- Speaker #0
Bonjour à toutes et à tous, je suis Nicole Ewek et tu écoutes WeTalk, le podcast qui transforme l'échec en réussite. Mon invité du jour, c'est Léon Lolusa, directeur général de l'ESCP Business School, qui est l'une des plus grandes écoles de management et de leadership au monde. Bienvenue Léon.
- Speaker #1
Merci Nicole de ton invitation.
- Speaker #0
Je te remercie, je suis ravie de t'avoir sur le plateau de WeTalk. Est-ce que tu peux te présenter aux auditeurs de WeTalk ?
- Speaker #1
Je suis Léon Lelusage, ça fait 27 ans que je suis à l'ESCP, et je suis d'origine laotienne et chinoise. Depuis près de 49 ans que je suis en France, j'ai eu cette chance-là. Et donc, tout mon parcours scolaire a été, je dis, établi en France.
- Speaker #0
D'accord, très bien. En tout cas, on parle d'échec, de seconde chance, de résilience. Et dans cet épisode, nous allons parler de ton arrivée en France avec ta famille. Ce que peu de gens savent, c'est que vous avez quitté le Laos dans un contexte d'oppression, d'oppression politique, du fait qu'un moment, tu as dit que tu n'étais pas fait pour faire HEC. Et aujourd'hui, tu es à la tête d'une des plus grandes écoles de commerce au monde. Et en plus, tu as été médaillé de la Légion d'honneur. Donc, on va parler un petit peu de ce parcours extraordinaire qui est extrêmement inspirant. Mais avant de rentrer dans le vif du sujet, il y a un exercice à WeTalk auquel personne ne peut y échapper. C'est que je présente mes invités à travers un conte que j'ai écrit rien que pour eux. Voilà, c'est la petite surprise. Donc, est-ce que tu es prêt à écouter ton conte ?
- Speaker #1
Avec grand plaisir.
- Speaker #0
Voilà. Il était une fois un homme dont la passion, c'est l'apprentissage. Un homme qui consacre sa vie à comprendre le monde, à se comprendre lui-même et à transmettre. Sa maxime est simple mais puissante. Apprendre à apprendre. Et tout a commencé un matin calme dans une ville aux mille temples à Luang Prabang. Le petit lion naît dans cette ancienne capitale royale du Laos, au cœur d'une culture imprégnée de sagesse et de silence. Il aime passer son temps au pied des bonzes, les moines bouddhistes. Là, dans la chaleur du soleil levant, il apprend que le savoir ne se crie pas, il s'incarne. Il apprend que tout changement commence d'abord à l'intérieur. Ses parents sont des commerçants paisibles. Ils vivent modestement mais dignement. Mais un jour, des militaires arrivent et avec eux, un mot qui glace les veines, réquisition. Tout appartient désormais à l'État, leurs biens, leurs labeurs et leur avenir. Des réunions sont imposées, des séminaires où l'on parle de communautés, de collectifs, de travail partagé. Ces parents n'ont pas la foi marxiste et ce qu'ils ressentent, c'est une dépossession de leur essence. Alors ils choisissent. Ils choisissent la fuite, ils choisissent la liberté. Et une nuit, ils quittent tout. Maison, souvenirs, sécurité et ne garde que l'essentiel, la famille. Il passe par la Thaïlande, rejoigne le frère aîné de Léon à Hong Kong et de là, un rêve les guide vers la France. Son père parle la langue de Molière et cette langue, ce pays, symbolise désormais une autre idée de l'espoir. La Croix-Rouge les accueille et le 1er janvier 1976, la famille Lollusa pose les pieds sur le sol français. La première chose que Léon apprend à dire, c'est merci. Ce mot devient un ancrage, une boussole. Merci à la vie, merci à la chance, merci à ceux qui tendent la main. L'intégration n'est pas facile, mais Léon est un enfant attentif, discret et curieux. Il observe, il apprend, il s'adapte et surtout, il découvre les mathématiques. Les chiffres lui parlent, il lui rappelle les bouses. Parce que dans les équations aussi, il y a de l'équilibre, il y a de la sagesse, il y a de la clarté. Il est brillant et lorsqu'il dit vouloir intégrer HEC, certains sourient d'un air gêné. On ne devrait pas rêver trop haut quand on vient de loin. D'ailleurs, quand sa proviseure lit son dossier, elle n'y trouve pas son potentiel, mais ses limites. Elle y voit un jeune serveur d'origine laotienne et barre son rêve d'un très sec HEC utopie. Elle écrit ce mot sans savoir qu'elle vient de poser le premier obstacle sur le parcours d'un conquérant. Ce qu'elle ignore, c'est quand Léon vit encore l'enfant de Luan Prabang, celui qu'on a initié à la patience et à la foi. Celui à qui on a appris que la seule vraie limite, c'est celle que l'on accepte. Léon contourne les barrières. Il prend un chemin de traverse. Licence, diplôme d'expertise comptable, doctorat en sciences de gestion. Il devient professeur à HEC d'abord, puis à l'ESCP. Il enseigne avec passion la comptabilité financière et le contrôle des gestions. Mais plus encore, il enseigne que tout savoir est une clé et que chaque clé ouvre une porte. Et lui, il les ouvre toutes. Un à un, il gravit les échelons à l'ESCP. Directeur académique adjoint. directeur des relations internationales, directeur général adjoint et en juin 2023, il devient directeur général de l'USAP Business School, l'une des plus grandes écoles de management. Il est aujourd'hui chevalier de la Légion d'honneur. C'est un homme d'écoute, de travail et de vision. Il n'a pas suivi la voie royale, il a créé la sienne. Et si l'on ferme les yeux un instant, on peut encore voir l'enfant assis au pied d'un moine dans une aube lavocienne. Il est là, immobile, calme. Et dans ses mains, il ne tient rien. sauf la promesse de tout ce qu'il va devenir. Bienvenue dans We Talk Léon. Ici, on célèbre les chemins escarpés, les impossibles transformés en destinés. Et aujourd'hui, tu es chez toi. Raconte-nous comment on transforme les rêves en destins.
- Speaker #1
Waouh, merci beaucoup. Je suis très touché par vous. D'abord, trouver toutes ces informations, qui sont très rares, et puis aussi avec la façon dont tu le dis. Là, c'est un très grand honneur. Je ne sais pas si je mérite ça.
- Speaker #0
En tout cas, comme je dis, c'est un cadeau que j'offre à chacun de mes invités. C'est une photo, un instanté, moi, de ce que j'ai pu voir, de ce que ça m'a inspiré. Et je suis très heureuse de t'offrir ce cadeau.
- Speaker #1
Merci beaucoup.
- Speaker #0
Ma première question, Léon, c'est quelle est ta définition de l'échec ?
- Speaker #1
Ah, l'échec ?
- Speaker #0
Oui.
- Speaker #1
L'échec, c'est toujours un apprentissage, en fait. C'est jamais... Il faut toujours voir le bon côté des choses. J'ai toujours vu le bon côté. C'est-à-dire que l'échec, c'est... Comment on peut s'améliorer ? Ça nous permet de nous améliorer, en fait. C'est là ce qui est important.
- Speaker #0
L'échec nous permet de nous améliorer.
- Speaker #1
Oui.
- Speaker #0
On va donc commencer aux origines. On va voir comment est-ce que ton parcours fait de défis, forcément, a pu améliorer qui tu es pour devenir ce que tu es aujourd'hui. À 8 ans, vous quittez le Laos avec ta famille. Est-ce que l'enfant que tu es comprend ce qui se passe ? Pourquoi il doit quitter ses copains, sa vie, ce qu'il connaît ?
- Speaker #1
En fait... Moi, je me souviens, il y avait une guerre civile. Oui. Et donc, le soir, je voyais les militaires chez nous, parce qu'en fait, on avait un commerce. Et puis, les militaires venaient voir mes parents. Ils disaient, voilà, tout ce que vous possédez, ça va appartenir à l'État.
- Speaker #0
Oui.
- Speaker #1
Et puis, donc, il faut venir au séminaire, des réunions de rééducation, en tout cas, pour... comprendre les nouvelles valeurs de ce régime. Et là, j'ai dit, OK, je crois que mes parents disent qu'il faut qu'on parte parce qu'il faut tout laisser et aller dans un pays beaucoup plus libre. Et c'est là que j'ai compris qu'il fallait qu'on quitte. Et mes parents disent qu'il faut qu'on quitte le pays. On ne peut plus rester ici. et puis notre pays, en tout cas. Et puis, voilà, je crois que c'est là l'enjeu. Et quand on est arrivé, évidemment, à Paris, à Roissy-Charles-de-Gaulle, le 1er janvier, et comme c'est le 1er janvier, le jour de l'an, donc il fallait attendre un peu la Croix-Rouge pour venir. Et mon père m'a appris le premier mot, effectivement, merci. Donc ça, ça m'a marqué, parce qu'à chaque fois qu'il me parlait, je disais merci. Il me donnait des biscuits, tout ça, je disais toujours merci. Mais il me posait des questions, je disais toujours merci.
- Speaker #0
D'accord. Et à quel moment, Léon, ce merci qui t'a accompagné toute ta vie devient un « j'ai ma place » ici ?
- Speaker #1
En fait, c'est que déjà, je remercie la France. Je remercie la France. Mais par moments, on dit « voilà, maintenant, c'est ton pays, c'est notre pays, la France qui nous accueille » . Et je crois que ce n'est pas en disant « j'ai ma place » . En fait, c'est d'abord s'intégrer, déjà comprendre la culture qui nous accueille. Donc je pense que... C'est ça. Donc, comment ? C'est à travers, évidemment, l'apprentissage de la langue française. Et comme tu sais, lorsqu'on est accueilli par la Croix-Rouge, on est accueilli dans un foyer. Et après, on est d'abord à Créteil et puis deux semaines après, on nous envoie dans toute la France. Et nous, on a été plutôt dans la Moselle, à Metz. Pourquoi ? Parce qu'on avait une tante qui habitait là-bas. Et donc, on dit, voilà, comme ça, on sera... proche d'elle, etc. Et c'est comme ça qu'on a été dans un foyer sonacotra. Et donc pour nous, en tant qu'enfants, on a des cours de langue. Et pour moi, c'était très difficile parce qu'on apprenait avec des images. Et donc je m'endormais parce que je ne comprenais pas. Parce que la méthode, j'avais du mal à assimiler l'apprentissage pendant ces quelques mois. et c'est suite au fait que j'ai intégré l'école. primaire en fait que là j'ai pu apprendre la langue française avec toute la méthode de alphabétique tu sais et c'est là où j'ai appris mais c'est vrai qu'au début C'est un peu difficile enfin parce qu'on comprenait pas donc à travers les images donc je pense que l'approche en tout cas pour moi ne n'était pas adapté
- Speaker #0
D'accord. Il y avait une autre manière d'apprendre au Laos que tu avais déjà mise en place. Et en France, tu t'es confronté à une autre...
- Speaker #1
Oui, au début, en fait, durant cette période. Parce qu'on était avec des personnes comme nous, c'est-à-dire qui ne parlaient pas évidemment français. Et donc, les maîtresses, en tout cas, montraient des images et donc essayaient de communiquer à travers l'image. C'est normalement une bonne approche. Mais nous, on aurait préféré d'apprendre par les lettres alphabétiques, la prononciation, et puis après de montrer chaque image, et puis les syllabes, etc. Et donc là, évidemment, j'ai appris quand on est revenu à Paris, donc à l'école élémentaire, et là, j'ai tout appris. Voilà, la langue française est très belle, évidemment.
- Speaker #0
D'accord. Justement, les maîtresses t'ont appris à apprendre la langue française, mais un jour, il y a une proviseure qui te dit... Tes rêves de prépa HEC ?
- Speaker #1
Oui, moi ce qui m'a marqué c'est qu'en plus elles me connaissaient, c'est-à-dire que depuis la seconde j'avais des notes qui sont très bonnes. Et effectivement en baccalauréat scientifique, l'année du baccalauréat, je n'ai pas beaucoup travaillé parce qu'il fallait que le week-end j'étais chef de rang. pour dire, c'est serveur en fait, dans un restaurant. Et puis je sortais aussi avec des amis. Donc j'optimisais mon temps. Donc je n'avais pas des notes excellentes comme antérieurement. Et donc mes copains me disent, je ne sais pas ce que je voulais faire en fait. Je ne connaissais même pas prépa HEC, une école de commerce. Je leur ai dit, mais fais une prépa HEC, comme ça, ça va te permettre d'ouvrir toutes les portes, tous les champs du possible en tout cas. dans le milieu commercial. Je savais que je ne voulais pas être ingénieur, en tout cas, même si j'adorais les mathématiques. Parce que j'aimais bien le concret, le contact avec les entreprises et aussi le côté innovation, créativité. Et là, je postule dans mon lycée et l'approviseur me dit, pas HEC Utopie, là j'aurais pu comprendre. Parce que je ne visais pas du tout HEC par rapport à mon niveau. Mes amis, mes copains me disaient, tu peux viser au moins les cinq autres meilleures écoles de commerce, par rapport au niveau qu'on avait à l'époque. Et donc, je postulais. Et là, elle m'a dit, prépare HEC Utopie. Et là, je me suis dit, mais de quel droit elle peut me dire ça ? Parce que je connais mon niveau. Parce que je n'ai pas beaucoup travaillé. Donc, forcément, les notes... se faire ressentir. Et je me suis dit, bon, c'est pas grave, je ne vais pas faire de prépa, je sais. J'irai à la fac, etc.
- Speaker #0
Tu n'as pas envie de pousser, quoi que c'est. À ce moment-là, c'est comment ? C'est l'improviseur qui introduit les dossiers ? Oui, c'est ça,
- Speaker #1
parce qu'il donne, en disant, est-ce que j'ai le droit ou pas ? Voilà. Et non, parce que, donc, à l'époque, il fallait avoir des notes vraiment au moins 16 de moyenne, en tout cas, là où je postulais. Et j'avais 14. pour moi là je suis dépeint Je n'ai pas insisté parce que je savais, ma capacité, en fait, c'est ça qui est important. En fait, il faut toujours croire en soi. Je crois que c'est là le message clé. Et je connaissais ma capacité, c'est-à-dire que comme j'aimais apprendre, etc., j'étais très curieux, je suis toujours curieux. Mais parce que du fait que je devais faire beaucoup de choses, du coup, évidemment, les notes, c'est normal, je veux dire, c'est ressentir sur mes notes. Et je me suis dit, non, je ne ferai pas. Et puis après, je vais bosser. Et je n'ai pas dit qu'un jour, je serai professeur à HEC. C'est loin de là. Ce n'est pas l'idée de mon intention. Exactement, ce n'est pas du tout mon intention. Ce n'était pas, je veux dire, la vocation d'être professeur est venue plus tard. D'accord. Donc, j'ai dit, OK, ce n'est pas grave, je ne vais pas faire. Puis, je vais travailler. Je vais à la fac. Et c'est comme ça que c'est vraiment par pur hasard que je suis arrivé. Dans une grande école de commerce.
- Speaker #0
D'accord. Donc, en fait, finalement, ce... entre guillemets, cet échec qui t'est imposé, qu'on t'impose au final, ça n'a donc pas été... Parce qu'en général, quand on ferme des portes, moi, quand on m'a tellement fermé des portes, moi, ça m'a toujours frustré. Je me disais non, mais je vais réussir juste pour te prouver que t'avais tort. Toi, tu n'as pas eu un sentiment de revanche à prendre. Ça n'a pas été un moteur sur ton parcours.
- Speaker #1
Non, c'est pour ça, parce que certains pensent que c'est une revanche.
- Speaker #0
Oui,
- Speaker #1
ça m'a guéri, etc. En fait, parce que c'est moi-même, en fait, parce que je connais ma capacité. En fait, c'est ça qui est important. Il faut connaître, toujours connaître sa capacité. Et moi, deuxième message que je préfère partager, c'est qu'on peut toujours s'améliorer. Donc, on peut toujours progresser. Tout dépend de notre volonté. En fait, c'est là. Évidemment, après, cette volonté, c'est qu'il y a des sacrifices. C'est-à-dire qu'après, il faut beaucoup étudier, il faut aimer lire, dans le cadre des études, etc. Je crois que c'est là le... Le point, c'est que moi, ma conviction, mon postulat, c'est qu'on peut toujours aller plus loin de ce qu'on pense. Il faut toujours croire en soi.
- Speaker #0
Comment, pardon de te couper Léon, d'où te vient cette confiance ? Comment tu l'as, d'où tu l'as prise et comment tu l'as musclée, si je peux dire ?
- Speaker #1
En fait, c'est à travers la curiosité.
- Speaker #0
D'accord.
- Speaker #1
Je crois que c'est là ce qui est un peu important. Depuis toujours,
- Speaker #0
tu as été quelqu'un de curieux ? Oui,
- Speaker #1
je me souviens quand j'étais tout petit.
- Speaker #0
Oui.
- Speaker #1
J'étais toujours curieux. Et quand mes parents m'amenaient à l'étranger, je regardais par la fenêtre de la voiture qui nous amenait, le taxi. Je regardais, je découvrais, et je posais des questions. Est-ce que c'est comme ci ? Donc, j'interprétais. Ah, c'est comme ci. Et je donnais les réponses, etc. Donc, j'aurais pu être un très bon avocat, je vais dire, en tant qu'argumentation. Et je crois que c'est ça qui est venu. je crois que Pour un enfant, c'est la curiosité qui est importante. Il faut toujours donner cette envie aussi d'apprendre. Donc, on apprend à travers la curiosité. Et je crois que c'est là ce goût d'apprendre.
- Speaker #0
D'accord. Et donc, cette confiance que tu as dû travailler, comment tu as cultivé ta confiance en toi tout le long ?
- Speaker #1
Oui. En fait, c'est que la confiance, ce n'est pas une arrogance. En fait, c'est se connaître. C'est ça qu'il faut comprendre. et c'est vrai que... Avec le bouddhisme, ça nous sert. Pourquoi ? Parce que le bouddhisme, c'est se comprendre, comme tu disais, au niveau de l'intérieur. Je crois que c'est ça. C'est-à-dire, il faut comprendre sa capacité. Je savais que je ne pourrais pas faire telle étude parce que je n'avais pas cette capacité. Je savais, par exemple, pour le tennis que j'adorais, je n'avais pas une corpulence musculaire qui me permettrait d'être vraiment dans le top. 500 mondiales. J'aurais pu être comme mes camarades de l'époque, être dans le classement national, mais pas dans les meilleurs joueurs mondiaux. Ce n'est pas possible parce que on raisonne dans ma corpulence. Je connaissais mes limites. En fait, c'est ça aussi. La confiance en soi, c'est de connaître ses défauts, ses qualités et de dire finalement comment on peut s'améliorer et avoir cette volonté aussi de s'améliorer.
- Speaker #0
D'accord.
- Speaker #1
Ça, c'est ce que... Il y a des personnes, et c'est normal, qui ne souhaitent pas. J'ai dit, non, je suis content. Mais moi, j'ai toujours voulu dire comment je peux m'améliorer. Et à travers, comme tu disais, à travers l'échec, c'est un moyen d'y parvenir.
- Speaker #0
En tout cas, moi, ce que je note et ce que je retiens, c'est que pour toi, la confiance en soi, ce n'est pas développer de l'arrogance. C'est avoir conscience aussi de ses limites, parce que dans ses limites, ça permet de prendre du recul sur soi-même. Et bien sûr, d'avoir envie de progresser tout le temps. D'où cette notion d'apprendre à apprendre continuellement. Léon, est-ce que tu dirais que ce qui t'est arrivé avec l'improviseur, qui avait cette position d'autorité, est-ce que pour toi, c'était ton plus grand échec ? Si ce n'est pas le cas, est-ce que tu peux partager avec nous ton échec, tu vas dire, le plus cuisant ? Où tu t'es dit, là, j'ai appris, c'était compliqué.
- Speaker #1
Je veux dire, l'échec, il y a toujours des échecs. Je crois que c'est mon frère, mon grand frère, qui est plutôt mathématicien, qui a appris parce que quand j'étais adolescent, j'étais en tout cas perçu comme arrogant. Pourquoi ? Parce que j'avais une facilité d'apprendre rapidement. Et donc j'avais d'excellentes notes par rapport à d'autres personnes et les gens ne comprenaient pas pourquoi j'avais des facilités comme ça. Et donc, mais tu vois, quand on est au bac, tout ça, mon frère m'a prévenu, mais il faut que tu bosses. Et comme je disais, moi, j'avais cette confiance-là. Je disais, mais non, je dors, je dois travailler le week-end, etc. Donc, voir les amis, etc. Donc, il m'a dit, non, non, mais tu ne pourras pas faire comme ça. Et donc, il m'a appris qu'il faut travailler. Donc, tu vois, c'est pas, même si tu as des facilités, etc. Je crois que c'est ça. Et là, j'ai compris. Ah oui, effectivement, dans la vie, il faut quand même travailler. Il n'y a pas de secret. On peut avoir des facilités, etc. Mais je crois que c'est le travail, en fait.
- Speaker #0
D'accord. Il n'y a pas un souvenir comme ça que tu as envie de partager avec nous ? Tu te dis, là, quand même, j'étais à deux doigts.
- Speaker #1
Non, tu sais, il y a beaucoup de... En fait, je n'ai pas de souvenirs cuisants. En fait, il y a beaucoup d'échecs. Dans ma vie, échec sentimental, échec professionnel, échec, tout type d'échec, compétition de tennis, etc. Mais je regarde toujours ça avec philosophie. Et je dirais même, évidemment, sur le cours, on n'est jamais content.
- Speaker #0
Non, ah non, certainement pas.
- Speaker #1
On n'est jamais content. Mais échec scolaire aussi, parfois les concours où je n'ai pas réussi, etc. Ah bon... Mais... Ça, quand je faisais à la Sorbonne, la première année, je n'ai pas préparé. Donc, il faut en un moment faire une année préparatoire. Donc, j'ai candidaté sans l'année préparatoire. Donc, forcément, je n'ai pas eu. Mais donc, je n'étais pas très content, mais c'est normal. Donc, il faut se préparer. En fait, c'est ça. Je veux dire qu'il faut toujours se préparer à quelque chose. Et je crois que la préparation, c'est la meilleure. arme, même pour l'improvisation, comme tu sais, toi, tu fais la musique, lorsqu'on fait l'improvisation, il faut s'en prener. Énormément.
- Speaker #0
L'improvisation, elle est presque sans improvisation parce qu'on a beaucoup travaillé dans le secret. Exactement,
- Speaker #1
les gars. C'est la même chose. Et c'est là que j'ai compris que le secret, c'est qu'il faut travailler. En fait, c'est là le... Même si on a des facilités. Et aussi, ceux qui n'ont pas de facilité, ils peuvent réussir avec le travail, en fait.
- Speaker #0
Quelle est ta définition aujourd'hui de la réussite ?
- Speaker #1
La réussite, elle est passagère, en fait. C'est juste, elle n'est jamais une destination. C'est juste un voyage, en fait. Parce que la réussite, elle nous permet de progresser, en fait.
- Speaker #0
Oui.
- Speaker #1
C'est là, parce que... Il ne faut jamais dire que voilà, moi, mon but, c'est d'atteindre ça. Non. Tout le monde a des aspirations pour faire telle ou telle chose, ou des ambitions, ce qui est normal. Moi, c'est de dire, voilà, qu'est-ce que je peux... Pour moi, la réussite, c'est aussi lié à l'épanouissement. Donc, comment je peux m'épanouir ? C'est là ce qui est important.
- Speaker #0
D'accord. Il y a des gens, quand ils arrivent au sommet... Ils perdent pied. Ils perdent pied parce que, je ne sais pas si c'est un manque de préparation justement, parce que c'est en parlant de préparation que j'ai pensé à cette notion de réussite. Ils perdent pied, ils sont déconnectés de la réalité et on se pose parfois, moi en tout cas je peux parfois me poser la question de savoir si la réussite ne peut pas être finalement une occasion de chute pour quelqu'un qui ne s'est pas assez préparé. Je ne sais pas si tu comprends un peu ce que j'essaie de dire. Comment donc on peut se préparer à... à réussir, à être ferme quand le succès arrive. Comment ça se prépare ?
- Speaker #1
En fait, le premier point, c'est que, bien sûr, on est content de là où on a atteint. Lorsque tu parles de la réussite. Pour moi, ce n'est pas une réussite au sommet.
- Speaker #0
D'accord.
- Speaker #1
Pour moi, il n'y a pas de sommet. En fait, on a atteint un point et puis on est très content, évidemment. Donc, c'est là. Deuxième élément, c'est que souvent, effectivement, on voit dans la littérature même managériale, on appelle ça l'hubris. Tu sais, on perd pied parce qu'on devient arrogant, on pense qu'on a beaucoup de pouvoir, etc. Et donc, on perd pied et puis on perd le terrain parce qu'on n'a plus le temps de voir les choses. Et on pense que tout ce qu'on dit, on a raison, etc. Et donc en fait, pour cela, on a des amis, des collègues, la famille. Je crois que c'est cela qui nous dit attention. Reste soi-même, toi-même. Je crois que c'est ça qui est important. Je crois qu'il faut rester soi-même. Je crois que c'est là. En disant que la réussite est une étape, un voyage, jamais une destination. Et qu'on peut toujours encore progresser. Pas pour atteindre un sommet. En fait, c'est pour atteindre soi-même notre épanouissement. Je crois que c'est là qui est important. Tu sais, dans le bouddhisme, on parle du nirvana, c'est-à-dire être en état d'éveiller. Donc, on dit qu'on est en état éveillé. Là, du coup, tous nos esprits sortent de notre corps physique pour aller s'évader, etc. Et je crois que c'est là, j'aime beaucoup cette métaphore, parce que ça nous permet de nous dire que c'est l'épanouissement qu'on recherche. Ce n'est pas la réussite.
- Speaker #0
Ce n'est pas celle qui se voit, que les autres voient. Non, elle n'est pas matérielle,
- Speaker #1
elle n'est pas au niveau de la fonction, au niveau du titre. Mais en fait, c'est par rapport à soi, à son épanouissement. Est-ce qu'on est heureux ou pas ? Est-ce que ça nous donne encore la passion, l'envie ?
- Speaker #0
D'accord, en tout cas, c'est une belle définition. Et finalement, c'est une quête, si je t'écoute bien. C'est quelque chose qu'on recherche toute sa vie. Et toutes ces choses, finalement, un petit peu matérielles qui brillent selon la société, c'est des étapes juste, peut-être, qui jouent un rôle dans cette quête d'épanouissement. Tout simplement, si je comprends. Léon, tu es un immigré, comme moi aussi, j'ai fait une immigrée. Avec tout ton parcours, tout ce que tu as pu construire, est-ce qu'il t'arrive aujourd'hui, encore quand tu arrives dans une pièce remplie de monde, d'avoir le sentiment que tu dois faire deux fois plus que les autres de partout ? ton histoire, par ton origine, par ton visage ? Est-ce que tu as besoin de prouver encore des choses ?
- Speaker #1
Ce n'est pas de prouver, mais je pense que tu as raison. Au début, j'ai ressenti ça quand j'ai commencé à travailler. Du fait que ce n'est pas tant parce que quand tu envoies le CV, tu as le nom et puis tu as l'adresse. Sans dire. Parce qu'à travers cela et puis la formation, évidemment. Mais c'est vrai que j'ai eu beaucoup d'échecs. J'ai dû envoyer 200 candidatures, mais j'ai reçu quelques entretiens, etc. Donc, ce n'est pas facile, en tout cas, le ressenti. Et puis, parfois, ils te disent que moi, j'ai eu, justement, dans deux grandes entreprises, une... multinationale dans une grande banque. On m'a dit, mais non, vous n'avez pas le niveau pour prétendre à tel ou tel poste, etc.
- Speaker #0
Plafond de verre.
- Speaker #1
Oui, parce qu'à l'époque aussi, en fait, il y a des codes sociaux. Donc, je n'avais pas les codes sociaux pour bien parler. Et puis, par exemple, dans cette grande multinationale, c'était une Américaine. Elle me disait, mais monsieur Loulouza, vous ne serez jamais manager chez nous. Alors, au moins, elle a la transparence, l'honnêteté de me dire les raisons. Elle me dit, mais lorsque je vous parle, vous ne me regardez pas les yeux dans les yeux. Parce que moi, en tant qu'asiatique, avant, nous, on n'aime pas. Parce que quand on regarde les yeux dans les yeux, c'est un peu un affrontement, en fait. Et donc, moi, je faisais comme ça. Je faisais un biais comme ça. Donc, par exemple, comme ça, tu vois, je ne te regardais pas. Je fais comme ça un peu, tu vois. Parce que pour te respecter, en fait.
- Speaker #0
Oui, d'accord.
- Speaker #1
Et puis, deuxième chose, quand je lui répondais, je répondais pas d'une manière ferme, déterminée. Et donc, je dis peut-être, voilà, je donnais ce type de message. Donc, je n'étais pas sûr de moi. Ce n'est pas que je n'étais pas sûr de moi, mais c'était avec une réponse de politesse.
- Speaker #0
D'accord.
- Speaker #1
En fait, donc c'était ma politesse.
- Speaker #0
Oui.
- Speaker #1
Et donc, quand je lui serrais la main, je n'osais pas lui serrer d'une manière ferme. Alors qu'on aime bien, parce que si on dit qu'on vous serre la main pas d'une manière ferme, ça veut dire que vous n'avez pas de charisme, vous n'avez pas d'énergie, etc. Ce n'était pas du tout, c'était pour la respecter. En fait, parce que dans certaines cultures, c'est cette manière de faire. Et donc, elle ne comprenait pas ma culture, en tout cas que j'étais. Et que je ne connaissais pas les codes sociaux que je devais avoir pour cette entreprise. Et donc, elle m'a dit, maintenant, vous ne serez jamais chez nous, manager. Donc, c'est intéressant. Et donc, du coup, j'ai appris. Évidemment, avoir ses codes sociaux.
- Speaker #0
Oui. Et c'est pour ça que dans chaque pays, il faut comprendre les codes sociaux du pays. Parce que pour respecter, pour que les gens vous comprennent, pour que finalement les personnes ne fassent pas une mauvaise interprétation de vous-même. Tu vois, c'est ça que je crois que c'est important. Et ce n'est pas parce que tu n'es pas capable. C'est parce que je pense que c'est pour ça qu'à l'école, on apprend à nos élèves ces différences interculturelles. Et avec ces codes sociaux, il faut bien comprendre cela.
- Speaker #1
Mais c'est tellement intéressant ce que tu dis. J'allais justement en venir à cette question un peu plus tard, mais l'école nous enseigne à avoir des diplômes. Mais elle ne nous enseigne pas, elle ne nous apprend pas à affronter le monde du travail avec ses codes, avec ses enjeux, ses jeux de pouvoir. Comment, à l'ESCP, de quelle manière est-ce qu'on challenge, on forme les étudiants ? pour qu'ils puissent affronter ce monde professionnel, justement.
- Speaker #0
Oui, l'école, c'est d'abord une école de la vie. Et donc, ça veut dire qu'il n'y a pas que l'aspect académique. Et c'est pour ça que je vais relier avec l'épanouissement. Moi, j'appelle ça l'épanouissement global. Pourquoi ils veulent intégrer une grande école de commerce, donc l'ESCP, et nous, on prône depuis plusieurs années l'épanouissement global. L'épanouissement global, c'est d'abord... On vient à l'école pour évidemment le savoir, les connaissances, les compétences. Moi j'appelle ça l'aspect académique, donc l'épanissement intellectuel. Deuxième chose, c'est l'épanissement professionnel. C'est-à-dire finalement, comment correspondre tes passions, tes centres d'intérêt avec les métiers possibles. Donc ça, grâce à notre carrière service, elle va orienter, etc. l'élève par rapport à ses passions. Troisième élément, c'est aussi l'épanouissement personnel. Personnel, c'est à travers les associations étudiantes. À l'UCP, on a une centaine d'associations à Paris. Donc là, tout type d'associations pour justement progresser sur les codes de la vie. Créer des amitiés, mais aussi des projets qui vont permettre que que... On est beaucoup plus résilient et aussi de comprendre les différentes facettes. Et dernier épanouissement, c'est moi, j'appelle ça l'épanouissement physique. Aussi bien la résilience mentale, tu vois, et aussi la résilience physique. Tu sais, on est un peu comme des athlètes d'entreprise. Par rapport aux athlètes qui font de la compétition sportive, eux, ils vont se préparer, très difficile. et après la compétition avec une période très courte finalement en termes de carrière. Alors que pour nous, pour toi, moi, c'est en moyenne 40 ans. Donc il faut toujours être éveillé, toujours avoir la bonne énergie, etc. Donc il faut bien se préparer à cette résilience physique et mentale. Et donc en fait, c'est là où on apprend pour l'écho de la vie, c'est qu'il faut à la fois comprendre quelles sont les compétences requises, les connaissances nécessaires, les savoirs, mais également les attitudes, les comportements à avoir, et donc à travailler avec les autres, de ne pas être tout seul. Tu vois, c'est ça. Donc, il y a tout cet apprentissage, à la fois à l'école, aussi dans les entreprises, à travers les stages notamment. Et je crois que c'est aussi le partage d'expérience des professionnels qui viennent. à l'école pour donner cela. Et je crois que c'est comme ça qu'on acquiert la maturité professionnelle.
- Speaker #1
D'accord, très bien. En tout cas, moi, je pourrais aimer avoir ça. Beaucoup plus jeune avant d'entrer dans le monde professionnel. Justement, quand tu as été nommée, par ton parcours, on peut dire que c'est véritablement l'incarnation de la diversité dans les hautes sphères de management. De quelle manière ta nomination à tête de l'ESCP a donné une nouvelle impulsion dans la manière avec laquelle on dirige, on recrute, on forme ?
- Speaker #0
Moi, je crois profondément à travers mes prédécesseurs, on a toujours été très collectif, humaniste. Alors maintenant, c'est vrai que c'est la première fois qu'on nomme un directeur général d'origine asiatique. au sein de l'ESCP. Et donc, à la fois... J'essaie de perpétuer cette continuité de l'humanisme au sein de l'école et aussi ce côté collectif. Et moi, j'essaie d'introduire le concept d'harmonie, en fait. Harmonie avec soi-même, harmonie avec les autres et harmonie avec la nature, en fait. Donc, c'est toujours travailler sur l'humanisme que l'école a toujours eu ça. Mes prédécesseurs ont vraiment impulsé dans cette voie-là l'esprit collectif. Et donc l'esprit collectif, l'humanisme, et puis ce côté harmonie. C'est-à-dire comment finalement écouter et contribuer ensemble à travers cette harmonie. Mais il faut toujours être harmonieux avec soi-même, avec nos propres valeurs, nos propres convictions, harmonieux avec les autres. et harmonie avec la nature. Je crois que c'est cette vision, pardon de dire un terme, aller dans le jargon que nous, on utilise, c'est une vision holistique, une vision d'ensemble. Je crois que c'est un peu ma façon de voir les choses.
- Speaker #1
D'accord. Aujourd'hui, on est dans un monde On devrait avoir cette harmonie avec la société, avec les autres, avec soi-même. Mais ça va vite. Il y a l'IA, il y a les réseaux sociaux, tout va tellement vite. Comment est-ce qu'à ton avis, on peut aider les jeunes à aimer encore l'effort, l'apprentissage, la patience, dans un monde où on a l'impression qu'il suffit de poster deux, trois choses sur les réseaux sociaux et en un clin d'œil, on devient célèbre ?
- Speaker #0
Et ça, c'est... En fait, c'est là où on peut devenir célèbre, effectivement, mais on peut aussi tomber très vite.
- Speaker #1
Ah oui, ça !
- Speaker #0
Et donc, je crois que c'est là où il faut faire attention, c'est-à-dire que pour durer, c'est avec le travail. C'est-à-dire, grâce à votre capacité, tu sais, moi j'appelle ça des compétences folles, une compétence ou une personne qui est assez unique. passionnés qui permettent d'aller vite, etc. et de montrer, comme tu dis, pour les réseaux sociaux, d'être visible très rapidement. Mais après, c'est de durer. En fait, c'est là où... La durée, c'est le travail. Il n'y a pas de secret sur ça. Il faut travailler sur ça, cette capacité à apprendre, à apprendre. Et je pense que il ne faut pas... Il faut surtout sortir de notre zone de confort pour aller pour aller dans la zone d'effort. Parce que c'est la zone d'effort. Alors, sous ces temps, la zone d'effort, pour certains, ça peut être ressenti comme la zone d'effort, mais si tu es passionné, ce n'est plus un effort. En fait, il faut toujours lier avec la passion. Et donc, c'est pour ça que le travail doit être lié avec la passion. Parce que le travail peut être ressenti comme un labeur, mais le travail peut être aussi ressenti... comme une passion. Donc si tu es passionné, tu ne regardes plus le temps que tu as passé. C'est là l'enjeu. Et donc en fait, il y a beaucoup de théories sur la motivation. La motivation, elle est liée à peut-être la motivation financière, la motivation intellectuelle, la motivation sociale, de statut, etc. Mais la motivation aussi est liée à la passion. dans ce que tu fais. Et je crois que c'est là, il me semble que le moteur, l'un des moteurs plus importants à travailler, c'est sur la passion.
- Speaker #1
Finalement, parce que la passion, elle est finalement intérieure. C'est-à-dire que la motivation financière, c'est quelque chose que l'on reçoit de l'extérieur. Intellectuel, c'est intérieur, mais quand il s'agit de passion, c'est son être entier qui vibre et qui a envie de donner le meilleur. Donc, c'est un peu comme trouver finalement un sens à sa vie. Quel est le conseil que tu aurais aimé ? quand on te donne la toute première fois où tu as commencé à travailler, qu'est-ce que tu aurais aimé qu'on te dise ?
- Speaker #0
Ah, le conseil.
- Speaker #1
Le premier ou les premiers conseils que tu aurais aimés qu'on te dise pour bien évoluer dans le monde professionnel. Moi,
- Speaker #0
je pense que c'est les codes sociaux.
- Speaker #1
D'accord. Dans mon cas. Les codes sociaux, oui.
- Speaker #0
Puisque je ne les connaissais pas du tout. Et comme tu dis, mes parents ne connaissaient pas aussi les codes sociaux, je dirais, français en tout cas. Je crois que c'est ça, ce qui est important, c'est qu'il faut connaître ces règles. de courtoisie, de codes sociaux, de protocoles, comme on dit. Ça, j'aurais aimé connaître cela. Et deuxième chose, je pense que ce qui est important... C'est la synthèse. C'est l'esprit de synthèse. C'est-à-dire qu'à l'école, souvent, on forme l'esprit critique.
- Speaker #1
Oui.
- Speaker #0
Ce qui est très bien. En revanche, c'est l'esprit de synthèse. C'est-à-dire qu'on forme bien l'esprit d'argumentation. Et tu remarqueras souvent, on dit donc, donc, donc. Oui. Tu remarqueras que les Américains, ils disent très, très, très rarement donc. Ils ne disent pas therefore.
- Speaker #1
OK.
- Speaker #0
Il dit peut-être end, mais il ne dit jamais. Et tu remarqueras dans la démonstration, et même moi souvent, je dis donc. Parce qu'on veut argumenter. Donc dans cet esprit critique, on nous a enseigné depuis tout petit à argumenter. Synthèse, c'est plutôt thèse, antithèse, synthèse. C'est ça. Mais je trouve que la synthèse, elle est très importante. mais synthèse ce n'est pas juste un résumé. C'est selon toi, qu'est-ce qu'il faut retenir ? Dans la synthèse, ce n'est pas dans l'argumentation, encore une fois. Parce que parfois, dans la synthèse, on essaie encore d'argumenter. Alors que dans la synthèse, c'est dire, qu'est-ce qu'il faut retenir d'essentiel ? Et ça, j'aime beaucoup l'approche anglo-saxonne. Elle est très pragmatique. Dans la synthèse, on va à l'essentiel. Donc, on ne contourne pas, on ne va pas encore reparler du contexte, etc. Et ça, je trouve que souvent, ce que je constate, c'est que lorsqu'on a une présentation, alors qu'on sait quel est l'objet de la réunion, de la présentation, on redémarre toujours avec le contexte, etc. Donc, déjà, ça nous fait perdre du temps, puisque tout le monde connaît le contexte. Oui, bien sûr. Et souvent, dans la réunion, tu remarqueras, on parle ça. Et moi, c'est pour ça que moi, je... Quand j'ai été nommé, je disais, mais merci, je ne veux plus cela. Je veux qu'on, tout de suite, on arrive à l'essentiel et qu'on puisse prendre des décisions. D'accord. Tu vois, en fait, c'est ça. Je trouve que c'est un peu dommage, c'est que ça manque de synthèse pour aller à l'essentiel, en fait. Même s'il faut, évidemment, l'argumentation et l'esprit critique qui est très important, évidemment.
- Speaker #1
D'accord. Ok, écoute. je le prends même pour moi, je ferai attention à mes dons désormais. À WeTalk, on aime bien on défend des valeurs d'inclusion, de diversité, d'égalité et d'équité. Qu'est-ce que tu peux, quelle est la différence que tu fais entre égalité et équité ? Parce que ces deux mots-là... Moi, je...
- Speaker #0
Pour moi, c'est l'égalité du droit.
- Speaker #1
D'accord.
- Speaker #0
Égalité des opportunités, oui. Mais je préfère le terme équité, tu vois, c'est-à-dire que lorsqu'on parle de la diversité. C'est-à-dire que pour moi, il faut qu'on ait une égalité, évidemment, des droits. Tout le monde, nous sommes tous nés égaux en termes de droits. En revanche, évidemment, il y a des biais sociaux. ta famille te permet d'avoir une éducation extrêmement enrichissante, ou soit parce que toi tu es venu en raison d'une guerre et tu arrives dans un autre pays que tu ne connais pas, évidemment ce n'est plus la même chose, le même environnement. Ceci étant, grâce à l'éducation en France, vraiment je remercie parce que c'est... C'est grâce à la France, à la République qui nous a formés, préparés, cette éducation. Et je crois que c'est cette égalité, c'est parce que c'est grâce à la France, tu vois, à l'éducation en fait. En revanche, pour corriger les biais sociaux, par exemple pour les élèves boursiers, forcément ils ont moins de chance par rapport à d'autres personnes. Et donc... Il faut corriger les biais sociaux. Les biais sociaux, c'est quoi ? C'est de leur proposer, de leur offrir des cours de soutien, de confiance, cours de culture, etc. Pour corriger ces biais sociaux. Parce que, par exemple, il y a des élèves boursiers que nous intégrons à l'ECP où ils n'ont pas la chance d'aller à l'étranger. Et donc... Lorsqu'on leur pose la question sur l'interculturel, comment vous voyez un Britannique, un Américain, un Allemand, un Italien ? Là, justement, pour les boursiers, il a donné l'été, il dit, mais je n'ai pas eu la chance d'aller à l'étranger. En revanche, j'ai des amis qui sont d'origine étrangère, un Italien ou un Portugais, un Espagnol. Mais je vois que ces différences culturelles sont différentes. Et donc, ce candidat boursier... permet d'écrire cette différence. Et je crois que c'est là. Et pour moi, l'équité est plus importante. Pourquoi ? Parce que dans l'égalité, c'est 50-50, tu sais. C'est la part égale. Non, parce que dans l'équité, c'est qu'est-ce qui est juste, en fait. En fait, c'est là le point. C'est que parfois, l'égalité, c'est 50-50. Oui, dans le droit. Mais dans l'équité, ça peut être 60-40. Peut-être que pour... quelqu'un issu de la diversité, c'est peut-être 60, etc. Ça dépend du contexte. Et donc, je crois, moi, je prône plutôt l'équité. Qu'est-ce qui est juste, en fait ? C'est là, plutôt, pour moi, l'équité, c'est sur la justesse et la justice, en fait.
- Speaker #1
D'accord. Justement, en termes de justice, c'est une question qui est très personnelle parce que je suis un peu féministe et je sais qu'il y a une étude de l'INSEE Merci. qui date de 2023, qui ressort que seulement 24% des postes dans le milieu du numérique ne sont occupés que par des femmes. A ton avis, de quelle manière est-ce que l'IA, parce que c'est le sujet, c'est la révolution aujourd'hui, peut venir réduire ces inégalités, peut venir simplement réduire ces inégalités et changer les billets justement que l'on a ?
- Speaker #0
Je comprends ce que tu veux dire. C'est vrai que, déjà, je trouve que c'est très faible. Il faut d'abord encourager. Pour moi, ce n'est pas les technologies émergentes, telles que l'IA, qui doivent encourager. En fait, ce n'est pas l'après-IA qui permet cela. Pour moi, c'est d'abord avant. Donc, il faut préparer avant. Comment encourager les jeunes filles ? à aller dans cette filière-là. Déjà, il y a l'information, la sensibilisation d'encourager. Parce qu'on pense que ce ne sont pas les métiers pour les femmes, etc. Alors que bien au contraire, justement, pour moi, la diversité, c'est une richesse. C'est un levier de performance. Donc d'abord, souvent, on pense que c'est grâce à l'innovation que ça va encourager telle chose. mais moi je dis surtout c'est Comment faire en sorte que c'est dans l'innovation que ça doit se passer ? Tu sais, pour l'apprentissage, pour encourager d'avoir plus. Donc concrètement, c'est, par exemple à l'UICP, nous, c'est de dire que on encourage nos jeunes étudiantes à aller dans cette voie-là.
- Speaker #1
D'accord.
- Speaker #0
Donc même avoir plus de confiance. Donc on a des ateliers de coaching pour les jeunes étudiantes pour faire des carrières, notamment dans la finance, temps dans la technologie, etc. Il faut encourager. Deuxième chose, il faut se préparer. Préparer pas uniquement dans l'utilisation, mais dans la création. En fait, c'est là. Il faut que les femmes, et ça c'est une richesse, puissent dire, c'est pas savoir utiliser l'IA, maîtriser l'IA, c'est savoir comment après créer l'IA, comment réguler l'IA, comment l'orienter l'IA. C'est ça qui est important pour moi.
- Speaker #1
Être dans une position de conception et de stratégie.
- Speaker #0
Oui, d'initiative.
- Speaker #1
D'initiative.
- Speaker #0
Et pas d'être utilisatrice, tu vois, c'est ça. Et donc, c'est ça que nous, on encourage à l'ESCP. Les femmes, évidemment, les étudiants aussi, mais tout le monde. Et je crois que c'est ça qui est... Et là, ça va faire changer les choses. Et je crois que... Je veux dire, c'est... Pour moi, ce n'est pas imposer qui est important, c'est surtout encourager. Parce que tu peux faire la discrimination positive, c'est-à-dire encourager, mettre des quotas. Parfois, il faut, parce que comme les taux sont tellement bas. Mais pour moi, en parallèle, surtout, il faut travailler depuis le zonage. Donc, l'accessibilité, en fait. Là, le point pour moi, c'est que... L'accessibilité c'est important, c'est-à-dire qu'il faut encourager comment les technologies émergentes peuvent être utilisées. pour justement améliorer notre société, etc. Et donc, je crois qu'il faut, tu vois, je dis encore donc, pour montrer, tu vois, qu'on est vraiment imprégné, on est très imprégné dans notre culture française. Et en fait, c'est qu'il faut travailler sur cela et bien préparer depuis le jeune âge, je pense, à l'utiliser. Donc, l'accessibilité, c'est effectivement, c'est... dans les écoles élémentaires pour travailler sur ça. En plus, ce qu'on oublie, c'est que l'IA permet d'augmenter notre créativité. Et je trouve que les femmes sont beaucoup plus créatrices que les hommes. Moi aussi. C'est vrai, parce que je trouve qu'elles manquent de confiance. C'est un peu dommage. Je fais le parallèle avec l'entrepreneuriat. Nous, on encourage, on promeut l'entrepreneur au féminin. Il y a les technologies émergentes, il y a la finance et l'entrepreneuriat. On trouve qu'il n'y a pas assez de femmes, notamment dans ces trois secteurs. Nous, à l'ECP, on promeut cela pour encourager avec des ateliers. On a même une chaire sur la finance. au féminin pour encourager cela.
- Speaker #1
Très bien. On arrive sur la deuxième partie du We Talk et c'est ce que j'appelle le True Talk même si on a parlé vrai tout le long et dans cette partie je dis que on ne se fait pas tout seul. Il y a des détracteurs, ce sont des personnes ou une situation qui nous a poussés qui nous a sortis de notre zone de confort et nous a challengés au maximum. Il y a la rencontre fortuite elle semble anodine d'apparence ... mais par un mot, par une phrase, un conseil, une information, cette personne vient changer notre mindset et nous pousse à nous rapprocher un peu plus de notre destin. Et puis, il y a la personne-providence, c'est celle qui croit en nous, en notre grain de folie, même là où nous-mêmes, on n'a pas suffisamment confiance en nous. Dis-moi, quelle est la situation la plus difficile dans laquelle un détracteur, une situation, t'a mise et tu t'es dit, wow, là quand même, j'étais... J'ai été bien challengé, mais je m'en suis sorti.
- Speaker #0
Tu vois, je n'ai pas eu jusqu'à présent, en tout cas, de détracteurs difficiles.
- Speaker #1
D'accord.
- Speaker #0
En revanche, évidemment, on a toujours des rencontres de détracteurs, en tout cas des personnes qui vous observent, qui vous critiquent, qui peuvent vous dénigrer.
- Speaker #1
Oui.
- Speaker #0
Parfois, on peut ressentir que... j'étais nommé pour cocher une case. Moi, je dis plutôt peut-être, mais surtout, j'ai ouvert d'autres cases. En fait, c'est ça qui est important. Je pense que c'est là où on peut vous donner une chance, mais je crois qu'il faut garder cette chance, mais surtout offrir d'autres chances, d'autres possibilités à d'autres personnes. Je crois que c'est là le plus important. Et pour moi, je crois que souvent, pour moi, les détracteurs, c'est les challengers.
- Speaker #1
Oui.
- Speaker #0
Tu vois, tu sais, c'est des... Et pour moi, ça me permet de dire, OK, il faut que ces challengers deviennent mes promoteurs, en fait. Tu vois.
- Speaker #1
Mais tout simplement, mais c'est vraiment plus. Il nous déroule le tapis rouge pour qu'on puisse marcher assez confortablement.
- Speaker #0
Je pense que c'est ça. Je crois que c'est ça. C'est à moi de dire pourquoi. Je ne comprends pas. Parce que ce n'est pas sur un bon fond, souvent, les détracteurs. Parce que parfois, c'est mal compris. Ils pensent qu'on n'est pas légitime, tu vois, d'avoir telle ou telle fonction, tel ou tel poste, etc. Ou telle ou telle opportunité. Je crois que c'est à nous de montrer et de faire en sorte qu'on fédère, en fait. C'est important, tu vois. Il ne faut pas critiquer les détracteurs parce que ces personnes-là ont toujours une raison.
- Speaker #1
Bien sûr. Pour pas dire. Sans eux, on ne peut pas se challenger, on ne peut pas évoluer au final. C'est la difficulté normale d'un parcours de vie vraiment très, très normal, très basique. Est-ce que tu te souviens de ta rencontre fortuite ? Donc, cette rencontre qui semble... qui peut être présente dans ta vie ou pas du tout, qui semble anodine, et pourtant, elle ne l'est pas tant que ça parce que t'as donné un conseil, t'as donné une information et ça a changé ton mindset.
- Speaker #0
Oui. Alors figure-toi, je faisais la queue, je ne vais pas citer le magasin d'électroménager.
- Speaker #1
Oui.
- Speaker #0
Et puis devant moi, il y avait un dirigeant d'entreprise très connu. Denis Kessler, vice-président du Medef, il était président de la SCOR. Donc je l'ai reconnu. Je lui ai dit, vous êtes monsieur Kessler ? Il m'a dit, oui, oui, etc. Vous avez bien fait, vous avez osé me parler. C'est marrant parce que c'était un peu dans la timidité. Tu sais ce que je disais, parce que les Asiatiques. Et donc là, j'ai compris que finalement, dans les codes sociaux, il faut oser. parler et j'avais pas de peur, de crainte, etc. Je parlais comme pour... C'était un dirigeant que je respecte, mais simplement, tu vois. Je crois que c'est ça, j'ai eu un déclic. J'ai dit, oui, d'accord, mais finalement, les grandes personnalités, etc. J'ai toujours eu... Tu vois, après cela, je respecte ces grandes personnalités, mais je parle simplement comme... de personne à personne. Et je crois que cette sincérité, il me semble que les personnes, les grandes personnalités, évidemment, apprécient.
- Speaker #1
Juste par cette phrase, ça a switché dans ta tête.
- Speaker #0
Oui.
- Speaker #1
Wow.
- Speaker #0
Oser.
- Speaker #1
Oser. D'ailleurs, il y a une phrase de, je ne sais plus quelle, c'est une écrivaine britannique qui dit tant que tu n'auras pas osé demander, la réponse sera toujours non. Une façon de dire... Si tu ne parles pas, si tu ne dis rien, c'est toi qui te sauras imposer ton nom. Ce n'est pas quelqu'un d'autre. La personne provident, c'est peut-être le moment de dire merci à quelqu'un. C'est cette personne qui croit en toi, qui voit le grain de folie. Parfois, tu n'en as même pas conscience. Et qui t'ouvre la porte, une porte sans rien attendre en retour. Mais elle te l'ouvre. Est-ce que tu sais qui c'est ?
- Speaker #0
J'en ai eu beaucoup.
- Speaker #1
D'accord.
- Speaker #0
J'en ai eu beaucoup, beaucoup. Et c'est cette chance-là, tu vois. Le hasard, c'est qu'elle crée des rencontres. Et je crois que j'ai eu beaucoup de belles rencontres. Donc j'ai eu beaucoup de mentors, si je peux dire comme ça, à tous les échelons de ma vie professionnelle. Et c'est vraiment au cours de mes études, qui ont croit en moi. Moi, même très loin, au niveau du collège, je me souviendrai de toute ma vie. qui croyait en moi, c'est professeur de mathématiques, collège, cinquième. Il a écrit, j'avais d'excellentes notes, parce que j'avais cette facilité de comprendre et d'apprendre vite. Et là, ça m'a marqué à vie, parce qu'il a dit, mais Léon, il pourra réussir tout ce qu'il entreprendra, s'il souhaite faire. Donc, toutes les études qu'il mènera, il pourra le faire. Là, ça m'a surpris. Je me dis, mais comment il peut dire ça ? Et là, je dis, mais ça m'a touché. Je dis, mais il peut tout faire ce qu'il veut parce qu'il a cette capacité. Je dis, mais pour moi, c'est... Je crois en moi, mais... Oui, parce qu'il faut avoir la modestie. Tu vois, donc ça m'a marqué. Comment il a pu... Parce qu'il était professeur de... de mathématiques sur plusieurs années. Donc, ils me connaissaient. Et ça, j'étais surpris, en fait, de cela. Et après, j'ai eu des mentors. Évidemment, celui qui m'a accompagné, c'est mon prédécesseur, Franck Bournois. Franchement, en 2014, moi, en total, je lui ai remis ma lettre de démission. Oui, parce que j'étais en charge du développement international. Je dis voilà, je comprends. Donc la première fois que je le vois, je remets à terme ma dénuition. Je dis mais je comprends que vous souhaitez nommer une nouvelle équipe. Vous venez d'arriver. Laissez-moi un week-end pour réfléchir. Et voilà, il a dit non, non, on va travailler ensemble, puis on va voir. Et c'est lui, il m'a beaucoup accompagné en termes de leadership académique et aussi de trouver mon style de leadership, c'est-à-dire de croire en moi et d'avoir beaucoup plus confiance en soi, même si j'avais confiance en moi au niveau intérieur, mais pour montrer au niveau extérieur. Et de cette capacité à oser davantage.
- Speaker #1
Oui, oui.
- Speaker #0
Et moi, je le remercie parce qu'il m'a beaucoup appris sur l'aspect académique aussi. Et puis là, très évidemment récemment, c'est notre président de l'école, Philippe Ouzé. Il a vraiment, il me challenge. Pour moi, c'est comme un père spirituel, tu vois. Il me donne beaucoup de conseils. Il me dit ça, c'est bien, ça, c'est pas bien. Et je trouve que c'est comme ça qu'on progresse, en fait. Je crois que j'ai beaucoup de chance. J'ai eu beaucoup de personnes comme ça qui m'ont vraiment accompagné au cours des rencontres. Certains, ils sont tous... En fait, je les vois encore et ils sont devenus des amis, en fait. D'accord. Je crois que c'est ça. Je trouve que la vie, elle est belle. C'est-à-dire qu'on fait beaucoup de rencontres, en fait.
- Speaker #1
Oui, oui. En tout cas, on dit merci à toutes ces personnes pour le parcours que tu as eu et qui t'accompagnent encore aujourd'hui sur ton chemin. On arrive à la dernière partie. J'ai trois dernières questions. Quel conseil tu donnerais à toute personne issue des minorités visibles ou invisibles et qui doute encore de leur place dans la société ?
- Speaker #0
Le conseil, je dirais, c'est qu'il ne faut pas dire qu'on est issu de la diversité, qu'on ne peut pas réussir. C'est-à-dire avoir une ambition. Il faut aussi croire en soi. Il faut d'abord regarder le travail. Il faut dire qu'on va réaliser une mission. Pas dire que c'est pour le titre ou parce que je n'ai pas ce titre-là alors que je fais plus. Ce n'est pas grave parce qu'il y aura des personnes qui verront que vous avez mieux réussi que d'autres, pas parce que vous êtes issus de la diversité, mais parce que vous avez réalisé des choses. Et je crois que ça, c'est important. Il faut bien comprendre. Et là, les gens vous reconnaîtront. Et tu as raison, peut-être qu'on peut travailler beaucoup plus que les autres au début. Mais ce n'est pas grave. C'est-à-dire qu'il faut toujours avoir ce fort intérieur, cette énergie d'apprendre. Et là, je fais la transition, c'est apprendre à apprendre. Il faut toujours apprendre à apprendre, avoir cette curiosité. Et surtout, on apprend de tout et de tous. Je crois que moi, j'apprends de toi au cours de cette émission. On apprend de nos collègues, on apprend tous les jours de la vie, de nos amis, de notre famille. Et je crois... des livres aussi, évidemment, de tout. Je crois que c'est ça, il faut apprendre à apprendre. Et plus on apprend, plus on va avoir cette envie encore de continuer d'apprendre. Et plus on va apprendre beaucoup plus vite, tu vois, et mieux. Donc je crois que c'est ça qu'il faut, il faut toujours avoir le côté positif des choses. Parce qu'on peut ressentir que parfois on fait beaucoup de choses, il n'y a pas cette reconnaissance. immédiate mais elle viendra c'est ça cette reconnaissance parce qu'il faut toujours pour moi regarder le bon côté des choses et un jour certaines personnes vont voir ou dire ah oui mais c'est incroyable et après alors attention c'est à dire que un autre élément c'est qu'il faut à chaque fois que tu sois passionné tu sois la personne soit heureuse dans ce qu'elle fait. Moi je recommande c'est lorsqu'on n'est pas heureux sur ce qu'on fait, il faut quitter cette fonction là. Sinon on est malheureux, on n'est pas épanoui. C'est là notre épanouissement qui est important.
- Speaker #1
Je retiens deux choses là-dessus, c'est le travail, la patience qui est la clé et la passion.
- Speaker #0
Absolument.
- Speaker #1
D'accord. Qu'est-ce que tu dirais au petit Léon qui est au Laos, qui ne se doute pas encore de tout ce qu'il attend de son destin ? Tu lui dirais quoi aujourd'hui ?
- Speaker #0
Je dis, ah, tu as beaucoup de chance.
- Speaker #1
C'est vrai.
- Speaker #0
C'est vraiment, j'ai tellement de chance dans ma vie. C'est incroyable. Mais ça, c'est...
- Speaker #1
D'accord. Et il comprendrait ?
- Speaker #0
Je crois qu'il comprendrait. Tu sais, c'est... Et c'est ça, c'est la beauté de la vie.
- Speaker #1
Oui.
- Speaker #0
Évidemment, il y a des difficultés, je ne peux pas dire. Mais tu sais, j'ai beaucoup de chance de venir en France. de faire ses études en France, d'être accueilli par la France et de rencontrer tellement de personnes formidables. Ça, c'est incroyable.
- Speaker #1
D'accord. Et dernière question. Si on enlève les titres, la fonction, qui est Léon Lollusa ? On enlève tout, tout ce qui peut impressionner aujourd'hui. Qui es-tu ?
- Speaker #0
Moi, je crois que... Je suis juste une personne qui aime apprendre, écouter avec les autres et puis toujours de faire en sorte qu'on puisse avancer ensemble et de trouver une solution ensemble. Tu vois, c'est ça. Moi, c'est ce qui me fait avancer. Et ce qui me crée l'énergie, c'est apprendre à apprendre, mais c'est aussi servir et inspirer notre société en général. Donc si je peux être un modèle, je peux contribuer à la société, je suis content. C'est ça qui me fait avancer.
- Speaker #1
En tout cas, je te dis merci parce que ton parcours, moi, il m'inspire. Des parcours comme le tien. donne envie de se dépasser et de se dire que peu importe ce que l'on vit aujourd'hui, peu importe ce que l'on traverse, quand on a un rêve, quand on a une envie d'épanouissement, je dirais tes mots, il faut avancer, il faut travailler, il faut être patient, il faut avoir de la passion. Je te remercie Léon pour ce moment, pour ce moment de vérité, de sincérité. Tu m'as appris beaucoup de choses et je repars avec ça et j'espère pouvoir... utiliser ces clés que tu m'as données, que tu as données également aux auditeurs de WeTalk pour pouvoir avancer dans ma vie, dans mes rêves, dans mes objectifs. Comment tu te sens ? Pourquoi est-ce qu'on écouterait cet épisode ? Tiens, tu es de l'épisode, tu peux regarder la caméra.
- Speaker #0
Merci cher Nicole. Je trouve que ton émission est formidable, WeTalk, parce que tu permets de donner à l'invité toute la sincérité et aussi de partager un finalement son expérience et avec toute l'honnêteté et je crois que c'est ça, c'est que l'expérience elle est multiple et je crois que c'est ça que ton émission est formidable parce que ça permet de montrer que c'est possible et moi je dis toujours impossible n'est pas français et je crois que grâce à ton WeTalk, cela permet cela Merci beaucoup.
- Speaker #1
Merci à toi pour ce moment. Vous avez écouté cet épisode. J'espère qu'il vous a inspiré comme moi. Retrouvez la communauté WeTalk sur Instagram, sur LinkedIn, sur TikTok. Et bien sûr, cet épisode est à retrouver sur toutes les plateformes de podcast, YouTube, Deezer, Spotify, Apple Podcast, partout. Et je vous dis merci et à très bientôt. Bye bye.