- Emmy
Bonjour et bienvenue sur Antichambre, ton nouveau podcast sans tabou dédié à la sexualité pour toutes et tous. Je m'appelle Emy, j'ai 22 ans et je t'invite à débuter cette aventure ensemble pour explorer et vivre pleinement ta sexualité. Alors mets-toi à l'aise et viens écouter les voix d'Antichambre. Bonjour Fanny, merci d'être là sur cet épisode qui va tourner autour de la communication. Est-ce que tu pourrais un petit peu te présenter ?
- Fanny
Oui, je m'appelle Fanny, j'ai 29 ans, je suis hétérosexuelle ou en tout cas j'ai eu que des expériences hétérosexuelles et voilà.
- Emmy
Ok super, donc là pour ce podcast on va toutes les deux plutôt avoir des avis hétérosexuels ou via nos amis et notre entourage d'autres expériences. Je sais que t'es quelqu'un qui communique beaucoup. Et du coup, est-ce que dans ta vie sexuelle, ça a toujours été le cas ?
- Fanny
Ça n'a pas du tout toujours été le cas. Du coup, je vais parler du point de vue des jeunes filles. Comme plein de jeunes filles, et comme vous en avez parlé dans le premier épisode sur les idées reçues, j'ai grandi dans une famille déjà où on ne parle pas du tout de sexe. Donc déjà, pour moi, ce n'était pas un sujet de communication de base, d'une part. D'autre part, j'ai grandi un peu avec ces images inconscientes. du sexe qu'on nous transmet partout dans la culture populaire. Par exemple, dans les films, dans les séries, dans les livres aussi, où tout est absolument magique et merveilleux sans que personne n'ait besoin de parler, et qu'on se regarde dans les yeux et qu'on comprend tout à fait ce qui se passe, sans dire exactement ce qui se passe. Donc moi, j'avais cette idée-là pendant longtemps. Et autant te dire que mes débuts de vie sexuelle étaient plutôt décevants. J'ai pas apprécié mes premières expériences sexuelles, j'ai pas trouvé ça cool et je suis un peu tombée des nues. J'ai eu aussi un début de vie où j'étais pas forcément très heureuse en amour au début de ma vie sexuelle et tout, donc c'était pas des garçons de qui j'étais folle amoureuse ou alors c'était pas réciproque ou alors il y avait des trucs un petit peu malsains comme ça. Donc non, j'ai pas du tout toujours été quelqu'un qui communique beaucoup, au contraire. Ça m'est venu assez tard, d'une part avec ma première relation longue.
- Emmy
Qui était vers quel âge ?
- Fanny
On s'est mis ensemble quand j'avais 19 ou 20 ans. Et on est restés ensemble pendant 6 ans et demi, 7 ans. C'est avec vraiment cette personne que j'ai eu l'impression que j'avais le droit d'avoir des envies et que j'avais la possibilité d'en parler. Même si en y repensant, je n'en ai pas énormément parlé avec lui, mais c'est la première personne avec qui je me suis sentie assez en sécurité pour pouvoir au moins exprimer mes désirs, même si ce n'est pas verbalement, au moins d'une autre manière. Et c'est ensuite avec la personne avec qui j'étais en couple longtemps ensuite, où vraiment j'ai réussi à en discuter, à parler.
- Emmy
Mais du coup, eux aussi, ils communiquaient sur leurs envies, leurs désirs ou pas ? Enfin, je sais que ce qui est assez important, c'est que quelqu'un communique, mais la personne qui reçoit, et que ce soit aussi dans les deux sens.
- Fanny
Alors, eux, non. Enfin, pas au début en tout cas. Ok. Ah ouais. Il y a, comme on construit aussi, je pense, l'image des jeunes filles. comme un peu étant des proies dans la sexualité, en fait, eux, ils ont aussi grandi avec cette image des hommes qui, du coup, ne devaient pas trop s'exprimer. Et en fait, pour eux, je pense que ce n'était pas simple, en fait, aussi de dire, moi, j'ai envie de ça, ce que j'aime, c'est ça, parce qu'on ne leur apprend pas non plus. On ne leur apprend pas plus que nous à dire ce qu'ils aiment, ce qu'ils n'aiment pas. Et c'est de mes souvenirs, une fois qu'ils ont été rassurés, où je leur ai dit, par exemple, j'avais quelqu'un avec qui ce n'était pas très long. Mais moi, ça ne me pose pas de problème. Vraiment, au contraire. Moi, la pénétration, ce n'est pas la partie que je préfère. Je trouve ça chouette, mais ce n'est pas forcément la partie que je préfère. Et plus c'est court et plus, bizarrement, je me sens désirable. Et du coup, ce garçon...
- Emmy
Oui, en fait, moi aussi. Oui, un peu tardivement, mais moi aussi.
- Fanny
Ce garçon, au début... Il m'a dit, ouais, mais c'est court et tout. Et en fait, c'est que quand je lui ai dit, mais c'est vraiment pas très grave. Oui, je préfère ça que plutôt que ça dure une heure. Et pour moi, c'est vraiment l'idée que je me fais de l'enfer. Et c'est que là où il a vu que ça allait, que j'allais certainement pas le juger, que c'était pas grave, qu'il est possible que les trucs que dans ta tête, tu t'imagines que c'est grave. En fait, il y a des gens qui aiment bien ça. Et que si on se le dit pas, en fait, on peut. potentiellement traverser toute une relation en se disant ou elle, elle kiffe pas, ou lui, il kiffe pas, ou elle, elle aime ça, ou elle aimerait ça et je la satisfais pas. Et du coup,se complémenter
- Emmy
se monter la tête,
- Fanny
dans des insécurités en fait, n'existent pas du tout. Donc, non, eux, ils n'étaient pas tellement axés communication. J'essaie de me rappeler, mais non, je crois pas tellement.
- Emmy
Je sais que, pareil, ma première relation, sexuelle. Au final, on communiquait et sur le moment j'étais là, ah mais c'est trop bien on communique. Et en fait en y repensant je me suis dit mais communiquez pas bien du tout du tout. Alors vraiment c'était chacun se confrontait à un mur, c'est à dire qu'on disait quelque chose mais l'autre le recevait pas donc comprenait pas, disait autre chose, blablabla. Et typiquement je sais que moi je recevais tout mal aussi. Alors j'étais trop à fleur de peau et en fait la moindre chose qu'ils pouvaient dire même si c'était pas forcément sur le sexe parce qu'en fait dans mes relations amoureuses j'avais la communication de tout coup c'est important mais je prends un exemple tout bête c'est même pas sur le sexe mais on est à la sortie du lycée et pour me taquiner lui il est là en mode oh regarde elle elle a un vrai cul et en fait elle elle là moi j'étais là j'ai pris tout un truc alors qu'en fait lui dans sa tête c'était quoi vas-y juste te taquine parce qu'on était en train de jouer ouais mais oui mais en fait t'étais mal à l'aise j'avais 15 ans oui C'était maladroit de sa part, parce que c'était un jeu.
- Fanny
C'est pas maladroit, c'est méchant.
- Emmy
C'est méchant, mais bon. Je sais que, sur le coup, c'est pas forcément ce qui... Le but, c'était pas de me blesser, quoi. C'était un jeu. Et lui, c'était que de la communication comme ça. Où, en fait, c'était méchant, quand il le disait. Et moi, du coup, la moindre chose, mais ça prenait des proportions énormes.
- Fanny
Ouais, mais du coup, c'était normal. Parce que tu te sentais pas en sécurité. Donc, c'est logique.
- Emmy
Et d'un autre côté, ce qui a suivi, c'est que, bah, lui... osait plus forcément communiquer parce qu'en fait moi sur le coup je disais pas que ça me blessait et que c'était méchant juste je devenais et donc moi je lui parlais pas en disant là on communique pas moi je le reçois mal et donc lui il m'a arrêté d'envoyer enfin un enfer et pourtant sexuellement en vrai ca matchait bien mais pareil du coup on parlait pas au final de sexe tuv vois.
- Fanny
T'as toujours des alchimies ça c'est clair et net mais c'est nettement... améliorables en parlant. Mais en fait, la communication, c'est pas quelque chose qu'on nous apprend. C'est pas quelque chose qu'on nous apprend à l'école. Si comme moi, on a eu une famille où c'est vraiment pas leur point fort. En fait, moi, personne m'a jamais appris. Moi, par exemple, charrier, ça a été mon mode de communication que je n'oserais plus appeler comme ça, pendant jusqu'à mes, je pense, 17-18 ans. Et ça a mis du temps avant que je me dise, non mais en fait, les gens ne comprennent pas. Quand tu dis des trucs comme ça, ça peut être méchant. on connaît pas les points sensibles des gens on connaît pas les insécurités des gens si on les connaît c'est encore moins une raison pour jouer dessus mais en fait c'est pas aussi une question de recevoir tout mal c'est que si t'as quelqu'un qui te met en permanence en insécurité c'est normal que quand il te dit un truc ce soit ultra violent pour toi et en fait communiquer c'est pas dire les choses n'importe comment pour moi, c'est dire les choses en se demandant comment la personne va les recevoir en se mettant à la place de la personne, peut-être prendre le bon moment. Se dire, bon, là, la personne n'est pas dans un mood ou dans un état qui lui permet d'entendre ce que j'ai à lui dire. C'est aussi se demander comment je vais dire les choses, même si ce n'est pas... Moi, ça m'arrive souvent, et je pense que ça arrive à tout le monde, de formuler les choses dans leur tête de manière ultra-violente. Mais sauf qu'en fait, tu ne peux pas les dire comme ça aux gens. Ce n'est pas possible. Et il faut faire l'effort.
- Emmy
Tu veux des représailles ?
- Fanny
Oui ou alors les gens pleurent, et c'est normal, parce que c'est... Ils traversent tous des trucs ultra violents en tête, mais normalement, tu n'es pas censé les dire aux gens comme ça. Et ça, ça prend. Voilà, moi, je pense ça. Comment je peux faire pour qu'il ou elle l'entende sans que ce soit désagréable pour lui ou elle, mais sans que ce soit non plus la fin du monde ? Mais ça, ça demande un travail qui est hyper dur. Et en fait, déjà, quand tu as quelqu'un qui est un peu en insécurité, comme on l'est toutes un peu quand on est ado,
- Emmy
Mais je pense que les garçons aussi, dans l'autre sens, eux d'insécurité, de satisfaire de perte, de temps, de machin.
- Fanny
Et eux, du coup, peut-être aussi que c'est leur manière de surcompenser ça en faisant des vannes et tout. Mais bien sûr, on a tous des techniques comme ça et c'est normal. Mais si on nous apprenait que peut-être il faut se détendre un petit peu avec ça, qu'on a tous des ressentis, qu'ils ne sont pas honteux et qu'on peut en discuter et que ce n'est pas grave. Mais bon, ça, c'est des trucs qu'on nous apprend, mais dans aucun domaine de la vie. et c'est bien dommage mais du coup c'est pas toi qui recevais tout mal c'était lui qui faisait les choses de manière extrêmement violente et tu peux pas bien recevoir de la violence c'est pas possible, c'est normal que t'as le droit d'être en colère quand on te dit un truc comme ça moi à cette heure-ci, pourtant je pense pas être quelqu'un moi je pense pas être quelqu'un qui soit spécialement en insécurité pourtant à cette heure-ci, si mon mec me dit elle, elle a un vrai cul, je lui dis allez bonne continuation exactement,
- Emmy
mais maintenant je sais que je dirais mais y'a pas de soucis et tout mais sur le coup Moi, j'étais juste là.
- Fanny
Oui, non, mais c'est affreux.
- Emmy
Oui, c'était ça. Tout le temps. Et au final, je sais que j'ai reproduit ce schéma. C'est-à-dire qu'après, j'ai eu un copain rapidement au lycée. Et en fait, je suis devenue mon bourreau. Enfin, toujours avec des pics, avec des machins.
- Fanny
Oui parce que c'est ce schéma que...
- Emmy
Même si ma famille en parlait tout le temps et communiquait là-dessus, des fois, j'étais hyper gentille. Et des fois, j'étais hyper dure sur des choses de la vie avec lui. Et après, j'ai appris à un peu me détendre et me dire Oula, mais tu deviens ce qui t'a détruit. Enfin, c'est pas du tout...
- Fanny
Le principe de l'empathie aussi, c'est de se dire, est-ce que moi, j'aimerais bien qu'on me parle comme ça, qu'on me dise les choses comme ça ? Probablement pas. Mais c'est des trucs qui nous viennent toujours un petit peu tard. Malheureusement, j'espère pas tout le monde. Et si c'est pas le cas des gens, tant mieux. Vraiment, tant mieux. Moi, ça a été mon cas aussi pendant hyper longtemps. Et même à me dire maintenant, avec le recul, mais moi, je serais jamais sortie avec mon moi d'il y a 16 ans. Parce que j'étais trop méchante, parce que pour moi, c'était ma manière d'exprimer l'intérêt pour quelqu'un.
- Emmy
Mais c'était pas tout le temps. Oui, mais je sais que c'est encore toujours le cas. Par exemple, avec mon copain actuel, je sais que j'ai fait beaucoup d'efforts depuis environ 5 ans pour toujours essayer de communiquer quand je vais pas bien. Ce qui me va pas, ce qui me plaît pas. Parce que justement, avant, je le faisais pas. Mais au final, dire quelque chose que j'aime bien...
- Fanny
Tu le fais pas.
- Emmy
J'arrive pas. En fait, c'est horrible. C'est comme... Bon là, on dévie un peu du sujet, mais... Dire je t'aime, j'y arrive pas.
- Fanny
Ok.
- Emmy
Ou très peu. Et en fait, je suis là, je sais d'où ça vient. Parce que ça vient toujours du début. Mais ça, c'est hyper dur. Du coup, dire, ah là, j'aime bien ce que tu fais. Et au niveau du sexe, c'est pareil. Je suis hyper tétanisée. Parce qu'en fait, je me dis, si tu me dis ce que tu as envie, je suis contente de le savoir. Mais si on me le dit sur le coup, je sais que j'ai encore du mal à le recevoir. Parce qu'il va y avoir le retour de la Emmy 15 ans qui va se dire, en fait, il n'aime pas ce que je fais. Alors que pas du tout. C'est juste qu'il a envie que tu fasses quelque chose en plus. elle a envie que tu fasses quelque chose en plus.
- Fanny
C'est la Emmy de 15 ans qui parle, qui a été trop traumatisée il y a toujours ce truc là et pourtant j'ai l'impression les gens avec qui j'ai couché ne m'ont jamais dit comme ça mais j'ai l'impression que les garçons aussi moi je sais que par exemple j'adore qu'on me fasse des compliments vraiment c'est trop agréable et du coup quand je couche avec un garçon des fois me traverse l'esprit genre il est trop beau et j'essaye de lui dire je te trouve beau, je te trouve sexy j'adore ton corps ou des trucs comme ça et au moins deux personnes avec qui j'ai couché qui m'ont dit on m'avait jamais dit ça Et c'est trop agréable, et j'ai trouvé ça trop chouette et trop excitant, et je trouve ça dommage, parce que moi, par exemple, si la personne me trouve belle pendant que je couche avec, j'ai envie de le savoir, parce que c'est super flatteur. Et les garçons, en fait, on part aussi du principe, j'ai l'impression, je ne veux pas parler pour eux, qu'ils sont un peu sûrs d'eux quoi qu'il arrive, et en fait, leur faire des compliments, par exemple, ou... Pas forcément dire ça j'aime bien, mais aussi dire ce que tu penses de la personne. Dire ouais, je te trouve beau. Moi, c'est une phrase aussi que j'ai beaucoup dit. Ouais, j'adore le sexe avec toi. Pendant. Je trouve ça trop chouette et j'adore ce qui est en train de se passer. Et les gars, en fait, ils n'ont pas l'habitude qu'on leur dise ça. Et ça les booste un peu en général. En vrai, c'est des trucs aussi. Moi, j'essaye de me dire j'adorerais qu'on me dise ça. Au début, ça peut être un peu perturbant parce que ce n'est pas l'image qu'on se fait. des relations qu'on a avec les gens, je pense. En tout cas, à chaque fois que je l'ai dit, je ne l'ai jamais regretté. En revue,
- Emmy
On regrette rarement un compliment. Oui,
- Fanny
c'est ça. Et pour moi, la communication, c'est comme le reste, il faut s'entraîner. Au début, ça nous fait un peu chelou de parler, de dire, d'exprimer des trucs. Et après, petit à petit, en fait, moi aujourd'hui, je ne saurais plus faire sans. Et quand il y a des gens qui essayent de faire sans, ça nous fait un peu bizarre.
- Emmy
Tu n'y arrives plus.
- Fanny
Je trouve ça un peu bizarre. Tu vois, par exemple, moi qui suis plutôt un petit gabarit, tu vois, si on essaie de me retourner, machin, sans me dire, tu vois, je trouve ça hyper bizarre. Je suis, ben ouais, je veux bien participer, du coup. Enfin, je veux bien savoir ce que tu veux, ce que tu veux pas, de quoi t'as envie, dis-moi. Parce que, tu sais, le mec, il prend ton bras, il prend ta jambe et tout. Mais en fait, je veux bien savoir, ça ira plus vite déjà. Et puis, comme ça, tu t'assureras que je suis OK avec ce qui est en train de se passer. Et puis, je sais pas, je trouve ça trop bizarre, tu vois.
- Emmy
Je rebondis là-dessus, mais en colo. Il y avait cet animateur qui, en plus, ne me plaisait pas tant que ça physiquement. Mais je ne sais pas, dans ma tête, c'était un objectif. La target. La target, de ouf Le mec faisait quasi deux mètres. Moi aussi, je suis un petit gabarit. Et en fait, on se met par terre. Déjà, pourquoi il y avait des lits ? Bon, bref, c'est pas grave. Et d'un coup, il se met à mettre sa main sur mon cou. En fait, ça ne m'a même pas dérangée. C'est juste qu'il appuyait un peu fort, mais... j'étais trop petite pour attendre donc j'étais là avec mes bras à essayer on était dans le noir donc au bout d'un moment j'ai réussi un peu il a fait ah merde pardon mais je me suis dit on aurait dû en parler avant parce que j'aurais dit non parce qu'en fait il y avait tout le poids du mec de deux mètres se mettre sur moi.
- Fanny
Jusqu'à il y a pas longtemps, c'était impossible que quelqu'un touche ma gorge. Mais pendant le sexe, hors sexe, c'est hors de question. À tel point que tu vois, avec un ex, genre, il m'attrape, mais tu sais pas, il m'effleure la gorge, genre, je le dégage, c'est non, quoi. Et c'est un truc qui a l'air d'avoir beaucoup de succès, en ce moment. Et il n'y a qu'une personne avec qui j'ai couché récemment, avec qui j'en ai parlé avant, enfin, avant, on a couché ensemble une première fois, il a dit, ouais, j'ai bien vu. quand je m'approche de ton cou, t'as pas l'air bien et tout, je lui ai dit ouais ouais pour moi c'est non et tout, et au final je sais pas comment il s'est débrouillé, mais en en parlant, il m'a dit tu veux essayer je lui ai dit je veux bien, mais je lui ai dit par contre si je te dis stop, c'est stop et au final j'ai vraiment aimé et c'est que comme ça où je me suis dit ok là je peux faire quelque chose mais si je me sens pas en sécurité à dire non là, on se met bien d'accord avant si je te dis stop, c'est stop, sinon c'est mort, y'a pas de ça, et vraiment ça peut être des réactions genre Tu peux vraiment te mettre une patate si tu fais un truc comme ça. Et vraiment, les gars qui te retournent ta'attrappe, machin et tout, déjà, c'est hyper malaisant. Je trouve que ça casse un peu le tout.
- Emmy
Il y a d'un côté le truc spontané de je ne te demande pas.
- Fanny
À moins que tu connaisses la personne.
- Emmy
En one shot, ça peut être un peu complexe.
- Fanny
Si c'est la première fois que tu couches avec quelqu'un, les gens ne peuvent pas deviner ce que tu veux. Ça donne des situations, moi, je trouve hyper chelou. et du coup ça m'est déjà arrivé de dire tu veux me dire ce que tu veux avec des mots parce que là je sais pas ce que t'essaies de faire avec mon corps c'est quand même le mien à la base et donc je veux bien savoir comme ça ira vachement plus vite et puis enfin je sais pas tu peux l'aider c'est quand même le mien et puis après c'est normalement censé être la base mais t'assurer que je suis bien d'accord du coup parce que si tu me retournes comme ça t'en sais rien en fait si je suis ok avec ce que tu vas faire, ce que t'as pas envie de faire et c'est pas une fois que je te dis euh... non en fait c'est mort tu fais pas ça bah en fait tu vas dire mais ça casse bah ouais ça casse parce que t'as pas demandé mais si tu demandes ça cassera rien du tout donc en fait on a aussi la manière de demander c'est sûr que si tu t'arrêtes tu dis bon alors maintenant on va faire ça c'est logique mais en fait le risque ouais on a cette idée je pense de se dire si je le dis ça va être bizarre tu vas parler pendant le sexe c'est bizarre mais en fait si tu le dis pas et que ça se passe mal ça va être encore plus bizarre et en vrai si c'est bien dit Ça peut ne pas être bizarre du tout. Moi, je trouve au contraire. Après, j'imagine que c'est des goûts. Mais je trouve que si c'est dit et si c'est bien dit, c'est plutôt agréable.
- Emmy
Je sais que les moments où j'étais célibataire, pareil, je voyais des gens. Et donc, j'essayais beaucoup d'en parler par message. Parce qu'en fait, en face, je deviens rouge, je suis gênée. Alors, en fait, parler de sexe, pas du tout. Mais te dire, moi, j'aime... et du coup c'est un truc positif horrible hyper compliqué et surtout en plus j'ai toujours ce truc de en même temps j'aime bien quand c'est spontané et d'un autre côté je me dis là si je dis maintenant imaginons à une personne devant moi là j'aime ça, je me dis peut-être il va tenter et du coup il va attendre que je réagisse de manière positive et du coup il va y avoir une attente donc j'en parle beaucoup par message si j'aime bien ça, j'aime bien ça et en fait je me rends compte encore aujourd'hui que je la découvre même si ça va bientôt faire un... 9 ans ou autre comme ça, que je suis active donc en soit,
- Fanny
mais... Non mais t'es fou parce que... T'as pas fini de...
- Emmy
Ben non, j'espère pas. Mais ça évolue encore et il y a plein de choses où je me dis, ben je pensais que j'aimais, en fait, peut-être pas. Et d'autres où j'étais là, ben je suis pas sûre de pas aimer. Et en fait, je me rends compte que j'en ai vraiment besoin. Il y a un garçon avec qui j'ai couché pendant un petit moment, enfin on se voyait de temps en temps. Ça a duré sur une longue période, mais c'était pas... Il était pas régulier. Et cette personne, on s'embrasse pas. Je sais qu'il y a des personnes qui ne s'embrassent pas. Et justement, ça permet de bien délimiter plan cul, etc. J'en ai déjà rencontré. Mais en fait, je me suis rendu compte que moi, j'en ai vraiment besoin. En un long moment, j'étais là. Ce n'est pas grave en fait, parce que j'ai quand même envie d'avoir cette expérience-là. Je vais faire sans. Et au final, j'aimais bien.
- Fanny
Je me suis rendu compte qu'il manquait un truc.
- Emmy
Il manquait un truc. Et qu'en fait, je pourrais vraiment avoir une quantité de plaisir beaucoup plus grande. Si, il y a ce petit truc, parce qu'au final, j'en ai vraiment besoin. Et j'ai encore beaucoup de mal à me dire, ok, imaginons, j'ai une autre personne dans le même cas et j'ai envie d'elle, de me dire, c'est une condition pour coucher avec moi. J'aurais trop peur de me dire, du coup, la personne ne va plus vouloir coucher avec moi.
- Fanny
Parce que tu as peur de te sentir rejetée.
- Emmy
Exactement, la personne ne veut plus coucher avec moi, donc au final, je peux un peu faire sans. Et petit à petit, je me dis, non, il faut arrêter. Ouais. Faut arrêter parce que...
- Fanny
Mais c'est pas facile parce qu'on nous apprend pas ça aussi.
- Emmy
Mais si eux, au final, ils sont là, ou elles, se dire, bah, ok, moi, il me faut ça, tu veux comme ça, ça me va pas, j'ai pas envie, c'est ce que moi aussi je devrais pouvoir faire.
- Fanny
On a tous, et on a du mal à... Je vois très bien parce que j'étais comme ça pendant longtemps. En fait, il faut aussi qu'on apprenne, si on veut, je pense, vivre une sexualité plus intéressante, en tant que femme en tout cas, à dire non mais en fait, moi, s'il n'y a pas ça, c'est mort Et en vérité, je pense que j'ai l'impression que les hommes le font depuis longtemps, de dire non mais moi, un rapport sexuel, s'il n'y a pas ça, ça ne m'intéresse pas Et bien, nous, c'est pareil. Et à un moment donné, il va bien falloir que tout le monde fasse avec les envies de tout le monde. Et c'est quand même plus chouette quand tout le monde participe, quand même. Parce qu'aussi, on a un peu grandi, je pense, dans ce regard de il faut que tu sois acceptée par les hommes, sinon tu ne vaux pas une vraie femme Et vraiment se détacher de ça et se dire non, non, mais en fait, ça, moi, ce n'est pas grave. Si il ne veut pas, ce n'est pas très important. Je peux exister en tant que femme à part ça. Ce n'est pas facile parce qu'on ne nous construit pas comme ça en tant que jeune fille. En tout cas, un peu plus maintenant, ce qui est chouette. Moi, quand j'ai grandi, ce n'était pas encore tout à fait ça. Du coup, il y a toujours un peu ce truc qui t'a construit de dire Ouais, mais en fait, si je suis rejetée, c'est que je ne vaux pas. Alors que c'est faux. Moi, ce qui m'a permis aussi de me détacher de ça, c'est de découvrir mon corps toute seule, ce que j'ai fait un peu tardivement. Et pour savoir ce que tu as envie et ce que tu aimes, ce qui aide vraiment beaucoup, c'est la masturbation. Et moi, pour pouvoir communiquer et pour savoir ce que j'ai envie, ce que je n'ai pas envie, ça marche. Ça marche de savoir comment ton corps réagit. Et moi, ça m'est arrivé plein de fois. Avec un garçon, c'est très chouette, ça se passe très bien et je prends beaucoup de plaisir, mais je termine pas. Et je lui dis, ouais, je peux terminer toute seule, enfin voilà, et il n'y a pas de problème. Et si le mec, ça le vexe ou si ça fait ressortir en lui des insécurités et tout, enfin tu vois, si la personne me demande, oui, mais c'était pas bien, je dis, ah si, si, genre vraiment, j'ai beaucoup aimé, mais j'ai envie de terminer. Si le mec n'est pas capable de recevoir ça, bah tant pis,
- Emmy
tu vois. Ouais, ben, re la colo, mais cette fois, c'est pas moi. L'autre qui travaille avec moi. Elle voulait coucher avec un autre animateur. C'était un peu sa vraie première fois. Et donc, le garçon, il commence à faire des prélis et tout. Et ça ne lui allait pas. Ça ne lui procurait pas de plaisir. Et en fait, dans sa bonne intention, elle a arrêté en disant Ah, mais il faudrait peut-être plus faire comme ça. Mais au lieu de lui expliquer comment fonctionnait son corps, parce qu'elle avait fait quelques prélis avant, mais elle ne savait pas expliquer comment ça prenait.
- Fanny
C'est pas facile. Elle lui a dit,
- Emmy
mais comme quoi les filles ne savent pas toujours s'exprimer non plus. Et lui a dit Attends, euh... Et là, elle met une vidéo porno sur son tel et dit, il faut que tu fasses comme ça.
- Fanny
Ouais, non, c'est pas cool. Bah non,
- Emmy
c'est pas cool. Et elle, en fait, le mec,il a eu super mal à son égo.
- Fanny
Normal.
- Emmy
Parce que c'est hyper violent. En fait, on lui a dit, après, mais tu l'as vraiment dit comme ça. Et en fait, après, pas il s'est vengé, mais il a montré ce qu'il savait faire. Il était dans un état. Elle disait, mais je comprends pas pourquoi il a réagi comme ça. Et on lui disait, mais en fait, t'as vu ce que tu l'as... balancer en pleine face. Vous êtes dans un moment où vous partagez c'est à un moment intime. Et lui, il était en plus de base hyper doux et là, t'es en mode, regarde le porno, mec, en fait, tu sais pas faire.
- Fanny
C'est horrible.
- Emmy
Et c'est parce qu'elle se connaissait, enfin, elle connaissait pas assez son corps pour expliquer ce qu'elle voulait faire. Et pareil, je sais que la masturbation, c'est un truc où ma mère nous a dit il y a pas longtemps qu'elle l'a fait la première fois à 45 ans. après 4 enfants et on était là c'est un sujet hyper tabou chez les femmes c'est juste qu'elle n'avait jamais vraiment eu l'envie avant et je sais que moi aussi l'envie elle est venue hyper tard et par exemple pourquoi ? parce que j'ai fait un sujet pour mes études sur le sexe et du coup j'en parlais tout le temps et j'ai eu accès à des sextoys et toute seule j'arrivais pas de me dire vas-y c'est ma main c'est moi c'est moi ça me perturbait parce que ce qui me donne envie en général, c'est la personne. Bon, ça a un peu évolué. Et donc, je me suis aidée de ce sextoy. C'est du coup tout nouveau. Mais ça m'a grave aidée à me dire, ah, en fait, là, c'est ça, là, c'est ça. Et du coup, je suis en train de me dire, les prochaines fois où ça va arriver, comment je vais essayer de mettre ça en place ? Comment je vais essayer de le dire positivement et donc pas montrer une vidéo ?
- Fanny
Ouais, ouais, c'est ultra... En fait, le principe, je comprends. Et je trouve ça bien, tu vois, de sentir, de dire à quelqu'un...
- Emmy
Son premier réflexe était bon mais pas la manière,
- Fanny
Mais comme plein de... Comme plein, plein, plein de gens, en fait. La manière de parler, elle est ultra dure. Et ça s'apprend. Vraiment, ça s'apprend. Et peut-être qu'au début, on va être nul. Et qu'il faut... Enfin, il faut essayer de ne pas se vexer. C'est impossible, en fait. Parce que c'est un moment où tu es ultra vulnérable, où je pense, globalement, tout le monde fait de son mieux. Et du coup, de dire, ouais, en fait, tu fais ton mieux, mais c'est de la merde. C'est un truc que personne n'aime entendre, vraiment. Mais je pense qu'en s'entraînant, et après, c'est pas obligé d'être des choses dites non plus. Moi, je sais que, par exemple, prendre la main de la personne, tu vois, et de lui dire, ouais, là, j'aime bien. Enfin, voilà, mais t'es pas obligé de toujours dire les choses.
- Emmy
Oui, la communication n'est pas que verbale. Oui, c'est ça.
- Fanny
Ça sous-entend aussi qu'il faut être attentif à ce que l'autre personne fait et dit, parce que l'autre personne aussi a des choses à nous dire ou à nous faire ressentir ou à nous faire recevoir, et pour que ce soit chouette. Et si on voit que la personne n'est pas à l'aise pour parler, parce que des fois les gens ne savent pas faire ou n'ont pas envie, enfin voilà, ce n'est pas comme ça qu'ils fonctionnent, je pense que c'est hyper important aussi de prêter attention à comment leur corps réagit, à ce qu'ils ont l'air d'apprécier, ce qu'ils ont l'air de ne pas apprécier. Moi, je sais que ça arrive souvent que je demande ouais, t'aimes bien Que aussi, si je vois que, je ne sais pas, que la personne ne termine pas ou j'en sais rien, je dis mais est-ce qu'il y a quelque chose que je fais mal ? Des fois, ça arrive qu'on me dise non, non, c'est cool, juste… Oui,
- Emmy
tu n'es pas toujours obligée de terminer.
- Fanny
Comme moi, en fait, en y réfléchissant, moi non plus, je ne suis pas toujours obligée de terminer. Mais, au moins de poser la question et de dire mais si je m'y prends mal, vraiment, tu peux me le dire ou je peux faire autrement, je ne vais pas me fâcher. Et c'est déjà arrivé que des garçons me disent, enfin qu'au moins un garçon me dise, c'est cool que tu me le dises parce que même si tu le faisais mal, je ne me serais pas sentie de te le dire. Et du coup, de dire, mais tu sais que si je m'y prends mal, tu peux me le dire, je ne vais pas... Enfin, à part si tu me dis, ouais... Regarde, cette vidéo. Voilà, c'est ça, par exemple. Mais si tu me dis, bah voilà, moi, je préfère plutôt comme ça, ça ne va pas me fâcher. Parce que je me mets dans la situation inverse, je me dis, bah, ça peut être cool, mais je ne finis pas. Ça peut être mieux fait et j'aimerais bien qu'on me le dise. et moi j'ai envie... Enfin voilà, et ça n'entache pas ta valeur en tant que personne, mais c'est hyper dur quand t'es très jeune à entendre et ça demande un boulot sur toi aussi de dire quand je fais du sexe avec quelqu'un, qu'est-ce que je mets en jeu en fait ? Est-ce que c'est ma valeur en tant que personne que je mets en jeu ou est-ce qu'on est juste là pour passer un bon moment ? Et je pense qu'en tant que jeune fille, on met beaucoup de valeur en tant que personne dans notre sexualité et je pense que du coup, ça peut générer des trucs ultra violents. Alors que si ça se passe mal, ça ne fait pas de toi une mauvaise personne. Si ça se passe bien, ça ne fait pas de toi une très bonne personne. Il peut y avoir des tas de facteurs qui font que ça peut être cool, pas cool.
- Emmy
Parce qu'il peut être le bon coup de quelqu'un, le mauvais coup de quelqu'un d'autre.
- Fanny
Mais il y a plein de facteurs, mais bien sûr. Et tant mieux. Mais je pense, moi, ce qui m'a un peu débloqué, c'est de me détacher de ça. De se dire, si ça se passe mal, d'une, ce n'est pas forcément grave. De deux... Peut-être qu'en en discutant, ça peut être mieux. Moi, je sais qu'entre, en général, la première fois que je couche avec quelqu'un et la dixième, en général, c'est beaucoup mieux. C'est normal, mais en fait, comme on a un peu idéalisé la première fois qu'on va coucher avec quelqu'un, ça va forcément être génial, etc. En fait, on a du mal à se dire, peut-être que la première fois ne va pas être ouf, mais ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas d'alchimie. Ça veut peut-être dire qu'on ne se connaît pas, qu'il faut du temps, comme toutes les relations de tout. Pour être pote avec quelqu'un, ça prend du temps. Pour être amoureuse de quelqu'un, ça prend du temps. Et du coup, pour se connaître dans le sexe, il faut du temps aussi. En fait, le plus tu te mets de pression en disant Ouais, mais ça veut dire que c'est nul et tout c'est vraiment pas grave. Et en général, moi je sais que ça m'a beaucoup débloqué de me dire Ouais, si c'est nul, t'es pas une mauvaise personne. Ou Ça veut pas dire que vous vous aimez pas. Enfin voilà, ça veut pas dire que votre couple est raté. Ça veut dire qu'il faut réfléchir ensemble, en discuter. Mais ça veut dire aussi qu'il faut que... Tout le monde se sent en sécurité pour en discuter et pour communiquer. Il faut que vraiment, tout le monde se sente en sécurité psychologique. C'est-à-dire que tu ne peux pas balancer des trucs archi-violents. Genre, elle, elle a un bon cul et espérer que la personne prenne bien. Parce qu'en fait, tu mets tout le temps son égo en situation de fragilité psychologique. Et donc, c'est normal, la personne ne peut pas bien recevoir les choses. Parce que quoi que tu lui dises, en fait, tu appuies tout le temps sur ses insécurités. Donc, c'est archi-violent. Donc tu peux discuter vraiment de ce que t'aimes et tout, que si la personne se sent pour moi en sécurité affective. Et si toi tu te sens en sécurité affective avec elle, ce qui peut arriver des fois au bout d'un long moment et des fois pas du tout. Ça peut arriver que peut-être tu te sentes en sécurité directement. En disant, je sens bien que si je lui dis quelque chose, il ne va pas me juger, elle ne va pas mal le prendre. Et des fois ça met du temps parce que tu ne connais pas la personne. Peut-être avant, tu as été traumatisé par quelqu'un qui t'a mis non-stop en danger affectif. Et du coup, tu te dis, si je dis les choses, forcément, je vais me faire juger parce que c'est ce qui m'est arrivé pendant les trois dernières années. Donc forcément, si je le refais, il va se passer la même chose. C'est normal. Donc, c'est hyper important. de bien comprendre qu'on ne peut pas juste dire les trucs et balancer les trucs comme ça. Il faut tout un contexte qu'on nous apprend mal, à savoir se sentir tous en sécurité pour pouvoir dire les choses et recevoir les choses et les écouter. Et je me rends compte maintenant que, par exemple, pour me sentir en sécurité, j'ai au moins la première fois que je couche avec quelqu'un, besoin qu'on me demande Est-ce que t'es OK si je fais ça ? Est-ce que t'es OK si je t'embrasse ? Est-ce que t'es OK si je te touche là ? Est-ce que t'es OK ? Et si tu fais ça, ce qui peut paraître un peu... Quoique ça dépend comment c'est fait, mais un peu tue-l'amour au début. Après, du coup, je vais être vachement plus détendue et du coup, je vais faire vachement plus de trucs. Et par exemple, moi, j'ai découvert que j'avais un peu une vibe de soumise. Mais en fait, je ne le savais pas. Et c'est venu que quand j'avais 26, 27 ans avec ce gars, où du coup, on se disait des trucs très, très chouettes pendant. Au début, tu vois, on se disait... Euh... j'aime trop, j'aime bien ça, j'aime pas ça, ça ça m'excite, ça j'aime bien, ça vas-y, je veux bien que tu fasses plutôt comme ça, machin et tout. Et je sais pas, mais en plus au bout de longtemps, au bout de je sais pas, un an et demi tu vois, j'ai dit tiens, bah en fait il fait ça, j'aurais jamais dit que j'aimais, mais en fait si, j'aime bien. Et vraiment...
- Emmy
Ca a libéré un type de ta sexualité.
- Fanny
C'est bizarre et tout, mais parce que t'es assez en sécurité pour...Pour oser, ouais. Ouais c'est ça. Et en fait j'ai un peu redécouvert ma sexualité avec ce garçon. alors que je faisais des choses plutôt très classiques avec mon premier copain.
- Emmy
Du coup, c'est logique quand tu te sens à l'aise. Je sais que, pareil, moi je pense que c'est en grandissant, en prenant de la maturité, homme ou femme, on se sent plus à l'aise pour faire le choix. Au début, moi, je pense que ma première relation, je joue beaucoup, j'étais dans le je donne Je donne, je donne, je donne. Et petit à petit... justement avec celui où on s'embrassait pas et j'étais là mais en fait j'ai aussi envie de recevoir et c'est pas un drame de le demander et au pire il y en a qui voudront pas parce que bah il y a des fois tu veux plus recevoir etc etc mais je me dis et puis au pire c'est totalement ok que maintenant ça évolue et puis avec un tel bah je vais préférer d'autres et puis avec un autre des fois des moments voilà c'est ça mais faut que tu le dises et et qu'on ne peut pas deviner ce qui se passe dans la tête des autres. Et en même temps, c'est bien de poser la question parce que ça peut permettre aux gens qui ne vont pas oser de vouloir en parler. Et d'un autre côté, il ne faut pas attendre que les gens viennent. Parce que si tu ne parles pas, c'est qu'il n'y a peut-être pas de problème. Ou inversement.
- Fanny
Après même quand il n'y a pas de problème, tu peux... Oui,
- Emmy
et puis ça peut être aussi... Même si là, votre relation se passe très bien, là d'un coup, tu as envie d'une nouvelle chose, tu sais que tu vas pouvoir... en parler, en discuter et peut-être ça va amener à un autre sujet.
- Fanny
C'est pour ça aussi que c'est important parce qu'il n'y a pas un truc fixe. Et du coup, c'est valable pour tout le temps. Parce qu'il y a des fois où, par exemple, je vais avoir envie de faire une fellation et il y a des fois où je ne vais pas avoir envie. Et donc, ça peut être quelque chose que j'aime bien faire le mardi et que je n'aime pas faire le mercredi. Donc, ça veut aussi dire que c'est probablement pareil pour la personne en face. elle est peut-être dans un mood genre par exemple moi j'ai découvert que j'avais une vibe de soumise mais ça veut pas dire que j'ai une vibe de soumise tout le temps et avec tout le monde et justement ça veut dire que si tu veux te lancer là-dedans demande avant quand même si on est bien raccord sur ce qui va se passer à l'instant T parce que si ça se trouve je vais dire non aujourd'hui par contre au contraire c'est moi qui vais t'attacher machin et tout et c'est pour ça que c'est hyper important de demander sur le moment même quand c'est quelqu'un que tu connais bien même quand c'est quelqu'un avec qui t'as l'habitude de coucher que ce soit ton mec ou pas ton mec ou ta meuf ou pas ta meuf de dire est-ce que t'es ok quand tu vas te lancer dans un truc même habituel en réalité de dire ouais est-ce que t'es ok avec ça ou aussi moi je sais que ça m'arrive souvent de demander à la personne t'as envie de quoi ? j'ai envie de faire ça, est-ce que t'es ok ? est-ce que ça te donne envie ? et que la personne des fois me dise bah non pas tellement, viens on fait autre chose et dans ce cas il faut des propositions c'est mieux, mais moi par exemple je demande tout le temps Je donne mon exemple à moi parce que je n'en ai pas d'autres, je ne suis pas dans la vie des gens. Je demande tout le temps, est-ce que je peux m'occuper de toi ? Est-ce que j'ai envie que tu t'occupes de moi ? Est-ce que tu veux bien ? Oui ? Non ? Enfin, vraiment, c'est quelque chose...
- Emmy
Tu le dis en face ? Ouais.
- Fanny
Ok. Pendant. Pendant ? Toi, tu ne fais pas ça ? Ben non.
- Emmy
En fait, moi, je suis vraiment... Parce que, justement, je mets à la place des gens. Et en fait, vu que moi, je sais que je suis encore... hyper pas confiante que si on me le dit je vais être gênée ou je vais me dire que je le fais mal et du coup j'ai trop peur de faire vivre ça aux gens donc j'ai du mal maintenant je commence à me dire il serait temps que tu me parles assez fort après j'ai jamais eu la situation de vraiment on fait quelque chose que enfin si, ça m'est arrivé une fois où C'était juste que je n'avais plus envie de faire. Et en fait, je me suis dit, là, tu as voulu sortir de ta zone de confort. Mais en fait, ce n'était pas sortir de sa zone de confort. Juste, tu n'as pas envie et cette personne ne te plaît pas au final. Mais tu as le droit de dire stop. Et en fait, je n'osais pas dire stop. Du coup, j'ai dit, c'était la canicule. J'ai dit, j'étais trop chaud. J'avais un lien médianique. J'ai dit, j'ai trop chaud, j'en peux plus vraiment, je ne me sens pas bien. On est descendu et j'étais juste là. C'est horrible parce que... Je me suis tellement forcée, entre guillemets, à me dire Mais non, mais ça va, machin. Au lieu de lui dire Au final, je ne le sens pas trop. Parce que j'ai cru que c'est parce que je n'osais pas et pas parce que je n'étais vraiment pas à l'aise.
- Fanny
Oui, ok. Il faut être hyper au clair sur ce que toi, tu ressens. Et des fois, ce que toi, tu ressens, ça peut changer. Moi, je sais que ça m'est arrivé aussi. C'est-à-dire qu'on commence, il me pénètre, je suis dos à lui. Et en fait, pendant l'absence. Et lui, ça lui a mis vachement de temps à s'en rendre compte. Et du coup, il me dit mais ça va ? Et je dis non, en fait, je ne voulais pas. Et tu vois, lui qui est un peu en panique et tout, il me dit mais pourquoi tu ne me l'as pas dit ? Je lui dis mais je n'ai pas réussi. Je n'ai pas réussi à te le dire. Enfin, je ne sais pas ce qui s'est passé. J'ai absence. Et du coup, ultra compliqué. Mais c'est pour ça aussi que ça demande un effort pour communiquer clairement. Il faut aussi savoir ce qui se passe à l'intérieur de toi. Mais se concentrer sur ce qui est en train de se passer, ça demande beaucoup de concentration et d'être bien OK. Et moi, ça m'est déjà arrivé, par exemple, qu'un garçon me dise Ouais, j'ai envie de m'occuper de toi. Que je dise OK. Et puis en fait, il commence et puis en fait, non. Et c'est pas grave. Je dis En fait, c'est pas de ça que j'ai envie. Et c'est pas grave. Mais par contre, moi, je le dis tout le temps en face.
- Emmy
En fait, je trouve ce qui est dur aussi, c'est... Bon, moi, j'ai du mal à dire tout court quand j'aime, mais je vais le faire sentir. En fait, je le dis pas verbalement, mais je le fais comprendre physiquement. Ce que j'aime pas... je réagis sur ton histoire où ça m'est arrivé pareil on me l'a dit dans les vestiaires d'une piscine et en fait d'habitude j'avais toujours envie, c'était toujours cet ex j'avais toujours envie en fait tout le temps de lui et là cette fois-ci j'étais pas à l'aise, je savais pas mais lui il était complètement à fond et c'était un peu notre truc de le faire dans des lieux où on s'attend pas à ce qu'on soit là et du coup je me suis dit bah non mais t'es trop bizarre en fait d'habitude t'as toujours envie donc dans ma tête j'étais là euh c'est trop bizarre, en plus t'es amoureuse de lui d'habitude t'as toujours envie et du coup on le fait j'ai du plaisir mais je pense que c'était physiquement parce que ça crée du plaisir mais pas tant que ça par rapport à d'habitude et après je lui en ai parlé, mais je crois une semaine après en lui disant en fait j'ai pas vraiment aimé parce que j'avais pas envie J'avais pas envie. Et en fait, au début, je lui avais dit non.
- Fanny
Mais par contre, c'est ultra problématique que lui ne se soit pas rendu compte de lui-même aussi.
- Emmy
Il ne se rendait pas compte de beaucoup de choses. Mais en fait, j'avais dit non, non. Mais je pense que lui, il pensait que je disais non dans le sens j'ai peur qu'on nous remarque. Parce que j'utilisais un peu cette excuse de ah non, mais là, on est dans les vestiaires. Ah non, mais maintenant... J'arrêtais pas de répéter non. Et je ne me suis pas rendue compte. Après, je me suis dit, en fait, j'avais dit plein de fois un peu et lui... ça lui a mis un choc et il a dit mais en fait là t'es en train de me dire je t'ai agressé sexuellement et il dit en fait t'as quand même non qui est sorti de ta bouche donc peu importe pourquoi il s'en voulait parce qu'il s'est dit en fait je me suis pas rendu compte que c'était pas un non de j'ose pas même si t'oses pas il n'y a pas à te forcer bon au final ça m'a pas du tout traumatisé parce que j'étais quand même amoureuse de lui et j'ai quand même pris un peu le plaisir et c'est juste sur le coup que j'avais pas trop envie et je me suis dit mais j'aurais vraiment dû lui dire non j'ai pas envie et je pense que ça aurait été complètement différent. Moi, j'avais tellement peur de le mettre mal à l'aise que j'ai préféré être mal à l'aise. Mais ça,
- Fanny
pour le coup, pour moi, c'est de sa responsabilité parce que dans communiquer, il faut aussi être attentif. C'est-à-dire que communiquer, c'est pas que dire les choses, c'est aussi observer, écouter, des fois se taire, des fois vraiment regarder ce qui se passe en face et écouter vraiment ce que dit la personne, se mettre à sa place. Et par exemple, toi, je sais pas, j'ai... Mais si tu vas pour coucher avec quelqu'un et que la personne te dit non, non, non, et que tu y vas quand même ?
- Emmy
Oui, c'est vrai. Enfin, non, oui, c'est vrai. Non, je n'y vais pas. Non, mais tu vois.
- Fanny
Et ça veut dire que là, pour moi, il n'a pas d'excuses. Alors, ça ne t'a pas traumatisé, tant mieux. Mais par contre, de dire oui, mais il était à fond dedans. Oui, mais j'aurais dû le dire clairement. Mais en fait, tu l'as dit. Tu l'as dit clairement. Parce que pour moi, quelqu'un qui ne te dit pas c'est un grand oui, genre allons-y, c'est un non. Et si encore plus, tu dis j'ai dit non en utilisant un peu comme excuse mais en fait peu importe parce que même si réellement t'avais peur qu'on te surprenne dans des vestiaires c'est aussi une bonne raison pour pas croire en vie et c'est pas parce que lui il décide que c'est une mauvaise raison que ça l'est et c'est pas ta responsabilité T'aurais pas dû dire non, non, vraiment non, non, non. Parce qu'en fait, t'en sais rien de ce qui est en train d'arriver sur le moment. Ça va vite, c'est tes habitudes, c'est machin, il se passe plein de trucs. Et c'est pas de ta responsabilité de dire très clairement non, je n'ai pas envie, ne fais pas ça. C'est-à-dire que c'est aussi de la responsabilité de la personne qui écoute, peu importe qui t'est. Et c'est pour ça, moi aussi, j'estime que je demande. Parce que c'est de ma responsabilité, si jamais il se passe quelque chose. et en fait la personne n'avait pas envie. Et c'est des choses qu'on m'a déjà beaucoup dit. Par exemple, j'ai plusieurs panneaux qui m'ont dit Moi, je n'ai pas de limite de consentement avec toi Et je dis Si, tu en as probablement une et on ne va pas aller la chercher Et du coup, à chaque étape, on va demander Oui, est-ce que ça oui ? Est-ce que ça non ? Même si on a déjà fait Oui, moi je préfère toujours demander Et au final, ils me disent que c'est mieux comme ça. Ils me disent ce qu'ils préfèrent. Et quand ils ont envie d'essayer un truc, au moins ils savent qu'ils peuvent demander, que ça va bien se passer normalement. Je peux dire oui, je peux dire non. Je leur dis tout le temps, je garantis pas que je vais tout accepter. Certainement pas. Mais je te garantis que déjà, je vais pas te dire Ah, c'est dégueulasse. Et je vais pas te dire Ah, mais t'es chelou. Tu as des trucs comme ça. Je vais te dire peut-être Moi, ça, je me sens pas d'essayer. Ça, c'est pas mon truc. Ça, j'ai déjà essayé. J'ai pas aimé. J'en sais rien. C'est pas pour moi. Mais par contre, il faut qu'on en parle. Parce que c'est pas une fois que tu te retrouves avec un fouet attaché, j'en sais rien, que tu te rends compte que t'aimes pas ça, comment on fait ? Et ça mène donc à des pratiques que tu n'étais pas OK et tu ne le savais pas. Enfin, tu vois, comme ça. Et du coup, c'est de la responsabilité. Et là,
- Emmy
ça casse le moment.
- Fanny
Ah bah là, ça casse vraiment le moment. Et puis, ça casse peut-être d'autres choses que le moment. Et du coup, c'est de la responsabilité aussi de la personne qui agit, d'écouter si c'est oui ou si c'est non. Et par exemple, ton ex qui te dit ouais, tu te dis ouais, c'est de ma responsabilité, j'aurais dû dire non. Mais en fait, tu as dit non et c'est de sa responsabilité aussi de regarder et d'écouter et de voir et de sentir. Enfin. Je sais pas toi, mais moi je suis particulièrement expressive. Quand je prends du plaisir et du bruit, le jour où j'en fais pas, avec quelqu'un avec qui j'ai l'habitude de coucher, j'estime aussi que c'est de sa responsabilité de dire Ouah là, elle est pas comme d'habitude, il faut qu'on s'arrête, tu vois. Même si j'ai pas dit Non, non, non, non, non. Même si j'ai pas hurlé, même si j'ai pas tout arrêté. C'est à l'écoute de l'autre. C'est de sa responsabilité aussi de se dire Bon, elle a rien dit, mais visiblement, il y a quelque chose qui ne va pas. Et c'est de la responsabilité partagée et c'est pas que de la responsabilité de celui qui dit parce que c'est pas juste la communication dans les deux sens.
- Emmy
On arrive à la fin de l'épisode alors on va avoir les petites questions tu pioches une question après j'en piocherai une et tu réponds un peu sur le coup.
- Fanny
Alors plutôt musique ou silence pendant l'acte ? plutôt silence enfin silence, relatif oui mais mais J'aime bien la musique, mais pas tout le temps. Mais plutôt silence.
- Emmy
La musique, c'est vrai que dans les films, il y a souvent une musique en fond. Et moi, je me suis toujours dit, soit elle est déjà là, mais je ne me vois pas. Il n'y a quelqu'un arrive qui arrive et faire pop, play. Allez, c'est parti.
- Fanny
Qu'est-ce qu'on va bien pouvoir faire ?
- Emmy
The Weekend Playlist.
- Fanny
Ça marche très bien. Non, plutôt silence.
- Emmy
OK.
- Fanny
Elle est facile.
- Emmy
Alors, quelle est ta plus grande découverte sexuelle ? Eh bien, le fait de vouloir recevoir... recevoir, le fait de vouloir recevoir. Parce que pendant longtemps, je t'ai persuadée que je voulais beaucoup plus donner et je pense que c'était plus par peur des réactions que j'allais avoir quand je reçois. Et ça peut paraître rien, mais au final...
- Fanny
Ouais, ça te fait voir les choses différemment.
- Emmy
Oui, il y en a, ça va être des trucs... J'adore le fouet, j'adore machin.
- Fanny
C'est une découverte aussi.
- Emmy
J'aimerais des fois qu'on s'occupe de moi.
- Fanny
Si ça se trouve, dans 5 ans, ce sera autre chose. Et puis dans 10 ans, ce sera autre chose.
- Emmy
On se reverra dans 5 ans. Merci beaucoup Fanny. Merci à toi. C'était très intéressant. J'espère que cet épisode t'a plu. Si c'est le cas, n'hésite pas à le noter ou à commenter sur la plateforme sur laquelle tu nous écoutes. Et à bientôt sur Antichambre. Une production Studio Moya. Studio Moya.