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Bonjour à tous et bienvenue dans le ZD Tech, le podcast quotidien de la rédaction de ZDNet.fr. Je m’appelle Anne Mignard et aujourd’hui je vous explique quels sont les risques pour les dorsales de l'Internet en Mer Noire.
On le sait Moscou a fait des moyens de communication une de ses cibles favorites.
Sur la toile tout d’abord via le piratage ou la destruction de serveur. Comme ce fut le cas dès le début du conflit en Ukraine avec la cyberattaque de l’operateur Viasat. Pour rappel, cette attaque avait paralysé l’accès à ce réseau pour de nombreux utilisateurs européens, le jour de l’invasion russe.
Les attaques de moyens de communications par Moscou se font aussi sur terre. La Russie n’a d’ailleurs attendu qu’une semaine après le début de l’offensive en Ukraine pour détruire la tour de télévision de Kiev.
Mais Moscou viserait aussi les fonds marins, où se trouvent l'essentiel des réseaux internationaux de fibre optique qui forment ce que l'on appelle "les dorsales de l'internet mondial".
En 2008 par exemple, rappelle Asma Mhalla, la spécialiste des enjeux de l'économie numérique… la Russie avait en pleine crise avec la Georgie coupé le câble de fibre optique qui reliait en mer noire la Géorgie à ses voisins, histoire de mettre le pays totalement sous cloche.
Moscou avait fait de même aussi en 2014 lors de la guerre en Crimée et là c’était l’Ukraine qui avait vu ses câbles sectionnés.
Alors faut-il s’attendre à cette fois-ci encore à des coupures dans cette mer enclavée ?
C’est techniquement possible selon Camille Morel, de l'Institut d'études de stratégie et de défense. Elle explique qu’aujourd’hui seule une dizaine d’état dont la Russie, sont dotés de navires qui peuvent descendre au-delà de plus de 6000 mètres de profondeur. Des navires qui sont capables de couper les câbles par grands fonds, là où ils sont les moins protégés puisqu’ils font seulement la taille d’un poignet.
Toute la question est donc de savoir quel intérêt aurait aujourd’hui Moscou à mener cette opération ?
Ce geste serait un geste fort pour Asma Mhalla mais uniquement symbolique. Car ces câbles ne relient aujourd’hui que la Géorgie à la Bulgarie. De plus les dégâts pour ces deux pays ne seraient que limités puisque chacun est relié par d’autres voies de communications à l’étranger, via des voies de transit alternatif.
Mais l’acte pourrait tout de même déstabiliser la région selon la chercheuse, avec les risques d’une réponse occidentale.
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