Speaker #0Bonjour à tous ! Ceci est un format d'épisode un peu particulier, plutôt basé sur un partage de réflexion. Alors cet épisode est inspiré par la découverte d'un joli plant de potéon qui a poussé de manière spontanée dans mon jardin. Dans mon jardin, j'ai laissé quelques espaces un peu en mode punk, vous savez, où on laisse la nature libre pour favoriser la biodiversité. C'est un petit carré de potager qui était laissé à l'abandon et j'y avais déposé du compost l'hiver dernier en prévision des cultures, que je n'ai pas faites. À cet endroit, en août, c'est champ d'ortie et au milieu, un plan de potiron a vu le jour. alors que je n'ai rien planté ni même arrosé. Quelle bonne surprise ! Déjà un petit potiron en vue avec même trois belles fleurs. Ça présage du bon ! À moi les soupes pour cet hiver ! Ce qui est drôle c'est que je cultive aussi un jardin partagé avec deux amis. On y a semé de nombreuses graines et c'est toujours un peu la surprise. Par exemple deux plants de courgettes ont nourri plusieurs familles cet été. Mon voisin de parcelle, Philippe, a semé trois graines de tournesol et a vu pousser des fleurs aussi grandes que des assiettes. Et il y a aussi des ratés avec le mildiou sur les patates ou les tomates. Bref, des apprentissages. Cette jolie surprise de la nature, le potiron, m'a renvoyé à une discussion que j'ai eue cette semaine avec l'une de mes clientes. Oui, pour donner un peu de contexte, ça fait plus de dix ans que j'anime des ateliers, des formations, un blog à plus de 3 millions de vues. écrit trois livres et que j'accompagne des structures à la diminution des déchets ou à la transition écologique. Ma cliente me demandait, comment savoir si les actions réalisées ont réellement des impacts ? Alors bien sûr, il est possible de faire de jolis questionnaires, des évaluations de dispositifs, mais en une année, je rencontre des centaines de personnes dans diverses interventions ou divers réseaux. Comment savoir celles qui évolueront vers plus d'écologie ? Comment mesurer les changements ? petits et grands. Je me suis toujours considérée comme une semeuse de graines d'écologie. Parfois ça pousse, parfois non. Parfois la graine reste longtemps en terre, avant de germer. Parfois elle fleurit et donne ensuite d'autres plants. En tout cas, je retiens que je ne soupçonne pas toujours l'impact que je peux avoir à motiver les gens à agir vers l'écologie. Je vous livre quelques exemples. J'ai participé à une intervention dédicace Dans un événement à Douai il y a un an ou deux, une jeune femme vient vers moi. Elle tenait un stand qui proposait de jolis savons à la vente. Elle m'aborde et me dit Si je suis savonnière aujourd'hui, c'est grâce à vous. Euh, ok, mais on ne se connaît pas. Alors elle me témoigne qu'en lisant mon blog, Sophia Naturelle, j'avais partagé un article sur une formation que j'avais suivie sur la saponification à froid. Ça l'a inspirée. Elle a suivi la formation. Elle est devenue savonnière. Bleu fin. Effectivement, les articles de mon blog ont pour objectif d'inspirer, de partager. J'ai vraiment été très touchée. Alors, je vous partagerai le descriptif du lien vers son site, le site de la savonnière et aussi de mon blog si vous voulez. Autre exemple, il y a quelques années, mon amie Anne Mourgues a réalisé un documentaire sur les familles zéro déchet de Roubaix. J'anime des ateliers depuis de nombreuses années auprès de ces familles et j'ai croisé des centaines de participants. Je n'ai pas toujours de feedback sur les devenirs de ces participations. Ils sont trop nombreux, parfois on se voit juste une seule fois, parfois plusieurs. Et c'est en découvrant le documentaire "Au déchet citoyens" qui était réalisé par Anne, je découvre qu'Isabelle, femme au RSA très introvertie, mais elle était très assidue aux ateliers. Alors sur grand écran, je la découvre en train d'animer dans le centre social de son quartier des ateliers avec les recettes vues dans mes ateliers. J'ai été très touchée de constater l'appropriation des recettes et surtout que cette femme isolée, introvertie, s'ouvre au monde de cette manière. Dans le documentaire, une autre femme témoignait de l'hypercute reçue en atelier en comprenant le décryptage des étiquettes des cosmétiques. Depuis, elle a complètement changé sa façon de consommer pour sa santé pour la planète. Et je sais qu'elle a vu... le décryptage d'étiquettes dans l'un de mes ateliers. Autre exemple, je forme des ambassadeurs au zéro déchet. Je suis toujours ravie de voir des ambassadeurs animés avec succès des ateliers se réapproprier les acquis vus en formation auprès de leur propre réseau. J'ai aussi en mémoire une réunion partage d'expérience entre pairs auprès d'écoles que j'ai sensibilisées au zéro déchet avec le SYMEVAD, qui est un centre de tri dans le Douaisis. J'ai revu des participants qui ont avancé à pas de géant dans leur structure. qui ont même généré des projets très ambitieux sur la diminution des déchets, mais aussi d'autres qui avançaient à tout petit pas. Bref, j'ai des dizaines d'exemples de déclics écologiques vus tout au long de ma carrière, et en même temps, je reste très humble sur le sujet. Je constate que parfois, le déclic se fait de manière indirecte, par mon blog, mes livres, le podcast que je transmets. Parfois, c'est de manière directe, grâce à un échange ou une intervention. En tout cas, ce qui est clair, c'est que j'ai complètement abandonné l'idée de vouloir convaincre, comme j'avais à cœur de le faire au début de ma carrière. Je suis très attentive à ma posture qui serait plutôt empreinte d'exemplarité. Cela ne signifie pas je veux être la plus forte, la plus belle mais plutôt dans le sens donner l'exemple J'aime partager mes astuces, la joie de mes découvertes, ce qui marche pour moi. J'aime faire réfléchir, j'aime faire avancer. Et finalement, l'exemplarité ou le... partage de ces exemples est joyeux, positif. Alors que convaincre, il y a plutôt l'idée de combat. Dans convaincre, on entend vaincre. Et ça, ça demande tellement d'énergie que j'ai abandonné. Ce qui me donne finalement de l'optimisme dans toutes ces actions, c'est ce qu'on appelle le point de bascule. C'est lorsqu'un petit groupe d'individus influe un changement de tout un système. Ce point de bascule s'évalue à 10%. Alors selon Brompote, un site internet hyper bien renseigné sur la transition écologique, C'est le seuil à partir duquel une minorité engagée et adoptant de nouveaux comportements peut changer la norme sociale et entraîner dans son siège la majorité silencieuse. Moi, j'ai envie de faire partie de ces 10%. qui influent et qui s'engagent. En conclusion, je continue farouchement à semer et je savoure l'observation des graines qui fleurissent. Et dites-vous que, si nous sommes pleins à semer, le monde sera encore plus beau. Au plaisir !