- Emmy
Bonjour et bienvenue sur Antichambre, ton nouveau podcast sans tabou dédié à la sexualité pour toutes et tous. Je m'appelle Emmy, j'ai 22 ans et je t'invite à débuter cette aventure ensemble pour explorer et vivre pleinement ta sexualité. Alors mets-toi à l'aise et viens écouter les voix d'Antichambre. Bonjour et bienvenue sur Antichambre. Aujourd'hui pour cet épisode, je suis avec Corine. Merci beaucoup d'être ici.
- Corine
Merci de l'invitation, ça fait plaisir.
- Emmy
Pour cet épisode, on va parler de l'esprit, l'intelligence et l'attirance qu'elle évoque. Ouais, avant ça, est-ce que tu pourrais un petit peu te présenter s'il te plaît ?
- Corine
Ouais, ben justement je m'appelle Corine, j'ai 22 ans et de base je suis dans le milieu artistique, donc dans les arts, le théâtre, j'ai aussi un podcast, genre je suis dans ce milieu-là. Et j'ai toujours eu des grosses questions sur la sexualité, sur mon orientation sexuelle, c'est quelque chose qui a pris beaucoup de place dans ma tête parce que je trouvais pas qu'est-ce qui me correspondait. Donc récemment je suis arrivée à plein de réponses Et ça fait plaisir
- Emmy
Enfin !
- Corine
Et ca fait trop plaisir de venir en parler ici !J'ai toutes les réponses
- Emmy
Et tu savais quel genre de questions Si tu peux un peu nous expliquer ton cheminement
- Corine
Ouais Mon cheminement a commencé super jeune Enfin genre même dans à la crèche et tout ça je commençais à comprendre qu'il y avait des choses qui pouvaient se passer et tout je comprenais les petits garçons et à un moment j'ai fait ouh les petites filles et là j'ai fait comme ah et j'étais comme attirée par un peu tout le monde monde, c'est bon. Et mon développement, c'est un peu basé sur ça, sur genre, ben là, toutes mes amies aiment les petits garçons, ok, fait que j'aime les petits garçons, ah, mais j'aime quand même un peu les filles aussi. Ah, ben finalement, là, j'étais intriguée par tout ce qui était la transidentité, tout ça, et j'étais comme, ben là, si j'aime aussi les personnes qui ont une transidentité ou non-binaire, ben là, je suis pas hétéro, mais je suis pas lesbienne, mais je suis pas... Fait que là... Ouais, c'est dur. Oui, pis t'as genre plein d'étiquettes, donc tu sais pas trop. Donc, je... Toute ma vie, ça a été ce genre de questions-là. Puis pourquoi mes amis sont capables d'avoir des one night, puis pas moi ? Puis pourquoi genre... On dirait qu'on a comme ce schéma-là obligatoire de comment ça doit se passer, comment on doit évoluer. Moi, je n'arrivais pas à trouver. Je n'arrivais pas à me retrouver dans ça.
- Emmy
Puis souvent, c'est rassurant quand les autres font pareil. Parce que tu te dis, OK, ça veut dire que c'est la bonne voie. Ouais. Sauf que quand ce n'est pas pareil que toi, tu te dis, ah merde, donc là, je fais une erreur, ça ne va pas. C'est hyper dur.
- Corine
Exactement. Puis tu veux faire comme les autres. Fait que là, tu... pousses à faire des trucs...
- Emmy
Non,
- Corine
non. Mais tu disais à tes amis Ouais, ouais, c'était trop bien !
- Emmy
C'est pas grave. Tu te mens à toi-même. Oui,
- Corine
voilà.
- Emmy
En vrai, maintenant,
- Corine
tu sais. Maintenant,
- Emmy
je sais. Et ça, c'est arrivé petit à petit ou d'un coup, t'as eu un déclic et tu t'es dit Mais en fait, non. C'est...
- Corine
Ben, le mot... On me l'a donné hyper récemment parce que je viens de passer au travers d'une rupture. Donc, je viens de me séparer de quelqu'un avec qui j'ai été en couple pendant trois ans. Et ça a commencé, il était à Paris. Moi, j'étais à Montréal, donc on a eu la longue distance. Après, je suis arrivée à Paris parce que je viens de Montréal. Et on vient de se séparer, il y a quoi, cinq mois. Donc, quand tu te sépares, il y a un peu ce truc de je suis qui, je suis quoi ?
- Emmy
C'est une question complète. Tu te sens en deux couleurs de feu, tu fais tout. Dans le même cas, là. Je n'ai pas encore changé ma couleur de cheveux.
- Corine
Ça va arriver, c'est la prochaine étape. Mais c'est ça. Et du coup, quand tu te sépares, il y a un peu ce truc de, ben là, c'est cool, tu vas pouvoir rencontrer d'autres gens, tu vas pouvoir... Et j'étais comme, oula, oula, oula, oula. Non, non, non, non. Et c'était vraiment une source d'angoisse de me dire, genre, je retourne sur le marché du dating. C'était une angoisse. Et pas juste du dating, parce que tu viens de te séparer, moi, je n'ai pas envie de me réengager avec quelqu'un. Mais même d'être vulnérable, d'être nue, d'être intime, genre de coucher avec quelqu'un. What the fuck ?
- Emmy
Oui, de partager un moment.
- Corine
Oui, oui, oui, oui. C'était panique, genre bouton panique dans mon corps. J'étais comme non, donc je ne veux pas. Et mon ami m'a dit, ah Corinne, est-ce que tu as des désirs sexuels ? Genre, est-ce que tu as envie de coucher ? Est-ce que tu as ? Puis là, je me suis posée, puis j'ai fait non. Oui, non. J'ai pas de désir. Comme là, ça doit faire six mois de la dernière personne avec qui j'ai couché, c'est mon ex. J'ai pas de désir en ce moment. C'est vraiment pas quelque chose qui est disponible. Elle m'a dit, Corinne, est-ce que tu sais c'est quoi être sapiosexuelle ?
- Emmy
Et là, je fais... C'est pas un terme très connu.
- Corine
Non, vraiment pas. J'ai déjà entendu, mais j'étais comme, ben non, voilà. En gros, je vais lire et je fais, ben voilà. C'est la clé qui me manquait sur tout mon questionnement de mon orientation, de ma vision de la sexualité, de ma construction et tout. Et en gros, ce que c'est, c'est que je ne pourrais pas coucher avec toi, je n'aurais même pas de libido, je n'aurais pas envie que tu me touches, je n'aurais pas envie de te draguer si intellectuellement tu ne m'intéresses pas.
- Emmy
J'ai une question parce que ce n'est pas très connu et les explications sont souvent un peu floues. Est-ce que... Être sapiosexuel, c'est être attiré que par l'intelligence d'une personne où elle peut aussi te plaire physiquement. Et c'est juste l'intelligence qui est privilégiée plutôt. Ouais.
- Corine
Je pense que mon gros critère, c'est l'intelligence. Mais pas intelligence genre t'as un grand QI, genre t'es bon en maths.
- Emmy
L'esprit en fait. Ouais,
- Corine
genre faut que ça matche. Faut qu'il y ait ce match-là. Puis je pense que c'est plus important que le physique. Si on regarde le panel de gens que j'ai datés, il n'y en a pas un qui se ressemble. Il n'y en a pas un. Genre j'ai pas de genre, j'ai pas de style. Donc non, je pense que oui, le côté intellectuel, c'est ce qui va être... Oui, ce qui va...
- Emmy
La personne a quand même, pour toi, ton cas particulier, il faut quand même qu'elle te plaise un petit peu physiquement.
- Corine
Oui. Oui, quand même un peu.
- Emmy
Mais l'inverse n'arrive pas, du coup.
- Corine
Non. Mais mettons, mon ex, c'est vraiment pas... La personne, c'est le meilleur exemple que j'ai. Il est pas physiquement mon genre. Genre vraiment zéro nada. Et j'ai fini par le trouver super beau. Je pense que je finis par... aimer physiquement la personne après l'avoir connue intellectuellement.
- Emmy
C'est fou parce que en fait, je me reconnais dans ce que tu dis, mais pour moi, pendant longtemps, c'était le cas de tout le monde. En fait, là, le fait d'en parler entre nous, je me dis mais tout le monde pense pas comme ça. Et je sais que moi, je pourrais pas coucher avec quelqu'un si je le trouve juste beau. Justement, les coups d'un soir, là, en fait, c'est hyper dur. Et il y a des fois où je me suis dit vas-y, faut que t'essayes. Et en fait, j'y arrive pas. Tu me fais rencontrer un mec en boîte, jamais je vais être capable de l'embrasser et de partir avec lui.
- Corine
Jamais de la vie.
- Emmy
Parce que je sais pas, je vais trop me dire, je le connais pas assez, comment il est, et j'ai trop besoin de répartie, d'échange, de conversation, avant même d'avoir envie. Alors je pense que je vais quand même avoir un petit peu envie physiquement, mais je serais incapable de vraiment passer à l'acte ou d'être excitée en fait.
- Corine
Ok. Ben, tu vois moi par exemple, je peux draguer quelqu'un toute une soirée, mais qu'il se passe rien. Je peux être hyper platonique, aucun désir, aucun zéro nada. Souvent, les gens me disent ça, Corinne, arrête de draguer, arrête la personne. Les gens pensent que je veux coucher et tout. Au final, non, il n'y a rien. C'est vraiment impossible.
- Emmy
En vrai, je comprends complètement. Ça rentre aussi un peu dans un jeu. C'est un flirt intellectuel. Je pensais que tout le monde était comme ça. Non, non,
- Corine
non. Mais même la drague sexuelle, la drague un peu sexuelle, vraiment comme le typique drague, genre de t'es belle, gaga, t'es trop sexy, viens à la maison, blabla ça, je peux te bloquer. Je peux vraiment te bloquer. Il n'y a aucun monde. Tu m'écris tu fais quoi ce soir ? Tu veux venir à la maison ? Si je viens chez toi ? C'est pour te cambrioler. C'est pour se coucher avec toi. Il n'y a aucun monde, ce genre de drague-là, il n'y a rien qui m'excite moins que ça. 0, 0, 0. Parle-moi de ce que tu fais, parle-moi de nanana. Et là, il y a moyen que je finisse dans ta chambre, mais pas pour te cambrioler. Mais genre, vraiment comme... La drague un peu... Non,
- Emmy
non, non. Moi, je sais que les dates dans ma tête, parfait, où je sais que si tu fais ça, ça va me stimuler. C'est soit on va se croiser en soirée, on va rigoler, on va danser, on va machin et je sais pas, on va partir ensemble et pourquoi pas, mais si on a beaucoup échangé dans la soirée, il pourra se passer quelque chose. Ou alors c'est vas-y, on peut aller chez l'un ou l'autre et on se pose, limite on prend un petit plat de sushi, on regarde une série, on papote et là après vas-y, il n'y a aucun problème, ça partira. Mais il faut qu'on ait parlé avant quoi.
- Corine
Ouais,
- Emmy
ouais,
- Corine
ouais. Non.
- Emmy
Et je sais que du coup, les applis, des fois, c'est dur pour ça. Parce que je me dis, il y a des mecs qui sont directs du tac au tac. Et moi, je suis là, en fait, c'est beaucoup trop direct.
- Corine
Moi, j'ai du mal. Les applis, ça ne marchait pas non plus. 0, 0, 0, 0. Et des fois, par exemple, mon ex-copain avec qui j'étais là, avant de se rencontrer, j'étais à Montréal et lui à Paris. Et on s'est parlé pendant huit mois avant de se rencontrer. Genre en FaceTime et tout, et on s'est rencontré sur, je sais pas si tu connais, Omegle. Voilà. On s'est croisé entre deux bites.
- Emmy
Génial.
- Corine
Genre ça a duré, et on a parlé pendant huit mois, et ça tu vois par exemple, ça c'est un truc qui m'a fait m'équiver, parce qu'on a vraiment appris à se connaître pendant huit mois avant de se voir, avant d'avoir un contact, avant de genre... vraiment construire quelque chose de sensuel, sexuel et d'intime. Et je trouve que sur les applis, les gens, ils veulent tout de suite maintenant. Tout de suite maintenant, tout de suite je veux te rencontrer, tout de suite je veux ça, tout de suite je veux ça. Je sais même pas ton nom là. Doucement, genre.
- Emmy
Et t'as su assez vite que tu voulais être avec lui du coup ? Que t'allais être attirée, pardon, sexuellement par lui ? Ou c'est vraiment une fois que tu l'as vue, il y a eu confirmation ?
- Corine
Ben non, parce que t'as jamais vu son corps. Genre,
- Emmy
J'avais jamais vu. Donc, les physiques comptent un petit peu quand même pour...
- Corine
Ben non, justement, parce que lui, en fait, il n'a pas de réseaux sociaux. Donc, je n'avais aucune photo de son corps. Genre, sur mon téléphone, j'avais sa tête à sa poitrine. Et quand je l'ai vu en vrai, j'ai vu son corps pour la première fois. Mais donc, non, à ce moment-là, le physique m'importait très, très peu. J'aimais beaucoup la personne. Et ça fait, ben viens. Et là, quand j'ai vu le physique, je fais, bon, ça va,
- Emmy
Antoine ? C'est bon. Il a deux jambes. Ouais, ok. Non, parce que je me suis dit, si c'était l'intellectuel, peut-être le fait de parler beaucoup, t'aurais déjà pu, entre guillemets, fantasmer sur lui avant de le rencontrer.
- Corine
Ah oui, par contre. On a été excusés avant même de se rencontrer. Donc, parce qu'on savait, enfin, on savait. Mais, oui. Et de toute façon, en fait, il y a ça aussi. Dès que je l'ai rencontré, je voyais quelqu'un et j'ai arrêté de le voir. C'était terminé. J'étais focussée sur ce gars-là. Et pendant huit mois, il y a une fois, on s'est dit, Bon, bien, viens, on couche ailleurs, voir ce que ça fait. Je l'ai fait une fois, j'ai eu envie de me tuer. J'en peux vraiment...
- Emmy
Tu as quand même réussi à te... Pas te forcer, mais...
- Corine
Avec quelqu'un avec qui j'avais déjà couché. OK. Donc, je n'avais pas relancé le truc. C'est quelqu'un...
- Emmy
Tu savais que... ça allait déjà te stimuler au moins.
- Corine
Ouais, exactement. Et les gens avec qui je couchais, je recouche souvent avec.
- Emmy
C'est un problème.
- Corine
C'est bien, tu recycles.
- Emmy
Tu vois l'évolution, tous les 2-3 ans, petite shake-up.
- Corine
Tout se passe bien, génial, dans 3 ans. Mais ouais, puisque j'étais investie avec ce gars-là, il y a une fois, j'ai couché ailleurs et j'ai fait non. Donc sur 8 mois, j'ai couché une fois ailleurs et après j'ai fait c'est mort. Et lui aussi, il a couché une fois ailleurs, il a fait ses morts. Donc je pense que lui aussi, il est potentiellement un sapio. Et enfin, ensuite, on s'est rencontrés et ça a été que lui. Mais je pense que c'est un truc, moi, c'est un truc que j'ai compris aussi, que j'ai déconstruit après une autre de mes relations. Genre, j'ai vécu beaucoup d'abus dans cette relation-là. Puis il a comme fallu que je me remette en question sur tout. Et je suis devenue, après ça, hyper... Je ne sais pas ce qu'on dit en français. Aware. Genre consciente. Consciente de ma sexualité, de ci, de ça. Et je pense qu'il y a ça aussi. Et je ne pense pas que c'est la grande réponse, mais c'est ma réponse à moi. Je suis tellement consciente que le fait de coucher avec quelqu'un, c'est un gros partage d'énergie. Genre, tu es littéralement à poil, les jambes ouvertes. Genre, tu es tellement vulnérable.
- Emmy
Il y a un échange de flux. Oui, il y a tout.
- Corine
Genre, il n'y a rien. Tu regardes la personne dans les yeux pendant qu'elle se fait du plaisir. Genre, c'est tellement un échange fort. d'émotion, d'énergie, tout ça que je peux pas partager je peux pas donner autant de mon énergie à quelqu'un que je connais pas ça m'est arrivé de faire des one night pis la personne après elle se rabille pis elle est comme bonne soirée elle s'en va, elle était tout seule, la demi à poil j'étais toi, genre, pis t'es comme wow non, genre moi j'ai des amis, c'est ça, elles adorent ça j'ai des amis, elles prend des gens dans la rue ça va, ça va, oui, tu veux venir chez moi ? Ouais, ok elle ramène chez lui, ils couchent ensemble ben chez elle du coup, ils couchent ensemble elle fait bon ben bonne soirée, et ils s'en va...
- Emmy
Mais vraiment, je savais qu'on a tous des sexualités différentes. Mais là, je me dis, mais vraiment, pour moi, tout le monde était comme nous. Et c'est impressionnant. Et c'est un pote, une fois qu'il m'a dit ça, il m'a dit un truc en mode que j'étais souvent attirée, pas forcément par des mecs qui trouvaient lui beau. En gros, il me dit, je ne crois pas trop. Il me dit, en fait, si on a la tchatche, ça passe avec toi. Et je lui dis, ben ouais, c'est pas que la tchatche. En gros, ce serait ça. Ce serait de se dire vraiment, si tu parles et tu matches au feeling avec moi, t'as 50% de chance que ça se passe, en fait. Par rapport à d'autres où vraiment, effectivement, c'est physiquement...
- Corine
Oui, il y en a, c'est physiquement. Ils ont un style physique. Dès qu'ils croient ça, ils sont prêts à...
- Emmy
Même mon corps, il répond pas. En fait, je vais pas réussir à mouiller. Je vais être stressée. Je vais être là, qu'est-ce qui se passe ?
- Corine
Il a fait des petites blagues pour essayer de tourner la conversation pour pas que ça t'amène au lit. Ah oui,
- Emmy
non. Tu repousses le truc. Je peux encore avoir un verre d'eau. Je suis comme vous.
- Corine
T'appelles tes amis, appelez-moi et tout. Mais je pense que c'est aussi hyper important quand on a une vision comme ça aussi. Parce qu'il y a tout ce truc, par exemple, de la culture, genre du dating. Avec les réseaux, c'est hyper rapide. Tu parlais des applis et tout ça tout à l'heure. C'est hyper facile de trouver quelqu'un et tout le monde... vraiment, c'est un magazine ouvert, genre, t'as de tout. Et je pense que, justement, c'est hyper important quand on a cette vision-là. Moi, c'est un truc que je dis tout le temps. Par exemple, récemment, il y a quelqu'un qui m'a proposé d'aller chez lui et j'ai fait, je t'avertis, je peux venir, mais comme, on ne couchera pas ensemble. Genre, je t'avertis et genre, oui, il n'y a pas de souci et tout, blablabla. Puis je pense que c'est full important de ramener la communication encore plus. Enfin, pas encore plus, je pense que c'est important de base, mais genre, même en soirée, qui m'a demandé avant de l'embrasser, et juste le fait qu'il m'ait demandé j'étais comme oui pour moi genre vas-y tu vois mais je pense que c'est hyper important de faire genre juste te dire qu'on couche repensant maintenant genre ça va se faire et tout il y a des gens qui sont pas réceptifs bien sûr mais quand les gens sont réceptifs après c'est bon la porte est grande ouverte et les choses peuvent se faire mais genre c'est full important je pense d'avoir cette discussion-là parce que dans le À notre âge, et surtout avec les réseaux sociaux, les gens sont prêts, ils sont fous. Ils découvrent qu'ils peuvent baiser. Ils sont fous,
- Emmy
là. En plus, je me dis, on est dans une culture de l'image. On est dans une culture des réseaux de l'image. Le physique, il est tellement mis en avant que justement, c'est encore plus dur. Ouais. Et puis même, c'est vraiment l'exemple que je dis tout le temps, tu mets le mec le plus beau sur Terre pour moi. Ouais. Ben, je vais être là. Bah si je ne lui ai pas parlé, jamais de la vie, il se passe quelque chose. Je ne vais même pas être excitée en fait. Je vais juste être là. Oui, il est beau quand même. Tu me mets un mec qui est un peu lambda et je vais lui parler, je vais être là. Ouais, super. Vas-y, vas-y, prends-moi.
- Corine
Montre-moi ta chambre, j'arrive. Vas-y, dis. Ouais.
- Emmy
Et en fait, dans la sexualité, il y a tellement de choses complexes parce qu'il y a les orientations. Ouais. Et pour moi, du coup, la sapiosexualité, c'est plutôt la manière.
- Corine
Ta vision de la sexualité.
- Emmy
C'est ça. Et c'est vrai qu'il y a beaucoup de gens qui ne connaissent pas. Peut-être que c'est juste que tu n'as pas le nom dessus, mais ils sont au final comme nous. Oui, voilà. Mais c'est ça qui est dommage. On est tellement rentrés dans des cases de soit t'es hétéro, homosexuel. Et des fois, j'ai l'impression qu'on mélange tout.
- Corine
Ah oui. Ah oui, ah non, c'est beau.
- Emmy
Tu peux être homosexuel et sapiosexuel. Tu peux être asexuel, mais sortir avec une fille. Tu peux être, enfin... Oui, oui, oui, oui.
- Corine
Il y a la romance. Mais il y a tellement d'étiquettes. Et c'est vrai qu'on finit par s'y perdre. Et je pense qu'au final, on fait chacun notre petite façon de... Parce que j'étais en couple, par exemple, avec une meuf. Et on n'a jamais couché ensemble. Jamais. On s'est fréquentés pendant genre huit mois. On s'est embrassés. On a dormi collés ensemble. Il y a eu... aucune sexualité, genre jamais, jamais, jamais, outre s'embrasser. Et on en reparlait récemment, et on se disait, genre, on n'avait pas besoin de coucher ensemble pour ça.
- Emmy
Il n'y avait pas de désir.
- Corine
Oui, mais... Enfin, il y avait... Oui, mais pas de ma part, par exemple. Je l'aimais beaucoup psychologiquement, j'aimais beaucoup cette personne, j'aimais beaucoup passer du temps intime avec elle, mais pas au point de coucher. Et ça nous a suffi à nous deux. Et j'ai d'autres gens qui ont dit, c'est bon, on la reste, elle redéfinit. Genre, il n'y avait vraiment pas de souci. Mais c'est ça, il y a tellement d'étiquettes. Et même là, tu dis sapio, mais là, tu te dis, OK, cette fille-là, elle m'intéressait quand même psychologiquement, mais je n'avais pas de désir sexuel pour elle. Donc, les étiquettes ont aussi d'autres étiquettes. Donc, je pense que c'est juste important.
- Emmy
Ça varie en fonction du temps, du contexte, de l'âge.
- Corine
Exactement.
- Emmy
Il y a plein de choses qui changent. Une question aussi, c'était sur la masturbation. Ah ouais. En fait, pourquoi je réagis dessus, vu que finalement, je suis peut-être comme toi. Je sais que moi, c'est hyper compliqué parce que vu que je disais avant à mes amis, mais moi, je suis excitée par l'autre. Et en fait, du coup, me toucher toute seule, c'est hyper dur. Avant, ça l'était parce que je sais que c'est moi. Mon cerveau, il sait que c'est moi, il sait que c'est mon corps. Et en fait, je ne suis pas excitée, je n'ai même pas l'envie et j'ai essayé de me toucher et tout. En plus, je me touchais pourquoi ? Je me touchais pour faire genre je me touchais sur des nudes, pour les envoyer à mes copains. Oui,
- Corine
tu fais semblant,
- Emmy
t'arrêtes ! J'étais dans la baignoire, je mettais ma main en mode, oh là là, j'ai grave envie, machin, regarde ce que je fais. J'envoyais, je pose mon téléphone et je mets ma mousse, quoi. Genre vraiment...
- Corine
On l'a tous fait, on l'a tous fait.
- Emmy
Et parce que ça me faisait... À chaque fois, en plus, j'essayais un peu et je me disais, non, en fait, ça ne me fait rien parce que c'est moi. Et il n'y a pas l'autre personne. Ce n'est pas elle qui me stimule, en fait. Ah ouais ! Et depuis, du coup, que j'ai un sextoy, c'est plus simple parce que, tu sais pas, mon cerveau, il se dit, c'est pas ma main. Donc, c'est quelque chose d'autre. Ok ! Et à ce moment-là, j'arrive à réfléchir à... Bah, juste... À ton idée, quoi. Et pour ça, en fait, je me focus juste sur mon corps qui ressent. Ah ouais ! Ouais.
- Corine
Ah non, moi,
- Emmy
je suis une grosse masturbante. Pas comme toi.
- Corine
Je suis masturbeuse. Il y a aussi ce truc de comment moi, je me sens. Je pense que ma libido va changer beaucoup par rapport à comment je me sens envers moi-même, dans ma peau, avec les autres aussi. Mais la masturbation, moi, j'aime trop. Je trouve ça trop bien. Commencer ta petite journée avec un orgasme, on dirait que tout se passe mieux. Tout est trop bien. Et c'est vrai que... Oui, c'est vrai qu'avec les jouets, par contre, il y a ce truc. Par contre, je n'avais jamais eu cette réflexion depuis que c'était ma main. Je sais pas, peut-être que tu me lances des réflexions. Non,
- Emmy
c'est pas grave.
- Corine
Mais non, moi, je suis une grosse masturbeuse. Genre, j'ai du désir sexuel, mais ça dépend de mon humeur. Genre, il y a des fois, je peux m'artuber huit fois dans la même journée. Et des fois, je passe un mois sans me masturber. Et genre, je pense que ça dépend de mon train de vie et tout ça, où est-ce que ça mène. Et jusqu'à, genre, quand je suis en couple. Genre, si, par exemple, tu vois, des fois, il y a des moments où la personne est moins intéressante, genre, psychologiquement. Quand ça fait longtemps que t'es avec quelqu'un, tu fais comme, bon. Les mêmes sujets, on a fait le tour, ce soir on n'a rien à se dire, on parle un peu moins. Et bien, il n'y avait aucun monde où je couchais avec mes anciens partenaires. Genre, même si la personne de base, je l'aime et il n'y a rien qui a changé, s'il y a un soir où la personne m'intéresse moins, c'est mort. C'est mort. Et si moi aussi, par exemple, une journée où je me sens moins bien dans ma peau, genre nanana, je ne me toucherai point. Ah ouais,
- Emmy
non. J'avoue, là-dessus, c'est pareil. Si je prends le lycée, j'avais quand même une grosse libido. mais je pense que c'était aussi la découverte et puis t'avais pas tout le temps la possibilité enfin je trouve qu'en grandissant t'as de plus en plus moyen de coucher parce que tu peux sortir tard le soir mais tu sais il y avait peu de moments donc peut-être que j'étais juste bien calée, c'est-à-dire qu'à chaque fois que j'avais l'occasion mon corps était en mode vas-y, mais maintenant là avec les études, le stress le nouveau taf tout ensemble, et bah dès que je suis stressée c'est mort c'est mort mais c'est vraiment physiquement mon corps il répond pas en fait et il y a plein de fois du coup avec mon ex j'avais envie et puis j'étais là en fait ça sert à rien je sais que mon corps il va pas suivre j'ai envie 30 secondes et après je vais être là ok je vais pas mouiller ça va casser le truc je vais avoir mal machin c'est bon allez next on passe à autre chose ouais
- Corine
moi aussi ça m'est arrivé oui tu viens de me sonner une cloche genre t'as envie au final tu fais hum là
- Emmy
Oui, je sais que l'envie, elle n'est pas assez...
- Corine
Non. En fait, je pense qu'il y a cette jauge de genre, soit j'ai envie, soit je n'ai pas envie. Il y en a, par exemple, tu as un peu envie, tu finis par commencer à toucher, masturber, faire les pré-lits et tout, et l'envie vient et tu es capable. Mais moi, si je n'ai pas envie, il n'y a pas cette idée peut-être que si, de nanana, c'est bon. Ah ouais, non, non, non, vraiment, vraiment pas. Vraiment, vraiment pas. En fait, ce n'est pas le contact physique qui va tant m'exciter. Je ne sais pas si toi aussi c'est ça, mais... On peut s'embrasser, se coller, se faire des calais, se toucher, genre toucher les fesses, toucher vraiment des ondes qui sont érogènes, tu vois, qui peuvent exciter. Et le désir vient pas, quoi. Le désir vient pas.
- Emmy
Je sais pas, j'essaye de réfléchir. Après, je suis quelqu'un de très charnel et sensuel. Ok. Contact de peau. Toi, ça t'allume. Mais il faut que tu aies fait la conversation avant. Oui, il faut l'arrêter quand même l'étape avant. Tu passes le test du blabla. Après, niveau corps, ce sera bon.
- Corine
Et je pense qu'il y a aussi un gros rapport de soi. Je ne sais pas, dans le sens... En dehors de ça, personnellement, j'ai fait aussi un peu de travail du sexe. Et là, tu vas te demander du travail du sexe.
- Emmy
Qu'est-ce que tu as fait exactement ?
- Corine
Mais en fait, j'ai... Comment expliquer ? J'ai fait du OnlyFans, ça tranquille. Genre cette idée de sensualité, de sexualité, pour moi c'est pas... Je ne veux pas dire que ce n'est pas grave, je vais mettre des gros guillemets sur ça, mais dans le sens où un corps, c'est un corps. Et ce que tu en fais, comment tu le proposes, comment tu le donnes, c'est un truc. Donc moi, j'ai toujours eu des rapports sur OnlyFans. Ensuite, j'ai été escorte, j'ai été à des soirées, j'ai eu des sugar daddy, j'ai été domina avec des soumis et tout ça. Et je n'ai jamais eu de contact sexuel avec aucun de mes clients. Oui,
- Emmy
c'était que virtuel.
- Corine
Non, je les voyais en vrai.
- Emmy
Ah oui, vous les escortes, oui.
- Corine
Oui, voilà. Et c'est là aussi où j'ai compris que, ça c'est dans ma découverte un peu de ma vision de la sexualité, où j'ai compris que la sexualité, c'est vraiment pas juste le contact charnel. Genre, c'est vraiment pas... Le sexe peut passer, ou l'intimité ou la sensualité, ça peut passer par plein d'autres choses. Et vraiment, j'ai eu des sugar daddy que je pouvais passer des soirées de fou avec eux. Et il n'y avait jamais un contact, mais pour eux, c'était de l'intimité, c'était de la sensualité, c'était parce qu'il y avait un contact émotif. Il y avait ci, il y avait ça. Moi, je faisais de l'argent, donc ça me faisait plaisir d'échanger, mais il n'y avait pas... Jamais je n'aurais couché avec eux. Jamais, jamais, jamais. Jamais, jamais,
- Emmy
jamais. Oui, tu ne ressentais pas du tout de désir pour eux. Non,
- Corine
mais l'intimité était cool parce qu'il y avait ce rapport humain qui était pour nous deux.
- Emmy
Et tu penses qu'eux, tu n'as pas eu peur qu'ils attendent ça de toi ?
- Corine
Euh... Non, parce que je le disais dès le début. C'est sur des applis d'escorte et dès le début, tu dis un peu ce que tu cherches avant de rencontrer la personne. Tu vas pas là juste en mode Hey, salut ! Tu sais pas où tu t'en vas et tout. Genre, t'en parles un peu avant et moi je le dis, c'est platonique. Genre, il y aura aucun Et si t'essaies un truc ? C'est terminé, c'est au revoir. Il y a des précautions à prendre aussi. Mais... Je pense que c'est clair dès le début que ce n'est pas ce que lui recherche, c'est ce que moi je recherche. Non, je n'ai pas eu peur parce que c'est des gens avec qui j'avais bien parlé avant. Oui,
- Emmy
tu le sentais. Voilà. Mais en vrai, c'est intéressant ce que tu dis parce que ça prouve, parce qu'il y a beaucoup, ce marché il est énorme.
- Corine
Ah oui.
- Emmy
Ça prouve qu'en fait, ce qui est quand même au cœur de la sexualité, c'est l'humain. Et en fait, il y en a plein. De base, ils recherchent juste un échange humain. Oui. Et c'est vrai que ce n'est pas que le contact. Là, c'est vrai que nous, en général, même dans le podcast, on parle beaucoup de rapport parce que c'est notre expérience et que du coup, on peut en avoir. Mais c'est vrai qu'il y a des personnes où ce n'est pas comme ça qu'ils ressentent.
- Corine
Ah non, non, non. Moi, j'ai un soumis en ce moment. C'est qu'il y a des appels téléphoniques. Je l'ai vu une fois au restaurant. En gros, il veut que je lui apprenne le français parce qu'il ne parle pas français. Mais je lui apprends des phrases dégueulasses. Je lui fais dire que c'est un gros chien. Il dit des trucs, quand il ne sait pas quoi dire, je le fais aboyer. Et genre, il dit comme, thank you, goddess. Thank you, thank you so much. Et genre, il dit comme, il aime trop se sentir inférieur à moi. C'est ça,
- Emmy
il y en a plein. Ben oui.
- Corine
Et il ne se branle pas. C'est juste le moment d'appel. C'est kiffé. Mais kiffé. Et lui, c'est ça, son intimité. Donc, c'est vraiment... C'est plus que ça te fait ressentir que ce que tu peux faire, je pense.
- Emmy
J'ai l'impression que tu vois. Je comprends. Je crois que ce serait peut-être ça la bonne définition, en fait. Parce que toi, tu peux très bien dire, pour moi, ça, c'était la sexualité. Et puis quelqu'un d'autre, c'est autre chose. Chacun a sa définition du sexe. Oui, oui, oui. Comme on parlait tout à l'heure des étiquettes, elles sont juste là peut-être pour nous aider à nous comprendre. En fait, elles nous... définissent pas du tout. Non. Parce que ça peut tellement changer. Ben oui. Ah ouais. C'est vrai que les trucs de Soumy... Non mais... C'est que... C'est vrai que la demande... Comme il y a des... Il y a des plateformes pour vendre ses culottes sales. Ah oui. Mais il y a des trucs de dingue. Mais quand tu regardes sur OnlyFans, de temps en temps, tu sais, tu peux proposer un contenu personnalisé. Ouais. Et en fait, c'est vrai que ça, ça marche vachement parce que ça crée un lien. Tu te sens un peu privilégiée et en fait, c'est vraiment ce qu'ils cherchent.
- Corine
Oui, exactement. Ils cherchent un contact. C'est vraiment que ça. Ils cherchent un contact avec toi. Et en plus, avec OnlyFans, c'est que les gens te choisissent toi. Parce qu'il y a 10 milliards de comptes OnlyFans de tout. Et les gens, par exemple, j'ai des clients qui sont réguliers. J'ai OnlyFans depuis que j'ai 18 ans, j'en ai 22. Et c'est des gens qui reviennent depuis... depuis 4 ans et ils aiment trop venir te parler, ils aiment trop passer du temps avec toi, passer du temps virtuel avec toi, genre avoir tes photos, avoir tes trucs t'es belle sur site, fais des compliments c'est vraiment une relation de oui, qu'ils entretiennent quoi
- Emmy
Ouais. Et ça a jamais dérangé tes copains ou tes copines ?
- Corine
Pendant ma dernière relation de trois ans, oui, j'ai arrêté pendant un moment parce qu'on planifiait pour du sérieux. Et ça le rendait un peu mal à l'aise. Il y avait un peu cette idée de... Et justement, en fait, c'était plus du cul, c'est du cul. Là, c'est vraiment j'entretiens des relations avec des gens, avec des hommes. En plus que ces hommes-là me voient à demi-nu. Donc oui, il y a un moment, ça a fait comme... Corinne, s'il te plaît. Mais il ne m'a jamais forcé à arrêter. Il m'a dit, comprends que...
- Emmy
Il t'a dit, moi, je ressens ça. Tu en fais ce que tu veux. Exactement. D'arrêter ou pas. Voilà.
- Corine
J'ai arrêté pendant un petit temps, mais bon, là, il n'est plus là. Une femme doit faire son argent.
- Emmy
L'argent. Et tu as déjà rencontré d'autres sapiosexuels. En fait, est-ce qu'ils ne seraient pas... sa pièce sexuelle est stimulée juste par l'intellectuel en fait tous ses soumis oui,
- Corine
enfin j'ai l'impression mais je pense qu'il y a quand même cette idée de par exemple mon soumis en ce moment, son plus grand rêve c'est de prendre une chambre d'hôtel et que je lui marche dessus genre c'est son plus grand rêve avec talent ou sans talent ? genre bien sûr il veut souffrir et il dit genre I wanna be your carpet je veux être ton tapis quoi donc je pense que
- Emmy
Ah mais quoi, il coucherait pas avec moi ? Non, je pense que c'est l'idée d'un moment. Enfin, lui que j'ai en ce moment, du moins. Mais il y en a qui veulent, j'ai des demandes tout le temps, j'ai envie que tu m'encules, il y en a qui aiment trop me faire tabasser les couilles. Et son plus grand rêve, c'est de me payer pour que je tabasse ses couilles. Et je suis comme, oh mon Dieu, c'est au-dessus de mes limites. C'est tellement au-dessus de mes limites. Je peux pas. Justement, quand ça passe cette barrière de l'intimité, de genre tu vas être nue devant moi, je peux pas.
- Corine
Je peux pas.
- Emmy
C'est terminé. Faut vraiment que ce soit platonique. Mais ouais, ça dépend des soumis. Mais oui, il y en a, ils ont des kinks. Tu te dis, oula.
- Corine
Et c'est souvent des hommes ? Ça t'est arrivé d'avoir des femmes ? J'ai eu,
- Emmy
je pense que j'ai eu que deux femmes. Et ça n'a pas duré longtemps. Parce qu'en fait, il y a ça aussi. Souvent, tu parles avec plein de gens, mais tu n'entretiens pas une relation longue. Donc les deux femmes que j'ai eues, je n'ai pas entretenu des relations très très longues. Il y en a une, elle est en couple avec un homme et juste elle aimait trop les seins. Genre elle est en couple avec un homme et il n'assumait pas qu'elle était bi, donc c'est un peu comme caché. Et elle, son genre de king, c'était de me demander des photos sans qu'il sache et tout. Mais c'est tout. Sinon, j'ai eu que des hommes, ouais.
- Corine
Et je ne sais pas, tu n'as pas eu peur de... Enfin peur en vrai, ça ne veut rien dire, mais... De finalement finir par être attirée par la personne qui t'a introduit à une relation. Je ne sais pas comment on peut l'appeler à part Soumy,
- Emmy
mais... Non, parce que je le vois vraiment comme du travail.
- Corine
Oui.
- Emmy
Genre vraiment, c'est mon taf. Genre, ah putain, il est 22h, il faut que je l'appelle. Genre vraiment, c'est un meeting. Je meeting. Donc non, à part si j'ai cette idée de tomber en amour au travail, mais genre non, vraiment pas, vraiment pas. Et c'est pas vraiment Corinne qui est là, c'est vraiment comme...
- Corine
Oui, c'est vrai. Enfin le personnage, si je peux dire, mais... Oui,
- Emmy
enfin voilà, donc non, non, non, non. Non, s'il vous plaît, non, et surtout ils ont tous l'âge de mon père et plus, donc s'il vous plaît, tout le groupe, genre ouais, non, à l'aide.
- Corine
Et ça, vraiment là, je dévie un peu le sujet, mais... Du coup, vu que tu fais toujours travail de sexe, est-ce que ça t'est arrivé d'avoir des personnes handicapées ?
- Emmy
Ah oui ! Oui, oui, oui, mais j'ai pas... Ça aussi, c'était au-dessus de mes limites. J'ai un mec qui m'avait demandé, en gros, il était en fauteuil roulant. Le mec ne pouvait pas marcher, il est vraiment scotché. Et lui, en gros, il voulait avoir une dame qui s'occupe de lui toute la journée. Et le soir, qu'il lui offre son petit supplément. Genre vraiment qu'elle le branle ou qu'elle le suce ou quoi que ce soit. Et ça, par exemple, au-dessus de mes limites.
- Corine
Oui. Mais c'est... t'as dit que dès qu'il y avait contact physique c'était pas possible je peux aller prendre soin de toi,
- Emmy
il n'y a pas de soucis je te donne à manger, il n'y a pas de soucis mais il n'y a aucun monde où je me mets à genoux aucun monde aucun aucun mais c'est des gens qui ont des désirs sexuels et je pense qu'il y a ça aussi il n'y a pas beaucoup de personnes qui ont le privilège d'être comme nous en santé qui vont se dire j'ai envie d'avoir des rapports sexuels avec une personne qui est en situation de handicap et Donc je pense que oui, il y a beaucoup de ça. Par exemple, ce mec-là, il disait, il n'y a personne que j'ai envie de baiser comme n'importe quel humain. Ben oui,
- Corine
mais ce n'est pas parce que ton corps ne fonctionne pas que ton envie...
- Emmy
Donc lui, il payait des femmes pour le faire. Mais ça n'a pas été moi. C'était pas moi.
- Corine
Je trouverais la dame et j'irais du Nouveau-Brunswick faire un épisode. Et donc tes amis autour de toi, il y en a d'autres qui sont comme toi ? Qui sont sapiaux ?
- Emmy
Non. Non. Non. Non, moi, mes amis, oui, si ça veut, ça veut. J'en suis une. Donc, c'est pour ça, quand il me dit, je ne comprends pas et tout, j'ai une de mes potes qui m'a dit, j'aimerais ça être comme toi et tout. Ah ouais, d'accord. Ben ouais, pourquoi pas.
- Corine
Ben ouais, des fois, j'aimerais bien être comme eux au final, parce que je me dis, ça a l'air tellement plus simple. Ah ouais ? Je me dis vraiment moins prise de tête. Je ne sais pas comment expliquer. Vraiment, je me dis, en fait... Tu sais le cliché que tu vois des jeunes, ou même dans les films, c'est... Ils vont se rencontrer, ils vont avoir envie, ça va se passer. Et moi je sais que ça ne sera jamais ça en fait, parce qu'il y aura toujours ce truc de... Bah faut vraiment qu'on ait parlé, faut que la personne... Alors dans un sens, tant mieux je ne veux pas aller coucher avec des gens qui ne m'intéressent pas, mais... Ce truc de... Je pense qu'en soirée je ne ressemblerai jamais à ces jeunes de... Deux films, tu vois. Oui,
- Emmy
deux films. On ne vit pas le film d'Adam,
- Corine
quoi. Ouais, ben, tu vois, Euphoria, je me dis, bon, ça va.
- Emmy
Quelle série ! Quelle joie !
- Corine
Et je me dis, ben, moi, ça ne sera pas ça, en fait. Clairement.
- Emmy
Ouais. Je pense qu'après, ça dépend de l'histoire de chacun aussi. Dans le sens... J'ai des amis, par exemple, qui sont hyper sexuels, elles s'hyper sexualisent de ouf parce qu'elles ont vécu avec des traumas sexuels et tout. Et moi, ça a été plus le contraire. Genre, dans le sens, après avoir vécu des traumas sexuels, on dirait que j'étais comme, je veux pas m'investir avec quelqu'un parce que la façon dont tu vas me toucher, la façon dont tu vas... Donc si, imagine, je fais un one night avec quelqu'un, parce que ça se passe bien, parce que pourquoi pas, mais que j'ai pas le temps d'expliquer que j'ai vécu un an et demi de violences sexuelles et tout. Donc... Et que la personne fait un move. Mais c'est que je ne bouge plus.
- Corine
Ouais, il faut communiquer avant. Voilà.
- Emmy
Donc, il y a aussi ce truc de... Je préfère, en vrai, prendre le temps de discuter, prendre le temps... Que d'avoir ce risque de faire genre... Ah, vas-y, je m'en fous, je le fais. Et qu'au final, dans la chambre, ça se passe mal. Et que je suis avec quelqu'un que je ne suis pas en confiance. Que je ne connais pas. Que je suis à poil en plus. Genre... Ouais, non. Non, non, non.
- Corine
J'avais regardé, juste avant, un tout petit truc quand même. C'est vrai que j'étais... C'est... que dans les critères, c'était fait par OkCupid, je crois. Ok. L'intelligence, c'est le deuxième critère le plus important. Même, je crois que c'est le premier, en fait, devant le film. Et du coup, la plupart des gens, en fait, l'intelligence, c'est un critère pour être attiré. Mais ils ne se définissent pas comme ça, piossexuels. Mais parce que je pense que c'est aussi un terme qui n'est pas si connu que ça. Justement, on se dit peut-être trop, c'est vraiment qu'il faut avoir un QI élevé et dans ce cas-là, t'es intéressé. Alors qu'en fait, c'est pas vraiment ça. Mais il y a peut-être beaucoup de gens comme ça. Et après, dans le cliché, j'ai l'impression que les garçons, c'est un peu plus simple. C'est un peu plus justement les one night ou le physique. Mais au final, peut-être pas. Je me dis qu'il y a quand même des garçons que j'ai vus qui aimaient bien parler un petit peu avant. Ou même, il y en a un pareil, il m'avait dit, mais moi, ça se joue au feeling en fait, si j'ai envie de coucher avec quelqu'un. Et je me dis, bah, en vrai, en fait, maintenant qu'on en discute, effectivement, le feeling porte un nom.
- Emmy
Ouais, ouais, ouais. Moi, j'avais eu cette discussion avec un de mes potes et il disait, en tant que mec, et j'avais jamais vu ça comme ça parce que j'étais comme, bon, les mecs, c'est facile, vas-y, ton week-end, ton week-end, tu prends un peu qui tu veux et tout. Et il m'avait dit, mais trop pas. Et j'avais fait, mais comment ça et tout. Et il m'a dit, en fait, il dit souvent, en tant que mec, il dit, si par exemple, t'es pas spécifiquement beau, il dit, faut que tu sois drôle, faut que tu sois ci, faut que tu sois ça, nanana, pour qu'une fille veuille te ramener. Et il dit, donc, il dit... Tu peux dire oui à des gens, il dit mais il faut que tu prouves que tu peux coucher avec cette personne, tu vois. Tandis que les filles, si vous allez voir un mec, vous parlez un peu, il y a de fortes chances qu'on puisse terminer avec le mec. Il dit nous, le gars, si on doit se présenter, aller voir la meuf, il dit il y a une énorme chance qu'on se fasse recaler, tu vois. Et il a dit donc, il y a ce feeling aussi d'eux, il faut qu'ils prouvent qu'ils ont droit un peu à cette sexualité-là. que, selon sa vision à lui, que nous... Enfin, honnêtement...
- Corine
Je pense que c'est un peu vrai ce qu'il dit. Genre,
- Emmy
nous, on va dans ce bar, tu parles 2-3 minutes avec un mec, tu lui dis si tu veux venir chez moi,
- Corine
il y a très peu de chances qu'on te dise non. Ce serait intéressant de savoir d'où ça vient. C'est-à-dire pourquoi, eux, ça a l'air... Ils ont moins de critères ou moins de barrières.
- Emmy
Je sais pas du tout. Et c'est là qu'il faudra voir un mec. Pour éclaircir.
- Corine
S'il vous plaît. Venez. En tout cas, c'était super intéressant. Du coup, je suis très contente parce que je me suis découverte sapiosexuelle. Il serait temps.
- Emmy
Mieux qu'au tard que jamais.
- Corine
Vu qu'on est à la fin de l'épisode, on va avoir quelques petites questions à piocher. Tu pioches un papier et tu réponds un peu one shot. Je réponds aussi et je pioche mon papier après. Ok. Ça te va ? Oui.
- Emmy
Je vais prendre celui du dessous.
- Corine
On va chercher un peu.
- Emmy
Alors, préfères-tu donner ou recevoir ? Oh, j'aime bien recevoir. Oh, j'aime bien. Oh, j'aime bien recevoir. Non, j'aime... Non.
- Corine
Ah,
- Emmy
c'est dur. Fuck. Je dirais... Non, vas-y, je préfère donner. J'aime trop voir les réactions des gens. J'aime trop, trop les réactions des gens. Quand tu sais que tu fais un bon taf et que tu les vois réagir, ça, ça m'excite. Donc,
- Corine
donner. Je suis d'accord. Pendant longtemps, j'aurais dit direct donner. Là, je pense qu'en fait, tu commences à apprécier recevoir et accepter recevoir. Donc, en ce moment, j'aime bien recevoir. J'ai envie. Mais je suis d'accord avec toi que des fois, donner, voir la personne réagir, ça me pisse plus que si... J'aime. Quelqu'un, enfin, il me le faisait. Ouais. Ok. Alors, préservatif ou sans ? En général, vu que j'avais des partenaires qui étaient donc mes ex, puis mes copains, on se dépistait. Et on finissait par ne pas en mettre et on avait une contraception. Par contre, les personnes avec qui j'ai pu coucher rapidement ou parfois par-ci par-là, c'était préservatif. Ah oui. C'était préservatif. Mais je sais, et c'est pas forcément la bonne chose à faire en vrai, qu'étant assez sensible des fois au latex, sur le coup, moi je devrais peut-être avoir un préservatif sans latex. Mais vu que j'ai mis du temps à savoir ça, C'est quelque chose qui a été douloureux au final, parce que je finissais par être irritée. Et donc, j'ai assimilé ça au début à Ah, c'est parce qu'il y a un préservatif avant de comprendre que non, le préservatif nous veut du bien. Oui, c'est ça !
- Emmy
J'aimais du lubrifiant aussi.
- Corine
C'était juste que j'étais un peu sensible au latex. Quelqu'un que je ne connais pas ou que je ne vais pas fréquenter sur le long terme, ce sera un préservatif obligatoire.
- Emmy
Voilà.
- Corine
Merci Corinne d'être venue, ça m'a fait très plaisir. Plaisir partagé. J'espère que cet épisode t'a plu. Si c'est le cas, n'hésite pas à le noter ou à commenter sur la plateforme sur laquelle tu nous écoutes. Et à bientôt sur Antichambre.
- Emmy
Une production Studio Moya. Studio Moya.