Speaker #1Bonjour ! Aujourd'hui, je vous retrouve pour un nouveau format de podcast. Alors, je vais continuer les témoignages des parents expatriés, de leurs familles, des experts, etc. parce que je trouve que ces témoignages sont très enrichissants et chaque expérience est unique. Et je sais que ces témoignages, vous les aimez beaucoup, vous aussi, en tant qu'auditeurs. Ils apportent plein d'idées pour les familles qui ont des enfants qui grandissent avec le français comme langue minoritaire. et qui souhaitent maintenir cette langue au quotidien. Très souvent, ils rassurent aussi parce que beaucoup de familles expatriées ou binationales se sentent seules et isolées dans leur situation. Et en écoutant ces épisodes, elles se rendent compte que finalement, eh bien non, elles ne sont pas toutes seules. Et il y a d'autres familles qui sont dans le même cas. Et le fait d'entendre ces témoignages, ça les rassure. Alors dans cette nouvelle version des épisodes, une fois par mois, j'évoquerai un sujet concernant justement le français comme langue maternelle, le bilinguisme, etc. Avant de commencer, je profite, comme c'est le premier épisode de ce nouveau format, je vous invite à venir me poser vos questions, à me les envoyer soit par mail ou à me contacter sur les réseaux sociaux pour me partager les sujets dont vous aimeriez que je parle, vos questions ou encore vos expériences de manière générale. Elles pourront ensuite être partagées dans un épisode avec un sujet plus général. Pour me contacter sur les réseaux sociaux, ils sont postés en description du podcast. ou par mail, je vous invite à vous rendre sur mon site et vous avez le formulaire de contact. Pour réaliser ces épisodes, je me servirai de mes connaissances, puisque je suis professeure de français langue maternelle, mais aussi je me spécialise beaucoup dans le bilinguisme natif des enfants. Mais je prendrai aussi régulièrement en exemple, justement, les témoignages des podcasts des familles qui ont témoigné, puisque ce sont des illustrations concrètes des propos que je vais donner. Alors aujourd'hui, pour inaugurer, Je vais rester assez général et je vais vous parler de la transmission du français au quotidien et notamment de pourquoi transmettre sa langue maternelle. Alors la première raison, elle est évidente, on transmet sa langue maternelle, et bien justement parce que c'est notre langue maternelle. C'est-à-dire, c'est la langue qu'on maîtrise le mieux, le plus naturellement, le plus spontanément, et on souhaite que notre enfant maîtrise aussi cette langue. Dans la même suite, on transmet sa langue maternelle pour permettre à nos enfants de pouvoir échanger, le pouvoir communiquer et bien avec D'autres familles, la famille en vacances notamment, les amis, voilà, aux personnes qu'ils vont rencontrer quand ils seront dans le pays francophone, de pouvoir eux aussi discuter avec d'autres enfants et pourquoi pas se faire leurs propres amis en français. Transmettre sa langue maternelle, c'est aussi transmettre son identité, puisque la langue fait partie intégrante de notre identité. C'est-à-dire que quand on se décrit à des gens, ils nous demandent qui on est, on va leur dire, voilà, je m'appelle comme ça. Je suis française, donc en l'occurrence, cela veut dire que je parle français. Et généralement, les enfants qui naissent de parents francophones à l'étranger reçoivent eux aussi cette nationalité. Et donc, il est logique qu'ils parlent français, puisque identitairement, ils sont français, belge, québécois, voilà. Je reste générale sur le français, mais bien sûr, ça s'adresse à toutes les nationalités francophones. Donc la logique de ces enfants qui ont cette nationalité veut qu'ils parlent aussi français. Dans l'épisode 4 du podcast, Margot, qui est toujours d'ailleurs enseignante de français langue maternelle, qui avait monté un programme à Oman, elle nous racontait justement qu'elle avait eu dans ses cours de français des enfants dont les deux parents étaient francophones, qui avaient transmis la nationalité à leurs enfants, mais qui finalement n'avaient pas transmis leur langue maternelle. Ils avaient favorisé l'anglais en estimant que c'était la langue internationale et qu'ils bougeaient beaucoup. Donc finalement, ces enfants ne parlaient pas français et au final, ils ne pouvaient pas vraiment s'identifier à des français, belges, etc. Nationalité francophone des parents. Et je crois que quand on devient parent et qu'on se pose la question de transmettre ou non sa langue maternelle... C'est quelque chose que l'on oublie. Que l'enfant va avoir ou non cette nationalité, il aura de toute façon cette culture, puisque son ou ses parents français, belges, québécois, et par défaut cet enfant, est aussi français, belge, québécois. Et s'il ne parle pas français, qu'est-ce qui va le rattacher à cette culture ? Puisque la langue, c'est vraiment la base d'une culture, d'une nationalité. En tant que francophone, nous avons la chance, entre guillemets, de ne pas trop nous poser la question de l'impact de la transmission de notre langue quand on vit à l'étranger. Même si voilà, encore une fois, on l'a vu dans l'épisode avec Margot, que même là, certains parents estimaient que le français n'était pas utile. Mais ce sujet de la transmission, c'est un sujet très courant, puisque de nombreuses familles font le choix de ne pas transmettre leur langue maternelle à leur enfant, pour ne pas qu'il soit rejeté. Là, on parle vraiment de langue et de culture et de racisme. Par exemple, l'italien ou le polonais, en France dans les années 1950, il y a eu énormément d'immigrés de ces deux pays, même avant déjà. Et pour ces familles, il était important que les enfants s'intègrent à la culture française, au pays, à la France. Et donc, ils ont fait le choix de ne pas transmettre le polonais ou l'italien. Et moi, je viens de Grenoble et c'est une région où il y a justement énormément de familles immigrées d'Italie et de Pologne. Et donc, je connais beaucoup de ces familles qui ont ces origines, mais qui n'ont pas transmis la langue à leurs enfants. Alors, ces enfants, ils s'en portent bien, bien sûr, mais il y a quand même ce manque. chez ces gens de se dire qu'il leur manque une partie d'eux. Ils sont polonais ou italiens, mais finalement, ils n'ont aucun lien, aucun contact avec ce pays qui est pourtant 50%, voire des fois même 100% de leurs origines. Mais les parents, encore une fois, ont fait le choix pour faciliter l'intégration de ne pas transmettre le polonais ou l'italien. Alors, comme je l'ai dit, ça ne les perturbe pas. Par contre, je sais que c'est des familles, si elles, elles avaient des enfants bilingues, justement, Elles auraient transmis cette langue, justement parce qu'eux savent qu'on peut être attaché à un pays et ne pas en parler la langue, et c'est assez bizarre. Enfin, transmettre sa langue maternelle, c'est aussi transmettre sa culture. Alors la culture fait aussi évidemment partie de l'identité d'une personne, puisque nous avons tous grandi avec une culture ou plusieurs cultures, et nous souhaitons transmettre cette culture à nos enfants. Nous la transmettons, même d'ailleurs sans le souhaiter, et cela se fait automatiquement, il y a des traits culturels. qui sont tellement imprégnés en nous qu'on va les transmettre de toute façon. Cette culture, on va aussi l'adapter en fonction de ce qui nous parle, ce qui nous correspond, et on va ainsi créer une culture qui est forcément influencée par la culture, alors notre culture générale, notre culture régionale de naissance, notre culture régionale où on habite, si on y reste longtemps. Alors, par créer une nouvelle culture, j'entends par exemple... Beaucoup de parents, quand ils étaient petits, ils devaient faire la bise à des personnes, que ce soit la famille, des amis ou même de parfaits inconnus. La bise, c'est quelque chose de très culturel en France. Alors, ces parents, ils n'avaient pas forcément envie de faire la bise. Et maintenant, on sait qu'il est important d'écouter les enfants. Et s'ils n'ont pas envie de faire la bise, même à la famille, même à de parfaits inconnus, eh bien, on ne les force pas. Alors, ce n'est pas tout le monde le cas, évidemment, mais c'est quelque chose qui est rentré dans les mœurs maintenant. Cette culture de la bise à tout le monde, à tout va, encore plus avec le Covid d'ailleurs, elle a un peu perdu. Voilà, c'est une culture qui évolue, la culture évolue de toute façon, de manière générale avec la population, mais aussi intrafamiliale. À ce sujet, je vous renvoie à l'épisode 6 avec Marie-Pierre qui nous parlait à juste titre de la transmission de la culture. Elle a trouvé les mots exacts pour définir la culture, à savoir qu'il y a une culture, dans son cas qui était française, et... doublement régional puisqu'elle a vécu dans deux régions différentes, et donc sa culture familiale. Et elle expliquait qu'elle a transmis cet ensemble de cultures qui a fait son identité, sa personnalité à ses enfants, et que ses enfants, il y en a un seul qui a un enfant, mais qui le transmet aussi à son enfant parce que c'est quelque chose qui lui est important, qui lui est cher au cœur. Alors voilà trois raisons de transmettre sa langue maternelle à ses enfants. Bien sûr, il peut y en avoir plein et ça dépend des personnes. des familles, des origines aussi, voilà, puisque comme on l'a vu, pour certains, transmettre cette langue maternelle, ça peut poser malheureusement, bien sûr, un problème d'intégration dans le pays, c'est très triste à dire, mais c'est encore hyper fréquent. Au travers des podcasts, bien sûr, vous avez déjà pu entendre qu'au niveau du français, c'est pas un problème, bien au contraire, le français est bien vu généralement partout, en tout cas jusqu'à présent, dans tous les pays où j'ai eu des parents qui ont témoigné pour le podcast, mais voilà. Ce n'est pas une évidence que les enfants aient plusieurs langues maternelles et cette question de la transmission se pose à juste titre pour les parents. Alors j'espère que cet épisode vous aura plu. Je vous donne rendez-vous dans un mois pour un nouvel épisode consacré au bilinguisme et à la transmission du français langue maternelle. Au revoir, à bientôt !