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Les Malheurs de Sophie - Chapitre 5&6 cover
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AnthroPolis

Les Malheurs de Sophie - Chapitre 5&6

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15min |05/12/2024|

36

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15min |05/12/2024|

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Description

Les Malheurs de Sophie est un roman classique pour enfants écrit par la comtesse de Ségur et publié en 1858. Ce récit met en scène Sophie, une fillette vive, espiègle et un peu maladroite, qui multiplie les bêtises et les maladresses, souvent avec de bonnes intentions. À travers ses mésaventures, le livre aborde des thèmes comme l'obéissance, les conséquences des actions et l'apprentissage de la vie. Rempli d'humour et de tendresse, ce roman est un miroir des mœurs de l'époque tout en offrant une morale douce destinée à enseigner aux jeunes lecteurs.

Le Podcast "Les malheurs de Sophie " est constitué d'un teaser qui présente le livre et des 20 chapitres du livre.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour les enfants, découvrons ensemble le récit des malheurs de Sophie. Chapitre 5. Le poulet noir. Sophie allait tous les matins avec sa maman dans la basse-cour, où il y avait des poules de différentes espèces et très belles. Madame de Réan avait fait couver des œufs dès qu'elle devait sortir des poules huppées. Superbe ! Tous les jours, elle allait voir avec Sophie si les poulets étaient sortis de leur œuf. Sophie emportait dans un petit panier du pain qu'elle émiettait aux poules. Aussitôt qu'elle arrivait, toutes les poules, tous les coques accouraient, sautaient autour d'elle, bécotaient le pain jusque dans ses mains et dans son panier. Sophie riait, courait. Les poules la suivaient, ce qui l'amusait beaucoup. Pendant ce temps, sa maman entrait dans une grande et belle galerie où demeuraient les poules. Elles étaient logées comme des princesses et soignaient mieux que beaucoup de princesses. Sophie venait la rejoindre quand tout son pain était émietté. Elle regardait les petits poulets sortir de leurs coquilles et qui étaient trop jeunes encore pour courir dans les champs. Un matin... Quand Sophie entra au poulailler, elle vit sa maman qui tenait un magnifique poulet né depuis une heure. Sophie. Ah, le joli poulet, maman ! Ses plumes sont noires comme celles d'un corbeau. Madame de Réan. Regarde aussi quelle belle huppe il y a sur la tête. Ce sera un magnifique poulet. Madame de Réan. le replaça près de la poule couveuse. À peine l'avait-elle posée, que la poule donna un grand coup de bec au pauvre poulet. Madame de Réan donna une tape sur le bec de la méchante poule, releva le petit poulet qui était tombé en criant, et le remit près de la poule. Cette fois, la poule furieuse donna au pauvre petit deux ou trois coups de bec, et le poursuivit. quand il chercha à se sauver. Madame de Réan accourut et saisit le poulet que la mère allait tuer à force de coups de bec. Elle lui fit avaler une goutte d'eau pour le ranimer. Qu'allons-nous faire de ce poulet ? dit-elle. Impossible de le laisser avec cette méchante mère, elle le tuerait. Il est si beau que je voudrais pouvoir l'élever. Sophie. Écoutez maman, mettez-le dans un grand panier, dans la chambre, où sont mes joujoux. Nous lui donnerons à manger et quand il sera grand, nous le remettrons au poulailler. Madame de Réan. Je crois que tu as raison. Emporte-le dans ton panier à pain et arrangeons-lui un lit. Sophie. Oh, maman, regardez son cou, il saigne et son dos aussi. Madame de Réan, ce sont les coups de bec de la poule. Quand tu l'auras rapporté à la maison, tu demanderas à ta bonne du sérat et tu lui en mettras sur ses plaies. Sophie n'était certainement pas contente de voir des blessures au poulet, mais elle était enchantée. d'avoir à y mettre du sérat. Elle courut donc en avant de sa maman, montra à sa bonne le poulet, demanda du sérat, et lui en mit des paquets sur chaque place qui saignait. Ensuite, elle lui prépara une pâtée d'œufs, de pain et de lait, qu'elle écrasa et mêla pendant une heure. Le poulet souffrait, il était triste. Il ne voulut pas manger. Il but seulement plusieurs fois de l'eau fraîche. Au bout de trois jours, les plaies du poulet furent guéries et il se promenait devant le perron du jardin. Un mois après, il était devenu d'une beauté remarquable et très grand pour son âge. On lui aurait donné trois mois, pour le moins. Ses plumes étaient d'un noir bleu très rare, lisses et brillantes comme s'ils sortaient de l'eau. Sa tête était couverte d'une énorme hupe de plumes noires, oranges, bleu, rouge et blanche. Son bec et ses pattes étaient roses. Sa démarche était fière, ses yeux étaient vifs et brillants. On n'avait jamais vu un plus beau poulet. C'était Sophie qui s'était chargée de le soigner. C'était elle qui lui apportait à manger. C'était elle qui le gardait lorsqu'il se promenait devant la maison. Dans peu de jours, on devait le remettre au poulailler parce qu'il devenait trop difficile à garder. Sophie était même quelquefois obligée de courir après lui pendant une demi-heure sans pouvoir le rattraper. Une fois même, il avait manqué de se noyer en se jetant dans un bassin plein d'eau qu'il n'avait pas vue. Tant il courait vite pour se sauver de Sophie. Elle avait essayé de lui attacher un ruban à la patte, mais il s'était tant débattu qu'il avait fallu le détacher, de peur qu'il ne se cassât la jambe. Sa maman lui défendit alors de le laisser sortir du poulailler. Il y a ici beaucoup de vautours qui pourraient l'enlever. Il faut donc attendre qu'il soit grand pour le laisser sortir, dit Madame de Réun. Mais Sophie... qui n'était pas obéissante, continuait à le faire sortir en cachette de sa maman. Et un jour, sachant sa maman occupée à écrire, elle apporta le poulet devant la maison. Ils s'amusaient à chercher des moucherons et des vers dans le sable et dans l'herbe. Sophie peignait sa poupée à quelques pas du poulet, qu'elle regardait souvent pour l'empêcher de s'éloigner. En levant les yeux, elle vit avec surprise un gros oiseau. au bec crochu qui s'était posé à trois pas du poulet. Il regardait tantôt le poulet d'un air féroce, tantôt Sophie d'un air craintif. Le poulet ne bougeait pas. Il s'était accroupi et il tremblait. Quel drôle d'oiseau ! dit Sophie. Il est beau, mais quel air singulier il a ! Quand il me regarde, il a l'air d'avoir peur et quand il regarde le poulet, il lui fait des yeux furieux. Ha ! Ha ! Ha ! Qu'il est drôle ! Au même instant, l'oiseau pousse un cri perçant et sauvage, s'élance sur le poulet qui répond par un cri plaintif, le saisit dans ses griffes et l'emporte en s'envolant à tir d'aile. Sophie reste stupéfaite. Sa maman, qui était accourue au cri de l'oiseau, demande à Sophie ce qui était arrivé. Sophie raconte qu'un oiseau a emporté le poulet et ne comprend pas ce que cela veut dire. Cela veut dire que vous êtes une petite désobéissante, que l'oiseau est un vautour, que vous lui avez laissé emporter mon beau poulet, qui est tué, dévoré par ce méchant oiseau, et que vous allez rentrer dans votre chambre. où vous dînerez et où vous resterez jusqu'au soir pour vous apprendre à être plus obéissante une autre fois. Sophie baissa la tête et s'en alla tristement dans sa chambre. Elle dîna avec la soupe et le plat de viande que lui apporta sa bonne qui l'aimait et qui pleurait de l'avoir pleuré. Sophie pleurait son pauvre poulet qu'elle regretta bien longtemps. Chapitre 6 L'abeille Sophie et son cousin Paul jouaient un jour dans leur chambre. Ils s'amusaient à attraper des mouches qui se promenaient sur les carreaux de la fenêtre. À mesure qu'ils en attrapaient, ils les mettaient dans une petite boîte en papier que leur avait faite leur papa. Quand ils en eurent attrapé beaucoup, Paul voulut voir ce qu'elles faisaient dans la boîte. Donne-moi la boîte, dit-il à Sophie qui la tenait. Nous allons regarder ce que font toutes les mouches. Sophie la lui donna. Ils entr'ouvrirent avec beaucoup de précaution la petite porte de la boîte. Paul mit son œil contre l'ouverture et s'écria. Ah ! que c'est drôle ! Comme elle remue ! Elle se batte ! En voilà une qui arrache une patte à son amie ! Oh ! les autres sont en colère. Comme elles se battent ! En voilà quelques-unes qui tombent, les voilà qui se relèvent. Laisse-moi regarder à mon tour, Paul, dit Sophie. Paul ne répondit pas et continua à regarder et à raconter ce qu'il voyait. Sophie s'impatientait. Elle prit un coin de la boîte et tira tout doucement. Paul tira de son côté. Sophie se fâcha. et tira un peu plus fort. Paul tira plus fort encore. Sophie donna une telle secousse à la boîte qu'elle se déchira. Toutes les mouches s'élancèrent dehors et se posèrent sur les yeux, sur les joues, sur le nez de Paul et de Sophie qui les chassaient en se donnant de grandes tas. C'est de ta faute ! disait Sophie à Paul. Si tu avais été plus complaisant, tu m'aurais donné la boîte et nous ne l'aurions pas déchirée. Non, c'est ta faute ! répondait Paul. Si tu avais été moins impatiente, tu aurais attendu la boîte et nous l'aurions encore. Sophie. Tu es égoïste, tu ne penses qu'à toi ! Paul. Et toi, tu es en colère, comme les dindons de la ferme ! Sophie. Je ne suis pas en colère du tout, monsieur, seulement je trouve que vous êtes méchant. Je ne suis pas méchant, mademoiselle, seulement je vous dis la vérité. Et c'est pourquoi vous êtes rouge de colère, comme les dindons avec leur crête rouge. Je ne veux plus jouer avec un méchant garçon comme vous, monsieur. Moi non plus, je ne veux pas jouer avec une méchante fille comme vous, mademoiselle. Et tous deux allaient rebouder, chacun dans son coin. Sophie s'ennuya bien vite, mais elle voulut faire croire à Paul qu'elle s'amusait beaucoup. Elle se mit donc à chanter et à attraper encore des mouches, mais il n'y en avait plus beaucoup, et celles qui restaient ne se laissaient pas prendre. Tout à coup, elle aperçoit avec joie une grosse abeille qui se tenait bien tranquille dans un petit coin de la fenêtre. Sophie savait que les abeilles piquaient. Aussi ne chercha-t-elle pas à la prendre avec ses doigts. Elle tira son mouchoir de sa poche, le posa sur l'abeille et la saisit avant que la pauvre bête eût eu le temps de se sauver. Paul, qui s'ennuyait de son côté, regardait Sophie. et la vit prendre l'abeille que vas-tu faire de cette bête lui demanda-t-il sophie rudement laisse-moi tranquille méchant cela ne te regarde pas paul avec ironie pardon mademoiselle la furieuse je vous demande bien pardon de vous avoir parlé et d'avoir oublié que vous étiez mal élevée et impertinente Sophie, faisant une révérence moqueuse, Je dirai à maman, monsieur, que vous me trouvez mal élevée. Comme c'est elle qui m'élève, elle sera bien contente de le savoir. Paul, avec un peu d'inquiétude, Non, Sophie, ne lui dis pas, on me gronderait. Sophie, Oui, oui, je lui dirai, et si l'on te gronde, tant mieux, j'en serai bien contente. Paul, méchante, va, je ne veux plus te dire un mot. Et Paul retourna sa chaise pour ne pas voir Sophie, qui était enchantée d'avoir fait peur à Paul et qui recommença à s'occuper de son abeille. Elle leva tout doucement un petit coin du mouchoir, serra un peu l'abeille dans ses doigts à travers le mouchoir pour l'empêcher de s'envoler et tira de sa poche son petit couteau. Je vais lui couper la tête, se dit-elle, pour la punir de toutes les piqûres qu'elle a faites. En effet, Sophie posa l'abeille par terre en la tenant toujours à travers le mouchoir et d'un coup de couteau, elle lui coupa la tête. Puis, comme elle trouvait que c'était amusant, elle continua à la couper en morceaux. Elle était si occupée de l'abeille, qu'elle n'entendit pas entrer sa maman qui, la voyant à genoux et presque immobile, s'approcha tout doucement pour voir ce qu'elle faisait. Elle vit Sophie coupant la dernière patte de la pauvre abeille. Indignée de la cruauté de Sophie, Madame de Réan lui tira l'oreille. Sophie poussa un cri, se releva d'un bond et resta tremblante devant sa maman. Vous êtes une méchante fille, mademoiselle. Vous faites souffrir cette bête, malgré ce que je vous avais dit quand vous avez salé et coupé mes pauvres petits poissons. J'ai oublié, maman, je vous assure. Je vous en ferai souvenir, mademoiselle, d'abord en vous ôtant votre couteau, que je ne vous rendrai que dans un an, et puis en vous obligeant de porter à votre coup ces morceaux de l'abeille enfilés dans un ruban jusqu'à ce qu'ils tombent en poussière. Sophie eut beau prier, supplier sa maman de ne pas lui faire porter l'abeille en collier, Sa maman appela la bonne, se fit apporter un ruban noir, enfila les morceaux de l'abeille et les attacha au cou de Sophie. Paul n'osait rien dire. Il était consterné. Quand Sophie resta seule, sanglotant et honteuse de son collier, Paul chercha à la consoler par tous les moyens possibles. Il l'embrassait, lui demandait pardon de lui avoir dit des sottises. et voulait lui faire croire que les couleurs jaune, orange, bleu et noir de l'abeille faisaient un très joli effet et ressemblaient à un collier de jet et de pierrerie. Sophie le remercia de sa gentillesse. Elle fut un peu consolée par l'amitié de son cousin. Mais elle resta très honteuse de son collier. Pendant une semaine, les morceaux de l'abeille restèrent entiers. Mais enfin, un beau jour, Paul, en jouant avec elles, les écrasa si bien qu'il ne resta plus que le ruban. Il courut prévenir sa tante qui lui permit d'ôter le cordon noir. Ce fut ainsi que Sophie en fut débarrassée et depuis elle ne fit jamais souffrir aucun animal. Au revoir les enfants. Vous me retrouverez si vous le voulez en écoutant la suite de ce récit.

Description

Les Malheurs de Sophie est un roman classique pour enfants écrit par la comtesse de Ségur et publié en 1858. Ce récit met en scène Sophie, une fillette vive, espiègle et un peu maladroite, qui multiplie les bêtises et les maladresses, souvent avec de bonnes intentions. À travers ses mésaventures, le livre aborde des thèmes comme l'obéissance, les conséquences des actions et l'apprentissage de la vie. Rempli d'humour et de tendresse, ce roman est un miroir des mœurs de l'époque tout en offrant une morale douce destinée à enseigner aux jeunes lecteurs.

Le Podcast "Les malheurs de Sophie " est constitué d'un teaser qui présente le livre et des 20 chapitres du livre.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour les enfants, découvrons ensemble le récit des malheurs de Sophie. Chapitre 5. Le poulet noir. Sophie allait tous les matins avec sa maman dans la basse-cour, où il y avait des poules de différentes espèces et très belles. Madame de Réan avait fait couver des œufs dès qu'elle devait sortir des poules huppées. Superbe ! Tous les jours, elle allait voir avec Sophie si les poulets étaient sortis de leur œuf. Sophie emportait dans un petit panier du pain qu'elle émiettait aux poules. Aussitôt qu'elle arrivait, toutes les poules, tous les coques accouraient, sautaient autour d'elle, bécotaient le pain jusque dans ses mains et dans son panier. Sophie riait, courait. Les poules la suivaient, ce qui l'amusait beaucoup. Pendant ce temps, sa maman entrait dans une grande et belle galerie où demeuraient les poules. Elles étaient logées comme des princesses et soignaient mieux que beaucoup de princesses. Sophie venait la rejoindre quand tout son pain était émietté. Elle regardait les petits poulets sortir de leurs coquilles et qui étaient trop jeunes encore pour courir dans les champs. Un matin... Quand Sophie entra au poulailler, elle vit sa maman qui tenait un magnifique poulet né depuis une heure. Sophie. Ah, le joli poulet, maman ! Ses plumes sont noires comme celles d'un corbeau. Madame de Réan. Regarde aussi quelle belle huppe il y a sur la tête. Ce sera un magnifique poulet. Madame de Réan. le replaça près de la poule couveuse. À peine l'avait-elle posée, que la poule donna un grand coup de bec au pauvre poulet. Madame de Réan donna une tape sur le bec de la méchante poule, releva le petit poulet qui était tombé en criant, et le remit près de la poule. Cette fois, la poule furieuse donna au pauvre petit deux ou trois coups de bec, et le poursuivit. quand il chercha à se sauver. Madame de Réan accourut et saisit le poulet que la mère allait tuer à force de coups de bec. Elle lui fit avaler une goutte d'eau pour le ranimer. Qu'allons-nous faire de ce poulet ? dit-elle. Impossible de le laisser avec cette méchante mère, elle le tuerait. Il est si beau que je voudrais pouvoir l'élever. Sophie. Écoutez maman, mettez-le dans un grand panier, dans la chambre, où sont mes joujoux. Nous lui donnerons à manger et quand il sera grand, nous le remettrons au poulailler. Madame de Réan. Je crois que tu as raison. Emporte-le dans ton panier à pain et arrangeons-lui un lit. Sophie. Oh, maman, regardez son cou, il saigne et son dos aussi. Madame de Réan, ce sont les coups de bec de la poule. Quand tu l'auras rapporté à la maison, tu demanderas à ta bonne du sérat et tu lui en mettras sur ses plaies. Sophie n'était certainement pas contente de voir des blessures au poulet, mais elle était enchantée. d'avoir à y mettre du sérat. Elle courut donc en avant de sa maman, montra à sa bonne le poulet, demanda du sérat, et lui en mit des paquets sur chaque place qui saignait. Ensuite, elle lui prépara une pâtée d'œufs, de pain et de lait, qu'elle écrasa et mêla pendant une heure. Le poulet souffrait, il était triste. Il ne voulut pas manger. Il but seulement plusieurs fois de l'eau fraîche. Au bout de trois jours, les plaies du poulet furent guéries et il se promenait devant le perron du jardin. Un mois après, il était devenu d'une beauté remarquable et très grand pour son âge. On lui aurait donné trois mois, pour le moins. Ses plumes étaient d'un noir bleu très rare, lisses et brillantes comme s'ils sortaient de l'eau. Sa tête était couverte d'une énorme hupe de plumes noires, oranges, bleu, rouge et blanche. Son bec et ses pattes étaient roses. Sa démarche était fière, ses yeux étaient vifs et brillants. On n'avait jamais vu un plus beau poulet. C'était Sophie qui s'était chargée de le soigner. C'était elle qui lui apportait à manger. C'était elle qui le gardait lorsqu'il se promenait devant la maison. Dans peu de jours, on devait le remettre au poulailler parce qu'il devenait trop difficile à garder. Sophie était même quelquefois obligée de courir après lui pendant une demi-heure sans pouvoir le rattraper. Une fois même, il avait manqué de se noyer en se jetant dans un bassin plein d'eau qu'il n'avait pas vue. Tant il courait vite pour se sauver de Sophie. Elle avait essayé de lui attacher un ruban à la patte, mais il s'était tant débattu qu'il avait fallu le détacher, de peur qu'il ne se cassât la jambe. Sa maman lui défendit alors de le laisser sortir du poulailler. Il y a ici beaucoup de vautours qui pourraient l'enlever. Il faut donc attendre qu'il soit grand pour le laisser sortir, dit Madame de Réun. Mais Sophie... qui n'était pas obéissante, continuait à le faire sortir en cachette de sa maman. Et un jour, sachant sa maman occupée à écrire, elle apporta le poulet devant la maison. Ils s'amusaient à chercher des moucherons et des vers dans le sable et dans l'herbe. Sophie peignait sa poupée à quelques pas du poulet, qu'elle regardait souvent pour l'empêcher de s'éloigner. En levant les yeux, elle vit avec surprise un gros oiseau. au bec crochu qui s'était posé à trois pas du poulet. Il regardait tantôt le poulet d'un air féroce, tantôt Sophie d'un air craintif. Le poulet ne bougeait pas. Il s'était accroupi et il tremblait. Quel drôle d'oiseau ! dit Sophie. Il est beau, mais quel air singulier il a ! Quand il me regarde, il a l'air d'avoir peur et quand il regarde le poulet, il lui fait des yeux furieux. Ha ! Ha ! Ha ! Qu'il est drôle ! Au même instant, l'oiseau pousse un cri perçant et sauvage, s'élance sur le poulet qui répond par un cri plaintif, le saisit dans ses griffes et l'emporte en s'envolant à tir d'aile. Sophie reste stupéfaite. Sa maman, qui était accourue au cri de l'oiseau, demande à Sophie ce qui était arrivé. Sophie raconte qu'un oiseau a emporté le poulet et ne comprend pas ce que cela veut dire. Cela veut dire que vous êtes une petite désobéissante, que l'oiseau est un vautour, que vous lui avez laissé emporter mon beau poulet, qui est tué, dévoré par ce méchant oiseau, et que vous allez rentrer dans votre chambre. où vous dînerez et où vous resterez jusqu'au soir pour vous apprendre à être plus obéissante une autre fois. Sophie baissa la tête et s'en alla tristement dans sa chambre. Elle dîna avec la soupe et le plat de viande que lui apporta sa bonne qui l'aimait et qui pleurait de l'avoir pleuré. Sophie pleurait son pauvre poulet qu'elle regretta bien longtemps. Chapitre 6 L'abeille Sophie et son cousin Paul jouaient un jour dans leur chambre. Ils s'amusaient à attraper des mouches qui se promenaient sur les carreaux de la fenêtre. À mesure qu'ils en attrapaient, ils les mettaient dans une petite boîte en papier que leur avait faite leur papa. Quand ils en eurent attrapé beaucoup, Paul voulut voir ce qu'elles faisaient dans la boîte. Donne-moi la boîte, dit-il à Sophie qui la tenait. Nous allons regarder ce que font toutes les mouches. Sophie la lui donna. Ils entr'ouvrirent avec beaucoup de précaution la petite porte de la boîte. Paul mit son œil contre l'ouverture et s'écria. Ah ! que c'est drôle ! Comme elle remue ! Elle se batte ! En voilà une qui arrache une patte à son amie ! Oh ! les autres sont en colère. Comme elles se battent ! En voilà quelques-unes qui tombent, les voilà qui se relèvent. Laisse-moi regarder à mon tour, Paul, dit Sophie. Paul ne répondit pas et continua à regarder et à raconter ce qu'il voyait. Sophie s'impatientait. Elle prit un coin de la boîte et tira tout doucement. Paul tira de son côté. Sophie se fâcha. et tira un peu plus fort. Paul tira plus fort encore. Sophie donna une telle secousse à la boîte qu'elle se déchira. Toutes les mouches s'élancèrent dehors et se posèrent sur les yeux, sur les joues, sur le nez de Paul et de Sophie qui les chassaient en se donnant de grandes tas. C'est de ta faute ! disait Sophie à Paul. Si tu avais été plus complaisant, tu m'aurais donné la boîte et nous ne l'aurions pas déchirée. Non, c'est ta faute ! répondait Paul. Si tu avais été moins impatiente, tu aurais attendu la boîte et nous l'aurions encore. Sophie. Tu es égoïste, tu ne penses qu'à toi ! Paul. Et toi, tu es en colère, comme les dindons de la ferme ! Sophie. Je ne suis pas en colère du tout, monsieur, seulement je trouve que vous êtes méchant. Je ne suis pas méchant, mademoiselle, seulement je vous dis la vérité. Et c'est pourquoi vous êtes rouge de colère, comme les dindons avec leur crête rouge. Je ne veux plus jouer avec un méchant garçon comme vous, monsieur. Moi non plus, je ne veux pas jouer avec une méchante fille comme vous, mademoiselle. Et tous deux allaient rebouder, chacun dans son coin. Sophie s'ennuya bien vite, mais elle voulut faire croire à Paul qu'elle s'amusait beaucoup. Elle se mit donc à chanter et à attraper encore des mouches, mais il n'y en avait plus beaucoup, et celles qui restaient ne se laissaient pas prendre. Tout à coup, elle aperçoit avec joie une grosse abeille qui se tenait bien tranquille dans un petit coin de la fenêtre. Sophie savait que les abeilles piquaient. Aussi ne chercha-t-elle pas à la prendre avec ses doigts. Elle tira son mouchoir de sa poche, le posa sur l'abeille et la saisit avant que la pauvre bête eût eu le temps de se sauver. Paul, qui s'ennuyait de son côté, regardait Sophie. et la vit prendre l'abeille que vas-tu faire de cette bête lui demanda-t-il sophie rudement laisse-moi tranquille méchant cela ne te regarde pas paul avec ironie pardon mademoiselle la furieuse je vous demande bien pardon de vous avoir parlé et d'avoir oublié que vous étiez mal élevée et impertinente Sophie, faisant une révérence moqueuse, Je dirai à maman, monsieur, que vous me trouvez mal élevée. Comme c'est elle qui m'élève, elle sera bien contente de le savoir. Paul, avec un peu d'inquiétude, Non, Sophie, ne lui dis pas, on me gronderait. Sophie, Oui, oui, je lui dirai, et si l'on te gronde, tant mieux, j'en serai bien contente. Paul, méchante, va, je ne veux plus te dire un mot. Et Paul retourna sa chaise pour ne pas voir Sophie, qui était enchantée d'avoir fait peur à Paul et qui recommença à s'occuper de son abeille. Elle leva tout doucement un petit coin du mouchoir, serra un peu l'abeille dans ses doigts à travers le mouchoir pour l'empêcher de s'envoler et tira de sa poche son petit couteau. Je vais lui couper la tête, se dit-elle, pour la punir de toutes les piqûres qu'elle a faites. En effet, Sophie posa l'abeille par terre en la tenant toujours à travers le mouchoir et d'un coup de couteau, elle lui coupa la tête. Puis, comme elle trouvait que c'était amusant, elle continua à la couper en morceaux. Elle était si occupée de l'abeille, qu'elle n'entendit pas entrer sa maman qui, la voyant à genoux et presque immobile, s'approcha tout doucement pour voir ce qu'elle faisait. Elle vit Sophie coupant la dernière patte de la pauvre abeille. Indignée de la cruauté de Sophie, Madame de Réan lui tira l'oreille. Sophie poussa un cri, se releva d'un bond et resta tremblante devant sa maman. Vous êtes une méchante fille, mademoiselle. Vous faites souffrir cette bête, malgré ce que je vous avais dit quand vous avez salé et coupé mes pauvres petits poissons. J'ai oublié, maman, je vous assure. Je vous en ferai souvenir, mademoiselle, d'abord en vous ôtant votre couteau, que je ne vous rendrai que dans un an, et puis en vous obligeant de porter à votre coup ces morceaux de l'abeille enfilés dans un ruban jusqu'à ce qu'ils tombent en poussière. Sophie eut beau prier, supplier sa maman de ne pas lui faire porter l'abeille en collier, Sa maman appela la bonne, se fit apporter un ruban noir, enfila les morceaux de l'abeille et les attacha au cou de Sophie. Paul n'osait rien dire. Il était consterné. Quand Sophie resta seule, sanglotant et honteuse de son collier, Paul chercha à la consoler par tous les moyens possibles. Il l'embrassait, lui demandait pardon de lui avoir dit des sottises. et voulait lui faire croire que les couleurs jaune, orange, bleu et noir de l'abeille faisaient un très joli effet et ressemblaient à un collier de jet et de pierrerie. Sophie le remercia de sa gentillesse. Elle fut un peu consolée par l'amitié de son cousin. Mais elle resta très honteuse de son collier. Pendant une semaine, les morceaux de l'abeille restèrent entiers. Mais enfin, un beau jour, Paul, en jouant avec elles, les écrasa si bien qu'il ne resta plus que le ruban. Il courut prévenir sa tante qui lui permit d'ôter le cordon noir. Ce fut ainsi que Sophie en fut débarrassée et depuis elle ne fit jamais souffrir aucun animal. Au revoir les enfants. Vous me retrouverez si vous le voulez en écoutant la suite de ce récit.

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Les Malheurs de Sophie est un roman classique pour enfants écrit par la comtesse de Ségur et publié en 1858. Ce récit met en scène Sophie, une fillette vive, espiègle et un peu maladroite, qui multiplie les bêtises et les maladresses, souvent avec de bonnes intentions. À travers ses mésaventures, le livre aborde des thèmes comme l'obéissance, les conséquences des actions et l'apprentissage de la vie. Rempli d'humour et de tendresse, ce roman est un miroir des mœurs de l'époque tout en offrant une morale douce destinée à enseigner aux jeunes lecteurs.

Le Podcast "Les malheurs de Sophie " est constitué d'un teaser qui présente le livre et des 20 chapitres du livre.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

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  • Speaker #0

    Bonjour les enfants, découvrons ensemble le récit des malheurs de Sophie. Chapitre 5. Le poulet noir. Sophie allait tous les matins avec sa maman dans la basse-cour, où il y avait des poules de différentes espèces et très belles. Madame de Réan avait fait couver des œufs dès qu'elle devait sortir des poules huppées. Superbe ! Tous les jours, elle allait voir avec Sophie si les poulets étaient sortis de leur œuf. Sophie emportait dans un petit panier du pain qu'elle émiettait aux poules. Aussitôt qu'elle arrivait, toutes les poules, tous les coques accouraient, sautaient autour d'elle, bécotaient le pain jusque dans ses mains et dans son panier. Sophie riait, courait. Les poules la suivaient, ce qui l'amusait beaucoup. Pendant ce temps, sa maman entrait dans une grande et belle galerie où demeuraient les poules. Elles étaient logées comme des princesses et soignaient mieux que beaucoup de princesses. Sophie venait la rejoindre quand tout son pain était émietté. Elle regardait les petits poulets sortir de leurs coquilles et qui étaient trop jeunes encore pour courir dans les champs. Un matin... Quand Sophie entra au poulailler, elle vit sa maman qui tenait un magnifique poulet né depuis une heure. Sophie. Ah, le joli poulet, maman ! Ses plumes sont noires comme celles d'un corbeau. Madame de Réan. Regarde aussi quelle belle huppe il y a sur la tête. Ce sera un magnifique poulet. Madame de Réan. le replaça près de la poule couveuse. À peine l'avait-elle posée, que la poule donna un grand coup de bec au pauvre poulet. Madame de Réan donna une tape sur le bec de la méchante poule, releva le petit poulet qui était tombé en criant, et le remit près de la poule. Cette fois, la poule furieuse donna au pauvre petit deux ou trois coups de bec, et le poursuivit. quand il chercha à se sauver. Madame de Réan accourut et saisit le poulet que la mère allait tuer à force de coups de bec. Elle lui fit avaler une goutte d'eau pour le ranimer. Qu'allons-nous faire de ce poulet ? dit-elle. Impossible de le laisser avec cette méchante mère, elle le tuerait. Il est si beau que je voudrais pouvoir l'élever. Sophie. Écoutez maman, mettez-le dans un grand panier, dans la chambre, où sont mes joujoux. Nous lui donnerons à manger et quand il sera grand, nous le remettrons au poulailler. Madame de Réan. Je crois que tu as raison. Emporte-le dans ton panier à pain et arrangeons-lui un lit. Sophie. Oh, maman, regardez son cou, il saigne et son dos aussi. Madame de Réan, ce sont les coups de bec de la poule. Quand tu l'auras rapporté à la maison, tu demanderas à ta bonne du sérat et tu lui en mettras sur ses plaies. Sophie n'était certainement pas contente de voir des blessures au poulet, mais elle était enchantée. d'avoir à y mettre du sérat. Elle courut donc en avant de sa maman, montra à sa bonne le poulet, demanda du sérat, et lui en mit des paquets sur chaque place qui saignait. Ensuite, elle lui prépara une pâtée d'œufs, de pain et de lait, qu'elle écrasa et mêla pendant une heure. Le poulet souffrait, il était triste. Il ne voulut pas manger. Il but seulement plusieurs fois de l'eau fraîche. Au bout de trois jours, les plaies du poulet furent guéries et il se promenait devant le perron du jardin. Un mois après, il était devenu d'une beauté remarquable et très grand pour son âge. On lui aurait donné trois mois, pour le moins. Ses plumes étaient d'un noir bleu très rare, lisses et brillantes comme s'ils sortaient de l'eau. Sa tête était couverte d'une énorme hupe de plumes noires, oranges, bleu, rouge et blanche. Son bec et ses pattes étaient roses. Sa démarche était fière, ses yeux étaient vifs et brillants. On n'avait jamais vu un plus beau poulet. C'était Sophie qui s'était chargée de le soigner. C'était elle qui lui apportait à manger. C'était elle qui le gardait lorsqu'il se promenait devant la maison. Dans peu de jours, on devait le remettre au poulailler parce qu'il devenait trop difficile à garder. Sophie était même quelquefois obligée de courir après lui pendant une demi-heure sans pouvoir le rattraper. Une fois même, il avait manqué de se noyer en se jetant dans un bassin plein d'eau qu'il n'avait pas vue. Tant il courait vite pour se sauver de Sophie. Elle avait essayé de lui attacher un ruban à la patte, mais il s'était tant débattu qu'il avait fallu le détacher, de peur qu'il ne se cassât la jambe. Sa maman lui défendit alors de le laisser sortir du poulailler. Il y a ici beaucoup de vautours qui pourraient l'enlever. Il faut donc attendre qu'il soit grand pour le laisser sortir, dit Madame de Réun. Mais Sophie... qui n'était pas obéissante, continuait à le faire sortir en cachette de sa maman. Et un jour, sachant sa maman occupée à écrire, elle apporta le poulet devant la maison. Ils s'amusaient à chercher des moucherons et des vers dans le sable et dans l'herbe. Sophie peignait sa poupée à quelques pas du poulet, qu'elle regardait souvent pour l'empêcher de s'éloigner. En levant les yeux, elle vit avec surprise un gros oiseau. au bec crochu qui s'était posé à trois pas du poulet. Il regardait tantôt le poulet d'un air féroce, tantôt Sophie d'un air craintif. Le poulet ne bougeait pas. Il s'était accroupi et il tremblait. Quel drôle d'oiseau ! dit Sophie. Il est beau, mais quel air singulier il a ! Quand il me regarde, il a l'air d'avoir peur et quand il regarde le poulet, il lui fait des yeux furieux. Ha ! Ha ! Ha ! Qu'il est drôle ! Au même instant, l'oiseau pousse un cri perçant et sauvage, s'élance sur le poulet qui répond par un cri plaintif, le saisit dans ses griffes et l'emporte en s'envolant à tir d'aile. Sophie reste stupéfaite. Sa maman, qui était accourue au cri de l'oiseau, demande à Sophie ce qui était arrivé. Sophie raconte qu'un oiseau a emporté le poulet et ne comprend pas ce que cela veut dire. Cela veut dire que vous êtes une petite désobéissante, que l'oiseau est un vautour, que vous lui avez laissé emporter mon beau poulet, qui est tué, dévoré par ce méchant oiseau, et que vous allez rentrer dans votre chambre. où vous dînerez et où vous resterez jusqu'au soir pour vous apprendre à être plus obéissante une autre fois. Sophie baissa la tête et s'en alla tristement dans sa chambre. Elle dîna avec la soupe et le plat de viande que lui apporta sa bonne qui l'aimait et qui pleurait de l'avoir pleuré. Sophie pleurait son pauvre poulet qu'elle regretta bien longtemps. Chapitre 6 L'abeille Sophie et son cousin Paul jouaient un jour dans leur chambre. Ils s'amusaient à attraper des mouches qui se promenaient sur les carreaux de la fenêtre. À mesure qu'ils en attrapaient, ils les mettaient dans une petite boîte en papier que leur avait faite leur papa. Quand ils en eurent attrapé beaucoup, Paul voulut voir ce qu'elles faisaient dans la boîte. Donne-moi la boîte, dit-il à Sophie qui la tenait. Nous allons regarder ce que font toutes les mouches. Sophie la lui donna. Ils entr'ouvrirent avec beaucoup de précaution la petite porte de la boîte. Paul mit son œil contre l'ouverture et s'écria. Ah ! que c'est drôle ! Comme elle remue ! Elle se batte ! En voilà une qui arrache une patte à son amie ! Oh ! les autres sont en colère. Comme elles se battent ! En voilà quelques-unes qui tombent, les voilà qui se relèvent. Laisse-moi regarder à mon tour, Paul, dit Sophie. Paul ne répondit pas et continua à regarder et à raconter ce qu'il voyait. Sophie s'impatientait. Elle prit un coin de la boîte et tira tout doucement. Paul tira de son côté. Sophie se fâcha. et tira un peu plus fort. Paul tira plus fort encore. Sophie donna une telle secousse à la boîte qu'elle se déchira. Toutes les mouches s'élancèrent dehors et se posèrent sur les yeux, sur les joues, sur le nez de Paul et de Sophie qui les chassaient en se donnant de grandes tas. C'est de ta faute ! disait Sophie à Paul. Si tu avais été plus complaisant, tu m'aurais donné la boîte et nous ne l'aurions pas déchirée. Non, c'est ta faute ! répondait Paul. Si tu avais été moins impatiente, tu aurais attendu la boîte et nous l'aurions encore. Sophie. Tu es égoïste, tu ne penses qu'à toi ! Paul. Et toi, tu es en colère, comme les dindons de la ferme ! Sophie. Je ne suis pas en colère du tout, monsieur, seulement je trouve que vous êtes méchant. Je ne suis pas méchant, mademoiselle, seulement je vous dis la vérité. Et c'est pourquoi vous êtes rouge de colère, comme les dindons avec leur crête rouge. Je ne veux plus jouer avec un méchant garçon comme vous, monsieur. Moi non plus, je ne veux pas jouer avec une méchante fille comme vous, mademoiselle. Et tous deux allaient rebouder, chacun dans son coin. Sophie s'ennuya bien vite, mais elle voulut faire croire à Paul qu'elle s'amusait beaucoup. Elle se mit donc à chanter et à attraper encore des mouches, mais il n'y en avait plus beaucoup, et celles qui restaient ne se laissaient pas prendre. Tout à coup, elle aperçoit avec joie une grosse abeille qui se tenait bien tranquille dans un petit coin de la fenêtre. Sophie savait que les abeilles piquaient. Aussi ne chercha-t-elle pas à la prendre avec ses doigts. Elle tira son mouchoir de sa poche, le posa sur l'abeille et la saisit avant que la pauvre bête eût eu le temps de se sauver. Paul, qui s'ennuyait de son côté, regardait Sophie. et la vit prendre l'abeille que vas-tu faire de cette bête lui demanda-t-il sophie rudement laisse-moi tranquille méchant cela ne te regarde pas paul avec ironie pardon mademoiselle la furieuse je vous demande bien pardon de vous avoir parlé et d'avoir oublié que vous étiez mal élevée et impertinente Sophie, faisant une révérence moqueuse, Je dirai à maman, monsieur, que vous me trouvez mal élevée. Comme c'est elle qui m'élève, elle sera bien contente de le savoir. Paul, avec un peu d'inquiétude, Non, Sophie, ne lui dis pas, on me gronderait. Sophie, Oui, oui, je lui dirai, et si l'on te gronde, tant mieux, j'en serai bien contente. Paul, méchante, va, je ne veux plus te dire un mot. Et Paul retourna sa chaise pour ne pas voir Sophie, qui était enchantée d'avoir fait peur à Paul et qui recommença à s'occuper de son abeille. Elle leva tout doucement un petit coin du mouchoir, serra un peu l'abeille dans ses doigts à travers le mouchoir pour l'empêcher de s'envoler et tira de sa poche son petit couteau. Je vais lui couper la tête, se dit-elle, pour la punir de toutes les piqûres qu'elle a faites. En effet, Sophie posa l'abeille par terre en la tenant toujours à travers le mouchoir et d'un coup de couteau, elle lui coupa la tête. Puis, comme elle trouvait que c'était amusant, elle continua à la couper en morceaux. Elle était si occupée de l'abeille, qu'elle n'entendit pas entrer sa maman qui, la voyant à genoux et presque immobile, s'approcha tout doucement pour voir ce qu'elle faisait. Elle vit Sophie coupant la dernière patte de la pauvre abeille. Indignée de la cruauté de Sophie, Madame de Réan lui tira l'oreille. Sophie poussa un cri, se releva d'un bond et resta tremblante devant sa maman. Vous êtes une méchante fille, mademoiselle. Vous faites souffrir cette bête, malgré ce que je vous avais dit quand vous avez salé et coupé mes pauvres petits poissons. J'ai oublié, maman, je vous assure. Je vous en ferai souvenir, mademoiselle, d'abord en vous ôtant votre couteau, que je ne vous rendrai que dans un an, et puis en vous obligeant de porter à votre coup ces morceaux de l'abeille enfilés dans un ruban jusqu'à ce qu'ils tombent en poussière. Sophie eut beau prier, supplier sa maman de ne pas lui faire porter l'abeille en collier, Sa maman appela la bonne, se fit apporter un ruban noir, enfila les morceaux de l'abeille et les attacha au cou de Sophie. Paul n'osait rien dire. Il était consterné. Quand Sophie resta seule, sanglotant et honteuse de son collier, Paul chercha à la consoler par tous les moyens possibles. Il l'embrassait, lui demandait pardon de lui avoir dit des sottises. et voulait lui faire croire que les couleurs jaune, orange, bleu et noir de l'abeille faisaient un très joli effet et ressemblaient à un collier de jet et de pierrerie. Sophie le remercia de sa gentillesse. Elle fut un peu consolée par l'amitié de son cousin. Mais elle resta très honteuse de son collier. Pendant une semaine, les morceaux de l'abeille restèrent entiers. Mais enfin, un beau jour, Paul, en jouant avec elles, les écrasa si bien qu'il ne resta plus que le ruban. Il courut prévenir sa tante qui lui permit d'ôter le cordon noir. Ce fut ainsi que Sophie en fut débarrassée et depuis elle ne fit jamais souffrir aucun animal. Au revoir les enfants. Vous me retrouverez si vous le voulez en écoutant la suite de ce récit.

Description

Les Malheurs de Sophie est un roman classique pour enfants écrit par la comtesse de Ségur et publié en 1858. Ce récit met en scène Sophie, une fillette vive, espiègle et un peu maladroite, qui multiplie les bêtises et les maladresses, souvent avec de bonnes intentions. À travers ses mésaventures, le livre aborde des thèmes comme l'obéissance, les conséquences des actions et l'apprentissage de la vie. Rempli d'humour et de tendresse, ce roman est un miroir des mœurs de l'époque tout en offrant une morale douce destinée à enseigner aux jeunes lecteurs.

Le Podcast "Les malheurs de Sophie " est constitué d'un teaser qui présente le livre et des 20 chapitres du livre.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour les enfants, découvrons ensemble le récit des malheurs de Sophie. Chapitre 5. Le poulet noir. Sophie allait tous les matins avec sa maman dans la basse-cour, où il y avait des poules de différentes espèces et très belles. Madame de Réan avait fait couver des œufs dès qu'elle devait sortir des poules huppées. Superbe ! Tous les jours, elle allait voir avec Sophie si les poulets étaient sortis de leur œuf. Sophie emportait dans un petit panier du pain qu'elle émiettait aux poules. Aussitôt qu'elle arrivait, toutes les poules, tous les coques accouraient, sautaient autour d'elle, bécotaient le pain jusque dans ses mains et dans son panier. Sophie riait, courait. Les poules la suivaient, ce qui l'amusait beaucoup. Pendant ce temps, sa maman entrait dans une grande et belle galerie où demeuraient les poules. Elles étaient logées comme des princesses et soignaient mieux que beaucoup de princesses. Sophie venait la rejoindre quand tout son pain était émietté. Elle regardait les petits poulets sortir de leurs coquilles et qui étaient trop jeunes encore pour courir dans les champs. Un matin... Quand Sophie entra au poulailler, elle vit sa maman qui tenait un magnifique poulet né depuis une heure. Sophie. Ah, le joli poulet, maman ! Ses plumes sont noires comme celles d'un corbeau. Madame de Réan. Regarde aussi quelle belle huppe il y a sur la tête. Ce sera un magnifique poulet. Madame de Réan. le replaça près de la poule couveuse. À peine l'avait-elle posée, que la poule donna un grand coup de bec au pauvre poulet. Madame de Réan donna une tape sur le bec de la méchante poule, releva le petit poulet qui était tombé en criant, et le remit près de la poule. Cette fois, la poule furieuse donna au pauvre petit deux ou trois coups de bec, et le poursuivit. quand il chercha à se sauver. Madame de Réan accourut et saisit le poulet que la mère allait tuer à force de coups de bec. Elle lui fit avaler une goutte d'eau pour le ranimer. Qu'allons-nous faire de ce poulet ? dit-elle. Impossible de le laisser avec cette méchante mère, elle le tuerait. Il est si beau que je voudrais pouvoir l'élever. Sophie. Écoutez maman, mettez-le dans un grand panier, dans la chambre, où sont mes joujoux. Nous lui donnerons à manger et quand il sera grand, nous le remettrons au poulailler. Madame de Réan. Je crois que tu as raison. Emporte-le dans ton panier à pain et arrangeons-lui un lit. Sophie. Oh, maman, regardez son cou, il saigne et son dos aussi. Madame de Réan, ce sont les coups de bec de la poule. Quand tu l'auras rapporté à la maison, tu demanderas à ta bonne du sérat et tu lui en mettras sur ses plaies. Sophie n'était certainement pas contente de voir des blessures au poulet, mais elle était enchantée. d'avoir à y mettre du sérat. Elle courut donc en avant de sa maman, montra à sa bonne le poulet, demanda du sérat, et lui en mit des paquets sur chaque place qui saignait. Ensuite, elle lui prépara une pâtée d'œufs, de pain et de lait, qu'elle écrasa et mêla pendant une heure. Le poulet souffrait, il était triste. Il ne voulut pas manger. Il but seulement plusieurs fois de l'eau fraîche. Au bout de trois jours, les plaies du poulet furent guéries et il se promenait devant le perron du jardin. Un mois après, il était devenu d'une beauté remarquable et très grand pour son âge. On lui aurait donné trois mois, pour le moins. Ses plumes étaient d'un noir bleu très rare, lisses et brillantes comme s'ils sortaient de l'eau. Sa tête était couverte d'une énorme hupe de plumes noires, oranges, bleu, rouge et blanche. Son bec et ses pattes étaient roses. Sa démarche était fière, ses yeux étaient vifs et brillants. On n'avait jamais vu un plus beau poulet. C'était Sophie qui s'était chargée de le soigner. C'était elle qui lui apportait à manger. C'était elle qui le gardait lorsqu'il se promenait devant la maison. Dans peu de jours, on devait le remettre au poulailler parce qu'il devenait trop difficile à garder. Sophie était même quelquefois obligée de courir après lui pendant une demi-heure sans pouvoir le rattraper. Une fois même, il avait manqué de se noyer en se jetant dans un bassin plein d'eau qu'il n'avait pas vue. Tant il courait vite pour se sauver de Sophie. Elle avait essayé de lui attacher un ruban à la patte, mais il s'était tant débattu qu'il avait fallu le détacher, de peur qu'il ne se cassât la jambe. Sa maman lui défendit alors de le laisser sortir du poulailler. Il y a ici beaucoup de vautours qui pourraient l'enlever. Il faut donc attendre qu'il soit grand pour le laisser sortir, dit Madame de Réun. Mais Sophie... qui n'était pas obéissante, continuait à le faire sortir en cachette de sa maman. Et un jour, sachant sa maman occupée à écrire, elle apporta le poulet devant la maison. Ils s'amusaient à chercher des moucherons et des vers dans le sable et dans l'herbe. Sophie peignait sa poupée à quelques pas du poulet, qu'elle regardait souvent pour l'empêcher de s'éloigner. En levant les yeux, elle vit avec surprise un gros oiseau. au bec crochu qui s'était posé à trois pas du poulet. Il regardait tantôt le poulet d'un air féroce, tantôt Sophie d'un air craintif. Le poulet ne bougeait pas. Il s'était accroupi et il tremblait. Quel drôle d'oiseau ! dit Sophie. Il est beau, mais quel air singulier il a ! Quand il me regarde, il a l'air d'avoir peur et quand il regarde le poulet, il lui fait des yeux furieux. Ha ! Ha ! Ha ! Qu'il est drôle ! Au même instant, l'oiseau pousse un cri perçant et sauvage, s'élance sur le poulet qui répond par un cri plaintif, le saisit dans ses griffes et l'emporte en s'envolant à tir d'aile. Sophie reste stupéfaite. Sa maman, qui était accourue au cri de l'oiseau, demande à Sophie ce qui était arrivé. Sophie raconte qu'un oiseau a emporté le poulet et ne comprend pas ce que cela veut dire. Cela veut dire que vous êtes une petite désobéissante, que l'oiseau est un vautour, que vous lui avez laissé emporter mon beau poulet, qui est tué, dévoré par ce méchant oiseau, et que vous allez rentrer dans votre chambre. où vous dînerez et où vous resterez jusqu'au soir pour vous apprendre à être plus obéissante une autre fois. Sophie baissa la tête et s'en alla tristement dans sa chambre. Elle dîna avec la soupe et le plat de viande que lui apporta sa bonne qui l'aimait et qui pleurait de l'avoir pleuré. Sophie pleurait son pauvre poulet qu'elle regretta bien longtemps. Chapitre 6 L'abeille Sophie et son cousin Paul jouaient un jour dans leur chambre. Ils s'amusaient à attraper des mouches qui se promenaient sur les carreaux de la fenêtre. À mesure qu'ils en attrapaient, ils les mettaient dans une petite boîte en papier que leur avait faite leur papa. Quand ils en eurent attrapé beaucoup, Paul voulut voir ce qu'elles faisaient dans la boîte. Donne-moi la boîte, dit-il à Sophie qui la tenait. Nous allons regarder ce que font toutes les mouches. Sophie la lui donna. Ils entr'ouvrirent avec beaucoup de précaution la petite porte de la boîte. Paul mit son œil contre l'ouverture et s'écria. Ah ! que c'est drôle ! Comme elle remue ! Elle se batte ! En voilà une qui arrache une patte à son amie ! Oh ! les autres sont en colère. Comme elles se battent ! En voilà quelques-unes qui tombent, les voilà qui se relèvent. Laisse-moi regarder à mon tour, Paul, dit Sophie. Paul ne répondit pas et continua à regarder et à raconter ce qu'il voyait. Sophie s'impatientait. Elle prit un coin de la boîte et tira tout doucement. Paul tira de son côté. Sophie se fâcha. et tira un peu plus fort. Paul tira plus fort encore. Sophie donna une telle secousse à la boîte qu'elle se déchira. Toutes les mouches s'élancèrent dehors et se posèrent sur les yeux, sur les joues, sur le nez de Paul et de Sophie qui les chassaient en se donnant de grandes tas. C'est de ta faute ! disait Sophie à Paul. Si tu avais été plus complaisant, tu m'aurais donné la boîte et nous ne l'aurions pas déchirée. Non, c'est ta faute ! répondait Paul. Si tu avais été moins impatiente, tu aurais attendu la boîte et nous l'aurions encore. Sophie. Tu es égoïste, tu ne penses qu'à toi ! Paul. Et toi, tu es en colère, comme les dindons de la ferme ! Sophie. Je ne suis pas en colère du tout, monsieur, seulement je trouve que vous êtes méchant. Je ne suis pas méchant, mademoiselle, seulement je vous dis la vérité. Et c'est pourquoi vous êtes rouge de colère, comme les dindons avec leur crête rouge. Je ne veux plus jouer avec un méchant garçon comme vous, monsieur. Moi non plus, je ne veux pas jouer avec une méchante fille comme vous, mademoiselle. Et tous deux allaient rebouder, chacun dans son coin. Sophie s'ennuya bien vite, mais elle voulut faire croire à Paul qu'elle s'amusait beaucoup. Elle se mit donc à chanter et à attraper encore des mouches, mais il n'y en avait plus beaucoup, et celles qui restaient ne se laissaient pas prendre. Tout à coup, elle aperçoit avec joie une grosse abeille qui se tenait bien tranquille dans un petit coin de la fenêtre. Sophie savait que les abeilles piquaient. Aussi ne chercha-t-elle pas à la prendre avec ses doigts. Elle tira son mouchoir de sa poche, le posa sur l'abeille et la saisit avant que la pauvre bête eût eu le temps de se sauver. Paul, qui s'ennuyait de son côté, regardait Sophie. et la vit prendre l'abeille que vas-tu faire de cette bête lui demanda-t-il sophie rudement laisse-moi tranquille méchant cela ne te regarde pas paul avec ironie pardon mademoiselle la furieuse je vous demande bien pardon de vous avoir parlé et d'avoir oublié que vous étiez mal élevée et impertinente Sophie, faisant une révérence moqueuse, Je dirai à maman, monsieur, que vous me trouvez mal élevée. Comme c'est elle qui m'élève, elle sera bien contente de le savoir. Paul, avec un peu d'inquiétude, Non, Sophie, ne lui dis pas, on me gronderait. Sophie, Oui, oui, je lui dirai, et si l'on te gronde, tant mieux, j'en serai bien contente. Paul, méchante, va, je ne veux plus te dire un mot. Et Paul retourna sa chaise pour ne pas voir Sophie, qui était enchantée d'avoir fait peur à Paul et qui recommença à s'occuper de son abeille. Elle leva tout doucement un petit coin du mouchoir, serra un peu l'abeille dans ses doigts à travers le mouchoir pour l'empêcher de s'envoler et tira de sa poche son petit couteau. Je vais lui couper la tête, se dit-elle, pour la punir de toutes les piqûres qu'elle a faites. En effet, Sophie posa l'abeille par terre en la tenant toujours à travers le mouchoir et d'un coup de couteau, elle lui coupa la tête. Puis, comme elle trouvait que c'était amusant, elle continua à la couper en morceaux. Elle était si occupée de l'abeille, qu'elle n'entendit pas entrer sa maman qui, la voyant à genoux et presque immobile, s'approcha tout doucement pour voir ce qu'elle faisait. Elle vit Sophie coupant la dernière patte de la pauvre abeille. Indignée de la cruauté de Sophie, Madame de Réan lui tira l'oreille. Sophie poussa un cri, se releva d'un bond et resta tremblante devant sa maman. Vous êtes une méchante fille, mademoiselle. Vous faites souffrir cette bête, malgré ce que je vous avais dit quand vous avez salé et coupé mes pauvres petits poissons. J'ai oublié, maman, je vous assure. Je vous en ferai souvenir, mademoiselle, d'abord en vous ôtant votre couteau, que je ne vous rendrai que dans un an, et puis en vous obligeant de porter à votre coup ces morceaux de l'abeille enfilés dans un ruban jusqu'à ce qu'ils tombent en poussière. Sophie eut beau prier, supplier sa maman de ne pas lui faire porter l'abeille en collier, Sa maman appela la bonne, se fit apporter un ruban noir, enfila les morceaux de l'abeille et les attacha au cou de Sophie. Paul n'osait rien dire. Il était consterné. Quand Sophie resta seule, sanglotant et honteuse de son collier, Paul chercha à la consoler par tous les moyens possibles. Il l'embrassait, lui demandait pardon de lui avoir dit des sottises. et voulait lui faire croire que les couleurs jaune, orange, bleu et noir de l'abeille faisaient un très joli effet et ressemblaient à un collier de jet et de pierrerie. Sophie le remercia de sa gentillesse. Elle fut un peu consolée par l'amitié de son cousin. Mais elle resta très honteuse de son collier. Pendant une semaine, les morceaux de l'abeille restèrent entiers. Mais enfin, un beau jour, Paul, en jouant avec elles, les écrasa si bien qu'il ne resta plus que le ruban. Il courut prévenir sa tante qui lui permit d'ôter le cordon noir. Ce fut ainsi que Sophie en fut débarrassée et depuis elle ne fit jamais souffrir aucun animal. Au revoir les enfants. Vous me retrouverez si vous le voulez en écoutant la suite de ce récit.

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