- Speaker #0
Bonjour, Laurent Riche, maire de Kingersheim. Une question me traverse l'esprit... Est-ce que c'est Jo Spiegel qui est responsable de la démutualisation entre la ville de Mulhouse et M2A ?
- Speaker #1
Oulah ! Mais quelle question ! Jo Spiegel, il n'est plus dans le sérail.
- Speaker #0
Mais c'est de l'histoire politique. Comment on en est arrivé à démutualiser M2A et la Ville de Mulhouse ? Comment en est-on arrivé une guéguerre qui fait qu'on divise et qu'on montre l'exemple, à mon avis, de ce qu'il ne faut pas faire ?
- Speaker #1
Je ne saurais pas recomposer complètement l'histoire, mais c'est différents désaccords, je pense, en effet, qui ont pu amener à ça, parce que s'il n'y avait pas de désaccords... La mutualisation avait toujours été voulue entre autres par Georges Piolle à l'époque. Il l'avait portée. Donc non, je ne pense pas que... Enfin, Joe, en tout cas, lui, il n'est pas responsable de ça. Lui, il a été porteur de la mutualisation. Donc il n'y a pas de souci. Non, je pense que la démutualisation, elle se fait sur tout un tas de raisons que moi, je n'explique pas forcément directement parce que je n'ai pas la connaissance de toutes les difficultés qu'on peut rencontrer. Mais je pense qu'il y a eu une volonté de part et d'autre des deux collectivités, Mulhouse et puis M2A. de prendre un peu leur part et leur place dans l'organisation avec des personnels spécifiques. Mais je ne pourrais pas en dire plus. Je pense qu'il faut interroger la maire de Mulhouse et le président de l'agglo là-dessus.
- Speaker #0
Avec plaisir, mais qu'est-ce qu'on peut faire pour éviter de se diviser ? Est-ce qu'un siège au bord de l'autoroute inaccessible en transport en commun, dans un bâtiment que personne ne voulait, c'est une bonne idée par exemple ?
- Speaker #1
Je ne sais pas si personne ne voulait du bâtiment. Ce qu'il faut se dire, c'est qu'avant, l'agglo, elle n'avait pas de bâtiment du tout. Elle avait juste quelques bureaux à Marie Curie, à l'arrière. Mais sinon, tous ces services-là étaient complètement éclatés un peu partout, sur différents endroits. Alors, c'est vrai que quelque part, tout le monde en convenait, sortir de la ville-centre de Mulhouse. Quelque part, si on avait pu trouver une solution, l'agglo serait restée sur la ville-centre. Elle n'a pas trouvé de solution en interne sur la ville-centre pour regrouper tous ces services. Il y a eu une opportunité qui s'est présentée avec le bâtiment à Sosaïm et c'est comme ça que les choses se sont faites. Mais je pense qu'il n'y avait pas de volonté vraiment au départ, au contraire, il y avait vraiment l'idée de trouver une solution, d'avoir des locaux dans Mulhouse. Mais par contre, l'agglo n'avait pas de locaux, elle n'avait pas d'existence, je dirais, de structure qui lui permettait de travailler correctement. Donc le choix a été fait de partir sur Sosaïm et le choix qui a été fait par le président et par d'autres structures, c'est aussi de faire une... Un lieu où les gouvernements sont partagés, c'est-à-dire qu'il y a la maison d'emploi de la formation, il y a l'agence d'attractivité, il y a les ports de Mulhouse qui sont dedans. Donc ce n'est pas un bâtiment qui ne rassemble que l'agglo, c'est un bâtiment qui rassemble l'ensemble des acteurs qui peuvent se retrouver dans ce lieu. Mais vraiment, au départ, il faut juste se dire que l'agglo n'avait pas de lieu, et ça c'était quand même pénalisant.
- Speaker #0
Ce n'est pas comme s'il n'y avait pas des friches industrielles vides à Mulhouse qui ne demandent qu'à servir,
- Speaker #1
comme DMC par exemple. Bien sûr, mais sauf que la DMC, c'est aussi un choix urbain de réflexion urbaine qui est en cours et qui ne permettait pas à l'agglo d'attendre les réflexions en cours pour pouvoir partir là-dessus. Mais c'est vrai que si DMC était un lieu où on aurait été prêt politiquement à la ville de Mulhouse et à M2A pour savoir quelle destination on allait pouvoir donner au lieu, Peut-être qu'on aurait pu y aller, mais pour l'instant, les choses ne sont pas mûres. On voit bien d'ailleurs, ce n'est pas encore prêt, sinon ça serait déjà fait. Par exemple, la fonderie, les politiques étaient clairement au clair pour dire le cœur de la fonderie, c'est l'industrie numérique et tout autour, c'est la requalification urbaine. Donc le cœur était porté par M2A parce que c'était économique et tout autour, l'habitat et tout ce qui est tout autour est porté par la ville parce qu'on est sous le développement urbain. Donc là, les choses étaient à peu près claires. Mais DMC, il faudra attendre encore un peu de temps.
- Speaker #0
Terminons sur une note positive, c'est quand qu'on pourra aller en tram à Kingersheim ?
- Speaker #1
On en reparle, on en reparle vraiment. A mon avis, même si on prend la décision aujourd'hui, je pense que rien ne se fera avant 10-15 ans pour avoir les choses de façon définitive. Mais les études sont relancées depuis un an maintenant. C'est Kingersheim et Wittenheim. L'objectif, c'est de reprendre l'extension qui était prévue initialement et qui n'a pas pu se mettre en œuvre. Mais j'espère le plus tôt possible parce que c'est important. Clignancen-Vitoneu, c'est un bassin de vie de 30 000 habitants, un peu plus de 30 000 habitants. C'est quand même important que ce bassin de vie puisse être irrigué par le tram. Il y a un tram qui ne sort pas de la ville, ce n'est pas vraiment un tram. Donc il est temps vraiment qu'on puisse le faire sortir de la ville. Certains me diront, mais il sort déjà de la ville en allant sur l'Utterbach et dans la vallée. Mais ce n'est pas vraiment le tram. Je pense qu'il faut vraiment qu'on ait une extension vers le nord et on ait une extension vers l'est, vers Ilzac, où il y a un bassin de population qui est important pour justement, en effet, faciliter les déplacements, y compris jusqu'à la maison du territoire dont on vient de parler.
- Speaker #0
Parce qu'en 2040, pour aller en tram à Kingersheim, il y a une dernière question.
- Speaker #1
On a vraiment perdu beaucoup de temps là-dessus, mais il n'y a pas de... Les responsabilités, elles sont multiples. C'est l'État qui nous a abandonnés quand Chirac est venu inaugurer en 2005, je crois. Je crois que c'était en 2005. Le tram jusqu'à rattachement. On savait qu'il n'irait pas au-delà ensuite de Châtaigniers parce que l'État ne nous accompagnait pas là-dessus. Et c'est vrai que c'est un peu dommage que cette époque-là ne nous ait pas permis d'aller plus loin. On va rattraper un peu le retard. Mais la gloune mulhouse, elle traîne un effet retard de 20 ans. On a... pas su utiliser intelligemment pour se regrouper tous depuis très très très longtemps. Aujourd'hui, on est sur une agglomération qui est à peu près taille normale, 39 communes, une belle patate autour de Mulhouse. Et c'est dommage qu'on ait perdu tout ce temps-là. Mais les responsabilités, elles sont multiples et collectives.
- Speaker #0
On n'a qu'à dire que c'est la faute d'Emile Muller, c'est plus simple.
- Speaker #1
Non, non, non. Après, l'histoire, ça ne sert à rien de refaire le procès de qui ou de ça. Maintenant, ce qu'il faut, c'est avancer. Le problème, c'est que l'urbanisme, entre autres, Les transports, l'aménagement, etc., ça demande toujours beaucoup de temps. Et il va nous falloir un peu de temps pour y arriver.
- Speaker #0
Et c'est quoi le projet le plus fou qui arrive dans les années qui viennent à Kiengerstein ?
- Speaker #1
Ah, à Kiengerstein ! Il n'y a plus de projet fou à Kiengerstein parce qu'on essaye de maîtriser la densification et donc on essaye de faire attention aux différents projets qui sont menés. Mais j'ai un beau quartier qui s'appelle Améco, qui est dans le quartier de la Chouette, au-dessus de Boursvillers, qui est en pleine requalification, sur lequel on a... L'état d'esprit d'un écoquartier, qui est un bel aménagement, qu'on a dépollué sur place. Les terres polluées ont été traitées sur place. Ce ne sont pas des camions qui sont partis vers une usine pour le traitement. On a renaturé la rivière de l'Orbelstein qui passe à cet endroit-là. Il y a une résidence senior, il y a de l'habitat collectif, il y a de l'habitat individuel. Donc on va faire un beau lieu de mixité générationnelle, des publics, un lieu qui va être assez agréable. Et puis non, ce que l'on veut, c'est garder l'état d'esprit de Kienersheim. C'est-à-dire, on est reparti, par exemple, pour Momix, après tant d'exercices, on a réussi à refaire, à labelliser ce projet-là, en termes d'éducation culturelle, qui est très important aujourd'hui. Et on va continuer à faire de Kienersheim ce qui a toujours été son ADN, c'est-à-dire une ville un peu inventive, une ville participative, qui travaille toujours beaucoup avec les habitants, puis une ville dynamique dans la mesure du possible. Donc, ce n'est pas trop des équipements qu'il faut. et puis arrêtons peut-être d'être des maires bâtisseurs, soyons un peu des maires un peu animateurs de nos villes, c'est ça qui est le plus important. Il faut réussir la transition démocratique et la transition écologique.
- Speaker #0
Merci beaucoup Laurent Riche, maire de Kingersheim.
- Speaker #1
De rien.