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Ep 74 - Un pape, Femen et des paillettes cover
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7/ Semaine

Ep 74 - Un pape, Femen et des paillettes

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14min |12/05/2025
Play
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Description

Au programme de cette semaine :


~*~ 

Le compte instagram :

https://www.instagram.com/7_semaine_podcast/

Pour écouter Adaptator et à Travers :

https://smartlink.ausha.co/adaptator-et-a-travers

Pour me soutenir :
https://fr.tipeee.com/audreyp/ 



Musique :

Titre: Synthwave Vibe

Auteur: Meydän

Source: https://meydan.bandcamp.com

Licence: https://creativecommons.org/licenses/by/3.0/deed.fr

Téléchargement: https://www.auboutdufil.com


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, je suis Avril, je vous donne dans ce nouveau épisode de cette semaine le podcast qui vous donne 7 recocultures par quinzaine. Ukraine 2008. La jeune Oksana et son groupe d'amis multiplient les actions, slogans peints sur le corps et couronnes de fleurs dans les cheveux, contre un gouvernement arbitraire et corrompu. C'est la naissance d'un des mouvements les plus importants de ce début de 21e siècle, FEMEN. Réfugiés politiques, artistes, activistes, Oksana franchira les frontières et militera sans relâche pour les droits des femmes et la liberté de tous les individus. C'est le résumé du nouveau film de Charlène Favier, Oksana, avec Albin Korch, Oksana Zdanova, Lada Kodovay et Noé Habita. Je ne connaissais pas bien l'histoire d'Oksana ou de Femen, je ne connais le mouvement qu'à partir du moment où Ina est arrivée en France et a repris le mouvement à son nom, mettant de côté les trois fondatrices originelles. Oksana, Lada et Ana. Sauf qu'en réalité, Lada ne semble pas exister et que la troisième fondatrice de Femen est Oleksandra Shevchenko. Et je pense que c'est un petit problème d'adaptation ou de volonté d'Alexandra de ne pas apparaître. Je ne suis pas tout à fait sûre, mais je pense que c'est quelque chose comme ça. Mais ce n'est pas sur ça que j'ai décidé de me concentrer. Comme Ausha Favier, intéressons-nous à Oksana. Son parcours, son art et sa solitude qui ne la quittera jamais jusqu'à ce jour de juillet 2018 où elle mettra fin à ses jours. C'est pour moi un des points noirs du film. La narration passe d'une date à l'autre avec de nombreux flashbacks. Mais la journée du 23 juillet 2018 est très précise sur ses horaires et ça donne une sorte de compte à rebours avant son suicide et je ne comprends pas trop l'intérêt. Le film n'est pas un chef-d'oeuvre par ailleurs, il est très programmatique sur plein d'aspects. On n'échappe pas à la scène cliché du moment où elle trouve le nom de Femmène. On a un personnage qui rappelle à Oksana qu'elle a été élève de l'école Nikos à seulement 13 ans, en insistant que c'est une école réservée normalement aux hommes adultes et que c'est fou qu'une activiste comme elle soit aussi connue pour ses peintures d'icônes orthodoxes. Et ça aurait pu être à destination d'un autre personnage, ça aurait été un peu moins gros sabot je pense. Mais c'est pas un film que j'ai détesté et je lui reconnais même des qualités esthétiques. Mais après Slalom, le précédent film de Charlène Favier qui se passait dans le milieu du ski professionnel, celui-ci est beaucoup plus consensuel et au vu de son sujet je trouve ça dommage. Comme dit visuellement c'est très beau et les peintures d'Oxana sont bien mises en valeur. Je ne sais pas si ce sont des vraies peintures ou des reconstitutions ou juste des tableaux qui n'ont rien à voir. Mais en tout cas j'ai trouvé que... Ça apparaissait très bien de l'écran et que c'était vraiment très joli. Les actrices jouent aussi très bien et ce n'est jamais facile de diriger des gens dans une langue qu'on ne connaît pas. Simplement j'aurais aimé un petit peu plus de piquant, d'émotion et là malheureusement je reste un peu sur ma faim. Ça reste malgré tout un film que je vous encourage à voir. Oksana est produite par Diaphanah et dure 1h43. J'ai profité de sa ressortie pour des raisons d'actualité pour aller voir conclave d'Edward Berger avec Ralph Fiennes, il s'appelle Aroscellini, Stanley Tucci et John Ligo. Quand le pape décède de façon soudaine et mystérieuse, le cardinal Lawrence se retrouve en charge d'organiser la sélection de son successeur. Alors que les machinations politiques au sein du Vatican s'intensifient, il se rend compte que le défunt leur avait caché un secret qu'il doit découvrir avant qu'un nouveau pape ne soit choisi. Ce qui va se passer derrière ces murs va changer la face du monde. J'ai beaucoup aimé ce film, thriller psychologique assez basique mais qui se tient bien. Il y a d'assez gros deus ex machina dans le scénario, mais bon, c'est dans le thème. Des personnages cachent des informations jusqu'au bon moment. Il se passe deux événements majeurs à l'extérieur qui pourraient influencer le conclave, mais au prétexte que les cardinaux sont confinés, Lawrence prend la décision de ne rien leur dire. Enfin, la première fois. La deuxième fois, on peut leur dire parce que l'élection ne se passe pas comme Lawrence espère, et peut-être que ça va influer dans le sens qu'il l'arrange. Il y a assez peu de chances que le conclave actuel connaisse le même dénouement, mais c'est en jamais, et ça révolutionnerait bien des choses. Comme vous vous en doutez, du coup j'ai écrit ce segment avant la fin du conclave et avant que Léon XIV ne soit nommé, donc je serais très surprise si on apprenait de Léon XIV la même chose que sur le pape choisi dans le conclave, mais je ne vous en dis rien. Le jeu des acteurs est assez inégal. Ralph Fiennes fait de son mieux mais on le sent partagé entre ambition et envie de bien faire, un peu comme son personnage en fait, mais je trouve que ça fonctionne pas parfaitement, et John Lidgoe semble ne pas avoir envie d'être là du tout. La réalisation est le vrai point fort du film, c'est vraiment très beau. Les plans composés, les couleurs, les lumières, les mouvements de caméra, tout est fait pour nous donner des indices sur ce qui est en train de se passer à l'intérieur du Palais Papal. Palais qui est vraiment très bien mis en valeur lui aussi. Je n'ai jamais visité le Vatican et je ne sais pas si je le ferai un jour, parce que la religion ce n'est pas ma tasse de thé en visitant le lieu le plus symbolique de la religion catholique, mais en tout cas le film m'a donné envie de le voir en vrai. Conclave est encore dans certaines salles, en VOD et en format physique. Ça dure deux heures et c'est distribué par SND. Jeanne et Victor, deux jeunes parisiens de retour de vacances, font une halte pour saluer un de leurs amis qui vit dans une communauté sur le site de la dernière zone humide de la région, sur le point d'être transformé en parc aquatique. Séduit par une communauté qui prône le vivre ensemble où l'individualisme, les nouvelles technologies et les distinctions de genres sont abolis, Il décide de rester quelques jours. Mais les problèmes ne font que commencer quand un beau matin, la barrière de CRS à l'entrée du camp disparaît. Problemos d'Eric Judor avec Eric Judor, Claire Schust, Célia Rosich, Blanche Gardin, Bounaïmine et Marc Fraise. Problemos est une de mes comédies préférées, c'est très absurde, grinçant, fin, enfin la plupart du temps. Et ça tape toujours juste. C'est une satire sur tous les groupes New Age qui pullulent ça et là, et les gros sabots de Blanche Gardin fonctionnent très bien. Notamment, c'est réparti à un éru que je dors, ses p'tits qui sont hilarantes. Je n'étais pas trop fan de son travail dans Eric et Ramsey, mais il a su au fil du temps trouver sa patte et son univers, et je suis très curieuse de découvrir sa série Platane, qui semble aussi être un petit concentré d'humour cringe. C'est aussi un très bon directeur d'acteur, chaque personnage est suffisamment bien caractérisé pour qu'on les identifie rapidement, et les personnages principaux sont vraiment parfaits pour leur rôle. On devrait tous avoir un Mark Fress dans nos vies. Quand le film commence, on pourrait avoir vite peur de comprendre où il nous emmène, mais l'événement déclencheur dynamise bien l'ensemble Et la trajectoire du personnage de Bunaimin arrive et permet de ne pas être redondant. Ça tape au passage sur les gourous autoproclamés ou non, et les dérives qui sont malheureusement courantes dans ce genre de communauté. Mais le film ne se place pas en totale opposition à ce mode de vie. Certes, il n'est pas tendre avec ses habitants, mais il en rit souvent avec eux et pas contre eux. Le personnage d'Eric Judor n'est pas épargné non plus, et je pense que le message du film est que, oui, ce genre d'initiative est très intéressant, et que c'est une bonne chose que ça se mette en place. Mais qu'à partir du moment où des humains font passer leur intérêt perso avant le reste, ça ne peut jamais bien se passer. Le film dure 1h25, ce qui est la durée parfaite pour une comédie, et c'est dispo en DVD et sur Netflix. Une nuit d'orage, la voiture de Janet et Brad, un couple très classique et un peu coincé qui vient de se fiancer, tombe en panne. Obligés de se réfugier dans un mystérieux château, ils vont faire la rencontre de ces occupants tout aussi mystérieux qui se livrent à des expériences étranges pleines de paillettes. Heureusement pour eux, le Dr Frankenschurter est très accueillant. Vous l'aurez sans doute reconnu, il s'agit du Rocky Horror Picture Show de Jim Charman avec Tim Curry, Susan Sarandon, Barry Bostwick et Peter Inwood. Une des comédies musicales queer les plus connues. Un spectacle drôle aux musiques entêtantes dont le succès et la popularité n'a jamais faibli depuis les années 70. Même si à sa sortie, c'est un échec commercial. On lui reproche d'être trop sexuel et d'avoir une ambiance de dessin animé. 40 ans après sa sortie, il est toujours à l'affiche dans de nombreuses salles à travers le monde. C'est un banger, comme disent les jeunes. Je n'aime pas trop les comédies musicales, et celle-ci étant très classique dans la forme, j'ai un peu de mal avec les chansons. Il n'y en a que deux que j'aime particulièrement. Celle de présentation de Frankenfurter, campée par un Tim Curry qui donne tout pour son premier rôle au cinéma, et la chanson où Janet se retrouve avec Rocky, sorte des créatures de Frankenstein créées uniquement à des fins sexuelles par ce bon docteur. Mais les choses ne vont pas se passer comme prévu. des paillettes, du sang, des cris et une bonne dose de loufoque on a la recette d'une cérébée parfaite Un hommage à la Hammer et au conte gothique, qui rend aussi un hommage au Dr. Folamour de Stanley Kubrick. Dr. Folamour, qui aurait fait un très bon titre pour ce film aussi. C'est une vraie déclaration d'amour à la contre-culture et aux marginaux, à la liberté sexuelle qui a su se rendre accessible au grand public. Et c'est ce que j'aime particulièrement dans ce film. La liberté qu'il promeut. On va voir le couple Brad Janet s'ouvrir un petit peu, grâce aux manipulations de Frank N. Furter, dans des scènes qui aujourd'hui sont un petit peu plus questionnables qu'en 1975. Mais peu à peu, nos jeunes héros vont passer outre les préjugés et apprendre à découvrir des facettes d'eux qu'ils ignoraient, et aussi ce qui se passe en dehors de leur vie bien rangée. Pour autant, le film ne les juge jamais, et c'est pour ça que je pense que des années après, il est toujours aussi important pour plein de gens. On a toujours besoin d'ouverture d'esprit et de tolérance, surtout en ces temps où la liberté d'être soi est particulièrement remise en question. Comme dirait Frank N. Furter, Don't dream it, be it. 5 lycéens, 1 mort, 4 suspects. Tout se cache un secret. Qui ment ? Bruno et Lintelo ? Cooper le sportif, Adil la reine de beauté, Nate le délinquant et Simon le gossip boy se retrouvent en retenue un après-midi. Seulement, Simon ne sortira pas vivant de la salle de classe et les enquêteurs vont vite en être sûrs, sa mort n'est pas accidentelle. Les quatre survivants deviennent les principaux suspects, d'autant plus que Simon avait écrit des articles contenant des révélations choc sur chacun d'entre eux. Jusqu'où sont-ils prêts pour cacher leurs secrets ? Qui ment, roman de Karen McManus paru chez Nathan en 2018, est un roman que j'ai beaucoup aimé et qui m'a agréablement surprise. Je m'attendais à quelque chose de très classique. que ça soit sur les relations interpersonnages ou les secrets que cache chacun d'entre eux, mais rapidement l'autrice nous montre qu'elle est plus maligne que nous et qu'elle a tout prévu. Oui, elle se sert des clichés de la narration adolescente, mais elle y ajoute une subtilité et des twists qui sont plaisants à lire et amènent une profondeur et des thèmes qui selon moi sont importants à aborder, notamment auprès du public cible de cette littérature. Les relations amoureuses formatées, les familles dysfonctionnelles à cause de trop d'attentes parentales ou de parents défaillants, La pression de l'université... ou le harcèlement organisé à travers l'appli de Simon. Car oui, s'il y a autant de suspects dans la mort de Simon, c'est que tout le monde avait de quoi lui en vouloir. Il a créé une application de potin où chaque semaine sortent de nouvelles révélations croustillantes sur ses camarades et personne ne semble pouvoir lui échapper. Mais à la fin, comprendre les motivations de Simon fait qu'on aura un petit peu plus de peine pour lui. En plus d'en avoir parce qu'il est mort gendre. La partie thriller est très bien amenée et l'enquête est très plaisante à lire. Les rebondissements et les révélations arrivent au bon moment et sont crédibles. Qui ment est le premier tome d'une série et j'ai un peu peur que les intrigues suivantes tournent un peu en rond mais je suis quand même curieuse de savoir ce que ça va donner. On termine cet épisode avec deux recos BD. Première d'entre elles, Impénétrable d'Alix Garin, parue au Lombard en 2024. Dans un récit profondément intime et émouvant, Alix Garin nous raconte son voyage libérateur à travers les méandres des troubles de la sexualité. Comment le combat pour reprendre possession de son corps, de son désir et sauver son couple se transforme en une quête émouvante de guérison, d'émancipation et d'amour. C'était vraiment une lecture très intense, tout de suite on est embarqué dans les pensées d'Alix. Comment elle a du mal à dire à son copain qu'elle a mal pendant leur rapport, puis d'en parler à d'autres pour chercher des solutions et avancer. On la suit dans sa rencontre avec au mieux des incompétents et au pire des personnes aux méthodes dangereuses. On suit les hauts et les bas, les espoirs qui s'amenuisent, et puis la rencontre avec les bonnes personnes et le déclic. Puis, le long parcours d'acceptation et de guérison. Ce récit est un témoignage et Alix Garin ne prétend pas donner une méthode infaillible pour guérir du vaginisme, puisque c'est de ça, entre autres, qu'il s'agit. J'ai lu des critiques où les gens s'offusquent qu'elle donne comme exemple ce qu'elle a fait pour guérir. C'est un témoignage où elle raconte ce qui l'a aidé. À aucun moment, elle ne dit que c'est ce qu'il faut faire. Le récit est trop auto-centré, peut-on lire aussi. C'est un ouvrage biographique, heureusement que ça parle d'elle. Elle ne prétend pas non plus être une personne parfaite, et ce qu'elle a fait subir à Lucas, son copain, peut être difficile à accepter pour beaucoup, mais j'aime énormément la trajectoire et le personnage de Lucas. Je ne sais pas à quel point c'est fidèle à la réalité, mais ça fonctionne très bien et je connais des gens qui auraient ce mode de fonctionnement-là aussi. J'aime aussi beaucoup le dessin d'Alexis Garin que je ne connaissais pas. J'aime surtout la gestion des couleurs. Les pages sont très équilibrées et permettent d'apporter de la lumière, même quand on semble au fond du gouffre. C'est un livre qui ne parle pas que de sexe, c'est même un sujet qui passe au second plan assez rapidement. C'est un roman graphique qui parle d'amour envers soi-même, envers les autres, envers son partenaire et envers la relation que l'on a avec lui. Un propos très intime mais qui peut parler à beaucoup d'entre nous. Si la sexualité et les traumatismes qui peuvent y être associés sont douloureux pour vous, petit traumavertissement ici. C'est un ouvrage que j'ai beaucoup aimé et je place Alix Garin dans la liste des personnes dont je veux suivre le travail. Quand tu te fais que news sauve des vies. Après avoir rédigé la biographie à succès d'Harvey Milk, Randy Shields est embauché au début des années 80 par le San Francisco Chronicle. Il devient ainsi le premier journaliste ouvertement homosexuel à intégrer un média de masse. Son attention se porte alors sur une nouvelle maladie dévastatrice qui semble frapper uniquement les homosexuels et inquiète le corps médical impuissant face à ce qu'ils appellent bientôt le cancer gay. Conscient de l'urgence d'alerter l'opinion publique pour prévenir la pandémie, Randy Shields se heurte au silence des autres médecins et à l'apathie criminelle des pouvoirs publics. La communauté LGBT, quant à elle, veut préserver son peu de liberté et éloigner toute association à une maladie, alors qu'ils parviennent tout juste à ne plus être considérés comme malades psychiatriques. De plus en plus préoccupé, et alors qu'il est rejeté par sa hiérarchie, sa famille et sa communauté, Randy décide d'aller au bout de son idée, quitte à s'arranger avec la vérité pour sauver des vies. Randy Shields et la Fake News du Patient Zéro est une bande dessinée de Clément Xavier et Héloïse Ausha. C'est une BD que j'ai adorée et que j'ai lue juste après Impénétrable, dont je viens de parler. Que voulez-vous ? J'ai des dimanches matins plus fun que d'autres ? Et à un moment où les médias et les réseaux sociaux diffusent de la fake news à tout va pour servir des intérêts politiques, c'est intéressant de revenir sur ce cas. La fake news peut-elle être éthique ? Manifestement oui, et Randy n'hésite pas à trahir sa communauté et à jeter en pâture des innocents pour alerter sur ce qu'il pressent être une affaire grave. On sait maintenant qu'il a eu du flair. Bon, pour le côté éthique où on repassera quand même, c'est vraiment pas cool ce qu'il a fait. Le roman graphique n'est jamais dans le jugement d'aucun de ses protagonistes et apporte des faits sourcés et chiffrés. Le dessin d'Éloïse Ausha est très expressif et on comprend tout de suite l'ambiance. Comme quand elle nous montre le bureau où va être installé Randy à son arrivée au journal. Un tout petit bureau, sans fenêtre, rempli de cartons et de balais. Parce qu'en cas j'ai un homme gay, oui, admettons, c'est bon pour l'image, mais on ne va quand même pas le mettre dans la salle de rédaction avec les autres journalistes. Le placard à balais ça irait très bien. On notera l'ironie du placard. C'est une BD qui vous permettra de vous intéresser à un sujet lourd avec un peu de fraîcheur. Elle est parue chez Glénat pour un total de 160 pages. C'est la fin de cet épisode, merci de m'avoir écouté. Les liens sont dans la description comme d'habitude. Bonne semaine, à dans 15 jours.

Description

Au programme de cette semaine :


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https://www.instagram.com/7_semaine_podcast/

Pour écouter Adaptator et à Travers :

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Pour me soutenir :
https://fr.tipeee.com/audreyp/ 



Musique :

Titre: Synthwave Vibe

Auteur: Meydän

Source: https://meydan.bandcamp.com

Licence: https://creativecommons.org/licenses/by/3.0/deed.fr

Téléchargement: https://www.auboutdufil.com


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, je suis Avril, je vous donne dans ce nouveau épisode de cette semaine le podcast qui vous donne 7 recocultures par quinzaine. Ukraine 2008. La jeune Oksana et son groupe d'amis multiplient les actions, slogans peints sur le corps et couronnes de fleurs dans les cheveux, contre un gouvernement arbitraire et corrompu. C'est la naissance d'un des mouvements les plus importants de ce début de 21e siècle, FEMEN. Réfugiés politiques, artistes, activistes, Oksana franchira les frontières et militera sans relâche pour les droits des femmes et la liberté de tous les individus. C'est le résumé du nouveau film de Charlène Favier, Oksana, avec Albin Korch, Oksana Zdanova, Lada Kodovay et Noé Habita. Je ne connaissais pas bien l'histoire d'Oksana ou de Femen, je ne connais le mouvement qu'à partir du moment où Ina est arrivée en France et a repris le mouvement à son nom, mettant de côté les trois fondatrices originelles. Oksana, Lada et Ana. Sauf qu'en réalité, Lada ne semble pas exister et que la troisième fondatrice de Femen est Oleksandra Shevchenko. Et je pense que c'est un petit problème d'adaptation ou de volonté d'Alexandra de ne pas apparaître. Je ne suis pas tout à fait sûre, mais je pense que c'est quelque chose comme ça. Mais ce n'est pas sur ça que j'ai décidé de me concentrer. Comme Ausha Favier, intéressons-nous à Oksana. Son parcours, son art et sa solitude qui ne la quittera jamais jusqu'à ce jour de juillet 2018 où elle mettra fin à ses jours. C'est pour moi un des points noirs du film. La narration passe d'une date à l'autre avec de nombreux flashbacks. Mais la journée du 23 juillet 2018 est très précise sur ses horaires et ça donne une sorte de compte à rebours avant son suicide et je ne comprends pas trop l'intérêt. Le film n'est pas un chef-d'oeuvre par ailleurs, il est très programmatique sur plein d'aspects. On n'échappe pas à la scène cliché du moment où elle trouve le nom de Femmène. On a un personnage qui rappelle à Oksana qu'elle a été élève de l'école Nikos à seulement 13 ans, en insistant que c'est une école réservée normalement aux hommes adultes et que c'est fou qu'une activiste comme elle soit aussi connue pour ses peintures d'icônes orthodoxes. Et ça aurait pu être à destination d'un autre personnage, ça aurait été un peu moins gros sabot je pense. Mais c'est pas un film que j'ai détesté et je lui reconnais même des qualités esthétiques. Mais après Slalom, le précédent film de Charlène Favier qui se passait dans le milieu du ski professionnel, celui-ci est beaucoup plus consensuel et au vu de son sujet je trouve ça dommage. Comme dit visuellement c'est très beau et les peintures d'Oxana sont bien mises en valeur. Je ne sais pas si ce sont des vraies peintures ou des reconstitutions ou juste des tableaux qui n'ont rien à voir. Mais en tout cas j'ai trouvé que... Ça apparaissait très bien de l'écran et que c'était vraiment très joli. Les actrices jouent aussi très bien et ce n'est jamais facile de diriger des gens dans une langue qu'on ne connaît pas. Simplement j'aurais aimé un petit peu plus de piquant, d'émotion et là malheureusement je reste un peu sur ma faim. Ça reste malgré tout un film que je vous encourage à voir. Oksana est produite par Diaphanah et dure 1h43. J'ai profité de sa ressortie pour des raisons d'actualité pour aller voir conclave d'Edward Berger avec Ralph Fiennes, il s'appelle Aroscellini, Stanley Tucci et John Ligo. Quand le pape décède de façon soudaine et mystérieuse, le cardinal Lawrence se retrouve en charge d'organiser la sélection de son successeur. Alors que les machinations politiques au sein du Vatican s'intensifient, il se rend compte que le défunt leur avait caché un secret qu'il doit découvrir avant qu'un nouveau pape ne soit choisi. Ce qui va se passer derrière ces murs va changer la face du monde. J'ai beaucoup aimé ce film, thriller psychologique assez basique mais qui se tient bien. Il y a d'assez gros deus ex machina dans le scénario, mais bon, c'est dans le thème. Des personnages cachent des informations jusqu'au bon moment. Il se passe deux événements majeurs à l'extérieur qui pourraient influencer le conclave, mais au prétexte que les cardinaux sont confinés, Lawrence prend la décision de ne rien leur dire. Enfin, la première fois. La deuxième fois, on peut leur dire parce que l'élection ne se passe pas comme Lawrence espère, et peut-être que ça va influer dans le sens qu'il l'arrange. Il y a assez peu de chances que le conclave actuel connaisse le même dénouement, mais c'est en jamais, et ça révolutionnerait bien des choses. Comme vous vous en doutez, du coup j'ai écrit ce segment avant la fin du conclave et avant que Léon XIV ne soit nommé, donc je serais très surprise si on apprenait de Léon XIV la même chose que sur le pape choisi dans le conclave, mais je ne vous en dis rien. Le jeu des acteurs est assez inégal. Ralph Fiennes fait de son mieux mais on le sent partagé entre ambition et envie de bien faire, un peu comme son personnage en fait, mais je trouve que ça fonctionne pas parfaitement, et John Lidgoe semble ne pas avoir envie d'être là du tout. La réalisation est le vrai point fort du film, c'est vraiment très beau. Les plans composés, les couleurs, les lumières, les mouvements de caméra, tout est fait pour nous donner des indices sur ce qui est en train de se passer à l'intérieur du Palais Papal. Palais qui est vraiment très bien mis en valeur lui aussi. Je n'ai jamais visité le Vatican et je ne sais pas si je le ferai un jour, parce que la religion ce n'est pas ma tasse de thé en visitant le lieu le plus symbolique de la religion catholique, mais en tout cas le film m'a donné envie de le voir en vrai. Conclave est encore dans certaines salles, en VOD et en format physique. Ça dure deux heures et c'est distribué par SND. Jeanne et Victor, deux jeunes parisiens de retour de vacances, font une halte pour saluer un de leurs amis qui vit dans une communauté sur le site de la dernière zone humide de la région, sur le point d'être transformé en parc aquatique. Séduit par une communauté qui prône le vivre ensemble où l'individualisme, les nouvelles technologies et les distinctions de genres sont abolis, Il décide de rester quelques jours. Mais les problèmes ne font que commencer quand un beau matin, la barrière de CRS à l'entrée du camp disparaît. Problemos d'Eric Judor avec Eric Judor, Claire Schust, Célia Rosich, Blanche Gardin, Bounaïmine et Marc Fraise. Problemos est une de mes comédies préférées, c'est très absurde, grinçant, fin, enfin la plupart du temps. Et ça tape toujours juste. C'est une satire sur tous les groupes New Age qui pullulent ça et là, et les gros sabots de Blanche Gardin fonctionnent très bien. Notamment, c'est réparti à un éru que je dors, ses p'tits qui sont hilarantes. Je n'étais pas trop fan de son travail dans Eric et Ramsey, mais il a su au fil du temps trouver sa patte et son univers, et je suis très curieuse de découvrir sa série Platane, qui semble aussi être un petit concentré d'humour cringe. C'est aussi un très bon directeur d'acteur, chaque personnage est suffisamment bien caractérisé pour qu'on les identifie rapidement, et les personnages principaux sont vraiment parfaits pour leur rôle. On devrait tous avoir un Mark Fress dans nos vies. Quand le film commence, on pourrait avoir vite peur de comprendre où il nous emmène, mais l'événement déclencheur dynamise bien l'ensemble Et la trajectoire du personnage de Bunaimin arrive et permet de ne pas être redondant. Ça tape au passage sur les gourous autoproclamés ou non, et les dérives qui sont malheureusement courantes dans ce genre de communauté. Mais le film ne se place pas en totale opposition à ce mode de vie. Certes, il n'est pas tendre avec ses habitants, mais il en rit souvent avec eux et pas contre eux. Le personnage d'Eric Judor n'est pas épargné non plus, et je pense que le message du film est que, oui, ce genre d'initiative est très intéressant, et que c'est une bonne chose que ça se mette en place. Mais qu'à partir du moment où des humains font passer leur intérêt perso avant le reste, ça ne peut jamais bien se passer. Le film dure 1h25, ce qui est la durée parfaite pour une comédie, et c'est dispo en DVD et sur Netflix. Une nuit d'orage, la voiture de Janet et Brad, un couple très classique et un peu coincé qui vient de se fiancer, tombe en panne. Obligés de se réfugier dans un mystérieux château, ils vont faire la rencontre de ces occupants tout aussi mystérieux qui se livrent à des expériences étranges pleines de paillettes. Heureusement pour eux, le Dr Frankenschurter est très accueillant. Vous l'aurez sans doute reconnu, il s'agit du Rocky Horror Picture Show de Jim Charman avec Tim Curry, Susan Sarandon, Barry Bostwick et Peter Inwood. Une des comédies musicales queer les plus connues. Un spectacle drôle aux musiques entêtantes dont le succès et la popularité n'a jamais faibli depuis les années 70. Même si à sa sortie, c'est un échec commercial. On lui reproche d'être trop sexuel et d'avoir une ambiance de dessin animé. 40 ans après sa sortie, il est toujours à l'affiche dans de nombreuses salles à travers le monde. C'est un banger, comme disent les jeunes. Je n'aime pas trop les comédies musicales, et celle-ci étant très classique dans la forme, j'ai un peu de mal avec les chansons. Il n'y en a que deux que j'aime particulièrement. Celle de présentation de Frankenfurter, campée par un Tim Curry qui donne tout pour son premier rôle au cinéma, et la chanson où Janet se retrouve avec Rocky, sorte des créatures de Frankenstein créées uniquement à des fins sexuelles par ce bon docteur. Mais les choses ne vont pas se passer comme prévu. des paillettes, du sang, des cris et une bonne dose de loufoque on a la recette d'une cérébée parfaite Un hommage à la Hammer et au conte gothique, qui rend aussi un hommage au Dr. Folamour de Stanley Kubrick. Dr. Folamour, qui aurait fait un très bon titre pour ce film aussi. C'est une vraie déclaration d'amour à la contre-culture et aux marginaux, à la liberté sexuelle qui a su se rendre accessible au grand public. Et c'est ce que j'aime particulièrement dans ce film. La liberté qu'il promeut. On va voir le couple Brad Janet s'ouvrir un petit peu, grâce aux manipulations de Frank N. Furter, dans des scènes qui aujourd'hui sont un petit peu plus questionnables qu'en 1975. Mais peu à peu, nos jeunes héros vont passer outre les préjugés et apprendre à découvrir des facettes d'eux qu'ils ignoraient, et aussi ce qui se passe en dehors de leur vie bien rangée. Pour autant, le film ne les juge jamais, et c'est pour ça que je pense que des années après, il est toujours aussi important pour plein de gens. On a toujours besoin d'ouverture d'esprit et de tolérance, surtout en ces temps où la liberté d'être soi est particulièrement remise en question. Comme dirait Frank N. Furter, Don't dream it, be it. 5 lycéens, 1 mort, 4 suspects. Tout se cache un secret. Qui ment ? Bruno et Lintelo ? Cooper le sportif, Adil la reine de beauté, Nate le délinquant et Simon le gossip boy se retrouvent en retenue un après-midi. Seulement, Simon ne sortira pas vivant de la salle de classe et les enquêteurs vont vite en être sûrs, sa mort n'est pas accidentelle. Les quatre survivants deviennent les principaux suspects, d'autant plus que Simon avait écrit des articles contenant des révélations choc sur chacun d'entre eux. Jusqu'où sont-ils prêts pour cacher leurs secrets ? Qui ment, roman de Karen McManus paru chez Nathan en 2018, est un roman que j'ai beaucoup aimé et qui m'a agréablement surprise. Je m'attendais à quelque chose de très classique. que ça soit sur les relations interpersonnages ou les secrets que cache chacun d'entre eux, mais rapidement l'autrice nous montre qu'elle est plus maligne que nous et qu'elle a tout prévu. Oui, elle se sert des clichés de la narration adolescente, mais elle y ajoute une subtilité et des twists qui sont plaisants à lire et amènent une profondeur et des thèmes qui selon moi sont importants à aborder, notamment auprès du public cible de cette littérature. Les relations amoureuses formatées, les familles dysfonctionnelles à cause de trop d'attentes parentales ou de parents défaillants, La pression de l'université... ou le harcèlement organisé à travers l'appli de Simon. Car oui, s'il y a autant de suspects dans la mort de Simon, c'est que tout le monde avait de quoi lui en vouloir. Il a créé une application de potin où chaque semaine sortent de nouvelles révélations croustillantes sur ses camarades et personne ne semble pouvoir lui échapper. Mais à la fin, comprendre les motivations de Simon fait qu'on aura un petit peu plus de peine pour lui. En plus d'en avoir parce qu'il est mort gendre. La partie thriller est très bien amenée et l'enquête est très plaisante à lire. Les rebondissements et les révélations arrivent au bon moment et sont crédibles. Qui ment est le premier tome d'une série et j'ai un peu peur que les intrigues suivantes tournent un peu en rond mais je suis quand même curieuse de savoir ce que ça va donner. On termine cet épisode avec deux recos BD. Première d'entre elles, Impénétrable d'Alix Garin, parue au Lombard en 2024. Dans un récit profondément intime et émouvant, Alix Garin nous raconte son voyage libérateur à travers les méandres des troubles de la sexualité. Comment le combat pour reprendre possession de son corps, de son désir et sauver son couple se transforme en une quête émouvante de guérison, d'émancipation et d'amour. C'était vraiment une lecture très intense, tout de suite on est embarqué dans les pensées d'Alix. Comment elle a du mal à dire à son copain qu'elle a mal pendant leur rapport, puis d'en parler à d'autres pour chercher des solutions et avancer. On la suit dans sa rencontre avec au mieux des incompétents et au pire des personnes aux méthodes dangereuses. On suit les hauts et les bas, les espoirs qui s'amenuisent, et puis la rencontre avec les bonnes personnes et le déclic. Puis, le long parcours d'acceptation et de guérison. Ce récit est un témoignage et Alix Garin ne prétend pas donner une méthode infaillible pour guérir du vaginisme, puisque c'est de ça, entre autres, qu'il s'agit. J'ai lu des critiques où les gens s'offusquent qu'elle donne comme exemple ce qu'elle a fait pour guérir. C'est un témoignage où elle raconte ce qui l'a aidé. À aucun moment, elle ne dit que c'est ce qu'il faut faire. Le récit est trop auto-centré, peut-on lire aussi. C'est un ouvrage biographique, heureusement que ça parle d'elle. Elle ne prétend pas non plus être une personne parfaite, et ce qu'elle a fait subir à Lucas, son copain, peut être difficile à accepter pour beaucoup, mais j'aime énormément la trajectoire et le personnage de Lucas. Je ne sais pas à quel point c'est fidèle à la réalité, mais ça fonctionne très bien et je connais des gens qui auraient ce mode de fonctionnement-là aussi. J'aime aussi beaucoup le dessin d'Alexis Garin que je ne connaissais pas. J'aime surtout la gestion des couleurs. Les pages sont très équilibrées et permettent d'apporter de la lumière, même quand on semble au fond du gouffre. C'est un livre qui ne parle pas que de sexe, c'est même un sujet qui passe au second plan assez rapidement. C'est un roman graphique qui parle d'amour envers soi-même, envers les autres, envers son partenaire et envers la relation que l'on a avec lui. Un propos très intime mais qui peut parler à beaucoup d'entre nous. Si la sexualité et les traumatismes qui peuvent y être associés sont douloureux pour vous, petit traumavertissement ici. C'est un ouvrage que j'ai beaucoup aimé et je place Alix Garin dans la liste des personnes dont je veux suivre le travail. Quand tu te fais que news sauve des vies. Après avoir rédigé la biographie à succès d'Harvey Milk, Randy Shields est embauché au début des années 80 par le San Francisco Chronicle. Il devient ainsi le premier journaliste ouvertement homosexuel à intégrer un média de masse. Son attention se porte alors sur une nouvelle maladie dévastatrice qui semble frapper uniquement les homosexuels et inquiète le corps médical impuissant face à ce qu'ils appellent bientôt le cancer gay. Conscient de l'urgence d'alerter l'opinion publique pour prévenir la pandémie, Randy Shields se heurte au silence des autres médecins et à l'apathie criminelle des pouvoirs publics. La communauté LGBT, quant à elle, veut préserver son peu de liberté et éloigner toute association à une maladie, alors qu'ils parviennent tout juste à ne plus être considérés comme malades psychiatriques. De plus en plus préoccupé, et alors qu'il est rejeté par sa hiérarchie, sa famille et sa communauté, Randy décide d'aller au bout de son idée, quitte à s'arranger avec la vérité pour sauver des vies. Randy Shields et la Fake News du Patient Zéro est une bande dessinée de Clément Xavier et Héloïse Ausha. C'est une BD que j'ai adorée et que j'ai lue juste après Impénétrable, dont je viens de parler. Que voulez-vous ? J'ai des dimanches matins plus fun que d'autres ? Et à un moment où les médias et les réseaux sociaux diffusent de la fake news à tout va pour servir des intérêts politiques, c'est intéressant de revenir sur ce cas. La fake news peut-elle être éthique ? Manifestement oui, et Randy n'hésite pas à trahir sa communauté et à jeter en pâture des innocents pour alerter sur ce qu'il pressent être une affaire grave. On sait maintenant qu'il a eu du flair. Bon, pour le côté éthique où on repassera quand même, c'est vraiment pas cool ce qu'il a fait. Le roman graphique n'est jamais dans le jugement d'aucun de ses protagonistes et apporte des faits sourcés et chiffrés. Le dessin d'Éloïse Ausha est très expressif et on comprend tout de suite l'ambiance. Comme quand elle nous montre le bureau où va être installé Randy à son arrivée au journal. Un tout petit bureau, sans fenêtre, rempli de cartons et de balais. Parce qu'en cas j'ai un homme gay, oui, admettons, c'est bon pour l'image, mais on ne va quand même pas le mettre dans la salle de rédaction avec les autres journalistes. Le placard à balais ça irait très bien. On notera l'ironie du placard. C'est une BD qui vous permettra de vous intéresser à un sujet lourd avec un peu de fraîcheur. Elle est parue chez Glénat pour un total de 160 pages. C'est la fin de cet épisode, merci de m'avoir écouté. Les liens sont dans la description comme d'habitude. Bonne semaine, à dans 15 jours.

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Le compte instagram :

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Pour écouter Adaptator et à Travers :

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Pour me soutenir :
https://fr.tipeee.com/audreyp/ 



Musique :

Titre: Synthwave Vibe

Auteur: Meydän

Source: https://meydan.bandcamp.com

Licence: https://creativecommons.org/licenses/by/3.0/deed.fr

Téléchargement: https://www.auboutdufil.com


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, je suis Avril, je vous donne dans ce nouveau épisode de cette semaine le podcast qui vous donne 7 recocultures par quinzaine. Ukraine 2008. La jeune Oksana et son groupe d'amis multiplient les actions, slogans peints sur le corps et couronnes de fleurs dans les cheveux, contre un gouvernement arbitraire et corrompu. C'est la naissance d'un des mouvements les plus importants de ce début de 21e siècle, FEMEN. Réfugiés politiques, artistes, activistes, Oksana franchira les frontières et militera sans relâche pour les droits des femmes et la liberté de tous les individus. C'est le résumé du nouveau film de Charlène Favier, Oksana, avec Albin Korch, Oksana Zdanova, Lada Kodovay et Noé Habita. Je ne connaissais pas bien l'histoire d'Oksana ou de Femen, je ne connais le mouvement qu'à partir du moment où Ina est arrivée en France et a repris le mouvement à son nom, mettant de côté les trois fondatrices originelles. Oksana, Lada et Ana. Sauf qu'en réalité, Lada ne semble pas exister et que la troisième fondatrice de Femen est Oleksandra Shevchenko. Et je pense que c'est un petit problème d'adaptation ou de volonté d'Alexandra de ne pas apparaître. Je ne suis pas tout à fait sûre, mais je pense que c'est quelque chose comme ça. Mais ce n'est pas sur ça que j'ai décidé de me concentrer. Comme Ausha Favier, intéressons-nous à Oksana. Son parcours, son art et sa solitude qui ne la quittera jamais jusqu'à ce jour de juillet 2018 où elle mettra fin à ses jours. C'est pour moi un des points noirs du film. La narration passe d'une date à l'autre avec de nombreux flashbacks. Mais la journée du 23 juillet 2018 est très précise sur ses horaires et ça donne une sorte de compte à rebours avant son suicide et je ne comprends pas trop l'intérêt. Le film n'est pas un chef-d'oeuvre par ailleurs, il est très programmatique sur plein d'aspects. On n'échappe pas à la scène cliché du moment où elle trouve le nom de Femmène. On a un personnage qui rappelle à Oksana qu'elle a été élève de l'école Nikos à seulement 13 ans, en insistant que c'est une école réservée normalement aux hommes adultes et que c'est fou qu'une activiste comme elle soit aussi connue pour ses peintures d'icônes orthodoxes. Et ça aurait pu être à destination d'un autre personnage, ça aurait été un peu moins gros sabot je pense. Mais c'est pas un film que j'ai détesté et je lui reconnais même des qualités esthétiques. Mais après Slalom, le précédent film de Charlène Favier qui se passait dans le milieu du ski professionnel, celui-ci est beaucoup plus consensuel et au vu de son sujet je trouve ça dommage. Comme dit visuellement c'est très beau et les peintures d'Oxana sont bien mises en valeur. Je ne sais pas si ce sont des vraies peintures ou des reconstitutions ou juste des tableaux qui n'ont rien à voir. Mais en tout cas j'ai trouvé que... Ça apparaissait très bien de l'écran et que c'était vraiment très joli. Les actrices jouent aussi très bien et ce n'est jamais facile de diriger des gens dans une langue qu'on ne connaît pas. Simplement j'aurais aimé un petit peu plus de piquant, d'émotion et là malheureusement je reste un peu sur ma faim. Ça reste malgré tout un film que je vous encourage à voir. Oksana est produite par Diaphanah et dure 1h43. J'ai profité de sa ressortie pour des raisons d'actualité pour aller voir conclave d'Edward Berger avec Ralph Fiennes, il s'appelle Aroscellini, Stanley Tucci et John Ligo. Quand le pape décède de façon soudaine et mystérieuse, le cardinal Lawrence se retrouve en charge d'organiser la sélection de son successeur. Alors que les machinations politiques au sein du Vatican s'intensifient, il se rend compte que le défunt leur avait caché un secret qu'il doit découvrir avant qu'un nouveau pape ne soit choisi. Ce qui va se passer derrière ces murs va changer la face du monde. J'ai beaucoup aimé ce film, thriller psychologique assez basique mais qui se tient bien. Il y a d'assez gros deus ex machina dans le scénario, mais bon, c'est dans le thème. Des personnages cachent des informations jusqu'au bon moment. Il se passe deux événements majeurs à l'extérieur qui pourraient influencer le conclave, mais au prétexte que les cardinaux sont confinés, Lawrence prend la décision de ne rien leur dire. Enfin, la première fois. La deuxième fois, on peut leur dire parce que l'élection ne se passe pas comme Lawrence espère, et peut-être que ça va influer dans le sens qu'il l'arrange. Il y a assez peu de chances que le conclave actuel connaisse le même dénouement, mais c'est en jamais, et ça révolutionnerait bien des choses. Comme vous vous en doutez, du coup j'ai écrit ce segment avant la fin du conclave et avant que Léon XIV ne soit nommé, donc je serais très surprise si on apprenait de Léon XIV la même chose que sur le pape choisi dans le conclave, mais je ne vous en dis rien. Le jeu des acteurs est assez inégal. Ralph Fiennes fait de son mieux mais on le sent partagé entre ambition et envie de bien faire, un peu comme son personnage en fait, mais je trouve que ça fonctionne pas parfaitement, et John Lidgoe semble ne pas avoir envie d'être là du tout. La réalisation est le vrai point fort du film, c'est vraiment très beau. Les plans composés, les couleurs, les lumières, les mouvements de caméra, tout est fait pour nous donner des indices sur ce qui est en train de se passer à l'intérieur du Palais Papal. Palais qui est vraiment très bien mis en valeur lui aussi. Je n'ai jamais visité le Vatican et je ne sais pas si je le ferai un jour, parce que la religion ce n'est pas ma tasse de thé en visitant le lieu le plus symbolique de la religion catholique, mais en tout cas le film m'a donné envie de le voir en vrai. Conclave est encore dans certaines salles, en VOD et en format physique. Ça dure deux heures et c'est distribué par SND. Jeanne et Victor, deux jeunes parisiens de retour de vacances, font une halte pour saluer un de leurs amis qui vit dans une communauté sur le site de la dernière zone humide de la région, sur le point d'être transformé en parc aquatique. Séduit par une communauté qui prône le vivre ensemble où l'individualisme, les nouvelles technologies et les distinctions de genres sont abolis, Il décide de rester quelques jours. Mais les problèmes ne font que commencer quand un beau matin, la barrière de CRS à l'entrée du camp disparaît. Problemos d'Eric Judor avec Eric Judor, Claire Schust, Célia Rosich, Blanche Gardin, Bounaïmine et Marc Fraise. Problemos est une de mes comédies préférées, c'est très absurde, grinçant, fin, enfin la plupart du temps. Et ça tape toujours juste. C'est une satire sur tous les groupes New Age qui pullulent ça et là, et les gros sabots de Blanche Gardin fonctionnent très bien. Notamment, c'est réparti à un éru que je dors, ses p'tits qui sont hilarantes. Je n'étais pas trop fan de son travail dans Eric et Ramsey, mais il a su au fil du temps trouver sa patte et son univers, et je suis très curieuse de découvrir sa série Platane, qui semble aussi être un petit concentré d'humour cringe. C'est aussi un très bon directeur d'acteur, chaque personnage est suffisamment bien caractérisé pour qu'on les identifie rapidement, et les personnages principaux sont vraiment parfaits pour leur rôle. On devrait tous avoir un Mark Fress dans nos vies. Quand le film commence, on pourrait avoir vite peur de comprendre où il nous emmène, mais l'événement déclencheur dynamise bien l'ensemble Et la trajectoire du personnage de Bunaimin arrive et permet de ne pas être redondant. Ça tape au passage sur les gourous autoproclamés ou non, et les dérives qui sont malheureusement courantes dans ce genre de communauté. Mais le film ne se place pas en totale opposition à ce mode de vie. Certes, il n'est pas tendre avec ses habitants, mais il en rit souvent avec eux et pas contre eux. Le personnage d'Eric Judor n'est pas épargné non plus, et je pense que le message du film est que, oui, ce genre d'initiative est très intéressant, et que c'est une bonne chose que ça se mette en place. Mais qu'à partir du moment où des humains font passer leur intérêt perso avant le reste, ça ne peut jamais bien se passer. Le film dure 1h25, ce qui est la durée parfaite pour une comédie, et c'est dispo en DVD et sur Netflix. Une nuit d'orage, la voiture de Janet et Brad, un couple très classique et un peu coincé qui vient de se fiancer, tombe en panne. Obligés de se réfugier dans un mystérieux château, ils vont faire la rencontre de ces occupants tout aussi mystérieux qui se livrent à des expériences étranges pleines de paillettes. Heureusement pour eux, le Dr Frankenschurter est très accueillant. Vous l'aurez sans doute reconnu, il s'agit du Rocky Horror Picture Show de Jim Charman avec Tim Curry, Susan Sarandon, Barry Bostwick et Peter Inwood. Une des comédies musicales queer les plus connues. Un spectacle drôle aux musiques entêtantes dont le succès et la popularité n'a jamais faibli depuis les années 70. Même si à sa sortie, c'est un échec commercial. On lui reproche d'être trop sexuel et d'avoir une ambiance de dessin animé. 40 ans après sa sortie, il est toujours à l'affiche dans de nombreuses salles à travers le monde. C'est un banger, comme disent les jeunes. Je n'aime pas trop les comédies musicales, et celle-ci étant très classique dans la forme, j'ai un peu de mal avec les chansons. Il n'y en a que deux que j'aime particulièrement. Celle de présentation de Frankenfurter, campée par un Tim Curry qui donne tout pour son premier rôle au cinéma, et la chanson où Janet se retrouve avec Rocky, sorte des créatures de Frankenstein créées uniquement à des fins sexuelles par ce bon docteur. Mais les choses ne vont pas se passer comme prévu. des paillettes, du sang, des cris et une bonne dose de loufoque on a la recette d'une cérébée parfaite Un hommage à la Hammer et au conte gothique, qui rend aussi un hommage au Dr. Folamour de Stanley Kubrick. Dr. Folamour, qui aurait fait un très bon titre pour ce film aussi. C'est une vraie déclaration d'amour à la contre-culture et aux marginaux, à la liberté sexuelle qui a su se rendre accessible au grand public. Et c'est ce que j'aime particulièrement dans ce film. La liberté qu'il promeut. On va voir le couple Brad Janet s'ouvrir un petit peu, grâce aux manipulations de Frank N. Furter, dans des scènes qui aujourd'hui sont un petit peu plus questionnables qu'en 1975. Mais peu à peu, nos jeunes héros vont passer outre les préjugés et apprendre à découvrir des facettes d'eux qu'ils ignoraient, et aussi ce qui se passe en dehors de leur vie bien rangée. Pour autant, le film ne les juge jamais, et c'est pour ça que je pense que des années après, il est toujours aussi important pour plein de gens. On a toujours besoin d'ouverture d'esprit et de tolérance, surtout en ces temps où la liberté d'être soi est particulièrement remise en question. Comme dirait Frank N. Furter, Don't dream it, be it. 5 lycéens, 1 mort, 4 suspects. Tout se cache un secret. Qui ment ? Bruno et Lintelo ? Cooper le sportif, Adil la reine de beauté, Nate le délinquant et Simon le gossip boy se retrouvent en retenue un après-midi. Seulement, Simon ne sortira pas vivant de la salle de classe et les enquêteurs vont vite en être sûrs, sa mort n'est pas accidentelle. Les quatre survivants deviennent les principaux suspects, d'autant plus que Simon avait écrit des articles contenant des révélations choc sur chacun d'entre eux. Jusqu'où sont-ils prêts pour cacher leurs secrets ? Qui ment, roman de Karen McManus paru chez Nathan en 2018, est un roman que j'ai beaucoup aimé et qui m'a agréablement surprise. Je m'attendais à quelque chose de très classique. que ça soit sur les relations interpersonnages ou les secrets que cache chacun d'entre eux, mais rapidement l'autrice nous montre qu'elle est plus maligne que nous et qu'elle a tout prévu. Oui, elle se sert des clichés de la narration adolescente, mais elle y ajoute une subtilité et des twists qui sont plaisants à lire et amènent une profondeur et des thèmes qui selon moi sont importants à aborder, notamment auprès du public cible de cette littérature. Les relations amoureuses formatées, les familles dysfonctionnelles à cause de trop d'attentes parentales ou de parents défaillants, La pression de l'université... ou le harcèlement organisé à travers l'appli de Simon. Car oui, s'il y a autant de suspects dans la mort de Simon, c'est que tout le monde avait de quoi lui en vouloir. Il a créé une application de potin où chaque semaine sortent de nouvelles révélations croustillantes sur ses camarades et personne ne semble pouvoir lui échapper. Mais à la fin, comprendre les motivations de Simon fait qu'on aura un petit peu plus de peine pour lui. En plus d'en avoir parce qu'il est mort gendre. La partie thriller est très bien amenée et l'enquête est très plaisante à lire. Les rebondissements et les révélations arrivent au bon moment et sont crédibles. Qui ment est le premier tome d'une série et j'ai un peu peur que les intrigues suivantes tournent un peu en rond mais je suis quand même curieuse de savoir ce que ça va donner. On termine cet épisode avec deux recos BD. Première d'entre elles, Impénétrable d'Alix Garin, parue au Lombard en 2024. Dans un récit profondément intime et émouvant, Alix Garin nous raconte son voyage libérateur à travers les méandres des troubles de la sexualité. Comment le combat pour reprendre possession de son corps, de son désir et sauver son couple se transforme en une quête émouvante de guérison, d'émancipation et d'amour. C'était vraiment une lecture très intense, tout de suite on est embarqué dans les pensées d'Alix. Comment elle a du mal à dire à son copain qu'elle a mal pendant leur rapport, puis d'en parler à d'autres pour chercher des solutions et avancer. On la suit dans sa rencontre avec au mieux des incompétents et au pire des personnes aux méthodes dangereuses. On suit les hauts et les bas, les espoirs qui s'amenuisent, et puis la rencontre avec les bonnes personnes et le déclic. Puis, le long parcours d'acceptation et de guérison. Ce récit est un témoignage et Alix Garin ne prétend pas donner une méthode infaillible pour guérir du vaginisme, puisque c'est de ça, entre autres, qu'il s'agit. J'ai lu des critiques où les gens s'offusquent qu'elle donne comme exemple ce qu'elle a fait pour guérir. C'est un témoignage où elle raconte ce qui l'a aidé. À aucun moment, elle ne dit que c'est ce qu'il faut faire. Le récit est trop auto-centré, peut-on lire aussi. C'est un ouvrage biographique, heureusement que ça parle d'elle. Elle ne prétend pas non plus être une personne parfaite, et ce qu'elle a fait subir à Lucas, son copain, peut être difficile à accepter pour beaucoup, mais j'aime énormément la trajectoire et le personnage de Lucas. Je ne sais pas à quel point c'est fidèle à la réalité, mais ça fonctionne très bien et je connais des gens qui auraient ce mode de fonctionnement-là aussi. J'aime aussi beaucoup le dessin d'Alexis Garin que je ne connaissais pas. J'aime surtout la gestion des couleurs. Les pages sont très équilibrées et permettent d'apporter de la lumière, même quand on semble au fond du gouffre. C'est un livre qui ne parle pas que de sexe, c'est même un sujet qui passe au second plan assez rapidement. C'est un roman graphique qui parle d'amour envers soi-même, envers les autres, envers son partenaire et envers la relation que l'on a avec lui. Un propos très intime mais qui peut parler à beaucoup d'entre nous. Si la sexualité et les traumatismes qui peuvent y être associés sont douloureux pour vous, petit traumavertissement ici. C'est un ouvrage que j'ai beaucoup aimé et je place Alix Garin dans la liste des personnes dont je veux suivre le travail. Quand tu te fais que news sauve des vies. Après avoir rédigé la biographie à succès d'Harvey Milk, Randy Shields est embauché au début des années 80 par le San Francisco Chronicle. Il devient ainsi le premier journaliste ouvertement homosexuel à intégrer un média de masse. Son attention se porte alors sur une nouvelle maladie dévastatrice qui semble frapper uniquement les homosexuels et inquiète le corps médical impuissant face à ce qu'ils appellent bientôt le cancer gay. Conscient de l'urgence d'alerter l'opinion publique pour prévenir la pandémie, Randy Shields se heurte au silence des autres médecins et à l'apathie criminelle des pouvoirs publics. La communauté LGBT, quant à elle, veut préserver son peu de liberté et éloigner toute association à une maladie, alors qu'ils parviennent tout juste à ne plus être considérés comme malades psychiatriques. De plus en plus préoccupé, et alors qu'il est rejeté par sa hiérarchie, sa famille et sa communauté, Randy décide d'aller au bout de son idée, quitte à s'arranger avec la vérité pour sauver des vies. Randy Shields et la Fake News du Patient Zéro est une bande dessinée de Clément Xavier et Héloïse Ausha. C'est une BD que j'ai adorée et que j'ai lue juste après Impénétrable, dont je viens de parler. Que voulez-vous ? J'ai des dimanches matins plus fun que d'autres ? Et à un moment où les médias et les réseaux sociaux diffusent de la fake news à tout va pour servir des intérêts politiques, c'est intéressant de revenir sur ce cas. La fake news peut-elle être éthique ? Manifestement oui, et Randy n'hésite pas à trahir sa communauté et à jeter en pâture des innocents pour alerter sur ce qu'il pressent être une affaire grave. On sait maintenant qu'il a eu du flair. Bon, pour le côté éthique où on repassera quand même, c'est vraiment pas cool ce qu'il a fait. Le roman graphique n'est jamais dans le jugement d'aucun de ses protagonistes et apporte des faits sourcés et chiffrés. Le dessin d'Éloïse Ausha est très expressif et on comprend tout de suite l'ambiance. Comme quand elle nous montre le bureau où va être installé Randy à son arrivée au journal. Un tout petit bureau, sans fenêtre, rempli de cartons et de balais. Parce qu'en cas j'ai un homme gay, oui, admettons, c'est bon pour l'image, mais on ne va quand même pas le mettre dans la salle de rédaction avec les autres journalistes. Le placard à balais ça irait très bien. On notera l'ironie du placard. C'est une BD qui vous permettra de vous intéresser à un sujet lourd avec un peu de fraîcheur. Elle est parue chez Glénat pour un total de 160 pages. C'est la fin de cet épisode, merci de m'avoir écouté. Les liens sont dans la description comme d'habitude. Bonne semaine, à dans 15 jours.

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Titre: Synthwave Vibe

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    Bonjour, je suis Avril, je vous donne dans ce nouveau épisode de cette semaine le podcast qui vous donne 7 recocultures par quinzaine. Ukraine 2008. La jeune Oksana et son groupe d'amis multiplient les actions, slogans peints sur le corps et couronnes de fleurs dans les cheveux, contre un gouvernement arbitraire et corrompu. C'est la naissance d'un des mouvements les plus importants de ce début de 21e siècle, FEMEN. Réfugiés politiques, artistes, activistes, Oksana franchira les frontières et militera sans relâche pour les droits des femmes et la liberté de tous les individus. C'est le résumé du nouveau film de Charlène Favier, Oksana, avec Albin Korch, Oksana Zdanova, Lada Kodovay et Noé Habita. Je ne connaissais pas bien l'histoire d'Oksana ou de Femen, je ne connais le mouvement qu'à partir du moment où Ina est arrivée en France et a repris le mouvement à son nom, mettant de côté les trois fondatrices originelles. Oksana, Lada et Ana. Sauf qu'en réalité, Lada ne semble pas exister et que la troisième fondatrice de Femen est Oleksandra Shevchenko. Et je pense que c'est un petit problème d'adaptation ou de volonté d'Alexandra de ne pas apparaître. Je ne suis pas tout à fait sûre, mais je pense que c'est quelque chose comme ça. Mais ce n'est pas sur ça que j'ai décidé de me concentrer. Comme Ausha Favier, intéressons-nous à Oksana. Son parcours, son art et sa solitude qui ne la quittera jamais jusqu'à ce jour de juillet 2018 où elle mettra fin à ses jours. C'est pour moi un des points noirs du film. La narration passe d'une date à l'autre avec de nombreux flashbacks. Mais la journée du 23 juillet 2018 est très précise sur ses horaires et ça donne une sorte de compte à rebours avant son suicide et je ne comprends pas trop l'intérêt. Le film n'est pas un chef-d'oeuvre par ailleurs, il est très programmatique sur plein d'aspects. On n'échappe pas à la scène cliché du moment où elle trouve le nom de Femmène. On a un personnage qui rappelle à Oksana qu'elle a été élève de l'école Nikos à seulement 13 ans, en insistant que c'est une école réservée normalement aux hommes adultes et que c'est fou qu'une activiste comme elle soit aussi connue pour ses peintures d'icônes orthodoxes. Et ça aurait pu être à destination d'un autre personnage, ça aurait été un peu moins gros sabot je pense. Mais c'est pas un film que j'ai détesté et je lui reconnais même des qualités esthétiques. Mais après Slalom, le précédent film de Charlène Favier qui se passait dans le milieu du ski professionnel, celui-ci est beaucoup plus consensuel et au vu de son sujet je trouve ça dommage. Comme dit visuellement c'est très beau et les peintures d'Oxana sont bien mises en valeur. Je ne sais pas si ce sont des vraies peintures ou des reconstitutions ou juste des tableaux qui n'ont rien à voir. Mais en tout cas j'ai trouvé que... Ça apparaissait très bien de l'écran et que c'était vraiment très joli. Les actrices jouent aussi très bien et ce n'est jamais facile de diriger des gens dans une langue qu'on ne connaît pas. Simplement j'aurais aimé un petit peu plus de piquant, d'émotion et là malheureusement je reste un peu sur ma faim. Ça reste malgré tout un film que je vous encourage à voir. Oksana est produite par Diaphanah et dure 1h43. J'ai profité de sa ressortie pour des raisons d'actualité pour aller voir conclave d'Edward Berger avec Ralph Fiennes, il s'appelle Aroscellini, Stanley Tucci et John Ligo. Quand le pape décède de façon soudaine et mystérieuse, le cardinal Lawrence se retrouve en charge d'organiser la sélection de son successeur. Alors que les machinations politiques au sein du Vatican s'intensifient, il se rend compte que le défunt leur avait caché un secret qu'il doit découvrir avant qu'un nouveau pape ne soit choisi. Ce qui va se passer derrière ces murs va changer la face du monde. J'ai beaucoup aimé ce film, thriller psychologique assez basique mais qui se tient bien. Il y a d'assez gros deus ex machina dans le scénario, mais bon, c'est dans le thème. Des personnages cachent des informations jusqu'au bon moment. Il se passe deux événements majeurs à l'extérieur qui pourraient influencer le conclave, mais au prétexte que les cardinaux sont confinés, Lawrence prend la décision de ne rien leur dire. Enfin, la première fois. La deuxième fois, on peut leur dire parce que l'élection ne se passe pas comme Lawrence espère, et peut-être que ça va influer dans le sens qu'il l'arrange. Il y a assez peu de chances que le conclave actuel connaisse le même dénouement, mais c'est en jamais, et ça révolutionnerait bien des choses. Comme vous vous en doutez, du coup j'ai écrit ce segment avant la fin du conclave et avant que Léon XIV ne soit nommé, donc je serais très surprise si on apprenait de Léon XIV la même chose que sur le pape choisi dans le conclave, mais je ne vous en dis rien. Le jeu des acteurs est assez inégal. Ralph Fiennes fait de son mieux mais on le sent partagé entre ambition et envie de bien faire, un peu comme son personnage en fait, mais je trouve que ça fonctionne pas parfaitement, et John Lidgoe semble ne pas avoir envie d'être là du tout. La réalisation est le vrai point fort du film, c'est vraiment très beau. Les plans composés, les couleurs, les lumières, les mouvements de caméra, tout est fait pour nous donner des indices sur ce qui est en train de se passer à l'intérieur du Palais Papal. Palais qui est vraiment très bien mis en valeur lui aussi. Je n'ai jamais visité le Vatican et je ne sais pas si je le ferai un jour, parce que la religion ce n'est pas ma tasse de thé en visitant le lieu le plus symbolique de la religion catholique, mais en tout cas le film m'a donné envie de le voir en vrai. Conclave est encore dans certaines salles, en VOD et en format physique. Ça dure deux heures et c'est distribué par SND. Jeanne et Victor, deux jeunes parisiens de retour de vacances, font une halte pour saluer un de leurs amis qui vit dans une communauté sur le site de la dernière zone humide de la région, sur le point d'être transformé en parc aquatique. Séduit par une communauté qui prône le vivre ensemble où l'individualisme, les nouvelles technologies et les distinctions de genres sont abolis, Il décide de rester quelques jours. Mais les problèmes ne font que commencer quand un beau matin, la barrière de CRS à l'entrée du camp disparaît. Problemos d'Eric Judor avec Eric Judor, Claire Schust, Célia Rosich, Blanche Gardin, Bounaïmine et Marc Fraise. Problemos est une de mes comédies préférées, c'est très absurde, grinçant, fin, enfin la plupart du temps. Et ça tape toujours juste. C'est une satire sur tous les groupes New Age qui pullulent ça et là, et les gros sabots de Blanche Gardin fonctionnent très bien. Notamment, c'est réparti à un éru que je dors, ses p'tits qui sont hilarantes. Je n'étais pas trop fan de son travail dans Eric et Ramsey, mais il a su au fil du temps trouver sa patte et son univers, et je suis très curieuse de découvrir sa série Platane, qui semble aussi être un petit concentré d'humour cringe. C'est aussi un très bon directeur d'acteur, chaque personnage est suffisamment bien caractérisé pour qu'on les identifie rapidement, et les personnages principaux sont vraiment parfaits pour leur rôle. On devrait tous avoir un Mark Fress dans nos vies. Quand le film commence, on pourrait avoir vite peur de comprendre où il nous emmène, mais l'événement déclencheur dynamise bien l'ensemble Et la trajectoire du personnage de Bunaimin arrive et permet de ne pas être redondant. Ça tape au passage sur les gourous autoproclamés ou non, et les dérives qui sont malheureusement courantes dans ce genre de communauté. Mais le film ne se place pas en totale opposition à ce mode de vie. Certes, il n'est pas tendre avec ses habitants, mais il en rit souvent avec eux et pas contre eux. Le personnage d'Eric Judor n'est pas épargné non plus, et je pense que le message du film est que, oui, ce genre d'initiative est très intéressant, et que c'est une bonne chose que ça se mette en place. Mais qu'à partir du moment où des humains font passer leur intérêt perso avant le reste, ça ne peut jamais bien se passer. Le film dure 1h25, ce qui est la durée parfaite pour une comédie, et c'est dispo en DVD et sur Netflix. Une nuit d'orage, la voiture de Janet et Brad, un couple très classique et un peu coincé qui vient de se fiancer, tombe en panne. Obligés de se réfugier dans un mystérieux château, ils vont faire la rencontre de ces occupants tout aussi mystérieux qui se livrent à des expériences étranges pleines de paillettes. Heureusement pour eux, le Dr Frankenschurter est très accueillant. Vous l'aurez sans doute reconnu, il s'agit du Rocky Horror Picture Show de Jim Charman avec Tim Curry, Susan Sarandon, Barry Bostwick et Peter Inwood. Une des comédies musicales queer les plus connues. Un spectacle drôle aux musiques entêtantes dont le succès et la popularité n'a jamais faibli depuis les années 70. Même si à sa sortie, c'est un échec commercial. On lui reproche d'être trop sexuel et d'avoir une ambiance de dessin animé. 40 ans après sa sortie, il est toujours à l'affiche dans de nombreuses salles à travers le monde. C'est un banger, comme disent les jeunes. Je n'aime pas trop les comédies musicales, et celle-ci étant très classique dans la forme, j'ai un peu de mal avec les chansons. Il n'y en a que deux que j'aime particulièrement. Celle de présentation de Frankenfurter, campée par un Tim Curry qui donne tout pour son premier rôle au cinéma, et la chanson où Janet se retrouve avec Rocky, sorte des créatures de Frankenstein créées uniquement à des fins sexuelles par ce bon docteur. Mais les choses ne vont pas se passer comme prévu. des paillettes, du sang, des cris et une bonne dose de loufoque on a la recette d'une cérébée parfaite Un hommage à la Hammer et au conte gothique, qui rend aussi un hommage au Dr. Folamour de Stanley Kubrick. Dr. Folamour, qui aurait fait un très bon titre pour ce film aussi. C'est une vraie déclaration d'amour à la contre-culture et aux marginaux, à la liberté sexuelle qui a su se rendre accessible au grand public. Et c'est ce que j'aime particulièrement dans ce film. La liberté qu'il promeut. On va voir le couple Brad Janet s'ouvrir un petit peu, grâce aux manipulations de Frank N. Furter, dans des scènes qui aujourd'hui sont un petit peu plus questionnables qu'en 1975. Mais peu à peu, nos jeunes héros vont passer outre les préjugés et apprendre à découvrir des facettes d'eux qu'ils ignoraient, et aussi ce qui se passe en dehors de leur vie bien rangée. Pour autant, le film ne les juge jamais, et c'est pour ça que je pense que des années après, il est toujours aussi important pour plein de gens. On a toujours besoin d'ouverture d'esprit et de tolérance, surtout en ces temps où la liberté d'être soi est particulièrement remise en question. Comme dirait Frank N. Furter, Don't dream it, be it. 5 lycéens, 1 mort, 4 suspects. Tout se cache un secret. Qui ment ? Bruno et Lintelo ? Cooper le sportif, Adil la reine de beauté, Nate le délinquant et Simon le gossip boy se retrouvent en retenue un après-midi. Seulement, Simon ne sortira pas vivant de la salle de classe et les enquêteurs vont vite en être sûrs, sa mort n'est pas accidentelle. Les quatre survivants deviennent les principaux suspects, d'autant plus que Simon avait écrit des articles contenant des révélations choc sur chacun d'entre eux. Jusqu'où sont-ils prêts pour cacher leurs secrets ? Qui ment, roman de Karen McManus paru chez Nathan en 2018, est un roman que j'ai beaucoup aimé et qui m'a agréablement surprise. Je m'attendais à quelque chose de très classique. que ça soit sur les relations interpersonnages ou les secrets que cache chacun d'entre eux, mais rapidement l'autrice nous montre qu'elle est plus maligne que nous et qu'elle a tout prévu. Oui, elle se sert des clichés de la narration adolescente, mais elle y ajoute une subtilité et des twists qui sont plaisants à lire et amènent une profondeur et des thèmes qui selon moi sont importants à aborder, notamment auprès du public cible de cette littérature. Les relations amoureuses formatées, les familles dysfonctionnelles à cause de trop d'attentes parentales ou de parents défaillants, La pression de l'université... ou le harcèlement organisé à travers l'appli de Simon. Car oui, s'il y a autant de suspects dans la mort de Simon, c'est que tout le monde avait de quoi lui en vouloir. Il a créé une application de potin où chaque semaine sortent de nouvelles révélations croustillantes sur ses camarades et personne ne semble pouvoir lui échapper. Mais à la fin, comprendre les motivations de Simon fait qu'on aura un petit peu plus de peine pour lui. En plus d'en avoir parce qu'il est mort gendre. La partie thriller est très bien amenée et l'enquête est très plaisante à lire. Les rebondissements et les révélations arrivent au bon moment et sont crédibles. Qui ment est le premier tome d'une série et j'ai un peu peur que les intrigues suivantes tournent un peu en rond mais je suis quand même curieuse de savoir ce que ça va donner. On termine cet épisode avec deux recos BD. Première d'entre elles, Impénétrable d'Alix Garin, parue au Lombard en 2024. Dans un récit profondément intime et émouvant, Alix Garin nous raconte son voyage libérateur à travers les méandres des troubles de la sexualité. Comment le combat pour reprendre possession de son corps, de son désir et sauver son couple se transforme en une quête émouvante de guérison, d'émancipation et d'amour. C'était vraiment une lecture très intense, tout de suite on est embarqué dans les pensées d'Alix. Comment elle a du mal à dire à son copain qu'elle a mal pendant leur rapport, puis d'en parler à d'autres pour chercher des solutions et avancer. On la suit dans sa rencontre avec au mieux des incompétents et au pire des personnes aux méthodes dangereuses. On suit les hauts et les bas, les espoirs qui s'amenuisent, et puis la rencontre avec les bonnes personnes et le déclic. Puis, le long parcours d'acceptation et de guérison. Ce récit est un témoignage et Alix Garin ne prétend pas donner une méthode infaillible pour guérir du vaginisme, puisque c'est de ça, entre autres, qu'il s'agit. J'ai lu des critiques où les gens s'offusquent qu'elle donne comme exemple ce qu'elle a fait pour guérir. C'est un témoignage où elle raconte ce qui l'a aidé. À aucun moment, elle ne dit que c'est ce qu'il faut faire. Le récit est trop auto-centré, peut-on lire aussi. C'est un ouvrage biographique, heureusement que ça parle d'elle. Elle ne prétend pas non plus être une personne parfaite, et ce qu'elle a fait subir à Lucas, son copain, peut être difficile à accepter pour beaucoup, mais j'aime énormément la trajectoire et le personnage de Lucas. Je ne sais pas à quel point c'est fidèle à la réalité, mais ça fonctionne très bien et je connais des gens qui auraient ce mode de fonctionnement-là aussi. J'aime aussi beaucoup le dessin d'Alexis Garin que je ne connaissais pas. J'aime surtout la gestion des couleurs. Les pages sont très équilibrées et permettent d'apporter de la lumière, même quand on semble au fond du gouffre. C'est un livre qui ne parle pas que de sexe, c'est même un sujet qui passe au second plan assez rapidement. C'est un roman graphique qui parle d'amour envers soi-même, envers les autres, envers son partenaire et envers la relation que l'on a avec lui. Un propos très intime mais qui peut parler à beaucoup d'entre nous. Si la sexualité et les traumatismes qui peuvent y être associés sont douloureux pour vous, petit traumavertissement ici. C'est un ouvrage que j'ai beaucoup aimé et je place Alix Garin dans la liste des personnes dont je veux suivre le travail. Quand tu te fais que news sauve des vies. Après avoir rédigé la biographie à succès d'Harvey Milk, Randy Shields est embauché au début des années 80 par le San Francisco Chronicle. Il devient ainsi le premier journaliste ouvertement homosexuel à intégrer un média de masse. Son attention se porte alors sur une nouvelle maladie dévastatrice qui semble frapper uniquement les homosexuels et inquiète le corps médical impuissant face à ce qu'ils appellent bientôt le cancer gay. Conscient de l'urgence d'alerter l'opinion publique pour prévenir la pandémie, Randy Shields se heurte au silence des autres médecins et à l'apathie criminelle des pouvoirs publics. La communauté LGBT, quant à elle, veut préserver son peu de liberté et éloigner toute association à une maladie, alors qu'ils parviennent tout juste à ne plus être considérés comme malades psychiatriques. De plus en plus préoccupé, et alors qu'il est rejeté par sa hiérarchie, sa famille et sa communauté, Randy décide d'aller au bout de son idée, quitte à s'arranger avec la vérité pour sauver des vies. Randy Shields et la Fake News du Patient Zéro est une bande dessinée de Clément Xavier et Héloïse Ausha. C'est une BD que j'ai adorée et que j'ai lue juste après Impénétrable, dont je viens de parler. Que voulez-vous ? J'ai des dimanches matins plus fun que d'autres ? Et à un moment où les médias et les réseaux sociaux diffusent de la fake news à tout va pour servir des intérêts politiques, c'est intéressant de revenir sur ce cas. La fake news peut-elle être éthique ? Manifestement oui, et Randy n'hésite pas à trahir sa communauté et à jeter en pâture des innocents pour alerter sur ce qu'il pressent être une affaire grave. On sait maintenant qu'il a eu du flair. Bon, pour le côté éthique où on repassera quand même, c'est vraiment pas cool ce qu'il a fait. Le roman graphique n'est jamais dans le jugement d'aucun de ses protagonistes et apporte des faits sourcés et chiffrés. Le dessin d'Éloïse Ausha est très expressif et on comprend tout de suite l'ambiance. Comme quand elle nous montre le bureau où va être installé Randy à son arrivée au journal. Un tout petit bureau, sans fenêtre, rempli de cartons et de balais. Parce qu'en cas j'ai un homme gay, oui, admettons, c'est bon pour l'image, mais on ne va quand même pas le mettre dans la salle de rédaction avec les autres journalistes. Le placard à balais ça irait très bien. On notera l'ironie du placard. C'est une BD qui vous permettra de vous intéresser à un sujet lourd avec un peu de fraîcheur. Elle est parue chez Glénat pour un total de 160 pages. C'est la fin de cet épisode, merci de m'avoir écouté. Les liens sont dans la description comme d'habitude. Bonne semaine, à dans 15 jours.

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