- Speaker #0
Bienvenue dans ce nouvel épisode de Zéro Filtre. Aujourd'hui, nous allons plonger dans un sujet passionnant et souvent délicat, la médecine esthétique. Cela fait maintenant plus de cinq ans que j'ai poussé pour la première fois la porte d'une clinique Matignon, où j'ai fait la connaissance de mon invité, la doctoresse Marie-Eugénie Nichagnan. Est-ce qu'on peut être authentique, naturelle, si on fait appel à la chirurgie esthétique ? Qu'est-ce qui m'a poussée à commencer ? Est-ce que ça nous déforme ? À travers nos discussions, nous explorerons des questions... essentielles telles que l'évolution de ma relation avec la médecine esthétique et son impact sur ma perception de ma beauté. Alors installe-toi confortablement, prépare-toi à une conversation fraîche, franche et enrichissante avec Marie.
- Speaker #1
Être une femme, c'est terriblement compliqué. What doesn't kill you makes you...
- Speaker #0
Les hommes et les femmes devraient avoir les mêmes droits.
- Speaker #1
C'est au fil d'un podcast qui t'invite à explorer des sujets dits tabous en toute simplicité. Le jour où les femmes diront la vérité, les journées n'auront pas la même saveur. Dans chaque épisode, plongez dans des témoignages honnêtes de la confiance en soi à la maternité. J'ai une vraie plateforme. Tout ce que tu dis a de l'importance. Je ne me suis jamais fermée. Ce ne sera que 15 jours. Zérophile, présenté par Isalina Kerman. Votre capacité à changer tout ce qui est, démarre.
- Speaker #0
Bonjour Marie !
- Speaker #1
Bonjour Isaline !
- Speaker #0
Comment vas-tu ?
- Speaker #1
Je suis trop heureuse d'être là !
- Speaker #0
Ah moi aussi, je suis ravie que tu aies accepté d'être derrière mon micro !
- Speaker #1
C'est trop cool !
- Speaker #0
On va commencer par une petite présentation.
- Speaker #1
Oui.
- Speaker #0
Alors je vais la lire, si tu permets. Et puis après, il y aura l'espace pour que tu réagisses. Ça te permet peut-être de te poser un petit moment. C'est moi qui ai la parole. Marie, nos chemins se sont croisés à la Clinique Matignon, où tu exerces et partages ton expertise en tant que médecin-chef. Oui, oui, oui. Et injectrice pour le visage et le corps. Ta vision de la médecine esthétique est centrée sur une approche naturelle et respectueuse. Ce qui m'a particulièrement parlé lors de notre première rencontre. De cette première rencontre, je garde en mémoire ton sourire contagieux et ton regard franc. Ton énergie audacieuse me booste et me donne envie de tout oser. Depuis, j'ai appris lors d'un repas que tu rêves de vivre une vie de bohème avec ton accordéon. peut-être un jour, qui sait mais aujourd'hui tu ne te contentes pas d'être maman d'une petite fille et d'être une praticienne talentueuse tu es aussi une véritable source d'inspiration pour moi ou moi je doute souvent toi tu y vois que des opportunités et des possibilités ce qui ne cessera de me fasciner je te le dis nos rendez-vous se transforment souvent en débats philosophiques sur des sujets aussi divers que variés et aujourd'hui merci Je l'ai déjà dit, je suis donc ravie de t'accueillir derrière mon micro.
- Speaker #1
Pour partager,
- Speaker #0
on verra bien quoi. Que penses-tu de cette petite présentation ?
- Speaker #1
Ah, c'est joli, ça me touche. Merci.
- Speaker #0
T'as envie d'ajouter quelque chose ?
- Speaker #1
Bah ouais, que tu me fantasmes un peu, mais c'est peut-être le syndrome de la blouse blanche.
- Speaker #0
Moi,
- Speaker #1
je crois pas.
- Speaker #0
Tu vas me dire où c'est que je te fantasme un peu, alors ?
- Speaker #1
Je crois pas être toujours aussi positive et je... Je ne crois pas ne jamais être traversée de doutes. Non, ce n'est pas vrai. Ce n'est pas vrai. Après, le cadre dans lequel je t'ai reçu quelques fois, c'est aussi un cadre qui est un petit théâtre. Tu sais, je suis dans mon rôle, dans un des rôles de ma vie. Autre que mon rôle d'épouse, mon rôle de maman, mon rôle de femme, mon rôle de speaker. Je suis aussi ce médecin esthétique. Et je suis dans un rôle où je ne suis pas le médecin-chef, où je suis dans cette relation proche avec les gens. Et c'est un petit théâtre, en fait, vraiment. J'imagine que les gens s'attendent à avoir un certain accueil. Une certaine écoute, un certain degré de relation. Après, évidemment, j'ai conscience que c'est des choses que je projette moi et donc que j'essaye de créer cet environnement favorable à l'expression de tout un tas de choses et pas juste à délivrer des injections dans les visages de mes patientes.
- Speaker #0
On affirme, tu vois. La bulle est créée.
- Speaker #1
Oui, alors j'aime bien l'idée d'une bulle. Et j'aime bien cette idée d'interagir de manière privilégiée avec quelqu'un. J'apprécie vraiment ça.
- Speaker #0
Justement, tu m'as dit que je suis dans un petit théâtre à ce moment-là. Justement, il me manque quelques infos croustillantes quand j'ai fait ta présentation. C'est quoi ton plaisir coupable, Marie, quand tu rentres d'une journée de travail ?
- Speaker #1
J'ai la chance... Mon mari a déniché un appartement avec une vue sur le lac, sur les quais, à Vevey. Donc j'ai beaucoup de chance qu'il ait pris cette patience-là. Et mon plaisir coupable, c'est très simple, c'est de me caler dans un de mes fauteuils avec un verre de Coca Zéro et de regarder par la fenêtre, juste de laisser retomber cinq minutes le... L'effervescence de la journée et toutes ces rencontres et ces destins croisés.
- Speaker #0
Et qui es-tu Marie, si tu dois te définir sans rôle, sans justement toutes ces casquettes ?
- Speaker #1
C'est tellement... ça paraît tellement compliqué.
- Speaker #0
Ah ! Marie, elle me boit un verre de Coca Zéro sur son canapé.
- Speaker #1
Sans les casquettes ? Qui je suis ? Waouh ! Je suis... J'aime m'inscrire... C'est difficile sans les casquettes, en fait. J'aime m'inscrire dans une lignée, j'aime m'inscrire dans une continuité. J'aime me rappeler justement d'où je viens. j'aime me rappeler de qui je suis la fille j'aime me rappeler qui j'ai choisi pour vivre j'aime me rappeler qui j'ai engendré ça me ouais ça me positionne c'est comme si c'était C'était, tu sais, la clé dans la serrure. Et puis après, on ouvre tout un... Ce que j'ouvrirais, là, c'est pas la porte d'une maison, c'est la porte d'un vaste jardin. Et puis, dans ce jardin, il y a... Oui, il y a tout ce qui me passionne. Il y a justement cette médecine esthétique qui occupe une grande place de ma vie. Et puis, je suis de plus en plus passionnée par les femmes. Moi qui ne me reconnaissais pas quand j'avais 20 ans, qui affirmais que je n'aimais pas être avec des filles et que c'était superficiel et que je préférais toujours la compagnie des garçons et des hommes. Et puis, si possible, des entrepreneurs et des gens qui m'inspirent. Et en réalité, je découvre maintenant de plus en plus au contact des femmes une mine d'une richesse incroyable. Et ça, ça me passionne. Je suis passionnée par la musique, par le théâtre, par les arts, par tout un tas de choses qui peuvent me faire rêver. Tu vois, en arrivant à ce studio, je suis arrivée depuis le centre de Lausanne à pied. Et le fait de grimper dans cette vieille ville, de s'imprégner des pavés, de la cathédrale... de ces petites rues, de toute cette histoire. Je ne sais pas. C'est comme si je pouvais sentir tout ça et comme si ça me permettait d'être là à la fois, parce que je crois que je suis très dans le présent, mais à la fois d'enrichir mon présent de tout un tas de dimensions. Et donc, ça rejoint ce que je te disais. J'ai besoin de me définir dans une lignée.
- Speaker #0
Tu as quand même répondu à ma question sans casquette. Tu m'as dit plein de choses qui te passionnaient.
- Speaker #1
Oui, très bien.
- Speaker #0
Justement, tu m'as parlé que la médecine esthétique prenait une grande place dans ta vie. Est-ce que tu peux te remémorer le moment où ça a commencé, où tu as décidé, il y a un moment précis ?
- Speaker #1
Il y a deux phases. Il y a une phase toute petite où je vais en consultation de dermatologie accompagnée par ma maman, j'ai 10 ans, pour faire brûler une verrue plantaire. Et en fait, je tombe littéralement en amour de cette dermatologue parce que j'aimais ce qu'elle représentait, j'aimais sa douceur, j'aimais son savoir, j'aimais le fait qu'elle soit capable d'amener du soin et de... traiter, régler quelque chose. Et je crois que ce qui m'a fascinée, c'est la façon dont ma mère la regardait. Parce que ma maman avait une admiration pour cette femme incroyable. Elle se sentait super bien avec elle. Et je me disais, en fait, moi, je veux être ça. Et je l'ai réalisé que bien plus tard, que probablement le regard que ma maman posait sur cette femme, probablement m'a influencée. Et quand je suis sortie de là, j'ai dit à ma maman, Maman, elle fait quoi comme métier ? Je veux faire le même métier. Et là, j'étais une élève moyenne. Et puis elle me répond, Écoute, si tu veux faire ça, on sera derrière toi, on t'accompagnera. Et puis plus tard, quand j'ai entamé mes études de médecine et que... J'ai fait mes études en France et je n'ai pas eu la possibilité de choisir la spécialité de dermatologie. C'est venu avec un renoncement. Et un copain de mon père qui me dit Mais enfin, tu peux faire de la médecine esthétique, c'est bien mieux, c'est le côté sympa de la dermato. Le reste, enfin, c'est quand même... Si tu sors de l'hôpital, ça va quand même être très restreint. Et puis, cette idée a germé. dans mon esprit. Et puis, on a mis les moyens en place avec mon mari pour que je puisse me former. Et j'ai chopé le virus.
- Speaker #0
Tu as chopé le virus. Oui,
- Speaker #1
littéralement. J'ai mis les pieds dans quelque chose qui m'a donné beaucoup plus de légèreté. À l'époque, dans le contexte, j'étais encore... interne des hôpitaux en France, donc l'équivalent d'assistant des hôpitaux en Suisse. Et il n'y avait pas beaucoup de légèreté, crois-moi, dans ce que je faisais au quotidien. Et j'avais une tendance naturelle à l'empathie qui faisait que j'étais peut-être un peu trop investie et trop atteinte par parfois ce que je pouvais croiser. Et tout à coup, ça m'a donné une ouverture. Une possibilité d'entrevoir le métier de médecin avec un peu plus de légèreté.
- Speaker #0
Il y a quand même un mot qui me vient quand tu partages là, à plusieurs reprises, c'est le bien-être. C'est quelque chose qui t'a... Est-ce que c'est une ligne directrice dans ton parcours, le bien-être des autres ?
- Speaker #1
Oui, oui, clairement. Et je crois que c'est ce qui m'anime. C'est quand je me lève le matin... Alors j'ai la chance d'être passionnée par ce que je fais, donc ce n'est pas une corvée de se lever pour aller travailler pour moi. Mais quand je me lève le matin, je crois que je suis profondément motivée par le fait que je sais que je vais distiller du bien-être.
- Speaker #0
Comment ça influence ton travail alors du coup au quotidien ?
- Speaker #1
En fait, c'est ça la finalité de mon travail. C'est ça le but à atteindre, c'est-à-dire que même si je ne fais rien à quelqu'un, même si je ne lui prodigue pas de gestes pour régler un complexe, l'embellir, que sais-je, dépendant de la motivation qui fait venir cette personne-là, Ce qui m'anime le plus, c'est de me dire qu'elle est rentrée dans mon bureau, elle en ressort, elle se sent mieux que quand elle est rentrée.
- Speaker #0
Goal absolu.
- Speaker #1
Goal absolu.
- Speaker #0
C'est beau. C'est beau de t'entendre parler avec passion, en tout cas. Avec mes yeux qui brillent. Et toi, tu as eu recours à la médecine esthétique ? Oui. Tu avais des craintes, des aspirations avant de le faire ?
- Speaker #1
Oui, bien sûr. Et ce qui est toujours un peu ambivalent aussi, parce que tu es plusieurs fois par semaine, toute la journée, dans la position de quelqu'un qui prodigue ses soins. Et quand il s'agit tout à coup de... régler quelque chose qui t'embête sur ton propre visage, tout à coup, t'as des peurs, en fait. Alors, on n'est pas tous comme ça, mais en tout cas, moi, j'ai fait face à ces craintes-là, à ces peurs. Par exemple, j'avais des rides sur le front qui étaient assez prononcées depuis très longtemps. Et quand je me suis penchée sur ce phénomène-là, parce que ça me gênait trop... Je savais pertinemment qu'il fallait faire de la toxine botulique pour régler ça. Et j'ai résisté quelque temps. Je me suis dit non, je ne veux pas ça. Et pourtant, t'en fais aux gens. Et donc, quelque part, ça me donne aussi suffisamment de recul et d'empathie, de compréhension face aux gens qui viennent et qui me disent Non, mais attendez ça, j'ai tellement peur de faire ça ! Oui, je comprends. Mais en fait, votre réaction, elle est très saine. Vous avez peur, OK. Après, il faut voir, il faut jauger le niveau de peur. Et puis, si le niveau de peur est trop élevé, on peut trouver d'autres stratégies. Ensuite, si ces stratégies sont concluantes, c'est génial. On n'a pas eu à aller contre ces peurs. Et puis, si les stratégies ne sont pas concluantes... À ce moment-là, il faut se pencher sur ce qui fait un peu plus peur et voir si on arrive à le surmonter ou pas.
- Speaker #0
Oui, moi, j'avais très peur quand j'ai passé la porte la première fois.
- Speaker #1
Et pourtant, il ne t'est rien arrivé de mal.
- Speaker #0
Ah non, ben non. Non, et puis ce qu'il faut soulever aussi, c'est qu'il ne m'est rien arrivé de mal, au contraire même. Et puis, je n'ai pas fait d'actes ou de gestes qui étaient, je dirais, comment on va dire, qui étaient un avant... Enfin, c'est... Rien qui n'était pas permanent. Ça passe. Ça veut dire que tout s'estompe. Si jamais vraiment, il y a quelque chose.
- Speaker #1
Exact. Et puis ça, c'est un point important.
- Speaker #0
Moi, j'avais l'image de Nip Tuck. Tu te souviens quand je l'ai fait ?
- Speaker #1
Oui, mais je me rappelle. Je te vois en train de me dire ça. Mais oui,
- Speaker #0
bien sûr.
- Speaker #1
Mais où est ton bâton de bouche à lèvres rouge ?
- Speaker #0
Est-ce que tu vas me dessiner ? Ils sont où les beaux mecs qui m'ont découpée ? Non. Quand je suis venue la première fois, effectivement, c'était pour la rosacer. Depuis, mon chemin a bien évolué au degré de mes envies et de mes aspirations. Ce que j'aimerais aussi soulever avec toi aujourd'hui, c'est aussi tout la liaison qu'il y a. En tout cas, moi, ce que ça m'a apporté, la médecine esthétique, c'est la confiance en moi. Et dans ta présentation, justement, pour moi, tu es quelqu'un qui a confiance en elle. Et tu me dis, moi, tu me fantasmes. On va commencer par... Oui,
- Speaker #1
mais justement, tu vois, c'est pour en revenir à ce petit théâtre, en fait. Quand tu viens consulter en médecine esthétique, t'as pas envie...
- Speaker #0
D'avoir quelqu'un qui n'a pas confiance en toi. En fait,
- Speaker #1
tu viens déjà avec quelque chose qui t'a poussé, parce que, en fait, t'es pas obligée.
- Speaker #0
Ah non, c'est ça.
- Speaker #1
Voilà, déjà, t'es pas obligée. Tu franchis le seuil d'une clinique. Après, souvent, un délai de réflexion... Il y a des études sociologiques là-dessus qui disent que... A priori, on peut penser, avant de passer à franchir les portes d'un établissement qui dispense ce genre de soins, on peut passer un an et demi, deux ans de réflexion. Ah ouais, c'est long ! Donc, à l'époque des réseaux sociaux où tout est hyper rapide, instantané, c'est très long, en effet. Et donc, toi, tu arrives avec cette insécurité. que tu as aussi un peu nourri quelque part pendant ce laps de temps. Tu as eu largement le temps, finalement, de nourrir ce truc-là. Tu n'as aucune envie d'avoir quelqu'un qui est insécure en face de toi.
- Speaker #0
Ça, c'est juste... Je serais repartie, je pense.
- Speaker #1
Non, mais parce que tu as déjà, toi, à dealer avec ta propre insécurité qui t'a poussée à être là. Donc, c'est comme pour tout pan de ta vie où à un moment, tu as besoin d'un professionnel. d'un artisan, tu ne veux pas qu'il te dise Non, mais attendez, je vais réfléchir. Non, il a l'intime conviction, très rapidement, en fonction de ta demande, de ce qu'il faut faire pour que ce soit bien. Après, c'est soumis à devis, c'est soumis à échelonnement, c'est soumis à planification, mais en fait, tu abordes de la même façon. Un charpentier, un plombier, un électricien, ton caragiste, n'importe quel corps de métier. Après, c'est plus ou moins indispensable à ton quotidien ou à ta propre sécurité même. Donc, nous, on touche à un pan de l'existence qui n'est pas indispensable.
- Speaker #0
Oui, après, comme moi qui me vois tous les jours dans ma caméra depuis sept ans, ça peut être compliqué quand même, tu vois, et ça dépend de tous les métiers que tu fais.
- Speaker #1
Mais c'est pour ça que... L'approche, elle doit être individuelle et que je pense que plus on vieillit, meilleur on devient comme médecin esthétique parce que, en principe, tu fais un peu ton chemin aussi, parce que tu règles des choses petit à petit, tu pelles un peu l'oignon, tu enlèves des couches.
- Speaker #0
J'ai envie de te poser, qu'est-ce que tu poses petit à petit ? Qu'est-ce que tu as posé ?
- Speaker #1
Justement, le travail de la confiance en moi, ce n'est pas acquis du tout. Du tout, quand tu arrives, que tu sais que tu n'as pas beaucoup d'expérience. Le syndrome de l'imposteur, il est là. Il est juste là, derrière la porte, prêt à te surgir de cieux.
- Speaker #0
Aujourd'hui, il est parti.
- Speaker #1
Aujourd'hui, je n'en souffre plus. Mais à certains moments, oui, j'ai pu me dire, mais en fait, est-ce que je suis vraiment la bonne personne pour faire ça ? Qu'est-ce que j'ai comme légitimité de faire ça ? Et tu sais, ce qui m'a permis de grandir, de toute façon, c'est ça qui est enrichissant. C'est que c'est un métier où tu rencontres énormément de gens. Donc, j'apprends des gens qui sont dans des positions de traîneurs et d'enseignants pour moi. Mais j'apprends aussi énormément des patients, des patientes, du partage d'expérience. Et un jour, quand je dis à... Au médecin que je considère actuellement comme mon mentor, lors d'une conversation après un workshop, un training assez intense, il a vu quelque chose en moi dont je n'avais pas conscience. C'est ça qui est drôle parfois. Et je lui dis, mais... Il me dit, mais tu dois faire ça, tu dois aller te former là comme ça, tu dois faire ça. Et je lui dis, mais... En fait, je crois que je ne suis pas encore légitime pour faire ça. Je n'ai pas encore assez d'expérience pour faire ça. Et tu sais, ce qui était intéressant, c'était justement la différence de genre à cet endroit-là, parce que cet homme-là, ce confrère-là a posé sur moi un regard d'incompréhension comme si... On parlait en anglais à ce moment-là. Tout à coup, c'est comme si je m'étais mis... mise à parler en mandarin, en fait. Et il ne comprenait pas tout à coup à quoi je faisais référence. Comment c'était possible ? Parce que lui-même, probablement que ça ne lui a jamais effleuré l'esprit. Et là, quand tu observes la situation un peu... C'est pour ça que je pense que je suis quand même assez ancrée dans ce qui se passe. Quand tu observes la situation... En faisant un pas de côté. Tu te dis, mais en fait, là, on se comprenait super bien. Et là, tout à coup, j'ai dit un truc, il ne me comprend plus. Donc, il ne me comprend plus. Peut-être qu'il n'a pas les skills pour me comprendre. Mais peut-être que moi, je dis un truc aussi qui est un peu d'une autre dimension et pour lequel il n'y a pas de fondement.
- Speaker #0
En tout cas, dans son monde à lui, il n'y avait pas de fondement, effectivement.
- Speaker #1
Non, effectivement. Et ça, ça te bouscule si tu l'observes. ça peut te bousculer et tu peux te dire mais en effet ça n'a aucun sens pourquoi je doute ?
- Speaker #0
Oui ça te bouscule et en même temps ça permet de te mettre je ne peux pas dire un petit coup de pied au cul dans le sens arrête de trouver des excuses en fait lui je suis la première aussi avec le syndrome de l'imposteur de se dire je ne suis pas légitime de le faire et en fait quand tu vois que d'autres ont l'audace et beaucoup moins de le faire on se dit mais alors eux ils osent alors pourquoi pas moi qu'est-ce que je me raconte comme histoire bien sûr...
- Speaker #1
Et puis alors, il y a cette histoire de légitimité, et puis il y a aussi cette histoire de culpabilité qu'on a, nous, les femmes, une espèce de chape, de plomb. Alors,
- Speaker #0
t'en peux en parler longtemps.
- Speaker #1
Voilà, on peut en parler longtemps, mais justement, au gré des rencontres, tout à coup, t'as deux formatrices plus âgées qui ont un peu plus de bouteilles, qui ont passé des expériences difficiles, et qui te regardent droit dans les yeux et qui te disent, écoute, là, je vois que t'es pas dans ton assiette. Et je vois que c'est parce que tu te sens coupable de tel ou tel truc. Tu sais quoi ? Gagne du temps. Ne te sens jamais coupable de rien. Tu es dans ta vérité. Si tu es aligné avec toi-même... Vas-y à fond. Et donc, c'est la même chose pour une femme qui arrive et qui se dit En fait, je me sens tellement pas bien. Il y a ce truc-là qui me dérange. Et puis en fait, ça va peser sur le budget familial. Et puis vas-y.
- Speaker #0
Qu'est-ce que vont penser les gens de ce que je fais ?
- Speaker #1
Et puis enfile cette robe de culpabilité. Et puis, en réalité, si tu essayes de changer ton point de vue, tu peux aussi te dire En fait, voilà. Quel est le niveau ? de gêne que je ressens face à ce complexe physique. Et si le niveau de gêne est très bas, en effet, peut-être qu'il y a une option de regarder comment on peut vivre avec. Parce que finalement, les soins de médecine esthétique, c'est quand même un budget, même si ça s'est énormément démocratisé. Et donc, pour essayer de mettre en équilibre ton niveau de gêne et le budget que tu dépenses, peut-être que ça va être un peu déséquilibré et que ta gêne ne justifie pas que tu y mettes ce budget-là pour toi, dans ce moment de ta vie, par rapport à ton budget familial, personnel, ce que tu traverses, peu importe. Donc, ça te permet d'être aligné à toi. Et il y a d'autres moments ou d'autres contextes où finalement... Tout petit truc, on va prendre l'exemple de la ride du lion, en fait, qui est tellement basique. Ce tout petit truc qui peut être réglé rapidement, qui coûte pas trop cher, mais qui, toi, te pèse. Parce que tu te regardes tous les matins, parce que tu n'y peux rien, en fait, tu fronces les sourcils quand tu dors. Parce que quand tu rêves, tu peux pas maîtriser tes mouvements.
- Speaker #0
C'est une petite chose que tu as de manière inconsciente et que tu...
- Speaker #1
Que tu ne peux pas maîtriser. Parce que si tu fronces des sourcils devant ton ordinateur, ce n'est pas la même chose que si tu fronces des sourcils quand tu dors la nuit, en fait. Donc, il te faut bloquer ce mouvement-là. Sinon, on n'y arrive pas. Et tout à coup, quand on l'enlève, on t'allège. Et tu sais, les premières fois, quand je fais ce traitement-là, typiquement chez des patientes, et elles arrivent, on a tous les cas de figure, Elles peuvent arriver à 25 ans et puis elles peuvent arriver à 45 ans. Je les vois toujours deux semaines plus tard pour me rendre compte et puis éventuellement corriger, rajouter. Mais ce que j'aime voir, c'est comment elles se sentent. Et quand la gêne était très importante, elles viennent en disant bon sang, mais je me sens libérée Mais en fait, tu ne te sens pas juste libérée d'une ride. C'est beaucoup plus que ça. Elle se sent libre de pouvoir interagir avec autrui parce qu'en fait, elle a tellement focalisé là-dessus que elle dit mais j'ai plus besoin de me soucier quand je parle à quelqu'un de remettre ma mèche parce que cette personne va regarder Marie de Dulion.
- Speaker #0
ou du signal qu'elle envoie de manière inconsciente à l'autre. Peut-être l'autre qui dit qu'elle est fâchée alors que pas du tout. Oui, c'est juste. Elle est en train de se dire non mais là...
- Speaker #1
Parce que c'est des rites d'expression, ce sont des vecteurs d'émotion. Et à un moment, elle vient parce que certes elle est gênée, mais aussi parce qu'il y a une espèce de discrépence entre comment elle se sent et ce que son visage renvoie. Et donc, ça c'est une excellente raison de traiter. Et tout comme tu as des gens qui viennent et qui te disent Moi, je vous préviens. Ça, c'est ma marque de fabrique. On a tous ça dans ma famille. Et pour rien au monde, je veux l'enlever. Mais c'est magnifique. Très bien. Alors, qu'est-ce qui vous amène ? Moi, il m'amène... C'est d'autres subtilités qui prennent le pas.
- Speaker #0
Qu'est-ce qui amène les gens à venir en chirurgie esthétique ? Qu'est-ce qui les déclenche ?
- Speaker #1
Une gêne.
- Speaker #0
Une gêne.
- Speaker #1
Une gêne. Que ce soit en chirurgie ou en médecine esthétique, c'est une gêne. C'est à un moment quelque chose qu'ils voient et qu'ils leur renvoient une image d'eux qui ne leur correspond pas.
- Speaker #0
Quelle émotion tu as, toi, quand tu es en cabinet et que tu reçois les gens et que tu fais ces gestes-là ? Quelle émotion tu ressens ?
- Speaker #1
Je me mets complètement au service. Parce que j'ai vraiment intégré qu'il ne s'agit pas de moi.
- Speaker #0
D'accord, donc toi, tu es vraiment...
- Speaker #1
La personne centrale, ce n'est pas moi. J'aime bien l'image du pilote et du copilote. Et le pilote, c'est le patient.
- Speaker #0
Ah, c'est intéressant.
- Speaker #1
Et le copilote, c'est moi. Donc moi, je vais essayer de l'empêcher d'aller dans le mur.
- Speaker #0
Alors, c'était une question que je te la posais maintenant. C'est quoi ta limite ? Si on vient vers toi, à quel moment tu dis non, ça, je ne fais pas. Ça, je ne suis pas d'accord.
- Speaker #1
La limite, elle est personnelle à chacun. Je crois qu'une limite universelle, c'est la sécurité des patients. Parce que, notamment en injectable, ce ne sont pas des gestes anodins.
- Speaker #0
C'est des gestes qui requièrent un niveau d'expertise et un niveau de connaissance anatomique élevé.
- Speaker #1
Je te coupe pour profiter de dire que des fois, ce qu'on voit sur les réseaux sociaux, faites attention, n'est-ce pas ? Faites-vous bien accompagner. Et puis,
- Speaker #0
il faut aller se faire conseiller par des médecins esthétiques qui connaissent bien la peau, qui font ça de préférence toute la journée. On ne va pas se faire... Se faire mettre une prothèse de genoux par un chirurgien qui fait ça une fois par mois, ça ne nous viendrait pas à l'idée. Donc de la même façon, aller faire des injections, aller faire de l'épilation laser, aller faire enlever des tâches, ça ne paraît pas très sage de mettre sa peau dans les mains de quelqu'un qui ne manipule pas toute la journée. Donc ça c'est déjà un parallèle. En termes de sécurité, parfois je dis non mais en fait moi je vais... pas sur cette Ausha parce que c'est vous faire encourir un risque avec des injections ou avec votre type de peau, ce laser-là, je ne le ferai pas parce que c'est vous faire courir un risque, donc je ne le prends pas parce que la sécurité, c'est le début de tout en fait. À partir du moment où on décide qu'on va entamer un traitement, C'est qu'on peut garantir des conditions de sécurité. Encore une fois, dans ce domaine, on pratique des gestes qui ne sont pas indispensables.
- Speaker #2
Donc,
- Speaker #0
en médecine, il y a des notions d'obligation de moyens pour la médecine classique qui s'intéresse à des pathologies, où on s'attend à ce que le médecin, le chirurgien, fasse tout ce qui est en son pouvoir pour mettre tous les moyens en œuvre pour... guérir la pathologie. Et puis, il y a aussi une notion d'obligation de résultat. Quand on s'intéresse à une pathologie, on ne parle même pas d'obligation de résultat, parce qu'on sait que c'est une science inexacte et c'est loin d'être garanti qu'on puisse obtenir la guérison complète, par exemple, ou la stabilisation d'une maladie chronique. Ce contexte d'obligation de résultat, on est un peu plus là-dedans en médecine esthétique. Et c'est drôle parce que j'avais cette discussion tout à l'heure avec un confrère expérimenté que je respecte beaucoup de la place lausannoise. Et puis, il me disait, mais vous en pensez quoi de cette histoire d'obligation de résultat ? Et moi, je pense qu'on doit... Tout mettre en œuvre pour obtenir le résultat que le patient attend. Comment tout mettre en œuvre ? Avant cette étape-là, il faut communiquer avec la personne sur une base suffisamment saine et honnête pour essayer de comprendre au mieux ce qu'elle cherche à obtenir et répondre aussi avec la plus grande honnêteté de est-ce que c'est faisable ?
- Speaker #1
Est-ce que c'est atteignable ?
- Speaker #0
Est-ce que c'est atteignable ou pas ? Et si c'est atteignable, est-ce qu'avec un traitement, c'est atteignable ? Est-ce qu'avec une combinaison de traitements, c'est atteignable ? Encore une fois, de la même façon que tu attends de ton plombier quand tu rénoves ta salle de bain, qu'il te dise clairement comment c'est possible. Parce que s'il te dit oui, oui, parfait ! Et puis finalement, le devis ne correspond pas du tout à tes attentes parce que tu n'avais pas imaginé tout ce qu'il fallait mettre en œuvre en termes de rénovation. Non,
- Speaker #1
je suis fâchée.
- Speaker #0
En fait, tes attentes ne sont pas en regard de ce qui va te proposer. Donc, l'essentiel de ce rapport de confiance qu'on construit pendant nos consultations, c'est ça. C'est d'essayer de comprendre où la personne a envie d'aller. qu'est-ce qu'elle a envie d'améliorer ? Déjà, est-ce que c'est raisonnable en termes de sécurité ? Et puis, est-ce que c'est atteignable avec les moyens actuels ? Et à quelles conditions ? S'en suit un devis, un plan de traitement. Et donc, quand tu poses tout ça de manière très claire, là, tu peux avoir une discussion, tu peux obtenir l'adhésion, tu peux parfois devoir composer. avec le budget, avec le temps, avec les contraintes sociales des gens. Mais en tout cas, tu peux enfin entrer dans un process de manière apaisée. tranquille et avec une relation de confiance.
- Speaker #1
Donc, en fait, ta limite, elle est basée sur tout ça, sur ces critères-là. Oui.
- Speaker #0
Elle n'est pas basée uniquement sur des critères esthétiques qui m'appartiennent. Oui, bien sûr, je n'aime pas faire des grosses lèvres. Oui, bien sûr, je n'aime pas faire des traitements exagérés. Je n'aime pas les visages trop remplis. Je n'aime pas qu'on puisse... Je n'aimerais pas... pas qu'on dise de moi ou qu'on dise d'une de mes patientes si on la rencontre au centre commercial ou dans la rue, en traversant la rue, j'aimerais pas qu'on se dise à 4 mètres qu'est-ce qui est arrivé ? Elle a forcé.
- Speaker #1
Ouais.
- Speaker #0
Ou en fait un essaim d'abeille qui était tombé dessus. Enfin, que sais-je ? Je sais pas. Après, le langage... Voilà, le langage lexical de le champ lexical de... des possibles par rapport au fait d'avoir fait trop. Ça peut aller très, très loin. Ça peut être animalier. Ça peut être clairement désobligeant.
- Speaker #2
Mais voilà,
- Speaker #0
j'aimerais pas être celle qui pousse...
- Speaker #1
À l'outrance.
- Speaker #0
À l'outrance et trop. Je pense de toute façon qu'on sélectionne aussi un peu.
- Speaker #1
Allez dire. Oui, tu vois. On attire ce qu'on dégage.
- Speaker #0
Un peu, je crois.
- Speaker #1
Quels sont les mythes que tu rencontres le plus autour de la médecine esthétique ?
- Speaker #0
De moins en moins, le Botox dans les lèvres, les gens sont de mieux en mieux informés sur le fait que... Quels sont les moyens disponibles et à quoi ils servent. Donc, on a maintenant assez bien compris que la toxine botulique, c'est quelque chose qui est dédié au rythme d'expression. On a assez bien compris que l'acide hyaluronique, c'est un excellent traitement volumateur qui est en partie réversible, qui peut être dissous immédiatement en cas d'incident ou d'accident d'injectable. Donc ça permet, là encore une fois, de poser un cadre sécure. Et puis, on a de plus en plus de gens qui s'intéressent à leur qualité de peau, à leur teint, à la finesse du grain, à l'éclat, plus qu'à être...
- Speaker #1
Plus jeune, je veux dire, à combattre des mythes de...
- Speaker #0
En réalité, les gens ont compris que... La jeunesse passe par un certain éclat.
- Speaker #1
Je suis d'accord avec ça.
- Speaker #0
Alors, en réalité, même si tu gardes tes rides d'expression ou tes rides de la perte de volume, le fait d'avoir pris soin de la qualité de ta peau, le fait d'avoir un teint frais, éclatant, ça te fait paraître plus jeune, plus dynamique, en meilleure santé. Et donc, en fait, on est plus là-dedans actuellement que cette recherche de jeunesse un peu éternelle.
- Speaker #1
Oui, parce que moi, ce que j'entends sur les réseaux, c'est que ça déforme, tu vois, c'est que c'est irréversible.
- Speaker #0
Oui, ça déforme. Si c'est mal employé et si on n'utilise que des injections d'acide hyaluronique, oui, ça déforme. Ce n'est pas un mythe, bien sûr. Donc, c'est pour ça que c'est important. D'avoir une relation de confiance avec un praticien, d'avoir quelqu'un qui propose pas que des injections à mon sens, parce que évidemment que le médecin qui te reçoit pour faire de la médecine esthétique, on va pas se mentir, il fait du commerce.
- Speaker #1
Ah ben, c'est une réalité. En même temps, on le sait, on n'est pas là pour...
- Speaker #0
Non, mais c'est une réalité. Donc si tu ne veux pas biaiser son approche et si tu veux qu'il t'offre le meilleur conseil possible... Il faut qu'il ait deux, trois outils à disposition, à la fois de diversification de son commerce, puisqu'on est quand même là-dedans, mais à la fois de garder l'intérêt pour le patient au centre de la discussion. Parce que comment veux-tu que quelqu'un qui ne propose que des injections t'encourage à enlever tes tâches si tu en as et que tu te présentes ? avec ça en disant écoutez je sais pas je trouve que mon teint il est moins bien mais s'il a pas de moyens de traiter ça bah il va le minimiser parce qu'il a peur de te perdre complètement tu vois et je jette pas la pierre c'est humain oui d'où l'importance d'aller dans des
- Speaker #1
clinique qui offre plusieurs possibilités. D'ailleurs, moi, je ne viens pas que pour me faire injecter. Je viens pour tellement d'autres choses. Mais oui, c'est un tout. Comme je dis, il n'y a pas que ça. Il y a les lasers, le Fraxel, il y a tellement d'autres choses pour la qualité de la peau, sur ma rosacée. Donc, effectivement, tu as bien fait de le relever. La médecine esthétique, ce n'est pas que des injections.
- Speaker #0
Non, clairement.
- Speaker #1
Et c'est bien plus riche que ça. Et j'aimerais aussi qu'on soulève le fait que Ce n'est pas que pour la beauté. Il y a aussi pour la transpiration et les maux de tête.
- Speaker #0
Bien sûr.
- Speaker #1
On peut aussi faire des injections. Il y a d'autres bénéfices.
- Speaker #0
Il y a des applications, bien sûr. Mais tu vois, par exemple, le plasma riche en plaquettes, qu'on appelle aussi Vampire Lift, qui a été tellement mis en avant par Kim Kardashian, etc. En fait, ce plasma riche en plaquettes, appliquées à la peau en... en traitement de médecine esthétique, c'est clairement détourné d'applications purement médicales et rhumatologiques. Parce que les cartilages, les tendons, c'est des tissus qui ne sont pas bien vascularisés, qui ont tendance, quand ils s'abîment, à avoir de la peine à se réparer. Or, on a dans notre corps une super cellule qui s'appelle la plaquette, qui fait partie des cellules circulantes dans le sang. au même titre que les globules rouges et les globules blancs. Et ces plaquettes, elles interviennent dans la coagulation, quand tu te blesses et que tu saignes, c'est ça qui fait qu'on a un tampon plaquettaire. Et puis, elles interviennent aussi dans la réparation tissulaire. Et elles permettent de réparer n'importe quel tissu. de la même façon qu'à son origine. Donc, ça signifie, c'est comme ça qu'on a découvert qu'à l'intérieur, il y avait des facteurs de croissance indifférenciés et que où que tu poses ces facteurs de croissance, il y a un effet de stimulation qui est dépendant juste du fait que tu aies des récepteurs plus ou moins, mais pas vraiment dépendant du nombre de plaquettes que tu as. Donc, ces applications, elles ont été éprouvées en rhumatologie et puis... On s'est aperçu que le produit qui avait un peu débordé sur la cicatrice typiquement de l'épaule dans laquelle on avait injecté cette PRP, la cicatrice était plus jolie. Et donc, on s'est dit, tiens, voilà, application esthétique. Oui,
- Speaker #1
mais ça, c'est un traitement que je trouve fabuleux. Oui. Pour les femmes qui ne prônent vraiment que le naturel. Exact. Parce que là, du coup, ça vient de ton corps, c'est 100% naturel.
- Speaker #0
Oui, exactement.
- Speaker #1
Qu'est-ce que tu penses du fait que... Toutes celles qui prônent le naturel, justement, est-ce que c'est compatible avec une intervention en médecine esthétique ? Est-ce que tu penses que les deux peuvent se côtoyer ?
- Speaker #0
Quand tu dis naturel, ce n'est pas dans la notion de résultat d'aspect naturel. C'est dans la notion de injecter quelque chose.
- Speaker #1
J'ai un peu les deux, parce que je sais qu'il y a aussi cette notion de est-ce qu'on peut paraître naturel en ayant fait des injections ? Mais il y a, moi, ma question là, tout de suite, c'était plutôt ce courant qui est dans le... Produits naturels, etc. Est-ce que, si moi je suis là-dedans, est-ce que je peux quand même, parce que j'ai vu cette ride du lion, est-ce que c'est compatible avec ça ? Ou est-ce que je déroge à mes valeurs ? Quelle ambivalence elles peuvent avoir dans leur quotidien ?
- Speaker #0
On a parfois ce genre de discussion avec les patientes, c'est intéressant. La toxine botulique, c'est quelque chose qu'on retrouve dans la nature. Et en fait, on s'est aperçu de ses propriétés, et puis... C'est pareil, là aussi, c'est une indication médicale qui a été détournée. Les ophtalmologistes qui essayaient de corriger des strabismes en paralysant certains muscles pour pouvoir réaxer les yeux. Et puis, tout à coup, on s'est aperçu que les gens à qui on faisait ça, avec des strabismes congénitaux, ils n'avaient plus de ride du loup. Donc,
- Speaker #2
voilà,
- Speaker #1
c'est un peu bon.
- Speaker #0
Et puis... C'est le couple des docteurs Caruthers qui a grandement travaillé justement à l'expansion de la toxine botylique en médecine esthétique. Et c'était drôle d'entendre il y a deux ans, Jean Caruthers, 8 ans de 2 ans, au congrès à Paris, où il y a 14 000 médecins du monde entier qui se présentent, prendre la parole et dire écoutez... Moi, j'ai plus froncé les sourcils. Nous rappeler cette histoire, nous rappeler d'où ça vient. Et dire, mais moi, j'ai plus froncé les sourcils depuis 1980. Et tout va bien. Donc, bon, voilà. Donc, juste cet aparté-là. Mais juste pour dire... Au départ, c'est naturel. Ensuite, bien sûr qu'il y a un process industriel de duplication de la molécule, de multiplication, de conditionnement, de stérilisation, de mise aux normes pour faire en sorte que ce soit injectable, sans risque, etc. Mais en fait, c'est issu de la nature.
- Speaker #1
Tu as des histoires de passion qui t'ont particulièrement touchée, que tu peux divulguer, bien sûr, parce que bon...
- Speaker #0
J'en ai plein. J'en ai plein.
- Speaker #1
Tu as le droit de nous en raconter ?
- Speaker #0
Écoute, là, je n'ai pas de cas particulier qui me vient. Ça me viendra peut-être dans un moment, mais je suis particulièrement touchée quand les femmes... ou les hommes viennent à des moments de leur vie où ils se sentent vulnérables, où ils se sentent plus désirables, mis au rebut. Alors plus désirable, ce n'est pas tant dans... dans le couple ou dans une relation amoureuse, ça peut être aussi par rapport au marché du travail.
- Speaker #1
Ah oui, intéressant ça.
- Speaker #0
Et je suis particulièrement touchée quand on a une discussion, on décide d'un plan de traitement, on met en place ce plan de traitement et que les gens reviennent en disant en fait, je me sens tellement mieux, je me sens libérée. je crois que ça m'a donné le petit coup de pouce pour performer à cette interview-là parce que c'était vraiment un job important pour moi. Et puis, je l'ai eu. Ou je suis en bonne passe de l'avoir. Ou en tout cas, si je ne l'ai pas, ce n'est pas grave parce que j'ai de nouveau l'élan pour y aller.
- Speaker #1
En fait, au-delà du paraître... Ça va au-delà du paraître.
- Speaker #0
Mais bien sûr !
- Speaker #1
Parce que c'est un peu ça aussi, tu sais, qu'on entend, que moi j'ai eu sur les réseaux. C'est qu'au début, quand tu dis que tu vas faire des... Alors moi, je suis toujours très libre par rapport à cette parole-là, tu le sais, il n'y a pas de tabou autour de ce que je fais. Et du coup, je me suis quand même confrontée à des fois à des réactions en me disant déjà que j'étais moins authentique. que j'étais dans le paraître. Alors, ce n'est pas totalement tort non plus, parce que vu que je regarde mon image H24 sur les réseaux, mais ça fait plus que ça pour moi. On est plus que dans le paraître.
- Speaker #0
Être dans le paraître, il y a quoi de mal à ça ? Il y a quoi de mal à ça ? En fait, quand tu es dans une profession où tu es exposée, c'est un peu le revers de la médaille finalement. Donc, être dans le paraître... cas, si on nous fait à toi ou à moi ce commentaire, pour moi, ce n'est pas insultant. Oui, c'est un fait. Je travaille avec mon image et dans le paraître. OK.
- Speaker #1
Comme avec un peintre avec ses pinceaux, quoi.
- Speaker #0
Ce n'est pas insultant. Oui, c'est ça aussi. Tu peux aussi décider que ce n'est pas insultant.
- Speaker #1
T'as raison.
- Speaker #0
Et tu peux aussi décider que toi... tu as suffisamment de profondeur pour ne pas avoir à te justifier de prendre soin de ton apparence sans pour autant dévaloriser ou dénigrer ton intérieur, ton authenticité, ta richesse personnelle que tu dévoiles à qui tu as envie et peut-être à qui j'en sais rien, à qui vibre à la même fréquence que toi, à qui a envie de la recevoir. à qui a envie de partager avec toi. On peut pas tout partager avec tout le monde. Non,
- Speaker #1
complètement.
- Speaker #0
Donc, on peut déjà commencer par arrêter de se sentir insulté du fait d'être dans le paraître parce qu'il y a des médias et il y a des médias visuels de plus en plus. Et donc, il y a de plus en plus de gens qui sont dans le paraître. c'est un fait,
- Speaker #1
c'est pas une insulte je pense que c'est au détriment des fois de l'être d'être présent d'être vraiment à soi on entre dans une discussion jugement facile et je pense des fois que c'est aussi quelque chose qui a été construit pour... moi j'ai grandi avec l'idée qu'on pouvait pas être hyper belle et hyper intelligente Tu comprends ? C'est trop... Déjà, ça séparait les deux.
- Speaker #0
C'est trop dans la même personne.
- Speaker #1
C'est trop.
- Speaker #0
Bien sûr.
- Speaker #1
Du coup, je pense que ça fait partie aussi de ces... Comment dire ? de cette croyance-là. Je pars.
- Speaker #0
C'est une remarque hyper intéressante. Pendant mes études, on m'a beaucoup fait la remarque que j'étais toujours soignée. En effet, j'avais des collègues qui arrivaient à l'hôpital et qui étaient... à peine sortie du lit et vraiment pas fraîche. Et moi, ça ne m'est jamais arrivé de me présenter comme ça, où que ce soit, mais par respect pour moi, mais par respect aussi pour des gens qui sont à l'hôpital, qui n'ont pas choisi, qui subissent ça, et qui, franchement, si tu peux être un minimum présentable, c'est déjà... plus agréable et puis la personne elle va s'ouvrir aussi plus facilement parce que certes tu traites une pathologie mais derrière cette pathologie il y a un être humain qui vit tout un tas de choses et donc c'est pas limitant à ça et donc j'ai toujours eu cette conscience que quand tu te respectes toi dans la façon que tu as de te présenter aux autres ça dans la juste mesure, pas trop de sophistication, pas trop de si, pas trop de chichi, ça laisse aussi l'espace aux autres. C'est une histoire d'attractivité.
- Speaker #1
Oui, puis de respect, je pense.
- Speaker #0
Alors, de respect en premier, et puis ensuite d'attractivité. Mais ça sous-entend d'être tranquille avec toi-même. Donc, le fait d'avoir des réflexions comme être dans le paraître. qui sont prononcées comme des reproches par les personnes qui écrivent ça ou qui l'articulent. Ça parle beaucoup plus d'elle que de toi ou de moi, finalement. Et puis, c'est son opinion. Et puis, tu peux décider aussi de réagir ou de ne pas réagir.
- Speaker #1
Et la laisser passer.
- Speaker #0
En fait, ça n'a aucune espèce d'importance. Oui, c'est ça. fait. On est dans le paraître, ce n'est pas une critique.
- Speaker #1
Quelles réflexions tu aimerais qu'ils retiennent, deux ou trois réflexions que tu aimerais que retiennent nos auditeurs ou auditrices de cette discussion ?
- Speaker #0
Qu'il ne faut pas avoir peur de la médecine esthétique, ni des médecins esthétiques.
- Speaker #2
Que...
- Speaker #0
Que maintenant, à condition qu'on choisisse bien l'endroit où on va, on peut se garantir justement ce minimum de sécurité qui est indispensable en fait. Il ne faut pas faire... dérogeant à la sécurité. C'est safety first. Quoi qu'il arrive. De faire confiance à la relation. Et de... d'oser d'oser s'ouvrir d'oser dire voilà moi je suis là pour ça parce que en fait je déteste mes bajoux parce que ma mère a ça et que quand j'étais enfant j'aimais pas voir ça sur ma mère et maintenant je vois ça dans le miroir et ça m'est insupportable parce que je me vois vieillir ou parce que ça réveille des choses de l'ordre d'une relation compliquée faut pas... il ne faut pas hésiter en fait à poser ça là parce que ça fait prendre conscience aux professionnels qui sont en face de l'ordre de priorité du degré de gêne encore une fois et de quels sont les moyens qu'il faut mettre en oeuvre parce que face à ça c'est pas une histoire de caprice et puis voilà sentir sécurité en premier, faire confiance à la relation et puis quoi qu'il en soit faire confiance à son ressenti profond c'est-à-dire si on le sent pas si finalement on n'en a pas envie si finalement on n'est pas enthousiaste à l'idée de faire quelque chose si la peur est toujours dominante alors il faut soit pas y aller pour cette solution-là soit essayer de chercher des solutions alternatives mais en fait en tout cas pas se forcer, pas aller contre sa propre conviction.
- Speaker #1
Ma dernière question, ou bien peut-être j'en ai encore une après. Qu'est-ce que tu dirais à ton toi d'il y a 9-10 ans ce qu'il avait en face de toi ?
- Speaker #0
Je t'ai montré une photo.
- Speaker #1
Oui, en arrivant.
- Speaker #0
Je t'ai montré une photo, c'était super chouette. C'est le premier anniversaire que j'ai fait en Suisse. Et mon équipe de Vevey m'a accompagnée au resto parce que je venais de prendre possession de mon appartement. Mon mari et ma fille n'étaient pas encore là. Et donc, j'allais fêter mon anniversaire toute seule sur un matelas gonflable, sans meuble encore. Parce qu'on déménageait le week-end d'après.
- Speaker #1
Il s'en est passé des choses.
- Speaker #0
Il s'en est passé des choses trépidantes. Et puis... Et puis j'ai retrouvé cette photo de moi il y a neuf ans.
- Speaker #2
Et ce que je lui dirais,
- Speaker #0
ne te décourage pas, continue, ça va aller bien. Tu vas prendre des coups de pelle, mais tu vas te relever. Tu vas te relever parce qu'il n'y a pas d'autre choix que d'être résilient à un moment. et puis tu vas atteindre tes objectifs tu vas les dépasser et voilà,
- Speaker #1
la limite c'est le ciel tu vas être fière de toi oh dis donc c'est beau est-ce qu'à l'époque tu pensais déjà à toi de faire de la médecine esthétique ?
- Speaker #0
J'avais déjà eu recours à des traitements de type peeling, nettoyage de peau dermatologique, justement pour la qualité de la peau et parce que j'étais à un moment en... ma grossesse et puis en postpartum avec pas mal d'imperfections. Et je voulais régler ça. Je me disais que franchement, à 30 ans, 31 ans, j'avais passé l'âge. Donc, je m'appliquais déjà là-dessus. Et je me disais oui, bien sûr, je ferai quand il sera temps.
- Speaker #1
Et là, tu lui dirais quelque chose maintenant avec ton expérience ? Ce qui s'est passé au niveau justement de ton vieillissement ou de la peau que tu as maintenant, neuf ans plus tard, dix ans plus tard ?
- Speaker #0
Tout ce que j'ai fait, j'ai bien fait. Je regrette rien. Je regrette rien. Non, non, je regrette rien. Je suis tranquille avec mon image, avec de quoi j'ai l'air. Bien sûr que j'ai pas... J'ai pas exactement le même visage qu'à 30 ans, mais c'est pas le but. Je vais en avoir 41. Voilà, Team 40,
- Speaker #1
bienvenue !
- Speaker #0
Mais c'est pas ça le but. C'est pas ça le but. Le but, c'est... Le but, c'est de se sentir bien.
- Speaker #1
Moi, je dis le but, c'est de vieillir avec élégance. Est-ce que tu aimerais partager encore quelque chose avant que je te laisse t'envoler vers d'autres aventures ? Vers le ciel, comme tu as dit avant. La limite est le ciel.
- Speaker #0
la seule limite c'est le ciel tu vois on est parti encore loin c'est toujours le cas c'est toujours le cas oui alors j'ai pas rebondi sur certains sujets que j'aurais aimé rebondir donc tu reviendras peut-être ou alors il faut que je vienne en coaching on
- Speaker #1
peut faire un interview coaché filmé si tu veux Les questions seront différentes.
- Speaker #0
Tu vas me rentrer dedans, c'est ça ? Oui,
- Speaker #1
beaucoup plus profondément.
- Speaker #0
Tu vas peler l'oignon.
- Speaker #1
Oui, exactement. On va être en pilote-copilote, toujours. Sauf que ce sera toi le pilote, moi la copilote. J'aime bien. Oui, j'aime bien. On va changer les rôles.
- Speaker #0
Alors, pourquoi pas ?
- Speaker #1
Qui sait ? L'avenir nous le dira.
- Speaker #0
On prend rendez-vous.
- Speaker #1
hors antenne merci Marie d'être venue de t'être prêtée à ce jeu merci Isabelle pour l'invitation avec grand plaisir je me suis sentie super bien ça me touche si vous avez aimé cet épisode vous pouvez le partager, le liker et surtout le commenter envoyez plein d'amour à Marie qui est venue partager son témoignage et si vous avez des questions vous savez où me trouver à bientôt