu'on initie davantage les projets pour pouvoir aller dans les villages sensibilisĂ©s. C'est l'approche que nous avons eu, sensibilisĂ©e par la formation, montrer de maniĂšre choquante ce qui se cache. On a eu mĂȘme Ă  faire des partages d'expĂ©rience des survivantes.

  • Speaker #0

    De nombreuses femmes n'ont pas les moyens financiers de poursuivre des actions en justice.

  • Speaker #2

    Les frais juridiques,

  • Speaker #0

    le coût des transports et d'autres dépenses liées aux procédures judiciaires restent un obstacle important. Il y a aussi l'accÚs aux tribunaux et aux services juridiques, qui est souvent limité dans les zones rurales. Ce qui rend les infrastructures déjà inadéquates et aussi les longues distances à parcourir décourageantes.

  • Speaker #1

    Puisqu'en CĂŽte d'Ivoire, il y a plusieurs ethnies, il y a plusieurs langues, donc c'Ă©tait l'occasion pour nous de sensibiliser Ă  travers les radios. Donc c'est un peu les actions comme ça que nous menons avec les activitĂ©s sur le projet FENA, en synergie d'actions oĂč nous nous dĂ©plaçons nous-mĂȘmes, allons dans les localitĂ©s encore.

  • Speaker #0

    L'Ă©galitĂ© de genre permet d'utiliser pleinement les talents et les capacitĂ©s de toute la population. L'autonomisation des femmes et leur participation Ă©conomique sont essentielles pour rĂ©duire la pauvretĂ© et promouvoir un dĂ©veloppement durable. Les sociĂ©tĂ©s qui promeuvent l'Ă©galitĂ© de genre tendent Ă  ĂȘtre plus stables et pacifiques. L'inclusion des femmes dans les processus de paix et de sĂ©curitĂ© renforce la rĂ©silience et la cohĂ©sion sociale. Donc l'Ă©galitĂ© de genre contribue Ă  une sociĂ©tĂ© plus cohĂ©sive, oĂč tous les citoyens se sentent valorisĂ©s et respectĂ©s. Cela renforce la confiance dans toutes les institutions dĂ©mocratiques. et favorisent la participation civique. C'est pourquoi CARE et ses associations partenaires ont crĂ©Ă© des synergies d'action dans leur rĂ©seau. Madame Christiane, reprĂ©sentante du projet FENA, qu'on appelle la Voix collective des femmes et des filles, partage ses impressions.

  • Speaker #1

    Il y a d'autres organisations qui sont dans le mĂȘme domaine que nous et il y a aussi d'autres organisations qui ne sont pas dans le mĂȘme domaine mais qui nous appuient. Donc on parle de synergie d'action puisque avec le... le programme Voix et Leadership. Ici, en CĂŽte d'Ivoire, c'est le projet FENA. Avec le projet FENA, il y a 17 organisations qui travaillent ensemble. Donc, lorsque nous mettons en place les AVEC, que nous avons besoin, par exemple, d'assistance juridique, puisque nous ne sommes pas outillĂ©s en la matiĂšre, nous faisons appel Ă  l'association des femmes juristes de CĂŽte d'Ivoire. VoilĂ , donc c'est un peu un travail en synergie que nous faisons. Comment faire pour atteindre notre cible ? et comment faire pour ĂȘtre plus efficace sur le terrain. Donc, on travaille en partenariat avec le ministĂšre de la Femme, Famille et Enfants. C'est un projet initiĂ© par Care International CĂŽte d'Ivoire en partenariat avec Affaires Mondiales Canada. de renforcer nos capacitĂ©s en tant qu'organisation sur diffĂ©rentes thĂ©matiques, pour nous outiller nous-mĂȘmes, parce que pour rĂ©pondre sur le terrain, il faudrait qu'on ait nos capacitĂ©s renforcĂ©es.

  • Speaker #0

    Le projet FENA est reprĂ©sentatif des rĂ©seaux d'envergure nationaux crĂ©Ă©s par CARE, avec les organisations de la sociĂ©tĂ© civile. Ces rĂ©seaux utilisent comme base les associations villageoises d'Ă©pargne de crĂ©dit pour soutenir les groupements de femmes qui s'y sont dĂ©veloppĂ©es. L'objectif est que les femmes au niveau local portent elles-mĂȘmes leur plaidoyer auprĂšs des autoritĂ©s, grĂące justement aux alliances qui existent maintenant entre les diffĂ©rentes organisations. Il y a eu par exemple un plaidoyer dans la rĂ©gion de LouĂ©mĂ© au BĂ©nin, afin que les mairies des neuf communes du dĂ©partement intĂšgrent une ligne budgĂ©taire pour la prise en charge des femmes victimes de violences. A Madagascar, un autre plaidoyer a Ă©tĂ© portĂ© localement, concernant la maniĂšre de rĂ©soudre des conflits entre les diffĂ©rents partis d'une situation qui a provoquĂ© des violences. Les chefs Ă©tatiques ont tendance Ă  se rĂ©fĂ©rer aux responsables traditionnels et religieux quand les plaintes parviennent Ă  leur niveau. Et la plupart des chefs religieux et traditionnels sont plutĂŽt fervents de rĂ©soudre ces conflits Ă  l'amiable. C'est-Ă -dire, par exemple, ils vont offrir un zĂ©bu pour que la famille des victimes accepte de ne pas recourir Ă  la justice. C'est pour ça qu'un plaidoyer a Ă©tĂ© effectuĂ© pour que les responsables Ă©tatiques se rĂ©fĂšrent Ă  la justice. pour Ă©viter ces rĂ©solutions Ă  l'amiable qui ne changent pas les comportements de maniĂšre pĂ©renne.

  • Speaker #1

    Et en plus de cela, nous avons dĂ©cidĂ© de dĂ©velopper l'aspect genre, parce qu'avant on se limitait Ă  la mise en place des avec, la mise en place des comitĂ©s gens, les main champions. Mais on a dit pourquoi ne pas expĂ©rimenter un autre visage du genre ? Parce qu'on parle de VBG beaucoup, mais est-ce qu'au sein de nos avec ? Les femmes, les hommes qui sont dans les avec ne sont pas victimes de violences. Donc ce projet nous permet Ă©galement de mener des actions en synergie. Par exemple, lors des grands Ă©vĂ©nements, la journĂ©e internationale des droits de la femme, la journĂ©e internationale de lutte contre les mutilations gĂ©nitales, les 16 jours d'activisme, les 17 organisations se retrouvent dans un comitĂ© qu'on appelle le comitĂ© de coordination du projet FENA, dont je suis la prĂ©sidente. Nous dĂ©cidons de mener des activitĂ©s communes. Nous choisissons une localitĂ© oĂč on va, on sensibilise davantage, que ce soit par des Ă©missions radio, des projections de films. Nous menons des activitĂ©s conjointement et nous associons Ă©galement les autoritĂ©s, que ce soit les prĂ©fets, les sous-prĂ©fets, les leaders communautaires, tout ça. Parce que KĂ© s'est mis dans la logique, c'est vrai que les organisations travaillent. mais elles travaillent de maniĂšre individuelle. C'est vrai que les actions portent, mais pourquoi ne pas essayer de travailler ensemble ? Et c'est cette approche-lĂ  que le projet FENA est en train de dĂ©velopper, en regroupant toutes les organisations au sein d'un rĂ©seau qu'on appelle FENA.

  • Speaker #0

    En effet, les forces de l'ordre et les professionnels du systÚme judiciaire manquent souvent de formation et de sensibilisation aux lois spécifiques protégeant les femmes. Cela conduit à une mauvaise application des lois et à des décisions judiciaires biaisées. La corruption au sein de ces systÚmes peut aussi entraver l'application des lois. C'est pour cette raison que la FPFE et Use First à Madagascar, Onésime au Bénin et la CPGM en CÎte d'Ivoire ont toutes des programmes de sensibilisation avec les officiers de police judiciaire ou les représentants légaux. C'est grùce à ces ateliers que les mentalités changent.

  • Speaker #1

    Il faut dire qu'on a dĂ©cidĂ© de mettre l'accent sur les associations villageoises d'Ă©pargne et de crĂ©dit, appelĂ©es anciennement, parce qu'aujourd'hui on ne dit plus Association villageoise d'Ă©pargne et de crĂ©dit, mais c'est Association de valorisation de l'entraide communautaire. Et nous avons plus de 1000 avec que nous avons mis en place. Au dĂ©part c'Ă©tait les femmes et les jeunes filles, mais aujourd'hui, nous nous intĂ©ressons aussi aux jeunes et aux hommes. Les jeunes de nos jours sont un peu plus... ou asif sans activitĂ©. Mais si ces jeunes-lĂ  sont occupĂ©s Ă  faire des activitĂ©s avec le systĂšme des aves que nous mettons en place, ces jeunes eux-mĂȘmes apprennent Ă  garder de l'argent, Ă  mener des activitĂ©s. Donc du moment oĂč tu es occupĂ© Ă  faire quelque chose, tu n'auras pas le temps de rester lĂ , Ă  ne rien faire, ĂȘtre tentĂ© par la vie facile. VoilĂ , donc il faut vraiment qu'on occupe les jeunes. Ă  mener des activitĂ©s, Ă  faire des trucs qui les occupent sainement, pour pouvoir un peu s'Ă©loigner de tout ce qui pourrait eux-mĂȘmes nuire Ă  leur vie et nuire Ă  la vie d'autrui et Ă  la sociĂ©tĂ©.

  • Speaker #0

    L'inclusion des jeunes est cruciale pour l'égalité des droits, parce qu'ils ont une capacité à apporter des perspectives innovantes et que leur force démographique est significative. Ce sont les leaders de demain qui restent pourtant vulnérables face à la discrimination. Mais parce que leur contribution au renforcement de la démocratie participative est majeure, les efforts visant à promouvoir l'égalité des droits doivent systématiquement inclure et valoriser la participation des jeunes. C'est ce que me raconte Mme Caroline Ayedon. par le biais d'un projet qu'ils ont réalisé au Bénin.

  • Speaker #4

    Donc, les jeunes aiment la musique et la jeunesse, c'est la relĂšve de demain. Donc, si on veut que quelque chose change dans le futur, il faut semer au niveau de ces jeunes. Et pour pouvoir les atteindre, il faut utiliser ce qu'ils aiment. Il faut passer par la musique. C'est ce qui nous a amenĂ©s Ă  mettre en Ɠuvre ce projet. C'Ă©tait Ă  l'UniversitĂ© de Paracourt, on a intitulĂ© ça. rĂ©glĂ© pour une dĂ©mocratie participative. C'Ă©tait vraiment intĂ©ressant.

  • Speaker #0

    La gagnante de ce projet s'appelle Gloria Deji.

  • Speaker #1

    Nous continuerons de mener ces actions en ayant beaucoup de soutien, de soutien financiĂšrement pour pouvoir Ă©crire davantage de projets, pour pouvoir sensibiliser. Quand un projet finit, c'est comme si on a menĂ© une action et arrivĂ© Ă  un moment oĂč les gens demandent plus, on est bloquĂ©. Puisque le financement est fini, le projet est fini, donc on s'est dit, mais pourquoi ne pas avoir des financements qui durent et nous permettront de mener davantage d'activitĂ©s pour pouvoir prendre conscience aux personnes des dangers qu'il y a Ă  faire violence Ă  une autre personne.

  • Speaker #6

    Les droits doivent ĂȘtre offensifs et appliquĂ©s Ă  tout le monde dans le contexte. Nous ne voulons pas une rĂ©publique banale dans laquelle le systĂšme monarchique de pouvoir est crĂ©Ă© et commis dans un groupe petit. La dignitĂ© et le respect pour la vie et la libertĂ© de l'individu doivent ĂȘtre prĂ©servĂ©s.

  • Speaker #0

    La production est supervisée par Kenza Elal-Hocq. Si cet épisode vous a plu, vous pouvez vous abonner, nous laisser des étoiles, des commentaires et partager le podcast autour de vous.

  • Speaker #2

    A bientĂŽt !

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Description

🎧 L’heure est au bilan : que fait-on une fois que les femmes ont accĂšs aux instances de dĂ©cision ? Est-ce que le combat est terminé ? Est-ce que les femmes ont rĂ©ellement la possibilitĂ© d’influencer les lois ?


Pour son 3e et dernier Ă©pisode, Voix Egales nous donne rendez-vous en CĂŽte d’Ivoire et fait rĂ©sonner les tĂ©moignages de nos hĂ©roĂŻnes malgaches et bĂ©ninoises.


La lutte pour l’égalitĂ© de genre est un rĂ©el marathon. Dans cet Ă©pisode, vous dĂ©couvrirez que mĂȘme lorsque des lois existent pour protĂ©ger et garantir la participation des femmes, elles ne sont pas toujours appliquĂ©es. Le poids des coutumes et des chefs religieux continue de faire peser la balance en faveur des mĂ©canismes de la sociĂ©tĂ© patriarcale.


A Madagascar, on vous parlera d’une loi pour la participation fĂ©minine qui a Ă©tĂ© jugĂ©e inconstitutionnelle. Au BĂ©nin, on dĂ©couvrira ce que signifie la coutume du « levira » et comment cette pratique perpĂ©tue des pratiques dĂ©gradantes pour les femmes.


Face Ă  tous ces constats, il est facile de se sentir impuissante. Vous dĂ©couvrirez alors comment la force du collectif et la sororitĂ© transforment les normes pour les rendre plus inclusives. En CĂŽte d’Ivoire, 17 organisations travaillent ensemble et portent un plaidoyer auprĂšs des autoritĂ©s pour protĂ©ger et ouvrir de nouveaux droits aux femmes.


⭐Si vous avez apprĂ©ciĂ© le podcast, n’hĂ©sitez pas Ă  nous laisser un commentaire pour nous dire ce que vous en avez pensé !

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Voix Egales est un podcast de CARE en 3 Ă©pisodes produit par Louie CrĂ©ative, l’agence de crĂ©ation de contenu de Louie Media.

Voix Egales est le podcast du projet « Voix Collective des Femmes et des Filles » soutenu par l’Agence française de DĂ©veloppement.

Crédits
Montage et journalisme : Emma Terrin

Réalisation et mixage : Alice Kerviel

Musique : Marine Quéméré

Production : Kenza Helal-Hocke


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Cet Ă©pisode aborde le sujet des violences sexistes et sexuelles.

  • Speaker #1

    We'll do it by our song. Il ne faut pas donner du poisson, mais il faut faire apprendre Ă  l'autre comment pĂȘcher.

  • Speaker #0

    Les femmes constituent la moitiĂ© de la population mondiale, mais leur lutte pour l'Ă©galitĂ© des droits est loin d'ĂȘtre terminĂ©e. Bienvenue dans Voix Ă©gale, un podcast de l'ONG Care International qui met en lumiĂšre les voix qui luttent pour l'inclusion des femmes Ă  Madagascar et en Afrique de l'Ouest. De nombreuses femmes subissent encore violences et discriminations, notamment en raison du manque d'accĂšs Ă  l'Ă©ducation et Ă  la santĂ© qui limitent leurs opportunitĂ©s de travail et de participation politique. Mais est-ce qu'un cadre dĂ©mocratique peut ĂȘtre instaurĂ© sans Ă©galitĂ© de genre ? Quelles sont les causes de cette sous-reprĂ©sentation en politique ? Et que pouvons-nous faire pour y remĂ©dier ? Je suis Emma ThĂ©rin, et pour rĂ©pondre Ă  ces questions, je suis allĂ©e enquĂȘter sur place, avec CARE, dans un projet soutenu par l'Agence française de dĂ©veloppement, la Voix collective des femmes et des filles. On a observĂ© le lien entre inclusion politique, application des lois et dĂ©fense du droit des femmes, ainsi que le rĂŽle de catalyseur que joue CARE. en crĂ©ant des synergies d'action, de quelle maniĂšre ces groupements de femmes acquiĂšrent la maĂźtrise de leurs propres moyens, permettant par la suite d'amĂ©liorer les conditions socio-culturelles propres Ă  ces environnements. C'est ce qu'on va explorer dans ce podcast, pour mieux comprendre comment renforcer le pouvoir des femmes, et comment enfin briser le silence, pour mettre fin aux inĂ©galitĂ©s de genre. Vous Ă©coutez le troisiĂšme Ă©pisode de Voix Ă©gale, dans lequel nous explorons les enjeux juridiques et sociaux, qui permettront de poser les bases d'un cadre lĂ©gal en Afrique de l'Ouest. Madame Christiane KĂ©vin-Lot, coordinatrice nationale de la CPGM, une ONG dont le sigle signifie Coordination des promoteurs de groupements de Mans nous rĂ©pond de CĂŽte d'Ivoire.

  • Speaker #1

    Bonjour Emma, moi c'est Lot Christiane KĂ©vin. Je suis cheffe de projet Ă  la coordination des promoteurs de groupements de Mans. C'est une organisation locale situĂ©e Ă  l'ouest de la CĂŽte d'Ivoire qui Ɠuvre pour l'autonomisation de la femme et de la jeune fille. Je suis Ă  la coordination ici et nous travaillons au niveau de l'ouest. Il faut dire qu'on couvre neuf zones d'intervention, mais le siĂšge est Ă  Mans. En CĂŽte d'Ivoire, il y a les lois qui existent, dont le droit au mariage, la condamnation du viol, tout ça. Il y a plein d'autres lois qui existent, comme le droit Ă  la protection des personnes en situation de handicap, leur insertion dans la sociĂ©tĂ©. Donc il y a ces lois-lĂ  qui existent, qui doivent ĂȘtre mises en application. Parce que c'est vrai qu'on doit avoir des lois, mais il faudrait qu'on les mette davantage en application pour qu'on puisse parler de vie. d'Ă©galitĂ© homme-femme, d'Ă©galitĂ© de chance, d'Ă©galitĂ© de rĂ©ussite, d'opportunitĂ©. S'ils ne sont pas mis en application, c'est comme si ces lois n'existaient pas. VoilĂ , donc du moment oĂč elles existent, il faudrait qu'elles soient mises en application par les autoritĂ©s et pour que la sociĂ©tĂ© aussi puisse s'accompagner.

  • Speaker #0

    L'application des lois est un pilier indispensable pour la protection des droits des femmes en Afrique de l'Ouest. Elle assure non seulement la protection contre la violence et la discrimination, mais aussi l'Ă©galitĂ© des chances et la participation pleine et entiĂšre des femmes dans tous les aspects de la sociĂ©tĂ©. Sans une mise en Ɠuvre rigoureuse des lois, les progrĂšs en matiĂšre de droits des femmes resteront limitĂ©s et les injustices continueront Ă  persister. Lorsque les lois sont appliquĂ©es de maniĂšre Ă©quitable, elles permettent aux femmes de bĂ©nĂ©ficier des mĂȘmes droits que les hommes, notamment en matiĂšre de propriĂ©tĂ©, de travail et d'hĂ©ritage. Donc un systĂšme judiciaire accessible et impartial est essentiel pour garantir que les femmes puissent faire valoir leurs droits et obtenir rĂ©paration en cas de violation. Quand les lois sont appliquĂ©es de maniĂšre cohĂ©rente et juste, cela renforce la confiance des citoyens et citoyennes dans les institutions de l'État. Cette confiance est essentielle pour encourager les femmes Ă  utiliser les voies lĂ©gales pour rĂ©soudre leurs problĂšmes et dĂ©fendre leurs droits. Madame Christiane KĂ©vin-Lot me parle d'une loi en particulier. Par rapport Ă  la participation politique des femmes, cette loi rejoint celle des quotas au BĂ©nin et celle de la promotion fĂ©minine Ă  Madagascar. L'objectif est d'instaurer un quota minimum de femmes au poste de dĂ©cision.

  • Speaker #1

    J'ai parlĂ© tout Ă  l'heure de la loi sur la situation des personnes handicapĂ©es. et qui est sur le projet FENA qui est un sujet de plaidoyer actuellement avec les organisations partenariĂ©es avec elle. Et il y a aussi la loi pour la paritĂ©, la participation des femmes aux instances de prix de dĂ©cision, qui sont deux lois de plaidoyer actuellement sur le projet FENA. Nous avons dĂ©jĂ  entrepris les diffĂ©rentes activitĂ©s de socialisation, de rencontres avec les autoritĂ©s et tout ça. Donc on s'est dit qu'Ă  l'avenir... Il y aura vraiment un changement et les femmes, que ce soit au niveau communautaire, que ce soit en milieu urbain, en ville, il y aura beaucoup de changements si les plaidoyers que nous faisons, les acteurs Ă©tatiques, vraiment les prennent Ă  cƓur et puis essaient vraiment d'agir lĂ -dessus.

  • Speaker #0

    L'Ă©galitĂ© de genre assure que les femmes soient reprĂ©sentĂ©es de maniĂšre adĂ©quate dans les institutions politiques. comme les parlements, les conseils municipaux et les autres structures de gouvernance. Les femmes doivent avoir la possibilitĂ© d'influencer les dĂ©cisions politiques qui les concernent, parce qu'une dĂ©mocratie qui ignore les voix de la moitiĂ© de sa population ne peut prĂ©tendre ĂȘtre vĂ©ritablement reprĂ©sentative. Cela dit, un des obstacles Ă  l'application des lois est que les gouvernements peuvent encore subir des pressions de la part de groupes influents qui s'opposent aux rĂ©formes progressistes. Et tout ça freine les efforts pour appliquer les lois visant Ă  protĂ©ger les femmes. À Madagascar, par exemple, une fois que les lois sont passĂ©es au Parlement, elles doivent ĂȘtre validĂ©es par la Haute Cour constitutionnelle, qui a rĂ©cemment dĂ©clarĂ© que la loi pour la participation fĂ©minine Ă©tait inconstitutionnelle.

  • Speaker #2

    C'est ce que m'explique Mme CĂ©line Marie.

  • Speaker #3

    AprĂšs ça, il y avait la loi sur la participation des femmes au poste de dĂ©cision. Mais ça n'a pas passĂ©. Ça a passĂ©, adoptĂ© par le Parlement quand mĂȘme. Mais arrivĂ© Ă  la haute cour constitutionnelle, ça a Ă©tĂ© dĂ©clarĂ© non constitutionnel. Donc ça n'a pas passĂ©. Et lĂ , on est en train de rĂ©organiser, reformuler pour pouvoir le reprĂ©senter. Donc lĂ , on a fait suite Ă  cette loi. C'Ă©tait notre initiative avec Genderleaks. En 2015 dĂ©jĂ , il y a eu la recommandation de

  • Speaker #0

    CEDEF. CEDEF, c'est la Convention sur l'Ă©limination de toutes les formes de discrimination Ă  l'Ă©gard des femmes.

  • Speaker #3

    Pour activer l'Ă©galitĂ© homme-femme. Donc on a fait des recommandations. On a signĂ© toutes les conventions. Madagascar a tout signĂ©, mais pour l'application, rien. Je peux mĂȘme vous donner des chiffres pour la participation. des femmes, mais c'est vraiment trĂšs trĂšs trĂšs faible. Et donc cette loi, on espĂšre que ça va permettre, ça va obliger un peu les gens Ă  respecter ça, Ă  respecter l'Ă©galitĂ©. On n'ose pas dire paritĂ©, parce qu'une fois on a dĂ©jĂ  proposĂ© des paritĂ©s, mais tout le monde Ă©tait contre. On a dit participation des femmes aux portes de dĂ©cision pour amĂ©liorer un peu les prĂ©sentations des choses. Mais l'objectif est le mĂȘme, c'est l'augmentation, l'accroissement des participations des femmes pour des dĂ©cisions.

  • Speaker #0

    Au BĂ©nin, c'est le mĂȘme sujet.

  • Speaker #2

    C'est ce que me dit Mme Caroline.

  • Speaker #4

    Il y a une loi qui a Ă©tĂ© votĂ©e pour la reprĂ©sentativitĂ© des femmes au niveau de l'AssemblĂ©e, oĂč il a Ă©tĂ© exigĂ© que tous les partis politiques puissent positionner au moins une femme. Donc sur les 24 circonscriptions Ă©lectorales, on doit avoir 24 femmes. Mais au finish, pour les Ă©lections passĂ©es, la neuviĂšme lĂ©gislature, nous avons eu 28 femmes. Or, 24 femmes ont Ă©tĂ© imposĂ©es. Donc, s'il n'y avait pas cette loi, ça veut dire que c'est 4 femmes qui seront au niveau de l'AssemblĂ©e, sur 80 de quelques.

  • Speaker #2

    Un pays ne peut ĂȘtre considĂ©rĂ© comme une vĂ©ritable dĂ©mocratie sans Ă©galitĂ© de genre, parce que l'essence mĂȘme de la dĂ©mocratie repose sur des principes d'Ă©galitĂ©, de justice et de participation inclusive. La dĂ©mocratie s'est fondĂ©e sur l'idĂ©e que tous les citoyens... indĂ©pendamment de leur sexe, ont des droits Ă©gaux. Si les femmes sont systĂ©matiquement discriminĂ©es ou leurs droits sont restreints, ça viole les principes d'Ă©galitĂ© sur lesquels repose le concept mĂȘme de dĂ©mocratie.

  • Speaker #1

    Parce que dans les instances de prise de décision, les femmes ne sont pas trop représentatives.

  • Speaker #2

    Madame Christiane Kevin-Lau, coordinatrice nationale de la CPGM.

  • Speaker #1

    Il faudrait que les femmes elles-mĂȘmes soient reprĂ©sentatives pour pouvoir... parler de les problĂšmes qui les concernent elles-mĂȘmes et dĂ©cider de comment faire. VoilĂ , parce que si tu... Tu mets des actions pour une personne, alors que cette personne n'est pas lĂ , tu ne peux pas savoir rĂ©ellement de quoi cette personne a besoin et quelles sont les difficultĂ©s rĂ©elles de cette personne. Puisqu'en dĂ©mocratie, on parle de libertĂ©, on peut dire par exemple, on parle de libertĂ© d'expression, libertĂ© d'opinion, voilĂ . Donc, on se dit quoi, s'il y a l'Ă©galitĂ© entre l'homme et la femme, c'est comme si on revenait Ă  un systĂšme plus dĂ©mocratique oĂč on donnait l'opportunitĂ© Ă  la femme de se dĂ©velopper. et on donnait l'opportunitĂ© aux hommes aussi de se dĂ©velopper. Parce que quand on parle d'Ă©galitĂ© des jeunes, il ne faudrait pas que les gens prennent un seul pan oĂč la femme doit se dĂ©velopper et aprĂšs, c'est comme si on revenait Ă  l'Ă©chelle zĂ©ro. Les femmes sont en haut, les hommes sont en bas et aprĂšs, on doit... Donc c'est l'Ă©quilibre.

  • Speaker #2

    Effectivement, une dĂ©mocratie exige la participation de tous les segments de la sociĂ©tĂ© dans les processus politiques et dans les prises de dĂ©cisions. Donc, ignorer ou violer les droits des femmes revient Ă  nier les principes fondamentaux des droits humains. La justice sociale implique que tous les individus aient accĂšs aux mĂȘmes opportunitĂ©s et soient tous traitĂ©s Ă©quitablement, parce que les disparitĂ©s de genre crĂ©ent des injustices structurelles qui sont incompatibles avec des idĂ©aux dĂ©mocratiques.

  • Speaker #0

    Je me demande si les hommes font aussi partie de ce combat. Caroline Ayedon et Armand de Marie me répondent.

  • Speaker #4

    Bon. Venez nous voir pour nous aider, non.

  • Speaker #5

    Il y a d'autres hommes qui empĂȘchent des femmes Ă  travailler.

  • Speaker #4

    Mais dans la bouche, ils disent beaucoup, ils disent qu'ils accompagnent.

  • Speaker #5

    Il y a d'autres hommes qui n'aiment pas, qui sont jaloux.

  • Speaker #4

    MĂȘme les hommes politiques et autres qui sont lĂ  pour le droit des femmes, qu'ils font si les femmes doivent ĂȘtre bien positionnĂ©es.

  • Speaker #5

    Peut-ĂȘtre ma femme va sortir, un autre homme va la regarder.

  • Speaker #4

    Dans les paroles. Mais dans l'art, ce n'est pas ça.

  • Speaker #5

    Je voulais ĂȘtre prĂ©sidente quelque part, et les hommes se sont rĂ©unis pour me balancer. Tout le monde a votĂ©, toutes les femmes ont votĂ© pour moi. Mais c'est les hommes qui ont cherchĂ© d'autres hommes. Je veux revenir dans la salle, et le nombre d'hommes n'est plus que le nombre de femmes.

  • Speaker #2

    Les normes culturelles et les traditions jouent un rĂŽle puissant dans de nombreuses sociĂ©tĂ©s ouest-africaines. Certaines pratiques, comme le lĂ©vira ou les mutilations gĂ©nitales fĂ©minines, sont profondĂ©ment enracinĂ©es dans les cultures locales. Ces traditions peuvent rentrer en conflit avec des lois modernes. C'est ça qui rend difficile leur application. Les femmes qui cherchent Ă  faire valoir leurs droits peuvent ĂȘtre stigmatisĂ©es par leur communautĂ©. Et de lĂ  s'installe une peur et une dissuasion qui empĂȘchent souvent les femmes de signaler des abus.

  • Speaker #0

    Madame Caroline Ayedon, de l'ONG Onésime,

  • Speaker #2

    me donne l'exemple du lévira.

  • Speaker #0

    Une pratique socio-culturelle ancrée dans certaines communautés, qui reste néanmoins néfaste pour les femmes.

  • Speaker #4

    Quand on parle du lĂ©vira, c'est il y a un tombarrĂ© qui dĂ©cĂšde et on exige que ça soit Ă  un autre membre de la famille qui te prend en tant que femme encore. En fait, ils disent que c'est pour toujours protĂ©ger les progĂ©nitudes, pour pouvoir assurer la continuitĂ©. Mais en fait, c'est faux. Il y a d'autres choses qui se cachent derriĂšre. C'est parce qu'ils veulent s'accaparer du bien de l'homme, de ton mari, et te prennent. Et quand ils prennent les femmes comme ça, ils les mettent dans des conditions pas possibles, des pratiques dĂ©gradantes. On impose des choses Ă  la femme. Et les enfants sont laissĂ©s pour compte parce que les biens du mari sont dilapidĂ©s. On ne s'occupe mĂȘme pas de l'Ă©ducation des enfants. La situation de la femme aussi ne les prĂ©occupe pas. Vous voyez, donc, s'il y a quelque chose que moi je dois proposer, si on peut, en tout cas, avoir une loi dans notre RĂ©publique qui interdit le lĂ©vira, ça serait bien.

  • Speaker #2

    Les gouvernements peuvent ne pas considérer la protection du droit des femmes comme une priorité. Les ressources limitées sont souvent allouées à d'autres secteurs qui sont jugés plus urgents.

  • Speaker #4

    Les méthodes de planification ou de planning ne sont pas trop appliquées aussi.

  • Speaker #2

    Madame Caroline Ayedon, fondatrice de l'ONG Onésime au Bénin.

  • Speaker #4

    Il y a la culture qui joue un grand rĂŽle dans ce sens. Les femmes, quand on apprend qu'elles utilisent des mĂ©thodes de contraception... Les planĂ©es familiales, elles sont stigmatisĂ©es, ce qui fait que beaucoup, mĂȘme si elles l'utilisent, elles le font en cachette, ce qui augmente le taux de grossesse non dĂ©sirĂ©.

  • Speaker #5

    S'ils sont pauvres, ils donnent l'enfant dĂšs la naissance.

  • Speaker #2

    Madame Armande Marie, présidente d'une association villageoise d'épargner de crédit au Bénin.

  • Speaker #5

    On donne l'enfant à mariage et quand l'enfant va... va grandir, on le livre au mari. Donc maintenant, ça c'est ça, parce qu'il y a des lois.

  • Speaker #2

    Il y a beaucoup de femmes qui ne sont pas encore conscientes de leurs droits et des protections qui sont disponibles. C'est souvent dû à l'analphabétisme et au manque d'éducation générale. Mais en plus, les efforts de sensibilisation, ils ne touchent pas forcément toutes les couches de la population, en particulier dans les régions éloignées. C'est pour ça qu'il est crucial d'impliquer les leaders communautaires pour que les messages sur les droits des femmes atteignent un public trÚs large. Madame Christiane Kévinlot me parle du cas de l'excision en CÎte d'Ivoire.

  • Speaker #1

    Oui, oui, oui, oui. Je peux prendre l'exemple comme ça des mutilations gĂ©nitales fĂ©minines qu'on appelle ici excision, qui continuent d'ĂȘtre des sujets tabous parce que lorsqu'on faisait les consultations juridiques... On a parlĂ© de tout ce qui Ă©tait violence basĂ©e sur le genre et on a citĂ©, la consultante a parlĂ© de cas de dĂ©ni de ressources, de viol, tout ça. Et lorsqu'on est arrivĂ© sur le point d'utilisation gĂ©nitale fĂ©minine qu'elle a dĂ©cidĂ© de mettre Ă  part pour mieux expliquer aux femmes au moment qu'elle Ă©tait lĂ , puisque c'est telles qu'elles sont des familles, elles, il y a des exigeuses, tout ça. Les femmes ont catĂ©goriquement dit non que ce sujet-lĂ , elles ne veulent pas aborder. Il y en a certaines qui ont commencĂ© Ă  se lever. Donc, l'approche que nous avons dĂ©cidĂ©e de faire, c'Ă©tait d'abord d'organiser un atelier de formation des leaders communautaires et des ex-exigeuses. Ça, c'Ă©tait le 6 fĂ©vrier passĂ©, lors de la JournĂ©e internationale de lutte contre la mutilation gĂ©nitale, oĂč les leaders communautaires eux-mĂȘmes ont eu Ă  faire des tĂ©moignages, qu'eux-mĂȘmes, dans leur localitĂ©, sensibilisent, mais sont agressĂ©s par les femmes. Ils ont demandĂ© Ă  ce qu'on initie davantage les ateliers de formation des deux communautĂ©s parce qu'ils ont vu qu'ils entendent parler que l'excision c'est un truc qui est mauvais, mais les images qu'on leur a montrĂ©es des consĂ©quences, c'est que les femmes, les bĂ©bĂ©s, les jeunes filles ont, Ă  cause de l'excision, vraiment, ils ont dit qu'il faudrait qu'on initie davantage les projets pour pouvoir aller dans les villages sensibilisĂ©s. C'est l'approche que nous avons eu, sensibilisĂ©e par la formation, montrer de maniĂšre choquante ce qui se cache. On a eu mĂȘme Ă  faire des partages d'expĂ©rience des survivantes.

  • Speaker #0

    De nombreuses femmes n'ont pas les moyens financiers de poursuivre des actions en justice.

  • Speaker #2

    Les frais juridiques,

  • Speaker #0

    le coût des transports et d'autres dépenses liées aux procédures judiciaires restent un obstacle important. Il y a aussi l'accÚs aux tribunaux et aux services juridiques, qui est souvent limité dans les zones rurales. Ce qui rend les infrastructures déjà inadéquates et aussi les longues distances à parcourir décourageantes.

  • Speaker #1

    Puisqu'en CĂŽte d'Ivoire, il y a plusieurs ethnies, il y a plusieurs langues, donc c'Ă©tait l'occasion pour nous de sensibiliser Ă  travers les radios. Donc c'est un peu les actions comme ça que nous menons avec les activitĂ©s sur le projet FENA, en synergie d'actions oĂč nous nous dĂ©plaçons nous-mĂȘmes, allons dans les localitĂ©s encore.

  • Speaker #0

    L'Ă©galitĂ© de genre permet d'utiliser pleinement les talents et les capacitĂ©s de toute la population. L'autonomisation des femmes et leur participation Ă©conomique sont essentielles pour rĂ©duire la pauvretĂ© et promouvoir un dĂ©veloppement durable. Les sociĂ©tĂ©s qui promeuvent l'Ă©galitĂ© de genre tendent Ă  ĂȘtre plus stables et pacifiques. L'inclusion des femmes dans les processus de paix et de sĂ©curitĂ© renforce la rĂ©silience et la cohĂ©sion sociale. Donc l'Ă©galitĂ© de genre contribue Ă  une sociĂ©tĂ© plus cohĂ©sive, oĂč tous les citoyens se sentent valorisĂ©s et respectĂ©s. Cela renforce la confiance dans toutes les institutions dĂ©mocratiques. et favorisent la participation civique. C'est pourquoi CARE et ses associations partenaires ont crĂ©Ă© des synergies d'action dans leur rĂ©seau. Madame Christiane, reprĂ©sentante du projet FENA, qu'on appelle la Voix collective des femmes et des filles, partage ses impressions.

  • Speaker #1

    Il y a d'autres organisations qui sont dans le mĂȘme domaine que nous et il y a aussi d'autres organisations qui ne sont pas dans le mĂȘme domaine mais qui nous appuient. Donc on parle de synergie d'action puisque avec le... le programme Voix et Leadership. Ici, en CĂŽte d'Ivoire, c'est le projet FENA. Avec le projet FENA, il y a 17 organisations qui travaillent ensemble. Donc, lorsque nous mettons en place les AVEC, que nous avons besoin, par exemple, d'assistance juridique, puisque nous ne sommes pas outillĂ©s en la matiĂšre, nous faisons appel Ă  l'association des femmes juristes de CĂŽte d'Ivoire. VoilĂ , donc c'est un peu un travail en synergie que nous faisons. Comment faire pour atteindre notre cible ? et comment faire pour ĂȘtre plus efficace sur le terrain. Donc, on travaille en partenariat avec le ministĂšre de la Femme, Famille et Enfants. C'est un projet initiĂ© par Care International CĂŽte d'Ivoire en partenariat avec Affaires Mondiales Canada. de renforcer nos capacitĂ©s en tant qu'organisation sur diffĂ©rentes thĂ©matiques, pour nous outiller nous-mĂȘmes, parce que pour rĂ©pondre sur le terrain, il faudrait qu'on ait nos capacitĂ©s renforcĂ©es.

  • Speaker #0

    Le projet FENA est reprĂ©sentatif des rĂ©seaux d'envergure nationaux crĂ©Ă©s par CARE, avec les organisations de la sociĂ©tĂ© civile. Ces rĂ©seaux utilisent comme base les associations villageoises d'Ă©pargne de crĂ©dit pour soutenir les groupements de femmes qui s'y sont dĂ©veloppĂ©es. L'objectif est que les femmes au niveau local portent elles-mĂȘmes leur plaidoyer auprĂšs des autoritĂ©s, grĂące justement aux alliances qui existent maintenant entre les diffĂ©rentes organisations. Il y a eu par exemple un plaidoyer dans la rĂ©gion de LouĂ©mĂ© au BĂ©nin, afin que les mairies des neuf communes du dĂ©partement intĂšgrent une ligne budgĂ©taire pour la prise en charge des femmes victimes de violences. A Madagascar, un autre plaidoyer a Ă©tĂ© portĂ© localement, concernant la maniĂšre de rĂ©soudre des conflits entre les diffĂ©rents partis d'une situation qui a provoquĂ© des violences. Les chefs Ă©tatiques ont tendance Ă  se rĂ©fĂ©rer aux responsables traditionnels et religieux quand les plaintes parviennent Ă  leur niveau. Et la plupart des chefs religieux et traditionnels sont plutĂŽt fervents de rĂ©soudre ces conflits Ă  l'amiable. C'est-Ă -dire, par exemple, ils vont offrir un zĂ©bu pour que la famille des victimes accepte de ne pas recourir Ă  la justice. C'est pour ça qu'un plaidoyer a Ă©tĂ© effectuĂ© pour que les responsables Ă©tatiques se rĂ©fĂšrent Ă  la justice. pour Ă©viter ces rĂ©solutions Ă  l'amiable qui ne changent pas les comportements de maniĂšre pĂ©renne.

  • Speaker #1

    Et en plus de cela, nous avons dĂ©cidĂ© de dĂ©velopper l'aspect genre, parce qu'avant on se limitait Ă  la mise en place des avec, la mise en place des comitĂ©s gens, les main champions. Mais on a dit pourquoi ne pas expĂ©rimenter un autre visage du genre ? Parce qu'on parle de VBG beaucoup, mais est-ce qu'au sein de nos avec ? Les femmes, les hommes qui sont dans les avec ne sont pas victimes de violences. Donc ce projet nous permet Ă©galement de mener des actions en synergie. Par exemple, lors des grands Ă©vĂ©nements, la journĂ©e internationale des droits de la femme, la journĂ©e internationale de lutte contre les mutilations gĂ©nitales, les 16 jours d'activisme, les 17 organisations se retrouvent dans un comitĂ© qu'on appelle le comitĂ© de coordination du projet FENA, dont je suis la prĂ©sidente. Nous dĂ©cidons de mener des activitĂ©s communes. Nous choisissons une localitĂ© oĂč on va, on sensibilise davantage, que ce soit par des Ă©missions radio, des projections de films. Nous menons des activitĂ©s conjointement et nous associons Ă©galement les autoritĂ©s, que ce soit les prĂ©fets, les sous-prĂ©fets, les leaders communautaires, tout ça. Parce que KĂ© s'est mis dans la logique, c'est vrai que les organisations travaillent. mais elles travaillent de maniĂšre individuelle. C'est vrai que les actions portent, mais pourquoi ne pas essayer de travailler ensemble ? Et c'est cette approche-lĂ  que le projet FENA est en train de dĂ©velopper, en regroupant toutes les organisations au sein d'un rĂ©seau qu'on appelle FENA.

  • Speaker #0

    En effet, les forces de l'ordre et les professionnels du systÚme judiciaire manquent souvent de formation et de sensibilisation aux lois spécifiques protégeant les femmes. Cela conduit à une mauvaise application des lois et à des décisions judiciaires biaisées. La corruption au sein de ces systÚmes peut aussi entraver l'application des lois. C'est pour cette raison que la FPFE et Use First à Madagascar, Onésime au Bénin et la CPGM en CÎte d'Ivoire ont toutes des programmes de sensibilisation avec les officiers de police judiciaire ou les représentants légaux. C'est grùce à ces ateliers que les mentalités changent.

  • Speaker #1

    Il faut dire qu'on a dĂ©cidĂ© de mettre l'accent sur les associations villageoises d'Ă©pargne et de crĂ©dit, appelĂ©es anciennement, parce qu'aujourd'hui on ne dit plus Association villageoise d'Ă©pargne et de crĂ©dit, mais c'est Association de valorisation de l'entraide communautaire. Et nous avons plus de 1000 avec que nous avons mis en place. Au dĂ©part c'Ă©tait les femmes et les jeunes filles, mais aujourd'hui, nous nous intĂ©ressons aussi aux jeunes et aux hommes. Les jeunes de nos jours sont un peu plus... ou asif sans activitĂ©. Mais si ces jeunes-lĂ  sont occupĂ©s Ă  faire des activitĂ©s avec le systĂšme des aves que nous mettons en place, ces jeunes eux-mĂȘmes apprennent Ă  garder de l'argent, Ă  mener des activitĂ©s. Donc du moment oĂč tu es occupĂ© Ă  faire quelque chose, tu n'auras pas le temps de rester lĂ , Ă  ne rien faire, ĂȘtre tentĂ© par la vie facile. VoilĂ , donc il faut vraiment qu'on occupe les jeunes. Ă  mener des activitĂ©s, Ă  faire des trucs qui les occupent sainement, pour pouvoir un peu s'Ă©loigner de tout ce qui pourrait eux-mĂȘmes nuire Ă  leur vie et nuire Ă  la vie d'autrui et Ă  la sociĂ©tĂ©.

  • Speaker #0

    L'inclusion des jeunes est cruciale pour l'égalité des droits, parce qu'ils ont une capacité à apporter des perspectives innovantes et que leur force démographique est significative. Ce sont les leaders de demain qui restent pourtant vulnérables face à la discrimination. Mais parce que leur contribution au renforcement de la démocratie participative est majeure, les efforts visant à promouvoir l'égalité des droits doivent systématiquement inclure et valoriser la participation des jeunes. C'est ce que me raconte Mme Caroline Ayedon. par le biais d'un projet qu'ils ont réalisé au Bénin.

  • Speaker #4

    Donc, les jeunes aiment la musique et la jeunesse, c'est la relĂšve de demain. Donc, si on veut que quelque chose change dans le futur, il faut semer au niveau de ces jeunes. Et pour pouvoir les atteindre, il faut utiliser ce qu'ils aiment. Il faut passer par la musique. C'est ce qui nous a amenĂ©s Ă  mettre en Ɠuvre ce projet. C'Ă©tait Ă  l'UniversitĂ© de Paracourt, on a intitulĂ© ça. rĂ©glĂ© pour une dĂ©mocratie participative. C'Ă©tait vraiment intĂ©ressant.

  • Speaker #0

    La gagnante de ce projet s'appelle Gloria Deji.

  • Speaker #1

    Nous continuerons de mener ces actions en ayant beaucoup de soutien, de soutien financiĂšrement pour pouvoir Ă©crire davantage de projets, pour pouvoir sensibiliser. Quand un projet finit, c'est comme si on a menĂ© une action et arrivĂ© Ă  un moment oĂč les gens demandent plus, on est bloquĂ©. Puisque le financement est fini, le projet est fini, donc on s'est dit, mais pourquoi ne pas avoir des financements qui durent et nous permettront de mener davantage d'activitĂ©s pour pouvoir prendre conscience aux personnes des dangers qu'il y a Ă  faire violence Ă  une autre personne.

  • Speaker #6

    Les droits doivent ĂȘtre offensifs et appliquĂ©s Ă  tout le monde dans le contexte. Nous ne voulons pas une rĂ©publique banale dans laquelle le systĂšme monarchique de pouvoir est crĂ©Ă© et commis dans un groupe petit. La dignitĂ© et le respect pour la vie et la libertĂ© de l'individu doivent ĂȘtre prĂ©servĂ©s.

  • Speaker #0

    La production est supervisée par Kenza Elal-Hocq. Si cet épisode vous a plu, vous pouvez vous abonner, nous laisser des étoiles, des commentaires et partager le podcast autour de vous.

  • Speaker #2

    A bientĂŽt !

Description

🎧 L’heure est au bilan : que fait-on une fois que les femmes ont accĂšs aux instances de dĂ©cision ? Est-ce que le combat est terminé ? Est-ce que les femmes ont rĂ©ellement la possibilitĂ© d’influencer les lois ?


Pour son 3e et dernier Ă©pisode, Voix Egales nous donne rendez-vous en CĂŽte d’Ivoire et fait rĂ©sonner les tĂ©moignages de nos hĂ©roĂŻnes malgaches et bĂ©ninoises.


La lutte pour l’égalitĂ© de genre est un rĂ©el marathon. Dans cet Ă©pisode, vous dĂ©couvrirez que mĂȘme lorsque des lois existent pour protĂ©ger et garantir la participation des femmes, elles ne sont pas toujours appliquĂ©es. Le poids des coutumes et des chefs religieux continue de faire peser la balance en faveur des mĂ©canismes de la sociĂ©tĂ© patriarcale.


A Madagascar, on vous parlera d’une loi pour la participation fĂ©minine qui a Ă©tĂ© jugĂ©e inconstitutionnelle. Au BĂ©nin, on dĂ©couvrira ce que signifie la coutume du « levira » et comment cette pratique perpĂ©tue des pratiques dĂ©gradantes pour les femmes.


Face Ă  tous ces constats, il est facile de se sentir impuissante. Vous dĂ©couvrirez alors comment la force du collectif et la sororitĂ© transforment les normes pour les rendre plus inclusives. En CĂŽte d’Ivoire, 17 organisations travaillent ensemble et portent un plaidoyer auprĂšs des autoritĂ©s pour protĂ©ger et ouvrir de nouveaux droits aux femmes.


⭐Si vous avez apprĂ©ciĂ© le podcast, n’hĂ©sitez pas Ă  nous laisser un commentaire pour nous dire ce que vous en avez pensé !

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Voix Egales est un podcast de CARE en 3 Ă©pisodes produit par Louie CrĂ©ative, l’agence de crĂ©ation de contenu de Louie Media.

Voix Egales est le podcast du projet « Voix Collective des Femmes et des Filles » soutenu par l’Agence française de DĂ©veloppement.

Crédits
Montage et journalisme : Emma Terrin

Réalisation et mixage : Alice Kerviel

Musique : Marine Quéméré

Production : Kenza Helal-Hocke


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Cet Ă©pisode aborde le sujet des violences sexistes et sexuelles.

  • Speaker #1

    We'll do it by our song. Il ne faut pas donner du poisson, mais il faut faire apprendre Ă  l'autre comment pĂȘcher.

  • Speaker #0

    Les femmes constituent la moitiĂ© de la population mondiale, mais leur lutte pour l'Ă©galitĂ© des droits est loin d'ĂȘtre terminĂ©e. Bienvenue dans Voix Ă©gale, un podcast de l'ONG Care International qui met en lumiĂšre les voix qui luttent pour l'inclusion des femmes Ă  Madagascar et en Afrique de l'Ouest. De nombreuses femmes subissent encore violences et discriminations, notamment en raison du manque d'accĂšs Ă  l'Ă©ducation et Ă  la santĂ© qui limitent leurs opportunitĂ©s de travail et de participation politique. Mais est-ce qu'un cadre dĂ©mocratique peut ĂȘtre instaurĂ© sans Ă©galitĂ© de genre ? Quelles sont les causes de cette sous-reprĂ©sentation en politique ? Et que pouvons-nous faire pour y remĂ©dier ? Je suis Emma ThĂ©rin, et pour rĂ©pondre Ă  ces questions, je suis allĂ©e enquĂȘter sur place, avec CARE, dans un projet soutenu par l'Agence française de dĂ©veloppement, la Voix collective des femmes et des filles. On a observĂ© le lien entre inclusion politique, application des lois et dĂ©fense du droit des femmes, ainsi que le rĂŽle de catalyseur que joue CARE. en crĂ©ant des synergies d'action, de quelle maniĂšre ces groupements de femmes acquiĂšrent la maĂźtrise de leurs propres moyens, permettant par la suite d'amĂ©liorer les conditions socio-culturelles propres Ă  ces environnements. C'est ce qu'on va explorer dans ce podcast, pour mieux comprendre comment renforcer le pouvoir des femmes, et comment enfin briser le silence, pour mettre fin aux inĂ©galitĂ©s de genre. Vous Ă©coutez le troisiĂšme Ă©pisode de Voix Ă©gale, dans lequel nous explorons les enjeux juridiques et sociaux, qui permettront de poser les bases d'un cadre lĂ©gal en Afrique de l'Ouest. Madame Christiane KĂ©vin-Lot, coordinatrice nationale de la CPGM, une ONG dont le sigle signifie Coordination des promoteurs de groupements de Mans nous rĂ©pond de CĂŽte d'Ivoire.

  • Speaker #1

    Bonjour Emma, moi c'est Lot Christiane KĂ©vin. Je suis cheffe de projet Ă  la coordination des promoteurs de groupements de Mans. C'est une organisation locale situĂ©e Ă  l'ouest de la CĂŽte d'Ivoire qui Ɠuvre pour l'autonomisation de la femme et de la jeune fille. Je suis Ă  la coordination ici et nous travaillons au niveau de l'ouest. Il faut dire qu'on couvre neuf zones d'intervention, mais le siĂšge est Ă  Mans. En CĂŽte d'Ivoire, il y a les lois qui existent, dont le droit au mariage, la condamnation du viol, tout ça. Il y a plein d'autres lois qui existent, comme le droit Ă  la protection des personnes en situation de handicap, leur insertion dans la sociĂ©tĂ©. Donc il y a ces lois-lĂ  qui existent, qui doivent ĂȘtre mises en application. Parce que c'est vrai qu'on doit avoir des lois, mais il faudrait qu'on les mette davantage en application pour qu'on puisse parler de vie. d'Ă©galitĂ© homme-femme, d'Ă©galitĂ© de chance, d'Ă©galitĂ© de rĂ©ussite, d'opportunitĂ©. S'ils ne sont pas mis en application, c'est comme si ces lois n'existaient pas. VoilĂ , donc du moment oĂč elles existent, il faudrait qu'elles soient mises en application par les autoritĂ©s et pour que la sociĂ©tĂ© aussi puisse s'accompagner.

  • Speaker #0

    L'application des lois est un pilier indispensable pour la protection des droits des femmes en Afrique de l'Ouest. Elle assure non seulement la protection contre la violence et la discrimination, mais aussi l'Ă©galitĂ© des chances et la participation pleine et entiĂšre des femmes dans tous les aspects de la sociĂ©tĂ©. Sans une mise en Ɠuvre rigoureuse des lois, les progrĂšs en matiĂšre de droits des femmes resteront limitĂ©s et les injustices continueront Ă  persister. Lorsque les lois sont appliquĂ©es de maniĂšre Ă©quitable, elles permettent aux femmes de bĂ©nĂ©ficier des mĂȘmes droits que les hommes, notamment en matiĂšre de propriĂ©tĂ©, de travail et d'hĂ©ritage. Donc un systĂšme judiciaire accessible et impartial est essentiel pour garantir que les femmes puissent faire valoir leurs droits et obtenir rĂ©paration en cas de violation. Quand les lois sont appliquĂ©es de maniĂšre cohĂ©rente et juste, cela renforce la confiance des citoyens et citoyennes dans les institutions de l'État. Cette confiance est essentielle pour encourager les femmes Ă  utiliser les voies lĂ©gales pour rĂ©soudre leurs problĂšmes et dĂ©fendre leurs droits. Madame Christiane KĂ©vin-Lot me parle d'une loi en particulier. Par rapport Ă  la participation politique des femmes, cette loi rejoint celle des quotas au BĂ©nin et celle de la promotion fĂ©minine Ă  Madagascar. L'objectif est d'instaurer un quota minimum de femmes au poste de dĂ©cision.

  • Speaker #1

    J'ai parlĂ© tout Ă  l'heure de la loi sur la situation des personnes handicapĂ©es. et qui est sur le projet FENA qui est un sujet de plaidoyer actuellement avec les organisations partenariĂ©es avec elle. Et il y a aussi la loi pour la paritĂ©, la participation des femmes aux instances de prix de dĂ©cision, qui sont deux lois de plaidoyer actuellement sur le projet FENA. Nous avons dĂ©jĂ  entrepris les diffĂ©rentes activitĂ©s de socialisation, de rencontres avec les autoritĂ©s et tout ça. Donc on s'est dit qu'Ă  l'avenir... Il y aura vraiment un changement et les femmes, que ce soit au niveau communautaire, que ce soit en milieu urbain, en ville, il y aura beaucoup de changements si les plaidoyers que nous faisons, les acteurs Ă©tatiques, vraiment les prennent Ă  cƓur et puis essaient vraiment d'agir lĂ -dessus.

  • Speaker #0

    L'Ă©galitĂ© de genre assure que les femmes soient reprĂ©sentĂ©es de maniĂšre adĂ©quate dans les institutions politiques. comme les parlements, les conseils municipaux et les autres structures de gouvernance. Les femmes doivent avoir la possibilitĂ© d'influencer les dĂ©cisions politiques qui les concernent, parce qu'une dĂ©mocratie qui ignore les voix de la moitiĂ© de sa population ne peut prĂ©tendre ĂȘtre vĂ©ritablement reprĂ©sentative. Cela dit, un des obstacles Ă  l'application des lois est que les gouvernements peuvent encore subir des pressions de la part de groupes influents qui s'opposent aux rĂ©formes progressistes. Et tout ça freine les efforts pour appliquer les lois visant Ă  protĂ©ger les femmes. À Madagascar, par exemple, une fois que les lois sont passĂ©es au Parlement, elles doivent ĂȘtre validĂ©es par la Haute Cour constitutionnelle, qui a rĂ©cemment dĂ©clarĂ© que la loi pour la participation fĂ©minine Ă©tait inconstitutionnelle.

  • Speaker #2

    C'est ce que m'explique Mme CĂ©line Marie.

  • Speaker #3

    AprĂšs ça, il y avait la loi sur la participation des femmes au poste de dĂ©cision. Mais ça n'a pas passĂ©. Ça a passĂ©, adoptĂ© par le Parlement quand mĂȘme. Mais arrivĂ© Ă  la haute cour constitutionnelle, ça a Ă©tĂ© dĂ©clarĂ© non constitutionnel. Donc ça n'a pas passĂ©. Et lĂ , on est en train de rĂ©organiser, reformuler pour pouvoir le reprĂ©senter. Donc lĂ , on a fait suite Ă  cette loi. C'Ă©tait notre initiative avec Genderleaks. En 2015 dĂ©jĂ , il y a eu la recommandation de

  • Speaker #0

    CEDEF. CEDEF, c'est la Convention sur l'Ă©limination de toutes les formes de discrimination Ă  l'Ă©gard des femmes.

  • Speaker #3

    Pour activer l'Ă©galitĂ© homme-femme. Donc on a fait des recommandations. On a signĂ© toutes les conventions. Madagascar a tout signĂ©, mais pour l'application, rien. Je peux mĂȘme vous donner des chiffres pour la participation. des femmes, mais c'est vraiment trĂšs trĂšs trĂšs faible. Et donc cette loi, on espĂšre que ça va permettre, ça va obliger un peu les gens Ă  respecter ça, Ă  respecter l'Ă©galitĂ©. On n'ose pas dire paritĂ©, parce qu'une fois on a dĂ©jĂ  proposĂ© des paritĂ©s, mais tout le monde Ă©tait contre. On a dit participation des femmes aux portes de dĂ©cision pour amĂ©liorer un peu les prĂ©sentations des choses. Mais l'objectif est le mĂȘme, c'est l'augmentation, l'accroissement des participations des femmes pour des dĂ©cisions.

  • Speaker #0

    Au BĂ©nin, c'est le mĂȘme sujet.

  • Speaker #2

    C'est ce que me dit Mme Caroline.

  • Speaker #4

    Il y a une loi qui a Ă©tĂ© votĂ©e pour la reprĂ©sentativitĂ© des femmes au niveau de l'AssemblĂ©e, oĂč il a Ă©tĂ© exigĂ© que tous les partis politiques puissent positionner au moins une femme. Donc sur les 24 circonscriptions Ă©lectorales, on doit avoir 24 femmes. Mais au finish, pour les Ă©lections passĂ©es, la neuviĂšme lĂ©gislature, nous avons eu 28 femmes. Or, 24 femmes ont Ă©tĂ© imposĂ©es. Donc, s'il n'y avait pas cette loi, ça veut dire que c'est 4 femmes qui seront au niveau de l'AssemblĂ©e, sur 80 de quelques.

  • Speaker #2

    Un pays ne peut ĂȘtre considĂ©rĂ© comme une vĂ©ritable dĂ©mocratie sans Ă©galitĂ© de genre, parce que l'essence mĂȘme de la dĂ©mocratie repose sur des principes d'Ă©galitĂ©, de justice et de participation inclusive. La dĂ©mocratie s'est fondĂ©e sur l'idĂ©e que tous les citoyens... indĂ©pendamment de leur sexe, ont des droits Ă©gaux. Si les femmes sont systĂ©matiquement discriminĂ©es ou leurs droits sont restreints, ça viole les principes d'Ă©galitĂ© sur lesquels repose le concept mĂȘme de dĂ©mocratie.

  • Speaker #1

    Parce que dans les instances de prise de décision, les femmes ne sont pas trop représentatives.

  • Speaker #2

    Madame Christiane Kevin-Lau, coordinatrice nationale de la CPGM.

  • Speaker #1

    Il faudrait que les femmes elles-mĂȘmes soient reprĂ©sentatives pour pouvoir... parler de les problĂšmes qui les concernent elles-mĂȘmes et dĂ©cider de comment faire. VoilĂ , parce que si tu... Tu mets des actions pour une personne, alors que cette personne n'est pas lĂ , tu ne peux pas savoir rĂ©ellement de quoi cette personne a besoin et quelles sont les difficultĂ©s rĂ©elles de cette personne. Puisqu'en dĂ©mocratie, on parle de libertĂ©, on peut dire par exemple, on parle de libertĂ© d'expression, libertĂ© d'opinion, voilĂ . Donc, on se dit quoi, s'il y a l'Ă©galitĂ© entre l'homme et la femme, c'est comme si on revenait Ă  un systĂšme plus dĂ©mocratique oĂč on donnait l'opportunitĂ© Ă  la femme de se dĂ©velopper. et on donnait l'opportunitĂ© aux hommes aussi de se dĂ©velopper. Parce que quand on parle d'Ă©galitĂ© des jeunes, il ne faudrait pas que les gens prennent un seul pan oĂč la femme doit se dĂ©velopper et aprĂšs, c'est comme si on revenait Ă  l'Ă©chelle zĂ©ro. Les femmes sont en haut, les hommes sont en bas et aprĂšs, on doit... Donc c'est l'Ă©quilibre.

  • Speaker #2

    Effectivement, une dĂ©mocratie exige la participation de tous les segments de la sociĂ©tĂ© dans les processus politiques et dans les prises de dĂ©cisions. Donc, ignorer ou violer les droits des femmes revient Ă  nier les principes fondamentaux des droits humains. La justice sociale implique que tous les individus aient accĂšs aux mĂȘmes opportunitĂ©s et soient tous traitĂ©s Ă©quitablement, parce que les disparitĂ©s de genre crĂ©ent des injustices structurelles qui sont incompatibles avec des idĂ©aux dĂ©mocratiques.

  • Speaker #0

    Je me demande si les hommes font aussi partie de ce combat. Caroline Ayedon et Armand de Marie me répondent.

  • Speaker #4

    Bon. Venez nous voir pour nous aider, non.

  • Speaker #5

    Il y a d'autres hommes qui empĂȘchent des femmes Ă  travailler.

  • Speaker #4

    Mais dans la bouche, ils disent beaucoup, ils disent qu'ils accompagnent.

  • Speaker #5

    Il y a d'autres hommes qui n'aiment pas, qui sont jaloux.

  • Speaker #4

    MĂȘme les hommes politiques et autres qui sont lĂ  pour le droit des femmes, qu'ils font si les femmes doivent ĂȘtre bien positionnĂ©es.

  • Speaker #5

    Peut-ĂȘtre ma femme va sortir, un autre homme va la regarder.

  • Speaker #4

    Dans les paroles. Mais dans l'art, ce n'est pas ça.

  • Speaker #5

    Je voulais ĂȘtre prĂ©sidente quelque part, et les hommes se sont rĂ©unis pour me balancer. Tout le monde a votĂ©, toutes les femmes ont votĂ© pour moi. Mais c'est les hommes qui ont cherchĂ© d'autres hommes. Je veux revenir dans la salle, et le nombre d'hommes n'est plus que le nombre de femmes.

  • Speaker #2

    Les normes culturelles et les traditions jouent un rĂŽle puissant dans de nombreuses sociĂ©tĂ©s ouest-africaines. Certaines pratiques, comme le lĂ©vira ou les mutilations gĂ©nitales fĂ©minines, sont profondĂ©ment enracinĂ©es dans les cultures locales. Ces traditions peuvent rentrer en conflit avec des lois modernes. C'est ça qui rend difficile leur application. Les femmes qui cherchent Ă  faire valoir leurs droits peuvent ĂȘtre stigmatisĂ©es par leur communautĂ©. Et de lĂ  s'installe une peur et une dissuasion qui empĂȘchent souvent les femmes de signaler des abus.

  • Speaker #0

    Madame Caroline Ayedon, de l'ONG Onésime,

  • Speaker #2

    me donne l'exemple du lévira.

  • Speaker #0

    Une pratique socio-culturelle ancrée dans certaines communautés, qui reste néanmoins néfaste pour les femmes.

  • Speaker #4

    Quand on parle du lĂ©vira, c'est il y a un tombarrĂ© qui dĂ©cĂšde et on exige que ça soit Ă  un autre membre de la famille qui te prend en tant que femme encore. En fait, ils disent que c'est pour toujours protĂ©ger les progĂ©nitudes, pour pouvoir assurer la continuitĂ©. Mais en fait, c'est faux. Il y a d'autres choses qui se cachent derriĂšre. C'est parce qu'ils veulent s'accaparer du bien de l'homme, de ton mari, et te prennent. Et quand ils prennent les femmes comme ça, ils les mettent dans des conditions pas possibles, des pratiques dĂ©gradantes. On impose des choses Ă  la femme. Et les enfants sont laissĂ©s pour compte parce que les biens du mari sont dilapidĂ©s. On ne s'occupe mĂȘme pas de l'Ă©ducation des enfants. La situation de la femme aussi ne les prĂ©occupe pas. Vous voyez, donc, s'il y a quelque chose que moi je dois proposer, si on peut, en tout cas, avoir une loi dans notre RĂ©publique qui interdit le lĂ©vira, ça serait bien.

  • Speaker #2

    Les gouvernements peuvent ne pas considérer la protection du droit des femmes comme une priorité. Les ressources limitées sont souvent allouées à d'autres secteurs qui sont jugés plus urgents.

  • Speaker #4

    Les méthodes de planification ou de planning ne sont pas trop appliquées aussi.

  • Speaker #2

    Madame Caroline Ayedon, fondatrice de l'ONG Onésime au Bénin.

  • Speaker #4

    Il y a la culture qui joue un grand rĂŽle dans ce sens. Les femmes, quand on apprend qu'elles utilisent des mĂ©thodes de contraception... Les planĂ©es familiales, elles sont stigmatisĂ©es, ce qui fait que beaucoup, mĂȘme si elles l'utilisent, elles le font en cachette, ce qui augmente le taux de grossesse non dĂ©sirĂ©.

  • Speaker #5

    S'ils sont pauvres, ils donnent l'enfant dĂšs la naissance.

  • Speaker #2

    Madame Armande Marie, présidente d'une association villageoise d'épargner de crédit au Bénin.

  • Speaker #5

    On donne l'enfant à mariage et quand l'enfant va... va grandir, on le livre au mari. Donc maintenant, ça c'est ça, parce qu'il y a des lois.

  • Speaker #2

    Il y a beaucoup de femmes qui ne sont pas encore conscientes de leurs droits et des protections qui sont disponibles. C'est souvent dû à l'analphabétisme et au manque d'éducation générale. Mais en plus, les efforts de sensibilisation, ils ne touchent pas forcément toutes les couches de la population, en particulier dans les régions éloignées. C'est pour ça qu'il est crucial d'impliquer les leaders communautaires pour que les messages sur les droits des femmes atteignent un public trÚs large. Madame Christiane Kévinlot me parle du cas de l'excision en CÎte d'Ivoire.

  • Speaker #1

    Oui, oui, oui, oui. Je peux prendre l'exemple comme ça des mutilations gĂ©nitales fĂ©minines qu'on appelle ici excision, qui continuent d'ĂȘtre des sujets tabous parce que lorsqu'on faisait les consultations juridiques... On a parlĂ© de tout ce qui Ă©tait violence basĂ©e sur le genre et on a citĂ©, la consultante a parlĂ© de cas de dĂ©ni de ressources, de viol, tout ça. Et lorsqu'on est arrivĂ© sur le point d'utilisation gĂ©nitale fĂ©minine qu'elle a dĂ©cidĂ© de mettre Ă  part pour mieux expliquer aux femmes au moment qu'elle Ă©tait lĂ , puisque c'est telles qu'elles sont des familles, elles, il y a des exigeuses, tout ça. Les femmes ont catĂ©goriquement dit non que ce sujet-lĂ , elles ne veulent pas aborder. Il y en a certaines qui ont commencĂ© Ă  se lever. Donc, l'approche que nous avons dĂ©cidĂ©e de faire, c'Ă©tait d'abord d'organiser un atelier de formation des leaders communautaires et des ex-exigeuses. Ça, c'Ă©tait le 6 fĂ©vrier passĂ©, lors de la JournĂ©e internationale de lutte contre la mutilation gĂ©nitale, oĂč les leaders communautaires eux-mĂȘmes ont eu Ă  faire des tĂ©moignages, qu'eux-mĂȘmes, dans leur localitĂ©, sensibilisent, mais sont agressĂ©s par les femmes. Ils ont demandĂ© Ă  ce qu'on initie davantage les ateliers de formation des deux communautĂ©s parce qu'ils ont vu qu'ils entendent parler que l'excision c'est un truc qui est mauvais, mais les images qu'on leur a montrĂ©es des consĂ©quences, c'est que les femmes, les bĂ©bĂ©s, les jeunes filles ont, Ă  cause de l'excision, vraiment, ils ont dit qu'il faudrait qu'on initie davantage les projets pour pouvoir aller dans les villages sensibilisĂ©s. C'est l'approche que nous avons eu, sensibilisĂ©e par la formation, montrer de maniĂšre choquante ce qui se cache. On a eu mĂȘme Ă  faire des partages d'expĂ©rience des survivantes.

  • Speaker #0

    De nombreuses femmes n'ont pas les moyens financiers de poursuivre des actions en justice.

  • Speaker #2

    Les frais juridiques,

  • Speaker #0

    le coût des transports et d'autres dépenses liées aux procédures judiciaires restent un obstacle important. Il y a aussi l'accÚs aux tribunaux et aux services juridiques, qui est souvent limité dans les zones rurales. Ce qui rend les infrastructures déjà inadéquates et aussi les longues distances à parcourir décourageantes.

  • Speaker #1

    Puisqu'en CĂŽte d'Ivoire, il y a plusieurs ethnies, il y a plusieurs langues, donc c'Ă©tait l'occasion pour nous de sensibiliser Ă  travers les radios. Donc c'est un peu les actions comme ça que nous menons avec les activitĂ©s sur le projet FENA, en synergie d'actions oĂč nous nous dĂ©plaçons nous-mĂȘmes, allons dans les localitĂ©s encore.

  • Speaker #0

    L'Ă©galitĂ© de genre permet d'utiliser pleinement les talents et les capacitĂ©s de toute la population. L'autonomisation des femmes et leur participation Ă©conomique sont essentielles pour rĂ©duire la pauvretĂ© et promouvoir un dĂ©veloppement durable. Les sociĂ©tĂ©s qui promeuvent l'Ă©galitĂ© de genre tendent Ă  ĂȘtre plus stables et pacifiques. L'inclusion des femmes dans les processus de paix et de sĂ©curitĂ© renforce la rĂ©silience et la cohĂ©sion sociale. Donc l'Ă©galitĂ© de genre contribue Ă  une sociĂ©tĂ© plus cohĂ©sive, oĂč tous les citoyens se sentent valorisĂ©s et respectĂ©s. Cela renforce la confiance dans toutes les institutions dĂ©mocratiques. et favorisent la participation civique. C'est pourquoi CARE et ses associations partenaires ont crĂ©Ă© des synergies d'action dans leur rĂ©seau. Madame Christiane, reprĂ©sentante du projet FENA, qu'on appelle la Voix collective des femmes et des filles, partage ses impressions.

  • Speaker #1

    Il y a d'autres organisations qui sont dans le mĂȘme domaine que nous et il y a aussi d'autres organisations qui ne sont pas dans le mĂȘme domaine mais qui nous appuient. Donc on parle de synergie d'action puisque avec le... le programme Voix et Leadership. Ici, en CĂŽte d'Ivoire, c'est le projet FENA. Avec le projet FENA, il y a 17 organisations qui travaillent ensemble. Donc, lorsque nous mettons en place les AVEC, que nous avons besoin, par exemple, d'assistance juridique, puisque nous ne sommes pas outillĂ©s en la matiĂšre, nous faisons appel Ă  l'association des femmes juristes de CĂŽte d'Ivoire. VoilĂ , donc c'est un peu un travail en synergie que nous faisons. Comment faire pour atteindre notre cible ? et comment faire pour ĂȘtre plus efficace sur le terrain. Donc, on travaille en partenariat avec le ministĂšre de la Femme, Famille et Enfants. C'est un projet initiĂ© par Care International CĂŽte d'Ivoire en partenariat avec Affaires Mondiales Canada. de renforcer nos capacitĂ©s en tant qu'organisation sur diffĂ©rentes thĂ©matiques, pour nous outiller nous-mĂȘmes, parce que pour rĂ©pondre sur le terrain, il faudrait qu'on ait nos capacitĂ©s renforcĂ©es.

  • Speaker #0

    Le projet FENA est reprĂ©sentatif des rĂ©seaux d'envergure nationaux crĂ©Ă©s par CARE, avec les organisations de la sociĂ©tĂ© civile. Ces rĂ©seaux utilisent comme base les associations villageoises d'Ă©pargne de crĂ©dit pour soutenir les groupements de femmes qui s'y sont dĂ©veloppĂ©es. L'objectif est que les femmes au niveau local portent elles-mĂȘmes leur plaidoyer auprĂšs des autoritĂ©s, grĂące justement aux alliances qui existent maintenant entre les diffĂ©rentes organisations. Il y a eu par exemple un plaidoyer dans la rĂ©gion de LouĂ©mĂ© au BĂ©nin, afin que les mairies des neuf communes du dĂ©partement intĂšgrent une ligne budgĂ©taire pour la prise en charge des femmes victimes de violences. A Madagascar, un autre plaidoyer a Ă©tĂ© portĂ© localement, concernant la maniĂšre de rĂ©soudre des conflits entre les diffĂ©rents partis d'une situation qui a provoquĂ© des violences. Les chefs Ă©tatiques ont tendance Ă  se rĂ©fĂ©rer aux responsables traditionnels et religieux quand les plaintes parviennent Ă  leur niveau. Et la plupart des chefs religieux et traditionnels sont plutĂŽt fervents de rĂ©soudre ces conflits Ă  l'amiable. C'est-Ă -dire, par exemple, ils vont offrir un zĂ©bu pour que la famille des victimes accepte de ne pas recourir Ă  la justice. C'est pour ça qu'un plaidoyer a Ă©tĂ© effectuĂ© pour que les responsables Ă©tatiques se rĂ©fĂšrent Ă  la justice. pour Ă©viter ces rĂ©solutions Ă  l'amiable qui ne changent pas les comportements de maniĂšre pĂ©renne.

  • Speaker #1

    Et en plus de cela, nous avons dĂ©cidĂ© de dĂ©velopper l'aspect genre, parce qu'avant on se limitait Ă  la mise en place des avec, la mise en place des comitĂ©s gens, les main champions. Mais on a dit pourquoi ne pas expĂ©rimenter un autre visage du genre ? Parce qu'on parle de VBG beaucoup, mais est-ce qu'au sein de nos avec ? Les femmes, les hommes qui sont dans les avec ne sont pas victimes de violences. Donc ce projet nous permet Ă©galement de mener des actions en synergie. Par exemple, lors des grands Ă©vĂ©nements, la journĂ©e internationale des droits de la femme, la journĂ©e internationale de lutte contre les mutilations gĂ©nitales, les 16 jours d'activisme, les 17 organisations se retrouvent dans un comitĂ© qu'on appelle le comitĂ© de coordination du projet FENA, dont je suis la prĂ©sidente. Nous dĂ©cidons de mener des activitĂ©s communes. Nous choisissons une localitĂ© oĂč on va, on sensibilise davantage, que ce soit par des Ă©missions radio, des projections de films. Nous menons des activitĂ©s conjointement et nous associons Ă©galement les autoritĂ©s, que ce soit les prĂ©fets, les sous-prĂ©fets, les leaders communautaires, tout ça. Parce que KĂ© s'est mis dans la logique, c'est vrai que les organisations travaillent. mais elles travaillent de maniĂšre individuelle. C'est vrai que les actions portent, mais pourquoi ne pas essayer de travailler ensemble ? Et c'est cette approche-lĂ  que le projet FENA est en train de dĂ©velopper, en regroupant toutes les organisations au sein d'un rĂ©seau qu'on appelle FENA.

  • Speaker #0

    En effet, les forces de l'ordre et les professionnels du systÚme judiciaire manquent souvent de formation et de sensibilisation aux lois spécifiques protégeant les femmes. Cela conduit à une mauvaise application des lois et à des décisions judiciaires biaisées. La corruption au sein de ces systÚmes peut aussi entraver l'application des lois. C'est pour cette raison que la FPFE et Use First à Madagascar, Onésime au Bénin et la CPGM en CÎte d'Ivoire ont toutes des programmes de sensibilisation avec les officiers de police judiciaire ou les représentants légaux. C'est grùce à ces ateliers que les mentalités changent.

  • Speaker #1

    Il faut dire qu'on a dĂ©cidĂ© de mettre l'accent sur les associations villageoises d'Ă©pargne et de crĂ©dit, appelĂ©es anciennement, parce qu'aujourd'hui on ne dit plus Association villageoise d'Ă©pargne et de crĂ©dit, mais c'est Association de valorisation de l'entraide communautaire. Et nous avons plus de 1000 avec que nous avons mis en place. Au dĂ©part c'Ă©tait les femmes et les jeunes filles, mais aujourd'hui, nous nous intĂ©ressons aussi aux jeunes et aux hommes. Les jeunes de nos jours sont un peu plus... ou asif sans activitĂ©. Mais si ces jeunes-lĂ  sont occupĂ©s Ă  faire des activitĂ©s avec le systĂšme des aves que nous mettons en place, ces jeunes eux-mĂȘmes apprennent Ă  garder de l'argent, Ă  mener des activitĂ©s. Donc du moment oĂč tu es occupĂ© Ă  faire quelque chose, tu n'auras pas le temps de rester lĂ , Ă  ne rien faire, ĂȘtre tentĂ© par la vie facile. VoilĂ , donc il faut vraiment qu'on occupe les jeunes. Ă  mener des activitĂ©s, Ă  faire des trucs qui les occupent sainement, pour pouvoir un peu s'Ă©loigner de tout ce qui pourrait eux-mĂȘmes nuire Ă  leur vie et nuire Ă  la vie d'autrui et Ă  la sociĂ©tĂ©.

  • Speaker #0

    L'inclusion des jeunes est cruciale pour l'égalité des droits, parce qu'ils ont une capacité à apporter des perspectives innovantes et que leur force démographique est significative. Ce sont les leaders de demain qui restent pourtant vulnérables face à la discrimination. Mais parce que leur contribution au renforcement de la démocratie participative est majeure, les efforts visant à promouvoir l'égalité des droits doivent systématiquement inclure et valoriser la participation des jeunes. C'est ce que me raconte Mme Caroline Ayedon. par le biais d'un projet qu'ils ont réalisé au Bénin.

  • Speaker #4

    Donc, les jeunes aiment la musique et la jeunesse, c'est la relĂšve de demain. Donc, si on veut que quelque chose change dans le futur, il faut semer au niveau de ces jeunes. Et pour pouvoir les atteindre, il faut utiliser ce qu'ils aiment. Il faut passer par la musique. C'est ce qui nous a amenĂ©s Ă  mettre en Ɠuvre ce projet. C'Ă©tait Ă  l'UniversitĂ© de Paracourt, on a intitulĂ© ça. rĂ©glĂ© pour une dĂ©mocratie participative. C'Ă©tait vraiment intĂ©ressant.

  • Speaker #0

    La gagnante de ce projet s'appelle Gloria Deji.

  • Speaker #1

    Nous continuerons de mener ces actions en ayant beaucoup de soutien, de soutien financiĂšrement pour pouvoir Ă©crire davantage de projets, pour pouvoir sensibiliser. Quand un projet finit, c'est comme si on a menĂ© une action et arrivĂ© Ă  un moment oĂč les gens demandent plus, on est bloquĂ©. Puisque le financement est fini, le projet est fini, donc on s'est dit, mais pourquoi ne pas avoir des financements qui durent et nous permettront de mener davantage d'activitĂ©s pour pouvoir prendre conscience aux personnes des dangers qu'il y a Ă  faire violence Ă  une autre personne.

  • Speaker #6

    Les droits doivent ĂȘtre offensifs et appliquĂ©s Ă  tout le monde dans le contexte. Nous ne voulons pas une rĂ©publique banale dans laquelle le systĂšme monarchique de pouvoir est crĂ©Ă© et commis dans un groupe petit. La dignitĂ© et le respect pour la vie et la libertĂ© de l'individu doivent ĂȘtre prĂ©servĂ©s.

  • Speaker #0

    La production est supervisée par Kenza Elal-Hocq. Si cet épisode vous a plu, vous pouvez vous abonner, nous laisser des étoiles, des commentaires et partager le podcast autour de vous.

  • Speaker #2

    A bientĂŽt !

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