Speaker #0du coup je m'appelle ali aujourd'hui j'ai 24 ans et quand j'ai eu la petite j'avais 19 ans enfin je suis tombée enceinte à 19 ans et c'était pas prévu en fait moi j'ai de l'endométriose à la base du coup on m'avait préparé à l'époque quand j'étais encore avec le géniteur de nina à justement ne pas pouvoir avoir d'enfant, ou en tout cas que ce serait très compliqué. Après, moi, à ce moment-là, je savais que je ne voulais pas d'enfant, donc ce n'était pas un problème. Mais mon copain de l'époque, lui, savait qu'il voulait des enfants. Donc c'était un petit peu plus compliqué. Et en fait, au final, je devais me faire opérer pour l'endométriose, parce qu'on m'enlève l'endométriose au niveau de la vessie. Et en fait, c'est lors de l'opération qu'on a découvert que du temps s'en vient. Sauf que... Avant cette opération, on m'avait placée sous ménopause artificielle. C'est une injection qui dure 3 à 6 mois, ça dépend, pour arrêter totalement les règles, arrêter l'ovulation, arrêter les douleurs du oreille et tout ça, pour que ça ne s'empire pas jusqu'à l'opération. J'étais en pilule continue aussi, en plus de cette injection-là. J'étais comme en vraie ménopause. Donc, zéro risque d'être enceinte. Et donc, du coup, c'est lors de l'opération qu'on m'a découvert un petit bébé dans le ventre. Et c'est en me réveillant de l'opération qu'on va me l'annoncer. Donc, à ce moment-là, j'étais encore en contact, moi, avec ma maman, ce qui n'est plus le cas aujourd'hui. Moi, en fait, comme mon frère et ma soeur, on a des enfants maltraités. On a été maltraités notre enfance, adolescence. Et même vie d'adulte, ça reste la maltraitance même quand on est adulte. Et en fait, c'est un peu ma mère qui m'a fait pencher sur le côté garde cet enfant. Donc à ce moment-là, je n'étais plus avec le géniteur de la petite qui m'avait quitté juste avant parce qu'il ne m'aimait plus. Et on ne savait pas que j'étais enceinte. Pour nous, ce n'était pas possible. Et d'ailleurs je vais me demander à la spécialiste qui m'a opéré comment c'est possible, je ne comprends pas, une ménopause ce n'est pas si simple. Elle non plus elle n'a pas compris, donc j'avais discuté entre médecins pour revoir comment c'était possible, elle m'a redemandé s'il avait bien fait l'injection et du coup il était bien fait le médecin pour faire l'injection, et je fais partie des 1% de cas à qui ça peut arriver. Donc voilà, après j'avais déjà des signes de grossesse, mais dans ma tête, ce n'était pas possible que je s'en sente. En fait, je vomissais tous les jours. Donc avant de me faire opérer, je vomissais vraiment tous les jours. J'avais perdu 20 kilos, du coup j'étais descendue à 40 kilos. En plus, je venais de me faire quitter, donc mon état de santé mentale, c'était... un peu compliqué et j'avais des envies bizarres, envie de courgettes, de soupe au pot de charbon, des trucs, des envies impulsives comme ça, il fallait que j'en mange, c'était un besoin de taille. Et j'étais allée chez le médecin pour lui demander pourquoi je perdais autant de poids, pourquoi je remissais tous les jours, parce que ça commençait à m'inquiéter. Et il m'avait dit, vous êtes sûr que vous n'êtes pas enceinte ? Et moi, j'avais dit que non, ce n'est pas possible. Je soumets le problème spirituel. Aucune possibilité d'être enceinte. Et du coup, lui m'avait dit, oui, effectivement, ce n'est pas possible. Donc, moi, je pense qu'au vu de vos impossédants dépressifs et en trouble, peut-être que vous faites une prise d'anorexie. Et moi je trouvais ça un peu bizarre mais au final je me suis dit ok, c'est peut-être pas logique mais je comprends pas mes envies d'un côté. Et c'est après l'opération, quand elle m'a annoncé ma grossesse, j'ai fait le lien. Et si je n'étais pas fait opérer, j'aurais fait un déni de grossesse jusqu'à la fin. A aucun moment dans mon cerveau, c'était logique que je sois enceinte. C'était carrément impossible de se sentir pratiquement parlant. Et puis ma mère, qui a cru que c'était un miracle de Dieu, vu que c'était croyant, m'a dit que je ne pouvais pas avorter. Moi, je lui disais que j'étais toute seule et que je ne pensais pas du tout pouvoir assumer ce bébé. De tous les côtés de ma vie, ce n'était pas du tout ce que je voulais. Et de toute façon, je savais que je ne voulais pas d'enfant. J'en étais certaine. Et j'étais encore souvent prise de ma mère. C'était super compliqué parce qu'elle pouvait faire ce qu'elle voulait de moi. Elle va me rejeter, mais elle va me reprendre. Elle m'avait promis qu'on retrouverait une vraie relation éthique. Elle m'aiderait, que je ne serais pas toute seule. J'ai fini par me laisser porter par... Par tout ça et aussi par le fait qu'on nous inculque depuis toute petite, en tout cas les femmes, d'être mère, c'est la suite logique. On est une femme, on doit être maman, on doit se marier avec un homme de préférence. On est vraiment bien conditionnés à notre future vie, comme si on n'avait pas le choix. et que c'était comme ça qu'il fallait vivre. Et je me suis laissée porter par tout ça, par les dires de la société, par les injonctions, par ma mère aussi beaucoup. Donc en fait, ce jour-là, elle était avec moi, donc on avait appris ma grossesse, et elle a sauté de joie pour la nouvelle. Et quand je lui disais que je n'étais pas encore sûre et qu'il allait probablement avorter, et qu'elle m'a dit non... Elle a appelé toute la famille en leur annonçant ma grossesse. Tu n'as plus trop le choix de te mettre là. C'est ça. Elle a appelé toute ma famille et puis elle leur a dit « Ali est enceinte, c'est un miracle de Dieu, elle ne pouvait pas être enceinte à la base, je vais être grand-mère. » C'était déjà acté et puis j'ai commencé à recevoir des messages de félicitations sur mon téléphone. Tout ça, ça s'est passé vraiment en l'espace de 10 à 15 minutes. C'était très, très rapide. J'étais en train de lui parler qu'elle était sur son téléphone à annoncer à tout le monde que j'allais avoir un bébé. Et ça, ça a été très dur aussi parce que vraiment, je me suis sentie bloquée et je n'avais pas le choix. C'était trop tard. En tout cas, moi, je me sentais bloquée. Et au vu de l'espoir que j'avais de retrouver un... de trouver tout court, parce que je n'avais jamais eu un lien avec ma mère. Il trouvait un lien avec elle, et j'avais toujours besoin de sa validation, de son amour, en fait. Grosse carence affective. Ben ouais, je me suis laissée. Au final, j'ai gardé ce bébé. Ma grossesse, ce n'est pas super bien passé. J'étais vomie du début à la fin. C'était affreux. Mais la petite, en tout cas, elle prenait... tout mon énergie, donc elle, elle a pas eu de problème. Mais c'est moi, j'ai dû me faire hospitaliser plusieurs fois, enfin voilà, c'était un peu compliqué. Et au final, ma mère avait arrêté de me parler, donc du coup, les promesses qu'elle m'avait faites, enfin, n'ont pas eu lieu. Et le géniteur, lui, m'a clairement dit qu'il voulait pas de cet enfant et qu'il voulait pas prendre sa responsabilité. Après, il m'a fait un gros défaussé. C'est ça. Et le jour où j'ai accouché, j'ai quand même envoyé un message à ma mère. On me dit « ça reste ma mère » .