- Speaker #0
Salut ! Bienvenue sur le podcast de à nous deux ! Aujourd'hui, on parle beaucoup plus de santé mentale. Et en ouvrant la porte à cela, on a découvert et mis en lumière des maladies et des troubles. Ces mises en avant peuvent expliquer certains de nos propres comportements et nous faire dire « c'est pas de ma faute, c'est mon syndrome » . C'est pour cela que j'ai voulu parler du trouble, du déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité. Ce TDAH. dont beaucoup parlent aujourd'hui et qui est de plus en plus diagnostiquée. Mais cela reste un trouble psychologique et le chemin du diagnostic peut être long. On en discute avec Marie. Et pour rappel, comme pour chacun des épisodes qui peuvent toucher à la santé sur ce podcast, nous ne sommes pas médecins. Ici, il s'agit d'un témoignage et d'un échange autour du sujet. Donc si vous avez besoin d'aide ou si vous vous reconnaissez dans les symptômes qui sont dits lors de cet échange, n'hésitez pas à en discuter à votre médecin traitant. Parce qu'ici, nous ne sommes pas des professionnels de santé. Salut à tous, bienvenue dans ce nouvel épisode du podcast. Aujourd'hui, j'avais envie d'aborder un thème qui est de plus en plus regardé sur Internet, on va dire, et sur les réseaux, on en parle de plus en plus, et c'est le sujet du TDAH. Et j'ai démarché sympathiquement, Marie, qui a répondu présente pour faire ce sujet avec moi. Et j'ai demandé à Marie de venir participer sur ce sujet parce que, allez... assez active sur Instagram et je la suis depuis quelques années maintenant. Et c'est vrai qu'il y a quelques mois, elle a commencé à parler de son parcours de diagnostic pour le TDAH. Pour toi, c'est quoi ? Et est-ce que tu peux nous définir surtout le TDAH ? Parce que je pense qu'il y a plein de personnes qui ne savent pas exactement ce que c'est. Bonjour !
- Speaker #1
Alors le TDAH, c'est un trouble du neurodéveloppement. Donc c'est un trouble de l'attention avec ou sans l'hyperactivité. Donc pour ma part, j'ai de l'hyperactivité, donc j'ai le gros H du TDAH qui me caractérise plutôt bien. Et ça touche environ aujourd'hui 3% des adultes. Et c'est plus diagnostiqué chez les enfants aujourd'hui. Donc on estime qu'il y a à peu près 20% des enfants qui sont diagnostiqués. Alors du coup, je ne connais pas bien les chiffres et je ne suis pas experte là-dedans, mais c'est un trouble du neurodéveloppement. Donc à différencier entre guillemets d'une maladie, c'est vraiment une partie du cerveau qui ne s'est pas développée de la même manière. que les gens qu'on va plutôt qualifier de neurotypiques. Donc moi, je rentre dans la catégorie des personnes neuroatypiques ou neurodivergentes. Et du coup, comment le définir ? En fait, c'est vraiment un trouble qui associe plusieurs symptômes. Et en fait, ce n'est pas quelque chose dont on guérit à la fin, donc on va soigner comme une maladie.
- Speaker #0
C'est plus quelque chose où tu vas avoir un traitement qui va affaiblir les différents symptômes que tu peux avoir.
- Speaker #1
Oui, c'est ça. Alors aujourd'hui, il y a des traitements qui permettent de pallier aux symptômes, de nous aider à avoir des stratégies. Enfin moi, en tout cas, le traitement, on va en parler après, ça m'aide à appréhender la vie. En fait, ça ne m'aide pas sur tous les symptômes, mais disons que ça les atténue. Et du coup, ça me permet de mieux m'organiser. Donc les symptômes, ça va être les plus classiques. C'est l'inattention, l'hyperactivité. et l'impulsivité. Et en fait, ça va... Vu que je suis désorganisée dans ma tête parce que le TDAH me fait désorganiser ma pensée, je vais peut-être donner des infos qui ne sont pas structurées.
- Speaker #0
On te pardonne.
- Speaker #1
Il y a toute la difficulté du TDAH et j'ai essayé de me préparer, mais en fait, ça n'aurait pas du tout été spontané. Donc, je préfère tout déverter. Il n'y a pas de souci. Voilà. Donc, en fait... Pour moi, ça a vraiment été une désorganisation dans la vie. Je suis perçue comme quelqu'un de bordélique, de désordonnée. Il y a des choses qui me caractérisent beaucoup, c'est la perte d'objet. On pose ses clés et on ne sait plus où les arranger. Donc moi, j'ai réussi à trouver des stratégies pour mieux m'organiser sur certains aspects vraiment qui avaient un impact sur ma vie.
- Speaker #0
Tu parlais tout à l'heure de trois symptômes principaux qui sont ceux qui te touchent finalement. Mais est-ce qu'il y en a d'autres que tu peux donner en exemple, mais qui ne te concernent pas forcément, mais pour avoir des idées aussi de ce qu'il peut y avoir ?
- Speaker #1
Alors en fait, l'hyperactivité par exemple, en fait Je dirais qu'il y a trois catégories. Et après, dans ces catégories, tu vois, l'hyperactivité, ça va influencer. Alors, ça dépend des gens. Il y a des personnes qui vont avoir plus d'hyperactivité motrice. Moi, c'est vrai que du coup, je parle quand même avec les mains, tu vois. Mais par exemple, l'hyperactivité, ça peut être mental et ça peut être aussi au niveau du langage, du coup, de beaucoup parler. Pour moi, ça rentre dans l'hyperactivité. Donc, parler excessivement, couper la parole. Mais le cliché de l'enfant hyperactif qui a besoin de beaucoup bouger, qui n'arrive pas à tenir en place sur sa chaise, où les personnes vont avoir le genou qui tremble ou jouent avec un stylo, etc. C'est en général plus visible pour ces personnes-là que pour d'autres qui vont avoir... Alors apparemment, c'est très différent aussi en fonction du genre de la personne. Alors moi, du coup... Vu que, par exemple, chez les garçons, c'est mieux vu d'être hyperactif. C'est plus accepté quand ils sont chahuteurs dans la cour de récré. Plutôt que chez les filles où on va, du coup, les clichés.
- Speaker #0
Une fille, ça doit être sage, ça doit être calme, ça doit être jolie.
- Speaker #1
Et du coup, on est plus rêveuse à l'intérieur. Et moi, en fait, c'est vrai que du coup, quand je refais un peu le fil de comment j'étais à l'école, tu vois, dans les petites classes. Quand un cours ne m'intéressait pas, j'étais plus celle qui va dessiner sur son cahier. Mais il m'arrivait aussi de bavarder. C'était ce genre de comportement. D'autres symptômes que je n'ai pas encore mentionnés, c'est la difficulté à gérer les émotions. Les émotions sont très intenses. Tout ça, c'est beaucoup dit sur les réseaux sociaux. L'hypersensibilité sensorielle. Par exemple, la lumière, le bruit, mais aussi la persensibilité au niveau émotion. On est plus ému, touché par les événements de la vie. Ça influence aussi l'anxiété, le stress. Après, c'est aussi les difficultés du TDAH qui vont te rendre potentiellement plus anxieux. Jouer sur l'estime de soi. Et il y a aussi des personnes qui ont des problèmes d'addiction plus ou moins graves. parce qu'en fait donc euh Ce que je n'ai pas dit, c'est que le TDAH, ça joue au niveau du cerveau, ça joue sur les fonctions motrices. Attends que je ne dise pas de bêtises. Ça joue au niveau de la production de la dopamine. Alors du coup, je ne veux pas dire de bêtises, mais apparemment, on produit la même quantité de dopamine que les personnes neurotypiques, mais en fait, elle n'est pas assimilée de la même manière ou elle n'est pas gardée aussi longtemps. Parce qu'il y a une histoire de panier percé où, par exemple, les récepteurs vont fonctionner trop vite. Et du coup, on va avoir tendance à commencer les tâches et à ne pas les terminer parce qu'il y a cette dopamine qui a du mal à être gardée. Et en gros, on a besoin de récompenses immédiates. Et du coup, il y a une difficulté de motivation où en gros, s'initier dans la tâche, ça va être compliqué. Par exemple, pour moi, un exemple flagrant, c'est devoir me lever pour aller à la salle de sport. Ça me demande plus de motivation que les autres parce que... Il n'y a pas de récompense tout de suite. Moi, la récompense, elle va être à la fin, quand je me suis vraiment motivée, quand je suis au sport. Et bon, je dis ça, et donc je me suis abonnée et je n'y suis jamais allée. Enfin, au bout d'un moment, j'ai lâché l'affaire, tu vois. Donc voilà, je m'éparpille un peu, mais il y a beaucoup de choses à dire.
- Speaker #0
Non,
- Speaker #1
il n'y a vraiment pas de souci avec là-dessus.
- Speaker #0
Moi, ce que je comprends, en tout cas dans tes explications, c'est qu'on en viendra plus tard sur à quel moment tu t'es dit, Tiens, il y a peut-être un truc, je vais aller me faire diagnostiquer, mais... Ce que je comprends dans ce que tu dis et ce qui est intéressant, c'est que j'ai l'impression que ça touche tellement de points différents. L'anxiété, l'hyperactivité, l'hypersensibilité. Ça touche aussi apparemment les hormones, parce que tu parles de dopamine, donc ça touche aussi le système hormonal. Donc en vrai, ça doit être handicapant, mais ce n'est pas une surprise. Donc c'est handicapant, mais surtout, à quel moment est-ce que tu t'es dit, tiens, je crois qu'il y a un truc qui déconne, je n'ai pas l'impression d'être... comme tout le monde, je ne sais pas si tu te l'as déjà dit d'ailleurs mais voilà, à quel moment vers quel âge, est-ce que tu penses que c'est depuis que tu es petite, comment est-ce que tu t'es dit ? À quel moment la lumière s'est allumée en disant « je crois qu'il y a quelque chose » .
- Speaker #1
C'est complexe parce que du coup, je pense que depuis que je suis enfant, je voyais qu'il y avait certaines différences que je n'arrivais pas forcément à expliquer sur ma façon de fonctionner par rapport aux autres. Mais en ayant été dans le parcours de l'agnostique, j'ai dû regarder mes bulletins scolaires pour vérifier si mes difficultés étaient déjà présentes quand j'étais enfant, parce que c'est la difficulté quand tu es diagnostiqué en tant qu'adulte. C'est qu'il faut que ce soit les difficultés que tu perçois qui sont associées à ce TDAH ou non doivent être présentes depuis l'enfance. Et ce n'est pas quelque chose qui est arrivé à l'âge adulte parce que c'est le fonctionnement du cerveau dès l'enfance.
- Speaker #0
Ce n'est pas un truc qui se développe en grandissant, par exemple ?
- Speaker #1
Alors non, mais en fait, c'est vrai que du coup, moi, par exemple, je suis en cours de diagnostic tardif parce que je n'avais pas forcément des difficultés. visible tout de suite parce qu'en gros, j'avais des stratégies d'adaptation. Et puis, je rentrais dans le moule parce que j'avais des parents plutôt stricts à la maison sur l'éducation. Et donc, j'arrivais à trouver des parades. Par exemple, le fait de faire ses devoirs. Alors, il y a des enfants qui vont avoir des grosses difficultés de concentration à l'école. Et du coup, ça va être beaucoup plus flagrant. Alors que moi, en fait, à part les mentions de bavardage et de... du fait que j'exploitais pas mon plein potentiel parce qu'en fait, dès qu'un cours me désintéressait, j'écoutais moins. Mais c'est vrai que dans les matières qui m'intéressaient beaucoup, j'avais moins ce problème. Et donc, je compensais un peu. Mais du coup, les difficultés, elles ont été plus tard au niveau des études post-bac et professionnelles aussi. Et du coup, c'est là que je me suis dit que j'ai des difficultés sociales aussi dans mon cercle d'amis. Et à la famille, il y avait des choses qui m'étaient reprochées. En fait, par exemple, ce que je n'ai pas mentionné, c'est le retard. En gros, on a une notion du temps qui est propre à nous. Et par exemple, en fait, sans traitement, je suis persuadée que dans une heure ou une journée, je peux caler énormément de choses qui sont infaisables, en fait.
- Speaker #0
Oui, mais c'est dû à l'hyperactivité, tu penses ?
- Speaker #1
Alors, c'est dû à l'hyperactivité, mais c'est vraiment, pour moi, la notion du temps, elle est difficilement... On a du mal à estimer. Combien de temps prend chaque chose du quotidien ? Et donc aujourd'hui, ce qui m'aide vraiment à m'organiser face à ça, parce que j'ai testé les to-do list et tout, c'est vraiment le traitement qui m'aide. Alors du coup, j'ai dévié sur la question.
- Speaker #0
La question de base, c'était à quel moment est-ce que tu t'es dit, tiens, il y a quelque chose ?
- Speaker #1
Alors tu vois, les pertes d'objets, en fait, il y avait plein de choses qui s'expliquent aujourd'hui. grâce justement au traitement qui se passait à l'époque et que je n'arrivais pas à expliquer parce que ce qu'on dit très souvent sur une personne qui a un TDAH, c'est qu'elle est tête en l'air, c'est qu'elle est étourdie. Et donc moi, j'avais tout le temps les remarques des fautes d'inattention. Je faisais des choses que je n'arrivais pas à expliquer à l'époque. Et là où vraiment j'ai mis le mot sur le TDAH, c'est quand même grâce aux réseaux sociaux finalement. Il y a quelques années, j'ai beaucoup échangé avec une copine rencontrée sur Instagram qui en fait... fonctionnait comme moi et elle, je crois que c'est elle qui m'en avait vraiment parlé et donc je me suis reconnue beaucoup dedans. Au début c'était plutôt l'hypersensibilité et sauf que l'hypersensibilité c'est pas quelque chose qui se diagnostique et en général c'est dû à des choses qui s'expliquent alors soit parce que des personnes ont vécu des traumatismes ou alors vraiment parce que la personne est sur le trouble du spectre de l'autisme ou bien a un trouble de l'attention et en fait le trouble de l'attention et l'autisme par exemple c'est aussi des choses qui ont beaucoup de points communs. Il y a beaucoup de points qui vont entre les deux et on peut être les deux en même temps aussi. Mais c'est vrai que du coup, moi, j'expliquais aussi mon inattention avec ma sensibilité à mon environnement. Parce qu'en fait, ce que je n'aime pas d'ailleurs dans le nom du trouble, du déficit de l'attention, parce que je trouve que j'ai de l'attention sur énormément de choses. Et en gros, je vais être plutôt submergée par les détails dans tous les sens. Et du coup, je vais plus remarquer des choses que d'autres ne vont pas remarquer parce qu'ils sont focus sur un truc. justement, je suis focus sur tellement de choses en même temps qu'en fait, j'ai beaucoup de mal à gérer mon temps, à m'organiser, à prioriser, parce qu'effectivement, la perfection du temps n'est pas du tout pareille que les autres. Et donc, par exemple, on trouvait aussi que j'étais lente à faire faire certaines choses parce qu'en fait, je vais être perdue dans mes pensées. Je suis capable de me brosser les dents pendant 10 minutes ou rester dans la douche une heure.
- Speaker #0
Une santé buccodentaire tapeur.
- Speaker #1
Non, mais clairement. sauf qu'au bout d'un moment se brosser les dents trop longtemps ça sert à rien et du coup je perds du temps et ça je m'en suis rendu compte qu'en vivant en couple et en me disant j'ai l'impression qu'il passe deux secondes à se brosser les dents alors que moi non mais du coup je mets maintenant des chronos et les chronos ça m'aide
- Speaker #0
Mais après, tu sais, tu disais que c'était surtout via les réseaux sociaux, en fait, que tu avais découvert ce trouble et que tu avais pu en parler, etc. Et ça, je suis carrément du même avis que toi. Enfin, je trouve que ça fait, je ne sais pas, une petite dizaine d'années, même moins, peut-être genre 5-6 ans. J'ai l'impression qu'on en parle vraiment beaucoup et beaucoup plus sur les réseaux. Peut-être même un peu trop parce que j'ai aussi un peu l'impression du revers en mode... Ouais, mais c'est parce que je suis TDAH, alors que bon, la personne n'est pas que diagnostiquée. Bon, voilà, comme d'habitude, il y a toujours les envers du décor. Mais oui, c'est vraiment quelque chose qui est apparu hyper récemment. Enfin, moi, avant, j'en avais jamais entendu parler, quoi. Ou alors, voilà, on mettait les personnes dans la case. Oui, non, mais il, ouais, est hyperactif. Oui, non, mais il, ouais, il est très sensible. Oui, non, mais il est tête en l'air. Enfin, tu vois, je trouve ça fou que ça soit si récent qu'on en parle. ou que ça existe, je ne sais pas. Je pose aussi la question de me dire est-ce qu'on a en formule un mot sur ce sac de plein de soucis du quotidien ? Je ne sais pas.
- Speaker #1
C'est vrai que j'aurais aimé le savoir bien plus tôt parce que ça m'aurait aidée à mieux me comprendre. Du coup, j'ai eu besoin d'avoir des difficultés impactantes pour me dire là, il y a quelque chose qui est là et je dois comprendre pourquoi je n'arrive pas à fonctionner comme les autres. Et justement, il y a des personnes, en fait, c'est aussi un spectre, si tu veux. Donc, tu as des personnes qui vont peut-être avoir la même chose, mais c'est beaucoup moins impactant dans leur vie. Et du coup, ils arrivent à s'en sortir sans diagnostic, des fois sans traitement. Ça ne va pas non plus être vital. Mais c'est vrai que d'ailleurs, ce que je n'ai pas dit, c'est que c'est héréditaire. En fait, en général, on se rend compte que souvent aujourd'hui, les parents d'un enfant... diagnostiqué TDAH, quand ils voient le questionnaire, ils se disent « mais en fait, moi, je coche toutes les caisses. » Et du coup, t'as au moins, en général, un parent sur deux qui l'a aussi. Et moi, maintenant que vraiment j'ai répondu à pas mal de questionnaires et que je suis vraiment renseignée là-dessus grâce aux réseaux sociaux et il y a pas mal de ressources qu'on m'a données, qu'on m'a transmises, je me suis rendue compte que dans ma famille, on est quand même plusieurs à être comme ça. Et donc, justement, moi, par exemple, dans ma famille, il y avait des gens qui remettaient un peu ce diagnostic en doute. Avant que je sois diagnostiquée, ça faisait déjà au moins 2-3 ans que je m'en doutais, mais que je n'entamais pas les démarches. On remettait ça en doute, on me disait « t'es sûre, l'autodiagnostic c'est pas bien, c'est à la mode, et puis moi aussi je fais ça » . Oui, mais en fait, le problème, c'est que si la personne faisait ça à la base, c'est qu'elle-même a aussi ce TDAH. Par exemple, ma sœur ne se rendait pas compte que c'était... quelque chose d'atypique parce qu'elle-même, tu vois, a le même fonctionnement.
- Speaker #0
C'est sa normalité à elle.
- Speaker #1
C'est ça. Et d'ailleurs, en général aussi, on dit que des personnes qui ont un TDAH savent aussi se reconnaître, en tout cas quand on en a conscience, où ça crée justement des affinités parce qu'on fonctionne de la même manière. Moi, je sais en tout cas que la plupart des personnes qui pensent comme moi et qui parlent autant, en général, quand je parle beaucoup avec quelqu'un qui a une réciprocité dans la conversation interminable. C'est qu'il y a quelque chose derrière.
- Speaker #0
Non, mais je pense que c'est normal. Ça me semble être une normalité de se retrouver, que ce soit par des orientations sexuelles, par des passions, par des diagnostics de santé aussi. Je pense que ça allie de se dire, on partage et on ressent un peu les mêmes choses. Ça, ça va, ça me paraît assez humain. Et rationnel, tu vois. Du coup, est-ce que tu peux nous rappeler ton âge actuel ?
- Speaker #1
Oui, j'ai 28 ans. Ok.
- Speaker #0
et donc ouais Ça t'a tilté vers les 25 ans, si je comprends bien à peu près ?
- Speaker #1
Oui, à peu près.
- Speaker #0
T'as fait avant ? D'accord, ok. Et donc là, t'as commencé ton diagnostic. Est-ce que le diagnostic est confirmé ? Où est-ce que t'en es dans ce parcours ?
- Speaker #1
Alors, le diagnostic n'est pas explicitement confirmé. Et je ne sais pas si c'est parce que je n'ai pas demandé au psychiatre. Mais en fait, aujourd'hui, ce qui est un peu... Moi, ça m'a assez surprise, tu vois. C'est qu'aujourd'hui, à l'heure actuelle, les psychiatres, ils vont... te diagnostiquer avec l'aide de la prise du médicament. Donc en gros, si le médicament, en tout cas moi c'est comme ça que les deux psychiatres d'affilée ont fonctionné, en vraiment en m'administrant le médicament, on voit si ça fonctionne, et là du coup, ça confirme ou non. Et donc moi vu que ça m'aide bien, et qu'on a entamé un parcours ensemble, je me dis que je suis diagnostiquée, mais je n'ai pas eu de feuille, ok, c'est bon, c'est sûr à fin pourcent.
- Speaker #0
Comme au bas, tu sais, c'est bon, tu l'as. Ok, je suis rassurée, c'est intéressant. Mais j'ai l'impression que dans le domaine de la santé, on ne te dit jamais très clairement les trucs, tu sais. Alors moi, rien à voir avec du psychiatre, etc. Mais je suis diagnostiquée à SOPK, donc le syndrome des ovaires polycystiques. Mais pareil, la dame a l'échographie. Elle ne me l'a pas dit clairement et je n'ai pas osé poser la question non plus. Elle me disait tous les termes autour, mais elle n'utilisait pas le terme. Je suis sortie de là et j'étais en mode, je crois que c'est ça. C'est un peu, je suis retournée voir mon médecin pour lui dire, ça, c'est les résultats. Il m'a dit, vous avez le syndrome des ovaires polycystiques. Et j'étais genre, ouais.
- Speaker #1
C'est important de dire les termes et d'être explicite, s'il vous plaît.
- Speaker #0
Surtout quand en face, tu as une personne, après, ils ne se rendent peut-être pas compte, mais tu as une personne qui n'ose pas. poser frontalement la question, tu sais, parce que t'as l'impression que tu vas être bête de poser cette question, parce que lui, il te l'a dit, mais t'as pas compris, quoi. Donc, bref, pardon, je t'ai un peu coupée, mais est-ce que, du coup, tu peux nous raconter un peu le parcours et ta démarche de ta prise de conscience avec ton ami d'Insta, jusqu'à, je vais aller voir un médecin, quel médecin t'es allé voir, est-ce que tu peux nous raconter, depuis le départ, ton parcours ? Oui,
- Speaker #1
ça a été un parcours C'était un peu long et fastidieux, on va dire. Moi, je m'étais rendue compte de pas mal de choses, de pas mal de traits qui me caractérisaient, qui étaient assez flagrants à raconter. Mais du coup, à l'époque, je ne me sentais pas forcément d'avoir un diagnostic. J'avais contacté une petite quête qu'on m'avait pas mal recommandée sur les réseaux sociaux, qui était spécialisée, parce que j'avais quand même... Je sais aujourd'hui que quand un psychiatre n'est pas forcément spécialisé, il ne va pas forcément vous prendre au sérieux par rapport à ce diagnostic, ni avoir les compétences, ni avoir les clés pour vous aider. Et ça a été mon cas. Mais du coup, j'avais contacté une première psychiatre par mail et elle m'avait donné un devis. Et elle m'avait dit qu'il y avait au moins un an d'attente pour pouvoir la voir. Moi, ça m'avait vraiment refroidie. et je m'étais dit mais en fait c'est super cher et pour l'instant j'ai pas de difficultés particulières je suis sûre à 99% que ça me concerne mais du coup si c'est juste pour qu'elle me le confirme que j'attends un an et que ça coûte cher en fait j'ai pas vraiment envie ni besoin de ça puis après professionnellement j'ai quand même eu assez de difficultés où on me disait toujours que j'avais du retard en fait parce que je fonctionne beaucoup avec en fait comme je disais avant que c'était hormonal du coup en termes de dopamine j'ai toujours besoin de travailler dans l'urgence Quand ce n'est pas vraiment urgent, dernière minute, en gros, j'ai vraiment beaucoup, beaucoup de mal à travailler. Et du coup, d'ailleurs, c'est très stressant de fonctionner comme ça. Donc, j'avais beaucoup de stress au travail. Et puis...
- Speaker #0
Pardon, je fais une parenthèse, mais en vraie question, parce que moi, je ne fonctionne pas du tout comme ça. Enfin, j'ai beaucoup de mal justement à travailler dans l'urgence. Enfin, j'y arrive très bien, mais je n'aime pas ça. Et du coup, on est d'accord que des personnes comme toi qui travaillent dans l'urgence, ça ne vous plaît pas en fait. C'est juste que vous ne pouvez pas fonctionner autrement, mais ça vous... ne vous plaît pas, ce n'est pas un kiff, c'est vraiment stressant ou ça va ?
- Speaker #1
Je parle pour moi, c'est très stressant. J'en ai parlé déjà avec un des psychiatres que j'ai vus au cours de ma vie qui m'avait dit, mais en fait, vous n'avez pas eu de réel... La vie ne vous a jamais donné une claque du genre, regarde, ça ne marche pas de fonctionner dans l'urgence. Et effectivement, ça ne m'a jamais freinée, ça ne m'a jamais empêchée. Du coup, je n'ai jamais appris à fonctionner autrement. En tout cas, je sais maintenant que c'est le TDAH qui fait que... Mais je sais aussi, du coup, pardon, je ne suis pas très construite, mais du coup, on produit de la dopamine quand on est stressé en tant que TDAH. Et donc, le fait de travailler sous le stress, ça nous produit de la dopamine. Et donc, c'est ce qui nous motive. Donc, c'est vrai que c'est un fait qui m'a motivée. Mais personnellement, je n'aime pas être stressée. Sauf que c'est vrai que je travaille toujours comme ça. En dernière minute, j'ai fait mon mémoire en dernière minute et en fait j'en faisais des cauchemars. J'avais de l'anxiété liée à ça quand j'étais en études post-doc et c'était pas quelque chose... Mais en fait c'est vrai que ça fait longtemps que je fonctionne comme ça. Du coup je sais pas comment fonctionner au moment où...
- Speaker #0
Non mais t'as peut-être accepté que ça soit ton fonctionnement en fait tout simplement. Même si tu me subis clairement, mais en fait tu fonctionnes comme ça quoi. Donc du coup, premier psychiatre qui te dit que ça va coûter cher et il y a un an d'attente. Je trouve ça déjà assez incroyable. C'est surtout le un an d'attente que je trouve fou.
- Speaker #1
En fait, il y a vraiment beaucoup d'attentes chez la plupart des spécialistes. Et c'est vrai que du coup, j'ai mis ce sujet sous le tapis jusqu'à ce que j'ai vraiment des difficultés professionnelles. lié à ça. Et justement, vu que je n'avais pas de diagnostic, en plus professionnellement, c'était compliqué de devoir en parler à ma manager à l'époque, de lui dire « je crois que j'ai ça, je n'ai pas de diagnostic, mais je pense que… » Et en plus, il y a aussi ce truc de « tu ne sais pas si c'est vraiment ça et tu ne veux pas, je ne voulais pas légitimer… » entre guillemets mes fautes, mes difficultés, avec quelque chose où j'étais vraiment, enfin j'étais quand même pas sûre à 100% que ce soit ça, et donc on m'avait dit, ben trouve des solutions, adapte-toi, mais en vrai ça expliquait pas mal de mes difficultés, ou que j'arrivais vraiment pas à régler, par exemple en fait, j'avais, ouais comme dit, j'avais du mal à tout anticiper, et parce que moi je suis capable d'anticiper beaucoup de choses, mais justement je vais être vraiment désorganisée, je vais faire plein de choses en même temps. Les écrans, c'est aussi un problème quand tu es très distraite. J'ouvre 15 fenêtres en même temps, je vais faire plein de tâches en même temps, j'ai du mal à prioriser et même à prendre des notes. Par exemple, les instructions à l'oral, j'évoque beaucoup de mal. Moi, il faut que ce soit écrit. Donc, si on me donne tout à l'oral et qu'on ne me donne pas de timeline, enfin, un truc qu'il faut faire dans trois mois, il me donne aussi un truc qu'il faut faire demain et puis tout de suite dans dix minutes. En fait, en gros, dans ma tête, j'ai l'impression que tout a le même niveau d'urgence. Et en plus, c'est hyper difficile professionnellement dans un métier comme ça, où du coup, tu ne veux pas non plus passer pour un bébé qui ne sait pas gérer. Donc, il fallait que je fasse mes preuves, etc. Mais donc, en fait, ça, c'était mes difficultés. Et en fait, j'ai commencé à vraiment en parler à un psychiatre quand finalement, en gros, j'étais en arrêt maladie. Et j'ai fait un burn-out, clairement. Et ça arrive à pas mal de personnes qui ont des TDAH, sachant qu'aussi... Il y en a certains, c'est encore pire. Comme il y a un problème de gestion des émotions, ils peuvent perdre leur boulot parce qu'ils vont se disputer avec un manager, ils vont avoir de l'agressivité. Cette impulsivité-là peut créer aussi des accidents de la route, des gens qui sont considérés comme sanguins, etc. Chez les adultes, c'est plus flagrant que chez les enfants. Je sais qu'il y a vraiment des stats qui montrent que quand tu as un TDAH, tu as plus de risques de perdre ton emploi. Donc c'est des choses qui sont assez stressantes aussi. Et donc moi, j'ai consulté un psychiatre pour plusieurs raisons. Donc ouais, j'étais en burn-out et je lui ai parlé de ça. Et là, ça ne s'est pas ultra bien passé dans le sens où du coup, il m'a prescrit quand même... Alors il m'a fait faire passer un questionnaire. Ce questionnaire, j'y ai répondu plusieurs fois au cours de ce parcours. C'est un questionnaire, je crois que c'est le questionnaire du DSM-5, mais ça, ce n'est pas important. Et je Ausha un peu toutes les cases. J'étais quasiment sur deux mois. Mais déjà, il fallait traiter ma dépression et ensuite traiter le TDAH, sachant qu'en fait, c'est quand même important de préciser qu'il ne faut surtout pas prendre, enfin pour moi, il ne faut pas prendre les deux en même temps. Parce qu'en fait, alors du coup, j'ai été sous antidépresseurs et les antidépresseurs, j'ai testé plusieurs molécules, mais c'était... quand même stimulant parce que j'avais vraiment plus d'énergie. J'avais vraiment du mal à être active et être efficace, etc. Et du coup, le fait de prendre des antidépresseurs qui vont vraiment stimuler ton énergie ou réguler tes émotions, avec le traitement de TDAH où ça régule aussi les émotions, finalement, en fait, ça ne s'en sort pas. Du coup, pour moi, ça n'a pas très bien fonctionné. Et comme ça n'a pas fonctionné, le psychiatre a considéré que non, je n'en avais pas un, alors qu'il m'a vraiment mis sous le tapis. les difficultés que j'avais évoquées. Il a dit non, je pense que c'est juste de l'anxiété. Mais c'était un psychiatre que je ne recommande pas, qui n'était pas spécialement à mon écoute, qui avait une attitude... Il n'était vraiment pas spécialisé sur ce trouble-là. Et donc quand finalement ça allait mieux et que je suis sortie de cette dépression, que j'ai quitté ce travail, en début d'année 2025, j'ai pris rendez-vous avec un nouveau psychiatre plus spécialisé dans le TDAH, qui a vraiment l'habitude dans un cabinet qui prend souvent en charge des personnes qui ont un TDAH. Et donc j'ai dû patienter 4 mois avant d'avoir ce rendez-vous. Et en attendant, du coup, j'ai pris rendez-vous avec une psychologue. Je voyais déjà une psychologue par le passé, mais elle n'avait pas non plus de spécialité pour le TDAH. Donc j'ai décidé de voir une psychologue spécialisée en thérapie cognitivo-comportementale. Donc ça aide souvent les personnes qui ont un TDAH à se faire diagnostiquer. Et donc je m'étais dit... Alors, je ne sais pas si elle va me faire un diagnostic, mais peut-être qu'elle va me mettre sur la piste, qu'elle va déjà m'aider à trouver des solutions. Parce qu'à ce moment-là, je n'avais pas spécialement envie de nouveau prendre des médicaments, vu que la seule fois que j'en avais pris ou que j'avais testé pendant 3-4 jours à peine, ça s'était vraiment mal passé. Et je n'avais pas vu de progrès à ce moment-là, parce que ce n'était pas non plus le moment, ce n'était pas les bonnes conditions. et donc cette psychologue elle m'a cette psychologue clinicienne elle m'a fait déjà bah en fait des entretiens en fait, parce que le diagnostic se passe sous la forme d'entretiens, on va te poser des questions sur les difficultés que tu as eues dans ta vie, et il faut que... Il faut que ça ait vraiment un impact. Moi, c'était retentissant dans plusieurs domaines, dans le domaine scolaire et professionnel, et dans le domaine social, à la famille, dans la famille, auprès de mes amis. Ça avait vraiment des impacts dans plein de domaines de ma vie, et des impacts négatifs plutôt, parce que les impacts positifs... Alors, j'en parlerai après, mais ce n'est pas le sujet. Et du coup...
- Speaker #0
Donc avec ce psychologue, j'ai pu refaire un peu le parcours, j'ai pu retracer le fil des difficultés que j'avais perçues dans ma vie, que j'attribuais à ça. Et donc c'était beaucoup d'échanges et ce que j'ai apprécié qui est pas mal adapté, comme moi on a un TDAH avec une propension au bavardage comme moi, c'était d'avoir des entretiens d'une heure parce qu'il y a certains psychologues. ou psychiatre en 20 minutes, tu vois, c'est terminé. Et là, du coup, les personnes qui m'accompagnent, ma psychologue et le psychiatre, font des entretiens d'une heure à chaque fois quand c'est possible, en tout cas les premiers temps. Et donc, avec elle, on a pu, comme je disais avant, regarder dans mes bulletins scolaires que j'avais conservés. Donc, en fait, dès la maternelle, c'était assez... C'était précisé que j'avais du mal à tenir sur ma chaise, que je chahutais un peu en classe. Mais ça, c'était vraiment dans les toutes petites classes. Et puis après, c'était beaucoup moins présent. En tout cas, ce n'était pas écrit noir sur blanc sur les bulletins. Et après, c'était assez évident par rapport au fait que j'ai interrompu. Par exemple, tu vois, dans les petites classes au maternel, il y avait déjà des cases où je ne couchais pas forcément, que je n'arrivais pas à m'adapter. Je n'arrivais pas à attendre. avant de lever la main pour parler. En gros, j'interrompais déjà. Et du coup, quand il fallait faire, même en maternelle ou primaire, il fallait faire des débats, en gros, je n'arrivais pas à attendre mon tour pour parler. Donc, ce genre de choses, ça m'a été aussi beaucoup reprochée par mes amis. C'est vrai que maintenant, avec le traitement, ça m'aide à... J'ai moins cette difficulté-là. Mais c'est vrai que du coup, je prends quand même beaucoup d'espèces de paroles. Et parce que j'ai toujours ce sentiment d'urgence que j'ai l'impression que sinon, je vais oublier. Donc, quand une personne parle, en fait, ça me fait penser à plein de sujets. Et plutôt qu'attendre et me dire, c'est pas grave, je ne peux pas dire tout ce que j'ai en tête. En fait, j'ai quand même ce besoin de vibrer.
- Speaker #1
Ouais, il faut que ça sorte tout de suite.
- Speaker #0
Il faut que je déverse les bantais, tu vois.
- Speaker #1
Donc, effectivement, avec cette psy, ça t'a permis d'avancer en attendant de voir le nouveau psychiatre. J'ai l'impression que ça t'a bien aidé, elle avait l'air bien.
- Speaker #0
Après cette psy, j'ai pu avoir des pistes. Pour expliquer aussi mon TDAH auprès de ma famille et leur montrer des infographies qui vulgarisent les difficultés qu'on peut avoir et aussi qui donnent des aides d'organisation. Alors pour moi, ce n'est pas magique parce que justement, j'ai eu besoin du traitement, mais il y a peut-être des personnes que ça peut aider. Et c'est là justement la différence entre une personne qui va avoir besoin des médicaments ou pas. La thérapie cognitivo-comportementale, ça peut aider et suffire chez certaines personnes. Et les personnes que ça n'aide pas vont avoir recours aux médicaments en général.
- Speaker #1
Ok, d'accord, je comprends. Et donc après, quand t'as vu ce psychiatre, qui était spécialisé, lui, sur le TDAH, si j'ai bien compris ?
- Speaker #0
Alors au début, je pensais. Mais finalement, ils sont pas... Alors du coup, je m'en mêle. Alors ils sont pas spécialisés, mais ils ont l'habitude d'avoir des patients qui consultent pour ça. Ça n'a pas été explicitement dit, mais quand j'étais dans la salle d'attente, j'ai vu que derrière la secrétaire, il y avait une... pile de documents avec des patients qui consultaient pour le TDAH.
- Speaker #1
Bon, ça va, c'est qu'apparemment, il est arrivé à suivre. Et avec ce psychiatre, ça s'est mieux passé ?
- Speaker #0
Là, ça s'est mieux passé parce que du coup, il a vraiment fait un... Le premier entretien était vraiment dédié à lister tous les... Il a posé énormément de questions du coup. auquel je couchais quasiment tous les cadres. Donc moi, j'avais beaucoup d'exemples en plus à donner parce que j'avais déjà identifié ces difficultés. Donc en fait, c'était plus simple parce que ça me permettait de me cadrer sur les exemples à donner, mais j'en avais beaucoup.
- Speaker #1
Tu avais déjà fait un travail au préalable qui te permettait finalement d'avoir plein d'exemples différents sur tous les troubles que tu peux avoir au quotidien finalement.
- Speaker #0
Oui, c'est ça. Du coup, c'était vraiment un entretien à peu près d'une heure. avec beaucoup de questions. Alors forcément, quand on voit un psychiatre pour la première fois, il faut aussi faire le background familial. Et puis après, on s'est concentré sur le TDAH pour le reste de l'entretien.
- Speaker #1
Et question peut-être d'être, mais en gros, quand tu arrives soit chez la psychologue, soit chez le psychiatre, quand tu arrives, tu te dis « Bonjour, je viens vous voir parce que je pense que... »
- Speaker #0
Oui, c'est ça. C'est pas chacun de ça, en fait.
- Speaker #1
Non, mais parfois, c'est des questions un peu bêtes, mais est-ce que tu donnes ton potentiel pseudo-diagnostic ou pas ? Ou est-ce que tu dis, genre, tu arrives et tu listes en disant, écoutez, j'ai ça, ça, ça, ça, ça, selon vous, qu'est-ce que c'est ?
- Speaker #0
Ah non, non, j'ai tes cartes sur table. J'ai à chaque fois dit, alors je suis quasiment sûre que j'ai ça. J'ai besoin que vous me le confirmiez. Et après, j'ai aussi quand même temporisé. Je me suis dit, si c'est pas ça, il y a forcément autre chose. Parce qu'en tout cas, j'ai plein de difficultés. Et je sais que tout le monde n'a pas les mêmes difficultés que moi. C'est un gros package.
- Speaker #1
Ok, donc du coup, il t'a mis sous un traitement pour voir si ça a apaisé les différents troubles du quotidien.
- Speaker #0
Oui, c'est ça. On s'en fiait.
- Speaker #1
C'est un seul traitement ?
- Speaker #0
En France, en fait, il y a une molécule et après, il y a plusieurs formes de libération. Et du coup, il y a plusieurs noms commerciaux. Mais en gros, la molécule, c'est le méthylphénidate.
- Speaker #1
D'accord. Et ça veut dire quoi quand tu dis des modes de libération ?
- Speaker #0
Alors parce que moi, la première qu'on m'avait du coup administrée avec l'ancien psychiatre, c'était l'aritaline. C'est la plus connue aujourd'hui. Et en fait, ça peut être à libération immédiate ou libération modifiée. libération prolongée. Et en gros, c'est la façon dont la molécule va se libérer dans le sang, si tu veux. Alors du coup, moi, la ritaline, c'était pas très bien passé, parce que il y a des effets indésirables qui sont plus ou moins forts, et aussi en fonction du dosage, comme c'est pareil avec les antidépresseurs, enfin, c'est le genre de choses que tu dois, justement, qui imposent un suivi régulier par le psychiatre pour adapter la dose. En termes d'efficacité et de bénéfice-risque, si tu veux.
- Speaker #1
D'accord, je comprends. Donc, tu as fait ce test avec ce médicament. Déjà. Et ça t'a aidée.
- Speaker #0
Oui. Oui, ça m'a aidée.
- Speaker #1
Et au quotidien, ça a apaisé ou gommé, entre guillemets, quel type de symptômes ? Est-ce que ça a un petit peu gommé tout ? Plus ou moins certains ? Comment ça se passe aujourd'hui, du coup ?
- Speaker #0
Alors moi, la première chose que ça a amélioré, c'est mon rapport au temps. Du coup, j'arrive enfin à être à l'heure au rendez-vous. Et c'est une grosse fierté pour moi parce que j'étais vraiment cataloguée comme celle qui va être en retard à chaque fois. Le seul endroit, j'arrive à ne pas louper, tu vois, quand je prends le train, l'avion, quand je vais voir un film, je ne suis pas en retard. Mais en gros, s'il n'y a pas d'impact...
- Speaker #1
S'il n'y a pas un gros enjeu derrière...
- Speaker #0
Exactement.
- Speaker #1
Mais c'est comme tu disais, tu as vachement besoin de ce truc de récompense. Donc effectivement, arriver en retard parce que tu dois boire un verre avec un pote ou une copine, bon, ce n'est pas grave si tu arrives en retard. Que si tu loupes ton avion, bon, ça craint.
- Speaker #0
C'est ça, ce n'est pas grave. Donc en gros, je me le permettais entre guillemets, mais c'était vraiment après perçu comme là où j'avais des difficultés là-dessus, c'est que c'était aussi perçu comme de l'impolitesse, ça fait attendre des gens. Donc je me sentais vraiment mal par rapport à ça. Même si quand une personne me connaît bien, elle sait qu'il y a des personnes auprès de qui ça ne passait toujours pas. Parce que c'était vraiment perçu comme de l'impolitesse, voire plus. Après, ce qui m'impactait aussi pas mal, c'était que j'avais une faible estime de moi-même. parce que du coup, mais je suis... vraiment incapable de tenir, parce que du coup, tu passes pour quelqu'un qui ne sait pas tenir son agenda, alors que je ne faisais que regarder l'heure en permanence, ça, ça n'a pas changé. Donc, je regardais l'heure, mais je n'y arrivais pas. Et alors maintenant, je regarde toujours l'heure, mais du coup, le traitement m'aide à mieux gérer les imprévus, parce qu'en fait, j'étais persuadée, par exemple, qu'avant de partir, j'avais le temps de passer l'aspirateur, de faire ci, ça, et parce que j'ai des manies aussi. mais du coup c'était infaisable. J'étais persuadée d'avoir le temps de me sécher les cheveux avant de prendre une douche. Enfin, voilà, c'était cette fameuse en anglais, on dit time blindness où du coup, t'as l'impression que le temps est extensible.
- Speaker #1
T'as l'impression qu'en une minute, il y a une heure qui rentre à l'intérieur. Ouais,
- Speaker #0
c'est ça. Et du coup, là, maintenant, ça m'a quand même aidée par rapport à ça, même si j'ai encore l'impression d'être, si je suis sur mon téléphone, mais ça, on l'a tous. Tu as l'impression d'être absorbée et que le temps file et tu ne t'en rends pas compte.
- Speaker #1
Franchement, les réseaux sociaux, c'est malsain là-dessus.
- Speaker #0
Ah non, mais vraiment. Donc ça, ça m'a aidée par rapport au retard. J'ai aussi l'impression... Alors du coup, j'ai moins d'impulsivité. Et l'impulsivité, chose que je n'ai pas encore mentionnée, c'est que j'avais beaucoup d'achats d'impulsion. Donc addiction au shopping, en gros, parce que c'est la récompense immédiate. Donc quand je te disais qu'il y avait des personnes qui ont des addictions, après... Ça peut aussi être des addictions plus graves. Alors moi, ça n'avait pas d'impact qui me mettait en danger. Mais il y a des personnes, moi, qui vont avoir des comportements addictifs avec la drogue. Parce qu'en fait, ça calme. Il y a de la dopamine et donc il y a cette récompense immédiate et surtout ça va calmer le flux de pensée permanent. Enfin voilà, il y a des drogues qui vont... En fait, il y a des personnes qui vont s'auto-médiquer avec la drogue parce qu'ils ne peuvent pas dormir sans avoir pris un joint, sans avoir fumé un jour le soir, alors que du coup, ce n'est pas vraiment un traitement. Enfin tu vois, chacun fait comme il peut, mais moi c'est vrai que du coup, je n'ai jamais été là-dedans. Mais donc le... Alors je parlais de quoi ? L'impulsivité. Et alors l'hyperactivité, du coup, ça calme aussi le flot de pensée dans ma tête. Et là où je vois vraiment que c'est efficace, c'est que moi j'ai la molécule à libération modifiée. Donc pour avoir moins d'effets indésirables, parce que les effets indésirables que j'ai pu avoir avec la ritaline, c'était les palpitations cardiaques. Et c'est assez stressant parce que tu as l'impression que tu vas faire une crise de panique, ton cœur s'emballe. D'ailleurs, un prérequis avant d'avoir cette prise de médicaments, qui est très contrôlée parce que c'est des psychostimulants, il faut voir une cardiologue pour faire des tests et voir si tu es en bonne santé physique. Il faut faire de l'activité régulière, etc. Il faut avoir une bonne hygiène de vie, globalement. Ça aide toujours, mais ça aide aussi le TDAH à avoir une bonne hygiène de vie et à bien dormir, etc. Et d'ailleurs, pareil, j'avais aussi des problèmes de sommeil. Parce qu'en fait, quand tu as... L'hyperactivité mentale, j'avais beaucoup d'insomnie depuis des années. Et donc, je considérais que mal dormir, c'était normal. Alors qu'en fait, moins tu dors, en plus, tu as de symptômes. En fait, le lendemain, si tu as peu dormi... Oui,
- Speaker #1
c'est un engrenage.
- Speaker #0
La dette de sommeil, elle a un fort impact sur nous. Et du coup, moi, le fait de prendre ce traitement, ça m'aide vraiment à canaliser mes pensées. et aussi le Le fait d'avoir... J'ai moins de l'habilité émotionnelle, c'est-à-dire que du coup, ça change, ça régule mes émotions, mais donc ce qui est assez perturbant, c'est que j'ai l'impression que ça change ma personnalité. Parce que moi, j'ai pendant longtemps attribué ma personnalité au fait que j'étais spontanée et que je réagissais beaucoup, enfin de façon vive émotionnellement aux choses qui me touchent et dans les interactions. Et du coup, le fait de ne plus avoir cette spontanéité... et ça change. C'est un peu bizarre parce que c'est quelque chose que j'attribue à ma personnalité et finalement, c'était mon trouble.
- Speaker #1
Ça l'accentuait.
- Speaker #0
Je suis moins spontanée. Je suis beaucoup plus réfléchie. C'est assez difficile à appréhender.
- Speaker #1
D'un côté, tu dois te sentir apaisée et d'un autre, tu dois être en train de te dire que tu ne suis pas autant que ce que je pensais. Parfois, ça doit te le faire. Tu te dis, non, mais moi, ce trait de personnalité, je suis vraiment comme ça, genre dans l'excès et tout. Et là, grâce au traitement, tu dois te dire, en fait, je ne le suis pas tant. En fait, ça va.
- Speaker #0
Alors, je suis toujours bavarde. Ça n'a pas changé. Quelque chose que je n'ai pas mentionné, par exemple, tu vois, quand on a un TDAH, c'est que j'avais tendance à l'overshare. à dire trop de choses sur ma vie perso. Tout de suite, tu vois, quelqu'un avait... Bon, du coup, pour le podcast, c'est pas mal. Mais c'est vrai que du coup, ça peut être un peu déstabilisant pour quelqu'un qui ne te connaît pas suffisamment. Et puis du coup, j'avais tendance à trop en dire. Donc, alors là, je n'ai pas spécialement remarqué si ça avait changé. Mais je pense, puisque je suis moins directe, je vais plus être dans l'introspection. Ouais, dans l'introspection avant. Mais donc, ouais, moi, c'est quelque chose quand même que je continue à trouver perturbant parce que du coup, tu vois, j'ai l'impression un peu d'avoir une musulmane, quoi, tu vois, en gros. Reste calme, tu vois. Enfin, ouais. Je peux comprendre.
- Speaker #1
Mais du coup, là, ça fait combien de temps que tu prends ce traitement ? Ça fait quelques mois ?
- Speaker #0
Ça fait deux mois. Ok, d'accord. Un peu moins. D'accord.
- Speaker #1
Et aussi, je voulais te demander, quand tu as eu le diagnostic, même s'il n'a pas été dit directement, ça t'a fait du bien ?
- Speaker #0
J'aurais aimé qu'ils le disent directement. Mais le fait de reprendre le traitement et que ça se concrétise, ça me fait du bien. Parce que du coup, ça a légitimé ce que je pensais et que les autres avaient tendance à remettre un peu en doute. Parce que quelque chose aussi... Ce que j'aimerais mentionner, c'est qu'il y a beaucoup qui remettent en doute ce trouble. Et il y a aussi des personnes qui n'y croient absolument pas et qui pensent que c'est une excuse, qui pensent d'ailleurs aussi sur les enfants que c'est juste un manque d'éducation, que c'est entre guillemets l'enfant roi, qu'on lui laisse tout passer, cette mode du TDAH et tout ça, alors qu'en fait, ils n'y peuvent rien et que c'est vraiment un trouble et que ce n'est pas juste un mauvais comportement. Parce que c'est vrai que du coup, j'imagine que quelqu'un qui va te couper la parole, se lever, réagir fortement, c'est mal perçu parce que c'est perçu comme... Ou de l'immaturité, par exemple. On m'a déjà...
- Speaker #1
Ça ne rentre pas dans les cases de la société parce qu'un enfant, c'est encore tout un sujet, mais l'enfant doit être calme, il doit être sage, il ne doit rien dire, il ne doit pas vivre. Si en plus, il a un trouble comportement, cognitif, psychologique ou autre, c'est la fin des récords. Mais c'est... Le prochain sujet que je voulais voir avec toi, c'était justement ton entourage. Que ça soit ton entourage très proche, donc la personne avec qui tu vis. Comment est-ce que lui le vit, en fait, de vivre avec une personne TDAH et diagnostiquée maintenant ? Tes proches en termes sociaux, tes amis ? Salut le chat ! Et puis surtout aussi ta famille, parce qu'ils te connaissent depuis que t'es enfant, depuis que t'es toute petite. Donc, comment est-ce que ça a évolué ? Est-ce que ça a évolué, leur regard, leurs sentiments par rapport à ça ?
- Speaker #0
Alors, j'ai l'impression que, vu que je suis au centre de ce qui m'arrive, je remarque beaucoup plus les changements avec le traitement aujourd'hui et le diagnostic que les autres. Et donc, des fois, quand j'en parle, je trouve ça un peu frustrant parce qu'on ne m'a pas fait de retour. Genre, ah, waouh, c'est beaucoup mieux maintenant. Mais les répercussions positives, c'est le fait d'être à l'heure, ça surprend tout le monde. Et c'est vraiment un exploit. Genre, waouh, elle est à l'heure, elle est même en avance. Qu'est-ce qui lui arrive, tu vois ?
- Speaker #1
Je tiens à dire que tu étais à l'heure pour Nabil Castan.
- Speaker #0
Ça a failli ne pas être le cas.
- Speaker #1
Ton copain, justement, comment est-ce qu'il l'a perçu ? Comment est-ce qu'il l'a vécu avant ? Parce que c'est vrai, être avec une personne qui a... de l'anxiété, qui est très sensible, qui est tête en l'air, etc. Ce n'est pas toujours facile à vivre au quotidien, et je le dis en connaissance de cause, même si ce n'est pas de sa faute, etc. C'est vrai que l'autre aussi vit avec ça. Donc lui, peut-être, est le plus impacté par ces changements. Peut-être, je ne sais pas.
- Speaker #0
Oui, alors aujourd'hui, je suis dans un couple hétéro. Et clairement, le fait d'avoir un TDAH, ça... impacte ma vie en couple. Et surtout, moi, ce qui était assez caractéristique, ce qu'il est toujours, c'est du coup la gestion de mes émotions en couple. Et surtout en période où les hormones sont chamboulées, en période prémenstruelle et pendant les règles, etc. Et c'est vraiment... En fait, ça exacerbe les symptômes du TDAH en SPM. Sachant que déjà, tu as les douleurs, en plus, je suis plus émotive, par exemple. J'ai mis beaucoup de temps avant d'identifier tout ça parce qu'on n'en parle pas beaucoup. Mais c'est vrai que ça va avoir un impact sur comment tu réagis s'il y a des conflits.
- Speaker #1
Déjà que sans ça, toute cette période de SPM c'est pas facile c'est souvent pas facile il y a des femmes qui le vivent mieux que d'autres et puis ça dépend des mois mais oui je pense qu'en plus par dessus ça t'as un autre problème hormonal qui est là, qui joue plus tous les troubles qu'on cite depuis le départ ouais je pense que les femmes TDAH ont des symptômes en tout cas hormonaux qui doivent être bien plus costauds naturellement que les hommes
- Speaker #0
Je pense aussi. En fait, pour moi, c'est vraiment, en tout cas dans mon couple, la différence, c'est aussi le fait, par exemple, de prendre du temps à me préparer. Je pense que ce n'est pas que le cas des personnes qui ont un TDAH. Quand tu es une femme, en général, ça dépend pour qui. En tout cas, je vais parler pour moi. Je prends du temps à me préparer. Quand je veux me maquiller, quand je veux faire ci ou ça, je suis très perfectionniste, je vais passer un temps fou. Et ça, c'est assez frustrant pour mon copain. Gros cliché qui a juste besoin de s'occuper de sa barbe et de se tondre les cheveux, tu vois, parce qu'il est chauve. Mais en gros, il passe quand même beaucoup moins de temps à se réparer que moi. Et puis parce que lui, il n'est pas spécialement coquet. En fait, ça dépend de la personnalité de chacun. Mais c'est vrai que du coup, il y a quand même ce truc où il va avoir le sentiment de toujours devoir m'attendre quand on doit sortir. Et donc, je pense qu'il y a une part de TDAH où... Moi, en plus, je sais que moi non plus, j'aime pas attendre, en fait. Vu qu'on a une hyperactivité, j'aime pas attendre. J'ai du mal à attendre au feu rouge. J'ai du mal à marcher derrière quelqu'un qui marche trop lentement, donc je vais le dépasser. Mais du coup, je lui impose ce que moi, j'aime pas non plus. Ce qui fait que ça crée des frustrations. Je lui ai dit, écoute, acceptez-moi comme je suis, parce que ça, même avec le traitement, ça n'a pas l'air de changer. En tout cas, je le mets dans mon propre agenda.
- Speaker #1
C'est peut-être inhérent à toi, à ta personnalité, à ce que tu es profondément, sans le trouble et tout ça autour.
- Speaker #0
Mais en tout cas, je suis moins en retard. Donc, le fait de ne plus être en retard, finalement, il attend aussi, mais on arrive à l'heure. Parce que c'est vrai que du coup, quand tu arrives dans un couple et que tu mets le couple en retard, si tu veux, en fait, ça impacte ma famille, ça impacte mon couple. et du coup, lui... ils devaient payer les pots cassés et ils ne supportent pas d'être en retard. Et dans ma famille, c'est pareil, mes parents ne supportent pas quand je suis en retard. Donc, ça arrivait que quand on vit encore ensemble, ça arrivait que si on devait manger ensemble au resto, ils partaient sans moi. Parce qu'ils n'avaient pas envie d'être en retard, donc ils n'avaient pas envie de subir le fait que je sois en retard, donc j'étais en retard toute seule. Et ils le vivaient hyper mal d'ailleurs, alors que je leur avais dit... Moi, ce qui est difficile avec le TDAH, c'est que quand j'en parle autour de moi, encore aujourd'hui, même avec le traitement dans ma famille et dans mon couple, dans ma belle famille aussi, c'est plus reproché dans mon couple et dans ma famille directe de tout ramener à ça. Sauf que moi, c'est tout ce qui me caractérise, c'est mes difficultés. Elles s'expliquent toutes quasiment avec ça.
- Speaker #1
Oui, et puis en plus, c'est nouveau ton diagnostic. Ça fait que quelques mois finalement que c'est acté. donc Ça doit aussi être un soulagement sans dire, je mets des guillemets, te cacher derrière ça pour tout et rien tout le temps. Mais ça doit te faire du bien de te dire, je sais que c'est à cause de ça.
- Speaker #0
C'est ça. Du coup, après, on m'avait aussi reproché de ne pas utiliser ça comme excuse. En gros, trouve des solutions. Mais ce n'est pas toujours facile, franchement. Donc, je cherche encore les clés. parce qu'il n'y a pas de baguette magique. Le médicament n'est pas non plus miraculeux. Mais ça m'a quand même beaucoup aidée dans l'impulsivité et la gestion des émotions. Mais comme dit, quand j'ai mes règles, ce n'est pas non plus magique. Oui,
- Speaker #1
mais bon, normal. Franchement, c'est déjà assez compliqué comme ça. Une chose après l'autre. Et ta famille, du coup, quand tu étais petite, enfant, même jeune adulte, tout le temps où tu as pu vivre avec eux, comment est-ce qu'il vivait cette hyperactivité ce trouble de l'attention ses émotions etc en fait je faisais pas mal de sport je faisais beaucoup de danse quand j'étais plus jeune et j'ai fait pas mal de sport différents et en fait j'étais
- Speaker #0
très casse-cou du coup je me suis j'ai souvent été à l'hôpital donc tu vois quand un médecin me demande la liste de ce qui m'est arrivé alors on commence par où ? Du coup, j'ai eu des aggraves dans la tête. J'ai eu deux entorses. J'ai eu une minerve. Enfin, j'ai eu plein de... Et du coup, c'est caractéristique parce que je ne pouvais pas m'empêcher de gigoter. Et donc, j'étais toujours, comme dit, tête en l'air. Donc, par exemple, à un moment, j'avais été inscrite à la gym. Et au moment où ma mère devait me ramener à la maison, je faisais un poirier alors que le cours était terminé. Et en gros, j'ai voulu lui faire coucou. Mais sauf que j'étais à l'envers. Donc, j'ai levé une main. Et du coup, je me suis fait mal à la nuque et je suis revenue le lendemain en cours avec une mine à vent. Et du coup, c'était vraiment tête en l'air. Donc, ça a créé pas mal de voyages. Enfin, ouais, j'allais beaucoup, beaucoup à l'hôpital. Et c'était assez compliqué à gérer à ce niveau. Sauf que, en fait, le sport, c'est vraiment... Ça aide, en fait, à canaliser ton énergie quand t'es un enfant hyperactif. Et ça aide aussi à créer la dopamine. et du coup à réguler les symptômes. Du coup, je pense que ça m'a quand même assez été bénéfique. Et j'ai aussi été tête en l'air où je perdais des objets. Et ça, c'est encore le cas aujourd'hui. Et c'est vraiment difficile parce que du coup, ça te met dans des positions... Ça te met... Ça m'a mis dans des positions compliquées où j'ai dû refaire des cartes d'identité, j'ai perdu des téléphones, je suis partie à l'étranger sans carte bancaire. Ça a créé des sociétés administratives où j'ai un peu été larisée au collège parce que je suis allée en Inde, première fois que je prends l'avion. Et je suis restée là-bas deux semaines et au moment de rentrer, je ne sais pas ce que j'ai fait de mon passeport. Donc j'ai perdu mon passeport en Inde et tous les élèves qui étaient avec moi... étaient déjà de l'autre côté de la barrière pour prendre l'avion au retour. Et moi, du coup, j'avais en plus plus ma valise parce que je leur avais laissé. Donc, j'avais juste mon sac à dos avec un gros nounours dedans. Donc, je n'avais pas eu toutes les affaires de première nécessité. J'ai dû rester là-bas quelques jours avec un des profs qui restait avec moi. Enfin, on a dû refaire des papiers. On a dû... Donc, c'est assez coûteux quand tu as une personne TDAH et que tu perds des choses importantes et des papiers, c'est coûteux parce que du coup, tu dois... Là, j'ai dû repayer un billet d'avion. Une nuit d'hôtel, etc. Et donc, c'est un peu le coût de ce trouble. Sans compter, tu vois, le fait de consulter, etc. Le fait de perdre des objets. Récemment, j'ai encore fait tomber mes AirPods. Je les ai perdus. Alors que ça coûte cher. J'avais perdu mes premiers AirPods. J'en ai racheté. Au bout de quelques mois, je les ai rachetés. Et en fait, ben non. Je les ai rachetés assez rapidement. Parce que je ne lis pas sans la réduction de bruit et tout ça, je m'ennuie, je ne supporte pas le silence. Donc j'ai besoin de toujours faire plein de choses en même temps. Mais du coup, j'ai retrouvé mes anciens AirPods. Donc en gros, je me suis retrouvée plusieurs mois après. Pareil, j'ai perdu une carte d'identité, je l'ai refaite au bout de... J'ai attendu des années avant de refaire ma carte d'identité pour finalement, au moment de la refaire, la seule qui était périmée, je ne la trouvais plus. Je l'ai retrouvée, pareil, des mois après l'avoir enfin refaite. Du coup, j'avais payé un timbreau fiscal pour rien. Tout ce genre de choses. Du coup, j'ai dû faire une déclaration de perte de ma carte d'identité. Alors que tu vois, après, je prends un sac à main que j'ai ressorti de mon placard. Et en fait, j'étais dans un de mes ennuiens sacs à main. J'étais là, mais c'est ridicule.
- Speaker #1
Ennuiens sacs à main qui est dû à l'impulsivité parce que du coup, à chaque impulsif...
- Speaker #0
Ah non, mais c'est ça, c'est une catastrophe. Donc oui, c'est toute une gestion. Franchement, c'est difficile parce que dans ma vie, l'impact, c'est quand même que je suis... perçue comme quelqu'un de désorganisé et du coup d'instable. Il y a quand même une instabilité émotionnelle et pour gérer un budget, c'est compliqué en tant que personne TVH. Donc moi, heureusement que mon copain est comptable.
- Speaker #1
Eh, bien vu !
- Speaker #0
Ah non, mais... Il m'aide beaucoup pour budgétiser les vacances et tu vois, il m'aide dans... Il m'aidait aussi dans l'impulsivité. Mais c'est vrai que du coup, quand... Quand personne autour de moi n'avait cette impulsivité, maintenant, le fait de comprendre que c'est lié à ça, ça explique beaucoup de choses, en fait.
- Speaker #1
Tu comprends. Au niveau social, du coup, parce qu'on a parlé de ton amoureux, de côté famille, et niveau social, comment ça se passe ? Tu disais tout à l'heure, par exemple, que le fait que tu sois en retard, il y en avait qui s'appassaient, d'autres moyens, d'autres pas du tout. Est-ce qu'il y a d'autres exemples comme ça ? Je ne sais pas. Bon, c'est vrai que du coup, on parle plus des aspects négatifs pour le moment, mais est-ce qu'il y a peut-être des amitiés, par exemple, que tu as perdues parce que des personnes ne comprenaient pas, ne voulaient pas comprendre ou juste n'acceptaient pas ça ? Et c'est aussi leur droit, mais est-ce que ça a pu t'arriver aussi ?
- Speaker #0
Alors en fait, quand t'as un TDAH, t'es quand même quelqu'un d'assez créatif. Alors moi, du coup, je me considérais un peu comme perché, en fait, où du coup, j'ai... J'ai des associations d'idées, j'aime bien faire des jeux de mots. Et souvent, ça fait parler. Du coup, je me fais rire toute seule. Et donc, j'ai accepté que je suis mon propre public.
- Speaker #1
En même temps, tu as besoin de qui ? De personne à part toi.
- Speaker #0
Je compatis 10 000 fois. Mais finalement, c'est vrai qu'en général, ça passe ou ça casse, ce genre de choses. Après, c'est aussi les affinités. quand je sens que ça passe pas je sais pas où me mettre mais par rapport à l'impact sur mes amitiés disons que le retard c'était assez compliqué après en général les gens ont accepté et puis maintenant tu vois je fais vachement de progrès par rapport à ça mais là où c'est compliqué en fait c'est que il y a une histoire de permanence de l'objet je m'explique euh... En fait, pour moi, avec ce TDAH, j'ai vraiment ce côté loin des yeux, loin du cœur. Ou si tu veux, quand il y a des amis que je ne vais pas voir pendant longtemps, j'ai l'impression que du coup... En gros, j'ai du mal à garder les contacts longtemps, à aller vers les gens. Pour moi, c'est ma personnalité, mais je sais qu'il y a quand même un aspect du TDAH qui fait qu'on pense moins à parler aux autres. Si, par exemple, il n'y a pas de... Justement, les réseaux sociaux, ça m'aide. Si je vais voir quelqu'un qui a fait une story, je vais prendre les nouvelles facilement. Mais des fois, je ne vais pas aller vers quelqu'un et ça ne veut pas dire pour autant qu'on n'est plus amies. Mais c'est juste que du coup, je suis capable d'oublier. Sur les réseaux sociaux, ça se matérialise aussi beaucoup par le fait que vu que je suis très hyperactive, je vais parler, moi je suis très bavarde et j'aime beaucoup parler avec les gens. Donc je suis capable de parler avec plein de gens en même temps. Mais ça peut aussi être perçu comme du coup, je suis dissipée en amitié. où je vais avoir moins le temps d'y répondre. En fait, moi, c'est tout ou rien. C'est-à-dire que d'un coup, je vais écrire énormément à quelqu'un, on va échanger pendant des heures et ça va être très fusionnel. Et des fois, pas du tout. Et donc, ce n'est pas constant. C'est difficile à appréhender pour moi et pour les autres parce que je vais avoir des moments où je vais être beaucoup moins dans l'échange et mettre du temps à répondre, par exemple, parce que je sais qu'en fait, je vais avoir une discussion. En fait, je n'aime pas les discussions. superficielle, j'aime bien aller hyper profondément dans un sujet, approfondir sous tous les angles, et du coup, j'ai envie que l'échange soit qualitatif. Et donc, ce qui fait que je repousse le moment de répondre, parce que je veux avoir le temps de faire une réponse quali avec des pavés, en fait. Ça, c'est la différence par rapport à mon mec, où lui, il va échanger des mèmes avec ses potes, alors que moi, j'ai déjà... J'adore recevoir des réels drôles et tout, mais en fait, ça ne me stimule pas. J'ai besoin vraiment d'échanger de sujets profonds pour me sentir connectée aux autres. Et ça, des fois, ça ne passe pas toujours parce que j'aime bien débattre. J'aime bien philosopher, si tu veux. Et donc, des fois, il y a des personnes qui n'ont pas forcément l'énergie pour. Et donc, quelque chose aussi qui me caractérise et qui fait partie des questions qu'on m'a posées pendant le diagnostic. Est-ce que j'avais une sensibilité particulière à des sujets politiques ? Il y a vraiment cette propension au militantisme et à prendre à cœur vraiment les sujets de manière vive. Ça peut créer des tensions sociales dans la famille parce que quand tu n'as pas les mêmes valeurs et les mêmes convictions et les mêmes croyances politiques, c'est compliqué. Et du coup, c'est... Je fais un packaging.
- Speaker #1
Du coup, je peux comprendre aussi que c'est ce qu'on appelle un peu le small talk, que ça ne t'intéresse pas en fait. Parce que juste, ouais, ça va, ouais, toi. Et donc, c'est-à-dire, ça va, qu'est-ce qui se passe ?
- Speaker #0
Alors déjà, ce n'est pas juste que ça ne m'intéresse pas, c'est que je n'y arrive pas.
- Speaker #1
Ouais, c'est que tu n'accroches pas en fait, ça ne te stimule pas.
- Speaker #0
Ouais, mais ça bloque. Enfin, je n'ai même pas cette capacité de faire semblant, tu vois. Du coup, ça crée des moments de gêne des fois.
- Speaker #1
Et c'est vrai qu'on a parlé pas mal des côtés négatifs que ça peut apporter à ta vie. Mais est-ce qu'il y a des côtés positifs à tout ça ?
- Speaker #0
Alors oui, en fait, j'ai quand même pas mal d'attrait pour ce qui est créatif. En fait, la créativité, ça vient de la spontanéité et de l'impulsion. Alors du coup, pas forcément sous traitement. Mais par exemple, vu que je vais avoir beaucoup d'idées. Alors il y en a des très bonnes et des très mauvaises. Mais quand j'ai des idées, il y en a beaucoup. Et donc, ça me permet d'avoir des idées qui sortent un peu du lot par rapport à d'autres personnes. Et du coup, c'est pour ça aussi qu'on aime bien cette étiquette de personnes atypiques, parce que du coup, on a des idées atypiques. Et les façons de... Moi, je sais que j'ai ma façon aussi de m'habiller de manière excentrique de temps en temps. Et j'en ai fait une force parce que j'aime bien sortir du lot aujourd'hui. Et quelque chose de positif aussi, je trouve que du coup, j'ai quand même une... Alors je ne sais pas si c'est lié au TDAH, mais j'ai quand même une forte empathie. J'arrive bien à me mettre à la place des autres parce que j'aime beaucoup échanger. Et du coup, j'aime beaucoup parler et j'aime beaucoup apprendre ce qui se passe dans la vie des autres, etc. En fait, on peut me caractériser comme sans filtre parce que du coup, j'ai... Comme je disais avant, j'ai tendance des fois à overshare, à dire beaucoup de choses. Du coup, c'est vrai que c'est une qualité pour moi parce que j'arrive pas à mentir. Du coup, en général, je suis transparente. Alors sans pour autant blesser la personne et dire quelque chose de vrai. Mais tu vois, j'ai quand même un peu de tact. Je pense que je suis quelqu'un d'authentique quand même parce que je suis dans l'incapacité de faire semblant. Donc c'est difficile pour moi d'être... hypocrite. En tout cas, je vais me sentir très mal si je fais semblant parce que ça se voit de toute façon. Par rapport à la créativité, les aspects positifs du ZDH aussi, il y a du positif et du négatif par rapport à ça. C'est qu'on va avoir tendance à avoir plein de hobbies différents. et s'intéresser à plein de sujets. En fait, il y a beaucoup, beaucoup de choses qui m'intéressent et c'est pour ça que j'ai du mal à trouver ma voie parce que j'ai envie de tout faire et c'est pas faisable. Mais du coup, je m'intéresse à plein de sujets et quand je m'intéresse à quelque chose, du coup, je vais être capable de beaucoup m'investir dedans. Et donc, des fois, j'ai des connaissances hyper pointues sur un truc hyper dit. Mais du coup, pour moi, c'est quand même une force parce que c'est assez... distinctif, tu vois. Ça m'a permis aussi de découvrir des... Enfin, ça me met une forme de curiosité que tout le monde ne va pas avoir, mais le revers de la médaille, c'est que, par exemple, je suis capable d'acheter plein de livres et de jamais les terminer ou les ouvrir, quoi.
- Speaker #1
Ouais, mais parce que... Tu penses que c'est parce que la stimulation de la nouveauté est partie ?
- Speaker #0
Alors, il y a ça, mais il y a aussi le fait que en fait, mon TDAH fait que j'ai des pensées intrusives quand je lis. Et donc, en gros, c'était pareil en cours. Si un truc ne m'intéresse pas vraiment, en gros, j'ai beaucoup de mal à me concentrer, je suis vite distraite, je vais penser à d'autres sujets. Et c'est la gratification immédiate. Si cette histoire ne m'intéresse pas tout de suite, j'ai beaucoup de mal à entrer dans un livre et c'est hyper compliqué. Je peux passer un temps infini à lire un tout petit livre. Et c'est surtout vrai pour les essais, alors que les romans, ça va. Mais là, par exemple, je dis ça parce que je fais partie d'un book club. Et ça m'émotive. Ça me motive d'avoir des motivations extérieures. Je sais que c'est des stratégies d'adaptation quand on a un TDAH que j'ai établi. Et maintenant, je sais pourquoi ça fonctionne. C'est qu'il y a beaucoup de recherches dans le milieu anglophone où je n'ai pas vraiment de traduction. Mais le body doubling, par exemple, c'est le fait de faire la même chose avec quelqu'un d'autre. Ça nous motive plus d'avoir un cercle. qui fait la même activité que nous. Donc, en fait, quand j'avais besoin de me concentrer pour réviser, j'avais beaucoup de mal déjà à réviser toute seule. Et du coup, le fait de réviser en bibliothèque avec d'autres personnes qui révisent aussi, ça m'aidait à être plus disciplinée. En fait, pareil pour travailler en open space par rapport au télétravail. Et puis, pour être motivée à faire le ménage, par exemple, quand mon copain le fait aussi à côté, le fait de faire la même chose où on se répartit les tâches, mais de faire ensemble, c'est vraiment motivant. C'est pareil pour la cuisine. Et voilà.
- Speaker #1
C'est déjà pas mal. Est-ce que tu avais des choses à ajouter ? Parce que je pense qu'on va arriver sur la fin de l'épisode.
- Speaker #0
Alors, pour moi, ce qui est important de signaler quand même, c'est qu'effectivement, c'est important de quand même passer par le diagnostic plutôt que de s'auto-diagnostiquer. Mais je voudrais quand même faire part du fait que moi, par exemple, j'ai... J'ai... J'ai quand même été dans cet autodiagnostic à la base après qu'il ait été confirmé. Donc, il y a quand même une part où les gens ont tendance à remettre en question dans son diagnostic ce que je disais avant. Et finalement, quand tu sens que... En fait, ce qui est difficile, c'est de faire la part des choses entre est-ce que je m'identifie à ça parce que je coche toutes les cases ou est-ce que je coche cette case juste un des... des symptômes, on va dire, une des difficultés, c'est-à-dire qu'en fait, tout le monde peut se reconnaître dans pas mal de troubles avec le biais de confirmation. C'est pas parce que tu perds une fois tes clés que tu es forcément à TDAH. Donc effectivement, le fait de s'identifier à quelque chose de manière rapide, c'est normal avec ce qu'on voit sur les réseaux sociaux, je trouve, parce qu'il y a quand même pas mal de sources qui manquent sur les réseaux. Mais moi, ce que je voulais dire aussi, c'est que ... Alors, autour de moi, on a quand même pas mal diabolisé les réseaux sociaux en disant que ce n'était pas assez fiable. Et finalement, c'est juste qu'il faut se renseigner sur les sources. Parce que les réseaux sociaux, est-ce que tu inclus les podcasts ? Si c'est un psychiatre qui parle dans le podcast, pour moi, c'est tout autant valable que si tu parles avec un psychiatre en direct. En fait, on n'a pas tous toutes les clés à portée de main. Mais des fois, il faut savoir les trouver, se renseigner. pour vérifier les sources, etc. Mais je pense que ça peut déjà aider.
- Speaker #1
Je trouve que ça donne au moins des idées. Et ça peut, comme toi, ça te l'a fait, de te faire rendre compte de quelque chose. Mais bien sûr, après, ça ne remplacera jamais un professionnel de santé sur quoi que ce soit. Que ce soit plus santé physique, psychiatrique, ou autre, psychologique, ou quoi que ce soit. Donc, je suis complètement d'accord avec toi que les réseaux Oui, ils sont diabolisés et que oui, il y a beaucoup de mauvais côtés sur les réseaux sociaux, mais il y en a aussi des très bons. Et je pense que suivant les réseaux qu'on suit et qui nous ressemblent, déjà, ça fait faire la part des choses. Mais bien sûr, il ne faut pas prendre pour acquis tout ce qu'on voit sur les réseaux et il faut aller se renseigner. avec des professionnels du contexte sur la suite.
- Speaker #0
Oui, il y a aussi quelque chose que je voulais rajouter. En fait, le TDAH, comme tu le disais au tout départ, c'est quelque chose qui a émergé récemment. Enfin, on en parle plus maintenant. Mais du coup, justement, vu qu'il y a encore, à l'heure actuelle, peu de professionnels qui sont vraiment spécialisés, en fait, il est important pour un professionnel de santé de s'updater sur tous les sujets. parce que quand ils ne sont pas à jour, ça va qu'ils perdent vite le fil. Aujourd'hui, il y a de plus en plus de recherches, mais je trouve que c'est encore très anglophone. Il y a beaucoup de clichés qui perdurent. Par exemple, on peut encore lire aujourd'hui que ça touche plus les enfants que les adultes, alors qu'en fait, c'est mon avis personnel, c'est que vu que c'est sous-diagnostiqué chez les adultes parce qu'ils ont trouvé plein de stratégies d'adaptation, en fait, ça ne s'estompe pas à l'âge adulte. Pour moi, c'est toujours là. C'est juste qu'ils ont trouvé d'autres solutions et donc ils n'ont pas forcément eu de diagnostic. Mais en fait, c'est diagnostiqué plus chez les enfants parce que c'est plus facile. Mais en fait, c'est plus diagnostiqué chez les personnes chez qui c'est plus flagrant. Et donc, il y a quand même une sous-représentation. C'est pareil pour d'autres troubles. Mais voilà, ça, c'était une première chose. Et aussi, ce qui est important de signaler, c'est que... Il y a donc encore des sous-diagnostics, on ne nous prend pas forcément sérieux. Et puis, il n'y a pas assez de diagnostics différentiels, parce qu'il y a beaucoup de troubles qui y ressemblent, qui y sont associés, il y a des comorbidités. Mais donc, tu vois, moi, je trouve qu'ils n'ont pas encore assez creusé. Je trouve que dans la psychiatrie, on va vite te donner des médicaments, alors qu'en fait, on n'a pas forcément pris le temps. Moi, tu vois, j'ai vu pas mal de spécialistes différents avant que ce soit vérifié, confirmé, alors que ça faisait quand même un moment que j'étais au courant. Et finalement, si je n'étais pas retournée chez un autre psychiatre, si j'avais pris mot pour mot ce que le psychiatre précédent m'avait dit, en fait, j'aurais pu rester persuadée que c'était juste de l'anxiété, sachant qu'en fait, l'anxiété, elle était là. Parce que j'ai ce TDAH. Et en fait, il y a des troubles qui sont associés, qui sont très ressemblants, et qui sont encore faussement diagnostiqués parce qu'il y a des professionnels de santé qui ne sont même pas au courant que ça existe. Et je trouve ça assez fou que des professionnels ne se mettent pas à jour sur les connaissances, sur la recherche qui se fait. Et par exemple... les personnes qui sont encore diagnostiquées. Aux Etats-Unis, il y a des statistiques sur le fait qu'il y a beaucoup plus de personnes qui sont diagnostiquées bipolaires, alors qu'en fait, elles ne sont pas bipolaires, elles ont juste un TDAH, parce que la bipolarité, c'est un trouble de l'humeur, et en fait, l'humeur, il y a aussi des problèmes de gestion d'humeur dans le TDAH, et il y a aussi pas mal de comorbidités et de ressemblances avec le trouble borderline et le trouble du spectre de l'autisme, et donc tout ça, normalement... il faudrait vraiment creuser là-dessus et tous les psychiatres le font pas. Ça, c'est quelque chose que je trouve dommage et qu'il faudrait améliorer aujourd'hui dans le système de santé.
- Speaker #1
Oui, entre autres. Mais moi, je trouve que ton parcours, en tout cas, est un bel exemple, dans le sens où on t'a donné un premier diagnostic. Toi, au fond de toi, tu sentais que c'était pas ça et t'as continué tes recherches perso et tu t'es... tu étais persuadée que ce n'était pas ça et que c'était autre chose. Et tu as vraiment creusé dans ce sens-là. Et je pense que c'est un exemple aussi que de savoir s'écouter soi-même. Surtout quand on est une femme, on nous dit beaucoup de choses qui ne sont pas forcément vraies. Et on le sait au fond de nous que ce qu'on est en train de nous dire, ce n'est pas ça. Et je trouve que c'est un très bon exemple de savoir s'écouter ce que tu as fait. En tout cas, merci beaucoup Marie d'avoir partagé ton expérience avec nous là-dessus.
- Speaker #0
Avec plaisir.
- Speaker #1
Et puis, si vous êtes vous-même touché par ce TDAH ou que vous pensez l'être ou quoi ou autre, n'hésitez pas à le partager en commentaire et à partager cet épisode. J'espère qu'il vous a plu et que ça aura pu en aider certains ou en informer d'autres. Je vous dis à très bientôt. Merci d'avoir partagé ce moment avec nous. Si cet épisode vous a plu, n'hésitez pas à en parler autour de vous et sur les réseaux sociaux. Et pour rappel, le podcast à nous deux, c'est un mardi sur deux.