- Olivier Rigout
Le but de tout artiste, c'est évidemment de créer, mais c'est qu'il y ait une réception en face. C'est que des gens l'écoutent, que des gens aiment la musique, la partagent, que ça vive en fait. Alors c'est pas que juste une histoire de rémunération, c'est vraiment une histoire de est-ce que ma musique va changer des vies, toucher des gens ? Est-ce que les gens vont se marier dessus ? Est-ce que ça va être le film ?
- Rand Khalek
Dans la vie d'autre chat ?
- Olivier Rigout
Ouais, dans la vie d'autre chat ! Est-ce que ça va s'inscrire dans l'inconscient collectif ? Est-ce que ça va accompagner des moments importants de leur existence ? Voilà, donc tous les artistes, ils cherchent ça en réalité.
- Gilles Lardoux
Agent Double.
- Pascale Wakim
Je suis Pascal Wackim.
- Rand Khalek
Je suis Rand Kalec.
- Pascale Wakim
Vous écoutez Agent Double, le podcast qui dévoile les secrets des relations agent-talent.
- Rand Khalek
Un jeudi sur deux, nous recevons un ou une invitée qui vient nous parler de ce métier si particulier, celui d'agent. Le podcast Agent Double, c'est mettre pour une fois dans la lumière celles et ceux qui œuvrent dans l'ombre pour le succès des autres.
- Pascale Wakim
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- Rand Khalek
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- Pascale Wakim
Travaille avec Netflix, Nike ou encore Riot Games. Derrière eux, des artistes comme French 79, Keith Francescoli ou Wax Taylor. Aujourd'hui, on reçoit non pas un, mais deux agents. Olivier Rigoud et Gilles Lardou, qui nous ouvrent les portes d'Alterca, leur société de service dans la musique, où ils accompagnent les chansons et ceux qui les portent vers des succès parfois planétaires. Comment on place une chanson dans un catalogue, sur une série ou un film, vous allez tout comprendre dans ce nouvel épisode d'Agent Double. Bienvenue Olivier et Gilles. Et en fait, on se demandait, Alterca, c'est votre boîte que vous avez fondée vers 2007, c'est quoi le cas d'Alterca ?
- Gilles Lardoux
On va laisser la parole au troisième qui n'est pas là et qui habite juste en face. C'est un grand mystère, nous-mêmes ne le savons pas. Ah bon ? C'est drôle. Guillaume avait monté la structure, la société Alterca avant qu'on travaille ensemble. Et d'après ce qu'on sait, ça n'a pas de sens particulier. Ok. Donc on a envie, nous on y met un petit peu de mystère.
- Pascale Wakim
Est-ce que c'est un petit zenské ou un truc comme ça ? Il n'y a pas une référence à ça ou non ?
- Gilles Lardoux
On ne le sait pas trop, on n'a jamais réussi à savoir. C'est un grand mystère, même pour nous, et même lui ne le sait pas, mais il garde ça bien secret.
- Rand Khalek
Donc on n'a pas la vie de Valéry,
- Gilles Lardoux
d'ailleurs, ça peut être ma chose.
- Olivier Rigout
Non, mais je pense qu'il est... Enfin, Guillaume avait plutôt une formation business affaires juridiques, et je pense que, de mémoire, il avait dû créer la société dans le cadre presque d'un truc de DESS ou de master, je ne sais plus quoi, un truc un peu un exercice de style, qu'on lui avait demandé à la fin de ses études. Il avait cette coquille vide et il a dû choisir un nom comme ça un peu au débeauté. Et je pense que le côté un peu... Le côté un peu...
- Rand Khalek
J'ai des très belles expressions dans un genre de mot.
- Olivier Rigout
Et peut-être le côté, je sais pas, un peu latin. Et je crois aussi que le fait que ça soit un A, ça lui permettait d'être en haut de la liste, alphabétiquement. Je pense qu'il y avait un truc comme ça, il m'avait dit. Ouais, une question de page jaune. La jeune personne ne connaît pas jaune, il faut lui expliquer ce que c'est une page jaune. Maintenant, on compose avec pas, voilà. Mais en même temps, c'est pratique, c'est assez international, les gens le retiennent facilement. Ok,
- Pascale Wakim
on retient.
- Rand Khalek
Il n'y a pas de vrai... Non,
- Olivier Rigout
mais c'est une réponse comme une autre.
- Rand Khalek
Il n'y a pas de vrai sens à tout ça, mais ce n'est pas grave.
- Pascale Wakim
Eh bien, justement, peut-être que vous pouvez nous expliquer un peu plus, justement, qu'est-ce que vous faites à Alterca ? Parce qu'il y a beaucoup de choses, il y a beaucoup de départements, et pour clarifier un peu...
- Rand Khalek
Ce qu'on aimerait, c'est avoir des vraies définitions pour que les gens comprennent les mots que vous allez employer, parce qu'ils ne sont pas tous connus de tout le monde, et qu'on puisse vraiment comprendre, suivre et vraiment intégrer votre métier.
- Olivier Rigout
Tu veux y aller ? Oui, pas de souci. Gilles l'a dit, on a un groupe maintenant. Nos trois piliers, c'est l'édition. L'édition, c'est vraiment s'occuper des droits des auteurs-compositeurs et travailler avec la SACEM. donc voilà c'est vraiment L'oeuvre origine, enfin, qu'est-ce qu'il y a derrière une chanson ? Il y a une oeuvre, il y a une partition, il y a des gens qui écrivent, il y a des gens qui composent. Et on travaille avec l'Assasem, qui est la société de gestion des droits. Donc ça, c'est vraiment notre premier métier. On est éditeur. En anglais, on dit publishing, mais on est éditeur en France. La deuxième activité, elle est directement liée à l'édition. C'est la synchro. Donc ça, c'est ce qu'on appelle licensing en anglais. La synchro, en fait, c'est la musique à l'image, c'est le fait de vendre une chanson pour une pub, pour une série, pour un film, pour un jeu vidéo, pour un événement. Voilà, ça c'est vraiment de l'utilisation secondaire de musique.
- Rand Khalek
Mais c'est de la musique préexistante.
- Olivier Rigout
C'est de la musique préexistante. C'est pas de la création sur une commande. Voilà, ça c'est en gros, on s'occupe d'artistes.
- Rand Khalek
Chansons qui existent. Chansons,
- Olivier Rigout
des pubs, parfois c'est même des chansons qui ne sont pas sorties, mais on espère que ça va devenir un tube. Mais voilà, notre travail c'est ça, c'est en gros, on prend des titres et on les vend. Donc on est agent sur cette partie-là. Et la troisième partie qui est fondamentale dans notre activité, c'est la distribution. La distribution, c'est-à-dire qu'on a un canal pour toucher les plateformes de distribution que sont Apple, Deezer, Spotify, YouTube, il y en a plein d'autres, Cobus, Tidal, les compagnies. Le travail, c'est de marketer, en fait. Ce n'est pas juste de mettre à disposition et d'uploader un titre pour que ça soit disponible, parce que ça, tout le monde sait à peu près le faire, même les artistes eux-mêmes. Mais le travail, effectivement, c'est de mettre en valeur. de travailler l'algorithme, de travailler le profil des artistes. La visibilité. C'est de la visibilité, c'est d'optimiser le nombre de streams sur les plateformes pour que les artistes génèrent des revenus, touchent de l'argent.
- Pascale Wakim
Mais en fait, votre rôle d'agent, c'est un petit peu sur les deux. Parce que finalement, la distribution aussi, ça demande à ce que tu mettes en avant tes artistes.
- Olivier Rigout
Tout à fait. En fait, en réalité, sur les trois segments, que ce soit l'édition, la synchro ou la distribution, On est agent, alors nous on n'utilise pas forcément ce terme là parce qu'on a plein de noms dans nos métiers, mais en tout cas on est, en réalité on est toujours agent parce qu'en fait c'est quelqu'un qui nous confie quelque chose pour qu'on en fasse la promotion et qu'on l'optimise, qu'on génère des revenus. On est représentant. Donc parfois on est ayant droit au sens, c'est-à-dire que ça nous appartient, les droits nous appartiennent. Parfois, on est juste commissionné, on a un rôle moins... On est moins impliqué dans le développement. Mais en réalité, ça revient toujours un peu au même, quel que soit le filtre. Notre travail, c'est de mettre en valeur l'œuvre qui nous est confiée, le titre qui nous est confié.
- Rand Khalek
Vous pouvez nous donner des exemples concrets d'une œuvre, pour les trois étapes, par exemple ?
- Olivier Rigout
Oui, bien sûr. En édition, même si maintenant, on fait toujours ce qu'on... Dans les termes, le même métier que ce qu'on faisait en 2007 ou avant, le métier a quand même beaucoup changé. Mais alors, pour répondre à ta question, l'édition, le travail d'un éditeur, c'est de fixer l'œuvre, c'est-à-dire un peu comme un registre chez le notaire, en fait, il faut qu'on dise à qui appartient la composition, qui l'a écrite, qui l'a composée. Là, on dit... tel auteur compositeur qui a bossé à tel pourcentage sur cette oeuvre. Quand je dis une oeuvre, c'est une chanson, en fait. C'est à dire que ça dépend dans un disque, dans un album, il peut y avoir 15 chansons et ça ne va pas toujours être la même. Ça ne va pas toujours être les mêmes crédits.
- Rand Khalek
Et comment tu quantifies ?
- Olivier Rigout
Ça, c'est un dialogue avec les ayants droit que sont les auteurs compositeurs. Parfois aussi les arrangeurs. Il n'y a pas de conflit ? Si, il peut y avoir des discussions. On essaye toujours de représenter. Alors en plus, c'est difficile parce qu'on n'est pas forcément en studio. Parfois c'est fait à distance, parfois c'est fait dans le temps. Donc voilà, après il y a quand même des us et coutumes. On essaie de respecter au mieux la réalité et puis de faire en sorte que les artistes ne se fâchent pas entre eux parce qu'après une œuvre, on ne sait pas ce qu'elle va devenir et ça va peut-être les suivre pendant des décennies ou leur survivre. Et autant que tout le monde soit content et ne se sente pas lésé et se dise « ah ben j'ai que 15% alors qu'en vrai j'avais fait tout le boulot » . Donc on fait ce travail avec l'assassin. la dépose. Donc, en gros, la SACEM, eux, ils ont un registre et c'est écrit noir sur blanc. Alterca est éditeur de telle œuvre écrite et composée par telle personne à hauteur de 50%, 25%, voilà. Et vous,
- Rand Khalek
vous touchez quelque chose quand vous déposez une œuvre ?
- Olivier Rigout
Alors, pas quand on dépose l'œuvre, parce que l'œuvre, c'est juste un bout de papier. Mais est-ce que l'œuvre va prendre de la valeur ? Ça, c'est une partie de notre travail. Et oui, on a différentes façons de lui faire prendre de la valeur. Et ça, c'est le travail de l'éditeur après, parce que déposer l'œuvre en soi... On ne sait pas ce que c'est, on ne sait pas ce qui va se passer, c'est juste une partition, une chanson. Notre travail, justement, après, ça va être de la développer, de faire en sorte...
- Pascale Wakim
Et là, ça passe dans les autres canaux, en fait.
- Olivier Rigout
Voilà, ça.
- Gilles Lardoux
Les canaux de l'exploitation, en fait. On est là pour l'exploiter ou aider à la faire exploiter. Excuse-moi, je te coupe.
- Olivier Rigout
Bien sûr, non, mais c'est ça.
- Gilles Lardoux
Déjà, la fixer avec un label, un producteur qui va enregistrer l'œuvre. Plusieurs labels qui vont faire des covers, etc. Et ça reste... des enregistrements différents mais toujours avec les mêmes auteurs compositeurs et le même éditeur éventuellement en live le les artistes qui vont les jouer etc et toute exploitation est censé il ya quelques petites exceptions toute exploitation est censé rapporter de l'argent aux auteurs compositeurs Et nous, notre métier, c'est de collecter cette part pour eux ou de les aider à la collecter avec l'Assasem, avec des sous-éditeurs à l'étranger, par exemple, sur des exploitations synchro, comme on a parlé, donc en cédant les droits et ensuite en répartissant nous ou l'Assasem les droits entre les différents auteurs, compositeurs et éditeurs.
- Rand Khalek
Donc quand vous, vous cédez les droits d'une œuvre, là c'est facile de récolter puisque c'est vous-même qui avez fait l'action de céder les droits, donc vous savez très bien tout de suite. Comment elle va être exploitée, qui va l'exploiter et pourquoi. Mais les moments où vous avez plus de mal à savoir comment l'exploiter, comment vous faites pour vous assurer de pouvoir récupérer ce dont vous avez besoin.
- Olivier Rigout
Parce qu'effectivement, une œuvre, une chanson peut être passée à la radio, passée à la télé, être jouée en live, être reprise.
- Rand Khalek
Comment vous surveillez ?
- Gilles Lardoux
C'est typiquement le travail de la SACEM, de surveiller ses exploitations radio, enfin pas de surveiller, mais de collecter les exploitations radio et télé. et Disque par exemple, et même Spotify, et à nous d'assurer un suivi, ce qu'on appelle le tracking, de vérifier que toutes les exploitations, dans le détail ou dans des grandes masses aussi, que les exploitations soient bien payées. Que un million de streams sur Spotify correspondent bien à ce que l'artiste, l'auteur, le compositeur et l'éditeur ont bien touché des droits sur un million de streams.
- Rand Khalek
Et quand une œuvre est samplée et qu'elle est juste utilisée un tout petit peu, quelques secondes, c'est compliqué ?
- Olivier Rigout
Ça, ça nous arrive souvent.
- Rand Khalek
C'est un peu une exception, mais j'essaie d'aller loin.
- Olivier Rigout
C'est une exception, mais effectivement, c'est un bout d'œuvre qui est incorporé à une nouvelle œuvre. Donc, c'est ça le sample. Donc, voilà, on a un pourcentage.
- Gilles Lardoux
Cette œuvre est composée à 20% ou 50% ou 80%. d'une autre oeuvre, donc d'un éditeur ou l'inverse.
- Pascale Wakim
Est-ce que c'est une difficulté d'aller rechercher les endroits où elle est utilisée sans consentement, sans permission ? Comment est-ce qu'on se défend de ça ?
- Gilles Lardoux
Une difficulté ? Alors, on a... Donc l'Assassin fait un beau, gros travail là-dessus, sur tout ce qui est...
- Rand Khalek
Tracking ?
- Gilles Lardoux
Tracking de tout ce qui est médias traditionnels et utilisation traditionnelle. Donc radio, télé... La radio fonctionne très bien, parce qu'il y a des canaux très efficaces de tracking et de déclaration des diffuseurs. Et le live a toujours été compliqué, maintenant de moins en moins, parce que l'Assassin a mis en place beaucoup d'outils. Et on parle de ça et on décline dans tous les territoires. Et là, on fait appel à des...
- Rand Khalek
L'émergence d'Internet, ça a un peu fait peur, j'imagine, pour les ayants droit, parce qu'ils se sont dit, là, on va se faire exploiter sans pouvoir rien contrôler, ça va aller dans tous les sens.
- Olivier Rigout
Je ne sais pas si ça a vraiment fait peur parce que l'histoire de la musique est liée à des canaux de diffusion, à la technologie, à l'évolution. Alors oui, il y a toujours eu une part d'incertitude. Mais justement, nous, on recrute des personnes pour ça. On investit dans les logiciels, dans des abonnements. On met des process en place avec les artistes, les tourneurs, les producteurs d'audiovisuel avec qui on travaille. Donc voilà, on a fait tout ce travail de suivi là. Et puis après... Comme l'a dit Gilles, c'est vrai que c'est important de le répéter, parce qu'elle n'est pas toujours reconnue à sa juste valeur, mais on a la chance d'avoir la SACEM en France, qui est vraiment une société de pétition collective, qui est super efficace, et on ne pourrait peut-être pas faire ce métier-là, aussi bien si on était dans un autre pays, parce que la SACEM est vraiment une machine. Alors oui, ce n'est pas facile, mais son métier n'est pas évident, parce qu'il y a des milliards d'exploitations, comme vous l'avez compris. Plus on avance dans le temps, plus il y a du bac catalogue. Plus il y a de nouvelles chaînes, plus il y a de nouveaux canaux de diffusion. Ça va être TikTok, Instagram. Eux, leur travail, c'est de trouver, c'est de vérifier tous les canaux de diffusion possibles et une image qui utilise de la musique pour faire du chiffre d'affaires.
- Pascale Wakim
Et c'est là, on bascule vers la deuxième chose que vous faites, la synchronisation.
- Olivier Rigout
Voilà, alors la synchro, en anglais, on dit licensing. Le travail, en fait, c'est justement de licencier, c'est-à-dire de vendre. Alors, soit on vient nous voir, c'est de l'appel entrant. On vend soit notre travail, c'est du travail de commercial. En vrai, c'est ce qu'on fait au quotidien parce qu'il faut faire vivre les œuvres. Et notre travail, ce n'est pas attendre justement qu'on nous appelle, c'est d'aller frapper aux portes des clients potentiels et de leur mettre...
- Rand Khalek
Des clients ?
- Olivier Rigout
Nos clients potentiels en synchro, c'est des producteurs d'audiovisuel, donc des producteurs de films, de séries. Parfois, c'est les diffuseurs parce qu'ils sont aussi producteurs. Donc, ça va être Netflix, HBO. Disney, Amazon Prime, après ça peut être des gros producteurs que tout le monde connaît, Universal Pictures, Warner Bros Pictures, enfin voilà, toutes les majors. Après ça peut être des chaînes de télé comme France Télévisions ou Arte pour la partie pub. Soit c'est des annonceurs des marques en direct, donc on a la chance soit de travailler en direct avec les artistes, donc avec les marques, juste de faire le lien entre le catalogue et les marques. Parfois, on passe par des agences qui ont le budget, donc des grosses agences, Publicis, des choses comme ça, qui ont un portefeuille de clients et dont le travail est de gérer les campagnes, de produire, de fabriquer les films, de fabriquer ce qu'on appelle les assets, c'est-à-dire toutes les déclinaisons pour les... pour les réseaux sociaux, les médias. Donc parfois, c'est des éditeurs de jeux vidéo en direct.
- Pascale Wakim
Ça grossit ça un petit peu.
- Olivier Rigout
C'est toujours un peu compliqué. C'est très compliqué le jeu vidéo. Mais voilà, ça, c'est un autre.
- Rand Khalek
Je pense à des jeux où il y aurait des synchros, donc du licensing. Oui, typiquement les GTA, par exemple.
- Olivier Rigout
Tout à fait. Par ça, on en a déjà eu plusieurs.
- Rand Khalek
Qui sont préexistantes. On monte le jeu quand on est dans des voitures.
- Olivier Rigout
Il y a les radios.
- Rand Khalek
Mais sinon, c'est de la créane, souvent, les jeux vidéo.
- Olivier Rigout
Non, il y a les deux.
- Gilles Lardoux
Il y a les deux, et on touche à un point un peu sensible, historiquement, en France.
- Rand Khalek
Ah, ça, pardon, FIFA aussi.
- Olivier Rigout
Oui,
- Rand Khalek
les play-dohs de FIFA qui étaient hyper connus.
- Gilles Lardoux
On touche à un point difficile en France, à savoir que le jeu vidéo a cette particularité que le producteur et le diffuseur qui vendent le jeu vidéo, c'est le même. Ce secteur a toujours du mal à comprendre la différence entre les deux droits et ne souhaite pas payer ces deux droits.
- Rand Khalek
Parce que ça fait double peine. Non,
- Gilles Lardoux
ce n'est pas la même chose.
- Rand Khalek
Oui, mais dans leur tête, je veux dire. Ils paieraient deux fois. Voilà.
- Gilles Lardoux
Et donc, on a une... Presque une non-relation tripartite entre la SACEM, les ayants droit et le jeu vidéo, qui depuis des années, cherche quand même une manière de travailler en France, mais on a beaucoup de blocages. avec des éditeurs de jeux vidéo qui ont pendant longtemps refusé de travailler avec des membres SACEM. Donc c'est spécifique à la France. C'est spécifique à la France, peut-être à quelques autres territoires. Et tout le monde essaye aujourd'hui de... de trouver une solution, mais c'est une situation qui dure depuis un certain temps. Il y a un marché qui est très important, et qui est pour nous, pour tous les ayants droit, très gênant de ne pas avoir de solution aujourd'hui, et de laisser partir à l'étranger toutes les opportunités de tous les éditeurs de jeux vidéo français, qui sont nombreux et très forts dans le monde. Et des auteurs-compositeurs qui font de la bonne musique. On en a beaucoup en France, mais on en a beaucoup dans le monde entier. Donc quand on ne trouve pas, quand les éditeurs de jeux... jeux vidéo ne trouvent pas ce qu'ils veulent, aux conditions qu'ils veulent en France. Ils vont aller au Star.
- Pascale Wakim
Ça me ramène à ton rôle, Olivier. Donc, à partir du moment où un deal est fait, il y a une marque qui vous contacte, Netflix, etc. C'est toi qui choisis, en fait. En tant que directeur artistique, c'est toi qui choisis, qui proposes.
- Olivier Rigout
J'ai une équipe, donc effectivement, notre équipe, elle est plutôt... C'est un mélange entre de la cré... On appelle ça créa, agence... Enfin, on a un côté créatif, un côté agent. C'est-à-dire que, voilà, on compose avec ce qu'on a on essaie de répondre au brief au mieux ou d'avoir des bonnes idées, de proposer des choses qui sont sympas qui rentrent dans les conditions aussi que nous dans le cadre que nous impose le client il dit voilà j'ai tant d'argent, je veux être sur tel territoire pour tel truc, qu'est-ce que vous avez qui passe à peu près à ces conditions là, donc voilà nous on essaie de faire rentrer dans les cases donc notre équipe avec laquelle je travaille effectivement c'est plutôt une équipe créa mais qui a un côté commercial en réalité aussi, donc les deux sont liés il y a un groupe de travail Merci à vous. Merci à vous. Il y a un travail de curation parce qu'effectivement on fait des playlists, on fait des sélections, donc c'est un peu comme si on était animateur radio ou curateur d'exposition ou DJ. Donc voilà, notre travail c'est d'assembler, de faire un truc qui a l'air sympa à proposer sur le menu. Et après quand c'est pris, quand il y a une touche, voilà, qu'on nous dit je suis intéressé, le client nous dit je suis intéressé par tel morceau pour telle campagne, généralement ça passe par ce qu'on appelle, c'est le vrai terme, c'est le licensing justement, et c'est à dire qu'on licencie et donc là on a une équipe qui est dédiée à ça chez Alterca. L'équipe, c'est de vérifier bien tous les termes, tous les territoires, toutes les durées, tous les assets sur lesquels ça va être décliné. Et de négocier au mieux le prix, le budget avec le client. Et de faire en sorte qu'il y ait un contrat qui fixe vraiment la condition d'exploitation dans le cadre de la campagne, du film ou de la série.
- Rand Khalek
Et vous, c'est en pourcentage que vous vous rémunérez dans l'exploit ou pas ?
- Olivier Rigout
Alors après Altercar, ça dépend en fait si on est... Ça dépend quel rôle on a sur l'oeuvre. Comme je dis, parfois on est très en amont, parfois on est très en aval. Parfois on a un gros pourcentage parce qu'on était là depuis le début, on a investi, on est label aussi parfois. Est-ce qu'on est éditeur à 100% ou est-ce qu'il y a un co-éditeur ? Il y a plein de... On peut avoir différents types de pourcentages sur une oeuvre. Mais notre rôle, quel que soit le pourcentage, c'est pas... Pour nous, ce n'est pas tant ça qui est le plus important. Évidemment, c'est plus important, plus on a de pourcentages, parce qu'on est mieux rémunéré. Mais notre travail reste le même, en fait. Notre travail, c'est de faire matcher un titre avec un programme audiovisuel et d'avoir un contrat et d'avoir une somme après à reverser, la somme qu'on estime qui est juste.
- Pascale Wakim
Alors, pour situer un petit peu nos éditeurs sur les artistes avec qui vous travaillez, alors, je ne saurais pas préciser sur quelle partie exactement, mais... On a Chapelier Fou, Chinese Man, Fakir, Florian Pellissier, Jacques, Lailo, Mélissa Laveau, dont on a reçu l'agent, Clotaire Bruche. TTC, Wax Taylor, Yann Thiersen, Claude, qui était à Wheel of Green ce week-end, pour ceux qui l'ont vu. Et puis, ce n'est qu'une toute petite portion des artistes que vous accompagnez. Encore une fois, je ne sais pas sur quel département exactement vous les accompagnez. Est-ce que ça t'est déjà arrivé de participer à la découvrabilité d'un artiste ?
- Olivier Rigout
Oui, justement, le travail de l'éditeur, c'est de faire en sorte de faire découvrir des œuvres et de générer de l'argent. Mais quand on a commencé à travailler avec French 79 ou Kit Francescoli, qui sont maintenant des valeurs sûres de la French Touch internationale, en réalité, ils se sont construits une carrière internationale, alors évidemment par le live, par le disque, mais aussi par la synchro, parce qu'ils ont eu des pubs, des séries dans le monde entier. Et les titres... Je vous aime. Le jour où un titre sort, il est à zéro stream. Ce n'est plus forcément le vendredi matin, mais il faut savoir que le vendredi à minuit, il est à zéro stream. Quoi qu'il se passe, l'artiste, il faut bien commencer un moment, il n'y a zéro auditeur mensuel, il n'y a pas de tournée, il n'y a rien.
- Rand Khalek
Mais tu sens l'impact de la synchro aujourd'hui sur une œuvre ?
- Olivier Rigout
Alors parfois, il n'y a pas du tout d'impact. Parfois, on se dit, ça va être trop bien, on a telle campagne ou telle série. Et au final, la chanson, ils utilisent la version instru avec beaucoup de bruit autour, des voix off. du sound design et on l'entend pas et ça passe à la trappe il n'y a pas beaucoup de chasam ou c'est pas dans la playlist officielle ou pour x raisons et auquel cas bas c'est pas de chance mais on pouvait pas le prévoir ça nous arrive régulièrement régulièrement on a des déceptions parce qu'on dirait bien on est dans le film on a vu un gros film avec matt damon on avait plein d'artistes plein de chansons et genre même moi en regardant le film j'étais là faut vraiment tendre l'oreille donc bon ça ça fait pas parfois battait était super déçu c'est la vie et les artistes aussi Et à contrario,
- Rand Khalek
parfois on a des Netflix où genre,
- Olivier Rigout
Tic Tacs,
- Rand Khalek
tu as du mêler.
- Olivier Rigout
Voilà, dans les oreilles avec la cassette. Voilà, c'est un peu pareil que jouer à un festival. En fait, si tu joues à 14 heures, quand à l'ouverture des portes, qu'il n'y a personne, il y a peu de gens qui vont te découvrir. Alors que si tu n'es pas forcément connu, mais que tu joues sur la scène B, après le headliner, peut être que va y avoir plus. Par hasard, tu vas, enfin par hasard, c'est pas du hasard, mais tu vas avoir 8000 personnes et peut être que ce seraient 8000 personnes qui vont te regarder, il y en a... 200 qui vont devenir des vrais fans. C'est un peu pareil en synchro, si tu tombes, si ta chanson elle est exploitée pendant une minute sur une scène mythique, en ouverture, en clôture de série, ou un moment super important, ça donne tout de suite du poids. Et puis ouais, il va y avoir du shazam, et puis les gens, on le voit, de toute façon on le voit direct. Généralement les artistes sont tagués directement sur les réseaux sociaux, et puis on voit un pic dans la courbe de stream.
- Pascale Wakim
Oui, il y a un film, je ne sais plus c'était lequel, où il y avait un passage, il y avait une musique, enfin une chanson qui était synchronisée, et elle était tellement bien, elle matchait tellement bien la scène que j'ai été voir, elle avait peut-être 6 millions de streams, et toutes ses autres chansons avaient 200.
- Olivier Rigout
Oui, ça arrive souvent. Bien sûr, bien sûr. Ça crée effectivement des disparités dans la discographie, mais après, bon, c'est la vie même.
- Rand Khalek
Mais c'est le jackpot pour l'artiste quand même.
- Olivier Rigout
Bah ouais parce que c'est... Ça lui permet de toucher un public qui n'aurait jamais touché autrement. Et le but de tout artiste, c'est évidemment de créer, mais c'est qu'il y ait une réception en face. C'est que des gens l'écoutent, que des gens aiment la musique, la partagent, que ça vive en fait. Alors, ce n'est pas que juste une histoire de rémunération, c'est vraiment une histoire de « est-ce que ma musique va changer des vies ? » « Est-ce que ça va toucher des gens ? Est-ce que les gens vont se marier dessus ? » Est-ce que ça va être... Dans la vidéo de chat.
- Rand Khalek
Ouais, dans la vidéo de chat.
- Olivier Rigout
Est-ce que ça va conquérir leur vie en fait ? Est-ce que ça va s'inscrire dans l'inconscient collectif ? Est-ce que ça va accompagner des moments importants de leur existence ? Voilà, donc c'est ce que tous les artistes cherchent ça en réalité. Et donc effectivement, une synchro peut amener ça, parce que parmi tous les artistes qu'on a cités tout à l'heure, il y a plein de gens qui ne les connaissent pas au Mexique, ou en Allemagne, ou au Japon, mais quand il y a une série, une synchro, là tout de suite tu touches un public de... peut-être en millions parfois, en millions de personnes. Et ça donne une exposition, une autorité. Alors ça ne se traduit pas forcément. en fan après derrière. C'est juste les gens, ils vont entre guillemets consommer, moi j'aime pas trop le terme, mais ils vont être fans de la chanson. Ils vont être fans de la chanson, pas forcément de l'artiste, et ça veut pas dire que ça va se transformer, mais parfois, c'est aussi tout le travail des gens qui accompagnent les artistes, que ce soit les tourneurs, les labels, les éditeurs, les attachés de presse, c'est de faire quelque chose de... de ces petits bouts, de ces petits frémissements qu'on commence à avoir quelque part, on se dit, on a vu que ce titre marche bien au Brésil, est-ce que ça ne vaut pas le coup cette fois d'essayer d'aller faire la tournée au Brésil ? On commence par les petites salles et ainsi de suite, on voit si ça prend, on construit comme ça.
- Rand Khalek
Est-ce que dans le cinéma, par exemple, Tarantino c'est le pionnier de ça ?
- Olivier Rigout
Je ne pense pas que c'est le pionnier, parce que par exemple j'ai acheté une BO ce week-end à la Brocante à côté de chez moi. qui est le premier film de George Lucas, c'est American Graffiti, c'est ça ? Ouais, exactement. Et American Graffiti, c'est déjà une compile de hits, c'est Bill Alley et compagnie, c'est une compile de hits 50's rock'n'roll. Donc en fait, ça a toujours un peu existé quand même, les BO compiles, comme fait Tarantino, c'est-à-dire que Tarantino, il y a très peu de compos de mémoire, c'est quasiment que du licensing de chansons préexistantes. Alors c'est vrai que Tarantino est devenu une référence du site tout le temps.
- Pascale Wakim
Il attend tous ses films pour la BO.
- Olivier Rigout
Mais ce n'est pas le seul et il y en a eu avant, la preuve avec Georges Lucas, mais il y en a sûrement plein d'autres. Mais c'est vrai que Tarantino a réussi à imposer une marque et à capitaliser sur un truc. Et puis il arrive à vendre des coups de mille des BO.
- Rand Khalek
American Graffiti c'est un film connu mais je veux dire, il n'est plus un culte qu'un Pulp Fiction ou des Bills.
- Pascale Wakim
Est-ce qu'il y a des synchronisations dont tu es super fier et qui ont pertené pour toi ?
- Gilles Lardoux
Oui, on en a fait des belles avec un de nos artistes qu'on a le plus placé, c'est French 79, qu'on accompagne depuis 2015, je crois. Je déteste, on déteste tous dans nos métiers le terme de musique asynchro parce que ce n'en est pas et la musique n'est jamais faite pour l'asynchro mais il y a des musiques et des musiciens qui fonctionnent beaucoup plus que d'autres et la musique de French 79 fonctionne très bien parce qu'elle répond vraiment très souvent aux besoins ou d'annonceurs ou producteurs de séries, il y en a eu pas mal. dernièrement qu'est-ce qu'on a fait en pub sinon on a une très belle pub Michelin pour le monde avec On revient à quelque chose dont on a discuté dès le début. On est nos sous-éditeurs du sample d'un titre des Chemical Brothers.
- Rand Khalek
D'accord.
- Gilles Lardoux
Donc on a initié cette synchro et ensuite négocié les droits avec nos autres partenaires. C'est devenu une pub monde sur plusieurs années pour toute la marque Michelin. On a récemment une télé-novella au Brésil où... Mouah ! Un de nos artistes a un titre qui représente un des personnages et qui va être le fil rouge, qu'on ne verra certainement jamais en France. Mais voilà, plein de petits succès. Je n'en ai pas un notable particulièrement, mais on en a eu beaucoup avec Le Temps est Bon.
- Rand Khalek
Explique-moi juste comment une télé-novella brésilienne vient vous chercher, vous, pour faire...
- Olivier Rigout
Alors là, c'était un appel entrant, un mail entrant plutôt.
- Rand Khalek
Et comment ils vous connaissent ?
- Olivier Rigout
Alors justement... Alors ça, justement, c'est ça le pouvoir de la synchro, en fait, c'est que le titre en question avait déjà été synchronisé avant par Emeline Paris sur la saison précédente. Et comme dans tout métier, les gens font des tops de tops, des sélections de sélections, ils repiochent dans les choses qu'ils ont vu passer déjà à droite à gauche. Et le fait d'être déjà synchronisé, en fait, aide à être synchronisé encore plus. C'est comme quand tu es booké en festival, tu as plus de chances d'être booké sur les autres festivals en tant qu'artiste. Donc c'est un peu pareil. Il y a un effet boule de neige en tout cas qui fait que ce soit un Moon de Keith Francescoli, Le Temps est bon de bon entendeur, ou plein d'autres titres du catalogue, pas que d'une autre. Si ça devient une référence dans la tête des gens qui travaillent en synchro. ils vont plus facilement aller vers ce titre-là ou cet artiste-là. Dans le cadre précis de cette chanson qui est dans une télé-novelas brésilienne, c'est vraiment ça. Je pense qu'ils l'ont découvert parce qu'ils ont vu que ça avait déjà été pris dans Emeline Paris. Ils se sont dit qu'il se passe déjà quelque chose sur cette chanson, ça a l'air de plaire, mais elle n'est pas connue au Brésil, ou pas très connue. Mais on la verrait bien sur notre personnage.
- Rand Khalek
C'est facile de vous contacter ? C'est-à-dire que la personne qui voit ce titre et qui veut ce titre-là, il arrive facilement à...
- Olivier Rigout
Alors oui, c'est facile de nous contacter. Pour la bonne et simple raison...
- Gilles Lardoux
06.
- Olivier Rigout
En fait, on essaye d'être... On essaye d'avoir une traçabilité de notre catalogue. C'est important de faire tout le travail de metadata, de remplir les crédits, de référencement, tout. Après, on est aussi... une marque maintenant alterca c'est une marque dans le milieu du licensing dans le monde donc en fait on a ce truc alors je sais pas si c'est la phrase exacte ou quoi mais en tout cas on est en tout cas on est ce qui est sûr c'est qu'on est on est clairement identifié et on le voit bien quand on est contacté par... par le bureau de Nike dans l'Oregon, quand on est contacté par Riot Games qui fait Valorant en Amérique du Nord, je ne sais plus où est-ce qu'ils sont basés, ou qu'on est contacté par Netflix. Je veux dire, on voit bien, c'est sûr qu'il n'y a pas beaucoup de gens qui sont contactants directs pour ces trucs-là.
- Gilles Lardoux
Ça me ramène à ma question, qu'est-ce qui fait la particularité d'Atlarka ?
- Olivier Rigout
Je pense que c'est un mélange de... de CV, c'est-à-dire qu'on est là quand même depuis longtemps, il y a un gage de qualité parce que les clients savent qu'en termes de qualité de catalogue, on défend des artistes qui nous plaisent, qui ont un potentiel, et qui ont une touche, une patte, il y a ce côté un peu étiquette qui plaît. et puis après il y a surtout et c'est pour ça que j'ai mentionné les équipes licensing ou back office, ils savent qu'en fait après Tout est toujours carré, en fait. Il ne va pas y avoir de mauvaise surprise. Et un des nerfs de la guerre, ce n'est pas juste d'avoir de la bonne musique et être un bon commercial. Ça, c'est déjà très important, mais ça ne suffit pas. C'est aussi, est-ce qu'il y a bien des contrats avec tout en amont sur la partie master à 100% et sans partie en édition ? Et est-ce qu'après... Est-ce que toute la chaîne va être clean ? Et est-ce qu'on sait que si on les contacte à 18h un vendredi... Et qu'on doit partir en production, qu'on doit livrer la série. Est-ce qu'on sait qu'on va avoir le contrat signé ? Ou est-ce que ça va être une tannée et on va devoir parler à 50 personnes ? Ça va mettre 4 semaines et ça va être foireux.
- Pascale Wakim
On va te fiabiliter. Alors tu as prononcé le mot supervision musicale. Donc en fait il y a un autre département, vous avez racheté Criminal il n'y a pas très longtemps, qui fait de la supervision musicale. Est-ce que tu peux expliquer ce que c'est ?
- Gilles Lardoux
La supervision musicale, chez nous représentée par la société, la marque et l'équipe criminale, travaille pour les annonceurs ou les producteurs audiovisuels, mais surtout des annonceurs français, spécifiquement beaucoup de luxe et de cosmétiques en France, travaille pour eux pour chercher, trouver, identifier la musique pour leur prochaine campagne, leur prochain défilé. Et là-dessus, c'est quelque chose de très important pour nous, pour compléter un petit peu notre offre, puisque d'un côté, on travaille, comme je disais, pour les artistes, de l'autre côté, pour les annonceurs. Et dans ce cas-là, on travaille avec tous les ayants droit possibles du monde entier et pas avec Alterca.
- Rand Khalek
Donc, ça vous arrive de distribuer des chansons qui ne sont pas chez vous, c'est ça que tu es en train de nous dire ?
- Gilles Lardoux
Alors là, on ne les distribue pas, on obtient les droits pour le compte de notre annonceur, en tout cas de notre client qui est l'annonceur dans ces cas-là. Et l'équipe va aller voir qui est Universal, Warner ou des indépendants pour aller acquérir les droits d'édition, les droits master.
- Rand Khalek
Et ça vous arrive de travailler avec des réalisateurs de films par exemple en direct et de les accompagner dans l'édition ?
- Olivier Rigout
Alors tout à fait, ça c'est un autre volet, il y a beaucoup de volets. Il y a beaucoup de volets. C'est normal, il y a beaucoup de volets. Alors effectivement, chez Alterca, on a aussi une part agence compositeur qui s'appelle Talent. Et donc, nous, en gros, c'est une activité qui est complémentaire du travail de l'éditeur et du travail de synchro qu'on fait déjà. En gros, l'idée, c'est de tout simplement dire à des producteurs de films, à des réalisateurs, sachez que si vous voulez vous créer une BO unique, vous pouvez non seulement, comme vous le savez déjà, synchroniser des titres du catalogue, mais en plus, si vous voulez, une patte, une touche unique de Psychotic Monks, de Jimmy Woo, de French 79, de Keith Francescoli, si vous voulez créer une vraie BO qui de A à Z va... va vous faire une belle collection de chansons et que vous allez pouvoir décliner dans tout votre film, sachez que c'est possible et qu'on va vous accompagner pour ça. Parfois, les films ne marchent pas et la BOA marche. Parfois, c'est l'inverse. On ne sait pas, mais en tout cas, c'est un métier qu'on aime bien faire et qu'on a mis en place depuis quelques années et qui commence à bien prendre.
- Gilles Lardoux
Et voilà, on n'est pas agent comme un agent de compositeur de musique de film, on va dire standard classique, dont le métier, c'est la composition de musique de film. qui va faire ça et que ça, ou quasiment que ça, en tout cas, c'est l'activité principale. Nous, on travaille avec certains de nos artistes qu'on développe au quotidien depuis des années pour leur apporter ce rôle-là supplémentaire de composer de la musique pour un film et dont ce ne sera certainement pas l'activité principale.
- Rand Khalek
Je pense à Bachar Makhlifié, par exemple, qui fait ça. qui a eu une carrière solo, soliste, d'artiste. Et puis en parallèle...
- Olivier Rigout
Nous, quasiment tous les artistes qu'on accompagne sur la partie talent, composition de musique à l'image, ce sont des artistes qui ont une carrière discographique à côté.
- Rand Khalek
Yann Thiersen, tu nous en parlais un peu en off, est-ce qu'il rentre dans cette classe-là ?
- Olivier Rigout
Alors Yann Thiersen, on ne l'a pas dans l'agence de compo, mais en tout cas, c'est un exemple d'un artiste qui fait des BO. Et qui en plus a une carrière discographique, live, à côté, qui n'a pas forcément de rapport toujours avec ce qu'on connaît avec Abedie Poulain, il est comme on disait tout à l'heure, off, c'est plutôt quelqu'un qui fait du punk, de la musique expérimentale, électronique, avec des guitares et tout, c'est pas du tout l'image qu'on a de la valse d'Amélie, mais en tout cas, nous les artistes qu'on développe dans l'agence, on essaye de vendre une touche, une patte, tout à l'heure on parlait de la touche Tarantino, Tarantino il est fort pour sélectionner tel type de chansons, nous... on essaye aussi de sélectionner des artistes en disant que ce soit un Chapelier fou ou un French 79, ils ont une vraie touche, c'est-à-dire qu'on écoute quelques secondes, on reconnaît direct, on ne peut pas se tromper, on ne peut pas se dire « Ah non, on ne peut pas les confondre » . Donc nous, c'est important d'avoir ces, moi je dis souvent des Pokémon ou des cartes Panini, mais qu'on puisse les utiliser. Bioman rouge jaune et vert. D'accord,
- Rand Khalek
ça parle pas aux gens qui nous écoutent. Il faut arrêter les références sur nous,
- Olivier Rigout
les gars.
- Rand Khalek
Pokémon, oui, mais Bioman rouge,
- Olivier Rigout
c'est les alliés 4 ans. En tout cas, il faut que ça soit facilement identifiable pour que justement, quand on va voir un réalisateur de film, ils se disent, ah bah ok, je veux plutôt tel type de sonorité, tel type de suite d'accords, tel type d'émotion. Mais eux,
- Gilles Lardoux
ils connaissent, c'est leur génération.
- Pascale Wakim
Voilà.
- Olivier Rigout
Ce que je voudrais dire,
- Rand Khalek
c'est...
- Olivier Rigout
Le but du jeu, ce n'est pas de leur dire on sait tout vous faire, on va tout vous faire.
- Rand Khalek
Tu leur prouve justement ce qu'ils veulent. Mais dans ce cas-là, il y a un travail assez étroit entre le réalisateur et le compositeur.
- Olivier Rigout
Tout à fait, oui.
- Rand Khalek
Parce que quand on a reçu Séverine Abervé, elle nous expliquait justement les compositeurs de films. Aujourd'hui, c'était à l'arrache, trois semaines avant, pendant le montage, on leur dit voilà, faites ça. Parfois, ils sont remplacés par un autre.
- Olivier Rigout
Parfois, c'est à l'arrache.
- Rand Khalek
Mais il n'y a pas cette relation étroite. du réal et du compositeur.
- Gilles Lardoux
Il n'y a pas dans tout le processus. Oui,
- Rand Khalek
dans le processus.
- Gilles Lardoux
Ça peut arriver. Nous, on a eu le film avec... Le film de Reza Kateb, où il a fait appel à French 79. Ils ont pris contact très, très tôt. Ils se sont vus avant de composer la moindre musique. Et ça a été un processus qui a duré un an, un an et demi.
- Rand Khalek
Donc là, il y a un vrai travail récent.
- Olivier Rigout
Et moi, je peux dire ce que j'ai été le point de...
- Gilles Lardoux
Pardon, excusez-moi. Au bout d'un moment, nous... notre rôle est même de s'effacer parce que quand tout fonctionne bien entre le réalisateur et aussi le monteur qui a un vrai rôle, et l'artiste, le compositeur, si tout se passe bien, nous on n'a presque plus rien à faire. On est aussi là pour initier, arranger des choses.
- Rand Khalek
Vous êtes intermédiaire au début.
- Gilles Lardoux
Voilà, vraiment si tout se passe bien, notre rôle est volontairement de s'effacer.
- Pascale Wakim
Est-ce que les artistes que vous représentez, vous avez eu l'occasion de les rencontrer ? Vous les côtoyez ?
- Olivier Rigout
Bien sûr, c'est que des artistes avec lesquels on a une relation forte et humaine. Et des gens à qui on sait qu'on peut faire confiance, à qui surtout on sait qu'on peut demander de faire ce travail-là et qu'ils vont pouvoir se mettre à la disposition de quelqu'un. Parce qu'il y a plein d'artistes qui sont très très forts mais qui sont un peu... timides ou ermites ou qui ne veulent pas changer leur process. C'est pas forcément ces artistes-là qui vont être faciles à pitcher. Et si par chance, si on arrive à les placer, ça va être assez douloureux parce que s'ils ne sont pas comme ça, il y a des artistes qui ne sont pas faits pour faire de la scène.
- Pascale Wakim
On se faisait cette réflexion hier. Il y en a beaucoup pour qui la synchronisation, c'est un peu une des rares options de faire de l'argent. La scène, ce n'est pas forcément...
- Olivier Rigout
Tout à fait. Il y a différentes manières d'exploiter la musique, et la synchro, c'en est une. Mais justement, juste pour revenir sur French 119, c'est ça qui est intéressant, c'est parce que c'est un processus qui a été assez long. C'est pas du tout le que tu portes, d'ailleurs. Ah oui, c'est vrai. Vous voyez, je suis corporate. C'est l'occasion de le dire. J'étais en tournée américaine avec Simon, French 79. C'est là que j'ai eu le t-shirt pendant qu'il vendait au merch sur sa tournée américaine.
- Pascale Wakim
Tu as quand même acheté le t-shirt Teenagers.
- Olivier Rigout
Il me l'a donné, voilà, je suis un Teenagers. Il était bioman rouge,
- Rand Khalek
jaune, rose et bleu.
- Olivier Rigout
Un peu tous les bioman. Et Simon, il était à la fois en tournée, c'est-à-dire que tous les soirs, il donnait un concert dans une ville différente. Denver, Phoenix, Los Angeles, San Francisco, ainsi de suite. Et on était dans un tourbus, c'est comme vous imaginez un bus comme vous voyez dans les films, dans les biopics. Et dans son bus, il avait installé un petit studio mobile et dans lequel il faisait des calls la nuit après les concerts, genre à 3h du matin. Donc il devait être, je ne sais pas quelle heure il était en France, mais genre fin de soirée, fin de journée en France avec Reda Kateb, qui lui faisait des comments sur les titres qui lui venaient, parce qu'en fait il le faisait en... Pendant la tournée, il avait commencé chez lui, après il l'a fini aussi dans son studio chez lui. Mais voilà, il l'a fait là, donc c'est un peu à l'arrache comme tu disais. Quand tu es obligé d'avancer, il faut avancer. Si tu es en tournée, tu trouves des moyens d'avancer quand même en tournée. Audio portatif quoi. Voilà. Et après, Reda Kateb est venu quelques jours aussi à notre studio dans nos précédents bureaux avec son monteur et avec Simon. Ils se sont vus tous les trois. Un peu comme dit Gilles, moi je me suis effacé au bout de mon... Parce que ça ne sert à rien d'être 50 dans le studio pour... faire de l'éditing ou des retouches. Et ils se sont parlé justement, ils ont fait, ils ont calé plein de choses avec le monteur, Ereda et Simon. Et leur travail, effectivement, ça a été de finaliser un peu la BO dans les studios chez nous. Et nous, après, à la toute fin, on a aussi exploité cette BO en streaming, en la distribuant en digital. Donc voilà, c'est vraiment un truc qui est... Ça part de très loin et on est super en amont, super en aval, mais on est toujours un peu là, mais on n'est pas forcément... Au quotidien, on n'est pas forcément dans toutes les discussions, toutes les boucles d'emails entre les compositeurs.
- Pascale Wakim
Justement, à la grande différence des labels qui avaient des droits 360 sur les artistes, quand un artiste vous approche, il choisit un peu à la carte ce avec quoi il veut travailler avec vous ? Comment ça se passe ?
- Gilles Lardoux
En fait, notre métier, c'est quand même d'accompagner les artistes, créateurs, interprètes ou auteurs, compositeurs ou les deux. On travaille avec beaucoup de gens qui font les deux. C'est de les accompagner. les aider à se développer, de créer une carrière. Donc nous, on ne fait pas de live, on n'est pas un tourneur, un producteur de spectacle, on n'est pas des managers non plus, même si des fois, des artistes qui n'ont pas de management et qui ont un besoin spécifique d'être accompagnés, on va le faire, mais notre métier, c'est de les accompagner. Et nous, on a développé, on va dire, une gamme de... Ça fait très corpo, mais une gamme de services, en tout cas, de services qu'on apporte à nos artistes selon leurs besoins. selon ce que nous on a envie de faire, selon ce qu'on est capable de faire. Nous, avec les créateurs, donc auteurs, compositeurs, interprètes, ou avec nos partenaires qui sont des producteurs eux-mêmes ou des éditeurs, on va leur apporter différents types de services, y compris ces soutiens-là, des soutiens en promotion, des soutiens sur les plateformes, des soutiens avec des attachés de presse, des soutiens financiers, ça passe aussi par là. qu'eux puissent ensuite se développer et investir ce qu'ils veulent comme ils le veulent.
- Pascale Wakim
Je suis faillie avant de finir,
- Rand Khalek
vas-y. En fait, quand on voit aujourd'hui l'entourage d'un artiste, l'équipe, donc le producteur, le tourneur, l'EDA, le label, etc. Quelle est sa place encore aujourd'hui ? Est-ce qu'elle est centrale ? Est-ce qu'il contrôle encore ce qu'il fait ou est-ce qu'il est plutôt contrôlé par cet environnement ?
- Gilles Lardoux
C'est vraiment du cas par cas en fonction de... de ce qu'il est, ce qu'il fait, son rôle et où il veut aller, où il a vocation à aller, ou parfois là où on veut l'emmener. Et des fois, on veut l'emmener à un endroit où il ne veut pas. Nous, on ne fait pas ça.
- Pascale Wakim
Et qu'est-ce qui se passe à ce moment-là ?
- Gilles Lardoux
On voit des fois des artistes qui cherchent à avoir une carrière et qui peuvent être en conflit avec leur... Leur label, leur producteur, parce qu'il veut les emmener sur une cible qui les... Là, on parle vraiment de marketing, ce qui n'est pas vraiment notre manière de travailler, mais vers une cible ou une audience qui ne lui correspond pas. On voit des artistes qui changent de carrière au fur et à mesure, par choix, ou des fois par fonction de circonstances, d'opportunités, et ça leur convient ou ça ne leur convient pas.
- Pascale Wakim
Mais c'est quoi votre critère de sélection des artistes ? Comment un artiste frappe à votre porte et qu'est-ce qui se passe ?
- Gilles Lardoux
Il frappe.
- Olivier Rigout
Non, il n'y a pas de... En termes artistiques, tu veux dire ?
- Pascale Wakim
Qu'est-ce qui fait que vous allez commencer à travailler avec un artiste ?
- Olivier Rigout
Déjà, est-ce qu'on arrive à entamer une discussion avec l'artiste ? Est-ce qu'on voit que ça va être facile ? Est-ce qu'on va pouvoir travailler ensemble ? Parce que quand on va se mettre à travailler ensemble... ça va durer longtemps généralement, c'est pas juste cinq minutes. Donc si on sent que ça va être compliqué, on n'y va pas trop. Puis après, comme disait Gilles, on regarde là où on peut s'insérer dans l'équipe de l'artiste, dans sa structuration, parce que parfois ils veulent bosser avec nous, mais en fait, c'est pas possible. Tu as déjà un éditeur, tu as déjà ceci, tu as déjà cela. On ne voit pas vraiment où s'insérer. Ça va faire doublon ou ça va être en conflit. C'est pas possible. Donc voilà, ça, c'est la deuxième chose. Et puis, troisième chose, c'est vraiment un truc purement artistique. non On est éclectique, on est généraliste, mais en tout cas, il faut que ça plaise aux équipes, qu'il y ait quand même un coup de cœur. On se dit que ça, c'est quelque chose qu'on va vivre avec cette musique-là. Les équipes, elles écoutent cette musique-là tous les jours, donc on ne peut pas bosser sur un truc qu'on déteste.
- Rand Khalek
Ça me fait penser à Le Tendeur avec Le Temps est bon, les gars, vous avez inondé la France quand même. Tout le monde vous a entendu un milliard de fois. Non, mais je veux dire, ce n'était pas prévu que ça buzz à ce point-là.
- Olivier Rigout
En fait, c'est un titre qui a déjà marqué. marché au Québec en début 70, qui après a quand même eu une vie parce qu'il s'est rejoué dans des télé-crochets type The Voice au Québec depuis très longtemps. Il y a aussi eu une grosse synchro avant qu'on arrive pour Xavier Dolan, il y a quelques années, Ballon Tendeur a remixé ce titre, l'a templé, et nous on est rentrés dans la boucle et on a eu la chance de pouvoir le travailler et c'est vrai qu'on a fait beaucoup de synchros avec ce titre et c'est vraiment un titre qui maintenant est dans l'inconscient. collectif ça représente la france d'ailleurs suffit d'aller sur parfois sur pas sur le compte de la ville de paris sur instagram ils le mettent genre c'est vraiment un truc que jean il s'est ça représente la france en fait c'est vraiment un peu t'étonner alors que c'est un peu québécois et c'est
- Gilles Lardoux
presque incroyable savoir que la france un peu est passé à côté depuis les années 70 elle ne l'a découvert que d'exception le temps est bon c'est pas c'est pas français d'ailleurs le passé quand on dirait mais mais c'est ça qui est fort c'est que c'est un gimmick et maintenant
- Rand Khalek
Et puis de quoi parle la chanson aussi, c'est un peu... C'est très limite si on fait attention à la parole.
- Olivier Rigout
C'est une... Un peu provoque, je pense. Je sais pas...
- Rand Khalek
Un peu libertine, quoi. Hippie,
- Olivier Rigout
hippie, libertine. Ouais.
- Pascale Wakim
Oui, c'est ça.
- Olivier Rigout
Voilà, mais c'est... Mais en tout cas, ça reprend un peu comme tout à l'heure, quand on disait... On parlait d'Ian Thiersen. Ian Thiersen, au départ, sa musique, quand même, pour la valse d'Amélie, qui, qu'est-ce qu'on sait représenter Paris-Montmartre, C'est en réalité de la musique bretonne, donc c'est pas du tout... c'est pas de la musique de Paris. C'est ça qui est drôle. Là, pareil, Le Temps est bon, c'est devenu une musique, une chanson française. Par adoption, un peu, mais grâce au succès de la version Bon Entendeur.
- Pascale Wakim
D'ailleurs, on se demandait, qu'est-ce qui tourne dans vos playlists en ce moment ?
- Olivier Rigout
Dans nos playlists ? On écoute des choses très, très variées.
- Rand Khalek
Alors,
- Olivier Rigout
parce que Gilles, je vais faire la blague, mais...
- Pascale Wakim
Je vous pose une question. Qu'est-ce qui tourne dans la playlist de Gilles ?
- Gilles Lardoux
d'ailleurs ce traite si le monde y avec ça quand j'avais presque 14 ans mais ça ne parle plus à mes jeunes et nos jeunes ne savent même pas ce que c'est évidemment bah
- Olivier Rigout
on écoute non mais en vrai on écoute Beaucoup de choses du catalogue ou des catalogues qu'on représente. Alors en ce moment, on écoute, en plus c'est la saison des festivals, donc on écoute beaucoup le tube de Bless Fire avec Maureen, Money Pull Up, qui est un énorme tube TikTok, mais que tout le monde adore au bureau, c'est vraiment un super titre. On a beaucoup écouté Claude, qui est tout le monde.
- Gilles Lardoux
Qui était à ce moment, We Love Korea.
- Olivier Rigout
Après, on écoute beaucoup de back catalogues, c'est-à-dire des choses qu'on a signées il y a très longtemps, parce qu'en fait... ça marche aussi et on nous les demande en synchro donc du kit francisco du french 79 pas forcément là par exemple ils ont rien sorti depuis deux ans les deux bains on écoute toujours beaucoup de choses comme ça et puis après on écoute on essaie de découvrir toujours des nouveaux artistes j'ai écouté hier à l'ani qui adore qui sort un nouvel album chez nos formats on gère les éditions voilà j'ai l'avis interviewé à l'époque quand je te joigne est un bassin là il est parti ce l'album est trop trop beau à l'aise et vraiment c'est incroyable On écoute aussi beaucoup Baby Solo 33, qui est une artiste de notre label Rap Jeune à Jamais, qui sort son projet là.
- Rand Khalek
Mais là tu fais de l'autopromo là ! Moi je veux que toi t'écoutes sur ton Spotify aujourd'hui, en arrivant, en venant pour trouver l'eau.
- Olivier Rigout
En vrai, c'est pour ça que c'est important, je vis vraiment avec la musique du KatoG, et les équipes vivent avec la musique du KatoG.
- Gilles Lardoux
Et tu vis avec Primal Scream et Oasis ?
- Olivier Rigout
On est bien sur Primal Scream, si vous avez des tickets pour Oasis, n'hésitez pas à nous contacter. Et d'étiquette. Et hébergement.
- Gilles Lardoux
Moi je marche par obsession, donc en ce moment je suis dans mon obsession Dylan. Voilà, ça va durer encore 2, 3, 6 mois et puis après je passe à autre chose.
- Rand Khalek
Ah ça peut durer 6 mois l'obsession Dylan. Ah ouais ouais.
- Pascale Wakim
Tu as parlé de la co-FM la semaine dernière.
- Gilles Lardoux
Ah bah j'y suis... Je reviendrai aussi à un moment.
- Rand Khalek
Ok. Je vois que personne me demande. C'est bon, c'est bon, je vais pas me demander. France please. On m'a pas demandé.
- Pascale Wakim
France please.
- Rand Khalek
Écoute moi, en vrai là en ce moment je suis en mode rap français années 90-2000, un peu à l'ancienne et tout mais...
- Gilles Lardoux
Les NTM et autres.
- Rand Khalek
Exactement, NTM, Booba. La fouine, je ne sais pas pourquoi.
- Gilles Lardoux
Vous avez des phases ?
- Pascale Wakim
Est-ce que vous avez tous des phases ? Oui, tout simplement. Des phases,
- Rand Khalek
je pars en obsession. Mais elles ne durent pas six mois. Elles me durent deux semaines, trois semaines, et hop, après je passe à autre chose. Et puis je passe d'un grand égard. Demain, c'est Fayrouz. Après,
- Gilles Lardoux
quand c'est Dylan, l'obsession peut durer longtemps.
- Rand Khalek
Il y a beaucoup de choses aussi. C'est vrai.
- Gilles Lardoux
Tu peux choisir un peu, mais tu es obligé de tout écouter.
- Pascale Wakim
On parlait de festival plus tôt. Est-ce que c'est vous qui placez vos artistes ? Par exemple, Claude à We Love Green ce week-end, c'est vous qui l'avez placé ?
- Olivier Rigout
Non, parce que c'est le travail des tourneurs, des producteurs de spectacles ou des tourneurs. Eux, leur travail, justement, c'est d'être en relation avec les salles de concert, avec les festivals, avec les gens qui montent des événements. Et un peu comme nous, ce qu'on fait en synchro, leur travail, c'est de vendre, d'avoir un joli roster, d'aller voir ces acheteurs de prestations scéniques pour leur vendre une prestation scénique. pour leur festival.
- Pascale Wakim
Oui, évidemment, vous récupérez le bénéfice parce que les gens vont aller écouter.
- Olivier Rigout
Et après, il y a de l'assassin.
- Gilles Lardoux
Et vice-versa, le crime et tout ça bénéficie aux producteurs de spectacles pour pouvoir placer et au festival. En fait, il faut vraiment bien comprendre que la musique, c'est tout un écosystème assez complexe, pas compliqué, mais complexe de droits et d'exploitations différentes et de rôles différents, à commencer par auteur, compositeur et interprète. et un bon équilibre et d'avoir les bons partenaires partout et qui s'entendent bien et qui se parlent et qui sont capables de s'entraider et dans un timing qui correspond aux uns et aux autres. Mais voilà, c'est tout un écosystème qui se parle, qui doit se parler et qui doit comprendre que l'intérêt de l'artiste bénéficie à tout le monde.
- Rand Khalek
Ça fait quand même 20 ans quasiment que vous bossez ensemble avec Guillaume.
- Pascale Wakim
qui habite juste en face.
- Rand Khalek
On va donner l'adresse de Guillaume avant la fin de l'épisode. C'est quoi le secret de la longévité de cette relation à trois ?
- Olivier Rigout
Ah, c'est pas évident.
- Gilles Lardoux
Alors, je vais répondre autrement. Le secret d'Alterca, on me l'a souvent posé, c'est justement notre longévité à tous les trois. Je crois que en 18 ou 19 ans ou 20 ans, on n'a jamais été en désaccord fondamental. On a une confiance absolue les uns envers les autres. qui nous apporte des réussites et parfois des échecs sans jamais que ça crée de conflits entre nous. On se suit, on se fait une confiance aveugle et on est très content de bosser dans la musique. Mais je pense que si on avait fabriqué et vendu des verres, on aurait la même réussite. Je pense que tout repose sur toute cette longévité, cette création et développement sur le long terme repose là-dessus.
- Olivier Rigout
et j'ai pas d'autres conseils à travail et puis puis après on essaie de descendre quand même quand même et on essaie de s'entourer voilà aussi de bade recruter des personnes qui sont deux ans sont qui sont cool bien
- Gilles Lardoux
sûr mais avec qui on s'entend bien d'avoir des équipes aussi avec qui on s'entend bien et qui sont c'est vraiment le fait que vous avez construit ouais et on a construit et notre catalogue et notre relation avec les artistes et nos équipes parce Parce qu'on en parle... On n'en a pas beaucoup parlé ici spécifiquement, mais on a une équipe de à peu près 50 personnes en ce moment. Je pense et j'espère que tout le monde le sent bien, mais on a assez peu de turnover et on a beaucoup de gens qui restent et qui sont là depuis très longtemps. Donc voilà, on essaye de construire notre équipe qui est là pour aider les artistes à notre image.
- Pascale Wakim
Quand on vous a rendu visite, vous étiez en train de monter un studio de musique. Et tu as dit tout à l'heure production. Donc, tu as mentionné ça. Quel est le projet ? What's cooking ? Ah,
- Gilles Lardoux
le projet. C'est un studio qui a la spécificité de devoir répondre à deux critères, en fait. Un, on a une partie audiovisuelle avec Criminal et on fait beaucoup de prod et de post-prod audiovisuel. Et on a cette partie globale chez Altercal, artistique. Et le studio doit répondre à ces deux besoins, à ces deux... Donc de travailler pour l'audiovisuel, pour des annonceurs, et finaliser la musique et l'édit de la musique à l'image, et à des artistes de pouvoir venir produire, composer, initier des collaborations entre nos artistes qui se connaissent ou qui ne se connaissent pas.
- Pascale Wakim
Comme un laboratoire en fait.
- Gilles Lardoux
Exactement, c'est un laboratoire pour... pour créer de la musique. Quel est le business model derrière ? On n'en sait rien. On a longtemps travaillé avec des artistes qui sont en totale autonomie de création. De plus en plus, on avait besoin d'avoir ce studio qu'on n'avait pas depuis longtemps pour les aider à créer. et on va les aider et on va initier aussi des collaborations comme tout éditeur ou tout producteur fait Une dernière question comment vous voyez l'évolution de la musique dans les années qui viennent ?
- Rand Khalek
Est-ce que vous avez une perception de la chose assez claire ou est-ce que c'est un peu flou ?
- Gilles Lardoux
C'est totalement flou, l'IA étant une des variables assez menaçante effrayante tout en étant sans doute une manière de créer de la musique autrement, sans doute plus facilement. Nous on ne s'y est pas mis, on n'a pas envie de s'y mettre, je crois que ce n'est pas notre métier et ça ne le sera pas. Donc quel va être l'avenir de la musique ? Sans être attentiste, c'est assez inquiétant au minimum, même si on n'en ressent pas les effets aujourd'hui. Mais on sait que beaucoup d'articles sont parus sur le fait que sur des plateformes, il y a 20% de titres par jour qui sortent. Alors déjà, avant ça, il y avait beaucoup de titres chaque jour qui sortaient. Je crois qu'on parlait un an de 100 000 titres dans le monde chaque jour. À vérifier. Et maintenant, on parle de... Ça peut être... C'est beaucoup quand même. 5 000 par jour, tu trouves ? 5 000 par jour ? Dans le monde ? Merci. Tu fais à l'année, tu comptes. Ça fait des petits... Voilà. Que ce soit le producteur de ces musiques par IA, de toute façon, ça crée un vrai problème de musique qui n'est créée vraiment par personne, avec des droits qui ne vont pas à des ayants-droits créateurs. Donc c'est vraiment une captation, au final, une captation de richesse par des industries, d'une certaine manière, qui captent la richesse des créateurs.
- Rand Khalek
Merci et on a une petite tradition quand on termine Agent Double mais là vous êtes deux alors il faut que je le fasse bien Agent Olivier, Agent Gilles mission accomplie
- Olivier Rigout
Merci beaucoup
- Pascale Wakim
Merci à vous Merci de nous avoir écouté jusqu'au bout et maintenant c'est à vous d'entrer en action votre mission si vous l'acceptez laissez 5 étoiles et un commentaire sur votre plateforme d'écoute Abonnez-vous au podcast, à notre chaîne YouTube et à notre compte Instagram pour des contenus exclusifs et surtout, n'hésitez pas à partager autour de vous. Agendouble est un podcast indépendant. S'il vous a plu et pour qu'on puisse continuer à le développer, vous pouvez nous soutenir en cliquant sur le lien dans le descriptif de l'épisode. On compte sur vous et on se retrouve dans deux semaines pour un nouveau numéro d'Agendou.