- Speaker #0
Allez, je tiens 200.
- Speaker #1
Pique.
- Speaker #0
Tune.
- Speaker #1
Pognon.
- Speaker #0
Océan.
- Speaker #2
La moula. Gris.
- Speaker #0
Pique.
- Speaker #1
Palair. Honoraire. Prime.
- Speaker #2
livrer à héritage,
- Speaker #0
assurances, impôts,
- Speaker #2
investir,
- Speaker #0
intérêts, SCPI,
- Speaker #2
plan d'épargne-action, PER,
- Speaker #0
travailler, se marier,
- Speaker #2
se taxer,
- Speaker #0
ou vivre en union libre, fonder une famille, épargner,
- Speaker #2
acheter un appartement ou une maison,
- Speaker #0
autant d'étapes de la vie mais aussi trop souvent d'occasions de s'appauvrir, voire de se faire avoir pour les femmes mal informées. Mais il n'est jamais trop tard pour se poser les bonnes questions sur sa situation financière et sur son patrimoine. actuelle ou à venir. Et tant qu'il en est encore temps, mettre en place des stratégies d'épargne et d'investissement pour éviter de se réveiller un jour complètement fauché, voire spolié. Bien sûr, l'argent concerne les hommes comme les femmes, mais dans ce podcast, nous allons poser un regard spécifique de femmes, de mères, de filles sur l'argent. On ne vous racontera pas pour la dernière fois l'histoire de l'émancipation économique des femmes. Vous avez déjà lu partout que les femmes ont attendu 1965 pour avoir le droit d'avoir un chéquier à leur nom. En revanche, Si ce que vous raconte votre banquier vous paraît obscur ou complexe,
- Speaker #2
ce podcast est fait pour vous.
- Speaker #0
On ne vous conseillera jamais d'acheter tel ou tel produit financier. On ne vous promettra pas non plus que vous pourrez prendre votre retraite à 35 ans pour une pêche, mais nous vous aiderons à peser le pour et le contre avant de prendre une décision qui engage vos sous. Je suis Corinne Goldberger, journaliste. Tous les 15 jours, avec Thierry Wayon, auteur de « Les filles osant parler d'argent » , Nous répondons avec pédagogie et sans tabou aux questions que se posent les femmes de toute génération sur leur argent. Avec nos expertes et nos experts. Comme les distribuantes et les rues, pensez d'abord à votre peau. Alors maintenant qu'on s'est dit tout ça,
- Speaker #2
parlons cash les filles.
- Speaker #3
Vous le savez peut-être, nous sommes en pleine semaine du podcaston. Alors, qu'est-ce que c'est le podcaston ? C'est une super mobilisation de podcasteurs comme nous, qui se mobilisent pour mettre en lumière une association de leur choix pendant une semaine. Et nous sommes fiers d'y participer comme plus de 1650 créatrices et créateurs de podcasts. C'est pourquoi nous repassons notre épisode sur le coût du cancer du sein pour mettre en lumière l'association ROSOP. Et ROSOP informe, accompagne et défend les droits des femmes touchées par tout type de cancer partout en France. Et il y a bien sûr un site, ROSOP.fr. Une femme sur huit développe un cancer du sein au cours de sa vie. Le cancer du sein tue environ 12 000 femmes en France chaque année. Mais quand il est détecté tôt, ce cancer guérit dans 9 cas sur 10. Alors, le cancer du sein, combien ça coûte vraiment aux femmes touchées ? Pour en parler, nous avions reçu Sandrine Mouchet, directrice de la rédaction et rédactrice en chef de Rose Magazine. Et depuis cet échange avec Sandrine Mouchet, il y a eu du nouveau. Une loi visant à améliorer la prise en charge des frais liés au cancer du sein a été votée. Elle a été saluée, on verra s'il y a de quoi, comme étant une avancée pour les femmes concernées. Les principales mesures, la loi prévoit tout d'abord une prise en charge intégral des soins et dispositifs déjà prescrits et remboursables. Des exemples, des sous-vêtements adaptés aux ports de prothèses amovibles et le renouvellement de ces prothèses, ainsi que le tatouage du mamelon à condition que celui-ci soit réalisé par un professionnel de santé dûment formé. Cette loi instaure en outre la création d'un forfait pour aider les femmes à financer certains achats prescrits non remboursables et si aucun exemple n'est précisé dans le tatouage, texte, ce forfait pourrait concerner les crèmes, les vernis, les gels ou encore les manchons de compression qui permettent d'éviter le lymphodème du bras après l'ablation d'un sein, le fameux gros bras. Tout ça, ça coûte. Alors qu'est ce qu'on en pense ici ? Et bien bof bof ! D'abord parce que le texte creuse les inégalités entre femmes atteintes d'un cancer. Les femmes atteintes d'un cancer de l'utérus, des ovaires, des trompes, les femmes en radiothérapie, quel que soit leur cancer, ont elles aussi besoin de soins qui ne sont pas intégralement remboursés. Bof bof aussi parce que... « Tiens, en parlant de coût du cancer, la Ligue contre le cancer a publié les résultats d'une enquête édifiante. 56% des malades interrogés se considèrent insuffisamment informés sur l'aide financière dans l'accompagnement de leur prise en charge, ce qui montre un gros déficit d'informations. » Et vraiment, bof, bof,
- Speaker #2
parce que de toute façon,
- Speaker #3
au moment où je vous parle, les décrets d'application de la loi n'ont toujours pas été votés. Et s'ils ne sont pas votés, eh bien, la loi ne sera pas appliquée, c'est tout. Donc, pour le moment... Malgré les bravos et les likes, en fait, rien n'a changé. Et nous revenons à notre épisode.
- Speaker #2
Bonjour Sandrine.
- Speaker #1
Bonjour Corinne.
- Speaker #2
Et bonjour Léo à La Technique. Aujourd'hui, Thierry, mon fidèle complice de ce podcast, n'intervient pas dans cet épisode.
- Speaker #3
Mais il le soutient à fond, évidemment.
- Speaker #2
Alors Sandrine, avant de parler argent et de rentrer dans le vif du sujet, qu'est-ce que c'est Rose Magazine ?
- Speaker #1
Alors Rose Magazine, c'est un magazine qui est destiné à toutes les femmes atteintes par un cancer, un cancer quel qu'il soit. Quel qu'il soit. Oui. pas que cancer du sein. Toutes les femmes atteintes de cancer, c'est un semestriel qui est diffusé, qui est offert, qui est gratuit et qui est diffusé dans tous les centres d'oncologie de France, les services d'oncologie des hôpitaux publics ou privés, certaines cliniques qui nous commandent, qui nous demandent, certains cabinets de radiologie aussi. Enfin bref, on essaye d'être vraiment diffusé un petit peu partout. Et en fait, il est affilié à l'association Rose Up. qui est une association qui a été fondée en 2011, comme le magazine d'ailleurs, et qui est là pour accompagner les femmes tout au long de leur parcours avec le cancer et jusqu'un petit peu l'après aussi, puisqu'on accueille nos adhérentes dans des maisons pour leur prodiguer des soins, des activités. Ce sont les maisons Rose Up à Paris et à Bordeaux.
- Speaker #2
On n'oublie pas le HOP.
- Speaker #1
On n'oublie pas le HOP. Les maisons Rose Up à Paris et à Bordeaux. Et par ailleurs aussi, la troisième mission de l'association, donc la première c'est l'information via le magazine et le site internet où il y a un fil d'actu. La deuxième c'est l'accompagnement à travers ces maisons. Et puis la troisième c'est la défense des droits des patients.
- Speaker #2
Important. Alors donc, le cancer du sein c'est une maladie en ALD, une infection longue durée. Donc les soins lourds sont remboursés à 100% par la Sécurité sociale. Beaucoup de femmes qui ont eu un cancer du sein témoignent que ce cancer leur a coûté beaucoup plus cher que prévu. Alors, il y a plusieurs questions en une qui se posent là. D'abord, je voudrais qu'on fasse un petit point sur qu'est-ce qui est remboursé à 100% ? Et avant même de parler de ce qui est remboursé à 100%, on peut peut-être rappeler ce que ça signifie, remboursé à 100%. Ça ne veut pas dire forcément 100% de ce qui sort de notre poche.
- Speaker #1
Bon, alors déjà, je vais reprendre le premier point que tu as abordé, Corinne. Effectivement, en France, on a cette chance quand même, il faut le souligner. C'est que quand on a une chimiothérapie, une radiothérapie, une thérapie ciblée, une immunothérapie, ou après les traitements, pour éviter la récidive et notamment dans les cancers du sein, l'hormonothérapie, on n'a même pas idée du prix que ça coûte parce qu'on ne paye rien. En revanche, associé aux cancers du sein, ou à d'autres cancers d'ailleurs, mais parlons du cancer du sein, il y a des dépenses qui vont arriver. On pense souvent que parce qu'on est en ALD, donc en infection longue durée, On va être remboursé et pris en charge à 100% de tous les frais associés au traitement du cancer ? Et non. Et ben non, voilà. Alors le 100%, qu'est-ce que c'est ? Et ben c'est le 100% du tarif conventionné de la Sécurité sociale. Voilà. La Sécurité sociale, elle a un barème qu'elle négocie avec les partenaires, les représentants des personnels soignants, avec les hôpitaux, avec tout le monde médical. Et puis elle fixe un barème et des tarifs, voilà. Et le 100%, c'est sur les tarifs qui ont été fixés. Donc, ça ne veut pas dire qu'elle va tout rembourser totalement aux personnes. Elle va rembourser à hauteur des 100% du tarif qu'elle a fixé.
- Speaker #2
Qu'elle a fixé. Et donc, quels sont les traitements et les dépenses annexes, non pris en charge, et qui forcent donc la patiente à payer de sa poche ? Est-ce que tu peux nous donner des exemples ?
- Speaker #1
Alors, il y a beaucoup de frais qui arrivent en cascade, j'ai envie de dire. Assez rapidement, d'ailleurs beaucoup plus rapidement que ce qu'on pense. En 2019, dans le rapport sociétal que fait paraître l'allie contre le cancer, il était indiqué que 22% des patients diagnostiqués d'un cancer déclaraient assumer des dépenses non prises en charge par la Sécurité sociale dès le diagnostic de leur cancer.
- Speaker #2
Dès le diagnostic, et donc ça comprend le cancer du sein ?
- Speaker #1
Ça comprend le cancer du sein, bien évidemment. Mais c'est quand même beaucoup. Et on ne s'en rend pas compte, en fait, que ça va arriver très, très vite. Et ça laisse souvent les personnes un petit peu démunies. Alors, ça commence dès les consultations ou dès les premières chirurgies. Puisque si vous consultez un chirurgien, par exemple, qui pratique le tarif non conventionné, c'est-à-dire qu'il est en secteur 2, ça peut être un radiologue aussi. Ça peut être dès la première radiographie, qui est en secteur 2 aussi. Les radiologues peuvent très bien être en secteur 2. Vous allez payer un reste à charge, la consultation. ne sera pas à 100% pris en charge par la Sécurité sociale. Alors, ce qui va vous rester à payer peut être pris en charge derrière par la mutuelle, mais jusqu'à une certaine hauteur également, puisque la mutuelle, elle applique aussi des barèmes. Et par exemple, elle peut prendre un barème à 100% du tarif conventionné de la Sécurité sociale. Donc, ça peut rembourser une partie, mais ça ne va peut-être pas tout rembourser. Donc, une bonne couverture de mutuelle n'est pas une couverture... à 100% du tarif de la sécurité sociale. On estime qu'il vaut mieux augmenter sa couverture de mutuelle quand on est en cancer, ce qui, évidemment, peut aussi occasionner une augmentation de l'agressivité de la mutuelle.
- Speaker #2
Je ne sais pas si ça pallie du simple ou du double. Ça dépend aussi si c'est pris en charge par son employeur, à quelle hauteur. Alors,
- Speaker #1
l'employeur, oui, il y a des mutuelles de groupe.
- Speaker #2
Des mutuelles de groupe.
- Speaker #1
Effectivement, ça, c'est à voir. J'ai envie de dire, c'est compliqué, c'est-à-dire qu'on vit. Et puis d'un seul coup, il vous arrive sur le coin de la tête un diagnostic de cancer que vous n'attendiez pas, que vous n'avez pas anticipé, bien évidemment, qui est anticipé après ça. Et quand ça vous arrive, c'est là où vous plongez vraiment, que vous regardez les petites notes de bas de page, tous les alinéas de votre compte. C'est ça. Et c'est là où vous vous rendez compte que peut-être vous n'êtes pas bien outillé pour faire face à toutes ces dépenses. Donc, qui peuvent arriver dès le début, donc dès les premières radios, dès la première chirurgie et puis qui vont derrière. occasionner d'autres... Ces cancers vont derrière occasionner d'autres dépenses, donc ça peut être des soins de support. Par exemple, certains traitements de cancer vont occasionner des douleurs. Donc vous allez voir un acupuncteur, un sophrologue. Vous allez essayer de pallier à ces effets secondaires. Vous allez perdre vos cheveux, vous allez avoir besoin peut-être d'une perruque ou de mèches que vous allez... Voilà, mettre sous votre foulard pour faire en sorte que, donner l'impression que vous avez encore vos cheveux et ça va vous permettre de vous sentir bien.
- Speaker #2
D'ailleurs, il y avait des foulards spéciaux.
- Speaker #1
Exactement, voilà.
- Speaker #2
Qui ne sont pas remboursés,
- Speaker #1
bien évidemment. Bien sûr, les foulards ne sont pas remboursés. Alors, pareil, est-ce que la mutuelle...
- Speaker #2
Il y a des vernis pour les ongles ?
- Speaker #1
Oui, oui, il y a des chimiothérapies, effectivement, qui peuvent être... On perd les ongles ? Voilà, qui peuvent produire une chute des ongles. Donc, effectivement, les vernis, ça va être un poste... de dépenses qui peut être important parce que en socio-esthétique, qui sont donc les esthéticiennes spécialisées dans la prise en charge des pathologies, notamment cancéreuses, vous diront qu'il faut changer son vernis tous les 4 à 5 jours. Donc, il faut le renouveler quand même assez régulièrement. Ça peut faire un petit budget à la fin de l'année. Puis après, il y a les crèmes hydratantes parce que les chimiothérapies peuvent déshydrater très, très fortement. On peut avoir une peau très atopique. Donc, on va vous conseiller d'hydrater en radiothérapie. On va vous demander aussi d'être très précautionneux avec votre peau, donc vous allez aussi avoir des dépenses de cosmétiques quelque part. Et tout ça n'est pas remboursé par la Sécurité sociale. On peut aussi parler de la santé sexuelle, la chimiothérapie, certains traitements comme l'hormonothérapie vont occasionner des sécheresses vaginales. Donc tout ce qui est ovules, tout ce qui est lubrifiant, tout ce qui est crème hydratante pour soulager les sécheresses vaginales, voire les atrophies vaginales. avec des séances de laser Mona Lisa dont on parle assez régulièrement. Tout ça n'est pas remboursé par la Sécurité sociale aujourd'hui. Donc tout ça reste des restes à charge qui peuvent être très importants. Pareil pour une mastectomie, vous êtes sorti des traitements, vous avez envie de retrouver un volume mammaire quand on vous a fait une mastectomie, d'un côté ou des deux côtés.
- Speaker #2
Qui est remboursé,
- Speaker #1
mais ? Alors les mastectomies sont remboursées. boursé, enfin en tous les cas son prise en charge, mais là encore, l'acte du chirurgien, s'il est en secteur 2, pourra aussi occasionner un reste à charge. Et dans ces cas-là, dès qu'on a choisi son chirurgien, j'ai envie de dire, pour celles qui vont avoir le choix, parce que tous n'auront pas le choix, il faut savoir s'il est en secteur 1 ou en secteur 2. Dès qu'on sait qu'il est en secteur 2, il faut demander un devis. Parce que sur le devis, tout sera mentionné et derrière, on peut réagir, on peut voir si sa mensuelle peut prendre en charge. Si sa mutuelle ne prend pas en charge, qu'est-ce qu'on peut faire ? Peut-être demander ou peut-être prendre une surcomplémentaire pour faire face au reste à charge. Donc il y a des choses à mettre en place.
- Speaker #2
Ça peut monter le prix de sa mutuelle ?
- Speaker #1
Toujours pareil, ça fait toujours monter le prix de la cotisation, mais grosso modo, on peut s'en tirer beaucoup mieux, même avec une surcomplémentaire. Dans le dernier numéro de Rose Magazine, qui paraît en octobre 2024, on a Caroline qui a été diagnostiquée d'un cancer du sein. en 2022 et elle a accepté pour nous de faire l'addition, si je puis dire, de l'ensemble de ses frais occasionnés par son cancer. Depuis la précarité en charge, jusqu'à la troisième reconstruction mammaire dont elle a bénéficié, puisque sa reconstruction mammaire s'est faite en trois étapes. Et pour faire face à cette reconstruction, elle s'est rendue compte que sa mutuelle ne lui rembourserait pas tellement, puisque son chirurgien était en secteur 2. Donc il lui a fait un devis. Elle savait exactement ce que ça allait lui coûter. Du coup, elle a pris une surcomplémentaire et résultat des courses, sur les 8 000 ou 9 000 euros au total pour les trois reconstructions qu'elle a subies, de sa poche finalement, grâce à cette surcomplémentaire et malgré le surplus de cotisations, les opérations de reconstruction mammaire ne lui ont coûté que 500 euros.
- Speaker #2
Ça vaut vraiment le coup.
- Speaker #1
Oui.
- Speaker #2
Ça vaut vraiment le coup. Et entre parenthèses, j'en profite pour dire quelque chose que je répète souvent, c'est... Ayez de l'épargne de précaution, on ne sait jamais. On ne sait jamais ce qui peut se passer. Ça ne prévient pas, ça vous arrive sur le coin de la tête. Je voulais qu'on parle des tétons aussi. Même les tétons ne sont pas la reconstruction du téton, le tatouage.
- Speaker #1
Le tatouage de l'aréole, de la mère.
- Speaker #2
Là aussi, il y a des surcoûts auxquels on ne pense pas forcément. Oui,
- Speaker #1
pour le tatouage. Alors, il y a plusieurs techniques de reconstruction du mamelon et du téton. Il peut y avoir la technique chirurgicale. Donc ça, normalement, c'est pris en charge par la Sécurité sociale. Quand on est dans un établissement public, son chirurgien ne fait pas de dépassement d'honoraires. Pareil, la dermopigmentation, qui est un tatouage qui peut être fait en milieu hospitalier, soit au moment même de la reconstruction, quand on a une reconstruction immédiate, par exemple, on peut très bien, dans la foulée, avoir le médecin ou une infirmière formée à la dermopigmentation qui vient en fait parfaire. Cette reconstruction immédiate, ça, quand c'est pris en charge à l'hôpital, normalement, on ne paye pas. En revanche, on peut très bien aller en cabinet. Il y a des cabinets de dermopigmentation qui existent, spécialisés. Et dans ces cas-là, oui, il y a des restes à charge qui peuvent aller autour de 150, 180 euros. Voilà,
- Speaker #2
on comprend pourquoi les additions montent vite.
- Speaker #1
Oui, les additions montent vite, mais c'est pareil. Pour cacher ces cicatrices qui, parfois, peuvent être assez mal placées, visibles, etc. Il y a beaucoup de femmes après un cancer du sein, notamment celles qui ne vont pas choisir par exemple la reconstruction mammaire, qui est quand même la majorité des femmes. La majorité des femmes ne choisissent pas. Ce n'est pas toujours un choix, mais en tous les cas, elles décident, disons, de ne pas faire de reconstruction mammaire, pour différentes raisons, mais par contre, elles vont se dire, je vais quand même habiller. Cette partie-là, avec un tatouage artistique.
- Speaker #2
Il y a des choses très jolies qui se complètent.
- Speaker #1
Exactement, moi j'ai une amie d'enfance qui l'a fait, et c'est vraiment super joli. Mais évidemment, tout ça c'est de sa poche. Et suivant ce qu'on fait comme tatouage, le prix peut être de 250-300 euros, monté jusqu'à 1000 euros. Ça dépend du dessin et de la complexité.
- Speaker #2
Pour quelque chose qui n'était pas prévu, et je ne le répéterai jamais assez, il y a de l'épargne de précaution. Et puisqu'on parle justement de dépassement d'honoraires et de secteur 2, je voudrais qu'on parle un petit peu de celles à qui, par exemple, on diagnostique un cancer déjà avancé et qui habitent dans un désert médical et donc qui ne peuvent pas se permettre des délais trop importants entre le diagnostic et l'opération parce que les chirurgiens en secteur 1, ils sont pris d'assaut, surtout dans un désert médical. Et donc, ces femmes-là peuvent être poussées à aller dans le secteur 2 avec des dépassements d'honoraires. très important. Je pensais notamment aux agricultrices, par exemple, à celles qui habitent loin d'un grand centre hospitalier. Je te pose la question, est-ce qu'on est face à une médecine à deux vitesses ?
- Speaker #1
Moi, j'ai un peu l'impression qu'on s'oriente vraiment vers ça. Et c'est assez préoccupant, d'ailleurs. Parce qu'effectivement, les déserts médicaux, ils existent. On a quand même l'impression qu'ils ont un peu tendance à s'étendre aussi. Et effectivement, quand on va chercher un... En plus, il y a des spécialités où il y a des... pénurie presque de praticiens aujourd'hui, du fait du manque de formation, du fameux numerus clusus, même s'il a été levé aujourd'hui, il faut quand même le temps de former les spécialistes. Et ça ne prend pas cinq minutes. Du coup, le temps que ces déserts médicaux soient comblés avec l'arrivée d'une nouvelle génération de spécialistes, entre-temps, il y a des femmes qui vont avoir un cancer du sein et qu'il va falloir prendre en charge et soigner. Et probablement, le médecin le plus proche, Elles ne vont pas forcément pouvoir le choisir et il sera en secteur 2. Mais c'est celui qui va leur permettre de pouvoir traiter leur cancer.
- Speaker #2
Rapidement.
- Speaker #1
Rapidement, voilà. Chèrement,
- Speaker #2
mais rapidement.
- Speaker #1
Donc du coup, oui, bien sûr qu'on s'oriente un petit peu vers ça. Il y a ça qui est assez préoccupant. L'autre chose qui est assez préoccupante, c'est aussi les déremboursements que petit à petit, la Sécurité sociale fait sur certains frais. Donc par exemple, aujourd'hui... Vous achetez une boîte de médicaments à votre charge, non remboursée, non prise par la mutuelle. Vous payez un forfait de 1 euro sur chaque boîte de médicaments. Vous consultez un médecin, vous avez un forfait de 2 euros sur chaque consultation.
- Speaker #2
Ça peut paraître des petites sommes, mais quand on est au SMIC, quand on est une mère isolée, ça compte dans le budget.
- Speaker #1
Oui, ça compte dans le budget. 2 euros. Et puis, il y a le forfait hospitalier, c'est quand même 20 euros aussi. Voilà.
- Speaker #2
La chambre particulière, par exemple.
- Speaker #1
Voilà. Bon ça après il y a des mutuelles qui prennent en charge Oui Il faut vraiment regarder ces contrats parce qu'il y a vraiment des choses qui peuvent être faites. Mais en tous les cas, vous avez des forfaits aujourd'hui et des franchises qui font que ça vient augmenter aussi petit à petit la facture.
- Speaker #2
Même au niveau des brassières, des soutiens-gorges post-mastectomie ? Oui, c'est ça. Il y a un reste à charge de 60 euros en moyenne, j'ai vu.
- Speaker #1
Oui, il y a un reste à charge. Mais tout simplement, par exemple, vous êtes à l'hôpital, on vient de vous faire cette mastectomie ou même une tumorectomie. L'infirmière va vous dire... c'est préférable de porter, le temps de la cicatrisation, une lingerie 100% coton et sans armature ?
- Speaker #2
Ah, je peux témoigner. J'ai ramé pour trouver, et dans mon souvenir, je n'ai même pas trouvé. J'ai fini par prendre un soutien-gorge en coton, et j'ai enlevé les armatures.
- Speaker #1
Les baleines.
- Speaker #2
Les baleines. Ah oui, mais c'est très dur à trouver, un soutien-gorge sans armature, en coton, dans sa taille. Si vous avez un peu de poitrine, c'est compliqué à trouver.
- Speaker #1
Mais ça peut être un surcoût, parce que peut-être vous n'avez pas ça dans votre lingerie. Et du coup, vous allez être obligé d'en acheter un ou deux ou trois. On n'a pas parlé d'un autre accessoire qui peut être aussi utile. Il y a beaucoup de femmes qui, pendant leur traitement de cancer, vont conserver une activité physique. Activité physique adaptée, pas prise en charge par la Sécurité sociale. Sauf si vous avez la chance. Mais là encore... On parlait de l'inégalité, tout à l'heure, on l'a un petit peu évoqué. Il y a quand même aussi une inégalité d'accès à certaines facilités pour pouvoir mieux vivre son cancer. Il y a des établissements de soins qui ont intégré des équipements sportifs, des coachs formés à ce qu'on appelle l'APA, l'activité physique adaptée. Donc, si vous allez faire des séances de sport dans ces établissements, c'est pris en charge, vous ne payez rien. Mais la plupart des femmes, qu'est-ce qu'elles font ? Elles font de l'activité physique adaptée, elles prêtent une cotisation dans une association, c'est le cas à Roseup par exemple, dans les maisons Bordeaux et Paris. Les adhérentes payent 30 euros l'année. Elles ont accès à tout un tas d'ateliers qui vont les aider, dont des ateliers de sport adapté, du yoga, de la Vieron, de la marche nordique.
- Speaker #2
Du tai chi chuan à Teno.
- Speaker #1
Du tai chi, il y a énormément de choses, il y a de la barre au sol, enfin voilà. Le sport adapté est recommandé. pour mieux vivre les traitements, il est aussi recommandé et fortement recommandé pour prévenir la récidive du cancer. Bien sûr. Tout ça, ça peut aussi vous coûter de l'argent. Alors que c'est utile pour vous. Ce n'est pas uniquement du loisir. Et même si ce n'était que du loisir, j'ai envie de vous dire, heureusement qu'il y a des activités qui vous sortent un peu de la maladie et qui vous permettent de socialiser parce que le cancer est quand même très isolant.
- Speaker #2
Ça isole, bien sûr. J'ai vu qu'il y avait un forfait de 180 euros. qui permet de financer justement des bilans diététiques fonctionnels, des consultations psychologiques ou des consultations de retour à l'emploi, donc un forfait de 180 euros. Ce n'est pas un peu léger ?
- Speaker #1
Alors, le fameux panier de support, comme on l'appelle, ça s'appelle le panier de support, il est effectivement fixé à 180 euros. Alors, c'est pareil, dans le panier de support, vous avez tout ce que vous avez indiqué, mais quand vous faites une consultation de psy ou de diététicienne à 50 euros, Les 180 euros qui sont alloués, ils vont vite s'amenuiser et disparaître. Parce que derrière, vous allez peut-être avoir besoin d'une diététicienne, de sports adaptés. Enfin bon, bref, il y a tout un tas de choses qui font que des consultations de diététicienne en ville à 50 euros ou de psy à 50 euros, il faut déjà les trouver. Donc, ce n'est pas à la portée de tout le monde. Vous allez peut-être avoir un petit panier de support. pendant peut-être une ou deux séances, voire trois, ça sera grand maximum, alors que le cancer, il est toujours là, il vous occasionne toujours des problèmes, et parfois de longue durée, parce que le cancer, il ne s'arrête pas à la fin des traitements lourds. Le cancer, il peut perdurer avec des problèmes cognitifs, avec des douleurs neuropathiques, ou alors des adhérences dues à la chirurgie, qui font que vous allez avoir une mobilité un peu réduite. Il va falloir...
- Speaker #2
Des problèmes liés aussi à la radiothérapie ?
- Speaker #1
Bien sûr.
- Speaker #2
Des effluents ? Des choses comme ça.
- Speaker #1
La fatigue, 50% des patients, 5 ans après la fin des traitements, déclarent être encore extrêmement fatigués. Donc, il y a tout un tas de soins de support qui pourraient permettre de traverser et de mieux vivre. Ce n'est pas pris en charge, 180 euros, c'est ridicule. Il n'y a rien. Il y a un médecin à Nîmes, qui est un gynécologue, un onco-gynécologue, qui s'appelle le professeur Pierre Marès, qui milite depuis des années pour que le soin de support passe à 1 000 euros. 1000 euros, déjà, on commence à parler sérieusement, je trouve.
- Speaker #2
Oui, et vous pensez que c'est une petite chance d'aboutir, cette proposition ?
- Speaker #1
Je ne sais pas, mais rien n'interdit de militer pour ça.
- Speaker #2
Il leur paraît malheureusement aux restrictions.
- Speaker #1
C'est sûr que là, la future loi de financement de la sécurité sociale va falloir la surveiller d'un œil extrêmement attentif.
- Speaker #2
C'est ça. Donc on a une idée du reste à charge en moyenne pour une femme opérée d'un cancer du sein ?
- Speaker #1
Alors en moyenne, on est autour de 1000 euros, 1200 euros.
- Speaker #2
Alors pour la troisième fois, ayez de l'épargne de précaution les filles.
- Speaker #1
Mais après ça varie. Par exemple, là j'ai retrouvé des cas de femmes qui avaient témoigné dans Rose Magazine, donc une en 2017. Donc elle, elle avait calculé que son reste à charge était de 3500 euros. Ah oui,
- Speaker #2
là ça monte.
- Speaker #1
Et puis donc Caroline, dans le dernier numéro, 5200 euros.
- Speaker #2
5200 euros, voilà.
- Speaker #1
En deux ans de travail.
- Speaker #2
Quatrième fois, je crois, ayez de l'épargne de précaution. Ce n'est pas que pour remplacer le lave-linge qui tombe en panne. Alors donc, le poids de ces restes à charge est d'autant plus élevé que le cancer précarise parce que les revenus diminuent. Donc, est-ce que tu as des exemples qui t'ont marqué de femmes qui se sont retrouvées financièrement précarisées ? Alors, moi, j'ai vu une étude qui montrait que la moitié des femmes atteintes du seul cancer du sein sont en arrêt de travail pendant 15 mois en moyenne et touchent ainsi moins de la moitié de leur salaire. Alors,
- Speaker #1
effectivement, quand on est en arrêt de travail, on peut choisir d'être en arrêt de travail assez court. Par exemple, moi, à titre personnel, au début de mon traitement, De chimiothérapie, je suis restée au travail. J'avais un traitement pour six mois. Et les trois derniers mois, j'étais vraiment fatiguée. Et là, je me suis mis en arrêt maladie. Mais je ne suis restée en arrêt maladie que trois mois sur à peu près 13 mois de soins au total. Voilà, ça a été mon choix. Il y a d'autres femmes pour qui ça va être beaucoup plus compliqué. Bon, j'étais jeune aussi, j'avais 36 ans. Je pense que là, j'y fais aussi. Mais il y a d'autres femmes pour qui la situation... Et le vécu du cancer va être beaucoup plus compliqué, beaucoup plus difficile. Elles vont devoir s'arrêter plus longtemps. Et c'est normal. Enfin, il n'y a aucun jugement par rapport à ça. Chacun fait comme il peut face à la maladie. Donc, c'est vrai que quand on se met en arrêt maladie long, on va tomber sous le régime des indemnités journalières. Alors là, il y a plusieurs cas de figure. Si vous êtes une salariée.
- Speaker #2
Voilà, je suis salariée, je suis en CDI.
- Speaker #1
Vous êtes en CDI. Peut-être que votre société a les moyens. et va pouvoir en fait continuer à vous verser votre salaire habituel pendant tout votre arrêt maladie. Et dans ces cas-là, aucune perte de salaire, rien du tout. Peut-être que vous êtes dans une petite entreprise qui n'aura pas de moyens. Une start-up. Donc, vous allez vous mettre en arrêt de travail. Et là, effectivement, vous allez passer en indemnité journalière. Et en fait, les indemnités journalières sont évidemment calculées sur votre salaire. Alors... Déjà, il faut savoir que les indemnités journalières, quasiment aujourd'hui, tout le monde en bénéficie. Vous êtes salarié, vous vous mettez en arrêt de travail, vous touchez des indemnités journalières. Vous êtes indépendante, commerçante, artisane, profession libérale, saisonnière, vous touchez des indemnités journalières. Elles sont donc calculées sur vos revenus, suivant certains barèmes, certaines limites, certaines conditions, mais vous allez toucher des indemnités journalières. Vous êtes agricultrice. Depuis 2014, ce n'était pas le cas avant 2014, mais depuis 10 ans, les agricultrices peuvent toucher des indemnités journalières. Alors, ça ne va pas très loin. Grosso modo, vous allez toucher au maximum 52 euros et des poussières par jour. Pour les agricultrices, c'est autour de 28 euros par jour. Donc, ça ne fait pas beaucoup à la fin du mois. Donc, c'est vrai qu'il y a une baisse de revenus.
- Speaker #0
Pour les indépendants, il y a une baisse d'activité qui est souvent liée aussi à leur cancer. Baisse d'activité, baisse du chiffre d'affaires.
- Speaker #1
C'est pour ça que beaucoup ne s'arrêtent pas en fait.
- Speaker #0
C'est pour ça que beaucoup ne s'arrêtent pas. Pareil pour les agricultrices, beaucoup ne s'arrêtent pas non plus.
- Speaker #1
Je pense en particulier aux freelances,
- Speaker #2
aux auto-entrepreneuses qui,
- Speaker #1
je le sais, sont nombreuses à nous écouter.
- Speaker #0
Alors c'est pareil, elles peuvent toucher des indemnités journalières. Les chômeuses peuvent toucher des indemnités journalières. C'est peu, mais c'est déjà quelque chose. Les seules personnes qui ne touchent pas d'indemnités journalières sont les personnes qui n'ont pas de salaire ou de revenu, c'est-à-dire les personnes au RSA. Les personnes au RSA ne toucheront pas d'indemnités journalières. Mais toutes les autres catégories socio-professionnelles peuvent toucher des indemnités journalières. Je le souligne parce que souvent, quand on est indépendant, on pense qu'on n'a droit à rien. Donc, du coup, on ne fait pas d'arrêt de travail. Donc, du coup, on ne sait pas qu'on a le droit à des indemnités journalières, en fait. Parce que pour toucher les indemnités journalières, il faut que la Sécurité sociale... elle ait reçu votre arrêt de travail et à partir de là, elle va mettre en route le système. Donc il faut vraiment s'arrêter de travailler, déposer son arrêt de travail et puis à partir de là s'enclenche le processus.
- Speaker #1
Voilà, même si on est une profession libérale, il faut le savoir.
- Speaker #0
Les fonctionnaires aussi touchent. Pour les fonctionnaires, c'est un peu différent. Il y a deux cas de figure pour autant que je sache. Pour un arrêt de trois mois, pas plus de trois mois. Je crois qu'ils continuent à percevoir la totalité de leur traitement. De 3 mois à 12, jusqu'au 12e mois, je crois que c'est à peu près 60% de leur traitement. Après, ils peuvent avoir un congé longue maladie sur 3 ans. Et là, je crois que la première année, ils continuent de percevoir la totalité de leur traitement. Et les deux dernières années, c'est 50% de leur traitement, me semble-t-il. Et une fois que, pour celles qui seront en arrêt maladie long, cet arrêt maladie peut être conduit, bien évidemment.
- Speaker #1
Jusqu'à trois ans. Jusqu'à trois ans. Qu'est-ce qui se passe après trois ans ?
- Speaker #0
Après trois ans, la CPAM vous place en invalidité. Vous allez percevoir une pension d'invalidité. Cette pension d'invalidité, évidemment, ce n'est pas comparé à un revenu, ce n'est pas grand-chose. On peut l'accumuler avec un revenu d'une activité professionnelle. C'est cumulable jusqu'à un certain plafond. Mais tout ça est indiqué, il faut vraiment lire le site Amélie. Parce que la Sécurité sociale a quand même mis en place des éléments d'information qui peuvent être hyper importants.
- Speaker #1
On commence par Amélie pour aller chercher des...
- Speaker #0
Les premières informations. Alors, quand on est en ALD, il n'y a pas de journée de carence. Il n'y a pas les trois jours de carence. Une fois que l'ALD a été prise en compte, une fois qu'on est en arrêt de travail, c'est rétroactif après. Les indemnités journalières, elles commencent au premier jour de l'arrêt du travail.
- Speaker #2
D'accord.
- Speaker #0
Autre chose aussi à signaler. Les indemnités journalières ne sont pas imposables, c'est déjà quelque chose.
- Speaker #1
Ah ça c'est quelque chose, oui. Et si on souscrivait une assurance de prévoyance individuelle contre les accidents de la vie, qu'est-ce que tu en penses ?
- Speaker #0
Moi je pense que franchement, tout le monde, mais vraiment tout le monde, devrait souscrire une prévoyance. On ne sait jamais de quoi la vie sera faite. Ça peut être un cancer, ça peut être un accident, ça peut être... Et quand on voit les difficultés que ça peut occasionner très vite, très rapidement, ben... cotiser à une prévoyance tous les mois, c'est quand même très sage. Et quand la tuile vous arrive sur la tête, ça peut vraiment vous sauver la vie. J'ai le souvenir d'un témoignage dans Rose Magazine d'ailleurs, d'une infirmière qui venait d'ouvrir son cabinet en libérage, je crois qu'on est au début des années 2010, et ses amis lui avaient dit « Prends une prévoyance, souscris une prévoyance. » Elle était un petit peu réticente parce qu'évidemment... Ça va coûter. Ça va lui coûter.
- Speaker #1
Ça va s'ajouter à ses charges.
- Speaker #0
Voilà, ça va s'ajouter à ses charges professionnelles. Donc, elle avait calculé que ça lui coûtait 300 euros en plus par mois de prendre cette prévoyance. Oui, quand même. Elle l'a quand même fait. Oui. Eh bien, elle l'a bien fait parce que finalement, elle a eu un cancer du sein. Et pendant les trois ans de son arrêt de travail, elle a été totalement couverte. Alors, en plus, elle a eu la chance de trouver un remplaçant qui a pu faire fonctionner son cabinet pendant qu'elle était en arrêt maladie. Mais pendant son arrêt maladie... Elle n'a pas eu de souci de fin de mois. Donc ça se réfléchit, ça se pense. C'est un investissement, mais ça peut valoir le coup.
- Speaker #1
Ça peut valoir le coup.
- Speaker #0
Personne n'est à l'abri d'une tuile. Non.
- Speaker #1
J'apprends que j'ai un cancer du sein et j'avais des projets en cours, notamment des projets immobiliers. Donc si j'ai un cancer du sein, est-ce que je peux tout de même acheter un appart ou une maison sans faire fuir les banques et les assureurs ? Comment ça se passe ?
- Speaker #0
Alors, Rosop a été une des associations qui a été vraiment pionnière sur l'accès à l'emprunt pour les personnes atteintes de cancer. On a milité, on a d'abord obtenu, parce qu'il faut savoir que pendant toute une période, à partir du moment où vous aviez un cancer, jusqu'à la fin de votre vie, vous ne pouviez faire aucun emprunt. C'était terminé.
- Speaker #1
Ça c'est vraiment la double peine.
- Speaker #0
On a quand même obtenu au début des années 2010 qu'il y a un droit à l'oubli. qui a été fixée dans un premier temps, je crois, à 20 ans, et dans un deuxième temps à 10 ans. Et là, récemment, ça remonte à il y a 3 ans, je crois, 2-3 ans, on a obtenu que ce droit à l'oubli soit abaissé à 5 ans. C'est-à-dire que 5 ans après la fin de ces traitements, on peut souscrire,
- Speaker #1
on peut devenir emprunt. On n'a pas eu de récidive pendant
- Speaker #0
5 ans. Et en même temps que ce droit à l'oubli à 5 ans a été acté. La possibilité, même pour les personnes qui sont en traitement, de pouvoir souscrire des emprunts pour une personne seule jusqu'à 200 000 euros, pour un couple jusqu'à 400 000 euros, sans avoir à remplir de questionnaire médical. Donc il y a quand même la possibilité de faire un emprunt, même en étant malade, sans avoir à remplir un questionnaire médical, à condition d'emprunter ou jusqu'à 200 000 euros pour une personne seule et jusqu'à 400 000 euros pour un couple.
- Speaker #1
Donc si on est une célibataire qui achète toute seule, et à Paris par exemple, ça va être compliqué, parce que 200 000 euros, on y arrive vite pour un crédit dans une grande ville. Alors quels conseils finalement on peut donner ou rappeler, par rapport à tout ce qu'on a dit jusqu'ici, pour que le coût financier du cancer du sein soit moins lourd ?
- Speaker #0
Alors une des premières choses à faire, c'est que dès que vous êtes pris en charge dans un établissement de soins, il y a ce qu'on appelle les assistantes sociales. Ce sont les petites fées qui vont vous aider à démêler tous ces tracas financiers, mais aussi administratifs. Parce que ce qu'on a mis en évidence, c'est que finalement, il faut en savoir des choses pour arriver à faire face à tout ce qui va vous arriver pendant votre traitement de cancer du sein, et notamment à faire face à la cascade des dépenses.
- Speaker #1
C'est de la paperasse, c'est de la paperasse,
- Speaker #0
c'est des dossiers à remplir. Oui, oui, il ne faut surtout pas hésiter à pousser la porte de leur bureau, à prendre rendez-vous avec elles. Elles sont souvent... surchargées dans le système de santé français. On est aussi en pénurie d'assistantes sociales, il faut le savoir.
- Speaker #2
Les assistantes sociales,
- Speaker #0
allez les voir. Elles sont là pour tout le monde, pas uniquement pour les personnes qui sont en situation déjà précaire avant la maladie. Elles sont là aussi pour vous aider à tout moment et quelle que soit votre situation.
- Speaker #1
Même si vous n'êtes pas précaire vous-même, ces choses-là, c'est pareil, ça peut vous arriver, surtout si vous êtes indépendante.
- Speaker #2
Donc,
- Speaker #1
allez voir les retentances sociales.
- Speaker #0
Ce qu'il faut savoir aussi, c'est que la CPM, la Sécurité sociale, a un service d'aide sociale. Alors là, c'est pareil, elles sont souvent surdébordées. Mais dans chaque CPM départementale, puisque les caisses sont départementales, vous avez un système d'aide sociale. Il faut le savoir parce que toutes les choses sont en ligne.
- Speaker #1
On n'y pense pas forcément parce qu'on ne rencontre pas les gens physiquement. On cherche de l'information.
- Speaker #0
Et je tiens à signaler aussi que l'URSSAF... dont dépendent les indépendants, a mis en place très récemment une plateforme pour les commerçants, les professions libérales, les artisans, pour les aider dans leur démarche auprès de l'assurance maladie, pour les aider à débloquer une situation, pour les aider à trouver la bonne information, etc. Cette plateforme s'appelle, c'est très simple, Help, et c'est un service gratuit.
- Speaker #1
Et donc, on rappelle aussi que le cancer du sein, on l'a dit au début,
- Speaker #2
peut se traiter et se guérir dans 9 cas sur 10,
- Speaker #1
surtout s'il est dépisté à un stade précoce. Donc, on rappelle qu'il faut commencer très jeune l'autopalpation. Montrez vos seins à votre gynéco. En général, ils demandent à les palper, mais si elle ou il n'y pensait pas, demandez la palpation et à partir de 50 ans, faites une mammo tous les deux ans. Tu ne me contrediras pas.
- Speaker #0
Et puis d'autant plus qu'à partir de 50 ans, vous allez recevoir un courrier de sécurité sociale pour vous inviter à faire le dépistage organisé. Donc n'hésitez pas, c'est gratuit.
- Speaker #1
C'est gratuit.
- Speaker #2
Et c'est la fin de cet épisode sur le vrai coup du cancer du sein. Merci Séverine Mouchet d'avoir participé à cet épisode et merci à nos auditrices et à nos auditeurs pour leur fidélité. On espère que vous avez appris plein de choses sur l'ALD, les restes à charge, les différences d'adhématisation selon le statut professionnel. Merci à notre partenaire Exant, cabinet de conseil spécialiste de la silver economy. Je rappelle le site exant.fr, E-X-E-N-T.fr. Et j'encourage tout le monde à visiter le site roseop.fr et aussi podcaston.org pour découvrir des centaines d'autres associations à travers d'autres excellents podcasts. C'est aussi l'occasion, si vous en avez la possibilité, de faire un don à l'association Roseop sur son site. Et si cet épisode vous a plu, n'hésitez pas à le partager à partir de votre app, Spotify, Apple Podcasts, Deezer ou YouTube. abonnez-vous à notre podcast n'hésitez pas à nous laisser des commentaires et des étoiles parlez-en à votre mère, à vos copines à vos collègues, à votre fille vous pouvez aussi retrouver les conseils de Thierry dans les livres qu'il a co-écrits Les filles osant parler argent chez Dino et aussi l'argent au féminin aux éditions Ellipse vous pouvez également nous contacter via LinkedIn et par notre compte Instagram argent par l'enquête à Chantilly Et on vous dit à bientôt pour un nouvel épisode.